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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

42nd Year / 42e Année
Juin
 
2016 June
N° 454
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

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Info-Türk editor Doğan Özgüden was honored by EAFJD



Titres des évènements du mois
Titles of this month's events


Droits de l'Homme / Human Rights

41 tués dans un triple attentat-suicide à l'aéroport d'Istanbul, l'EI suspecté

Pro-Gay Pride dispersé à Istanbul, deux députés allemands interpellés
Turkey’s parliament adopts legal shield even for village guards
Six soldats turcs tués par le PKK dans le sud-est de la Turquie

Un mort dans un attentat à la voiture piégée attribué au PKK
Press Conference in Brussels on Human Rights in Turkey
La police disperse avec du gaz lacrymogène un rassemblement LGBT
Trans Pride Committee: We Don’t Recognize Prohibition
Istanbul interdit la gay pride en invoquant la sécurité

Declarations from 22 High Schools in 9 Days
Neuf blessés dans un attentat à la voiture piégée dans l'est

Tirs de balles en caoutchouc sur des manifestants à Istanbul
Cinq morts dans un attentat à la voiture piégée dans le sud-est
11 morts dans un attentat à Istanbul
At Least 80 Children Killed in Curfews

Gezi Closed Again on 3rd Anniversary
Rassemblements interdits pour l'anniversaire de la Résistance de Gezi
Une ex-miss Turquie condamnée à la prison pour insulte à Erdogan


Pression sur les médias / Pressure on the Media


3 Arrested, 16 Sued Out of 50 Prosecuted Editors-in-Chief on Watch
Up to 5 Years in Prison Demanded for Journalist Aktan

Four more journalists face probe over solidarity campaign
Rejet de la remise en liberté du correspondant de RSF et deux militants
Manifestation devant la prison du correspondant de RSF et deux militants
Acquittement d'un universitaire accusé de "propagande terroriste"

14 ans de prison réclamés pour le correspondant de RSF et deux militants
Nouvel échec en appel d'Erdogan contre un patron de presse allemand
Trois intellectuels inculpés pour "propagande terroriste"
RSF: "un jour noir pour la liberté de la presse"
International Reaction Against Arrest of trois intellectuals

Probe into 37 Editor-in-Chiefs On Watch of Özgür Gündem Daily
Venice Commission urges Ankara to review internet code
Publishers Association: Shame of Burning Books

Un journaliste syrien anti-EI grièvement blessé dans une attaque
‘Sledgehammer’ coup plot indictment against five journalists
Press Organizations React Against Attack on Journalists in Midyat

Journalist Hayri Tunç Sentenced to 2 Years in Prison
Common Declaration for Release of 13 Arrested DİHA Reporters

Kurdish Question / Question kurde

KNK:
Turkish State conducting ruthless operations in Kurdistan
Appel de l'IHD: Hürşit Külter risque la disparation définitive forcée
Police raid HDP co-chair’s house in Istanbul
Un groupe kurde radical revendique l'attentat d'Istanbul
Erdogan promulgue la levée de l'immunité des parlementaires kurdes
Turkey's bloodiest massacre and displacement of the Kurds

Fin de l'opération militaire dans la ville kurde de Nusaybin
La ville kurde de Yüksekova ravagée après un long couvre-feu

Minorités / Minorities

Le pape réjouit les Arméniens et rend furieux les Turcs

Le pape au Mémorial du génocide arménien: "la mémoire ne peut être étouffée"
La Turquie confirme avoir refusé d'accueillir une délégation allemande
Prières à Sainte-Sophie : inquiétudes sur une "islamisation" du célèbre musée
Question about Hagia Sophia Church in Trabzon Being Destroyed
L'Allemagne furieuse contre Erdogan
Martin Schulz condamne les attaques d'Erdogan

La Turquie prépare un "plan d'action" contre l'Allemagne sur le génocide
Merkel rejects Turkish comments after genocide resolution
Des députés allemands menacés de mort

Berlin et Ankara cherchent à limiter les dégâts
Le Bundestag a reconnu le génocide arménien malgré les pressions d'Ankara
Fureur turque après la reconnaissance du génocide arménien
Les raisons profondes de la reconnaissance du génocide arménien par l'Allemagne 
La reconnaissance du génocide arménien dans le monde

Info-Türk editor Doğan Özgüden was honored by EAFJD
PM Yildirim says ‘Ordinary Incidents’ for Armenian Genocide

Les députés allemands veulent reconnaître le génocide arménien
New Assyrian Genocide Monument to be erected in Switzerland

Politique intérieure/Interior Politics

MHP dissidents gained enough support for extraordinary convention

Erdogan persiste à vouloir réaménager la place Taksim

Erdogan et le mystère du diplôme
CHP leader complains of death threat
‘Parliamentary Immunity’ Call to CHP from 4 Academics Arrested Earlier
Erdoğan Receives 44th Honorary PhD, His Diploma Still Disputed
Erdogan condamne la répression policière en France!

Forces armées/Armed Forces

Des gardes turcs tirent sur des Syriens à la frontière, 8 morts
La Turquie condamnée  pour la violence contre un objecteur de conscience

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Des propos choc sur "l'attaque de Charlie Hebdo"
Le Dieu de l'Islam, qu'est-ce qu'il veut? Facilité ou difficulté?
La police disperse une manifestation contre l'attaque islamiste
Des islamistes attaquent des mélomanes lors d'une diffusion de Radiohead
Prison à vie pour les auteurs du premier attentat de l'EI
Funérailles de Mohammed Ali: Vexé, Erdogan rentre en Turquie
Erdogan persiste: "Ayez trois enfants au moins"
La contraception pas pour les musulmans, selon Erdogan

Socio-économique / Socio-economic

La Turquie épinglée par la CEDH à propos des violences conjugales
Experts warn of potential 7.0 magnitude earthquake near Istanbul
Dîner d'Erdogan avec une diva transsexuelle
Çilem Doğan, victim of husband violence, released

WFTU denounces the arrest of DISK General Secretary
Petition to Ensure Pride Parade be Held in Safety
Animal Rights, Speciesism Workshops for Children Begin
Court sentences ‘abused’ wife for murder of husband
Clowns Without Borders and the Humanitarian Summit in our Hearts

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Plainte en Allemagne contre Erdogan pour crimes de guerre

Erdogan attend d'autres désertions dans l'UE après le Brexit
Erdogan lance l'idée d'un référendum sur l'adhésion à l'UE
Adhésion à l'UE: ouverture le 30 juin d'un nouveau chapitre
Turkey accused of holding back resettlement of refugees
La question des visas continue de fragiliser l'accord UE-Turquie
L'ambassadeur de l'UE en Turquie démissionne après avoir irrité Ankara
MEPs criticize stripping 138 Kurdish MPs of their immunity
Center-right split over call to stop Turkey from ever joining EU
Conférence au PE sur la spoliation des biens arméniens
Erdogan appelle Merkel et exhorte au "bon sens" avant le vote
Juncker conseille à Erdogan de "réfléchir à deux fois"


Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Washington dénonce l'arrestation de défenseurs de la liberté de la presse en Turquie
Ankara propose à Washington une opération conjointe sans les Kurdes

Relations régionales / Regional Relations

Les premières étapes de la réconciliation avec Israël et la Russie

Erdogan s'excuse auprès de Moscou pour l'avion de chasse abattu
Israël et la Turquie trouvent un accord pour mettre fin à leur brouille
Les négociations entre Israël et la Turquie se tiendront à Rome
Les forces arabo-kurdes sont entrées à Minbej, fief de l'EI
La Turquie et Israël s'apprêtent à annoncer la normalisation
Moscow: Erdoğan’s letter has no ‘substance’
Premier contact entre Erdogan et Poutine depuis l'avion russe abattu
L'EI privé de son principal axe de ravitaillement vers la Turquie
Le président turc Erdogan achève en Somalie un triptyque est-africain
The Amnesty: EU’s Sending Refugees Back to Turkey Illegal

Les forces kurdes ouvrent un nouveau front contre l'EI
Tensions diplomatiques: Ankara tend la main à la Russie
La Turquie veut être la première à rouvrir son ambassade en Libye


Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Event at EP debates role of Turkey in the Eastern Mediterranean
Les dirigeants chypriotes vont intensifier les négociations de paix

Immigration / Migration

MSF renonce aux fonds de l'UE pour sa politique migratoire "honteuse"

L’accord UE-Turquie est-il inutile ? 
L'exemption de visas pour la Turquie "pas faisable" au 1er juillet
Luc Dardenne sur le facteur religieux dans le djihadisme
Infiltration de Turco-néerlandais religieux conservateurs au PvdA
MSF appelle la Turquie à ouvrir sa frontière aux déplacés syriens

Droits de l'Homme / Human Rights

41  tués dans un triple attentat-suicide à l'aéroport d'Istanbul, l'EI suspecté

41 personnes ont été tuées et 239 blessées mardi soir dans un triple attentat-suicide à l'aéroport international Atatürk d'Istanbul, selon un dernier bilan officiel annoncé mercredi matin par le gouvernorat de la première mégapole de Turquie

130 blessés sont toujours traités dans des hôpitaux de la ville, a indiqué un communiqué officiel, précisant que parmi les morts se trouvent 13 ressortissants étrangers. Un précédent bilan officiel avait fait état de 36 morts.

Treize étrangers figurent parmi les victimes, selon l'agence Reuters: cinq Saoudiens, deux Irakiens et des citoyens de Chine, de Jordanie, de Tunisie, d'Ouzbékistan, d'Iran et d'Ukraine. Il n'y a pas d'indication que des Belges aient été touchés, selon Didier Reynders.

Le Premier ministre Binali Yildirim, le visage grave, avait  annonçé devant la presse sur les lieux de l'attaque, quelques heures après celle-ci, que "les indices pointent Daech" (acronyme du groupe Etat islamique). Mais l'attentat n'a pas encore été revendiqué.

Que s'est-il passé ?

Selon les autorités, des explosions ont d'abord eu lieu à l'entrée du terminal des vols internationaux vers 22H00 (20H00 HB). Trois assaillants ont mitraillé des passagers ainsi que des policiers en faction, une fusillade a éclaté puis les kamikazes se sont fait sauter. "Trois kamikazes ont mené une attaque", a indiqué Vasip Sahin, le gouverneur d'Istanbul, aux journalistes.

La télévision turque a diffusé des images très impressionnantes sur lesquelles on voit un policier tirer sur un assaillant puis celui-ci, blessé, tomber au sol en actionnant sa charge.

Un grand mouvement de panique s'est emparé du terminal des vols internationaux lorsque deux violentes explosions suivies de coups de feu ont d'abord été entendues.

Il avait une écharpe rose, une veste courte et avait caché un fusil (dessous)
Des photos et vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré une énorme boule de feu à l'entrée du terminal et des membres de la sécurité en train de faire évacuer des passagers.

Un photographe de l'AFP a vu des corps recouverts de draps à l'aéroport, jonché de bagages abandonnés. Des centaines de policiers et pompiers étaient sur place.

Une femme de nationalité non précisée a raconté à l'AFP avoir vu l'un des assaillants: "Il avait une écharpe rose, une veste courte et avait caché un fusil (dessous). Il l'a sorti et a commencé à tirer sur les gens. Il marchait comme un prophète".

Des photos diffusées sur les réseaux sociaux montrent d'importants dégâts matériels à l'intérieur du terminal et des passagers gisant au sol.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a rapidement exhorté la communauté internationale à une "lutte commune" contre le terrorisme, dans un communiqué. "Cette attaque, qui s'est déroulée pendant le mois du ramadan, montre que le terrorisme frappe sans considération de foi ni de valeurs", a dit le chef de l'Etat.

Plusieurs dirigeants internationaux ont eux aussi réclamé une coopération internationale accrue.

La Turquie touchée par plusieurs attentats ces derniers mois

Tous les vols ont été suspendus au départ d'Atatürk, le plus grand aéroport de Turquie et le 11e dans le monde, avec ses 60 millions de passagers en 2015. Puis le trafic aérien a pu reprendre à partir de 03H00 locales (02H00 hb) mercredi, selon M. Yildirim.

Istanbul et Ankara ont été secouées depuis l'an dernier par une série d'attentats qui ont fait près de 200 morts, des centaines de blessés et créé un climat de forte insécurité.

Istanbul avait déjà été visée en janvier (12 touristes allemands tués, attaque imputée à l'EI), en mars (4 touristes tués -trois Israéliens et un Iranien- attribuée aussi à l'EI) et début juin (11 morts dont six policiers, revendiquée par les combattants kurdes).

Les attentats en Turquie ont visé des lieux touristiques emblématiques -provoquant une chute immédiate du tourisme- ou les forces de sécurité turques.
(AFP, 29 juin 2016)

Pro-Gay Pride dispersé à Istanbul, deux députés allemands interpellés

Deux députés allemands, l'un au Parlement européen et l'autre fédéral, ont été brièvement interpellés dimanche à Istanbul lors de la dispersion par la police antiémeutes de manifestations contre l'interdiction de la Gay Pride, a rapporté un journaliste de l'AFP.

Le gouvernorat d'Istanbul avait interdit la marche annuelle prévue ce dimanche pour "des raisons de sécurité", provoquant la colère des militants de la cause LGBT (lesbienne, gay, bisexuelle et transgenre).
 Ceux-ci avaient fait savoir que, sans défiler, ils se retrouveraient tout de même, mais "dispersés" autour de la grande artère piétonne d'Istiklal.

De 200 à 300 personnes se sont ainsi retrouvées par petits groupes dans l'après-midi dans le centre de la plus grande métropole de Turquie, a constaté l'AFP.
 Mais elles ont été très vite dispersées par les policiers antiémeutes déployés en masse. Ceux-ci leur ont confisqué leur drapeaux arc-en-ciel, ont fait usage de gaz lacrymogène et tiré des balles en cacoutchouc.

La députée écologiste allemande au Parlement européen Terry Reintke a annoncé sur son compte Twitter qu'elle avait été brièvement interpellée et qu'une quinzaine de personnes avaient été arrêtées.

Volker Beck, un député écologiste du Parlement allemand connu pour son militantisme homosexuel, a annoncé sur son propre compte avoir été aussi interpellé puis relâché.

Un photographe indépendant américain a également été interpellé, a constaté l'AFP.

- Menace des ultra-nationalistes -

La police a indiqué de son côté avoir procédé à une douzaine d'interpellations tandis que les dispersions de petits groupes, souvent de très jeunes gens, se poursuivaient en fin d'après-midi.

"On manifeste de manière dispersée, car la police bloque tout, et puis il y a aussi des ultra-nationalistes. Si on se regroupe on risque d'être attaqués", a expliqué à l'AFP Gizem Seker, une jeune femme aux joues coloriées de l'arc-en-ciel.

"Ils ont raison d'avoir peur de nous parce que nous sommes unis, de plus en plus nombreux, et en marche", ont déclaré les représentants de la communauté LGBT d'Istanbul dans un communiqué.

"Nous sommes tués mais nous renaissons à Ankara (...) Mexico, au Bangladesh et à Orlando", poursuit leur texte, "nous serons toujours fiers de notre existence".

La traditionnelle "marche des fiertés" d'Istanbul a eu lieu à 12 reprises sans incidents le dernier dimanche de juin, réunissant des milliers de personnes. Elle était devenue la plus importante du genre dans un pays musulman du Moyen-Orient.

L'an dernier la police l'avait brutalement dispersée dès son début, alors qu'elle devait se dérouler - déjà - en plein ramadan.

Cette année la Gay Pride a été interdite alors que la Turquie est frappée depuis plusieurs mois par des attentats attribués à l'Etat islamique ou à la guérilla kurde qui ont fait des dizaines de morts, notamment à Istanbul.

En outre, un groupe ultra-nationaliste avait averti qu'il empêcherait la marche de se tenir pour ne pas voir les gays "déambuler à moitié nus" et "des bouteilles d'alcool à la main" dans Istanbul en plein ramadan.

Il y a exactement une semaine, la police turque avait déjà fait usage de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc pour disperser une cinquantaine de membres de la communauté LGBT réunis près de la fameuse place Taksim d'Istanbul, interdite à tout rassemblement depuis la fronde anti-gouvernementale de juin 2013.
(AFP, 26 juin 2016)

Turkey’s parliament adopts legal shield even for village guards

A bill providing a legal shield to senior members of the Turkish Armed Forces (TSK) involved in anti-terror operations has been approved by the Parliament late June 23 in spite of vociferous opposition from some opposition parties.

As part of a last-minute motion tabled by the ruling Justice and Development Party (AKP), temporary village guards and voluntary guards will also be granted a legal shield.

Security forces will all now be accorded “legal protection” from any compensation cases that are opened against the army in connection to possible abuses in the anti-terror fight, particularly in the southeast.

During plenary session debates on the government-sponsored bill late on June 23, scuffles broke out between lawmakers from the AKP and the Peoples’ Democratic Party (HDP), which is focused on the Kurdish issue.

Eventually, the plenary session went into a recess due to the fight in which deputies from the main opposition Republican People’ Party (CHP) intervened.

During debates over the bill amending the TSK Personnel Law, HDP Siirt deputy Kadri Yıldırım took the rostrum and noted that operations had been launched in predominantly Kurdish-populated provinces and districts for the past year.

“After the houses in which operations were conducted were destroyed, there has been no attempt to shy away from writing sentences like ‘Girls, we came, you weren’t here,’ in houses, on women’s underwear and on walls. While fighting against a race, to which race’s woman did His Holiness the Prophet Mohammed, one of his commanders, or one of his conscripts act with such despicableness?” Yıldırım said.

“I believe that there is need to be more careful while saying this. We all have families, spouses, daughters and brides,” he said, adding that intimating the “conquering” of Kurdish provinces does not serve fraternity, unity and togetherness.

“In Said-i Kurdi’s words, there are three important features of the Kurds which need to be protected. These are Islam, humaneness and nationalism. Islam and nationalism are two inseparable ingredients,” he said.
A deputy parliamentary group chair of the AKP, Bülent Turan, then took the floor and argued that Yılrırım’s remarks did not befit the assembly.

“I don’t approve responding to this language. However, the soldier and the police as well as the [village] guard are ours. They don’t do things like what has been said. Otherwise, the institution would take measures. I consider bringing such unclear issues here … into an environment in which ladies are present is immoral,” Turan said.

HDP Tunceli deputy Alican Ünlü subsequently walked over to the AKP seats, as AKP Trabzon deputy Salih Cora walked to the HDP seats.

As the skirmish resumed, Deputy Parliament Speaker Akif Hamzaçebi called a recess to the session. Following the break, legislators from the AKP and the HDP again engaged in a skirmish that desceneded into a fistfight.
(hurriyetdailynews.com, June 24, 2016)

Six soldats turcs tués par le PKK dans le sud-est de la Turquie

Des combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit) ont tué vendredi six soldats turcs lors de deux attaques distinctes dans le sud-est du pays, secoué depuis près d'un an par des violences quasi quotidiennes, a annoncé l'armée.

Deux soldats ont été abattus en début de matinée par des membres du PKK dans le district de Derik, dans la province de Mardin.

Moins d'une heure plus tard, quatre soldats turcs ont été tués par un engin explosif sur une route de la province de Hakkarin, dans l'extrême sud-est du pays, a ajouté l'armée.

Des centaines de membres des forces de sécurité turques ont été tués dans des attaques du PKK depuis la reprise des hostilités il y a près d'un an dans le sud-est à population à majorité kurde.

Le gouvernement a de son côté assuré qu'il poursuivrait sa campagne acharnée d'éradication des rebelles des centres urbains du sud-est de la Turquie.
(AFP, 24 juin 2016)

Un mort dans un attentat à la voiture piégée attribué au PKK

Une personne a été tuée et 16 ont été blessées jeudi dans un attentat à la voiture piégée contre les forces de sécurité turques dans le sud-est à majorité kurde du pays, ont indiqué les autorités, attribuant l'attaque au PKK.

Un chauffeur de camion a été tué par l'explosion, survenue à Omerli, dans la province de Mardin devant un bâtiment de la gendarmerie turque, ont indiqué les services du gouverneur de la province dans un communiqué.

Selon la même source, cinq civils ont été blessés, dont un sérieusement, ainsi que 11 soldats et membres de leur famille, légèrement blessés par des bris de vitre dans les logements voisins.

Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a mené des attaques pratiquement quotidiennes contre les forces de sécurité turques depuis la reprise du conflit il y a un an.

Le gouverneur de Mardin a déclaré dans son communiqué qu'après ce dernier attentat, la campagne militaire contre le PKK se poursuivrait "avec détermination".

Le PKK a revendiqué plus tôt en juin un attentat contre la police turque qui avait fait six morts à Midyat, également dans la province de Mardin.
(AFP, 23 juin 2016)

Press Conference in Brussels on Human Rights in Turkey



Two human rights activists of Turkey and a member of a delegation which currently visited Southeast of Turkey held on June 22, 2016, a press conference at Peace House in Brussels about the current situation in Turkey.
  • Gamze Yalçın, living in Diyrabakır, is a human rights lawyer and member of the board of the Human Rights Association.
  • Coşkun Üsterci, living in İzmir and member of the Human Rights Foundation Izmir.
  • Rudi Friedrich, general secretary of the German based association Connection e.V. He currently visited Southeast Turkey as a part of a delegation of the international peace organisation War Resisters' International.
Through their short presentations, Gamze Yalçın and Coşkun Üsterci shed light on multiple aspects of the renewed armed conflict between the Turkish government and the PKK since summer 2015, with a special focus on illuminating overlooked rights violations against civilians.

Rudi Friedrich of Connection e.V. added some observations and experiences he made during the visit of the delegation.

During the press conference, speakers announced the following appeal
on the arrest of  Şebnem Korur Fincancı (President of Human Rights Foundation of Turkey, TIHV) together with Erol Önderoğlu (Turkey Representative of Reporters without Borders) and Ahmet Nesin (Journalist) on 20 June 2016.

As we informed you yesterday, an investigation was issued against them on suspicion of making terrorist propaganda after they had participated in a solidarity campaign in support of Ozgur Gundem1, which is subject to multiple investigations and lawsuits. On 20 June 2016, they testified before Terror and Organized Crime Prosecutor in Istanbul Courthouse in Çağlayan and they were sent to 1st Magistrate Judge for their arrest. The court issued arrest on charges of “making terror propaganda” through content and visual of news of Özgür Gündem when they served as the editors-in-chief of daily for one day as a part of the campaign. After court decision, Ms. Fincancı was sent to Bakırköy Women Closed Prison and Mr. Önderoğlu and Nesin were sent to Metris Prison on 20 June 2016.

These arrests showed once again that Turkey has continued to apply harassment and intimidation, including at the judicial level, against all human rights defenders and journalists. It should also be considered as violation of fundamental rights including freedom of speeches and freedom of press.

Considering the fact that Ms. Fincancı has been President of Human Rights Foundation of Turkey and long standing Council member of the International Rehabilitation Council for Torture Victims, her arrest also means the continuity of oppression human rights defenders, journalists and medical doctors who provide assistance to torture survivors2. As a human rights activists and academic, Şebnem Korur Fincancı has dedicated her life to preventing human rights violations, mainly torture and ill-treatment; supporting life of torture survivors in Turkey and all around the world to rebuild their lives; and pursuing justice for the crime of torture and other gross/serious human rights violations.

As a human rights organization which has been operating to eradicate torture and other forms of illtreatment in Turkey and all around the world for 26 years, we as HRFT consider arrest of our President as an attempt of preventing any effort to stop torture and gross/serious human rights violation in Turkey and all around the world. Thus, we will continue our struggle until Şebnem Korur Fincancı is released and suppression against human rights defenders, journalists and medical doctors who provide assistance to torture survivors is ended. In this respect, several meetings with participation of relevant domestic and international organizations are planned to be organized in Istanbul at the soonest possible days in order to increase international solidarity to force the authorities to release them urgently. You will also be informed about these meetings as soon as plans are finalized.

We kindly ask your solidarity in our struggle for urgent release of Şebnem Korur Fincancı, Erol Önderoğlu and Ahmet Nesin by bringing up these arrests to the agenda of human right organizations in your country and being ready to participate to above-mentioned planned meetings.

We also kindly ask you to take action to urge authorities;
i. To release them immediately and unconditionally, and drop all charges against them since their detention is arbitrary as it only aims at preventing freedom of expression and their human rights activities supporting press freedom,
ii. Guarantee in all circumstances the physical and psychological integrity of Ms. M.D. Şebnem Korur Fincancı, Mr. Erol Önderoğlu and Mr. Ahmet Nesin,
iii. Put an end to all acts of harassment, intimidation including at the judicial level, against all human rights defenders and journalists,
iv. Put an end to the crackdown on human rights defenders in line with Turkey’s international commitments,
v. Comply with all the provisions of the United Nations Declaration on Human Rights Defenders,
vi. Ensure in all circumstances respect for human rights and fundamental freedoms in accordance with international human assistance to victims of torture.


La police disperse avec du gaz lacrymogène un rassemblement LGBT

La police turque a fait usage de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc pour disperser une cinquantaine de membres de la communauté LGBT réunis près de la fameuse place Taksim d'Istanbul, a constaté un photographe de l'AFP.

Plusieurs centaines de policiers antiémeutes ont assiégé les abords de cette place emblématique de la rive européenne de la mégapole pour empêcher cette manifestation baptisé "trans pride" en plein Ramadan.

Les militants de la cause LGBT (lesbienne, gay, bi-sexuels et transsexuels) avaient été rejoints par une centaine de sympathisants de la cause.

Devant l'assaut des forces de l'ordre, ils se sont enfuis dans les ruelles adjacentes. Au moins deux manifestants ont été interpellés, selon les médias turcs

Les manifestants s'étaient réunis devant un de leurs locaux situé près de Taksim. Ils ont d'abord déployé un drapeau aux couleurs arc-en-ciel LGBT, puis l'un d'eux a voulu lire un communiqué aux nombreux journalistes regroupés sur les lieux, avant d'être empêché par un chef de la police.

Cette "trans pride" s'inscrit dans le cadre de la semaine LGBT en Turquie. Mais les autorités d'Istanbul ont annoncé vendredi avoir interdit la gay pride qui devait avoir lieu le 26 dans la ville, afin de "préserver la sécurité et l'ordre public" suscitant l'indignation de la société civile.

Peu avant l'intervention policière de dimanche, une dizaine de manifestants anti-gay qui ont fait irruption près de Taksim ont été arrêtés par les forces de sécurité, a rapporté l'agence de presse Dogan.

"Nous sommes des Ottomans, nous ne voulons pas de ces gens ici!", a scandé l'un d'eux, selon les images.

Un groupuscule ultra-nationaliste avait demandé en début de semaine aux autorités d'annuler l'événement, avertissant qu'il se chargerait lui-même de l'empêcher si son appel n'était pas entendu.

La traditionnelle "marche des fiertés" d'Istanbul a eu lieu à 12 reprises sans incidents ces dernières années, des milliers de personnes y prenant part pour défendre les droits des minorités LGBT, devenant la plus importante du genre dans un pays musulman du Moyen-Orient.

Les autorités ont interdit tous les rassemblements sur la place Taksim, qui sont systématiquement dispersés par la force, depuis une fronde anti-gouvernementale qui y est née en juin 2013 contre la "dérive islamiste" et "autoritaire" du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan.
(AFP, 19 juin 2016)

Trans Pride Committee: We Don’t Recognize Prohibition

İstanbul Governorate has declared it is “not going to permit” the 7th Pride Parade to be held on June 19 and 14th İstanbul LGBTI+ Pride Parade.

Elif Avcı from the İstanbul LGBTI+ Pride Week Committee said, “Our responsibility is to ensure safety of the masses we invited. We will evaluate the governorate’s statement. We will choose the most correct way and inform the public about the developments”.

The Governorate has expressed that the areas where to hold such rallies are predetermined and asked the potential participants to rally in those predetermined places.

Trans Pride Week Committee: We will exercise our constitutional right

Kıvılcım Arat speaking to bianet spoke as follows:

“We don’t recognize the Governorate’s statement because right of demonstration and marching is granted to citizens of Republic of Turkey by the Constitution. While religious groups and various groups can freely issue their press statement on İstiklal street, it is discrimination to prohibit LGBTI parade.

“If they intervene in the march we are going to hold on June 19, we will first resort to inner legal means and pursue this unlawful practice before the European Court of Human Rights.

“We will exercise our constitutional right and gather there at 5 p.m. on June 19. We are also urging the Governorate to act in accordance with the Constitution”.

İstanbul LGBTI+ Pride Week Committee has found the decision unlawful

İstanbul LGBTI+ Pride Week Committee has issued a written statement following the prohibition declaration of the Governorate.

Committee saying “It is very important for us to become visible in the city centers even for just a day in a year”, has reminded the Governorate that the right to hold demonstration and rally is ensured by the Constitution. The committee stated that the decision is unlawful.

What had happened?

The LGBTI Pride Parade being organized over 13 years was tried to be obstructed by the police for the first time last year.

Following the Orlando attack which claimed lives of 49 homosexuals, some groups in Turkey had issued threat messages and attack calls on the 7th İstanbul Trans Pride Parade to be held on June 19 and 14th İstanbul LGBTI+ Pride Parade to be held on June 26. (BIA, June 17, 2016)

Istanbul interdit la gay pride en invoquant la sécurité

Le gouvernorat d'Istanbul a annoncé vendredi l'interdiction cette année de la gay pride prévue fin juin dans la plus grande ville de Turquie afin de "préserver la sécurité et l'ordre public", une décision que les organisateurs ont immédiatement dit vouloir contester en justice.

Un groupe d'ultra-nationalistes, les Foyers d'Alperen, avait demandé en début de semaine aux autorités d'annuler l'événement phare de la communauté LGBT (lesbienne, gay, bisexuelle et transgenre) qui a lieu tous les ans dans la métropole, avertissant qu'il se chargerait lui-même de l'empêcher si son appel n'était pas entendu.

La Turquie est par ailleurs touchée depuis le début de l'année par une série d'attaques meurtrières jihadistes ou liées au radicalisme kurde, dont un attentat-suicide sur la grande artère commerçante d'Istiklal, à Istanbul, qui avait tué des touristes et a été imputé à l'organisation Etat islamique.

Le gouvernorat a indiqué dans un communiqué avoir eu connaissance du projet de gay pride pour le 26 juin, en plein ramadan, mais a appelé la population à y renoncer et à prendre en compte les avertissements émis par les forces de sécurité.

"Aucune permission ne sera accordée pour une (...) rencontre ou un défilé afin de sauvegarder la sécurité et l'ordre public", a déclaré le gouvernorat, appelant ses "chers habitants d'Istanbul (...) à tenir compte de l'avertissement des forces de sécurité".

- 'Violer les lois' -

Accusant le gouvernorat de "violer la Constitution et les lois", les organisateurs ont immédiatement annoncé sur Facebook qu'ils allaient saisir la justice dans l'espoir de maintenir la marche.

"Dans son communiqué de presse, le gouvernorat d'Istanbul a invoqué les menaces contre le défilé. Nous leur rappelons ceci une nouvelle fois: le devoir de l'Etat, ce n'est pas d'empêcher (les citoyens) d'user de leurs droits, mais d'ôter tout obstacle à l'usage de leurs droits".

"En tant que Comité de la semaine de la fierté, nous réaffirmons que nous allons suivre le processus légal et saisir les instances judiciaires", indique le texte.

La traditionnelle "marche des fiertés" d'Istanbul a eu lieu à 12 reprises sans incidents ces dernières années le dernier dimanche de juin, réunissant des milliers de personnes militant pour la défense des droits des minorités LGBT, et est devenue la plus importante du genre dans un pays musulman du Moyen-Orient.

Mais l'an dernier, la police avait tiré des balles en caoutchouc, des grenades de gaz lacrymogène et fait usage de canons à eau contre les participants, avant même que le défilé -- tombant lui aussi en plein ramadan -- ne commence, afin de les pousser à se disperser.

"Nous ne les laisserons pas défiler", a averti jeudi, au nom "des valeurs religieuses", Kürsat Mican, le président des Foyers d'Alperen sur Twitter.

"Nous ne voulons pas qu'ils déambulent à moitié nus, des bouteilles d'alcool à la main dans cette ville sacrée abreuvée du sang de nos ancêtres", a indiqué" le responsable ultra-nationaliste, cité le même jour par le quotidien Hürriyet.

La gay pride stambouliote devait se tenir le 26 juin le long d'Istiklal avant de se terminer sur la place Taksim, couronnant une semaine de célébrations de la communauté homosexuelle et transgenre.

Si l'homosexualité n'est pas punie par la loi en Turquie, les gays et transgenres se plaignent de discriminations de la part d'une société toujours très largement conservatrice.
(AFP, 17 juin 2016)

Declarations from 22 High Schools in 9 Days

At the graduation ceremony in İstanbul High School, protesting students have turned their backs to the principal of the school holding a speech and have published a declaration.

The students have been criticizing that the contents of the traditional student activities had been restricted or cancelled, dressing restrictions were imposed on women students and panels were being cancelled.

The respective restrictions have reportedly occurred after the assignment of the new school principal and an application of “project school” was behind the new appointments. Ministry of National Education for instance had itself been appointing the principals of 11 high schools in İstanbul for almost one year. Before this practice, the principals were being appointed after consultations with the foundations which these schools were affiliated with and the potential principals were subjected to certain tests. Yet this practice has been abandoned with the introduction of new regulations which has granted the Minister of National Education the right to pick some high schools, make “project schools” out of these and appoint the teachers and principals of these schools without any examinations.

Following the protest on June 4, students of 22 other high schools have also published declarations criticizing dismissal of administrators and teachers, discriminations against women students, constraints of living spaces at the school, the administration permitting activities, distancing from scientific education and activities with religious contents.

Following high schools have published declarations:

İstanbul Erkek, Beyoğlu Anadolu, Galatasaray, Kadıköy Anadolu, Vefa Lisesi, Notre Dame de Sion, Bakırköy Anadolu, İzmir Atatürk, Beşiktaş Anadolu, Ankara Gazi Anadolu, İzmir Fen, İstek Vakfı Atanur Oğuz, Etiler Anadolu, Pertevniyal, Samsun Anadolu, Cağaoğlu Anadolu, İzmir Çiğli Fen,Bornova Anadolu, Erenköy Kız, Eskişehir Kılıçoğlu Anadolu, Eskişehir Salih Zeki Anadolu, Seyitgazi  Vocational Health High School.
(BIA, June 13, 2016)

Neuf blessés dans un attentat à la voiture piégée dans l'est

Au moins neuf personnes ont été blessées lundi, dont trois grièvement, dans un attentat à la voiture piégée visant le palais de justice de la petite ville d'Ovacik, dans l'est de la Turquie, a-t-on indiqué de source de sécurité locale.

Un précédent bilan obtenu de même source faisait état de cinq blessés.

Une violente explosion s'est produite devant le complexe qui abrite aussi les logements des magistrats et d'autre personnels, a souligné cette source depuis Diyarbakir, la principale ville du sud-est anatolien, peuplé majoritairement de Kurdes.

Parmi les blessés se trouvent deux policiers.

L'attaque, qui a provoqué des dégâts considérables aux immeubles de la zone, selon les images diffusées, n'a pas été revendiquée dans l'immédiat mais la zone située dans la province de Tunceli est un théâtre habituel des combats entre les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et les forces de sécurité turques.

La Turquie a été frappée la semaine dernière par deux attentats à la voiture piégée, à Istanbul et à Midyat (sud-est), visant la police qui ont fait au total 17 morts et de nombreux blessés. Ils ont été revendiqués respectivement par un groupe radical kurde et le PKK.

Le sud-est de la Turquie vit au rythme des combats quotidiens entre forces de sécurité turques et rebelles depuis la reprise l'été dernier des hostilités, qui ont fait 40.000 morts depuis 1984.
(AFP, 13 juin 2016)

Tirs de balles en caoutchouc sur des manifestants à Istanbul

La police antiémeutes turque a tiré jeudi des balles en caoutchouc pour disperser une manifestation à Istanbul d'un millier de personnes venues apporter leur soutien au chef du principal parti d'opposition qui se dit menacé de mort, a constaté un photographe de l'AFP.

Kemal Kiliçdaroglu, qui est à la tête du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), affirme qu'une cartouche d'arme à feu a été jetée sur lui mercredi pendant qu'il assistait aux funérailles de policiers tués dans un attentat à Istanbul la veille.

Cet incident spectaculaire a largement été interprété par des responsables du CHP comme ayant constitué une menace de mort.

Jeudi, les manifestants se sont dirigés vers le siège du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), au pouvoir. Mais un cordon de policiers les a empêchés d'atteindre leur destination, provoquant des échanges tendus, selon le photographe de l'AFP sur place qui a raconté que des oeufs avaient été jetés sur les policiers et que ceux-ci avaient riposté en tirant des balles en caoutchouc et des grenades de gaz lacrymogène.

M. Kiliçdaroglu, régulièrement pris pour cible par le président Recep Tayyip Erdogan, est accusé par ses détracteurs de ne pas soutenir assez énergiquement la lutte du gouvernement contre les membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, organisation indépendantiste kurde).

Aux funérailles des policiers tués, auxquelles a également assisté le Premier ministre Binali Yildirim, un groupe de personnes avait scandé des slogans hostiles au chef du CHP.

Cette agression "va rester comme une tâche sombre dans l'histoire de la politique en Turquie", a déclaré jeudi la porte-parole du CHP Selin Sayek Böke, ajoutant que l'AKP "nous a noyés dans le sang en 14 ans de pouvoir".
(AFP, 9 juin 2016)

Cinq morts dans un attentat à la voiture piégée dans le sud-est

Cinq personnes ont été tuées et 51 autres blessées mercredi dans une attentat à la voiture piégée contre un commissariat dans le sud-est en majorité kurde de la Turquie, au lendemain d'un attentat meurtrier à Istanbul.

Ces deux attaques surviennent alors que le pays a été frappé cette année par une série d'attaques liées aux jihadistes ou à la reprise du conflit kurde qui ont, au total, fait des dizaines de morts et fortement affaibli le tourisme, secteur clé de l'économie.

Cinq personnes, dont deux policières, ont été tuées par l'explosion d'un véhicule piégé devant le quartier général de la sûreté de Midyat, dans la province de Mardin, a précisé l'agence de presse progouvernementale Anatolie.

La puissante déflagration a dévasté la façade du bâtiment de plusieurs étages, d'après les images diffusées par les chaînes d'information turques, qui montraient aussi une épaisse fumée noire s'élevant au-dessus.


L'attaque n'a pas été revendiquée.
Interrogé par la presse à Istanbul, le Premier ministre turc Binali Yildirim a attribué l'attaque au PKK Cependant, le porte-parole de la présidence turque Ibrahim Kalin a déclaré plus tard à Ankara qu'il était trop tôt pour déterminer les responsabilités, soulignant la nécessité de "réunir tous les éléments".

M. Yildirim a assisté à Istanbul avec plusieurs hauts responsables à une prière en hommage à des policiers tués la veille dans la plus grande ville turque. Après la prière, la foule rassemblée à la mosquée Fatih, située non loin du lieu de l'attaque de mardi, a scandé: "Les martyrs sont immortels, la patrie est indivisible!".
(AFP, 8 juin 2016)

11 morts dans un attentat à Istanbul

Onze personnes dont sept policiers ont été tuées mardi matin dans un attentat à la voiture piégée visant un bus de la police dans un quartier historique d'Istanbul. Les explosifs dissimulés dans une voiture en stationnement ont été déclenchés à distance au passage du bus de la police, a précisé le gouverneur d'Istanbul, Vasip Sahin, devant la presse.

L'attaque qui s'est produite à une heure de pointe à Beyazit, secteur très fréquenté, a également fait 36 blessés dont trois sont graves, a-t-il ajouté.

Quatre suspects ont été interpellés par la police stambouliote et conduits au siège de la sûreté pour être interrogés, a rapporté l'agence progouvernementale Anatolie, sans autre détail.

L'attentat n'a pas encore été revendiqué, mais le président turc a désigné les rebelles du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).

"Il n'est pas nouveau que l'organisation terroriste (dénomination du PKK dans le langage officiel) étende ses attaques dans les villes" a-t-il déclaré aux journalistes après s'être rendu au chevet des blessés dans un hôpital d'Istanbul.

"Notre lutte contre le terrorisme se poursuivra jusqu'à la fin, jusqu'à l'apocalypse", a assuré l'homme fort de Turquie qui a présidé ensuite à son palais d'Ankara une réunion sécuritaire avec les ministres concernés, selon les médias.

L'attaque, la quatrième du genre commise cette année à Istanbul, s'est produite dans le quartier de Vezneciler entre le siège de la municipalité et le campus de l'université d'Istanbul, près du coeur historique de la cité, endommageant notamment deux mosquées ottomanes.

L'attentat s'est produit au deuxième jour du mois de jeûne musulman du Ramadan. Les prédicateurs des mosquées avoisinantes ont appelé la population à évacuer la zone où une explosion contrôlée d'une voiture suspecte a eu lieu après l'attentat.

L'explosion a soufflé les devantures des magasins avoisinants, et plusieurs voitures ont été endommagées.
(AFP, 7 juin 2016)

At Least 80 Children Killed in Curfews

The Peace Right Now for Children Initiative has announced that at least 80 children’s right to live was violated.

According to the data of the initiative, the children were killed resulting by fire opened, not being able to access medical service or conflict waste during the curfews.

Liability of state

The fact sheet issued by the organization voicing the demand that those committing the violations be not let go unpunished, reminded one more time that the state is liable to protect children’s right to live.

The fact sheet involving the data between the dates of August 16, 2015 – June 1, 2016 focused on the violations of right to live the children experienced during the curfews in at least 22 districts in seven provinces.

“Life safety wasn’t taken into consideration”

“Children’s many rights to health and live in particular, right to education, right to travel among many other rights were violated.

“Safety of life and property of the civilians weren’t taken into consideration during the operations. The people were shot by firearms, and those shot by couldn’t reach treatment areas during the operations”.

Testimonies

Some testimonies were included in the fact sheet, which was prepared by the reports of the Turkey Human Rights Association concerning the curfews and the Human Rights Violations Daily Reports.

“September 6, 2015 – Father of Muhammet Tahir Yaramış (35 days old), Abdullah Yaramış: He was not sick, he fell ill during the curfew. But he lost his life due to ambulance, doctor not coming because of the curfew. He lost his life towards morning on September 6, 2015. He stayed by our side for three hours after he died. Then we brought him to mosque, another funeral was taking place there. We place ice around him but he had already started to stink”.

Names of the killed children

Cemile Çağırga (10), Özgür Taşkın (18), Bünyamin İrci (14) 1, Muhammed Tahir Yaramış (35 günlük), Selman Ağar (10), Osman Çağlı (18), Mehmet Sait Nayici (16), Elif Şimşek (8), Berat Güzel (12), Vedat Akcanım (17),Deniz (17), Barış Çakıcı (10), Doğan İnce (16), Şeyhmus Düşerge (18),Helin Şen (12), İdris Cebe (18), Ferhat Gensür (17), Mehmet Reşit Arıcı (17), Hakan Doğan (15), Rozerin Çukur (17), Murat Menekşe (13), Erhan Keskin (18), İbrahim Akhan (15), Doğan İşi (18), Miray İnce (3 aylık),Hüseyin Ertene (16), Hüseyin Selçuk (5), Bişeng Goran (12), Nidar Sümer (17), Garip Mubarız (18), Yakup Isırgan (18), Yusuf Akalın (12), Büşra Akalın (10), Hayrettin Şınık (10), Hüseyin Paksoy (16), Selman Erdoğan,Sultan Irmak (16), Abdullah Gün (16), Tahir Akdoğan (16), Sabri Sezgin (18), Ferhat Karaduman (16), Nursel Dalmış (18), Murat Şimşek (16),Mustafa Gasyak (16), Kasım Yana (18), Ekrem Sevilgen (17), Hasan Ayaz (14), Yılmaz Geçim (15), Mesut Özer (17), Cengiz Gerem (15), Hakkı Külte (13), Veysi Bademkıran (17), Yasemin Çıkmaz (17), M. Emin İdim (çocuk),Tahir Çiçek (çocuk), Meryem Akyol (17), Hüseyin Kayaalp (16), Harun Çağlı (4), Ayşenur Geçit (6), Reşit Eren (17), Axin Kanat (16), İbrahim Bilgin (18), Mehmet Mete Kutluk (11), Necati Öden (18), Aydın Mete (16),Mazlum Kapalıgöz (17), Orhan Abay (16), Sevilay Yıldız (15), Fatma Eraslan (13), Mete Ağırhan (15), Ahmet Varlı (15), Veli Aşar (18), Ramazan Gümüş (14), Hidayet Tek (4), Bayram Tatar (16), Özgür Çelenk (18),Rahime Sanır (14), Esra Şalk (2), Müslüm İlhan (8), Enes Erdem (9).
(BIA, June 7, 2016)

Gezi Closed Again on 3rd Anniversary

Those who wanted to go to the Gezi Park upon Taksim Solidarity’s call on the 3rd anniversary of the Gezi Resistance, gathered on İstiklal street yesterday (May 31).

In the afternoon hours, the Gezi Park and around the Taksim monument were blockaded by police barricades.

As of 6:30 p.m., Taksim Solidarity rallied in front of the TMMOB building in Beyoğlu, and People’s Republican Party (CHP) Youth Branch on İstiklal street.

The CHP Youth Branch trying to move towards Gezi Park from İstiklal street was stopped by the police barricades and the sit-in act began. Afterwards, the Taksim Solidarity arrived at the İstiklal street and opened the banner reading “We are Together, We are Here”.

There were CHP MPs Eren Erdem and Ali Şeker, Peoples’ Democratic Party (HDP) MP Garo Paylan, Freedom and Solidarity Party (ÖDP) Chair Alper Taş, and the families of Mehmet Ayvalıtaş, Berkin Elvan, Ethem Sarısülük, Ali İsmail Korkmaz and Hasan Ferit Gedik killed in the Gezi Resistance among the attendees.

During the march, those killed in the resistance were marked name by name, the slogan “Everywhere is Taksim, Everywhere is Resistance” was shouted. As approached to the police barricades in front of the French Embassy, the press statement was read.

"We are here, we are together"

Mücella Yapıcı, holding a speech on behalf of Taksim Solidarity, has shown reaction against Taksim square and Gezi Park being closed. She has added that they would therefore not be able to hold the press statement they have prepared for the day.

Yapıcı has read parts from the Press Statement of Taksim Solidarity on May 27.

“Gezi is this country’s cry for help, reflex of resistance and a deep breath in. It is the name of resisting injustice, arbitrariness, imposition and oppression [...]”.

It is a song embracing every resistance taking sides with labour, the poor, the nature, the otherized, the woman and the peace [...]. 

"Just like how Mehmet  Ayvalıtaş, Ethem Sarısülük, Abdullah Cömert, Ali İsmail Korkmaz, Haşan Ferit Gedik, Medeni Yıldırım, Ahmet Atakan and  Berkin Elvan will remain the age at which they have left us and how we will remember them with their smiling faces and determined resistance, Gezi also won’t older like them”.

“Just to spite those who fear peace, we are here and together! We are together from Suruç to Sultanahmet, Sur to Bataclan and Cizre to Ankara! We bind together!”.

Following the statement, the mass has marched to Galatasaray square and later dispersed. Police has occasionally made announcements urging the mass to disperse without chanting slogans.
(BIA, June 1, 2016)

Rassemblements interdits pour l'anniversaire de la Résistance de Gezi

La police d'Istanbul a arrêté plusieurs activistes mardi, jour du troisième anniversaire de la fronde antigouvernementale visant le régime islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan.

Comme c'est désormais systématiquement le cas, le gouvernement a interdit tout rassemblement autour de l'emblématique place Taksim d'Istanbul, le point de départ de la révolte du printemps 2013, mais plusieurs centaines de manifestants ont défilé sur une avenue voisine dans la soirée.

Des centaines de policiers armés avaient été déployés dans la place Taksim près du jardin Gezi et l'accès au centre de la place et au parc ont été interdits au public pendant toute la journée, a constaté l'AFP.

Malgré les barrières métalliques mises en place pour empêcher la circulation des piétons place Taksim, plusieurs centaines de militants de l'opposition ont défilé lundi soir sur l'avenue Istiklal, principale artère commerçante d'Istanbul, située à proximité.

C'est dans le petit jardin public Gezi qu'est née la vague de contestation contre le régime de M. Erdogan, qui règne sans partage sur le pays depuis 2003, d'abord à la tête de l'exécutif puis comme président depuis 2014.

La manifestation s'est déroulée d'une manière pacifique mais la police s'est heurtée à un groupe dissident de quelques dizaines de personnes, procédant à des arrestations.

Des manifestations ont également eu lieu à Ankara et à Antalya (sud) mais aucun trouble n'a été signalé.

Par ailleurs, la police a fait irruption mardi dans les locaux de la chambre des architectes d'Istanbul, très active lors de la fronde, et interpellé 16 personnes, a-t-on appris auprès de leurs représentants.

Parmi les personnes interpellées figuraient le secrétaire général de la chambre Mucella Yapici et l'avocat Can Atalay, deux figures marquantes du mouvement de protestation de 2013.
 Un correspondant de l'AFP les a vus être emmenés dans un fourgon de police. Ils ont été ensuite relâchés et ont pris part à la manifestation de lundi soir.

Au petit matin du 31 mai 2013, la police avait violemment délogé du parc quelques centaines de militants écologistes qui s'opposaient à sa destruction prévue dans le cadre d'un projet de réaménagement de la place Taksim.

Cette intervention avait nourri une vague de contestation politique sans précédent de trois semaines contre le régime de M. Erdogan.

Violemment réprimées sur ordre de M. Erdogan, ces manifestations ont fait au moins huit morts, plus de 8.000 blessés et des milliers d'arrestations, soulevant des protestations européennes.

Ce troisième anniversaire survient au lendemain d'une déclaration de l'homme fort de la Turquie qui a critiqué la France sur les violences policières lors du conflit social qui agite ce pays.
(AFP, 31 mai 2016)

Une ex-miss Turquie condamnée à la prison pour insulte à Erdogan

Une ancienne miss Turquie, Merve Buyuksarac, a été condamnée mardi à un an et deux mois de prison avec sursis pour avoir partagé sur son compte Instagram un poème comportant des insultes contre le président Recep Tayyip Erdogan, ont rapporté les médias locaux.

Merve Buyuksarac, 27 ans, a été couronnée miss Turquie en 2006.

La justice lui reprochait d'avoir publié une version de l'hymne national turc contenant des insultes contre le président Erdogan en 2014, lorsqu'il était encore Premier ministre.

La jeune femme a été condamnée par un tribunal d'Istanbul pour "insulte à une personnalité d'Etat" mais l'exécution de sa peine a été reportée, a indiqué l'agence de presse Dogan.

Brièvement arrêtée en janvier 2015, la jeune femme avait alors admis aux enquêteurs avoir partagé une partie d'un texte publié dans un hebdomadaire satirique mais affirmé n'avoir "pas souhaité" insulter le président.

Les avocats de M. Erdogan ont néanmoins défendu que le partage de ce poème n'entrait pas dans "le cadre de la liberté d'expression" et outrepassait "les limites de la critique" en "humiliant" le président Erdogan, selon Dogan.

Les procès pour injure envers M. Erdogan se sont multipliés depuis son élection à la tête de l'Etat en août 2014, signe, selon ses détracteurs, d'une dérive autoritaire.

Près de 2.000 procédures judiciaires ont été lancées en Turquie, visant aussi bien artistes et journalistes que simples particuliers.
(AFP, 31 mai 2016)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

3 Arrested, 16 Sued Out of 50 Prosecuted Editors-in-Chief on Watch

Özgür Gündem daily has come up against numberless probes, cases and censor since Juley 24, 2015 when the conflict restarted.

Despite the crackdowns, 56 people have supported the Özgür Gündem’s Editor-in-Chief on Watch Campaign that was launched on May 3.

Those who joined the campaign got their share of the probes launched by prosecutors Gökhan Yolasığmaz and Eşref Durmuş.

Those into whom investigation has been launched

Investigation has been launched into 50 out of 56 editors-in-chief on charge of “terrorist organization propaganda”.

Those into whom investigation has been launched are as follows:

Faruk Eren, Ertuğrul Mavioğlu, Ayşe Düzkan, Erol Önderoğlu, Celalettin Can, Mustafa Sönmez, Melda Onur, Fehim Işık, Celal Başlangıç, Eşber Yağmurdereli, Ragıp Duran, Nurcan Baysal, Ömer Ağın, Ahmet Abakay,İhsan Çaralan, Işın Eliçin, Murat Çelikkan, Uğur Karataş, Öncü Akgül, Ayşe Batumlu, Sebahat Tuncel, Saruhan Oluç, Nadire Mater, Beyza Üstün,Mehmet Güç, Tuğrul Eryılmaz, Faruk Balıkçı, Şeyhmus Diken, Necmiye Alpay, Jülide Kural, Yıldırım Türker, Ahmet Nesin, Kemal Can, Şebnem Korur Fincancı, Hasip Kaplan, Nevin Erdemir, Tuğrul Eryılmaz, Hakkı Boltan, Cengiz Baysoy, Kumru Başer, Veysi Altay, Hasan Hayri Şanlı,Hasan Cemal, Deniz Türkali, Dicle Anter, Çilem Küçükkeleş, Said Sefaoğlu, Aydın Engin, İhsan Eliaçık and İmam Canpolat.

16 lawsuits

Investigations have turned into lawsuits against Faruk Eren, Ayşe Düzkan, Ertuğrul Mavioğlu, Hakkı Saruhan Oluç, Celal Başlangıç, Mehmet Fehim Işık, Ragıp Duran, Murat Çelikkan, İhsan Çaralan, Kemal Can, Öncü Akgül, Emine Beyza Üstün, Celalettin Can.

Three arrests

Indictments on Reporters Without Borders (RSF) Turkey Representative and bianet rapporteur Erol Önderoğlu, and Turkey Human Rights Foundation (TİHV) Chair Şebnem Korur Fincancı are kept by İstanbul 13th Heavy Penal Court. The court is expected to see the indictments on Friday (July 1).

Indictment on journalist author Ahmet Nesin is at İstanbul 14th Heavy Penal Court. It is unclear when Nesin’s indictment will be seen.

Six non-prosecution

Non-prosecution has been issued on Mustafa Sönmez, Hasip Kaplan, Ahmet Abakay, Nurcan Baysal, Eşber Yağmurdereli ve Melda Onur.

Fines

250,000 TL (80,000 euro) has been imposed on Reyhan Çapan, and 100,000 TL has been imposed on Eren Keskin in the investigations launched within the scope of Press Act by June 2016. They daily’s website has been blocked for five times.
(BIA, June 28, 2016)

Up to 5 Years in Prison Demanded for Journalist Aktan

The indictment prepared on journalist Aktan claims Aktan propagandized illegal organization via Twitter. Aktan charged over 16 tweets has said nine of those, which are full of grammatical mistakes were not his posts.
The indictment prepared within the scope of the investigation launched into imc TV News Director, Hamza Aktan was approved by the court on Friday (June 24).

Up to 5 years in prison has been demanded for Alkan who is facing the charge of “terrorist organization propaganda”.

Aktan interviewing to bianet has said he is being charged over 16 tweets in total, seven of these are his tweets or retweets whereas the other nine don’t belong to him.

The nine tweets taking place in the three-page indictment prepared by Public Prosecutor Ahmet Demirhüyük and allegedly posted by Aktan attract attention with excessive grammatical mistakes in them.

According to the report taking place on imc TV’s website, Aktan stating he never used Twitter at the time of the tweets in question were posted said, “I didn’t write a single message on Twitter during the 5-month period between October 3, 2015 and February 26, 2016 but it is claimed in the indictment that I shared 8 tweets in January 2016. This is unbelievable”.

Another interesting point in the indictment is mistranslation again of an Aktan’s tweet into Turkish.

Aktan’s tweet dated September 10, 2015 “Locals and Kurdish politicians are calling on EU & UN to act as the situation has already reached to a very dangerous level” was translated into Turkish as “AB ve BM’ye çağrıda bulunuyoruz. Yerli halk ve Kürt siyasetçiler açısından durum çok kötü seviyeye ulaşmıştır (We are calling EU and UN. The situation has reached a very dangerous level for locals and Kurdish politicians)”.

Aktan saying the same mistake was made in the police questioning on April 30 and he had made them correct it and that he couldn’t understand how the same mistake was repeated in the indictment.

First hearing is on October 27

From 1 to 5 years in prison has been demanded for Aktan on charge of terror organization propaganda in the indictment approved by Bakırköy 2nd Heavy Penal Court.

First hearing of the Aktan released on judicial control on April 30 will be held on October 27.

Police have been keeping Aktan’s phones and computers for over two months

Aktan in his statement to bianet said that his cell phone and two computers were seized on April 30 and police haven’t been returning them for over two months.

Aktan added that he doesn’t know when he will be given back his phone and computers.
(BIA, June 28, 2016)

Four more journalists face probe over solidarity campaign

Four more journalists are set to testify at a local court on June 27 over charges of “making terror propaganda” after supporting a solidarity campaign with Turkish daily Özgür Gündem, less than a week after the arrests of three campaigners sparked outrage from Turkish and international human rights advocates.

Journalists Faruk Balıkçı, Tuğrul Eryılmaz, Nadire Mater and Yıldırım Türker will appear before a court at the Çağlayan Courthouse in Istanbul at 10 a.m. on June 27 in order to testify in a probe launched against them for “making terror propaganda,” news portal Bianet has reported.

They are charged over their reports during their one day of service as editor-in-chief of Özgür Gündem as part of the daily’s “Editor-in-Chief on Duty” campaign.

Özgür Gündem has been repeatedly closed down in the past and is seen as being close to the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK). The daily started the campaign on May 3 to provide solidarity and defend press freedom against a number of investigations it has faced.

The report came less than a week after an Istanbul court ordered the arrests of Human Rights Foundation of Turkey (TİHV) head Prof. Şebnem Korur Fincancı, Paris-based Reporters Without Borders (RSF) Turkey representative Erol Önderoğlu and journalist Ahmet Nesin on charges of “making terror propaganda” and sparked national and international criticism.

A legal bid seeking the release of the three campaigners was rejected by a local court, media rights watchdog RSF said on June 25. 

“The request lodged on Thursday [June 23] for their liberty has been rejected,” RSF Secretary General Christophe Deloire told Agence France-Presse. 

“It’s a punitive measure to have them detained and it’s another punitive measure to keep them there,” he said.    

On June 24, Deloire led a protest accompanied by a number of press groups outside the gates of Istanbul’s Metris Prison with demonstrators holding pictures calling for the trio to be released.

The case has stoked concerns over the state of basic freedoms in Turkey, with the United States expressing deep concern over “a troubling trend that we’ve seen in Turkey to discourage legitimate discourse and freedom of expression, freedom of the press.”  

“In a democratic society, we believe that critical opinion should be encouraged, not silenced. We believe democracies becomes stronger, not weaker, by allowing an expression of diverse voices within society and the actions and the work in the important efforts of independent journalists,” U.S. State Department spokesperson John Kirby said in a June 23 press conference. 

In a statement released earlier this week, the watchdog said the arrests marked a new stage in Turkey’s crackdown on activists fighting for human rights.    

“The jailing of Önderoğlu, Nesin and Fincancı marks a new stage in the criminalization of human rights activism and the continuing decline in media freedom in Turkey, which is ranked 151st out of 180 countries in RSF’s 2016 World Press Freedom Index,” it said.

Meanwhile, the European and International Federations of Journalists (EFJ-IFJ) condemned the arrests, calling them “unacceptable” and urging the government to immediately release the journalists.

A total of 44 prominent journalists - including Hasan Cemal, Şeyhmus Diken and Ayşe Düzkan - served as one-day editors-in-chief during the campaign. Some 37 of them have been investigated.
(hurriyetdailynews.com, June 26, 2016)

Rejet de la remise en liberté du correspondant de RSF et deux militants

Une demande de remise en liberté du représentant en Turquie de Reporters sans Frontières et deux autres militants inculpés et écroués à Istanbul pour propagande terroriste a été rejetée, a annoncé samedi RSF à l'AFP.

Erol Önderoglu, ainsi que Ahmet Nesin, journaliste-écrivain, et Mme Sebnem Korur Fincanci, présidente de la Fondation des Droits de l'Homme (TIHV), encourent jusqu'à 14 ans et demi de prison pour avoir participé à une campagne de solidarité avec un quotidien pro-kurde ayant maille à partir avec les autorités, Özgür Gündem.

"La demande de remise en liberté déposée jeudi a été rejetée", a déclaré le directeur général de RSF Christophe Deloire depuis Paris, où est basée l'organisation de défense des droits de la presse.

"C'est une mesure punitive de les avoir placés en détention, et c'est une autre mesure punitive de les y maintenir alors qu'il y a eu un renvoi devant le tribunal et que l'enquête est close", a dit M. Deloire.

"Cela aura été l'enquête la plus rapide de l'histoire: c'est normal puisque le dossier est vide", a-t-il ajouté.

M. Deloire avait manifesté vendredi avec une trentaine d'autres personnes devant la prison de Metris à Istanbul où les trois militants ont été écroués lundi, pour demander leur "libération immédiate et inconditionnelle".

Dans son acte d'inculpation, le procureur a accusé les trois militants "d'incitation au crime" et "propagande de l'organisation", en l'occurrence les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Il a requis de deux à 14 ans et demi d'emprisonnement pour chacun d'eux.

Ces arrestations ont entraîné une avalanche de protestations en Turquie et à l'étranger. La Commission européenne a estimé qu'elles "allaient à l'encontre de l'engagement de la Turquie de respecter les droits fondamentaux, y compris la liberté de la presse".

La Turquie occupe la 151è place sur 180 dans le Classement 2016 de la liberté de la presse, publié par RSF.
(AFP, 25 juin 2016)

Manifestation devant la prison du correspondant de RSF et deux militants

Une trentaine de manifestants ont réclamé vendredi devant la prison de Metris, à Istanbul, la libération "immédiate et inconditionnelle" du représentant de Reporters sans Frontières en Turquie et deux autres militants inculpés et écroués pour propagande terroriste, à l'initiative de RSF.

Erol Önderoglu, ainsi que Ahmet Nesin, journaliste-écrivain, et Mme Sebnem Korur Fincanci, présidente de la Fondation des Droits de l'Homme (TIHV), encourent jusqu'à 14 ans et demi de prison pour avoir participé à une campagne de solidarité avec un quotidien pro-kurde ayant maille à partir avec les autorités, Özgür Gündem.

Les manifestants, des membres de RSF ainsi que d'autres défenseurs de droit de l'Homme dont Kadri Gürsel, éditorialiste d'opposition, ont réclamé la libération des trois militants dont ils arboraient les photos.

Dénonçant la "spirale infernale" que le président turc Recep Tayyip "Erdogan est en train de mettre en place", le directeur général de RSF Christophe Deloire a déploré dans une déclaration à l'AFP que "non seulement les journalistes qui lui déplaisent peuvent être licenciés ou mis en prison" mais encore "ceux qui les défendent peuvent (aussi) se retrouver en prison".

Erol Önderoglu, "qui se bat depuis 20 ans pour la liberté de la presse en Turquie" et "dénonce les abus de la loi antiterroriste (...) en est aujourd'hui la victime. Et c'est au nom de cette loi antiterroriste scélérate et absurde qu'il se retrouve en prison", a-t-il ajouté.

"Il va bien parce qu'il a le sens du combat et ce combat il va continuer à le mener", a poursuivi M. Deloire au sujet du journaliste franco-turc.

Dans son acte d'inculpation, le procureur a accusé les trois militants "d'incitation au crime" et "propagande de l'organisation", en l'occurrence les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Il a requis de deux à 14 ans et demi d'emprisonnement pour chacun d'eux.

Ces arrestations ont entraîné une avalanche de protestations en Turquie et à l'étranger. La Commission européenne a estimé qu'elles "allaient à l'encontre de l'engagement de la Turquie de respecter les droits fondamentaux, y compris la liberté de la presse".

La Turquie occupe la 151è place sur 180 dans le Classement 2016 de la liberté de la presse, publié par RSF.
(AFP, 24 juin 2016)

Acquittement d'un universitaire accusé de "propagande terroriste"

Une cour criminelle d'Istanbul à acquitté jeudi à l'ouverture de son procès un universitaire britannique résidant depuis de longues années dans la mégapole et qui avait été accusé de "propagande terroriste" en faveur des rebelles kurdes.

"Et acquitté!" s'est félicité Chris Stephenson sur son compte Twitter.

Le parquet d'Istanbul avait requis de un à cinq ans de prison à l'encontre de M. Stephenson, qui réside depuis 25 ans en Turquie et enseigne à l'université Bilgi d'Istanbul.

Il avait été interpellé en mars devant le palais de justice d'Istanbul alors qu'il était venu apporter son soutien à trois universitaires turcs, arrêtés pour avoir signé une pétition accusant l'État de "massacre antikurdes" dans le sud-est du pays.

Le Britannique a ensuite été expulsé mais est revenu une semaine plus tard en Turquie car il ne faisait pas l'objet d'une interdiction d'entrée sur le territoire.

Des procureurs lui reprochaient d'avoir mené une "propagande terroriste" pour le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation terroriste selon bon nombre de pays. Selon les procureurs M. Stephenson était en possession de tracts pro-PKK lorsqu'il a été interpellé le 15 mars.

L'universitaire a pour sa part affirmé que la police avait retrouvé dans son sac une invitation pour les célébrations du nouvel an kurde, le Newroz, le 21 mars.

Le régime islamo-conservateur turc du président Recep Tayyip Erdogan, accusé de dérive autoritaire et d'enfreintes à la liberté de la presse, a promis d'intensifier la lutte contre les militants kurdes, y compris contre les intellectuels qui les soutiennent avec leur plume.

Dans ce contexte délétère, le représentant de Reporters sans Frontières (RSF) en Turquie, Erol Önderoglu, et deux autres militants ont été inculpés et écroués lundi pour avoir participé à une campagne de solidarité avec un quotidien pro-kurde, une démarche qui a suscité l'indignation en Turquie et à l'étranger.
(AFP, 23 juin 2016)

14 ans de prison réclamés pour le correspondant de RSF et deux militants

Un procureur d'Istanbul a réclamé jusqu'à 14 ans et demi de réclusion criminelle pour le représentant de Reporters sans Frontières (RSF) en Turquie, Erol Önderoglu, et deux autres militants inculpés et écroués lundi pour avoir participé à une campagne de solidarité avec un quotidien pro-kurde, a rapporté mercredi l'agence de presse Dogan.

Dans son acte d'inculpation, le procureur accuse notamment M. Önderoglu, journaliste franco-turc, ainsi qu'Ahmet Nesin et Mme Sebnem Korur Fincanci, deux intellectuels, d'"incitation au crime" et "propagande de l'organisation", en l'occurrence les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Il requiert de deux à 14 ans et demi d'emprisonnement pour chacun des suspects, selon l'agence.

Si cet acte d'accusation est accepté par le parquet, une date sera fixée pour l'ouverture de leur procès.

M. Nesin est un journaliste et écrivain tandis que Mme Fincanci, professeur de médecine légale, préside la Fondation des Droits de l'Homme (TIHV).

Ces trois militants avaient pris en mai symboliquement à tour de rôle la direction éditoriale du journal Özgür Gündem, dans le collimateur de la justice et des autorités turques qui l'ont obligé plusieurs fois à fermer.

Ces arrestations ont entraîné une avalanche de protestations en Turquie et à l'étranger. La Commission européenne a estimé qu'elles "allaient à l'encontre de l'engagement de la Turquie de respecter les droits fondamentaux, y compris la liberté de la presse".

RSF, qui avait évoqué "une journée noire pour la presse" lundi, a lancé une pétition en ligne pour demander la libération des trois militants qui avait déjà recueilli mercredi quelque 11.500 signatures. La Turquie occupe la 151è place sur 180 dans le Classement 2016 de la liberté de la presse, publié par RSF.
(AFP, 22 juin 2016)

Nouvel échec en appel d'Erdogan contre un patron de presse allemand

La justice allemande a confirmé mardi en appel le rejet d'un recours du président turc Recep Tayyip Erdogan qui voulait empêcher le patron de Axel Springer, l'un des principaux groupes de presse européens, de réitérer son soutien à une satire le visant.

Dans une lettre ouverte publiée le 10 avril sur le site du quotidien conservateur Die Welt, propriété de Springer, le président du directoire du groupe, Mathias Döpfner, avait apporté son soutien au comique Jan Böhmermann, auteur d'un pamphlet lu le 31 mars sur la chaîne publique ZDF dans lequel il traitait M. Erdogan de pédophile et de zoophile.

"Je trouve votre poème réussi. J'ai ri à voix haute", écrivait le patron du groupe qui publie le quotidien à gros tirage Bild, déclarant s'associer "pleinement" aux "formulations et outrages" du satiriste.

Saisi par l'avocat allemand de M. Erdogan, Ralf Höcker, le tribunal de Cologne (ouest) avait rejeté le 10 mai en première instance la requête en référé du dirigeant turc, invoquant le "droit fondamental à la liberté d'expression".

Mardi, la Cour d'appel de Cologne a confirmé le rejet du recours de M. Erdogan : "comme le tribunal (de première instance), la Cour d'appel estime que la +lettre ouverte+ (de M. Döpfner) est compatible avec l'article 5 de la Constitution" qui garantit la liberté d'expression, indique la juridiction.

La Cour constitutionnelle fédérale allemande reste désormais le seul et unique recours pour M. Erdogan.

En dépassant ouvertement les bornes et en allant en conscience au-delà de ce que le droit allemand autorise, le comique entendait démontrer par l'absurde combien le pouvoir turc avait eu tort de s'attaquer à un autre texte, une chanson diffusée 15 jours plus tôt à la télévision allemande et critiquant la remise en cause des libertés publiques en Turquie.

L'affaire avait rapidement pris un tour diplomatique et provoqué un scandale en Allemagne lorsque la chancelière Angela Merkel avait autorisé les poursuites judiciaires voulues par Ankara à l'encontre de l'humoriste, alors que les dérives autoritaires de M. Erdogan sont de plus en plus vivement dénoncées.
(AFP, 21 juin 2016)

Trois intellectuels inculpés pour "propagande terroriste"

L'étau sur la presse en Turquie s'est encore resserré lundi avec l'inculpation pour "propagande terroriste" du représentant de Reporters sans frontières (RSF) dans le pays ainsi que de deux intellectuels de renom accusés de soutenir la cause kurde, tous trois placés en détention provisoire.

La justice reproche à Erol Önderoglu, qui représente RSF depuis 1996 en Turquie, ainsi qu'à Ahmet Nesin et Mme Sebnem Korur Fincanci, d'avoir participé à une campagne de solidarité avec la presse pro-kurde en mai.
 Ils sont poursuivis pour trois articles qui traitaient de luttes d'influence entre diverses forces de sécurité turques et des opérations en cours contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est anatolien.

Une centaine de personnes venues les soutenir au palais de justice d'Istanbul ont scandé "Nous ne céderons pas aux pressions" à l'énoncé du jugement, selon les images diffusées sur les réseaux sociaux.

Les trois militants ont par la suite été menottés et conduits à une maison d'arrêt de la mégapole turque.

"Le procureur qui nous a entendus a réclamé que nous soyons inculpés et écroués pour propagande terroriste", en faveur du PKK, mouvement armé considéré comme terroriste par bon nombre de pays, a expliqué M. Önderoglu au téléphone à l'AFP juste avant son inculpation.
 Ces trois inculpés l'ont été au nom de la législation antiterroriste turque, pomme de discorde avec l'Union européenne qui voudrait voir son champ d'application fortement restreint.

 Ces trois militants avaient pris en mai symboliquement à tour de rôle la direction du journal pro-kurde Özgür Gündem, dans le collimateur de la justice et des autorités turques qui l'ont obligé plusieurs fois à fermer. Une procédure judiciaire avait ensuite été lancée à leur encontre.

M. Nesin est un journaliste et écrivain connu tandis que Mme Fincanci, professeur de médecine légale, préside la Fondation des Droits de l'Homme (TIHV).

- Démarche 'profondément honteuse' -

Se disant "abasourdie" par l'arrestation de son représentant, RSF a évoqué dans un communiqué "un nouveau jour noir pour la liberté de la presse en Turquie", après avoir appellé Ankara à "abandonner toutes les poursuites dans cette affaire" dans une première réaction.

"Depuis vingt ans, Erol Önderoglu se bat sans relâche pour défendre les journalistes persécutés. (...) Il est aberrant et profondément honteux de le voir accusé de terrorisme, victime des abus qu'il a toujours dénoncés (...) Qu'il soit à son tour pris pour cible en dit extrêmement long sur la dégradation de la liberté de l'information en Turquie", poursuit RSF.

L'OSCE, l'organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, a appelé à la libération immédiate des trois militants, demandant à la Turquie d'"abandonner les poursuites pesant contre (eux) et de cesser d'avoir recours à la prison pour réduire au silence les voix discordantes".

La Turquie occupe la 151è place sur 180 dans le Classement 2016 de la liberté de la presse, publié par RSF.

Le régime islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2002, est accusé de museler la presse indépendante en Turquie et d'avoir ces derniers mois multiplié les coups de butoir contre les médias.

Can Dündar, rédacteur en chef du journal d'opposition Cumhuriyet, condamné en mai à cinq ans et dix mois de prison pour "divulgation de secrets d'Etat" pour avoir révélé que le régime turc livrait des armes aux groupes jihadistes en Syrie, a aussi réagi sur Twitter.

"Il n'est pas question de céder. Nous devons à présent reprendre le flambeau et soutenir Özgür Gündem", écrit le journaliste, qui reste en liberté jusqu'à ce que la cour d'appel tranche sur son cas.

Le sud-est de la Turquie est secoué quotidiennemnt par des combats entre forces de sécurité turques et rebelles depuis la reprise l'été dernier des hostilités après deux ans de pourparlers de paix entre Ankara et le PKK en vue de mettre un terme à une rébellion qui a fait 40.000 morts depuis 1984.

Dimanche soir, M. Erdogan a affirmé devant la presse que plus de 7.000 rebelles du PKK avaient été "neutralisés" lors des combats qui ont fait plus de 600 morts parmi les forces de sécurité turques.
(AFP, 21 juin 2016)

RSF: "un jour noir pour la liberté de la presse"

Reporters sans frontières est abasourdie par l’arrestation de son représentant en Turquie, Erol Önderoglu. Ce dernier a été placé en détention provisoire par un tribunal d’Istanbul, avec deux confrères, ce 20 juin 2016. RSF exige leur remise en liberté immédiate et inconditionnelle.

“C’est un nouveau jour noir pour la liberté de la presse en Turquie, déclare Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale. Depuis vingt ans, Erol Önderoglu se bat sans relâche pour défendre les journalistes persécutés. Sa rigueur et sa droiture, reconnues dans le monde entier, en ont fait une personnalité de référence en la matière. Qu’il soit à son tour pris pour cible en dit extrêmement long sur la dégradation de la liberté de l’information en Turquie.”

Erol Önderoglu, Ahmet Nesin et Sebnem Korur Fincanci sont accusés de “propagande terroriste” pour avoir pris part à une campagne de solidarité avec le quotidien kurde Özgür Gündem.

Plus tôt dans la journée de ce lundi 20 juin, RSF avait publié le communiqué suivant:
Le représentant de Reporters sans frontières (RSF) en Turquie, Erol Önderoglu, risque d’être placé en détention provisoire ce 20 juin 2016, avec deux autres intellectuels, pour avoir pris part à une campagne de solidarité avec la presse kurde. L’organisation réaffirme son soutien inconditionnel à son représentant et appelle à abandonner toutes les poursuites dans cette affaire.

RSF dénonce depuis des décennies l’usage abusif des lois antiterroristes pour réprimer le journalisme indépendant en Turquie. Le quotidien kurde Özgür Gündem étant une victime récurrente de cette pratique, Erol Önderoglu a pris part à une campagne de solidarité avec lui : plusieurs journalistes, intellectuels et défenseurs des droits de l’homme se sont relayés, depuis le mois de mai 2016, pour prendre symboliquement la direction du journal. Ce qui leur vaut désormais d’être eux-mêmes poursuivis pour “propagande terroriste”.

Entendu par le procureur ce 20 juillet, Erol Önderoglu est déféré avec deux confrères, Ahmet Nesin et Sebnem Korur Fincanci, devant un juge d’Istanbul, qui décidera des mesures de contrôle judiciaire applicables en attendant leur procès. Le procureur a requis leur placement en détention provisoire.

“Erol Önderoglu est mondialement reconnu comme un défenseur de premier plan de la liberté d’expression en Turquie, déclare Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale. Il est aberrant et profondément honteux de le voir accusé de terrorisme, victime des abus qu’il a toujours dénoncés. Nous réitérons notre appel à abandonner immédiatement les poursuites ouvertes contre lui et les autres participants à la campagne de solidarité avec Özgür Gündem.”

Erol Önderoglu est poursuivi sur la base de trois articles publiés par Özgür Gündem le 18 mai. Ils traitaient des luttes d’influence entre diverses forces de sécurité turques et des opérations en cours contre les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est anatolien.

Représentant RSF en Turquie depuis 1996, Erol Önderoglu compile les rapports trimestriels sur l’état de la liberté d’expression en Turquie du site d’information Bianet. Membre du Conseil de l’International freedom of Expression Exchange (IFEX), il collabore régulièrement avec l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et de nombreuses autres organisations internationales.

La Turquie occupe la 151e place sur 180 dans le Classement 2016 de la liberté de la presse, publié par RSF. (RSF, 20 juin 2016)


International Reaction Against Arrest of trois intellectuals

Officials from Turkey and Europe, right and press organizations have reacted against the arrest of Turkey Human Rights Foundation (TİHV) Chair Şebnem Korur Fincancı, Reporters Without Borders (RSF) Turkey Representative and bianet rapporteur Erol Önderoğlu, and journalist author Ahmet Nesin.

EU: “It goes against freedom of the press”

High Representative of the European Union for Foreign Affairs and Security Policy and Vice-President of the European Commission in the Juncker Commission, Federica Mogherini and European Commissioner for Regional Policy Johannes Hahn have released a joint statement as to the arrest of three Editors-in-Chief of Özgür Gündem daily.

The statement drawing attention to “presumption of innocence” has stated that “The EU has repeatedly stressed that Turkey must aspire to the highest possible democratic standards and practices”.

“The arrest of the President of Human Rights Foundation of Turkey (HRFT), Prof. Şebnem Korur Fincancı, and of two journalists, Erol Önderoğlu (from Reporters Without Borders) and Ahmet Nesin, today goes against Turkey's commitment to respect the fundamental rights, including freedom of media. Any alleged wrongdoing or crime should be subject to due process, and respect to the principle of presumption of innocence should be guaranteed.


“The EU has repeatedly stressed that Turkey, as a candidate country, must aspire to the highest possible democratic standards and practices. Any country negotiating its EU accession must guarantee human rights, in line with the European Convention on Human Rights (ECHR). Free, diverse and independent media are essential in any democratic society”.

HRW: The investigation must be dropped

The Human Rights Watch (HRW) has stated that key figures in the field of human rights have been arrested and that demanded that the charges be dropped immediately.

HRW Europe and Central Asia Director Hugh Williamson has made the following statement:

“An academic and two journalists who have played a key role in Turkey’s human rights movement have been jailed pending investigation into spurious allegations of spreading terrorist propaganda.

“They should be released immediately and the investigation dropped.

“The decision to demand the detention of Önderoğlu, Fincancı, and Nesin is a shocking new indication that the Turkish authorities have no hesitation about targeting well-known rights defenders and journalists who have played a key role in documenting the sharp deterioration in human rights in the country”.

PEN: They must be immediately released

PEN Turkey Administrative Board has made following statement as to the arrests:

“In terms of freedom of expression and thought, this arrest is terrifying. If journalism profession and solidarity is considered a crime in this country, then it means that country has turned its face to darkness, not light.

“We condemn this situation which has no place in consciences and law and that ask for the arrestees to be released immediately”.

EuroMed: Put an end to harassment

Europe-Mediterranean Human Rights Network (EuroMed) in its statement asked for the following demands to be met:

- Guarantee the physical and psychological integrity of Şebnem Korur Fincancı, Erol Önderoğlu and Ahmet Nesin, in all circumstances;

- Release them immediately and unconditionally, and drop all charges against them and all those who served as editors-in-chief of the newspaper Özgür Gündem, since their arbitrary detention prevents their freedom of expression and their human rights activities held in solidarity of freedom of press;

- Put an end to all acts of harassment, intimidation against all human rights defenders and journalists, including those at judicial level;

- Put an end to the crackdown on human rights defenders in line with Turkey’s international commitments;

- Comply with all the provisions of the United Nations Declaration on Human Rights Defenders.
(BIA, June 21, 2016)

Probe into 37 Editor-in-Chiefs On Watch of Özgür Gündem Daily

Probe has been launched also into bianet Project Consultant Nadire Mater, Peoples’ Democratic Party (HDP), former MP Beyza Üstün, journalists Mehmet Güç and Tuğrul Eryılmaz, İMC TV Diyarbakır Representative Faruk Balıkçı and writer Şeyhmus Diken, artist Jülide Kural on charge of “[illegal] organization propaganda”.

Nine more testified

Lastly journalists İhsan Çaralan, Işın Eliçin, Murat Çelikkan, Uğur Karataş, Öncü Akgül, attorney Ayşe Batumlu and HDP former MP Hasip Kaplan testified on June 13, Democratic Regions Party (DBP) Co-Chair Sebahat Tuncel and HDP Vice Vo-Chair Saruhan Oruç testified on June 15 in İstanbul Courthouse.

Tuncel: Solidarity is our duty

Tuncel and Oluç have made a statement in front of the courthouse. Oluç stating the crackdowns on the journalists have reached an unacceptable level, noted it should be put an end to this course of events. Oruç highlighting the increasing pressure especially on dissident and Kurdish press, expressed that this situation is not free from political developments.

Tuncel saying it is a duty to act in solidarity with the Kurdish press, expressed that he doesn’t approve the crackdown against Özgür Gündem daily and that he participated in this solidarity watch for people’s right to information.

Editor-in-Chiefs On Watch

44 people supported the Editor-in-Chief On Watch campaign launched on May 3. The list of the participants is as follows:

Hasan Cemal, Şeyhmus Diken, Hasan Hayri Şanlı, Cengiz Baysoy, Dicle Anter, Faruk Balıkçı, Kemal Can, Jülide Kural, Ahmet Nesin, Deniz Türkali,Necmiye Alpay, Çilem Küçükkeleş, Saruhan Oluç, Ertuğrul Mavioğlu,Ahmet Abakay, Hasip Kaplan, İhsan Eliaçık, Yıldırım Türker, Murat Çelikkan, Ayşe Batumlu, Nadire Mater, Aydın Engin, Tuğrul Eryılmaz, İhsan Çaralan, Şebnem Korur Fincancı, Işın Eliçin, Uğur Karataş, Mehmet Güç, Beyza Üstün, Celalettin Can, Sebahat Tuncel, Erol Önderoğlu,Nurcan Baysal, Eşber Yağmurdereli, Ragıp Duran, Melda Onur, Celal Başlangıç, Mustafa Sönmez, Ayşe Düzkan, Uğur Güç, Faruk Eren, Kumru Başer, Nevin Erdemir and Hakkı Boltan.

The ones prosecuted

With the final prosecution, the Editor-in-Chiefs On Watch are as follows:

Faruk Eren, Ertuğrul Mavioğlu, Ayşe Düzkan, Erol Önderoğlu, Celalettin Can, Mustafa Sönmez, Melda Onur, Fehim Işık, Celal Başlangıç, Eşber Yağmurdereli, Ragıp Duran, Nurcan Baysal, Ömer Ağın, Ahmet Abakay, İhsan Çaralan, Işın Eliçin, Murat Çelikkan, Uğur Karataş, Öncü Akgül, Ayşe Batumlu, Sebahat Tuncel, Saruhan Oluç, Nadire Mater, Beyza Üstün, Mehmet Güç, Tuğrul Eryılmaz, Faruk Balıkçı, Şeyhmus Diken, Necmiye Alpay, Jülide Kural, Yıldırım Türker, Ahmet Nesin, Kemal Can, Şebnem Korur Fincancı, Hasip Kaplan, Nevin Erdemir, Hakkı Boltan. (BIA, June 17, 2016)

Venice Commission urges Ankara to review internet code

The Venice Commission of the Council of Europe (CoE) has recommended that Turkey’s government review its law on the internet which allows its telecommunications authority to block websites for “illegal or unsafe” content such as piracy, pornography or terrorism without any authorization from the government or a legal office.

“The system of access blocking by a decision of the Telecommunications Directorate [TİB] without prior judicial review [administrative measure] should be reconsidered. The balancing between competing rights and/or between the measure restricting the freedom of expression and the legitimate aims pursued by the measure should be carried out by a court and not by an administrative body,” the Venice Commission said in its draft opinion on the Internet Censorship Law No. 5651, which was obtained by the Hürriyet Daily News.

In a resolution on “the Protection of the safety of journalists and of media freedom in Europe,” adopted in late January 2015, the Parliamentary Assembly of the Council of Europe (PACE) requested that Venice Commission “analyze the conformity with European human rights standards of Law No. 5651 as well as its application in practice.”

The commission completed the draft in late May and presented it in its plenary session held on June 10-11.

“The requirement that the restriction must be ‘necessary in a democratic society’ should be introduced in the provisions concerning the four access-blocking procedures. The necessity of a fair balance between competing rights and interests when restricting the internet freedoms should be the guiding principle for the administrative authorities and the courts; an appropriate notification procedure should be put in place in all the access-blocking procedures under the law. The notification should contain information on the blocking measure and the reasons put forth by the authorities to justify the measure as well as existing remedies,” the commission said as part of a series of recommendations.

“A list of less intrusive measures than that of access-blocking/removal of content should be introduced in the law, in order to allow the authorities and the courts to apply those less intrusive measures whenever they are sufficient to attain the legitimate aim pursued by the restriction [proportionality assessment]; access-blocking measures should be measures of last resort,” it also said.
(hurriyetdailynews.com, June 14, 2016)

Publishers Association: Shame of Burning Books

Following the incident of setting fire to depot of the Avesta Publications by unidentified people, Turkish Publishers Association has issued a statement.

The statement reading “May shame of burning books not be lived again” included the following statements:

“Burning books are dreary incidents which can be seen in oppressive regimes, is made to make societies lose their memories and to tame them, and then pass into history as an embarrassing crime against humanity. We condemn the malicious attack on the Avesta Publications, demand that the criminals be found and punished, loss of the publication be compensated, and shame of burning books be not lived again”.

What had happened?

The depot of the Avesta Publications located in İskenderpaşa neighborhood of Sur district in Diyarbakır province was set on fire by unidentified people at aroun 10 p.m. on June 10, 2016.

The fire outbreaking in one room of the three-room depot was noticed by chance and put out by the citizens, and that many books were damaged.
(BIA, June 14, 2016)

Un journaliste syrien anti-EI grièvement blessé dans une attaque

Un journaliste syrien travaillant en Turquie et connu pour son hostilité au groupe de l'Etat islamique (EI) a été grièvement blessé dimanche soir après avoir été touché à la tête par des tireurs dans la ville de Sanliurfa (sud-est), frontalière avec la Syrie, a rapporté l'agence de presse Dogan.

Amed Abdelkader, 33 ans, est le frère d'un autre militant et journaliste syrien, Ibrahim Abdelkader, qui avait été retrouvé décapité avec un ami en octobre dans cette ville turque, précise Dogan. L'acte avait été revendiqué par l'EI.

Amed Abdelkader, éditeur en chef de l'hebdomadaire en langue arabe Ayn Vatan, circulait à bord d'une voiture qui a été arrêté par deux hommes armés sur une motocyclette.

Les agresseurs ont tiré contre le journaliste qui a été touché à la tête et conduit dans un hôpital de la ville pour y être opéré.

Les assaillants ont réussi à prendre la fuite et sont recherchés par la police, ajoute l'agence.

Plusieurs journalistes syriens qui ont fui leur pays sont basés à Sanliurfa ou Gaziantep, plus à l'ouest, frontalière également avec la Syrie. Plusieurs d'entre-eux ont été visés en Turquie.
(AFP, 13 juin 2016)

Press Organizations React Against Attack on Journalists in Midyat

Turkey Journalists Association (TGF) has called on Prime Minister Binali Yıldırım following the three journalists’ being subjected to assault.

Reporters Without Borders (RSF) Turkey Representative, Erol Önderoğlu emphasized that the attack is not surprising since attacks on journalists are being “encouraged”.

Mahmut Bozarslan, Hatice Kamer and Sertaç Kayar were attacked by a group with stones as they were shooting around the police station following the bomb attack in Midyat district of Mardin province.

The wounded Kamer and Bozarslan were taken into hospital. While the journalists were receiving treatment in Midyat State Hospital, Southeastern Journalists Association President Veysel İpek was attacked by the same group as he was heading to the hospital.

Bozarslan: Police didn’t intervene on time

Bozarslan speaking to bianet conveyed that the attack was “incited by a couple of young people” near the AKP (Justice and Development Party) District President, and that they were attacked by a group of 50-60 people subsequent to this incitement.

Bozarslan stating that the police didn’t intervene in said that 10 people from the same group came to the hospital, yet the police fired the gun into the air and dispersed the group.

RSF: Those responsible for the attack must be brought to court

Önderoğlu from the RSF speaking to bianet described the incident as “disgrace” and briefly spoke as follows:

“The allegation for our nine colleagues’ be wounded in their head, face and bodies cannot be ‘emotional reaction due to the bomb attack’. As the Reporters Without Borders, we wait for all those responsible for the attack including the AKP District President’s bodyguard and people around him to be brought to court and be punished decisively”.

TGF has called on the Prime Minister

TGF President Yılmaz Karaca met with the attacked journalists in Diyarbakır.

‘Sledgehammer’ coup plot indictment against five journalists

A probe into the “Balyoz” (sledgehammer) coup plot case has been concluded with a prosecutor’s office concluding a 276-page indictment that accuses journalist Mehmet Baransu of being the prime suspect and several journalistic colleagues of being suspects.

In addition to Baransu, journalists Ahmet Altan, Yıldıray Oğur, Yasemin Çongar and Tuncay Opçin were included as suspects in the indictment, with Ahmet Zeki Üçok, Hakan Büyük, Çetin Doğan, Kadir Sağdıç, Ahmet Bertan Nogaylaroğlu, Nedim Ulusan and the Turkish General Staff acting as plaintiffs.

Baransu is charged with crimes of “forming an organization to commit crime,” “damaging documents that are related to the state’s security as well as using them for purposes that are different than their original purpose and seizing and stealing them with deceit,” “revealing information concerning the state’s security and political well-being that should have been kept confidential” and “forming and administrating an armed terror organization and making terrorist propaganda.”

With the court’s approval of the indictment, the suspects are expected be in the dock in the following days.
 
Balyoz was an alleged military coup plot targeting the ruling Justice and Development Party (AKP) and drafted in 2003. The military is alleged to have planned drastic measures to foment unrest in the country in order to remove the AKP from power. The measures included bombing two major mosques in Istanbul, an assault on a military museum by people disguised as religious extremists and the raising of tension with Greece through an attack on a Turkish plane that was to be blamed on the Aegean neighbor.
(hurriyetdailynews.com, June 9, 2016)

Journalist Hayri Tunç Sentenced to 2 Years in Prison

Journalist Hayri Tunç has been sentenced to 2 years in prison on charge of  “propagandizing for the terrorist organization”.

In the trial held by İstanbul 13th High Criminal Court, journalist Hayri Tunç had previously been sentenced 1 year and 2 months in prison on charge of propaganda. The prison term has been increased to 1 years and 6 months on ground that the crime had been committed through means of press and to 2 years as it was a series of crime.

The court has not issued an arrest order. The decision is before Supreme Court of Appeal.

Tunç had been taken into custody by civil police officers while leaving his house in Bayrampaşa on February 2. He had been brought before court on February 3, and arrested on charge of “propagandizing for the terrorist organization” in his social media postings and news photographs.

He was released on March 11.
(BIA, June 7, 2016)

Common Declaration for Release of 13 Arrested DİHA Reporters

105 intellectuals, journalists, artists, academics and writers have signed a declaration calling for the release of 13 arrested DİHA reporters.

105 intellectuals, journalists, artists, academics and writers have signed a declaration calling for the release of 13 arrested Dicle News Agency (DİHA) reporters.

The declaration is also a petition collecting signatures on change.org. Names of the arrested reporters are as follows: Nedim Oruç, Nuri Akman, Nazım Daştan,Feyyaz İmrak, Mazlum Dolan, Ziya Ataman, Meltem Oktay, Muhammed Doğru, Bilal Güldem, Mehmet Hakkı Yılmaz, Abdulkadir Turay, Nedim Türfent, Şermin Soydan.

Following phrases have been used in the declaration stating the government points all dissident circles as a target:

“Not only Turkey but the whole world knows that anyone thinking or writing different than the government become a target for Erdoğan Regime. It is desired that shall our people be conditioned on the news which this regime delivers.

“Arrest of the 13 DİHA reporters has been added to that recently. The DİHA reporters working devotedly to reflect the hard truth lived in region unlike the pool media’s unqualified propaganda policy which is a subject of joke to everyone, have been arrested over ‘[illegal] organization propaganda’ before the eyes of the whole world.

“We the callers having the signatures below are demanding that the DİHA reporters trying to deliver the news of the dirty war conducted in the region to the people be released at once.

“Furthermore, we ask Turkey’s democratic public to show solidarity for DİHA as well which they showed for well-known journalists”.

Signatories:

Serdar Koçman, A.Hicri İzgören, Abud Can, Adil Okay, Adnan Genç,Ahmet Hulusi Kırım, Ahmet Kuzik, Akın Atauz, Akın Birdal, Ali Gökkaya, Altan Açıkdilli, Anjel Dikme, Atilla Dirim, Attila Tuygan, Ayşe Erzan, Ayşe Günaysu, Ayşe Öktem, Ayşegül Devecioğlu, Ayten Bakır, Aziz Tunç, Babür Pınar, Bager Oğuz Oktay, Baskın Oran, Bora Kılıç, Bozkurt Kemal Yücel,Bülent Tekin, Celal İnal, Celalettin Can, Çiçek Akbaba, Derya Yetişgen, Doğan Özgüden, Eflan Topaloğlu, Emre Kocaoğlu, Emre Uslu, Ercan İpekçi, Erdoğan Aydın, Ergun Kuzenk, Esra Çiftçi, Fatin Kanat, Ferhat Tunç, Fikret Başkaya, Fusun Erdoğan, Gençay Gürsoy, Gökhan Kaya, Gün Zileli, Güngör Şenkal, Haldun Açıksözlü, Halil Savda, Hanna Beth-Sawoce,Hasan Burgucuoğlu, Hasan Cemal, Hasan Kaya, Hasan Oğuz, Hasan Zeydan, Hüseyin Aykol, Hüseyin Habip Taşkın, İbrahim Seven, İnci Tuğsavul, İsmail Beşikçi, İsmail Cem Özkan, Kazım Genç, Kemal Akkurt, Kenan Yenice, Leyla Çelik, Mahmut Konuk, Mehmet Demirok, Mehmet Güler, Mehmet Özer, Metin Gülbay, Mihail Vasiliadis, Mukaddes Erdoğdu Çelik, Murad Ekmekçioğlu, Murad Mıhçı, Murad Utkucu, Mustafa Kemal Erdemol, Mustafa Yetişgen, Necmettin Salaz, Necmiye Alpay, Nesrin Nas,Nur Sürer, Nuray Çevirmen, Nurcan Baysal, Oktay Etiman, Pinar Ömeroğlu, Raffi Hermon Araks, Ragıp Zarakolu, Ramazan Gezgin, Recep Maraşlı, Sait Çetinoğlu, Salih Zeki Tombak, Semra Somersan, Sennur Baybuğa, Sibel Özbudun, Sinan Çiftyürek, Şaban İba, Şanar Yurdatapan, Tamer Çilingir, Tarık Ziya Ekinci, Temel Demirer, Yannis Vasilis Yaylalı, Yasemin Çongar, Yasin Yetişgen, Zeynep Esmeray, Zeynep Tanbay, Zeynep Tozduman, Zeynep Yüncüler and Zübeyde Bilget.
(BIA, May 31, 2016)

Kurdish Question / Question kurde

KNK:
Turkish State conducting ruthless operations in Kurdistan

The armed forces of the Turkish State have been conducting ruthless operations in Kurdistan where a lot of cities and towns such as Diyarbakir-Sur, Cizre, Sirnak, Silopi, Nusaybin, Gever (Yuksekova), Hezex (Idil), Silvan, Derik and Kerboran (Dargecit) are razed to ground. Thousands of people have been massacred or burnt alive brutally either in broad daylight  or  in their homes and basements. Many have been left wounded, maimed and disabled.
 
More than 500.000 people have been displaced from their residential areas  and  made homeless and jobless. The Turkish army is  now rolling out  its operations to all over  Kurdistan causing greater destruction and more massacres.
 
Massacres are carried out by the Turkish Army in district of Lice in Diyarbakir and surrounding areas

A big operation has commenced after after five days of  the curfew declared in Lice and 39 surrounding residential areas.  Planes and helicopters are being used to torch the hinterland  in Lice including the  mountains and forests.
 
The  green verdant land  reaching tens of thousand hectares is now being reduced to ashes together with the vineyards and orchards belonging to the villagers. These resources on which people depend  are being systematically destroyed and people are being forced to emigrate elsewhere. A great humanitarian, ecological and economical tragedy is taking place.
 
The community members engaged in fire fighting are being detained

The people who are trying to put out the fires with their own means are being prevented and the ones who are opposing this are being detained. The journalists, non- governmental organizations and representatives of the political parties  from the outside of the area are being banned from entering the area.  War crimes are being committed and these are being covered up by  imposing military zones which exclude activists including journalists.

Urgent call for intervention and solidarity

We call on United Nations, European Union and Council of Europe and any other relevant institutions and individuals to intervene by any means necessary to put pressure on the Turkish State to stop these crimes against humanity. People in Kurdistan are facing an emergency and unless urgent action is taken,  there will be irreparable humanitarian and ecological tragedies. (estella24@tiscali.co.uk, June 28, 2016)

Appel de l'IHD: Hürşit Külter risque la disparation définitive forcée
L'Association des droits de l'Homme de Turquie (IHD) vient de lancer l'appel suivant sur la disparition d'un homme politique kurde. Elle souhaite que les défenseurs des droits de l'Homme dans les pays européens réagissent en envoyant leur soutien écrit à l'adresse suivante: posta@ihd.org.tr.
En ce moment précis un cas d'enlèvement par force flagrant est entrain de se mettre en oeuvre – un cas qui joint tous les critères de la Convention Internationale de l'ONU pour la Protection de toute personne de l'enlèvement par force que la Turquie a refusé de signer mais dont elle est aussi partie prenante dans le cadre de ses obligations internationales.

Depuis sa détention de 27 Mai 2016 ni sa famille ni ses collègues n'ont aucune nouvelle de Hurşit Kütler, membre du Comité Exécutif du Parti des Régions Démocratiques (DBP en turc)

En Turquie se déroule une guerre où toutes les normes des droits de l'homme nationales et internationales sont vertigineusement violées. Cette période est marquée par les atrocités commises par l'Armée Turque ainsi que les commandos d'opération spéciale : exécution à volonté de centaines de civils, des zones d'habitations rasées par les armes lourdes comme l'artillerie, les mortiers et autres divisions blindées, des familles empêchées pendant des mois de récupérer les cadavres de leurs proches, des civils détenus dans des sous-sols et brulés vifs au moyen d'armes chimiques, des gens mitraillés alors qu'ils escortaient leurs proches à l'hôpital.

Ce qui est le plus grave c'est que ces scènes sont encore d'actualité. La détention et l'arrêt des maires élus, des membres élus des conseils de villes ou de territoires, ainsi que les chefs des partis politiques, interpellés chez eux par des raids armés ou de la police, l'enlèvement arbitrairement dans la rue des gens ou bien des journalistes investiguant une affaire sont devenus des incidents banalisés tout à fait ordinaires.

Sous telles circonstances Hurşit Külter, selon les propos des deux témoins, aurait été placé sous garde par les équipes d'Opération Spéciale à Şırnak le 27 Mai. Il a été pris dans un véhicule blindé et a été amené à la Direction d'Opération Spéciale de Gümüştepe dépendant de la Direction de Sécurité Publique du Territoire de Şırnak.

A Sirnak, là où le 14 Mars en 2016 des couvres feu de 24 heures avaient été décrétés, la dernière fois que sa famille a eu de ses nouvelles fut le 27 Mai lorsqu'il appela son père pour lui dire que les soldats avaient encerclé la maison pour l'amener et que sa famille devrait par la suite chercher à connaitre sa destinée. Quelque peu après cette conversation via le compte twitter BÖF@Tweet_Guneydogu, compte dit appartenir à l'équipe l'ayant pris en garde, un tweet a été envoyé annonçant que Hurşit Külter était dans leurs mains et était sur le coup en interrogatoire.

Le 5 Juin 2016, l'Agence de Presse de Dicle a indiqué qu'une "source fiable" a informé que Hurşit Külter avait été gardé pendant sept jours à la Direction des Opérations Spéciales de Gümüştepe, puis envoyé au   commandement de la 23ème Division de la Gendarmerie des Frontières et qu'il devrait être toujours là bas depuis.

Un autre rapport a été publié par la même agence, le 10 Juin, où un garde de village (korucu en turc), qui voulait que son nom reste anonyme pour sa sécurité, a déclaré qu'il avait entendu une conversation entre un groupe d'officiers de l'armée qui parlaient de Hurşit Külter, en disant qu'il était sous la torture et s'il a continué de refuser d'avouer en face de la presse, il serait fait sauter dans un bâtiment.

À la demande de la famille Külter, l'Association des Droits de l'Homme en Turquie (ADH-IHD en Turc)) a envoyé un appel au ministère des Affaires étrangères, au Ministère de la Justice, au Bureau de Gouverneur de Şırnak, à la Direction de la sécurité publique de la province de Şırnak, au commandement de la 23ème Division de la Gendarmerie de Frontières et au Bureau du procureur militaire demandant où se trouvait Hurşit Külter. Toutefois, aucune réponse n'a été reçue depuis le jour où il a été arrêté.  D'autant plus alarmante, les autorités concernées nient que M. Külter a été mis en garde à vue par les forces de sécurité. La seule déclaration officielle faite par les autorités est la réponse reçue du bureau du gouverneur Şırnak qui disait que «La personne en question n'a pas été mis en garde à vue par l'un de nos unités de sécurité".

En violation de toutes les lois et conventions internationales dont la Turquie en fait partie, les autorités interdisent l'entrée à Şırnak des avocats de ADH (IHD en Turc) pour des motifs de couvre-feu en cours depuis le 14 Mars 2016; par conséquent les avocats de IHD ne peuvent essayer d'intervenir que par des villages voisines. Pour des raisons absurdes, non crédibles, en déni téméraire et impensable de tous les droits et les lois, ils ne peuvent pas aller à l'endroit où Külter a été vu pour la dernière fois, interroger les témoins, et de recueillir des preuves sur l'affaire.

Nous, les familles des personnes disparues et les témoins défenseurs des droits fondamentaux nous nous inquiétons profondément de la vie de Hursit Külter.

Nous sommes inquiets par le fait que celui-ci a été arrêté sans aucune procédure judiciaire, et nous pouvons témoigner que par ce fait il risque qu’on le fasse disparaitre ou qu’on l’exécute sans aucun jugement.

Nous sommes d’autant plus inquiets que lors que la guerre était à son plus haut paroxysme dans les villes kurdes durant les années 1991-1999, seulement 520 cas de personnes disparus avaient été officiellement reconnus. L’histoire de la Turquie est suit par la disparition forcée de personnes.

Nous sommes inquiets par le fait, que les responsables de l’état qui ont la responsabilité de prendre tous les mesures nécessaires pour « garantir » la vie de Hurşit Külter, et qui devraient enregistrer les témoignages et les demandes de l’Association des Droits de l’Homme et de la famille de Külter, ils agissent en se contentant de répondre sur la base des accusations faites par les autorités concernés et en justifiant les informations fournit par ces derniers comme véridiques. Notre demande à ce que toutes mesures nécessaires soient prises pour que L’instruction rapide puisse avoir lieu afin de protéger la vie de Hürsit Külter.

La disparation en garde vue est un crime contre les droits de l’homme et un acte qui porte atteinte à la dignité humaine. Nous pensons qu’il y a de sérieux indices prouvant la volonté de faire disparaitre le politicien kurde Hürsit Külter. Et nous faisons appel à chaque individu, institutions et public internationales sensibles à agir immédiatement contre cette attaque visant les valeurs humaines en la personne de Külter. (fkerimo@gmail.com)

Police raid HDP co-chair’s house in Istanbul

The police raided the house of Peoples’ Democratic Party (HDP) co-chair Figen Yüksekdağ in Istanbul on June 15, reportedly as a part of an operation against the outlawed Marxist-Leninist Communist Party (MLKP). Yüksekdağ is the former head of the Socialist Party of the Oppressed (ESP), which allegedly has links to the outlawed organization, as the HDP claimed the operation was against the ESP.

“An operation against the ESP is already an operation against the HDP. They’re acting like bandits in raiding my house,” Yüksekdağ told journalists during a visit to the ESP’s headquarters in Istanbul, while adding that the raid was unlawful and illegitimate.

Several ESP members and directors were detained in the operation, which was carried out in nine Istanbul districts.

“They are throwing a bullet at the head of the CHP [main opposition Republican People’s Party] and raiding the co-chair of the HDP. This is what politics in Turkey has been made into,” she added, referring to CHP leader Kemal Kılıçdaroğlu, who had a bullet thrown at him during the funeral of a soldier who was killed in an attack by the Kurdistan Freedom Hawks (TAK), a group linked to the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK), in Istanbul’s Vezneciler neighborhood.

The ESP announced its support for the HDP in the Nov. 1, 2015, general elections, in which the latter gained 59 seats in parliament.

“All of our components are a source of power for the HDP. They think that they can intimidate us by killings and arrests, but we became stronger each time,” Yüksekdağ also said.

Meanwhile, a statement on the raid was released from the HDP, which said that new lawlessness was being carried out against the party each day.

“The government and the [Presidential] Palace, which makes the jurisdiction conduct operations on their orders every day, continue unlawfulness in all areas. The house of our co-chair was unlawfully raided early on today. The raid was carried out despite the fact that it was known that the house was Yüksekdağ’s,” the statement read, while adding that the party did not accept this “indifference” and condemned it.

“The government in Turkey doesn’t act in accordance with any universal and democratic law principle,” the statement added.

Saying that an investigation against the ones who gave the orders for the raid should be launched, the HDP also sent a message to the other opposition parties.

“They should know that the same practices will be applied to them when the time comes,” the statement read.

The HDP also said that the Presidential Palace, an apparent reference to President Recep Tayyip Erdoğan, has been trying to push the party out of the democratic political area via targeting the party, its administrators, lawmakers and components.

An operation was carried out in the Istanbul districts of Sultangazi, Arnavutköy, Beyoğlu, Güngören, Başakşehir, Kartal, Eyüp, Maltepe and Üsküdar on 24 different addresses. A police helicopter also gave aerial support to the operation.
(hurriyetdailynews.com, June 15, 2016)

Un groupe kurde radical revendique l'attentat d'Istanbul

Un groupe radical proche des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), a revendiqué vendredi l'attentat à la voiture piégée qui a fait 11 morts dont six policiers
mardi dans une zone touristique d'Istanbul, mettant en garde les touristes.

"Le 7 juin au matin, nous avons perpétré une attaque contre la police antiémeutes (...) pour venger la sale guerre livrée dans le Kurdistan" par les forces turques dans le sud-est à dominante kurde, a précisé ce groupe dans une déclaration publiée sur son site internet.

"Nous tenons à avertir les touristes étrangers en Turquie et qui veulent s'y rendre : les étrangers ne sont pas notre cible mais la Turquie n'est plus un pays sûr pour eux", souligne l'organisation.

Les TAK sont issus il y a une dizaine d'années d'une scission au sein du mouvement rebelle kurde, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), fondé par Abdullah Öcalan qui purge depuis 1999 une peine de prison à vie en Turquie.

Le groupe a accusé le parti islamo-conservateur de la justice et du développement du président Recep Tayyip Erdogan, qui dirige la Turquie depuis 2002, d'être "responsable des pertes civiles" pour avoir "imposé une guerre brutale au peuple kurde", en riposte à l'offensive des forces de sécurité turques dans le sud-est contre les rebelles kurdes.

Une deuxième attaque à la voiture piégée survenue cette semaine, mercredi, contre le siège de la police à Midyat, petite ville du sud-est anatolien, proche de la frontière syrienne, qui a coûté la vie à six personnes, dont trois policiers, avait quant à elle été revendiquée jeudi par le PKK.

Le Premier ministre Binali Yildirim a de son côté écarté tout dialogue avec le PKK après ces deux attentats en Turquie, déjà cible cette année d'une série d'attaques liées aux jihadistes ou à la reprise du conflit kurde qui ont, au total, fait des dizaines de morts et fortement affaibli le tourisme, secteur clé de l'économie.
(AFP, 10 juin 2016)

Erdogan promulgue la levée de l'immunité des parlementaires kurdes

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a promulgué tard mardi une réforme constitutionnelle très controversée supprimant l'immunité pour les parlementaires, qui expose des dizaines de députés prokurdes à des poursuites judiciaires, a annoncé son service de presse.

Le Parlement turc a voté le 20 mai ce texte du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur, au pouvoir).

Les élus du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) y voient une manoeuvre du gouvernement pour l'évincer du Parlement, où il constitue actuellement la troisième force.

L'homme fort de Turquie accuse le HDP d'être la vitrine politique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré par Ankara et bon nombre de pays comme une organisation terroriste

Le PKK a repris l'été dernier sa lutte armée contre le pouvoir central turc après une trêve de deux ans.

A ce jour, 138 députés sur 550, de tous les partis représentés au parlement sont exposés à des poursuites judiciaires sans leur immunité, dont 50 élus sur 59 du HDP.

Selon les détracteurs du président, cette initiative, dénoncé autant en Turquie qu'à l'étranger, fait partie de sa stratégie pour exclure le HDP du parlement et renforcer l'AKP afin de pouvoir obtenir l'instauration du régime présidentiel qu'il réclame depuis longtemps.
(AFP, 8 juin 2016)

Turkey's bloodiest massacre and displacement of the Kurds

“The police and military are using every kind of violence against the Kurds. They are using tanks and heavy armoured vehicles. They have flattened houses, historical places, mosques. They use helicopters and technological weapons, night vision binoculars and drones. They don't let families get to the bodies of youths who were killed. Corpses remain on the streets for weeks.”

Baran describes to Corporate Watch the massacres that are taking place right now in Kurdish cities within Turkey's borders. Baran is from Amed (Diyarbakır in Turkish). Once a political activist in Kurdistan, he now lives in exile in the UK. Right now, Amed is being besieged by military and police as Turkey carries out the greatest massacres and mass displacement of its Kurdish population since the 1990s. Meanwhile, the city of Cizîr (Cizre) has been left in ruins after two months of operations by state forces.

Baran's hometown is just one of a number of Kurdish-majority cities within Turkey's borders that, after an intensification of violence directed at Kurds, declared autonomy from the state last year. Residents erected barricades to protect themselves from the police and military. We asked him whose decision it was to declare autonomy and who built the barricades. He replied:

“The neighbourhood assembly made the decision and that assembly was elected by the people who live there. Most of the local people agreed to the declaration of autonomy. The Patriotic Democratic Youth Movement (YDG-H) built the barricades. The main reason for the barricades is to prevent activists and youths from police attacks. Police always carry out raids against them.”

The youths stand armed with kalashnikovs behind the barricades in cities across Bakur (the part of Kurdistan within Turkey's borders), ready to defend themselves. Turkey has responded to the declarations of autonomy with immense violence, terrorising the Kurdish population as the state declares a war on its own population.

Since August 2015, the state has declared 58 open-ended, round-the-clock curfews on various cities in the south-east of its borders. The Human Rights Foundation of Turkey stated in its February report that "at least 1,337,000 residents have been affected by these curfews and the fundamental rights of these people such as the right to life and the right to health are explicitly violated”. Meanwhile, Turkey's Human Rights Association reported that:

“The curfew itself is a violation of the right to life and prevents the truth about civilian killings from being revealed. In fact, the curfews contribute to the legitimatisation by the government of civilian killings, which are not considered violations of the right to life.”

Residents, including children, are being killed daily by state forces. As the wounded lie dying in the streets, those who try to help them are shot. In Amed, the mother of Turgay Girçek is currently holding a daily vigil to try to reclaim the body of her nineteen year old son, who has been lying dead on the streets for three weeks.

“The police and army want to break the will of the people who have declared autonomy,” Baran tells us. “They want to show the other Kurdish neighbourhoods that the state is very strong. They want to spread fear into people's hearts. They want to break people's political wills and choices.” (Full text)


Fin de l'opération militaire dans la ville kurde de Nusaybin

L'armée turque a mis fin à l'offensive qu'elle a déclenchée en mars pour chasser les combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) de la ville de Nusaybin, située dans le sud-est en majorité kurde de la Turquie, a annoncé vendredi le Premier ministre.

"A Nusaybin, la phase des opérations (militaires) est terminée", a déclaré Binali Yildirim, qui répondait aux questions de journalistes à Bakou, la capitale de l'Azerbaïdjan, où il est en déplacement.

La population pourra rentrer chez elle une fois les travaux de "nettoyage" achevés, a ajouté le chef du gouvernement turc, soulignant qu'"en quittant la zone, le groupe terroriste (PKK) a installé des pièges avec des bombes artisanales".

L'opération "Epervier-7" avait débuté le 14 mars à Nusaybin, dans la province de Mardin, après l'instauration d'un strict couvre-feu, provoquant la fuite de milliers d'habitants.

Selon l'agence de presse progouvernementale Anatolie, 496 "terroristes", terme utilisé pour désigner les membres du PKK, et 70 membres des forces de sécurité ont été tués en 82 jours d'opérations à Nusaybin, un bilan invérifiable de manière indépendante dans l'immédiat.

Dans d'autres villes du sud-est toujours soumises à couvre-feu, "les opérations se poursuivent avec détermination", a déclaré le Premier ministre turc.

L'été dernier, après plus de deux ans d'un fragile cessez-le-feu, la reprise des combats dans ces régions a douché les espoirs de règlement d'un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Aux traditionnelles attaques de convois militaires dans les zones rurales et montagneuses, les rebelles ont privilégié cette fois le front urbain, avec l'objectif de susciter des soulèvements, creusant des tranchées et érigeant des barricades.

Les affrontements, avec la participation de chars et de l'artillerie, ont provoqué la mort de dizaines de civils et l'exode de dizaines de milliers d'autres.
(AFP, 3 juin 2016)

La ville kurde de Yüksekova ravagée après un long couvre-feu

Les habitants de Yüksekova, dans le sud-est en majorité kurde de la Turquie, ont commencé à rentrer lundi dans leur ville ravagée par les combats entre l'armée et les rebelles kurdes, après la levée partielle d'un strict couvre-feu en vigueur depuis mars.

Rues éventrées, immeubles en ruines, voitures calcinées... Un photographe de l'AFP qui s'est rendu sur les lieux a pu constater les immenses dégâts provoqués par des mois d'affrontements entre les forces de sécurité turques et des jeunes partisans du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Cette ville, située dans la province de Hakkari, aux confins des frontières avec l'Irak et l'Iran, est placée depuis le 13 mars sous un strict couvre-feu, qui a été partiellement levé lundi de 06H00 à 20H00, selon le bureau du gouverneur local.

Ce dernier a salué dans un communiqué le "succès" des opérations militaires, affirmant que la population retrouverait rapidement "la paix et la tranquillité". Les écoles, fermées depuis le 14 mars, rouvriront bientôt, a-t-il promis.

L'été dernier, après plus de deux ans d'un fragile cessez-le-feu, la reprise des combats dans le sud-est de la Turquie a éteint les espoirs de résolution d'un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Aux traditionnelles attaques de convois militaires en zones rurales et montagneuses, les rebelles ont privilégié cette fois le front urbain, dans l'espoir de susciter des soulèvements, creusant des tranchées et érigeant des barricades.

Les combats, avec la participation de chars et de l'artillerie, ont provoqué la mort de dizaines de civils et l'exode de dizaines de milliers d'autres. Des centaines de rebelles ont été tués par les forces de sécurité qui ont aussi subi de nombreuses pertes dans leur rang.

Le vice-Premier ministre turc Numan Kurtulmus a précisé lundi que 6.320 maisons et immeubles d'habitation avaient été endommagés pendant les combats dans cinq zones sous couvre-feu, dont Yüksekova. Les réparations devraient coûter plus d'un milliard de livres turques (300 millions d'euros), a-t-il estimé.
(AFP, 31 mai 2016)

Minorités / Minorities

Le pape réjouit les Arméniens et rend furieux les Turcs

Le pape François, avec un lâcher de colombes vers le mont Ararat, a achevé dimanche sa visite en Arménie par un geste de réconciliation en direction de la Turquie, furieuse de son emploi du terme "génocide" pour décrire les massacres de 1915-1916.

Arrivé aux sons de cloches de l'austère sanctuaire de Khor Virap, à quelques kilomètres de la frontière turque, le pontife a d'abord prié puis est sorti sur le belvédère et laissé un oiseau s'envoler en direction de l'imposante montagne au sommet enneigé couronné de nuages.

Visiblement ému, il a ensuite donné l'accolade au Catholikos Karékine II, chef de l'Eglise apostolique arménienne, qui a relâché une autre colombe.

Au pied du mont Ararat, où se serait posé selon la tradition orale l'Arche de Noé et aujourd'hui en territoire turc, le pape a choisi un lieu symbolique pour conclure sa visite. Il a décollé peu après pour Rome.

Le quatorzième voyage du pontife à l'étranger aura été tout au long de ses trois jours dominé par la mémoire des tueries qui ont fait selon les Arméniens 1,5 million de morts sous l'Empire Ottoman.

En ajoutant dès son arrivée vendredi le mot fatidique de "génocide" à un discours où il n'était pas prévu, François a réjoui les Arméniens mais provoqué la colère de la Turquie, bousculant une diplomatie du Saint-Siège prudente au Moyen-Orient.

Cette déclaration est "très malheureuse. Il ne s'agit pas d'une déclaration objective qui soit conforme à la réalité", a réagi le vice-Premier ministre turc Nurettin Canlikli samedi soir, cité par l'agence Anadolu.

"Il est possible de voir toutes les marques et les réflexions caractéristiques de la mentalité des Croisades dans les activités du pape", a ajouté le dirigeant turc.

Le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, a répondu que le pape "ne fait pas de croisades" et n'a "pas prononcé un mot contre le peuple turc".

François, a-t-il expliqué, s'efforce toujours de "bâtir des ponts au lieu des murs". Il entend créer des "fondements pour la paix et la réconciliation", a-t-il précisé dans un point de presse,

La défense des Arméniens est une cause constante du Saint-Siège, depuis Benoît XV qui avait écrit par trois fois au Sultan pendant la première guerre mondiale pour faire cesser les tueries.

Dans l'avion qui le ramenait d'Erevan à Rome, Jorge Bergoglio a reconnu qu'il avait décidé vendredi au dernier moment d'ajouter le mot "génocide" à son discours préparé à l'avance: "Après avoir ressenti la tonalité du discours du président (Serge Sarkossian), et ayant prononcé ce mot l'an dernier à Saint-Pierre, j'ai pensé que cela aurait sonné bizarrement si je n'avais pas employé le même mot", a-t-il dit.

"Je n'ai pas utilisé ce mot avec un esprit offensif, mais objectivement", a-t-il insisté.


- 'Réconciliation' -

Avant la visite, tous les signaux envoyés par le Vatican à la presse indiquaient que le pape éviterait d'employer le terme, afin de ne pas créer des tensions supplémentaires au Moyen-Orient et de ne pas mettre en difficulté les nombreux réfugiés chrétiens, notamment en Turquie.

En 2015, Ankara avait rappelé son ambassadeur au Vatican après que le pape eut prononcé le mot dans la basilique Saint-Pierre.

Finalement, le pape a montré une nouvelle fois qu'il préférait la franchise à la prudence recommandée par la Secrétairerie d'Etat.

Pour Jorge Bergoglio, établir la vérité de l'histoire est une base pour toute réconciliation durable et sincère.

Tout en appelant pendant son voyage les Arméniens à défendre leur mémoire collective, il les a exhortés à s'en servir non pour se venger mais au contraire pour mettre fin à la spirale des violences.
 Sur la principale place d'Erevan samedi soir, il a ainsi évoqué une "effroyable et folle extermination" mais appelé à la "réconciliation entre les peuples arménien et turc".

Lors de sa visite, le pape a également appelé les Arméniens au dialogue avec les Turcs et les Azerbaïdjanais, alors que le Cathokilos affirmait samedi devant lui que l'Arménie est "victime d'une guerre qui ne dit pas son nom".

Karékine II parlait du conflit qui oppose depuis un quart de siècle Bakou à Erevan, au sujet du Nagorny Karabakh, région disputée peuplée en grande majorité d'Arméniens où des affrontement meurtriers affrontements ont éclaté au printemps.
(AFP, 26 juin 2016)

Le pape au Mémorial du génocide arménien: "la mémoire ne peut être étouffée"

Le pape François s'est recueilli samedi matin solennellement devant la flamme perpétuelle du Mémorial du génocide arménien de Tzitzernakaberd, avec le président Serge Sarkissian, en soulignant que "la mémoire" d'une tragédie "ne peut pas être étouffée.

François a déposé une couronne de fleurs devant le mausolée, puis est descendu quelques marches jusque dans une petite cour intérieure ronde entourée de 12 stèles géantes de basalte inclinées qui représentent les douze provinces où les Arméniens avaient enduré sous l'Empire ottoman les grands massacres en 1915/1916.

Une étole rouge sur les épaules, au milieu des évêques de l'Eglise apostolique arménienne vêtus de noir et portant une capuche de même couleur, le pape a écouté très concentré les chants d'un choeur de femmes puis un groupe de flûtistes.

L'assemblée a entonné le chant religieux arménien "Hrashapar" ("Miraculeux"). Un évêque a lu un épitre: "Vous avez dû supporter un grand combat" et le pape a prononcé une prière d'intercession.

Il s'est rendu ensuite en voiture découverte dans les jardins où il a arrosé un arbre en signe de paix et de renaissance, puis s'est assis à une table en plein air, sur laquelle était ouvert un grand livre d'or.

"Je prie ici, avec la douleur au coeur, pour que plus jamais de telles tragédies ne se passent, pour que l'humanité n'oublie pas et sache vaincre le mal par le bien", a-t-il écrit dans son message. "Que Dieu protège la mémoire du peuple arménien! La mémoire ne peut être étouffée ni oubliée! La mémoire est source de paix et d'avenir!"

Au loin, alors qu'une petite foule applaudissait, on distinguait le Mont Ararat enneigé, lieu symbolique de la culture chrétienne arménienne, où se serait posé selon la légende l'Arche de Noé, et situé aujourd'hui en Turquie.

Au premier jour de sa visite en Arménie, le pape avait préféré vendredi la franchise à la prudence, en dénonçant nommément "le génocide" des Arméniens dans un discours à la classe politique du petit pays rassemblée à Erevan, au risque de relancer la tension avec Ankara.

"Le grand mal", comme l'appellent les Arnéniens, aurait fait 1,5 million de victimes selon eux: des chiffres jugés exagérés par la Turquie qui parle de guerre civile meurtrière entre Turcs et Aréméniens et qui refuse d'y voir un génocide contre le peuple arménien.

Jorge Bergoglio a rencontré une dizaine de descendants de survivants qui avaient été recueillis par le pape Benoit XV dans le palais pontifical de Castel Gandolfo, près de Rome, pendant la Première guerre mondiale.
(AFP, 25 juin 2016)

La Turquie confirme avoir refusé d'accueillir une délégation allemande

Le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu a confirmé jeudi que son pays avait refusé l'entrée sur le territoire turc d'un responsable et de députés allemands, visiblement en riposte à la reconnaissance du génocide arménien par le Bundestag.

"Nous ne trouvons pas ces visites sur la base d'Incirlik appropriées", a indiqué M. Davutoglu devant la presse à Ankara.

Le secrétaire d'Etat à la Défense allemand Ralf Brauksiepe et des députés ont été contraints d'annuler une visite en Turquie, où ils devaient se rendre sur la base aérienne d'Incirlik, après un refus d'Ankara, avaient indiqué les autorités allemandes à l'AFP à Berlin mercredi.

Le ministre a en revanche indiqué que les responsables militaires pouvaient se rendre sur cette base située dans le sud de la Turquie. "Le personnel militaire peut venir mais en dehors de cela, nous estimons que les autres déplacement sont inappropriés", a-t-il ajouté.

La base aérienne d'Incirlik accueille les appareils de la coalition internationale contre le groupe Etat islamique, dont des Tornados allemands qui participent à des missions de reconnaissance et des avions ravitailleurs.

Après le vote le 2 juin dernier du Bundestag reconnaissant le génocide arménien sous l'empire ottoman (1915-1917), la Turquie qui a rappelé son ambassadeur à Berlin, avait exprimé sa colère et le président Recep Tayyip Erdogan avait promis des représailles.
(AFP, 23 juin 2016)

Prières à Sainte-Sophie : inquiétudes sur une "islamisation" du célèbre musée

Avant l'aube à Istanbul, en ce mois du ramadan. Un religieux enturbanné s'agenouille sur un tapis de prière pour réciter des versets du Coran. Rien d'inhabituel dans cette scène si ce n'est qu'il va prier non pas dans une mosquée mais dans ce qui demeure officiellement un musée : Sainte-Sophie.

Construite à l'entrée du détroit du Bosphore et de la Corne d'or, Sainte-Sophie, une merveille architecturale considérée comme l'un des monuments les plus emblématiques de la richesse de la civilisation humaine, fait l'objet de polémiques entre musulmans et chrétiens.

Bâtie au VIè siècle sous l'empire byzantin chrétien, elle a d'abord été une basilique où étaient couronnés les empereurs byzantins avant d'être convertie en mosquée après la conquête ottomane de 1453 qui l'a dotée de minarets autour de son dôme byzantin.

Puis l'édifice a été désaffecté et transformé en musée dans les années 30 sous le régime laïque de Mustafa Kemal Ataturk, devenant un lieu de recueillement et du souvenir pour les peuples de toutes confessions.

Mais depuis l'arrivée au pouvoir en 2002 du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) de l'actuel président Recep Tayyip Erdogan, les défenseurs de la laïcité s'inquiètent d'une éventuelle reconversion de Sainte-Sophie en mosquée.

Beaucoup redoutent de voir l'AKP tenter de transformer Sainte-Sophie en mosquée pour en faire le symbole d'une Turquie qui s'affirme en tant que nation musulmane.

L'an dernier, un religieux avait récité des versets du Coran pour la première fois depuis que Sainte-Sophie était devenue musée, il y a 85 ans, à l'occasion de l'inauguration d'une exposition.

Mais pour le ramadan cette année, les autorités sont allées plus loin : la télévision publique Diyanet TV diffuse chaque jour en direct des récitations du Coran par un imam turc différent. Jamais Sainte-Sophie n'avait été utlisée de manière aussi intensive depuis qu'elle est devenue musée.

Les prières ont lieu pour le suhûr, le repas de l'aube avant le jeûne de la journée, soit des heures avant que les hordes de touristes ne forment des files d'attente pour visiter Sainte-Sophie.

- 'Manque de respect' -

Cette intitiative a déclenché une réaction furieuse en Grèce orthodoxe, qui s'inquiète depuis des années de voir une islamisation rampante de Sainte-Sophie.

"Cette espèce d'obsession -- qui confine à la bigoterie -- pour la tenue de cérémonies musulmanes dans un monument appartenant au patrimoine de l'humanité est incomprehensibles et montre un manque de respect et de contact avec la réalité", a déclaré le ministère grec des Affaires étrangères dans un communiqué.

"Des initiatives de ce genre ne sont pas compatibles avec les démocraties modernes et les sociétés laïques", a-t-il ajouté.

Le ministre grec des Affaires étrangères Nikos Kotzias a indiqué avoir saisi l'UNESCO, l'agence de l'ONU veillant sur le patrimoine culturel mondial, pour se plaindre de l'usage qui est fait de Sainte-Sophie.

Washington s'est aussi mêlé à la polémique, le porte-parole du Département d'Etat Mark Toner déclarant que les Etats-Unis "encouragent le gouvernement turc à préserver Sainte-Sophie d'une manière qui respecte ses traditions et la complexité de son histoire".

Mais l'affaire a pris une tournure de brouille diplomatique quand le porte-parole de la diplomatie turque Tanju Bilgic a qualifié les déclarations grecques d'"inacceptables" et a conseillé à Athènes de balayer devant sa porte en matière de libertés religieuses.

La Grèce, a-t-il accusé, n'a pas donné d'autorisation pour la construction de mosquée à Athènes depuis des années, et viole les libertés religieuses de sa minorité musulmane, qui compte quelque 100.000 membres.

Plusieurs responsables turcs, tel un récent ministre de la Culture, ont exprimé le souhait de voir Sainte-Sophie redevenir une mosquée.

Mais la Turquie et la Grèce semblent soucieuses de ne pas laisser la polémique sur Sainte-Sophie faire dérailler des relations globalement satisfaisantes, surtout à l'heure où le gouvernement AKP et celui d'Alexis Tsipras doivent pleinement coopérer sur la crise des migrants, pour laquelle les deux pays sont en première ligne.

Ankara a même fait un geste de bonne volonté à l'égard d'Athènes en autorisant la célébration de l'Epiphanie orthodoxe en janvier cette année dans la ville égéenne d'Izmir, pour la première fois depuis 1922.
(AFP, 22 juin 2016)

Question about Hagia Sophia Church in Trabzon Being Destroyed

Peoples’ Democratic Party (HDP) MP Garo Paylan has asked the Parliament about the Hagia Sophia Church in Trabzon being destroyed and turned into a mosque

In the parliamentary question Paylan has submitted to be responded by Prime Minister Binali Yıldırım, he has reminded that the Hagia Sophia constructed as a monastery in Trabzon by Manuel 1st between the years of 1250-1260 had first been changed into a museum in 1964 and later been handed over to the General Directorate for Foundations in 2013 and consequently turned into a mosque in 2013.

Frescos scratched out, carpets laid

It has been pointed out that Hagia Sophia which began to be used as a mosque had undergone some constructional changes including the introduction of a separate section exclusive for women by placing folding screens and pounding nails on the walls of the historical construction, that the new installation to make the use of Hagia Sophia further as a mosque was planted in a way which disrupted architectural integrity as well as an altar (Mosque mihrab) being placed in the construction, a wooden floor and carpets being paved on the 800-year-old mosaics and frescos being scratched out did also damage the historical structure of the monument.

Why turned into a mosque?

In this context, Paylan has asked;

1) Is this project planned as a restoration or is Hagia Sophia Church being designed to be permanently changed into a mosque?

2) Although there are already three mosques in the region, why has Hagia Sophia church been also turned into a mosque instead of being preserved as a historical monument.

3) Which grade of historical monument do the frescos scratched out from Hagia Sophia’s walls show?

4) Has there been any investigation launched into Hagia Sophia being destroyed beyond repair?

5) Does not changing a church into a museum first and into a mosque later contradict with the statements made by AKP Government with regards to returning minorities their assets back?
(BIA, June 15, 2016)

L'Allemagne furieuse contre Erdogan

La brouille germano-turque autour de la reconnaissance du génocide arménien s'est encore exacerbée jeudi, des responsables allemands s'emportant contre le chef de l'Etat turc et ses propos sur le sang "corrompu" d'élus d'origine turque.

Et selon le quotidien turc Hurriyet, un groupe d'avocats turcs se présentant comme l'Association du Combat pour la Justice a déposé une plainte visant à faire inculper les onze élus allemands aux racines turques pour "insulte à l'identité turque et à l'Etat turc".

Le président du Bundestag allemand, Norbert Lammert, a vivement critiqué jeudi en séance le président Recep Tayyip Erdogan qui a accusé ces derniers jours ces députés de soutenir le terrorisme et proposé de tester leur sang.

"Qu'un président démocratiquement élu puisse, au XXIe siècle, associer ses critiques à l'encontre d'élus démocratiquement élus du Bundestag allemand avec des doutes sur leurs origines turques, décrive leur sang comme corrompu, je n'aurais pas cru ça possible", a déclaré Norbert Lammert devant la chambre basse du Parlement qui revenait sur le vote d'une résolution le 2 juin reconnaissant le génocide arménien.

- 'Le leçon qu'ils méritent'-

"Le soupçon (exprimé par M. Erdogan) que des membres de ce Parlement puissent être le porte-voix de terroristes, je le conteste formellement", a-t-il ajouté, alors que ces élus ont aussi reçu des menaces de mort.

M. Erdogan a d'abord estimé le week-end dernier qu'il fallait "analyser dans un laboratoire le sang des députés allemands d'origine turque" accusés d'être "les bras prolongés des terroristes", en allusion aux rebelles kurdes.

Mercredi soir, il a évoqué cette fois leur "sang corrompu" et la nécessité de leur donner "la leçon qu'ils méritent" pour avoir accusé "leur propre pays de génocide".

"Dans notre culture, dire que quelqu'un a un sang corrompu, c'est une référence à son caractère. Cela désigne quelqu'un qui fait du mal à son propre peuple", a expliqué M. Erdogan, avant de s'envoler pour les Etats-Unis où il doit assister aux obsèques de Mohamed Ali.

Ces turbulences compliquent des relations déjà tendues avec Ankara, notamment sur l'application d'un accord controversé entre l'Union européenne et la Turquie, porté par Berlin, qui a considérablement réduit l'afflux de migrants en Europe.

- Conséquences -

De son côté le président du Parlement européen, l'Allemand Martin Schulz a souligné dans une lettre à M. Erdogan que ses attaques pouvaient "endommager durablement les relations" de la Turquie avec ses partenaires.

L'un des députés allemands concerné, le Vert Cem Özdemir a pour sa part jugé que le plus grave n'était pas le traitement qui lui était réservé mais la répression des élus turcs dans leur pays.

"Si on met de côté les menaces de mort et les insultes, nous autres parlementaires allemands ne sommes pas incarcérés et on ne lève pas notre immunité pour avoir tout simplement exprimé ce que nous pensions, contrairement à nos confrères en Turquie", a-t-il dit dans l'hebdomadaire arménien en Turquie, Agos.

En début de semaine, le porte-parole de la chancelière Angela Merkel, Steffen Seibert, avait déjà jugé "incompréhensibles" les propos de M. Erdogan.

"Le Bundestag a pris une décision souveraine qu'il convient de respecter", a affirmé M. Seibert, en rappelant aussi que Mme Merkel, lors d'une consultation préalable au sein de son groupe parlementaire CDU, avait voté en faveur de la résolution sur le génocide arménien.

Nombre d'historiens et plus de vingt pays, dont la France, l'Italie et la Russie, ont reconnu qu'il y avait eu un génocide des Arméniens. Mais la Turquie affirme qu'il s'agissait d'une guerre civile, doublée d'une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.
(AFP, 9 juin 2016)

Martin Schulz condamne les attaques d'Erdogan

Le président du Parlement européen Martin Schulz a réagi très vivement aux attaques du président turc Recep Tayyip Erdogan contre des députés allemands après leur vote reconnaissant le génocide arménien, dans une lettre envoyée jeudi.

Dans ce courrier envoyé à M. Erdogan, dont l'AFP a obtenu une copie, M. Schulz "condamne avec la plus grande vigueur" les propos du président turc, qui a accusé des députés allemands d'origine turque de soutenir le terrorisme.

"En tant que président d'un Parlement multinational, multiethnique et multiconfessionnel, permettez-moi l'explication suivante: l'exercice libre de leur mandat par les députés est un pilier essentiel de nos démocraties européennes", écrit M. Schulz.

"Des parlementaires qui prennent des positions dans le cadre de leur mandat ne doivent pas, dans quelque circonstance que ce soit et malgré des possibles désaccords politiques, être assimilés à des terroristes", ajoute-t-il.

M. Schulz a également lancé une mise en garde: quand le droit des députés à exercer leur mandat comme ils l'entendent est mis sous pression "par les responsables les plus haut placés d'un autre Etat par leur comportement et leurs déclarations et que cela mène même d'autres personnes à formuler des menaces contre ces parlementaires, cela peut endommager durablement les relations" de la Turquie avec ses partenaires.

M. Erdogan a accusé les 11 députés d'origine turque qui ont voté le texte qualifiant de génocide le massacre des Arméniens en 1915 d'être "les bras prolongés des terroristes", en allusion aux rebelles kurdes, et estimé qu'il fallait "analyser dans un laboratoire le sang" de ces députés afin de vérifier leur origine.

M. Schulz fait également allusion dans son courrier aux députés turcs affectés par la réforme constitutionnelle très controversée promulguée par M. Erdogan, qui supprime l'immunité pour les parlementaires, exposant des dizaines de députés prokurdes à des poursuites judiciaires.

"Assurer que non seulement les parlementaires librement élus mais aussi les journalistes puissent travailler et prendre des décisions sans craindre d'être réprimés, constitue un fondement non-négociable de toute démocratie", insiste le président du Parlement européen.
(AFP, 9 juin 2016)

La Turquie prépare un "plan d'action" contre l'Allemagne sur le génocide

Ankara prépare un "plan d'action" contre l'Allemagne après le vote par le Bundestag d'une résolution reconnaissant le génocide des Arménien par l'Empire ottoman, a annoncé mercredi le porte-parole de la présidence turque, sans autre détail.

"Des travaux sur les mesures à prendre (...) sont en cours avec les parties concernées, à commencer par notre ministère des Affaires étrangères. Ils préparent un plan d'action", a déclaré Ibrahim Kalin lors d'une conférence de presse à Ankara retransmise en direct par la chaîne d'information NTV.

"Lorsqu'il sera achevé, il sera soumis à notre Premier ministre, à notre président de la République", a poursuivi M. Kalin, sans autre détail.

La Turquie a réagi avec colère après le vote jeudi par la chambre basse du Parlement allemand d'une résolution qui qualifie de génocide le massacre de centaines de milliers d'Arméniens par l'Empire ottoman pendant la Première guerre mondiale.

Ankara avait rappelé son ambassadeur en poste à Berlin pour des "consultations" et les responsables turcs avaient multiplié les déclarations indignées, renforçant les inquiétudes sur l'application de l'accord controversé entre l'Union européenne et la Turquie, porté par Berlin, qui a considérablement réduit l'afflux de migrants en Europe.

En déplacement en Afrique de l'Est lors du vote des députés allemands, le président Recep Tayyip Erdogan avait promis que des "mesures" seraient prises à son retour en Turquie, sans entrer dans les détails.

Samedi, le chef de l'Etat turc a rejeté les accusations de génocide, dénonçant un "chantage" que son pays n'"acceptera jamais".

Nombre d'historiens et plus de vingt pays, dont la France, l'Italie et la Russie, ont reconnu qu'il y avait eu un génocide. Mais la Turquie affirme qu'il s'agissait d'une guerre civile, doublée d'une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.
(AFP, 8 juin 2016)

Merkel rejects Turkish comments after genocide resolution
 
Chancellor Angela Merkel dismissed as "incomprehensible" accusations levied by Turkey against German lawmakers of Turkish origin after Germany's parliament passed a resolution declaring the 1915 massacre of Armenians by Ottoman forces a genocide.

Last week's symbolic parliamentary resolution in the Bundestag lower house infuriated Turkey, which rejects the idea that the killings of Christian Armenians during World War One was a genocide.

Turkish President Tayyip Erdogan, a crucial ally for Merkel and her European partners in tackling the continent's migrant crisis, has accused Germans of hypocrisy, given their own history in the 20th century.

He also said the blood of German lawmakers of Turkish origin who voted for the resolution should be tested.

"The lawmakers in Germany's lower house of parliament are freely elected without exception and the accusations and statements which have been made by the Turkish side are incomprehensible," Merkel told a news conference on Tuesday.

"It was clear with the passing of the resolution that there is a difference of views between the majority of the Bundestag and the Turkish side," said Merkel, stressing she would push for direct talks between Turkey and Armenia.

Germany invited a senior Turkish diplomat to the foreign ministry to discuss Ankara's reaction. An official said the latest comments on German lawmakers were not in line with traditionally close ties between the countries.

Earlier on Tuesday Turkish Foreign Minister Mevlut Cavusoglu said the German government should make clear that it did not share parliament's view on the Armenian issue.

He also said Turkey would have to suspend its deal with the EU to stem the flow of migrants to Europe if there was no agreement on granting visa-free travel to Turks. The collapse of the pact would be a major blow for Merkel who has championed it.

Addressing the charge of hypocrisy, Merkel said Germany would continue to deal with its legacy of the Holocaust, in which six million Jews were murdered, and she would push for the creation of a historical commission to help Turkey and Armenia.

While Turkey accepts that many Armenians died in partisan fighting beginning in 1915, it denies that up to 1.5 million were killed and that this constituted an act of genocide, a term used by many Western historians and foreign parliaments.

Merkel also said she would try to help end the conflict between Armenian-backed separatists and Azeri forces in the Nagorno-Karabakh region. That could improve Turkey-Armenia ties, she told the news conference, also attended by the visiting president of Azerbaijan.

The Armenian Patriarchate in Turkey, representing an estimated 60,000 Armenian Christians in the mostly Muslim country, issued a statement condemning the German resolution.

It said the German parliament had no right to express its opinion on the subject, and that its judgment was unacceptable and wrong. (Reuters, June 8, 2016)

Des députés allemands menacés de mort

Le vote par le Bundestag de la reconnaissance du génocide arménien a provoqué l'ire de l'opinion publique turque. Et le président turc Recep Tayyip Erdogan n'a pas hésité à souffler sur les braises. Angela Merkel a décidé de répliquer.

La Turquie ne décolère pas. La reconnaissance du génocide arménien par les députés allemands le 2 juin continue de susciter de violentes critiques et les mots vont très loin. Certains élus allemands ont reçu une pluie d'insultes et même des menaces de mort.

Des menaces et des accusations de la part d'anonymes mais aussi du président turc Erdogan lui-même, qui loin de calmer le jeu, a accusé les 11 députés allemands d'origine turque qui avaient voté le texte qualifiant de génocide le massacre des Arméniens en 1915 d'être «les bras prolongés des terroristes». La colère du président turc s'est notamment concentrée sur le député allemand d'origine turque Cem Özdemir, l'un des auteurs du texte de loi et responsable du parti écologiste allemand Die Grünen.

Des propos qui ont encouragé certains citoyens turcs à se lâcher, notamment sur les réseaux sociaux, s'en prenant tout particulièrement aux députés issus de l'immigration turque en les accusant de trahison.

Les députés les plus menacés, dont Cem Özdemir, ont dû être placés sous protection policière.

Dans une autre sortie violente, Recep Tayyip Erdogan, qui a acquis la réputation de ne pas mâcher ses mots, suggérait de faire «analyser dans un laboratoire le sang des députés allemands d'origine turque» qui avaient voté la reconnaissance du génocide, afin de vérifier si ce sang était encore véritablement turc.


La déclaration a provoqué un tollé dans la classe politique allemande et le torchon brûle encore une fois entre Angela Merkel et Recep Tayyip Erdogan. Via son porte-parole Steffen Seiber, la chancelière allemande a qualifié  d'«incompréhensibles» les propos du chef de l'Etat turc. «Le Bundestag a pris une décision souveraine qu'il convient de respecter et c'est précisément dans ce sens que la chancelière a mené ses discussions avec le président turc», rappelle le porte-parole.


De son côté, la ministre allemande de l'Intégration Aydan Özoguz, qui se trouve aussi être d'origine turque, a été encore plus nette, en parlant à propos de ces accusations et a déploré un «acte incroyable qui met gravement en cause les relations germano-turques».

Le Bundestag avait adopté la résolution intitulée «Souvenir et commémoration du génocide des Arméniens et d'autres minorités chrétiennes il y a 101 ans» à la quasi-unanimité des députés présents. Des personnes présentes dans le public ont alors brandi des panneaux sur lesquels on pouvait lire «merci». L'Arménie a salué «un apport appréciable de l'Allemagne à la reconnaissance et à la condamnation internationale du génocide arménien». (francais.rt)


Berlin et Ankara cherchent à limiter les dégâts

La Turquie et l'Allemagne ont assuré vendredi que leur relation historique ne serait pas détruite après la reconnaissance par le Bundestag du génocide arménien sous l'empire ottoman, une initiative qui a suscité l'ire d'Ankara.

Dans un effort apparent de maintenir les tensions sous contrôle, le Premier ministre turc Binali Yildirim a insisté sur l'importance des relations avec l'Allemagne, où le porte-parole de la chancelière Angela Merkel a estimé que les liens avec la Turquie étaient suffisamment solides pour encaisser de tels désaccords.

La chambre basse du Parlement allemand a voté jeudi une résolution qui reconnaît le génocide arménien, déclenchant la fureur de la Turquie, qui a rappelé son ambassadeur à Berlin pour protester contre cette "erreur historique" et menacé de prendre des mesures de rétorsion.

Ces turbulences renforcent l'inquiétude au sujet de l'application d'un accord controversé entre l'Union européenne et la Turquie, porté par Berlin, qui a considérablement réduit l'afflux de migrants en Europe. Ankara menace de ne plus appliquer ce pacte, faute d'obtenir à ses conditions une exemption de visas Schengen pour ses ressortissants.

"L'Allemagne et la Turquie sont deux alliés très importants. Personne ne doit s'attendre à ce que les relations se détériorent totalement d'un seul coup à cause de cette décision ou de décisions semblables", a déclaré vendredi M. Yildirim.

"Quelles que soient les conditions, nous poursuivrons les relations avec nos amis, avec nos alliés", a-t-il souligné, prévenant toutefois que les "réponses appropriées" seraient données après des consultations avec l'émissaire turc rappelé de Berlin.

- 'Le chaud et le froid' -

"Cette résolution va sérieusement affecter les liens turco-allemands", avait averti après le vote le président turc Recep Tayyip Erdogan, actuellement en déplacement en Afrique.

Estimant lui-aussi que la résolution avait "sérieusement endommagé les relations entre l'Allemagne et la Turquie", M. Yildirim a souligné que moins de la moitié des députés allemands avaient pris part au vote.

La relation germano-turque est suffisamment forte pour "résister aux différences d'opinion", a déclaré vendredi à Berlin Steffen Seibert, porte-parole de la chancelière allemande, laquelle n'avait pas assisté au vote jeudi.

En déplacement vendredi en Azerbaïdjan, pays qui traverse une grave crise avec l'Arménie au sujet du Nagorny-Karabakh, M. Yildirim a réitéré que la Turquie considérait la résolution allemande comme "nulle et non avenue" et espéré que les "profondes relations turco-allemandes" seraient "impactées le moins possible".

Signe que la reconnaissance du génocide arménien reste un siècle plus tard une ligne rouge en Turquie, les journaux turcs, d'habitude divisés, ont unanimement condamné la décision du Bundestag.

A Ankara quelques dizaines de manifestants réunis vendredi devant l'ambassade d'Allemagne ont lancé des oeufs vers le bâtiment, scandant "l'Allemagne nazie génocidaire" sous l'oeil vigilant de la police.

La résolution du Bundestag arrive à un moment critique des relations entre Ankara et Berlin, qui se sont détériorées ces dernières semaines en raison du blocage sur l'accord sur les visas, qui fait partie du pacte plus large sur les migrants.

Si la flambée de tensions est scrutée de près en Europe, les observateurs estiment que, passée l'indignation, les liens pourraient s'en sortir sans trop d'entailles.

"Ankara a l'habitude depuis des années de souffler le chaud et le froid face à des Etats qui reconnaissent le génocide, mais les relations reviennent toujours tôt ou tard à leur point de départ", a indiqué à l'AFP l'historien et politologue turc Samim Akgönül, de l'Université de Strasbourg (France).

De fait, Ankara et Berlin sont liés par des intérêts économiques majeurs: leurs échanges s'est élevé en 2015 à 35 milliards de dollars et le secteur touristique turc, en pleine crise, a plus que jamais besoin des millions de visiteurs allemands.

Si la résolution du Bundestag constitue un pas supplémentaire vers une reconnaissance officielle en Allemagne du génocide des Arméniens, le texte n'engage pas le gouvernement de Mme Merkel.

Les Arméniens estiment qu'un million et demi des leurs ont été tués de manière systématique à la fin de l'Empire ottoman. Plus de vingt pays, dont la France, l'Italie et la Russie, ont reconnu qu'il y avait eu un génocide.

La Turquie affirme pour sa part qu'il s'agissait d'une guerre civile dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.
(AFP, 3 juin 2016)

Le Bundestag a reconnu le génocide arménien malgré les pressions d'Ankara

Les députés allemands sont appelés à adopter jeudi une résolution reconnaissant le génocide arménien, un vote contesté avec véhémence par la Turquie, partenaire clé mais difficile notamment sur la question cruciale de la crise migratoire en Europe.

L'Arménie a elle appelé les élus à ne pas se laisser "intimider" avant le vote de la mi-journée sur ce texte intitulé "Souvenir et commémoration du génocide des Arméniens et d'autres minorités chrétiennes il y a 101 ans". Ce projet a toutes les chances d'être adopté, les groupes parlementaires de la majorité - les conservateurs de la CDU/CSU et le SPD - ainsi que les Verts, formation de l'opposition, l'ayant proposé.

Dans ce texte que l'AFP a pu consulter, le Bundestag, chambre basse du Parlement allemand, "déplore les actes commis par le gouvernement Jeune Turc de l'époque, qui ont conduit à l'extermination quasi-totale des Arméniens".

Le Bundestag regrette aussi "le rôle déplorable du Reich allemand qui, en tant que principal allié militaire de l'empire ottoman (...) n'a rien entrepris pour stopper ce crime contre l'Humanité".

Ce vote risque de venir compliquer des relations déjà tendues avec Ankara notamment sur l'application d'un accord controversé entre l'Union européenne et la Turquie, porté par Berlin, qui a permis de réduire considérablement l'afflux de migrants en Europe. Le président turc Recep Tayyip Erdogan menace de ne pas appliquer ce pacte, faute d'obtenir à ses conditions une exemption de visas Schengen pour ses concitoyens.

- Piège -

Mardi, le chef de l'Etat turc a téléphoné à la chancelière Angela Merkel pour lui faire part de ses "inquiétudes" et souligner que "ce piège" pourrait "détériorer toutes nos relations avec l'Allemagne". Mercredi son Premier ministre, Binali Yildirim, a qualifié d'"absurde" l'initiative des députés.

Côté gouvernement allemand, Angela Merkel "ne participera pas au vote" en raison d'autres obligations mais elle a soutenu le texte lors d'un scrutin test mardi au sein du groupe parlementaire conservateur, selon une porte-parole, Christiane Wirtz.

Les remous causés par la résolution inquiètent cependant jusque dans les rangs du gouvernement allemand. Le ministre des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a déjà exprimé des réserves et son porte-parole a dit "espérer" qu'il ne causera pas de "perturbation durable des relations avec la Turquie".

Dans une interview au quotidien allemand Bild, mercredi, le président arménien Serge Sarkissian a lui encouragé les députés allemands à ne pas se laisser "intimider" par la Turquie.

"Ce ne serait pas juste de ne pas nommer génocide le génocide des Arméniens uniquement parce que cela met en colère le chef d'Etat d'un autre pays", déclare M. Sarkissian, en référence au président turc.

Selon lui, l'accord sur les migrants conclu avec l'Union européenne, sera de toute façon "difficile à appliquer dans la durée avec un partenaire comme la Turquie".

La résolution du Bundestag constitue un pas supplémentaire vers une reconnaissance officielle en Allemagne du génocide des Arméniens, après que le président allemand a, le premier, utilisé le terme de génocide pour qualifier les massacres commis contre les Arméniens en 1915. Mais le texte n'engage pas le gouvernement de Mme Merkel.

Les Arméniens estiment que 1,5 million des leurs ont été tués de manière systématique à la fin de l'Empire ottoman. Nombre d'historiens et plus de vingt pays, dont la France, l'Italie et la Russie, ont reconnu un génocide.

La Turquie affirme pour sa part qu'il s'agissait d'une guerre civile, doublée d'une famine, dans laquelle 300 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.
(AFP, 2 juin 2016)

Fureur turque après la reconnaissance du génocide arménien


La Turquie a réagi avec colère jeudi à l'adoption à la quasi-unanimité par les députés allemands d'une résolution qui reconnaît le génocide arménien, rappelant son ambassadeur à Berlin et menaçant d'une riposte en pleine crise migratoire.

L'Allemagne, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, a cherché à calmer la fureur de cet important partenaire en disant espérer qu'il n'y aurait pas de "réactions excessives" d'Ankara. Le chef de la diplomatie a souligné que les députés avaient voté "en toute indépendance".

Ce vote complique des relations déjà tendues avec Ankara notamment sur l'application d'un accord controversé entre l'Union européenne et la Turquie, porté par Berlin, qui a considérablement réduit l'afflux de migrants en Europe. Partenaire incontournable sur ce dossier, la Turquie menace de ne pas appliquer ce pacte, faute d'obtenir à ses conditions une exemption de visas Schengen pour ses citoyens.

"Cette résolution va sérieusement affecter les liens turco-allemands", a averti après le vote le président turc Recep Tayyip Erdogan qui effectuait une visite au Kenya. Il a promis que des "démarches" seraient entreprises à son retour en Turquie.

Des manifestants nationalistes, certains en tenue traditionnelle ottomane, se sont rassemblés devant le consulat allemand à Istanbul, brandissant des pancartes où l'on pouvait lire "le génocide arménien, le plus gros mensonge en 100 ans", ou faisant le signe des "Loups gris", mouvement d'extrême droite turc.

Le Premier ministre turc, Binali Yildirim, a lui annoncé le rappel "pour des consultations" de l'ambassadeur en Allemagne.

Plus virulent encore, le ministre de la Justice Bekir Bozdag, cité par le quotidien Milliyet, a renvoyé l'Allemagne à son passé nazi : "D'abord, vous
brûlez des juifs dans des fours et ensuite vous venez accuser le peuple turc de cette calomnie de génocide".

Le chargé d'affaires de l'ambassade d'Allemagne a également été convoqué au ministère turc des Affaires étrangères, selon des sources diplomatiques allemandes.

La chancelière allemande Angela Merkel a quant à elle souligné peu après le vote auquel elle n'a pas participé que son gouvernement voulait favoriser "le dialogue entre l'Arménie et la Turquie" et que les trois millions de personnes d'origine turque vivant en Allemagne en "étaient et restaient" des citoyens à part entière.

- Menaces de mort -

Le Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand, a adopté la résolution intitulée "Souvenir et commémoration du génocide des Arméniens et d'autres minorités chrétiennes il y a 101 ans" à la quasi-unanimité des députés présents (une voix contre et une abstention) à la mi-journée. Des personnes présentes dans le public ont alors brandi des panneaux sur lesquels on pouvait lire "Danke" (merci).

Juste après le vote, l'Arménie a salué "un apport appréciable de l'Allemagne à la reconnaissance et à la condamnation internationale du génocide arménien".

A l'ouverture des débats au Bundestag, son président, Norbert Lammert, a souligné que cette assemblée n'était pas "un tribunal" mais que les députés allemands prenaient "leurs responsabilités" en se prononçant sur une telle résolution.

Il a déploré les "nombreuses menaces, y compris de mort" ayant visé certains députés en amont de ce débat, notamment les élus ayant des origines turques, en particulier le chef de file des Verts Cem Özdemir. Celui-ci a été qualifié aussi "d'ennemi de la Turquie" par le journal Yeni Safak.

La majorité des orateurs a pris soin de souligner que cette résolution ne visait pas les autorités turques actuelles mais le gouvernement Jeune Turc responsable des massacres de 1915.

Mme Merkel n'a pas assisté aux débats mais, au cours d'un vote-test au sein du groupe parlementaire conservateur, elle avait soutenu la résolution.

La résolution du Bundestag constitue un pas supplémentaire vers une reconnaissance officielle en Allemagne du génocide des Arméniens, après que le président allemand a, le premier, utilisé le terme de génocide l'année dernière. Mais le texte n'engage pas le gouvernement de Mme Merkel.

Les Arméniens estiment qu'un million et demi des leurs ont été tués de manière systématique à la fin de l'Empire ottoman. Nombre d'historiens et plus de vingt pays, dont la France, l'Italie et la Russie, ont reconnu qu'il y avait eu un génocide.

La Turquie affirme pour sa part qu'il s'agissait d'une guerre civile, doublée d'une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.
(AFP, 3 juin 2016)

Les raisons profondes de la reconnaissance du génocide arménien par l'Allemagne

Laurent Leylekian


Le Bundestag (Parlement allemand) a adopté ce jeudi 2 juin une résolution de "reconnaissance du Génocide des Arméniens et des autres minorités chrétiennes de l'Empire ottoman".

Si cette reconnaissance politique -même tardive- d'une vérité historique réjouira évidemment les partisans de la justice et de la morale, elle ne peut qu'intriguer ceux qui s'intéressent aux relations internationales contemporaines: pourquoi cette résolution? Et pourquoi maintenant alors que les relations germano-turques sont plus tendues que jamais et alors même cette reconnaissance aurait eu plus d'impact l'année dernière, à l'occasion du centième anniversaire du génocide?

La réponse est en fait dans la question et, comme souvent, c'est l'évolution conjoncturelle des circonstances politiques qui a rendu nécessaire cette avancée politique structurelle. La résolution était prête de longue date mais c'est par opportunisme que le pouvoir allemand a permis qu'elle soit aujourd'hui adoptée. Pour Mme Merkel et son gouvernement, c'est une façon de dire "stop" aux dérives de plus en plus autocratiques du pouvoir turc. C'est aussi une façon de réaffirmer les rapports de puissance réels entre Berlin et Ankara en notifiant indirectement à M. Erdogan qu'il est sans doute allé trop loin dans son chantage aux réfugiés. Bien sûr, l'homme fort d'Ankara vitupère et menace d'ores et déjà l'Allemagne de représailles diverses et variées. Mais on peut réellement douter que la Turquie soit en mesure de fâcher Berlin après avoir déjà coupé les ponts avec Moscou et réduit à néant son influence au Proche-Orient.

A cet égard, on mesure le chemin parcouru par rapport à 2015 où une résolution similaire avait finalement été retirée de l'ordre du jour du Bundestag sous pression probable de M. Steinmeier -le Ministre allemand des Affaires Etrangères. Pourtant, et le Président Joachim Gauck et le Président du Bundestag Norbert Lammert avaient ouvertement évoqué le génocide lors de discours d'hommage à l'occasion du centenaire de ce crime. Il est cependant plausible qu'à l'époque, la diplomatie allemande croyait encore à la sincérité de la Turquie dans sa volonté de limiter les flux de réfugiés et à son efficacité dans la mise en œuvre des accords alors envisagés. Il est clair que ce n'est plus du tout le cas aujourd'hui.

Une résolution remarquable

Il n'en reste pas moins que les termes de la résolution adoptée -et la manière dont elle a été adoptée- sont remarquables. D'une part, c'est l'ensemble de la classe politique allemande -conservateurs, socialistes, verts et gauche radicale- qui ont soutenu cette initiative à travers deux résolutions séparées (CDU/CSU-SPD-Grünen d'une part, Die Linke d'autre part). On mesurera en particulier le cheminement politique des Verts et des socialistes allemands: tout au long des années 2000, les socio-démocrates et les Verts allemands et européens ont massivement soutenu la politique négationniste d'Ankara, aveuglés qu'ils étaient par les promesses que l'AKP formulait au sujet de la démocratisation de la Turquie et par un affichage antimilitariste du mouvement islamiste qui résonnait avec leur ADN. Depuis quelques années, clairement, ces mouvements progressistes ont décillé. Le cas du Président des Verts allemands, M. Özdemir -circassien d'origine turque- est particulièrement emblématique et on peut supposer que s'il a soutenu l'AKP d'alors en tant que force alléguée de démocratisation de son pays d'origine, il en est aujourd'hui l'un des détracteurs les plus critiques au regard du traitement réservé par Ankara à ses minorités et à ses démocrates.

Le contenu de la résolution adoptée à une écrasante majorité impressionne également, surtout lorsqu'on le compare à la résolution qu'avait déjà adoptée le Bundestag il y a 11 ans. Dans ce texte de 2005 -à l'époque porté par l'étoile montante des conservateurs, une certaine Mme Merkel- le Parlement allemand s'était bien abstenu d'employer le mot de génocide en le reléguant dans le seul exposé des motifs.

Au contraire, la résolution adoptée ce jour apparaît irréprochable: non seulement, elle emploie sans ambages le terme politiquement très signifiant de génocide -y compris jusque dans son titre- mais elle insiste sur la nécessité éducative pour les "universités allemandes de traiter de la déportation et l'extermination des Arméniens dans le cadre de l'analyse de l'histoire des conflits ethniques dans le 20ème siècle dans les programmes et d'informer les générations futures".

Et loin de se contenter avec facilité de blâmer les seuls Turcs, la résolution insiste sur "la responsabilité partielle de l'Empire allemand" et " le rôle déplorable" tenu à l'époque par l'Allemagne pour encourager "le gouvernement fédéral à continuer de consacrer une attention à la mémoire et au traitement des déportations et des massacres des Arméniens en 1915".

La sensibilité particulière de l'Allemagne

On ne peut donc que louer le Bundestag et le courage politique par lequel il a adopté une résolution d'une telle force, même si cela est finalement peu surprenant. A travers la reconnaissance de sa responsabilité pour la Shoah, l'Allemagne sait mieux que toute autre qu'il n'y a d'autre issue pour la Turquie qu'une reconnaissance pleine et entière du Génocide des Arméniens.

C'est d'ailleurs ce que dit la résolution en affirmant que "notre propre expérience historique en Allemagne montre combien il est difficile pour une société de travailler un chapitre sombre de son propre passé. Néanmoins, une évaluation honnête de l'histoire est la base la plus importante pour la réconciliation tant au sein de la société et avec les autres".

Du reste, l'intelligentsia allemande comprend de moins en moins pourquoi l'Allemagne a dû s'excuser et s'engager dans une politique de réparation à l'égard du peuple juif et pourquoi la Turquie en serait dispensée à l'égard du peuple arménien. Début mai, une centaine d'intellectuels allemands de premier rang ont ainsi appelé Mme Merkel à favoriser la résolution adoptée ce jour.

C'est sans doute dans cette sensibilité particulière des Allemands -au-delà des circonstances politiques des relations germano-turques- et en dépit des pressions d'une forte minorité turque de plus en plus communautarisée -qu'il faut chercher les raisons d'une résolution aussi audacieuse. (http://www.huffingtonpost.fr)


La reconnaissance du génocide arménien dans le monde

Un nombre croissant de parlements, principalement en Europe, à l'instar du Bundestag jeudi, ont voté des lois ou des résolutions reconnaissant explicitement le génocide arménien, à l'inverse d'autres pays s'abstenant de prononcer ce mot qui met la Turquie en fureur.

Selon l'Institut national arménien, 26 autres parlements ont reconnu le génocide : Argentine, Autriche, Belgique, Bolivie, Brésil, Bulgarie, Canada, Chili, Chypre, France, Grèce, Italie, Liban, Lituanie, Luxembourg, Pays-Bas, Paraguay, Pologne, Russie, Slovaquie, Suède, Suisse, Etats-Unis, Uruguay, Vatican, Venezuela. Mais ces votes peuvent revêtir des formes et avoir des portées juridiques très diverses.

- Reconnaissance et négationnisme -

La France a été, en janvier 2001, le premier grand pays à reconnaître le génocide arménien. La négation de ce génocide n'est cependant pas pénalisée, le Conseil constitutionnel ayant censuré en février 2012 une loi en ce sens, la jugeant contraire à la liberté d'expression.

Au contraire de la France, certains pays pénalisent la négation du génocide arménien à l'instar de la Suisse, où un négationniste a été condamné par le tribunal fédéral en 2007, et Chypre par une loi adoptée en avril 2015. En Slovaquie, la négation est également passible de prison.

La loi chypriote établit le 24 avril, date des premiers massacres en 1915, comme Journée nationale du souvenir dans ce pays, où les membres de la minorité arménienne sont pour la plupart des descendants des rescapés du "génocide".

- D'autres parlements européens -

Parmi les Parlements ayant récemment adopté une résolution reconnaissant le génocide figurent le Parlement luxembourgeois, en mai 2015, et belge, en juillet de la même année. La résolution adoptée par les députés belges ne reconnaît toutefois pas explicitement le caractère de génocide aux massacres et déportations d'Arméniens.

Le Parlement européen a reconnu le génocide dès 1987.

Le caractère génocidaire des massacres et déportations survenus entre 1915 et 1917 a été reconnu par les Parlements de plusieurs autres pays tels la Russie (1994), la Grèce (1996), l'Italie (2000), les Pays-Bas (2004), la Suède (2010).

Le 24 avril 2015, en pleine commémoration par l'Arménie du 100e anniversaire du génocide, le pape François parle de "premier génocide du XXe siècle" à propos du massacre des Arméniens, dans le cadre très solennel de la basilique Saint-Pierre. Une première au Vatican.

Plus symboliquement, les députés autrichiens ont observé en avril 2015, une minute de silence en mémoire du génocide arménien, une première dans ce pays autrefois allié à l'empire ottoman et où ce terme n'a jamais été endossé officiellement.

- Hésitations américaines

Le 20 avril 1965, l'Uruguay a été le premier pays au monde à reconnaître le génocide arménien. D'autres pays d'Amérique latine ont suivi comme le Vénézuela, l'Argentine, le Chili, la Bolivie, le Paraguay et le Brésil.

La Chambre des Communes canadienne a reconnu le génocide arménien en 2004.

Aux Etats-Unis, le Congrès a reconnu le génocide avec l'adoption de résolutions par la Chambre en 1975 et 1984. Lorsqu'il faisait campagne pour la Maison Blanche en 2008, Barack Obama s'était engagé à reconnaître le génocide, un terme qu'il n'a cependant jamais employé en tant que président.
(AFP, 2 juin 2016)

Info-Türk editor Doğan Özgüden was honored by EAFJD




(Also two short clips from this conference and award ceremony on
http://fb.me/89ADrDuCB
http://fb.me/47cVrY2Dc

On May 31, 2016, the European Armenian Federation for Justice & Democracy (EAFJD) organized a panel at European Parliament in Brussels on "Armenian Genocide: Recognition&Restoration of Cultural Heritage",  with the participation of:

Geoffrey ROBERTSON, QC, Human Rights barrister,
Ove BRING, Professor in International Relations,
Cem SOFUOGLU, Turkish Human Rights lawyer,
Guillaume PERRIER, journalist,
Doğan ÖZGÜDEN, journalist, human rights activist

Hosted by MEP Charles TANNOCK, the meeting was moderated by Hagop DER KHATCHADOURIAN, International coordinator of Armenian National Committees.

During the panel, Info-Turk editor Doğan ÖZGÜDEN was honored by EAFJD Chairman Kaspar Karampetian for "his lifelong fight for Human Rights, Democracy, Justice and Truth".


PM Yildirim says ‘Ordinary Incidents’ for Armenian Genocide

Prime Minister Binali Yıldırım has spoken at Ankara Esenboğa Airport prior to his visit to Northern Cyprus as to the Armenian Genocide bill to be discussed tomorrow (May 2) in Germany.

Yıldırım using the phrase “ordinary incidents” for the Armenian Genocide said “Absurd voting” for the voting of the bill and expressed that the relations with Germany will be damaged.

Yıldırım said the following as to the matter:

“Incidents that could happen in any society…”

“First of all, this voting is ridiculous. [Allegations] out of the whole cloth, ordinary incidents lived in World War First conditions and could happen in any society.

“May every country’s past, history be researched but may it be carried out by historians. It is wrong if we turn it into a tool of politics”.

“Relations will be damaged”

“That is why our relations with Germany will be damaged. We don’t want that.

“That is why Mr. President [Recep Tayyip Erdoğan] called Mrs. [German Chancellor Angela] Merkel, and that Mrs. Merkel called me as I am the Prime Minister and I expressed her our sensitivity.

“I hope they won’t turn a deaf ear to 3.5 million Turks in Germany. I hope reason will prevail”.

Yıldırım added that even if the bill is adopted, they won’t recognize it.
(BIA, June 2, 2016)

Les députés allemands veulent reconnaître le génocide arménien

Les députés allemands doivent adopter jeudi une résolution reconnaissant le génocide arménien, un texte qui suscite les vives critiques du président turc, Recep Tayyip Erdogan, dans un contexte de relations déjà tendues avec Berlin.

Ce débat intervient en pleine dispute sur l'application d'un accord controversé avec l'Union européenne, porté par Berlin, qui a permis de réduire considérablement l'afflux de migrants en Europe mais que M. Erdogan menace de ne plus appliquer.

Le projet de résolution parlementaire allemande intitulé "Souvenir et commémoration du génocide des Arméniens et d'autres minorités chrétiennes il y a 101 ans" est proposé par les groupes parlementaires de la majorité - les conservateurs de la CDU/CSU et le SPD - ainsi que par celui des Verts, formation de l'opposition. Il a toutes les chances d'être adopté.

Dans ce texte que l'AFP a pu consulter, le Bundestag, chambre basse du Parlement allemand, "déplore les actes commis par le gouvernement Jeune Turc de l'époque, qui ont conduit à l'extermination quasi-totale des Arméniens".

Le Bundestag regrette aussi "le rôle déplorable du Reich allemand qui, en tant que principal allié militaire de l'empire ottoman (...) n'a rien entrepris pour stopper ce crime contre l'Humanité".

L'an dernier, à l'occasion du centenaire de ces évènements, le président allemand Joachim Gauck avait, le premier, utilisé le terme de "génocide" pour qualifier ces massacres perpétrés par les Turcs ottomans, qui ont fait, selon les Arméniens, 1,5 million de victimes entre 1915 et 1917.

Cette première reconnaissance officielle du génocide en Allemagne avait provoqué la colère d'Ankara, le président turc accusant M. Gauck "de soutenir les revendications basées sur les mensonges arméniens".
(AFP, 31 mai 2016)

New Assyrian Genocide Monument to be erected in Switzerland
 
Locarno. – Seyfo Center, The Assyrian Genocide Research Center will be holding another commemoration with a monument dedicated to the martyrs of the Assyrian genocide, which will be erected on June 18, 2016, at 11:00 AM, in Parco Della Pace, Locarno Switzerland.

101 black balloons that symbolize the 101 years Anniversary of the Assyrian genocide of 1915, shall be released in their honor. Swiss politicians, as well as representatives of the Assyrian organizations, will hold speeches.

Today we witness again with anguish, a recurrence of those similar horrific events of the past in Iraq and Syria because extremist crimes have been denied and gone unpunished for 101 years. Many Assyrian representatives from the United States, Australia, and Europe will attend the opening ceremony of the Assyrian genocide monument in Locarno.

Join us to learn what can be done to make our voices heard globally.

We will neither forget, nor let it be forgotten.

Politique intérieure/Interior Politics

MHP dissidents gained enough support for extraordinary convention

Dissidents in the Nationalist Movement Party (MHP) managed to make substantial changes to the party’s internal regulations through an extraordinary convention in Ankara on June 19, marking an important milestone in their months-long legal fight to topple long-time party chair Devlet Bahçeli.

The Trustee Board charged with holding the convention upon a court decision announced the official opening of the meeting after registering the presence of 752 out of 1,187 delegates, over the required 594, at the convention hall on June 19.

The MHP leadership, however, claimed that only 495 delegates had signed in, rendering the convention null and void as the required majority was two thirds.

The Ankara 13rd Notary Court, tasked with registering the participants, stated that 657 delegates had signed in but the counting process was ongoing. It said it would make an official statement on June 20.

MHP leader Bahçeli did not join the convention but met with his closest aides at the party headquarters to evaluate the developments. Before the convention, Bahçeli urged the dissidents that the June 19 convention had no legality as he had already called an extraordinary convention on July 10.

All four prominent candidates to take over the party leadership - Meral Akşener, Sinan Oğan, Ümit Özdağ and Koray Aydın - participated in the convention and presented a picture of unity, appearing hand-in-hand together on stage.

“We wish Bahçeli was here as well. He is the head of this party and our leader. He opted not to be here but that won’t stop our efforts to come to power,” Oğan told private broadcaster CNN Türk.

The MHP will hold another extraordinary convention on July 10, with dissidents hoping that one of the four candidates will garner enough votes to be elected to replace Bahçeli.

Opposition makes key changes 

The dissidents have made substantial amendments to the MHP’s internal regulations, although their initial plan was to change only one article disallowing leadership changes through extraordinary conventions. Under normal conditions, the MHP’s regular convention would take place in 2018.  

In total, the delegates approved 14 amendments to regulations, particularly related to disciplinary measures, in a bid to nix potential moves by the MHP leadership to move against contenders due to face Bahçeli on July 10.

The amendments also aimed to nullify already ongoing disciplinary procedures launched against dissidents since the general election last November.

The MHP’s poor performance in the election, as well as Bahçeli’s open support for the ruling Justice and Development Party (AKP) on a number of critical issues, sparked a massive in-house reaction against his 17-year-long leadership.
(hurriyetdailynews.com, June 19, 2016)

Erdogan persiste à vouloir réaménager la place Taksim

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé samedi qu'un projet de réaménagement de la fameuse place Taksim d'Istanbul, à l'origine d'une violente fronde antigouvernementale en juin 2013, irait de l'avant malgré l'hostilité de la société civile.

"Un projet sur lequel nous devons nous pencher avec courage est (celui concernant) le parc Gezi à Taksim. Nous allons y construire cet édifice historique", a-t-il dit dans un discours public à Istanbul.

L'homme fort de la Turquie évoquait ainsi un projet immobilier contesté dans le coeur de la partie européenne de cette mégapole qui est composé d'un complexe d'habitation et commercial reconstituant une ancienne caserne ottomane datant du XIXe siècle.

La construction d'une mosquée est aussi prévue à ses abords.

"Si nous voulons protéger notre histoire, il nous faut reconstruire cette oeuvre historique, nous allons la rebâtir", a encore dit M. Erdogan.

La mairie d'Istanbul, aux mains du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir de M. Erdogan, avait donné en novembre 2012 son feu vert à un projet de rénovation de la place Taksim qui prévoyait sa transformation en zone piétonne et la destruction du petit parc Gezi qui la borde.

La mobilisation d'une poignée d'écologistes contre ce projet et la violente répression policière qui s'est abattue sur eux en juin 2013 ont donné suite à une vague de violentes manifestations contre la dérive autoritaire et islamiste du gouvernement au pouvoir depuis 2002 qui a ébranlé toute la Turquie.

Cette fronde a fait au moins huit morts et des milliers de blessés.

Les autorités turques ont depuis interdit tous les rassemblements sur la place Taksim, qui sont systématiquement dispersés par la force.

Le réaménagement de Taksim a été suspendu après les émeutes, mais en juillet 2015 la justice turque a reconnu aux autorités locales le droit de réaliser le projet controversé.
(AFP, 18 juin 2016)

Erdogan et le mystère du diplôme

L'omnipotent chef de l'Etat turc Recep Tayyip Erdogan est-il vraiment diplômé d'université, comme le demandent ses opposants? Cette question est explosive car en Turquie, sans justifier de quatre ans d'études supérieures, on ne peut prétendre à la présidence.

"Vous voulez que l'on fasse 10 millions de copies de ce diplôme pour l'envoyer aux adresses de tout le monde ?", a répondu lors d'une conférence de presse mercredi le porte-parole de la présidence Ibrahim Kalin, visiblement lassé de ce débat récurrent.

La question du diplôme de l'homme fort de Turquie est sensible : sans le précieux sésame, un citoyen ne peut pas occuper la magistrature suprême, selon la Constitution.

Alors que le débat battait son plein, le président Erdogan a reçu début juin en grande pompe son 44ème doctorat honoris causa, de l'Université Makerere de Kampala, la capitale ougandaise, où il était en déplacement.

Cette boulimie suscite l'hilarité de ses détracteurs qui mettent en cause l'authenticité de son propre diplôme universitaire. A titre de comparaison, le président américain Barack Obama n'a "que" six doctorats honoraires.

D'après sa biographie officielle, M. Erdogan a été diplômé en 1981, après quatre années d'études (bac+4), de la faculté des sciences économiques et administratives de l'Université de Marmara, à Istanbul, après un parcours en lycée professionnel formant des imams, dont il est particulièrement fier.

L'université en question, dont le recteur actuel, Mehmet Emin Arat, est un ancien camarade de classe du président, avait publié la photo du diplôme lors de la première élection présidentielle au suffrage universel, en 2014, à l'issue de laquelle, après trois mandats de Premier ministre, M. Erdogan avait été élu à la tête de l'Etat.

- 'Nos oeuvres', d'Erdogan -

Habitué des polémiques -il a récemment déclaré que les femmes sont "incomplètes" si elles rejettent la maternité-, M. Erdogan a balayé les critiques concernant son diplôme lors d'un discours le week-end dernier devant les nouveaux diplômés de la faculté de théologie de cette même université.

"C'est plutôt un président sans diplôme qui est incomplet", ont répliqué des turques en colère sur les réseaux sociaux.

"Malgré toutes les explications et les déclarations qui ont été faites à ce sujet, certains veulent avec insistance relancer le débat. Quoi que vous fassiez, nos oeuvres parlent d'elles-mêmes", a asséné devant un parterre acquis le président turc, qui utilise régulièrement la première personne du pluriel pour se désigner.

Toutefois le débat sur son diplôme ne cesse de revenir sur la scène politique alors que M. Erdogan cherche avec insistance, malgré l'hostilité de l'opposition, à renforcer ses prérogatives présidentielles, autre sujet de grande controverse.

"M. Erdogan n'a pas un diplôme d'université, mais de collège (premier cycle)", c'est-à-dire bac+2 ou +3, d'un établissement qui n'a été rattaché à l'Université de Marmara qu'en 1983, soit après les études du président, a affirmé mercredi l'Association des professeurs d'université (Univder), dans un communiqué.

Un ancien procureur, actuellement à la tête d'une association de magistrats, Omer Faruk Eminagaoglu, a déposé une plainte devant le parquet d'Ankara et le haut conseil électoral (YSK), réclamant que M. Erdogan soit déchu de son mandat car l'absence, selon lui, d'un diplôme le rend automatiquement inéligible. Celui-ci évoque même l'hypothèse d'une falsification du diplôme pour pouvoir prétendre au poste suprême.

L'autorité électorale a cependant entretenu le doute en rejetant la plainte, dans un pays où le régime de M. Erdogan contrôle l'ensemble des administrations.

Twitter bruissait jeudi de commentaires sur l'affaire, des internautes s'attaquant au dirigeant turc et bravant ainsi les poursuites judiciaires que ses avocats lancent quotidiennement pour "insulte" contre journalistes, intellectuels ou simples citoyens.

"Cette personne qui a si envie d'enfiler une robe universitaire, la honte!", a lancé sur Twitter Belgin Güneri sous le mot dièse #diplomasidasahte (#SonDiplomeAussiEstFaux).

Mais nombreux sont aussi ceux qui défendent le "Raïs", qui incarne à leur yeux la grandeur de la Turquie. "Le raïs a donné des cacahuètes pour distraire ses critiques pendant que l'homme combat le monde entier", a estimé un autre internaute, Fatih Kavalci.
(AFP, 9 juin 2016)

CHP leader complains of death threat

Main opposition Republican People’s Party (CHP) leader Kemal Kılıçdaroğlu said on June 8 that a bullet was thrown at him during the funeral of two police officers killed in a June 7 terrorist attack in Istanbul, which he regarded as a death threat. Kılıçdaroğlu said the attacker belonged to a small group protesting the CHP head during the funeral and threw the bullet at him “in front of a former president [Abdullah Gül], the prime minister [Binali Yıldırım], the interior minister [Efkan Ala], and many police officers.” The man responsible for the act was taken into police custody after warnings from CHP officials.

“I consider this a death threat,” said Kılıçdaroğlu, referring to the typical Mafioso message of sending a bullet or a bullet cartridge to the targeted person. “The police were supposed to protect us and the crowd at the funeral … But the attacker did this with no obstruction from the police officers; in fact it was almost like he was coordinating with them.”

The CHP head added that his body guards had collected the bullet (which he showed to the press in a plastic bag) carefully in order not to damage the finger prints, saying they would deliver it to the police.

Kılıçdaroğlu also said they were warned by security officials not to attend the funeral because of the danger of incidents or attacks taking place. “But nobody can stop us from attending the funerals of our fallen ones in the struggle against terror … They are our martyrs; the martyrs of all people.”
(hurriyetdailynews.com, June 9, 2016)

‘Parliamentary Immunity’ Call to CHP from 4 Academics Arrested Earlier

Four academics who were arrested for signing the declaration entitled “We will not be a party to this crime” have called on the Republican People’s Party (CHP) MPs to give signature to prevent lifting parliamentary immunities.

Assist. Prof. Dr. Esra Mungan, Assoc. Prof. Dr. Kıvanç Ersoy, Assist. Prof. Dr. Meral Camcı, and Assist. Prof. Dr. Muzaffer Kaya called out to CHP MPs that “We remind you of your historical responsibility! 110 signatures is needed! You give a signature too!”

The constitutional amendment bill concerning lifting parliamentary immunities was approved in parliament. 110 MP signatures is needed for mass appeal to the Constitutional Court to annul the amendment.

“Don’t be a party to this crime”

The declaration of the four academics entitled “Our call on CHP MPs” is as follows:

“While we were imprisoned, you too are accountable to all CHP members joining Freedom Watches in front of the prisons, CHP’s women and young people of whom we have always felt support.

“Turkey has become a country in which academics, attorneys, workers, students, journalists are being frequently detained. At the end of this course, now a Turkey in which even MPs could be arrested, democracy and freedom of expression are totally annihilated is being constructed. Don’t be a party to this crime!

“While we were in prison, a considerable part of CHP MPs, provincial and district organizations gave us huge support and stood by us our freedom of expression.

“We witnessed considerable part of CHP MPs’ standing by law and saying ‘no’ against the act intending to lift parliamentary immunities of some MPs in an unconstitutional way.

“We as academics struggling for peace and democracy, urge you the CHP MPs to give signature to enable this act be brought to the Constitution Court despite all threats and crackdowns. We hope that you will side with democracy and law”.
(BIA, June 3, 2016)

Erdoğan Receives 44th Honorary PhD, His Diploma Still Disputed

President Recep Tayyip Erdoğan has been awarded honorary PhD by Makarere University in Uganda which is his first stop in Eastern Africa visit.

The number of honorary PhDs of Erdoğan has risen to 44.

Erdoğan’s diploma is being disputed

On the other hand, the disputes on Erdoğan’s diploma are persisting.

Journalists Arzu Yıldız being tried over insulting the President Erdoğan had demanded in the court that Erdoğan’s diploma be requested from the Marmara University. Yıldız in her plea had said, “If the diploma is fabricated, then it is an evidence in favor and the case drops; if not, then the President will be cleared and this dispute in public ends”.

Following the discussions sparked upon this, it has come to the agenda that access to the diploma archive of the Marmara University was denied upon the ruling of İstanbul Anadolu 5th Criminal Court of Peace blocked access on July 18, 2014.

The ban order issued right before the presidential elections was revoked upon the objection.

Today the archive is accessible. There is no record as to Erdoğan in the system search but it is unknown whether the archive includes all diplomas.

Nationalist Movement Party (MHP) MP, Yusuf Halaçoğlu as well had alleged in June 2015 that Erdoğan’s diploma was fake.

“I am telling the President Erdoğan that your diploma is fake, he doesn’t sue me. If it were something else, he would have done that a long time ago. In order to become President, one has to graduate from a four-year faculty, the Faculty of Economics and Administrative Sciences in Sultanahmet was a three-year faculty at the time of his graduation”.

Following Halaçoğlu’s statement, Erdoğan had shared his diploma. There were remarks on social media that the diploma was fabricated.
(BIA, June 2, 2016)

Erdogan condamne la répression policière en France!

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, vivement critiqué après la répression policière de manifestations antigouvernementales en 2013, a "condamné" lundi l'usage de la force par la police française contre des manifestants, se disant même "préoccupé" de la situation dans le pays.

"Je condamne la violence exercée par la police française contre les gens qui usent de leur droit de manifester", a lancé Recep Tayyip Erdogan lors d'un discours public à Istanbul.

"Ils (les pays d'Europe) nous avaient fait remarquer qu'il étaient inquiets (de la situation en Turquie). Eh bien, moi-aussi, je suis préoccupé par ce qui se passe en France", a dit avec ironie l'homme fort du pays.

M. Erdogan a aussi vivement critiqué les médias occidentaux qui, selon lui, n'ont pas couvert la fronde sociale en France, née de la contestation d'une réforme du droit du travail que le gouvernement socialiste veut mettre en oeuvre.

Peu avant, le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Tanju Bilgiç, avait lui aussi fait part de sa "préoccupation", invitant les autorités françaises à se garder de "tout usage excessif de la force".

En juin 2013, une vague inédite de violentes manifestations avait fait vaciller le gouvernement islamo-conservateur turc, dirigé par M. Erdogan, qui a été élu président en 2014.

Cette contestation avait démarré par la mobilisation d'une poignée d'écologistes opposés à un plan d'aménagement urbain qui prévoyait la destruction du parc Gezi, un jardin public de la place Taksim d'Istanbul.

La violente répression de ce noyau de protestataires avait déclenché un mouvement de masse contre M. Erdogan, accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire et de vouloir "islamiser" la Turquie. Les heurts entre policiers et manifestants avaient fait 8 morts et plus de 8.000 blessés.
(AFP, 31 mai 2016)

Forces armées/Armed Forces

Des gardes turcs tirent sur des Syriens à la frontière, 8 morts

Au moins huit Syriens, dont quatre enfants, ont été tués par des tirs de gardes-frontières turcs alors qu'ils tentaient de fuir leur pays en guerre dimanche avant l'aube, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

L'opposition syrienne en exil, soutenue par la Turquie et basée à Istanbul, a de son côté fait état de 11 morts. Elle a dénoncé dimanche cette "tragédie", appelant le pays "ami" à mener une enquête et à donner des instructions pour que ce genre d'incidents ne se répète pas.

"Les informations selon lesquelles les gardes turcs auraient tiré sur des Syriens à la frontière ne reflètent pas la réalité", a de son côté réagi le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

La Turquie agit "pour défendre ses frontières de toutes activités illégales dont la contrebande et le terrorisme", a-t-il ajouté sans autre détails.

"Huit civils, dont six d'une même famille, ont été tués et huit autres ont été blessés lorsque des gardes-frontières turcs ont ouvert le feu sur eux alors qu'ils tentaient de pénétrer dans le territoire turc" du côté de la province d'Idleb (nord-ouest), a indiqué l'OSDH.

Parmi les victimes figurent quatre enfants, précise l'Observatoire, ajoutant que certains blessés se trouvent dans un état grave.

Ankara a démenti à plusieurs reprises des rapports, dont ceux de Human Rights Watch (HRW), faisant état de tirs meurtriers de gardes contre des civils syriens tentant de passer en Turquie.

Les victimes de dimanche étaient des déplacés fuyant la région de Minbej dans le nord syrien où une offensive de forces soutenues par Washington est en cours depuis le 31 mai pour s'emparer de ce fief du groupe Etat islamique, d'après l'OSDH qui dispose d'un large réseau de sources à travers le pays.

Selon l'Observatoire, au moins 60 personnes, tous des civils, ont été tués par des tirs des gardes turcs depuis le début de cette année.

En mai, le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé que son pays n'avait pas eu recours à la force contre les réfugiés syriens à la frontière au lendemain de la publication d'un rapport accusateur de HRW. En avril, Ankara avait démenti des tirs similaires, après un autre rapport de HRW.

Le gouvernement turc soutient qu'il pratique une politique de portes ouvertes pour les réfugiés syriens, mais depuis plusieurs mois, la frontière est techniquement fermée.

La Coalition de l'opposition a exprimé sa "surprise et condamnation après cette horrible tragédie contre nos frères fuyant le régime (du président Bachar al-) Assad", estimant que "la mort de Syriennes et Syriens sans défense est en contradiction avec l'hospitalité du gouvernement et du peuple frère turc".

La Turquie abrite près de trois millions de réfugiés syriens ayant fui la guerre qui ravage leur pays depuis cinq ans et qui a fait plus de 280.000 morts.
(AFP, 19 juin 2016)

La Turquie condamnée  pour la violence contre un objecteur de conscience

Un objecteur de conscience turc, qui avait été frappé à coups de pieds et de poings dans une prison militaire où il avait été écroué pour "désobéissance", a obtenu mardi la condamnation de son pays devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH).

Le requérant, Enver Aydemir, qui s'était déclaré objecteur de conscience en 2007, à l'âge de 30 ans, affirme avoir subi ces violences au centre pénitentiaire militaire de Maltepe, à Istanbul, en décembre 2009.

A l'issue d'une longue procédure, engagée pour "désobéissance persistante" et "désertion", il a été condamné en 2013 à 10 mois d'emprisonnement, peine ensuite commuée en une amende. Son pourvoi devant la Cour de cassation militaire est actuellement pendant.

De l'aveu même de la justice militaire turque, il est "établi que deux militaires (ont) commis des actes de violence" contre le requérant, et ce bien que les responsables n'aient pas été condamnés, ont observé les magistrats européens.

Ces violences, "assurément de nature à créer des sentiments de peur, d'angoisse et d'infériorité propres à humilier, avilir et briser éventuellement la résistance physique et morale" de l'intéressé, étaient donc assimilables à des traitements inhumains ou dégradants, prohibés par la Convention européenne des droits de l'homme, a tranché la Cour.

Les autorités d'Ankara devront verser 15.000 euros de dédommagement moral à l'objecteur de conscience.

La Cour européenne n'a cependant pas conclu à une violation de sa liberté de conscience, car elle a observé que le requérant n'avait pas mis en avant ses convictions religieuses pour se soustraire à ses obligations militaires, mais plutôt des opinions politiques : il ne voulait pas servir l'armée d'une République laïque.
(AFP, 7 juin 2016)

Affaires religieuses / Religious Affairs

Des propos choc sur "l'attaque de Charlie Hebdo"
 
Sur l'écran quatre visages connus dans les médias pro-gouvernementaux, ensemble pour discuter des attaques terroristes qui touchent le monde. Bayram Zilan, correspondant de Milat à Ankara, Haci Yakisikli, chroniqueur dans le journal ultraconservateur Yeni Akit (qui avait qualifié de «pervers» les victimes homosexuelles de l'attentat d'Orlando), sont présents mais ce sont les propos du ténor de la discussion, Hasan Açikalin, qui font froid dans le dos.

«Les attaques terroristes, y compris celle du 11 septembre, ont été bénéfiques pour les musulmans», lâche-t-il. Le monde aurait compris que les musulmans peuvent se mobiliser.

Un cheminement de discussion hallucinant qui aboutit finalement à une conclusion sur la France.

En bref, Charlie Hebdo a mérité son sort en caricaturant le prophète de l'Islam. Ils ont payé les conséquences et ont accepté de ne plus reproduire ces dessins. Açikalin a également estimé que les musulmans n'étaient pas libres en Turquie car ils ne peuvent pas être polygames.

La vidéo a provoqué une vague d'indignation sur les réseaux sociaux en Turquie, certains internautes se demandant «ce qu'ils avaient consommé avant le programme».

Le CSA turc, en général si prompt à envoyer des avertissements pour les chaînes d'opposition, n'a pas encore réagi. Aucun procureur ne s'est pas non plus encore manifesté pour lancer une enquête pour "apologie de terrorisme". (https://www.zamanfrance.fr)

Le Dieu de l'Islam, qu'est-ce qu'il veut? Facilité ou difficulté?
   
Dieu vous veut la facilité, et ne vous veut point la difficulté. » En prenant assise sur cet extrait d’une sourate du Coran, l’Exécutif des musulmans de Belgique a autorisé les étudiants en pleine session d’examens à rattraper les jours de jeûne plus tard dans l’année.

C’était sans compter sur les réactions d’une certaine frange de la communauté et sur les résistances internes au Conseil des théologiens…

Ledit conseil s’est senti le besoin de « préciser » cette fatwa. En préambule, Taher Tujgani, président du Conseil des théologiens, rappelle qu’ « il va de soi que toute personne qui rompt volontairement le jeûne [...] transgressant ainsi sans aucune raison valide légalement, sera en état de péché explicite ». Quant aux étudiants, « il est impératif, entame Tujgani , que les élèves ayant atteint l’âge de puberté veillent […] et qu’ils soient déterminés de jeûner tout en implorant et invoquant Dieu l’Exalté de les aider et de les renforcer face à l’accomplissement de leur devoir ».

Quid de la dérogation ? L’argumentaire, développé en plus de dix lignes, se veut très, très pointilleux. Les élèves qui seraient amenés à rompre le jeûne doivent pour cela être « convaincus qu’ils sont affaiblis » et que, s’ils continuaient le jeûne, « ils subiraient un fort affaiblissement évident, handicapant leur aptitude à relire et à réviser les cours [...], et qu’ils sont de même fortement convaincus d’échouer les épreuves et d’avoir une faible moyenne [...], de faire baisser ainsi le niveau scolaire ». Rien que ça.

Traduction libre : lorsque l’étudiant approche de la syncope, il peut s’autoriser une datte. Et puis, c’est tout ! Car le théologien poursuit : « Après quoi, il se doit de faire preuve d’abstinence le restant de la journée observant ainsi l’honorabilité du mois de Ramadan. »

Comme si le message n’était pas encore assez clair, le président du Conseil conclut : « Notons que l’atteinte à l’honorabilité du mois de Ramadan a pour conséquence le péché, la sanction (divine) et le devoir de rachat de cette faute. »

« Dieu vous veut la facilité »...

(Le Soir, 21 juin 2016)

La police disperse une manifestation contre l'attaque islamiste

La police a dispersé samedi soir plusieurs centaines de manifestants qui protestaient dans le centre d'Istanbul après une attaque menée la veille par des islamistes contre des fans de Radiohead réunis pour écouter le dernier disque du groupe de rock, en plein ramadan.

La police a fait usage de canons à eau et à tiré des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes, dispersant quelque 500 manifestants dans le quartier de Cihangir, au coeur de la plus grande ville de Turquie, a rapporté un photographe de l'AFP.

Les manifestants, qui s'étaient retrouvés en début de soirée, ont crié des slogans tels "tous ensemble contre le fascisme" ou qualifiant le président turc Recep Tayyip Erdogan de "voleur" et de "meurtrier".

Ils se sont dispersés après moins d'une heure dans des petites rues du quartier, suffoquant sous l'effet des gaz lacrymogènes mais l'intervention de la police n'a apparemment pas fait de blessé.

Vendredi soir, une vingtaine d'islamistes avaient fait irruption dans la petite boutique d'un disquaire où s'étaient réunis autour d'un verre des amateurs de musique pour écouter le dernier album du groupe de rock britannique Radiohead.

Une vingtaine de personnes en colère, criant "Qu'est-ce que vous faites ici pendant le ramadan, sortez!", étaient entrées au Velvet IndieGround situé dans le quartier branché de Tophane où des fans écoutaient l'album "A Moon Shaped Pool" ("Une piscine en forme de lune").

Les islamistes, qui dénonçaient la consommation d'alcool lors du mois de jeûne musulman, ont dégradé du matériel et poussé les gens à l'extérieur du magasin en les insultant et en les frappant, selon une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.

"Nous vous tuerons, espèces de bâtards", a lancé l'un des assaillants.

Le groupe Radiohead a dénoncé l'attaque dans un communiqué sur internet.

"Nos pensées vont à ceux qui ont été attaqués ce soir à Velvet IndieGround à Istanbul. Nous espérons qu'un jour, nous serons en mesure de mettre derrière nous ces actes d'intolérance violente. Pour l'instant, nous ne pouvons qu'offrir à nos fans à Istanbul notre amour et notre soutien".
(AFP, 18 juin 2016)

Des islamistes attaquent des mélomanes lors d'une diffusion de Radiohead

Un groupe d'islamistes a attaqué vendredi soir des mélomanes qui s'étaient réunis lors du ramadan chez un disquaire d'Istanbul autour d'un verre pour écouter le nouvel album du groupe de rock britannique Radiohead, ont rapporté les médias turcs.

Au moins deux personnes ont été blessées, selon des témoins cités par l'agence de presse Dogan et la police a ouvert une enquête.

Une vingtaine de personnes en colère criant "Qu'est-ce que vous faites ici pendant le ramadan, sortez!" ont fait irruption au Velvet IndieGround situé dans le quartier branché de Tophane où des fans du groupe écoutaient le nouvel album, "A Moon Shaped Pool" ("Une piscine en forme de lune").

Les islamistes, qui dénonçaient la consommation d'alcool lors du mois de jeûne musulman, ont dégradé le matériel et poussé les gens à l'extérieur du magasin en les insultant et en les frappant, selon les images diffusés sur les réseaux sociaux.

"Nous vous tuerons, espèces de bâtards", a lancé l'un des assaillants.

Rayka Simoni, qui se trouvait à l'extérieur du magasin de disques, a expliqué à l'agence Dogan avoir vu "des gens attaquer un groupe de fans qui écoutaient tranquillement de la musique en sirotant une bière".

"Vingt personnes ont commencé à lancer des bouteilles contre les gens et ils ont donné des coups de poing à mon ami qui leur a dit qu'il n'était pas correct de frapper les femmes", a-t-elle indiqué.

Ce disquaire appartient à un Sud-coréen installé à Istanbul et plusieurs de ses concitoyens se trouvaient sur les lieux lors de l'agression, selon l'édition internet du journal Hürriyet.

Cette journée d'écoute du nouvel album a eu lieu dans plusieurs magasins de disques du monde.

Le groupe Radiohead a dénoncé l'attaque dans un communiqué sur l'internet. "Nos pensées vont à ceux qui ont été attaqués ce soir à Velvet IndieGround à Istanbul. Nous espérons qu'un jour, nous serons en mesure de mettre derrière nous ces actes d'intolérance violente. Pour l'instant, nous ne pouvons qu'offrir à nos fans à Istanbul notre amour et notre soutien".

Une manifestation de protestation était prévue samedi soir devant le magasin du disquaire attaqué.

Dans le passé des galeries d'art de ce district européen de la première mégapole turque ont fait l'objet d'attaques similaires par des habitants du quartier, traduisant un choc des cultures en plein centre-ville entre laïcs et musulmans conservateurs.

La Turquie est dirigée depuis 2002 par un régime islamo-conservateur décrié par ses détracteurs pour son conservatisme.
(AFP, 18 juin 2016)

Prison à vie pour les auteurs du premier attentat de l'EI

Trois membres de l'organisation Etat islamique (EI), auteurs du premier attentat attribué au groupe jihadiste en Turquie, ont été condamnés mercredi à plusieurs peines de prison à perpétuité par un tribunal turc, a rapporté l'agence de presse Dogan.

Cendrim Ramadani, Benyamin Xu et Muhammed Zakiri, trois étrangers dont la nationalité n'a pas été précisée, ont été condamnés à plusieurs peines de prison à vie, assorties d'une période de sûreté totale de 477 années, a détaillé Dogan.

Ils ont été reconnus coupables d'avoir tué par balles, le 20 mars 2014, un gendarme, un policier et un civil à Ulukisla, un district de la province de Nigde (sud de la Turquie), lors d'un contrôle routier.

Cette attaque est considérée par les autorités comme le premier acte sanglant commis sur le sol turc par l'EI, auquel ont depuis été attribuées plusieurs attaques, dont l'attentat le plus meurtrier de l'histoire turc, à Ankara, le 10 octobre 2015 (103 morts).

Un Azerbaïdjanais, Fuad Mövsümöv, a par ailleurs été condamné à 13 ans et 9 mois de prison ferme, reconnu coupable d'être "membre d'une organisation terroriste" et de "falsification de documents officiels", selon l'agence.

La Turquie est en état d'alerte maximale après avoir été frappée cette année par une série d'attentats meurtriers liés au conflit kurde ou attribués à l'EI, qui ont fait des dizaines de tués.

L'EI n'a à ce jour revendiqué officiellement aucun attentat en Turquie.

Longtemps accusées de soutenir des combattants jihadistes en Syrie, les autorités turques ont multiplié ces derniers mois les arrestations et les démantèlements de cellules terroristes sur son territoire.

La Turquie, membre de l'Otan et de la coalition antijihadiste menée par les Etats-Unis, semble également avoir renforcé ses opérations contre l'EI dans le nord de la Syrie, où les jihadistes contrôlent des zones à la frontière turque.
(AFP, 15 juin 2016)

Funérailles de Mohammed Ali: Vexé, Erdogan rentre en Turquie

Le président turc Recep Tayyip Erdogan qui devait assister aux funérailles de Mohamed Ali a décidé d'écourter son séjour à Louisville (Kentucky, centre), vexé par l'accueil que lui ont réservé les organisateurs, ont rapporté les médias turcs.

M. Erdogan s'était vu refuser avant cette visite de prendre la parole à l'occasion de la cérémonie qui doit avoir lieu vendredi.

L'homme fort de Turquie accompagné notamment de son gendre, Berat Albayrak, qui est ministre de l'Energie, a assisté jeudi à la veillée mortuaire puis a décidé d'écourter brusquement son séjour qui devait initialement se poursuivre jusqu'à vendredi soir.

Selon le quotidien Hurriyet Daily News qui a cité des sources du cabinet présidentiel, M. Erdogan aurait été particulièrement vexé qu'on lui ait refusé de déposer sur le cercueil du boxeur un morceau de l'étoffe noire ornée de versets coraniques, la Kiswa, qui recouvre la Kaaba, construction cubique au centre de la grande mosquée de La Mecque.

Par ailleurs, les gardes du corps du chef de l'Etat turc et les services secrets américains auraient eu un différent en marge des obsèques, selon le quotidien et l'agence de presse Dogan.

Mohamed Ali est vénéré dans tout le monde islamique pour s'être converti à la foi musulmane en 1964 et avoir défendu les valeurs pacifiques et universelles de l'islam tout au long de sa vie.

Le déplacement de M. Erdogan, accusé d'autoritarisme par ses opposants, avait provoqué une controverse en Turquie, frappée cette semaine par des attentats à la bombe, revendiqués par les rebelles kurdes, qui ont coûté la vie à 17 personnes, renforçant davantage les craintes sécuritaires dans le pays.
(AFP, 10 juin 2016)

Erdogan persiste: "Ayez trois enfants au moins"

Le président Recep Tayyip Erdogan a exhorté dimanche les femmes turques à avoir au moins trois enfants, jugeant la vie d'une femme "incomplète" si elle n'avait pas de descendance.

Ces remarques du président turc sont les dernières d'une série de déclarations controversées visant à accroître la population de son pays, déjà en forte augmentation ces dernières années.

M. Erdogan a souligné qu'il était un fervent supporter du travail des femmes, mais que ceci ne devrait pas constituer un obstacle au fait d'avoir des enfants.

"Rejeter la maternité signifie renoncer à l'humanité", a-t-il dit dans un discours lors de l'inaugration du nouveau siège de l'Association des Femmes turques et de la Démocratie (KADEM).

"Je recommenderais d'avoir au moins trois enfants", a-t-il déclaré à cette occasion.
 "Les familles fortes mènent aux nations fortes", a-t-il souligné.

Lundi dernier, il avait estimé que le planning familial et la contraception ne convenaient pas aux familles musulmanes, s'attirant alors les foudres d'activistes féminines.

La population de la Turquie a atteint près de 79 millions d'habitants en 2015, contre 68 millions en l'an 2000, selon les statistiques officielles.

M. Erdogan lui-même est père de quatre enfants, deux garçons et deux filles.
(AFP, 5 juin 2016)

La contraception pas pour les musulmans, selon Erdogan

"Aucune famille musulmane" ne peut accepter la contraception et le planning familial, a estimé lundi le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui en a appelé aux mères pour accroître le nombre de Turcs.

"Je le dis clairement (...) Nous allons accroître notre descendance", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours à Istanbul. "On nous parle de contraception, de planning familial. Aucune famille musulmane ne peut avoir une telle mentalité".

"Ce que dit mon Dieu, ce que dit mon cher prophète, nous irons dans cette voie", a poursuivi le chef de l'Etat turc: "Dans ce cadre, le premier devoir appartient aux mères."

Le président turc est un habitué des déclarations à l'emporte-pièce. Il avait déjà assuré que les femmes devaient avoir au moins trois enfants, critiqué l'avortement décrit comme un "crime contre l'Humanité", et dénoncé la "trahison contre des générations de Turcs" que représente à ses yeux le planning familial.

"Je sais qu'il y en aura encore qui en seront gênés, mais pour moi la femme est avant tout une mère", avait déclaré M. Erdogan à l'occasion de la Journée des droits des femmes, le 8 mars.

L'opposition et les mouvements féministes turcs reprochent au régime du président islamo-conservateur, au pouvoir depuis 2002, d'entretenir les violences contre les femmes avec des préjugés religieux.

La présence d'une seule femme -Fatma Betül Sayan Kaya, au ministère de la Famille- dans le nouveau gouvernement turc du Premier ministre Binali Yildirim a également été critiquée.

"Vous ne pourrez pas usurper notre droit à la contraception, ni nos autres droits, avec vos déclarations moyenâgeuses. Nous défendrons nos droits", a déclaré lundi sur Twitter le collectif "Kadin Cinayetleri", qui milite contre les violences faites aux femmes.

M. Erdogan, père de quatre enfants, deux filles et deux garçons, a déjà émis des propositions pour limiter le droit à l'avortement et la pilule du lendemain.

La Première dame de Turquie, Emine Erdogan, s'est quant à elle illustrée dimanche en défendant l'accès à l'emploi des femmes. "L'indicateur le plus révélateur de l'intégration des femmes dans la vie économique, c'est l'emploi", a-t-elle déclaré, exhortant les autorités à faire plus pour "assurer l'égalité sociale entre les genres".

La population turque a connu une croissance exponentielle ces dernières années. Le pays compte aujourd'hui environ 79 millions d'habitants.
(AFP, 31 mai 2016)

Socio-économique / Socio-economic

La Turquie épinglée par la CEDH à propos des violences conjugales

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a épinglé mardi la Turquie pour avoir "fermé les yeux" sur le sort d'une femme victime de violence conjugale, qui fut tuée par son mari alors même qu'elle avait déposé plainte à quatre reprises contre lui.

Il est "inacceptable que la défunte ait été laissée démunie et sans protection face à la violence de son mari", a estimé la Cour, dénonçant un "déni certain" de la part des autorités turques "quant à la gravité des faits de violences domestiques, pourtant particulièrement préoccupants" dans le cas de cette mère de sept enfants.

Entre juillet et octobre 2008, la victime, qui résidait à Diyarbakir, dans le Kurdistan turc, avait déposé quatre plaintes contre son mari.

Il l'avait notamment blessée et menacée de mort à tel point qu'elle disait craindre pour sa vie et celle de ses enfants.

La justice avait réagi en délivrant des "ordonnances de protection et d'injonction" à l'encontre du mari violent. L'intéressé ne s'y était pas conformé, mais ne fut pas pour autant sanctionné, ce qui selon la Cour a créé "un contexte d'impunité tel qu'il a pu réitérer, sans être inquiété, ses violences à l'encontre de sa femme".

Pendant cette période, l'homme avait été convoqué devant un tribunal, mais n'avait pas été placé en détention provisoire, contrairement aux réquisitions du parquet.

Quelques semaines plus tard, l'époux avait tué sa femme d'une balle dans la tête, avant de se suicider.

"En fermant régulièrement les yeux sur la réitération des actes de violences et des menaces de mort" dont cette femme a été victime, les autorités "ont créé un climat propice à cette violence", a jugé la CEDH, qui a ordonné à Ankara de verser 65.000 euros à la mère de la victime, au titre de son préjudice moral.
(AFP, 29 juin 2016)

Experts warn of potential 7.0 magnitude earthquake near Istanbul

The tension building along an active fault line near Istanbul’s Princes’ Islands is powerful enough to create a 7.0 magnitude earthquake, the results of a three-year-long European Union-supported project led by Boğaziçi University’s Kandilli Observatory have revealed.

The project, called MARSite, defined the Marmara Sea as one of the most risk-prone regions around the Mediterranean Sea and put in place a wide range of comprehensive monitoring activities in both the Marmara Sea and its surrounding urban and rural regions.

Data from different scientific disciplines was collected and coordinated to develop consistent models predicting the extent of risks posed by fault lines in the area.

“An infrastructure was built that is capable of effectively monitoring all sorts of data that might be used for earthquake analysis in parts of the world with similar tectonic problems,” MARSite Project Coordinator Prof. Nurcan Meral Özel was quoted as saying by Cihan News Agency during a June 20 press conference organized to share the research’s findings.

As part of efforts to detect underground tension, a deep well system was designed and placed directly inside an active fault line, 150 meters below ground, in the Şarköy district of northwestern Tekirdağ province.

The Marmara Sea fault line was monitored without interruption for three years and over 30 studies were published based on data acquired from the measurements.

According to the findings of the $8-billion project, very high tension has built up near the Princes’ Islands, an archipelago off the coast of Istanbul in the Sea of Marmara, powerful enough to create a 7.0 magnitude earthquake.

The tension is even higher than the degree measured ahead of the deadly 1999 earthquake in Turkey’s northwestern province of Kocaeli, which killed at least 17,000 people, according to Özel.

On the other hand, the North Anatolian Fault is made up of smaller pieces, hence a rupture would not be a big one emanating from a single point, the professor added.

Özel said the project also monitored earthquake-related risks to the Marmaray, a tunnel below the Bosphorus which connects Istanbul’s European and Asian sides, and to the natural gas distribution system which serves some 5.3 million consumers.

The possibility of a potential tsunami in the Marmara Sea was also evaluated and an early warning system was developed, the project coordinator added.

The City Risk Index 2015-2025 prepared by Lloyd’s, the world’s leading market for specialist insurance and reinsurance, reported a 65 percent chance of a 7.0 magnitude or higher earthquake in Istanbul in the next 30 years.
(hurriyetdailynews.com, June 21, 2016)

Dîner d'Erdogan avec une diva transsexuelle

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dîné à Istanbul avec la plus célèbre transsexuelle de Turquie, selon des photos diffusées lundi par ses services, quelques heures après que sa police antiémeutes y a violemment dispersé une manifestation LGBT.

Le chef de l'Etat avait convié dimanche au repas de l'iftar, pour la rupture du jeûne du ramadan, des artistes, parmi lesquels la très flamboyante actrice et chanteuse Bulent Ersoy, connue dans toute la Turquie.

Des photos de la présidence montrent le dirigeant turc et son épouse voilée Emine assis à la même table que celle que les Turcs surnomment "la Diva", pour cet iftar organisé dans la résidence officielle stambouliote de M. Erdogan de Tarabya.

Bulent Ersoy, aujourd'hui âgée de 64 ans, a fait l'objet d'une réassignation de sexe à Londres au début des années 80 qui lui a valu à l'époque célébrité internationale et censure puis agression physique dans son pays.

Le dîner avec M. Erdogan a provoqué des commentaires acides sur Twitter. "Le pays est devenu un véritable cirque", estimait une internaute tandis que d'autres relevaient que le président turc n'était pas à une contradiction près.

Quelques heures avant ce dîner en effet, la police antiémeutes avait tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser une cinquantaine de membres de la communauté LGBT (lesbienne, gay, bi-sexuels et transgenre) réunis au coeur d'Istanbul.

Des centaines de policiers bloquaient toutes les rues débouchant sur l'artère commerçante d'Istiklal, assiégeant les abords de la place emblématique Taksim, sur la rive européenne de la mégapole, pour empêcher cette manifestation baptisée "Trans pride".

Elle s'inscrivait dans le cadre de la semaine LGBT en Turquie, qui survient en plein ramadan. Mais les autorités d'Istanbul ont annoncé vendredi avoir interdit la gay pride prévue le 26 dans la ville, afin de "préserver la sécurité et l'ordre public", suscitant l'indignation de la société civile.
(AFP, 20 juin 2016)

Çilem Doğan, victim of husband violence, released

Çilem Doğan who had killed her husband inflicting violence on her has been released at the evening hours yesterday.

First words of Çilem Doğan welcomed by her family, women attorneys and journalists have been “We will fight for women rights. We will say ‘Women shall not die’”.

Çilem Doğan put on trial before Adana 10th High Criminal Court on charges of “willfully murdering her husband” had been sentenced to 15 years in prison on charge of murdering a close relative after good conduct abatement. The chief judge had noted that Doğan had acted in self defence and put the annotation on the verdict that she should thus be acquitted.

The court has decided today (June 20) to release Çilem Doğan on bail in amount of 15,178 Euro until the respective decision of the Supreme Court of Appeal was issued.

Attorney Cemre Topal talking to bianet has noted;

“We are very happy. Her family is paying in the money right now. If the judges sign the court decision before the end of the shift today, we will get Çilem out. If not, then tomorrow. We are looking forward to seeing her. May this decision be a hope for every woman who defends her right to life”.

What had happened?

On July 8, 2015, Çilem Doğan had shot her husband Hasan Karabulut who had inflicted violence on her and forced her to prostitution to death in their bedroom with his gun, following which she had handed herself in to the police.

The court had previously sentenced her to aggravated life imprisonment on charges of murder and had later made a good conduct and provocation abatement. 

The chief judge has noted that Doğan had acted in self defence and put the annotation on the verdict that she should thus be acquitted.

An appeal had been lodged to Supreme Court of Appeal requesting to reverse the decision.
(BIA, June 21, 2016)

WFTU denounces the arrest of DISK General Secretary

The World Federation of Trade Unions, representing 92 million workers worldwide, strongly denounces the escalating policy of violation of trade union rights in Turkey cultivating to the arrest of the General Secretary of DISK.

Sister Arzu Çerkezoğlu was arrested at the Airport of Istanbul, Turkey on June 17th, 2016 planning to travel for a personal matter to Germany charged for having insulted the President Receb Tayyip Erdogan during a speech she delivered on August 31, 2015 in Diyarbakir.

The WFTU denounces the Government of Turkey for severe violation and repression of trade union freedom and expresses its solidarity with the working class and people of Turkey in their struggle for labour, social and democratic rights. Such acts aim to terrorize and weaken the workers and trade union movement. Instead such acts must be confronted by an even more organized, more determined and more class-oriented trade union movement. (WFTU, June 19, 2016)

Petition to Ensure Pride Parade be Held in Safety

Petition has been launched in order for the 14th LGBTI Pride Parade on June 26 to be held in safety.

The traditional İstanbul LGBTI+ Pride Week celebrates its 24th anniversary this year. The Pride Week activities to be held with the theme “We are being organized” will be held in various venues free of charge in Taksim and its around between June 20-26, 2016.

The Pride Week held with the participation of tens of thousands over 12 years was exposed to police attack last year for the first time in its history.

Several groups made call for attack and threatened the Pride Parade via press statements.

18 LGBTI+ groups from 17 cities will attend the activities to be held within the scope of the Pride Week in İstanbul.

Alperen Group threatened

The ultra-nationalist Alperen Group held a press statement in Üsküdar district of İstanbul at 10:30 p.m. yesterday (June 14). İstanbul Provincial President, Kürşat Mican said should the state not halt the parade, they as “representatives of deep nation” will prevent the parade.

The statement included phrases like, “Our reaction will be harsh and clear”, “We are warning”.

Attack call on Facebook

The group called “Muslim Anatolian Youth” had created an event on Facebook with the title “We won’t let dishonourable perverts march”. The page also included expressions such as “On the 19th transvestites will march and on the 26th all LGBTI perverts will march”.

While LGBTI+ activists were getting prepared to take action against Facebook Turkey, the event in question was removed.

Pride Week Committee had declared that they would press charges against the Muslim Anatolian Youth.

Vice PM’s response on Pride Parade: We can’t know

Vice Prime Minister Nurettin Canikli in the previous days had spoken as follows in response to the question of a journalist as to the Pride Parade:

“Of course there are some criteria for such permissions to be granted. I am speaking from the point of authorities who will exercise power. It will be permitted if it is fine with the authorities. We can’t know it but necessary security measures will be taken if it is permitted”.
(BIA, June 15, 2016)

Animal Rights, Speciesism Workshops for Children Begin

The work of “Animal Rights and Speciesism Workshops” actualized by the Protecting and Improving Animal Rights (HAGİD) with the support of the Third Sector Foundation of Turkey (TÜSEV) started at the Bilgi University yesterday (June 12).

In the work in which psychologists, teachers, child development experts, attorneys, academics, child rights and animal rights activists come together, topics have been handled such as the similarities between child rights and animal rights, common issues coming up in right struggles, and that different methods have been discussed in order to raise awareness in children that animals are not properties and they have rights like individuals.

With this work, it is planned to develop a workshop model for children as to animal rights and speciesism and share it as open source in the end of September.

“Pioneer in Turkey”

HAGİD Executive Board Member, Burak Özgüner emphasizing that the work is pioneer in Turkey, spoke as follows:

“We see by looking at the past in Turkey the awareness works carried out have been restricted to concepts of love, compassion, mercy. As much as we know how important love is, our intention is not merely to plant animal love in children but manage to make them question speciesism, which is a form of discrimination.

The “Animal Rights and Speciesism Workshops for Children” carried out by the vegan animal rights activists, is being planned to be actualized with the children from five socio-culturally different pilot areas. The work aims to contribute to children to develop more just and equal relations with animals in opposition to human oriented perspective in people.
(BIA, June 13, 2016)

Court sentences ‘abused’ wife for murder of husband

A woman who killed her husband for allegedly forcing her into prostitution was jailed for 15 years by a court in the southeastern province of Adana on June 8. Çilem Doğan, 24, said that she killed her husband, Hasan Karabulut, out of self-defense.

“I walked in the court’s corridors with bruises on my face to get protection orders. I didn’t have any other options left,” said Doğan in the courtroom during the final hearing of the case on June 8.

Doğan’s lawyers said she shouldn’t receive any jail time as the killing was committed out of self-defense, but the claim was denied by the head of the court, Ogün Madan. Her sentence was decreased from a life sentence to 18 years and then to 15 years due to “good conduct.”

Doğan was reportedly exposed to violence following her marriage to Karabulut in 2013. She reportedly sought a divorce but gave up after family members tried to stop her and threats from her husband, who said he would kill her family should the divorce take place.

Karabulut arrived in their apartment on July 8, 2015, and told Doğan that they were going to the southern province of Antalya, where he said she would be a prostitute along with three other women, as he also put a gun under a pillow.

“We are going to Antalya. You will do prostitution with three women and bring me money. Cut your relations with Adana,” Karabulut allegedly said, before beating Doğan after she reacted to his demand. Doğan took the gun from under the pillow and killed Karabulut.

Doğan said in the court that she was like “a dead person waiting for the reaper to come.”

“I was so afraid of Hasan. When I heard that he was sought by the police for gang leadership, I cooperated with the police to get rid of him. I told the police everything. I was like a dead person waiting for the reaper to come. I was wondering when he would kill me if he found out that I notified the police,” she said, while adding that he had started forcing her into prostitution after 28 days of marriage.

“I have a child who is two and a half years old. I respect the pain people are suffering from. Their [Karabulut’s parents] child and the father of my child died. If I had place to go, I would. I learned about the women’s shelters here. If the police in the police station directed me to a shelter I would go. I wish the court had a tongue to speak and tell you what I went through while I was getting the protection orders. I had no other options. I was forced to do it, I wish it didn’t happen,” she added.

Meanwhile, women’s rights groups who gathered to support Doğan weren’t allowed in the courtroom.

Doğan was detained at her father’s house in Adana and soon confessed to the murder.

“Will women always die? Let some men die too. I killed him for my honor,” Doğan told police on July 9, 2015.

While walking to the courthouse for a medical exam on the same day, Doğan was photographed wearing a T-shirt reading: “Dear past, thanks for all the lessons. Dear future, I am ready.”

Handcuffed between two police officers, Doğan also gave two “thumbs up” to the reporters following her.
(hurriyetdailynews.com, June 8, 2016)

Clowns Without Borders and the Humanitarian Summit in our Hearts

The World Humanitarian Summit organized last week in İstanbul has sparked various discussions and criticism.

Especially organizations such as Human Rights Association and Human Rights Foundation of Turkey not being invited to the summit, andTurkey, as the host of the summit, not signing  declaration to remind the participating states and armed groups in clash have been targets of criticism. Doctors Without Borders (MSF) announcing that they have stepped back from the summit arguing that “the summit was far from supporting the obligations of the states to abide and apply the law required by the international agreements concerning humanitarian aid and refugees which they have signed, was one of many reactions.

While all these happened, the “humanitarian aid in our hearts” has been realized in Esenler, Tarlabaşı, Sultanbeyli in İstanbul.

Clowns Without Borders Organization has met with hundreds of children and children refugees from Syria and Iraq in particular during four days in the event organized by NGOs such as

Esenler Municipality, Tarlabaşı Community Center, Support to Life Foundation, Human Resource Development Foundation and Goethe Institute.

Brenner: The real communication is from heart to heart

The team which has met with children between May 24-27 is from the German section of the  Clowns Without Borders.

Miriam Brenner, a member of the organization has conveyed her impressions upon the gathering in İstanbul as “Every time I meet refugee children, I witness that not only children but also adults need love and to be seen. Being together with them provides an unbelievable energy. Hands, eyes looking at you and the ones who want to be seen by you...While one observes these, he/she also witnesses all their emotions like hope, sadness, fear and excitement”. 

Brenner who has been a professional clown for 10 years, has joined the Clowns Without Borders in 2009 and had conducted a series of activities for war victim children and adults in Syria and Turkey before. Pointing out to the needs of the refugees and migrants to be cherished, loved and to have fun besides their basic needs like food, accommodation and safety, Brenner says; 

“In all these gatherings, we witness that the real communication is the one from heart to heart and the refugees need it so much”.

“Laughing is the best medicine”

Clowns Without Borders is a group composed of clowns, acrobatic and performing artists staging performances free of charge on a voluntary basis. 

The idea to from the group which took the road saying “Laughing is the best medicine” and aims at making people in catastrophe areas affected by disasters such as has came up in 1993 in Spain.

The German sector of the group has realized out a series of projects in Romania, Ukraine, Sri Lanka, Georgia, India, Nepal, Kenya, Turkey, Syria, Iran, Jordan, Israel, Albania and Germany since their establishment in 2007.

The Turkey branch of the group continuing their activities in various states of the world with participation of hundreds of people from approximately 12 different countries, is in foundation phase.
(BIA, May 31, 2016)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Plainte en Allemagne contre Erdogan pour crimes de guerre

Deux avocates ont déposé lundi une plainte devant le Parquet fédéral allemand contre le président turc Recep Tayyip Erdogan pour crimes de guerre pour des exactions présumées commises par l'armée turque à Cizre, ville turque à majorité kurde.

Les deux juristes, Britta Eder et Petra Dervishaj représentent les proches de deux personnes tuées dans cette ville du sud-est de la Turquie qui a vécu au rythme de violents combats et d'un couvre-feu entre décembre et mars, et un député du Parti de la démocratie des peuples (HDP, prokurde) également victime de ces crimes présumés.

Cette plainte qui concerne également des crimes contre l'humanité est soutenue par plusieurs députés allemands de la gauche radicale Die Linke, ainsi que des organisations de défense des droits de l'Homme.

Les plaignants "estiment avoir pour devoir moral de déposer plainte ici en Allemagne pour les crimes de guerre systématiques commis en Turquie", ont souligné les avocates.

Elles ont en particulier évoqué des exactions commises à Cizre où 178 personnes, qui s'étaient réfugiées dans des caves, ont été tuées. Leurs cadavres avaient été retrouvés brûlés. Selon les juristes, des soldats turcs auraient soit aspergé d'essence les entrées des caves avant d'y mettre le feu, soit ils auraient tué ces civils à l'arme lourde avant de brûler leur corps.

La plainte vise également d'autres responsables turcs de haut-rang, notamment l'ancien Premier ministre Ahmet Dautoglu, selon l'agence allemande DPA.

L'armée et la police turques avaient bouclé le 14 décembre tous les accès à cette ville de 120.000 habitants proche des frontières syrienne et irakienne, pour en déloger des partisans du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit) qui y avaient érigé barricades et défié l'Etat turc en décrétant "l'autonomie".

En mars, la Fondation turque des droits de l'Homme (TIHV) avait affirmé qu'au moins 178 civils avaient été tués lors de combats. Des dizaines de milliers d'habitants de cette ville avaient été contraints à l'exode. Le couvre-feu avait été partiellement levé début mars.
(AFP, 27 juin 2016)

Erdogan attend d'autres désertions dans l'UE après le Brexit

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé que le départ du Royaume-Uni de l'Union européenne marquait
"le début d'une nouvelle ère" et que l'UE pourrait être confrontée à d'autres désertions d'Etats membres si elle ne se réformait pas.

"Je vois cette décision prise par le peuple britannique comme le début d'une nouvelle ère pour le Royaume-Uni et l'EU", a dit M. Erdogan tard vendredi lors de la rupture du jeûne du ramadan, dans sa première réaction à l'annonce choc du Brexit.

"Comme le reste de la planète, nous nous attendions à un oui au référendum mais voilà ce qui s'est passé", a dit le président au sujet de la victoire au Royaume-Uni des tenants d'une sortie de Londres de l'UE.

"Le problème aujourd'hui n'est pas la Turquie, mais l'UE elle-même", a ajouté M. Erdogan dont le pays mène depuis des années de laborieuses négociations d'adhésion avec le bloc européen.

Le départ d'autres Etats membres rique d'être "inévitable" si l'UE ne revoit pas sa politique migratoire, qui provoque selon lui une montée du racisme et de l'islamophobie en Europe, a poursuivi M. Erdogan.

"La Turquie prendra naturellement sa place au sein de l'Union si l'UE se remet avec sincérité en question et fait ce qu'il faut rapidement", a-t-il dit. "Si cela ne se produit pas ", l'UE "fera inévitablement face à de nouvelles séparations sous peu", a averti le président turc.

La Turquie a déposé sa candidature en 1987 à l'entrée dans l'UE et négocie péniblement depuis 2005 une adhésion reçue sans entrain par des pays clés de l'Union.

Le jour même du référendum britannique, M. Erdogan avait lancé l'idée d'une consultation des Turcs sur l'opportunité de poursuivre le processus d'adhésion à l'Union européenne, exprimant de nouveau sa frustration et qualifiant le bloc d'"islamophobe".

Il a accusé l'UE majoritairement chrétienne de ne pas vouloir de la Turquie car elle est "un pays à majorité musulmane".

Il s'en est de nouveau pris vendredi soir au Premier ministre David Cameron qui avait déclaré que l'adhésion d'Ankara pourrait même ne pas se concrétiser "avant l'an 3000", alors que les pro-Brexit agitaient lors de la campagne du référendum l'épouvantail d'une vague d'immigration de Turcs.

"Pourquoi a-t-il dit cela ?" a lancé M. Erdogan au sujet de ces propos ayant beaucoup heurté Ankara.

"Et que se passe-t-il maintenant? Regarde, tu n'as même pas pu tenir trois jours !", a-t-il lancé à l'intention de M. Cameron qui a annoncé sa prochaine démission.
(AFP, 25 juin 2016)

Erdogan lance l'idée d'un référendum sur l'adhésion à l'UE

Le président turc Recep Tayyip Erdogan pourrait bien avoir son référendum à lui : il a lancé l'idée d'une consultation des Turcs sur l'opportunité de poursuivre le processus d'adhésion à l'Union européenne, sur le même mode que la consultation de jeudi au Royaume-Uni.

S'en prenant avec virulence à l'Europe, M. Erdogan -- qui a jusqu'à présent toujours dit qu'une adhésion à l'UE était un but stratégique pour la Turquie -- a déclaré pour la première fois qu'Ankara pourrait organiser un référendum similaire à celui par lequel les Britanniques se prononçaient jeudi sur une sortie ou un maintien du Royaume-Uni dans le bloc euroépen.

"Nous pouvons consulter le peuple, de la même manière que le font les Britanniques", a dit le président turc dans un discours prononcé tard mercredi, selon l'agence de presse Anadolu.

"Nous demanderions : +Devons-nous poursuivre les négociations avec l'Union européenne ou y mettre fin?+", a-t-il déclaré, et "si le peuple dit +poursuivre+ alors nous poursuivrions".

M. Erdogan a accusé l'UE majoritairement chrétienne de ne pas vouloir de la Turquie car elle est "un pays à majorité musulmane". "Pourquoi traînez-vous autant ?", a-t-il lancé à l'attention de l'UE, exprimant la frustration d'Ankara devant un processus enlisé.

Un important accord entre Ankara et Bruxelles en mars sur la crise migratoire connaît des ratés, l'UE n'ayant toujours pas accordé aux Turcs une exemption de visas dans la zone Schengen. "Vous ne tenez pas vos promesses", a accusé le président, "c'est votre visage laid. Quand Erdogan dévoile votre visage laid, vous devenez fous", a-t-il lancé.

- 'Pas une menace' -

Jeudi, le chef de la diplomatie a évoqué lui aussi l'idée d'un référendum: "Nous sommes aussi sous une grande pression de la part de notre peuple qui nous demande ce que nous faisons dans un endroit où il y a autant de sentiments antiturcs. Ils veulent plus d'action de notre part et éventuellement, s'il y a un blocage, un réexamen" de nos relations, a dit Mevlut Cavusoglu.

"Ce n'est pas une menace ou un chantage que nous faisons. La Turquie consultera son peuple lorsqu'elle prendra une décision aussi vitale", a-t-il assuré devant la presse.

Des sondages ont montré que si les Turcs étaient massivement en faveur de leur adhésion à l'UE il y une décennie, moins de la moitié d'entre eux y sont désormais favorables.

La Turquie a déposé sa candidature en 1987 et négocie péniblement depuis 2005 une adhésion reçue avec un manque d'entrain par des pays clés de l'Union.

Le Premier ministre britannique David Cameron ou la chancelière allemande Angela Merkel ont souligné qu'une adhésion turque n'était "pas à l'ordre du jour" et que ces négociations sont menées "avec une issue ouverte".

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker avait exclu tout élargissement avant 2020 et M. Cameron a déclaré que l'adhésion d'Ankara pourrait même ne pas se concrétiser "avant l'an 3000", froissant au passage la sensibilité turque.

Un référendum en Turquie ne serait qu'un "instrument accessoire", "vu l'incompatibilité totale des critères d'adhésion de l'UE et les nécessités du système présidentiel" qui impliquent la répression de nombreuses libertés, a déclaré à l'AFP Marc Pierini, analyste à la Fondation Carnegie.

Un référendum en Turquie, a-t-il poursuivi, "dans le contexte actuel, donnerait un non et conforterait les tendances populistes".

Les déclarations de M. Erdogan interviennent alors que l'UE et la Turquie vont ouvrir le 30 juin un nouveau chapitre dans leurs négociations d'adhésion, sur les questions budgétaires.

"Nous irons à Bruxelles pour rencontrer le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans et discuter du blocage sur (...) l'exemption de visa à l'occasion de l'ouverture d'un nouveau chapitre de négociations", a déclaré jeudi Mevlut Cavusoglu.

"L'UE doit aussi tenir ses promesses", a-t-il ajouté, tout en répétant que la Turquie "dans les conditions actuelles, ne peut apporter des changements à sa législation antiterroriste", comme le lui demande Bruxelles, qui la trouve trop large.
(AFP, 23 juin 2016)

Adhésion à l'UE: ouverture le 30 juin d'un nouveau chapitre

L'Union européenne et la Turquie vont ouvrir le 30 juin un nouveau chapitre dans leurs négociations d'adhésion, sur les questions budgétaires, l'une des contreparties au pacte migratoire controversé qu'ils ont signé en mars, a appris l'AFP mercredi de sources diplomatiques.

La question de l'adhésion de la Turquie à l'UE est l'un des principaux épouvantails agités par les partisans d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union dans la campagne pour le référendum de jeudi.

Le groupe "Vote Leave" ("Votez pour quitter" l'UE) a diffusé fin mai une affiche sur laquelle on peut voir un passeport britannique en guise de porte ouverte avec écrit à côté : "la Turquie (76 millions d'habitants) rejoint l'UE".

Plusieurs dirigeants européens, à commencer par le Premier ministre britannique David Cameron, mais aussi la chancelière Angela Merkel, soulignent toutefois que cette adhésion n'est "pas à l'ordre du jour" et que ces négociations sont menées "avec une issue ouverte". En arrivant à la tête de la Commission européenne, son président Jean-Claude Juncker a lui exclu tout élargissement avant 2020.

Les négociations en vue d'une adhésion de la Turquie à l'UE, ouvertes en 2005, ont piétiné pendant des années. Mais elles ont été relancées à la faveur d'un rapprochement sans précédent entre Ankara et Bruxelles à l'automne dernier pour tenter d'endiguer l'afflux de centaines de milliers de migrants vers le continent européen.

Le 14 décembre 2015, les 28 pays de l'UE et la Turquie avaient ouvert le chapitre 17, sur la politique économique et monétaire, ce qui portait à 15 le nombre de domaines de négociation sur un total de 35.

Le chapitre 33 qui doit être ouvert le 30 juin, au lendemain d'un sommet de chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE consacré aux suites du référendum britannique, porte sur les questions budgétaires et financières.

Bruxelles et Ankara ont conclu le 18 mars un accord inédit et décrié, prévoyant le renvoi systématique de tous les migrants traversant la mer Egée vers la Turquie, même s'ils demandent l'asile, ce qui a fait chuter de manière spectaculaire les arrivées sur les côtes grecques. En échange, les Européens se sont engagés à accueillir des réfugiés syriens directement depuis la Turquie.

Mais le président turc Recep Tayyip Erdogan a plusieurs fois menacé de dénoncer cet accord s'il n'obtient pas rapidement la suppression des visas pour les courts séjours de ressortissants turcs dans l'UE, également prévue sous certaines conditions.
(AFP, 22 juin 2016)

Turkey accused of holding back resettlement of refugees

The European Commission has expressed concern over the Turkish authorities’ rejection of a number of refugees during the resettlement process based on their educational level, sources from the European Delegation to Turkey told the Hürriyet Daily News.

On the occasion of Ankara’s announcement that it will amend its Labor Law to attract a high-qualified labor force through a practice called the “turquoise card,” the related issue of refugees being settled in Europe as part of the Turkey-EU Readmission Agreement struck in March came onto the agenda.

Metin Çorabatır, the head of the Ankara-based Research Center on Asylum and Migration (IGAM) and a former spokesman for the U.N. refugee agency UNHCR in Turkey, told the Hürriyet Daily News last week that they had heard of incidents where well-qualified refugees, granted the right to be settled in EU countries as part of the March 18 deal, were being prevented by Turkish authorities from leaving the country without explanation.

Upon these incidents, the EU called the Turkish side for an explanation, Çorabatır said, citing “reliable sources.”

The response they were given was that “this is a ‘policy implementation.’ We, Turkey, also need a qualified labor force,” the same sources told Çorabatır.

“The Commission is aware that a number of refugees have been rejected by the Turkish authorities during the resettlement process based on their educational level,” said a senior official from the European Union Delegation to Turkey, approached by the Hürriyet Daily News last week.

“The Commission expressed its concern to the Turkish authorities, as those refugees had initially been selected by the Turkish Directorate General of Migration Management [DGMM] on the basis of their vulnerability. But the level of education of resettlement candidates should neither cause positive nor negative discrimination,” the same EU diplomat, who requested anonymity, said.

Upon the delegation’s confirmation of such incidents, the Hürriyet Daily News approached Turkish Foreign Ministry officials for comment.

“The Directorate General of Migration Management is said to have launched such a practice,” said diplomatic sources, speaking on condition of anonymity.

The head of a provincial office of the DGMM refused to comment on the issue when reached by the Hürriyet Daily News, adding that “the ball is in the Foreign Ministry’s court.”

“The Foreign Ministry should have asked about the issue to the directorate and then conveyed their response to you,” the provincial executive of the DGMM, also said, also speaking anonymously as he was not authorized to speak publicly on the matter.

An affiliated body of the Interior Ministry, the DGMM is the main body responsible for the registration of all individuals under the temporary protection regime.

Pursuant to the March 18 EU-Turkey Statement, the EU has been resettling to the EU Syrian nationals who are registered under temporary protection in Turkey. So far, since April 4 only 711 persons have been resettled.
(hurriyetdailynews.com, June 20, 2016)

La question des visas continue de fragiliser l'accord UE-Turquie

La Turquie ne respecte toujours pas tous les critères pour obtenir une exemption de visas, a rappelé Bruxelles mercredi, repoussant le dénouement de ce dossier explosif qui menace son pacte migratoire controversé avec Ankara.

Censée se dénouer en juin, cette question risque d'empoisonner pendant encore plusieurs mois les relations tendues entre les deux partenaires de circonstance, illustrées encore mardi par la démission du chef de la délégation européenne en Turquie.

L'UE cherche pourtant à préserver un accord qui a fait chuter de manière spectaculaire les arrivées de migrants sur les côtés grecques depuis avril, et le président Erdogan a un intérêt politique à obtenir une exemption de visas pour les courts séjours de Turcs dans l'espace Schengen.

Mais si elle a fait des "progrès" ces dernières semaines, "la Turquie doit encore respecter les critères restants", a souligné le commissaire Dimitris Avramopoulos, chargé du dossier migratoire.

L'exécutif européen a cité la même liste de critères restant à remplir (sept sur 72) que celle dévoilée début mai. Elle inclut une modification de la législation antiterroriste turque, jugée trop large et menaçante pour la liberté d'expression.

La Turquie s'y est refusée jusqu'à présent, dans un contexte de reprise du conflit kurde depuis l'été 2015, couplée à une série d'attentats meurtriers attribués aux rebelles kurdes et au groupe Etat islamique (EI).

-Un accord menacé-

Parmi les autres conditions qui restent à remplir, l'UE demande des mesures anticorruption et un accord de "coopération opérationnelle" avec Europol.

Bruxelles et Ankara avaient fait d'une accélération du processus de libéralisation des visas une des contreparties politiques pour récompenser la Turquie de ses efforts pour freiner l'afflux migratoire vers l'UE.

L'objectif d'aboutir d'ici "la fin juin" avait été fixé, mais les deux parties semblent désormais convenir qu'il est devenu intenable.

"Le calendrier final dépendra à la fois de quand la Turquie aura rempli les critères restants et de quand les co-législateurs (c'est-à dire les Etats membres de l'UE et le Parlement européen, ndlr) auront pris leur décision", s'est contenté de commenter mercredi M. Avramopoulos.

A Bruxelles, comme à Ankara, l'échéance désormais évoquée est le mois d'octobre. Mais même si la Commission donne d'ici-là son feu vert, rien ne garantit que les Etats membres et les eurodéputés, de plus en plus réticents, suivront.

Le président Erdogan a plusieurs fois menacé, s'il n'obtient pas l'exemption, de ne plus appliquer l'accord migratoire du 18 mars, qui prévoit le renvoi en Turquie de tous les nouveaux migrants arrivant sur les îles grecques, y compris les demandeurs d'asile.

En dépit des controverses qu'il suscite au regard des droits de l'homme, il a permis une chute spectaculaire du nombre des arrivées de migrants sur les côtes grecques. C'est la preuve "qu'il est possible de briser le modèle économique des passeurs", s'est félicitée la Commission, tout en estimant que "les progrès réalisés jusqu'ici demeurent fragiles".

"Environ 1 740 migrants traversaient chaque jour la mer Égée pour gagner les îles grecques" avant l'accord, alors que le nombre moyen de franchissements irréguliers s'est établi, en mai, à 47", a souligné la Commission.

-'Des hauts et des bas'-

La route maritime depuis l'Afrique, via la Méditerranée centrale, est ainsi redevenue la principale porte d'entrée clandestine en Europe --toujours aussi périlleuse, avec près de 2.500 morts ou disparus depuis le début de l'année.

Depuis la mise en oeuvre de l'accord UE-Turquie, 462 personnes ont été renvoyées de Grèce vers la Turquie, dont seulement "31 Syriens, ayant choisi le retour volontaire", a aussi relevé la Commission.

Il était pourtant prévu que la Grèce pourrait également renvoyer contre leur gré des Syriens, mais les procédures individuelles qui doivent leur être accordées sont longues, et aboutissent parfois à une décision leur accordant l'asile dans l'UE.

Inversément, "un total de 511 Syriens ont été réinstallés jusqu'ici depuis la Turquie dans l'UE", selon la Commission.

Même s'il y a "des hauts et des bas", les relations Ankara-Bruxelles produisent de bons résultats, a affirmé mercredi un haut responsable turc.

En ce moment, il y a des problèmes, mais cela ne veut pas dire que nous ne serons pas sur la bonne voie dans 10 ou 15 jours", a-t-il assuré, sous couvert d'anonymat.
(AFP, 15 juin 2016)

L'ambassadeur de l'UE en Turquie démissionne après avoir irrité Ankara

Le chef de la délégation européenne en Turquie, Hansjörg Haber, a démissionné après des propos jugés inappropriés par les autorités turques au sujet de l'accord sur les migrants conclu entre Ankara et Bruxelles, a-t-on appris mardi auprès de son bureau.

"Nous confirmons que l'ambassadeur a démissionné", a déclaré à l'AFP une porte-parole de la représentation.

Le diplomate allemand avait été convoqué au ministère turc des Affaires étrangères en mai et le mécontentement d'Ankara lui avait été officiellement notifié.

Cette démission intervient alors que les relations entre Ankara et Bruxelles se sont tendues ces dernières semaines au sujet d'une exemption de visas Schengen que la Turquie réclame pour ses ressortissants et que les relations entre la Turquie et l'Allemagne traversent des turbulences.

"Nous avons un proverbe. +Commencer comme un Turc et terminer comme un Allemand+. Mais c'est l'inverse qui s'est produit ici. Cela a commencé comme un Allemand et s'est terminé comme un Turc", avait déclaré le diplomate pour illustrer le fait que l'accord sur l'exemption de visas pour les ressortissants turcs avait commencé d'une manière ordonnée avant de rencontrer des problèmes.

"Aucun ambassadeur n'a le droit d'humilier le peuple du pays dans lequel il se trouve ou de dire quelque chose à propos de son président. C'est la première règle de la diplomatie", avait estimé l'ex-ministre turc aux Affaires européennes, Volkan Bozkir, sur son compte Twitter.

Clause de l'accord conclu le 18 mars entre Turcs et Européens, cette exemption de visas se heurte au refus de la Turquie d'assouplir sa législation antiterroriste, l'un des 72 critères fixés par Bruxelles.

Le gouvernement turc affirme qu'il est hors de question de souscrire à cette demande alors que le pays est confronté à une reprise violente du conflit kurde.

Le Premier ministre turc Binali Yildirim a catégoriquement exclu une telle éventualité mardi.

"Nous menons une lutte acharnée pour l'unité et la survie de notre pays (...) Dans les conditions actuelles, il ne peut absolument pas y avoir de changement" dans les lois antiterroristes, a-t-il déclaré au Parlement.

Les autorités turques ont admis la semaine dernière que la date initiale pour l'exemption de visas, prévue avant le 1er juillet, ne serait pas tenue.

Bruxelles doit publier mercredi son deuxième rapport sur l'application de l'accord sur les migrants.
(AFP, 14 juin 2016)

MEPs criticize stripping 138 Kurdish MPs of their immunity

The Turkish parliament’s decision to lift the immunity from prosecution of 138 of its members was criticized by MEPs on Wednesday. In a debate with EU Enlargement Commissioner Johannes Hahn, they described it as an attempt by Turkey’s President Erdoğan to silence the opposition and grab more powers. This decision undermines the rule of law and freedom of expression and might harm EU-Turkey relations, they added.

Commissioner Hahn stressed that the EU has demonstrated its willingness re-energise its engagement with Turkey and has delivered on its side with political and financial support. But this is not a one-way street and there are serious setbacks that affect the rule of law and freedom of expression situation in Turkey, he added.
 
MEPs from all the political groups criticised the Turkish parliament’s decision to strip 138 of its members, most from the pro-Kurdish opposition, of their immunity from prosecution. They called on Turkey to respect the rule of law and freedom of expression and to protect minority rights.

Some MEPs described the Turkish parliament’s decision as an attempt by President Erdoğan to silence opposition, change the constitution and increase presidential powers, which they said, runs counter to Turkey’s EU accession responsibility to ensure the stability of institutions. (http://www.europarl.europa.eu)

Center-right split over call to stop Turkey from ever joining EU

The biggest political group in the European Parliament is divided over where it stands on Turkey’s bid to join the EU, with some MEPs pushing for a definitive statement that the country can never join the bloc.

Members of the center-right European People’s Party spent three days talking through the issue at a brainstorming retreat in the south of France last week without finding a way to agree on it, according to sources who attended. The dispute pits some EPP members who insist that a strong relationship between the EU and Turkey is crucial for addressing the migration crisis against others who worry that Ankara is moving away from European ideals.

At issue is one line in a draft EPP position paper that takes an unusually strong stand against Turkey’s EU membership, stipulating that any new member country “must be geographically entirely located in Europe.” The paper — which was drafted by several MEPs, including Paulo Rangel, and the think tank he chairs, the European Ideas Network — states that by that reasoning “Turkey cannot be a member” of the European Union.

Rank-and-file EPP members are expected to vote later this summer on the language of the paper, which will outline the party’s position on European integration, asylum, foreign policy and economic issues. But first they have to work out the sensitive wording on an issue that will be key in continuing debates in the European Parliament on migration and enlargement.

The EPP has long claimed that Turkey is not ready for EU membership anytime soon, but has not gone so far as to rule out the country’s ability to join the bloc in the future. But the current language of the EPP’s policy paper is “unequivocal” on the matter, said a Parliament official. “The group never said it in such a clear way.”

While some EPP members said the draft text was only a “basis for discussion,” others said it is not likely to be substantively changed in the coming days — and that it reflects a growing trend among many members of the EPP toward more unconditional opposition to Turkey’s EU membership.

Those MEPs say Turkish President Recep Tayyip Erdoğan’s recent clampdowns on media and human rights have shown that his government is becoming more authoritarian; they also cite fears raised by the recent migration crisis and terrorism threat as reasons to oppose Turkey’s EU membership.

“Those who consider that Turkey should never enter the EU are gaining ground,” said Alain Lamassoure, a senior EPP member in the Parliament. “And this is due to Erdoğan’s recent behavior and the problem caused by the Muslim world in the EU.”

Lamassoure said the language of the paper could also be simply an acknowledgment of political reality, given that any new EU enlargement will require unanimity among the 28 current members, as well as ratification from the European Parliament.

“Among the 28, there will be more than half a dozen countries which will refuse to ratify it,” he said. “At the Parliament, no country would accept to make room for the most populous country in Europe.” (http://www.politico.eu)

Conférence au PE sur la spoliation des biens arméniens

Organisée par la Fédération euro-arménienne pour la Justice et la Démocratie, sous le parrainage de l’eurodéputé Charles Tannock, une conférence a réuni le 31 mai au Parlement européen un panel de spécialistes sur le thème «Armenian Genocide- Recognition & Restoration of Cultural Heritage». Les orateurs étaient le juriste turc Cem Sofuoglu, Dr. Ove Bring, professeur de droit international à l’Université de Stockholm, les journalistes Dogan Özgüden et Guillaume Perrier.

La Turquie s’est toujours évertuée à empêcher toute réclamation ou même discussion concernant la spoliation des propriétés arméniennes, affirmant que leurs détenteurs avaient «abandonné» leurs biens (lois de 1920 et 1923). Le sujet était abordé jusqu’à récemment de façon marginale lors des débats sur le génocide mais il commence à prendre concrètement de l’importance, souligne le modérateur Hagop Der Khatchadourian, coordinateur des CDCA-Hay Tad au niveau international.

Cem Sofuoglu évoque ainsi le procès intenté devant la Cour constitutionnelle turque par le Catholicos Aram Ier de la Grande Maison de Cilicie dont il est un conseiller juridique. La plainte déposée à l’occasion du Centenaire, en avril 2015, a fait beaucoup de bruit dans les médias turcs. Elle réclame la restitution du patrimoine de Sis, siège du Catholicossat de Cilicie jusqu’à sa confiscation par le gouvernement ottoman en 1921 qui obligea le Catholicos Sahak II à trouver refuge au Liban. Une demande semblable a été déposée auprès de la Cour européenne des droits de l’Homme à Strasbourg.

Il convient de faire une distinction entre la spoliation  du patrimoine monumental d’une institution comme l’Eglise arménienne - qui concerne aussi la protection de biens culturels historiques -, et celle des propriétés de particuliers. Malgré le casse tête juridique et le temps écoulé, Dr. Ove Bring est d’avis que des voies légales existent pour réclamer des réparations dans le cadre d’un crime contre l’Humanité. Mais inutile dans le contexte politique actuel, souligne-t-il, de faire une démarche devant des tribunaux turcs, mieux vaut aller directement devant la Cour de Strasbourg. Le journaliste français Guillaume Perrier estime que des réparations pour les biens confisqués en 1915 ne mettraient pas l’économie turque en danger. L’obstacle vient des fondations mêmes de la Turquie actuelle bâtie notamment sur le génocide des Arméniens. Même si celui ci est un sujet moins tabou qu’auparavant, seul l’avènement d’un nouvel Etat, «la 2ème République turque», permettrait, selon lui, de sortir du négationnisme officiel.

Dogan Özgüden, journaliste, militant progressiste turc exilé depuis 45 ans en Belgique, juge difficile d’avancer sur la voie d’une reconnaissance du génocide des Arméniens dans le climat obscurantiste que fait régner le «sultan président» Erdogan. Il rappelle l’emprise d’Ankara sur les communautés turques vivant en Europe, prises en otages. Seul un changement de régime en Turquie permettrait délibérer ces communautés d’un tel «encadrement».

La conférence fut aussi l’occasion pour la FEAJD de rendre hommage à Dogan Özgüden «pour son combat pour les droits de l’Homme, la démocratie, la vérité et la justice».

A-M M, Bulletin d’information du Comité des Arméniens de Belgique, N° 360, juin 2016

Erdogan appelle Merkel et exhorte au "bon sens" avant le vote

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré mardi avoir appelé la chancelière allemande Angela Merkel, exhortant au "bon sens" à deux jours d'un vote du Bundestag sur une résolution reconnaissant le génocide sous l'empire ottoman des Arméniens, que nie Ankara.

M. Erdogan a indiqué devant la presse à Izmir (ouest), avant un déplacement en Afrique, avoir fait part de ses "inquiétudes" lors de la conversation au cas où cette résolution, qui a provoqué un fort mécontentement à Ankara, était adoptée.

"Si ce texte est voté et que l'Allemagne tombe dans ce piège (...) cela pourrait détériorer toutes nos relations avec l'Allemagne où vivent trois millions de Turcs et qui est notre alliée dans l'Otan ", a-t-il souligné.

Il a ajouté que "pour la Turquie ce texte n'a rien de contraignant au vu du droit international".

Cette résolution intitulée "Souvenir et commémoration du génocide des Arméniens et d'autres minorités chrétiennes il y a 101 ans" est proposée par les groupes parlementaires de la majorité - les conservateurs de la CDU/CSU et le SPD - ainsi que par celui des Verts, formation de l'opposition, et a toutes les chances d'être adoptée jeudi.

Les Arméniens estiment que 1,5 million des leurs ont été tués de manière systématique à la fin de l'Empire ottoman. Nombre d'historiens et plus de vingt pays, dont la France, l'Italie et la Russie, ont reconnu un génocide.

La Turquie affirme pour sa part qu'il s'agissait d'une guerre civile, doublée d'une famine, dans laquelle 300 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort au moment où les forces ottomanes et la Russie se disputaient le contrôle de l'Anatolie.
(AFP, 31 mai 2016)

Juncker conseille à Erdogan de "réfléchir à deux fois"

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a estimé mardi que le président turc Recep Tayyip Erdogan devrait y "réfléchir à deux fois" avant de revenir sur l'accord conclu avec l'Union européenne sur les migrants.

"Le président Erdogan doit réfléchir à deux fois avant de dire, comme le disent certains de ses ministres, que l'accord ne serait pas exécutable", a-t-il déclaré lors d'un déjeuner organisé par l'Association de la presse présidentielle (APP) française à Paris.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a averti l'Union européenne que le Parlement turc bloquerait la mise en oeuvre de l'accord sur les migrants si aucun progrès n'était fait sur l'exemption de visas en faveur de ses compatriotes.

S'il renonçait à cet accord, a poursuivi Jean-Claude Juncker, le chef de l'Etat turc devrait alors "expliquer aux jeunes Turcs, aux hommes d'affaires, aux journalistes et aux autres, pourquoi ils sont cantonnés sur le seul territoire turc" et pourquoi "il est à l'origine du fait que les Turcs ne peuvent pas circuler librement en Europe".

"J'entretiens de longues relations amicales mais maintenant tumultueuses avec le président Erdogan", a-t-il encore confié, notant un "affaissement des ambitions" turques à l'égard de l'Europe ces deux dernières années.

Rappelant que l'accord avait été arraché "après de longues journées et de longues nuits" de négociation, il a souligné que la Turquie "devrait répondre présent" à l'égard des 72 conditions posées par l'UE pour parvenir à une exemption de visa en faveur des ressortissants turcs.

"Nous comptons bien que la Turquie réponde à ces conditions, y compris sur une nouvelle législation à trouver en matière de lutte antiterroriste", et "se mette en conformité avec la définition européenne du terrorisme", a insisté le président de la Commission européenne.
(AFP, 31 mai 2016)

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Washington dénonce l'arrestation de défenseurs de la liberté de la presse en Turquie


Les Etats-Unis ont exprimé leur préoccupation jeudi concernant les libertés fondamentales en Turquie après l'arrestation du représentant de Reporters sans Frontières (RSF) dans ce pays, Erol Önderoglu, et de deux autres intellectuels turcs de renom, Ahmet Nesin et Sebnem Korur Fincanci.

Ces trois militants ont été inculpés lundi pour "propagande terroriste" après avoir participé à une campagne de solidarité avec la presse pro-kurde en mai dernier.

Un procureur d'Istanbul a réclamé de deux à 14 ans et demi d'emprisonnement pour chacun de ces trois militants qui avaient pris symboliquement à tour de rôle la direction éditoriale du journal Özgür Gündem, dans le collimateur de la justice et des autorités turques l'ayant obligé plusieurs fois à fermer.

"Nous appelons les autorités à s'assurer que leurs actions soutiennent les valeurs démocratiques universelles inscrites dans la Constitution turque, comme la liberté de la presse", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, John Kirby.

"Dans une société démocratique, nous pensons que les opinions critiques doivent être encouragées et non muselées. Nous pensons que les démocraties deviennent plus fortes, et non plus faibles, en autorisant différentes voix à s'exprimer au sein de la société", a-t-il poursuivi.

"L'emprisonnement de Erol et celui des deux autres défenseurs de la liberté de la presse marquent une nouvelle étape dans le fait de criminaliser la défense des droits de l'homme en Turquie", a pour sa part estimé Delphine Halgand, directrice de Reporters sans frontières (RSF) aux Etats-Unis.

"Nous continuerons inlassablement à nous battre pour ces droits", a ajouté la représentante de l'organisation qui a classé la Turquie à la 151e place, sur 180 pays, dans son Classement 2016 de la liberté de la presse.
(AFP, 23 juin 2016)

Ankara propose à Washington une opération conjointe sans les Kurdes

La Turquie propose aux Etats-Unis de mener ensemble une opération spéciale contre les jihadistes en Syrie, mais sans une milice kurde considérée comme "terroriste" par Ankara et que soutient Washington, a indiqué le chef de la diplomatie turque.

"Ce dont nous parlons avec les Américains, c'est de la fermeture de la poche de Manjib dès que possible (...) et de l'ouverture d'un second front", a déclaré Mevlüt Cavusoglu, qui faisait référence à une zone tenue par le groupe Etat islamique (EI) dans la province d'Alep (nord de la Syrie).

"Si nous joignons nos forces, ils (les Américains) ont leurs propres forces spéciales et nous avons nos forces spéciales", a dit samedi M. Cavusoglu a un petit groupe de journalistes, dont l'AFP, à Antalya (sud de la Turquie).

"Nous disons +d'accord, il faut ouvrir un second front, mais pas avec le PYD+", a-t-il poursuivi, en référence à l'aile politique des Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde que les Etats-Unis appuient dans le nord de la Syrie, au déplaisir d'Ankara qui y voit un groupe "terroriste".

La semaine dernière, des militaires des forces spéciales américaines ont été photographiés par l'AFP dans le nord de la Syrie arborant sur leurs uniformes l'insigne des YPG, suscitant l'ire des autorités turques.

Selon M. Cavusoglu, des rebelles syriens arabes soutenus par les forces spéciales turques et américaines, mais aussi d'autres pays alliés comme l'Allemagne et la France, pourraient "facilement" progresser vers la ville de Raqa (nord), que l'EI a proclamé "capitale" de son "califat".

Autre point soulevé par M. Cavusoglu, la livraison promise par les Etats-Unis d'ici fin mai de batteries antimissiles à la Turquie, dont une ville frontalière de la Syrie, Kilis, a été ensanglantée par plusieurs tirs de roquettes de l'EI.

La livraison ne devrait finalement intervenir qu'au mois d'août, a-t-il indiqué, déplorant le fait que "les Etats-Unis ne tiennent malheureusement pas leur promesse".
(AFP, 31 mai 2016)

Relations régionales / Regional Relations

Les premières étapes de la réconciliation avec Israël et la Russie

La Turquie et Israël vont entamer cette semaine la procédure de nomination d'ambassadeurs, après l'annonce de la normalisation de leurs relations, a déclaré mardi un porte-parole de la présidence turque, annonçant par ailleurs une rencontre vendredi en Russie des chefs de la diplomatie turque et russe.

"Cette semaine nous allons lancer la procédure de nomination des ambassadeurs", a déclaré au sujet d'Israël le porte-parole Ibrahim Kalin, lors d'une conférence de presse au palais présidentiel d'Ankara.

Les relations turco-israéliennes étaient tombées au plus bas en 2010 - avec notamment le retrait des ambassadeurs - après l'assaut lancé par des commandos israéliens contre le Mavi Marmara, un navire affrété par une ONG humanitaire turque pour tenter de briser le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza. Cet assaut s'était soldé par la mort de 10 Turcs.

"De nouvelles initiatives seront bien sûr prises pour restaurer les liens avec Israël dans les domaines de l'économie, le commerce et l'énergie", a ajouté le porte-parole.

L'accord de normalisation annoncé lundi "ne mentionne pas l'ouverture d'un bureau du Hamas" palestinien en Turquie. "Le Hamas n'a pas de bureau en Turquie comme le prétend Israël", a-t-il dit.

Un bateau turc chargé d'aide humanitaire doit quitter vendredi le port méridional de Mersin pour celui d'Ashdod en Israël, "premier test de la volonté d'Israël" d'alléger le blocus de Gaza. "Après cela, les bateaux apporteront de l'aide d'une manière plus fréquente. (...) Cet accord (de normalisation) va permettre aux gens de Gaza de respirer", a ajouté M. Kalin.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait expliqué lundi à Rome qu'il n'était "pas prêt à renégocier" sur le blocus de Gaza, destiné à empêcher l'entrée de matériaux permettant de produire des armes.

M. Kalin a par ailleurs annoncé une rencontre vendredi des chefs de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu et russe Sergueï Lavrov dans laville ruse de Sotchi sur la mer Noire, après la main tendue lundi par Ankara à Moscou en vue d'une réconciliation des deux pays, brouillés depuis que la chasse turque a abattu fin 2015 un avion russe en mission en Syrie.

Mais avant cela, les présidents Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine "s'entretiendront par téléphone demain (mercredi) à 12H00 (09H00 GMT) et parleront des mesures à prendre", entre autres "une levée des sanctions russes", a poursuivi le porte-parole. "Nous voulons ouvrir une nouvelle page dans les relations turco-russes et revenir aux conditions qui prévalaient avant le 24 novembre" 2015, a dit M. Kalin.

"Un geste pourra être fait, si la famille en est d'accord", au sujet des proches du pilote russe abattu par la chasse turque ce jour-là après s'être éjecté, a-t-il précisé, excluant des "compensations".

Il a insisté sur le fait que la lettre d'apaisement envoyée lundi par M. Erdogan à M. Poutine ne "contient pas le mot +excuse+", comme l'a affirmé le Kremlin, la Turquie s'en tenant à des "profonds regrets".
(AFP, 28 juin 2016)

Erdogan s'excuse auprès de Moscou pour l'avion de chasse abattu

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est excusé pour l'avion militaire russe abattu par la Turquie en 2015, un incident qui a provoqué une crise majeure entre les deux pays, et appelé à restaurer les relations bilatérales, a annoncé le Kremlin lundi.

"Le dirigeant turc a exprimé sa sympathie et ses sincères condoléances à la famille du pilote russe tué et il s'est excusé", a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, ajoutant qu'Erdogan a dit vouloir "faire tout son possible pour restaurer les relations traditionnellement amicales entre la Turquie et la Russie".

Dans un communiqué, le Kremlin a ensuite précisé avoir reçu un message de Recep Tayyip Erdogan dans lequel le président turc assure qu'Ankara "n'a jamais souhaité ou eu l'intention d'abattre un avion militaire russe".

Ces excuses viennent confirmer la volonté d'apaisement de la part d'Ankara à l'égard de Moscou, alors que les relations entre les deux pays étaient pratiquement rompues. Mi-juin, une première lettre de M. Erdogan à Vladimir Poutine avait constitué le premier contact connu entre les deux hommes depuis l'incident.

La nouvelle lettre envoyée lundi par Recep Tayyip Erdogan précise que "la Russie est, pour la Turquie, un ami et un partenaire stratégique", explique le Kremlin dans son communiqué.

"Je veux une fois encore exprimer ma sympathie et mes condoléances à la famille du pilote russe, et je dis +excusez-nous+", poursuit M. Erdogan, cité dans le communiqué du Kremlin.

Un communiqué du porte-parole du président turc, Ibrahim Kali, cité par l'agence officielle Anadolu, a cité M. Erdogan dans les mêmes termes et ajouté que "la Turquie et la Russie sont d'accord pour prendre les mesures nécessaires afin d'améliorer au plus vite les relations bilatérales".

Le 24 novembre 2015, un bombardier russe Su-24 avait été abattu par l'aviation turque près de la frontière syrienne, provoquant la mort du pilote, tué alors qu'il retombait en parachute après s'être éjecté.

Son navigateur avait lui été secouru à l'issue d'une opération des forces spéciales après une première tentative avortée qui avait coûté la vie à un soldat d'infanterie de marine russe.

La Turquie affirme que l'avion était entré dans son espace aérien et avait été averti "dix fois en cinq minutes", tandis que Moscou assure que le Su-24 survolait le territoire syrien et n'avait pas été mis en garde avant d'être touché.

Cet incident, qualifié de "coup de poignard dans le dos" par le président Poutine, a provoqué une crise aiguë dans les relations entre les deux pays.

Moscou a adopté une série de mesures de rétorsion -- allant de l'abrogation des facilités de visa à un embargo alimentaire -- à l'encontre de ce pays jusqu'alors considéré comme un partenaire privilégié, la Turquie accusant en échange Moscou de se comporter "comme une organisation terroriste" en Syrie, où les deux pays défendent des intérêts opposés.

Moscou soutient le président syrien Bachar al-Assad dont Ankara encourage activement la chute en soutenant des groupes rebelles.

Selon le communiqué publié par le Kremlin, M. Erdogan a ajouté que le "citoyen turc dont le nom est associé à la mort du pilote russe est visé par une enquête judiciaire". Le quotidien turc Hurriyet assure toutefois qu'Alparslan Celik, accusé d'avoir mitraillé le pilote russe et placé en détention préventive début avril, a été libéré lundi de prison.
(AFP, 27 juin 2016)

Israël et la Turquie trouvent un accord pour mettre fin à leur brouille

Israël et la Turquie ont trouvé un accord dimanche pour normaliser leurs relations après six années de brouille causée par un raid meurtrier d'un commando israélien contre un navire turc chargé d'aide pour Gaza, selon un responsable israélien.

Israël s'est notamment engagé à verser 20 millions de dollars (18 millions d'euros) dans un fonds d'indemnisation pour les familles des dix Turcs tués lors de l'assaut contre le navire Mavi Marmara en 2010 en échange de l'abandon par Ankara de poursuites judiciaires contre les militaires israéliens, a indiqué à l'AFP ce responsable sous le couvert de l'anonymat.

Il a également précisé que l'accord prévoit le retour des ambassadeurs à Ankara et Tel-Aviv.

Tous les détails seront dévoilés lors d'une conférence de presse à Rome lundi à 12H00 locale (10H00 GMT), a-t-il ajouté.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est actuellement dans la capitale italienne pour des entretiens avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry. Les Etats-Unis avaient poussé les deux pays à signer un accord afin de renforcer la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Netanyahu a confirmé qu'il aurait des conséquences "immenses" pour l'économie d'Israël.

"Je crois que c'est un pas important pour normaliser nos relations", a déclaré M. Netanyahu aux journalistes à Rome après un entretien avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry.


Le Premier ministre turc Binali Yildirim s'exprimera lundi sur les termes de l'accord à 13h heure turque (10H00 GMT), a de son côté indiqué une source officielle turque.

La Turquie était une alliée régionale capitale d'Israël jusque dans les années 2000.

Leurs relations se sont ensuite progressivement détériorées, avant d'être réduites de manière drastique en 2010 en réaction à l'assaut meurtrier lancé par des commandos israéliens contre le Mavi Marmara, un navire affrété par une ONG humanitaire turque pour tenter de briser le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza. Cette opération s'était soldée par la mort de 10 Turcs.

Le ferry faisait partie d'une flottille internationale de six bateaux chargée d'aide humanitaire.

Israël avait présenté ses excuses en 2013 mais les tensions s'étaient ravivées l'année suivante avec une nouvelle offensive israélienne dans la bande de Gaza.

- Intérêt des deux pays -

Ankara avait posé trois conditions à une normalisation des relations: des excuses publiques pour l'assaut, des indemnisations financières pour les victimes et la levée du blocus de Gaza, contrôlée par le Hamas.

Israël impose un strict contrôle sur les livraisons vers l'enclave palestinienne pour empêcher le mouvement islamiste Hamas de recevoir du matériel susceptible de servir à mener des attaques contre l'Etat hébreu.

L'Etat hébreu contrôle toutes les entrées et sorties de biens et de personnes de Gaza, à l'exception du terminal de Rafah, vers l'Egypte, que Le Caire tient fermé en quasi-permanence.

Les deux premières conditions ont été partiellement satisfaites et un compromis semble avoir été trouvé sur l'acheminement de l'aide turque aux habitants de Gaza via le port israélien d'Ashdod plutôt que de l'envoyer directement à cette enclave palestinienne, selon Ankara.

Selon les médias israéliens, Ankara se serait engagée à empêcher le Hamas au pouvoir à Gaza de mener des activités anti-israéliennes à partir de son territoire, mais il pourra continuer à avoir des activités diplomatiques en Turquie.

M. Netanyahu était soumis à des pressions en Israël pour ne pas signer cet accord sans que le Hamas s'engage à restituer les corps de deux soldats israéliens tués à Gaza en 2014 mais aussi à libérer deux Israéliens présumés vivants et détenus par le mouvement islamiste.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accepté, selon le responsable israélien, d'apporter son aide sur cette question.

Au cours des dernières semaines, les deux ex-alliés régionaux s'étaient rapprochés.

Israël a renforcé ses relations avec l'Otan en ouvrant une représentation permanente auprès du siège de l'Alliance à Bruxelles en mai, grâce à une décision turque de ne plus s'y opposer.

M. Erdogan avait déclaré récemment que "les Palestiniens, Israël et nous avons beaucoup à gagner à ce processus de normalisation".

"C'est l'intérêt des deux pays" de normaliser leurs relations, a affirmé à l'AFP Dror Zeevi, un universitaire spécialiste du Moyen-Orient.

"La Turquie a perdu presque tous ses contacts dans la région et Israël n'a pas beaucoup d'amis non plus", souligne M. Zeevi.
(AFP, 26 juin 2016)

Les négociations entre Israël et la Turquie se tiendront à Rome

Des négociateurs israéliens et turcs vont se rencontrer dimanche à Rome pour normaliser les relations entre les deux pays après une brouille de six ans, ont annoncé samedi les médias et un responsable israélien.

Les médias israéliens avaient auparavant indiqué que les discussions auraient lieu en Turquie.

Si les équipes de négociateurs parviennent à un accord, il sera approuvé par le cabinet de sécurité israélien mercredi, selon ce responsable israélien qui a requis l'anonymat et les médias.

Selon les analystes israéliens, la conclusion d'un accord dimanche est très probable.

Les relations diplomatiques entre la Turquie et Israël avaient été abaissées en 2010 avec le retrait des ambassadeurs et le gel de la coopération militaire, après l'assaut mené par des commandos israéliens contre le Mavi Marmara, un navire affrété par une association humanitaire turque, dans lequel dix Turcs pro-palestiniens avaient été tués.

Le ferry faisait partie d'une flottille internationale de six bateaux chargée d'aide humanitaire pour tenter de briser le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza.

Ankara avait posé trois conditions à une normalisation: des excuses publiques pour l'assaut, des indemnisations financières pour les victimes et la levée du blocus de Gaza, contrôlée par le Hamas.

Les deux premières conditions ont été partiellement satisfaites et un compromis semble avoir été trouvé sur l'acheminement de l'aide turque aux habitants de Gaza via le port israélien d'Ashdod plutôt que de l'envoyer directement à cette enclave palestinienne, selon Ankara.

Une rencontre entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le secrétaire d'Etat américain John Kerry est par ailleurs prévue, dimanche elle aussi, dans la capitale italienne pour discuter de l'état des négociations de paix israélo-palestiniennes.
(AFP, 25 juin 2016)

Les forces arabo-kurdes sont entrées à Minbej, fief de l'EI

Les combattants d'une alliance arabo-kurde syrienne sont entrés jeudi à Minbej, bastion du groupe Etat islamique (EI) dans le nord de la Syrie, où des violents combats de rue les opposent aux jihadistes, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Les membres des Forces démocratiques syriennes (FDS) ont réussi à pénétrer dans la ville sous la couverture des raids de l'aviation de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, après avoir assiégé pendant des jours ce fief de l'EI qu'ils cherchent à conquérir depuis le 31 mai, a ajouté l'ONG.

"Les FDS sont entrées à Minbej du côté sud sous la couverture des raids de la coalition", a déclaré à l'AFP Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH qui s'appuie sur un vaste réseau de sources et de militants à travers le pays en guerre.

Il a fait état de "combats de rue féroces entre les immeubles", en précisant que deux membres des FDS avaient péri dans l'explosion d'une mine dans l'une des habitations de cette ville située dans la province d'Alep.

Selon lui, les FDS ont réussi à forcer les défenses de l'EI à Minbej quelques heures après avoir pris un village à la périphérie sud-ouest de la ville.

Mais, a-t-il ajouté, "leur progression va être ralentie par les mines et les engins explosifs disséminés par les jihadistes pour tenter d'empêcher la perte de la ville".

Les FDS assiégeaient Minbej depuis dix jours mais elles étaient freinées par les attaques suicide de l'EI. Les jihadistes contrôlent depuis 2014 cette ville, carrefour important sur la route de ravitaillement des jihadistes entre la frontière turque et Raqa, la capitale de facto de l'EI en Syrie située plus à l'est.
(AFP, 23 juin 2016)

La Turquie et Israël s'apprêtent à annoncer la normalisation

La Turquie et Israël devraient annoncer dimanche leur décision de normaliser leurs relations diplomatiques, très tendues depuis l'assaut meurtrier en 2010 par des commandos israéliens d'un navire turc d'aide humanitaire affrété pour Gaza en plein blocus, a annoncé mardi le Hurriyet.

Citant des "sources haut placées" ayant requis l'anonymat, le quotidien indique qu'un responsable du ministère des Affaires étrangères turc et un envoyé spécial du Premier ministre israélien doivent se rencontrer dimanche -- sans préciser où -- pour annoncer la normalisation totale des relations. Celle-ci marquera la résolution d'une grave crise de six ans entre les deux puissances régionales après des tractations diplomatiques intensives.

Le quotidien israélien Haaretz a indiqué mardi que c'est dans une capitale européenne que les négociateurs turcs et israéliens devaient se retrouver dimanche.

Interrogé par l'AFP, le ministère turc des Affaires étrangères n'a ni confirmé ni démenti une telle rencontre.

Les relations diplomatiques n'avaient pas été rompues mais abaissées avec le retrait des ambassadeurs et le gel de la coopération militaire après l'assaut mené par des commandos israéliens contre le Mavi Marmara, un navire affrété par une association humanitaire turque, dans lequel dix Turcs pro-palestiniens avaient été tués.
 Le ferry faisait partie d'une flottille internationale de six bateaux chargée d'aide humanitaire pour tenter de briser le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza.

Ankara avait posé trois conditions à une normalisation : des excuses publiques pour l'assaut, des indemnisations financières pour les victimes et la levée du blocus imposé par Israël à Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste politico-militaire palestinien Hamas. Les deux premières ont été partiellement satisfaites.

Aux termes de l'accord de normalisation, Israël autorisera la construction d'un hôpital, d'une nouvelle centrale électrique et d'une usine de production d'eau potable à Gaza, sous un blocus instauré en juin 2006, mais qui avait été allégé après le tollé international provoqué par l'assaut de la flottille.

La Turquie par ailleurs enverra de l'aide à Gaza mais via le port israélien d'Ashdod, et non pas directement, précise le Hurriyet.

L'accord de normalisation entre la Turquie et Israël devrait être formalisé en juillet par les deux pays, et la réconciliation entérinée avant la fin juillet avec l'envoi d'ambassadeurs, ajoute le Hurriyet.
 Une normalisation avec Israël interviendrait alors que la Turquie vient d'envoyer des signaux montrant sa volonté de sortir de son isolement sur la scène internationale.

Vendredi, le nouveau Premier ministre Binali Yildirim a ainsi adressé des signes d'apaisement en direction de plusieurs pays voisins de la Turquie, mentionnant notamment Israël, la Russie ou l'Egypte.

Il ne peut pas y avoir d'inimitié permanente entre ces pays qui bordent la Méditerranée (ou) la mer Noire", a déclaré M. Yildirim dans une interview publiée par le quotidien Hürriyet.
(AFP, 21 juin 2016)

Moscow: Erdoğan’s letter has no ‘substance’

The Russian Foreign Ministry has stated that a letter sent to Moscow by Turkish President Recep Tayyip Erdoğan to mark Russia Day “contained no substantial elements,” Sputnik Turkey has reported.

According to the report, Russian Foreign Ministry spokeswoman Maria Zakharova said the letter was a regular “protocol practice,” also noting that Turkey had still “not made progress” in meeting the conditions set by Moscow to normalize relations.

Kremlin spokesman Dmitry Peskov had previously said the letter “did not require a response” as it was a regular protocol message sent on national holidays.

Erdoğan and Prime Minister Binali Yıldırım passed along greetings to Russian counterparts Dmitry Medvedev and Vladimir Putin on the occasion of National Day in Russia on June 12, despite ongoing tension between the two countries.

Turkey downed a Russian jet along its border on Nov. 24, 2015, over alleged airspace violations, prompting a series of sanctions from the Russian side, as well as a war of words.

Putin accused Ankara of a “stab in the back” and imposed sanctions on Turkey, as trade between the two countries – which back opposing sides in the five-year Syrian conflict – plummeted.

Erdoğan recently said both sides should work together to better their relations, adding that he was concerned at how ties had been sacrificed over what he described as a “pilot error.”
(hurriyetdailynews.com, June 18, 2016)

Premier contact entre Erdogan et Poutine depuis l'avion russe abattu

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a adressé une lettre à son homologue russe Vladimir Poutine, premier contact connu entre les deux hommes depuis que la Turquie a abattu un bombardier russe en novembre.

Ce courrier intervient après des semaines de signaux d'apaisement d'Ankara à l'égard de Moscou, dans l'espoir de rétablir les relations entre les deux pays, pratiquement rompues depuis l'incident aérien survenu au-dessus de la frontière turco-syrienne le 24 novembre.

"Nous confirmons (...) que le président (Erdogan) a envoyé une lettre au président russe Vladimir Poutine à l'occasion du Jour de la Russie" célébré le 12 juin, a indiqué mardi à l'AFP un responsable au sein de la présidence turque.

"J'espère que nos relations atteindront le niveau qu'elles méritent", a déclaré M. Erdogan dans cette lettre qui n'a pas été rendue publique, selon la chaîne d'information turque NTV.

Le Kremlin a bien reçu le message de M. Erdogan "via les réseaux diplomatiques", a confirmé mardi le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, cité par l'agence de presse publique Ria-Novosti.

Le Premier ministre turc Binali Yildirim a également adressé une lettre à son homologue russe Dmitri Medvedev, selon le responsable turc.

La relation étroite entre MM. Poutine et Erdogan avait permis, avant la crise, de renforcer liens entre la Turquie et la Russie, notamment sur les plans énergétique et touristique, avec l'ambition d'atteindre un volume commercial bilatéral de 100 milliards de dollars en 2023.

- 'Relation historique' -

Mais ces relations se sont brutalement détériorées en novembre dernier après que des F-16 turcs eurent abattu au-dessus de la frontière syrienne un bombardier russe, accusé par la Turquie d'avoir violé son espace aérien.

Le soutien apporté par Moscou au président syrien Bachar al-Assad, dont Ankara encourage activement la chute en soutenant des groupes rebelles, avait déjà tendu les liens entre la Russie et la Turquie.

Après l'incident aérien, la Russie a choisi de frapper la Turquie au portefeuille, décrétant une vague de sanctions économiques et appelant ses touristes à ne plus se rendre dans ce pays.

Les visiteurs russes représentent une manne considérable pour le secteur touristique turc, qui traverse une grave crise en raison d'une série d'attentats qui ont secoué le pays cette année.

La Turquie dépend également en grande partie des importations de pétrole et de gaz russes pour ses besoins énergétiques.

Le président turc avait, après l'incident aérien, sollicité un entretien avec M. Poutine en marge du sommet sur le climat à Paris, mais le chef de l'Etat russe le lui avait refusé.

Les autorités turques ont multiplié ces dernières semaines les amabilités à l'égard de Moscou.
 "Nous avons une relation historique très longue", a déclaré mardi le ministre turc des Affaires européennes Omer Celik, soulignant qu'"il y a des liens très étroits entre les peuples turc et russe, des relations amicales".

Le week-end dernier, M. Erdogan avait dit espérer que les relations entre Ankara et Moscou "se rétabliront rapidement".

"Notre amitié avec M. Poutine a permis de porter nos relations bilatérales à un point très avancé" avant l'incident aérien, avait déclaré M. Erdogan, cité par le quotidien Hürriyet dimanche.

Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a récemment suggéré la formation de groupes de travail conjoints afin d'étudier des solutions de sortie de crise.

Mais le Kremlin exige avant toute chose des excuses officielles et le jugement des responsables de la mort du pilote russe. Jusqu'ici, Ankara l'a exclu.
(AFP, 14 juin 2016)

L'EI privé de son principal axe de ravitaillement vers la Turquie

Le principal axe de ravitaillement du groupe Etat islamique (EI) entre la Syrie et la Turquie a été coupé après l'encerclement total de la ville de Minbej (nord) par des forces soutenues par Washington.

Dans la guerre complexe qui ravage la Syrie depuis plus de cinq ans, l'étau se resserre sur l'EI, organisation jihadiste responsable d'exactions dans ce pays et en Irak voisin ainsi que d'attentats meurtriers à travers le monde.

Une coalition de combattants arabo-kurde, les Forces syriennes démocratiques (FDS), a coupé vendredi "la dernière route reliant Minbej à la frontière turque", a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"Les terroristes de l'EI sont maintenant complètement assiégés" à Minbej, a tweeté de son côté le représentant des Etats-Unis auprès de la coalition internationale antijihadistes, Brett McGurk.

Un assaut sur Minbej couperait un axe stratégique de l'EI et le priverait d'une plaque tournante du jihadisme vers l'Europe, a également assuré M. McGurk.

Minbej "est l'endroit par lequel les assaillants de Paris, les assaillants de Bruxelles, la zone par laquelle ils ont tous transité", a-t-il affirmé.

- Au moins 218 morts -

Passée sous la coupe des jihadistes en 2014, Minbej était un carrefour clé sur le principal axe permettant à l'EI de faire transiter hommes, armes et argent entre la Turquie et son fief syrien de Raqa (nord).

L'EI contrôle encore une bande frontalière et des routes secondaires vers la Turquie mais celles-ci sont dangereuses et difficiles d'accès, selon M. Abdel Rahmane.

Depuis le début de leur offensive le 31 mai, les FDS, appuyées par les frappes de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, ont coupé les routes reliant Minbej aux zones contrôlées par l'EI en Syrie: celle vers Jarablos, au nord, celle vers Raqa, au sud-est, celle vers Al-Bab, au sud-ouest, et finalement vendredi celle menant au point de passage frontalier al-Raï, au nord-ouest.

Les FDS ont pris 79 villages et hameaux dans les environs de Minbej, lors de combats qui ont fait au moins 218 morts --159 jihadistes, 22 combattants FDS et 37 civils, ces derniers tués en majorité par les frappes de la coalition internationale--, selon l'OSDH.

Des milliers d'habitants ont fui Minbej alors que les jihadistes sont restés pour défendre la ville, d'après l'OSDH.

L'EI est l'objet depuis quelques semaines de plusieurs offensives en Syrie, par les forces soutenues par Washington mais aussi par les troupes du régime syrien appuyées par l'aviation russe.

- Bombardements sur Daraya -

Sur le plan humanitaire, le Croissant-Rouge syrien et l'ONU ont annoncé que de l'aide avait été livrée vendredi à Douma, une ville rebelle assiégée par les forces du régime située au nord-est de Damas. 39 camions ont apporté des produits alimentaires et non alimentaires, dont des médicaments.

Un porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha) a confirmé à Genève "l'entrée à Douma d'un convoi aujourd'hui".

Pour la première fois depuis 2012, un convoi d'aide alimentaire était également entré jeudi soir dans une autre ville assiégée, Daraya, située au sud-ouest de Damas.

Ces vivres n'ont toutefois pas pu être distribuées "en raison de l'intensité des bombardements" du régime, a affirmé à l'AFP par internet Shadi Matar, un militant antirégime qui a fait état d'un "largage intensif de barils d'explosifs".

Damas "a conduit plusieurs bombardements (...) sur Daraya ce matin", a dénoncé le porte-parole de la diplomatie américaine, Mark Toner. Ces attaques ont "ralenti la distribution d'une aide terriblement nécessaire", a-t-il regretté à Washington, appelant à une reprise de la répartition "aussi vite que possible".

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a lui aussi exprimé son "indignation" et a dénoncé la "duplicité" de Damas.

Les habitants de Daraya, qui souffrent de graves pénuries, attendaient avec impatience cette aide qui consiste notamment selon le Croissant-Rouge syrien en des "aliments secs et des sacs de farine".

Les forces progouvernementales tentent depuis quatre ans de reprendre ce fief rebelle situé près de la base aérienne de Mazzé, siège des services de renseignements de l'armée de l'air et de leur prison.

Environ 8.000 personnes selon l'OSDH et le conseil local, 4.000 selon l'ONU, habitent encore cette ville et beaucoup souffrent de malnutrition.

L'ONU estime que quelque 592.700 personnes vivent dans 19 zones et localités assiégées en Syrie.

Le conflit en Syrie, déclenché par la répression de manifestations réclamant des réformes, s'est complexifié au fil des ans avec une multitude d'acteurs syriens, régionaux et internationaux. Il a fait plus 280.000 morts et des millions de déplacés et de réfugiés.
(AFP, 11 juin 2016)
Le président Erdogan achève en Somalie un triptyque est-africain


Le président turc Recep Tayyip Erdogan a achevé vendredi en Somalie une visite en Afrique de l'Est qui l'a également mené en Ouganda et au Kenya, et lors de laquelle il a conclu des accords pour renforcer la présence turque sur le continent africain.

Somalie et Turquie ont signé mercredi neuf accords sur des projets de développements, et M. Erdogan a inauguré les nouveaux bâtiments de l'ambassade de son pays, "l'une des plus grandes embassades turques dans le monde", face à l'océan Indien. "Nous resterons en Somalie et nous continuerons à aider", a déclaré le président turc.

Plus tôt cette semaine, M. Erdogan avait déjà signé trois accords bilatéraux avec le Kenya, les deux pays s'engageant en outre à renforcer leur coopération et leurs échanges commerciaux. Des accords avec l'Ouganda ont également été signés, notamment dans les secteurs du tourisme, de la défense et de l'éducation.

La visite de M. Erdogan s'inscrit dans le cadre de la politique turque de renforcement de sa présence en Afrique. Fin février et début mars, M. Erdogan avait effectué une tournée en Côte d'Ivoire, au Ghana, au Nigéria et en Guinée. Il s'était déjà rendu en Ethiopie, à Djibouti et en Somalie en 2015.

"Il y a 13 ou 14 ans, nous n'étions présents que dans 12 pays africains, mais maintenant, nous le sommes dans 39 pays", a par ailleurs souligné M. Erdogan, cité par l'agence turque Anatolia. "Notre but est d'avoir 54 ambassades dans les 54 pays africains".

Les échanges commerciaux entre la Turquie et l'ensemble des pays africains ont atteint 23,4 milliards de dollars en 2014, et ceux avec les États d'Afrique subsaharienne ont été multipliés par dix depuis 2000, selon le ministère turc des Affaires étrangères.

Le président somalien Hassan Sheikh Mohamud a remercié son homologue turc "pour sa démarche courageuse de rendre visite à la Somalie malgré la tentative des terroristes de perturber cette visite".

Mercredi, une attaque à la voiture piégée contre l'hôtel Ambassador, revendiquée par les islamistes shebab somaliens affiliés à Al-Qaïda, a fait plus de 10 morts, dont deux députés. Les forces de sécurité avaient finalement tué les trois assaillants réfugiés dans l'hôtel dans un face à face qui a duré jusque jeudi matin.

Jeudi, c'est depuis Nairobi que M. Erdogan avait réagi à la reconnaissance du génocide arménien par le Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand. Il avait estimé que "cette résolution va sérieusement affecter les liens turco-allemands" et promis une riposte.
(AFP, 3 juin 2016)

The Amnesty: EU’s Sending Refugees Back to Turkey Illegal

The report titled “No safe refuge: Asylum-seekers and refugees denied effective protection in Turkey” issued by the Amnesty International today (June 3) requested the European Union (EU) to stop its plans of sending back the refugees to Turkey on the assumption that Turkey is a “safe country” for the refugees.

The report explains the lacks the deficiencies in the system and the difficulties the refugees experience in Turkey. It also underlines that the readmissions actualized within the scope of the agreement signed between the EU and Turkey on March 18 is contrary to law and indefensible.

What the refugees go through

The report indicating that the refugee system in Turkey finds it difficult to find solution to over 3 million refugees and asylum-seekers, expressed that the refugees have to wait the outcome of their applications for years.

“As a result, asylum-seekers face years waiting for their cases to be dealt with, during which time they receive little or no support to find shelter and sustenance for themselves and their families, with children as young as nine working to support families”.

“Reckless”

The Amnesty International Europe and Middle Asia Director, John Dalhuisen in his statement as to the matter defined the agreement between the EU and Turkey as “reckless and illegal”.

“In its relentless efforts to prevent irregular arrivals to Europe, the EU has wilfully misrepresented what is actually happening on the ground in Turkey. It is to be expected that a new asylum system, in a country hosting the largest number of refugees in the world, would struggle. While there is value in supporting and encouraging Turkey to develop a fully functioning asylum system, the EU cannot act as if it already exists.”
(BIA, June 3, 2016)

Les forces kurdes ouvrent un nouveau front contre l'EI

Les forces kurdes appuyées par la coalition internationale ont ouvert un nouveau front contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) dans la province d'Alep dans le nord de la Syrie, pays ravagé par la guerre, a rapporté une ONG mercredi.

Les combattants arabes et kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS) ont lancé mardi l'assaut pour reprendre à l'EI la ville de Manbij, a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Cette ONG, qui s'appuie sur un réseau de sources dans le pays, a affirmé que 15 civils dont trois enfants avaient été tués à Manbij dans les raids aériens de la coalition dirigée par les Etats-Unis. Mais il n'était pas possible de vérifier ces affirmations.

"Ces dernières 24 heures, les FDS ont repris neuf villages et plusieurs champs à l'ouest de l'Euphrate", et elles se trouvent désormais à 18 km de Manbij capturée par l'EI en 2014, a précisé l'ONG.

Après avoir lancé le 24 mai une offensive contre l'EI dans la province de Raqa, les FDS semblent ainsi étendre à l'ouest, dans la région d'Alep, leur combat contre le groupe extrémiste qui occupe de vastes régions de Syrie.

Dans la province septentrionale de Raqa, les FDS également soutenues par l'aviation de la coalition internationale avancent lentement face à l'EI mais sans avoir encore enregistré des gains stratégiques.

La province de Raqa est contrôlée en grande majorité par l'EI alors que celle d'Alep est partagée par plusieurs protagonistes -rebelles, régime, EI, Front Al-Nosra (branche syrienne d'Al-Qaïda), les FDS-.

La guerre en Syrie, déclenchée en mars 2011 par la répression brutale de manifestations appelant à des réformes démocratiques et transformée en conflit très complexe, a fait plus de 280.000 morts et jeté hors de leurs foyers plusieurs millions de personnes.
(AFP, 1 juin 2016)

Tensions diplomatiques: Ankara tend la main à la Russie

Les tensions diplomatiques entre la Turquie et la Russie ne sont pas "insurmontables" et les deux pays peuvent réparer leurs liens mis à mal par la crise syrienne "par la voie du dialogue", a affirmé lundi le porte-parole du gouvernement turc dans un geste de bonne volonté envers Moscou.

"Je ne pense pas que nos tensions et nos problèmes sont insurmontables ou irréparables. Par la voie du dialogue, j'estime que cela peut être réglé", a indiqué Numan Kurtulmus, au terme d'un conseil des ministres.

Les relations florissantes entre Ankara et Moscou se sont brutalement détériorées en novembre dernier après que des F-16 turcs eurent abattu un bombardier russe au-dessus de la frontière syrienne car il avait, selon la Turquie, violé son espace aérien.

La Russie a depuis décrété une vague de sanctions économiques contre Ankara et appelé ses touristes à ne plus se rendre dans ce pays.

"Ni la Russie ni la Turquie n'ont le luxe de se passer l'un de l'autre", a affirmé M. Kurtulmus, qui est aussi vice-Premier ministre.

Ses propos interviennent après que le président russe Vladimir Poutine a déclaré la semaine dernière, selon les médias turcs, que la Russie voulait reprendre les relations avec la Turquie et attendait des démarches concrètes d'Ankara, inexistantes pour le moment.

Il a aussi demandé des excuses d'Ankara.

A ce propos, M. Kurtulmus est resté vague, mais a répété que "si l'aviation turque avait su qu'il s'agissait d'un (appareil) russe, elle aurait agi différemment". "La Turquie n'a pas abattu cet avion délibérément", a assuré le responsable turc.

Le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu s'est aussi rangé sur ce ton positif, proposant un "groupe de travail conjoint" pour rétablir les rapports bilatéraux.

"Les membres de ce groupe se pencheront sur les démarches à faire et produiront des idées à cette fin", a souligné le ministre.

Toutefois, le président turc Recep Tayyip Erdogan a une nouvelle fois accusé la Russie de livrer des armes aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui ont repris la lutte contre les forces turques depuis l'été 2015.

"Les terroristes (du PKK) disposent actuellement des armes antiaériennes et des missiles qui leur ont été livrées par la Russie", a-t-il dit, cité par le journal progouvernemental Sabah.

Ce n'est pas la première fois que l'homme fort de Turquie accuse la Russie de fournir du matériel militaire au PKK, classée terroriste par bon nombre de pays.

De l'avis des observateurs, le nouveau gouvernement turc dirigé par Binali Yildirim, un fidèle allié du président Erdogan, cherche à normaliser les relations de la Turquie avec plusieurs ex-partenaires régionaux, dont la Russie et Israël.
(AFP, 31 mai 2016)

La Turquie veut être la première à rouvrir son ambassade en Libye

Le ministre turc des Affaires étrangères a indiqué lundi que son pays voulait être le premier à rouvrir son ambassade à Tripoli, où il a évoqué avec le gouvernement libyen d'union nationale (GNA) la relance de la coopération économique.

"Nous souhaitons être le premier Etat à rouvrir son ambassade à Tripoli", a déclaré Mevlüt Cavusoglu lors d'une conférence de presse dans la capitale libyenne, où il a également discuté du possible rétablissement des liaisons aériennes directes entre Istanbul et Tripoli de la compagnie Turkish Airlines.

Accueilli lundi à Tripoli par son homologue libyen du GNA Mohamad Taher Siala, M. Cavusoglu s'est notamment entretenu dans la base navale de la capitale libyenne avec Fayez al-Sarraj, le Premier ministre désigné du gouvernement d'union nationale.

L'ambassade de Turquie à Tripoli est fermée depuis l'été 2014 et les vols de Turkish Airlines vers ce pays ont été interrompus en janvier 2015 "pour des raisons de sécurité".

"Les entreprises turques souhaitent reprendre leurs activités (...) dans les secteurs des transports, des communications et surtout de l'énergie, qui est une priorité pour la Libye en ce moment", a expliqué M. Cavusoglu. "Mais tout dépendra de la situation sécuritaire", a-t-il ajouté.

"Nous avons évoqué en détail le retour des entreprises turques et la reprise de leurs projets d'infrastructures", a de son côté indiqué M. Siala lors de sa conférence de presse conjointe avec son homologue turc.

Une entreprise turque est déjà de retour en Libye "pour compléter un projet de centrale électrique à Khoms" (120 km à l'est de Tripoli), a annoncé M. Siala.

"Nous espérons que le gouvernement turc pourra convaincre Enka (ndlr, géant turc de la construction) de revenir pour compléter le projet de turbines à gaz pour la centrale électrique d'Oubari" (sud), a-t-il ajouté.

Concernant les visas que la Turquie impose désormais aux Libyens, en dépit d'une convention bilatérale qui les en exempte, M. Cavusoglu a annoncé une "simplification des démarches" et évoqué "la possibilité d'une délivrance directe" de visas au consulat à Misrata (200 km à l'est de Tripoli).
(AFP, 31 mai 2016)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Event at EP debates role of Turkey in the Eastern Mediterranean

Guests at the event entitled “Eastern Mediterranean Furnace - the role of Turkey” discussed the imminent agreement to grant visa-free travel to Europe’s Schengen area for Turkish citizens.

Event at European Parliament debates role of Turkey in the Eastern Mediterranean
Turkey’s turn to authoritarianism and the Cyprus question were among the issues debated at an event organised yesterday by GUE/NGL in the European Parliament.

Guests at the event entitled “Eastern Mediterranean Furnace - the role of Turkey” discussed the imminent agreement to grant visa-free travel to Europe’s Schengen area for Turkish citizens. The agreement will have to be approved first by the European Parliament.

GUE/NGL President Gabi Zimmer, opening the event, said that this agreement is one of the few tools to influence Turkey:

“While parties of the Left support the principle of visa liberalisation and freedom of movement, we are conflicted in the case of Turkey. The pending agreement between the EU and Turkey on visa-free travel should be used to influence Turkish behaviour for respect of human rights."

“We are concerned at the clampdown on dissent in Turkey. The removal of parliamentary immunity of over 130 members of the Turkish parliament, targeting Kurdish HDP members in particular, is one among many examples of growing repression in Turkey,” Zimmer stated.

The German MEP contended that the EU-Turkey deal strengthened Erdogan’s rule and weakened democratic voices in Turkish society. The EU must do all it can to support Turkish civil society struggling for democracy and freedom of speech.

Andros Kyprianou, General Secretary of AKEL in Cyprus reasoned that Turkey will apply the leverage it has with the flow of refugees to Europe to get an agreement on visa-free travel from the EU:

“This issue is of deep concern to Cyprus and of course AKEL since Turkey continues for 42 years to occupy 37% of the territory of Cyprus and to implement policies of colonisation and assimilation. Turkey also refuses to implement the Ankara Protocol, to recognise the Republic of Cyprus as one of the 28 EU member states and to fully comply with its Cyprus-related obligations.”

“The complete fulfilment of all the criteria for the lifting of visas for Turkish citizens constitutes an essential prerequisite before any decision is taken. As AKEL, we expect that the European institutions will adhere to a principled position,” Kyprianou continued.

Ahmet Insel, Professor of Economy and Political Science at Galatasaray University, characterised the path Erdogan is taking Turkey as autocratic:

“Tayyip Erdogan is the President of a state that does not justify calling itself a democracy. He is transforming Turkey into an autocratic state leading the Turkish people into a chaos where he is the sole winner.”

The German parliament recently voted to recognise the Armenian genocide. The Turkish government angrily denounced the vote as “null and void,” and Erdogan recalled his ambassador in Germany back to Ankara for consultations.

One of the German MPs voting for the symbolic resolution was Sevim Dagdelen of Die Linke who herself is of Turkish descent. In a video statement Dagdelen condemned in strong terms Erdogan’s reaction to the vote and his suggestion that the 11 lawmakers [of Turkish origin] should undergo blood tests to see "what kind of Turks they are.” The German lawmakers also received death threats:

"Anyone in Turkey who calls for violence against members of the German parliament should get an entry ban to Germany. This includes President Erdogan."

Dagdelen argued for a freeze in the Turkish process of accession to the EU for as long as these issues are not solved.

Toumazos Tsielepis, member of the Political Bureau of AKEL, international law expert and former member of the Cypriot negotiating team, concluded the event with an analysis of the current state of play in the negotiations for an end to the Turkish occupation, giving a more optimistic outlook of the constructive role Turkey can play for a peaceful resolution to the conflict.

Tsielepis held that the status quo is not beneficial to Turkey and that the country has serious incentives to cooperate, citing the gas findings in Cyrpus’ waters, which can only be exported via Turkey if a deal is agreed. (GUE/NGL News,  23 June 2016)

Les dirigeants chypriotes vont intensifier les négociations de paix

Les dirigeants chypriotes grec et turc ont convenu mercredi de se réunir deux fois par semaine à partir du 17 juin pour faire en sorte que leurs pourparlers de paix débouchent sur une réunification de l'île d'ici la fin de l'année.

"Si davantage de convergences sont créées à travers l'intensification des négociations, alors il y a de l'espoir pour une solution au problème chypriote dans l'année", a déclaré mercredi à des journalistes le président de la République de Chypre Nicos Anastasiades.

"Il y aura un programme spécifique dans chacune des réunions, de sorte qu'il y ait une consultation plus intense sur les questions en suspens, afin de parvenir à la recherche de convergences", a-t-il ajouté.

M. Anastasiades et le dirigeant chypriote turc Mustafa Akinci doivent encore prendre des décisions difficiles sur plusieurs sujets délicats, qui avaient fait capoter les précédentes négociations de paix, comme les arrangements territoriaux, le partage du pouvoir et les droits de propriété.

L'île méditerranéenne est divisée en deux depuis l'invasion en 1974 de sa partie nord par la Turquie en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher Chypre à la Grèce.

Depuis, l'autorité de la République de Chypre ne s'exerce plus de facto que sur les deux-tiers sud de l'île, où vit la communauté chypriote grecque, alors la République turque de Chypre du Nord (RTCN), un territoire autoproclamé et reconnu seulement par Ankara, abrite la communauté chypriote turque.

Les deux leaders ont relancé l'effort de paix en mai 2015 mais ce processus soutenu par l'ONU a connu son premier accroc sérieux le mois dernier lorsque M. Anastasiades a annulé une réunion de négociations pour dénoncer ce qu'il a perçu comme une tentative de la Turquie de saper son autorité et "promouvoir (...) un régime illégal".

M. Akinci, qui n'a pas le rang de président, avait en effet été convié en dernière minute par le président turc Recep Tayyip Erdogan à un dîner pour des chefs d'Etat organisé par l'ONU à Istanbul. Nicos Anastasiades avait alors renoncé à assister à ce dîner clôturant un sommet humanitaire.

M. Anastasiades a affirmé mercredi que cet incident était désormais "clos".
(AFP, 8 juin 2016)

Immigration / Migration

MSF renonce aux fonds de l'UE pour sa politique migratoire "honteuse"

L'ONG Médecins sans Frontières a décidé vendredi de renoncer à tout financement de l'UE et de ses Etats membres pour dénoncer leur politique migratoire "honteuse" qui repousse "loin des côtes européennes les personnes et leurs souffrances".

L'annonce de l'organisation humanitaire vient s'ajouter à la longue liste des critiques essuyées ces derniers mois par l'UE, surtout depuis l'accord controversé scellé en mars avec Ankara pour freiner l'afflux de migrants en Europe.

La réponse de l'UE "va à l'encontre de nos valeurs", a lancé le secrétaire général international de l'ONG, Jérôme Oberreit; lors d'une conférence de presse organisée en plein coeur du quartier européen de Bruxelles. "En conséquence, MSF ne fera plus de demande de fonds auprès de l'UE et de ses Etats membres", a-t-il annoncé.

La décision, à effet immédiat, sera appliquée "à tous les projets de MSF à travers le monde".

Les fonds européens représentent 8% du budget de l'ONG (le reste provenant de fonds privés), soit 56 millions d'euros en 2015 (19 millions des institutions de l'UE et 37 millions des Etats membres), selon MSF.

- 200.000 personnes soignées -

Médecins sans Frontières, auréolé en 1999 d'un Prix Nobel de la paix, a soigné depuis le début 2015 quelque 200.000 hommes, femmes et enfants en Europe et en Méditerranée, migrants fuyant conflits et misère au péril de leur vie.

L'ONG est particulièrement engagée dans l'île grecque de Lesbos, où se sont entassés des milliers de migrants, et dans le port de Calais (nord de la France). Elle participe aussi à des opérations de sauvetage en mer à bord du navire Argos.

Elle a dénoncé vendredi ses expériences vécues, comme ces 8.000 personnes, "y compris des centaines de mineurs non accompagnés", restées bloquées dans des camps surpeuplés "parfois pendant des mois".
 C'est une "conséquence directe" selon elle de l'accord conclu entre l'UE et Ankara, qui prévoit le renvoi de tous les nouveaux migrants arrivant sur les côtes grecques depuis la Turquie vers cette dernière.

"Depuis des mois, MSF a dénoncé la réponse honteuse de l'Europe, qui se focalise plus sur la dissuasion que sur l'aide et sur la protection à apporter aux personnes qui en ont besoin", a expliqué Jérôme Oberreit.

L'attitude de l'UE à l'égard des pays africains est aussi dans son viseur. Elle veut "imposer une réduction de l'aide au commerce et au développement" à ceux qui "n'endigueraient pas la migration vers l'Europe ou qui ne faciliteraient pas les retours forcés" de migrants irréguliers, a-t-elle dénoncé.

- 'Courageux' -

Amnesty International a apporté son soutien à MSF, saluant sur le réseau social Twitter une attitude "courageuse et fondée sur des principes", face à la "honte" de l'accord UE-Turquie.

Combiné avec la fermeture de la route migratoire des Balkans, ce pacte a eu pour effet de provoquer une baisse considérable des arrivées sur les côtes grecques depuis fin mars, mais il a aussi suscité de nombreuses critiques de la part des défenseurs des droits de l'homme.

La question du financement par l'UE se pose aussi pour ACF, selon Pauline Chetcuti, responsable du plaidoyer d'Action contre la faim, qui étudie les possibilité "au cas par cas", cherchant à établir "si les les fonds sont liés à une politique de gestion des flux migratoires".

Médecins du Monde continue d'accepter les fonds de l'UE "qui cadrent avec nos principes éthiques", a indiqué Jean-François Corty, le directeur des opérations internationales. L'organisation a par exemple choisi de ne plus intervenir dans les +hotspots+ en Grèce et en Italie, qu'elle qualifie de "centres de rétention".

L'opinion est plus partagée à Handicap International, qui explique ne pas pouvoir se permettre de refuser des fonds vu "l'urgence des besoins".

"On se pose toujours la question : comment garder notre indépendance et notre autonomie?", a résumé Anne Héry, directrice du plaidoyer. "Après, il appartient à chaque organisation de mesurer la question par rapport à cet impératif humanitaire et à son propre mode de financement", a-t-elle ajouté.

Interrogée, la Commission européenne a souligné de son côté que MSF ne participait pas aux projets d'aide humanitaire de l'UE en Turquie.

"L'an passé, le soutien de la Commission européenne à MSF s'est monté à tout juste un peu plus de 1% du total de son budget dédié à l'aide humanitaire, soit environ 15 millions d'euros sur 1,5 milliard", a voulu relativiser le porte-parole de l'institution, Margaritis Schinas.

Comme la Belgique, l'Allemagne a dit de son côté regretter la décision de MSF. "Mais cela correspond à cette organisation", a estimé une porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, estimant que MSF "est très restrictive concernant les moyens provenant de sources étatiques".
(AFP, 17 juin 2016)

L’accord UE-Turquie est-il inutile ? 

L’accord EU-Turquie a relativement peu d’impact sur la baisse des flux migratoires vers l’Europe. C’est en tout cas ce qu’il ressort d’une analyse de l’agence européenne de protection des frontières, à laquelle nos confrères du quotidien allemand Die Welt ont eu accès.

Frontex estime ainsi que la chute du nombre d’entrées en Europe via les îles grecques est essentiellement le fruit de la fermeture de la route des Balkans. La mission navale de l’Otan en mer Egée et l’accord EU-Turquie n’auraient eu qu’un rôle secondaire même si les deux mesures « ont probablement découragé d’autres groupes de migrants de quitter la Turquie », précise l’agence.

Une analyse qui vient appuyer les éléments statistiques disponibles : le flux des arrivées par la mer Méditerranée a brutalement chuté dès le mois de mars, contrairement aux tendances saisonnières normales, passant de 57.000 en février à moins de 27.000. Or l’accord EU-Turquie n’est entré en vigueur que le 20 mars, la frontière gréco-macédonienne ayant, elle, été complètement fermée dès le 7.

L’information relayée par Die Welt tombe fort opportunément alors que l’épineuse question de la libéralisation des visas négociée dans le cadre de l’accord reste un point de blocage avec la Turquie. Même si beaucoup a été fait côté turc, Ankara refuse toujours de changer sa loi sur le terrorisme, condition sur laquelle les Européens ne comptent pas plier.

Erdogan a déjà menacé de suspendre l’accord

Fin mai, le président Recep Tayyip Erdogan avait musclé son discours, menaçant de suspendre l’accord.

Que la seule fermeture des frontières permette de stopper les flux migratoires vers l’Europe rappelle ainsi aux autorités turques qu’elles n’ont pas toutes les cartes en mains en matière de négociation.

Selon les observateurs européens, la question des visas ne devrait pas être réglée avec le mois d’octobre.

En attendant, les renvois vers la Turquie se poursuivent. Pianissimo. 462 Syriens ont été transférés de Grèce depuis le 4 avril et 456 réfugiés ont été réinstallés de la Turquie vers l’Europe (essentiellement en Allemagne et en Suède).

Près de 8.200 migrants sont actuellement bloqués dans les camps des îles grecques à proximité de la frontière turque.

L'exemption de visas pour la Turquie "pas faisable" au 1er juillet

L'exemption de visas pour les ressortissants turcs dans l'espace Schengen ne sera pas "faisable" d'ici le 1er juillet, a estimé vendredi le ministre de l'Intérieur autrichien, lors d'une réunion avec ses homologues européens à Luxembourg.

"Je ne pense pas que le 1er juillet est faisable", a dit Wolfgang Sobotka, reflétant un point de vue largement partagé à Bruxelles sur l'échéance de la fin du mois de juin, mentionnée dans l'accord migratoire entre l'Union et Ankara.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, pour qui cette exemption est une condition pour continuer de freiner l'afflux migratoire vers l'UE, a lui-même semblé prendre acte de ce contretemps en souhaitant, le 10 mai, qu'elle intervienne "au plus tard en octobre".

Début mai, la Commission européenne a donné un avis favorable à l'exemption de visas pour les Turcs, qui concerne les courts séjours de 90 jours maximum, mais à condition que la Turquie remplisse encore cinq critères (sur 72 fixés) "d'ici la fin juin".

Il faut notamment qu'Ankara révise sa législation sur le terrorisme, jugée trop large selon les critères européens, mais qu'Ankara se refuse pour l'heure à modifier.

"Nous ne pouvons pas accepter d'être mis sous pression", a fait valoir vendredi le ministre autrichien, "plaidant pour une solution sans faille légale", et s'inquiétant par ailleurs d'une possible hausse des demandes d'asiles de Kurdes de Turquie dans l'UE.

Un nouveau rapport de la Commission sur les progrès de la Turquie dans le respect des critères est attendu au cours de la semaine prochaine, a indiqué un responsable européen.

Si la Turquie les remplissait tous, les Etats membres et le Parlement européen devraient ensuite encore donner leur feu vert. "C'est impossible que toutes ces étapes se fassent avant la fin de l'été", a indiqué une source parlementaire européenne, jugeant également plus réaliste l'horizon d'octobre.

"Ce n'est pas une négociation: si la Turquie veut une libéralisation des visas, elle sait les critères qu'elle doit remplir", a estimé vendredi le ministre néerlandais des migrations, Klass Dijkhoff, dont le pays assure actuellement la présidence tournante du Conseil de l'UE.

"Mais j'ai l'impression qu'elle travaille dur pour les respecter", a-t-il ajouté.

Outre la Turquie, l'Ukraine, le Kosovo et la Géorgie sont également sur les rangs pour obtenir prochainement une exemption de visas dans l'espace Schengen.
(AFP, 10 juin 2016)

Luc Dardenne sur le facteur religieux dans le djihadisme

Lundi 4 avril 2016,
www.cclj.be
Dans ce texte publié dans les Inrocks*, le cinéaste belge Luc Dardenne exprime son désaccord avec une certaine analyse de gauche disant que la radicalisation dépend de causes sociales.

Ce mardi 22 mars, j’étais avec ma fille à la maison et nous avons été sous le choc. On pense bien sûr avant tout aux victimes, à leurs proches. Après, ce qui est terrible, c’est qu’on n’est pas surpris. Il faut prendre conscience que dans notre pays se sont développés d’importants réseaux islamistes. On se doutait que Bruxelles serait un jour la cible d’attentats plus amples que l’attentat antisémite du musée juif en raison de la présence de l’OTAN et des institutions européennes. Ces attentats ressemblent à ceux du 13 novembre à Paris, ils visaient n’importe qui dans la population.

Depuis le 11 septembre 2001, je pense que nous sommes entrés dans une nouvelle guerre. Confirmée en février 2002 par l’égorgement de Daniel Pearl après lui avoir fait dire « je suis juif, fils de juif, je mérite la mort ». Des gens de gauche comme moi ont longtemps cru que la haine qui se profilait était le fait d’une petite minorité, or on voit que cette haine est très répandue et très profonde. Je ne suis pas un va-t-en-guerre mais je pense que nous sommes confrontés à une nouvelle forme de guerre, qu’il faut y répondre et neutraliser ces islamistes le plus rapidement possible.

Un jour, j’ai demandé à un responsable musulman belge, pourquoi vous ne dites pas massivement « pas en notre nom ! » et il m’a répondu que cela donnerait le sentiment que la communauté musulmane doit se justifier. Je lui ai dit que ce n’était pas la question. Au moment de la guerre d’Algérie, des milliers de Français sont descendus dans la rue pour crier « pas en notre nom ! ».

Il ne s’agit absolument pas d’accuser tous les musulmans, mais puisque ces crimes sont commis au nom de l’islam, les musulmans qui rejettent cela doivent dire en quoi leur religion n’est pas compatible avec cette violence terroriste et pourquoi cependant elle peut être revendiquée par ces terroristes islamistes. Or, les musulmans bougent encore trop peu. Dans leur communauté existe un contrôle social puissant. Je connais des musulmans qui osent parler, mais avant d’oser dire que l’on est Charlie, que l’on désapprouve sans aucune réserve tous les attentats, il faut du courage.

Dans les années 90, j’ai donné des cours dans une école de devoirs maghrébine d’un quartier populaire de Bruxelles. On ne parlait jamais d’intégration mais le but était de partager des valeurs communes. Je recevais donc des garçons maghrébins, tout se passait bien, ils disaient bonjour à ma femme, etc. Un jour, le plus grand est allé en cours à la mosquée où il apprenait l’arabe et le Coran. La semaine qui a suivi, il n’a plus désiré donner la main à ma femme et à commencer à me poser des questions qui témoignaient qu’il était pris dans des conflits de loyauté. On avait commencé à lui monter la tête, à lui apprendre que « eux, c’est pas nous »… Ce « eux, c’est pas nous » prêché dans les mosquées est un discours de haine qui après un certain temps peut déboucher sur « tue-les ».

Dans les analyses sur le djihadisme, on ne prend pas assez en compte le facteur religieux. Les imams wahhabites sont en Belgique depuis les années 60 et prospèrent depuis les années 90 prêchant dans la plupart des mosquées officielles et non officielles du pays. Très peu, disent les gens informés, prêchent le djihad, mais tous ils prêchent le séparatisme : « eux ce n’est pas nous ».

J’ai senti depuis longtemps se développer ce fanatisme religieux et c’est en cela que je suis en désaccord avec une certaine analyse de gauche disant que la radicalisation dépend de causes sociales. Ces causes sociales jouent un rôle mais pas l’essentiel : Abaoud était le fils d’un commerçant prospère de Bruxelles, un des kamikazes de Paris avait un emploi à la RATP, les membres du commando des attentats du 11 septembre étaient diplômés… Je pense qu’il faut admettre que l’endoctrinement religieux a crée un imaginaire qui se développe de manière autonome et est capable de capter des jeunes musulmans vivant dans des conditions sociales diverses. Dire que le djihadisme est causé par le chômage, c’est comme si on disait que le traité de Versailles ou le chômage des années 1930 en Allemagne étaient les premières causes de la shoah ! Le chômage est bien sûr un problème mais ne suffit pas à expliquer pourquoi on devient tueur fanatique.

J’ai peur des islamistes mais je ne suis pas islamophobe. Je n’ai rien contre la liberté de culte, j’estime normal que la religion et la culture musulmanes fassent partie des traditions européennes, mais le fanatisme islamiste n’est pas compatible avec la démocratie. Les islamistes développent une haine féroce de l’occident et les intellectuels européens, responsables publics ou leaders d’opinion qui ne prennent pas conscience de cela, qui ne parviennent pas à désigner notre ennemi, sans faire d’amalgame, ceux-là ont une responsabilité énorme.

Avec Jean-Pierre, nous avons voulu produire le film Fatwa de Mahmoud Ben Mahmoud, cinéaste tunisien vivant en Belgique. Le film raconte l’histoire d’un père marocain qui revient en Belgique pour enterrer son fils soi-disant suicidé, et qui découvre que le fils a été en fait liquidé par un groupe islamiste pour avoir refusé de participer à un attentat. Ce scénario a été refusé à plusieurs reprises par le CNC français et certains producteurs français au motif que le film disait « les assassins sont parmi nous ». Mahmoud, qui en connait un rayon sur sa culture musulmane, qui a connu les scouts musulmans belges qui sont à l’origine de Sharia 4Belgium, me disait « c’est dingue, ils ne comprennent pas ce qui se passe ». Nous étions en 2008.

*Propos recueillis par Serge Kaganski

Infiltration de Turco-néerlandais religieux conservateurs au PvdA

Dans un entretien avec le NRC, le président du PvdA, Hans Spekman, confirme que le parti a déjoué une tentative d’infiltration de Turco-néerlandais religieux conservateurs pendant les élections municipales de 2014. Selon Spekman : « le bureau du parti avait été alerté sur des tentatives d’adhérents du parti d’Erdogan de se placer sur les listes électorales du PvdA (…) on les a enlevés des listes ». Pour certains adhérents d’origine turque du parti, il s’agirait d’adhérents de l’EUTD, « une association qui est connue comme étant une branche informelle du parti AK d’Erdogan ».

Le NRC note qu’un de ces jeunes Turcs déboutés est Mehmet Akkoç. Il voulait être conseiller municipal à Amsterdam. En avril 2016, il était à l’initiative d‘une pétition contre la partialité des medias néerlandais à l’égard de la Turquie. La pétition a reçu presque 10.000 signatures.

Lors des prochaines élections de 2017, Spekman veut davantage choisir les candidats sur leurs « valeurs gauches-progressistes » et non pas sur leur capacité à ramener des voix. Le quotidien rappelle qu’il y a un an et demi, deux députés PvdA ont quitté le parti suite à leur désaccord avec le ministre Asscher sur sa position vis-à-vis des organisations confessionnelles turques aux Pays-Bas. Depuis, ils ont crée le parti « Denk ». Le NRC observe que beaucoup de Turco-néerlandais pourraient voter pour « Denk » aux élections législatives de 2017. (NRC p1, 10, 11)

MSF appelle la Turquie à ouvrir sa frontière aux déplacés syriens

La Turquie doit ouvrir sa frontière aux dizaines de milliers de Syriens pris au piège après une offensive lancée vendredi par le groupe Etat islamique (EI) dans la province d'Alep (nord), a plaidé lundi Médecins Sans Frontières (MSF).

Le groupe ultraradical était lundi aux portes du fief rebelle de Marea et était également à 5 km d'Azaz, un autre bastion de la rébellion dans cette province.

D'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), plus 8.000 civils ont fui les récents combats près de Marea pour se réfugier plus au nord près d'Azaz, une ville à quelques kilomètres au sud de la frontière turque.

Selon MSF, ils ont rejoint les quelque 100.000 civils déjà réfugiés dans la région d'Azaz après les différentes offensives qui ont eu lieu dans la province d'Alep depuis février.

Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) estime lui à 165.000 le nombre de déplacés dans cette région.

"La meilleure option est que les autorités turques décident (...) d'ouvrir la frontière" à ces déplacés, a affirmé dans un entretien à l'AFP Pablo Marco, directeur régional de MSF.

"Nous savons que les autorités turques sont très inquiètes en raison de la situation. Ils ont fait de grand efforts mais la situation est si terrible que cela justifie (l'ouverture de la frontière)", a ajouté M. Marco. Selon lui, les déplacés "sont terrifiés, ils n'ont nulle part où aller".

D'après le directeur régional de MSF, de nombreuses personnes qui ont fui les récents combats ont déjà été déplacés deux ou trois fois.

Depuis le début du conflit en Syrie en 2011, qui a fait plus de 280.000 morts, plus de la moitié de la population du pays a fui ses foyers.

La Turquie accueille 2,7 millions de réfugiés syriens et a laissé des centaines de milliers d'entre eux traverser son territoire pour se réfugier en Europe.

Mais bien qu'elle insiste sur sa politique de porte ouverte, Ankara garde sa frontière avec la Syrie fermée depuis plusieurs mois et n'accepte de faire entrer que des urgences médicales.
(AFP, 31 mai 2016)



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