Droits
de l'Homme / Human Rights
50.000 personnes aux obsèques d'un célèbre avocat kurde
Des dizaines de milliers de personnes ont assisté dimanche à
Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, aux obsèques du célèbre
avocat kurde Tahir Elçi, dont la mort par balle la veille lors d'une
fusillade nourrit les suspicions contre le gouvernement d'Ankara.
Plus de 50.000 personnes ont rendu un dernier hommage au bâtonnier de
l'ordre des avocats de Diyarbakir en accompagnant son cercueil,
recouvert du drapeau kurde aux couleurs rouge, verte et jaune, dans les
rues de la grande ville à majorité kurde.
Derrière une immense banderole noire "nous ne t'oublierons pas", de
nombreux avocats venus de toute la Turquie ont accompagné leur
confrère, emmenés par le président du conseil national des barreaux de
Turquie Metin Feyzioglu et des élus.
"Les martyrs ne meurent pas, Tahir Elçi est immortel", ont scandé les
manifestants au passage de la dépouille de la victime, recouverte
d'oeillets rouges.
"Nous sommes très tristes. La balle qui l'a tué visait la paix et
laisse tout un peuple orphelin", a déclaré dans la foule Kadri Kavut,
47 ans. "C'est une attaque contre le peuple kurde, mais le peuple kurde
ne se taira pas comme ça", a promis Mehmet Tekin, 56 ans, "nous avons
perdu un Tahir mais 1.000 autres prendront sa suite".
Défenseur renommé de la cause kurde et des droits de l'Homme, Tahir
Elçi 49 ans, a été tué samedi à Diyarbakir alors qu'il venait d'achever
une conférence de presse.
Une fusillade a éclaté à proximité entre des hommes armés non
identifiés et des policiers. L'avocat a été atteint d'une balle en
pleine tête, sans qu'il soit encore possible de déterminer s'il a été
spécifiquement visé ou victime d'une balle perdue. Deux policiers ont
également été tués et plusieurs autres personnes blessées.
La mort de M. Elçi a ravivé les tensions dans le sud-est de la Turquie,
où des combats meurtriers ont repris depuis l'été entre les forces de
sécurité turques et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK), après plus de deux ans de cessez-le-feu.
- 'Assassinat planifié' -
Ces affrontements ont sonné le glas des pourparlers de paix engagé fin
2012 pour mettre un terme à un conflit qui a déjà fait plus de 40.000
morts depuis 1984.
Bien que réputé pour sa modération, Tahir Elçi faisait l'objet de
poursuites judiciaires pour avoir déclaré mi-octobre à la télévision
que le PKK "n'est pas une organisation terroriste (...) même si
certaines de ses actions sont de caractère terroriste". Il risquait
jusqu'à sept ans et demi de prison pour "apologie du terrorisme".
Les partisans de M. Elçi ont dénoncé un "assassinat planifié" et intimé
le gouvernement de faire "toute la lumière" sur ses circonstances.
"Nous doutons que le mystère autour de ce meurtre politique soit un
jour levé", a regretté le chef de file du Parti démocratique des
peuples (HDP, prokurde), Selahattin Demirtas, lors des funérailles. "Ce
qui a tué Tahir n'est pas l'Etat, c'est plutôt l'absence d'Etat qui l'a
tué", a-t-il dénoncé.
Les autorités turques ont jusque-là refusé de confirmer l'hypothèse d'un assassinat.
Comme le président Recep Tayyip Erdogan la veille, le Premier ministre
islamo-conservateur Ahmet Davutoglu a mis en cause dimanche les
rebelles kurdes.
"Il est désormais clair que le pistolet (qui a tué M. Elçi) appartient
aux terroristes qui ont tué nos policiers", a affirmé M. Davutoglu
devant la presse. "L'organisation terroriste à l'origine de ces
incidents est responsable de ce qui s'est passé et nous continuerons
donc à la combattre jusqu'au bout", a-t-il ajouté.
Plusieurs ONG, dont Human Rights Watch et a Fédération internationale
des droits de l'Homme (FIDH), ont exigé "une enquête complète et
indépendante" de la Turquie après la mort de l'avocat et insisté pour
ses auteurs soient "déférés devant la justice".
Depuis treize ans au pouvoir, le parti de MM. Erdogan et Davutoglu a
remporté les législatives du 1er novembre sur la promesse d'éradiquer
le PKK. (AFP, 29 novembre
2015)
Un célèbre avocat kurde tué par balles dans le sud-est de la Turquie

Le bâtonnier de l'ordre des avocats de
Diyarbakir Tahir Elçi, figure renommée de la cause kurde, a été tué par
balles samedi lors d'un échange de coups de feu aux circonstances
encore confuses dans la grande ville à majorité kurde du sud-est de la
Turquie.
Un policier a été tué et dix autres personnes blessées, dont un
journaliste et au moins deux autres membres des forces de l'ordre, lors
de cette fusillade, a-t-on appris de sources hospitalières et
sécuritaires locales.
Selon les premiers témoignages, Tahir Elçi, 49 ans, venait de terminer
une conférence de presse devant une mosquée dans le district de Sur,
théâtre régulier d'affrontements entre la police et des jeunes
combattants proches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK),
lorsque des coups de feu ont retenti.
"Lors d'une déclaration à la presse de l'ordre des avocats de
Diyarbakir, nos forces de sécurité ont été attaquées. Un policier a été
tué et deux autres blessés. Pendant la fusillade qui a suivi, le
bâtonnier de l'ordre des avocats de Diyarbakir Tahir Elçi a perdu la
vie", a indiqué le bureau du gouverneur dans une déclaration.
Selon des témoins, le bâtonnier de Diyarbakir a été touché en plein
visage lors de ces échanges, sans qu'il soit encore possible de
déterminer avec certitude s'il a été spécifiquement visé par un des
tireurs ou victime d'une balle perdue.
Un témoin cité par l'agence Dogan a affirmé qu'un homme barbu avait
délibérément ouvert le feu sur Tahir Elçi. Mais ce témoignage n'a pas
été confirmé.
Les autorités locales ont placé le district de Sur sous couvre-feu.
Lors d'un discours prononcé à Burhaniye (ouest), le président
islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan s'est déclaré "attristé
par la mort d'Elçi".
"Cet incident a démontré combien notre détermination à combattre le
terrorisme est justifiée", a ajouté l'homme fort du pays. "Nous
continuerons ce combat jusqu'à son terme. Nous ne nous arrêterons pas,
nous ne reculerons pas", a-t-il ajouté.
- Poursuites -
L'agence de presse progouvernementale Anatolie a attribué l'attaque de Diyarbakir aux rebelles kurdes.
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, de violents combats ont repris
l'été dernier entre les forces de sécurité turques et le PKK. Ils ont
fait voler en éclat les pourparlers de paix engagés fin 2012 par le
gouvernement avec les rebelles pour mettre un terme à un conflit qui a
fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
Ces affrontements ont contraint les autorités turques à imposer des
couvre-feu dans de nombreuses villes du sud-est du pays, où la police
et l'armée livrent de violents combats à des jeunes combattants proches
du PKK qui élèvent des barricades.
Ces combats ont fait des dizaines de victimes civiles.
Défenseur renommé de la cause kurde, Tahir Elçi faisait l'objet de
poursuites pour avoir affirmé à la télévision à la mi-octobre que le
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène la rébellion kurde
depuis 1984 en Turquie, "n'est pas une organisation terroriste".
Il avait été interpellé le 20 octobre dans son bureau de Diyarbakir
puis inculpé d'"apologie du terrorisme par voie de presse" par un
tribunal d'Istanbul, avant d'être remis en liberté sous contrôle
judiciaire.
Le parquet a requis contre lui une peine d'un an et demi à sept ans et demi de prison.
Depuis le mois de juin, les militants de la cause kurde ont été visés
par trois attentats attribués par les autorités au groupe jihadiste
Etat islamique (EI). Le dernier d'entre eux, le 10 octobre, a fait 103
morts lors d'une manifestation devant la gare d'Ankara.
Longtemps accusée de complaisance pour les rebelles extrémistes qui
combattent le régime de Damas, la Turquie a multiplié les descentes
dans les milieux jihadistes et participent aux frappes contre l'EI dans
le cadre de la coalition internationale.(AFP, Mahmut BOZARSLAN, 28 novembre
2015)
Yurttaşların dava edilme kapsamı Cumhurbaşkanlığı adaylık sürecine uzandı
[Sesonline] İZMİR- "Erdoğan'a hakaret" davalarında yeni süreç: Saray'ın
yurttaşları dava etme sürecinde kapsam genişledi ve CB adaylık sürecini
de içerecek şekilde, geriye doğru işlemeye başladı. Cumhurbaşkanlığı
seçimleri "aday"lığı sırasında, 'kendisine neden oy vermeyeceğini
açıklamak' da hakaret kapsamına alındı.
Ağustos 2014'te Anayasa'ya aykırı olarak, muhalefet partileri ve
kamuoyundan yapılan tüm itirazlara rağmen Başbakanlık görevinden istifa
etmeyerek, aday olan Recep Tayyip Erdoğan hakkında görüş beyan eden
seçmen hakkında, Türk Ceza Kanunu 125/1-2-3 a-4, 53.maddeden 2 yıl
hapis istemli dava açıldı. İzmir'de eğitim emekçisi, öğretmen Yasemin
Ergündoğan'in Facebook sayfasında, arkadaşının "Cumhurbaşkanlığı
adayları arasından kime oy vereceksin?" sorusuna verdiği, "R. T.
Erdoğan'a asla!" şeklindeki yanıt aylar sonra başına dert açtı.
"Cumhurbaşkanına hakaret" kapsamında açılmak istenen davaya, soruşturma
aşamasında Avukat Arif Ali Cangı'nın; "Müvekkilimin 'suç'u işlediği
iddia edilen tarih Cumhurbaşkanlığı seçimi öncesi bir tarih olup, o
tarihte her üç Cumhurbaşkanı adayı hakkında da kamuoyunda geçmişlerine
yönelik çok ciddi tartışmalar gerçekleşmekte idi" diyerek müdahalede
bulundu. Sanık ve avukatının müdahalesi ve açıklanan görüşlerin "adaya"
yönelik ifade edilmesine dikkat çekilmesi üzerine; dava "kamu
görevlisine, görevinden dolayı hakaret" şekline dönüşerek açıldı.
İzmir, 6. Asliye Ceza Mahkemesi'nde görülen dava duruşmasında yaptığı
savunmada Av. Arif Ali Cangı "Müvekkilim, Facebook sosyal paylaşım
sitesinde arkadaşları ile oy verme konusunu konuşurken "ikinci tura
kalması halinde Recep Tayyip Erdoğan’a oy verecek misin" şeklindeki
soruya karşılık, neden oy vermeyeceğini sebepleri ile birlikte
açıkladığı için yargılanmaktadır" diyerek şunları ifade
etti:.....(Devami: http://www.sesonline.net/php/genel_sayfa.php?KartNo=59042)
Un député prokurde fraîchement élu condamné à 6 ans de prison
La justice turque a condamné vendredi à six ans et trois mois de
prison, pour appartenance à une "organisation terroriste", un député du
principal parti prokurde du pays, élu au début du mois au Parlement, a
rapporté la presse locale.
Au terme d'un long procès, un tribunal de Van (est) a jugé Lezgin
Botan, membre du Parti démocratique des peuples (HDP), coupable de
faire partie de l'Union des communautés du Kurdistan (KCK), qui
regroupe tous les mouvements de la rébellion du Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK), a précisé l'agence de presse Dogan.
Elu lors du scrutin législatif du 1er novembre, remporté haut la main
par le parti du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, ce
député avait prêté serment mardi.
Un ancien député du même parti et quatre membres d'un syndicat
d'enseignants ont été condamnés à la même peine et deux autres accusés
acquittés, selon Dogan.
Tous avaient été interpellés en 2011 dans le cadre d'un vaste coup de
filet de la police contre les milieux kurdes, qui s'était soldé par
l'arrestation dans tout le pays de plusieurs centaines d'élus, avocats,
journalistes ou militants proches du PKK, une organisation classée
comme "terroriste" par Ankara.
Après un fragile cessez-le-feu de plus de deux ans, le PKK a repris les
hostilités l'été dernier contre les forces de sécurité turques, mettant
un terme aux pourparlers de paix engagés à l'automne 2012 pour mettre
un terme à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
Depuis cette date, le gouvernement a multiplié les poursuites contre
des médias, journalistes ou avocats accusés de "propagande terroriste"
pour leurs liens présumés avec le PKK. (AFP, 20 novembre
2015)
IHD: 617 children died in Turkey in 11 months
Human Rights Association (IHD) has released a report on occasion of 20 November Universal Children's Day.
Speaking at the conference where the report was made public, IHD
General President Öztürk Türkdoğan stated that 3,861 children suffered
a violation of their rights and 617 others died during the 11 months of
2015. Among these, 57 lost their lives as a direct result of state
violence. On the other hand, over 6 thousand children are currently
jailed in Turkish prisons.
Türkdoğan underlined that children suffer violence in all spheres of
life, and mainly a violation of their right to life in the first place.
He remarked that international conventions on children's rights aren't
practiced in the Turkey, including the United Nations Convention on the
Rights of the Child.
617 CHILDREN LOST THEIR LIVES
According to the IHD report, the period between 1 January and 20
November of 2015 witnessed 3,681 violations of children's rights in
Turkey. 617 children lost their lives during the same period.
While 2 children died in prison, 14 child workers were verified to have lost their lives in work-related deaths.
TURKISH STATE KILLED 51 CHILDREN IN 11 MONTHS
In the meantime, 51 children have lost their lives in the "armed
conflict atmosphere" caused by the violence cycle created by the AKP
government after 7 June.
As the refugee crisis resulted by the Middle East war claims more lives
every day, a total of 105 refugee children lost their lives under heavy
circumstances.
According to the report, hundreds of children died as a result of an
accident and negligence during the first 11 months of 2015, which on
the other hand witnessed an injury of 1,750 children due to same
reasons. Besides, 74 children got wounded as a consequence of
intervention on social events as police violence gets heavier across
the country.
388 CHILDREN DETAINED
During the same period, 388 children were detained and among these, 69
were remanded in custody. In the meantime, 872 children in Amed were
blacklisted by the Ministry of National Education.
172 CHILDREN TORTURED
IHD report also revealed that 172 children were subject to torture and
ill-treatment during this year, and these include 38 under custody, 27
in prison, 4 in childcare institutions and 50 in family house and
social sphere.
AKP'S WAR HAS INCREASED THE RATE OF CHILDREN'S DEATHS
According to the report, out of 51 children who lost their lives in the
armed conflict atmosphere, 43 died in the areas of clashes and curfews
imposed by the AKP government. While separate explosions of military
ammunition left 5 children dead, 3 others lost their lives in different
cases, which include denial of an ambulance access, disobedience to
stop warning and an armed attack against a passenger minibus.
The report underlined that the war concept initiated by the AKP
government as of July 2015 has startlingly increased the figures of
children's deaths and right violations.
The report also put emphasis on the right violations suffered by
children in the areas where an unlawful curfew has been put into
practice in the Kurdish region.
6,132 CHILDREN IN PRISON
The report also highlighted that 6,132 children aged between 12 and 17
are currently jailed in Turkish prisons. While 97,3 of these is made up
by male children, 600 children are imprisoned alongside their mothers.
68,6 percent of the children aged under 18 were once again subject to arrest and penalty one year after their release.
(ANF, 21 nov 2015)
Curfew in 26 Neighborhoods in Turkey’s Southeast
Le Premier ministre belge Charles Michel a affirmé
vouloir faire preuve d'une "fermeté implacable contre la montée du
radicalisme" sur les ondes de la RTBF lundi matin, à l'heure où
Bruxelles, et plus particulièrement la commune de Molenbeek, est perçue
comme une plaque tournante pour le terrorisme. Il a martelé que "le
fanatisme n'a pas sa place chez nous", insistant sur le fait que son
gouvernement est le premier à "avoir expulsé des prédicateurs et
prêcheurs de haine".
Pourtant, c'est le pouvoir politique belge, tous les partis politiques
faisant partie des coalitions fédérale, régionales et communales, qui a
autorisé il y a une semaine l'ouverture de la Foire Musulmane,
organisée par les Frères musulmans à Bruxelles.
Governorate of Turkey's southeastern Diyarbakır province in a written
statement stating that operation will be launched against Kurdistan
Workers’ Party (PKK) has announced curfew declared in 14 neighborhoods
in Hani district, and 12 neighborhoods in Lice district.
Entering and leaving the neighborhoods are forbidden until further notice, the statement added.
Here are the neighborhoods where curfew declared:
Hani district:
Yukarı Turalı, Akçayurt, Kaledibi, Başaklı, Taşburun, Güzelce,
Karapilyar, Aşağı Turalı, Damlatepe, Çay, Horsel, Mezartarlası,
Sıraevler, Karapilyari neighborhoods.
Lice district:
Elmadere, Boyluca, Ayaz, Akçapınar, şenlik, Tuzlaköy, Şabek, Ağılcık, Erginköy, Uysal, Birlik, Şakan neighborhoods.
(BIA, Nov 20, 2015)
Un nouveau conglomérat proche de Gülen mis sous tutelle judiciaire
Les autorités judiciaires turques ont placé sous tutelle un nouveau
conglomérat d'entreprises proches de l'imam Fethullah Gülen, ennemi
juré du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, ont
rapporté mercredi les médias locaux
Escortés par la police antiémeute, de nouveaux administrateurs sont
arrivés mercredi au siège de Kaynak Holding dans le quartier d'Üsküdar,
sur la rive asiatique d'Istanbul, a précisé l'agence de presse Dogan.
La justice turque soupçonne ce groupe de financer l'organisation de
l'imam Gülen, considérée par les autorités turque comme une
organisation terroriste.
Fondé en 1983 par l'entourage de M. Gülen, Kaynak Holding regroupe une
quinzaine d'entreprises des secteurs de la distribution,
l'informatique, le bâtiment et l'agroalimentaire. Sa branche
principale, le groupe Kaynak Publishing, fédère 28 maisons d'édition
qui publient les livres du prédicateur.
Ancien allié de M. Erdogan, M. Gülen, qui vit aux Etats-Unis depuis
1999, est devenu son "ennemi public numéro 1" depuis le scandale de
corruption qui a secoué le gouvernement et le proche entourage de
l'homme fort du pays fin 2013.
Le chef de l'Etat accuse le prédicateur de vouloir le renverser, ce que ce dernier nie.
Depuis près de deux ans, les autorités turques ont multiplié les purges
et les poursuites judiciaires contre les proches de la nébuleuse Gülen
et ses intérêts financiers.
Après le dixième réseau bancaire du pays, Asya Bank, la justice turque
a pris le mois dernier le contrôle de la holding Koza-Ipek,
propriétaire notamment de deux quotidiens et de deux chaînes de
télévision, lors d'un spectaculaire raid policier dénoncé comme une
atteinte à la liberté de la presse en Turquie comme à l'étranger.
Au pouvoir depuis treize ans, le parti de M. Erdogan a remporté haut la
main les législatives du 1er novembre en Turquie et regagné la majorité
absolue des sièges au Parlement perdue il y a seulement cinq mois.
Il a réaffirmé sa volonté d'en finir avec M. Gülen, qui doit être jugé
par contumace en janvier en Turquie pour "tentative de coup d'Etat". (AFP, 18 novembre
2015)
11 rebelles kurdes et trois soldats tués dans le sud-est
Au moins 11 rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et
trois soldats turcs ont été tués dans des combats dans le sud-est à
majorité kurde du pays, a-t-on appris auprès des autorités locales
vendredi.
Les combattants du PKK ont été tués jeudi par les forces de sécurité
turques dans les districts de Silopi et Cizre, dans la province de
Sirnak, frontalière de la Syrie et de l'Irak, a indiqué le gouverneur
local dans un communiqué publié vendredi.
Dans la province voisine de Van, frontalière de l'Iran, un soldat turc
a été tué et trois autres ont été blessés au cours d'un raid mené
vendredi à l'aube contre une cache présumée de combattants du PKK, a
indiqué l'armée sur son site.
Deux autres soldats ont péri le même jour dans l'explosion d'une mine
au passage d'un convoi militaire dans le district de Lice, dans la
province de Diyarbakir, a appris l'AFP auprès des autorités locales.
Dans cette même province, la ville de Silvan, dont trois quartiers sont
depuis onze jours sous couvre-feu, les violents affrontements opposant
les forces de sécurité turques à la branche jeunesse du PKK se
poursuivaient vendredi.
"Les opérations vont se poursuivre jusqu'à ce que chaque rue soit
sécurisée", a affirmé vendredi le Premier ministre Ahmet Davutoglu. "De
nombreux objectifs ont été atteints, la vie reprendra bientôt son cours
habituel", a-t-il ajouté.
Quelque 10.000 habitants sur les 90.000 que compte Silvan ont fui les
combats, a rapporté le quotidien Hurriyet dans son édition parue
vendredi.
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, les combats ont repris fin
juillet entre les rebelles kurdes et les forces de sécurité turques,
faisant voler en éclats le fragile processus de paix engagé à l'automne
2012 pour mettre un terme à ce conflit, qui a fait plus de 40.000 morts
depuis 1984.
Le président Recep Tayyip Erdogan a promis de poursuivre la lutte
"jusqu'à ce que l'organisation terroriste enterre ses armes, et que ses
membres se rendent et quittent le sol turc".
(AFP, 13 novembre
2015)
Au moins cinq tués, dont quatre policiers et soldats
Au moins quatre membres des forces de sécurité et un civil ont été tués
dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie lors d'attaques
attribuées aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK),
a-t-on appris mercredi auprès des autorités locales.
Trois policiers ont été tués mardi soir dans un district de la ville de
Silopi, près des frontières avec la Syrie et l'Irak, lorsque leur
camion a été pris pour cible par des tirs de lance-roquettes et de
fusils automatiques, ont précisé sous couvert de l'anonymat à l'AFP des
responsables locaux des services de sécurité.
Un quatrième policier a été grièvement blessé, ont ajouté les mêmes sources.
Un soldat a par ailleurs été tué et un autre blessé mercredi matin lors
de combats à Silvan, dans la province de Diyarbakir, selon ces sources.
Cette ville de quelque 90.000 habitants est le théâtre depuis plus
d'une semaine de violents affrontements entre les forces de sécurité et
des jeunes militants proches du PKK, retranchés dans trois quartiers
soumis au couvre-feu.
Mercredi matin, un véhicule piégé a également explosé au passage d'un
blindé de la police dans la province de Mardin (sud-est), tuant un
employé municipal et blessant un membre des forces de l'ordre, a
rapporté l'agence de presse Dogan.
Les rebelles kurdes ont annoncé la semaine dernière la fin de la
suspension de leurs opérations militaires décrétée avant les
législatives du 1er novembre, remportées haut la main par le parti du
président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan.
Depuis ce scrutin, des incidents armés ont éclaté dans plusieurs villes du sud-est du pays.
L'aviation turque a procédé à plusieurs séries de frappes aériennes
contre des cibles du PKK, aussi bien sur le territoire turc que dans
leurs bastions du nord de l'Irak.
Les combats avaient repris fin juillet, après plus de deux ans de
cessez-le-feu, entre les rebelles du PKK et les forces de sécurité
turques, faisant voler en éclats le fragile processus de paix engagé à
l'automne 2012 pour mettre un terme à ce conflit, qui a fait plus de
40.000 morts depuis 1984.
M. Erdogan a promis de poursuivre la lutte "jusqu'à ce que
l'organisation terroriste enterre ses armes, et que ses membres se
rendent et quittent le sol turc".
Le chef de l'Etat et son Premier ministre Ahmet Davutoglu ont assisté
mercredi à la mi-journée à Ankara à une cérémonie religieuse en
l'honneur d'un soldat tué lundi dans la province de Hakkari (sud-est).
(AFP, 11 novembre
2015)
La Turquie condamnée par la CEDH pour des violences policières
La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné mardi la
Turquie pour des violences policières intervenues lors de
l'interpellation d'un homme en 2001 et un défaut d'investigation sur
ces faits.
La CEDH a condamné la Turquie à verser 19.500 euros pour dédommagement moral à l'homme qui l'avait saisie.
Le requérant, aujourd'hui âgé d'une quarantaine d'années, avait été
arrêté en 2001 par la police turque car il était soupçonné d'appartenir
au Hezbollah. Les policiers avaient affirmé qu'il leur avait résisté
quand ils avaient essayé de l'empêcher d'avaler des documents.
L'homme affirmait pour sa part avoir été victime de mauvais traitements
à la fois pendant son interpellation et au cours de sa garde à vue. Il
indiquait avoir été déshabillé, suspendu par les bras et soumis à des
électrochocs.
La justice turque l'avait définitivement débouté en mars 2010.
La CEDH a reconnu qu'il avait subi des violences lors de son
interpellation et que l'usage de la force à ce moment était "excessif".
Elle a également jugé que l'enquête menée par les autorités turques sur
les faits de violences allégués avait été trop lente et noté que les
policiers suspectés de violences n'avaient pas été suspendus.
La Cour n'a en revanche pas retenu les allégations de mauvais
traitements pendant la garde à vue, soulignant l'absence de preuves à
ce sujet. Elle a noté que les rapports établis par les médecins qui
avaient examiné l'homme étaient trop imprécis, ne cherchant pas à
établir les causes des blessures.
Le 20 octobre, la CEDH avait déjà condamné la Turquie pour de mauvais
traitements infligés par des policiers à une femme en garde à vue,
jugeant que le pays avait violé la Convention européenne des droits de
l'Homme, qui prohibe la torture et les traitements inhumains.
(AFP, 10 novembre
2015)
Terror escalates after domestic security bill introduced
The domestic security bill that attracted attention due to its anti-democratic provisions has been a huge disappointment.
The Justice and Development Party (AK Party) government argued that the
bill would address violence and terror in urban areas; however, the
success of the bill is now questionable given that 120 soldiers and
police officers have been killed and dozens of innocent people have
been murdered in terror attacks over the last two months. Contrary to
the arguments made by the government and President Recep Tayyip
Erdoğan, the bill did not yield positive results. Recent developments
and events have revealed that the bill was passed for political
purposes.
The Police Academy and Police College which played an influential role
in combating terror were shut down upon the introduction of the bill. A
huge number of experienced senior police chiefs who were competent at
dealing with the threats of terror were forced to resign. Under the
bill, the Gendarmerie General Command (JGK) was subordinated to the
Interior Ministry and the provincial governors were given extensive
prosecutorial authorities. The bill also led to the removal or
reappointment of 1,776 police chiefs. Of the police chiefs forced to
resign or retire, some were those who handled major cases in the near
part of Turkey which included the cases of Ergenekon, Balyoz, military
espionage, the Hrant Dink assassination and the Kurdistan Communities
Union (KCK) operations.
Police College, Police Academy shut down
The Police Academy and Police Colleges, which trained experienced and
well-equipped police officers and chiefs, were shut down through the
bill. The cadets in the schools, ranked among the most successful
students in Turkey, were placed in other civilian colleges and high
schools.
Gendarmerie extremely politicized
The gendarmerie is one of the most important components of the
anti-terror scheme and was also affected by the bill. Most authorities
within the gendarmerie were devolved to the interior minister; the
minister now has the power to remove or reappoint provincial
gendarmerie commanders. In the current setting, the gendarmerie is now
under the full control of the political administration. A number of
anti-democratic practices were introduced. Most of these practices were
put in place to deal with terror and as well as being against
democracy, they were also against the law. Under the new bill, the
police are authorized to place a person under arrest arbitrarily
without requiring a decision by a judge or prosecutor. In addition to
this, they now have the power to perform body or car searches under
just a verbal instruction given from a superior and without a court
order, and furthermore have been given the authority to shoot a masked
person at a demonstration.
Former Bingöl police chief and current Research Center for Security
Strategies (GÜSAM) Chair Ercan Taştekin said, “The anti-terror unit of
the police department was destroyed by the domestic security package.”
“If we evaluate the performance of the anti-terror processes in the
aftermath of July 22, there is nothing to suggest that this package did
anything neither to address terror and violence nor to reduce the
impact of violent attacks. I do not see that anything was solved
through the security package which, in turn, destroyed the anti-terror
unit of the police department. Most experienced anti-terror experts
were forced to retire. Some of them were reappointed to different
posts. The most crucial question here is this: which provision in the
bill has served as a strong basis for dealing with terror in recent
months? No such provision was used effectively in this period,”
Taştekin said. (TODAY'S
ZAMAN, Nov 8, 2015)
Rassemblement étudiant brutalement réprimé à Istanbul
La police turque a brutalement réprimé vendredi par des tirs de balles
en caoutchouc et de grenades lacrymogènes une manifestation d'étudiants
hostiles au gouvernement à Istanbul, a constaté un photographe de
l'AFP. Quelque 200 étudiants ont protesté devant les grilles de
l'université d'Istanbul, la plus ancienne du pays, contre le Conseil de
l'enseignement supérieur (YÖK) qui fêtait vendredi son 34e
anniversaire. Créé en 1981 par la junte militaire, le YÖK, qui
supervise l'organisation des universités, est régulièrement décrié
comme un instrument de contrôle.
De nombreux étudiants demandent son abolition pure et simple.
"La jeunesse de sera pas intimidée, Erdogan et le YÖK vont
s'effondrer", pouvait-on notamment lire sur les pancartes brandies par
les étudiants. "Le gouvernement assassin devra rendre des comptes", ont
également scandé les étudiants.
Après les sommations d'usage, les policiers en tenue antiémeute ont
encerclé et chargé les étudiants et procédé à de nombreuses
arrestations, a constaté le photographe de l'AFP.
Le site d'information turc Bianet a mis en ligne sur son site une vidéo
qui montre la menace proférée par un policier en civil contre l'une de
ses journalistes couvrant l'événement.
"Rien ne sera plus comme avant. On va vous l'apprendre", peut-on
l'entendre dire dans la vidéo, très largement diffusée par les
internautes qui y voient un nouveau signe de la dérive autoritaire du
régime du président Recep Tayyip Erdogan.
Son parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur)
a remporté haut la main les élections législatives anticipées de
dimanche avec 49,4% des suffrages.
Les policiers ont sorti les canons à eau pour disperser un
rassemblement plus modeste dirigé contre le YÖK dans la station
balnéaire d'Antalya (sud), où neuf personnes ont été placées en garde à
vue, selon la presse turque. (AFP, 7 nov 2015)
Perquisition dans des locaux du patronat proche de Gülen
La police turque a investi vendredi après-midi à Ankara des locaux
d'une puissante organisation patronale proche de l'imam Fethullah
Gülen, l'ennemi juré du président islamo-conservateur Recep Tayyip
Erdogan, ont rapporté les médias locaux.
Sur réquisition d'un procureur, les policiers sont entrés dans
plusieurs bâtiments appartenant à la Confédération des entrepreneurs
turcs (Tuskon) et ont entamé des perquisitions, a indiqué l'agence de
presse progouvernementale Anatolie.
Cette opération s'inscrit dans le cadre de l'"enquête sur l'Etat
parallèle", la dénomination officielle retenue par les autorités pour
la mouvance Gülen qu'elles considèrent comme une "organisation
terroriste" , a précisé Anatolie.
La Tuskon, fondée en 2005 et qui réunit 55.000 membres, est accusée
dans la presse progouvernementale de "financer" les activités des
gülénistes.
L'organisme a précisé sur son compte Twitter que la perquisition visait
le siège ankariote de sa Fédération des hommes d'Affaires d'Anatolie
(Anfed).
Ce nouveau raid intervient cinq jours après la large victoire remportée
dimanche aux élections législatives par le parti de M. Erdogan, qui a
regagné la majorité absolue des sièges au Parlement perdue cinq mois
plus tôt.
Le chef de l'Etat a déclaré la guerre à l'imam Gülen fin 2013, à la
faveur d'un scandale de corruption retentissant qui a visé plusieurs de
ses proches. Il reproche à son ex-allié, qui dirige depuis les
Etats-Unis un influent réseau d'écoles, d'ONG et d'entreprises, d'avoir
bâti un "Etat parallèle" pour le renverser.
Avant le divorce entre le pouvoir turc et M. Gülen, la Tuskon, très
présente à l'étranger, jouait un rôle important de promotion des
entreprises turques à l'international.
Depuis près de deux ans, l'homme fort du pays a multiplié les
poursuites judiciaires et les purges dans la fonction publique contre
les partisans de l'imam Gülen.
Mardi, une quarantaine de personnes soupçonnées d'être proches de son
organisation ont été interpellées dans dix-huit provinces du pays, dont
des policiers et des hauts fonctionnaires soupçonnés de "possession de
documents militaires ou confidentiels".
Juste avant les élections, la police turque avait également pris
d'assaut le siège de deux chaînes de télévision appartenant à une
holding proche de M. Gülen visées par une décision judiciaire de mise
sous tutelle.
Ce raid spectaculaire a été largement dénoncé, en Turquie comme à l'étranger.
Poursuivi pour tentative de coup d'Etat, M. Gülen, qui nie les
accusations portées contre lui, doit être jugé début janvier par
contumace devant un tribunal turc. (AFP, 6 novembre
2015)
All suspects acquitted in trial into JİTEM murders in Southeast
All of the suspects, including Kayseri Provincial Gendarmerie Battalion
Commander Col. Cemal Temizöz and former Cizre Mayor Kamil Atak, have
been acquitted in a trial held regarding a string of murders that are
believed to have been committed by JİTEM, an illegal counterterrorism
unit, between 1993 and 1997 in southeastern Turkey.
Turkey's history is filled with unsolved murders, but the figures on
the exact number of such murders are contradictory. There are claims
that thousands were killed extra-judicially or disappeared in the
Kurdish-dominated Southeast and East of the country in the 1990s. The
atrocities are believed to have been committed by JİTEM -- an illegal
counterterrorism network inside the gendarmerie that often used
torture, intimidation and murder against the Kurdish population in the
region. Most of the murders are believed to have taken place between
1990 and 1995.
The 48th hearing in the trial -- launched in 2009 to look into dozens
of “unsolved murders” committed in the southeastern province of Şırnak
in the 1990s -- was held by the Eskişehir 2nd High Criminal Court on
Thursday. The court ruled to release all suspects in the case due to a
lack of evidence.
The ruling is in line with an earlier request by prosecutor Hakan Ali
Erkan to acquit the suspects in the trial on the grounds that secret
witnesses who had testified in the trial had withdrawn their earlier
testimonies.
The trial began on Sept. 11, 2009. It is the culmination of an
investigation that was launched when wells excavated in southeastern
town of Silopi were found to contain human remains, believed to be
bones of individuals who were killed by JİTEM.
An indictment prepared by the Diyarbakır Public Prosecutor's Office
demanded Temizöz be charged with establishing an organization with the
aim of committing criminal acts and inciting murder. Temizöz is the key
suspect in the trial, and is accused of giving orders for the execution
of up to 20 people when he served in the army in Cizre between 1993 and
1995.
Temizöz was arrested in March 2009 based on the testimony of a number
of secret witnesses. The witnesses' testimony detailed five different
incidents of murder committed by Temizöz between 1993 and 1997.
According to the indictment, Temizöz set up a group in Cizre after
becoming a company commander. The group made extensive use of state
power to detain people, interrogate them and kill them. The prosecutor
sought life sentences without the possibility of parole for all the
suspects of the trial in the indictment.
The indictment stated that 55 unidentified murders were committed in
Cizre between 1993 and 1997. Of these murders, 48 were committed
between 1993 and 1995 and seven in 1996 and 1997.
(TODAY'S
ZAMAN, Nov 6, 2015)
Erdogan relance son projet de superprésidence
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a profité de son triomphe
électoral pour relancer mercredi une réforme controversée de la
Constitution destinée à renforcer ses pouvoirs, et répété sa promesse
de lutter jusqu'au bout contre les rebelles kurdes.
Dans son premier discours depuis les législatives de dimanche, l'homme
fort du pays a confirmé, sur un ton très ferme, sa volonté de reprendre
personnellement en main les affaires du pays, confirmant les craintes
de ses détracteurs qui s'inquiètent d'un nouveau tour de vis
autoritaire.
"L'un des plus importants messages des élections du 1er novembre est de
régler la question d'une nouvelle Constitution", a lancé M. Erdogan
devant des élus locaux.
"Tous ceux qui s'opposent à la demande de notre peuple en faveur d'une
nouvelle Constitution en paieront le prix dans quatre ans" lors des
prochaines élections, a-t-il ajouté en pressant l'opposition de
soutenir sa réforme.
Chef du gouvernement pendant onze ans (2003-2014), M. Erdogan, 61 ans,
plaide depuis son élection à la présidence en août 2014 pour une
réforme de la Constitution mise en place après le coup d'Etat militaire
de 1980. Il souhaite le transfert de l'essentiel du pouvoir exécutif du
Premier ministre au chef de l'Etat.
Lors des législatives du 7 juin, ce projet, priorité de sa campagne,
avait été largement désavoué par les électeurs, au point de priver son
Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) de
la majorité absolue qu'il détenait depuis 2002.
Contre tous les pronostics, l'AKP a regagné dimanche le contrôle
exclusif du Parlement en totalisant 49,4% des suffrages et 317 des 550
sièges de députés.
Cette majorité absolue est toutefois insuffisante pour faire passer une
réforme de la Constitution (il faut au moins les deux tiers des députés
soit 367 voix) et même pour lancer un référendum constitutionnel (330
voix).
Le porte-parole de M. Erdogan a donc laissé entendre que la question pourrait être tranchée par les électeurs eux-mêmes.
"Nous rechercherons les conseils de notre peuple. Si le mécanisme pour
y parvenir est un référendum, alors ce sera le cas", a indiqué Ibrahim
Kalin devant la presse, jugeant que la Turquie ferait "un grand bond en
avant" avec un président fort.
- 'Chemise trop étroite' -
Dès dimanche soir, le Premier ministre sortant Ahmet Davutoglu avait
remis la question constitutionnelle sur le tapis. "Il est évident de
que le système actuel n'est pas satisfaisant (...) la chemise est trop
étroite pour ce pays", avait-il jugé.
Même si M. Kalin a souligné que la présidentialisation du régime
n'était pas une facétie "personnelle" de M. Erdogan, l'opposition
turque l'a par avance rejetée.
"Le système présidentiel ne doit pas exister en Turquie", a tranché
mardi le secrétaire général du Parti républicain du peuple (CHP,
social-démocrate) Gürsel Tekin.
"Nous défendons un système parlementaire basé sur une séparation des
pouvoirs", a renchéri mercredi sur Twitter Ayhan Bilgen, porte-parole
du Parti de la démocratie des peuples (HDP, prokurde).
L'opposition, comme de nombreuses capitales étrangères, s'inquiète de
la dérive autoritaire de M. Erdogan et dénonce régulièrement sa volonté
de museler ses détracteurs, notamment ceux de la presse. Mardi, deux
journalistes ont encore été écroués pour avoir critiqué la victoire
électorale de l'AKP.
Sur le même mode intransigeant, le chef de l'Etat a également confirmé mercredi sa volonté d'en finir avec la rébellion kurde.
"Nous continuerons notre combat jusqu'à ce que l'organisation
terroriste enterre ses armes, que ses membres se rendent et quittent le
sol turc", a-t-il martelé.
Depuis le scrutin, l'aviation turque a déjà procédé à deux séries de
frappes contre des objectifs du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK), à la fois dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie et dans
ses repaires du nord de l'Irak, a annoncé l'armée.
Après une accalmie juste avant le scrutin, les affrontements entre
l'armée et le PKK ont repris de plus belle depuis trois jours, écartant
à court terme tout espoir de cessez-le-feu et de poursuite des
pourparlers de paix suspendus depuis fin juillet.
Deux soldats ont été tués mercredi à Yüksekova, aux confins des
frontières irakienne et iranienne. La veille, quatre militants kurdes
avaient perdu la vie. Et mercredi soir, le couvre-feu a été instauré
dans 22 villages de la province de Diyarbakir.
Selon le chef de l'Etat, le PKK a tué 248 policiers, militaires et civils depuis l'été. (AFP, 4 novembre
2015)
3 militants kurdes tués dans des affrontements avec la police
Trois militants kurdes ont été tués mardi dans le sud-est à majorité
kurde de la Turquie lors d'affrontements avec les forces de l'ordre,
deux jours après le triomphe électoral du parti du président Recep
Tayyip Erdogan, a-t-on appris de sources concordantes.
Deux jeunes militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) sont
morts dans la province d'Hakkari, près de la frontière irakienne, lors
d'une opération de la police pour démanteler des barricades, a-t-on
appris auprès des services de sécurité.
Un autre jeune de 22 ans a été tué dans la ville de Silvan, dont trois
quartiers ont été soumis depuis l'aube à un strict couvre-feu, a
indiqué le bureau du gouverneur de la province de Diyarbakir dans une
déclaration.
L'état-major de l'armée turque a annoncé mardi avoir bombardé la veille
des positions du PKK en Turquie et dans le nord de l'Irak.
Ces opérations interviennent alors que le Parti de la justice et du
développement (AKP, islamo-conservateur) a largement remporté dimanche
les élections législatives avec 49,4% de suffrages et regagné contre
tous les pronostics la majorité absolue des sièges au Parlement perdue
à peine cinq mois plus tôt.
Pendant toute la campagne, le Premier ministre sortant et chef de l'AKP
Ahmet Davutoglu et le président Erdogan ont fait campagne sur une ligne
très ferme contre le PKK.
Les combats meurtriers entre le PKK et les forces de sécurité turques
ont repris fin juillet dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie,
faisant de nombreuses victimes. Ils ont fait voler en éclat le fragile
processus de paix engagé à l'automne 2012 pour mettre un terme à ce
conflit, qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984. (AFP, 3 novembre
2015)
44 arrestations lors d'un nouveau coup de filet contre les proches de Gülen
Au moins 44 personnes ont été interpellées mardi en Turquie dans le
cadre d'une enquête judiciaire ouverte à Izmir (ouest) contre l'imam
Fethullah Gülen, l'ennemi juré du président islamo-conservateur Recep
Tayyip Erdogan, ont rapporté les médias locaux.
Ce coup de filet a été mené dans dix-huit provinces du pays et a permis
d'arrêter des policiers et des fonctionnaires de haut rang, soupçonnés
de "possession de documents militaires et de documents confidentiels",
a précisé l'agence de presse de Dogan.
Un précédent bilan faisait état d'une trentaine d'arrestations.
Des mandats d'arrêts ont été émis par les procureurs à l'encontre d'un total de 57 personnes, selon l'agence.
Trois gouverneurs et un ex-chef de la police d'Izmir (ouest) figurent
parmi les suspects placés en détention qui doivent comparaître devant
un tribunal qui peut décider de les inculper.
Cette opération intervient deux jours après la large victoire remportée
dimanche aux élections législatives par le parti de M. Erdogan, qui a
regagné la majorité absolue des sièges au Parlement perdue cinq mois
plus tôt.
Le chef de l'Etat a déclaré la guerre à l'imam Gülen fin 2013, à la
faveur d'un scandale de corruption retentissant qui a visé plusieurs de
ses proches. M. Erdogan reproche à son ex-allié, qui dirige depuis les
Etats-Unis un influent réseau d'écoles, d'ONG et d'entreprises, d'avoir
bâti un "Etat parallèle" pour le renverser.
Depuis près de deux ans, l'homme fort du pays a multiplié les
poursuites judiciaires et les purges dans la fonction publique contre
les partisans de l'imam Gülen.
La semaine dernière, la police turque a pris d'assaut le siège de deux
chaînes de télévision appartenant à une holding proche de M. Gülen
visées par une décision judiciaire de mise sous tutelle. Ce raid
spectaculaire a été largement dénoncé, en Turquie comme à l'étranger,
comme une atteinte à la liberté de la presse.
Poursuivi pour tentative de coup d'Etat, M. Gülen doit être jugé début janvier par contumace devant un tribunal turc. (AFP, 3 novembre
2015)
Turquie: "Le régime va devenir de plus en plus autoritaire"
Le Vif, 02/11/15
Contre tous les pronostics, son Parti de la justice et du développement
(AKP, islamo-conservateur) s'est largement imposé en raflant 49,4% des
suffrages et une majorité absolue de 316 des 550 sièges du Parlement,
selon les résultats définitifs rendus publics dans la nuit par les
chaînes d'information locales.
Cinq mois à peine après le revers retentissant concédé lors du scrutin
du 7 juin, l'élection de dimanche a sonné comme une revanche éclatante
pour M. Erdogan, dont le règne sans partage sur le pays depuis treize
ans suscite de plus en plus d'inquiétudes.
Symboliquement, l'homme fort du pays a célébré son succès lundi par une
prière à la mosquée d'Eyup, comme le faisaient les nouveaux sultans de
l'Empire ottoman.
"La volonté de la nation s'est exprimée en faveur de la stabilité (...)
j'ai toujours dit 'une nation, un drapeau, un pays, un Etat", s'est-il
réjoui.
Sûr de lui, le chef de l'Etat en a profité pour sermonner ses
détracteurs, notamment ceux de la presse étrangère. "Le monde entier
doit respecter la volonté nationale (...) je n'ai pas beaucoup vu ce
respect", s'est agacé M. Erdogan.
Son succès dimanche a été unanimement accueilli comme l'expression du
désir de stabilité des électeurs turcs, dans un pays confronté depuis
la fin de l'été à la reprise du conflit kurde et à la menace
djihadiste, après l'attentat-suicide qui a fait 102 morts devant la
gare centrale d'Ankara il y a trois semaines.
Le désir de stabilité des électeurs turcs
Pendant toute la campagne, le président et son Premier ministre Ahmet
Davutoglu se sont posés en garants de la sécurité du pays en agitant le
spectre du "chaos".
Ces élections "ont montré le succès de la stratégie d'Erdogan, qui a
retenté sa chance dans les urnes, pris des risques pour le pays et fait
passer sa priorité de l'économie à la sécurité", a résumé lundi Murat
Yetkin, éditorialiste du quotidien Hürriyet Daily News.
Sans surprise, les marchés financiers ont salué le retour annoncé d'un
"gouvernement d'un seul parti" à la tête du pays, gage de stabilité
immédiate. La bourse d'Istanbul a bondi de plus de 5% et la livre
turque repris des forces sur le dollar et l'euro. Mais ce rebond
pourrait n'être que de courte durée. "Il reste à voir si l'AKP va
s'efforcer de regagner sa crédibilité économique qui s'est lentement
érodée ces dernières années", a mis en garde William Jackson, de
Capital Economics.
L'Union européenne (UE) s'est platement réjouie lundi de "l'engagement
fort du peuple turc pour les procédures démocratiques" et s'est dite
prête à travailler avec le futur gouvernement, notamment sur la
question pressante des migrants. Berlin a fait de même et incité le
régime à diriger le pays "dans un esprit d'unité nationale et de
compromis".
Encore sonnée par sa défaite, l'opposition turque s'est ouvertement
inquiétée du retour en force de M. Erdogan, dont elle dénonce les
dérives autoritaires.
"Le régime va devenir de plus en plus autoritaire et exercer encore plus de pression"
"Le régime va devenir de plus en plus autoritaire et exercer encore
plus de pression", a pronostiqué l'éditorialiste Kadri Gürsel,
d'al-Monitor, "c'est ce qui s'est passé après les élections de 2011
qu'il avait remportées avec 50% des voix".
Les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération
en Europe (OSCE) ont ainsi déploré lundi le niveau de "violence" de la
campagne. "La campagne a été marquée par beaucoup trop de peur et la
peur est l'ennemie de la démocratie", a souligné Andreas Gross, député
suisse du Conseil de l'Europe.
Dimanche soir, le chef de file du Parti démocratique des peuples (HDP,
prokurde) Selahattin Demirtas avait dénoncé une élection "injuste",
disputée sous la menace des djihadistes.
Dans son rapport, l'OSCE a également reproché au camp de M. Erdogan des "interventions dans l'autonomie éditoriale des médias".
Quatre jours à peine avant le scrutin, la police a investi de force le
siège de deux chaînes de télévision proches de l'opposition visées par
une mise sous tutelle judiciaire. Ce raid, en direct devant les
caméras, a suscité l'indignation.
Fer de lance de la critique contre le régime turc, le quotidien
Cumhuriyet a qualifié le succès de l'AKP de "victoire de la peur". Dans
un éditorial, son rédacteur en chef Can Dündar a déploré l'extrême
polarisation du pays, entre "ceux qui sont prêts à mourir pour Erdogan
et ceux qui ne le supportent plus".
Derrière l'AKP, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate)
est arrivé dimanche deuxième avec 25,4% des voix et 134 sièges, devant
le Parti de l'action nationaliste (MHP, droite) avec 12% et 41 sièges,
en fort recul.
Entré triomphalement au Parlement en juin, le Parti démocratique des
peuples (HDP, prokurde) n'a sauvé sa place que de justesse. Avec 10,7%
des voix, juste au-dessus du seuil minimal de représentation, il a
décroché 59 sièges.
35 arrestations lors d'un nouveau coup de filet contre les proches de Gülen
Au moins 35 personnes ont été interpellées mardi en Turquie dans le
cadre d'une enquête judiciaire ouverte à Izmir (ouest) contre l'imam
Fethullah Gülen, l'ennemi juré du président islamo-conservateur Recep
Tayyip Erdogan, ont rapporté les médias locaux.
Ce coup de filet a été mené dans dix-huit provinces du pays et a permis
d'arrêter des policiers et des fonctionnaires, soupçonnés de
"possession de documents militaires et de documents confidentiels", a
précisé l'agence de presse de Dogan.
Cette opération intervient deux jours après la large victoire remportée
dimanche aux élections législatives par le parti de M. Erdogan, qui a
regagné la majorité absolue des sièges au Parlement perdue cinq mois
plus tôt.
Le chef de l'Etat a déclaré la guerre à l'imam Gülen fin 2013, à la
faveur d'un scandale de corruption retentissant qui a visé plusieurs de
ses proches. M. Erdogan reproche à son ex-allié, qui dirige depuis les
Etats-Unis un influent réseau d'écoles, d'ONG et d'entreprises, d'avoir
bâti un "Etat parallèle" pour le renverser.
Depuis près de deux ans, l'homme fort du pays a multiplié les
poursuites judiciaires et les purges contre les partisans de l'imam
Gülen.
La semaine dernière, la police turque a pris d'assaut le siège de deux
chaînes de télévision appartenant à une holding proche de M. Gülen
visées par une décision judiciaire de mise sous tutelle. Ce raid
spectaculaire a été largement dénoncé, en Turquie comme à l'étranger,
comme une atteinte à la liberté de la presse.
Poursuivi pour tentative de coup d'Etat, M. Gülen doit être jugé début janvier par contumace devant un tribunal turc.
(AFP, 3 novembre
2015)
Comment Erdogan a gagné son pari?

Caricature: Riber Hannson (Suède)
Pour convaincre ses électeurs, le
président turc n’a pas hésité à lancer son pays dans la guerre et à
tourner le dos au processus de paix avec le Parti des Travailleurs du
Kurdistan (PKK). Surtout, il a divisé le pays et stigmatisé les Kurdes
Recep Tayyip Erdogan a gagné son pari: en convoquant
des élections législatives anticipées, quatre mois seulement après un
premier scrutin, il parvient à améliorer son score. Il avait obtenu
40,7% ce qui le contraignait à former un gouvernement de coalition,
selon les résultats partiels, il obtiendrait près de 50% cette fois-ci,
ce qui lui permettrait de gouverner seul et d’asseoir ses prérogatives
présidentielles que ne prévoit pas la Constitution mais qu’un
gouvernement monocolore issu de son parti ne lui contestera pas. Cette
victoire, il ne l’a pas gagnée de manière régulière. Pour convaincre
les électeurs de changer d’avis, il n’a pas hésité à lancer son pays
dans la guerre, il a tourné le dos à un processus de paix avec le Parti
des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et, surtout, il a divisé le pays et
stigmatisé les Kurdes. Autant de plaies qu’il a ouvertes et qu’il sera
difficile de refermer.
Comment a-t-il fait? En jouant avec les peurs qu’a provoqué l’attentat
de Suruç, qui a fait 33 morts le 20 juillet dernier, il a lancé sa
guerre contre les terroristes de l’État islamique (EI) et du PKK, dans
les faits une guerre contre le PKK surtout. Ce faisant, il a appelé à
l’union sacrée derrière lui. Un slogan qui a porté chez les patriotes
de droite du Parti d’action nationaliste (MHP), très hostiles aux
Kurdes. Aujourd’hui, le MHP est le grand perdant du scrutin. Les
slogans nationalistes de Recep Erdogan lui ont volé ses suffrages.
Le président a aussi réussi à minimiser le vote en faveur du Parti
démocratique des peuples (HDP), pro-kurde. En se présentant comme
moderniste, réformateur et défenseur de la cause des femmes, ce dernier
avait réussi la prouesse d’élargir son électorat à des non-Kurdes. Une
stratégie qui a porté ses fruits le 7 juin dernier, puisqu’avec 13%, le
HDP franchissait le seuil fatidique des 10% obligatoires pour entrer au
parlement. En insinuant que le HDP était lié aux terroristes du PKK, en
posant même une égalité entre PKK et HDP, il a ravalé ce dernier à son
identité ethnique kurde, exclusivement.
Enfin, les piètres conditions sécuritaires du scrutin ont fait le
reste. Impossibilité pour le HDP de faire campagne, en raison des
risques d’attentats qui le visaient directement. En outre, dans
certaines localités kurdes, sous le coup de restrictions de mouvement
en raison des opérations militaires et de l’insurrection du PKK, les
électeurs qui traditionnellement votent HDP n’ont pu se déplacer pour
voter.
Et demain? Fort de son éclatante, l’AKP appelle à l’unité. Dès les
premiers résultats, le premier ministre Ahmet Davutoglu a tendu la main
aux perdants en leur annonçant: «Aujourd’hui, il n’y a que des
gagnants.» Mais les divisions dans la société turque sont plus criantes
que jamais. D’abord, entre l’est kurde et pauvre et l’ouest prospère.
Entre les kémalistes, laïcs et modernistes et les conservateurs
islamistes qui ont voté pour l’AKP. Entre les musulmans sunnites
majoritaires et les membres des autres religions, les chrétiens et les
alévis notamment. Réconcilier la nation sera une gageure, d’autant que
la Turquie est sous tension en raison des crises qui secouent la région. (Le Temps, 2 novembre 2015)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Manifestation à Istanbul pour la libération de deux journalistes incarcérés
Plusieurs centaines de personnes ont défilé dimanche devant le siège du
journal Cumhuriyet à Istanbul pour exiger la libération de deux de ses
journalistes incarcérés pour avoir fait état de livraisons d'armes de
la Turquie aux rebelles islamistes syriens.
Les manifestants, pour l'essentiel des journalistes et des élus de
l'opposition au régime du président islamo-conservateur Recep Tayyip
Erdogan, ont exigé la libération de Can Dündar et Erdem Gül, inculpés
jeudi pour "terrorisme", "espionnage" et "divulgation de secrets
d'Etat" et écroués dans un prison proche d'Istanbul.
"Nous défendons la liberté de la presse", "la presse libre ne se taira pas", indiquaient certaines de leurs banderoles.
Lors de la manifestation, le président du Parti républicain du peuple
(CHP, social-démocrate) Kemal Kiliçdaroglu a qualifié l'incarcération
de MM. Dündar et Gül de "tâche noire dans l'histoire de la presse".
"Nous avons la responsabilité de protéger les médias et la démocratie",
a-t-il ajouté.
Samedi, MM. Dündar et Gül ont écrit depuis leur prison pour exhorter
les dirigeants de l'Union européenne (UE) à exiger de la Turquie le
respect de la liberté de la presse avant de signer un accord avec elle
sur les migrants.
Un sommet sur ce dossier réunit l'UE et Ankara dimanche à Bruxelles.
En mai dernier, Cumhuriyet avait diffusé des photos et une vidéo de
l'interception, en janvier 2014 à la frontière syrienne, de camions
appartenant aux services secrets turcs (MIT) et transportant des armes
destinées à des rebelles islamistes syriens.
Le gouvernement turc a toujours nié ce soutien et répété que le convoi
intercepté contenait de "l'aide" pour les populations turcophones de
Syrie.
Au pouvoir depuis treize ans, le parti du président Erdogan est
régulièrement pointé du doigt pour ses nombreuses pressions sur les
médias. (AFP, 29 novembre
2015)
Council of Europe reacts to Turkish journalists’ arrests
The arrest of prominent Turkish journalists Can Dündar and Erdem Gül
has again raised concerns about media freedom in Turkey, a spokesperson
from the European Council has told daily Hürriyet, with the reporters
urging the EU not to ignore human rights violations in Turkey as it
bargains with Ankara on refugees.
The statement made by the spokesperson of European Council
Secretary-General Thorbjorn Jagland noted that Turkey itself has
adopted an action plan to prevent future violations of the European
Human Rights Convention and that this included violations against
Article 10 on freedom of expression and freedom of the media.
“We will raise the most recent issues at the meeting of the working
group which will be held between the Justice Ministry of Turkey and the
Council of Europe in mid-December. Mr. Jagland will address our
concerns with the Ministry of Justice,” Jagland’s spokesperson said.
Regarding the arrest, the spokesperson confirmed “this case and others”
would be raised at a meeting between Council of Europe experts and
Turkish officials in Ankara on Dec. 17.
The spokesperson said the council was concerned about “yet another”
issue regarding freedom of expression and media freedom in Turkey which
needed to be resolved and protected under Article 10 of the European
Convention of Human Rights. “Otherwise, more cases might come to the
European Court of Human Rights,” he added.
The statement came as Dündar and Gül, who were detained Nov. 26 on
charges of espionage and assisting a terrorist organization through a
news report on the alleged supply of arms to fighters in Syria, sent a
letter to EU leaders just a day before a Turkey-EU summit that will
take place in Brussels to broker a deal on the growing refugee crisis,
urging the EU not to compromise on an agreement with Turkey to help
stem the flow of migrants to Europe.
“We sincerely hope that the meeting produces a lasting solution to this
problem. We would also like to hope that your desire to end the crisis
will not stand in the way of your sensitivity toward human rights and
freedom of the press and expression as fundamental values of the
Western world,” read the letter penned by Dündar, Cumhuriyet’s
editor-in-chief, and Gül, the paper’s Ankara bureau chief.
“We remind you that our common values can only be protected by a common
stand and solidarity and that this solidarity is both vital and
urgent,” the pair said.
The U.S. State Department also expressed concerns over press freedom in
the country, calling on Turkish authorities to ensure freedom to freely
voice opinions and criticisms.
“We are troubled by the pre-trial arrest yesterday of senior editors of
the respected Turkish newspaper Cumhuriyet,” the U.S. State Department
said in a written statement on Nov. 27, a day after the arrest of
Dündar and Gül.
“The investigation, criminal charges, and arrest raise serious concerns
about the Turkish government’s commitment to the fundamental principle
of media freedom. These events are only the latest in a series of
judicial and law enforcement actions taken under questionable
circumstances against Turkish media outlets critical of the
government,” it said.
“We call on Turkish authorities to ensure that all individuals and
organizations – including but not limited to the media – are free to
voice a full range of opinions and criticism, in accordance with
Turkey’s constitutional guarantees of media freedom and freedom of
expression. This will ultimately strengthen Turkey’s democracy,” it
added.
Dündar and Gül were sent to Silivri Prison late Nov. 26 after an
Istanbul court ordered their arrest on the publication of footage
purporting to show the state intelligence agency helping send weapons
to Syria.
Footage released by Cumhuriyet on May 29 showed gendarmerie and police
officers opening crates in the backs of trucks which contained what the
daily described as weapons and ammunition sent by the intelligence
service to fighters in Syria in January 2014.
In the aftermath, President Recep Tayyip Erdoğan said those that
published the story “would pay a heavy price” while reiterating that
the goods were just destined for Turkmens in Syria.
Making remarks on the arrest, Prime Minister Ahmet Davutoğlu signaled
that Dündar and Gül could be tried without arrest, daily Hürriyet
reported.
“A trial [of Dündar and Gül] without arrest could be seen as more
convenient,” the premier told a group of reporters in parliament in
Ankara on Nov. 28, adding that the decision to try Dündar and Gül
without arrest did not depend on their initiative, but on the country’s
“independent judiciary.”
Republican People’s Party (CHP) Kemal Kılıçdaroğlu, meanwhile,
described the arrest as a “black spot” on the country’s democratic
history.
“Imprisoning two journalists is a black spot in our history of
democracy,” Kılıçdaroğlu said on Nov. 29 while visiting the offices of
Cumhuriyet in Istanbul’s Şişli district.
(hurriyetdailynews.com, Nov 29, 2015)
Deux journalistes en prison exhortent l'UE à exiger le respect des libertés par Ankara
Deux journalistes turcs incarcérés pour "espionnage" ont interpellé
samedi les dirigeants responsables de l'Union européenne (UE) pour les
exhorter à ne pas sacrifier la défense de liberté de la presse à un
accord avec la Turquie sur les migrants.
"Nous espérons que votre volonté de trouver une solution n'entamera pas
votre attachement aux droits de l'Homme, de la presse et d'expression,
qui sont les valeurs fondamentales du monde occidental", écrivent Can
Dündar et Erdem Gül dans un courrier publié à la veille d'un sommet
UE-Turquie à Bruxelles.
Leur lettre, écrite de la prison de Silivri, près d'Istanbul, a été
adressée en allemand à la chancelière Angela Merkel, en français au
président François Hollande et en anglais au Premier ministre David
Cameron.
"Nos valeurs communes ne peuvent être préservées que par la solidarité
et par une position commune", ajoutent les journalistes du quotidien
Cumhuriyet.
Les dirigeants de l'UE et le Premier ministre islamo-conservateur turc
Ahmet Davutoglu se retrouvent dimanche pour un sommet extraordinaire
visant à "redynamiser" leurs relations et surtout à "freiner le flux
migratoire" vers l'UE.
Bruxelles négocie avec Ankara un "plan d'action" qui verrait la Turquie
s'engager à retenir sur son territoire les réfugiés syriens -- elle en
accueille 2,2 millions -- en échange d'une aide financière, de la
libéralisation du régime des visas pour ses citoyens et d'un coup de
pouce à la candidature d'Ankara à une entrée dans l'UE.
"Le Premier ministre turc, que vous rencontrerez ce week-end, et le
régime qu'il représente sont connus pour leur politique et leurs
pratiques qui ignorent complètement la liberté de la presse et les
droits de l'Homme", dénoncent MM. Dündar et Gül.
"Nous sommes jugés et détenus pour avoir usé de ces libertés et pour
avoir défendu le droit du public à l'information", ajoutent-ils.
Jeudi soir, les deux journalistes de Cumhuriyet ont été inculpés pour
"terrorisme", "espionnage" et "divulgation de secrets d'Etat" et
écroués pour avoir publié des documents sur des livraisons d'armes par
la Turquie à des rebelles islamistes syriens.
Ils risquent jusqu'à quarante-cinq ans de réclusion. (AFP, 28 novembre
2015)
La Turquie sous le feu des critiques après l'incarcération de deux journalistes
L'incarcération de deux journalistes d'opposition, qui ont fait état de
livraisons d'armes controversées par la Turquie aux rebelles islamistes
syriens, a relancé vendredi les critiques contre la dérive liberticide
du gouvernement d'Ankara.
A Istanbul, plus d'un millier de personnes, journalistes, élus
d'opposition ou intellectuels pour la plupart, se sont rassemblés
devant le siège de leur quotidien, Cumhuriyet, pour critiquer le
président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, accusé une nouvelle
fois de vouloir étouffer la liberté de la presse.
"Depuis quand en sommes-nous arrivés à incarcérer des journalistes qui
dénoncent les irrégularités du pouvoir (...) au prétexte que ce sont
des secrets d'Etat", s'est offusqué l'ex-journaliste Eren Erdem,
aujourd'hui député, "c'est inacceptable".
Plus d'une centaine de personnes ont également protesté à Ankara aux
cris de "la presse libre ne se taira pas". De brefs incidents les ont
opposées aux forces de l'ordre.
Jeudi soir, Can Dündar, le rédacteur en chef de Cumhuriyet, et Erdem
Gül, le chef de son bureau à Ankara, ont été inculpés par un tribunal
d'Istanbul pour "espionnage" et "divulgation de secrets d'Etat" et
écroués jusqu'à leur procès. Ils risquent jusqu'à quarante-cinq ans de
réclusion.
En mai dernier, le journal avait diffusé des photos et une vidéo de
l'interception, en janvier 2014 à la frontière syrienne, de camions
appartenant aux services secrets turcs (MIT) et transportant des armes
destinées à des rebelles islamistes syriens.
L'affaire a provoqué un scandale en Turquie. Le gouvernement turc a
toujours nié soutenir les rebelles extrémistes, dont le groupe Etat
islamique (EI), et répété que le convoi intercepté contenait de
"l'aide" pour les populations turcophones de Syrie.
Sitôt l'article paru, M. Erdogan avait personnellement porté plainte
contre M. Dündar. "Il ne s'en sortira pas comme ça", avait-il menacé,
furieux.
- 'Surveiller l'Etat' -
Devant le tribunal, le rédacteur en chef de Cumhuriyet, qui a reçu la
semaine dernière en France le prix pour la liberté de la presse de
Reporters sans frontière (RSF) et TV5 Monde, a défendu jeudi le travail
de son équipe.
"Un journaliste n'est pas un agent du gouvernement", a-t-il plaidé,
"mon travail consiste à surveiller l'Etat au nom du peuple et à lui
demander de rendre des comptes".
Sitôt rendue, la décision du tribunal a suscité un tollé en Turquie et à l'étranger.
"C'est une journée noire pour la démocratie", a déploré le chef du
Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), Kemal
Kiliçdaroglu. "La liberté d'expression (...) est foulée aux pieds tous
les jours en Turquie", ont renchéri ceux du Parti démocratique des
peuples (HDP), Selahattin Demirtas et Figen Yuksekdag.
Le président de la Fédération internationale des journalistes (IFJ) Jim
Boumelha a exigé "la libération immédiate de Can Dündar et Erdem Gül et
l'abandon des charges qui pèsent sur eux".
A l'avant-veille d'un sommet important avec la Turquie dimanche sur la
crise des migrants, l'Union européenne (UE) a jugé l'arrestation des
deux journalistes "inquiétante".
Bruxelles "doit faire de la libération des journalistes et plus
largement du respect de la liberté de la presse en Turquie une
condition préalable à l'approfondissement des relations bilatérales", a
exigé RSF.
Hasard du calendrier, la décision des juges intervient alors que la
Russie a accusé la Turquie d'entretenir des liens avec les jihadistes
après l'incident aérien de mardi, au cours duquel Ankara a abattu un
avion militaire russe près de la frontière syrienne.
M. Erdogan a qualifié jeudi ces accusations de "calomnies", assurant notamment que son pays n'achetait pas de pétrole à l'EI.
Au pouvoir depuis treize ans, l'actuel gouvernement turc est
régulièrement épinglé dans les capitales étrangères et par les ONG de
défense de la liberté de la presse, qui lui reprochent des pressions de
plus en plus importantes sur les médias.
Sans citer expressément le cas de Cumhuriyet, M. Erdogan a balayé d'un
revers de la main les critiques. "La liberté de la presse a longtemps
été comprise par certains médias comme une excuse pour insulter",
a-t-il estimé lors d'un discours vendredi.
(AFP, 27 novembre
2015)
Un millier de manifestants à Istanbul contre l'incarcération de deux journalistes
Un millier de personnes se sont réunies vendredi devant le journal turc
d'opposition Cumhuriyet à Istanbul pour dénoncer l'incarcération de
deux de ses dirigeants, accusés d'avoir fait état de livraisons d'armes
par Ankara à des islamistes syriens.
Les manifestants, des journalistes, élus de l'opposition et
intellectuels, ont hurlé des slogans hostiles au président Recep Tayyip
Erdogan et à son Parti de la justice et du développement (AKP,
islamo-conservateur). "Tous ensemble contre le fascisme", "Tayyip
menteur" ou "l'AKP complice de Daech", ont-ils scandé.
Can Dündar, le rédacteur en chef de Cumhuriyet, et Erdem Gül, le chef
de son bureau à Ankara, ont été inculpés jeudi soir par un tribunal
stambouliote d"espionnage" et de "divulgation de secrets d'Etat" et
écroués.
En mai dernier, le journal avait diffusé des photos et une vidéo de
l'interception, en janvier 2014 à la frontière syrienne, de camions
appartenant aux services secrets turcs (MIT) transportant des armes
destinées à des rebelles islamistes syriens.
L'affaire a provoqué un scandale en Turquie. Le gouvernement turc a
toujours nié soutenir les rebelles extrémistes, dont le groupe Etat
islamique (EI), et répété que le convoi intercepté contenait une "aide"
destiné aux populations turcophones de Syrie.
M. Erdogan a lui-même personnellement porté plainte contre M. Dündar.
L'incarcération des deux journalistes intervient alors que la Russie a
accusé la Turquie d'entretenir des liens avec les jihadistes, après
l'incident aérien mardi au cours duquel Ankara a abattu un avion
militaire russe près de la frontière syrienne.
M. Erdogan a qualifié jeudi ces accusations de "calomnies" et de
"mensonges", affirmant notamment que son pays n'achetait pas de pétrole
à l'EI.
Au pouvoir depuis treize ans, l'actuel gouvernement turc est
régulièrement épinglé dans les capitales étrangères et par les ONG de
défense de la liberté de la presse, qui lui reprochent ses pressions de
plus en plus importantes sur les médias.
(AFP, 27 novembre
2015)
2 journalistes d'opposition inculpés pour avoir fait état de livraison d'armes en Syrie

Deux dirigeants du journal d'opposition turc Cumhuriyet ont été
inculpés et écroués jeudi soir par une cour pénale d'Istanbul pour
avoir fait état de livraisons d'armes du régime turc à des islamistes
en Syrie, ont rapporté les médias turcs.
Can Dündar, rédacteur en chef, et Erdem Gül, son chef de bureau à
Ankara, sont accusés d"espionnage" et "divulgation de secrets d'Etat"
pour avoir publié en mai un article sur de possibles livraisons d'armes
par les services secrets turcs (MIT) en Syrie.
Un convoi de camions des services de renseignements turcs avait été
intercepté par les gendarmes turcs dans le sud de la Turquie en janvier
2014. La révélation de cette livraison d'armes dissimulées, selon
Cumhuriyet, sous des caisses de médicaments, avait provoqué un séisme
politique en Turquie.
Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan qui nie
catégoriquement soutenir militairement les mouvements jihadistes qui
combattent le régime du président Bachar al-Assad, sa "bête noire",
avait personnellement porté plainte contre M. Dündar, 54 ans, et
publiquement promis lors d'un entretien à une chaîne de télévision
locale qu'"il n'en sortira pas comme cela".
"Il va payer un prix très lourd", avait-il prévenu.
Can Dündar a reçu la semaine dernière à Strasbourg (France) le prix
pour la liberté de la presse de RSF (Reporters sans frontières) et TV5
Monde.
Cette organisation de défense de la liberté de la presse a dénoncé dans
un communiqué une "persécution politique" à l'égard de ces deux
journalistes connus de Turquie.
"Si les deux journalistes devaient être incarcérés, ce serait une
preuve supplémentaire que le pouvoir turc est prêt à des méthodes d'un
autre âge pour éteindre le journalisme indépendant en Turquie",
souligne le texte publié avant la décision des juges.
"Ne vous en faites pas, ce jugement n'est qu'une médaille d'honneur
pour nous", a lancé M. Dündar avant son incarcération aux nombreux
journalistes et représentants de la société civile venus suivre le
procès au palais de justice de la mégapole turque sous d'importantes
mesures de sécurité.
Au pouvoir depuis treize ans, le parti issu de la mouvance islamiste de
M. Erdogan a remporté haut la main les législatives du 1er novembre
dernier et regagné la majorité absolue des sièges au Parlement perdue
il y a seulement cinq mois.
Le gouvernement turc est régulièrement épinglé dans les capitales
étrangères et par les ONG de défense de la liberté de la presse, qui
lui reprochent ses pressions de plus en plus importantes sur les
médias.
(AFP, 27 novembre
2015)
Une jeune Syrienne désignée "journaliste de l'année" par RSF
La journaliste syrienne Zaina Erhaim, 30 ans, qui travaille depuis la
ville d'Alep, ravagée par plus de quatre ans de guerre, est la lauréate
2015 du Prix Reporters sans frontières (RSF), décerné mardi soir à
Strasbourg.
La jeune femme, dont le pays est considéré comme le plus dangereux au
monde pour les journalistes, a été choisie pour sa "déontologie, sa
détermination et son courage" et sa capacité à "mettre en avant la
dimension humaine dans les coulisses de la guerre", ont précisé les
organisateurs.
Son prix a été remis à son oncle, lors d'une cérémonie organisée en
marge du "Forum mondial de la démocratie", en présence du secrétaire
général du Conseil de l'Europe, Thorbjørn Jagland.
Depuis deux ans, Zaina Erhaim a formé une centaine de personnes, dont
un tiers de femmes, au journalisme de télévision et de presse écrite,
contribuant à l'émergence de nouveaux journaux et magazines en Syrie.
L'organisation de défense de la liberté de la presse a également
décerné son prix du "média de l'année" au quotidien turc d'opposition
Cumhuriyet, qui "paie le prix de son journalisme indépendant et
courageux", dans un pays où "une répression toujours croissante s'abat
sur les voix critiques".
En mai, le président Recep Tayyip Erdogan avait porté plainte contre
Cumhuriyet, qui avait publié les photos de l'interception, en janvier
2014, d'un convoi chargé d'armes à destination de la Syrie appartenant
aux services de renseignement (MIT). Son rédacteur en chef, Can Dündar,
venu mardi à Strasbourg chercher son prix, risque une lourde peine de
prison.
RSF souligne également que le quotidien d'opposition - qui s'est
distingué par sa couverture de la question kurde et du génocide
arménien - subit des "procès en cascade", des "blocages répétés de son
site internet" et des "campagnes de calomnie".
Il a par ailleurs été le seul quotidien du monde musulman à reproduire
dans son édition papier deux versions réduites du numéro publié par
Charlie Hebdo après l'attentat de janvier à Paris - avec une caricature
du prophète Mahomet -, ce qui lui a valu des poursuites judiciaires.
RSF a décerné son prix du "journaliste-citoyen de l'année" à un
collectif de blogueurs éthiopiens, Zone9, qui "dénoncent régulièrement
le régime liberticide" au pouvoir à Addis-Abeba.
Six de ces blogueurs ont récemment passé de 15 à 18 mois en prison,
sous l'accusation de planifier des attaques terroristes. Victimes du
"harcèlement incessant des autorités", puis arrêtés en avril 2014, ils
ont été libérés en juillet et octobre.
Aucun n'a pu être présent mardi à Strasbourg pour chercher son prix. (AFP, 18 novembre
2015)
Eurojihadisme : la liberté d’expression malmenée dans RTL-TVI
Lettre ouverte de l'écrivain Bahar Kimyongur à la direction de la
chaîne RTL-TVI, à propos de l'émission "Ce n'est pas tous les jours
dimanche" du 15 novembre dernier.
Le texte:
http://www.investigaction.net/La-liberte-d-expression-malmenee.html?lang=fr
Turkey continues to muzzle democracy’s watchdogs

In the run-up to the G-20 summit in Antalya, Professor Noam Chomsky and
Reporters Without Borders secretary-general Christophe Deloire wrote a
joint op-ed piece denouncing Turkish President Erdogan’s attacks on
press freedom. The piece was published in the Washington Post on 13
November.
Read the op-ed on the Washington Post website
Journalists are the “watchdogs” of democracy, according to the European
Court of Human Rights. Anyone who wants to control a country without
being troubled by criticism tries to muzzle reporters, and
unfortunately, Turkish President Recep Tayyip Erdogan is a past master
at stifling the cries of freedom. As journalists from around the world
converge on Antalya to cover this weekend’s Group of 20 summit, many of
their Turkish colleagues are being denied accreditation.
Sidelining opposition media has become a bad habit in Turkey, which is
ranked 149th out of 180 countries in the latest Reporters Without
Borders World Press Freedom Index. Four days before the Nov. 1
parliamentary elections, the police stormed Ipek Media Group
headquarters and shut down its two opposition dailies and two
opposition TV stations. After control of management had been secured
and 71 journalists fired, these outlets resumed operations with a new
editorial line verging on caricature. The dailies, Bugün and Millet,
ran Erdogan’s photo on the front page along with the headlines “The
president among the people” and “Turkey united.”
Journalism is being murdered. The fact that the AKP, the ruling party
for the past 13 years, recovered an absolute majority in parliament has
not sufficed to halt the oppression. Two days after the elections, two
journalists were jailed on charges of “inciting an armed revolt against
the state” in a story. Since then, some 30 other journalists have been
placed under investigation for “terrorist propaganda” or “insulting the
president” — the two most common charges.
On Nov. 17, 18 editors and publishers will go on trial for “terrorist
propaganda” because of a photograph. They face up to 7½ years in
prison. One of these journalists, Cumhuriyet editor Can Dündar, already
stood accused of “spying” by Erdogan, who has vowed that Dündar “won’t
get away with it.” His paper published evidence that Syria-bound trucks
leased by Turkey’s National Intelligence Organization had, as
suspected, been carrying arms.
For years, the growing concentration of media ownership in the hands of
government allies has eroded pluralism and encouraged self-censorship.
The authorities have also reined in the Internet. Following draconian
reforms, the blocking of Web sites has become systematic. Turkey is
responsible for more than two-thirds of the requests to Twitter to
remove content. The government does not hesitate to block the entire
YouTube platform.
These practices compound problems inherited from the years of military
rule: laws restricting freedom of expression, a judicial culture
centered on defense of the state and impunity for police violence. The
metastasizing Syrian conflict and the resumption of fighting with
Kurdish rebels have accentuated governmental paranoia about critical
journalists. Far from defusing political and communal tension, the
accelerating censorship and aggressive government rhetoric have
sharpened it. Demonstrators egged on by the government’s discourse
attacked the Istanbul headquarters of the daily Hurriyet twice in early
September.
The G-20’s leaders must take stock of the course on which their host
has embarked. They need a stable Turkey to help limit the spread of the
Syrian chaos and to guarantee its people’s security and prosperity. The
Turkish government must stop fueling tension and, for this, it is
essential that the truth can be told. Reopening the space for
democratic debate is essential for stabilizing the country. Freedom of
information is part of the solution.
By Noam Chomsky and Christophe Deloire
Noam Chomsky is a professor emeritus at the Massachusetts Institute of
Technology. Christophe Deloire is secretary general of Reporters
Without Borders.
Perquisition au siège d'un journal d'opposition à Istanbul
La police turque a perquisitionné mercredi soir à Istanbul un des plus
importants quotidien d'opposition du pays, proche de l'imam Fethullah
Gülen, ennemi juré du président islamo-conservateur Recep Tayyip
Erdogan, selon des médias locaux.
Escorté d'importants effectifs des forces de l'ordre en tenue
antiémeute, et d'un véhicule à canon à eau, cinq policiers et deux
avocats ont inspecté, sur réquisition d'un tribunal, le siège du
quotidien Zaman afin de vérifier que la version "pirate" d'un autre
journal d'opposition n'y était pas imprimée, ont affirmé des
journalistes de Zaman sur leurs comptes Twitter.
Ce quotidien, Bügun, le journal Millet et deux chaînes de télévision,
appartenant tous à la holding Koza-Ipek, ont fait l'objet le mois
dernier d'une décision très controversée de mise sous tutelle
judiciaire.
L'assaut donné en direct par la police, quelques jours avant les
élections législatives du 1er novembre, contre les deux chaînes Bugün
TV et Kanaltürk pour faire exécuter cette décision avait suscité de
violentes réactions contre le gouvernement turc, accusé de vouloir
faire taire ses rivaux.
Au pouvoir depuis treize ans, le parti de M. Erdogan a remporté haut la
main ce scrutin et regagné la majorité absolue des sièges au Parlement
perdue il y a seulement cinq mois.
Comme le groupe Zaman, le groupe Koza-Ipek est réputé proche de l'imam
Gülen, qui dirige depuis les Etats-Unis un influent réseau d'écoles,
d'ONG et d'entreprises.
Le chef de l'Etat a déclaré la guerre à l'imam Gülen fin 2013, à la
faveur d'un scandale de corruption retentissant qui a visé plusieurs de
ses proches. Il reproche à son ex-allié d'avoir bâti un "Etat
parallèle" pour le renverser.
Depuis près de deux ans, M. Erdogan a multiplié les poursuites judiciaires et les purges contre les réseaux "gülenistes".
Le gouvernement turc est régulièrement épinglé dans les capitales
étrangères et par les ONG de défense de la liberté de la presse, qui
lui reprochent ses pressions sur les médias. (AFP, 12 novembre
2015)
Cumhuriyet reporter facing 23 years in jail appears before court
Cumhuriyet daily reporter Canan Coşkun, who faces 23 years and four
months in prison over a Feb. 19 report that claimed members of a
pro-government jurists union purchased homes at reduced prices from a
state-run real estate company, appeared in court at the İstanbul
Courthouse on Thursday.
Main opposition Republican People's Party (CHP) İstanbul deputy Barış
Yarkadaş and Bursa Bar Association President Ekrem Demiröz also
attended the first hearing in the İstanbul 2nd Criminal Court of First
Instance.
While İstanbul Deputy Chief Public Prosecutors Orhan Kapıcı and Vedat
Yiğit are complainants, İstanbul Chief Public Prosecutor Hadi
Salihoğlu, İstanbul Deputy Chief Public Prosecutors Fuzuli Aydoğdu,
Mehmet Demir, İrfan Fidan, İsmail Uçar, İstanbul Anadolu Chief Public
Prosecutor Fehmi Tosun, Küçükçekmece Chief Public Prosecutor Ali Doğan
and İstanbul 3rd Penal Court of Peace Judge İslam Çiçek are victims in
the case brought against Coşkun.
Coşkun's report claimed that a lottery system to select the homebuyers
for a housing project developed by state-run Emlak Konut Real Estate
Investment Partnership (Emlak Konut GYO) in İstanbul's Başakşehir
district was allegedly manipulated to enable members of the
pro-government Platform for Union within the Judiciary (YBP) to
purchase many of the homes at reduced prices.
Emlak Konut GYO is a subsidiary of the Housing Administration of Turkey (TOKİ).
The İstanbul Chief Public Prosecutor's Office began investigating
Coşkun over this report in June. Prosecutor Umut Tepe is seeking more
than 23 years in prison for the reporter on charges of “insulting a
public official because of his position” in the indictment.
In the Ayazma Emlak Konut housing project developed by Emlak Konut GYO,
most of the apartments were allocated to members of the YBP to purchase
for as much as TL 100,000 below market value, rather than through an
impartial drawing, Cumhuriyet reported. The YBP consists of
high-ranking members of the judiciary who are known for their
pro-government stance. New YBP homeowners include judges and
prosecutors who are believed to have delivered several verdicts that
reflected the government's desired outcomes.
Eight prosecutors and a judge were listed among the “victims” in the
indictment. Among those prosecutors are İstanbul Chief Public
Prosecutor Hadi Salihoğlu, İstanbul Deputy Chief Public Prosecutor
Orhan Kapıcı and Judge İslam Çiçek. Çiçek was the judge who ruled for
the release of several government-affiliated suspects -- detained as
part of the Dec. 17, 2013 graft and bribery operation -- in February of
last year.
The highly publicized Dec. 17 graft investigation implicated the sons
of several ministers, pro-government businessmen and the general
manager of state-run Halkbank.
The İstanbul 2nd Criminal Court of First Instance has adjourned the
trial to March 15, 2016, and asked the prosecution to find out whether
the alleged manipulated selling of homes took place. (TODAY'S
ZAMAN, Nov 12, 2015)
WAN-IFRA condemns accreditation ban on critical media for G-20
The World Association of Newspapers and News Publishers (WAN-IFRA) and
the World Editors Forum (WEF) condemned the recent move by the Turkish
government to not grant accreditation to critical Turkish media
outlets, including the Zaman, Sözcü and Today's Zaman dailies, to cover
the G-20 summit.
The summit which is to take place in the southern province of Antalya
in Turkey on Nov. 15-16 will have several world leaders and press
members from many countries in attendance. However, several Turkish
media outlets which are critical of the Justice and Development Party
(AK Party) government are still waiting to be granted accreditation.
Reporters from Zaman, Today's Zaman, Sözcü and the Cihan news agency
and Samanyolu TV are still waiting for their accreditation to be
granted despite the fact that the Office of the Prime Minister,
Directorate General of Press and Information (BYEGM) granted
accreditation for most Turkish media outlets approximately one month
ago.
“WAN-IFRA and WEF are seriously concerned that the Turkish government
may be using journalists' accreditation as a tool of censorship,” a
press release published on WAN-IFRA's website on Thursday said.
The press release also reminded Turkey that “A government should not
deny access to media seeking to report on an event of immense national
and international importance to punish them for their editorial
opinions.”
The deteriorating state of media freedom in Turkey was also pointed out
in the press release, which read, “The government's failure to accredit
critical media follows deterioration in press freedom in Turkey,
including, most recently, a police raid on the Zaman Media Group on
Wednesday, and a prosecutor's demand for an arrest warrant for Ekrem
Dumanlı, the ex-editor-in-chief of Zaman, on charges of attempting to
topple the government.”
Citing the recent attacks on press freedom in Turkey, including the
attacks on the daily Hürriyet and its staff, the arrest and detention
of two British journalists and their interpreter working for VICE News
on charges of working for a terrorist organization and assisting the
Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL), WAN-IFRA said that it is
“seriously concerned that these incidents form part of a systematic
campaign by the Turkish government to intimidate independent media.” It
also said in the release that such a campaign would violate Article 19
of the Universal Declaration of Human Rights, which states, “Everyone
has the right to freedom of opinion and expression; this right includes
the freedom to hold opinions without interference and to seek, receive
and impart information and ideas through any media, regardless of
frontiers.”
WAN-IFRA, an organization which represents more than 18,000
publications, 15,000 online sites and over 3,000 companies in more than
120 countries, called on the Turkish authorities to take all possible
steps to ensure that accreditation is not used as a tool to censor
critical media and to respect the universal right of freedom of
expression.
“Defending the press freedom in Turkey must be a priority issue on the
agenda of all democratic G-20 countries,” the press release concluded. (TODAY'S
ZAMAN, Nov 12, 2015)
Publishers, book enthusiasts flock to Istanbul Book Fair

This year, the 34th International Istanbul Book Fair hosts over 750
publishers from all over the world, plus panels, seminars and workshops
among a total of 300 activities.
Romania is the honorary guest of the event, which will host prominent
Romanian writers such as Mircea Cartarescu and Matei Visniec.
Speaking at the opening ceremony of the fair, Governor Vasip Sahin
said, “Today, reading a book is no longer seen as a leisure activity;
rather it has started to be taken as an obligation, need and duty.”
Şahin said reading and art are considered developmental not only for individuals but also for society.
He added that last year about 500,000 people visited the fair.
Matei Ioan, general director of Libraries and Publications at Romania’s
culture ministry, said, “I believe that written culture constitutes a
whole purification system of the soul in these geopolitical conditions.”
The Turkish Publishers’ Association head, Metin Celal, said, “Last
year, we produced 561,000 books. According to the International
Publishers’ Association, we are the world’s 11th largest publishing
sector.”
Meanwhile, publications of journalism and photographs by Anadolu Agency are also on show.
Tan Oral, illustrator of honor
On the second day of the fair, the illustrator of honor of this year’s
festival, Tan Oral, made a speech and presented his illustrations to
the audience.
Among the other guests of the fair, journalist and writer Sarah Jio,
who is best known for her romantic novels (her last book being “The
Book of Love”), has published in 27 countries including Turkey. Jio
will meet her Turkish readers at the fair as a guest of Pena
Publications.
The fair will also host international guests like Vassilis Papatheodorou, Yannis Kalpouzos and Manuel Vilas.
The Istanbul Book Fair also prepared a program to commemorate the 100th
birthday of Aziz Nesin. The program will include interviews and panels
on the author’s life, work and literary significance. An exhibition,
entitled “A Man Larger than Life: Aziz Nesin 1915-2015,” will be open
throughout the fair to educate viewers on the literature, humor, world
view, political stance and legacy of Nesin.
The 34th International Istanbul Book Fair will continue through Nov. 17.
(hurriyetdailynews.com, Nov 10, 2015)
Parliament to Discuss Police Violence on bianet Reporter

CHP deputy from İstanbul, Sezgin Tanrıkulu, has
prepared a parliamentary question as to police effort to detain bianet
reporter Beyza Kural while she was pursuing YÖK protest in Beyazıt, and
police's words.
The parliamentary question involves police's words, "from now on, nothing will be like before, we will teach it to you".
Sezgin Tanrıkulu has demanded the following questions to be answered:
How many people have been detained in YÖK protest? How many of them were students?
Which procedures were followed for the detained students?
"Violation of human rights"
- Is the allegation that police used disproportionate force true? Has prosecution started regarding the practice?
- What is the reason behind police detaining bianet reporter Beyza
Kural by handcuffing her behind? Isn't this practice within the scope
of torture?
- Isn't police detaining bianet reporter Beyza Kural by handcuffing her behind during the protest a violation of human rights?
In which cases do police handcuff behind?
From who did police receive instruction?
Is the allegation that police detaining bianet reporter Beyza Kural by
handcuffing behind said "nothing will be like before, we will teach it
to you" true? If so, is there any procedure launched or to be launched?
If the allegation is true, then who is this police? From who did police receive instruction and authority?
(bia, Nov 7, 2015)
Investigation against 26 Journalist and Columnists
An investigation has been launched against 26 journalists and
columnists including Özgür Gündem newspaper Co-Chief Editors Eren
Keskin and Hüseyin Aykol and Demokratik Ulus Gazetesi columnists with
the charge of "making propaganda for organization".
Those under investigation will go to Çağlayan Courthouse to testify.
According to Dicle News Agency (DİHA), İstanbul Chief Public
Prosecutor's Office started a prosecution on July 1 against 26
journalists and columnists. News and articles published in different
dates have been given as justification to the prosecution.
Names of those who have been brought prosecution are as follows:
Demokratik Ulus Newspaper Managing Editor Nuray Candan, columnists of
the newspaper Cemal Şerik, Ali Haydar Kaytan, Metin Arslan, Selahattin
Erdem, Dilzar Dilok, Özgür Gündem Newspaper Co-Chief Editors Eren
Keskin ve Hüseyin Aykol, Managing Editor of the newspaper Reyhan Çapan,
columnists of the newspaper Suat Bozkuş, Şenel Karataş, Eyüp Güven,
Muzaffer Ayata, Baki Gül, Hasan Kıyafet, Kemal Bülbül, Hasan Ali
Kızıltoprak, Arif Altan, Ersin Çaksu, Zana Farqini, Doğan Durgun, Metin
Yeğin, Mehmet Güç, Ayşe Batumlu, Ömer Ağın and DİHA reporter Hayri
Demir.
(BIA, Nov 6, 2015)
Le prix Médicis pour le livre étranger à Hakan Günday
Le prix Médicis a été décerné jeudi à Nathalie Azoulai pour "Titus n'aimait pas Bérénice" (éditions POL), a annoncé le jury.
Pour le livre étranger, ce prix est allé à l'écrivain turc Hakan Günday pour "Encore" chez Galaade.
Nathalie Azoulai (49 ans) était la seule femme parmi les finalistes du
Goncourt qui a finalement été attribué mardi à Mathias Enard pour
"Boussole" (Actes Sud).
"Je suis très heureuse. C'était une semaine difficile, mais qui se
termine de la plus belle des manières. J'étais aussi nommée sur
quelques autres listes et il y a ce jeu de l'attente (...) qui se
conclut admirablement".
Nathalie Azoulai a puisé son inspiration dans l'oeuvre de Racine et
s'est immergée dans le Grand Siècle de Louis XIV, pour écrire "Titus
n'aimait pas Bérénice" qui n'en est pas moins un roman très
contemporain sur un chagrin d'amour d'aujourd'hui.
Le lauréat du Médicis étranger, Hakan Günday, jeune
auteur turc de 39 ans se met lui dans la peau d'un passeur dans
"Encore" (Galaade) pour écrire une charge virulente contre ceux qui
profitent de la détresse des réfugiés.
"Les migrants, les passeurs sont les conséquences de toutes les
inégalités qui existent sur cette terre depuis longtemps", explique,
dans un français parfait, l'écrivain, fils de diplomate, qui a
longtemps séjourné à Bruxelles.
"Tant que ces inégalités, cette violence demeurent, nous aurons
toujours ces tragédies, donc il vaut mieux agir dès aujourd'hui parce
que quand il est question d'humanité il n'est jamais trop tard",
insiste-t-il.
Galaade, une petite maison qui compte à peine 140 titres à son
catalogue, a pris le risque de traduire ce roman paru en 2013 en
Turquie. (AFP, 5 novembre
2015)
CPJ condemns the arrest of two editors in Istanbul
The Committee to Protect Journalists condemns the arrest of two editors
in Istanbul Monday and calls on authorities to immediately release
them. Cevheri Güven and Murat Çapan, of the privately owned weekly
magazine Nokta, were arrested in their newsroom over a front-page cover
on the results of Turkey’s election, according to reports.
On Tuesday, Nokta’s chief editor Güven, and news editor Çapan, appeared
before the Istanbul 8th Penal Court of Peace, which ordered their
detention pending an investigating of claims they incited an armed
uprising against the state, according to German public broadcaster
Deutsche Welle.
The charges are related to the post-election issue of Nokta, which is
known in Turkey for being critical of the ruling Justice and
Development Party (AKP), according to local and international news
reports. The magazine’s front cover included an image of President
Recep Tayyip Erdoğan and the headline, “The beginning of Turkey’s civil
war,” local and international press reported. Police obtained a court
order for Internet service providers to block Nokta’s website and for
police to confiscate copies of the magazine, reports said. Nokta’s
website was inaccessible in Turkey on Tuesday, according to The
Associated Press and a tweet from the magazine’s account. The site was
still blocked in Turkey today, but was available outside of the
country, CPJ found.
“Instead of opening a new chapter in media policy after this weekend's
elections, the Turkish government is continuing full bore with its
crackdown on critical journalists and news outlets,” CPJ Europe and
Central Asia Program Coordinator Nina Ognianova said. “We call on
authorities to immediately release Cevheri Güven and Murat Çapan,
return Nokta to newsstands, and allow access to its online edition.”
According to court documents shared by Nokta on its Twitter account on
Tuesday, Istanbul Prosecutor Umut Tepe issued an order for police to
detain and question Çapan and Güven over claims they were in violation
of Article 214 of Turkey’s Penal Code, which covers “provoking people
to commit crimes.”
According to court documents shared by Nokta on Twitter, Güven and Çapan denied any wrongdoing.
With the arrests of Güven and Çapan, the number of journalists
imprisoned in Turkey is now at least 11, CPJ research shows. The
country’s press freedom record has significantly deteriorated in the
past few months, CPJ research shows. Eight international press freedom
groups, including CPJ, visited Istanbul and Ankara last month for
meetings with local journalists, members of parliament, and foreign
diplomats to discuss conditions for the press in Turkey. Following the
visit, the Vienna-based International Press Institute, which led the
mission, published a report highlighting the country’s troubling press
freedom climate. (CPJ, November 4, 2015)
Deux dirigeants d'un journal d'opposition inculpés et écroués
Un tribunal d'Istanbul a inculpé et écroué mardi deux responsables du
magazine d'opposition Nokta qui avait critiqué la large victoire du
président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan aux législatives de
dimanche, a-t-on appris auprès du journal.
"Le rédacteur en chef Cevheri Güven et son directeur de la publication
Murat Çapan ont été inculpés et écroués pour tentative de coup d'Etat",
a précisé à l'AFP un journaliste de Nokta.
Ces deux journalistes avaient été arrêtés par la police à Istanbul
lundi après que le dernier numéro du magazine avait présenté en "une"
le triomphe du Parti de la justice et du développement (AKP) comme "le
début de la guerre civile en Turquie".
Le succès de l'AKP, qui a retrouvé au parlement la majorité absolue
qu'il avait perdue il y a cinq mois, a alimenté les craintes des rivaux
du chef de l'Etat, qui redoutent qu'il n'en profite pour renforcer son
pouvoir sur le pays.
La semaine dernière, la police avait pris de force le contrôle de deux
chaînes de télévision de la holding Koza-Ipek, proches de l'opposition,
en application d'une décision de mise sous tutelle judiciaire.
Depuis, 58 journalistes de ce groupe ont été licenciés, a rapporté la presse locale.
Le gouvernement islamo-conservateur turc est régulièrement épinglé par
les ONG de défense de la liberté de la presse, qui lui reprochent ses
pressions sur les médias.
Lundi, les Etats-Unis ont déploré les "pressions" et les
"intimidations" visant les médias durant la campagne, tandis que les
observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en
Europe (OSCE) ont pour leur part reproché au régime turc des
"interventions dans l'autonomie éditoriale des médias".
Le vice-Premier ministre turc Yalçin Akdogan a fermement rejeté ces critiques mardi. (AFP, 3 novembre
2015)
RSF exige la remise en liberté immédiate de deux journalistes d’opposition
Reporters sans frontières (RSF) exige la remise en liberté immédiate de
Cevheri Güven et Murat Çapan, respectivement directeur de publication
et rédacteur en chef de l’hebdomadaire Nokta. Les deux journalistes
avaient été placés en garde à vue dans la soirée du 2 novembre 2015 sur
des soupçons d’”incitation au crime”, mais un tribunal d’Istanbul a
ordonné leur incarcération le lendemain pour un chef d’accusation
encore plus grave : “incitation à la révolte armée contre le
gouvernement”.
En cause, le numéro 24 de Nokta, qui titrait : “Lundi 2 novembre, le
début de la guerre civile en Turquie”. La couverture du magazine
arborait une photographie du président Recep Tayyip Erdogan et un
calendrier. Tous les exemplaires disponibles ont commencé à être saisis
par la police, et le site internet de Nokta a été bloqué.
Pour souligner l’ineptie des accusations portées contre eux, les
journalistes expliquent que le numéro 24 a été mis sous presse le 30
octobre, avant même les élections législatives du 1er novembre. La
couverture ne porte donc pas sur les résultats, qui ont pris de court
la plupart des observateurs, mais sur le degré de polarisation atteint
par le pays.
L’arrestation de Cevheri Güven et Murat Çapan porte à cinq le nombre de
journalistes proches de la confrérie Gülen actuellement incarcérés en
Turquie, avec Hidayet Karaca, Mehmet Baransu et Gültekin Avci. Murat
Çapan fait également l’objet d’une autre enquête pour “insulte envers
le président de la République”, après une couverture publiée en
septembre. (RSF, 3 novembre 2015)
Deux responsables d'un journal interpellés au lendemain des élections
La police turque a arrêté lundi deux responsables d'un magazine qui
présentait en "une" de son dernier numéro la victoire du parti du
président Recep Tayyip Erdogan aux législatives comme "le début de la
guerre civile en Turquie", a rapporté la presse.
Sur requête d'un procureur, les forces de l'ordre ont débarqué au siège
du journal Nokta à Istanbul pour saisir les exemplaires, sur la base
d'une plainte pour "incitation publique à commettre un délit", a
précisé l'agence de presse Dogan.
Son rédacteur en chef Cevheri Güven et son directeur de la publication
Murat Çapan ont dans la foulée été interpellés, a ajouté Dogan.
Dans son dernier numéro sorti lundi, Nokta affichait en "une" une photo
de M. Erdogan et commentait la victoire de son Parti de la justice et
du développement (AKP) lors des législatives de dimanche par le titre
"le début de la guerre civile en Turquie".
Le large succès de l'AKP, qui a retrouvé au parlement la majorité
absolue qu'il avait perdue il y a cinq mois, a alimenté les craintes
des rivaux du chef de l'Etat, qui redoutent qu'il n'en profite pour
renforcer son pouvoir sur le pays.
La semaine dernière, la police a investi de force le siège stambouliote
de deux chaînes de télévision proches de l'opposition, visées par une
mesure de mise sous tutelle judiciaire pour en prendre le contrôle.
Ce raid a été largement dénoncé comme une atteinte à la liberté de la presse.
Le gouvernement islamo-conservateur turc est régulièrement épinglé par
les ONG de défense de la liberté de la presse, qui lui reprochent ses
pressions sur les médias.
Le mois dernier déjà, le directeur de la publication du magazine Nokta
avait été brièvement placé en garde à vue après la publication en
première page d'un photomontage représentant le président Erdogan
prenant un "selfie" devant le cercueil d'un soldat.
(AFP, 2 novembre
2015)
Un poète engagé kurde "quitte" la Turquie après les élections
Le poète et journaliste kurde Yilmaz Odabasi a annoncé dimanche soir
avoir "quitté" la Turquie pour s'exiler en France en signe de
protestation à la victoire éclatante du parti islamo-conservateur du
président Recep Tayyip Erdogan aux élections législatives.
"Je suis actuellement en Suisse et j'ai quitté la Turquie à partir
d'aujourd'hui en signe de protestation politique", a écrit le poète
engagé sur son compte Twitter.
M. Odabasi, 53 ans, emprisonné et torturé lors du coup d'Etat militaire
de 1980 en Turquie, a affirmé que le peuple turc était "amoureux de son
bourreau" pour avoir à nouveau voté massivement (49,4%) pour le Parti
de la justice et du développement (AKP), au pouvoir depuis 2002.
"Moi qui n'ai pas abandonné la Turquie malgré ce que cela m'a coûté
depuis le putsch militaire de 80, je suis parti !", a ajouté
l'intellectuel, condamné à dix-huit mois de prison et incarcéré en 1999
pour avoir "insulté" le fondateur de la Turquie moderne, Mustafa Kemal
Atatürk, dans son recueil de poésie "Rêve et vie".
Contre tous les pronostics l'AKP de M. Erdogan a regagné dimanche la
majorité absolue qu'il avait perdue cinq mois plus tôt et va pouvoir
continuer à gouverner seul la Turquie pendant quatre ans de plus.
Ce succès inquiète les détracteurs du régime, qui lui reprochent sa dérive autoritaire.
(AFP, 2 novembre
2015)
Editorial policy of two dailies turns 180 degrees after theft
The editorial policy of dailies Bugün and Millet, which belong to the
Koza İpek group that recently was assigned caretakers by the
government, have changed their editorial policy in one night, going
from anti-government to pro-government.
Meanwhile, journalists, whose names were handed to the police standing
at the headquarters in Istanbul, were not allowed inside the building
and were fired.
The Bugün daily was printed with the headline “Public on the square,”
on Oct. 30, the first newspaper edition after a panel of administrators
took over the daily’s managing board, while Millet was published under
the title “Turkey under one heart,” with both cover pages showing
photos of President Recep Tayyip Erdoğan from Republic Day
celebrations.
“Robbery with trustee panel,” was Bugün’s headline on Oct. 29, while
Millet had its headline as “Bloody coup against free media,” both of
which were not published as the new caretakers had blocked their
publication.
Meanwhile, some Bugün employees published an alternative cover page for
their daily, changing its name to “Free Bugün,” via Twitter, with the
headline of “Slaughter of the caretakers” and a photo showing a
caretaker firing a journalist who had defended the Oct. 29 edition of
the daily, which the caretaker had referred to as “disgraceful.”
The Ankara Chief Public Prosecutor’s Office on Oct. 26 ordered the
Koza-İpek Group to be placed under the management of a trustee panel
while an investigation continues into the group’s purported ties to
U.S.-based scholar Fethullah Gülen, a former government ally.
Istanbul police used force on Oct. 28 to enter the headquarters and
seize control of media outlets owned by the Koza İpek Group,
dramatically breaking into the main broadcasting room and shutting down
two TV stations, Kanaltürk and Bugün TV.
On Oct. 30, some employees of the Koza İpek media group were not
allowed inside the headquarters in Istanbul’s Şişli district as their
names had been given to police officers standing guard in front of the
building to bar from entering.
These employees were later notified that they had been fired.
Bekir Koç, the managing editor of bugun.com.tr, said he was not allowed
inside the building and was forced to take annual leave but was not
informed about any cancellation of his contract.
“A list was given to the police and there are different categories like
“removed from duty” and “fired.” It stated that I was removed from my
duty. They did not allow me in. I called the caretaker; he told me that
I needed to take annual leave,” Cihan News Agency reported Koç as
saying.
Koç added that the police welcomed everyone at the door and when they
wanted a document about the incident, they told him that they could not
allow that. “They do not even let us take the photo of the list,” Koç
said.
The managing editor of Millet daily, Cuma Ulus, was removed from his
post with a notice printed on a page as police officers entered Ulus’
room with the newly appointed managing editor, Hüseyin Yahya Şekerci.
Ulus objected to the decision and was taken out of the building by police force.
Two editors from the media group, Bugün TV editor Fatih Akalan and
Bugün TV anchorman Turan Görüryılmaz, announced their resignations on
grounds of not being allowed to work since the day the caretakers took
over the board.
(hurriyetdailynews.com, Nov 1, 2015)
Kurdish
Question / Question kurde
Le leader du HDP affirme avoir échappé à une tentative d'assassinat
Le chef du file du principal parti prokurde de Turquie, Selahattin
Demirtas, a échappé tard dimanche soir à une tentative d'assassinat qui
a visé son véhicule dans la ville de Diyarbakir (sud-est), a affirmé
lundi le Parti démocratique des peuples (HDP).
Sa voiture a été la cible d'un coup de feu tiré au niveau de sa tête
mais M. Demirtas a "survécu à cette tentative d'assassinat grâce au
blindage de sa voiture", a précisé le HDP sur son compte Twitter.
L'agence de presse kurde Fiat News a indiqué de son côté que ni le
responsable politique, ni ses gardes du corps ne s'étaient rendu compte
de cette attaque et que l'impact de balle n'avait été relevé qu'à la
fin de son parcours.
De son côté, le bureau du gouverneur de Diyarbakir a pour sa part
démenti toute attaque contre le coprésident du HDP. Dans une
déclaration publiée lundi matin, il a affirmé que les autorités avaient
examiné le véhicule sans y trouver le moindre impact de balle.
"Ni lui, ni son véhicule n'ont été la cible qu'une quelconque attaque",
a assuré le bureau du gouverneur de la plus grande ville du sud-est à
majorité kurde du pays, assurant qu'un seul impact provoqué "par un
objet très dur" avait été détecté sur la voiture.
Cet incident survient alors que de vives tensions opposent depuis
plusieurs mois le HDP et le régime islamo-conservateur du président
Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2002.
M. Erdogan, dont le parti a regagné la majorité absolue aux
législatives du 1er novembre, accuse le HDP d'être "complice" des
rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui ont
repris l'été dernier les combats contre les forces de sécurité turques
après un cessez-le-feu de plus de deux ans.
Le parti de M. Demirtas a également été la cible depuis juin de
plusieurs attentats attribués par les autorités turques aux jihadistes
du groupe Etat islamique (EI).
(AFP, 23 novembre
2015)
Des milliers de personnes aux funérailles d'un chef kurde tué en Syrie
Des milliers de personnes ont assisté dimanche à Istanbul aux
funérailles du chef d'une unité kurde combattant en Syrie le groupe
djihadiste Etat islamique et ont exprimé leur colère contre le
gouvernement turc, a constaté un photographe de l'AFP.
A Istanbul, plusieurs milliers de personnes se sont réunies dans le
quartier kurde de la capitale pour rendre hommage à Aziz Guler, le chef
des Forces unies pour la liberté (BOG), une unité kurde engagée contre
l'EI en Syrie.
Selon les médias locaux il aurait été tué lors d'un affrontement avec
des djihadiste de l'EI le 21 septembre dans le nord de la Syrie.
Des militants kurdes ont accusé les autorités turques de ne pas avoir
donné leur accord pour permettre le rapatriement de son corps en
Turquie.
Pendant ses funérailles des participants ont scandé des slogans
hostiles au président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan et crié:
"Nous promettons à Aziz qu'il y aura une révolution!"
Certains ont brandi des portraits du chef emprisonné du PKK, Abdullah Öcalan.
Le gouvernement turc voit d'un mauvais oeil l'engagement des rebelles
kurdes en Syrie pour combattre l'EI, craignant qu'ils ne revendiquent
la création d'une région kurde autonome.
Le cessez-le-feu fragile qui régnait depuis le printemps 2013 a volé en
éclats en juillet dernier. Le PKK a repris sa campagne d'attentats
meurtriers contre les forces de sécurité kurdes, qui ont répondu en
multipliant les frappes aériennes contre les cibles rebelles, notamment
ses bases arrière du nord de l'Irak.
(AFP, 22 novembre
2015)
Après douze jours de combats et de couvre-feu, Silvan panse ses plaies
Lorsque les combats ont éclaté à Silvan au début
du mois, Sahin Dönmez a fui avec sa famille, sans se retourner.
"Voilà", soupire-t-il au milieu de son salon calciné, "le fruit de
quarante années de labeur parti en fumée".
Comme les Dönmez, de nombreux d'habitants du quartier de Mescit à
Silvan, dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie, ont tout perdu
ou presque lors des récents combats qui y ont opposé jeunes Kurdes et
forces de sécurité turques.
Pendant douze jours, les chars de l'armée et les tireurs d'élite de la
police antiterroriste ont traqué les combattants de la Jeunesse
patriotique révolutionnaire (YDG-H), proches du Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK) dans trois quartiers de la ville, soumis par les
autorités locales à un strict couvre-feu.
Le bilan est lourd. Au moins 10 personnes tuées, selon le gouvernorat
de la province de Diyarbakir: un officier de l'armée, deux policiers,
deux civils et cinq combattants kurdes.
Dans les quartiers visés, les dégâts sont considérables. Nedret Yakan,
35 ans, contemple la vitrine édentée de son salon de coiffure, miroirs
brisés, meubles fracassés. Son estimation des dégâts ? "Vingt ans de ma
vie", dit-elle, "anéantis en quelques jours".
Un peu plus loin, ses voisins fouillent les décombres de leur vie
passée. Ils en extirpent un canapé ou un lave-linge miraculé et le
chargent sur un camion. Destination "la paix".
Dogan Celik a eu moins de chance. L'immeuble qui abritait le
restaurant, l'épicerie et l'appartement dont il était propriétaire a
été dévasté par des explosifs posés, selon lui, par les partisans du
PKK. "La semaine dernière, j'étais riche. Aujourd'hui, je n'ai plus
rien", se lamente-t-il.
Le mur de son salon est éventré, les canapés criblés de balles et
recouverts de plâtre. Sur une table basse, des douilles par poignées.
"Il n'y a rien à sauver".
Depuis l'été, les armes parlent à nouveau dans le sud-est de la
Turquie. Après plus de deux ans d'un fragile cessez-le-feu, la reprise
des combats a éteint les espoirs de résolution d'un conflit qui a fait
plus de 40.000 morts depuis 1984.
- 'L'Etat est là' -
Aux traditionnelles attaques de convois militaires en zones rurales et
montagneuses, les rebelles semblent cette fois privilégier le front
urbain, dans l'espoir de susciter des soulèvements. Une stratégie peu
payante jusqu'à présent, et qui met en danger les civils.
A Silvan, les combattants du YDG-H se sont retranchés chez Sahin
Dönmez, accusent ses voisins. La façade constellée d'impacts de
projectiles de tous calibres et la lourde porte métallique trouée comme
du gruyère témoignent de la violence des combats.
Sahin exhibe les restes d'un engin incendiaire. "C'est ça qui a
déclenché (l'incendie)", dit-il. De quel camp sont venus les tirs ? "On
ne sait pas", poursuit l'habitant, "mais ça a commencé à brûler quand
la police est entrée dans le quartier".
Derrière le désarroi de la population, largement acquise à la cause
rebelle, la colère contre le gouvernement turc n'est jamais loin. Sur
les murs des maisons, certains slogans sont vécus comme des
provocations. "L'Etat est là", proclame l'un d'eux.
"Ces jeunes qui érigent des barricades sont en colère à cause de la
politique violente du gouvernement", a justifié jeudi devant la presse
la coprésidente du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde),
Figen Yüksekdag. "Il faut reprendre le processus de paix, c'est la
seule façon de résoudre le problème".
Comme à Silvan, de nombreuses villes ont été le théâtre de cette
nouvelle guérilla urbaine et soumise au couvre-feu. Cizre, Lice,
Nusaybin, Diyarbakir...
Dans le quartier de Mescit, la vie a peu à peu repris. Des ouvriers
s'activent à rétablir le réseau électrique, les femmes se pressent pour
refaire le plein de vivres. Dans les rues, les blindés de la police
surveillent le démantèlement des dernières barricades.
"Une nouvelle maison, une nouvelle vie. On va essayer", marmonne Sahin
Dönmez. Nedret, elle, a envoyé ses enfants chez des proches à Istanbul.
"Si on m'aide à réparer ma boutique, je pourrais reprendre mon
travail", dit-elle. "Seule, je n'y arriverai pas, je ne peux pas lui
donner vingt autres années de ma vie". (AFP, Mahmut BOZARSLAN, 20 novembre
2015)
KNK's Call against the Turkish State's Assaults
The Turkish state and the AKP government continue to commit military
assaults in Kurdistan, cities are being destroyed, and defenceless
civilians are being executed. The 12-day military curfew in Silvan left
the town in ruins. Homes and businesses were deliberately targeted,
burnt down, destroyed and half of the city has become uninhabitable. 15
civilians were killed during the curfew and dozens were left injured.
These attacks in Silvan, were not ordinary attacks, they used tanks,
cannons and helicopters.
For the last 5 days the same events are unfolding in the Mardin
province of Nusaybin. Whilst military curfew is in place,
simultaneously they accelerate attacks. On the 15th November 2015,
mother of 5 and pregnant SelametYeşilmen was walking down a set of
stairs from the second floor to her garden with her two daughtersSevcan
and Fikret (aged 13 and 14), they were fired at by an armoured Cobra
stationed outside her home (street name: FıratMahallesiBaşyurtSokak,
ÇağçağCaddesi). The pregnant mother SelametYeşilmen died at the scene,
and her two daughters were severely injured. Yilmaz Tutak was also
fired at when he attempted to help the young girls, leaving him
severely injured too.
A similar event took place in Silopi, a province of Sirnak on 12th
November 2015. In theneighbourhood Şehit Harun Mahallesi, the District
Gendarmerie released bombs with ammunitions referred to as “bombaatar”
(meaning “throws a bomb”). After the bomb attacksServetCin,
HişyarKonur, FatmaYiğit, EvinHarput and one other unidentified
civillian received injuries in various parts of their bodies.
FatmaYiğitdied after being admitted to hospital.
These and similar events continue to take place on a daily basis in
Diyarbakır, Cizre, Gever, Şırnak, Hakkâri, Van and most parts of
Kurdistan. It is correct to say that in Kurdistan there is a war
between guerrilla forces and Turkish army and it is an armed war.
However the Turkish state forces are not just at war with the guerrilla
fighters, they are deliberately targeting civilians and destroying
towns. The Turkish military forces are disregarding the laws of war.
The Turkish state is committing war crimes in Kurdistan.
Turkey is denying the Kurds, they are trying to exterminate the Kurds
through assimilation and oppressive policies. They ignore the calls and
proposals for peaceful solutions from the Kurds. This leads to the
armed conflict. We have said it before, and we say it again, the
solution is not conflict, on the contrary it is dialogue and
negotiation.
The situation of the Kurds and Kurdistan must not be overlooked and
their call for peace must not go unheard. We therefore call all peace
and democracy supporting organisations and individuals to stand against
the brutal campaign waged against Kurds, and ask everyone to contribute
to the peaceful solution of the Kurdish conflict. (KNK Foreigh Affairs
Commission, 18.11.2015)
Silvan en état de siège alors que les combattants kurdes assoient leur autorité
Alex MacDonald, Middle East Eye, 12 nov 2015
Plusieurs personnes ont été tuées alors que les violents affrontements
continuent entre les combattants kurdes et les forces turques à Silvan,
une ville au sud-est de la Turquie.
L’armée turque a déployé des hélicoptères et des chars dans la ville,
qui est sous couvre-feu depuis neuf jours, et les représentants de la
population ont prévenu que les 90 000 habitants arrivent à court de
nourriture, d’eau et d’électricité.
Au moins sept personnes, dont deux civils et un policier, auraient été
tuées dans les affrontements entre des membres du Mouvement de la
jeunesse patriotique révolutionnaire (YDG-H) – généralement désigné
comme l’aile de la jeunesse du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK) – et les forces turques.
Des membres de l’YDG-H ont érigé des barricades et barré des rues, souvent armés d’AK-47.
S’adressant à l’agence de presse ANF (Firat News Agency), un combattant
de l’YDG-H a présenté le conflit comme la résistance contre un État
turc qui refuse toujours de reconnaître des droits aux Kurdes.
« L’histoire n’évoque jamais les atrocités subies par le peuple kurde
aux mains de l’État turc », a déclaré Ekin Firat, une jeune femme
impliquée dans la « résistance populaire » dans le quartier de Mescit à
Silvan.
« Notre objectif n’est pas de creuser des tranchées en soi, mais plutôt
de montrer que nous pouvons triompher des méthodes de l’État au moyen
de tranchées, qui forment une défense contre les attaques visant notre
peuple. Ce sont des endroits où nous protégeons notre peuple des
atrocités de l’État. »
« Ce sont des endroits où nous offrons des solutions aux problèmes non réglés par l’État », a-t-elle ajouté.
Une délégation de députés du Parti démocratique du peuple (HDP) pro-kurde s’est rendue à Silvan pour observer les affrontements.
Feleknas Uca, Nursel Aydoğan, Ayşe Acar Başaran, Sibel Yiğitalp et
Mehmet Ali Aslan ont visité la ville avec des représentants de
l’association du barreau de Diyarbakır, mais n’auraient pas été
autorisés à pénétrer dans les quartiers sous couvre-feu.
« Les autorités ne sont pas autorisées à transférer les cadavres à la morgue », a déclaré Aslan à la chaîne İMC TV.
« J’ai appelé le 112 pour avoir une ambulance, mais ils m’ont répondu
qu’ils me rappelleraient plus tard, après avoir parlé avec les services
de police de Silvan. Puis, ils m’ont dit que les ambulances ne
pouvaient pas pénétrer dans trois quartiers en raison d’une opération
militaire en cours. »
« Même Israël autorise les ambulances à entrer dans la bande de Gaza », a ajouté Aslan.
Les autorités locales de Diyarbakır ont démenti les assertions de
certains habitants selon lesquelles des hélicoptères larguaient des
bombes sur les civils.
« Les allégations dans certains médias, selon lesquelles ‘’les civils
sont pris pour cible dans les opérations, un enfant de cinq ans a été
tué par les bombes, des hélicoptères larguent des bombes dans le but de
mettre les habitants de Silvan à genoux’’, sont sans fondement », a
déclaré le bureau du gouverneur de Diyarbakır.
« Les opérations contre les terroristes se poursuivront résolument », a-t-il ajouté.
« Les Kurdes sont en droit de se défendre »
L’agitation règne dans le sud-est de la Turquie depuis la rupture d’un
cessez-le-feu de deux ans entre l’État turc et le PKK en juillet.
Depuis lors, plus de 150 policiers et membres des forces de sécurité
turcs ont été tués dans des affrontements avec les combattants kurdes,
tandis que l’armée prétend avoir tué plus de 1 000 combattants du PKK,
principalement dans le nord de l’Irak, mais aussi en Turquie – bien que
le PKK conteste ces chiffres.
Alors que la situation sécuritaire se détériore et qu’un nombre
croissant de politiques et de militants kurdes se retrouvent derrière
les barreaux, de nombreuses villes et districts dans le sud-est ont
commencé à décréter leur autonomie politique vis-à-vis de l’État.
Bien que le HDP ait cherché à se distancier de l’YDG-H, les
responsables turcs de la sécurité ont souvent confondu les deux ; le
président turc Recep Tayyip Erdoğan a qualifié à plusieurs reprises le
vote pour le HDP de vote en faveur d’une « organisation terroriste ».
Mahmut Bozarslan, un journaliste kurde qui a récemment quitté Silvan, a
déclaré que l’armée essayait de réaffirmer son autorité sur la région à
la suite des déclarations d’autonomie.
« Ils ne veulent pas laisser la région au PKK », a-t-il indiqué à Middle East Eye.
« Ils essaient peut-être aussi de montrer que ces opérations ne
relevaient pas de l’électoralisme – elles se poursuivent après les
élections », a-t-il ajouté, de nombreux Kurdes pensant que les
opérations anti-PKK étaient destinées à attiser le sentiment
nationaliste juste avant les élections.
Il est courant dans les régions kurdes de Turquie d’accuser le Parti de
la justice et du développement (AKP) au pouvoir d’être complice –
tacitement ou directement – de la série d’attentats à la bombe
perpétrés contre des militants kurdes et de gauche, dont celui commis
dans la ville frontalière de Suruç en juillet, qui est généralement
considéré comme ayant marqué la fin du cessez-le-feu.
Depuis lors, de nombreux militants kurdes ont affirmé que l’AKP cherche
à se venger du fait que le HDP l’a privé de la majorité absolue au
parlement et ainsi de la capacité constitutionnelle d’Erdoğan à
accroître les pouvoirs de la présidence.
Nazmi Gür, le vice-coprésident du HDP en charge des affaires
étrangères, a déclaré que les actions de l’YDG-H sont une réponse
naturelle à l’incursion du gouvernement à Silvan.
« Quand vous attaquez quelque part, il faut s’attendre à une défense »,
a-t-il dit à MEE. « Les Kurdes sont en droit de se défendre contre
toute attaque brutale. »
Il a expliqué que le HDP était « fortement opposé » aux massacres et à
l’escalade des deux côtés, mais a déclaré que le gouvernement était
l’ultime responsable de la perte de vies humaines.
« Ce sont l’AKP et Erdoğan qui ont rompu le cessez-le-feu et qui ont mis fin au processus de paix. »
Il a ajouté que le PKK avait déclaré un cessez-le-feu unilatéral avant
le second tour des élections en novembre, mais que « l’AKP ne l’a
jamais reconnu, n’a jamais cessé ses activités militaires, même le jour
des élections. »
« Ils tiennent les deux parties pour responsables »
Alors que les troubles dans le sud-est montrent peu de signes
d’apaisement, de nombreux habitants sont de plus en plus las de cette
instabilité constante.
« Les gens sont en colère par rapport à cette situation », a déclaré Bozarslan.
« Ils tiennent les deux parties pour responsables – certaines personnes
estiment que si le PKK n’avait pas apporté cette violence dans les
villes, l’État ne réagirait pas comme ça. »
« D’autre part, certaines personnes accusent les responsables de la
sécurité, arguant que si celles-ci ne mettaient pas toute cette
pression sur les Kurdes, le PKK n’aurait pas adopté une stratégie de
siège et de barricades dans les villes. »
HDP co-leader hit in head by gas canister in restive curfew town
Pro-Kurdish Peoples' Democratic Party (HDP) Co-chair Figen Yüksekdağ
was hit in the head by a gas canister fired by the police during a
visit to the southeastern town of Silvan, where a curfew has been in
place for the past 10 days.
Yüksekdağ, escorted by a delegation of HDP lawmakers and others, was
trying to visit a Silvan neighborhood that has been the scene of heavy
clashes between the security forces and militants from the Kurdistan
Workers' Party (PKK) terrorist group.
The group, however, was blocked by police using water cannons and tear
gas after marching for about 300 meters, the private Cihan news agency
reported. Some of the lawmakers in the group had arguments with the
police, while some deputies fainted in the midst of the melee, Cihan
said.
The police eventually did not allow the group to enter the neighborhood, citing security reasons.
Speaking to the private IMC television station, Yüksekdağ said the
police attacked the group without any prior warning, even though they
knew that the people in the group were unarmed civilians. She said some
in the group were injured but did not elaborate. (TODAY'S
ZAMAN, Nov 12, 2015)
Former HDP deputy detained at airport, banned from traveling abroad
Pro-Kurdish Peoples' Democratic Congress (HDK) Co-spokesperson Sabahat
Tuncel was detained early on Thursday at İstanbul Atatürk Airport on
charges of spreading propaganda for a terrorist organization in
speeches she made during the 2010 Newroz celebrations -- the Kurdish
welcoming of spring.
Several media outlets reported on Thursday that the Bakırköy Chief
Public Prosecutor's Office launched an investigation into Tuncel a few
months ago due to her Newroz speech in which she allegedly spread
propaganda in favor of the Kurdistan Workers' Party (PKK), which is
designated as a terrorist organization by Turkey, the US and the EU.
Former pro-Kurdish Peoples' Democratic Party (HDP) deputy Tuncel was
reportedly detained by police at around 10 a.m. at passport control.
The police seized Tuncel's belongings and took her to the Bakırköy
Courthouse.
Following her interrogation, the Bakırköy Chief Public Prosecutor's
Office requested that the İstanbul 7th Penal Court of Peace order
“judicial supervision” of the suspect to prevent her from fleeing
Turkey.
Tuncel, who was given an international travel ban by the court and
released pending trial, later wrote in her Twitter account that she was
prohibited from leaving the country because of speeches she made back
in 2010 and 2013. She also complained that she had not been notified
about the detention warrant issued by a prosecutor, calling the move
“political.” (TODAY'S
ZAMAN, Nov 12, 2015)
HDP calls for urgent action for Silvan

The Central Executive Board of Peoples' Democratic Party (HDP) has
released a statement calling for urgent solidarity with Silvan district
of Amed where a heavy military operation in civilian areas is going on
since early this morning, on the ninth day of the curfew.
Pointing to the ongoing repression of Turkish state forces in Silvan
for almost two months now, HDP recalled that the curfew currently in
effect is the sixth one imposed in the district recently, and called
attention to the reports of casualties as a result of today's ongoing
attacks, from both the air and the ground.
Remarking that the offensive has greatly damaged many houses and
workplaces and all means of communication are restricted in Silvan, HDP
statement noted that the operation in the district is being conducted
with a large number of snipers, special operation and gendarme teams,
soldiers, helicopters, armored vehicles, artillery weaponry and tanks
that shell the neighborhoods from hills.
HDP emphasised that the state atrocity and violence in the district is
getting heavier, adding that the party deputies in the district also
remain under a growing threat.
HDP said the offensive is being conducted against the people that
protect their will, defend their rights and fight for their legitimate
and fair right for self-rule, freedom and equality. “This most
democratic demand of the people cannot be suppressed by means of tanks
and atrocity. The offensive in Silvan and other Kurdish towns is not a
fight against terrorism but operations aiming to intimidate and
suppress the people.”
Describing the silence in western Turkey as pretty concerning, HDP said
the people of the country remain silent and deaf to the voices raising
from Silvan and all other villages, streets and towns in the Kurdish
region. HDP underlined that it is becoming more difficult and also more
important every day to voice a joint call for peace and fraternity of
peoples.
The Central Executive Board of HDP continued by calling upon all the
peoples, democracy forces, NGOs and political parties in Turkey to make
sure that a way be found out of the current situation, which -it
warned- will otherwise end up in huge disasters.
“We have no time to lose as the developments are getting to a point of
no return”, the HDP statement said and called everyone to step up
solidarity in order for peace and justice to prevail.
The Central Executive Board of Peoples' Democratic Party ended its
statement by urging the government to stop the operations, respect the
will of the Kurdish people and treat the problems on the basis of
negotiations. (ANF, Nov 11, 2015)
A Silvan (sud-est), une guerre urbaine à huis clos
C'est le nouveau visage du conflit kurde. Depuis huit jours, Silvan
(sud-est) est le théâtre, loin des caméras, de violents combats entre
forces de sécurité turques et rebelles kurdes qui ont plongé ses
habitants dans une sanglante guerre urbaine.
Au moins sept personnes, dont deux civils et un policier, ont déjà été
tuées dans la bataille engagée par les forces spéciales de la police,
appuyées par des chars, pour arracher le contrôle de trois zones des
mains des militants de la Jeunesse patriotique révolutionnaire (YDG-H),
proches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
L'identité des trois autres victimes n'a pas été confirmée dans
l'immédiat. Un soldat a par ailleurs été tué mardi écrasé par un char.
Au milieu du claquement des armes automatiques et du hululement des
sirènes d'ambulances, les résidents des quartiers Tekel, Mescit et
Konak sont soumis à un strict couvre-feu instauré par le gouverneur
local pour, a-t-il dit, les "protéger" pendant des opérations de
nettoyage de la police turque.
"Des zones où vivent des civils sont bombardées par des tanks, des obus
sont tirés", s'est inquiétée lundi une député du Parti démocratique des
peuples (HDP, prokurde), Sibel Yigitalp. "Si vous utilisez des tanks
dans des zones d'habitation, alors cela veut dire que vous avez déclaré
la guerre à votre peuple", a-t-elle accusé.
Depuis la rupture du cessez-le-feu par le PKK l'été dernier, Silvan et
ses quelque 90.000 habitants ont été les témoins de violents incidents
à répétition.
Ils ont repris dès le lendemain des élections législatives du 1er
novembre, remportées haut la main par le parti du président Recep
Tayyip Erdogan, lorsque les jeunes YDG-H ont creusé des tranchées et
installé des barricades pour interdire l'accès à leurs bastions.
En réponse, les tireurs d'élite de la police ont pris position et ses
blindés légers, appuyés selon des témoins par des chars, patrouillent
dans les rues. Les fusillades y sont fréquentes. Les habitants, terrés
chez eux, en sont les premières victimes.
- 'Les gens ont peur' -
"Dans les zones soumises à couvre-feu, il n'y a aucune sécurité", a
témoigné à l'AFP Ihsan Bahtiyar, un journaliste local, "on ne sait pas
d'où viennent les tirs". "Les gens ont peur et ne sortent pas", a-t-il
ajouté, "les gens se font tirer dessus même dans des quartiers où il
n'y a pas de couvre-feu".
Lundi, un habitant, Yakup Sinbag, est mort après avoir été pris dans un
échange de coups de feu, et un chauffeur de taxi, Mehmet Gündüz, a été
tué par balle devant un café.
"Des témoins ont dit que la police avait mitraillé" la façade du café,
a déclaré à l'AFP Omer Onen, coprésident de la section locale du HDP,
dont une délégation a été autorisée à visiter les zones soumises à
couvre-feu.
M. Onen s'est également inquiété d'un "risque de famine" dans les
quartiers affectés par les affrontements. "Nous voulons apporter une
aide alimentaire, mais nous n'avons pas encore reçu l'autorisation",
a-t-il déploré.
En septembre, la ville de Cizre, aux confins des frontières syrienne et
irakienne, avait été le théâtre d'affrontements similaires et soumise,
elle aussi, à un couvre-feu de plus d'une semaine. Vingt-et-un civils y
avaient trouvé la mort, selon les ONG, alors que le gouvernement avait
affirmé que les victimes étaient toutes des "terroristes".
Les incidents armés s'y poursuivent, régulièrement. Lundi, un hôpital a
été touché par un tir de roquette qui a lourdement endommagé la morgue,
sans faire de victimes.
Les combats qui ont éclaté à Silvan et à Cizre illustrent le nouvel
aspect pris la guerre entre Ankara et le PKK, qui a fait plus de 40.000
morts depuis 1984.
Aux attaques de convois militaires en zones rurales et montagneuses,
les rebelles semblent privilégier le front urbain, dans l'espoir de
susciter des soulèvements. Une stratégie peu payante jusqu'à présent,
et qui met en danger les populations civiles.
Fort de son récent triomphe électoral, M. Erdogan a réaffirmé sa
volonté inébranlable de "liquider" le PKK. "Nous continuerons notre
combat jusqu'à ce que l'organisation terroriste enterre ses armes, que
ses membres se rendent et quittent le sol turc", a-t-il martelé la
semaine dernière.
(AFP, Mahmut Bozarslan, 10 novembre
2015)
Le bâtonnier de Diyarbakir menacé de plus de 7 ans de prison
Le bâtonnier de l'ordre des avocats de Diyarbakir, principale ville du
sud-est à majorité kurde de la Turquie, a annoncé vendredi qu'il allait
bientôt être jugé pour "propagande terroriste" et qu'il risquait
jusqu'à sept ans et demi de prison.
Avocat connu et engagé de la cause kurde, Tahir Elçi est poursuivi pour
avoir affirmé à la télévision que le Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), qui mène la rébellion depuis 1984 en Turquie, "n'est
pas une organisation terroriste".
"Le PKK est un mouvement politique qui a d'importantes revendications
politiques et qui dispose d'un large soutien, même si certaines de ses
actions sont de caractère terroriste", avait-il ajouté mi-octobre sur
la chaîne d'information CNN-Türk.
M. Elçi avait été interpellé le 20 octobre dans son bureau de
Diyarbakir puis inculpé d'"apologie du terrorisme par voie de presse"
par un tribunal d'Istanbul, avait d'être remis en liberté sous contrôle
judiciaire.
La date de son procès, à Istanbul, n'a pas encore été fixée, a indiqué
l'agence de presse Dogan. Selon les réquisitions du parquet cité par
l'agence, il risque une peine d'un an et demi à sept ans et demi
d'emprisonnement.
Après trois ans de discussions, le processus de paix engagé entre le
gouvernement islamo-conservateur d'Ankara et les rebelles kurdes turcs
du PKK a capoté à la veille des élections législatives du 7 juin.
Des combats meurtriers ont repris fin juillet entre les deux parties.
Depuis, les attentats ciblés des rebelles contre les soldats ou
policiers turques et les représailles militaires turques se succèdent à
un rythme presque quotidien, faisant de nombreuses victimes.
Le PKK a annoncé jeudi avoir suspendu sa trêve déclarée à la veille des
législatives du 1er novembre, remportées haut la main par le parti du
président Recep Tayyip Erdogan qui a regagné la majorité absolue qu'il
avait perdue lors du scrutin de juin. (AFP, 6 nov 2015)
Après les élections, le conflit kurde reprend de plus belle en Turquie
Le conflit kurde a repris de plus belle jeudi après l'annonce par les
rebelles kurdes de la fin de la "suspension unilatérale" de leurs
opérations contre les forces de sécurité turques, quatre jours après le
triomphe électoral du président Recep Tayyip Erdogan.
Après une série de bombardements turcs, le Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK) a fait savoir qu'il avait mis fin à "la période de
suspension unilatérale" qu'il avait instaurée trois semaines avant le
scrutin législatif.
"Après les élections, l'AKP (Parti de la justice et du développement,
islamo-conservateur) a démontré qu'il serait un gouvernement de
guerre", a justifié le PKK dans une déclaration citée par l'agence de
presse kurde Firat News.
Aussi, le PKK a appelé "le peuple kurde, tous les peuples et les forces démocratiques de Turquie à intensifier le combat".
Lors du scrutin de dimanche, l'AKP a regagné le contrôle exclusif du
Parlement, qu'il avait perdu en juin, en totalisant 49,4% des suffrages
et 317 sièges de députés, sur 550.
Fort de ce triomphe électoral, M. Erdogan, a réaffirmé mercredi son
intransigeance envers le PKK. "Nous continuerons notre combat jusqu'à
ce que l'organisation terroriste enterre ses armes, que ses membres se
rendent et quittent le sol turc", a-t-il déclaré.
Depuis dimanche, l'aviation d'Ankara a mené plusieurs séries de frappes
contre des objectifs du PKK, aussi bien dans le sud-est à majorité
kurde de la Turquie que dans leur bastion des montagnes du nord de
l'Irak.
Trente-et-un membres du PKK ont été tués par les frappes de l'armée
turque dans le seul district de Yüksekova, aux confins des frontières
irakienne et iranienne, a annoncé jeudi l'état-major turc sur son site
Internet.
Des affrontements violents ont également opposé ces derniers jours les
rebelles aux forces de sécurité turques dans plusieurs villes du
sud-est de la Turquie.
Un policier a été tué et deux soldats ont été blessés jeudi à Silvan,
dans la province de Diyarbakir, ont rapporté des sources de sécurité à
l'AFP. Au moins deux soldats et quatre militants kurdes avaient déjà
été tués cette semaine dans la région.
- Spirale de la violence -
Le 10 octobre dernier, le PKK avait annoncé le début d'une "période
d'inactivité" pendant la campagne pour les législatives, sauf en cas de
"légitime défense", afin de "ne pas empêcher une élection équitable" le
1er novembre.
Les affrontements ont toutefois continué, malgré cette décision.
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, les hostilités ont repris fin
juillet, faisant voler en éclat le fragile processus de paix engagé à
l'automne 2012 pour tenter de mettre un terme à un conflit qui a fait
plus de 40.000 morts depuis 1984.
Après un attentat qui a tué 34 jeunes militants de la cause kurde le 20
juillet à Suruç (sud-est), attribué aux jihadistes du groupe Etat
islamique (EI), le PKK avait relancé sa campagne d'attentats contre les
policiers et les soldats turcs, accusant les autorités d'Ankara de plus
assurer délibérément la protection de la population kurde.
L'armée turque a en représailles repris ses bombardements contre les rebelles.
Ce nouveau cycle de violences a fait de nombreuses victimes. M. Erdogan
a affirmé mercredi que le PKK avait tué 248 policiers, militaires et
civils depuis l'été et que plus de 2.000 membres du PKK avaient été
"neutralisés".
Les rebelles, qui démentent avoir subi de telles pertes, assurent en
retour que de nombreux civils ont été victimes de l'armée et de la
police.
"Nous avons toujours dit que nous étions prêts à respecter à un
cessez-le-feu bilatéral. Mais il n'est pas possible de maintenir une
période d'inactivité face aux activités actuelles du gouvernement de
l'AKP", a souligné dans son communiqué jeudi le mouvement, considéré
comme une organisation terroriste en Turquie et la plupart des pays
occidentaux. (AFP, 5 novembre
2015)
Le PKK annonce la fin de leur trêve militaire préélectorale
Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a annoncé jeudi la fin de
la suspension de ses opérations militaires contre la Turquie, décrétée
avant les législatives remportées dimanche par le parti du président
Recep Tayyip Erdogan.
"La période de suspension unilatérale (des opérations militaires) est
terminée au regard de la politique de guerre et des attaques de l'AKP
(Parti de la justice et du développement, islamo-conservateur)", écrit
le PKK dans une déclaration reproduite par l'agence de presse kurde
Firat News.
Le 10 octobre dernier, les rebelles avaient annoncé le début d'une
"période d'inactivité" avant les législatives, afin de ne pas "empêcher
une élection équitable" le 1er novembre. Ils avaient toutefois précisé
qu'ils répondraient à toutes les attaques turques.
Depuis dimanche, l'aviation d'Ankara a déjà mené deux séries de frappes
aériennes contre des objectifs du PKK, aussi bien dans le sud-est à
majorité kurde de la Turquie que dans leur bastion des montagnes du
nord de l'Irak.
Des affrontements violents ont également opposé ces derniers jours les
rebelles aux forces de sécurité turques dans plusieurs villes de
Turquie, ftuant au moins 2 soldats et quatre militants kurdes.
L'état-major turc a pour sa part affirmé jeudi que ses frappes
aériennes avaient provoqué la mort de 16 militants du PKK.
M. Erdogan a répété mercredi que les opérations militaires turques se
poursuivraient "jusqu'à ce que l'organisation terroriste quitte le sol
turc et enterre ses armes".
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, les combats ont repris fin
juillet entre le PKK et l'armée ou la police turques, faisant de
nombreuses victimes. Ils ont fait voler en éclat le fragile processus
de paix engagé à l'automne 2012 pour mettre un terme à ce conflit, qui
a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
Lors du scrutin de dimanche, l'AKP a regagné le contrôle exclusif du
Parlement, qu'il avait perdu en juin, en totalisant 49,4% des suffrages
et 317 sièges de députés, sur 550. (AFP, 5 novembre
2015)
Deux soldats turcs tués mercredi lors d'affrontements avec la guérilla
Deux soldats turcs ont été tués mercredi lors d'affrontements avec les
rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est à
majorité kurde de la Turquie, a annoncé le commandement militaire sur
son site internet.
Les deux militaires sont morts lors de combats dans la région de
Yüksekova, aux confins des frontières irakienne et iranienne, a ajouté
l'état-major.
Ces décès sont les premiers enregistrés depuis le triomphe aux
élections législatives de dimanche du parti du président
islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, qui a répété mercredi sa
volonté de lutter jusqu'au bout contre le PKK.
"Il n'y aura pas de pause (...) les opérations continueront de manière
déterminée contre l'organisation terroriste à l'intérieur et à
l'extérieur de la Turquie", a souligné M. Erdogan.
L'aviation turque a pilonné lundi et mardi les positions du PKK dans le
sud-est à majorité kurde de la Turquie et dans le nord de l'Irak.
Quatre rebelles kurdes ont été tués par les forces de sécurité turques cette semaine dans le sud-est de la Turquie.
La police turque a par ailleurs interpellé 22 personnes lors de raids
menés contre la branche jeunesse du PKK à Istanbul et dans la province
d'Adana (sud), a rapporté la presse locale mercredi. (AFP, 4 novembre
2015)
Elections held under unfair conditions: HDP co-chairs
The Nov. 1 elections were conducted under unfair conditions that
included violence and massacres, the Peoples’ Democratic Party’s (HDP)
co-chairs said in their first evaluations of the polls, in which their
party just squeaked over the 10 percent electoral threshold.
The HDP was subjected to unfair, unfree and unequal conditions during
the election campaign, HDP co-chair Selahattin Demirtaş said at a press
conference outside the HDP headquarters in Ankara after the unofficial
announcement of the Nov. 1 election, while noting the pressure the HDP
had been under during the five-month period until Nov. 1.
“This five-month period [since the June 7 election] was full of
unequal, unfair and extraordinary conditions for the HDP’s election
campaign,” said the HDP’s other co-chair, Figen Yüksekdağ.
Demirtaş said the high rate of participation in the Nov. 1 election was
pleasing. “I would like to thank all those who voted for the HDP,” he
added.
“We waged no campaign. We only tried to save our people from massacres.
Nearly 11 percent of the vote is not an outcome of a proper election
campaign,” Demirtaş said, recalling deadly bombings both in Ankara on
Oct. 10 and the southeastern district of Suruç on July 20.
Reiterating that the HDP was the party that had faced massacres,
Demirtaş said: “If those bloody policies had been implemented against
another party [instead of the HDP], they would have been ruled out of
politics,” referring to the Justice and Development Party (AKP).
“Although we lost around a million votes, the HDP has won a big victory
because the number of voters has risen in this election,” Demirtaş
said. “I would like to thank all those who stood by us [despite] this
bloody policy.”
Demirtaş said the HDP, as the third biggest party in the new parliament, would continue to stand resolute for Turkey’s future.
Yüksekdağ, meanwhile, said her party had witnessed a surprising and
positive outcome from the June 7 election but that subsequent political
developments had produced a snap election.
“The five-month-period from June 7 to Nov. 1 was an abnormal period, so
we could not evaluate this period independently,” Yüksekdağ said.
Yüksekdağ said those in power had ratcheted up tension since June 7 and
that it was the HDP which faced the harshest conditions in the
subsequent period.
The HDP had already waged its election campaign under pressure before
the June 7 election, she said, noting that that pressure had increased
since then.
Touching on the massacres between June 7 and Nov. 1, Yüksekdağ said 258
civilians had lost their lives, 33 of whom were children.
“Around 500 HDP members and officials were arrested, and 190 HDP
offices were attacked,” Yüksekdağ said, adding that most of the violent
acts the HDP faced occurred in provinces that are largely inhabited by
Kurds.
The success the HDP scored in the Nov. 1 election was a success for all
people who continued the struggle despite the pressure against the
party, she added.
Meanwhile, police fired tear gas at HDP supporters outside the party’s
headquarters in the southeastern province of Diyarbakır during clashes
after the initial election results were announced, according to
reports.
(hurriyetdailynews.com, Nov 2, 2015)
AFP: Le leader kurde Demirtas, rival numéro 1 d'Erdogan
Il est jeune, charismatique, moderne. A 42
ans, le chef du parti prokurde HDP Selahattin Demirtas a confirmé
dimanche son statut de rival numéro 1 du président Recep Tayyip
Erdogan, au terme d'une campagne âpre menée sous la menace jihadiste.
Il s'en est pourtant fallu d'un rien pour que l'ascension de cette
"étoile filante" de la politique turque ne s'achève prématurément.
Depuis cinq mois, le parti de M. Demirtas est également sous la menace
directe des jihadistes. Après ceux de Diyarbakir (juin) et Suruç
(juillet), ses militants ont été la cible, avec d'autres, de l'attentat
suicide qui a visé la gare centrale d'Ankara le 10 octobre.
Dimanche soir, M. Demirtas a attribué sa contre-performance à ce
danger, qui l'a contraint à annuler toutes les réunions publiques de sa
campagne. "mais personne ne doit avoir peur", a-t-il ajouté, "nous
continuerons à rester debout contre tous ceux qui menacent nos valeurs
et notre liberté".
Parfois présenté comme "l'Obama kurde" pour son aisance devant les
caméras, il incarne la réussite de son Parti démocratique des peuples
(HDP). Sous sa conduite, le HDP a fait une entrée en force au parlement
aux législatives du 7 juin, grâce à un discours marqué à gauche, social
et de défense des libertés.
Mais ce succès, qui a contribué à priver le parti islamo-conservateur
de sa majorité absolue, en a aussi fait la principale cible de l'homme
fort du pays qui, agacé, raille volontiers le "beau gosse" du HDP.
Comparé aux chefs sans grande envergure des deux autres grands partis
d'opposition, Selahattin Demirtas est désormais considéré par ses
partisans comme le seul à pouvoir rivaliser avec M. Erdogan, véritable
"mâle dominant" de la politique turque depuis son arrivée à la tête du
gouvernement en 2003.
Totalement rompu aux codes de la communication politique moderne, il y
a imposé une image de bon père de famille, petit-déjeunant avec sa
femme et ses deux filles, et de proximité, prenant son petit-déjeuner
avec des ouvriers sur un chantier.
Le rédacteur en chef de la version anglaise du quotidien Hürriyet,
Murat Yetkin, le décrit comme un "défenseur des droits de l'Homme,
toujours à la recherche d'un compromis, même sur les questions les plus
clivantes".
Né dans la ville à majorité kurde d'Elazig (sud-est), le coprésident du HDP est le deuxième d'une famille de sept enfants.
Il raconte avoir pris conscience de son identité kurde lorsqu'il avait
15 ans, lors des funérailles d'un homme politique tué par les forces de
sécurité à Diyarbakir, la capitale turque de Turquie.
Après un diplôme de droit de la prestigieuse université d'Ankara,
Selahattin Demirtas a un temps travaillé comme avocat dans un cabinet
de Diyarbakir spécialisé dans la défense des droits des Kurdes, avant
de se lancer en politique.
Elu en 2007 au Parlement, il s'est révélé sur la scène nationale lors
de la présidentielle d'août 2014, où il a frôlé la barre des 10%.
Sous sa coprésidence, le HDP a largement élargi son audience au-delà de
la seule communauté kurde de Turquie (15 millions de personnes) et
s'est transformé en un parti moderne, à la fibre sociale et ouvert aux
femmes et à toutes les minorités.
Mais sa tâche s'est considérablement compliquée depuis l'été. Fin
juillet, les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont
repris leur campagne d'attentats ciblés contre la police et l'armée
après l'échec des discussions de paix ouvertes fin 2012.
M. Demirtas est désormais systématiquement accusé par le gouvernement
d'être le "complice" des "terroristes" du PKK. Il fait même l'objet
d'une enquête judiciaire qui pourrait lui valoir jusqu'à vingt-quatre
ans de prison.
"Nous n'avons pas de lien organique avec le PKK", répond-il, gêné aux
entournures par le ralliement de son propre frère à la guérilla. "Nous
avons toujours maintenu que le PKK doit déposer les armes", a-t-il
confié cette semaine à l'AFP, "mais la République de Turquie doit aussi
cesser ses activités militaires contre le PKK".
Depuis cinq mois, le parti de M. Demirtas est également sous la menace
directe du groupe Etat islamique (EI). Après ceux de Diyarbakir (juin)
et Suruç (juillet), ses militants ont été la cible, avec d'autres, de
l'attentat qui a visé la gare centrale d'Ankara le 10 octobre, faisant
102 morts et plus de 500 blessés.
Cette attaque, la plus meurtrière de l'histoire turque, l'a contraint à
annuler toutes ses grandes réunion publiques pour des raisons de
sécurité.
D'ordinaire mesuré, Selahattin Demirtas a réagi en haussant vivement le
ton contre M. Erdogan. "Il (Erdogan) conçoit la politique comme un
pouvoir personnel. Il se voit comme le chef religieux d'un califat",
a-t-il lâché il y a une semaine. (AFP, 2 novembre
2015)
Diyarbakir la Kurde retient son souffle à la veille des législatives
"Diyarbakir est aujourd'hui une maison en deuil". Touchée de plein
fouet par la reprise du conflit kurde, la grande ville du sud-est de la
Turquie se prépare aux élections législatives anticipées de dimanche
entre tristesse, inquiétude, mais aussi colère.
Après les législatives du 7 juin, l'entrée en force de députés du Parti
démocratique des peuples (HDP, prokurde) au Parlement --une première--
avait donné lieu à des scènes de liesse.
Depuis, l'ambiance a radicalement changé. Deux attentats à la bombe,
attribués par les autorités turques aux jihadistes du groupe Etat
islamique (EI), l'un à Suruç (sud-est) le 20 juillet et l'autre à
Ankara le 10 octobre, ont fait plus de 130 morts parmi des militants de
gauche et de la cause kurde.
Et depuis l'été, les affrontements entre les forces de sécurité turques
et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont repris.
"Il y a eu trop de morts, Diyarbakir est aujourd'hui une maison en
deuil", soupire Suat Korkmaz, 27 ans, en égrenant un chapelet dans le
caravansérail Hasanpasa, au coeur de la vieille ville.
"Les rues sont vides, je n'avais jamais vu Diyarbakir aussi
silencieuse", constate Yagdar Koçit, une institutrice de 46 ans. "Les
gens ont peur, une bombe peut exploser".
Par précaution, le HDP a annulé ses réunions publiques, contraignant ses candidats à faire une campagne au rabais.
"Le HDP franchira à nouveau la barre" des 10% qui permet à un parti
d'entrer au Parlement, espère néanmoins Suat. "Mais ça n'aura plus le
goût de la dernière fois", ajoute-t-il.
Cerkes Kizil, 46 ans, votera lui pour le Parti de la justice et du
développement (AKP) du président islamo-conservateur Recep Tayyip
Erdogan. "Notre pays se dirige vers le chaos et seul l'AKP peut l'en
sauver", assure-t-il.
- Sniper -
Mais la majorité des habitants de Diyarbakir rencontrés par l'AFP
accusent M. Erdogan et l'AKP, qui n'a récolté qu'un siège de député sur
les onze que compte la ville le 7 juin, d'avoir repris la guerre contre
le PKK pour les punir d'avoir massivement soutenu le HDP.
Murs criblés d'impacts de balles, vitrines éclatées, chaussée trouée,
la vieille ville du district de Sur porte encore les cicatrices des
dernier combats qui, dans son dédale de ruelles, ont opposé les forces
spéciales de la police et la branche jeunesse du PKK il y a deux
semaines.
"Ca a duré quatre jours, personne ne pouvait passer la tête dans la
rue, pas même un oiseau", raconte Saadet Emre, 55 ans, blessée par une
balle qui a ricoché. "On a été obligés de dormir à quinze dans la
cuisine", ajoute-t-elle.
"On n'avait pas d'eau, rien à manger, même pas du pain sec à se mettre sous la dent", renchérit un voisin, Emin Celik.
A deux pas de là, se dresse la mosquée Fatih Pacha qui date du XVIe
siècle. Attraction touristique, ses murs en basalte sont criblés
d'impacts.
Un peu plus loin, c'est une roquette qui a dévasté un immeuble, expliquent des habitants.
Si police et rebelles se rejettent la responsabilité des dégâts, les
habitants du quartier ne cachent pas leur colère contre les forces de
l'ordre.
"Un sniper de la police a tiré sur une fille de onze ans, ses cheveux
et sa cervelle se sont répandus par terre", grimace Emin. "A quoi donc
rime tout cela ? N'ont-ils pas peur d'Allah ?", gronde le vieil homme.
"Cela fait trente-cinq ans que j'habite ici, je n'avais encore jamais
vu une telle violence", opine Saadet, "Huit familles sont parties d'ici
dès qu'elles ont pu le faire".
Malgré sa blessure au pied, Saadet ira voter dimanche "pour répéter la
même chose que la dernière fois à l'AKP: il faut partager le pouvoir",
dit-elle en réajustant son foulard blanc. "Et s'ils décident de nous
ignorer encore et de reprendre les opérations (de police), que puis-je
dire? Qu'Allah nous vienne en aide à tous". (AFP, 1 novembre
2015)
Minorités
/ Minorities
Silence incroyable concernant la soumission "académique”
au négationnisme du Sultan Erdogan!
Pas de réponse de la ministre francophone Joëlle Milquet,
une réponse étonnante de la ministre flamande Hilde Crevits

Le 15 octobre 2015, le Comité des Arméniens de Belgique
et dix organisations démocratiques avaient adressé aux ministres
francophone et néerlandophone de l'enseignement, Joëlle Milquet et
Hilde Crevits, une lettre importante à propos des dossiers pédagogiques
"Europalia-Turquie" qui constituent une inacceptable et tendancieuse
ingérence de la Turquie dans le programme éducatif belge. (cliquer)
Alors que la ministre francophone Milquet n’a pas jugé nécessaire de
répondre à cette lettre, la ministre flamande Crevits, a envoyé le 18
novembre 2015 une réponse au président du Comité des Arméniens de
Belgique. Tout en justifiant le contenu des dossiers pédagogiques, elle
conseille simplement aux associations, pour d’éventuelles questions
concernant ces sujets, de s'adresser aux auteurs “académiques”.
Ces dossiers sont le produit de la volonté centenaire d’éradiquer en
Turquie la présence et l’apport culturel des minorités ethniques ou
religieuses, victimes soit du génocide des Arméniens, des
Araméens-Assyriens-Chaldéens-Syriaques et des Grecs pontiques en 1915,
soit de l'oppression continue de l'État turc.
Pire encore, dans ces dossiers ne se trouve aucune référence à
l'existence des peuples arménien, assyrien ou kurde qui existaient en
Anatolie avant même la conquête turque. (Cliquer)
Quand on cherche avec Acrobat Reader's "find" les mots "arménien,
assyrien ou kurde", rien n'est trouvé dans ces dossiers prétendument
pédagogiques, aussi trompeurs qu’inexacts, cautionnés par des
universitaires belges!
Malgré la protestation des diasporas, les dirigeants
d'Europalia-Turquie ont présenté aux enseignants du primaire et
secondaire plusieurs dossiers pédagogiques qui sont conformes à la
version officielle que les gouvernements turcs ressassent depuis la
Première Guerre mondiale, à savoir une Turquie exclusivement turque.
La ministre flamande Crevits dit dans sa réponse: "Suite à votre
lettre, j’ai contacté ‘l’Europalia Arts Festival’. Ils nous ont assuré
que les dossiers -ne sont pas établis par eux mais par différentes
universités- qui ne devraient servir qu’à l’exposition principale
afin que ces rituels soient accessibles aux élèves. Ils ne se réfèrent
en aucun cas à l’introduction de l’histoire contemporaine de la Turquie
et ne donnent pas un aperçu de l’histoire du pays. Pour d’éventuelles
autres questions concernant ces sujets, il est préférable de contacter
les auteurs du texte. Vous trouverez leurs noms sur la première page du
dossier concerné."
Parfait!
Les dirigeant(e)s de ce pays ne devraient-ils
(elles) pas réparer une insulte "académique" contre les peuples
fondateurs des civilisations en Turquie?
Les associations issues des diasporas sont-elles obligées de courir après des auteurs “académiques” des textes fallacieux?
La lettre a été envoyée non seulement à deux
ministres, mais ses copies ont été envoyées également aux dirigeants
universitaires et à plusieurs historiens qui ont déjà fait preuve de
sensibilité vis-à-vis des peuples victimes des génocides dans l'Empire
ottoman et des violations des droits de l'Homme en Turquie actuelle.
Aucune réaction!
Les enseignants et élèves du primaire et secondaire en Belgique restent
toujours exposés au lavage de cerveau du négationnisme honteux du
Sultan Erdogan, avec la complicité d’Europalia, des ministres et des
universités belges.
Quand le Sénat de Belgique s'offre Charles Aznavour
Le nouveau Sénat, sous l'impulsion de sa présidente, Christine
Defraigne (MR), nous réserve bien des surprises. Ce lundi 16 novembre,
il reçoit ainsi le chanteur Charles Aznavour. Critiqué par ses
détracteurs pour son manque d'activité, le Sénat communique davantage
sur son agenda. Et voilà qu'il reçoit un invité particulier.
A 91 ans, le chanteur, compositeur et interprète français d’origine
arménienne, sera l’invité d’honneur du Sénat de Belgique. L'histoire ne
dit pas s'il poussera la chansonnette. Le chanteur est invité en sa
qualité d’ambassadeur de la République d’Arménie en Suisse et de
représentant permanent de l’Arménie auprès des Nations Unies.
Charles Aznavour sera accueilli lundi dès 14 heures au péristyle par la
présidente du Sénat, Christine Defraigne, qui le présentera aux
sénateurs et aux membres de la communauté arménienne de notre pays. Il
signera le Livre d’Or du Sénat au Salon rouge de la présidence.
Charles Aznavour, qui sera nommé Commandeur de l’Ordre de la Couronne
ce lundi, donnera un concert à Forest National le lendemain, le mardi
17 novembre 2015. (RTBF, 13 nov 2015)
Students at Armenian Schools to Enter Religion Exam
In Transition from Primary to Secondary Education (TEOG) exam, students
studying at Armenian schools too enter the exam on their education of
religion and ethics courses.
Exam questions have been prepared by Armenian community and teachers attendant at these schools.
Until this year, Armenian students didn't answer the answers of religion course and this was causing the students to lose point.
Last year, students at minority schools were made to look as they didn't attend the exam and lost points again.
Administrators of minority schools were taking action by filing
application to Ministry of National Education for relief. There are 218
students studying at 13 Armenian schools in total in İstanbul.
Unjust treatment continues at Rum schools
It was approved by the ministry last year that students studying at the
only Jewish school in Turkey to be asked questions of Judaism at TEOG
exam.
On the other hand unjust treatment towards Rum students at Rum schools
continue, these students will be exempt from this exam as in the past
years.
(BIA, Nov 10, 2015)
Altinoglu (Altounian) à la tête de la Monnaie
Le 1er janvier 2016, Alain Altinoglu - de nationalité française et de
culture arménienne - deviendra le nouveau directeur musical de la
Monnaie à Bruxelles (Extrait de La Libre Belgique du 9 novembre 2015)

"Une histoire de fou": la mémoire du génocide arménien vue par Guédiguian
Avec "Une histoire de fou", en salles mercredi,
Robert Guédiguian livre un film sur "la mémoire du génocide arménien"
en 1915, une oeuvre qu'il se sentait "l'obligation" de faire en cette
année de centenaire.
Projeté hors compétition au dernier Festival de Cannes, le film
commence par un prologue, qui raconte l'assassinat en 1921 à Berlin de
Talaat Pacha, principal organisateur du génocide arménien, par Soghoman
Tehlirian, survivant du génocide.
L'histoire se poursuit soixante ans plus tard, dans les années 1980.
Aram (Syrus Shahidi), fils de Hovannès (Simon Abkarian) et Anouch
(Ariane Ascaride), jeune marseillais d'origine arménienne, fait sauter
la voiture de l'ambassadeur de Turquie à Paris.
Un cycliste qui passait par là, Gilles (Grégoire Leprince-Ringuet) est gravement blessé aux jambes.
Aram part ensuite rejoindre l'Asala (Armée secrète arménienne de
libération de l'Arménie) à Beyrouth, groupe armé qui commet des
attentats et veut forcer le gouvernement turc à reconnaître le
génocide. Pendant ce temps, sa mère va se rapprocher de Gilles.
- 'Une obligation' -
"Je me sentais comme une obligation, comme une responsabilité à faire
ce film-là. Je crois que les cinéastes, les intellectuels, les
chanteurs, les leaders d'opinion ont des responsabilités", a expliqué
le réalisateur d'origine arménienne à l'AFP.
"Il me semblait essentiel de faire ce film-là à ce moment-là" car "non
seulement c'est le centenaire du génocide arménien, mais c'est aussi le
centenaire de la non-reconnaissance, de la négation donc du génocide
arménien par l'Etat turc", a-t-il poursuivi.
Il a été inspiré par "l'histoire d'un Espagnol" accidentellement blessé
à Madrid au début des années 80 par une bombe des activistes arméniens.
"Le point de vue du spectateur est celui de ce jeune homme",
ajoute-t-il, disant avoir voulu "faire une histoire qui soit à la fois
tout à fait documentée et juste du point de vue historique, et en même
temps un film de fiction".
"On a des témoignages sur le génocide. On a des photos, on a des
archives, des musées, on a beaucoup d'éléments. Moi je pense que ce qui
m'intéressait le plus dans ce film-là, alors que ça fait 100 ans,
c'était de raconter toute l'histoire de la mémoire arménienne",
souligne-t-il encore.
"A tous les spectateurs du monde, je veux dire qu'il faut bien qu'ils
mesurent que tout acte commis aujourd'hui a forcément des conséquences
sur trois, quatre, cinq, dix générations, que l'histoire ne s'arrête
pas à la première victoire", a-t-il conclu. (AFP, Sophie LAUBIE, 6 novembre
2015)
Tapis rouge et embarras pour la première visite d’Etat turque à Bruxelles

PAR ANNE-MARIE MOURADIAN
(France Arménie, Numéro n° 424 - Novembre 2015)
Europalia 2015: insulte à l’Histoire
(EXTRAIT)
Son exposition phare : « Anatolie, terre d’éternité et de croisements
culturels » prétend glorifier le passé de la région depuis la nuit des
temps. Elle réussit l’exploit de passer sous silence les 3 000 ans de
présence et de civilisation arméniennes sur une terre qui fut le foyer
ancestral du peuple arménien. Aucune allusion non plus à l’existence
des Assyriens, Chaldéens…, ni à fortiori à 1915.
Europalia écrit l’histoire avec une gomme, s’alignant sur la mythologie
historiographique d’Ankara qui défigure le passé anatolien en imposant
silence à son héritage arménien, patrimoine de l’humanité. Une
instrumentalisation indigne de la Belgique, déplore la communauté
arménienne du pays. “ Une honte plus grave pour les responsables belges
: malgré toutes les critiques, ils ont préféré organiser ce festival
l’année du 100e anniversaire du Génocide. ” dénonce Dogan .zgüden, le
rédacteur en chef d’Info-Turk. “ A son inauguration, ils ont honoré un
despote qui nie toujours ces atrocités […]. Il s’agit d’un échec
cuisant non seulement pour les dirigeants belges, mais également pour
les diasporas issues de cette terre, berceau de toutes les
civilisations qui existaient même avant la conquête turco-musulmane au
11e siècle. ” (1)
Kristine De Mulder, directrice du festival, rejette les critiques : “
Bien sûr, on savait que 2015 était une année de commémoration. C’est
vraiment le hasard du calendrier. Je peux comprendre l’émoi de la
communauté arménienne, mais le souvenir du génocide est-il moins
douloureux en 2014 ou en 2016 ? D’autre part, la commémoration s’est
tenue en avril, et nous sommes en octobre. Il ne faut pas exagérer non
plus. ” (2)
Gentils Arméniens, ayez l’écoeurement discret…
(1) « Europalia : happy end d’un conte de fée turco-turc ? »
(2) « Mauvaise année pour la Turquie » par François Janne d’Othée dansLe Vif/L'Express, 2 octobre 2015.
(http://www.france-armenie.fr)
Politique
intérieure/Interior Politics
Formation d'un nouveau gouvernement, frappé du sceau d'Erdogan
Le Premier ministre islamo-conservateur turc Ahmet Davutoglu a présenté
mardi son nouveau gouvernement, marqué par la présence à des postes-clé
de fidèles du président Recep Tayyip Erdogan, dont le gendre a été
nommé ministre de l'Energie.
La nouvelle équipe a été nommée plus de trois semaines après le
triomphe du Parti de la justice et du développement (AKP,
islamo-conservateur) aux élections législatives anticipées du 1er
novembre. Avec 49,5% des suffrages, celui-ci a regagné la majorité
absolue qu'il avait cédée cinq mois plus tôt.
Ce nouveau cabinet inclut de nombreuses personnalités jugées proches du
chef de l'Etat, le véritable homme fort du pays, dont Efkan Ala
(Intérieur) et Binali Yildirim (Transports) et, surtout, son gendre
Berat Albayrak, 37 ans, à l'Energie.
Ce dernier a récemment multiplié les apparitions au plus haut niveau au
côté de M. Erdogan, qui lui avait fait une place lors de sa rencontre
bilatérale avec le président américain Barack Obama au sommet du G20.
Plusieurs dirigeants internationaux avaient également assisté au
mariage de Berat Albayrak, élu député après avoir dirigé jusqu'en 2013
le groupe Calik Holding spécialisé dans le textile, la construction et
l'énergie, et la fille aînée de M. Erdogan, Esra, en 2004.
Ancien vice-Premier ministre chargé de l'Economie et apprécié du monde
des affaires, Ali Babacan ne figure pas dans le nouveau cabinet. Il est
remplacé à ce poste par l'ex-ministre des Finances Mehmet Simsek, qui a
lui aussi la confiance des marchés.
Les clés du ministère des Affaires étrangères, un poste sensible dans
une Turquie confrontée à de nombreuses crises régionales, ont été
confiées à Mevlut Cavusoglu, qui récupère un portefeuille qu'il avait
détenu jusqu'au mois d'août dernier.
Deux femmes ont fait leur entrée dans le nouveau gouvernement : Sema
Ramazanoglu, aux Affaires sociales et familiales, et Fatma Güldemet
Sari à l'Environnement.
Dans une courte allocution devant la presse, M. Davutoglu a affirmé que
des "réformes structurelles" seraient engagées lors de son mandat de
quatre ans.
- 'Environnement difficile' -
De nombreux défis attendent la nouvelle équipe gouvernementale. Elle
devra notamment relancer une machine économique à bout de souffle et
composer avec la reprise du conflit kurde dans le sud-est, la menace
jihadiste et la crise syrienne.
Quelques heures avant l'annonce du nouveau gouvernement mardi, deux
F-16 de la chasse turque ont abattu un avion de guerre russe, accusé
d'avoir violé l'espace aérien de la Turquie près de la frontière
syrienne.
"Le nouveau gouvernement arrive dans un environnement régional
difficile", a souligné à l'AFP Bülent Aras, professeur de relations
internationales à l'université Sabanci d'Istanbul et ancien conseiller
de M. Davutoglu.
Après treize ans de pouvoir sans partage, le triomphe de l'AKP il y a
trois semaines a sonné comme une victoire personnelle pour M. Erdogan.
La présence de nombreux proches au gouvernement illustre, selon
plusieurs experts, sa mainmise quasi-totale sur la conduite des
affaires du pays.
"Il n'y a personne dans ce gouvernement qui n'aurait pas reçu
l'assentiment personnel de M. Erdogan", a expliqué Dogu Ergil,
politologue et professeur de sociologie à l'université Fatih
d'istanbul, "la balance penche franchement du côté du président".
Même s'il ne dispose pas de la majorité qualifiée des députés pour le
faire, M. Erdogan a d'ores et déjà annoncé son intention de réformer la
Constitution actuelle, issue du coup d'Etat militaire de 1980, avec
l'ambition de transférer au chef de l'Etat l'essentiel du pouvoir
exécutif actuellement confié au Premier ministre.
L'opposition s'oppose catégoriquement à ce projet, qui illustre selon elle la dérive autoritaire du régime.
Des fissures pourraient également apparaître au sein de la majorité à
l'occasion du débat constitutionnel, anticipent déjà des experts.
"C'est quand ils commenceront à discuter sérieusement de la nouvelle
Constitution, de la répartition des pouvoirs entre le président et le
Premier ministre, que la véritable épreuve commencera", a estimé le
politologue Fuat Keyman, directeur de l'institut de recherches Istanbul
Policy Center.
(AFP, 24 novembre
2015)
Quand des manifestants turcs se trompent de cible à Istanbul
Des manifestants turcs qui voulaient dénoncer à Istanbul les récents
bombardements russes contre la minorité turcophone de Syrie se sont
trompés d'adresse et ont pris pour cible le consulat général... des
Pays-Bas, a rapporté samedi la presse turque.
Réunis vendredi soir à l'appel d'un mouvement nationaliste, les
protestataires ont commencé à défiler sur la fameuse avenue Istiklal,
la grande artère piétonne de la partie européenne de la ville, en
direction du consulat général de Russie.
Mais, a raconté le quotidien Hürriyet, ils se sont arrêtés quelques
dizaines de mètres trop tôt et ont hurlé leurs slogans devant la
représentation des Pays-Bas, qui arbore pourtant fièrement au-dessus de
son portail les armes du pays et sa devise nationale, en français : "Je
maintiendrai".
Apparemment peu francophiles, les manifestants ont poursuivi leur
action sans se rendre compte de leur erreur, avant de replier leurs
calicots et de se disperser.
"Des manifestants turcs en colère nous prennent souvent pour nos
proches voisins (le consulat russe). Comme ce soir, en jetant des
oeufs", a commenté, fataliste et ironique, le consul général des
Pays-Bas Robert Schuddeboom sur son compte Twitter.
L'aviation russe, qui intervient depuis près de deux mois en soutien du
régime de Damas, a bombardé cette semaine des villages turkmènes, la
minorité turcophone de Syrie. Furieuse, la Turquie a convoqué vendredi
l'ambassadeur de Russie pour le mettre en garde et exigé "l'arrêt
immédiat de cette opération". (AFP, 21 novembre
2015)
Future Parliamentary Speaker Vital Player in Bloody Sunday
Justice and Development Party (AKP) Spokesperson, Ömer Çelik in the
press release he issued following Central Executive Board (MYK) meeting
has declared that AKP’s candidate for Parliamentary Speakership is
İsmail Kahraman.
Former Chair of National Turkish Students Union (MTTB) İsmail Kahraman is also known as the creator of name of the AKP.
MTTB and Bloody Sunday
While MTTB was an organization under influence of Kemalist and
left-Kemalist ideology during 1946-1965, it functioned as a
paramilitary organization against public opposition by becoming an
anti-communist focal after nationalist Rasim Cinsli elected as the
chair in 1965.
MTTB made its new with the attack it launched on left-wing people
marching on Taksim square to protest U.S. imperialism on February 16,
1969. The attack left two people dead, more than 100 others injured.
İsmail Kahraman was the chair of MTTB at the time of the “Bloody Sunday”.
Who is Kahraman?
İsmail Kahraman was born in Rize in 1940.
He graduated from İstanbul University, Faculty of Law. He was elected MP from İstanbul in 20th and 21st parliamentary terms.
He served as Minister of Culture in 54th government.
He was the Chairperson of the Board of Trustees at Recep Tayyip Erdoğan University.
How is parliamentary speaker elected?
In the first two voting, two thirds of total member (367) will be sought.
In case 367 votes cannot be reached, absolute majority vote (276) will be sought in the third voting.
AKP has 317 chairs in the parliament.
(BIA, Nov 20, 2015)
Le Haut conseil électoral a proclamé les résultats officiels
Le Haut conseil électoral a proclamé jeudi les résultats officiels des
élections législatives du 1er novembre en Turquie, qui consacrent la
large victoire du parti islamo-conservateur du président Recep Tayyip
Erdogan et sa majorité absolue au Parlement.
"Le Parti de la justice et du développement (AKP) disposera de 317
sièges de députés à l'Assemblée nationale" qui en compte 550, a
confirmé le président du Haut conseil électoral, Sadi Güven, lors d'une
déclaration lue devant la presse.
L'AKP (49,5% des suffrages) est suivi du Parti républicain du peuple
(CHP, social-démocrate) avec 25,3% des voix et 134 sièges, du Parti
démocratique des peuples (HDP, prokurde) avec 10,7% et 59 sièges et du
Parti de l'action nationaliste (MHP, droite) avec 11,9% et 40 sièges, a
poursuivi M. Güven.
"Hormis certaines contestations qui ne changent en rien les résultats
officiels, toutes les objections ont été rejetées", a-t-il ajouté.
La participation a été de 85%.
La publication des ces résultats ouvre la voie à la prestation de
serment des députés, qui doit se dérouler le 17 novembre, puis à
l'élection d'un nouveau président du Parlement.
L'actuel Premier ministre Ahmet Davutoglu, chef de l'AKP, devrait être
confirmé dans ses fonctions et chargé de former sa nouvelle équipe dans
la foulée. Avec la majorité absolue, il est assuré de pouvoir gouverner
jusqu'aux prochaines élections en 2019.
Le triomphe de l'AKP, au pouvoir depuis treize ans, a sonné comme une
revanche pour M. Erdogan, fragilisé lors des élections de juin dernier
par la perte de sa majorité absolue.
Le chef de l'Etat a d'ores et déjà annoncé son intention de réformer la
Constitution actuelle, qui accorde l'essentiel du pouvoir exécutif au
Premier ministre, afin de renforcer ses prérogatives. Ce projet est
farouchement combattu par ses détracteurs, qui y voient un nouveau
signe de sa dérive autoritaire. (AFP, 12 novembre
2015)
Struggle for leadership begins in CHP after election disappointment
Following the hugely disappointing result obtained by the main
opposition Republican People's Party (CHP) in the recent general
election, there have been calls in the party for an extraordinary
congress to be held for a change of leadership.
Three party figures have already announced they will run for chairman
in the congress that will convene by Jan. 9 at the latest, should the
dissenters manage to get the support of enough party delegates.
Even if the dissenters are unable to get the support of delegates for
an extraordinary congress, the party is required to hold a congress in
the coming months.
The party only slightly increased its votes in the early election on
Nov. 1, leaving the party, which expected to get up to 30 percent of
the vote, highly disappointed.
The CHP received 25.3 percent in the general election, up from 24.9 in the election on June 7.
The party will now be represented by 134 deputies in Parliament after it won 132 seats in the last election.
The CHP administration is in favor of an ordinary congress in which
case the party will have plenty of time to complete the election of the
party's new delegates in provinces.
The dissidents need to get, as per the party's code, the signatures of
nearly 600 delegates by Nov. 25 to hold an extraordinary congress.
Even if an extraordinary congress is held, the party delegates will
have changed as the party's provincial offices will have also completed
their ordinary congresses ahead of it, a Cumhuriyet daily report said
on Tuesday.
CHP spokesperson Haluk Koç said in a press meeting on Tuesday the CHP
will be ready to hold its ordinary congress by the middle of January
when the party's provincial offices have completed their congresses. He
said 12 provinces and 149 districts have already held their congresses.
The three candidates who will run for chairman argue that Kemal
Kılıçdaroğlu, the current leader of the party, failed to put up a
performance that could win over voters.
Kılıçdaroğlu has been CHP chairman since May 2010, and has failed in
six elections against the ruling Justice and Development Party (AK
Party) since then.
Muharrem İnce, a CHP deputy who last year unsuccessfully ran for
chairman in an extraordinary congress after the AK Party's Recep Tayyip
Erdoğan was elected president by popular vote, is one of the candidates.
The second figure running for chairman is Umut Oran, who also
previously ran against former CHP chairman Deniz Baykal for the party's
top post. Oran was a CHP deputy before the June election but was not
listed on the CHP ticket as a deputy candidate in the last two general
elections.
The third CHP figure who will join the race is Mustafa Balbay, a deputy who is a journalist by profession.
According to reports in the media, Baykal, a senior CHP figure, is also
considering running for chairman if the current candidates cannot
manage to agree to join forces to back a single candidate.
(TODAY'S
ZAMAN, Nov 11, 2015)
Sonnée par sa défaite aux législatives, l'opposition déboussolée
La débâcle subie face au parti du président turc
Recep Tayyip Erdogan aux législatives a provoqué un coup de tonnerre
dans les rangs de l'opposition, où la révolte gronde comme jamais.
Contre tous les pronostics, le Parti de la justice et du développement
(AKP, islamo-conservateur) a regagné le 1er novembre la majorité
absolue perdue cinq mois plus tôt à peine. Ce résultat a sonné comme un
cruel désaveu pour ses rivaux, qui espéraient bien confirmer la fin de
son règne exclusif de treize ans sur le pays.
Malgré cette énième défaite, les dirigeants des trois partis
d'oppositions représentés au Parlement se sont empressés d'annoncer
qu'ils ne démissionneraient pas.
"La notion de démission n'existe pas en Turquie", note Serkan Demirtas,
le chef du bureau du quotidien Hürriyet Daily News à Ankara, "les
dirigeants politiques ne veulent pas quitter leur poste après une
défaite et se reprochent peu, voire aucune erreur".
Mais cette fois, leurs déclarations péremptoires sur le mode "j'y suis,
j'y reste" ont très vite suscité un vent de fronde dans les
états-majors.
Les premiers craquements sont apparus au sein du Parti républicain du
peuple (CHP, social-démocrate), le seul pourtant à avoir réussi à
améliorer son score du 7 juin en recueillant 400.000 voix de plus
(25,3%) et 134 sièges de députés sur 550.
Son chef, Kemal Kiliçdaroglu, un ancien haut fonctionnaire de 66 ans, y
est pourtant jugé trop mou et un rien falot comparé à la bête politique
qu'est le président Erdogan.
Sitôt passé le choc de la défaite, le député Muharrem Ince a sonné la
charge contre M. Kiliçdaroglu, qui a concédé sa sixième défaite
électorale depuis qu'il a pris les rênes du parti fondé par le vénéré
Mustafa Kemal Atatürk.
"Est-ce que vous accepteriez d'être représenté une septième fois par un
avocat qui a perdu six fois votre procès ?", a sèchement lancé M. Ince.
"Le CHP a un problème de crédibilité et les responsables de cet échec
doivent en répondre devant les délégués".
Son appel à la sédition a fait des émules. Un autre député, Mustafa
Balbay, journaliste réputé qui a passé près de cinq ans en prison dans
une affaire de tentative de coup d'Etat contre le régime actuel, a lui
aussi annoncé mercredi qu'il briguerait la présidence du parti lors de
son prochain congrès en décembre.
Dans le camp du Parti de l'action nationaliste (MHP, droite),
l'ambiance n'est guère plus apaisée. Le mouvement ultranationaliste est
même le grand perdant du scrutin du 1er novembre, avec un score en
recul de près de 5% et la perte de la moitié de ses sièges de députés
(41 contre 80 il y a cinq mois).
Là aussi, son patron depuis vingt ans, Devlet Bahçeli, 67 ans, a
clairement manifesté son intention de garder les commandes, contre
vents et marées.
"Je ne reculerai pas", a tonné celui que la presse appelle parfois
"monsieur non", depuis son refus catégorique de participer à une
coalition après le scrutin de juin. Très discret depuis le 1er
novembre, il a pris soin de limoger les "rebelles" qui se
manifestaient, afin de s'assurer la tranquillité jusqu'à son prochain
congrès en 2017.
Le troisième et dernier parti de l'opposition parlementaire, le Parti
démocratique du peuple (HDP, prokurde), a lui sauvé l'essentiel en
gardant des députés mais il a perdu un million de voix et ne détient
plus que 59 sièges contre 80 auparavant.
Son très charismatique chef Selahattin Demirtas, 42 ans, a mis ce recul
sur le compte des menaces d'attentat qui l'ont contraint à réduire la
voilure de sa campagne après l'attaque suicide qui a fait 102 morts le
10 octobre à Ankara. Il doit de toute façon quitter son poste en
janvier, les statuts du HDP lui empêchant de briguer un troisième
mandat.
Dans ce contexte, l'avenir de l'opposition s'annonce sombre en Turquie.
Et à en croire les analystes, l'embellie n'est pas pour demain.
"L'AKP a mis la main sur le pays et sur la quasi-totalité de
l'électorat de droite, y compris ceux du centre droit", assure
l'analyste Soner Cagaptay, du Washington Institute. "Et cette
domination ne semble pas près de s'interrompre". (AFP, Burak AKINCI, 12 novembre
2015)
42 former CHP provincial heads call for extraordinary assembly
Forty-two former Republican People's Party (CHP) provincial heads, who
are still active delegates despite having lost their provincial posts,
have called for the party to hold an extraordinary assembly, in effect
challenging the reign of current CHP leader Kemal Kılıçdaroğlu.
Speaking at a press conference on Sunday, the 42 former provincial
heads, a position that oversees the day to day running of the party
organization in Turkey's 81 provinces, criticized the results obtained
by the CHP in the election on Nov. 1.
Speaking in the name of the group, Zeki Alçın, the former provincial
head for Ankara, said: “The Nov. 1 election ended in failure for CHP.
The first thing that needs to be done is for the CHP to accept the
failure, without hiding behind any excuses, and to provide solutions.”
Alçın said, “What needs to be done is to go straight to an extraordinary assembly.”
“The chairman [Kılıçdaroğlu], should not waste the party's time any
longer and should not hide behind excuses by saying, ‘We [CHP] have an
ordinary assembly ahead of us,'” Alçın said. “The interests of the
Republican People's Party are above everyone and everything.”
The CHP is expected to hold its annual congress in either December or
early 2016, and Kılıçdaroğlu may see his chairmanship challenged, as
the party's percentage of the vote hovered at around the 25 percent
mark in both of this year's general elections.
Kılıçdaroğlu said in a press statement late on election night that the
result had placed further responsibility on the party's shoulders.
Underlining that his party respects the election results, Kılıçdaroğlu
said steps toward change in his party would be made decisively.
According to the unofficial results of the election, the main
opposition CHP only slightly increased its votes on Nov. 1. The CHP won
25.3 percent of the vote, up only 0.4 percent from the 24.9 percent it
won in the June election. The party will now be represented by 134
deputies in Parliament; it won 132 seats in the previous election. The
CHP did not manage to win any deputies in 35 provinces.
In the June election, the CHP led the vote in 10 provinces, but this
figure fell to six on Nov. 1, winning the most votes in İzmir, Aydın,
Muğla, Edirne, Kırklareli and Tekirdağ provinces.
The Justice and Development Party (AK Party), in contrast, regained the
parliamentary majority it had lost in June, winning 49.3 percent of the
vote.
The call by 42 former provincial heads comes days after Umut Oran, a
former İstanbul deputy for the CHP, called on Kılıçdaroğlu to hold an
extraordinary congress as soon as possible to restore trust in the
party after its failure.
Oran announced his candidacy for the party's chairmanship at a press conference in Ankara on Wednesday.
“I call on all CHP supporters to make a change in order to transform
the party; I am ready to take on the responsibility [of chairman] to
help the CHP to rule the country,” he said.
In a September 2014 congress, Muharrem İnce unsuccessfully ran against
Kılıçdaroğlu for the party's chairmanship but garnered many more votes
than expected.
İnce received a surprising 415 votes despite having only been nominated as a candidate by 177 delegates before the congress. (TODAY'S
ZAMAN, Nov 8, 2015)
Istanbul’s Yıldız Palace ‘allocated’ for Tayyip Erdogan

Yıldız Palace, a historic Ottoman palace in Istanbul’s central Beşiktaş
district, has been allocated for use by Turkish President Recep Tayyip
Erdoğan, a Turkish columnist wrote on Nov. 8, sparking a debate over
the use by statesmen of the area which included large green parks.
Yıldız Palace, built on a Beşiktaş hill near the Bosphorus Strait was
used by Ottoman Sultan Abdulhamid II (1876-1909) as the center of state
affairs. At the time it was known as the Saray-i Humayun (Central
Palace).
The Büyük Mabeyn section of the palace was recently renovated and
allocated for Erdoğan’s use, Murat Bardakçı wrote in his column for
daily Habertürk on Nov. 8. Erdoğan hosted German Chancellor Angela
Merkel in Büyük Mabeyn during her latest visit to Istanbul.
Barakçı said the entire palace will now be allocated for the use of the
president and the rest of the palace will be renovated. He also noted
Yıldız Palace will then be called the “Presidential Istanbul Külliye.”
A recently built presidential palace in Ankara’s Beştepe neighborhood
was named the “Presidential Külliye” by Erdoğan, who said the huge
building will serve the people and will be open to visits by citizens
on tours.
The palace was left to the War Academies in 1946 and handed over to the
Culture Ministry in 1978. It has served as a museum under the name of
the Directorate of the Museum of Yıldız Palace since 1993.
(hurriyetdailynews.com, Nov 8, 2015)
Après les élections, Erdogan intransigeant contre tous ses opposants
Le président Recep Tayyip Erdogan a confirmé sa ligne intransigeante
après sa victoire électorale en poursuivant ses opérations contre les
rebelles kurdes et la répression de ses adversaires, quitte à conforter
dans leurs inquiétudes ceux qui craignent un nouveau tour de vis
autoritaire.
Deux jours à peine après le scrutin, l'état-major de l'armée a annoncé
mardi que ses avions avaient procédé la veille à une série de frappes
contre des objectifs du Parti des travailleurs des Kurdistan (PKK),
aussi bien dans la province frontalière turque d'Hakkari (sud-est) que
dans les montagnes du nord de l'Irak.
"Les caches et les emplacements d'armes de l'organisation terroriste
(...) ont été anéantis", a proclamé le commandement militaire sur son
site internet.
Trois militants kurdes sont en outre morts mardi dans des affrontements
avec les forces de l'ordre dans les provinces d'Hakkari et de
Diyarbakir, dans le sud-est, a-t-on appris auprès des services de
sécurité et du gouverneur.
La justice turque a par ailleurs écroué mardi deux journalistes du
magazine d'opposition Nokta, inculpés de "tentative de coup d'Etat"
pour leurs propos sur les conséquences de la victoire électorale du
parti islamo-conservateur de M. Erdogan.
"Le début de la guerre civile en Turquie", avait titré lundi Nokta en "une".
Dimanche soir, le Parti de la justice et du développement (AKP) a
remporté les législatives anticipées avec 49,4% des suffrages, près de
10% de plus qu'aux élections du 7 juin, et retrouvé la majorité absolue
qu'il avait perdue cinq mois auparavant.
Ce triomphe a été largement interprété comme l'expression d'un désir de
stabilité des électeurs turcs. La Turquie est confrontée depuis l'été à
la reprise des affrontements meurtriers entre le PKK et les forces de
sécurité turques et à la violence jihadiste, avec notamment l'attentat
qui a fait 102 morts le 10 octobre à Ankara.
- "Enterrer les armes' -
Le vice-Premier ministre Yalçin Akdogan s'est expliqué mardi sur la
fermeté de son gouvernement contre la rébellion kurde. "Tant qu'il y
aura la terreur, le gouvernement combattra la terreur (...) les
citoyens ont montré ce qu'ils pensaient de l'organisation (PKK)",
a-t-il déclaré sur la chaîne d'informations télévisées NTV.
M. Erdogan et son Premier ministre Ahmet Davutoglu avaient fait
campagne ces dernières semaines en se posant en garants de la stabilité
et de l'unité de la Turquie.
M. Akdogan a répété mardi que les discussions de paix avec les rebelles
kurdes, suspendues l'été dernier ne pourraient reprendre que s'ils
acceptaient d'"enterrer les armes". "Après ça seulement on pourra
passer à autres choses", a-t-il dit.
Dans une déclaration relayée mardi par l'agence de presse kurde
Firatnews, le PKK a qualifié la victoire de l'AKP de "coup d'Etat
politique". "Le nouveau gouvernement a un programme politique
comportant une seule mesure : la guerre", a-t-il déploré.
La victoire électorale de M. Erdogan a ravivé les inquiétudes de ses
détracteurs, qui craignent qu'il ne profite de sa nouvelle légitimité
pour renforcer sa mainmise sur la Turquie.
"Faute d'institutions capables de faire respecter l'équilibre des
pouvoirs dans un régime fort, il est normal de s'inquiéter d'un
éventuel renforcement des pratiques autoritaires en Turquie", a jugé
l'analyste Kemal Kirisci, de la Brookings Institution.
Dans une déclaration d'une rare fermeté, la Maison Blanche s'est ainsi
émue lundi soir des "pressions" et des "intimidations" visant les
médias turcs.
- 'Pas de pressions' -
Sur la même ligne, les observateurs de l'Organisation pour la sécurité
et la coopération en Europe (OSCE) ont déploré les nombreuses
"interventions dans l'autonomie éditoriale" de la presse de la part du
pouvoir.
M. Akdogan a vigoureusement riposté mardi. "Il n'y a pas de pressions
sur les médias", a-t-il affirmé, "personne n'est obligé de se taire
dans ce pays".
Mais ce fidèle du président a aussitôt défendu les nombreuses
procédures judiciaires visant les journalistes. "Il ne peut y avoir de
bouclier protégeant les médias, vous ne pouvez pas proférer des
insultes", a réaffirmé M. Akdogan.
La semaine dernière, la police avait investi le siège de deux chaînes
de télévision proches de l'imam Fethullah Gülen, l'ennemi-juré du
président Erdogan, pour faire exécuter de force un ordre de mise sous
tutelle judiciaire. Ce raid, effectué en direct devant les caméras, a
suscité une avalanche de protestations.
Mardi à l'aube, la police turque a par ailleurs procédé à un nouveau
coup de filet contre l'organisation de M. Gülen, que le chef de l'Etat
accuse de tentative de coup d'Etat, en interpellant une quarantaine de
ses partisans présumés à Izmir (ouest) et dans une vingtaine d'autres
villes.
Seul maître de la Turquie depuis 2003, M. Erdogan est de plus en plus
contesté pour ses pratiques jugées autoritaires, aussi bien en Turquie
qu'à l'étranger.
"La leçon des deux élections (de juin et novembre) est claire", a mis
en garde l'analyste Sinan Ülgen, du Centre d'études sur l'économie et
la politique étrangère (Edam) d'Istanbul, "les Turcs veulent un
gouvernement fort et stable, mais pas un (gouvernement) qui en fait
voir de toutes les couleurs à ses adversaires". (AFP, 3 novembre
2015)
L'AKP reprend la majorité absolue au Parlement

AFP, par Burak AKINCI, avec Philippe ALFROY à Istanbul, 2 novembre 2015
Le parti du président islamo-conservateur turc Recep
Tayyip Erdogan va pouvoir s'atteler seul à la formation d'un
gouvernement après sa victoire écrasante aux élections législatives
anticipées, où il a retrouvé sa majorité absolue perdue en juin.
Le Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan a déjoué
tous les pronostics dimanche: sur la quasi-totalité des bulletins
dépouillés, il a recueilli 49,4% des suffrages et raflé 316 des 550
sièges de députés, ont annoncé les chaînes NTV et CNN-Türk dans la nuit.
Pour le président Erdogan, c'est une revanche après un revers
retentissant: le 7 juin, son parti avait perdu le contrôle total qu'il
exerçait depuis 13 ans sur le Parlement et remisé son rêve d'instaurer
une "superprésidence".
Dans la nuit, le Premier ministre sortant Ahmet Davutoglu, lors d'un
traditionnel discours au siège de l'AKP à Ankara, a appelé à l'unité -
dans un pays désuni et inquiet.
"Il n'y a pas de perdants dans ce scrutin, la Turquie entière a gagné",
a-t-il assuré devant des milliers de partisans, affirmant que le
prochain gouvernement défendrait les acquis démocratiques: "Les droits
des 78 millions d'habitants sont sous notre protection".
Autre surprise, le Parti démocratique des peuples (HDP), entré triomphalement au Parlement en juin, ne dépasse que de
justesse le seuil minimal de représentation (10,7%, soit 59 sièges).
Ces résultats ont provoqué de brefs affrontements dimanche soir entre
forces de l'ordre et jeunes militants kurdes à Diyarbakir, grande ville
du Sud-Est à majorité kurde.
Des incidents ont éclaté en soirée entre forces de l'ordre et jeunes
manifestants kurdes à Diyarbakir, la grande ville du sud-est à majorité
kurde de la Turquie, a constaté un photographe de l'AFP.
Selon les résultats officieux, le Parti républicain du
peuple (CHP, social-démocrate) est arrivé deuxième avec 25,4% des voix
et 134 sièges, devant le Parti de l'action nationaliste (MHP, droite)
avec 12% et 41 sièges, en fort recul.
- 'Peur de l'instabilité' -
Selon les résultats officieux, le Parti républicain du peuple (CHP,
social-démocrate) est arrivé deuxième avec 25,4% des voix et 134
sièges, devant le Parti de l'action nationaliste (MHP, droite) avec 12%
et 41 sièges, en fort recul.
La quasi-totalité des sondages créditait l'AKP de 40 à 43% des intentions de vote, score insuffisant pour gouverner seul.
"Le peuple a le gouvernement qu'il mérite" et "s'accommode très bien de
la situation actuelle", a réagi Sevim, étudiant en droit de
l'université d'Istanbul, "complètement effondré".
"La peur de l'instabilité en Turquie, ajoutée à la stratégie d'Erdogan
se posant en +homme fort qui peut vous protéger+, l'ont emporté", a
commenté l'analyste Soner Cagaptay, du Washington Institute.
Depuis les législatives du 7 juin, le climat politique s'était considérablement alourdi en Turquie.
En juillet, le conflit opposant les rebelles kurdes du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK) au pouvoir turc (près de 40.000 morts
depuis 1984) a repris dans le Sud-Est, enterrant le fragile processus
de paix engagé il y a trois ans.
M. Erdogan y a fait référence dans son communiqué, affirmant que "le
résultat des élections a livré un important message pour le PKK.
L'oppression et l'effusion de sang ne peuvent coexister avec la
démocratie".
L'attentat-suicide perpétrée il y a trois semaines à Ankara par deux
kamikazes proches du groupe Etat islamique (EI), qui a fait 102 morts,
a en outre ravivé la peur de la violence jihadiste venue de la Syrie
voisine en guerre.
- Election 'injuste' -
Dans une campagne tendue marquée par ces violences, MM. Erdogan et
Davutoglu se sont posés en sauveurs, sur le thème "l'AKP ou le chaos".
Face à ce discours, leurs rivaux avaient appelé à sanctionner leur dérive autoritaire.
Le chef de file du HDP prokurde, Selahattin Demirtas, en recul par
rapport à juin (13% contre un peu plus de 10% dimanche), a dénoncé une
élection "injuste" disputée sous la menace jihadiste.
"C'est une grande victoire tout de même", a-t-il ajouté. "Nous avons
perdu un million de voix mais nous sommes restés debout face aux
massacres (commis par le pouvoir) et au fascime".
Son homologue du CHP, Kemal Kiliçdaroglu, a également souligné le
climat de violences. "Nous sommes respectueux des résultats des
élections", a-t-il dit, "mais le pouvoir, tous les pouvoirs, doivent
respecter la suprématie du droit (...) Personne ne doit se considérer
au-dessus des lois".
54 millions ont commencé à voter dans un pays divisé et sous tension

Quelque 54 millions de Turcs ont commencé à voter dimanche pour des
élections législatives cruciales dans une Turquie sous tension,
confrontée à la reprise du conflit kurde, la violence jihadiste venue
de Syrie et la dérive autoritaire de son gouvernement.
Les premiers bureaux de vote ont ouvert leurs portes à 07h00 locales
(04h00 GMT) sous protection policière à Diyarbakir et dans tout l'est
du pays, a constaté un journaliste de l'AFP. Les derniers buraux
fermeront à 17h00 (14h00 GMT) dans l'ouest et les résultats seront
connus dans la soirée.
Seul au pouvoir depuis treize ans, le président islamo-conservateur
Recep Tayyip Erdogan espère effacer lors de scrutin le revers
retentissant subi il y a seulement cinq mois par son parti, qui avait
été privé de sa majorité absolue au Parlement.
Le 7 juin, son Parti de la justice et du développement (AKP) était
arrivé en tête avec 40,6% des suffrages mais n'avait raflé que 258
sièges de députés sur 550, enterrant provisoirement son rêve de
"superprésidence" aux prérogatives renforcées.
Les sondages créditent cette fois l'AKP de 40 à 43% des intentions de vote, un score toujours insuffisant pour gouverner seul.
Samedi, le Premier ministre sortant Ahmet Davutoglu, qui risque gros en
cas de nouvel échec, a mobilisé une dernière fois ses troupes avec
l'espoir de faire mentir les pronostics.
"La Turquie a besoin d'un gouvernement fort et malin en cette période
critique", a-t-il lancé à Ankara. "Nous allons définitivement
débarrasser la Turquie de la terreur, des affrontements, de la violence
et de l'adversité", a-t-il promis.
Ces dernières semaines, la deuxième campagne électorale de l'année s'est déroulée dans une atmosphère âpre.
Depuis l'été, le conflit armé qui oppose depuis 1984 les rebelles du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) aux forces de sécurité
turques a repris dans le sud-est à majorité kurde du pays, et enterré
le fragile processus de paix engagé il y a trois ans.
La guerre qui sévit depuis quatre ans en Syrie a également gagné la
Turquie. Après celui de Suruç (sud) en juillet, un attentat suicide
perpétré par deux militants du groupe jihadiste Etat islamique (EI) a
fait 102 morts le 10 octobre à Ankara.
- Stabilité -
Cette montée des violences inquiète de plus en plus ouvertement les
alliés occidentaux de la Turquie, à commencer par l'Union européenne
soumise à un flux croissant de réfugiés, pour l'essentiel syriens, en
provenance de son territoire.
Même s'il a renoncé à faire ouvertement campagne comme en juin, le
président turc a continué à peser de tout son poids en se posant en
seul garant de la sécurité et de l'unité du pays.
"Dimanche est un tournant pour notre pays", a averti M. Erdogan. "Si
notre peuple se prononce pour le gouvernement d'un seul parti, alors la
stabilité pourra continuer", a-t-il ajouté, "après ça j'espère que la
+nouvelle Turquie+ ne revivra pas les difficultés qu'elle a connues au
cours des cinq derniers mois".
Ses rivaux ont dénoncé en retour sa dérive autoritaire, illustrée cette
semaine encore par un raid spectaculaire de la police sur deux chaînes
de télévision proches de l'opposition.
"Il se voit comme le chef religieux d'un califat", a raillé le chef de
file du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), Selahattin
Demirtas, devenu la principale cible du régime. "Certains veulent
rétablir le sultanat dans ce pays, ne les y autorisez pas !", a exhorté
sur le même mode le chef du Parti républicain du peuple (CHP,
social-démocrate), Kemal Kiliçdaroglu.
Dans ce contexte de polarisation extrême, les analystes politiques
doutent des résultats des nouvelles discussions de coalition qui
s'annoncent et anticipent déjà, en cas d'échec, un nouveau scrutin dès
le printemps prochain.
"Le scénario le plus probable reste le même: encore des turbulences", a
résumé l'analyste Asli Aydintasbas, du Conseil européen sur les
relations étrangères.
Près de 400.000 policiers et gendarmes ont été mobilisés pour assurer
la sécurité du scrutin, notamment dans le sud-est à majorité kurde.
Dans ces régions, "la liberté de faire campagne a été considérablement
entravée par les mauvaises conditions, en particulier dans les zones
spéciales où des couvre-feux ont été décrétés", s'est alarmée la
mission d'observation de l'Organisation pour la sécurité et la
coopération en Europe (OSCE).
Les états-majors des principaux partis ont annoncé la mobilisation de
centaines de milliers de leurs militants pour éviter toute fraude. (AFP, 1 novembre
2015)
La Turquie depuis l'arrivée au pouvoir de l'AKP
Principales évolutions en Turquie, qui vote dimanche
pour des élections législatives anticipées, depuis l'arrivée au pouvoir
en 2002 du Parti de la justice et du développement (AKP,
islamo-conservateur):
--2002--
L'AKP remporte les élections législatives (3 novembre), balayant une
classe politique minée par les scandales et une crise financière. C'est
la fin d'une ère d'instabilité mais aussi le début de l'inquiétude des
milieux laïcs.
--2004--
Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan entreprend des réformes
démocratiques et brise un tabou en autorisant le kurde à la télévision
publique. Il obtient en octobre 2005 l'ouverture de négociations
d'adhésion à l'Union européenne.
--2007--
Au printemps, l'AKP veut faire élire son candidat à la présidence de la
République, suscitant une grave crise. L'armée menace d'intervenir en
cas d'atteinte à la laïcité.
En juillet, l'AKP remporte des législatives anticipées et, le 28 août,
les députés élisent président l'un de ses fondateurs, Abdullah Gül,
dont l'épouse est voilée --une première--, comme celle de M. Erdogan.
Le gouvernement met alors progressivement au pas les militaires,
auteurs de trois coups d'Etat depuis 1960, à la faveur de procès qui se
concluent par des centaines de condamnations en 2012-2013.
--2008--
Les députés veulent libéraliser le port du voile et amendent la Constitution afin de l'autoriser à l'université (9 février).
Mais la Cour constitutionnelle annule l'amendement le 5 juin et l'AKP
échappe de justesse à une interdiction pour "activités allant à
l'encontre de la laïcité" (30 juillet).
Le voile entre néanmoins à l'université dès 2010, dans la fonction
publique et au Parlement (2013) puis les lycées (2014), suscitant la
colère de l'opposition.
--2011--
En juin, l'AKP remporte sa troisième victoire d'affilée aux
législatives avec près de 50% des voix. Erdogan entame un nouveau
mandat, le dernier selon les règles de son parti.
--2012--
Le 22 juin, la défense syrienne abat un avion de chasse turc. D'autres
incidents suivront. Ankara a rompu avec Damas dès le début de la
révolte en 2011 et soutient la rébellion, accueillant de nombreux
réfugiés syriens (plus de deux millions en 2015).
--2013--
Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) annonce en mars un cessez-le-feu qui
tiendra jusqu'à mi-2015.
Le 31 mai, la contestation d'un projet d'urbanisme à Istanbul vire en
trois semaines de fronde antigouvernementale, violemment réprimée (au
moins 8 morts).
Mi-décembre éclate un scandale de corruption éclaboussant le sommet de
l'Etat. M. Erdogan riposte en déclarant la guerre à ses anciens alliés
de la confrérie de l'imam Fethullah Gülen, accusés de complot.
--2014--
Le gouvernement multiplie les purges anti-Gülen dans la police et la
justice, fait voter des lois pour mieux contrôler magistrats et
internet et bloque momentanément Twitter et YouTube.
Il renoue aussi spectaculairement avec l'armée qui obtient la révision
des grands procès d'officiers. Un non-lieu général clôturera le
scandale de corruption (17 octobre).
L'AKP remporte les municipales de mars (45%) malgré une contestation
persistante, ravivée par la pire catastrophe industrielle du pays dans
la mine de Soma le 13 mai (301 morts).
Le 10 août, M. Erdogan est élu président dès le premier tour d'un
scrutin disputé pour la première fois au suffrage universel avec 52%
des voix.
--2015--
L'AKP arrive en tête des élections législatives le 7 juin mais perd la
majorité absolue qu'elle détenait au Parlement depuis 2002. Faute de
coalition, M. Erdogan convoque en août des législatives anticipées le
1er novembre.
Le gouvernement engage le 24 juillet une "guerre contre le terrorisme" visant
le PKK et les jihadistes d'Etat islamique (EI). Il participe en Syrie à
la coalition antijihadiste dirigée par Washington.
La Turquie est frappée le 10 octobre par l'attentat le plus meurtrier
de son histoire, attribué à l'EI, qui fait 102 morts à Ankara. (AFP, 1 novembre
2015)
Forces
armées/Armed Forces
Nouvelles frappes aériennes contre le PKK en Turquie et en Irak
L'aviation turque a mené dans la nuit de vendredi à samedi une nouvelle
série de frappes aériennes contre des cibles rebelles du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est de la Turquie et dans
le nord de l'Irak, a annoncé l'état-major.
Cette opération a visé des dépôts logistiques et des abris dans les
secteurs de Zap, Avasin-Baysan, Hakurk and Kandil, dans les montagnes
du nord de l'Irak où le PKK dispose de nombreuses bases arrière, a
précisé le commandement militaire dans une déclaration publiée sur son
site internet.
Des cibles rebelles ont également été touchées dans la province turque
de Sirnak (sud-est), aux confins de la Syrie et de l'Irak.
Selon la presse turque, 22 chasseurs, des F-16 et des F-4, ont participé à ces raids.
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, les hostilités ont
repris l'été dernier entre les forces de sécurité turques et le PKK
dans le sud-est à majorité kurde du pays.
Ces affrontements ont signé la fin des pourparlers de paix engagés fin
2012 entre le gouvernement islamo-conservateur d'Ankara et les rebelles
pour tenter de mettre un terme à un conflit qui a fait plus de 40.000
morts depuis 1984.
Depuis la fin juillet, de violents combats opposent des jeunes
sympathisants de la cause rebelle aux forces de police et à l'armée
dans de nombreuses villes du sud-est, soumises par les autorités à un
strict couvre-feu, causant des victimes civiles.
Fort de la victoire de son parti aux élections législatives du 1er
novembre, le président Recep Tayyip Erdogan a promis la poursuite des
opérations militaires "jusqu'à ce que l'organisation terroriste quitte
le sol turc et enterre ses armes". (AFP, 21 novembre
2015)
La Turquie annule un mégacontrat de missiles sol-air attribué à la Chine
La Turquie a annulé un mégacontrat d'un montant de 3 milliards d'euros
remporté il y a deux ans par la Chine pour équiper son armée de
missiles sol-air, a indiqué dimanche à l'AFP une source proche du
gouvernement turc.
"Cette décision a été récemment prise par le gouvernement", a déclaré
cette source. Ce contrat attribué en 2013, à la surprise générale, à la
firme China Precision Machinery Export-Import Corporation (CPMIEC),
avait suscité l'ire des Etats-Unis.
La Turquie a décidé d'annuler le projet notamment en raison de la
réticence de la partie chinoise de partager sa technologie durant
plusieurs mois de longues discussions, a rapporté la chaîne
d'information CNN-Türk.
Pour l'heure, "Ankara projette de produire ses propres missiles avec le
soutien d'un système d'armement mondialement reconnu", a affirmé la
chaîne.
En 2013, la décision d'Ankara de retenir la firme chinoise avait
provoqué la levée de boucliers des alliés de la Turquie au sein de
l'Otan. Tous ont regretté l'absence de compatibilité du matériel
chinois avec leurs propres systèmes et rappelé que CPMIEC faisait
l'objet de sanctions de Washington pour avoir livré des armes à la
Syrie et à l'Iran sous embargo.
Sous pression, Ankara a donc été contraint de revoir à plusieurs
reprises sa position en repêchant les deux autres candidats de l'appel
d'offres (les américains Raytheon et Lockheed Martin, et le consortium
franco-italien Eurosam), priés de reformuler leurs propositions.
(AFP, 15 novembre
2015)
L'aviation turque bombarde des bases des rebelles kurdes en Irak et en Turquie
L'aviation turque a pilonné lundi les bases des rebelles kurdes situées
dans le nord de l'Irak et dans le sud-est de la Turquie, pour la
première fois depuis le triomphe du parti du président Recep Tayyip
Erdogan aux législatives, a annoncé mardi l'armée.
"Les caches et les emplacements d'armes de l'organisation terroriste
(le Parti des travailleurs du Kurdistan) (...) ont été anéantis lors
d'une opération aérienne lundi", a déclaré l'état-major sur son site
internet.
Ces frappes ont visé des cibles du PKK dans la province turque
d'Hakkari (sud-est), située à la frontière de l'Irak, aussi bien que
plusieurs bases du mouvement situés dans les montagnes de l'extrême
nord du territoire irakien, selon la déclaration.
Ces bombardements sont intervenus au lendemain de la large victoire
obtenue par le Parti de la justice et du développement (AKP,
islamo-conservateur) aux législatives, où il a regagné contre tous les
pronostics la majorité absolue des sièges au Parlement perdue à peine
cinq mois plus tôt.
Pendant toute la campagne, le Premier ministre sortant et chef de l'AKP
Ahmet Davutoglu et le président Erdogan ont fait campagne sur une ligne
très ferme contre le PKK.
Les combats meurtriers entre le PKK et les forces de sécurité turques
ont repris fin juillet dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie,
faisant de nombreuses victimes. Ils ont fait voler en éclat le fragile
processus de paix engagé à l'automne 2012 pour mettre un terme à ce
conflit, qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984. (AFP, 3 novembre
2015)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Alerte maximale à Bruxelles, l'état d'urgence prolongé à Paris
Bruxelles était samedi en état d'alerte maximal, métro à l'arrêt et
centres commerciaux fermés, en raison d'un "risque d'attentat" avec
"armes et explosifs" comme ceux qui ont frappé Paris une semaine plus
tôt, poussant la France à décréter un état d'urgence désormais prolongé
et renforcé.
Les autorités belges ont relevé en pleine nuit l'alerte terroriste au
niveau maximal pour la région bruxelloise. Le Premier ministre, Charles
Michel, a invoqué, à l'issue d'un conseil national de sécurité, un
"risque d'attentat tel que déroulé à Paris" commis par "des individus
avec armes et explosifs, à plusieurs endroits de la capitale".
"La menace est précise et imminente", a précisé le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders.
Les Bruxellois sont appelés à éviter "les concerts, les grands
événements, les gares et aéroports, les transports en commun". Le métro
ne rouvrira pas avant dimanche après-midi. Deux concerts de Johnny
Hallyday ont été annulés.
Depuis les tueries du 13 novembre à Paris, qui ont fait 130 morts,
l'enquête se concentre notamment sur des jihadistes belges ou passés
par la Belgique.
Un Belge d'origine marocaine - Ahmad Dahmani, 26 ans - soupçonné
d'avoir participé au repérage des cibles des attentats, a ainsi été
arrêté dans le sud de la Turquie.
Et vendredi soir, un nouveau suspect arrêté en Belgique, en lien avec
les attaques du 13 novembre, a été inculpé pour terrorisme. Des armes -
mais "pas d'explosifs, ni de ceintures d'explosifs" - ont été trouvées
"au domicile" de ce suspect, le troisième inculpé en par la justice
belge, a dit samedi le parquet fédéral.
L'un des suspects-clés des attentats, Salah Abdeslam, est toujours
activement recherché en France et en Belgique. Selon l'avocate d'un des
hommes affirmant l'avoir exfiltré vers Bruxelles au lendemain du
carnage parisien, Salah Abdeslam était "extrêmement énervé" et
"peut-être prêt à se faire sauter".
L'alerte à Bruxelles survient aussi au lendemain d'une prise d'otages à
Bamako par des jihadistes qui a fait au moins 19 morts dans un hôtel.
Trois suspects sont activement recherchés après cette attaque qualifiée
d'"inhumaine" par le président russe Vladimir Poutine, qui a appelé à
une "large coopération internationale" contre le terrorisme. (AFP, 21 novembre
2015)
Arrestation d'un Belge soupçonné d'être lié aux attentats de Paris
Les forces de police ont interpellé dans le sud de la Turquie un
citoyen belge d'origine marocaine soupçonné d'être lié aux jihadistes
responsables des attentats qui ont tué 130 personnes à Paris la semaine
dernière.
Identifié sous le nom d'Ahmad (bien Ahmad) Dahmani, cet homme de 26 ans
a été arrêté dans un hôtel de la station balnéaire d'Antalya, où il
était arrivé le 14 novembre en provenance d'Amsterdam (Pays-Bas), ont
rapporté à l'AFP deux responsables turcs qui s'exprimaient sous couvert
de l'anonymat.
Avec lui, les policiers ont arrêté deux autres personnes avec
lesquelles il se préparait à franchir illégalement la frontière
syrienne, ont-ils ajouté.
"Nous pensons qu'il était en contact avec les terroristes qui ont
perpétré les attentats de Paris. L'enquête se poursuit", a affirmé un
des responsables, sans autre détail.
L'agence de presse Dogan a pour sa part affirmé qu'Ahmad Dahmani était
soupçonné d'avoir participé au repérage des cibles des attentats, le
stade de France, la salle de concert du Bataclan ainsi que des bars ou
restaurants parisiens.
Cette hypothèse n'a pas été confirmée de sources officielles.
Le Belge, décrit comme un membre du groupe Etat islamique (EI), et ses
deux complices, présentés comme des Syriens par Dogan, ont tous les
trois été inculpés et écroués par la justice turque, selon les mêmes
responsables.
Comme Ahmad Dahmani, plusieurs auteurs présumés des attaques de Paris
sont des citoyens belges d'origine marocaine, à commencer par
l'organisateur présumé de l'opération Abdelhamid Abaaoud, 28 ans, tué
mercredi par la police française.
La plupart ont également rejoint, selon les enquêteurs français, les
rangs de l'EI en Syrie et leur présence signalée en Turquie, le
principal point d'entrée des jihadistes vers le territoire syrien. Deux
des kamikazes présumés ont été contrôlés en Grèce dans les flots de
migrants qui fuit la Syrie, via la Turquie, vers l'Europe.
- 'Partage de renseignements' -
Les responsables turcs ont insisté avoir procédé aux arrestations d'Antalya sur la foi de renseignements exclusivement turcs.
"Si les autorités belges nous avaient alertées à temps, Dahmani aurait
pu être appréhendé dès l'aéroport", a regretté l'un d'eux, "nous
exhortons nos alliés à continuer à partager leurs renseignements avec
nous".
"Le partage de renseignement est absolument nécessaire si la communauté
internationale veut combattre le terrorisme", a insisté ce responsable.
Américains et Européens ont longtemps soupçonné le gouvernement
islamo-conservateur turc de complaisance avec les groupes rebelles
syriens fondamentalistes, dont l'EI, et dénoncé leur manque
d'empressement à démanteler les filières qui permettent à leurs recrues
de rejoindre la Syrie via leur territoire.
Ankara a toujours nié ces accusations et reproche en retour à ses
alliés leur manque de coopération, notamment dans le partage des
renseignements.
Depuis un an, la Turquie a considérablement renforcé les contrôles à ses frontières.
Elle a établi une liste de plus de 26.000 jihadistes potentiels à qui
elle interdit l'entrée sur son territoire. Elle a également multiplié
les expulsions, plus de 2.300 depuis le 1er janvier 2014 selon les
dernières statistiques gouvernementales.
Les autorités turques ont enfin multiplié ces dernières semaines les
interpellations dans les milieux jihadistes, en particulier après
l'attentat-suicide attribué à l'EI qui a fait 103 morts devant la gare
d'Ankara le 10 octobre.
Antalya, où les trois suspects ont été arrêtés, a accueilli dimanche et
lundi derniers sous très haute surveillance le sommet des chefs d'Etat
et de gouvernement des vingt pays les plus riches de la planète, qui
ont promis de renforcer leur coopération dans la lutte contre le groupe
Etat islamique. (AFP, 21 novembre
2015)
An awful research paper on Turkey's support to ISIS
The Institute for the Study of Human Rights at the Columbia University has released a research paper entitled "ISIS-Turkey Links" of David L. Phillips.
The introduction of the paper says:
Is Turkey collaborating with the Islamic State (ISIS)? Allegations
range from military cooperation and weapons transfers to logistical
support, financial assistance, and the provision of medical services.
It is also alleged that Turkey turned a blind eye to ISIS attacks
against Kobani.
President Recep Tayyip Erdogan and Prime Minister Ahmet Davutoglu
strongly deny complicity with ISIS. Erdogan visited the Council on
Foreign Relations on September 22, 2014. He criticized "smear campaigns
[and] attempts to distort perception about us." Erdogan decried, "A
systematic attack on Turkey's international reputation, "complaining
that "Turkey has been subject to very unjust and ill-intentioned news
items from media organizations." Erdogan posited: "My request from our
friends in the United States is to make your assessment about Turkey by
basing your information on objective sources."
Columbia University's Program on Peace-building and Rights assigned a
team of researchers in the United States, Europe, and Turkey to examine
Turkish and international media, assessing the credibility of
allegations. This report draws on a variety of international sources --
The New York Times, The Washington Post, The Guardian, The Daily Mail,
BBC, Sky News, as well as Turkish sources, CNN Turk, Hurriyet Daily
News, Taraf, Cumhuriyet, and Radikal among others.
Full text of the research:
http://www.huffingtonpost.com/david-l-phillips/research-paper-isis-turke_b_6128950.html
Un kamikaze de l'EI se fait exploser en Turquie
Un militant du groupe Etat islamique (EI) s'est fait exploser lors d'un
raid de la police turque tard samedi dans la ville de Gaziantep
(sud-est), blessant cinq policiers dont un grièvement, a-t-on annoncé
de source officielle dimanche.
Grande ville située à la frontière syrienne, Gaziantep est à quelque
500 km à l'est d'Antalya (sud, sur la Méditerranée), où s'est ouvert
dimanche le sommet du G20, rassemblant les dirigeants des pays les plus
riches de la planète, qui doivent évoquer la lutte contre les
jihadistes.
Lors de l'assaut donné par la police antiterroriste contre un
appartement dans un immeuble de dix étages de la ville, soupçonné
d'être une cache de jihadistes, un kamikaze s'est fait exploser à
l'approche des policiers, blessant cinq d'entre eux, a indiqué un
communiqué du gouvernorat de Gaziantep.
Un gilet bourré d'explosifs préparé pour être utilisé lors d'un
attentat-suicide, des fusils d'assaut Kalashnikov, des munitions ainsi
que des engins explosifs ont été saisis dans la cache, précise le
communiqué.
La police a visé les lieux dans le cadre de l'enquête criminelle sur le
double attentat-suicide survenu le 10 octobre dernier devant la gare
d'Ankara qui avait tué 102 manifestants réunis pour une "marche de la
paix", l'attentat le plus sanglant de l'histoire de la Turquie, selon
les médias turcs.
Ankara dit avoir déjoué un "attentat majeur" à Istanbul le jour des attaques de Paris
Les autorités turques ont déjoué un attentat jihadiste "majeur" à
Istanbul prévu vendredi, le même jour que les attaques meurtrières qui
ont fait au moins 129 morts à Paris, a affirmé dimanche à l'AFP un
responsable gouvernemental turc.
"Nous pensons qu'ils préparaient une attaque à Istanbul le même jour
que celles de Paris (...) les premiers résultats de nos investigations
suggèrent que nous avons déjoué une attaque majeure", a ajouté ce
responsable sous couvert de l'anonymat.
La police turque a interpellé vendredi à Istanbul cinq personnes, dont un citoyen britannique identifié comme Aine Lesley Davis.
Cet homme est présenté par les autorités turques comme un partenaire au
sein du groupe Etat islamique (EI) du fameux "Jihadi John", le bourreau
britannique que l'armée américaine a probablement tué lors d'une frappe
de drones jeudi en Syrie.
"Ces cinq suspects sont entrés de Syrie en Turquie cette semaine pour
mener une attaque en Turquie", a expliqué dimanche le responsable turc.
Trois groupes de jihadistes ont mené vendredi soir à Paris une série
d'attaques revendiquée par l'EI, notamment dans une salle de concert et
au Stade de France, qui ont tué au moins 129 personnes. Sept membres de
ces commandos sont morts.
Le responsable gouvernemental a également indiqué que les policiers
turcs étaient en contact avec leurs collègues français pour identifier
d'éventuels liens entre l'attaque prévue à Istanbul et celles
perpétrées à Paris.
"Toutes les possibilités sont étudiées, a-t-il commenté, nous sommes maintenant en contact avec la France".
Les autorités turques ont attribué au groupe extrémiste une série
d'attaques récentes commises sur son sol, notamment un attentat suicide
qui a fait 102 morts le 10 octobre devant la gare centrale d'Ankara, le
plus meurtrier de son histoire.
Longtemps accusé par ses alliés de complaisance envers les groupes
radicaux qui luttent contre le régime de Damas, le gouvernement
islamo-conservateur turc a renforcé depuis un an les contrôles à sa
frontière avec la Syrie, point de passage favori des militants
étrangers qui rejoignent les rangs de l'EI.
Ankara a également rejoint l'été dernier la coalition internationale
menée par les Etats-Unis et a frappé à plusieurs reprises des cibles de
l'EI en Syrie.
Les dirigeants du G20, réunis dimanche en sommet à Antalya (sud), ont
promis une réponse "très forte" contre la menace jihadiste après les
attentats de Paris.
(AFP, 15 novembre
2015)
Six attaques simultanées ont frappé Paris: au moins 120 morts


Il s’agit de la pire attaque terroriste qui ait
jamais frappé la France. Six attaques ont eu lieu simultanément à
Paris, vendredi 13 novembre. Un bilan provisoire fait état d’au moins
120 morts, selon le procureur de la République de Paris, François
Molins. Huit assaillants seraient morts, dont 7 se seraient fait
exploser. « C’est une horreur », avait précédemment annoncé le
président François Hollande.
Les attentats ont fait au moins 120 morts, a
confirmé Matignon, dont 78 ou 79 dans l’attaque du Bataclan d’après une
source judiciaire. Le grand nombre de blessés ne permet pas d’établir
de bilan définitif.
Huit terroristes seraient morts, dont sept se
seraient fait exploser. Trois ou quatre d’entre eux sont morts dans
l’assaut donné par la brigade de recherche et d’intervention (BRI) à la
salle de concert d’après une source judiciaire. Un policier a été
blessé lors de l’assaut.
Rue de Charonne, à la terrasse du bar La Belle Equipe, 19 personnes ont été tuées, 14 blessés étaient en urgence absolue.
Rue de la Fontaine-au-Roi, 5 personnes ont trouvé la mort, et 8 blessés sont en urgence absolue.
Rue Alibert, entre le bar Le Carillon et le
restaurant Le Petit Cambodge, entre 12 et 14 victimes ont été relevées,
tandis que 10 blessés étaient en urgence absolue.
A Saint-Denis, près du stade de France, trois
explosions ont retenti à partir de 21 h 20, faisant un mort. Trois
kamikazes sont également morts. Aucun policier n’a été tué. Par
ailleurs, un mort a été relevé boulevard Voltaire.
Un carnage au Bataclan
L’attaque la plus grave a eu lieu au Bataclan, au
croisement du boulevard Richard-Lenoir et du boulevard Voltaire, où les
assaillants, au nombre d’au moins trois, sont entrés en plein concert
du groupe de rock américain Eagles of the Death Metal. Ils ont
mitraillé les spectateurs dans le noir, provoquant une panique
indescriptible, achevant parfois les survivants ou tous ceux qui
bougeaient. L’attaque a duré près de deux heures.
Nicolas Chapuis, journaliste au Monde, présent à
proximité du Bataclan à partir de 22 h 30, a vu des policiers
progresser en se cachant derrière des voitures pour se protéger des
salves d’armes automatiques. Le RAID, l’unité d’élite de la police
nationale, est ensuite arrivé sur place, pour élargir le périmètre. A
23 h 20, une dizaine de personnes sont sorties les mains en l’air de la
salle de concert.
L’assaut a été donné un peu après minuit par la BRI,
plusieurs déflagrations étaient entendues par les témoins près du
périmètre de sécurité dressé autour de la salle de concert. Des
dizaines d’ambulances ont été envoyées sur place et un hôpital de
campagne a été dressé à l’arrière de la salle, près du Cirque d’hiver.
François Hollande, le premier ministre Manuel Valls, la ministre de la
justice Christiane Taubira et le ministre de l’intérieur Bernard
Cazeneuve se sont rendus sur place après la fin de l’assaut. (Le Monde,
14 nov 2015)
Polémique autour de l'annulation d'un "festival du raki" à Adana
Tous les ans en décembre, des milliers de personnes célébraient à Adana
(sud) leur boisson alcoolisée préférée. Cette année, les autorités
turques ont décidé d'interdire purement et simplement le "festival du
raki", relançant la controverse sur l'islamisation du pays.
"Nous ne souhaitons pas que les gens boivent de l'alcool et nous ne
pouvons tolérer sa publicité", a sèchement déclaré Mustafa Büyük, le
gouverneur de la ville réputée pour ses délicieux kebabs, cité jeudi
par la presse turque.
Le gouverneur n'a pas donné de raison pour cette interdiction.
Des ONG islamistes étaient récemment montées au créneau pour
réclamer l'annulation de cette fête qu'ils ont jugée "ignoble" dans un
pays musulman comme la Turquie.
Le maire nationaliste de la ville, Hüseyin Sözlu, a vivement dénoncé
l'interdiction, dénonçant une "atteinte aux libertés individuelles".
Depuis plusieurs années, le "festival du raki", organisé par des
associations locales, était devenu un rendez-vous incontournable du
calendrier touristique d'Adana. En 2014, il avait rassemblé 20.000
personnes.
Au pouvoir depuis treize ans, le parti islamo-conservateur du
président Recep Tayyip Erdogan a considérablement renforcé les taxes
sur le tabac et l'alcool, officiellement pour des raisons de santé
publique. Mais ses détracteurs l'accusent régulièrement de vouloir
"islamiser" la République laïque fondée par Mustafa Kemal Atatürk en
1923.
Il y a deux ans, M. Erdogan avait suscité la polémique en accordant le
titre de boisson nationale turque à l'ayran, à base de yaourt, plutôt
qu'à la bière ou au raki anisé.
Jeudi matin, plus de 4.600 personnes avaient déjà signé une pétition en ligne pour exiger le rétablissement du festival d'Adana.
"Si vous empêchez les gens de faire la fête, vous vous immiscez dans
leur vie privée, c'est aussi simple que cela", a déploré le célèbre
journaliste Deniz Zeyrek, interrogé sur la chaîne d'information
CNN-Türk. (AFP, 12 novembre
2015)
Turkey to print copies of Quran ‘24/7’ to send to Muslim countries
Turkey’s top cleric has said his Directorate of Religious Affairs
(Diyanet) will print copies of the Quran “24/7” to send to Muslims in
other countries.
Diyanet President Mehmet Görmez said they would print copies of the Quran at a press in Ankara’s Sincan district.
“We will send copies of the Quran to our Muslim brothers living in many
countries, who long for the Quran, after printing it 24/7 at a press in
Sincan,” Görmez said on Nov. 4, speaking during the opening ceremony of
a three-day workshop on “common mistakes in Quran reading and conflicts
between schools of Islam” in the Black Sea province of Kastamonu.
“[This press in Sincan] will only print copies of the Quran and the
Diyanet will transport them to every corner of the world,” said Görmez,
adding that he hoped the Quran would be printed in “every language.”
“We have opened a translation bureau and we have a small unit under the
presidency that has been designated for translation. Thank God, we have
managed to print translated copies of the Quran in 16 different
languages over the past two years. But there are more than just 16
languages spoken around the world,” he said.
The statement came less than a year after the Diyanet announced that
4,000 copies of the Quran translated into the western and eastern
dialects of the Armenian language would be distributed to libraries and
civil organizations in Turkey for free.
The Diyanet has published 1,150 volumes since it was founded in 1924,
but the variety of its publications significantly increased after the
1990s.
(hurriyetdailynews.com, Nov 6, 2015)
Alcohol Removed from New Year Baskets
Tobacco products and alcoholic drinks will not be put in new year
baskets due to the ruling of Tobacco and Alcohol Market Regularity
Authority published in the Official Gazette.
The ruling includes the statement "Tobacco products and alcoholic
drinks to be removed from the new year baskets that are put on market
by retail stores that have tobacco and alcohol sales sheet received by
our institute".
Regulation About Procedures and Principles Regarding Sale and
Presentation of Tobacco Products and Alcohol's implementations about
commercial, campaign, sponsorship and promotion and Articles no. 19 and
20 regarding sales and presentation of alcoholic drinks are shown as
justification.
(BIA, Nov 6, 2015)
Signature Campaign from Atheism Association to Demand Equality
"When we die, we do not want our bodies to be treated with values which we have not internalized in life ".
Atheism Association has launched a signature campaign with demand, that
atheists should be treated equally without being exposed to
discrimination in society and before the law.
Association's demands stated on it's campaign text addressing to parliament are as follows:
Against religious pressure ongoing in our country breaching Universal
Declaration of Human Rights and Convention on the Rights of the Child...
Against single religion character articulated on every possible occasion violating child rights...
Against use of atheism and irreligiousness as means of degradation...
Against invading one's right of not believing with social oppression according to lack of legislative regulations
Against overpassing the existence of atheists and nonbelievers in society and procrastination of legislative regulations...
...we demand our existence to be recognized and the fact that we live
in fraternity to be noticed in our land where secularism is claimed to
exist.
The section for religion on identity cards should be removed
Association's demands also include legal status;
* We demand that Atheism and/or irreligiousness are no more means of degradation and become legally recognized.
* We want to be treated equally before the law. When we verbalize our
faithlessness, we do not want to be treated as having insulted the
values owned by a section of the society.
* As public officers, we do not want to be on the blacklist, be
discriminated on the workplace nor be stoned while walking around the
street.
* We want the section for religion on identity cards to be removed
since it is a discriminating practice. We do not want the expression
''member of the ruling religion'' to be printed on the identity card of
a new born.
(BIA, Nov 5, 2015)
Première en Turquie: une juge préside une audience coiffée d'un foulard islamique

Une magistrate a siégé dans un tribunal la tête recouverte d'un foulard
islamique pour la première fois dans l'histoire de la République de
Turquie, officiellement laïque, a rapporté mercredi le journal
progouvernemental Sabah.
La juge, dont le nom n'a pas été révélé, a présidé mardi une audience
civile d'un tribunal d'instance au principal palais de justice
d'Istanbul coiffée d'un foulard de couleur foncée, selon une photo
prise avec un téléphone portable publiée dans Sabah.
Le Haut-conseil des juges et procureurs (HSYK), l'organe de contrôle
des magistrats en Turquie, avait levé l'interdiction du port du foulard
islamique imposée aux magistrats à la veille des élections législatives
du 7 juin dernier.
L'initiative de la juge stambouliote a suscité la controverse sur les
réseaux sociaux, certains la comparant sur Twitter à "l'entrée en
vigueur de la loi islamique".
Homme fort de Turquie depuis 2003, le président islamo-conservateur
Recep Tayyip Erdogan est régulièrement critiqué pour sa dérive
autoritaire et islamique.
Son gouvernement a autorisé le port du voile dans les universités et au
Parlement et, ces deux dernières années, dans la fonction publique et
les lycées, au grand dam des tenants de la République laïque fondée en
1923 par Mustafa Kemal Atatürk.
L'interdiction du port du voile pour les femmes demeure dans l'armée et les forces de sécurité turques.
Le parti de M. Erdogan a remporté dimanche une large victoire aux
élections législatives et regagné la majorité absolue qu'il avait
perdue cinq mois plus tôt.
(AFP, 4 novembre
2015)
Socio-économique
/ Socio-economic
Près de 800 fusils à destination de la Belgique sous séquestre en Italie
La police italienne a annoncé jeudi la mise sous séquestre de 781
fusils à pompe fabriqués en Turquie, qui se trouvaient à bord d'un
camion à destination de la Belgique, en raison de la "nature
particulière du chargement".
"Etant donné la nature particulière du chargement, son origine et sa
destination, un examen approfondi des documents de transport a été
effectué", a expliqué la police dans un communiqué.
Le chargement était bien déclaré et aucune irrégularité douanière n'a
été relevée, mais il manquait l'autorisation nécessaire délivrée par la
sûreté publique, indispensable pour transporter des armes de gros
calibre en Italie, même en cas de simple transit.
Les fusils, des "Winchester SXP" -- vendus dans les armureries pour le
tir récréatif et la défense --, se trouvait à bord d'un poids-lourd
hollandais conduit par un citoyen turc arrivé lundi dans le port de
Trieste (nord-est).
Un examen au scanner du véhicule n'a pas révélé de caches pouvant contenir d'autres armes, celles-ci non déclarées.
"Etant donné les récents épisodes de terrorisme et la gravité de la
situation sur la scène internationale, la police a sensiblement élevé
le niveau d'attention dans les contrôles frontaliers, aux ports et
aéroports", assure le communiqué.
(AFP, 26 novembre
2015)
Turkey Falls to 130th Rank in Gender Equality
Turkey keeps falling in World Economic Forum Global Gender Gap report.
Turkey ranked 142nd in 2014 has ranked 130th in 2015 among 145
countries.
The top ranked countries respectively are Iceland, Norway, Finland,
Sweden, Ireland, Rwanda, Philippines, Switzerland, Slovenia, and New
Zealand.
The bottom ranked countries are Yemen, Pakistan, and Syria.
The report notes that 118 years is required for the global gender gap to disappear completely according to calculations so far.
Turkey in the report
Here is section of Turkey in the report.
- In terms of economic participation and opportunities as well as women participation in labor force, Turkey ranks 131st.
Turkey ranks 82nd in wages equality.
According to the report, a man earns $2.56 against a woman earning $1 doing the same job.
32.20 percent of women join labor force compared to 75.6 percent of men.
- Turkey ranks 105th in terms of gender equality in education as well as women literacy.
- Turkey ranks 105th in political empowerment.
Turkey took its place in 86th position in woman representation in parliament, and ranked 139th in Ministry positions.
(BIA, Nov 21, 2015)
La CEDH épingle la Turquie concernant le seisme en 1999
La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a épinglé mardi la
Turquie pour n'avoir pas suffisamment poursuivi et condamné des
promoteurs immobiliers et des fonctionnaires locaux, malgré leurs
responsabilités dans l'effondrement d'immeubles lors d'un séisme
meurtrier en août 1999.
Les magistrats européens, saisis par huit proches de victimes de cette
catastrophe qui fit plus de 17.000 morts dans la région d'Izmit
(nord-ouest), se sont en particulier étonnés de la longueur des
procédures devant les tribunaux turcs, qui a permis à plusieurs
responsables impliqués d'échapper à toute condamnation, grâce à la
prescription.
Cinq responsables d'une société de promotion immobilière avaient
notamment été poursuivis - et pour certains, condamnés - pour des
malfaçons manifestes dans des immeubles situés à Çinarcik, et pour
non-respect de certaines obligations légales en matière de
construction. Parmi les manquements constatés: un béton de mauvaise
qualité, des immeubles dépourvus de sous-sols, contrairement aux plans
initiaux, et construits sans contrôle technique.
Bien que des expertises aient pointé ces malfaçons dès octobre 1999, la
procédure judiciaire a duré 12 ans, a relevé la CEDH, permettant à
trois des cinq accusés de bénéficier finalement de la prescription, et
à un quatrième d'une prescription partielle.
En outre, des fonctionnaires municipaux accusés par les parties civiles
d'avoir fermé les yeux sur le non-respect des règles en matière de
construction n'ont pas été poursuivis, car la justice administrative a
bloqué les procédures à leur encontre.
Il apparaît pourtant "établi (...) que les autorités locales, dont le
rôle était de contrôler et de surveiller ces constructions, ont manqué
à leurs obligations en la matière", a estimé la Cour européenne. Elle a
condamné Ankara pour non-respect du "droit à la vie", lequel "impose
aux autorités une obligation d'enquête officielle dans le domaine des
activités dangereuses lorsque celles-ci ont entraîné mort d'homme".
Les autorités turques ont également été condamnées à verser un total de 150.000 euros aux huit requérants,
au titre du dédommagement moral.
Ankara a trois mois pour demander un nouvel examen de ce dossier, ce que la CEDH n'est toutefois pas tenue de lui accorder. (AFP, 17 novembre
2015)
No women deputies in 45 provinces
During a chat with the head of the Federation of Women Associations,
Canan Güllü, she mentioned a glass ceiling in politics. The other day
businessperson Demet Sabancı mentioned a “glass ceiling” in business
life. It is the glass ceiling that blocks women from rising above a
certain point. Unfortunately, that ceiling is always present in the
media, in the business world and in academic life.
In the meantime, we have a grave situation after the last elections.
There are no female deputies in 45 Turkish provinces. Canan Güllü said,
“There is a general problem of [women] not being able to advance. The
reason for this is that political fields are closed to women. There is
a glass ceiling. It is a stance that ignores women. Moreover, all the
parties are the same. Imagine there are no women deputies in 45
provinces. How can you explain this?”
You cannot explain it.
There are 81 provinces in Turkey, but 45 of them have mustaches. They
are making women invisible. “The fact that the representation of women
is so low, what does that take away from women?” I asked her.
“This is the real issue. The elected women of political parties who
cannot come together cannot raise their voices strongly. Actually, they
have a weak voice against the male discourse. This comes back as
escalating murders, distancing from employment and shying away from
entrepreneurship. Sad but true,” she said.
In other words, we want the “provocation reduction” to be abolished and
we do not want verdicts ruled in favor of male killers in women’s
murders. However, actually the whole issue is wrapped up with the
parliament in Ankara.
As long as we have a mustached parliament, the solution to all of these is difficult.
‘I loved her; that’s why I killed her’
I don’t know what to say anymore. Once upon a time we used to joke
about it, tease each other with the phrase “I loved her; I killed her”
and it has come back after many years as a legal precedent causing a
woman murderer to have a lesser sentence.
This is beyond unacceptable. Can you ever comprehend such a legal precedent for God’s sake?
TRT artist Hatice Şaşmaz was stabbed to death with 16 blows. She had
turned down his (Orhan Munis) proposal; he wanted to see her and while
he was leaving for the date with her he took a knife with him.
This is the peak of absurdity. The guy took the knife with him not
because he planned a murder but because he “loved her too much.”
This is like an insult to our intelligence. They are fooling with women, absolutely…
Respectful rapist
This was the only thing we needed. Now we have a new category of rapists: Respectful rapists.
Another rapist was granted a reduction in his sentence because of his
good conduct in court. And this was attributed to his “respectful
stance.”
As you can see, now we have a new phrase in our legal literature, “a respectful rapist.”
Do you know who this respectable rapist is?
He is the man who in 2013 in southeastern Diyarbakır province hit a
14-year-old girl on the head with a stone until she was unconscious,
raped her and impregnated her.
As you can see he is extremely “respectful.”
The satire magazine “Uykusuz” had a cover this week about him and in
the cartoon in the magazine it said, “He was so respectable we had to
name the street the courthouse is on after him.”
The name of the street is “Rapist Asım Street.”
Imagine, even the Family and Social Policies Ministry protested, saying, “The rapist has been rewarded.”
Violence against women is everywhere
It is everywhere around us, violence against women.
Edda Sönmez is a journalist. She works at daily Sözcü. She personified
battered women on March 8, International Women’s Day, on the podium.
And then, later, she became a victim. When she posted the photos of her
interview with Pascal Nouma on Instagram, her boyfriend, an actor on a
popular TV serial, Saruhan Hünel, beat her. It was not the first time.
She was beaten five times before. She was given protection for six
months.
There is no difference between the educated and uneducated. I
personally would not watch this serial unless Hünel is fired, because
it does not matter whether you are a beloved actor or not, he is a city
yahoo who can kick a woman.
(hurriyetdailynews.com, Nov 12, 2015)
Une société condamnée pour avoir "insulté" le yaourt national
La compagnie publique turque de production de thé doit payer une forte
amende pour un spot publicitaire accusé d'insulter "ayran", un breuvage
à base de yaourt promu "boisson nationale" par le président Recep
Tayyip Erdogan, a rapporté la presse dimanche.
Le spot télévisé pour "Didi", un thé glacé populaire produit par la
firme Caykur, montre la star du rap turc Ceza chantant: "j'ai bu ayran,
cela m'a endormi".
Le ministère du Commerce a ordonné à Caykur de payer 220.000 livres
turques (70.250 euros) pour avoir "insulté ayran sans raison, et avoir
envoyé aux consommateurs un mauvais message visant à diminuer la
consommation d'ayran", a rapporté le quotidien Hurriyet.
La société détenue par l'Etat doit également cesser la diffusion du spot.
Le président islamo-conservateur turc encourage la population à
consommer ce breuvage salé et mousseux, qu'il a élevé en 2013 au rang
de "boisson nationale" plutôt que le raki, un alcool fort parfumé à
l'anis.
Le pouvoir est accusé d'instaurer un culte de la personnalité autour de
M. Erdogan, devenu président l'an dernier après plus d'une décennie au
poste de Premier ministre.
Le nombre des poursuites pour "insulte" envers le chef de l'Etat,
notamment contre la presse, est en hausse depuis qu'il occupe cette
fonction. (AFP, 8 novembre
2015)
La Turquie fait le ménage dans les milieux jihadistes avant le G20
Les autorités turques ont fait le ménage vendredi dans les milieux
jihadistes à neuf jours d'un sommet des plus grands dirigeants de la
planète prévu à Antalya (sud), en y arrêtant 20 militants présumés du
groupe Etat islamique (EI).
Des équipes de la police antiterroriste ont mené à l'aube une série de
raids dans cette station balnéaire et dans les localités voisines
d'Alanya et Manavgat et placé en garde à vue vingt suspects qui, selon
l'agence de presse Dogan, étaient en contact avec des membres de l'EI
en Irak et en Syrie.
Parmi les suspects figurent deux Russes qui voulaient se rendre en Syrie, selon l'agence.
Antalya doit accueillir les 15 et 16 novembre sur les bords de la
Méditerranée le sommet annuel des chefs d'Etat et de gouvernement du
G20, avec à l'ordre du jour la guerre en Syrie voisine et les questions
liées au terrorisme et à la lutte contre l'EI.
Les présidents américain Barack Obama et russe Vladimir Poutine, dont
l'armée intervient depuis un mois sur le sol syrien en soutien du
président syrien Bachar al-Assad, sont notamment attendus.
Depuis le double attentat qui a fait 102 morts devant la gare centrale
d'Ankara le 10 octobre, la police turque a multiplié les descentes dans
les milieux jihadistes.
Selon le procureur d'Ankara, cette attaque, la plus meurtrière de
l'histoire du pays, a été commanditée par l'état-major de l'EI en Syrie
et perpétrée par une cellule jihadiste turque, mettant en lumière
l'ampleur de la menace à l'intérieur du pays.
Neuf membres présumés de l'EI qui projetaient de commettre des
attentats à Istanbul et Ankara ont encore été arrêtés le week-end
dernier à Gaziantep (sud), selon les autorités.
Selon des chiffres publiés la semaine dernière par le gouvernement
turc, plus de 1.000 personnes, toutes nationalités confondues, étaient
détenues à la fin du mois dernier en Turquie pour leur liens présumés
avec l'EI.
Le régime du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, ennemi
juré de Bachar al-Assad, a longtemps été soupçonné par ses alliés de
complaisance envers les groupes rebelles les plus radicaux qui
combattent le régime de Damas.
- Offensive contre l'EI -
Mais après des mois de pression de la part de ses alliés de l'Otan,
Ankara a renforcé depuis un an les contrôles à ses frontières pour
traquer les nombreux apprentis jihadistes, notamment européens, qui
rejoignent l'EI en Syrie.
Six d'entre eux, dont cinq étrangers, ont été arrêtées mardi près de la
frontière à Elbeyli (sud) en tentant de rejoindre le sol syrien, a
annoncé vendredi le bureau du gouverneur local.
La police a intercepté mercredi à l'aéroport d'Istanbul 41 personnes en
provenance du Maroc, soupçonnées de vouloir rejoindre l'EI, selon
Dogan. Elles ont été expulsées jeudi et vendredi.
La Turquie affirme avoir expulsé plus de 2.300 jihadistes présumés depuis 2014.
Après un attentat-suicide attribué aux jihadistes qui a fait 34 morts
fin juillet dans la localité de Suruç (sud), Ankara a également accepté
de rejoindre la coalition militaire contre l'EI menée par les
Etats-Unis.
Le chef de la diplomatie turque, Feridun Sinirlioglu, a affirmé
mercredi que la Turquie projetait de mener "dans les prochains jours"
une offensive militaire contre les jihadistes. Il n'en a toutefois
précisé ni le lieu, ni la nature.
Ankara évalue entre 1.000 et 1.300 le nombre de Turcs qui ont rejoint
l'EI pour combattre, sont revenus de Syrie ou ont été tués dans ses
rangs.
"Ces chiffres sont très sous-évalués", a indiqué à l'AFP une source
diplomatique occidentale sous couvert d'anonymat. "La menace jihadiste
est devenue un point très sensible chez eux, mais il est clair que
cette menace vient dans leur esprit bien après celle du PKK".
Engagé dans une "guerre contre le terrorisme" sur deux fronts, le
gouvernement turc a depuis juillet surtout concentré ses opérations
militaires contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK).
Le G20 d'Antalya est le premier événement d'ampleur que présidera M.
Erdogan depuis sa victoire éclatante dimanche aux élections
législatives. (AFP, 6 novembre
2015)
28 morts par intoxication à l'alcool depuis deux semaines à Istanbul
Le bilan des victimes de l'affaire du raki frelaté qui a éclaté il y a
deux semaines à Istanbul s'est encore alourdi pour passer de 23 à 28
morts, ont annoncé jeudi les autorités sanitaires locales citées par
les médias turcs.
Au total, 89 amateurs de cette boisson alcoolisée au parfum anisé ont
été hospitalisés depuis le 18 octobre dans la plus grande ville de
Turquie pour des maux de ventre, des nausées et des troubles visuels,
ont-elles précisé.
Tous avaient consommé du raki coupé avec de l'alcool méthylique, une
substance notamment utilisée comme antigel dans les lave-glace des
véhicules.
Depuis le début de cette affaire, la police a arrêté une vingtaine de
personnes soupçonnées d'avoir fabriqué ce breuvage mortel. Quatorze
d'entre elles ont déjà été inculpées et écrouées, selon l'agence de
presse Dogan.
La police a mis en garde les consommateurs contre le prix affiché de
cette version frelatée, environ dix fois moins cher qu'une bouteille
officielle, présentée comme du "raki bulgare" et vendue dans plusieurs
quartiers populaires de la rive européenne d'Istanbul.
Ces dernières années, le gouvernement islamo-conservateur a
considérablement renforcé les taxes sur le tabac et l'alcool,
officiellement pour des raisons de santé publique. Selon les
observateurs, ce régime fiscal a surtout encouragé la contrebande.
La vente d'alcool frelaté a récemment provoqué plusieurs scandales en Turquie.
En 2009, 11 personnes, dont trois étudiants allemands, étaient mortes
après avoir bu de l'alcool de contrefaçon. En 2005, un autre scandale
similaire avait tué 22 personnes. (AFP, 5 novembre
2015)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
Pacte Turquie-UE scellé à Bruxelles plein d'ambiguités
Les Européens ont scellé dimanche un plan d'action avec la Turquie pour
freiner le flux de migrants vers l'UE, en se gardant d'être trop précis
sur les contreparties aux Turcs, venus décrocher une relance de leur
processus d'adhésion.
L'ambiguïté des promesses du sommet réuni à Bruxelles n'a pas empêché
la Turquie de saluer un "jour historique" sur le chemin de son adhésion
à l'UE, alors que le pays est montré du doigt pour ses violations des
droits de l'homme.
Cette rencontre inédite entre les 28 membres de l'UE et la Turquie a en
tout cas entériné l'aide de trois milliards d'euros que les Européens
verseront pour aider Ankara à mieux accueillir les réfugiés syriens. Et
pour éviter qu'ils cherchent à rejoindre l'Europe, dont l'unité vacille
sous la pression migratoire.
En quatre ans et demi, la guerre en Syrie a fait plus de 250.000 morts
et près de 12 millions de déplacés et réfugiés. La Turquie - qui en
accueille déjà plus de 2,2 millions - a donc obtenu la garantie qu'elle
ne porterait plus seule ce fardeau financier.
"Nous allons contrôler très précisément l'utilisation des 3 milliards
d'euros", a promis le président de la Commission européenne,
Jean-Claude Juncker, dont l'exécutif a négocié le plan d'action commun
"activé" dimanche entre les deux parties.
Ankara s'y engage notamment à rendre ses frontières avec l'UE,
principale porte d'entrée des migrants en Europe, plus imperméables aux
migrants économiques irréguliers et à coopérer dans la lutte contre les
passeurs qui opèrent depuis les côtes turques.
Les Turcs ont obtenu de leur côté la promesse d'une accélération des
négociations en cours pour faciliter l'attribution de visas pour
l'Europe.
Sur le plan politique, les deux parties ont surtout convenu de
"redynamiser" les négociations d'adhésion de la Turquie, ouvertes en
2005 mais quasiment au point mort depuis.
Des négociations sur le chapitre 17 (politiques économiques et
monétaires), sur 35 chapitres au total pour ouvrir la voie à une
adhésion, seront ouvertes "le 14 décembre", selon le communiqué publié
à la fin du sommet.
- Réticences au sein de l'UE -
"Le travail préparatoire sur d'autres chapitres pourrait commencer"
ensuite en 2016, est-il ajouté, même si cela se fera "sans porter
préjudice à la position des Etats membres". Ces précautions dans la
rédaction du texte visent à surmonter les réticences toujours très
fortes de certains, comme la Grèce et surtout Chypre.
D'autres Etats membres craignent aussi de donner l'impression que
l'Europe abaisse ses exigences vis-à-vis d'Ankara, au moment où l'UE
fustige "les graves reculs" de la liberté d'expression en Turquie. Ce
sommet "ne nous amènera pas à oublier les divergences qui subsistent
encore avec la Turquie sur les droits de l'homme ou la liberté de la
presse, nous y reviendrons", a insisté M. Juncker.
"C'est un jour historique pour notre processus d'adhésion à l'UE",
s'est néanmoins enthousiasmé le chef du gouvernement turc, Ahmet
Davutoglu. "Je suis heureux de voir que tous mes collègues en Europe
sont d'accord sur le fait que la Turquie et l'UE ont le même destin",
s'est-il félicité à l'issue du sommet.
Les Turcs auraient préféré que d'autres chapitres de négociations
d'adhésion soient clairement désignés dans les conclusions. "Malgré
cela ce sommet est une réussite de notre point de vue", a indiqué une
source gouvernementale turque.
Le processus d'adhésion "est engagé depuis des années et il n'y a pas
de raison ni de l'accélérer, ni de le ralentir", a tempéré le président
français François Hollande, illustrant la prudence de nombreux
dirigeants européens.
Sur le plan financier, les Européens ont aussi laissé dans le flou les
détails de leur aide de 3 milliards d'euros. La déclaration finale du
sommet précise qu'il s'agit d'une somme "initiale". Pour les Turcs, qui
disent avoir déjà dépensé 7 milliards d'euros pour accueillir les
réfugiés, il ne s'agit que d'un début, et il faudrait 3 milliards par
an. Mais pour certains Etats européens, il était hors de question de
promettre plus. (AFP, 29 novembre
2015)
Principaux points de la déclaration commune UE-Turquie
Voici les principaux points de la déclaration finale du sommet qui a
réuni dimanche à Bruxelles les dirigeants européens et le Premier
ministre turc.
AIDE FINANCIERE
"L'UE va fournir une aide humanitaire immédiate et continue à la
Turquie" et "s'engage à fournir une somme initiale de 3 milliards
d'euros", indique le texte, précisant que "la nécessité et la nature de
ces fonds seront réexaminées à la lumière du développement de la
situation".
PLAN D'ACTION COMMUN
"La Turquie et l'UE ont décidé d'activer le plan d'action commun",
négocié avec la Turquie par la Commission européenne. Il vise à
"accroître leur coopération pour le soutien aux Syriens sous protection
temporaire et sous gestion des flux migratoires afin de s'attaquer à la
crise créée par la situation en Syrie".
Cela "mettra de l'ordre dans les flux migratoires et aidera à juguler l'immigration irrégulière".
Les deux parties "vont accroître leur coopération active" concernant
les migrants n'étant pas éligibles au statut de réfugiés, "en empêchant
le voyage vers la Turquie et l'UE", en garantissant davantage de
"réadmissions" de ceux qui franchissent illégalement les frontières et
"en renvoyant promptement les migrants qui n'ont pas besoin de
protection internationale vers leurs pays d'origine".
La Turquie devra "adopter des mesures immédiates pour améliorer encore
la situation socio-économique des Syriens sous protection temporaire".
Les deux parties vont "prendre des actions décisives et promptes pour
améliorer la lutte contre les réseaux criminels de passeurs".
NEGOCIATIONS D'ADHESION DE LA TURQUIE
La Turquie et l'UE "se sont accordées sur le fait que le processus d'adhésion doit être redynamisé".
"Les deux parties se félicitent de l'annonce d'une Conférence
intergouvernementale le 14 décembre pour l'ouverture du chapitre 17
(sur les politiques économiques, ndlr)", des négociations d'adhésion,
qui en comptent 35 au total.
"Elles ont pris note de l'engagement de la Commission européenne de
terminer, au cours du premier trimestre 2016, le travail préparatoire
pour l'ouverture d'un certain nombre de chapitres sans porter préjudice
à la position des Etats membres". "Le travail préparatoire sur d'autres
chapitres pourrait commencer par la suite", précise la déclaration.
LIBERALISATION DES VISAS
La Turquie va "accélérer" ses efforts pour répondre aux critères d'une
feuille de route établie il y a plusieurs années pour permettre
d'attribuer plus facilement des visas aux ressortissants turcs
voyageant dans l'UE. La Commission européenne va présenter un rapport
sur ce point "d'ici début mars 2016".
Les deux parties espèrent "finaliser le processus de libéralisation des
visas" d'ici octobre 2016, "une fois que les exigences de la feuille de
route seront réalisées".
DES SOMMETS UE-TURQUIE
"Les deux parties se sont accordées pour tenir des sommets réguliers,
deux fois par an, dans un format approprié". Ils "serviront de
plateforme pour juger des développements des relations Turquie-UE et
discuter des dossiers internationaux".
"Des discussions régulières et la coopération en matière de politique
étrangère et sécuritaire devraient être développées, y compris sur la
question du contre-terrorisme". (AFP, 29 novembre
2015)
Les Européens divisés sur les concessions à faire à Ankara
A deux jours d'un sommet avec la Turquie à Bruxelles, les Européens
sont divisés sur l'ampleur des concessions politiques et financières à
faire à Ankara pour obtenir son aide face à la crise migratoire qui
ébranle l'unité de l'UE.
Les tractations ne sont pas facilitées par le contexte international
tendu après que la Turquie a abattu un avion russe près de sa frontière
avec la Syrie, principale origine des flux de réfugiés vers l'Europe.
Le sommet de dimanche doit réunir à Bruxelles les dirigeants des 28 membres de l'UE et le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu.
"Pour l'Europe, ce sommet vise à freiner le flux migratoire, mais pour
les Turcs il vise plutôt à revigorer leur processus d'adhésion" à l'UE,
souligne une source impliquée dans les négociations.
Il faut "réinitialiser les rapports turco-européens qui ont souffert
ces dernières années du refus de certains pays d'accepter une adhésion
pleine de la Turquie à l'UE", confirme une source diplomatique turque.
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et celui
du Parlement européen, Martin Schulz, assisteront à la rencontre de
dimanche, présidée par le président du Conseil européen Donald Tusk.
Sous la pression de l'Allemagne, ce dernier a décidé d'organiser le
sommet dimanche malgré la menace terroriste "possible et vraisemblable"
qui continue de peser sur la capitale belge.
L'objectif est d'entériner le "plan d'action" déjà négocié par la
Commission européenne avec la Turquie, qui liste une série
d'engagements, comme celui par les Turcs de rendre leur frontière avec
l'UE plus étanche et de réadmettre davantage de migrants illégaux
l'ayant franchie.
Le sommet devrait aussi graver dans le marbre les 3 milliards d'euros
que les Européens sont prêts à débourser pour aider les Turcs à faire
face à l'afflux de réfugiés sur leur sol.
- dialogue difficile -
Car si depuis janvier plus de 700.000 migrants ont gagné l'Europe
depuis la Turquie, le pays accueille aussi plus de 2 millions de
réfugiés et demandeurs d'asile.
En accueillir davantage ou empêcher leur départ vers l'UE a un coût,
qu'Ankara ne veut pas assumer seul. Le gouvernement islamo-conservateur
turc ne veut pas rater l'occasion d'obtenir les fruits politiques de sa
coopération.
L'UE s'est dite disposée à accélérer le processus déjà en cours visant
à exempter à terme les citoyens turcs de visas pour voyager en Europe.
Elle s'engagera aussi dimanche à "redynamiser" les négociations
d'adhésion de la Turquie, au point mort depuis des années.
"On nous a dit que le chapitre 17 des négociations (politiques
économiques et monétaires, ndlr) sera ouvert vers la mi-décembre", a
déjà affirmé jeudi le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui ne fera
pas le déplacement à Bruxelles.
Globalement d'accord sur le principe de ces ouvertures politiques, même
si la Grèce et Chypre restent réticentes, les pays européens restent
toutefois divisés sur la portée de leurs promesses et sur les
conditions à poser.
"Nous ne voulons pas nous asseoir pour des discussions avec la Turquie
en leur faisant penser qu'ils sont notre dernière chance", a récemment
souligné le Premier ministre populiste hongrois Viktor Orban.
L'UE a récemment fustigé "les graves reculs" de la liberté d'expression
en Turquie et des "manquements significatifs" dans le domaine de
l'indépendance de la justice. "Il est hors de question de brader" les
principes de l'UE, en matière de droits de l'Homme, "sur l'autel des
préoccupations migratoires", insiste une source européenne.
Côté financier, les 3 milliards d'euros d'aide promis sont actés en
principe. "Mais est-ce sur un an ou sur deux ans? Faut-il procéder par
étapes? Le sommet laissera planer une ambiguité", explique une autre
source européenne.
Les Etats membres ne devraient pas non plus trancher dimanche la
question sensible de la provenance des fonds. La Commission européenne
propose d'apporter 500 millions d'euros, issus du budget de l'UE, et
demande aux Etats membres de verser le reste. Ils ne sont "globalement
pas d'accord", prévient une source diplomatique.
Les tensions entre Turquie et Russie, alors que les Occidentaux tentent
de mettre sur pied une coalition contre l'Etat islamique (EI), "vont
encore compliquer un dialogue déjà difficile entre l'UE et la Turquie",
note Ian Lessern, expert au German Marshall Fund à Bruxelles.
(AFP, 27 novembre
2015)
Sommet UE-Turquie le 29 novembre pour freiner l'afflux de réfugiés
Les dirigeants de l'UE et de la Turquie se réuniront en sommet dimanche
à Bruxelles pour "redynamiser" leurs relations et "freiner le flux
migratoire" en pleine crise des réfugiés, a annoncé lundi le président
du Conseil européen Donald Tusk sur son compte Twitter.
Lors de ce sommet extraordinaire avec le gouvernement
islamo-conservateur turc, récemment réélu, les Européens espèrent
obtenir une coopération accrue sur les réfugiés, qui partent en
majorité depuis les côtes turques pour rejoindre l'Europe via le
littoral grec.
Depuis janvier, plus de 700.000 migrants ont gagné l'Europe depuis la
Turquie, en rejoignant sur des canots de fortune les îles grecques
avant de cheminer vers le nord de l'Europe sur la route des Balkans,
selon le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) des Nations unies.
La décision de convoquer un sommet où seront présents des chefs d'Etat
et de gouvernement des 28 pays de l'UE "fait suite à une recommandation
positive de la Commission et un appel téléphonique lundi soir avec le
Premier ministre Ahmet Davutoglu", a précisé M. Tusk sur Twitter.
Le bureau de M. Davutoglu a confirmé lundi soir à Ankara que le Premier
ministre turc se rendrait à ce sommet à Bruxelles le 29 novembre.
La Commission européenne a mis sur la table début octobre un "plan
d'action" qui prévoit des mesures pour améliorer l'accès à l'éducation
et ouvrir le marché du travail aux 2,2 millions de réfugiés syriens
actuellement hébergés sur le territoire turc.
Bruxelles veut aussi obtenir du président turc Recep Tayyip Erdogan que
ses gardes-côtes intensifient leurs patrouilles en Méditerranée pour
stopper les passeurs et coopère mieux aux expulsions d'immigrés
considérés comme illégaux.
Mais Ankara a fait monter les enchères en réclamant trois milliards
d'euros d'aide aux Européens et un redémarrage des pourparlers sur son
adhésion à l'UE, entamés en 2005 mais qui sont au point mort depuis des
années.
La Commission européenne a promis de contribuer à hauteur de 500
millions d'euros à ce financement. Elle a demandé aux 28 Etats membres
d'apporter les 2,5 milliards restants, mais aucune information n'a
filtré sur l'avancée des discussions.
Le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, et le
commissaire en charge de l'Elargissement, Johannes Hahn, se sont rendus
à plusieurs reprises à Ankara pour négocier ce plan avec le
gouvernement islamo-conservateur de l'AKP. Le sommet commencera
dimanche à 15H00 GMT.
(AFP, 23 novembre
2015)
Honte: la minute de silence entachée de cris et de huées à Istanbul
Le stade Fatih Terim a été le théâtre d'un incident honteux. En effet,
une partie du public stambouliote a sifflé la minute de silence en
mémoire aux morts et blessés de Paris. Juste avant le coup d'envoi du
match amical Turquie-Grèce (match hautement symbolique étant donné le
conflit qui oppose les deux Etats autour de la question chypriote), les
deux équipes étaient chacune de leur côté sur le rond central, histoire
de faire silence quelques secondes.
Une minute de silence qui n'aura pas été respectée par certaines
personnes du public, qui n'ont rien trouvé de mieux que de huer cette
minute normalement dévolue au respect... A noter que les joueurs, eux,
auront eu plus de décence.
Selon certains observateurs, des supporteurs ont même crié "Allah
Akhbar" et entonné des chants en faveur du président Recep Tayyip
Erdogan au stade Basaksehir d'Istanbul, sous le regard du Premier
ministre turc Ahmet Davutoglu et de son homologue grec Alexis Tsipras.
Les supporteurs turcs entonnent régulièrement des slogans nationalistes
pendant les rencontres de football. On ne sait pas si les huées étaient
davantage dirigées à l'encontre du rival historique grec qu'à l'hommage
en l'honneur des victimes des attentats. Il faut rappeler que le pays a
lui aussi été durement touché par l'Etat islamique début octobre, lors
d'un attentat qui avait fait plus de 100 morts et des dizaines de
blessés à Ankara. Un incident terrible qui n'avait pas suscité autant
d'émotion à l'époque.
En octobre, lors d'un match qualificatif pour l'Euro-2016 dans la ville
de Konya (centre du pays), des supporteurs avaient également crié
"Allah Akhbar" pendant la minute de silence à la mémoire des 102
victimes des attentats suicide d'Ankara. La rencontre s'est terminée
sur un nul 0-0. (LLB, 18 nov 2015)
Michel: pas question d'aider la Turquie sans respect des droits de l'Homme
Les relations entre l'Union européenne et la Turquie étaient au coeur
de cette réunion informelle, tenue dans la foulée d'un sommet
UE-Afrique sur la gestion de la crise migratoire. Les débats, auxquels
étaient absents la Pologne, le Portugal, la Grande-Bretagne et
l'Irlande, ont été l'occasion d'un "échange de vues" sur l'avenir des
relations UE-Turquie.
La réunion était l'occasion aussi pour le président de la Commission
européenne, Jean-Claude Juncker, de présenter une proposition chiffrée
de financement de l'aide à la Turquie. Selon cette proposition, qui
calcule les participations sur base du PIB des Etats membres, la
contribution de la Belgique s'élèverait à 72 millions d'euros, à
débourser sur deux ans (2016 et 2017). "Il n'y a pas encore de
propositions opérationnelles et concrètes sur la table", a balayé le
Premier ministre.
Insistant sur le rôle "crucial et stratégique" de la Turquie, avec qui
il faut "renforcer les relations", Charles Michel a souligné que "la
Belgique n'est pas prête à libérer de l'argent sans engagements clairs
de la Turquie", notamment en matière de droits de l'homme ou
d'ouverture du marché du travail turc aux réfugiés syriens.
Le Premier ministre estime qu'un "accord avec la Turquie est
certainement nécessaire, mais nous ne sommes pas prêts à accepter
n'importe quoi". Un processus de négociations entre l'Union et la
Turquie devra se mettre en place et un sommet UE-Turquie aura lieu dans
les prochaines semaines, et probablement avant fin novembre, sans
qu'une date soit encore confirmée. Il faut en effet attendre que la
Turquie se dote d'un gouvernement, après les élections du 1er novembre
dernier.
Le Premier vice-président de la Commission européenne, Frans
Timmermans, était arrivé à Malte jeudi après-midi pour faire rapport
aux dirigeants européens des dernières discussions qu'il a eues avec
les autorités turques.
Au Conseil européen du 15 octobre dernier, les chefs d'Etat et de
gouvernement des 28 Etats membres de l'Union avaient pris acte de ce
que la Turquie, pays en première ligne dans l'accueil et le transit de
réfugiés provenant de Syrie, était prête à collaborer avec l'Union
européenne pour tenter de maîtriser les flux de migrants partant vers
l'Europe. Elle avait cependant émis plusieurs conditions à son aide, et
notamment l'attribution de moyens financiers à concurrence de trois
milliards d'euros.
Elle avait aussi demandé de rouvrir certains chapitres de ses
négociations d'adhésion à l'UE, négociations qui patinent depuis des
années. (Le Vif, 13 nov 2015)
Les Européens cherchent leur salut auprès de la Turquie d'Erdogan
L'Union européenne a proposé jeudi la tenue d'un sommet spécial avec la
Turquie pour conclure les tractations en cours avec ce pays, à qui elle
demande de freiner le flux de réfugiés se dirigeant vers l'Europe.
"Nous sommes prêts à tenir un somet spécial des 28 Etats membres avec
la Turquie aussi rapidement que possible", a dit devant la presse
Donald Tusk, le président du Conseil européen (qui réunit les
dirigeants des Etats membres), à l'issue d'un sommet européen à La
Valette.
"Je n'ai pas encore de date", a-t-il ajouté, alors que celle du 22
novembre avait été précédemment évoquée par des sources européennes.
Cela devrait être "fin novembre ou début décembre", a dit de son côté
la chancelière allemande Angela Merkel.
Ce sommet aura pour but de "conclure nos discussions avec la Turquie",
a dit le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker,
qui faisait référence au plan d'action commun que l'UE veut faire
accepter à la Turquie pour qu'elle s'engage à freiner l'afflux de
réfugiés se dirigeant vers l'Europe.
"Les négociations sur le plan d'action progressent bien et sont proches
d'une conclusion", a assuré M. Juncker. Mais "nous avons quelques
problèmes de financement", a-t-il dit.
Pour répondre à la demande d'Ankara d'une aide financière d'au moins
trois milliards d'euros pour accueillir des réfugiés syriens et
irakiens, la Commission européenne propose que l'UE apporte cette somme
sur deux ans, en 2016 et 2017.
L'exécutif européen apporterait 500 millions d'euros, issus du budget
de l'UE, et demande à tous les Etats membres de verser des
contributions de leur côté, à hauteur de 2,5 milliards d'euros, pour
atteindre un total de 3 milliards.
Pour ne pas perdre de temps, la Commission a déjà proposé jeudi aux
Etats membres une clé de répartition de leurs contributions, en
fonction de leur poids économique.
La Commission européenne avait annoncé il y a quelques semaines avoir
jeté les bases du plan d'action commun, mais Ankara avait douché son
optimisme en disant qu'il n'était pas encore acquis.
Le contenu du plan est connu. L'UE demande à la Turquie, qui accueille
déjà 2,2 millions de réfugiés principalement syriens, de freiner le
flux de réfugiés, en lui donnant les moyens financiers d'en accueillir
davantage sur son territoire.
Les Européens lui demandent également de rendre sa frontière avec l'UE
plus imperméable et d'accepter davantage de "réadmissions" de migrants
entrés irrégulièrement en Europe via la Turquie.
En contrepartie, la Turquie insiste pour que l'aide financière
européenne soit substantielle. Elle veut aussi accélérer les
discussions sur une "libéralisation" des visas pour les citoyens turcs
voyageant dans l'UE et une relance des négociations d'adhésion. (AFP, 12 novembre
2015)
La Turquie rejette les critiques de l'UE sur les droits fondamentaux
La Turquie a rejeté les critiques "injustes" formulées mardi par
l'Union européenne sur le respect de l'Etat de droit et de la liberté
de la presse dans son rapport annuel sur l'état de la candidature
d'Ankara pour une adhésion à l'UE.
Les critiques sont "injustes et même disproportionnées", a réagi le
ministère turc des Affaires européennes dans un communiqué, qualifiant
en outre d'"inacceptables" les commentaires sur les pouvoirs exercés
par le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan.
L'UE a dénoncé mardi une "tendance négative" pour l'Etat de droit en
Turquie et de "graves reculs" sur la liberté d'expression, au moment où
l'UE est en pleine négociation avec Ankara pour améliorer la
coopération sur la crise migratoire.
"Après plusieurs années de progrès sur la liberté d'expression, des
graves reculs ont été observés sur les deux dernières années", a
déploré l'exécutif bruxellois, qui a par ailleurs salué l'effort que
représente l'accueil de 2 millions de réfugiés syriens et irakiens en
Turquie.
Le ministère turc a souligné que le gouvernement islamo-conservateur
aux rênes du pays depuis douze ans avait fait adopter ces dernières
années plusieurs réformes pour renforcer un pouvoir judiciaire
"indépendant et objectif" et la liberté d'expression en général.
Dans sa déclaration, il a également affirmé prendre note des "critiques
justes et raisonnables" présentées dans le rapport de la Commission
européenne.
(AFP, 10 novembre
2015)
EU progress report slams Turkey over rule of law, free speech
The European Union accused Turkey on Nov. 10 of backsliding on the rule
of law, rights and the media, calling on the new government to take
urgent action in a sensitive report that Brussels held back until after
elections.
The scathing report on Ankara’s EU candidacy, originally due for
release before the vote that returned the Justice and Development Party
(AKP) to power, praised Turkey for housing Syrian refugees and for
cooperating on the migration crisis.
But it was severely critical of the domestic situation in Turkey,
saying that there had been “serious backsliding” on freedom of
expression and that the judiciary had been undermined.
“The report emphasizes an overall negative trend in the respect for the
rule of law and fundamental rights,” said a summary of the report’s key
findings by the European Commission, the EU’s powerful executive arm.
Turkey’s commitment to joining the 28-nation bloc was “offset” by
domestic actions that “ran against European standards,” it added.
“The new government formed after the repeat election on Nov. 1 will need to address these urgent priorities,” the summary said.
The report highlighted criminal cases against journalists and writers,
intimidation of media outlets and changes to Internet law.
“After several years of progress on freedom of expression, serious backsliding was seen over the past two years,” it said.
It added that the “independence of the judiciary and the principle of
separation of powers have been undermined since 2014 and judges and
prosecutors have been under strong political pressure.”
Turkey had meanwhile seen a “severe deterioration of its security situation.”
The harsh report had been expected to be released in October but was
held back until after the elections, in which the AKP stormed back to a
majority.
Its release comes just over a month after the EU announced a refugee
cooperation deal with Turkey, the main launching point for migrants
coming to Europe, including a possible three billion euros ($3.3
billion) in aid.
The deal included pushing forward Turkey’s long-stalled accession
process and speeding up visa liberalization for Turks travelling to the
EU.
Turkey applied for EU membership in 1987 and accession talks began in
2005, but Ankara has since completed just one of the 33 “chapters”
needed to join the bloc.
(hurriyetdailynews.com, Nov 10, 2015)
Full English version of the "Turkey 2015 Enlargement Report"
L'UE critique la Turquie sur l'état de droit et la liberté d'expression
L'Union européenne a dénoncé mardi une "tendance négative" pour l'état
de droit en Turquie et de "graves reculs" sur la liberté d'expression,
dans son rapport annuel sur les progrès de ce pays vers une adhésion à
l'UE.
Ce rapport "souligne la tendance générale négative pour le respect de
l'état de droit et des droits fondamentaux", indique la Commission
européenne dans un communiqué, au moment où l'UE est en pleine
négociation avec Ankara pour améliorer la coopération sur la crise
migratoire.
"Après plusieurs années de progrès sur la liberté d'expression, des
graves reculs ont été observés sur les deux dernières années", déplore
l'exécutif bruxellois, qui salue par ailleurs l'effort que représente
l'accueil de deux millions de réfugiés syriens et irakiens en Turquie.
"Le nouveau gouvernement formé après l'élection anticipée du 1er
novembre devra répondre à ces priorités urgentes", estime la
Commission, dont le rapport devait initialement être publié dans la
première quinzaine du mois d'octobre.
La publication a été repoussée après les élections remportées par le
parti islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan, qui a
retrouvé une majorité absolue au parlement.
Bruxelles s'efforce de convaincre les autorités turques de faire
davantage pour endiguer les flux de migrants qui quittent tous les
jours les côtes de Turquie pour gagner, via les îles grecques en mer
Egée, le continent européen. (AFP, 10 novembre
2015)
Davutoğlu hires PR firm in Brussels to improve image abroad
According to the daily Today's Zaman, Nov 7, 2015, Turkish Prime Minister Ahmet Davutoğlu has hired top PR company Burson-Marsteller to improve his image abroad.
The contract with the company began on Nov. 3, just
two days after Davutoğlu's Justice and Development Party (AK Party) won
an unexpected landslide victory in a repeat parliamentary election on
Nov. 1, EUobserver website reported on Friday.
“The company is providing communication support to
highlight the prime minister's leading role in international efforts to
address the refugee crisis and his commitment to open dialogue and
consensus, which is crucial to ensuring the stability and future
prosperity of Turkey,” Karen Massin, the CEO of the company's Brussels
office, said.
The client, as listed in Burson-Marsteller's entry
in the European Commission transparency register, is the “Office of
Prime Minister of Turkey,” according to the report.
The report said the work was worth less than 9,999
euros but cautioned that the low figure might be due to the fact that
the contract is new. Its activities so far include setting up
background briefings with journalists and the prime minister's press
team, with a view to lining up interviews in Ankara, it also said.
Burson-Marsteller announced on
24 March 2015 that five most followed world leaders were U.S. President
Barack Obama (@BarackObama) (57 million followers of the U.S.
president’s campaign account), Pope Francis (@Pontifex) with 20 million
followers on his nine different language accounts, India’s Prime
Minister @NarendraModi, Turkey’s President Recep Tayyip Erdoğan
(@RT_Erdogan) and the @WhiteHouse. However, the most followed world
leaders follow few other peers, and they are hardly conversational.
@BarackObama and the @WhiteHouse only follow four other world leaders,
namely Norway’s Erna Solberg, Russia’s Dmitry Medvedev, the UK
government and Estonia’s Foreign Minister Keit Pentus.
Data was collected in March 2015 from the accounts of 669 heads of
state and government, foreign ministers and their institutions in 166
countries worldwide looking at more than 50 variables using Twitonomy
(http://twitonomy.com). Burson-Marsteller used its proprietary Burson
Tools to analyze Twitter relations between world leaders.
Burson-Marsteller, established in 1953, is a leading global public
relations and communications firm. It provides clients with strategic
thinking and program execution across a full range of public relations,
public affairs, reputation and crisis management, advertising and
digital strategies. The firm’s seamless worldwide network consists of
72 offices and 87 affiliate offices, together operating in 112
countries across six continents. Burson-Marsteller has, according to
Today's Zaman, a turnover of almost 10 million euros in Brussels last
year and is one of the city's biggest lobby firms. EUobserver said the
US firm's Berlin, London, Paris, and Washington offices also appear to
be working on the deal with the Turkish Prime Ministry.
Turkey’s main opposition leader accuses EU of ‘hypocrisy’
Turkey’s main opposition leader has harshly criticized the European
Union, suggesting that it has “hypocritical” policies toward the full
membership candidate country and had a responsibility in developments
leading up to the building of an “oppressive regime” under a “one-man
rule.”
“The European Union’s postponement of its progress report about Turkey
until after the elections was wrong. The European Union is conducting
hypocritical politics vis-à-vis Turkey. They are using a critical
language about the government behind closed doors and they are saying
different things when they come out of the door,” Kemal Kılıçdaroğlu,
leader of the Republican People’s Party (CHP), was quoted as saying
during a meeting with a group of journalists in Istanbul on Nov. 5.
“This stance does not comply with Europe’s ethical values either,”
Kılıçdaroğlu said in remarks published by daily Hürriyet on Nov. 6,
just days after the Nov. 1 snap elections that the Justice and
Development Party (AKP) won in a landslide victory.
“The AKP is in quest of legitimacy in the face of civilized world. It
is ready to give all concessions to Europe for gaining this legitimacy.
Europe is aware of this and wants to take advantage of it,”
Kılıçdaroğlu said.
“At the time, I told the European Union that constitutional amendments
in 2010 would take Turkey to an oppressive regime. However, they
supported it, saying democracy will proceed. But as a result of this,
one-man rule has been built in Turkey. Therefore, the support lent in
2010 by the European Union to the government also has a role in
building of this regime. They have noticed this now but ‘He who grabbed
the horse is long past Üsküdar,’” he said, using a Turkish idiom that
means it is too late.
The CHP leader was referring to a set of reforms that were voted on in
a Sept. 12, 2010 referendum, which were carried out as part of Turkey’s
bid for full EU membership.
‘Goebbels process’
Kılıçdaroğlu also commented on a pro-government journalist’s call for
dismissal of certain journalists working for the Doğan Group, which
also owns Hürriyet daily.
“A pro-government journalist is trying to design newspapers even before
the ink of [Prime Minister] Ahmet Davutoğlu’s balcony speech has
dried,” Kılıçdaroğlu said, referring to Davutoğlu’s speech where
thousands of people waited for hours in the cold to hear him speak from
the balcony of the AKP headquarters in Ankara early Nov. 2.
With the AKP widely accused of anti-democratic steps in recent years,
Davutoğlu vowed to protect the rights of all 78 million of Turkey’s
people.
“These demands [for the dismissal of journalists] are blow to
democracy. It shows that the ‘Goebbels’ process has begun,”
Kılıçdaroğlu said, referring to Joseph Goebbels who served as the
minister of propaganda and national enlightenment under Adolf Hitler.
“Who is encouraging this person? If it is Prime Minister Ahmet
Davutoğlu, then it would contradict his balcony speech. If it is
President [Recep Tayyip Erdoğan], then a more perilous situation would
emerge. It is an unprecedented incident that a journalist asks for
dismissal of his colleagues. Davutoğlu should say ‘Who are you to
dare?’ if he was sincere in his balcony speech. He should call the boss
of that newspaper [for which that journalist is working for] and ask
for a correction of those remarks,” he said.
(hurriyetdailynews.com, Nov 6, 2015)
Face à un Erdogan renforcé, les Européens contraints de jouer les équilibristes
L'écrasante victoire d'Erdogan le met en position de dicter ses
conditions à l'UE, tiraillée entre son inquiétude face aux dérives du
président turc et son besoin d'en faire un allié pour affronter la
crise migratoire, selon des experts.
Avec le succès du parti AKP aux législatives de dimanche, "l'Union
européenne va être obligée de ravaler sa fierté et de flatter l'ego
démesuré" du président Erdogan, estime Natalie Martin, experte en
politique turque à l'université de Nottingham Trent. Les Européens vont
ainsi négocier avec un partenaire "qui va demander un prix élevé pour
sa coopération", ajoute-t-elle.
Dans les tractations en cours sur un "plan d'action" avec Bruxelles
pour juguler l'afflux de réfugiés, Ankara avait déjà commencé à faire
monter les enchères avant ces élections, réclamant notamment une aide
financière massive et un assouplissement plus rapide que prévu de la
politique de visas de l'UE envers les citoyens turcs.
Le gouvernement turc peut désormais "s'asseoir et attendre que l'UE
accepte ses demandes", estime Sinan Ulgen, chercheur à l'institut
Carnegie Europe, même si "une grande coalition aurait fait avancer
l'agenda (avec les Européens, ndlr) d'une manière plus constructive".
Les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, entamées en 2005,
étaient au point mort ces dernières années, sur fond de refroidissement
des relations turco-européennes, mais Ankara a récemment rappelé que
ses projets européens restaient d'actualité.
Pourtant, "la Turquie s'éloigne de plus en plus des critères fixant les
conditions pour que le processus d'adhésion puissent avancer", constate
Natalie Martin, jugeant "hautement probable" que le pays "devienne
encore plus autoritaire en termes de liberté de la presse".
La semaine dernière, l'UE avait déjà fait part de sa "préoccupation"
après la prise d'assaut par la police de deux chaînes de télévision
proches de l'opposition. "Comme tout pays qui négocie son adhésion (à
l'UE), la Turquie doit s'assurer qu'elle respecte les droits de
l'homme, y compris la liberté d'expression", avaient réagi les services
diplomatiques de l'UE.
- Cynisme -
"Il y a une dérive autoritaire et antidémocratique du pouvoir avec un
nombre de journalistes emprisonnés qui est, je crois, le plus important
au monde, et, avec la Russie, le plus grand nombre de plaintes déposées
devant la Cour européenne des droits de l'homme", observe Anne-Marie Le
Gloannec, directrice de recherches au Centre de Recherches
internationales de Sciences-Po Paris.
Pour cette chercheuse, l'UE est dans une situation compliquée où elle
doit "à la fois courtiser la Turquie et être extrêmement critique
envers elle". "On ne peut pas à la fois tenir la dragée haute au
Monténégro et à la Serbie" sur les conditions d'adhésion à l'UE "et
être coulant sur une démocratie qui n'en est pas une", estime-t-elle,
déplorant "un cynisme lamentable" de l'Union, motivé par le "besoin de
contenir le flux des migrants".
Signe de ce malaise, l'UE a publié lundi un bref communiqué sur les
élections en Turquie, où elle affirme vouloir travailler avec le
nouveau gouvernement tout en disant attendre les conclusions des
observateurs internationaux sur le déroulement de l'élection.
l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a
souligné que "la campagne a été ternie par la violence", condamnant des
"interventions dans l'autonomie éditoriale des médias" de la part du
régime islamo-conservateur.
Pour certains observateurs, il n'est cependant pas exclu qu'un Erdogan
en position de force soit plus enclin au compromis. Le nouveau
gouvernement "pourrait revitaliser le processus de paix (avec les
rebelles kurdes), ce qui aiderait à soulager les relations avec les
Européens", imagine Sinan Ulgen, qui n'écarte pas non plus des avancées
concernant le dossier chypriote.
Pour Ian Lesser, du German Marshall Fund à Bruxelles, Europe et
Etats-Unis vont dans tous les cas surveiller les résultats de
l'élection avec une certaine "méfiance". "Ils vont regarder de près si
cette élection renforce les tendances (autoritaires) ou permet à la
Turquie de tourner la page".
(AFP, 2 novembre
2015)
L'OSCE déplore une campagne électorale minée par les violences
Les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération
en Europe (OSCE) ont déploré lundi le climat de "violence" de la
campagne des élections législatives en Turquie et reproché au
gouvernement ses pressions sur la presse indépendante.
"La campagne a été ternie par la violence", a estimé l'OSCE dans un
rapport conjoint avec le Conseil de l'Europe et le Parlement européen.
S'ils se sont réjouis du "vaste éventail politique" offert aux
électeurs turcs, les observateurs ont jugé que ces violences avaient
"entravé les capacités des candidats à mener une campagne libre",
notamment dans le sud-est à majorité kurde du pays.
L'OSCE a par ailleurs condamné "des interventions dans l'autonomie
éditoriale des médias" de la part du régime islamo-conservateur du
président Recep Tayyip Erdogan.
Lors d'une conférence de presse à Ankara, le député suisse du Conseil
de l'Europe Andreas Gross a estimé que, si le scrutin avait été
"libre", la campagne s'était déroulée d'une manière "inéquitable" pour
les partis d'opposition. "La campagne a été marquée par beaucoup trop
de peur et la peur est l'ennemie de la démocratie", a-t-il souligné.
"Les médias subissent d'importantes pressions dans ce pays. La liberté
de la presse est une question qui suscite de profondes inquiétudes", a
renchéri Ignacio Sanchez Amor, chef de la délégation de l'Assemblée
parlementaire de l'OSCE.
Le Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan a
retrouvé dimanche la majorité absolue au Parlement turc, qu'il avait
perdue en juin dernier.
Ce scrutin s'est déroulé sur fond de reprise du conflit kurde et trois
semaines après un attentat-suicide attribué aux jihadistes qui a tué
102 personnes à Ankara.
(AFP, 2 novembre
2015)
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
Une collaboration pour chasser l'EI ou contre les Kurdes?
Ankara et Washington vont intensifier leurs opérations "dans les
prochains jours" pour chasser les jihadistes de l'Etat islamique (EI)
présents à la frontière turque dans le nord de la Syrie, a affirmé
mercredi le chef de la diplomatie de la Turquie.
"Nous avons certains plans pour mettre fin au contrôle qu'exerce encore
Daech (acronyme arabe de l'EI) sur une zone à notre frontière. Lorsque
ces plans seront prêts, nos opérations se poursuivront avec de plus en
plus d'intensité", a déclaré Feridun Sinirlioglu à l'agence de presse
progouvernementale Anatolie.
"Nous ne permettrons pas à Daech de maintenir sa présence à notre
frontière", a-t-il insisté, "vous verrez dans les prochains jours".
Le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, avait indiqué mardi
que les Etats-Unis et la Turquie allaient lancer une opération pour
"fermer" totalement la frontière septentrionale de la Syrie,
partiellement contrôlée par l'EI, qui permet notamment le passage des
jihadistes qui rejoignent ses rangs.
La frontière syrienne est "fermée à 75%. Et nous allons commencer une
opération avec les Turcs pour fermer les 98 km restants", a-t-il
affirmé sur la chaîne américaine CNN.
Lors de leur sommet qui s'est achevé lundi en Turquie, les dirigeants
des vingt pays les plus riches de la planète ont souligné la nécessité
de briser l'EI, le "visage du mal" selon le mot du président américain
Barack Obama, après les attentats de Paris.
Longtemps accusé de complaisance envers les rebelles syriens les plus
radicaux, Ankara a rejoint l'été dernier la coalition antijihadiste
dirigée par les Etats-Unis qui mène des frappes contre l'EI en Syrie et
en Irak.
La Turquie, qui accueille 2,2 millions de réfugiés syriens sur son sol,
défend depuis des mois la création d'une zone sécurisée dans le nord de
la Syrie pour accueillir les déplacés syriens sur leur propre sol. Mais
ses alliés lui ont jusque là opposé une fin de non-recevoir. (AFP, 18 novembre
2015)
Conclusion: Les dirigeants du G20 ont bien rejoui Erdogan

Deux gagnants islamistes de G20: Salman et Erdogan
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est réjoui lundi de la
"position ferme" contre le terrorisme adoptée dans la foulée des
attentats de Paris par les chefs d'Etat et de gouvernement des pays du
G20 à l'issue de leur sommet en Turquie.
Comme le roi d'Arabie saoudite Salman, il est très content de l'absence d'une référence au terrorisme islamiste.
"Les dirigeants du G20 se sont unis pour montrer une position ferme
dans la lutte contre le terrorisme", a déclaré M. Erdogan devant la
presse en concluant les travaux du forum réuni depuis la veille dans la
station balnéaire d'Antalya (sud).
"Lier le terrorisme à une quelconque religion constituerait l'insulte
la plus grave et le manque de respect le plus évident envers ceux qui
pratiquent cette religion", a-t-il ajouté.
M. Erdogan a également rejeté toute différences entre les mouvements
terroristes. "Tout pays qui se prêterait à une quelconque
discrimination (entre les groupes) dans le cadre du combat contre le
terrorisme ferait une grave erreur", a poursuivi le chef de l'Etat
turc, qui a présidé le sommet du G20.
A l'issue de leur réunion d'Antalya, les dirigeants des pays les plus
riches de la planète ont adopté une déclaration spécifique après les
attentats de Paris, revendiqués par le groupe jihadiste Etat islamique
(EI), qui ont fait au moins 129 morts vendredi à Paris.
Dans ce texte, ils ont notamment promis d'améliorer leur coopération
pour limiter "la circulation croissante des terroristes étrangers"
Le G20 appelle tous les pays à "contribuer" à gérer la crise des migrants
Les chefs d'Etat et de gouvernement des Etats les plus riches ont
appelé lundi l'ensemble des pays de la planète à contribuer à la
gestion de la crise des migrants, dans le communiqué final publié à
l'issue de leur sommet à Antalya (sud de la Turquie).
"Nous appelons tous les Etats à contribuer à répondre à cette crise et
à partager le fardeau qui y est lié, notamment par la relocalisation
des réfugiés, les droits d'entrée humanitaire, l'aide humanitaire",
indique la déclaration du G20.
"L'importance de la crise actuelle des réfugiés constitue une
inquiétude mondiale (...) il faut une réponse coordonnée et complète
pour répondre à cette crise et à ses conséquences à long terme",
poursuit le texte.
"Nous invitons tous les Etats, selon leurs moyens, à renforcer leur
aide aux organisations internationales compétentes afin d'accroître
leurs capacités à aider les pays concernés à répondre à cette crise",
écrivent également les dirigeants du G20.
Confrontée depuis plusieurs mois à un afflux de réfugiés, notamment en
provenance de Syrie, l'Union européenne (UE) négocie avec la Turquie,
qui accueille à elle seule 2,2 millions de Syriens, et les pays
limitrophes pour qu'ils les retiennent sur leur territoire, en échange
notamment d'une aide financière.
Plus de 800.000 migrants venus principalement d'Afrique et du
Moyen-Orient ont gagné l'Europe par la mer depuis le début de l'année,
la plupart en provenance de Turquie.
De nombreux pays européens, notamment à l'Est du continent, s'inquiètent de cet exode de masse.
Leur inquiétude s'est encore accrue après les attentats de Paris, qui
ont fait au moins 129 morts vendredi, et la découverte d'un passeport
syrien près du corps d'un des kamikazes. (Agences, 16 novembre
2015)
Le G20 cherche des réponses au terrorisme "sans mention d'Etat islamique"!
Les chefs d'Etat des pays les plus puissants du monde devaient
concrétiser lundi au G20 les promesses d'une réponse "forte" aux
attentats de Paris, mais aussi surmonter leurs difficultés à s'accorder
sur le climat.
Le sommet réuni depuis dimanche dans la station balnéaire d'Antalya
(sud de la Turquie), transformée en camp retranché protégé par 12.000
policiers, doit s'achever en milieu de journée.
Les attentats de vendredi à Paris ont imprimé leur sceau macabre tout
en haut de la feuille de route des leaders des 20 plus grandes
puissances du monde, qui ont observé samedi une minute de silence et
multiplié les déclarations d'empathie avec la France et de fermeté
contre le terrorisme.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a promis une réponse "très forte, très dure" des pays du G20.
A l'instar de ce qu'ils ont fait pour l'épidémie d'Ebola lors du sommet
de 2014 en Australie, les leaders vont publier un communiqué séparé sur
le fléau terroriste.
Le brouillon de ce texte consulté par l'AFP ne mentionne pas le groupe
Etat islamique, qui a revendiqué les attentats de Paris, mais parle des
terroristes au sens large.
Ce texte appelle notamment les membres du G20 à renforcer leur
coopération pour limiter la liberté de circulation des terroristes, à
lutter contre la propagande sur internet et à accroître la traque
financière du terrorisme.
"Il nous faut agir ensemble pour faire en sorte que les mailles du
filet, qui sont un peu larges aujourd'hui, rétrécissent au point qu'à
l'avenir on puisse repérer beaucoup plus" de financement du terrorisme
qu'aujourd'hui, a déclaré dimanche soir le ministre français des
Finances Michel Sapin.
"Un plan d'action, cela ne se fait pas dans le cadre d'un G20",
instance économique, a prévenu dimanche soir le ministre français des
Affaires étrangères Laurent Fabius pour expliquer pourquoi le G20 ne
prenait pas des mesures plus spectaculaires.
- 'La vraie actualité' -
Mais le sommet d'Antalya aura malgré tout permis une avancée majeure
sur le cas de la Syrie, où prolifèrent les jihadistes de l'EI.
"La vraie actualité, c'est ce qui se passe en coulisse, pas dans les
débats en session; c'est la rencontre Obama-Poutine qui tombent
d'accord pour la première fois sur le besoin d'une transition
politique", a estimé à Antalya Tristen Naylor, de l'University of
Oxford.
Dimanche, à la surprise générale, Vladimir Poutine et Barack Obama se
sont isolés du reste des dirigeants du monde pour un aparté de 35
minutes dont les images ont été diffusées par la télévision turque.
Cette réunion entre deux poids lourds mondiaux, qui entretiennent
notoirement de mauvaises relations, a alimenté les espoirs d'une percée
dans les pourparlers sur le règlement de la guerre en Syrie.
Les deux hommes ont endossé les avancées diplomatiques obtenues samedi
à Vienne par les acteurs du dossier, s'accordant sur la nécessité d'une
transition politique en Syrie, selon leurs entourages.
Les divergences subsistent toutefois sur le sort de Bachar al-Assad,
soutenu fidèlement par Moscou et l'Iran, et que les Occidentaux et les
pays arabes veulent voir quitter le pouvoir.
- Nuit blanche sur le climat -
Dans l'ambiance de concorde de ce G20, le désaccord le plus notable a
porté dimanche sur le climat, un signal inquiétant à quelques semaines
de la COP21 de Paris.
Les conseillers des leaders n'avaient pas réussi avant la rencontre à
accoucher d'un projet de texte ambitieux et avaient proposé à leurs
patrons le service minimum dans leur brouillon du communiqué final.
"Il a été décidé qu'il fallait retravailler, et ils sont en train de
passer la nuit pour refaire un texte qui doit montrer clairement que
les pays du G20 sont engagés" a déclaré dimanche soir M. Fabius.
La version avancée initialement par les conseillers se placait à un
"niveau de très grande généralité", a déploré M. Sapin qui s'est dit
frappé par la "méconnaissance" du sujet de certains des participants.
Enfin, le G20 devrait mettre la touche finale au plan de l'OCDE de
lutte contre l'optimisation fiscale, marquant une étape importante dans
le combat des Etats pour recouvrer l'impôt auprès des grandes
multinationales.
(AFP, 16 novembre
2015)
Divisé sur la Syrie, les migrants et le climat, le G20 en quête d'harmonie en Turquie
Les dirigeants des pays les plus riches de la planète se retrouvent
dimanche en Turquie, sous la conduite de son président controversé,
Recep Tayyip Erdogan, avec l'ambition de rapprocher leurs points de vue
sur la Syrie, la crise des migrants et le climat.
Traditionnellement dédiée aux questions économiques, la grand messe des
chefs d'Etat et de gouvernement du G20 devrait se satisfaire cette
année de l'état plutôt rassurant de la croissance mondiale pour
concentrer ses débats sur les crises politiques de l'heure.
Dans la station balnéaire d'Antalya transformée en forteresse, la
guerre qui ravage la Syrie à 600 km de là s'annonce comme un des plats
de résistance des invités.
Après plus de quatre ans d'un conflit qui a fait plus de 250.000 morts
et des millions de réfugiés et de déplacés, la population du pays reste
la proie des affrontements meurtriers que se livrent l'armée du
président, Bachar al-Assad, les rebelles "modérés", les forces kurdes
et le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Et l'entrée en scène militaire de Moscou il y a un mois, en appui au
régime de Damas, a encore compliqué la situation et éloigné la
perspective d'une solution.
A la veille de nouveaux pourparlers samedi à Vienne, les positions
paraissent irréconciliables entre les Etats-Unis, l'Europe et les pays
arabes, partisans d'un départ de M. Assad, et l'Iran et la Russie, ses
derniers soutiens. Le président russe Vladimir Poutine a répété
vendredi qu'il ne se sentait pas "le droit" de lui demander de partir.
Dans ce climat, ses retrouvailles avec les Occidentaux à Antalya
s'annoncent glaciales. Aucun entretien bilatéral n'est d'ailleurs prévu
entre le numéro russe et le président américain Barack Obama, selon
leurs entourages.
- 'Percée improbable' -
"Une percée est très improbable" sur ce dossier, a pronostiqué l'analyste Özgür Unluhihisarcikli, du German Marshall Fund.
Deux semaines après son triomphe aux législatives, M. Erdogan entend
profiter des projecteurs braqués sur Antalya pour réaffirmer le rôle
pivot de son pays dans ce conflit.
Même si ses alliés l'ont jusque-là rejetée, le chef de l'Etat turc a
donc remis sur la table son idée de "zone sécurisée" dans le nord de la
Syrie pour accueillir déplacés et réfugiés.
Ce secteur serait aussi débarrassé de toute présence "terroriste",
jihadiste mais aussi kurde. La Turquie redoute la progression des
combattants kurdes de Syrie, alliés du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), qui mène la guérilla sur son propre sol.
Ankara espère plus sur le dossier connexe de la crise migratoire.
Confrontée à un afflux de migrants, majoritairement syriens, depuis le
printemps, l'Union européenne (UE) tente de convaincre la Turquie, qui
en accueille 2,2 millions, et les autres pays limitrophes de les
retenir, en échange notamment d'une aide financière.
A la veille du sommet du G20, M. Erdogan a remis la pression sur
Bruxelles. "Leur économie est plus solide que celle de la Turquie.
Pourquoi ferment-ils leur porte?", s'est-il agacé jeudi soir sur CNN.
"Nous attendons de nos alliés plus de soutien".
Les discussions entre les deux camps s'annoncent rudes, quelques jours
après un rapport européen au vitriol qui a dénoncé les "graves reculs"
de l'Etat de droit en Turquie.
- 'Signal fort' -
"L'objectif n'est pas d'obtenir un montant chiffré pour une aide
financière mais l'engagement des pays du G20 à rendre l'action
humanitaire plus efficace", a-t-on expliqué à Paris.
"Ce sera difficile à vendre à de nombreux pays, qui jugent que le G20
n'est pas un lieu approprié", a-t-on toutefois tempéré de source
européenne.
A deux semaines de la conférence de l'ONU sur le climat à Paris, le G20
sera aussi l'occasion de resserrer une dernière fois les boulons en vue
d'un accord pour la réduction des gaz à effet de serre, responsables du
réchauffement climatique, et son financement.
"Il est nécessaire d'envoyer un signal fort", juge-t-on à Berlin.
Comme l'a reconnu lui-même le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, "la tâche qui reste est considérable".
Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a ainsi refroidi les plus
optimistes jeudi en affirmant qu'un éventuel accord ne comprendrait
"pas d'objectifs de réduction juridiquement contraignants". L'accord
sera "contraignant ou il n'y en aura pas", lui a rétorqué le président
français, François Hollande.
Côté économie, le ralentissement de la croissance chinoise continue d'inquiéter les marchés, notamment dans les pays émergents.
Mais la crise de la zone euro déjà oubliée, le sommet d'Antalya devrait
être l'occasion d'exprimer, selon des participants, un "message de
confiance" sur la stabilisation de la situation mondiale.
Ce G20 doit aussi permettre la validation du plan d'action de
l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)
contre l'optimisation fiscale, qui permet aux multinationales
d'échapper à l'impôt.
(AFP, 13 novembre
2015)
Un G20 sous très haute surveillance sur terre, mer et dans les airs
Un policier tous les 50 mètres, un avion-radar dernier cri, des
patrouilles en mer... Les autorités turques n'ont rien laissé au hasard
pour assurer la sécurité du sommet du G20 d'Antalya (sud) dimanche et
lundi, un mois après l'attentat meurtrier d'Ankara.
Plus de 12.000 policiers et gendarmes seront sur le pont nuit et jour,
a annoncé le ministre de l'Intérieur Selami Altinok, pour prévenir tout
incident susceptible de troubler l'hospitalité du président Recep
Tayyip Erdogan.
Ses homologues américain Barack Obama et russe Vladimir Poutine
figureront notamment parmi les quelque 13.000 participants attendus
dans la station balnéaire, sans compter les ONG, les hommes d'affaires
et les 2.500 journalistes accrédités.
Un agent sera posté tous les 50 m sur la route qu'emprunteront les
délégations entre l'aéroport et la localité de Belek, où se déroulera
le sommet, à une trentaine de kilomètres.
Seules les personnes dûment accréditées pourront accéder à la "zone
rouge" où se trouvent les 30 hôtels qui doivent accueillir les
délégations et dont les fenêtres ont été remplacées par des vitres
blindées.
Plus de 350 caméras de surveillance avec systèmes de lecture des
plaques d'immatriculation et de reconnaissance faciale intégrés ont été
installées dans la zone.
Le secteur sera en permanence survolé par un avion-radar ultramoderne,
selon la presse turque, et des avions de chasse F-16 se tiendront en
état d'alerte, prêts à intervenir. Le dispositif sera complété en mer
par des vedettes des garde-côtes.
"Inch Allah, nous accueillerons ce sommet avec le moins de manquements
possibles", a déclaré mardi après une visite d'inspection personnelle
du site M. Erdogan, qui accueille le premier événement d'ampleur
mondiale depuis le triomphe de son parti aux élections législatives
anticipées du 1er novembre.
La police turque a multiplié les descentes dans les milieux jihadistes
à travers le pays depuis l'attentat-suicide qui a fait 102 morts le 10
octobre à Ankara. La semaine dernière, vingt membres présumés du groupe
Etat islamique (EI), accusé de cette attaque, ont été interpellés à
Antalya, avant d'être relâchés ou expulsés.
Une liste de suspects de l'EI a été envoyée à tous les services de
sécurité présents à Antalya, qui ont pour consigne de suivre tout
véhicule non-immatriculé 07 (code de la région), selon le quotidien
Hürriyet.
(AFP, 13 novembre
2015)
La question des réfugiés au coeur du voyage d'Obama en Turquie
Le président américain Barack Obama visitera la semaine prochaine un
centre de réfugiés en Malaisie pour illustrer une question qui occupera
une place centrale lors d'un déplacement en Turquie et en Asie qu'il
entame dimanche.
"Le président visitera un centre de réfugiés en Malaisie", a annoncé
jeudi Ben Rhodes, conseiller de M. Obama, rappelant que ce pays
accueillait de nombreux réfugiés, en particulier des membres de la
minorité musulmane persécutée des Rohingyas, contraints de fuir la
Birmanie.
Selon l'exécutif américain, cette initiative vise à illustrer le défi mondial que représente la question des réfugiés.
En se rendant sur place, M. Obama ne parlera pas seulement de la
situation en Malaisie ou en Asie, "mais soulignera la responsabilité de
nombreux pays à travers le monde envers les réfugiés, que ce soit en
leur apportant de l'aide ou en accueillant certains d'entre eux comme
le font les Etats-Unis et nombre de leurs alliés", a souligné M. Rhodes.
La crise des réfugiés en Europe liée à la guerre en Syrie occupera "une
place centrale" lors du sommet du G20 en Turquie au cours duquel M.
Obama doit rencontrer nombre de ses homologues. Une rencontre
bilatérale avec le président turc Recep Tayyip Erdogan a notamment été
annoncée par l'exécutif américain.
Quelque 23 millions de personnes résidaient en Syrie avant le début de
la guerre en mars 2011, née de la répression sanglante de
manifestations d'opposants par le régime de Bachar al-Assad. Depuis,
environ la moitié de la population syrienne a été déplacée, selon
l'agence de l'ONU chargée des réfugiés: 7,6 millions à l'intérieur du
pays, et 4,2 millions à l'extérieur.
"Il y a d'énormes flux de réfugies vers l'Europe depuis la Syrie, mais
il y a aussi d'énormes flux de réfugiés en Afrique, en Asie", a insisté
M. Rhodes.
Barack Obama entame dimanche une longue tournée qui le mènera à
Antalya, en Turquie, pour le sommet du G20, puis à Manille aux
Philippines, et à Kuala Lumpur en Malaisie, respectivement pour les
sommets de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (Apec) et de
l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est (Asean). (AFP, 12 novembre
2015)
Erdogan remet sur la table l'idée d'une "zone sécurisée" en Syrie avant le G20
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a remis sur la table mercredi
l'idée d'une "zone sécurisée" dans le nord de la Syrie pour accueillir
les déplacés, à quelques jours d'un sommet crucial des dirigeants des
pays du G20.
"Proclamons une zone nettoyée des terroristes, une zone d'exclusion
aérienne, réglons cette affaire", a exhorté le chef de l'Etat turc lors
d'un discours à Ankara.
"Des mesures plus réalistes doivent être prises pour trouver une
solution incluant notre proposition d'établir une zone de sécurité
nettoyée du terrorisme", a-t-il insisté.
Les chefs d'Etat et de gouvernement des vingt pays les plus riches de
la planète, dont les présidents américain Barack Obama et russe
Vladimir Poutine, se réunissent dimanche et lundi dans la station
balnéaire d'Antalya (sud) pour leur sommet annuel, avec à leur menu le
conflit syrien et la crise des migrants.
La Turquie, qui accueille 2,2 millions de réfugiés syriens sur son sol,
défend depuis des mois bec et ongles la création d'une zone sécurisée
s'étendant d'Azaz à Jarablus, dans le nord de la Syrie, pour accueillir
les déplacés syriens sur leur propre sol.
Les alliés de la Turquie, membre de l'Otan, ont jusque là opposé une
fin de non-recevoir à ce projet, mais M. Erdogan a assuré mardi devant
la presse que "les pays alliés ont commencé à en venir à ce point".
En parallèle, les médias turcs évoquent depuis une semaine l'hypothèse
d'une intervention au sol contre l'EI, que les dirigeants du pays n'ont
pas formellement exclue.
"Il faut une stratégie intégrée incluant une campagne aérienne et des
troupes au sol", a déclaré lundi sur la chaîne américaine CNN le
Premier ministre turc Ahmet Davutoglu. "S'il y a une coalition et une
stratégie intégrée très bien conçue, alors la Turquie est prête à y
participer", a-t-il ajouté.
Longtemps accusée de complaisance envers les rebelles syriens les plus
radicaux, Ankara a rejoint l'été dernier la coalition antijihadiste
dirigée par les Etats-Unis.
(AFP, 11 novembre
2015)
AKP gov’t imposes covert media ban on critical media outlets at G-20
Several Turkish media organizations known for expressing critical views
of the Justice and Development Party (AK Party) government have not yet
been granted accreditation by the government to cover the G-20 (the
Group of 20) summit despite the fact that there is only one week left
until the summit in Antalya on Nov. 15-16.
Despite most other media organizations receiving confirmation from the
Office of the Prime Minister, Directorate General of Press and
Information (BYEGM) about a month ago, the Zaman daily, Today's Zaman,
the Cihan News Agency and the Sözcü daily have still not been granted
accreditation to cover the summit. Speaking to Today's Zaman, the Taraf
daily Ankara Bureau Chief Hüseyin Özay said on Monday that, due to the
government imposed general ban to Taraf on events which the president,
prime minister and ministers attend, Taraf has not even consider
applying for the government accreditation to cover the G-20.
“We don't even receive any press statements from the government. We did
not think it was necessary to apply for G-20 accreditation, knowing
perfectly well that it will not be granted. We never receive any
invitations to government events, while other media organizations are
invited,” told Özay.
After inquiring about the accreditation process to G-20, Today's Zaman
Ankara Managing Editor Deniz Arslan received an e-mail message on
Monday from the G-20 media team, saying that the application is still
under consideration, despite there only being five days left until the
summit.
Journalist Özlem Gürses from the Sözcü daily told Today's Zaman that
she called the BYEGM office to ask about her accreditation and was told
that it still had not been granted.
Gürses was also told by a BYEGM employee that in order to grant her
media accreditation the BYEGM awaits for an approval from the National
Police Department. “I don't even have a parking ticket. Why would it
take so long to receive an approval from the police department, I don't
understand? But we all know what's happening here. It is very obvious.
The government is imposing a media ban,” Gürses said. Gürses also said
another journalist from Sözcü, Saime Topbaş, also applied for
accreditation and is still waiting for it to be granted.
A number of journalists from Zaman and Cihan News Agency also received
similar answers from the BYEGM, saying that their accreditation is
under consideration. The leaders of the world's biggest economies will
gather in Antalya for the G-20 summit. The G-20 includes Argentina,
Australia, Brazil, Canada, China, France, Germany, India, Indonesia,
Italy, Japan, South Korea, Mexico, Russia, Saudi Arabia, South Africa,
Turkey, the UK, the US and the European Union. The EU is represented by
the European Commission and the European Central Bank.
The Turkish Journalists' Association (TGC) Secretary General Sibel
Güneş told Today's Zaman on Monday that the government-imposed
accreditation ban has long been a problem in Turkey for years and the
government arbitrarily cancels press accreditations. “The ruling party
is preventing journalists from doing their jobs if they are working for
newspapers which publish stories that disturb the government,” Güneş
said.
“Accreditation bans are imposed in many places, from government events
to graveyards. After the State Council, it is worrisome that the
accreditation ban is being imposed at the G-20. This is discrimination
against journalists trying to inform the public about the summit. A
media ban is an attempt to prevent the public from receiving
information,” she added. Güneş also said that in modern democratic
countries a media ban cannot be accepted and added that the TGC expects
the government to end this wrongdoing.
Journalist Yavuz Baydar who is the founder of the Platform for
Independent Journalism (P24) told Today's Zaman that the government
imposed ban on media is wrong and it prevents press freedom and
people's right to receive news. “It seems to me that the media ban
during the G-20 summit will be added to Turkey's fail grade on its
democracy report card,” said Baydar. Baydar said he expects democratic
leaders to strongly oppose these kinds of wrongdoing.
Political parties also expressed their dismay at the media ban during
the G-20 summit. “It seems that the AK Party will continue in its
fanatic stand against press freedoms which started long before the
election campaign, despite promising the nation they would embrace all
parts of this society after the election. The AK Party now confirms
that they were insincere when they said they'd embrace everyone,” said
İsmet Büyükataman Secretary General of the Nationalist Movement Party
(MHP) to Today's Zaman on Monday.
“Imposing a media ban at the G-20 summit is very sad for the reputation
of our country. Turkey has lost its standing in the international
arena, due to wrongful AK Party policies and with regard to Syria we
are not even invited to the table to find a solution to this conflict,”
he added. Büyükataman also said that he condemns the government for
imposing a media ban.
Ayhan Bilgen, spokesman for the pro-Kurdish Peoples' Democratic Party
(HDP) told Today's Zaman that Turkey has failed at providing press
freedom and that it is a shame to impose a media ban for an
international meeting. He pointed out that receiving information is a
constitutional right of the Turkish people. “Discriminating against the
opposition media means that the AK Party views them as an enemy. We
call on the government to end this media ban which doesn't have a place
in a democratic society,” he said.
Press statements, protests banned in Antalya G-20 area
Meanwhile the Antalya governor's office has announced that all kinds of
protests and press statements in the G-20 summit area of Belek have
been banned from Nov. 9-18.
The governor's office said in a statement on Monday that the imposed
ban in the Belek area aims to "protect the national security, public
order, general health and ethics, rights and freedoms and it also aims
to prevent crimes."
The Turkish government has been taking extraordinary security measures
for the summit and about 7,000 police officers have been brought to
Antalya. The total number of police officers will be 12,000. Moreover,
the Belek area is now a "red area" and no one except the world leaders
attending the summit and their accompanying delegations will be allowed
in the red area. (TODAY'S
ZAMAN, Nov 10, 2015)
Obama appelle Erdogan et félicite pour les élections
Le président américain Barack Obama a appelé lundi son homologue Recep
Tayyip Erdogan pour féliciter le peuple turc, une semaine après les
élections remportées par le parti présidentiel.
Le Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan a
retrouvé le 1er novembre la majorité absolue au Parlement turc, qu'il
avait perdue en juin dernier.
Au lendemain du scrutin, la Maison Blanche avait dénoncé les
"pressions" et "intimidations" ayant visé des journalistes durant la
campagne électorale.
M. Obama a parlé séparément par téléphone à M. Erdogan d'une part et au
Premier ministre Ahmet Davutoglu d'autre part "pour féliciter le peuple
turc" et évoquer le sommet du G20 qui a aura lieu dans une semaine à
Antalya (sud de la Turquie), précisé la Maison Blanche dans un
communiqué.
Les dirigeants ont en particulier abordé la situation en Syrie et
l'importance d'intensifier leurs efforts communs "pour renforcer
l'opposition modérée et accroître la pression sur le groupe Etat
islamique".
Ils ont également évoqué les moyens de créer les conditions pour une
solution négociée au conflit avec en particulier "une transition
politique".
Antalya doit accueillir les 15 et 16 novembre sur les bords de la
Méditerranée le sommet annuel des chefs d'Etat et de gouvernement du
G20. La guerre en Syrie voisine, la lutte contre l'EI et le
réchauffement climatique devraient faire partie des principaux sujets
de discussion. (AFP, 10 novembre
2015)
Washington déplore les "pressions" sur les médias
La Maison Blanche a déploré lundi les "pressions" et les
"intimidations" ayant visé des journalistes durant la campagne des
élections législatives en Turquie remportées par le parti du président
Recep Tayyip Erdogan.
Le Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan a
retrouvé dimanche la majorité absolue au Parlement turc, qu'il avait
perdue en juin dernier.
"Les Etats-Unis félicitent le peuple turc pour sa participation aux
élections", a souligné Josh Earnest, porte-parole du président Barack
Obama qui doit se rendre en Turquie mi-novembre pour participer au G20.
"Nous sommes cependant très préoccupés par le fait que des médias et
des journalistes critiques envers le gouvernement ont fait l'objet de
pressions et d'intimidations durant la campagne", a-t-il ajouté,
soulignant que les Etats-Unis avaient pris note du rapport des
observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en
Europe (OSCE).
S'ils se sont réjouis du "vaste éventail politique" offert aux
électeurs turcs, les observateurs ont jugé que les violences avaient
"entravé les capacités des candidats à mener une campagne libre",
notamment dans le sud-est à majorité kurde du pays. L'OSCE a par
ailleurs condamné "des interventions dans l'autonomie éditoriale des
médias" de la part du régime islamo-conservateur du président Erdogan.
"Nous avons, en privé comme en public, exprimé nos inquiétudes
concernant la liberté de la presse, la liberté d'expression et la
liberté de rassemblement en Turquie", a encore souligné le porte-parole
de l'exécutif américain.
Ce scrutin s'est déroulé sur fond de reprise du conflit kurde et trois
semaines après un attentat-suicide attribué aux jihadistes qui a tué
102 personnes à Ankara.
(AFP, 2 novembre
2015)
Relations
régionales / Regional Relations
Moscou passe aux représailles économiques contre Ankara
Deux jours après la perte d'un bombardier russe abattu par l'aviation
turque à la frontière syrienne, la Russie a annoncé jeudi préparer des
mesures de rétorsion économique contre Ankara, dont elle a mis en doute
la sincérité de l'engagement contre l'organisation Etat islamique (EI).
Des files de camions remplis de pétrole visibles "jusqu'à l'horizon",
se dirigeant "jour et nuit vers la Turquie": le président russe
Vladimir Poutine a ainsi accusé jeudi soir la Turquie de ne rien faire
pour arrêter la contrebande à sa frontière avec l'EI.
"Je peux croire que le gouvernement turc n'est pas au courant. Mais ça
ne veut pas dire qu'ils ne doivent pas arrêter" ce trafic, a poursuivi
le président russe, assurant que ces camions ne transportaient "pas
seulement du pétrole mais du sang", car "les terroristes achètent des
armes avec cet argent".
Après avoir joué l'apaisement, le président turc Recep Tayyip Erdogan a
à son tour haussé le ton en rejetant les excuses demandées par Vladimir
Poutine.
"Ceux qui ont violé notre espace aérien sont ceux qui doivent
s'excuser", a déclaré M. Erdogan, tempêtant contre les Russes
"calomniateurs" et déplorant que M. Poutine n'ait pas répondu à ses
appels téléphoniques.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a pourtant assuré jeudi
soir qu'"il n'y a pas eu" de coup de téléphone de M. Erdogan à son
homologue russe.
"Nous avons l'impression que les dirigeants turcs conduisent sciemment
les relations russo-turques dans l'impasse", avait plus tôt fustigé
Vladimir Poutine, qui a, lors de sa conférence de presse avec François
Hollande, jugé "absurdes" les affirmations d'Ankara assurant ne pas
avoir su que le Su-24 abattu était russe.
Depuis le crash de l'avion russe, premier revers militaire pour la
Russie depuis le début de son intervention militaire en Syrie le 30
septembre, Ankara et Moscou assurent vouloir éviter une escalade
militaire. Mais les autorités russes ont bien l'intention de recourir à
l'arme économique.
Le Premier ministre Dmitri Medvedev a ainsi demandé au gouvernement de
préparer dans les deux jours une série de mesures de rétorsion.
Il a laissé entendre que des projets conjoints pourraient être
suspendus, les droits de douanes augmentés, les liaisons aériennes
restreintes. L'utilisation de la main d'oeuvre turque en Russie
pourrait aussi être affectée.
Ces mesures risquent de remettre en cause la construction en cours de
la première centrale nucléaire turque à Akkuyu (sud) et d'enterrer le
projet de gazoduc TurkStream déjà mal en point, dont Moscou voulait
faire la porte d'entrée du gaz russe vers l'Europe du Sud.
- Milliards de dollars en jeu -
Le ministère russe de l'Agriculture a de son côté annoncé un
renforcement des contrôles sur les produits agricoles et alimentaires
importés de Turquie pour cause de "violations répétées des normes"
sanitaires, motif souvent invoqué par la Russie en fonction de ses
nécessités géopolitiques.
Les importations turques en Russie ont dépassé trois milliards de
dollars sur les trois premiers trimestres 2015, dont 280 millions de
dollars pour les tomates.
Selon la presse russe, les douanes inspectent déjà toutes les
marchandises arrivant de Turquie sans se limiter à la nourriture,
entraînant retards et blocages.
Et les Russes se trouvant en Turquie ont été appelés à rentrer en
Russie par le ministère des Affaires étrangères, qui a invoqué
"l'actuelle menace terroriste en Turquie". Cette annonce pourrait
priver la Turquie de plus de trois millions de touristes par an.
Les manifestations de colère se sont aussi multipliées: jets de pierre
contre l'ambassade de Turquie à Moscou et d'oeufs contre le consulat
turc à Saint-Pétersbourg, projet de loi pour pénaliser la négation du
génocide arménien et, selon des médias turcs, visiteurs turcs refoulés
à l'aéroport de Moscou.
Ankara a convoqué dans la soirée l'ambassadeur russe pour dénoncer les
violences qui ont visé son ambassade et s'inquiéter des "attaques
physiques" dont seraient victimes ses représentations et ses
entreprises en Russie.
La brouille entre la Russie et la Turquie tombe mal, au moment où le
président français François Hollande est en plein marathon diplomatique
pour tenter de faire émerger une coalition antijihadiste après les
attentats de Paris qui ont fait 130 morts le 13 novembre.
Concernant les circonstances dans lesquelles les chasseurs turcs F-16
ont abattu le Su-24 russe, Moscou et Ankara campent sur leurs versions
diamétralement opposées.
Ankara affirme que l'appareil volait dans son espace aérien et qu'il a
été averti "dix fois en cinq minutes". Moscou assure qu'il survolait le
territoire syrien et n'a pas été prévenu avant d'être touché.
Un des deux pilotes a été tué par des rebelles syriens alors qu'il
descendait en parachute. Le second a été récupéré lors d'opérations de
sauvetage qui ont coûté la vie à un soldat russe.
(AFP, 27 novembre
2015)
Une poupée Erdogan dans un cercueil déposé près de l'ambassade de Turquie
De jeunes militants pro-Kremlin ont déposé vendredi un cercueil avec
une poupée à l'effigie du président turc Recep Tayyip Erdogan près de
l'ambassade de Turquie à Moscou, alors que la colère gronde en Russie
contre Ankara dont les forces armées ont abattu un avion russe.
"Les dirigeants du mouvement de jeunesse du parti Rodina ont déposé
aujourd'hui près de l'ambassade un cercueil avec une poupée gonflable à
l'effigie du président Erdogan qui symbolise la politique turque", a
annoncé ce parti pro-Kremlin dans un communiqué.
Une vingtaine de militants ont participé à cette action, en déposant
deux gerbes portant la dédicace "Aux ennemis de Russie" et "Aux
marionnettes des Etats-Unis", selon le communiqué.
Non autorisée par la mairie de Moscou, l'action visait à "exprimer à
haute voix une protestation contre la provocation militaire de la
Turquie et rappeler à toutes les forces antirusses que les actions des
autorités russes bénéficiaient d'un soutien politique à l'intérieur du
pays", selon la même source.
La police a interpellé les deux organisateurs, mais a dû les relâcher
en raison de leur immunité de députés municipaux, ajoute le communiqué.
En Crimée, un groupe de jeunes gens a brûlé vendredi une poupée à
l'effigie de M. Erdogan sur la place principale de Simféropol,
chef-lieu de cette péninsule ukrainienne annexée en mars 2014 par la
Russie, ont rapporté des médias locaux.
A Salekhard, dans le Grand-Nord russe, des panneaux appelant à ne pas
aller en Turquie et ne pas acheter de produits turcs ont été affichés
sur les façades de plusieurs bâtiments.
"Celui qui ira en vacances en Turquie sera considéré comme un complice
des terroristes", peut-on lire sur l'un des panneaux, selon le site
d'information Znak.com.
Mercredi, plusieurs centaines de manifestants avaient déjà jeté des
pierres et brisé des vitres de l'ambassade de Turquie à Moscou, en
criant des slogans hostiles au président Erdogan.
La Turquie a abattu mardi un avion russe Su-24 qui revenait d'une
mission de combat dans le nord-ouest de la Syrie. Ankara affirme que
l'appareil était entré dans son espace aérien et qu'il a été averti
"dix fois en cinq minutes", tandis que Moscou assure qu'il survolait le
territoire syrien et n'a pas été mis en garde avant d'être touché.
L'incident a coûté la vie à deux Russes, un pilote et un soldat qui a participé à l'opération de sauvetage.
(AFP, 27 novembre
2015)
La Turquie abat un avion russe à la frontière syrienne, colère de la Russie
La Turquie a abattu mardi un avion militaire russe qui avait selon elle
violé son espace aérien à sa frontière avec la Syrie, provoquant la
colère de la Russie qui a dénoncé "un coup de poignard dans le dos".
Ce grave incident a provoqué une brusque escalade des tensions qui va
compliquer les efforts en cours pour la formation d'une coalition
antijihadiste mondiale.
L'avion russe, un chasseur-bombardier Soukhoï Su-24, a été abattu par
deux F-16 turcs et s'est écrasé dans le nord-ouest de la Syrie, au nord
de Lattaquié, théâtre de violents combats entre l'armée syrienne,
soutenue par l'aviation russe, et des groupes rebelles.
Les deux pilotes ont pu s'éjecter avant le crash et sauter en
parachute. Mais l'un des deux pilotes a été abattu avant de toucher le
sol, a indiqué l'état-major russe, confirmant des informations de
sources proches de l'opposition syrienne.
"Un des pilotes est mort dans les airs lorsqu'on lui a tiré dessus
depuis le sol", a déclaré le général Sergueï Roudskoï, de l'état-major
russe.
Le commandement militaire russe n'a donné aucune information sur le
sort du second pilote. Il a indiqué qu'un soldat russe avait été tué
lors d'opérations héliportées engagées en Syrie pour tenter de
retrouver l'équipage du Soukhoï.
Cet incident, le plus grave depuis le début de l'engagement militaire
de la Russie aux côtés du président syrien Bachar al-Assad fin
septembre, intervient alors que la France tente de convaincre les
Américains et les Russes de former une coalition mondiale unique contre
les jihadistes après les attentats de Paris.
La Russie est avec l'Iran le principal soutien du pouvoir de Damas,
alors que les Occidentaux et la Turquie veulent que le président Assad
quitte le pouvoir.
Lors d'un discours prononcé à Ankara, le président turc Recep Tayyip
Erdogan a justifié le recours à la force par l'aviation turque. "Tout
le monde doit respecter le droit de la Turquie à protéger ses
frontières", a-t-il déclaré.
- 'Coup de poignard' -
L'état-major turc a affirmé que le chasseur-bombardier russe avait
violé l'espace aérien turc et qu'il en avait été averti "dix fois en
l'espace de cinq minutes".
Des allégations catégoriquement démenties par le ministère russe de la
Défense, qui a assuré que son appareil se trouvait "exclusivement dans
l'espace aérien syrien".
De plus, selon l'état-major russe, l'armée turque n'a pas tenté
d'entrer en contact radio ou visuel avec l'appareil russe avant de
l'abattre, contrairement à ce que dit Ankara, et le F-16 turc qui a
abattu le Su-24 a pénétré dans l'espace aérien syrien.
La destruction du Soukhoï est une "violation flagrante du droit
international" qui aura "les conséquences les plus graves", a déclaré
le général Roudskoï.
Le président russe Vladimir Poutine a très vivement réagi à l'action de
la Turquie, dénonçant un "coup de poignard dans le dos qui nous a été
porté par les complices des terroristes".
"Notre avion, nos pilotes ne menaçaient nullement la Turquie", a
souligné M. Poutine lors d'une conférence de presse. "Cet événement
tragique va avoir des conséquences sérieuses sur les relations
russo-turques".
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a annoncé
l'annulation de la visite qu'il devait faire mercredi en Turquie. Il a
par ailleurs déconseillé aux Russes de se rendre en Turquie, une de
leurs destinations touristiques favorites.
"Le nombre de manifestations de terrorisme sur le territoire turc n'est
pas moindre, selon nos estimations, qu'en Egypte", a-t-il déclaré, une
référence à l'attentat qui a détruit en vol un avion russe dans le
Sinaï égyptien, faisant 224 morts presque tous russes.
- 'Eviter toute escalade '-
Le président américain Barack Obama s'est rangé derrière la Turquie,
alliée des Etats-Unis au sein de l'Otan, et a défendu devant la presse
son "droit à défendre son territoire et son espace aérien".
M. Obama s'est ensuite entretenu au téléphone avec M. Erdogan. Les deux
hommes "sont d'accord sur l'importance de désamorcer les tensions et de
faire en sorte d'éviter de nouveaux incidents similaires", a déclaré la
présidence turque.
De nombreux responsables internationaux ont invité la Turquie et la Russie à la retenue.
En visite à Washington, le président français François Hollande a
souhaité que l'on "évite toute escalade". "Ce qui s'est passé est grave
et nous ne pouvons que le regretter", a-t-il dit.
Le secrétaire général des nations unies Ban Ki-moon a plaidé pour des "mesures urgentes pour apaiser les tensions".
A l'issue d'une réunion extraordinaire demandée par Ankara, le
secrétaire général de l'Alliance atlantique Jens Stoltenberg s'est
déclaré "solidaire" de la Turquie mais a lui aussi appelé "au calme et
à la désescalade".
Le président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk, a appelé à
"garder la tête froide", estimant qu'il s'agissait d'un "moment
dangereux". Et la chef de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini, a
souligné la "nécessité d'éviter un engrenage".
Depuis le début de l'intervention militaire russe en Syrie fin
septembre, intervention à laquelle M. Erdogan est très hostile, des
chasseurs turcs ont intercepté à deux reprises des avions militaires
russes accusés d'être entrés dans l'espace aérien turc.
(AFP, 25 novembre
2015)
Malgré la reprise de Sinjar, les Yazidis réfugiés en Turquie ne voient pas d'avenir en Irak
Les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) ont été chassés de leur
"capitale", Sinjar (nord de l'Irak) la semaine dernière. Mais nombre de
Yazidis réfugiés en Turquie n'y rentreront pas, certains envisageant
même de poursuivre leur route vers l'ouest.
"On a peur des tribus arabes et de Daech", résume Navaf Hidir, 35 ans,
qui vit dans un camp de Diyarbakir, dans le sud-est à majorité kurde de
la Turquie. "Peu après notre fuite, Daech s'était retiré, puis ils sont
revenus. On restera donc ici".
Les Yazidis, une minorité kurdophone adepte d'une religion
pré-islamique qui vit principalement dans la région de Ninive, dans le
nord de l'Irak, ne sont ni arabes, ni musulmans et haïs par l'EI, qui
les considère comme des "adorateurs du diable".
A la faveur d'une offensive éclair, les forces kurdes irakiennes
appuyées par des frappes aériennes de la coalition internationale
conduite par les États-Unis ont chassé il y a une semaine de Sinjar
ceux qui y avaient hissé la bannière du califat il y a plus d'un an.
Mais derrière eux, les hommes en noir ont laissé une ville en ruines,
regorgeant d'engins piégés, une tactique à laquelle ils ont souvent
recours.
"Sinjar était un endroit sûr, ils l'ont détruit. Avant, on avait un
toit. Regardez notre situation aujourd'hui", se lamente un autre
réfugié, Selo Karo, 45 ans. "On n'en peut plus de cette vie", dit-il.
"Sinjar est délivré mais que sont devenues nos filles enlevées par
Daech ? Tant qu'elles seront entre leurs mains, pourrons-nous vraiment
dire que Sinjar est sauvé ?", demande à son tour Zarif Halef, 60 ans.
- 'Sinjar c'est fini' -
Lors de son offensive en août 2014 sur Sinjar, l'EI avait capturé des
centaines de femmes yazidies, vendues aux jihadistes ou réduites à
l'état d'esclaves sexuelles, selon l'ONG Amnesty International, et
procédé à de nombreuses exécutions sommaires.
Une mission d'enquête de l'ONU a conclu en mars que l'EI "pourrait
avoir perpétré un génocide" en Irak et réclamé la saisie de la Cour
pénale internationale (CPI).
Fuyant les massacres, des dizaines de milliers de Yazidis s'étaient
réfugiés sur les monts Sinjar, où ils ont passé des semaines sans eau
ni nourriture, par une chaleur accablante. D'autres ont préféré
rejoindre la région autonome du Kurdistan irakien ou les pays voisins,
dont la Turquie.
"Non", reprend Zarif Halef, "pour nous, Sinjar c'est fini".
Alors, parmi les quelque 4.000 réfugiés du camp de Diyarbakir, nombreux
sont ceux tentés de poursuivre leur route vers l'ouest, la mégalopole
turque Istanbul et, au-delà, l'eldorado européen.
"On veut que les pays européens nous accueillent", confie Navaf
Hidir, qui a déjà envoyé sa famille à Istanbul et compte lui-même les y
rejoindre. "S'ils nous acceptent, c'est là-bas que nous irons".
Les appels à accueillir les Yazidis se sont multipliés au cours des
derniers mois dans plusieurs pays de l'Union européenne (UE). Mais
Bruxelles, confrontée à la plus forte crise de migrants depuis la fin
de la Seconde Guerre mondiale, a durci sa position.
"On va aller en Europe. On va se jeter à l'eau et y aller", affirme
malgré tout Selo Karo, "soit nous mangerons les poissons, soit ce sont
les poissons qui nous mangeront". (AFP, 20 novembre
2015)
La Turquie convoque l'ambassadeur russe en raison de frappes près de sa frontière
La Turquie a convoqué l'ambassadeur de Russie à Ankara, Andreï Karlov,
après des frappes de l'aviation russe près de sa frontière avec la
Syrie et l'a mis en garde contre les "sérieuses conséquences" de
l'opération, a annoncé vendredi son ministère des Affaires étrangères.
La Turquie a dénoncé des bombardements russes qui "visent des villages
de civils turkmènes" (minorité turcophone en Syrie, NDLR) et demandé
"l'arrêt immédiat de cette opération", a ajouté le ministère dans un
communiqué.
Le Premier ministre islamo-conservateur turc Ahmet Davutoglu a pour sa
part indiqué devant la presse que "40 villageois turkmènes ont été
blessés" par les frappes russes et insisté sur "la sensibilité"
d'Ankara au sujet de cette ethnie qui vit dans des hameaux situés à la
frontière turco-syrienne.
La Turquie a dénoncé à plusieurs reprises l'intervention militaire de
la Russie en Syrie qui a débuté à la fin septembre. L'ambassadeur russe
a été déjà été convoqué à la suite d'incursions d'avions russes dans
l'espace aérien turc.
La Russie et la Turquie s'opposent sur la Syrie depuis le début du
conflit en 2011. Ankara exige le départ du président syrien Bachar
al-Assad, qui continue contre vents et marées à bénéficier du soutien
indéfectible de Moscou.
Dans la foulée des attentats de Paris, la Turquie et les Etats-Unis,
alliés de l'Otan, ont annoncé qu'ils renforceraient leurs opérations
prochainement pour chasser les jihadistes du groupe Etat islamique (EI)
présents à la frontière turque dans le nord de la Syrie, secteur où les
Turcs souhaitent de longue date établir une "zone de sécurité".
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov est attendu la semaine
prochaine en Turquie pour évoquer, entre autres, le dossier syrien. (AFP, 20 novembre
2015)
Poutine : Daesh est financé par 40 pays, y compris par des pays-membres du G20
Info-Turk commente:
Y COMPRIS NOTAMMENT LE PRESIDENT DU G20 RECEP TAYYIP ERDOGAN?
Au sommet du G20, qui s’est tenu du 14 au 16 novembre
en Turquie, le président russe a souligné que la Russie avait présenté
des exemples de financement des terroristes par des personnes physiques
venant de 40 pays, y compris des pays-membres du G20.
Lors du sommet «j’ai donné des exemples basées sur nos données du
financement de Daesh par des individus privés. Cet argent vient de 40
pays, parmi lesquels participent des pays-membres du G20», a précisé
Vladimir Poutine.
Vladimir Poutine a aussi évoqué la nécessité urgente d’empêcher la vente illégale de pétrole.
«J’ai montré à nos partenaires de nombreuses photos prises depuis
l’espace et depuis les aéronefs sur lesquelles on voit clairement le
volume que représente la vente illégale pétrolière effectuée par Daesh».
Le président russe a aussi précisé que ce n’était pas le moment de
rechercher quel pays était le plus efficace dans la lutte contre Daesh.
«Il vaut mieux unir les efforts internationaux pour combattre ce groupe
terroriste», a déclaré Vladimir Poutine.
«Nous avons besoin du soutien des Etats-Unis, des pays européens, de
l’Arabie saoudite, de la Turquie et de l’Iran», a-t-il poursuivi.
A propos des relations avec les Etats-Unis, le président Poutine a mis
en évidence que la position de Washington avait changé après les
attentats de Paris.
«Nous avons besoin d’organiser un travail qui se concertera sur la
prévention des attaques des terroristes à l’échelle globale. Nous avons
proposé d’unir nos efforts avec les Etats-Unis dans la lutte contre
Daesh. Malheureusement, nos partenaires américains ont refusé. Ils nous
ont envoyé une note écrite qui dit : "Nous rejetons votre proposition".
Mais la vie change toujours assez vite, en nous donnant des leçons. Et
je crois que maintenant tout le monde commence à comprendre qu’on ne
peut combattre effectivement Daesh qu’ensemble», a précisé le président
russe.
Compte tenu des différences d’approche dans la lutte contre l’EI,
Vladimir Poutine a précisé qu’avant tout, il était important de définir
quelles étaient les organisations qui peuvent être considérées comme
terroristes et celles qui font légitimement partie de l’armée
d’opposition syrienne. «Nos efforts doivent être concentrés sur la
lutte contre des organisations terroristes», a insisté le président
russe.
Après que le gouvernement russe a entamé une campagne de bombardements
militaires en Syrie depuis le 30 septembre, la Russie a été largement
critiquée par les pays occidentaux mais Vladimir Poutine a répondu
aujourd’hui.
«Il est vraiment difficile de nous critiquer. Ils ont peur de nous
donner des informations sur les territoires que nous ne devons pas
frapper, craignant que cela devienne l’endroit exact de nos frappes
futures et que nous allons les trahir. Il est évident que ce point de
vue est basé sur leur propre conception de la décence humaine», a
déclaré le président russe. (https://francais.rt.com, 16 nov 2015)
Les Kurdes chassent l'EI d'une position clé à la frontière irakienne
Une coalition arabo-kurde syrienne, appuyée par les États-Unis, a
chassé jeudi les jihadistes du groupe État islamique (EI) d'une
position clé qu'ils contrôlaient à la frontière avec l'Irak, a annoncé
vendredi à l'AFP son porte-parole.
Ailleurs, dans le sud de la province d'Alep (nord), les forces du
régime de Bachar al-Assad ont réussi à avancer en direction de
l'autoroute qui relie Alep à Damas, après avoir pris le contrôle de
villages proches, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme
(OSDH) et une source sécuritaire.
"Les forces démocratiques syriennes (FDS) ont pris le contrôle jeudi du
village d'al-Hol, sur la route d'approvisionnement en armes et en
matériel de l'EI venant d'Irak", a affirmé le porte-parole des FDS, le
colonel Talal Ali Sello.
Les FDS qui regroupent notamment les Unités de protection du peuple
kurde (YPG), principale milice kurde syrienne, le groupe
majoritairement arabe Burkan al-Furat (le volcan de l'Euphrate), des
tribus arabes et des chrétiens syriaques, ont été créés le 12 octobre
avec la bénédiction des Etats-Unis.
L'offensive au sud de Hassaké (nord-est) a commencé le 30 octobre et
les FDS ont pris plusieurs villages avant de s'emparer d'al-Hol, que
l'EI contrôlait depuis 2014.
"Nous avons coupé la route d'approvisionnement de Daesh (acronyme en
arabe de l'EI). C'est la plus importante victoire stratégique réalisée
en coordination complète avec la coalition internationale qui a mené
des frappes intensives", a précisé M. Sello.
Selon sa description, "des corps de jihadistes jonchent les rues alors
que d'autres jihadistes ont fui vers Ach-Chaddadi, au sud-ouest de la
localité prise.
Pour Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, "cette localité était
l'un des fiefs de l'EI et un passage essentiel de jihadistes d'Irak
vers la Syrie pour rejoindre Raqa et le sud de Hassaké".
Dans le nord de la Syrie, "les forces du régime, appuyées par les
combattants du Hezbollah, ont pris le contrôle de la région de Icarda,
proche de l'autoroute Alep-Damas et y ont chassé des combattants
islamistes, la plupart du Front Al-Nosra, la branche syrienne
d'Al-Qaïda", a indiqué vendredi soir l'OSDH.
Cette avancée représente "la première victoire stratégique des forces
du régime depuis le début des ses opérations militaires le 7 octobre
dans plusieurs provinces du pays avec l'appui des frappes aériennes
russes", a indiqué M. Abdel Rahmane.
L'autoroute Alep-Damas est contrôlée par diverses factions, depuis que
la ville d'Alep a été divisée en juillet 2012 en quartiers tenus par
les forces gouvernementales dans l'ouest et d'autres contrôlés par les
rebelles dans l'est.
(AFP, 13 novembre
2015)
Les Kurdes annoncent avoir repris Sinjar à l'EI
Les forces kurdes irakiennes ont annoncé avoir repris vendredi à la
faveur d'une offensive éclair la ville de Sinjar au groupe Etat
islamique (EI), le dernier d'une série de revers des jihadistes.
"Je suis ici pour vous annoncer la libération de Sinjar", a déclaré le
dirigeant de la région autonome du Kurdistan irakien (nord), Massoud
Barzani, lors d'une conférence de presse près de Sinjar, une cité du
nord de l'Irak proche de la frontière syrienne.
La prise de Sinjar coupe ainsi une route stratégique de communication
utilisée par les jihadistes entre l'Irak et la Syrie voisine.
Parallèlement, une coalition arabo-kurde syrienne, appuyée par les
Etats-Unis, a chassé les jihadistes de l'EI d'une position clé qu'ils
contrôlaient à la frontière avec l'Irak, a annoncé vendredi à l'AFP son
porte-parole.
Dans une interview à la chaîne ABC diffusée vendredi, le président
américain Barack Obama a assuré que les Etats-Unis avaient atteint leur
objectif de "maîtriser l'élan" de l'EI en Irak et en Syrie.
Le groupe "ne gagne pas de terrain en Irak. Et en Syrie, ils vont, ils
viennent, mais il n'y a pas d'avancée systématique de l'EI sur le
terrain", a dit M. Obama dans cet entretien enregistré jeudi.
Se référant à Sinjar, le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'était
dit plus tôt "absolument confiant" que la ville serait libérée alors
que l'offensive kurde était soutenue par des frappes de la coalition
internationale menée par les Etats-Unis.
Sinjar est située sur un axe qui relie Mossoul (nord), fief de l'EI en
Irak, aux territoires contrôlés par ce groupe en Syrie, et qui
permettait aux jihadistes de faire circuler matériel et hommes entre
les deux pays où ils contrôlent de vastes territoires.
- 'Longue vie au Kurdistan' -
Dans la matinée, des centaines de combattants kurdes en tenues de
camouflage et armés de fusils d'assaut et de mitraillettes ont pénétré
Sinjar à pieds, selon un journaliste de l'AFP sur place.
Ils portaient des drapeaux du Kurdistan, à l'est de Sinjar, tirant en
l'air et criant: "Longue vie aux peshmergas!" et "Longue vie au
Kurdistan!"
"Sinjar a été libérée par le sang des peshmergas et fait désormais
partie du Kurdistan", a ajouté M. Barzani dont les déclarations
risquent de provoquer l'irritation du pouvoir central à Bagdad.
A la faveur de l'offensive fulgurante de l'EI en juin 2014 au nord de
Bagdad qui avait vu la fuite des forces fédérales irakiennes, les
forces kurdes avaient pris le contrôle de certaines zones disputées
avec le pouvoir central irakien.
Mahma Khalil, responsable kurde a indiqué à l'AFP en soirée que "la
situation sécuritaire est stable à Sinjar", ajoutant que "tous les
combattants (de l'EI) ont fui" la ville.
Jeudi, le colonel américain Steve Warren, porte-parole de la coalition
avait expliqué qu'une prise de Sinjar permettrait "de couper la ligne
de communication et affectera la capacité (de l'EI) à se
réapprovisionner". Il a aussi parlé d'"une première étape cruciale dans
l'éventuelle libération de Mossoul".
Cette victoire est également importante symboliquement, après que l'EI
s'est livré en août 2014 à Sinjar à de multiples exactions contre sa
population yazidie, des kurdophones.
Aidés par des combattants yazidis et les raids de la coalition, des
milliers de combattants kurdes (peshmergas) avaient lancé l'offensive
jeudi. Des conseillers militaires américains étaient aussi présents
"sur la montagne de Sinjar pour aider" les peshmergas "à sélectionner
les cibles pour les frappes aériennes", selon le Pentagone.
La coalition a mené 36 frappes dans le secteur de Sinjar mercredi et
jeudi, et 15 de l'autre côté de la frontière, dans la ville syrienne
d'Al-Hol, où les forces syriennes kurdes et leurs alliés arabes
combattent aussi l'EI.
- L'EI sous pression en Syrie -
L'une des tâches qui attend les forces kurdes est le désamorçage des
engins piégés, une tactique utilisée par l'EI pour empêcher ses ennemis
d'entrer dans une ville. Elles devraient aussi établir une "zone
tampon" pour protéger la ville et ses habitants.
Cette offensive intervient alors que l'EI est aussi sous pression en Syrie.
"Les forces démocratiques syriennes (FDS) ont pris le contrôle jeudi du
village d'al-Hol (contrôlé par l'EI), sur la route d'approvisionnement
en armes et en matériel de l'EI venant d'Irak", a affirmé à l'AFP le
porte-parole des FDS, le colonel Talal Ali Sello.
La Russie a par ailleurs lancé des raids aériens en soutien au président Bachar al-Assad.
Lors de son offensive en août 2014 sur Sinjar, l'EI avait exécuté de
nombreux yazidis. Des centaines de femmes yazidies avaient été vendues
aux jihadistes ou réduites à l'état d'esclave sexuelle, selon Amnesty
International. L'ONU avait dénoncé "une tentative de génocide".
Des dizaines de milliers de Yazidis s'étaient réfugiés sur les Monts
Sinjar, où ils ont passé des semaines sans eau ni nourriture, par une
chaleur accablante.
(AFP, 13 novembre
2015)
Une force arabo-kurde annonce une première offensive contre l'EI
Une coalition arabo-kurde syrienne a annoncé samedi avoir lancé sa
première offensive contre des territoires contrôlés par le groupe
jihadiste Etat islamique (EI).
"Nous annonçons aujourd'hui la première étape de notre action
militaire", ont annoncé dans un communiqué les Forces démocratiques
syriennes (FDS), formées en octobre.
L'opération a commencé vendredi soir et va viser des territoires aux
mains de l'EI en Syrie dans la province de Hassaké (nord-est), y
compris les villes de Chaddadé et al-Hol, a déclaré à l'AFP par
téléphone depuis la Syrie Sherfan Darwich, porte-parole du groupe
rebelle Burkan al-Fourat, membre des FDS.
En octobre, les Unités de protection du peuple kurde (YPG), la
principale milice kurde, et des groupes rebelles arabes qui
combattaient ensemble depuis longtemps ont décidé de formaliser leur
alliance au sein de cette coalition, qui inclut des Kurdes, des Arabes
et des chrétiens syriaques.
D'après Sherfan Darwich, cette première opération va recevoir un appui
aérien de la part de la coalition menée par les Etats-Unis, qui vise
l'EI depuis septembre 2014.
Cette coalition a indiqué sur sa page Facebook officielle avoir visé
vendredi des unités tactiques de l'EI et des positions de combat aux
abords d'al-Hol.
Dans une vidéo diffusée sur internet, les YPG confirment le début de
l'opération "avec tous les membres des FDS et avec le soutien et en
coordination avec la coalition internationale, pour libérer les régions
sud de la province de Hassaké".
D'après Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'Observatoire syrien des
droits de l'Homme (OSDH), des combats faisaient rage samedi entre les
FDS et l'EI aux abords d'al-Hol et d'al-Ghazaïlé, deux régions se
trouvant au nord-est de la ville de Hassaké dans une portion de
territoire syrien située entre les frontières turque et irakienne.
Selon M. Abdel Rahmane, les FDS ont été appuyées samedi par des raids de la coalition menée par les Etats-Unis.
Les forces kurdes et l'EI contrôlent la plus grande partie de la
province de Hassaké. Les forces du régime sont toutefois présentes dans
certaines villes de la province, y compris dans sa capitale.
En juin, l'EI s'est emparé de plusieurs quartiers de la ville de
Hassaké avant d'en être expulsé un mois plus tard à l'issue de combats
impliquant les troupes du régime et les Kurdes.
Cette première opération des FDS intervient alors que les Etats-Unis
ont annoncé vendredi le déploiement au sol en Syrie d'une cinquantaine
de forces spéciales, une décision sans précédent et un revirement du
président Barack Obama dans le cadre de l'effort de guerre
international contre l'EI dans ce pays.
Ces soldats d'élite "aideront à coordonner les troupes locales sur le
terrain et les efforts de la coalition pour contrecarrer l'EI", a
expliqué un responsable au département d'Etat américain. (AFP, 31 octobre
2015)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Tsipras holds warm talks with Turkey’s left-wing opposition
Greek Prime Minister Alexis Tsipras held cordial talks with the leaders
of Turkey’s Republican People’s Party (CHP) and Peoples’ Democratic
Party (HDP), both left-wing opposition parties, as he visited the
Turkish capital for a meeting with Prime Minister Ahmet Davutoğlu on
Nov. 18.
Tsipras and CHP leader Kemal Kılıçdaroğlu agreed to make joint efforts
to turn both the Aegean and the Mediterranean into “seas of peace,”
sources said. Delegations from the two parties will gather to draft a
roadmap to this aim when a delegation from Tsipras’ Syriza party visits
Turkey next week.
Tsipras and the CHP leader met late on Nov. 18 following the former’s
meeting with Davutoğlu. Later in the same evening, Tsipras held a
meeting with HDP co-chair Figen Yüksekdağ, who was accompanied by the
party’s deputy co-chair, Nazmi Gür.
Tsipras expressed high appreciation for the political strive of the
HDP. “We are watching your struggle with admiration,” Tsipras was
quoted as saying during the meeting. A Syriza delegation is planned to
visit Turkey in the coming weeks to strengthen relations with the HDP.
Tsipras congratulated HDP officials on behalf of his Syriza party for
passing the election threshold and marking it into parliament in the
Nov. 1 elections.
Tsipras also stated they followed the upsetting events in Syria closely
and would be in solidarity with the people of Kobane. He added they
would not approach the Kurdish question on a security basis, unlike
what the former governments of Greece have so far done.
(hurriyetdailynews.com, Nov 20, 2015)
Athènes appelle Ankara à stopper le trafic de migrants "organisé" sur ses côtes
Le trafic de migrants au départ de la Turquie est une opération
"organisée" qui fonctionne au vu et su de tous, a affirmé vendredi le
ministre grec de la politique migratoire, Iannis Mouzalas, appelant la
Turquie à y mettre fin.
Côté turc, "vous pouvez voir des images" montrant "en plein jour des
villages entiers se rassembler pour voir des réfugiés être embarqués
par des trafiquants dans des bateaux" à destination des îles grecques,
a lancé le ministre dans une conférence de presse.
"Il n'y a rien de secret", a-t-il affirmé, citant des images de la
station Kanal 7 de Cesme, une localité située sur les côtes
occidentales turques, en face de l'île grecque de Chios.
La Turquie doit faire de preuve de "la volonté de stopper les flux", a-t-il insisté.
Il s'est toutefois défendu d'"accuser" la Turquie, où le Premier
ministre grec, Alexis Tsipras, doit se rendre le 17 novembre pour
discuter des moyens de "limiter" les passages, comme le réclame l'Union
Européenne.
La Grèce a exclu des patrouilles communes avec la Turquie au vu du
différend bilatéral sur les limites territoriales en Egée, mais "nous
demandons que Frontex (agence de surveillance des frontières externes
de l'UE, ndlr) aille jusqu'aux côtes turques ", a avancé le ministre.
La Grèce s'était jusque là gardée d'épingler ouvertement l'inaction
voire la complaisance de la Turquie envers l'industrie migratoire qui
prospère depuis des mois sur ses côtes.
Mais Athènes, mise elle même sous pression par l'UE pour stopper les flux et prendre en charge les arrivants sur son sol,
s'impatiente des lenteurs européennes à convaincre Ankara de coopérer.
Le ministre a aussi imputé la poursuite de passages massifs, malgré le
mauvais temps qui les rend de plus en plus meurtriers, aux palinodies
frontalières des partenaires européens.
"L'ouverture et la clôture des frontières contribue à accroître le flot
de réfugiés" qui "se ruent pour traverser" car "ils vivent dans
l'anxiété permanente que les frontières ferment", a-t-il affirmé.
Selon un dernier décompte vendredi du Haut-Commissariat de l'ONU pour
les réfugiés (HCR), 806.000 migrants et réfugiés ont traversé la
Méditerranée pour rejoindre l'Europe en 2015, dont la très grande
majorité- 660.700- en passant par la Grèce, tandis que 3.460 sont
mortes ou portées disparues.
L'Agence onusienne a appelé les autorités grecques à faire plus pour
assurer l'accueil des arrivants, et notamment à Lesbos. Sur cette île,
en première ligne, avec 3.300 arrivées par jour en moyenne en novembre.
"beaucoup de gens, y compris des femmes, des enfants et des
nouveaux-nés n'ont pas d'autre choix que de dormir dehors.
(AFP, 13 novembre
2015)
L'armée turque autorise des fouilles 50 ans après des disparitions
L'armée turque a donné son feu vert pour que des fouilles soient
effectuées dans des zones militaires de la partie nord de Chypre
occupée par la Turquie pour rechercher les restes de personnes
disparues depuis 50 ans, selon des sources officielles.
Cette décision a été annoncée jeudi dans le cadre des négociations
menées depuis mai entre les deux parties de l'île divisée depuis 1974
en vue d'une éventuelle réunification.
"L'armée turque a formellement accepté d'autoriser l'accès de zones
militaires dans le nord à des équipes menant des fouilles pour
retrouver les restes des personnes disparues à Chypre", a annoncé le
Comité des personnes disparues, soutenu par l'ONU.
L'accès sera garanti pour une période de trois ans à partir de janvier
2016 et permettra la fouille de 10 sites par an, selon le comité, qui
salue "une avancée importante".
1.508 Chypriotes grecs et 493 Chypriotes turcs ont été recensés comme
disparus, la plupart depuis 1974 mais certains depuis des affrontements
entre les deux communautés en 1964.
Jusqu'à présent, 614 d'entre eux ont été identifiés par analyse ADN et
retournés à leurs familles. Selon le comité, les restes de plus d'un
millier de Chypriotes sont encore recherchés mais les fouilles n'ont
pas toujours pu être menées en raison du refus de l'armée turque de
donner accès à certains sites.
Nicos Anastasiades, président de la République de Chypre (sud), et
Mustafa Akinci, dirigeant de la République turque de Chypre-Nord (RTCN,
reconnue seulement par la Turquie), ont appelé les deux communautés à
participer aux efforts pour retrouver les restes des personnes
disparues. (AFP, 5 novembre
2015)
Immigration
/ Migration
HRW: La Turquie expulse sommairement des réfugiés vers la Syrie en guerre
La Turquie expulse sommairement depuis des mois les nombreux réfugiés
syriens qui se présentent officiellement à sa frontière dans leur pays
en guerre et les contraint à tenter leur chance illégalement avec des
passeurs, a accusé lundi Human Rights Watch (HRW).
"La fermeture de la frontière turque force des femmes enceintes, des
enfants, des personnes âgées et des malades à défier les
gardes-frontière pour échapper aux horreurs de la guerre en Syrie", a
déploré un membre de l'ONG, Gerry Simpson, qui a recueilli 51
témoignages de réfugiés syriens.
"La Turquie a jusque-là généreusement accueilli les Syriens et a
parfaitement le droit d'assurer la sécurité à ses frontières, mais elle
ne doit pas renvoyer les demandeurs d'asile dans une zone de guerre", a
poursuivi M. Simpson.
Depuis le début de la guerre civile en 2011, le régime du président
islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan, ennemi juré du maître de
Damas Bachar al-Assad, a ouvert ses portes à ses voisins déplacés et en
accueille aujourd'hui officiellement plus de 2,2 millions, sans
toutefois leur accorder le statut de réfugié ou l'asile politique.
Longtemps accusée par ses alliés de ne pas en faire assez pour bloquer
le flux des recrues jihadistes qui rejoignent le groupe Etat islamique
(EI) via son territoire, la Turquie a depuis plusieurs mois renforcé
ses contrôles frontaliers.
Elle a multiplié les arrestations et les expulsions de combattants
proches de l'EI, spécialement depuis juin et une série de trois
attentats attribués aux jihadistes, notamment une attaque suicide qui a
fait 103 morts à Ankara le 10 octobre.
Selon les récits collectés par l'ONG, ces mesures ont contraint les
déplacés à recourir à des passeurs pour se rendre, dans des conditions
très périlleuses, d'un pays à l'autre.
"Nous avons essayé de passer en Turquie mais nous avons été rapidement
arrêtés par la police", a raconté à l'ONG originaire d'Hama. "Ils nous
ont conduits dans une base militaire où il y avait déjà 200 Syriens,
dont des femmes et des enfants (...) et le jour d'après ils nous ont
ramenés à la frontière et dit de rentrer en Syrie", a-t-il ajouté.
(AFP, 23 novembre
2015)
Number of migrants saved after sea-crossing attempts from Turkey up over 500 percent
In 2014, the number of migrants rescued by Turkey’s coast guard and
local institutions was 14,961, in 574 separate incidents, according to
Prime Ministry figures.
So far this year, the number is 79,489 migrants in 2,133 incidents. In
addition, more than 200 smuggling gangs have been targeted in security
operations launched by the authorities over the last two years.
Turkey, the main launching pad for migrants fleeing to Europe in search
of better lives, is under pressure to impose stricter controls on human
smuggling into the European Union.
Earlier this week, visiting Greek Prime Minister Alexis Tsipras and his
Turkish counterpart Ahmet Davutoğlu vowed to step up cooperation
between their migration services and coastguards to beat the scourge of
human trafficking.
Ankara and Athens agreed to “urgently start cooperation” at the level
of foreign ministers as well as migration and coastguard authorities,
in order to fight trafficking networks and grant legal resettlement
rights for migrants, Tsipras said at a joint press conference following
talks with Davutoğlu on Nov. 18. As a first sign of the new mechanism,
the Greek coastguard commander had been holding talks in Ankara with
his Turkish counterpart, he noted.
Thousands of refugees, mostly from Syria, Afghanistan and Iraq, make
daily attempts to cross the Aegean Sea from Turkey to Greek islands, a
short but perilous trip by boat, often in rough seas.
Thousands of predominantly Syrian refugees have braved the short
crossing from Turkey this year, mainly in flimsy and overcrowded
inflatable boats.
Inflows have increased recently as refugees try to beat the onset of
winter, crossing the narrow sea passages between Turkey and Greece on
overcrowded boats.
(hurriyetdailynews.com, Nov 21, 2015)
Madrane critique les relations avec l'Arabie saoudite depuis 1973
Pour le ministre Madrane, c'est l’incohérence des pays occidentaux qui
conduit les jeunes à ne plus croire en la démocratie. "Prenons l’Arabie
saoudite. On s'y précipite lors de missions économiques pour y conclure
des contrats alors qu’on sait bien que c’est un des pays qui ont un
double jeu sur les questions liées à l’islam. Le péché originel, en
Belgique, a été de confier les clés de l’islam en 1973 à l’Arabie
saoudite pour s’assurer un approvisionnement énergétique", dit il.
"Sans doute qu’à l’époque, cela se justifiait après le choc pétrolier.
Mais le résultat, c’est que la pratique de l'islam apaisé qui était
celle des personnes qu’on a fait venir du Maroc dans le cadre d’un
accord bilatéral, a été infiltré par du wahhabisme, du salafisme".On
constate que l’immigration marocaine à l’étranger est beaucoup plus
touchée par ce phénomène, poursuit Rachid Madrane. "C’est cela qu’on
paie aujourd’hui. On est face à des stratégies et à des positionnements
incohérents et on tient nous-mêmes des discours incohérents.
L'influence du wahhabisme est-elle encore présente aujourd'hui sur
l'islam en Belgique? "Il faut que les musulmans s’interrogent sur la
manière dont le culte s’organise dans les pays qui ne sont pas
musulmans. C’est très difficile parce qu’il n’y a pas de clergé,
d’autorité légitime audible, reconnue par l’ensemble de la communauté
musulmane et qui serait l’interlocuteur des autorités. La Belgique a
essayé d’organiser le temporel, les bâtiments, les mosquées... Mais il
y a un islam clandestin, très minoritaire, avec des pratiques
rigoristes qui posent question en Occident mais aussi dans les pays
arabes et musulmans", répond le ministre Madrane.
"C’est pour ça que le monde musulman doit se questionner aujourd’hui.
Ce sont des courants dangereux, sectaires, qu’il faut éradiquer. Le
monde musulman se trouve face à ce défi. Il y a une nouvelle génération
de musulmans qui prônent un islam plus progressiste mais qui disent
aussi; ce qu’on souhaite, pour les générations à venir, ce sont des
imams formés ici, qui s’expriment en français, en néerlandais... Je
pense que c’est une nécessité. Il y a encore en Belgique des gens qui
ont une pratique rogoriste de l’islam et dont il faut se méfier." (La Libre Belgique, 19 novembre 2015)
Charles Michel: "Le fanatisme n'a pas sa place chez nous"
Info-Türk demande; Qu'en est-il de la Foire des Frères musulmans
tenue il y a quelques jours à Bruxelles?
Le Premier ministre Charles Michel a affirmé vouloir faire preuve d'une
"fermeté implacable contre la montée du radicalisme" sur les ondes de
la RTBF lundi matin, à l'heure où Bruxelles, et plus particulièrement
la commune de Molenbeek, est perçue comme une plaque tournante pour le
terrorisme.
"Il faut être d'une fermeté implacable contre cette montée en puissance
de l'extrémisme", a affirmé le Premier ministre libéral, refusant que
la Belgique soit une base du djihadisme ou du terrorisme. Il a
toutefois appelé à éviter les raccourcis, car "partout en Europe, en
Belgique aussi, il y a une radicalisation", pointant notamment les
combattants étrangers qui reviennent des zones de conflits en Syrie et
sont un "danger potentiel".
Charles Michel a assuré être déterminé à prendre des mesures avant
d'annoncer qu'un plan d'action serait déployé pour Molenbeek et que des
propositions sont attendues du Conseil de sécurité. "Un dispositif de
lutte contre le radicalisme, à Molenbeek comme dans d'autres communes,"
sera déployé, a-t-il encore précisé.
Il a martelé que "le fanatisme n'a pas sa place chez nous", insistant
sur le fait que son gouvernement est le premier à "avoir expulsé des
prédicateurs et prêcheurs de haine".
Interrogé sur les relations de la Belgique avec des pays comme l'Arabie
Saoudite ou le Qatar, M. Michel a souligné que, sans faire "ami-ami",
il fallait aussi pouvoir "convaincre sur base des valeurs que nous
défendons" et être en mesure de "parler avec des gens dont on ne
partage pas les valeurs". (Belga, 16 nov 2015)
8 militants présumés de l'EI qui voulaient rallier l'Allemagne arrêtés
La police turque a arrêté mardi à l'aéroport d'Istanbul huit Marocains
présentés comme des militants du groupe Etat islamique (EI) qui, selon
les autorités, voulaient se rendre illégalement en Allemagne, a
rapporté l'agence de presse progouvernementale Anatolie.
Selon des sources proches des services de sécurité citées par Anatolie,
les huit suspects, arrivés à bord d'un vol en provenance de Casablanca
(Maroc), ont affirmé à la police être des touristes et assuré avoir
réservé des chambres dans un hôtel.
Vérifications faites, les policiers ont constaté qu'il n'en était rien
et ont confié les huit suspects à une unité spéciale antiterroriste qui
a découvert sur l'un d'entre eux un document manuscrit détaillant un
itinéraire devant les conduire en train, bus ou train jusqu'en
Allemagne, via la Grèce, la Serbie et la Hongrie.
Ces huit suspects devaient se rendre jusqu'en Allemagne illégalement en
se faisant passer pour des réfugiés syriens, ont indiqué les mêmes
sources à l'agence Anatolie.
Depuis le début de l'année, plus de 650.000 migrants, pour l'essentiel
des Syriens fuyant la guerre civile qui fait rage dans leur pays, ont
quitté la Turquie pour rallier les îles grecques, portes d'entrée vers
l'Union européenne (UE).
De nombreux pays européens se sont alarmés de cet exode de masse.
Leur inquiétude s'est encore accrue après les attentats de Paris, qui
ont fait au moins 129 morts vendredi, et la découverte d'un passeport
d'un réfugié syrien près du corps d'un des kamikazes, même si
l'authenticité de ce document a été mise en cause.
Le match de football Allemagne-Pays-Bas prévu mardi soir à Hanovre a
été annulé en raison d'une menace d'attentat, sans que la police n'ait
découvert d'explosifs ni arrêté de suspects.
Longtemps soupçonné de complaisance pour les mouvements les plus
radicaux qui combattent le régime syrien, le gouvernement
islamo-conservateur turc a depuis un an nettement renforcé ses
contrôles pour tenter de tarir le flots des jihadistes qui rejoignent
les rangs de l'EI depuis son territoire.
Ankara a également multiplié les arrestations de jihadistes présumés
depuis l'attentat, attribué à l'EI, qui a fait 102 morts à Ankara le 10
octobre. (AFP, 18 novembre
2015)
Des arrestations à Bruxelles, la piste belge se matérialise

Trois terroristes d'Isid de nationalité belge
à la frontière turco-syrienne,
entre Karakamis et Cerablus.
(Photo: La Libre Belgique)
Plusieurs personnes ont été arrêtées samedi lors d'une vaste opération
de police dans la commune bruxelloise de Molenbeek, liée à la vague
d'attentats à Paris, alors qu'une piste belge semble se matérialiser.
Ces arrestations --trois selon les médias belges-- "peuvent être vues
en connexion avec une voiture Polo grise louée en Belgique retrouvée
devant (la salle de concert du) Bataclan" où au moins 89 personnes ont
été tuées vendredi soir, a déclaré le ministre belge de la Justice Koen
Geens à la télévision publique RTBF.
"Celui qui a loué la voiture était un Belge. On le connaissait de part
son frère", a ajouté M. Geens, précisant que ce dernier était fiché.
Pour sa part, le procureur de Paris, François Molins, a déclaré qu'un
des véhicules utilisés était immatriculé en Belgique et loué par un
Français, résidant en Belgique.
Ce Français "a fait l'objet d'un contrôle routier ce matin en Belgique
avec deux autres personnes à bord d'un autre véhicule", a ajouté le
procureur. Il a aussi précisé que ces trois personnes ont été
interpellées par la police belge et "n'étaient pas connues des services
de renseignement français".
A Paris, plusieurs témoignages ont fait état d'assaillants arrivés à bord d'un véhicule immatriculé en Belgique.
L'une des hypothèses, parmi d'autres, est celle d'une équipe venue de
l'étranger, renforcée éventuellement de résidents français, selon une
source proche du dossier.
Interrogé pour savoir s'il y avait des Belges parmi les kamikazes, M. Geens a dit qu'il n'en savait rien à ce stade.
"Il est supposé ou suspecté qu'une des personnes (arrêtées à Molenbeek,
ndlr) était à Paris hier soir", a affirmé pour sa part le Premier
ministre belge, Charles Michel, à la RTBF.
Une instruction a été ouverte en Belgique pour attentat terroriste et
participation aux activités d'un groupe terroriste, a indiqué samedi
soir le parquet fédéral belge.
"Le Parquet fédéral a été saisi (...) par le Parquet de Paris de
l'exécution de quatre demandes d'entraide judiciaire internationale en
relation avec les attentats" commis vendredi soir, qui ont fait 129
morts (dont 3 Belges) et 352 blessés, selon un communiqué.
Ces demandes visent en particulier la voiture immatriculée et louée en Belgique qui a été retrouvée à proximité du Bataclan.
- Alerte maximale -
Selon le tabloïde populaire belge La Dernière Heure, trois des
assaillants qui ont perpétré les attentats de Paris venaient du
quartier populaire de Molenbeek.
Des tickets de parking provenant de Molenbeek auraient été retrouvés à l'intérieur de la voiture immatriculée en Belgique.
Selon les médias, au moins cinq personnes ont été arrêtées au cours de
ces opérations, mais le nombre des arrestations n'a pas été confirmé
officiellement.
Sur une photo postée sur le site de la télévision RTBF, on peut voir un
homme menotté et à qui les policiers ont placé un bandeau sur les yeux.
"Une Golf 3 ancien modèle qui roulait a été arrêtée. Les policiers ont
fait sortir un homme et ils l'ont menotté dans le dos, l'ont fait
agenouiller et lui ont mis un bandeau sur les yeux avant de
l'embarquer", a expliqué sous couvert de l'anonymat à l'AFP un riverain
habitant en face de l'endroit où la scène s'est déroulée.
"L'homme avait entre 30 et 40 ans. Il était habillé normalement avec un
jean et un haut de jogging, ce n'était pas un barbu, il avait l'air
normal", a ajouté le témoin.
Des policiers armés, certains encagoulés, se trouvaient sur les lieux
de l'opération, a constaté une journaliste de l'AFP. Des hommes du
service de déminage du ministère de la Défense étaient également
présents, ont précisé les médias.
La RTBF, citant une source anonyme, a précisé que deux ou trois
perquisitions avaient eu lieu dans ce quartier populaire. Elles ont
pris fin en début de soirée.
Molenbeek est l'une des 19 communes de la capitale belge et accueille plusieurs communautés immigrées.
L'auteur de l'attaque en août du Thalys Amsterdam-Paris, Ayoub El
Khazzani, avait séjourné chez sa soeur qui vit à Molenbeek avant de
prendre le train.
Samedi soir, le gouvernement belge a décidé de porter le degré d'alerte
de 2 à 3, le niveau maximum, pour les événements réunissant des foules
importantes, tels que les rencontres sportives ou les manifestations
officielles. L'armée pourrait être appelée à intervenir en cas de
nécessité pour renforcer la sécurité.
Les autorités avaient dès samedi matin renforcé les contrôles aux
frontières terrestres, ainsi que dans les gares et aéroports, appelé
les ressortissants belges à ne pas se rendre à Paris ce week-end,
relevé le niveau de vigilance et de sécurité lors de l'organisation
d'événements locaux et accru la protection des intérêts français en
Belgique. (AFP, 15 nov 2015)
14 migrants en route vers la Grèce noyés lors d'un nouveau naufrage
Au moins quatorze migrants, dont sept enfants, sont morts noyés
mercredi à l'aube alors qu'ils tentaient de rejoindre la Grèce, dernier
en date d'une longue série de naufrages meurtriers survenus depuis des
mois au large des côtes de la Turquie.
Partie dans la nuit de la région d'Ayvacik (nord-ouest), l'embarcation
en bois des victimes a chaviré dans un coup de vent alors qu'elle se
dirigeait vers l'île grecque de Lesbos, a rapporté l'agence de presse
Dogan.
Vingt-sept personnes, dont les identités n'ont pas été précisées, ont
pu être sauvées par les garde-côtes turcs qui, assistés d'hélicoptères,
poursuivaient leurs recherches mercredi dans la matinée pour retrouver
d'éventuels autres survivants, selon Dogan.
"Le bateau a probablement coulé après avoir heurté des rochers. Il
était très endommagé et a commencé à prendre l'eau mais ses passagers
ont décidé de continuer leur route", a déclaré le gouverneur de la
province de Canakkale, Hamza Erkal, cité par l'agence de presse
gouvernementale Anatolie.
"Ils ont apparemment fait ensuite demi-tour mais le bateau a coulé avant de pouvoir atteindre la côte", a ajouté le gouverneur.
La Turquie, qui accueille officiellement 2,2 millions de réfugiés
syriens, est le point de départ favori de nombreux migrants, qui
prennent la mer dans des conditions périlleuses à destination des îles
grecques, point d'entrée dans l'Union européenne (UE).
Depuis le début de l'année, les arrivées par la mer en Grèce ont
atteint le chiffre de 580.125, selon le Haut Commissariat de l'ONU pour
les Réfugiés (HCR).
Au total, plus de 454 migrants et réfugiés sont morts ou ont été portés
disparus au cours des dix premiers mois de 2015 dans la traversée de
l'Egée entre la Turquie et la Grèce, selon un décompte publié la
semaine dernière par Amnesty International.
En septembre, les photos d'un petit réfugié syrien de 3 ans, Aylan
Kurdi, retrouvé mort sur une plage de la station balnéaire de Bodrum,
dans l'ouest de la Turquie, ont suscité une vague d'émotion et
d'indignation planétaire et contraint l'UE à entrouvrir ses frontières
aux réfugiés.
"Ce matin encore 14 réfugiés morts (...) Faut-il absolument un Aylan
pour que le monde se lève ?", a lancé le président turc Recep Tayyip
Erdogan lors d'un discours prononcé à Ankara. "L'humanité observe
depuis une tribune", a-t-il déploré.
Bruxelles a engagé des négociations avec la Turquie pour tenter
d'endiguer les départs de milliers de réfugiés depuis les côtes turques
vers l'UE.
Mais Ankara fait monter les enchères. Il réclame 3 milliards d'euros
d'aide humanitaire, des avancées sur la question des visas Schengen
pour ses citoyens et l'ouverture de plusieurs chapitres dans les
négociations d'adhésion, qui piétinent depuis des années.
Un sommet réunit par ailleurs mercredi et jeudi à La Valette une
soixantaine de dirigeants européens et africains pour tenter de
s'attaquer aux causes de l'afflux de migrants d'Afrique, autre source
d'immigration avec la Syrie et l'Afghanistan.
(AFP, 11 novembre
2015)
HRW: Plus de 400.000 enfants réfugiés syriens privés d'éducation
Plus de 400.000 enfants syriens réfugiés en Turquie sont privés d'école
faute de maîtriser la langue turque et par manque de moyens, un
phénomène qui contribue à accroître les migrations vers l'Europe,
s'inquiète Human Rights Watch (HRW).
Dans un rapport de 61 pages publié lundi, l'ONG exhorte le gouvernement
turc et ses partenaires internationaux à faire rapidement des efforts
pour améliorer le taux de scolarisation des enfants syriens.
"Ne pas fournir une éducation aux enfants syriens expose toute une
génération à de grands risques", a estimé l'une des auteurs du rapport,
Stephanie Gee.
"Sans véritable espoir d'un avenir meilleur, des réfugiés syriens
désespérés pourraient décider de risquer leur vie pour retourner en
Syrie ou pour entreprendre un dangereux exode vers l'Europe", a-t-elle
ajouté dans un communiqué de HRW.
En vertu de sa politique dite de "porte ouverte", la Turquie a
accueilli officiellement depuis 2011 quelque 2,2 millions de Syriens
qui ont fui la guerre dans leur pays. Seuls 250.000 d'entre eux vivent
dans des camps, les autres ayant préféré s'installer dans les villes du
pays, où la plupart vit dans une extrême précarité.
Selon les chiffres du gouvernement turc cités par HRW, 212.000 des
708.000 Syriens en âge d'être scolarisés étaient inscrits dans le
système éducatif public turc en 2014-2015.
Pour survivre, de nombreux enfants syriens sont contraints à la
mendicité ou à travailler illégalement en échange de salaires de misère.
Les autorités d'Ankara ont officiellement accordé en septembre 2014 aux
enfants syriens un accès au système scolaire turc mais leur intégration
demeure limitée, notamment en raison de la langue, le manque de moyens
et d'information et le rejet d'une partie de la population turque,
déplore l'ONG.
"Les bailleurs de fonds et le gouvernement turc devraient s'assurer que
les enfants syriens soient scolarisés, afin de leur fournir dès
maintenant un certain niveau de stabilité, mais aussi de protéger leur
avenir à plus long terme", a estimé Mme Gee.
Le fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) estime à près de 3
millions le nombre d'enfants syriens privés d'éducation par la guerre,
à l'intérieur et à l'extérieur du pays.
Depuis plusieurs mois, de nombreux Syriens ont quitté les côtes de la
Turquie, souvent dans des conditions très périlleuses, pour se rendre
dans les îles grecques, point d'entrée vers l'Union européenne (UE). (AFP, 9 novembre
2015)
600.000 arrivées depuis la Turquie au cours des quatre prochains mois
L'ONU a révisé à la hausse jeudi les arrivées de migrants en Europe et
prévoit que 600.000 personnes supplémentaires arriveront depuis la
Turquie en quatre mois, alors que près de 750.000 migrants étaient déjà
arrivés en Europe début novembre.
"Entre novembre 2015 et février 2016, le HCR (Haut-Commissariat pour
les réfugiés) anticipe qu'il pourrait y avoir en moyenne 5.000 arrivées
par jour depuis la Turquie, provoquant un total de 600.000 arrivées en
Croatie, en Grèce, en Serbie, en Slovénie et dans l'ancienne république
yougoslave de Macédoine", indique l'agence onusienne dans un rapport
présentant les besoins financiers pour cet hiver en Europe.
Jusqu'à présent, les Nations unies prévoyaient jusqu'à 700.000
personnes cherchant sécurité et protection internationale en Europe
pour toute l'année 2015, et au moins autant en 2016.
"Compte tenu de la volatilité et de la situation, dans les prochaines
semaines les itinéraires de voyage pourraient changer, conduisant à une
augmentation du nombre de pays touchés", relève le HCR, qui estime la
situation "extrêmement complexe".
Le Haut-Commissariat considère maintenant que des pays comme l'Albanie,
la Bosnie-Herzégovine, la Bulgarie, l'Italie, le Monténégro, la
Roumanie et le Kosovo risquent à leur tour d'être affectés par cette
crise migratoire jamais vue en Europe depuis 1945.
Au total, plus de 752.000 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe
cette année et 3.440 sont morts ou portés disparus lors de la traversée
de la Méditerranée, selon le HCR. Plus de 608.000 sont arrivés en
Grèce, et quelque 140.200 en Italie.
La très grande majorité sont des Syriens, ayant fui leur pays déchiré
par un conflit. Actuellement, quelque 4,29 millions de Syriens sont
réfugiés dans les pays voisins, dont 2,18 millions en Turquie et plus
d'un million au Liban.
Pour répondre aux besoins de l'ensemble des pays cet hiver, le HCR
demande 96,15 millions de dollars (88,51 millions d'euros)
supplémentaires, ce qui élève le total de ses besoins financiers pour
cette crise à 172,72 millions de dollars.
Ces fonds permettront aux travailleurs humanitaires d'envoyer de l'aide
(mise aux conditions hivernales des abris, distribution de vêtements,
de nourritures, de boissons chaudes, transport des personnes...) dans
les pays concernés par l'arrivée des migrants.
"Plusieurs mois après le début de la crise, le nombre de personnes qui
se déplacent le long de la route des Balkans continue d'augmenter.
Malgré le début de l'hiver, on ne prévoit pas que ces mouvements vont
diminuer", explique le HCR.
"Pour ceux qui continuent d'arriver en Europe, les conditions
hivernales froides et humides ne vont qu'exacerber les conditions déjà
dures, et pourraient conduire à de nouvelles pertes de vie si des
mesures ne sont pas prises de toute urgence", ajoute-t-il. (AFP, 5 novembre
2015)
Une adjointe turco-française au maire menacée pour des propos sur la Turquie
Une soixantaine d'associations, syndicats et partis politiques ont
apporté mercredi leur soutien à l'adjointe au maire (PS) de Strasbourg,
Mine Günbay, visée par des insultes et une demande de démission à la
suite de propos tenus sur la Tuquie.
Lors des élections législatives anticipées en
Turquie, l'élue strasbourgeoise, qui a la double nationalité française
et turque, avait publié sur sa page Facebook un message disant: "L'Etat
fasciste turc ne nous fera pas renoncer. On a voté... pour la paix."
Depuis lors, elle fait l'objet d'insultes et de
menaces contre son intégrité physique sur les réseaux sociaux, tandis
qu'une pétition lancée sur le site Change.org par un "collectif
franco-turc pour la paix sociale" demande sa démission. Cette pétition
recueillait mercredi à la mi-journée plus de 2.200 signatures.
Lors d'une conférence de presse réunissant ses
soutiens, Mme Günbay s'est présentée mercredi comme une "militante des
droits humains" défendant les valeurs de l'égalité homme-femme, les
droits des homosexuels et refusant tout communautarisme.
"Je dénonce clairement le fait que Strasbourg est
devenu le laboratoire politique de l'AKP", la formation
islamo-conservatrice du président turc Recep Tayyip Erdogan, a-t-elle
lancé, soulignant qu"il ne s'agit pas d'un enjeu turco-turc mais
d'importer sur le territoire français un certain nombre de pratiques
d'intimidation".
Mme Günbay envisage de porter plainte. Dans un
communiqué diffusé mardi, le maire de Strasbourg, Roland Ries, lui a
renouvelé sa confiance. "Je tiens à rappeler que Strasbourg (...)
s'honore du respect de la liberté d'expression de tous les citoyens,
quels que soient leur avis, leur croyance, leur origine ou leur
appartenance politique", a-t-il écrit.
La capitale alsacienne compte une importante population d'origine
turque. Près de 63% des personnes ayant voté au consulat turc de
Strasbourg pour les législatives anticipées ont choisi l'AKP du
président Erdogan, contre 49,4% à l'échelle de la Turquie. (AFP, 3 novembre
2015)
Résultats complets des votes des Turcs de Belgique
Pierre-Yves Lambert, 2 nov 2015
Nombre total d'électeurs et pourcentage de participation:
Electeurs: 133.315 (juin: 131.116; présidentielles 2014: 127.514)
Votes émis 56.113, participation 42,09% (juin: 46.371, participation 35,41%; présidentielles 2014: 8.067, 6,3%)
Votes valables 55.423 (juin: 45.470; présidentielles 2014: 8.013)
AKP 69,40% (38 462 votes) (juin: 62,93%, 28.612 voix; présidentielles 2014: 69,8%)
HDP 11,29% (6.256) (juin: 13,49%, 6.134; présidentielles 2014: 9,1%)
CHP 10,02% (5.554) (juin: 10,97%, 4.986; présidentielles 2014 candidat commun CHP-MHP: 21,1%)
MHP 7,36% (4.080) (juin: 9,11%, 4.143)
Sources:
http://www.milliyet.com.tr/secim/1kasim/belcika/
http://secim.aa.com.tr/YurtDisiENG.html
http://secim.haberler.com/2015/belcika-secim-sonuclari/
Le bureau du CHP à Bruxelles attaqué par les néo-ottomans de l’AKP
Le dimanche 1er novembre 2015 les partisans de l’AKP ont effectué une
attaque violente au bureau du CHP (Parti républicain du peuple) à
Bruxelles en scandant des slogans adorant Recep Tayyip Erdogan.
La présidente de l’Union CHP en Belgique, Zuhal Kayhan, a confirmé
cette attaque qui a eu lieu juste après le scrutin en Turquie.
En partageant des enregistrements de l’attaque avec la presse, Kayhan a
dit : "Un groupe nombreux a essayé d’enlever un poster de Mustafa Kemal
Atatürk dans notre bureau. Ils portaient des posters de Recep Tayyip
Erdogan. Lors des bagarres ils ont blessé deux de nos camarades. Nous
avons immédiatement appelé la police. Aujourd’hui nous avons également
informé le Procureur du Roi de l’agression. Comme preuves, nous avons
des photos et vidéos."
Selon l’information fournie par Gerçek Gündem, ledit groupe s’est formé
avant l'attaque devant le bureau du CHP en scandant des slogans tels
"Recep Tayyip Erdogan" et "Allah-u Akbar».
La présidente de l’union a rappelé qu’un appel, "Réunissons contre ceux
qui qualifient Tayyip Erdogan comme dictateur", circulait sur Facebook
deux heures avant l’agression. »
http://www.sozcu.com.tr/2015/gunun-icinden/chp-burosuna-cirkin-saldiri-975728/
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