Droits
de l'Homme / Human Rights
Un mineur de 17 ans incarcéré pour "insulte" à Erdogan
Un mineur de 17 ans a été inculpé et écroué par un tribunal du
nord-ouest de la Turquie pour "insulte" au président
islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, un délit passible d'une peine
de prison, a rapporté lundi l'agence de presse Anatolie.
Agissant sur la foi d'une dénonciation, le jeune homme, un ouvrier du
bâtiment présenté par ses seules initiales, F.E, a été arrêté à son
domicile de Corlu et présenté devant un tribunal de cette même ville
située dans la province de Tekirdag qui l'a formellement inculpé,
précise l'agence.
Le suspect est accusé d'avoir "insulté" l'homme fort du pays sur sa
page Facebook et sera poursuivi dans le cadre de l'article 299 du code
pénal turc qui punit toute personne qui "porte atteinte à l'image" du
chef de l'Etat d'une peine maximale de quatre ans d'emprisonnement.
Depuis son élection à la présidence en août 2014, M. Erdogan, dont les
détracteurs dénoncent régulièrement la dérive autoritaire, a multiplié
les poursuites sur la base de cette disposition, visant aussi bien
artistes et journalistes que simples particuliers.
Plusieurs mineurs ont été poursuivis jusqu'à présent dans le cadre de cette loi controversée.
(AFP, 28
décembre
2015)
Three People Killed in Diyarbakır
Police have intervened in protests against curfews in Turkey’s
southeastern Sur district of Diyarbakır province, three people have
been shot to death.
Names of the murdered are Şoreş Mutlu, Sezgin Demirok and Cüneyt Yeni, as Fırat News Agency Reported (ANF).
The incident happened near historical Diyarbakır Fortress towards
evening. Eyewitnesses told all three of them were shot at a point
called “Simar Hole”, which is a breach in the fortress.
ANF reported that women willing to go near those who were shot were
prevented by special operations police officers by being threatened.
Mesut Seviktek and İsa Oral had been shot in Sur district the other day.
The curfew in Sur’s six neighborhoods and one street in effect as of December 2 was lifted for 17 hours on December 11.
(BIA, Dec 25, 2015)
Violents affrontements lors de funérailles à Istanbul
Des affrontements ont éclaté à Istanbul entre policiers et militants
armés d’extrême gauche, qui ont abattu un petit drone d’observation des
forces de l’ordre, lors des funérailles de deux femmes tuées la veille,
a constaté un photographe de l’AFP mercredi.
Plusieurs centaines de personnes, dont des députés d’opposition,
assistaient dans le district stambouliote de Gazi aux funérailles de
Yeliz Erbay et Sirin Öter tuées lors d’une fusillade avec la police
mardi. Les manifestants leur ont rendu hommage en défilant avec une
bannière sur laquelle était écrit : « La révolution des femmes, braves
guerrières, votre voie est notre voie ». Ils ont également scandé des
slogans hostiles aux dirigeants turcs. Les deux cercueils, drapés d’une
bannière rouge frappée de la faucille et du marteau, ont été mis en
terre dans un cimetière non loin.
Une quinzaine de personnes portant des cagoules rouges et des fusils
d’assaut AK-47 ont ensuite abattu un petit drone d’observation utilisé
par les policiers pour surveiller la foule. Ces derniers ont
immédiatement répliqué en tirant des grenades lacrymogènes et en
faisant usage de canons à eau, a observé le photographe.
Quatre policiers ont été légèrement blessés lors de l’échange de coups
de feu, selon Dogan. Yeliz Erbay et Sirin Öter ont été abattues par la
police lors d’une fusillade qui s’est produite dans la nuit de lundi à
mardi dans un quartier populaire d’Istanbul, selon l’agence de presse
Dogan.
Selon les autorités turques, les deux trentenaires, membres du Parti
communiste marxiste-léniniste (MLKP), une formation interdite en
Turquie, étaient liées à plusieurs attentats ou tentatives d’attentat à
Istanbul.
(orientlejour.com, 24 déc 2015)
Une femme tuée après une explosion dans un aéroport d'Istanbul
Une femme a été tuée et une autre blessée après une explosion à
l'origine inconnue mercredi dans le deuxième aéroport international
d'Istanbul, alors que la Turquie est en état d'alerte élevé après
plusieurs attentats sanglants.
Zehra Yamaç, agent d'entretien âgée de 30 ans, est morte des suites de
blessures reçues à la tête lors de l'explosion survenue sur le tarmac
de l'aéroport Sabiha Gökçen dans la nuit de mardi à mercredi, a
rapporté l'agence de presse progouvernementale Anatolie.
L'une de ses collègues, Canan Çelik Burgucu, 33 ans, a été blessée à la main et hospitalisée, a ajouté Anatolie.
De nombreux pompiers et des policiers, appuyés par un hélicoptère, ont
rapidement été dépêchés sur place, a rapporté Anatolie. Equipés de
fusils d'assaut et de gilets pare-balles, ils surveillaient les entrées
de l'aéroport et inspectaient des véhicules à proximité, ont rapporté
les médias turcs.
"Une explosion dont les causes sont encore inconnues est survenue à
02H05 (00H05 GMT) dans l'aire de stationnement des avions", a précisé
la compagnie aérienne Pegasus Airlines.
Les deux femmes se trouvaient dans un avion de la compagnie proche du
site de l'explosion lorsqu'elles ont été blessées, a ajouté Pegasus,
précisant qu'il n'y avait "aucun passager à bord de l'avion".
Le lieu précis de l'explosion n'était pas immédiatement connu.
Trois avions ont été endommagés dans un rayon de 350 mètres, a rapporté l'agence de presse Dogan.
L'aéroport Sabiha Gökçen, du nom de la première pilote turque, qui
propose des vols domestiques et internationaux, est le second aéroport
d'Istanbul, derrière l'aérorport international Atatürk, situé lui sur
la rive européenne de la ville.
L'aéroport, où opèrent de nombreuses compagnies à bas prix, est détenu par la Malaysian Airports Holding.
"Nous travaillons très étroitement avec le gouvernement turc et nos
homologues pour aider l'enquête et nous attendons leur rapport
officiel", a déclaré Dato' Azmi Murad, directeur exécutif de
l'aéroport, dans un communiqué.
Les vols ont repris normalement deux heures après l'explosion, a-t-il indiqué.
(AFP, 23
décembre
2015)
Deux "femmes tuées lors d'une fusillade à Istanbul
Deux femmes "terroristes" ont été abattues par la police lors d'une
fusillade qui s'est produite dans la nuit dans un quartier populaire
d'Istanbul réputé abriter des militants d'extrême gauche et kurdes, ont
rapporté les médias mardi.
La police anti-terroriste a effectué une descente dans une "cache
terroriste" du district de Gaziosmanpasa. Les deux occupantes d'un
appartement ont tiré sur les policiers qui ont répliqué, a précisé
l'agence de presse Dogan.
Les médias se sont contentés de rapporter la mort des "deux
terroristes" sans préciser leur appartenance mais une petite formation
clandestine active dans ce quartier, le Parti socialiste des opprimés
(ESP), a revendiqué sur son site internet la mort de deux de ses
membres, Yeliz Erbay et Sirin Öter.
"Deux femmes révolutionnaires ont été exécutées par la police aujourd'hui alors qu'elles étaient blessées", a affirmé l'ESP.
Ce quartier d'Istanbul est connu pour être notamment un bastion de la
mouvance d'extrême gauche et des militants du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), mouvement armé contre lequel une opération militaire
majeure est en cours depuis une semaine dans le sud-est à dominante
kurde.
Quatre policiers ont été légèrement blessés lors de l'échange de feu, selon Dogan.
Au moins 115 rebelles présumés du PKK ont été tués lors d'une offensive
inédite de l'armée et de la police toujours en cours dans plusieurs
villes du sud-est anatolien, frontalières de l'Irak et de la Syrie.
Ce bilan officiel est toutefois invérifiable de source indépendante.
Les opérations ont également fait des victimes collatérales parmi la population civile ainsi que dans les rangs de l'armée.
(AFP, 22
décembre
2015)
Violents combats armée/PKK dans le sud-est, plusieurs morts
L'armée turque et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK) se sont violemment affrontés lundi dans le sud-est du pays, où
les forces de sécurité mènent depuis une semaine leur plus grande
opération de ces dernières années.
Des fusillades nourries accompagnées d'explosions nombreuses ont été
entendues dans les villes de Cizre et Silopi, dans la province de
Sirnak (sud-est), coupées de l'extérieur en raison de stricts
couvre-feu, ont rapporté les médias locaux. A Cizre, un hélicoptère de
l'armée turque a dû renoncer à se poser après avoir été pris sous le
feu de combattants du PKK, selon le quotidien Hürriyet.
Dans son dernier bilan dévoilé lundi, l'état-major turc a fait état de
89 "terroristes neutralisés" à Cizre, neuf à Silopi et sept à Sur, dans
la province de Diyarbakir, depuis le début de l'offensive en début de
semaine dernière. L'agence de presse progouvernementale Anatolie a par
ailleurs rapporté que 10 "membres du PKK" avaient été tués à Dargeçit,
dans la province voisine de Mardin.
Il était impossible de vérifier ce bilan de façon indépendante dans l'immédiat.
Deux soldats ont par ailleurs été tués et six autres blessés après
l'explosion d'une bombe au bord d'une route près de la ville de Bitlis,
a rapporté lundi Anatolie.
A Nusaybin, également dans la province de Mardin, un couvre-feu, qui
avait été imposé à trois quartiers, a été étendu lundi à onze nouveaux
quartiers, a annoncé le gouverneur local dans un communiqué.
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, des combats meurtriers ont
repris l'été dernier entre Ankara et le PKK, faisant voler en éclats
les pourparlers de paix engagés en 2012 pour mettre un terme à un
conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
Le Premier ministre Ahmet Davutoglu a dénoncé dimanche une "tentative
de déclencher une guerre civile", et a averti que les opérations
allaient continuer.
Depuis la semaine dernière, le conflit kurde est "entré dans une
nouvelle phase", a estimé lundi Murat Karayilan, leader du PKK en
l'absence de son chef historique, Abdullah Ocalan, emprisonné. "Le
conflit est en train d'évoluer vers une guerre civile", a-t-il estimé
dans un entretien à l'agence de presse prokurde Firat. (AFP, 21
décembre
2015)
‘How Many Arrested Students’, HDP MP Asks Minister of Justice
Tuğba Hezer, Van MP of People’s Democratic Party (HDP) has brought the topic of arrested students to the parliament’s agenda.
In the parliamentary question submitted to the response of Bekir
Bozdağ, the Minister of Justice, she has pointed out to the violations
of arrested and convicted students’ rights to education and health.
Pointing out that arrested students being able to continue their
education constitutes an element of fundamental rights and freedoms,
Hezer has stated that there were still no legislative regulations
despite ministry’s statements for treating the issue of arrested
students.
“How many can continue their education?”
Hezer has asked Minister Bozdağ about the number and education
situation of students in prison under the age of 30 arrested and
convicted on the grounds of Anti-terror Law (TMK). The parliamentary
question also has included issues regarding the reason for arresting
the students, arresting through anonymous witness and the presence of
works conducted by the Ministry concerning the arrested students.
Other questions submitted to Bozdağ concerning the imprisoned students’ rights to education and health are as follows:
* What measures does your Ministry take against the violation of the imprisoned students’ rights to education?
* How many of the imprisoned students are able to continue their
education? Do you have any work conducted in collaboration with
education institutions serving the purpose of enabling imprisoned
students to continue their education?
* How many arrested and convicted students are there who need to
undergo medical examination regularly? To what extent are arrested or
convicted students able to make use of health care services?
* Is tuberculosis patient Resul Özbey who is held in Van F-type Prison
able to make use of health care services under prison conditions? Is
his illness being taken into consideration regarding the nutritions he
receives?
(BIA, Dec 21, 2015)
Plus de 100 morts en cinq jours dans la vaste opération militaire
Cent deux Kurdes ont été tués lors d'une vaste offensive militaire en
cours contre le PKK depuis cinq jours dans le sud-est à majorité kurde
de la Turquie, selon un nouveau bilan annoncé dimanche par une source
de sécurité locale.
Au moins deux soldats et cinq civils ont perdu la vie dans les heurts, a-t-on précisé en outre de même source.
L'armée a lancé mercredi dernier conjointement avec les forces
spéciales de la police une opération d'envergure avec pour objectif de
déloger les militants du mouvement rebelle des centres urbains.
Au total, 10.000 hommes appuyés par des chars ont été mobilisés pour
cette offensive d'une ampleur inédite qui se concentre sur deux villes
près de la frontière syrienne et irakienne, Cizre et Silopi (province
de Sirnak). Les deux localités sont toutes deux sous couvre-feu.
Un précédent bilan fourni par l'armée samedi était de 70 militants tués.
Le chef des forces armées, le général Hulusi Akar, a rendu une visite à
ses troupes samedi dans la région et a été informé de l'avancée de
l'opération.
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, des combats meurtriers ont
repris l'été dernier entre les forces de l'ordre turques et le PKK,
faisant voler en éclats les pourparlers de paix engagés en 2012 pour
mettre un terme à un conflit qui perdure depuis 1984.
Fort de la victoire de son parti aux élections législatives du 1er
novembre, le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a
réaffirmé sa volonté d'"éradiquer" le PKK.
Ces opérations ont suscité l'indignation de nombreux opposants politiques et d'une partie de la société civile. (AFP, 20
décembre
2015)
70 Kurdes tués en 4 jours d'opérations anti-PKK
Soixante-dix membres présumés du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK) ont été tués au cours d'une vaste opération militaire
menée depuis quatre jours dans le sud-est de la Turquie tandis que
l'aviation turque a mené vendredi des raids contre le mouvement armé
dans le nord de l'Irak, a annoncé samedi l'armée.
Huit rebelles du PKK ont été "éliminés" depuis vendredi, ce qui porte
le bilan des opérations d'une ampleur inédite conduite par l'armée et
la police à Cizre et Silopi, deux villes de la province de Sirnak,
ainsi que dans un quartier de Diyarbakir, à 70, a indiqué l'état-major
turc sur son site internet.
L'armée par ailleurs annoncé que des F-16 de l'aviation avaient
bombardé vendredi des "repaires" et des "emplacement d'armes" situé
dans le nord de l'Irak, dans les zones de Zap et Khakurk où le PKK
dispose de bases arrières.
Un soldat turc a été tué samedi dans des heurts, portant le bilan de pertes dans les rangs de l'armée à deux depuis vendredi.
Le gouvernement turc a lancé mercredi une vaste opération contre le
PKK. Environ 10.000 militaires et policiers et de nombreux chars ont
été déployés à Cizre et Silopi, selon les médias, pour déloger de
jeunes partisans du PKK qui ont transformé des quartiers entiers en
zone de guerre.
Le chef d'état-major Hulusi Akar s'est rendu samedi à Sirnak pour un
briefing du commandement militaire local, a indiqué l'agence de presse
pro-gouvernementale Anatolie.
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, des combats meurtriers ont
repris l'été dernier entre les forces de l'ordre turques et le PKK,
faisant voler en éclats les pourparlers de paix engagés fin 2012 pour
tenter de mettre un terme à un conflit qui perdure depuis 1984.
Mais aux embuscades en zones rurales, les rebelles ont privilégié les
combats dans les centres urbains pour susciter des soulèvements, une
stratégie qui a eu un impact dramatique sur les populations locales qui
ont dû quitter les villes sous couvre-feu depuis des jours par dizaines
de milliers.
Sur la lancée de la victoire de son parti aux élections législatives du
1er novembre, le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a
réaffirmé sa volonté "d'éradiquer" le PKK.
Ces opérations ont suscité l'indignation de nombreux opposants politiques et d'une partie de la société civile.
(AFP, 19
décembre
2015)
Violents heurts entre jeunes manifestants et policiers à Ankara
Des dizaines de manifestants prokurdes et des policiers se sont
violemment affrontés jeudi à Ankara à coups de feux d'artifice et de
grenades lacrymogènes, a constaté un photographe de l'AFP.
Les manifestants, des étudiants de l'Université technique du
Moyen-Orient (ODTU), ont déployé une large banderole portant
l'inscription "le peuple kurde n'est pas seul" et entamé une marche en
direction du palais du président Recep Tayyip Erdogan dans la capitale
turque.
Confrontés à un important dispositif policier leur faisant obstacle à
la sortie du campus universitaire, nombre de manifestants masqués ont
lancé des bouteilles, des pierres et des feux d'artifice sur les
policiers.
Ces derniers ont répondu en tirant des grenades lacrymogènes et en faisant usage de canons à eau, a constaté le photographe.
Au moins six personnes ont été arrêtées et placées en garde à vue, a rapporté l'agence de presse Dogan.
Les forces de sécurité turques mènent actuellement une opération
d'envergure contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK) dans le sud-est de la Turquie. Au moins 25 rebelles kurdes ont
été tués depuis mercredi, selon une source officielle. (AFP, 17
décembre
2015)
Opération majeure de l'Armée turque: 23 Kurdes tués dans le sud-est
23 membres présumés du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont
été tués par les forces de sécurité dans le sud-est de la Turquie, où
une vaste opération de "nettoyage" est en cours, a annoncé jeudi l'agence pro-gouvernementale Anatolie.
Ces rebelles kurdes turcs ont été "neutralisés" mardi à Cizre, dans la
province de Sirnak (sud-est), a affirmé l'état-major dans un communiqué
publié sur son site internet.
D'importants effectifs de l'armée - 10.000, selon la presse turque - et
des forces spéciales de la police ont investi plusieurs villes du
sud-est à majorité kurde de la Turquie soumises au couvre-feu,
notamment Cizre, Silopi, Diyarbakir, Nusaybin et Dargeçit.
De violents combats les y opposent à de jeunes partisans du PKK et ont transformé des quartiers entiers en zones de guerre.
Joints mercredi matin au téléphone par l'AFP, des habitants de Silopi
et Cizre ont fait état de la présence de chars de l'armée et signalé
des explosions et des colonnes de fumée.
Député du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), Ferhat Encu a
posté sur son compte Twitter des photos de soldats enfonçant la porte
de l'immeuble dans lequel il se trouvait à Silopi.
"Ils sont en train de semer la destruction. (...) Ils essaient de
briser la volonté du peuple. Mais l'esprit de résistance kurde, qui
tient bon depuis des siècles, va surmonter cette menace", a-t-il
affirmé dans un communiqué de presse.
Selon l'agence de presse prokurde Firat News, un enfant de 11 ans a été
tué lors d'une opération de l'armée à Cizre. Cette information n'a pas
été confirmée officiellement.
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, d'intenses combats ont repris
l'été dernier entre policiers et soldats turcs et le PKK, faisant de
nombreuses victimes. Trois policiers ont encore été tués et trois
autres blessés mardi à Silvan dans une attaque à l'explosif attribuée
au PKK qui a visé un véhicule blindé.
La veille, deux jeunes manifestants sont morts par balle lors
d'affrontements avec la police alors qu'ils dénonçaient le couvre-feu
en place depuis le 2 décembre dans le district de Sur, à Diyarbakir.
Sur la lancée de la victoire de son parti aux législatives du 1er
novembre, le président Recep Tayyip Erdogan a réaffirmé sa volonté
"d'éradiquer" le PKK.
"La lutte que nous livrons à Sur, à Cizre et à Silopi se poursuivra
sans faiblir jusqu'à ce que chaque élément terroriste soit éliminé de
notre belle patrie", a mis en garde mercredi le Premier ministre turc
Ahmet Davutoglu.
(AFP, 16
décembre
2015)
Nouvelle vague d'arrestations contre le réseau de Gülen
Les autorités turques ont lancé vendredi une vaste opération destinée à
arrêter des dizaines de responsables présumés de l'organisation dirigée
par l'imam Fethullah Gülen, l'ennemi juré du président Recep Tayyip
Erdogan, ont rapporté les médias turcs.
Le parquet d'Ankara, en charge de l'enquête sur le "réseau terroriste"
dirigé par M. Gülen, a délivré 65 mandats d'arrêts à la police, qui a
conduit une série de raids dans dix régions du pays, dont Ankara,
Istanbul, Izmir (ouest) et Sanliurfa (sud), a précisé l'agence de
presse progouvernementale Anatolie.
Seuls cinq suspects avaient été interpellés à la mi-journée dont un
ancien député du parti au pouvoir, Ilhan Isbilen, selon Anatolie, qui a
ajouté que 43 d'entre eux se trouvaient vraisemblablement à l'étranger.
Dans la liste des personnes visées figurent un ancien responsable du
quotidien Zaman, Ekrem Dumanli, et un des dirigeants de la holding
Koza-Ipek, Akin Ipek, ainsi que des enseignants et un responsable
d'université.
Ancien allié de M. Erdogan, M. Gülen, qui dirige depuis les Etats-Unis
un puissant réseau d'écoles, d'ONG et d'entreprises, est devenu son
"ennemi public numéro un" depuis le scandale de corruption de la fin
2013.
Le chef de l'Etat accuse depuis le prédicateur d'avoir mis en place un
"Etat parallèle" destiné à le renverser, ce que les "gülenistes" nient.
Depuis maintenant deux ans, les autorités turques ont multiplié les
purges, notamment dans la police et le monde judiciaire, et les
poursuites contre les proches de la nébuleuse Gülen et ses intérêts
financiers.
Au pouvoir depuis treize ans, le parti de M. Erdogan a remporté haut la
main les législatives du 1er novembre en Turquie et regagné la majorité
absolue des sièges au Parlement perdue cinq mois plus tôt.
Le chef de l'Etat a réaffirmé sa volonté d'en finir avec M. Gülen, qui
doit être jugé par contumace en janvier en Turquie pour "tentative de
coup d'Etat". (AFP, 11 décembre
2015)
Nouveau coup de filet contre d'anciens policiers proches de Gülen
Les autorités turques ont interpellé mardi 18 personnes, dont d'anciens
hauts responsables de la police, accusées d'être proches de l'ennemi
juré du président Recep Tayyip Erdogan, l'imam Fethullah Gülen, ont
rapporté les médias turcs.
Parmi les cibles de ce coup de filet, qui s'est déroulé dans 13
provinces du pays, figure l'un des anciens chefs de la police
financière d'Istanbul, Yasin Topçu, qui avait piloté l'enquête de
corruption dirigée en décembre 2013 des proches du gouvernement et de
M. Erdogan, a précisé l'agence de presse Dogan.
Au total, 27 personnes font l'objet d'un mandat d'arrêt dans le cadre de l'opération lancée mardi à l'aube, selon Dogan.
Ancien allié de M. Erdogan, M. Gülen, qui dirige depuis les Etats-Unis
un puissant réseau d'écoles, d'ONG et d'entreprises, est devenu son
"ennemi public numéro un" depuis le scandale de corruption de la fin
2013.
Le chef de l'Etat accuse depuis le prédicateur d'avoir mis en place un
"Etat parallèle" destiné à le renverser, ce que les "gülenistes" nient.
Depuis maintenant deux ans, les autorités turques ont multiplié les
purges, notamment dans la police et le monde judiciaire, et les
poursuites contre les proches de la nébuleuse Gülen et ses intérêts
financiers.
Au pouvoir depuis 13 ans, le parti de M. Erdogan a remporté haut la
main les législatives du 1er novembre en Turquie et regagné la majorité
absolue des sièges au Parlement perdue cinq mois plus tôt.
Le chef de l'Etat a réaffirmé sa volonté d'en finir avec M. Gülen, qui
doit être jugé par contumace en janvier en Turquie pour "tentative de
coup d'Etat".
(AFP, 8 décembre
2015)
La mort de l'avocat kurde tourne à la foire d'empoigne politique
Le mystère qui entoure les
circonstances de la mort du célèbre avocat kurde Tahir Elçi suscite une
vive polémique en Turquie, où l'opposition accuse le gouvernement
islamo-conservateur de vouloir étouffer l'affaire, voire d'être
complice des tueurs.
Figure renommée de la cause kurde, le bâtonnier de l'ordre des avocats
de Diyarbakir (sud-est) est tombé samedi à la fin d'une conférence de
presse, atteint d'une balle en pleine tête lors d'une fusillade entre
la police et des hommes armés non identifiés.
Plus de 50.000 personnes sont descendues dimanche dans les rues de la
plus grande ville du sud-est à majorité kurde du pays pour honorer la
mémoire de cet "homme de paix". Mais sitôt sa dépouille en terre, la
polémique n'a pas tardé.
Dès lundi, le chef de file du Parti démocratique des peuples (HDP,
prokurde) Selahattin Demirtas a ouvert le feu en suggérant que M. Elçi
avait été tué par la police.
"De notre point de vue, il est très clair qu'à ce moment-là, à cet
endroit et dans cette rue, personne ne tirait hormis la police", a
assuré M. Demirtas. "Il est donc certain que la balle qui a tué Tahir
Elçi a été tirée par une arme de la police".
Le patron du HDP, qui accuse depuis des mois le pouvoir d'avoir
délibérémment saboté le processus de paix avec les rebelles kurdes,
fonde ses allégations sur une vidéo.
Ces images, qui ont fait le tour des réseaux sociaux, montrent Tahir
Elçi debout derrière des policiers tirant sur un homme armé qui court
vers eux. Une fois que l'homme a passé leur niveau, ils se retournent
et tirent dans la direction opposée, où se trouve M. Elçi. Juste après,
la vidéo montre son corps étendu au sol, un pistolet à ses côtés.
Le Premier ministre Ahmet Davutoglu n'a guère apprécié les accusations de son rival.
"De quelle preuve Demirtas dispose-t-il pour accuser l'Etat de meurtre
? Accuser la police qui était en train de chasser les agresseurs sans
dire un mot des agresseurs eux-mêmes n'est rien moins qu'une tentative
d'étouffer le meurtre", a-t-il dénoncé.
- 'Camouflage' -
Dans les heures qui ont suivi la mort du bâtonnier, le chef du
gouvernement a clairement mis en cause le Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), accusés d'être à l'origine de la fusillade qui a
également tué deux policiers. "Cet acte a été commis par ces mêmes
groupes qui ont essayé de camoufler l'incident", a-t-il lancé.
Juste après l'incident, le procureur de Diyarbakir et des policiers
chargés de sa protection ont été attaqués par des hommes armés sur les
lieux du crime.
D'autres violents incidents ont depuis été signalés dans ce même
district de Sur, régulièrement soumis à couvre-feu depuis la reprise
des affrontements entre le PKK et ses partisans et les forces de
sécurité l'été dernier.
En visite mardi à Diyarbakir, le ministre de la Justice Bekir Bosdag a
affirmé que la police avait découvert sur les lieux du crime deux
douilles, dont une endommagée qui pourrait être celle de la balle,
toujours introuvable, qui a tué Tahir Elçi.
Deux suspects, toujours en fuite, ont été formellement identifiés, a
ajouté le ministre, avant de promettre la transparence totale des
investigations.
Dans un pays prompt à relayer toutes les théories du complot, ses
assurances n'ont pas fait taire les soupçons. D'autant que les députés
du parti au pouvoir et leurs collègues ultranationalistes ont rejeté la
création d'une commission d'enquête.
De nombreuses ONG internationales, des capitales étrangères et
l'ONU ont exigé depuis samedi que toute la lumière soit faite sur la
mort de Tahir Elçi.
"On tue un bâtonnier en plein centre de Diyarbakir, c'est insensé. Il
faut retrouver au plus vite les coupables", a insisté mercredi matin le
chef de file de l'opposition Kemal Kiliçdaroglu, "ce pays a plus que
jamais besoin de paix et de tranquillité".
Quelques heures plus tard, une femme, présentée comme membre du PKK,
qui avait ouvert le feu sur des policiers a été abattue dans ce même
district de Sur.
(AFP, 2 décembre
2015)
Une explosion peut-être due à une bombe fait plusieurs blessés à Istanbul
Plusieurs personnes ont été blessées mardi soir dans une explosion
provoquée par une bombe artisanale posée à proximité d'une station du
métro d'Istanbul, et qui a causé l'arrêt momentané du trafic.
La détonation s'est produite peu après 17h00 locales (15h00 GMT) à la
tombée de la nuit et en pleine heure de pointe, dans le district de
Bayrampasa situé sur la rive européenne de la plus grande ville de
Turquie.
Plusieurs médias, citant des sources proches des services de sécurité,
ont affirmé qu'elle avait été causée par un engin explosif artisanal
dissimulé dans un tuyau et placé au bord de la chaussée, sous une
passerelle qui enjambait la ligne de métro.
"Cinq de nos concitoyens ont été blessés par une bombe artisanale
déposée le long des barrières d'une passerelle", a pour sa part déclaré
le maire du district de Bayrampasa, Atila Aydiner, sur la chaîne de
télévision A Haber.
Selon l'agence de presse gouvernementale Anatolie, l'engin a explosé
juste après le passage d'un bus de la police qui pourrait être la cible
de l'attaque.
Plusieurs médias turcs avaient évoqué plus tôt la piste d'une explosion
accidentelle, provoquée par un transformateur électrique.
Les autorités n'ont pas immédiatement confirmé la piste criminelle.
"Une explosion s'est produite près de Kadife. Un de nos concitoyens a
été légèrement blessé. L'origine de cette explosion n'est pas claire.
Nous examinons toutes les hypothèses", a déclaré le gouverneur
d'Istanbul Vasip Sahin, cité par Anatolie.
M. Sahin a fait état d'une personne blessée, alors que la chaîne d'information NTV a évoqué le chiffre de six blessés.
- Véhicules endommagés -
"Un bruit ressemblant à une explosion a été rapporté à la station de
métro de Bayrampasa et a provoqué l'arrêt du trafic. L'origine de ce
bruit n'est pas connue", a pour sa part indiqué l'agglomération
d'Istanbul dans une brève déclaration.
Deux heures après l'incident, des équipes de la police scientifique en
tenue blanche étaient sur place pour collecter des éléments matériels
nécessaires à l'enquête.
Un bus de la police antiémeute turque a été sérieusement endommagé par
la déflagration, ainsi que plusieurs autres véhicules, selon des
journalistes de l'AFP sur place.
L'agence de presse Dogan a diffusé des images de l'explosion montrant la passerelle entourée d'étincelles.
Les autorités locales ont immédiatement interrompu le trafic sur toutes
les lignes de métro de la ville après l'explosion. Il a progressivement
repris sur l'ensemble des lignes.
Cette explosion intervient alors que la Turquie connaît depuis plusieurs mois une vague de violences meurtrières.
(AFP, 1 décembre
2015)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Bilan annuel de RSF: 110 journalistes tués en 2015
Reporters sans frontières (RSF) dénombre au moins 67 journalistes tués
dans l’exercice ou en raison de leurs fonctions et déplore le manque
d’implication de certains États dans la protection des journalistes et
demande une “réaction à la hauteur de l’urgence”.
Au cours de l’année 2015, Reporters sans frontières (RSF) a recensé 110
journalistes tués en raison de leur métier ou décédés de morts
suspectes. Pour 67 d’entre eux, l’organisation est en mesure d’affirmer
de manière formelle qu’ils ont été tués en raison de leur profession ou
dans l’exercice de leur mission, soit un total de 787 depuis 2005. Les
autres cas font l’objet de suspicions. A ces chiffres s’ajoutent 27
journalistes citoyens et 7 collaborateurs de médias tués. Cette
situation préoccupante est imputable à une violence délibérée contre
les journalistes, et témoigne de l’échec des initiatives en faveur de
leur protection.
Parmi les pays les plus meurtriers pour les journalistes en 2015, un
pays européen, la France, figure au troisième rang, après la Syrie et
l’Irak. L’attaque perpétrée en janvier contre Charlie Hebdo participe à
l’inversion de la tendance de 2014 où deux tiers des reporters tués
dans le monde l’avaient été en zones de conflits. Cette année, au
contraire, deux tiers des journalistes tués l’ont été “en temps de
paix”. Le bilan fait l’objet d’un rapport complet qui peut être trouvé
ici.
“Il est impératif de mettre en place un mécanisme concret pour
l’application du droit international sur la protection des
journalistes, déclare Christophe Deloire, secrétaire général de
l’organisation. Aujourd’hui, des groupes non étatiques perpètrent des
exactions ciblées contre les journalistes, tandis que de trop nombreux
États ne respectent pas leurs obligations. Les 110 reporters tués cette
année doivent générer des réactions à hauteur de l’urgence : un
représentant spécial pour la protection des journalistes auprès du
secrétaire général des Nations Unies doit être nommé sans tarder.”
Dans son rapport annuel sur la sécurité des journalistes et la question
de l’impunité, le 6 août 2015, le secrétaire général des Nations Unies
Ban Ki-moon s’alarmait de cette situation : “je suis profondément
inquiet par l’incapacité à réduire la fréquence et l’ampleur des
violences ciblées auxquelles sont confrontées les journalistes et
l’impunité presque absolue pour de tels crimes.” Pour répondre à la
persistance et la diversité des risques encourus par les journalistes,
RSF a publié le 15 décembre 2015, en partenariat avec l’Unesco, une
édition revue et corrigée du Guide pratique de sécurité pour les
journalistes.
Établi chaque année depuis 20 ans par RSF, le bilan annuel des
exactions contre les journalistes s’appuie sur des données précises,
collectées grâce à l’activité de veille de l’organisation. Le
"Committee to Protect Journalists", basé à New York, publie son propre
bilan le même jour. (RSF, 28 déc 2015)
Un opposant syrien hostile à l'EI tué en Turquie
Un opposant syrien ouvertement hostile à l'organisation Etat islamique
(EI) a été tué par balles à Gaziantep dans le sud-est de la Turquie, a
indiqué dimanche le groupe "Raqa est massacrée en silence" sur son
compte Twitter.
L'ONG syrienne a affirmé que le "réalisateur Naji Jerf, père de deux
enfants, a été assassiné aujourd'hui par (les balles d'un) pistolet à
Gaziantep (à la frontière syrienne) en Turquie".
Selon des médias turcs, cet opposant de 37 ans était en train de
réaliser un documentaire sur les massacres commis par les jihadistes de
l'EI.
"Il a été atteint d'une balle dans la tête alors qu'il se promenait
dans la rue et transporté à l'hôpital où il est mort", a indiqué le
site d'information en ligne T24.
La police a ouvert une enquête, a-t-il ajouté.
Connu pour son opposition au régime syrien et son hostilité à l'EI,
Naji Jerf a réalisé plusieurs documentaires sur la crise syrienne. Il a
collaboré avec "Raqa est massacrée en silence" qui documente
secrètement depuis avril 2014 les abus des jihadistes dans la ville de
Raqa du nord de la Syrie, capitale autoproclamée de l'organisation
extrémiste.
"Il était supposé arriver cette semaine à Paris après avoir reçu avec
sa famille un visa d'asile pour la France", a confié à l'AFP un ami de
Naji Jerf qui a préféré garder l'anonymat.
M. Jerf avait occupé le poste de rédacteur en chef du magazine syrien
Hentah qui publie, selon son site web, "les scènes de la vie
quotidienne du citoyen syrien".
Ce n'est pas la première fois que des activistes syriens de l'opposition sont visés en Turquie.
Fin octobre, l'EI a revendiqué la mort d'Ibrahim AbdelKader, un jeune
militant syrien, et de son ami. Ils avaient été retrouvés décapités
dans une maison à Sanliurfa, dans le sud de la Turquie.
(AFP, 27
décembre
2015)
Journalists march on 30th day of arrest of colleagues

Turkish journalists gathered on Saturday in downtown İstanbul for a
“30-step march” marking the 30th day of the imprisonment of Cumhuriyet
daily Editor-in-Chief Can Dündar and the Ankara representative, Erdem
Gül, for the newspaper's coverage of the 2014 interception of National
Intelligence Organization (MİT) trucks allegedly carrying guns to
Syrian groups.
Chanting "Free media cannot be silenced," the journalists took 30
symbolic steps to show solidarity with Dündar and Gül and call for
freedom to all journalists who are behind bars.
“We demand that not only Dündar and Gül, but all jailed journalists be
released,” journalist Ceyda Karan said as she read out a press
statement on behalf of the group. She said it was a “black stain” on
Turkish democracy that 34 journalists are currently imprisoned. “We are
not traitors or spies or heroes. We are journalists,” she said.
Dündar and Gül were arrested for publication in Cumhuriyet of a report
and footage of the 2014 interception in a court case that was launched
after President Recep Tayyip Erdoğan had filed a complaint against the
two.
In televised remarks in June, Erdoğan had promised that Dündar will
“pay a heavy price” for the coverage. “I will not let go of him,” he
said.
In a letter addressing the journalists attending, Dündar lamented
efforts to intimidate the journalists but vowed that he will remain
committed to fearless journalism. “The issue is not that we are
imprisoned. It is that the public is deprived of information, news and
the truth. That the public is served lies,” Dündar said in the letter,
read out by his wife Dilek Dündar.
Gül said in his letter that he would be walking in his prison cell as
well, as his colleagues take the 30 steps to protest his and Dündar's
imprisonment. “It seems you will not be deterred by warnings and walk.
So, I will be walking here towards you,” he wrote.
The arrests of Dündar and Gül have deepened concerns over the dramatic
deterioration in media freedom and the freedom of speech in Turkey.
(TODAY'S
ZAMAN, Dec 26, 2015)
RSF appelle à la remise en liberté immédiate de Dündar et Gül
Reporters sans frontières (RSF) appelle la Cour
constitutionnelle turque à ordonner la remise en liberté immédiate de
Can Dündar et Erdem Gül. Les deux journalistes de Cumhuriyet sont
incarcérés depuis le 26 novembre 2015.
Alors que Can Dündar et Erdem Gül vont entrer dans leur deuxième mois
de détention, la Cour constitutionnelle turque doit prochainement
examiner la légitimité de leur incarcération. Les avocats des
journalistes ont déposé deux recours auprès de la juridiction suprême,
le 7 et le 16 décembre. Ils dénoncent entre autres des violations de la
liberté d’expression et de la liberté de la presse, garanties par la
Constitution turque. Ils soulignent par ailleurs l’absence de toute
preuve de la culpabilité de leurs clients et estiment que leur remise
en liberté ne ferait courir aucun risque à l’enquête.
« Déjà un mois que Can Dündar et Erdem Gül sont derrière les barreaux
pour n’avoir fait que leur travail ! déclare Johann Bihr, responsable
du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de RSF. Chaque jour qui
passe ne fait que rendre ce scandale plus intolérable. Nous réitérons
notre appel à la libération immédiate des journalistes et à l’abandon
des charges absurdes qui pèsent contre eux. »
Pour leurs révélations sur des livraisons d’armes en Syrie par les
services de renseignement turcs, Can Dündar et Erdem Gül risquent la
prison à vie. Le rédacteur en chef du quotidien Cumhuriyet et son
représentant à Ankara sont accusés d’« espionnage », de « divulgation
de secrets d’Etat » et de « soutien à une organisation terroriste ».
Poursuites tous azimuts
Can Dündar fait également l’objet de nombreuses autres poursuites. Il a
comparu le 17 décembre dans le cadre de deux procès pour « insulte » au
président de la République et à son fils, Bilal Erdogan. Les articles
incriminés évoquaient les allégations de corruption qui ont éclaboussé
le gouvernement en décembre 2013, avant d’être étouffées. Le
journaliste risque jusqu’à cinq ans et quatre mois de prison dans ce
dossier.
Dans un autre dossier, RSF a appris avec soulagement l’abandon des
poursuites pour « propagande terroriste » intentées contre Can Dündar
et 17 autres journalistes pour avoir repris, à des fins d’illustration,
la photo d’un procureur pris en otage par un groupuscule
d’extrême-gauche en mars 2015, pistolet sur la tempe. Une décision
éditoriale assimilée par le parquet à une forme de soutien aux
ravisseurs. RSF regrette que l’abandon des poursuites ne soit liée qu’à
un délai de prescription et souligne qu’elles n’auraient jamais dues
être intentées.
Cumhuriyet est lauréat 2015 du Prix RSF pour la liberté de la presse dans la catégorie “média”. (RSF, 26 déc 2015)
Kanal D fires journalist Ilıcak after pro-gov’t columnist’s threats
Kanal D TV fired veteran journalist Nazlı Ilıcak and her team on
Thursday, after pro-government columnist Cem Küçük threatened the Doğan
Media Group, telling the group to fire certain journalists deemed
anti-government, a news portal reported on Thursday.
According to the Haberdar news portal, Kanal D ended “Pazar Gezmesi”
(Sunday Walk) which was presented by Ilıcak and fired her, along with
23 other people, including editors, directors and producers of the
program Erdal Çevrim, Osman Zabun and Can Mahmutoğlu .
Pro-government Star daily columnist Küçük told media mogul Aydın Doğan,
“From now on, we will manage you,” while ordering him to fire certain
journalists during a TV program aired on Ülke TV on Nov. 4.
Doğan, the owner of Doğan Media Group, which is critical of the
government, was threatened by Küçük, who said that if Doğan does not
fire the journalists Nazlı Ilıcak, Eyüp Can and Bülent Mumay, he would
have to “bear the consequences.”
Can and Mumay were also recently dismissed from Doğan group media outlets.
During the program Küçük threatened Doğan Media Group as well as the
Zaman and Samanyolu media groups, claiming that their management will
soon be overtaken by trustees in a similar operation to the one that
was carried out on the İpek Media Group. İpek media, which used to be
critical of the government, was seized in a government-led operation in
late October whereupon its board was taken over by trustees.
“If you are saying you will fight against all illegal structures and
parallel organizations, then you will fire Eyüp Can… You are no longer
the boss, Aydın Doğan,” Küçük said.
He then said: “Have you not fired them? Then let's continue this
struggle and fight no matter where it may go. We are ready for
anything.”
(TODAY'S
ZAMAN, Dec 24, 2015)
Turkey press crackdown continues with arrests of Kurdish journalists
The Committee to Protect Journalists calls on Turkey to end its
crackdown on the press. Since the release of CPJ's annual prison
census, three journalists working for pro-Kurdish outlets have been
arrested in Turkey on terror accusations, according to news reports.
Zeki Karakuş, the owner of a local news website Nusaybin Haber
(Nusaybin News), was arrested on December 1 on charges of "making
propaganda for a terrorist organization," his lawyer, Gülistan Duran,
told CPJ. On December 15, Deniz Babir, a journalist with the
Kurdish-language daily Azadiya Welat, was arrested on charges of
belonging to a banned group, reports said. And on December 16, Beritan
Canözer, a reporter with the women's news agency JİNHA, was arrested
while covering a protest in the southeastern city of Diyarbakır, on
charges of aiding a terrorist organization, local press reported.
Tensions are high in southeastern Turkey due to the civil war in
neighboring Syria, the refugee crisis, and a resurgence of violence
since the collapse of peace talks this summer between Turkish security
forces and the PKK. In at least one other case, documented by CPJ last
month, journalists trying to cover the tensions were rounded up and
imprisoned by authorities.
"The Turkish government is never going to overcome its many complex
challenges by throwing journalists in jail. Silencing news and opinion
will only lead to a dangerous information vacuum," CPJ Europe and
Central Asia Program Coordinator Nina Ognianova said. "We call on
Turkish authorities to release Beritan Canözer, Deniz Babir, and Zeki
Karakuş immediately, drop all charges against them, and allow them to
continue reporting on events in southeastern Turkey."
Karakuş's lawyer, Duran, said the journalist was summoned to a police
station in the Nusaybin district of Mardin province in southeastern
Turkey. When Karakuş arrived, authorities brought him before a court on
accusations of "making propaganda for a terrorist organization" through
the media, Duran told CPJ. The court sealed the investigation into
Karakuş, the lawyer said, which has prevented her from establishing the
exact charges and reviewing evidence authorities say they have against
her client. Karakuş, whose website focuses on pro-Kurdish local news,
is being held in pretrial detention at the Mardin E Type closed prison.
Separately, Babir was arrested in the Sur district of Diyarbakır while
reporting on clashes between Turkish security forces and the Patriotic
Revolutionary Youth Movement (YDG-H), a branch of the PKK, local press
reported. CPJ's review of court files showed that he was ordered into
pretrial detention on accusations of being a member of the PKK, which
is banned in Turkey. The journalist's lawyer, Resul Tamur, told CPJ
Babir denied being part of the PKK but admitted to a second charge of
carrying false identification. According to Tamur, police questioned
the journalist about his work. Babir is being held in Diyarbakır D Type
prison.
Four other journalists--Ferit Dere and Elifcan Alkan of the pro-Kurdish
daily Azadiya Welat, and Pınar Sağnaç Kalkan and Savaş Aslanwere of the
pro-Kurdish political magazine Özgür Halk (Free People)--were arrested
alongside Babir and released, reports said. According to the
pro-Kurdish Dicle News Agency, Dere said police questioned all four
about their reporting and confiscated their cameras, notes, and voice
recorders. The equipment was not returned, he said.
In the third arrest, Canözer was detained by plainclothes police
officers while covering a protest over the state military campaign
against the YDG-H, local press reported. According to news reports,
police accused Canözer of participating in a protest, which the
journalist denied. Three days later, a regional court ordered her to be
held in pretrial detention on accusations of "knowingly and willingly
aiding a terrorist organization," news reports said. Canözer is being
held in Diyarbakır E Type prison.
The new arrests--which bring the number imprisoned in Turkey to
17--cement Turkey's ranking as Europe and Central Asia's leading jailer
of journalists, CPJ research shows.
(CPJ, Dec 24, 2015)
L'Union internationale des éditeurs dénonce la censure en Turquie
L'Union internationale des éditeurs (IPA) a apporté mardi son soutien à
l'Association des éditeurs turcs (TPA) qui dénonce le régime de censure
en vigueur en Turquie.
Un tribunal turc a ordonné le retrait de commercialisation des livres
de trois journalistes turcs et un autre journaliste a été condamné à
une amende "dissuasive" pour avoir soi-disant diffamé un ministre, a
rappelé l'IPA, dont le siège est à Genève, dans un communiqué.
En fait, poursuit l'IPA, les livres des journalistes Hasan Cemal, Tugce
Tatari et Müslüm Yücel ont été retirés de la vente car ils ont été
trouvés aux mains de personnes suspectées d'être membres de partis
politiques interdits.
"Nous savons que ces auteurs ne sont pas des terroristes et qu'ils
n'écrivent pas non plus en faveur d'organisations terroristes", a réagi
le président de la TPA, Metin Celal, cité dans le communiqué de l'IPA.
"Ces décisions traduisent une nouvelle fois combien le régime actuel a
peur des mots, car il réalise que les livres sont plus puissants que
les armes", a estimé M. Celal.
"Malheureusement, a-t-il déploré, (ces décisions) portent également un
coup à notre foi dans l'indépendance du système judiciaire et servent
seulement à perpétuer une atmosphère anxiogène de violence et
d'oppression dans notre pays".
Le secrétaire général de l'IPA, José Borghino, a estimé de son côté que
"les actions dangereuses des autorités turques, ajoutées aux
arrestations en novembre des deux éminents journalistes Can Dündar et
Erdem Gül, sont la marque d'un régime qui veut désespérément éviter un
examen approfondi et une quelconque critique".
L'amende infligée à Ahmet Sik pour avoir soi-disant diffamé dans un
livre le ministre des Transports maritimes et des Communications,
Binali Yildirim, est "une autre tentative maladroite de censure et
d'intimidation qui va simplement réussir à ridiculiser le gouvernement
et la justice turcs", a ajouté M. Borghino.
En septembre déjà, l'IPA avait interpellé le gouvernement d'Ankara après l'incendie d'une librairie.
L'Union internationale des éditeurs est une fédération internationale
qui promeut et protège le secteur de l'édition. Une de ses missions est
de lutter contre la censure.
(AFP, 22
décembre
2015)
Journalists’ Union Calls for Protest for Imprisoned Journalists
Journalists’ Union of Turkey (TGS) is organizing a protest for the imprisoned journalists to be released.
Aslı Gül, the wife of Cumhuriyet daily Ankara Representative, Erdem
Gül, arrested on account of making news of Turkish National
Intelligence Organization (MİT) trucks, Samanyolu Media Group President
Hidayet Karaca’s wisfe Şule Karaca and Ceren Karlıdağ, the co-worker of
JİNHA correspondent Vildan Atmaca detained whilst pursuing news in Van
will attend the press meeting to be held in front of Galatasaray High
School at 12 p.m. on Sunday (December 20).
TGS is calling everyone willing to protect freedom of information and imprisoned journalists to support the protest.
As of today (December 18), 32 journalists are in prison. According to
BİA Media Monitoring Report 3rd Quarter 2015, nine distributors are
imprisoned as of October.
(BIA, Dec 18, 2015)
Reaction from Publishers’ Union to Pulling off the Shelves
Publishers' Union of Turkey has criticized the ruling of the 3rd
Criminal Court of Peace of pulling the books off the shelves and
sentencing Ahmet Şık to a punitive fine on grounds of defaming Binali
Yıldırım in his book.
“These decisions damage our faith in the independency of the judiciary
and cause concern about experiencing greater violations of rights in
the future.
“We call on the government to not contributing to the environment of
violence through oppressing civilian and peaceable ways of expression
in our country and requote our call for peace and freedom of
publishing.”
“They perceive books as threats”
Publishers' Union has emphasized that the government perceived books as greater threats than weapons.
“The reason for this is that some publications are more effective in
criticizing wrong actions and policies than weapons, find greater
acceptance in the society and spread and thus force the government to
listen to the society and correct their mistakes.
“Yet that is exactly why books, authors and journalists should be free.
“Likewise our concern is that the oppression of such civilian and
peaceable ways of expression through prohibitions will only serve the
purpose of extending this environment of war and violence originally
claimed to be ended”.
“Authors and readers are not terrorists”
In its statement criticizing the decision, the union has also expressed
that considering authors and readers of these books “terrorists” was
unacceptable.
“We know that the authors Hasan Cemal, Tuğçe Tatari and Müslüm Yücel
are not terrorists and do not write their works in favor of terrorist
organizations.
“We also do not accept the ones in hold of these books being considered terrorists for reading books.
“Reading and writing is not a crime, books can not be considered
evidence of any crime. And what hurts is having to express and defend
this fact over and over again”.
Oppression on the journalists
In the statement also attention has been drawn to the decision of
sentencing Ahmet Şık to a punitive fine for moral indemnity in the
amount of 1,230 euros (4,000 TL) on the basis of the accusation of
defaming Binali Yıldırım, Minister of Transport, Maritime and
Communication in his book titled “We have walked parallel on these
roads” and expressed that journalist are wanted to be suppressed.
“Government officials pressing charges against journalists and authors
based upon the ‘defamation’ article of the Turkish Criminal Law and
trying to suppress these persons through heavy punitive fines
constitutes an ongoing violation of freedom of publishing without
slowing down.”
What had happened?
Anadolu (Anatolia) 22nd Criminal Court of First Instance on the other
hand had decided on the case brought to trial based on charges of Ahmet
Işık defaming Binali Yıldırım, Minister of Transport, Maritime and
Communication in his book titled “We have walked parallel on these
roads” and sentenced Şık to a punitive fine of moral indemnity in the
amount of 1,232 euros.
3rd Criminal Court of Peace had ruled that books of Cemal, Tatar and
Abdullah Öcalan which have been detected on the persons who had been
taken into custody during an operation run with accusement of being
members of the United Kurdish Community in Western Kurdistan (KCK), the
Patriotic Revolutionary Youth Movement (YDG-H) and the People’s
Protection Units (YPG), to be pulled off the shelves.
(BIA, Dec 16, 2015)
Cumhuriyet fabrique sa une devant la prison où son chef est incarcéré
Les dirigeants du journal d'opposition
turc Cumhuriyet ont symboliquement tenu mardi leur réunion de rédaction
devant une prison d'Istanbul, pour exiger la libération de deux de
leurs journalistes qui y sont incarcérés depuis le mois dernier pour
"terrorisme".
Réuni autour de son rédacteur en chef adjoint Tahir Ozyurtseven,
l'encadrement du quotidien a déplié tables et chaises devant l'entrée
du centre pénitentiaire de Silivri, dans la lointaine banlieue
stambouliote, et préparé dans le froid sa prochaine édition.
"En tant que journalistes, nous avons déjà tenu ce genre de réunions
partout, des zones de guerre au Parlement, mais jamais devant une
prison", a déclaré M. Ozyurtseven, cité par Cumhuriyet. "Nous sommes
ici pour soutenir nos collègues et faire en sorte que leur opinion
figure dans notre journal", a-t-il ajouté, "leur voix ne se taira
jamais".
Le rédacteur en chef de Cumhuriyet, Can Dündar, et Erdem Gül, le
chef de son bureau à Ankara, ont été inculpés le 26 novembre de
"terrorisme", "espionnage" et "divulgation de secrets d'Etat" et placés
en détention provisoire jusqu'à leur procès.
En mai, Cumhuriyet avait diffusé des photos et une vidéo de
l'interception par des gendarmes, en janvier 2014 à la frontière
syrienne, de camions appartenant aux services secrets turcs (MIT) et
transportant des armes destinées à des rebelles islamistes syriens.
Le gouvernement turc a toujours nié ce soutien et répété que le convoi
intercepté contenait de "l'aide" pour les populations turcophones de
Syrie.
L'incarcération de MM. Dündar et Gül a suscité un tollé dans
l'opposition turque et dans les capitales étrangères, à l'heure où
Bruxelles a relancé les négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union
européenne (UE).
L'ONG Reporters sans frontières (RSF) a lancé un appel international en
faveur de la libération de deux journalistes turcs, signé par de
nombreuses personnalités telles que les journalistes allemand Günther
Wallraff et américain Carl Bernstein, le sociologue français Edgar
Morin ou le linguiste américain Noam Chomsky.
Le Premier ministre islamo-conservateur turc Ahmet Davutoglu a jugé que
l'incarcération de MM. Dündar et Gül aurait pu être évitée mais précisé
qu'elle relevait de la seule justice.
La Turquie pointe à la 149e place, sur 180, au classement mondial de la
liberté de la presse publié par RSF, derrière la Birmanie (144e) et
juste devant la Russie (152e).
(AFP, 15
décembre
2015)
Armed assailants attack Hürriyet daily’s Ankara office
The Ankara office of the Hürriyet daily located along Eskişehir road
was reportedly attacked by unidentified assailants on Saturday night.
Five to six shots were reportedly fired at the building and the windows
of the building were broken in the attack. Police stepped up security
measures around the office after the attack. Reports say the attack was
carried out by unidentified assailants from a car.
However, Hürriyet said in its report that the windows of its buildings
were damaged but it was still uncertain whether it was an armed attack
or not.
Hürriyet daily Editor-in-Chief Sedat Ergin said it is still unclear how
the windows were broken and that police are still investigating the
incident.
This was not the first time the daily was attacked. Angry mobs of
nearly 100 people, led by former Justice and Development Party (AK
Party) deputy Abdurrahim Boynukalın, attacked the Hürriyet daily
headquarters on the evening of Sept. 6 and Sept. 8.
Following the attacks on the Hürriyet headquarters, lawyers
representing the daily filed a criminal complaint against Boynukalın
and other attackers at the Bakırköy Public Prosecutor's Office, and
prosecutors launched an investigation into the incident.
Twenty-five suspects have so far been detained as part of that
investigation. However, the investigation ground to a halt as the
suspects were later released due to a lack of evidence. Among the
suspects who were detained were people who had previously faced charges
of attempted murder, possession of an unregistered firearm, illegal
trafficking of narcotics, robbery and several other crimes.
(TODAY'S
ZAMAN, Dec 13, 2015)
Police raid, search jailed journalist Karaca’s family home
İstanbul police on Saturday raided and searched the
house of Samanyolu Broadcasting Group General Manager Hidayet Karaca,
who has been behind bars in İstanbul's silivri Prison for almost a
year, in what his lawyers said was an unlawful move to disturb the
journalist's family.
Police carried out a search at the house for six
hours and reportedly seized a computer used by Karaca's children. The
search was reportedly carried out as part of an investigation launched
by the Ankara Prosecutor's Office.
Karaca's lawyer Fikret Duran said the aim of the
search was to disturb the family of the journalist who was detained as
part of a major media crackdown on Dec. 14, 2014. Duran said it is
illogical to raid the house of a person who is already in jail. “It is
impossible that the judge who took this decision does not know that he
is already in jail,” he said.
Karaca was detained just three days before the first
anniversary of the massive corruption investigations of Dec. 17 and 25.
The year before the major crackdown on the Samanyolu Broadcasting Group
and Turkey's best-selling daily Zaman, the government used all possible
means to silence the remaining free and independent media to prevent
questions about corruption.
In the crackdown, which targeted 27 people --
including scriptwriters and a graphic designer -- Karaca and three
former police chiefs were arrested on charges of leading a terrorist
network, while other detainees, including Zaman's then-Editor-in-Chief
Ekrem Dumanlı, were released pending trial.
The only “evidence” supporting Karaca's arrest is a
fictional TV series that was aired on Samanyolu TV in 2009 and mentions
an extremist organization named Tahşiyeciler. The organization, which
is sympathetic to al-Qaeda, was later subjected to a police operation
from which its leaders received prison sentences. The prosecutor argues
that it was Karaca who plotted against this terrorist organization by
means of sending messages to the police chiefs through the series that
aired on his TV station. The judge used an illegally acquired phone
conversation of Karaca's in 2013 as a reason to arrest him for events
that transpired in 2009, although the illegal wiretap was excluded from
the case after Karaca's lawyers objected.
(TODAY'S
ZAMAN, Dec 13, 2015)
Penalty for Journalist over ‘Wolf Politician’ Report
Sinan Aygül, Chief Editor of Bitlis local news portal
www.bitlishaber.com.tr has been imposed a punitive fine for using the
expression “wolf” referring to Justice and Development Party (AKP) MP
Vahit Kiler in his report about the projects “Nemrut Geopark” and
“Geothermal Energy Facility” launched by Vahit Kiler, then MP of AKP in
Bitlis before removel of Veysel Yurdakul, would be cancelled and made
benefitable for the supporters of AKP
Tatvan 2nd Criminal Court of First Instance has sentenced Aygül to 450
euros (1,500 TL) punitive fine in equivalence to 90 days imprisonment
as a result of the criminal charge of “defamation through press”.
The expression of “wolf politician” has been considered a defamation libel
The expression of “wolf politician” which Aygül had used has been
considered a defamation by the 2nd Tatvan Criminal Court of First
Instance to which the case was submitted upon the decision of “lack of
competence” of Bitlis 2nd Criminal Court of First Instance.
Aygül: I am not surprised
Aygül stating he has not been surprised by the decision has expressed
“Under the current circumstances in our country, it would be naive to
be surprised by such a decision or to a expect a fair decision. On
behalf of myself, it has been a long time since I have lost faith in
the justice of judicial bodies in Turkey. Yet of course we will keep on
writing with the aim of democratizing our state and to build a pure
society where freedom of speech and thought subsist”..
“A disgraceful decision for freedom of press”
Aygül expressing that he knew right away what the verdict would see
like as soon as the criminal charges for his expression “wolf
politician” was recognised, stated “I was surprised that a phrase which
I have used on my column where I believe to refer to socially
significant and essential topics, has been picked out and brought
against me in a quarter page long criminal charge. Already the
recognition of the criminal charge, which would be considered
ridiculous even by a person with minimum or no legal knowledge has
indicated the verdict against me. Besides, in the scope of two other
trials with the same content, Tatvan courts had ruled in favor of me
yet still a punishment has been imposed by force”.
(BIA, Dec 11, 2015)
Freedom of Expression in 67th Year of Universal Declaration of Human Rights
In the congress held in memory of Prof. Dr. Server Tanilli and Prof.
Dr. Bülent Tanör, 67th year of the Universal Declaration of Human
Rights at Marmara University Faculty of Law Hukuk, problems of freedom
of expression within the political context in Turkey have been
discussed. The congress has been held with contributions from Marmara
University Faculty of Law, Turkish Criminal Law Foundation, Initiative
Against Thought Crime, University Faculty Members Foundation, İstanbul
Bar Association and Constitutional Law Studies Foundation (ANAYASADER).
In the first session of the congress, Prof. İbrahim Kabaoğlu, Prof.
Ozan Erözden and Prof. Niyazi Öktem have made presentations about the
historical adventures of freedom of expression and the legal
significance of the Universal Declaration of Human Rights
Doğru: Are we in the situation of having to choose between living and making use freedom of expression and dying?
In the session under his the presidency Prof. Osman Doğru, emphasising
on the significance of deceased Attorney Tahir Elçi in the struggle for
Human Rights in Turkey, asked the following question:
“Are we indeed in the situation of having to choose between living and
making use of freedom of expression and dying in Turkey today?” (BIA, Dec 11, 2015)
Full text of the article
BIA: We Celebrate New Year of 30 Imprisoned Colleagues; You?
If no change happens in the next 20 days, 30 journalists will enter the year of 2016 in prison.
We, as bianet have considered sending books as new year gift to our
imprisoned journalist companions. We compiled and packed the books sent
from bianet-friendly publishers over 2015.
That was the easy part, the hard part began later. How many journalists are in prison and what are their addresses?
We’d published the latest media monitoring report on October 19, 2015.
From that day on, pressure on media had increased and new journalists
sent to prison.
The list was updated, then proceeded to updating the addresses. Our
friend Leyla İşbilir confirmed the addresses by calling prison
administrations one by one.
In order to find the ones who were not in their addresses, information
gathered from their last workplaces, lawyers, and trade bodies.
Addresses of the 30 journalists were confirmed.
We are sending the books sent from 25 publishers.
We thank to 160. Kilometre, Açık Radyo Kitapları, Aras, Ayrıntı, Belge,
Can, Chivi Yazıları, Çitlenbik, Deli Dolu, Dipnot, Edebi Şeyler, Ege
Derneği, Etki, Everest, Gözlem, Günışığı Kitaplığı, İletişim,
Khalkedon, Metis, Nezih-Er, Paloma, Profil, Özgür Üniversite, and Sel,
Tekin Publishings.
List of addresses if you want to send book as well:
http://bianet.org/english/media/170078-we-celebrate-new-year-of-30-imprisoned-colleagues-you
(BIA, Dec 11, 2015)
Twitter à l'amende pour des contenus faisant l'"apologie du terrorisme"
L'autorité turque de régulation de l'internet (BTK) a infligé à Twitter
une amende de 150.000 livres (47.000 euros) pour n'avoir pas retiré des
contenus faisant "l'apologie du terrorisme", a rapporté vendredi
l'agence de presse progouvernementale Anatolie.
C'est la première fois que le site de microblogging est condamné à
payer une amende en Turquie, où il a déjà été temporairement bloqué à
plusieurs reprises.
Le BTK reproche à Twitter de ne pas avoir supprimé "malgré les mises en
garde, des contenus (faisant) l'apologie du terrorisme, appelant à
prendre pour cible les forces de sécurité", a indiqué Anatolie, sans
autre précision sur la nature des propos.
Le gouvernement islamo-conservateur turc Ankara s'est lancé l'été
dernier dans une "guerre contre le terrorisme" visant les jihadistes du
groupe Etat islamique (EI) sur son territoire et en Syrie, et les
rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est
de la Turquie et dans le nord de l'Irak.
Le réseau Twitter est régulièrement mis en cause par le président Recep Tayyip Erdogan.
Confronté à un scandale de corruption sans précédent pendant l'hiver
2013, l'homme fort du pays, alors Premier ministre, avait promis de
"supprimer" le réseau et l'avait comparé à "un couteau dans la main
d'un meurtrier".
Son gouvernement avait momentanément bloqué le réseau de microblogging
et YouTube afin d'éviter la diffusion d'informations mettant en cause
son entourage.
Selon le "rapport de transparence" publié par Twitter, la Turquie a été
au premier semestre 2015 (du 1er janvier au 30 juin) la championne du
monde des demandes de suppression de contenus sur le réseau, avec 408
requêtes ordonnées par ses tribunaux sur un total mondial de 442. (AFP, 11 décembre
2015)
CEDH: Le blocage de YouTube en Turquie a violé la liberté d'expression
Le justice turque a violé la liberté d'expression en bloquant entre
2008 et 2010 l'accès à YouTube, a tranché mardi la CEDH, tout en
refusant de se prononcer sur la nouvelle loi qui permet désormais au
gouvernement de bloquer l'accès à l'intégralité d'un site internet sans
passer par un juge.
La Cour européenne des droits de l'Homme était saisie par trois
utilisateurs du site de partage de vidéos en ligne, des universitaires
qui enseignent le droit aux universités d'Izmir, Istanbul et Ankara.
Ils contestaient une décision de mai 2008 du tribunal d'instance
d'Ankara qui, en se fondant sur une loi relative aux publications et
aux infractions sur l'internet, avait ordonné le blocage de l'accès à
YouTube au motif que ce site contenait une dizaine de vidéos
outrageantes à la mémoire de Mustafa Kemal Atatürk, fondateur de la
Turquie moderne.
Au total, le site YouTube fut bloqué du 5 mai 2008 au 30 octobre 2010,
date de la levée du blocage par le parquet après une demande de la
société détentrice des droits d'auteur des vidéos.
Les trois universitaires arguaient notamment que "leur droit à la
liberté de recevoir ou de communiquer des informations et des idées"
était affecté par ce blocage.
Ils soutenaient également que "cette mesure avait des répercussions sur
leurs activités professionnelles académiques et qu'il existait un
intérêt public à accéder à YouTube".
La justice turque les avait déboutés en soulignant que la mesure était
conforme à la loi turque et qu'ils n'avaient pas qualité à contester de
telles décisions.
Un raisonnement battu en brèche par les juges de Strasbourg, qui ont
relevé qu'ils "utilisaient activement YouTube à des fins
professionnelles", notamment en téléchargeant ou en accédant à des
vidéos utilisées dans leurs travaux académiques.
YouTube est une plateforme qui "permet l'émergence d'un journalisme
citoyen permettant de divulguer des informations politiques ignorées
par les médias traditionnels", ont souligné les juges.
En conséquence, les plaignants "peuvent légitimement prétendre avoir
été affectés par la mesure de blocage, bien qu'ils ne furent pas
directement visés par elle", ont conclu les juges de Strasbourg.
Le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002 en Turquie
s'en prend régulièrement aux réseaux sociaux et à leurs utilisateurs.
Début 2014, le président Recep Tayyip Erdogan a ordonné à plusieurs
reprises le blocage momentané de Twitter, Facebook ou YouTube, accusés
notamment de diffuser des accusations de corruption visant son
entourage.
La loi invoquée en 2008 a depuis été modifiée: en mars dernier, le
Parlement turc a voté une disposition qui autorise le gouvernement à
bloquer un site internet sans décision de justice, une mesure pourtant
censurée quelques mois plus tôt par la Cour constitutionnelle au nom de
la protection des libertés.
Les requérants avaient d'ailleurs pointé cette nouvelle disposition
dans leur requête, et réclamé que la CEDH prenne position à ce sujet.
Mais la Cour ne l'a pas jugé "nécessaire". Elle a souligné qu'elle
n'avait pas "pour tâche de se prononcer in abstracto sur la
compatibilité avec la convention (européenne des droits de l'Homme) du
régime juridique du blocage de l'accès à des sites internet tel qu'il a
existé en Turquie au moment des faits ou tel qu'il existe actuellement.
(AFP, 1 décembre
2015)
RSF's petition for Cumhuriyet's editors and all detained journalists
First as prime minister and now as president, Recep Tayyip Erdogan has
been waging a methodical crackdown on the media in Turkey for years.
Erdogan is persecuting journalists of all colours in an increasingly
ferocious manner in the name of combatting terrorism and defending
state security. The Erdogan regime’s arrests, threats and intimidation
are unworthy of a democracy.
Can Dündar, the editorinchief of the Turkish daily Cumhuriyet, and
his Ankara bureau chief, Erdem Gül, have been held since the evening of
26 November. They are charged with spying and terrorism because last
May they published evidence of arms deliveries by the Turkish
intelligence services to Islamist groups in Syria. Both are exemplars
of journalism, the search for truth and the defence of freedoms.
President Erdogan publicly said that Dündar “will pay for this.” But
Cumhuriyet’s journalists just did their job, publishing information
that was in the public interest. (Suite: http://rsf.org/petitions/turquie/petition.php?lang=en)
Kurdish
Question / Question kurde
Nouvelle enquête judiciaire contre le leader du HDP
La justice turque a ouvert lundi une enquête à l'encontre du principal
leader politique kurde du pays, Selahattin Demirtas, accusé de crimes
contre l'ordre constitutionnel, a annoncé l'agence gouvernementale
Anatolie.
Cette enquête fait suite à des propos du chef de file du Parti
démocratique des peuples (HDP) évoquant une possible autonomie pour la
minorité kurde de Turquie, selon Anatolie.
Selon les médias turcs, l'affaire fait référence à un discours prononcé
dimanche par M. Demirtas dans lequel il avait déclaré que les Kurdes de
Turquie devaient décider s'ils voulaient vivre en autonomie ou "sous la
tyrannie d'un homme".
Le parquet d'Ankara enquête sur des accusations de crimes "contre la
constitution et son fonctionnement", a indiqué Anatolie, sans préciser
la peine encourue par le leader kurde de 42 ans, considéré comme le
principal rival du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan.
En juillet, le parquet de Diyarbakir (sud-est) avait déjà ouvert une
enquête contre M. Demirtas pour "troubles à l'ordre public" et
"incitation à la violence" lors de manifestations pro-Kurdes en octobre
2014, accusations pour lesquelles il risque jusqu'à 24 ans de prison.
Selon l'agence Anatolie, les deux enquêtes ont été jointes dans une seule procédure.
Cette nouvelle affaire intervient sur fond de tension croissante entre
les autorités turques et la minorité kurde du pays, après deux semaines
d'offensive militaire dans le sud-est à majorité kurde.
Les combats ont fait 211 morts dans les rangs du Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK), mouvement kurde armé actif depuis 1984, selon un
bilan publié lundi par l'armée mais qui n'a pu être vérifié de source
indépendante, la région des combats restant sous couvre-feu.
(AFP, 28
décembre
2015)
Erdogan dénonce comme une "trahison" la revendication autonomiste du HDP
Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan, a dénoncé
mardi comme une "trahison" la revendication autonomiste du principal
parti pro-kurde de Turquie au moment où se déroule une opération
militaire massive dans le sud-est du pays à dominante kurde.
"Ce que ce coprésident a fait constitue une trahison, une provocation
très claire", a-t-il dit devant la presse à l'aéroport d'Istanbul avant
de se rendre en visite en Arabie Saoudite, en référence au chef de file
du parti de la démocratie des peuples (HDP), Selahattin Demirtas, qui a
lors du week-end évoqué une possible autonomie pour la minorité kurde.
"De quel droit pouvez-vous parler dans le cadre de notre structure
unitaire d'établir un Etat dans le Sud-Est, dans l'Est ?", a demandé
l'homme fort de Turquie, prévenant que "ni la volonté nationale, ni les
forces armées ne permettront une telle situation".
Les tensions politiques sont au comble entre le gouvernement
islamo-conservateur et le principal parti pro-kurde du pays en raison
d'une opération militaire d'une ampleur inédite menée depuis deux
semaines dans plusieurs villes du sud-est anatolien contre les rebelles
du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Les combats ont fait plus
de 200 morts dans les rangs des séparatistes mais n'épargnent pas non
plus les civils.
Le chef de l'Etat turc a réaffirmé mardi que l'offensive militaire se
poursuivrait avec "détermination". Il a affirmé que "plus de 3.000
terroristes" ont été tués lors d'opérations menées en Turquie et dans
le nord de l'Irak, où le PKK dispose de bases-arrières, depuis l'été.
(AFP, 29
décembre
2015)
AKP official warns pro-Kurdish HDP that it could be banned
A senior Justice and Development Party (AKP) official has threatened
the pro-Kurdish Peoples' Democratic Party (HDP) with a ban, saying its
status as a political party would end if it supports terrorism.
Mehmet Ali Şahin, a deputy chairman of the ruling party, said the
government has pressed for constitutional changes to make it harder to
close down a political party but warned that the political parties have
a responsibility to pursue their goals only through political means.
In a speech in the northwestern province of Karabük, Şahin said the HDP
supports actions of the Kurdistan Workers' Party (PKK) terrorist group
in southeastern Anatolia. “Distance yourself from terrorism. Otherwise,
the democratic system in Turkey, no matter how strong it is, may not
carry you on its back any more,” he said.
Şahin claimed that any party whose officials make statements like those
of the HDP leaders would have been closed down in any democratic
country. “I call on [HDP Co-Chair] Mr. [Selahattin] Demirtaş and the
HDP executives: Appreciate the democratic order in Turkey. Even in an
EU country with the strongest democracy, a political party which openly
announces support for terrorist organizations would be let to live,” he
said.
(TODAY'S
ZAMAN, Dec 26, 2015)
Davutoğlu cancels planned meeting with HDP leaders
The Prime Ministry announced on Saturday that a planned meeting between
Prime Minister Ahmet Davutoğlu and leaders of the pro-Kurdish Peoples'
Democratic Party (HDP) has been canceled, saying recent statements by
party officials have left no room for dialogue.
Davutoğlu was scheduled to meet with HDP officials on Dec. 30, as part
of a round of talks with all opposition parties represented in
Parliament to discuss a planned new constitution as well as the issues
of reform and budget.
In a statement, the Prime Ministry condemned remarks made by HDP
leaders over the past week which it said promoted polarization and
clashes.
"HDP leaders have shown once again that they lack the political
maturity required to use politics as a means to solve problems. There
is no point in sitting around the same table with [those who subscribe
to] such an ill-mannered approach," the statement said, without
specifying the HDP statements in question.
Davutoğlu has accused HDP Co-Chairman Selahattin Demirtaş of "treason"
after Demirtaş met with Russian Foreign Minister Sergey Lavrov in
Moscow on Wednesday and reiterated that the downing of a Russian jet by
Turkish F-16s near the Syrian border on Nov. 24 was wrong.
Davutoğlu was due to meet with the main opposition Republican People's
Party (CHP) on Dec. 30 and the Nationalist Movement Party (MHP) on Jan.
4.
The cancellation of the planned talks comes as security forces carry
out a massive operation against militants linked to the youth wing of
the Kurdistan Workers' Party (PKK) terrorist group in several
predominantly Kurdish districts in the southeastern Anatolia.
The Prime Ministry statement said Davutoğlu's initial request to HDP
for talks had never been aimed at starting a debate on the determined
fight against terrorism, saying that fight was not "open to
bargaining."
(TODAY'S
ZAMAN, Dec 26, 2015)
Barzani meets with Erdoğan, Davutoğlu amid Turkish-Iraqi tension
Nechirvan Barzani, the prime minister of the Kurdistan Regional
Government (KRG) in northern Iraq, is holding talks with Turkish
President Recep Tayyip Erdoğan and Prime Minister Ahmet Davutoğlu
during a visit to İstanbul.
Barzani's visit to Turkey comes amid tension between Ankara and the Iraqi government over Turkish troop deployment in Mosul.
Barzani first had a meeting with Davutoğlu at noon for talks that
officials said focused on relations between Turkey and the Kurdish
administration as well as regional issues.
The meeting was also attended by Foreign Ministry Undersecretary
Feridun Sinirlioğlu as well as KRG spokesman Safeen Dizayee and the
minister for planning, Ali Sindi.
No statement was made after the meeting.
Barzani began talks with Erdoğan at 2 p.m. (1200 GMT).
The Baghdad government criticized Turkey after Turkish troops were
deployed to a training camp near Mosul earlier this month. Ankara said
the troops were sent to protect trainers deployed at the camp in
Bashiqa and that the deployment took place at the request of the Iraqi
government.
But the Iraqi government continued its protests against what it said
was an illegal incursion and took the matter to the UN Security
Council. Amid international pressure, Turkey said it would withdraw
some of its troops from the area.
(TODAY'S
ZAMAN, Dec 26, 2015)
Civil Defense Units (YPS) established in Nusaybin
In Nusaybin district of Mardin which has remained under a curfew six
times in recent months, youths have announced establishment of YPS
(Civil Defense Units) to defend their neighborhoods and repel the
attacks by state forces.
Announcement of 'YPS Nusaybin' comes after yesterday's announcement of Botan Civil Defense Units in Cizre district of Şırnak.
Establishment of YPS Nusaybin was announced through a statement which
stressed that self-governance is a step declared against the occupant
Turkish state's policies of assimilation and genocide implemented
across the cities of North Kurdistan during the year of 2015.
Describing self-rule as protection of existence and will, the statement
by YPS Nusaybin said the followings; "The occupant state has wanted for
years to annihilate the Kurdish people within the scope of a
displacement, physical and cultural genocide policy which continues
today with a fascist aggression on the will of the Kurdish people. In
response to these attacks, our people are improving their self-defense
under the leadership of women and youths. The occupant Turkish state
has been making efforts for years now to break the Kurdish people's
will and eliminate them through an evacuation of villages, unidentified
murders, arrests and torture. Innocent people have been murdered on
these streets up to date. Thousands of people were put in prison for
reclaiming their language and culture. Civilians were targeted by
aerial strikes. If this is not terrorism, then what is it? And today,
children, women and elderly are being murdered in the streets of
Kurdistan. Kurdish people's self-defense, which is a most legitimate
right, is being alleged as terrorism. Despite belonging to the Kurdish
people, this struggle is also for the people of Turkey and humanity.
Turkey's public opinion and the world shouldn't remain silent on these
barbaric attacks."
Saluting the popular resistance in Farqin, Cizre, Silopi, Dargeçit, Sur
and Derik, YPS-Nusaybin greeted and establishment of YPS-Botan.
YPS-Nusaybin vowed to enhance the struggle under the roof of YPS-Botan
on the basis of communal and democratic values and for the freedom of
Kurdish leader Abdullah Öcalan, and defend the people against the
attacks of the occupant state.
The statement ended with a call to all the Kurdish people, especially
women and youths, to join the ranks of Civil Defense Units and protect
the will of the people.
(ANF, Dec 26, 2015)
14th day of popular resistance against attacks in Silopi and Cizre
Attacks by state forces continue in Silopi and Cizre districts of Şırnak for the 14th uninterrupted day.
While local units of self-defense in neighborhoods are responding to
the attacks that target their resistance and will for self-rule, people
remain determined to not leave their houses and flee despite the
intensified artillery attacks aiming a displacement in masses.
SİLOPİ
Tank and artillery attacks by soldiers and special operation police
teams have targeted Cudi, Nuh, Barbaros, Şehid Harun, Karşıyaka and
Başak neighborhoods throughout the night, and have intensified once
again as of early hours this morning.
Reports are coming through that state forces are now entering the
neighborhoods outside the curfew area, where they are threatening and
forcing residents to leave the town.
In the meantime, 75-year-old imam Hasan Sanır was deliberately targeted
and killed by special operation police for being "terrorist" late
yesterday afternoon. While Sanır's body is being held in his house,
Turkish forces continue conducting artillery strikes against the
neighborhoods which they couldn't enter yet in the face of the
resistance by residents. Attacks have left a number of civilian houses
unusable.
CİZRE
Attacks by state forces against Cudi and Nur neighborhoods of Cizre
continued last night as well. Both neighborhoods were targeted by
intense artillery attacks and gunfire from armored vehicles.
Reports say that military and police forces attempted to infiltrate
into Cudi neighborhood last night, to which self-defense units
responded and not allowed state forces get into their areas. Clashes
have reportedly lasted throughout the night.
The intervention by local units of self-defense has reportedly left
casualties among state forces, who were taken to Şırnak in helicopters.
Earlier this morning, plainclothes special operation police shot
34-year-old civilian Ali Tetik who was standing near a grocery outside
his house in Cudi neighborhood. People around managed to take Tetik to
hospital after the attack which left him wounded in the chest.
(ANF, Dec 27, 2015)
PKK: "Tous les canaux de communication avec la Turquie sont fermés"
Tous les canaux de communication entre la Turquie et les rebelles du
parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) sont désormais fermés, et il
n'y a aucune raison de mettre fin à la lutte armée, a déclaré l'un des
principaux dirigeants du PKK dans un entretien au journal Le Monde
jeudi.
"Tous les canaux de communication avec l'Etat turc sont fermés. Nous
n'avons plus aucun contact" et "nous sommes revenus à un état de
guerre", selon Cemil Bayik, interrogé dans son fief des monts Qandil,
dans l'extrême nord du Kurdistan irakien, à la frontière avec l'Iran.
"L'Etat turc n'est plus dans une logique de négociation ou de solution,
mais d'élimination du mouvement kurde", poursuit M. Bayik, estimant que
le PKK mène désormais un "combat existentiel".
Au cours des derniers jours, l'armée turque a lancé une vaste opération
anti-PKK dans le sud-est à dominante kurde de la Turquie, faisant plus
de cent morts selon des sources sécuritaires.
"Nous prévoyons d'annoncer prochainement la création d'un front
révolutionnaire de résistance avec d'autres organisations venues de
l'intérieur et de l'extérieur de la Turquie, qui partageront notre
combat et lutteront avec nous contre le régime" du président turc Recep
Tayyip Erdogan, a ajouté le chef du PKK, sans fournir de détails.
"Il n'y a aucune raison que nous mettions fin à la lutte armée dans
l'état actuel des choses. Au contraire, dans les mois qui vont venir,
la guerre civile qui sévit en Turquie va s'aggraver", a-t-il poursuivi.
(AFP, 24
décembre
2015)
HDP, DTK, DBP Executives Under Investigation
Diyarbakır Chief Prosecution has launched an investigation against
Selahattin Demirtaş; Co-Chair of Peoples’ Democratic Party (HDP),
Ertuğrul Kürkçü; İzmir MP and Co-Spokesperson of HDP, Hatip Dicle and
Selma Irmak; Co-Chairs of Democratic Society Congress (DTK) and Kamuran
Yüksek; Co-Chair of Democratic Regions Party (DBP) over their
statements on the press conference held in Diyarbakır on Friday
regarding the ditches.
It has been stated, that the images belonging to the press conference
held on Friday are going to be analysed and examined within the scope
of the investigation conducted by Terror Crimes Bureau.
The prosecution has stated that the investigation has been launched
based on expressions inciting to commit in aspects such as ditches and
self-governance.
It has been noted that Selahattin Demirtaş’s, Ertuğrul Kürkçü’s, Selma
Irmak’s, Hatip Dicle’s and Kamuran Yüksek's speeches claimed to support
the ditches, the persons responsible for these and encourage the people
to commit crimes are going to be analysed and in the event of detecting
elements of crime, the indictment will be developed.
(BIA, Dec 24, 2015)
Statement by HDP on Russia Trip
Peoples’ Democratic Party (HDP) Vice Co-Chair, Nazmi Gür, regarding
Prime Minister Ahmet Davutoğlu saying “HDP Co-Chair’s saying ‘Turkey’s
shooting down Russian warplane was a mistake’ is a complete disgrace
and betrayal” has said it is unacceptable.
Demirtaş had gone to Russia’s capital city of Moscow with Nazmir Gür,
the committee consists of Democratic Regions’ Party (DBP) Co-Chair
Kamuran Yüksek and representatives participating in representation
office opening procedures in Moscow, and met with Russian Minister of
Foreign Affairs, Sergey Lavrov.
What did Davutoğlu say?
Davutoğlu said the following in his statement yesterday (December 23)
“HDP Co-Chair’s saying ‘Turkey’s shooting down Russian warplane was a
mistake’ is a complete disgrace and betrayal. In such a period when
Russian warplanes bomb innocent Turkmens, innocent Arabs, innocent
Kurds in Azez, Aleppo, Idlib, Bayirbucak, going to Russia and express
support with great eagerness is an explicit betrayal against the
nation. This is sheer carelessness”.
“We’ve always said it is a mistake”
Nazmi Gür in his written statement said that they haven’t maintained an
attitude that would bring Turkey under suspicion in the talks.
“AKP Government’s deeming HDP’s meeting with Russian Government
‘betrayal’ while they themselves sustain their intercourse with the
Russian government is inconsistency to say the least. Even though we
have been clearly expressing that downing the Russian warplane was a
mistake from day one, Prime Minister Davutoğlu’s reflecting us
reiterating it in Moscow as a new situation is a clear sign of
intolerance towards HDP’s stability and peace oriented diplomatic
activities”.
“HDP should maintain peace oriented attitude”
“Because of the crisis AKP Government has caused, a need has arisen for
HDP to maintain a stability and peace oriented attitude against
possible conflicts to occur between neighboring peoples. We sadly
follow the attempts to frustrate HDP’s efforts to create possibilities
in order to decrease tension.
“We respectfully announce to public that we will work inside and
outside the country to build a future in which peoples in Turkey can
live freely and in peace with their neighbors”.
(BIA, Dec 25, 2015)
Une marche contre le couvre-feu réprimée à Diyarbakir la kurde
Plusieurs milliers de personnes qui manifestaient mardi contre un
couvre-feu à Diyarbakir, grande ville du sud-est à majorité kurde de la
Turquie, ont été brutalement dispersées par la police, a constaté un
photographe de l'AFP.
Les manifestants, dont des députés d'opposition, tentaient de rejoindre
le district de Sur, théâtre de violents combats entre forces de
sécurité turques et rebelles kurdes et soumis à un strict couvre-feu,
mais ont été empêchés de progresser par un barrage policier.
Répondant aux jets de pierres d'un groupe de jeunes, les forces de
l'ordre ont tiré de nombreuses grenades lacrymogènes et fait usage de
canons à eau pour disperser la foule, a constaté le photographe de
l'AFP.
Les forces de sécurité turques mènent depuis une semaine leur plus
grande opération de ces dernières années pour déloger de jeunes
partisans du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans plusieurs
villes du sud-est à majorité kurde du pays.
A Sur, les combats à huis clos ont fait huit nouveaux morts dans les
rangs des rebelles kurdes lundi, a rapporté mardi l'état-major turc,
portant le bilan à 15 tués depuis le début de l'offensive.
Un soldat y a également été tué lundi, selon l'armée, et quatre autres ont été blessés.
A Cizre, dans la province voisine de Sirnak, 103 "terroristes" ont été tués en une semaine, d'après la même source.
Il était impossible de vérifier ce bilan de façon indépendante dans l'immédiat.
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, des combats meurtriers ont
repris l'été dernier entre Ankara et le PKK, faisant voler en éclats
les pourparlers de paix engagés en 2012 pour mettre un terme à un
conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
Le chef de l'Etat turc Recep Tayyip Erdogan a accusé lundi le PKK
d'"empoisonner la paix de notre pays par ses actes", ajoutant que
"l'organisation terroriste sera ensevelie dans les tranchées qu'elle a
creusées".
(AFP, 22
décembre
2015)
KRG leader instructs officials to expedite independence referendum
Kurdistan Regional Government (KRG) President Massoud Barzani
instructed senior party officials to work on preparations for holding a
referendum to decide whether to secede from Iraq, a long-standing
Kurdish aspiration, Kurdish sources said on Monday.
Speaking to the Arbil-based Rudaw over the weekend, senior KRG official
Aras Haso Mirhan talked about the recent KRG meeting, saying the major
theme of the gathering was independence.
Barzani instructed senior party figures to hold talks with other parties for the referendum, Mirhan told Rudaw.
The Kurdistan Democratic Party (KDP), led by KRG President Barzani,
will hold a meeting with the Patriotic Union of Kurdistan (PUK), one of
the main Kurdish political parties and headed by former Iraqi President
Jalal Talabani, to discuss the referendum. Mirhan also said the KDP
will meet with other parties to broach the subject.
The Kurdish bid for an independent state has been a thorny issue in
Iraqi politics and a source of concern for some regional countries like
Turkey and Iran, which have fears that such move would foment
separatist sentiment among their restive Kurdish populations.
While Ankara has some reservations about such a move, those hesitations
have not prevented Turkish authorities from nurturing closer and
stronger ties with Barzani's KRG, and Ankara has not displayed as
strong objections as it had in the past.
The central Iraqi government is adamantly against such a move but has
little to stop the momentum if Kurds decide to take action. Last year,
preparations for holding a referendum on whether to secede from Iraq
were postponed when the Islamic State in Iraq and the Levant (ISIL)
attacked the region and edged closer to Arbil, the KRG's regional
capital, before being rolled back by the US-led coalition's air strikes.
ISIL captured Mosul in 2014 and still holds sway over some territory in
the Kurdish region, but an anticipated counter-offensive by the Iraqi
army, Kurdish peshmerga forces and Iran-backed Shiite militiamen aims
to take Mosul back from the radical group. The US-led anti-ISIL
coalition, Arbil and Baghdad are working to finalize operational
details, while Kurdish forces are clearing the surrounding area of ISIL
elements, trying to cut Mosul's links to the outside world before
laying a full-fledged siege on the city. (TODAY'S
ZAMAN, Dec 21, 2015)
Tensions entre les Kurdes et le régime dans le nord-est
Des accrochages ont eu lieu mercredi entre des combattants kurdes et
des membres des forces pro-régime à Qamichli, dans le nord-est de la
Syrie, ont indiqué dans un communiqué les forces de sécurité kurdes.
Les combats sont généralement rares entre les combattants kurdes et les
forces pro-régime car ces deux groupes collaborent habituellement dans
la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), très actif
dans le nord-est de la Syrie.
Les accrochages ont commencé mardi soir après qu'un membre des services
de sécurité du régime en état d'ivresse a ouvert le feu sur un policier
de la circulation kurde, ont indiqué les services de sécurité
intérieures kurdes, appelés Assayech.
"Nos forces l'ont arrêté ainsi que neuf autres officiers", précise-t-on.
Mercredi matin, quand les Forces de défense nationale (FDN), la
principale milice pro-régime, ont arrêté deux membres des Assayech, "il
y a eu un accrochage entre les deux parties".
"Un de nos membres a été blessé et nous avons arrêté 11 miliciens pro-régime", ajoutent les Assayech.
Le contrôle de Qamichli est partagé entre le régime et les forces
kurdes qui ont créé des "zones d'administration autonome" dans
plusieurs parties du nord et du nord-est de la Syrie.
Les troupes syriennes et les combattants kurdes ont coordonné leurs
opérations de sécurité dans la province de Hassaké, dont dépend
Qamichli, où l'EI a tenté d'avancer.
Mais des tensions ont souvent lieu entre les deux parties en raison de
la volonté du régime d'imposer la conscription obligatoire des jeunes,
notamment kurdes.
"Récemment, les pratiques autoritaires du gouvernement contre des
citoyens désarmés se sont accrues (...) sous le prétexte de recrutement
et de conscription", ont indiqué les Assayech.
Les autorités kurdes ont proclamé en 2013 un régime d'autonomie dans
les régions qu'elles contrôlent, notamment dans la province de Hassaké.
Le gouvernement syrien et les forces kurdes ont imposé chacun un
service militaire obligatoire et des habitants se sont plaints de
devoir les faire tous les deux.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), au moins
trois combattants kurdes ont été arrêtés par les forces du régime et
des membres des forces gouvernementales sont détenus par les Assayech.
Le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane a indiqué que le gouverneur
de Hassaké, qui est nommé par le régime, avait été détenu brièvement
mardi soir par les forces kurdes.
(AFP, 16
décembre
2015)
Deux manifestants tués lors d'affrontements avec la police à Diyarbakir
Deux manifestants ont été tués par balle lundi lors de violents
affrontements avec la police à Diyarbakir lors d'un rassemblement pour
dénoncer le couvre-feu instauré il y a plus de deux semaines dans un
quartier de la ville à majorité kurde de la Turquie.
Les deux victimes, âgées de 21 et 25 ans, ont été tuées par balle dans
des conditions qui restent à éclaircir alors qu'elles tentaient
d'entrer dans le district de Sur, théâtre depuis le début du mois de
combats entre les forces de sécurité et des partisans du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), a-t-on appris de source proche des
services de sécurité.
Au moins deux autres personnes, des civils, ont été blessées lors de ces incidents, a-t-on précisé de même source.
Les affrontements ont débuté dans la matinée, lorsque des centaines de
personnes, dont plusieurs députés du Parti démocratique des peuples
(HDP, prokurde), ont tenté d'entrer dans le district de Sur pour
dénoncer le couvre-feu.
Leur cortège a été immédiatement repoussé par la police avec des
grenades lacrymogènes et des canons à eau. Au moins deux personnes ont
alors été blessées et une quarantaine d'autres arrêtées, a constaté un
journaliste de l'AFP.
Les autorités turques ont imposé le 2 décembre un couvre-feu dans le
district de Sur, quelques heures après la mort par balles, dans des
circonstances qui n'ont toujours pas été éclaircies, d'un célèbre
avocat kurde, Tahir Elçi.
Cette mesure a été levée quelques heures vendredi par le gouverneur.
Lors d'une brève visite à Sur, des journalistes de l'AFP y ont
découvert un paysage de guerre, avec des bâtiments criblés de balles et
des rues défigurées par les barricades et les tranchées. Des centaines
d'habitants ont fui avec leurs familles.
- 'Maison par maison' -
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, d'intenses combats ont repris l'été dernier entre policiers et soldats turcs et le PKK.
Ils ont fait voler en éclats les pourparlers de paix engagés fin 2012
par le gouvernement islamo-conservateur d'Ankara avec le chef rebelle
emprisonné Abdullah Öcalan pour tenter de mettre un terme à un conflit
qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
En plus des attaques du PKK contre les forces de sécurité, de nombreux
affrontements ont éclaté dans les villes du sud-est entre des jeunes
partisans des rebelles et les forces spéciales de la police. Des
dizaines de civils ont été tués.
Selon un décompte d'ONG, plus de 50 couvre-feu ont été imposés dans 17
villes turques depuis la mi-août, affectant plus de 1,3 million
d'habitants.
Le gouverneur de la province de Sirnak a annoncé le rétablissement du
couvre-feu à partir de lundi soir dans les villes de Cizre et Silopi
(sud-est), où 3.000 enseignants ont été priés par leur ministère de
quitter les lieux, a rapporté l'agence de presse Dogan.
Sur la lancée de la victoire de son parti aux législatives du 1er
novembre, le président Recep Tayyip Erdogan a réaffirmé sa volonté
"d'éradiquer" le PKK.
"Ils pensent pouvoir nous intimider en multipliant les barricades, les
tranchées. Ils veulent pousser les habitants à bout. Ils pensent que le
peuple va ensuite accuser le gouvernement", a dénoncé lundi le Premier
ministre Ahmet Davutoglu lors d'un entretien accordé à la chaîne de
télévision A Haber.
"Moi non plus je ne suis pas enchanté par les couvre-feu. Mais
l'absence de couvre-feu peut ouvrir la voie à des pertes civiles", a
ajouté M. Davutoglu. "S'il le faut, ces villes seront nettoyées des
terroristes maison par maison", a-t-il promis.
(AFP, 14
décembre
2015)
Police demolish houses as onslaught gets heavier in Sur

Onslaught by state forces continues on the third day of the sixth curfew in Amed's central district of Sur.
As attacks by Turkish security forces have intensified today amid an
intense deployment of troops, police and special operation teams are
targeting civilian areas with grenade launchers, which has already left
many houses and civilian areas demolished. A building faces a risk of
collapse as it remains on fire as a result of gunfire.
On the other hand, police attacks have reportedly intensified around
the historical Kurşunlu Mosque which was set ablaze by police forces
earlier this week. Reports say that the mosque is also targeted by the
attacks.
Heavy fighting continues in the district.
(ANF, Dec 13, 2015)
Photos of Destruction in Sur Under Curfew
Lifting of curfew lasted 17 hours in Turkey’s southeastern Sur district of Diyarbakır province.
Curfew which was in effect as of December 2 in six neighborhoods and
one street in Sur was lifted yesterday, on December 10 at 11 p.m.
However, another curfew was declared at 4 p.m. today, on December 11.
The photos taken during the 17-hour curfew in the district reveal the destruction in the city.
(BIA, Dec 11, 2015)
Full text of the article
52 open-ended curfews imposed in the Kurdish region since August
Since August 16, there have been 52 open-ended and round-the-clock
curfews in 17 provinces of 7 Kurdish cities that house approximately
1,299,061 people (2014 population census), according to the data
provided by the Documentation Center of Human Rights Foundation of
Turkey (HRFT).
These cities are:
AMED (31 times)
Lice – 7 times (26,427 people)
Silvan – 6 times (86,663 people)
Sur – 6 times (121,75 people)
Bismil – 4 times (112,461 people)
Hani – 4 times (32,413 people)
Yenişehir – 1 time (206,534 people)
Dicle – 1 time (40,33 people)
Hazro – 2 times (17,54 people)
MARDİN (9 times)
Nusaybin – 5 times (116,68 people)
Dargeçit – 2 times (28,601 people)
Derik – 2 times (61,32 people)
ŞIRNAK (5 times)
Cizre – 4 times (132, 857 people)
Silopi – 1 time (121,11 people)
HAKKÂRİ
Yüksekova – 4 times (117,44 people)
MUŞ
Varto – 1 time (32,378 people)
BATMAN
Sason – 1 time (30,646 people)
ELAZIĞ
Arıcak – 1 time (15,306 people)
(ANF, Dec 13, 2015)
Des Kurdes et d'autres opposants réunis en Syrie
Des groupes syriens d'opposition, principalement kurdes, se sont
retrouvés mardi en Syrie pendant que d'autres organisations d'opposants
se rassemblaient à Ryad pour une conférence dont les factions kurdes
ont été exclues.
Des dizaines de représentants kurdes, arabes et assyriens étaient réunis à Al-Malikiyah (nord-est) pour
affirmer qu'ils "méritaient" plus que d'autres de participer à
l'élaboration d'un scénario de transition politique dans le pays ravagé
par la guerre.
"Les forces qui ont défendu le peuple, qui ont souffert et sont restées
en Syrie sont celles qui méritent le plus de résoudre la crise, sans
interférence des puissances régionales", a indiqué Waël Mirza, un
représentant assyrien.
"C'est la première fois depuis le début du conflit qu'une réunion de
l'opposition nationale se tient dans le pays, dans des zones libérées
du régime despotique et du terrorisme", a indiqué Abdelkarim Omar, un
des opposants.
Les discussions, qui se termineront mercredi, portent principalement
sur un système politique décentralisé pour la Syrie et la lutte contre
le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
"Nous nous préparons à un processus de négociations, nous ramassons les
pièces éparpillées de l'opposition qui croit en une solution politique
et un Etat démocratique", a indiqué à l'AFP Nebras Dalloul, un autre
opposant.
Ce rendez-vous rassemble notamment des membres du Parti de l'Union
démocratique kurde (PYD), exclu -comme sa branche armée (YPG)- de la
conférence de Ryad qui s'ouvre mercredi.
La Coalition nationale syrienne, principal groupe d'opposition en exil,
s'est opposée à la présence des Kurdes à Ryad au motif qu'ils ne
combattent pas le régime et ont combattu contre des rebelles arabes.
Les YPG, alliés à des rebelles arabes au sein des Forces démocratiques
syriennes (FDS) soutenues par les Etats-Unis, sont pourtant en première
ligne dans la lutte contre l'EI.
Un porte-parole des FDS, Talal Sello, a d'ailleurs expliqué que la
réunion d'Al-Malikiyah était le "visage politique" de cette jeune
coalition et a qualifié la conférence de Ryad de "conspiration".
Cette conférence à l'initiative de l'Arabie saoudite, pays qui soutient
des groupes rebelles arabes sunnites en Syrie, vise à élaborer une
plateforme commune de l'opposition en vue de pourparlers avec le régime.
Le conflit en Syrie a commencé par la répression de manifestations
pacifiques en 2011 et a évolué en une guerre complexe opposant
désormais nombre d'acteurs et impliquant des puissances étrangères.
Mi-novembre, dix-sept pays -dont les Etats-Unis, l'Iran, la Russie et
la Turquie- ont adopté à Vienne une feuille de route pour une
transition en Syrie: rencontre entre opposition et régime d'ici au 1er
janvier, formation d'un gouvernement de transition dans les six mois et
organisation d'élections dans les 18 mois.
(AFP, 8 décembre
2015)
Minorités
/ Minorities
Réaction du CCAF contre la relance des négociations avec la Turquie
Le CCAF dénonce avec la plus grande vigueur la
relance des négociations pour l'adhésion de la Turquie à Europe. Il
s'étonne que cette décision intervienne alors qu'au cours de ces
dernières années, la Turquie n'a jamais été aussi éloignée des valeurs
proclamées de l'UE.
Dans un contexte d'arrestations des journalistes,
d'atteintes multiples à la liberté d'expression, d'islamisation de
plus en plus radicale de la vie publique du pays, de renforcement du
négationnisme d'État, de répression accrue contre les Kurdes, de
complicité avec Daech, cette ouverture d'un nouveau chapitre de
discussion avec Ankara s'apparente à une véritable prime au crime. Elle
procède d'un mépris des principes de l'Europe et constitue un grave
aveu de faiblesse à l'égard du régime Erdogan auquel l'Union européenne
est en train de confier les clés de sa maison, à travers notamment la
protection de ses frontières, face au drame des réfugiés.
Le CCAF dénonce cet abandon de souveraineté et
appelle l'ensemble des démocraties à faire barrage à cette honte pour
l'Europe, dont la Turquie continue, par ailleurs, d'occuper
militairement une partie du territoire à Chypre.
Une chose est certaine : il y a une incompatibilité
irréductible entre l'existence en Europe de communautés arméniennes
issues des rescapés du génocide et l'intégration à ses centres de
décision d'une Turquie négationniste. Les descendants du génocide ne
subiront jamais la suzeraineté, fût-elle partielle, d'un État
génocidaire et négationniste. C'est lui ou nous.
Bureau national du CCAF (Conseil de coordination des organisations arméniennes de France) -
redaction@armenews.com
Why Hanukkah not Celebrated at Squares of Turkey?
Jews’ Hanukkah, otherwise known as “Festival of Lights” or “Feast of Dedication”, has been celebrated all over the world.
The feast starting with first candle be lighted on Sunday will last
eight days. Shalom newspaper compiled tradition of lighting on
newspapers all over the world.
Shalom Chief Editor, İvo Molinas, has expressed his will on Twitter for
Hanukah to be celebrated in İstanbul similar to how it is celebrated in
world cities.
3,704 people participated in Molina’s survey on Twitter “How would it
be if candles of Jews’ Feast of Lights light at squares of İstanbul?”
in 24 hours. While 40% of the participants responded “it would be very
good”, 24 percent chose “Republic of Turkey would become a more
democratic country”. While 17% say “it would be meaningless”, 19% say
“it’s not possible”.
(BIA, Dec 10, 2015)
Politique
intérieure/Interior Politics
Deux enfants risquent la prison pour avoir insulté Erdogan
Erdogan manquerait-il d'humour ? En tout cas une
chose est sûre, la justice turque est intraitable. En début de semaine
s'est ouvert le procès de deux adolescents de 12 et 13 ans accusés
d'avoir arraché des affiches à l'effigie du dirigeant turc Recep Tayyip
Erdogan. Ces deux cousins, jugés pour diffamation, risquent d'être
condamnés à deux ans et quatre mois de prison chacun.
Les mineurs ont été arrêtés le 1er mai pour avoir
arraché des affiches à l'effigie du président sur une route dans la
province de Diyarbakir, située dans le sud-est de la Turquie. Dans sa
déclaration, le plus âgé des deux avoue que son cousin et lui avaient
décidé d'arracher les affiches au portrait d'Erdogan juste pour les
vendre à des recycleurs : « On n'a pas fait attention à celui qui était
sur la photo. Nous voulions juste les enlever pour les vendre à des
recycleurs. » L'avocat des mineurs Ismail Korkmaz déclare que les
enfants avaient du mal à comprendre qui était sur les affiches. « C'est
consternant de voir deux enfants poursuivis en justice pour avoir
arraché une affiche du président », confie-t-il au Daily News. L'avocat
des deux jeunes garçons aura beau qualifier le système juridique turc
d'illibéral, la loi en Turquie ne permet pas d'insulter le président et
permet de condamner les coupables, quels qu'ils soient, à une peine
pouvant atteindre quatre ans de prison.
Ce n'est pas la première fois que des enfants sont
arrêtés pour avoir insulté Recep Tayyip Erdogan. Un garçon de 15 ans a
été interpellé fin octobre pour la même raison dans la province turque
de Kayseri. Mais si les enfants font preuve de naïveté, certains
adultes, eux, n'hésitent pas à se lâcher sur les réseaux sociaux pour
porter atteinte à l'image de leur président. Récemment, un homme s'est
fait interpeller sur son lieu de travail pour avoir réalisé et posté un
montage photo sur Twitter où apparaissent, accolés les uns aux autres,
plusieurs faciès expressifs de Recep Tayyip Erdogan et de Gollum, la
célèbre créature de la trilogie de J. R. R. Tolkien dans Le Seigneur
des Anneaux. Aussi étonnant que cela puisse paraître, l'enjeu pour la
défense est de prouver que Gollum n'a pas que de sombres côtés, afin de
démontrer que cette comparaison n'a rien d'insultant. (Le Point, 11 déc 2015)
"Erdogan et sa famille" impliqués dans le trafic de pétrole avec l'EI
Le président turc Recep Tayyip Erdogan et sa
famille sont directement "impliqués" dans le trafic de pétrole avec
l'organisation Etat islamique (EI), a affirmé le vice-ministre russe de
la Défense, Anatoli Antonov, lançant mercredi de nouvelles accusations
contre la Turquie qui a abattu un avion militaire russe le 24 novembre.
"Le principal consommateur de ce pétrole volé à ses propriétaires
légitimes, la Syrie et l'Irak, s'avère être la Turquie. D'après les
informations obtenues, la classe dirigeante politique, dont le
président Erdogan et sa famille, est impliquée dans ce commerce
illégal", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à laquelle,
pour la première fois, étaient invités des journalistes étrangers.
"Le cynisme du gouvernement turc est sans limite", a-t-il continué,
ajoutant que la Russie "a déjà à plusieurs reprises averti du danger de
flirter avec le terrorisme".
"Vous ne vous posez pas de questions sur le fait que le fils du
président turc s'avère être le dirigeant d'une des principales
compagnies énergétiques et que son beau-fils a été nommé ministre de
l'Energie? Quelle merveilleuse entreprise familiale!", a-t-il commenté,
en référence à la récente nomination au poste de ministre de l'Energie
du gendre du président turc, Berat Albayark.
C'est la première fois que Moscou cite nommément le président turc et
son entourage pour accuser Ankara, qui a abattu le 24 novembre un avion
militaire russe au-dessus de la frontière syrienne, provoquant une
crise sans précédent avec la Russie.
Recep Tayyip Erdogan, dont le pays a rejoint l'été dernier la coalition
internationale antijihadiste, avait déjà qualifié ces accusations de
"mensonges et calomnies" et nie farouchement couvrir le trafic de
pétrole brut organisé par l'EI, qui constitue la principale source de
revenus de l'organisation jihadiste.
Moscou, qui mène des frappes aériennes sur la Syrie depuis le 30
septembre, a intensifié ses frappes contre les installations
pétrolières de l'EI, autorisant les pilotes de ses avions de "tirer à
vue" sur les camions-citernes dans la zone contrôlée par l'organisation
terroriste.
Depuis le début de ses interventions, l'aviation russe a détruit 32
complexes pétroliers, 11 raffineries, 23 puits de pétrole et 1.080
camions-citernes transportant des produits pétroliers, a énuméré M.
Antonov, faisant défiler les cartes dans l'immense salle où s'étaient
réunis plus de 300 journalistes.
Grâce à ces frappes, Moscou a réussi à réduire de moitié le chiffre
d'affaires annuel des activités pétrolières de l'EI, passé de trois
milliards de dollars par an à 1,5 milliard de dollars, a-t-il assuré.
(AFP, 2 décembre
2015)
Forces
armées/Armed Forces
L'offensive militaire contre les villes kurdes fait monter les tensions politiques
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé comme une "trahison"
mardi la revendication autonomiste du principal parti pro-kurde tandis
que règne un climat de quasi-guerre civile dans le sud-est de la
Turquie, théâtre d'intenses combats entre les forces armées et le Parti
des travailleurs du Kurdistan (PKK).
L'homme fort de Turquie n'a pas mâché ses mots devant la presse à
Istanbul en attaquant avec virulence le chef de file du parti de la
démocratie des peuples (HDP), Selahattin Demirtas, qui a lors du
week-end dernier évoqué une possible autonomie pour la minorité kurde.
"Ce que ce coprésident a fait constitue une trahison, une provocation
très claire", a martelé M. Erdogan, accusant les responsables de son
parti d'être des "marionnettes" à la solde du PKK.
La justice turque a ouvert une enquête lundi à l'encontre M. Demirtas,
bête noire du chef de l'Etat, pour avoir réclamé une plus grande
autonomie, lors d'un congrès réunissant différentes organisations
kurdes qui ont plaidé en faveur d'une plus grande autonomie d'une
communauté de quelque 12 millions de personnes (sur 78) qu'elles
représentent.
La constitution turque interdit toute division du territoire turc sur
des bases ethniques, comme le président l'a rappelé avec insistance:
"De quel droit pouvez-vous parler dans le cadre de notre structure
unitaire d'établir un Etat dans le Sud-Est, dans l'Est ?". "Ni la
volonté nationale, ni les forces armées ne le permettront", a-t-il
averti.
Les tensions politiques sont au comble entre le gouvernement
islamo-conservateur et les représentants du HDP, troisième force
politique de Turquie. Une opération militaire d'une ampleur inédite est
menée par 10.000 hommes depuis deux semaines dans plusieurs villes du
sud-est anatolien contre les membres du PKK, et surtout son
organisation de jeunesse, le YDG-H. Celle-ci a lancé un "soulèvement"
dans les centres urbains, alors que traditionnellement elle affronte
l'armée dans la campagne.
- Lourd tribut pour les civils -
Les combats ont fait plus de 200 morts, selon l'armée, dans les rangs
des séparatistes mais n'épargnent pas non plus les civils qui payent le
plus lourd tribut. Ce bilan est invérifiable de source indépendante car
les villes concernées sont sous couvre-feu depuis des semaines, coupées
du monde.
Cizre, Silopi, Nusaybin et le district de Sur, la vieille ville de
Diyarbakir, la "capitale" du sud-est turc, sont les plus touchées.
Plus d'une cinquantaine de couvre-feux ont déjà été imposés par les
gouverneurs dans ces régions kurdes, depuis la mi-août, affectant la
vie de quelque 1,3 millions de personnes, a indiqué récemment la
Fondation pour les droits de l'Homme de Turquie (TIHV).
Les civils pris au piège des combats ont émigré par dizaines de
milliers vers des zones plus sûres, selon les médias. Ceux forcés de
rester confinés dans leurs maisons sont confrontés à des coupures
d'eau, d'électricité et de réseau mobile. Dans cet état de siège, les
hôpitaux, les administrations locales et les écoles sont à l'arrêt.
De nombreux civils ont été tués (129, selon le HDP) depuis la reprise
des combats entre l'armée et le PKK l'été dernier, après une trêve de
deux ans entre les parties dont on espérait qu'elle pourrait enfin
déboucher sur une solution politique du conflit kurde qui dure depuis
1984.
Une nouvelle victime collatérale des combats été recensée lundi soir:
Un garçon de cinq ans qui jouait devant sa maison d'un quartier de
Cizre a été tué d'une balle dans la nuque, rapporte le journal Hürriyet.
Un journaliste de ce quotidien faisait état mardi de scènes de guerre à
Sur. Des centaines de maisons et commerces ont été détruits dans
l'ancien coeur touristique de Diyarbakir où les combattants kurdes ont
creusé de larges tranchées et érigé des barricades.
Dans cette atmosphère délétère, le chef de l'Etat turc a redit mardi
que l'offensive militaire se poursuivrait avec "détermination". Il a
affirmé que depuis l'été "plus de 3.000 terroristes" avaient été tués
lors d'opérations menées en Turquie et dans le nord de l'Irak, où le
PKK dispose de bases arrières.
(AFP, 29
décembre
2015)
Military cooperation back on agenda as Turkey, Israel talk
As Turkey and Israel hammer out details before an overall deal that
aims to restore diplomatic ties, military cooperation will be back at
the forefront of bilateral relations as was the case in the 1990s,
defense sources in Ankara have said.
Ankara is looking to revive military cooperation with Israel and looks
forward to purchasing key technologies like advanced UAVs and
reconnaissance and surveillance systems from Tel Aviv, sources told
Today's Zaman.
To the dismay and protest of regional countries and its Arab allies,
Turkey in the mid-1990s cultivated closer ties with Israel on the
military front and carried out joint modernization programs with the
Israeli military. Facing an embargo from Western countries over reports
of human rights abuses in its fight against the terrorist Kurdistan
Workers' Party (PKK) in the Southeast during the tumultuous 1990s,
Turkey turned to Israel to reinforce its depleted arsenal and bought
much-needed military equipment. At the time, Turkey found in Israel a
reliable ally to count on and signed treaties in military cooperation,
a development during the Welfare Party (RP)-led government in 1997 that
sent alarm bells across capitals in the region.
The close relationship was most evident and visible when Israeli pilots
were trained in Turkish airspace, using an air base in Konya. The
relationship took a dramatic turn, however, when Israeli navy forces
cracked down on activists on the Mavi Marmara ship bringing
humanitarian aid to Gaza in 2010.
The raid left 10 people dead and plunged Turkish-Israeli relations to
their lowest level in recent decades. The efforts to bring relations
back on course have yet to yield tangible results.
In 2013, US President Barack Obama brokered an Israeli apology, a key
demand of Turkey before normalizing ties. Ankara's insistence on an end
to the Gaza blockade by Israel and disagreements over the amount of
money to be paid to the families of victims as compensation have
remained blocks before the restoration of ties.
With recent talks to re-establish ties having gained new momentum,
Turkish officials and their Israeli counterparts are already speaking
about projects that would transport gas from Israel to Turkey.
Defense sources said military-to-military cooperation is another
dimension that would boost relations and Ankara is eager to continue to
work with Israel in that field.
To that effect, Turkish authorities are contemplating reviving several
projects that were postponed after the Mavi Marmara incident. The
Israeli Defense Ministry canceled the license of Israeli defense firms
IAI and Elbit for selling advanced intelligence systems to the Turkish
Air Force (THK) after the Mavi Marmara incident. Ankara retaliated by
canceling other defense contracts and Turkish defense company ASELSAN
took its money back from a deal with two Israeli firms.
The THK struck a deal worth $165 million with Israeli firms IAI and
Elbit in 2008 to modernize its aging F-4 fleet by placing advanced
reconnaissance and surveillance systems on jets. A year later, Turkey
paid Israeli companies $55 million before the project was completed.
When the project was called off, the Turkish Ministry of Defense
demanded its money be returned.
Another crisis that crippled the Turkish military's efforts in the
fight against terrorism is the breakdown in cooperation over UAVs.
Turkey in the mid-2000s bought a number of Heron UAVs and began
operating them from a ground station in the Southeast. When relations
broke down after the Mavi Marmara incident, Turkey faced significant
setbacks in operating the UAVs. Turkey currently has one ground station
and is only able to operate three Herons at the same time.
The military wants to fly all of them whenever it needs and is seeking
to overcome the problem that is hampering its efforts to gather
intelligence to spot PKK targets in mountainous areas.
Another problem the military faces is technical problems associated
with the Herons. Whenever one of the Herons has a technical error and
is unable to fly, Turkey had to send it back to Israel to be fixed. But
due to the lingering political crisis between the two countries, Israel
has either dragged its feet on fixing the problems or even refused to
do so.
(TODAY'S
ZAMAN, Dec 24, 2015)
4 soldats turcs blessés dans le nord de l'Irak lors d'une attaque de l'EI
Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a affirmé mercredi avoir
attaqué un camp militaire du nord de l'Irak où sont stationnés des
soldats turcs, alors que des responsables kurdes disent que l'assaut a
été repoussé.
Dans un communiqué diffusé sur des sites jihadistes, l'EI a indiqué
avoir bombardé "avec 200 roquettes Grad" le camp militaire de Bachiqa,
dans la province de Ninive, situé près de Mossoul, ville entre les
mains du groupe jihadiste depuis juin 2014.
L'EI fait état d'une autre attaque contre une caserne de combattants
kurdes peshmergas dans la zone d'al-Gouwayr, lors de laquelle deux
kamikazes ont fait détoner leur ceinture d'explosifs.
Dans le même temps, le Conseil de sécurité de la région autonome du
Kurdistan (KRSC) a indiqué que les forces peshmergas avaient repoussé
des attaques coordonnées par l'EI à Nawaran, Bachiqa, Tal Aswad, Khazr
et Zardik, dans le nord de l'Irak.
"C'était une tentative de (l'EI) de briser les lignes défensives des
peshmergas après des pertes significatives ces derniers mois", a-t-il
ajouté.
"Plusieurs fronts, dont Bachiqa, Nawaran et Khazr, au nord et à l'est
de Mossoul, ont été attaqués par des terroristes" de l'EI, a également
déclaré à l'AFP Jabbar Yawar, le secrétaire général du ministère chargé
des peshmergas dans le gouvernement du Kurdistan.
Les jihadistes "ont utilisé des voitures piégées, des obus de mortier
et des roquettes et après ça ils ont lancé des attaques sur les sites
des peshmergas sur tous ces fronts", a-t-il dit.
Le KRSC a affirmé que plus de 70 membres de l'EI avaient été tués.
Ankara avait fait état plus tôt dans la journée d'une attaque de l'EI
contre le camp de Bachiqa lors de laquelle quatre soldats turcs avaient
été blessés.
Selon CNN Türk, entre 50 et 60 obus de mortiers ont été tirés par les
jihadistes lors du bombardement, qui a duré environ trois heures.
Ankara a déployé il y a deux semaines plusieurs centaines de soldats et
des chars à Bachiqa, provoquant de vives tensions avec le gouvernement
de Bagdad qui lui a demandé de les retirer.
Un contingent turc y entraîne depuis plusieurs mois des combattants
irakiens pour lutter contre l'EI. Ankara affirme que les renforts
dépêchés sur place ont pour mission d'assurer la protection de ses
formateurs.
Des responsables turc et irakien avaient fait état lundi du retrait des
militaires turcs du camp, mais les conseillers y sont apparemment
restés.
(AFP, 16
décembre
2015)
La Turquie retire les troupes déployées à proximité de Mossoul
Une partie des militaires turcs déployés près de
Mossoul, dont Bagdad exige le retrait, ont quitté la zone pour se
diriger vers le nord.
Un « convoi de 10 à 12 véhicules, dont des chars »,
a quitté Bachiqa en direction du nord, indique l’agence de presse
Anatolie en citant des sources militaires, sans préciser si ces troupes
allaient rester en Irak ou retourner en Turquie.
Ankara a déployé il y a deux semaines plusieurs
centaines de soldats et des chars à Bachiqa, à proximité de la deuxième
ville d’Irak, Mossoul, occupée depuis juin 2014 par les djihadistes du
groupe Etat islamique (EI), provoquant de vives tensions avec le
gouvernement de Bagdad.
Un contingent turc y entraîne depuis plusieurs mois
des troupes du gouvernement régional du Kurdistan irakien, les «
peshmergas », ainsi que des volontaires irakiens désireux de combattre
l’EI. Ankara affirme que les renforts dépêchés sur place ont pour
mission d’assurer la protection de ses formateurs.
Le gouvernement de Bagdad a exigé à maintes reprises
leur retrait et adressé vendredi une lettre de protestation au Conseil
de sécurité de l’ONU. Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait
affirmé vendredi qu’il était « hors de question » de retirer les
troupes déployées à Bachiqa mais évoqué la possibilité d’une
réorganisation du dispositif militaire turc sur place. (Le Monde, 14 déc 2015)
Un ex-général entendu par la justice pour avoir menacé Erdogan en 2007
La justice turque a entendu lundi à Istanbul un ancien chef
d'état-major de l'armée, Yasar Büyükanit, accusé d'avoir menacé en 2007
le régime de l'actuel président islamo-conservateur Recep Tayyip
Erdogan, ont rapporté les médias.
Aujourd'hui âgé de 75 ans, l'ex-général a déposé devant plusieurs
magistrats à son domicile stambouliote en raison de sa santé fragile et
"rejeté les accusations portées à son encontre", a indiqué l'agence de
presse Dogan.
Comme d'autres militaires, M. Büyükanit est poursuivi dans le cadre
d'une enquête ouverte pour "crimes contre l'ordre constitutionnel".
L'ancien général dirigeait l'armée turque lorsque celle-ci avait posté
sur son site internet, dans la nuit du 27 au 28 avril 2007, un texte
qui mettait en garde le gouvernement à l'époque dirigé par M. Erdogan.
Surnommé "e-memorandum" par la presse turque, ce document dénonçait ce
que ses auteurs qualifiaient d'atteintes à la laïcité par le Premier
ministre et son Parti de la justice et du développement (AKP), au
pouvoir depuis 2002. Il ressemblait à d'autres textes publiés par
l'armée avant ses coups d'Etat, au nombre de quatre depuis 1960.
Mais pour la première fois dans l'histoire politique récente du pays,
le gouvernement avait alors rappelé à l'autorité militaire son devoir
d'obéissance au gouvernement civil.
La justice a ouvert en 2012 une enquête sur cet "e-memorandum" mais
l'ex-général Yasar Büyükanit n'avait jusque-là jamais été entendu.
L'armée turque, qui s'est longtemps considérée comme la gardienne de
l'héritage laïque de la République fondée en 1923 par Mustafa Kemal
Atatürk, a progressivement abandonné toute intervention dans la vie
politique.
Depuis son arrivée au pouvoir, M. Erdogan a ordonné des procès contre
des centaines d'officiers accusés d'avoir conspiré contre lui et son
régime. Lourdement condamnés en 2012 et 2013, nombre d'entre eux ont
depuis été libérés et réhabilités.
(AFP, 14
décembre
2015)
L'armée turque interdit à son personnel de se rendre en Russie
L'armée turque a interdit à son personnel de se rendre en Russie pour
les vacances dans un contexte de tension entre les deux pays depuis la
destruction d'un bombardier russe par l'aviation turque près de la
frontière syrienne.
L'état-major a interdit à la fois à son personnel et aux cadets de
l'académie militaire de se rendre en Russie pour les vacances par
"mesure de précaution", a rapporté dimanche l'agence Anatolie.
La Turquie et la Russie traversent leur pire crise diplomatique depuis
la Guerre froide, après qu'un avion militaire russe a été abattu le 24
novembre par l'aviation turque.
Depuis, la Russie a annoncé des mesures de rétorsion à l'encontre de la
Turquie qu visent principalement les secteurs du tourisme, de
l'énergie, de la construction et de l'agriculture. (AFP, 13 décembre
2015)
Poutine ordonne à l'armée russe de répondre à toute menace en Syrie
Le président Vladimir Poutine a ordonné vendredi à l'armée russe de
répondre avec une "extrême fermeté" à toute force qui la menacerait en
Syrie, près de trois semaines après la destruction par l'aviation
turque d'un bombardier russe près de la frontière syrienne.
"J'ordonne d'agir avec une extrême fermeté", a déclaré M. Poutine lors
d'une réunion avec les responsables du ministère de la Défense. "Toute
cible menaçant les unités russes ou nos infrastructures au sol sera
détruite immédiatement".
"Il est important de coopérer avec tout gouvernement qui est réellement
intéressé par l'élimination des terroristes", a-t-il toutefois
poursuivi, citant comme exemple l'accord pour éviter les incidents dans
le ciel syrien conclu avec la coalition internationale menée par les
États-Unis.
La Russie avait déjà pris des mesures supplémentaires pour protéger ses
avions en Syrie après le crash le 24 novembre d'un Su-24, abattu par
l'aviation turque près de la frontière syrienne, une action qui a
provoqué une grave crise dans les relations entre Moscou et Ankara.
Les bombardiers russes effectuent ainsi désormais leurs missions en
Syrie sous la protection de chasseurs. Des systèmes de DCA S-400 ont
été déployés sur la base aérienne de Hmeimim, dans le nord-ouest de la
Syrie. Le croiseur lance-missiles Moskva, navire-amiral de la flotte de la mer Noire, mouille également depuis l'incident au large de Lattaquié. (AFP, 11 décembre
2015)
Erdogan répète qu'il est "hors de question" de retirer les troupes turques d'Irak
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a répété qu'il était "hors de
question" de retirer les troupes turques récemment déployées près de la
ville irakienne de Mossoul (nord), soulignant une nouvelle fois
qu'elles n'avaient qu'une mission de formation.
"Ce qu'elles (ces troupes turques) font à Bachiqa et dans ce camp n'est
que de la formation", a déclaré M. Erdogan lors d'une conférence de
presse tard jeudi soir.
"Le nombre de nos soldats sera augmenté ou réduit en fonction du nombre
de +peshmergas+ (les troupes de la région autonome du Kurdistan
irakien) qu'ils entraînent. Un retrait est hors de question", a-t-il
insisté.
La Turquie a déployé la semaine dernière plusieurs centaines de soldats
et des chars à Bachiqa, à proximité de la deuxième ville d'Irak Mossoul
dans la région de Mossoul (nord de l'Irak) occupée depuis juin 2014 par
le groupe Etat islamique (EI). Ces soldats doivent y entraîner des
Irakiens à combattre l'organisation jihadiste.
Ce déploiement a provoqué de vives tensions avec le gouvernement de
Bagdad, qui a exigé leur retrait et menacé de porter l'affaire devant
le Conseil de sécurité de l'ONU.
Signe des tensions entre les deux pays, Ankara a appelé mercredi ses
ressortissants se trouvant en Irak à quitter le territoire, sauf
certaines provinces de la région kurde.
La Russie, brouillée avec la Turquie qui a abattu l'un de ses
bombardiers à la frontière syrienne le mois dernier, a dénoncé mardi ce
mouvement de troupes devant les instances onusiennes, sans toutefois
rencontrer d'écho.
M. Erdogan a indiqué jeudi soir que le déploiement turc ferait l'objet
d'une réunion entre la Turquie, les Etats-Unis et la région autonome
kurde d'Irak le 21 décembre.
Le Premier ministre islamo-conservateur turc Ahmet Davutoglu s'en est
également entretenu jeudi au téléphone avec le vice-président américain
Joe Biden jeudi, a-t-on appris auprès de son bureau. (AFP, 11 décembre
2015)
L'Irak appelle la Turquie à retirer ses troupes de son territoire
L'Irak a appelé samedi la Turquie à retirer "immédiatement" ses troupes
de son territoire après le déploiement de soldats turcs dans les
environs de Mossoul (nord), selon un communiqué officiel.
Le déploiement turc est considéré comme "une sérieuse violation de la
souveraineté irakienne", a ajouté le communiqué diffusé par le Premier
ministre Haider al-Abadi. "Les autorités irakiennes appellent la
Turquie à se retirer immédiatement du territoire irakien".
Selon l'agence progouvernementale turque Anatolie, quelque 150 soldats
turcs sont arrivés vendredi dans les environs de Mossoul, deuxième
ville d'Irak occupée par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), dans
le cadre d'une mission d'entraînement des troupes kurdes irakiennes.
Ce contingent turc, soutenu par 20 à 25 chars, s'est déployé dans la
région de Bashika, a ajouté Anatolie. Des soldats turcs sont présents
depuis deux ans et demi dans le nord de l'Irak dans le cadre d'un
accord de coopération destiné à l'entraînement des "peshmergas", les
troupes de la région autonome du Kurdistan irakien.
"Nous avons la confirmation que la Turquie a envoyé en territoire
irakien des troupes estimés à près d'un régiment blindé, accompagnées
de chars et d'artillerie prétendument pour entraîner des groupes armés,
et cela sans la demande ou l'aval des autorités fédérales irakiennes",
a protesté le communiqué officiel irakien.
Le mouvement militaire opéré vendredi l'a été dans le cadre d'une
rotation des effectifs affectés à cette mission, selon Anatolie.
(AFP, 5 décembre
2015)
Redéploiement de soldats turcs autour de Mossoul occupée par l'EI
Quelque 150 soldats turcs sont arrivés vendredi dans les environs de
Mossoul, la deuxième ville d'Irak occupée par le groupe Etat islamique
(EI), dans le cadre d'une mission d'entraînement des troupes kurdes
irakiennes, a rapporté l'agence progouvernementale Anatolie.
Ce contingent de l'armée turque, soutenu par 20 à 25 chars, s'est
déployé dans la région de Bashika, au nord de Mossoul, a ajouté
Anatolie citant des sources proches des forces de sécurité.
Des soldats turcs sont présents depuis deux ans et demi dans le nord de
l'Irak dans le cadre d'un accord de coopération destiné à
l'entraînement des "peshmergas", les troupes de la région autonome du
Kurdistan irakien.
Le mouvement opéré vendredi l'a été dans le cadre d'une rotation des
effectifs affectés à cette mission, a précisé l'agence de presse.
Longtemps soupçonné de complaisance avec les groupes rebelles radicaux
hostiles au régime de Damas, le gouvernement islamo-conservateur
d'Ankara a rejoint l'été dernier, sous la pression de ses alliés, la
coalition internationale antijihadiste et mené quelques frappes
aériennes contre l'EI en Syrie.
En juin 2014, l'EI avait enlevé les membres du personnel du consulat
turc de Mossoul (nord de l'Irak), parmi lesquels 46 ressortissants
turcs. Ils avaient été libérés trois mois plus tard en échange, selon
la presse, de la remise en liberté de prisonniers jihadistes détenus en
Turquie.
(AFP, 4 décembre
2015)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Le suspect arrêté en Turquie avait aussi un passeport syrien falsifié
Ahmed Dahmani, le Belge de 26 ans arrêté mi-novembre en Turquie dans
l'enquête sur les attentats de Paris, était en possession d'un
passeport syrien falsifié, comme deux des kamikazes du Stade de France,
a appris jeudi l'AFP de source proche du dossier.
Ahmed Dahmani avait été arrêté le 21 novembre à Antalya, en Turquie, en
compagnie de deux Syriens, soupçonnés d'être des passeurs. Il était
arrivé dans cette station balnéaire en fin de matinée le 14 novembre,
au lendemain des attentats.
Soutien logistique, aide au retour des membres du commando de Syrie,
éventuel repérage des lieux des attaques: le rôle de ce délinquant
radicalisé, membre de l'entourage des fugitifs Salah Abdeslam et
Mohamed Abrini, est un des axes de travail des enquêteurs.
Dans les mois précédant les attentats, il semble avoir effectué
plusieurs allers-retours entre l'Europe et la Turquie, voire la Syrie.
Il avait déjà été repéré par les autorités turques le 10 février 2015
avant de repartir pour la Belgique le 24. A la même période, un des
kamikazes du Stade de France, le Bruxellois Bilal Hadfi, était aussi à
Antalya, invoquant un séjour touristique, avant de disparaître des
radars. Une concomitance dans laquelle les enquêteurs ont du mal à voir
une coïncidence, selon la source proche du dossier.
Le 1er août, Dahmani a été contrôlé seul au port de Patras, au nord du
Péloponnèse (Grèce) alors qu'il débarquait d'Italie. Trois jours plus
tard, il est de nouveau contrôlé à l'embarcadère de Patras, mais cette
fois, il est accompagné de Salah Abdeslam, soupçonné d'être le dixième
membre du commando des attaques de Paris.
Selon la source proche du dossier, au moment de son interpellation,
Dahmani était en possession d'un téléphone belge neuf contenant des
numéros de passeurs mais aussi d'un passeport syrien. Ce document avait
été établi au nom de Mazen Mohamed Ali, mais la photographie sur le
document était bien celle de Dahmani.
Deux des trois kamikazes du Stade de France, toujours non identifiés,
étaient en possession de passeports syriens et s'étaient fondus dans la
masse des migrants. Ces passeports avaient été contrôlés le 3 octobre
sur l'île de Leros (Grèce).
Le jihadiste belge Abdelhamid Abaaoud, un des organisateurs présumé des
attentats de Paris, tué le 18 novembre à Saint-Denis a lui aussi
effectué des allers-retours entre l'Europe occidentale et la Syrie.
Né à Al Hoceina, dans le Rif marocain (nord-est), Dahmani est arrivé en
Belgique en 1995. Il était considéré par les services de police belge
comme un délinquant susceptible d'"agir en bande", "violent", connu
pour consommation de drogue, violences et vols. (AFP, 24
décembre
2015)
34 pays musulmans s'unissent au sein d'une coalition saoudienne
L'Arabie saoudite a annoncé la création d'une
coalition de 34 pays musulmans dont l'objectif sera de "combattre le
terrorisme militairement et idéologiquement" dans un contexte de montée
en puissance de groupes jihadistes.
Ni l'Iran, ni l'Irak, ni la Syrie ne font partie de la liste de ces
Etats diffusée mardi par l'agence officielle SPA après l'annonce
surprise de Ryad.
Des analystes ont estimé qu'il était trop tôt pour dire quelles actions
cette alliance militaire islamique pourrait entreprendre, alors que
l'Arabie saoudite qui la dirige est directement engagé dans une guerre
coûteuse au Yémen.
L'annonce est surtout "chargée de symbole", a jugé Adam Baron, de l'European Council on Foreign Relations.
La coalition comprend des pays majoritairement sunnites comme
l'Egypte, la Turquie, le Pakistan et le Sénégal. Elle sera dotée d'un
centre de commandement basé à Ryad pour "soutenir les opérations
militaires dans la lutte contre le terrorisme", a ajouté SPA.
L'alliance témoigne de la volonté du "monde islamique de combattre le
terrorisme et d'être un partenaire dans la lutte mondiale contre ce
fléau", a expliqué le vice-prince héritier et ministre saoudien de la
Défense Mohamed Ben Salmane lors d'une conférence de presse à Ryad.
Des mécanismes seront établis pour "la coordination avec des pays amis
épris de paix et des organismes internationaux" afin de soutenir les
efforts pour "sauver la sécurité internationale", selon l'agence SPA.
- 'Notre guerre' -
"La guerre contre le terrorisme" est "notre guerre", celle "des
musulmans contre les terroristes qui commettent leurs actes horribles
au nom de la religion", a réagi le porte-parole du gouvernement
jordanien, Mohamad Momani.
Pour le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu, "le fait que les pays
musulmans s'élèvent ensemble contre la terreur" est "la meilleure des
réponses à ceux qui s'efforcent d'assimiler la terreur à l'islam".
Les 34 pays du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Asie de la coalition sont
membres de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), basée à
Jeddah, dans l'ouest du royaume saoudien.
Certains d'entre, comme l'Arabie saoudite, font déjà partie de la
coalition internationale qui, sous la conduite des Etats-Unis, combat
le groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak.
Interrogé sur le point de savoir si la nouvelle coalition se
consacrerait à la lutte contre l'EI, le prince Mohamed, fils du
souverain saoudien Salmane, a souligné qu'elle allait combattre "toute
organisation terroriste qui fait son apparition" dans le monde
musulman, "le premier à avoir souffert du terrorisme".
Parmi les pays ou régions confrontés au terrorisme, il a cité "la
Syrie, l'Irak, le Sinaï (Egypte), le Yémen, la Libye, le Mali, le
Nigéria, le Pakistan et l'Afghanistan".
Cette initiative est également lancée après la série d'attentats
revendiqués par l'EI ayant frappé la France, le Liban, la Tunisie, la
Russie et les Etats-Unis.
"Concernant la Syrie et l'Irak, nous ne pouvons mener les opérations
(antiterroristes) qu'en coordination avec (les autorités) légitimes
dans ces pays et avec la communauté internationale", a souligné le
prince Mohamed, dont le pays conteste le régime syrien du président
Bachar al-Assad.
- Accusations de laxisme -
Dix autres pays, dont l'Indonésie, le plus grand pays musulman par sa
population, soutiennent la nouvelle coalition et pourraient se joindre
à elle ultérieurement, a précisé l'agence SPA. L'Azerbaïdjan a dit
examiner cette éventualité.
"La coalition va combattre le terrorisme militairement, idéologiquement
et médiatiquement, en plus de l'effort sécuritaire", a conclu le prince
Mohamed, l'un des hommes forts de l'Arabie saoudite.
Le royaume saoudien, régi par l'idéologie wahhabite (version rigoriste
de l'islam), est régulièrement accusé en Occident de laxisme envers le
jihadisme. Certaines personnalités l'accusent même de financer des
mosquées et des groupes radicaux.
Le prince Mohamed s'exprimait lors de sa première conférence de presse
depuis son entrée au gouvernement, formé en janvier par son père, le
roi Salmane, dès son accession au trône à la mort de son demi-frère
Abdallah.
Le jeune prince incarne la nouvelle politique internationale de Ryad,
plus visible et plus affirmée. L'annonce de la nouvelle coalition
s'inscrit dans cette tendance, selon l'analyste Adam Baron.
L'annonce de Ryad intervient alors que les Etats-Unis multiplient
les déclarations sur la nécessité de mobiliser des troupes au sol,
notamment arabes, pour réussir la guerre contre les jihadistes de l'EI.
Le Kremlin a réagi prudemment à l'annonce saoudienne. "Il nous
faut du temps pour analyser puis prendre une décision basée sur les
informations précises dont nous avons besoin", a dit le porte-parole
Dmitri Peskov.
(AFP, 15 décembre
2015)
Armed men ‘attack’ rakı festival in southern Turkey
A group of armed men reportedly opened fire and chanted anti-alcohol
slogans at an annual rakı festival in the southern province of Adana on
Dec. 12.
The group fired into the air with shotguns and threatened
festivalgoers, who escaped in panic from the streets of the Kazancılar
Bazaar of Adana’s Yüreğir district, where the festival was being
celebrated.
Plainclothes later seized four suspects who slammed the tables with sticks and döner kebab knives.
After a short period of alarm following the attack, the festival continued with its planned music and festivities.
The festival, which has attracted thousands of people in previous
years, had recently been in the headlines amid controversy over its
name, originally dubbed the “World Rakı Festival.” Conservative
anti-alcohol groups had objected to the festival and called for the
authorities to ban it.
Adana Governor Mustafa Büyük said he had no authority to officially ban
the festival, but he urged its organizers not to hold its sixth edition
as planned on Dec. 12.
Upon Büyük’s urging, the festival’s name was changed from the “World Rakı Festival” to the “Adana Kebab and Turnip Festival.”
(hurriyetdailynews.com, Dec 13, 2015)
La plus haute autorité chiite irakienne condamne le déploiement de troupes turques
La plus haute autorité chiite d'Irak, l'ayatollah Ali Sistani, a
condamné vendredi le déploiement de troupes turques dans le nord du
pays sans l'accord de Bagdad, un dossier qui empoisonne depuis une
semaine les relations entre les deux Etats.
Aucun pays ne doit "envoyer ses soldats sur le territoire d'un autre
Etat sous prétexte de l'aider à lutter contre le terrorisme sans la
conclusion d'un accord (...) entre les gouvernements des deux pays", a
déclaré, au nom de l'ayatollah Sistani, un de ses représentants lors de
la prière du vendredi.
La Turquie a déployé il y a une semaine plusieurs centaines de soldats
et des chars dans un camp à Bachiqa, non loin de Mossoul, ville
contrôlée depuis juin 2014 par le groupe Etat islamique (EI).
Des militaires turcs y entraînent depuis déjà plusieurs mois des
troupes du gouvernement régional du Kurdistan irakien (peshmergas) et
des volontaires irakiens désireux de combattre l'EI.
Bagdad a exigé le retrait de ces nouvelles troupes et cherche
maintenant à obtenir une condamnation de la part du Conseil de sécurité
des Nations unies mais le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé
qu'un retrait était "hors de question".
Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a défendu ce déploiement comme
"un acte de solidarité", ajoutant: "Quand les menaces (sur le camp
d'entraînement) augmentent, nous envoyons des troupes pour protéger le
camp".
"Ce qu'elles (ces troupes turques) font à Bachiqa et dans ce camp n'est
que de la formation", a assuré M. Erdogan jeudi soir en conférence de
presse. "Le nombre de nos soldats sera augmenté ou réduit en fonction
du nombre de +peshmergas+ qu'ils entraînent".
Des hauts responsables irakiens ont réitéré leur demande de retrait
jeudi au cours de pourparlers avec une délégation turque, selon des
communiqués officiels.
Vendredi, le ministre turque des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a
promis de "tenir compte des inquiétudes du gouvernement de Bagdad" sur
ce dossier.
M. Erdogan a de son côté indiqué que le sujet ferait l'objet d'une
réunion le 21 décembre entre la Turquie, les Etats-Unis et la région
autonome du Kurdistan irakien. (AFP, 11 décembre
2015)
Formation des imams à «l’islam de Belgique» et la Diyanet
A chaque attentat lié à l’islamisme radical, à chaque crise, la
question de la formation des imams qui officient sur le sol belge se
pose. Ils sont encore nombreux à être recrutés directement à l’étranger
ou à ne parler ni le français ni le néerlandais, même si leur
installation en Belgique remonte à de nombreuses années. En mars
dernier, le ministre wallon de l’Enseignement supérieur, Jean-Claude
Marcourt, mettait en place une commission composée de représentants des
trois principales universités francophones, de l’Exécutif des Musulmans
de Belgique et d’experts externes. Son but : réfléchir à la mise en
place de formations pour les cadres musulmans belges, de façon à faire
émerger un « islam de Belgique ».
Ce vendredi, les membres de la Commission ont remis le rapport final au
ministre. Le Soir en a obtenu les grandes lignes. La première partie du
rapport consiste en un état des lieux. La seconde présente les
recommandations de la commission après sept mois d’auditions, de
discussions et de propositions. Ces recommandations visent différents
publics : les imams bien entendu, mais aussi les professeurs de
religion, les conseillers islamiques ou les acteurs du monde
socio-culturel. Des propositions sont faites « à court terme », « à
moyen terme » et « à long terme ».
(...)
Un remue-ménage qui risque de déranger les grandes
fédérations qui souhaiteraient garder la main sur les fédérations
musulmanes belges, à commencer par les organisations marocaines et
turques. On nous rapporte d’ailleurs que le représentant de la Diyanet
– le ministère des Affaires religieuses turques qui forme, envoie et
rétribue directement ses imams en Belgique depuis la Turquie – s’est
montré peu coopératif lors de son audition.
Fait troublant, mercredi 2
décembre, soit le lendemain de la dernière réunion de la Commission,
l’Exécutif des Musulmans de Belgique a envoyé un communiqué de presse
pour repréciser les fonctions de chacun. Il y a rappelé que l’Exécutif
n’était en charge que du temporel du culte et que « les questions
relatives à la vie des musulmans en tant que citoyens, le traitement
des sujets et grands débats de société, sont du ressort du Conseil de
coordination des institutions islamiques de Belgique ».
Or, le
porte-parole de cette nouvelle structure jusqu’ici inconnue au
bataillon n’est autre que Coskun Beyazgul, employé de la Diyanet… C’est
peu de dire que le timing interroge.
Texte complet:
http://plus.lesoir.be/16390/article/2015-12-05/voici-comment-va-former-les-imams-lislam-de-belgique
Dans la guerre contre le terrorisme, la Turquie est-elle un allié fiable ?

Varoujan Sirapian
Président de l’Institut Tchobanian, directeur de la revue « Europe & Orient »
L’observateur attentif aperçoit le lent mais
inexorable glissement de la société turque depuis une dizaine d’années
vers l’idéologie des Frères musulmans.
Le régime turc a radicalement changé depuis le coup
d’État de 1980. De nos jours, ni la formule habituelle de « pays
républicain et laïque », ni la qualification de « pays musulman » ne
sont aptes à décrire ce pays.
La Turquie est gouvernée depuis douze ans par un
parti islamiste, l’AKP. Le Parti de R.T. Erdogan est l’aboutissement
d’un long cheminement qui a commencé vers la fin des années Soixante,
le parti islamiste des origines, le MSP, ayant changé plusieurs fois de
nom en passant par « Refai partisi », dissous en 1998, qui lui-même a
donné naissance à l’AKP. C’est lors des élections municipales de 1994
que le parti « Refah » fait une entrée spectaculaire sur la scène
politique en raflant 24 préfectures sur 79, dont celle d’Ankara et
d’Istanbul.
Le Parti AKP n’est pas monolithique et fédère,
autour d’un noyau dur issu de l’ex-parti Refah, des hommes venant de
différents horizons, allant du centre droit (DYP) au parti nationaliste
(MHP) en passant par le Parti de la Mère patrie (ANAP).
Depuis 2003, AKP a gagné toutes les élections,
ouvrant une période économique prospère, créant ainsi une classe
moyenne qui est devenue un réservoir de voix relativement stable. Aussi
Erdogan, grâce à ses talents d’homme politique, a su écarter avec
subtilité ses concurrents tel Abdullah Gül, ou parfois plus brutalement
comme ce fut le cas avec Fethullah Gülen, un ancien compagnon, mais qui
était devenu au fil du temps un adversaire gênant… Des journalistes et
intellectuels, plutôt gauchisants, ont aussi servi d’idiots utiles en
soutenant Erdogan contre les militaires.
Erdogan a commencé par mettre la pression sur les
militaires, et notamment le Conseil de Sécurité nationale, le véritable
maître du pays. Il a utilisé pour cela l’UE comme un levier de pouvoir.
Erdogan a réussi partiellement, mais le MGK est
toujours actif et les lignes rouges à ne pas dépasser sont toujours
tracées par l’État-Major, constituant de facto un État dans l’État.
L’une de ces lignes rouges, c’est la question kurde.
Erdogan, fort de sa popularité, et en raison de
l’absence de réaction de la part de l’UE, a restreint les libertés
publiques dans tous les domaines, ceci grâce à un double langage que
nous pouvons qualifier d’« islamo-kemaliste ». À usage interne, ce
discours est destiné à la population réceptive aux thèses islamistes et
nationalistes. Pour l’extérieur, c’est un discours libéral conforme aux
attentes de l’UE.
Or, l’observateur attentif aperçoit le lent mais
inexorable glissement de la société turque depuis une dizaine d’années
vers l’idéologie des Frères musulmans dont l’AKP est l’émanation.
Quelques quartiers d’Istanbul ainsi qu’une certaine élite représentant
au mieux 2 % que de la population, ne doivent pas cacher que l’immense
majorité du pays s’éloigne de plus en plus du mode civilisationnel
européen.
La brutale répression du mouvement populaire du Parc
Gezi à Istanbul en juin 2013 ; l’épuration des journalistes critiques
envers le gouvernement qui s’en est suivie ; les brutalités policières
allant du simple harcèlement aux menaces de mort ne furent que peu ou
pas du tout relayés par les médias français. Le 26 novembre, deux
journalistes du quotidien turc Cumhuriyet, dont le rédacteur en chef
Can Dündar, qui avaient publié des preuves accablantes de livraison
d’armes par les Services secrets turcs à Daech, ont été arrêtés et
emprisonnés. Le 28 novembre l’avocat Tahir Elçi, figure modérée de
premier plan de la cause kurde, a été assassiné en pleine rue à
Diyarbakir.
Voici en résumé le tableau actuel d’un pays pour
lequel la question se pose de savoir s’il peut être ou non un allié
fiable, un “rempart”, contre l’État Islamique…
A suivre…
http://www.bvoltaire.fr/varoujansirapian/guerre-contre-terrorisme-turquie-allie-fiable,223529
La Turquie à nouveau accusée d'entretenir des liens avec les jihadistes
La grave crise diplomatique qui a éclaté il y a une semaine entre la
Turquie et la Russie a relancé le procès instruit depuis des années
contre Ankara, soupçonné d'avoir fermé les yeux voire soutenu les
rebelles islamistes syriens, dont le groupe Etat islamique (EI).
Depuis que l'aviation turque a abattu un de ses avions militaires à la
frontière syrienne, le président Vladimir Poutine accuse le régime
islamo-conservateur turc de couvrir le trafic de pétrole brut organisé
par l'EI depuis les puits que celui-ci contrôle en Syrie et en Irak,
une de ses principales sources de revenus.
Son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, qui a rejoint l'été dernier la
coalition internationale antijihadiste, le nie farouchement.
La Turquie soutient-elle les jihadistes ?
Depuis le début de la guerre en Syrie, la Turquie est soupçonnée, comme
le Qatar et l'Arabie saoudite, d'avoir soutenu les groupes rebelles
syriens les plus radicaux, dans l'espoir qu'ils provoquent la chute
rapide de sa bête noire, le président Bachar al-Assad.
Pendant des mois, l'opposition, des ONG, les médias et les alliés
d'Ankara ont dénoncé cette ambiguïté, illustrée par le refus turc
d'intervenir au côté des Kurdes contre l'EI lors de la bataille pour le
contrôle de la ville de Kobané.
Il y a un an, le vice-président américain Joe Biden avait mis les pieds
dans le plat. "Il a fallu un certain temps pour que la Turquie, de
confession majoritairement sunnite (comme l'EI), pour comprendre que
l'EI représentait pour elle une menace directe et immédiate", avait-il
lâché, provoquant la colère des Turcs.
Les dirigeants turcs ont toujours démenti toute mansuétude à l'endroit
des jihadistes, en rappelant qu'ils avaient classé l'EI parmi les
organisations "terroristes" et en répétant que le groupe radical
n'avait "rien à voir avec l'islam".
La Turquie achète-t-elle du pétrole à l'EI ?
"Nous avons toutes les raisons de penser que la décision d'abattre
notre avion a été dictée par la volonté de protéger ces chemins
d'acheminement de pétrole vers le territoire turc, justement vers ces
ports depuis lesquels il est chargé sur des navires-citernes", a lancé
M. Poutine lundi.
Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a dénoncé des "accusations
sans fondement", M. Erdogan des "mensonges et des calomnies".
Les puits de pétrole aux mains de l'EI produisent chaque jour des
dizaines de milliers de barils, évacués par camion vers les pays
voisins pour y être vendus. La coalition a récemment multiplié les
frappes aériennes contre ces convois.
"Il est clair que Daech (l'acronyme arabe de l'EI) vend une partie son
pétrole en Turquie et l'autre au Kurdistan irakien", confirme une
source diplomatique occidentale.
En juin 2014, un député de l'opposition turque, Ali Edibogluan, a
affirmé que les jihadistes avaient vendu pour 800 millions de dollars
de brut en Turquie.
Analyste au centre de réflexion Tepav d'Ankara, Nihat Ali Ozcan estime
ce trafic bien moins florissant. "Il existait avant l'avènement de
l'EI, grâce à un réseau de trafiquants turcs et syriens établi de
longue date", estime-t-il, "il n'est pas commercialement significatif
et s'est réduit avec le renforcement des contrôles à la frontière".
La Turquie lutte-t-elle contre les jihadistes ?
Les pays européens ont longtemps pointé du doigt la porosité des 900 km
de frontière qui séparent la Turquie de la Syrie, point d'entrée des
recrues étrangères de l'EI.
Sous la pression de ses alliés, Ankara a renforcé depuis plus d'un an
le contrôle à ses frontières. Le gouvernement affirme avoir établi une
liste de 27.000 étrangers interdits d'accès de son territoire et
affirmé avoir expulsé 2.600 jihadistes présumés depuis 2014.
Depuis l'été dernier, la Turquie a également rejoint la coalition
dirigée par les Etats-Unis et participé à quelques frappes contre l'EI
en Syrie aux côtés de l'aviation américaine.
Sa police a également multiplié les opérations pour démanteler les
cellules jihadistes sur son territoire après trois attentats meurtriers
attribués à l'EI sur son sol, dont celui qui a visé la gare centrale
d'Ankara le 10 octobre et fait 103 morts.
Longtemps inexistants, les échanges d'informations avec l'étranger se
sont améliorés. "Depuis les attentats de Paris, nous recevons enfin des
réponses à nos questions", explique la source diplomatique occidentale,
"on est encore loin d'une coopération efficace mais il y a un mieux
incontestable".
(AFP, 1 décembre
2015)
Socio-économique
/ Socio-economic
Moscou affirme la poursuite du trafic de pétrole de l'EI vers la Turquie
La Russie a affirmé vendredi que l'organisation Etat islamique (EI)
poursuivait son trafic de pétrole vers la Turquie en empruntant un
nouvel itinétaire passant par le nord de l'Irak pour échapper aux
bombardements russes.
L'état-major russe a en outre indiqué vendredi que l'aviation russe
avait effectué 5.240 sorties, dont 145 sorties longue distance, depuis
le début de son intervention militaire en Syrie le 30 septembre.
"Les terroristes tentent d'échapper aux bombardements russes en
changeant leur logistique et en utilisant de nouveaux circuits de
contrebande de pétrole brut", a affirmé le général Sergueï Routskoï
lors d'une conférence de presse de l'état-major.
Selon lui, un de ces nouveaux circuits amène les camions-citernes de la
province de Deir Ezzor, dans l'est de la Syrie, vers Zakho et Mossoul,
bastion de l'EI en Irak, en franchissant la frontière entre les deux
pays avant de rejoindre la Turquie.
"Le pétrole arrive sur le territoire turc à travers un point frontière
dans la région de Zakho", a-t-il accusé en montrant des images
satellites de convois et d'installations logistiques situées selon lui
à la frontière irako-turque.
"Au moment des prises de vue dans la région de Zakho, 11.775
camions-citernes se trouvaient de chaque côté de la frontière
irako-turque", a assuré le général, ajoutant que les autres circuits de
contrebande avaient été délaissés par les convois ces derniers jours.
L'état-major a en outre affirmé que l'aviation russe avait détruit la
semaine dernière 37 cibles liés à l'extraction et au traitement du
pétrole en Syrie, ainsi que 17 convois de camions-citernes, portant le
nombre de véhicules de transport de pétrole détruits depuis fin
septembre à plus de 2.000.
Plusieurs pays dont la Russie et l'Irak accusent la Turquie d'être
impliquée dans la contrebande de pétrole à laquelle se livre l'Etat
islamique et qui constitue l'une des principales sources de financement
de l'organisation.
Moscou est allée jusqu'à porter ses accusations directement contre le
président Recep Tayyip Erdogan et sa famille, ce dernier les qualifiant
de "mensonges" tout en promettant de quitter son poste si elles étaient
prouvées.
Washington a pour sa part estimé que la quantité de pétrole transporté
par l'EI en Turquie est économiquement "insignifiante", Moscou
l'accusant de vouloir "couvrir ces actes".
(AFP, 26
décembre
2015)
Sanctions russes: la croissance pourrait être amputée de 0,7 point en 2016
Les sanctions économiques imposées par la Russie à la Turquie
pourraient réduire la croissance de cette dernière de 0,3 à 0,7 point
l'an prochain, estime lundi la Banque européenne pour la reconstruction
et le développement (Berd).
Les deux pays traversent une grave crise diplomatique déclenchée par la
destruction d'un bombardier russe par l'aviation turque à la frontière
syrienne le 24 novembre. Furieuse, la Russie a ordonné des sanctions
économiques contre la Turquie, notamment un embargo sur les
importations de fruits et légumes turcs, et rétabli les visas pour les
citoyens turcs à partir du 1er janvier prochain.
"Les sanctions pourraient réduire la croissance du PIB de la Turquie en
2016 d'environ 0,3 - 0,7 point de pourcentage, si elles persistent sur
l'année prochaine et sont pleinement appliquées, l'essentiel de
l'impact étant lié au tourisme et se produisant vers le milieu de
l'année", estime la Berd dans un communiqué.
Les deux économies sont fortement liées dans des domaines comme
l'énergie, le tourisme, ou la construction, observent les économistes
de l'institution basée à Londres.
La détérioration des liens économiques devrait avoir un impact "non
négligeable, mais pas majeur, sur le PIB de la Turquie", relativise
toutefois la banque.
L'impact se fera sentir dans le domaine du tourisme et des exportations
alimentaires, ainsi que par une baisse des affaires nouvelles pour les
entreprises turques en Russie. Toutefois "pour l'instant, une
perturbation de la fourniture énergétique semble hautement improbable",
estiment les économistes de la Berd.
Quant à la Russie, l'impact de sanctions sur sa propre économie devrait
rester "limité", jugent-ils. Sauf si ses exportations d'énergie
venaient à être affectées, auquel cas l'effet serait négatif.
La Turquie est le deuxième marché à l'export pour le gaz russe.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a assuré samedi que son pays
pouvait trouver d'autres fournisseurs d'énergie que la Russie.
Créée en 1990, la Berd avait à l'origine pour rôle de favoriser la
transition des pays de l'Est vers l'économie de marché mais elle a
depuis élargi son champ d'intervention.
La crise avec la Russie pourrait coûter 9 milliards de dollars
Les mesures de rétorsion économique prises par Moscou à l'encontre
d'Ankara pourraient coûter à l'économie turque 9 milliards de dollars
"dans le pire des scénarios", a estimé lundi le vice-Premier ministre
turc chargé de l'Economie, Mehmet Simsek.
"Nous parlons d'un chiffre de 9 milliards de dollars (environ 8,3
milliards d'euros) dans le pire des scénarios", a déclaré M. Simsek
lors d'un entretien à la chaîne de télévision NTV. "Les tensions
pourraient avoir un impact de 0,3 ou 0,4% sur le PIB", a-t-il ajouté.
La Turquie et la Russie traversent leur pire crise diplomatique depuis
la Guerre froide, après qu'un avion militaire russe a été abattu le 24
novembre par l'armée turque.
La Russie a annoncé des mesures de rétorsion à l'encontre de la Turquie
qu visent principalement les secteurs du tourisme, de l'énergie, de la
construction et de l'agriculture.
"Il y a une diminution du nombre de touristes de 603.000. Il y a un
ralentissement dans la construction", a souligné M. Simsek, "nous ne
sommes pas pour une escalade de ces tensions". "Si la Russie maintient
cette attitude (...) toutes sortes de mesures dissuasives pourront être
prises", a-t-il poursuivi sans donner de détails.
Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan a déjà
assuré samedi que la Turquie allait trouver d'autres fournisseurs
d'énergie que la Russie, qui lui fournit actuellement 55% de ses
besoins en gaz et 30% de ceux en pétrole.
"Il est possible de trouver d'autres fournisseurs", a déclaré M.
Erdogan lors d'un discours télévisé en faisant référence à
l'Azerbaïdjan et au Qatar notamment.
Ankara importe 90,5% de son pétrole et 98,5% de son gaz naturel.
(AFP, 7 décembre
2015)
La majorité du pétrole exporté illégalement par l'EI passe par la Turquie

La majorité du pétrole exporté illégalement par le groupe Etat
islamique (EI) passe par la Turquie, a affirmé lundi le Premier
ministre irakien, rejoignant ainsi la série de pays accusant Ankara
d'être liée au financement de l'organisation jihadiste.
Au cours d'une rencontre avec le ministre allemand des Affaires
étrangères, Haider Al-Abadi a souligné "l'importance de stopper la
contrebande de pétrole par les groupes terroristes (de l'EI), dont la
grande majorité est exportée illégalement via la Turquie", selon un
communiqué.
Les relations entre Bagdad et Ankara s'étaient améliorées depuis la
prise de fonction d'Abadi en 2014, mais des tensions demeurent entre
les deux capitales, notamment sur le conflit syrien, et plus récemment
sur le déploiement de troupes turques dans le nord de l'Irak.
L'accusation de M. Abadi intervient au moment où plusieurs pays
accusent la Turquie d'être impliquée dans un trafic de pétrole avec
l'EI, qui a pris le contrôle de larges pans de territoires en Irak l'an
dernier et en Syrie voisine.
La Russie accuse depuis plusieurs jours la Turquie de tirer profit de
la contrebande d'or noir en provenance des jihadistes, allant même
jusqu'à porter des accusations qui visent directement le président
Recep Tayyip Erdogan, que ce dernier qualifie de "mensonges".
Le président turc a également déclaré avoir mis en garde son homologue
iranien, Hassan Rohani, après l'apparition d'accusations similaires
dans certains médias iraniens.
Selon le secrétaire du Conseil de discernement iranien, Mohsen Rezaie,
des conseillers militaires iraniens présents en Syrie et en Irak
possèdent des images de camions de l'EI se dirigeant vers la Turquie.
Washington a estimé vendredi que la quantité de pétrole transporté par
l'EI en Turquie est économiquement "insignifiante". Après ces
déclarations, Moscou a accusé Washington de vouloir "couvrir ces actes".
L'Iran et la Russie soutiennent militairement le régime syrien du
président Bachar al-Assad tandis que la Turquie appuie les rebelles
cherchant à le chasser du pouvoir.
Bagdad entretient des relations étroites avec l'Iran mais cherche à éviter de prendre position dans le conflit syrien.
Ces derniers jours, Bagdad a accusé Ankara de déployer sans son accord
des troupes dans le nord de l'Irak, où la Turquie mène des missions
d'entraînement pour les forces anti-EI, demandant leur retrait
"immédiat".
(AFP, 7 décembre
2015)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
Nouveau marchandage de tapis à Bruxelles entre l'UE et la Turquie
Les dirigeants européens ont croisé le fer jeudi à Bruxelles avec David
Cameron sur la question du maintien du Royaume-Uni dans l'UE, et ont
convenu d'accélérer leur réponse à la crise migratoire, autre défi qui
aussi l'unité de l'Europe.
Précédant le Conseil européen, un "mini-sommet" a rassemblé à huis clos
onze pays de l'UE et la Turquie, sous la houlette d'Angela Merkel qui a
spectaculairement tendu la main aux réfugiés à l'automne.
Ces pays dits "de bonne volonté" sont prêts à envisager de soulager la
Turquie, en acceptant de "réinstaller" certains des réfugiés syriens et
irakiens qu'elle accueille, si Ankara garantit l'étanchéité de sa
frontière avec l'Union.
Cet effort s'ajouterait à l'aide de trois milliards d'euros que l'UE a
déjà promise à Ankara, mais pas encore répartie entre ses membres,
ainsi qu'à l'engagement de "redynamiser" les négociations d'adhésion
avec ce partenaire obligé.
Selon un rapport de la présidence luxembourgeoise, le nombre des
migrants effectuant quotidiennement la périlleuse traversée entre la
Turquie et la Grèce n'a que "légèrement" diminué en décembre comparé à
novembre, malgré un plan d'action signé fin novembre entre Bruxelles et
Ankara.
En outre, le plan de répartition des réfugiés décidé il y a plusieurs
mois progresse trop lentement, avec moins de 200 "relocalisés"
jusqu'ici sur les 160.000 censés l'être. Les Etats membres tardent en
effet à notifier des places d'accueil disponibles et la mise en place
de 11 "hotspots" (centres d'enregistrement) en Italie et en Grèce est
encore laborieuse.
Vendredi, au coeur d'une Europe traumatisée par les attentats du 13
novembre à Paris, les 28 s'attacheront à encourager la mise en oeuvre
de mesures déjà décidées pour intensifier la lutte contre le terrorisme
et tarir son financement.
Dans la foulée du sommet, leurs ambassadeurs auprès de l'UE devraient
prolonger de six mois les sanctions contre la Russie imposées à la
suite du conflit ukrainien.
A l'aube de 2016, ce sommet - le 13e de l'année ! - clôt une "annus
horribilis" pour un Vieux continent ébranlé par des secousses majeures,
de la crise grecque à l'Ukraine en passant par la montée apparemment
inexorable des populismes. (AFP, 17
décembre
2015)
L'UE relance la procédure d'adhésion de la Turquie
Le Kurdistan ravagé, journalistes emprisonnés...
Marchandage de tapis est en cours!
Comme promis, l'UE a relancé lundi les négociations
d'adhésion avec la Turquie, dont elle attend une meilleure coopération
sur la crise migratoire et une lutte accrue contre l'organisation Etat
islamique en asséchant notamment le commerce lucratif de pétrole des
jihadistes.
L'ouverture du chapitre 17, qui porte sur la politique économique et
monétaire, est un signe de la "revitalisation du processus d'adhésion",
a commenté le ministre luxembourgeois Jean Asselborn, dont le pays
préside l'Union.
"C'est un pas important dans notre adhésion après près de deux ans
d'impasse", s'est félicité le ministre turc aux Affaires européennes,
M. Bozkir.
Les négociations d'adhésion de la Turquie au bloc européen, entamées en
2005, piétinaient depuis des années. Mais elles ont reçu une nouvelle
impulsion en octobre lorsque les Européens ont proposé à ce pays un
"plan d'action" pour endiguer le flux sans précédent de migrants vers
l'Union européenne.
Le chapitre ouvert lundi est le quinzième à l'être sur un total de 35
devant être négociés pour ouvrir la voie à une adhésion de la Turquie.
Même la chancelière allemande Angela Merkel, jusqu'alors notoirement
opposée à la perspective d'une adhésion, a changé d'avis cet automne,
en rendant personnellement visite au président turc Recep Tayyip
Erdogan au plus haut de la crise migratoire.
L'Union a promis d'aider à hauteur de trois milliards d'euros le
gouvernement turc afin d'améliorer l'accueil des réfugiés syriens et
irakiens sur le sol turc, renforcer les patrouilles en mer Egée et
rapatrier les migrants économiques illégaux.
Le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, avait été invité le 29
novembre à un sommet exceptionnel avec les dirigeants européens à
Bruxelles pour sceller cette coopération, en échange d'une relance de
l'adhésion et d'un assouplissement des conditions d'octroi des visas.
Lundi, trois ministres se sont rendus à Bruxelles, et le gouvernement
turc se dit "déterminé à faire tout ce qu'il faudra pour devenir un
membre à part entière" de l'UE.
Mais "il sera important que la Turquie réponde à certains manquements",
a souligné lundi soir le commissaire à l'Elargissement, Johannes Hahn,
citant l'indépendance de la justice, la liberté d'expression et des
médias.
M. Hahn prépare pour le printemps prochain une évaluation d'autres
domaines dans lesquels les négociations d'adhésion pourraient débuter,
notamment l'Etat de droit, l'énergie, l'éducation et les affaires
étrangères, même si la Commission a exclu tout nouvel élargissement
avant 2020.
-Frontière poreuse-
Mais le ministre autrichien des Affaires étrangères, Sebastian Kurz,
s'est montré très sceptique face à une telle perspective, reconnaissant
"honnêtement" qu'en fait la relance des négociations, "c'est pour que
la Turquie nous aide afin que les réfugiés ne viennent pas en Europe".
Les Occidentaux attendent également de la Turquie qu'elle contrôle
mieux sa frontière avec la Syrie, encore poreuse sur une centaine de
kilomètres, pour empêcher le transit des jihadistes de l'EI et assécher
le commerce de pétrole, manne financière pour cette organisation.
Ces sujets ont été abordés lundi au cours d'un déjeuner de travail avec le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu.
"Il faut être très ferme avec l'ensemble des partenaires sur le
financement du terrorisme" qui "se fait sur place avec le racket des
populations locales, mais aussi par l'exportation de produits
pétroliers", a prévenu son homologue belge Didier Reynders.
"Il faut des mesures pour empêcher les produits pétroliers de partir
vers l'extérieur. On en parlera avec notre collègue turc comme on en
parle avec d'autres pays de la région", a-t-il assuré.
Cette question - au coeur d'une vive querelle entre Moscou et Ankara
après un grave incident aérien à la frontière syrienne en novembre -
est très sensible pour le gouvernement turc.
La famille du président turc Recep Tayyip Erdogan a été accusée par le
président russe Vladimir Poutine d'être impliquée dans la contrebande
de pétrole orchestrée par l'EI.
Le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Harlem Désir, a
pour sa part exhorté Ankara à "contrôler la frontière entre la Syrie et
la Turquie pour éviter que l'EI ne puisse faire venir des combattants
étrangers, les former, les entraîner et ensuite les renvoyer dans
d'autres pays", rappelant que cela avait été le cas pour certains des
kamikazes impliqués dans les attentats de Paris.
(AFP, 14
décembre
2015)
Le président tchèque s'en prend à l'accord UE-Turquie
Le président tchèque Milos Zeman, connu pour
son discours anti-migrants, s'en est pris mercredi au plan de l'UE de
verser 3 milliards d'euros à la Turquie pour aider ce pays à accueillir
les réfugiés syriens.
"Je le comparerais au déclin de l'Empire romain (quand) les Romains
payaient un tribut aux barbares pour qu'ils n'entrent pas sur leur
territoire et ne se mettent pas à le piller", a affirmé M. Zeman,
devant la presse à Kadan (ouest).
"Si vous connaissez l'histoire, vous savez comment l'Empire romain a fini. Le tribut ne l'a pas sauvé", a-t-il ajouté.
Les dirigeants européens et la Turquie se sont mis d'accord fin
novembre sur un fonds de 3 milliards d'euros pour aider la Turquie, qui
accueille à elle seule 2,2 millions de réfugiés syriens, en échange de
son engagement à mieux contrôler ses frontières et à coopérer dans la
lutte contre les passeurs opérant depuis son rivage.
Prague devrait contribuer au financement de cette somme à hauteur
d'environ 700 millions de couronnes (26 millions d'euros), a indiqué le
président Zeman.
Selon lui, la Turquie peut plus facilement que l'UE intégrer les
réfugiés car ils ne représentent qu'un "petit pourcentage" de la
population de ce pays et pratiquent la "même confession".
Cité par l'agence CTK, M. Zeman a également affirmé plus tôt dans la
journée, lors d'un débat avec les citoyens à Kadan, que la Turquie se
comportait parfois plutôt comme un allié de l'Etat islamique et non
comme un membre de l'Otan.
"J'attends à ce que l'ambassadeur de la Turquie m'envoie bientôt une
note de protestation", a dit le président, qui a également réitéré ses
réticences quant à la future adhésion de la Turquie à l'UE.
"Si je ne me trompe pas, l'ancien président français Nicolas Sarkozy
n'a pas été très enthousiaste à cette idée et l'actuelle chancelière
allemande Angela Merkel a parlé il y a quelques années seulement d'un
partenariat stratégique, ce qui n'est qu'une formule de politesse
rejetant de facto la pleine adhésion de la Turquie à l'UE", a-t-il dit.
Les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, ouvertes en 2005, se trouvent quasiment au point mort depuis. (AFP, 9 décembre
2015)
Sommet UE-Turquie: des promesses difficiles à tenir

Européens et Turcs se sont engagés à "réinitialiser" les négociations
d'adhésion d'Ankara à l'UE, en contrepartie de la coopération de la
Turquie pour endiguer le flux de migrants vers l'Europe, mais des
analystes mettent en doute la portée de leur accord.
Le Premier ministre islamo-conservateur turc Ahmet Davutoglu s'est
félicité dimanche, à l'issue d'un sommet à Bruxelles, d'"une journée
historique" pour la Turquie, soucieuse de relancer ses négociations
d'adhésion, commencées en 2005 mais qui sont au point mort.
L'UE a décidé d'apporter à la Turquie une aide de 3 milliards d'euros
pour aider le pays accueillir les réfugiés syriens sur son sol et les
deux parties ont convenu d'un plan d'action commun, qui prévoit
qu'Ankara rendra sa frontière avec l'Europe moins perméable aux
migrants.
"Ce que les Européens demandent à la Turquie est irréaliste et
irréalisable", estime le professeur Cengiz Aktar, de l'Université
Bahçesehir d'Istanbul.
"On croit rêver. Personne ne peut empêcher que ces migrants s'en
aillent vers la Grèce ou la Bulgarie car ils n'ont aucun avenir ni dans
leur pays ni en Turquie. Je crains un résultat nul", a commenté le
politologue, estimant que la Turquie et l'UE jouent une partie de
"poker menteur".
"Réduire le flot des réfugiés à des proportions gérables et qui font
moins les gros titres s'impose comme la principale nécessité à court
terme pour contenir la montée de l'extrême droite dans l'UE", note
Holger Schmieding, de la banque allemande Berenberg.
"Les autres mesures telles que l'accélération des enquêtes préalables à
l'octroi du droit d'asile, l'expulsion de ceux qui n'ont pas de droit
légitime à rester dans l'UE et l'augmentation des dépenses pour
intégrer ceux qui en ont un va prendre plus de temps", poursuit M.
Schieding.
Ahmet Davutoglu a assuré que son pays "tiendra ses promesses" sur le
dossier migratoire, tout en soulignant qu'une solution définitive à la
crise des migrants ne pouvait être trouvée sans une solution politique
globale en Syrie.
- 'Realpolitik' -
Quoi qu'il en soit, il existe encore de sérieux points d'achoppement
dans les relations bilatérales turco-européennes, notamment les
violations des libertés fondamentales en Turquie sous le régime
islamo-conservateur et autoritaire du président Recep Tayyip Erdogan,
l'homme fort de Turquie, au pouvoir depuis 2003.
Il n'y a "pas un mot" dans la déclaration finale du sommet "sur l'Etat
de droit, les médias et la question kurde", relève Marc Pierini, ancien
ambassadeur à Ankara et chercheur à Carnegie Europe. C'est "la
realpolitik de l'UE à son pire niveau", estime-t-il.
Ce sommet "ne nous amènera pas à oublier les divergences qui subsistent
encore avec la Turquie sur les droits de l'Homme ou la liberté de la
presse, nous y reviendrons", a toutefois assuré le chef de l'exécutif
européen Jean-Claude Juncker.
Deux journalistes du journal d'opposition Cumhuriyet (centre gauche)
ont été inculpés et incarcérés jeudi soir par la justice turque pour
"espionnage" et "divulgation de documents secrets" pour un scoop sur
les livraisons d'armes supposées d'Ankara aux groupes islamistes en
Syrie en lutte contre le régime de Damas.
Samedi, Tahir Elçi, un défenseur connu et respecté de la cause kurde,
bâtonnier de l'ordre des avocats de Diyarbakir, la principale ville du
sud-est à majorité kurde de Turquie, a été tué dans un échange de tirs
dans des circonstances non élucidées entre la police et des militants
kurdes.
Outre les questions liées aux droits de l'Homme, les promesses de
relance des négociations d'adhésion se heurtent à des blocages qui
semblent encore insurmontables.
Chypre - divisée depuis 1974 -, qui bloque certains chapitres de
négociations, "ne changera jamais de position tant qu'il n'y aura pas
de réunification", estime M. Aktar.
"Le processus est engagé depuis des années et il n'y a pas de raison ni
de l'accélérer, ni de le ralentir", a insisté dimanche le président
français François Hollande, illustrant la prudence des Etats membres.
(AFP, 1 décembre
2015)
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
L'Otan va envoyer des avions de surveillance en Turquie
L'Otan va déployer des avions de surveillance en Turquie pour aider
Ankara à protéger son espace aérien, comme l'Alliance l'avait envisagé
début décembre, selon une annonce du gouvernement allemand qui a
suscité dimanche une vague de critiques.
"Il est prévu un transfert provisoire d'avions de reconnaissance AWACS
de la base de Geilenkirchen (ouest de l'Allemagne, ndlr) vers la base
avancée de Konya", dans le sud de la Turquie, écrit le ministère
allemand de la Défense le 18 décembre, dans un courrier révélé dimanche
par la presse et consulté par l'AFP.
Dans ce texte adressé à la commission de la défense du Bundestag, la
chambre basse du Parlement, le ministère rappelle que Berlin fournit à
l'Otan "30% du personnel" des 17 AWACS basés à Geilenkirchen, des
Boeing E-3A Sentry considérés comme "les yeux de l'Otan dans le ciel",
selon le site de l'Alliance.
Bien que cette décision implique l'envoi de soldats allemands à
l'étranger, le gouvernement ne compte pas solliciter l'avis du
Bundestag, au motif qu'il s'agit d'une simple aide à la surveillance de
l'espace aérien et non d'une offensive armée, poursuit le ministère de
la Défense.
"Le gouvernement doit immédiatement informer le Parlement des détails
de ce déploiement, en particulier concernant les missions précises
assignées à ces avions et la destination des données recueillies sur
l'espace aérien", a exigé dimanche le responsable des questions de
défense au sein des Verts, Tobias Lindner, dans le quotidien Bild.
Sahra Wagenknecht, vice-présidente du parti de gauche radicale Die
Linke, a de son côté jugé "hautement dangereux" l'envoi en Turquie de
ces avions et réclamé un vote du Bundestag, déplorant par ailleurs
l'appui allemand aux forces de sécurités turques qui "tuent de nombreux
Kurdes en Turquie".
Le président de la commission de la défense du Bundestag, le
social-démocrate Wolfgang Hellmich, a jugé "un peu curieux" le moment
choisi pour cette annonce, dont les parlementaires en vacances n'ont
pas encore pu discuter, explique-t-il aux journaux du groupe Funke dans
une interview à paraître lundi.
Il a laissé ouverte la question d'une consultation de la chambre basse,
déjà sollicitée début décembre pour approuver la participation de
jusqu'à 1.200 soldats allemands aux opérations internationales contre
les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak.
L'envoi par l'Otan d'avions AWACS, en nombre pour l'heure non précisé,
s'inscrit dans le cadre de l'aide promise début décembre par l'Alliance
"pour assurer la sécurité de la Turquie" en raison des conflits à ses
frontières, en Irak et en Syrie.
(AFP, 27
décembre
2015)
Après l'appel d'Obama, la Turquie annonce le retrait de ses troupes d'Irak
La Turquie a annoncé samedi soir qu'elle "poursuivra" le retrait de ses
troupes d'Irak, au lendemain d'un appel téléphonique du président
américain Barack Obama à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan
l'invitant à prendre une telle mesure afin d'apaiser les tensions entre
les deux pays voisins.
"Prenant compte des sensibilités de la partie irakienne (...) la
Turquie poursuivra le processus entamé pour le retrait de ses troupes
stationnées dans la province de Mossoul (nord)", a indiqué le ministère
des Affaires étrangères dans un communiqué.
Lors de la conversation téléphonique, M. Obama a insisté sur la
nécessité pour la Turquie de "respecter la souveraineté et l'intégrité
territoriale de l'Irak", selon un compte-rendu diffusé par la Maison
Blanche.
L'Irak a réclamé mardi un "retrait complet" des forces turques de son territoire.
Barack Obama a toutefois salué "la contribution" de la Turquie à la
coalition militaire de lutte contre le groupe Etat islamique (EI),
conduite par les Etats-Unis.
La Turquie avait déployé en Irak il y a une dizaine de jours un
contingent de 150 à 300 soldats et une vingtaine de véhicules blindés
dans le camp de Bachiqa, dans le nord du pays. Des responsables turc et
irakien avaient fait état lundi d'un retrait partiel de ces militaires.
Ankara a affirmé qu'il s'agissait simplement de renforts dépêchés pour
assurer la protection des conseillers militaires turcs chargés
d'entraîner des combattants irakiens dans la lutte contre le groupe EI,
qui contrôle notamment la grande ville de Mossoul. Mais Bagdad y a vu
une incursion illégale.
Dans son communiqué, le ministère turc admet "un manque de
communication" avec Bagdad sur cette affaire et assure qu'Ankara
"continuera de coordonner avec le gouvernement irakien sa contribution
militaire à ce pays pour sa lutte contre Daech" (acronyme arabe de
l'EI). (AFP, 19
décembre
2015)
NATO celebrates the Nobel Prize to Turkish Aziz Sancar
The 2015 Nobel Prize in Chemistry honours the scientific discoveries of
Sancar and two colleagues, Tomas Lindahl and Paul Modrich, for their
mechanistic studies of DNA repair. Prof. Sancar’s contribution lies in
the mapping of the mechanism that cells use to repair UV damage to DNA.
His work has therefore provided a better understanding of how our
bodies fix DNA mutations that can be the cause of serious illnesses and
aging.
"The basic research carried out by the 2015 Nobel laureates in
chemistry has not only deepened our knowledge of how we function, but
could also lead to the development of lifesaving treatments," the Nobel
Committee said, adding: "Their systematic work has made a decisive
contribution to the understanding of how the living cell functions, as
well as providing knowledge about the molecular causes of several
hereditary diseases and about mechanisms behind both cancer development
and ageing".
NATO contributed to this scientific achievement by providing several
grants to Prof. Sancar throughout his career: a NATO fellowship
(1971-1973) and two NATO Collaborative Research Grants (one in 1986 and
the other in 1990).
Full text of the article
Two Turkish Diplomats appointed to key NATO posts
At a time when the 28-member alliance is in bid to counter
unprecedented security challenges both at home and abroad, two senior
Turkish diplomats are being appointed to key posts at NATO.
Ambassador Tacan İldem, currently serving as the permanent
representative of Turkey to the Organization for Security and
Cooperation in Europe (OSCE), is expected to be shortly appointed as
NATO’s Assistant Secretary General for Public Diplomacy, while
international career diplomat Burcu San, has already been appointed as
the director of the Operations Division of NATO’s International
Secretariat.
İldem, 59, is a career diplomat who entered the Ministry of Foreign
Affairs of Turkey in 1978. He started his career by working as second
secretary at the NATO Department at the headquarters in the capital
city of Ankara. In 1981, İldem served as second and later first
secretary in the Turkish Delegation to NATO in Brussels.
From 2006 to 2009, İldem served as permanent representative of Turkey
to NATO. After holding post of director- general for international
security affairs at the headquarters from 2009, he was appointed to his
current post as the permanent representative of Turkey to OSCE in June
2011.
As the head of Public Diplomacy Division, which plays a key role in
conveying the alliance’s strategic and political messages to opinion
formers and to the public in general, İldem will report directly to
NATO Secretary General Jens Stoltenberg and advise Stoltenberg on
public diplomacy issues as a member of the secretary-general’s senior
management team.
As for San, 45, who worked in separate units of NATO in the past, she
was already working at the Operations Division before being appointed
as the director.
(hurriyetdailynews.com, Dec 13, 2015)
Passe d'armes USA-Russie au point presse du département d'Etat
Les tensions entre Washington et Moscou sur les conflits en Syrie et en
Irak ont donné lieu jeudi à une brutale passe d'armes lors du très
policé point presse du département d'Etat entre son porte-parole et une
journaliste de la télévision Russia Today.
Le porte-parole John Kirby s'en est pris à la correspondante à
Washington de la chaîne publique russe, Gayané Chichakyan, l'accusant
de poser des questions "complètement ridicules" alors qu'elle
l'interrogeait avec insistance sur la position américaine face au
déploiement militaire de la Turquie en Irak.
La diplomatie américaine tient tous les jours un long briefing, diffusé
en direct à la télévision et sur internet, qui offre un tour d'horizon
complet des crises mondiales sur lesquelles Washington a son mot à
dire: des dizaines de journalistes accrédités -- américains, européens,
asiatiques ou arabes -- dialoguent avec le porte-parole dans une
ambiance le plus souvent cordiale.
Après avoir attendu son tour, la journaliste de Russia Today,
régulièrement présente au point presse, est revenue plusieurs fois à la
charge pour savoir si Washington "approuvait" ou non la présence
militaire turque dans le nord de l'Irak, sans la permission de Bagdad,
qui provoque des tensions entre l'Irak et la Turquie.
Le département d'Etat a affirmé cette semaine que ces deux pays alliés
des Etats-Unis devaient régler ce différend directement et a refusé de
prendre position pour l'un ou pour l'autre.
"C'est tellement loufoque", s'est soudainement emporté M. Kirby.
"Cela ne vous gêne pas de poser ces questions? Vous devriez regarder
ces questions et presque rire de vous-même, non? C'est absolument
dingue!", a tonné le porte-parole, très en colère.
Alors que Gayané Chichakyan insistait sur le fait que les Etats-Unis
semblaient indifférents face au déploiement de troupes turques en Irak
-- qui entraînent selon Ankara des Irakiens contre l'Etat islamique --,
John Kirby a vraiment haussé le ton.
"Je note que (votre) équipe pose très rarement des questions difficiles
à (votre) propre gouvernement", a-t-il dit, en allusion à Russia Today
en partie financée par le Kremlin et qui défend une voix médiatique
"alternative" sur les dossiers internationaux.
"Ici, au département d'Etat, vous pouvez venir et demander ce que vous
voulez. Et vous pouvez être aussi accusatoire dans vos questions,
certaines d'entre elles aujourd'hui complètement ridicules", a tempêté
M. Kirby.
"Quelle question était ridicule, Monsieur ? (...) Pour laquelle
devrais-je me sentir gênée?" a rétorqué calmement la journaliste avant
que le porte-parole ne mette fin à son briefing. (AFP, 11 décembre
2015)
Moscou dénonce devant l'ONU "l'imprudence" d'Ankara
La Russie a dénoncé mardi au Conseil de sécurité de l'ONU le
déploiement de troupes turques en Irak mais le Conseil n'a pas pris
position sur cette querelle entre Bagdad et Ankara.
L'ambassadeur russe Vitali Tchourkine a estimé devant des journalistes
qu'il était "important d'attirer l'attention du Conseil sur cette
situation". Mais il a déploré que les membres occidentaux du Conseil,
notamment les Etats-Unis qui le président, aient refusé de rappeler à
l'ordre Ankara.
La Turquie, a-t-il affirmé, "a agi de manière imprudente et
inexplicable en procédant à des déploiements supplémentaires (de
troupes dans le nord de l'Irak) sans l'accord du gouvernement irakien".
Cette initiative reflète "le manque de légalité des actions de la coalition internationale" en Irak et en Syrie, a-t-il estimé.
M. Tchourkine s'est dit "déçu" que le Conseil n'ait pas réaffirmé "la
souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Irak", car certains de
ses membres occidentaux, qu'il n'a pas nommés, ont estimé "que cela
envenimerait la situation".
"L'impact de cette réunion aurait été plus fort avec un message uni mais nous n'avons pas pu y parvenir", a-t-il conclu.
L'ambassadeur irakien Mohammed Ali Alhakim a de son côté souligné
devant des journalistes que Bagdad et Ankara s'efforçaient de régler
cette querelle "de manière bilatérale" et que ces discussions "se
passaient très bien". Il a affirmé n'avoir pas été consulté par Moscou
sur son initiative.
Les relations sont très tendues entre Ankara et Moscou depuis un
incident aérien le 24 novembre, lorsqu'un chasseur-bombardier russe a
été abattu par l'aviation turque.
L'Irak réclame le départ de troupes terrestres turques entrées
illégalement sur son sol et a donné dimanche 48 heures à la Turquie
pour les retirer en menaçant de saisir le Conseil de sécurité.
Ankara continue de son côté à minimiser ce déploiement.
La Turquie dispose de troupes sur une base dans la région de Bashika,
située dans la province de Ninive, pour entraîner les forces irakiennes
sunnites désireuses de reprendre la ville voisine de Mossoul aux mains
des jihadistes.
Selon Ankara, l'arrivée de nouvelles troupes turques près de Mossoul
correspond à "une rotation normale" de ce contingent et ne constitue
pas une intrusion illégale ni l'amorce d'une offensive en Irak.
Selon l'ambassadrice américaine auprès de l'ONU, Samantha Power,
Washington "considère que le déploiement initial de troupes turques a
été négocié avec le gouvernement irakien". "Nous espérons que le
déploiement supplémentaire pourra se faire aussi de cette manière",
a-t-elle ajouté.
Les Etats-Unis "opèrent (en Irak) en étroite coopération et avec le
consentement du gouvernement irakien et nous pensons que tous les pays
devraient faire de même", a-t-elle affirmé.
Le porte-parole adjoint de l'ONU Farhan Haq a de son coté appelé Ankara
et Bagdad à "résoudre ce problème par un dialogue constructif".
La diplomatie américaine a fait part de son hostilité à ce que le
différend entre l'Irak et la Turquie, deux alliés de Washington, soit
porté devant le Conseil de sécurité.
"Nous continuons de penser que la meilleure façon d'avancer consiste à
ce que la Turquie et l'Irak règlent cela de manière bilatérale et en
discutent", a plaidé le porte-parole du département d'Etat John Kirby,
tout en appelant au respect de la souveraineté de l'Irak.
(AFP, 9 décembre
2015)
L'Otan va augmenter son aide à la Turquie
L'Otan, qui avait déjà pris des mesures de soutien à la Turquie en
raison des conflits à ses frontières, va dans les semaines à venir
augmenter encore son aide à son allié turc, a indiqué mardi le
secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg.
"Nous allons travailler à des mesures supplémentaires pour assurer la
sécurité de la Turquie", a promis M. Stoltenberg en arrivant à une
réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Otan à Bruxelles.
le chef de l'Otan a toutefois souligné que l'Alliance avait décidé
"depuis plusieurs années" d'apporter une aide supplémentaire à la
Turquie, membre de l'Otan depuis 1952 et qui partage une frontière avec
la Syrie et l'Irak.
M. Stoltenberg a assuré que "ceci n'est pas lié à l'incident de la
semaine dernière", au cours duquel un avion de chasse turc a abattu un
bombardier russe qui était, selon Ankara, entré dans l'espace aérien de
la Turquie.
Les Alliés avaient notamment décidé de renforcer la défense
antiaérienne turque en déployant en 2012 des batteries antimissiles
Patriot le long de la frontière avec la Syrie. Mais les Etats-Unis et
l'Allemagne ont chacun retiré leurs deux batteries ces derniers mois.
Une seule batterie, déployée par l'Espagne, est encore en
fonctionnement, à Adana (sud).
"Nous avons ces dernières années augmenté les défenses aériennes de la
Turquie", a expliqué M. Stoltenberg. Outre les batteries Patriot, les
Etats-Unis ont déployé des avions de combat sur la base turque
d'Incirlik et "la Grande-Bretagne a annoncé qu'elle allait déployer
certains appareils" également, a-t-il précisé.
L'Allemagne et le Danemark ont envoyé des bâtiments militaires dans l'est de la Méditerranée, a ajouté M. Stoltenberg.
En raison de l'instabilité dans la zone, avivée par l'intervention de
l'armée de l'air russe en Syrie en soutien au régime de Bachar
al-Assad, l'Otan fait actuellement croiser une dizaine de bâtiments
militaires en Méditerranée.
"Tout ceci est pertinent" au vu de la situation dans la région, marquée
par "une montée de l'extrémisme violent", a jugé le chef de l'Otan.
"Nous allons discuter pendant la réunion de la façon dont nous pouvons
continuer à soutenir la Turquie et fournir différents types de mesures
d'assurance", a-t-il dit.
"Je m'attends à ce que d'autres Alliés prennent davantage
d'engagements, je m'attends à de nouvelles décisions dans les semaines
à venir", selon M. Stoltenberg.
L'Otan pourrait par exemple envoyer en Turquie ses appareils de
surveillance aérienne Awacs, qui se sont révélés très utiles au plus
fort de la crise ukrainienne pour évaluer la situation sur le terrain.
"Cela permet d'avoir du renseignement fin, et ses radars peuvent voir
bien au-delà du territoire turc", a indiqué à l'AFP un responsable de
l'Otan sous couvert d'anonymat.
(AFP, 1 décembre
2015)
Relations
régionales / Regional Relations
QSD cross over to the western side of Euphrates
Syrian Democratic Forces (QSD) have crossed over to the western side of the Tishrin Dam they have liberated earlier today.
Combatants of Syrian Democratic Forces (QSD) who are continuing the
operation in southern Kobanê have reached Tishrim Dam early this
morning. After encircling the dam and its surroundings, QSD fighters
took control of the dam following clashes with ISIS gangs in this area,
and entirely liberated from ISIS occupation Saturday afternoon.
As the offensive in the area continues, QSD combatants have reached the
western bank of the dam where mop-up operations are going on at the
moment.
The area of Tishrin, which is affiliated to the Munbic town of Aleppo,
is located 115 km to Aleppo; 80 km to Serxet border (with Turkey); and
70 km southwest of Kobanê.
(ANF, Dec 26, 2015)
La Ligue arabe dénonce le déploiement turc en Irak
La Ligue arabe a condamné jeudi le déploiement militaire turc dans le
nord de l'Irak, dénonçant une "atteinte à la souveraineté" du pays lors
d'une réunion organisée à l'appel de Bagdad.
"Le déploiement turc (...) est une atteinte à la souveraineté irakienne
et une menace pour la sécurité du monde arabe" a indiqué la Ligue arabe
dans un communiqué à l'issue d'une réunion organisée dans le siège de
l'organisation au Caire.
Les troupes turques "ont accru le chaos dans la région", a ajouté le
numéro deux de l'organisation Ahmed Ben Heli lors d'une conférence de
presse.
La Turquie a annoncé samedi soir qu'elle allait poursuivre le retrait
de ses troupes d'Irak, au lendemain d'un appel du président américain
Barack Obama invitant Ankara à prendre des mesures afin d'apaiser les
tensions avec Bagdad.
Mais lors de la réunion du Caire, le ministre irakien des Affaires
étrangères Ibrahim al-Jaafari a déclaré que la Turquie avait insisté
sur "l'utilisation du mot +redéploiement+", plutôt que "retrait".
Les troupes "seraient transférées d'une région irakienne à une autre
région irakienne", a-t-il déclaré, jugeant qu'un tel redéploiement à
l'intérieur du territoire demeurait une atteinte à la souveraineté du
pays.
La Turquie avait déployé début décembre un contingent de 150 à 300
soldats dans un camp militaire de la province de Ninive (nord) où les
forces turques forment combattants et volontaires dans le cadre de la
lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui contrôle la
deuxième ville du pays, Mossoul.
Ankara a évoqué un déploiement de "routine" et la nécessité de protéger
ses conseillers militaires présents depuis plusieurs mois dans ce camp.
Bagdad a en revanche dénoncé l'illégalité de ce mouvement et porté
l'affaire devant le Conseil de sécurité de l'ONU. (AFP, 24
décembre
2015)
La crise russo-turque coûte son poste au chef d'un parti bulgare
Le parti des musulmans bulgares (MDL), parti de la minorité turque et
partenaire incontournable dans la formation des gouvernements en
Bulgarie, a limogé jeudi son président, lui reprochant une position
proturque dans la crise diplomatique entre Moscou et Ankara.
"Tel sera le sort de tous ceux qui se dressent contre les intérêts
nationaux", a déclaré, cité par une porte-parole, Ahmed Dogan,
fondateur et dirigeant historique du Mouvement pour les droits et
libertés (MDL), afin d'expliquer le départ de Lutvi Mestan, à la tête
de ce parti depuis janvier 2013.
M. Mestan a été limogé en son absence par le Conseil exécutif du parti
convoqué par M.Dogan. Il a également été exclu du MDL. Une présidence
provisoire du parti comprenant trois personnes a été constituée.
Environ 13% de la population vote pour le MDL, dont les Bulgares
d'origine turque, les Pomaks (Bulgares convertis à l'islam sous
l'empire ottoman) et une partie des Roms. Ses 36 députés soutiennent
occasionnellement le gouvernement conservateur minoritaire du Premier
ministre Boïko Borissov.
Selon le politologue Evgueni Daynov, M. Dogan cherche à maintenir "le
caractère kémaliste proeuropéen" du MDL, alors que M. Mestan tentait de
rapprocher ce parti du gouvernement islamo-conservateur turc.
Dans un discours mardi, Ahmed Dogan avait qualifié d'"erreur" des
déclarations de Lutvi Mestan soutenant la Turquie après qu'elle a
abattu le 24 novembre un avion des forces aériennes russes au-dessus de
la frontière syrienne.
M. Mestan a assuré jeudi qu'il avait défendu "une position atlantiste et pas proturque".
Ahmed Dogan a quant à lui insisté sur le respect des équilibres :
"dans la région, tant la Russie que la Turquie cherchent à se
positionner, ce qui risque de provoquer des crises dans les Balkans et
en Europe".
Il a rappelé que l'opinion publique en Bulgarie était réservée à
l'égard de la Turquie, faisant allusion au souvenir de la domination
ottomane sur ce pays du XIVe au XIXe siècles à laquelle la Russie mit
fin à l'issue d'une guerre en 1877-78. (AFP, 24
décembre
2015)
Poutine: pas de "perspectives" d'amélioration des relations russo-turques
Il n'y a pas de "perspectives" d'amélioration des relations entre
Moscou et Ankara, qui a abattu un avion militaire russe le 24 novembre
au-dessus de la frontière syrienne, a déclaré jeudi le président russe
Vladimir Poutine, ajoutant cependant que la Turquie n'était pas un
"Etat ennemi".
Qualifiant de nouveau de "coup de poignard dans le dos" la destruction
de l'avion russe, Vladimir Poutine a dit "ne pas voir de perspectives
(d'amélioration) au niveau gouvernemental" pour les relations
russo-turques.
"Ils ont perpétré un acte hostile contre notre aviation. Mais on ne
peut pas dire que nous considérons la Turquie comme un Etat ennemi, ce
n'est pas ça", a souligné le président russe au cours de sa conférence
de presse annuelle, devant plus de mille journalistes.
"Notre relation s'est dégradée, oui. Je ne sais pas comment nous
pourrions sortir de cette situation. De toute façon, la balle n'est pas
dans notre camp, mais dans celui des Turcs", a-t-il poursuivi.
Des F-16 turcs ont abattu le 24 novembre un Soukhoï-24 qui survolait la
frontière turco-syrienne, provoquant la mort d'un des pilotes, ainsi
que celle d'un soldat russe pendant une opération en vue de récupérer
l'équipage.
"Ils ont tiré sur notre avion, des gens ont été tués. Voilà ce qui m'a
vraiment révolté : si c'est vraiment un accident, comme l'a dit le
gouvernement turc (...), on prend son téléphone tout de suite et on
s'explique", a-t-il déclaré.
"Au lieu de ça, ils sont vite allés courir à Bruxelles : +Alerte ! On
nous fait du tort !+ Qui vous fait du tort ? Nous avons attaqué
quelqu'un ? Non !", a-t-il continué, accusant la Turquie de "s'être
cachée derrière l'Otan", dont elle est membre.
"Quelqu'un au sein du gouvernement turc a décidé de lécher les
Américains quelque part. Je ne sais pas si les Américains ont besoin de
ça", a encore dit le président russe, connu pour son franc-parler.
Le pouvoir turc souhaite dire aux Européens et aux Américains : "Nous
sommes islamistes, mais nous sommes vos islamistes à vous", a assuré M.
Poutine.
Selon le président russe, la Turquie a abattu l'avion militaire russe
pour que la Russie quitte la Syrie, où elle procède à des frappes
aériennes depuis le 30 septembre à la demande de Damas.
"Mais la Russie n'est pas ce genre de pays", a-t-il déclaré.
Au contraire, "nous avons renforcé notre présence en Syrie, augmenté le
nombre de nos avions militaires. Avant, nous n'avions pas là-bas de
systèmes de défense antiaérienne, maintenant il y a des S-400. Si avant
la Turquie survolait et violait continuellement l'espace aérien de la
Syrie, eh bien, qu'ils volent maintenant !", a-t-il lancé. (AFP, 17
décembre
2015)
Accord sur une réconciliation entre la Turquie et Israël
Israël et la Turquie sont parvenus à une série d'"ententes" pour
normaliser leurs relations qui s'étaient détériorées après l'assaut
meurtrier des forces israéliennes contre une flottille turque à
destination de Gaza en 2010, a indiqué jeudi un responsable israélien.
Lors d'une rencontre secrète en Suisse, les deux pays se sont entendus
sur une compensation des victimes du raid israélien, le retour des
ambassadeurs et le lancement de négociations sur l'exportation de gaz
israélien en Turquie, des mesures qui seront appliquées dès la
conclusion de l'accord, selon ce responsable s'exprimant sous le
couvert de l'anonymat.
Toutes les poursuites judiciaires engagées par la Turquie contre Israël
seront annulées, et la Turquie interdira l'entrée sur son territoire de
Salah al-Arouri, haut cadre du Hamas, le mouvement islamiste
palestinien qui contrôle la bande de Gaza, selon cette même source.
Israël a longtemps accusé Ankara de laisser ce cadre du Hamas préparer des attaques depuis son territoire.
Lors de la réunion en Suisse, Israël était représenté par le nouveau
chef du Mossad Yossi Cohen et le porte-parole du Premier ministre
Benjamin Netanyahu sur le dossier turc, Joseph Ciechanover, et la
Turquie par le sous-secrétaire des Affaires étrangères, Feridun
Sinirlioglu , selon cette même source.
Un second responsable a dit ne pas savoir quand l'accord sera signé,
mais la chaîne israélienne privée "10" a rapporté que la signature
était attendue " dans les prochains jours".
Ankara n'a pas encore réagi à cette annonce, mais avait reconnu en juin
dernier que des discussions étaient en cours en vue d'une
réconciliation.
Cette annonce survient quelques heures après la signature par M.
Netanyahu d'un accord controversé sur l'exploitation des importants
gisements de gaz naturel découverts au large des côtes israéliennes.
La Turquie a récemment vu ses liens avec la Russie se dégrader, pays auquel Ankara importe plus de la moitié de son gaz naturel.
"Nous, Israël, les Palestiniens et la région avons tous beaucoup à
gagner de ce processus de normalisation", avait indiqué lundi le
président turc Recep Tayyip Erdogan.
Le 31 mai 2010, des commandos israéliens avaient donné l'assaut dans
les eaux internationales sur six navires civils, dont le Mavi Marmara,
acheminant de l'aide humanitaire à Gaza. Dix Turcs avaient été tués,
provoquant une grave crise entre Israël et la Turquie.
Ankara avait expulsé l'ambassadeur israélien, réclamant excuses et
dédommagements de la part d'Israël, ainsi que la fin du blocus de la
bande de Gaza.
Des discussions sur les compensations avaient débuté en 2013 sous le
parrainage du président américain Barack Obama, mais celles-ci
n'avaient pas été finalisées. (AFP, 17
décembre
2015)
La Russie confirme l'annulation d'un sommet russo-turc prévu mardi
Les autorités russes ont confirmé lundi l'annulation d'un sommet
russo-turc prévu mardi auquel devaient participer le président russe
Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, les deux
pays traversant une grave crise diplomatique.
La rencontre entre les deux chefs d'Etat avait été décidée le 16
novembre en marge du sommet du G20 à Ankara, moins de dix jours avant
qu'un Su-24 russe ne soit abattu par des chasseurs F-16 turcs.
"Cette rencontre n'aura pas lieu. Elle n'est pas prévue", a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Le crash du bombardier russe et la mort du pilote russe, abattu alors
qu'il descendait en parachute après s'être éjecté, ont provoqué la plus
grave crise diplomatique entre les deux pays depuis la fin de la Guerre
froide.
Vladimir Poutine avait déjà refusé de rencontrer M. Erdogan en marge du
sommet sur le climat organisé au Bourget, près de Paris, tout comme il
a refusé de prendre les appels téléphoniques du président turc.
La Russie a aussi adopté un ensemble de mesures de rétorsion, allant
d'un embargo sur certains fruits et légumes ainsi que sur les volailles
de Turquie au rétablissement du régime des visas pour les citoyens
turcs.
Lundi, le représentant du Kremlin pour la coopération culturelle
internationale Mikhaïl Chvydkoï, cité par l'agence de presse russe
TASS, a par ailleurs annoncé la suspension des liens culturels avec
Ankara jusqu'au "changement de la situation politique" en Turquie.
Un navire de guerre russe a également affirmé avoir ouvert le feu
dimanche pour éviter une collision avec un bateau turc en mer Egée.
L'attaché militaire turc avait été convoqué dans la foulée.
(AFP, 14
décembre
2015)
Un destroyer russe tire pour "éviter une collision" avec un bateau turc
Un destroyer russe a ouvert le feu dimanche pour éviter une collision
avec un bateau turc en mer Egée, a affirmé la Russie, engagée dans un
bras de fer avec la Turquie qui a détruit il y a près d'un mois un de
ses avions.
L'équipage du navire russe Smetlivy, qui se trouvait à 22 km de l'île
grecque de Lemnos dans le nord de la mer Egée, "a dû utiliser des armes
à feu afin d'éviter une collision avec un bateau de pêche turc" s'étant
approché à environ 600 mètres, a affirmé le ministère russe de la
Défense dans un communiqué, ajoutant avoir convoqué l'attaché militaire
turc à la suite de l'incident.
La distance entre les deux navires "garantissait" toutefois que le
bateau turc ne serait pas atteint par les tirs, a-t-il précisé.
Le commandant du chalutier turc a toutefois démenti qu'il y ait eu des
tirs dans sa direction : "c'est un mensonge. Il n'y a rien eu de tel",
a affirmé Muzaffer Gecici à l'agence de presse Dogan.
"Nous sommes passés à moins d'un mille d'un navire de guerre qui était
au mouillage. Nous ne savions même pas que c'était un navire russe,
nous pensions que c'était un navire de l'Otan", a-t-il ajouté.
La Turquie et la Russie traversent leur pire crise diplomatique depuis
la fin de la Guerre froide, après qu'un avion des forces aériennes
russes a été abattu le 24 novembre par l'aviation turque près de la
frontière syrienne.
Selon le ministère russe de la Défense, à 06h03 GMT, le destroyer
russe, qui avait jeté l'ancre, a remarqué à une distance d'environ
mille mètres un bateau de pêche turc s'approchant depuis la droite.
"Malgré plusieurs tentatives du Smetlivy d'établir un contact radio,
l'équipage du bateau turc n'a pas répondu, ni réagi aux signaux
visuels", explique-t-il dans un communiqué.
Après les tirs russes, "le bateau turc a immédiatement changé de
trajectoire et continué à avancer, dépassant le Smetlivy à une distance
d'environ 540 mètres sans aucun contact avec l'équipage russe", a
ajouté le ministère.
Un vice-ministre russe de la Défense, Anatoli Antonov, a convoqué
l'attaché militaire turc, Ahmet Hakam Gunes, à la suite de l'incident,
selon le communiqué.
Il lui a adressé "une sévère mise en garde contre d'éventuelles
conséquences néfastes des actes irréfléchis d'Ankara vis-à-vis du
contingent militaire russe" envoyé en Syrie dans le cadre des frappes
aériennes visant le groupe jihadiste Etat islamique (EI), a souligné le
ministère.
La Russie a notamment fait part de "sa préoccupation profonde face aux
actions provocatrices de la partie turque à l'égard du destroyer russe
Smetlivy", a-t-il précisé.
"Ce n'est que grâce à un heureux hasard que l'on a pu éviter une tragédie", ajoute le communiqué.
Depuis la destruction d'un avion russe par les forces turques, la
Russie a annoncé de multiples mesures de rétorsion à l'encontre de la
Turquie qui visent principalement les secteurs du tourisme, de
l'énergie, du BTP et de l'agriculture.
L'état-major de l'armée turque a quant à lui interdit à son personnel
et aux cadets de l'académie militaire de se rendre en Russie pour les
vacances par "mesure de précaution", selon l'agence de presse Anatolie
Le président Vladimir Poutine a ordonné vendredi à l'armée russe de
répondre avec une "extrême fermeté" à toute force qui la menacerait en
Syrie.
Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a de son côté
appelé la Russie au "calme" mais prévenu que la patience d'Ankara avait
"des limites".
"Nous ne sommes pas favorables aux tensions", mais au "dialogue",
a-t-il dit, soulignant qu'Ankara avait ordonné l'ouverture d'une
enquête sur l'incident. (AFP, 13 décembre
2015)
Manifestation à Bagdad contre la présence de troupes turques
Quelques milliers de personnes, en majorité des miliciens chiites
paramilitaires, ont manifesté samedi dans le centre de Bagdad pour
demander le retrait de troupes turques déployées la semaine dernière
dans le nord de l'Irak.
"L'Irak a perdu patience", a estimé un des manifestants, Ali Rubaie,
commandant d'une unité paramilitaire stationnée près de Bagdad, en
regrettant que le Premier ministre irakien Haider al-Abadi n'ait pas
agi tout de suite "d'une main de fer" contre la présence de ces troupes
étrangères.
L'arrivée de quelques centaines de soldats turcs la semaine dernière a
suscité une poussée de fièvre entre l'Irak et la Turquie, Bagdad
accusant Ankara d'avoir effectué ce déploiement sans son autorisation.
L'Irak a envoyé vendredi une lettre de protestation au Conseil de sécurité de l'ONU.
La Turquie se défend en affirmant que ces soldats ne feront que
protéger ses militaires déjà déployés près de la deuxième ville
irakienne Mossoul, avec l'accord de Bagdad, pour entraîner des Irakiens
désireux de combattre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).
Le Premier ministre irakien joue un numéro d'équilibriste entre la
défense de la souveraineté nationale et la recherche d'appui à
l'étranger pour combattre l'EI qui contrôle de vastes pans du
territoire irakien depuis 2014. (AFP, 12 décembre
2015)
L'Irak exige le retrait des troupes turques, pas des conseillers
Le départ exigé par Bagdad des troupes turques entrées en Irak ne
s'applique pas aux conseillers militaires, a assuré lundi le ministre
irakien des Affaires étrangères, à la veille de l'expiration du délai
fixé à Ankara.
"Il y a des conseillers (militaires) d'un certain nombre de pays (en
Irak) et nous avons accepté ce principe, mais pas celui de troupes au
sol pénétrant sur le territoire irakien", a déclaré le ministre des
Affaires étrangères, Ibrahim Jaafari, lors d'une conférence de presse
aux côtés de son homologue allemand.
Dimanche, l'Irak a donné 48 heures à la Turquie pour retirer des
troupes récemment entrées sur son territoire, illégalement selon
Bagdad, qui a prévenu que, sinon, Ankara ferait face à "toutes les
options disponibles" y compris un recours au Conseil de sécurité de
l'ONU.
Il ne "reste plus que 24 heures" a prévenu lundi soir le Premier ministre irakien Haider al-Abadi.
"Nous devons être préparés et prêt à défendre l'Irak et sa
souveraineté", a-t-il dit lors d'une visite au quartier général des
forces aériennes irakiennes. "L'armée de l'air a la capacité (...) de
protéger l'Irak de toute menace", a-t-il ajouté.
Un haut responsable turc a toutefois indiqué lundi qu'il était peu
probable qu'Ankara retire ces troupes, qui compteraient entre 150 et
300 hommes appuyés par 20 tanks établies dans une base dans la zone de
Bashiqa près de Mossoul (nord).
"Nous nous attendons à ce que (les troupes) restent", a déclaré ce responsable sous couvert de l'anonymat.
Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu avait démenti samedi que ce
déploiement constituait le préalable à une opération militaire en Irak
et avait parlé d'une "rotation normale" de troupes.
Des militaires turcs sont présents dans la zone de Bashiqa, où ils
entraînent des volontaires irakiens sunnites désireux de reprendre la
grande ville du nord, aux mains du groupe Etat islamique (EI) depuis
juin 2014.
Ces conseillers, dont le nombre n'est pas connu, ne sont pas dans la ligne de mire des autorités irakiennes.
A Bagdad, Haider al-Abadi est actuellement contraint à un exercice
d'équilibriste entre la défense de la souveraineté irakienne et la
recherche d'appui à l'étranger pour lutter contre l'EI, qui contrôle de
vastes pans du territoire irakien.
Le Premier ministre "est tellement en position de faiblesse, tellement
sous pression sur plusieurs fronts, et l'opposition des chiites au
projet turc est tellement forte, qu'il n'a pas le choix", estime Kirk
Sowell, un analyste basé en Jordanie.
Les relations entre Bagdad et Ankara s'étaient améliorées depuis la
prise de fonction de M. Abadi en 2014 mais des tensions demeurent entre
les deux capitales, notamment sur la question du conflit en Syrie et de
la lutte contre les jihadistes.
Dans la lignée de Moscou et Téhéran, M. Abadi a d'ailleurs accusé lundi
Ankara de jouer un rôle de premier plan dans le trafic de pétrole
organisé par l'EI, estimant que la majorité de l'or noir exporté
passait par la Turquie.
(AFP, 7 décembre
2015)
La Russie promet de faire regretter son acte à la Turquie
Vladimir Poutine a promis jeudi de "faire
regretter" la destruction d'un avion russe à la Turquie, qui a présenté
ses condoléances pour le décès du pilote du bombardier abattu par
l'aviation turque.
En pleine tempête diplomatique, la rencontre entre les chef des
diplomaties russe Sergueï Lavrov et turque Mevlet Cavusoglu en marge
d'une réunion ministérielle de l'OSCE à Belgrade a suscité un maigre
espoir d'apaisement.
"Nous avons exprimé notre tristesse et adressé nos condoléances pour la
mort du pilote russe", a déclaré M. Cavusoglu, après son entretien avec
M. Lavrov.
Il s'agissait du premier contact à ce niveau entre les deux pays depuis
la destruction d'un bombardier russe par l'aviation turque à la
frontière syrienne le 24 novembre.
M. Cavusoglu s'est félicité de l'atmosphère de cette rencontre d'une
quarantaine de minutes, tout en reconnaissant qu'elle n'avait pas
débouché sur une percée significative, ce que son homologue russe
Sergueï Lavrov a également confirmé.
"Nous nous sommes réunis avec M. Cavusoglu (...) Nous n'avons rien
entendu de nouveau. Le ministre turc a confirmé la position qu'ils ont
déjà exprimée, et nous avons confirmé la nôtre", a-t-il dit dans une
déclaration à la télévision russe.
Avant cette rencontre, les hauts responsables russes refusaient tout
contact avec leurs homologues turcs et exigeaient des excuses
officielles d'Ankara. Le président russe Vladimir Poutine, après avoir
refusé de prendre les appels téléphoniques du président turc Recep
Tayyip Erdogan, l'a évité lors de la COP21 à Paris.
Mercredi, Moscou avait même accusé nommément le président Erdogan et sa
famille de profiter de la contrebande de pétrole à laquelle se livre
l'organisation État islamique (EI) en Syrie.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réagi en dénonçant les
"accusations immorales" de la Russie sur une implication de sa famille
cette contrebande et mis en cause en retour la complicité de Moscou
dans ce trafic.
Mais M. Poutine a martelé: "Nous n'oublierons jamais cette complicité
avec les terroristes. Nous considèrerons toujours la trahison comme
l'une des actions les pires et les plus viles".
"Il semble qu'Allah ait décidé de punir la clique au pouvoir en Turquie
en la privant de la raison et du bon sens", a-t-il poursuivi,
provoquant les rires de l'assemblée.
Vladimir Poutine s'est défendu de "brandir les armes" dans cette crise
tout en promettant de nouvelles mesures de représailles contre Ankara,
déjà victime d'un embargo sur ses produits alimentaires et de sanctions
visant ses entreprises et son secteur touristique.
- 'ils vont regretter ce qu'ils ont fait', dit M. Poutine -
Le ministre russe de l'Energie Alexandre Novak a d'ailleurs annoncé
dans la foulée que les négociations sur le projet de gazoduc TurkStream
qui devait acheminer le gaz russe en Turquie avaient été "suspendues".
"Ce n'est pas la dernière fois que nous leur rappellerons ce qu'ils ont
fait, ni la dernière fois qu'ils vont regretter ce qu'ils ont fait", a
lancé M. Poutine lors de son discours de politique générale.
Tout en faisant la distinction entre les dirigeants et le peuple turc,
"bon, travailleur et talentueux", le président russe a de nouveau
accusé la classe politique du pays de "s'en mettre plein les poches" en
protégeant les activités illégales de l'EI en Syrie.
Le président turc n'a pas tardé à réagir, affirmant à son tour qu'il
détenait des "preuves" de l'implication de la Russie dans le trafic de
pétrole de l'EI en Syrie et promettant de bientôt "commencer à les
révéler au monde".
Les autorités russes exigent sans succès des excuses officielles
d'Ankara pour la destruction de leur avion qui provoqué la mort de deux
militaires, premières pertes officielles depuis le début de
l'intervention russe en Syrie le 30 septembre.
La Russie était déjà passée mercredi aux attaques personnelles dans la
crise qui l'oppose à la Turquie en accusant directement le président
Recep Tayyip Erdogan et sa famille d'être impliqués dans le trafic de
pétrole de l'EI, l'une des principales sources de financement du groupe
jihadiste.
M. Erdogan avait par la suite menacé les autorités russes de mesures de
représailles si elles continuaient à "propager des calomnies". Jeudi,
le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, a de nouveau qualifié de
"propagande soviétique" les accusations russes.
Washington, qui a appelé à plusieurs reprises au "calme" et à la
"désescalade" entre Moscou et Ankara, a fermement démenti mercredi les
accusations russes, ne voyant "aucune preuve" soutenant les allégations
visant son allié.
(AFP, 3 décembre
2015)
En Russie, les mesures de rétorsion contre les Turcs se multiplient
Ouvriers turc expulsés, hommes d'affaires interpellés, centre culturel
fermé : une semaine après le crash d'un bombardier russe abattu par
l'aviation turque, provoquant une grave crise diplomatique entre Moscou
et Ankara, la communauté turque de Russie commence à ressentir les
effets de la colère de Moscou.
Dans les médias locaux russes, les articles sont légion ces derniers
jours sur les cas d'ouvriers arrêtés et souvent expulsés du pays: 24
Turcs employés sur des chantiers à Anapa (sud-ouest), en attente
d'expulsion, 26 autres arrêtés à Stavropol (sud-ouest) dont certains
déjà expulsés, ou encore trois ouvriers expulsés à Krasnokamensk, près
de la frontière chinoise.
A Krasnodar, 39 hommes d'affaires turcs venus assister à un salon
agricole se sont même retrouvés au commissariat jeudi. A chaque fois,
les raisons évoquées sont les mêmes: "violation des lois sur
l'immigration", qu'il s'agisse de Turcs dont le permis de travail était
expiré ou rentrés comme touristes, sans avoir donc l'autorisation de
travailler.
Si les autorités russes communiquent peu, le procureur d'Ossétie du
Nord (Caucase) avait annoncé dès jeudi que 16 "migrants clandestins"
turcs, restés en Russie à l'expiration de leur contrat de travail,
avaient été arrêtés à l'issue d'une descente de police.
Ces arrestations, si elles respectent la loi, sont inhabituelles alors
que les Turcs représentent une part importante des ouvriers du bâtiment
en Russie et que les autorités font généralement preuve de plus de
mansuétude.
A Khimki, une cité-dortoir du nord-ouest de Moscou, ce sont les forces
anti-émeutes qui ont réveillé en pleine nuit 400 employés de
l'entreprise de construction turque Mebe.
"Ils ont dit que cette perquisition se justifiait par des questions de
sécurité nationale, ont employé des méthodes musclées en ayant recours
aux policiers anti-émeute", a déclaré à l'AFP Irina Lebedeva, la
directrice des ressources humaines de l'entreprise.
Les employés, des Turcs et des citoyens de pays d'Asie centrale, ont dû donner leurs empreintes digitales avant d'être relâchés.
Mebe est installée depuis 20 ans en Russie, où l'entreprise construit
notamment des hôtels de luxe et des résidences de standing.
- 'Pression des autorités' -
Les autorités turques s'inquiètent de ces mesures de rétorsion,
l'ambassade de Turquie à Moscou faisant état de pressions contre ses
citoyens.
"Au cours des derniers jours, l'ambassade a reçu des plaintes de
citoyens turcs vivant en Russie et soumis à la pression des autorités.
Les plaintes venaient d'hommes d'affaires, de travailleurs, d'étudiants
et de citoyens ordinaires", a déclaré l'ambassade, citée par l'agence
de presse russe Interfax.
Le secteur touristique souffre également de la grave crise entre les
deux pays: tous les vols charters sont interdits depuis mardi entre la
Russie et la Turquie, où le gouvernement recommande aux Russes de ne
plus se rendre.
Les liens culturels entre les deux anciens partenaires privilégiés
subissent aussi le contrecoup du refroidissement de leurs relations
politiques.
Mardi, le ministère russe de l'Education a annoncé dans un communiqué
que "la plupart des 44 universités russes ont rompu tout accord de
coopération avec leurs partenaires turcs".
Le Centre de recherche scientifique russo-turc, dont les locaux sont
situés dans une grande bibliothèque de Moscou et qui est chargé de
soutenir les étudiants en leur fournissant de la littérature turque ou
des cours de langue, a pour sa part annoncé sa fermeture.
"Malheureusement, nous devons vous annoncer que notre centre a été
fermé (...) Les tables rondes et les conférences sont annulées", a
expliqué le centre dans un communiqué tout en précisant n'avoir aucune
idée de la raison pour laquelle cette décision a été prise.
Parallèlement, un embargo sur 17 catégories d'aliments importés de
Turquie, dont les volailles (poulet et dinde), le sel et certains
fruits et légumes, a été décrété par le gouvernement russe. Il
s'appliquera à partir du 1er janvier.
Tandis que les appels au boycott des commerces turcs se multiplient, un
réseau de restaurants turcs de Tcheliabinsk (Sibérie occidentale) a
préféré prendre les devants en annonçant qu'"au nom de l'amitié entre
les peuples", la recette d'une journée serait reversée à la famille du
pilote russe tué par des rebelles syriens en retombant en parachute,
après que son avion eut été descendu en flammes par des F-16 turcs.
"Les propriétaires des restaurants sont turcs (..) Nous sentons une
certaine tension, de l'anxiété même si aucun cas de violence n'a été
recensé", a déclaré à l'AFP le directeur de cette chaîne, Dmitri
Kostilev.
(AFP, 1 décembre
2015)
Combats entre islamistes et Kurdes dans le nord de la Syrie
Au moins 23 combattants ont péri en Syrie dans des affrontements entre
groupes islamistes et une alliance arabo-kurde appuyée par les
Américains, a affirmé lundi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme
(OSDH).
Selon l'ONG, 15 combattants du Front Al-Nosra, branche syrienne
d'Al-Qaïda, ont été tués dimanche dans des affrontements qui ont débuté
la semaine dernière dans le nord d'Alep, ancienne capitale économique
de Syrie.
Les combats ont également fait au moins huit morts du côté des Forces
démocratiques syriennes (FDS), une coalition formée principalement par
les Unités de protection du peuple kurde (YPG) et des combattants
arabes de l'Armée de la Révolution (Jaich al-Thouwar).
Le journaliste kurde Arin Shekhmos a affirmé à l'AFP que les combats
ont commencé il y a quatre jours quand le Front Al-Nosra et ses alliés
ont attaqué une position de l'Armée de la Révolution.
Des accrochages sporadiques avec les FDS ont eu lieu près de la
localité frontalière de Azaz dans le nord de la province d'Alep, suivis
par des tirs de roquettes d'Al-Nosra et d'islamistes contre un quartier
kurde dans la ville d'Alep. Cette minorité représente 10% de la
population de cette agglomération.
En outre, selon l'OSDH, le Front Al-Nosra a décapité dimanche deux hommes accusés de travailler avec l'Armée de la Révolution.
En toile de fond de ces combats figure l'opposition entre la Turquie
voisine et les forces kurdes. Ces dernières accusent Ankara de soutenir
militairement et financièrement les islamistes. De son côté, la Turquie
a averti à plusieurs reprises qu'elle ne permettra pas l'établissement
d'une région kurde autonome à sa frontière.
Il existe par ailleurs une tension récurrente entre les forces kurdes
et les éléments les plus radicaux de la rébellion syrienne. La minorité
kurde n'a jamais rejoint la rébellion contre Bachar al-Assad bien
qu'elle fut opprimée par ce dernier.
Elle s'est fixée comme objectif de constituer sa propre zone autonome
et n'a pas permis aux forces rebelles de mener des opérations sur son
"territoire" après le retrait des forces du régime en 2012.
Les YPG, la plus importante force armée kurde en Syrie, a cependant
joué une rôle de premier plan dans la lutte contre les jihadistes du
groupe Etat islamique (EI) dans le nord de la Syrie.
Cette milice kurde a annoncé récemment la création des FDS, une
alliance avec des groupes arabes regroupant des chrétiens et tribus
arabes sunnites.
Elle a obtenu l'appui de la coalition militaire conduite par les
États-Unis et a réussi à reprendre aux jihadistes près de 200 villages
dans la province de Hassaké, dans le nord-est de la Syrie.
(AFP, 1 décembre
2015)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Cinq migrants, dont trois enfants, retrouvés noyés entre Grèce et Turquie
Les corps de cinq migrants, dont trois enfants, ont été repêchés
mercredi entre la Turquie et la Grèce en mer Égée, victimes d'une série
de naufrages alors qu'ils tentaient de rallier l'Europe, tandis que 83
ont été sauvés au large de l'île de Lesbos.
Les deux dernières victimes retrouvées, une fillette et un homme, se
sont noyées dans le naufrage mercredi d'un bateau en bois au large des
côtes nord de Lesbos, a indiqué la police portuaire grecque. Les
sauveteurs ont secouru 83 de leurs compagnons, et poursuivaient par
gros temps leurs recherches d'éventuels disparus.
Trois migrants victimes de deux précédents naufrages dans la même zone
-- deux enfants irakiens de deux et six ans et un homme de nationalité
non précisée-- avaient été repêchés plus tôt dans la matinée dans les
eaux turques par les garde-côtes turcs.
Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), 684
réfugiés et migrants ont trouvé la mort depuis le 1er janvier lors de
périlleuses traversées à partir des côtes turques vers les îles
grecques de l'Égée orientale. Plus de 800.000 arrivées ont enregistrées
cette année en Grèce par l'OIM.
"Nous ne devons pas nous faire à l'idée que l'Égée devienne un
cimetière marin", a déclaré le Premier ministre grec, Alexis Tsipras,
en visite mercredi à Chios puis à Leros, pour y inspecter les chantiers
de deux des cinq centres d'enregistrement des migrants (hot spots)
prévus sur ces îles.
"La Grèce, dans des conditions difficiles, a réussi à faire face et à
s'acquitter de ses obligations", a répété M. Tsipras, sommé par l'UE de
mieux "protéger" ses frontières qui coïncident en Égée avec les
frontières extérieures de l'Union.
A la veille de nouvelles discussions sur la crise des migrants à
Bruxelles, en présence de la Turquie, le Premier ministre grec a
demandé à l'UE d'imposer à Ankara d'agir pour réduire les flux.
Ankara et Bruxelles ont conclu fin novembre un accord prévoyant une
aide européenne de 3 milliards d'euros à la Turquie en échange de son
engagement à mieux contrôler ses frontières et à coopérer dans la lutte
contre les passeurs qui opèrent depuis ses côtes.
(AFP, 16
décembre
2015)
Terres minées, troupes turques: ce qui divise Chypre depuis 40 ans
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry
apporte jeudi son soutien aux négociations pour la réunification de
Chypre qui achoppent sur le partage du pouvoir entre Chypriotes grecs
et turcs, mais aussi sur d'épineux dossiers vieux de plus de 40 ans.
Lors de l'invasion turque de 1974, quelque 200.000 personnes ont fui du
jour au lendemain, les Chypriotes grecs vers le sud et les Chypriotes
turcs vers le Nord, abandonnant derrière eux leurs biens, maisons et
terrains.
Nombre de propriétés chypriotes-grecques dans le Nord sont désormais
occupées par des Chypriotes-turcs, des colons turcs ou des étrangers.
C'est ainsi qu'un couple britannique a été sommé en 2010 par la justice
de démolir la maison qu'il avait construite sur un terrain acheté
illégalement et de rendre ce terrain à son propriétaire légitime, un
réfugié chypriote grec.
Dans le sud, le gouvernement administre les maisons appartenant aux
Chypriotes turcs, en attribuant certaines aux réfugiés chypriotes
grecs. Des infrastructures comme l'aéroport de Larnaca ont été
construites sur des terres appartenant à des Chypriotes turcs.
Les propriétaires légitimes réclament pour certains la restitution de leur bien, pour d'autres une indemnisation.
De plus en plus de propriétaires chypriotes grecs, désespérant de
retrouver un jour leurs biens ou à court de fonds, se tournent vers la
commission mise en place par la Turquie pour les indemniser au cas par
cas. Cette démarche irrite les autorités chypriotes grecques, pour qui
cela revient à baisser les bras en bradant les biens spoliés.
Les mines
L'ONU a annoncé en 2010 avoir déminé la quasi totalité de la zone tampon qu'elle administre depuis la division de l'île en 1974.
Mais le manque de cartes détaillées des zones minées avant 1974 a
empêché les Nations unies d'achever le déminage du reste de l'île.
L'armée turque a récemment donné son feu vert pour que des fouilles
soient effectuées dans des zones militaires de la partie nord pour
rechercher les restes de disparus.
Les disparus
Un comité associant les deux communautés et l'ONU a commencé en
2006 à exhumer les corps des personnes disparues lors des violences
intercommunautaires de 1963-64 et de l'invasion turque de 1974.
Sur les 2.001 disparus répertoriés (1.508 Chypriotes grecs et 493
Chypriotes turcs), un millier ont déjà été exhumés, dont la moitié
rendus aux familles. Plus de 250 sépultures possibles doivent être
encore être fouillées.
Le Comité des personnes disparues (CMP) s'efforce d'accélérer les
recherches avant que ne décèdent les proches des disparus et les
témoins.
Les soldats et colons turcs
La République de Chypre estime que plus de 160.000 colons venus des
régions les plus pauvres de Turquie, attirés par la promesse de
logements et de terres, sont actuellement installés sur l'île, devenant
majoritaire au sein de la population du Nord.
Le recensement effecté par les autorités chypriotes turques en 2011
montre que sur les 286.000 habitants, 118.000 (soit 40%) - sont des
ressortissants turcs.
Ces chiffres ne tiennent pas compte des troupes déployées par Ankara,
actuellement de 30.000 selon les autorités chypriotes turques.
La ville fantôme de Varosha
En 1974, lorsque les Chypriotes grecs ont fui Varosha, qui était alors
le Saint-Tropez de l'île, l'armée turque a entouré de barbelés ses
maisons cossues et ses hôtels, interdisant tout retour. Cette vaste
station balnéaire est devenue une ville fantôme, dont le souvenir hante
ses 40.000 anciens occupants.
En raison de l'embargo imposé à la République turque de Chypre nord,
entité autoproclamée que seul Ankara reconnaît, le commerce direct est
impossible avec l'étranger. Les navires ne peuvent utiliser le port de
Famagouste et les avions l'aéroport d'Ercan. Passagers et marchandises
doivent transiter par la Turquie.
Le nouveau dirigeant chypriote turc Mustafa Akinci a relancé la
possibilité d'une restitution de Varosha en échange d'une légalisation
du port et de l'aéroport.
(AFP, 3 décembre
2015)
Immigration
/ Migration
Environ 15.000 manifestants pro-kurdes défilent contre Ankara à Düsseldorf
Environ 15.000 manifestants pro-kurdes ont défilé samedi à Düsseldorf,
dans l'ouest de l'Allemagne, pour protester contre l'offensive
militaire lancée par la Turquie contre le parti des Travailleurs du
Kurdistan (PKK), selon la police locale.
Les participants, qui manifestaient à l'appel de plusieurs
organisations dont la fédération des associations kurdes en Allemagne
(Nav-Dem), ont défilé dans le centre-ville de Düsseldorf pour dénoncer
la politique d'Ankara qui a lancé mi-décembre une grande opération
militaire contre les rebelles du PKK dans le sud-est à dominante kurde
de la Turquie.
Les critiques des manifestants visaient également l'Union européenne, à
qui ils reprochent d'avoir "conclu un +deal+" avec la Turquie sur la
question des réfugiés, comme l'explique Nav-Dem sur son site internet.
Les pays membres de l'UE ont notamment promis 3 milliards d'euros à la
Turquie qui s'est engagée à retenir davantage les 2 millions et demi de
réfugiés syriens et irakiens sur son sol.
Selon le porte-parole de la police de Düsseldorf, le nombre de
participants s'est révélé plus de deux fois plus important qu'annoncé.
Les organisateurs s'attendaient à rassembler 5.000 à 7.000 personnes.
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, des combats meurtriers ont
repris l'été dernier entre Ankara et le PKK, faisant voler en éclats
les pourparlers de paix engagés en 2012 pour mettre un terme à un
conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
(AFP, 26
décembre
2015)
Le bilan du nouveau naufrage en Egée grimpe à 18 morts
Dix-huit migrants, dont plusieurs enfants sont morts au large des côtes
occidentales de la Turquie lors du naufrage à l'aube en mer Egée de
leur embarcation qui se dirigeait vers l'île grecque de Lesbos, a
rapporté l'agence de presse Dogan.
Un précédent bilan faisait état de 8 morts, dont six enfants.
Le petit bateau surchargé qui a quitté la localité turque de Dikili
(ouest), s'est renversé à deux miles marins au large de la côte, en
face du hameau de Bademli, en raison d'une météo défavorable qui a
produit une mer particulièrement houleuse, a précisé l'agence.
Vint-et-un autres occupants de l'embarcation, dont un nourrisson âgé
d'un an, ont été secourus par les gardes-côtes turcs qui recherchaient
encore deux disparus, ajoute Dogan.
La nationalité de ces candidats à l'immigration n'a pas été précisée.
Malgré les températures hivernales qui rendent la périlleuse traversée
de l'Egée encore plus dangereuse, les migrants continuent d'emprunter,
même si leur nombre a baissé, cette voie, porte d'entrée de l'Europe,
selon les autorités.
En raison d'une baisse de la demande, les passeurs offrent désormais
leur service à 500 dollars par personne alors qu'ils réclamaient 1.200
dollars pendant l'été, selon les médias turcs.
Mais les naufrages sont toujours quasi-quotidiens.
Au moins 13 migrants, dont sept enfants, sont morts noyés au large de
l'ilot grec de Farmakonissi lorsque leur embarcation a coulé dans la
nuit de mardi à mercredi.
Ce naufrage a eu lieu quelques heures après la publication d'un
communiqué conjoint de l'ONU et de l'Organisation internationale pour
les migrations (OIM) indiquant qu'un million de migrants sont entrés en
Europe cette année.
Et la veille 11 migrants dont trois enfants avaient perdu la vie dans un naufrage similaire au large de la Turquie.
Selon l'OIM, près de 3.700 migrants, pour la plupart fuyant les
conflits en Syrie et ailleurs, sont morts ou portés disparus cette
année en mer: environ 700 en tentant de traverser la mer Egée pour
rejoindre la Grèce et près de 3.000 en Méditerranée en direction de
l'Italie.
Ankara et Bruxelles ont conclu fin novembre un accord prévoyant une
aide européenne de 3 milliards d'euros à la Turquie en échange de son
engagement à mieux contrôler ses frontières et à coopérer dans la lutte
contre les passeurs qui opèrent depuis son rivage.
La Turquie accueille sur son sol 2,2 millions de réfugiés syriens. (AFP, 24
décembre
2015)
18 migrants noyés en mer Egée lors du naufrage de leur embarcation
Dix-huit migrants sont morts noyés dans la nuit de vendredi à samedi au
large des côtes occidentales de la Turquie lors du naufrage en mer Egée
de leur embarcation qui se dirigeait vers l'île grecque de Kalymnos,
ont rapporté les médias turcs.
Quatorze autres personnes, des Syriens, Irakiens et Pakistanais, ont pu
être sauvées par les garde-côtes turcs, a précisé l'agence de presse
Dogan.
Ces rescapés ont été hospitalisés mais souffrent d'hypothermie et leur
condition est jugée grave par les autorités sanitaires, selon l'agence.
Les candidats à l'immigration ont quitté le site balnéaire turc de
Bodrum (sud-ouest) dans la nuit à bord d'un vieux bateau qui a chaviré
et fait naufrage à deux milles marins des côtes turques, selon le
témoignages des rescapés.
Depuis le début de l'année, plus de 650.000 migrants ont pris la mer
depuis la Turquie pour rallier les îles grecques, selon l'ONU.
Sur la même période, plus de 500 d'entre eux, dont une grande majorité
d'enfants, ont trouvé la mort, selon l'Organisation internationale pour
les migrations (OIM).
Un "mini-sommet" européen réunissant huit pays de l'Union européenne et
la Turquie a été tenus jeudi à Bruxelles pour évoquer la crise des
migrants.
Ankara et Bruxelles ont conclu fin novembre un accord prévoyant une
aide européenne de 3 milliards d'euros à la Turquie en échange de son
engagement à mieux contrôler ses frontières et à coopérer dans la lutte
contre les passeurs qui opèrent depuis son rivage.
La Turquie accueille sur son sol 2,2 millions de réfugiés syriens. (AFP, 19
décembre
2015)
AI: La Turquie expulse vers leur pays d'origine des réfugiés syriens
La Turquie a arrêté, maltraité et expulsé
vers leur pays d'origine nombre de réfugiés syriens et irakiens depuis
septembre, a accusé mercredi Amnesty International dans un rapport
publié à la veille d'un nouveau sommet sur la crise migratoire à
Bruxelles.
"En parallèle aux discussions sur les migrations entre l'UE (Union
européenne) et la Turquie", le gouvernement d'Ankara a interpellé et
placé en détention "de très nombreux, peut-être des centaines de
réfugiés et demandeurs d'asile", écrit l'ONG.
Les autorités turques ont immédiatement démenti ces allégations. "Nous
nions catégoriquement que des réfugiés syriens ont été forcés de
retourner en Syrie", a réagi un responsable turc auprès de l'AFP,
assurant que la politique de "porte ouverte" adoptée depuis le début du
conflit syrien restait de mise.
"Certains (réfugiés) ont rapporté avoir été enchaînés, battus et
transportés de force dans le pays qu'ils avaient fui", ajoute Amnesty
sur la foi de nombreux témoignages, dénonçant une "violation directe du
droit international".
"Lorsqu'ils vous passent des chaînes aux mains et aux jambes, vous avez
l'impression d'être un esclave", a ainsi déclaré à l'ONG un Syrien âgé
de 40 ans.
Ankara s'enorgueillit d'accueillir sur son sol 2,5 millions de réfugiés syriens et irakiens.
Depuis la signature le mois dernier d'un accord avec Bruxelles
prévoyant une aide financière européenne de 3 milliards d'euros en
échange d'un contrôle accru de ses frontières la Turquie a interpellé
des milliers de candidats à l'exil.
"En engageant la Turquie comme gardienne de l'Europe dans la
crise des réfugiés, l'UE risque d'ignorer et désormais d'encourager de
graves violations des droits de l'homme", a déclaré John Dalhuisen,
responsable d'Amnesty pour l'Europe et l'Asie centrale.
"La coopération entre l'UE et la Turquie sur les migrants doit cesser
jusqu'à ce que ces violations fassent l'objet d'enquêtes et cessent",
a-t-il ajouté.
Amnesty affirme que des responsables européens lui ont confirmé que les
six "centres de réception" que l'UE envisage de financer en Turquie
seraient des centres de détention.
Une porte-parole de la Commission européenne, Maja Kocijancic, a
indiqué que le rapport d'Amnesty était "en cours d'examen". "Ce rapport
fera l'objet d'un examen attentif et des consultations nécessaires avec
les autorités turques", a-t-elle dit.
Un "mini-sommet" européen réunissant huit pays de l'Union
européenne et la Turquie est prévu jeudi à Bruxelles pour évoquer la
crise des migrants et réfugiés.
Depuis le début de l'année, plus de 650.000 migrants ont pris la mer
depuis la Turquie pour rallier les îles grecques, selon l'ONU. Sur la
même période, plus de 500 d'entre eux ont trouvé la mort, selon
l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
(AFP, 16
décembre
2015)
Le cdH confirme l'exclusion de Mahinur Ozdemir
Le bureau politique du cdH a confirmé lundi la décision prise le 29 mai
d'exclure du parti la députée et conseillère communale schaerbeekoise
Mahinur Özdemir.
Cette élue, d'origine turque, avait refusé de reconnaître le génocide
arménien, une attitude jugée contraire aux valeurs défendues par les
centristes francophones. Mme Özdemir avait introduit un recours contre
la décision prise alors par le comité de déontologie, d'éthique et
d'arbitrage du parti. Elle s'estimait victime d'une injustice et
affirmait qu'elle n'avait pas enfreint le code de déontologie du cdH.
Le président, Benoit Lutgen, s'est réjoui de cette confirmation du bureau politique.
"L'engagement politique réclame de la clarté et une adhésion totale aux valeurs de notre projet", a-t-il déclaré.
L'intéressée a dénoncé la procédure qui, selon elle, n'a pas respecté
les statuts du parti. Elle aurait dû être entendue par le bureau
politique mais n'a eu droit le 15 octobre qu'à un entretien avec une
délégation de 4 représentants (les députés Christian Brotcorne et
François Desquesnes, la présidente du cdH liégeois Vinciane Pirmolin et
le responsable d'"Action solidaire" John Lewis) en compagnie de son
avocat, Réginald de Béco. Un mémoire leur a été remis à cette occasion.
"C'est une manière de fonctionner qui n'honore pas un parti
démocratique. J'ai accepté de rencontrer par courtoisie cette
délégation mais je n'ai jamais été entendue par le bureau politique.
Quelle vérité voulait cacher le cdH à ses membres? " demande la députée.
Sur le fond, Mme Özdemir affirme qu'on lui reproche des propos sur le génocide arménien qu'elle n'a jamais tenus.
La députée bruxelloise n'a pas encore pris de décision sur une
éventuelle action en justice. Elle ne se prononce pas non plus sur
l'avenir de sa carrière politique. Demain/mardi, elle communiquera une
réaction plus circonstanciée. (Belga, 14 déc 2015)
Un Turc âgé de 24 ans, "pote" de Salah Abdeslam, repéré en Suisse
Deux hommes, dont une connaissance de Salah Abdeslam, ont passé
quelques heures à Genève, où une menace jihadiste "précise" a été
signalée.
Genève maintient son alerte terroriste au niveau 3 sur 5. Depuis jeudi
10 décembre, la police suisse est à la recherche d'au moins quatre
hommes signalés par les services de renseignement américains. Ils sont
tous suspectés d'appartenir à la mouvance jihadiste et au groupe État
islamique. "On ne connaît pas leur nom, on ne sait pas d'où ils
viennent, ils auraient des noms de guerre", a révélé une source proche
du dossier au journal Le Temps. En plus de ces quatre suspects, deux
autres individus, repérés eux aussi sur le sol suisse, intéressent tout
particulièrement les policiers français.
Mardi 8 décembre à 11h55, ces deux hommes sont contrôlés et arrêtés au
poste frontière de La Cure, tout près de la station de ski des Rousses
(Jura). Ils circulent à bord d'un véhicule utilitaire immatriculé en
Belgique. Très vite, les douaniers s'aperçoivent que le conducteur fait
l'objet d'une fiche de sûreté émise par les autorités belges. Il s'agit
d'Erol Ozen, un homme d'origine turque âgé de 24 ans qui est sorti de
prison au mois de septembre.
Un lien avec les hommes recherchés à Genève ?
Selon les renseignements belges, il connaît Salah Abdeslam, l'un des
terroristes présumés des attentats à Paris en fuite depuis près d'un
mois. Interrogé, Erol Ozen ne fait pas mystère de ses liens. "C'est un
voisin, un pote", assure-t-il avant de d'ajouter qu'il l'a même vu il y
a encore un mois ou deux. Mais lorsque les douaniers français fouillent
son véhicule, rien de suspect n'est découvert, si ce n'est la présence
de trois téléphones portables dont un qui n'arrête pas de sonner. Comme
Erol Ozen et son passager affirment aller à Genève pour rendre visite à
un oncle, ils repartent donc libres.
Mais quelques heures plus tard, dans la nuit du mardi au mercredi 9
décembre, leur voiture est repérée en Suisse et échappe à un contrôle.
Les deux hommes repassent alors en France après être restés que
quelques heures en Suisse. Étaient-ils en lien avec les quatre hommes
qui font planer une menace d'attentat sur Genève ? Avaient-ils d'autres
projets ? En tout cas, les services de renseignement français ne
croient plus à une simple visite familiale. (RTL, 11 déc 2015)
Une conseillère schaerbeekoise engagée comme experte par Emir Kir

D'après le journal turc Belhaber, Mme Derya Aliç, présidente de
l'association Turkish Lady et membre (PS) du Conseil communal de
Schaerbeek, a été engagée par le bourgmestre Emir Kir comme experte
auprès de la Commune de Saint-Josse.
Probablement un cas exceptionnel: A la fois membre du Conseil communal d'une commune et experte auprès d'une autre commune!
Mme Aliç était d'abord la présidente de la section féminine de la
Fondation turque des affaires religieuses (Diyanet). Elle a plus tard
fondé avec le soutien du bourgmestre Emir Kir l'association turque
Turkish Lady.
Elle figure toujours dans l'affichage électoral du PS avec un
couvre-chef islamique plus discret que celui de Mahinur Özdemir
(ex-cdH).Josse
Le PS se charge de créer un islam belge sans bannir l'islam saoudien!
Extrait d'un interview avec le ministre-président Rudi Vervoort (PS)
Vous voulez bannir l’islam saoudien du territoire bruxellois ?
Pas le bannir, le remettre à sa juste place ! Il ne représente rien en
termes sociologiques à Bruxelles. Mais il propage un bourrage de crâne
dangereux. Attention, il ne mène pas nécessairement au terrorisme.
D’ailleurs, aux yeux de certains responsables belges, le côté rigoureux
du wahhabisme apparaissait comme un avantage. On se disait qu’avec ça,
nos musulmans seraient bien tenus. Sauf qu’on a vu où ça menait. Des
délinquants qui connaissent l’islam moins bien que moi ont reçu un kit
pour se radicaliser en deux mois. Les principes de l’islam wahhabite
peuvent amener à basculer dans la violence, car ils coupent de tout ce
qui n’est pas musulman. Il existe un islam différent. Il faut lui
donner sa place.
Si vous coupez le flux venant d’Arabie Saoudite, d’où proviendront les finances de l’islam belge ? Du budget de l’Etat ?
Oui, via la reconnaissance des mosquées. Les lois existent. Pourquoi
n’y a-t-il que quatorze mosquées reconnues à Bruxelles ? Parce que les
autres n’en ont pas besoin. Le fric, elles l’ont. Les ministres du
culte musulman seraient payés comme ceux des autres religions. Les
dispositifs sont là, il faut les activer.
Y a-t-il eu un relâchement dans le combat historique du PS en faveur de
la laïcité ? Votre parti a-t-il manqué de vigilance vis-à-vis de
l’islamisme ?
Le PS est le seul parti francophone qui a voté comme un seul homme
toutes les lois éthiques - l’avortement, l’euthanasie, le mariage pour
tous, l’adoption par des couples homosexuels. Même nos élus d’origine
étrangère, ou musulmans, ont voté ces lois. Chez nous, la discipline de
groupe, ce n’est pas anecdotique. Un seul député fédéral, Mohammed
Boukourna, s’était abstenu en 2005 sur l’adoption par des couples
homos. Il s’est retrouvé au CDH… Après, qu’il y ait eu sur le terrain
des faits problématiques, c’est possible. Mais la vraie erreur est
ailleurs : on n’a pas pris à bras-le-corps la nécessité de créer un
islam belge. (La Libre Belgique, 7 décembre 2015)
David Cameron inspecte une clôture à la frontière bulgaro-turque
Le Premier ministre britannique David Cameron, en visite en Bulgarie, a
inspecté vendredi les mesures de sécurité à la frontière
bulgaro-turque, frontière extérieure de l'Union européenne, a annoncé
le gouvernement bulgare.
M. Cameron et son homologue Boïko Borissov ont marché le long d'une
portion de la clôture à Lessovo (sud), où plus de plus 30 kilomètres de
barbelés ont été édifiés dès la mi-2014 pour stopper les migrants.
Membre de l'UE, mais pas de l'espace Schengen, la Bulgarie veut
installer avant l'été prochain 90 kilomètres de barbelés
supplémentaires le long des 274 km de sa frontière avec la Turquie,
pays de transit des réfugiés fuyant les violences au Moyen-Orient.
Quelque 650 caméras de videosurveillance, des détecteurs de mouvement,
ainsi que plus de 2.000 policiers complètent le dispositif.
Jeudi à Sofia, M. Cameron avait défendu "une approche globale" des flux
migratoires dans l'UE : "aider les réfugiés syriens à rester dans les
pays voisins et renforcer la capacité de l'UE à détecter et renvoyer
des migrants illégaux".
En 2015, les autorités bulgares ont arrêté près de 30.000 migrants, principalement des Syriens, Irakiens et Afghans.
La Bulgarie a été contournée en 2015 par le principal flux de migrants
vers l'Europe occidentale, qui passe par la Grèce, la Macédoine et la
Serbie, en raison notamment de la politique répressive des autorités de
Sofia.
Des organisations humanitaires dénoncent des mauvais traitements
infligés par des représentants des forces de l'ordre aux migrants. Le
15 octobre, un Afghan de 19 ans avait été abattu par un garde-frontière
alors qu'il venait d'entrer clandestinement en Bulgarie, depuis la
Turquie.
(AFP, 4 décembre
2015)
La Turquie arrête 3.000 migrants prêts à rallier la Grèce en quatre jours
Les autorités turques ont interpellé en quatre jours près de 3.000
migrants qui s'apprêtaient à traverser la mer Egée pour se rendre dans
les îles grecques ainsi qu'une trentaine de passeurs, a rapporté
vendredi l'agence de presse Dogan.
Ces opérations interviennent dans la foulée de l'accord conclu dimanche
dernier par les dirigeants des pays de l'Union européenne (UE) et le
Premier ministre turc Ahmet Davutoglu pour tenter d'endiguer le flux
des migrants.
Depuis mardi, quelque 300 gendarmes ont arrêté dans la seule région de
Canakkale (nord-ouest), en face de l'île de Lesbos, un total de 2.933
personnes, pour l'essentiel des réfugiés syriens et irakiens, et placé
en garde à vue 35 passeurs présumés, selon Dogan.
Lundi déjà, 1.300 migrants avaient déjà été empêchés de rejoindre Lesbos.
La Turquie affirme avoir interpellé depuis le début de l'année 47.622
personnes qui voulaient se rendre en Grèce depuis la province de
Canakkale et avoir sauvé au large de ses côtes plus de 79.000 migrants
en difficulté en mer.
Depuis le début de l'année, plus de 650.000 migrants ont pris la mer
depuis la Turquie pour rallier les îles grecques, a rapporté l'ONU. Sur
la même période, plus de 500 d'entre eux, dont une grande majorité
d'enfants, ont trouvé la mort, selon l'Organisation internationale pour
les migrations (OIM).
Le "plan d'action" décidé à Bruxelles prévoit le versement par l'UE
d'une aide de 3 milliards d'euros à la Turquie, qui accueille à elle
seule 2,2 millions de réfugiés syriens, en échange de son engagement à
mieux contrôler ses frontières et à coopérer dans la lutte contre les
passeurs qui opèrent depuis son rivage.
Ankara a obtenu en retour la promesse d'une accélération des
négociations en cours pour faciliter l'attribution de visas pour
l'Europe.
(AFP, 4 décembre
2015)
Mahinur Özdemir est-elle députée belge ou turque?

Juste après une réunion ministérielle à l'OTAN, le
ministre turc des affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a tenu une
réunion dans la section bruxelloise de l'AKP, réservée aux diplomates
turcs, journalistes pro-gouvernementaux et aux adorateurs d'Erdogan.
Parmi ces adorateurs se trouvait, comme d'habitude, la députée bruxelloise Mahinur Özdemir (indépendante, exclue du cdH).
Selon l'agence officielle turque AA, lors de son discours accusant la
Belgique de discrimination, Cavusoglu a fait l'éloge à Mahinur Özdemir
en rappelant qu'elle est passée à l'histoire en tant que première
députée voilée en Belgique et en Europe, mais exclue de son parti à
cause de son refus de reconnaître les affirmations arméniennes
relatives aux évènements de 1915.
"Nous avons constaté comment les pays soi-disant libertaires et
démocratiques ont exclu les politiciens turcs de leurs partis
politiques quand ils n'acceptent pas leurs propres diktats. Il s'agit
d'un comportement honteux. Il est l'exemple le plus dégoutant du double
standard en Europe", a-t-il ajouté.
Interprétation de la terreur par le bourgmestre Emir Kir

Emir Kir déclare que c'est Isid qui a piégé l'Europe en amenant la
terreur et dit "c'est les démocrates qui vont briser ce piège" (Yeni
Cag, 2 décembre 2015)
La question: Les vrais démocrates, qu'est ce-qu'ils disent à l'égard de
Recep Tayyip Erdogan qui a joué le rôle principal dans l'infiltration
d'Isid à la Turquie et à l'Europe?
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