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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

43rd Year / 43e Année
Janvier
 
2017 January
N° 461
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration




Detailed info on Ant

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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events


Droits de l'Homme / Human Rights

Purges en Turquie: plus de 5.300 plaintes déposées à la CEDH
HRW: Alarming Deterioration of Rights in Turkey
Au moins quatre policiers tués dans une explosion dans le sud-est

Call against the bloody war and fascism
Nouvelle vague de purges, des milliers de limogeages
Nouvel attentat en Turquie, qui recherche toujours l'auteur du carnage d'Istanbul

Le Parlement turc approuve une prolongation de trois mois de l'état d'urgence
20 Attacks, 358 Killings, 0 Resignation, Same Statement
L'EI revendique l'attentat d'Istanbul, l'assaillant toujours en fuite
Attentat d’Istanbul: les failles de la sécurité turque mises en lumière

Les célébrations de Nouvel An 2017 endeuillées par un attentat en Turquie
Les attentats en Turquie depuis un an (REPERES)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

PEN International appelle la Turquie à permettre le débat critique

BD: Ramize Erer prix du courage artistique au festival off d'Angoulême

2 Major Obstacles Before Journalism: Government, Jurisdiction
Erdogan : le gouvernement allemand acte la suppression du délit de "lèse-majesté"

La Turquie "n'a jamais rien connu de tel", estime la romancière Oya Baydar
Six mois d’état d’urgence en Turquie : le journalisme à l’agonie
Un journaliste du New York Times interdit d'entrer en Turquie

First Penalty Against Özgür Gündem’s Editors-in-Chief on Watch
Journalists detained following reports on Erdogan's leaked emails
Le procès du représentant de RSF reporté au 21 mars

No Drinking Water Given to Journalist Ahmet Şık in Prison for 3 Days
Deux cadres du groupe Dogan Holding arrêtés
Charlie: les caricaturistes paient encore "le prix fort de leur ironie"

Un journaliste américain détenu pendant plus de deux jours (WSJ)
Le journaliste Ahmet Sik inculpé de "propagande terroriste"


Kurdish Question / Question kurde

Les Kurdes syriens invités par Moscou à rencontrer Lavrov
Mardin Co-Mayor Ahmet Türk Taken into Hospital
Le parquet turc requiert jusqu'à 142 ans de prison pour le leader kurde Demirtas
Négociations d'Astana: Ankara rejette toute invitation des Kurdes
Des milliers de personnes réclament la justice pour trois Kurdes assassinées
Les Kurdes se dotent d'une Constitution pour leur "région fédérale"

Minorités / Minorities

Message de Dogan Özgüden à la commémoration Hrant Dink à Bruxelles

Nous sommes tous et toutes Hrant… Nous sommes tous et toutes Rakel…
Rakel Dink's speech on the 10th Anniversary of Dink's assassination
Commémoration 10 ans après le meurtre de Hrant Dink
Le député arménien Garo Paylan suspendu d’accès au Parlement turc

Campagne de signature pour le député Garo Paylan
Hommage à Hrant Dink à Bruxelles
 GUE/NGL protests measures that violate rights of Yazidi refugees

Politique intérieure/Interior Politics

La Turquie et sa réforme constitutionnelle,
Ahmet Gulabi DERE
Le footballeur Arda Turan taclé pour son soutien à Erdogan
Erdogan vers un pouvoir considérablement renforcé
Le Parlement turc approuve le renforcement des pouvoirs d'Erdogan

Nouvelle rixe au Parlement, des députées blessées
Le Parlement turc approuve le renforcement des pouvoirs d'Erdogan
Parliament approves three more articles amid heated brawl
Le système présidentiel débattu au Parlement dès lundi
Ankara vers le totalitarisme théocratique - Erol Ozkoray

Forces armées/Armed Forces

Une quarantaine de militaires turcs de l'Otan ont demandé l'asile en Allemagne
Premier procès de soldats putschistes présumés à Istanbul
Décision attendue le 23 janvier en Grèce sur l'extradition des militaires turcs
La liste des officiers demandeurs d’asile en Belgique communiquée à Ankara
Les militaires turcs limogés par Erdogan demandent l'asile à la Belgique
Prison à vie pour deux soldats dans le premier jugement lié au putsch raté

La Turquie face au conflit syrien: les étapes-clés

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

L'assaillant d'Istanbul dit avoir agi sur ordre direct de l'EI

L'auteur de la fusillade dans une discothèque arrêté à Istanbul
Maroc: les autorités ordonnent la fermeture des écoles du réseau turc Gülen
Criminal Complaint Against Praising Ortaköy Attack

Socio-économique / Socio-economic

Fitch abaisse la note de la Turquie face à l'instabilité post-putsch
Turkey’s top bosses warn of serious economic risks
La livre turque poursuit sa chute malgré les mesures de la Banque centrale
Le tourisme turc craint la catastrophe pour 2017
Canadian woman arrested in Turkey for ‘insulting’ president: lawyer
L'inflation élevée et l'insécurité font plonger la livre turque
WFTU: Solidarity to the Workers and the People of Turkey

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Theresa May à Ankara: La Turquie doit respecter les droits de l'homme

Le Conseil de l’Europe renonce à un débat sur la Turquie
Détention d'un juge de l'ONU : la Turquie snobe l'audience
Un magistrat turc des tribunaux de l'ONU est victime des purges d'Erdogan
La Belgique s’apprête à demander le gel de la procédure d’adhésion
Pour Ankara, l'UE est "incomplète" sans la Turquie

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Ankara se réserve le droit de fermer la base d'Incirlik à la Coalition


Relations régionales / Regional Relations

Moscou rédige un projet de Constitution, les rebelles refusent d'en discuter

Consolidation du cessez-le-feu en Syrie, pas d'avancée politique
Colonies israéliennes en Cisjordanie: Ankara condamne "fermement"

Un Boeing 747 cargo turc s'écrase sur un village au Kirghizstan, au moins 37 morts
Attentat sanglant dans une ville rebelle frontalière de la Turquie
L'Iran demande à la Turquie de ne pas "compliquer la situation"

Les rebelles quittent la table des négociations, la trêve à l'agonie
Moscou obtient l'appui de l'ONU, la trêve tient

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Militaires turcs en Grèce : menaces d'Ankara sur la question des réfugiés

Non-extradition des militaires turcs : Athènes se retranche derrière la justice

Tsipras ne voit toujours "pas de base" à un accord actuellement
Pas de paix à Chypre sans le retrait militaire turc, selon Nicosie et Athènes
Pour Athènes, pas de solution à Chypre sans la fin de "l'occupation" turque
Désaccord également sur les cartes, selon la Turquie

Grèce: le parquet contre l'extradition de deux militaires turcs
Nicosie appelle la Turquie à faire face à ses responsabilités

Immigration / Migration

CFS.EP: Comment l’Etat turc encadre ses ressortissants à l’étranger?
Grèce: le parquet contre l'extradition de deux militaires turcs
A l'attention de du bourgmestre Emir Kir



Droits de l'Homme / Human Rights

Purges en Turquie: plus de 5.300 plaintes déposées à la CEDH

Plus de 5.300 Turcs ont saisi la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) pour se plaindre de la répression qui a suivi le putsch avorté du 15 juillet, a indiqué jeudi le président de cette Cour, qui craint de la voir "submergée" par ces dossiers.

Ces 5.363 requêtes représentent à elles seules plus de 10% de toutes les plaintes adressées à la CEDH sur l'ensemble de l'année 2016, pour les 47 Etats membres du Conseil de l'Europe, a précisé Guido Raimondi lors d'une conférence de presse à Strasbourg.

Si on ajoute 2.945 requêtes émanant de Turquie, mais concernant d'autres sujets que les purges consécutives au putsch avorté, on arrive à un total de 8.308 plaintes turques, soit quasiment quatre fois plus qu'en 2015.

M. Raimondi a rappelé que les requérants, avant de saisir la CEDH, devaient d'abord se tourner vers la Cour constitutionnelle turque pour contester les mesures répressives dont ils ont fait l'objet. "Il convient donc de laisser les autorités turques faire leur travail", a dit le magistrat italien.

"Cependant, cette logique de subsidiarité ne pourra pas perdurer si la Cour constitutionnelle (turque) se déclare incompétente. Dans cette éventualité, la Cour de Strasbourg serait submergée par des dizaines de milliers d'affaires", a-t-il mis en garde.

A ce propos, M. Raimondi a jugé "très encourageante" la récente création par les autorités d'Ankara d'une commission spéciale de sept magistrats chargée de recueillir les contestations liées à certaines mesures prises sous l'état d'urgence, comme les limogeages et les fermetures d'associations ou de médias.

C'est une "excellente nouvelle", a jugé le président de la CEDH, qui estime en particulier "essentiel" que les décisions de cette commission soient susceptibles d'appel devant le tribunal administratif d'Ankara ou le Conseil d'Etat.

Après la tentative de coup d'Etat, les autorités turques ont lancé des purges dont l'ampleur a suscité l'inquiétude de l'Union européenne et d'ONG: en un peu plus de six mois, plus de 43.000 personnes, notamment des militaires, des enseignants et des magistrats, ont été placées en détention et plus de 100.000 limogées.
(AFP, 26 janvier 2017)

HRW: Alarming Deterioration of Rights in Turkey

Turkey’s president and government instrumentalized the violent military coup attempt of July 2016 to crack down on human rights and dismantle basic democratic safeguards, Human Rights Watch said today in its World Report 2017.

In the last six months of the year, the government carried out mass arrests of journalists, closed multiple media outlets, and jailed elected opposition politicians. It dismissed or detained without due process over 100,000 civil servants including teachers, judges and prosecutors, suspended hundreds of nongovernmental groups, and consolidated government control over the courts.

“Instead of building on the cross-party unity opposed to the coup to strengthen democracy, Turkey’s government has opted for a ruthless crackdown on critics and opponents,” said Hugh Williamson, Europe and Central Asia director at Human Rights Watch. “With hundreds of thousands of people dismissed or detained without due process, an independent media silenced and Kurdish opposition members of parliament in jail, Turkey has been plunged into its worst crisis in a generation.”

In the 687-page World Report, its 27th edition, Human Rights Watch reviews human rights practices in more than 90 countries. In his introductory essay, Executive Director Kenneth Roth writes that a new generation of authoritarian populists seeks to overturn the concept of human rights protections, treating rights as an impediment to the majority will. For those who feel left behind by the global economy and increasingly fear violent crime, civil society groups, the media, and the public have key roles to play in reaffirming the values on which rights-respecting democracy has been built.

The attempted coup left at least 241 citizens and government law enforcement officers dead. The coup plotters used fighter jets to bomb Turkey’s parliament. In the aftermath, the government declared a state of emergency, jailed thousands of soldiers, and embarked on a wholesale purge of public officials, police, teachers, judges and prosecutors. The government misused terrorism laws against followers of the US-based cleric Fethullah Gülen, whom the government accuses of masterminding the July coup attempt, The mass arrests and removal of safeguards against detainee abuse led to rising reports of torture and other ill-treatment in custody.

The escalating conflict in the predominantly Kurdish southeast of Turkey during 2016 also led to serious and widespread human rights violations in the region followed by a harsh crackdown on the Kurdish political movement and the jailing of thousands of Kurdish activists, among them democratically elected members of parliament and mayors. In 2016 repeated bombings in Turkey’s major cities by individuals with alleged affiliations to the extremist group ISIS or the Kurdish militant group TAK led to hundreds of deaths.

Turkey also continued to host 2.7 million refugees from Syria while entering an agreement with the EU to accept forcible returns of refugees who had crossed into Greece. Reports also persisted throughout the year of Turkish border guards pushing back refugees at the Syrian border and shooting at several refugees seeking to cross to safety in Turkey. (HRW, January 14, 2017)

Au moins quatre policiers tués dans une explosion dans le sud-est

Au moins quatre policiers ont été tués et deux blessés lundi dans une explosion à Diyarbakir, dans le sud-est du pays, ont annoncé les autorités locales.

L'attaque a eu lieu "lorsque des explosifs (...) ont été déclenchés au passage d'un véhicule blindé qui transportait notre police anti-émeute", ont expliqué dans un communiqué les services du gouverneur de Diyarbakir.

Un précédent bilan faisait état de trois policiers tués, et trois blessés dont deux grièvement.

L'explosion a été causée par une bombe artisanale, selon l'agence privée Dogan, qui met en cause "des terroristes du PKK".

L'agence ajoute qu'un bus municipal et d'autres véhicules qui se trouvaient non loin ont été endommagés.

Diyarbakir, "capitale" du sud-est à majorité kurde, est la cible d'une intense campagne du gouvernement contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé organisation "terroriste" par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Le PKK est engagé depuis 1984 dans une guerre contre l'Etat turc qui a fait plus de 40.000 morts.
 La Turquie a été la cible depuis un an et demi d'une série d'attentats meurtriers liés à la rébellion kurde ou aux jihadistes de l'EI.
(AFP, 16 janvier 2017)

Call against the bloody war and fascism

EUROPEAN FORUM FOR PEACE AGAINST WAR AND DICTATORSHIP founded on December 16-17, 2016, in Berlin has decided to constitute a Coordination Committee with the participation of Ahmet Nesin, Çetin Gürer, Defne Asal, Demir Küçükaydin, Engin Sustam, Filiz Koçali, Fuat Ateş, Hatip Dicle, Mehmet Faruk Öztürk, Mehmet Rauf Kesici, Mustafa Sarısülük, Nil Mutluer, Pınar Şenoğuz, Ragıp Zarakolu, Rotinda Polat, Sakine Essen and Selim Eskiizmirliler. The committee has issued the following communique in different languages.

"We're the academicians who are endeavoring for the truth. We are the journalists, writers, radio, television and media workers who advocate the right of the people to receive true information. We are the politicians who pursue the equality and fraternity of the people. We are the lawyers who struggle for the justice. We are the artists for free souls. We are the unionists who are striving for bread and roses. We are the women who do not bow-down to patriarchy, rape, and violence. We are the LGBTiQs, who are scream of the equality and freedom.
"We are the KURDS, TURKS, ALAWITES, JEWS, ARMENIANS, CIRCASSIANS, GREEKS, ROMANS, RUMS ASSYRIANS, YAZIDIS in brief; we are the people, who have been forced to displace for their freedom and justice demands.

"We are the people who lost their jobs; whose rights to live, work, organize, assemble and express of ideas have been deprived of, who are threatened, whose houses’ were raided, faced lynching, tortured, have many cases against injustice court, blacklisted in the society, and facing a risk of the imprisonment sentence for DEMANDING PEACE and FREEDOM.

"We are the people of Turkey, who came to Europe from where, ERDOGAN and HIS ILLICIT COLLABORATES responding our demands of the freedom and peace with the war clouds; cruelly crushing the life, imposed perpetuity of the bloody dictatorship of the ongoing state of emergency ON THE PRETEXT of PREVENTING THE “COUP ATTEMPT”, restraining judicial independence to build a fascist regime, legitimizing violence, continuing harass and rape the life.

"We are declaring and affirming from Europe that WE WILL STAND OUT for our rightful demands of PEACE and FREEDOM and we will keep STRUGGLING for building the SOCIAL PEACE and DEMOCRATIZATION of THE TURKEY immediately, wherever we are.

"We are MANIFESTING THAT “WE WILL NOT HUSH” in spite of the ERDOĞAN’S BLOODY WAR, racism, sexism, human rights abuses, oppression and lynch politics that showing us as a direct target and forcing us to live in the Europe and STANDING UP together against the totalitarianism which destroying the life and its colors.

"We are GREETING fervently all of our comrades, who struggle for the sake of the freedom and peaceful common life desire from the road of the “EUROPEAN FORUM for PEACE AGAINST WAR AND DICTATORSHIP” and reaffirming our determination with ENTHUSIASM from here, once again.
"We ardently invite ALL those who are in favor of the peace and freedom, to struggle side by side to make this common peaceful life desire REAL

EUROPEAN FORUM for PEACE AGAINST WAR AND DICTATORSHIP

Nouvelle vague de purges, des milliers de limogeages

Les autorités turques ont limogé plus de 8.000 personnes et fermé des dizaines d'associations supplémentaires dans le cadre des enquêtes ouvertes après le putsch manqué en juillet, selon trois décrets-lois parus au Journal officiel dans la nuit de vendredi à samedi.

Parmi les 8.390 personnes limogées, figurent 2.687 policiers, 1.699 fonctionnaires du ministère de la Justice, 838 de celui de la Santé et des centaines d'employés d'autres ministères ainsi que 631 universitaires et 8 membres du Conseil d'Etat.

Les décrets précisent que les ressortissants turcs se trouvant à l'étranger pourront être déchus de leur nationalité s'ils ne rentrent pas dans les trois mois suivant leur convocation par les autorités.

Ils ajoutent que la police pourra désormais accéder aux informations personnelles des internautes, dans le cadre d'enquêtes concernant la cyber-criminalité.

Plus de 80 associations accusées d'"activités portant atteinte à la sûreté de l'Etat" ont par ailleurs été fermées.

Parmi elles, huit clubs de sport sont concernés, principalement situés dans le sud-est à majorité kurde du pays.

En revanche, onze journaux - principalement du sud-est - précédemment fermés ont été autorisés à rouvrir. Par ailleurs, 276 personnes ont été réintégrées à leur poste par ces décrets.

Ces mesures sont prises dans le cadre de l'état d'urgence instauré après la tentative de putsch du 15 juillet. Les autorités turques accusent Fethullah Gülen, un prédicateur exilé aux Etats-Unis, d'avoir ourdi le coup de force, ce que l'intéressé dément.

Depuis le coup d'Etat manqué, plus de 41.000 personnes ont été arrêtées en Turquie et plus de 100.000 limogées ou suspendues, notamment des professeurs, policiers et magistrats.

D'une ampleur inédite en Turquie, ces purges suscitent l'inquiétude des partenaires occidentaux d'Ankara et d'organisations de défense des droits de l'Homme qui redoutent que l'état d'urgence, prolongé cette semaine de trois mois supplémentaires, ne serve de prétexte pour réprimer toute voix dissidente.

Les autorités turques affirment pour leur part que ces mesures d'exception sont nécessaires pour éliminer les risques de sédition et faire face à la double menace "terroriste" du groupe Etat islamique (EI) et du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Les premiers jugements dans des procès liés au putsch manqué sont tombés jeudi: deux soldats ont été condamnés à la prison à vie par un tribunal d'Erzurum (nord-est).

Le pays a été frappé cette semaine par deux attentats, l'un revendiqué par l'EI contre une discothèque d'Istanbul (39 morts) et l'autre à Izmir (ouest, deux morts) attribué par les autorités au PKK.
(AFP, 7 janvier 2017)

Nouvel attentat en Turquie, qui recherche toujours l'auteur du carnage d'Istanbul

Au lendemain d'un nouvel attentat qui a fait deux morts dans la ville côtière d'Izmir, les autorités turques recherchent toujours activement l'auteur de la tuerie d'Istanbul dans la nuit du Nouvel An.

Une attaque à la voiture piégée a frappé jeudi un tribunal d'Izmir (ouest), tuant un policier et un huissier, selon le vice-Premier ministre Veysi Kaynak. Deux "terroristes" ont été tués par la police après l'explosion et un troisième a pris la fuite, a-t-il précisé.

Six personnes, dont trois policiers, ont par ailleurs été blessées, selon l'agence de presse Dogan.
 Cet attentat est le dernier d'une série d'attaques qui ont endeuillé la Turquie en 2016, imputées aux jihadistes du groupe Etat islamique (EI), soit revendiqués par la rébellion kurde.

Il intervient alors que les autorités turques recherchent activement l'auteur du carnage d'Istanbul, qui a réussi à prendre la fuite après avoir tué 39 personnes et en avoir blessé des dizaines d'autres pendant la célébration du Nouvel An dans une boîte de nuit, le Reina. Cette tuerie a été revendiquée par l'EI.

Le préfet d'Izmir a déclaré que les autorités soupçonnent le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) d'être à l'origine de l'attaque de jeudi.

Les assaillants ont déclenché leurs explosifs lorsqu'ils ont été arrêtés à un contrôle policier devant le tribunal, selon l'agence de presse progouvernementale Anadolu. Deux suspects liés à l'attaque ont été arrêtés, a ajouté l'agence.

"Etant donné leur équipement, il apparaît que l'objectif était un carnage bien plus important", a déclaré le vice-Premier ministre. Selon l'agence Dogan, M. Kaynak a précisé que deux fusils d'assaut Kalachnikov, des lance-roquettes et huit grenades ont été trouvés sur les assaillants tués.

Le président Recep Tayyip Erdogan s'est engagé à ce que la Turquie ne permette pas que de tels actes "sèment la peur dans le pays et crispent la société".

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, s'est désolé que la Turquie "ait été touchée de nouveau par une attaque".

Dans l'enquête sur l'attentat du Nouvel An à Istanbul, plusieurs personnes soupçonnées de complicité avec l'assaillant et originaires du "Turkestan oriental", ancien nom de la région chinoise du Xinjiang à majorité ouïghoure, ont été arrêtées jeudi à Silivri, près de la métropole turque, selon Anadolu, qui n'a pas donné de chiffre précis.

Le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu avait annoncé mercredi que l'auteur de l'attentat avait été identifié, sans dévoiler son nom ni sa nationalité.

Le vice-Premier ministre, cité par les médias jeudi, a affirmé que l'homme, dont plusieurs images ont été diffusées, était probablement d'origine ouïghoure et que les autorités étaient près de le localiser.
(AFP, 6 janvier 2017)

Le Parlement turc approuve une prolongation de trois mois de l'état d'urgence

Le Parlement turc a approuvé mardi une prolongation de trois mois de l'état d'urgence instauré après une tentative de putsch en juillet, une décision qui intervient trois jours après un attentat meurtrier dans une discothèque d'Istanbul.

L'état d'urgence, qui a conduit notamment à l'arrestation de plus de 41.000 personnes et suscité l'inquiétude de l'Union européenne, avait déjà été prolongé une première fois et devait prendre fin le 19 janvier.

L'attentat commis la nuit du réveillon du Nouvel An au Reina, l'une des plus célèbres boîtes de nuit de la métropole turque, a fait 39 morts, pour la plupart des étrangers. L'assaillant présumé est en fuite.

Le gouvernement turc, qui avait demandé au Parlement une prolongation de l'état d'urgence, a expliqué qu'elle était nécessaire pour éradiquer l'influence au sein des institutions turques de la mouvance du prédicateur turc Fethullah Gülen, ennemi juré du président Recep Tayyip Erdogan. Fethullah Gülen a démenti être à l'origine du coup d'Etat manqué de juillet comme l'en accuse le gouvernement turc.

L'état d'urgence donne des pouvoirs spéciaux au gouvernement pour licencier des fonctionnaires et fermer des associations et groupes de médias. Il permet aussi aux autorités de prolonger la détention de personnes sans avoir été inculpées.

Fin 2016, Recep Tayyip Erdogan avait prévenu l'Union européenne qu'il pourrait prolonger en janvier d'encore au moins trois mois l'état d'urgence, relevant que la France, frappée par une série d'attentats, avait fait de même.

Le président turc avait aussi alors affirmé qu'il promulguerait le rétablissement de la peine capitale abolie en 2004 si les députés le votaient, en dépit de mises en garde des dirigeants européens, qui jugent cette mesure incompatible avec une adhésion à l'UE.
(AFP, 3 janvier 2017)

20 Attacks, 358 Killings, 0 Resignation, Same Statement

While 358 people lost their lives in 20 huge attacks launched in 2016, state officials issued similar statements: "A malicious, vile attack", "We condemn it", "The attacks take place because we fight terrorism", "Our fight against terrorism will continue pertinaciously"...

According to information we as bianet have compiled in 2016, in total 20 attacks including the one on new year were launched at city centers.

While 358 people lost their lives in these attacks, the number of injured people couldn't be determined.

Despite 358 people losing their lives and hundreds of others being injured in the 20 attacks, no one has resigned because of these attacks.

State officials issued similar statements following the sad events: "A malicious, vile attack", "We condemn it", "The attacks take place because we fight terrorism", "Our fight against terrorism will continue pertinaciously"... (BIA
, January 3, 2017) - (Full text)

L'EI revendique l'attentat d'Istanbul, l'assaillant toujours en fuite

Alors que le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué l'attentat de Nouvel An et ses 39 morts dans une discothèque d'Istanbul, l'auteur de la tuerie était toujours en fuite mardi, traqué par des autorités turques qui ont réaffirmé leur "détermination" face aux jihadistes en Syrie.

La Turquie reste "déterminée" à poursuivre son offensive militaire contre le "terrorisme" dans le nord de la Syrie, a ainsi déclaré lundi le porte-parole et vice-Premier ministre du gouvernement turc.

L'attentat contre la discothèque Reina "est un message destiné aux opérations extérieures, à commencer par l'opération +Bouclier de l'Euphrate+", a précisé Numan Kurtulmus, au sujet de l'opération engagée par les troupes turques en Syrie contre l'EI et les milices kurdes. Mais "nous continuerons à mener nos opérations extérieures avec détermination", a-t-il insisté, sans réagir directement à la revendication de l'EI concernant l'attaque d'Istanbul.

Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, l'EI avait assuré quelques heures plus tôt que c'est bien "un des soldats du califat" qui a mené l'attaque au Reina, cette boîte de nuit huppée de la métropole turque où ont péri de nombreux étrangers, pour la plupart originaires de pays arabes.

Dans ce communiqué, l'EI a accusé la Turquie, pays peuplé majoritairement de musulmans, de s'être alliée aux chrétiens, vraisemblablement en référence à la coalition internationale antijihadiste menée par Washington et dont fait partie Ankara.

Les jihadistes avaient déjà menacé à plusieurs reprises de frapper la Turquie en représailles à ses opérations en Syrie.

- 'Les gens paniqués, le sang' -

De fait, l'attentat du Nouvel An est survenu alors que l'armée turque tente, au prix de lourdes pertes, de reprendre la ville d'Al-Bab, un bastion de l'EI dans le nord de la Syrie.

C'est la première fois que l'EI revendique directement un attentat en Turquie, même si plusieurs attaques contre des cibles touristiques, notamment à Istanbul, lui ont déjà été attribuées par les autorités.

L'auteur de l'attaque qui a semé la mort au Reina en tirant au hasard sur les centaines de personnes qui y célébraient la nouvelle année est lui toujours en fuite et activement recherché.

Des "données relatives aux empreintes digitales et à l'apparence" du tueur ont été obtenues, a déclaré le porte-parole du gouvernement Numan Kurtulmus, évoquant une "enquête difficile". "Nous allons rapidement entrer dans le processus d'identification", a-t-il ajouté.

Dans le cadre de l'enquête, des équipes de la police antiterroriste d'Istanbul ont arrêté et placé en garde à vue huit personnes lundi.

L'attentat au Reina marque un début 2017 sanglant pour la Turquie, déjà secouée en 2016 par une tentative de coup d'Etat et une vague d'attentats meurtriers liée aux jihadistes ou à la rébellion kurde.

A 01h15 dimanche (22h15 GMT samedi), un homme armé d'un fusil d'assaut a surgi devant la discothèque située au bord du Bosphore, sur la rive européenne d'Istanbul, abattant deux personnes à l'entrée avant de pénétrer à l'intérieur et d'y semer la mort.

Selon les médias turcs, l'assaillant a tiré entre 120 et 180 balles au cours de l'attaque, avant de changer de tenue et de s'enfuir.

Plusieurs victimes ont été tuées d'une balle dans la tête à bout portant, selon les médias turcs, citant des rapports d'autopsie.

"Je repense à ces moments, je n'arrive pas à les effacer de ma mémoire. Les gens paniqués, le sang, les bruits de coups de feu", a raconté lundi à l'AFP un rescapé franco-turc, Yusuf Kodat.

"Le danger persiste", a écrit lundi le chroniqueur Abdulkadir Selvi dans le quotidien Hürriyet. "Tant que ce terroriste ne sera pas arrêté, nous ne saurons pas où et quand un massacre pourrait avoir lieu."

- Funérailles -

Cette attaque s'est produite malgré un déploiement massif de forces de police à Istanbul, ville tentaculaire frappée par de nombreux attentats au cours de l'année écoulée.

Selon Hürriyet, les enquêteurs estiment que l'assaillant pourrait être lié à une cellule qui a commis un triple attentat-suicide à l'aéroport Atatürk d'Istanbul qui a fait 47 morts en juin, imputé à l'EI par les autorités. Selon ce quotidien, les enquêteurs pensent que l'agresseur serait originaire d'Asie centrale, d'Ouzbékistan ou du Kirghizstan.

D'après les derniers chiffres des médias, 12 Turcs sont décédés dans l'attentat au Reina, dont un belgo-turc, et 27 étrangers. Parmi les étrangers tués, pour la plupart originaires de pays arabes, figurent deux Jordaniens, trois Irakiens et trois Libanais.

Le producteur de films indien Abis Rizvi, fils d'un ancien parlementaire, a aussi été tué. Plusieurs personnalités de Bollywood lui ont rendu hommage.

Une Franco-tunisienne, une Canadienne et une jeune Israélienne sont également décédées.

Des centaines de personnes ont assisté lundi aux funérailles de Yunus Görmek, un Turc âgé de 23 ans qui travaillait comme serveur au Reina pour financer ses études, selon un photographe de l'AFP.

Cette attaque a suscité une vague de réactions indignées dans le monde. Washington, Moscou, Paris et Berlin, ainsi que le pape François l'ont condamnée.
(AFP, 3 janvier 2017)

Attentat d’Istanbul: les failles de la sécurité turque mises en lumière

La chasse à l’homme se poursuivait lundi en Turquie pour retrouver l’auteur de la fusillade qui a tué 39 personnes, parmi lesquelles au moins 27 étrangers dont un Belgo-Turc, dans une discothèque d’Istanbul lors de la nuit du Nouvel An. Dans un communiqué également diffusé en turc, « l’État islamique » (EI ou Daesh) a revendiqué l’attentat. L’organisation affirme qu’« un des soldats du califat » a mené l’assaut contre «  l’une des plus célèbres boîtes de nuit, où les chrétiens célèbrent leur fête apostate  ». C’est la première fois que le groupe djihadiste assume la responsabilité d’un attentat sur le sol turc (à l’exception d’une attaque à Diyarbakir en novembre, finalement revendiquée par les séparatistes kurdes), alors que les autorités lui ont attribué au moins huit actions meurtrières contre des civils depuis juin 2015.

C’est aussi la première fois que le terroriste ne se fait pas exploser parmi ses victimes et qu’il parvient à s’enfuir, abandonnant son arme, une Kalachnikov.

Cette fuite s’explique d’abord par la rapidité de l’attaque – moins de dix minutes – et par ce que les enquêteurs décrivent comme le « professionnalisme » du tireur. «  Le sang froid de l’assaillant, son professionnalisme dans l’usage de son arme, le fait qu’il ait choisi comme munitions des balles blindées qui sont plus efficaces au milieu d’une foule, le fait qu’il ait vidé quatre chargeurs en trois minutes et qu’il ait pu s’enfuir tranquillement suggèrent une expérience du terrain. Ce terrain est sûrement la Syrie et/ou l’Irak  », explique au quotidien Hürriyet un haut responsable sécuritaire, sous couvert d’anonymat. A la recherche de complices, la police d’Istanbul a placé huit personnes en garde à vue lundi.

Les vidéos de la discothèque montrent un tireur déterminé, rapide, visant le haut du corps de ses victimes. Les autorités ont interdit la diffusion d’images liées à l’attaque, comme elles le font généralement après les attentats, mais ont distribué aux médias des photos du tireur issues des vidéos de surveillance. Des photos d’un homme brun, jeune, peut-être originaire d’Asie centrale, selon les premiers éléments dévoilés. Parmi les pistes explorées, les enquêteurs cherchent à savoir si le terroriste appartient à la même cellule djihadiste que les auteurs du triple attentat-suicide de l’aéroport Atatürk en juin 2016 (45 morts). Selon Ankara, au moins deux des kamikazes portaient des passeports russes. Leur commanditaire présumé, Ahmed Tchataïev, est un Tchéchène considéré comme le principal recruteur de candidats au djihad issus de l’ex-URSS.

Plus de 17.000 policiers mobilisés

Alertée sur le risque d’un attentat pendant le réveillon, la police anti-terroriste turque avait interpellé la semaine dernière 147 membres présumés de Daesh sur son territoire – des étrangers pour la plupart –, a indiqué le ministère de l’Intérieur. Plus de 17.000 policiers étaient mobilisés à Istanbul dans la nuit de samedi à dimanche, chargés notamment de surveiller les lieux de divertissement. Cet attentat interpelle donc sur d’éventuelles failles des services de sécurité et de renseignement. Depuis le coup d’État raté de l’été dernier, et même bien avant, la police et les renseignements ont été purgés de milliers d’employés (plus de 22.000 au ministère de l’Intérieur) jugés proches de l’imam Fethullah Gülen, cerveau présumé de la tentative de putsch.

De manière récurrente, les observateurs se demandent si ces purges à répétition n’auraient pas gravement désorganisé les services, et si les agents embauchés – souvent jeunes – sont eux-mêmes fiables ou prêts à affronter la menace terroriste. Le meurtrier de l’ambassadeur russe en Turquie, le 19 décembre à Ankara, était un policier de 22 ans. La première victime du tireur du Nouvel An à Istanbul, un policier de 21 ans, était en service depuis 10 mois. «  En matière de terrorisme, la Turquie traverse une période que le parti au pouvoir ne parvient pas à gérer (…) Ces 21 derniers jours, 97 personnes sont mortes dans trois attentats. Le pouvoir doit rendre des comptes  », a dénoncé Levent Gök, chef du groupe parlementaire CHP (Parti républicain du peuple), la principale formation d’opposition.

«  La situation est très grave dans la police et l’armée. Une concurrence entre les équipes provoque des défaillances. Même lorsque des renseignements arrivent, cela ne change rien. Cet attentat était annoncé  », déplore l’éditorialiste Murat Yetkin dans le quotidien Hürriyet. Qui rappelle que le terroriste, en fuite, est toujours capable de frapper.
(Le Soir, 2 janvier 2017)

Les célébrations de Nouvel An 2017 endeuillées par un attentat en Turquie

Une "attaque terroriste" contre une discothèque à Istanbul a fait 39 morts, dont au moins 15 étrangers, endeuillant d'emblée une entrée dans l'année 2017 placée sous haute sécurité dans de nombreux pays après un millésime 2016 ensanglanté par les attentats.

L'attentat tant redouté a eu lieu dans une emblématique boîte de nuit stambouliote, le Reina, où au moins un assaillant déguisé en père Noël a tiré sur les personnes venues fêter le Nouvel an.

Dimanche matin, l'auteur présumé de l'attaque, qui a fait 65 blessés, était toujours recherché.

D'après une chaîne de télévision locale, certaines des 700 à 800 personnes qui se trouvaient dans la boîte de nuit ont plongé dans le Bosphore pour échapper aux tirs.

- L'attaque -

A 01h15 dimanche (22h15 GMT samedi), un aissaillant armé d'un fusil d'assaut surgit devant la boîte de nuit Reina, au coeur d'Istanbul, et ouvre le feu sur les personnes qui se trouvent devant l'entrée, selon le gouverneur d'Istanbul Vasip Sahin.

Après être entré dans la discothèque, l'assaillant tire au hasard sur la foule, tuant au moins 39 personnes, dont 15 étrangers, et faisant 65 blessés, selon le ministre de l'Intérieur Süleyman Soylu.

"D'une façon sauvage et impitoyable, il a mitraillé des personnes qui étaient simplement venues célébrer le Nouvel An", a déclaré M. Sahin.

Selon la chaîne d'information NTV, plusieurs personnes ont plongé dans le Bosphore pour échapper aux coups de feu.

- L'assaillant -

Le ministre de l'Intérieur Süleyman Soylu a déclaré que "le terroriste" était toujours recherché par la police, semblant indiquer qu'il n'y avait qu'un seul assaillant.

Les médias turcs avaient dans un premier temps fait état d'"au moins un" tireur déguisé en père Nöel.

Des témoins cités par l'agence de presse Dogan ont rapporté l'avoir entendu s'exprimer en arabe, mais cela n'a pas été confirmé par les autorités.

- Le lieu -

Le Reina est une emblématique discothèque d'Istanbul, située à Ortaköy, un quartier du district de Besiktas, sur la rive européenne de la ville.

Selon Dogan, elle accueillait au moins 700 personnes venues célébrer le passage à la nouvelle année.

Le Reina, discothèque huppée où les entrées sont filtrées, est située à quelques centaines de mètres de l'endroit où avaient eu lieu les célébrations officielles du Nouvel An, au bord du Bosphore.

- Le contexte -

Après une année 2016 sanglante, les autorités turques étaient sur leurs gardes en ce jour de réveillon et 17.000 policiers avaient été déployés en ville.

Membre de la coalition internationale qui combat l'EI en Syrie et en Irak, la Turquie a déclenché en août une offensive dans le nord de la Syrie pour repousser les jihadistes vers le Sud, mais aussi les milices kurdes syriennes. Des rebelles syriens soutenus par l'armée turque assiègent depuis plusieurs semaines la ville d'Al-Bab, un fief de l'EI dans le nord de la Syrie.

En réaction à ces opérations militaires, l'EI a à plusieurs reprises menacé d'attentats la Turquie, devenue une des principales cibles des jihadistes.
(AFP, 1 janvier 2017)

Les attentats en Turquie depuis un an (REPERES)

Depuis un an, avec la reprise du conflit kurde et les combats en Syrie voisine, la Turquie a subi une vague d'attentats attribués au groupe Etat islamique (EI) ou au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et ses émanations:

- 19 décembre: l'ambassadeur de Russie en Turquie, Andreï Karlov, est assassiné à Ankara par un policier turc affirmant agir pour venger le drame de la ville d'Alep.

- 17 décembre: au moins 14 soldats turcs sont tués et des dizaines de personnes blessées dans un attentat-suicide attribué au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui a visé un bus transportant des militaires à Kayseri, dans le centre de la Turquie.

- 10 décembre: un double attentat dans le centre d'Istanbul fait 44 morts et une centaine de blessés. Une voiture piégée a explosé près du stade de football de Besiktas au passage d'un car de policiers et un kamikaze s'est fait exploser moins d'une minute plus tard, au milieu d'un groupe de policiers dans un parc voisin. L'attentat a été revendiqué par les Faucons de la Liberté du Kurdistan (TAK), un groupe radical kurde proche du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).

- 24 novembre: un attentat à la voiture piégée fait deux morts et 33 blessés sur le parking du gouvernorat d'Adana (sud).

- 4 novembre: l'explosion d'une voiture piégée fait neuf morts, dont deux policiers, devant un poste de police de Diyarbakir, "capitale" du sud-est à majorité kurde. Attribué au PKK, il est revendiqué par l'EI puis par les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK).

- 9 octobre: 18 morts dans l'explosion d'une camionnette piégée devant un poste de police de Semdinli (sud-est), attribuée au PKK.

- 26 août: 11 policiers tués dans un attentat suicide à la voiture piégée à Cizre (sud-est) à la frontière syrienne, revendiqué par le PKK.

- 20 août: une cinquantaine de personnes sont tuées par un kamikaze lors d'un mariage à Gaziantep (du sud-est). Le président Recep Tayyip Erdogan accuse l'EI.

- 28 juin: 47 personnes, dont des étrangers, sont tuées dans un triple attentat-suicide à l'aéroport international Atatürk d'Istanbul. L'attaque, non revendiquée, est attribuée à l'EI.

- 7 juin: 11 morts, dont six policiers, dans un attentat à la voiture piégée visant un car de policiers anti-émeutes à Beyazit, quartier historique d'Istanbul. Il est revendiqué par les TAK.

- 19 mars: quatre touristes (trois Israéliens et un Iranien) sont tués à Istanbul, et 36 personnes sont blessées par un kamikaze. Les autorités accusent l'EI.

- 13 mars: 35 morts et plus de 120 blessés dans un attentat à la voiture piégée à Ankara, revendiqué par les TAK.

- 17 février: une voiture piégée conduite par un kamikaze fait 28 morts et 80 blessés à Ankara. L'attaque, visant des militaires, est revendiquée par les TAK.

- 12 janvier: 12 touristes allemands sont tués lors d'un attentat-suicide dans le coeur historique d'Istanbul, haut lieu touristique. L'attaque est attribuée à l'EI.
(AFP, 1 janvier 2017)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

PEN International appelle la Turquie à permettre le débat critique

L'association internationale d'écrivains PEN International s'est alarmée vendredi des restrictions imposées à la liberté d'expression en Turquie, appelant les autorités à permettre le débat critique à l'approche d'un référendum crucial sur le renforcement des pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.

"Nous avons le sentiment que le gouvernement utilise l'état d'urgence pour faire taire l'opposition", a déclaré à l'AFP Jennifer Clement, présidente de PEN International, au cours d'une visite à Istanbul.

Le Parlement turc a adopté la semaine dernière un projet de révision constitutionnelle visant à étendre les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan et qui doit désormais être soumis à référendum, au mois d'avril.

"Tenir ce référendum et procéder à une réforme de la constitution sans aucune opposition, ni discussion, ni débat dans le pays, c'est profondément anti-démocratique", a déploré Mme Clement.

"Donc si (M. Erdogan) gagne, ça ne sera pas légitime. Et s'il gagne, il sera sur la route d'une vraie dictature totalitaire", a ajouté la présidente de PEN International.

Avec près de 150 d'entre eux derrière les barreaux, la Turquie est le pays qui détient le plus grand nombre de journalistes et écrivains dans le monde, devant des Etats comme la Chine, l'Erythrée et l'Egypte, selon cette organisation qui lutte pour la liberté d'expression en littérature.

Les autorités se défendent régulièrement de bafouer la liberté de la presse, affirmant que seules les personnes soupçonnées de mener des activités en lien avec des "organisations terroristes" sont poursuivies.

Au cours d'une visite d'une semaine, la délégation de PEN International a rencontré des responsables turcs, dont le ministre de la Culture Nabi Avci, et rendu visite à des médias de l'opposition ainsi qu'à des écrivains en détention.

"Faire passer un changement aussi important dans la constitution d'un pays, sans laisser place au débat, cela signifie que cela sera un échec", a mis en garde Jennifer Clement.

Pour John Ralston Saul, président émérite de PEN International, la situation est "très urgente".

"La fermeture de toutes ces organisations de presse veut dire qu'on a perdu, dans un pays parmi les plus riche au monde culturellement, la masse critique des gens qui ne sont pas d'accord", a-t-il estimé.
(AFP, 27 janvier 2017)

BD: Ramize Erer prix du courage artistique au festival off d'Angoulême

La dessinatrice féministe turque Ramize Erer, qui a dû s'exiler en France en raison des menaces pesant sur elle en Turquie, a reçu samedi le prix du "courage artistique" du festival off de la bande dessinée d'Angoulême.

"Le jury a choisi de remettre le Prix +Couilles-au-cul+ 2017 à Ramize Erer d'abord pour rappeler la situation difficile que vivent en ce moment les dessinateurs de presse turcs (...) et d'autre part pour rendre hommage au courage de cette dessinatrice et à son combat pour la cause des femmes, victimes collatérales de la politique d'Erdogan", indique le festival off dans un communiqué.

"Je dédie ce prix à ma mère qui est devenue féministe sans avoir connu ni Virginia Woolf, ni Simone de Beauvoir (c'est la vie qui l'a rendue féministe) et qui m'a donné une liberté sans limite et le courage de parler des problèmes et des désirs des femmes et des rapports entre les hommes et les femmes", a dit la lauréate qui a également salué la mémoire de son "ami" Georges Wolinski qui lui avait offert "une amitié et un soutien sans limite" à elle et sa famille.

Depuis 2010, Ramize Erer publie Bayan Yani, le seul journal de bande dessinée au monde conçu exclusivement par des femmes, "ce qui est en Turquie une véritable gageure", souligne Yan Lindingre, rédacteur en chef de Fluide Glacial.

Exilée en France depuis deux ans, Ramize Erer continue de diriger son journal depuis Paris.

S'attaquant, à longueur d'albums (non traduits en français), à la société turque, et tout particulièrement aux relations entre hommes et femmes, l'impertinente dessinatrice n'a aucun tabou.
 Elle crayonne "des filles modernes qui montrent leur cul et se moquent des mecs", disait d'elle Georges Wolinski qui a fait connaître son travail en France.

Sous son trait, apparemment naïf et ironique, se dissimulent des situations d'une grande violence décrivant l'oppression dont les femmes sont les victimes.

Née en 1963, Ramize Erer est diplômée de l'Académie des Beaux-Arts d'Istanbul. En 1990, elle publie "Sans Moustache", le premier de ses cinq albums à résonance féministe avec son héroïne Kötü Kiz ("La mauvaise fille").

Dessinatrice militante, elle collabore également au journal satirique LeMan lancé par son compagnon Tuncay Akgün, un autre ami de Georges Wolinski.
(AFP, 28 janvier 2017)

2 Major Obstacles Before Journalism: Government, Jurisdiction

Following turning its back on democratic standards, especially freedom of the press and expression, Turkey has entered a deep crisis with its strategic partner the European Union.

The government, which found having constitutional amendment talks with the Nationalist Movement Party (MHP) adequate to take President Recep Tayyip Erdoğan to Presidency with more authorities, has shut down the media organs by means of the Statutory Decrees enacted during the State of Emergency declared following July 15 coup attempt. The government also blocked all ways to seek rights for closed media organs and arrested journalists.

Covering the period of October-November-December 2016, BİA Media Monitoring Report demonstrates that despite all objections raised by international and national journalism organizations, the European Union, Organization for Security and Co-operation in Europe (OSCE), the government overlooks the fact that 131 journalists are in prison and journalism has been silenced with 12 gag orders in three months.

The report indicates that the government’s effort to destroy critical journalism under the cover of security policies.

The report also goes to show that the Constitutional Court didn’t issue a single verdict in over the six months to protect the rights of the journalists who were arrested following the coup attempt or whose right of freedom of expression were violated in Turkey, which has turned into the “biggest journalist prison in the world”.

http://bianet.org/english/media/182947-2-major-obstacles-before-journalism-government-jurisdiction

(BIA, January 23, 2017)

Erdogan : le gouvernement allemand acte la suppression du délit de "lèse-majesté"

Le gouvernement allemand a validé mercredi un projet de loi supprimant un délit d'insulte à un chef d'Etat étranger qui avait permis au président turc Recep Tayyip Erdogan de lancer des poursuites contre un humoriste allemand.

"L'existence d'une règle spéciale concernant la diffamation de chefs d'Etats étrangers est dépassée. Le principe du +lèse-majesté+ provient d'une autre époque et n'a plus sa place dans le code pénal", a justifié dans un communiqué le ministre de la Justice Heiko Maas.

A la demande de M. Erdogan et sur la base d'un texte de loi remontant au 19e siècle, la chancelière Angela Merkel avait autorisé en avril 2016 le parquet à engager une procédure contre l'humoriste Jan Böhmermann pour "insulte à un représentant d'un État étranger".

Ce délit était passible de trois ans de prison. L'affaire avait finalement été classée en octobre dernier.

Cet animateur d'une émission sur la chaîne publique allemande ZDF avait 15 jours plus tôt lu à la télévision un poème satirique qualifiant le dirigeant turc de pédophile et de zoophile.

Le sketch visait à dessein l'exagération et l'insulte pour démontrer ce qu'est vraiment la diffamation et souligner par l'absurde que les critiques politiques adressées par les détracteurs de M. Erdogan en Turquie notamment, qui leur valent parfois des poursuites, n'en sont pas.

Mme Merkel, tout en autorisant le parquet à ouvrir une enquête contre M. Böhmermann, avait promis la suppression de cet article du code pénal.

Cette affaire a été l'une des nombreuses sources de tensions entre Berlin et Ankara en 2016. La Turquie a notamment dénoncé un vote des députés allemands qualifiant de génocide les massacres d'Arméniens par l'empire Ottoman au début du 20e siècle, et rejeté les critiques de Berlin sur la répression de l'opposition turque.

Berlin a tenté dans la mesure de possible de sauvegarder les relations avec la Turquie, devenue un partenaire incontournable pour réduire l'afflux migratoire vers l'Europe.

Le sketch de M. Böhmermann visait à dessein l'exagération et l'insulte pour démontrer ce qu'est vraiment la diffamation et souligner par l'absurde que les critiques politiques adressées par les détracteurs de M. Erdogan en Turquie notamment, qui leur valent parfois des poursuites, n'en sont pas. (AFP, 25 janvier 2017)

La Turquie "n'a jamais rien connu de tel", estime la romancière Oya Baydar

La romancière turque Oya Baydar, invitée du festival TransMéditerranée à Grasse, a vécu trois coups d'Etat, la prison, la torture, l'exil mais "jamais rien de tel" depuis le putsch raté de 2016 en Turquie. Dans un entretien à l'AFP, elle décrit un pays livré à "l'arbitraire et l'absurde".

"Ce qui est dangereux et inquiétant, c'est qu'à l'époque des coups d'Etat, la population désapprouvait. Aujourd'hui, le président (Recep Tayyip) Erdogan a le soutien de la moitié de la population. Je ne dis pas encore que c'est du fascisme, mais nous sommes dans une période où l'on passe de l'autoritarisme au totalitarisme", affirme cette auteure de 77 ans.

"Moi je n'ai que deux procès contre moi, ce n'est rien par rapport à d'autres amis mais chaque matin, je me dis +ouf, sauvée! Ils ne sont pas venus à la maison pour fouiller et m'arrêter!+", ajoute
Oya Baydar dans un très bon français.

Dans l'une des procédures la visant, elle est poursuivie pour son soutien à une enseignante de Diyarbakir accusée de terrorisme pour avoir demandé la paix en pleine émission télévisée.

"Je me sens en liberté et pour mes romans, jusqu'à présent, je n'ai aucun problème mais on risque toujours, on ne sait pas. C'est vraiment le règne de l'absurde et de l'arbitraire", observe Oya Baydar qui n'entend pas quitter la Turquie: "Je comprends ceux qui partent mais je préfère maintenant être en prison qu'en exil. J'ai connu çà onze ans, ce n'est pas si facile, on perd son identité".

Proche de la gauche démocrate, mariée à un journaliste du quotidien d'opposition Cumhuriyet, Oya Baydar a vu huit policiers frapper à sa porte en novembre.

"Ils sont venus embêter mon mari, mais on ne sait toujours pas pourquoi. On s'y attendait mais de quoi sommes-nous accusés, on ne sait pas! Ils ont fouillé partout et n'ont saisi que deux livres qui sont des ouvrages de toute façon en vente libre", relate-t-elle.

Son mari a été libéré au bout de cinq jours pour raisons d'âge et de santé mais il n'a plus le droit de quitter la Turquie.

-'autocensure très forte'-

"Chose absurde, il peut continuer à écrire et à faire paraître le journal alors que douze journalistes du Cumhuriyet sont toujours en prison, sans savoir de quoi ils sont accusés. Le comble c'est que le procureur qui a ordonné leur arrestation est lui-même sous le coup d'une accusation", s'étonne Oya.

"On ne peut pas affirmer que c'est une dictature: d'un côté c'est vrai mais de l'autre non. En même temps, l'autocensure est très forte, même pour moi. Par exemple, je n'emploie plus le mot +Kurdistan+", dit-elle.

L'évolution actuelle était-elle prévisible ? "Certains disent qu'Erdogan avançait masqué, moi je ne sais pas. Il y a quinze ans, on a cru qu'il pouvait nous apporter de la démocratie mais maintenant c'est pire qu'il y a vingt ans, c'est un retour en arrière majeur du point de vue des droits démocratiques".

"Le rêve d'Erdogan est de faire une autre Turquie: une Turquie qui serait un pays musulman tournant le dos à l'Europe. Les événements extérieurs ont facilité et nourri son rêve, notamment la guerre en Syrie. Le grand danger, c'est que la moitié du pays est pour. L'islam en Turquie était une croyance, une confession. Maintenant c'est une politique et les gens le comprennent comme tel. J'ai peur de le dire mais je crains des heurts entre les laïcs vivant à l'occidentale et les autres, pas une guerre civile comme en Syrie, mais des affrontements armés", s'inquiète-t-elle.

Et les négociations d'adhésion à l'Union européenne ? "Cela ne donnera rien mais c'est important car cela oblige la Turquie à ne pas se détacher tout à fait. Si on arrête les négociations, si tout est fini, alors M. Erdogan se prendra pour le nouvel Atatürk".
(AFP, 22 janvier 2017)

Six mois d’état d’urgence en Turquie : le journalisme à l’agonie

Six mois après l’instauration de l’état d’urgence, le 20 juillet 2016, l’arbitraire n’en finit pas de s’abattre sur les journalistes et les médias turcs. Reporters sans frontières (RSF) dresse le bilan de six mois de dérive continue et demande à l’Assemblée nationale d’abroger les décrets-lois incompatibles avec la Constitution et les obligations internationales de la Turquie.

Une centaine de journalistes emprisonnés sans procès, 149 médias fermés, 775 cartes de presse annulées, des retraits de passeport et saisies de biens non justifiées… Depuis six mois, sous couvert d’état d’urgence, les professionnels des médias sont frappés par une répression toujours plus arbitraire. Dans un courrier envoyé ce 20 janvier à la commission d’enquête sur les droits de l’homme de l’Assemblée nationale, RSF demande aux parlementaires turcs d’abroger les décrets-lois adoptés dans le cadre de l’état d’urgence. Une analyse juridique détaillée jointe à ce courrier démontre que ces décrets sont inconstitutionnels et incompatibles avec les obligations internationales de la Turquie.

“Après six mois d’état d’urgence, le journalisme est à l’agonie en Turquie, dénonce Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. Le pluralisme est en passe d’être anéanti et les médias restants vivent sous une épée de Damoclès permanente, dans un climat de peur et d’intimidation renforcé par les propos de certains dirigeants. Il est grand temps de mettre fin à ces pratiques arbitraires et de revenir aux normes constitutionnelles garantissant la liberté de la presse.”

Quatre mois après son rapport “État d’urgence, état d’arbitraire”, RSF dresse un nouvel état des lieux qui documente des pratiques toujours plus arbitraires à l’encontre des journalistes critiques.

De nombreux journalistes croupissent en prison sans procès

Pas d’inculpation, pas de libération

La grande majorité des journalistes incarcérés au lendemain de la tentative de coup d’Etat du 15 juillet 2016 attendent toujours l’ouverture de leurs procès. Les demandes de libération formulées par leurs avocats sont généralement rejetées par des juges de paix, hommes de main du pouvoir, en l’absence de tout argumentaire juridique solide. De très rares remises en liberté conditionnelles sont accordées, qui ne mettent pas un terme aux poursuites : le reporter Arda Akın, du quotidien Hürriyet, est libéré le 9 septembre après 24 jours de prison. Lale Kemal et Nuriye Akman, anciennes éditorialistes du quotidien Zaman, retrouvent la liberté le 12 octobre après plus de deux mois derrière les barreaux. La romancière Aslı Erdoğan et la traductrice Necmiye Alpay, également chroniqueuses pour Özgür Gündem, sont libérées le 29 décembre après plus de quatre mois de prison.

Plus de 80 journalistes sont emprisonnés pour avoir collaboré avec des médias favorables au prédicateur Fethullah Gülen, ancien allié du président Recep Tayyip Erdoğan et devenu sa bête noire. Moins d’une trentaine d’entre eux disposent à ce jour d’un acte d’accusation. Ce n’est que le 10 mars que s’ouvrira le premier procès : des journalistes d’Adana, au sud du pays, seront jugés pour “appartenance à une organisation illégale”. Parmi eux, Aytekin Gezici et Abdullah Özyurt auront déjà passé près de huit mois en détention.

Un second procès s’ouvrira prochainement contre 28 journalistes, dont 25 sont toujours incarcérés. Parmi les prévenus, qui risquent jusqu’à dix ans de prison pour “appartenance à une organisation illégale”, figurent Murat Aksoy, Atilla Taş, Hanım Büşra Erdal ou encore Cihan Acar.

“Je n’ai pas vu un seul procureur en six mois de détention, témoigne l’éditorialiste de Zaman Şahin Alpay. Nous avons directement été déférés au tribunal [qui a ordonné le placement en détention provisoire] après notre interrogatoire par la police. Je suis le plus âgé, j’ai fêté mes 73 ans en prison. Mes éditoriaux n’ont rien à voir avec la mouvance Gülen. Je demande à ce que notre procès démarre le plus rapidement possible”.

Plusieurs journalistes ont saisi la Cour constitutionnelle pour réclamer leur libération, mais la juridiction suprême tarde à répondre. Devant son silence, les avocats de deux d’entre eux ont fini par saisir la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), fin décembre, pour “maintien en détention illégal”.

Isolement renforcé pour de nombreux journalistes emprisonnés

En vertu des décrets-lois adoptés sous l’état d’urgence, les conversations entre les détenus et leurs avocats se déroulent en présence de policiers et sous vidéo surveillance. Les journalistes incarcérés du fait de liens présumés avec la confrérie Gülen font l’objet d’un régime d’isolement particulièrement sévère : détenus dans la section 9 de la prison de Silivri, à 70 km d‘Istanbul, ils sont privés de courrier, coupés des médias, et leur droit de visites est extrêmement limité.

Cela concerne les journalistes de Zaman, mais aussi onze collaborateurs de Cumhuriyet, que la justice accuse d’avoir altéré la ligne éditoriale du journal en accord avec la confrérie Gülen. Pour le parquet, la couverture par Cumhuriyet d’affaires sensibles telles que les livraisons d’armes turques à des groupes djihadistes syriens, les exactions commises par les forces armées en marge de leur lutte contre la rébellion kurde, ou encore les allégations de tortures à l’encontre de putschistes présumés, sont autant de preuves d’une “complicité” avec le mouvement Gülen.

Une dizaine de collaborateurs du journal, dont son rédacteur en chef Murat Sabuncu, l’éditorialiste Kadri Gürsel, le caricaturiste Musa Kart ou encore l’administrateur Bülent Utku, ont été arrêtés le 31 octobre. Ahmet Şık les a rejoint le 29 décembre. L’accusation de soutenir Gülen est un sommet d’absurdité pour ce journaliste d’investigation, incarcéré pendant plus d’un an entre 2011 et 2012 pour avoir critiqué l’emprise de la confrérie sur l’appareil d’Etat.

“Sur les 168 heures que compte une semaine, je ne peux voir des êtres humains que deux heures : une heure avec mon épouse et une autre avec mon avocat, raconte Murat Sabuncu. Normalement, nous avons le droit de recevoir la visite de trois autres personnes, mais cette règle n’est plus appliquée.”

L’arbitraire toujours croissant des sanctions administratives

Des centaines de cartes de presse annulées

Depuis la mise en place de l’état d’urgence, pas moins de 775 journalistes ont été privés de leur carte de presse par la Direction générale de l’information et des médias (BYEGM), un organisme rattaché aux services du Premier ministre. Fin octobre, c’était au tour des journalistes de T24 Hasan Cemal et Doğan Akın d’être ainsi sanctionnés. Le 16 décembre, la BYEGM annonçait à Nevzat Onaran que sa carte de presse, censée être permanente, ne lui serait plus renouvelée malgré ses 17 ans de carrière. Pour toute explication, l’organisme a fait référence à une ancienne condamnation du journaliste pour avoir “détourné le peuple du service militaire”. Début janvier, la BYEGM a retiré sa carte à la célèbre journaliste Amberin Zaman, accusée “d’incitation à la haine et à l’hostilité” pour avoir déclaré sur les réseaux sociaux que “les Kurdes constituent la force la plus importante dans le combat contre Daesh”.

Les biens de 54 journalistes saisis

Le 1er décembre 2016, un juge de paix d’Istanbul a ordonné la saisie des biens de 54 anciens collaborateurs de Zaman, dont Şahin Alpay, Mümtazer Türköne, Ali Bulaç, Hilmi Yavuz, İhsan Duran Dağı ou encore Hamit Bilici, accusés de liens avec le mouvement Gülen. Une mesure adoptée alors que le procès de ces journalistes n’a pas encore commencé, et qu’ils sont donc censés bénéficier de la présomption d’innocence.

L’État s’acharne contre les journalistes contraints à l’exil et leurs proches

Face à l’arbitraire de l’administration et des tribunaux turcs, des dizaines de journalistes ont été contraints à l’exil depuis six mois. Condamné à cinq ans et dix mois de prison en mai, l’ancien directeur de la rédaction de Cumhuriyet, Can Dündar, a ainsi décidé de ne pas rentrer au pays tant que l’état d’urgence restait en vigueur. Mais son épouse, Dilek Dündar, est bloquée en Turquie : son passeport a été annulé sans explication le 4 août.

Une autre menace plane désormais sur les journalistes contraints à l’exil. Le décret-loi n°680, entré en vigueur le 7 janvier, prévoit que les individus suspectés ou poursuivis pour “activités subversives”, “attaque contre le président de la République”, “crimes contre le gouvernement” ou “appartenance à une organisation illégale” peuvent être déchus de leur nationalité turque s’ils ne répondent pas sous trois mois à leur convocation.

Le pluralisme en voie d’extinction

149 médias liquidés d’un trait de plume

Depuis le 20 juillet, pas moins de 149 médias considérés comme proches de la confrérie Gülen ou du mouvement kurde ont été fermés manu militari, par décret ou sur décision administrative. Au premier décret liquidant 102 médias, fin juillet, ont succédé d’autres ordres similaires : fermeture de deux douzaines de télévisions et de radios début octobre, de quinze médias kurdes fin octobre… Le pluralisme médiatique est réduit à la portion congrue.

Vingt des titres liquidés ont finalement été autorisés à rouvrir. Le décret n°675 a par exemple autorisé la réouverture de onze médias locaux. Mais la portée de ce revirement est extrêmement limitée, au regard de l’influence de ces titres et des coupes claires opérées dans le paysage médiatique. La plupart des médias fermés par décret, dont les chaînes d’opposition Hayatın Sesi et İMC TV, attendent toujours des nouvelles quant aux recours qu’ils ont formulés auprès de la justice administrative. Ils comptent saisir la CEDH, étant donné que la Cour constitutionnelle s’est déclarée incompétente, en octobre, pour les affaires liées aux décrets-lois adoptés sous l’état d’urgence.

Carcan renforcé sur l’audiovisuel

Les décrets-lois ont renforcé les pouvoirs de sanction du Haut Conseil de l’audiovisuel (RTÜK). Ce dernier peut désormais suspendre toute radio ou télévision pour un jour, en cas de violation de la loi sur la presse. En cas de récidive, la suspension peut être portée à cinq jours, puis à quinze jours, et la licence du média peut finalement être révoquée.

Une nouvelle disposition introduite dans les statuts du RTÜK interdit “la couverture des actes terroristes, de leurs exécutants et de leurs victimes, lorsqu’elle contribue aux objectifs du terrorisme”. Le Haut Conseil peut désormais refuser d’accorder une licence à tout média censé représenter une “menace à la sécurité nationale, à l’ordre public ou à l’intérêt général”. Il peut également le faire dès lors que la police ou les services de renseignement l’avertissent de “liens” du personnel du média en question avec une organisation terroriste.

Le contrôle d’Internet porté à un niveau inédit

Le blocage ponctuel des plateformes Twitter, YouTube et Facebook est devenu une habitude après chaque attentat ou autre situation d’urgence en Turquie, mais les autorités ont passé un nouveau cap en rendant temporairement inaccessibles les services de messagerie WhatsApp, Skype et Telegram, début novembre. Les fournisseurs d’accès à Internet ont reçu l’ordre de restreindre l’accès à une dizaine de VPN et au réseau Tor, permettant de contourner la censure et de chiffrer le trafic. Au même moment, l’accès à Internet était coupé pendant plusieurs jours dans les régions du Sud-est, peuplées majoritairement de Kurdes.

Face à cette dérive continue, RSF réitère les demandes formulées dans son rapport “État d’urgence, état d’arbitraire”, à commencer par l’abrogation des décrets-lois inconstitutionnels et la libération immédiate des journalistes incarcérés du fait de leurs activités professionnelles. L’organisation réclame en outre la levée de l’isolement imposé aux journalistes détenus dans la section 9 de la prison de Silivri.

La Turquie occupait la 151e place sur 180 pays au Classement mondial 2016 de la liberté de la presse, publié par RSF. (RSF, 19 janvier 2017)

Un journaliste du New York Times interdit d'entrer en Turquie

Un journaliste du New York Times a été brièvement arrêté et s'est vu interdire sans explication l'entrée sur le territoire turc par les autorités d'Ankara, selon le quotidien mercredi.

Alors que les inquiétudes montent sur les entraves à la liberté de la presse en Turquie, le reporter, Rod Nordland, a été arrêté par la police à son arrivée à l'aéroport Ataturk d'Istanbul. On lui a signifié que son nom était sur une liste du ministère de l'Intérieur de personnes interdites de séjour dans le pays.

Le journaliste a été renvoyé, mis sur un vol pour Londres.

Selon un avocat turc du New York Times, Rod Nordland a été refoulé pour des questions de "sécurité nationale".

Selon le journal, les autorités turques ont plusieurs fois signalé leur désaccord à propos d'articles de M. Nordland l'an dernier, notamment un traitant de Diyarbakir, ville du sud-est à majorité kurde où le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé organisation "terroriste" par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne, est très présent.

"L'action du gouvernement turc est un affront à la liberté de la presse et un effort pour empêcher le monde d'avoir accès à des reportages indépendants depuis la Turquie", a regretté Dean Baquet, rédacteur en chef du New York Times.

"Rod est un journaliste expérimenté qui a réalisé des reportages innovants à travers le monde. Il n'y a aucune justification pour l'action d'aujourd'hui. Le Times reste déterminé à couvrir la Turquie de manière juste, précise et complète", a-t-il ajouté.

L'interdiction d'entrer faite à Rod Nordland intervient quelques semaines après qu'un journaliste du Wall Street Journal, Dion Nissenbaum, a été arrêté et détenu durant trois jours sans pouvoir avoir accès à un avocat.

La communauté internationale s'alarme des purges intervenues en Turquie ces derniers mois, depuis la tentative de coup d'Etat le 15 juillet dernier. Depuis lors, plus de 41.000 personnes ont été arrêtées en Turquie et plus de 100.000 limogées ou suspendues, notamment des professeurs, policiers, magistrats et journalistes.

Selon le site internet indépendant P24, au moins 90 journalistes ont été arrêtés ces derniers mois dans le pays.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a été accusé d'avoir un comportement autoritaire et d'essayer de museler les médias depuis son élection en 2014.
(AFP, 19 janvier 2017)

First Penalty Against Özgür Gündem’s Editors-in-Chief on Watch

Of Özgür Gündem newspaper’s Editors-in-Chief on Watch, human rights defender advocate artist Şanar Yurdatapan and publisher İbrahim Aydın Bodur have been each sentenced to pay fine of 6,000 TL (1,500 euros) and to 1 year and 3 months in prison jail term.

That became the first penalty imposed on defendants in Özgür Gündem trials.

According to a report by Dihaber, third trial of the case was heard by İstanbul 22nd Heavy Penal Court. In addition to Yurdatapan and his lawyers, Reporters Without Borders’ Representative to Turkey Erol Önderoğlu and actress Melike Demirağ attended the hearing.

What had happened?

Closed Özgür Gündem newspaper’s Editor-in-Chief on Watch campaign was launched on May 3, 2016 and ended on August 7, 2016.

56 people joined the campaign.

50 of the attendees faced prosecution. Of the prosecuted, files of the 36 have been turned into cases.

Of the 36 Editors-in-Chief on Watch, Erol Önderoğlu, Ahmet Nesin and Şebnem Korur Fincancı were arrested in June 2016 and released 10 days after it.

Cases of Önderoğlu, Korur-Fincancı and Nesin have been combined.

Cases of Ragıp Duran and Ayşe Düzkan have been combined.

Non-prosecution verdict was issued for 11 of the 50 Editors-in-Chief on Watch.

Case against Deniz Türkali was dropped.

50 investigations

50 people against whom lawsuit was filed are as follows:

Faruk Eren, Ertuğrul Mavioğlu, Ayşe Düzkan, Erol Önderoğlu, Celalettin Can, Mustafa Sönmez, Melda Onur, Fehim Işık, Celal Başlangıç, Eşber Yağmurdereli, Ragıp Duran, Nurcan Baysal, Ömer Ağın, Ahmet Abakay, İhsan Çaralan, Işın Eliçin, Murat Çelikkan, Uğur Karataş, Öncü Akgül, Ayşe Batumlu, Sebahat Tuncel, Saruhan Oluç, Nadire Mater, Beyza Üstün, Mehmet Güç, Tuğrul Eryılmaz, Faruk Balıkçı, Şeyhmus Diken, Necmiye Alpay, Jülide Kural, Yıldırım Türker, Ahmet Nesin, Kemal Can, Şebnem Korur Fincancı, Hasip Kaplan, Nevin Erdemir, Tuğrul Eryılmaz, Hakkı Boltan, Cengiz Baysoy, Kumru Başer, Veysi Altay, Hasan Hayri Şanlı, Hasan Cemal, Deniz Türkali, Dicle Anter, Çilem Küçükkeleş, Said Sefaoğlu, Aydın Engin, İhsan Eliaçık and İmam Canpolat.

36 cases

The 36 people who are facing prosecution are as follows:

Faruk Eren, Ertuğrul Mavioğlu, Murat Çelikkan, Beyza Üstün, Celal Başlangıç, İhsan Çaralan, Ayşe Batumlu, Celalettin Can, Derya Okatan, Nadire Mater, Erol Önderoğlu, Şebnem Korur Fincancı, Ahmet Nesin, Dicle Anter, Cengiz Baysoy, Öncü Akgül, Tuğrul Eryılmaz, Çilem Küçükkeleşi Fehim Işık, Yıldırım Türker, Necmiye Alpay, Ayşe Düzkan, Ragıp Duran, Jülide Kural, Kumru Başer, Hasan Cemal, Murat Uyurkulak, Said Sefa, Faruk Balıkçı, Şanar Yurdatapan, Can Dündar, İbrahim Aydın Bodur, Veysi Altay, Deniz Türkali, Nevin Erdemir and Hakkı Boltan.

11 non-prosecution

11 people for whom non-prosecution verdict was issued are as follows:

Eşber Yağmurdereli, Ahmet Abakay, Saruhan Oluç, Işın Eliçin, Mustafa Sönmez, Melda Onur, İhsan Eliaçık, Hasip Kaplan, Sabahat Tuncel, Kemal Can and Mehmet Güç. (BIA, January 13, 2017)

Journalists detained following reports on Erdogan's leaked emails

The International and European Federations of Journalists (IFJ-EFJ) are deeply concerned by the ongoing detention without any official explanation of journalists and media workers Tunca Öğreten (freelance), Mahir Kanaat (accountant for BirGün daily), Ömer Celik (DIHA news director), Metin Yoksa (DIHA correspondent) Eray Saygin and Derya Okatan (journalist at ETHA) in Turkey.

According to the information received by the IFJ-EFJ, all of them were detained as part of a Turkish police operation on 25 December at 04:30 from their homes in Istanbul, Ankara and Diyarbakir. Derya Okatan has been on hunger strike against the “state of emergency rulings” since 25 December and Ömer Celik was beaten during his arrest.

Under the state of emergency, Turkish authorities have extended the detention period from 4 to 30 days and lawyers have had no access to the journalists for more than 5 days.

No official reason has been given for these arrests and the journalists are being badly treated in detention. According to Turkish media, all of them are being unofficially detained and punished because they have published articles about the leaked emails of Berat Albayrak (Turkish Minister of Energy and President Erdogan’s son in law) provided to the media by Redhack hacker group.

IFJ President, Philippe Leruth, said: “This new attack on media freedom is Turkey is extremely worrying as it indicates that the authorities are willing to silence any critical voices, invoking the reaction against the authors of last July's attempted coup. Our colleagues and all detained journalists in Turkey should be released immediately."

The IFJ-EFJ are asking the Turkish Minister of Justice, Bekir Bozdag, to respond to these reports and to immediately release all our colleagues. These new media freedom violations will be reported to the Council of Europe’s platform for the safety and protection of journalists and to the Mapping Media Freedom platform.

The Federations also remain vigilant in following up the arrest on 29 December of Opens external link in new windowinvestigative journalist Ahmet Şık over several tweets and articles for daily Cumhuriyet. His lawyer recently told media that he had been kept in isolation in prison and denied drinking bottled water for three days as well as accessing to the news.

According to the latest IFJ-EFJ figures, Opens external link in new window123 journalists remain behind bars in Turkey. Have a look at Opens external link in new windowthe IFJ-EFJ ongoing campaign to set journalism free in Turkey and take action. (
IFJ-EFJ, January 10, 2017)

Le procès du représentant de RSF reporté au 21 mars

Le procès du représentant de Reporters Sans Frontières (RSF) en Turquie, Erol Önderoglu, et deux autres militants, accusés de "propagande terroriste", a été reporté au 21 mars, a-t-il été décidé lors d'une audience mercredi à Istanbul.

M. Önderoglu, l'écrivain-journaliste Ahmet Nesin et la présidente de la Fondation des Droits de l'Homme, Sebnem Korur Fincanci, sont poursuivis sous ce chef d'accusation pour avoir participé à une campagne de solidarité avec Özgür Gündem, un quotidien pro-kurde.

Ils encourent une peine de prison de 14 ans et demi, à déclaré M. Önderoglu à la presse devant le palais de justice.

Ils avaient été arrêtés en juin pendant une dizaine de jours avant d'être laissés en liberté conditionnelle pendant leur procès qui s'est ouvert le 8 novembre.

"Depuis des décennies on avait l'habitude que des journalistes soient emprisonnés de manière arbitraire, fassent l'objet de poursuites judiciaires systématiques", a déclaré M. Önderoglu à la presse avant l'ouverture de l'audience. "Aujourd'hui, c'est le tour de la société civile dans son ensemble, le mouvement des droits humains et les journalistes critiques qui subissent ce sort".

Une délégation de RSF, dont son secrétaire général Christophe Deloire, est venue assister au procès.

L'ONG a placé la Turquie au 151e rang de son classement mondial de la liberté de la presse dressé en 2016. "Malheureusement depuis, la situation, de jour en jour, se dégrade", a observé M. Deloire mercredi. "Le pluralisme s'est presque totalement éteint dans ce pays (...) Il n'y a plus de télévision indépendante, il n'y a plus que 2-3 journaux qui, tant bien que mal, résistent."

Pour Sebnem Korur Fincanci, ce procès est "une question d'honneur". "Que notre soutien (à Özgür Gündem) suscite autant de colère et que l'on soit poursuivi pour cela, est une preuve de la justesse de notre combat", a-t-elle ajouté.

Le quotidien Özgür Gündem a été fermé en octobre, pour ses liens présumés avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation kurde classée "terroriste" par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.

L'arrestation, le 20 juin, de M. Önderoglu avait entraîné une vague de protestations en Turquie et à l'étranger.

Le régime islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2002, est accusé de museler la presse indépendante en Turquie.
 Mercredi s'est également tenue à Istanbul une nouvelle audience dans le procès de l'ancien rédacteur en chef du journal d'opposition Cumhuriyet, Can Dündar, et du chef du journal à Ankara, Erdem Gül.

Tous deux, déjà condamnés en première instance pour révélations de secrets d'Etat, sont accusés de liens avec Fethullah Gülen, prédicateur islamiste installé aux Etats-Unis et accusé par les autorités d'être l'instigateur du coup d'Etat manqué du 15 juillet. M. Dundar s'est depuis exilé en Allemagne.

Le procureur a requis 10 ans de prison, en plus de la peine de cinq ans à laquelle ils avaient déjà été condamnés.
(AFP, 11 janvier 2017)

No Drinking Water Given to Journalist Ahmet Şık in Prison for 3 Days

Detained due to his social media posts and articles on December 29, 2016 and arrested the day after, journalist Ahmet Şık met with his attorneys and wife Yonca Şık the first time yesterday (January 5).

 Taken to Metris Prison first after his arrest, Şık was transferred to Silivri Prison on January 2, 2017.

Of Şık’s attorneys Can Atalay, in his statement to bianet, said that Şık wasn’t given drinking water in the Metris for three days.

Noting that Şık is being kept in a highly dirty environment, Atalay said that Şık went without water since tap water is undrinkable.

Solitary confinement in Silivri

Kept in Silivri Prison No.9, Şık met his three attorneys.

According to a report by Canan Coşkun from Cumhuriyet newspaper, his attorneys explained Ahmet Şık’s prison conditions as follows:

“He was kept in solitary confinement in Metris Prison. There is only a bed in the cell. He was not given [drinking] water for three days on the ground that ‘the cafeteria is closed’.

“The confinement practice is continuing in Silivri Prison as well. There is neither a TV nor radio in his cell. He was not given any newspaper or book.

“Ahmet didn’t know about the Reina massacre in which 39 people lost their lives. He heard of a blast or something like that form the guards but didn’t understand what happened. He is curious about what is going on at the outside. He asks ‘What is happening out there’.

“At first he was not given a pen and paper either. These needs were met after he said he would write a petition to stay with the arrestees convicted of Cumhuriyet investigation. He walks a lot in his cell. His morale is high”.

Ministry of Justice: 1.5 liters of water was given on January 1

The Ministry of Justice made a statement upon the allegation that Şık wasn’t given water in Metris Prison:

“It was reported that arrestee Ahmet Şık entered into Metris No.2 Type T and R Closed Prison at 9:11 p.m. on December 12, 2016, on January 2, 2017 he was transferred to Silivri Closed Prison at 9:50 a.m., arrestee Ahmet Şık didn’t shop at cafeteria during this time, employees in charge gave 1.5 liters of filtered water to Ahmet Şık on January 1, 2017.

“There are also reports proving that the tap water in the institution is drinkable”.

What had happened?

Ahmet Şık was detained due to his social media posts and article on December 29, 2016 in the morning hours.

İstanbul 8th Criminal Judgeship of Peace ruled arrest of Şık for “propagandizing for FETÖ/PDY (Fethullahist Terror Organization/Parallel State Structure and PKK (Kurdistan Workers’ Party)” on December 30, 2016.

Taken to Metris Prison following his arrest, Şık wasn’t allowed to meet his attorney Can Atalay on the ground that audio recording couldn’t be done.

On January 3, 2017, Şık was transferred so Silivri Prison in which he was kept for 375 days as part of Oda TV investigation.

On January 4, 2017, İstanbul 9th Criminal Judgeship of Peace rejected the objection filed against Şık’s arrest. (BIA, January 5, 2017)

Deux cadres du groupe Dogan Holding arrêtés

Deux cadres du puissant conglomérat turc Dogan Holding ont été arrêtés jeudi matin dans le cadre d'une enquête sur d'éventuels liens avec les organisateurs présumés du putsch manqué de juillet, a indiqué le groupe dans un communiqué.

Le conseiller juridique principal du groupe, Erem Turgut Yücel, et son ancien directeur exécutif, Yahya Üzdiyen, ont été arrêtés après des perquisitions chez eux et dans leurs bureaux, explique le communiqué de Dogan Holding, particulièrement influent dans les secteurs de la presse (quotidien Hürriyet, chaîne d'information CNN-Türk, agence de presse Dogan), du bâtiment et de l'énergie.

Selon le communiqué, ces arrestations ont eu lieu dans le cadre d'une enquête au cours de laquelle le représentant à Ankara du groupe, Barbaros Muratoglu, avait lui-même été arrêté début décembre.

Les autorités le soupçonnaient de liens avec le réseau de Fethullah Gülen, cerveau présumé du putsch avorté en juillet. Des accusations démenties par le groupe.

"Les fouilles n'ont eu lieu que dans les bureaux personnels (de MM. Yücel et Üzdiyen) et n'affectent pas l'activité normale" du groupe, poursuit le communiqué.
 A la suite du putsch manqué, les autorités turques ont déclenché de vastes purges qui, au-delà de la chasse aux putschistes présumés, ont visé les milieux prokurdes et les médias.

Plus de 100.000 personnes ont ainsi été arrêtées, limogées ou suspendues depuis juillet.

Ces vagues d'arrestations ont soulevé de vives inquiétudes en Europe sur la liberté de la presse et d'expression en Turquie.
(AFP, 5 janvier 2017)

Charlie: les caricaturistes paient encore "le prix fort de leur ironie"

"Les dessinateurs de presse paient encore trop fréquemment le prix fort de leur ironie et de leur impertinence" deux ans après l'attentat contre Charlie Hebdo, ont dénoncé vendredi dans un communiqué Reporters sans frontières (RSF) et Cartooning for Peace (CFP).

RSF et des associations de dessinateurs de presse, dont CFP, rappellent les cas de Zunar en Malaisie, victime de "harcèlement constant depuis des années du pouvoir malaisien", celui de Tahar Djehiche, dessinateur algérien emprisonné pour offense au président Abdelaziz Bouteflika, ou encore de Musa Kart, collaborateur du journal turc "Cumhuriyet", jeté en prison.

Depuis l'attentat de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, dans lequel 12 personnes ont été tuées, les caricaturistes continuent de subir des pressions, déplorent-ils : "Les exactions se multiplient à l'encontre d'une profession clairement menacée". Ce sont de "véritables baromètres" de la liberté d'expression, ajoutent ces associations.

"Les dessinateurs sont toujours en première ligne", a déclaré à l'AFP Plantu, caricaturiste de presse et président de CFP, "mais il ne faut rien lâcher".

Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, rappelle que "le droit international protège les dessinateurs puisqu'il garantit l'expression et la diffusion d'informations susceptibles d'offenser, de choquer ou de déranger". "L'offense à la religion sert trop souvent d'outil de censure politique", ajoute-t-il dans le communiqué.
(AFP, 6 janvier 2017)

Un journaliste américain détenu pendant plus de deux jours (WSJ)

La police turque a détenu pendant plus de deux jours un journaliste américain, correspondant à Istanbul du
Wall Street Journal sans lui donner le droit d'avoir accès à un avocat, a rapporté samedi le journal américain, s'inquiétant des atteintes à la liberté de la presse en Turquie.

Dion Nissenbaum, 49 ans, a été arrêté mardi par la police à son domicile à Istanbul sous l'accusation d'avoir violé l'interdiction de publier des images d'une vidéo du groupe Etat islamique (EI), a indiqué le journal sur son site internet.

Le journaliste a été détenu pendant deux jours et demi en étant privé de tout accès à des avocats et de tout contact avec des membres de sa famille, a ajouté le Wall Street Journal qui n'a pas "pu déterminer" pendant deux jours le lieu où il se trouvait.

Dion Nissenbaum a été relâché vendredi matin et a depuis quitté la Turquie pour les Etats-Unis en compagnie de sa famille, a précisé le journal.

Le journaliste a indiqué qu'il avait été "bien traité" au cours de son séjour dans un centre de détention près d'Istanbul.

Le rédacteur en chef du Wall Street Journal Gerard Baker a souligné que bien que la rédaction ait été "soulagée d'apprendre que Dion avait été libéré indemne après près de trois jours (de détention)", elle n'en demeure pas moins "indignée" par sa détention "sans aucun contact avec sa famille, un avocat et des collègues".

Les policiers en civil qui ont arrêté le journaliste lui ont dit qu'il serait expulsé, d'après ce qu'a entendu un autre collaborateur du Wall Street Journal qui était à ce moment-là au téléphone avec Dion Nissenbaum. Cette menace a ensuite été levée.

La police d'Istanbul n'a fait aucun commentaire sur les informations du Wall Street Journal.

Le WSJ n'a fourni aucun détail concernant la vidéo incriminée. La semaine dernière, les jihadistes de l'Etat Islamique ont publié une vidéo montrant deux soldats turcs présumés, capturés en Syrie, en train d'être brûlés vifs. Ankara avait déclaré mardi ne pas avoir encore authentifié cette vidéo.

Selon la Plateforme P24 pour l'Indépendance du Journalisme, 118 journalistes ont été arrêtés sous le régime d'état d'urgence imposé en Turquie après la tentative de putsch du 15 juillet contre le président Recep Tayyip Erdogan.
(AFP, 31 déc 2016)

Le journaliste Ahmet Sik inculpé de "propagande terroriste"

Ahmet Sik, l'un des journalistes turcs les plus réputés, a été inculpé vendredi à Istanbul de "propagande terroriste" pour plusieurs publications, selon des médias officiels, après des arrestations qui soulèvent des inquiétudes sur la liberté d'expression.

Connu pour sa plume irrévérencieuse et ses enquêtes corrosives, le journaliste avait été arrêté la veille. Il est poursuivi notamment pour des tweets qualifiés de propagande en faveur du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), classé terroriste par la Turquie, selon l'agence officielle Anadolu.

Il lui est également reproché des articles critiquant les services secrets turcs dans le quotidien Cumhuriyet, un opposant au président Recep Tayyip Erdogan. Ce journal a été décapité le mois dernier avec l'arrestation de son patron, de son rédacteur en chef et d'une douzaine de ses journalistes.

Ahmet Sik, lauréat du Prix mondial de la Presse UNESCO/Guillermo Cano en 2014, est surtout connu pour son livre "L'Armée de l'Imam", publié en 2011, qui affirme révéler comment les partisans du prédicateur Fethullah Gülen ont infiltré la bureaucratie turque et scellé une alliance avec le pouvoir en place.

Ancien allié du président Recep Tayyip Erdogan, dont il est devenu la bête noire, M. Gülen est désigné par Ankara comme l'instigateur du putsch manqué de juillet et vie actuellement aux Etats-Unis.

Selon l'agence Anadolu, Ahmet Sik avait également été accusé par le passé de faire de la propagande pour le parti d'extrême gauche DHKP-C et pour Fethullah Gülen.

Ahmet Sik avait déjà été emprisonné en 2011 et 2012 ainsi que 375 jours durant l'enquête sur le réseau "Ergenekon" accusé d'avoir fomenté un coup d'Etat en 2013.

Son inculpation intervient au lendemain de la remise en liberté de la célèbre romancière turque Asli Erdogan qui risque toutefois, comme ses huit co-accusés, la prison à vie pour appartenance à une "organisation terroriste", après avoir collaboré à un journal prokurde Ozgür Gündem.

Les purges et les vagues d'arrestations qui ont suivi la tentative de putsch du 15 juillet ont soulevé de vives inquiétudes en Europe sur la liberté de la presse et d'expression en Turquie.

La Turquie est 151e au classement mondial de la liberté de la presse établi par l'ONG Reporters sans Frontières (RSF) en 2016, derrière le Tadjikistan et juste devant la République démocratique du Congo.
(AFP, 30 déc 2016)

Kurdish Question / Question kurde

Les Kurdes syriens invités par Moscou à rencontrer Lavrov

Les Kurdes syriens du Parti de l'Union démocratique (PYD) ont annoncé avoir été invités à rencontrer vendredi à Moscou le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, alors que la Turquie s'était opposée à leur présence aux pourparlers de paix d'Astana.

"Notre représentant viendra de France" pour cette rencontre, a annoncé jeudi à l'agence de presse russe Ria-Novosti un représentant du PYD, Abd Salam Ali, qui sera également "peut-être présent".

"Nous voudrions discuter des pourparlers entre Syriens qui ont eu lieu à Astana et parler de la participation des représentants du PYD aux négociations à Genève", prévues le 8 février sous l'égide de l'ONU, a-t-il précisé.

Cette annonce intervient alors que la Turquie avait vivement rejeté l'éventualité que les Kurdes syriens du PYD, qu'elle considère comme une formation "terroriste", participent aux négociations d'Astana, qui ont pris fin mardi sans progrès tangible.

Grâce à elles, les perspectives de résolution du conflit syrien sont "bonnes", à condition de "travailler, travailler et encore travailler", a déclaré jeudi Sergueï Lavrov, cité par RIA Novosti.

Les négociations d'Astana regroupaient pour la première fois depuis le début du conflit syrien des représentants du régime et des combattants rebelles.
 Ces derniers n'ont pas été conviés à Moscou pour rencontrer Sergueï Lavrov, qui a annoncé mercredi avoir invité l'opposition syrienne pour l'"informer de ce qui s'est passé à Astana".

Mais plusieurs opposants syriens, comme les membres de la Coalition nationale syrienne (CNS), la principale formation de l'opposition en exil, n'ont pas encore indiqué s'ils se rendront vendredi à Moscou.

Des opposants syriens ont déjà plusieurs fois été reçus à Moscou mais cela n'a jamais été le cas pour des rebelles contrôlant des territoires en Syrie, où la guerre a tué 310.000 personnes et provoqué l'exil de millions de Syriens depuis la fin 2011.
(AFP, 26 janvier 2017)

Mardin Co-Mayor Ahmet Türk Taken into Hospital

Mardin Metropolitan Co-Mayor Ahmet Türk has been taken into Fırat University, Faculty of Medicine from Elazığ Prison.

According to interview that his attorney Zeynep Ceren Bozkurt gave to bianet, Ahmet Türk was taken into the hospital in order to have his examinations completed.

Boztoprak said that Ahmet Türk’s overall physical condition is not fine, he has a heart condition and has a cardiac pacemaker, developed cataract in the prison in addition to other diseases.

Boztoprak stated that he was transferred to the hospital following their application putting forward that he cannot remain in prison in this condition.

He was transferred to Elazığ before Silivri could complete the report

Attorney Boztoprak stated that they submitted an application to Execution Prosecutor’s Office in Silivri where Türk was sent to right after the arrest, and that the prosecutor’s office requested a medical report as to whether he can to remain in the prison.

“His first examinations were done in the Silivri but was transferred to Elazığ Prison while waiting for the report from the hospital. In Elazığ, it was said that the examinations needed for the report were inadequate.

“He was transferred to Fırat University, Faculty of Medicine in Elazığ to have the missing examinations completed. The results obtained from the physical examination here will be sent to the Forensic Medicine Institute”.

About Ahmet Türk

Ahmet Türk was born in Mardin in 1942. His elder brother, deputy Abdürrahim Türk was murdered in 1954. He was elected Mardin MP from Democratic Party (DEP) in 1973, then resigned and joined the Republican People’s Party (CHP).

He was arrested in the wake of September 12, 1980 coup. He went through heavy tortures in Diyarbakır Prison No.5.

In the following years, he took office in various left parties. He became founding member of the People’s Labor Party (HEP). HEP MPs were discharged from the Social Democratic Populist Party (SHP) and the HEP was closed by order of the Constitutional Party on July 14, 1993.

Parliamentary immunity of DEP MPs was lifted on March 2, 1994 and they were arrested. Ahmet Türk was sentenced to 2 years in prison.

He continued his political career in People’s Democratic Party (HADEP) and Democratic People Party (DEHAP).

He returned to politics in 20015 with the establishment of Democratic Society Party (DTP). He was elected co-chair of the party with Aysel Tuğluk.

He entered parliament as independent Mardin MP in July 22, 2007 elections.

On January 3, 2013, Ahmet Türk and Ayla Ata started to meet with the imprisoned leader of the Kurdistan Workers’ Party (PKK), Abdullah Öcalan.

He was elected Mardin Metropolitan Mayor on March 30, 2014.

A lawsuit was filed against Türk in January 2016 demanding jail term from 7 to 18 years on charges of “being a member to an armed organization”, “propagandizing for armed terror organization”, “opposing Law on Rally and Demonstration”.

Türk was detained on November 21 after relieved of Mardin Co-Mayorship post by the Ministry of Interior on November 17. (BIA, January 25, 2017)

Le parquet turc requiert jusqu'à 142 ans de prison pour le leader kurde Demirtas

Le parquet a requis mardi jusqu'à 142 ans de prison contre Selahattin Demirtas, coprésident du principal parti prokurde, accusé d'appartenir au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un mouvement interdit, ont rapporté les médias.

Le parquet de Diyarbakir (sud-est) a en outre requis jusqu'à 83 ans d'emprisonnement pour Mme Fiden Yüksekdag, qui copréside avec M. Demirtas le Parti démocratique des peuples (HDP), selon l'agence progouvernementale Anadolu.

Ils avaient été arrêtés en novembre avec une dizaine d'autres députés du parti dont l'immunité avait été levée.

Ils sont accusés d'appartenir ou de soutenir le PKK, qui mène depuis trois décennies une lutte armée pour demander plus de droits et d'autonomie pour les Kurdes. L'organisation est classée "terroriste" par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Le HDP a toujours nié farouchement être une vitrine politique pour le PKK. M. Demirtas affirme être puni pour s'être opposé au projet de présidentialisation du système voulu par Recep Tayyip Erdogan.

La semaine dernière, le charismatique député HDP avait fait parvenir au Parlement un texte dans lequel il affirmait que le débat et le vote de ce projet en cours à la Chambre étaient faussés par l'absence des députés prokurdes emprisonnés.

Selon Anadolu, M. Demirtas est poursuivi notamment sous les accusations de "diriger une organisation terroriste", "diffusion de propagande" favorable à la rébellion kurde, et "incitation à la haine et à l'hostilité".

Le HDP est également tenu pour responsable d'une série de manifestations en octobre 2014, menées par les militants pro-kurdes opposés à la politique menée par la Turquie en Syrie. Les affrontements qui avaient émaillé ces protestations avaient coûté la vie à 31 personnes.

Ankara a lancé une vague d'arrestations sans précédent après la tentative de putsch du 15 juillet, imputée par Ankara au prédicateur Fethullah Gülen, installé aux Etats-Unis.

Au-delà des putschistes présumés, les purges ont visé les milieux prokurdes et les médias. Des ONG et des responsables de l'opposition accusent le pouvoir de profiter de l'état d'urgence en vigueur depuis le putsch avorté pour étouffer toute voix critique.

Le parti prokurde affirme ainsi que plus de 50 maires qui lui sont affiliés ont été arrêtés en novembre.

Surnommé par certains le "Obama kurde", Selahattin Demirtas est devenu un acteur-clé de la scène politique turque et a réussi à transformer le HDP en une formation de gauche moderne, lui permettant de devenir le deuxième parti d'opposition en Turquie.

Les violences entre le PKK et Ankara ont repris à l'été 2015 après l'effondrement d'un fragile cessez-le-feu qui visait à mettre fin à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
(AFP, 18 janvier 2017)

Négociations d'Astana: Ankara rejette toute invitation des Kurdes

Ankara a vivement rejeté samedi l'éventualité que les Kurdes syriens du PYD, considéré par la Turquie comme une formation "terroriste", participent aux négociations d'Astana (Kazakhstan) sur un règlement du conflit en Syrie, comme envisagé par les Etats-Unis.

"Si vous allez inviter un groupe terroriste à la table des négociations, vous pouvez alors inviter également Al Nosra et Daech", a lancé à la presse le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, faisant référence au groupe Fateh al-Cham (anciennement connu sous le nom de Front al-Nosra, Al-Qaïda en Syrie) et au groupe Etat islamique.

Le Parti de l'Union démocratique (PYD, kurdes Syriens) et sa branche armée, les Unités de protection du peuple kurde (YPG), alliés des Occidentaux dans le conflit syrien, sont dénoncés toutefois par la Turquie qui parraine, avec la Russie et l'Iran, les négociations d'Astana.

La Turquie qualifie le PYD de "groupe terroriste" pour ses liens avec les séparatistes kurdes sur son territoire et a dénoncé à plusieurs reprises les liens des Etats-Unis sur le terrain avec cette formation.

Des déclarations du département d'Etat américain cette semaine selon lesquelles le PYD devrait "faire partie de ce processus... à un moment donné" ont suscité la colère d'Ankara.

"Nous ne nions pas le rôle et la contribution des Etats-Unis (aux négociations), mais nous attendons de la nouvelle administration (américaine) qu'elle cesse de coopérer avec des groupes terroristes", a ajouté le ministre turc.

"L'actuelle administration commet de lourdes erreurs", a-t-il dit encore.

Les pourparlers d'Astana doivent s'ouvrir le 23 janvier. L'administration du président américain sortant Barack Obama a conseillé à celle de son successeur Donald Trump de se rendre à ces négociations, auxquelles Washington n'a pas encore été formellement convié.

A Washington, l'équipe de transition de Donald Trump a toutefois indiqué samedi y avoir été invitée.
(AFP, 14 janvier 2017)

Des milliers de personnes réclament la justice pour trois Kurdes assassinées

Environ cinq mille personnes ont manifesté, samedi 7 janvier à Paris, et réclamé justice pour trois militantes kurdes assassinées en 2013 dans la capitale française.

Sakine Cansiz, 54 ans, une des fondatrices du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) réputée proche de son chef historique Abdullah Öcalan, Fidan Dogan, 28 ans, et Leyla Saylemez, 24 ans, avaient été abattues le 9 janvier 2013 de plusieurs balles à la tête, au siège d’une association kurde en plein cœur de Paris.

« Il y a quatre ans que cela s’est passé. Nous étions en colère quand elles ont été assassinées, nous sommes d’autant plus en colère à l’heure actuelle parce que le procès n’a pas pu avoir lieu, les commanditaires n’ont pas été retrouvés », a déclaré Cemile Renklicay, coprésidente du Conseil démocratique kurde de France. « On a l’impression que nos camarades ont été tuées deux fois », a-t-elle ajouté.

Les services turcs pointés du doigt

Accusé du triple assassinat, le Turc Omer Güney, qui devait être jugé à la fin du mois de janvier, est mort à Paris le 17 décembre 2016, d’une tumeur cérébrale. Son décès a éteint l’action publique à l’encontre de ce suspect qui avait toujours clamé son innocence.

Au terme de l’instruction, les enquêteurs avaient pointé « l’implication » de membres des services secrets turcs, le MIT, dans ce triple assassinat, mais sans pouvoir établir qui étaient les commanditaires de ces crimes. Les investigations n’avaient pas permis d’établir si ces agents avaient agi « avec l’aval de leur hiérarchie » ou « à l’insu de leur service afin de le discréditer ou de nuire au processus de paix », entamé à l’époque entre Ankara et le PKK. (Le Monde, 7 janvier 2017)

Les Kurdes se dotent d'une Constitution pour leur "région fédérale"

Les Kurdes de Syrie se sont dotés d'un "contrat social", une Constitution pour la "région fédérale" autonome qu'ils ont proclamée dans le nord de ce pays et où devraient être organisées des élections dans les mois à venir.

La communauté kurde de Syrie a bénéficié du chaos généré par la guerre pour étendre son contrôle dans certaines régions du Nord, instaurant en 2012 un système de trois "administrations autonomes" -- Afrine, Kobané et Jaziré -- qui ont désormais leurs propres forces de police et des écoles indépendantes.

En mars, les Kurdes sont passés à une étape supplémentaire en annonçant l'établissement d'une "région fédérale" unissant ces trois cantons, une initiative immédiatement rejetée par le régime du président syrien Bachar al-Assad et l'opposition.

Le "contrat social" qui est l'équivalent d'une Constitution a été approuvé par l'Assemblée constituante, à l'issue des réunions des 165 représentants des trois cantons qui se sont achevées jeudi, selon un communiqué de clôture distribué à la presse jeudi.

Cette Constitution prévoit la création d'une Assemblée législative dont les membres seront élus tous les quatre ans. La loi fondamentale consacre également "l'égalité" de toutes les langues utilisées dans le nord de la Syrie, et donne à chaque communauté le droit de "vivre et gérer ses affaires dans sa langue".

Les Kurdes font valoir que leur projet fédéral est fondé sur une base "territoriale" et non "ethnique", avec des représentants pour la population arabe et d'autres minorités, notamment assyrienne, dans ces zones.

"Nous allons commencer à faire appliquer la Constitution", a indiqué à l'AFP le chef du comité exécutif chargé de superviser ce processus, Mansour al-Souloum. "Les élections seront organisées dans les six mois à venir", a-t-il souligné.

Les Kurdes de Syrie forment 15% de la population de ce pays. Les milices kurdes YPG (Unités de protection du peuple) sont soutenues par les Etats-Unis dans leur lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), mais sont considérées par la Turquie voisine comme un groupe "terroriste".

Ankara a d'ailleurs lancé le 24 août une ambitieuse offensive dans le nord de la Syrie, afin notamment d'éviter la formation d'une zone autonome kurde continue le long de la frontière turco-syrienne.

Déclenché en mars 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, le conflit en Syrie s'est complexifié avec l'intervention étrangère et la montée en puissance de jihadistes. La guerre a fait plus de 310.000 morts et jeté sur les routes des millions de personnes.
(AFP, 30 déc 2016)

Minorités / Minorities

Message de Dogan Özgüden à la commémoration Hrant Dink à Bruxelles


Photos: Takhoui Djan

Comme dans plusieurs métropoles du monde, une cérémonie de commémoration a été organisée le dimanche 22 janvier 2017 à Bruxelles par l'
Association des Arméniens Démocrates de Belgique devant le monument dédié au Génocide des Arméniens à Ixelles.

Lors de la cérémonie, le message suivant de Dogan Özgüden, rédacteur en chef d'Info-Türk, excusé à cause de son état de santé, a été lu par la présidente des Ateliers du Soleil Iuccia Saponara.

Message d'Özgüden

Ahparig Hrant,
Mon frère, mon valeureux confrère,

Dix ans après ton accès à l’éternité, nous n’avons toujours aucune bonne nouvelle en provenance de nos terres natales. Je me souviens toujours avec grande tristesse de notre rencontre à Bruxelles à l’occasion d’une réunion à l’Union européenne quelques mois avant ce crime odieux dont tu as été victime… Malgré l’éloignement évident de la promesse de démocratisation et malgré toutes les menaces qui te visaient, tu gardais ton optimisme dans une sainteté exemplaire.

Hélas… Juste dix ans après ton assassinat, ce pays cher à nous tous se trouve à nouveau sous le collimateur du régime d’état d’urgence avec tous ses ingrédients : purges, arrestations, assassinats, tortures et même exils forcés...

Il y a trois jours, tu as entendu le cri de ta bien-aimée Rakel à Istanbul:

«Que s'est-il passé au cours des dix dernières années? Oh mon chéri. Malatya, İskenderun, Sevag Balıkçı, Roboski, Gezi, Suruç, Diyarbakır, Sur, Mardin, Nusaybin, Cizre, Şırnak, Tahir Elçi, Ankara, le 15 juillet, Maçka, İzmir, Gaziantep, Ortaköy Moyen-Orient. Le pays s'est transformé en effusion de sang. Un cauchemar a balayé le pays. Les gens ont commencé à craindre, et sont tombés à court de souffle. Les gens ont été humiliés en raison de leur identité, leur dignité a été déshonorée et méprisée.»

Cher Hrant,

Les forces obscures qui t’ont arraché à nous prennent maintenant comme cible un enfant exemplaire du peuple arménien : le député d’Istanbul Garo Paylan… Il a été interdit de participer aux trois sessions du Parlement et des plaintes ont été déposées à son encontre auprès de la justice.

Pourquoi ? Simplement, parcequ’il a déclaré au Parlement que les Arméniens, Assyriens, Grecs et Juifs « avaient fait l'objet d'expulsions, de déplacements lors de grands massacres et de génocides » entre 1913 et 1923.

Et c’est dans ce même parlement que la majorité islamo-fasciste a décidé, sans hésitation, de vendre son âme au diable en adoptant les amendements constitutionnels qui rendent Recep Tayyip Erdogan, le despote, intouchable.

Dans les trois prochains mois, il y a de très grandes chances pour que la dictature islamo-fasciste soit approuvée au référendum par une majorité soumise à un lavage de cerveau.


Malgré tout cela, Cher Hrant, même si nous sommes en minorité, nous poursuivrons notre combat pour défendre les libertés et les droits des citoyens arméniens, assyriens, yézidis,  juifs, kurdes et turcs. C’est une promesse que nous te faisons à toi et à toutes les victimes de ce régime honteux qui règne sur les terres des grandes civilisations de l’histoire humaine.

Nous sommes tous et toutes Hrant… Nous sommes tous et toutes Rakel…



Chère Rakel, chère amie,

Ton juste cri d’hier est aussi celui de tout(e)s tes ami(e)s, aussi bien à Istanbul qu’à Bruxelles…
Nous sommes tous et toutes Hrant… Nous sommes tous et toutes Rakel…
On t’embrasse fort.

L'équipe des Ateliers du Soleil

Rakel Dink's speech on the 10th Anniversary of Dink's assassination

10 Years. Easier said than…10 Years in Total. Not been easy at all, without you. Being without you, without a beloved one right next to you, and above all, my beloved one having been taken away from me in a heinous plot have all caused full of pain, sorrow and heartache.

What am I to say now to those who have been suffering such great pains for the last 20, 30, 40 years? What am I to say now to those whose children have been murdered?

In the last 10 years, I have learned by living and experiencing what it literally means to feel a pang of grief, how my teardrops can wet my bread and how salty they are. Thanks to the holy grace, I have learned how to cope with hatred and anger. Every time I think of your absence, I get flames in my body. I burn and burn, so much to the extent that I cannot contain the flames under my skin.

What has happened in the last 10 years? Oh my darling. Malatya massacre, İskenderun, Sevag Balıkçı, Roboski, Gezi events, Suruç, Diyarbakır, Sur, Mardin, Nusaybin, Cizre, Şırnak, Tahir Elçi, Ankara, July 15th, Maçka, İzmir, Gaziantep, Ortaköy, Airport attack and the war in the Middle East. Operations, terror, and what not… The country has turned into a bloodshed. Some wanted to shower in human blood. A nightmare has swept the country. People started to fear, and fell short of breath. People have been humiliated due to their identity, with their dignity been dishonoured and despised.

It is as if mothers give birth to their children for the sake of burying them in the soil. They are promoting more births. But no one thinks of protecting the right to life for those who are born. Yet murders that are committed day and night, such as murders of workers and women, do not count as political murders. No one takes the blame and responsibility.

Under the power of terror and the terror of the ones in power, it is once again the peoples who pay for the price. Who said what for which does not change what happens to us. The terror waged by those states who declare war against terror, leads to the same way as the latter. One day this state may appear before us as the US in Abu Ghraib, next day as Russia in Aleppo, another day as Turkey in Southeast Anatolia, another day as Syria against dissidents…One day the winds blow from the north to this killing ground, another day from the south… Yet, it is always us, the peoples, who end up reaping this cursed harvest…Dead baby corpses are coming ashore… Isn’t it enough?

I call upon the sky and earth…Mountains and seas…Rise to your feet and witness. Bear witness to the bloodshed in these lands. For people are silence, and silenced. They are dying and being killed. We have even depleted the strength to mourn after them. Extortion and tyranny have already gone beyond borders. Reasons are eclipsed, and those with reason have been exterminated.

Rise to your feet mountains and seas, skies and earth…Do bear witness. Bear witness to history and today. To the deadly sins, to the abundance of murders, to the ending lives. Bear witness to the plots, lies, endless arrogance and recklessness of the Evil. Bear witness to those who pervert justice, and to all the obnoxiousness in these ancient lands.

‘‘Utterly Meaningless!’’ says the Teacher, and continues: ‘‘I undertook great projects: I built houses for myself and planted vineyards. I made gardens and parks and planted all kinds of fruit trees in them. I made reservoirs to water groves of flourishing trees. I bought male and female slaves… I also owned more herds and flocks than anyone. I amassed silver and gold for myself, and the treasure of kings and provinces… I acquired fame and I became greater by far than anyone lived before me. In all this my wisdom stayed with me. I denied myself nothing my eyes desired; I refused my heart no pleasure. My heart took delight in all my labour…And this was the reward for all my toil. Yet when I surveyed all that my hands had done and what I had toiled to achieve, everything was meaningless, a chasing after the wind.’’*

What has happened in the last 10 years? They gave us a case. We went to courthouses. They laughed at us, insulted us; they told us to ‘‘Love it or Leave it’’. They first claimed that ‘‘There is no organisation behind the murder’’, then the Supreme Court ruled that ‘‘There is an organisation, but limited to a number of nationalist youth’’. Then one day, all of a sudden, within the state - which committed the crime, than covered it up and tried to make benefit out of it - one of the many alliances has collapsed… The organisation made up of a couple of nationalist youth has been replaced by FETÖ. At one stage, they pretended as if the culprit was Ergenekon, but it bypassed our case too. Each and every time, the state leaves its tail behind on the spot and says ‘here is the evil’. Neither wrong, nor right. When are we going to get fed up with chasing the skin of the snake instead of the snake itself?

We do once again ask the very same question we asked 10 years ago…

Those who made him a target, who threatened him, who chanted ‘‘Hrant, you are the target of our rage’’, those who made statements on behalf of the General Staff. When are they going to face justice?

Crime scene footage is once again being circulated around. They say that 10 years ago, around this time, on this very spot, there were more gendarmerie officers than the civilians. We will wait and may see when this years-long investigation will come to an end.

We said it before, we will say it again. This is a murder with well-known perpetrator. The perpetrator of this murder seems to be the state, with all its ranks. For our people to understand this in their conscience, there is no need for anything else beyond the shameful theatre that has been performed in the last 10 years. If the state is not the perpetrator, then it has the responsibility to sort through the perpetrators within itself. What is sacred is not the state, it is the human being. What is sacred is life.

For the last 10 years, the state continues to sacrifice what is sacred for these lands. Just as it did 100 years ago and afterwards for the last 100 years… My sisters and brothers. Regardless of its nation, race or faith; one cannot be a proper state that deserves these lands unless it considers life as sacred.

It gives me great pain to be here today, to share with you the pain of my husband who was murdered 10 years ago, and to talk about his murder case. Yet, this case is also a very important cause of this nation for the democratization of the country.

My husband used to care much more about the conscience of people rather than the courts. The only thing that still gives us a hope, in the midst of all of these, is that the people has condemned this crime in their own conscience.

This case holds one of the keys to Turkey’s democratization. If you are going to make use of it, it’s all yours, as long as you use it for this purpose.

This case is also the case of detained journalists and deputies who have found themselves in jail deprived of their own freedom while seeking the truth and struggling for peace and freedom. May God let them to reunite with their beloved ones very soon.

Today, in this dark era, those who console themselves believing that ‘‘fortunately our people is in power’’, please do not be mistaken assuming that the ones in power is on your side. Those that you send to power - with all good intentions - to govern the country, have turned into State Men from being the sons of people. They have already forgotten their pledges. They are now trying to make you accomplice to their crimes. You do not deserve this. We do all deserve much better. And I do hope we will achieve what is much better.

Love means doing things for the other. When you walk in the path of love, you will for sure have heartaches. Yet, love is the strongest psychological warfare. Love responds to wrongdoing with benevolence. Without love, there is no creed.

Put love upon yourselves.

‘’ Whoever claims to love God yet hates a brother or sister is a liar. For whoever does not love their brother and sister, whom they have seen, cannot love God, whom they have not seen.’’**

Let the ones who love the God, do also love themselves and their neighbours.

Dear friends. We are here together with you for the last 10 years. We have become relatives in pain. We have shared our stories, we have listened to each other. Yet, during these 10 years, so many more stories full of pain, sorrow and tear have come out, thousands of them, tens of thousands of them…

It is not only about living together, what really matters is to live happy and equal. And to live in dignity and live freely… Come, let us remove the restlessness of doves in this country. Come, let us not sacrifice doves any longer. As my Chutag said:

Come, let us first understand each other...
Come, let us first respect each other’s pain...
Come, let us first let one another live.

* Ecclesiastes 2:4-11
** 1 Gospel of John 4:20
(BIA, Jan 19, 2017)


Commémoration 10 ans après le meurtre de Hrant Dink

Des milliers de personnes ont honoré jeudi à Istanbul la mémoire du célèbre journaliste turc d'origine arménienne Hrant Dink, assassiné il y a 10 ans par un jeune ultranationaliste dans des circonstances encore floues.

"Nous sommes tous Hrant, nous sommes tous Arméniens", ont scandé les milliers de personnes rassemblées devant les anciens locaux d'Agos, un quotidien publié en langues turque et arménienne que dirigeait Hrant Dink.

Parmi elles, la veuve du journaliste assassiné, Rakel Dink, qui lui a rendu un hommage émouvant. "Ce n'est pas facile, sans toi", a-t-elle déclaré. "Si tu savais ce qu'est devenu le pays", a-t-elle ajouté, avant d'énumérer la longue liste d'attentats qui ont frappé la Turquie ces derniers mois.

Le 19 janvier 2007, le journaliste, âgé de 52 ans, a été tué de deux balles en pleine rue. La photographie de son corps sans vie, recouvert d'un drap, a marqué les esprits en Turquie.

Dix ans après, Türkan Arslan ressent la même peine. "A chaque fois que je passe dans cette rue, je me mets à trembler. C'est vraiment douloureux. Comment ont-ils pu tuer quelqu'un comme lui ?", a dit cette manifestante à l'AFP.

Le tireur, Ogun Samast, 17 ans au moment des faits, a avoué le meurtre et a été condamné à près de 23 ans de prison en 2011. Mais l'identité de ses commanditaires éventuels continue de faire l'objet d'une vive polémique.

La célèbre romancière turque Asli Erdogan, poursuivie pour "activités terroristes", a également participé au rassemblement. "Nous sommes ici dix ans après (le meurtre). Nous serons encore ici dans 20 ans", a-t-elle dit à l'AFP.

Né à Malatya, dans le sud-est de la Turquie, où a vécu un temps une large population arménienne désormais décimée, Hrant Dink est arrivé à Istanbul en 1996 et s'est fait connaître en fondant Agos.

Ce journal n'était ni le premier ni le seul en arménien, mais se distingue en paraissant aussi en turc, permettant un débat sur des sujets jusque-là tabous.

Hrant Dink oeuvrait à la réconciliation entre Turcs et Arméniens, mais était haï par les nationalistes turcs pour avoir qualifié de génocide les massacres dont les Arméniens ont été les victimes pendant la Première Guerre mondiale sous l'Empire ottoman. La Turquie refuse catégoriquement de reconnaître tout génocide.
(AFP, 19 janvier 2017)

Le député arménien Garo Paylan suspendu d’accès au Parlement turc

M. Garo Paylan, député arménien du HDP pour la ville d’Istanbul, a prononcé un discours lors de la dernière session de la grande Assemblée nationale de Turquie dans le cadre des débats sur les amendements constitutionnels le 14 janvier 2017.

Dans son discours, M. Paylan a souligné l’importance du pluralisme dans l’élaboration des constitutions, citant des exemples de la période ottomane tardive.

S’exprimant sur le fait que le chaos a commencé en même temps que la disparition du pluralisme au parlement, il a dit:

« Une période de 10 ans de chaos a commencé et pendant cette période, entre 1913-1923, nous avons perdu quatre peuples: Arméniens, Grecs, Assyriens et Juifs. Ils ont été déportés parmi les massacres et génocides à grande échelle. «

Suite à cette phrase, les députés de l’AKP et du MHP ont agressé verbalement M. Paylan pour avoir utilisé le mot «génocide», et l’ont forcé à s’excuser.

Au fur et à mesure que la tension montait, les députés de l’AKP, du MHP et du CHP ont décidé de suspendre le droit de M. Paylan d’assister à la séance plénière pendant trois jours.

Dans le cadre de leur mandat parlementaire, les députés ont le droit d’exprimer leurs idées sans crainte ni intimidation. Cette suspension est une violation flagrante de la liberté d’expression qui délimite simultanément les limites de la parole «acceptable» au sein du parlement turc.

Cette pratique antidémocratique donne également un aperçu du caractère des discussions en cours concernant les amendements constitutionnels sur le système présidentiel que le régime d’Erdoğan-AKP est très désireux d’établir.

Vous trouverez ci-dessous des extraits du discours de M. Paylan ayant entraîné sa suspension.

 » Autrefois, nous représentions 40 pour cent de la population, actuellement nous sommes seulement un sur mille!

Chaque fois que la pleine autorité est donnée à une seule personne et que toutes les institutions sont rendues dysfonctionnelles, les nations s’effondrent. C’est une histoire de plusieurs siècles. Dans l’histoire de la Turquie, on peut observer une situation analogue. Chaque fois que les institutions se renforcent, notre pays commence à trouver la paix. Chaque fois que des dictatures ou des coups d’État militaires s’installent, notre pays devient plus pauvre.

Le jour où vos enfants et vos grands-enfants vous demanderont de rendre des comptes, vous ne pourrez pas les regarder dans les yeux. Nous traversons une période historique; Nous faisons une grosse erreur. Vous insistez sur cette erreur. Vous ne serez pas en mesure de rendre compte de vos actions lorsque vos enfants vous appelleront à rendre des comptes: ils vont vous demander: «Papa, grand-père, avez-vous voté pour cet amendement constitutionnel méprisable?» Et vous ne pourrez pas les regarder dans les yeux. S’il vous plaît, éviter cela avant qu’il ne soit trop tard.

Nous devons tirer des leçons de l’histoire. Certains louent la période ottomane alors que d’autres la maudissent. Il existait un système de nations pendant l’ère ottomane. [Il y avait] un état avec une structure pluraliste, dans le Zeitgeist de l’époque … Pendant la période de désintégration essentiellement, les rêves de liberté en provenance d’Europe ont enveloppé l’Anatolie. Les sujets restants ont lutté pour cela.

Cette réflexion a répandu le sentiment qu’il y avait besoin d’un parlement dans l’état ottoman. Et finalement, le premier parlement a été constitué en 1876.

Dans ce Parlement ottoman, 40% de ceux qui ont écrit la Constitution étaient chrétiens. 109 personnes ont écrit la première constitution; 69 parmi eux étaient musulmans et 40 étaient chrétiens. La même proportion que l’on retrouvait dans la population ottomane …

Aujourd’hui, nous sommes seulement un sur mille. À l’époque, il existait un tel pluralisme et une telle représentation cela était impressionnant. Krikor Odyan était l’un de ceux qui a écrit la constitution. Une constitution pluraliste; Chaque personne pouvait s’y retrouver. Abdülhamit est devenu sultan suite à sa prétention d’établir ce parlement, or un an plus tard, il se servait de la guerre russo-ottomane comme excuse pour l’abolir. 30 années de despotisme suivirent.

Autrefois nous représentions 40 pour cent de la population, maintenant nous sommes seulement un sur mille. »

Toute tyrannie prend fin un jour. Ceux que vous appréciez ont l’impression d’avoir gagné, mais ceux que vous ignorez tombent dans le silence, ou se révoltent. Ainsi en 1908, la Deuxième ère constitutionnelle est entrée en jeu, une constitution pluraliste a été consolidée. Plus tard, la junte dirigée par Talat et Enven a éviscéré cette constitution, et comme Mehmet Parsak l’a dit, la junte est arrivée au pouvoir en affirmant qu’ils «établissaient la Constitution turque».

Ils ont invalidé le parlement et la pluralité. Une période de 10 ans de chaos a commencé et pendant cette période, entre 1913-1923, nous avons perdu quatre peuples: Arméniens, Grecs, Assyriens et Juifs. Ils ont été déportés parmi des massacres et des génocides à grande échelle.

Moi je l’appelle génocide, vous pouvez l’appeler comme vous voulez.

Autrefois nous représentions 40% de la population, maintenant nous sommes seulement un sur mille. Sans aucun doute, quelque chose de terrible nous est arrivé. Je l’appelle génocide, vous pouvez l’appeler comme vous voulez. Nommons-le ensemble et avançons. Les Arméniens savent ce qui leur est arrivé. Je sais ce qui est arrivé à mes ancêtres, à mon grand-père.

Je suis un « réscapé de l’épée » (« kılıç artığı » comme vous l’appelez), déclaré nul et non avenu, réduit à un sur mille.

Tirons les leçons du passé au lieu de l’utiliser pour justifier les désastres du présent. Donnez-lui enfin un nom, pour que nous puissions l’affronter ensemble. (HDP, 19 janvier 2017)


LE DIMANCHE 22 JANVIER 2017 A 13h.
devant le monument dédié au Génocide des Arméniens
Square Henri Michaux - 1050 Ixelles
Association des Arméniens Démocrates de Belgique
Info : 0489 73 97 01

Campagne de signature pour le député Garo Paylan

Garo Paylan est non seulement un député qui lutte courageusement pour la démocratisation de la Turquie mais également un représentant dans l'Assemblée nationale du peuple arménien victime du génocide de 1915 de l'Empire ottoman et des pratiques répressives chauvinistes de la République. Soyons solidaires avec Garo Paylan.
Dogan Özgüden

Signe ici


GUE/NGL protests measures that violate rights of Yazidi refugees

GUE/NGL President Gabi Zimmer denounced the announcement from the Turkish government that it intends to close a camp for displaced people where Yazidi refugees have sought protection:             

“The Turkish government is continuing its policies of division and discrimination of minorities in the country. After the arrest of the elected co-mayors of the Diyarbakır Yenişehir Municipality in December, it now wants to close the nearby Fidanlık Camp against the will of the Yazidi refugees - who fled the genocidal attacks of ISIS in Iraq.“

The decision was announced by the Disaster and Emergency Management (AFAD) Directorate of the Turkish government.

"The Yazidi people have very good relations with the residents of Diyarbakır, which the Turkish government now want to disrupt. We call on the Turkish Prime Minister to stop this practice of isolation and to respect the rights of the refugees," Zimmer continued. 

The German MEP also condemned the ongoing government crackdown of opposition forces in Turkey:

“The continued persecution of the democratic opposition in Turkey is unacceptable. The arrest of Aysel Tuğluk, Vice co-Chair of the HDP in charge of Human Rights and Legal Affairs, together with many others, is the latest assault against the last remnants of democracy in Turkey. Since Turkish government ended the peace process more than 8,700 HDP members and supporters have been arrested. The EU must take strong action against the ongoing attacks on human rights in Turkey.” (
GUE/NGL, January 3, 2017)

Politique intérieure/Interior Politics

La Turquie et sa réforme constitutionnelle

Ahmet Gulabi DERE, Strasbourg


Avec la réforme que AKP veut faire dans la Constitution turque les pouvoirs de Recep Tayip Erdogan se renforcent de plus en plus. Il devient le seul homme qui aura tout pouvoir sur le pays. Bien sûr cette évolution est sévèrement dénoncée par les partis de l’opposition comme CHP (le Parti républicain du peuple), HDP (Parti Démocratique du Peuple) et autres. Ainsi une partie de la société civile est contre ce réforme.

Le Parlement turc vient d’approuver en première lecture le projet de Constitution destiné à renforcer les pouvoirs de Recep Tayip Erdogan. Les 18 articles concernés seront débattus une nouvelle fois et après le texte sera soumis à référendum prévu pour le mois d’Avril prochain.

Le AKP n’a pas eu beaucoup de difficulté pour faire adopter le texte au parlement. Car il avait déjà reçu le total soutien du Parti Nationaliste Turc (MHP). Cela veut dire que AKP a déjà garanti aussi le référendum.

Il faut savoir que, avec cette nouvelle Constitution, Recep Tayip Erdogan aurait un ultra-pouvoir. Il aura les moyens constitutionnels pour nommer ou de limoger les ministres. Il exercera ainsi les fonctions du poste de premier ministre. Cela veut dire que désormais il n’y aura plus de premier ministre en Turquie. La séparation des pouvoirs serait complètement abolie et tous les pouvoirs seront concentrés dans les mains d'une seule personne, et ce sous prétexte de créer de la stabilité dans le pays, ce qui n’est encore jamais arrivé dans l’histoire de ce pays. Après l’adoption de cette réforme constitutionnelle les élections législatives et la présidentielle se dérouleront simultanément, probablement au mois d’Avril prochain.

Une dérive autoritaire

La constitution actuelle de la Turquie, votée en 1982, garantit, plus ou moins, l’indépendance de la justice face à l’exécutif. Si cette nouvelle réforme est définitivement adoptée, alors le président pourra facilement intervenir, quand il veut et comme il veut, dans le fonctionnement de la justice.

Les Partis à l’opposition, comme CHP  et HDP dénoncent une dérive autoritaire du pouvoir de Recep Tayyip Erdogan alors que des purges en série ont suivi, sois disant, la tentative de coup d’Etat du 15 juillet dernier. Ainsi, depuis l’an dernier des centaines de dirigeants, y compris les deux coprésidents et une dizaine de députés du HDP sont arrêtés d’une façon arbitraire. Il se trouvent actuellement dans plusieurs prisons du pays.

Mais, face à la vague des critiques l’AKP justifie cette évolution vers un régime présidentiel par le besoin de renforcer la Turquie, soumise à la menace terroriste. Selon moi ce n’est qu’un prétexte. La Turquie ne sera pas renforcée avec cette réforme constitutionnelle, ni contre la menace évoquée, ni contre d’autres menaces. Ceux qui connaissent bien ce pays savent très bien que les intérêts de la Turquie passent par une vraie démocratisation du système étatique.

Ce qui est en train de se faire en Turquie n’est pas une réforme constitutionnelle, mais un suicide. Selon le CHP le peuple turc ne se suicidera pas. Ça on verra quand le référendum est fait.

Un autre point important ; tout ce travail dans le but de réformer la constitution se passe en plein état d'urgence, au cours duquel des médias ont été fermés, des journalistes emprisonnés. Actuellement plus de 400 journalistes se trouvent en prisons.

Le footballeur Arda Turan taclé pour son soutien à Erdogan

Le célèbre footballeur turc évoluant au FC Barcelone Arda Turan s'est engagé en faveur d'une révision constitutionnelle renforçant les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan, suscitant une contre-attaque cinglante sur les réseaux sociaux.

Le porteur du brassard de capitaine de l'équipe nationale de Turquie a rejoint une campagne lancée par des célébrités sur Internet à quelques semaines d'un référendum sur la réforme.

La réforme vise à instaurer un système présidentiel, une mesure que les autorités estiment nécessaire pour assurer la stabilité de l'exécutif au moment où la Turquie est confrontée à une vague d'attentats sans précédent et une situation économique difficile.

Mais le texte, qui pourrait permettre à M. Erdogan de rester au pouvoir jusqu'en 2029, suscite l'inquiétude d'opposants et d'ONG qui accusent le chef de l'Etat turc de dérive autoritaire, notamment depuis la tentative de putsch de juillet suivie de purges.

La campagne a été initiée mardi soir par un présentateur sportif et ancien international turc, Ridvan Dilmen, qui a déclaré dans une vidéo: "Nous voulons une Turquie forte. Pour une Turquie forte, je dis +oui+. Et toi, cher Arda ?"

Sans tarder, Arda Turan a répondu via une courte vidéo publiée sur son compte Twitter. "Coach Ridvan, j'ai bien reçu ton appel. Pour une Turquie forte, moi aussi j'en suis", a-t-il déclaré avant de lancer un appel à son ex-coéquipier à Galatasaray Burak Yilmaz.

Ce dernier, qui évolue aujourd'hui au sein du club chinois Beijing Guoan, a également publié un message de soutien, lançant un appel à un chanteur turc, prolongeant ainsi la chaîne de vidéos.

Cette initiative a fait bondir des célébrités turques opposées à la réforme constitutionnelle qui ont monté une contre-offensive sur les réseaux sociaux où le mot-dièse "non" rivalise avec le "oui".

"#Non, pour une Turquie lumineuse", a ainsi tweeté l'actrice Meltem Cumbul. "+Non+ est l'un des plus beaux mots de notre langue turque", a de son côté plaisanté Ahmet Ümit, un écrivain turc.

Un autre mot-dièse parmi les plus utilisés était "#NeSuccombezPasAuDiable", en référence à Ridvan Dilmen, surnommé "le diable" pour son intelligence tactique lorsqu'il était joueur dans les années 1980.

D'autres internautes s'en prenaient directement à Arda Turan, invité à se contenter de "faire ce pour quoi (il est) payé des millions". Le joueur est un admirateur assumé de M. Erdogan, qu'il qualifie parfois de "commandant en chef".

Après une tentative de putsch en juillet visant à renverser le chef de l'Etat turc, Arda Turan avait exhorté ses concitoyens à descendre dans les rues pour soutenir M. Erdogan, qui avait reçu le joueur dans son palais présidentiel à Ankara. (AFP, 25 janvier 2017)


Erdogan vers un pouvoir considérablement renforcé

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exhorté samedi ses partisans à oeuvrer "nuit et jour" au succès d'un référendum sur une révision constitutionnelle renforçant considérablement ses pouvoirs, qui a reçu le feu vert du Parlement.

Les députés turcs ont adopté en seconde lecture, dans la nuit de vendredi à samedi, le texte de 18 articles qui vise à instaurer un système présidentiel en Turquie, ouvrant la voie à une consultation populaire qui devrait se tenir au printemps.

La réforme constitutionnelle permettrait notamment au président de nommer et révoquer les ministres, promulguer des décrets et déclarer l'état d'urgence.

M. Erdogan estime que cette révision, qui pourrait lui permettre de rester au pouvoir jusqu'à au moins 2029, est nécessaire pour garantir la stabilité à la tête de la Turquie, confrontée à une vague sans précédent d'attentats et des difficultés économiques.

Mais le texte suscite l'inquiétude d'opposants et d'ONG qui accusent le chef de l'Etat turc de dérive autoritaire, notamment depuis la tentative de putsch de juillet qui a été suivie de purges d'une ampleur inédite.

"C'est à la nation de rendre (...) la décision finale", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours à Istanbul. "Je suis convaincu que vous travaillerez nuit et jour pour la campagne du référendum et avancerez vers l'avenir", a-t-il ajouté en s'adressant à ses soutiens.

Le Parlement a approuvé le texte avec 339 voix sur 550, soit plus que le seuil nécessaire des trois cinquièmes pour soumettre le texte à une consultation populaire, un résultat obtenu par le parti au pouvoir (AKP) grâce à l'appui de la droite nationaliste (MHP).

- Polarisation -

Selon la majorité, la présidentialisation du système permettra d'éviter la formation de coalitions gouvernementales instables et rendra la conduite des affaires plus efficace au moment où la Turquie affronte des défis sécuritaires et économiques de taille.

Le Premier ministre, Binali Yildirim, a ainsi assuré que le projet profiterait à tous, en permettant un "gain de temps" pour la gestion du pays.

"Quand vous êtes plus puissant, vous pouvez aborder les problèmes avec plus de résolution", a-t-il affirmé vendredi, lors d'un entretien sur la télévision publique TRT.

Mais ces arguments ne suffisent pas à convaincre les partis d'opposition social-démocrate et prokurde, qui voient dans ce texte un symbole d'une dérive autoritaire du président turc.

L'examen du texte au Parlement a déchaîné les passions et donné lieu à des rixes d'une rare violence dans l'hémicycle, où un député a eu le nez cassé et une élue handicapée a été projetée au sol.

Dans ce contexte de polarisation politique, qui s'ajoute à la série d'attentats qui frappe le pays, la campagne pour le référendum s'annonce particulièrement tendue.

Un assaillant a ouvert le feu sur la police à Istanbul samedi, quelques heures après deux attaques à la roquette visant les forces de sécurité et un local de l'AKP dans la mégalopole turque.

- 'Séparation des pouvoirs abolie'-

Aux termes de la réforme constitutionnelle, les élections législatives et présidentielle seraient simultanées et le président pourrait être élu pour deux mandats de cinq ans, le prochain scrutin étant fixé à novembre 2019.

Si le compteur de M. Erdogan, élu en 2014 à la présidence après 12 ans à la tête du gouvernement, est remis à zéro avec cette réforme, ce qui n'est pas clairement établi, il pourrait donc rester au pouvoir jusqu'à au moins 2029.

Avec cette réforme, la fonction de Premier ministre disparaîtrait au profit d'un ou plusieurs vice-présidents. Le président pourrait également dissoudre le Parlement et intervenir dans le domaine judiciaire.

"La séparation des pouvoirs serait complètement abolie", a affirmé à la presse Metin Feyzioglu, président de l'Union des barreaux de Turquie. "Ce n'est pas une réforme, mais un suicide".

Emma Sinclair-Webb, directrice Turquie de Human Rights Watch, a pour sa part indiqué à l'AFP que cette réforme "concentre absolument tous les pouvoirs dans les mains du président".

En outre, a-t-elle souligné, la fermeture de nombreux médias critiques dans le cadre de l'état d'urgence en vigueur depuis la tentative de putsch en juillet rend impossible "un débat public effectif".
(AFP, 22 janvier 2017)

Le Parlement turc approuve le renforcement des pouvoirs d'Erdogan

Le projet de révision constitutionnelle visant à renforcer les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan a été adopté par le Parlement turc en seconde lecture tôt samedi, ouvrant la voie à un référendum au printemps.

"Notre nation prononcera le dernier mot sur ce sujet. Elle donnera la décision finale", a affirmé le Premier ministre Binali Yildirim, à l'issue du scrutin.

"Que personne n'en doute, notre nation prendra (...) la plus juste des décisions", a-t-il ajouté.

Cette réforme constitutionnelle transfère au président le pouvoir exécutif qui jusque-là appartenait au Premier ministre, bien que ce poste ait de plus en plus été marginalisé depuis l'accession de Recep Tayyip Erdogan à la présidence en 2014.

Les 18 articles du texte ont recueilli 339 des 550 voix du Parlement, soit neuf de plus que la majorité des trois cinquièmes requise pour que la réforme soit soumise à référendum, a priori au mois d'avril.

La victoire, scellée un peu après 4 heures du matin (01h00 GMT) samedi, a été assurée par une alliance formée entre le parti islamo-conservateur au pouvoir, l'AKP, et le parti de droite nationaliste, le MHP.

Selon la majorité, la présidentialisation du système est essentielle pour assurer la stabilité au sommet de l'Etat et permettra simplement de s'aligner sur les systèmes en vigueur dans d'autres pays, comme aux Etats-Unis ou en France.

Le Premier ministre, Binali Yildirim, a ainsi assuré que le projet profiterait à tous, en permettant un "gain de temps" pour la gestion du pays.

"Quand vous êtes plus puissant, vous pouvez aborder les problèmes avec plus de résolution", a-t-il affirmé vendredi, lors d'un entretien sur la télévision publique TRT. "Il n'y aura aucune faiblesse dans la lutte contre le terrorisme (ou) sur les sujets économiques."

- 'Suicide' -

Mais l'opposition dénonce une dérive autoritaire supplémentaire de M. Erdogan.

"La séparation des pouvoirs serait complètement abolie et tous les pouvoirs seront concentrés dans les mains d'une seule personne sous prétexte de créer de la stabilité", déplore Metin Feyzioglu, président de l'Union des barreaux de Turquie. "Mais une stabilité pérenne n'est possible qu'avec un état de droit."

"Ce n'est pas une réforme, mais un suicide, et le peuple ne se suicidera pas", affirme-t-il.

Des tensions ont éclaté entre députés de clans adverses au cours des débats ces deux dernières semaines.
 Lors de l'examen du texte en première lecture, la semaine dernière, un député a eu le nez cassé et un autre a affirmé avoir été mordu au tibia lors de violents affrontements.

Tard jeudi, une rixe a éclaté après qu'une élue indépendante, Aylin Nazliaka, se fut menottée au micro de la tribune de l'hémicycle pendant plus d'une heure pour protester contre le projet de réforme constitutionnelle. Plusieurs députés légèrement blessés ont dû être évacués à l'hôpital.

- Etat d'urgence -

Aux termes de la réforme constitutionnelle, le président Erdogan pourrait en théorie se maintenir au pouvoir jusqu'à au moins 2029 et pourrait, entre autres, nommer ou limoger les ministres ainsi qu'un, voire plusieurs, vice-présidents.

Le poste de Premier ministre disparaîtrait, ce qui serait une première depuis la fondation de la Turquie moderne par Mustafa Kemal Atatürk en 1923.

Le président pourra également intervenir directement dans le domaine judiciaire et promulguer des décrets.

Les élections législatives et présidentielle se dérouleront simultanément. Le projet fixe la date du prochain scrutin au 3 novembre 2019.

Emma Sinclair-Webb, directrice Turquie de Human Rights Watch, parle d'une réforme qui "concentre absolument tous les pouvoirs dans les mains du président".

"Tout ce vote au Parlement se passe en plein état d'urgence, au cours duquel des médias ont été fermés, des journalistes emprisonnés", déplore-t-elle. Selon elle, dans de telles conditions il est impossible "qu'un débat public effectif ait lieu dans les médias à propos des changements qui sont apportés" et que le peuple soit correctement informé.

L'opposition accuse M. Erdogan de mettre à profit l'état d'urgence en vigueur depuis le putsch manqué du 15 juillet pour faire taire toute voix discordante, à travers une vague de purges sans précédent.

Ce débat se déroule dans un contexte d'insécurité, le pays ayant été frappé ces derniers mois par une série d'attaques revendiquées par la rébellion kurde ou imputées au groupe Etat islamique.

Ces attentats ont fait fuir les touristes et contribué au ralentissement économique et à la dégringolade de la livre turque.
(AFP, 21 janvier 2017)

Nouvelle rixe au Parlement, des députées blessées

Le Parlement turc a été le théâtre jeudi soir d'une nouvelle rixe qui a opposé opposants et partisans d'une réforme constitutionnelle renforçant les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.

Au moins deux députées, l'une du parti d'opposition prokurde HDP, l'autre du parti au pouvoir AKP, ont été légèrement blessées et hospitalisées, ont rapporté les médias turcs, qui publient des photos des deux femmes en train d'être transportées en brancard.

La rixe s'est produite après qu'une élue indépendante, Aylin Nazliaka, se fut menottée au micro de la tribune de l'hémicycle pendant plus d'une heure pour protester contre le projet de réforme constitutionnelle élargissant les prérogatives présidentielles, examiné en seconde lecture par le Parlement.

"Je m'enchaîne au pupitre pour dire non au diktat d'un seul homme, m'opposer à l'anéantissement des valeurs républicaines et protester contre le menottage du Parlement avec cette révision constitutionnelle", a-t-elle déclaré.

Des députées de l'AKP ont alors tenté de la déloger manu militari, mais ont rencontré l'opposition d'élues des formations d'opposition CHP et HDP, selon les médias turcs. Des coups de poing et de pied ont été échangés.

Une élue du CHP en chaise roulante, Safak Pavey, équipée de prothèses à un bras et à une jambe, a été projetée au sol avant d'être évacuée par des collègues, selon le quotidien Hürriyet.

"Elles nous ont attaquées, on aurait dit qu'elles avaient perdu la tête. Cette agression laisse entrevoir ce qui nous attend une fois que la (réforme de la) Constitution sera passée", a déclaré Mme Pavey, citée par Hürriyet.

Le projet de réforme, qui vise à instaurer un système présidentiel dans lequel le chef de l'Etat serait l'unique tête de l'exécutif, déchaîne les passions dans un pays polarisé autour de la figure du président Erdogan.

Son examen en première lecture, la semaine dernière, avait déjà donné lieu à de violents affrontements : un député a eu le nez cassé, un autre a affirmé avoir été mordu au tibia.

Sur les 18 articles que compte le projet de réforme, sept ont été approuvés à la majorité requise des trois cinquièmes en seconde lecture.
 S'ils sont tous validés, les députés voteront ensuite une dernière fois sur l'ensemble du texte, qui sera soumis à référendum au printemps s'il récolte les voix nécessaires.

Cette réforme, présentée par la majorité comme essentielle pour garantir la stabilité au sommet de l'Etat, est largement décriée par l'opposition qui y voit une dérive autoritaire supplémentaire de M. Erdogan.

Aux termes de la réforme constitutionnelle, celui-ci pourrait en théorie se maintenir au pouvoir jusqu'à au moins 2029 et pourrait, entre autres, nommer ou limoger les ministres ainsi qu'un, voire plusieurs, vice-présidents.

Il pourra également intervenir directement dans le domaine judiciaire et promulguer des décrets.
(AFP, 19 janvier 2017)

Le Parlement turc approuve le renforcement des pouvoirs d'Erdogan

Le Parlement turc a approuvé dimanche en première lecture une nouvelle Constitution renforçant les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.

Les parlementaires ont approuvé dans la soirée les deux dernières parties de la Constitution, avec la majorité des trois cinquièmes requise.

Le parti de la Justice et du Développment (AKP) au pouvoir a recueilli les plus de 330 voix - soit une majorité des trois cinquièmes des voix - nécessaires pour l'adoption de la nouvelle Constitution afin qu'elle puisse être soumise à un referendum, probablement en avril.

Le texte doit être soumis en deuxième et dernière lecture au Parlement à partir de mercredi. Les 18 articles de la nouvelle Constitution, qui vise à étendre les pouvoirs du président de la République, y seront de nouveaux débattus l'un après l'autre.

La semaine dernière, une rixe avait éclaté au Parlement lors de l'examen du texte.

Les députés en étaient venus aux mains dans la nuit de mercredi à jeudi et les médias turcs ont diffusé des images montrant certains élus distribuer des coups de poing à la volée ou jetant des chaises.

Ce projet de présidentialisation du système politique turc est rejeté par l'opposition qui dénonce une dérive autoritaire du président Erdogan, en particulier depuis la tentative de coup d'Etat du 15 juillet dernier et les vastes purges qui ont suivi.

- Plus de Premier ministre -

Le président aura le pouvoir de nommer ou de limoger les ministres, tandis que le poste de Premier ministre sera supprimé, pour la première fois dans l'histoire de la Turquie.

Le projet de nouvelle Constitution prévoit un poste de vice-président, ou éventuellement de plusieurs vice-présidents.

Les élections législatives et présidentielle se dérouleront simultanément. Le projet fixe la date du scrutin au 3 novembre 2019.

La durée du mandat présidentiel est fixée à cinq ans et le président ne pourra exercer que deux mandats au maximum.

Le projet de nouvelle Constitution est notamment critiqué par le principal parti d'opposition, le Parti républicain des Peuples (CHP, social-démocrate). Le Parti démocratique des Peuples (HDP, prokurde) boycotte le vote, une dizaine de ses députés, accusés de soutenir le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste), étant en détention.

L'AKP, qui dispose de 317 sièges sur les 550 du Parlement, a eu besoin des voix d'un quatrième parti, la formation de droite nationaliste MHP, pour obtenir la majorité requise pour faire adopter le texte.

Le dirigeant du Mouvement nationaliste Devlet Bahceli, qui a pris la tête de cette formation en 1997, est apparu comme le principal allié de l'AKP pour promouvoir la réforme constitutionnnelle.

La Constitution actuelle, adoptée en 1982 dans la foulée du coup d'Etat militaire de 1980, garantit l'indépendance de la justice face à l'exécutif.

Mais la réforme constitutionnelle permet au président d'intervenir directement dans le fonctionnement de la justice, que M. Erdogan a accusé d'être influencée par les partisans du prédicateur Fethullah Gulen, tenu par les autorités pour responsable du putsch avorté du 15 juillet.

Le Premier ministre Binali Yildirim a affirmé que la nouvelle Constitution mettrait la Turquie à l'abri de toute nouvelle tentative de coup d'Etat.

"Avec la réforme constitutionnelle, les juntes ne seront plus encouragées à s'emparer du pouvoir", a-t-il ajouté.
(AFP, 16 janvier 2017)

Parliament approves three more articles amid heated brawl

Turkey’s parliament approved three more articles from an 18-article constitutional amendment package to shift the current parliamentary system to an executive presidency amid a fierce brawl in parliament that left deputies injured and damaged the hall. 

The third, fourth and fifth articles of the constitutional amendment package, which include moves to reduce the age of candidacy in presidential elections, passed with over 341 votes in late night sessions on Jan. 11 and 12, while main opposition Republican People’s Party (CHP) lawmakers’ staunch criticism and their attempt to occupy the parliamentary chair led to fury among lawmakers. 

The vote to reduce the age of candidacy from 25 to 18 was the first motion that was passed, with the attendance of 485 lawmakers, of which 341 approved and 139 opposed the motion.

The fourth article, which increases the parliament’s term from four years to five and regulates the presidential election procedure, according to which members of parliament and the president will be elected on the same day, was passed with 343 affirmations and 139 rejections. The fifth article regulating the duties and authorities of the parliament was accepted by 343 votes with seven rejections.

‘Secret ballot’ arguments

Tension in parliament mounted once again after opposition lawmakers criticized ruling Justice and Development Party (AKP) deputies for violating the principles of a “secret ballot,” which was seen as an effort to exert pressure on other lawmakers who might be considering voting against the package during the third motion.

During the row, CHP lawmakers, who were trying to video AKP lawmakers casting their ballots, faced fury from AKP lawmakers, who blocked opposition members from watching the process. The two sides’ altercation eventually led to a fistfight.          
                                                                 
CHP Kocaeli lawmaker Fatma Kaplan said she was physically injured by an AKP lawmaker as he tried to confiscate her recording devices to stop her from videoing the sessions. 

The voting had to be repeated due to the fight.

CHP occupies parliament chair

During discussions on the fifth article of the constitutional amendment, which permits the regulation of duties and responsibilities of the parliament, the ruling party and opposition party’s lawmakers engaged in another brawl, leading to injuries after CHP lawmakers occupied the parliament’s chair in protest at the article.

“The authority you permit today will bring about the end of this country. You [lawmakers] are trying to destroy yourself [parliament] without anyone seeing. We will not allow this,” Özgür Özel, CHP’s group deputy chairperson, said early Jan. 12, repeating the CHP’s early criticisms that the vote on such an important article be cast late at night when the public cannot be informed. 

“We are taking the chair under our protection in order to ensure the fulfillment of the duty of defending the people’s chair, in order to tell the people and ensure that this article will be discussed in parliament, while looking into the eyes of the people. We are protecting the people’s chair from you,” Özel said.

Following Özel’s statement, CHP lawmakers approached the chair with applause from the crowd and surrounded the chair arm-in-arm. The CHP’s attempt to occupy the chair caused outrage among AKP lawmakers, who also walked to the chair in attempt to oust the CHP lawmakers from the podium. The sides’ altercation transformed into a fistfight, which resulted in injuries to lawmakers while damaging the parliament’s furniture.

Following the physical brawl, the parliament’s speaker rushed the process by refusing to permit questions and rejected proposals from lawmakers, which prompted more criticism from CHP lawmakers.  (hurriyetdailynews.com, January 12, 2017)


Le système présidentiel débattu au Parlement dès lundi

Le projet de révision constitutionnelle qui vise à renforcer les prérogatives du président turc Recep Tayyip Erdogan, adopté en commission, doit être soumis au Parlement à partir de lundi, a annoncé samedi l'agence de presse progouvernementale Anadolu.

Ce projet prévoit le transfert du pouvoir exécutif du Premier ministre au président et pourrait potentiellement permettre à M. Erdogan, élu chef de l'Etat en 2014 après trois mandats à la tête du gouvernement (2003-2014), de rester au pouvoir jusqu'en 2029.

L'instauration d'un système présidentiel serait une première pour la république turque, actuellement régie par une Constitution établie après le coup d'Etat militaire de 1980.

Le projet, adopté par une commission parlementaire un peu avant le Nouvel An, sera débattu en deux temps par l'assemblée générale du Parlement, au cours d'une procédure qui devrait durer 13 à 15 jours, selon Anadolu.

L'idée d'un renforcement des prérogatives de M. Erdogan inquiète ses opposants qui l'accusent de dérive autoritaire, en particulier depuis la tentative de coup d'Etat du 15 juillet et les purges qui ont suivi.

Mais les dirigeants turcs affirment qu'un tel système est nécessaire pour assurer la stabilité au sommet de l'Etat et qu'il permettrait de s'aligner sur les systèmes en vigueur en France ou aux Etats-Unis.

Si la révision est validée, le président nommera et révoquera les ministres, aura un ou plusieurs vice-présidents et pourra prendre des décrets.

Elle permettra également au président de ne plus avoir à couper les liens avec son parti politique une fois élu.

La proposition doit recueillir l'aval d'au moins 330 des 550 députés pour pouvoir être soumise à un référendum. Le parti au pouvoir AKP et la formation de droite nationaliste MHP, qui soutient le texte, ont ensemble un total de 355 sièges dans l'hémicycle.

Ce référendum devrait se tenir 60 jours après le vote au Parlement, soit fin mars ou début avril.
(AFP, 7 janvier 2017)

Ankara vers le totalitarisme théocratique

Erol Ozkoray, Ecrivain et journaliste

L’inculpation massive des intellectuels, écrivains, journalistes et universitaires en Turquie pour cause d’«apologie du terrorisme» ou d’«appartenance à une organisation terroriste», confirme le changement définitif du régime dans ce pays. Le fait que la romancière Asli Erdogan, l’intellectuelle Necmiye Alpay et le journaliste Zana Kaya soient libérés après plus de quatre mois de détention arbitraire ne change rien à cette vérité. Dans son état, la Turquie du président islamiste Recep Tayyip Erdogan, avec près de 150 journalistes en prison, le prouve assez bien. On peut citer Kadri Gürsel, ancien journaliste de l’AFP et membre de l’Institut international de la presse (IPI), qui est en prison depuis deux mois, ou encore le journaliste d’investigation Ahmet Sik, actuellement en garde à vue.

Aujourd’hui, une trentaine de lois menacent la liberté d’expression sous un régime d’état d’urgence, mise en application à la suite de la tentative du coup d’Etat militaire avortée du 15 juillet. Il en va ainsi de la liberté de presse dans ce pays : elle est réduite à néant. Les quelques vrais journalistes toujours en liberté ne savent plus quoi faire avant leur prochaine arrestation et les quelques journaux authentiques à faible tirage qui survivent attendent à leur tour une fermeture inévitable. L’épée de Damoclès du régime est sur la tête de toute sorte d’opposition démocratique.

Protagoniste de la contre-révolution en Turquie, le parti islamiste AKP a donc mis fin à ce processus après quatorze ans de pouvoir : c’est une victoire décisive sur le régime républicain. En asphyxiant toutes les institutions laïques, la Turquie court vers un totalitarisme théocratique. Que l’Europe inactive n’attende pas en vain une sortie du tunnel ou un inattendu redressement de ce pays car il n’y aura pas d’autre étape politique, si ce n’est pour annoncer officiellement une dictature basée sur une nouvelle Constitution que Recep Tayyip Erdogan rêve de mettre sur pied. En dissimulant de façon sournoise son projet politique, le Big Brother sunnite a réussi à bouleverser non seulement un pays tout entier, mais aussi sa région. C’est une sorte de fascisme vert aux couleurs de l’islam qui s’est imposé surtout après le soulèvement du parc Gezi à Istanbul en mai-juin 2013 au prix d’une implacable répression. Ce nouveau régime pathologique est par ailleurs une preuve supplémentaire que l’islam politique et la démocratie ne peuvent coexister. La boucle est bouclée en Turquie après l’écrasement de toutes sortes d’oppositions qui rêvaient d’une vraie démocratie, mais aussi de l’Union européenne. Un pays où le leader, le parti du leader et l’Etat écrasent tout dualisme politique, ignore tout clivage entre la droite et la gauche confirme le glissement vers le totalitarisme.

Mais Erdogan dissimule un autre projet bien plus insidieux : celui de déstabiliser l’Europe et de créer des failles dans sa sécurité.

Il faut le dire clairement : Erdogan déteste l’Europe et sa civilisation. Il le dit haut et fort depuis 1994. Mais l’Occident a préféré voir en lui un «musulman modéré» ; un «démocrate musulman».

Aujourd’hui, tout le monde regarde vers Daech, mais le vrai «cheval de Troie» de l’islamisme dans le monde occidental est la Turquie d’Erdogan qui incarne l’idéologie des Frères musulmans. «La nouvelle Turquie» dont il rêvait depuis longtemps est donc islamiste, sunnite, fasciste, antisémite, raciste et totalitaire. Mais pas seulement, elle est également pan-islamiste. C’est la dernière doctrine de l’Etat turc. Son objectif ultime étant de désorienter l’Europe par le biais d’un islam radical qu’il n’a jamais condamné.

Alors que faire ? En Turquie, une dynamique interne existe, la révolte de Gezi en a été la preuve. Mais le verrouillage de la société par les forces de l’ordre et de la justice est tel que la société n’arrive plus à bouger. Elle résiste contre le pire, c’est-à-dire contre son élimination physique. Tout en restant sur la défensive, elle essaie d’éviter une guerre civile, mais aussi des génocides (contre les Kurdes et les Alévis). Dans ces conditions, reste à l’Union européenne, à son tour, d’activer un mouvement externe avec les opposants et de créer une sorte de synergie. Mais force est de constater l’inertie et l’aveuglement de l’Europe, paralysée par la crise des réfugiés qui la fait se taire face aux chantages d’Ankara.

Aujourd’hui, l’Union européenne doit isoler ce pouvoir fondé sur une idéologie étrangère invasive. Le parti AKP et son leader violent systématiquement le contrat social fondé sur la défense de la république laïque et séculaire pour construire un Etat islamiste. Nous sommes en Turquie comme dans la France des années 40, régis par un gouvernement de Vichyalla turca. En isolant politiquement le pouvoir turc, l’Union européenne ne doit pas pour autant punir le peuple de Turque mais soutenir la société civile dans sa lutte contre le fascisme. Il est essentiel de surmonter la schizophrénie politique d’un pays qui fait partie de l’Europe et de l’Occident. Aidons le peuple turc à se séparer du pouvoir islamique. Erdogan n’est pas la Turquie !

La France, pays des grandes valeurs universelles, peut jouer un rôle d’avant-garde dans cette nouvelle politique et mettre l’Union européenne sur la voie. Car leurs destins sont liés. Le régime turc est dans une phase de dérapage qui peut causer des dégâts majeurs dans une Europe qu’elle voit aujourd’hui comme son ennemi. Elle est en face d’un «second Munich» qu’elle n’a pas le luxe de rater cette fois-ci. La situation est catastrophique. Le temps presse.
(http://www.liberation.fr/)

Forces armées/Armed Forces

Une quarantaine de militaires turcs de l'Otan ont demandé l'asile en Allemagne

Plusieurs dizaines de militaires turcs de l'Otan ont déposé une demande d'asile en Allemagne, rapportent samedi plusieurs médias allemands, alors qu'Ankara a lancé une vaste purge après le putsch avorté en juillet.

"Environ 40 militaires turcs, de haut rang pour la plupart et qui stationnaient dans des bases de l'Otan, ont fait une demande d'asile en Allemagne", affirment le magazine Spiegel et la chaîne de télévision ARD dans un article commun.

"Si je retourne en Turquie, je risque d'être emprisonné et peut-être même torturé", a déclaré aux deux médias l'un des officiers turcs, tout en assurant n'avoir aucun lien avec la tentative de putsch et "aucune sympathique pour les putschistes".

Interrogés, le ministère allemand de l'Intérieur et l'Office pour les migrants et réfugiés du pays ont précisé que ces demandes seraient étudiées comme n'importe quelle autre procédure d'asile, poursuivent les deux médias.

Ces informations surgissent quelques jours avant une visite de la chancelière allemande Angela Merkel en Turquie, le 2 février, dans un contexte de tensions entre Ankara et Berlin.

Depuis le 15 juillet et le putsch avorté, le gouvernement du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a lancé des purges d'ampleur qui ont visé tous les secteurs de la société, de l'éducation et la presse à l'armée et la magistrature.

Les autorités allemandes, qui ont longtemps tenté de ménager Ankara, partenaire crucial pour empêcher l'afflux de réfugiés en Europe, ont haussé le ton ces dernières semaines contre le régime de M. Erdogan.

Quelque trois millions de personnes originaires de Turquie vivent en Allemagne.

La Turquie a par ailleurs menacé vendredi d'annuler un accord de réadmission des migrants signé avec la Grèce et l'Union européenne après le refus d'Athènes d'extrader huit militaires turcs accusés d'être liés au putsch manqué de juillet.
(AFP, 28 janvier 2017)

Premier procès de soldats putschistes présumés à Istanbul

Le premier procès de soldats accusés d'avoir pris part à Istanbul à la tentative de coup d'Etat en juillet s'est ouvert lundi, plus de 60 militaires turcs étant jugés pour avoir essayé de s'emparer d'un aéroport.

Au total, 62 soldats, dont 28 officiers et sous-officiers en détention provisoire, sont accusés d'avoir tenté, dans la nuit du 15 au 16 juillet, de prendre le contrôle de l'aéroport international Sabiha Gökçen d'Istanbul. Ils risquent chacun trois peines de prison à perpétuité.

Les militaires sont jugés par un tribunal en face de la prison de Silivri, en lisière d'Istanbul, où un important dispositif de sécurité a été déployé, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Le procès a démarré avec la lecture par le président du tribunal Ali Oztürk de l'identité des accusés et des faits qui leur sont reprochés, selon l'agence de presse Dogan.

Selon M. Oztürk, cité par Dogan, plusieurs soldats jugés en comparution libre n'ont pu être convoqués car ils participent actuellement aux opérations militaires turques contre un bastion du groupe Etat islamique dans le nord de la Syrie.

Les procédures judiciaires lancées après le putsch avorté sont d'une ampleur sans précédent en Turquie, où plus de 43.000 personnes ont été arrêtées dans des purges engagées après le 15 juillet et l'instauration de l'état d'urgence.

Un tribunal a condamné au début du mois de janvier à de la prison à vie deux gendarmes reconnus coupables d'implication dans la tentative de putsch, premier jugement du genre.

La tentative de coup d'Etat est imputée par Ankara au prédicateur islamiste Fethullah Gülen, installé aux Etats-Unis, qui nie catégoriquement toute implication.

Au-delà des putschistes présumés, les purges engagées après le 15 juillet visent les milieux prokurdes et les médias, ce qui a conduit des ONG à accuser le pouvoir de profiter de l'état d'urgence pour étouffer toute voix critique.

L'ampleur de ces mesures suscite aussi l'inquiétude de l'Occident, notamment de l'Union européenne, dont les relations avec la Turquie se sont dégradées ces derniers mois. (AFP, 23 janvier 2017)

Décision attendue le 23 janvier en Grèce sur l'extradition des militaires turcs

La cour de cassation grecque a renvoyé vendredi au 23 janvier son arrêt sur la demande turque d'extradition de huit militaires turcs présumés putschistes, dont le parquet a demandé le rejet, a indiqué une source judiciaire.

La cour a conclu vendredi l'examen de cette affaire, en entendant les quatre derniers militaires du groupe, qui avait fui en Grèce par hélicoptère le lendemain-même du putsch manqué en Turquie le 15 juillet.

Comme il l'avait fait lors des précédentes audiences, lundi et mardi, le parquet s'est prononcé contre l'extradition, invoquant l'absence de garanties pour un procès juste et équitable et la sécurité des officiers.

Dans des témoignages au quotidien Kathimerini, des membres du groupe, qui dément toute implication dans la tentative de coup d'Etat, ont affirmé qu'ils avaient décidé de fuir par peur des représailles contre des militaires lors de la reprise en main de la situation par le gouvernement turc.

En première instance, une cour d'Athènes avait rejeté l'extradition pour cinq de ces militaires, mais l'avait avalisée pour trois. Un appel avait été interjeté, de la part de la défense pour ces derniers, et de la part du parquet contre le rejet de l'extradition.

En vertu du droit grec, la cour de cassation a le dernier mot sur les extraditions si elle s'y oppose. Dans le cas contraire, la décision finale revient au ministre de la Justice.

Les huit avaient demandé l'asile à la Grèce lors de leur arrivée, mais leur demande avait été rejetée en première instance et elle est désormais en cours d'examen en appel.

Plusieurs militaires ont fui dans des pays européens après le putsch manqué en Turquie.

L'affaire embarrasse la Grèce, qui conserve des relations délicates avec son voisin. Athènes est engagée dans une politique de coopération avec Ankara pour couper la route migratoire en mer Egée mais s'inquiète du durcissement du régime turc, y compris sur les différends bilatéraux de souveraineté.
(AFP, 13 janvier 2017)

La liste des officiers demandeurs d’asile en Belgique communiquée à Ankara

(B2 – exclusif) De façon assez étrange, la liste des militaires qui ont demandé l’asile en Belgique est arrivée dans les mains des autorités turques nommé par Ankara, selon le témoignage d’officiers turcs recueilli par B2 (lire : Plusieurs dizaines d’officiers turcs réfugiés à l’Ouest. « Nous ne sommes pas des terroristes »).

En guise de menace

Le nouveau représentant national turc au Shape (le Quartier général des puissances alliées en Europe, situé à Mons) « a brandi la liste de ceux qui avaient déjà demandé l’asile » a témoigné un officier « « J’ai les noms » a-t-il dit. en guise de menace » envers les militaires pour les dissuader de déposer une demande d’asile.

Cette liste « lui avait été communiquée par la police [assurant la sécurité du] Shape ». Et celle-ci n’avait pu l’avoir que des autorités belges, d’une façon ou d’une autre. (bruxelles2.eu/ 12 janvier 2017)

Les militaires turcs limogés par Erdogan demandent l'asile à la Belgique

Plus d’une centaine de familles d’officiers turcs rattachés à l’Otan ont demandé l’asile à la Belgique après avoir été limogés à la suite de la tentative de coup d’Etat en Turquie en juillet dernier. Ils sont accusés par le gouvernement Erdogan d’être des “terroristes”. Le président turc a promis de les traquer. Pourtant, il est difficile d’imaginer que ces hommes, femmes et enfants de militaires que “La Libre Belgique” a rencontrés dans un appartement de la banlieue bruxelloise puissent être de dangereux personnages.

Au contraire, il y a là des militaires éduqués dans l’honneur de la patrie, des colonels qui ont fait des études aux Etats-Unis, des épouses qui ont sacrifié leur vie professionnelle pour suivre leur mari jusqu’à Bruxelles et des enfants qui, fils et filles de diplomates, se trouvent subitement relégués au statut de demandeurs d’asile.

A l’Otan et au Shape, une purge massive

En procédant à une purge sans précédent dans les rangs de l’armée, le président Erdogan a limogé la crème de l’armée turque, prooccidentale, formée aux standards de l’Otan. Près de 44 % des généraux du pays ont été remerciés. Selon les officiers que “La Libre” a rencontrés, la représentation permanente de la Turquie auprès de l’Alliance atlantique a été littéralement décapitée par la purge. Quarante deux des 53 officiers turcs basés au siège de l’Otan à Haren ont été mis à pied; quatre vingt sur 100 ont perdu leur emploi au QG des puissances alliées en Europe (Shape) basé à Casteau. Au total, environ 450 des 600 positions turques dans les différentes implantations de l’Otan (dont les bases de Ramstein en Allemagne, de Norfolk aux EtatsUnis et de Naples en Italie) auraient été vidées.

La purge est arrivée comme une vague sourde. Elle n’a pas pris au dépourvu les militaires, qui ont vite compris que le gouvernement turc allait profiter de la tentative de coup d’Etat pour mettre à l’écart tous ceux qui pourraient contester la ligne du président Erdogan et celle de son parti, religieux et conservateur, le Parti de la Justice et du Développement (AKP).

“Le soir du 15 juillet, on était soit au bureau, soit en vacances”, explique un colonel limogé, qui a demandé comme les autres l’anonymat en raison des risques de sécurité. “A partir de septembre, on a reçu des avis de suspensions. La principale liste est arrivée le 27 septembre. Elle concernait 221 militaires turcs basés dans l’Otan. Une deuxième liste est arrivée le 30 septembre avec 240 noms. On ne nous disait pas pourquoi on était limogé. On nous disait seulement de rentrer, sans explications. Dix neuf d’entre nous sont rentrés. Ils ont été jetés en prison.”

L’Otan a les preuves que plusieurs ont été torturés en prison, affirme une source à l’intérieur de l’Alliance. “Il y a eu des arrestations arbitraires, des sanctions sans procès. Certains ont été torturés en prison. Nous en avons les preuves”, dit-elle.

C’est pourquoi la plupart ont décidé de rester en Belgique. Environ une centaine, avec leurs familles, a demandé l’asile car leur passeport diplomatique était venu à échéance. Ils ont reçu une carte orange, une “attestation d’immatriculation” valide de 3 mois en 3 mois, dans l’attente d’un statut plus solide.

“Quand je suis allé à Fedasil, explique le colonel, j’ai été reçu par un employé d’origine kurde. Il m’a dit : il y a vingt ans, j’étais accusé par la Turquie d’être un terroriste. Maintenant, c’est votre tour…”

Le plus dur, être accusé de terrorisme

Le fait d’être accusés de terrorisme, d’être des “FETO”, une allusion au réseau de Fethullah Gülen accusé par Ankara d’être derrière le coup d’Etat manqué, est ce qui a le plus choqué les officiers turcs et leurs familles. Ils démentent faire partie du réseau conspiratif et pensent que la purge vise à remplacer l’élite militaire par des officiers issus des rangs des sympathisants de l’AKP. “Vivre cela a été difficile, raconte l’épouse d’un officier travaillant au Shape et mère de trois enfants. Votre amour est désigné comme un terroriste. J’ai dû expliquer à mes enfants pourquoi leur père pleurait.” Depuis la purge, la famille a quitté son logement au Shape et s’est installée dans un endroit discret, éloigné de la communauté turque, pour éviter les dénonciations. Comme beaucoup d’autres, elle croit que les choses ne vont pas en rester là en Turquie et qu’à cause de l’instabilité, des attentats et de la baisse de la livre turque, la population turque va finir par descendre dans les rues.

“Nous voulons rétablir notre honneur, dit-elle. Nous avons sacrifié notre vie pour notre patrie. Et maintenant, ils nous disent adieu !”

Une autre épouse a appris l’éviction de son mari en même temps qu’elle était atteinte d’un cancer au sein. Elle a été soignée depuis, grâce à la Belgique qu’elle remercie et qui a payé les soins car la Turquie ne lui octroie plus de couverture sociale. “Avant de venir en Belgique, j’étais assistante sociale, dit-elle. Je me suis occupé de réfugiés en Turquie. Maintenant je me retrouve avec le même statut. Jamais je n’aurais imaginé cela.Moi qui ai été éduquée dans la non violence et le respect des autres, je suis allée voir sur Wikipédia ce que signifiait le terrorisme.”

Le dîner de Noël

Sans salaire depuis la fin septembre, les familles se sont organisées pour boucler les fins de mois. Certaines ont de l’épargne de côté, d’autres ont dû vendre leur voiture ou louer des appartements plus petits à Bruxelles. Et puis, il y a la solidarité à l’Otan. “J’ai été invité par un collègue allemand pour le dîner de Noël, raconte, reconnaissant, un ancien pilote de l’armée de l’air. A la fin, ils m’ont donné un peu d’argent. J’ai voulu refuser, mais l’épouse m’a dit qu’ils le faisaient de tout coeur.”  (La Libre Belgique, Christophe Lamfalussy, 7 janvier 2017)

Prison à vie pour deux soldats dans le premier jugement lié au putsch raté

Un tribunal turc a condamné jeudi à la prison à vie deux soldats reconnus coupables d'implication dans le putsch avorté de juillet, premier jugement du genre depuis cette tentative de coup d'Etat, ont rapporté les médias.

Les deux hommes, un colonel et un major, qui faisaient partie de la gendarmerie dans la ville d'Erzurum (nord-est de la Turquie), ont écopé de cette peine après avoir été reconnus coupables de "violation de la Constitution" pour leur rôle dans le putsch avorté.

Avant cette tentative de coup d'Etat contre le président Recep Tayyip Erdogan, le corps de gendarmerie était rattaché à l'armée mais il a depuis été placé sous le contrôle du ministère de l'Intérieur.

Le putsch avorté a été imputé par Ankara au prédicateur Fethullah Gülen, qui vit en exil aux Etats-Unis et dont des milliers de partisans ont été arrêtés en Turquie lors de vaste purges menées depuis juillet.

Selon les derniers chiffres publiés par l'agence progouvernementale Anadolu, quelque 41.000 personnes soupçonnées de liens avec les réseaux gulénistes ont été arrêtées et des procès viennent de s'ouvrir dans plusieurs villes.

L'un de ces procès s'est ouvert le 29 décembre à Istanbul contre 29 policiers accusés d'avoir refusé de défendre le président Erdogan.

Au-delà des putschistes présumés, les purges engagées après le 15 juillet visent les milieux prokurdes et les médias, ce qui a conduit des ONG à accuser le pouvoir de profiter de l'état d'urgence pour étouffer toute voix critique.

L'ampleur de ces mesures suscite aussi l'inquiétude de l'Occident, notamment de l'Union européenne, dont les relations avec la Turquie se sont sensiblement dégradées ces derniers mois.
(AFP, 5 janvier 2017)

La Turquie face au conflit syrien: les étapes-clés

Les principales étapes de l'engagement de la Turquie, qui a négocié avec la Russie l'accord de cessez-le-feu entré en vigueur vendredi en Syrie.

- Ankara lâche Assad -

En septembre 2011, six mois après le début des manifestations pacifiques contre Bachar al-Assad réprimées dans le sang, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, dont le président syrien était encore un "ami" quelques mois plus tôt, lance: "Le peuple syrien ne croit pas Assad, moi non plus". "Je crains que les choses ne tournent à la guerre civile entre alaouites et sunnites". La minorité alaouite, branche de l'islam chiite, détient les postes-clés du pouvoir en Syrie.

Se rangeant aux côtés des puissances occidentales, Ankara va s'engager dans une escalade verbale et diplomatique contre son voisin, avant de prendre des sanctions à son égard.

- Héberge les dirigeants de l'opposition -

En octobre 2011, après plusieurs réunions sur le sol turc, des opposants annoncent la création d'un Conseil national syrien réunissant les courants politiques opposés au régime.

Un colonel déserteur syrien, réfugié en Turquie, avait fondé en juillet l'Armée syrienne libre (ASL), composée de déserteurs et de civils ayant pris les armes pour combattre les forces du régime.

Fin 2012, la Turquie reconnaît la nouvelle Coalition de l'opposition en tant que "seule représentante légitime du peuple syrien".

- Crainte d'une région kurde autonome -

En septembre 2014, les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) attaquent Kobané, frontalière de la Turquie, puis entrent dans cette cité, qui devient le théâtre d'une guérilla urbaine.

La Turquie, accusée de fermer les yeux sur le passage en Syrie des jihadistes de l'EI, refuse d'intervenir militairement au profit des forces kurdes, malgré les pressions de ses alliés.

Elle avait exprimé à plusieurs reprises sa crainte de voir émerger en Syrie une région autonome tenue par les milices kurdes proches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), mouvement armé actif depuis 1984 sur le sol turc.

Fin janvier, Kobané est reprise par les Kurdes syriens, appuyés par les frappes de la coalition internationale.

- Rejoint la coalition antijihadistes -

Le 20 juillet 2015, la Turquie est rattrapée par le conflit en Syrie, avec un attentat attribué à l'EI à Suruç, près de la frontière syrienne (34 morts).

Le président Erdogan lance une "guerre contre le terrorisme" visant simultanément le PKK et l'EI.

En août, Ankara rejoint la coalition contre l'EI menée par les Etats-Unis, puis resserre ses contrôles dans les aéroports et à sa frontière. Des cellules jihadistes sont démantelées après plusieurs attentats attribués à l'EI dont celui qui vise en octobre la gare centrale d'Ankara (103 morts).

- Réconciliation avec Moscou -

Le 14 juin 2016, le président Erdogan adresse une lettre à son homologue russe Vladimir Poutine: premier contact connu entre les deux hommes depuis la destruction en novembre par la Turquie d'un bombardier russe au-dessus de la frontière turco-syrienne.

Le 9 août, les deux dirigeants se retrouvent à Saint-Pétersbourg. Vladimir Poutine a été l'un des premiers responsables étrangers de premier plan à appeler au téléphone M. Erdogan après le putsch manqué du 15 juillet.

Le 20 août, le Premier ministre Binali Yildirim affirme que la Turquie souhaite être "plus active" dans les six mois. "Que nous l'aimions ou pas, Assad est aujourd'hui l'un des acteurs" de la guerre.

- 'Bouclier de l'Euphrate' -

Le 24 août 2016, la Turquie lance l'opération militaire "Bouclier de l'Euphrate" dans le nord de la Syrie. Elle vise deux groupes considérés par Ankara comme "terroristes": l'EI et les Unités de protection du peuple kurde (YPG), alliées de Washington dans la lutte contre les jihadistes.

Des centaines de rebelles syriens, soutenus par les chars et l'aviation turcs, prennent en quelques heures la localité frontalière de Jarablos aux jihadistes.

- Entente Moscou/Ankara -

Le 7 décembre, Binali Yildirim assure que l'intervention turque n'est pas liée à la situation à Alep (Alep), où le régime mène une offensive dévastatrice, et n'a pas pour but un "changement de régime" à Damas, au lendemain d'une visite à Moscou.

Le 22 décembre, le régime reprend le contrôle total d'Alep, au terme d'une opération d'évacuation de dizaines de milliers de civils et rebelles lancée en vertu d'un accord parrainé par la Russie, l'Iran et la Turquie.

Le 29 décembre, après plusieurs rencontres en Turquie entre émissaires russes et représentants rebelles, Vladimir Poutine annonce un accord de cessez-le-feu entre le régime et l'opposition armée. C'est la première fois que la Turquie parraine un tel accord.
(AFP, 30 déc 2016)

Affaires religieuses / Religious Affairs

L'assaillant d'Istanbul dit avoir agi sur ordre direct de l'EI

L'auteur présumé de l'attentat du Nouvel An à Istanbul a affirmé, lors de sa garde à vue, être passé à l'acte après avoir reçu des instructions en provenance de Raqa, fief du groupe Etat islamique en Syrie, rapporte mercredi la presse turque.

Selon le journal Hürriyet et la chaîne CNN-Türk, qui citent des extraits de son interrogatoire, l'assaillant a indiqué qu'il devait dans un premier temps frapper la place Taksim, lieu emblématique d'Istanbul très fréquenté par les touristes, mais a renoncé à cause de l'important dispositif de sécurité.

"J'ai reçu des instructions de Raqa. J'ai reçu l'ordre de mener une attaque à Taksim le soir du Nouvel An", a déclaré Abdulgadir Masharipov, un ressortissant ouzbek arrêté dans la nuit de lundi à mardi, selon l'extrait publié par Hürriyet.

Le suspect indique s'être rendu à Istanbul pour faire du repérage sur la place Taksim, dont il a notamment enregistré des images envoyées à ses contacts à Raqa. Une vidéo diffusée par les médias turcs le montre en train de se filmer sur la place à une date non précisée.

"Je suis allé à Taksim le soir du Nouvel An, mais il y avait des mesures (de sécurité) très importantes. Réaliser l'attaque ne m'a pas semblé possible. J'ai recontacté la personne qui m'avait donné l'ordre", a-t-il poursuivi.

Après avoir reçu pour instruction de trouver une nouvelle cible dans la zone, il prend un taxi, parcourt le littoral et repère le club privé Reina qui, dit-il, "semblait propice à une attaque. A vu d'oeil, il n'y avait pas beaucoup de mesures de sécurité".

Le déroulement de l'attaque est connu: peu après le début de la nouvelle année, l'assaillant surgit devant l'entrée de la discothèque, abat un policier, pénètre à l'intérieur et ouvre le feu sur la foule, tuant 39 personnes, dont de nombreux étrangers.

L'assaillant, qui avait pris la fuite, a été interpellé dans la nuit de lundi à mardi à Istanbul avec quatre autres personnes, à l'issue d'une vaste chasse à l'homme qui a mobilisé des centaines de policiers.

Cette arrestation, plus de deux semaines après l'attaque, "montre combien la police turque est, grâce à Dieu, perspicace et puissante", a estimé le président Recep Tayyip Erdogan.

Selon les autorités, Abdulgadir Masharipov s'est entraîné en Afghanistan et a reconnu être l'auteur du carnage au Reina.

"Qui est la vraie force derrière (l'attaque), qui a dirigé le ou les assaillants, maintenant, nous espérons que tous ces détails seront mis au jour", a déclaré le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus.

Par ailleurs, 27 personnes soupçonnées d'appartenir à l'EI et d'être liées à l'assaillant du Reina ont été interpellées à Bursa (nord-ouest) et placées en garde à vue mercredi, a rapporté l'agence de presse progouvernementale Anadolu.
(AFP, 19 janvier 2017)

L'auteur de la fusillade dans une discothèque arrêté à Istanbul

La police turque a arrêté à Istanbul l'auteur présumé de l'attaque, la nuit du Nouvel An, contre une discothèque de la plus grande ville du pays, qui avait fait 39 morts, après une longue chasse à l'homme.

Selon l'agence progouvernementale Anadolu, le suspect se nomme Abdulgadir Masharipov. L'agence de presse Dogan a indiqué pour sa part qu'il utilisait comme nom de code Abou Mohammad Khorassani au sein du groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Il avait déjà été identifié sous ce nom par les services de renseignement et la police anti-terroriste d'Istanbul comme un Ouzbek de 34 ans, faisant partie d'une cellule de l'EI en Asie, selon des articles parus dans la presse turque le 8 janvier.

L'homme a été retrouvé avec son fils de quatre ans dans un appartement du quartier stambouliote d'Esenyurt lors d'une vaste opération policière, selon la chaîne de télévision d'Etat TRT.

Selon TRT, l'arrestation s'est produite lors d'un coup de filet mené conjointement par la police et les services secrets turcs MIT au milieu de la nuit (lundi 21H15 GMT). La police avait repéré la cache du suspect trois jours auparavant et l'avait suivi pour pouvoir identifier ses complices.

L'agence de presse Dogan a publié une photo du suspect, le visage ensanglanté et vêtu d'un T-shirt, fermement maintenu au cou par un policier.

Il était en cavale depuis plus de quinze jours, après avoir ouvert le feu sur des centaines de personnes qui célébraient le Nouvel An dans la discothèque branchée Reina, au bord du Bosphore, semant le chaos (39 morts dont 27 étrangers, notamment du Liban, d'Arabie saoudite, d'Israël, d'Irak ou du Maroc). L'attentat a été revendiqué par l'EI.

Des informations avaient indiqué dans un premier temps qu'il serait originaire du Kirghizstan, ou qu'il serait un Chinois ouïghour.

- Vague d'attentats -

Les autorités avaient renforcé depuis l'attentat les contrôles aux frontières pour éviter que l'assaillant ne leur échappe et des informations laissaient entendre qu'il n'avait jamais quitté la ville.

Selon la chaîne TRT, le suspect résidait dans un appartement loué par un ressortissant kirghize à Istanbul, qui a été également arrêté.

Selon l'agence progouvernementale Anadolu, cinq personnes ont été appréhendées dans l'opération de lundi soir, dont trois femmes. Le fils du suspect a été confié aux services sociaux.

Au moins 35 personnes avaient déjà été arrêtées en lien avec l'attentat avant cette opération policière, selon le décompte d'Anadolu.

Le suspect a été conduit au siège de la police stambouliote pour y être interrogé et d'autres opérations policières ont eu lieu dans la ville, ajoute Anadolu, sans donner plus de détails.

Selon les médias turcs, l'assaillant était un tireur très bien entraîné qui avait combattu pour l'EI en Syrie et était devenu un expert en armes.

Plusieurs médias avaient aussi affirmé que le tueur présumé s'était installé en novembre à Konya (centre) avec son épouse et leurs deux enfants à son retour de Syrie afin de ne pas éveiller les soupçons.

L'attentat au Reina avait marqué un début d'année sanglant pour la Turquie, déjà secouée en 2016 par une tentative de coup d'Etat et une vague d'attaques meurtrières commises par des jihadistes ou la rébellion kurde.

Le but de l'attentat était de "nous dresser les uns contre les autres", avait averti le président Recep Tayyip Erdogan, mettant en garde contre un risque de "polarisation" après la publication de messages sur les réseaux sociaux critiquant le style de vie des personnes tuées dans la discothèque.

La Turquie a été accusée par ses alliés occidentaux de ne pas avoir fait suffisamment contre la montée en puissance de l'EI, accusation que les autorités turques rejettent, faisant valoir qu'elles ont placé le groupe sur leur liste des organisations terroristes depuis 2013.

En revendiquant le carnage du Reina, l'EI a reproché à la Turquie, pays à majorité musulmane, son intervention en Syrie et sa participation à la coalition menée par les Etats-Unis qui combat le groupe jihadiste en Syrie et en Irak.
(AFP, 17 janvier 2017)

Maroc: les autorités ordonnent la fermeture des écoles du réseau turc Gülen

Les autorités marocaines ont ordonné la fermeture d'ici un mois de toutes les écoles liées au prédicateur turc Fethullah Gülen, a annoncé jeudi le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.

Cette décision survient plus de quatre mois après la visite d'une délégation de parlementaires turcs dans le royaume pour convaincre les autorités de la "dangerosité" du mouvement Gülen qui s'appuie notamment sur un réseau d'écoles privés et auquel Ankara impute la tentative de putsch du 15 juillet contre le président turc Recep Tayyip Erdogan.

"Les investigations sur les établissements du groupe +Mohamed al-Fatih+, liés au Turc Fethullah Gülen, ont montré qu'ils utilisent le secteur de l'enseignement pour répandre l'idéologie de ce groupe et des idées contraires aux principes du système éducatif et religieux marocains", accuse le ministère de l'Intérieur.

"Face au non-respect des avertissements du ministère de l'Education nationale (...) pour remédier aux dysfonctionnements enregistrés, il a été décidé de fermer tous les établissements scolaires relevant de ce groupe dans un délai maximum d'un mois", ajoute le communiqué.

Le ministère de l'Intérieur ne précise pas combien d'écoles ou d'élèves sont concernés, mais assure que le gouvernement "oeuvrera pour que ces élèves poursuivent leurs cursus" dans d'autres établissements.

Ancien allié du président turc Erdogan, qui en a fait sa bête noire, M. Gülen nie toute implication dans le coup d'Etat manqué de l'été. L'homme installé aux Etats-Unis est à la tête d'un mouvement appelé "Hizmet" ("service", en turc), qui compte un réseau d'écoles, d'ONG et d'entreprises. Le gouvernement turc considère ce mouvement comme une "organisation terroriste".

La Turquie a demandé à plusieurs reprises son extradition des Etats-Unis, sans résultat jusqu'à présent. Après le putsch avorté, les autorités turques ont lancé des vastes purges, dans les rangs de l'armée, de la police, de la fonction publique et des médias.

Le Maroc est cité par les autorités turques comme pays où le mouvement de Fethullah Gülen aurait des relais, notamment financiers.

Fin août, un responsable des écoles mises en cause avait réfuté dans la presse locale tout lien "politique" avec ce mouvement. Sept établissements étaient alors concernés, dont trois à Casablanca, comptant 2.500 étudiants, dont 2.470 Marocains, selon ce même responsable.
(AFP, 5 janvier 2017)

Criminal Complaint Against Praising Ortaköy Attack

Following the gun attack killing 39 people in Reina nightclub in Ortaköy during the new year celebrations, Union of Turkish Bar Associations (TBB) has filed a criminal complaint against social media messages which praised the attack.

Peoples' Democratic Party (HDP) İzmir Deputy Müslüm Doğan also has submitted a parliamentary inquiry regarding those who insult the victims of the attack or praised the attack.

According to the written statement of the TBB, the petition submitted to Ankara Chief Public Prosecutor's Office requested to launch an investigation into the respective posts on social media on charges of "Praising the crime, the criminal and to insulting the memory of the individual" and to file a criminal case against those.

The criminal complaint requested also to launch an investigation into Şişli District Director of National Education who had banned the new year celebration on charge of "malpractice".
(BIA, January 2, 2017)

Socio-économique / Socio-economic

Fitch abaisse la note de la Turquie face à l'instabilité post-putsch

L'agence Fitch a abaissé vendredi la note de solvabilité de la Turquie, de BBB- à BB+, en raison de la période d'instabilité ouverte par le putsch avorté du 15 juillet et de l'impact de la purge menée par Ankara.

"Les évènements politiques et sécuritaires ont affaibli la performance économique (...). L'ampleur de la purge, qui s'est étendue aux médias et à d'autres groupes, a perturbé certains acteurs économiques", affirme l'agence dans son communiqué.

Depuis l'échec d'une tentative de coup d'Etat de juillet 2016, le régime du président Recep Tayyip Erdogan a lancé une vaste campagne de répression, qui s'est traduite par l'arrestation de plus de 40.000 personnes et le limogeage de 100.000 autres.

Fitch s'inquiète également du projet de réforme constitutionnelle qui renforcerait considérablement le pouvoir exécutif turque et prolongerait, selon l'agence, "un système où les contre-pouvoirs ont été affaiblis".

Les autorités n'ont également pas su s'attaquer aux "anciennes vulnérabilités externes" qui se sont traduites par une chute de la livre turque face au dollar ou à l'euro.

L'amenuisement des réserves monétaires de la Turquie "la rend vulnérable à des chocs extérieurs", souligne l'agence, qui assigne à cette nouvelle note une perspective stable excluant a priori un nouvel abaissement à moyen terme.

Fin janvier, l'agence de notation Standard and Poor's avait, elle, abaissé à négative la perspective de la note turque, s'interrogeant sur la capacité de ses dirigeants à maîtriser les pressions inflationnistes et sur les taux de change.
(AFP, 27 janvier 2017)

Number of Unemployed Rises to 3,647,000 in October 2016

The Turkish Statistical Institute (TUİK) has announced the data on unemployment rates in October 2016.

According to the statistics, year on year unemployment among people older than 15 has risen by 500,000 and reached 3,647,000 in the period of October 2016.

With a rise by 1.3%, the unemployment rate has reached 11.8%.

In sectors except agriculture, the unemployment rate was estimated to rise by 1.5% and reach 14.1% in the same period.


Among the young population between 15-24 years, the unemployment rate has risen by 1,9% to 21.2%.
In the age group between 15-64 years, the rate amounts to 12% with a rise by 1.3%.

The number of those employed has risen by 411,000 in comparison to last the same period last year and reached 27,267,000while the rate of unemployment remained unchanged by 46.2%. (BIA, January 16, 2017)

Turkey’s top bosses warn of serious economic risks

Turkey’s top bosses have warned of the serious economic risks facing the country, noting the urgent need for Turkey to strengthen key institutions and decrease political uncertainties.

“[The measures taken so far] may lead to a short-term cure, but are not enough to save tomorrow,” said Turkish Industry and Business Association’s (TÜSİAD) high advisory board president, Tuncay Özilhan, on Jan. 12.

“The global funds, which enabled our country to grow in a rapid manner in the first half of the 2000s, have now veered back. In a bid to ease the economic problems, our economic administration has taken a series of measures,” Özilhan said at a general board meeting of their organization, but noted that the measures were insufficient.

“It may now be possible to refloat the struggling companies in the short-term, but this cannot be sustained,” he added.

Özilhan noted that it is a must to maintain the rule of law, meritocracy, pluralism, justice, robust bureaucratic institutions, secularism, freedom of speech and economic stability in order to enhance economic recovery and attract foreign investment.

“Uncertainties and political risks can thus be minimized, pushing down interest rates and inflation, making the Turkish Lira a valuable currency and increasing the investment inflow into our country,” he added at the meeting in Istanbul, where the association elected a new president, Index Group CEO Erol Bilecik, to replace Cansen Başaran-Symes.

Emphasis on secularism

Başaran-Symes also underlined the importance of the maintenance of a number of crucial institutions, including secularism, for the sake of an economic recovery and social peace.

“It is not possible for Turkey to prevent its engulfment by the pains of the Middle East without the existence of secularism … Turkey cannot overcome the escalating security concerns by constantly extending the state of emergency,” she said in her speech.

Noting that Turkey was once seen an exemplary country by its neighbors, she said: “If we want to raise our competitiveness, we must make it possible for our qualified people to work peacefully in Turkey.”

She also said Turkey should “never quit its European Union agenda.”

“More importantly, Turkey can only secure its future welfare by renewing its institutions, enhancing the rule of law, showing respect to human rights and property ownership rights and adopting smart economic and technological policies which will enable Turkish businesses to become more competitive. We are transferring all of our missions to TÜSİAD’s new board,” she added.

Leading businesspeople Ali Koç, Simone Kaslowki and Murat Özyeğin were appointed as the new vice presidents of the association.

Bilecik emphasized the importance of democratic rule, rule of law and education on the road to making Turkey a prosperous country in his first speech as the new TÜSİAD president.

The Turkish Lira has lost around 10 percent of its value just since the beginning of 2017, becoming the worst-hit emerging currency, amid several concerns about Turkey’s political reforms, its sluggish economy, rising inflation and terror attacks.

Now or never

Many businesspeople and economists recently called for the easing of uncertainties to return the economy to a growth track.

Amid rising economic and financial concerns, President Recep Tayyip Erdoğan reiterated his call on the business world to invest, produce and increase employment by taking risks today as there might otherwise be nothing left to risk tomorrow.

“I am here calling for the business world to invest, to create new jobs and to cause economic activity to rebound … If they do not take these risks now, they will have nothing to risk tomorrow,” he said in a speech in Ankara on Jan. 12.
(hurriyetdailynews.com, January 12, 2017)

La livre turque poursuit sa chute malgré les mesures de la Banque centrale

La livre turque a de nouveau atteint un plus bas historique sur les marchés des changes mercredi malgré des mesures prises par la Banque centrale, sur fond d'incertitude politique et d'une série d'attentats meurtriers.

La monnaie turque a perdu près de 10% de sa valeur contre le dollar depuis le début de l'année. Sa chute s'est accélérée depuis que le
Parlement a commencé à examiner lundi un projet de réforme constitutionnelle renforçant les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan et qui rend les marchés nerveux.

La livre a perdu près de 3,54% de sa valeur contre le dollar mercredi, s'échangeant à 3,93 contre le billet vert en fin d'après-midi, un nouveau record à la baisse.

Face à la monnaie européenne, la livre a dépassé mercredi le seuil de 4 livres contre un euro pour la première fois, s'échangeant à 4,11, soit une perte de 2,69% sur la journée.

Les économistes redoutent que cette chute se poursuive étant donné les incertitudes en termes de sécurité - avec les différents attentats liés à la rébellion kurde et au groupe Etat islamique (EI) - et de stabilité politique, à l'approche d'un potentiel passage à un système présidentiel.

La Banque centrale turque avait tenté mardi d'enrayer la chute de sa monnaie en injectant 1,5 milliard de dollars dans le système financier. Mais la mesure n'a pas rencontré le succès escompté, les économistes la jugeant insuffisante.

Malgré tout, les autorités turques se disent optimistes.

"Le taux de change n'est pas plus important que le déficit courant, l'emploi, la croissance ou l'inflation", a déclaré le ministre de l'Economie Nihat Zeybekçi, cité par le quotidien Hürriyet, ajoutant que la chute de la livre n'était que "temporaire".

Cemil Ertem, conseiller principal du président Erdogan, met en cause pour sa part un complot étranger pour encourager la spéculation et dévaluer la livre turque pendant les débats parlementaires sur la réforme constitutionnelle.

"Il y a une opération en cours pour dévaluer rapidement la livre turque. Ce n'est pas une théorie conspirationniste. C'est une réalité très claire", a-t-il déclaré à Hürriyet.
(AFP, 11 janvier 2017)

Le tourisme turc craint la catastrophe pour 2017

Inlassablement, le terrorisme frappe la Turquie. Six jours après le carnage dans une discothèque d’Istanbul, un nouvel attentat a fait deux morts ce jeudi. Cette fois-ci, c’est la ville côtière d’Izmir qui a été touchée. Une attaque à la voiture piégée a visé un tribunal, tuant un policier et un huissier, selon les médias turcs qui avancent également que deux « terroristes » ont été tués par la police après l’explosion. Six personnes, dont trois policiers, ont aussi été blessées durant l’attaque. Les autorités soupçonnent déjà que celle-ci a été menée par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Cette attaque, dernière en date d’une série d’attentats qui ont endeuillé la Turquie en 2016, touche une partie du pays jusque-là épargnée par les terroristes : la côte ouest. Bodrum, Antalya, Belek ou encore Izmir : autant de destinations chères aux touristes belges. En janvier 2016, les attentats à Istanbul et l’instabilité qui borde le pays n’affectaient pas significativement les réservations pour des destinations telles qu’Antalya ou Izmir. Au lendemain du coup d’État manqué, le porte-parole de Jetair relativisait encore, arguant qu’Istanbul n’attirait qu’une frange moindre des touristes belges. Et pour cause, des milliers partaient avec Jetair vers les villes de la Riviera turque. Mais l’attentat d’Izmir change la donne.

En douze mois, la Turquie a payé le prix fort au terrorisme, avec la reprise du conflit kurde et les combats en Syrie voisine. Plus de 250 personnes sont décédées à la suite d’attentats, parfois revendiqués, parfois laissés sans signature. « L’année 2016 s’est très mal passée », confirme Ilhan Uçak, membre du comité dirigeant de la Fondation des agences de voyages de Turquie (Tursav). Également directeur d’une agence de voyages basée à Istanbul qui travaille surtout avec des clients français, il confesse n’avoir, à titre personnel, reçu « que deux ou trois groupes de touristes » : « Même les agences qui ont eu énormément de clients en 2015 ont eu moins de 50 % de touristes en 2016. Il y a eu beaucoup d’annulations chez les vacanciers qui avaient fait des réservations pour 2016. »

L’effondrement du tourisme concerne désormais toute la Turquie, « y compris les zones balnéaires », commente Ilhan Uçak. Officiellement, le nombre de touristes a chuté de 37 % en 2016 par rapport à 2015, assurait dans les colonnes du Monde le responsable de l’association du tourisme de Sultanahmet, la péninsule historique d’Istanbul.

Les décisions des gouvernements étrangers de déclarer la Turquie comme zone dangereuse ou à risque ont pesé dans la balance, selon la Fondation des agences de voyages de Turquie. En Belgique, les Affaires étrangères recommandent une vigilance accrue sans toutefois déconseiller les voyages. Même ligne de conduite pour la France. « Heureusement, la crise politique avec la Russie [après l’attentat contre un avion civil russe en novembre dernier NDLR] a été résolue par l’État, qui a fait un grand effort à ce sujet. On s’attend donc à ce qu’une partie des touristes russes revienne cet été sur les plages du sud de la Turquie », espère Ilhan Uçak. Mais les touristes arabes et russes ne compenseront pas les pertes d’un secteur touché par l’essoufflement de la croissance et la dégringolade de la livre turque, la monnaie locale.

Attaquer le tiroir-caisse des États pour les affaiblir, « c’est le but des terroristes », résume Ilhan Uçak. « Ils ont bien compris l’importance économique du tourisme pour le pays et ils ont donc commencé à faire peur aux touristes en les attaquant – à Sultanahmet, Istiklal, l’aéroport Atatürk, et Reina récemment. Le tourisme représentait plus de 4 % de notre PIB et c’était en croissance. »

Pour 2017, la situation s’annonce « catastrophique », selon la Fondation des agences de voyages de Turquie qui exhorte l’État à épauler davantage les entreprises. Plus de 40 secteurs sont directement liés au tourisme, poursuit Ilhan Uçak. « Pour le moment, tout le monde essaye de résister. Mais jusqu’où, jusqu’à quand ? » (Le Soir, 6 janvier 2017)

Canadian woman arrested in Turkey for ‘insulting’ president: lawyer

A Canadian woman has been arrested in Turkey for allegedly insulting the country’s president in comments posted on Facebook, her Turkish lawyer said Thursday.

Ece Heper, 50, was arrested in the city of Kars in northeastern Turkey, and charged on Dec. 30, Sertac Celikkaleli told The Canadian Press.

Heper, a dual Canadian-Turkish citizen, had been in the country since mid-November, according to her friends.

“She is intense and opinionated, for sure,” Birgitta Pavic said from her Toronto home. “But everything is intense over there right now, especially criticizing the government.”

At issue, her friends and lawyer said, are several recent Facebook posts about President Recep Tayyip Erdogan.

In one posted on Dec. 28, Heper accused Erdogan of jailing journalists who suggest there is evidence Turkey is supporting the Islamic State of Iraq and the Levant, known as ISIS or ISIL.

Global Affairs Canada said they are aware of a Canadian citizen detained in Turkey and are providing consular assistance, but wouldn’t divulge further information, citing privacy laws.

Heper has a log home in Norwood, Ont., about 150 kilometres northeast of Toronto, Pavic said, where she lives with five dogs she rescued from Turkey “that are like her children.”

Her parents are dead and she is estranged from her brother, Pavic said, so her friends are taking up the cause to help her out.

Pavic said Heper has “some health issues” and her friends are worried about her access to medications while in detention.

Those found guilty of insulting the president face up to three years in prison, Celikkaleli said. The charges have become quite common throughout the country, the lawyer said through translation.

“Freedom of speech is a huge problem in Turkey,” said another friend, Emrah Bayram. “But it’s just nonsense, this insulting the president business.”

Heper had been spending more time in Turkey over the past year, her friends said, after befriending a man in southern Turkey, near the Syrian border. She told friends the man had been in exile and living in a Kurdish region in Syria’s north.

“She has a real interest about the problems Kurdish people face in the country,” said Bayram, a Turkish citizen who lives in Seattle.

Pavic said Heper told her the man came back to Turkey and was arrested and jailed in September — purportedly for a link to the Kurdistan Workers’ Party, or PKK, a group listed as a terrorist organization in Turkey.

Heper’s friends said she was living in Mardin, a city in southeastern Turkey, but travelled to Kars to get the man’s wife and bring her to visit him in jail. She was arrested in the woman’s home around 10 a.m., her friends said.

Celikkaleli said it could be months before Heper goes on trial.

Freedom of expression has become a major issue in Turkey under Erdogan. Last year, a court convicted a former Miss Turkey winner for insulting Erdogan in social media posts.

Since becoming president in 2014, Erdogan has filed about 2,000 defamation cases under a previously seldom-used law that bars insulting the president. Free speech advocates say the law is being used aggressively to silence and intimidate critics. (The Canadian Press, Jan. 05, 2017)

L'inflation élevée et l'insécurité font plonger la livre turque

La livre turque a atteint mardi un nouveau record à la baisse face au dollar sous le double effet d'une inflation plus élevée que prévu et de l'instabilité sécuritaire illustrée par un sanglant attentat à Istanbul.

La devise turque a perdu près de 1,4% de sa valeur, crevant brièvement le plafond des 3,60 contre un billet vert, après la publication du taux d'inflation pour le mois de décembre 2016 par l'office national des statistiques.

D'après ces chiffres, les prix ont augmenté de 1,34% par rapport au mois précédent et de 8,53% par rapport au mois de décembre 2015, bien plus que l'objectif de 5% de la Banque centrale.

La parution de ces chiffres survient alors que l'économie turque traverse une période difficile avec des indicateurs de croissance dans le rouge, une devise qui ne cesse de s'éroder et une vague d'attentats qui met en difficulté le secteur clé du tourisme.

Au moins 39 personnes, majoritairement des étrangers, ont été tuées dans la nuit du nouvel An dans une attaque revendiquée par le groupe Etat islamique contre une discothèque huppée d'Istanbul. L'assaillant est toujours en fuite.

"L'inflation en décembre a été pire que nos attentes, et, d'après nos projections, l'inflation pourrait atteindre un nombre à deux chiffres au deuxième trimestre 2017, même si la devise reste stable", a indiqué dans une note écrite Altug Ozgür, du cabinet BCG Partners.

Les autorités turques ont multiplié les efforts pour tenter d'enrayer la chute de la livre, le président Recep Tayyip Erdogan appelant même ses concitoyens à convertir en masse leurs devises. La mesure n'a eu que peu d'effet.
(AFP, 3 janvier 2017)

WFTU: Solidarity to the Workers and the People of Turkey

On behalf of the WFTU which represents 92 million members in 126 countries of the world, we convey our condolences to the families of the victims in Reina Club in Istanbul.

We express our internationalist solidarity and our support to the militant trade union movement in Turkey and to the Turkish workers. The murder of the 39 people reveals the responsibility of the principals that are killing civilians, innocent and ordinary people . For this situation in Turkey and in Middle East abettors also exist; these are the governments which take advantage of the fundamentalism in order to put in action their plans and their anti-labor policies.

The imperialistic forces that created, financed and armed ISIS and its branches have huge responsibility. The greatest moral responsibilities belong to the governments of USA, European Union and the monarchies of the Gulf.

It is provocation and hypocrisy that the same day that 39 innocent people lost their lives, the President of France, François Hollande, who has the major responsibility declares that him and his Government will save the Arab people.

The Governments of France, Germany,  Britain and the other imperialistic countries which are competing for the spheres of influence, in order to steal the petroleum and construct the energy pipelines are these who take advantage of the fundamentalism.

The WFTU, which represents the militant and internationalist trade union movement, calls all the workers regardless their religious, ideological and linguistic differences to struggle united against the monopolies and the imperialists for a world without the capitalistic barbarity and antagonisms. A world that the peoples can live in brotherhood.
(WFTU, January 2, 2017)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Theresa May à Ankara: La Turquie doit respecter les droits de l'homme

La Turquie doit maintenir un Etat de droit et respecter les droits de l'homme, a déclaré samedi la Première ministre britannique Theresa May, en déplacement à Ankara, où elle s'est entretenue avec le président Recep Tayyip Erdogan.

Mme May a dit être "fière" de s'être tenue au côté de la Turquie lors du putsch manqué du 15 juillet dernier, imputé par Ankara au prédicateur islamiste Fethullah Gülen, installé aux Etats-Unis.

"Maintenant, il est important que la Turquie soutienne sa démocratie en maintenant l'Etat de droit et en respectant ses obligations internationales en matière de droits de l'homme, comme le gouvernement s'y est engagé", a-t-elle déclaré à l'issue de sa rencontre avec le président turc.

Mme May a rappelé que la Turquie est "l'un des plus vieux amis" du Royaume-Uni, faisant allusion aux relations établies entre l'Angleterre et l'Empire ottoman sous le règne d'Elizabeth I.

La Première ministre s'efforce de maintenir un équilibre entre sa volonté d'assurer de bonnes relations commerciales avec la Turquie et les inquiétudes exprimées par l'Union européennes face aux purges sans précédent engagées après la tentative de coup d'Etat.

Ankara et Londres se sont par ailleurs mis d'accord sur la création d'un groupe de travail pour stimuler leurs relations commerciales une fois le Royaume-Uni sorti de l'Union européenne. "Nous nous sommes mis d'accord sur le fait que nous aurons un groupe de travail commun pour préparer le terrain de nos échanges commerciaux post-Brexit", a déclaré Mme May.

Le président Erdogan a pour sa part affirmé que l'objectif est de passer de 15,6 milliards de dollars d'échanges commerciaux entre les deux pays actuellement à 20 milliards de dollars.

Les deux dirigeants ont aussi abordé le sujet de la lutte contre le jihadisme en Syrie et la question de la réunification de Chypre, dont Londres et Ankara sont garants.

Les deux pays ont par ailleurs annoncé un accord de coopération bilatéral pour un projet d'avion de chasse turc, selon un communiqué officiel.
(AFP, 28 janvier 2017)

Le Conseil de l’Europe renonce à un débat sur la Turquie

L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a renoncé lundi à Strasbourg à tenir un débat d’urgence sur la Turquie, que ses commissions des affaires politiques et du monitoring demandaient mais dont Ankara ne voulait à aucun prix.

Selon une source haut placée au sein de cette assemblée qui réunit des délégations des parlements de 47 Etats, le gouvernement turc a fait pression sur plusieurs pays pour qu’un débat sur "le fonctionnement des institutions démocratiques en Turquie" n’ait pas lieu.

"Le gouvernement turc a demandé à plusieurs capitales d’appuyer un report du débat d’urgence", a dit cette source sous couvert d’anonymat.

Le bureau de l’Assemblée, réuni lundi matin sous la présidence du conservateur espagnol Pedro Agramunt, s’est prononcé à une voix de majorité contre l’organisation du débat.

Soumise à l’assemblée plénière, la proposition n’a obtenu que 94 voix contre 68 et 19 abstentions, soit moins que la majorité requise des deux tiers.

A l’issue d’une visite effectuée début janvier en Turquie, les rapporteurs de la commission du suivi s’étaient inquiétés des conditions dans lesquelles est menée la réforme constitutionnelle qui doit concentrer l’essentiel des pouvoirs entre les mains du président Erdogan.

"La tenue d’un référendum pendant l’état d’urgence posera de graves problèmes : la situation de la liberté des médias est alarmante et des droits fondamentaux, tels que la liberté de réunion, risquent fort d’être restreints. Cela ne peut pas être propice à une campagne électorale équitable", avaient déclaré Marianne Mikko (socialiste estonienne) et Ingebjørg Godsekesen (conservatrice norvégienne).

La tentative de coup d’Etat du 15 juillet dernier en Turquie a été suivie d’une purge sans précédent dans les médias, la fonction publique, la justice et l’armée tandis que l’immunité parlementaire de 139 députés d’opposition a été levée dès mai 2016. (Reuters, 24 janvier 2017)

Détention d'un juge de l'ONU : la Turquie snobe l'audience

La Turquie a snobé mardi une audience devant une haute instance judiciaire de l'ONU destinée à mettre fin à l'impasse dans laquelle se trouve une de ses affaires depuis la détention d'un de ses juges, arrêté pendant les vastes purges qui ont suivi le putsch avorté de juillet.

Les chaises des représentants d'Ankara devant le Mécanisme de suivi des tribunaux pénaux internationaux de l'ONU (MTPI) étaient vides mardi alors que cette instance cherche à trouver une issue après l'arrestation du juge Aydin Sefa Akay.

Ancien ambassadeur, le magistrat est chargé depuis juillet avec quatre autres juges d'examiner la demande en révision du jugement présentée par l'ancien ministre rwandais Augustin Ngirabatware, condamné à 35 ans de prison par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) pour sa participation au génocide de 1994.

Cette peine a été réduite en 2014 à trente ans de prison par la chambre d'appel du TPI.

La détention de M. Akay, qui figure parmi les 41.000 personnes arrêtées après la tentative de coup d'Etat en Turquie, a maintenant totalement gelé l'examen de l'affaire Ngirabatware. Et, chose rare devant les tribunaux, l'avocat du ministre rwandais et le procureur étaient d'accord mardi à l'audience.

"Je vous demande aujourd'hui de faire le premier pas et d'émettre un ordre pour la libération du juge Akay sans plus attendre", a déclaré l'avocat Peter Robinson au président Theodor Meron, précisant que cette demande devrait être accompagnée d'un délai de "48 heures".

Pour la représentante du procureur Michelle Jarvis, "une voie à suivre doit être trouvée" : "nous ne pouvons qu'être d'accord avec M. Robinson et sa requête".

Plus tôt mardi, le MTPI avait fait savoir que des "notes verbales" avaient été envoyées aux ambassades de Turquie à Dar es Salaam, en Tanzanie, où est actuellement détenu M. Ngirabatware, et à La Haye, avant de revenir quelques jours plus tard libellées "Retour à l'expéditeur".

En Turquie, la famille du M. Akay affirme qu'il est détenu illégalement depuis son arrestation en septembre et réfute son implication dans le putsch manqué de juillet, imputé par Ankara au prédicateur Fethullah Gülen exilé aux Etats-Unis.

Les autorités turques lui reprochent d'avoir téléchargé et utilisé la messagerie cryptée Bylock, qui était selon elles l'outil de communication des putschistes.

En attendant qu'une solution soit trouvée face à son absence, M. Ngirabatware a demandé à pouvoir être libéré, une requête à laquelle s'opposent le procureur et la Tanzanie.

Le juge Meron a averti les avocats qu'il rendrait son jugement "aussi vite que possible".
(AFP, 18 janvier 2017)

Un magistrat turc des tribunaux de l'ONU est victime des purges d'Erdogan

Aydin Sefa Akay figure parmi plus de 41.000 personnes arrêtées en Turquie lors des vastes purges qui ont suivi le putsch avorté de juillet. Mais M. Akay, 66 ans, n'est pas un prisonnier comme les autres : ancien ambassadeur, il est l'un des magistrats du Mécanisme de suivi des tribunaux pénaux internationaux de l'ONU (MTPI).

Et en cette capacité, il était chargé depuis juillet avec quatre autres juges d'examiner la demande en révision du jugement et de l'arrêt présentée par l'ancien ministre rwandais Augustin Ngirabatware, condamné à 35 ans de prison par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) pour sa participation au génocide de 1994.

Cette peine a été réduite en 2014 à 30 ans de prison par la chambre d'appel du MTPI.

Début novembre, le président du MTPI Theodor Meron, évoquant l'immunité diplomatique du juge, avait appelé les autorités turques à le libérer. En vain.

Les mêmes autorités n'ont en outre pas donné suite à la demande de M. Meron de se rendre en Turquie pour voir le juge en prison, a-t-il ajouté.

La famille du M. Akay affirme qu'il est détenu illégalement depuis son arrestation en septembre et réfute son implication dans le putsch manqué de juillet, imputé par Ankara au prédicateur Fethullah Gülen exilé aux Etats-Unis.

Les autorités turques lui reprochent d'avoir téléchargé et utilisé la messagerie cryptée Bylock, qui était selon elles l'outil de communication des putschistes.

"Le 21 septembre, la police, je crois 10 ou 12 policiers sont venus a la maison. Ils ont porté mon père en prison", raconte à l'AFP sa fille Meric Akay, rencontrée à Milan où elle vit.

"Ils ont regardé dans tous les livres qu'il a, il a 2.000 livres, ils ont regardé chaque page, ils ont regardé dans les armoires, partout", ajoute-t-elle.

- La Turquie invitée à s'expliquer -

Selon elle, "aucune accusation formelle ne pèse" contre son père. "C'est illégal de le retenir en prison".

Selon l'agence progouvernementale Anadolu, M. Akay, qui a servi comme ambassadeur de Turquie au Burkina Faso de 2012 à 2014, a téléchargé Bylock en décembre 2014 et en a fait usage pendant plusieurs mois.

Le magistrat a démenti tout lien avec les réseaux gulénistes, mais le parquet l'accuse d'être un éminent membre d'une loge maçonnique liée au prédicateur, bête noire du président Recep Tayyip Erdogan et dont des dizaines de milliers de partisans présumés ont été arrêtés depuis la tentative de coup d'Etat.

La Turquie a été invitée à donner des explications à l'ONU sur les raisons du maintien du juge en prison, à l'occasion d'une audience du MTPI prévue mardi à la Haye sur l'appel présenté par l'ex-ministre rwandais. Mais des responsables du MTPI ont affirmé à l'AFP qu'il ne disposaient pas d'informations sur l'éventuelle participation de représentants turcs à l'audience.

"Ce qui est triste c'est qu'il y a une injustice qui est faite contre mon père mais aussi à des gens qui sont jugés au Rwanda maintenant et qui attendent que le juge soit libéré pour avoir leur procès", dit la fille du juge.

Selon elle, son père a aussi porté plainte contre sa détention auprès de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH).
 "Il a bon espoir pour la décision de la Cour européenne des droits de l'homme. Comme il sait qu'il est innocent et que cette détention est illégale, il a bon espoir", assure-t-elle.

Depuis le 15 juillet, les autorités turques ont lancé des purges inédites qui, au delà des putschistes présumés, ont visé tous les secteurs de la société, de l'éducation et la presse à l'armée et la magistrature.
(AFP, 16 janvier 2017)

La Belgique s’apprête à demander le gel de la procédure d’adhésion

La N-VA et l’Open VLD souhaitent que le gouvernement belge demande le gel de la procédure d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. C’est tout le sens d’une proposition de résolution déposée en octobre dernier et qui s’est retrouvée à l’agenda de la Commission des relations extérieures de la Chambre mardi.

L’Union européenne, qui a déjà pris position, laisse les Etats-membres prendre attitude sur la question. Deux partis de la majorité est donc en faveur d’une position ferme sur la question. Plus ferme encore que la résolution votée par le Parlement européen le 24 novembre. « Les députés européens parlent d’une réorientation des financements prévus, nous en demandons le gel », indique le VLD.

Sur le fond, l’Open VLD et la N-VA avancent plusieurs raisons pour inciter le gouvernement fédéral à « plaider au niveau européen en faveur du gel du budget alloué à la Turquie par le biais de l’instrument d’aide à la pré-adhésion » et « de revoir sa position concernant l’adhésion de la Turquie à l’UE en vue d’un gel des discussions ». En premier lieu, le coup d’Etat avorté en juillet 2016. Il a, disent les parlementaires à l’origine de cette résolution – Annemie Turtelboom (VLD) et Peter De Roover (N-VA) –, incité le président Erdogan à « débarrasser le pays de ses opposants politiques ». Ce n’est pas tout : le sérieux coup d’arrêt aux progrès enregistrés en matière de liberté d’expression, l’arrestation de dizaines de milliers de personnes proches des Gülenistes – le mouvement du prédicateur Gülen, exilé aux Etats-Unis –, l’étouffement de l’opposition et le gel de facto des discussions depuis belle lurette inquiètent la Belgique.

Mais cette fermeté a mis mal à l’aise certains députés du MR, qui craignent que la tâche du ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, ne soit pas facilitée dans cette affaire. Et pour cause : les relations étant déjà extrêmement tendues avec Ankara, la proposition risque de mettre à mal l’accord sur les réfugiés, signé par l’Union européenne, avec la Turquie. Lequel prévoit notamment l’exemption de visas pour les Turcs souhaitant se rendre dans un Etat-membre de l’Union européenne et la relance des discussions – pour l’instant au point mort – pour une future intégration de l’ancien Empire ottoman.

« Effectivement, c’est gênant, confirme Richard Miller, député MR et membre de la Commission des relations extérieures de la Chambre. C’est pour cette raison, ne nous le cachons pas, que nous nous sommes abstenus de participer à la discussion. De notre point de vue, nous nous en tenons aux déclarations de Didier Reynders, qui avait répété en décembre de l’an dernier encore que le franchissement de la ligne rouge était le rétablissement de la peine de mort en Turquie. Nous n’en sommes pas là, mais il est clair que le sujet, important, est délicat à porter. » Le CD&V n’est pas plus à l’aise. « Le Parlement belge, en ce compris le groupe CD&V, entend donner un signal et manifester son inquiétude sur la situation en Turquie. Mais dans la proposition de résolution examinée ce mardi, il manque certains éléments. Des discussions sont donc encore en cours pour élargir le texte. »

Du côté de l’opposition, extrêmement critique depuis le début avec le deal UE-Turquie, on rit (jaune) que des partis de la majorité « découvrent tout à coup la situation démocratique en Turquie ».

Le vote de la résolution a été reporté au 24 janvier, le temps de « discuter avec les collègues d’éventuels amendements ». Un clair appel du pied à l’opposition, estiment certains députés, « pour avoir le plus large consensus possible », assure la N-VA, le MR précisant que c’est l’usage dans ce genre de résolution. PS et Ecolo/Groen seraient d’ailleurs prêts à suivre, ce qui suffirait pour faire passer le texte. Le MR contourné ? Non, il n’est pas question de cela, indiquent plusieurs sources libérales, qui assurent que le parti francophone du gouvernement soutient la résolution. Mais pour régler le problème diplomatique, le MR va introduire un amendement qui rappelle que, pour la Belgique, la ligne rouge est le rétablissement de la peine de mort en Turquie. « C’est d’ailleurs la position des Affaires étrangères, avalisée par le Premier ministre », indique-t-on dans le camp libéral. Et en tout état de cause, puisqu’il s’agit d’une simple résolution, on n’entend pas, au MR, en faire un casus belli. (Le Soir, 11 janvier 2017)

Pour Ankara, l'UE est "incomplète" sans la Turquie

Le ministre turc des Affaires étrangères a exhorté lundi l'Union européenne à relancer le processus d'adhésion de la Turquie, estimant que le bloc resterait "incomplet" tant que son pays n'en ferait pas partie.

Parlant à l'ouverture d'une conférence à Ankara réunissant les ambassadeurs turcs, Mevlut Cavusoglu a appelé l'UE à ouvrir de nouveaux chapitres dans les négociations d'accession de la Turquie "en levant les obstacles artificiels à l'adhésion de notre pays".

M. Cavusoglu a aussi affirmé que la Turquie s'attendait à "une mise en oeuvre immédiate de la libéralisation de visas" permettant à ses ressortissants de voyager librement dans l'espace Schengen.
 "Nous avons joué un rôle important dans le passé de l'Europe et nous allons le faire à l'avenir. Une Europe sans la Turquie est incomplète", a-t-il ajouté.

L'adhésion à l'UE reste "un choix stratégique" pour Ankara, a également déclaré lundi le président Recep Tayyip Erdogan, insistant néanmoins sur le fait que la Turquie n'accepterait pas les "politiques incohérentes et les doubles standards" de l'UE à son égard.

L'UE et Ankara entretiennent des relations tendues depuis le coup d'Etat avorté du 15 juillet en Turquie et la répression qui a suivi.

Aux yeux de l'UE, la Turquie ne remplit toujours pas tous les critères qui justifieraient l'exemption de visas Schengen pour ses ressortissants, alors que le pacte migratoire UE-Turquie conclu en mars prévoyait d'accélérer ce processus de libéralisation.

Par ailleurs le Parlement européen a voté le 24 novembre une résolution - non contraignante - demandant le "gel provisoire" des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, ce que le président turc a vivement dénoncé, brandissant la menace de laisser passer à nouveau les migrants vers l'Europe.

La grande majorité des pays membres de l'UE se sont prononcés contre un tel "gel", mais "dans les circonstances actuelles, l'ouverture de nouveaux chapitres" dans les négociations d'adhésion "n'est pas envisagée", a souligné le 13 décembre la présidence du Conseil de l'UE.

MM. Cavusoglu et Erdogan ont en outre affirmé que la Turquie s'attendait à des meilleures relations avec les Etats-Unis après l'entrée en fonctions du président élu Donald Trump.

Les relations entre les deux pays sont plombées depuis plusieurs mois par des désaccords sur les milices kurdes syriennes en Syrie (YPG) qu'Ankara considère comme des groupes terroristes alors que Washington y voit un allié sur le terrain dans la lutte contre le groupe Etat islamique.

"Nous croyons que les Etats-Unis ne vont pas continuer à commettre les même erreurs faites par le passé", a dit le ministre des Affaires étrangères.

"Je crois que le dialogue avec Trump va être renforcé de part et d'autre et que des progrès seront réalisés sur les dossiers régionaux", a pour sa part déclaré M. Erdogan en s'adressant aux ambassadeurs.
(AFP, 9 janvier 2017)

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Ankara se réserve le droit de fermer la base d'Incirlik à la Coalition

La Turquie a affirmé jeudi qu'elle se réservait le droit de fermer la base aérienne d'Incirlik à la Coalition internationale qui lutte contre les jihadistes en Syrie, sur fonds de tensions entre Ankara et Washington.

"Le droit de dire +nous allons fermer Incirlik+ est toujours entre nos mains, mais, comme je l'ai déjà dit, les conditions seront évaluées", a déclaré Ibrahim Kalin, porte-parole du président Recep Tayyip Erdogan, interrogé sur la chaîne de télévision 24 TV.

Il a néanmoins ajouté que la question ne se posait pas de façon "urgente".

La Turquie met depuis 2015 sa base aérienne d'Incirlik (sud) à disposition des avions alliés menant des opérations contre les jihadistes en Syrie.

Mais de profondes divergences opposent Ankara et Washington sur le dossier syrien, notamment en raison du soutien américain aux milices kurdes syriennes, que la Turquie considère comme des groupes terroristes émanant du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).

Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu s'était déjà interrogé sur l'opportunité de laisser les forces américaines utiliser Incirlik quand celles-ci ne soutiennent pas selon lui les "opérations les plus importantes" menées en Syrie.

Les forces turques sont engagées depuis plusieurs semaines dans des combats meurtriers contre le groupe Etat islamique (EI) pour reconquérir la ville d'Al-Bab, dans le nord de la Syrie, avec les groupes rebelles syriens qui leur sont alliés. Malgré ses demandes répétées, le président Erdogan n'a pas obtenu l'appui des avions de la coalition par des frappes.

La semaine dernière, toutefois, des avions de la coalition ont fait "une démonstration de force" près d'Al-Bab à la demande des forces turques sur place, sans toutefois utiliser leurs armements.

Ankara et Washington coopèrent "dans quasiment tous les domaines", avait ajouté M. Cavusoglu, selon Anadolu. "Mais le fait est que nous traversons une +crise de confiance+".

En réaction, la coalition s'était dit prête mercredi à soutenir les opérations turques dans le nord de la Syrie, sans préciser de quelle manière.

Incirlik a "une valeur inestimable" pour les opérations de la coalition contre l'EI, a ainsi souligné le colonel John Dorrian, un porte-parole militaire de la coalition. 
(AFP, 5 janvier 2017)

Relations régionales / Regional Relations

Moscou rédige un projet de Constitution, les rebelles refusent d'en discuter

Les Russes ont rédigé un projet de Constitution pour la Syrie et ont affirmé l'avoir transmis aux rebelles à Astana, a annoncé mardi l'envoyé spécial de Vladimir Poutine pour la Syrie, la délégation rebelle disant l'avoir rejeté et ne pas vouloir en discuter.

"Nous avons donné à des fins d'étude à l'opposition armée un projet de Constitution syrienne préparé par les spécialistes russes, afin d'accélérer le processus", a déclaré Alexandre Lavrentiev à des journalistes.

Interrogée à Astana, la capitale du Kazakhstan, une source au sein de la délégation rebelle a confirmé que les Russes leur avaient soumis un projet de Constitution.

"Les Russes ont posé un projet sur la table mais nous ne l'avons même pas pris. Nous leur avons dit que nous refusions de discuter de cela", a déclaré cette source à l'AFP.

Au référendum organisé en Syrie en février 2012, 89,4% des votants avaient approuvé l'idée le principe d'une nouvelle Constitution syrienne, qui abolissait la suprématie du parti Baas au pouvoir depuis un demi-siècle tout en laissant de larges prérogatives au chef de l'Etat.

Mais celle-ci avait été dénoncée par les Occidentaux et plusieurs pays arabes et rejetée par l'opposition syrienne.

En novembre 2015, une vingtaine de pays réunis à Vienne, parmi lesquels la Russie et l'Iran, avaient adopté un calendrier de sortie de crise qui prévoyait une rencontre entre le pouvoir syrien et l'opposition avant le 1er janvier 2016, la formation d'un gouvernement de transition dans les six mois et l'adoption d'une nouvelle Constitution puis l'organisation d'élections libres dans les dix-huit mois. (AFP, 24 janvier 2017)

Consolidation du cessez-le-feu en Syrie, pas d'avancée politique

La Russie, la Turquie et l'Iran ont trouvé un accord mardi pour consolider le cessez-le-feu en Syrie, mais peu de progrès ont été réalisés en vue d'avancer vers un règlement du conflit au terme des négociations d'Astana entre rebelles et émissaires du régime.

Les trois pays parrains des pourparlers de paix vont créer "un mécanisme pour surveiller et s'assurer de la complète mise en oeuvre du cessez-le-feu et éviter toute provocation" en Syrie, selon la déclaration finale adoptée après deux jours de discussions dans la capitale du Kazakhstan.

Le "groupe opérationnel" doit commencer son travail "dès février à Astana" avec objectif de "surveiller le cessez-le-feu", a précisé l'envoyé spécial du président Vladimir Poutine pour la Syrie, Alexandre Lavrentiev, jugeant "globalement positif" le résultat de ces négociations qui se sont déroulées selon lui en présence d'"experts militaires" russes.

Les Russes ont par ailleurs affirmé avoir transmis aux rebelles un projet de Constitution rédigé par leurs soins afin d'"accélérer le processus". Mais une source au sein de la délégation rebelle a assuré à l'AFP que ce projet avait été rejeté, les rebelles ne voulant pas en discuter.

La déclaration finale de la réunion n'a pas été signée non plus par les deux délégations syriennes, celle du régime et celle des rebelles, qui ont refusé pendant ces deux jours de négocier directement.

- 'Pas de solution militaire' -

La Russie, la Turquie et l'Iran, qui ont pris de facto en main le destin de la Syrie en obtenant fin 2016 un cessez-le-feu entre l'armée syrienne et les groupes rebelles, ont répété qu'"il n'y a pas de solution militaire au conflit, qui ne peut être réglé qu'à travers un processus politique".

Depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, le 30 décembre, les violences dans ce pays ont diminué mais n'ont pas complètement cessé.

Ainsi, à Wadi Barada, zone clé pour l'approvisionnement en eau de Damas, des combats ont encore eu lieu dans la nuit de dimanche à lundi, alors que les rebelles insistent sur l'arrêt des hostilités dans cette région assiégée par les forces du régime.

"L'opération de l'armée syrienne se poursuivra là-bas aussi longtemps que les terroristes continueront de priver de l'eau" les sept millions d'habitants de la capitale, a martelé le principal négociateur du régime, Bachar Jaafari.

Au moins onze personnes, dont deux enfants, ont été tuées mardi dans des frappes aériennes du régime syrien alors qu'elles fuyaient un fief du groupe Etat islamique (EI) dans le nord, a indiqué d'autre part l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Bachar Jaafari s'est félicité néanmoins du fait que "la rencontre d'Astana ait réussi à atteindre l'objectif de consolider le cessez-le-feu pour une période donnée, montrant la voie vers un dialogue entre les Syriens".

De son côté, l'envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a assuré que l'ONU était "prête à assister (...) au développement du mécanisme trilatéral et à s'assurer qu'il aide à renforcer la qualité du cessez-le-feu".

Les rebelles ont par ailleurs obtenu le soutien de Moscou, de Téhéran et d'Ankara à leur participation aux prochains pourparlers de paix qui doivent se dérouler à Genève le 8 février sous égide de l'ONU.

Washington, qui a fait preuve ces derniers mois d'un désengagement progressif dans le règlement du conflit syrien, a "salué ces actions visant à réduire les violences et les souffrances en Syrie", appelant à créer un "environnement plus propice à des discussions politiques inter-syriennes".

- Difficultés -

Mais après plus de cinq ans d'une guerre qui a fait plus de 310.000 morts, la réunion d'Astana a montré qu'il était plus facile pour Moscou d'enchaîner des victoires militaires, comme à Alep totalement reprise par les forces syriennes, que de rétablir la paix.

Le chef de la délégation des rebelles dans la capitale kazakhe, Mohammad Allouche, a accusé le régime syrien et l'Iran d'être responsables de l'absence de "progrès tangibles" dans les pourparlers, les premiers organisés depuis le début de la guerre entre des représentants de Damas et des chefs rebelles, à la tête de milliers de combattants et contrôlant effectivement des territoires.

Mohammad Allouche avait d'emblée insisté lundi sur le "gel des opérations militaires" et l'amélioration de l'accès des civils à l'aide humanitaire.

Parallèlement, l'ONU a appelé mardi les pays donateurs à fournir 4,6 milliards de dollars supplémentaires pour venir en aide aux millions de Syriens réfugiés dans les pays voisins, en majorité des femmes et des enfants en situation d'urgence. (AFP, 24 janvier 2017)

Colonies israéliennes en Cisjordanie: Ankara condamne "fermement"

La Turquie a "fermement" condamné mardi la décision du gouvernement israélien d'approuver la construction de 2.500 nouveaux logements de colonisation en Cisjordanie occupée, appelant l'Etat hébreu à mettre fin à son "approche problématique".

"Nous condamnons fermement la décision du gouvernement israélien d'autoriser la construction de 2.500 logements supplémentaires dans les colonies illégales dans les territoires palestiniens qu'il maintient sous occupation", a indiqué le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

"Nous appelons Israël à cesser de s'obstiner dans cette approche problématique qui détruit la vision d'une solution à deux Etats en ne respectant pas le droit international et les droits de l'Homme", a ajouté le ministère.

Cette critique sèche survient quelques heures après l'approbation par le gouvernement israélien de la construction de 2.500 logements de colonisation supplémentaires en Cisjordanie occupée, la plus importante annonce du genre depuis des années.

Les autorités d'Israël avaient déjà donné leur feu vert lundi à la construction de 566 logements dans des quartiers de colonisation de Jérusalem-Est, partie majoritairement palestinienne de la ville occupée et annexée par Israël.

Ces annonces reflètent la volonté clairement affichée par les autorités israéliennes de profiter de la nouvelle situation qui leur semble plus favorable depuis l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, après les huit années à la Maison Blanche de Barack Obama, opposé jusqu'au bout à la colonisation.

Ardent défenseur de la cause palestinienne, le président turc Recep Tayyip Erdogan a mis en sourdine ses critiques à l'endroit du gouvernement israélien depuis un récent accord de normalisation des relations entre la Turquie et l'Etat hébreu après six années de tensions provoquées par un incident maritime en 2010. (AFP, 24 janvier 2017)


Un Boeing 747 cargo turc s'écrase sur un village au Kirghizstan, au moins 37 morts

Au moins 37 personnes, dont 13 enfants, sont mortes lundi dans le crash d'un avion cargo gros porteur Boeing 747 turc sur un village près de l'aéroport de Bichkek, la capitale du Kirghizstan, causé selon les autorités par une erreur de pilotage.

Outre les quatre pilotes de l'appareil de la compagnie ACT Airlines, les victimes sont des habitants du village de Datcha-Souou, dévasté au petit matin par la chute du massif Boeing 747, le très gros porteur de l'avionneur américain.

L'avion, qui reliait Hong Kong et Istanbul et devait faire escale à Bichkek, s'est écrasé sur le village de Datcha-Souou lors de son atterrissage par un épais brouillard à l'aéroport de Manas peu après 07H00 locales (01H00 GMT), selon le ministère kirghiz des Situations d'urgence.

Quelques heures plus tard, une partie de la queue de l'appareil reposait sur le toit d'une maison détruite, d'autres débris étaient dispersés dans les rues du village, parmi des carcasses de voitures et des arbres carbonisés.

"Au moins 37 personnes ont été tuées dans le crash", a déclaré à l'AFP un porte-parole du ministère kirghiz des Situations d'urgence, Moukhammed Svarov.

"L'avion s'est écrasé sur les maisons, il a tué des familles entières", a raconté à l'AFP un témoin de l'accident. "Il ne reste rien des maisons, les gens ont été tués avec toute leur famille et leurs enfants, beaucoup de personnes étaient en train de dormir."

"La maison de ma soeur a été fortement endommagée. Heureusement, elle et sa famille ont survécu", a confié à l'AFP Zoumriaïat Rezakhanova, une autre habitante.
 Les débris de l'avion ont endommagé au total 43 maisons, dont 17 ont été "complètement détruites", selon les autorités.

La vaste opération de recherches lancée peu après le crash a été suspendue avec la tombée de la nuit et doit reprendre mardi matin.
(AFP, 16 janvier 2017)

Attentat sanglant dans une ville rebelle frontalière de la Turquie

Un attentat particulièrement sanglant, attribué par des habitants au groupe Etat islamique (EI), a visé samedi une ville rebelle du nord de la Syrie frontalière de la Turquie.

Au moins 48 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'explosion d'un camion piégé sur un marché situé en face d'un tribunal islamique de la ville d'Azaz, dans la province d'Alep, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Parmi les victimes, figurent cinq juges religieux appartenant aux différentes factions de la rébellion et 14 combattants rebelles, a indiqué l'Observatoire.

L'identification des victimes est difficile, certains corps étant entièrement calcinés, a souligné le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, ajoutant que des dizaines de personnes avaient également été blessées.

Des images de l'attentat montrent d'importants nuages de fumée s'élevant d'une rue jonchée de débris métalliques, ramassés par des bulldozers, et des pompiers à l'oeuvre, munis de lances d'incendie pour éteindre des véhicules en feu. Des secouristes, des rebelles et des civils fouillent les décombres d'un bâtiment dont la moitié s'est écroulé.

Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier à Azaz, qui a déjà été la cible de plusieurs attaques et offensives des jihadistes de l'EI.

Osama al-Merhi, un avocat présent sur les lieux de l'explosion, a pointé l'EI. "Ce genre de crimes sont uniquement commis par le groupe terroriste Daech", un acronyme en arabe de l'EI.

"Ce sont eux qui visent les civils et les cadres qui construisent le pays", affirme-t-il à l'AFP.

L'attentat intervient au neuvième jour d'un fragile cessez-le-feu en vigueur sur plusieurs fronts du pays mais qui exclut les zones contrôlées par les groupes jihadistes.

Plus de 310.000 personnes ont été tuées depuis le début en mars 2011 de la guerre en Syrie.
(AFP, 7 janvier 2017)

L'Iran demande à la Turquie de ne pas "compliquer la situation"

L'Iran a appelé la Turquie à ne pas "compliquer davantage la situation" en Syrie à la suite de remarques du chef de la diplomatie turque qui a accusé les alliés de Téhéran d'être responsables des violations du cessez-le feu dans ce pays.

"Les remarques non-constructives de responsables turcs ne feront que compliquer davantage la situation actuelle et accroître les problèmes vers la solution politique à la crise syrienne", a déclaré mercredi soir Bahram Ghasemi, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.

Auparavant, le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu, avait lancé un avertissement au régime du président Bachar al-Assad et à ses alliés, l'Iran et la Russie.

"Quand nous regardons qui commet ces violations (du cessez-le-feu), nous voyons que c'est le Hezbollah, en particulier, les groupes chiites et le régime" d'Assad, a-t-il dit, en appelant l'Iran à "faire pression sur les milices chiites et le régime".

Il a estimé que si ces violations par les mouvements soutenus par l'Iran en Syrie, dont le Hezbollah, ne cessaient pas, le processus de négociations prévues fin janvier à Astana sous l'égide de la Russie, de l'Iran et la Turquie, "pourrait échouer".

Un haut responsable iranien, Alaeddine Bouroudjerdi, se trouvait mercredi à Damas où il a rencontré M. Assad et renouvelé le soutien de son pays au régime, selon les médias officiels.

Le soutien militaire russe, iranien et du Hezbollah pro-iranien a été crucial dans les succès des derniers mois du régime face aux rebelles, en particulier à Alep.

Une dizaine de groupes rebelles ont annoncé lundi le gel de leur participation aux préparatifs des négociations de paix d'Astana, après avoir accusé le régime de violations du cessez-le-feu entré en vigueur le 30 décembre.

Mais, selon le porte-parole de la diplomatie iranienne, ce sont "les groupes armés d'opposition" - dont certains sont soutenus par la Turquie - qui sont à l'origine de violations "répétées" du cessez-le-feu. Il a demandé à Ankara de "prendre les mesures nécessaires" pour faire cesser ces violations "et s'abstenir de prises de positions fausses et d'accuser les autres".
(AFP, 5 janvier 2017)

Les rebelles quittent la table des négociations, la trêve à l'agonie

Après avoir tenu quatre jours tant bien que mal, la trêve en Syrie semble à l'agonie mardi, une grande partie des rebelles ayant décidé de quitter la table des négociations engagées sous l'égide de Moscou, face aux frappes répétées du régime.

"Ces violations se poursuivant, les factions rebelles annoncent (...) le gel de toute discussion liée aux négociations d'Astana", ont indiqué lundi une dizaine de groupes rebelles dans un communiqué, au sujet des discussions engagées en vue des prochains pourparlers de paix au Kazakhstan.

En vigueur depuis jeudi minuit, la cessation des hostilités en Syrie --la énième depuis le début de la guerre il y a près de six ans-- est supposée ouvrir la voie à des négociations de paix fin janvier à Astana, sous l'égide de Moscou et de Téhéran, les parrains du régime, et d'Ankara, soutien des rebelles.

Mais cette trêve semble de plus en plus fragile, sinon inexistante, face à la poursuite des bombardements du régime sur Wadi Barada, une région tenue par les rebelles à 15 km de Damas. Un secteur d'autant plus stratégique que c'est là que se trouvent les principales sources d'approvisionnement en eau potable pour les quatre millions d'habitants de la capitale et de ses environs.

- Intensification des raids -

Lundi, les troupes du régime, aidées par des soldats du Hezbollah libanais, ont ainsi avancé jusqu'aux abords d'Aïn al-Figé, une importante source d'eau, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Et "elles ont intensifié leurs bombardements lundi soir", a indiqué l'Observatoire.

Selon Rami Abdel Rahman, directeur de l'OSDH, les combats font rage avec les rebelles, dont le Fateh al-Sham (l'ex Front al-Nosra, Al-Qaïda en Syrie). Les rebelles nient eux la présence dans ce secteur de la filiale d'Al-Qaïda.

Les insurgés soutiennent eux avoir "respecté le cessez-le-feu". "Mais le régime et ses alliés (...) ont commis de fréquentes violations (de la trêve), notamment dans les régions de Wadi Barada et de la Ghouta orientale", toutes deux dans la province de Damas. Et "en dépit des demandes répétées faites à la partie garante du régime (la Russie), ces violations se poursuivent, menaçant la vie de centaines de milliers de personnes", a dénoncé le communiqué des rebelles.

"Toute (avancée) sur le terrain va à l'encontre de l'accord (de trêve) et si les choses ne reviennent pas comme avant, l'accord sera considéré nul et non avenu", ont-ils encore menacé dans leur texte.

Parmi les signataires du communiqué figurent les groupes rebelles islamistes Jaich al-islam et Faylaq al-Rahmane, influents à Damas, de même que le groupe Sultan Mourad, appuyé par la Turquie, et Jaich al-Ezza, actif dans la province de Hama (centre).

Le 25 décembre, le régime avait accusé les rebelles d'avoir "contaminé au diesel" le réseau d'eau alimentant la capitale, mais ces derniers ont pointé du doigt l'incurie du pouvoir en place. Résultat, depuis plus d'une semaine, Damas souffre de pénuries d'eau forçant les habitants à joindre chaque jour de longues files devant des camions-citerne.

Le régime veut soumettre cette région comme il l'a fait avec plusieurs fiefs de la rébellion dans la province de Damas, qui se sont rendus après avoir été assiégés et bombardés pendant des années.

Plus tôt dans la journée, les rebelles de Wadi Barada avaient déjà mis en garde contre le danger qui plane sur la trêve, appelant "les parrains de la trêve (...) à mettre la pression sur le régime et ses milices alliées pour qu'ils cessent leurs violations flagrantes de l'accord".

- 'Enflammer les fronts' -

Dans le cas contraire, "nous appellerons toutes les factions rebelles opérant en Syrie à désavouer l'accord et à enflammer les fronts" en solidarité avec Wadi Barada, poursuivait leur communiqué.

Selon l'OSDH, quelque 1.000 femmes et enfants auraient fui le secteur de Wadi Barada durant le week-end.

Les bombardements et les combats sporadiques se multiplient en fait depuis l'entrée en vigueur de la trêve. Lundi, deux civils ont été tués dans un bombardement du régime sur la ville rebelle de Rastane, dans la province Homs (centre), selon l'OSDH, et des bombardements ont également eu lieu en soirée dans les provinces de Hama (centre) et de Deraa (sud).

La Russie avait obtenu samedi un soutien mitigé du Conseil de sécurité de l'ONU à son plan de paix.

En pleine transition politique avant la prise de fonctions de Donald Trump, les Etats-Unis, soutiens de l'opposition au régime de Bachar Al-Assad, n'ont pas été associés à cette dernière initiative, une première depuis le début de la guerre en mars 2011.

En revanche, c'est la première fois que la Turquie parraine un tel accord, grâce à son rapprochement avec la Russie de Vladimir Poutine, qui veut se poser en faiseur de paix après son intervention militaire au côté de Damas en septembre 2015.

Les négociations d'Astana doivent précéder des pourparlers prévus en février à Genève.

Aucune des précédentes discussions intersyriennes n'a permis un début de règlement d'un conflit qui a fait plus de 310.000 morts et des millions de réfugiés.
(AFP, 3 janvier 2017)

Moscou obtient l'appui de l'ONU, la trêve tient

Les Nations unies ont soutenu samedi une initiative de paix de la Russie et de la Turquie pour la Syrie, qui vivait une deuxième journée de calme malgré quelques violations du cessez-le-feu.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté à l'unanimité une résolution appuyant la trêve entrée en vigueur depuis jeudi soir et devant être le prélude à des négociations de paix entre le régime syrien et l'opposition.

Cette résolution de compromis, qui n'entérine toutefois pas les modalités de l'initiative de Moscou et d'Ankara, a été adoptée à l'issue de consultations à huis clos: elle souligne que le Conseil "accueille avec satisfaction et soutient les efforts de la Russie et de la Turquie pour mettre fin à la violence en Syrie et faire démarrer un processus politique" de règlement du conflit qui ravage le pays depuis près de six ans.

Mais le Conseil se contente de "prendre note" de l'accord présenté par les Russes et les Turcs le 29 décembre, sans que les Américains y soient associés. Le Conseil de sécurité rappelle aussi la nécessité d'appliquer "toutes les résolutions pertinentes de l'ONU" sur la Syrie, citant la 2254 de décembre 2015 qui prévoyait, sous l'initiative de Washington, une feuille de route complète de sortie de crise.

De fait, pour la première fois depuis le début de la guerre en mars 2011, les Etats-Unis, soutiens de l'opposition, ont été écartés de cette initiative de paix. L'administration du président sortant Barack Obama l'a qualifiée d'"évolution positive", trois semaines avant l'investiture de Donald Trump.

- Poutine faiseur de paix -

En revanche, c'est la première fois que la Turquie parraine un tel accord, grâce à son rapprochement avec la Russie de Vladimir Poutine qui veut se poser en faiseur de paix après son intervention militaire au côté du régime syrien à l'automne 2015.

Le cessez-le-feu, entré en vigueur jeudi à 22H00 GMT sur l'ensemble de la Syrie et dont les groupes jihadistes Etat islamique (EI) et Fateh al-Cham sont exclus, doit permettre des négociations de paix prévues fin janvier à Astana, au Kazakhstan, sous l'égide de la Russie et de l'Iran -- parrains du président syrien Bachar al-Assad -- et de la Turquie qui soutient les rebelles.

Le Conseil de sécurité a d'ailleurs insisté: ces pourparlers à Astana "sont une étape importante en prévision de la reprise de négociations (intersyriennes) sous les auspices de l'ONU le 8 février 2017".

De son côté, le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale en Iran, Ali Chamkhani, a prévenu que "toute négociation politique qui conduirait à l'affaiblissement du pouvoir du gouvernement (...) en Syrie ou à offrir une partie de la Syrie à des groupes terroristes ou à une occupation militaire étrangère (...) est vouée à l'échec". Il s'exprimait en recevant le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem, selon l'agence Irna.

La guerre en Syrie a fait plus de 310.000 morts et des millions de réfugiés depuis mars 2011. Rien que pour l'année 2016, près de 60.000 personnes ont été tuées, dont 13.617 civils, selon un bilan établi par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

- Le 'calme règne' en Syrie -

Mais samedi, pour le deuxième jour du cessez-le-feu, "le calme régnait dans la plupart des régions syriennes", a indiqué le directeur de l'OSDH. Seuls "quelques affrontements et des bombardements à l'artillerie du régime ont eu lieu dans la région de Wadi Barada près de Damas et dans la ville de Deraa (sud)", a précisé à l'AFP Rami Abdel Rahmane.

Dix frappes menées par l'aviation syrienne ont également visé Wadi Barada, selon l'OSDH.

C'est dans cette région que se trouve l'une des principales sources d'approvisionnement en eau potable pour les quatre millions d'habitants de la capitale et ses environs. Le régime a accusé les rebelles d'avoir "contaminé au diesel" un réseau d'eau, mais ces derniers ont pointé du doigt l'incurie du pouvoir.

Profitant de l'arrêt des hostilités, les enfants ont repris le chemin de l'école dans la province d'Idleb (nord-ouest), contrôlée par le groupe Fateh al-Cham (ex-branche d'Al-Qaïda), considéré comme "terroriste" par Washington et Moscou, et des organisations rebelles qui lui sont alliées.

Depuis le début de la trêve, deux civils ont été tués, l'un par un tireur embusqué à Douma près de Damas et l'autre dans un bombardement près de Wadi Barada, où des affrontements se poursuivent depuis plus d'une semaine entre régime et rebelles alliés à Fateh al-Cham.

Comme lors des précédentes trêves, qui ont toutes volé en éclats au bout de quelques jours, l'alliance des rebelles avec Fateh al-Cham rend très difficile une application du cessez-le-feu. Très affaiblis, ces groupes ne pourront se distancier de leurs compagnons d'armes au Fateh al-Cham, une organisation mieux équipée qui reste un allié de poids dans la bataille contre les autorités syriennes.

Et plusieurs groupes dits "modérés" ont prévenu que le cessez-le-feu prendrait fin si "les violations du régime et ses bombardements se poursuivaient".
(AFP, 31 déc 2016)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Militaires turcs en Grèce : menaces d'Ankara sur la question des réfugiés

La Turquie a menacé vendredi d'annuler un accord de réadmission des migrants signé avec la Grèce et l'Union européenne après le refus d'Athènes d'extrader huit militaires turcs accusés d'être liés au putsch manqué de juillet.

"Nous avons un accord de réadmission entre la Grèce et nous, avec l'Union européenne. Nous prendrons les mesures nécessaires, y compris l'annulation de cet accord de réadmission", a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, dans un entretien à la chaîne de télévision publique TRT.

Ankara et Bruxelles ont signé un accord controversé sur les migrants en mars 2016, qui permet notamment le renvoi en Turquie de tout migrant arrivé illégalement en Grèce. La Turquie abrite plus de trois millions de réfugiés, en grande majorité des Syriens.

Un accord bilatéral entre Ankara et Athènes avait été signé précédemment portant sur une mesure de retour des migrants illégaux.

La cour suprême grecque a rejeté jeudi la demande d'extradition vers la Turquie de huit officiers turcs, soupçonnés par Ankara d'avoir pris part à la tentative de putsch du 15 juillet.

Cette décision a suscité l'ire des autorités turques qui ont immédiatement émis un mandat d'arrêt contre les huit hommes, suivi vendredi d'une nouvelle demande d'extradition.

Dénonçant une décision "motivée par des considérations politiques", le ministère des Affaires étrangères turc avait indiqué jeudi qu'Ankara allait procéder à une "évaluation exhaustive" de l'impact de ce refus sur ses relations avec Athènes.

"Que nous le voulions ou non, cela affectera nos relations et nous devons évaluer les mesures à prendre", a affirmé M. Cavusoglu. "Nous ne pouvons pas regarder positivement un pays qui protège des terroristes, des traîtres, des putschistes. La Grèce doit savoir cela."

- Risque de 'torture' -

"La Grèce est un Etat de droit", et en son sein la "justice grecque indépendante a la compétence exclusive" sur les affaires liées aux extraditions, a répondu le service de presse du Premier ministre grec, Alexis Tsipras, dans un communiqué.

M. Tsipras avait été parmi les tous premiers dirigeants internationaux à prendre position contre le putsch avorté en Turquie.

Mais Athènes s'est par la suite inquiété du durcissement du régime turc, y compris sur les différends bilatéraux traditionnels de souveraineté en mer Egée.

Les militaires turcs, quatre capitaines, deux commandants et deux sergents, étaient en détention provisoire depuis leur atterrissage en hélicoptère dans le nord-est de la Grèce, le 16 juillet.

"Indépendamment de leur culpabilité (présumée), leur extradition n'est pas autorisée car leur droits sont en danger" en Turquie, a statué la cour suprême grecque. Le président a mis en avant le risque de "torture".

Les huit militaires turcs ont démenti à plusieurs reprises toute implication dans la tentative de coup d'Etat et affirmé qu'ils avaient décidé de fuir par peur des représailles contre des militaires lors de la reprise en main de la situation par le gouvernement turc.
 La cour suprême a ordonné jeudi leur libération, mais ils restent en détention provisoire "pour raisons de sécurité nationale....", selon l'agence grecque ANA, du fait de leur arrivée illégale dans le pays.

Malgré une inimitié historique entre les deux pays, bien qu'alliés au sein de l'Otan, Athènes compte sur Ankara pour endiguer le flux migratoire alors que plus de 15.000 réfugiés et migrants s'entassent dans des camps sur les îles grecques en mer Egée.

Natasha Bertaud, porte-parole de la Commission européenne, a réagi vendredi, affirmant ne pas encore avoir eu connaissance des propos de M. Cavusoglu, mais assurant que "pour le moment", l'accord sur les réfugiés tient.

"Nous sommes confiants que cela va rester le cas", a-t-elle déclaré au cours d'un point presse quotidien.

Selon la police grecque, 1.183 migrants ont été renvoyés en Turquie par la Grèce au cours des 12 derniers mois, dans le cadre de l'accord bilatéral de réadmission qui date de 2002.
(AFP, 27 janvier 2017)

Non-extradition des militaires turcs : Athènes se retranche derrière la justice

Le gouvernement grec s'est retranché vendredi derrière l'indépendance de la justice après la menace de la Turquie d'annuler un accord sur les migrants avec la Grèce et l'UE en réaction au refus grec d'extrader huit militaires turcs.

Ankara réclame ces militaires qu'il accuse d'être liés au putsch manqué du 15 juillet en Turquie.

"La Grèce est un Etat de droit", et en son sein la "justice grecque indépendante a la compétence exclusive" sur les affaires liées aux extraditions, a indiqué un communiqué du service de presse du Premier ministre, Alexis Tsipras.

Ce communiqué a été diffusé après que le ministre turc des Affaires Étrangères, Mevlüt Cavusoglu, a menacé d'annuler "l'accord de réadmission" sur les migrants conclu avec la Grèce et l'Union européenne, comme mesure de rétorsion après la décision jeudi de la cour suprême grecque de rejeter la demande d'extradition des huit militaires turcs.

La cour a invoqué l'absence de garantie sur la sécurité des huit militaires, qui avaient fui en Grèce par hélicoptère le 16 juillet, au lendemain de la tentative de putsch en Turquie dans laquelle ils nient toute participation.

"Indépendamment de leur culpabilité (présumée), leur extradition n'est pas autorisée car leur droits sont en danger" en Turquie, a statué la cour, dont le président a aussi mis en avant le risque de "torture".

"Les responsables du coup d'Etat ne sont pas bienvenus dans notre pays", relève le communiqué, rappelant qu'Athènes "a condamné dès le début et de manière catégorique la tentative de coup d'Etat" et a "soutenu le gouvernement démocratiquement élu".

M. Tsipras avait de fait été parmi les tous premiers dirigeants internationaux à prendre ainsi position la nuit du 15 juillet.
(AFP, 27 janvier 2017)

Tsipras ne voit toujours "pas de base" à un accord actuellement

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a déclaré qu'il ne voyait pas de base à un accord sur Chypre actuellement, après des semaines de négociations diplomatiques sur la réunification de l'île.

"Comme cela est apparu évident (dans les discussions jusqu'à maintenant), il n'y a pas de base pour une solution immédiate", a déclaré le Premier ministre au quotidien Efimerida ton Syntakton paru mercredi.

"Mais s'il semble y avoir la possibilité d'une solution, je suis prêt à participer aux négociations", a-t-il ajouté.

Des discussions ont eu lieu la semaine dernière, sous l'égide de l'ONU, dans la station alpine de Mont Pélerin, en Suisse,
entre représentants chypriotes grecs et chypriotes turcs, ainsi que responsables turcs, grecs et de Grande-Bretagne, l'ancienne puissance coloniale.

Ces parties étaient également à Genève début janvier pour tenter de mettre un terme à l'une des plus longues crises politiques au monde.

Chypre est divisée depuis que l'armée turque a envahi en 1974 la partie nord de l'île en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce.

La République de Chypre (dont l'autorité ne s'exerce que sur la partie sud de l'île) est membre de l'Union européenne depuis 2004.

Chypre et la Grèce insistent sur le fait que tout accord de paix doit aboutir au retrait des troupes turques et à de nouveaux arrangements de sécurité.

Mais Ankara estime que ses troupes sont "une force de stabilité" pour la protection de la population chypriote turque minoritaire.

La Turquie a sur l'île une garnison d'environ 30.000 soldats contre un millier pour la Grèce.

Le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Kotzias, a révélé ce week-end, dans une interview à l'agence allemande DPA, que les deux parties débattent d'une proposition visant à créer une police fédérale composée également d'officiers chypriotes grecs et turcs. "Les Chypriotes turcs seront capables de gérer leur propre sécurité, ils auront leur propre force de police", a déclaré M. Kotzias.

"Et il y aura une police internationale qui interviendra au cas où les forces de police fédérales ne seraient pas suffisantes", a-t-il ajouté. (AFP, 25 janvier 2017)

Pas de paix à Chypre sans le retrait militaire turc, selon Nicosie et Athènes

La République de Chypre et la Grèce ont réitéré jeudi leur position sur la nécessité d'un retrait de l'armée turque de la partie nord de l'île avant tout accord de réunification, à l'occasion d'une visite du président grec à Nicosie.

Si la Turquie et la minorité chypriote-turque de l'île souhaitent une solution "il ne peut y avoir ni de troupes d'occupation (turques)", a affirmé le président grec Prokopis Pavlopoulos après un entretien avec son homologue chypriote Nicos Anastasiades.

Chypre est divisée depuis que l'armée turque a envahi en 1974 sa partie nord en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce. Quelque 30.000 soldats trucs sont stationnés depuis dans la partie nord. La Grèce, la Turquie et la Grande-Bretagne sont les trois "garants" de la sécurité de l'île méditerranéenne.

M. Anastasiades a lui aussi souligné la nécessité du retrait de l'armée turque du nord de l'île.

Des discussions techniques parrainées par l'ONU sur la sécurité d'une future Fédération de Chypre ont lieu en Suisse entre des représentants chypriotes grecs et chypriotes turcs, ainsi que des responsables turcs, grecs et britanniques.

Ces mêmes parties s'étaient retrouvées la semaine dernière à Genève mais l'épineuse question de la présence militaire turque a douché les espoirs de réunification, le président turc Recep Tayyip Erdogan ayant affirmé que le retrait total militaire turc était "hors de question".
(AFP, 19 janvier 2017)

Pour Athènes, pas de solution à Chypre sans la fin de "l'occupation" turque

Une solution "juste" au problème chypriote suppose d'en finir avec "l'occupation" de la partie nord de l'île par l'armée turque, a réaffirmé vendredi le chef de la diplomatie grecque, Nikos Kotzias, après le refus réitéré par la Turquie d'un tel retrait.

Le ministre grec, dont les propos ont été rapportés par un communiqué de son ministère, s'exprimait devant la presse grecque à Genève, à l'issue de négociations pour tenter de réunifier l'île.

"Une solution juste du problème chypriote signifie avant tout d'en finir avec les causes qui l'ont provoqué, c'est-à-dire l'occupation, la présence de troupes d'occupation et l'existence d'un système de garanties qui a été violé", a-t-il relevé.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait auparavant réaffirmé que le retrait total des troupes turques de Chypre était "hors de question" pour la Turquie.

"Notre position reste (...) le règlement du retrait de l'armée turque", a pour sa part également réitéré à l'issue des discussions de Genève le président chypriote Nicos Anastasiades, en référence aux quelque 30.000 soldats stationnés dans la partie nord de l'île depuis 1974.

Conclue vendredi sans règlement, la conférence de Genève a réuni autour des parties chypriotes les puissances "garantes" de l'île depuis son indépendance, Grèce, Turquie et la Grande Bretagne, ex-puissance coloniale.

L'enjeu était de discuter de la sécurité d'une île réunifiée, membre de l'Union européenne.

Athènes avait rappelé avant l'ouverture de cette réunion qu'elle s'opposait à tout droit d'intervention unilatérale pour un pays tiers, et réclamait un cadre pour le retrait progressif des troupes turques.

Ces négociations doivent se poursuivre à un niveau technique, avant, en cas de percée, une nouvelle rencontre au niveau ministériel, a souligné le ministre.

L'ONU a également fait part de la volonté des dirigeants des deux communautés chypriotes, soutenus par la Turquie, la Grèce et la Grande-Bretagne, de poursuivre leurs efforts de réunification.

Parmi les options possibles de règlement, M. Kotzias a invoqué à plusieurs reprise le modèle de l'accord conclu en 1990 pour avaliser la réunification de l'Allemagne et organiser sur la durée le départ des troupes soviétiques de sa partie orientale.
(AFP, 13 janvier 2017)

Désaccord également sur les cartes, selon la Turquie

Les délégations rivales sur l'avenir de Chypre ne sont pas parvenues à un accord sur le tracé des nouvelles frontières internes de Chypre, chacune qualifiant d' "inacceptable" les propositions de l'autre, a déclaré samedi le ministre turc des Affaires étrangères.

Mevlut Cavusoglu a indiqué que la délégation chrypriote grecque et la délégation chypriote turque avaient toutes deux envoyé des lettres au secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres "disant qu'elles n'accepteraient pas les cartes qu'elles ont vues" concernant
ce tracé.

Une semaine de négociations, organisée par l'ONU à Genève entre le président chypriote grec Nicos Anastasiades et le leader chypriote turc Mustafa Akinci, avait suscité l'espoir qu'un accord serait rapidement possible pour réunifier l'île, divisée depuis 1974.

Pour la pemière fois depuis 42 ans chaque partie avait dévoilé mercredi ses visions sur la manière de tracer les nouvelles limites internes à venir.

Mais les espoirs ont été douchés vendredi, les négociations ayant buté sur L'épineuse question de la présence militaire turque au nord de Chypre

Le président chypriote Nicos Anastasiades et le ministre grec des Affaires étrangères Nikos Kotzias, qui ont participé aux discussions de Genève, ont été catégoriques : pas de solution sans le retrait des quelque 30.000 soldats turcs, Athènes parlant même d'armée d'"occupation".

La réaction du président turc Recep Tayyip Erdogan ne s'est pas fait attendre. "Le retrait total des soldats turcs est hors de question", a-t-il affirmé.

Les cartes échangées mercredi ne doivent pas être rendues publiques, l'ONU espérant que les deux parties parviendront finalement à un compromis.
(AFP, 13 janvier 2017)

Grèce: le parquet contre l'extradition de deux militaires turcs

Le procureur de la cour de cassation grecque s'est prononcé mercredi contre l'extradition de deux militaires turcs ayant fui en Grèce
au lendemain du putsch manqué en Turquie le 15 juillet.

"Je n'autorise pas des juges grecs à les extrader", a déclaré Haralambos Vourliotis, cité par une source judiciaire. Il a justifié sa position par le fait qu'ils n'auraient pas droit dans leur pays à un procès juste et équitable.

Au lendemain du coup d'Etat avorté en Turquie, huit militaires turcs avaient fui leur pays et étaient arrivés à Alexandroupolis (nord de la Grèce) à bord du même hélicoptère.

En première instance, une cour d'Athènes avait accepté l'extradition de six de ces militaires, qui ont ensuite fait appel. La cour s'était toutefois opposée à l'extradition des deux derniers en estimant que leur vie serait en danger en Turquie. Mais après un appel du parquet, ces deux militaires seront également jugés par la cour de cassation.

Mardi, le cas de deux premiers militaires avait été examiné par la cour, et le parquet avait déjà estimé qu'ils ne devraient pas être renvoyés en Turquie car ils n'auraient pas un procès juste et équitable. Le cas des quatre derniers militaires turcs doit être examiné vendredi.

Selon des sources judiciaires, un jugement pourrait être rendu le 23 janvier, mais c'est au ministre grec de la Justice que reviendra la décision finale.

Les huit militaires, qui nient avoir participé au putsch, affirment craindre pour leur vie.
 Nombre de militaires ont fui dans des pays européens après le putsch manqué en Turquie.

L'affaire embarrasse la Grèce, qui conserve des relations délicates avec son voisin.
(AFP, 11 janvier 2017)

Nicosie appelle la Turquie à faire face à ses responsabilités

Le président chypriote Nicos Anastasiades a appelé samedi la Turquie à faire face à ses responsabilités en vue de la réunification de l'île méditerranéenne, à neuf jours de nouvelles discussions de paix.

Pressés par la communauté internationale de poursuivre leurs efforts en vue d'un règlement à la division de Chypre, M. Anastasiades et le dirigeant chypriote-turc Mustafa Akinci doivent reprendre leurs négociations le 9 janvier à Genève, après l'échec de pourparlers en Suisse en novembre sous l'égide de l'ONU.

Une conférence devrait suivre le 12 janvier à laquelle seront également conviés les Etats garants de la sécurité de l'île: la Turquie, la Grèce et le Royaume-Uni. Elle sera consacrée aux garanties que les deux parties souhaitent obtenir concernant leur sécurité.

"Ce sera la première fois que la Turquie sera mise face à ses responsabilités", a déclaré M. Anastasiades dans un message de voeux diffusé à la télévision.

La position de la Turquie "devra respecter la légalité internationale", a-t-il ajouté.

Chypre est divisée depuis que l'armée turque a envahi en 1974 la partie nord de l'île en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher le pays à la Grèce et qui inquiétait la minorité turcophone de l'île.

Depuis, la République de Chypre, membre de l'UE depuis 2004, n'exerce son autorité que sur la partie sud, où vivent les Chypriotes grecs. Les Chypriotes turcs habitent dans le nord, où une République turque de Chypre du Nord (RTCN) a été autoproclamée et n'est reconnue que par Ankara.

Le président chypriote a estimé que les négociations seraient "difficiles", avec des "différends significatifs" sur plusieurs dossiers.

M. Akinci a récemment déclaré que plus d'une centaine de questions devaient encore être réglées, mais que seuls huit à dix sujets posaient vraiment problème, comme ceux des droits de propriété.

Les deux dirigeants se sont engagés à présenter le 11 janvier des cartes sur les arrangements territoriaux dans la future fédération qui sera composée de deux entités --chypriote grecque et chypriote turque.

L'invasion turque avait provoqué d'importants déplacements de populations, les Chypriotes grecs se réfugiant au sud et les Chypriotes turcs partant s'installer dans le nord, sous la protection de l'armée turque.

M. Anastasiades veut le départ de tous les soldats turcs mais M. Akinci veut en garder un certain nombre.

De leur côté, la Grèce et la Grande-Bretagne se disent prêts à abandonner leur droit d'intervention comme puissances garantes.
(AFP, 31 déc 2016)

Immigration / Migration


CFS.EP: Comment l’Etat turc encadre ses ressortissants à l’étranger?

Cette analyse consacrée à l’associatif légitimiste* turc constitue le second volet d’un diptyque consacré au mouvement associatif turc à Bruxelles, de ses origines à la création de la Région bruxelloise. Cette seconde analyse vise à mettre en évidence la manière dont l’Etat turc et ses instances diplomatiques et consulaires ont contribué, au cours des années 70 et 80, à la constitution d’un réseau associatif à forte assise religieuse, dans le cadre de leur politique d’encadrement et de contrôle de leurs ressortissants sur le territoire belge.

Dans les années 60, à la différence de l’immigration de main-d’oeuvre turque organisée à destination des bassins houillers, l’immigration ouvrière turque qui se développe en direction de Bruxelles ne fait l’objet d’aucune politique spécifique d’encadrement de la part des autorités d’Ankara. Majoritairement originaire du district anatolien d’Emirdağ, cette population turque s’organise d’elle-même et fonde, dès 1968, un café communautaire Emirdağ au 97 de la chaussée de Haecht, à Schaerbeek.

Texte complet: http://dev.cfsasbl.be/IMG/pdf/a9-mk-associatif-legitimiste.pdf

A l'attention de du bourgmestre Emir Kir

Moustique, 4 janvier 2017


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