Droits
de l'Homme / Human Rights
Peace Bloc: Apply to Constitutional Court, Be One of 110 MPs
The Peace Bloc has called for the MPs voting against the constitutional amendment as to lifting parliamentary immunities:
“Apply to the Constitutional Court (AYM), and be one of the 110 MPs giving signature for that”.
Following the approval of the constitutional amendment as to lifting
the parliamentary immunities, going to the AYM is now on the agenda.
Signature of 110 MPs is needed for mass application to the AYM.
Peoples’ Democratic Party (HDP) called on the People’s Republican Party
(CHP) MPs to take the bill concerning parliamentary immunities to the
AYM.
CHP MP Sezgin Tanrıkulu and HPD MPs separately applied to the AYM yesterday (May 26).
"Be one of the 110 MPs saying "Peace, not war"
The Peace Bloc in its declaration addressed MPs: “Don’t let peace hopes
be dynamited; be one of the 110 MPs saying ‘not war but peace’!”
“Despite all the crackdowns, you voted against by listening to the
voice of democracy, peace and your conscience. Now it’s time to take
another step.
“Don’t let the Kurdish question and peace base be destroyed under the roof of parliament.
“Don’t sit back and watch tens of MPs be sent to prison, TBMM (Grand
National Assembly of Turkey) be turned into an ineffective institution
under command of the [Presidential] Palace.
“Apply to the AYM for the annulment of this unlawfulness that is
contrary to the Constitution, basic right and liberties. Become one of
the 110 MPs signing for it.
“Don’t give way to desire for absolute power of the Palace which cannot
tolerate even a Prime Minister that it itself chose, sees no problem in
giving direct instructions to jurisprudence, constantly breaks the law.
“We don’t want one-man dictate, war, death, hatred; we want pluralism, freedom, democracy, and above all peace!”
(BIA, May 27, 2016)
Un sommet international à Istanbul dont la crédibilité déjà entachée
Des dirigeants et ONG du monde entier se réunissent lundi à Istanbul
pour un sommet inédit visant à transformer la manière globale de
répondre aux crises humanitaires, un objectif qui laisse sceptiques bon
nombre d'acteurs du secteur.
Avec environ 60 millions de personnes déplacées à travers une planète
minée par les conflits et la menace croissante du changement
climatique, de nombreux Etats et organisations non gouvernementales
estiment que le système humanitaire actuel a besoin d'un profond
remaniement.
La crédibilité de ce premier sommet a déjà été entachée par plusieurs critiques*.
Quelque 70 chefs d'Etat et de gouvernement, selon la présidence turque,
seront à Istanbul. Des rencontres bilatérales en marge de l'événement
sont attendues : la chancelière allemande Angela Merkel a fait savoir
vendredi qu'elle évoquerait l'état de la démocratie en Turquie avec le
président Recep Tayyip Erdogan.
Convoqué par le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, le
sommet de deux jours veut engendrer une série "d'actions et
d'engagements concrets" pour aider les pays à mieux se préparer à
affronter les crises, définir une nouvelle approche pour gérer les
déplacements forcés et garantir des sources de financement fiables pour
y répondre.
Les quelque 6.000 participants annoncés, y compris des acteurs du
secteur privé, devront surmonter le scepticisme ambiant quant à la
capacité du sommet à remplir son ambitieux programme, et faire mentir
ceux qui voient déjà la montagne accoucher d'une souris.
Anticipant une "déclaration de bonnes intentions" et aucune avancée
concrète, l'ONG Médecins sans frontières (MSF) a annoncé qu'elle ne
participerait pas à l'événement.
Le choix d'Istanbul pour le premier sommet du genre est symbolique. La
Turquie accueille 2,7 millions de Syriens qui ont fui leur pays en
guerre et est le principal pays de transit pour les réfugiés voulant se
rendre en Europe.
Si les délégués s'aventurent hors des palaces qui accueilleront
l'événement, ils croiseront sans mal des enfants syriens faisant le
tour des terrasses de restaurants la main tendue.
Malgré les déclarations pessimistes, les participants espèrent que le sommet impulsera au moins un élan dans la bonne direction.
- 'Moins de bureaucratie' -
"Les attentes concernant le sommet ont progressivement diminué", a
déclaré à l'AFP Rob Williams, de l'ONG War Child. Mais, a-t-il ajouté,
"nous avons toujours le sentiment qu'il y a beaucoup de bonne volonté".
"Très peu de gens dans le monde comprennent vraiment à quel point le
système humanitaire est en échec", a-t-il poursuivi, et "si ce nombre
de personnes augmente pendant le sommet, alors cela aura valu la peine".
Dans un esprit quasi olympique, des horloges affichant un compte à
rebours avant le sommet ont été installées en Turquie, laquelle a
dépensé plus de 10 milliards de dollars pour l'accueil des réfugiés et
ne manque jamais de critiquer le manque de solidarité supposé des
Occidentaux.
M. Ban a qualifié l'événement d'"opportunité unique" pour prouver que
"nous n'accepterons pas l'érosion de l'humanité à laquelle nous
assistons dans le monde aujourd'hui".
"L'histoire nous jugera sur la manière dont nous aurons utilisé cette opportunité", a-t-il averti le mois dernier.
Il faut que le sommet d'Istanbul soit une "étape majeure", renchérit
Kerem Kinik, dirigeant du Croissant rouge turc, en fixant des objectifs
de développement et en consolidant le système de financements.
"Nous attendons moins de bureaucratie du système humanitaire mondial"
qui devrait "donner des moyens aux acteurs locaux, aux petits acteurs,
dans des zones locales, qui sont en première ligne des crises
humanitaires", a-t-il déclaré à l'AFP. (AFP, 21 mai
2016)
* Critiques:
http://www.info-turk.be/453.htm#Open
http://www.info-turk.be/453.htm#humanitaire
http://www.info-turk.be/453.htm#MSF
http://www.info-turk.be/453.htm#refuse
Funérailles tendues à Istanbul d'une femme tuée par balle
Les funérailles d'une mère de trois enfants tuée par une balle perdue
lors d'affrontements entre la police et des manifestants dimanche se
sont déroulées dans un climat tendu à Istanbul, a constaté mardi un
photographe de l'AFP.
Pinar Gemsiz, âgée de 33 ans et mère de trois enfants, dont un
nourrisson, a été touchée par une balle perdue lors d'affrontements
entre des policiers et des manifestants, alors qu'elle se trouvait chez
elle, dans le quartier populaire de Gazi, dans le nord de la mégalopole
turque, selon l'agence de presse Dogan.
Environ 1.500 personnes ont accompagné le cercueil de Mme Gemsiz
jusqu'à sa mise en terre, criant des slogans hostiles au gouvernement,
selon le photographe de l'AFP.
Le cortège funèbre était dirigé par le veuf de Mme Gemsiz, entouré de
proches portant des photos de la défunte avec l'inscription "Pinar
Gemsiz est immortelle".
Le quartier de Gazi, où vivent de nombreux Kurdes et alévis, une
minorité musulmane chiite perçue comme libérale, est régulièrement le
théâtre d'affrontements violents entre de jeunes manifestants et la
police.
(AFP, 17 mai
2016)
Funérailles de 13 villageois tués par une explosion attribuée au PKK
Les restes de 13 villageois tués par l'explosion prématurée d'un camion
chargé d'explosifs attribuée aux rebelles kurdes dans le sud-est de la
Turquie ont été mis en terre mardi, a constaté un photographe de l'AFP.
La déflagration s'est produite jeudi soir près de Diyarbakir après que
des villageois eurent tenté de stopper un camion-benne volé par des
membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et chargé de 15
tonnes d'explosifs, selon l'agence de presse Dogan.
L'explosion, survenue dans le hameau de Dürümlü, a creusé un cratère
profond de quatre à cinq mètres et éparpillé des restes humains dans un
rayon de plusieurs centaines de mètres, selon Dogan, compliquant
l'identification des victimes.
Le ministère de l'Intérieur avait dans un premier temps évoqué la mort
de quatre "artificiers" du PKK, avant d'être contredit par le
gouvernorat de Diyarbakir affirmant qu'il s'agissait de villageois.
Le bilan s'est brusquement alourdi à 16 tués lundi après
l'identification des restes de 12 autres villageois portés disparus.
L'une des quatre victimes du bilan initial, formellement identifiée en
même temps que les 12 personnes portées disparues, a été enterrée mardi
avec elles.
Signe de l'émotion suscitée en Turquie, le ministre de l'Intérieur,
Efkan Ala, et son collègue du Développement, Cevdet Yilmaz, ont assisté
aux funérailles. Les 13 cercueils ont été ensevelis côte à côte, a
constaté le photographe de l'AFP.
S'exprimant mardi à ce sujet pour la première fois, le président Recep
Tayyip Erdogan a affirmé que les "terroristes" voulaient transporter
les explosifs dans le centre-ville de Diyarbakir et projetaient
d'"assassiner des centaines d'innocents".
Selon M. Erdogan, des villageois, interpellés par la présence du
camion-benne, ont suivi le véhicule. L'équipage du camion, ne pouvant
semer les poursuivants en supériorité numérique, aurait alors rejoint
une voiture conduite par un éclaireur du PKK, faisant exploser la
cargaison après s'être éloigné.
Le président turc a dénoncé l'"attitude ambivalente" de l'Occident qui
n'"a pas donné de voix" après cet incident. "Quand cela se passe à
Paris, ils le font, quand cela se passe à Bruxelles, ils le font",
a-t-il dit.
Le PKK a affirmé pour sa part que le camion avait été pris en chasse
par des villageois qui ont ouvert le feu pour empêcher sa progression,
ce qui aurait déclenché l'explosion du chargement. Le groupe a présenté
ses condoléances aux familles des civils décédés, tout en se dédouanant
de toute responsabilité dans leur mort.
Le sud-est de la Turquie vit au rythme des combats quotidiens entre
forces de sécurité turques et rebelles kurdes depuis la reprise des
hostilités l'été dernier qui a sonné le glas des pourparlers de paix
entre Ankara et le PKK. Ce conflit a déjà fait 40.000 morts depuis
1984.
(AFP, 17 mai
2016)
Özgüden and Tugsavul welcomed to the Museum of Crimes of Thought
The online Museum of Crimes of Thought
in Istanbul has announced that two editors of Info-Turk in exile for 45
years, Dogan Özgüden and Inci Tugsavul, were already welcomed in its
section "Exile":
http://www.dusuncesuclarimuzesi.net/?s=giris&aid=5&oda=100
The museum was opened on May 27, 2014, during the 9th Istanbul Gathering for the Freedom of Thought by Professor Noam Chomsky from Massachusetts Institute of Technology, joining the conference via teleconference.
Such a museum concentrated on crimes of thought is the first in the world and being completed with joint efforts and collective
contribution by human rights defenders.
At the opening,
founder of the museum Sanar Yurdatapan said:
"
The museum’s structure is completed; however the
content is still under development since it will be completed and
developed in time with your contribution. If you have any material or
document that deserves to be in a museum, do not worry because it will
not go up in smoke. All cruelties and disgraces will come to light.
Good or bad, we will bring all of our memories and experiences to
future as they are."
* You can access the Museum of Thought Crimes from this link.
* Click here to read the article in Turkish.
You can choose to tour the museum with the help of a guide or alone.
Throughout the trip it is possible to find the stories of people
investigated, tortured, incarcerated, or exiled for their thoughts, and
related documents.
There is also a cemetery in the Museum for people who have been murdered due to their thoughts.
Contact: info@dusuncesuclarimuzesi.net
MSF: "abdication historique" des droits moraux de l'Europe
L'organisation Médecins sans frontières (MSF) a fustigé vendredi
l'accord conclu entre l'UE et la Turquie pour freiner l'afflux de
migrants, le qualifiant d'"abdication historique" des responsabilités
morales et légales de l'Europe.
L'ONG a exprimé "sa profonde inquiétude" à l'égard de cet accord qui
prévoit le retour en Turquie de tout migrant arrivé en Grèce depuis le
20 mars et n'ayant pas fait de demande d'asile ou dont la demande a été
rejetée.
En contrepartie, l'UE a accepté de verser des milliards d'euros à
Ankara et s'est engagée, pour chaque Syrien renvoyé, à en "réinstaller"
un autre depuis la Turquie dans un pays membre, dans la limite de
72.000 places.
"Cet accord sous-traite la prise en charge de ces populations à la
Turquie en échange, entre autres, d'un plan d'aide de plusieurs
milliards d'euros", a souligné la présidente internationale de MSF
Joanne Liu dans une lettre ouverte aux Etats membres et aux
institutions de l'UE.
"Alors que nous assistons au plus important phénomène migratoire de ces
dernières décennies, l'Europe recule ainsi devant ses obligations
légales et morales", a-t-elle déploré.
La Turquie réclame aussi une exemption de visas pour ses ressortissants
dans l'espace Schengen, mais l'UE exige au préalable une modification
de la loi antiterroriste en vigueur dans le pays, condition jugée
inacceptable par Ankara.
Le ministre turc des Affaires européennes Volkan Bozkir est reçu
vendredi matin à Bruxelles par le commissaire européen à
l'Élargissement Johannes Hahn pour discuter de cette question.
Mme Liu a mis en garde contre "le signal préoccupant" envoyé par cet
accord au reste du monde : "d'autres pays pourraient tenter de se
soustraire à leur devoir de proposer l'asile".
"Si les États s'en inspirent, le concept de +réfugié+ pourrait cesser
d'exister. Des populations se retrouveront prises au piège dans des
zones de guerre, au risque d'y mourir", a-t-elle averti.
"Pays d'Europe, ces populations ont besoin de votre aide et de votre
protection, pas seulement de votre argent", a lancé la présidente de
MSF. "La Seconde guerre mondiale est-elle déjà si loin que vous ne vous
souvenez plus du besoin vital de fuir les violences et les persécutions
?", a-t-elle demandé, en exhortant les dirigeants européens à "être à
la hauteur de l'enjeu".
(AFP, 13 mai
2016)
La Russie refuse d'emblée les conclusions du sommet d'Istanbul
La Russie a indiqué à l'ONU qu'elle ne se considérera pas liée par les
décisions du prochain Sommet humanitaire mondial prévu les 23 et 24 mai
à Istanbul (Turquie).
Dans une lettre au secrétariat de l'ONU obtenue vendredi par l'AFP,
Moscou critique les préparatifs du sommet et exprime sa "profonde
déception" que des suggestions russes n'aient pas été retenues.
La Russie déplore en particulier que les décisions dont doit accoucher
le sommet "contiennent des obligations à long terme à prendre ou à
laisser, sans que les Etats membres puissent faire valoir
individuellement leurs positions ou observations".
"Etant donné ces circonstances inquiétantes, notre délégation n'est pas
disposée à signer aucun de ces engagements", ajoute la lettre.
Moscou n'enverra au sommet qu'une délégation de niveau inférieur.
La Russie soutient en Syrie le régime de Bachar al-Assad tandis que la
Turquie aide l'opposition armée. Les deux pays connaissent une période
de tension qui a culminé avec un incident en novembre dernier au cours
duquel un avion militaire russe a été abattu à la frontière
turco-syrienne.
Le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric a rejeté les critiques de
Moscou, faisant valoir que "le sommet est le résultat de trois ans de
consultations, y compris avec les Etats membres".
Le secrétaire général Ban Ki-moon espère que "la Russie jouera pleinement son rôle" dans ce sommet, a-t-il ajouté.
L'ONG Médecins sans frontières (MSF) avait annoncé la semaine dernière
qu'elle renonçait "à regret" à participer au sommet humanitaire,
affirmant n'avoir "plus aucun espoir" de voir cette réunion inédite
faire pression sur les Etats pour améliorer l'aide aux victimes des
conflits.
Selon les Nations unies, quelque 80 pays au moins doivent participer à
ce premier sommet humanitaire mondial mais au dernier pointage, 45
seulement seront représentés par leurs chefs d'Etat et de gouvernement.
Les ONG et le secteur privé seront aussi présents à Istanbul, où 6.000
délégués sont attendus. Quinze groupes de travail doivent plancher sur
des sujets comme la finance sociale islamique, l'éducation dans les
situations d'urgence, le rôle des femmes dans les crises, la protection
des journalistes ou encore les principes humanitaires et les lois de la
guerre.
(AFP, 13 mai
2016)
Un soldat et deux rebelles kurdes tués dans des affrontements
Un soldat turc et deux rebelles kurdes ont été tués lors
d'affrontements samedi dans le sud-est à majorité kurde du pays, a
annoncé l'armée qui a mené des raids par la suite sur des positions des
rebelles en Turquie et en Irak.
Les affrontements "avec les terroristes", terme employé par l'armée
pour désigner les militants du Parti des Travailleurs du Kurdistan
(PKK) ont éclaté dans la région de Daglica, dans la province de Hakkari
proche de la frontière avec l'Irak, a précisé l'armée.
Deux soldats turcs ont également été blessés, selon un communiqué mis en ligne sur le site web de l'armée.
Le texte a affirmé que "deux terroristes" avaient également été tués et
que l'armée pourchassait les rebelles du PKK dans le secteur.
Des chasseurs F16 et de l'aviation turque ont bomardé des positions du PKK dans le sud-est
de la Turquie et dans le nord de l'Irak, a annoncé l'armée.
Selon elle, 98 objectifs ont été visés lors de neuf raids dans la
province de Hakkari ainsi que dans le nord de l'Irak, notamment les
monts Kandil, base arrière du PKK.
Six soldats avaient été tués vendredi lors d'affrontements avec des
rebelles kurdes dans la province de Hakkari et deux autres avaient péri
dans le crash d'un hélicoptère militaire qui se rendait sur les lieux
en renfort.
Le sud-est à majorité kurde de la Turquie vit au rythme des attentats
et des combats quotidiens entre les forces de sécurité turques et le
PKK depuis la reprise des hostilités l'été dernier qui a sonné le glas
des pourparlers visant à mettre un terme à un conflit qui a fait 40.000
morts depuis 1984.
Les opérations lancées par l'armée pour neutraliser les militants du
PKK, qui ont érigé des barricades dans plusieurs villes du sud-est et
proclamé un "soulèvement urbain", ont tué des dizaines de civils et
provoqué l'exode de dizaines de milliers d'autres.
(AFP, 14 mai
2016)
Le sommet humanitaire à Istanbul boycotté par MSF
L'ONG Médecins sans frontières (MSF) renonce "à regret" à participer au
Sommet humanitaire mondial fin mai à Istanbul, affirmant n'avoir "plus
aucun espoir" de voir cette réunion inédite faire pression sur les
Etats pour améliorer l'aide aux victimes des conflits.
"Nous ne voyons plus comment le sommet va aider le secteur humanitaire
à répondre aux besoins massifs engendrés par la violence continue
contre les patients et le personnel médical en Syrie, au Yémen et au
Sud-Soudan, par le blocage des civils en fuite aux frontières de la
Jordanie, la Turquie et la Macédoine, par le traitement inhumain des
réfugiés et migrants qui tentent désespérément de trouver refuge en
Grèce et en Australie", égrène MSF dans un communiqué reçu jeudi.
L'organisation estime aussi que la réunion d'Istanbul ne servira à rien
pour remédier à la faiblesse constatée des réponses aux récentes
épidémies (Ebola, fièvre jaune) en Afrique ou aux "graves restrictions
mises en places par certains Etats" en terme d'accès humanitaire.
"La responsabilité des Etats dans toutes ces situations, et la capacité
amoindrie des humanitaires à y répondre (...) sera ignorée",
dénonce-t-elle.
Selon les Nations unies, quelque 80 pays au moins doivent participer
les 23 et 24 mai au sommet d'Istanbul. Au dernier pointage, 45
seulement seront représentés par leurs chefs d'Etat et de gouvernement.
L'absence de l'ONG "est décevante, car je pense que le sommet va
aborder nombre de sujets très importants pour MSF, et sur lesquels MSF
défend habituellement un point de vue argumenté et influent", a
commenté à New York le porte-parole des Nations unies Stéphane Dujarric.
Selon lui les délégués vont tenter de renforcer la prévention des
conflits, le respect des lois humanitaires internationales, la
protection des civils et des personnels sanitaires, ainsi que la libre
circulation des humanitaires.
Médecins sans Frontières, qui est l'une des principales ONG
pourvoyeuses d'aide humanitaire dans le monde, est elle-même devenue
une cible récurrente dans les zones de conflit, avec 75 des hôpitaux
qu'elle dirige ou soutient victimes de bombardements en 2015.
Le 27 avril, la destruction sous les bombes du régime syrien d'un
hôpital lié à MSF a fait 55 morts dans la ville d'Alep, selon le
dernier bilan établi par l'organisation.
Nombre d'autres infrastructures de l'ONG ont été prises pour cibles,
notamment en Afghanistan où un raid aérien américain sur un hôpital de
Kunduz a fait 42 morts en octobre 2015, ou au Yémen, où un autre
établissement a été touché à la même époque par des raids saoudiens.
(AFP, 5 mai
2016)
Open Letter to UN Sec-Gen on a Humanitarian Summit in Istanbul
Open letter to UN Secretary-General Ban Ki-moon to think again on the planned World Humanitarian Summit in Istanbul
We learn with disbelief that the first World Humanitarian Summit will be hosted by President Erdogan in Istanbul.
Of all locations where such an international event could be held, Turkey, at the present time, is the least suitable.
The world is currently facing a humanitarian crisis on a massive scale.
With that sentiment we wholeheartedly concur. Action needs to be taken
at an international level to foster peace, reduce conflict and
ameliorate the social divisions that are literally tearing countries
apart.
As the preamble to the coming UN summit states, “In our rapidly
changing world, we must continually seek better ways to meet the needs
of millions of people affected by conflicts and disasters.”
The conflict that has been unfolding in Turkey’s southeast over the
past few months is one such conflict that needs to be urgently
resolved. It is precisely because the Turkish government has turned to
an unwinnable military solution to the Kurdish conflict that a
humanitarian disaster is now looming in many parts of the southeast.
This ongoing conflict makes the location of the forthcoming UN
Humanitarian Summit in Istanbul wholly inappropriate.
The government headed by President Erdogan has consciously exacerbated
a conflict with its Kurdish minority population since the result of
last year’s first national election which saw the pro-Kurdish HDP
achieve a dramatic breakthrough that denied the AKP its majority.
People are currently being slaughtered as a result of a malign state
policy that is fanning sectarian conflicts and deepening social
tensions. Peace-making has been taken off the agenda in Turkey and the
whole country is suffering the consequences. It is therefore very hard
to see how the government in Ankara deserves to be rewarded by the
honour of hosting such an important international initiative.
One of the main themes of the planned summit is to be, “Serving the
needs of people in conflict”, which surely renders it utterly
inappropriate for Turkey to be hosting the event, given the current
humanitarian disaster taking place in cities across the country’s
southeast which have been subjected to curfew, bombardment and
deliberate destruction by Turkish state forces.
This important and timely initiative by the UN Secretary-General set to
take place on 23 and 24 May 2016 will bring together governments,
humanitarian organisations, representatives of peoples affected by
humanitarian crises and others to develop solutions to the world’s most
pressing challenges and set an agenda for future humanitarian action.
The Kurdish people are desperate for such action to resolve their
plight but the government in Ankara is making their lives intolerable
and destroying their communities.
Therefore, at a time when the Turkish state is waging a war against its
own people in the Kurdish southeast under the pretext of fighting the
PKK, the summit definitely should not be held in Istanbul.
It is a time when President Erdogan has been taking ever more divisive
steps that are fostering fear and conflict among communities in the
country.
It is a time when independent Turkish journalists, academics, lawyers
and creative artists are harried, intimidated and prosecuted for
exercising legitimate rights to free expression.
It is a time when basic democratic, political and human rights are
under serious assault from an increasingly authoritarian government run
by the AKP.
It is a time when the Kurdish people as a whole are collectively
targeted and punished mercilessly for alleged support for the PKK.
It is a time when Kurdish men, women, children, old people, are
indiscriminately bombarded by Turkish military operations against towns
and villages; a time, when hundreds of thousands of entirely innocent
people have been forced to flee their homes in fear; a time, when
largely erroneous accusations are levelled by the Turkish government at
Kurdish people branding them as sponsors of terrorism.
This is all the result of a sectarian domestic policy, unprecedented in
modern times, which is taking Turkey back to the dark days of the 1990s
when martial law, death squads and targeted assassinations were a
regular feature of daily life; when political prisoners were detained
without a fair trial, when the country was notorious across the world
for its torture of political dissidents, when activists simply
disappeared and when the bodies of Kurds were ritually mutilated by
security forces whose activities were protected by a secretive state
that flagrantly snubbed all international human rights standards and
norms of legality.
In view of the worsening situation inside Turkey today we must strongly
urge the UN to reconsider its decision to select Istanbul as the venue
for this important event. Please think again even at this late hour.
Your valuable initiative will be seriously undermined and tainted by
association with a regime that routinely abuses its powers; a divisive
government that poses a threat to democracy, free speech and civil
rights; an authoritarian government that has been accused of pursing a
sectarian foreign policy, and one that has even been alleged to be an
active supporter of Islamic State terrorism in Syria.
Indeed, it is widely alleged in particular that Ankara has been
assisting ISIS with the supply of weapons; that it has facilitated
illegal trading by ISIS; that it is turning a blind eye to ISIS fund
raising, permitting the transport and delivery of lethal military
equipment across Turkish territory and likewise permitting volunteers
to travel through Turkey to join the ranks of ISIS.
There is much more than circumstantial evidence to indicate that Turkey
is heavily involved in the ISIS support network and as such these
allegations need to be subject to a thoroughgoing, independent
investigation. While such question marks hang over Turkey and its
record, the policies of the AKP government should give grave cause for
concern for the UN and all who uphold freedom and democracy. We
therefore genuinely believe that the country at present constitutes a
totally unsuitable host for the forthcoming humanitarian summit.
If the summit is held in Istanbul as planned it will only be used by
Erdogan as fuel for his own well-oiled propaganda machine. It will be
interpreted by Turkey’s tethered media as a ringing endorsement of
Erdogan, the AKP and the increasingly divisive policies it pursues at
home and abroad.
In particular, it will help to prolong the conflict with the Kurds when
this historic conflict demands impartial mediation to achieve a lasting
peace and which seemed to be a real possibility less than two years ago
when the peace process was starting to get under way.
To hold a humanitarian summit in Turkey will be an affront to the Kurds
and all those who are now suffering under the oppressive measures
pursued by the government of Erdogan, who is seeking to acquire more
and more presidential powers.
Not so long ago Turkey was held up as a model of moderation to be
emulated all over the Middle East and Asia; it has now become a real
threat to its neighbours, to the democratic process inside the country
and to its own people. The Kurds right now are facing the full force of
the Turkish state’s brutal onslaught. This must be stopped by raising
voices loud and clear against it; rather than passed over in silence.
In order to maximise the potential success of this humanitarian summit
and to command universal support, we urge you to think again and to
relocate the summit to a more suitable location.
We feel sure that such a location can be found.
To add your signature to this statement, email Peace in Kurdistan
Supported by:
Noam Chomsky; Dr Thomas Jeffrey Miley Lecturer of Political Sociology,
Cambridge University, UK; Dr Derek Wall Writer and International
Coordinator of the Green Party, UK; Mark Thomas political satirist,
author and journalist, UK; Michael Rubin, American Enterprise
Institute, US; David Romano, Missouri State University, US; Dr.
Zaradachet Hajo, Former President of the Kurdish PEN Centre; Roger
Mckenzie, Assistant General Secretary UNISON, UK; Dimitri Roussopoulos
Co-founder of the Transnational Institute of Social Ecology, Quebec,
Canada; ; Janet Biehl, writer, translator, artist, US; Federico
Venturini School of Geography, University of Leeds, UK ; Eirik Eiglad
writer, translator, New Compass Press, Norway; ; Michael Gunter,
professor of political science at Tennessee Technological University in
Cookeville, US; Debbie Bookchin, journalist, US; Tove Skutnabb-Kangas,
UNESCO Linguapax laureate 2003, Denmark; Robert Phillipson, Copenhagen
Business School, UNESCO Linguapax laureate 2010, Denmark; Liz
Saville-Roberts MP, House of Commons,UK; ; Dr. Johanna Riha, Policy
Director of the All-Party Parliamentary Group on Global Health, UK; Dr.
Manali Desai, Lecturer of Sociology, UK; Prof. Sarah Franklin,
Professor of Sociology, UK; Prof. Lawrence P. King, Professor of
Sociology, UK; Dr. Monica Moreno, Lecturer in Sociology, UK; Margaret
Owen OBE, barrister and Widows for Peace Through Democracy, UK; Dr
Carol Mann, Women in War, Paris, France; Board of Trustees, National
Alliance of Women’s Organisations (NAWO), UK; Peter Tatchell, Peter
Tatchell Foundation, UK; Ara Sarafian Director, Gomidas Institute, UK;
Stephen Smellie Deputy Convenor UNISON, Scotland; Bert Schouwenburg,
International Officer GMB, UK; Steve Hedley, Senior Assistant General
Secretary, RMT, UK; Roger McKenzie, Assistant General Secretary of
Unison – Black Lives Matter, UK; Nick Hildyard Policy adviser, UK;
Stefano Squarcina, Puntorosso Association, Italy; Kariane Westrheim,
Professor and EUTCC Chairperson, Norway; Cynthia Cockburn, researcher
and writer, UK; Zaher Baher, Rojava Solidarity Group, UK; Trevor
Rawnsley Lecturer Public Service Management – City and Islington
College, UK; Jonathan Bloch, writer, UK; Bronwen Jones, barrister, UK.
La Turquie condamnée à propos du meurtre d'un militant kurde
La Cour européenne des droits de l'Homme
(CEDH) a condamné mardi la Turquie pour ne pas avoir enquêté avec
suffisamment d'efficacité sur le meurtre d'un responsable politique
kurde, tué en 1994 dans l'est du pays.
La CEDH avait été saisie par la veuve de ce responsable politique local
du Parti de la démocratie du peuple (Hadep, pro-kurde), qui alléguait
que son mari avait été tué à cause de son affiliation politique, soit
par les forces de sécurité, soit par le Hezbollah avec l'aide des
autorités.
Elle soulignait notamment l'absence inhabituelle de patrouilles
de la police et de la brigade antiterroriste dans la zone du meurtre le
jour où il a été perpétré.
Elle accusait également les autorités turques de ne pas avoir enquêté assez efficacement sur ce meurtre.
Dans cette affaire, cinq personnes avaient été condamnées entre
2009 et 2013 à des peines allant de cinq ans et demi d'emprisonnement à
la réclusion à perpétuité.
Dans son arrêt, la CEDH reconnaît que l'enquête menée par les autorités
turques a été anormalement longue. Elle souligne que "les délais pris
par la procédure judiciaire ne peuvent pas être considérés comme
compatibles avec l'obligation d'un Etat (...) d'assurer l'efficacité
des investigations sur les morts suspectes".
Les juges n'ont en revanche pas retenu la violation de l'article
14 de la Convention européenne des Droits de l'homme, qui interdit
toute forme de discrimination, fondée par exemple sur la langue, la
religion ou les opinions politiques.
Ils ont estimé que la requérante n'avait pas apporté d'élément
permettant de prouver que la lenteur des investigations était liée au
fait que la victime était kurde et membre du parti Hadep.
La CEDH a alloué 20.000 euros pour préjudice moral à la requérante.
En 2003, la cour constitutionnelle avait interdit le Hadep,
principal parti kurde du pays, l'accusant de menacer l'unité de la
Turquie en soutenant les rebelles séparatistes du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK).
Une interdiction condamnée en 2010 par la CEDH, au nom de la défense de la liberté d'association.
(AFP, 3 mai
2016)
5 soldiers, 2 officers killed in weekend armed attacks
Armed attacks in two seperate Turkish provinces in the southeast killed five soldiers and two police officers over the weekend.
Two police officers were killed in a bomb attack on a police
headquarters in the southeastern province of Gaziantep on the morning
of May 1, Gov. Ali Yerlikaya has confirmed.
At least 18 policemen and four civilians were injured in the suspected car bomb attack that was carried out around 9:20 a.m.
Private broadcaster CNNTürk reported that the blast occurred in front of the barriers of the headquarters.
Two cars entered the area in front of the headquarters and started
firing with automatic weapons, with police responding to the attack,
reported daily Hürriyet.
One of the cars managed to escape, while the second car exploded,
according to reports. The police have begun a search to apprehend the
other car involved in the attack.
Footage from a CNNTürk broadcast showed pieces of a wrecked vehicle
near the station’s gates, several ambulances and fire brigade trucks at
the scene of the blast, which it said was felt from kilometers away.
The wounded were taken to a hospital, where one police officer succumbed to his injuries.
Security measures were increased in front of the aforementioned hospital.
Armored police teams and ambulances were sent to the area, as buildings
surrounding the station were evacuated by the police after the attack.
Prime Minister Ahmet Davutoğlu said investigations into the attack are ongoing.
“We’ve reached significant information, but the Interior Ministry will
make the necessary statement in due course,” Davutoğlu said.
President Recep Tayyip Erdoğan has received information about the
attack from Interior Minister Efkan Ala and spoken on the phone with
Governor Ali Yerlikaya, according to presidential sources.
Meanwhile, four Turkish soldiers were killed and 14 were wounded on
separate May 1 attacks by the outlawed Kurdistan Workers Party (PKK) in
the southeastern provinces of Mardin and Şırnak, according to reports.
Three soldiers were killed and 14 were wounded during a military
operation in the Nusaybin district of the southeastern province of
Mardin, the Turkish Armed Forces said in a statement.
The attack in the town, where a number of neighborhoods are under
curfew and operations have been ongoing since March 14, came as the
soldiers were detonating a bomb placed by the militants on Nusaybin’s
Çağçağ Street.
Three soldiers, identified as gendarmerie specialized sergeants Serdar
Yıldırım, Sinan Oruç and Hakan Duygal, were killed in the attack,
according to the official statement by the Chief of Staff.
The wounded soldiers were brought to state hospitals in Nusaybin and central Mardin, according to reports.
In a separate attack on the same day, a soldier was heavily wounded
after being hit by a PKK sniper during an operation in Şırnak’s
İsmetpaşa neighborhood.
The injured soldier, whose identity was yet to be disclosed when
Hürriyet Daily News went to press, was promptly transferred with an
armored ambulance to Şırnak State Hospital, where he later succumbed to
his wounds.
The attack came one day after the army announced that an army captain was shot dead by a PKK sniper in Nusaybin.
Captain Alper Kalem was wounded in clashes that erupted when a group of
soldiers were trying to remove bombs on the streets at 7 a.m. local
time on April 30.
Kalem was taken to hospital but later succumbed to his wounds.
Meanwhile, in the same neighborhood two police officers and one soldier were injured in a rocket attack on an armored vehicle.
Early on April 30, the military had stated that Turkish warplanes destroyed PKK targets in northern Iraq.
It said four F-16 and 14 F-4 jets carried out the raids on positions in
Kandil, Hakkurk and Avasin between 23:00 p.m. and 1:40 a.m. local time.
It added that a pair of F-4 warplanes also carried out two airstrikes
on PKK bases in the rural Güneycam area of the southeastern Turkish
province of Şırnak.
(hurriyetdailynews.com, May 2, 2016)
Man hit by police water cannon dies in Istanbul’s Taksim
A man hit by a water cannon security vehicle (TOMA) died in Istanbul’s Beyoğlu district on May 1, Doğan News Agency reported.
The 57-year-old Nail Mavuş was hit by a TOMA while crossing the
street in the Tarlabaşı area of Beyoğlu, near Taksim Square.
The heavily wounded Mavuş was taken to a hospital in Istanbul’s Şişli district, where he succumbed to his wounds.
Police took strict security measures around Taksim with TOMAs and
thousands of police officers, in order to prevent groups trying to
celebrate International Workers’ Day from entering Taksim Square.
(hurriyetdailynews.com, May 1, 2016)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Probe into 5 More Özgür Gündem’s On-Watch Editor-in-Chiefs
Probes has been launched into five more people supporting the “On Watch
Editorship-in-Chief” campaign launched on purpose of solidarity with
the Özgür Gündem daily.
Ertuğrul Mavioğlu, Faruk Eren, Ayşe Düzkan who have been subjected to
the probe, and the daily’s Managing Editor İnan Kızılkaya testified
today (May 23).
Other than Mavioğlu, Düzkan, and Eren, probe has been launched into
Melda Onur and Mustafa Sönmez working as on-watch Editor-in-Chief.
On charge of "[illegal] organization propaganda”
Özgür Gündem daily’s attorney, Özcan Kılıç speaking to bianet said in
addition to five prosecuted earlier, probe has been launched into Eşber
Yağmurdereli, Ragıp Duran, Ahmet Abakan, Ömer Ağın and Nurcan Baysal
working as on-watch Editor-in-Chief.
The attorney Kılıç recorded that the probes have been launched on charge of “[illegal] organization propaganda”.
“We will not give up journalism just because they will launch investigation”
Mavioğlu speaking to bianet following the incident said they explained journalism to the prosecutor in the interrogation.
Mavioğlu stating they were asked of whether they attended the news
meeting, whether there was investigation into the articles said “I told
them that we published them since they qualify to be news” and
continued as follows:
“They initiated investigation into five separate articles of the daily
dated May 10. It is an investigation composed of information coming to
the prosecutor via police report.
“We will not give up journalism just because they will launch investigation”, concluded Mavioğlu.
Till now, Melda Onur, Ertuğrul Mavioğlu, Eşber Yağmurdereli, Erol
Önderoğlu, Ayşe Düzkan, Fehim Işık,Yıldırım Türker, Mustafa Sönmez,
Faruk Eren, Ahmet Abakay, Celal Başlangıç, Uğur Güç, Nurcan Baysal,
Ragıp Duran, Mehmet Güç, Beyza Üst
EFJ/IFJ: Turkey must stop feeding its environment of fear for journalists
The European and International Federations of Journalists (EFJ and IFJ)
is calling upon the presumptive upcoming Turkish Prime minister, Binali
Yildirim, to end the climate of permanent judicial intimidation,
threats, harassment, detention and physical assaults against
journalists and media workers in Turkey.
The EFJ is particularly underlining the fact that Turkish judicial
authorities have recently opened an investigation against 5 journalists
(Ertugrul Mavioglu, Faruk Eren, Ayse Düzkan, Mustafa Sönmez and Melda
Onur) and trade unionists just for participating in a solidarity
campaign with the Kurdish daily newspaper Özgür Gündem. Journalists and
trade unionists under prosecution are now requested to testify on the
grounds that articles and news pieces published on the days that they
participated in the solidarity campaign constituted “terrorist
propaganda” and “incitement to crime”. Faruk Eren and Ayse Düzkan are
both board members at Disk Basin-Is (Turkey’s union for journalists and
workers in the printing industry, EFJ affiliate-elect) and Ayse Düzkan
was our guest trade unionist at the recent EFJ Annual Meeting 2016 in
Sarajevo.
“This type of prosecution is clearly a way to intimidate journalists
and trade unionists by creating an environment of fear and has a
chilling effect on freedom of expression in general”, said Mogens
Blicher Bjerregård, EFJ President.
The “Co-Editorship-in-Chief” campaign launched by Özgür Gündem daily on
May 3rd for the World Press Freedom Day (#WPFD) managed to attract 16
journalists to participate in this solidarity act. EFJ-IFJ affiliates
in Turkey, TGSand DISK Basin-Is, fully supported this initiative to
develop solidarity among press workers.
Stripped of legal rights over her children for reporting
In another Turkish case, the EFJ has condemned the sentencing of
journalist Arzu Yildiz to 20 months in jail and stripping of legal
rights over her children for breaching the confidentiality of a court
case. The sentence is pending approval from the court of appeals. Arzu
Yildiz was sued by the state after publishing footage in May 2015 from
a court hearing at which four prosecutors were on trial for ordering a
search of trucks belonging to Turkey’s MIT intelligence agency as they
traveled to Syria in 2014. In a separate judicial case linked to the
same issue, Can Dündar and Erdem Gül were sentenced to at least five
years in jail for revealing state secrets after publishing footage
which purported to show the trucks carrying weapons to Syria.
Making a direct reference to the Council of Europe’s recommendations of
the Committee of Ministers to member States on the protection of
journalism and safety of journalists and other media actors, EFJ
President quoted that “any interference with the right to freedom of
expression of journalists and other media actors therefore has societal
repercussions as it is also an interference with the right of others to
receive information and ideas and an interference with public debate”.
The EFJ-IFJ will submit those new cases of violations to the Council of
Europe’s platform for the protection and safety of journalists and
alert the Mapping Media Freedom platform and are again calling upon the
Turkish authorities, including the new presumptive PM Binali Yildirim,
to change this dramatic situation.
High Court denies journalist Baransu's petition for release
Istanbul, May 18, 2016--The Committee to Protect Journalists today
condemned a decision made Tuesday by Turkey's Constitutional Court to
reject a petition for release by journalist Mehmet Baransu, who has
been held in pretrial detention since March 2015 on charges of
obtaining classified documents.
"Mehmet Baransu is being treated as a dangerous criminal rather than as
a journalist who did his job," CPJ Europe and Central Asia Program
Coordinator Nina Ognianova said. "Given that Baransu should not have
spent a day in jail, we urge the Turkish judicial authorities to
exercise their independence from political influence, free him
immediately, and ensure that he receives a fair and transparent trial."
According to the news agency Cihan, Baransu argued in his petition,
which he filed to the court on April 24, 2015 that authorities in
Silviri prison violated his rights and subjected him to mistreatment
and torture. Baransu spent about four months in solitary confinement
after his arrest, his lawyer Sercan Sakallı told CPJ in 2015.
The judges on Tuesday unanimously rejected Baransu's appeal on
procedural grounds, claiming that the journalist had not exhausted all
legal channels and therefore could not seek redress from the high
court, news reports said.
Turkish authorities imprisoned Baransu, a columnist and correspondent
for the privately-owned daily newspaper Taraf, on March 1, 2015, after
raiding and searching his home the same day, according to CPJ research.
The journalist was accused of obtaining classified documents in 2010
that authorities claimed were linked to an alleged 2003 plot planned by
Turkish generals against then-Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan, who
is now Turkey's president.
Baransu gave the documents, whose source he has not identified, to Turkish prosecutors in 2010.
During his pretrial detention, authorities have filed additional
charges against Baransu. In June 2015, an Istanbul court convicted the
journalist of insulting Erdoğan via a series of tweets in 2013 alleging
government corruption, and sentenced him to 10 months in jail, Sakallı
told CPJ at the time. Baransu appealed that verdict, but no ruling has
been issued and he has not started serving that sentence, Sakallı told
CPJ today.
Sakallı told CPJ today that authorities have filed several other cases
against Baransu, all of them stemming from his critical reporting in
2013 on issues such as government wrongdoing and the alleged genetic
modification of food products in Turkey. In these cases, Baransu is
accused of being a member of an alleged organization led by Islamic
cleric Fethullah Gülen, a former supporter and now critic of Erdoğan
who lives in the U.S. The government has classified the movement as a
terrorist organization and claims it has infiltrated the judiciary,
police, and media. The charge of belonging to the alleged organization
carries a maximum sentence of 15 years in prison, the lawyer said.
According to news reports, Baransu testified on May 2 before Anatolia's
10th Court for Serious Crimes in connection to another case. The
charges, brought by the Turkish National Security Council, are of
obtaining information regarding state security and the security
service's actions, the reports said.
The press freedom climate in Turkey has significantly deteriorated in
the past few years, CPJ research shows. The country was among the
world's worst jailers of journalists in 2015, with 14 imprisoned at the
time of CPJ's annual census of jailed journalists on December 1. In
addition to jailing reporters on insult charges or accusations of
aiding terrorist groups, Erdoğan's government has also taken over
several independent news outlets and barred entry to some international
reporters.
Investigation into 5 Özgür Gündem Editors in Chief on Watch
Investigation has been launched into five journalists and authors
supporting the “Co-Editorship-in-Chief” campaign launched by Özgür
Gündem daily to show solidarity and defend press freedom against
oppressions and investigations.
The investigation has been launched into Ertuğrul Mavioğlu, Faruk Eren,
Ayşe Düzkan, Mustafa Sönmez and Melda Onur who have representatively
taken on the position of Editor in Chief each for one day in Özgür
Gündem daily.
Eren and Düzkan who are also executives in Confederation of Progressive
Trade Unions of Turkey (DİSK) - Press made a statement criticizing the
investigation.
Reaction from DİSK-Press
Noting that the journalists had been summoned to give testimony as to
the accusations of “propagandizing for the terrorist organization”,
“inciting to crime” appearing on the newspapers on the days on which
the journalists have taken part in the campaign, the union has made the
following organization:
“As DİSK-Press, we would like to reiterate that we will not compromise
in our struggle for press freedom, be watchers over the legal process,
and will bring the issue both in Turkey and on the universal level to
the agenda of union struggle and press freedom. We will keep on
standing by the all the oppressed journalists like we have till now”.
Within the campaign launched on May 3 World Press Freedom Day,
Association of Free Journalists (ÖGC) Co-Chairs Nevin Erdemir and Hakkı
Boltan became the first co-editors in chief. The shift has been over
by Melda Onur, Ertuğrul Mavioğlu, Eşber Yağmurdereli, Erol Önderoğlu,
Ayşe Düzkan, Fehim Işık, Yıldırım Türker, Mustafa Sönmez, Faruk Eren,
Ahmet Abakay, Celal Başlangıç, Uğur Güç, Nurcan Baysal and Ragıp Duran.
(BIA, May 18, 2016)
Festival de Cannes: Fabrication de l’histoire à la turque
Defne Gürsoy, Mediapart, 20 mai 2016
Au Festival de Cannes, « Album de Famille » du (très) jeune réalisateur
turc Mehmet Can Mertoğlu nous fait oublier un an après la tempête de
confusion causée par « Mustang », film français réalisé par une
réalisatrice d’origine turque. Le buzz qui avait suivi la « révélation
» Mustang dans toute la France nous avait laissé, pour le moins,
perplexe.
Le premier long métrage de Mehmet Can Mertoğlu porte sur la
(re)composition d’un album photo d’un couple infertile et plus très
jeune qui sont contraints d’adopter un tout petit pour sauver la face.
Mais, culture et tradition obligent, l’adoption doit être tue, histoire
d’honneur, de pudeur… Le couple décide ainsi de fabriquer une histoire
familiale, en forgeant un album de famille, simulant la grossesse, puis
l’accouchement. Le couple sera soutenu par le frère ainé partisan du
pouvoir politique actuel qui, non seulement gardera le « secret », mais
aidera à le dissimuler grâce à son réseau.
Sauf que, la Turquie est un pays où tout un chacun est fiché, suffit de
faire n’importe quelle démarche administrative pour que « la vérité »
soit dévoilée. Ils iront jusqu’à changer de travail, changer de ville,
mais rien n’y fera. L’histoire vraie fera surface malgré tous leurs
efforts pour la dissimuler.
Le film est peu bavard, mais chaque cadre et plan très travaillés
racontent en profondeur chaque situation. Il puise d’ailleurs sa force
et son charme de l’intelligence et de la sobriété de sa mise en scène,
bien différente de celle des jeunes réalisateurs qui, tout
naturellement, essaie de suivre le « maître », Nuri Bilge Ceylan, dans
une esthétique et force visuelle néanmoins difficile à égaliser.
On y trouve plutôt l’influence de Jacques Tati, ou de son héritier Elia
Souleiman, dans le burlesque, l’absurde et la volonté de raconter la
société turque avec humour et ironie. Mertoğlu fait d’ailleurs un clin
d’œil en reproduisant la scène de culture physique sur la plage dans «
Les Vacances de M. Hulot ». On y trouve également un air de la nouvelle
vague roumaine, en précisant que Mertoğlu a décidé de travailler avec
le chef opérateur roumain Marius Panduru (collaborateur de Corneliu
Parumboiu, Radu Jude etc.) dès le début du projet, avant même de
choisir le reste de son équipe. D’où sans doute son penchant sur des
plans fixes et large, ainsi que de l’articulation entre premier plan et
arrière-plan. Mertoğlu laisse ainsi une grande liberté aux spectateurs,
en garndant lui-même une juste distance avec ses personnages (à
l’antipode de Mustang).
Mertoğlu a trouvé sa propre façon de raconter un récit plus que
complexe : à travers le miroir du jeune couple, nous retrouvons les
problématiques et la complexité de tout un pays et d’un peuple,
notamment son histoire officielle fabriquée, retravaillée, voire
réinventée qui se heurtera à l’histoire réelle, aux faits historiques,
indéniables, puisque l’évidence et la mémoire ne s’efface pas par
dissimulation et resurgit tôt ou tard.
Pour couronner cette critique forte de l’histoire au grand « H » en
travaillant sur une histoire de famille, les dialogues sont imprégnés
d’expressions et termes discriminatoires, même racistes, dans le flux
naturel du langage quotidien qu’utilise la majorité de la population.
Notamment, lors de l’adoption, quand l’équivalent turc de l’ASE leur
propose une ravissante fillette, le couple la trouvera trop « basanée
», la qualifiant tour à tour de ressembler à une « kurde » et une «
syrienne ». Ils trouveront leur bonheur avec un bébé bien clair de
peau, qui en plus est un garçon. Les préjugés communs à tout un peuple
et les conversations dans chacun des bureaux administratifs où ils se
présentent durant le processus d’adoption sont révélateurs des maux de
cette société véhiculés par des mots lourds de double sens et d’accent
sur l’altérité.
La satire amère de la société et de l’histoire turque proposée par
Mehmet Can Mertoğlu est à percevoir sur plusieurs degrés. Sur
l’histoire fabriquée, on pense bien sûr au génocide des Arméniens, mais
aussi à tous ces peuples disparus (et à disparaître), aux manuels
scolaires imprégnés de l’histoire officielle qui ne fait que reproduire
les idées reçues. Sur le langage presque naturellement imprégné de
préjugés racistes ou discriminatoire, on revient sur la fragilité de
l’identité turque. « Album de famille » nous renvoi à la nécessité de
faire un grand travail de mémoire, non seulement en Turquie, mais dans
tous les pays. En espérant que le film sera accessible aux cinéphiles
en France prochainement…
Free Journalists Association: 8 Journalists Detained in 15 Days
Free Journalists Association (ÖGC) in its report as to right violations
between May 1-15 has stated that the state imposes a heavy crackdown on
the journalists who share pressures of the state on people and its
unlawfulness with public.
The violations are listed in the report as follows:
* Eight journalists were detained, four arrested, four others subjected to torture.
* Two journalists were battered, two other threatened. Three journalists were exposed to assault.
* Three journalists were arbitrarily obstructed.
* Investigation was launched into seven journalists. Three lawsuits
were brought against four journalists. Six journalists were penalized.
* A news site was blocked three times. Broadcast of a TV channel was banned.
* Broadcasting ban was imposed five times. Four media organs were banned.
* Two journalists were discharged.
Arrested journalists
The things the arrested journalists lived were explained as follows:
May 9: Five people including DİHA reporter Abdulkadir Turay detained in
a house raid were arrested. Turan and the other four have been arrested
on charge of “aid and abet to the [illegal] organization” and sent to
Mardin Type E Closec Prison.
May 12: Nedim Türfent and Şermin Soydan were detained in Van province.
The reporters stated to be taken custody over an investigation launched
into them have been sent to Edremit TEM (Anti-Terror) Branch Office.
DİHA reporter Nedim Türfent brought to Yüksekova by being prevented
from meeting his attorney was arrested by the court on charge of “being
member to [illegal] organization”.
Soydan was arrested by the court he was referred to following his testimony in the prosecution.
May 13: Aram Publishing Editor Ferzende Taşan was arrested during a
routine police control conducted at metro station in Kadıköy district
of İstanbul. Taşan taken into custody after the Supreme Court of
Appeals approved his older case in which he penalized on charge of
“being member of [illegal] organization”, has been taken to Çağlayan
Courthouse in İstanbul, and later sent to Metris Prison.
(BIA, May 16, 2016)
Enough is enough – the medal will be returned
Over a decade ago the then foreign
minister Abdullah Gül awarded me the “Medal of High Distinction” of the
Republic of Turkey. I received the award, consisting of a diploma and a
gigantic gold medal, during a festive ceremony at the Turkish embassy
in The Hague. The reason I was deemed worthy of the medal was that in
the preceding years I had actively tried to inform the Dutch
politicians, and the public in general, about Turkey and to combat
prejudices.
By Erik-Jan Zürcher
In the years 2002-2004 the attempts of Turkey to become a member of the
European Union, which even then were forty years old, had picked up
speed. The new Turkish government of the Party of Justice and
Development of prime minister Tayyip Erdoğan, was democratising Turkey
at breakneck speed. In the first two years of the new regime over three
hundred laws were passed, the vast majority of which aimed to dismantle
the authoritarian state that was a legacy of the 1980 military coup and
that was still dominated by the army. In recognition of this, the EU in
October 2003 agreed to start membership negotiations with Turkey as
soon as some final requirements had been met. In December 2004, during
a summit in The Hague, the decision to go ahead was taken.
My small contribution in those years was to argue (in a report for the
Scientific Council for Government Policy WRR among others) that Turkey
could indeed be a part of the EU, because it shared a history with
Europe (after all the centre of gravity of the Ottoman Empire had lain
in southeastern Europe for centuries); and that the fact that 98
percent of the citizens of Turkey were Muslims should not stand in the
way of Turkey’s entry, because Islam too was part of European history
and because after eighty years secularism had struck deep roots in
Turkey, at least as deep as in – for instance – a country like Poland.
I advocated Turkey’s entry into the EU because I thought that Europe
could effectively defend its interests in the Middle East and the
Caucasus region only with Turkey on board.
These arguments are still valid today. What I got completely wrong was
my expectation – and prediction – that the accession process would
strengthen the democratic forces in Turkey and that it would make the
development of the rule of law irrevocable. I ignored warnings from
secularist Turkish friends that Erdoğan was only using the EU and the
accession process to destroy his internal enemies and gradually to
increase the role of Islam in society, seeing them as short-sighted
fear mongering. I was wrong, however, and they were right.
Look where we are now after 14 years and more than ten election victories for Tayyip Erdoğan and his party:
- Because he thought it would win him the election, Erdoğan consciously
wrecked the peace process with Kurds and reignited the internal war
against the PKK.
- Because he wanted new elections when those of June 2015 did not yield
the result he looked for, he sabotaged the formation of a coalition
government, which could have counteracted polarisation.
- Academics who distanced themselves from the renewed war against the
PKK and demanded a resumption of the peace process, are being
persecuted and sometimes have been fired by their universities.
- The media have been emasculated . They either function as mouthpiece of the regime or adopt self-censorship.
- Social media are tightly controlled and often shut down.
- Journalists and editors who report on secret arms deliveries of the
Turkish secret service to Syrian Jihadists are convicted to five years
in prison for divulging state secrets (so the story was true!)
- The constitutional court of the republic is threatened by the president, who openly states he does not respect it.
- A prime minster who advocates a somewhat softer (though by no means liberal) line is brought down by the president.
- Thousands of Turkish citizens are being prosecuted for “defamation of the president.”
- European citizens who speak critically about Erdoğan, like Dutch publicist Ebru Umar, are prosecuted and held in Turkey.
- In the mean time the party uses its power monopoly to make islamic
norms and values ever more dominant in the public space – in most
places finding a prayer room is now a lot easier than a seller of
alcoholic beverages.
All of this has convinced me that the Turkey of Tayyip Erdoğan cannot
and should not become a member of the European Union – ever. A country
where politics, the legal system, the media, universities and
individuals (even if they live in Europe) have become playthings for a
de-facto dictator and his clique of sycophants; where the fundamental
freedoms and the rule of law have ceased to function, cannot be a
European country. Many of these characteristics are valid for Hungary
as well – an EU member – but Hungary is small and for the EU as a whole
no more than a nuisance. Turkey’s population is eight times as large
and – this is crucial - half of that population staunchly supports the
policies of Erdoğan and even more: venerates him as the architect and
symbol of the “new Turkey.” A Europe in which the successive crises
surrounding the Euro, Greece and the Syrian refugees have shown that it
is only partially built on shared values as it is, could never tame
this Turkey once it is in, it would be destroyed by its accession.
Of course the EU, and the Netherlands, have to deal with Turkey. We are
not alone in this world and the part of the world that respects human
rights, fundamental freedoms and the rule of law, is unfortunately
limited and getting smaller. We do business – economically as well as
politically – with other countries that are increasingly in the grip of
nationalist dictators (China, Russia, Egypt) but the point is that,
thanks to Erdoğan, Turkey now fits into that list and not the list of
candidate members of the EU.
That is why the medal will now be carefully packed and sent back to the
embassy. I have hesitated for a long time, not because I had illusions
left about Erdoğan and his ilk, but because such a demonstrative act
might damage others besides myself, notably the dozens of MA and Ph.D.
students that I have supervised over the years, many of whom have
returned to Turkey. My signature is on their diplomas. I feel I have no
choice, however. I have to do this precisely because, as professor of
Turkish studies, I am seen as an authority on Turkey. I have to do it
as a sign of protest against the dictatorial misrule of Erdoğan in
Turkey but also in recognition of the fact that I was wrong twelve
years ago: Turkey has not come closer to Europe (as it seemed in the
now far-off years of 2002-2006, but since 2007 it has moved away. So
far away that membership is no longer a realistic option. Our political
leaders should say so loud and clear. Enough is enough.
Un tribunal allemand censure des passages d'un poème anti-Erdogan
Le tribunal de grande instance de Hambourg (nord), saisi en référé, a
interdit mardi à l'auteur d'un poème satirique insultant le président
turc Recep Tayyip Erdogan de répéter publiquement de larges passages de
ce texte.
La juridiction, qui avait été saisie par le président turc, a "en
partie accédé à la requête" qu'il avait présentée, et a "défendu à
Böhmermann (l'auteur du poème, NDLR) l'expression de certains passages
qui, en raison de leur contenu outrageant et portant atteinte à
l'honneur, n'ont pas à être supportés par Erdogan", souligne le
tribunal dans un communiqué.
Sur les 24 lignes de ce poème dans lequel le président turc était
traité de pédophile et de zoophile, seules six subsistent, dans la
version annotée par l'ordonnance rendue par le tribunal.
"Dans le cadre d'une critique à l'encontre du comportement d'un tiers
exprimée sous forme de satire, il existe des limites qui se trouvent
atteintes lorsqu'il s'agit d'un outrage pur ou d'une insulte formelle
qui blessent la dignité de la personne", explique le tribunal.
"D'après la chambre (du tribunal), cette limite a été outrepassée dans
certains passages du poème", poursuit le communiqué de la juridiction.
Le 31 mars, l'humoriste Jan Böhmermann, qui commente de manière souvent
provocatrice l'actualité dans son émission "Neo Magazin Royale" avait
expliqué savoir qu'en prononçant ce poème, il allait au-delà de ce que
le droit allemand autorise.
Il entendait ainsi démontrer par l'absurde combien le pouvoir turc
avait eu tort de s'attaquer à un autre texte, une chanson diffusée 15
jours plus tôt à la télévision allemande et critiquant la remise en
cause des libertés publiques en Turquie.
L'affaire a empoisonné les relations entre l'Allemagne et la Turquie,
partenaire crucial pour tenter de juguler l'afflux de migrants en
Europe.
La chancelière Angela Merkel a autorisé -- comme le requiert le code
pénal allemand dans le cadre du délit d'insulte à un représentant d'un
Etat étranger -- les poursuites souhaitées par Ankara contre
l'humoriste qui devra donc répondre de son poème devant un tribunal.
(AFP, 17 mai
2016)
DİHA Correspondent Nedim Türfen Arrested
Dicle News Agency’s Van Correspondent Nedim Türfent has been arrested over “[illegal] organization membership”.
The number of arrested DİHA correspondents has reached 12 with this arrest.
According to bianet’s Media Monitoring Report covering the months of
January, February, March the number of arrested journalists was 28.
With the arrest of eight other journalists since April, the number has
reached 36.
His meeting with his lawyer prevented
Türfent was detained following the vehicle he was in be stopped at the
entrance of Van province. Another DİHA’s Van correspondent, Şermin
Soydan heading for tracking news was detained in the same day.
Türfent prevented to meet his lawyers at Anti-Terror Branch Office has been taken to Yüksekova.
According to DİHA’s report, the arrest decision was taken on the
grounds of the news he made and secret witness testimonies. Türfent has
been sent to Hakkari Prison.
Soydan’s detention period has been extended.
DİSK Press Labor: Let us look protect right to information and convey it
The Confederation of Progressive Trade Unions of Turkey (DİSK) Press
Labor in its statement regarding the matter called to protect right to
information and convey it.
“Journalist in our country has been passing a test that has never been
this hard. The journalists going out to street to make news are being
detained and arrested one by one. The biggest target of the attack
against the press is the Dicle News Agency; three workers of the agency
are convicted; 12 others are imprisoned. Lastly, Nedim Türfent has been
arrested, and Şermin Seydan’s detention period has been extended.
“The agency workers under pressure and threat trying to pass
information to public in conflict zones are being targeted by state
officials. In this period, what falls to lot of all journalists is to
look out for the occupation and their colleagues. We have no chance but
to elevate solidarity against the crackdowns”.
(BIA, May 13, 2016)
Une journaliste logée dans un endroit secret après avoir quitté la Turquie
Une journaliste néerlandaise d'origine turque, de retour aux Pays-Bas
après avoir été interpellée le 23 avril en Turquie pour avoir critiqué
le président Erdogan, séjournera pour sa sécurité dans un endroit tenu
secret, a-t-elle affirmé jeudi.
"Les gens continueront à me reconnaître, à m'insulter, à me menacer", a
affirmé Ebru Umar au quotidien populaire De Telegraaf, après un
entretien avec le parquet d'Amsterdam et le Coordinateur national pour
la menace terroriste et la sécurité (NCTV).
Cette athée et féministe connue avait été interpellée dans la nuit du
23 au 24 avril chez elle à Kusadasi, petite station balnéaire à l'ouest
du pays, pour avoir insulté dans un tweet le président turc Recep
Tayyip Erdogan. Elle assure subir depuis lors des menaces de certains
membres de la communauté turco-néerlandaise.
La journaliste, frappée d'une interdiction de voyager 17 jours durant,
a été autorisée à revenir aux Pays-Bas en début de semaine.
"Je ne peux rien dire sur l'endroit où je séjournerai dans les
prochains jours. Je pars vers une adresse secrète", a déclaré cette
chroniqueuse de 45 ans, soulignant qu'elle ne retournerait pas pour
l'instant en Turquie où elle n'est "plus en sécurité", ni à son
domicile d'Amsterdam cambriolé peu après son interpellation et
aujourd'hui mis en location.
Désormais, la journaliste devra signaler ses apparitions en public aux
autorités: "reste à déterminer comment je serai protégée et dans quelle
mesure. Je veux surtout retrouver ma vie d'avant et que ces types
arrêtent de me menacer".
Maintenue seize heures en détention en Turquie, Mme Umar a dénoncé une
accusation "ridicule", qualifiant son tweet de "raillerie envers les
Turco-Néerlandais qui apprécient fortement Erdogan".
Ebru Umar avait récemment rédigé une chronique très critique de
l'homme fort de Turquie dans le quotidien néerlandais Metro.
Les procès pour injure envers M. Erdogan se sont multipliés depuis son
élection à la tête de l'Etat en août 2014, avec près de 2.000
procédures judiciaires.
(AFP, 12 mai
2016)
Un député allemand lit un poème d'insultes à Erdogan au Parlement
Un député du parti conservateur d'Angela Merkel a lu jeudi au Parlement
le poème satirique insultant le président turc Recep Tayyip Erdogan qui
vaut à son auteur de possibles poursuites pour insulte à un dignitaire
étranger.
Detlef Seif a, pour en dénoncer le contenu, lu ce texte qui décrit le
dirigeant turc en pédophile et en zoophile. "Ici, une personne est
attaquée dans son honneur et la justice doit décider si ces
déclarations sont encore couvertes par la liberté d'expression et de la
presse", a-t-il dit.
"Mais rendez-vous compte (...) mettez-vous à la place d'Erdogan et
réfléchissez comment vous, vous le prendriez !", a lâché cet élu lors
d'un débat au Bundestag, la chambre basse du parlement, devant un
auditoire médusé.
Son intervention a été diffusée à la télévision et reste disponible sur le site du Bundestag.
Celle-ci intervient alors que la chancelière allemande avait cherché
mi-avril à clore ce dossier embarrassant dans les relations avec la
Turquie, à un moment où elle a besoin d'Ankara pour freiner le flux de
migrants venant en Allemagne. Mme Merkel avait, à la demande de M.
Erdogan, autorisé une procédure judiciaire rarissime pouvant valoir à
l'humoriste Jan Böhmermann, auteur de la satire en question, des
poursuites pour insultes à un dirigeant étranger.
L'humoriste a réagi à la lecture de son poème au parlement en réclamant à son tour des poursuites contre l'élu conservateur.
"Je demande ici la levée de l'immunité parlementaire du député CDU
Detlef Seif pour infraction à l'article 103 du code pénal" traitant de
l'insulte aux dignitaires étrangers, a écrit le comique sur twitter.
Jan Böhmermann avait lu à l'origine le 31 mars ce poème sur la chaîne de télévision publique ZDF.
En dépassant ouvertement les bornes et en allant en conscience au-delà
de ce que le droit allemand autorise, le comique entendait démontrer
par l'absurde combien le pouvoir turc avait eu tort de s'attaquer à un
autre texte, une chanson diffusée 15 jours plus tôt à la télévision
allemande et critiquant la remise en cause des libertés publiques en
Turquie.
(AFP, 12 mai
2016)
15 Journalists, Columnists Appear Before Judge Over 53 Articles
15 Atılım weekly workers and columnists will stand in trial today (May
12) on charge of “terror organization propaganda” in İstanbul 13th
Heavy Penal Court.
Ali Haydar Saygılı, Alp Altınörs, Arzu Demir, Aydın Akyüz, Emin Orhan,
Erkan Salduz, Fadime Çelebi, Fatih Gür, Hatice Duman, Fuat Uygur,
İsminaz Ergün, Sami Özbil, Semiha Şahin and Uğur Ok, and the weekly’s
managing editor Mehmet Ali Genç are being tried over “terror
organization propaganda” because of the articles and reports published
in July and August of 2015.
The indictment prepared by prosecutor Gökhan Yolasığmaz alleged that
the 53 articles and reports are “terror organization propaganda”.(EA/TK)
Update: It has been discovered that another Atılım weekly columnist,
Vahap Biçici was being tried on the same case thus the number of the
defendants has risen to 16.
(BIA, May 12, 2016)
Dutch Turkologist Returns Prize to Protest Erdoğan
Turkish language and culture expert Dutch Prof. Dr. Eric-Jan Zürcher
has announced that he would return the prize of high honour awarded by
Turkey. Zürcher has expressed that he had taken this decision in order
to protest President Recep Tayyip Erdoğan’s dictatorial regime.
According to the report of BBC Turkey, in his article published on the
Dutch NRC daily, Zürcher has noted that Turkey has shown progress
towards Europe between 2002-2006 yet has reversed since 2007 and tended
to rapture from the European Union (EU).
Noting that he had concern with regards to Erdoğan; the president of
secular people from Turkey, Zürcher has expressed that he was not used
to take the warnings serious, that Erdoğan would put the opponents out
of action and intensify the role of Islam in the society and considered
these only “narrow minded intimidation propaganda”. He has added
“But I was wrong, they were right. Now have a look at where we stand.
See where Erdoğan, who has won almost 10 elections stands now”.
In his article on NRC, Turkologist Eric-Jan Zürcher who is an academic
member in Leiden University, has expressed that he would kindy “wrap
up” the prize awarded to him in 2005 and send it to the Embassy of
Turkey in Lahey.
(BIA, May 10, 2016)
Erdogan lance un recours contre le patron de presse allemand Axel Springer
Recep Tayyip Erdogan a lancé une procédure en référé en Allemagne
contre le patron de l'un des principaux groupes de presse européens
Axel Springer pour tenter de lui interdire de répéter son soutien à un
comique auteur d'un poème satirique qui a provoqué la fureur du
président turc, a annoncé son avocat.
"C'est comme dans un viol collectif. Quand l'un commence, tous les
autres suivent", a affirmé Ralf Höcker, avocat de M. Erdogan spécialisé
dans les affaires de médias, qui a déposé sa requête auprès d'un
tribunal de Cologne.
Une porte-parole du groupe Axel Springer, qui publie notamment le
quotidien à grand tirage Bild, s'est refusée à tout commentaire.
Dans une lettre ouverte publiée dans l'un des journaux du groupe, le
président du directoire de Springer Mathias Döpfner avait apporté son
soutien à Jan Böhmermann, en affirmant entre autres: "Je trouve votre
poème réussi. J'ai ri à voix haute".
L'humoriste Jan Böhmermann avait signé le 31 mars un texte lu sur la
chaîne de télévision publique ZDF, dans lequel il traitait Recep Tayyip
Erdogan de pédophile et de zoophile. En dépassant ouvertement les
bornes et en allant en conscience au-delà de ce que le droit allemand
autorise, le comique entendait démontrer par l'absurde combien le
pouvoir turc avait eu tort de s'attaquer à une chanson critiquant la
remise en cause des libertés publiques en Turquie.
Un comédien allemand mis en examen pour s'être moqué d'Erdogan dans une vidéo
L'affaire avait pris un tour diplomatique et provoqué un scandale en
Allemagne quand la chancelière Angela Merkel avait autorisé les
poursuites judiciaires voulues par Ankara à l'encontre de l'humoriste
alors que les dérives autoritaires de M. Erdogan sont de plus en plus
vivement dénoncées.
L'avocat Ralf Höcker a également précisé qu'il était peu probable que
le tribunal de Cologne prononce une interdiction en référé à l'encontre
de M. Döpfner mais "aucun des imitateurs de M. Böhmermann ne peut se
sentir en sécurité quand il insulte M. Erdogan sur internet". Outre
Bild, le groupe Axel Springer publie notamment le quotidien
conservateur Welt et est très présent dans le numérique et la presse
internet.(Le Vif, 12 mai 2016)
Deux journalistes condamnés à de la prison ferme, Dündar visé par des tirs
Deux journalistes d'opposition renommés en Turquie ont été condamnés
vendredi à de la prison ferme pour divulgation de secrets d'Etat, une
accusation très controversée dans ce procès emblématique pour la
liberté de la presse dans le pays.
Can Dündar, rédacteur en chef du quotidien Cumhuriyet, a été condamné
par le tribunal d'Istanbul à cinq ans et dix mois. Et Erdem Gül, son
chef de bureau à Ankara, à cinq ans d'emprisonnement, selon les médias
turcs.
Les deux hommes, qui risquaient la prison à vie, ont été acquittés pour
"espionnage" mais condamnés pour avoir révélé que le régime
islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan livrait des armes
aux groupes jihadistes en Syrie, selon les chaînes de télévision.
Ils ne seront pas placés en détention dans l'immédiat, tant que la cour d'appel ne se sera pas prononcée sur le dossier.
Quelques heures avant ce verdict très attendu, un homme a tiré des
coups de feu contre M. Dündar, bête noire du chef de l'Etat turc,
devant le palais de justice, blessant légèrement un journaliste, avant
d'être arrêté.
"Nous continuerons de faire notre métier de journaliste malgré toutes
ces tentatives de nous réduire au silence", a déclaré M. Dündar après
l'énoncé du verdict.
L'assaillant, présenté par les médias comme étant Murat Sahin, 40 ans,
a tiré plusieurs coups de feu avant de déposer son pistolet et de se
rendre aux policiers déployés sur les lieux, selon une journaliste de
l'AFP sur place.
"Je ne connais pas cette personne mais je connais très bien ceux qui
nous prennent pour cible", avait ensuite déclaré M. Dundar, allusion à
la politique répressive de M. Erdogan à l'égard de la presse
d'opposition.
L'assaillant aurait crié "tu es un traître et tu vas en payer le prix!"
avant de tirer vers les jambes de M. Dündar, dans une volonté de le
blesser et non de l'assassiner, selon la chaîne CNN-Türk. Cet ouvrier,
qui a été longtemps au chômage, a affirmé à la police avoir voulu
donner "une leçon" à M. Dündar et avoir agi seul.
L'attaque a été dénoncée par l'ensemble de la classe politique. "Ceux
qui visent les journalistes qui font leur métier avec des discours de
haine sont responsables de l'attaque contre Can Dündar", a tweeté le
chef de l'opposition laïque, Kemal Kiliçdaroglu.
- "Ils le payeront cher" -
Le pouvoir, et la justice, reprochait aux deux journalistes la
diffusion en 2014 d'un article et d'une vidéo faisant état de
livraisons d'armes par les services secrets turcs à des rebelles
islamistes en Syrie.
"Ils le payeront cher", avait alors menacé, furieux, le chef d'Etat
turc à la télévision, lançant personnellement des poursuites contre les
deux hommes.
Ils ont passé trois mois en prison, avant de retrouver la liberté le 26
février grâce à une décision de la Cour constitutionnelle, l'une des
dernières institutions échappant au contrôle de M. Erdogan, qui a
rejeté publiquement cette décision.
Les deux journalistes sont aussi soupçonnés par le pouvoir d'avoir été
manipulés par Fethullah Gülen, ex-allié de M. Erdogan devenu son ennemi
numéro un. Mais les juges se sont abstenus pour le moment de se
prononcer sur ces accusations.
Depuis décembre 2013 et les révélations, par des proches de l'imam
Gülen, d'affaires de corruption au plus haut sommet de l'Etat, l'homme
fort de Turquie qualifie chaque critique de tentative de coup contre
son pouvoir. La presse est menacée de poursuites pour "insulte" à sa
personne.
Cumhuriyet est un quotidien laïc et hostile à M. Erdogan, accusé de dérive autoritaire et de museler la presse indépendante.
La Turquie est à la 149è place sur 180 dans le dernier classement
mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
Cette organisation a dénoncé un "verdict scandaleux" et exhorté la justice turque à acquitter les journalistes en appel.
"Le journalisme en soi est considéré comme un crime en Turquie. Ce
verdict indigne envoie un signal d'intimidation extrêmement clair à
toute une profession qui lutte pour sa survie", a affirmé son
secrétaire général Christophe Deloire dans un communiqué.
(AFP, 6 mai
2016)
RSF: Une nouvelle étape dans la criminalisation du journalisme
Les premières condamnations sont tombées ce 6 mai 2016 à l’encontre des
célèbres journalistes Can Dündar et Erdem Gül, qui avaient révélé des
livraisons d’armes turques en Syrie. Reporters sans frontières (RSF)
dénonce un “verdict scandaleux” et exhorte la justice à acquitter les
journalistes en appel.
Au terme d’un procès éclair, le rédacteur en chef du quotidien
Cumhuriyet, Can Dündar, a été reconnu coupable d’”obtention et
divulgation de secrets d’Etat” et condamné à cinq ans et dix mois
d’emprisonnement. Le représentant du journal à Ankara, Erdem Gül, est
condamné à cinq ans de réclusion pour “divulgation de secrets d’Etat”.
Si ce verdict est confirmé en appel, les deux journalistes iront en
prison.
“Le journalisme est considéré comme un crime en Turquie”
“Ce procès n’était pas seulement celui de Can Dündar et d’Erdem Gül :
c’est le journalisme qui vient d’être condamné, souligne le secrétaire
général de RSF, Christophe Deloire. Le journalisme en soi est considéré
comme un crime en Turquie. Ce verdict indigne envoie un signal
d’intimidation extrêmement clair à toute une profession qui lutte pour
sa survie. Nous exhortons la cour d’appel à faire preuve de plus
d’indépendance et à reconnaître que Can Dündar et Erdem Gül n’ont fait
que leur travail.”
Les deux journalistes, par ailleurs acquittés pour “espionnage”,
restent poursuivis pour “soutien à une organisation terroriste” et
risquent toujours la prison à vie. Dans son réquisitoire final, le
procureur Evliya Çalışkan a demandé au tribunal de traiter cette
accusation de façon séparée, estimant que son examen nécessitait une
jonction avec un autre procès en cours.
RSF réitère son appel à abandonner toutes les accusations portées
contre Can Dündar et Erdem Gül. Signez la pétition en ce sens sur
rsf.org.
Can Dündar victime d’une tentative d’assassinat
L’audience a été marquée par une tentative d’assassinat contre Can
Dündar devant le palais de justice de Çağlayan, où les juges étaient en
train de délibérer. Un homme a tiré à plusieurs reprises vers le
journaliste, en le traitant de “traître”, avant d’être maîtrisé. Seul
un reporter de la chaîne NTV, Yağiz Şenkal, a été légèrement blessé par
une balle qui avait ricoché.
“Cette attaque était malheureusement prévisible, déplore Erol
Önderoğlu, représentant de RSF en Turquie. Quand des journalistes sont
traités de terroristes et de traîtres à longueur de discours officiels
et d’articles de presse, on peut s’attendre à des conséquences
concrètes. Il est grand temps de mettre un terme à cette campagne
calomnieuse et de proscrire une fois pour toutes les discours de haine.”
CPJ condemns prison sentences for leading Turkish journalists
The Committee to Protect Journalists condemned a Turkish court’s sentencing today of two journalists for the daily Cumhuriyet.
Istanbul’s 14th Court for Serious Crimes sentenced editor Can Dündar to
seven years in prison, reduced to five years and 10 months, on charges
of revealing state secrets that could harm the security of the state or
its domestic or foreign interests, Cumhuriyet reported. The court
sentenced Ankara Bureau Chief Erdem Gül to six years in prison, reduced
to five years, on the same charge. Both were acquitted of espionage and
terrorism charges that could have resulted in life sentences, according
to Cumhuriyet.
“Leading Turkish journalists Can Dündar and Erdem Gül were unjustly
sentenced today, but what was really on trial was the Turkish criminal
system, which is guilty of gross misconduct,” said CPJ Executive
Director Joel Simon. The journalists were prosecuted over a report
alleging Turkey had tried to ship arms to Islamists in Syria.
At a break in today’s proceedings, a man attempted to shoot Dündar
outside the courthouse, according to press reports. Dündar was
unharmed, but NTV reporter Yağız Şenkal was hit and lightly injured by
a stray bullet, Şenkal told NTV.
“That someone shot at Dündar outside the court put Turkey's instability into stark relief,” Simon added.
According to Fatih Polat -- the editor-in-chief of the daily newspaper
Evrensel, who was at the courthouse covering the trial -- the shooter
approached Dündar as he left the courthouse with his wife and shouted
at Dündar that he was a “traitor,” and fired two shots, aiming low.
“We do not know who the attacker is, but we know who made us into a
target. That is sufficient for us,” Dündar said after the attack,
according to Polat.
While the journalists are free, pending appeal, and the court lifted a
travel ban against them, they still risk a separate trial on charges of
“committing a crime in the name of a [terrorist] organization without
being a member.”
TGS: No Press Freedom in Turkey, No Day to Celebrate
Journalists Association of Turkey in its press statement as to the
World Day of Press Freedom, has expressed that there was no press
freedom in Turkey and pointed out the importance of joint struggle for
press freedom.
Journalists Association of Turkey (TGS) has made a press statement with
regards to the May 3 World Press Freedom Day in Galatasaray Square.
The journalists attending the press statement have carried banners
reading “Journalism is not a crime”, “Press freedom” and “Journalism
cannot be jailed” as well as Evrensel and Özgür Gündem daily
newspapers. They have chanted slogans such as “Free press cannot be
silenced”, “Free press, free society” and “Let us burn down the
dungeons, free press”.
Güç: No Press freedom
TGS Chairperson Uğur Güç has said noted that United Nations has
declared May 3, World Day of Press Freedom as of 1993 for a free and
independent Press.
”But today, there is no press freedom, thus there is no day to
celebrate. At the best, this day could be a day, on which journalism
offer resistance and do not bow to the oppressions”.
“Journalism is not a crime”
Noting that the freedom of press and expression had been put aside, Güç
has added that the number of arrested journalists has exceeded 33.
“Especially the Kurdish journalists have been the target due to the war
which has been ongoing in Southeastern Turkey since the June 7
Elections. 18 of the arrested journalists are from the Kurdish media.
Due to oppressions and media blackouts which have recently increasing,
nine reporters from DİHA (Dicle News Agency) have been arrested.
“We are being threatened for making news, have to face insults and are
getting arrested. Despite all, we don’t give up the struggle to uncover
the truth”.
Resisting those who want to turn journalism into a crime, we have gone
out to the streets together with the trade bodies with of 600,000
journalists from 140 different states. Not only in Turkey, but across
the world this day cannot be celebrated due to neoliberal policies
oppressing journalism against which we are protesting.
“Today, we would like to reiterate that journalism is not a crime and demand that our colleagues be released”.
Boltan: Press freedom achievable through collaboration
Association of Free Journalists Co-Chair Hakkı Boltan has underlined the importance of collaboration for the press freedom.
“There is no press freedom in Turkey. If there is a resistance in
Turkey, freedom can be realised and this struggle can be put into
practice in collaboration.
“There is a difference between the press freedom here and Kurdistan.
Since the 90s we have been fighting against assaults and oppressions
and have made important progress. If we could get together around these
experiences and act in solidarity, we will have a chance to improve
press freedom”.
(BIA, May 4, 2016)
CPJ writes to Turkish foreign minister about barring of foreign journalists
Dear Foreign Minister Çavuşoğlu,
We at the Committee to Protect Journalists, an independent,
international press-freedom advocacy group, have been troubled by
reports that foreign journalists have been blocked from entering the
country. We are writing to call on you to clarify your government's
policy on the foreign press and to affirm that the international press
is welcome in Turkey.
According to CPJ research, in the week of April 18 alone, Turkish
authorities barred four foreign journalists from entering the country,
in separate incidents. These are Volker Schwenck, a journalist with the
German public broadcaster ARD; Tural Kerimov, Turkey bureau chief of
the Russian government-owned news agency Sputnik; Giorgos Moutafis, a
photojournalist on assignment for the German daily Bild; and David
Lepeska, a freelance correspondent who had been based in Turkey and who
had written for Al Jazeera, London's Guardian newspaper, and The New
York Times.
On April 18, officials at Istanbul's Atatürk Airport denied entry to
Schwenck, who was traveling to Turkey's border with Syria to interview
refugees. He returned to Cairo, where he heads the ARD bureau. The
journalist posted on Twitter a partial picture of the document airport
security officials gave him. The document, written in Turkish and
English, is titled "Inadmissible Passenger Notification Report" and
cites Turkey's Law 6458, Article 9, which allows officials to bar entry
to foreigners "whose entry into Turkey is objectionable for public
order, public security or public health reasons."
Schwenck told CPJ in an email that the officer who denied him entry
told him he could not enter Turkey because "there was a cross on his
name," without elaborating. He said he had regularly traveled to Turkey
to report from the country's Syrian border without a problem. "It looks
as if Turkey decided to change the rules of the game suddenly without
giving a warning signal," Schwenck wrote in his email to CPJ. "I don't
know why."
On April 20, Kerimov was held at Istanbul's Atatürk Airport before
being denied entry without an immediate explanation, even though he
held a valid press card and residency permit, according to press
reports. The Russian government-funded broadcaster RT reported that
Kerimov was eventually handed a written notice that he was unwelcome in
Turkey and was barred from entering. Officials ordered him to leave on
the next flight to Moscow. Kerimov's entry ban comes on the heels of
Turkey's censorship of the Sputnik website by virtue of an
"administrative measure," according to reports.
On April 24, airport security officials denied entry to Moutafis, a
Greek photographer, who was traveling to Libya, via Turkey, on
assignment with Bild. The photojournalist had recently published images
of the Syrian refugee crisis in various European publications,
Germany's international broadcaster Deutsche Welle reported. He was
held at the airport and put on a flight to Athens the next day,
according to press reports. In remarks published by Bild, Moutafis said
that passport-control officials told him his name "was on a list and
[he] was not allowed to enter," without elaborating.
On April 25, Istanbul-based American freelance journalist Lepeska wrote
on social media websites that he had been denied entry to Turkey and
put on a flight to Chicago. "Was just hurried onto a flight to Chicago
after being denied entry at Istanbul Ataturk," Lepeska wrote. "This is
not the last I will see of you, Turkey. My love for you is deep, thanks
mainly to the steady stream of lovely lively people I met here. Be
well, Istanbul."
Lepeska told CPJ in an email that the officers who refused him entry
gave him no explanation. He said he had since tried to communicate with
the Turkish government, the Turkish Embassy in Washington, as well as
the Turkish Consulate in Chicago to receive more information, but
without success.
Foreign Minister Çavuşoğlu, we recognize that Turkey, like any
sovereign nation, has the right and the responsibility to control its
borders and to ensure the security of the country. However, your
government's actions in barring entry to international journalists
violate the spirit of article 19 of the Universal Declaration on Human
Rights, which affirms "the right to seek, receive and impart
information and ideas...regardless of frontiers."
Given Turkey's longstanding status as a hub for the global news media,
its legal and constitutional commitments to freedom of the press, its
membership in the Council of Europe, and its status as a candidate
country for membership European Union, we urge you to affirm that the
foreign press will continue to be welcome in Turkey without undue or
burdensome bureaucratic barriers. We are concerned that the barring of
four journalists in the space of a week has set a disturbing precedent.
We are particularly disturbed by Moutafis' report that his name was on
a list of persons banned from entering the country. As EU Parliament
President Martin Schultz said on April 25, "Lists of names of
journalists have no place in democracies."
We call on you to ensure that the bans against Volker Schwenck, Tural
Kerimov, Giorgos Moutafis, and David Lepeska are dropped without delay,
and that they can freely enter Turkey and do their job. We also call
for the reversal of the censorship of the website of the Russian state
news agency Sputnik, and all news websites, and for the stopping of all
government attempts to control the information accessible to Turkish
audiences. (CPJ, May 4, 2016)
Dogan Özgüden à la RTBF sur la liberté de la presse en Turquie
Le 3 mai 2016 à 18h30, dans Face à l'Europe de la RTBF, Eddy
Caekelberghs est revenu sur la Journée mondiale de la liberté de la
presse et des médias, sous deux angles: celui de la censure tout
d'abord et puis, celui de la situation de la presse et des médias en
Turquie.
Avec : Jacques ENGLEBERT, avocat au Barreau de Namur, Membre du Conseil
de déontologie Journalistique et professeur à l'ULB; Frédéric KRENC,
avocat au barreau de Bruxelles et Directeur de la revue trimestrielle
des droits de l’homme; Dogan ÖZGÜDEN, journaliste turc exilé et
rédacteur en chef du magazine Info-Turk; Ceren SÖZERI, professeur à
l’université de Galatasaray spécialiste des médias turcs et Mehmet
KOKSAL, journaliste free-lance et chargé de projets à l'IFJ.
Ecouter l'émission:
http://www.rtbf.be/auvio/detail_face-a-l-info?id=2106588
Journalist Association: Journalism Has Been Blacklisted
Turkish Journalists Association (TGC) in its statement made for May 3
World Press Freedom Day has underlined that “the media outlets and
their employees practicing objective journalism and keeping its
distance with the government have been blacklisted by financial,
legislative, and social pressure”.
TGC stating that the World Press Freedom Day in 2016 has coincided with
a period in which very serious pressures are being experienced in terms
of journalism and freedom of the press, emphasized that journalism in
Turkey has become the most stressful job for being exposed to verbal
and physical assaults by being pointed as target, falling out of work,
being detained and facing the risk of arrest.
TGC reminding that journalists are constantly being tried on the basis
of Turkish Penal Code (TCK) and Anti-Terror Law (TMK) on charges of
“terror” and “espionage”, expressed that people’s right to information
has been blocked by accreditation sanctions imposed on media outlets
keeping their distance with the government, and the broadcast bans put
into effect after each social incidents.
TGC highlighting that approximately 500-1,000 journalists fall out of
work per year because of the media outlets forced to bankruptcy via
appointing trustees, noted that the unemployment rate in media sector
has reached triple of country average.
TGS stating similar pressures are being imposed on international press
workers in its statement said, “This picture reveals that the media
outlets and their employees practicing objective journalism and keeping
its distance with the government have been blacklisted by financial,
legislative, and social pressure”. (BIA, May 3, 2016)
Erdoğan’s ‘New Turkey’ Cancels Out Critical Journalism
In the first three months of the year, Cumhuriyet daily’s
Editor-in-Chief Can Dündar and its Ankara Representative Erdem Gül
getting arrested, trustee being appointed to Zaman daily and lawsuits
of “defaming the President” Recep Tayyip Erdoğan have been subjects of
criticism growing against the Government in and outside the country.
Venice Commission of Council of Europe has demanded reforms in the
penal code. US President Barack Obama started giving “clear messages”
concerning the freedom of speech.
Ahead of the May 3 World Press Freedom Day, the journalists are facing
5 life imprisonment sentences and 2,229 years and 6 months in prison
charged of being “spies”, “coup attempters” and “terrorists” according
to the Turkish Penal Code (TCK) and Anti-Terror Law (TMK).
Presenting the deteriorating conditions of freedom of speech and press
freedom, BİA January-February-March 2016 Media Monitoring Report
demonstrates that the 5 journalists have been convicted on charges of
“defaming the president” according to the Article 299 widely criticized
by the Venice Commission, 22 others have newly been put on trial for
the same charges and that legal action has been taken against 86
persons 53 of whom are journalists on grounds of the Article 125 and
299 of the penal code with respect to President Erdoğan only.
The report demonstrates that by comparison to the same 3-month period
of the last year (2015), the number of assaulted journalists has
increased from 10 to 17, the custodies from 7 to 49, the journalists in
prison from 23 to 28, the broadcast bans from 2 to 5 and unemployed
journalists from 8 to 185.
(BIA, May 3, 2016)
Un journal allemand se met au turc pour dénoncer la "censure" d'Erdogan
Le journal allemand die Tageszeitung (taz) a
diffusé mardi, journée mondiale de la liberté de la presse, une édition
bilingue germano-turque pour dénoncer la censure du régime de Recep
Tayyip Erdogan et le silence de Berlin et de l'UE.
L'édition, titrée "Sans censure /Sansürsüz", a été réalisée avec les
équipes de l'hebdomadaire Agos et celle du quotidien BirGun.
Seize pages dans les deux langues racontent le travail difficile des
médias en Turquie sur des thèmes tels que: "que cache le gouvernement
(turc)?", ou encore la dangereuse mission des journalistes à la
frontière avec la Syrie.
En ligne de mire de l'éditorial, le silence européen et allemand sur
les atteintes à la liberté de la presse en Turquie dans le but de
s'assurer qu'Ankara jugule l'afflux de migrants en Europe depuis la
Syrie.
"On ne peut ignorer la véhémence avec laquelle le président turc combat
la liberté de la presse qu'en étant dans le déni" de la réalité, écrit
la taz.
"Le gouvernement (allemand) qui dépend de la bonne volonté turque
laisse faire si ce n'est quelques paroles critiques sporadiques. On ne
sera pas complice", poursuit le journal "car ce sont les collègues
turcs qui payent le prix pour notre tranquillité".
Ces dernières semaines, la chancelière allemande Angela Merkel a été
accusée de ne pas se montrer assez ferme vis-à-vis d'Ankara, notamment
face aux atteintes à la liberté d'expression. Elle a notamment été
critiquée pour avoir autorisé en avril la demande turque de poursuites
contre un satiriste allemand auteur d'un poème jugé insultant à l'égard
de M. Erdogan.
Le comédien allemand Jan Böhmermann, a, dans sa première interview
depuis cette décision, vertement critiqué la dirigeante, alors qu'il
attend de savoir si le parquet va le poursuivre pour "insulte envers
des organes ou de représentants d'un Etat étranger", délit passible de
trois ans de prison.
"La chancelière ne doit pas vaciller lorsqu'il s'agit de liberté
d'opinion. Mais à la place, elle m'a découpé en filets, servi pour le
thé à un dictateur névrosé et m'a transformé en un Ai Weiwei allemand",
a-t-il dit à l'hebdomadaire Die Zeit, en référence au très médiatique
dissident et artiste chinois.
Ankara s'est engagé, dans le cadre d'un accord avec l'Union européenne,
à accepter le retour sur son sol de tous les migrants entrés
illégalement en Grèce depuis le 20 mars. Le plan prévoit aussi que pour
chaque réfugié syrien renvoyé en Turquie, un autre sera "réinstallé"
dans un pays européen, dans la limite de 72.000 places.
En contrepartie, les Européens ont accepté de fournir jusqu'à six
milliards d'euros, de relancer les discussions sur l'intégration de la
Turquie à l'UE et d'accélérer le processus de libéralisation des visas
pour les Turcs, une exemption étant considérée comme "vitale" par
Ankara.
La Turquie a fait "beaucoup d'efforts" pour respecter les critères en
vue d'une exemption de visas pour ses ressortissants dans l'espace
Schengen, a souligné lundi la Commission européenne.
(AFP, 3 mai
2016)
Le Nobel Orhan Pamuk au procès du journaliste Murat Belge
Le Nobel de littérature turc Orhan Pamuk a
soutenu mardi un écrivain qui comparaissait lors d'un procès pour
"insulte" au président Erdogan, lequel multiplie les poursuites
judiciaires depuis son élection, a rapporté l'agence de presse Dogan.
Murat Belge, 73 ans, risque jusqu'à quatre de prison pour une chronique
publiée par le quotidien Taraf en septembre 2015 dans laquelle il
insinuait que le président turc avait relancé l'été dernier le conflit
kurde à des fins électoralistes.
Ce procès coïncide avec la journée mondiale de la liberté de la presse.
Celle-ci recule en Turquie sous la présidence de M. Erdogan, s'alarment
nombre d'ONG.
"J'écris depuis 40 ou 50 ans. C'est la première fois que je suis
confronté à une allégation d'insulte", a déploré M. Belge, réfutant les
accusations. "Je suis devenu membre de l'un des clubs les plus
fréquentés de Turquie. Le club de ceux qui insultent Erdogan", a-t-il
ironisé.
"Je suis lassé de me rendre au tribunal pour défendre mes amis ou pour
mes propres affaires judiciaires", a déclaré le discret prix Nobel de
littérature 2006 Orhan Pamuk, présent lors du procès, selon Dogan.
"Ils parlent de la "+nouvelle Turquie+. La voilà la +nouvelle Turquie+,
la continuation de l'ancienne Turquie. Les écrivains devant les portes
des tribunaux", a ajouté le célèbre auteur de "Neige", poursuivi en
2005 après avoir publiquement reconnu le "génocide" des Arméniens, un
terme que rejette Ankara.
Les procès pour injure envers M. Erdogan se sont multipliés depuis son
élection à la tête de l'Etat en août 2014, signe, selon ses
détracteurs, d'une dérive autoritaire. Près de 2.000 procédures
judiciaires ont été lancées en Turquie, visant aussi bien artistes et
journalistes que simples particuliers.
Les détracteurs du président turc l'accusent de vouloir museler toute
voix d'opposition. La Turquie pointe à la 151e place sur 180 au dernier
classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans
frontières (RSF).
(AFP, 3 mai
2016)
Arrestation du rédacteur en chef d'une chaîne de télévision prokurde
Les autorités turques ont arrêté samedi
le rédacteur en chef d'une chaîne de télévision prokurde en raison de
tweets qu'il avait postés sur son compte, a annoncé IMC TV, alors que
l'inquiétude grandit dans le pays en raison du musellement de la presse.
Hamza Aktan a été arrêté tôt samedi par la police qui a effectué une
descente à son domicile d'Istanbul, a précisé la chaîne dans un
communiqué sur son site web.
Il a été relâché sous contrôle judiciaire après une douzaine d'heures
en détention, mais devra répondre des accusations de propagande "pour
un groupe terroriste", a indiqué la chaîne dans la soirée.
Elle avait expliqué que le journaliste était interrogé par la police notamment sur des tweets qu'il a envoyés en 2015.
La police lui demande également pourquoi il a retweeté les opinions de deux influents commentateurs kurdes.
M. Aktan est un journaliste de renom qui a travaillé pour plusieurs médias en Turquie, et a publié un livre, "Le citoyen kurde".
"Dès le début, il y a eu une répression et des pressions contre l'IMC
et contre la liberté d'expression", a déploré le directeur de la
chaîne, Eyup Burc. "Malheureusement, cela va continuer".
IMC TV, une télévision privée créée en 2011, avait déjà annoncé fin
février que les autorités avaient ordonné à l'opérateur satellite
Turksat de cesser de diffuser cette chaîne, pour avoir transmis de la
"propagande terroriste". Elle a cependant continué à diffuser ses
programmes par internet.
La chaîne est considérée comme la seule télévision prokurde en Turquie
opposée à la ligne du gouvernement. A la suite de récente réformes, la
télévision étatique TRT a maintenant une chaîne en langue kurde, TRT
Kurdi.
Les médias pro-kurdes font l'objet d'une surveillance accrue des
autorités depuis que, mettant fin à une accalmie de deux ans, de
violents combats opposent depuis l'été dernier les forces turques et
les rebelles du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le
sud-est anatolien.
Ces affrontements ont fait voler en éclats les pourparlers de paix
engagés par le gouvernement à l'automne 2012 pour tenter de mettre un
terme au conflit kurde, qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
Le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002 est
régulièrement montré du doigt par les ONG de défense des droits de
l'homme et de la presse, qui lui reprochent ses pressions de plus en
plus fortes sur les médias et l'accusent de vouloir museler la presse
indépendante.
(AFP, 30 avril
2016)
Kurdish
Question / Question kurde
Erdogan luttera "jusqu'au bout" contre les "athées" du PKK
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est engagé samedi à mener
"jusqu'au bout" les opérations militaires contre le Parti des
Travailleurs du Kurdistan (PKK), qualifiant les rebelles kurdes
d'"athées" et de "zoroastriens", une minorité religieuse pré-islamique.
"N'ont-ils pas détruit nos mosquées ? Ces gens-là sont des athées, ce
sont des zoroastriens (...) Ils n'agissent pas en fonction de nos
valeurs", a lâché M. Erdogan dans un discours empreint de rhétorique
religieuse à Diyarbakir, grande ville du sud-est en majorité kurde de
la Turquie.
"Pourquoi n'oserions-nous pas dire cela, l'expliquer à nos frères
kurdes qui sont croyants?", a poursuivi le président
islamo-conservateur turc. "Si nos frères kurdes croyants, pieux et
vertueux ne prennent pas leur place dans cette lutte jusqu'à la fin,
alors ce sera difficile".
Le chef de l'Etat turc et son Premier ministre Binali Yildirim ont
effectué samedi un déplacement symbolique, et sous haute sécurité, à
Diyarbakir, coeur du sud-est de la Turquie secoué depuis près d'un an
par la reprise des combats entre les forces de sécurité et les rebelles
kurdes.
M. Erdogan, tenant d'une ligne dure face au PKK, a affirmé que les
opérations militaires allaient "se poursuivre jusqu'au bout". "Déposer
les armes ne suffira pas. Ils devront les enterrer, les couler dans du
béton et nous donner les coordonnées (géographiques)", a-t-il ajouté.
Le nouveau chef du gouvernement a quant à lui exhorté les jeunes
membres du PKK à se rendre aux autorités. "Renoncez à cette impasse, à
cette sombre voie", a-t-il lancé, "rendez-vous".
Les deux dirigeants se sont ensuite rendus au hameau de Tanisik,
endeuillé par la mort de 16 villageois tués par l'explosion d'un camion
piégé du PKK il y a deux semaines. "Nous réclamerons ensemble des
comptes pour ces corps déchiquetés", a dit M. Erdogan.
Les opérations réalisées par l'armée pour neutraliser les militants du
PKK, qui ont dressé des barricades dans plusieurs villes du sud-est et
proclamé un "soulèvement urbain", ont provoqué la mort de dizaines de
civils et l'exode de dizaines de milliers d'autres.
Des centaines de rebelles ont été tués par les forces de sécurité qui
ont aussi subi de nombreuses pertes dans leur rang depuis la reprise
des combats. Depuis le début du conflit, en 1984, plus de 40.000
personnes ont été tuées.
Le président turc a également vivement critiqué samedi les députés du
Parti de la démocratie des peuples (HDP, prokurde), dont l'immunité
parlementaire a été levée la semaine dernière, les exposant à des
poursuites pour "propagande terroriste", suscitant l'inquiétude, en
Turquie et à l'étranger, sur l'état de la démocratie.
"Ils ont commencé à fuir à l'étranger. Pourquoi fuyez-vous ?", a lancé M. Erdogan, appelant la justice à "remplir son devoir".
(AFP, 28 mai
2016)
KNK: Is it not time to call a halt to Erdogan’s fascism?
KNK-Kurdistan National Congress, May 23, 2016
The Turkish state and its President R. T. Erdogan are speedily heading
towards a one-man system, or in other words: The Hitler model. The
Turkish oligarchy, entrenched by a fascistic mentality, is conducting a
policy of destruction, annihilation and looting in Kurdistan in order
to preserve its colonising status.
In order to achieve this dirty objective, Erdogan initiated a
comprehensive war in Kurdistan in the July of 2015. First, he ceased
the peace process between the Turkish state and the Kurdish people’s
leader Mr. Abdullah Ocalan and then he isolated him completely; then
very soon after, he attacked the people with suicide attacks in a joint
AKP-ISIS operation. In these attacks, 5 people died in Diyarbakir, 33
people died in Suruc, and 100 people died in Ankara; a total of 929
people were wounded in all three attacks.
The police and army were introduced in the second phase of Erdogan’s
war. For months now curfews have been declared in several towns and
cities across Kurdistan. Kurdish towns such as Cizre, Silopi and Sur
have been almost completely destroyed and only in Cizre 120 civilians
were burnt alive in a basement (this has been documented by the UN, HRW
and AI). The same things are now occurring in Nusaybin, Yuksekova and
Sirnak. All Kurdish towns are under the attack of the Turkish army on a
daily basis. Until now, a total of 800 civilians (mostly women and
children) have been killed in these towns and cities by the Turkish
state.
Erdogan has attacked and lynched anyone who has voiced opposition to
his war including the 1028 academics who signed a petition titled “we
will not join you in this crime”, many of which he later had sacked
from their jobs. The media has also been silenced with the threat of
legal action. Hundreds of journalists are still in prison.
Those opposing Erdogan’s dream of becoming a superpower are being labelled “terrorists”
Currently, Erdogan is targeting those in parliament who are in the way
of his dictatorial ambitions. His goal of abolishing the parliamentary
system is now ever so closer after the political immunities of the HDP
legislators was removed. Erdogan has implemented this plan with the
help of the representatives of Turkish state nationalism: AKP, MHP and
CHP. It has once again been proven that the only thing that these
parties agree on is animosity towards the Kurdish people.
The silence of the EU and the USA has made them partners in crime?
The EU and the USA have confined themselves to mere written and oral
statements; These states need to wake up and understand who they are
dealing with. They need to understand who it is they are supporting. It
must be acknowledged that no alliance can be maintained with those that
a hold a Hitler-like mentality. It is not enough to merely claim
“democracy is in danger”; or that “the quality in democracy is
falling”. Democracy has ended in Turkey! This approach is exactly what
Erdogan wants: Don’t meddle with my work, don’t critics, don’t share my
power.
If you really want to preserve democracy in Turkey and stability in the
region, the EU and the USA must decide on economic, military and
political sanctions immediately.
The worlds power are passing through a significant test of humanity and
democracy in the face of an Erdogan state supporting ISIS and declaring
all-out war on the Kurdish people.
To call a halt on the policies of Erdogan is to call a halt to fascism.
To call a halt on Erdogan is to support stability.
To call a halt on Erdogan is to deplete ISIS.
To call a halt on Erdogan is to promote a peaceful solution to the Kurdish question.
To call a halt on Erdogan is a humanitarian responsibility.
KNK
Diyarbakir : Visite du quartier fantôme de Sur, par Amnesty International
Trois responsables d'Amnesty International (John Dalhuisen, directeur
d'Amnesty Europe et Asie Centrale, le Secrétaire Général, Salil Shetty,
et le chercheur, Andrew Gardner) ont eu la permission de photographier
la zone historique de Diyarbakir (quartier de Sur) qui était cachée aux
regards par de grandes bâches : le régime criminel d'Erdogan masquait
jusqu'à présent les destructions causées ces derniers mois par les
bombardements de l'armée turque contre la plus grande ville kurde de
Turquie. Une ville fantôme, dévastée, rasée, voilà ce qu'il reste du
quartier-phare d'une ville dont les murailles de Constantin ont été
classées en 2015 au patrimoine mondial de l'Humanité par l'UNESCO...
Ce terrain vague bientôt livré aux promoteurs de l'AKP (qui feront "bon
usage" des 6 milliards d'euros offerts par l'Union européenne) est donc
le nouveau visage de ce quartier vieux de plusieurs centaines d'années,
qui gardait dans ses pierres, la mémoire du peuple arménien exterminé
en 1915.
Erdogan souhaite installer dans les futures habitations une population
qui lui est acquise, essentiellement des réfugiés syriens.
Après le génocide des populations, voici donc le génocide culturel. Il
y a un siècle, les Arméniens étaient les cibles. C'est désormais la
population kurde du coeur historique de Diyarbakir (au moins 24 000
personnes) qui a été expulsée manu militari de ses habitations (quand
elle n'a pas été pilonnée sur place). Ce serait en tout 500 000 Kurdes
qui auraient été déplacés en-dehors des différentes villes kurdes du
sud-est de la Turquie. Des centaines de civils auraient été tués selon
plusieurs ONG.
Le gouvernement turc vient par ailleurs de nationaliser fin mars la
magnifique église arménienne de Sourp Guiragos (Surp Giragos),
restaurée en 2011 par une Fondation arménienne et par la municipalité
de Sur qui était soucieuse de mettre en valeur le patrimoine des
minorités non-turques. Nul ne sait dans quel état se trouve aujourd'hui
l'édifice. L'église assyrienne de Sur serait, quant à elle, très
endommagée.
Un peu plus tôt ce mois-ci, le Haut-Commissaire aux Droits de l'Homme
de l'ONU, Zeid Ra’ad al Hussein, avait exprimé sa préoccupation
concernant la situation dans la Turquie du Sud-Est et en particulier à
Cizre. Il avait dit : "En 2016, avoir aussi peu d'informations sur ce
qui est en train de se passer dans une zone aussi grande et accessible
géographiquement, est tout à la fois extraordinaire et profondément
inquiétant".
Un petit tour sur Google Images donne un aperçu du coeur de Diyarbakir
avant les destructions :
http://www.shutterstock.com/video/search/diyarbakir
Dans "Peshmerga", BHL montre "la vraie ligne de front contre le terrorisme"
Aux côtés d'une dizaine de combattants en uniforme, l'intellectuel
français Bernard-Henri Lévy a présenté vendredi à Cannes son nouveau
film, "Peshmerga", un plaidoyer pour les combattants kurdes en Irak, en
guerre contre le groupe Etat islamique.
BHL, écrivain et philosophe, avait déjà tourné "Bosna!" (1994) dans
Sarajevo assiégée et "Le Serment de Tobrouk" (2011) sur la Libye.
Brocardé pour ce dernier film, dans lequel il se mettait en scène à de
nombreuses reprises, il se fait cette fois plus discret, montrant
d'âpres batailles et des images tournées avec des drones, au-delà des
lignes ennemies.
QUESTION: Vous avez fait plusieurs aller-retours au Kurdistan,
travaillé avec des caméramen, dont l'un a été grièvement blessé.
Quelles étaient les conditions de tournage?
REPONSE: "Le film a été tourné au plus près des combattants, avec eux,
et en ayant d'emblée la confiance des commandants peshmergas. L'accord
de départ était celui-là: à partir du moment où nous commencions ce
chemin, ils nous autorisaient à les accompagner dans leurs opérations.
Certaines n'étaient pas prévues, c'est eux qui étaient attaquées,
d'autres étaient planifiées par eux. Ils nous alertaient, ils nous
emmenaient et nous filmions en toute liberté."
Q: Pourquoi vouliez-vous montrer ce champ de bataille en particulier?
R: "Il est important de montrer cette histoire, car la clé du Bataclan,
la clé de l'Hyper Cacher, de Charlie Hebdo, elle est là, dans ce lieu
que nous avons filmé (derrière cette ligne de front, côté groupe Etat
islamique, ndlr). C'est le centre nerveux, le centre de commandement,
l'endroit d'où ça part.
Nous avons filmé les seuls femmes et hommes qui leur livrent vraiment
la guerre, au corps à corps, au quotidien. Si vraiment nous vivons à
l'ère de la terreur contre nous, la manière de gagner c'est
d'encourager, d'appuyer, ces hommes que sont les peshmergas d'Irak et
de Syrie."
Q: Ce film peut-il changer quelque chose?
R: "Même quand on sait, il reste à imaginer, à avoir une image de ce qu'on sait.
Il y a des gens en France, en Europe, en Amérique qui savent 1.000 fois
plus que moi (quelle est la situation, ndlr), qui ont accès à tous les
dossiers secrets. Mais moi, je voudrais qu'ils voient les images,
qu'ils voient la solitude de cet homme, au début du film, qui a échappé
à une mine, qui court et qui crie +Vive le Kurdistan!+.
J'aimerais qu'ils voient ces généraux qui décident d'une offensive
capitale et qui en sont à compter sur les doigts d'une main le nombre
d'armes lourdes dont ils vont pouvoir disposer, qu'ils voient aussi
dans quel état sont les villes que les peshmergas libèrent. Dans la
ville de Sinjar (nord de l'Irak), les peshmergas ont libéré des ruines,
une ville dévastée.
Si on voit ça, je pense qu'on comprendra un peu mieux (que) la vraie
ligne de front de la guerre contre le terrorisme, (...) la ligne où ça
se joue, où ça se décide, elle est là."
(AFP, 21 mai
2016)
Le Parlement soutient la levée de l'immunité des députés kurdes
Le Parlement turc a soutenu lors d'un vote préliminaire mardi un projet
de révision constitutionnelle controversé pour lever l'immunité des
députés visés par des procédures judiciaires, le principal parti
prokurde y voyant une manoeuvre du gouvernement pour évincer ses élus.
Sur les 550 élus de la Grande assemblée nationale de Turquie (TBMM),
348 ont donné leur feu vert mardi soir à ce projet de réforme contesté
qui a provoqué des rixes lors de son examen en commission
parlementaire, a annoncé le vice-président du Parlement, Ahmet Aydin.
Les députés se sont ensuite prononcés dans la nuit de mardi à mercredi,
à titre essentiellement indicatif, sur les deux articles du texte, qui
ont recueilli respectivement 350 et 357 voix favorables, a annoncé M.
Aydin, avant de clôturer la séance plénière à 23H00 GMT.
Un deuxième tour de discussions doit se tenir vendredi à partir de
07H00 GMT, avant un vote final. Si le texte récolte au moins 330 votes
favorables, un référendum pourra alors être convoqué par le président
Recep Tayyip Erdogan. Pour être adopté directement, il lui faudrait
franchir la barre des deux tiers, soit 367 voix ou plus.
S'il est adopté, ce texte du Parti de la justice et du développement
(AKP, au pouvoir) suspendrait par une clause provisoire l'article 83 de
la Constitution qui garantit l'immunité parlementaire des députés.
A ce jour, 138 députés, de tous les partis représentés au Parlement,
sont officiellement concernés, dont 50 élus (sur 59) du Parti
démocratique des peuples (HDP), le principal parti prokurde, selon
l'agence de presse progouvernementale Anatolie.
Le HDP, accusé par le pouvoir turc d'être la "vitrine politique" du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation classée
terroriste par Ankara, Washington et Bruxelles, voit dans cette
proposition une manoeuvre du gouvernement visant à chasser ses élus du
Parlement.
- Coups de poings -
Signe des tensions suscitées par ce texte, son examen en commission
parlementaire avait donné lieu à de violents affrontements à coups de
pieds et de poings entre
les députés de l'AKP et ceux du HDP.
Si la réforme est approuvée à la majorité des deux tiers vendredi, elle
exposerait aussitôt les élus HDP, dont ses chefs, Selahattin Demirtas
et Figen Yüksekdag, à des poursuites judiciaires.
Un affaiblissement du HDP pourrait bouleverser l'équilibre des forces
au Parlement en faveur de l'AKP, en plein débat sur la
présidentialisation du régime voulue par le chef de l'Etat Recep Tayyip
Erdogan, accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire.
Ce scrutin représente également un test d'unité pour l'AKP, deux
semaines après l'annonce du retrait prochain du Premier ministre Ahmet
Davutoglu en raison de désaccords avec M. Erdogan. Le vote à bulletin
secret, estiment les observateurs, pourrait favoriser l'expression des
divisions.
Les députés du Parti de l'action nationaliste (MHP, droite) soutiennent
en bloc le texte. Il y a en revanche des divisions au sein du principal
parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP,
social-démocrate), et le résultat du premier scrutin semble indiquer
que les élus de cette formation ont voté massivement contre.
M. Demirtas, visé par pas moins de 75 demandes de levée d'immunité, a
dénoncé mardi la réforme souhaitée par l'AKP, affirmant que s'il était
emprisonné, il serait "bien plus influent".
En 1994, une députée kurde, Leyla Zana, avait été arrêtée avec trois
autres élus de son parti après la levée de leur immunité parlementaire.
Elle avait reçu l'année suivante le prix Sakharov du Parlement européen.
Ces quatre députés ont purgé dix ans de prison.
"Aujourd'hui, vous votez pour notre éviction de l'Assemblée", a déclaré
lors des débats Meral Danis Bestas, une députée du HDP. "En 1994, vous
nous avez jetés dehors, nous sommes revenus plus forts", a-t-elle
ajouté.
Le projet de révision constitutionnelle survient alors que le sud-est à
majorité kurde de la Turquie est de nouveau ensanglanté par des combats
quotidiens entre le PKK et les forces de sécurité.
(AFP, 17 mai
2016)
DBP Co-Chair Kamuran Yüksek Arrested
Democratic Regions Party (DBP) Co-Chair Kamuran Yüksek
has been arrested on charge of “being a member of a terrorist
organization”.
Yüksek had been taken into custody on May 10, while leaving the Central
Office Consultancy bureau in Diyarbakır. A police search was carried
out in his apartment and nothing had been found in the search except
some books. Photograph of Abdullah Öcalan, the imprisoned leader of the
Kurdistan Workers’ Party (PKK), hanging on the wall in Yüksek’s working
room and office in his apartment, some CDs and a bag had been seized.
Yüksek has been arrested on the order of the court he had been delivered to yesterday (May 12) morning.
His attorneys had been told that the press statements reflected on the media was the reason for custody.
About Kamuran Yüksek
Kamuran Yüksek born in 1980 in Karayazı district of Eruzurum province
studied at Ankara University, Department of Electronic Communicatio. He
worked at the youth branch of the Democratic People Party (DEHAP) after
the People's Democratic Party (HADEP) was closed.
He took place in the Democratic Society Party (DTP) Party Assembly and
Central Executive Board, served as vice president. He was in prison for
political reasons during the years between 2009-2014.
Name of the Peace and Democracy Party (BDP) has become Democratic
Regions Party (DBP) as of July 17, 2014. He is co-chair of the party
since that day.
(BIA, May 13, 2016)
Joint Call from HDP, DTK: Don’t touch people’s will
Over 250 institutions have issued a statement led by Peoples’
Democratic Congress (HDK) and Democratic Society Congress (DTK)
entitled “Don’t touch people’s will and my voice in Parliament”.
Co-Chairs of the HDK, DTK, Democratic Regions Party (DBP) and Peoples’
Democratic Party (HDP) along with DBP Mayors and representative of the
signatory institutions attended the meeting held in Ankara where the
declaration was issued.
Turkish version of the declaration was read by HDK Co-Chair and HDP
İzmir MP Ertuğrul Kürkçü, and the Kurdish version by DTK Co-Chair Leyla
Güven.
In the joint declaration, call has been made for the MPs to vote ‘no’ against amendment proposal.
The declaration briefly stated the following:
“We have serious worries”
“We have serious worries as to constitutional amendment about the
parliamentary immunity legislation meetings launched in parliament.
“Legislative immunity first of all must be a democratic right aiming to
guarantee politicians’ right to speak their mind. This right doesn’t
only belong to MPs but belongs to people sending the MPs to parliament
more than the MPs. After all, the MPs are obliged to reflect the will
of the groups they represent”.
“Explicit intervention in people’s will”
“Investigation, detention or arrest of the MPs during or after their
activities of expressing opinion they carry out as by force of
political struggle will above all be an explicit intervention in
people’s will. Within this frame; we see turning immunity debates into
a tool of political revenge and political punishment as a dangerous
progress”.
Legislation
“On the other hand, any regulation to pave the way for legislative
intervention in opposition MPs at a time in which higher judicial
bodies express their worries and hesitations as to independence and
impartiality of judicial independence will give birth to serious
problems. It will be entered a new phase in designing the society via
legislation.
“We are also worried that this constitutional amendment targeting HDP
MPs might completely end political solution searches in Kurdish
question evolving to armed conflict again”.
Call for MPs
“We demand this proposal be retracted which might pave the way for all a
(AFP, 5 mai
2016)
(BIA, May 5, 2016)
Call from Intellectuals: Reject Proposal to Lift Parliamentary Immunity
A group of academics, journalists, artists, politicians, NGO
representatives and writers calling for the MPs to say “no” against
Justice and Development Party’s (AKP) proposal of temporary
Constitution change as to parliamentary immunity.
The intellectuals expressing that AKP’s proposal is unacceptable has
used the following phrases in the declaration they shared with public:
* Parliamentary immunity and legislative irresponsibleness guaranteed
by the Constitution cannot abrogated by a temporary clause conflicting
the Constitution and law.
* MPs can in no way be deprived of their “right to defend”.
* Appeal to the Constitutional Court cannot be blocked.
* According to the very essential universal maxim of law, no legal or constitutional change can be implemented retrospectively.
* Mass lifting of parliamentary immunity conflicts principle of
individual criminal responsibility and that leading to collective
punishment is unacceptable.
* Today, this legislative proposal aiming to silence democratic
opposition, disabling Parliament by domination of majority has a
political lynching in its sight.
* For these reasons, we call for all MPs to not support and oppose this
proposal conflicting universal maxim of law and deadlocking democratic
politics.
Signatories:
Adalet Ağaoğlu, Ahmet Ümit, Akın Birdal, Ali Akel, Alper Taş, Aydın
Engin, Prof. Dr. Ayşe Erzan, Ayşegül Devecioğlu, Doç. Dr. Ayşen Candaş,
Baki Düzgün, Prof. Dr. Baskın Oran, Bekir Ağırdır, Prof. Dr. Binnaz
Toprak, Celal Başlangıç, Cevat Öneş, Prof. Dr. Cihangir İslam, Fethiye
Çetin, Doç. Dr. Fikret Başkaya, Fikret İlkiz, Prof. Dr. Fuat Keyman
Gani Kaplan, Prof. Dr. Gençay Gürsoy, Gülseren Onanç, Hasan Cemal,
Hülya Gülbahar, Hüsnü Okçuoğlu, İbrahim Betil, Prof. Dr. İbrahim
Kabaoğlu, Prof. Dr. Levent Köker, Levent Tüzel, Mehmet Emin Aktar,
Melda Onur, Murathan Mungan, Nesrin Nas, Orhan Gazi Ertekin, Osman
Kavala, Oya Baydar, Ömer Faruk Gergerlioğlu, Ömer Madra, Rıza Türmen,
Salman Kaya, Prof. Dr. Sevtap Yokuş, Süleyman Çelebi, Prof. Dr. Şebnem
Korur Fincancı, Prof. Dr. Taha Parla, Tarhan Erdem, Prof. Dr. Turgut
Tarhanlı, Ufuk Uras, Ümit Kardaş, Prof. Dr. Yakın Ertürk, Yücel Sayman,
Ziya Halis, Zülfü Livaneli.
(BIA, May 4, 2016)
La levée de l'immunité des députés kurdes adoptée
Une commission parlementaire turque a approuvé lundi soir un projet
permettant de lever la levée de l'immunité dont bénéficient les
députés, ouvrant la voie à son adoption au Parlement.
Ce projet de loi viserait avant tout le parti pro-kurde HDP (Parti
démocratique des peuples). Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a
réclamé à maintes reprises l'ouverture de poursuites judiciaires contre
les députés du HDP, les accusant d'être le prolongement du PKK (Parti
des travailleurs du Kurdistan), qu'Ankara considère comme un groupe
terroriste, hors-la-loi.
Le Parlement réuni en assemblée plénière doit désormais se saisir du
projet qui vise à autoriser la levée de l'immunité des parlementaires
visés par des enquêtes.
La réunion entre parlementaires turcs a viré la bagarre générale ce
lundi, lors d'un débat portant sur des modification constitutionnelles,
la seconde en moins d'une semaine.
En pleine discussion parlementaire, la sortie musclée du ministre de la
la Justice Bekir Bozdag aurait déclenché le feu au poudre. Celui ci a
accusé le HDP, parti pro-kurde, d'avoir provoqué une bagarre jeudi
dernier, dans la même enceinte. La remarque a aussitôt suscité la
colère des parlementaires visés, notamment l'arménien Garo Paylan qui
parle de "diffamation".
Les députés de l'AKP ont violement agressé Paylan et les autres députés kurdes présente à la séance.
Le HDP accuse en effet depuis plusieurs mois le gouvernement d'Ankara
de mener une entreprise de répression à l'encontre des populations
kurdes du sud-est du pays depuis août 2015 : couvre-feu, tirs
d'artillerie lourde sur les populations civiles.
May Day celebrated in Amed with enthusiasm
International Workers' Day is being celebrated in the main Kurdish city
Amed with great enthusiasm at the İstasyon (5 June) Square.
Thousands have flocked to the rally area as of early morning hours
chanting slogans for peace and freedom. “Bijî berxwedana Kurdîstanê”
[Long Live the Kurdistan resistance” and ‘Bijî 1 Gulan” [Long Live May
1] slogans echo in the rally area amid heavy police presence.
The May Day rally began with one minute's silence for all those killed
in the massacres of Suruç, Ankara and Amed, and continued with speeches
of DBP (Party of Democratic Regions) Co-chair Kamuran Yüksek and HDP
(Peoples' Democratic Party) Group Deputy Chair Çağlar Demirel.
DBP co-chair Kamuran Yüksek called attention to the system of
exploitation and oppression that workers are suffering from, adding;
“We are being through a process when the Middle East and world order is
changing. I believe the Kurdish people will be taking to the state
during the coming century and the model built in Rojava today will
serve as the resolution of the labor issue and the Kurdish question. We
do also defend democratic autonomy, a system which is similar to the
Rojava model. We have two reasons as to why we demand democratic
autonomy; preservation of the state's unitary structure and protection
of the peoples and the proletariat. This model should therefore be
supported by all the workers and laborers.”
Speaking after, HDP Group Deputy Chair Çağlar Demirel stressed that
they as HDP would continue waging a struggle and resistance against the
dominant powers in factories, streets, workplaces and every area of
life.
(ANF, May 1, 2016)
Minorités
/ Minorities
Support to the Bill on 1915 Genocide to be voted at Bundestag
IN SUPPORT OF THE BILL “IN REMEMBRANCE AND COMMEMORATION OF THE
GENOCIDE AGAINST ARMENIANS AND OTHER CHRISTIAN MINORITIES IN THE YEARS
1915 AND 1916” TO BE VOTED IN BUNDESTAG ON JUNE THE 2ND, 2016
(Signed by 52 NGOs and 353 individuals)
We, the undersigned, representatives of democratic NGO’s, individuals,
intellectuals, journalists, scientists, and political personalities in
Germany, declare our SUPPORT for the bill “IN REMEMBRANCE AND
COMMEMORATION OF THE GENOCIDE AGAINST ARMENIANS AND OTHER CHRISTIAN
MINORITIES IN THE YEARS 1915 AND 1916” to be voted in Bundestag, the
German parliament, emphasizing our belief in its utmost importance.
We believe that the passing of this bill in the German parliament,
albeit very belatedly, will be to the benefit of Germany helping it to
come into terms with its own historical responsibility as the then
military and political ally of the Ottoman Empire, the primary
perpetrator and executioner of the 1915 genocide; will establish a
precedent for Turkey to abandon its strict policy of rejection and
denial as the heir to the Ottoman Empire; and will encourage other
nations and communities to speak up against crimes of genocide.
Continuous concessions to the denial policies of the Turkish Republic
have thus far been an important factor in stalling the society from
facing historical and social facts and developing healthy relationships
for its future.
Therefore, we believe that the passing of this bill will be a momentous
historical step for the victims and their communities in their way to
healing and justice, as well as in terms of starting a dialogue between
societies based on justice, equality, and peace.
Signatures;
1. Soykırım Karşıtları Derneği, / Verein der Völkermordgegner e.V., Frankfurt Main
2. KCD-E Avrupa Demokratik Kürt Kongresi / European Kurdish Democratic Societies Congress
3. ASM Avrupa Sürgünler Meclisi / Rat der ExilantInnen in Europa
4. NAV-DEM Almanya Demokratik Kürt Toplum Merkezi / Demokratisches Gesellschaftszentrum der KurdInnen
5. AvEG-Kon Avrupa Ezilen Göçmenler Konfederasyonu / Konföderation der unterdrückten Migranten in Europa
6. Sosyalist Demokrasi Platformu / Forum Sozialistische Demokratie
7. ATİK Avrupa Türkiyeli İsçiler Konfederasyonu / Konföderation der Arbeiter aus der Türkei in Europa
8. AKEBİ e.V. - Irkciliga, Ayrimciliga ve Milliyetcilige Karsi Aktivist Eylem
Birligi / Aktivist_innen gegen Rassismus, Nationalismus und Diskriminierung
9. TJK-E Avrupa Özgür Kadın Hareketi / Women’s Liberation Movement – Europe
10. Avrupa Demokratik Çerkez Hareketi / Initiative Demokratischer Tscherkessen in Europa
11.
FİDEF Federal Almanya İsçi Dernekleri Federasyonu / Föderation der
Arbeitervereine in der Bundesrepublik Deutschland
12. YSGP Yeşil Sol Gelecek Partisi / Greens and the Left Party of the Future
13. Mezopotamya Özgürlük Partisi / Freiheitspartei Mesopotamien (Asyrische Partei)
14. Avrupa Süryaniler Birliği / Europäische Union Suryoye
15. AVKAR Avrupa Kareliler Derneği / Verein der Auswanderer aus Karer in Europa e.V
16. SKB Sosyalist Kadınlar Birliği / Verein sozialistischer Frauen
17. YXK Kürdistan Öğrenciler Birliği / Verband der Studierenden aus Kurdistan e. V.
18. SODAP Sosyalist Dayanışma Avrupa / Sozialistische Solidarität - Europa
19. KOMEV Kayıp ve Mağdur Aileler Derneği / Verein der Familien von Verschwundenen und Betroffenen
20. SYKP Sosyalist Yeniden Kuruluş Partisi / Socialist Refoundation Party
21. FEDA Demokratik Aleviler Federasyonu / Föderation der demokratischen Alewiten e.V.
22. FCIK Kürdistan İslam Topluluğu Federasyonu / Föderation Islamische Gesellschaft aus Kurdistan e.V.
23. HDK Halkların Demokratik Kongresi Berlin / Der Demokratische Volkskongress
24. Kurdische Zentrum Berlin / Kürt Merkezi Berlin
25. KOMKAR –KKH e.V. / Kurdistan Kultur- und Hilfsverein e.V. Berlin
26. KOMCIWAN e.V / Kurdischer Kinder- und Jugendverband , Berlin
27. Bildungs- und Kulturverein Koçgirililer Birligi
28. Bildungs- und Kulturverein Bingöl-Kiği-Karakoçan Derneği,
29. Bildungs- und Kulturverein Bergisch Gladbach Derneği,
30. Bildungs- und Kulturverein Maraş Girişim Derneği,
31. Bildungs- und Kulturverein Kurmeşliler Derneği
32. FKE Federasyona Komele Kurda / Föderation kurdischer Vereine
33. Kürt Enstitüsü / Kurdisches Institut
34. Kürdistan Öğretmenler Birliği / Kurdistan Lehrerverein
35. Nor Zartonk / New Renascense
36. Avrupa Sosyalist Yeniden Kuruluş Partisi (SYKP) / Socialist Refoundation Party –Europe
37. ADHK Avrupa Demokratik Haklar Konfederasyonu / Konföderation für Demokratische Rechte in Europa
38. Sosyalist Demokrasi Platformu / Forum Sozialistische Demokratie
39. Kürt-Türk Dostluk İnisiyatifi-Nürnberg / Kurdisch-türkische Freundschaftsinitiative-Nürnberg
40. Dersim Soykırım Karşıtı Derneği / Dersim Verein der Genozidgegner
41. Avrupa Sürgünler Meclisi / Rat der ExilantInnen in Europa
42. Devrimci Karadenizliler / Revolutionäre aus der Schwarzmeerküste
43. ZAVD Zentralverband der assyrischen Vereinigungen in Deutschland
44. NaO – Neue antikapitalistische Organisation
45. Aslolan Hayattır Berlin İnisyatifi / Vor Allem Das Leben
46. Piraten Partei
47. Dersim Özgürlük İnisyatifi, Berlin / Initiative für Dersim
48. Kızılbaş Dergisi / Magazin
49. MUT! Theater - Interkulturelles Theater Hamburg
50. Gesellschaft gegen Genozid in Dersim 1938 e. V. Stuttgart
51. La Revuelta
52. Avrupa Forum / Nachrichten-Website
1. Recep Maraşlı, Schriftsteller Editor, Berlin
2. Hasan Burgucuoğlu, Lehrer, Bezirksabgeordneter BV Altona Linksfraktion, Hamburg
3. Ali Ertem, Vorsitzender des Vereins der Völkermordgegner, Frankfurt Main
4. İrfan Cüre, Journalist, Hamburg
5. Doğan Akhanlı, Schriftsteller, Köln
6. Murat Çakır, Leiter der Rosa Luxemburg Stiftung in Hessen, Schriftsteller
7. Selay Ertem, Erzieherin, Frankfurt Main
8. Erkin Erdogan, HDK Berlin – Brandenburg Eş Sözcüsü, Berlin
9. Mehtap Erol, HDK Berlin-Brandenburg Eş Sözcüsü, Berlin
10. Döne Gündüz, Dipl. Sozialpädagogin, Frankfurt Main
11. Bülent Gül, Vorsitzender des Vereins der Völkermordgegner, Frankfurt Main
12. Özden Arıkan, Hamburg
13. Ali Taşyapan, Hamburg
14. Atila Keskin, Duisburg
15. Mahmut Erdem, Rechtsanwalt, Hamburg
16. Kazım Baba, Kurdische Zentrum Berlin
17. Hakan Taş, MdA Die Linke, Berlin
18. Helin Evrim Sommer, MdA Die Linke, Berlin
19. Prof.Dr. Bilgin Ayata, Universität Basel
20. Engin Erkiner, Schriftsteller, Frankfurt Main
21. Nihat Kentel, Selbständig, Berlin
22. Mehmet Yildiz, MdHB, Linksfraktion, Hamburg
23. Metin Ayçiçek, Schriftsteller, Nürnberg
24. İbrahim Esen, Vorsitzender des türkischen Volkshauses Halkevi, Frankfurt Main
25. Dr. med. Şükrü Güler, Träger des Bundesverdienstkreuzes, KOMKAR, Berlin
26. Aso Agace, Leiterin von HİNBUN a.d, Berlin
27. Hacer Arıkan, Hamburg
28. Prof. Dr. Dr. Ümit Yazıcıoğlu, Akademiker, Berlin
29. Prof. Dr. Zülfukar Çetin, Alice Salomon Hochschule, Berlin
30. Hasan Hüseyin Deveci, Maler / Künstler, Therapeut, Köln
31. Ali Köylüce, Erzieher, Schriftsteller , Hamburg
32. Kemal Balkan, Herne, Künstler
33. Mikail Aslan, Sänger und Musiker, Frankfurt Main
34. Maviş Güneşer, Sängerin-Musikerin, Berlin
35. Kemal Kahraman, Musiker, Berlin
36. Kemal Yalçın, Schriftsteller, Bochum
37. Taner Akyol, Musiker, Berlin
38. Ewdil Ararat, Lehrer, Berlin
39. İpek İpekçioğlu, DJ, Berlin
40. Ümit Kaya, Schriftsteller, Frankfurt Main
41. Dr. Majolaine Savat Gündüz, Jurist-EU Recht, Frankfurt Main
42. Dr. Eran Gündüz, Soziologe, Frankfurt Main
43. Kemal Hür, Journalist, Berlin
44. Munzur Çem, Schriftsteller, Berlin
45. Sevim Hür, Systemische Familien Therapeutin, Berlin
46. Naime Erdem Başaran, Sprecherin HDK-Hamburg Hamburg
47. Mirko Bulut, Sozialarbeiter, Hamburg
48. Mustafa Mısır, Alewitischer Dede/Geistlicher, Hamburg
49. Ferman Karayiğit, Theaterspieler, Hamburg
50. Hamide Scheer,Dipl. Sozialwirtin. Bezirksvorstandsmitglied Altona die Linke Hamburg.
51. Cansu Özdemir, MdHB, Co-Sprecherin Linksfraktion Hamburg
52. Nuran Çamlı Maraşlı, Erzieherin, Berlin
53. Mesut Keskin, Sprachwissenschaftler, Frankfurt Main
54. Leman Stehn, Künstlerin, Köln
55. Osman Aydın, Jurist, Schriftsteller, Hamburg
56. Hatun Yapıcı Terzi, Erzieherin, Hamburg
57. Yavuz Fersoğlu, Diplomjurist, Hamburg
58. Ayşe Burgucuoğlu, Erzieherin, Hamburg
59. Rahmi Taşyapan, Arbeiter, Hamburg
60. Evin Fidan, Schülerin, Frankfurt Main
61. Zeynep Fidan, Krankenschwester, Frankfurt Main
62. Nurali Demir, Vorsitzender der Alawitische Gemeinde Hamburg
63. Hüseyin Kayaturan, Tourismusmanager, Hamburg
64. Fethi İnan, Webmaster, Berlin
65. Ayşın Yeşilay İnan, Dipl.-Psych., Berlin
66. Metin Kaya, die Linke Altona Sprecher, Hamburg
67. Helin Fidan, Studentin der Rechtswissenschaften, Frankfurt Main
68. Meryem Koca, Verkäuferin, Stuttgart
69. Aysun Küncekli Murat, Dipl. Sozialpädagogin, Frankfurt Main
70. Özgür Murat, Musikpädagoge, Frankfurt Main
71. Nilgün Kaya, Informatikerin, Frankfurt Main
72. Tülay Gül, Krankenschwester, Frankfurt Main
73. Necla Ertem, Kauffrau für Büromanagement, Dortmund
74. Tülin Gök, Erzieherin, Frankfurt Main
75. Kadriye Karci, Juristin, Berlin
76. Alper Öktem, Arzt, Bielefeld
77. Hıdır Demirtaş, Dolmetscher, Hamburg
78. Nurcan Keskin, Hamburg, Schauspielerin
79. Hamit Baldemir, Schriftsteller, Bern (CH)
80. Yado Ciwan, Journalist, Berlin
81. Filiz Çelikkol Journalistin, Aschaffenburg
82. Devrim Kavallı, Sängerin/ Musikerin, Deutschland
83. Ethem Mesut Kavallı, Arbeiter, Deutschland
84. Arif Bilgin, Schriftsteller, Stuttgart
85. Murat Pekinel, Diplom Soziologe, Musiker, Fotograf Frankfurt Main
86. Gülay Özoğul, Rechtsanwaltsgehilfin, Gelsenkirchen
87. Danyal Nacarli, Turkologe, Übersetzer, Hamburg,
88. Mediha Lindner, Lehrerin, Berlin
89. Şenay Türkyılmaz, Krankenschwester, Hofheim
90. Aliye Alt Psychotherapeutin, Frankfurt Main
91. Aynur Gök, Übersetzerin , Köln.
92. Ruhat Gülçin Kırdar, Blogschriftsteller, Berlin
93. Sedat Günçekti, Schriftsteller, Berlin
94. Adile Bingöl, Erzieherin, Berlin
95. Şevket Doğan, Arbeiter, Berlin
96. Haki Gürtas, Soziologe-Akademiker, Konstanz
97. Ciwan Tengezar, Musiker, Berlin
98. Kandil Beyköylü, Arbeiter, Berlin
99. Sinan Öztürk, Schriftsteller, Bochum
100. Candan Yıldızer, Arbeiterin, Bad Friedrichshall
101. Hüsniye Yıldıze, Angestellte, Bad Friedrichshall
102. Rojda Yıldızer, Auszubildende, Bad Friedrichshall
103. Necati Abay, Journalist, München
104. Turan Tekin, Gesellschaft gegen Genozid in Dersim 1938 e. V. Stuttgart
105. Cevdet Arslan, selbständiger Unternehmer, Berlin
106. Kemal Tolan- Berhevkar û Xemxwarê Kevneşopên Êzdîtiyê, Oldenburg
107. Fehmi Erbaş, Revolutionär, Essen
108. Sabiha Erbaş, Sozialarbeiterin, Essen
109. Erhan Meydan, Kaufmann im Einzelhandel, Berlin
110. Derya Yıldız, Lehrerin, Berlin
111. Sevda Çetin, selbständige Unternehmerin, Berlin
112. Berna Gezik, Volkswirtin, Berlin
113. Sultan Sevim, Steuerfachkraft., Berlin
114. Sakine Sevim, Steuerfachkraft., Berlin
115. Reva Aşık, Erzieherin, Berlin
116. Süleyman Tekin, Chemiarbeiter, München
117. Mustafa Korkmaz Ergotherapeut, Frankfurt Main
118. Gül Öztek Korkmaz Kav, Kommunalen Ausländer Vertretung- Frankfurt Main
119. Zeynep Baran, Menschenrechtlerin, Berlin
120. Nedim Baran, Menschenrechtler, Berlin
121. Zozan Ayşe Beyköylü, Arbeiter, Hamburg
122. Hüseyin Yeşildağ, selbständiger Unternehmer, Hamburg
123. Emel Ertem, Studentin, Berlin
124. Halit Temli, Selbständig, Berlin
125. Filiz Özkan Akyol, Kosmetikerin, Berlin
126. Cemile Ertaş, Kosmetikerin, Berlin
127. Abdurrahim Demir, Sozialarbeiter, Frankfurt Main
128. Muhyettin Berse, Unternehmer, Celle,
129. Selahattin Berse, Rentner, Celle
130. Baha Berse, Diplom Kfm., Frankfurt Main,
131. Gulistan Baghistani-Berse, Dipl. Kffr., Frankfurt Main,
132. Ali Berse, Unternehmer, Celle
133. Aydın Bingöl, Erzieher und Sprachwissenschaftler, Berlin
134. Semsettin Yildirim, Hamburg, Produktion Plan Disponent
135. Mehmet Özkaya, Arbeiter, Hamburg
136. Sülayman Kargin, selbständiger Unternehmer, Hamburg
137. Kadife Mike Ferraira, Kaufmännische Angestellte, Hamburg
138. Akin Yildirim, Arbeiter, Vorsitzender /AKD - Europa Karabalilar Verein e.V., Hamburg
139. Cemal Arslan, Kaufmann, Vorstandmitlied/ AKD - Europa Karabalilar Verein e.V. ; Hamburg
140. Aşır Özek ,Volkssänger Hamburg
141. Şen Süer, Berlin
142. Şükran Atay, Sachbearbeiterin, München
143. Hülya Karcı, Berlin
144. Miraz Bezar, Regisseur, Berlin
145. Sabahattin Aras, Mitglied der Bezirksversammlung Harburg-Hamburg, Linksfraktion
146. Yilmaz Demir Schlosser, Bad Kreuznach
147. Mine Lavas Fremdsprachen Korrespondentin, Hamburg
148. Özgür Kilic Student Hamburg
149. Süleyman Ateş, Gewerkschafter, Lehrer, Bremen
150. Kenan Çolak, Hamburg
151. Mehmet Dersim, Stuttgart
152. Zöhre Bektaş. Heilpädagogin, Berlin
153. Derya İnce, Student, Berlin
154. Yadigâr Yıldırım, Dipl. Betriebswirtin, Bad Kreuznach
155. Michael Beisel Dipl. Betriebswirt, Bad Kreuznach
156. Zakine Çelik Angestellte, Frankfurt Main
157. Metin Çelik,Musiker, Frankfurt Main
158. Meral Mutlu, Rentnerin, Frankfurt Main
159. Ali Yaver Kaya, Politiker, Minden
160. Mehmet Şükrü Gülmüş, Schriftsteller, Editor von Bashur-bakure.com, Essen
161. Mehmet Selim Çürükkaya, Hamburg
162. Aysel Çürükkaya, Hamburg
163. Hakan Doğanay, NaO – Neue antikapitalistische Organisation, Berlin
164. Michail Prütz, NaO – Neue antikapitalistische Organisation, Berlin
165. Kenan Kerimo, (MÖP Leiter)
166. Fikri Abrahimson, (MKC Leiter)
167. Metin Behnan, (MDD Leiter)
168. Selahattin Alkan, selbständiger Unternehmer, Berlin
169. Yüksel Yavuz, Regisseur, Berlin
170. Zülfiye Akkulak, Producer, Berlin
171. Erhan Yıldırım, Schauspieler, Berlin
172. Ezgi Kilicarslan, Künstlerin, Berlin
173. Gizem Özbek, Akademikerin, Berlin
174. Cenk Sinar, Akademiker, Berlin
175. Öndercan Muti, Akademiker, Berlin
176. Ufuk Danisman, Journalist, Berlin
177. Feza Yalçın, Sozialberaterin, München
178. Ilknur Disli, Steuerberaterin, Hamburg
179. Lale Murat, Hamburg
180. Şahin Aydın, Kürd. Kunstfotograf – Freier Journalist, Bottrop
181. Yusuf Uzundağ, Die Grünen, Mitglied der
Bezirksversammlung
Altona-
Hamburg
182. Necip Çiftçi, Arbeiter, Hamburg
183. Adil Yiğit, Journalist, Hamburg
184. Berivan Aymaz, Bündnis90/Die Grünen, Mitglied im Rat der Stadt Köln,
185. Nuhmettin Karagül, Architek, Hamburg
186. Songül Yeşil, Pflegehelferin, Hamburg
187. Hasan Oğuz, Schriftsteller, Düsseldorf
188. Sibel Türker-Heinemann, Übersetzerin, Hamburg
189. Lütfiye Yaşar, Erzieherin, Hamburg
190. Zeynep Işık, Erzieherin, Hamburg
191. Armanc Agîd Nêrweyî - Journalist - BasNews Ewropa, Berlin
192. Hetav Tek, KKH e.V, Politische Geschäftsführerin, Berlin
193. Hüseyin Ertuğrul, Politiker, Hamburg
194. Eylem Elif Ünlügedik, Dip.Betriebwirt, Berlin
195. Sema Latife Güclü, Sozialarbeiterin, Hamburg
196. Sebahat Tasyapan, selbstständige Unternehmerin, Hamburg
197. Aysel Özkan, Mitglied der BV Altona SPD Fraktion, Hamburg
198. Ekrem Yavuz, Sozialarbeiter, Hamburg
199. Recai Karabugday, Lehrer, Hamburg
200. Helin Burgucuoglu, Studentin, Leipzig
201. Deniz Celik, MdHB, Linksfraktion, Hamburg
202. Sahsiye Sayilir, Frankfurt
203. İlhan Dögüs- Ekonomist; Hamburg
204. Mülayim Hüseyin Rechtsanwalt , Hamburg
205. Cemal Uçar, Lehrer, Berlin
206. Selman Çimen, Dipl. Soziologe, Köln
207. Aysel Özkan, Filmemacherin, Mitglied der BV Altona SPD Fraktion, Hamburg
208. Can Kasapoğlu, Schriftsteller und Journalist, Frankfurt am Main
209. Alev Şirinağa Steuergehilfin, Dieburg
210. Riza Sakınç, Bauarbeiter, Dieburg
211. Güngör Kaya, Bauarbeiter, Dieburg
212. Nuhmettin Karagül, Architekt, Hamburg
213. Kemal B. Cemgil, Dichter, Berlin
214. Gökmen Sambur, Arbeiter, Hannover
215. Haydar Geçilmez, Journalist, Dortmund
216. Kadir Satık, Selbstständigt, Berlin
217. Hilmi Kaya Turan, Berlin
218. Anais Tingiryan Ballschmiede, Schulamt Kreuzberg Senat Berlin
219. Hayk Çetinkaya, Hamburg
220. Ali Şimşek , Arbeitsgemeinschaft Migration und Vielfalt der SPD,Vorsitzender, Hamburg
221. Eyüp Yılmaz, Die Linke, Frankfurt Main
222. Osman Uludağ, Ezieher, Berlin
223. Güllü Tozan, Sozialarbeiterin, Frankfurt am Main
224. Orhan Öztürk, Sozialarbeiter, Frankfurt am Main
225. Veli Balaban, Frankfurt am Main
226. Yaşar Kahraman, Arbeiter, Frankfurt am Main
227. Hüseyin Kulu, Dolmetscher, Frankfurt am Main,
228. Kamil Uzun, Erzieher und Poet, Offenbach
229. Adil Yigit Journalist Hamburg
230. Sükran Budak, Frankfurt, Studentin
231. Yeko Ardil, Journalist, Berlin
232. Ahmed Öncü, LKW-Fahrer, Berlin
233. Aysel Ayboga Hausangestellte,Rüsselsheim
234. Hatice Adıgüzel Hausfrau, Rüsselsheim
235. Aysel Öz Karakoç, Hausfrau, Berlin
236. Recep Kayan, Taxi-Fahrer, Berlin
237. Kamber Erkoçak, Selbstständigt, Berlin
238. Deniz Çiftçi, freier Fotojournalist, Berlin
239. Şengül Yalçın İoannidis, Goethe Universität Theater Film und Medienwissenschaft (M.A.), Frankfurt Main
240. Ali Kızılbaş Ülger, Kızılbaş Dergisi Editörü, Duisburg
241. Ali İhsan Avgül, Selbständig, Duisburg
242. Ozan Direnc, Volkssänger, Hamburg
243. Cevdet Hincal. Bademeister und Masseur, Hamburg ,
244. Ülkü Hincal, Journalistin, Hamburg
245. Sadiye Tekdas, Maschinenführerin, Pinneberg
246. Dogan Güclü, Dozent für DaF, Hamburg
247. Behice Toper, Betriebswirt Hamburg
248. Halil Yörenc, Volkswirt, Dolmetscher Hamburg
249. Özer Yildiz Selbstständig Bremen
250. Fuat Kav, Schriftsteller, Journalist, Köln
251. Gülsüm Ates Verkäuferin Hamburg
252. Selim Şamiloğlu, Lehrer, Hamburg
253. Tuncay Akbas, Fotograf, Frankfurt am Main
254. Ahmet Dağ, Doktorand, Berlin
255. Mahmut Canbay, Intendant MUT Theater, Hamburg
256. Özge Deniz İnan, Studentin der Rechtswissenschaften, Berlin
257. Zehra Elif İnan, Lehramtstudentin, Berlin
258. Özlem Ar, Immobilien Maklerin, Hamburg
259. İmran Ayata, Schriftsteller, Berlin
260. Tülin Duman, Projekt Managerin, Berlin
261. Mehmet Ates, Informatiker, Frankfurt am Main
262. Yıldan Özbek, Arbeiter, Stuttgart
263. Emin Hocaoglu, Lehrer, Hamburg
264. Gönül Kaya-Akin, Medizinerin, Berlin
265. Irmak Kaya, Pharmaziestudentin , Berlin
266. Cem Kaya, Lehramtsstudent , Berlin
267. Zeliha Kaya, Köchin, Berlin
268. Erhan Erdogan, Lehrer, Hamburg
269. Sema Senbayram, Gastronom, Hamburg
270. Denis Karakoç, Student, Berlin
271. Ergün Yagbasan, Künstler, Hamburg
272. Hasan Çötok, HDK, Berlin
273. Özgür Gülbaş, HDK, Berlin
274. Adalet Alkan, HDK, Berlin
275. Ali Süsem, HDK, Berlin
276. Hıdır Güneşer, HDK, Berlin
277. Seher Yeter, HDK, Berlin
278. Mehmet Güngör, HDK, Berlin
279. Cezair Işık, HDK, Berlin
280. Muzaffer Yavaş, HDK, Berlin
281. Enver Şen, HDK, Berlin
282. Abdullah Altun, HDK, Berlin
283. Tuncay Tali, HDK, Berlin
284. E. Ali Kaplancan, HDK, Berlin
285. Haydar Selçuk, HDK, Berlin
286. Bilent Çakar, Selbständig, Wuppertal
287. Yaşar Ertaş, Rechtsanwalt, Köln
288. Songül Aydın, Ethnologin, Berlin
289. Ünal Zeran, Rechtsanwalt, Hamburg
290. Cumali Yagmur, Jornalist bei "Fremden "info , Redaktor, Hannover
291. Eren Kocak,Student, Hamburg
292. Serife Köylüce, Altenpflegerin, Hamburg
293. Bilal Akdeniz, Musiker und Integration Lotsen Stadt Schwalbach am Taunus
294. Hakki Gök , Betriebswirt, Frankfurt
295. Leyla Kalcik, Dolmetscherin, Hamburg
296. Yilmaz Turgut, Elektromechaniker, Berlin
297. Gülbahar Ates, Frankfurt Main
298. Mehmet Kaya, Arbeiter Frankfurt Main
299. Nisan Arikan, Schauspielerin, Hamburg
300. Leyla Kalcik, Dolmetscherin, Hamburg
301. Abit İnan, Koch, Frankfurt am Main
302. Dikran Çetinkaya, Konditor, Frankfurt am Main
303. Hüseyin Şenol, Journalist, Stutgart
304. Deniz Alt, Künstler, Frankfurt am Main
305. Nuray Dalgın, Frankfurt am Main
306. Pınar Demirtaş, Sängerin, Mainz
307. Kenan Tosun, Maschinenbau, Rüsselsheim
308. Hasan Aygün, Selbständig, Hanau
309. Filiz Demirel, MdHB, die Grünen, Hamburg
310. Ercan Erdogan, Frankfurt am Main
311. Eyüp Cizri, Selbständig, Offenbach
312. Meryem Dogan, Frankfurt am Main
313. Cantekin Gül, Darmstadt
314. Nurullah Yıldız, Rüsselsheim
315. Recep Bayer, Frankfurt Main
316. Canfeda Gül, Darmstadt
317. Ali Mahir Abidik, Gelsenkirchen
318. Resul Önal Sozialpädagoge, Hamburg
319. Dr.Turna Koçer, Ärztin, Nuklearmedizinerin, Berlin
320. Gülgün Cici, Frankfurt am Main
321. Özden Çiçek, Hannover
322. Husen Duzen, Hamburg
323. Erdal Şahin, Köln
324. Adem Özkaya, Köln
325. Melisa Türkyilmaz, Wiesbaden
326. Fadime Şenpinar, Frankfurt am Main
327. Gülgün Cici, Frankfurt am Main
328. Dogan Özgüden, Journalist, Brussels
329. Inci Tugsavul, Journalist, Brussels
330. Mahir Sayın, Journalist und Politiker, Basel
331. Tuncay Yılmaz, T Y, Vorsitzender von SYKP, Bern
332. Hakan Gürgen, Komissionsmitglied der Initiative Europäisches Parlament HDK, Zürich
333. Anjel Dikme, Nor Radyo, Paris
334. Fatma Kayhan, Interpreter & Translator, London, UK
335. Yannis Vasilis Yaylalı /Gazeteci –Aktivist
336. Azad Terziyan, Türkolog, Strasbourg
337. Nurettin Erkan, Maler, New York
338. Vahan Altıparmak, Goldschmied. Melbourne – Australia
339. Mahmut Uzun, Selbständig, London
340. Hülya Yetişen, Journalist, Paris
341. Ertan İldan, Enginer, İstanbul – Türkiye
342. Dr. Oya T. Lakhturova, Universite Paris-Sud, Fransa
343. Fikret Yaşar, Autor, London – UK
344. Mehtap Bora, Rentnerin, Stockholm – Sweden
345. Şimşek Arduç, Paris
346. Nigohos Nick Beranian, Spain
347. Atilla Oltu, Emekli Odunpazarı Eskişehir-Türkiye
348. Serdar Can, İstanbul
349. Dursun Uluk, İstanbul – Türkiye
350. Celal Gül, Lehrer, Stockholm
351. Güler Gül, Lehrerin, Stockholm
352. Gültekin Gül, Elektroingenieure, Norwegen
353. Cemal Akay, Arbeiter, Lodeve Frankreich
Kontakt:
E-Mail: anerkennung2016@gmail.com
Bundestag votera une résolution sur le génocide arménien
Une résolution reconnaissant pour la première fois le génocide des
Arméniens par l'empire ottoman ainsi que "la part de responsabilité" de
l'Allemagne dans ces crimes est en préparation au Bundestag, selon un
projet de ce texte obtenu jeudi par l'AFP.
Le Bundestag, chambre basse du Parlement allemand, "déplore les actes
commis par le gouvernement Jeune Turc de l'époque, qui ont conduit à
l'extermination quasi-totale des Arméniens", dans ce texte intitulé:
"Souvenir et commémoration du génocide des Arméniens et d'autres
minorités chrétiennes il y a 101 ans".
La résolution présentée à la fois par les partis membres de la
coalition au pouvoir à Berlin - conservateurs de la CDU-CSU et
sociaux-démocrates SPD - et le groupe d'opposition des Verts, évoque
"le déplacement et l'anéantissement planifiés de plus d'un million
d'Arméniens", et doit être votée jeudi prochain.
Le Bundestag regrette par ailleurs "le rôle déplorable du Reich
allemand qui, en tant que principal allié militaire de l'empire ottoman
et en dépit d'informations explicites de diplomates et de missionnaires
allemands concernant le déplacement et l'extermination organisées des
Arméniens, n'a rien entrepris pour stopper ce crime contre l'Humanité".
"L'empire porte une part de responsabilité dans ces événements",
souligne le texte de la résolution, en écho avec ce qu'avait déclaré
l'an passé le président Joachim Gauck, premier haut-responsable
allemand à avoir qualifié de génocide le massacre des Arméniens par
l'empire ottoman en 1915.
"L'expérience de l'Allemagne face à sa propre histoire montre combien
il est difficile pour une société d'assumer les chapitres sombres de
son passé", dit encore le texte, en référence au lent travail de
mémoire du pays sur la période nazie, mais aussi aux difficultés de la
Turquie face au dossier arménien.
A l'instar de son président Recep Tayyip Erdogan, la Turquie accuse
ceux qui reconnaissent le génocide "de soutenir les revendications
basées sur les mensonges arméniens".
Le vote du Bundestag sur ce texte risque donc d'aviver les tensions
germano-turques, déjà fragilisées par une polémique sur un poème
satirique insultant M. Erdogan, imaginé par un humoriste allemand.
(AFP, 26 mai
2016)
EP: Panel on Armenian Genocide and a ceremony of award
On May 31, 2016, the European Armenian Federation for Justice & Democracy (EAFJD)
organizes a panel at European Parliament on "Armenian
Genocide: Recognition&Restoration of Cultural Heritage", with the
participation of:
Geoffrey ROBERTSON, QC, Human Rights barrister,
Ove BRING, Professor in International Relations,
Cem SOFUOGLU, Turkish Human Rights lawyer,
Guillaume PERRIER, journalist,
Doğan ÖZGÜDEN, journalist, human rights activist
Ceremony of award to Doğan Özgüden
During the panel, Doğan ÖZGÜDEN will be honored by EAFJD for his lifelong fight for Human Rights, Democracy, Justice and Truth.
Hosted by MEP Charles TANNOCK, the meeting will be moderated by Hagop
DER KHATCHADOURIAN, International coordinator of Armenian National
Committees.
IMPORTANT NOTE! For registration and access to the European Parliament, please fill in
the form at this link.
Turkish Intellectuals Who Have Recognized The Armenian Genocide
Doğan Özgüden
By Hambersom Aghbashian, MassisPost, May 20, 2016
Doğan Özgüden (born 1936, Kalecik, Ankara) is a Turkish journalist and
publisher. He completed his high school education in Ankara and got a
license diploma from the Higher School of Economic and Commercial
Sciences (YETO) in Izmir. After 1971 military coup in Turkey, he left
the country and based in Belgium since 1974. Özgüden worked at a
variety of Turkish newspapers from 1952 to 1964, before becoming the
editor-in-chief of Turkish daily newspaper Akşam (1964 – 1966). He was
elected to the Workers Party of Turkey’s (TIP), central committee in
1964. Together with Inci Tugsavul, Özgüden co-founded the Ant
Publishing House in 1967, publishing the weekly Ant as well as a
variety of books. After the banning of Ant by the junta of the 1971
military coup, Özgüden and Tugsavul established Info-Türk in Brussels
in 1974. The founders were charged with over 50 opinion-related crimes
for articles written or published in Ant, and were stripped of their
Turkish nationality in 1984. In 2006 the Human Rights Association of
Turkey awarded the 2006 Ayse Zarakolu Freedom of Thought Prize to
Info-Türk co-founders Özgüden and Tugsavul. Doğan Özgüden is the author
of many books and studies, mainly On Fascism (1965, Istanbul), On
Capitalism (1966, Istanbul), File on Turkey (1972, France), Turkey,
Fascism and Resistance (1973), Mass media and Turkish Migrants (1983),
The Portrait of Turkish Migration (1984), Black Book on the Militarist
“Democracy” in Turkey (1986 – 2010), Extreme Right in Turkey (1988),
Stateless Journalist I (2010), Stateless Journalist II (2011) and
others.
The Istanbul Section of the Human Rights Association of Turkey (IHD)
has decided to attribute the Ayse Zarakolu Price for Freedom of Thought
(2006) to Info-Turk editors Özgüden and Tugsavul along with Kisanak,
Yilmaz and Karaca. The price award ceremony took place in Istanbul on
the International Women Day. Since Özgüden and Tugsavul cannot enter
their country because of legal proceedings, publisher and human rights
defender Ragip Zarakolu came to Brussels on February 24, 2006, and
announced the IHD’s decision at the International Freedom of Expression
Exchange (IFEX)* General Meeting held at the International Press
Center. Later on, he presented Özgüden and Tugsavul the price. In the
award announcement it was mentioned, “With the Info-Turk Agency that
they founded in exile, they put in question many subjects considered
taboos in Turkey. They took a clear position against anti-Semitism and
opened debate of the question of Armenian Genocide. Still there is
always an arrest warrant against Dogan Özgüden under Article 301 for
having criticized putschist generals.” (1)
“I Apologize” (“Özür Diliyorum”) is an online campaign launched in
December 2008 in Turkey by numerous journalists, politicians, and
professors, calling for a collective apology for the Armenian Genocide,
which I Apologize calls “the Great Catastrophe that Ottoman Armenians
were subjected to in 1915.” The campaign was launched by Prof. Ahmet
Insel, politician Baskin Oran, Dr. Cengiz Aktar, and journalist Ali
Bayramoğlu. The campaign emphasizes regret on behalf of Turkey that
Armenian requests for recognition of the 1915 genocide has been
actively suppressed within Turkey. The campaign was signed by 5,000
people within the first 24 hours, and had collected over 30,000
signatories by January 2009. The campaign created widespread outrage in
Turkish society. Doğan Özgüden was one of the signees.
According to collectif1971@scarlet.be, on May 13, 2015, a group of
Armenian, Kurdish, Syriac, Alevi, Assyrian, Yezidi, and Turkish
organizations in Brussels, Belgium, released an appeal titled “No to
the lynching campaign against journalist Dogan Özgüden”, where it
mentioned that “Journalist Dogan Özgüden, humanist and defender of
human and minority rights, has been target of a new lynching campaign
launched by Turkish negationists and ultranationalists. On the occasion
of the centenary commemorations of the 1915 Genocide, these circles
develop a campaign of slander and aggression (as happened in 2008)
whose target is again Dogan Özgüden. The democratic public opinion
knows very well Mr. Özgüden, his work as a journalist for 60 years, his
uncompromising struggle against injustice, his resolute stand against
the powers in Turkey, his worthy attitude on the reality of the
genocide of 1915, and is very well aware of the fact that this attitude
makes him a prime target of the Turkish state and the negationists and
nationalist circles.” At the end the signatories stated “we tell them
that Dogan is not alone. We the signatories of this appeal give him all
our support and call the Belgian authorities to a greatest vigilance
against these threats.” (2)
_______________________________
* IFEX, the International Freedom of Expression Exchange, is a global
network of over 100 independent non-governmental organizations working
at the local, national, regional and international level to defend and
promote freedom of expression as a fundamental human right.
1- http://bianet.org/english/human-rights/75743-the-zarakolu-price-goes-to-info-turk-editors
2- http://www.kurdishinstitute.be/no-to-the-lynching-campaign-against-journalist-dogan-ozguden
Le pape visitera le mémorial du génocide en Arménie
Le pape François visitera le mémorial aux victimes du génocide perpétré
il y a un siècle par l’Empire ottoman contre les Arméniens lors de son
déplacement fin juin en Arménie, a annoncé vendredi le Vatican.
Le pontife argentin sera en Arménie du vendredi 24 au dimanche 26 juin,
et se rendra le samedi 25 tôt le matin au musée-mausolée de
Tzitzernakaberd, principal mémorial consacré à ce massacre, selon le
programme de la visite diffusé par le service de presse du Saint-Siège.
Ce déplacement devrait raviver les tensions avec la Turquie, qui
n’avait déjà pas apprécié que le pape utilise, dans le cadre très
solennel d’une célébration dans la basilique Saint-Pierre, le terme de
« génocide » pour évoquer le massacre des Arméniens il y a un siècle.
Cela avait provoqué une dégradation des relations diplomatiques avec la
Turquie, où le pontife argentin s’était pourtant rendu fin novembre
2014.
Quinze ans après la visite de Jean-Paul II en 2001 en Arménie, il
s’agira aussi pour François d’une nouvelle visite dans un pays des
périphéries de l’Europe où les catholiques sont très minoritaires,
après l’Albanie et la Bosnie.
L’Arménie a été le premier pays à adopter le christianisme comme
religion d’Etat en 301, et l’Eglise d’Arménie, une Eglise orthodoxe
autocéphale, est encore largement majoritaire.
Après cette visite, le pape doit se rendre en juillet en Pologne à
l’occasion des Journées mondiales de la jeunesse à Cracovie, puis en
Géorgie et en Azerbaïdjan fin septembre-début octobre, et encore en
Suède le 31 octobre pour participer, au côté des protestants, au
lancement du 500ème anniversaire de la Réforme de Luther.
(AFP, 13 mai
2016)
Nor Zartonk: Garo Paylan and Other HDP MPs Are Not Alone
Nor Zartonk has issued a statement as to the racist attack against
Peoples’ Democratic Party (HDP) MP, Garo Paylan in Parliamentary
Constitution Commission.
Nor Zartonk comdened the attacks by saying “Garo Paylan and other HDP
MPs are not alone”. It reiterated its faith in peoples’ equality,
solidarity and their joint struggle, and determination in the struggle.
Paylan was one of the MPs battered in the fight erupted between MPs of
the HDP and Justice and Development Party (AKP) in Parliamentary
Constitution Conciliation Committee on May 2 during the negotiations
for the lifting of parliamentary immunities.
Paylan speaking to bianet said he was tried to be lynched by 10-15
people, this was a planned assault and it arose from him being a right
defender Armenian.
Nor Zartonk in its statement touched upon the place of the commission in the country’s agenda:
“The Parliamentary Constitution Commission has been occupying the
agenda of public and politics by its request for change proposal to
lift the parliamentary immunities by means of a temporary clause, which
has been brought by the AKP and apparently targets HDP MPs.
“Dropping the deputyship of the HDP MPs and AKP reaching majority with
a possible snap election stands in front of us as a high possibility.
“It is sufficient to look at the debates in constitution commission to
understand how this matter is vital for the AKP and [Presidential]
Palace. It is hard to find another example of a governing party MPs
getting this aggressive.
“We condemn the attacks”
The statement indicated that Paylan was subjected to racist and hate speech because of his Armenian identity on May 2.
“AKP mindset disturbed by peoples’ collective struggle and solidarity
has this time targeted an Armenian within the HDP, Garo Paylan.
“The AKP government trying to isolate and demonize Kurdish people and
their fight in all areas, brought its policies to parliament this time,
exposed its racist and discriminatory identity.
“Garo Paylan and other HDP MPs are not alone. They are elected
representatives of our people. All sorts of these pressures and
assaults have been tried over and over throughout history and remained
futile, and it is condemned to remain inconclusive again.
“We as Nor Zartonk condemn this attack which is apparently deliberate
and organized. We reiterate our faith in peoples’ equality, solidarity
and their joint struggle, and determination in the struggle one more
time.
“Long live solidarity of the peoples! Կէցցէ՛ ժողովուրդներու զօրակցութիւնը: Down with fascism!”
(BIA, May 4, 2016)
Charter “For a Europe of Diasporas” launched at a conference in EP
On Monday May 2 a coalition of Jewish, Armenian,
Roma and Assyrian organizations launched a charter “For a Europe of
Diasporas” at a conference in the European Parliament. The document is
a call for Europe to rediscover and value its diasporas.
The document emphasizes that diasporas “are a product of Europe's
history, [a] part of the European tapestry, have contributed to making
European civilization what it is today and will continue in the
future”. It defines diasporas as “transnational communities [that]
share a common cultural heritage transmitted through generations.” Says
Ismael Cortez of the UNESCO Institute of Philosophy: “many believe that
there is an original European ethnic group. That is nationalist
thinking. The perspective of the project “A Europe of Diasporas” is
that Europe has always been a mosaic of peoples. […] My people, the
Roma, are truly European as much as the rest."
Conference panels discussed two areas of concerns in particular:
education and the need for “inclusive narratives”. The charter's call
for “children affiliated with a diaspora [to] have an opportunity to
learn of their background and heritage” was backed by the
representative of the European Commission, Ms Kristina Cunningham: “we
are arguing that schools today need to take the mother tongue of every
child into account to support the development of children’s individual
multilingualism.”
The panel on “inclusive narratives” addressed the effects of the near
absence of diasporas in the narratives that shape people's
understanding in the media, history teaching, the entertainment
industry and public discourse. This theme also addressed the importance
of remembrance of genocides and the toxic effects of their denial.
“We need wider recognition of the specificity of diasporas as a
phenomenon. We need a very clear commitment on this”, said Vicente
Rodriguez of TernYpe International Roma Network. Jordi Sebastia MEP,
co-chair of the Parliament’s intergroup on National Minorities,
Traditional Communities and Languages, believed it can and should be
done: “it is possible to preserve the identity of [diasporas] and also
to share common values about human rights and democracy in Europe, but
we need to make the effort. ”
Says Nicolas Tavitian of the Armenian General Benevolent Union Europe:
“people's identities have been instrumentalized for power, oppression
and conflict. We urgently need a new ethic of diasporas. This is what
the charter has to offer.”
The conference also featured the award ceremony of the photo
competition “A Europe of Diasporas”. Andreea Tanase was announced as
the winner of the competition for her photo “Holy Thursday”. The best
20 pictures of the competition selected by the professional jury
members were exhibited in the Parliament during the conference. The
exhibition (available here)
illustrates the life and legacy of the Jewish, Armenian, Roma and
Assyrian diasporas in Europe. It can be made available upon request.
The project also produced a map available online and a mobile application that display the heritage of diasporas in Europe. (http://us3.campaign-archive1.com/?u=2dc2d58df67c004d092420371&id=d786bd2899&e=a75cf9960f)
Garo Paylan: I Have Been Exposed to Planned Attack for Being Armenian
After the fight that broke out between the members of Justice and
Development Party (AKP) and Peoples’ Democratic Party (HDP) occurred
again last night in thr Parliamentary Constitution Conciliation
Committee, one of the most disputed figures has been HDP İstanbul MP
Garo Paylan.
We’ve talked to Paylan whom was blamed by AKP İstanbul MP Mehmet Metiner on TV for provocation.
Paylan speaking to bianet said he was tried to be lynched by 10-15
people, however this attack was planned and arose from him being
Armenian.
Paylan’s statements as to incidents yesterday is as follows:
“I just said ‘No it’not like that’ and the attack began”
“The Minister of Justice said ‘In the previous commission meeting, HDP
MPs and advisors inflicted violence’. Then I said ‘No they didn’t’.
That was the only sentence that came out of my mouth. Then the attack
began.
“I shared it on social media as well. Anyone willing to see can check
the commission minutes. They blame me for provocation but I didn’t do
that, I just said ‘No it’s not like that’”.
“I got kicked and punches for around 100 times”
“It is crystal clear that they are targeting me. Lots of MPs attacked
on me in a planned way. I was directly targeted and got kicked and
punched around 100 times in 20-30 seconds.
“Afterwards, they speak racist words and hate speech against me.
“I will not get report. What can happen if I take this to their
jurisdiction? I am leaving the evaluation to conscience of public”.
“Because I am Armenian…”
“At this point, we can talk about the fact that I am Armenian because
the speeches in there are hatred speech directly related to my Armenian
identity.
“What they can’t digest is this: A person of Armenian identity reveals their lies and stands upright.
“They want to see Armenian obeying them. I as an Armenia putting up a
fight for rights have been targeted and subjected to lynching attempt”.
“Garo is here, Garo is here…”
“AKP members’ directly targeting me shows that this is a planned operation.
“They planned that ‘We will take down these people at the first opportunity, we will teach them their lessons’.
“Because them directly turning towards me and calling other MPs as ‘Garo is here, Garo is here’ explains everything”.
(BIA, May 3, 2016)
Yézidis : «La survie de la civilisation»
Ce jour-là, le 5 août 2014… Seule députée yézidie à l'Assemblée
irakienne, Vian Dakhil lance un appel déchirant au Parlement. Dans les
montagnes de Sinjar, 35 000 Yézidis sont pris au piège par l'ordre noir
du jihadisme salafiste. Dépositaires de l'une des plus anciennes
religions de la région, ils sont «les adorateurs du diable» aux yeux
des fanatiques qui veulent les anéantir. 500 hommes ont déjà été
massacrés. «Nos femmes sont capturées et vendues sur le marché aux
esclaves (…) toute une religion va être rayée de la Terre», sanglote
d'indignation Vian Dakhil, brisant d'un coup l'indifférence
internationale.
Une confiance à reconstruire
Aujourd'hui, assise dans l'opulent grand salon de réception de son père
médecin, elle ne veut pas revenir là-dessus. Il est très tard ce soir
et «tout le monde sait ce qui s'est passé». L'enjeu n'est pas de
ressasser. «Avec les femmes yézidies transformées en esclaves
sexuelles, le vol de nos terres, la question, c'est la diversité du
monde oriental, de la survie de la civilisation», cadre-t-elle
d'emblée. Rentrée spécialement de Bagdad à Erbil pour rencontrer la
délégation française de la CHREDO et les parlementaires français qui
l'accompagnent (1), elle veut donc «parler de l'avenir». Car «avant
même de penser à reconstruire les maisons, il faudra reconstruire la
confiance par rapport à ceux qui nous ont trahis», prévient-elle.
«Quand Daech est entré dans Mossoul, ils ne savaient pas qui était
chrétien ou yézidi, ce sont nos voisins qui nous ont dénoncés à eux»,
explique-t-elle. L'autre poison durable qui mine la région.
Aujourd'hui ? «3 500 femmes yézidies sont encore aux mains de Daech qui
subissent les pires horreurs physiques et psychologiques et 1 600
enfants, dès l'âge de 8 ans, ont été embrigadés dans des camps spéciaux
pour y subir lavage de cerveau et entraînement pour nous combattre.
Lorsqu'on leur fait appeler leurs parents, c'est pour qu'ils les
traitent de kouffar, de mécréants», poursuit la députée.
Inlassablement elle se bat pour racheter les femmes de son peuple,
payant de 4 000 à 6 000 dollars par personne pour arracher, une à une,
ces vies aux griffes de ceux qui les ont condamnées à mort. «De 11 à 16
ans, elles valent le plus cher. Moins cher avant et après»,
précise-t-elle. «Nous avons énormément besoin d'un pays comme la
France. Notre plus grand problème ce n'est pas Daech, mais les gens qui
soutiennent Daech», insiste-t-elle. Aux frontières et à l'intérieur. Et
comme un écho de Rwanda dans ses paroles.
«90 % des villes et villages yézidis ont été détruits. Depuis des
centaines d'années, on vivait avec ces gens et du jour au lendemain,
ils nous ont donnés à Daech. Des voisins ont tué les femmes et les
enfants qui vivaient près de chez eux, un homme a enlevé la femme de
son ami… Oui, comment reconstruire la confiance ?», répète-t-elle.
«Ce sera très difficile, mais il faut commencer, sinon, nous quitterons
notre pays. Les gens de Daech vont peut-être disparaître, mais les
voisins, eux, vont rester». Génocide et vol des terres… tragédie
qu'elle refuse de réduire à sa communauté : «c'est tout l'Irak qui est
menacé, toutes les régions où vivent des minorités. Maintenant, il faut
répandre l'idéologie de la paix. Nous avons beaucoup souffert, mais
nous devons pardonner pour rester ici et ce pardon passera par la
justice», conclut-elle (2).
«Besoin d'armes lourdes»
La paix. Long chemin en perspective comme Si vis pacem para bellum
résonne alors dans l'oreille, mais avec les intonations amères de la
voix de Khami Hedjar, conseiller au Parlement du Kurdistan irakien avec
qui l'on vient de dîner. Face à Daech, les Peshmergas kurdes sont d'une
bravoure régulièrement saluée. Mais sont un peu las de tenir seuls 1
050 km de front, avec juste une tape sur l'épaule assortie d'un «good
job» de la part de la communauté internationale. Certes, la France les
aide depuis le début, avec du matériel et ses forces spéciales. Mais…
«Nous avons besoin d'armes lourdes, d'armes antichars, de moyens
aériens, nous avons besoin de drones face aux drones de Daech qui
surveillent nos positions, nous n'avons pas de gilets pare-balles ni de
tenues contre les armes chimiques. Daech paye ses combattants mais nos
Peshmergas, eux, payent leur équipement, leurs armements. Nous avons
besoin d'hôpitaux mobiles et d'hélicoptères, ne serait-ce que pour
évacuer nos blessés. Aujourd'hui ? Ce sont des particuliers ou la
famille, qui les évacuent dans leur voiture ! Faute d'évacuation
rapide, nous avons perdu beaucoup d'hommes», raconte-t-il. Réalité très
concrète à Erbil. La ligne de front est à 44 km.
(1) Coordination Chrétiens d'Orient en Danger, cf La Dépêche du 28 avril 2016.
(2) à l'issue de cette rencontre, le député de
Haute-Garonne Gérard Bapt a invité Vian Dakhil à venir témoigner devant
l'Assemblée nationale.
http://www.ladepeche.fr/article/2016/04/30/2335234-yezidis-la-survie-de-la-civilisation.html
Politique
intérieure/Interior Politics
Commémoration en grande pompe de la prise de Constantinople
Plus d'un demi-millénaire après, les grandes bombardes qui ont éventré
les murailles de Constantinople tonnent à nouveau... Les Turcs fêtaient
dimanche, avec d'énormes moyens pyrotechniques, le 563e anniversaire de
la "conquête" de la capitale byzantine.
Des événements étaient organisés partout en Turquie pour célébrer la
prise, en 1453, de Constantinople par le sultan ottoman Mehmet II dit
"le Conquérant", mais les plus spectaculaires - de loin - étaient ceux
organisés dans la ville même où se déroulèrent les combats, aujourd'hui
baptisée Istanbul.
Des centaines de milliers de personnes se sont rassemblées dans le
quartier de Yenikapi, dans la Corne d'Or, et ont entonné l'hymne
national turc, agitant d'immenses drapeaux. La foule a été régalée par
les acrobaties d'un escadron de l'armée de l'air turque.
Un feu d'artifice géant, une reconstitution de la prise de la ville en
3D ou encore un concert donné par un orchestre militaire ottoman de 563
musiciens devaient suivre, conformément au programme publié sur le site
internet du gouvernorat d'Istanbul.
Un important dispositif de sécurité a été déployé à Istanbul, la
Turquie ayant été secouée cette année par plusieurs attentats attribués
au groupe Etat islamique ou aux rebelles kurdes.
Un sous-marin, une frégate, cinq hélicoptères, 9.000 policiers, dont 40
tireurs d'élite, et des dizaines de chiens renifleurs y ont été
mobilisés, a rapporté l'agence de presse progouvernementale Anatolie,
qui cite le responsable de la police municipale, Mustafa Çaliskan.
Depuis l'arrivée au pouvoir du Parti de la justice et du développement
(AKP, islamo-conservateur), en 2002, les autorités turques, accusées de
néo-ottomanisme, multiplient les références au passé impérial. A son
apogée, la Sublime Porte a régné sur un territoire s'étirant des
environs immédiats de Vienne au golfe d'Aden.
"Je salue toutes nos capitales soeurs, de Sarajevo à Bakou", s'est
exclamé, dans un discours à Istanbul, le président Recep Tayyip
Erdogan, qui mène une diplomatie active dans les pays de l'ancien
espace impérial.
"D'ici à 2023, nous ferons de l'héritière de +l'homme malade+ d'il y a
100 ans l'une des dix plus grandes économies mondiales", a assuré
M. Erdogan, qui faisait allusion au surnom donné dès le XIXe siècle par
les capitales européennes à l'Empire ottoman déclinant : "C'est ce qui
sied aux petits-enfants du +Conquérant+".
M. Erdogan a par ailleurs estimé que plusieurs problèmes auxquels est
actuellement confrontée la Turquie, comme la reprise des combats contre
les rebelles kurdes dans le sud-est de son territoire, étaient le fait
de ceux qui "n'ont pas fini de régler leurs comptes" avec le pays
depuis la conquête de Constantinople.
Le président turc n'a pas précisé sa pensée.
M. Erdogan a en outre annoncé l'inauguration fin août du troisième pont
sur le Bosphore, actuellement en construction et auquel a été donné le
nom du sultan Selim 1er, fossoyeur au XVIe siècle de quelque 40.000
alévis, une minorité musulmane libérale.
(AFP, 29 mai
2016)
Le Parlement vote la confiance au nouveau gouvernement
Le 65e gouvernement turc, dirigé par le nouveau Premier ministre Binali
Yildirim, a obtenu dimanche la confiance du Parlement, a annoncé son
président Ismail Kahraman.
La Grande assemblée nationale de Turquie (TBMM) a voté par 315 voix
contre 138 la confiance à l'équipe et au programme de M. Yildirim, qui
a succédé à Ahmet Davutoglu la semaine dernière.
"Nous sommes le gouvernement de 79 millions" de Turcs, a déclaré le
Premier ministre dans un court discours au Parlement dimanche,
promettant de "mener la démocratie plus loin encore".
Le nouveau gouvernement prend ses fonctions dans un contexte
d'inquiétude, en Turquie et à l'étranger, sur la situation de la
démocratie dans le pays.
Dès son arrivée à la tête du gouvernement, M. Yildirim s'est engagé à
faire "tout le nécessaire" pour introduire rapidement le système
présidentiel voulu par le chef de l'Etat Recep Tayyip Erdogan, accusé
de dérive autoritaire par ses détracteurs.
Le Parlement turc a décidé de lever la semaine dernière l'immunité
parlementaire de dizaines de députés d'opposition prokurdes, ce qui les
expose à des poursuites notamment pour "propagande terroriste", une
accusation qu'ils rejettent.
(AFP, 29 mai
2016)
Une "mini-révision" de la constitution envisagée en faveur d'Erdogan
Le pouvoir turc prévoit de soumettre en juin au Parlement une révision
de la Constitution qui permettra au président Recep Tayyip Erdogan de
renouer avec son parti, dans le cadre d'une transition complète à un
système présidentiel, a-t-on appris vendredi de source proche du
pouvoir.
Cette "mini-révision" doit concerner quelques articles de la loi
fondamentale afin que l'homme fort du pays puisse devenir un "président
partisan" et reprendre officiellement ses liens avec le Parti de la
justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) qu'il a fondé et
dirigé jusqu'à son élection à la magistrature suprême, en 2014, a
indiqué à l'AFP une source au sein de l'AKP qui a requis l'anonymat.
Cet amendement s'inscrit dans le cadre d'un passage complet avec une
modification historique de la loi fondamentale à un régime présidentiel
qui n'est pas d'actualité pour l'heure car l'opposition parlementaire y
est très hostile. M. Erdogan appelle de ses voeux à une
présidentialisation du système politique turc afin de rompre avec neuf
décennies de tradition parlementaire.
L'homme fort du pays, qui possède déjà un pouvoir politique, économique
et médiatique inégalé dans l'histoire moderne de la Turquie, même s'il
est censé être neutre et au dessus des partis politiques, a nommé en
début de semaine un fidèle allié, Binali Yildirim, à la tête de
l'exécutif sur lequel il a accru son contrôle.
Naci Bostanci, influent député de l'AKP, a déclaré jeudi que le soutien
de l'opposition sera recherché pour faire passer cette révision de
l'Assemblée nationale où sa formation est majoritaire (317 sièges sur
550) mais ne dispose pas cependant de la majorité des deux-tiers (367)
pour faire adopter un projet constitutionnel.
L'opposition qui accuse M. Erdogan de vouloir marcher vers le pouvoir
absolu, voire une "dictature", s'est déclarée opposée à ce que le chef
de l'Etat puisse reprendre ses liens avec l'AKP.
"Nous y sommes opposés comme nous sommes opposés à une
présidentialisation du système. Le régime d'un pays ne peut être
sacrifié aux ambitions d'un seul homme", a lancé Levent Gök, du Parti
républicain du peuple (CHP, social-démocrate).
(AFP, 27 mai
2016)
Erdogan préside la première réunion du gouvernement
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dirigé mercredi le premier
conseil des ministres du nouveau gouvernement, une initiative qui
illustre sa volonté de contrôler totalement l'exécutif, alors que
l'opposition met en garde contre un chaos en cas d'une
présidentialisation du régime qu'il désire.
Dans un geste hautement symbolique, le gouvernement de M. Yildirim,
dévoilé mardi et d'une grande continuité par rapport à la précédente
équipe dirigé par Ahmet Davutoglu, contraint au départ après des
divergences avec le chef de l'Etat, s'est réuni dans le gigantesque
palais présidentiel situé dans la banlieue d'Ankara sous l'oeil
vigilant de M. Erdogan.
Dès son arrivée à la tête de l'exécutif, le nouveau Premier ministre
s'est engagé à faire "tout le nécessaire" pour introduire rapidement un
système présidentiel semblable aux modèles américain et français.
Dans le passé, M. Erdogan a présidé des réunions de cabinet, mais cette
mesure, autrefois exceptionnelle, pourrait se transformer en
rendez-vous mensuel, selon la presse turque.
Mardi, au Parlement, M. Yildirim avait annoncé qu'il ne laisserait pas
passer l'"occasion historique" de modifier la Constitution actuelle
issue du coup d'Etat militaire de 1980. "Nous devons modifier la
Constitution pour qu'elle corresponde à la situation de facto. C'est la
tâche la plus importante de l'AKP (Parti de la justice et du
développement, au pouvoir)", a-t-il soutenu.
Au terme d'une réunion de cinq heures, le porte-parole du gouvernement,
Numan Kurtulmus a défendu devant la presse qu'une révision de la
Constitution était devenue "une obligation", exhortant l'opposition à
"apporter à la table ses propositions".
- Ouvert au dialogue -
"Nous sommes ouvert à toute sorte de dialogue mais notre opinion est
claire: il faut changer cette Constitution", a dit M. Kurtulmus qui est
aussi vice-Premier ministre.
Longtemps Premier ministre avant de devenir, en 2014, le premier
président élu au suffrage universel direct et non pas élu par le
Parlement, M. Erdogan appelle de ses voeux un élargissement des
prérogatives présidentielles, actuellement largement protocolaires.
Mais l'opposition et la majorité des électeurs, selon les sondages,
sont hostiles au projet, source de tensions dans le pays et à
l'étranger, y voyant une nouvelle manifestation de sa "dérive
autoritaire".
Le chef du principal parti d'opposition au Parlement a vivement dénoncé
mercredi les ambitions "totalitaires" de M. Erdogan et affirmé que le
leader turc ne pourrait obtenir le régime présidentiel qu'il souhaite
"sans nous anéantir en masse".
"J'ai dit que cette transition ne se fera pas sans que coule le sang et
je le répète : nous descendrons dans la rue pour nous opposer à une
telle éventualité qui détruira la démocratie en Turquie", a prévenu
Kemal Kiliçdaroglu, chef du Parti républicain du peuple (CHP, social
démocrate), lors d'un entretien à la chaîne NTV.
Majoritaire au Parlement avec 317 sièges, l'AKP ne dispose toutefois
pas des deux tiers (330) nécessaires pour organiser un référendum sur
une réforme constitutionnelle. Mais il pourrait être renforcé par la
levée vendredi de l'immunité de dizaines de députés prokurdes, exposés
à des poursuites judiciaires.
(AFP, 26 mai
2016)
Binali Yildirim présente un gouvernement de fidèles d'Erdogan
Le nouveau Premier ministre turc Binali Yildirim a présenté mardi un
gouvernement composé, sans surprise, de fidèles du président et homme
fort du pays Recep Tayyip Erdogan, promettant d'oeuvrer en faveur d'une
transition vers un système présidentiel.
M. Erdogan a approuvé la nouvelle équipe ministérielle où la plupart
des poids lourds du précédent gouvernement gardent leur poste, comme
Mevlüt Cavusoglu aux Affaires étrangères et Mehmet Simsek, qui conserve
le portefeuille de vice-Premier ministre chargé de l'Economie, au
soulagement des marchés qui le perçoivent comme un garant de la
stabilité.
Les marchés ont réagi positivement à ces informations, la devise turque progressant à 2,98 lires (+1%) pour un dollar.
Dans la foulée, la banque centrale turque a abaissé de 50 points de
base son taux de financement à un jour, désormais établi à 9,5%, alors
que M. Erdogan réclame de longue date une baisse substantielle des taux
pour stimuler la croissance.
Le principal changement dans l'exécutif réside dans l'arrivée d'Ömer
Celik, porte-parole du Parti de la justice et du développement (AKP,
islamo-conservateur), aux Affaires européennes, remplaçant Volkan
Bozkir qui avait négocié un accord controversé signé le 18 mars avec
l'Union européenne pour juguler le flux migratoire vers l'Europe.
M. Yildirim, élu à la tête de l'AKP dimanche en remplacement d'Ahmet
Davutoglu, contraint au départ après des divergences avec M. Erdogan, a
lui-même dévoilé la liste de ses ministres. Perçu comme un fidèle allié
de M. Erdogan, il s'est engagé à oeuvrer à l'introduction d'un régime
présidentiel que le chef de l'Etat appelle de ses voeux.
Berat Albayrak, gendre de M. Erdogan, conserve son portefeuille de
l'Energie dans la nouvelle équipe gouvernementale, alors que les
commentateurs s'attendaient à ce qu'il soit promu.
La seule femme de la nouvelle équipe de 26 membres est Fatma Betül
Sayan Kaya, nommée ministre de la Famille et de la Politique sociale.
Efkan Ala est reconduit à l'Intérieur alors que la Turquie a été
confrontée cette année à des attentats meurtriers attribués à la
rébellion kurde et au groupe Etat islamique (EI). Fikri Isik, ministre
de la Science et de l'Industrie, remplace quant à lui Ismet Yilmaz à la
Défense.
- Erdogan, "notre leader" -
"Notre chemin et notre cause sont les tiens", a lancé M. Yildirim lors
d'un discours au Parlement sous les ovations devant les députés de
l'AKP, largement majoritaire dans l'hémicycle, s'adressant au président
Erdogan à titre de "notre leader".
Et d'ajouter sans détour que les "travaux pour changer la Constitution
actuelle et passer à un système présidentiel seront relancés dans les
plus brefs délais".
L'ambition du chef de l'Etat turc de présidentialiser le régime suscite
l'inquiétude en Turquie et à l'étranger. La chancelière allemande
Angela Merkel a exprimé lundi sa "profonde préoccupation" après la
levée de l'immunité parlementaire de nombreux députés prokurdes, qui
sont exposés à des poursuites judiciaires.
Cela pourrait renforcer l'AKP, qui ne dispose actuellement pas d'une
majorité suffisante au Parlement pour réviser la Constitution afin de
renforcer les prérogatives de M. Erdogan, un projet auquel l'opposition
est farouchement hostile.
Parmi les priorités de son gouvernement, M. Yildirim a détaillé la
poursuite du développement économique et a promis de continuer la lutte
contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), avec lequel les
combats ont repris l'été dernier, après l'échec d'une série de
discussions de paix.
Pour la première fois, et contrairement à l'usage, la composition du
nouveau gouvernement a été lue à la presse non pas à la présidence du
conseil, mais au palais présidentiel, situé dans la banlieue de la
capitale turque.
C'est également dans le gigantesque complexe que se tiendra le premier conseil des ministres mercredi.
Le programme du nouveau gouvernement doit être présenté à l'Assemblée
dès mardi après-midi et suivi dans les jours suivants d'un vote de
confiance.
(AFP, 24 mai
2016)
Binali Yildirim, fidèle d'Erdogan, consacré Premier ministre
Le ministre turc des Transports Binali Yildirim a sans surprise été élu
dimanche à la tête du parti au pouvoir en Turquie et chargé de former
un nouveau gouvernement dont la "priorité" sera le passage à un système
présidentiel voulu par le chef de l'Etat Recep Tayyip Erdogan dont il
est un fidèle allié.
Après avoir été élu à la tête du Parti de la justice et du
développement (AKP) avec le soutien de la quasi-totalité des délégués
(1.405 sur 1.470) lors d'un congrès extraordinaire, M. Yildirim, 60
ans, a été reçu au palais présidentiel dans la soirée par M. Erdogan
qui lui a donné le mandat de constituer un nouveau cabinet qu'il
devrait annoncer mardi ou mercredi.
Son prédécesseur Ahmet Davutoglu, en poste depuis près de deux ans, a
lui remis sa démission une demi-heure plus tôt au chef de l'Etat qui
devrait voir ses prérogatives renforcées à l'issue de ce changement de
Premier ministre.
"Ce que nous devons faire c'est une nouvelle Constitution et un système
présidentiel", a lancé le nouveau chef des islamo-conservateurs de
l'AKP lors d'un discours au congrès de la formation devant un parterre
exalté, en rendant un vibrant hommage à son "compagnon de route", le
président Erdogan.
Et dans une deuxième intervention, M. Yildirim a affirmé que "notre
chemin est celui de notre chef Recep Tayyip Erdogan", qui tient les
rênes de la Turquie depuis 2002, d'abord comme chef de gouvernement
puis président depuis une première élections au suffrage universel en
2014, mais est accusé de dérive autoritaire par ses détracteurs.
- Erdogan de "coeur" avec l'AKP -
Le président Erdogan souhaite un passage à un système qui renforcerait
largement ses prérogatives alors que l'opposition parlementaire et une
majorité d'électeurs, selon les sondages, y sont hostiles. Debout,
l'assistance a écouté un message de M. Erdogan affirmant que ses liens
avec le parti qu'il a fondé en 2001 et dirigé jusqu'en 2014, avant de
devenir président, n'ont jamais été rompus.
"Le jour où j'ai prêté serment comme président, mes liens juridiques
ont été coupés, mais mes liens de coeur avec vous n'ont jamais et ne
seront jamais coupés", a dit le chef de l'Etat censé être neutre, selon
la Constitution.
D'importantes mesures de sécurité ont été mises en place pour ce
congrès alors que la Turquie a été frappée ces derniers mois par des
attentats meurtriers attribués à la rébellion kurde du PKK et à
l'organisation Etat islamique (EI).
Dans son discours, M. Yildirim a défendu la ligne dure de M. Erdogan
contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui a repris l'été
dernier la lutte armée contre le pouvoir turc, affirmant que "les
opérations (militaires) ne cesseront pas tant que la sécurité des
citoyens ne sera pas restaurée".
- La 'confusion' de l'UE -
Ministre presque sans discontinuer depuis 2002, Binali Yildirim a été
le maître d'oeuvre des grands projets d'infrastructure voulus par M.
Erdogan.
Les milliers de kilomètres d'autoroutes, les troisièmes aéroport et
pont d'Istanbul, le tunnel sous le Bosphore, le train à grande vitesse,
tous ces projets ont été menés par cet ingénieur en construction
navale, né en 1955 à Erzincan (est).
L'arrivée à la tête du gouvernement d'un homme dévoué au président
permettra à ce dernier d'asseoir son autorité sur l'exécutif et de
tourner la page Davutoglu, avec lequel des dissensions ont affleuré,
notamment sur le conflit kurde et sur la négociation d'un accord conclu
en mars avec les Européens visant à réguler le flux de migrants vers
l'Union européenne (UE). (AFP, 22 mai
2016)
La levée de l'immunité parlementaire menace les députés kurdes
Le Parlement turc a largement approuvé vendredi une réforme
constitutionnelle controversée pour lever l'immunité des députés visés
par des procédures judiciaires, suscitant l'inquiétude, en Turquie et
en Europe, sur l'avenir des élus prokurdes, qui s'estiment ciblés.
La chancelière allemande Angela Merkel, accusée de fermer l'oeil sur
des violations de la liberté d'expression en Turquie pour préserver un
accord sur les migrants, a déjà fait savoir qu'elle évoquerait l'état
de la démocratie avec M. Erdogan lundi à Istanbul, où se tiendra le
premier Sommet humanitaire mondial.
Le texte voté vendredi, présenté par le parti au pouvoir, a reçu l'aval
de 376 des 550 députés de la Grande assemblée nationale de Turquie
(TBMM), a annoncé vendredi son président Ismail Kahraman, soit plus que
les deux tiers (367) requis pour une adoption directe. Le président
Recep Tayyip Erdogan doit encore le ratifier.
A ce jour, 138 députés, de tous les partis représentés au Parlement
sont exposés à des poursuites judiciaires sans leur immunité, dont 50
élus (sur 59) du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde).
Plusieurs députés du HDP sont accusés de "propagande terroriste", ce
qu'ils nient.
Le HDP, accusé par le pouvoir turc d'être la "vitrine politique" du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation classée
terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux, dénonce une manoeuvre
du gouvernement pour l'évincer du Parlement, où il est actuellement la
troisième force.
Selahattin Demirtas, co-dirigeant du HDP avec Figen Yüksekdag et qui
fait partie des personnes exposées au poursuites judiciaires, a
qualifié ce vote de "coup" au parlement.
"Le parlement appartient au peuple, pas aux fascistes", a-t-il lancé,
ajoutant que son parti utiliserait tous les moyens légaux, y compris un
recours devant le tribunal constitutionnel pour obtenir l'abrogation du
texte.
Un affaiblissement du HDP pourrait renforcer le Parti de la justice et
du développement (AKP) au pouvoir, en plein débat sur la
présidentialisation du régime voulue par M. Erdogan pour asseoir son
autorité, déjà renforcée par l'arrivée imminente d'un homme loyal,
Binali Yildirim, à la tête du gouvernement.
- 'Epée de Damoclès' -
Cette réforme devrait tendre un peu plus les relations entre Ankara et
Bruxelles, qui se sont dégradées après le refus de M. Erdogan
s'assouplir la loi antiterroriste turque, jugée trop permissive par
Bruxelles et utilisée pour multiplier les poursuites pour "propagande
terroriste" en plein conflit kurde.
"Pour la stabilité intérieure de toute démocratie, il est important que
tous les groupes sociétaux pertinents soient représentés aussi au
Parlement", a souligné vendredi le porte-parole de Mme Merkel, Steffen
Seibert.
Peu avant l'annonce du résultat, le président turc Recep Tayyip Erdogan
avait évoqué "un vote historique" sur cette réforme contestée qui a
donné lieu à des rixes lors de son examen en commission parlementaire.
"Mon peuple ne veut pas voir au Parlement des députés qui ont commis
des crimes", a-t-il dit à Rize (nord-est), "et surtout pas ceux qui
soutiennent l'organisation terroriste séparatiste", expression
désignant le PKK.
Ce vote survient alors que le sud-est à majorité kurde de la Turquie
est de nouveau ensanglanté par des combats quotidiens entre le PKK et
les forces de sécurité.
M. Erdogan répète qu'il ne fait "aucune différence" entre des
"terroristes qui portent une arme" et ceux qui font de la "propagande
terroriste". De nombreux journalistes et universitaires ont été
poursuivis pour ce chef d'accusation.
Le texte voté vendredi sera utilisé comme "une épée de Damoclès contre
les députés de l'opposition", a dit à l'AFP Aykan Erdemir, de la
Fondation pour la défense des démocratie, un groupe de réflexion.
"C'est une étape historique vers le démantèlement de la démocratie
parlementaire en Turquie", a-t-il ajouté, le pays "a fait un grand pas
en avant vers l'autoritarisme et le règne d'un seul homme".
Au regard du résultat du scrutin, l'AKP semble avoir serré les rangs
autour de la ligne de M. Erdogan, alors que le vote à bulletin secret
aurait pu favoriser les voix dissidentes, deux semaines après
l'éviction du Premier ministre Ahmet Davutoglu.
"Vous dites +oui+ à une tentative de coup d'Etat, c'est ainsi que vous
passerez à la postérité", a dénoncé sur Twitter une députée du HDP,
Filiz Kerestecioglu.
Une députée actuelle du HDP, Leyla Zana, a passé 10 ans en prison
(1994-2004) après la levée de son immunité parlementaire en 1994. Elle
avait reçu l'année suivante le prix Sakharov du Parlement européen.
(AFP, 21 mai
2016)
Binali Yildirim, fidèle d'Erdogan, prochain Premier ministre
Le ministre turc des Transports Binali Yildirim, compagnon de route du
président Recep Tayyip Erdogan, a été désigné jeudi pour succéder à
Ahmet Davutoglu à la tête du parti au pouvoir et du gouvernement,
promettant une "harmonie totale" avec l'homme fort du pays.
M. Yildirim, 60 ans, sera le seul candidat dimanche lors d'un congrès
extraordinaire du Parti de la justice et du développement (AKP) et
succèdera ainsi au Premier ministre, M. Davutoglu, qui a annoncé
récemment son départ à la suite de divergences avec M. Erdogan.
Ministre des Transports presque sans discontinuer depuis 2002, Binali
Yildirim a été le maître d'oeuvre des projets d'infrastructure
pharaoniques impulsés par M. Erdogan. Son prochain chantier, selon les
analystes, consistera à piloter la présidentialisation du régime que le
chef de l'Etat appelle de ses voeux.
Dans son discours d'acceptation jeudi à Ankara, M. Yildirim s'est
engagé à travailler "en harmonie totale" avec M. Erdogan, qu'il
accompagne depuis l'élection de ce dernier à la mairie d'Istanbul en
1994.
M. Davutoglu devrait remettre sa démission dans la foulée de l'élection
du nouveau chef de l'AKP dimanche. "Je veux donner dès le soir-même, la
nuit-même son mandat au Premier ministre pour qu'il puisse former son
cabinet rapidement", a déclaré M. Erdogan jeudi soir sur la chaîne A
Haber.
L'arrivée à la tête du gouvernement d'un homme lige permettra au
président d'asseoir son autorité sur l'exécutif et de tourner la page
Davutoglu, avec lequel des dissensions ont affleuré au début du mois,
notamment sur la reprise des négociations avec le Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK).
Par contraste, M. Yildirim s'est symboliquement rendu jeudi dans la
province de Diyarbakir (sud-est), épicentre du conflit kurde, où il
s'est engagé à "débarrasser" la Turquie de "la calamité du terrorisme",
embrassant la ligne dure fixée par M. Erdogan contre le PKK. "Nous
ferons ce qu'il faut pour y parvenir", a-t-il promis.
- 'Travailler avec et pour le président' -
L'éviction de M. Davutoglu a plongé dans l'expectative l'Europe, où cet
ex-chef de la diplomatie, artisan côté turc de l'accord sur les
migrants du 18 mars visant à réguler le flux de migrants vers l'UE,
était perçu comme un interlocuteur fiable.
L'ouverture du premier Sommet humanitaire mondial lundi à Istanbul,
auquel assistera notamment la chancelière allemande Angela Merkel, sera
peut-être l'occasion d'un premier contact avec son successeur, novice
en politique étrangère. Selon les observateurs, le président devrait
garder la main sur ces dossiers.
M. Erdogan a récemment multiplié les coups de menton en direction de
Bruxelles, plongeant dans l'incertitude un accord d'exemption de visa
pour les citoyens turcs voulant se rendre dans l'espace Schengen, un
élément central du pacte plus large sur les migrants.
M. Yildirim s'est rapidement imposé comme le candidat favori au sein de
l'AKP, formation créée en 2001 par M. Erdogan, qui en tient toujours
les rênes même si le chef de l'Etat est censé être au-dessus de tout
parti au regard de la Constitution.
"Dimanche soir (après le congrès extraordinaire de l'AKP, ndlr), la
fonction de Premier ministre aura changé de sens", a estimé Fuat
Keyman, directeur du groupe de réflexion Istanbul Policy Center. "Le
président deviendra le chef de l'exécutif. Le Premier ministre (...)
travaillera avec et pour le président", a-t-il ajouté.
La perspective de voir M. Erdogan renforcer encore son pouvoir inquiète
ses détracteurs, qui accusent de dérive autoritaire celui qui multiplie
les poursuites contre les journalistes et réclame la levée de
l'immunité des députés prokurdes, une réforme soumise au vote du
Parlement vendredi.
Après le choc causé par l'annonce du retrait de M. Davutoglu, l'AKP a
démenti les rumeurs de divisions dans ses rangs. "Il n'y a pas un
millimètre d'écart entre les cadres de l'AKP et le président", a dit
jeudi le porte-parole du parti Omer Celik.
M. Davutoglu, qui a été reçu par M. Erdogan jeudi après-midi, a
téléphoné à son futur successeur pour le féliciter, a rapporté l'agence
de presse progouvernementale Anatolie.
Les marchés, eux, redoutent de voir M. Erdogan étendre son emprise sur
la gestion de l'économie, domaine dans lequel il fait preuve d'un
interventionnisme croissant. Signe de cette inquiétude, la livre turque
a perdu 5% face au dollar au cours du dernier mois. (AFP, 19 mai
2016)
La police empêche la tenue d'un congrès d'opposants de droite
La police turque a empêché dimanche des dissidents d'un parti de
l'opposition de droite de se réunir pour destituer son chef historique,
Devlet Bahceli, à la suite du sérieux revers de la formation lors des
dernières élections.
Les membres dissidents du Parti de l'action nationaliste (MHP) avaient
prévu de se réunir dans un hôtel d'Ankara, mais ils se sont heurtés à
leur arrivée à des barricades de la police, déployée avec des canons à
eau dans le secteur, selon un photographe de l'AFP sur place.
Les quatre principaux dissidents, dont l'ancien ministre de l'Intérieur
Meral Aksener, étaient arrivés dans une même voiture pour montrer leur
unité, escortés de centaines de voitures de leurs partisans.
Les dissidents avaient lancé une campagne pour déloger M. Bahceli, 68
ans, à la suite de la défaite du parti lors des élections législatives
de novembre au cours desquelles il avait perdu la moitié de son
électorat, obtenant 40 sièges dans le parlement de 550 membres contre
80 lors des élections précédentes cinq mois plus tôt.
M. Bahceli, à la tête du MHP depuis 19 ans, avait déclaré en janvier
que le prochain congrès du parti se tiendrait en 2018, laissant
entendre qu'il resterait à sa tête jusque là.
Mais plus de 500 membres de ce parti ont signé une pétition réclamant
la tenue d'un congrès extraordinaire pour changer de direction.
"Personne ne devrait se frotter les mains. Ce sont les congrès du
parti, et non les chefs, qui auront le dernier mot", ont affirmé les
quatre dissidents dans une déclaration conjointe, près des barricades
de la police.
Des membres du parti, agitant des drapeaux turcs, étaient massés près de l'hôtel, scandant "Bahceli, démissionne!".
Un changement de direction pourrait faire regagner au parti les voix
des jeunes électeurs, aux dépens de l'AKP du président Recep Tayyip
Erdogan.
Tout comme celui de l'AKP, l'électorat du MHP est notamment constitué
par les Turcs conservateurs des régions d'Anatolie et de la mer Noire.
Même si le MHP a rompu avec les manifestations de rue meurtrières qui
faisaient la triste réputation de ses "Loups gris" dans les années 1970
et 1980, son électorat reste viscéralement attaché à la défense du
"caractère turc".
Le MHP est ainsi catégoriquement opposé à toutes discussions de paix
entre le gouvernement et les rebelles du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK).
(AFP, 15 mai
2016)
Mariage sous haute sécurité de la fille du président Erdogan
Le mariage de la fille cadette du président turc Recep Tayyip Erdogan,
Sümeyye, avec Selçuk Bayraktar, dont l'entreprise fabrique des drones,
a été célébré samedi à Istanbul sous haute sécurité.
Quelque 6.000 personnes étaient invitées au mariage, selon les médias
qui ont diffusé des photos de Sümeyye, 30 ans, les cheveux recouverts
du voile islamique, assise à l'avant de la voiture des mariés.
Le président Erdogan et son épouse Emine ont deux garçons, Burak et Bilal, et deux filles, Esra et Sümeyye.
La cérémonie a débuté avec une lecture du Coran, selon la chaîne privée de télévision NTV.
Le Premier ministre sur le départ Ahmet Davutoglu et le chef
d'état-major des armées, le général Hulusi Akar, étaient les témoins de
la mariée, selon NTV.
Le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif était également présent.
Après des dissensions avec M. Erdogan, M. Davutoglu avait annoncé la
semaine denière son départ de la présidence du Parti de la justice et
du développement (AKP, au pouvoir), et donc aussi automatiquement de
l'exécutif.
Sa présence au mariage semble viser à dissiper les rumeurs sur un conflit avec le chef de l'Etat.
Plusieurs routes ont été fermées à la circulation et des barrières
supplémentaires érigées autour de la salle de noces à Kucukcekmece, sur
la rive européenne d'Istanbul, selon les médias.
Sümeyye Erdogan, diplômée de la London School of Economics, a conseillé
l'AKP en matière de politique étrangère quand son père était Premier
ministre, mais a cessé de travailler pour le parti lorsque M. Erdogan
est devenu président en 2014. Elle est vice-présidente d'un groupe
pro-islamique de défense des droits des femmes, l'Association pour les
femmes et la démocratie.
Le marié, qui a entamé ses études à l'Université technique d'Istanbul,
est détenteur d'un doctorat du Georgia Institute of Technology aux
Etats-Unis.
(AFP, 14 mai
2016)
Le prochain Premier ministre devra obéir au président Erdogan
Effacé, obéissant et, surtout, d'une loyauté indéfectible envers Recep
Tayyip Erdogan: le successeur du Premier ministre turc Ahmet Davutoglu,
contraint au départ après des divergences avec l'homme fort du pays,
devrait bientôt être choisi parmi les fidèles du président.
M. Erdogan, qui souhaite un référendum sur le système présidentiel
qu'il veut établir pour remplacer le régime parlementaire, jugé
"obsolète et inadéquat aux besoins de la Turquie", cherche avant tout
un chef de l'exécutif qui ne lui fera pas de l'ombre.
Des favoris se dégagent déjà, et ont pour point commun d'être des fidèles du président.
Avant même la démission d'Ahmet Davutoglu, plusieurs noms circulaient déjà.
En premier lieu, Binali Yildirim, l'actuel ministre des Transports qui
a lancé les travaux d'infrastructure pharaoniques chers à M. Erdogan
dont il est le compagnon de route politique de longue date.
Puis Bekir Bozdag, le très loyal mais peu charismatique ministre de la
Justice, artisan de la lutte contre l'ennemi juré de M. Erdogan,
Fethullah Gülen, son ex-allié à la tête d'une confrérie.
Et enfin Berat Albayrak, le dynamique ministre de l'Energie et gendre
du président. Son inexpérience dans le monde de la politique joue
contre lui.
- Pas assez docile -
Une semaine après l'annonce du départ de M. Davutoglu lors d'un congrès
extraordinaire du Parti de la justice et du développement (AKP) au
pouvoir, dont le nouveau dirigeant deviendra automatiquement Premier
ministre, les deux fonctions étant liées, les pronostics vont bon train.
Des "consultations" sont en cours, a assuré mercredi le porte-parole de l'AKP, Ömer Celik.
"A mon avis, le candidat à la présidence de l'AKP sera annoncé un ou
deux jours avant le congrès" extraordinaire du parti, a indiqué le
vice-président de l'AKP, Mustafa Atas, confirmant que le passage de
témoins à la tête du parti et donc aussi à la tête de l'exécutif ne
sera qu'une formalité.
Pourtant, l'enjeu est de taille: le chef du gouvernement, chef de
l'exécutif selon la Constitution, concentre l'essentiel des pouvoirs en
Turquie. Le président est lui investi de prérogatives essentiellement
protocolaires.
Mais dans les faits, M. Erdogan, élu pour la première fois au suffrage
universel, est omniprésent sur tous les dossiers, que ce soit la
politique étrangère, intérieure ou l'économie. Le prochain Premier
ministre devra donc être compatible avec un président fort.
Contraint de se retirer après des divergences avec le "raïs", notamment
lors des pénibles négociations avec l'Union européenne sur les
migrants, M. Davutoglu n'est pas candidat à sa propre succession.
"Il n'a pas été aussi docile que prévu et est devenu trop indépendant",
a souligné Anthony Skinner, directeur avec la société d'évaluation de
risques Verisk Maplecroft, basée au Royaume-Uni, ajoutant qu'un
"Premier ministre qui rompt le rang avec Erdogan sur une question
risque d'être mis à la porte".
- Régime présidentiel -
Peu importe qui sera nommé, sa principale mission sera de mener à son
terme le projet de régime présidentiel voulu par M. Erdogan. "Le
système présidentiel arrivera tôt ou tard", a encore insisté le
président turc vendredi.
L'opposition s'inquiète de voir M. Erdogan
renforcer encore ses pouvoirs, lui qu'elle accuse d'autoritarisme et de
polariser à l'extrême le pays, confronté à une reprise du conflit kurde
et à une extension vers le sol turc de la guerre en Syrie, pour
parvenir à ses buts.
M. Erdogan pourrait cependant être contraint de patienter. "Faute d'un
consensus parlementaire et social pour un transition à une présidence
forte, l'AKP ne devrait pas tout de suite passer à l'action", estime
Naz Masraff de l'Eurasia group. "Une présidence exécutive est
extrêmement peu probable en 2016", selon cette analyste.
Le chef de file de l'opposition laïque au Parlement, Kemal
Kiliçdaroglu, n'a pas mâché ses mots en estimant mercredi que la
présidentialisation exigée par M. Erdogan "ne se fera pas sans effusion
de sang" en Turquie.
L'AKP a toutefois prévu de présenter en attendant une formule
transitoire au Parlement d'ici mi-juin, l'introduction d'un "président
partisan" pour remplacer un chef de l'Etat censé être neutre. Cela
permettrait de renforcer les liens de M. Erdogan avec son parti, sans
pour autant renoncer aux ambitions de présidentialiser le système.
L'AKP (317 députés sur 550) a encore besoin d'au moins 330 voix pour
adopter ces amendements constitutionnels avec un référendum.
(AFP, 12 mai
2016)
Erdogan exige un référendum immédiat pour le système présidentiel
La réforme constitutionnelle conférant des pouvoirs élargis au
président doit être soumise rapidement à un référendum, a déclaré
vendredi le chef de l'Etat turc, Recep Tayyip Erdogan, au lendemain de
la mise en écart de son Premier ministre avec lequel il s'était
brouillé sur ce dossier.
"Une nouvelle Constitution et un système présidentiel sont une
nécessité urgente", a-t-il dit lors d'un discours public à Istanbul,
appelant à soumettre le projet "dans les plus brefs délais" à un vote
populaire.
M. Erdogan qui dirige la Turquie depuis 2002, d'abord à la tète de
l'exécutif puis comme président pour la première fois élu au suffrage
universel depuis 2014, répète régulièrement la "nécessité" pour la
Turquie de passer d'un système parlementaire à un régime présidentiel.
"Ce n'est pas un voeu personnel", a défendu M. Erdogan.
Pour ce faire un changement de la Constitution est nécessaire mais le
projet est défendu au Parlement par son seul parti de la justice et du
développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), l'opposition y
étant très hostile.
L'AKP détient 317 sièges (sur 550) au Parlement et il lui faut 330 voix
pour soumettre une réforme constitutionnelle à référendum.
M. Erdogan a remporté toutes les élections depuis 2002 et il est
assuré, selon les sondages, de remporter un référendum s'il était
convoqué.
Après des dissensions sur plusieurs dossiers dont l'instauration rapide
d'une présidence forte voulue par M. Erdogan, le chef du gouvernement
Ahmet Davutoglu a été contraint jeudi d'annoncer son départ de la tête
de l'AKP, et donc aussi automatiquement de l'exécutif, lors d'un
prochain congrès convoqué pour le 22 mai prochain. (AFP, 6 mai
2016)
Grand vizir annonce son départ, le Sultan consolide son pouvoir
Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a annoncé jeudi son retrait
prochain de la tête du parti au pouvoir et du gouvernement, une
décision qui devrait consolider l'emprise du président Recep Tayyip
Erdogan sur le pays.
Le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur)
se réunira le 22 mai pour un congrès extraordinaire lors duquel "je ne
pense pas que je serai candidat dans les circonstances actuelles", a
déclaré M. Davutoglu lors d'un discours à Ankara au siège de cette
formation au pouvoir depuis 2002.
La mise à l'écart de M. Davutoglu, 57 ans, de la direction de l'AKP
signifiera la fin de son mandat de Premier ministre, le chef du parti
ayant toujours été également à la tête du gouvernement.
Cette décision a été prise lors d'une réunion de la direction de l'AKP
au lendemain d'informations faisant état d'une rupture consommée entre
MM. Davutoglu et Erdogan. Les tensions entre les deux hommes, longtemps
restées discrètes, ont brusquement affleuré cette semaine, et une
réunion de la dernière chance mercredi soir n'a pas permis de les
surmonter.
M. Davutoglu, dont l'AKP a remporté haut la main les dernières
élections législatives le 1er novembre lui conférant un mandat de
quatre ans, a tenu à souligner que sa décision n'était "pas le fruit
d'un choix (personnel), mais d'une nécessité", une critique à peine
voilée des cadres de l'AKP loyaux au chef de l'Etat qui ont récemment
décidé de raboter ses prérogatives au sein du parti.
Pendant son discours, le chef du gouvernement a défendu son bilan
politique et économique et nié tout conflit avec M. Erdogan, le
véritable maître de la Turquie qui tient les rênes de l'AKP, même s'il
est censé être constitutionnellement au-dessus de tout parti.
- 'Un seul homme' -
"Je n'ai pas de reproches, je n'éprouve ni colère, ni rancoeur", a-t-il
dit, assurant qu'il était déterminé à défendre l'"honneur de son frère"
Erdogan, qui l'a nommé à la tête du gouvernement en août 2014 après
avoir été élu à la présidence du pays.
Qualifié de "marionnette" à son arrivée au pouvoir, M. Davutoglu, perçu
comme une figure modérée contrairement à l'agressif mais populaire
président, s'est cependant taillé sa propre place sur la scène
politique.
M. Erdogan n'aurait pas apprécié que son Premier ministre occupe le
haut de l'affiche dans les négociations avec Bruxelles qui ont abouti à
l'accord sur les migrants. Autre motif de contentieux : la volonté
affichée par M. Davutoglu de reprendre les négociations avec la
rébellion kurde.
Le chef de l'opposition, Kemal Kiliçdaroglu a dénoncé une "révolution
de palais", fustigeant une intervention inacceptable de M. Erdogan dans
les affaires de l'exécutif.
Depuis son élection à la tête de l'Etat, M. Erdogan ne cache pas son
ambition de modifier la Constitution pour instaurer un régime
présidentiel, un projet publiquement soutenu par M. Davutoglu, qui a
toutefois semblé peu pressé de le mettre en oeuvre.
L'arrivée d'un allié plus docile à la tête du gouvernement pourrait lui
permettre d'atteindre ce but. Plusieurs noms circulent, notamment ceux
de Binali Yildirim, compagnon de route de M. Erdogan et ministre des
Transports, et Berat Albayrak, ministre de l'Energie et gendre du
président.
Les cadres de l'AKP, fondé par M. Erdogan, assurent que la transition
se fera en douceur. "L'AKP ne connaîtra aucun problème en interne", a
assuré jeudi le vice-Premier ministre Yalçin Akdogan, également
successeur potentiel de M. Davutoglu. Ce dernier a indiqué qu'il
continuerait d'occuper son poste de député après le congrès.
Comme pour entretenir un sentiment de normalité, les services du
Premier ministre ont fait savoir que son déplacement en
Bosnie-Herzégovine prévu vendredi aurait bien lieu, démentant des
informations de presse.
Ce renversement à la tête de l'Etat arrive au moment où la Turquie,
partenaire clé de l'Europe dans la crise migratoire, traverse une mer
houleuse : menace jihadiste, reprise du conflit kurde, extension de la
guerre en Syrie à sa frontière sud.
Il trouble également les marchés, inquiets de voir l'interventionniste
M. Erdogan accroître son pouvoir. "Le sentiment du règne d'un seul
homme à la tête du pays va se renforcer chez les investisseurs", a
indiqué à l'AFP Ozgur Altug, économiste en chef au cabinet BCG
Partners.
(AFP, 5 mai
2016)
AKP vers un congrès, l'avenir de Davutoglu incertain
L'avenir du Premier ministre turc Ahmet Davutoglu semblait suspendu à
un congrès extraordinaire du parti AKP au pouvoir annoncé mercredi
soir, en pleines dissensions avec le président Recep Tayyip Erdogan.
Le Parti de la justice et du développement (AKP) va organiser dans les
semaines qui viennent un congrès extraordinaire, ont rapporté les
chaînes d'information NTV et CNN Türk. Les statuts de l'AKP prévoyant
que le chef du gouvernement soit président du parti, il perdrait son
poste de Premier ministre s'il n'était pas reconduit à la tête de sa
formation.
Une instabilité au sommet de l'Etat serait lourde de conséquences alors
que la Turquie, partenaire clé de l'Europe pour affronter la crise
migratoire, fait face à de nombreux défis : menace jihadiste, reprise
du conflit kurde, guerre en Syrie.
Signe de l'inquiétude suscitée par la situation politique en Turquie,
la livre turque perdait mercredi soir 3,7% de sa valeur face au dollar
et s'échangeait à 2,95 contre un billet vert.
M. Davutoglu a été reçu mercredi soir par le président Recep Tayyip
Erdogan pendant plus d'une heure et demie, une rencontre cruciale alors
que des divergences sont apparues ces dernières semaines entre les deux
hommes qui dirigent la Turquie depuis plus d'un an et demi.
Aucune déclaration officielle n'a été faite après cet entretien qui
s'est déroulé au palais présidentiel à Ankara. Selon l'agence de presse
progouvernementale Anatolie, M. Davutoglu doit s'exprimer jeudi après
une réunion de la direction de l'AKP qui débute à 08H00 GMT, et à
l'issue de laquelle le congrès extraordinaire devrait être
officiellement annoncé.
Selon le chroniqueur Abdülkadir Selvi, fin connaisseur des arcanes de
l'AKP, M. Davutoglu ne devrait pas présenter sa candidature lors du
congrès extraordinaire : "Le congrès devrait se réunir avant la fin du
mois de ramadan (qui commence le 6 juin, ndlr). Quant au Premier
ministre Ahmet Davutoglu, il ne présentera pas sa candidature", et
perdrait donc son maroquin, a-t-il déclaré sur CNN Türk.
- 'Règne d'Erdogan' -
Lorsqu'il a été élu président en août 2014 après trois mandats de
Premier ministre, M. Erdogan a désigné comme successeur le studieux
Ahmet Davutoglu, ancien chef de la diplomatie, faisant, pour beaucoup,
le pari de la docilité.
Mais l'universitaire de formation s'est peu à peu taillé une place sur
la scène politique turque, se muant en orateur enflammé et négociant
ces dernières semaines un accord avec Bruxelles sur les migrants qui a
conduit mercredi la Commission européenne à soutenir une exemption de
visas historique pour les Turcs.
Les deux hommes se sont publiquement opposés, notamment au sujet du
placement en détention provisoire de journalistes pendant leur procès,
mesure à laquelle M. Davutoglu s'est dit défavorable.
La décision prise la semaine dernière par l'instance dirigeante de
l'AKP de retirer à M. Davutoglu le pouvoir de nommer les responsables
du parti à l'échelle locale avait été perçue comme une mesure visant à
saper son autorité.
Depuis son élection à la tête de l'Etat, M. Erdogan ne cache pas son
ambition de modifier la Constitution pour instaurer un régime
présidentiel, un projet publiquement soutenu par M. Davutoglu, qui ne
semble toutefois pas pressé de le mettre en oeuvre.
"Demain matin, la politique turque sera entrée dans une période où le
système présidentiel aura de facto commencé", a déclaré à l'AFP Fuat
Keyman, directeur du groupe de réflexion Istanbul Policy Center. "Celui
qui deviendra le nouveau dirigeant de l'AKP et Premier ministre de la
Turquie devra accepter la nouvelle nature du système", a-t-il ajouté,
"l'ère où le président Erdogan règne sur la Turquie".
Les successeurs potentiels de M. Davutoglu sont nombreux et deux noms
sont régulièrement cités par la presse : Binali Yildirim, vieux
compagnon de route de M. Erdogan et actuel ministre des Transports, et
Berat Albayrak, ministre de l'Energie et gendre du chef de l'Etat.
Et si M. Davutoglu dirige officiellement l'AKP, M. Erdogan, censé être
au-dessus de tout parti en tant que chef de l'Etat, dispose de nombreux
fidèles au sein de cette formation politique qu'il a fondée en 2001.
Proche de M. Erdogan, le chef du Parlement Ismail Kahraman a récemment
souligné qu'"une voiture qui a deux chauffeurs ne peut avancer sans
faire d'accident. Elle fera immanquablement un accident". (AFP, 4 mai
2016)
Court halts MHP’s extraordinary congress process
An Ankara court has decided to halt the extraordinary party congress
process of the Nationalist Movement Party (MHP) as a precaution, MHP
deputy leader Oktay Öztürk announced on April 29.
Another Ankara court had previously appointed a three-member panel to
organize an extraordinary congress, accepting the demands of the
dissident MHP members, to which the party headquarters have appealed.
“Plenty of appeals were filed by our members from various levels. As a
result of these appeals, there are two court decisions that reached our
headquarters,” said Öztürk, while adding that out of five precaution
decisions, two were given in Tosya district of the Black Sea province
of Kastamonu and the Gemerek district of the Central Anatolian province
of Sivas.
“The extraordinary party congress process was stopped until the
examination of the Supreme Court of Appeals as a precaution,” Öztürk
also said, while adding that they are expecting the number of the
precaution decisions to rise next week.
Meanwhile, Sinan Oğa,n a former MHP lawmaker who has already expressed
his intention to run for the party leadership, criticized the decision,
saying the precaution decision is “unlawful.”
“We won’t let the palace use our party as support,” said Oğan, referring to the presidential palace.
The three-member panel, consisting of Mehmet Bilgiç, Ayhan Erel and Ali
Sağır, previously announced that the MHP will hold the extraordinary
congress on May 15, which elicited an immediate response from party
leader Devlet Bahçeli.
“An extraordinary congress will not be held. We can’t expect sincerity
from a person who wants an extraordinary congress rather than waiting
for the scheduled one,” Bahçeli said on April 12.
MHP dissidents have criticized Bahçeli since the MHP’s poor showing in
the Nov. 1, 2015 election, in which it only won 11 percent of the
country’s votes and 40 seats in parliament.
Bahçeli has led the party since July 1997, but MHP dissidents have
collected enough delegate votes to hold an extraordinary convention to
challenge the party’s leadership.
Former MHP lawmakers Meral Akşener, Sinan Oğan, Koray Aydın and Ümit
Özdağ have already expressed their intention to run for the party
leadership, but their attempts to hold a convention had been blocked by
party headquarters.
The call for an extraordinary convention was taken to court for a final decision.
(hurriyetdailynews.com, May 1, 2016)
Forces
armées/Armed Forces
Six soldats tués par une bombe dans le sud-est
Six soldats ont été tués et deux autres blessés dans l'explosion d'une
bombe au passage d'un convoi militaire dans le sud-est de la Turquie, a
annoncé mardi soir l'état-major, attribuant cette attaque au PKK.
Le véhicule blindé qui transportait les militaires "a été frappé par
l'explosion d'une bombe artisanale qui avait été dissimulée" au bord
d'une route dans la province de Van, a expliqué l'armée dans un
communiqué.
Après l'explosion de la bombe, le convoi militaire a été atteint par
plusieurs tirs de roquettes, a dit ce responsable sous le couvert de
l'anonymat, évoquant l'hypothèse d'un guet-apens.
L'armée a annoncé avoir déclenché une opération aérienne après l'attaque.
Le sud-est de la Turquie, une région en majorité kurde, vit au rythme
des combats quotidiens entre forces de sécurité turques et rebelles
depuis la reprise l'été dernier des hostilités qui a sonné le glas des
pourparlers de paix entre Ankara et le PKK en vue de mettre un terme à
une rébellion qui a fait 40.000 morts depuis 1984.
Dans son programme qu'il a rendu public mardi, le nouveau Premier
ministre turc, Binali Yildirim, a fait du combat contre le PKK une
priorité. "Nous allons poursuivre avec détermination la lutte contre
l'organisation terroriste séparatiste", a-t-il dit.
Les opérations réalisées par l'armée pour neutraliser les militants du
PKK, qui ont dressé des barricades dans plusieurs villes du sud-est et
proclamé un "soulèvement urbain", ont provoqué la mort de dizaines de
civils et l'exode de dizaines de milliers d'autres.
Des centaines de rebelles ont été tués par les forces de sécurité qui ont aussi essuyé de nombreuses pertes dans leur rang.
(AFP, 24 mai
2016)
Number of Conscientious Objectors Reach 500
Sergen Sucu has announced his conscientious objection via press meeting
he held in Eğitim-Sen (Education Union) Diyarbakır Branch.
Sucu telling that he rejected to submit exemption despite him being 69%
handicapped which allows him to be exempt from mandatory military
service, has said “By denying life and diet based on animal massacre
triggering war, I declare my conscientious and vegetarian life style as
a stance and responsibility from nature to first air, water, soil and
to all peoples”.
According to the data of Conscientious Objection Association, Sergen
Sucu has become the 500th person announcing conscientious objection.
Sucu in brief spoke as follows:
“First of all, I would like to declare that I issue this statement with my ecologist, sanitarian and handicapped identity.
“I announce that battling, exploiting and property culture doesn’t lie
at the heart of human who is a handful of soil from nature, a glass of
water.
“I believe that the only gain of peace and natural living against
capitalism is not militant understanding but the objectionist one.
“Once more, I advocate life and peace and reject killing!”
(BIA, May 19, 2016)
8 soldats tués dans des opérations contre le PKK dans le sud-est
Huit soldats ont été tués et huit autres blessés vendredi dans des
opérations contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans la
province de Hakkari, dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie, a
annoncé l'état-major turc.
Six soldats ont été tués lors d'affrontements avec des rebelles kurdes
près d'une base militaire du district de Cukurca et deux autres ont
péri dans le crash d'un hélicoptère militaire qui se rendait sur les
lieux en renfort, a détaillé l'armée dans un communiqué.
L'hélicoptère s'est écrasé en raison d'une panne mécanique, selon
l'état-major, mais l'agence de presse Firat, proche du PKK, affirme
plutôt que l'appareil a été abattu par les rebelles kurdes.
Six membres du PKK, organisation classée terroriste par Ankara,
Washington et Bruxelles, ont été tués dans les combats qui ont éclaté à
01H50 GMT, selon l'état-major. Une vaste opération militaire a été
lancée dans la zone, où des bombardiers et des hélicoptères d'attaque
ont été déployés, selon le communiqué.
L'armée a aussi annoncé la mort de 15 membres du PKK vendredi matin dans la province voisine de Sirnak.
"Aucun combat, aucune embuscade ne nous empêchera de défendre l'unité
et l'intégrité territoriale de la Turquie", a commenté le chef de
l'Etat Recep Tayyip Erdogan dans un communiqué publié sur le site de la
présidence.
"Tant que ce peuple se tiendra derrière nos braves et dévouées forces
de sécurité, la Turquie vaincra une à une ces organisations
sanguinaires (...)", a-t-il poursuivi.
Le sud-est à majorité kurde de la Turquie vit au rythme des attentats
et des combats quotidiens entre les forces de sécurité turques et le
PKK depuis la reprise des hostilités l'été dernier qui a sonné le glas
des pourparlers de paix pour mettre un terme à un conflit qui a fait
40.000 morts depuis 1984.
Trois personnes ont été tuées et 45 blessées mardi dans l'explosion
d'une voiture piégée au passage d'un car de police à Diyarbakir,
principale ville du sud-est de la Turquie, selon le gouvernorat local.
Les opérations lancées par l'armée pour neutraliser les militants du
PKK, qui ont dressé des barricades dans plusieurs villes du sud-est et
proclamé un "soulèvement urbain", ont tué des dizaines de civils et
provoqué l'exode de dizaines de milliers d'autres.
(AFP, 13 mai
2016)
Attaque à la voiture piégée près d'une caserne militaire à Istanbul
Au moins huit personnes ont été blessées jeudi par l'explosion d'une
voiture piégée près d'une caserne militaire sur la rive asiatique
d'Istanbul, ville frappée par plusieurs attentats cette année, ont
rapporté les médias turcs.
Une voiture garée à proximité d'une caserne dans le district de
Sancaktepe a explosé au moment où passait un véhicule de transport de
l'armée, ont indiqué les chaînes d'information NTV et CNN-Türk.
Au moins huit personnes, dont cinq soldats, ont été blessées, selon le
gouverneur d'Istanbul Vasip Sahin, cité par les chaînes de télévision
qui diffusaient les images d'une carcasse de voiture en flammes au
milieu d'une route.
Des images de vidéosurveillance diffusées par les médias turcs montrent
la forte explosion secouer les voitures garées à proximité et arracher
des branches aux arbres alentour. Le véhicule de transport de troupes
se situait à une trentaine de mètres, selon les médias, ce qui pourrait
expliquer le bilan humain relativement faible.
En état d'alerte maximale, la Turquie a été secouée cette année par
deux attentats-suicides dans des zones touristiques d'Istanbul
attribués à l'EI et deux attaques à la voiture piégée revendiquées par
des militants kurdes qui ont frappé notamment Ankara, faisant des
dizaines de victimes.
Mardi, trois personnes ont été tuées et 45 blessées dans l'explosion
d'une voiture piégée au passage d'un car de police à Diyarbakir,
principale ville du sud-est à majorité kurde de la Turquie, une attaque
revendiquée par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui a
repris la lutte armée contre les forces de sécurité turques l'été
dernier.
Et trois policiers avaient été tués et 21 personnes blessées dans une
attaque à la voiture piégée la semaine précédente à Gaziantep, près de
la frontière syrienne, perpétrée, selon le ministre de l'Intérieur
turc, par l'organisation Etat Islamique (EI).
Membre de l'Otan et de la coalition antijihadistes menée par les
Etats-Unis, la Turquie semble avoir renforcé ses bombardements dans le
nord de la Syrie après la recrudescence des attentats sur son sol et la
multiplication des tirs de roquettes attribués à l'EI contre la ville
frontalière de Kilis (sud-est).
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a d'ailleurs déclaré jeudi que
son pays menait "les préparatifs nécessaires pour nettoyer l'autre côté
de la frontière (syrienne) en raison des difficultés rencontrées à
Kilis".
(AFP, 12 mai
2016)
HRW: Soldiers of Turkey Killed Refugees on Syria Border
The report announced by the Human Rights Watch (HRW) organization today
(May 10), that Turkey’s border patrol units opened fire on Syrian
refugees in March and April, subsequent to this five people lost their
lives, 14 others injured.
The HRW basing its allegation on victims, eyewitnesses and local
sources on the border whom it interviewed, one of the killed is a child.
The organization stating Turkey pursues an “open door policy” but put
up a wall on the border criticized the wall implementation, reported
that keeping the border closed jeopardizes Syrians’ lives.
It asked Turkey to “give up pushing back the Syrian refugees and investigate all cases of soldiers using excessive force”.
Simpson: Horrifying
HRW’s senior refugee researcher Gerry Simpson said, “While Turkey’s
high-ranking official authorities claim that they welcome Syrian
refugees openly, the soldiers tasked on the country’s border kill and
beat them”.
“Opening fire on traumatized women, men and children fleeing the war is horrifying”.
(BIA, May 10, 2016)
ONU: Rapports "alarmants" sur des violations des forces de sécurité turques
Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme a
dénoncé mardi une série de violations apparemment commises par les
forces de sécurité et militaires turques, incluant des tirs contre des
civils désarmés et la mort d'une centaine de personnes dans un brasier.
Zeid Ra'ad Al Hussein a exprimé sa profonde inquiétude au sujet
d'informations émanant de "diverses sources crédibles" sur les actions
menées par les forces de sécurité dans le sud-est du pays, à domination
kurde, au cours des derniers mois.
"L'impression qui émerge, bien qu'encore sommaire, est extrêmement
alarmante", a-t-il dit dans un communiqué.
Les autorités turques ont imposé un couvre-feu dans la ville de Cizre
et dans d'autres localités de cette région afin de faire fuir les
rebelles proches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui
avaient érigé des barricades et creusé des tranchées.
"Je condamne fortement les violences et autres actes illégaux commis
par des groupes de jeunes et par d'autres agents non étatiques, qui
seraient affiliés au PKK, à Cizre et dans d'autres zones, et je déplore
toute perte de vie résultant d'actes terroristes où qu'ils adviennent
", a déclaré Zeid Ra'ad Al Hussein.
Mais il a souligné qu'il était "essentiel que les autorités respectent
les droits de l'homme lorsqu'elles mènent des opérations de sécurité ou
anti-terroristes - et le droit international interdisant la torture,
les meurtres extrajudiciaires, le recours excessif à la force
meurtrière et la détention arbitraire doit être respecté".
Le Haut-commissaire a indiqué qu'il avait reçu des rapports sur des
civils désarmés, dont des femmes et des enfants, "intentionnellement
pris pour cible par des tireurs embusqués ou par des tirs émanant de
chars ou d'autres véhicules militaires".
(BIA, May 13, 2016)
Trois soldats tués par une bombe dans le sud-est
Trois soldats ont été tués dimanche par l'explosion d'une bombe à
Nusaybin, dans le sud-est de la Turquie, où les forces de sécurité
affrontent les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a
indiqué un responsable militaire à l'AFP.
Des soldats tentaient de désamorcer une bombe artisanale lorsque
celle-ci a explosé, tuant deux militaires, a précisé le responsable
sous couvert d'anonymat, affirmant qu'elle avait été posée par le PKK.
Un troisième soldat qui avait été grièvement blessé est mort à l'hôpital où il était soigné, a ajouté ce responsable.
L'armée mène une opération militaire d'envergure à Nusaybin, district
de la province de Mardin, où huit membres du PKK ont été tués samedi, a
affirmé dimanche l'état-major turc dans un communiqué.
L'aviation turque a par ailleurs bombardé dans la nuit de samedi à
dimanche des bases arrières du PKK dans le nord de l'Irak, détruisant
des caches et des dépôts de munitions, a rapporté l'agence de presse
progouvernementale Anatolie.
Depuis plusieurs mois, le sud-est à majorité kurde de la Turquie vit à
nouveau au rythme des combats quotidiens entre forces de sécurité
turques et rebelles. Plus de 350 soldats ou policiers en ont été
victimes, selon les autorités, qui évoquent un chiffre invérifiable de
plus de 5.000 morts dans les rangs du PKK.
La reprise des combats, l'été dernier, a sonné le glas des pourparlers
de paix engagés pour mettre un terme à ce conflit qui a déjà fait plus
de 40.000 morts depuis 1984.
(AFP, 8 mai
2016)
La Turquie prête à envoyer des troupes en Syrie "si nécessaire"
La Turquie, visée à sa frontière syrienne par des tirs de roquettes
meurtriers attribués à l'EI, est prête à envoyer des troupes en Syrie
"si nécessaire", a déclaré le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu
dans un entretien publié mercredi par la chaîne qatarie Al-Jazeera.
"Si cela devient nécessaire, alors nous enverrons des troupes au sol.
Nous sommes prêts à prendre toutes les mesures pour nous protéger, à
l'intérieur de la Turquie comme à l'extérieur", a affirmé M. Davutoglu
à la chaîne Al-Jazeera qui a publié l'entretien sur son site turc
mercredi.
La ville turque de Kilis, à la frontière syrienne, est touchée presque
quotidiennement par des roquettes tirées, selon le gouvernement turc,
depuis des zones tenues par le groupe Etat islamique (EI) en Syrie. Ces
salves ont fait au moins 20 morts depuis le début de l'année, selon les
autorités turques.
Après chaque tir de roquettes, l'artillerie turque répond en bombardant
les positions de l'EI dans le nord de la Syrie, selon l'état-major. Des
renforts militaires ont été déployés ces dernières semaines dans la
province de Kilis.
L'EI a subi de "lourdes pertes à cause de ses opérations contre Kilis
et si cela continue, il subira des pertes encore plus importantes", a
averti mercredi le président Recep Tayyip Erdogan.
Selon M. Davutoglu, la Turquie a la "légitimité" nécessaire pour
intervenir seule en Syrie pour "se défendre", mais "nous préférons
toujours un consensus international" car l'EI est "un sujet qui
concerne le monde entier".
La Turquie a déjà évoqué l'option d'une intervention terrestre par le passé, mais en excluant une action unilatérale.
Membre de l'Otan et de la coalition antijihadistes menée par les
Etats-Unis, le pays semble avoir renforcé ses bombardements dans le
nord de la Syrie après une série d'attentats sur son sol.
Deux policiers ont été tués et 22 personnes blessées dans une attaque à
la voiture piégée dimanche à Gaziantep, près de la frontière syrienne,
perpétrée par un "membre d'une organisation terroriste liée à Daech
(acronyme arabe de l'EI)", selon le ministre de l'Intérieur turc. (AFP, 4 mai
2016)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Des musulmans réclament la réouverture de la "mosquée" Sainte-Sophie
Des milliers de fidèles musulmans ont demandé samedi à pouvoir prier
dans la basilique Sainte-Sophie, monument emblématique et disputé
d'Istanbul devenu un musée après avoir été une église puis une mosquée,
ont rapporté les médias turcs.
Après une prière devant l'édifice dirigée par un imam venu de La
Mecque, les fidèles ont lancé des slogans réclamant le réaménagement de
Sainte-Sophie en mosquée.
"Que les chaînes se brisent, que Sainte-Sophie s'ouvre", ont scandé les
milliers de personnes massées sur l'esplanade devant le musée, a
rapporté l'agence de presse Dogan.
"Au nom de centaines de milliers de nos frères, nous demandons à
pouvoir prier à l'intérieur de la mosquée Sainte-Sophie", a déclaré,
cité par Dogan, le président de l'Association de la jeunesse
d'Anatolie, Salih Turhan, qui a organisé l'événement, à la veille de la
commémoration annuelle de la prise de Constantinople par les Ottomans.
Construite à l'entrée du détroit du Bosphore et de la Corne d'or, la
basilique Sainte-Sophie, où étaient couronnés les empereurs byzantins,
a été convertie en mosquée au XVe siècle après la chute de
Constantinople aux mains des Ottomans en 1453. Des minarets avaient
alors été érigés autour du dôme byzantin.
Oeuvre architecturale majeure érigée au VIe siècle, Sainte-Sophie a été
désaffectée puis transformée en musée dans les années 30 sous le régime
laïque de Mustafa Kemal Atatürk et fait régulièrement l'objet de
polémiques entre chrétiens et musulmans.
Depuis l'arrivée au pouvoir en 2002 du Parti de la justice et du
développement (AKP, islamo-conservateur) de l'actuel président Recep
Tayyip Erdogan, les défenseurs de la laïcité s'inquiètent d'une
éventuelle reconversion de Sainte-Sophie en mosquée.
(AFP, 28 mai
2016)
Un kamikaze présumé de l'EI se fait exploser pendant une opération
Un jihadiste présumé du groupe Etat islamique (EI) s'est fait exploser
jeudi pendant une descente de police dans une maison à Gaziantep, ville
turque située près de la frontière syrienne, ont rapporté plusieurs
médias.
"Un terroriste qui se touvait dans une cache de Daech (acronyme arabe
de l'EI) a actionné sa ceinture explosive" à l'approche des policiers,
a rapporté Dogan, sans préciser si des membres des forces de sécurité
avaient été touchés. De nombreuses ambulances ont été dépêchées sur
place, selon l'agence.
Aucun policier n'a été blessé, selon l'agence de presse
progouvernementale Anatolie, ajoutant que le kamikaze état mort dans
l'explosion et qu'une autre personne qui se trouvait dans la maison
avait été arrêtée.
La Turquie est en état d'alerte maximale après avoir été frappée cette
année par une série d'attentats meurtriers liés au conflit kurde ou
attribués à l'EI, qui ont fait des dizaines de tués.
Le niveau de vigilance était particulièrement élevé jeudi, jour férié
en Turquie, qui célèbre la Fête de la jeunesse et des sports en
commémoration du début de la "guerre d'indépendance" lancée en 1919 par
Mustafa Kemal Atatürk.
Un attentat à la voiture piégée le 1er mai contre le quartier général
de la police à Gaziantep, une semaine après la visite de plusieurs
responsables européens dont la chancelière Angela Merkel, avait tué
trois policiers.
L'attaque, qui avait également fait 21 blessés, n'a pas été
revendiquée, mais le ministre de l'Intérieur turc l'avait attribuée à
un "membre d'une organisation terroriste liée à Daech".
Membre de l'Otan et de la coalition antijihadistes menée par les
Etats-Unis, la Turquie semble avoir renforcé ses opérations contre l'EI
dans le nord de la Syrie, où les jihadistes contrôlent des zones à la
frontière turque. (AFP, 19 mai
2016)
La Diyanet turque en Belgique cache les vérités dans sa réponse au Soir
Le directeur général Coskun Beyazgul de la Diyanet Belgique (Fondation turque des Affaires religieuses) a répondu à un article intitulé « Exécutif des musulmans : la Turquie attaque l’Etat belge » paru dans Le Soir du 28 avril 2016.
Dans sa réponse, il essaie de cacher les vérités: "L’Association internationale Diyanet de
Belgique est une personne morale de droit belge créée par arrêté royal
en 1982 et ce conformément à l’ancienne et précédente loi de 1919 sur
les associations internationales sans but lucratif. Elle n’est ni
organiquement ni juridiquement liée à la République de Turquie et ne
représente certainement pas un ministère des Affaires étrangères ou un
ministère des affaires religieuses en Belgique. Elle
est une instance qui est en dialogue permanent avec toutes les
autorités du royaume de Belgique et n’a assurément pas l’intention de
contester un quelconque islam « belge »."
En réponse à cette affirmation, Le Soir du 7 mai 2016 a fait la précision suivante:
"...Quant à la description de la « Diyanet Belgique
», nous avons aussi précisé qu’elle n’est ni organiquement ni
juridiquement liée à la Turquie. Différentes sources recoupées nous ont
néanmoins bien confirmé que les liens avec Ankara sont permanents et
déterminants. Nous avons par ailleurs aussi rappelé que dans les
mosquées turques gérées par la « Diyanet Belgique », les imams sont
envoyés et rétribués par l’État Turc, ce que la Diyanet Belgique ne
conteste pas. (E.BL.)"
En réalité, la Diyanet (Fondation islamique turque) est un des instruments de l'Etat répressif turc mise
sur pied en 1982 par la junte militaire afin de tenir sous contrôle les
immigrés en provenance de Turquie. Parmi ses fondateurs se trouvaient le
président du Département des affaires relifieuses de la République de
Turquie Tayyar Altikulaç, les conseillers religieux des ambassades
turques de Bonn, La Haye, Berlin ainsi que les délégués aux affaires
religieuses de l'Ambassade de Turquie à Bruxelles.
Au cours de la
première réunion de la Diyanet, l'ambassadeur turc à Bruxelles Faik
Melek avait été nommé président d'honneur, tandis que le conseiller
religieux auprès de cette ambassade, Abdülbaki Keskin, était élu
président.
A l'époque, Info-Türk était le seul organe de presse contestataire
qui a publié un article sur la constitution de la Diyanet dans son numéro 104 paru en juin 1985.
(http://www.info-turk.be/104.pdf)
|
NDLR: L'information plus étendue sur
la
mainmise de l'état turc
sur l'immigration en provenance de Turquie
se
trouve dans un livre publié en 1988:
Dogan Özgüden, Extreme-Right in Turkey,
Info-Türk, Bruxelles, Décembre 1988.
|
Une preuve récente:
Un appel par le conseiller religieux
de l'Ambassade turque à Bruxelles
appelant les associations turques
à la participation massive
à un rassemblement électoral du
président Recep Tayyip Erdogan
en faveur de l'AKP, parti au pouvoir,
le 10 mai 2015 à Hasselt.
Pour inscription, on donne
le numéro de fax de la Diyanet: 02-210 01 19
ou e-mail: info@diyanet.be.
L'auteur de l'attentat de Gaziantep lié à l'EI
L'auteur de l'attentat à la voiture piégée
qui a tué deux policiers dimanche à Gaziantep, dans le sud-est de la
Turquie, est lié à l'organisation Etat islamique (EI), a affirmé lundi
le ministre de l'Intérieur turc Efkan Ala.
L'attaque perpétrée devant le quartier général de la police, qui a
également fait 22 blessés, a été commise par un "membre d'une
organisation terroriste liée à Daech (acronyme arabe de l'EI)", a
déclaré M. Ala, ajoutant que près de 50 personnes avaient été placées
en garde à vue dans le cadre de l'enquête.
Personne n'a revendiqué cet attentat qui a frappé Gaziantep, grande
ville proche de la frontière syrienne, une semaine après la visite de
plusieurs dirigeants européens dont la chancelière allemande Angela
Merkel et le président du Conseil européen Donald Tusk.
En état d'alerte maximale, la Turquie a été secouée cette année par une
série d'attentats attribués à l'EI ou liés à la reprise du conflit
kurde qui ont frappé notamment Ankara et Istanbul, faisant des dizaines
de victimes.
Les forces de sécurité turques ont déjoué 49 attentats-suicides depuis
le début de l'année, a affirmé lundi le porte-parole du gouvernement
Numan Kurtulmus lors d'une conférence de presse.
Membre de l'Otan et de la coalition antijihadistes menée par les
Etats-Unis, la Turquie semble avoir renforcé ses opérations contre l'EI
dans le nord de la Syrie, où les jihadistes contrôlent des zones à la
frontière turque.
Plus de 60 membres présumés de l'EI ont été tués dimanche en Syrie par
l'artillerie turque et des drones de la coalition antijihadistes ayant
décollé depuis la Turquie, a rapporté lundi l'agence de presse
progouvernementale Anatolie, un bilan impossible à vérifier de façon
indépendante dans l'immédiat.
Ces bombardements ont été menés en réponse à de nombreux tirs de
roquettes attribués à l'EI contre la ville frontalière turque de Kilis,
frappée lundi par une nouvelle salve en provenance de Syrie qui a fait
un mort et deux blessés, selon l'agence de presse Dogan. Au moins 20
personnes ont été tuées à Kilis par des projectiles tirés depuis la
Syrie cette année.
"Nous avons discuté de nouvelles mesures à prendre, en nous appuyant
sur nos propres ressources et sur la solidarité internationale, pour
prévenir les menaces venant de l'autre côté de la frontière", a déclaré
M. Kurtulmus qui s'exprimait à l'issue d'un conseil des ministres
exceptionnellement présidé lundi par le chef de l'Etat, Recep Tayyip
Erdogan.
(AFP, 2 mai
2016)
Socio-économique
/ Socio-economic
Le nombre de visiteurs en chute de près de 30%
Le nombre d'étrangers qui sont arrivés au mois d'avril en Turquie a
chuté de près de 30% par rapport à la même période l'année précédente,
a indiqué le ministère du Tourisme, ce chiffre reflétant l'inquiétude
des touristes face à la situation sécuritaire.
Un peu plus de 1,75 million d'étrangers sont entrés en Turquie au mois
d'avril, soit une baisse de 28,07% par rapport à avril 2015, selon les
chiffres du ministère publiés vendredi.
Le nombre de visiteurs russes, parmi les plus nombreux en Turquie,
s'est effondré de 79,3%. Ankara et Moscou traversent une grave crise
diplomatique depuis que l'armée turque a abattu en novembre dernier un
bombardier russe au-dessus de la frontière syrienne, un incident après
lequel le Kremlin avait appelé ses ressortissants à éviter la Turquie.
Le tourisme, secteur clé de l'économie turque, est surtout plombé par
les nombreux attentats, attribués aux jihadistes du groupe Etat
islamique (EI) ou liés au conflit kurde, qui ont frappé le pays ces
derniers mois, faisant des dizaines de morts à Ankara et Istanbul.
La dégradation de la situation sécuritaire en Turquie a ainsi tenu
éloignés nombre d'Européens: le nombre de visiteurs allemands, le
premier contingent en Turquie, a baissé de 35%. Baisse notable
également pour les Français (38%) et les Britanniques (24%).
La dégringolade du mois d'avril est de loin la plus forte cette année
et renforce l'inquiétude des acteurs du secteur touristique, qui a
généré plus de 28 milliards d'euros de revenus en 2015.
Le gouvernement turc a annoncé un plan d'aide de plusieurs millions d'euros pour soutenir l'activité.
(AFP, 27 mai
2016)
Miners on Hunger Strike for 8 Days
It is 9th day of the hunger strike of the miners working at De-Ka and
Balçınlar Mining in Kilimci district of Zonguldak who have started the
strike to get their job back and unpaid salaries. Other miners and
families continue waiting by the door. The People’s Republican Party
(CHP) delegation coming to visit yesterday (May 27) wasn’t allowed
inside the mine.
In total 245 miners are working in the mine. Trustee was appointed to
the mine on April 13, 2016 within the scope of “parallel organization”
investigation.
The workers not receiving their salaries for January and February of
2016 have taken the decision to not go to work as of April 4.
Families wait as well
The workers not being paid for four months by May now first held talks
with appointee delegation and then city authorities before April 18
over their unpaid salaries but got no result.
For this reason, they have been on hunger strike for nine days beneath
the ground. In the hunger strike which has started with 70 people,
those who deteriorate have been taken into hospital, at the moment
around 35-40 people continue their strike beneath the ground.
Other miners too have been continuing the strike 24 hours with their friends. Families of the miners as well wait by the mine.
Akın: We want our unpaid salaries
Cemal Akın working at De-Ka mining speaking to bianet expressed that
they are two kilometers away from the workers and approximately 500
meters below the ground and are face to face with death for staying
that long underground.
Akın said in addition to receiving their salaries which are not being
paid for four months, they want to return to work by reserving the
right to severance pay.
Ağbaba: They didn’t let us inside the mine
The delegation headed by Republican People’s Party (CHP) Vice President
in Charge of Laborer Unions and NGOs, Veli Ağbaba went near the miners.
Ağbaba talking to bianet yesterday stated that first they weren’t
allowed in the area of the mine, and then weren’t let inside the mine
after they entered the area.
“We met with the governor and said we need to get in. ‘Go to the
court’, the governor said. We said are you kidding us. Are we going to
wait court order while the workers are on hunger strike inside? We will
file criminal complaint against the ones who didn’t let us in”.
(BIA, May 27, 2016)
Erdogan dans le rôle de grand humaniste au sommet d'Istanbul
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé lundi à mieux partager
le "fardeau" des crises mondiales, au cours d'un sommet inédit à
Istanbul visant à améliorer la manière de répondre aux crises
humanitaires, un objectif qui laisse sceptiques des acteurs du secteur.
Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a invité les près
de 6.000 participants à cette réunion à "façonner un avenir différent",
sur fond de plus grande crise humanitaire mondiale depuis
l'après-guerre, avec environ 60 millions de déplacés et 125 millions de
personnes ayant besoin d'aide.
"Ce n'est pas une tâche aisée", a-t-il souligné, et il faudra "une
volonté politique d'une ampleur que nous n'avons pas vue ces dernières
années".
Les engagements pris à ce sommet ne seront toutefois pas contraignants,
ce qui a suscité le scepticisme de bon nombre d'acteurs de
l'humanitaire. Anticipant une "déclaration de bonnes intentions" et
aucune avancée concrète, l'ONG Médecins Sans Frontières (MSF) a même
décliné l'invitation.
Mais les organisateurs se voulaient résolument optimistes, avec à cet
égard une cérémonie d'ouverture rythmée à laquelle a notamment pris
part l'acteur Daniel Craig. L'interprète de James Bond a exhorté les
responsables présents à se garder des "phrases creuses" qui ne seraient
pas suivies d'actes.
Le sommet de deux jours veut engendrer une série d'actions et
d'engagements pour éviter les conflits, faire respecter le droit
international humanitaire et garantir des sources de financement
stables pour les projets humanitaires.
"Très souvent, des promesses de dons sont faites, mais l'argent ne suit
pas", a déploré la chancelière allemande Angela Merkel. "Cela doit
cesser".
Hôte du sommet, M. Erdogan a appelé à "prendre ses responsabilités".
"Le système actuel a des insuffisances (...), le fardeau n'est porté
que par certains pays", a déploré le président turc, rappelant que son
pays accueillait environ trois millions de réfugiés.
- 'Nouveau consensus international' -
Plusieurs rencontres bilatérales se déroulaient par ailleurs en marge de cette réunion.
Mme Merkel a ainsi eu un entretien avec M. Erdogan à l'issue duquel
elle a fait part de sa "profonde préoccupation" au sujet de la levée de
l'immunité parlementaire en Turquie, qui expose des députés de
l'opposition à des poursuites judiciaires.
Le vice-secrétaire général des Nations unies, Jan Eliasson, a de son
côté regretté que l'accent ne soit pas mis sur la prévention des
conflits. Il est nécessaire, selon lui, de "passer d'une situation dans
laquelle on s'attaque aux symptômes à une situation dans laquelle on
s'attaque aux causes profondes".
La France, présidente de la COP21, a quant à elle mis l'accent sur les
conséquences des dérèglements du climat. "Lutter contre la crise
climatique, c'est agir pour prévenir les conflits", a déclaré à l'AFP
la ministre française de l'Ecologie, Ségolène Royal.
Le choix d'Istanbul pour ce sommet est aussi symbolique que
controversé. La Turquie accueille 2,7 millions de Syriens, mais
plusieurs ONG accusent ses autorités, qui le démentent, de renvoyer des
Syriens dans leur pays en guerre.
Plusieurs conflits dans la région, notamment en Syrie, où des cas de
civils morts de faim dans des villes assiégées ont été signalés,
illustrent de manière criante les limites du système humanitaire actuel.
"Nous avons besoin d'un nouveau consensus international en faveur du
respect du droit international humanitaire", a insisté Mme Merkel. "Que
ce soit en Syrie ou ailleurs, nous voyons que des hôpitaux et des
centres (de soins) sont systématiquement bombardés", a-t-elle déploré.
L'ONG MSF, dont 75 hôpitaux ont été attaqués l'année dernière, a
annoncé qu'elle boycottait le sommet en raison du manque d'initiatives
concrètes pour mettre fin aux "graves restrictions mises en place par
certains Etats" en termes d'accès humanitaire.
"Tant que des hôpitaux seront bombardés de façon répétée et que des
civils seront impunément pris pour cibles, il est absurde d'attendre
que la réponse humanitaire s'améliore", a souligné le secrétaire
général d'Amnesty International, Salil Shetty.
Malgré tout, les participants, dont de nombreuses ONG de petite ou
moyenne taille en première ligne des crises humanitaires, espèrent que
le sommet donnera au moins un élan dans la bonne direction.
"Aujourd'hui, ici, nous faisons des promesses. Nous devrons joindre le
geste à la parole", a déclaré M. Erdogan. "Nous aurons alors réglé tous
nos problèmes", a-t-il estimé.
(AFP, 23 mai
2016)
1er Mai: plus de 200 arrestations à Istanbul
La police turque a arrêté dimanche plus de 200 personnes et utilisé des
gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser des protestataires
participant à des manifestations non autorisées à l'occasion du 1er mai
à Istanbul, quadrillée par les forces de l'ordre.
En marge de ces échauffourées, un homme est mort en traversant une rue
du centre d'Istanbul, près de la place Taksim, écrasé par un véhicule
antiémeute.
Les accès du public avaient été interdits par de nombreuses barrières à
la place Taksim, foyer traditionnel de protestation des stambouliotes,
et la zone, habituellement très fréquentée, était désertée par les
passants.
Loin du centre, des centaines de syndicalistes et de militants
brandissant des bannières en faveur de la solidarité ouvrière ont pris
part à un défilé autorisé sur une vaste zone du district de Bakirkoy,
près de l'aéroport international.
Mais la police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser des
militants du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) qui
tentaient de manifester de leur côté à Bakirkoy, et a procédé à
plusieurs arrestations, a constaté un photographe de l'AFP.
La police a également fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogène
dans le district de Sisli contre des protestataires qui tentaient de
rallier la place Taksim, a constaté un autre photographe de l'AFP.
Dans le quartier d'Okmeydani, des militants de la gauche radicale
masqués ont lancé des cocktails Molotov et des pétards sur la police.
Le cabinet du gouverneur d'Istanbul a indiqué que 207 personnes qui
tentaient de marcher en direction de la place Taksim avaient été
arrêtées. En outre, 40 cocktails Molotov, 17 grenades à main et des
dizaines de feux d'artifice ont été saisis, selon la même source.
Un homme est mort après avoir été écrasé par un véhicule antiémeute
équipé d'un canon à eau connu sous l'acronyme turc de Toma et devenu
familier des citadins en Turquie depuis que la police réprime
sévèrement les manifestations.
L'homme de 57 ans a été écrasé alors qu'il traversait la rue Tarlabasi, près de Taksim et une enquête a été ouverte.
Un total de 24.500 membres des forces de l'ordre, selon le cabinet du
gouverneur d'Istanbul, avaient été mobilisés dans la ville et de
nombreuses rues fermées en prévision des manifestations du 1er mai, qui
sont traditionnellement l'occasion de heurts entre forces de sécurité
et militants opposés au pouvoir.
Plusieurs ambassades ont mis en garde leurs ressortissants contre les
risques de violence, celle des Etats-Unis évoquant notamment la
possibilité dimanche "de violentes confrontations entre les
manifestants et les forces de sécurité".
Dimanche, deux policiers ont été tués par l'explosion d'une voiture
piégée devant le quartier général de la police à Gaziantep, ville
d'ordinaire calme et pleine de réfugiés syriens, dans le sud-est de la
Turquie.
En 2015, le parlement a adopté une loi controversée sur la sécurité
donnant à la police des pouvoirs accrus pour réprimer les
manifestations, alors que le mécontentement monte contre le régime
qualifié d'autoritaire du président Recep Tayyip Erdogan.
(AFP, 1 mai
2016)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
Martin Schulz: "Erdogan vise un Etat réduit à un seul homme"
Dans son entretien accordé aux journaux du réseau LENA, le premier
depuis l’annonce de la victoire de justesse en Autriche du candidat
écologiste contre le candidat d’extrême-droite, le président du
Parlement européen se montre combatif sur tous les fronts, sans mâcher
les mots même lorsqu’il se veut prudent.
Que se passera-t-il si la Turquie ne
change pas sa législation anti-terroriste, comme le veut l’un des
critères qu’elle doit respecter pour lui accorder une libéralisation
des visas ? Le Parlement dont vous êtes président devra approuver cette
libéralisation. Resterez-vous fermes, ou voyez-vous la marge pour un
compromis si ce critère n’est pas respecté ?
J’ai bloqué, sur mon bureau, la proposition législative
de la Commission européenne en la matière, qui doit être étudiée par
notre commission des Libertés civiles. J’ai participé au Conseil
européen qui a négocié avec le premier ministre turc Davutoglu
(démissionné depuis, NDLR). On était mi-mars, et j’avais demandé à la
Commission comme au gouvernement turc : est-il possible de remplir les
72 critères d’ici avril ? La réponse turque a été : pas de problème,
nous le ferons. La réponse de la Commission a été la même. Le 4 mai,
j’ai reçu la proposition législative, avec 92 % des critères satisfaits
: la loi antiterroriste et les règles sur la protection de la vie
privée ne sont pas dedans. Je ne peux donc pas envoyer cela à la
ratification.
Vous risquez de faire dérailler tout l’accord avec la Turquie ?
C’est une question très intéressante : qui fait courir
le risque de faire dérailler le deal ? Monsieur Erdogan, qui ne se
tient pas aux promesses de son gouvernement ! Je répète : j’avais
demandé au premier ministre turc si les 72 critères seront respectés,
et il m’avait dit oui, à deux reprises. Maintenant, M. Erdogan dit
qu’il ne réformera pas les lois antiterroristes, et vous me demandez si
c’est moi qui mets l’accord en danger ? Mais dans quel monde je vis ?
Reformulons : M. Erdogan risque de couler l’accord, et vous risquez de vous retrouver avec un nouveau million de réfugiés.
On verra. Je ne le crois pas. Et je n’imagine pas,
maintenant que la Turquie a commencé à enregistrer les réfugiés
syriens, que le gouvernement turc aille publiquement coopérer avec les
passeurs et les trafiquants.
Vous auriez été chancelier allemand (il rit), auriez-vous poussé à la conclusion de cet accord ?
Ce n’est pas un accord avec la Turquie, c’est une
tentative pour frapper le trafic d’êtres humains. Je pense qu’il est
beaucoup mieux d’enregistrer les gens dans un pays où les Syriens sont
très bien traités. J’insiste : il est faux de dire que les Turcs les
traitent mal. Il faut faire la différence entre M. Erdogan et ses
méthodes étranges, et le traitement des réfugiés syriens en Turquie.
M. Erdogan est un autocrate ?
Il vise un Etat réduit à un seul homme.
C’est une définition de l’autocratie…
Recep Erdogan est quelqu’un qui travaille en permanence
à son propre renforcement. Je pense qu’on ne peut l’accepter. User
d’une loi antiterroriste pour permettre de retenir contre eux ce que
les députés disent dans l’enceinte d’un parlement, afin de les envoyer
directement dans le bureau du procureur, constitue une atteinte
fondamentale aux règles démocratiques. Il y a là la une monopolisation
par un seul homme de l’entièreté du processus de décision.
Text complet: http://plus.lesoir.be/42824/article/2016-05-29/martin-schulz-cest-m-erdogan-qui-ne-respecte-pas-les-promesses
Les avertissements des partisans du "Brexit" sur le "danger" turc
Le Premier ministre britannique David Cameron s'est dit "consterné"
vendredi par les avertissements qu'ont adressés les partisans d'un
retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne sur le danger que
représenterait selon eux une éventuelle entrée de la Turquie dans l'UE.
"Nombre de musulmans britanniques seront offensés par la manière dont
ils tentent d'effrayer les gens. Je pense que c'est un signe de
désespoir" de ceux qui agitent notamment le spectre de l'installation
de millions de Turcs en Grande-Bretagne si celle-ci restait dans l'UE,
a déclaré M. Cameron au journal en ligne Muslim News.
"Dépeindre les Turcs comme des criminels ou des terroristes est
franchement consternant", a ajouté le chef du gouvernement, qui fait
quant à lui campagne pour le vote en faveur du maintien de son pays
dans l'Union européenne au référendum du 23 juin.
Des partisans du "Brexit" ont suggéré que la sécurité de la population
serait menacée du fait que les taux de criminalité et de détention
d'armes sont plus élevés en Turquie.
Le groupe "Vote Leave" ("Votez pour quitter" l'UE) a diffusé lundi une
affiche sur laquelle on peut voir un passeport britannique en guise de
porte ouverte avec écrit à côté : "la Turquie (76 millions d'habitants)
rejoint l'UE".
"Cela prendrait des décennies avant qu'on ne se retrouve face à cette
éventualité. La Turquie a déposé sa candidature en 1987. Au rythme où
avancent les choses, il faudra attendre l'an 3000 pour la voir adhérer
à l'Union européenne", avait rétorqué dimanche dernier David Cameron
aux défenseurs de telles thèses.
Actuellement, environ 500.000 personnes vivant au Royaume-Uni sont d'origine turque, selon le ministère de l'Intérieur.
L'immigration constitue avec l'économie le principal enjeu du référendum du 23 juin.
La question d'une intégration de la Turquie à l'UE est revenue au
premier plan après le récent accord sur les migrants conclu avec
Bruxelles, qui prévoit notamment l'ouverture de nouveaux chapitres
d'adhésion à l'Union européenne.
(AFP, 27 mai
2016)
Accord sur les migrants: Juncker fait fi des menaces d'Erdogan
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a balayé
jeudi les menaces de blocage de l'accord sur les migrants brandies la
veille par la Turquie.
"Nous attendons de la Turquie qu'elle respecte ses engagements et les
menaces ne sont pas le meilleur outil diplomatique dont on puisse faire
usage", a déclaré M. Juncker au cours d'un point de presse en marge du
sommet du G7 au Japon.
"Concernant la Turquie, je suis convaincu que cet accord produira ses effets, et il en produit déjà", a-t-il ajouté.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a averti l'Union européenne que
le Parlement turc bloquerait la mise en oeuvre de l'accord sur les
migrants si aucun progrès n'était fait concernant l'exemption des visas
pour ses compatriotes.
Ces remarques intervenaient sur fond de dégradation ces dernières
semaines des relations entre Ankara et Bruxelles au sujet notamment du
blocage sur les visas et de la situation des droits de l'homme en
Turquie, où M. Erdogan cherche à renforcer son pouvoir.
Si aucun résultat n'est obtenu sur les visas d'ici au 30 juin, "aucune
décision, aucune loi dans le cadre de l'application de l'accord de
réadmission (des migrants) ne sortira du Parlement de la République de
Turquie", a déclaré M. Erdogan au cours d'une conférence de presse au
Sommet humanitaire mondial à Istanbul.
L'accord sur une libéralisation dès fin juin du régime d'accès des
Turcs à l'espace Schengen se trouve au coeur du pacte plus large sur
les migrants qui a permis de réduire le flux des passages clandestins
vers l'Europe.
Mais une exemption de visa avant la date limite semble de plus en plus
improbable depuis que M. Erdogan s'est opposé à un assouplissement de
la loi antiterroriste turque, l'une des 72 conditions posées par
Bruxelles.
Lundi, Angela Merkel avait réaffirmé la nécessité de remplir tous les
critères avant une telle exemption, estimant que "les conditions ne
seront pas encore remplies" à cette échéance.
(AFP, 26 mai
2016)
Erdogan menace de bloquer l'accord sur les migrants
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a averti l'Union européenne que
le Parlement turc bloquerait la mise en oeuvre de l'accord sur les
migrants si aucun progrès n'était fait concernant l'exemption des visas
pour ses compatriotes.
Ces remarques interviennent sur fond de dégradation ces dernières
semaines des relations entre Ankara et Bruxelles au sujet notamment du
blocage sur les visas et de la situation des droits de l'homme en
Turquie, où M. Erdogan cherche à renforcer son pouvoir.
Si aucun résultat n'est obtenu sur les visas d'ici au 30 juin, "aucune
décision, aucune loi dans le cadre de l'application de l'accord de
réadmission (des migrants) ne sortira du Parlement de la République de
Turquie", a déclaré M. Erdogan au cours d'une conférence de presse au
Sommet humanitaire mondial à Istanbul.
"Une étape devait être franchie le 30 juin au sujet des visas (...)
Notre ministre des Affaires étrangères, notre ministre des Affaires
européennes vont avoir des discussions (avec les Européens). Si un
résultat est obtenu, tant mieux. Dans le cas où aucun résultat ne
serait obtenu, qu'ils nous excusent", a-t-il ajouté.
L'accord sur une libéralisation dès fin juin du régime d'accès des
Turcs à l'espace Schengen se trouve au coeur du pacte plus large sur
les migrants qui a permis de réduire le flux des passages clandestins
vers l'Europe.
Mais une exemption de visa avant la date limite semble de plus en plus
improbable depuis que M. Erdogan s'est opposé à un assouplissement de
la loi antiterroriste turque, l'une des 72 conditions posées par
Bruxelles.
Lundi, Angela Merkel avait réaffirmé la nécessité de remplir tous les
critères avant une telle exemption, estimant que "les conditions ne
seront pas encore remplies" à cette échéance.
- 'De la sincérité' -
"J'ai clairement dit que la voie vers l'exemption de visa passait par
72 points", avait souligné la chancelière allemande après une rencontre
avec M. Erdogan. "Nous avons besoin de la mise en oeuvre de ces points
pour accorder l'exemption de visa".
Les pays européens ont été déstabilisés par la soudaine démission de
l'ex-Premier ministre Ahmet Davutoglu, interlocuteur jugé fiable. Son
successeur, Binali Yildirim, a présenté mardi son nouveau gouvernement,
qui porte l'empreinte de M. Erdogan.
Signe que les relations turco-européennes pourraient ne pas s'apaiser
prochainement, un fidèle du président, Omer Celik, a récupéré le
portefeuille des Affaires européennes.
Autre sujet de tensions entre Ankara et Bruxelles, une promesse d'aide
européenne à la Turquie de trois milliards d'euros en 2016, dont le
versement est jugé trop lent par M. Erdogan. "La Turquie ne demande pas
une faveur. Ce que nous voulons, c'est de la sincérité", a-t-il dit.
Au cours d'un Sommet humanitaire mondial inédit qui s'est achevé mardi,
le président turc a rappelé que la Turquie accueillait trois millions
de réfugiés, dont 2,7 millions de Syriens.
Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a salué le rôle de
la Turquie, "à l'avant-garde de l'action humanitaire", ajoutant qu'il
était "décevant" que la plupart des chefs d'Etat et de gouvernement des
grandes puissances ne se soient pas rendus au sommet.
M. Erdogan a réitéré sa proposition de construire "à partir de zéro"
une ville dans une zone sécurisée dans le nord de la Syrie pour
accueillir les réfugiés qui ont fui leur pays, et a dit en avoir parlé
avec Mme Merkel lundi au cours de leur rencontre.
Après cet entretien, la chancelière avait fait part de sa "profonde
préoccupation" au sujet de l'état de la démocratie en Turquie, quelques
jours après la levée de l'immunité parlementaire de dizaines d'élus du
Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) accusés de soutenir le
PKK, ce qu'ils démentent.
Un affaiblissement du HDP pourrait renforcer le Parti de la justice et
du développement (AKP) au pouvoir, en plein débat sur une nouvelle
Constitution pour instaurer le régime présidentiel voulu par M.
Erdogan, accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire.
(AFP, 24 mai
2016)
Inquiète pour la démocratie turque, Merkel avertit Erdogan sur les visas
La chancelière allemande Angela Merkel a adressé un message de fermeté
lundi au président turc Recep Tayyip Erdogan, lequel s'est vu signifier
un refus d'exemption de visas européens à un tarif avantageux, assorti
d'une leçon de démocratie.
La chancelière allemande, qui était à Istanbul à l'occasion du premier
Sommet humanitaire mondial, a estimé improbable une libéralisation
d'ici au 1er juillet du régime des visas pour les citoyens turcs
voulant se rendre dans l'espace Schengen, que demande la Turquie,
laquelle refuse toutefois de remplir l'une des conditions posées.
Mme Merkel, qui rencontrait le chef de l'Etat turc en marge de ce
sommet, a également fait part de sa "profonde préoccupation" au sujet
de la levée de l'immunité de députés turcs, dont de nombreux élus
prokurdes, qui y voient une manoeuvre du gouvernement pour les évincer.
"Bien sûr que la levée de l'immunité d'un quart des députés est une
source de profonde préoccupation, que j'ai exprimée au président turc",
a déclaré la chancelière pendant un point presse au consulat allemand
d'Istanbul, ajoutant avoir dit à M. Erdogan qu'une démocratie avait
besoin d'"une justice indépendante, (d')une presse indépendante et
(d')un Parlement fort".
Les remarques abruptes de la chancelière allemande illustrent l'état
des relations entre la Turquie et l'Union européenne, qui se sont
dégradées ces dernières semaines après le refus de M. Erdogan
d'assouplir la loi antiterroriste turque, l'une des 72 conditions
posées par Bruxelles pour libéraliser le régime des visas.
Ankara a fait de cet accord une condition indispensable pour continuer
d'appliquer le pacte controversé sur les migrants qui a permis de
réduire drastiquement le flux des passages clandestins vers la Grèce.
"J'ai clairement dit que la voie vers l'exemption de visa passe par 72
points", a souligné la chancelière allemande. "Nous avons besoin de la
mise en oeuvre de ces points pour accorder l'exemption de visa",
a-t-elle insisté.
- 'Décisions radicales' -
"Nous devons tout faire pour continuer de discuter car il est
prévisible que jusqu'au 1er juillet certaines choses ne seront pas
mises en oeuvre, c'est-à-dire l'exemption de visa, car les conditions
ne seront pas encore remplies", a déclaré Mme Merkel.
Mais M. Erdogan refuse de toucher à la loi antiterroriste, la Turquie
ayant été secouée cette année par une série d'attentats liés au conflit
kurde ou attribués au groupe Etat islamique (EI).
L'UE redoute pour sa part que la législation turque dans ce domaine,
qui recourt notamment à une définition de la "propagande terroriste"
jugée trop large, soit utilisée pour poursuivre des opposants en
pleines opérations militaires contre le Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK). De nombreux journalistes et universitaires ont été
déjà poursuivis pour "propagande terroriste".
La décision vendredi du Parlement turc de lever l'immunité de dizaines
d'élus du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) accusés de
soutenir le PKK, ce qu'ils démentent, a renforcé cette inquiétude. A ce
jour, 138 députés, de tous les partis représentés au Parlement, sont
exposés à des poursuites judiciaires sans leur immunité, dont 50 élus
(sur 59) du HDP.
Un affaiblissement du HDP pourrait renforcer le Parti de la justice et
du développement (AKP) au pouvoir, en plein débat sur une nouvelle
Constitution pour instaurer le régime présidentiel voulu par M.
Erdogan, accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire.
Les pays européens ont en outre été déstabilisés par la soudaine
démission de l'ex-Premier ministre Ahmet Davutoglu, artisan côté turc
du pacte sur les migrants et perçu comme un interlocuteur fiable par
Bruxelles.
En revanche, son successeur, Binali Yildirim, fidèle de M. Erdogan, a
exigé que l'UE mette "un terme à la confusion sur une adhésion à part
entière de la Turquie".
Signes des tensions croissantes entre Ankara et Bruxelles, un influent
conseiller de M. Erdogan a averti lundi l'UE que la Turquie pourrait
suspendre les accords en vigueur si les 28 continuaient de "ne pas
tenir les promesses faites aux citoyens turcs".
"Ils doivent savoir que s'ils maintiennent leur attitude, la Turquie
prendra très bientôt des décisions radicales", a-t-il mis en garde.
(AFP, 24 mai
2016)
Yildirim: "L'UE doit mettre fin à la confusion sur l'adhésion de la Turquie"
L'union européenne (UE) "doit mettre un terme à la confusion sur une
adhésion à part entière de la Turquie", a déclaré le futur Premier
ministre turc Binali Yildirim, à l'heure où certains dirigeants
européens ont exprimé de sérieux doutes sur cette éventualité.
Cette confusion porte aussi sur la question des migrants, dossier sur
lequel Ankara et Bruxelles ont conclu en mars un accord, a affirmé M.
Yildirim, ministre des Transports en passe de devenir dimanche le
nouveau chef de l'AKP, parti islamo-conservateur au pouvoir, et Premier
ministre.
La Turquie a déposé sa candidature en 1987 et négocie péniblement une adhésion à l'UE depuis 2005.
"Il est temps de savoir ce que pense l'UE au sujet de la Turquie", a
estimé M. Yildirim lors d'un discours devant les militants du Parti de
la justice et du développement (AKP) réunis en congrès à Ankara.
Le Premier ministre britannique David Cameron a d'ailleurs affirmé
dimanche qu'il faudrait "des décennies" pour voir éventuellement la
Turquie adhérer à l'UE.
La question d'une intégration de la Turquie dans le bloc des 28 est
revenue sur la table après l'accord sur les migrants conclu avec
Bruxelles et qui prévoit notamment l'ouverture de nouveaux chapitres
d'adhésion à l'UE.
L'accord conclu le 18 mars est menacé car la Turquie, qui veut une
exemption de visa pour ses citoyens sur l'espace Schengen, refuse de
modifier sa législation antiterroriste pour la conformer aux normes
démocratiques européennes. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a
fermement repoussé toute modification de cette loi, laissant présager
un blocage, qui menace plus largement l'accord UE-Turquie. (AFP, 22 mai
2016)
Cameron: "Des décennies avant que la Turquie ne rejoigne l'UE"
David Cameron a souligné dimanche qu'il faudrait des décennies" pour
voir éventuellement la Turquie adhérer à l'Union européenne, en réponse
aux partisans du Brexit qui ont brandi la menace d'un nouvelle vague
d'immigration vers le Royaume-Uni.
"Cela prendrait des décennies avant qu'on se retrouve face à cette
éventualité. La Turquie a déposé sa candidature en 1987. Au rythme où
avancent les choses, il faudra attendre l'an 3000 pour la voir adhérer
à l'Union européenne", a déclaré le Premier ministre britannique sur le
plateau de la chaîne ITV.
M. Cameron, qui milite pour un maintien du Royaume-Uni dans l'UE,
répondait ainsi aux partisans d'un Brexit qui, à un mois du référendum
du 23 juin, ont placé l'adhésion de la Turquie au coeur du débat.
"Douze millions de Turcs disent qu'ils veulent venir au Royaume-Uni" et
ce sont "essentiellement des chômeurs et des étudiants", titrait ainsi
le Sunday Express, un tabloïd proche du parti anti-immigration Ukip.
"Un vote pour rester dans l'UE est un vote pour autoriser des personnes
d'Albanie, de Macédoine, du Monténégro, de Serbie et de Turquie à venir
librement chez nous lorsque leur pays aura bientôt adhéré à l'UE.
Beaucoup de ces pays ont des taux de criminalité élevés ainsi que des
problèmes avec des gangs et des cellules terroristes", a insisté la
secrétaire d'État aux forces armées, Penny Mordaunt, l'une des
ministres pro-Brexit du gouvernement de David Cameron.
Interrogée par la BBC dimanche matin, Mme Mordaunt a ajouté qu'il était
"très probable" que la Turquie allait rejoindre l'UE dans les huit ans
et que le Royaume-Uni n'était "pas en mesure de s'y opposer".
"C'est totalement faux. Comme tous les autres pays de l'UE nous avons
un droit de veto sur chaque nouvelle adhésion. C'est un fait", a
répliqué David Cameron quelques minutes plus tard sur ITV, désavouant
publiquement sa propre ministre.
"Que la campagne du +Leave+ (quitter l'UE) se trompe à ce point sur ce
dossier pose la question de leur crédibilité", a-t-il ajouté.
"Veto ? M. Cameron a dit qu'il voulait ouvrir la voie d'Ankara à
Bruxelles", a réagi dans un tweet le leader de l'Ukip, Nigel Farage, en
partageant un article daté de 2010 dans lequel M. Cameron a tenu ces
propos.
L'immigration constitue avec l'économie le principal enjeu du référendum du 23 juin.
La question d'une intégration de la Turquie dans le bloc des 28 est
revenue sur la table après l'accord sur les migrants conclu avec
Bruxelles qui prévoit notamment l'ouverture de nouveaux chapitres
d'adhésion à l'UE. (AFP, 22 mai
2016)
"Vives préoccupations" de Merkel sur la Turquie avant de rencontrer Erdogan
Sur le point de se rendre en Turquie, la chancelière Angela Merkel a
jugé que "certaines évolutions" dans ce pays étaient sources de "vives
préoccupations", et promis d'évoquer les contentieux "en public et en
privé".
"Bien entendu certaines évolutions en Turquie sont sources de vives
préoccupations", a dit la chancelière dans un entretien à
l'hebdomadaire Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung (FAS), évoquant
notamment "les fortes inquiétudes" que suscite la levée de l'immunité
des élus au parlement turc, une décision qui aura selon elle "des
conséquences graves" pour le personnel politique kurde.
La chancelière rencontrera le président turc Recep Tayyip Erdogan lundi
en Turquie, où elle assistera aussi à un sommet sur l'aide humanitaire.
Elle a indiqué vouloir évoquer avec M. Erdogan, dont la main-mise sur
le pouvoir en Turquie inquiète de plus en plus les Européens, "toutes
les questions importantes".
"Nous mettrons toujours sur la table les aspects critiques de
l'évolution d'un pays, que ce soit en public ou en privé", a-t-elle
assuré, alors que d'aucuns ont reproché aux Européens de faire preuve
de trop de clémence envers la Turquie parce que c'est un partenaire
essentiel pour juguler les flux de réfugiés vers l'Europe.
La Turquie et l'Union européenne ont conclu un accord qui doit
permettre de restreindre les arrivées en Europe de candidats à l'asile
transitant par la Turquie.
"J'observe attentivement comment la Turquie remplit ses engagements", a
dit à ce propos la chancelière allemande. "Pour le moment elle les
remplit de manière fiable, et évidemment je vais faire un état des
lieux avec le président turc".
Dans son édition de samedi, l'hebdomadaire Der Spiegel faisait état
d'inquiétudes des Européens sur l'application de l'accord, qui prévoit
que la Turquie envoie vers l'UE un réfugié syrien pour chaque migrant
illégal renvoyé de l'UE vers chez elle. Les autorités turques
choisissent les candidats au départ vers l'UE avec une prédilection
pour les gens malades ou "avec un niveau d'éducation très faible", et
empêchent les personnes les plus qualifiées de partir, écrit le
magazine.
(AFP, 22 mai
2016)
Le président du Bundestag allemand fustige un Erdogan "autocratique"
Le président du Bundestag, Norbert Lammert, fustige jeudi "les
ambitions autocratiques" du président turc Recep Tayyip Erdogan, à deux
semaines du vote par la chambre basse du parlement allemand d'une
résolution sur le génocide arménien susceptible d'envenimer les
relations avec Ankara.
Le comportement actuel du président turc est "malheureusement dans la
continuité de toute une série d'évènements qui font en sorte que la
Turquie s'éloigne toujours plus des principes qui régissent à nos yeux
une démocratie", a déclaré M. Lammert au quotidien allemand Süddeutsche
Zeitung.
M. Lammert, membre de la CDU de la chancelière Angela Merkel, critique
notamment le projet de révision constitutionnelle qui vise à lever
l'immunité des députés visés par des procédures judiciaires, une
initiative que le principal parti prokurde voit comme une manoeuvre du
gouvernement pour évincer ses élus.
Pour le président de la chambre basse du Parlement allemand, M. Erdogan confirme ainsi ses "ambitions autocratiques".
Ces critiques interviennent alors que le Bundestag a mis à son ordre du
jour du 2 juin le vote d'une résolution, proposée par les groupes
parlementaires CDU/CSU, SPD et des Verts intitulée "Souvenir et
commémoration du génocide des Arméniens et d'autres minorités
chrétiennes il y a 101 ans".
Lorsque le président allemand Joachim Gauck avait pour la première fois
qualifié de génocide le massacre des Arméniens en 1915 par l'empire
Ottoman, M. Erdogan avait exprimé sa colère, l'accusant avec d'autres
"de soutenir les revendications basées sur les mensonges arméniens".
Le gouvernement allemand essaie depuis des semaines de ménager les
susceptibilités turques, Ankara étant le partenaire clé d'un accord
controversé avec l'Union européenne qui a permis de réduire
considérablement l'afflux de migrants en Europe. Et la chancelière
allemande se rend dimanche et lundi en Turquie pour participer à un
sommet humanitaire mondial.
Par ailleurs, le vote du Bundestag sur un texte dont la teneur précise
n'est pas encore connue intervient dans un contexte de relations
germano-turques tendues, en raison de la polémique sur un poème
satirique insultant M. Erdogan, imaginé par un humoriste allemand.
Jan Böhmermann, l'auteur du poème qui traite le président turc de
pédophile et de zoophile, fait l'objet de poursuites de la part
d'Ankara, poursuites autorisées par le gouvernement allemand - comme le
requiert le code pénal dans le cadre du délit d'insulte à un
représentant d'un Etat étranger. (AFP, 19 mai
2016)
Concours satirique sur Erdogan: "and the winner is"... Boris Johnson
Un "concours de poèmes insultants" envers le président turc Recep
Tayyip Erdogan organisé par un hebdomadaire britannique a consacré
jeudi un vainqueur inattendu en la personne de Boris Johnson, ancien
maire de Londres et principal avocat d'un Brexit.
Le magazine conservateur The Spectator a lancé l'initiative en guise de
solidarité avec l'humoriste allemand Jan Böhmermann. Celui-ci est
poursuivi en Allemagne pour un poème dans lequel le président turc est
traité de pédophile et de zoophile.
Dans une interview à l'hebdomadaire suisse Die Weltwoche paru jeudi,
Boris Johnson, qui a l'ambition de devenir Premier ministre, a qualifié
ces poursuites de "scandale".
"Si quelqu'un veut faire une blague sur l'amour qui fleurit entre le
président turc et une chèvre, il devrait pouvoir le faire, dans
n'importe quel pays européen, y compris en Turquie", a-t-il dit.
Jamais avare de bons mots, l'excentrique "BoJo" s'est ensuite lancé, à
la demande des journalistes qui l'interviewaient, dans un "limerick",
un poème humoristique de cinq vers, apparemment improvisé.
L'ancien maire de Londres, dont l'arrière grand-père était Turc, y
évoque "un jeune gars d'Ankara" qui "sema l'avoine sauvage" avec
"l'aide d'une chèvre", décrochant aussitôt la palme du "concours de
poèmes insultants envers le président Erdogan", doté d'une récompense
de 1.000 livres.
Tout en assumant un certain manque d'objectivité, Douglas Murray,
l'instigateur de ce prix pas très sérieux, s'est félicité de la
victoire de Boris Johnson, un ancien journaliste qui fut un temps
rédacteur en chef du Spectator.
"C'est formidable qu'un leader politique britannique montre que la
Grande-Bretagne ne va pas s'agenouiller devant le présumé califat à
Ankara", a-t-il souligné au sujet du chef de file des pro-Brexit lors
du référendum sur une sortie de l'Union européenne le 23 juin.
"Erdogan a beau mettre sous les verrous ses opposants en Turquie (...)
en Grande-Bretagne, nous continuons à respirer l'air libre", a ajouté Douglas Murray.
A la demande de M. Erdogan, la chancelière allemande Angela Merkel a
autorisé en avril une procédure judiciaire rarissime pouvant valoir à
Jan Böhmermann des poursuites pour insultes à un dirigeant étranger.
L'humoriste avait lu ce poème fin mars sur la chaîne de télévision
publique ZDF, pour dénoncer la remise en cause des libertés publiques
en Turquie. (AFP, 19 mai
2016)
Sarkozy: "le pire serait le Brexit et l'adhésion de la Turquie"
Nicolas Sarkozy a estimé, dans un entretien publié mardi sur le site
internet du Monde, que "le pire" pour l'Union européenne "serait le
Brexit et l'adhésion de la Turquie", et prône un nouveau traité "dont
la France doit être à l'initiative dès l'été 2017".
"Le pire serait le +Brexit+ et l'adhésion de la Turquie : on aurait
fait le grand chelem de l'erreur ! Mais +Brexit+ ou pas, il faudra,
dans tous les cas de figure, refonder profondément le projet européen,
et cela passera par un traité dont la France doit être à l'initiative,
dès l'été 2017", déclare l'ancien président de la République.
La question du maintien ou non du Royaume-Uni au sein du bloc des 28
pays de l'UE est soumise le 23 juin à référendum. "Le débat sur le
+Brexit+ est une opportunité pour refonder l'Europe. Je regrette que
François Hollande n'ait pas fait de propositions en amont", a lancé M.
Sarkozy, qui critique par ailleurs l'accord UE-Turquie sur les réfugiés.
"Penser que la Turquie peut durablement gérer et résoudre ces problèmes
est une erreur. L'Europe peut-elle faire confiance à un pouvoir turc,
qui évolue de plus en plus vers un régime autoritaire ? Je le
conteste", a-t-il dit.
"Ce n'est pas le fait d'avoir des +hot spots+ en Turquie que je
conteste dans l'accord avec ce pays, c'est la suppression des visas,
irresponsable dans le climat sécuritaire actuel, et la relance des
négociations d'adhésion, incompréhensible, compte tenu de l'évolution
du pouvoir turc sur les libertés publiques", insiste le président des
Républicains (LR).
"Je ne critiquerai pas Mme Merkel et la politique allemande. Mais ce
qui m'a choqué, c'est de voir Mme Merkel négociant seule avec le
gouvernement turc. Où était M. Hollande ? Où est passée la voix de la
France ? Quand Barack Obama vient en Europe, il rencontre la
chancelière en Allemagne, après s'être arrêté au Royaume-Uni. La France
a-t-elle disparu de la carte diplomatique ? Quelle humiliation !", a
accusé M. Sarkozy.
L'ancien président souhaite la création d'un "euro-Schengen,
c'est-à-dire un gouvernement de Schengen composé des ministres de
l'Intérieur des pays membres, avec un président stable, qui aurait
autorité sur Frontex". Il souhaite également que "la liberté de
circulation des extra-communautaires ne soit plus permise dans l'Union
européenne, tant que Schengen 2 ne sera pas adopté".
M. Sarkozy veut aussi "l'adoption préalable d'une politique
d'immigration commune, avec notamment une harmonisation des prestations
sociales accordées aux demandeurs d'asile, pour éviter le tourisme
social. Au-delà des demandeurs d'asile, tout nouvel entrant dans
l'Union européenne ne pourra pas toucher une allocation sociale avant
un délai de cinq ans, à l'image de ce que font les Britanniques, et
projettent de faire les Allemands".
(AFP, 17 mai
2016)
L'accord UE-Turquie sur les visas de plus en plus menacé
Le projet d'accord UE-Turquie sur une exemption de visa pour les Turcs,
élément central du pacte plus large visant à juguler les flux de
migrants, paraît de plus en plus menacé après le rejet par le président
Erdogan d'une condition clé des Européens.
Le ministre turc des Affaires européennes Volkan Bozkir est reçu par le
commissaire européen à l'Élargissement Johannes Hahn à ce sujet
vendredi matin à Bruxelles.
Inflexible, Recep Tayyip Erdogan a critiqué jeudi l'"hypocrisie"
de l'Union européenne (UE), qui demande à la Turquie de modifier sa loi
antiterroriste, jugée non conforme aux normes de démocratie
européennes, en échange d'une exemption de visa pour ses citoyens
voulant se rendre dans l'espace Schengen.
"Depuis quand dirigez-vous ce pays, qui vous en a donné le droit?",
a-t-il déclaré à l'endroit de l'UE lors d'un discours à Ankara. "Ceux
qui veulent ce droit (de combattre le terrorisme) pour eux-mêmes mais
considèrent que c'est un luxe pour autrui, laissez-moi le dire
clairement, agissent avec hypocrisie", a-t-il lancé.
Au même moment, à Berlin, le président de la Commission européenne
Jean-Claude Juncker lançait une mise en garde à la Turquie. "Nous
attachons de l'importance à ce que les conditions prévues soient
remplies, sinon cet accord ne verra pas le jour", a dit M. Juncker.
Ces tensions menacent par ricochet l'accord migratoire conclu en mars
entre l'UE et Ankara: l'exemption de visa d'ici fin juin est réclamée
par la Turquie pour continuer d'appliquer ce pacte qui a déjà abouti à
freiner nettement le flux de migrants vers le Nord de l'Europe.
- 'Pas mon problème' -
"Si la stratégie de M. Erdogan consiste à empêcher que les Turcs
puissent voyager librement en Europe il doit en répondre devant le
peuple turc. Ce n'est pas mon problème, cela sera son problème", a dit
M. Juncker.
L'Allemagne, qui a plus que tout autre pays européen besoin de l'aide
de la Turquie sur les migrants après avoir accueilli un nombre record
d'un million de réfugiés en 2015, a appelé par la voie de sa
chancelière à poursuivre les discussions.
"Nous devons reconnaître que nous avons de toute façon besoin d'un tel
accord et que cela vaut la peine de faire des efforts pour négocier,
même lorsque des difficultés apparaissent", a déclaré Angela Merkel à
Berlin.
Mais ses principaux ministres se sont montrés sur le fond peu
flexibles. "Si le président turc ne veut ou ne peut pas les appliquer
(les critères requis, ndlr), on ne pourra pas accorder l'exemption de
visa", a déclaré le vice-chancelier Sigmar Gabriel.
La Turquie refuse d'assouplir ses lois antiterroristes au moment où
elle lutte contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et le
groupe Etat islamique (EI), l'un des belligérants de la guerre en Syrie
où il contrôle une large partie du territoire.
Une explosion d'origine indéterminée près d'une caserne militaire
située sur la rive asiatique d'Istanbul a fait encore jeudi au moins
huit blessés, selon les médias turcs.
Une autre explosion a également provoqué la mort de quatre personnes
"qui fabriquaient des bombes" et a fait au moins dix blessés dans les
environs de Diyarbakir, la grande ville du sud-est en majorité kurde de
la Turquie, a annoncé jeudi soir le ministère de l'Intérieur turc.
Les Européens, eux, craignent que la loi turque soit utilisée pour
restreindre les libertés d'expression et de la presse, déjà fortement
bousculées sous M. Erdogan.
Du coup, l'accord sur les migrants traverse "un moment très dangereux",
a mis en garde mercredi M. Bozkir. Par ce texte, la Turquie a notamment
accepté le retour sur son sol de tous les migrants entrés illégalement
en Grèce depuis le 20 mars.
Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu, artisan de l'accord côté
turc, a lui annoncé son retrait prochain, ouvrant la voie à un
renforcement du pouvoir de M. Erdogan, régulièrement critique envers
l'UE.
"Dans la période qui s'ouvre devant nous, soit nous développerons nos
relations avec l'UE (...), soit nous nous trouverons une nouvelle
voie", a déclaré jeudi M. Erdogan.
Le président du Parlement européen Martin Schulz a estimé à l'adresse
d'Ankara, que "la compréhension mutuelle était préférable aux menaces"
et invité le pays "à tenir parole" sur les visas.
(AFP, 13 mai
2016)
Les députés appellent à ne pas brader la libéralisation des visas pour la Turquie
Les députés européens ont exprimé le 12 mai 2016 de sérieuses préoccupations au sujet
de l'absence de progrès de la Turquie pour remplir les conditions de
l'UE dans le cadre de la libéralisation du régime de visa pour les
ressortissants turcs, comme l'exige l'accord conclu le 18 mars entre
l'UE et la Turquie afin de contribuer à endiguer le flux de migrants
dans l'UE.
La ministre néerlandaise de la défense Jeanine Hennis-Plasschaert, au
nom du Conseil, a rappelé que la déclaration du 18 mars a accéléré un
processus existant, suivant une feuille de route approuvée en 2013. "Ce
n'est pas seulement un cadeau au Président Erdogan ou une concession,
mais quelque chose dont nous allons tous bénéficier, des millions de
touristes européens et des millions de Turcs, notamment des militants
des droits de l'homme". Elle a néanmoins reconnu que "la Turquie a
beaucoup de devoirs à faire". Le groupe de travail du Conseil sur les
visas a commencé son travail législatif sur la proposition de la
Commission ce matin, a rapporté la ministre.
Le commissaire Dimitris Avramopoulos a également reconnu que la Turquie
doit encore faire des progrès, mais s'est dit "optimiste" qu'Ankara
donnera une impulsion finale aux réformes nécessaires d'ici fin juin.
"Nous n'édulcorons pas nos normes", a-t-il assuré aux députés européens.
Mariya Gabriel (PPE, BG) a présenté le soutien de son groupe à l'accord
du 18 mars, mais a déclaré que la Turquie doit remplir tous les
critères pour la libéralisation des visas avant le vote du Parlement.
"Nous devons prendre le temps de finaliser les détails, d'examiner la
position du Conseil et de mettre en place des mécanismes de sauvegarde".
Tania Fajon (S&D, SL) a souligné que l'UE ne devrait pas faire des
promesses sans veiller à ce que toutes les exigences soient remplies.
"La législation antiterroriste et les questions de protection des
données, entre autres, doivent être traitées", a-t-elle ajouté
avertissant que "nous ne pouvons pas tolérer d'exceptions car cela
aurait un effet boomerang".
Helga Stevens (ECR, BE) a déclaré que les conditions imposées à la
Turquie devraient être particulièrement rigoureuses, en tant que pays
candidat à l'adhésion, sans doubles standards. Elle s'est sentie
"honteuse du comportement irresponsable de la Commission envers un
dictateur".
"Les critères d'exemption de visa doivent être remplis", a insisté
Sophie in 't Veld't (ADLE, NL). L'Europe est "soumise au chantage du
Président Erdogan parce que nous sommes faibles et divisés". Elle a
regretté que les dirigeants européens "concluent des accords avec des
dictateurs" au lieu de convenir d'une politique européenne commune en
matière de réfugiés.
Marie-Christine Vergiat (GUE/NGL, FR) a souligné que le Président
Erdogan vise à faire campagne pour et à installer un régime
autoritaire. "Je suis en faveur de la libéralisation des visas, mais
pas à n'importe quelle condition et pas en fermant les yeux sur ce qui
se passe réellement en Turquie ", a-t-elle conclu.
Rebecca Harms (Verts/ALE, DE) a souligné un nombre croissant de
violations des droits démocratiques et de l'homme en Turquie et a
déclaré que l'UE ne devait pas dépendre de la Turquie mais prendre ses
responsabilités conjointement avec l'ONU pour trouver des solutions à
la crise des réfugiés. "C'est une erreur de mélanger stratégie des
réfugiés et politique de voisinage", a-t-elle ajouté.
Fabio Massimo Castaldo (EFDD, IT) a critiqué l'"accord illicite" entre
l'UE et la Turquie et a averti que le Président Erdogan "ne peut pas
être notre ami."
Marine Le Pen (ENL, FR) a décrit l'idée de donner un accès sans visa
aux Turcs comme "complètement folle", ajoutant que le Président Erdogan
utilise la migration comme une arme contre l'UE.
Pour regarder l'enregistrement du débat complet via la vidéo à la demande, cliquez sur les liens dans la colonne de droite.
Erdogan fait vaciller l'accord sur les visas après le départ de Davutoglu
Le président turc Recep Tayyip Erdogan
s'est vivement opposé vendredi à une réforme de la loi antiterroriste
exigée par Bruxelles pour une exemption de visa, dont Ankara a fait une
condition indispensable pour appliquer l'accord sur les migrants.
Dans un discours enflammé, M. Erdogan a également exhorté le Parlement
turc à soumettre dans "les plus bref délais" à référendum une réforme
constitutionnelle qui renforcerait les prérogatives présidentielles, au
lendemain de l'annonce du prochain départ du Premier ministre Ahmet
Davutoglu.
Ce dernier a piloté, côté turc, les discussions avec les responsables
européens qui ont abouti le 18 mars à un accord avec l'Europe sur les
migrants qui pourrait rapporter aux citoyens turcs une exemption de
visas dans l'espace Schengen d'ici fin juin.
La Commission européenne a donné cette semaine son feu vert à cette
mesure, à condition que la Turquie remplisse dans les délais les 72
critères exigés par l'UE, parmi lesquels figure une redéfinition de la
loi antiterroriste, jugée trop large, en conformité avec les normes
démocratiques européennes.
"L'UE nous demande de modifier la loi antiterroriste. Mais alors dans
ce cas nous dirons : +Nous irons de notre côté et vous du vôtre+", a
tonné l'homme fort de la Turquie lors d'un discours public à Istanbul,
"allez vous accorder avec qui vous pouvez".
Si Ankara affirme avoir rempli la plupart des 72 critères, un
assouplissement de la loi antiterroriste est un sujet délicat en
Turquie, embourbée dans le conflit kurde dans le sud-est et secouée par
une série d'attentats attribués au groupe Etat islamique (EI).
"Nous ne pouvons pas nous permettre de faire ces changements pendant
que la lutte intensive contre le terrorisme est en cours", a déclaré le
ministre des Affaires européennes Volkan Bozkir, cité par le quotidien
Sabah.
- 'Gros risque' -
Conséquence, "il y a désormais un très grand risque pour que l'accord
sur les migrants s'effondre", a indiqué à l'AFP Amanda Paul, du groupe
de réflexion European Policy Center. Si Ankara ne remplit pas tous les
critères exigés par Bruxelles, il serait "difficile de voir comment
l'UE peut légitimement procéder à la libéralisation des visas",
a-t-elle ajouté.
La Turquie en a fait une condition indispensable pour continuer
d'appliquer l'accord controversé sur les migrants, en vertu duquel elle
a notamment accepté le retour sur son sol de tous les migrants entrés
illégalement en Grèce depuis le 20 mars.
L'annonce du départ prochain du Premier ministre Ahmet Davutoglu,
artisan de l'accord côté turc, a plongé l'Europe, où il était un
interlocuteur jugé fiable, dans l'expectative. Berlin a dit espérer la
poursuite d'une "coopération bonne et constructive" avec le prochain
chef du gouvernement turc.
"C'est un peu tôt pour dire si (le départ du Premier ministre turc)
aura des implications (sur les relations UE-Turquie) et le cas échéant
lesquelles", a réagi jeudi la chef de la diplomatie européenne Federica
Mogherini.
La mise à l'écart de M. Davutoglu ouvre la voie au renforcement du
pouvoir du président Erdogan, qui a paru moins enthousiaste que son
Premier ministre à l'idée d'un rapprochement avec l'UE et a fait de la
présidentialisation du régime l'une de ses priorités.
"Pourquoi ne changez-vous d'abord pas votre mentalité alors que vous
permettez à des terroristes de dresser des tentes à côté du Parlement
européen ?", a dit M. Erdogan vendredi sous les applaudissements de la
foule venue l'écouter, vraisemblablement en référence à une action
récente de militants kurdes près du Conseil de l'Europe.
Les tensions sont récurrentes entre l'UE et le président turc, accusé
par ses détracteurs de dérive autoritaire en multipliant notamment les
procès pour "insulte" contre les journalistes et en exigeant la levée
de l'immunité des députés prokurdes.
Son Premier ministre à peine évincé, M. Erdogan a souhaité vendredi un
référendum rapide sur un changement de la Constitution en vue d'une
présidentialisation du régime, qui consacrerait son pouvoir
incontestable en Turquie, "une nécessité urgente", a-t-il déclaré à
Istanbul, appelant à soumettre le projet "dans les plus brefs délais" à
un vote populaire.
Pour y arriver seul, le parti AKP au pouvoir a besoin de 330 des 550
voix du Parlement, où il en détient actuellement 317. Si M. Erdogan
semble à ce stade exclure des législatives anticipées, certains
observateurs estiment qu'il pourrait être tenté de le faire, alors que
deux des trois partis de l'opposition parlementaire sont en crise.
(AFP, 6 mai
2016)
L'UE ouvre la voie à l'exemption de visas pour les Turcs, pas encore acquise
La Commission européenne a ouvert la voie mercredi à une exemption de
visas pour les Turcs dans l'espace Schengen, et dévoilé une proposition
aussitôt décriée de sanctions financières contre les pays refusant un
partage de l'accueil des réfugiés.
L'avis favorable sur les visas reste sous réserves de nouvelles mesures
du gouvernement turc, alors qu'Ankara a fait de cette exemption une
condition pour continuer d'appliquer son accord migratoire controversé
avec l'UE.
Même en cas de feu vert complet ultérieur de la Commission, le
Parlement européen, comme les Etats membres, devront encore donner leur
aval à cette mesure, dans un contexte de méfiance grandissante
vis-à-vis du régime islamo-conservateur turc.
Ils auront aussi leur mot à dire sur la réforme proposée du règlement
Dublin, qui définit quel pays de l'UE est responsable d'une demande
d'asile. La Commission a proposé mercredi des retouches plutôt qu'une
révolution, avec un mécanisme de répartition automatique entre pays
européens, en fonction de leur population et de leur PIB.
- 'Chantage' -
Déclenché seulement en cas de pression "disproportionnée" sur un Etat
membre, il serait assorti d'une sanction de 250.000 euros par personne
non accueillie par un Etat membre ne s'y pliant pas, versée à celui qui
prendra cet accueil en charge. En situation normale, la règle
principale resterait celle du pays de première arrivée.
C'est du "chantage", a immédiatement réagi le chef de la diplomatie
hongroise à propos de la sanction financière, dénonçant un projet
"inacceptable" et demandant à la Commission européenne "de ne pas
s'engager dans cette impasse".
Le gouvernement turc a lui salué une "nouvelle page" dans les relations
avec l'UE après la proposition de Bruxelles d'intégrer la Turquie dans
la liste des pays exemptés de visas" pour les courts séjours (90 jours
maximum) familiaux, de voyages d'affaires ou touristiques.
Ankara en a fait un enjeu de politique intérieure et menace, s'il
n'obtient pas satisfaction, gain de cause, de remettre en cause son
pacte migratoire du 18 mars avec l'UE, prévoyant le renvoi en Turquie
de tous les nouveaux migrants arrivant sur les îles grecques.
Combiné à la fermeture de la route migratoire des Balkans, l'accord a
fait baisser la pression sur l'Union, même si la situation reste
inquiétante en Grèce où sont bloqués des dizaines de milliers de
réfugiés.
En 2015, l'UE a été ébranlée par l'arrivée d'un nombre sans précédent
de 1,25 million de demandes d'asile, déposées principalement par des
Syriens, Irakiens et Afghans fuyant la guerre et l'insécurité.
D'où la crainte que Bruxelles fasse preuve d'une indulgence intéressée
vis-à-vis de la Turquie, que l'ONG Amnesty International accuse d'avoir
renvoyé des dizaines de personnes en Syrie, ravagée depuis 2011 par la
guerre.
Mais la Commission a assorti son avis favorable de conditions : parmi
une série de 72 critères pour rendre la mesure possible, Ankara doit
encore en respecter cinq "d'ici à la fin juin", a expliqué le
vice-président de la Commission Frans Timmermans.
Ils concernent notamment la lutte des autorités turques contre la
corruption, ou encore une révision de la législation du pays sur le
terrorisme.
"Aucun citoyen turc n'entrera dans l'UE sans visa s'il n'a pas de passeport biométrique", a en outre assuré M. Timmermans.
Tojours pour rassurer, la Commission a repris la proposition
franco-allemande d'une procédure permettant de suspendre rapidement une
exemption de visas, notamment face à un éventuel un afflux de migrants
venant de pays exemptés.
Le chef du principal groupe politique du Parlement européen, l'Allemand
Manfred Weber (PPE, centre-droit) a salué cette mesure. Mais il a aussi
prévenu que les eurodéputés ne transigeraient pas sur le respect "de
tous les critères", dans un communiqué commun avec ses homologues des
autres groupes politiques et le président du Parlement.
- Contrôles prolongés aux frontières -
Egalement sur le terrain migratoire, la Commission a donné son aval
mercredi à une prolongation exceptionnelle des contrôles aux frontières
intérieures de la zone Schengen de libre-circulation, rétablis par
plusieurs pays au plus fort de la crise migratoire.
L'Autriche, le Danemark, l'Allemagne et la Suède vont aussi pouvoir
poursuivre les contrôles sur certaines zones frontalières précises,
alors que la durée maximale de ces dérogations à la libre circulation
arrivait à son terme (le 13 mai pour l'Allemagne, le 16 pour
l'Autriche).
La Commission, tout en louant les "efforts significatifs" de la Grèce,
a constaté que de "graves déficiences" persistaient dans la gestion de
la frontière gréco-turque, justifiant le déclenchement de cette
procédure inédite.
Mais l'exécutif européen a aussi insisté sur l'objectif de voir cesser
ces contrôles "d'ici la fin de l'année", et a pris soin de souligner
que ces mesures n'étaient pas synonymes d'une exclusion de la Grèce de
l'espace Schengen. (AFP, 4 mai
2016)
Parlement Européen persiste: la Turquie doit répondre à tous les critères
La Conférence des présidents du Parlement européen (composée du
Président du PE et des chefs de file des groupes politiques) a débattu
ce mercredi du paquet de propositions adopté par la Commission
européenne sur les politiques des réfugiés et des migrations. Ce paquet
semble être un ensemble équilibré et complet.
En matière de libéralisation des visas avec la Turquie, la position du
Parlement reste inchangée depuis les réunions UE-Turquie des 7 et 17
mars: en tant que co-législateur, il est prêt à jouer un rôle
constructif pour contribuer à une issue positive, mais, premièrement,
il n'y aura pas de raccourci dans les procédures parlementaires - afin
de garantir un contrôle législatif indépendant - et deuxièmement, tous
les pays qui font une demande d'exonération de visa seront traités de
manière égale, ce qui signifie une proposition seulement lorsque tous
les critères auront été remplis.
Les efforts conséquents déployés par la Turquie ces récentes semaines
et ces derniers jours dans le but de remplir les critères nécessaires
sont appréciés. Néanmoins, la Commission a informé le Parlement ce 4
mai que tous les critères n'étaient pas encore remplis.
Tant que ce ne sera pas totalement le cas et tant que la Commission ne
fournit pas au Parlement une garantie écrite du respect de l'ensemble
des critères, les travaux approfondis devraient se poursuivre mais
aucun retour en commission ne peut avoir lieu.
La Conférence des présidents a donné son soutien unanime à cette mesure
proposée par le Président Schulz. (europarl.europa.eu/news/fr/)
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
Erdogan condamne le soutien des Etats-Unis aux milices kurdes en Syrie
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a condamné samedi le soutien des
Etats-Unis à des combattants kurdes de Syrie, où des militaires
américains ont été photographiés arborant l'écusson des Unités de
protection du peuple (YPG), une milice "terroriste" pour Ankara.
"Le soutien qu'ils donnent au PYD (aile politique des YPG), aux YPG, je
le dis de Diyarbakir : je le condamne", a déclaré M. Erdogan, qui
s'exprimait dans cette grande ville du sud-est de la Turquie. "Ceux qui
sont nos amis, sont avec nous dans l'Otan (...) ne peuvent pas, ne
doivent pas envoyer leurs soldats en Syrie avec l'insigne des YPG",
a-t-il ajouté.
Des soldats des forces spéciales américaines arborant l'écusson des YPG
ont été photographiés mercredi par l'AFP dans la province de Raqa, fief
du groupe Etat islamique (EI), où une coalition de combattants kurdes
et arabes (Forces démocratiques syriennes, FDS) a déclenché une
offensive majeure contre les jihadistes.
Washington considère que les milices kurdes font partie des groupes
armés les plus efficaces pour combattre l'EI au sol en Syrie. Pour
Ankara, cependant, les YPG sont étroitement liées au Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation jugée "terroriste" par la
Turquie et qui est engagée depuis 1984 dans une rébellion meurtrière.
"Le PKK, le PYD, les YPG, Daech (acronyme arabe de l'EI) : il n'y a
aucune différence entre ceux-là. Ce sont tous des groupes terroristes",
a déclaré M. Erdogan.
Vendredi, le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu, avait déjà
critiqué Washington, affirmant que les responsables américains
reconnaissaient en privé que les YPG "ne sont pas fiables".
"Ce n'est pas la parole qui nous avait été donnée (par les Américains).
Moi, je crois que la politique doit s'exercer avec honnêteté", a
souligné samedi M. Erdogan.
Dans un geste d'apaisement à l'égard de l'allié turc ulcéré, les
Etats-Unis ont demandé à leurs militaires photographiés d'ôter
l'écusson des YPG, avait annoncé vendredi le colonel Steve Warren,
porte-parole de la coalition militaire internationale contre l'EI en
Syrie et en Irak.
Mais les Américains ont affirmé qu'ils continueraient de s'appuyer sur
les combattants kurdes contre l'EI. Si le PKK est bien perçu par
Washington comme une "organisation terroriste étrangère", "les YPG,
comme d'autres forces dans le nord de la Syrie, combattent efficacement
l'EI", a dit vendredi le porte-parole du département d'Etat, Mark Toner.
"A ceux qui disent +on va continuer de soutenir les YPG, ce n'est pas
le PKK+, je prie d'accepter cette leçon de notre part : votre position
n'est pas bonne. Etre contre le terrorisme, ce n'est être avec le
terrorisme", a répondu samedi M. Erdogan.
(AFP, 28 mai
2016)
Ankara et Washington s'affrontent sur les Kurdes de Syrie
"Terroristes" pour Ankara, rempart contre l'Etat islamique pour
Washington: la Turquie et les Etats-Unis se sont affrontés vendredi à
propos des combattants kurdes de Syrie, un dossier qui empoisonne les
relations entre ces alliés au sein de l'Otan.
"Hypocrisie", "deux poids, deux mesures", "inacceptable": le chef de la
diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu a lâché ses coups contre les
Etats-Unis, dont des militaires des forces spéciales ont été
photographiés par l'AFP dans le nord de la Syrie arborant sur leurs
uniformes l'insigne des Unités de protection du peuple (YPG), une
milice kurde considérée comme "terroriste" par Ankara.
"Il est inadmissible que des soldats des Etats-unis (...) utilisent
l'insigne d'un groupe terroriste", a dénoncé le ministre turc devant la
presse à Antalya (sud). "Nous leur recommandons de porter des badges de
Daech (acronyme arabe de l'EI), du Front al-Nosra lorsqu'ils sont
ailleurs en Syrie, et de Boko Haram lorsqu'ils vont en Afrique", a-t-il
ironisé.
Le Pentagone a reconnu la présence à des fins de "conseil et
d'assistance" de soldats américains dans la province de Raqa, fief du
groupe EI, où une coalition de combattants kurdes et arabes (Forces
démocratiques syriennes, FDS) a lancé une offensive majeure contre les
jihadistes.
Dans un geste d'apaisement à l'égard de l'allié turc ulcéré, Washington
a demandé à ses militaires photographiés d'ôter l'écusson des YPG, a
annoncé le colonel Steve Warren, porte-parole de la coalition militaire
internationale contre l'EI en Syrie et en Irak.
- Washington 'soutient' les YPG -
Mais pas question d'abandonner les YPG.
"Nous allons continuer à les soutenir", a même affirmé le porte-parole
du département d'Etat, Mark Toner. Ce diplomate américain a nié toute
crise avec Ankara, assurant que les Etats-Unis "comprenaient les
inquiétudes de la Turquie" sur le dossier kurde.
Il faut dire qu'aux yeux d'Ankara les milices YPG sont étroitement
liées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation jugée
"terroriste" par la Turquie, accusée d'avoir commis des attentats à
Ankara et qui mène depuis 1984 une rébellion meurtrière.
Pour Washington aussi, le PKK est une "organisation terroriste
étrangère". Mais "au contraire, les YPG, comme d'autres forces dans le
nord de la Syrie, combattent efficacement l'EI", a souligné l'Américain
Toner.
De fait, ces combattants kurdes se sont forgé une réputation de
redoutables fantassins en chassant l'an dernier les jihadistes de l'EI
de la ville syrienne de Kobané, à la frontière turque.
En fait, "les Etats-Unis voient les YPG comme un acteur local avec qui
coopérer en Syrie, alors que la Turquie les considère - à juste titre -
comme les partenaires du PKK en Syrie", résume l'expert Ozgür
Unlühisarcikli, du German Marshall Fund, pour qui "il est improbable
que les deux camps surmontent leurs différends dans un avenir proche".
- Chacun sa guerre -
A long terme, le soutien américain aux combattants kurdes risque de
provoquer une "érosion de la confiance" entre Washington et Ankara,
analyse pour l'AFP Soner Cagaptay, du centre de réflexion Washington
Institute.
Pour l'expert, "la Turquie et les Etats-Unis mènent deux guerres
différentes en Syrie: Washington contre l'EI et Ankara contre (le
président syrien Bachar) al-Assad". Et "tant que cela sera le cas, les
deux pays continueront d'être en désaccord au sujet des alliances à
nouer en Syrie", explique-t-il.
Longtemps accusée de soutenir des éléments radicaux opposés au
président syrien, la Turquie a fini par rejoindre la coalition
internationale anti-EI et met à disposition sa base aérienne d'Incirlik
(sud) pour des bombardiers de plusieurs pays alliés.
Mais en parallèle, la Turquie, qui dit ne faire "aucune différence"
entre les groupes "terroristes", continue de voir dans les YPG une
menace pour ses intérêts.
Invoquant régulièrement la fable du "Scorpion et la Grenouille", le
président turc Recep Tayyip Erdogan estime que les groupes
"terroristes" finissent toujours par "piquer" ceux qui les soutiennent.
Jeudi, la présidence turque avait déploré la décision de plusieurs pays
européens, dont la France et l'Allemagne, d'autoriser le Parti de
l'union démocratique (PYD), aile politique des YPG, à ouvrir des
antennes sur leurs territoires.
Si le PKK figure sur la liste des organisations "terroristes" des
Etats-Unis et de l'Union européenne, les Occidentaux refusent d'y
ajouter les Kurdes de Syrie, malgré les demandes répétées d'Ankara.
(AFP, 27 mai
2016)
Des soldats américains présents au côté des kurdes sur le front
Des forces américaines déployées en Syrie sont présentes sur le front
au côté des combattants kurdes qui mènent une offensive dans la
province de Raqa contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), selon
des commandants kurdes et un correspondant de l'AFP sur place.
Les militaires américains se trouvaient mercredi dans le village de
Fatsa dans le nord de la province de Raqa après sa reprise à l'EI, au
second jour de l'assaut lancé par les forces kurdes et arabes contre
l'organisation jihadiste.
Un photographe de l'AFP a vu une vingtaine de soldats américains dans
ce village situé à 55 km au nord de la ville de Raqa, principal fief de
l'EI en Syrie et il les a entendus communiquer entre eux en anglais.
Des commandants des Forces démocratiques syriennes (FDS) formées
principalement de combattants kurdes, ont confirmé la présence des
soldats américains.
"Les forces américaines participent à cette opération au côté des
FDS", a déclaré à l'AFP le commandant Hawkar Kobané devant une maison
partiellement détruite dans le village.
"Sur le toit de cette maison, les militaires américains utilisent des
missiles TOW pour tirer sur les voitures piégées auxquelles l'EI a
recours pour attaquer les FDS", a-t-il ajouté.
Un combattant des FDS ayant requis l'anonymat a assuré à l'AFP qu'il
s'agissait de membres des "forces d'opérations spéciales américaines",
qui assurent aux alliés des Etats-Unis un soutien en formation et
entraînement. "C'est pour cela que vous ne pouvez pas photographier
toutes leurs opérations".
Plusieurs militaires américains ont été vus par le correspondant de
l'AFP monter sur le toit de la bâtisse en portant des missiles
anti-chars.
"Les forces de la coalition américaine sont présentes sur toutes les
positions sur le front (...) Les avions de la coalition nous aident à
bombarder les positions de l'EI. Les forces sur place guident les
avions", a dit Baraa al-Ghanem, un autre commandant des FDS.
Les militaires américains dans le village de Fatsa ont refusé de parler aux journalistes.
Certains d'entre eux ont pris place à bord de camions montés de
mitrailleuses et d'autres ont accompagné une unité "antiterroriste"
spéciale au sein des FDS pour une session d'entraînement dans un
bâtiment.
Les forces kurdes sont soutenues par les frappes aériennes de la
coalition internationale dirigée par les Etats-Unis dans leur offensive
lancée mardi dans le nord de la province de Raqa, dans le nord-est de
la Syrie en guerre.
Mais il n'est pas clair si les soldats américains déployés sur le
terrain prennent part directement au combat ou s'ils agissent seulement
en tant que conseillers et experts militaires, telle que leur mission a
été définie par leur état-major.
Au Pentagone, le porte-parole Peter Cook a affirmé que les militaires
américains en Syrie avaient une mission de "conseil et d'assistance"
auprès des FDS, et pas une mission de combat.
"Ils ne mènent" pas ce combat contre le groupe Etat islamique, mais
"ils soutiennent ceux qui (le) mènent", a-t-il dit. Ils "ne sont pas
sur la ligne de front", a-t-il également affirmé.
Interrogé de son côté sur l'insigne des YPG (milices kurdes) arboré par
certains de ces soldats américains, un autre porte-parole américain a
expliqué qu'il pouvait s'agir d'un signe de solidarité avec les forces
aidées.
"Les soldats des forces spéciales américaines portent souvent des
insignes des forces qu'elles conseillent, en signe de partenariat", a
tweeté le colonel Steve Warren, porte-parole américain de la coalition
internationale à Bagdad.
Les Etats-Unis ont annoncé il y a quelques semaines le déploiement de
quelque 250 militaires américains supplémentaires, pour compléter les
rangs des dizaines de membres des forces spéciales déployés dans le
nord syrien depuis des mois.
"Nous comptons profiter de la grande expérience des soldats américains
pour lutter contre le terrorisme et reprendre les autres villages le
plus vite possible avec le moins de victimes possible", a dit à Fatsa
le commandant Kobané.
La guerre en Syrie a fait plus de 280.000 morts depuis mars 2011.
(AFP, 26 mai
2016)
US State Department's reply to a question on human rights in Turkey
At the daily press briefing in Washington on May 3, 2016, Spokeperson
of the State Department John Kirby replied to a question on Turkey as
follows:
“QUESTION: John, over the last three, four years during the Secretary’s
tenure here in this building, Turkey’s freedom records in every aspect,
whether press freedom or freedom of assembly or minorities and all
that, have been backsliding very badly and dramatically. Do you think that this
administration could have done something different or better, or do you
see any responsibility on your aspect to make Turkish administration
handle these issues better than they have been handling?
MR KIRBY: Well, a couple of points there. We’ve talked about before
that the trend we’re seeing in Turkey is not a good one. It’s not going
in the right direction. I think I’ve described it as worrisome, and I
think we still believe that. We don’t believe that restricting freedom
of the press is healthy for any democracy, and yet, we still believe
that Turkey can live up to all its democratic principles, the ones that
are enshrined in its constitution, and we want to see them do that and
we want to see Turkey succeed. We don’t believe the path to success,
democratically speaking, is by harassment or – of the media or
restricting their ability to do their job, and we’ve said that many,
many times.
We’re going to continue to make that case as clear and as concise as we
can privately and publicly with Turkish leaders. I don’t think you’re
going to see that diminish. I don’t think you’ll see, as long as
there’s issues of press freedoms there, you’ll see me shying away from
it here from this particular podium either because it matters to us,
not just because it matters to us – and the Secretary talked about how
much it does – but because Turkey matters to us, and we want to see,
again, Turkey succeed. They are a vital partner and a vital ally on
some very significant regional issues, and we believe that a strong
relationship, strong bilateral relationship with Turkey, which we have,
is made stronger by having this trend – this press freedom trend that
we talked about – improve.”
Relations
régionales / Regional Relations
Quelque 100.000 Syriens piégés par l'avancée de l'EI vers la frontière turque
Au moins 100.000 personnes se trouvaient prises au piège vendredi dans
le nord de la Syrie à la frontière avec la Turquie avec l'avancée du
groupe Etat islamique (EI) vers deux villes rebelles, selon des
organisations et des militants.
Cette avancée de l'EI dans la province d'Alep intervient alors que
l'organisation extrémiste subit, plus à l'est dans la province de Raqa,
une offensive majeure menée par des forces arabo-kurdes soutenues par
la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis.
L'EI menace depuis plusieurs mois de s'emparer des localités de Marea et Azaz, aux mains des rebelles depuis 2012.
Les jihadistes ont coupé une route clé entre Azaz, une ville toute
proche de la frontière turque, et Marea, à quelques km plus au
sud-ouest, a indiqué depuis Azaz Maamoun Khatib, qui tient une agence
de presse proche de l'opposition.
"C'est un désastre", a-t-il affirmé à l'AFP, précisant que quelque 15.000 personnes étaient maintenant assiégées à Marea.
Cette avancée de l'EI menace des dizaines de milliers de personnes
déplacées par les combats et vivant des camps informels dans le secteur
d'Azaz alors que la frontière avec la Turquie est fermée depuis
plusieurs mois.
"Nous sommes terriblement inquiets pour environ 100.000 personnes
piégées entre la frontière turque et les lignes de front", a indiqué
Pablo Marco, responsable régional des opérations pour Médecins sans
frontières (MSF).
L'ONG affirme être en train d'évacuer les patients et le personnel d'un
hôpital qu'elle soutient à Salama, une localité entre la frontière et
Azaz.
"Les gens n'ont nulle part pour fuir tandis que les combats se rapprochent", a alerté M. Marco.
Pour Gerry Simpson de Human Rights Watch, quelque 165.000 Syriens se trouveraient actuellement bloqués près de la frontière.
Dans un communiqué vendredi, le groupe jihadiste affirme avoir lancé
"une attaque surprise" et s'être emparé de plusieurs villages près de
Azaz.
Le même jour, des bombardements du régime contre des zones contrôlées
par les rebelles dans la province d'Alep ont fait au moins 15 morts,
ont indiqué des secouristes de la défense civile à l'AFP.
Au moins deux personnes ont été tuées dans une attaque aux barils
d'explosifs dans le district est de la ville d'Alep contrôlé par les
rebelles. Neuf personnes ont péri dans des raids du régime dans la
localité de Hraytane et quatre à Kafar Hamra.
La province d'Alep est morcelée entre des territoires contrôlés par le
gouvernement, les rebelles, les Kurdes et les jihadistes.
(AFP, 27 mai
2016)
Un siècle après, la Turquie bataille contre l'héritage de Sykes-Picot
Un siècle après les accords Sykes-Picot, le ressentiment d'Ankara
envers ce pacte par lequel Britanniques et Français se sont partagé
l'Empire ottoman reste un important moteur de sa politique étrangère
sous la présidence de Recep Tayyip Erdogan.
Signés le 16 mai 1916 par les diplomates Sir Mark Sykes et François
Georges-Picot alors que la défaite de l'Allemagne et de son allié
ottoman se profilait, ces accords ont délimité des sphères de contrôle
et d'influence françaises et britanniques qui ont largement façonné les
frontières actuelles au Moyen-Orient.
Après la fondation d'une république laïque par Mustafa Kemal en 1923,
l'Etat turc a tourné le dos à son passé impérial, qui a vu la Sublime
Porte régner à son apogée sur un territoire s'étirant des portes de
Vienne au golfe d'Aden, pour bâtir une nation moderne à l'intérieur de
ses propres frontières.
Mais depuis l'arrivée au pouvoir en 2002 du Parti de la justice et du
développement (AKP, islamo-conservateur) de M. Erdogan, la Turquie mène
une politique étrangère ambitieuse, cherchant à renforcer son influence
dans les territoires de l'ex-empire, de la Bosnie à l'Arabie saoudite.
Signe de son ambition transfrontalière, Ankara avait pour projet de
créer une zone de libre-échange incluant la Syrie, le Liban, la
Jordanie, puis, dans un second temps, l'Irak. L'accord a été signé en
2010, mais s'est noyé dans les Printemps arabes.
Les dirigeants turcs actuels, accusés de néo-ottomanisme par leurs
détracteurs, n'ont jamais dissimulé leur mépris pour les accords
Sykes-Picot qui ont, selon eux, dressé des barrières entre peuples
musulmans et privé la Turquie de son influence naturelle dans la région.
A ce titre, M. Erdogan ne rate pas une occasion de dénoncer le
"marchandage" qui a conduit Paris et Londres à "tracer des frontières
avec une règle".
"Nous nous sommes toujours opposés à Sykes-Picot, parce que Sykes-Picot
a divisé notre région et a éloigné nos villes les unes des autres", a
déclaré le Premier ministre Ahmet Davutoglu en mars.
- 'Nouveaux Lawrence' d'Arabie -
Selon lui, certaines personnes cherchent aujourd'hui à "écrire un
nouveau Sykes-Picot" en divisant la Syrie et l'Irak, alors que les
Kurdes, notamment, revendiquent plus d'autonomie dans ces deux pays et
en Turquie.
Les multiples crises qui ont enflammé la région ces dernières années,
de la guerre en Syrie à la montée en puisssance du groupe Etat
islamique (EI), ont réveillé chez les Turcs les démons de Sykes-Picot.
"Chaque conflit dans la région (...) a été conçu il y a un siècle",
déclarait en 2014 M. Erdogan, qui s'en prend régulièrement aux
"nouveaux Lawrence" qui cherchent à déstabiliser la région, en
référence à l'officier de liaison britannique T.E Lawrence, acteur de
la révolte arabe contre l'Empire ottoman.
Les accords Sykes-Picot s'inscrivent dans une "narration du
ressentiment contre les +abus occidentaux+", explique à l'AFP Sezin
Oney, professeure de sciences politiques à l'Université Bilkent.
Selon elle, "Ankara considère ces frontières comme artificielles,
limitant, voire +volant+ ce qui appartient à l'héritage historique de
la Turquie".
Ankara a montré l'étendue de son ambition "post-ottomane" lors du
conflit syrien, encourageant la chute du président Bachar al-Assad.
Mais cet activisme s'est pour l'instant en grande partie retourné
contre la Turquie.
Le pays, qui accueille 2,7 millions de réfugiés syriens, est
aujourd'hui confronté à l'extension du conflit voisin à sa frontière,
régulièrement visée par des tirs de roquettes meurtriers de l'EI, qui a
commis plusieurs attentats à Istanbul et Ankara.
Une succession de commémorations récentes liées à la Première guerre
mondiale ont permis aux dirigeants turcs de critiquer le pacte
franco-britannique, comme lors du centenaire le 29 avril d'une victoire
de l'Empire ottoman contre les forces alliées à Kut-el-Amara, dans
l'Irak d'aujourd'hui.
"L'esprit de Kut-el-Amara l'emportera quoi qu'il advienne et
Sykes-Picot connaîtra une défaite cinglante", a promis M. Davutoglu.
Le retrait prochain du gouvernement de cet ancien universitaire
considéré comme l'artisan de la diplomatie turque de la dernière
décennie pose la question d'un éventuel réajustement.
"Je pense qu'il y a très peu de chances", a dit à l'AFP l'ancien
ambassadeur de Turquie aux Etats-Unis, Faruk Logoglu, soulignant que la
politique étrangère pensée par M. Davutoglu avait été approuvée par M.
Erdogan.
(AFP, 14 mai
2016)
Plusieurs attentats ordonnés par des "terroristes" de Turquie et de Syrie déjoués
Plusieurs attentats ordonnés par des "terroristes" en provenance de
Turquie et de Syrie ont été déjoués dans la région de Moscou et un
groupe de ressortissants d'Asie centrale chargés de les perpétrer a été
arrêté, a annoncé mercredi le Service fédéral russe de sécurité (FSB).
"Un groupe de ressortissants de pays d'Asie centrale qui envisageaient
de perpétrer une série d'actes terroristes dans la région de Moscou"
début mai sur ordre de "chefs d'organisations terroristes
internationales actives en Syrie et en Turquie ont été arrêtés", a
indiqué le FSB dans un communiqué, cité par l'agence publique
Ria-Novosti.
Le 1er mai, de nombreuses manifestations culturelles et politiques
d'ampleur ont lieu à Moscou et dans la banlieue à l'occasion de la Fête
du Travail, jour férié en Russie. En outre, cette année les orthodoxes
fêtaient Pâques le 1er mai en Russie. Le 9 mai, un défilé militaire et
d'autres célébrations consacrés à la Fête de la Victoire sur
l'Allemagne nazie attirent des centaines de milliers de personnes au
coeur de la capitale russe.
Lors de l'arrestation, qui a eu lieu à Moscou mais dont la date n'est
pas précisée, "un grand nombre d'armes et d'explosifs" ont été saisis,
selon le communiqué du FSB.
Les personnes arrêtées "sont en train de passer aux aveux", ajoute-t-il.
Cette annonce intervient alors que de violents combats opposent depuis
le 22 avril le régime de Damas, soutenu par Moscou, et les rebelles
syriens, soutenus par la Turquie, à Alep, dans le nord de la Syrie,
malgré les efforts diplomatiques visant à promouvoir un cessez-le-feu.
Les forces russes soutiennent le président syrien Bachar al-Assad dans
son offensive contre les groupes "terroristes" et ont aidé l'armée du
régime de Damas à reprendre fin mars la cité antique de Palmyre qui
était aux mains du groupe jihadiste Etat islamique (EI).
La Russie est régulièrement accusée par les Occidentaux et l'opposition
syrienne de frapper les groupes rebelles opposés au régime de Damas.
Moscou a toujours démenti. (AFP, 4 mai
2016)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
L'intervention de l'ONU relance les pourparlers de paix après un accroc
Le président chypriote Nicos Anastasiades a annoncé vendredi, suite à
une intervention du chef de l'ONU, que les pourparlers de paix avec le
dirigeant chypriote turc allaient reprendre, après avoir annulé une
rencontre avec Mustafa Akinci.
Dénonçant une tentative de la Turquie de saper son autorité et de
donner plus de crédit au leader de la République turque de Chypre du
Nord -- autoproclamée et reconnue seulement par Ankara --, M.
Anastasiades avait annulé une rencontre prévue vendredi avec M. Akinci.
Ce dernier, qui n'a pas le rang de président, avait été convié en
dernière minute par le président turc Recep Tayyip Erdogan à un dîner
pour des chefs d'Etat organisé par l'ONU à Istanbul, une soirée à
laquelle M. Anastasiades avait renoncé à assister.
En Turquie, M. Akinci a rencontré le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.
Nicosie a accusé l'ONU de "semer le désordre" en s'impliquant dans un jeu diplomatique très sensible.
Dans un soucis de remettre sur pied les discussions pour la réunification de l'île, M. Ban a téléphoné au président chypriote.
"En référence aux récents évènements à Istanbul, le secrétaire général
a réitéré que la position des Nations unies concernant Chypre n'a pas
changé", selon un communiqué de l'ONU.
M. Ban "encourage les deux dirigeants à intensifier leurs efforts pour
la réunification de Chypre, dans un climat de respect mutuel, et de
façon à mettre fin à l'inacceptable statu quo".
Il s'agit du premier accroc sérieux dans les négociations de paix
entamées il y a un an entre MM. Anastasiades et Akinci et visant à
réunifier l'île méditerranéenne, divisée en deux depuis l'invasion en
1974 de sa partie nord par la Turquie en réaction à un coup d'Etat
visant à rattacher Chypre à la Grèce.
Dans un communiqué conjoint du 15 mai 2015, les deux dirigeants se
disaient plus engagés que jamais à oeuvrer pour la réunification de
l'île.
Après les propos rassurants du chef de l'ONU, M. Anastasiades s'est dit prêt à intensifier les efforts pour une solution.
"Les annonces faites par l'ONU vendredi sont une réponse à tous ceux
qui ont cherché à Istanbul à projeter et promouvoir une image erronée
d'un régime illégal", a affirmé le porte-parole du gouvernement Nicos
Christodoulides.
M. Anastasiades "est prêt à poursuivre et intensifier le dialogue,
pourvu qu'il y ait un respect mutuel... et qu'un phénomène similaire,
de l'implication d'une partie tierce, ne se reproduise plus", a-t-il
ajouté.
(AFP, 27 mai
2016)
Le président chypriote annule une réunion sur la réunification de l'île
Le président de Chypre Nicos Anastasiades a annulé mardi une réunion
prévue dans le cadre des pourparlers de paix, dénonçant ce qu'il
considère comme une tentative de reconnaître la partie nord de l'île,
occupée par la Turquie.
Cette décision intervient après que M. Anastasiades, un Chypriote grec,
eut renoncé à assister à un dîner organisé à Istanbul pour des chefs
d'Etat auquel avait aussi été convié en dernière minute le dirigeant
chypriote turc Mustafa Akinci, qui n'a pas le rang de président.
Il s'agit du premier accroc sérieux dans les négociations de paix
entamées il y a un an entre MM. Anastasiades et Akinci et visant à
réunifier l'île méditerranéenne divisée depuis 1974.
"Avec regret, le président Anastasiades a établi que le terrain n'était
pas propice pour tenir une réunion avec le leader chypriote turc le 27
mai", a déclaré dans un communiqué le porte-parole du gouvernement
Nicos Christodoulides.
Alors qu'il se trouvait lundi à Istanbul pour assister au Sommet
humanitaire mondial, M. Anastasiades a décidé de ne pas assister au
dîner lorsqu'il a appris que M. Akinci y serait également présent,
qualifiant cette invitation d'"inacceptable".
Mustafa Akinci dirige la République turque de Chypre du Nord, autoproclamée et reconnue seulement par la Turquie.
L'invitation adressée à M. Akinci par le président turc Recep Tayyip
Erdogan a ainsi été vue, côté chypriote grec, comme une tentative de
saper l'autorité du président chypriote et de donner plus de crédit au
leader chypriote turc.
A New York, le porte-parole adjoint des Nations unies Farhan Haq a
souligné qu'il s'agissait d'une invitation des autorités turques et que
l'ONU n'était pas impliquée.
L'ONU n'a pas été informée formellement de la décision de la partie
grecque de ne pas participer à la prochaine session de négociations,
a-t-il indiqué.
"A cette étape importante du processus, le secrétaire général (Ban
Ki-moon) tient à souligner que les deux dirigeants ont démontré un
grand courage et une grande persévérance dans le processus et qu'ils
ont fait beaucoup de progrès, donc il les encourage à redoubler
d'efforts", a ajouté le porte-parole.
M. Anastasiades a indiqué qu'il était déterminé à poursuivre les
pourparlers de paix pourvu qu'il y ait un "respect mutuel (...) et non
des décisions unilatérales visant à rehausser le statut d'un
pseudo-Etat".
"De telles décisions (...) non seulement n'aident pas le processus en cours mais lui portent préjudice", selon le communiqué.
Après plusieurs échecs ces 40 dernières années, des pourparlers de paix
sous l'égide de l'ONU ont été relancés en mai 2015 et sont vus comme la
dernière chance de réunifier l'île.
Beaucoup estiment que la bonne entente entre les deux dirigeants, qui
se rencontrent de façon régulière, peut créer un climat de confiance
favorable à la conclusion d'un accord de paix mais ce dernier incident
risque d'alourdir l'atmosphère des négociations.
Chypre est divisée en deux depuis l'invasion en 1974 de sa partie nord
par la Turquie en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher le pays
à la Grèce.
Les autorités de la République de Chypre n'exercent leur autorité que
sur la partie chypriote grecque de l'île, soit ses deux-tiers sud.
(AFP, 24 mai
2016)
Immigration
/ Migration
781.887 musulmans en Belgique?
Ce mercredi 25 mai, Sud Presse se fait l’écho des chiffres du
sociologue Jan Hertogen (UCL) selon lesquels 781.887 musulmans vivent
en Belgique, soit 7% de la population belge.
Selon cette étude, il y avait, le 1e janvier 2015, 4,9% de musulmans en
Wallonie, 5.1% en Région flamande et… 23,6% dans la Région bruxelloise
! Et parmi les 10 communes comportant la plus grande proportion de
musulmans, 8 sont bruxelloises…
Si le titre mis en avant par Sud Presse peut être sujet à polémique,
Unia ne voit pas dans la démarche un quelconque élément discriminant :
« Le fait de vouloir compter des groupes ne peut être taxé a priori de
nuisible. Pour mener des politiques publiques, il est important de
savoir quels sont les groupes qui composent notre société et où ils se
trouvent », réagit Patrick Charlier, directeur d’Unia.
Unia se montre cependant prudent avec la terminologie utilisée quand
l’article évoque les « musulmans » : « Il vaudrait mieux parler de
personnes de culture musulmane que de musulmans par exemple. On peut
regretter un manque de nuances et de mise en perspective de l’article,
ce qui peut à nouveau crisper les positions alors que les musulmans
font déjà l’objet de stigmatisation suite aux attentats de Paris et
Bruxelles. On est en droit de se demander si ce genre d’article, lâché
dans l’arène publique sans autres formes d’explications, ne vient pas à
nouveau polariser la société ». Enfin, parler des musulmans comme d’un
groupe univoque, à qui on opposerait les non-musulmans, fait fi de la
grande diversité des tendances, des opinions et des pratiques qu’il
comporte.
Rappelons également que cette mesure résulte de choix méthodologiques
qui à ce titre peuvent toujours être débattus dans la sphère
scientifique. Unia souligne par ailleurs que ce chiffre de 7% de
personnes de culture musulmane en Belgique vient objectiver la
perception de la population. En effet, dans un sondage Ipsos de 2014,
les Belges estimaient que 29 % de la population du pays est musulmane.
Fehriye Erdal renvoyée en correctionnelle pour un triple assassinat
La Chambre du conseil de Bruxelles a renvoyé Fehriye Erdal (39 ans)
devant le tribunal correctionnel pour son implication supposée dans un
triple assassinat en Turquie en 1996. La défense demandait un renvoi
devant la cour d’assises et peut encore faire appel.
En janvier 1996, l’homme d’affaires Ozdemir Sabançi, sa secrétaire et
Haluk Gorgün, directeur-général de Toyota Turquie, ont été assassinés à
Istanbul, en Turquie. A cette époque, Fehriye Erdal travaillait en tant
que serveuse de café dans l’entreprise de M. Gorgün. La militante du
mouvement d’extrême gauche DHKP-C aurait laissé entrer les assassins.
Ce serait, par ailleurs, elle, le cerveau de ce triple assassinat.
Après sa fuite vers la Belgique, Fehriye Erdal a été interpellée en
1999 à Duinbergen (Flandre occidentale) notamment pour associations de
malfaiteurs et possession illégale d’armes. Malgré une surveillance
accrue, la suspecte a réussi à s’enfuir en 2006. Finalement, Fehriye
Erdal a été condamnée à deux ans de prison avec sursis pour infraction
à la loi sur les armes.
Le procès pour les assassinats à Istanbul devait, selon le parquet
fédéral, être mené en Turquie mais la cour de cassation a jugé que la
Belgique était compétente pour l’affaire.
La défense de Fehriye Erdal a demandé le renvoi devant la cour
d’assises car il s’agit d’un délit politique, selon Me Paul Bekaert. La
chambre du conseil a plutôt suivi la position du parquet fédéral. Me
Bekaert peut maintenant interjeter appel auprès de la chambre des mises
en accusation de Gand.
Par ailleurs, le procès contre un autre suspect dans ce dossier a
commencé début avril à Istanbul. Ismail Akkol était en fuite depuis 20
ans. Un troisième suspect a été assassiné après les faits dans une
prison turque. Le procès contre Ismail Akkol doit reprendre le 22 juin.
(Belga, 27 mai 2016)
Les pays de l'UE s'accordent sur la suspension rapide des exemptions
Les Etats membres de l'UE se sont mis d'accord vendredi à Bruxelles sur
un mécanisme permettant de suspendre rapidement des exemptions de visas
accordées à des pays tiers, sur fond d'inquiétudes autour de
l'exemption réclamée par la Turquie.
Cette suspension interviendrait notamment si l'une des conditions de
l'exemption n'est plus respectée au fil du temps, plus rapidement
qu'avec les règles actuelles, selon la position commune adoptée par les
ministres de l'Intérieur de l'UE.
Cette "clause de sauvegarde", proposée par Paris et Berlin puis reprise
par la Commission européenne, doit désormais faire l'objet d'une
négociation avec le Parlement européen.
"La libéralisation des visas a beaucoup d'avantages pour l'UE et les
pays tiers, mais nous avons besoin d'un frein d'urgence pour tous les
pays exemptés, pour être sûrs qu'il n'y a pas d'abus", a plaidé le
ministre néerlandais des migrations, Klaas Dijkhoff, dont le pays
assure la présidence du Conseil de l'UE.
Le nouveau mécanisme pourrait être déclenché sur la base de nouveaux
motifs, comme un afflux des ressortissants du pays tiers restant dans
l'UE après l'expiration de la durée autorisée de leur court séjour sans
visa.
L'exemption serait également suspendue si le pays bénéficiaire ne
respecte plus ses engagements en termes de "réadmissions" de ses
ressortissants ou de migrants irréguliers ayant transité par son
territoire avant de gagner l'UE.
Cette initiative vise à rassurer les pays inquiets des exemptions de
visas que pourraient obtenir rapidement non seulement la Turquie, mais
également l'Ukraine, la Géorgie et le Kosovo.
"Cela fait presque 130 millions de personnes qui n'auront plus besoin
de visas dans l'espace Schengen, cela peut inquiéter" dans un contexte
de crise migratoire, a souligné un responsable européen.
Le mécanisme de suspension rapide était ainsi devenu une condition pour
que certains Etats membres acceptent d'accorder de nouvelles exemptions
de visas, notamment aux ressortissants turcs, pour des séjours de 90
jours maximum dans l'espace Schengen.
Il "concerne tous les Etats et il n'est dirigé contre aucun pays", a
tenu à préciser le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière.
"C'est une clause qui permet de revenir en arrière si un pays manque à
ses obligations ou à ses engagements", s'est félicité le ministre
français Bernard Cazeneuve, qui a rappelé par ailleurs que la France
resterait "vigilante" sur la question des critères à remplir par la
Turquie pour obtenir une exemption.
La Commission a ouvert la voie le 4 mai à cette exemption de visas pour
les Turcs, mais sous réserves de nouvelles mesures du gouvernement
turc, alors qu'Ankara a fait de cette exemption une condition pour
continuer d'appliquer son accord migratoire controversé avec l'UE.
L'exécutif européen estime notamment que la Turquie doit modifier sa définition du terrorisme, jugée trop large.
Mais le président turc Recep Tayyip Erdogan a fermement repoussé toute
modification de cette législation, laissant présager un blocage, qui
menace plus largement l'accord conclu le 18 mars avec l'UE pour freiner
l'afflux de migrants vers l'Europe.
(AFP, 20 mai
2016)
Des enfants syriens violés dans un camp de réfugiés "exemplaire"
La Turquie a été secouée jeudi par la révélation d'une série d'abus
sexuels présumés commis sur des enfants syriens dans un camp de
réfugiés pourtant présenté comme exemplaire par les autorités.
Un agent d'entretien du camp de Nizip, situé dans la province de
Gaziantep (sud-est), près de la frontière syrienne, est accusé d'avoir
violé au moins huit enfants syriens âgés de 8 à 12 ans l'année
dernière, a rapporté l'agence de presse Dogan.
L'agence du gouvernement turc en charge des situations d'urgence
(AFAD), qui gère ce camp de tentes accueillant 10.800 réfugiés, a
indiqué dans un communiqué "suivre de près" cette affaire.
Plusieurs dirigeants européens, dont la chancelière allemande Angela
Merkel et le président du Conseil européen Donald Tusk, avaient visité
le mois dernier le camp de conteneurs voisin de Nizip II. M. Tusk avait
alors loué l'action de la Turquie, "le meilleur exemple, pour le monde,
sur la manière dont nous devrions traiter les réfugiés".
Le Parti républicain du peuple (CHP), principale formation
d'opposition, a demandé l'ouverture d'une enquête parlementaire et va
envoyer vendredi une délégation dans le camp de Nizip, a indiqué sur
Twitter Veli Agbaba, son secrétaire général adjoint.
Selon le quotidien Birgün, l'agent d'entretien, arrêté en septembre,
est soupçonné d'avoir violé une trentaine d'enfants, mais la plupart
des familles n'ont pas porté plainte de peur d'être expulsées. Le
procureur réclame contre lui 289 ans de prison.
Il est accusé d'avoir attiré ses victimes présumées dans des toilettes,
où il les auraient violées contre des sommes d'argent comprises entre
1,5 et 5 livres turques (0,45 centimes d'euro et 1,5 euro), selon Dogan.
"L'AFAD a pris des mesures pour éviter de nouveaux incidents du genre", a indiqué sans épiloguer l'agence dans son communiqué.
La Turquie accueille officiellement quelque trois millions de réfugiés,
incluant 2,7 millions de Syriens, dont les trois quarts vivent en
dehors des camps.accueille officiellement quelque trois millions de
réfugiés, incluant 2,7 millions de Syriens, dont les trois quarts
vivent en dehors des camps.
(AFP, 12 mai
2016)
Questions sur le fichage de 1200 ressortissants Belgo-turcs et sur la "Diyanet"
Chambre des représentants – Commission de la Justice
Réunion du 11 mai 2016 – Extrait du compte rendu intégral (CRIV 54 – COM 0413)
10 Question de M. Benoit Hellings au ministre de la Justice sur "le
fichage potentiel de 1 200 ressortissants belgo-turcs par la Turquie et
la mise en oeuvre de la loi modifiant la loi du 30 novembre 1998 des
services de renseignement et de sécurité, concernant le contrôle des
activités des services de renseignement étrangers en Belgique" (n°
11150)
10.01 Benoit Hellings (Ecolo-Groen): Monsieur le ministre, d'après la
RTBF, plus de 1 200 Belgo-Turcs seraient fichés sur une liste noire du
gouvernement turc, ce qui les empêcherait concrètement de se rendre à
nouveau en Turquie. Ce sont leurs prises de position contre le
gouvernement turc et contre le président Recep Tayyip Erdogan en
particulier qui justifieraient cet inadmissible moyen de pression pour
réduire des opposants politiques au silence. Cette information est
dévoilée alors qu'en ce moment, en Turquie, plus d'un millier de
personnes sont poursuivies pénalement pour insultes au président.
Interrogé par la RTBF, le chercheur de l'UCL, Vincent Eiffling déclare
à propos de la façon dont serait établie cette liste: "Si c'est le cas,
il faut aller chercher dans la base la plus active des militants de
l'AKP, le parti d'Erdogan, c'est un moyen de passer par des canaux
officieux pour récolter des informations auprès de ceux qui sont
opposés à sa politique, de les identifier, de les cibler".
Cet épisode rappelle les discussions que nous avions eues à la Chambre
en janvier dernier au moment des discussions sur la proposition de loi
que M. Van Hecke et moi-même avions déposée au sujet du contrôle des
activités des services de renseignement étrangers en Belgique. Monsieur
le ministre, mes questions: quelles initiatives le SPF Justice a-t-il
prises pour mettre en oeuvre cette loi votée le 21 janvier 2016 à la
Chambre? La Sûreté de l’État a-t-elle vu son cadre en personnel
augmenter en vue de remplir cette nouvelle mission visant à lutter
contre l'ingérence?
Dans le cas particulier de la Turquie, avez-vous donné une instruction
à vos services, et en particulier à la Sûreté de l’État, pour que les
activités décrites par la RTBF puissent faire l'objet d'un suivi
approfondi?
10.02 Koen Geens, ministre: Monsieur Hellings, depuis la loi du 29
janvier 2016 modifiant la loi organique du 30 novembre 1998 des
services de renseignement et de sûreté, la Sûreté de l'État et le
Service général Renseignement et Sécurité ont la mission expresse
d'exercer une surveillance sur les activités que des services de
renseignement étrangers mènent sur le territoire belge.
Bien qu'auparavant également, la Sûreté de l'État avait pour tâche de
recueillir des renseignements sur les activités d'espionnage et
d'ingérence de services de renseignements étrangers, la loi du 29
janvier 2016 a le mérite que, désormais, toutes les activités de
services de renseignement étrangers sur le territoire belge doivent
entrer dans le champ de vision de nos services de renseignement.
En ce qui concerne la Sûreté de l'État, le domaine d'attention de sa
section Counterintelligence créée en 2015 s'en trouve élargie. Une
incidence importante est qu'elle est en mesure de réagir plus
rapidement de manière adéquate quand lesdites activités ne respectent
pas le droit belge ou si elles constituent une menace pour nos intérêts
vitaux et nos valeurs.
Un deuxième mérite est que la Sûreté de l'État peut dorénavant utiliser
des méthodes spéciales de renseignement dans le cadre de la
constitution et du renforcement d'une position d'information en la
matière. Auparavant, ils ne pouvaient pas avoir recours à cette
catégorie de méthodes BIM pour lutter contre les activités d'ingérence
étrangère.
Un troisième mérite de cette loi de 2016 est qu'elle pose explicitement
en mission légale la surveillance des activités de services de
renseignement étrangers sur le territoire belge. Ce faisant, notre pays
fait partie du petit nombre de pays qui ont donné suite à une
importante recommandation du secrétaire général du Conseil de l'Europe.
La Sûreté de l'État n'a pas pris de mesures particulières pour la mise
en oeuvre de la loi. La réforme déjà évoquée de sa structure
organisationnelle est à l'origine de la création de sa section
opérationnelle Counterintelligence qui regroupe notamment tous les
officiers de renseignements spécialisés dans la surveillance des
services de renseignement étrangers.
Cette centralisation de la connaissance et de l'expertise a eu pour
conséquence que l'exécution de cette priorité du service de
renseignement n'a pas nécessité d'élargissement particulier du cadre du
personnel. Comme je l'ai déjà dit, la loi du 29 janvier 2016 étend,
dans une large mesure, les moyens légaux de cette section.
Enfin, je suis en mesure de vous communiquer que je n'ai pas dû donner
d'instructions particulières à la Sûreté de l'État quant à l'examen de
la problématique que vous évoquez.
En tant que service de renseignement intérieur, la Sûreté porte
automatiquement l'attention qui s'impose aux signaux qui pourraient
être des indices d'activités problématiques menées sur le territoire
belge. Elle m'a confirmé que la problématique en question faisait
l'objet de son attention spécifique.
10.03 Benoit Hellings (Ecolo-Groen): Vous avez listé tous les avantages
de la proposition de loi que M. Van Hecke et moi-même avons déposée
pour les excellentes raisons que vous venez de rappeler ici. Sur ce
sujet, nous sommes tous d'accord.
C'est très bien de pouvoir être doté d'une compétence, c'est aussi très
bien d'être doté du personnel permettant d'exercer cette compétence.
J'entends que vous affirmez que la Sûreté dispose d'assez de personnel
pour l'assumer, je n'en suis pas si sûr. La Sûreté manque déjà de
personnel pour remplir sa tâche essentielle de lutte contre le
terrorisme. On voit aujourd'hui que la diaspora turque fait l'objet de
pressions gigantesques et nous y reviendrons plus tard dans une autre
question par rapport à l'ingérence que joue la diyanet dans les
affaires intérieures belges. Il s'agit d'une question essentielle. Si
on veut un jour créer les conditions idéales pour l'intégration, il
faut aussi faire en sorte que des pays comme la Turquie cessent de
jouer ce rôle de contrôle de cette diaspora turque. Aujourd'hui, nous
disposons des moyens juridiques mais il faut encore les moyens humains
pour pouvoir assurer cette nouvelle tâche et nous suivrons ce dossier
de près.
la "Diyanet Belgique"
Chambre des représentants – Commission de la Justice
Réunion du 11 mai 2016 – Extrait du compte rendu intégral (CRIV 54 – COM 0413)
13 Question de M . Benoit Hellings au ministre de la Justice sur "le
recours en annulation au Conseil d'État contre l'arrêté royal du 15
février dernier par la 'Diyanet Belgique'" (n° 11174)
13.01 Benoit Hellings (Ecolo-Groen): Monsieur le ministre, le 25 avril,
lors de votre audition au Parlement européen, vous avez déclaré que la
"Diyanet Belgique", soit l'antenne belge du ministère turc des Affaires
religieuses, a introduit avec d'autres organisations belges, un recours
en annulation au Conseil d'État contre l'arrêté royal du 15 février
dernier qui réorganise l'Exécutif des Musulmans de Belgique. Les
plaignants s'appuient sur trois arguments: des entorses au principe de
noningérence de l'État dans les affaires du culte – c'est à tomber de
sa chaise! -, de nouvelles prérogatives accordées à l'Exécutif des
Musulmans de Belgique et, enfin, la structure même de ce dernier.
Cette affaire éclate alors que l'on sait que sur notre territoire,
certaines mosquées turques, même lorsqu'elles sont reconnues par
l'État, refusent que des imams payés par la Belgique y prêchent. Des
imams turcs sont envoyés ici et payés directement par le gouvernement
turc. C'est totalement contraire à l'esprit de l'arrêté royal dont vous
avez pris l'initiative - ce dont je vous félicite au passage - et qui
promeut l'émergence d'un islam de Belgique.
D'où, monsieur le ministre, mes trois questions. Cette énième ingérence
du gouvernement turc dans les affaires religieuses belges vous
incite-t-elle à mettre en oeuvre rapidement la loi du 29 janvier
dernier - évoquée dans la question précédente - qui vise précisément à
suivre de près les activités des services de renseignements étrangers
dans leur inadmissible contrôle des diasporas, en l'occurrence la
diaspora turque? Quelles sont les initiatives politiques et
diplomatiques que vous avez prises, avec votre collègue des Affaires
étrangères, pour protester officiellement auprès du gouvernement turc à
propos de cette intolérable ingérence dans les affaires du culte en
Belgique? Enfin, quelles sont les conséquences politiques de ce recours
au Conseil d'État pour la mise en oeuvre de cet important arrêté royal
réformant l'Exécutif des Musulmans de Belgique? D'avance, je vous
remercie pour vos réponses.
13.02 Koen Geens, ministre: Monsieur Hellings, pour votre première
question, je vous invite à vous référer à la réponse donnée à votre
question n° 11150 relative au contrôle des activités des services de
renseignements étrangers.
J'ai pris acte du fait que l'association "Diyanet Belgique" n'est
apparemment pas d'accord avec l'arrêté royal du 15 février 2016 portant
reconnaissance de l'Exécutif des Musulmans de Belgique. C'est pour
cette raison qu'elle a utilisé les moyens juridiques dont est doté
notre État de droit pour introduire un recours contre cet arrêté royal.
Il va de soi que j'aurais préféré que les choses prennent une autre
tournure, mais la démocratie implique des charges et des devoirs.
Le lundi 2 mai, une réunion s'est tenue, à l'initiative de mon cabinet,
avec les autres cabinets concernés, afin de définir une approche
coordonnée pour différents dossiers bilatéraux que nous traitons avec
la Turquie. Étant donné que le recours introduit auprès du Conseil
d'État n'est pas suspensif, l'arrêté royal en cause reste d'application
jusqu'à nouvel ordre.
L'État belge a déposé sa note en défense de l'arrêté royal lundi
dernier. Le conseil d'État peut maintenant examiner la question.
13.03 Benoit Hellings (Ecolo-Groen): Monsieur le président, monsieur le
ministre, je suis heureux de constater une nouvelle fois que nous
sommes d'accord sur l'excellence de la loi qu'Ecolo-Groen votait le 20
janvier 2016. Il faut donc la mettre en oeuvre rapidement.
Il est dommage que ce recours intervienne alors que vous vous êtes
rendu en Turquie récemment. Le ministre des Affaires étrangères s'est
aussi rendu en Turquie. Récemment, le premier ministre, lors d'un
Conseil européen, a contracté et signé un accord avec la Turquie
concernant l'immigration. La constante de tous les accords, qu'ils
soient judiciaires, politiques, asile et migration et autres, que nous
signons avec la Turquie, c'est que celle-ci est non seulement un État
autoritaire avec lequel il est difficile, en tant que démocrate,
d'envisager des accords mais aussi un partenaire qui n'est pas fiable.
La question posée par la non-fiabililté de la Turquie est démontrée.
Je pense que nous devons être aussi prudents que possible comme
démocrates avant d'imaginer quoi que ce soit en provenance de ce pays à
l'avenir.
Il faudra retenir cet épisode du recours au conseil d'État de la
Diyanet qui est un organe du gouvernement turc en tant que tel qui joue
un rôle d'ingérence dans les affaires intérieures de notre pays.
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