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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

41st Year / 41e Année
Novembre
 
2015 November
N° 447
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events



Droits de l'Homme / Human Rights

50.000 personnes aux obsèques d'un célèbre avocat kurde

Un célèbre avocat kurde tué par balles dans le sud-est de la Turquie
Yurttaşların dava edilme kapsamı Cumhurbaşkanlığı adaylık sürecine uzandı
Un député prokurde fraîchement élu condamné à 6 ans de prison
IHD: 617 children died in Turkey in 11 months

Curfew in 26 Neighborhoods in Turkey’s Southeast
Un nouveau conglomérat proche de Gülen mis sous tutelle judiciaire
 11 rebelles kurdes et trois soldats tués dans le sud-est
Au moins cinq tués, dont quatre policiers et soldats
La Turquie condamnée par la CEDH pour des violences policières

Terror escalates after domestic security bill introduced
Rassemblement étudiant brutalement réprimé à Istanbul
Perquisition dans des locaux du patronat proche de Gülen

All suspects acquitted in trial into JİTEM murders in Turkey’s Southeast
Erdogan relance son projet de superprésidence
3 militants kurdes tués dans des affrontements avec la police
44 arrestations lors d'un nouveau coup de filet contre les proches de Gülen

Turquie: "Le régime va devenir de plus en plus autoritaire"
35 arrestations lors d'un nouveau coup de filet contre les proches de Gülen
Comment Erdogan a gagné son pari?

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Manifestation à Istanbul pour la libération de deux journalistes incarcérés

Council of Europe reacts to Turkish journalists’ arrests

Deux journalistes turcs en prison exhortent l'UE à exiger le respect des libertés par Ankara
La Turquie sous le feu des critiques après l'incarcération de deux journalistes
Un millier de manifestants à Istanbul contre l'incarcération de deux journalistes
2 journalistes d'opposition inculpés pour avoir fait état de livraison d'armes en Syrie

Une jeune Syrienne désignée "journaliste de l'année" par RSF
Eurojihadisme : la liberté d’expression malmenée dans RTL-TVI

Turkey continues to muzzle democracy’s watchdogs
Perquisition au siège d'un journal d'opposition à Istanbul
WAN-IFRA condemns accreditation ban on critical media for G-20
Cumhuriyet reporter facing 23 years in jail appears before court

Publishers, book enthusiasts flock to Istanbul Book Fair
Parliament to Discuss Police Violence on bianet Reporter
Investigation against 26 Journalist and Columnists
Le prix Médicis pour le livre étranger à Hakan Günday
CPJ condemns the arrest of two editors in Istanbul
Deux dirigeants d'un journal d'opposition inculpés et écroués
RSF exige la remise en liberté immédiate de deux journalistes d’opposition

Deux responsables d'un journal interpellés au lendemain des élections
Un poète engagé kurde "quitte" la Turquie après lles élections

Editorial policy of two dailies turns 180 degrees after theft

Kurdish Question / Question kurde

Le leader du HDP affirme avoir échappé à une tentative d'assassinat

Des milliers de personnes aux funérailles d'un chef kurde tué en Syrie

Après douze jours de combats et de couvre-feu, Silvan panse ses plaies
KNK's Call against the Turkish State's Assaults
Silvan en état de siège alors que les combattants kurdes assoient leur autorité
HDP co-leader hit in head by gas canister in restive curfew town
Former HDP deputy detained at airport, banned from traveling abroad

HDP calls for urgent action for Silvan
A Silvan (sud-est), une guerre urbaine à huis clos

Le bâtonnier de Diyarbakir menacé de plus de 7 ans de prison
Après les élections, le conflit kurde reprend de plus belle en Turquie
Le PKK annonce la fin de leur trêve militaire préélectorale
Deux soldats turcs tués mercredi lors d'affrontements avec la guérilla

Elections held under unfair conditions: HDP co-chairs
AFP: Le leader kurde Demirtas, rival numéro 1 d'Erdogan
Diyarbakir la Kurde retient son souffle à la veille des législatives

Minorités / Minorities

Silence incroyable concernant la soumission "académique”  au négationnisme du Sultan Erdogan!
Quand le Sénat de Belgique s'offre Charles Aznavour

Students at Armenian Schools to Enter Religion Exam
Altinoglu (Altounian) à la tête de la Monnaie

"Une histoire de fou": la mémoire du génocide arménien vue par Guédiguian
Tapis rouge et embarras pour la première visite d’Etat turque à Bruxelles

Politique intérieure/Interior Politics

Formation d'un nouveau gouvernement, frappé du sceau d'Erdogan
Quand des manifestants turcs se trompent de cible à Istanbul
Future Parliamentary Speaker Vital Player in Bloody Sunday
Le Haut conseil électoral a proclamé les résultats officiels
Struggle for leadership begins in CHP after election disappointment
Sonnée par sa défaite aux législatives, l'opposition déboussolée

42 former CHP provincial heads call for extraordinary assembly
Istanbul’s Yıldız Palace ‘allocated’ for Turkish president

Après les élections, Erdogan intransigeant contre tous ses opposants
L'AKP reprend la majorité absolue au Parlement
54 millions ont commencé à voter dans un pays divisé et sous tension
La Turquie depuis l'arrivée au pouvoir de l'AKP

Forces armées/Armed Forces

Nouvelles frappes aériennes contre le PKK en Turquie et en Irak

La Turquie annule un mégacontrat de missiles sol-air attribué à la Chine
L'aviation turque bombarde des bases des rebelles kurdes en Irak et en Turquie

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Alerte maximale à Bruxelles, l'état d'urgence prolongé à Paris

Arrestation d'un Belge soupçonné d'être lié aux attentats de Paris

An awful research paper on Turkey's support to ISIS
Un kamikaze de l'EI se fait exploser en Turquie
Ankara dit avoir déjoué un "attentat majeur" à Istanbul le jour des attaques de Paris
Six attaques simultanées ont frappé Paris: au moins 120 morts
Polémique autour de l'annulation d'un "festival du raki" à Adana
Turkey to print copies of Quran ‘24/7’ to send to Muslim countries
Alcohol Removed from New Year Baskets
Signature Campaign from Atheism Association to Demand Equality

Première en Turquie: une juge préside une audience coiffée d'un foulard islamique

Socio-économique / Socio-economic

Près de 800 fusils à destination de la Belgique sous séquestre en Italie

Turkey Falls to 130th Rank in Gender Equality
La CEDH épingle la Turquie concernant le seisme en 1999
No women deputies in 45 provinces
Une société condamnée pour avoir "insulté" le yaourt national
La Turquie fait le ménage dans les milieux jihadistes avant le G20

28 morts par intoxication à l'alcool depuis deux semaines à Istanbul

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Pacte Turquie-UE scellé à Bruxelles plein d'ambiguités
Principaux points de la déclaration commune UE-Turquie

Les Européens divisés sur les concessions à faire à Ankara
Sommet UE-Turquie le 29 novembre pour freiner l'afflux de réfugiés
Honte: la minute de silence entachée de cris et de huées à Istanbul
Michel: pas question d'aider la Turquie sans respect des droits de l'Homme
Les Européens cherchent leur salut auprès de la Turquie d'Erdogan
La Turquie rejette les critiques de l'UE sur les droits fondamentaux
L'UE critique la Turquie sur l'état de droit et la liberté d'expression
EU progress report slams Turkey over rule of law, free speech

Davutoğlu hires PR firm in Brussels to improve image abroad
Turkey’s main opposition leader accuses EU of ‘hypocrisy’
Face à un Erdogan renforcé, les Européens contraints de jouer les équilibristes
L'OSCE déplore une campagne électorale minée par les violences


Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Une collaboration pour chasser l'EI ou contre les Kurdes?

Conclusion: Les dirigeants du G20 ont bien réjoui Erdogan
Le G20 cherche des réponses au terrorisme "sans mention d'Etat islamique"!
Divisé sur la Syrie, les migrants et le climat, le G20 en quête d'harmonie en Turquie
Un G20 sous très haute surveillance sur terre, mer et dans les airs

La question des réfugiés au coeur du voyage d'Obama en Turquie et en Asie
Erdogan remet sur la table l'idée d'une "zone sécurisée" en Syrie avant le G20
AKP gov’t imposes covert media ban on critical media outlets at G-20
Obama appelle Erdogan et félicite pour les élections

Washington déplore les "pressions" sur les médias

Relations régionales / Regional Relations


Moscou passe aux représailles économiques contre Ankara

Une poupée Erdogan dans un cercueil déposé près de l'ambassade de Turquie

La Turquie abat un avion russe à la frontière syrienne, colère de la Russie
Malgré la reprise de Sinjar, les Yazidis réfugiés en Turquie ne voient pas d'avenir en Irak
La Turquie convoque l'ambassadeur russe en raison de frappes près de sa frontière
Poutine : Daesh est financé par 40 pays, y compris par des pays-membres du G20
Les Kurdes chassent l'EI d'une position clé à la frontière irakienne
Les Kurdes annoncent avoir repris Sinjar à l'EI

Une force arabo-kurde annonce une première offensive contre l'EI

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Greek PM Tsipras holds warm talks with Turkey’s left-wing opposition

Athènes appelle Ankara à stopper le trafic de migrants "organisé" sur ses côtes
L'armée turque autorise des fouilles 50 ans après des disparitions

Immigration / Migration

HRW: La Turquie expulse sommairement des réfugiés vers la Syrie en guerre

Number of migrants saved after sea-crossing attempts from Turkey up over 500 percent
Madrane critique les relations avec l'Arabie saoudite depuis 1973
Charles Michel: "Le fanatisme n'a pas sa place chez nous"
8 militants présumés de l'EI qui voulaient rallier l'Allemagne arrêtés

Des arrestations à Bruxelles, la piste belge se matérialise
14 migrants en route vers la Grèce noyés lors d'un nouveau naufrage
HRW: Plus de 400.000 enfants réfugiés syriens privés d'éducation
600.000 arrivées depuis la Turquie au cours des quatre prochains mois
Une adjointe turco-française au maire menacée pour des propos sur la Turquie

Résultats complets des votes des Turcs de Belgique
Le bureau du CHP à Bruxelles attaqué par les néo-ottomans de l’AKP
MIGRANT VOTES IN GENERAL TO AKP

Droits de l'Homme / Human Rights

50.000 personnes aux obsèques d'un célèbre avocat kurde

Des dizaines de milliers de personnes ont assisté dimanche à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, aux obsèques du célèbre avocat kurde Tahir Elçi, dont la mort par balle la veille lors d'une fusillade nourrit les suspicions contre le gouvernement d'Ankara.

Plus de 50.000 personnes ont rendu un dernier hommage au bâtonnier de l'ordre des avocats de Diyarbakir en accompagnant son cercueil, recouvert du drapeau kurde aux couleurs rouge, verte et jaune, dans les rues de la grande ville à majorité kurde.

Derrière une immense banderole noire "nous ne t'oublierons pas", de nombreux avocats venus de toute la Turquie ont accompagné leur confrère, emmenés par le président du conseil national des barreaux de Turquie Metin Feyzioglu et des élus.
 "Les martyrs ne meurent pas, Tahir Elçi est immortel", ont scandé les manifestants au passage de la dépouille de la victime, recouverte d'oeillets rouges.

"Nous sommes très tristes. La balle qui l'a tué visait la paix et laisse tout un peuple orphelin", a déclaré dans la foule Kadri Kavut, 47 ans. "C'est une attaque contre le peuple kurde, mais le peuple kurde ne se taira pas comme ça", a promis Mehmet Tekin, 56 ans, "nous avons perdu un Tahir mais 1.000 autres prendront sa suite".

Défenseur renommé de la cause kurde et des droits de l'Homme, Tahir Elçi 49 ans, a été tué samedi à Diyarbakir alors qu'il venait d'achever une conférence de presse.

Une fusillade a éclaté à proximité entre des hommes armés non identifiés et des policiers. L'avocat a été atteint d'une balle en pleine tête, sans qu'il soit encore possible de déterminer s'il a été spécifiquement visé ou victime d'une balle perdue. Deux policiers ont également été tués et plusieurs autres personnes blessées.

La mort de M. Elçi a ravivé les tensions dans le sud-est de la Turquie, où des combats meurtriers ont repris depuis l'été entre les forces de sécurité turques et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), après plus de deux ans de cessez-le-feu.

- 'Assassinat planifié' -

Ces affrontements ont sonné le glas des pourparlers de paix engagé fin 2012 pour mettre un terme à un conflit qui a déjà fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Bien que réputé pour sa modération, Tahir Elçi faisait l'objet de poursuites judiciaires pour avoir déclaré mi-octobre à la télévision que le PKK "n'est pas une organisation terroriste (...) même si certaines de ses actions sont de caractère terroriste". Il risquait jusqu'à sept ans et demi de prison pour "apologie du terrorisme".

Les partisans de M. Elçi ont dénoncé un "assassinat planifié" et intimé le gouvernement de faire "toute la lumière" sur ses circonstances.

"Nous doutons que le mystère autour de ce meurtre politique soit un jour levé", a regretté le chef de file du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), Selahattin Demirtas, lors des funérailles. "Ce qui a tué Tahir n'est pas l'Etat, c'est plutôt l'absence d'Etat qui l'a tué", a-t-il dénoncé.

Les autorités turques ont jusque-là refusé de confirmer l'hypothèse d'un assassinat.
 Comme le président Recep Tayyip Erdogan la veille, le Premier ministre islamo-conservateur Ahmet Davutoglu a mis en cause dimanche les rebelles kurdes.

"Il est désormais clair que le pistolet (qui a tué M. Elçi) appartient aux terroristes qui ont tué nos policiers", a affirmé M. Davutoglu devant la presse. "L'organisation terroriste à l'origine de ces incidents est responsable de ce qui s'est passé et nous continuerons donc à la combattre jusqu'au bout", a-t-il ajouté.

Plusieurs ONG, dont Human Rights Watch et a Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), ont exigé "une enquête complète et indépendante" de la Turquie après la mort de l'avocat et insisté pour ses auteurs soient "déférés devant la justice".

Depuis treize ans au pouvoir, le parti de MM. Erdogan et Davutoglu a remporté les législatives du 1er novembre sur la promesse d'éradiquer le PKK.
(AFP, 29 novembre 2015)

Un célèbre avocat kurde tué par balles dans le sud-est de la Turquie



Le bâtonnier de l'ordre des avocats de Diyarbakir Tahir Elçi, figure renommée de la cause kurde, a été tué par balles samedi lors d'un échange de coups de feu aux circonstances encore confuses dans la grande ville à majorité kurde du sud-est de la Turquie.

Un policier a été tué et dix autres personnes blessées, dont un journaliste et au moins deux autres membres des forces de l'ordre, lors de cette fusillade, a-t-on appris de sources hospitalières et sécuritaires locales.

Selon les premiers témoignages, Tahir Elçi, 49 ans, venait de terminer une conférence de presse devant une mosquée dans le district de Sur, théâtre régulier d'affrontements entre la police et des jeunes combattants proches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), lorsque des coups de feu ont retenti.

"Lors d'une déclaration à la presse de l'ordre des avocats de Diyarbakir, nos forces de sécurité ont été attaquées. Un policier a été tué et deux autres blessés. Pendant la fusillade qui a suivi, le bâtonnier de l'ordre des avocats de Diyarbakir Tahir Elçi a perdu la vie", a indiqué le bureau du gouverneur dans une déclaration.

Selon des témoins, le bâtonnier de Diyarbakir a été touché en plein visage lors de ces échanges, sans qu'il soit encore possible de déterminer avec certitude s'il a été spécifiquement visé par un des tireurs ou victime d'une balle perdue.

Un témoin cité par l'agence Dogan a affirmé qu'un homme barbu avait délibérément ouvert le feu sur Tahir Elçi. Mais ce témoignage n'a pas été confirmé.

Les autorités locales ont placé le district de Sur sous couvre-feu.



Lors d'un discours prononcé à Burhaniye (ouest), le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan s'est déclaré "attristé par la mort d'Elçi".

"Cet incident a démontré combien notre détermination à combattre le terrorisme est justifiée", a ajouté l'homme fort du pays. "Nous continuerons ce combat jusqu'à son terme. Nous ne nous arrêterons pas, nous ne reculerons pas", a-t-il ajouté.

- Poursuites -

L'agence de presse progouvernementale Anatolie a attribué l'attaque de Diyarbakir aux rebelles kurdes.

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, de violents combats ont repris l'été dernier entre les forces de sécurité turques et le PKK. Ils ont fait voler en éclat les pourparlers de paix engagés fin 2012 par le gouvernement avec les rebelles pour mettre un terme à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Ces affrontements ont contraint les autorités turques à imposer des couvre-feu dans de nombreuses villes du sud-est du pays, où la police et l'armée livrent de violents combats à des jeunes combattants proches du PKK qui élèvent des barricades.

Ces combats ont fait des dizaines de victimes civiles.

Défenseur renommé de la cause kurde, Tahir Elçi faisait l'objet de poursuites pour avoir affirmé à la télévision à la mi-octobre que le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène la rébellion kurde depuis 1984 en Turquie, "n'est pas une organisation terroriste".

Il avait été interpellé le 20 octobre dans son bureau de Diyarbakir puis inculpé d'"apologie du terrorisme par voie de presse" par un tribunal d'Istanbul, avant d'être remis en liberté sous contrôle judiciaire.

Le parquet a requis contre lui une peine d'un an et demi à sept ans et demi de prison.

Depuis le mois de juin, les militants de la cause kurde ont été visés par trois attentats attribués par les autorités au groupe jihadiste Etat islamique (EI). Le dernier d'entre eux, le 10 octobre, a fait 103 morts lors d'une manifestation devant la gare d'Ankara.

Longtemps accusée de complaisance pour les rebelles extrémistes qui combattent le régime de Damas, la Turquie a multiplié les descentes dans les milieux jihadistes et participent aux frappes contre l'EI dans le cadre de la coalition internationale.
(AFP, Mahmut BOZARSLAN, 28 novembre 2015)

Yurttaşların dava edilme kapsamı Cumhurbaşkanlığı adaylık sürecine uzandı

[Sesonline] İZMİR- "Erdoğan'a hakaret" davalarında yeni süreç: Saray'ın yurttaşları dava etme sürecinde kapsam genişledi ve CB adaylık sürecini de içerecek şekilde, geriye doğru işlemeye başladı. Cumhurbaşkanlığı seçimleri "aday"lığı sırasında, 'kendisine neden oy vermeyeceğini açıklamak' da hakaret kapsamına alındı.

Ağustos 2014'te Anayasa'ya aykırı olarak, muhalefet partileri ve kamuoyundan yapılan tüm itirazlara rağmen Başbakanlık görevinden istifa etmeyerek, aday olan Recep Tayyip Erdoğan hakkında görüş beyan eden seçmen hakkında, Türk Ceza Kanunu 125/1-2-3 a-4, 53.maddeden 2 yıl hapis istemli dava açıldı. İzmir'de eğitim emekçisi, öğretmen Yasemin Ergündoğan'in Facebook sayfasında, arkadaşının "Cumhurbaşkanlığı adayları arasından kime oy vereceksin?" sorusuna verdiği, "R. T. Erdoğan'a asla!" şeklindeki yanıt aylar sonra başına dert açtı.

"Cumhurbaşkanına hakaret" kapsamında açılmak istenen davaya, soruşturma aşamasında Avukat Arif Ali Cangı'nın; "Müvekkilimin 'suç'u işlediği iddia edilen tarih Cumhurbaşkanlığı seçimi öncesi bir tarih olup, o tarihte her üç Cumhurbaşkanı adayı hakkında da kamuoyunda geçmişlerine yönelik çok ciddi tartışmalar gerçekleşmekte idi" diyerek müdahalede bulundu. Sanık ve avukatının müdahalesi ve açıklanan görüşlerin "adaya" yönelik ifade edilmesine dikkat çekilmesi üzerine; dava "kamu görevlisine, görevinden dolayı hakaret" şekline dönüşerek açıldı.

İzmir, 6. Asliye Ceza Mahkemesi'nde görülen dava duruşmasında yaptığı savunmada Av. Arif Ali Cangı "Müvekkilim, Facebook sosyal paylaşım sitesinde arkadaşları ile oy verme konusunu konuşurken "ikinci tura kalması halinde Recep Tayyip Erdoğan’a oy verecek misin" şeklindeki soruya karşılık, neden oy vermeyeceğini sebepleri ile birlikte açıkladığı için yargılanmaktadır" diyerek şunları ifade etti:.....(Devami: http://www.sesonline.net/php/genel_sayfa.php?KartNo=59042)

Un député prokurde fraîchement élu condamné à 6 ans de prison

La justice turque a condamné vendredi à six ans et trois mois de prison, pour appartenance à une "organisation terroriste", un député du principal parti prokurde du pays, élu au début du mois au Parlement, a rapporté la presse locale.

Au terme d'un long procès, un tribunal de Van (est) a jugé Lezgin Botan, membre du Parti démocratique des peuples (HDP), coupable de faire partie de l'Union des communautés du Kurdistan (KCK), qui regroupe tous les mouvements de la rébellion du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a précisé l'agence de presse Dogan.

Elu lors du scrutin législatif du 1er novembre, remporté haut la main par le parti du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, ce député avait prêté serment mardi.

Un ancien député du même parti et quatre membres d'un syndicat d'enseignants ont été condamnés à la même peine et deux autres accusés acquittés, selon Dogan.

Tous avaient été interpellés en 2011 dans le cadre d'un vaste coup de filet de la police contre les milieux kurdes, qui s'était soldé par l'arrestation dans tout le pays de plusieurs centaines d'élus, avocats, journalistes ou militants proches du PKK, une organisation classée comme "terroriste" par Ankara.

Après un fragile cessez-le-feu de plus de deux ans, le PKK a repris les hostilités l'été dernier contre les forces de sécurité turques, mettant un terme aux pourparlers de paix engagés à l'automne 2012 pour mettre un terme à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Depuis cette date, le gouvernement a multiplié les poursuites contre des médias, journalistes ou avocats accusés de "propagande terroriste" pour leurs liens présumés avec le PKK.
(AFP, 20 novembre 2015)

IHD: 617 children died in Turkey in 11 months

Human Rights Association (IHD) has released a report on occasion of 20 November Universal Children's Day.

Speaking at the conference where the report was made public, IHD General President Öztürk Türkdoğan stated that 3,861 children suffered a violation of their rights and 617 others died during the 11 months of 2015. Among these, 57 lost their lives as a direct result of state violence. On the other hand, over 6 thousand children are currently jailed in Turkish prisons.

Türkdoğan underlined that children suffer violence in all spheres of life, and mainly a violation of their right to life in the first place. He remarked that international conventions on children's rights aren't practiced in the Turkey, including the United Nations Convention on the Rights of the Child.

617 CHILDREN LOST THEIR LIVES

According to the IHD report, the period between 1 January and 20 November of 2015 witnessed 3,681 violations of children's rights in Turkey. 617 children lost their lives during the same period.

While 2 children died in prison, 14 child workers were verified to have lost their lives in work-related deaths.

TURKISH STATE KILLED 51 CHILDREN IN 11 MONTHS

In the meantime, 51 children have lost their lives in the "armed conflict atmosphere" caused by the violence cycle created by the AKP government after 7 June.

As the refugee crisis resulted by the Middle East war claims more lives every day, a total of 105 refugee children lost their lives under heavy circumstances.

According to the report, hundreds of children died as a result of an accident and negligence during the first 11 months of 2015, which on the other hand witnessed an injury of 1,750 children due to same reasons. Besides, 74 children got wounded as a consequence of intervention on social events as police violence gets heavier across the country.

388 CHILDREN DETAINED

During the same period, 388 children were detained and among these, 69 were remanded in custody. In the meantime, 872 children in Amed were blacklisted by the Ministry of National Education.

172 CHILDREN TORTURED

IHD report also revealed that 172 children were subject to torture and ill-treatment during this year, and these include 38 under custody, 27 in prison, 4 in childcare institutions and 50 in family house and social sphere.

AKP'S WAR HAS INCREASED THE RATE OF CHILDREN'S DEATHS

According to the report, out of 51 children who lost their lives in the armed conflict atmosphere, 43 died in the areas of clashes and curfews imposed by the AKP government. While separate explosions of military ammunition left 5 children dead, 3 others lost their lives in different cases, which include denial of an ambulance access, disobedience to stop warning and an armed attack against a passenger minibus.

The report underlined that the war concept initiated by the AKP government as of July 2015 has startlingly increased the figures of children's deaths and right violations.

The report also put emphasis on the right violations suffered by children in the areas where an unlawful curfew has been put into practice in the Kurdish region.

6,132 CHILDREN IN PRISON

The report also highlighted that 6,132 children aged between 12 and 17 are currently jailed in Turkish prisons. While 97,3 of these is made up by male children, 600 children are imprisoned alongside their mothers.

68,6 percent of the children aged under 18 were once again subject to arrest and penalty one year after their release.
(ANF, 21 nov 2015)

Curfew in 26 Neighborhoods in Turkey’s Southeast

Le Premier ministre belge Charles Michel a affirmé vouloir faire preuve d'une "fermeté implacable contre la montée du radicalisme" sur les ondes de la RTBF lundi matin, à l'heure où Bruxelles, et plus particulièrement la commune de Molenbeek, est perçue comme une plaque tournante pour le terrorisme. Il a martelé que "le fanatisme n'a pas sa place chez nous", insistant sur le fait que son gouvernement est le premier à "avoir expulsé des prédicateurs et prêcheurs de haine".

Pourtant, c'est le pouvoir politique belge, tous les partis politiques faisant partie des coalitions fédérale, régionales et communales, qui a autorisé il y a une semaine l'ouverture de la Foire Musulmane, organisée par les Frères musulmans à Bruxelles.

Governorate of Turkey's southeastern Diyarbakır province in a written statement stating that operation will be launched against Kurdistan Workers’ Party (PKK) has announced curfew declared in 14 neighborhoods in Hani district, and 12 neighborhoods in Lice district.

Entering and leaving the neighborhoods are forbidden until further notice, the statement added.

Here are the neighborhoods where curfew declared:

Hani district:

Yukarı Turalı, Akçayurt, Kaledibi, Başaklı, Taşburun, Güzelce, Karapilyar, Aşağı Turalı, Damlatepe, Çay, Horsel, Mezartarlası, Sıraevler, Karapilyari neighborhoods.

Lice district:

Elmadere, Boyluca, Ayaz, Akçapınar, şenlik, Tuzlaköy, Şabek, Ağılcık, Erginköy, Uysal, Birlik, Şakan neighborhoods.
(BIA, Nov 20, 2015)

Un nouveau conglomérat proche de Gülen mis sous tutelle judiciaire

Les autorités judiciaires turques ont placé sous tutelle un nouveau conglomérat d'entreprises proches de l'imam Fethullah Gülen, ennemi juré du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, ont rapporté mercredi les médias locaux

Escortés par la police antiémeute, de nouveaux administrateurs sont arrivés mercredi au siège de Kaynak Holding dans le quartier d'Üsküdar, sur la rive asiatique d'Istanbul, a précisé l'agence de presse Dogan.

La justice turque soupçonne ce groupe de financer l'organisation de l'imam Gülen, considérée par les autorités turque comme une organisation terroriste.

Fondé en 1983 par l'entourage de M. Gülen, Kaynak Holding regroupe une quinzaine d'entreprises des secteurs de la distribution, l'informatique, le bâtiment et l'agroalimentaire. Sa branche principale, le groupe Kaynak Publishing, fédère 28 maisons d'édition qui publient les livres du prédicateur.

Ancien allié de M. Erdogan, M. Gülen, qui vit aux Etats-Unis depuis 1999, est devenu son "ennemi public numéro 1" depuis le scandale de corruption qui a secoué le gouvernement et le proche entourage de l'homme fort du pays fin 2013.

Le chef de l'Etat accuse le prédicateur de vouloir le renverser, ce que ce dernier nie.

Depuis près de deux ans, les autorités turques ont multiplié les purges et les poursuites judiciaires contre les proches de la nébuleuse Gülen et ses intérêts financiers.

Après le dixième réseau bancaire du pays, Asya Bank, la justice turque a pris le mois dernier le contrôle de la holding Koza-Ipek, propriétaire notamment de deux quotidiens et de deux chaînes de télévision, lors d'un spectaculaire raid policier dénoncé comme une atteinte à la liberté de la presse en Turquie comme à l'étranger.

Au pouvoir depuis treize ans, le parti de M. Erdogan a remporté haut la main les législatives du 1er novembre en Turquie et regagné la majorité absolue des sièges au Parlement perdue il y a seulement cinq mois.

Il a réaffirmé sa volonté d'en finir avec M. Gülen, qui doit être jugé par contumace en janvier en Turquie pour "tentative de coup d'Etat".
(AFP, 18 novembre 2015)

11 rebelles kurdes et trois soldats tués dans le sud-est

Au moins 11 rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et trois soldats turcs ont été tués dans des combats dans le sud-est à majorité kurde du pays, a-t-on appris auprès des autorités locales vendredi.

Les combattants du PKK ont été tués jeudi par les forces de sécurité turques dans les districts de Silopi et Cizre, dans la province de Sirnak, frontalière de la Syrie et de l'Irak, a indiqué le gouverneur local dans un communiqué publié vendredi.

Dans la province voisine de Van, frontalière de l'Iran, un soldat turc a été tué et trois autres ont été blessés au cours d'un raid mené vendredi à l'aube contre une cache présumée de combattants du PKK, a indiqué l'armée sur son site.

Deux autres soldats ont péri le même jour dans l'explosion d'une mine au passage d'un convoi militaire dans le district de Lice, dans la province de Diyarbakir, a appris l'AFP auprès des autorités locales.

Dans cette même province, la ville de Silvan, dont trois quartiers sont depuis onze jours sous couvre-feu, les violents affrontements opposant les forces de sécurité turques à la branche jeunesse du PKK se poursuivaient vendredi.

"Les opérations vont se poursuivre jusqu'à ce que chaque rue soit sécurisée", a affirmé vendredi le Premier ministre Ahmet Davutoglu. "De nombreux objectifs ont été atteints, la vie reprendra bientôt son cours habituel", a-t-il ajouté.

Quelque 10.000 habitants sur les 90.000 que compte Silvan ont fui les combats, a rapporté le quotidien Hurriyet dans son édition parue vendredi.

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, les combats ont repris fin juillet entre les rebelles kurdes et les forces de sécurité turques, faisant voler en éclats le fragile processus de paix engagé à l'automne 2012 pour mettre un terme à ce conflit, qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Le président Recep Tayyip Erdogan a promis de poursuivre la lutte "jusqu'à ce que l'organisation terroriste enterre ses armes, et que ses membres se rendent et quittent le sol turc".
(AFP, 13 novembre 2015)

Au moins cinq tués, dont quatre policiers et soldats

Au moins quatre membres des forces de sécurité et un civil ont été tués dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie lors d'attaques attribuées aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a-t-on appris mercredi auprès des autorités locales.

Trois policiers ont été tués mardi soir dans un district de la ville de Silopi, près des frontières avec la Syrie et l'Irak, lorsque leur camion a été pris pour cible par des tirs de lance-roquettes et de fusils automatiques, ont précisé sous couvert de l'anonymat à l'AFP des responsables locaux des services de sécurité.

Un quatrième policier a été grièvement blessé, ont ajouté les mêmes sources.

Un soldat a par ailleurs été tué et un autre blessé mercredi matin lors de combats à Silvan, dans la province de Diyarbakir, selon ces sources.

Cette ville de quelque 90.000 habitants est le théâtre depuis plus d'une semaine de violents affrontements entre les forces de sécurité et des jeunes militants proches du PKK, retranchés dans trois quartiers soumis au couvre-feu.

Mercredi matin, un véhicule piégé a également explosé au passage d'un blindé de la police dans la province de Mardin (sud-est), tuant un employé municipal et blessant un membre des forces de l'ordre, a rapporté l'agence de presse Dogan.

Les rebelles kurdes ont annoncé la semaine dernière la fin de la suspension de leurs opérations militaires décrétée avant les législatives du 1er novembre, remportées haut la main par le parti du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan.

Depuis ce scrutin, des incidents armés ont éclaté dans plusieurs villes du sud-est du pays.

L'aviation turque a procédé à plusieurs séries de frappes aériennes contre des cibles du PKK, aussi bien sur le territoire turc que dans leurs bastions du nord de l'Irak.

Les combats avaient repris fin juillet, après plus de deux ans de cessez-le-feu, entre les rebelles du PKK et les forces de sécurité turques, faisant voler en éclats le fragile processus de paix engagé à l'automne 2012 pour mettre un terme à ce conflit, qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

M. Erdogan a promis de poursuivre la lutte "jusqu'à ce que l'organisation terroriste enterre ses armes, et que ses membres se rendent et quittent le sol turc".

Le chef de l'Etat et son Premier ministre Ahmet Davutoglu ont assisté mercredi à la mi-journée à Ankara à une cérémonie religieuse en l'honneur d'un soldat tué lundi dans la province de Hakkari (sud-est).
(AFP, 11 novembre 2015)

La Turquie condamnée par la CEDH pour des violences policières

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné mardi la Turquie pour des violences policières intervenues lors de l'interpellation d'un homme en 2001 et un défaut d'investigation sur ces faits.

La CEDH a condamné la Turquie à verser 19.500 euros pour dédommagement moral à l'homme qui l'avait saisie.

Le requérant, aujourd'hui âgé d'une quarantaine d'années, avait été arrêté en 2001 par la police turque car il était soupçonné d'appartenir au Hezbollah. Les policiers avaient affirmé qu'il leur avait résisté quand ils avaient essayé de l'empêcher d'avaler des documents.

L'homme affirmait pour sa part avoir été victime de mauvais traitements à la fois pendant son interpellation et au cours de sa garde à vue. Il indiquait avoir été déshabillé, suspendu par les bras et soumis à des électrochocs.

La justice turque l'avait définitivement débouté en mars 2010.

La CEDH a reconnu qu'il avait subi des violences lors de son interpellation et que l'usage de la force à ce moment était "excessif".

Elle a également jugé que l'enquête menée par les autorités turques sur les faits de violences allégués avait été trop lente et noté que les policiers suspectés de violences n'avaient pas été suspendus.

La Cour n'a en revanche pas retenu les allégations de mauvais traitements pendant la garde à vue, soulignant l'absence de preuves à ce sujet. Elle a noté que les rapports établis par les médecins qui avaient examiné l'homme étaient trop imprécis, ne cherchant pas à établir les causes des blessures.

Le 20 octobre, la CEDH avait déjà condamné la Turquie pour de mauvais traitements infligés par des policiers à une femme en garde à vue, jugeant que le pays avait violé la Convention européenne des droits de l'Homme, qui prohibe la torture et les traitements inhumains.
(AFP, 10 novembre 2015)

Terror escalates after domestic security bill introduced

The domestic security bill that attracted attention due to its anti-democratic provisions has been a huge disappointment.

The Justice and Development Party (AK Party) government argued that the bill would address violence and terror in urban areas; however, the success of the bill is now questionable given that 120 soldiers and police officers have been killed and dozens of innocent people have been murdered in terror attacks over the last two months. Contrary to the arguments made by the government and President Recep Tayyip Erdoğan, the bill did not yield positive results. Recent developments and events have revealed that the bill was passed for political purposes.

The Police Academy and Police College which played an influential role in combating terror were shut down upon the introduction of the bill. A huge number of experienced senior police chiefs who were competent at dealing with the threats of terror were forced to resign. Under the bill, the Gendarmerie General Command (JGK) was subordinated to the Interior Ministry and the provincial governors were given extensive prosecutorial authorities. The bill also led to the removal or reappointment of 1,776 police chiefs. Of the police chiefs forced to resign or retire, some were those who handled major cases in the near part of Turkey which included the cases of Ergenekon, Balyoz, military espionage, the Hrant Dink assassination and the Kurdistan Communities Union (KCK) operations.

Police College, Police Academy shut down

The Police Academy and Police Colleges, which trained experienced and well-equipped police officers and chiefs, were shut down through the bill. The cadets in the schools, ranked among the most successful students in Turkey, were placed in other civilian colleges and high schools.

Gendarmerie extremely politicized

The gendarmerie is one of the most important components of the anti-terror scheme and was also affected by the bill. Most authorities within the gendarmerie were devolved to the interior minister; the minister now has the power to remove or reappoint provincial gendarmerie commanders. In the current setting, the gendarmerie is now under the full control of the political administration. A number of anti-democratic practices were introduced. Most of these practices were put in place to deal with terror and as well as being against democracy, they were also against the law. Under the new bill, the police are authorized to place a person under arrest arbitrarily without requiring a decision by a judge or prosecutor. In addition to this, they now have the power to perform body or car searches under just a verbal instruction given from a superior and without a court order, and furthermore have been given the authority to shoot a masked person at a demonstration.

Former Bingöl police chief and current Research Center for Security Strategies (GÜSAM) Chair Ercan Taştekin said, “The anti-terror unit of the police department was destroyed by the domestic security package.”

“If we evaluate the performance of the anti-terror processes in the aftermath of July 22, there is nothing to suggest that this package did anything neither to address terror and violence nor to reduce the impact of violent attacks. I do not see that anything was solved through the security package which, in turn, destroyed the anti-terror unit of the police department. Most experienced anti-terror experts were forced to retire. Some of them were reappointed to different posts. The most crucial question here is this: which provision in the bill has served as a strong basis for dealing with terror in recent months? No such provision was used effectively in this period,” Taştekin said. (TODAY'S ZAMAN, Nov 8, 2015)

Rassemblement étudiant brutalement réprimé à Istanbul

La police turque a brutalement réprimé vendredi par des tirs de balles en caoutchouc et de grenades lacrymogènes une manifestation d'étudiants hostiles au gouvernement à Istanbul, a constaté un photographe de l'AFP.  Quelque 200 étudiants ont protesté devant les grilles de l'université d'Istanbul, la plus ancienne du pays, contre le Conseil de l'enseignement supérieur (YÖK) qui fêtait vendredi son 34e anniversaire. Créé en 1981 par la junte militaire, le YÖK, qui supervise l'organisation des universités, est régulièrement décrié comme un instrument de contrôle.

De nombreux étudiants demandent son abolition pure et simple.

 "La jeunesse de sera pas intimidée, Erdogan et le YÖK vont s'effondrer", pouvait-on notamment lire sur les pancartes brandies par les étudiants. "Le gouvernement assassin devra rendre des comptes", ont également scandé les étudiants.

Après les sommations d'usage, les policiers en tenue antiémeute ont encerclé et chargé les étudiants et procédé à de nombreuses arrestations, a constaté le photographe de l'AFP.

Le site d'information turc Bianet a mis en ligne sur son site une vidéo qui montre la menace proférée par un policier en civil contre l'une de ses journalistes couvrant l'événement.

"Rien ne sera plus comme avant. On va vous l'apprendre", peut-on l'entendre dire dans la vidéo, très largement diffusée par les internautes qui y voient un nouveau signe de la dérive autoritaire du régime du président Recep Tayyip Erdogan.

Son parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) a remporté haut la main les élections législatives anticipées de dimanche avec 49,4% des suffrages.

Les policiers ont sorti les canons à eau pour disperser un rassemblement plus modeste dirigé contre le YÖK dans la station balnéaire d'Antalya (sud), où neuf personnes ont été placées en garde à vue, selon la presse turque.
(AFP, 7 nov 2015)

Perquisition dans des locaux du patronat proche de Gülen

La police turque a investi vendredi après-midi à Ankara des locaux d'une puissante organisation patronale proche de l'imam Fethullah Gülen, l'ennemi juré du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, ont rapporté les médias locaux.

Sur réquisition d'un procureur, les policiers sont entrés dans plusieurs bâtiments appartenant à la Confédération des entrepreneurs turcs (Tuskon) et ont entamé des perquisitions, a indiqué l'agence de presse progouvernementale Anatolie.

Cette opération s'inscrit dans le cadre de l'"enquête sur l'Etat parallèle", la dénomination officielle retenue par les autorités pour la mouvance Gülen qu'elles considèrent comme une "organisation terroriste" , a précisé Anatolie.

La Tuskon, fondée en 2005 et qui réunit 55.000 membres, est accusée dans la presse progouvernementale de "financer" les activités des gülénistes.

L'organisme a précisé sur son compte Twitter que la perquisition visait le siège ankariote de sa Fédération des hommes d'Affaires d'Anatolie (Anfed).

Ce nouveau raid intervient cinq jours après la large victoire remportée dimanche aux élections législatives par le parti de M. Erdogan, qui a regagné la majorité absolue des sièges au Parlement perdue cinq mois plus tôt.

Le chef de l'Etat a déclaré la guerre à l'imam Gülen fin 2013, à la faveur d'un scandale de corruption retentissant qui a visé plusieurs de ses proches. Il reproche à son ex-allié, qui dirige depuis les Etats-Unis un influent réseau d'écoles, d'ONG et d'entreprises, d'avoir bâti un "Etat parallèle" pour le renverser.

Avant le divorce entre le pouvoir turc et M. Gülen, la Tuskon, très présente à l'étranger, jouait un rôle important de promotion des entreprises turques à l'international.

Depuis près de deux ans, l'homme fort du pays a multiplié les poursuites judiciaires et les purges dans la fonction publique contre les partisans de l'imam Gülen.

Mardi, une quarantaine de personnes soupçonnées d'être proches de son organisation ont été interpellées dans dix-huit provinces du pays, dont des policiers et des hauts fonctionnaires soupçonnés de "possession de documents militaires ou confidentiels".

Juste avant les élections, la police turque avait également pris d'assaut le siège de deux chaînes de télévision appartenant à une holding proche de M. Gülen visées par une décision judiciaire de mise sous tutelle.

Ce raid spectaculaire a été largement dénoncé, en Turquie comme à l'étranger.

Poursuivi pour tentative de coup d'Etat, M. Gülen, qui nie les accusations portées contre lui, doit être jugé début janvier par contumace devant un tribunal turc.
(AFP, 6 novembre 2015)

All suspects acquitted in trial into JİTEM murders in Southeast

All of the suspects, including Kayseri Provincial Gendarmerie Battalion Commander Col. Cemal Temizöz and former Cizre Mayor Kamil Atak, have been acquitted in a trial held regarding a string of murders that are believed to have been committed by JİTEM, an illegal counterterrorism unit, between 1993 and 1997 in southeastern Turkey.

Turkey's history is filled with unsolved murders, but the figures on the exact number of such murders are contradictory. There are claims that thousands were killed extra-judicially or disappeared in the Kurdish-dominated Southeast and East of the country in the 1990s. The atrocities are believed to have been committed by JİTEM -- an illegal counterterrorism network inside the gendarmerie that often used torture, intimidation and murder against the Kurdish population in the region. Most of the murders are believed to have taken place between 1990 and 1995.

The 48th hearing in the trial -- launched in 2009 to look into dozens of “unsolved murders” committed in the southeastern province of Şırnak in the 1990s -- was held by the Eskişehir 2nd High Criminal Court on Thursday. The court ruled to release all suspects in the case due to a lack of evidence.

The ruling is in line with an earlier request by prosecutor Hakan Ali Erkan to acquit the suspects in the trial on the grounds that secret witnesses who had testified in the trial had withdrawn their earlier testimonies.

The trial began on Sept. 11, 2009. It is the culmination of an investigation that was launched when wells excavated in southeastern town of Silopi were found to contain human remains, believed to be bones of individuals who were killed by JİTEM.

An indictment prepared by the Diyarbakır Public Prosecutor's Office demanded Temizöz be charged with establishing an organization with the aim of committing criminal acts and inciting murder. Temizöz is the key suspect in the trial, and is accused of giving orders for the execution of up to 20 people when he served in the army in Cizre between 1993 and 1995.

Temizöz was arrested in March 2009 based on the testimony of a number of secret witnesses. The witnesses' testimony detailed five different incidents of murder committed by Temizöz between 1993 and 1997.

According to the indictment, Temizöz set up a group in Cizre after becoming a company commander. The group made extensive use of state power to detain people, interrogate them and kill them. The prosecutor sought life sentences without the possibility of parole for all the suspects of the trial in the indictment.

The indictment stated that 55 unidentified murders were committed in Cizre between 1993 and 1997. Of these murders, 48 were committed between 1993 and 1995 and seven in 1996 and 1997. (TODAY'S ZAMAN, Nov 6, 2015)


Erdogan relance son projet de superprésidence

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a profité de son triomphe électoral pour relancer mercredi une réforme controversée de la Constitution destinée à renforcer ses pouvoirs, et répété sa promesse de lutter jusqu'au bout contre les rebelles kurdes.

Dans son premier discours depuis les législatives de dimanche, l'homme fort du pays a confirmé, sur un ton très ferme, sa volonté de reprendre personnellement en main les affaires du pays, confirmant les craintes de ses détracteurs qui s'inquiètent d'un nouveau tour de vis autoritaire.

"L'un des plus importants messages des élections du 1er novembre est de régler la question d'une nouvelle Constitution", a lancé M. Erdogan devant des élus locaux.

"Tous ceux qui s'opposent à la demande de notre peuple en faveur d'une nouvelle Constitution en paieront le prix dans quatre ans" lors des prochaines élections, a-t-il ajouté en pressant l'opposition de soutenir sa réforme.

Chef du gouvernement pendant onze ans (2003-2014), M. Erdogan, 61 ans, plaide depuis son élection à la présidence en août 2014 pour une réforme de la Constitution mise en place après le coup d'Etat militaire de 1980. Il souhaite le transfert de l'essentiel du pouvoir exécutif du Premier ministre au chef de l'Etat.

Lors des législatives du 7 juin, ce projet, priorité de sa campagne, avait été largement désavoué par les électeurs, au point de priver son Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) de la majorité absolue qu'il détenait depuis 2002.

Contre tous les pronostics, l'AKP a regagné dimanche le contrôle exclusif du Parlement en totalisant 49,4% des suffrages et 317 des 550 sièges de députés.

Cette majorité absolue est toutefois insuffisante pour faire passer une réforme de la Constitution (il faut au moins les deux tiers des députés soit 367 voix) et même pour lancer un référendum constitutionnel (330 voix).

Le porte-parole de M. Erdogan a donc laissé entendre que la question pourrait être tranchée par les électeurs eux-mêmes.

"Nous rechercherons les conseils de notre peuple. Si le mécanisme pour y parvenir est un référendum, alors ce sera le cas", a indiqué Ibrahim Kalin devant la presse, jugeant que la Turquie ferait "un grand bond en avant" avec un président fort.

- 'Chemise trop étroite' -

Dès dimanche soir, le Premier ministre sortant Ahmet Davutoglu avait remis la question constitutionnelle sur le tapis. "Il est évident de que le système actuel n'est pas satisfaisant (...) la chemise est trop étroite pour ce pays", avait-il jugé.

Même si M. Kalin a souligné que la présidentialisation du régime n'était pas une facétie "personnelle" de M. Erdogan, l'opposition turque l'a par avance rejetée.

"Le système présidentiel ne doit pas exister en Turquie", a tranché mardi le secrétaire général du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) Gürsel Tekin.

"Nous défendons un système parlementaire basé sur une séparation des pouvoirs", a renchéri mercredi sur Twitter Ayhan Bilgen, porte-parole du Parti de la démocratie des peuples (HDP, prokurde).

L'opposition, comme de nombreuses capitales étrangères, s'inquiète de la dérive autoritaire de M. Erdogan et dénonce régulièrement sa volonté de museler ses détracteurs, notamment ceux de la presse. Mardi, deux journalistes ont encore été écroués pour avoir critiqué la victoire électorale de l'AKP.

Sur le même mode intransigeant, le chef de l'Etat a également confirmé mercredi sa volonté d'en finir avec la rébellion kurde.

"Nous continuerons notre combat jusqu'à ce que l'organisation terroriste enterre ses armes, que ses membres se rendent et quittent le sol turc", a-t-il martelé.

Depuis le scrutin, l'aviation turque a déjà procédé à deux séries de frappes contre des objectifs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), à la fois dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie et dans ses repaires du nord de l'Irak, a annoncé l'armée.

Après une accalmie juste avant le scrutin, les affrontements entre l'armée et le PKK ont repris de plus belle depuis trois jours, écartant à court terme tout espoir de cessez-le-feu et de poursuite des pourparlers de paix suspendus depuis fin juillet.

Deux soldats ont été tués mercredi à Yüksekova, aux confins des frontières irakienne et iranienne. La veille, quatre militants kurdes avaient perdu la vie. Et mercredi soir, le couvre-feu a été instauré dans 22 villages de la province de Diyarbakir.

Selon le chef de l'Etat, le PKK a tué 248 policiers, militaires et civils depuis l'été.
(AFP, 4 novembre 2015)

3 militants kurdes tués dans des affrontements avec la police

Trois militants kurdes ont été tués mardi dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie lors d'affrontements avec les forces de l'ordre, deux jours après le triomphe électoral du parti du président Recep Tayyip Erdogan, a-t-on appris de sources concordantes.

Deux jeunes militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) sont morts dans la province d'Hakkari, près de la frontière irakienne, lors d'une opération de la police pour démanteler des barricades, a-t-on appris auprès des services de sécurité.

Un autre jeune de 22 ans a été tué dans la ville de Silvan, dont trois quartiers ont été soumis depuis l'aube à un strict couvre-feu, a indiqué le bureau du gouverneur de la province de Diyarbakir dans une déclaration.

L'état-major de l'armée turque a annoncé mardi avoir bombardé la veille des positions du PKK en Turquie et dans le nord de l'Irak.

Ces opérations interviennent alors que le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) a largement remporté dimanche les élections législatives avec 49,4% de suffrages et regagné contre tous les pronostics la majorité absolue des sièges au Parlement perdue à peine cinq mois plus tôt.

Pendant toute la campagne, le Premier ministre sortant et chef de l'AKP Ahmet Davutoglu et le président Erdogan ont fait campagne sur une ligne très ferme contre le PKK.

Les combats meurtriers entre le PKK et les forces de sécurité turques ont repris fin juillet dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie, faisant de nombreuses victimes. Ils ont fait voler en éclat le fragile processus de paix engagé à l'automne 2012 pour mettre un terme à ce conflit, qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
(AFP, 3 novembre 2015)

44 arrestations lors d'un nouveau coup de filet contre les proches de Gülen

Au moins 44 personnes ont été interpellées mardi en Turquie dans le cadre d'une enquête judiciaire ouverte à Izmir (ouest) contre l'imam Fethullah Gülen, l'ennemi juré du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, ont rapporté les médias locaux.

Ce coup de filet a été mené dans dix-huit provinces du pays et a permis d'arrêter des policiers et des fonctionnaires de haut rang, soupçonnés de "possession de documents militaires et de documents confidentiels", a précisé l'agence de presse de Dogan.

Un précédent bilan faisait état d'une trentaine d'arrestations.

Des mandats d'arrêts ont été émis par les procureurs à l'encontre d'un total de 57 personnes, selon l'agence.

Trois gouverneurs et un ex-chef de la police d'Izmir (ouest) figurent parmi les suspects placés en détention qui doivent comparaître devant un tribunal qui peut décider de les inculper.

Cette opération intervient deux jours après la large victoire remportée dimanche aux élections législatives par le parti de M. Erdogan, qui a regagné la majorité absolue des sièges au Parlement perdue cinq mois plus tôt.

Le chef de l'Etat a déclaré la guerre à l'imam Gülen fin 2013, à la faveur d'un scandale de corruption retentissant qui a visé plusieurs de ses proches. M. Erdogan reproche à son ex-allié, qui dirige depuis les Etats-Unis un influent réseau d'écoles, d'ONG et d'entreprises, d'avoir bâti un "Etat parallèle" pour le renverser.

Depuis près de deux ans, l'homme fort du pays a multiplié les poursuites judiciaires et les purges dans la fonction publique contre les partisans de l'imam Gülen.

La semaine dernière, la police turque a pris d'assaut le siège de deux chaînes de télévision appartenant à une holding proche de M. Gülen visées par une décision judiciaire de mise sous tutelle. Ce raid spectaculaire a été largement dénoncé, en Turquie comme à l'étranger, comme une atteinte à la liberté de la presse.

Poursuivi pour tentative de coup d'Etat, M. Gülen doit être jugé début janvier par contumace devant un tribunal turc.
(AFP, 3 novembre 2015)

Turquie: "Le régime va devenir de plus en plus autoritaire"

Le Vif, 02/11/15


Contre tous les pronostics, son Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) s'est largement imposé en raflant 49,4% des suffrages et une majorité absolue de 316 des 550 sièges du Parlement, selon les résultats définitifs rendus publics dans la nuit par les chaînes d'information locales.

Cinq mois à peine après le revers retentissant concédé lors du scrutin du 7 juin, l'élection de dimanche a sonné comme une revanche éclatante pour M. Erdogan, dont le règne sans partage sur le pays depuis treize ans suscite de plus en plus d'inquiétudes.

Symboliquement, l'homme fort du pays a célébré son succès lundi par une prière à la mosquée d'Eyup, comme le faisaient les nouveaux sultans de l'Empire ottoman.

"La volonté de la nation s'est exprimée en faveur de la stabilité (...) j'ai toujours dit 'une nation, un drapeau, un pays, un Etat", s'est-il réjoui.

Sûr de lui, le chef de l'Etat en a profité pour sermonner ses détracteurs, notamment ceux de la presse étrangère. "Le monde entier doit respecter la volonté nationale (...) je n'ai pas beaucoup vu ce respect", s'est agacé M. Erdogan.

Son succès dimanche a été unanimement accueilli comme l'expression du désir de stabilité des électeurs turcs, dans un pays confronté depuis la fin de l'été à la reprise du conflit kurde et à la menace djihadiste, après l'attentat-suicide qui a fait 102 morts devant la gare centrale d'Ankara il y a trois semaines.

Le désir de stabilité des électeurs turcs

Pendant toute la campagne, le président et son Premier ministre Ahmet Davutoglu se sont posés en garants de la sécurité du pays en agitant le spectre du "chaos".

Ces élections "ont montré le succès de la stratégie d'Erdogan, qui a retenté sa chance dans les urnes, pris des risques pour le pays et fait passer sa priorité de l'économie à la sécurité", a résumé lundi Murat Yetkin, éditorialiste du quotidien Hürriyet Daily News.

Sans surprise, les marchés financiers ont salué le retour annoncé d'un "gouvernement d'un seul parti" à la tête du pays, gage de stabilité immédiate. La bourse d'Istanbul a bondi de plus de 5% et la livre turque repris des forces sur le dollar et l'euro. Mais ce rebond pourrait n'être que de courte durée. "Il reste à voir si l'AKP va s'efforcer de regagner sa crédibilité économique qui s'est lentement érodée ces dernières années", a mis en garde William Jackson, de Capital Economics.

L'Union européenne (UE) s'est platement réjouie lundi de "l'engagement fort du peuple turc pour les procédures démocratiques" et s'est dite prête à travailler avec le futur gouvernement, notamment sur la question pressante des migrants. Berlin a fait de même et incité le régime à diriger le pays "dans un esprit d'unité nationale et de compromis".

Encore sonnée par sa défaite, l'opposition turque s'est ouvertement inquiétée du retour en force de M. Erdogan, dont elle dénonce les dérives autoritaires.

"Le régime va devenir de plus en plus autoritaire et exercer encore plus de pression"

"Le régime va devenir de plus en plus autoritaire et exercer encore plus de pression", a pronostiqué l'éditorialiste Kadri Gürsel, d'al-Monitor, "c'est ce qui s'est passé après les élections de 2011 qu'il avait remportées avec 50% des voix".

Les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont ainsi déploré lundi le niveau de "violence" de la campagne. "La campagne a été marquée par beaucoup trop de peur et la peur est l'ennemie de la démocratie", a souligné Andreas Gross, député suisse du Conseil de l'Europe.

Dimanche soir, le chef de file du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) Selahattin Demirtas avait dénoncé une élection "injuste", disputée sous la menace des djihadistes.

Dans son rapport, l'OSCE a également reproché au camp de M. Erdogan des "interventions dans l'autonomie éditoriale des médias".

Quatre jours à peine avant le scrutin, la police a investi de force le siège de deux chaînes de télévision proches de l'opposition visées par une mise sous tutelle judiciaire. Ce raid, en direct devant les caméras, a suscité l'indignation.

Fer de lance de la critique contre le régime turc, le quotidien Cumhuriyet a qualifié le succès de l'AKP de "victoire de la peur". Dans un éditorial, son rédacteur en chef Can Dündar a déploré l'extrême polarisation du pays, entre "ceux qui sont prêts à mourir pour Erdogan et ceux qui ne le supportent plus".

Derrière l'AKP, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) est arrivé dimanche deuxième avec 25,4% des voix et 134 sièges, devant le Parti de l'action nationaliste (MHP, droite) avec 12% et 41 sièges, en fort recul.

Entré triomphalement au Parlement en juin, le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) n'a sauvé sa place que de justesse. Avec 10,7% des voix, juste au-dessus du seuil minimal de représentation, il a décroché 59 sièges.

35 arrestations lors d'un nouveau coup de filet contre les proches de Gülen

Au moins 35 personnes ont été interpellées mardi en Turquie dans le cadre d'une enquête judiciaire ouverte à Izmir (ouest) contre l'imam Fethullah Gülen, l'ennemi juré du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, ont rapporté les médias locaux.

Ce coup de filet a été mené dans dix-huit provinces du pays et a permis d'arrêter des policiers et des fonctionnaires, soupçonnés de "possession de documents militaires et de documents confidentiels", a précisé l'agence de presse de Dogan.

Cette opération intervient deux jours après la large victoire remportée dimanche aux élections législatives par le parti de M. Erdogan, qui a regagné la majorité absolue des sièges au Parlement perdue cinq mois plus tôt.

Le chef de l'Etat a déclaré la guerre à l'imam Gülen fin 2013, à la faveur d'un scandale de corruption retentissant qui a visé plusieurs de ses proches. M. Erdogan reproche à son ex-allié, qui dirige depuis les Etats-Unis un influent réseau d'écoles, d'ONG et d'entreprises, d'avoir bâti un "Etat parallèle" pour le renverser.

Depuis près de deux ans, l'homme fort du pays a multiplié les poursuites judiciaires et les purges contre les partisans de l'imam Gülen.

La semaine dernière, la police turque a pris d'assaut le siège de deux chaînes de télévision appartenant à une holding proche de M. Gülen visées par une décision judiciaire de mise sous tutelle. Ce raid spectaculaire a été largement dénoncé, en Turquie comme à l'étranger, comme une atteinte à la liberté de la presse.

Poursuivi pour tentative de coup d'Etat, M. Gülen doit être jugé début janvier par contumace devant un tribunal turc.
(AFP, 3 novembre 2015)

Comment Erdogan a gagné son pari?

Caricature: Riber Hannson (Suède)

Pour convaincre ses électeurs, le président turc n’a pas hésité à lancer son pays dans la guerre et à tourner le dos au processus de paix avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK). Surtout, il a divisé le pays et stigmatisé les Kurdes

Recep Tayyip Erdogan a gagné son pari: en convoquant des élections législatives anticipées, quatre mois seulement après un premier scrutin, il parvient à améliorer son score. Il avait obtenu 40,7% ce qui le contraignait à former un gouvernement de coalition, selon les résultats partiels, il obtiendrait près de 50% cette fois-ci, ce qui lui permettrait de gouverner seul et d’asseoir ses prérogatives présidentielles que ne prévoit pas la Constitution mais qu’un gouvernement monocolore issu de son parti ne lui contestera pas. Cette victoire, il ne l’a pas gagnée de manière régulière. Pour convaincre les électeurs de changer d’avis, il n’a pas hésité à lancer son pays dans la guerre, il a tourné le dos à un processus de paix avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et, surtout, il a divisé le pays et stigmatisé les Kurdes. Autant de plaies qu’il a ouvertes et qu’il sera difficile de refermer.

Comment a-t-il fait? En jouant avec les peurs qu’a provoqué l’attentat de Suruç, qui a fait 33 morts le 20 juillet dernier, il a lancé sa guerre contre les terroristes de l’État islamique (EI) et du PKK, dans les faits une guerre contre le PKK surtout. Ce faisant, il a appelé à l’union sacrée derrière lui. Un slogan qui a porté chez les patriotes de droite du Parti d’action nationaliste (MHP), très hostiles aux Kurdes. Aujourd’hui, le MHP est le grand perdant du scrutin. Les slogans nationalistes de Recep Erdogan lui ont volé ses suffrages.

Le président a aussi réussi à minimiser le vote en faveur du Parti démocratique des peuples (HDP), pro-kurde. En se présentant comme moderniste, réformateur et défenseur de la cause des femmes, ce dernier avait réussi la prouesse d’élargir son électorat à des non-Kurdes. Une stratégie qui a porté ses fruits le 7 juin dernier, puisqu’avec 13%, le HDP franchissait le seuil fatidique des 10% obligatoires pour entrer au parlement. En insinuant que le HDP était lié aux terroristes du PKK, en posant même une égalité entre PKK et HDP, il a ravalé ce dernier à son identité ethnique kurde, exclusivement.

Enfin, les piètres conditions sécuritaires du scrutin ont fait le reste. Impossibilité pour le HDP de faire campagne, en raison des risques d’attentats qui le visaient directement. En outre, dans certaines localités kurdes, sous le coup de restrictions de mouvement en raison des opérations militaires et de l’insurrection du PKK, les électeurs qui traditionnellement votent HDP n’ont pu se déplacer pour voter.

Et demain? Fort de son éclatante, l’AKP appelle à l’unité. Dès les premiers résultats, le premier ministre Ahmet Davutoglu a tendu la main aux perdants en leur annonçant: «Aujourd’hui, il n’y a que des gagnants.» Mais les divisions dans la société turque sont plus criantes que jamais. D’abord, entre l’est kurde et pauvre et l’ouest prospère. Entre les kémalistes, laïcs et modernistes et les conservateurs islamistes qui ont voté pour l’AKP. Entre les musulmans sunnites majoritaires et les membres des autres religions, les chrétiens et les alévis notamment. Réconcilier la nation sera une gageure, d’autant que la Turquie est sous tension en raison des crises qui secouent la région. (Le Temps, 2 novembre 2015)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Manifestation à Istanbul pour la libération de deux journalistes incarcérés

Plusieurs centaines de personnes ont défilé dimanche devant le siège du journal Cumhuriyet à Istanbul pour exiger la libération de deux de ses journalistes incarcérés pour avoir fait état de livraisons d'armes de la Turquie aux rebelles islamistes syriens.

Les manifestants, pour l'essentiel des journalistes et des élus de l'opposition au régime du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, ont exigé la libération de Can Dündar et Erdem Gül, inculpés jeudi pour "terrorisme", "espionnage" et "divulgation de secrets d'Etat" et écroués dans un prison proche d'Istanbul.

"Nous défendons la liberté de la presse", "la presse libre ne se taira pas", indiquaient certaines de leurs banderoles.

Lors de la manifestation, le président du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) Kemal Kiliçdaroglu a qualifié l'incarcération de MM. Dündar et Gül de "tâche noire dans l'histoire de la presse". "Nous avons la responsabilité de protéger les médias et la démocratie", a-t-il ajouté.

Samedi, MM. Dündar et Gül ont écrit depuis leur prison pour exhorter les dirigeants de l'Union européenne (UE) à exiger de la Turquie le respect de la liberté de la presse avant de signer un accord avec elle sur les migrants.

Un sommet sur ce dossier réunit l'UE et Ankara dimanche à Bruxelles.
 En mai dernier, Cumhuriyet avait diffusé des photos et une vidéo de l'interception, en janvier 2014 à la frontière syrienne, de camions appartenant aux services secrets turcs (MIT) et transportant des armes destinées à des rebelles islamistes syriens.

Le gouvernement turc a toujours nié ce soutien et répété que le convoi intercepté contenait de "l'aide" pour les populations turcophones de Syrie.

Au pouvoir depuis treize ans, le parti du président Erdogan est régulièrement pointé du doigt pour ses nombreuses pressions sur les médias.
(AFP, 29 novembre 2015)

Council of Europe reacts to Turkish journalists’ arrests

The arrest of prominent Turkish journalists Can Dündar and Erdem Gül has again raised concerns about media freedom in Turkey, a spokesperson from the European Council has told daily Hürriyet, with the reporters urging the EU not to ignore human rights violations in Turkey as it bargains with Ankara on refugees.

The statement made by the spokesperson of European Council Secretary-General Thorbjorn Jagland noted that Turkey itself has adopted an action plan to prevent future violations of the European Human Rights Convention and that this included violations against Article 10 on freedom of expression and freedom of the media.

“We will raise the most recent issues at the meeting of the working group which will be held between the Justice Ministry of Turkey and the Council of Europe in mid-December. Mr. Jagland will address our concerns with the Ministry of Justice,” Jagland’s spokesperson said.

Regarding the arrest, the spokesperson confirmed “this case and others” would be raised at a meeting between Council of Europe experts and Turkish officials in Ankara on Dec. 17.

The spokesperson said the council was concerned about “yet another” issue regarding freedom of expression and media freedom in Turkey which needed to be resolved and protected under Article 10 of the European Convention of Human Rights. “Otherwise, more cases might come to the European Court of Human Rights,” he added.

The statement came as Dündar and Gül, who were detained Nov. 26 on charges of espionage and assisting a terrorist organization through a news report on the alleged supply of arms to fighters in Syria, sent a letter to EU leaders just a day before a Turkey-EU summit that will take place in Brussels to broker a deal on the growing refugee crisis, urging the EU not to compromise on an agreement with Turkey to help stem the flow of migrants to Europe.

“We sincerely hope that the meeting produces a lasting solution to this problem. We would also like to hope that your desire to end the crisis will not stand in the way of your sensitivity toward human rights and freedom of the press and expression as fundamental values of the Western world,” read the letter penned by Dündar, Cumhuriyet’s editor-in-chief, and Gül, the paper’s Ankara bureau chief.

“We remind you that our common values can only be protected by a common stand and solidarity and that this solidarity is both vital and urgent,” the pair said.

The U.S. State Department also expressed concerns over press freedom in the country, calling on Turkish authorities to ensure freedom to freely voice opinions and criticisms.

“We are troubled by the pre-trial arrest yesterday of senior editors of the respected Turkish newspaper Cumhuriyet,” the U.S. State Department said in a written statement on Nov. 27, a day after the arrest of Dündar and Gül.

“The investigation, criminal charges, and arrest raise serious concerns about the Turkish government’s commitment to the fundamental principle of media freedom. These events are only the latest in a series of judicial and law enforcement actions taken under questionable circumstances against Turkish media outlets critical of the government,” it said.

“We call on Turkish authorities to ensure that all individuals and organizations – including but not limited to the media – are free to voice a full range of opinions and criticism, in accordance with Turkey’s constitutional guarantees of media freedom and freedom of expression. This will ultimately strengthen Turkey’s democracy,” it added.

Dündar and Gül were sent to Silivri Prison late Nov. 26 after an Istanbul court ordered their arrest on the publication of footage purporting to show the state intelligence agency helping send weapons to Syria.

Footage released by Cumhuriyet on May 29 showed gendarmerie and police officers opening crates in the backs of trucks which contained what the daily described as weapons and ammunition sent by the intelligence service to fighters in Syria in January 2014.

In the aftermath, President Recep Tayyip Erdoğan said those that published the story “would pay a heavy price” while reiterating that the goods were just destined for Turkmens in Syria.

Making remarks on the arrest, Prime Minister Ahmet Davutoğlu signaled that Dündar and Gül could be tried without arrest, daily Hürriyet reported.

“A trial [of Dündar and Gül] without arrest could be seen as more convenient,” the premier told a group of reporters in parliament in Ankara on Nov. 28, adding that the decision to try Dündar and Gül without arrest did not depend on their initiative, but on the country’s “independent judiciary.”

Republican People’s Party (CHP) Kemal Kılıçdaroğlu, meanwhile, described the arrest as a “black spot” on the country’s democratic history.

“Imprisoning two journalists is a black spot in our history of democracy,” Kılıçdaroğlu said on Nov. 29 while visiting the offices of Cumhuriyet in Istanbul’s Şişli district.
(hurriyetdailynews.com, Nov 29, 2015)

Deux journalistes en prison exhortent l'UE à exiger le respect des libertés par Ankara

Deux journalistes turcs incarcérés pour "espionnage" ont interpellé samedi les dirigeants responsables de l'Union européenne (UE) pour les exhorter à ne pas sacrifier la défense de liberté de la presse à un accord avec la Turquie sur les migrants.

"Nous espérons que votre volonté de trouver une solution n'entamera pas votre attachement aux droits de l'Homme, de la presse et d'expression, qui sont les valeurs fondamentales du monde occidental", écrivent Can Dündar et Erdem Gül dans un courrier publié à la veille d'un sommet UE-Turquie à Bruxelles.

Leur lettre, écrite de la prison de Silivri, près d'Istanbul, a été adressée en allemand à la chancelière Angela Merkel, en français au président François Hollande et en anglais au Premier ministre David Cameron.

"Nos valeurs communes ne peuvent être préservées que par la solidarité et par une position commune", ajoutent les journalistes du quotidien Cumhuriyet.

Les dirigeants de l'UE et le Premier ministre islamo-conservateur turc Ahmet Davutoglu se retrouvent dimanche pour un sommet extraordinaire visant à "redynamiser" leurs relations et surtout à "freiner le flux migratoire" vers l'UE.

Bruxelles négocie avec Ankara un "plan d'action" qui verrait la Turquie s'engager à retenir sur son territoire les réfugiés syriens -- elle en accueille 2,2 millions -- en échange d'une aide financière, de la libéralisation du régime des visas pour ses citoyens et d'un coup de pouce à la candidature d'Ankara à une entrée dans l'UE.

"Le Premier ministre turc, que vous rencontrerez ce week-end, et le régime qu'il représente sont connus pour leur politique et leurs pratiques qui ignorent complètement la liberté de la presse et les droits de l'Homme", dénoncent MM. Dündar et Gül.

"Nous sommes jugés et détenus pour avoir usé de ces libertés et pour avoir défendu le droit du public à l'information", ajoutent-ils.

Jeudi soir, les deux journalistes de Cumhuriyet ont été inculpés pour "terrorisme", "espionnage" et "divulgation de secrets d'Etat" et écroués pour avoir publié des documents sur des livraisons d'armes par la Turquie à des rebelles islamistes syriens.

Ils risquent jusqu'à quarante-cinq ans de réclusion.
(AFP, 28 novembre 2015)

La Turquie sous le feu des critiques après l'incarcération de deux journalistes

L'incarcération de deux journalistes d'opposition, qui ont fait état de livraisons d'armes controversées par la Turquie aux rebelles islamistes syriens, a relancé vendredi les critiques contre la dérive liberticide du gouvernement d'Ankara.

A Istanbul, plus d'un millier de personnes, journalistes, élus d'opposition ou intellectuels pour la plupart, se sont rassemblés devant le siège de leur quotidien, Cumhuriyet, pour critiquer le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, accusé une nouvelle fois de vouloir étouffer la liberté de la presse.

"Depuis quand en sommes-nous arrivés à incarcérer des journalistes qui dénoncent les irrégularités du pouvoir (...) au prétexte que ce sont des secrets d'Etat", s'est offusqué l'ex-journaliste Eren Erdem, aujourd'hui député, "c'est inacceptable".

Plus d'une centaine de personnes ont également protesté à Ankara aux cris de "la presse libre ne se taira pas". De brefs incidents les ont opposées aux forces de l'ordre.

Jeudi soir, Can Dündar, le rédacteur en chef de Cumhuriyet, et Erdem Gül, le chef de son bureau à Ankara, ont été inculpés par un tribunal d'Istanbul pour "espionnage" et "divulgation de secrets d'Etat" et écroués jusqu'à leur procès. Ils risquent jusqu'à quarante-cinq ans de réclusion.
 En mai dernier, le journal avait diffusé des photos et une vidéo de l'interception, en janvier 2014 à la frontière syrienne, de camions appartenant aux services secrets turcs (MIT) et transportant des armes destinées à des rebelles islamistes syriens.

L'affaire a provoqué un scandale en Turquie. Le gouvernement turc a toujours nié soutenir les rebelles extrémistes, dont le groupe Etat islamique (EI), et répété que le convoi intercepté contenait de "l'aide" pour les populations turcophones de Syrie.

Sitôt l'article paru, M. Erdogan avait personnellement porté plainte contre M. Dündar. "Il ne s'en sortira pas comme ça", avait-il menacé, furieux.

- 'Surveiller l'Etat' -

Devant le tribunal, le rédacteur en chef de Cumhuriyet, qui a reçu la semaine dernière en France le prix pour la liberté de la presse de Reporters sans frontière (RSF) et TV5 Monde, a défendu jeudi le travail de son équipe.

"Un journaliste n'est pas un agent du gouvernement", a-t-il plaidé, "mon travail consiste à surveiller l'Etat au nom du peuple et à lui demander de rendre des comptes".

Sitôt rendue, la décision du tribunal a suscité un tollé en Turquie et à l'étranger.

"C'est une journée noire pour la démocratie", a déploré le chef du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), Kemal Kiliçdaroglu. "La liberté d'expression (...) est foulée aux pieds tous les jours en Turquie", ont renchéri ceux du Parti démocratique des peuples (HDP), Selahattin Demirtas et Figen Yuksekdag.

Le président de la Fédération internationale des journalistes (IFJ) Jim Boumelha a exigé "la libération immédiate de Can Dündar et Erdem Gül et l'abandon des charges qui pèsent sur eux".

A l'avant-veille d'un sommet important avec la Turquie dimanche sur la crise des migrants, l'Union européenne (UE) a jugé l'arrestation des deux journalistes "inquiétante".

Bruxelles "doit faire de la libération des journalistes et plus largement du respect de la liberté de la presse en Turquie une condition préalable à l'approfondissement des relations bilatérales", a exigé RSF.

Hasard du calendrier, la décision des juges intervient alors que la Russie a accusé la Turquie d'entretenir des liens avec les jihadistes après l'incident aérien de mardi, au cours duquel Ankara a abattu un avion militaire russe près de la frontière syrienne.

M. Erdogan a qualifié jeudi ces accusations de "calomnies", assurant notamment que son pays n'achetait pas de pétrole à l'EI.

Au pouvoir depuis treize ans, l'actuel gouvernement turc est régulièrement épinglé dans les capitales étrangères et par les ONG de défense de la liberté de la presse, qui lui reprochent des pressions de plus en plus importantes sur les médias.

Sans citer expressément le cas de Cumhuriyet, M. Erdogan a balayé d'un revers de la main les critiques. "La liberté de la presse a longtemps été comprise par certains médias comme une excuse pour insulter", a-t-il estimé lors d'un discours vendredi.
(AFP, 27 novembre 2015)

Un millier de manifestants à Istanbul contre l'incarcération de deux journalistes

Un millier de personnes se sont réunies vendredi devant le journal turc d'opposition Cumhuriyet à Istanbul pour dénoncer l'incarcération de deux de ses dirigeants, accusés d'avoir fait état de livraisons d'armes par Ankara à des islamistes syriens.

Les manifestants, des journalistes, élus de l'opposition et intellectuels, ont hurlé des slogans hostiles au président Recep Tayyip Erdogan et à son Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur). "Tous ensemble contre le fascisme", "Tayyip menteur" ou "l'AKP complice de Daech", ont-ils scandé.

Can Dündar, le rédacteur en chef de Cumhuriyet, et Erdem Gül, le chef de son bureau à Ankara, ont été inculpés jeudi soir par un tribunal stambouliote d"espionnage" et de "divulgation de secrets d'Etat" et écroués.

En mai dernier, le journal avait diffusé des photos et une vidéo de l'interception, en janvier 2014 à la frontière syrienne, de camions appartenant aux services secrets turcs (MIT) transportant des armes destinées à des rebelles islamistes syriens.

L'affaire a provoqué un scandale en Turquie. Le gouvernement turc a toujours nié soutenir les rebelles extrémistes, dont le groupe Etat islamique (EI), et répété que le convoi intercepté contenait une "aide" destiné aux populations turcophones de Syrie.

M. Erdogan a lui-même personnellement porté plainte contre M. Dündar.

L'incarcération des deux journalistes intervient alors que la Russie a accusé la Turquie d'entretenir des liens avec les jihadistes, après l'incident aérien mardi au cours duquel Ankara a abattu un avion militaire russe près de la frontière syrienne.

M. Erdogan a qualifié jeudi ces accusations de "calomnies" et de "mensonges", affirmant notamment que son pays n'achetait pas de pétrole à l'EI.

Au pouvoir depuis treize ans, l'actuel gouvernement turc est régulièrement épinglé dans les capitales étrangères et par les ONG de défense de la liberté de la presse, qui lui reprochent ses pressions de plus en plus importantes sur les médias.
(AFP, 27 novembre 2015)

2 journalistes d'opposition inculpés pour avoir fait état de livraison d'armes en Syrie



Deux dirigeants du journal d'opposition turc Cumhuriyet ont été inculpés et écroués jeudi soir par une cour pénale d'Istanbul pour avoir fait état de livraisons d'armes du régime turc à des islamistes en Syrie, ont rapporté les médias turcs.

Can Dündar, rédacteur en chef, et Erdem Gül, son chef de bureau à Ankara, sont accusés d"espionnage" et "divulgation de secrets d'Etat" pour avoir publié en mai un article sur de possibles livraisons d'armes par les services secrets turcs (MIT) en Syrie.

Un convoi de camions des services de renseignements turcs avait été intercepté par les gendarmes turcs dans le sud de la Turquie en janvier 2014. La révélation de cette livraison d'armes dissimulées, selon Cumhuriyet, sous des caisses de médicaments, avait provoqué un séisme politique en Turquie.

Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan qui nie catégoriquement soutenir militairement les mouvements jihadistes qui combattent le régime du président Bachar al-Assad, sa "bête noire", avait personnellement porté plainte contre M. Dündar, 54 ans, et publiquement promis lors d'un entretien à une chaîne de télévision locale qu'"il n'en sortira pas comme cela".

"Il va payer un prix très lourd", avait-il prévenu.

Can Dündar a reçu la semaine dernière à Strasbourg (France) le prix pour la liberté de la presse de RSF (Reporters sans frontières) et TV5 Monde.

Cette organisation de défense de la liberté de la presse a dénoncé dans un communiqué une "persécution politique" à l'égard de ces deux journalistes connus de Turquie.

"Si les deux journalistes devaient être incarcérés, ce serait une preuve supplémentaire que le pouvoir turc est prêt à des méthodes d'un autre âge pour éteindre le journalisme indépendant en Turquie", souligne le texte publié avant la décision des juges.

"Ne vous en faites pas, ce jugement n'est qu'une médaille d'honneur pour nous", a lancé M. Dündar avant son incarcération aux nombreux journalistes et représentants de la société civile venus suivre le procès au palais de justice de la mégapole turque sous d'importantes mesures de sécurité.

Au pouvoir depuis treize ans, le parti issu de la mouvance islamiste de M. Erdogan a remporté haut la main les législatives du 1er novembre dernier et regagné la majorité absolue des sièges au Parlement perdue il y a seulement cinq mois.

Le gouvernement turc est régulièrement épinglé dans les capitales étrangères et par les ONG de défense de la liberté de la presse, qui lui reprochent ses pressions de plus en plus importantes sur les médias.
(AFP, 27 novembre 2015)

Une jeune Syrienne désignée "journaliste de l'année" par RSF

La journaliste syrienne Zaina Erhaim, 30 ans, qui travaille depuis la ville d'Alep, ravagée par plus de quatre ans de guerre, est la lauréate 2015 du Prix Reporters sans frontières (RSF), décerné mardi soir à Strasbourg.

La jeune femme, dont le pays est considéré comme le plus dangereux au monde pour les journalistes, a été choisie pour sa "déontologie, sa détermination et son courage" et sa capacité à "mettre en avant la dimension humaine dans les coulisses de la guerre", ont précisé les organisateurs.

Son prix a été remis à son oncle, lors d'une cérémonie organisée en marge du "Forum mondial de la démocratie", en présence du secrétaire général du Conseil de l'Europe, Thorbjørn Jagland.

Depuis deux ans, Zaina Erhaim a formé une centaine de personnes, dont un tiers de femmes, au journalisme de télévision et de presse écrite, contribuant à l'émergence de nouveaux journaux et magazines en Syrie.

L'organisation de défense de la liberté de la presse a également décerné son prix du "média de l'année" au quotidien turc d'opposition Cumhuriyet, qui "paie le prix de son journalisme indépendant et courageux", dans un pays où "une répression toujours croissante s'abat sur les voix critiques".

En mai, le président Recep Tayyip Erdogan avait porté plainte contre Cumhuriyet, qui avait publié les photos de l'interception, en janvier 2014, d'un convoi chargé d'armes à destination de la Syrie appartenant aux services de renseignement (MIT). Son rédacteur en chef, Can Dündar, venu mardi à Strasbourg chercher son prix, risque une lourde peine de prison.

RSF souligne également que le quotidien d'opposition - qui s'est distingué par sa couverture de la question kurde et du génocide arménien - subit des "procès en cascade", des "blocages répétés de son site internet" et des "campagnes de calomnie".

Il a par ailleurs été le seul quotidien du monde musulman à reproduire dans son édition papier deux versions réduites du numéro publié par Charlie Hebdo après l'attentat de janvier à Paris - avec une caricature du prophète Mahomet -, ce qui lui a valu des poursuites judiciaires.

RSF a décerné son prix du "journaliste-citoyen de l'année" à un collectif de blogueurs éthiopiens, Zone9, qui "dénoncent régulièrement le régime liberticide" au pouvoir à Addis-Abeba.

Six de ces blogueurs ont récemment passé de 15 à 18 mois en prison, sous l'accusation de planifier des attaques terroristes. Victimes du "harcèlement incessant des autorités", puis arrêtés en avril 2014, ils ont été libérés en juillet et octobre.

Aucun n'a pu être présent mardi à Strasbourg pour chercher son prix.
(AFP, 18 novembre 2015)

Eurojihadisme : la liberté d’expression malmenée dans RTL-TVI


Lettre ouverte de l'écrivain Bahar Kimyongur à la direction de la chaîne RTL-TVI, à propos de l'émission "Ce n'est pas tous les jours dimanche" du 15 novembre dernier.

Le texte:
http://www.investigaction.net/La-liberte-d-expression-malmenee.html?lang=fr


Turkey continues to muzzle democracy’s watchdogs

In the run-up to the G-20 summit in Antalya, Professor Noam Chomsky and Reporters Without Borders secretary-general Christophe Deloire wrote a joint op-ed piece denouncing Turkish President Erdogan’s attacks on press freedom. The piece was published in the Washington Post on 13 November.

Read the op-ed on the Washington Post website

Journalists are the “watchdogs” of democracy, according to the European Court of Human Rights. Anyone who wants to control a country without being troubled by criticism tries to muzzle reporters, and unfortunately, Turkish President Recep Tayyip Erdogan is a past master at stifling the cries of freedom. As journalists from around the world converge on Antalya to cover this weekend’s Group of 20 summit, many of their Turkish colleagues are being denied accreditation.

Sidelining opposition media has become a bad habit in Turkey, which is ranked 149th out of 180 countries in the latest Reporters Without Borders World Press Freedom Index. Four days before the Nov. 1 parliamentary elections, the police stormed Ipek Media Group headquarters and shut down its two opposition dailies and two opposition TV stations. After control of management had been secured and 71 journalists fired, these outlets resumed operations with a new editorial line verging on caricature. The dailies, Bugün and Millet, ran Erdogan’s photo on the front page along with the headlines “The president among the people” and “Turkey united.”

Journalism is being murdered. The fact that the AKP, the ruling party for the past 13 years, recovered an absolute majority in parliament has not sufficed to halt the oppression. Two days after the elections, two journalists were jailed on charges of “inciting an armed revolt against the state” in a story. Since then, some 30 other journalists have been placed under investigation for “terrorist propaganda” or “insulting the president” — the two most common charges.

On Nov. 17, 18 editors and publishers will go on trial for “terrorist propaganda” because of a photograph. They face up to 7½ years in prison. One of these journalists, Cumhuriyet editor Can Dündar, already stood accused of “spying” by Erdogan, who has vowed that Dündar “won’t get away with it.” His paper published evidence that Syria-bound trucks leased by Turkey’s National Intelligence Organization had, as suspected, been carrying arms.

For years, the growing concentration of media ownership in the hands of government allies has eroded pluralism and encouraged self-censorship. The authorities have also reined in the Internet. Following draconian reforms, the blocking of Web sites has become systematic. Turkey is responsible for more than two-thirds of the requests to Twitter to remove content. The government does not hesitate to block the entire YouTube platform.

These practices compound problems inherited from the years of military rule: laws restricting freedom of expression, a judicial culture centered on defense of the state and impunity for police violence. The metastasizing Syrian conflict and the resumption of fighting with Kurdish rebels have accentuated governmental paranoia about critical journalists. Far from defusing political and communal tension, the accelerating censorship and aggressive government rhetoric have sharpened it. Demonstrators egged on by the government’s discourse attacked the Istanbul headquarters of the daily Hurriyet twice in early September.

The G-20’s leaders must take stock of the course on which their host has embarked. They need a stable Turkey to help limit the spread of the Syrian chaos and to guarantee its people’s security and prosperity. The Turkish government must stop fueling tension and, for this, it is essential that the truth can be told. Reopening the space for democratic debate is essential for stabilizing the country. Freedom of information is part of the solution.

By Noam Chomsky and Christophe Deloire

Noam Chomsky is a professor emeritus at the Massachusetts Institute of Technology. Christophe Deloire is secretary general of Reporters Without Borders.

Perquisition au siège d'un journal d'opposition à Istanbul

La police turque a perquisitionné mercredi soir à Istanbul un des plus importants quotidien d'opposition du pays, proche de l'imam Fethullah Gülen, ennemi juré du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, selon des médias locaux.

Escorté d'importants effectifs des forces de l'ordre en tenue antiémeute, et d'un véhicule à canon à eau, cinq policiers et deux avocats ont inspecté, sur réquisition d'un tribunal, le siège du quotidien Zaman afin de vérifier que la version "pirate" d'un autre journal d'opposition n'y était pas imprimée, ont affirmé des journalistes de Zaman sur leurs comptes Twitter.

Ce quotidien, Bügun, le journal Millet et deux chaînes de télévision, appartenant tous à la holding Koza-Ipek, ont fait l'objet le mois dernier d'une décision très controversée de mise sous tutelle judiciaire.

L'assaut donné en direct par la police, quelques jours avant les élections législatives du 1er novembre, contre les deux chaînes Bugün TV et Kanaltürk pour faire exécuter cette décision avait suscité de violentes réactions contre le gouvernement turc, accusé de vouloir faire taire ses rivaux.

Au pouvoir depuis treize ans, le parti de M. Erdogan a remporté haut la main ce scrutin et regagné la majorité absolue des sièges au Parlement perdue il y a seulement cinq mois.

Comme le groupe Zaman, le groupe Koza-Ipek est réputé proche de l'imam Gülen, qui dirige depuis les Etats-Unis un influent réseau d'écoles, d'ONG et d'entreprises.

Le chef de l'Etat a déclaré la guerre à l'imam Gülen fin 2013, à la faveur d'un scandale de corruption retentissant qui a visé plusieurs de ses proches. Il reproche à son ex-allié d'avoir bâti un "Etat parallèle" pour le renverser.

Depuis près de deux ans, M. Erdogan a multiplié les poursuites judiciaires et les purges contre les réseaux "gülenistes".

Le gouvernement turc est régulièrement épinglé dans les capitales étrangères et par les ONG de défense de la liberté de la presse, qui lui reprochent ses pressions sur les médias.
(AFP, 12 novembre 2015)

Cumhuriyet reporter facing 23 years in jail appears before court

Cumhuriyet daily reporter Canan Coşkun, who faces 23 years and four months in prison over a Feb. 19 report that claimed members of a pro-government jurists union purchased homes at reduced prices from a state-run real estate company, appeared in court at the İstanbul Courthouse on Thursday.

Main opposition Republican People's Party (CHP) İstanbul deputy Barış Yarkadaş and Bursa Bar Association President Ekrem Demiröz also attended the first hearing in the İstanbul 2nd Criminal Court of First Instance.

While İstanbul Deputy Chief Public Prosecutors Orhan Kapıcı and Vedat Yiğit are complainants, İstanbul Chief Public Prosecutor Hadi Salihoğlu, İstanbul Deputy Chief Public Prosecutors Fuzuli Aydoğdu, Mehmet Demir, İrfan Fidan, İsmail Uçar, İstanbul Anadolu Chief Public Prosecutor Fehmi Tosun, Küçükçekmece Chief Public Prosecutor Ali Doğan and İstanbul 3rd Penal Court of Peace Judge İslam Çiçek are victims in the case brought against Coşkun.

Coşkun's report claimed that a lottery system to select the homebuyers for a housing project developed by state-run Emlak Konut Real Estate Investment Partnership (Emlak Konut GYO) in İstanbul's Başakşehir district was allegedly manipulated to enable members of the pro-government Platform for Union within the Judiciary (YBP) to purchase many of the homes at reduced prices.

Emlak Konut GYO is a subsidiary of the Housing Administration of Turkey (TOKİ).

The İstanbul Chief Public Prosecutor's Office began investigating Coşkun over this report in June. Prosecutor Umut Tepe is seeking more than 23 years in prison for the reporter on charges of “insulting a public official because of his position” in the indictment.

In the Ayazma Emlak Konut housing project developed by Emlak Konut GYO, most of the apartments were allocated to members of the YBP to purchase for as much as TL 100,000 below market value, rather than through an impartial drawing, Cumhuriyet reported. The YBP consists of high-ranking members of the judiciary who are known for their pro-government stance. New YBP homeowners include judges and prosecutors who are believed to have delivered several verdicts that reflected the government's desired outcomes.

Eight prosecutors and a judge were listed among the “victims” in the indictment. Among those prosecutors are İstanbul Chief Public Prosecutor Hadi Salihoğlu, İstanbul Deputy Chief Public Prosecutor Orhan Kapıcı and Judge İslam Çiçek. Çiçek was the judge who ruled for the release of several government-affiliated suspects -- detained as part of the Dec. 17, 2013 graft and bribery operation -- in February of last year.

The highly publicized Dec. 17 graft investigation implicated the sons of several ministers, pro-government businessmen and the general manager of state-run Halkbank.

The İstanbul 2nd Criminal Court of First Instance has adjourned the trial to March 15, 2016, and asked the prosecution to find out whether the alleged manipulated selling of homes took place. (TODAY'S ZAMAN, Nov 12, 2015)

WAN-IFRA condemns accreditation ban on critical media for G-20

The World Association of Newspapers and News Publishers (WAN-IFRA) and the World Editors Forum (WEF) condemned the recent move by the Turkish government to not grant accreditation to critical Turkish media outlets, including the Zaman, Sözcü and Today's Zaman dailies, to cover the G-20 summit.

The summit which is to take place in the southern province of Antalya in Turkey on Nov. 15-16 will have several world leaders and press members from many countries in attendance. However, several Turkish media outlets which are critical of the Justice and Development Party (AK Party) government are still waiting to be granted accreditation.

Reporters from Zaman, Today's Zaman, Sözcü and the Cihan news agency and Samanyolu TV are still waiting for their accreditation to be granted despite the fact that the Office of the Prime Minister, Directorate General of Press and Information (BYEGM) granted accreditation for most Turkish media outlets approximately one month ago.

“WAN-IFRA and WEF are seriously concerned that the Turkish government may be using journalists' accreditation as a tool of censorship,” a press release published on WAN-IFRA's website on Thursday said.

The press release also reminded Turkey that “A government should not deny access to media seeking to report on an event of immense national and international importance to punish them for their editorial opinions.”

The deteriorating state of media freedom in Turkey was also pointed out in the press release, which read, “The government's failure to accredit critical media follows deterioration in press freedom in Turkey, including, most recently, a police raid on the Zaman Media Group on Wednesday, and a prosecutor's demand for an arrest warrant for Ekrem Dumanlı, the ex-editor-in-chief of Zaman, on charges of attempting to topple the government.”

Citing the recent attacks on press freedom in Turkey, including the attacks on the daily Hürriyet and its staff, the arrest and detention of two British journalists and their interpreter working for VICE News on charges of working for a terrorist organization and assisting the Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL), WAN-IFRA said that it is “seriously concerned that these incidents form part of a systematic campaign by the Turkish government to intimidate independent media.” It also said in the release that such a campaign would violate Article 19 of the Universal Declaration of Human Rights, which states, “Everyone has the right to freedom of opinion and expression; this right includes the freedom to hold opinions without interference and to seek, receive and impart information and ideas through any media, regardless of frontiers.”

WAN-IFRA, an organization which represents more than 18,000 publications, 15,000 online sites and over 3,000 companies in more than 120 countries, called on the Turkish authorities to take all possible steps to ensure that accreditation is not used as a tool to censor critical media and to respect the universal right of freedom of expression.

“Defending the press freedom in Turkey must be a priority issue on the agenda of all democratic G-20 countries,” the press release concluded. (TODAY'S ZAMAN, Nov 12, 2015)

Publishers, book enthusiasts flock to Istanbul Book Fair



This year, the 34th International Istanbul Book Fair hosts over 750 publishers from all over the world, plus panels, seminars and workshops among a total of 300 activities.

Romania is the honorary guest of the event, which will host prominent Romanian writers such as Mircea Cartarescu and Matei Visniec.

Speaking at the opening ceremony of the fair, Governor Vasip Sahin said, “Today, reading a book is no longer seen as a leisure activity; rather it has started to be taken as an obligation, need and duty.”

Şahin said reading and art are considered developmental not only for individuals but also for society.

He added that last year about 500,000 people visited the fair.

Matei Ioan, general director of Libraries and Publications at Romania’s culture ministry, said, “I believe that written culture constitutes a whole purification system of the soul in these geopolitical conditions.”

The Turkish Publishers’ Association head, Metin Celal, said, “Last year, we produced 561,000 books. According to the International Publishers’ Association, we are the world’s 11th largest publishing sector.”

Meanwhile, publications of journalism and photographs by Anadolu Agency are also on show.

Tan Oral, illustrator of honor

On the second day of the fair, the illustrator of honor of this year’s festival, Tan Oral, made a speech and presented his illustrations to the audience.

Among the other guests of the fair, journalist and writer Sarah Jio, who is best known for her romantic novels (her last book being “The Book of Love”), has published in 27 countries including Turkey. Jio will meet her Turkish readers at the fair as a guest of Pena Publications.

The fair will also host international guests like Vassilis Papatheodorou, Yannis Kalpouzos and Manuel Vilas.

The Istanbul Book Fair also prepared a program to commemorate the 100th birthday of Aziz Nesin. The program will include interviews and panels on the author’s life, work and literary significance. An exhibition, entitled “A Man Larger than Life: Aziz Nesin 1915-2015,” will be open throughout the fair to educate viewers on the literature, humor, world view, political stance and legacy of Nesin.

The 34th International Istanbul Book Fair will continue through Nov. 17.
(hurriyetdailynews.com, Nov 10, 2015)

Parliament to Discuss Police Violence on bianet Reporter



CHP deputy from İstanbul, Sezgin Tanrıkulu, has prepared a parliamentary question as to police effort to detain bianet reporter Beyza Kural while she was pursuing YÖK protest in Beyazıt, and police's words.

The parliamentary question involves police's words, "from now on, nothing will be like before, we will teach it to you".

Sezgin Tanrıkulu has demanded the following questions to be answered:

How many people have been detained in YÖK protest? How many of them were students?

Which procedures were followed for the detained students?

"Violation of human rights"

- Is the allegation that police used disproportionate force true? Has prosecution started regarding the practice?

- What is the reason behind police detaining bianet reporter Beyza Kural by handcuffing her behind? Isn't this practice within the scope of torture?

- Isn't police detaining bianet reporter Beyza Kural by handcuffing her behind during the protest a violation of human rights?
In which cases do police handcuff behind?

From who did police receive instruction?

Is the allegation that police detaining bianet reporter Beyza Kural by handcuffing behind said "nothing will be like before, we will teach it to you" true? If so, is there any procedure launched or to be launched?

If the allegation is true, then who is this police? From who did police receive instruction and authority?
(bia, Nov 7, 2015)

Investigation against 26 Journalist and Columnists

An investigation has been launched against 26 journalists and columnists including Özgür Gündem newspaper Co-Chief Editors Eren Keskin and Hüseyin Aykol and Demokratik Ulus Gazetesi columnists with the charge of "making propaganda for organization".

Those under investigation will go to Çağlayan Courthouse to testify.

According to Dicle News Agency (DİHA), İstanbul Chief Public Prosecutor's Office started a prosecution on July 1 against 26 journalists and columnists. News and articles published in different dates have been given as justification to the prosecution.

Names of those who have been brought prosecution are as follows:

Demokratik Ulus Newspaper Managing Editor Nuray Candan, columnists of the newspaper Cemal Şerik, Ali Haydar Kaytan, Metin Arslan, Selahattin Erdem, Dilzar Dilok, Özgür Gündem Newspaper Co-Chief Editors Eren Keskin ve Hüseyin Aykol, Managing Editor of the newspaper Reyhan Çapan, columnists of the newspaper Suat Bozkuş, Şenel Karataş, Eyüp Güven, Muzaffer Ayata, Baki Gül, Hasan Kıyafet, Kemal Bülbül, Hasan Ali Kızıltoprak, Arif Altan, Ersin Çaksu, Zana Farqini, Doğan Durgun, Metin Yeğin, Mehmet Güç, Ayşe Batumlu, Ömer Ağın and DİHA reporter Hayri Demir.
(BIA, Nov 6, 2015)

Le prix Médicis pour le livre étranger à Hakan Günday

Le prix Médicis a été décerné jeudi à Nathalie Azoulai pour "Titus n'aimait pas Bérénice" (éditions POL), a annoncé le jury.

Pour le livre étranger, ce prix est allé à l'écrivain turc Hakan Günday pour "Encore" chez Galaade.

Nathalie Azoulai (49 ans) était la seule femme parmi les finalistes du Goncourt qui a finalement été attribué mardi à Mathias Enard pour "Boussole" (Actes Sud).

"Je suis très heureuse. C'était une semaine difficile, mais qui se termine de la plus belle des manières. J'étais aussi nommée sur quelques autres listes et il y a ce jeu de l'attente (...) qui se conclut admirablement".

Nathalie Azoulai a puisé son inspiration dans l'oeuvre de Racine et s'est immergée dans le Grand Siècle de Louis XIV, pour écrire "Titus n'aimait pas Bérénice" qui n'en est pas moins un roman très contemporain sur un chagrin d'amour d'aujourd'hui.

Le lauréat du Médicis étranger, Hakan Günday, jeune auteur turc de 39 ans se met lui dans la peau d'un passeur dans "Encore" (Galaade) pour écrire une charge virulente contre ceux qui profitent de la détresse des réfugiés.

"Les migrants, les passeurs sont les conséquences de toutes les inégalités qui existent sur cette terre depuis longtemps", explique, dans un français parfait, l'écrivain, fils de diplomate, qui a longtemps séjourné à Bruxelles.

"Tant que ces inégalités, cette violence demeurent, nous aurons toujours ces tragédies, donc il vaut mieux agir dès aujourd'hui parce que quand il est question d'humanité il n'est jamais trop tard", insiste-t-il.

Galaade, une petite maison qui compte à peine 140 titres à son catalogue, a pris le risque de traduire ce roman paru en 2013 en Turquie.
(AFP, 5 novembre 2015)

CPJ condemns the arrest of two editors in Istanbul

The Committee to Protect Journalists condemns the arrest of two editors in Istanbul Monday and calls on authorities to immediately release them. Cevheri Güven and Murat Çapan, of the privately owned weekly magazine Nokta, were arrested in their newsroom over a front-page cover on the results of Turkey’s election, according to reports.

On Tuesday, Nokta’s chief editor Güven, and news editor Çapan, appeared before the Istanbul 8th Penal Court of Peace, which ordered their detention pending an investigating of claims they incited an armed uprising against the state, according to German public broadcaster Deutsche Welle.

The charges are related to the post-election issue of Nokta, which is known in Turkey for being critical of the ruling Justice and Development Party (AKP), according to local and international news reports. The magazine’s front cover included an image of President Recep Tayyip Erdoğan and the headline, “The beginning of Turkey’s civil war,” local and international press reported. Police obtained a court order for Internet service providers to block Nokta’s website and for police to confiscate copies of the magazine, reports said. Nokta’s website was inaccessible in Turkey on Tuesday, according to The Associated Press and a tweet from the magazine’s account. The site was still blocked in Turkey today, but was available outside of the country, CPJ found. 

“Instead of opening a new chapter in media policy after this weekend's elections, the Turkish government is continuing full bore with its crackdown on critical journalists and news outlets,” CPJ Europe and Central Asia Program Coordinator Nina Ognianova said. “We call on authorities to immediately release Cevheri Güven and Murat Çapan, return Nokta to newsstands, and allow access to its online edition.”

According to court documents shared by Nokta on its Twitter account on Tuesday, Istanbul Prosecutor Umut Tepe issued an order for police to detain and question Çapan and Güven over claims they were in violation of Article 214 of Turkey’s Penal Code, which covers “provoking people to commit crimes.”

According to court documents shared by Nokta on Twitter, Güven and Çapan denied any wrongdoing.

With the arrests of Güven and Çapan, the number of journalists imprisoned in Turkey is now at least 11, CPJ research shows. The country’s press freedom record has significantly deteriorated in the past few months, CPJ research shows. Eight international press freedom groups, including CPJ, visited Istanbul and Ankara last month for meetings with local journalists, members of parliament, and foreign diplomats to discuss conditions for the press in Turkey. Following the visit, the Vienna-based International Press Institute, which led the mission, published a report highlighting the country’s troubling press freedom climate. 
(CPJ, November 4, 2015)

Deux dirigeants d'un journal d'opposition inculpés et écroués

Un tribunal d'Istanbul a inculpé et écroué mardi deux responsables du magazine d'opposition Nokta qui avait critiqué la large victoire du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan aux législatives de dimanche, a-t-on appris auprès du journal.

"Le rédacteur en chef Cevheri Güven et son directeur de la publication Murat Çapan ont été inculpés et écroués pour tentative de coup d'Etat", a précisé à l'AFP un journaliste de Nokta.

Ces deux journalistes avaient été arrêtés par la police à Istanbul lundi après que le dernier numéro du magazine avait présenté en "une" le triomphe du Parti de la justice et du développement (AKP) comme "le début de la guerre civile en Turquie".

Le succès de l'AKP, qui a retrouvé au parlement la majorité absolue qu'il avait perdue il y a cinq mois, a alimenté les craintes des rivaux du chef de l'Etat, qui redoutent qu'il n'en profite pour renforcer son pouvoir sur le pays.

La semaine dernière, la police avait pris de force le contrôle de deux chaînes de télévision de la holding Koza-Ipek, proches de l'opposition, en application d'une décision de mise sous tutelle judiciaire.

Depuis, 58 journalistes de ce groupe ont été licenciés, a rapporté la presse locale.

Le gouvernement islamo-conservateur turc est régulièrement épinglé par les ONG de défense de la liberté de la presse, qui lui reprochent ses pressions sur les médias.

Lundi, les Etats-Unis ont déploré les "pressions" et les "intimidations" visant les médias durant la campagne, tandis que les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont pour leur part reproché au régime turc des "interventions dans l'autonomie éditoriale des médias".

Le vice-Premier ministre turc Yalçin Akdogan a fermement rejeté ces critiques mardi.
(AFP, 3 novembre 2015)

RSF exige la remise en liberté immédiate de deux journalistes d’opposition

Reporters sans frontières (RSF) exige la remise en liberté immédiate de Cevheri Güven et Murat Çapan, respectivement directeur de publication et rédacteur en chef de l’hebdomadaire Nokta. Les deux journalistes avaient été placés en garde à vue dans la soirée du 2 novembre 2015 sur des soupçons d’”incitation au crime”, mais un tribunal d’Istanbul a ordonné leur incarcération le lendemain pour un chef d’accusation encore plus grave : “incitation à la révolte armée contre le gouvernement”.

En cause, le numéro 24 de Nokta, qui titrait : “Lundi 2 novembre, le début de la guerre civile en Turquie”. La couverture du magazine arborait une photographie du président Recep Tayyip Erdogan et un calendrier. Tous les exemplaires disponibles ont commencé à être saisis par la police, et le site internet de Nokta a été bloqué.

Pour souligner l’ineptie des accusations portées contre eux, les journalistes expliquent que le numéro 24 a été mis sous presse le 30 octobre, avant même les élections législatives du 1er novembre. La couverture ne porte donc pas sur les résultats, qui ont pris de court la plupart des observateurs, mais sur le degré de polarisation atteint par le pays.

L’arrestation de Cevheri Güven et Murat Çapan porte à cinq le nombre de journalistes proches de la confrérie Gülen actuellement incarcérés en Turquie, avec Hidayet Karaca, Mehmet Baransu et Gültekin Avci. Murat Çapan fait également l’objet d’une autre enquête pour “insulte envers le président de la République”, après une couverture publiée en septembre. (RSF, 3 novembre 2015)

Deux responsables d'un journal interpellés au lendemain des élections

La police turque a arrêté lundi deux responsables d'un magazine qui présentait en "une" de son dernier numéro la victoire du parti du président Recep Tayyip Erdogan aux législatives comme "le début de la guerre civile en Turquie", a rapporté la presse.

Sur requête d'un procureur, les forces de l'ordre ont débarqué au siège du journal Nokta à Istanbul pour saisir les exemplaires, sur la base d'une plainte pour "incitation publique à commettre un délit", a précisé l'agence de presse Dogan.

Son rédacteur en chef Cevheri Güven et son directeur de la publication Murat Çapan ont dans la foulée été interpellés, a ajouté Dogan.

Dans son dernier numéro sorti lundi, Nokta affichait en "une" une photo de M. Erdogan et commentait la victoire de son Parti de la justice et du développement (AKP) lors des législatives de dimanche par le titre "le début de la guerre civile en Turquie".

Le large succès de l'AKP, qui a retrouvé au parlement la majorité absolue qu'il avait perdue il y a cinq mois, a alimenté les craintes des rivaux du chef de l'Etat, qui redoutent qu'il n'en profite pour renforcer son pouvoir sur le pays.

La semaine dernière, la police a investi de force le siège stambouliote de deux chaînes de télévision proches de l'opposition, visées par une mesure de mise sous tutelle judiciaire pour en prendre le contrôle.

Ce raid a été largement dénoncé comme une atteinte à la liberté de la presse.

Le gouvernement islamo-conservateur turc est régulièrement épinglé par les ONG de défense de la liberté de la presse, qui lui reprochent ses pressions sur les médias.

Le mois dernier déjà, le directeur de la publication du magazine Nokta avait été brièvement placé en garde à vue après la publication en première page d'un photomontage représentant le président Erdogan prenant un "selfie" devant le cercueil d'un soldat.
(AFP, 2 novembre 2015)

Un poète engagé kurde "quitte" la Turquie après les élections

Le poète et journaliste kurde Yilmaz Odabasi a annoncé dimanche soir avoir "quitté" la Turquie pour s'exiler en France en signe de protestation à la victoire éclatante du parti islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan aux élections législatives.

"Je suis actuellement en Suisse et j'ai quitté la Turquie à partir d'aujourd'hui en signe de protestation politique", a écrit le poète engagé sur son compte Twitter.

M. Odabasi, 53 ans, emprisonné et torturé lors du coup d'Etat militaire de 1980 en Turquie, a affirmé que le peuple turc était "amoureux de son bourreau" pour avoir à nouveau voté massivement (49,4%) pour le Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir depuis 2002.

"Moi qui n'ai pas abandonné la Turquie malgré ce que cela m'a coûté depuis le putsch militaire de 80, je suis parti !", a ajouté l'intellectuel, condamné à dix-huit mois de prison et incarcéré en 1999 pour avoir "insulté" le fondateur de la Turquie moderne, Mustafa Kemal Atatürk, dans son recueil de poésie "Rêve et vie".

Contre tous les pronostics l'AKP de M. Erdogan a regagné dimanche la majorité absolue qu'il avait perdue cinq mois plus tôt et va pouvoir continuer à gouverner seul la Turquie pendant quatre ans de plus.

Ce succès inquiète les détracteurs du régime, qui lui reprochent sa dérive autoritaire.
(AFP, 2 novembre 2015)

Editorial policy of two dailies turns 180 degrees after theft

The editorial policy of dailies Bugün and Millet, which belong to the Koza İpek group that recently was assigned caretakers by the government, have changed their editorial policy in one night, going from anti-government to pro-government.

Meanwhile, journalists, whose names were handed to the police standing at the headquarters in Istanbul, were not allowed inside the building and were fired.

The Bugün daily was printed with the headline “Public on the square,” on Oct. 30, the first newspaper edition after a panel of administrators took over the daily’s managing board, while Millet was published under the title “Turkey under one heart,” with both cover pages showing photos of President Recep Tayyip Erdoğan from Republic Day celebrations.

“Robbery with trustee panel,” was Bugün’s headline on Oct. 29, while Millet had its headline as “Bloody coup against free media,” both of which were not published as the new caretakers had blocked their publication.
 
Meanwhile, some Bugün employees published an alternative cover page for their daily, changing its name to “Free Bugün,” via Twitter, with the headline of “Slaughter of the caretakers” and a photo showing a caretaker firing a journalist who had defended the Oct. 29 edition of the daily, which the caretaker had referred to as “disgraceful.”

The Ankara Chief Public Prosecutor’s Office on Oct. 26 ordered the Koza-İpek Group to be placed under the management of a trustee panel while an investigation continues into the group’s purported ties to U.S.-based scholar Fethullah Gülen, a former government ally.

Istanbul police used force on Oct. 28 to enter the headquarters and seize control of media outlets owned by the Koza İpek Group, dramatically breaking into the main broadcasting room and shutting down two TV stations, Kanaltürk and Bugün TV.

On Oct. 30, some employees of the Koza İpek media group were not allowed inside the headquarters in Istanbul’s Şişli district as their names had been given to police officers standing guard in front of the building to bar from entering.

These employees were later notified that they had been fired.

Bekir Koç, the managing editor of bugun.com.tr, said he was not allowed inside the building and was forced to take annual leave but was not informed about any cancellation of his contract.

“A list was given to the police and there are different categories like “removed from duty” and “fired.” It stated that I was removed from my duty. They did not allow me in. I called the caretaker; he told me that I needed to take annual leave,” Cihan News Agency reported Koç as saying.

Koç added that the police welcomed everyone at the door and when they wanted a document about the incident, they told him that they could not allow that. “They do not even let us take the photo of the list,” Koç said.

The managing editor of Millet daily, Cuma Ulus, was removed from his post with a notice printed on a page as police officers entered Ulus’ room with the newly appointed managing editor, Hüseyin Yahya Şekerci.

Ulus objected to the decision and was taken out of the building by police force.

Two editors from the media group, Bugün TV editor Fatih Akalan and Bugün TV anchorman Turan Görüryılmaz, announced their resignations on grounds of not being allowed to work since the day the caretakers took over the board.
(hurriyetdailynews.com, Nov 1, 2015)

Kurdish Question / Question kurde


Le leader du HDP affirme avoir échappé à une tentative d'assassinat

Le chef du file du principal parti prokurde de Turquie, Selahattin Demirtas, a échappé tard dimanche soir à une tentative d'assassinat qui a visé son véhicule dans la ville de Diyarbakir (sud-est), a affirmé lundi le Parti démocratique des peuples (HDP).

Sa voiture a été la cible d'un coup de feu tiré au niveau de sa tête mais M. Demirtas a "survécu à cette tentative d'assassinat grâce au blindage de sa voiture", a précisé le HDP sur son compte Twitter.

L'agence de presse kurde Fiat News a indiqué de son côté que ni le responsable politique, ni ses gardes du corps ne s'étaient rendu compte de cette attaque et que l'impact de balle n'avait été relevé qu'à la fin de son parcours.

De son côté, le bureau du gouverneur de Diyarbakir a pour sa part démenti toute attaque contre le coprésident du HDP. Dans une déclaration publiée lundi matin, il a affirmé que les autorités avaient examiné le véhicule sans y trouver le moindre impact de balle.

"Ni lui, ni son véhicule n'ont été la cible qu'une quelconque attaque", a assuré le bureau du gouverneur de la plus grande ville du sud-est à majorité kurde du pays, assurant qu'un seul impact provoqué "par un objet très dur" avait été détecté sur la voiture.

Cet incident survient alors que de vives tensions opposent depuis plusieurs mois le HDP et le régime islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2002.

M. Erdogan, dont le parti a regagné la majorité absolue aux législatives du 1er novembre, accuse le HDP d'être "complice" des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui ont repris l'été dernier les combats contre les forces de sécurité turques après un cessez-le-feu de plus de deux ans.

Le parti de M. Demirtas a également été la cible depuis juin de plusieurs attentats attribués par les autorités turques aux jihadistes du groupe Etat islamique (EI).
(AFP, 23 novembre 2015)

Des milliers de personnes aux funérailles d'un chef kurde tué en Syrie

Des milliers de personnes ont assisté dimanche à Istanbul aux funérailles du chef d'une unité kurde combattant en Syrie le groupe djihadiste Etat islamique et ont exprimé leur colère contre le gouvernement turc, a constaté un photographe de l'AFP.

A Istanbul, plusieurs milliers de personnes se sont réunies dans le quartier kurde de la capitale pour rendre hommage à Aziz Guler, le chef des Forces unies pour la liberté (BOG), une unité kurde engagée contre l'EI en Syrie.

Selon les médias locaux il aurait été tué lors d'un affrontement avec des djihadiste de l'EI le 21 septembre dans le nord de la Syrie.

Des militants kurdes ont accusé les autorités turques de ne pas avoir donné leur accord pour permettre le rapatriement de son corps en Turquie.

Pendant ses funérailles des participants ont scandé des slogans hostiles au président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan et crié: "Nous promettons à Aziz qu'il y aura une révolution!"

Certains ont brandi des portraits du chef emprisonné du PKK, Abdullah Öcalan.

Le gouvernement turc voit d'un mauvais oeil l'engagement des rebelles kurdes en Syrie pour combattre l'EI, craignant qu'ils ne revendiquent la création d'une région kurde autonome.

Le cessez-le-feu fragile qui régnait depuis le printemps 2013 a volé en éclats en juillet dernier. Le PKK a repris sa campagne d'attentats meurtriers contre les forces de sécurité kurdes, qui ont répondu en multipliant les frappes aériennes contre les cibles rebelles, notamment ses bases arrière du nord de l'Irak.
(AFP, 22 novembre 2015)

Après douze jours de combats et de couvre-feu, Silvan panse ses plaies

Lorsque les combats ont éclaté à Silvan au début du mois, Sahin Dönmez a fui avec sa famille, sans se retourner. "Voilà", soupire-t-il au milieu de son salon calciné, "le fruit de quarante années de labeur parti en fumée".

Comme les Dönmez, de nombreux d'habitants du quartier de Mescit à Silvan, dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie, ont tout perdu ou presque lors des récents combats qui y ont opposé jeunes Kurdes et forces de sécurité turques.

Pendant douze jours, les chars de l'armée et les tireurs d'élite de la police antiterroriste ont traqué les combattants de la Jeunesse patriotique révolutionnaire (YDG-H), proches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans trois quartiers de la ville, soumis par les autorités locales à un strict couvre-feu.

Le bilan est lourd. Au moins 10 personnes tuées, selon le gouvernorat de la province de Diyarbakir: un officier de l'armée, deux policiers, deux civils et cinq combattants kurdes.

Dans les quartiers visés, les dégâts sont considérables. Nedret Yakan, 35 ans, contemple la vitrine édentée de son salon de coiffure, miroirs brisés, meubles fracassés. Son estimation des dégâts ? "Vingt ans de ma vie", dit-elle, "anéantis en quelques jours".

Un peu plus loin, ses voisins fouillent les décombres de leur vie passée. Ils en extirpent un canapé ou un lave-linge miraculé et le chargent sur un camion. Destination "la paix".

Dogan Celik a eu moins de chance. L'immeuble qui abritait le restaurant, l'épicerie et l'appartement dont il était propriétaire a été dévasté par des explosifs posés, selon lui, par les partisans du PKK. "La semaine dernière, j'étais riche. Aujourd'hui, je n'ai plus rien", se lamente-t-il.

Le mur de son salon est éventré, les canapés criblés de balles et recouverts de plâtre. Sur une table basse, des douilles par poignées. "Il n'y a rien à sauver".

Depuis l'été, les armes parlent à nouveau dans le sud-est de la Turquie. Après plus de deux ans d'un fragile cessez-le-feu, la reprise des combats a éteint les espoirs de résolution d'un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

- 'L'Etat est là' -

Aux traditionnelles attaques de convois militaires en zones rurales et montagneuses, les rebelles semblent cette fois privilégier le front urbain, dans l'espoir de susciter des soulèvements. Une stratégie peu payante jusqu'à présent, et qui met en danger les civils.

A Silvan, les combattants du YDG-H se sont retranchés chez Sahin Dönmez, accusent ses voisins. La façade constellée d'impacts de projectiles de tous calibres et la lourde porte métallique trouée comme du gruyère témoignent de la violence des combats.

Sahin exhibe les restes d'un engin incendiaire. "C'est ça qui a déclenché (l'incendie)", dit-il. De quel camp sont venus les tirs ? "On ne sait pas", poursuit l'habitant, "mais ça a commencé à brûler quand la police est entrée dans le quartier".

Derrière le désarroi de la population, largement acquise à la cause rebelle, la colère contre le gouvernement turc n'est jamais loin. Sur les murs des maisons, certains slogans sont vécus comme des provocations. "L'Etat est là", proclame l'un d'eux.

"Ces jeunes qui érigent des barricades sont en colère à cause de la politique violente du gouvernement", a justifié jeudi devant la presse la coprésidente du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), Figen Yüksekdag. "Il faut reprendre le processus de paix, c'est la seule façon de résoudre le problème".

Comme à Silvan, de nombreuses villes ont été le théâtre de cette nouvelle guérilla urbaine et soumise au couvre-feu. Cizre, Lice, Nusaybin, Diyarbakir...

Dans le quartier de Mescit, la vie a peu à peu repris. Des ouvriers s'activent à rétablir le réseau électrique, les femmes se pressent pour refaire le plein de vivres. Dans les rues, les blindés de la police surveillent le démantèlement des dernières barricades.

"Une nouvelle maison, une nouvelle vie. On va essayer", marmonne Sahin Dönmez. Nedret, elle, a envoyé ses enfants chez des proches à Istanbul. "Si on m'aide à réparer ma boutique, je pourrais reprendre mon travail", dit-elle. "Seule, je n'y arriverai pas, je ne peux pas lui donner vingt autres années de ma vie". 
(AFP, Mahmut BOZARSLAN, 20 novembre 2015)

KNK's Call against the Turkish State's Assaults

The Turkish state and the AKP government continue to commit military assaults in Kurdistan, cities are being destroyed, and defenceless civilians are being executed. The 12-day military curfew in Silvan left the town in ruins. Homes and businesses were deliberately targeted, burnt down, destroyed and half of the city has become uninhabitable. 15 civilians were killed during the curfew and dozens were left injured. These attacks in Silvan, were not ordinary attacks, they used tanks, cannons and helicopters.

For the last 5 days the same events are unfolding in the Mardin province of Nusaybin. Whilst military curfew is in place, simultaneously they accelerate attacks. On the 15th November 2015, mother of 5 and pregnant SelametYeşilmen was walking down a set of stairs from the second floor to her garden with her two daughtersSevcan and Fikret (aged 13 and 14), they were fired at by an armoured Cobra stationed outside her home (street name: FıratMahallesiBaşyurtSokak, ÇağçağCaddesi). The pregnant mother SelametYeşilmen died at the scene, and her two daughters were severely injured. Yilmaz Tutak was also fired at when he attempted to help the young girls, leaving him severely injured too.

A similar event took place in Silopi, a province of Sirnak on 12th November 2015. In theneighbourhood Şehit Harun Mahallesi, the District Gendarmerie released bombs with ammunitions referred to as “bombaatar” (meaning “throws a bomb”). After the bomb attacksServetCin, HişyarKonur, FatmaYiğit, EvinHarput and one other unidentified civillian received injuries in various parts of their bodies. FatmaYiğitdied after being admitted to hospital.

These and similar events continue to take place on a daily basis in Diyarbakır, Cizre, Gever, Şırnak, Hakkâri, Van and most parts of Kurdistan. It is correct to say that in Kurdistan there is a war between guerrilla forces and Turkish army and it is an armed war. However the Turkish state forces are not just at war with the guerrilla fighters, they are deliberately targeting civilians and destroying towns. The Turkish military forces are disregarding the laws of war. The Turkish state is committing war crimes in Kurdistan.

Turkey is denying the Kurds, they are trying to exterminate the Kurds through assimilation and oppressive policies. They ignore the calls and proposals for peaceful solutions from the Kurds. This leads to the armed conflict. We have said it before, and we say it again, the solution is not conflict, on the contrary it is dialogue and negotiation.

The situation of the Kurds and Kurdistan must not be overlooked and their call for peace must not go unheard. We therefore call all peace and democracy supporting organisations and individuals to stand against the brutal campaign waged against Kurds, and ask everyone to contribute to the peaceful solution of the Kurdish conflict. (KNK Foreigh Affairs Commission, 18.11.2015)

Silvan en état de siège alors que les combattants kurdes assoient leur autorité

Alex MacDonald, Middle East Eye, 12 nov 2015

Plusieurs personnes ont été tuées alors que les violents affrontements continuent entre les combattants kurdes et les forces turques à Silvan, une ville au sud-est de la Turquie.

L’armée turque a déployé des hélicoptères et des chars dans la ville, qui est sous couvre-feu depuis neuf jours, et les représentants de la population ont prévenu que les 90 000 habitants arrivent à court de nourriture, d’eau et d’électricité.

Au moins sept personnes, dont deux civils et un policier, auraient été tuées dans les affrontements entre des membres du Mouvement de la jeunesse patriotique révolutionnaire (YDG-H) – généralement désigné comme l’aile de la jeunesse du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) – et les forces turques.

Des membres de l’YDG-H ont érigé des barricades et barré des rues, souvent armés d’AK-47.

S’adressant à l’agence de presse ANF (Firat News Agency), un combattant de l’YDG-H a présenté le conflit comme la résistance contre un État turc qui refuse toujours de reconnaître des droits aux Kurdes.

« L’histoire n’évoque jamais les atrocités subies par le peuple kurde aux mains de l’État turc », a déclaré Ekin Firat, une jeune femme impliquée dans la « résistance populaire » dans le quartier de Mescit à Silvan.

« Notre objectif n’est pas de creuser des tranchées en soi, mais plutôt de montrer que nous pouvons triompher des méthodes de l’État au moyen de tranchées, qui forment une défense contre les attaques visant notre peuple. Ce sont des endroits où nous protégeons notre peuple des atrocités de l’État. »

« Ce sont des endroits où nous offrons des solutions aux problèmes non réglés par l’État », a-t-elle ajouté.

Une délégation de députés du Parti démocratique du peuple (HDP) pro-kurde s’est rendue à Silvan pour observer les affrontements.

Feleknas Uca, Nursel Aydoğan, Ayşe Acar Başaran, Sibel Yiğitalp et Mehmet Ali Aslan ont visité la ville avec des représentants de l’association du barreau de Diyarbakır, mais n’auraient pas été autorisés à pénétrer dans les quartiers sous couvre-feu.

« Les autorités ne sont pas autorisées à transférer les cadavres à la morgue », a déclaré Aslan à la chaîne İMC TV.

« J’ai appelé le 112 pour avoir une ambulance, mais ils m’ont répondu qu’ils me rappelleraient plus tard, après avoir parlé avec les services de police de Silvan. Puis, ils m’ont dit que les ambulances ne pouvaient pas pénétrer dans trois quartiers en raison d’une opération militaire en cours. »

« Même Israël autorise les ambulances à entrer dans la bande de Gaza », a ajouté Aslan.

Les autorités locales de Diyarbakır ont démenti les assertions de certains habitants selon lesquelles des hélicoptères larguaient des bombes sur les civils.

« Les allégations dans certains médias, selon lesquelles ‘’les civils sont pris pour cible dans les opérations, un enfant de cinq ans a été tué par les bombes, des hélicoptères larguent des bombes dans le but de mettre les habitants de Silvan à genoux’’, sont sans fondement », a déclaré le bureau du gouverneur de Diyarbakır.

« Les opérations contre les terroristes se poursuivront résolument », a-t-il ajouté.

« Les Kurdes sont en droit de se défendre »

L’agitation règne dans le sud-est de la Turquie depuis la rupture d’un cessez-le-feu de deux ans entre l’État turc et le PKK en juillet.

Depuis lors, plus de 150 policiers et membres des forces de sécurité turcs ont été tués dans des affrontements avec les combattants kurdes, tandis que l’armée prétend avoir tué plus de 1 000 combattants du PKK, principalement dans le nord de l’Irak, mais aussi en Turquie – bien que le PKK conteste ces chiffres.

Alors que la situation sécuritaire se détériore et qu’un nombre croissant de politiques et de militants kurdes se retrouvent derrière les barreaux, de nombreuses villes et districts dans le sud-est ont commencé à décréter leur autonomie politique vis-à-vis de l’État.

Bien que le HDP ait cherché à se distancier de l’YDG-H, les responsables turcs de la sécurité ont souvent confondu les deux ; le président turc Recep Tayyip Erdoğan a qualifié à plusieurs reprises le vote pour le HDP de vote en faveur d’une « organisation terroriste ».

Mahmut Bozarslan, un journaliste kurde qui a récemment quitté Silvan, a déclaré que l’armée essayait de réaffirmer son autorité sur la région à la suite des déclarations d’autonomie.

« Ils ne veulent pas laisser la région au PKK », a-t-il indiqué à Middle East Eye.

« Ils essaient peut-être aussi de montrer que ces opérations ne relevaient pas de l’électoralisme – elles se poursuivent après les élections », a-t-il ajouté, de nombreux Kurdes pensant que les opérations anti-PKK étaient destinées à attiser le sentiment nationaliste juste avant les élections.

Il est courant dans les régions kurdes de Turquie d’accuser le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir d’être complice – tacitement ou directement – de la série d’attentats à la bombe perpétrés contre des militants kurdes et de gauche, dont celui commis dans la ville frontalière de Suruç en juillet, qui est généralement considéré comme ayant marqué la fin du cessez-le-feu.

Depuis lors, de nombreux militants kurdes ont affirmé que l’AKP cherche à se venger du fait que le HDP l’a privé de la majorité absolue au parlement et ainsi de la capacité constitutionnelle d’Erdoğan à accroître les pouvoirs de la présidence.

Nazmi Gür, le vice-coprésident du HDP en charge des affaires étrangères, a déclaré que les actions de l’YDG-H sont une réponse naturelle à l’incursion du gouvernement à Silvan.

« Quand vous attaquez quelque part, il faut s’attendre à une défense », a-t-il dit à MEE. « Les Kurdes sont en droit de se défendre contre toute attaque brutale. »

Il a expliqué que le HDP était « fortement opposé » aux massacres et à l’escalade des deux côtés, mais a déclaré que le gouvernement était l’ultime responsable de la perte de vies humaines.

« Ce sont l’AKP et Erdoğan qui ont rompu le cessez-le-feu et qui ont mis fin au processus de paix. »

Il a ajouté que le PKK avait déclaré un cessez-le-feu unilatéral avant le second tour des élections en novembre, mais que « l’AKP ne l’a jamais reconnu, n’a jamais cessé ses activités militaires, même le jour des élections. »

« Ils tiennent les deux parties pour responsables »

Alors que les troubles dans le sud-est montrent peu de signes d’apaisement, de nombreux habitants sont de plus en plus las de cette instabilité constante.

« Les gens sont en colère par rapport à cette situation », a déclaré Bozarslan.

« Ils tiennent les deux parties pour responsables – certaines personnes estiment que si le PKK n’avait pas apporté cette violence dans les villes, l’État ne réagirait pas comme ça. »

« D’autre part, certaines personnes accusent les responsables de la sécurité, arguant que si celles-ci ne mettaient pas toute cette pression sur les Kurdes, le PKK n’aurait pas adopté une stratégie de siège et de barricades dans les villes. »

HDP co-leader hit in head by gas canister in restive curfew town

Pro-Kurdish Peoples' Democratic Party (HDP) Co-chair Figen Yüksekdağ was hit in the head by a gas canister fired by the police during a visit to the southeastern town of Silvan, where a curfew has been in place for the past 10 days.

Yüksekdağ, escorted by a delegation of HDP lawmakers and others, was trying to visit a Silvan neighborhood that has been the scene of heavy clashes between the security forces and militants from the Kurdistan Workers' Party (PKK) terrorist group.

The group, however, was blocked by police using water cannons and tear gas after marching for about 300 meters, the private Cihan news agency reported. Some of the lawmakers in the group had arguments with the police, while some deputies fainted in the midst of the melee, Cihan said.

The police eventually did not allow the group to enter the neighborhood, citing security reasons.

Speaking to the private IMC television station, Yüksekdağ said the police attacked the group without any prior warning, even though they knew that the people in the group were unarmed civilians. She said some in the group were injured but did not elaborate.
(TODAY'S ZAMAN, Nov 12, 2015)

Former HDP deputy detained at airport, banned from traveling abroad

Pro-Kurdish Peoples' Democratic Congress (HDK) Co-spokesperson Sabahat Tuncel was detained early on Thursday at İstanbul Atatürk Airport on charges of spreading propaganda for a terrorist organization in speeches she made during the 2010 Newroz celebrations -- the Kurdish welcoming of spring.

Several media outlets reported on Thursday that the Bakırköy Chief Public Prosecutor's Office launched an investigation into Tuncel a few months ago due to her Newroz speech in which she allegedly spread propaganda in favor of the Kurdistan Workers' Party (PKK), which is designated as a terrorist organization by Turkey, the US and the EU.

Former pro-Kurdish Peoples' Democratic Party (HDP) deputy Tuncel was reportedly detained by police at around 10 a.m. at passport control. The police seized Tuncel's belongings and took her to the Bakırköy Courthouse.

Following her interrogation, the Bakırköy Chief Public Prosecutor's Office requested that the İstanbul 7th Penal Court of Peace order “judicial supervision” of the suspect to prevent her from fleeing Turkey.

Tuncel, who was given an international travel ban by the court and released pending trial, later wrote in her Twitter account that she was prohibited from leaving the country because of speeches she made back in 2010 and 2013. She also complained that she had not been notified about the detention warrant issued by a prosecutor, calling the move “political.” (TODAY'S ZAMAN, Nov 12, 2015)

HDP calls for urgent action for Silvan



The Central Executive Board of Peoples' Democratic Party (HDP) has released a statement calling for urgent solidarity with Silvan district of Amed where a heavy military operation in civilian areas is going on since early this morning, on the ninth day of the curfew.

Pointing to the ongoing repression of Turkish state forces in Silvan for almost two months now, HDP recalled that the curfew currently in effect is the sixth one imposed in the district recently, and called attention to the reports of casualties as a result of today's ongoing attacks, from both the air and the ground.

Remarking that the offensive has greatly damaged many houses and workplaces and all means of communication are restricted in Silvan, HDP statement noted that the operation in the district is being conducted with a large number of snipers, special operation and gendarme teams, soldiers, helicopters, armored vehicles, artillery weaponry and tanks that shell the neighborhoods from hills.

HDP emphasised that the state atrocity and violence in the district is getting heavier, adding that the party deputies in the district also remain under a growing threat.

HDP said the offensive is being conducted against the people that protect their will, defend their rights and fight for their legitimate and fair right for self-rule, freedom and equality. “This most democratic demand of the people cannot be suppressed by means of tanks and atrocity. The offensive in Silvan and other Kurdish towns is not a fight against terrorism but operations aiming to intimidate and suppress the people.”

Describing the silence in western Turkey as pretty concerning, HDP said the people of the country remain silent and deaf to the voices raising from Silvan and all other villages, streets and towns in the Kurdish region. HDP underlined that it is becoming more difficult and also more important every day to voice a joint call for peace and fraternity of peoples.

The Central Executive Board of HDP continued by calling upon all the peoples, democracy forces, NGOs and political parties in Turkey to make sure that a way be found out of the current situation, which -it warned- will otherwise end up in huge disasters.

“We have no time to lose as the developments are getting to a point of no return”, the HDP statement said and called everyone to step up solidarity in order for peace and justice to prevail.

The Central Executive Board of Peoples' Democratic Party ended its statement by urging the government to stop the operations, respect the will of the Kurdish people and treat the problems on the basis of negotiations. (ANF, Nov 11, 2015)

A Silvan (sud-est), une guerre urbaine à huis clos

C'est le nouveau visage du conflit kurde. Depuis huit jours, Silvan (sud-est) est le théâtre, loin des caméras, de violents combats entre forces de sécurité turques et rebelles kurdes qui ont plongé ses habitants dans une sanglante guerre urbaine.

Au moins sept personnes, dont deux civils et un policier, ont déjà été tuées dans la bataille engagée par les forces spéciales de la police, appuyées par des chars, pour arracher le contrôle de trois zones des mains des militants de la Jeunesse patriotique révolutionnaire (YDG-H), proches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

L'identité des trois autres victimes n'a pas été confirmée dans l'immédiat. Un soldat a par ailleurs été tué mardi écrasé par un char.

Au milieu du claquement des armes automatiques et du hululement des sirènes d'ambulances, les résidents des quartiers Tekel, Mescit et Konak sont soumis à un strict couvre-feu instauré par le gouverneur local pour, a-t-il dit, les "protéger" pendant des opérations de nettoyage de la police turque.

"Des zones où vivent des civils sont bombardées par des tanks, des obus sont tirés", s'est inquiétée lundi une député du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), Sibel Yigitalp. "Si vous utilisez des tanks dans des zones d'habitation, alors cela veut dire que vous avez déclaré la guerre à votre peuple", a-t-elle accusé.

Depuis la rupture du cessez-le-feu par le PKK l'été dernier, Silvan et ses quelque 90.000 habitants ont été les témoins de violents incidents à répétition.

Ils ont repris dès le lendemain des élections législatives du 1er novembre, remportées haut la main par le parti du président Recep Tayyip Erdogan, lorsque les jeunes YDG-H ont creusé des tranchées et installé des barricades pour interdire l'accès à leurs bastions.

En réponse, les tireurs d'élite de la police ont pris position et ses blindés légers, appuyés selon des témoins par des chars, patrouillent dans les rues. Les fusillades y sont fréquentes. Les habitants, terrés chez eux, en sont les premières victimes.

- 'Les gens ont peur' -

"Dans les zones soumises à couvre-feu, il n'y a aucune sécurité", a témoigné à l'AFP Ihsan Bahtiyar, un journaliste local, "on ne sait pas d'où viennent les tirs". "Les gens ont peur et ne sortent pas", a-t-il ajouté, "les gens se font tirer dessus même dans des quartiers où il n'y a pas de couvre-feu".

Lundi, un habitant, Yakup Sinbag, est mort après avoir été pris dans un échange de coups de feu, et un chauffeur de taxi, Mehmet Gündüz, a été tué par balle devant un café.

"Des témoins ont dit que la police avait mitraillé" la façade du café, a déclaré à l'AFP Omer Onen, coprésident de la section locale du HDP, dont une délégation a été autorisée à visiter les zones soumises à couvre-feu.

M. Onen s'est également inquiété d'un "risque de famine" dans les quartiers affectés par les affrontements. "Nous voulons apporter une aide alimentaire, mais nous n'avons pas encore reçu l'autorisation", a-t-il déploré.

En septembre, la ville de Cizre, aux confins des frontières syrienne et irakienne, avait été le théâtre d'affrontements similaires et soumise, elle aussi, à un couvre-feu de plus d'une semaine. Vingt-et-un civils y avaient trouvé la mort, selon les ONG, alors que le gouvernement avait affirmé que les victimes étaient toutes des "terroristes".

Les incidents armés s'y poursuivent, régulièrement. Lundi, un hôpital a été touché par un tir de roquette qui a lourdement endommagé la morgue, sans faire de victimes.

Les combats qui ont éclaté à Silvan et à Cizre illustrent le nouvel aspect pris la guerre entre Ankara et le PKK, qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Aux attaques de convois militaires en zones rurales et montagneuses, les rebelles semblent privilégier le front urbain, dans l'espoir de susciter des soulèvements. Une stratégie peu payante jusqu'à présent, et qui met en danger les populations civiles.

Fort de son récent triomphe électoral, M. Erdogan a réaffirmé sa volonté inébranlable de "liquider" le PKK. "Nous continuerons notre combat jusqu'à ce que l'organisation terroriste enterre ses armes, que ses membres se rendent et quittent le sol turc", a-t-il martelé la semaine dernière.
(AFP, Mahmut Bozarslan, 10 novembre 2015)

Le bâtonnier de Diyarbakir menacé de plus de 7 ans de prison

Le bâtonnier de l'ordre des avocats de Diyarbakir, principale ville du sud-est à majorité kurde de la Turquie, a annoncé vendredi qu'il allait bientôt être jugé pour "propagande terroriste" et qu'il risquait jusqu'à sept ans et demi de prison.

Avocat connu et engagé de la cause kurde, Tahir Elçi est poursuivi pour avoir affirmé à la télévision que le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène la rébellion depuis 1984 en Turquie, "n'est pas une organisation terroriste".

"Le PKK est un mouvement politique qui a d'importantes revendications politiques et qui dispose d'un large soutien, même si certaines de ses actions sont de caractère terroriste", avait-il ajouté mi-octobre sur la chaîne d'information CNN-Türk.

M. Elçi avait été interpellé le 20 octobre dans son bureau de Diyarbakir puis inculpé d'"apologie du terrorisme par voie de presse" par un tribunal d'Istanbul, avait d'être remis en liberté sous contrôle judiciaire.

La date de son procès, à Istanbul, n'a pas encore été fixée, a indiqué l'agence de presse Dogan. Selon les réquisitions du parquet cité par l'agence, il risque une peine d'un an et demi à sept ans et demi d'emprisonnement.

Après trois ans de discussions, le processus de paix engagé entre le gouvernement islamo-conservateur d'Ankara et les rebelles kurdes turcs du PKK a capoté à la veille des élections législatives du 7 juin.

Des combats meurtriers ont repris fin juillet entre les deux parties. Depuis, les attentats ciblés des rebelles contre les soldats ou policiers turques et les représailles militaires turques se succèdent à un rythme presque quotidien, faisant de nombreuses victimes.

Le PKK a annoncé jeudi avoir suspendu sa trêve déclarée à la veille des législatives du 1er novembre, remportées haut la main par le parti du président Recep Tayyip Erdogan qui a regagné la majorité absolue qu'il avait perdue lors du scrutin de juin.
(AFP, 6 nov 2015)

Après les élections, le conflit kurde reprend de plus belle en Turquie

Le conflit kurde a repris de plus belle jeudi après l'annonce par les rebelles kurdes de la fin de la "suspension unilatérale" de leurs opérations contre les forces de sécurité turques, quatre jours après le triomphe électoral du président Recep Tayyip Erdogan.

Après une série de bombardements turcs, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a fait savoir qu'il avait mis fin à "la période de suspension unilatérale" qu'il avait instaurée trois semaines avant le scrutin législatif.

"Après les élections, l'AKP (Parti de la justice et du développement, islamo-conservateur) a démontré qu'il serait un gouvernement de guerre", a justifié le PKK dans une déclaration citée par l'agence de presse kurde Firat News.

Aussi, le PKK a appelé "le peuple kurde, tous les peuples et les forces démocratiques de Turquie à intensifier le combat".

Lors du scrutin de dimanche, l'AKP a regagné le contrôle exclusif du Parlement, qu'il avait perdu en juin, en totalisant 49,4% des suffrages et 317 sièges de députés, sur 550.

Fort de ce triomphe électoral, M. Erdogan, a réaffirmé mercredi son intransigeance envers le PKK. "Nous continuerons notre combat jusqu'à ce que l'organisation terroriste enterre ses armes, que ses membres se rendent et quittent le sol turc", a-t-il déclaré.

Depuis dimanche, l'aviation d'Ankara a mené plusieurs séries de frappes contre des objectifs du PKK, aussi bien dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie que dans leur bastion des montagnes du nord de l'Irak.

Trente-et-un membres du PKK ont été tués par les frappes de l'armée turque dans le seul district de Yüksekova, aux confins des frontières irakienne et iranienne, a annoncé jeudi l'état-major turc sur son site Internet.

Des affrontements violents ont également opposé ces derniers jours les rebelles aux forces de sécurité turques dans plusieurs villes du sud-est de la Turquie.

Un policier a été tué et deux soldats ont été blessés jeudi à Silvan, dans la province de Diyarbakir, ont rapporté des sources de sécurité à l'AFP. Au moins deux soldats et quatre militants kurdes avaient déjà été tués cette semaine dans la région.

- Spirale de la violence -

Le 10 octobre dernier, le PKK avait annoncé le début d'une "période d'inactivité" pendant la campagne pour les législatives, sauf en cas de "légitime défense", afin de "ne pas empêcher une élection équitable" le 1er novembre.

Les affrontements ont toutefois continué, malgré cette décision.

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, les hostilités ont repris fin juillet, faisant voler en éclat le fragile processus de paix engagé à l'automne 2012 pour tenter de mettre un terme à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Après un attentat qui a tué 34 jeunes militants de la cause kurde le 20 juillet à Suruç (sud-est), attribué aux jihadistes du groupe Etat islamique (EI), le PKK avait relancé sa campagne d'attentats contre les policiers et les soldats turcs, accusant les autorités d'Ankara de plus assurer délibérément la protection de la population kurde.

L'armée turque a en représailles repris ses bombardements contre les rebelles.

Ce nouveau cycle de violences a fait de nombreuses victimes. M. Erdogan a affirmé mercredi que le PKK avait tué 248 policiers, militaires et civils depuis l'été et que plus de 2.000 membres du PKK avaient été "neutralisés".

Les rebelles, qui démentent avoir subi de telles pertes, assurent en retour que de nombreux civils ont été victimes de l'armée et de la police.

"Nous avons toujours dit que nous étions prêts à respecter à un cessez-le-feu bilatéral. Mais il n'est pas possible de maintenir une période d'inactivité face aux activités actuelles du gouvernement de l'AKP", a souligné dans son communiqué jeudi le mouvement, considéré comme une organisation terroriste en Turquie et la plupart des pays occidentaux.
(AFP, 5 novembre 2015)

Le PKK annonce la fin de leur trêve militaire préélectorale

Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a annoncé jeudi la fin de la suspension de ses opérations militaires contre la Turquie, décrétée avant les législatives remportées dimanche par le parti du président Recep Tayyip Erdogan.

"La période de suspension unilatérale (des opérations militaires) est terminée au regard de la politique de guerre et des attaques de l'AKP (Parti de la justice et du développement, islamo-conservateur)", écrit le PKK dans une déclaration reproduite par l'agence de presse kurde Firat News.

Le 10 octobre dernier, les rebelles avaient annoncé le début d'une "période d'inactivité" avant les législatives, afin de ne pas "empêcher une élection équitable" le 1er novembre. Ils avaient toutefois précisé qu'ils répondraient à toutes les attaques turques.

Depuis dimanche, l'aviation d'Ankara a déjà mené deux séries de frappes aériennes contre des objectifs du PKK, aussi bien dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie que dans leur bastion des montagnes du nord de l'Irak.

Des affrontements violents ont également opposé ces derniers jours les rebelles aux forces de sécurité turques dans plusieurs villes de Turquie, ftuant au moins 2 soldats et quatre militants kurdes. L'état-major turc a pour sa part affirmé jeudi que ses frappes aériennes avaient provoqué la mort de 16 militants du PKK.

M. Erdogan a répété mercredi que les opérations militaires turques se poursuivraient "jusqu'à ce que l'organisation terroriste quitte le sol turc et enterre ses armes".

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, les combats ont repris fin juillet entre le PKK et l'armée ou la police turques, faisant de nombreuses victimes. Ils ont fait voler en éclat le fragile processus de paix engagé à l'automne 2012 pour mettre un terme à ce conflit, qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Lors du scrutin de dimanche, l'AKP a regagné le contrôle exclusif du Parlement, qu'il avait perdu en juin, en totalisant 49,4% des suffrages et 317 sièges de députés, sur 550.
(AFP, 5 novembre 2015)

Deux soldats turcs tués mercredi lors d'affrontements avec la guérilla

Deux soldats turcs ont été tués mercredi lors d'affrontements avec les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie, a annoncé le commandement militaire sur son site internet.

Les deux militaires sont morts lors de combats dans la région de Yüksekova, aux confins des frontières irakienne et iranienne, a ajouté l'état-major.

Ces décès sont les premiers enregistrés depuis le triomphe aux élections législatives de dimanche du parti du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, qui a répété mercredi sa volonté de lutter jusqu'au bout contre le PKK.

"Il n'y aura pas de pause (...) les opérations continueront de manière déterminée contre l'organisation terroriste à l'intérieur et à l'extérieur de la Turquie", a souligné M. Erdogan.

L'aviation turque a pilonné lundi et mardi les positions du PKK dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie et dans le nord de l'Irak.

Quatre rebelles kurdes ont été tués par les forces de sécurité turques cette semaine dans le sud-est de la Turquie.

La police turque a par ailleurs interpellé 22 personnes lors de raids menés contre la branche jeunesse du PKK à Istanbul et dans la province d'Adana (sud), a rapporté la presse locale mercredi.
(AFP, 4 novembre 2015)

Elections held under unfair conditions: HDP co-chairs

The Nov. 1 elections were conducted under unfair conditions that included violence and massacres, the Peoples’ Democratic Party’s (HDP) co-chairs said in their first evaluations of the polls, in which their party just squeaked over the 10 percent electoral threshold.

The HDP was subjected to unfair, unfree and unequal conditions during the election campaign, HDP co-chair Selahattin Demirtaş said at a press conference outside the HDP headquarters in Ankara after the unofficial announcement of the Nov. 1 election, while noting the pressure the HDP had been under during the five-month period until Nov. 1.

“This five-month period [since the June 7 election] was full of unequal, unfair and extraordinary conditions for the HDP’s election campaign,” said the HDP’s other co-chair, Figen Yüksekdağ.

Demirtaş said the high rate of participation in the Nov. 1 election was pleasing. “I would like to thank all those who voted for the HDP,” he added.

“We waged no campaign. We only tried to save our people from massacres. Nearly 11 percent of the vote is not an outcome of a proper election campaign,” Demirtaş said, recalling deadly bombings both in Ankara on Oct. 10 and the southeastern district of Suruç on July 20.

Reiterating that the HDP was the party that had faced massacres, Demirtaş said: “If those bloody policies had been implemented against another party [instead of the HDP], they would have been ruled out of politics,” referring to the Justice and Development Party (AKP).

“Although we lost around a million votes, the HDP has won a big victory because the number of voters has risen in this election,” Demirtaş said. “I would like to thank all those who stood by us [despite] this bloody policy.”

Demirtaş said the HDP, as the third biggest party in the new parliament, would continue to stand resolute for Turkey’s future.

Yüksekdağ, meanwhile, said her party had witnessed a surprising and positive outcome from the June 7 election but that subsequent political developments had produced a snap election.

“The five-month-period from June 7 to Nov. 1 was an abnormal period, so we could not evaluate this period independently,” Yüksekdağ said.

Yüksekdağ said those in power had ratcheted up tension since June 7 and that it was the HDP which faced the harshest conditions in the subsequent period.

The HDP had already waged its election campaign under pressure before the June 7 election, she said, noting that that pressure had increased since then.

Touching on the massacres between June 7 and Nov. 1, Yüksekdağ said 258 civilians had lost their lives, 33 of whom were children.

“Around 500 HDP members and officials were arrested, and 190 HDP offices were attacked,” Yüksekdağ said, adding that most of the violent acts the HDP faced occurred in provinces that are largely inhabited by Kurds.
The success the HDP scored in the Nov. 1 election was a success for all people who continued the struggle despite the pressure against the party, she added.

Meanwhile, police fired tear gas at HDP supporters outside the party’s headquarters in the southeastern province of Diyarbakır during clashes after the initial election results were announced, according to reports.
(hurriyetdailynews.com, Nov 2, 2015)


AFP: Le leader kurde Demirtas, rival numéro 1 d'Erdogan

Il est jeune, charismatique, moderne. A 42 ans, le chef du parti prokurde HDP Selahattin Demirtas a confirmé dimanche son statut de rival numéro 1 du président Recep Tayyip Erdogan, au terme d'une campagne âpre menée sous la menace jihadiste.

Il s'en est pourtant fallu d'un rien pour que l'ascension de cette "étoile filante" de la politique turque ne s'achève prématurément.

Depuis cinq mois, le parti de M. Demirtas est également sous la menace directe des jihadistes. Après ceux de Diyarbakir (juin) et Suruç (juillet), ses militants ont été la cible, avec d'autres, de l'attentat suicide qui a visé la gare centrale d'Ankara le 10 octobre.

Dimanche soir, M. Demirtas a attribué sa contre-performance à ce danger, qui l'a contraint à annuler toutes les réunions publiques de sa campagne. "mais personne ne doit avoir peur", a-t-il ajouté, "nous continuerons à rester debout contre tous ceux qui menacent nos valeurs et notre liberté".


Parfois présenté comme "l'Obama kurde" pour son aisance devant les caméras, il incarne la réussite de son Parti démocratique des peuples (HDP). Sous sa conduite, le HDP a fait une entrée en force au parlement aux législatives du 7 juin, grâce à un discours marqué à gauche, social et de défense des libertés.

Mais ce succès, qui a contribué à priver le parti islamo-conservateur de sa majorité absolue, en a aussi fait la principale cible de l'homme fort du pays qui, agacé, raille volontiers le "beau gosse" du HDP.

Comparé aux chefs sans grande envergure des deux autres grands partis d'opposition, Selahattin Demirtas est désormais considéré par ses partisans comme le seul à pouvoir rivaliser avec M. Erdogan, véritable "mâle dominant" de la politique turque depuis son arrivée à la tête du gouvernement en 2003.

Totalement rompu aux codes de la communication politique moderne, il y a imposé une image de bon père de famille, petit-déjeunant avec sa femme et ses deux filles, et de proximité, prenant son petit-déjeuner avec des ouvriers sur un chantier.

Le rédacteur en chef de la version anglaise du quotidien Hürriyet, Murat Yetkin, le décrit comme un "défenseur des droits de l'Homme, toujours à la recherche d'un compromis, même sur les questions les plus clivantes".

Né dans la ville à majorité kurde d'Elazig (sud-est), le coprésident du HDP est le deuxième d'une famille de sept enfants.

Il raconte avoir pris conscience de son identité kurde lorsqu'il avait 15 ans, lors des funérailles d'un homme politique tué par les forces de sécurité à Diyarbakir, la capitale turque de Turquie.

Après un diplôme de droit de la prestigieuse université d'Ankara, Selahattin Demirtas a un temps travaillé comme avocat dans un cabinet de Diyarbakir spécialisé dans la défense des droits des Kurdes, avant de se lancer en politique.

Elu en 2007 au Parlement, il s'est révélé sur la scène nationale lors de la présidentielle d'août 2014, où il a frôlé la barre des 10%.

Sous sa coprésidence, le HDP a largement élargi son audience au-delà de la seule communauté kurde de Turquie (15 millions de personnes) et s'est transformé en un parti moderne, à la fibre sociale et ouvert aux femmes et à toutes les minorités.

Mais sa tâche s'est considérablement compliquée depuis l'été. Fin juillet, les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont repris leur campagne d'attentats ciblés contre la police et l'armée après l'échec des discussions de paix ouvertes fin 2012.

M. Demirtas est désormais systématiquement accusé par le gouvernement d'être le "complice" des "terroristes" du PKK. Il fait même l'objet d'une enquête judiciaire qui pourrait lui valoir jusqu'à vingt-quatre ans de prison.

"Nous n'avons pas de lien organique avec le PKK", répond-il, gêné aux entournures par le ralliement de son propre frère à la guérilla. "Nous avons toujours maintenu que le PKK doit déposer les armes", a-t-il confié cette semaine à l'AFP, "mais la République de Turquie doit aussi cesser ses activités militaires contre le PKK".

Depuis cinq mois, le parti de M. Demirtas est également sous la menace directe du groupe Etat islamique (EI). Après ceux de Diyarbakir (juin) et Suruç (juillet), ses militants ont été la cible, avec d'autres, de l'attentat qui a visé la gare centrale d'Ankara le 10 octobre, faisant 102 morts et plus de 500 blessés.

Cette attaque, la plus meurtrière de l'histoire turque, l'a contraint à annuler toutes ses grandes réunion publiques pour des raisons de sécurité.

D'ordinaire mesuré, Selahattin Demirtas a réagi en haussant vivement le ton contre M. Erdogan. "Il (Erdogan) conçoit la politique comme un pouvoir personnel. Il se voit comme le chef religieux d'un califat", a-t-il lâché il y a une semaine.
(AFP, 2 novembre 2015)

Diyarbakir la Kurde retient son souffle à la veille des législatives

"Diyarbakir est aujourd'hui une maison en deuil". Touchée de plein fouet par la reprise du conflit kurde, la grande ville du sud-est de la Turquie se prépare aux élections législatives anticipées de dimanche entre tristesse, inquiétude, mais aussi colère.

Après les législatives du 7 juin, l'entrée en force de députés du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) au Parlement --une première-- avait donné lieu à des scènes de liesse.

Depuis, l'ambiance a radicalement changé. Deux attentats à la bombe, attribués par les autorités turques aux jihadistes du groupe Etat islamique (EI), l'un à Suruç (sud-est) le 20 juillet et l'autre à Ankara le 10 octobre, ont fait plus de 130 morts parmi des militants de gauche et de la cause kurde.

Et depuis l'été, les affrontements entre les forces de sécurité turques et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont repris.

"Il y a eu trop de morts, Diyarbakir est aujourd'hui une maison en deuil", soupire Suat Korkmaz, 27 ans, en égrenant un chapelet dans le caravansérail Hasanpasa, au coeur de la vieille ville.

"Les rues sont vides, je n'avais jamais vu Diyarbakir aussi silencieuse", constate Yagdar Koçit, une institutrice de 46 ans. "Les gens ont peur, une bombe peut exploser".

Par précaution, le HDP a annulé ses réunions publiques, contraignant ses candidats à faire une campagne au rabais.

"Le HDP franchira à nouveau la barre" des 10% qui permet à un parti d'entrer au Parlement, espère néanmoins Suat. "Mais ça n'aura plus le goût de la dernière fois", ajoute-t-il.

Cerkes Kizil, 46 ans, votera lui pour le Parti de la justice et du développement (AKP) du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan. "Notre pays se dirige vers le chaos et seul l'AKP peut l'en sauver", assure-t-il.

 - Sniper -

Mais la majorité des habitants de Diyarbakir rencontrés par l'AFP accusent M. Erdogan et l'AKP, qui n'a récolté qu'un siège de député sur les onze que compte la ville le 7 juin, d'avoir repris la guerre contre le PKK pour les punir d'avoir massivement soutenu le HDP.

Murs criblés d'impacts de balles, vitrines éclatées, chaussée trouée, la vieille ville du district de Sur porte encore les cicatrices des dernier combats qui, dans son dédale de ruelles, ont opposé les forces spéciales de la police et la branche jeunesse du PKK il y a deux semaines.

"Ca a duré quatre jours, personne ne pouvait passer la tête dans la rue, pas même un oiseau", raconte Saadet Emre, 55 ans, blessée par une balle qui a ricoché. "On a été obligés de dormir à quinze dans la cuisine", ajoute-t-elle.

"On n'avait pas d'eau, rien à manger, même pas du pain sec à se mettre sous la dent", renchérit un voisin, Emin Celik.

A deux pas de là, se dresse la mosquée Fatih Pacha qui date du XVIe siècle. Attraction touristique, ses murs en basalte sont criblés d'impacts.

Un peu plus loin, c'est une roquette qui a dévasté un immeuble, expliquent des habitants.

Si police et rebelles se rejettent la responsabilité des dégâts, les habitants du quartier ne cachent pas leur colère contre les forces de l'ordre.

"Un sniper de la police a tiré sur une fille de onze ans, ses cheveux et sa cervelle se sont répandus par terre", grimace Emin. "A quoi donc rime tout cela ? N'ont-ils pas peur d'Allah ?", gronde le vieil homme.

"Cela fait trente-cinq ans que j'habite ici, je n'avais encore jamais vu une telle violence", opine Saadet, "Huit familles sont parties d'ici dès qu'elles ont pu le faire".

Malgré sa blessure au pied, Saadet ira voter dimanche "pour répéter la même chose que la dernière fois à l'AKP: il faut partager le pouvoir", dit-elle en réajustant son foulard blanc. "Et s'ils décident de nous ignorer encore et de reprendre les opérations (de police), que puis-je dire? Qu'Allah nous vienne en aide à tous".
(AFP, 1 novembre 2015)

Minorités / Minorities

Silence incroyable concernant la soumission "académique”
au négationnisme du Sultan Erdogan!


Pas de réponse de la ministre francophone Joëlle Milquet,
une réponse étonnante de la ministre flamande Hilde Crevits




Le 15 octobre 2015, le Comité des Arméniens de Belgique et dix organisations démocratiques avaient adressé aux ministres francophone et néerlandophone de l'enseignement, Joëlle Milquet et Hilde Crevits, une lettre importante à propos des dossiers pédagogiques "Europalia-Turquie" qui constituent une inacceptable et tendancieuse ingérence de la Turquie dans le programme éducatif belge. (cliquer)

Alors que la ministre francophone Milquet n’a pas jugé nécessaire de répondre à cette lettre, la ministre flamande Crevits, a envoyé le 18 novembre 2015 une réponse au président du Comité des Arméniens de Belgique. Tout en justifiant le contenu des dossiers pédagogiques, elle conseille simplement aux associations, pour d’éventuelles questions concernant ces sujets, de s'adresser aux auteurs “académiques”.

Ces dossiers sont le produit de la volonté centenaire d’éradiquer en Turquie la présence et l’apport culturel des minorités ethniques ou religieuses, victimes soit du génocide des Arméniens, des Araméens-Assyriens-Chaldéens-Syriaques et des Grecs pontiques en 1915, soit de l'oppression continue de l'État turc.

Pire encore, dans ces dossiers ne se trouve aucune référence à l'existence des peuples arménien, assyrien ou kurde qui existaient en Anatolie avant même la conquête turque. (Cliquer)

Quand on cherche avec Acrobat Reader's "find" les mots "arménien, assyrien ou kurde", rien n'est trouvé dans ces dossiers prétendument pédagogiques, aussi trompeurs qu’inexacts, cautionnés par des universitaires belges!

Malgré la protestation des diasporas, les dirigeants d'Europalia-Turquie ont présenté aux enseignants du primaire et secondaire plusieurs dossiers pédagogiques qui sont conformes à la version officielle que les gouvernements turcs ressassent depuis la Première Guerre mondiale, à savoir une Turquie exclusivement turque.

La ministre flamande Crevits dit dans sa réponse: "Suite à votre lettre, j’ai contacté ‘l’Europalia Arts Festival’. Ils nous ont assuré que les dossiers -ne sont pas établis par eux mais par différentes universités-  qui ne devraient servir qu’à l’exposition principale afin que ces rituels soient accessibles aux élèves. Ils ne se réfèrent en aucun cas à l’introduction de l’histoire contemporaine de la Turquie et ne donnent pas un aperçu de l’histoire du pays. Pour d’éventuelles autres questions concernant ces sujets, il est préférable de contacter les auteurs du texte. Vous trouverez leurs noms sur la première page du dossier concerné."

Parfait!

Les dirigeant(e)s de ce pays ne devraient-ils (elles) pas réparer une insulte "académique" contre les peuples fondateurs des civilisations en Turquie?

Les associations issues des diasporas sont-elles obligées de courir après des auteurs “académiques” des textes fallacieux?

La lettre a été envoyée non seulement à deux ministres, mais ses copies ont été envoyées également aux dirigeants universitaires et à plusieurs historiens qui ont déjà fait preuve de sensibilité vis-à-vis des peuples victimes des génocides dans l'Empire ottoman et des violations des droits de l'Homme en Turquie actuelle.

Aucune réaction!

Les enseignants et élèves du primaire et secondaire en Belgique restent toujours exposés au lavage de cerveau du négationnisme honteux du Sultan Erdogan, avec la complicité d’Europalia, des ministres et des universités belges.


Quand le Sénat de Belgique s'offre Charles Aznavour

Le nouveau Sénat, sous l'impulsion de sa présidente, Christine Defraigne (MR), nous réserve bien des surprises. Ce lundi 16 novembre, il reçoit ainsi le chanteur Charles Aznavour. Critiqué par ses détracteurs pour son manque d'activité, le Sénat communique davantage sur son agenda. Et voilà qu'il reçoit un invité particulier.

A 91 ans, le chanteur, compositeur et interprète français d’origine arménienne, sera l’invité d’honneur du Sénat de Belgique. L'histoire ne dit pas s'il poussera la chansonnette. Le chanteur est invité en sa qualité d’ambassadeur de la République d’Arménie en Suisse et de représentant permanent de l’Arménie auprès des Nations Unies.

Charles Aznavour sera accueilli lundi dès 14 heures au péristyle par la présidente du Sénat, Christine Defraigne, qui le présentera aux sénateurs et aux membres de la communauté arménienne de notre pays. Il signera le Livre d’Or du Sénat au Salon rouge de la présidence.

Charles Aznavour, qui sera nommé Commandeur de l’Ordre de la Couronne ce lundi, donnera un concert à Forest National le lendemain, le mardi 17 novembre 2015. (RTBF, 13 nov 2015)

Students at Armenian Schools to Enter Religion Exam

In Transition from Primary to Secondary Education (TEOG) exam, students studying at Armenian schools too enter the exam on their education of religion and ethics courses.

Exam questions have been prepared by Armenian community and teachers attendant at these schools.

Until this year, Armenian students didn't answer the answers of religion course and this was causing the students to lose point.

Last year, students at minority schools were made to look as they didn't attend the exam and lost points again.

Administrators of minority schools were taking action by filing application to Ministry of National Education for relief. There are 218 students studying at 13 Armenian schools in total in İstanbul.

Unjust treatment continues at Rum schools

It was approved by the ministry last year that students studying at the only Jewish school in Turkey to be asked questions of Judaism at TEOG exam.

On the other hand unjust treatment towards Rum students at Rum schools continue, these students will be exempt from this exam as in the past years.
(BIA, Nov 10, 2015)

Altinoglu (Altounian) à la tête de la Monnaie


Le 1er janvier 2016, Alain Altinoglu - de nationalité française et de culture arménienne - deviendra le nouveau directeur musical de la Monnaie à Bruxelles (Extrait de La Libre Belgique du 9 novembre 2015)



"Une histoire de fou": la mémoire du génocide arménien vue par Guédiguian

Avec "Une histoire de fou", en salles mercredi, Robert Guédiguian livre un film sur "la mémoire du génocide arménien" en 1915, une oeuvre qu'il se sentait "l'obligation" de faire en cette année de centenaire.

Projeté hors compétition au dernier Festival de Cannes, le film commence par un prologue, qui raconte l'assassinat en 1921 à Berlin de Talaat Pacha, principal organisateur du génocide arménien, par Soghoman Tehlirian, survivant du génocide.

L'histoire se poursuit soixante ans plus tard, dans les années 1980. Aram (Syrus Shahidi), fils de Hovannès (Simon Abkarian) et Anouch (Ariane Ascaride), jeune marseillais d'origine arménienne, fait sauter la voiture de l'ambassadeur de Turquie à Paris.

Un cycliste qui passait par là, Gilles (Grégoire Leprince-Ringuet) est gravement blessé aux jambes.

Aram part ensuite rejoindre l'Asala (Armée secrète arménienne de libération de l'Arménie) à Beyrouth, groupe armé qui commet des attentats et veut forcer le gouvernement turc à reconnaître le génocide. Pendant ce temps, sa mère va se rapprocher de Gilles.

- 'Une obligation' -

"Je me sentais comme une obligation, comme une responsabilité à faire ce film-là. Je crois que les cinéastes, les intellectuels, les chanteurs, les leaders d'opinion ont des responsabilités", a expliqué le réalisateur d'origine arménienne à l'AFP.

"Il me semblait essentiel de faire ce film-là à ce moment-là" car "non seulement c'est le centenaire du génocide arménien, mais c'est aussi le centenaire de la non-reconnaissance, de la négation donc du génocide arménien par l'Etat turc", a-t-il poursuivi.

Il a été inspiré par "l'histoire d'un Espagnol" accidentellement blessé à Madrid au début des années 80 par une bombe des activistes arméniens.

"Le point de vue du spectateur est celui de ce jeune homme", ajoute-t-il, disant avoir voulu "faire une histoire qui soit à la fois tout à fait documentée et juste du point de vue historique, et en même temps un film de fiction".

"On a des témoignages sur le génocide. On a des photos, on a des archives, des musées, on a beaucoup d'éléments. Moi je pense que ce qui m'intéressait le plus dans ce film-là, alors que ça fait 100 ans, c'était de raconter toute l'histoire de la mémoire arménienne", souligne-t-il encore.

"A tous les spectateurs du monde, je veux dire qu'il faut bien qu'ils mesurent que tout acte commis aujourd'hui a forcément des conséquences sur trois, quatre, cinq, dix générations, que l'histoire ne s'arrête pas à la première victoire", a-t-il conclu.
(AFP, Sophie LAUBIE, 6 novembre 2015)

Tapis rouge et embarras pour la première visite d’Etat turque à Bruxelles



PAR ANNE-MARIE MOURADIAN
(France Arménie, Numéro n° 424 - Novembre 2015)

Europalia 2015: insulte à l’Histoire

(EXTRAIT)

Son exposition phare : « Anatolie, terre d’éternité et de croisements culturels » prétend glorifier le passé de la région depuis la nuit des temps. Elle réussit l’exploit de passer sous silence les 3 000 ans de présence et de civilisation arméniennes sur une terre qui fut le foyer ancestral du peuple arménien. Aucune allusion non plus à l’existence des Assyriens, Chaldéens…, ni à fortiori à 1915.

Europalia écrit l’histoire avec une gomme, s’alignant sur la mythologie historiographique d’Ankara qui défigure le passé anatolien en imposant silence à son héritage arménien, patrimoine de l’humanité. Une instrumentalisation indigne de la Belgique, déplore la communauté arménienne du pays. “ Une honte plus grave pour les responsables belges : malgré toutes les critiques, ils ont préféré organiser ce festival l’année du 100e anniversaire du Génocide. ” dénonce Dogan .zgüden, le rédacteur en chef d’Info-Turk. “ A son inauguration, ils ont honoré un despote qui nie toujours ces atrocités […]. Il s’agit d’un échec cuisant non seulement pour les dirigeants belges, mais également pour les diasporas issues de cette terre, berceau de toutes les civilisations qui existaient même avant la conquête turco-musulmane au 11e siècle. ” (1)

Kristine De Mulder, directrice du festival, rejette les critiques : “ Bien sûr, on savait que 2015 était une année de commémoration. C’est vraiment le hasard du calendrier. Je peux comprendre l’émoi de la communauté arménienne, mais le souvenir du génocide est-il moins douloureux en 2014 ou en 2016 ? D’autre part, la commémoration s’est tenue en avril, et nous sommes en octobre. Il ne faut pas exagérer non plus. ” (2)
Gentils Arméniens, ayez l’écoeurement discret…

(1) « Europalia : happy end d’un conte de fée turco-turc ? »
(2) « Mauvaise année pour la Turquie » par François Janne d’Othée dansLe Vif/L'Express, 2 octobre 2015.

(http://www.france-armenie.fr)

Politique intérieure/Interior Politics

Formation d'un nouveau gouvernement, frappé du sceau d'Erdogan

Le Premier ministre islamo-conservateur turc Ahmet Davutoglu a présenté mardi son nouveau gouvernement, marqué par la présence à des postes-clé de fidèles du président Recep Tayyip Erdogan, dont le gendre a été nommé ministre de l'Energie.

La nouvelle équipe a été nommée plus de trois semaines après le triomphe du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) aux élections législatives anticipées du 1er novembre. Avec 49,5% des suffrages, celui-ci a regagné la majorité absolue qu'il avait cédée cinq mois plus tôt.

Ce nouveau cabinet inclut de nombreuses personnalités jugées proches du chef de l'Etat, le véritable homme fort du pays, dont Efkan Ala (Intérieur) et Binali Yildirim (Transports) et, surtout, son gendre Berat Albayrak, 37 ans, à l'Energie.

Ce dernier a récemment multiplié les apparitions au plus haut niveau au côté de M. Erdogan, qui lui avait fait une place lors de sa rencontre bilatérale avec le président américain Barack Obama au sommet du G20.

Plusieurs dirigeants internationaux avaient également assisté au mariage de Berat Albayrak, élu député après avoir dirigé jusqu'en 2013 le groupe Calik Holding spécialisé dans le textile, la construction et l'énergie, et la fille aînée de M. Erdogan, Esra, en 2004.

Ancien vice-Premier ministre chargé de l'Economie et apprécié du monde des affaires, Ali Babacan ne figure pas dans le nouveau cabinet. Il est remplacé à ce poste par l'ex-ministre des Finances Mehmet Simsek, qui a lui aussi la confiance des marchés.

Les clés du ministère des Affaires étrangères, un poste sensible dans une Turquie confrontée à de nombreuses crises régionales, ont été confiées à Mevlut Cavusoglu, qui récupère un portefeuille qu'il avait détenu jusqu'au mois d'août dernier.

Deux femmes ont fait leur entrée dans le nouveau gouvernement : Sema Ramazanoglu, aux Affaires sociales et familiales, et Fatma Güldemet Sari à l'Environnement.

Dans une courte allocution devant la presse, M. Davutoglu a affirmé que des "réformes structurelles" seraient engagées lors de son mandat de quatre ans.

- 'Environnement difficile' -

De nombreux défis attendent la nouvelle équipe gouvernementale. Elle devra notamment relancer une machine économique à bout de souffle et composer avec la reprise du conflit kurde dans le sud-est, la menace jihadiste et la crise syrienne.

Quelques heures avant l'annonce du nouveau gouvernement mardi, deux F-16 de la chasse turque ont abattu un avion de guerre russe, accusé d'avoir violé l'espace aérien de la Turquie près de la frontière syrienne.

"Le nouveau gouvernement arrive dans un environnement régional difficile", a souligné à l'AFP Bülent Aras, professeur de relations internationales à l'université Sabanci d'Istanbul et ancien conseiller de M. Davutoglu.

Après treize ans de pouvoir sans partage, le triomphe de l'AKP il y a trois semaines a sonné comme une victoire personnelle pour M. Erdogan.

La présence de nombreux proches au gouvernement illustre, selon plusieurs experts, sa mainmise quasi-totale sur la conduite des affaires du pays.

"Il n'y a personne dans ce gouvernement qui n'aurait pas reçu l'assentiment personnel de M. Erdogan", a expliqué Dogu Ergil, politologue et professeur de sociologie à l'université Fatih d'istanbul, "la balance penche franchement du côté du président".

Même s'il ne dispose pas de la majorité qualifiée des députés pour le faire, M. Erdogan a d'ores et déjà annoncé son intention de réformer la Constitution actuelle, issue du coup d'Etat militaire de 1980, avec l'ambition de transférer au chef de l'Etat l'essentiel du pouvoir exécutif actuellement confié au Premier ministre.
 L'opposition s'oppose catégoriquement à ce projet, qui illustre selon elle la dérive autoritaire du régime.

Des fissures pourraient également apparaître au sein de la majorité à l'occasion du débat constitutionnel, anticipent déjà des experts.

"C'est quand ils commenceront à discuter sérieusement de la nouvelle Constitution, de la répartition des pouvoirs entre le président et le Premier ministre, que la véritable épreuve commencera", a estimé le politologue Fuat Keyman, directeur de l'institut de recherches Istanbul Policy Center.  
(AFP, 24 novembre 2015)

Quand des manifestants turcs se trompent de cible à Istanbul

Des manifestants turcs qui voulaient dénoncer à Istanbul les récents bombardements russes contre la minorité turcophone de Syrie se sont trompés d'adresse et ont pris pour cible le consulat général... des Pays-Bas, a rapporté samedi la presse turque.

Réunis vendredi soir à l'appel d'un mouvement nationaliste, les protestataires ont commencé à défiler sur la fameuse avenue Istiklal, la grande artère piétonne de la partie européenne de la ville, en direction du consulat général de Russie.

Mais, a raconté le quotidien Hürriyet, ils se sont arrêtés quelques dizaines de mètres trop tôt et ont hurlé leurs slogans devant la représentation des Pays-Bas, qui arbore pourtant fièrement au-dessus de son portail les armes du pays et sa devise nationale, en français : "Je maintiendrai".

Apparemment peu francophiles, les manifestants ont poursuivi leur action sans se rendre compte de leur erreur, avant de replier leurs calicots et de se disperser.
 "Des manifestants turcs en colère nous prennent souvent pour nos proches voisins (le consulat russe). Comme ce soir, en jetant des oeufs", a commenté, fataliste et ironique, le consul général des Pays-Bas Robert Schuddeboom sur son compte Twitter.

L'aviation russe, qui intervient depuis près de deux mois en soutien du régime de Damas, a bombardé cette semaine des villages turkmènes, la minorité turcophone de Syrie. Furieuse, la Turquie a convoqué vendredi l'ambassadeur de Russie pour le mettre en garde et exigé "l'arrêt immédiat de cette opération".
(AFP, 21 novembre 2015)

Future Parliamentary Speaker Vital Player in Bloody Sunday

Justice and Development Party (AKP) Spokesperson, Ömer Çelik in the press release he issued following Central Executive Board (MYK) meeting has declared that AKP’s candidate for Parliamentary Speakership is İsmail Kahraman.

Former Chair of National Turkish Students Union (MTTB) İsmail Kahraman is also known as the creator of name of the AKP.

MTTB and Bloody Sunday

While MTTB was an organization under influence of Kemalist and left-Kemalist ideology during 1946-1965, it functioned as a paramilitary organization against public opposition by becoming an anti-communist focal after nationalist Rasim Cinsli elected as the chair in 1965.

MTTB made its new with the attack it launched on left-wing people marching on Taksim square to protest U.S. imperialism on February 16, 1969. The attack left two people dead, more than 100 others injured.

İsmail Kahraman was the chair of MTTB at the time of the “Bloody Sunday”.

Who is Kahraman?

İsmail Kahraman was born in Rize in 1940.

He graduated from İstanbul University, Faculty of Law. He was elected MP from İstanbul in 20th and 21st parliamentary terms.

He served as Minister of Culture in 54th government.

He was the Chairperson of the Board of Trustees at Recep Tayyip Erdoğan University.

How is parliamentary speaker elected?

In the first two voting, two thirds of total member (367) will be sought.

In case 367 votes cannot be reached, absolute majority vote (276) will be sought in the third voting.

AKP has 317 chairs in the parliament.
(BIA, Nov 20, 2015)

Le Haut conseil électoral a proclamé les résultats officiels

Le Haut conseil électoral a proclamé jeudi les résultats officiels des élections législatives du 1er novembre en Turquie, qui consacrent la large victoire du parti islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan et sa majorité absolue au Parlement.

"Le Parti de la justice et du développement (AKP) disposera de 317 sièges de députés à l'Assemblée nationale" qui en compte 550, a confirmé le président du Haut conseil électoral, Sadi Güven, lors d'une déclaration lue devant la presse.

L'AKP (49,5% des suffrages) est suivi du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) avec 25,3% des voix et 134 sièges, du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) avec 10,7% et 59 sièges et du Parti de l'action nationaliste (MHP, droite) avec 11,9% et 40 sièges, a poursuivi M. Güven.

"Hormis certaines contestations qui ne changent en rien les résultats officiels, toutes les objections ont été rejetées", a-t-il ajouté.

La participation a été de 85%.

La publication des ces résultats ouvre la voie à la prestation de serment des députés, qui doit se dérouler le 17 novembre, puis à l'élection d'un nouveau président du Parlement.

L'actuel Premier ministre Ahmet Davutoglu, chef de l'AKP, devrait être confirmé dans ses fonctions et chargé de former sa nouvelle équipe dans la foulée. Avec la majorité absolue, il est assuré de pouvoir gouverner jusqu'aux prochaines élections en 2019.

Le triomphe de l'AKP, au pouvoir depuis treize ans, a sonné comme une revanche pour M. Erdogan, fragilisé lors des élections de juin dernier par la perte de sa majorité absolue.

Le chef de l'Etat a d'ores et déjà annoncé son intention de réformer la Constitution actuelle, qui accorde l'essentiel du pouvoir exécutif au Premier ministre, afin de renforcer ses prérogatives. Ce projet est farouchement combattu par ses détracteurs, qui y voient un nouveau signe de sa dérive autoritaire.
(AFP, 12 novembre 2015)

Struggle for leadership begins in CHP after election disappointment

Following the hugely disappointing result obtained by the main opposition Republican People's Party (CHP) in the recent general election, there have been calls in the party for an extraordinary congress to be held for a change of leadership.

Three party figures have already announced they will run for chairman in the congress that will convene by Jan. 9 at the latest, should the dissenters manage to get the support of enough party delegates.

Even if the dissenters are unable to get the support of delegates for an extraordinary congress, the party is required to hold a congress in the coming months.

The party only slightly increased its votes in the early election on Nov. 1, leaving the party, which expected to get up to 30 percent of the vote, highly disappointed.
The CHP received 25.3 percent in the general election, up from 24.9 in the election on June 7.

The party will now be represented by 134 deputies in Parliament after it won 132 seats in the last election.

The CHP administration is in favor of an ordinary congress in which case the party will have plenty of time to complete the election of the party's new delegates in provinces.

The dissidents need to get, as per the party's code, the signatures of nearly 600 delegates by Nov. 25 to hold an extraordinary congress.

Even if an extraordinary congress is held, the party delegates will have changed as the party's provincial offices will have also completed their ordinary congresses ahead of it, a Cumhuriyet daily report said on Tuesday.

CHP spokesperson Haluk Koç said in a press meeting on Tuesday the CHP will be ready to hold its ordinary congress by the middle of January when the party's provincial offices have completed their congresses. He said 12 provinces and 149 districts have already held their congresses.

The three candidates who will run for chairman argue that Kemal Kılıçdaroğlu, the current leader of the party, failed to put up a performance that could win over voters.

Kılıçdaroğlu has been CHP chairman since May 2010, and has failed in six elections against the ruling Justice and Development Party (AK Party) since then.

Muharrem İnce, a CHP deputy who last year unsuccessfully ran for chairman in an extraordinary congress after the AK Party's Recep Tayyip Erdoğan was elected president by popular vote, is one of the candidates.

The second figure running for chairman is Umut Oran, who also previously ran against former CHP chairman Deniz Baykal for the party's top post. Oran was a CHP deputy before the June election but was not listed on the CHP ticket as a deputy candidate in the last two general elections.

The third CHP figure who will join the race is Mustafa Balbay, a deputy who is a journalist by profession.

According to reports in the media, Baykal, a senior CHP figure, is also considering running for chairman if the current candidates cannot manage to agree to join forces to back a single candidate.
(TODAY'S ZAMAN, Nov 11, 2015)

Sonnée par sa défaite aux législatives, l'opposition déboussolée

La débâcle subie face au parti du président turc Recep Tayyip Erdogan aux législatives a provoqué un coup de tonnerre dans les rangs de l'opposition, où la révolte gronde comme jamais.

Contre tous les pronostics, le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) a regagné le 1er novembre la majorité absolue perdue cinq mois plus tôt à peine. Ce résultat a sonné comme un cruel désaveu pour ses rivaux, qui espéraient bien confirmer la fin de son règne exclusif de treize ans sur le pays.

Malgré cette énième défaite, les dirigeants des trois partis d'oppositions représentés au Parlement se sont empressés d'annoncer qu'ils ne démissionneraient pas.

"La notion de démission n'existe pas en Turquie", note Serkan Demirtas, le chef du bureau du quotidien Hürriyet Daily News à Ankara, "les dirigeants politiques ne veulent pas quitter leur poste après une défaite et se reprochent peu, voire aucune erreur".

Mais cette fois, leurs déclarations péremptoires sur le mode "j'y suis, j'y reste" ont très vite suscité un vent de fronde dans les états-majors.

Les premiers craquements sont apparus au sein du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), le seul pourtant à avoir réussi à améliorer son score du 7 juin en recueillant 400.000 voix de plus (25,3%) et 134 sièges de députés sur 550.

Son chef, Kemal Kiliçdaroglu, un ancien haut fonctionnaire de 66 ans, y est pourtant jugé trop mou et un rien falot comparé à la bête politique qu'est le président Erdogan.

Sitôt passé le choc de la défaite, le député Muharrem Ince a sonné la charge contre M. Kiliçdaroglu, qui a concédé sa sixième défaite électorale depuis qu'il a pris les rênes du parti fondé par le vénéré Mustafa Kemal Atatürk.

"Est-ce que vous accepteriez d'être représenté une septième fois par un avocat qui a perdu six fois votre procès ?", a sèchement lancé M. Ince. "Le CHP a un problème de crédibilité et les responsables de cet échec doivent en répondre devant les délégués".

Son appel à la sédition a fait des émules. Un autre député, Mustafa Balbay, journaliste réputé qui a passé près de cinq ans en prison dans une affaire de tentative de coup d'Etat contre le régime actuel, a lui aussi annoncé mercredi qu'il briguerait la présidence du parti lors de son prochain congrès en décembre.

Dans le camp du Parti de l'action nationaliste (MHP, droite), l'ambiance n'est guère plus apaisée. Le mouvement ultranationaliste est même le grand perdant du scrutin du 1er novembre, avec un score en recul de près de 5% et la perte de la moitié de ses sièges de députés (41 contre 80 il y a cinq mois).

Là aussi, son patron depuis vingt ans, Devlet Bahçeli, 67 ans, a clairement manifesté son intention de garder les commandes, contre vents et marées.

"Je ne reculerai pas", a tonné celui que la presse appelle parfois "monsieur non", depuis son refus catégorique de participer à une coalition après le scrutin de juin. Très discret depuis le 1er novembre, il a pris soin de limoger les "rebelles" qui se manifestaient, afin de s'assurer la tranquillité jusqu'à son prochain congrès en 2017.

Le troisième et dernier parti de l'opposition parlementaire, le Parti démocratique du peuple (HDP, prokurde), a lui sauvé l'essentiel en gardant des députés mais il a perdu un million de voix et ne détient plus que 59 sièges contre 80 auparavant.

Son très charismatique chef Selahattin Demirtas, 42 ans, a mis ce recul sur le compte des menaces d'attentat qui l'ont contraint à réduire la voilure de sa campagne après l'attaque suicide qui a fait 102 morts le 10 octobre à Ankara. Il doit de toute façon quitter son poste en janvier, les statuts du HDP lui empêchant de briguer un troisième mandat.

Dans ce contexte, l'avenir de l'opposition s'annonce sombre en Turquie. Et à en croire les analystes, l'embellie n'est pas pour demain.

"L'AKP a mis la main sur le pays et sur la quasi-totalité de l'électorat de droite, y compris ceux du centre droit", assure l'analyste Soner Cagaptay, du Washington Institute. "Et cette domination ne semble pas près de s'interrompre".
(AFP, Burak AKINCI, 12 novembre 2015)

42 former CHP provincial heads call for extraordinary assembly

Forty-two former Republican People's Party (CHP) provincial heads, who are still active delegates despite having lost their provincial posts, have called for the party to hold an extraordinary assembly, in effect challenging the reign of current CHP leader Kemal Kılıçdaroğlu.

Speaking at a press conference on Sunday, the 42 former provincial heads, a position that oversees the day to day running of the party organization in Turkey's 81 provinces, criticized the results obtained by the CHP in the election on Nov. 1.

Speaking in the name of the group, Zeki Alçın, the former provincial head for Ankara, said: “The Nov. 1 election ended in failure for CHP. The first thing that needs to be done is for the CHP to accept the failure, without hiding behind any excuses, and to provide solutions.”

Alçın said, “What needs to be done is to go straight to an extraordinary assembly.”

“The chairman [Kılıçdaroğlu], should not waste the party's time any longer and should not hide behind excuses by saying, ‘We [CHP] have an ordinary assembly ahead of us,'” Alçın said. “The interests of the Republican People's Party are above everyone and everything.”

The CHP is expected to hold its annual congress in either December or early 2016, and Kılıçdaroğlu may see his chairmanship challenged, as the party's percentage of the vote hovered at around the 25 percent mark in both of this year's general elections.

Kılıçdaroğlu said in a press statement late on election night that the result had placed further responsibility on the party's shoulders. Underlining that his party respects the election results, Kılıçdaroğlu said steps toward change in his party would be made decisively.

According to the unofficial results of the election, the main opposition CHP only slightly increased its votes on Nov. 1. The CHP won 25.3 percent of the vote, up only 0.4 percent from the 24.9 percent it won in the June election. The party will now be represented by 134 deputies in Parliament; it won 132 seats in the previous election. The CHP did not manage to win any deputies in 35 provinces.

In the June election, the CHP led the vote in 10 provinces, but this figure fell to six on Nov. 1, winning the most votes in İzmir, Aydın, Muğla, Edirne, Kırklareli and Tekirdağ provinces.

The Justice and Development Party (AK Party), in contrast, regained the parliamentary majority it had lost in June, winning 49.3 percent of the vote.

The call by 42 former provincial heads comes days after Umut Oran, a former İstanbul deputy for the CHP, called on Kılıçdaroğlu to hold an extraordinary congress as soon as possible to restore trust in the party after its failure.

Oran announced his candidacy for the party's chairmanship at a press conference in Ankara on Wednesday.

“I call on all CHP supporters to make a change in order to transform the party; I am ready to take on the responsibility [of chairman] to help the CHP to rule the country,” he said.

In a September 2014 congress, Muharrem İnce unsuccessfully ran against Kılıçdaroğlu for the party's chairmanship but garnered many more votes than expected.

İnce received a surprising 415 votes despite having only been nominated as a candidate by 177 delegates before the congress. (TODAY'S ZAMAN, Nov 8, 2015)

Istanbul’s Yıldız Palace ‘allocated’ for Tayyip Erdogan



Yıldız Palace, a historic Ottoman palace in Istanbul’s central Beşiktaş district, has been allocated for use by Turkish President Recep Tayyip Erdoğan, a Turkish columnist wrote on Nov. 8, sparking a debate over the use by statesmen of the area which included large green parks.

Yıldız Palace, built on a Beşiktaş hill near the Bosphorus Strait was used by Ottoman Sultan Abdulhamid II (1876-1909) as the center of state affairs. At the time it was known as the Saray-i Humayun (Central Palace).

The Büyük Mabeyn section of the palace was recently renovated and allocated for Erdoğan’s use, Murat Bardakçı wrote in his column for daily Habertürk on Nov. 8. Erdoğan hosted German Chancellor Angela Merkel in Büyük Mabeyn during her latest visit to Istanbul.

Barakçı said the entire palace will now be allocated for the use of the president and the rest of the palace will be renovated. He also noted Yıldız Palace will then be called the “Presidential Istanbul Külliye.” A recently built presidential palace in Ankara’s Beştepe neighborhood was named the “Presidential Külliye” by Erdoğan, who said the huge building will serve the people and will be open to visits by citizens on tours.

The palace was left to the War Academies in 1946 and handed over to the Culture Ministry in 1978. It has served as a museum under the name of the Directorate of the Museum of Yıldız Palace since 1993.
(hurriyetdailynews.com, Nov 8, 2015)

Après les élections, Erdogan intransigeant contre tous ses opposants

Le président Recep Tayyip Erdogan a confirmé sa ligne intransigeante après sa victoire électorale en poursuivant ses opérations contre les rebelles kurdes et la répression de ses adversaires, quitte à conforter dans leurs inquiétudes ceux qui craignent un nouveau tour de vis autoritaire.

Deux jours à peine après le scrutin, l'état-major de l'armée a annoncé mardi que ses avions avaient procédé la veille à une série de frappes contre des objectifs du Parti des travailleurs des Kurdistan (PKK), aussi bien dans la province frontalière turque d'Hakkari (sud-est) que dans les montagnes du nord de l'Irak.

"Les caches et les emplacements d'armes de l'organisation terroriste (...) ont été anéantis", a proclamé le commandement militaire sur son site internet.

Trois militants kurdes sont en outre morts mardi dans des affrontements avec les forces de l'ordre dans les provinces d'Hakkari et de Diyarbakir, dans le sud-est, a-t-on appris auprès des services de sécurité et du gouverneur.

La justice turque a par ailleurs écroué mardi deux journalistes du magazine d'opposition Nokta, inculpés de "tentative de coup d'Etat" pour leurs propos sur les conséquences de la victoire électorale du parti islamo-conservateur de M. Erdogan.

"Le début de la guerre civile en Turquie", avait titré lundi Nokta en "une".

Dimanche soir, le Parti de la justice et du développement (AKP) a remporté les législatives anticipées avec 49,4% des suffrages, près de 10% de plus qu'aux élections du 7 juin, et retrouvé la majorité absolue qu'il avait perdue cinq mois auparavant.

Ce triomphe a été largement interprété comme l'expression d'un désir de stabilité des électeurs turcs. La Turquie est confrontée depuis l'été à la reprise des affrontements meurtriers entre le PKK et les forces de sécurité turques et à la violence jihadiste, avec notamment l'attentat qui a fait 102 morts le 10 octobre à Ankara.

- "Enterrer les armes' -

Le vice-Premier ministre Yalçin Akdogan s'est expliqué mardi sur la fermeté de son gouvernement contre la rébellion kurde. "Tant qu'il y aura la terreur, le gouvernement combattra la terreur (...) les citoyens ont montré ce qu'ils pensaient de l'organisation (PKK)", a-t-il déclaré sur la chaîne d'informations télévisées NTV.

M. Erdogan et son Premier ministre Ahmet Davutoglu avaient fait campagne ces dernières semaines en se posant en garants de la stabilité et de l'unité de la Turquie.

M. Akdogan a répété mardi que les discussions de paix avec les rebelles kurdes, suspendues l'été dernier ne pourraient reprendre que s'ils acceptaient d'"enterrer les armes". "Après ça seulement on pourra passer à autres choses", a-t-il dit.

Dans une déclaration relayée mardi par l'agence de presse kurde Firatnews, le PKK a qualifié la victoire de l'AKP de "coup d'Etat politique". "Le nouveau gouvernement a un programme politique comportant une seule mesure : la guerre", a-t-il déploré.

La victoire électorale de M. Erdogan a ravivé les inquiétudes de ses détracteurs, qui craignent qu'il ne profite de sa nouvelle légitimité pour renforcer sa mainmise sur la Turquie.

"Faute d'institutions capables de faire respecter l'équilibre des pouvoirs dans un régime fort, il est normal de s'inquiéter d'un éventuel renforcement des pratiques autoritaires en Turquie", a jugé l'analyste Kemal Kirisci, de la Brookings Institution.

Dans une déclaration d'une rare fermeté, la Maison Blanche s'est ainsi émue lundi soir des "pressions" et des "intimidations" visant les médias turcs.

- 'Pas de pressions' -

Sur la même ligne, les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont déploré les nombreuses "interventions dans l'autonomie éditoriale" de la presse de la part du pouvoir.

M. Akdogan a vigoureusement riposté mardi. "Il n'y a pas de pressions sur les médias", a-t-il affirmé, "personne n'est obligé de se taire dans ce pays".

Mais ce fidèle du président a aussitôt défendu les nombreuses procédures judiciaires visant les journalistes. "Il ne peut y avoir de bouclier protégeant les médias, vous ne pouvez pas proférer des insultes", a réaffirmé M. Akdogan.

La semaine dernière, la police avait investi le siège de deux chaînes de télévision proches de l'imam Fethullah Gülen, l'ennemi-juré du président Erdogan, pour faire exécuter de force un ordre de mise sous tutelle judiciaire. Ce raid, effectué en direct devant les caméras, a suscité une avalanche de protestations.

Mardi à l'aube, la police turque a par ailleurs procédé à un nouveau coup de filet contre l'organisation de M. Gülen, que le chef de l'Etat accuse de tentative de coup d'Etat, en interpellant une quarantaine de ses partisans présumés à Izmir (ouest) et dans une vingtaine d'autres villes.

Seul maître de la Turquie depuis 2003, M. Erdogan est de plus en plus contesté pour ses pratiques jugées autoritaires, aussi bien en Turquie qu'à l'étranger.

"La leçon des deux élections (de juin et novembre) est claire", a mis en garde l'analyste Sinan Ülgen, du Centre d'études sur l'économie et la politique étrangère (Edam) d'Istanbul, "les Turcs veulent un gouvernement fort et stable, mais pas un (gouvernement) qui en fait voir de toutes les couleurs à ses adversaires".
(AFP, 3 novembre 2015)

L'AKP reprend la majorité absolue au Parlement



AFP,
par Burak AKINCI, avec Philippe ALFROY à Istanbul, 2 novembre 2015

Le parti du président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan va pouvoir s'atteler seul à la formation d'un gouvernement après sa victoire écrasante aux élections législatives anticipées, où il a retrouvé sa majorité absolue perdue en juin.

Le Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan a déjoué tous les pronostics dimanche: sur la quasi-totalité des bulletins dépouillés, il a recueilli 49,4% des suffrages et raflé 316 des 550 sièges de députés, ont annoncé les chaînes NTV et CNN-Türk dans la nuit.

Pour le président Erdogan, c'est une revanche après un revers retentissant: le 7 juin, son parti avait perdu le contrôle total qu'il exerçait depuis 13 ans sur le Parlement et remisé son rêve d'instaurer une "superprésidence".

Dans la nuit, le Premier ministre sortant Ahmet Davutoglu, lors d'un traditionnel discours au siège de l'AKP à Ankara, a appelé à l'unité - dans un pays désuni et inquiet.

"Il n'y a pas de perdants dans ce scrutin, la Turquie entière a gagné", a-t-il assuré devant des milliers de partisans, affirmant que le prochain gouvernement défendrait les acquis démocratiques: "Les droits des 78 millions d'habitants sont sous notre protection".

Autre surprise, le Parti démocratique des peuples (HDP), entré triomphalement au Parlement en juin, ne dépasse que de justesse le seuil minimal de représentation (10,7%, soit 59 sièges).

Ces résultats ont provoqué de brefs affrontements dimanche soir entre forces de l'ordre et jeunes militants kurdes à Diyarbakir, grande ville du Sud-Est à majorité kurde.

Des incidents ont éclaté en soirée entre forces de l'ordre et jeunes manifestants kurdes à Diyarbakir, la grande ville du sud-est à majorité kurde de la Turquie, a constaté un photographe de l'AFP.

Selon les résultats officieux, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) est arrivé deuxième avec 25,4% des voix et 134 sièges, devant le Parti de l'action nationaliste (MHP, droite) avec 12% et 41 sièges, en fort recul.

- 'Peur de l'instabilité' -

Selon les résultats officieux, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) est arrivé deuxième avec 25,4% des voix et 134 sièges, devant le Parti de l'action nationaliste (MHP, droite) avec 12% et 41 sièges, en fort recul.

La quasi-totalité des sondages créditait l'AKP de 40 à 43% des intentions de vote, score insuffisant pour gouverner seul.

"Le peuple a le gouvernement qu'il mérite" et "s'accommode très bien de la situation actuelle", a réagi Sevim, étudiant en droit de l'université d'Istanbul, "complètement effondré".

"La peur de l'instabilité en Turquie, ajoutée à la stratégie d'Erdogan se posant en +homme fort qui peut vous protéger+, l'ont emporté", a commenté l'analyste Soner Cagaptay, du Washington Institute.

Depuis les législatives du 7 juin, le climat politique s'était considérablement alourdi en Turquie.

En juillet, le conflit opposant les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) au pouvoir turc (près de 40.000 morts depuis 1984) a repris dans le Sud-Est, enterrant le fragile processus de paix engagé il y a trois ans.

M. Erdogan y a fait référence dans son communiqué, affirmant que "le résultat des élections a livré un important message pour le PKK. L'oppression et l'effusion de sang ne peuvent coexister avec la démocratie".

L'attentat-suicide perpétrée il y a trois semaines à Ankara par deux kamikazes proches du groupe Etat islamique (EI), qui a fait 102 morts, a en outre ravivé la peur de la violence jihadiste venue de la Syrie voisine en guerre.

- Election 'injuste' -

Dans une campagne tendue marquée par ces violences, MM. Erdogan et Davutoglu se sont posés en sauveurs, sur le thème "l'AKP ou le chaos".

Face à ce discours, leurs rivaux avaient appelé à sanctionner leur dérive autoritaire.

Le chef de file du HDP prokurde, Selahattin Demirtas, en recul par rapport à juin (13% contre un peu plus de 10% dimanche), a dénoncé une élection "injuste" disputée sous la menace jihadiste.

"C'est une grande victoire tout de même", a-t-il ajouté. "Nous avons perdu un million de voix mais nous sommes restés debout face aux massacres (commis par le pouvoir) et au fascime".

Son homologue du CHP, Kemal Kiliçdaroglu, a également souligné le climat de violences. "Nous sommes respectueux des résultats des élections", a-t-il dit, "mais le pouvoir, tous les pouvoirs, doivent respecter la suprématie du droit (...) Personne ne doit se considérer au-dessus des lois".


54 millions ont commencé à voter dans un pays divisé et sous tension



Quelque 54 millions de Turcs ont commencé à voter dimanche pour des élections législatives cruciales dans une Turquie sous tension, confrontée à la reprise du conflit kurde, la violence jihadiste venue de Syrie et la dérive autoritaire de son gouvernement.

Les premiers bureaux de vote ont ouvert leurs portes à 07h00 locales (04h00 GMT) sous protection policière à Diyarbakir et dans tout l'est du pays, a constaté un journaliste de l'AFP. Les derniers buraux fermeront à 17h00 (14h00 GMT) dans l'ouest et les résultats seront connus dans la soirée.

Seul au pouvoir depuis treize ans, le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan espère effacer lors de scrutin le revers retentissant subi il y a seulement cinq mois par son parti, qui avait été privé de sa majorité absolue au Parlement.

Le 7 juin, son Parti de la justice et du développement (AKP) était arrivé en tête avec 40,6% des suffrages mais n'avait raflé que 258 sièges de députés sur 550, enterrant provisoirement son rêve de "superprésidence" aux prérogatives renforcées.

Les sondages créditent cette fois l'AKP de 40 à 43% des intentions de vote, un score toujours insuffisant pour gouverner seul.

Samedi, le Premier ministre sortant Ahmet Davutoglu, qui risque gros en cas de nouvel échec, a mobilisé une dernière fois ses troupes avec l'espoir de faire mentir les pronostics.

"La Turquie a besoin d'un gouvernement fort et malin en cette période critique", a-t-il lancé à Ankara. "Nous allons définitivement débarrasser la Turquie de la terreur, des affrontements, de la violence et de l'adversité", a-t-il promis.

Ces dernières semaines, la deuxième campagne électorale de l'année s'est déroulée dans une atmosphère âpre.
 Depuis l'été, le conflit armé qui oppose depuis 1984 les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) aux forces de sécurité turques a repris dans le sud-est à majorité kurde du pays, et enterré le fragile processus de paix engagé il y a trois ans.

La guerre qui sévit depuis quatre ans en Syrie a également gagné la Turquie. Après celui de Suruç (sud) en juillet, un attentat suicide perpétré par deux militants du groupe jihadiste Etat islamique (EI) a fait 102 morts le 10 octobre à Ankara.

- Stabilité -

Cette montée des violences inquiète de plus en plus ouvertement les alliés occidentaux de la Turquie, à commencer par l'Union européenne soumise à un flux croissant de réfugiés, pour l'essentiel syriens, en provenance de son territoire.

Même s'il a renoncé à faire ouvertement campagne comme en juin, le président turc a continué à peser de tout son poids en se posant en seul garant de la sécurité et de l'unité du pays.

"Dimanche est un tournant pour notre pays", a averti M. Erdogan. "Si notre peuple se prononce pour le gouvernement d'un seul parti, alors la stabilité pourra continuer", a-t-il ajouté, "après ça j'espère que la +nouvelle Turquie+ ne revivra pas les difficultés qu'elle a connues au cours des cinq derniers mois".

Ses rivaux ont dénoncé en retour sa dérive autoritaire, illustrée cette semaine encore par un raid spectaculaire de la police sur deux chaînes de télévision proches de l'opposition.

"Il se voit comme le chef religieux d'un califat", a raillé le chef de file du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), Selahattin Demirtas, devenu la principale cible du régime. "Certains veulent rétablir le sultanat dans ce pays, ne les y autorisez pas !", a exhorté sur le même mode le chef du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), Kemal Kiliçdaroglu.

Dans ce contexte de polarisation extrême, les analystes politiques doutent des résultats des nouvelles discussions de coalition qui s'annoncent et anticipent déjà, en cas d'échec, un nouveau scrutin dès le printemps prochain.

"Le scénario le plus probable reste le même: encore des turbulences", a résumé l'analyste Asli Aydintasbas, du Conseil européen sur les relations étrangères.

Près de 400.000 policiers et gendarmes ont été mobilisés pour assurer la sécurité du scrutin, notamment dans le sud-est à majorité kurde.

Dans ces régions, "la liberté de faire campagne a été considérablement entravée par les mauvaises conditions, en particulier dans les zones spéciales où des couvre-feux ont été décrétés", s'est alarmée la mission d'observation de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Les états-majors des principaux partis ont annoncé la mobilisation de centaines de milliers de leurs militants pour éviter toute fraude.
(AFP, 1 novembre 2015)

La Turquie depuis l'arrivée au pouvoir de l'AKP

Principales évolutions en Turquie, qui vote dimanche pour des élections législatives anticipées, depuis l'arrivée au pouvoir en 2002 du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur):

--2002--

L'AKP remporte les élections législatives (3 novembre), balayant une classe politique minée par les scandales et une crise financière. C'est la fin d'une ère d'instabilité mais aussi le début de l'inquiétude des milieux laïcs.

--2004--

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan entreprend des réformes démocratiques et brise un tabou en autorisant le kurde à la télévision publique. Il obtient en octobre 2005 l'ouverture de négociations d'adhésion à l'Union européenne.

--2007--

Au printemps, l'AKP veut faire élire son candidat à la présidence de la République, suscitant une grave crise. L'armée menace d'intervenir en cas d'atteinte à la laïcité.

En juillet, l'AKP remporte des législatives anticipées et, le 28 août, les députés élisent président l'un de ses fondateurs, Abdullah Gül, dont l'épouse est voilée --une première--, comme celle de M. Erdogan.

Le gouvernement met alors progressivement au pas les militaires, auteurs de trois coups d'Etat depuis 1960, à la faveur de procès qui se concluent par des centaines de condamnations en 2012-2013.

--2008--

Les députés veulent libéraliser le port du voile et amendent la Constitution afin de l'autoriser à l'université (9 février).

Mais la Cour constitutionnelle annule l'amendement le 5 juin et l'AKP échappe de justesse à une interdiction pour "activités allant à l'encontre de la laïcité" (30 juillet).

Le voile entre néanmoins à l'université dès 2010, dans la fonction publique et au Parlement (2013) puis les lycées (2014), suscitant la colère de l'opposition.

--2011--

En juin, l'AKP remporte sa troisième victoire d'affilée aux législatives avec près de 50% des voix. Erdogan entame un nouveau mandat, le dernier selon les règles de son parti.

--2012--

Le 22 juin, la défense syrienne abat un avion de chasse turc. D'autres incidents suivront. Ankara a rompu avec Damas dès le début de la révolte en 2011 et soutient la rébellion, accueillant de nombreux réfugiés syriens (plus de deux millions en 2015).

--2013--

Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) annonce en mars un cessez-le-feu qui tiendra jusqu'à mi-2015.

Le 31 mai, la contestation d'un projet d'urbanisme à Istanbul vire en trois semaines de fronde antigouvernementale, violemment réprimée (au moins 8 morts).

Mi-décembre éclate un scandale de corruption éclaboussant le sommet de l'Etat. M. Erdogan riposte en déclarant la guerre à ses anciens alliés de la confrérie de l'imam Fethullah Gülen, accusés de complot.

--2014--

Le gouvernement multiplie les purges anti-Gülen dans la police et la justice, fait voter des lois pour mieux contrôler magistrats et internet et bloque momentanément Twitter et YouTube.

Il renoue aussi spectaculairement avec l'armée qui obtient la révision des grands procès d'officiers. Un non-lieu général clôturera le scandale de corruption (17 octobre).

L'AKP remporte les municipales de mars (45%) malgré une contestation persistante, ravivée par la pire catastrophe industrielle du pays dans la mine de Soma le 13 mai (301 morts).

Le 10 août, M. Erdogan est élu président dès le premier tour d'un scrutin disputé pour la première fois au suffrage universel avec 52% des voix.

--2015--

L'AKP arrive en tête des élections législatives le 7 juin mais perd la majorité absolue qu'elle détenait au Parlement depuis 2002. Faute de coalition, M. Erdogan convoque en août des législatives anticipées le 1er novembre.

Le gouvernement engage le 24 juillet une "guerre contre le terrorisme" visant le PKK et les jihadistes d'Etat islamique (EI). Il participe en Syrie à la coalition antijihadiste dirigée par Washington.

La Turquie est frappée le 10 octobre par l'attentat le plus meurtrier de son histoire, attribué à l'EI, qui fait 102 morts à Ankara.
(AFP, 1 novembre 2015)

Forces armées/Armed Forces

Nouvelles frappes aériennes contre le PKK en Turquie et en Irak

L'aviation turque a mené dans la nuit de vendredi à samedi une nouvelle série de frappes aériennes contre des cibles rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est de la Turquie et dans le nord de l'Irak, a annoncé l'état-major.

Cette opération a visé des dépôts logistiques et des abris dans les secteurs de Zap, Avasin-Baysan, Hakurk and Kandil, dans les montagnes du nord de l'Irak où le PKK dispose de nombreuses bases arrière, a précisé le commandement militaire dans une déclaration publiée sur son site internet.

Des cibles rebelles ont également été touchées dans la province turque de Sirnak (sud-est), aux confins de la Syrie et de l'Irak.

Selon la presse turque, 22 chasseurs, des F-16 et des F-4, ont participé à ces raids.
 Après plus de deux ans de cessez-le-feu, les hostilités ont repris l'été dernier entre les forces de sécurité turques et le PKK dans le sud-est à majorité kurde du pays.

Ces affrontements ont signé la fin des pourparlers de paix engagés fin 2012 entre le gouvernement islamo-conservateur d'Ankara et les rebelles pour tenter de mettre un terme à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Depuis la fin juillet, de violents combats opposent des jeunes sympathisants de la cause rebelle aux forces de police et à l'armée dans de nombreuses villes du sud-est, soumises par les autorités à un strict couvre-feu, causant des victimes civiles.

Fort de la victoire de son parti aux élections législatives du 1er novembre, le président Recep Tayyip Erdogan a promis la poursuite des opérations militaires "jusqu'à ce que l'organisation terroriste quitte le sol turc et enterre ses armes".
(AFP, 21 novembre 2015)

La Turquie annule un mégacontrat de missiles sol-air attribué à la Chine

La Turquie a annulé un mégacontrat d'un montant de 3 milliards d'euros remporté il y a deux ans par la Chine pour équiper son armée de missiles sol-air, a indiqué dimanche à l'AFP une source proche du gouvernement turc.

"Cette décision a été récemment prise par le gouvernement", a déclaré cette source. Ce contrat attribué en 2013, à la surprise générale, à la firme China Precision Machinery Export-Import Corporation (CPMIEC), avait suscité l'ire des Etats-Unis.

La Turquie a décidé d'annuler le projet notamment en raison de la réticence de la partie chinoise de partager sa technologie durant plusieurs mois de longues discussions, a rapporté la chaîne d'information CNN-Türk.

Pour l'heure, "Ankara projette de produire ses propres missiles avec le soutien d'un système d'armement mondialement reconnu", a affirmé la chaîne.

En 2013, la décision d'Ankara de retenir la firme chinoise avait provoqué la levée de boucliers des alliés de la Turquie au sein de l'Otan. Tous ont regretté l'absence de compatibilité du matériel chinois avec leurs propres systèmes et rappelé que CPMIEC faisait l'objet de sanctions de Washington pour avoir livré des armes à la Syrie et à l'Iran sous embargo.

Sous pression, Ankara a donc été contraint de revoir à plusieurs reprises sa position en repêchant les deux autres candidats de l'appel d'offres (les américains Raytheon et Lockheed Martin, et le consortium franco-italien Eurosam), priés de reformuler leurs propositions.
(AFP, 15 novembre 2015)

L'aviation turque bombarde des bases des rebelles kurdes en Irak et en Turquie

L'aviation turque a pilonné lundi les bases des rebelles kurdes situées dans le nord de l'Irak et dans le sud-est de la Turquie, pour la première fois depuis le triomphe du parti du président Recep Tayyip Erdogan aux législatives, a annoncé mardi l'armée.

"Les caches et les emplacements d'armes de l'organisation terroriste (le Parti des travailleurs du Kurdistan) (...) ont été anéantis lors d'une opération aérienne lundi", a déclaré l'état-major sur son site internet.

Ces frappes ont visé des cibles du PKK dans la province turque d'Hakkari (sud-est), située à la frontière de l'Irak, aussi bien que plusieurs bases du mouvement situés dans les montagnes de l'extrême nord du territoire irakien, selon la déclaration.

Ces bombardements sont intervenus au lendemain de la large victoire obtenue par le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) aux législatives, où il a regagné contre tous les pronostics la majorité absolue des sièges au Parlement perdue à peine cinq mois plus tôt.

Pendant toute la campagne, le Premier ministre sortant et chef de l'AKP Ahmet Davutoglu et le président Erdogan ont fait campagne sur une ligne très ferme contre le PKK.

Les combats meurtriers entre le PKK et les forces de sécurité turques ont repris fin juillet dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie, faisant de nombreuses victimes. Ils ont fait voler en éclat le fragile processus de paix engagé à l'automne 2012 pour mettre un terme à ce conflit, qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
(AFP, 3 novembre 2015)

Affaires religieuses / Religious Affairs

Alerte maximale à Bruxelles, l'état d'urgence prolongé à Paris

Bruxelles était samedi en état d'alerte maximal, métro à l'arrêt et centres commerciaux fermés, en raison d'un "risque d'attentat" avec "armes et explosifs" comme ceux qui ont frappé Paris une semaine plus tôt, poussant la France à décréter un état d'urgence désormais prolongé et renforcé.

Les autorités belges ont relevé en pleine nuit l'alerte terroriste au niveau maximal pour la région bruxelloise. Le Premier ministre, Charles Michel, a invoqué, à l'issue d'un conseil national de sécurité, un "risque d'attentat tel que déroulé à Paris" commis par "des individus avec armes et explosifs, à plusieurs endroits de la capitale".

"La menace est précise et imminente", a précisé le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders.

Les Bruxellois sont appelés à éviter "les concerts, les grands événements, les gares et aéroports, les transports en commun". Le métro ne rouvrira pas avant dimanche après-midi. Deux concerts de Johnny Hallyday ont été annulés.

Depuis les tueries du 13 novembre à Paris, qui ont fait 130 morts, l'enquête se concentre notamment sur des jihadistes belges ou passés par la Belgique.

Un Belge d'origine marocaine - Ahmad Dahmani, 26 ans - soupçonné d'avoir participé au repérage des cibles des attentats, a ainsi été arrêté dans le sud de la Turquie.

Et vendredi soir, un nouveau suspect arrêté en Belgique, en lien avec les attaques du 13 novembre, a été inculpé pour terrorisme. Des armes - mais "pas d'explosifs, ni de ceintures d'explosifs" - ont été trouvées "au domicile" de ce suspect, le troisième inculpé en par la justice belge, a dit samedi le parquet fédéral.

L'un des suspects-clés des attentats, Salah Abdeslam, est toujours activement recherché en France et en Belgique. Selon l'avocate d'un des hommes affirmant l'avoir exfiltré vers Bruxelles au lendemain du carnage parisien, Salah Abdeslam était "extrêmement énervé" et "peut-être prêt à se faire sauter".

L'alerte à Bruxelles survient aussi au lendemain d'une prise d'otages à Bamako par des jihadistes qui a fait au moins 19 morts dans un hôtel. Trois suspects sont activement recherchés après cette attaque qualifiée d'"inhumaine" par le président russe Vladimir Poutine, qui a appelé à une "large coopération internationale" contre le terrorisme.
(AFP, 21 novembre 2015)

Arrestation d'un Belge soupçonné d'être lié aux attentats de Paris

Les forces de police ont interpellé dans le sud de la Turquie un citoyen belge d'origine marocaine soupçonné d'être lié aux jihadistes responsables des attentats qui ont tué 130 personnes à Paris la semaine dernière.

Identifié sous le nom d'Ahmad (bien Ahmad) Dahmani, cet homme de 26 ans a été arrêté dans un hôtel de la station balnéaire d'Antalya, où il était arrivé le 14 novembre en provenance d'Amsterdam (Pays-Bas), ont rapporté à l'AFP deux responsables turcs qui s'exprimaient sous couvert de l'anonymat.

Avec lui, les policiers ont arrêté deux autres personnes avec lesquelles il se préparait à franchir illégalement la frontière syrienne, ont-ils ajouté.

"Nous pensons qu'il était en contact avec les terroristes qui ont perpétré les attentats de Paris. L'enquête se poursuit", a affirmé un des responsables, sans autre détail.

L'agence de presse Dogan a pour sa part affirmé qu'Ahmad Dahmani était soupçonné d'avoir participé au repérage des cibles des attentats, le stade de France, la salle de concert du Bataclan ainsi que des bars ou restaurants parisiens.

Cette hypothèse n'a pas été confirmée de sources officielles.

Le Belge, décrit comme un membre du groupe Etat islamique (EI), et ses deux complices, présentés comme des Syriens par Dogan, ont tous les trois été inculpés et écroués par la justice turque, selon les mêmes responsables.

Comme Ahmad Dahmani, plusieurs auteurs présumés des attaques de Paris sont des citoyens belges d'origine marocaine, à commencer par l'organisateur présumé de l'opération Abdelhamid Abaaoud, 28 ans, tué mercredi par la police française.

La plupart ont également rejoint, selon les enquêteurs français, les rangs de l'EI en Syrie et leur présence signalée en Turquie, le principal point d'entrée des jihadistes vers le territoire syrien. Deux des kamikazes présumés ont été contrôlés en Grèce dans les flots de migrants qui fuit la Syrie, via la Turquie, vers l'Europe.

- 'Partage de renseignements' -

Les responsables turcs ont insisté avoir procédé aux arrestations d'Antalya sur la foi de renseignements exclusivement turcs.

"Si les autorités belges nous avaient alertées à temps, Dahmani aurait pu être appréhendé dès l'aéroport", a regretté l'un d'eux, "nous exhortons nos alliés à continuer à partager leurs renseignements avec nous".

"Le partage de renseignement est absolument nécessaire si la communauté internationale veut combattre le terrorisme", a insisté ce responsable.

Américains et Européens ont longtemps soupçonné le gouvernement islamo-conservateur turc de complaisance avec les groupes rebelles syriens fondamentalistes, dont l'EI, et dénoncé leur manque d'empressement à démanteler les filières qui permettent à leurs recrues de rejoindre la Syrie via leur territoire.

Ankara a toujours nié ces accusations et reproche en retour à ses alliés leur manque de coopération, notamment dans le partage des renseignements.

Depuis un an, la Turquie a considérablement renforcé les contrôles à ses frontières.

Elle a établi une liste de plus de 26.000 jihadistes potentiels à qui elle interdit l'entrée sur son territoire. Elle a également multiplié les expulsions, plus de 2.300 depuis le 1er janvier 2014 selon les dernières statistiques gouvernementales.

Les autorités turques ont enfin multiplié ces dernières semaines les interpellations dans les milieux jihadistes, en particulier après l'attentat-suicide attribué à l'EI qui a fait 103 morts devant la gare d'Ankara le 10 octobre.

Antalya, où les trois suspects ont été arrêtés, a accueilli dimanche et lundi derniers sous très haute surveillance le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des vingt pays les plus riches de la planète, qui ont promis de renforcer leur coopération dans la lutte contre le groupe Etat islamique.
(AFP, 21 novembre 2015)

An awful research paper on Turkey's support to ISIS

The Institute for the Study of Human Rights at the Columbia University has released a research paper entitled "
ISIS-Turkey Links" of David L. Phillips.

The introduction of the paper says:


Is Turkey collaborating with the Islamic State (ISIS)? Allegations range from military cooperation and weapons transfers to logistical support, financial assistance, and the provision of medical services. It is also alleged that Turkey turned a blind eye to ISIS attacks against Kobani.

President Recep Tayyip Erdogan and Prime Minister Ahmet Davutoglu strongly deny complicity with ISIS. Erdogan visited the Council on Foreign Relations on September 22, 2014. He criticized "smear campaigns [and] attempts to distort perception about us." Erdogan decried, "A systematic attack on Turkey's international reputation, "complaining that "Turkey has been subject to very unjust and ill-intentioned news items from media organizations." Erdogan posited: "My request from our friends in the United States is to make your assessment about Turkey by basing your information on objective sources."

Columbia University's Program on Peace-building and Rights assigned a team of researchers in the United States, Europe, and Turkey to examine Turkish and international media, assessing the credibility of allegations. This report draws on a variety of international sources -- The New York Times, The Washington Post, The Guardian, The Daily Mail, BBC, Sky News, as well as Turkish sources, CNN Turk, Hurriyet Daily News, Taraf, Cumhuriyet, and Radikal among others.

Full text of the research:

http://www.huffingtonpost.com/david-l-phillips/research-paper-isis-turke_b_6128950.html

Un kamikaze de l'EI se fait exploser en Turquie

Un militant du groupe Etat islamique (EI) s'est fait exploser lors d'un raid de la police turque tard samedi dans la ville de Gaziantep (sud-est), blessant cinq policiers dont un grièvement, a-t-on annoncé de source officielle dimanche.

Grande ville située à la frontière syrienne, Gaziantep est à quelque 500 km à l'est d'Antalya (sud, sur la Méditerranée), où s'est ouvert dimanche le sommet du G20, rassemblant les dirigeants des pays les plus riches de la planète, qui doivent évoquer la lutte contre les jihadistes.

Lors de l'assaut donné par la police antiterroriste contre un appartement dans un immeuble de dix étages de la ville, soupçonné d'être une cache de jihadistes, un kamikaze s'est fait exploser à l'approche des policiers, blessant cinq d'entre eux, a indiqué un communiqué du gouvernorat de Gaziantep.

Un gilet bourré d'explosifs préparé pour être utilisé lors d'un attentat-suicide, des fusils d'assaut Kalashnikov, des munitions ainsi que des engins explosifs ont été saisis dans la cache, précise le communiqué.

La police a visé les lieux dans le cadre de l'enquête criminelle sur le double attentat-suicide survenu le 10 octobre dernier devant la gare d'Ankara qui avait tué 102 manifestants réunis pour une "marche de la paix", l'attentat le plus sanglant de l'histoire de la Turquie, selon les médias turcs.

Ankara dit avoir déjoué un "attentat majeur" à Istanbul le jour des attaques de Paris

Les autorités turques ont déjoué un attentat jihadiste "majeur" à Istanbul prévu vendredi, le même jour que les attaques meurtrières qui ont fait au moins 129 morts à Paris, a affirmé dimanche à l'AFP un responsable gouvernemental turc.

"Nous pensons qu'ils préparaient une attaque à Istanbul le même jour que celles de Paris (...) les premiers résultats de nos investigations suggèrent que nous avons déjoué une attaque majeure", a ajouté ce responsable sous couvert de l'anonymat.

La police turque a interpellé vendredi à Istanbul cinq personnes, dont un citoyen britannique identifié comme Aine Lesley Davis.

Cet homme est présenté par les autorités turques comme un partenaire au sein du groupe Etat islamique (EI) du fameux "Jihadi John", le bourreau britannique que l'armée américaine a probablement tué lors d'une frappe de drones jeudi en Syrie.

"Ces cinq suspects sont entrés de Syrie en Turquie cette semaine pour mener une attaque en Turquie", a expliqué dimanche le responsable turc.

Trois groupes de jihadistes ont mené vendredi soir à Paris une série d'attaques revendiquée par l'EI, notamment dans une salle de concert et au Stade de France, qui ont tué au moins 129 personnes. Sept membres de ces commandos sont morts.

Le responsable gouvernemental a également indiqué que les policiers turcs étaient en contact avec leurs collègues français pour identifier d'éventuels liens entre l'attaque prévue à Istanbul et celles perpétrées à Paris.

"Toutes les possibilités sont étudiées, a-t-il commenté, nous sommes maintenant en contact avec la France".

Les autorités turques ont attribué au groupe extrémiste une série d'attaques récentes commises sur son sol, notamment un attentat suicide qui a fait 102 morts le 10 octobre devant la gare centrale d'Ankara, le plus meurtrier de son histoire.

Longtemps accusé par ses alliés de complaisance envers les groupes radicaux qui luttent contre le régime de Damas, le gouvernement islamo-conservateur turc a renforcé depuis un an les contrôles à sa frontière avec la Syrie, point de passage favori des militants étrangers qui rejoignent les rangs de l'EI.

Ankara a également rejoint l'été dernier la coalition internationale menée par les Etats-Unis et a frappé à plusieurs reprises des cibles de l'EI en Syrie.

Les dirigeants du G20, réunis dimanche en sommet à Antalya (sud), ont promis une réponse "très forte" contre la menace jihadiste après les attentats de Paris.
(AFP, 15 novembre 2015)

Six attaques simultanées ont frappé Paris: au moins 120 morts


Il s’agit de la pire attaque terroriste qui ait jamais frappé la France. Six attaques ont eu lieu simultanément à Paris, vendredi 13 novembre. Un bilan provisoire fait état d’au moins 120 morts, selon le procureur de la République de Paris, François Molins. Huit assaillants seraient morts, dont 7 se seraient fait exploser. « C’est une horreur », avait précédemment annoncé le président François Hollande.

Les attentats ont fait au moins 120 morts, a confirmé Matignon, dont 78 ou 79 dans l’attaque du Bataclan d’après une source judiciaire. Le grand nombre de blessés ne permet pas d’établir de bilan définitif.

Huit terroristes seraient morts, dont sept se seraient fait exploser. Trois ou quatre d’entre eux sont morts dans l’assaut donné par la brigade de recherche et d’intervention (BRI) à la salle de concert d’après une source judiciaire. Un policier a été blessé lors de l’assaut.

Rue de Charonne, à la terrasse du bar La Belle Equipe, 19 personnes ont été tuées, 14 blessés étaient en urgence absolue.

Rue de la Fontaine-au-Roi, 5 personnes ont trouvé la mort, et 8 blessés sont en urgence absolue.

Rue Alibert, entre le bar Le Carillon et le restaurant Le Petit Cambodge, entre 12 et 14 victimes ont été relevées, tandis que 10 blessés étaient en urgence absolue.

A Saint-Denis, près du stade de France, trois explosions ont retenti à partir de 21 h 20, faisant un mort. Trois kamikazes sont également morts. Aucun policier n’a été tué. Par ailleurs, un mort a été relevé boulevard Voltaire.

Un carnage au Bataclan

L’attaque la plus grave a eu lieu au Bataclan, au croisement du boulevard Richard-Lenoir et du boulevard Voltaire, où les assaillants, au nombre d’au moins trois, sont entrés en plein concert du groupe de rock américain Eagles of the Death Metal. Ils ont mitraillé les spectateurs dans le noir, provoquant une panique indescriptible, achevant parfois les survivants ou tous ceux qui bougeaient. L’attaque a duré près de deux heures.

Nicolas Chapuis, journaliste au Monde, présent à proximité du Bataclan à partir de 22 h 30, a vu des policiers progresser en se cachant derrière des voitures pour se protéger des salves d’armes automatiques. Le RAID, l’unité d’élite de la police nationale, est ensuite arrivé sur place, pour élargir le périmètre. A 23 h 20, une dizaine de personnes sont sorties les mains en l’air de la salle de concert.

L’assaut a été donné un peu après minuit par la BRI, plusieurs déflagrations étaient entendues par les témoins près du périmètre de sécurité dressé autour de la salle de concert. Des dizaines d’ambulances ont été envoyées sur place et un hôpital de campagne a été dressé à l’arrière de la salle, près du Cirque d’hiver. François Hollande, le premier ministre Manuel Valls, la ministre de la justice Christiane Taubira et le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve se sont rendus sur place après la fin de l’assaut. (Le Monde, 14 nov 2015)


Polémique autour de l'annulation d'un "festival du raki" à Adana

Tous les ans en décembre, des milliers de personnes célébraient à Adana (sud) leur boisson alcoolisée préférée. Cette année, les autorités turques ont décidé d'interdire purement et simplement le "festival du raki", relançant la controverse sur l'islamisation du pays.

"Nous ne souhaitons pas que les gens boivent de l'alcool et nous ne pouvons tolérer sa publicité", a sèchement déclaré Mustafa Büyük, le gouverneur de la ville réputée pour ses délicieux kebabs, cité jeudi par la presse turque.

Le gouverneur n'a pas donné de raison pour cette interdiction.

Des ONG islamistes étaient récemment montées au créneau pour réclamer l'annulation de cette fête qu'ils ont jugée "ignoble" dans un pays musulman comme la Turquie.

Le maire nationaliste de la ville, Hüseyin Sözlu, a vivement dénoncé l'interdiction, dénonçant une "atteinte aux libertés individuelles".

Depuis plusieurs années, le "festival du raki", organisé par des associations locales, était devenu un rendez-vous incontournable du calendrier touristique d'Adana. En 2014, il avait rassemblé 20.000 personnes.
 Au pouvoir depuis treize ans, le parti islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan a considérablement renforcé les taxes sur le tabac et l'alcool, officiellement pour des raisons de santé publique. Mais ses détracteurs l'accusent régulièrement de vouloir "islamiser" la République laïque fondée par Mustafa Kemal Atatürk en 1923.

Il y a deux ans, M. Erdogan avait suscité la polémique en accordant le titre de boisson nationale turque à l'ayran, à base de yaourt, plutôt qu'à la bière ou au raki anisé.

Jeudi matin, plus de 4.600 personnes avaient déjà signé une pétition en ligne pour exiger le rétablissement du festival d'Adana.

"Si vous empêchez les gens de faire la fête, vous vous immiscez dans leur vie privée, c'est aussi simple que cela", a déploré le célèbre journaliste Deniz Zeyrek, interrogé sur la chaîne d'information CNN-Türk.
(AFP, 12 novembre 2015)

Turkey to print copies of Quran ‘24/7’ to send to Muslim countries

Turkey’s top cleric has said his Directorate of Religious Affairs (Diyanet) will print copies of the Quran “24/7” to send to Muslims in other countries.

Diyanet President Mehmet Görmez said they would print copies of the Quran at a press in Ankara’s Sincan district.

“We will send copies of the Quran to our Muslim brothers living in many countries, who long for the Quran, after printing it 24/7 at a press in Sincan,” Görmez said on Nov. 4, speaking during the opening ceremony of a three-day workshop on “common mistakes in Quran reading and conflicts between schools of Islam” in the Black Sea province of Kastamonu.

“[This press in Sincan] will only print copies of the Quran and the Diyanet will transport them to every corner of the world,” said Görmez, adding that he hoped the Quran would be printed in “every language.”

“We have opened a translation bureau and we have a small unit under the presidency that has been designated for translation. Thank God, we have managed to print translated copies of the Quran in 16 different languages over the past two years. But there are more than just 16 languages spoken around the world,” he said.

The statement came less than a year after the Diyanet announced that 4,000 copies of the Quran translated into the western and eastern dialects of the Armenian language would be distributed to libraries and civil organizations in Turkey for free.

The Diyanet has published 1,150 volumes since it was founded in 1924, but the variety of its publications significantly increased after the 1990s.
(hurriyetdailynews.com, Nov 6, 2015)

Alcohol Removed from New Year Baskets

Tobacco products and alcoholic drinks will not be put in new year baskets due to the ruling of Tobacco and Alcohol Market Regularity Authority published in the Official Gazette.

The ruling includes the statement "Tobacco products and alcoholic drinks to be removed from the new year baskets that are put on market by retail stores that have tobacco and alcohol sales sheet received by our institute".

Regulation About Procedures and Principles Regarding Sale and Presentation of Tobacco Products and Alcohol's implementations about commercial, campaign, sponsorship and promotion and Articles no. 19 and 20 regarding sales and presentation of alcoholic drinks are shown as justification.
(BIA, Nov 6, 2015)

Signature Campaign from Atheism Association to Demand Equality

"When we die, we do not want our bodies to be treated with values which we have not internalized in life ".

Atheism Association has launched a signature campaign with demand, that atheists should be treated equally without being exposed to discrimination in society and before the law.

Association's demands stated on it's campaign text addressing to parliament are as follows:

Against religious pressure ongoing in our country breaching Universal Declaration of Human Rights and Convention on the Rights of the Child...

Against single religion character articulated on every possible occasion violating child rights...

Against use of atheism and irreligiousness as means of degradation...

Against invading one's right of not believing with social oppression according to lack of legislative regulations

Against overpassing the existence of atheists and nonbelievers in society and procrastination of legislative regulations...
...we demand our existence to be recognized and the fact that we live in fraternity to be noticed in our land where secularism is claimed to exist.

The section for religion on identity cards should be removed

Association's demands also include legal status;

* We demand that Atheism and/or irreligiousness are no more means of degradation and become legally recognized.

* We want to be treated equally before the law. When we verbalize our faithlessness, we do not want to be treated as having insulted the values owned by a section of the society.

* As public officers, we do not want to be on the blacklist, be discriminated on the workplace nor be stoned while walking around the street.

* We want the section for religion on identity cards to be removed since it is a discriminating practice. We do not want the expression ''member of the ruling religion'' to be printed on the identity card of a new born.
(BIA, Nov 5, 2015)

Première en Turquie: une juge préside une audience coiffée d'un foulard islamique



Une magistrate a siégé dans un tribunal la tête recouverte d'un foulard islamique pour la première fois dans l'histoire de la République de Turquie, officiellement laïque, a rapporté mercredi le journal progouvernemental Sabah.

La juge, dont le nom n'a pas été révélé, a présidé mardi une audience civile d'un tribunal d'instance au principal palais de justice d'Istanbul coiffée d'un foulard de couleur foncée, selon une photo prise avec un téléphone portable publiée dans Sabah.

Le Haut-conseil des juges et procureurs (HSYK), l'organe de contrôle des magistrats en Turquie, avait levé l'interdiction du port du foulard islamique imposée aux magistrats à la veille des élections législatives du 7 juin dernier.

L'initiative de la juge stambouliote a suscité la controverse sur les réseaux sociaux, certains la comparant sur Twitter à "l'entrée en vigueur de la loi islamique".

Homme fort de Turquie depuis 2003, le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan est régulièrement critiqué pour sa dérive autoritaire et islamique.

Son gouvernement a autorisé le port du voile dans les universités et au Parlement et, ces deux dernières années, dans la fonction publique et les lycées, au grand dam des tenants de la République laïque fondée en 1923 par Mustafa Kemal Atatürk.

L'interdiction du port du voile pour les femmes demeure dans l'armée et les forces de sécurité turques.

Le parti de M. Erdogan a remporté dimanche une large victoire aux élections législatives et regagné la majorité absolue qu'il avait perdue cinq mois plus tôt.
(AFP, 4 novembre 2015)

Socio-économique / Socio-economic

Près de 800 fusils à destination de la Belgique sous séquestre en Italie

La police italienne a annoncé jeudi la mise sous séquestre de 781 fusils à pompe fabriqués en Turquie, qui se trouvaient à bord d'un camion à destination de la Belgique, en raison de la "nature particulière du chargement".

"Etant donné la nature particulière du chargement, son origine et sa destination, un examen approfondi des documents de transport a été effectué", a expliqué la police dans un communiqué.

Le chargement était bien déclaré et aucune irrégularité douanière n'a été relevée, mais il manquait l'autorisation nécessaire délivrée par la sûreté publique, indispensable pour transporter des armes de gros calibre en Italie, même en cas de simple transit.

Les fusils, des "Winchester SXP" -- vendus dans les armureries pour le tir récréatif et la défense --, se trouvait à bord d'un poids-lourd hollandais conduit par un citoyen turc arrivé lundi dans le port de Trieste (nord-est).

Un examen au scanner du véhicule n'a pas révélé de caches pouvant contenir d'autres armes, celles-ci non déclarées.

"Etant donné les récents épisodes de terrorisme et la gravité de la situation sur la scène internationale, la police a sensiblement élevé le niveau d'attention dans les contrôles frontaliers, aux ports et aéroports", assure le communiqué.
(AFP, 26 novembre 2015)

Turkey Falls to 130th Rank in Gender Equality

Turkey keeps falling in World Economic Forum Global Gender Gap report. Turkey ranked 142nd in 2014 has ranked 130th in 2015 among 145 countries.

The top ranked countries respectively are Iceland, Norway, Finland, Sweden, Ireland, Rwanda, Philippines, Switzerland, Slovenia, and New Zealand.

The bottom ranked countries are Yemen, Pakistan, and Syria.

The report notes that 118 years is required for the global gender gap to disappear completely according to calculations so far.

Turkey in the report

Here is section of Turkey in the report.

- In terms of economic participation and opportunities as well as women participation in labor force, Turkey ranks 131st.

Turkey ranks 82nd in wages equality.

According to the report, a man earns $2.56 against a woman earning $1 doing the same job.

32.20 percent of women join labor force compared to 75.6 percent of men.

- Turkey ranks 105th in terms of gender equality in education as well as women literacy.

- Turkey ranks 105th in political empowerment.

Turkey took its place in 86th position in woman representation in parliament, and ranked 139th in Ministry positions.
(BIA, Nov 21, 2015)

La CEDH épingle la Turquie concernant le seisme en 1999

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a épinglé mardi la Turquie pour n'avoir pas suffisamment poursuivi et condamné des promoteurs immobiliers et des fonctionnaires locaux, malgré leurs responsabilités dans l'effondrement d'immeubles lors d'un séisme meurtrier en août 1999.

Les magistrats européens, saisis par huit proches de victimes de cette catastrophe qui fit plus de 17.000 morts dans la région d'Izmit (nord-ouest), se sont en particulier étonnés de la longueur des procédures devant les tribunaux turcs, qui a permis à plusieurs responsables impliqués d'échapper à toute condamnation, grâce à la prescription.

Cinq responsables d'une société de promotion immobilière avaient notamment été poursuivis - et pour certains, condamnés - pour des malfaçons manifestes dans des immeubles situés à Çinarcik, et pour non-respect de certaines obligations légales en matière de construction. Parmi les manquements constatés: un béton de mauvaise qualité, des immeubles dépourvus de sous-sols, contrairement aux plans initiaux, et construits sans contrôle technique.

Bien que des expertises aient pointé ces malfaçons dès octobre 1999, la procédure judiciaire a duré 12 ans, a relevé la CEDH, permettant à trois des cinq accusés de bénéficier finalement de la prescription, et à un quatrième d'une prescription partielle.

En outre, des fonctionnaires municipaux accusés par les parties civiles d'avoir fermé les yeux sur le non-respect des règles en matière de construction n'ont pas été poursuivis, car la justice administrative a bloqué les procédures à leur encontre.
 Il apparaît pourtant "établi (...) que les autorités locales, dont le rôle était de contrôler et de surveiller ces constructions, ont manqué à leurs obligations en la matière", a estimé la Cour européenne. Elle a condamné Ankara pour non-respect du "droit à la vie", lequel "impose aux autorités une obligation d'enquête officielle dans le domaine des activités dangereuses lorsque celles-ci ont entraîné mort d'homme".

Les autorités turques ont également été condamnées à verser un total de 150.000 euros aux huit requérants,
au titre du dédommagement moral.

Ankara a trois mois pour demander un nouvel examen de ce dossier, ce que la CEDH n'est toutefois pas tenue de lui accorder.
(AFP, 17 novembre 2015)

No women deputies in 45 provinces

During a chat with the head of the Federation of Women Associations, Canan Güllü, she mentioned a glass ceiling in politics. The other day businessperson Demet Sabancı mentioned a “glass ceiling” in business life. It is the glass ceiling that blocks women from rising above a certain point. Unfortunately, that ceiling is always present in the media, in the business world and in academic life.

In the meantime, we have a grave situation after the last elections. There are no female deputies in 45 Turkish provinces. Canan Güllü said, “There is a general problem of [women] not being able to advance. The reason for this is that political fields are closed to women. There is a glass ceiling. It is a stance that ignores women. Moreover, all the parties are the same. Imagine there are no women deputies in 45 provinces. How can you explain this?”

You cannot explain it.

There are 81 provinces in Turkey, but 45 of them have mustaches. They are making women invisible. “The fact that the representation of women is so low, what does that take away from women?” I asked her.

“This is the real issue. The elected women of political parties who cannot come together cannot raise their voices strongly. Actually, they have a weak voice against the male discourse. This comes back as escalating murders, distancing from employment and shying away from entrepreneurship. Sad but true,” she said.

In other words, we want the “provocation reduction” to be abolished and we do not want verdicts ruled in favor of male killers in women’s murders. However, actually the whole issue is wrapped up with the parliament in Ankara.

As long as we have a mustached parliament, the solution to all of these is difficult. 

‘I loved her; that’s why I killed her’ 

I don’t know what to say anymore. Once upon a time we used to joke about it, tease each other with the phrase “I loved her; I killed her” and it has come back after many years as a legal precedent causing a woman murderer to have a lesser sentence.

This is beyond unacceptable. Can you ever comprehend such a legal precedent for God’s sake?

TRT artist Hatice Şaşmaz was stabbed to death with 16 blows. She had turned down his (Orhan Munis) proposal; he wanted to see her and while he was leaving for the date with her he took a knife with him.

This is the peak of absurdity. The guy took the knife with him not because he planned a murder but because he “loved her too much.”

This is like an insult to our intelligence. They are fooling with women, absolutely…

Respectful rapist 

This was the only thing we needed. Now we have a new category of rapists: Respectful rapists.

Another rapist was granted a reduction in his sentence because of his good conduct in court. And this was attributed to his “respectful stance.”

As you can see, now we have a new phrase in our legal literature, “a respectful rapist.”

Do you know who this respectable rapist is?

He is the man who in 2013 in southeastern Diyarbakır province hit a 14-year-old girl on the head with a stone until she was unconscious, raped her and impregnated her.

As you can see he is extremely “respectful.”

The satire magazine “Uykusuz” had a cover this week about him and in the cartoon in the magazine it said, “He was so respectable we had to name the street the courthouse is on after him.”

The name of the street is “Rapist Asım Street.”

Imagine, even the Family and Social Policies Ministry protested, saying, “The rapist has been rewarded.”

Violence against women is everywhere

It is everywhere around us, violence against women.

Edda Sönmez is a journalist. She works at daily Sözcü. She personified battered women on March 8, International Women’s Day, on the podium.

And then, later, she became a victim. When she posted the photos of her interview with Pascal Nouma on Instagram, her boyfriend, an actor on a popular TV serial, Saruhan Hünel, beat her. It was not the first time. She was beaten five times before. She was given protection for six months.

There is no difference between the educated and uneducated. I personally would not watch this serial unless Hünel is fired, because it does not matter whether you are a beloved actor or not, he is a city yahoo who can kick a woman.
(hurriyetdailynews.com, Nov 12, 2015)

Une société condamnée pour avoir "insulté" le yaourt national

La compagnie publique turque de production de thé doit payer une forte amende pour un spot publicitaire accusé d'insulter "ayran", un breuvage à base de yaourt promu "boisson nationale" par le président Recep Tayyip Erdogan, a rapporté la presse dimanche.

Le spot télévisé pour "Didi", un thé glacé populaire produit par la firme Caykur, montre la star du rap turc Ceza chantant: "j'ai bu ayran, cela m'a endormi".

Le ministère du Commerce a ordonné à Caykur de payer 220.000 livres turques (70.250 euros) pour avoir "insulté ayran sans raison, et avoir envoyé aux consommateurs un mauvais message visant à diminuer la consommation d'ayran", a rapporté le quotidien Hurriyet.

La société détenue par l'Etat doit également cesser la diffusion du spot.

Le président islamo-conservateur turc encourage la population à consommer ce breuvage salé et mousseux, qu'il a élevé en 2013 au rang de "boisson nationale" plutôt que le raki, un alcool fort parfumé à l'anis.

Le pouvoir est accusé d'instaurer un culte de la personnalité autour de M. Erdogan, devenu président l'an dernier après plus d'une décennie au poste de Premier ministre.

Le nombre des poursuites pour "insulte" envers le chef de l'Etat, notamment contre la presse, est en hausse depuis qu'il occupe cette fonction. 
(AFP, 8 novembre 2015)

La Turquie fait le ménage dans les milieux jihadistes avant le G20

Les autorités turques ont fait le ménage vendredi dans les milieux jihadistes à neuf jours d'un sommet des plus grands dirigeants de la planète prévu à Antalya (sud), en y arrêtant 20 militants présumés du groupe Etat islamique (EI).

Des équipes de la police antiterroriste ont mené à l'aube une série de raids dans cette station balnéaire et dans les localités voisines d'Alanya et Manavgat et placé en garde à vue vingt suspects qui, selon l'agence de presse Dogan, étaient en contact avec des membres de l'EI en Irak et en Syrie.

Parmi les suspects figurent deux Russes qui voulaient se rendre en Syrie, selon l'agence.

Antalya doit accueillir les 15 et 16 novembre sur les bords de la Méditerranée le sommet annuel des chefs d'Etat et de gouvernement du G20, avec à l'ordre du jour la guerre en Syrie voisine et les questions liées au terrorisme et à la lutte contre l'EI.

Les présidents américain Barack Obama et russe Vladimir Poutine, dont l'armée intervient depuis un mois sur le sol syrien en soutien du président syrien Bachar al-Assad, sont notamment attendus.

Depuis le double attentat qui a fait 102 morts devant la gare centrale d'Ankara le 10 octobre, la police turque a multiplié les descentes dans les milieux jihadistes.

Selon le procureur d'Ankara, cette attaque, la plus meurtrière de l'histoire du pays, a été commanditée par l'état-major de l'EI en Syrie et perpétrée par une cellule jihadiste turque, mettant en lumière l'ampleur de la menace à l'intérieur du pays.

Neuf membres présumés de l'EI qui projetaient de commettre des attentats à Istanbul et Ankara ont encore été arrêtés le week-end dernier à Gaziantep (sud), selon les autorités.

Selon des chiffres publiés la semaine dernière par le gouvernement turc, plus de 1.000 personnes, toutes nationalités confondues, étaient détenues à la fin du mois dernier en Turquie pour leur liens présumés avec l'EI.

Le régime du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, ennemi juré de Bachar al-Assad, a longtemps été soupçonné par ses alliés de complaisance envers les groupes rebelles les plus radicaux qui combattent le régime de Damas.

- Offensive contre l'EI -

Mais après des mois de pression de la part de ses alliés de l'Otan, Ankara a renforcé depuis un an les contrôles à ses frontières pour traquer les nombreux apprentis jihadistes, notamment européens, qui rejoignent l'EI en Syrie.

Six d'entre eux, dont cinq étrangers, ont été arrêtées mardi près de la frontière à Elbeyli (sud) en tentant de rejoindre le sol syrien, a annoncé vendredi le bureau du gouverneur local.

La police a intercepté mercredi à l'aéroport d'Istanbul 41 personnes en provenance du Maroc, soupçonnées de vouloir rejoindre l'EI, selon Dogan. Elles ont été expulsées jeudi et vendredi.

La Turquie affirme avoir expulsé plus de 2.300 jihadistes présumés depuis 2014.

Après un attentat-suicide attribué aux jihadistes qui a fait 34 morts fin juillet dans la localité de Suruç (sud), Ankara a également accepté de rejoindre la coalition militaire contre l'EI menée par les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie turque, Feridun Sinirlioglu, a affirmé mercredi que la Turquie projetait de mener "dans les prochains jours" une offensive militaire contre les jihadistes. Il n'en a toutefois précisé ni le lieu, ni la nature.

Ankara évalue entre 1.000 et 1.300 le nombre de Turcs qui ont rejoint l'EI pour combattre, sont revenus de Syrie ou ont été tués dans ses rangs.

"Ces chiffres sont très sous-évalués", a indiqué à l'AFP une source diplomatique occidentale sous couvert d'anonymat. "La menace jihadiste est devenue un point très sensible chez eux, mais il est clair que cette menace vient dans leur esprit bien après celle du PKK".

Engagé dans une "guerre contre le terrorisme" sur deux fronts, le gouvernement turc a depuis juillet surtout concentré ses opérations militaires contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Le G20 d'Antalya est le premier événement d'ampleur que présidera M. Erdogan depuis sa victoire éclatante dimanche aux élections législatives.
(AFP, 6 novembre 2015)

28 morts par intoxication à l'alcool depuis deux semaines à Istanbul

Le bilan des victimes de l'affaire du raki frelaté qui a éclaté il y a deux semaines à Istanbul s'est encore alourdi pour passer de 23 à 28 morts, ont annoncé jeudi les autorités sanitaires locales citées par les médias turcs.

Au total, 89 amateurs de cette boisson alcoolisée au parfum anisé ont été hospitalisés depuis le 18 octobre dans la plus grande ville de Turquie pour des maux de ventre, des nausées et des troubles visuels, ont-elles précisé.

Tous avaient consommé du raki coupé avec de l'alcool méthylique, une substance notamment utilisée comme antigel dans les lave-glace des véhicules.

Depuis le début de cette affaire, la police a arrêté une vingtaine de personnes soupçonnées d'avoir fabriqué ce breuvage mortel. Quatorze d'entre elles ont déjà été inculpées et écrouées, selon l'agence de presse Dogan.

La police a mis en garde les consommateurs contre le prix affiché de cette version frelatée, environ dix fois moins cher qu'une bouteille officielle, présentée comme du "raki bulgare" et vendue dans plusieurs quartiers populaires de la rive européenne d'Istanbul.

Ces dernières années, le gouvernement islamo-conservateur a considérablement renforcé les taxes sur le tabac et l'alcool, officiellement pour des raisons de santé publique. Selon les observateurs, ce régime fiscal a surtout encouragé la contrebande.

La vente d'alcool frelaté a récemment provoqué plusieurs scandales en Turquie.

En 2009, 11 personnes, dont trois étudiants allemands, étaient mortes après avoir bu de l'alcool de contrefaçon. En 2005, un autre scandale similaire avait tué 22 personnes.
(AFP, 5 novembre 2015)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Pacte Turquie-UE scellé à Bruxelles plein d'ambiguités

Les Européens ont scellé dimanche un plan d'action avec la Turquie pour freiner le flux de migrants vers l'UE, en se gardant d'être trop précis sur les contreparties aux Turcs, venus décrocher une relance de leur processus d'adhésion.

L'ambiguïté des promesses du sommet réuni à Bruxelles n'a pas empêché la Turquie de saluer un "jour historique" sur le chemin de son adhésion à l'UE, alors que le pays est montré du doigt pour ses violations des droits de l'homme.

Cette rencontre inédite entre les 28 membres de l'UE et la Turquie a en tout cas entériné l'aide de trois milliards d'euros que les Européens verseront pour aider Ankara à mieux accueillir les réfugiés syriens. Et pour éviter qu'ils cherchent à rejoindre l'Europe, dont l'unité vacille sous la pression migratoire.

En quatre ans et demi, la guerre en Syrie a fait plus de 250.000 morts et près de 12 millions de déplacés et réfugiés. La Turquie - qui en accueille déjà plus de 2,2 millions - a donc obtenu la garantie qu'elle ne porterait plus seule ce fardeau financier.

"Nous allons contrôler très précisément l'utilisation des 3 milliards d'euros", a promis le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, dont l'exécutif a négocié le plan d'action commun "activé" dimanche entre les deux parties.

Ankara s'y engage notamment à rendre ses frontières avec l'UE, principale porte d'entrée des migrants en Europe, plus imperméables aux migrants économiques irréguliers et à coopérer dans la lutte contre les passeurs qui opèrent depuis les côtes turques.

Les Turcs ont obtenu de leur côté la promesse d'une accélération des négociations en cours pour faciliter l'attribution de visas pour l'Europe.

Sur le plan politique, les deux parties ont surtout convenu de "redynamiser" les négociations d'adhésion de la Turquie, ouvertes en 2005 mais quasiment au point mort depuis.

Des négociations sur le chapitre 17 (politiques économiques et monétaires), sur 35 chapitres au total pour ouvrir la voie à une adhésion, seront ouvertes "le 14 décembre", selon le communiqué publié à la fin du sommet.

- Réticences au sein de l'UE -

"Le travail préparatoire sur d'autres chapitres pourrait commencer" ensuite en 2016, est-il ajouté, même si cela se fera "sans porter préjudice à la position des Etats membres". Ces précautions dans la rédaction du texte visent à surmonter les réticences toujours très fortes de certains, comme la Grèce et surtout Chypre.

D'autres Etats membres craignent aussi de donner l'impression que l'Europe abaisse ses exigences vis-à-vis d'Ankara, au moment où l'UE fustige "les graves reculs" de la liberté d'expression en Turquie. Ce sommet "ne nous amènera pas à oublier les divergences qui subsistent encore avec la Turquie sur les droits de l'homme ou la liberté de la presse, nous y reviendrons", a insisté M. Juncker.

"C'est un jour historique pour notre processus d'adhésion à l'UE", s'est néanmoins enthousiasmé le chef du gouvernement turc, Ahmet Davutoglu. "Je suis heureux de voir que tous mes collègues en Europe sont d'accord sur le fait que la Turquie et l'UE ont le même destin", s'est-il félicité à l'issue du sommet.

Les Turcs auraient préféré que d'autres chapitres de négociations d'adhésion soient clairement désignés dans les conclusions. "Malgré cela ce sommet est une réussite de notre point de vue", a indiqué une source gouvernementale turque.

Le processus d'adhésion "est engagé depuis des années et il n'y a pas de raison ni de l'accélérer, ni de le ralentir", a tempéré le président français François Hollande, illustrant la prudence de nombreux dirigeants européens.

Sur le plan financier, les Européens ont aussi laissé dans le flou les détails de leur aide de 3 milliards d'euros. La déclaration finale du sommet précise qu'il s'agit d'une somme "initiale". Pour les Turcs, qui disent avoir déjà dépensé 7 milliards d'euros pour accueillir les réfugiés, il ne s'agit que d'un début, et il faudrait 3 milliards par an. Mais pour certains Etats européens, il était hors de question de promettre plus.
(AFP, 29 novembre 2015)

Principaux points de la déclaration commune UE-Turquie


Voici les principaux points de la déclaration finale du sommet qui a réuni dimanche à Bruxelles les dirigeants européens et le Premier ministre turc.

AIDE FINANCIERE

"L'UE va fournir une aide humanitaire immédiate et continue à la Turquie" et "s'engage à fournir une somme initiale de 3 milliards d'euros", indique le texte, précisant que "la nécessité et la nature de ces fonds seront réexaminées à la lumière du développement de la situation".

PLAN D'ACTION COMMUN

"La Turquie et l'UE ont décidé d'activer le plan d'action commun", négocié avec la Turquie par la Commission européenne. Il vise à "accroître leur coopération pour le soutien aux Syriens sous protection temporaire et sous gestion des flux migratoires afin de s'attaquer à la crise créée par la situation en Syrie".

Cela "mettra de l'ordre dans les flux migratoires et aidera à juguler l'immigration irrégulière".

Les deux parties "vont accroître leur coopération active" concernant les migrants n'étant pas éligibles au statut de réfugiés, "en empêchant le voyage vers la Turquie et l'UE", en garantissant davantage de "réadmissions" de ceux qui franchissent illégalement les frontières et "en renvoyant promptement les migrants qui n'ont pas besoin de protection internationale vers leurs pays d'origine".

La Turquie devra "adopter des mesures immédiates pour améliorer encore la situation socio-économique des Syriens sous protection temporaire".

Les deux parties vont "prendre des actions décisives et promptes pour améliorer la lutte contre les réseaux criminels de passeurs".

NEGOCIATIONS D'ADHESION DE LA TURQUIE

La Turquie et l'UE "se sont accordées sur le fait que le processus d'adhésion doit être redynamisé".

"Les deux parties se félicitent de l'annonce d'une Conférence intergouvernementale le 14 décembre pour l'ouverture du chapitre 17 (sur les politiques économiques, ndlr)", des négociations d'adhésion, qui en comptent 35 au total.

"Elles ont pris note de l'engagement de la Commission européenne de terminer, au cours du premier trimestre 2016, le travail préparatoire pour l'ouverture d'un certain nombre de chapitres sans porter préjudice à la position des Etats membres". "Le travail préparatoire sur d'autres chapitres pourrait commencer par la suite", précise la déclaration.

LIBERALISATION DES VISAS

La Turquie va "accélérer" ses efforts pour répondre aux critères d'une feuille de route établie il y a plusieurs années pour permettre d'attribuer plus facilement des visas aux ressortissants turcs voyageant dans l'UE. La Commission européenne va présenter un rapport sur ce point "d'ici début mars 2016".

Les deux parties espèrent "finaliser le processus de libéralisation des visas" d'ici octobre 2016, "une fois que les exigences de la feuille de route seront réalisées".

DES SOMMETS UE-TURQUIE

"Les deux parties se sont accordées pour tenir des sommets réguliers, deux fois par an, dans un format approprié". Ils "serviront de plateforme pour juger des développements des relations Turquie-UE et discuter des dossiers internationaux".

"Des discussions régulières et la coopération en matière de politique étrangère et sécuritaire devraient être développées, y compris sur la question du contre-terrorisme".
(AFP, 29 novembre 2015)

Les Européens divisés sur les concessions à faire à Ankara

A deux jours d'un sommet avec la Turquie à Bruxelles, les Européens sont divisés sur l'ampleur des concessions politiques et financières à faire à Ankara pour obtenir son aide face à la crise migratoire qui ébranle l'unité de l'UE.

Les tractations ne sont pas facilitées par le contexte international tendu après que la Turquie a abattu un avion russe près de sa frontière avec la Syrie, principale origine des flux de réfugiés vers l'Europe.

Le sommet de dimanche doit réunir à Bruxelles les dirigeants des 28 membres de l'UE et le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu.
 "Pour l'Europe, ce sommet vise à freiner le flux migratoire, mais pour les Turcs il vise plutôt à revigorer leur processus d'adhésion" à l'UE, souligne une source impliquée dans les négociations.

Il faut "réinitialiser les rapports turco-européens qui ont souffert ces dernières années du refus de certains pays d'accepter une adhésion pleine de la Turquie à l'UE", confirme une source diplomatique turque.

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et celui du Parlement européen, Martin Schulz, assisteront à la rencontre de dimanche, présidée par le président du Conseil européen Donald Tusk.

Sous la pression de l'Allemagne, ce dernier a décidé d'organiser le sommet dimanche malgré la menace terroriste "possible et vraisemblable" qui continue de peser sur la capitale belge.

L'objectif est d'entériner le "plan d'action" déjà négocié par la Commission européenne avec la Turquie, qui liste une série d'engagements, comme celui par les Turcs de rendre leur frontière avec l'UE plus étanche et de réadmettre davantage de migrants illégaux l'ayant franchie.

Le sommet devrait aussi graver dans le marbre les 3 milliards d'euros que les Européens sont prêts à débourser pour aider les Turcs à faire face à l'afflux de réfugiés sur leur sol.

- dialogue difficile -

Car si depuis janvier plus de 700.000 migrants ont gagné l'Europe depuis la Turquie, le pays accueille aussi plus de 2 millions de réfugiés et demandeurs d'asile.

En accueillir davantage ou empêcher leur départ vers l'UE a un coût, qu'Ankara ne veut pas assumer seul. Le gouvernement islamo-conservateur turc ne veut pas rater l'occasion d'obtenir les fruits politiques de sa coopération.

L'UE s'est dite disposée à accélérer le processus déjà en cours visant à exempter à terme les citoyens turcs de visas pour voyager en Europe. Elle s'engagera aussi dimanche à "redynamiser" les négociations d'adhésion de la Turquie, au point mort depuis des années.

"On nous a dit que le chapitre 17 des négociations (politiques économiques et monétaires, ndlr) sera ouvert vers la mi-décembre", a déjà affirmé jeudi le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui ne fera pas le déplacement à Bruxelles.

Globalement d'accord sur le principe de ces ouvertures politiques, même si la Grèce et Chypre restent réticentes, les pays européens restent toutefois divisés sur la portée de leurs promesses et sur les conditions à poser.

"Nous ne voulons pas nous asseoir pour des discussions avec la Turquie en leur faisant penser qu'ils sont notre dernière chance", a récemment souligné le Premier ministre populiste hongrois Viktor Orban.

L'UE a récemment fustigé "les graves reculs" de la liberté d'expression en Turquie et des "manquements significatifs" dans le domaine de l'indépendance de la justice. "Il est hors de question de brader" les principes de l'UE, en matière de droits de l'Homme, "sur l'autel des préoccupations migratoires", insiste une source européenne.

Côté financier, les 3 milliards d'euros d'aide promis sont actés en principe. "Mais est-ce sur un an ou sur deux ans? Faut-il procéder par étapes? Le sommet laissera planer une ambiguité", explique une autre source européenne.

Les Etats membres ne devraient pas non plus trancher dimanche la question sensible de la provenance des fonds. La Commission européenne propose d'apporter 500 millions d'euros, issus du budget de l'UE, et demande aux Etats membres de verser le reste. Ils ne sont "globalement pas d'accord", prévient une source diplomatique.

Les tensions entre Turquie et Russie, alors que les Occidentaux tentent de mettre sur pied une coalition contre l'Etat islamique (EI), "vont encore compliquer un dialogue déjà difficile entre l'UE et la Turquie", note Ian Lessern, expert au German Marshall Fund à Bruxelles.
(AFP, 27 novembre 2015)

Sommet UE-Turquie le 29 novembre pour freiner l'afflux de réfugiés

Les dirigeants de l'UE et de la Turquie se réuniront en sommet dimanche à Bruxelles pour "redynamiser" leurs relations et "freiner le flux migratoire" en pleine crise des réfugiés, a annoncé lundi le président du Conseil européen Donald Tusk sur son compte Twitter.

Lors de ce sommet extraordinaire avec le gouvernement islamo-conservateur turc, récemment réélu, les Européens espèrent obtenir une coopération accrue sur les réfugiés, qui partent en majorité depuis les côtes turques pour rejoindre l'Europe via le littoral grec.

Depuis janvier, plus de 700.000 migrants ont gagné l'Europe depuis la Turquie, en rejoignant sur des canots de fortune les îles grecques avant de cheminer vers le nord de l'Europe sur la route des Balkans, selon le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) des Nations unies.

La décision de convoquer un sommet où seront présents des chefs d'Etat et de gouvernement des 28 pays de l'UE "fait suite à une recommandation positive de la Commission et un appel téléphonique lundi soir avec le Premier ministre Ahmet Davutoglu", a précisé M. Tusk sur Twitter.

Le bureau de M. Davutoglu a confirmé lundi soir à Ankara que le Premier ministre turc se rendrait à ce sommet à Bruxelles le 29 novembre.

La Commission européenne a mis sur la table début octobre un "plan d'action" qui prévoit des mesures pour améliorer l'accès à l'éducation et ouvrir le marché du travail aux 2,2 millions de réfugiés syriens actuellement hébergés sur le territoire turc.

Bruxelles veut aussi obtenir du président turc Recep Tayyip Erdogan que ses gardes-côtes intensifient leurs patrouilles en Méditerranée pour stopper les passeurs et coopère mieux aux expulsions d'immigrés considérés comme illégaux.

Mais Ankara a fait monter les enchères en réclamant trois milliards d'euros d'aide aux Européens et un redémarrage des pourparlers sur son adhésion à l'UE, entamés en 2005 mais qui sont au point mort depuis des années.

La Commission européenne a promis de contribuer à hauteur de 500 millions d'euros à ce financement. Elle a demandé aux 28 Etats membres d'apporter les 2,5 milliards restants, mais aucune information n'a filtré sur l'avancée des discussions.

Le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, et le commissaire en charge de l'Elargissement, Johannes Hahn, se sont rendus à plusieurs reprises à Ankara pour négocier ce plan avec le gouvernement islamo-conservateur de l'AKP. Le sommet commencera dimanche à 15H00 GMT.
(AFP, 23 novembre 2015)

Honte: la minute de silence entachée de cris et de huées à Istanbul

Le stade Fatih Terim a été le théâtre d'un incident honteux. En effet, une partie du public stambouliote a sifflé la minute de silence en mémoire aux morts et blessés de Paris. Juste avant le coup d'envoi du match amical Turquie-Grèce (match hautement symbolique étant donné le conflit qui oppose les deux Etats autour de la question chypriote), les deux équipes étaient chacune de leur côté sur le rond central, histoire de faire silence quelques secondes.

Une minute de silence qui n'aura pas été respectée par certaines personnes du public, qui n'ont rien trouvé de mieux que de huer cette minute normalement dévolue au respect... A noter que les joueurs, eux, auront eu plus de décence.

Selon certains observateurs, des supporteurs ont même crié "Allah Akhbar" et entonné des chants en faveur du président Recep Tayyip Erdogan au stade Basaksehir d'Istanbul, sous le regard du Premier ministre turc Ahmet Davutoglu et de son homologue grec Alexis Tsipras.

Les supporteurs turcs entonnent régulièrement des slogans nationalistes pendant les rencontres de football. On ne sait pas si les huées étaient davantage dirigées à l'encontre du rival historique grec qu'à l'hommage en l'honneur des victimes des attentats. Il faut rappeler que le pays a lui aussi été durement touché par l'Etat islamique début octobre, lors d'un attentat qui avait fait plus de 100 morts et des dizaines de blessés à Ankara. Un incident terrible qui n'avait pas suscité autant d'émotion à l'époque.

En octobre, lors d'un match qualificatif pour l'Euro-2016 dans la ville de Konya (centre du pays), des supporteurs avaient également crié "Allah Akhbar" pendant la minute de silence à la mémoire des 102 victimes des attentats suicide d'Ankara. La rencontre s'est terminée sur un nul 0-0. (LLB, 18 nov 2015)

Michel: pas question d'aider la Turquie sans respect des droits de l'Homme

Les relations entre l'Union européenne et la Turquie étaient au coeur de cette réunion informelle, tenue dans la foulée d'un sommet UE-Afrique sur la gestion de la crise migratoire. Les débats, auxquels étaient absents la Pologne, le Portugal, la Grande-Bretagne et l'Irlande, ont été l'occasion d'un "échange de vues" sur l'avenir des relations UE-Turquie.

La réunion était l'occasion aussi pour le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, de présenter une proposition chiffrée de financement de l'aide à la Turquie. Selon cette proposition, qui calcule les participations sur base du PIB des Etats membres, la contribution de la Belgique s'élèverait à 72 millions d'euros, à débourser sur deux ans (2016 et 2017). "Il n'y a pas encore de propositions opérationnelles et concrètes sur la table", a balayé le Premier ministre.

Insistant sur le rôle "crucial et stratégique" de la Turquie, avec qui il faut "renforcer les relations", Charles Michel a souligné que "la Belgique n'est pas prête à libérer de l'argent sans engagements clairs de la Turquie", notamment en matière de droits de l'homme ou d'ouverture du marché du travail turc aux réfugiés syriens.

Le Premier ministre estime qu'un "accord avec la Turquie est certainement nécessaire, mais nous ne sommes pas prêts à accepter n'importe quoi". Un processus de négociations entre l'Union et la Turquie devra se mettre en place et un sommet UE-Turquie aura lieu dans les prochaines semaines, et probablement avant fin novembre, sans qu'une date soit encore confirmée. Il faut en effet attendre que la Turquie se dote d'un gouvernement, après les élections du 1er novembre dernier.

Le Premier vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, était arrivé à Malte jeudi après-midi pour faire rapport aux dirigeants européens des dernières discussions qu'il a eues avec les autorités turques.

Au Conseil européen du 15 octobre dernier, les chefs d'Etat et de gouvernement des 28 Etats membres de l'Union avaient pris acte de ce que la Turquie, pays en première ligne dans l'accueil et le transit de réfugiés provenant de Syrie, était prête à collaborer avec l'Union européenne pour tenter de maîtriser les flux de migrants partant vers l'Europe. Elle avait cependant émis plusieurs conditions à son aide, et notamment l'attribution de moyens financiers à concurrence de trois milliards d'euros.

Elle avait aussi demandé de rouvrir certains chapitres de ses négociations d'adhésion à l'UE, négociations qui patinent depuis des années. (Le Vif, 13 nov 2015)

Les Européens cherchent leur salut auprès de la Turquie d'Erdogan

L'Union européenne a proposé jeudi la tenue d'un sommet spécial avec la Turquie pour conclure les tractations en cours avec ce pays, à qui elle demande de freiner le flux de réfugiés se dirigeant vers l'Europe.

"Nous sommes prêts à tenir un somet spécial des 28 Etats membres avec la Turquie aussi rapidement que possible", a dit devant la presse Donald Tusk, le président du Conseil européen (qui réunit les dirigeants des Etats membres), à l'issue d'un sommet européen à La Valette.

"Je n'ai pas encore de date", a-t-il ajouté, alors que celle du 22 novembre avait été précédemment évoquée par des sources européennes. Cela devrait être "fin novembre ou début décembre", a dit de son côté la chancelière allemande Angela Merkel.

Ce sommet aura pour but de "conclure nos discussions avec la Turquie", a dit le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, qui faisait référence au plan d'action commun que l'UE veut faire accepter à la Turquie pour qu'elle s'engage à freiner l'afflux de réfugiés se dirigeant vers l'Europe.

"Les négociations sur le plan d'action progressent bien et sont proches d'une conclusion", a assuré M. Juncker. Mais "nous avons quelques problèmes de financement", a-t-il dit.

Pour répondre à la demande d'Ankara d'une aide financière d'au moins trois milliards d'euros pour accueillir des réfugiés syriens et irakiens, la Commission européenne propose que l'UE apporte cette somme sur deux ans, en 2016 et 2017.

L'exécutif européen apporterait 500 millions d'euros, issus du budget de l'UE, et demande à tous les Etats membres de verser des contributions de leur côté, à hauteur de 2,5 milliards d'euros, pour atteindre un total de 3 milliards.

Pour ne pas perdre de temps, la Commission a déjà proposé jeudi aux Etats membres une clé de répartition de leurs contributions, en fonction de leur poids économique.

La Commission européenne avait annoncé il y a quelques semaines avoir jeté les bases du plan d'action commun, mais Ankara avait douché son optimisme en disant qu'il n'était pas encore acquis.

Le contenu du plan est connu. L'UE demande à la Turquie, qui accueille déjà 2,2 millions de réfugiés principalement syriens, de freiner le flux de réfugiés, en lui donnant les moyens financiers d'en accueillir davantage sur son territoire.

Les Européens lui demandent également de rendre sa frontière avec l'UE plus imperméable et d'accepter davantage de "réadmissions" de migrants entrés irrégulièrement en Europe via la Turquie.

En contrepartie, la Turquie insiste pour que l'aide financière européenne soit substantielle. Elle veut aussi accélérer les discussions sur une "libéralisation" des visas pour les citoyens turcs voyageant dans l'UE et une relance des négociations d'adhésion.
(AFP, 12 novembre 2015)

La Turquie rejette les critiques de l'UE sur les droits fondamentaux

La Turquie a rejeté les critiques "injustes" formulées mardi par l'Union européenne sur le respect de l'Etat de droit et de la liberté de la presse dans son rapport annuel sur l'état de la candidature d'Ankara pour une adhésion à l'UE.

Les critiques sont "injustes et même disproportionnées", a réagi le ministère turc des Affaires européennes dans un communiqué, qualifiant en outre d'"inacceptables" les commentaires sur les pouvoirs exercés par le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan.

L'UE a dénoncé mardi une "tendance négative" pour l'Etat de droit en Turquie et de "graves reculs" sur la liberté d'expression, au moment où l'UE est en pleine négociation avec Ankara pour améliorer la coopération sur la crise migratoire.

"Après plusieurs années de progrès sur la liberté d'expression, des graves reculs ont été observés sur les deux dernières années", a déploré l'exécutif bruxellois, qui a par ailleurs salué l'effort que représente l'accueil de 2 millions de réfugiés syriens et irakiens en Turquie.

Le ministère turc a souligné que le gouvernement islamo-conservateur aux rênes du pays depuis douze ans avait fait adopter ces dernières années plusieurs réformes pour renforcer un pouvoir judiciaire "indépendant et objectif" et la liberté d'expression en général.

Dans sa déclaration, il a également affirmé prendre note des "critiques justes et raisonnables" présentées dans le rapport de la Commission européenne.
(AFP, 10 novembre 2015)

EU progress report slams Turkey over rule of law, free speech

The European Union accused Turkey on Nov. 10 of backsliding on the rule of law, rights and the media, calling on the new government to take urgent action in a sensitive report that Brussels held back until after elections.

The scathing report on Ankara’s EU candidacy, originally due for release before the vote that returned the Justice and Development Party (AKP) to power, praised Turkey for housing Syrian refugees and for cooperating on the migration crisis.

But it was severely critical of the domestic situation in Turkey, saying that there had been “serious backsliding” on freedom of expression and that the judiciary had been undermined.

“The report emphasizes an overall negative trend in the respect for the rule of law and fundamental rights,” said a summary of the report’s key findings by the European Commission, the EU’s powerful executive arm.

Turkey’s commitment to joining the 28-nation bloc was “offset” by domestic actions that “ran against European standards,” it added.

“The new government formed after the repeat election on Nov. 1 will need to address these urgent priorities,” the summary said.

The report highlighted criminal cases against journalists and writers, intimidation of media outlets and changes to Internet law.

“After several years of progress on freedom of expression, serious backsliding was seen over the past two years,” it said.

It added that the “independence of the judiciary and the principle of separation of powers have been undermined since 2014 and judges and prosecutors have been under strong political pressure.”

Turkey had meanwhile seen a “severe deterioration of its security situation.”

The harsh report had been expected to be released in October but was held back until after the elections, in which the AKP stormed back to a majority.

Its release comes just over a month after the EU announced a refugee cooperation deal with Turkey, the main launching point for migrants coming to Europe, including a possible three billion euros ($3.3 billion) in aid.

The deal included pushing forward Turkey’s long-stalled accession process and speeding up visa liberalization for Turks travelling to the EU.

Turkey applied for EU membership in 1987 and accession talks began in 2005, but Ankara has since completed just one of the 33 “chapters” needed to join the bloc.
(hurriyetdailynews.com, Nov 10, 2015)

Full English version of the "Turkey 2015 Enlargement Report"


L'UE critique la Turquie sur l'état de droit et la liberté d'expression

L'Union européenne a dénoncé mardi une "tendance négative" pour l'état de droit en Turquie et de "graves reculs" sur la liberté d'expression, dans son rapport annuel sur les progrès de ce pays vers une adhésion à l'UE.

Ce rapport "souligne la tendance générale négative pour le respect de l'état de droit et des droits fondamentaux", indique la Commission européenne dans un communiqué, au moment où l'UE est en pleine négociation avec Ankara pour améliorer la coopération sur la crise migratoire.

"Après plusieurs années de progrès sur la liberté d'expression, des graves reculs ont été observés sur les deux dernières années", déplore l'exécutif bruxellois, qui salue par ailleurs l'effort que représente l'accueil de deux millions de réfugiés syriens et irakiens en Turquie.

"Le nouveau gouvernement formé après l'élection anticipée du 1er novembre devra répondre à ces priorités urgentes", estime la Commission, dont le rapport devait initialement être publié dans la première quinzaine du mois d'octobre.

La publication a été repoussée après les élections remportées par le parti islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan, qui a retrouvé une majorité absolue au parlement.

Bruxelles s'efforce de convaincre les autorités turques de faire davantage pour endiguer les flux de migrants qui quittent tous les jours les côtes de Turquie pour gagner, via les îles grecques en mer Egée, le continent européen.
(AFP, 10 novembre 2015)

Davutoğlu hires PR firm in Brussels to improve image abroad

According to the daily Today's Zaman, Nov 7, 2015, Turkish Prime Minister Ahmet Davutoğlu has hired top PR company Burson-Marsteller to improve his image abroad.

The contract with the company began on Nov. 3, just two days after Davutoğlu's Justice and Development Party (AK Party) won an unexpected landslide victory in a repeat parliamentary election on Nov. 1, EUobserver website reported on Friday.

“The company is providing communication support to highlight the prime minister's leading role in international efforts to address the refugee crisis and his commitment to open dialogue and consensus, which is crucial to ensuring the stability and future prosperity of Turkey,” Karen Massin, the CEO of the company's Brussels office, said.

The client, as listed in Burson-Marsteller's entry in the European Commission transparency register, is the “Office of Prime Minister of Turkey,” according to the report.

The report said the work was worth less than 9,999 euros but cautioned that the low figure might be due to the fact that the contract is new. Its activities so far include setting up background briefings with journalists and the prime minister's press team, with a view to lining up interviews in Ankara, it also said.

Burson-Marsteller announced on 24 March 2015 that five most followed world leaders were U.S. President Barack Obama (@BarackObama) (57 million followers of the U.S. president’s campaign account), Pope Francis (@Pontifex) with 20 million followers on his nine different language accounts, India’s Prime Minister @NarendraModi, Turkey’s President Recep Tayyip Erdoğan (@RT_Erdogan) and the @WhiteHouse. However, the most followed world leaders follow few other peers, and they are hardly conversational. @BarackObama and the @WhiteHouse only follow four other world leaders, namely Norway’s Erna Solberg, Russia’s Dmitry Medvedev, the UK government and Estonia’s Foreign Minister Keit Pentus.

Data was collected in March 2015 from the accounts of 669 heads of state and government, foreign ministers and their institutions in 166 countries worldwide looking at more than 50 variables using Twitonomy (http://twitonomy.com). Burson-Marsteller used its proprietary Burson Tools to analyze Twitter relations between world leaders.

Burson-Marsteller, established in 1953, is a leading global public relations and communications firm. It provides clients with strategic thinking and program execution across a full range of public relations, public affairs, reputation and crisis management, advertising and digital strategies. The firm’s seamless worldwide network consists of 72 offices and 87 affiliate offices, together operating in 112 countries across six continents. Burson-Marsteller has, according to Today's Zaman, a turnover of almost 10 million euros in Brussels last year and is one of the city's biggest lobby firms. EUobserver said the US firm's Berlin, London, Paris, and Washington offices also appear to be working on the deal with the Turkish Prime Ministry.

Turkey’s main opposition leader accuses EU of ‘hypocrisy’

Turkey’s main opposition leader has harshly criticized the European Union, suggesting that it has “hypocritical” policies toward the full membership candidate country and had a responsibility in developments leading up to the building of an “oppressive regime” under a “one-man rule.”

“The European Union’s postponement of its progress report about Turkey until after the elections was wrong. The European Union is conducting hypocritical politics vis-à-vis Turkey. They are using a critical language about the government behind closed doors and they are saying different things when they come out of the door,” Kemal Kılıçdaroğlu, leader of the Republican People’s Party (CHP), was quoted as saying during a meeting with a group of journalists in Istanbul on Nov. 5.

“This stance does not comply with Europe’s ethical values either,” Kılıçdaroğlu said in remarks published by daily Hürriyet on Nov. 6, just days after the Nov. 1 snap elections that the Justice and Development Party (AKP) won in a landslide victory.

“The AKP is in quest of legitimacy in the face of civilized world. It is ready to give all concessions to Europe for gaining this legitimacy. Europe is aware of this and wants to take advantage of it,” Kılıçdaroğlu said.

“At the time, I told the European Union that constitutional amendments in 2010 would take Turkey to an oppressive regime. However, they supported it, saying democracy will proceed. But as a result of this, one-man rule has been built in Turkey. Therefore, the support lent in 2010 by the European Union to the government also has a role in building of this regime. They have noticed this now but ‘He who grabbed the horse is long past Üsküdar,’” he said, using a Turkish idiom that means it is too late.

The CHP leader was referring to a set of reforms that were voted on in a Sept. 12, 2010 referendum, which were carried out as part of Turkey’s bid for full EU membership.

‘Goebbels process’

Kılıçdaroğlu also commented on a pro-government journalist’s call for dismissal of certain journalists working for the Doğan Group, which also owns Hürriyet daily.

“A pro-government journalist is trying to design newspapers even before the ink of [Prime Minister] Ahmet Davutoğlu’s balcony speech has dried,” Kılıçdaroğlu said, referring to Davutoğlu’s speech where thousands of people waited for hours in the cold to hear him speak from the balcony of the AKP headquarters in Ankara early Nov. 2.

With the AKP widely accused of anti-democratic steps in recent years, Davutoğlu vowed to protect the rights of all 78 million of Turkey’s people.

“These demands [for the dismissal of journalists] are blow to democracy. It shows that the ‘Goebbels’ process has begun,” Kılıçdaroğlu said, referring to Joseph Goebbels who served as the minister of propaganda and national enlightenment under Adolf Hitler.

“Who is encouraging this person? If it is Prime Minister Ahmet Davutoğlu, then it would contradict his balcony speech. If it is President [Recep Tayyip Erdoğan], then a more perilous situation would emerge. It is an unprecedented incident that a journalist asks for dismissal of his colleagues. Davutoğlu should say ‘Who are you to dare?’ if he was sincere in his balcony speech. He should call the boss of that newspaper [for which that journalist is working for] and ask for a correction of those remarks,” he said.
(hurriyetdailynews.com, Nov 6, 2015)

Face à un Erdogan renforcé, les Européens contraints de jouer les équilibristes

L'écrasante victoire d'Erdogan le met en position de dicter ses conditions à l'UE, tiraillée entre son inquiétude face aux dérives du président turc et son besoin d'en faire un allié pour affronter la crise migratoire, selon des experts.

Avec le succès du parti AKP aux législatives de dimanche, "l'Union européenne va être obligée de ravaler sa fierté et de flatter l'ego démesuré" du président Erdogan, estime Natalie Martin, experte en politique turque à l'université de Nottingham Trent. Les Européens vont ainsi négocier avec un partenaire "qui va demander un prix élevé pour sa coopération", ajoute-t-elle.

Dans les tractations en cours sur un "plan d'action" avec Bruxelles pour juguler l'afflux de réfugiés, Ankara avait déjà commencé à faire monter les enchères avant ces élections, réclamant notamment une aide financière massive et un assouplissement plus rapide que prévu de la politique de visas de l'UE envers les citoyens turcs.

Le gouvernement turc peut désormais "s'asseoir et attendre que l'UE accepte ses demandes", estime Sinan Ulgen, chercheur à l'institut Carnegie Europe, même si "une grande coalition aurait fait avancer l'agenda (avec les Européens, ndlr) d'une manière plus constructive".

Les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, entamées en 2005, étaient au point mort ces dernières années, sur fond de refroidissement des relations turco-européennes, mais Ankara a récemment rappelé que ses projets européens restaient d'actualité.

Pourtant, "la Turquie s'éloigne de plus en plus des critères fixant les conditions pour que le processus d'adhésion puissent avancer", constate Natalie Martin, jugeant "hautement probable" que le pays "devienne encore plus autoritaire en termes de liberté de la presse".

La semaine dernière, l'UE avait déjà fait part de sa "préoccupation" après la prise d'assaut par la police de deux chaînes de télévision proches de l'opposition. "Comme tout pays qui négocie son adhésion (à l'UE), la Turquie doit s'assurer qu'elle respecte les droits de l'homme, y compris la liberté d'expression", avaient réagi les services diplomatiques de l'UE.

- Cynisme -

"Il y a une dérive autoritaire et antidémocratique du pouvoir avec un nombre de journalistes emprisonnés qui est, je crois, le plus important au monde, et, avec la Russie, le plus grand nombre de plaintes déposées devant la Cour européenne des droits de l'homme", observe Anne-Marie Le Gloannec, directrice de recherches au Centre de Recherches internationales de Sciences-Po Paris.

Pour cette chercheuse, l'UE est dans une situation compliquée où elle doit "à la fois courtiser la Turquie et être extrêmement critique envers elle". "On ne peut pas à la fois tenir la dragée haute au Monténégro et à la Serbie" sur les conditions d'adhésion à l'UE "et être coulant sur une démocratie qui n'en est pas une", estime-t-elle, déplorant "un cynisme lamentable" de l'Union, motivé par le "besoin de contenir le flux des migrants".

Signe de ce malaise, l'UE a publié lundi un bref communiqué sur les élections en Turquie, où elle affirme vouloir travailler avec le nouveau gouvernement tout en disant attendre les conclusions des observateurs internationaux sur le déroulement de l'élection.
 l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a souligné que "la campagne a été ternie par la violence", condamnant des "interventions dans l'autonomie éditoriale des médias" de la part du régime islamo-conservateur.

Pour certains observateurs, il n'est cependant pas exclu qu'un Erdogan en position de force soit plus enclin au compromis. Le nouveau gouvernement "pourrait revitaliser le processus de paix (avec les rebelles kurdes), ce qui aiderait à soulager les relations avec les Européens", imagine Sinan Ulgen, qui n'écarte pas non plus des avancées concernant le dossier chypriote.

Pour Ian Lesser, du German Marshall Fund à Bruxelles, Europe et Etats-Unis vont dans tous les cas surveiller les résultats de l'élection avec une certaine "méfiance". "Ils vont regarder de près si cette élection renforce les tendances (autoritaires) ou permet à la Turquie de tourner la page".
(AFP, 2 novembre 2015)

L'OSCE déplore une campagne électorale minée par les violences

Les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont déploré lundi le climat de "violence" de la campagne des élections législatives en Turquie et reproché au gouvernement ses pressions sur la presse indépendante.

"La campagne a été ternie par la violence", a estimé l'OSCE dans un rapport conjoint avec le Conseil de l'Europe et le Parlement européen.

S'ils se sont réjouis du "vaste éventail politique" offert aux électeurs turcs, les observateurs ont jugé que ces violences avaient "entravé les capacités des candidats à mener une campagne libre", notamment dans le sud-est à majorité kurde du pays.

L'OSCE a par ailleurs condamné "des interventions dans l'autonomie éditoriale des médias" de la part du régime islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan.

Lors d'une conférence de presse à Ankara, le député suisse du Conseil de l'Europe Andreas Gross a estimé que, si le scrutin avait été "libre", la campagne s'était déroulée d'une manière "inéquitable" pour les partis d'opposition. "La campagne a été marquée par beaucoup trop de peur et la peur est l'ennemie de la démocratie", a-t-il souligné.

"Les médias subissent d'importantes pressions dans ce pays. La liberté de la presse est une question qui suscite de profondes inquiétudes", a renchéri Ignacio Sanchez Amor, chef de la délégation de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE.

Le Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan a retrouvé dimanche la majorité absolue au Parlement turc, qu'il avait perdue en juin dernier.

Ce scrutin s'est déroulé sur fond de reprise du conflit kurde et trois semaines après un attentat-suicide attribué aux jihadistes qui a tué 102 personnes à Ankara.
(AFP, 2 novembre 2015)

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Une collaboration pour chasser l'EI ou contre les Kurdes?

Ankara et Washington vont intensifier leurs opérations "dans les prochains jours" pour chasser les jihadistes de l'Etat islamique (EI) présents à la frontière turque dans le nord de la Syrie, a affirmé mercredi le chef de la diplomatie de la Turquie.

"Nous avons certains plans pour mettre fin au contrôle qu'exerce encore Daech (acronyme arabe de l'EI) sur une zone à notre frontière. Lorsque ces plans seront prêts, nos opérations se poursuivront avec de plus en plus d'intensité", a déclaré Feridun Sinirlioglu à l'agence de presse progouvernementale Anatolie.

"Nous ne permettrons pas à Daech de maintenir sa présence à notre frontière", a-t-il insisté, "vous verrez dans les prochains jours".

Le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, avait indiqué mardi que les Etats-Unis et la Turquie allaient lancer une opération pour "fermer" totalement la frontière septentrionale de la Syrie, partiellement contrôlée par l'EI, qui permet notamment le passage des jihadistes qui rejoignent ses rangs.

La frontière syrienne est "fermée à 75%. Et nous allons commencer une opération avec les Turcs pour fermer les 98 km restants", a-t-il affirmé sur la chaîne américaine CNN.

Lors de leur sommet qui s'est achevé lundi en Turquie, les dirigeants des vingt pays les plus riches de la planète ont souligné la nécessité de briser l'EI, le "visage du mal" selon le mot du président américain Barack Obama, après les attentats de Paris.

Longtemps accusé de complaisance envers les rebelles syriens les plus radicaux, Ankara a rejoint l'été dernier la coalition antijihadiste dirigée par les Etats-Unis qui mène des frappes contre l'EI en Syrie et en Irak.

La Turquie, qui accueille 2,2 millions de réfugiés syriens sur son sol, défend depuis des mois la création d'une zone sécurisée dans le nord de la Syrie pour accueillir les déplacés syriens sur leur propre sol. Mais ses alliés lui ont jusque là opposé une fin de non-recevoir.
(AFP, 18 novembre 2015)

Conclusion: Les dirigeants du G20 ont bien rejoui Erdogan


Deux gagnants islamistes de G20: Salman et Erdogan


Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est réjoui lundi de la "position ferme" contre le terrorisme adoptée dans la foulée des attentats de Paris par les chefs d'Etat et de gouvernement des pays du G20 à l'issue de leur sommet en Turquie.

Comme le roi d'Arabie saoudite Salman, il est très content de l'absence d'une référence au terrorisme islamiste.

"Les dirigeants du G20 se sont unis pour montrer une position ferme dans la lutte contre le terrorisme", a déclaré M. Erdogan devant la presse en concluant les travaux du forum réuni depuis la veille dans la station balnéaire d'Antalya (sud).

"Lier le terrorisme à une quelconque religion constituerait l'insulte la plus grave et le manque de respect le plus évident envers ceux qui pratiquent cette religion", a-t-il ajouté.

M. Erdogan a également rejeté toute différences entre les mouvements terroristes. "Tout pays qui se prêterait à une quelconque discrimination (entre les groupes) dans le cadre du combat contre le terrorisme ferait une grave erreur", a poursuivi le chef de l'Etat turc, qui a présidé le sommet du G20.

A l'issue de leur réunion d'Antalya, les dirigeants des pays les plus riches de la planète ont adopté une déclaration spécifique après les attentats de Paris, revendiqués par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui ont fait au moins 129 morts vendredi à Paris.

Dans ce texte, ils ont notamment promis d'améliorer leur coopération pour limiter "la circulation croissante des terroristes étrangers"


Le G20 appelle tous les pays à "contribuer" à gérer la crise des migrants

Les chefs d'Etat et de gouvernement des Etats les plus riches ont appelé lundi l'ensemble des pays de la planète à contribuer à la gestion de la crise des migrants, dans le communiqué final publié à l'issue de leur sommet à Antalya (sud de la Turquie).

"Nous appelons tous les Etats à contribuer à répondre à cette crise et à partager le fardeau qui y est lié, notamment par la relocalisation des réfugiés, les droits d'entrée humanitaire, l'aide humanitaire", indique la déclaration du G20.

"L'importance de la crise actuelle des réfugiés constitue une inquiétude mondiale (...) il faut une réponse coordonnée et complète pour répondre à cette crise et à ses conséquences à long terme", poursuit le texte.

"Nous invitons tous les Etats, selon leurs moyens, à renforcer leur aide aux organisations internationales compétentes afin d'accroître leurs capacités à aider les pays concernés à répondre à cette crise", écrivent également les dirigeants du G20.

Confrontée depuis plusieurs mois à un afflux de réfugiés, notamment en provenance de Syrie, l'Union européenne (UE) négocie avec la Turquie, qui accueille à elle seule 2,2 millions de Syriens, et les pays limitrophes pour qu'ils les retiennent sur leur territoire, en échange notamment d'une aide financière.

Plus de 800.000 migrants venus principalement d'Afrique et du Moyen-Orient ont gagné l'Europe par la mer depuis le début de l'année, la plupart en provenance de Turquie.

De nombreux pays européens, notamment à l'Est du continent, s'inquiètent de cet exode de masse.

Leur inquiétude s'est encore accrue après les attentats de Paris, qui ont fait au moins 129 morts vendredi, et la découverte d'un passeport syrien près du corps d'un des kamikazes.
(Agences, 16 novembre 2015)

Le G20 cherche des réponses au terrorisme "sans mention d'Etat islamique"!

Les chefs d'Etat des pays les plus puissants du monde devaient concrétiser lundi au G20 les promesses d'une réponse "forte" aux attentats de Paris, mais aussi surmonter leurs difficultés à s'accorder sur le climat.

Le sommet réuni depuis dimanche dans la station balnéaire d'Antalya (sud de la Turquie), transformée en camp retranché protégé par 12.000 policiers, doit s'achever en milieu de journée.

Les attentats de vendredi à Paris ont imprimé leur sceau macabre tout en haut de la feuille de route des leaders des 20 plus grandes puissances du monde, qui ont observé samedi une minute de silence et multiplié les déclarations d'empathie avec la France et de fermeté contre le terrorisme.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a promis une réponse "très forte, très dure" des pays du G20.

A l'instar de ce qu'ils ont fait pour l'épidémie d'Ebola lors du sommet de 2014 en Australie, les leaders vont publier un communiqué séparé sur le fléau terroriste.

Le brouillon de ce texte consulté par l'AFP ne mentionne pas le groupe Etat islamique, qui a revendiqué les attentats de Paris, mais parle des terroristes au sens large.

Ce texte appelle notamment les membres du G20 à renforcer leur coopération pour limiter la liberté de circulation des terroristes, à lutter contre la propagande sur internet et à accroître la traque financière du terrorisme.

"Il nous faut agir ensemble pour faire en sorte que les mailles du filet, qui sont un peu larges aujourd'hui, rétrécissent au point qu'à l'avenir on puisse repérer beaucoup plus" de financement du terrorisme qu'aujourd'hui, a déclaré dimanche soir le ministre français des Finances Michel Sapin.

"Un plan d'action, cela ne se fait pas dans le cadre d'un G20", instance économique, a prévenu dimanche soir le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius pour expliquer pourquoi le G20 ne prenait pas des mesures plus spectaculaires.

- 'La vraie actualité' -

Mais le sommet d'Antalya aura malgré tout permis une avancée majeure sur le cas de la Syrie, où prolifèrent les jihadistes de l'EI.

"La vraie actualité, c'est ce qui se passe en coulisse, pas dans les débats en session; c'est la rencontre Obama-Poutine qui tombent d'accord pour la première fois sur le besoin d'une transition politique", a estimé à Antalya Tristen Naylor, de l'University of Oxford.

Dimanche, à la surprise générale, Vladimir Poutine et Barack Obama se sont isolés du reste des dirigeants du monde pour un aparté de 35 minutes dont les images ont été diffusées par la télévision turque.

Cette réunion entre deux poids lourds mondiaux, qui entretiennent notoirement de mauvaises relations, a alimenté les espoirs d'une percée dans les pourparlers sur le règlement de la guerre en Syrie.

Les deux hommes ont endossé les avancées diplomatiques obtenues samedi à Vienne par les acteurs du dossier, s'accordant sur la nécessité d'une transition politique en Syrie, selon leurs entourages.

Les divergences subsistent toutefois sur le sort de Bachar al-Assad, soutenu fidèlement par Moscou et l'Iran, et que les Occidentaux et les pays arabes veulent voir quitter le pouvoir.

- Nuit blanche sur le climat -

Dans l'ambiance de concorde de ce G20, le désaccord le plus notable a porté dimanche sur le climat, un signal inquiétant à quelques semaines de la COP21 de Paris.

Les conseillers des leaders n'avaient pas réussi avant la rencontre à accoucher d'un projet de texte ambitieux et avaient proposé à leurs patrons le service minimum dans leur brouillon du communiqué final.

"Il a été décidé qu'il fallait retravailler, et ils sont en train de passer la nuit pour refaire un texte qui doit montrer clairement que les pays du G20 sont engagés" a déclaré dimanche soir M. Fabius.

La version avancée initialement par les conseillers se placait à un "niveau de très grande généralité", a déploré M. Sapin qui s'est dit frappé par la "méconnaissance" du sujet de certains des participants.

Enfin, le G20 devrait mettre la touche finale au plan de l'OCDE de lutte contre l'optimisation fiscale, marquant une étape importante dans le combat des Etats pour recouvrer l'impôt auprès des grandes multinationales.
(AFP, 16 novembre 2015)

Divisé sur la Syrie, les migrants et le climat, le G20 en quête d'harmonie en Turquie

Les dirigeants des pays les plus riches de la planète se retrouvent dimanche en Turquie, sous la conduite de son président controversé, Recep Tayyip Erdogan, avec l'ambition de rapprocher leurs points de vue sur la Syrie, la crise des migrants et le climat.

Traditionnellement dédiée aux questions économiques, la grand messe des chefs d'Etat et de gouvernement du G20 devrait se satisfaire cette année de l'état plutôt rassurant de la croissance mondiale pour concentrer ses débats sur les crises politiques de l'heure.

Dans la station balnéaire d'Antalya transformée en forteresse, la guerre qui ravage la Syrie à 600 km de là s'annonce comme un des plats de résistance des invités.

Après plus de quatre ans d'un conflit qui a fait plus de 250.000 morts et des millions de réfugiés et de déplacés, la population du pays reste la proie des affrontements meurtriers que se livrent l'armée du président, Bachar al-Assad, les rebelles "modérés", les forces kurdes et le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Et l'entrée en scène militaire de Moscou il y a un mois, en appui au régime de Damas, a encore compliqué la situation et éloigné la perspective d'une solution.

A la veille de nouveaux pourparlers samedi à Vienne, les positions paraissent irréconciliables entre les Etats-Unis, l'Europe et les pays arabes, partisans d'un départ de M. Assad, et l'Iran et la Russie, ses derniers soutiens. Le président russe Vladimir Poutine a répété vendredi qu'il ne se sentait pas "le droit" de lui demander de partir.

Dans ce climat, ses retrouvailles avec les Occidentaux à Antalya s'annoncent glaciales. Aucun entretien bilatéral n'est d'ailleurs prévu entre le numéro russe et le président américain Barack Obama, selon leurs entourages.

- 'Percée improbable' -

"Une percée est très improbable" sur ce dossier, a pronostiqué l'analyste Özgür Unluhihisarcikli, du German Marshall Fund.

Deux semaines après son triomphe aux législatives, M. Erdogan entend profiter des projecteurs braqués sur Antalya pour réaffirmer le rôle pivot de son pays dans ce conflit.

Même si ses alliés l'ont jusque-là rejetée, le chef de l'Etat turc a donc remis sur la table son idée de "zone sécurisée" dans le nord de la Syrie pour accueillir déplacés et réfugiés.

Ce secteur serait aussi débarrassé de toute présence "terroriste", jihadiste mais aussi kurde. La Turquie redoute la progression des combattants kurdes de Syrie, alliés du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène la guérilla sur son propre sol.

Ankara espère plus sur le dossier connexe de la crise migratoire.

Confrontée à un afflux de migrants, majoritairement syriens, depuis le printemps, l'Union européenne (UE) tente de convaincre la Turquie, qui en accueille 2,2 millions, et les autres pays limitrophes de les retenir, en échange notamment d'une aide financière.

A la veille du sommet du G20, M. Erdogan a remis la pression sur Bruxelles. "Leur économie est plus solide que celle de la Turquie. Pourquoi ferment-ils leur porte?", s'est-il agacé jeudi soir sur CNN. "Nous attendons de nos alliés plus de soutien".

Les discussions entre les deux camps s'annoncent rudes, quelques jours après un rapport européen au vitriol qui a dénoncé les "graves reculs" de l'Etat de droit en Turquie.

- 'Signal fort' -

"L'objectif n'est pas d'obtenir un montant chiffré pour une aide financière mais l'engagement des pays du G20 à rendre l'action humanitaire plus efficace", a-t-on expliqué à Paris.

"Ce sera difficile à vendre à de nombreux pays, qui jugent que le G20 n'est pas un lieu approprié", a-t-on toutefois tempéré de source européenne.

A deux semaines de la conférence de l'ONU sur le climat à Paris, le G20 sera aussi l'occasion de resserrer une dernière fois les boulons en vue d'un accord pour la réduction des gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique, et son financement.

"Il est nécessaire d'envoyer un signal fort", juge-t-on à Berlin.

Comme l'a reconnu lui-même le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, "la tâche qui reste est considérable".

Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a ainsi refroidi les plus optimistes jeudi en affirmant qu'un éventuel accord ne comprendrait "pas d'objectifs de réduction juridiquement contraignants". L'accord sera "contraignant ou il n'y en aura pas", lui a rétorqué le président français, François Hollande.

Côté économie, le ralentissement de la croissance chinoise continue d'inquiéter les marchés, notamment dans les pays émergents.

Mais la crise de la zone euro déjà oubliée, le sommet d'Antalya devrait être l'occasion d'exprimer, selon des participants, un "message de confiance" sur la stabilisation de la situation mondiale.

Ce G20 doit aussi permettre la validation du plan d'action de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) contre l'optimisation fiscale, qui permet aux multinationales d'échapper à l'impôt.
(AFP, 13 novembre 2015)

Un G20 sous très haute surveillance sur terre, mer et dans les airs

Un policier tous les 50 mètres, un avion-radar dernier cri, des patrouilles en mer... Les autorités turques n'ont rien laissé au hasard pour assurer la sécurité du sommet du G20 d'Antalya (sud) dimanche et lundi, un mois après l'attentat meurtrier d'Ankara.

Plus de 12.000 policiers et gendarmes seront sur le pont nuit et jour, a annoncé le ministre de l'Intérieur Selami Altinok, pour prévenir tout incident susceptible de troubler l'hospitalité du président Recep Tayyip Erdogan.

Ses homologues américain Barack Obama et russe Vladimir Poutine figureront notamment parmi les quelque 13.000 participants attendus dans la station balnéaire, sans compter les ONG, les hommes d'affaires et les 2.500 journalistes accrédités.

Un agent sera posté tous les 50 m sur la route qu'emprunteront les délégations entre l'aéroport et la localité de Belek, où se déroulera le sommet, à une trentaine de kilomètres.

Seules les personnes dûment accréditées pourront accéder à la "zone rouge" où se trouvent les 30 hôtels qui doivent accueillir les délégations et dont les fenêtres ont été remplacées par des vitres blindées.

Plus de 350 caméras de surveillance avec systèmes de lecture des plaques d'immatriculation et de reconnaissance faciale intégrés ont été installées dans la zone.

Le secteur sera en permanence survolé par un avion-radar ultramoderne, selon la presse turque, et des avions de chasse F-16 se tiendront en état d'alerte, prêts à intervenir. Le dispositif sera complété en mer par des vedettes des garde-côtes.

"Inch Allah, nous accueillerons ce sommet avec le moins de manquements possibles", a déclaré mardi après une visite d'inspection personnelle du site M. Erdogan, qui accueille le premier événement d'ampleur mondiale depuis le triomphe de son parti aux élections législatives anticipées du 1er novembre.

La police turque a multiplié les descentes dans les milieux jihadistes à travers le pays depuis l'attentat-suicide qui a fait 102 morts le 10 octobre à Ankara. La semaine dernière, vingt membres présumés du groupe Etat islamique (EI), accusé de cette attaque, ont été interpellés à Antalya, avant d'être relâchés ou expulsés.

Une liste de suspects de l'EI a été envoyée à tous les services de sécurité présents à Antalya, qui ont pour consigne de suivre tout véhicule non-immatriculé 07 (code de la région), selon le quotidien Hürriyet.
(AFP, 13 novembre 2015)

La question des réfugiés au coeur du voyage d'Obama en Turquie

Le président américain Barack Obama visitera la semaine prochaine un centre de réfugiés en Malaisie pour illustrer une question qui occupera une place centrale lors d'un déplacement en Turquie et en Asie qu'il entame dimanche.

"Le président visitera un centre de réfugiés en Malaisie", a annoncé jeudi Ben Rhodes, conseiller de M. Obama, rappelant que ce pays accueillait de nombreux réfugiés, en particulier des membres de la minorité musulmane persécutée des Rohingyas, contraints de fuir la Birmanie.

Selon l'exécutif américain, cette initiative vise à illustrer le défi mondial que représente la question des réfugiés.

En se rendant sur place, M. Obama ne parlera pas seulement de la situation en Malaisie ou en Asie, "mais soulignera la responsabilité de nombreux pays à travers le monde envers les réfugiés, que ce soit en leur apportant de l'aide ou en accueillant certains d'entre eux comme le font les Etats-Unis et nombre de leurs alliés", a souligné M. Rhodes.

La crise des réfugiés en Europe liée à la guerre en Syrie occupera "une place centrale" lors du sommet du G20 en Turquie au cours duquel M. Obama doit rencontrer nombre de ses homologues. Une rencontre bilatérale avec le président turc Recep Tayyip Erdogan a notamment été annoncée par l'exécutif américain.

Quelque 23 millions de personnes résidaient en Syrie avant le début de la guerre en mars 2011, née de la répression sanglante de manifestations d'opposants par le régime de Bachar al-Assad. Depuis, environ la moitié de la population syrienne a été déplacée, selon l'agence de l'ONU chargée des réfugiés: 7,6 millions à l'intérieur du pays, et 4,2 millions à l'extérieur.

"Il y a d'énormes flux de réfugies vers l'Europe depuis la Syrie, mais il y a aussi d'énormes flux de réfugiés en Afrique, en Asie", a insisté M. Rhodes.

Barack Obama entame dimanche une longue tournée qui le mènera à Antalya, en Turquie, pour le sommet du G20, puis à Manille aux Philippines, et à Kuala Lumpur en Malaisie, respectivement pour les sommets de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (Apec) et de l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est (Asean).
(AFP, 12 novembre 2015)

Erdogan remet sur la table l'idée d'une "zone sécurisée" en Syrie avant le G20

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a remis sur la table mercredi l'idée d'une "zone sécurisée" dans le nord de la Syrie pour accueillir les déplacés, à quelques jours d'un sommet crucial des dirigeants des pays du G20.

"Proclamons une zone nettoyée des terroristes, une zone d'exclusion aérienne, réglons cette affaire", a exhorté le chef de l'Etat turc lors d'un discours à Ankara.

"Des mesures plus réalistes doivent être prises pour trouver une solution incluant notre proposition d'établir une zone de sécurité nettoyée du terrorisme", a-t-il insisté.

Les chefs d'Etat et de gouvernement des vingt pays les plus riches de la planète, dont les présidents américain Barack Obama et russe Vladimir Poutine, se réunissent dimanche et lundi dans la station balnéaire d'Antalya (sud) pour leur sommet annuel, avec à leur menu le conflit syrien et la crise des migrants.

La Turquie, qui accueille 2,2 millions de réfugiés syriens sur son sol, défend depuis des mois bec et ongles la création d'une zone sécurisée s'étendant d'Azaz à Jarablus, dans le nord de la Syrie, pour accueillir les déplacés syriens sur leur propre sol.

Les alliés de la Turquie, membre de l'Otan, ont jusque là opposé une fin de non-recevoir à ce projet, mais M. Erdogan a assuré mardi devant la presse que "les pays alliés ont commencé à en venir à ce point".

En parallèle, les médias turcs évoquent depuis une semaine l'hypothèse d'une intervention au sol contre l'EI, que les dirigeants du pays n'ont pas formellement exclue.

"Il faut une stratégie intégrée incluant une campagne aérienne et des troupes au sol", a déclaré lundi sur la chaîne américaine CNN le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu. "S'il y a une coalition et une stratégie intégrée très bien conçue, alors la Turquie est prête à y participer", a-t-il ajouté.

Longtemps accusée de complaisance envers les rebelles syriens les plus radicaux, Ankara a rejoint l'été dernier la coalition antijihadiste dirigée par les Etats-Unis.
(AFP, 11 novembre 2015)

AKP gov’t imposes covert media ban on critical media outlets at G-20

Several Turkish media organizations known for expressing critical views of the Justice and Development Party (AK Party) government have not yet been granted accreditation by the government to cover the G-20 (the Group of 20) summit despite the fact that there is only one week left until the summit in Antalya on Nov. 15-16.

Despite most other media organizations receiving confirmation from the Office of the Prime Minister, Directorate General of Press and Information (BYEGM) about a month ago, the Zaman daily, Today's Zaman, the Cihan News Agency and the Sözcü daily have still not been granted accreditation to cover the summit. Speaking to Today's Zaman, the Taraf daily Ankara Bureau Chief Hüseyin Özay said on Monday that, due to the government imposed general ban to Taraf on events which the president, prime minister and ministers attend, Taraf has not even consider applying for the government accreditation to cover the G-20.

“We don't even receive any press statements from the government. We did not think it was necessary to apply for G-20 accreditation, knowing perfectly well that it will not be granted. We never receive any invitations to government events, while other media organizations are invited,” told Özay.

After inquiring about the accreditation process to G-20, Today's Zaman Ankara Managing Editor Deniz Arslan received an e-mail message on Monday from the G-20 media team, saying that the application is still under consideration, despite there only being five days left until the summit.

Journalist Özlem Gürses from the Sözcü daily told Today's Zaman that she called the BYEGM office to ask about her accreditation and was told that it still had not been granted.

Gürses was also told by a BYEGM employee that in order to grant her media accreditation the BYEGM awaits for an approval from the National Police Department. “I don't even have a parking ticket. Why would it take so long to receive an approval from the police department, I don't understand? But we all know what's happening here. It is very obvious. The government is imposing a media ban,” Gürses said. Gürses also said another journalist from Sözcü, Saime Topbaş, also applied for accreditation and is still waiting for it to be granted.

A number of journalists from Zaman and Cihan News Agency also received similar answers from the BYEGM, saying that their accreditation is under consideration. The leaders of the world's biggest economies will gather in Antalya for the G-20 summit. The G-20 includes Argentina, Australia, Brazil, Canada, China, France, Germany, India, Indonesia, Italy, Japan, South Korea, Mexico, Russia, Saudi Arabia, South Africa, Turkey, the UK, the US and the European Union. The EU is represented by the European Commission and the European Central Bank.

The Turkish Journalists' Association (TGC) Secretary General Sibel Güneş told Today's Zaman on Monday that the government-imposed accreditation ban has long been a problem in Turkey for years and the government arbitrarily cancels press accreditations. “The ruling party is preventing journalists from doing their jobs if they are working for newspapers which publish stories that disturb the government,” Güneş said.

“Accreditation bans are imposed in many places, from government events to graveyards. After the State Council, it is worrisome that the accreditation ban is being imposed at the G-20. This is discrimination against journalists trying to inform the public about the summit. A media ban is an attempt to prevent the public from receiving information,” she added. Güneş also said that in modern democratic countries a media ban cannot be accepted and added that the TGC expects the government to end this wrongdoing.

Journalist Yavuz Baydar who is the founder of the Platform for Independent Journalism (P24) told Today's Zaman that the government imposed ban on media is wrong and it prevents press freedom and people's right to receive news. “It seems to me that the media ban during the G-20 summit will be added to Turkey's fail grade on its democracy report card,” said Baydar. Baydar said he expects democratic leaders to strongly oppose these kinds of wrongdoing.

Political parties also expressed their dismay at the media ban during the G-20 summit. “It seems that the AK Party will continue in its fanatic stand against press freedoms which started long before the election campaign, despite promising the nation they would embrace all parts of this society after the election. The AK Party now confirms that they were insincere when they said they'd embrace everyone,” said İsmet Büyükataman Secretary General of the Nationalist Movement Party (MHP) to Today's Zaman on Monday.

“Imposing a media ban at the G-20 summit is very sad for the reputation of our country. Turkey has lost its standing in the international arena, due to wrongful AK Party policies and with regard to Syria we are not even invited to the table to find a solution to this conflict,” he added. Büyükataman also said that he condemns the government for imposing a media ban.

Ayhan Bilgen, spokesman for the pro-Kurdish Peoples' Democratic Party (HDP) told Today's Zaman that Turkey has failed at providing press freedom and that it is a shame to impose a media ban for an international meeting. He pointed out that receiving information is a constitutional right of the Turkish people. “Discriminating against the opposition media means that the AK Party views them as an enemy. We call on the government to end this media ban which doesn't have a place in a democratic society,” he said.

Press statements, protests banned in Antalya G-20 area

Meanwhile the Antalya governor's office has announced that all kinds of protests and press statements in the G-20 summit area of Belek have been banned from Nov. 9-18.

The governor's office said in a statement on Monday that the imposed ban in the Belek area aims to "protect the national security, public order, general health and ethics, rights and freedoms and it also aims to prevent crimes."

The Turkish government has been taking extraordinary security measures for the summit and about 7,000 police officers have been brought to Antalya. The total number of police officers will be 12,000. Moreover, the Belek area is now a "red area" and no one except the world leaders attending the summit and their accompanying delegations will be allowed in the red area. (TODAY'S ZAMAN, Nov 10, 2015)

Obama appelle Erdogan et félicite pour les élections

Le président américain Barack Obama a appelé lundi son homologue Recep Tayyip Erdogan pour féliciter le peuple turc, une semaine après les élections remportées par le parti présidentiel.

Le Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan a retrouvé le 1er novembre la majorité absolue au Parlement turc, qu'il avait perdue en juin dernier.

Au lendemain du scrutin, la Maison Blanche avait dénoncé les "pressions" et "intimidations" ayant visé des journalistes durant la campagne électorale.

M. Obama a parlé séparément par téléphone à M. Erdogan d'une part et au Premier ministre Ahmet Davutoglu d'autre part "pour féliciter le peuple turc" et évoquer le sommet du G20 qui a aura lieu dans une semaine à Antalya (sud de la Turquie), précisé la Maison Blanche dans un communiqué.

Les dirigeants ont en particulier abordé la situation en Syrie et l'importance d'intensifier leurs efforts communs "pour renforcer l'opposition modérée et accroître la pression sur le groupe Etat islamique".

Ils ont également évoqué les moyens de créer les conditions pour une solution négociée au conflit avec en particulier "une transition politique".

Antalya doit accueillir les 15 et 16 novembre sur les bords de la Méditerranée le sommet annuel des chefs d'Etat et de gouvernement du G20. La guerre en Syrie voisine, la lutte contre l'EI et le réchauffement climatique devraient faire partie des principaux sujets de discussion.
(AFP, 10 novembre 2015)

Washington déplore les "pressions" sur les médias

La Maison Blanche a déploré lundi les "pressions" et les "intimidations" ayant visé des journalistes durant la campagne des élections législatives en Turquie remportées par le parti du président Recep Tayyip Erdogan.

Le Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan a retrouvé dimanche la majorité absolue au Parlement turc, qu'il avait perdue en juin dernier.

"Les Etats-Unis félicitent le peuple turc pour sa participation aux élections", a souligné Josh Earnest, porte-parole du président Barack Obama qui doit se rendre en Turquie mi-novembre pour participer au G20.

"Nous sommes cependant très préoccupés par le fait que des médias et des journalistes critiques envers le gouvernement ont fait l'objet de pressions et d'intimidations durant la campagne", a-t-il ajouté, soulignant que les Etats-Unis avaient pris note du rapport des observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

S'ils se sont réjouis du "vaste éventail politique" offert aux électeurs turcs, les observateurs ont jugé que les violences avaient "entravé les capacités des candidats à mener une campagne libre", notamment dans le sud-est à majorité kurde du pays. L'OSCE a par ailleurs condamné "des interventions dans l'autonomie éditoriale des médias" de la part du régime islamo-conservateur du président Erdogan.

"Nous avons, en privé comme en public, exprimé nos inquiétudes concernant la liberté de la presse, la liberté d'expression et la liberté de rassemblement en Turquie", a encore souligné le porte-parole de l'exécutif américain.

Ce scrutin s'est déroulé sur fond de reprise du conflit kurde et trois semaines après un attentat-suicide attribué aux jihadistes qui a tué 102 personnes à Ankara.
(AFP, 2 novembre 2015)

Relations régionales / Regional Relations

Moscou passe aux représailles économiques contre Ankara

Deux jours après la perte d'un bombardier russe abattu par l'aviation turque à la frontière syrienne, la Russie a annoncé jeudi préparer des mesures de rétorsion économique contre Ankara, dont elle a mis en doute la sincérité de l'engagement contre l'organisation Etat islamique (EI).

Des files de camions remplis de pétrole visibles "jusqu'à l'horizon", se dirigeant "jour et nuit vers la Turquie": le président russe Vladimir Poutine a ainsi accusé jeudi soir la Turquie de ne rien faire pour arrêter la contrebande à sa frontière avec l'EI.

"Je peux croire que le gouvernement turc n'est pas au courant. Mais ça ne veut pas dire qu'ils ne doivent pas arrêter" ce trafic, a poursuivi le président russe, assurant que ces camions ne transportaient "pas seulement du pétrole mais du sang", car "les terroristes achètent des armes avec cet argent".

Après avoir joué l'apaisement, le président turc Recep Tayyip Erdogan a à son tour haussé le ton en rejetant les excuses demandées par Vladimir Poutine.

"Ceux qui ont violé notre espace aérien sont ceux qui doivent s'excuser", a déclaré M. Erdogan, tempêtant contre les Russes "calomniateurs" et déplorant que M. Poutine n'ait pas répondu à ses appels téléphoniques.

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a pourtant assuré jeudi soir qu'"il n'y a pas eu" de coup de téléphone de M. Erdogan à son homologue russe.

"Nous avons l'impression que les dirigeants turcs conduisent sciemment les relations russo-turques dans l'impasse", avait plus tôt fustigé Vladimir Poutine, qui a, lors de sa conférence de presse avec François Hollande, jugé "absurdes" les affirmations d'Ankara assurant ne pas avoir su que le Su-24 abattu était russe.

Depuis le crash de l'avion russe, premier revers militaire pour la Russie depuis le début de son intervention militaire en Syrie le 30 septembre, Ankara et Moscou assurent vouloir éviter une escalade militaire. Mais les autorités russes ont bien l'intention de recourir à l'arme économique.

Le Premier ministre Dmitri Medvedev a ainsi demandé au gouvernement de préparer dans les deux jours une série de mesures de rétorsion.

Il a laissé entendre que des projets conjoints pourraient être suspendus, les droits de douanes augmentés, les liaisons aériennes restreintes. L'utilisation de la main d'oeuvre turque en Russie pourrait aussi être affectée.

Ces mesures risquent de remettre en cause la construction en cours de la première centrale nucléaire turque à Akkuyu (sud) et d'enterrer le projet de gazoduc TurkStream déjà mal en point, dont Moscou voulait faire la porte d'entrée du gaz russe vers l'Europe du Sud.

- Milliards de dollars en jeu -

Le ministère russe de l'Agriculture a de son côté annoncé un renforcement des contrôles sur les produits agricoles et alimentaires importés de Turquie pour cause de "violations répétées des normes" sanitaires, motif souvent invoqué par la Russie en fonction de ses nécessités géopolitiques.

Les importations turques en Russie ont dépassé trois milliards de dollars sur les trois premiers trimestres 2015, dont 280 millions de dollars pour les tomates.

Selon la presse russe, les douanes inspectent déjà toutes les marchandises arrivant de Turquie sans se limiter à la nourriture, entraînant retards et blocages.

Et les Russes se trouvant en Turquie ont été appelés à rentrer en Russie par le ministère des Affaires étrangères, qui a invoqué "l'actuelle menace terroriste en Turquie". Cette annonce pourrait priver la Turquie de plus de trois millions de touristes par an.

Les manifestations de colère se sont aussi multipliées: jets de pierre contre l'ambassade de Turquie à Moscou et d'oeufs contre le consulat turc à Saint-Pétersbourg, projet de loi pour pénaliser la négation du génocide arménien et, selon des médias turcs, visiteurs turcs refoulés à l'aéroport de Moscou.

Ankara a convoqué dans la soirée l'ambassadeur russe pour dénoncer les violences qui ont visé son ambassade et s'inquiéter des "attaques physiques" dont seraient victimes ses représentations et ses entreprises en Russie.

La brouille entre la Russie et la Turquie tombe mal, au moment où le président français François Hollande est en plein marathon diplomatique pour tenter de faire émerger une coalition antijihadiste après les attentats de Paris qui ont fait 130 morts le 13 novembre.

Concernant les circonstances dans lesquelles les chasseurs turcs F-16 ont abattu le Su-24 russe, Moscou et Ankara campent sur leurs versions diamétralement opposées.

Ankara affirme que l'appareil volait dans son espace aérien et qu'il a été averti "dix fois en cinq minutes". Moscou assure qu'il survolait le territoire syrien et n'a pas été prévenu avant d'être touché.

Un des deux pilotes a été tué par des rebelles syriens alors qu'il descendait en parachute. Le second a été récupéré lors d'opérations de sauvetage qui ont coûté la vie à un soldat russe.
(AFP, 27 novembre 2015)

Une poupée Erdogan dans un cercueil déposé près de l'ambassade de Turquie

De jeunes militants pro-Kremlin ont déposé vendredi un cercueil avec une poupée à l'effigie du président turc Recep Tayyip Erdogan près de l'ambassade de Turquie à Moscou, alors que la colère gronde en Russie contre Ankara dont les forces armées ont abattu un avion russe.

"Les dirigeants du mouvement de jeunesse du parti Rodina ont déposé aujourd'hui près de l'ambassade un cercueil avec une poupée gonflable à l'effigie du président Erdogan qui symbolise la politique turque", a annoncé ce parti pro-Kremlin dans un communiqué.

Une vingtaine de militants ont participé à cette action, en déposant deux gerbes portant la dédicace "Aux ennemis de Russie" et "Aux marionnettes des Etats-Unis", selon le communiqué.

Non autorisée par la mairie de Moscou, l'action visait à "exprimer à haute voix une protestation contre la provocation militaire de la Turquie et rappeler à toutes les forces antirusses que les actions des autorités russes bénéficiaient d'un soutien politique à l'intérieur du pays", selon la même source.

La police a interpellé les deux organisateurs, mais a dû les relâcher en raison de leur immunité de députés municipaux, ajoute le communiqué.

En Crimée, un groupe de jeunes gens a brûlé vendredi une poupée à l'effigie de M. Erdogan sur la place principale de Simféropol, chef-lieu de cette péninsule ukrainienne annexée en mars 2014 par la Russie, ont rapporté des médias locaux.

A Salekhard, dans le Grand-Nord russe, des panneaux appelant à ne pas aller en Turquie et ne pas acheter de produits turcs ont été affichés sur les façades de plusieurs bâtiments.

"Celui qui ira en vacances en Turquie sera considéré comme un complice des terroristes", peut-on lire sur l'un des panneaux, selon le site d'information Znak.com.

Mercredi, plusieurs centaines de manifestants avaient déjà jeté des pierres et brisé des vitres de l'ambassade de Turquie à Moscou, en criant des slogans hostiles au président Erdogan.

La Turquie a abattu mardi un avion russe Su-24 qui revenait d'une mission de combat dans le nord-ouest de la Syrie. Ankara affirme que l'appareil était entré dans son espace aérien et qu'il a été averti "dix fois en cinq minutes", tandis que Moscou assure qu'il survolait le territoire syrien et n'a pas été mis en garde avant d'être touché.

L'incident a coûté la vie à deux Russes, un pilote et un soldat qui a participé à l'opération de sauvetage.
(AFP, 27 novembre 2015)

La Turquie abat un avion russe à la frontière syrienne, colère de la Russie

La Turquie a abattu mardi un avion militaire russe qui avait selon elle violé son espace aérien à sa frontière avec la Syrie, provoquant la colère de la Russie qui a dénoncé "un coup de poignard dans le dos".

Ce grave incident a provoqué une brusque escalade des tensions qui va compliquer les efforts en cours pour la formation d'une coalition antijihadiste mondiale.

L'avion russe, un chasseur-bombardier Soukhoï Su-24, a été abattu par deux F-16 turcs et s'est écrasé dans le nord-ouest de la Syrie, au nord de Lattaquié, théâtre de violents combats entre l'armée syrienne, soutenue par l'aviation russe, et des groupes rebelles.

Les deux pilotes ont pu s'éjecter avant le crash et sauter en parachute. Mais l'un des deux pilotes a été abattu avant de toucher le sol, a indiqué l'état-major russe, confirmant des informations de sources proches de l'opposition syrienne.

"Un des pilotes est mort dans les airs lorsqu'on lui a tiré dessus depuis le sol", a déclaré le général Sergueï Roudskoï, de l'état-major russe.

Le commandement militaire russe n'a donné aucune information sur le sort du second pilote. Il a indiqué qu'un soldat russe avait été tué lors d'opérations héliportées engagées en Syrie pour tenter de retrouver l'équipage du Soukhoï.

Cet incident, le plus grave depuis le début de l'engagement militaire de la Russie aux côtés du président syrien Bachar al-Assad fin septembre, intervient alors que la France tente de convaincre les Américains et les Russes de former une coalition mondiale unique contre les jihadistes après les attentats de Paris.

La Russie est avec l'Iran le principal soutien du pouvoir de Damas, alors que les Occidentaux et la Turquie veulent que le président Assad quitte le pouvoir.

Lors d'un discours prononcé à Ankara, le président turc Recep Tayyip Erdogan a justifié le recours à la force par l'aviation turque. "Tout le monde doit respecter le droit de la Turquie à protéger ses frontières", a-t-il déclaré.

- 'Coup de poignard' -

L'état-major turc a affirmé que le chasseur-bombardier russe avait violé l'espace aérien turc et qu'il en avait été averti "dix fois en l'espace de cinq minutes".

Des allégations catégoriquement démenties par le ministère russe de la Défense, qui a assuré que son appareil se trouvait "exclusivement dans l'espace aérien syrien".

De plus, selon l'état-major russe, l'armée turque n'a pas tenté d'entrer en contact radio ou visuel avec l'appareil russe avant de l'abattre, contrairement à ce que dit Ankara, et le F-16 turc qui a abattu le Su-24 a pénétré dans l'espace aérien syrien.

La destruction du Soukhoï est une "violation flagrante du droit international" qui aura "les conséquences les plus graves", a déclaré le général Roudskoï.

Le président russe Vladimir Poutine a très vivement réagi à l'action de la Turquie, dénonçant un "coup de poignard dans le dos qui nous a été porté par les complices des terroristes".

"Notre avion, nos pilotes ne menaçaient nullement la Turquie", a souligné M. Poutine lors d'une conférence de presse. "Cet événement tragique va avoir des conséquences sérieuses sur les relations russo-turques".

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a annoncé l'annulation de la visite qu'il devait faire mercredi en Turquie. Il a par ailleurs déconseillé aux Russes de se rendre en Turquie, une de leurs destinations touristiques favorites.

"Le nombre de manifestations de terrorisme sur le territoire turc n'est pas moindre, selon nos estimations, qu'en Egypte", a-t-il déclaré, une référence à l'attentat qui a détruit en vol un avion russe dans le Sinaï égyptien, faisant 224 morts presque tous russes.

- 'Eviter toute escalade '-

Le président américain Barack Obama s'est rangé derrière la Turquie, alliée des Etats-Unis au sein de l'Otan, et a défendu devant la presse son "droit à défendre son territoire et son espace aérien".

M. Obama s'est ensuite entretenu au téléphone avec M. Erdogan. Les deux hommes "sont d'accord sur l'importance de désamorcer les tensions et de faire en sorte d'éviter de nouveaux incidents similaires", a déclaré la présidence turque.

De nombreux responsables internationaux ont invité la Turquie et la Russie à la retenue.

En visite à Washington, le président français François Hollande a souhaité que l'on "évite toute escalade". "Ce qui s'est passé est grave et nous ne pouvons que le regretter", a-t-il dit.

Le secrétaire général des nations unies Ban Ki-moon a plaidé pour des "mesures urgentes pour apaiser les tensions".

A l'issue d'une réunion extraordinaire demandée par Ankara, le secrétaire général de l'Alliance atlantique Jens Stoltenberg s'est déclaré "solidaire" de la Turquie mais a lui aussi appelé "au calme et à la désescalade".

Le président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk, a appelé à "garder la tête froide", estimant qu'il s'agissait d'un "moment dangereux". Et la chef de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini, a souligné la "nécessité d'éviter un engrenage".

Depuis le début de l'intervention militaire russe en Syrie fin septembre, intervention à laquelle M. Erdogan est très hostile, des chasseurs turcs ont intercepté à deux reprises des avions militaires russes accusés d'être entrés dans l'espace aérien turc.
(AFP, 25 novembre 2015)

Malgré la reprise de Sinjar, les Yazidis réfugiés en Turquie ne voient pas d'avenir en Irak

Les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) ont été chassés de leur "capitale", Sinjar (nord de l'Irak) la semaine dernière. Mais nombre de Yazidis réfugiés en Turquie n'y rentreront pas, certains envisageant même de poursuivre leur route vers l'ouest.

"On a peur des tribus arabes et de Daech", résume Navaf Hidir, 35 ans, qui vit dans un camp de Diyarbakir, dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie. "Peu après notre fuite, Daech s'était retiré, puis ils sont revenus. On restera donc ici".

Les Yazidis, une minorité kurdophone adepte d'une religion pré-islamique qui vit principalement dans la région de Ninive, dans le nord de l'Irak, ne sont ni arabes, ni musulmans et haïs par l'EI, qui les considère comme des "adorateurs du diable".

A la faveur d'une offensive éclair, les forces kurdes irakiennes appuyées par des frappes aériennes de la coalition internationale conduite par les États-Unis ont chassé il y a une semaine de Sinjar ceux qui y avaient hissé la bannière du califat il y a plus d'un an.

Mais derrière eux, les hommes en noir ont laissé une ville en ruines, regorgeant d'engins piégés, une tactique à laquelle ils ont souvent recours.

"Sinjar était un endroit sûr, ils l'ont détruit. Avant, on avait un toit. Regardez notre situation aujourd'hui", se lamente un autre réfugié, Selo Karo, 45 ans. "On n'en peut plus de cette vie", dit-il.

"Sinjar est délivré mais que sont devenues nos filles enlevées par Daech ? Tant qu'elles seront entre leurs mains, pourrons-nous vraiment dire que Sinjar est sauvé ?", demande à son tour Zarif Halef, 60 ans.

- 'Sinjar c'est fini' -

Lors de son offensive en août 2014 sur Sinjar, l'EI avait capturé des centaines de femmes yazidies, vendues aux jihadistes ou réduites à l'état d'esclaves sexuelles, selon l'ONG Amnesty International, et procédé à de nombreuses exécutions sommaires.

Une mission d'enquête de l'ONU a conclu en mars que l'EI "pourrait avoir perpétré un génocide" en Irak et réclamé la saisie de la Cour pénale internationale (CPI).

Fuyant les massacres, des dizaines de milliers de Yazidis s'étaient réfugiés sur les monts Sinjar, où ils ont passé des semaines sans eau ni nourriture, par une chaleur accablante. D'autres ont préféré rejoindre la région autonome du Kurdistan irakien ou les pays voisins, dont la Turquie.

"Non", reprend Zarif Halef, "pour nous, Sinjar c'est fini".

Alors, parmi les quelque 4.000 réfugiés du camp de Diyarbakir, nombreux sont ceux tentés de poursuivre leur route vers l'ouest, la mégalopole turque Istanbul et, au-delà, l'eldorado européen.
 "On veut que les pays européens nous accueillent", confie Navaf Hidir, qui a déjà envoyé sa famille à Istanbul et compte lui-même les y rejoindre. "S'ils nous acceptent, c'est là-bas que nous irons".

Les appels à accueillir les Yazidis se sont multipliés au cours des derniers mois dans plusieurs pays de l'Union européenne (UE). Mais Bruxelles, confrontée à la plus forte crise de migrants depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, a durci sa position.

"On va aller en Europe. On va se jeter à l'eau et y aller", affirme malgré tout Selo Karo, "soit nous mangerons les poissons, soit ce sont les poissons qui nous mangeront".
(AFP, 20 novembre 2015)

La Turquie convoque l'ambassadeur russe en raison de frappes près de sa frontière

La Turquie a convoqué l'ambassadeur de Russie à Ankara, Andreï Karlov, après des frappes de l'aviation russe près de sa frontière avec la Syrie et l'a mis en garde contre les "sérieuses conséquences" de l'opération, a annoncé vendredi son ministère des Affaires étrangères.

La Turquie a dénoncé des bombardements russes qui "visent des villages de civils turkmènes" (minorité turcophone en Syrie, NDLR) et demandé "l'arrêt immédiat de cette opération", a ajouté le ministère dans un communiqué.

Le Premier ministre islamo-conservateur turc Ahmet Davutoglu a pour sa part indiqué devant la presse que "40 villageois turkmènes ont été blessés" par les frappes russes et insisté sur "la sensibilité" d'Ankara au sujet de cette ethnie qui vit dans des hameaux situés à la frontière turco-syrienne.

La Turquie a dénoncé à plusieurs reprises l'intervention militaire de la Russie en Syrie qui a débuté à la fin septembre. L'ambassadeur russe a été déjà été convoqué à la suite d'incursions d'avions russes dans l'espace aérien turc.

La Russie et la Turquie s'opposent sur la Syrie depuis le début du conflit en 2011. Ankara exige le départ du président syrien Bachar al-Assad, qui continue contre vents et marées à bénéficier du soutien indéfectible de Moscou.

Dans la foulée des attentats de Paris, la Turquie et les Etats-Unis, alliés de l'Otan, ont annoncé qu'ils renforceraient leurs opérations prochainement pour chasser les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) présents à la frontière turque dans le nord de la Syrie, secteur où les Turcs souhaitent de longue date établir une "zone de sécurité".

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov est attendu la semaine prochaine en Turquie pour évoquer, entre autres, le dossier syrien.
(AFP, 20 novembre 2015)

Poutine : Daesh est financé par 40 pays, y compris par des pays-membres du G20
Info-Turk commente:
Y COMPRIS NOTAMMENT LE PRESIDENT DU G20 RECEP TAYYIP ERDOGAN?
Au sommet du G20, qui s’est tenu du 14 au 16 novembre en Turquie, le président russe a souligné que la Russie avait présenté des exemples de financement des terroristes par des personnes physiques venant de 40 pays, y compris des pays-membres du G20.

Lors du sommet «j’ai donné des exemples basées sur nos données du financement de Daesh par des individus privés. Cet argent vient de 40 pays, parmi lesquels participent des pays-membres du G20», a précisé Vladimir Poutine.

Vladimir Poutine a aussi évoqué la nécessité urgente d’empêcher la vente illégale de pétrole.

«J’ai montré à nos partenaires de nombreuses photos prises depuis l’espace et depuis les aéronefs sur lesquelles on voit clairement le volume que représente la vente illégale pétrolière effectuée par Daesh».

Le président russe a aussi précisé que ce n’était pas le moment de rechercher quel pays était le plus efficace dans la lutte contre Daesh. «Il vaut mieux unir les efforts internationaux pour combattre ce groupe terroriste», a déclaré Vladimir Poutine.

«Nous avons besoin du soutien des Etats-Unis, des pays européens, de l’Arabie saoudite, de la Turquie et de l’Iran», a-t-il poursuivi.

A propos des relations avec les Etats-Unis, le président Poutine a mis en évidence que la position de Washington avait changé après les attentats de Paris.

«Nous avons besoin d’organiser un travail qui se concertera sur la prévention des attaques des terroristes à l’échelle globale. Nous avons proposé d’unir nos efforts avec les Etats-Unis dans la lutte contre Daesh. Malheureusement, nos partenaires américains ont refusé. Ils nous ont envoyé une note écrite qui dit : "Nous rejetons votre proposition". Mais la vie change toujours assez vite, en nous donnant des leçons. Et je crois que maintenant tout le monde commence à comprendre qu’on ne peut combattre effectivement Daesh qu’ensemble», a précisé le président russe.

Compte tenu des différences d’approche dans la lutte contre l’EI, Vladimir Poutine a précisé qu’avant tout, il était important de définir quelles étaient les organisations qui peuvent être considérées comme terroristes et celles qui font légitimement partie de l’armée d’opposition syrienne. «Nos efforts doivent être concentrés sur la lutte contre des organisations terroristes», a insisté le président russe.

Après que le gouvernement russe a entamé une campagne de bombardements militaires en Syrie depuis le 30 septembre, la Russie a été largement critiquée par les pays occidentaux mais Vladimir Poutine a répondu aujourd’hui.

«Il est vraiment difficile de nous critiquer. Ils ont peur de nous donner des informations sur les territoires que nous ne devons pas frapper, craignant que cela devienne l’endroit exact de nos frappes futures et que nous allons les trahir. Il est évident que ce point de vue est basé sur leur propre conception de la décence humaine», a déclaré le président russe. (https://francais.rt.com, 16 nov 2015)

Les Kurdes chassent l'EI d'une position clé à la frontière irakienne

Une coalition arabo-kurde syrienne, appuyée par les États-Unis, a chassé jeudi les jihadistes du groupe État islamique (EI) d'une position clé qu'ils contrôlaient à la frontière avec l'Irak, a annoncé vendredi à l'AFP son porte-parole.

Ailleurs, dans le sud de la province d'Alep (nord), les forces du régime de Bachar al-Assad ont réussi à avancer en direction de l'autoroute qui relie Alep à Damas, après avoir pris le contrôle de villages proches, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) et une source sécuritaire.

"Les forces démocratiques syriennes (FDS) ont pris le contrôle jeudi du village d'al-Hol, sur la route d'approvisionnement en armes et en matériel de l'EI venant d'Irak", a affirmé le porte-parole des FDS, le colonel Talal Ali Sello.

Les FDS qui regroupent notamment les Unités de protection du peuple kurde (YPG), principale milice kurde syrienne, le groupe majoritairement arabe Burkan al-Furat (le volcan de l'Euphrate), des tribus arabes et des chrétiens syriaques, ont été créés le 12 octobre avec la bénédiction des Etats-Unis.

L'offensive au sud de Hassaké (nord-est) a commencé le 30 octobre et les FDS ont pris plusieurs villages avant de s'emparer d'al-Hol, que l'EI contrôlait depuis 2014.

"Nous avons coupé la route d'approvisionnement de Daesh (acronyme en arabe de l'EI). C'est la plus importante victoire stratégique réalisée en coordination complète avec la coalition internationale qui a mené des frappes intensives", a précisé M. Sello.

Selon sa description, "des corps de jihadistes jonchent les rues alors que d'autres jihadistes ont fui vers Ach-Chaddadi, au sud-ouest de la localité prise.

Pour Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, "cette localité était l'un des fiefs de l'EI et un passage essentiel de jihadistes d'Irak vers la Syrie pour rejoindre Raqa et le sud de Hassaké".

Dans le nord de la Syrie, "les forces du régime, appuyées par les combattants du Hezbollah, ont pris le contrôle de la région de Icarda, proche de l'autoroute Alep-Damas et y ont chassé des combattants islamistes, la plupart du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda", a indiqué vendredi soir l'OSDH.

Cette avancée représente "la première victoire stratégique des forces du régime depuis le début des ses opérations militaires le 7 octobre dans plusieurs provinces du pays avec l'appui des frappes aériennes russes", a indiqué M. Abdel Rahmane.

L'autoroute Alep-Damas est contrôlée par diverses factions, depuis que la ville d'Alep a été divisée en juillet 2012 en quartiers tenus par les forces gouvernementales dans l'ouest et d'autres contrôlés par les rebelles dans l'est.
(AFP, 13 novembre 2015)

Les Kurdes annoncent avoir repris Sinjar à l'EI

Les forces kurdes irakiennes ont annoncé avoir repris vendredi à la faveur d'une offensive éclair la ville de Sinjar au groupe Etat islamique (EI), le dernier d'une série de revers des jihadistes.

"Je suis ici pour vous annoncer la libération de Sinjar", a déclaré le dirigeant de la région autonome du Kurdistan irakien (nord), Massoud Barzani, lors d'une conférence de presse près de Sinjar, une cité du nord de l'Irak proche de la frontière syrienne.

La prise de Sinjar coupe ainsi une route stratégique de communication utilisée par les jihadistes entre l'Irak et la Syrie voisine.

Parallèlement, une coalition arabo-kurde syrienne, appuyée par les Etats-Unis, a chassé les jihadistes de l'EI d'une position clé qu'ils contrôlaient à la frontière avec l'Irak, a annoncé vendredi à l'AFP son porte-parole.

Dans une interview à la chaîne ABC diffusée vendredi, le président américain Barack Obama a assuré que les Etats-Unis avaient atteint leur objectif de "maîtriser l'élan" de l'EI en Irak et en Syrie.

Le groupe "ne gagne pas de terrain en Irak. Et en Syrie, ils vont, ils viennent, mais il n'y a pas d'avancée systématique de l'EI sur le terrain", a dit M. Obama dans cet entretien enregistré jeudi.

Se référant à Sinjar, le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'était dit plus tôt "absolument confiant" que la ville serait libérée alors que l'offensive kurde était soutenue par des frappes de la coalition internationale menée par les Etats-Unis.

Sinjar est située sur un axe qui relie Mossoul (nord), fief de l'EI en Irak, aux territoires contrôlés par ce groupe en Syrie, et qui permettait aux jihadistes de faire circuler matériel et hommes entre les deux pays où ils contrôlent de vastes territoires.

- 'Longue vie au Kurdistan' -

Dans la matinée, des centaines de combattants kurdes en tenues de camouflage et armés de fusils d'assaut et de mitraillettes ont pénétré Sinjar à pieds, selon un journaliste de l'AFP sur place.

Ils portaient des drapeaux du Kurdistan, à l'est de Sinjar, tirant en l'air et criant: "Longue vie aux peshmergas!" et "Longue vie au Kurdistan!"

"Sinjar a été libérée par le sang des peshmergas et fait désormais partie du Kurdistan", a ajouté M. Barzani dont les déclarations risquent de provoquer l'irritation du pouvoir central à Bagdad.

A la faveur de l'offensive fulgurante de l'EI en juin 2014 au nord de Bagdad qui avait vu la fuite des forces fédérales irakiennes, les forces kurdes avaient pris le contrôle de certaines zones disputées avec le pouvoir central irakien.

Mahma Khalil, responsable kurde a indiqué à l'AFP en soirée que "la situation sécuritaire est stable à Sinjar", ajoutant que "tous les combattants (de l'EI) ont fui" la ville.

Jeudi, le colonel américain Steve Warren, porte-parole de la coalition avait expliqué qu'une prise de Sinjar permettrait "de couper la ligne de communication et affectera la capacité (de l'EI) à se réapprovisionner". Il a aussi parlé d'"une première étape cruciale dans l'éventuelle libération de Mossoul".

Cette victoire est également importante symboliquement, après que l'EI s'est livré en août 2014 à Sinjar à de multiples exactions contre sa population yazidie, des kurdophones.

Aidés par des combattants yazidis et les raids de la coalition, des milliers de combattants kurdes (peshmergas) avaient lancé l'offensive jeudi. Des conseillers militaires américains étaient aussi présents "sur la montagne de Sinjar pour aider" les peshmergas "à sélectionner les cibles pour les frappes aériennes", selon le Pentagone.

La coalition a mené 36 frappes dans le secteur de Sinjar mercredi et jeudi, et 15 de l'autre côté de la frontière, dans la ville syrienne d'Al-Hol, où les forces syriennes kurdes et leurs alliés arabes combattent aussi l'EI.

- L'EI sous pression en Syrie -

L'une des tâches qui attend les forces kurdes est le désamorçage des engins piégés, une tactique utilisée par l'EI pour empêcher ses ennemis d'entrer dans une ville. Elles devraient aussi établir une "zone tampon" pour protéger la ville et ses habitants.

Cette offensive intervient alors que l'EI est aussi sous pression en Syrie.

"Les forces démocratiques syriennes (FDS) ont pris le contrôle jeudi du village d'al-Hol (contrôlé par l'EI), sur la route d'approvisionnement en armes et en matériel de l'EI venant d'Irak", a affirmé à l'AFP le porte-parole des FDS, le colonel Talal Ali Sello.

La Russie a par ailleurs lancé des raids aériens en soutien au président Bachar al-Assad.

Lors de son offensive en août 2014 sur Sinjar, l'EI avait exécuté de nombreux yazidis. Des centaines de femmes yazidies avaient été vendues aux jihadistes ou réduites à l'état d'esclave sexuelle, selon Amnesty International. L'ONU avait dénoncé "une tentative de génocide".

Des dizaines de milliers de Yazidis s'étaient réfugiés sur les Monts Sinjar, où ils ont passé des semaines sans eau ni nourriture, par une chaleur accablante.
(AFP, 13 novembre 2015)

Une force arabo-kurde annonce une première offensive contre l'EI

Une coalition arabo-kurde syrienne a annoncé samedi avoir lancé sa première offensive contre des territoires contrôlés par le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

"Nous annonçons aujourd'hui la première étape de notre action militaire", ont annoncé dans un communiqué les Forces démocratiques syriennes (FDS), formées en octobre.

L'opération a commencé vendredi soir et va viser des territoires aux mains de l'EI en Syrie dans la province de Hassaké (nord-est), y compris les villes de Chaddadé et al-Hol, a déclaré à l'AFP par téléphone depuis la Syrie Sherfan Darwich, porte-parole du groupe rebelle Burkan al-Fourat, membre des FDS.

En octobre, les Unités de protection du peuple kurde (YPG), la principale milice kurde, et des groupes rebelles arabes qui combattaient ensemble depuis longtemps ont décidé de formaliser leur alliance au sein de cette coalition, qui inclut des Kurdes, des Arabes et des chrétiens syriaques.

D'après Sherfan Darwich, cette première opération va recevoir un appui aérien de la part de la coalition menée par les Etats-Unis, qui vise l'EI depuis septembre 2014.

Cette coalition a indiqué sur sa page Facebook officielle avoir visé vendredi des unités tactiques de l'EI et des positions de combat aux abords d'al-Hol.

Dans une vidéo diffusée sur internet, les YPG confirment le début de l'opération "avec tous les membres des FDS et avec le soutien et en coordination avec la coalition internationale, pour libérer les régions sud de la province de Hassaké".

D'après Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), des combats faisaient rage samedi entre les FDS et l'EI aux abords d'al-Hol et d'al-Ghazaïlé, deux régions se trouvant au nord-est de la ville de Hassaké dans une portion de territoire syrien située entre les frontières turque et irakienne.

Selon M. Abdel Rahmane, les FDS ont été appuyées samedi par des raids de la coalition menée par les Etats-Unis.

Les forces kurdes et l'EI contrôlent la plus grande partie de la province de Hassaké. Les forces du régime sont toutefois présentes dans certaines villes de la province, y compris dans sa capitale.

En juin, l'EI s'est emparé de plusieurs quartiers de la ville de Hassaké avant d'en être expulsé un mois plus tard à l'issue de combats impliquant les troupes du régime et les Kurdes.

Cette première opération des FDS intervient alors que les Etats-Unis ont annoncé vendredi le déploiement au sol en Syrie d'une cinquantaine de forces spéciales, une décision sans précédent et un revirement du président Barack Obama dans le cadre de l'effort de guerre international contre l'EI dans ce pays.

Ces soldats d'élite "aideront à coordonner les troupes locales sur le terrain et les efforts de la coalition pour contrecarrer l'EI", a expliqué un responsable au département d'Etat américain.
(AFP, 31 octobre 2015)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Tsipras holds warm talks with Turkey’s left-wing opposition

Greek Prime Minister Alexis Tsipras held cordial talks with the leaders of Turkey’s Republican People’s Party (CHP) and Peoples’ Democratic Party (HDP), both left-wing opposition parties, as he visited the Turkish capital for a meeting with Prime Minister Ahmet Davutoğlu on Nov. 18.

Tsipras and CHP leader Kemal Kılıçdaroğlu agreed to make joint efforts to turn both the Aegean and the Mediterranean into “seas of peace,” sources said. Delegations from the two parties will gather to draft a roadmap to this aim when a delegation from Tsipras’ Syriza party visits Turkey next week.

Tsipras and the CHP leader met late on Nov. 18 following the former’s meeting with Davutoğlu. Later in the same evening, Tsipras held a meeting with HDP co-chair Figen Yüksekdağ, who was accompanied by the party’s deputy co-chair, Nazmi Gür.

Tsipras expressed high appreciation for the political strive of the HDP. “We are watching your struggle with admiration,” Tsipras was quoted as saying during the meeting. A Syriza delegation is planned to visit Turkey in the coming weeks to strengthen relations with the HDP.

Tsipras congratulated HDP officials on behalf of his Syriza party for passing the election threshold and marking it into parliament in the Nov. 1 elections.

Tsipras also stated they followed the upsetting events in Syria closely and would be in solidarity with the people of Kobane. He added they would not approach the Kurdish question on a security basis, unlike what the former governments of Greece have so far done.
(hurriyetdailynews.com, Nov 20, 2015)

Athènes appelle Ankara à stopper le trafic de migrants "organisé" sur ses côtes

Le trafic de migrants au départ de la Turquie est une opération "organisée" qui fonctionne au vu et su de tous, a affirmé vendredi le ministre grec de la politique migratoire, Iannis Mouzalas, appelant la Turquie à y mettre fin.

Côté turc, "vous pouvez voir des images" montrant "en plein jour des villages entiers se rassembler pour voir des réfugiés être embarqués par des trafiquants dans des bateaux" à destination des îles grecques, a lancé le ministre dans une conférence de presse.

"Il n'y a rien de secret", a-t-il affirmé, citant des images de la station Kanal 7 de Cesme, une localité située sur les côtes occidentales turques, en face de l'île grecque de Chios.

La Turquie doit faire de preuve de "la volonté de stopper les flux", a-t-il insisté.

Il s'est toutefois défendu d'"accuser" la Turquie, où le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, doit se rendre le 17 novembre pour discuter des moyens de "limiter" les passages, comme le réclame l'Union Européenne.

La Grèce a exclu des patrouilles communes avec la Turquie au vu du différend bilatéral sur les limites territoriales en Egée, mais "nous demandons que Frontex (agence de surveillance des frontières externes de l'UE, ndlr) aille jusqu'aux côtes turques ", a avancé le ministre.

La Grèce s'était jusque là gardée d'épingler ouvertement l'inaction voire la complaisance de la Turquie envers l'industrie migratoire qui prospère depuis des mois sur ses côtes.

Mais Athènes, mise elle même sous pression par l'UE pour stopper les flux et prendre en charge les arrivants sur son sol,
s'impatiente des lenteurs européennes à convaincre Ankara de coopérer.

Le ministre a aussi imputé la poursuite de passages massifs, malgré le mauvais temps qui les rend de plus en plus meurtriers, aux palinodies frontalières des partenaires européens.

"L'ouverture et la clôture des frontières contribue à accroître le flot de réfugiés" qui "se ruent pour traverser" car "ils vivent dans l'anxiété permanente que les frontières ferment", a-t-il affirmé.

Selon un dernier décompte vendredi du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), 806.000 migrants et réfugiés ont traversé la Méditerranée pour rejoindre l'Europe en 2015, dont la très grande majorité- 660.700- en passant par la Grèce, tandis que 3.460 sont mortes ou portées disparues.

L'Agence onusienne a appelé les autorités grecques à faire plus pour assurer l'accueil des arrivants, et notamment à Lesbos. Sur cette île, en première ligne, avec 3.300 arrivées par jour en moyenne en novembre. "beaucoup de gens, y compris des femmes, des enfants et des nouveaux-nés n'ont pas d'autre choix que de dormir dehors.
(AFP, 13 novembre 2015)

L'armée turque autorise des fouilles 50 ans après des disparitions

L'armée turque a donné son feu vert pour que des fouilles soient effectuées dans des zones militaires de la partie nord de Chypre occupée par la Turquie pour rechercher les restes de personnes disparues depuis 50 ans, selon des sources officielles.

Cette décision a été annoncée jeudi dans le cadre des négociations menées depuis mai entre les deux parties de l'île divisée depuis 1974 en vue d'une éventuelle réunification.

"L'armée turque a formellement accepté d'autoriser l'accès de zones militaires dans le nord à des équipes menant des fouilles pour retrouver les restes des personnes disparues à Chypre", a annoncé le Comité des personnes disparues, soutenu par l'ONU.

L'accès sera garanti pour une période de trois ans à partir de janvier 2016 et permettra la fouille de 10 sites par an, selon le comité, qui salue "une avancée importante".

1.508 Chypriotes grecs et 493 Chypriotes turcs ont été recensés comme disparus, la plupart depuis 1974 mais certains depuis des affrontements entre les deux communautés en 1964.

Jusqu'à présent, 614 d'entre eux ont été identifiés par analyse ADN et retournés à leurs familles. Selon le comité, les restes de plus d'un millier de Chypriotes sont encore recherchés mais les fouilles n'ont pas toujours pu être menées en raison du refus de l'armée turque de donner accès à certains sites.

Nicos Anastasiades, président de la République de Chypre (sud), et Mustafa Akinci, dirigeant de la République turque de Chypre-Nord (RTCN, reconnue seulement par la Turquie), ont appelé les deux communautés à participer aux efforts pour retrouver les restes des personnes disparues.
(AFP, 5 novembre 2015)

Immigration / Migration


HRW: La Turquie expulse sommairement des réfugiés vers la Syrie en guerre

La Turquie expulse sommairement depuis des mois les nombreux réfugiés syriens qui se présentent officiellement à sa frontière dans leur pays en guerre et les contraint à tenter leur chance illégalement avec des passeurs, a accusé lundi Human Rights Watch (HRW).

"La fermeture de la frontière turque force des femmes enceintes, des enfants, des personnes âgées et des malades à défier les gardes-frontière pour échapper aux horreurs de la guerre en Syrie", a déploré un membre de l'ONG, Gerry Simpson, qui a recueilli 51 témoignages de réfugiés syriens.

"La Turquie a jusque-là généreusement accueilli les Syriens et a parfaitement le droit d'assurer la sécurité à ses frontières, mais elle ne doit pas renvoyer les demandeurs d'asile dans une zone de guerre", a poursuivi M. Simpson.

Depuis le début de la guerre civile en 2011, le régime du président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan, ennemi juré du maître de Damas Bachar al-Assad, a ouvert ses portes à ses voisins déplacés et en accueille aujourd'hui officiellement plus de 2,2 millions, sans toutefois leur accorder le statut de réfugié ou l'asile politique.

Longtemps accusée par ses alliés de ne pas en faire assez pour bloquer le flux des recrues jihadistes qui rejoignent le groupe Etat islamique (EI) via son territoire, la Turquie a depuis plusieurs mois renforcé ses contrôles frontaliers.

Elle a multiplié les arrestations et les expulsions de combattants proches de l'EI, spécialement depuis juin et une série de trois attentats attribués aux jihadistes, notamment une attaque suicide qui a fait 103 morts à Ankara le 10 octobre.

Selon les récits collectés par l'ONG, ces mesures ont contraint les déplacés à recourir à des passeurs pour se rendre, dans des conditions très périlleuses, d'un pays à l'autre.

"Nous avons essayé de passer en Turquie mais nous avons été rapidement arrêtés par la police", a raconté à l'ONG originaire d'Hama. "Ils nous ont conduits dans une base militaire où il y avait déjà 200 Syriens, dont des femmes et des enfants (...) et le jour d'après ils nous ont ramenés à la frontière et dit de rentrer en Syrie", a-t-il ajouté.
(AFP, 23 novembre 2015)

Number of migrants saved after sea-crossing attempts from Turkey up over 500 percent

In 2014, the number of migrants rescued by Turkey’s coast guard and local institutions was 14,961, in 574 separate incidents, according to Prime Ministry figures.

So far this year, the number is 79,489 migrants in 2,133 incidents. In addition, more than 200 smuggling gangs have been targeted in security operations launched by the authorities over the last two years.

Turkey, the main launching pad for migrants fleeing to Europe in search of better lives, is under pressure to impose stricter controls on human smuggling into the European Union.

Earlier this week, visiting Greek Prime Minister Alexis Tsipras and his Turkish counterpart Ahmet Davutoğlu vowed to step up cooperation between their migration services and coastguards to beat the scourge of human trafficking.

Ankara and Athens agreed to “urgently start cooperation” at the level of foreign ministers as well as migration and coastguard authorities, in order to fight trafficking networks and grant legal resettlement rights for migrants, Tsipras said at a joint press conference following talks with Davutoğlu on Nov. 18. As a first sign of the new mechanism, the Greek coastguard commander had been holding talks in Ankara with his Turkish counterpart, he noted.

Thousands of refugees, mostly from Syria, Afghanistan and Iraq, make daily attempts to cross the Aegean Sea from Turkey to Greek islands, a short but perilous trip by boat, often in rough seas.

Thousands of predominantly Syrian refugees have braved the short crossing from Turkey this year, mainly in flimsy and overcrowded inflatable boats.

Inflows have increased recently as refugees try to beat the onset of winter, crossing the narrow sea passages between Turkey and Greece on overcrowded boats.
(hurriyetdailynews.com, Nov 21, 2015)

Madrane critique les relations avec l'Arabie saoudite depuis 1973

Pour le ministre Madrane, c'est l’incohérence des pays occidentaux qui conduit les jeunes à ne plus croire en la démocratie. "Prenons l’Arabie saoudite. On s'y précipite lors de missions économiques pour y conclure des contrats alors qu’on sait bien que c’est un des pays qui ont un double jeu sur les questions liées à l’islam. Le péché originel, en Belgique, a été de confier les clés de l’islam en 1973 à l’Arabie saoudite pour s’assurer un approvisionnement énergétique", dit il. "Sans doute qu’à l’époque, cela se justifiait après le choc pétrolier. Mais le résultat, c’est que la pratique de l'islam apaisé qui était celle des personnes qu’on a fait venir du Maroc dans le cadre d’un accord bilatéral, a été infiltré par du wahhabisme, du salafisme".On constate que l’immigration marocaine à l’étranger est beaucoup plus touchée par ce phénomène, poursuit Rachid Madrane. "C’est cela qu’on paie aujourd’hui. On est face à des stratégies et à des positionnements incohérents et on tient nous-mêmes des discours incohérents.

L'influence du wahhabisme est-elle encore présente aujourd'hui sur l'islam en Belgique? "Il faut que les musulmans s’interrogent sur la manière dont le culte s’organise dans les pays qui ne sont pas musulmans. C’est très difficile parce qu’il n’y a pas de clergé, d’autorité légitime audible, reconnue par l’ensemble de la communauté musulmane et qui serait l’interlocuteur des autorités. La Belgique a essayé d’organiser le temporel, les bâtiments, les mosquées... Mais il y a un islam clandestin, très minoritaire, avec des pratiques rigoristes qui posent question en Occident mais aussi dans les pays arabes et musulmans", répond le ministre Madrane.

"C’est pour ça que le monde musulman doit se questionner aujourd’hui. Ce sont des courants dangereux, sectaires, qu’il faut éradiquer. Le monde musulman se trouve face à ce défi. Il y a une nouvelle génération de musulmans qui prônent un islam plus progressiste mais qui disent aussi; ce qu’on souhaite, pour les générations à venir, ce sont des imams formés ici, qui s’expriment en français, en néerlandais... Je pense que c’est une nécessité. Il y a encore en Belgique des gens qui ont une pratique rogoriste de l’islam et dont il faut se méfier."
(La Libre Belgique, 19 novembre 2015)

Charles Michel: "Le fanatisme n'a pas sa place chez nous"
Info-Türk demande; Qu'en est-il de la Foire des Frères musulmans
tenue il y a quelques jours à Bruxelles?

Le Premier ministre Charles Michel a affirmé vouloir faire preuve d'une "fermeté implacable contre la montée du radicalisme" sur les ondes de la RTBF lundi matin, à l'heure où Bruxelles, et plus particulièrement la commune de Molenbeek, est perçue comme une plaque tournante pour le terrorisme.

"Il faut être d'une fermeté implacable contre cette montée en puissance de l'extrémisme", a affirmé le Premier ministre libéral, refusant que la Belgique soit une base du djihadisme ou du terrorisme. Il a toutefois appelé à éviter les raccourcis, car "partout en Europe, en Belgique aussi, il y a une radicalisation", pointant notamment les combattants étrangers qui reviennent des zones de conflits en Syrie et sont un "danger potentiel".

Charles Michel a assuré être déterminé à prendre des mesures avant d'annoncer qu'un plan d'action serait déployé pour Molenbeek et que des propositions sont attendues du Conseil de sécurité. "Un dispositif de lutte contre le radicalisme, à Molenbeek comme dans d'autres communes," sera déployé, a-t-il encore précisé.

Il a martelé que "le fanatisme n'a pas sa place chez nous", insistant sur le fait que son gouvernement est le premier à "avoir expulsé des prédicateurs et prêcheurs de haine".

Interrogé sur les relations de la Belgique avec des pays comme l'Arabie Saoudite ou le Qatar, M. Michel a souligné que, sans faire "ami-ami", il fallait aussi pouvoir "convaincre sur base des valeurs que nous défendons" et être en mesure de "parler avec des gens dont on ne partage pas les valeurs". (Belga, 16 nov 2015)

8 militants présumés de l'EI qui voulaient rallier l'Allemagne arrêtés

La police turque a arrêté mardi à l'aéroport d'Istanbul huit Marocains présentés comme des militants du groupe Etat islamique (EI) qui, selon les autorités, voulaient se rendre illégalement en Allemagne, a rapporté l'agence de presse progouvernementale Anatolie.

Selon des sources proches des services de sécurité citées par Anatolie, les huit suspects, arrivés à bord d'un vol en provenance de Casablanca (Maroc), ont affirmé à la police être des touristes et assuré avoir réservé des chambres dans un hôtel.

Vérifications faites, les policiers ont constaté qu'il n'en était rien et ont confié les huit suspects à une unité spéciale antiterroriste qui a découvert sur l'un d'entre eux un document manuscrit détaillant un itinéraire devant les conduire en train, bus ou train jusqu'en Allemagne, via la Grèce, la Serbie et la Hongrie.

Ces huit suspects devaient se rendre jusqu'en Allemagne illégalement en se faisant passer pour des réfugiés syriens, ont indiqué les mêmes sources à l'agence Anatolie.

Depuis le début de l'année, plus de 650.000 migrants, pour l'essentiel des Syriens fuyant la guerre civile qui fait rage dans leur pays, ont quitté la Turquie pour rallier les îles grecques, portes d'entrée vers l'Union européenne (UE).

De nombreux pays européens se sont alarmés de cet exode de masse.

Leur inquiétude s'est encore accrue après les attentats de Paris, qui ont fait au moins 129 morts vendredi, et la découverte d'un passeport d'un réfugié syrien près du corps d'un des kamikazes, même si l'authenticité de ce document a été mise en cause.

Le match de football Allemagne-Pays-Bas prévu mardi soir à Hanovre a été annulé en raison d'une menace d'attentat, sans que la police n'ait découvert d'explosifs ni arrêté de suspects.

Longtemps soupçonné de complaisance pour les mouvements les plus radicaux qui combattent le régime syrien, le gouvernement islamo-conservateur turc a depuis un an nettement renforcé ses contrôles pour tenter de tarir le flots des jihadistes qui rejoignent les rangs de l'EI depuis son territoire.

Ankara a également multiplié les arrestations de jihadistes présumés depuis l'attentat, attribué à l'EI, qui a fait 102 morts à Ankara le 10 octobre.
(AFP, 18 novembre 2015)

Des arrestations à Bruxelles, la piste belge se matérialise





















Trois terroristes d'Isid de nationalité belge
à la frontière turco-syrienne,
entre Karakamis et Cerablus.
(Photo: La Libre Belgique)




Plusieurs personnes ont été arrêtées samedi lors d'une vaste opération de police dans la commune bruxelloise de Molenbeek, liée à la vague d'attentats à Paris, alors qu'une piste belge semble se matérialiser.

Ces arrestations --trois selon les médias belges-- "peuvent être vues en connexion avec une voiture Polo grise louée en Belgique retrouvée devant (la salle de concert du) Bataclan" où au moins 89 personnes ont été tuées vendredi soir, a déclaré le ministre belge de la Justice Koen Geens à la télévision publique RTBF.

"Celui qui a loué la voiture était un Belge. On le connaissait de part son frère", a ajouté M. Geens, précisant que ce dernier était fiché.

Pour sa part, le procureur de Paris, François Molins, a déclaré qu'un des véhicules utilisés était immatriculé en Belgique et loué par un Français, résidant en Belgique.

Ce Français "a fait l'objet d'un contrôle routier ce matin en Belgique avec deux autres personnes à bord d'un autre véhicule", a ajouté le procureur. Il a aussi précisé que ces trois personnes ont été interpellées par la police belge et "n'étaient pas connues des services de renseignement français".

A Paris, plusieurs témoignages ont fait état d'assaillants arrivés à bord d'un véhicule immatriculé en Belgique.

L'une des hypothèses, parmi d'autres, est celle d'une équipe venue de l'étranger, renforcée éventuellement de résidents français, selon une source proche du dossier.

Interrogé pour savoir s'il y avait des Belges parmi les kamikazes, M. Geens a dit qu'il n'en savait rien à ce stade.

"Il est supposé ou suspecté qu'une des personnes (arrêtées à Molenbeek, ndlr) était à Paris hier soir", a affirmé pour sa part le Premier ministre belge, Charles Michel, à la RTBF.

Une instruction a été ouverte en Belgique pour attentat terroriste et participation aux activités d'un groupe terroriste, a indiqué samedi soir le parquet fédéral belge.

"Le Parquet fédéral a été saisi (...) par le Parquet de Paris de l'exécution de quatre demandes d'entraide judiciaire internationale en relation avec les attentats" commis vendredi soir, qui ont fait 129 morts (dont 3 Belges) et 352 blessés, selon un communiqué.

Ces demandes visent en particulier la voiture immatriculée et louée en Belgique qui a été retrouvée à proximité du Bataclan.

- Alerte maximale -

Selon le tabloïde populaire belge La Dernière Heure, trois des assaillants qui ont perpétré les attentats de Paris venaient du quartier populaire de Molenbeek.

Des tickets de parking provenant de Molenbeek auraient été retrouvés à l'intérieur de la voiture immatriculée en Belgique.

Selon les médias, au moins cinq personnes ont été arrêtées au cours de ces opérations, mais le nombre des arrestations n'a pas été confirmé officiellement.

Sur une photo postée sur le site de la télévision RTBF, on peut voir un homme menotté et à qui les policiers ont placé un bandeau sur les yeux.

"Une Golf 3 ancien modèle qui roulait a été arrêtée. Les policiers ont fait sortir un homme et ils l'ont menotté dans le dos, l'ont fait agenouiller et lui ont mis un bandeau sur les yeux avant de l'embarquer", a expliqué sous couvert de l'anonymat à l'AFP un riverain habitant en face de l'endroit où la scène s'est déroulée.

"L'homme avait entre 30 et 40 ans. Il était habillé normalement avec un jean et un haut de jogging, ce n'était pas un barbu, il avait l'air normal", a ajouté le témoin.

Des policiers armés, certains encagoulés, se trouvaient sur les lieux de l'opération, a constaté une journaliste de l'AFP. Des hommes du service de déminage du ministère de la Défense étaient également présents, ont précisé les médias.

La RTBF, citant une source anonyme, a précisé que deux ou trois perquisitions avaient eu lieu dans ce quartier populaire. Elles ont pris fin en début de soirée.

Molenbeek est l'une des 19 communes de la capitale belge et accueille plusieurs communautés immigrées.

L'auteur de l'attaque en août du Thalys Amsterdam-Paris, Ayoub El Khazzani, avait séjourné chez sa soeur qui vit à Molenbeek avant de prendre le train.

Samedi soir, le gouvernement belge a décidé de porter le degré d'alerte de 2 à 3, le niveau maximum, pour les événements réunissant des foules importantes, tels que les rencontres sportives ou les manifestations officielles. L'armée pourrait être appelée à intervenir en cas de nécessité pour renforcer la sécurité.

Les autorités avaient dès samedi matin renforcé les contrôles aux frontières terrestres, ainsi que dans les gares et aéroports, appelé les ressortissants belges à ne pas se rendre à Paris ce week-end, relevé le niveau de vigilance et de sécurité lors de l'organisation d'événements locaux et accru la protection des intérêts français en Belgique. (AFP, 15 nov 2015)

14 migrants en route vers la Grèce noyés lors d'un nouveau naufrage

Au moins quatorze migrants, dont sept enfants, sont morts noyés mercredi à l'aube alors qu'ils tentaient de rejoindre la Grèce, dernier en date d'une longue série de naufrages meurtriers survenus depuis des mois au large des côtes de la Turquie.

Partie dans la nuit de la région d'Ayvacik (nord-ouest), l'embarcation en bois des victimes a chaviré dans un coup de vent alors qu'elle se dirigeait vers l'île grecque de Lesbos, a rapporté l'agence de presse Dogan.

Vingt-sept personnes, dont les identités n'ont pas été précisées, ont pu être sauvées par les garde-côtes turcs qui, assistés d'hélicoptères, poursuivaient leurs recherches mercredi dans la matinée pour retrouver d'éventuels autres survivants, selon Dogan.

"Le bateau a probablement coulé après avoir heurté des rochers. Il était très endommagé et a commencé à prendre l'eau mais ses passagers ont décidé de continuer leur route", a déclaré le gouverneur de la province de Canakkale, Hamza Erkal, cité par l'agence de presse gouvernementale Anatolie.

"Ils ont apparemment fait ensuite demi-tour mais le bateau a coulé avant de pouvoir atteindre la côte", a ajouté le gouverneur.

La Turquie, qui accueille officiellement 2,2 millions de réfugiés syriens, est le point de départ favori de nombreux migrants, qui prennent la mer dans des conditions périlleuses à destination des îles grecques, point d'entrée dans l'Union européenne (UE).

Depuis le début de l'année, les arrivées par la mer en Grèce ont atteint le chiffre de 580.125, selon le Haut Commissariat de l'ONU pour les Réfugiés (HCR).

Au total, plus de 454 migrants et réfugiés sont morts ou ont été portés disparus au cours des dix premiers mois de 2015 dans la traversée de l'Egée entre la Turquie et la Grèce, selon un décompte publié la semaine dernière par Amnesty International.

En septembre, les photos d'un petit réfugié syrien de 3 ans, Aylan Kurdi, retrouvé mort sur une plage de la station balnéaire de Bodrum, dans l'ouest de la Turquie, ont suscité une vague d'émotion et d'indignation planétaire et contraint l'UE à entrouvrir ses frontières aux réfugiés.

"Ce matin encore 14 réfugiés morts (...) Faut-il absolument un Aylan pour que le monde se lève ?", a lancé le président turc Recep Tayyip Erdogan lors d'un discours prononcé à Ankara. "L'humanité observe depuis une tribune", a-t-il déploré.

Bruxelles a engagé des négociations avec la Turquie pour tenter d'endiguer les départs de milliers de réfugiés depuis les côtes turques vers l'UE.

Mais Ankara fait monter les enchères. Il réclame 3 milliards d'euros d'aide humanitaire, des avancées sur la question des visas Schengen pour ses citoyens et l'ouverture de plusieurs chapitres dans les négociations d'adhésion, qui piétinent depuis des années.

Un sommet réunit par ailleurs mercredi et jeudi à La Valette une soixantaine de dirigeants européens et africains pour tenter de s'attaquer aux causes de l'afflux de migrants d'Afrique, autre source d'immigration avec la Syrie et l'Afghanistan.
(AFP, 11 novembre 2015)

HRW: Plus de 400.000 enfants réfugiés syriens privés d'éducation

Plus de 400.000 enfants syriens réfugiés en Turquie sont privés d'école faute de maîtriser la langue turque et par manque de moyens, un phénomène qui contribue à accroître les migrations vers l'Europe, s'inquiète Human Rights Watch (HRW).

Dans un rapport de 61 pages publié lundi, l'ONG exhorte le gouvernement turc et ses partenaires internationaux à faire rapidement des efforts pour améliorer le taux de scolarisation des enfants syriens.

"Ne pas fournir une éducation aux enfants syriens expose toute une génération à de grands risques", a estimé l'une des auteurs du rapport, Stephanie Gee.

"Sans véritable espoir d'un avenir meilleur, des réfugiés syriens désespérés pourraient décider de risquer leur vie pour retourner en Syrie ou pour entreprendre un dangereux exode vers l'Europe", a-t-elle ajouté dans un communiqué de HRW.

En vertu de sa politique dite de "porte ouverte", la Turquie a accueilli officiellement depuis 2011 quelque 2,2 millions de Syriens qui ont fui la guerre dans leur pays. Seuls 250.000 d'entre eux vivent dans des camps, les autres ayant préféré s'installer dans les villes du pays, où la plupart vit dans une extrême précarité.

Selon les chiffres du gouvernement turc cités par HRW, 212.000 des 708.000 Syriens en âge d'être scolarisés étaient inscrits dans le système éducatif public turc en 2014-2015.

Pour survivre, de nombreux enfants syriens sont contraints à la mendicité ou à travailler illégalement en échange de salaires de misère.

Les autorités d'Ankara ont officiellement accordé en septembre 2014 aux enfants syriens un accès au système scolaire turc mais leur intégration demeure limitée, notamment en raison de la langue, le manque de moyens et d'information et le rejet d'une partie de la population turque, déplore l'ONG.

"Les bailleurs de fonds et le gouvernement turc devraient s'assurer que les enfants syriens soient scolarisés, afin de leur fournir dès maintenant un certain niveau de stabilité, mais aussi de protéger leur avenir à plus long terme", a estimé Mme Gee.

Le fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) estime à près de 3 millions le nombre d'enfants syriens privés d'éducation par la guerre, à l'intérieur et à l'extérieur du pays.

Depuis plusieurs mois, de nombreux Syriens ont quitté les côtes de la Turquie, souvent dans des conditions très périlleuses, pour se rendre dans les îles grecques, point d'entrée vers l'Union européenne (UE).
(AFP, 9 novembre 2015)

600.000 arrivées depuis la Turquie au cours des quatre prochains mois

L'ONU a révisé à la hausse jeudi les arrivées de migrants en Europe et prévoit que 600.000 personnes supplémentaires arriveront depuis la Turquie en quatre mois, alors que près de 750.000 migrants étaient déjà arrivés en Europe début novembre.

"Entre novembre 2015 et février 2016, le HCR (Haut-Commissariat pour les réfugiés) anticipe qu'il pourrait y avoir en moyenne 5.000 arrivées par jour depuis la Turquie, provoquant un total de 600.000 arrivées en Croatie, en Grèce, en Serbie, en Slovénie et dans l'ancienne république yougoslave de Macédoine", indique l'agence onusienne dans un rapport présentant les besoins financiers pour cet hiver en Europe.

Jusqu'à présent, les Nations unies prévoyaient jusqu'à 700.000 personnes cherchant sécurité et protection internationale en Europe pour toute l'année 2015, et au moins autant en 2016.

"Compte tenu de la volatilité et de la situation, dans les prochaines semaines les itinéraires de voyage pourraient changer, conduisant à une augmentation du nombre de pays touchés", relève le HCR, qui estime la situation "extrêmement complexe".

Le Haut-Commissariat considère maintenant que des pays comme l'Albanie, la Bosnie-Herzégovine, la Bulgarie, l'Italie, le Monténégro, la Roumanie et le Kosovo risquent à leur tour d'être affectés par cette crise migratoire jamais vue en Europe depuis 1945.

Au total, plus de 752.000 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe cette année et 3.440 sont morts ou portés disparus lors de la traversée de la Méditerranée, selon le HCR. Plus de 608.000 sont arrivés en Grèce, et quelque 140.200 en Italie.

La très grande majorité sont des Syriens, ayant fui leur pays déchiré par un conflit. Actuellement, quelque 4,29 millions de Syriens sont réfugiés dans les pays voisins, dont 2,18 millions en Turquie et plus d'un million au Liban.

Pour répondre aux besoins de l'ensemble des pays cet hiver, le HCR demande 96,15 millions de dollars (88,51 millions d'euros) supplémentaires, ce qui élève le total de ses besoins financiers pour cette crise à 172,72 millions de dollars.

Ces fonds permettront aux travailleurs humanitaires d'envoyer de l'aide (mise aux conditions hivernales des abris, distribution de vêtements, de nourritures, de boissons chaudes, transport des personnes...) dans les pays concernés par l'arrivée des migrants.

"Plusieurs mois après le début de la crise, le nombre de personnes qui se déplacent le long de la route des Balkans continue d'augmenter. Malgré le début de l'hiver, on ne prévoit pas que ces mouvements vont diminuer", explique le HCR.

"Pour ceux qui continuent d'arriver en Europe, les conditions hivernales froides et humides ne vont qu'exacerber les conditions déjà dures, et pourraient conduire à de nouvelles pertes de vie si des mesures ne sont pas prises de toute urgence", ajoute-t-il.
(AFP, 5 novembre 2015)

Une adjointe turco-française au maire menacée pour des propos sur la Turquie

Une soixantaine d'associations, syndicats et partis politiques ont apporté mercredi leur soutien à l'adjointe au maire (PS) de Strasbourg, Mine Günbay, visée par des insultes et une demande de démission à la suite de propos tenus sur la Tuquie.

Lors des élections législatives anticipées en Turquie, l'élue strasbourgeoise, qui a la double nationalité française et turque, avait publié sur sa page Facebook un message disant: "L'Etat fasciste turc ne nous fera pas renoncer. On a voté... pour la paix."

Depuis lors, elle fait l'objet d'insultes et de menaces contre son intégrité physique sur les réseaux sociaux, tandis qu'une pétition lancée sur le site Change.org par un "collectif franco-turc pour la paix sociale" demande sa démission. Cette pétition recueillait mercredi à la mi-journée plus de 2.200 signatures.

 Lors d'une conférence de presse réunissant ses soutiens, Mme Günbay s'est présentée mercredi comme une "militante des droits humains" défendant les valeurs de l'égalité homme-femme, les droits des homosexuels et refusant tout communautarisme.

 "Je dénonce clairement le fait que Strasbourg est devenu le laboratoire politique de l'AKP", la formation islamo-conservatrice du président turc Recep Tayyip Erdogan, a-t-elle lancé, soulignant qu"il ne s'agit pas d'un enjeu turco-turc mais d'importer sur le territoire français un certain nombre de pratiques d'intimidation".

Mme Günbay envisage de porter plainte. Dans un communiqué diffusé mardi, le maire de Strasbourg, Roland Ries, lui a renouvelé sa confiance. "Je tiens à rappeler que Strasbourg (...) s'honore du respect de la liberté d'expression de tous les citoyens, quels que soient leur avis, leur croyance, leur origine ou leur appartenance politique", a-t-il écrit.

La capitale alsacienne compte une importante population d'origine turque. Près de 63% des personnes ayant voté au consulat turc de Strasbourg pour les législatives anticipées ont choisi l'AKP du président Erdogan, contre 49,4% à l'échelle de la Turquie.
(AFP, 3 novembre 2015)

Résultats complets des votes des Turcs de Belgique

Pierre-Yves Lambert, 2 nov 2015

Nombre total d'électeurs et pourcentage de participation:

Electeurs: 133.315 (juin: 131.116; présidentielles 2014: 127.514)

Votes émis 56.113, participation 42,09% (juin: 46.371, participation 35,41%; présidentielles 2014: 8.067, 6,3%)

Votes valables 55.423 (juin: 45.470; présidentielles 2014: 8.013)

AKP 69,40% (38 462 votes) (juin: 62,93%, 28.612 voix; présidentielles 2014: 69,8%)
HDP 11,29% (6.256) (juin: 13,49%, 6.134; présidentielles 2014: 9,1%)
CHP 10,02% (5.554) (juin: 10,97%, 4.986; présidentielles 2014 candidat commun CHP-MHP: 21,1%)
MHP 7,36% (4.080) (juin: 9,11%, 4.143)

Sources:

http://www.milliyet.com.tr/secim/1kasim/belcika/
http://secim.aa.com.tr/YurtDisiENG.html
http://secim.haberler.com/2015/belcika-secim-sonuclari/

Le bureau du CHP à Bruxelles attaqué par les néo-ottomans de l’AKP

Le dimanche 1er novembre 2015 les partisans de l’AKP ont effectué une attaque violente au bureau du CHP (Parti républicain du peuple) à Bruxelles en scandant des slogans adorant Recep Tayyip Erdogan.

La présidente de l’Union CHP en Belgique, Zuhal Kayhan, a confirmé cette attaque qui a eu lieu juste après le scrutin en Turquie.

En partageant des enregistrements de l’attaque avec la presse, Kayhan a dit : "Un groupe nombreux a essayé d’enlever un poster de Mustafa Kemal Atatürk dans notre bureau. Ils portaient des posters de Recep Tayyip Erdogan. Lors des bagarres ils ont blessé deux de nos camarades. Nous avons immédiatement appelé la police. Aujourd’hui nous avons également informé le Procureur du Roi de l’agression. Comme preuves, nous avons des photos et vidéos."

Selon l’information fournie par Gerçek Gündem, ledit groupe s’est formé avant l'attaque devant le bureau du CHP en scandant des slogans tels "Recep Tayyip Erdogan" et "Allah-u Akbar».

La présidente de l’union a rappelé qu’un appel, "Réunissons contre ceux qui qualifient Tayyip Erdogan comme dictateur", circulait sur Facebook deux heures avant l’agression. »

http://www.sozcu.com.tr/2015/gunun-icinden/chp-burosuna-cirkin-saldiri-975728/

MIGRANT VOTES IN GENERAL TO AKP
VOTES DES MIGRANTS EN GENERAL A L'AKP




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VOTES DES MIGRANTS EN BELGIQUE A L'AKP





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