Droits
de l'Homme / Human Rights
Nouvelles purges massives après lle référendum
Les autorités turques ont arrêté plus de
1.000 personnes lors d'une nouvelle purge contre des partisans présumés
du prédicateur Fethullah Gülen, dix jours après la victoire du
président Recep Tayyip Erdogan au référendum renforçant ses pouvoirs.
Quelque 1.120 personnes soupçonnées d'appartenir au réseau de M. Gülen,
accusé par le gouvernement turc d'avoir ourdi la tentative de putsch de
juillet, ont été arrêtées mercredi matin à travers la Turquie, selon
l'agence de presse progouvernementale Anadolu.
Au total, plus de 3.200 personnes sont visées par un mandat d'arrêt et
8.500 policiers sont mobilisés pour les interpeller, a précisé l'agence
de presse.
Par ailleurs plus de 9.100 policiers ont été suspendus, pour des liens
présumés avec le réseau de Fethullah Gülen, a indiqué la police dans un
communiqué sur son site internet.
Le coup de filet, d'une ampleur inégalée ces derniers mois, survient
dix jours après la victoire étriquée du président Erdogan à un
référendum constitutionnel sur l'élargissement de ses prérogatives,
dont la légitimité est remise en cause par l'opposition.
Le principal parti d'opposition en Turquie, le CHP, a annoncé
mercredi qu'il allait saisir la Cour européenne des droits de l'homme
(CEDH) pour contester le résultat du scrutin.
Avec ces arrestations et des bombardements menés mardi contre des
combattants kurdes en Irak et en Syrie, le pouvoir turc semble vouloir
montrer qu'il ne faiblira pas dans sa lutte contre le "terrorisme", à
l'intérieur comme à l'extérieur des frontières.
Cette nouvelle vague de purges se produit à trois semaines d'un
déplacement de M. Erdogan aux Etats-Unis, lors duquel la demande
d'extradition de M. Gülen devrait être abordée.
Le gouvernement turc a exhorté à plusieurs reprises Washington à lui
renvoyer le prédicateur, qui vit reclus en Pennsylvanie (nord-est),
mais ses demandes sont restées lettre morte.
Selon le ministre de l'Intérieur turc Süleyman Soylu, les arrestations
de mercredi visent à "nettoyer" les rangs de la police des éléments
soupçonnés d'appartenir à la mouvance güléniste.
- Bombardements en Irak et en Syrie -
Les autorités turques accusent M. Gülen, un ancien allié du président
Erdogan, d'être à la tête d'une "organisation terroriste" ayant
infiltré les institutions pour construire un "Etat parallèle".
Mais le prédicateur pour sa part affirme diriger un réseau d'écoles,
d'ONG et d'entreprises visant à promouvoir un islam progressiste et
éclairé.
Depuis le putsch manqué, plus de 46.000 personnes, notamment des
policiers, des magistrats et des enseignants, ont été incarcérées et
plus de 100.000 limogées ou suspendues.
Ces mesures ont suscité l'inquiétude d'ONG et de pays européens
qui dénoncent une répression tous azimuts qui vise notamment les
milieux prokurdes et des médias critiques.
Après les interpellations de mercredi, le ministre allemand des
Affaires étrangères Sigmar Gabriel a fait part de son "inquiétude" face
à "ces arrestations de masse", et appelé à "respecter les mesures de
l'Etat de droit".
Une porte-parole de la diplomatie de l'Union européenne, Maja
Kocijancic, a souligné que toute personne avait droit à un procès
équitable, et a appelé la Turquie à respecter les "critères et
pratiques démocratiques".
Après sa victoire au référendum sur le renforcement de ses pouvoirs,
les détracteurs de M. Erdogan redoutent une nouvelle dérive autoritaire
du pouvoir turc. Peu après le scrutin, le gouvernement a décidé de
prolonger l'état d'urgence en vigueur depuis le putsch manqué.
Les dirigeants turcs affirment que le renforcement des pouvoirs
présidentiels permettra de conduire plus efficacement la "guerre contre
le terrorisme" menée sur trois fronts : contre les gülénistes, les
jihadistes et les séparatistes kurdes.
La nouvelle purge survient au lendemain du bombardement par l'aviation
turque de positions de forces kurdes dans le nord-est de la Syrie et
dans la région de Sinjar dans le nord-ouest de l'Irak, qui a fait plus
de trente morts.
Les frappes ont visé les Unités de protection du peuple kurde (YPG) en
Syrie et le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et ses alliés en
Irak.
Les Etats-Unis, à la tête de la coalition internationale luttant contre
le groupe Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie, avaient exprimé leur
"profonde préoccupation" après les bombardements turcs, mais Ankara a
affirmé mercredi avoir préalablement informé les Etats-Unis et la
Russie avant ses frappes.
L'aviation turque a de nouveau bombardé mercredi des cibles du PKK dans le nord de l'Irak.
L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a décidé mardi de
rouvrir sa procédure de suivi à l'égard de la Turquie en raison de la
situation de l'Etat de droit dans le pays.
Le député allemand Bernd Fabritius a indiqué que le gouvernement turc
avait annulé toutes les rencontres qu'il devait avoir dans le cadre
d'une mission d'observation du Conseil de l'Europe en mai. (AFP, 26 avril
2017)
Manifestations à Istanbul contre les résultats du référendum
Des centaines de personnes ont manifesté dimanche à Istanbul contre la
victoire proclamée du oui au référendum du 16 avril sur l'élargissement
des pouvoirs du président turc Recep Tayyip Erdogan.
Le référendum sur cette réforme constitutionnelle s'est soldé par une
victoire plus maigre que prévu pour M. Erdogan, avec l'approbation de
51,41% des votants. Les opposants affirment que le résultat aurait dû
être inverse dans un scrutin équitable.
Près d'un millier de partisans du principal parti d'opposition turc, le
Parti républicain du peuple (CHP), ont manifesté contre les résultats
annoncés du vote sur l'emblématique place Taksim.
La manifestation a coïncidé avec le 97e anniversaire de l'instauration
du Parlement turc, une date célébrée comme la fête de la Souveraineté
nationale.
De l'autre côté du Bosphore, dans le quartier historique de Kadikoy,
des centaines d'autres manifestants exprimaient leur opposition aux
résultats du référendum. "Annulez le référendum!", lisait-on sur une
bannière.
"Il est très important d'être là pour défendre les principes essentiels
de la république", a dit Bahattin Soydar, un partisan du CHP qui
manifestait place Taksim.
Le résultat du scrutin avait été contesté par l'opposition après que le
Haut conseil électoral, a décidé à la dernière minute le jour du vote
de considérer comme valides les bulletins de vote non marqués du sceau
officiel.
Mais ce recours a été rejeté par le Haut conseil électoral la semaine dernière.
L'opposition a annoncé qu'elle allait porter cette question devant le Conseil d'Etat.
Le Parlement a en outre tenu dimanche une séance spéciale qui a vu
éclater des débats houleux entre le chef de file du CHP, Kemal
Kilicdaroglu, et le Premier ministre Binali Yildirim.
"L'Histoire n'oubliera jamais les parlementaires qui ont permis de
confier la souveraineté de la nation à une seule personne", a lancé M.
Kilicdaroglu lors de cette séance. (AFP, 23 avril
2017)
Erdogan ravive le spectre de la peine de mort
"Ce que Georges, Hans ou Helga peuvent dire ne nous intéresse pas",
rugit le président turc Recep Tayyip Erdogan. "Ce qui compte pour nous,
c'est ce que disent Ayse, Murat, Mehmet ou Hatice. Ce que dit Allah!"
Opposer des noms européens à des noms turcs, pour finalement invoquer
celui d'Allah, est devenu un procédé rhétorique classique de M. Erdogan
pour rejeter les mises en garde européennes contre le rétablissement de
la peine de mort en Turquie.
En dépit de ces avertissements, le président turc affiche depuis
plusieurs mois sa détermination à franchir le pas, même si une telle
mesure sonnerait le glas de la demande d'adhésion de la Turquie à
l'Union européenne.
Certains analystes estimaient pourtant qu'après le référendum du 16
avril sur le renforcement de ses pouvoirs, M. Erdogan baisserait le ton
sur ce sujet et que la peine de mort était pour lui surtout un
argumentaire destiné à rallier les électeurs nationalistes.
M. Erdogan a douché leurs attentes le soir-même du référendum après
l'annonce de sa victoire étriquée. Lors d'un discours devant des
milliers de ses supporteurs scandant "idam" ("exécution", en turc), il
a affirmé qu'un référendum serait organisé sur la peine capitale si le
Parlement ne la rétablissait pas.
- 'Voici la corde' -
La peine capitale a été complètement abolie en 2004, dans le cadre du
processus d'adhésion à l'UE, deux ans après l'arrivée au pouvoir du
parti de M. Erdogan, l'AKP.
Bruxelles affirme que l'abolition de la peine de mort est l'une des
préconditions essentielles à l'adhésion et le Conseil de l'Europe, dont
la Turquie est membre depuis 1950, en a fait une obligation pour les
nouveaux membres.
"Il va sans dire que si vous voulez rétablir la peine de mort, vous ne
pouvez pas être membre du Conseil de l'Europe", a répété jeudi son
secrétaire général Thorbjoern Jagland.
A son accession au pouvoir en 2003, M. Erdogan avait pourtant refusé de
recourir à la peine capitale en dépit des pressions des nationalistes.
Ce fut notamment le cas avec Abdullah Öcalan, le chef du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), bête noire d'Ankara, arrêté en 1999 et
dont la condamnation à mort a été commuée en prison à vie.
Le chef du parti ultranationaliste MHP, Devlet Bahçeli, avait à
l'époque brandi une corde lors d'un meeting pour appeler M. Erdogan à
exécuter M. Öcalan. "Voici la corde! Pendez-le si vous le pouvez!"
avait-il crié en jetant le noeud coulant à la foule qui l'écoutait.
Plus d'une décennie plus tard, M. Erdogan salue désormais publiquement
la volonté de M. Bahçeli de faire rétablir la peine capitale.
La victoire serrée de M. Erdogan au référendum de dimanche signifie
qu'il va devoir continuer à compter sur le soutien de M. Bahçeli qui
l'a appuyé pendant la campagne, selon Marc Pierini, expert de
l'organisme Carnegie Europe.
"Des questions comme le rétablissement de la peine de mort et la
rupture des liens avec l'UE sont des ingrédients-clé du discours
politique des deux partis", explique M. Pierini.
- 'Graves conséquences' -
Certains responsables turcs estiment que la peine capitale doit être
rétablie afin de punir les putschistes présumés impliqués dans le coup
d'Etat avorté du 15 juillet mené par des militaires factieux.
Mais la question reste sensible dans un pays marqué par plusieurs coups
d'Etat, et nombreux sont ceux qui ne veulent pas rouvrir les plaies du
passé.
Le pendaison de l'ancien Premier ministre Adnan Menderes avec deux de
ses ministres dans la foulée du coup d'Etat de 1960 est souvent
invoquée par M. Erdogan pour critiquer cette ancienne Turquie dans
laquelle l'armée était toute-puissante.
D'autres exécutions ont suivi le coup d'Etat militaire de 1971, puis celui de 1980.
La dernier supplicié est le militant de gauche Hidir Aslan, exécuté le 25 octobre 1984.
"Cette nation a vu par le passé les graves conséquences de la peine de
mort, et les réactions que cela a provoqué", dit à l'AFP Faruk Logoglu,
ancien ambassadeur turc à Washington. "La société doit revenir à la
raison. La peine de mort signifierait la fin automatique des relations
avec l'UE. Le prix serait trop élevé", estime-t-il.
(AFP, 21 avril
2017)
Le Parlement valide la prolongation de l'état d'urgence
Le Parlement turc a approuvé mardi la reconduction pour trois mois
supplémentaires de l'état d'urgence en vigueur depuis le putsch manqué
de juillet, a rapporté l'agence de presse progouvernementale Anadolu.
Le Conseil national de sécurité, puis le Conseil des ministres,
s'étaient prononcés lundi soir en faveur d'une telle prolongation de ce
régime d'exception qui sinon aurait dû arriver à expiration mercredi.
L'état d'urgence a déjà été reconduit deux fois, en octobre et en
janvier, après avoir été initialement promulgué le 20 juillet, cinq
jours après la tentative de coup d'Etat.
Plus de 47.000 personnes ont été arrêtées et des dizaines de milliers
limogées ou suspendues dans le cadre de ce régime d'exception, ce qui a
suscité de vives critiques des pays occidentaux.
Dimanche, le "oui" a obtenu 51,4% des suffrages à un référendum sur un
accroissement des pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan, selon des
résultats officieux.
(AFP, 18 avril
2017)
Des milliers de soutiens du non manifestent à Istanbul
Au moins deux mille personnes sont descendues dans les rues à Istanbul
lundi soir pour contester le résultat du référendum sur l'extension des
pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan, passé à une courte majorité
la veille.
"Côte à côte contre le fascisme", scandaient environ 2.000 personnes en
arpentant les rues de Kadiköy sur la rive asiatique d'Istanbul, se
dirigeant vers le siège du Haut-Conseil électoral (YSK). Un millier de
personnes étaient simultanément réunies à Besiktas, sur la rive
européenne, un autre quartier résolument laïc et anti-Erdogan de la
métropole.
Le résultat du scrutin, remporté avec 51,4% des voix, a été
immédiatement contesté par les deux principaux partis de l'opposition,
le CHP (social-démocrate) et le HDP (prokurde), qui ont dénoncé des
"manipulations" pendant le scrutin, annonçant leur intention de
demander le recomptage des voix.
En cause, la décision du YSK de considérer comme valides les bulletins
non marqués du sceau officiel des autorités électorales. L'opposition y
a vu une manoeuvre rendant possibles des fraudes.
A Besiktas, les manifestants brandissaient des tracts sur lesquels il était inscrit "Nous avons raison, le non gagnera".
Au cours de leur marche, ils scandaient "le non n'est pas fini", et "le
non a gagné", des slogans qui circulent largement sur les réseaux
sociaux.
Dans les rues où passaient les manifestants, aux fenêtres des
appartements, les gens tapaient sur des casseroles avec des ustensiles
de cuisine, en signe de solidarité.
La police est restée globalement discrète lors de ces manifestations
tout en mettant en garde contre l'utilisation de slogans jugés
insultants.
D'autres manifestations de ce type, plus petites, ont eu lieu un peu
partout en Turquie. Les médias turcs ont rapporté que 13 personnes ont
été interpellées à Antalya, dans le sud du pays.
(AFP, 17 avril
2017)
Erdogan évoque un nouveau référendum sur la peine de mort
Le président turc Recep Tayyip Erdogan
s'est dit prêt à organiser un référendum sur le rétablissement de la
peine de mort, après s'être déclaré victorieux d'une consultation
populaire sur un renforcement de ses pouvoirs dimanche.
Répondant à une foule à Istanbul qui criait "peine de mort", M. Erdogan
a dit qu'il allait "maintenant discuter de cela avec (le Premier
ministre Binali) Yildirim". Si l'opposition soutient le rétablissement
de la peine capitale, "alors j'approuverai" cette mesure, a-t-il
affirmé, si elle ne le soutient pas, "alors nous organiserons un
nouveau référendum". (AFP, 17 avril
2017)
Ouverture d'une enquête contre 17 personnes installées aux Etats-Unis
Les autorités turques ont lancé une
enquête à l'encontre de 17 personnes installées aux Etats-Unis, dont
l'ancien chef de la CIA John Brennan, soupçonnées de liens avec le
putsch manqué du 15 juillet dernier, a rapporté samedi l'agence
progouvernementale Anadolu.
L'enquête a été ouverte par le parquet d'Istanbul après qu'un groupe
d'avocats turcs a porté plainte contre eux, les accusant de liens avec
la confrérie guléniste, à qui Ankara impute le putsch manqué, selon
Anadolu.
La liste des personnes poursuivies compte des citoyens américains qui
ont été impliqués dans les affaires turques et des citoyens turcs
résidant aux Etats-Unis.
Parmi elles figurent l'ex-procureur fédéral Preet Bharara, forcé à la
démission par Donald Trump le mois dernier, l'ancien directeur de la
CIA John Brennan, l'ancien cadre de la CIA Graham Fullet, ainsi que
quelques universitaires.
Sont également poursuivis les citoyens turcs Faruk Taban, président de
la Turkic American Alliance (TAA), et Talha Saraç du Turkish American
Business Network, ajoute Anadolu.
Ils sont accusés de "tentative de renversement de l'ordre
constitutionnel", "tentative de renversement du gouvernement turc" et
"appartenance à un groupe terroriste armé", poursuit l'agence turque.
Anadolu explique que certains de ces suspects se sont retrouvés une
première fois sur une île au large d'Istanbul le jour même du putsch
manqué, et une autre dans un restaurant à Istanbul deux jours plus tard.
Ankara a appelé plusieurs fois à l'extradition de Fethullah Gülen,
installé en Pennsylvanie, considéré comme le cerveau du putsch manqué
mais qui nie catégoriquement toute implication.
Des responsables turcs sous-entendent régulièrement que les Etats-Unis
ont joué un rôle dans le putsch manqué, ce que Washington dément
fermement. (AFP, 15 avril
2017)
Grève de la faim dans les prisons turques
La grève de la faim des prisonniers politiques dans
les centres pénitenciers turcs a atteint un point critique. Lancé dans
la prison de haute sécurité de Sakran (Izmir) le 15 février 2017 pour
attirer l’attention sur les graves violations des droits humains dans
les prisons, l’isolement imposé au leader du PKK Abdullah Öcalan et les
politiques répétées de violence et de guerre mises en œuvre par Erdogan
et le gouvernement AKP en tant que réponse à la question kurde, le
mouvement de grève de la faim s’est rapidement propagé aux autres
prisons à travers toute la Turquie.
• A la date du 10 avril 2017, près de 187
prisonniers politiques, dont 37 femmes, mènent une grève de la faim
illimitée dans 20 établissements pénitentiaires.
• Par ailleurs, depuis le 15 mars, des grèves de la
faim par rotation de 5 jours sont menées par de nombreux autres
prisonniers politiques, en solidarité avec le mouvement de la grève de
la faim illimitée.
• Tandis que les autorités pénitentiaires restent
sourdes aux revendications des prisonniers politiques, les pressions et
les mauvais traitements à l’encontre des grévistes de la faim
augmentent dangereusement, constituant des menaces pour leur santé et
leur vie.
Remarques:
Le présent rapport est fondé sur les données
recueillies par les Députés du HDP, l’Association des Droits de l’Homme
(IHD), l’Initiative de Solidarité avec les Prisons (ZDI), la plateforme
des Avocats Libertaires (ÖHP), l’Association des Avocats progressistes
(ÇHD), l’Union des Médecins turcs (TTB), et plusieurs autres
organisations non gouvernementales agissant pour les droits des
prisonniers, ainsi que sur des informations vérifiées publiées par les
médias. Le comité sur les prisons du HDP s’engage à informer
régulièrement l’opinion publique nationale et internationale sur la
grève de la faim et les conditions de détention dans les prisons. (Note d’information par HDP, 10 Avril 2017)
Magistrats, avocats et journalistes européens dénoncent la persécution en Turquie
Le Conseil des barreaux européens (CCBE), la Fédération européenne des
journalistes (FEJ) et l'Association européenne des magistrats (AEM) ont
fermement condamné vendredi "la persécution générale" exercée contre
leurs homologues en Turquie par le régime du président Erdogan.
"Après la tentative de coup d'État du 15 juillet 2016, le gouvernement
turc a déclaré l'état d'urgence et adopté 21 décrets-lois. Des milliers
de juges, procureurs et des centaines de journalistes et d'avocats ont
été licenciés, détenus ou arrêtés. Une censure généralisée des médias a
été mise en place et des centaines d'organisations de la société civile
ont été fermées", rappellent les associations dans un communiqué.
Selon elles, "à l'heure actuelle, environ 2.000 juges et procureurs
(sur les 4.088 destitués), 350 avocats et 150 journalistes et
professionnels des médias sont (toujours) en détention et 867 autres
avocats sont poursuivis".
"La plupart d'entre eux sont ciblés uniquement pour avoir exercé leurs
activités professionnelles, sur la base de prétendu soutien à des
organisations terroristes. Dans de nombreux cas, ils sont détenus sans
avoir été inculpés (...) Lorsque les tribunaux turcs délivrent des
mandats d'arrêt, ils ordonnent le gel des biens, rendant les détenus
incapables de subvenir aux besoins de leur famille", expliquent les
représentants des avocats, magistrats et journalistes européens.
"Les décrets-lois adoptés portent atteinte au droit de la défense. Dans
les affaires relatives à la législation antiterroriste, les détenus
n'ont pas accès à un avocat au cours des cinq premiers jours de garde à
vue, ce droit pouvant être suspendu pendant six mois", dénoncent les
organisations. Et "lorsque l'accès à un avocat est autorisé, le secret
professionnel est violé. En outre, plusieurs organisations non
gouvernementales ont exprimé leurs inquiétudes au sujet des mauvais
traitements infligés fréquemment aux détenus".
Les trois organisations exhortent le pouvoir turc à "restaurer un
système judiciaire indépendant" et à "garantir la liberté d'expression
et des médias". Elles lui demandent de "respecter ses engagements
internationaux sur la protection des droits de l'Homme et de libérer
leurs confrères "détenus de manière indue".
Le FEJ revendique la représentation de plus de 320.000 journalistes à
travers 71 syndicats et associations dans 43 pays, l'AEM celle
d'associations indépendantes nationales des juges de 44 pays et le CCBE
celle de plus d'un million d'avocats européens des barreaux de 45 pays.
(AFP, 7 avril
2017)
Prison avec sursis pour un footballeur kurde accusé de "propagande"
Un footballeur kurde né en Allemagne a été condamné jeudi par un
tribunal turc à une peine d'un an et demi de prison avec sursis pour
"propagande terroriste", a rapporté l'agence de presse
progouvernementale Anadolu.
Deniz Naki, attaquant du club d'Amedspor (3e division), est en outre
soumis à une période probatoire de cinq ans, a décidé le tribunal lors
de ce procès en appel, a précisé Anadolu.
Naki était accusé de "propagande" pour avoir critiqué sur les réseaux
sociaux les opérations des forces de sécurité turques contre le Parti
des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe classé "terroriste" par
Ankara et ses alliés occidentaux.
Il avait également appelé à la fin des combats qui ensanglantent le
sud-est à majorité kurde de la Turquie lors d'une interview. La
commission disciplinaire de la fédération turque avait qualifié cette
initiative de "propagande idéologique" contraire à "l'esprit sportif".
Le joueur âgé de 27 ans, suspendu par son club et contraint de payer
une lourde amende, avait été acquitté lors d'un premier procès en
novembre.
"Le premier tribunal avait décidé de m'acquitter. Repartir d'ici avec
un tel résultat, c'est triste", a réagi Naki, cité par l'agence de
presse Dogan. "Je suis un amoureux de la paix. Je continuerai de porter
ce message et je suis prêt à en payer le prix", a-t-il ajouté.
Le conflit kurde, qui oppose les forces de sécurité turques au PKK, a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
Le gouvernement islamo-conservateur turc, qui a promis "d'éradiquer" le
PKK, a multiplié ces derniers mois les poursuites pour "propagande
terroriste" contre les critiques de sa politique et les soutiens à la
cause kurde, journalistes, opposants ou simples citoyens.
(AFP, 6 avril
2017)
HDP’s Prison Commission: 76 Prisoners on Hunger Strike
Peoples' Democratic Party's (HDP) Prison Commission Information Desk
has published a report on the hunger strike, which has been launched by
the prisoners sitting in İzmir Şakran Prison arrested or convicted in
the trials of Kurdistan Workers' Party (PKK) and Kurdistan Free Life
Party (PJAK), suggesting the strikes has spread to other prisons as
well.
In the report based on data acquired by HDP MPs, Human Rights
Association (İHD), Initiative for Solidarity with Dungeons, Libertarian
Jurists Platform (ÖHP) and Civil Society Association in Execution
System (CİSST), the commission declared that in six different prisons,
76 prisoners 17 of whom are women, are on an indefinite and
non-rotating hunger strike and in several other prisons definite and
rotating hunger strikes have been going on since March 15.
How many prisoners on strike in which prisons?
According to the report, the prisons in which the indefinite and
non-rotating hunger strikes continue and the number of days the
prisoners carry out the hunger strike are as follows:
* 5 women prisoners from Şakran Hospital are on 44th day, 7 prisoners
from Şakran T4 Prison on the 12th, 8 others on the 33th and 12
prisoners from Şakran T2 and T3 prisons are on the 47th day of the
hunger strike
* 7 women prisoners from Sincan Women's Prison on the 39th day
* 10 prisoners in Tekirdağ Prison on the 26th day of the hunger strike
* 5 women prisoners in Tarsus Women's Prison on the 20th day of the hunger strike
* 10 prisoners in Bolu type-F Prison on the 6th day and
* 11 prisoners in Hatay type T Prison on the 3rd day of the hunger strike.
Arrested HDP MPs are also on hunger strike
HDP Co-Chair Selahattin Demirtaş and party's Hakkari MP Abdullah Zeydan
who also went on a hunger strike due to "unlawful practices in Edirne
Prison and no step being taken to stop hunger strikes" on March 31 had
ended the strike on April 1 "within the scope of mutual commitments
made with good intentions to solve the problems".
The report has informed that three more arrested MPs went on a hunger
strike "since there had been no act of goodwill in 45 days for the
prisoners since the beginning of their hunger strike.
(BIA, April 3, 2017)
45 juges et procureurs démis en Turquie
Les autorités turques ont démis de leurs fonctions lundi 45 nouveaux
juges et procureurs, dernier épisode de la purge opérée dans le secteur
de la justice depuis le coup d'Etat manqué de juillet, ont rapporté des
médias d'Etat.
Depuis le 15 juillet, au moins 113.000 personnes ont été interdites
d'exercer, renvoyées de fonctions publiques ou détenues en raison de
liens supposés avec le groupe accusé d'avoir essayé de renverser le
président Recep Tayyip Erdogan.
Le prédicateur musulman Fethullah Gulen, installé de longue date aux
Etats-Unis, est accusé d'avoir fomenté ce putsch, ce qu'il nie.
Selon le quotidien Hurriyet, plus de 4.000 procureurs et juges ont été
renvoyés depuis juillet en raison de leurs liens supposés avec son
mouvement que les autorités "organisation terroriste Fethullah".
Parmi les nouvelles personnes suspendues par le Conseil suprême des
juges et procureurs (HSYK) figurent les trois juges qui avaient ordonné
la libération de 21 suspects dans un procès sur la "structure
médiatique" de Gulen la semaine dernière, a indiqué l'agence officielle
Anadolu.
Les prévenus en question n'avaient pas été libérés à la suite d'un
appel contre cette mesure, et de nouveaux mandats d'arrêt lancés contre
eux, a précisé Anadolu.
Vingt-neuf suspects, dont le chanteur populaire Atilla Tas, sont
actuellement jugés, accusés de faire partie d'un groupe terroriste
armé, selon Hurriyet.
Parmi ces prévenus on compte plusieurs journalistes de différents
médias, et un homme accusé d'utiliser un compte Twitter sous le
pseudonyme Fuat Avni. Ce compte avait notamment publié des révélations
gênantes sur l'entourage du président Erdogan.
(AFP, 3 avril
2017)
Révélations sur la traque mondiale des gülenistes

(Pour le PDF complet du document, cliquer sur l'image)
Des dizaines de rapports confidentiels, révélés par Mediapart et ses
partenaires du réseau de médias européens EIC, démontrent que les
responsables religieux et les diplomates turcs ont espionné dans le
monde entier les sympathisants supposés de la confrérie Gülen, accusée
par le président Erdogan d'avoir fomenté le coup d'État manqué de
juillet 2016. Au moins trente-huit pays sont concernés, dont la moitié
des États de l'Union européenne.
« Grâce à la forte présence de notre pays en Autriche, le pouvoir
de cette organisation décline de plus en plus. Leur cou est brisé. »
C’est la conclusion d’un rapport envoyé à Ankara par le consulat de
Turquie à Salzbourg. L’« organisation » en question est la confrérie
religieuse de Fethullah Gülen, accusée (sans preuves) par le président
turc Recep Tayyip Erdogan d’avoir fomenté le coup d’État manqué de
juillet 2016. Depuis lors, l’homme fort d’Ankara a lancé une
impitoyable chasse aux sympathisants réels ou supposés du mouvement
Gülen. En Turquie, où une purge massive s’est traduite par plus de 45
000 arrestations et la suspension de 130 000 fonctionnaires. Mais aussi
à l’étranger.
Des dizaines de documents confidentiels, que révèlent aujourd'hui
Mediapart et ses partenaires du réseau European Investigative
Collaborations (EIC), confirment que la Turquie a bien utilisé ses
imams, mosquées et conseillers aux affaires religieuses basés dans ses
ambassades et consulats pour espionner les sympathisants gül.nistes
dans le monde entier.
Cette surveillance clandestine de la diaspora turque, entamée fin
septembre 2016, a touché au moins 38 pays sur tous les continents. Une
bonne moitié des pays de l’Union européenne est concernée : la
Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne en ses différents Länder, la
Grande-Bretagne, la Suède, la Finlande et la Norvège, le Danemark, la
Suisse, l’Italie, la Pologne, la Roumanie et la Bulgarie. L’opération a
également été menée en Asie centrale, en Afrique, en Arabie saoudite,
jusqu’en Australie et au Japon. On ignore si la France a été visée,
aucun rapport concernant notre pays ne figurant dans nos données. (
YANN PHILIPPIN, Mediapart, 1 avril 2017)
Urgent dossier on hunger strike by political prisoners
Hunger strikes by political prisoners in Turkish prisons are spreading
as more members of the Kurdistan Workers’ Party (PKK) continue joining
the 26 prisoners in Izmir whose indefinite hunger strike began on 15
February.
PKK and PAJK (Kurdistan Free Women’s Party) convicts in many prisons
across Turkey began a month long rotational hunger strike on 15 March,
according to Kurdish news agencies.
Participating in the hunger strike for five days each, prisoners are
demanding an end to the isolation of PKK leader Abdullah Ocalan and
other inmates in Imrali Prison, the end of human rights abuses in
prisons and the end of the destruction of Kurdish cities and villages
in southeastern Turkey.
The hunger strikers are also demanding the reestablishment of necessary
conditions for “the restart of the negotiations for a peaceful and
political solution to the war in Kurdistan,” according to lawyer Deniz
Kaya, speaking to ANF news agency.
The general hunger strike will continue until 15 April, however the 26
prisoners in Izmir’s Sakran Prison will continue the strike
indefinitely until their demands are met by the government, Mesut Kaya,
the brother of Necdet Kaya, one of the 26 convicts whose protest has
began 30 days ago, said.
70 political prisoners from Van prison, including 10 inmates who joined
the hunger strike on 8 March, were transferred to an unknown prison on
16 March to break the hunger strike, reported ANF.
A 67 day hunger strike by hundreds of prisoners in 2012 was brought to
an end after Turkish authorities lifted the isolation on Abdullah
Ocalan, who then called for an end to teh strike. The protest paved the
way for negotiations and a 2-year ceasefire and solution process
between the Turkish government and PKK. (KNK, March 31, 2017)
37 Students Detained in İstanbul While Commemorating Kızıldere Massacre
Attempting to commemorate the Massacre in Kızıldere* on its 45th
anniversary, 37 students who were members of the Federation of Opinion
Clubs (FKF) in İstanbul University have been taken into custody.
According to the information provided by students who witnessed the
incident, the undercover police officers at the university campus have
intervened and special security guards of the university have joined in
as soon as the students started chanting slogans.
A student among the detainees reported that there had been no battery and the students were in good health.
*Kızıldere is a village in Tokat province in Black Sea region of
Turkey. On March 30, 1972, Mahir Çayan, Hüdai Arıkan, Cihan Alptekin,
Nihat Yılmaz, Ertan Sarıhan, Ahmet Atasoy, Sinan Kazım Özüdoğru,
Sabahattin Kurt, Ömer Ayna and Saffet Alp were killed in a raid by
soldiers upon kidnapping three foreign hostages in order to prevent the
execution of Deniz Gezmiş, Hüseyin İnan and Yusuf Aslan, the founding
members of the revolutionary socialist organization People's Liberation
Army of Turkey who were captured and sentenced to death following the
military memorandum on March 12, 1971".
(BIA, March 31, 2017)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Message téléphonique de solidarité par Dogan Özgüden à Naples
Un vrai « Jour de la liberté » à Naples le 25 Avril, pour la libération
de Gabriele Del Grande, le jeune journaliste, qui a été arrêté en
Turquie. Gabriel, ainsi que ses autres collègues, semble avoir commis
l'infraction en réalisant les documentaires sur la vérité.
Désirée Klain, chef de l'article 21 section Campanie, Claudio
Silvestri, qui préside l'Union des Journalistes de la Campanie, Ottavio
Lucarelli, président des journalistes de la Campanie, Paolo Siani,
président de la Fondation Polis, le juge Alfredo Guardiano qui
représente la Prix de la Fondation Naples et Carlo Verna se sont joints
à un sit-in de protestation pour dénoncer l'inaction de la politique à
l'égard des dictatures qui continuent à emprisonner des journalistes
injustement.
Message directe de Dogan Özgüden par téléphone
Dogan Özgüden, journaliste turc qui a consacré sa vie à la défense de
la liberté d'opinion », les minorités, les droits syndicaux civils et
commerciaux, racontant son expérience dans livre Journaliste
"Apatride". Le journaliste, qui a été forcé de quitter la Turquie pour
échapper aux persécutions de la dictature militaire, est installée en
Belgique où, avec sa femme, a promu de nombreuses initiatives
politiques et culturelles. Le couple a parlé des thèmes longs interdits
en Turquie, et est donc impopulaire au pouvoir qui a persécuté de
diverses manières, privant finalement deux de la citoyenneté turque en
1984. Depuis 1975, directeur de l'agence de nouvelles Info-Türk, qui
publie un bulletin mensuel précieux sur tout ce qui concerne la
Turquie: la politique, la culture, les problèmes des minorités, afin de
protéger les droits de tous.
« La situation en Turquie - dit Özgüden - est anormal en raison de la
dictature islamo-gascista Erdogan. Voilà pourquoi Gabriele del Grande a
été emprisonné, et je saisis cette occasion pour lui donner mes
meilleurs voeux et mes salutations. Actuellement en Turquie il y a plus
de 150 journalistes en prison. Ont également été arrêtés ceux qui
travaillaient dans les journaux importants. Un exemple est Kadri
Gürsel, qui est toujours en prison. Récemment il y avait un référendum
dont le but était d'étendre le pouvoir despotique d'Erdogan. Les
métropoles de la Turquie, comme Istanbul et Ankara, se sont prononcées
contre la nouvelle constitution. Ceci est un signal fort, on peut
espérer que les choses vont changer. Pendant ce temps, le Parlement
européen tente de mieux gérer les relations avec la Turquie, parce
qu'il se rend compte que dans le pays sont commis des violations
persistantes des droits de l'homme. Rappelons qu'actuellement en
Europe, particulièrement en Hollande, en Belgique et en Allemagne, il y
a plusieurs journalistes exilés parce qu'ils sont poursuivis en Turquie
à cause de leurs critiques contre le régime. En 2019 il y aura des
élections présidentielles et législatives. On espère que cette fois les
choses vont changer de sorte que les journalistes puissent enfin dire
la vérité sur ce qui est arrivé en Turquie." (Text italien)
CPJ: Journalists detained in wake of Turkey referendum
New York, April 21, 2017--The Committee to Protect Journalists today
called on Turkish authorities to stop jailing journalists and
suppressing dissent in the wake of a referendum to change Turkey's
system of governance from parliamentary to presidential. In the past
week, police arrested at least three journalists and raided the
newsroom of leftist website Sendika for reporting on protests over
alleged irregularities in the referendum.
"The crackdown on press freedom in Turkey has devastated the country's
once-vibrant media landscape," said CPJ Europe and Central Asia Program
Coordinator Nina Ognianova. "If Turkish authorities want citizens to
accept the referendum results they must allow critical voices to speak
freely, without fear of retaliation. We call on officials in Ankara to
turn a new leaf in media policies and embrace an independent press."
Police yesterday raided the newsroom of Sendika and arrested its news
editor, Ali Ergun Demirhan, the website reported. Demirhan tweeted
details of the raid and his arrest. A translation of his post read,
"Our office was raided at 5:50 [a.m]. I am being detained on the
accusation of 'making the yes [referendum vote] seem illegitimate.'"
Police arrested Demirhan for inciting people to hatred, being hostile
to a public officer, and insult for allegedly trying to present the
referendum result as illegitimate, Sendika reported. The report added
that police confiscated a computer hard drive and cell phone.
Istanbul police also arrested Murat Bay, a reporter for Sendika, on his
way back from covering protests on April 17, according to the news
website Evrensel. Bay was detained in relation to reports on the
protests and for allegedly providing details of rallies in advance.
Also on April 17, police in the western city of Izmir detained Kazım
Kızıl, a photojournalist for the website Kamera Sokak, who was covering
a protest against alleged irregularities in the constitutional
referendum, according to Demokrat Haber and Ben Gazeteciyim, a
volunteer association of Turkish journalists formed to show solidarity
with their threatened colleagues.
The raid and arrests are a continuation of Turkey's crackdown on
independent reporting. Separately this week, Istanbul's Chief
Prosecutor's Office charged six journalists under Article 301 of the
Turkish Penal Code, which prohibits insults to Turkish identity, over
their reporting of Turkish military actions in predominantly
ethnic-Kurdish cities in southeastern Turkey, according to Evrensel.
The journalists are Selman Keleş, Özgür Paksoy, Kenan Kırkaya, and Aziz
Oruç, from the shuttered pro-Kurdish Dicle News Agency ( DİHA); Ersin
Çaksu, editor of the pro-Kurdish daily Özgürlükçü Demokrasi; and İhsak
Yasul, news editor of Özgürlükçü Demokrasi.
Turkey is a leading jailer of journalists, according to CPJ research.
For over a year, CPJ has documented press freedom violations there in
its daily Turkey Crackdown Chronicle.
Un éditeur d'un site d'information arrêté
Un site d'information turc a rapporté qu'un de ses éditeurs avait été
arrêté jeudi pour avoir remis en cause la "légitimité" de la victoire
du oui au référendum sur les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.
Ali Ergin Demirhan, éditeur du Sendika.Org affilié aux syndicats, a été
arrêté à l'aube lors d'une opération policière au siège du site
d'information à Istanbul.
M. Demirhan est accusé d'"organisation de protestations sur les réseaux
sociaux visant à montrer le résultat du référendum comme illégitime"
ainsi que d'"incitation à la haine" et "insulte à un représentant de
l'Etat", écrit Sendika.
Les policiers ont saisi le disque dur de l'ordinateur de M. Demirhan et son téléphone portable, selon la même source.
"Le oui ne sera pas légitimé, Sendika.Org ne se taira pas", a affirmé
le site dans un message posté en ligne après l'arrestation de son
employé.
Mercredi, la police turque avait arrêté 16 militants de gauche à
Istanbul à la suite de manifestations contestant la victoire du oui au
référendum organisé dimanche, selon un parti politique et un avocat. Au
total, 38 mandats d'arrêt ont été émis.
Des manifestations quotidiennes qui ont mobilisé des milliers de
personnes ont eu lieu dans des quartiers d'Istanbul connus pour leur
opposition au président Erdogan depuis l'annonce de sa victoire
étriquée.
Des observateurs internationaux ont remis en cause l'équité du scrutin
et les deux principaux partis d'opposition ont réclamé son annulation.
Par ailleurs, six personnes ont été arrêtées dans la ville d'Izmir
(ouest), accusées d'avoir publiquement insulté M. Erdogan le soir du
référendum.
(AFP, 20 avril
2017)
Rome demande la libération d'un journaliste arrêté en Turquie
Le ministère italien des Affaires étrangères a demandé la libération
d'un journaliste, Gabriele Del Grande, arrêté le 9 avril par les
autorités turques alors qu'il se trouvait près de la frontière syrienne
pour interroger des réfugiés.
"Le ministère et l'ambassade d'Italie suivent le cas de Gabriele Del
Grande avec une extrême attention, depuis le début, en liaison
permanente avec sa famille", indique le ministère dans un communiqué.
Il précise que "grâce à l'action de sensibilisation menée par l'Italie
depuis le début de cette affaire, M. Del Grande a pu s'entretenir mardi
avec ses proches. Mais évidemment cela ne suffit pas, et le ministère
demande sa remise en liberté, dans le plein respect de la loi".
Selon les médias italiens, Gabriele Del Grande, 34 ans, se trouvait à
la frontière turco-syrienne en train d'interroger des réfugiés syriens
lorsqu'il a été arrêté par les autorités turques.
Il aurait ensuite été emmené dans un centre d'identification et
d'expulsion à Hatay, au sud de la Turquie, avant d'être transféré dans
celui de Mugla, plus à l'ouest.
Au cours de la conversation qu'il a pu avoir avec sa famille, rapportée
mercredi par La Repubblica, il indique avoir "engagé une grève de la
faim et invite tout le monde à se mobiliser pour que ses droits soient
respectés".
"Je vais bien, on ne m'a pas touché un cheveu mais on m'a confisqué mon
téléphone portable et mes affaires, bien que rien ne me soit reproché",
explique-t-il en précisant que ses papiers sont en règle et qu'il ne
lui a pas été permis de faire appel à un avocat.
Originaire de Lucques (Toscane), Gabriele Del Grande est notamment
l'auteur d'un documentaire sur les réfugiés syriens et palestiniens
présenté à la Mostra de Venise en 2014. Il prépare actuellement un
livre sur la guerre en Syrie et la naissance de groupe Etat Islamique.
(AFP, 19 avril
2017)
16 Journalists including Ahmet and Mehmet Altan Facing 3 Life Sentences
An indictment has been drafted for the 17 suspects arrested as a part
of the Fethullahist Terrorist Organization (FETÖ) investigation
including Ahmet Altan, his brother Prof. Dr. Mehmet Altan, journalist
Nazlı Ilıcak and the then Editor-in-Chief of the closed Zaman daily.
The indictment covering “Role of FETÖ’s media elements in the coup
attempt” prepared by prosecutor Can Tuncay from İstanbul Chief Public
Prosecution Department for Terror and Organized Crimes consists of 247
pages.
President Recep Tayyip Erdoğan, Presidency of the Grand National
Assembly of Turkey and the 65th Government are mentioned as plaintiffs
in the indictment on the grounds that they had been offended by the
crime.
The indictment demanding three life sentences for the 16 defendants out
of 17 in total six of which are arrested, 10 others are fugitives has
been submitted to the İstanbul 26th High Criminal Court.
In case the indictment is approved, the suspects will begin standing trial in 15 days.
According to Ümit Türk’s report from Doğan News Agency (DHA), the suspects are subjected to the following crimes:
Ahmet and Mehmet Altan, Nazlı Ilıcak
Three aggravated life sentences was demanded for Mehmet Altan, Ahmet
Altan and Nazlı Ilıcak on charges of “Attempting to abolish the Grand
National Assembly of Turkey or to prevent the parliament from
performing its duties”, ““Attempting to abolish government of Turkey or
to prevent it from performing its duties”, and “Attempting to abolish
the Constitutional order”.
Furthermore, these three figures face jail term from 7.5 to 15 years in
prison on charge of “Committing crime on behalf of an armed terror
organization though not being a member of it” for “committing crime on
behalf of the FETÖ”.
Dumanlı, Uslu and Opçin...
Three aggravated life sentences was demanded for closed Zaman daily
former editor-in-chief Ekrem Dumanlı, former Taraf daily columnist Emre
Uslu and journalist Tuncay Opçin on charge of “coup attempt”.
Besides, from 15 to 22.5 years in prison was demanded for the three
figures on charge of “Being manager of an armed terror organization”,
and Uslu also faces up to 3 years in prison for “inciting people to
hate and animosity”.
Samanyolu, Zaman and Today's Zaman managers and workers...
Three aggravated life sentences was demanded for Samanyolu TV’s runaway
representative to Washington Şemseddin Efe, Today’s Zaman daily former
editor-in-chief runaway suspect Bülent Keneş, Professor Osman Özsoy,
Zaman daily Israel correspondent runaway suspect Abdulkerim Balcı, vice
editor-in-chief runaway Mehmet Kamış and manager Faruk Kardıç, the
daily’s visual director Fevzi Yazıcı, Police Academy academic member
Şükrü Tuğrul Özşengül, Zaman daily brand director Yakup Şimşek, daily’s
culture and art section writer Ali Çolak on charge of “coup attempt”. (BIA, April 15, 2017)
Un journaliste français bloqué à l'aéroport par la police en Turquie
Olivier Bertrand, journaliste pour le site français Les Jours, a été
arrêté mercredi à l'aéroport d'Istanbul où il est retenu par la police
avant une expulsion vers la France, a indiqué jeudi son employeur qui
"proteste contre cette nouvelle entrave à la liberté de la presse".
Ce journaliste, qui avait déjà été arrêté en Turquie en novembre, était
retourné dans le pays pour couvrir le référendum, dimanche, sur une
réforme constitutionnelle visant à renforcer les pouvoirs du président
Recep Tayyip Erdogan.
Mais "les policiers lui ont indiqué qu'il faisait partie d'une liste
d'+indésirables+, sans justifier ni préciser le cadre légal de cette
interdiction d'entrer en Turquie", déplore le site d'informations dans
un communiqué.
Il a été arrêté "peu après son arrivée à l'aéroport Sabiha Gokcen
d'Istanbul" et "est retenu au commissariat de l'aéroport en attendant
d'être expulsé vers la France demain", détaille le communiqué.
Olivier Bertrand avait été interpellé par la police turque en novembre
lors d'un reportage dans la région de Gaziantep et détenu pendant trois
jours avant d'être expulsé "sans motif, et sans qu'une interdiction de
territoire ne lui soit jamais notifiée, ni à lui, ni aux autorités
françaises", poursuit le site, ajoutant que "depuis, la Turquie n'a
toujours pas avancé d'explication à cette arrestation arbitraire".
"Les Jours protestent contre cette nouvelle entrave à la liberté de la
presse en Turquie", où "228 journalistes turcs sont en prison et 149
médias ont été fermés".
Cette "situation alarmante" "rend plus que jamais indispensable le
travail des journalistes étrangers sur le régime autoritaire de Recep
Tayyip Erdogan", estime Les Jours. "Olivier Bertrand travaille depuis
plus d'un an sur la Turquie, une enquête au long cours pour Les Jours
racontant la bascule du pays vers une dictature. Nous sommes déterminés
à poursuivre ce travail", poursuit le site. (AFP, 13 avril
2017)
Les députés européens solidaires des journalistes turcs emprisonnés
A l’initiative de Reporters sans frontières (RSF), des membres du
Parlement européen entament une campagne de soutien aux journalistes
turcs emprisonnés. Les eurodéputés écologistes lancent le mouvement ce
5 avril 2017 en écrivant au caricaturiste Musa Kart, incarcéré sans
jugement depuis plus de cinq mois et qui risque jusqu’à 29 ans de
prison.
A ce jour, des représentants de trois groupes politiques du Parlement
européen se sont joints à la proposition de RSF d’écrire à des
journalistes emprisonnés en Turquie. L’organisation publie ci-dessous
le courrier que les députés écologistes adressent ce 5 avril au
caricaturiste Musa Kart. Eva Joly et les coprésidents du groupe
Verts/ALE, Ska Keller et Philippe Lamberts, le signent au nom des
membres de la formation. Des députés socialistes (S&D), de la
gauche radicale (GUE/NGL), ainsi que d’autres groupes contactés par
RSF, doivent leur emboîter le pas dans les semaines à venir.
“Par cette lettre nous voulons vous témoigner notre solidarité, vous
rappeler que vous n’êtes pas seul, vous dire que votre regard acéré sur
l’actualité manque cruellement au moment où la Turquie se mue en régime
autoritaire, écrivent les députés verts. Tenez bon Musa ! Même à des
milliers de kilomètres, même encore inconnus pour vous, nous sommes à
vos côtés, attachés à la liberté, à la presse libre et à une Turquie
démocrate.”
Avec une centaine de journalistes derrière les barreaux, la Turquie est
aujourd’hui la plus grande prison du monde pour les professionnels des
médias. La plupart, arrêtés dans le cadre de l’état d’urgence
consécutif à la tentative de putsch du 15 juillet 2016, n’ont pas
encore été jugés. Des dizaines de journalistes sont soumis à un
isolement sévère dans la section 9 de la prison de haute sécurité de
Silivri, en banlieue d’Istanbul. La remise en liberté conditionnelle de
21 d’entre eux, ordonnée le 31 mars par un tribunal d’Istanbul, a été
bloquée in extremis par un recours du parquet et de nouvelles
inculpations.
RSF a sollicité cinq groupes parlementaires européens pour écrire à
cinq journalistes turcs emprisonnés. La journaliste Nazlı Ilıcak et son
collègue Şahin Alpay, tous deux âgés de plus de 70 ans, sont derrière
les barreaux depuis fin juillet 2016. Le caricaturiste Musa Kart et
l’éditorialiste Kadri Gürsel, président du comité turc de
l’International Press Institute (IPI), ont été arrêtés fin octobre. Le
journaliste d’investigation Ahmet Şık, comme eux deux collaborateur du
quotidien indépendant Cumhuriyet, les a rejoint en détention fin
décembre.
“Le journalisme est aujourd’hui criminalisé en Turquie, dénonce
Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. Une ligne éditoriale
critique du président Erdoğan suffit pour être jeté en prison, accusé
de terrorisme et privé de tout recours effectif. Nous exigeons à
nouveau la libération immédiate de tous les journalistes incarcérés du
fait de leurs activités professionnelles et l’abrogation des
décrets-lois adoptés sous l’état d’urgence, qui légalisent l’arbitraire
et piétinent la liberté d’expression.”
La Turquie occupe la 151e place sur 180 au Classement 2016 de la
liberté de la presse, publié par RSF. Déjà très préoccupante, la
situation des médias est devenue critique sous l’état d’urgence
proclamé à la suite de la tentative de putsch du 15 juillet 2016. Près
de 150 titres ont été liquidés par décret et plus d’une centaine de
journalistes sont actuellement en prison. Pas moins de 775 cartes de
presse et des centaines de passeports de journalistes ont été annulés
sans autre forme de procès. La censure d’Internet et des réseaux
sociaux atteint des niveaux inédits. Des restrictions qui limitent
considérablement le débat démocratique, à deux semaines d’un référendum
crucial pour l’avenir du pays. (RSF, 5 avril 2017)
'No' Statements by 250 Artists against constitutional amendment
250 artists including writers, actors/actresses, directors,
photographers, poets, musicians, dancers, painters and sculptors have
declared that they would vote "No" in the April 16 constitutional
amendment referendum.
The artists explained why they would vote no in a press conference organized in Taksim Point Hotel.
As the program hosted by Orhan Alkaya started with a line from Nazım
Hikmet's poem called "This Invitations is Ours", it was stated that
this line spread among friends and has nothing to do with the political
structure.
Reasons of why the artists say "no"
Açıklamaya imzacılardan Vecdi Sayar, Gülriz Süruri, Edip Akbayram,
Rutkay Aziz, Defne Halman, Mirza Metin, Adnan Özyalçıner, Orhan Aydın,
Tilbe Saran, Ragıp Yavuz, Iraz Yöntem, Nur Sürer, Hakkı Zariç katıldı.
Vecdi Sayar, Gülriz Süruri, Edip Akbayram, Rutkay Aziz, Defne Halman,
Mirza Metin, Adnan Özyalçıner, Orhan Aydın, Tilbe Saran, Ragıp Yavuz,
Iraz Yöntem, Nur Sürer, Hakkı Zariç attended the conference.
(BIA, April 6, 2017)
Lourdes peines requises contre des journalistes critiques
Des procureurs turcs ont demandé mardi de
lourdes peines de prison contre 19 collaborateurs du journal
Cumhuriyet, farouchement critique du président Recep Tayyip Erdogan, a
rapporté l'agence de presse progouvernementale Anadolu.
Les journalistes, dont plusieurs sont en détention préventive depuis
plus de cinq mois, sont accusés de soutien ou d'appartenance à diverses
organisations "terroristes", selon l'acte d'accusation du parquet
d'Istanbul dévoilé par Anadolu.
Les accusés, parmi lesquels figurent le patron de Cumhuriyet, Akin
Atalay, son rédacteur en chef, Murat Sabuncu, son prédécesseur, Can
Dündar, ainsi que le journaliste d'enquête Ahmet Asik risquent entre 7
ans et demi et 43 ans de prison.
Ils sont accusés d'appartenir ou de soutenir le Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK, séparatistes kurdes), la mouvance du prédicateur
Fethullah Gülen accusé d'avoir orchestré la tentative de putsch du 15
juillet, ou encore le DHKP-C (groupuscule d'extrême gauche).
Farouchement critique du président Erdogan, Cumhuriyet, fondé en 1924,
s'est transformé, sous la houlette de M. Dündar, en machine à scoops,
multipliant les enquêtes embarrassantes pour le pouvoir.
M. Dündar, qui vit désormais en Allemagne, a qualifié mardi de
"fadaises" ces accusations, dans une vidéo publiée sur son nouveau site
d'information, Özgürüz. "Depuis quand les procureurs peuvent-ils se
mêler de la ligne éditoriale d'un journal ?", a-t-il lancé.
Cumhuriyet "met en garde depuis longtemps contre le danger" de la
mouvance de Fethullah Gülen, a poursuivi M. Dündar. "Aujourd'hui, on
nous accuse d'en faire partie", a-t-il déploré.
L'arrestation, en novembre, de plusieurs journalistes de Cumhuriyet
avait suscité l'inquiétude des défenseurs des droits de l'Homme et des
critiques de pays européens.
"Les accusations portées contre les collaborateurs de Cumhuriyet et les
lourdes peines requises contre eux sont une honte absolue pour les
autorités turques", a dénoncé le secrétaire général de Reporters sans
frontières (RSF), Christophe Deloire.
"Le parquet criminalise ouvertement une ligne éditoriale critique
du président Erdogan en l'assimilant à une forme de terrorisme", a-t-il
dénoncé, appelant la justice turque à abandonner ces "poursuites
iniques".
Les autorités turques nient régulièrement toute atteinte à la liberté
de la presse et affirment que les seuls journalistes arrêtés sont ceux
liés à des "organisations terroristes", expression désignant le PKK et
le réseau güléniste.
Mais des opposants au président Erdogan et des organisations de défense
des droits de l'Homme accusent les autorités de se servir de l'état
d'urgence instauré après le coup d'Etat manqué du 15 juillet pour
étouffer toute critique.
Selon l'Association des journalistes de Turquie (TGC), 170 organes de
presse ont été fermés, 105 journalistes placés en détention et 777
cartes de presse annulées depuis la tentative de coup d'Etat du 15
juillet.
La Turquie est 151e au classement mondial de la liberté de la presse
établi par RSF en 2016, derrière le Tadjikistan et juste devant la
République démocratique du Congo.
(AFP, 4 avril
2017)
New Detention Order for Released Journalists
Following the release order for the 21 journalists out of 29
journalists and writers including Atilla Taş and Murat Aksoy who were
standing trial over investigation launched following the July 15 coup
attempt upon accusations of being affiliated with the Fethullahist
Terrorist Organization (FETÖ) on March 31, Friday, another detention
order has been issued. The journalists have not been released.
İbrahim Loğasdağı, the President of the court passing the verdict in
the trial held before İstanbul 25th High Criminal Court of Justice, had
ruled that Abdullah Kılıç, Ahmet Memiş, Ali Akkuş, Atilla Taş, Bayram
Kaya, Bünyemin Köseli, Cemal Azmi Kalyoncu, Cihan Acar, Cuma Ulus,
Gökçe Fırat Çulhaoğlu, Habip Güler, Halil İbrahim Balta, Hanım Büşra
Erdal, Hüseyin Aydın, Muhammet Sait Kuloğlu, Murat Aksoy, Mustafa Erkan
Acar, Oğuz Usluer, Seyid Kılıç, Yakup Çetin and Yetkin Yıldız be
released.
Yet İstanbul Chief Public Prosecutor's Office has launched an
investigation into Atilla Taş, Ali Akkuş, Hüseyin Aydın, Murat Aksoy,
Mustafa Erkan Acar, Seyid Kılıç and Yetkin Yıldız suspecting a
connection with the coup attempt on July 15.
As a part of this new investigation, a detention order has been issued
for seven people on charge of "attempting to suspend the constitutional
order" and "attempting to overthrow the Government of the Republic of
Turkey". The reason for the detention order has been declared as "the
evidence against the suspects, the nature of the crime and suspicion of
an attempt to escape".
A detention order had already been issued for Gökçe Fırat Çulhaoğlu,
Yakup Çetin, Bünyamin Köseli, Cihan Acar, Abdullah Kılıç and Oğuz
Usluer as a part of this investigation. Including the last detention
order, 13 of the 21 suspects, supposed to be released on March 31, are
currently subjected to a new investigation.
In addition, the prosecutor had objected to the decision of İstanbul
25th High Criminal Court of Justice ordering the release of had Hanım
Büşra Erdal, Ahmet Memiş, Bayram Kaya, Cemal Azmi Kalyoncu, Cuma Ulus,
Habib Güler, Halil İbrahim Balta and Muhammet Said Kuloğlu in the trial
regarding the "Media organization of FETÖ". İstanbul 26th High Criminal
Court had sustained the objection.
Prof. Dr. Yaman Akdeniz, the attorney representing Atilla Taş and Murat
Aksoy had announced on Twitter on April 1, that he did not know where
and whether the two journalists were in custody or arrested.
What Happened?
On August 30, 2016, İstanbul Chief Public Prosecutor's Office had
issued a detention order for 35 people including several academics and
journalists as part of the investigation launched into the FETÖ
following the coup attempt on July 15. 27 of the 35 detainees were
arrested later. The journalists and writers arrested on different days,
had been waiting to stand trial for eight days.
The state-run Anadolu News Agency had reported on the detention order
for the journalists and writers under "Operation against the media
organization of FETÖ".
The suspects of the trial are employers, owners and writers of Millet
daily, Cihan News Agency, Zaman daily, Meydan daily, Yeni Hayat daily,
Bugün daily and Rota News, Samanyolu News websites.
There are 29 suspects standing trial 26 of whom are arrested. Warrant has been issued to take two suspects forcibly to testify.
Said Sefa faces 22,5 and the other 28 suspects face 15 years in prison each.
The names of those who stood trial are as follows:
Abdullah Kılıç, Ahmet Memiş, Ali Akkuş, Atilla Taş, Bayram Kaya, Bülent
Ceyhan, Bünyemin Köseli, Cemal Azmi Kalyoncu, Cihan Acar, Cuma Ulus,
Davut Aydın, Emre Soncan, Gökçe Fırat Çulhaoğlu, Habip Güler, Halil
İbrahim Balta, Hanım Büşra Erdal, Hüseyin Aydın, Muhammet Sait Kuloğlu,
Muhterem Tanık, Murat Aksoy, Mustafa Erkan Acar, Mutlu Çölgeçen, Oğuz
Usluer, Said Sefa, Seyid Kılıç, Ufuk Şanlı, Ünal Tanık, Yakup Çetin,
Yetkin Yıldız.
(BIA, April 3, 2017)
Le journaliste germano-turc détenu en Turquie se tourne vers la justice
Les avocats de Deniz Yücel, le
correspondant germano-turc du quotidien Die Welt emprisonné en Turquie
depuis un mois et accusé d'espionnage, ont déposé lundi un recours
devant le Tribunal constitutionnel turc, a annoncé Die Welt mercredi.
Ils réclament la libération de leur client en invoquant notamment "son
droit à une procédure équitable", au "respect de la présomption
d'innocence", à la "protection contre la diffamation", à la "liberté de
communication" ainsi qu'à la "liberté d'expression".
Le Tribunal constitutionnel est la "dernière instance nationale" devant
laquelle M. Yücel peut contester son incarcération, mais les chances de
succès de son recours apparaissent "incertaines", estime Die Welt.
Depuis le putsch raté du 15 juillet dernier visant le pouvoir turc,
suivi de vastes purges qui ont frappé l'opposition, la justice et la
presse, la haute juridiction "ne s'est pas prononcée sur la moindre
demande de levée d'une détention provisoire", explique le quotidien qui
emploie M. Yücel.
Le journaliste germano-turc a été placé en détention provisoire le 27
février dernier pour propagande "terroriste" et incitation à la haine,
avant d'être qualifié par le président turc Recep Tayyip Erdogan de
séparatiste kurde et d'"agent allemand".
"C'est aberrant", avait réagi le ministère allemand des Affaires
étrangères, dans une affaire qui avait encore terni les relations
germano-turques, émaillées de conflits sur de multiples fronts depuis
l'été dernier.
Deniz Yücel s'était rendu à la police le 14 février à Istanbul, selon
Die Welt, car il était recherché pour ses articles sur le piratage de
la messagerie électronique de Berat Albayrak, ministre de l'Energie et
gendre de M. Erdogan.
Les courriels piratés, rendus publics en septembre, ont dévoilé des
pressions politiques du gouvernement turc sur des médias et des
stratégies de manipulation de l'opinion sur les réseaux sociaux.
Les dirigeants turcs accusent régulièrement les autorités allemandes de
"soutenir le terrorisme", en offrant refuge à des militants de la cause
kurde et à des suspects recherchés pour le coup d'Etat du 15 juillet.
Les relations entre Berlin et Ankara se sont également dégradées en
mars après l'annulation de meetings favorables à M. Erdogan par
plusieurs villes allemandes. Le chef de l'Etat turc avait alors accusé
la chancelière Angela Merkel de "pratiques nazies".
(AFP, 31 mars
2017)
Kurdish
Question / Question kurde
Accrochages entre soldats turcs et milices kurdes de Syrie
Des accrochages ont éclaté jeudi à la frontière syrienne entre l'armée
turque et des milices kurdes de Syrie soutenues par Washington contre
les jihadistes, pour le deuxième jour de suite, a rapporté l'agence de
presse Dogan.
Des soldats turcs en poste dans le district d'Akçakale, dans la
province de Sanliurfa, frontalière de la Syrie, ont essuyé des tirs
provenant de zones contrôlées par les milices YPG, a indiqué Dogan.
Les forces turques ont alors riposté, tuant trois membres des YPG, d'après Dogan.
L'armée turque, citée par Dogan, a indiqué avoir répliqué dans la
soirée à de nouveaux tirs visant un poste-frontière dans le district de
Ceylanpinar, plus à l'est, en provenance de Ras al-Aïn, de l'autre côté
de la frontière.
Ces accrochages surviennent dans un climat de plus en plus tendu à la
frontière turco-syrienne, au lendemain d'échanges de tirs entre des
soldats turcs et des membres des YPG (Unités de protection du peuple
kurde).
Les YPG sont la principale composante des Forces démocratiques
syriennes (FDS), une alliance de combattants kurdes et arabes luttant
contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Syrie et soutenus par
les Etats-Unis.
Mais Ankara considère ce groupe comme l'extension en Syrie du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation séparatiste qui livre
une sanglante lutte armée contre Ankara depuis 1984, et est classée
"terroriste" par la Turquie et ses alliés occidentaux.
Des responsables kurdes en Syrie ont affirmé qu'un tir turc avait
touché jeudi une centrale électrique raccordée à une station de
pompage, provoquant des perturbations dans la distribution d'eau à
Hassaké, Ras al-Aïn et Tel-Tamr.
Une source à la station de pompage a déclaré à l'AFP que 250 villes et
villages de la province de Hassaké étaient privés d'eau, ajoutant que
le personnel technique s'activait pour remettre l'installation en
marche.
Mercredi, déjà, de violents accrochages transfrontaliers avaient éclaté
entre des soldats turcs et des membres des YPG, qui ont visé un blindé
turc, provoquant une riposte à l'artillerie lourde.
La veille, l'aviation turque avait bombardé un QG des YPG en Syrie,
tuant 28 personnes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.
Depuis ce bombardement, les forces turques déployées à la frontière
syrienne ont essuyé 13 attaques des YPG, a affirmé jeudi l'armée turque.
Les Etats-Unis ont critiqué les frappes turques, reprochant à Ankara un
manque de "coordination appropriée" avec Washington et les autres
membres de la coalition internationale antijihadiste. Et Moscou a
qualifié ces frappes d'"inacceptables".
La Turquie a lancé fin août une offensive terrestre dans le nord de la
Syrie pour repousser vers le sud les jihadistes de l'EI, mais aussi les
YPG.
Ankara voit comme une menace stratégique l'établissement d'une zone
autonome kurde au sud de sa frontière, et a plusieurs fois appelé
Washington à ne pas associer les YPG à une offensive pour chasser l'EI
de Raqa.
Cette montée de tensions survient alors que le président turc Recep
Tayyip Erdogan doit se rendre en mai en Russie, puis aux Etats-Unis. (AFP, 27 avril
2017)
28 morts dans les frappes turques contre les forces kurdes
Les raids aériens turcs contre les forces
kurdes dans le nord-est de la Syrie ont fait 28 morts, selon un nouveau
bilan fourni mercredi par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme
(OSDH).
"Le bilan des raids aériens turcs (de mardi) contre le quartier général
des Unités de protection du peuple kurde (YPG) est monté à 28 morts, en
majorité des combattants kurdes et deux membres d'un centre de médias",
a déclaré Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.
Selon lui, 19 autres personnes ont été blessées dons certaines sont dans un état critique.
Une femme commandant des Unités de protection de la femme (YPJ), le
pendant féminin des YPG, figure parmi les victimes, a indiqué M. Abdel
Rahmane.
Le porte-parole des YPG, Redur Xelil, avait fait état mardi de 20
membres des YPG tués et 18 blessés, dont trois dans un état critique,
en plus de deux civils également blessés.
Il s'agit d'une des attaques les plus meurtrières de la Turquie depuis
son entrée en guerre en Syrie, en août 2016, lors d'une opération
visant à la fois les jihadistes et les forces kurdes.
"Nous sommes dans un combat sans merci contre le PKK", a justifié
mardi le Premier ministre turc Binali Yildirim, qui considère les YPG
comme un allié du Parti des travailleurs du Kurdistan, un parti
séparatiste turc qualifié de "terroriste" par Ankara.
Les YPG sont la principale composante des Forces démocratiques kurdes
(FDS), une des principales forces combattant le groupe jihadiste Etat
islamique (EI) en Syrie et qui sont soutenues par les Etats-Unis.
Mercredi, les FDS ont accusé Ankara de viser les YPG pour "entraver
l'avancée de la bataille pour Raqa", principal fief de l'EI en Syrie et
objectif ultime d'une offensive en cours des FDS.
De son côté, le régime syrien de Bachar al-Assad a condamné mercredi
une "agression flagrante" menée par le "régime du (président turc Recep
Tayyip) Erdogan" dans un communiqué des Affaires étrangères.
Ex-alliés, Damas et Ankara sont devenus adversaires après le début de
la révolte contre le régime syrien en 2011, la Turquie soutenant
l'opposition.
Le régime syrien adopte une position ambivalente envers les Kurdes de
Syrie: farouchement opposé à leur administration autonome qu'ils ont
établie dans le nord et le nord-est de la Syrie, il partage avec eux
leur inimitié à l'égard du gouvernement islamo-conservateur turc.
C'est ainsi que sur le terrain, leurs intérêts ont convergé quand il
s'est agi de repousser les forces turques de certaines zones du nord. (AFP, 26 avril
2017)
Prison ferme pour des propos prokurdes lors d'un talk-show
Une Turque qui s'était émue pendant un
talk-show du sort des populations civiles prises au piège des combats
entre l'armée et les rebelles kurdes a été condamnée à un an et trois
mois de prison pour "propagande terroriste", selon les médias.
Un tribunal d'Istanbul a jugé Ayse Celik coupable de propagande "visant
à légitimer les méthodes violentes" du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), a rapporté mercredi soir l'agence de presse
progouvernementale Anadolu.
En janvier 2016, Mme Celik, qui se présentait comme une enseignante
originaire de Diyarbakir (sud-est), avait téléphoné en direct au "Beyaz
Show", une émission diffusée sur la chaîne Kanal D, alors que les
opérations contre le PKK battaient leur plein.
"Est-ce que vous savez ce qui se passe dans l'est de la Turquie ?",
avait interpellé la téléspectatrice. "Des enfants, des mères, des gens
sont en train d'être tués (...) S'il vous plaît, faites preuve
d'humanité et ne restez pas silencieux", avait-elle ajouté.
Emu par le témoignage de Mme Celik, le présentateur du "Beyaz Show",
Beyazit Öztürk, avait demandé à ses invités de l'applaudir, s'attirant
les foudres des internautes hostiles à la cause kurde ou favorable au
gouvernement islamo-conservateur.
Le tribunal d'Istanbul a acquitté le producteur de l'émission, Kadir
Turnali, lui aussi accusé de "propagande terroriste", ainsi que 38
personnes poursuivies pour avoir exprimé leur soutien à Mme Celik, a
indiqué Anadolu.
Le sud-est de la Turquie est le théâtre d'affrontements
quasi-quotidiens entre les forces de sécurité et les membres du PKK,
depuis la rupture à l'été 2015 d'un fragile cessez-le-feu visant à
mettre fin à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
Après la fin de la trêve, les autorités turques ont lancé de vastes
opérations dans plusieurs villes du sud-est afin de déloger les membres
du PKK qui s'y étaient retranchés.
Ces combats en zones urbaines ont ravagé des zones résidentielles et
déplacé des dizaines de milliers de personnes, selon des organisations
internationales de défense des droits de l'Homme. (AFP, 27 avril
2017)
L'attentat à Diyarbakir revendiqué par la branche armée du PKK
Les rebelles kurdes de Turquie ont revendiqué mercredi un
attentat commis la veille qui a fait trois morts à Diyarbakir
(sud-est), à quelques jours d'un référendum sur l'extension des
pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.
La branche armée du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a affirmé
avoir agi en représailles aux "pressions" exercées selon elle contre
les Kurdes par le gouvernement turc qualifié de "fasciste", dans un
communiqué publié par l'agence de presse Firat, proche de la mouvance
séparatiste kurde.
Le sud-est de la Turquie est le théâtre d'affrontements
quasi-quotidiens entre les forces de sécurité et les membres du PKK,
une organisation classée "terroriste" par Ankara et ses alliées
occidentaux, depuis la rupture à l'été 2015 d'un fragile cessez-le-feu
visant à mettre fin à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis
1984.
Plus tôt mercredi, le ministre de l'Intérieur Süleyman Soylu avait
affirmé que l'explosion, qu'il avait initialement qualifiée
d'accidentelle, était en fait un "attentat terroriste".
M. Soylu a expliqué que la déflagration avait été provoquée par des explosifs placés en sous-sol, dans un tunnel.
Les autorités ont annoncé l'interpellation de 177 personnes dans le cadre de l'enquête sur cette explosion.
Dans un communiqué publié mercredi, le gouvernorat de Diyarbakir fait
état de trois tués -deux civils et un policier-, et de quatre blessés
encore hospitalisés. Plus tôt, M. Soylu avait évoqué deux morts et 12
blessés légers.
Selon le gouvernorat, environ une tonne d'explosifs logés dans "un
tunnel long de trente mètres (...) creusé depuis un immeuble voisin"
ont été utilisés dans cette attaque.
Un photographe de l'AFP a vu un bâtiment réduit à un amas de poutres,
de ciment et de câbles métalliques, signe de la puissance de la
déflagration. (AFP, 12 avril
2017)
Incendie au centre culturel kurde à Nante
Un incendie a ravagé partiellement au cours du week-end un centre
culturel kurde qui abrite près de Nantes le siège régional du Conseil
démocratique kurde en France (CDK-F), la piste d'un incendie volontaire
étant privilégiée, a-t-on appris lundi de source proche de l'enquête.
Le sinistre s'est déclaré dans la nuit de samedi à dimanche dans le
bâtiment, à Saint-Herblain. Il n'y avait personne au moment des faits.
"Nous avons reçu un message dans la nuit pour nous dire que les
pompiers étaient intervenus pour éteindre un incendie", a relaté auprès
de l'AFP Sinan Zer, le porte-parole du Conseil démocratique kurde en
France pour la région Ouest.
"Quand nous sommes arrivés, les pompiers nous ont dit que la chaîne et
le cadenas sur la porte avaient été sectionnés", a ajouté M. Zer.
"Selon les premiers éléments de l'enquête de l'expert, l'incendie ne
serait pas accidentel", a-t-il dit.
L'hypothèse d'une acte volontaire est privilégiée, selon une source proche de l'enquête.
Le feu a détruit tous les dossiers du CDKF, a rapporté M. Zer. "Nous
n'avons pas reçu de menaces, mais cet incendie s'est produit dans une
ambiance particulière" liée au référendum organisé en Turquie sur
l'extension des pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan, a-t-il
souligné,
"Nous combattons ce référendum, a précisé M. Zer selon lequel
l'installation d'une tente pour le +non+ par le CDKF a été refusée par
la préfecture de Loire-Atlantique. "Elle a invoqué la question de la
sécurité", a-t-il précisé.
"On sent une ambiance lourde", a-t-il commenté, faisant allusion à des "associations proches du président" turc.
La communauté kurde compte entre 1.500 à 2.000 personnes dans la région de Nantes, selon M. Zer.
Le Conseil Démocratique Kurde en France (CDK-F) est une structure au regroupe et fédère près de 25 associations.
(AFP, 10 avril
2017)
Erdogan appelle les Kurdes Irakiens à ôter leur drapeau à Kirkouk
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a
appelé mardi les dirigeants kurdes irakiens à ôter le drapeau kurde
hissé sur des bâtiments gouvernementaux à Kirkouk, faute de quoi ils
mettraient en péril les relations avec Ankara.
"Que les propriétaires de ce drapeau sachent qu'ils font du séparatisme
(...) Je m'adresse au gouvernement régional du Kurdistan irakien :
revenez sans attendre sur cette erreur", a déclaré M. Erdogan dans un
discours télévisé.
"Abaissez ces drapeaux, poursuivez votre chemin avec le seul drapeau
national irakien. Sinon, excusez-moi, mais vous serez contraints de
faire marche arrière", a-t-il ajouté.
Affirmant que la Turquie "n'accepte absolument pas les affirmations
fallacieuses selon lesquelles Kirkouk est kurde", il a lancé une ferme
mise en garde aux dirigeants kurdes irakiens : "En ce moment, nos
relations se portent bien, ne brouillez pas ces relations".
Le conseil provincial de Kirkouk a approuvé mardi dernier à la majorité
le placement du drapeau kurde sur les bâtiments gouvernementaux dans la
ville, grâce aux 25 voix des conseillers kurdes, les 16 conseillers
arabes et turkmènes n'ayant pas participé au scrutin.
Le gouvernement turc a condamné dès le lendemain cette décision "unilatérale".
La province de Kirkouk, riche en pétrole, fait l'objet d'une dispute
ancienne entre le gouvernement fédéral de Bagdad et les autorités (KRG)
de la région autonome du Kurdistan, dont elle est voisine.
Le gouvernement turc et le dirigeant kurde irakien Massoud Barzani
entretiennent de bonnes relations, mais Ankara s'oppose au passage de
Kirkouk sous pavillon kurde, au motif que de nombreux Turkmènes,
ethniquement proches des Turcs, vivent dans cette province.
Les peshmergas contrôlent la ville de Kirkouk depuis que les forces de
Bagdad se sont précipitamment retirées en 2014 devant l'avancée du
groupe Etat islamique (EI).
Le Kurdistan s'est constitué en région autonome aux termes de la
Constitution irakienne de 2005, et son dirigeant Massoud Barzani milite
pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination.
(AFP, 4 avril
2017)
Le leader kurde Demirtas va entamer une grève de la faim
Le chef du principal parti
pro-kurde de Turquie Selahattin Demirtas a annoncé jeudi qu'il
entamerait une grève de la faim vendredi pour protester contre les
conditions de détention "inhumaines" dans la prison où il est incarcéré
depuis novembre.
Dans un communiqué, le co-président du Parti démocratique des peuples
(HDP) a annoncé que cette grève de la faim visait à dénoncer les
"pratiques illégales et inhumaines" dans la prison d'Edirne
(nord-ouest) où d'autres détenus kurdes ont déjà entamé une grève de la
faim.
Outre Edirne, plusieurs prisonniers kurdes ont également récemment
entamé des grèves de la faim dans les prisons d'Izmir (ouest) Ankara et
Van (est) pour protester contre leurs conditions de détention.
Le charismatique chef de file du HDP est visé par des dizaines de
procédures judiciaires et risque notamment 142 ans de prison dans le
cadre d'un procès où il est accusé de "diriger une organisation
terroriste" et de faire de la "propagande terroriste".
Les autorités turques accusent le HDP d'être la vitrine politique des
séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une
organisation classée "terroriste" par Ankara, Washington et Bruxelles.
Le deuxième parti d'opposition de Turquie a ainsi été durement frappé
par les purges qui ont suivi le putsch manqué en juillet, avec une
dizaine de ses députés actuellement en détention, dont M. Demirtas et
sa co-présidente Figen Yüksekdag.
Ces arrestations ont suscité l'inquiétude des pays européens et d'ONG
qui accusent le président Recep Tayyip Erdogan de vouloir étouffer
toute voix d'opposition.
(AFP, 30 mars
2017)
Minorités
/ Minorities
En Turquie, les victimes changent, mais le régime reste le même
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - "Le discours official turc
qui déforme les faits historiques et transforme les victimes en
bourreaux et les bourreaux en victimes, détruit la capacité des Turcs à
ressentir de l’empathie pour des groupes de gens ayant une autre
origine ethnique ou une autre religion.
Aujourd’hui, de nombreux Turcs ethniques sont les victimes de leur propre gouvernement répressif. (...)
Tant que le peuple turc n’affrontera pas honnêtement son passé et ne
prendra pas les mesures nécessaires pour assurer la justice et faire
preuve de solidarité avec toutes les victimes du gouvernement turc, il
sera condamné à vivre sous un régime islamiste répressif, qui l’est
tout autant que les gouvernements turcs précédents.
En Turquie, les victimes changent, mais la nature destructrice du
régime reste la même." Le Collectif VAN vous propose la traduction de
l’article de la journaliste turque Uzay Bulut, paru sur le site Philos
Project le 18 avril 2017. (http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=96257)
Commémoration du génocide arménien à Bruxelles

Une journée de commémoration du génocide arménien s'est ouverte ce
lundi à 11h00 à l'église apostolique arménienne Sainte-Marie-Madeleine,
située rue Kindermans à Ixelles. Les participants ont ensuite marché
jusqu'au monument commémoratif dédié au génocide des Arméniens, square
Henri Michaux, toujours à Ixelles, où une cérémonie a été organisée. La
cérémonie a commencé avec une prière.
Karen Tadevosyan, le président du Comité des Arméniens de Belgique, a
rappelé que le génocide a fait environ 1,5 million de victimes dans la
population arménienne de l'empire turc, plus de 400.000 dans la
minorité assyro-chaldéenne des provinces orientales et 350.000 chez les
Grec Pontiques. "Le génocide arménien de 1915 est le premier du XXème
siècle, après arrivent la Shoah et le génocide des Tutsis", a-t-il
poursuivi. "Avec ce qui se passe au Moyen-Orient, il est plus que
d'actualité d'entretenir la mémoire et de tirer des leçons de
l'histoire".
Manifestation devant l'ambassade de Turquie
Dans l'après-midi, près de 500 personnes selon les organisateurs, 350
selon la porte-parole de la police de Bruxelles-Ixelles, se sont
rejoints pour manifester devant l'ambassade de Turquie, rue Montoyer,
afin d'appeler à la reconnaissance du génocide par les autorités
turques.
L'événement vise notamment à mettre la pression sur la Turquie pour
qu'elle reconnaisse le génocide commis par l'Empire Ottoman. "Tous les
gouvernements successifs ont nié le génocide", regrette le président du
Comité des Arméniens de Belgique. Ce positionnement des autorités
turques est source de tension entre les diasporas, souligne-t-il.
"Certains politiciens belges font leur possible pour que le dialogue
s'installe et que la Turquie reconnaisse le génocide. D'autres veulent
éviter de froisser la Turquie. En tant que Belges, nous comprenons ces
difficultés au niveau diplomatique, mais la dignité humaine est
primordiale".
La journée s'est clôturée par une soirée au Centre arménien à Laeken. (RTL, 24 avril 2017)
Victims Of 1915 “Armenian Genocide” Commemorated In İstanbul
Armenian victims of atrocities and a forced deportation in a volume of
genocide carried out by the Ottoman Empire in 1915 were commemorated in
İstanbul on the 102nd anniversary of the tragedy on Monday.
Participants carried photographs of victims and posters reading
“Armenian Genocide: Recognize, apologize, compensate” during the
program, which was organized by the Human Right Association (İHD) in
the Sultanahmet district of İstanbul, the Cumhuriyet daily reported.
The commemoration took place in front of the Turkish-Islamic Arts
Museum, a former prison where Armenians were held prior to deportation.
Attendees called for removal of the names of Enver Pasha and Talat
Pasha, who they deem responsible for the deportations and atrocities
committed against Armenians, from streets and schools in Turkey.
In the meantime Turkey’s autocratic President Recep Tayyip Erdoğan
issued a message for a religious ceremony held at the Armenian
Patriarchate in İstanbul.
“On this day, which carries special significance for our Armenian
citizens, I once again respectfully commemorate all the Ottoman
Armenians who lost their lives amid the conditions of World War I and
extend my condolences to their children and grandchildren,” said
Erdoğan.
“I commemorate with compassion and respect all the Ottoman citizens,
regardless of their ethnic and religious identity, who lost their lives
under similar conditions during this war.”
US President Donald Trump has also marked the annual commemoration of
the 1915 events, echoing his predecessors by using the Armenian term
while referring to the tragedy on Monday. “Today, we remember and honor
the memory of those who suffered during the Meds Yeghern, one of the
worst mass atrocities of the 20th century,” Trump said in a statement.
“We must remember atrocities to prevent them from occurring again. We
welcome the efforts of Turks and Armenians to acknowledge and reckon
with painful history, which is a critical step toward building a
foundation for a more just and tolerant future,” he added.
Pro-Kurdish Peoples’ Democratic Party’s (HDP) Armenian deputy Garo
Paylan also called on the Turkish government to recognize 1915 as
“genocide,” echoing a statement released by his party calling the
events “genocide.”
Two other commemoration activities were also announced at the Şişli
Armenian Cemetery and in Tunel Square, in İstanbul’s Beyoğlu district.
(SCF with turkishminute.com) April 24, 2017
Présent à la commémoration, Macron "désapprouve" le chemin pris par Erdogan
Emmanuel Macron "regrette profondément" et "désapprouve" le chemin pris
par la Turquie du président Erdogan, a affirmé le candidat d'En Marche!
lundi lors d'une commémoration du génocide arménien à Paris, au
lendemain de sa qualification au second tour de la présidentielle.
"Je regrette très profondément le chemin que la Turquie est en train de
prendre et je le désapprouve", a déclaré le favori du second tour face
à la candidate du FN Marine Le Pen, dans un échange avec des
journalistes arméniens en marge d'une cérémonie.
L'ancien ministre de l'Économie a affiché son engagement que la France
"protège les démocrates dans tous les pays" s'il parvenait à l'Élysée.
"Je pense que le rôle de la France, c'est évidemment de tenir son rang
et la vision qu'elle porte de l'Europe et de ses valeurs, et de
protéger à chaque instant les démocrates dans tous les pays", a dit le
candidat d'En Marche!.
A l'occasion du 24 avril, date anniversaire du génocide arménien de
1915, pour sa première apparition publique d'entre-deux-tours, le
candidat a fleuri un monument en mémoire du compositeur Komitas et des
1,5 million de victimes arméniennes du génocide commis par les Turcs.
M. Macron souhaite "installer cette date du 24 avril dans la
République", a-t-il dit, alors que le sujet du génocide, reconnu par la
loi française en 2001, envenime les relations franco-turques depuis des
années.
Quant au négationnisme, pénalisé par la loi française, "si je suis ici
aujourd'hui même, c'est que j'entends bien être un rempart contre ce
dernier", a-t-il expliqué à une journaliste qui l'interrogeait sur ce
sujet.
Au lendemain de la victoire de M. Erdogan lors de son référendum
controversé sur le renforcement de ses pouvoirs, M. Macron avait déjà
annoncé qu'il n'y aurait "pas d'avancée" dans les discussions
d'intégration de la Turquie à l'Union européenne s'il parvenait à
l'Élysée.
Le référendum marque "une dérive du régime, une dérive autoritaire, une
sortie du cours de l'histoire de la Turquie", avait-il commenté lundi
dernier, alors qu'il n'était pas encore au second tour. (AFP, 24 avril
2017)
Génocide de1915: Trump dénonce "l'une des pires atrocités de masse"
Donald Trump a provoqué la colère de la Turquie, lundi, en qualifiant
le massacre des Arméniens en 1915 d'"une des pires atrocités de masse
du 20e siècle", tout en se gardant d'employer le terme de "génocide".
A l'occasion du 24 avril, date anniversaire du génocide, le président
américain s'est "joint à la communauté arménienne d'Amérique et à
travers le monde dans le deuil de la perte de vies innocentes et la
souffrance endurée par tant" de personnes.
"Aujourd'hui, nous nous souvenons et honorons la mémoire de ceux qui
ont souffert durant (...) l'une des pires atrocités de masse du 20e
siècle", a-t-il ajouté dans un communiqué. "Nous devons nous rappeler
les atrocités pour éviter qu'elles ne surviennent à nouveau."
"A partir de 1915, un million et demi d'Arméniens ont été déportés,
massacrés, ou ont marché jusqu'à la mort dans les dernières années de
l'Empire ottoman", a encore rappelé le milliardaire républicain.
Les Arméniens estiment qu'un million et demi des leurs ont été tués de
manière systématique et nombre d'historiens ainsi que plus de vingt
pays, dont la France, ont reconnu qu'il y avait eu un génocide.
La Turquie, elle, affirme qu'il s'agissait d'une guerre civile, doublée
d'une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de
Turcs ont trouvé la mort.
La reconnaissance de "l'Histoire douloureuse", a estimé M. Trump, est
une "étape cruciale pour construire un avenir plus juste et tolérant".
La Turquie a dénoncé la "désinformation" et les "mauvaises définitions" de Donald Trump.
"Nous attendons de l'administration américaine qu'elle n'accrédite pas
la narration historique biaisée" et qu'elle "prenne en considération
les souffrances de tous les côtés", a dénoncé le ministère des Affaires
étrangères turc.
L'administration américaine a toutefois souligné que le président Trump
n'avait jamais employé le mot "génocide", tant décrié par Ankara.
Le communiqué était "cohérent avec ceux qui avaient été émis pendant
les dernières administrations" américaines, a affirmé le porte-parole
de la Maison Blanche, Sean Spicer.
Barack Obama, qui avait promis de reconnaître ce génocide, a quitté la
Maison Blanche en janvier après huit années de pouvoir en sacrifiant sa
promesse sur l'autel des bonnes relations avec la Turquie, allié
crucial notamment dans la lutte contre le groupe Etat islamique. (AFP, 24 avril
2017)
Hollande annonce une semaine d'étude sur le génocide de 1915 dans écoles
A quelques jours de la fin de son mandat, François Hollande a annoncé
l'institution chaque année dans les établissements scolaires "d'une
semaine de la recherche sur les génocides, les crimes contre l'humanité
et les crimes de masse" qui débutera symboliquement chaque 24 avril,
date commémorative du génocide arménien.
Il s'agit de permettre aux élèves "de réfléchir sur les violences
extrêmes, à travers notamment l'exemple du génocide arménien. C'est la
raison pour laquelle cette semaine débutera tous les ans le 24 avril,
le jour anniversaire du génocide arménien pour l'installer dans la
République", a précisé lundi le chef de l'Etat, qui a fait cette
annonce à l'occasion du 102e anniversaire du génocide de 1915.
Quelque 1,5 million d'Arméniens, hommes, femmes et enfants, ont été
massacrés, selon les historiens, en Anatolie entre 1915 et 1917.
La Turquie reconnaît que jusqu'à 500.000 Arméniens sont morts pendant
des combats et leur déportation forcée vers la Syrie ou le Liban, alors
provinces ottomanes, mais réfute toute volonté d'extermination.
A quelques jours de la fin de son mandat, M. Hollande a aussi appelé à
poursuivre les procédures pour obtenir la "pénalisation du
négationnisme", alors qu'une loi sanctionnant la négation du génocide
arménien en 1915, votée par le parlement le 1er juillet 2016, a été
ensuite invalidée par le Conseil constitutionnel.
"Il ne m'appartient pas d'en faire le commentaire puisque cette
décision (du Conseil) s'impose à tous, il m'appartient en revanche, y
compris pour les quelques jours qui me séparent de la fin de mon mandat
et pour transmettre ce que j'ai à dire au prochain président de la
République, de dire que nous ne devons pas oublier ce chemin de la
pénalisation du négationnisme", a-t-il dit.
"Nous trouverons les voies, il y en a, nous adapterons nos textes et
nous les ferons reconnaître le cas échéant par la Cour européenne des
droits de l'Homme", a assuré M. Hollande. (AFP, 24 avril
2017)

Le 24 avril 1915, démarrait le plan d’extermination délibérée des
Arméniens de l'Empire ottoman perpétré par le gouvernement jeune-turc
de 1915. Après ce génocide, les Arméniens qui ont trouvé refuge en
Belgique ont fondé une communauté qui s'est depuis agrandie pour
compter aujourd'hui plusieurs dizaines de milliers de Belges d'origine
arménienne.
La cérémonie commémorative se déroulera le 24 avril 2017, à 12h30,
devant le monument commémoratif dédié au Génocide des Arméniens,
square Henri Michaux, à 1050 Bruxelles.
Karen Tadevosyan
Président du Comité des Arméniens de Belgique
New Book on Assyrian, Greek, Armenian Genocide Published

A new book titled Genocide In The Ottoman Empire - Armenians,
Assyrians, and Greeks, 1913-1923, edited by George N. Shirinian, has
been published by Berghahn Books.
The editor is executive director of the International Institute for
Genocide and Human Rights Studies, a division of the Zoryan Institute.
His publications include Studies in Comparative Genocide and The Asia
Minor Catastrophe and the Ottoman Greek Genocide: Essays on Asia Minor,
Pontos, and Eastern Thrace, 1913--1923.
The book is a result of an academic conference held on May 10-11, 2013
and hosted by the prestigious Illinois Holocaust Museum and Education
Center in Skokie, Illinois
(http://www.aina.org/news/20170408165949.htm).
L'inteview avec Dogan Özgüden de la revue Regards

"Si une manifestation servira à la propagande haineuse d’un dictateur
fasciste, semblable à celle de Daech, qu’est-ce qu’il faut faire? Par
exemple, la propagande d’Adolf Hitler pendant sa campagne électorale
chez les Allemands des autres pays pouvait-elle être tolérée pour
respect à la liberté d’expression?" (Regards, mars 2017)
Alfortville : incendie criminel à l’église évangélique arménienne
L’église évangélique arménienne d’Alfortville a été l’objet d’un incendie volontaire, ce dimanche matin vers 6 heures.
Il est « secoué », mais « touché de recevoir autant
de visites et de messages de soutien ». Le pasteur Gilbert Léonian et
son épouse ont risqué leur vie, ce dimanche matin. Vers 6 heures, ils
ont été réveillés par les flammes qui montaient jusqu’à la fenêtre de
leur chambre. Le couple vit au premier étage de l’église évangélique
arménienne, située au 8, rue du Groupe Manouchian. Un site devant
lequel une ou plusieurs personnes ont placé une poubelle qu’ils ont
incendiée, provoquant l’embrasement de la façade. L’incendie a pu être
maîtrisé par les pompiers avant d’atteindre le reste du bâtiment.
Heureusement le feu n’a pas fait de blessés, seuls
des dégâts matériels à l’entrée de l’église sont à déplorer. Mais c’est
la deuxième fois en huit jours que ce lieu de culte est visé. « Le
dimanche 26 mars à 23 heures, l’interphone de l’église a été arraché,
des pierres ont brisé la paroi vitrée de l’église et la façade a été
caillassée », rappelle Portes Ouvertes, une ONG « au service des
chrétiens persécutés ». Des faits pour lesquels le pasteur Léonian
avait déjà porté plainte. « Je suis un homme de paix, arrivé de
Marseille il y a 18 mois. Je ne voulais pas en faire trop la semaine
dernière en alertant tout le monde, raconte Gilbert Léonian. Là je suis
en colère face à des actes d’une telle gravité, qui me surprennent dans
ce quartier tranquille, où il y a un grand brassage culturel. »
L’Église évangélique arménienne d’Alfortville est
présente depuis 50 ans dans la ville et n’a jamais connu d’attaque. «
Avant il n’y avait pas de pasteur, maintenant notre foi est plus
vivante, plus militante dans le bon sens du terme, soutient le pasteur.
Cela a peut-être dérangé certains. » Ce dimanche, le culte a malgré
tout été maintenu. Le pasteur qui a accueilli une trentaine de fidèles
dans une autre salle de l’église.(leparisien.fr, 2 avril 2017)
Le nationalisme, boussole et consolation pour compenser la Perte

Publié par Etienne Copeaux sur 1 Avril 2017, 15:56pm
Le discours historique d'inspiration nationaliste, engendré par la
Perte, est aussi glorieux que celle-ci est immense. A tel point qu'à
force d'évoquer la gloire, les héros et leurs exploits, il exprime en
réalité une profonde frustration et un malaise incurable, sauf par la
reconnaissance de ce qui est advenu. Pour masquer et refouler le crime
originel, il a fallu des constructions rhétoriques et politiques
nationalistes imposées par des régimes autoritaires. C'est pourquoi la
démocratie ne pourra jamais exister en Turquie tant que la Perte ne
sera pas acceptée, et que ce crime sera nié.
http://www.susam-sokak.fr/2017/03/le-nationalisme-boussole-et-consolation-pour-compenser-la-perte.html
Politique
intérieure/Interior Politics
Les résultats du référendum officiellement annoncés
Les résultats définitifs du référendum sur le renforcement des pouvoirs
du président turc Recep Tayyip Erdogan donnent une victoire du oui avec
51,41% des voix, a annoncé jeudi le Haut-Conseil électoral (YSK).
Lors d'une brève allocution télévisée jeudi soir, le président du YSK,
Sadi Güven, a indiqué que le oui l'avait emporté avec 25,16 millions de
voix, soit 51,41% des suffrages, contre 23,78 millions (48,59%) de voix
pour le non.
La révision constitutionnelle renforçant les pouvoirs présidentiels qui
était soumise à la consultation populaire le 16 avril "a été acceptée",
a sobrement commenté M. Güven, ajoutant que le taux de participation
s'était élevé à 85,43%.
Le parti islamo-conservateur au pouvoir en Turquie, l'AKP, avait
indiqué qu'il proposerait, après la proclamation des résultats
officiels, à M. Erdogan de réintégrer ses rangs, premier volet de la
réforme constitutionnelle.
Mais les deux principaux partis d'opposition en Turquie, le CHP
(social-démocrate) et le HDP (prokurde), contestent la victoire du oui
au référendum, accusant l'YSK d'avoir ouvert la voie à des fraudes
massives en modifiant la loi électorale à la dernière minute.
Le jour du vote, l'YSK avait déclaré qu'il accepterait comme valides
les bulletins non marqués du sceau officiel, sauf si leur caractère
frauduleux était prouvé.
Après avoir été débouté par le Conseil d'Etat turc, le CHP a indiqué
mercredi qu'il saisirait la Cour européenne des droits de l'Homme pour
contester la validité du scrutin.
Une mission commune d'observateurs de l'Organisation pour la sécurité
et la coopération en Europe et du Conseil de l'Europe a estimé que ce
scrutin n'avait pas été "à la hauteur des critères" européens.
M. Erdogan a vivement rejeté ces critiques jeudi, déclarant que "nous
ne pouvons permettre à qui que ce soit, y compris l'Union européenne,
de remettre en cause le caractère démocratique de la Turquie".
Le président turc a également dénoncé la décision prise mardi par
l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe de rouvrir sa
procédure de suivi à l'égard de la Turquie en raison de la situation de
l'état de droit dans le pays.
"C'est honteux, pour le dire de la manière la plus mesurée possible", a
déclaré jeudi soir M. Erdogan lors d'un dîner de gala pour fêter les 55
ans de la Cour constitutionnelle de Turquie. "Nous allons continuer
d'avancer dans la voie que nous croyons être la bonne", a-t-il ajouté. (AFP, 27 avril
2017)
Congrès extraordinaire de l'AKP au pouvoir le 21 mai
Le parti islamo-conservateur au pouvoir
en Turquie, l'AKP, doit tenir le 21 mai un congrès extraordinaire au
cours duquel le président Recep Tayyip Erdogan briguera sa direction
après sa victoire au référendum sur ses pouvoirs, ont annoncé jeudi les
médias.
Le rétablissement des liens entre le président et son parti est l'une
des principales dispositions de la réforme constitutionnelle approuvée
par référendum le 16 avril.
La chaîne d'information NTV et le quotidien Hürriyet, citant un
responsable de l'AKP, ont affirmé que M. Erdogan serait candidat lors
de ce congrès à la présidence du parti, au pouvoir en Turquie depuis
2002.
M. Erdogan, qui a co-fondé l'AKP en 2001, avait dû renoncer à la
direction du parti en 2014 lorsqu'il avait été élu président de la
République. (AFP, 27 avril
2017)
Référendum en Turquie: l'opposition va saisir la CEDH
Le principal parti d'opposition en
Turquie a annoncé mercredi qu'il allait saisir la Cour européenne des
droits de l'homme (CEDH) pour contester la victoire du président Recep
Tayyip Erdogan au référendum sur le renforcement de ses pouvoirs.
"Nous allons saisir la Cour européenne des droits de l'homme", a
déclaré la porte-parole du Parti républicain du peuple (CHP), Selin
Sayek Böke, sans avancer de date.
Cette annonce survient au lendemain du rejet par le Conseil d'Etat turc
d'un recours déposé par le CHP, qui conteste la courte victoire du oui
au référendum au motif qu'un changement de dernière minute de la loi
électorale pourrait avoir favorisé des fraudes massives.
Le jour du scrutin, qui s'est tenu le 16 avril, le Haut-Conseil
électoral (YSK) a annoncé qu'il accepterait comme valides les bulletins
de vote non marqués du sceau officiel.
L'YSK avait rejeté le 19 avril un premier recours présenté par le CHP.
Le référendum, qui portait sur une révision constitutionnelle
renforçant les pouvoirs présidentiels, a été remporté par le camp du
oui à 51,4%, selon les résultats non-officiels.
Outre les principaux partis d'opposition en Turquie, des observateurs
internationaux ont souligné que la campagne référendaire s'était
déroulée dans des conditions inéquitables, et ont relevé que la
décision de l'YSK avait supprimé un important garde-fou contre les
fraudes.
Le gouvernement turc a rejeté les recours "futiles" de l'opposition et appelé à ne pas "faire perdre du temps à tout le monde".
La plupart des dispositions approuvées lors du référendum doivent
entrer en vigueur après les prochaines élections législatives et
présidentielle, prévues en novembre 2019.
La réforme prévoit notamment le transfert de l'ensemble du
pouvoir exécutif au président, qui aura les coudées franches par
rapport au Parlement et pourra choisir de hauts magistrats. La fonction
de Premier ministre sera en outre supprimée.
Les dirigeants turcs affirment qu'une telle mesure est nécessaire pour
doter la Turquie d'un exécutif fort et stable, mais l'opposition
dénonce un texte écrit sur-mesure pour M. Erdogan, qu'elle accuse de
dérive autoritaire. (AFP, 26 avril
2017)
Une haute cour rejette un recours de l'opposition
Une haute cour administrative turque a
rejeté mardi un recours du principal parti d'opposition exigeant
l'annulation d'une mesure de l'Autorité électorale dénoncée comme une
possible source de fraude lors du référendum sur les pouvoirs du
président Recep Tayyip Erdogan.
L'opposition conteste la légalité d'une décision de dernière minute du
Haut-Conseil électoral (YSK) de considérer comme valides les bulletins
de vote non marqués du sceau officiel, affirmant qu'elle pourrait avoir
favorisé la victoire du camp du oui, qui a remporté le scrutin du 16
avril d'une courte tête avec 51,4% des voix, selon les résultats non
officiels.
Après le rejet mercredi par l'YSK d'un premier recours présenté par le
principal parti d'opposition, le CHP, ce dernier a saisi le Conseil
d'Etat pour obtenir l'annulation de la décision.
Mais le Conseil d'Etat, plus haute cour administrative en Turquie, a
rejeté ce recours au motif que la décision contestée de l'YSK "ne
constitue pas une procédure administrative" et ne relève donc pas des
compétences du Conseil, a indiqué l'agence progouvernementale Anadolu.
Le CHP a qualifié la décision annoncée mardi de purement
"administrative". Le vice-président de ce parti, Bulent Tezcan, l'a
qualifiée d'"injuste". Il a ajouté que cela n'empêcherait pas son
mouvement de poursuivre le "combat judiciaire" après ce référendum.
M. Tezcan a évoqué "plusieurs options possibles (...), dont des
requêtes individuelles auprès de la Cour constitutionnelle", selon
Anadolu.
Le Premier ministre turc Binali Yildirim avait qualifié vendredi le
nouveau recours du CHP de "futile". "Cela ne sert à rien de faire
perdre du temps à tout le monde", avait-il dit.
Une mission commune d'observateurs de l'Organisation pour la sécurité
et la coopération en Europe (OSCE) et du Conseil de l'Europe avait
estimé le 17 avril que le scrutin n'avait pas été "à la hauteur des
critères" européens et souligné que la campagne s'était déroulée dans
des conditions inéquitables favorisant le camp du oui.
Mardi, le groupe d'observateurs volontaires turc "Hayir ve Otesi (Non
et au delà)" a publié un rapport énumérant des irrégularités recensées
lors du référendum et qui rendent, selon lui, ce scrutin invalide.
Faisant état de "pratiques douteuses" remettant en cause l'équité du
scrutin, le rapport appelle à l'annulation du résultat et à
l'organisation d'un nouveau référendum.
Le rapport laisse entendre que des bourrages des urnes auraient pu
avoir lieu en affirmant que 7.448 urnes contenaient le nombre exact de
bulletins de vote correspondant au nombre des électeurs inscrits, voire
plus dans certains cas. Plus de 60% des bulletins contenus dans ces
urnes étaient en faveur du "oui", selon Hayir et Otesi, un groupe créé
il y a deux mois pour superviser le déroulement du scrutin.
"C'est contre la loi. Ce n'est pas possible d'accepter ça, parce qu'il
y a certains principes dans la loi. La loi dit que la méthode vient
avant le contenu", a affirmé Damla Atalay, une avocate membre de Hayir
et Otesi, en commentant la décision de l'YSK de valider les bulletin
non tamponnés.
"Dans les circonstances actuelles, de nombreux citoyens réclament que
le référendum ait de nouveau lieu. La priorité absolue, c'est
l'annulation du scrutin, mais le problème, c'est que même s'il est
invalidé, nous nous demandons si un deuxième scrutin sera fait en
accord avec la loi. Rien n'est moins sûr", a-t-elle ajouté. (AFP, 26 avril
2017)
L'opposition touchée mais pas coulée après le référendum
La frêle opposition en Turquie peut distinguer
une lueur d'espoir dans la recomposition du paysage politique après le
référendum sur les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan, même si
l'homme fort du pays semble actuellement hors d'atteinte.
Le camp du non a en effet obtenu le score honorable de 48,6% lors de
cette consultation populaire dimanche sur une réforme élargissant les
prérogatives présidentielles, malgré une campagne largement inéquitable
et une diabolisation constante des opposants de M. Erdogan.
Les deux principaux partis de l'opposition, le CHP (social-démocrate)
et le HDP (prokurde), ont déposé un recours pour annuler le scrutin,
soutenant que la modification à la dernière minute d'une règle
électorale avait favorisé des fraudes, ce que nient les autorités.
Pour la plupart des analystes, la victoire étriquée de M. Erdogan, qui
affichait sa confiance et évoquait un score de "60%" pour le oui,
représente tout sauf un triomphe pour le président et son parti, l'AKP
(islamo-conservateur).
En particulier, le oui n'a pas fait l'unanimité chez les jeunes,
notamment chez ceux qui votaient pour la première fois. En outre,
Istanbul et Ankara, dirigées par des maires AKP, ont voté
majoritairement non lors du scrutin.
La carte électorale présente une Turquie plus divisée que jamais : le
non domine de la Thrace à la côte méditerranéenne et dans le sud-est à
majorité kurde. Le oui est en tête dans le coeur de l'Anatolie et dans
la plupart des régions de la mer Noire.
Par ailleurs, l'alliance entre l'AKP et le parti ultranationaliste MHP
n'a pas aussi bien marché que prévu, une large partie de la base
électorale de ce dernier ayant refusé de suivre la consigne de son
vieux dirigeant, Devlet Bahçeli.
- 'Avertissement' -
Pour l'éditorialiste proche du pouvoir Abdulkadir Selvi, ce résultat
est un "avertissement précoce" à l'AKP avant les élections législatives
et présidentielle de 2019, après lesquelles entreront en vigueur la
plupart des mesures de la réforme.
Ce scrutin a révélé une érosion électorale, souligne Kemal Kirisci, du
centre d'analyses Brookings Institution, remarquant que l'AKP et le MHP
avaient perdu 10% de leurs voix entre les législatives de novembre 2015
et le référendum du 16 avril.
"Le paysage politique est en train de changer", souligne Ozgür
Unlühisarcikli, directeur du bureau du German Marshall Fund à Ankara.
"Il y a des signes inquiétants pour l'AKP, mais il ne faut pas non plus
exagérer".
Le spécialiste souligne que ceux qui ont voté non proviennent de
différents courants politiques, des Kurdes de gauche à une partie des
ultranationalistes, peu susceptibles d'opposer un front uni à M.
Erdogan lors des prochaines élections.
Pour lui, la droite nationaliste pourrait être le terrain de
bouleversements, plusieurs dissidents influents du MHP évoquant la
formation d'un nouveau parti.
Kemal Kiliçdaroglu, le chef du CHP, semble pour le moment inamovible
après avoir guidé le camp du non, même si certains de ses lieutenants
voudraient contester la légitimité du référendum de manière plus
énergique.
Quant au HDP, sa force de frappe est affaiblie depuis qu'une douzaine
de ses députés et ses co-présidents ont été incarcérés à la fin de
l'année dernière.
- 'Opposition revivifiée' -
Des manifestations ont éclaté dans plusieurs quartiers d'Istanbul après
le résultat du référendum. Même s'il ne réunissent que quelques
milliers de personnes, de tels rassemblements sont rares depuis
l'instauration de l'état d'urgence en juillet.
"L'opposition semble revivifiée par les résultats", constate Asli
Aydintasbas, experte au Conseil européen des relations internationales,
soulignant toutefois qu'il est "peu probable" que les manifestations
"se poursuivent sur une durée significative".
M. Erdogan a déclaré qu'il n'y avait aucune différence entre gagner 1 à
0 et 5 à 0, manière de signifier que le faible écart entre le oui et le
non lui importait peu.
Mais cette victoire étriquée prive le président turc d'un mandat
écrasant pour mettre en place son nouveau système, au moment où les
défis économiques, sécuritaires et diplomatiques sont énormes.
"M. Erdogan doit être assez confiant de remporter la prochaine élection
présidentielle", pense M. Unlühisarcikli. "Ce qui devrait l'inquiéter,
aujourd'hui, c'est comment diriger une société avec un contrat social
qui n'a été signé que par la moitié de la population". (AFP, Stuart WILLIAMS, 23 avril
2017)
L'opposition va contester le référendum devant une haute cour
Le principal parti turc d'opposition a annoncé vendredi qu'il allait
saisir une haute cour administrative pour faire annuler une décision
contestée de l'Autorité électorale lors du référendum sur les pouvoirs
du président Recep Tayyip Erdogan.
L'opposition conteste la légalité d'une décision de dernière minute du
Haut-Conseil électoral (YSK) de considérer comme valides les bulletins
de vote non marqués du sceau officiel, affirmant qu'elle pourrait avoir
favorisé la victoire du camp du oui, qui a remporté le scrutin d'une
courte tête avec 51,4% des voix, selon les résultats non officiels.
L'YSK avait rejeté mercredi un premier recours présenté par le principal parti d'opposition, le CHP.
"Nous allons nous pourvoir devant le Conseil d'Etat pour obtenir
l'annulation de la décision de l'YSK d'autoriser les bulletins de vote
non estampillés", a affirmé le vice-président du CHP, Bülent Tezcan,
dans un communiqué cité par la chaîne CNN-Türk.
Le Conseil d'Etat, une juridiction qui date de l'Empire ottoman, est la plus haute cour administrative en Turquie.
M. Tezcan a appelé l'YSK à ne pas publier le résultat officiel du scrutin tant que tous les recours n'auront pas été épuisés.
"Que les citoyens aient voté oui ou non, nous allons poursuivre notre
combat jusqu'à la fin pour protéger les droits des 49 millions de
citoyens qui ont pris part au vote", a-t-il ajouté.
Le Premier ministre turc Binali Yildirim a qualifié dans des
déclarations à la presse le nouveau recours du CHP de "futile". "Cela
ne sert à rien de faire perdre du temps à tout le monde", a-t-il ajouté.
Une mission commune d'observateurs de l'Organisation pour la sécurité
et la coopération en Europe (OSCE) et du Conseil de l'Europe a estimé
lundi que le scrutin n'avait pas été "à la hauteur des critères"
européens et souligné que la campagne s'était déroulée dans des
conditions inéquitables favorisant le camp du oui.
(AFP, 21 avril
2017)
L'Autorité électorale rejette les recours, des militants arrêtés
L'Autorité électorale en Turquie a rejeté les recours de l'opposition
réclamant l'annulation du référendum sur les pouvoirs du président
Recep Tayyip Erdogan, alors que des militants impliqués dans des
manifestations dénonçant des fraudes présumées ont été arrêtés.
Les membres du Haut-Conseil électoral turc (YSK) ont décidé à une
majorité de dix contre un de rejeter les recours de l'opposition
contestant la validité du référendum de dimanche renforçant
considérablement les pouvoirs de M. Erdogan, selon le site officiel du
YSK.
L'opposition dénonce notamment une décision de dernière minute de l'YSK
de considérer comme valides les bulletins de vote non marqués du sceau
officiel des scrutateurs.
Le principal parti d'opposition, le CHP, et la formation prokurde, le
HDP, affirment que cette décision de l'YSK pourrait avoir favorisé la
victoire du camp du +oui+ qui a remporté le scrutin d'une courte tête
avec 51,4% des voix, selon un comptage provisoire des médias.
Réagissant à la décision de l'YSK, le vice-président du CHP, Bülent
Tezcan, parlant à la chaîne CNN-Türk, a affirmé qu'elle provoquait une
"sérieuse crise de légitimité".
"Nous activerons tous les moyens légaux", a-t-il déclaré, ajoutant que
le parti établirait une feuille de route après avoir consulté des
experts en droit jeudi.
Une mission commune d'observateurs de l'Organisation pour la sécurité
et la coopération en Europe (OSCE) et du Conseil de l'Europe a estimé
lundi que le scrutin n'avait pas été "à la hauteur des critères"
européens et souligné que la campagne s'était déroulée dans des
conditions inéquitables favorisant le camp du oui.
- Militants arrêtés -
Des manifestations quotidiennes qui ont mobilisé des milliers de
personnes dénonçant des présumés fraudes ont eu lieu dans des quartiers
d'Istanbul connus pour leur opposition au président Erdogan depuis
l'annonce de sa victoire étriquée.
La police turque a arrêté tôt mercredi 16 militants de gauche à
Istanbul à la suite de ces manifestations, ont indiqué un parti
politique et un avocat.
Une petite formation politique de gauche non représentée au Parlement,
le Parti de la Liberté et de la Solidarité (ODP), a annoncé que la
police turque avait arrêté tôt mercredi le chef de sa branche
d'Istanbul Mesüt Geçgel sous l'accusation d'avoir "incité à
l'agitation" en questionnant la légitimité du référendum.
M. Geçgel a confirmé sur Twitter avoir été arrêté pour avoir protesté contre la victoire du oui.
L'avocat de M. Geçgel, Deniz Demirdögen, a affirmé à l'AFP que 16
personnes, dont son client, avaient été arrêtées, et que 38 mandats
d'arrêt avaient été émis au total.
Aucun commentaire sur ces arrestations n'a pu être obtenu de source policière dans l'immédiat.
Parlant à Ankara mercredi matin, le Premier ministre Binali Yildirim a
mis en garde contre toute manifestation de rue contestant l'issue du
référendum.
"La Turquie est un Etat de droit et il ne saurait y être question
d'anarchie ou d'activités (de protestation) dans la rue", a-t-il dit.
Ankara avait fermement rejeté mardi un appel de l'Union européenne à
mener une "enquête transparente" sur les irrégularités présumées qui
ont été constatées par les observateurs".
(AFP, 19 avril
2017)
L'opposition turque veut l'annulation du référendum, Ankara rabroue l'UE

Le principal parti d'opposition en Turquie a officiellement demandé
mardi l'annulation du référendum augmentant les pouvoirs du président
Recep Tayyip Erdogan, dont le gouvernement a rejeté un appel de
Bruxelles à enquêter sur des "irrégularités présumées".
Les soupçons de fraude émis par l'opposition sont nés d'une décision
annoncée pendant les opérations de vote par le Haut-Conseil électoral
(YSK) de considérer comme valides les bulletins non marqués du sceau
officiel des autorités électorales.
Le principal parti d'opposition, le CHP, et la formation prokurde, le
HDP, affirment que cette décision de l'YSK pourrait avoir favorisé la
victoire du camp du +oui+ qui a remporté le scrutin d'une courte tête
avec 51,4% des voix, selon un comptage provisoire des médias.
Le vice-président du CHP, Bülent Tezcan, a déposé mardi un recours
auprès de l'YSK à Ankara pour demander officiellement l'annulation du
référendum.
"La volonté nationale a été volée", a déclaré M. Tezcan, dénonçant après le dépôt du recours des "résultats illégitimes".
Déplorant le fait qu'il n'y ait aucun moyen de comptabiliser le nombre
des bulletins concernés par cette mesure de l'YSK, il a affirmé : "Il
n'y a qu'une chose à faire (...), annuler ce vote."
Quelques dizaines de personnes s'étaient rassemblées devant le siège de l'YSK pour faire signer une pétition en ce sens.
A Istanbul, dans le quartier anti-Erdogan de Besiktas, plusieurs
centaines de personnes ont de nouveau manifesté dans la soirée contre
le résultat du référendum, a rapporté un photographe de l'AFP.
A Kadiköy, sur la rive asiatique de la métropole, des femmes ont fait entendre leur mécontentement en tapant sur des casseroles.
- 'Affaire terminée' -
Le président russe Vladimir Poutine a téléphoné à M. Erdogan pour le
féliciter, comme son homologue américain Donald Trump l'avait fait
lundi, mais l'Union européenne a appelé Ankara à une "enquête
transparente sur les irrégularités présumées qui ont été constatées par
les observateurs" internationaux, exhortant à la "retenue".
La Turquie a fermement rejeté cet appel : "Une telle déclaration
spéculative de la part d'un porte-parole ne peut être acceptée", a
déclaré le ministre turc des Affaires européennes, Omer Celik, pour qui
l'UE doit respecter "les processus démocratiques".
M. Erdogan a en outre répété lundi qu'il promulguerait le
rétablissement de la peine de mort si le Parlement votait en ce sens,
se disant prêt à convoquer une autre consultation populaire sur la
question.
Une telle mesure sonnerait le glas du processus d'adhésion de la Turquie à l'UE, dans les limbes depuis plusieurs années.
Une mission commune d'observateurs de l'Organisation pour la sécurité
et la coopération en Europe (OSCE) et du Conseil de l'Europe a estimé
lundi que le scrutin n'avait pas été "à la hauteur des critères"
européens et souligné que la campagne s'était déroulée dans des
conditions inéquitables favorisant le camp du oui.
Les conclusions des observateurs avaient provoqué la colère du président turc qui les a sommés de "rester à (leur) place".
"La volonté de la nation s'est (exprimée) librement dans les urnes,
cette affaire est terminée", a affirmé mardi le Premier ministre turc,
Binali Yildirim.
- Elections anticipées ? -
M. Yildirim a en outre fait savoir que M. Erdogan serait invité, après
l'annonce des résultats définitifs fin avril, à réintégrer le parti au
pouvoir (AKP) -le président de la république ne pouvait jusqu'alors pas
être membre d'un parti-, appliquant ainsi le premier point d'une
révision constitutionnelle dont la plupart des volets entreront en
vigueur en 2019.
Avec sa victoire, M. Erdogan, qui a échappé à une tentative de putsch
le 15 juillet 2016, pourrait en théorie rester à la tête de l'Etat
jusqu'en 2029. Il a occupé le poste de chef du gouvernement entre 2003
et 2014, avant d'être élu président.
Cette révision de la Constitution prévoit notamment le transfert du
pouvoir exécutif au président, qui pourra gouverner par décrets, et la
suppression de la fonction de Premier ministre.
Le quotidien Hürriyet a rapporté mardi qu'un remaniement ministériel
d'envergure était en préparation et que des élections anticipées, dès
le printemps 2018, n'étaient pas exclues.
Le gouvernement turc a par ailleurs décidé lundi soir de prolonger à
nouveau de trois mois l'état d'urgence en vigueur depuis le putsch
avorté de juillet, mesure approuvée mardi par le Parlement.
(AFP, 18 avril
2017)
Des observateurs étrangers déplorent des conditions inéquitables
La campagne pour le référendum en Turquie sur le renforcement des
pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan s'est déroulée dans des
conditions inéquitables, a estimé lundi une mission commune
d'observateurs de l'OSCE et du Conseil de l'Europe.
Ces conclusions ont suscité une virulente riposte de M. Erdogan, qui a
enjoint aux observateurs de "rester à leur place", tandis que le
ministère turc des Affaires étrangères a dénoncé "une approche biaisée
et partiale".
"Le référendum s'est déroulé sur un terrain inégal et les deux camps en
campagne n'ont pas bénéficié des mêmes opportunités", avait déclaré
plus tôt lundi Cezar Florin Preda, le chef de la délégation de
l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE).
La campagne pour le référendum a été marquée par une large domination
du camp du "oui" dans l'espace public et les médias, pour la plupart
acquis au président Erdogan.
"Des modifications tardives dans la procédure de comptage (des voix)
ont supprimé un important garde-fou" contre les fraudes, a par ailleurs
relevé Cezar Florin Preda, faisant allusion à la décision des autorités
électorales d'accepter les bulletins non estampillés du sceau officiel.
Les deux principaux partis de l'opposition turque, le CHP
(social-démocrate) et le HDP (prokurde), ont dénoncé cette mesure prise
par le Haut-Conseil électoral (YSK) de valider ces bulletins, annonçant
leur intention de déposer un recours.
Tana De Zulueta, de la délégation de l'Organisation pour la sécurité et
la coopération en Europe (OSCE), a précisé à l'AFP que les observateurs
de la mission n'avaient pas obtenu d'évaluation du nombre des bulletins
concernés par cette mesure, l'YSK disant ne pas les avoir comptabilisés
à part.
"Globalement, le référendum n'a pas été à la hauteur des critères du
Conseil de l'Europe", a noté M. Preda, ajoutant que "le cadre légal
était inadéquat" pour aboutir à "un processus véritablement
démocratique".
Le responsable de l'APCE a notamment relevé le fait que le référendum
avait été organisé en plein état d'urgence, en vigueur depuis un putsch
avorté en juillet.
"Ils préparent un rapport à leur goût. (...) Déjà, restez à votre place
!", a lancé M. Erdogan dans un discours fait de son palais présidentiel
à Ankara. "Nous ne voyons et nous ne tenons pas compte de tout rapport
que vous pourriez préparer", a-t-il ajouté.
Le ministère des Affaires étrangères a pour sa part jugé les conclusions des observateurs "inacceptables".
"La commission a ignoré le fait que des représentants de tous les
partis présents au Parlement font actuellement partie du Haut-Conseil
électoral", affirme le ministère, selon lequel les conclusions
préliminaires de l'OSCE et de l'APCE contiennent des "informations
incomplètes" et "trompeuses".
La mission a par ailleurs constaté que certains électeurs n'avaient pu
se rendre aux urnes dans le sud-est en majorité kurde de la Turquie,
région dans laquelle se déroulent des combats quasi-quotidiens entre
l'Etat et les séparatistes kurdes.
L'ONU a évalué en mars à entre 355.000 et 500.000 le nombre des personnes déplacées dans le sud-est.
Or, selon Mme de Zulueta, certaines de ces populations déplacées n'ont
pas pu s'inscrire sur des registres électoraux ou accéder à leur bureau
de vote.
(AFP, 18 avril
2017)
Victoire étriquée d'Erdogan, l'opposition conteste

Une victoire, mais a minima: le président turc Recep Tayyip Erdogan a
certes obtenu le "oui" qu'il recherchait au référendum sur le
renforcement de ses pouvoirs, mais l'opposition, qui l'accuse de dérive
autoritaire, crie déjà à la fraude.
M. Erdogan, 63 ans, recherchait un plébiscite. Toutefois, selon les
chiffres de l'agence de presse progouvernementale Anadolu dans la nuit
de dimanche à lundi, il n'aurait obtenu que 51,37% des suffrages
dimanche, après dépouillement des bulletins dans 99,45% des urnes.
Le chef du Haut-Conseil électoral (YSK) a cependant confirmé la
victoire du "oui", précisant qu'il devançait le "non" de quelque 1,25
million de voix, avec seulement 600.000 bulletins de vote restant à
dépouiller.
"Triomphe a minima" pour El Pais en Espagne, "Erdogan l'emporte d'un
cheveu" pour la Repubblica à Rome, "Courte victoire" pour le New York
Times, "Erdogan revendique une courte victoire" selon Le Figaro en
France: les grands titres de la presse mondiale étaient globalement
sévères pour le chef de l'Etat turc lundi, dans leurs éditions
numériques, Die Welt en Allemagne parlant même d'une victoire
équivalent à "une défaite".
Au total, quelque 55,3 millions de Turcs étaient appelés à voter
dimanche, et le taux de participation s'est établi à 85%, selon le YSK.
- 'Manipulations' selon l'opposition -
Dans un discours télévisé, le chef de l'Etat a salué une "décision
historique" du peuple turc et appelé les pays étrangers à "respecter"
le résultat du scrutin.
Peu après, il a évoqué la possibilité d'organiser un nouveau
référendum, cette fois-ci sur le rétablissement de la peine capitale,
une initiative qui sonnerait le glas du processus d'adhésion de la
Turquie à l'Union européenne (UE).
Réagissant à cette étroite victoire du oui, l'UE a immédiatement pressé
la Turquie de chercher un "consensus national". Une crise diplomatique
avait opposé Ankara à plusieurs pays de l'UE, notamment l'Allemagne et
les Pays-Bas, après l'interdiction de meeting de soutien à M. Erdogan
sur leur sol pendant la campagne.
"Etant donné le résultat serré", le Conseil de l'Europe a lui appelé
les dirigeants turcs à "envisager les prochaines étapes avec prudence".
Quant aux deux principaux partis d'opposition, le CHP et le HDP
(prokurde), ils ont dénoncé des "manipulations" au cours du référendum
et annoncé qu'ils feraient appel du résultat.
Ils fustigent notamment une mesure annoncée à la dernière minute par le
Haut-Conseil électoral considérant comme valides les bulletins ne
comportant pas le tampon officiel du bureau de vote dans lequel ils ont
été glissés dans l'urne.
- 'Non' à Istanbul et Ankara -
Cette mesure a "rendu sujet à débat la légitimité du référendum" et
"jeté une ombre sur la décision de la nation", a affirmé le chef du
CHP, Kemal Kiliçdaroglu.
Quelques milliers de manifestants contestant la victoire du "oui" ont
scandé des slogans hostiles à M. Erdogan dans les quartiers de Besiktas
et Kadiköy à Istanbul, selon des photographes de l'AFP. Aucun incident
n'a cependant été signalé lors de ces manifestations.
En dépit de la victoire annoncée du oui dans l'ensemble du pays, le
camp du non l'a emporté dans les trois principales villes, Istanbul,
Ankara et Izmir. Les régions du sud-est, peuplées en majorité de
Kurdes, ont aussi massivement voté contre l'accroissement des
prérogatives du chef de l'Etat.
"C'est une victoire pour Erdogan, mais aussi une défaite. Il a perdu
Istanbul, là où il a entamé sa carrière politique" en devenant maire en
1994, a écrit sur Twitter Soner Cagaptay, analyste spécialiste de la
Turquie au Washington Institute.
- Victoire des 'vrais Anatoliens' -
"Ce résultat montre qu'une partie du pays ne veut pas rendre le pays
plus fort et a une mentalité européenne, l'autre partie ce sont des
vrais Anatoliens", a confié Mustafa Umit Unsal, un partisan de l'AKP,
dans la soirée à Ankara.
La révision constitutionnelle prévoit en particulier l'abolition du
poste de Premier ministre au profit d'un hyperprésident, alors que M.
Erdogan est déjà accusé d'autoritarisme par ses détracteurs.
"Erdogan a reçu le soutien (de son peuple) pour renforcer son pouvoir
autocratique sur la Turquie", résumait lundi le Guardian britannique
dans son édition numérique.
Avec cette victoire, M. Erdogan, qui a échappé à une tentative de
putsch le 15 juillet, disposera non seulement de pouvoirs
considérablement renforcés, mais pourrait en théorie rester à la tête
de l'Etat jusqu'en 2029. Il a occupé le poste de chef du gouvernement
entre 2003 et 2014, avant d'être élu président.
Le gouvernement présentait cette révision constitutionnelle comme
indispensable pour assurer la stabilité de la Turquie et lui permettre
de faire face aux défis sécuritaires et économiques.
Mais l'opposition et les ONG ont déploré une campagne inéquitable, avec
une nette prédominance du oui dans les rues et les médias. (AFP, 17 avril
2017)
Erdogan, le "Chef" veut un pouvoir incontestable
Homme providentiel pour une partie de la
Turquie, despote en devenir pour l'autre, le président Recep Tayyip
Erdogan a remporté de peu dimanche un référendum constitutionnel
destiné à asseoir son pouvoir, neuf mois après avoir échappé à un
putsch.
En quête d'un plébiscite, le "Reïs" ("Chef"), comme ses partisans le
surnomment, avait jeté toutes ses forces dans la bataille, galvanisant
les foules aux quatre coins de la Turquie.
Mais la courte victoire obtenue dimanche et que l'opposition conteste
montre à quel point la Turquie est coupée en deux après 15 ans de règne
de M. Erdogan. Si une moitié adule le président turc, l'autre moitié
l'abhorre.
Le projet de révision de la loi fondamentale validé par une majorité de
Turcs octroie au président des prérogatives considérablement élargies,
qu'aucun dirigeant n'a eues depuis le fondateur de la République,
Mustafa Kemal.
Pour les sympathisants de M. Erdogan, cette réforme est nécessaire pour
assurer la stabilité au sommet de l'Etat. Mais ses détracteurs accusent
l'actuel président de dérive autocratique et de remodeler la
Constitution pour assouvir sa soif de pouvoir.
Âgé de 63 ans, Recep Tayyip Erdogan a vécu l'une des années les plus
mouvementées de sa longue carrière politique, avec notamment un putsch
manqué, une dégradation des relations avec l'Europe et une vague
d'attentats qui a ensanglanté la Turquie.
Pendant la campagne, le président turc aura déployé ses qualités de
tribun hors pair qui ont largement contribué à sa longévité politique,
faisant des discours truffés de poésie nationaliste et d'extraits du
Coran.
"Erdogan est un imam, au sens d'orateur capable de galvaniser les
foules, de les faire pleurer ou de leur faire peur", souligne Samim
Akgönül, professeur à l'université de Strasbourg (est de la France).
- Héritage -
S'il est souvent dépeint en Occident comme un sultan indétrônable, M.
Erdogan est avant tout un redoutable homme politique qui a remporté
toutes les élections -une dizaine- depuis l'arrivée au pouvoir de son
parti, l'AKP, en 2002.
Et sa réputation de dur à cuire s'est renforcée après la tentative de
coup d'Etat qui a manqué de le renverser dans la nuit du 15 au 16
juillet.
L'image de M. Erdogan appelant cette nuit-là le peuple au secours à
travers l'écran d'un smartphone, le visage livide, a marqué les
esprits, autant que son arrivée triomphale au principal aéroport
d'Istanbul au petit matin, signalant la défaite des putschistes.
M. Erdogan, qui domine la politique turque depuis 15 ans, semble
déterminé à laisser une trace profonde dans l'histoire de son pays. "Un
homme meurt, son oeuvre lui survit", répète souvent le chef de l'Etat,
multipliant les références aux sultans.
Ses gigantesques projets d'infrastructures ont d'ores et déjà
transformé le visage de la Turquie, et en particulier d'Istanbul, où un
troisième pont enjambe désormais le Bosphore, également traversé par
plusieurs tunnels.
Né à Kasimpasa, un quartier populaire d'Istanbul, M. Erdogan se targue
souvent d'avoir des origines modestes. Eduqué dans un lycée religieux,
vendeur de rue, "Tayyip" a un temps caressé le rêve d'une carrière de
footballeur, avant de se lancer dans la politique au sein de la
mouvance islamiste.
Elu maire d'Istanbul en 1994, il triomphe en 2002 lorsque l'AKP
remporte les législatives et devient Premier ministre un an plus tard,
une fois levée une peine de prison reçue pour avoir récité en public un
poème religieux.
- Jusqu'en 2029 ? -
Le "Kaptan" ("Capitaine"), un de ses surnoms, reste pour ses partisans
l'homme du miracle économique et des réformes qui ont libéré la
majorité religieuse et conservatrice du pays de la domination de
l'élite laïque.
Mais depuis les grandes manifestations antigouvernementales du
printemps 2013, brutalement réprimées, il est aussi devenu la
personnalité politique la plus critiquée de Turquie, ses détracteurs
dénonçant une dérive autoritaire et islamiste.
Dans le cadre de l'état d'urgence en vigueur depuis le putsch avorté,
les autorités ont multiplié les arrestations d'opposants prokurdes et
de journalistes critiques accusés de "terrorisme".
Certains analystes estiment toutefois que le président turc, réputé
pragmatique, en dépit de son tempérament de feu, pourrait adoucir le
ton avec l'Europe et faire un geste d'ouverture en direction des Kurdes
après le référendum.
La révision constitutionnelle qui a été soumise au vote des Turcs
dimanche permettra en théorie à M. Erdogan de rester au pouvoir jusqu'à
au moins 2029. Il serait alors âgé de 75 ans. (AFP, Gokan Gunes, 17 avril
2017)
Turquie: Erdogan, une victoire à la Pyrrhus
Le oui l’emporte d’une courte tête – 51,34 % contre 48,76 % pour le non » mais l’opposition dénonce des fraudes.
Le résultat du référendum constitutionnel appelé de ses vœux par Recep
tayyip Erdogan a donc accouché d’un oui semé de doutes. Avant même
l’officialisation des résultats, les deux principaux partis
d'opposition ont dénoncé dimanche soir des « manipulations ».
Le principal parti d'opposition, le CHP (social-démocrate kémaliste), a
annoncé par la voix de l'un de ses cadres qu'il allait contester les
bulletins provenant de près de 37% des urnes. Ce chiffre pourrait
atteindre 60%, a déclaré Erdal Aksünger, adjoint au secrétaire général
du CHP, cité par les médias turcs. Par ailleurs, le parti des
démocratiques des peuples (HDP), a fait savoir sur Twitter qu'il allait
contester les votes provenant des « deux tiers » des urnes. « Les
données qui nous parviennent indiquent qu'il y a une manipulation de
l'ordre de trois à quatre points de pourcentage », a-t-il affirmé. De
son côté, le Premier ministre turc Binali Yildirim, dont le visage a
recouvert pendant des semaines les murs des grandes villes du pays pour
la campagne du oui, a revendiqué dimanche soir la victoire sans laissé
place au doute : « Mes chers concitoyens, d'après les résultats
non-officiels, le référendum prévoyant la présidentialisation du
système s'est conclu par une victoire du oui », a-t-il ainsi déclaré
lors d'un discours depuis le quartier-général de l'AKP (Parti de la
justice et du développement), à Ankara.
Ce scrutin semble en effet avoir été émaillé de nombreuses
irrégularités, sur le territoire turc comme à l’étranger. En Allemagne,
des bulletins du non auraient été perdus ; près de 200 scrutateurs et
assesseurs ont été arrêtés dans tout le pays ; et de violents incidents
ont eu lieu dans des dizaines de bureaux de vote faisant notamment 3
morts à Diyarbakir.
A Van, à la frontière iranienne, et malgré une victoire du Non à 57 %,
les pressions ont été nombreuses, en particulier dans les quartiers
populaires ou éloignés du centre de la ville. D’après un observateur
étranger sur place hier après midi, des bureaux de vote et même des
isoloirs étaient gardés par des militaires armés de Kalachnikov.
Depuis l'échec de la tentative de coup d’État du 16 juillet 2016 et
l'instauration de l'état d'urgence, le gouvernement turc a accéléré la
répression : 130 000 fonctionnaires ont été radiés, plus de 40 000
personnes arrêtées et emprisonnées, parmi lesquelles 150 journalistes,
des dizaines d'universitaires et d'élus, maires et députés du Parti
démocratique des peuples (HDP) – dont ses deux co-présidents,
Selahattin Demirtaš et Figen Yüksekdağ – qui, aux élections de juin
2015, avait privé Erdogan et son parti l'AKP d'une majorité au
Parlement.
Reste que cette victoire a de quoi inquiéter le président turc.
L’ensemble des grandes villes – Istanbul, Antalya, Izmir, Adana et
surtout Ankara, la ville du président turc, ont voté pour le non.
Des manifestations pourraient avoir lieu dans les tous prochains jours
si le président turc avalisait cette victoire. La révision
constitutionnelle soumise au vote des Turcs dimanche prévoit le
transfert du pouvoir exécutif au président, la suppression de la
fonction de Premier ministre, et pourrait permettre à M. Erdogan de
rester au pouvoir au moins jusqu'en 2029. (HUMANITE.FR,
STÉPHANE AUBOUARD AVEC AFP, 16 avril
2017)
Erdogan, la course effrénée au pouvoir (PORTRAIT)
Il a tenu des dizaines de meetings à travers la
Turquie, galvanisé les foules à en perdre la voix. L'infatigable Recep
Tayyip Erdogan ne ménage pas ses efforts pour triompher, dimanche, du
plus important scrutin de sa vie.
Neuf mois après avoir mis en échec une sanglante tentative de putsch,
le président turc, âgé de 63 ans, joue son va-tout lors d'un référendum
sur une révision constitutionnelle qui lui permettrait, s'il l'emporte,
de considérablement renforcer ses pouvoirs.
Pour les partisans de M. Erdogan, la réforme est nécessaire pour
assurer la stabilité au sommet de l'Etat. Mais ses détracteurs
dénoncent un texte rédigé sur-mesure pour l'actuel président, accusé de
dérive autoritaire.
Alors que le scrutin s'annonce serré, M. Erdogan a labouré la Turquie
ces dernières semaines pour engranger les soutiens, de Diyarbakir la
Kurde à l'Egéenne Izmir, sans oublier Istanbul, où il a écrit les
premières pages de sa légende politique.
Conséquence du rythme harassant de plusieurs meetings quotidiens auquel
il s'est astreint, M. Erdogan a dû annuler, fin mars, des discours dans
l'est du pays, pour cause d'aphonie.
Le président turc aura déployé, plus que jamais, ses qualités de tribun
hors pair, prononçant des discours truffés de poésie nationaliste et
d'extraits du Coran, ménageant des silences pour que ses mots imbibent
les esprits.
"Erdogan est un imam, au sens d'orateur capable de galvaniser les
foules, de les faire pleurer ou de leur faire peur", souligne Samim
Akgönül, professeur à l'université de Strasbourg (est de la France).
"Sa verve impressionne".
- Héritage -
Si M. Erdogan est souvent dépeint en Occident comme un sultan
indétrônable, cette débauche d'efforts révèle, selon Aydin Aydintasbas,
du Conseil européen des relations internationales, que son assise n'est
pas totale.
"Erdogan doit continuer à remporter les scrutins pour rester au pouvoir, et faire campagne en permanence", explique-t-elle.
Depuis l'arrivée au pouvoir en 2002 de son parti, l'AKP, M. Erdogan a affronté une dizaine de scrutins, qu'il a tous remportés.
Le référendum dimanche survient après l'année la plus éprouvante de sa
carrière politique, avec une série d'attentats meurtriers et, surtout,
une tentative de coup d'Etat dans la nuit du 15 au 16 juillet.
L'image de M. Erdogan s'adressant cette nuit-là à la nation à travers
l'écran d'un smartphone, le visage livide, a marqué les esprits. De
même que son arrivée triomphale au principal aéroport d'Istanbul au
petit matin, signalant la défaite des putschistes.
M. Erdogan, qui domine la politique turque depuis 15 ans, semble
déterminé à marquer l'histoire de son pays, à l'image du fondateur de
la république, Mustafa Kemal.
"Un âne meurt, sa selle lui survit. Un homme meurt, son oeuvre lui
survit", répète souvent le chef de l'Etat, multipliant également les
références au sultan Mehmet II, qui a conquis Constantinople en 1453.
Ses gigantesques projets d'infrastructures ont déjà transformé le
visage de la Turquie, et notamment d'Istanbul, où un troisième pont
enjambe désormais le Bosphore, traversé également par plusieurs tunnels.
- 'Reis' -
Né à Kasimpasa, quartier populaire d'Istanbul, M. Erdogan se targue
souvent d'origines modestes. Eduqué dans un lycée religieux, vendeur de
rue, "Tayyip" a un temps caressé le rêve d'une carrière de footballeur,
avant de se lancer en politique dans la mouvance islamiste.
Elu maire d'Istanbul en 1994, il triomphe en 2002 lorsque l'AKP
remporte les législatives et devient Premier ministre un an plus tard,
une fois amnistiée une peine de prison reçue pour avoir récité en
public un poème religieux.
Le "Reis" (chef) reste pour ses partisans l'homme du miracle économique
et des réformes qui ont libéré la majorité religieuse et conservatrice
du pays de la domination de l'élite laïque.
Mais depuis les grandes manifestations antigouvernementales du
printemps 2013 brutalement réprimées, il est aussi devenu la figure la
plus critiquée de Turquie, ses détracteurs dénonçant une dérive
autocratique et islamiste.
Dans le cadre de l'état d'urgence en vigueur depuis le putsch manqué,
les autorités ont multiplié les arrestations d'opposants prokurdes
accusés de "terrorisme" et de journalistes critiques.
Certains analystes estiment toutefois que le président turc, réputé
pragmatique, en dépit de son tempérament de feu, pourrait adoucir le
ton avec l'Europe et faire un geste d'ouverture vers les Kurdes après
le référendum -- s'il l'emporte.
La révision constitutionnelle soumise au vote des Turcs dimanche
permettrait en théorie à M. Erdogan de rester au pouvoir jusqu'à au
moins 2029. Il serait alors âgé de 75 ans. (AFP, Gokan GUNES et Stuart WILLIAMS, 12 avril
2017)
Référendum du 16 avril - Comment Erdogan veut étendre son pouvoir
Etienne Copeaux
Par le référendum constitutionnel du 16 avril 2017, les électeurs
doivent approuver ou rejeter une proposition de loi présentée à
l'Assemblée nationale, le 9 décembre 2016, par le premier ministre
Binali Yıldırım et le président du parti ultra-nationaliste MHP, Devlet
Bahçeli, avec l'appui et la signature de 316 députés. Le projet a été
soumis au vote de l'Assemblée le 9 janvier 2017, et approuvé par 338
députés, sur 480 suffrages exprimés.
Le projet de réforme constitutionnelle est un texte de 18 articles,
précis mais qui ne comporte aucun exposé d'ensemble qui permettrait
d'évaluer rapidement la portée de la loi. Par exemple, le texte ne dit
nulle part que le poste de premier ministre sera supprimé, alors que
c'est l'un des points essentiels de la réforme. En 18 points parfois
très longs, le texte est surtout une liste de mots, phrases ou
expressions à supprimer ou rajouter dans le texte de la constitution de
1982.
Le 8 avril, le site bianet.org présentait le résumé d'un livre « qu'il
faut absolument lire avant d'aller voter » : La solution est-elle un
système présidentiel ?, de la juriste Ece Güner Toprak.
Texte complet:
http://www.susam-sokak.fr/2017/04/referendum-du-16-avril-comment-erdogan-veut-etendre-son-pouvoir.html
"Oui" ou "Non" ? La Turquie déchirée avant le référendum
Deux hommes discutent dans une caricature de
Penguen, le principal hebdomadaire satirique de Turquie. "Tu vas voter
+oui+ ou +non+ au référendum ?", demande l'un. "Quoi ? Il y a un autre
choix que le +oui+ ?", s'étonne l'autre.
En déambulant dans les rues d'Istanbul, il apparaît clairement que la
campagne pour le référendum sur le renforcement des pouvoirs
présidentiels est inégale : au sol, des autocollants pour le "oui";
dans les airs, des bannières frappées du visage de Recep Tayyip
Erdogan; et sur les murs, des affiches annonçant un meeting géant du
chef de l'Etat samedi.
Moins visible, la campagne pour le "non" est toutefois bien là. Une
stratégie, la simplicité, avec une fillette et un soleil dessiné au
crayon de couleur pour logo. Et un slogan : "Pour notre avenir".
Selon Penguen, le temps d'antenne en direct consacré au "oui" est dix fois supérieur à celui accordé au "non".
Malgré ce déséquilibre que dénonce le camp du "non", la campagne est
féroce et les experts prédisent un score serré au cours de ce scrutin
déterminant pour l'avenir de la Turquie.
L'enjeu a poussé les deux camps à s'affranchir de la courtoisie
politique, multipliant les attaques ad hominem et les coups sous la
ceinture. Cette guerre a investi les mots "oui" et "non" ("evet" et
"hayir" en turc) d'une portée symbolique.
- Habitudes bouleversées -
Emmenés par M. Erdogan, les dirigeants turcs s'efforcent de stigmatiser
les "nonistes", accusés de faire obstacle au développement de la
Turquie.
Le chef de l'Etat turc affirme en outre régulièrement que les partisans
du "non" font le jeu des "terroristes" et des "putschistes" qui
redouteraient une victoire du "oui".
Le bouquet de télévision par satellite Digitürk a retiré sans
explication de son offre le film "No" du réalisateur chilien Pablo
Larrain, nominé aux Oscars en 2012.
Ce film, dont le premier rôle est tenu par Gael Garcia Bernal, raconte
la défaite du dictateur Pinochet lors d'un référendum sur l'extension
de son mandat en 1988, malgré une campagne pour le "non" faite de bouts
de ficelle.
Le mot "non" est devenu brûlant, au point de changer certaines
habitudes. Ainsi, à la sortie de la prière du vendredi, de nombreux
croyants ne se souhaitent plus "hayirli cumalar" ("bon vendredi"),
l'expression contenant le terme "hayir".
Ces excès font les délices de la presse satirique. Ainsi, l'inévitable
Penguen a récemment publié un numéro à la une mémorable: une jeune
femme répond "non" à la demande en mariage de son prétendant, lequel
répond "Je vais te dénoncer".
En février, le principal quotidien du pays, Hürriyet, a renoncé à
publier un entretien avec le prix Nobel de littérature Orhan Pamuk dans
lequel l'auteur de "Mon nom est Rouge" annonçait qu'il comptait voter
"non" au référendum.
Dans le camp du "oui", la campagne prend souvent des formes
surprenantes. Ainsi, un couple de Diyarbakir (sud-est) a prénommé son
nouveau-né "Evet", selon la chaîne d'information CNN-Türk.
"Nos proches ont réagi de manière positive", raconte le père, précisant
-si besoin était- qu'il allait voter "oui" lors du référendum.
- Lance-flamme -
Dans un apparent geste symbolique de conciliation qui a surpris ses
partisans comme ses opposants, M. Erdogan s'est rendu la semaine
dernière à un stand de campagne du "non" à Istanbul.
Pour les observateurs, cette initiative est la reconnaissance par M.
Erdogan que les attaques au lance-flamme contre le "non" pourraient
troubler les indécis, et desservir le camp du "oui".
Dans le bastion laïque de Kadiköy, sur la rive asiatique d'Istanbul, de
jeunes volontaires du "non" distribuent des tracts au slogan
humoristique : "Je ne donnerais pas autant de pouvoirs à mon propre
père".
"On écrit des messages au crayon dans les rues. En même temps, on
explique aux gens pourquoi on refuse de donner autant de pouvoirs à
Erdogan", indique à l'AFP une militante, Demet Koca.
Engin Kara, étudiant et leader de ces "volontaires du +non+", accuse le gouvernement de diaboliser les opposants au référendum.
"Tout ce qu'ils disent, c'est que +les organisations terroristes sont
pour le +non+ et que par conséquent, ceux qui sont pour le +non+ les
soutiennent. Ils essaient de marginaliser ceux qui veulent voter
+non+", dit-il. (AFP, Fulya OZERKAN, 8 avril
2017)
Meeting de séduction d'Erdogan à Istanbul à une semaine du référendum
Des dizaines de milliers de personnes étaient réunies samedi à Istanbul
pour un meeting du président turc Recep Tayyip Erdogan qui n'a plus
qu'une semaine pour convaincre les électeurs de voter "oui" au
référendum sur l'extension de ses pouvoirs.
"Le 16 avril, voulez-vous dire +oui+ à une Turquie forte?", a demandé
M. Erdogan à la foule, qui lui a répondu d'un "Oui!" tonitruant.
"Voulez-vous une grande Turquie? Voulez-vous dire +oui+ à la stabilité? Seras-tu au rendez-vous Istanbul?", a-t-il poursuivi.
Les Turcs sont appelés à voter le 16 avril sur une réforme
constitutionnelle controversée qui renforcerait considérablement les
pouvoirs du président turc.
Les analystes prévoient un résultat serré, malgré une nette domination de la campagne du "oui" dans les médias.
M. Erdogan s'exprimait samedi sur une scène immense installée sur
l'esplanade de Yenikapi, au bord de la mer de Marmara, à laquelle il a
accédé par hélicoptère, sous les hourras de la foule.
C'est à cet endroit qu'il avait prononcé un discours sur la solidarité
nationale devant des centaines de milliers de personnes le 7 août 2016,
peu après le putsch manqué de la mi-juillet, imputé par Ankara au
prédicateur islamiste Fethullah Gülen, qui dément ces accusations.
En revenant sur ce terrain, les autorités espéraient clairement jouer sur l'émotion de ce précédent meeting.
Reprenant un argument-clé de sa campagne pour le référendum, M. Erdogan
a martelé que ceux qui souhaitent une victoire du "non" le 16 avril
sont les partisans de Fethullah Gülen ainsi que le Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), classé organisation "terroriste" par
la Turquie et ses alliés occidentaux.
Si elle est adoptée, la réforme constitutionnelle conduira à la
suppression du poste de Premier ministre et autorisera notamment le
président à nommer et révoquer les ministres et à intervenir
directement dans le domaine judiciaire.
Selon les dirigeants turcs, la révision constitutionnelle, qui pourrait
permettre à M. Erdogan de rester au pouvoir jusqu'en 2029, est
nécessaire pour doter la Turquie d'un exécutif fort, capable
d'affronter les défis économiques et sécuritaires. Mais l'opposition
estime qu'elle accorderait trop de pouvoirs au président, déjà accusé
de dérive autoritaire.
Portant notamment des bandeaux affublés du message "Tayyip Erdogan,
commandant en chef", plusieurs participants ont jugé cette réforme
essentielle au développement de la Turquie.
Nahil Ünal dit vouloir voter "oui" "pour que la Turquie s'élève, pour
que Recep Tayyip Erdogan soit encore notre dirigeant" puisque "sans
lui, la Turquie n'est pas elle-même".
L'opposition a également tenu des meetings samedi, comme le parti
prokurde HDP, également à Istanbul, ou le parti social démocrate CHP à
Trabzon (nord-est).
Mais la campagne du "non" manque d'une figure de proue claire et
dispose de moyens bien plus limités. Ses partisans espèrent toutefois
recueillir nombre de voix parmi les laïcs, les Kurdes et certains
nationalistes. (AFP, 8 avril
2017)
Le chef de l'opposition parle d'un "coup sous contrôle" le 15 juillet
Le chef de l'opposition turc a suscité l'ire du président Recep Tayyip
Erdogan en minimisant lundi la gravité du coup d'Etat avorté du 15
juillet, affirmant que les autorités l'avaient d'emblée "sous contrôle".
Kemal Kiliçdaroglu, président du Parti républicain du peuple (CHP), a
affirmé détenir des preuves à l'appui de ses allégations selon
lesquelles le putsch avorté contre M. Erdogan était "un coup sous
contrôle" que le pouvoir a laissé se produire pour l'exploiter à ses
propres fins.
Selon lui, pas moins de 180 personnes dans les administrations de
l'Etat se sont servi d'une messagerie cryptée pour préparer le putsch
et les services secrets turcs disposaient de la liste de leurs noms.
"Si cette liste continue à être gardée secrète, cela indique que ce
qu'il s'est passé le 15 juillet était un coup sous contrôle. Elles (les
autorités) avaient à l'avance des informations sur le coup", a déclaré
M. Kiliçdaroglu, cité par la chaîne NTV.
Il a affirmé avoir préparé un "dossier spécial" étayant ses allégations, sans en dévoiler la teneur.
Ankara affirme que le putsch, mené par des militaires factieux, a été
orchestré par le prédicateur turc Fethullah Gülen, installé aux
Etats-Unis.
M. Kiliçdaroglu avait apporté son soutien à M. Erdogan après le coup
avorté mais s'oppose au renforcement de ses pouvoirs qui sera soumis à
référendum le 16 avril.
M. Erdogan a vivement réagi à ses allégations. "Si tu as un dossier,
rends-le public", a-t-il déclaré lors d'un meeting de campagne
retransmis par les télévisions. "Mais ce n'est qu'un gros mensonge".
Le Premier ministre Binali Yildirim s'en est aussi pris au chef du CHP,
qualifiant ses propos d'"insulte" à la mémoire des quelque 250 Turcs
qui ont été tués pendant la tentative de coup d'Etat.
"Que veux-tu dire par +coup sous contrôle+? Ne s'agit-il pas d'une
insulte aux martyrs et aux héros? Il doit produire des preuves pour de
telles allégations", a dit M. Yildirim.
(AFP, 3 avril
2017)
Forces
armées/Armed Forces
La justice grecque refuse de nouveau d'extrader des militaires turcs
La justice grecque a de nouveau rejeté
mardi une demande d'Ankara d'extrader des officiers turcs, accusés par
la Turquie d'avoir participé au coup d'Etat manqué en juillet.
Après un premier refus de la justice d'extrader en janvier ces huit
militaires -- qui avaient atterri en hélicoptère dans le nord du pays
le 16 juillet au lendemain du coup d'Etat manqué--, Ankara avait déposé
une nouvelle demande d'extradition.
C'est sur cette nouvelle demande que la cour d'appel d'Athènes -- compétente, selon le droit grec,
pour juger les demandes d'extradition-- s'est prononcée mardi, selon une source judiciaire grecque.
Commençant par trois des huit officiers, la cour s'est prononcée comme
en janvier contre l'extradition, invoquant l'absence de garantie de
sécurité en Turquie, selon la même source.
Le sort des cinq autres militaires sera jugé début mai par la cour d'appel.
Pour leur part, les officiers turcs nient toujours leur
participation au coup d'Etat manqué. Ils ont déposé des demandes
d'asile en Grèce, dont l'examen pourrait durer encore des mois.
Le refus de la justice grecque d'extrader ces militaires avait irrité
en janvier la Turquie. Son ministre des Affaires Étrangères, Mevlüt
Cavusoglu, avait menacé d'annuler l'accord de réadmission sur les
migrants conclu avec la Grèce et l'Union européenne.
"La Grèce est un Etat de droit", et en son sein la "justice grecque
indépendante a la compétence exclusive" des dossiers d'extradition,
avait répondu le gouvernement grec.
Athènes et Ankara sont en étroite coopération depuis l'année
dernière, lors de l'adoption du pacte UE-Turquie visant à limiter le
flux migratoire vers l'Europe via le pays voisin.
De nombreux militaires turcs ont fui en Europe après le coup d'état
manqué et Ankara demande leur extradition par les pays concernés sur
fond de détérioration de ses relations avec l'Union européenne (UE). (AFP, 25 avril
2017)
3 soldats morts dans une attaque dans le sud-est
Trois soldats turcs ont été tués mardi et
cinq autres blessés dans l'explosion d'une bombe artisanale déclenchée
par des rebelles séparatistes kurdes dans le sud-est de la Turquie, a
rapporté l'agence pro-gouvernementale Anadolu.
"Trois soldats sont morts et cinq autres ont été blessés dans
l'explosion d'une bombe artisanale actionnée à distance par des membres
du groupe séparatiste terroriste", une expression désignant le Parti
des travailleurs du Kurdistan (PKK), a affirmé Anadolu, citant le
gouvernorat de Sirnak où l'attaque a eu lieu.
Les soldats menaient une opération "antiterroriste" dans la région où
règne une vive tension depuis la reprise des violences entre le PKK et
Ankara après la rupture, à l'été 2015, d'un fragile cessez-le-feu
visant à mettre fin à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis
1984.
Les autorités locales ont par ailleurs affirmé avoir "neutralisé cinq
terroristes" au cours de l'opération qui se poursuit dans la région.
(AFP, 4 avril
2017)
Erdogan promet de nouvelles opérations en Syrie
Le président Recep Tayyip Erdogan a affirmé lundi que la Turquie allait
lancer de nouvelles opérations "anti-terroristes" après avoir mis fin
la semaine dernière à l'offensive menée depuis août dans le nord de la
Syrie.
Ankara avait annoncé mercredi la fin de l'opération "Bouclier de
l'Euphrate", lancée le 24 août contre les jihadistes du groupe Etat
islamique (EI) et les milices kurdes.
"La première phase, l'opération Bouclier de l'Euphrate menée pour
éliminer les terroristes d'al-Bab, a pris fin. Mais il y en aura
d'autres après", a déclaré M. Erdogan dans un discours télévisé lors
d'un meeting à Trabzon, sur les rivages de la Mer Noire.
"Mais il n'est pas question d'arrêter et il nous reste du chemin à
faire. Nous procédons à des préparatifs pour de nouvelles opérations
dans d'autres régions pour arriver aux terroristes sur leur collines.
Nous donnerons de nouveaux noms aux nouvelles opérations", a-t-il
ajouté.
Il a notamment menacé le groupe Etat islamique (EI), le Parti des
Travailleurs du Kurdistan (PKK) et les milices kurdes syriennes YPG,
leur promettant "de très belles surprises", dès ce printemps.
Dans le cadre du Bouclier de l'Euphrate, les rebelles syriens appuyés
par la Turquie ont repris aux jihadistes plusieurs villes dont
Jarablos, Al-Rai, Dabiq et enfin Al-Bab, où l'armée turque a subi de
lourdes pertes.
Ankara affirme vouloir travailler avec ses alliés, mais sans les
milices kurdes YPG qu'elle considère comme "terroristes", à la
reconquête de Raqa, la capitale de facto du groupe Etat islamique en
Syrie.
Mais la Turquie semble exclue des préparatifs en cours pour une
offensive contre Raqa alors que les YPG, alliées des Etats-Unis, sont
appelées à y jouer un rôle de premier plan.
Le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson, en visite à Ankara la
semaine dernière, a esquivé plusieurs questions sur le sujet dans un
apparent souci de ne pas irriter ses hôtes turcs qui critiquent
régulièrement Washington pour sa coopération avec les YPG.
(AFP, 3 avril
2017)
L'armée turque va maintenir sa présence militaire en Syrie
L'armée turque a annoncé vendredi qu'elle maintiendrait sa présence en
Syrie malgré la fin de l'opération "Bouclier de l'Euphrate", lancée fin
août dans le nord du pays.
"Nos activités se poursuivent pour les besoins de la protection de notre sécurité nationale avec l'objectif d'empêcher
la formation d'entités indésirables (cantons kurdes), permettre à nos
frères et soeurs syriens de rentrer chez eux et assurer la stabilité et
la sécurité dans la région", ont affirmé les Forces armées turques
(TSK) dans un communiqué.
Selon les TSK, "l'opération Bouclier de l'Euphrate, lancée le 24 août
en coordination avec les forces de la coalition, a été conclue avec
succès".
Le Premier ministre turc, Binali Yildirim, avait annoncé mercredi la
fin de l'opération "Bouclier de l'Euphrate", lancée le 24 août contre
les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) et les milices kurdes,
mais n'avait alors pas spécifié si les troupes turques se retireraient
de Syrie.
Dans le cadre de cette opération, les rebelles syriens appuyés par la
Turquie ont repris aux jihadistes plusieurs villes dont Jarablos,
Al-Rai, Dabiq et enfin Al-Bab, où l'armée turque a subi de lourdes
pertes.
"Il ne faut pas comprendre que la Turquie restera indifférente aux
risques sécuritaires ou qu'elle ne sera pas engagée" en Syrie, a pour
sa part déclaré vendredi Ibrahim Kalin, porte-parole du président Recep
Tayyip Erdogan.
"Au contraire, nos opérations de sécurité dans la région se poursuivront au plus haut niveau", a-t-il ajouté.
Ankara affirme vouloir travailler avec ses alliés, mais sans les
milices kurdes YPG qu'elle considère comme "terroristes" à la
reconquête de Raqa, la capitale de facto du groupe Etat islamique en
Syrie.
Mais la Turquie semble exclue des préparatifs en cours pour une
offensive contre Raqa alors que les YPG, alliées des Etats-Unis, sont
appelées à y jouer un rôle de premier plan.
Le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson, en visite à Ankara jeudi,
a esquivé plusieurs questions sur le sujet dans un apparent souci de ne
pas irriter ses hôtes turcs qui critiquent régulièrement Washington
pour sa coopération avec les YPG.
(AFP, 31 mars
2017)
La Turquie annonce la fin de son opération militaire dans le nord de la Syrie
La Turquie a annoncé mercredi la fin de
son opération militaire dans le nord de la Syrie, sans préciser si elle
allait en retirer ses troupes.
"L'opération Bouclier de l'Euphrate, visant à défendre les frontières
de notre pays et à contrer la menace du groupe terroriste Daech (autre
nom du groupe Etat islamique NDLR) (...) s'est achevée avec succès", a
déclaré dans un communiqué le conseil de sécurité national dirigé par
le président Recep Tayyip Erdogan.
Le Premier ministre Binali Yildirim, tout en confirmant la fin de
l'opération "Bouclier de l'Euphrate", n'a pas exclu d'autres campagnes
en Syrie.
"A partir de maintenant, s'il y a une quelconque menace sur notre
sécurité, qu'elle vienne de Daech ou de tout autre (groupe) et si nous
lançons une autre opération, ce sera une nouvelle opération", a-t-il
déclaré à l'antenne de la télévision NTV.
La Turquie a lancé en août dernier "Bouclier de l'Euphrate" contre le
groupe jihadiste Etat islamique (EI) mais également les FDS, dominées
par les Kurdes, qu'Ankara considère comme des "terroristes".
Dans le cadre de cette opération, les rebelles syriens appuyés par la
Turquie ont repris aux jihadistes plusieurs villes dont Jarabulus,
Al-Rai, Dabiq et enfin Al-Bab, où l'armée turque a subi de lourdes
pertes.
Cette ville d'importance stratégique, 25 kilomètres au sud de la
frontière turque, était la dernière place forte des jihadistes dans la
province d'Alep, dans le nord de la Syrie, et a été entièrement reprise
en février.
M. Erdogan a déclaré que la Turquie voulait travailler avec ses alliés,
mais sans les milices kurdes, à la reconquête de Raqa, la capitale de
facto du groupe Etat islamique en Syrie.
L'annonce de la fin de l'opération de six mois en Syrie
intervient à la veille de la visite du secrétaire d'Etat américain Rex
Tillerson, qui va rencontrer son homologue turc et le président Erdogan
à Ankara.
Les Etats-Unis et la Turquie, alliés au sein de l'Otan, sont en
désaccord au sujet de la principale milice kurde en Syrie, les Unités
de protection du peuple kurde (YPG), soutenues par Washington pour
lutter contre les jihadistes de l'EI mais qu'Ankara considère comme un
groupe "terroriste" lié aux séparatistes kurdes qui combattent en
Turquie depuis 1984.
"Coopérer avec une organisation terroriste ne grandit pas les
Etats-Unis", a déclaré mercredi le Premier ministre turc, jugeant cette
coopération "immorale".
Les milices kurdes sont considérées par Ankara comme une extension du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation classée
"terroriste" par la Turquie et ses alliés occidentaux.
La Turquie s'est rapprochée ces derniers mois de la Russie, qui
soutient militairement le régime du président syrien Bachar al-Assad,
pour tenter de mettre fin à six ans de guerre meurtrière.
(AFP, 31 mars
2017)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Abattage: Le Consistoire israélite demande de ne pas copier l'occupant nazi
Le président du Consistoire central israélite, Philippe Markiewicz, a
enjoint aux députés wallons, jeudi en commission du parlement, de ne
pas "poser le même acte" que l'occupant nazi qui, en 1940, s'en était
pris à l'abattage rituel pratiqué par les juifs, suscitant
l'indignation des commissaires. Il a demandé un délai supplémentaire
pour le dialogue sur les textes en débat dans l'assemblée.
"Depuis la guerre, depuis 1945, la communauté juive a toujours trouvé
des solutions équilibrées avec les pouvoirs publics, que ce soit sur la
spoliation, la sécurité, les cimetières. Pour la première fois
aujourd'hui, on semble se diriger vers un échec, qui sera perçu
négativement par la communauté et le pays tout entier. Ce n'est
vraiment pas le moment", a déclaré M. Markiewicz.
"La dernière fois qu'on a voulu porter atteinte à l'abattage rituel,
c'était en octobre 1940, sous l'occupant nazi, car ils savaient combien
c'était important pour les juifs. Même si nous vivons dans une
démocratie éclairée, je vous invite à ne pas poser le même acte",
a-t-il ajouté, confirmant des propos tenus dans la presse il y a quinze
jours.
Les députés ont largement condamné cette comparaison jugée totalement
déplacée, mais ils n'ont pas souhaité s'étendre sur cet aspect afin de
préserver la sérénité des débats. Christine Defraigne (MR), l'une des
signataires des propositions de décret en débat, a toutefois réclamé
des excuses.
Le président du Consistoire a insisté sur la technicité de l'acte et la
concession déjà faite par son institution, qui a accepté que les
sacrificateurs passent un examen de compétence devant un organe public
neutre pour être agréés.
Mais "ce n'est pas aux hommes et femmes politiques de dicter la règle
religieuse", a-t-il asséné. Les députés lui ont rappelé que les normes
civiles étaient fixées par le législateur civil.
M. Markiewicz a affirmé que les études scientifiques ne permettaient
pas d'assurer que l'étourdissement élimine la douleur et le stress
post-traumatique et assuré que pour les bovins, 6 à 16 % des
étourdissements à tige perforatrice étaient "un échec, suivi d'une mort
atroce de l'animal". Il a aussi demandé de comparer l'étourdissement
avec les pratiques de la chasse, la pêche, ou la cuisson du homard
vivant dans l'eau bouillante.
Les débats se poursuivaient dans l'après-midi. Un vote en commission
sur la proposition de décret Arens-Defraigne est attendu le vendredi 5
mai prochain. (Belga, 20 avril 2017)
L'Exécutif des musulmans opposé à l'étourdissement de l'animal
L’Exécutif des musulmans de Belgique (EMB) a confirmé jeudi son
opposition à l’étourdissement de l’animal préalable à l’abattage
rituel, prenant ainsi ses distances avec les propos d’un délégué venu
mardi le représenter en commission du parlement wallon. Celle-ci doit
entendre cet après-midi le Consistoire israélite, lui aussi opposé à la
proposition de décret wallon en débat. Aucun vote n’est attendu ce
jeudi.
Mercredi, la séance plénière du parlement wallon a pris en
considération une proposition de décret modifiée par M. Arens et signée
par Christine Defraigne, Edmund Stoffels (PS) et Véronique Waroux
(cdH). Cette association de députés des trois grands partis cache
pourtant encore des divergences au sein de certains d’entre eux, le PS
en particulier.
La proposition prévoit, dès le 1er juin 2018, d’interdire l’abattage
sans étourdissement. Lorsque la mise à mort entre dans le cadre d’un
rite religieux, le procédé d’étourdissement devra être réversible (il
ne pourra entraîner la mort de l’animal). Recours sera fait à
l’étourdissement par électronarcose pour les ovins et les caprins. Pour
les bovins en revanche, la méthode n’étant pas encore au point, une
période transitoire est envisagée jusqu’au 31 décembre 2020, durant
laquelle les bovins devront être étourdis sans délai après l’égorgement
("post cut stunnning").
Ce texte n’ayant pas encore été traité en conférence des présidents, il
ne devrait pas être mis au vote dès ce jeudi. (sudinfo.be, 20 avril
2017)
Erdoğan seeks to create a neo-Ottoman empire
Moshe Ya’alon, Israel's former Chief of Staff and Defence Minister from
2013 to 2016, said in a briefing to BICOM on March 20, 2017 that
Erdoğan seeks to create a neo-Ottoman empire based on the ideology of
the Muslim Brotherhood.
Because of disagreements with Prime Minister Benjamin Netanyahu he
resigned in 2016 and recently announced the formation of a new
political party and his intention to run for Prime Minister.
Here is the part concerning Islam and Erdogan in his briefing:
"President Recep Erdoğan is the leader of the Muslim Brotherhood in the
region, and seeks to create a neo-Ottoman empire based on the ideology
of the Muslim Brotherhood. He has acted with this goal in mind for a
long time. He supported ISIS economically by buying oil because they
were willing to kill the Kurds. He allowed trained and experienced
jihadists to come from all over the world to join ISIS to fight in
Syria and Iraq, and to go back to their own countries, especially to
Europe, and we have witnessed the consequences of this.
"For a very long time, Erdoğan didn’t just allow illegal immigration,
he facilitated it. We are not only talking about refugees. I went to
Greece in February 2016 and was briefed on illegal immigration from
Turkey to the Greek islands in the Aegean Sea. There were more than
800,000 illegal immigrants coming from Turkey to the Greek islands.
Most were illegal immigrants from Morocco and Pakistan. There was no
war in those places. The Greeks also claimed that Turkey subsidised
flights from Marrakech to Istanbul for US$50. My conclusion is that
Erdoğan aims to Islamise Europe.
Full text: http://www.bicom.org.uk/analysis/i-great-believer-interests-not-illusions-dreams-briefing-moshe-yaalon/
L'Allemagne enquête contre l'ancien président de la Diyanet-Belgique
La justice allemande a ouvert une enquête contre un dirigeant d'une
organisation religieuse gouvernementale turque, soupçonné d'avoir
demandé à ses membres d'espionner en Allemagne et dans plusieurs pays
des partisans de l'opposant turc Fethullah Gülen, affirment des médias
allemands vendredi.
Le Parquet fédéral, qui n'était pas joignable vendredi soir, avait déjà
annoncé mardi avoir ouvert une enquête contre X en réaction aux
soupçons d'espionnage pesant sur Ankara.
Le même jour, un responsable social-démocrate allemand avait révélé
qu'Ankara avait demandé à Berlin de l'aider à espionner 300 personnes
et organisations à travers l'Allemagne jugées proches du mouvement du
prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'avoir fomenté le
putsch raté de l'été dernier.
Vendredi, le journal Süddeutsche Zeitung et les chaînes de télévisions
publique régionales NDR et WDR ont annoncé que le Parquet fédéral avait
ouvert le 13 mars une enquête contre Halife Keskin, patron de la
section Relations étrangères de la Direction des Affaires religieuses
en Turquie (Diyanet), qui dépend des services du Premier ministre turc.
Selon les trois médias, la justice allemande le soupçonne d'avoir
demandé à des membres de Diyanet basés à l'étranger, notamment à des
imams en Allemagne, de rassembler des informations sur les personnes
jugées proches du mouvement Gülen.
Diyanet était déjà plusieurs semaines dans le viseur de la justice
allemande : mi-février, les appartements de quatre religieux musulmans,
soupçonnés d'avoir espionné en Allemagne des pro-Gülen, avaient été
perquisitionnés. Ils étaient soupçonnés d'avoir agi suite à une
injonction de Diyanet datant du 20 septembre.
L'hebdomadaire allemand Der Spiegel affirme également vendredi que
Diyanet a demandé aux ambassades et aux consulats turcs "dans 35 pays"
de rassembler des informations sur les partisans de M. Gülen.
Der Spiegel cite ainsi des pays comme "la Mauritanie, la Mongolie, le Nigeria ou l'Australie".
Dans des documents envoyés à Ankara, les représentations diplomatiques
turques ont ainsi détaillé par le menu "les activités d'écoles,
d'associations ou de médias supposées proches de Gülen". Ils ont
également dressé des listes nominatives de ses présumés soutiens, écrit
Der Spiegel.
Les relations entre la Turquie et l'Allemagne, ternies sur de nombreux
fronts depuis la vaste répression engagée par Ankara après le putsch,
se sont fortement dégradées en mars après l'annulation de meetings
favorables au président Recep Tayyip Erdogan par plusieurs villes
allemandes. Le chef de l'Etat turc avait alors accusé la chancelière
Angela Merkel de "pratiques nazies", suscitant l'indignation de Berlin.
(AFP, 31 mars
2017)
Les imams turcs, espions politiques d’Ankara
La Turquie a bien utilisé ses imams, mosquées et « conseillers aux
affaires religieuses » basés dans les ambassades et consulats turcs
pour surveiller les partisans gülenistes installés en Europe de
l’Ouest. Et ailleurs.
Cette surveillance clandestine entamée fin septembre a touché 38 pays
dont une bonne moitié des pays de l’Union européenne. Le conseiller
religieux de l’ambassade turque de Bruxelles a produit le rapport le
plus étoffé de tous. L’ensemble de ces rapports et les documents qui
les accompagnent sont parvenus au Soir via le réseau de journalistes
European Investigative Collaborations (EIC). Dans certains pays, ces
rapports dépassent la simple collecte d’informations en sources
ouvertes – déjà assimilable à de l’espionnage et à une « ingérence »
que la Belgique ne tolère généralement pas – pour rendre compte de
purges de mosquées, d’écoles et de missions diplomatiques, et faire
état de la mise en place d’actions concrètes contre l’opposition
güleniste.
Cette surveillance était globalement connue et ne surprendra pas la
diaspora turque d’Europe : dès décembre, le quotidien turc Hürriyet
avait révélé la teneur d’un briefing donné par le Directorat des
affaires religieuses (Dyanet) à la commission parlementaire turque
chargée d’enquêter sur le « coup d’Etat manqué » du 15 juillet. Elle
disait avoir collecté du renseignement et préparé une cinquantaine de
rapports sur les activités gülenistes dans 38 pays, dont la Belgique,
les Pays-bas, l’Allemagne en ses différents landers, la
Grande-Bretagne, la Suède, la Finlande et la Norvège, le Danemark, la
Suisse, l’Italie, la Pologne, la Roumanie et la Bulgarie, l’Estonie et
la Lituanie. La liste publiée par Hürryet concorde précisément avec la
variété de documents en possession du Soir.
Quelques jours après ces révélations, un site turc reproduisait la
lettre par laquelle le Dyanet avait, le 20 septembre, demandé aux
missions diplomatiques et représentants religieux turcs à l’étranger de
fournir des rapports sur les réseaux, les activités, les institutions
d’enseignement, les ONG, les associations humanitaires et/ou
culturelles, les médias liés au prédicateur Fethullah Gülen. L’objectif
explicite était de mobiliser le 9eme Conseil Eurasien de l’Islam
organisé à Istanbul par la Dyanet du 11 au 14 octobre. Ce conseil a
effectivement donné lieu à une « réflexion sur le mouvement Fetö (NDLR
: mouvement terroriste Fetullah Gülen) en Eurasie au titre de menace
globale ».
Un développement judiciaire a confirmé en février dernier l’enrôlement
des imams turcs pour mener des opérations d’espionnage : le mercredi 15
février, dans les Länder de Rhénanie-du-Nord – Westphalie et
Rhénanie-Palatinat, la police allemande a perquisitionné les
appartements de quatre imams turcs suspectés d’avoir collecté du
renseignement sur les gülenistes pour compte du consulat turc de
Cologne. Les services du procureur fédéral ont confirmé qu’ils étaient
suspectés d’avoir agi sur base de la lettre distribuée par le Dyanet
turc le 20 septembre.
En Belgique
Le rapport belge, daté du 26 septembre et dont les grandes lignes
avaient été éventées par Knack et Le Vif fin 2016, est le plus épais de
tous. Son auteur, Dr. Adil Şahin, « conseiller aux affaires religieuses
» (« Din Hizmetleri Müsavir ») est vice-président du Dyanet en
Belgique, mais son bureau se trouve bien à l’ambassade de Turquie à
Bruxelles.
Son rapport comporte huit pages, est rédigé à l'en-tête de la «
République Turque – Ambassade de Bruxelles – Conseiller aux affaires
religieuses », et il désigne explicitement le mouvement güleniste comme
une « organisation terroriste ». Après une introduction où il affirme
que le mouvement s’est rapidement établi en Belgique depuis 1990, il
épingle la coupole associative Fedactio et les quelque soixante
associations qu’elle regroupe, avant de passer en revue les
associations commerciales et industrielles, les associations de femmes,
les associations de jeunes, les associations culturelles et
artistiques, les centres communautaires, les écoles, les associations
étudiantes, les médias et, in fine, l’un des éléments qui semble
inquiéter le conseiller Sahin, l’existence d’une « chaire Gülen pour
les études interculturelles » établie au sein de la faculté de sciences
sociales de l’université de Leuven (KUL). (Le Soir, 31 mars 2017)
Socio-économique
/ Socio-economic
Unions Declare May 1 to be Celebrated in Bakırköy, not Taksim
DİSK, KESK, TTB and TMMOB have announced that they will celebrate May in Bakırköy Public Bazaar in İstanbul.
DİSK Chair Kani Beko, KESK Co-Chair Lami Özgen, TMMOB Board Chair Emin
Koramaz, TTB Central Council Chair Prof. dr. Raşit Tükel, DİSK
Secretary General Arzu Çerkezoğlu, DİSK Board member Kanber Saygılı,
DİSK member unions’ central and branch directors and workers attended
the press conference.
Minister of Interior Süleyman Soylu announced that May 1 Workers’ Day
will not be celebrated in Taksim. Minister of Labor and Social Security
Mehmet Müezzinoğlu said today (April 26) that “We will celebrate May 1
at Tandoğan [square] in Ankara”. “People shouldn’t insist to celebrate
May 1 in Taksim. Security is the priority for the celebrations”.
May 1 was celebrated in Turkey for the first time in 1906.
In 1977, fire was opened during May 1 celebrations at the Takim Square,
killing 34 people. The event passed into history as “Bloody May “.
In 1979, May celebrations were banned in İstanbul and curfew was declared.
In 1989, a group of 2,000 people attempting to march towards Taksim on
İstikal Street were dispersed by the police. A young man named Mehmet
Akif Dalcı was shot to death during the incidents.
In 2009, over 5,000 people celebrated May 1 at the Taksim Square. Even
though the governorship declared that no pepper gas would be used,
police intervened in the demonstrators with pepper gas.
In 2010, the Taksim Square was opened to “demonstrations” after 32 years.
In 2013, the police attacked the groups that wanted to go to the Taksim
Square. The celebrations were held following a police intervention that
lasted seven hours. The police attacked that celebrations as well.
In 2014 and 2015, the Taksim Square was closed to May 1 celebrations.
The groups rallying in Beşiktaş and Şişli confronted police attack.(BIA, April 26, 2017)
ETUC statement on the outcome of the Turkish referendum
The Steering Committee of the ETUC, in its meeting on 20 April in
Brussels, discussed the results of the Turkish referendum held on 16
April on the reforms to the Constitution adopted by the National
Assembly on 21 January.
The European Trade Union Confederation (ETUC) took note of the declared
outcome but expressed its deepest concerns, given the tense climate
before the consultation, the far-reaching changes in the constitution,
the slim majority and the alleged irregularities (including hundreds of
thousands of unstamped ballots added during the vote count, in
contravention of the law).
The ETUC also took note of the initial comments made by foreign
observers. In their preliminary report, the representatives of the
Council of Europe and of the Organisation for Security and Cooperation
in Europe tended to confirm the fears, expressed by the PACE at the end
of January, that the overall legitimacy of the process – and of the new
Constitution – could be called into question due to “the numerous
measures taken under the state of emergency and the consequent
restrictions weighing down on the fundamental freedoms in Turkey". The
ETUC now awaits the final reports of the foreign observers as well as
of possible independent and transparent investigations. before
deciding on further actions to take following the public consultation.
The tight result declared (51.3% in favour vs. 48.6% against) could create further concerns about a new authoritarian drift.
On Monday 17 April, the state of emergency was once again extended by
90 days. Yet, nine months after the abortive coup attempt, there is no
justification for maintaining such extensive measures. As recognised by
the Turkish authorities themselves, since July 15, 125,485 persons have
been dismissed or suspended from their jobs without trial or appeal,
and 113,260 citizens have been detained in investigations: today 47,555
of them - including too many journalists - remain deprived of their
freedom.
"It is high time to review the decrees on the state of emergency, to
return to the rule of law, to respect the Fundamental Norms and Rights
and the International and European Charters and Conventions, including
Trade Union Rights", stressed the ETUC Executive Committee in its
Declaration unanimously adopted on 14 December.
The ETUC reiterates its formal opposition to the death penalty, as it
is incompatible with the universal and European principles of human
rights. To launch a Turkish referendum on the subject could be a
provocation at a time when a deeply divided, polarised Turkey – as
shown by the results of the referendum – needs more consensual policies
addressing the real concerns of citizens (job security, health and
safety at work, increasing violence ….) both within the country and in
its relations with the outside world, including with the European Union.
Finally, the Steering Committee decided formally on the establishment
of a joint ITUC-ETUC international solidarity fund to provide support
for trade unionists who suffer from repression and harassment. (ETUC,
April 21, 2017)
C3/OL-Besiktas: des incidents éclatent avant le match classé à haut risque
Des violents incidents ont éclaté jeudi à l'entrée du Parc OL entre des
supporters turcs et les forces de l'ordre avant le match Lyon-Besitkas
Istanbul et un stadier a été blessé, a constaté un photographe de l'AFP.
"Les supporters turcs ont chargé un stadier et l'ont blessé, a indiqué
la même source. Les supporters brandissent de grands drapeaux turcs."
Par ailleurs, à l'entrée du virage Nord du Parc, les premiers incidents
entre supporters lyonnais et turcs ont éclaté vers 17h00 GMT avec des
jets de bombes lacrymogènes.
Auparavant, quelques Turcs venus d'Allemagne s'étaient rendus dans l'OL
Store du stade pour acheter des billets, ce qui leur a été refusé car
le match se joue à guichets fermés. En colère, ils ont brisé deux
portes vitrées du magasin et mis la boutique sens dessus dessous. Ils
ont été dispersés par la sécurité sans arrestation.
Plusieurs mouvements de foule ont également eu lieu et les CRS ont chargé à plusieurs reprises.
Le match a été placé au niveau maximum de risque (4 sur 4) par les autorités françaises.
Un millier d'agents stadiers assurent la sécurité du match qui doit commencer à 19H05 GMT. (AFP, 13 avril
2017)
Highest Inflation Rate Over 8.5 Years: 11.29%
Turkish Statistical Institute (TÜİK) has announced the inflation figures of March 2017.
In March 2017, consumer price index (TÜFE) marked an increase of 1.02%
compared to last month, 11.29% compared to the same month of last year
and 8.21% compared to the average of 12 months.
It exceeded the expectations
Economists attending AA Finance Inflation Expectation Survey, had
foreseen a rise of 0.54% in the TÜFE in March. Expectation of the
economists for the inflation rate was ranged between 0% and 0.85%.
Furthermore, the economists estimated annual inflation rate 10.77% for March, which was 10.13% in February.
In the TÜFE, the highest increase was seen in alcoholic beverages and tobacco products with 21.71%.
(BIA, April 3, 2017)
La justice turque suspend les activités de Booking.com
Un tribunal turc a ordonné mercredi la
suspension des activités du site de réservation d'hôtels Booking.com en
Turquie pour "concurrence déloyale", a annoncé l'Association des
agences de voyage turques (Türsab).
"La décision a été prise d'arrêter les activités de concurrence
déloyale de Booking.com dans un procès ouvert par Türsab", a déclaré
l'association dans un communiqué publié mercredi sur son site.
L'entreprise ne pourra ainsi plus commercialiser la mise en relation
avec des hôtels ou des infrastructures d'hébergement installés en
Turquie, précise le texte.
L'autorité de la concurrence turque avait précédemment condamné le
site, créé aux Pays-Bas en 1996 et filiale de Priceline Group depuis
2005, à une amende de 2.543.992,85 livres turques (près de 700.000
dollars), rapporte par ailleurs le communiqué de Türsab.
Le secrétaire général de Türsab, Cetin Gürcün, interrogé par le
quotidien Hürriyet, a déclaré que les clients qui avaient déjà effectué
des réservations sur le site ne seraient pas pénalisés.
(AFP, 31 mars
2017)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
L'APCE rouvre la procédure de suivi de la Turquie
L'Assemblée parlementaire du Conseil de
l'Europe a décidé mardi de rouvrir sa procédure de suivi à l'égard de
la Turquie en raison de la situation de l'état de droit dans le pays,
un retour en arrière inédit pour un Etat membre de l'institution
paneuropéenne.
La Turquie avait déjà fait l'objet de cette procédure de suivi de 1996 à 2004.
A travers une résolution adoptée par 113 voix pour, 45 contre et 12
abstentions, l'APCE - qui rassemble des parlementaires des 47 Etats
membres du Conseil de l'Europe - a pris la décision de rouvrir cette
procédure "jusqu'à ce que (ses) préoccupations soient traitées de
manière satisfaisante".
L'Assemblée explique attendre notamment des autorités turques
qu'elles lèvent l'état d'urgence "aussi tôt que possible", qu'elles
libèrent tous les parlementaires et les journalistes placés en
détention dans l'attente de leur procès, qu'elles veillent à ce que les
procès respectent "les garanties d'une procédure régulière" et qu'elles
prennent "d'urgence des mesures pour restaurer la liberté d'expression
et de la presse".
La procédure de suivi de l'APCE implique la visite régulière dans un
Etat membre de deux rapporteurs chargés de dialoguer avec les autorités
et des débats en plénière sur les éventuels progrès qu'il effectue.
Elle est actuellement appliquée à des pays comme la Russie et
l'Azerbaïdjan.
"Cette procédure n'a jamais par le passé été rouverte pour un des
47 Etats membres du Conseil de l'Europe", a expliqué un porte-parole du
Conseil de l'Europe.
La Turquie se trouve depuis 2004 dans le groupe des pays en
situation de "post-suivi", incluant des Etats qui ont fait des progrès
mais dans lesquels demeurent des motifs d'inquiétude concernant l'état
de droit et le respect des droits fondamentaux (Bulgarie,
Monténégro...).
La Turquie, dont les relations avec l'Europe se sont sérieusement
dégradées ces dernières semaines après le refus de certains pays
européens d'autoriser la tenue de meeting de soutien au président Recep
Tayyip Erdogan en vue du référendum du 16 avril sur le renforcement de
ses pouvoirs, a vivement réagi à cette décision.
"La décision de l'APCE est un procédé politique mené par des cercles
hostiles à la Turquie. Nous condamnons cette décision dénuée de tout
fondement ou d'équité", a déclaré sur Twitter le porte-parole de la
présidence turque Ibrahim Kalin.
Le ministère des Affaires étrangères turc a pour sa part dénoncé dans
un communiqué une "décision injuste de l'APCE, prise pour des raisons
politiques, au mépris des procédures établies".
"La décision de suivi fait fi du dialogue constructif et franc et
de la coopération maintenue par la Turquie avec le Conseil de l'Europe,
ininterrompue depuis la tentative de coup d'Etat terroriste", poursuit
le communiqué.
Le Conseil de l'Europe a rappelé à plusieurs reprises ces derniers mois
à la Turquie l'importance du respect des valeurs définies par la
Convention européenne des droits de l'Homme, alors qu'Ankara a lancé
des vastes purges dans la presse, la magistrature ou encore l'armée à
la suite de la tentative de coup d'Etat du mois de juillet.
La semaine dernière, le secrétaire général de l'organisation a rappelé
que le rétablissement de la peine de mort, sur lequel le président
Recep Tayyip Erdogan souhaite organiser un référendum, était
incompatible avec l'appartenance au Conseil de l'Europe. (AFP, 25 avril
2017)
Les députés européens veulent suspendre les négociations d’adhésion
L’Europe ne ferme pas la porte à la Turquie, mais les récents
développements la poussent à chercher des alternatives à l’adhésion de
la Turquie à l’UE, ont affirmé les députés lors d’un débat en présence
du commissaire Johannes Hahn mercredi.
Ouvrant le débat, le Président du Parlement européen, Antonio Tajani, a
exhorté la Turquie à respecter les droits fondamentaux, qui sont la
base de l’Europe. Il a souligné que "l’Europe n’est pas un continent
islamophobe et ne ferme pas la porte au peuple turc".
De nombreux députés ont fait part de leurs préoccupations quant à la
manière dont le référendum turc, qui a soutenu l’élargissement des
pouvoirs du président, avait été mené, le qualifiant d’inéquitable. Ils
ont affirmé qu’il était temps pour l’UE de réévaluer ses relations avec
la Turquie et de débuter un nouveau chapitre.
Certains députés ne peuvent imaginer que la Turquie puisse devenir un
jour un membre de l’UE à part entière, alors que d’autres espèrent
toujours qu’une suspension des négociations serait suffisante, laissant
à la Turquie la possibilité de changer son cap actuel.
Une union douanière élargie, un commerce renforcé, des échanges
d’étudiants et une coopération en matière de sécurité et d’immigration
font partie des idées présentées par les députés comme nouvelle voie à
suivre. Certains ont plaidé pour le maintien du soutien aux forces
démocratiques en Turquie, étant donné que des millions de Turcs
souhaitent faire partie de l’UE.
La commission des affaires étrangères du Parlement devrait lancer le 2
mai le débat sur la traditionnelle résolution annuelle concernant les
progrès de la Turquie. Le projet de résolution pour 2016, préparé par
le rapporteur Kati Piri (S&D, NL), appelle également l’UE à
suspendre les négociations d’adhésion avec la Turquie dans le cas où le
paquet constitutionnel serait mis en œuvre dans sa forme actuelle. (europarl.europa.eu/news/fr/news-room)
L'UE envisage une "redéfinition" des relations avec la Turquie
Le commissaire européen à l'Elargissement, Johannes Hahn, a estimé
lundi qu'une "évaluation approfondie des relations" entre l'UE et la
Turquie était nécessaire, et peut-être même "une redéfinition" après le
référendum augmentant les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.
"Il est grand temps d'avoir un débat de fond sur les relations
UE-Turquie", a estimé M. Hahn devant des journalistes à Bruxelles,
selon des propos rapportés par son cabinet. "La situation actuelle
n'est pas soutenable, ni pour la Turquie ni pour nous", a ajouté le
commissaire européen.
"Le temps est venu d'une évaluation approfondie des relations UE-Turquie, et peut-être d'une redéfinition", a-t-il expliqué.
Les ministres des Affaires étrangères de l'UE, qui se réunissent
vendredi à Malte, ont prévu de discuter des relations avec Ankara à la
lumière du référendum du 16 avril remporté d'une courte tête, avec
51,4% des voix, par le camp du président Erdogan.
"Toutes les options sont possibles, y compris la poursuite des
pourparlers d'adhésion. Mais pour cela, la Turquie doit remplir les
critères" imposés à tous les pays candidats, a insisté M. Hahn, se
disant personnellement favorable à ce scénario.
Mais les 28 pourraient aussi choisir "un nouveau format de
coopération", a-t-il ajouté, évoquant une amélioration de l'Union
douanière, un chantier relancé par la Commission fin 2016, et une
adaptation de l'accord d'association avec la Turquie.
Les négociations d'adhésion avec la Turquie, ouvertes en 2005, sont au
point mort depuis des années. L'Autriche plaide depuis l'été dernier
pour un gel des négociations d'adhésion de l'UE avec la Turquie en
raison des atteintes aux droits de l'homme dans le pays après le putsch
avorté contre M. Erdogan et des purges qui ont suivi.
Sans aller aussi loin, les 27 autres pays de l'UE avaient annoncé en
décembre 2016, sous la pression de Vienne, qu'ils n'envisageaient pas,
"dans les circonstances actuelles", d'ouvrir de nouveaux chapitres dans
ces pourparlers.
Les relations entre la Turquie et l'UE se sont fortement tendues
en mars et avril après l'interdiction de plusieurs meetings électoraux
pro-Erdogan en Allemagne et aux Pays-Bas.
En réaction, les dirigeants turcs, M. Erdogan en tête, ont multiplié
les invectives envers les capitales européennes, allant jusqu'à taxer
la chancelière allemande Angela Merkel de "pratiques nazies", et menacé
de dénoncer l'accord migratoire conclu il y a un an avec l'UE.
La Turquie est le cinquième partenaire commercial de l'UE, et l'Union le premier pour Ankara. (AFP, 24 avril
2017)
Erdogan évoque la tenue d'un référendum sur l'adhésion à l'UE
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a évoqué lundi l'organisation
d'un référendum pour décider ou non de poursuivre les négociations
d'adhésion à l'Union européenne, au lendemain de sa victoire à une
consultation populaire sur le renforcement de ses pouvoirs.
"Ils nous font attendre à la porte de l'Union européenne depuis 54 ans,
n'est-ce pas ? (...) Nous pourrons aller au-devant de notre peuple, et
nous obéirons à sa décision", a lancé M. Erdogan lors d'un discours
virulent au palais présidentiel à Ankara, sans avancer de date pour une
éventuelle initiative de ce type.
Les relations entre Ankara et l'UE se sont fortement tendues ces
derniers mois, le président turc accusant certains dirigeants européens
d'avoir recours à des "pratiques nazies" après l'annulation de meetings
pro-Erdogan, notamment en Allemagne et aux Pays-Bas.
"L'Union européenne menace de geler les négociations. A vrai dire, ce
n'est pas très important pour nous. Qu'ils nous communiquent leur
décision !", a lancé M. Erdogan.
Les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE sont au point mort
depuis plusieurs années, et les tensions actuelles rendent improbable
une reprise à court terme.
Pendant la campagne pour le référendum sur le renforcement de ses
pouvoirs, M. Erdogan a affirmé à plusieurs reprises qu'il approuverait
le rétablissement de la peine de mort, se disant prêt à tenir une autre
consultation populaire sur la question.
Une telle initiative "constituerait évidemment une rupture avec ces
valeurs (européennes) et ces engagements", a mis en garde la présidence
française lundi.
(AFP, 17 avril
2017)
L'UE presse Erdogan de chercher un "consensus national"
L'Union européenne (UE) a appelé
dimanche le gouvernement turc à rechercher le "consensus national le
plus large possible" après la courte victoire du "oui" au référendum
accordant des pouvoirs accrus au président Recep Tayyip Erdogan.
"Au vu du résultat serré du référendum et des implications profondes
des amendements constitutionnels, nous appelons (...) les autorités
turques à rechercher le consensus national le plus large possible dans
leur mise en oeuvre", écrivent dans un communiqué commun le président
de la Commission de l'UE, Jean-Claude Juncker, la cheffe de la
diplomatie européenne, Federica Mogherini, et le responsable de
l'élargissement de l'UE, Johannes Hahn, l'opposition turque craignant
de son côté une dérive autoritaire.
Le président Erdogan a placé les relations avec l'UE au coeur de la
campagne, critiquant Bruxelles pour l'absence de progrès dans les
discussions en vue de l'intégration de la Turquie et usant du
qualificatif de "nazi" à l'égard de l'Allemagne et des Pays-Bas, qui
ont interdit les meetings électoraux aux communautés turques sur leur
territoire.
"Les amendements constitutionnels, et particulièrement leur application
concrète, seront évalués à la lumière des obligations de la Turquie en
tant que candidate à l'Union européenne et en tant que membre du
Conseil de l'Europe", ajoute le communiqué.
Le communiqué signale encore que l'UE "attend l'évaluation" des
observateurs internationaux "quant aux irrégularités évoquées" par
l'opposition turque dans le scrutin.
"Nous encourageons la Turquie à prendre en compte les inquiétudes et
les recommandations du Conseil de l'Europe, y compris au sujet de
l'état d'urgence", poursuit le communiqué de l'UE.
Le Conseil de l'Europe, qui comprend les 28 membres de l'Union
européenne et la plupart des autres pays européens, suit notamment
l'évolution des droits de l'homme, autre sujet conflictuel avec la
Turquie, l'UE ayant signifié à plusieurs reprises à Ankara son
inquiétude sur les purges massives déclenchées par le président Erdogan
après le coup d'État manqué de juillet.
Dans un communiqué en son nom, le Conseil de l'Europe a également réagi
dimanche soir au résultat de ce référendum, demandant à Ankara
d'"envisager les prochaines étapes avec prudence" et de respecter
l'indépendance du pouvoir judiciaire.
"Etant donné le résultat serré, le pouvoir turc doit envisager les
prochaines étapes avec prudence", a mis en garde le secrétaire général
de l'organisation paneuropéenne, Thorbjørn Jagland.
"Il est de la plus grande importance de garantir l'indépendance du
système judiciaire conformément au principe de l'Etat de droit inscrit
dans la Convention européenne des droits de l'Homme", a insisté M.
Jagland.
De son côté, le Premier ministre danois, Lars Lokke Rasmussen, a été
beaucoup plus direct sur son compte Twitter, estimant "étrange que la
démocratie serve à limiter la démocratie".
"Je ne remets pas en cause le droit de la majorité, mais je suis assez
préoccupé par la nouvelle réforme constitutionnelle en Turquie", a
ajouté le chef du gouvernement danois. (AFP, 16 avril
2017)
UE-Turquie: le référendum turc, dernier acte avant la rupture?
La relation turco-européenne a toujours été
tourmentée, mais la défiance a atteint ces dernières semaines un niveau
inédit. Au point qu'une rupture semble désormais possible, surtout si
le président turc renforce ses pouvoirs dimanche grâce à un référendum,
selon des experts.
Recep Tayyip Erdogan l'a encore promis récemment: "La question de l'UE
sera de nouveau sur la table" après ce référendum qui, selon le
ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, pourrait mener la
Turquie vers une dictature.
Le président turc veut-il vraiment enterrer les négociations d'adhésion
de son pays, enlisées depuis des années, mais qu'aucune des deux
parties ne s'est résignée à abandonner formellement? Ou n'est-ce qu'une
nouvelle rodomontade d'un dirigeant coutumier des saillies menaçantes?
La relation UE-Turquie "n'a jamais été un long fleuve tranquille",
observe Jean Marcou, professeur à Sciences Po Grenoble en France et
spécialiste de la Turquie, mais elle a atteint "une intensité verbale
et une détérioration sans précédent".
"On ne peut plus être sûrs qu'elle va survivre dans les prochains
mois", estime le chercheur, jugeant "très symptomatique" que la Turquie
"ait refusé de se rendre à la conférence sur la Syrie" début avril à
Bruxelles.
Les accusations de comportement "nazi" proférées par l'homme fort de la
Turquie à l'encontre de dirigeants européens, après l'annulation dans
plusieurs pays de l'UE de meetings de campagne pro-Erdogan, semblent
avoir marqué un tournant.
"C'est l'outrage de trop", estime Marc Pierini, du centre de réflexion
Carnegie Europe, car "raviver cette blessure est la pire chose qu'on
peut faire aux Européens". "On a brûlé un pont concernant les relations
personnelles", estime cet ex-ambassadeur de l'UE en Turquie.
Pourtant, les intérêts communs qui conduisaient les deux parties à
surmonter les précédentes poussées de fièvre n'ont pas disparu.
La Turquie, membre de l'Otan, reste un partenaire militaire
incontournable. Et malgré son rapprochement "ambigu" avec la Russie,
"on peut difficilement imaginer une politique étrangère turque qui
s'éloignerait par trop de l'Europe", estime Jean Marcou.
- Droits de l'Homme -
Même si Ankara a menacé plusieurs fois de rompre le pacte migratoire
conclu en 2016 avec l'UE, l'accord n'a jamais cessé de porter ses
fruits, avec des arrivées en Grèce par la mer Egée nettement moins
nombreuses qu'au plus fort de l'afflux de 2015.
"La Turquie trouve aussi un intérêt dans cet accord", explique M.
Marcou, soulignant les problèmes générés sur les territoires turcs par
les flux migratoires vers l'Europe, ainsi que l'aide financière
substantielle apportée par l'UE.
"La partie économique de la relation est très substantielle des deux
côtés", souligne par ailleurs M. Pierini, rappelant que la Commission
européenne avait proposé fin 2016 de moderniser l'Union douanière entre
les deux partenaires, dont la valeur des échanges bilatéraux de
marchandises a plus que quadruplé depuis 1996.
Entre tension exacerbée et intérêts convergents, le résultat du référendum pourrait être déterminant.
En cas de victoire du oui, la rupture pourrait devenir inéluctable. "On
aura un système unipersonnel sans beaucoup d'Etat de droit et de
contrepouvoirs, autoritaire et bien évidemment en contradiction avec
les critères politiques européens", anticipe M. Pierini.
"Le scénario optimiste serait qu'une victoire du non - ou même
potentiellement une victoire serrée du oui - conduise le président turc
à reconsidérer son attitude combative face à l'Europe et essaye de
réparer leur relation", avance Asli Aydintasbas, expert au Conseil
européen des relations internationales.
"Cela demanderait des progrès dans la terrible situation des droits de
l'Homme en Turquie", encore dégradée par les vagues de répression après
le coup d'Etat raté de juillet 2016. "Mais Erdogan est connu pour
montrer un pragmatisme surprenant au moment le moins attendu",
constatait-elle récemment.
Au fond, selon Jean Marcou, la Turquie "a parfaitement compris qu'elle
n'entrerait pas dans l'UE". La question est donc pour elle de savoir si
elle doit quand même maintenir son "éternelle candidature" ou si "elle
jugera à un moment qu'il est plus rentable de rompre avec l'UE".
"C'est quelque chose qui paraissait plus aberrant il y a quelques
années", selon le chercheur, "mais aujourd'hui, à plus forte raison
avec le Brexit, ça ne l'est plus: on peut continuer à être dans le jeu
européen tout en n'étant pas candidat". (AFP, Cédric SIMON, 13 avril
2017)
Le ministre allemand des Finances évoque un risque de dictature en Turquie
Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, poids lourd du
gouvernement d'Angela Merkel, a évoqué mardi le risque d'une dictature
en Turquie en cas de victoire du "oui" au référendum sur l'extension
des pouvoirs du président.
Interrogé lors d'un débat organisé par l'hebdomadaire Der Spiegel pour
savoir si le président turc Recep Tayyip Erdogan tentait avec cette
réforme d'instaurer "une autocratie, voire une dictature" dans son
pays, M. Schäuble a répondu: "On peut lire en effet comme cela ce
projet de constitution".
"Et lorsque l'on observe son évolution (du président Erdogan, ndlr) des
dernières années, on peut certes trouver de nombreuses raisons et
analyser" ce qui s'est passé, "mais en effet ce sont des signaux qui
sont préoccupants", a-t-il ajouté lors de ce débat à Hambourg,
retransmis sur le site du magazine.
Les Turcs sont appelés à voter dimanche sur une réforme
constitutionnelle controversée qui renforcerait considérablement les
pouvoirs du président Erdogan.
Les analystes prévoient un résultat serré, malgré une nette domination de la campagne du "oui" dans les médias.
M. Schäuble, membre du parti conservateur de la chancelière allemande,
a indiqué s'être entretenu avec de nombreux Turcs qui craignent des
représailles s'ils expriment publiquement des critiques à l'égard du
régime d'Ankara.
"Mais comme l'un d'eux me l'a dit, +tu sais, au final, la Turquie survivra
à Erdogan+, ce qui donne un peu d'espoir", a ajouté le ministre des Finances.
M. Schäuble a aussi jugé que la détention en cours en Turquie d'un
journaliste germano-turc, Deniz Yücel, correspondant du quotidien
allemand Die Welt, rendait très difficile l'aide économique de Berlin à
Ankara.
"Nous étions en bonne voie" pour concrétiser cette aide économique
"mais ensuite cette arrestation est survenue", a dit M. Schäuble.
Le ministre a indiqué avoir récemment dit à son homologue turc Mehmet
Simsek à ce sujet que la détention du journaliste "rendait les choses
désormais extrêmement difficiles".
Le journaliste germano-turc a été placé en détention provisoire le 27
février pour propagande "terroriste" et incitation à la haine, avant
d'être qualifié par le président turc de séparatiste kurde et d'"agent
allemand".
La campagne en vue du référendum turc sur la réforme constitutionnelle
a déjà donné lieu à un bras de fer entre Ankara et Berlin.
Le chef de l'Etat turc et son parti islamo-conservateur AKP ont à
plusieurs reprises accusé l'Allemagne et la chancelière elle-même de
pratiques "nazies" après l'interdiction de réunions électorales du
mouvement en Allemagne, où vit la plus importante diaspora turque au
monde.
L'Allemagne a aussi souvent accusé la Turquie de violer les règles de
l'Etat de droit dans le cadre de la répression qui s'est intensifiée
après la tentative de putsch du 15 juillet. (AFP, 11 avril
2017)
Erdogan: La candidature à l'UE "sur la table" après le référendum
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé dimanche que la
question de l'adhésion de son pays à l'Union européenne (UE), au point
mort depuis des années, reviendrait "sur la table" après le référendum
dimanche prochain sur l'extension des pouvoirs présidentiels.
Dans un discours prononcé à Izmir, ville de l'ouest de la Turquie sur
les bords de la mer Egée, M. Erdogan s'en est de nouveau pris à
l'Europe avec laquelle les relations se sont tendues ces dernières
semaines, après l'interdiction de meetings en sa faveur dans plusieurs
pays.
"L'Europe va payer pour ce qu'elle a fait. Si Dieu le veut, la question
de l'Union européenne sera de nouveau sur la table après le 16 avril
(date du référendum, ndlr)", a déclaré le chef de l'Etat, sans
toutefois préciser quelle orientation il pensait donner à cette
question.
Le processus d'adhésion de la Turquie à l'UE est à l'arrêt depuis
plusieurs années et le président de la Commission européenne
Jean-Claude Juncker a réaffirmé le mois dernier que le rétablissement
de la peine de mort lui empêcherait l'entrée dans l'UE.
Or, dimanche, M. Erdogan a expliqué que si le Parlement turc approuvait
le retour de la peine capitale et qu'il devait promulguer la loi, il y
apposerait sa signature "sans hésitation".
Reprenant une expression utilisée au 19e siècle pour décrire l'état de
l'Empire ottoman, le chef de l'Etat turc a considéré que l'Europe était
devenue un "homme malade". "L'Europe s'effondre", a-t-il asséné.
Les relations avec l'UE se sont nettement tendues lorsque M. Erdogan a
accusé le mois dernier l'Allemagne et les Pays-Bas de pratiques
"nazies" après l'interdiction de meetings électoraux en sa faveur.
La réforme constitutionnelle controversée sur laquelle les Turcs sont
appelés à voter dimanche prochain renforcerait considérablement les
pouvoirs du président turc.
A une semaine du référendum, les analystes prévoient un résultat serré,
malgré une nette domination de la campagne du "oui" dans les médias. (AFP, 9 avril
2017)
L'Europe, un "continent en train de pourrir" pour Erdogan
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a tiré jeudi une nouvelle salve
en direction de l'Europe, affirmant qu'il voyait en elle un "continent
en train de pourrir" et le "centre du nazisme".
"L'Europe n'a désormais plus rien à nous dire, ni à nous, ni à personne
d'autre. Nous avons en face de nous un continent en train de pourrir",
a déclaré M. Erdogan lors d'un discours à Balikesir (nord-ouest).
"Les partis racistes tiennent les dirigeants et les gouvernements européens dans le creux de leur main", a-t-il poursuivi.
"L'Europe n'est plus le centre de la démocratie, des droits de l'Homme
et des libertés, mais celui des pressions, de la violence et du
nazisme", selon lui.
Ces déclarations surviennent après des semaines d'échanges houleux
entre l'Union européenne et la Turquie, après l'annulation de meetings
pro-Erdogan dans plusieurs pays européens, notamment l'Allemagne et les
Pays-Bas.
A 10 jours d'un référendum aussi crucial que serré sur une réforme
constitutionnelle renforçant ses pouvoirs présidentiel, M. Erdogan
entend, avec ces dernières piques, capitaliser sur l'indignation
suscitée en Turquie par l'interdiction des meetings en Europe.
Mais cette rhétorique a envenimé les rapports entre la Turquie et l'UE,
deux partenaires commerciaux importants qui coopèrent sur la question
migratoire et sur le dossier de la lutte antiterroriste.
Ces dernières semaines, les dirigeants turcs ont à plusieurs reprises
menacé de ne plus appliquer un pacte conclu l'année dernière qui a
permis d'assécher le flux de passages clandestins vers les îles
grecques depuis la Turquie.
Et M. Erdogan a évoqué le mois dernier la possibilité d'une
consultation populaire afin de décider de poursuivre ou non les
négociations d'adhésion à l'UE, au point mort depuis plusieurs années.
(AFP, 6 avril
2017)
Erdogan appelle les Turcs d'Europe à répondre aux "petits-enfants du nazisme"
Le président Recep Tayyip Erdogan a appelé lundi les Turcs d'Europe à
donner "une réponse aux petits-enfants du nazisme" en soutenant le oui
au référendum sur l'extension de ses pouvoirs.
Lors d'un discours à Rize, dans le nord du pays, le chef de l'Etat a
salué la mobilisation des Turcs d'Europe, qui ont déjà commencé à voter
pour le référendum prévu en Turquie le 16 avril et qui sont selon lui
plus nombreux à se rendre aux urnes que lors des élections précédentes.
"Soyez plus nombreux et dites oui dans les urnes", a déclaré M.
Erdogan. "Donnez la réponse requise à ceux qui mettent la pression en
usant de méthodes fascistes, à ces petits-enfants du nazisme."
Ces déclarations surviennent alors que les relations entre la Turquie
et l'UE se sont fortement tendues ces dernières semaines après
l'interdiction de meetings pro-Erdogan dans plusieurs pays européens,
notamment en Allemagne et aux Pays-Bas.
M. Erdogan a qualifié à plusieurs reprises ces décisions de "pratiques
nazies" et dénoncé un "esprit de fascisme débridé" en Europe.
"Nous n'autoriserons pas trois, cinq fascistes européens à blesser l'honneur de ce pays", a dit M. Erdogan dans son discours.
Au cours de ce référendum les Turcs doivent s'exprimer pour ou contre
une réforme constitutionnelle renforçant considérablement les pouvoirs
présidentiels, en supprimant notamment le poste de Premier ministre.
(AFP, 3 avril
2017)
262 détenteurs de passeports officiels turcs veulent l'asile en Allemagne
Deux cent soixante-deux ressortissants turcs détenant des passeports
diplomatiques ou de service ont demandé l'asile en Allemagne, a indiqué
le gouvernement allemand lundi, alors qu'Ankara accuse Berlin de
protéger des complices du putsch raté de juillet.
Le ministère allemand de l'Intérieur a indiqué que 151 détenteurs de
passeports diplomatiques ont fait une telle demande, ainsi que 111
détenteurs de passeports de service. Il peut s'agir de responsables
comme de membres de leurs familles.
Fin février, les autorités allemandes avait indiqué que 136 personnes
disposant d'un passeport diplomatique avaient fait une demande d'asile
en Allemagne depuis le coup d'Etat manqué de juillet 2016.
Cette tentative de putsch a conduit le gouvernement du président
islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan à lancer des purges d'ampleur
dans tous les secteurs de la société, de l'éducation et la presse à
l'armée et la magistrature.
En janvier, le ministère turc de la Défense avait pressé Berlin de
rejeter les demandes d'asile formulées par une quarantaine de
militaires turcs de l'Otan. La Turquie réclame aussi que Berlin extrade
des putschistes présumés qui auraient trouvé refuge en Allemagne.
Cette situation empoisonne les relations entre Berlin et Ankara depuis
des mois, si bien que le gouvernement turc est allé jusqu'à accuser
l'Allemagne d'héberger des "terroristes". Berlin de son côté a critiqué
l'ampleur des purges en Turquie.
D'autres sources de tensions sont venues compliquer les relations entre
Berlin et Ankara ces dernières semaines. Dernier conflit en date,
l'Allemagne accuse les autorités turques d'espionner en Allemagne les
opposants au pouvoir turc.
La Turquie de son côté a accusé l'Allemagne et d'autres pays européens
de pratiques "nazies" après l'interdiction de meetings dans le cadre de
la campagne pour le référendum du 16 avril sur le renforcement des
pouvoirs du président turc.
Enfin, Berlin a vivement critiqué l'incarcération en Turquie du correspondant du quotidien allemand Die Welt, Deniz Yücel.
Pour la première fois depuis son placement en détention provisoire fin
février, M. Yücel va pouvoir rencontrer mardi en prison un représentant
consulaire allemand, a indiqué lundi le ministère allemand des Affaires
étrangères.
(AFP, 3 avril
2017)
L'Autriche met en garde sa minorité turque contre les voyages en Turquie
Le ministère autrichien des Affaires
étrangères a publié une mise en garde au sujet d'"arrestations"
d'Autrichiens à leur arrivée en Turquie, dans un avertissement
concernant tout particulièrement ses ressortissants d'origine turque
avant le référendum organisé le 16 avril par Ankara.
Rappelant les tensions liées à la tenue de ce scrutin dont l'enjeu est
de renforcer les pouvoirs présidentiels, Vienne souligne que "des
citoyens autrichiens ont fait l'objet d'arrestations et
d'interpellations momentanées à leur arrivée (en Turquie, ndlr), sans
que des motifs concrets n'aient été communiqués par les autorités
turques".
Le ministère rappelle qu'en Turquie "les expressions publiques (y
compris dans les réseaux sociaux) contre l'Etat turc et ses plus hautes
institutions sont interdites, sanctionnées et peuvent conduire à des
arrestations".
Début mars, le député Peter Pilz (Vert, opposition), spécialisé dans
les questions de sécurité, avait demandé la publication d'un
avertissement officiel à l'adresse des voyageurs susceptibles d'être
considérés comme des opposants au président turc Recep Tayyip Erdogan.
Selon M. Pilz, "au moins dix cas" d'interpellations de citoyens
autrichiens d'origine turque ont été recensés en Turquie, notamment
pour des critiques formulées envers M. Erdogan "en Autriche".
Contacté par l'AFP jeudi, le ministère des Affaires étrangères autrichien ne s'est pas exprimé sur le nombre d'incidents.
Quelque 360.000 personnes d'origine turque et kurde vivent en Autriche, dont 117.000 citoyens turcs.
Accusé de passivité concernant des soupçons d'espionnage au profit
d'Ankara au sein de cette communauté, le ministère de l'Intérieur a
indiqué mener une enquête préliminaire.
En Allemagne voisine, le parquet fédéral a été saisi mardi et
plusieurs responsables politiques ont dénoncé de tels agissements
présumés. Une procédure similaire a été ouverte en Suisse le 24 mars.
(AFP, 31 mars
2017)
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
L'OTAN demande que la Turquie respecte "pleinement l'Etat de droit"
Le secrétaire général de l'Otan, Jens
Stoltenberg, a demandé jeudi à la Turquie de respecter "pleinement
l'Etat de droit", au lendemain de nouvelles purges massives contre des
partisans présumés du prédicateur Fethullah Gülen qu'Ankara accuse
d'avoir orchestré un coup d'Etat avorté.
"Bien sûr que la Turquie a le droit de se défendre et de poursuivre
ceux qui étaient derrière la tentative de coup d'Etat avortée, mais
cela doit se faire en respectant pleinement l'Etat de droit", a déclaré
M. Stoltenberg en arrivant à une réunion de l'UE à Malte.
Les autorités turques ont arrêté mercredi quelque 1.120 personnes
soupçonnées d'appartenir au réseau du prédicateur Fethullah Gülen,
accusé par le gouvernement turc d'avoir ourdi la tentative de putsch de
juillet dernier.
Au total, plus de 3.200 personnes sont visées par un mandat d'arrêt et
8.500 policiers sont mobilisés pour les interpeller, selon l'agence
Anadolu.
Par ailleurs plus de 9.100 policiers ont été suspendus, a indiqué mercredi soir la police.
Le coup de filet, d'une ampleur inégalée ces derniers mois, est survenu
dix jours après la victoire étriquée du président Erdogan à un
référendum constitutionnel sur l'élargissement de ses prérogatives,
dont la légitimité est remise en cause par l'opposition.
"La Turquie est un allié clé, pour de nombreuses raisons, en
particulier en raison de sa situation géographique stratégique, à la
frontière de l'Irak et de la Syrie (avec) tous les troubles et les
violences que nous y observons, mais aussi proche de la Russie en mer
Noire", a souligné M. Stoltenberg à Malte, où il devait rencontrer les
ministres de la Défense de l'Union européenne.
"La Turquie a subi de nombreuses attaques terroristes. Aucun autre
allié n'en a connu autant", a également fait valoir le patron de
l'Alliance atlantique, dont la Turquie est la deuxième puissance
militaire après les Etats-Unis. (AFP, 27 avril
2017)
Washington "profondément préoccupé" par les bombardements turcs en Syrie
Les Etats-Unis sont "profondément
préoccupés" par les bombardements turcs en Syrie et en Irak qui
auraient tué plus d'une vingtaine de combattants kurdes, a indiqué
mardi le département d'Etat.
"Nous sommes très préoccupés, profondément préoccupés par le fait que
la Turquie a mené des frappes aériennes plus tôt dans la journée dans
le nord de la Syrie et dans le nord de l'Irak, sans coordination
adéquate avec les Etats-Unis ou la coalition mise en place pour défaire
le groupe Etat islamique", a déclaré le porte-parole du département
d'Etat, Mark Toner.
"Nous avons fait part directement au gouvernement turc de nos inquiétudes", a-t-il poursuivi.
La Turquie est un allié des Américains et un membre de l'Otan,
Washington doit ainsi prendre garde à ne pas s'aliéner ce précieux
partenaire sous peine de perdre le soutien d'Ankara dans la lutte
contre l'EI.
Dans le même temps, des conseillers militaires américains travaillent
avec des forces kurdes pour lutter contre les jihadistes, au grand
mécontentement de la Turquie qui considère ces combattants kurdes comme
faisant partie de groupes "terroristes".
"C'est une bataille très complexe et nous en sommes conscients", a
repris M. Toner. "Mais ce genre d'action sape franchement les efforts
de la coalition contre l'EI".
Le Pentagone a aussi évoqué cet incident avec prudence: "On ne veut pas
que certains de nos partenaires tirent sur d'autres de nos
partenaires", a dit un responsable de la Défense à l'AFP, sous
condition d'anonymat.
"On va devoir vérifier exactement qui a été touché, on ne sait pas
encore. On sait où se sont produits ces bombardements, mais on ne sait
pas qui est mort", a-t-il repris. (AFP, 25 avril
2017)
Erdogan dit qu'il rencontrera Trump mi-mai aux Etats-Unis
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a indiqué jeudi qu'il
rencontrerait son homologue américain Donald Trump à la mi-mai aux
Etats-Unis, pour la première fois depuis la prise de fonction du nouvel
hôte de la Maison Blanche.
M. Erdogan a indiqué à la chaîne d'information turque A News qu'il
rencontrerait M. Trump lors d'un déplacement aux Etats-Unis prévu
immédiatement après une visite qu'il doit achever le 15 mai en Chine.
"J'espère que cet entretien en tête-à-tête aux Etats-Unis en mai posera
les bases d'une coopération plus étroite", a déclaré M. Erdogan.
Les deux dirigeants devraient s'entretenir de la situation en Syrie et
de la demande d'extradition turque du prédicateur Fethullah Gülen, bête
noire d'Ankara, qui s'est installé aux Etats-Unis. Ces deux dossiers
ont empoisonné les relations entre la Turquie et les Etats-Unis ces
derniers mois.
"Je suis convaincu que M. Trump accomplira ce que le président (Barack)
Obama a échoué à accomplir", a déclaré M. Erdogan sur A News, au sujet
de la demande d'extradition du prédicateur Gülen, restée lettre morte à
ce jour.
Les autorités turques affirment que M. Gülen est l'instigateur de la
tentative de coup d'Etat du 15 juillet, ce que l'intéressé nie
catégoriquement.
"Ce chef terroriste réside actuellement dans un pays qui est notre allié stratégique", a déploré M. Erdogan.
Le chef de l'Etat turc a par ailleurs critiqué à plusieurs reprises le
soutien de Washington à des milices kurdes dans le nord de la Syrie qui
combattent le groupe Etat islamique, mais qu'Ankara considère comme des
"terroristes" au même titre que l'organisation jihadiste.
Avant sa rencontre avec M. Trump, M. Erdogan doit se rendre en Russie
et rencontrer le président Vladimir Poutine le 3 mai, ont rapporté les
médias turcs.
Lors de son entretien à A News, M. Erdogan a également réagi aux
critiques après sa victoire dimanche à un référendum sur le
renforcement de ses pouvoirs, un scrutin qu'il a remporté de peu et que
l'opposition conteste.
"Cette affaire est terminée", a déclaré le président turc, rappelant
que le Haut-Conseil électoral avait rejeté les demandes d'annulation du
référendum par des partis de l'opposition.
Après cette victoire étriquée, M. Trump avait été l'un des premiers
dirigeants étrangers à appeler M. Erdogan pour le féliciter.
(AFP, 21 avril
2017)
Trump félicite Erdogan pour sa victoire au référendum
Le président américain Donald Trump a félicité lundi par téléphone son
homologue turc Recep Tayyip Erdogan pour sa victoire au référendum sur
un accroissement de ses prérogatives, a indiqué la Maison Blanche lundi
soir.
Selon le compte-rendu de l'appel diffusé par l'exécutif américain, M.
Trump n'a émis aucune réserve sur le déroulement du scrutin, remporté
d'une courte tête par l'homme fort d'Ankara avec un peu plus de 51% des
suffrages.
Quelques heures plus tôt, le département d'Etat américain avait par
contre pris note des inquiétudes exprimées par les observateurs de
l'OSCE, mettant en particulier en exergue les "irrégularités" observées
le jour du scrutin.
S'il n'avait pas remis en cause les résultats de cette consultation, il
avait exhorté, par la voix de son porte-parole, les dirigeants turcs à
respecter l'opposition et la liberté d'expression.
Donald Trump "a parlé aujourd'hui avec le président turc Recep Tayyip
Erdogan pour le féliciter de sa récente victoire au référendum", a
indiqué la Maison Blanche dans un communiqué, confirmant une
conversation téléphonique dévoilée quelques heures plus tôt par
l'agence d'Etat turque Anadolu.
Lors de cet échange, MM. Trump et Erdogan ont également "évoqué
l'action des Etats-Unis en réponse à l'usage par le régime syrien
d'armes chimiques", a précisé la Maison Blanche, dans une allusion aux
tirs de Tomahawks américain du 7 avril sur la base aérienne syrienne de
Al-Chaayrate.
Selon Washington, c'est de cette base qu'ont décollé les avions syriens
accusés par une grande partie de la communauté internationale d'avoir
bombardé le village de Khan Cheikhoun trois jours plus tôt avec un gaz
toxique.
"Le président Trump a remercié Erdogan de soutenir cette action des
Etats-Unis et les dirigeants ont convenu de l'importance de tenir le
président syrien Bachar al-Assad pour responsable" de ses actes, a
ajouté la Maison Blanche.
Si le président turc avait salué ces frappes américaines contre le
régime syrien, il les avaient qualifiées d'insuffisantes: "Je salue
cette mesure concrète et positive. Est-ce suffisant ? Je ne crois pas",
avait déclaré M. Erdogan.
Les présidents des Etats-Unis et de la Turquie, alliés dans la lutte
contre le groupe Etat islamique en Irak et en Syrie, "ont également
discuté de la campagne anti-Etat Islamique et de la nécessité de
coopérer" dans la lutte antiterroriste, a insisté la Maison Blanche
lundi.
(AFP, 18 avril
2017)
Erdogan: Les frappes américaines "insuffisantes", d'autres mesures requises
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a salué vendredi les frappes
américaines en Syrie tout en les jugeant insuffisantes et en appelant à
des mesures supplémentaires.
"Je salue cette mesure concrète et positive. Est-ce suffisant? Je ne
crois pas. Pour avoir des résultats probants, il est temps de prendre
des mesures pour protéger le peuple syrien opprimé", a déclaré M.
Erdogan lors d'un discours à Antakya dans le sud de la Turquie.
Sur ordre du président Donald Trump, les Etats-Unis ont tiré 59
missiles contre une base aérienne militaire en Syrie en riposte à une
attaque chimique présumée qui a fait 86 morts mardi dans une ville du
nord-ouest de la Syrie, imputée à Bachar al-Assad, qui dément
formellement.
"Je veux que les choses soient claires: tant que des enfants sont
massacrés dans le monde, personne n'a le droit de se sentir en sécurité
ou en paix", a ajouté M. Erdogan.
"Nous répétons l'importance de créer des zones de sécurité libérées de la terreur", a-t-il par ailleurs ajouté.
Un appel déjà lancé plus tôt dans la journée par son porte-parole,
Ibrahim Kalin, qui a qualifié l'initiative américaine de "réponse
positive aux crimes de guerre du régime de (Bachar al-)Assad".
"Pour éviter la reproduction de ce type de massacres (l'attaque
présumée chimique imputée au régime), il est nécessaire d'instaurer
sans tarder une zone d'exclusion aérienne et des zones de sécurité en
Syrie", a affimé M. Kalin.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, a déclaré
pour sa part que l'instauration de zones de sécurité en Syrie était
"plus importante que jamais".
- 'Mépris total'-
L'attaque de mardi montre, selon M. Kalin, le "mépris total" de Damas
pour une transition politique et pour les efforts déployés afin
d'appliquer le cessez-le-feu instauré en décembre et parrainé par
Ankara, Moscou et Téhéran.
"La destruction de la base aérienne d'al-Chaayrate (centre de la Syrie)
marque une étape importante pour assurer que les attaques chimiques et
conventionnelles contre la population civile ne resteront pas
impunies", a ajouté M. Kalin.
Peu auparavant, le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus a affirmé lors
d'une interview à la chaîne Fox TV que "le régime d'al-Assad doit être
puni sur le plan international", selon des propos rapportés par
l'agence progouvernementale Anadolu.
"Nous devons au plus vite mettre un terme à la barbarie du régime
d'al-Assad", a-t-il ajouté, appelant la communauté internationale à
maintenir une "position claire contre cette barbarie" et à accélérer le
processus de paix.
Le ministère turc de la Santé avait affirmé jeudi que des premières
analyses effectuées en Turquie laissaient penser que les victimes
avaient été exposées à du gaz sarin, un puissant agent neurotoxique.
Dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, la Turquie a
par ailleurs assuré qu'elle donnerait "son entier soutien pour prendre
des mesures afin d'assurer que de tels crimes ne restent pas impunis"
et que des comptes soient rendus.
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées devant les
ambassades iranienne et russe à Ankara vendredi, portant une centaine
de petits cercueils symboliques et des photographies des enfants morts
dans l'attaque présumée chimique de mardi, a constaté un photographe de
l'AFP.
Sur les cercueils, ils avaient inscrit les messages: "Assad Assassin" et "Poutine tyran". (AFP, 7 avril
2017)
La Turquie lâchée de toutes parts
Nouvelle déception pour la Turquie après la visite que vient
d’effectuer à Ankara le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson. Une
déception à la mesure des attentes entretenues par la diplomatie turque
d’un changement de la politique américaine avec l’équipe Trump.
Washington semble ne pas vouloir modifier ses positions sur les deux
principaux sujets à l’origine de la détérioration des relations ces
dernières années avec l’administration Obama. Le soutien américain aux
milices kurdes en Syrie, considérées comme terroristes par la Turquie,
continue de se renforcer notamment en préparation de la bataille pour
déloger l’Etat islamique de Raqqa. Pas de changement non plus sur le
refus des Etats-Unis d’extrader l’imam Fethullah Gülen, accusé par
Erdogan d’être derrière la tentative de coup d’Etat de l’été dernier.
Nouveau piège
Ce revers survient au moment où le partenariat noué depuis l’été
dernier avec la Russie en Syrie, et qui a abouti notamment à un accord
sur l’évacuation d’Alep, se fissure. Le déploiement de forces russes il
y a une dizaine de jours dans la région d’Afrine dans le nord-ouest de
la Syrie, à la frontière turque, sous contrôle des mêmes forces kurdes
soutenues par Washington, est un coup dur pour Ankara. L’alliance de
revers initiée par Erdogan avec Poutine en forme de dépit ou de
pression envers les Occidentaux apparaissait habile mais révèle un
nouveau piège.
«Il y a eu entente américano-russe pour bloquer la Turquie», estime le
chef d’un groupe rebelle syrien qui a participé à l’opération Bouclier
de l’Euphrate menée par l’armée turque. L’offensive lancée en août a
permis de déloger les forces de l’Etat islamique de la dernière portion
de frontière turco-syrienne qu’ils tenaient et d’empêcher aussi les
Kurdes de prendre ces territoires réalisant la continuité de leur zone
autonome le long de la frontière turque. «Objectifs atteints» selon la
Turquie qui a annoncé mercredi la fin de l’opération Bouclier de
l’Euphrate à la veille de l’arrivée du secrétaire d’Etat Tillerson à
Ankara.
Déchaînement
Lâché par Washington après Moscou au profit de ses pires ennemis, les
milices du PYD kurdes, Ankara ne peut certainement pas se tourner vers
l’Europe. Après son déchaînement ces dernières semaines contre les
dirigeants européens accusés de l’empêcher de faire campagne auprès des
communautés turques, Erdogan a peu de chance de trouver des oreilles
attentives.
A la veille du référendum constitutionnel du 16 avril en Turquie,
prévoyant notamment l’élargissement des pouvoirs du président de la
République, ces déconvenues diplomatiques tombent mal. A moins que
l’argument de «la forteresse assiégée» ne joue en faveur de la campagne
d’Erdogan, qui n’a cessé de jouer sur la fibre du nationalisme turc. (Libération, 1er avril 2017)
Relations
régionales / Regional Relations
Un navire espion russe coule en mer Noire au large de la Turquie
Un navire espion de l'armée russe a coulé jeudi au large de la Turquie,
en mer Noire, après avoir percuté un bateau de transport de bétail,
mais son équipage a pu être secouru.
Le vaisseau russe, baptisé "Liman", et le navire de transport de bétail
"Youzarsif H.", battant pavillon togolais, se sont percutés à l'entrée
du détroit du Bosphore pour des raisons vraisemblablement
accidentelles, dans une zone enveloppée d'un épais brouillard.
L'ensemble des 78 membres d'équipage du Liman ont été secourus par les
gardes-côtes turcs, avec l'aide du navire de bétail, a indiqué le
ministre turc des Transports Ahmet Arslan à la chaîne A Haber.
La collision s'est produite au large de la ville côtière turque de
Kilyos (également appelée Kumköy), à proximité de l'entrée du Bosphore,
emprunté chaque mois par des dizaines de navires russes qui participent
aux opérations militaires en Syrie.
Le trajet du vaisseau russe, un ancien navire de recherche construit en
1970 et reconverti en navire espion en 1989, n'était pas connu dans
l'immédiat.
En février, des sources militaires avaient indiqué que le Liman observerait des manoeuvres navales de l'Otan en mer Noire.
Le Premier ministre turc Binali Yildirim a communiqué sa "tristesse" à
son homologue russe Dmitri Medvedev lors d'une conversation
téléphonique entre leurs services respectifs, a rapporté l'agence de
presse progouvernementale turque Anadolu.
L'armée russe, citée par les agences russes, a indiqué que le choc
entre les deux navires avait causé l'ouverture d'une "brèche sous la
ligne de flottaison" du Liman, ce qui a conduit à son naufrage.
"Tous les membres d'équipage du navire de renseignement Liman sont
vivants, en bonne santé et en ce moment se préparent à une évacuation
d'un navire de secours turc vers un bateau russe", a-t-elle ajouté.
"Le navire russe a coulé après la collision" survenue à la mi-journée,
a confirmé un responsable des gardes-côtes à l'AFP sous couvert
d'anonymat. "L'ensemble du personnel à bord a été secouru", a-t-il
ajouté.
- 'Peu commun' -
La collision s'est produite à la mi-journée et le Liman a coulé à 14H48
(11H48 GMT), a détaillé la direction générale de la garde-côtière
turque dans un communiqué, ajoutant qu'un remorqueur et plusieurs
vedettes avaient été mobilisés pour porter secours à l'équipage en
détresse.
La chaîne d'information turque NTV a rapporté que le navire de
transport de bétail "Youzarsif H." n'avait essuyé que des dégâts
mineurs et qu'il pourrait reprendre sa route après des contrôles.
La zone de la collision était plongée dans un épais brouillard au
moment du choc, ce qui semble indiquer qu'il était accidentel, selon
l'agence de presse turque Dogan.
Le naufrage est survenu dans une zone où les navires attendent
traditionnellement que les conditions météorologiques s'améliorent
avant d'entreprendre la traversée du Bosphore, au sud, a expliqué à
l'AFP Cem Devrim Yaylali, expert maritime basé à Istanbul.
"Une collision est quelque chose de peu commun", a-t-il souligné,
ajoutant que du matériel d'espionnage pour intercepter les
communications pourrait se trouver à bord du navire russe.
"Je pense qu'il y aura une tentative de renflouement pour éviter que d'autres ne le découvrent", a déclaré M. Yaylali.
Des dizaines de navires militaires russes empruntent chaque mois le
détroit du Bosphore en direction ou en provenance des côtes syriennes,
un trafic qui suscite la curiosité des habitants d'Istanbul.
Ces allées et venues forment une chaîne d'approvisionnement logistique
informellement baptisée "Syria Express" et destinée à soutenir les
forces de Moscou engagées en Syrie pour appuyer le régime de Bachar
al-Assad.
Les relations entre la Russie et la Turquie, qui soutient quant à elle
l'opposition syrienne, se sont réchauffées au cours des derniers mois,
après une période de vive crise consécutive à un grave incident aérien.
La convention de Montreux, signée en 1936, sanctuarise la libre
circulation à travers le Bosphore et les Dardanelles des navires de
tous les pays, sauf ceux qui sont en guerre avec la Turquie. (AFP, 27 avril
2017)
Bagdad condamne les frappes aériennes turques sur le nord de l'Irak
Le gouvernement irakien a condamné mardi
les frappes aériennes turques sur le nord de l'Irak lors desquelles des
membres des forces de la région autonome du Kurdistan ont été tués.
"Le gouvernement irakien condamne et rejette les frappes menées par
l'aviation turque sur le territoire irakien", a déclaré dans un
communiqué le porte-parole du gouvernement, Saad al-Hadithi.
L'Irak considère le raid comme une "violation du droit international et de la souveraineté irakienne", a-t-il ajouté.
Bagdad voit ces frappes comme des actes "affectant de façon
négative les efforts de l'Irak et de la communauté internationale dans
la guerre contre le terrorisme".
Les frappes ont ciblé des positions tenues par le Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes kurdes turcs) et ses
alliés locaux mais au moins six membres des forces de sécurité kurdes
irakiennes ont été tués, dans ce qui semble être un accident.
Le PKK est vu comme un rival régional majeur par la faction kurde
dominante en Irak qui entretient, elle, des liens étroits avec Ankara.
La Turquie, dont les relations avec l'Irak se sont récemment tendues,
veut que Bagdad agisse davantage pour se débarrasser du PKK, qui
dispose de bases et d'hommes dans le nord de l'Irak.
"La solution au problème de la présence des membres du PKK sur le
territoire irakien doit être coordonnée avec le gouvernement irakien",
a ajouté M. Hadithi. (AFP, 25 avril
2017)
L'Irak convoque l'ambassadeur turc après des propos d'Erdogan
Les Affaires étrangères irakiennes ont convoqué l'ambassadeur turc
après des déclarations du président Recep Tayyip Erdogan qualifiant de
"terroristes" des milices paramilitaires impliquées dans la lutte
antijihadistes en Irak, a indiqué jeudi un porte-parole.
Le ministère irakien a "remis à l'ambassadeur turc à Bagdad une
protestation formelle concernant des déclarations récentes du président
turc sur le groupe Hachd al-Chaabi (Mobilisation populaire)", a précisé
dans un communiqué Ahmad Jamal, porte-parole des Affaires étrangères.
Hachd al-Chaabi est une organisation progouvernementale dominée par des
milices chiites soutenues par l'Iran, qui joue un rôle clé dans la
lutte contre le groupe Etat islamique (EI) en Irak.
Dans une interview à la télévision satellitaire du Qatar al-Jazeera,
dont le bureau à Bagdad a été contraint de fermer en 2016, M. Erdogan a
déclaré: "Dans le combat contre Daech (EI) en Irak, il y a quelque
chose de frappant (...) Le Parlement irakien dit que Hachd al-Chaabi
n'est pas un groupe terroriste, mais ce qui est intéressant c'est qui
est derrière ce groupe terroriste".
Fateh Yildiz a pris son poste comme ambassadeur turc à Bagdad en janvier.
La Turquie veut garder son influence sur certaines parties du nord
irakien. La progression du Hachd al-Chaabi plus au nord du pays, dans
le cadre de la bataille anti-EI, a suscité les craintes que l'Iran
chiite et la Turquie ne se livrent une guerre par procuration en Irak.
M. Erdogan est honni par la plupart des factions chiites en Irak qui
l'accusent d'avoir soutenu l'émergence de l'EI et de continuer à
encourager les opérations de l'organisation jihadiste sunnite.
Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi est sous pression de son
propre camp au sujet de la présence de bases militaires turques dans le
nord de l'Irak.
De son côté, la Turquie souhaite une action plus dure contre les
séparatistes kurdes turcs, qu'elle considère comme un groupe
"terroriste" et qui ont des bases dans le nord irakien.
(AFP, 21 avril
2017)
Poutine félicite Erdogan pour sa victoire au référendum
Le président russe Vladimir Poutine a félicité mardi son homologue turc
Recep Tayyip Erdogan pour sa victoire au référendum sur le renforcement
de ses pouvoirs, a annoncé l'agence de presse progouvernementale
Anadolu.
M. Poutine a téléphoné à M. Erdogan pour lui adresser ses
félicitations, a précisé ce média citant des sources à la présidence
turque. Le président américain Donald Trump avait fait de même la
veille, sans émettre de réserves sur un scrutin que l'opposition estime
entaché de fraudes.
Anadolu a précisé qu'au cours de leur conversation MM. Poutine et
Erdogan avaient souligné la nécessité de normaliser les relations
turco-russes, mises à mal depuis que les Turcs ont abattu un avion
Russe au-dessus de la Syrie en 2015.
Les deux parties ont également souligné l'importance de maintenir le cessez-le-feu qu'elles ont négocié en Syrie, selon Anadolu.
Certains analystes estiment que les tensions entre Ankara et l'Union
européenne, renforcées par le résultat du référendum de dimanche,
devraient favoriser un rapprochement entre la Turquie et la Russie.
(AFP, 18 avril
2017)
L'Arabie salue le "succès" du référendum en Turquie
L'Arabie saoudite a salué lundi le "succès" du référendum en Turquie
sur une réforme constitutionnelle qui renforcera considérablement les
pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.
A l'occasion du Conseil des ministres hebdomadaire, le gouvernement
saoudien a "félicité le président Erdogan de Turquie et le peuple turc
pour le succès du référendum sur la réforme constitutionnelle", a
rapporté l'agence de presse officielle saoudienne, SPA.
Le gouvernement saoudien a également exprimé l'espoir que le scrutin
"contribue à davantage de succès en matière de développement à travers
le pays".
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a remporté, selon les résultats
provisoires du référendum qui s'est tenu dimanche, 51,41% des
suffrages. Le +non+ l'a emporté dans les trois premières villes du
pays, Istanbul, Ankara et Izmir.
Une mission commune d'observateurs de l'OSCE et du Conseil de l'Europe
ont estimé lundi que la campagne pour le référendum s'est déroulée dans
des conditions inéquitables.
La campagne pour le référendum a été marquée par une large domination
du camp du "oui" dans l'espace public et les médias, pour la plupart
acquis au président Erdogan.
En Turquie, les deux principaux partis d'opposition, le CHP (social
démocrate) et le HDP (prokurde), ont dénoncé des "manipulations" et
annoncé qu'ils feraient appel du résultat du référendum.
L'Arabie saoudite et la Turquie, deux puissances sunnites régionales,
qui partagent notamment leur soutien aux rebelles dans la guerre en
Syrie, ont vu leurs relations s'améliorer au cours de l'année écoulée.
Le président Erdogan a effectué en février une visite officielle en
Arabie saoudite pour resserrer les liens avec le chef de file des
monarchies pétrolières du Golfe.
(AFP, 17 avril
2017)
La minorité turque de Bulgarie divisée sur Erdogan
"Pourvu qu'on ne ferme pas la frontière!" Dans la communauté turque de
Djebel, dans le sud de la Bulgarie, le référendum du 16 avril en
Turquie voisine fait craindre un regain de tension entre les deux pays,
sur fond de poussées nationalistes.
C'est jour de marché sous les minarets de ce chef-lieu emblématique des
Turcs de Bulgarie, et la plupart des binationaux prévoient de prendre
part au scrutin.
Les Turcs de Bulgarie forment une communauté d'environ 700.000
personnes établie dans le pays depuis l'époque de la domination
ottomane sur les Balkans et représentent près de 10% de la population
nationale, un record au sein de l'UE.
Mais plus que l'enjeu du scrutin --un renforcement des pouvoirs du
président Recep Tayyip Erdogan--, c'est son impact potentiel sur leur
vie quotidienne qui préoccupe les habitants.
"Pourvu qu'on ne ferme pas la frontière ! Car on va et vient tout le
temps entre notre maison en Bulgarie et celle en Turquie", s'inquiète
Bahri Ömer, un Bulgaro-Turc de 59 ans venu faire ses emplettes.
Avant les législatives bulgares du 26 mars, des nationalistes bulgares
avaient en effet bloqué la frontière turque pour empêcher des
binationaux vivant en Turquie de venir voter, reprochant à M. Erdogan
de vouloir peser sur l'élection.
Or ces nationalistes, regroupés dans la coalition Patriotes unis, sont
arrivés troisièmes des élections et sont en discussion avec le
vainqueur, l'ancien Premier ministre Boïko Borissov, pour former une
coalition, faisant craindre une surenchère entre Sofia et Ankara.
"Les gens ont peur, ils ont trop souffert des vagues d'assimilation et
des expulsions" tout le long du 20e siècle, explique le maire de
Djebel, Bahri Recep Ömer (sans lien avec le client du marché).
La blessure est particulièrement vivace dans cette commune de 3.500
habitants qui depuis le fond des Rhodopes symbolisa la résistance
turque à la politique d'assimilation forcée à la majorité slave menée
par le régime communiste dans les années 1980.
Depuis 1989, les relations se sont normalisées. Des lignes d'autobus
régulières relient les deux pays, le tourisme est florissant et
beaucoup de familles turques se partagent des deux côtés de la
frontière.
Mais face à la montée des nationalistes, "comment exclure qu'une telle
politique se répète?", s'interroge Bahri Recep Ömer, évoquant "des
signes inquiétants" menaçant les Turcs de Bulgarie.
- 'Sultanat' ottoman-
Au sein de la communauté, dont l'unité notoire est pour la première
fois ébranlée, certains n'hésitent toutefois pas à accuser ouvertement
M. Erdogan de contribuer à la dégradation des liens entre les deux pays.
C'est le cas d'Ahmed Dogan, leader historique du principal parti turc
bulgare MDL, qui lui a reproché de mener une politique "menaçante pour
ses voisins", qualifiant le référendum du 16 avril de "menace pour la
démocratie" visant à rétablir le "sultanat" ottoman.
Ces attaques inhabituelles sont intervenues alors qu'Ankara a parrainé
la création d'un nouveau parti turc en Bulgarie, Dost, dans ce que
Sofia a interprété comme une tentative d'ingérence dans la vie
politique nationale.
Si Dost --une formation qu'a rejointe Bahri Recep Ömer-- n'a obtenu que
2,9% des voix aux législatives, soit moins des 4% nécessaires pour
entrer au Parlement, il en a recueilli 22% dans la région de Kardjali,
où se trouve Djebel. Le MDL, qui jusque là y régnait en maître, a dû se
contenter de 43%.
"Tout ce que nous cherchons, c'est des relations normales avec la
Turquie, une puissance économique qui peut investir dans nos régions
démunies", assure le maire.
- Merkel talonne Erdogan -
Car aujourd'hui, la survie économique dépend principalement des
milliers d'émigrés en Allemagne, en Angleterre ou en Espagne, dont les
maisons rénovées tranchent avec la vétusté ambiante.
Avec un taux d'approbation de 65%, l'Allemagne et sa chancelière Angela
Merkel (44%) rivalisent d'ailleurs en popularité avec la Turquie (68%)
et M. Erdogan (49%), selon une récente étude de l'université NBU de
Sofia menée auprès de 1.200 musulmans bulgares.
Pour Evguenia Ivanova, sa coordinatrice, le regain de popularité de la
Turquie s'explique par le fait que "les musulmans inquiets par la
poussée du nationalisme" bulgare "comptent" in fine sur l'aide d'Ankara.
"Il serait exagéré de dire que les Turcs de Bulgarie aiment Erdogan",
tempère toutefois Sinasi Süleyman, le maire de Kirkovo, une commune
proche de Djebel.
"Il ne faut pas confondre l'attitude envers Erdogan et celle envers la
Turquie, avec laquelle nous avons des liens biologiques", souligne ce
responsable du MDL qui a "une soeur et 27 cousins en Turquie". (AFP, 10 avril
2017)
Ankara prépare une offensive terrestre en Irak
La Turquie prépare une offensive terrestre dans le nord de l'Irak
contre les bases arrières des séparatistes kurdes du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), a rapporté jeudi le quotidien Yeni
Safak, proche du pouvoir turc.
Cette opération, baptisée "Bouclier du Tigre", succéderait à
l'opération "Bouclier de l'Euphrate", lancée le 24 août dans le nord de
la Syrie contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) et les
milices kurdes, et qui a officiellement pris fin la semaine dernière.
Les autorités turques n'ont pas confirmé ces informations dans
l'immédiat, mais le président Recep Tayyip Erdogan a affirmé cette
semaine que "Bouclier de l'Euphrate" aurait une "deuxième et une
troisième étape", en Syrie et en Irak.
L'opération "Bouclier du Tigre" pourrait être lancée "fin avril ou
début mai", après le référendum du 16 avril sur l'extension des
pouvoirs du président Erdogan, affirme Yeni Safak.
Selon le quotidien, des chars, pièces d'artillerie et véhicules de
transport blindés utilisés pour l'opération en Syrie seront mobilisés.
Le journal dénombre neuf camps du PKK, organisation classée
"terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux, dans la région de
Sinjar, qui s'étend de Mossoul à la Syrie, au sud de la frontière
turque.
L'organisation séparatiste kurde y était entrée en 2014, pour, selon
elle, en chasser l'EI qui y massacrait les populations yézidies locales.
D'après Yeni Safak, l'opération vise notamment à couper les voies de
communication entre Sinjar et les monts Kandil, dans le nord de l'Irak,
où se trouverait l'état-major du PKK.
Par ailleurs, l'offensive vise à empêcher la jonction de ces zones avec
celles contrôlées en Syrie par des milices kurdes qu'Ankara considère
comme des émanations du PKK.
Les forces d'Ankara seront en outre appuyées par des Turkmènes d'Irak
entraînés dans la base turque de Bachiqa (province de Mossoul), où sont
déployés des soldats turcs depuis décembre 2015, au grand dam de Bagdad.
Une telle opération dans le nord de l'Irak risquerait de renforcer les
tensions avec Bagdad, mais aussi Washington qui a maintenu une position
méfiante face à l'incursion unilatérale de la Turquie en Syrie.
M. Erdogan a juré d'"éradiquer" le PKK après la rupture, à l'été 2015,
d'un fragile cessez-le-feu visant à mettre fin à un conflit qui a fait
plus de 40.000 morts depuis 1984.
(AFP, 6 avril
2017)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Au moins 16 migrants morts dans un naufrage à Lesbos
Au moins 16 personnes, dont deux enfants, sont mortes noyées lundi dans
le naufrage d'un bateau de migrants au large de l'île de Lesbos en mer
Égée, alors que deux femmes ont été sauvées, a indiqué la police
portuaire grecque.
Les recherches se poursuivaient en début de soirée dans la zone, alors
que selon les déclarations d'une femme enceinte, l'une des deux
rescapées, "25 personnes au total étaient à bord", a indiqué une
porte-parole de la police.
Les patrouilleurs grecs et de Frontex, l'agence européenne des
frontières, ont jusqu'ici repêché les corps de six femmes, d'un enfant
et de deux hommes dans les eaux grecques, selon un communiqué des
gardes-côtes grecs.
De leur côté, les autorités turques ont repêché les corps d'un enfant et de six hommes, selon la même source.
Le bateau, qui a coulé pour des raisons inconnues au large de Lesbos en
provenance des proches côtes turques, n'avait pas été signalé en
détresse.
Il a coulé dimanche dans la nuit, selon les témoignages des deux
rescapées, deux Africaines, a rapporté le bureau grec du
Haut-Commissariat aux Réfugiés de l'ONU.
Son représentant, Philippe Leclerc, a réitéré à cette occasion l'appel
du HCR à l'ouverture de "voies légales" et sûres au profit des
personnes en demande de protection internationale.
Par ailleurs dans le nord de la Grèce, près de la frontière terrestre gréco-turque, une camionnette
acheminant 15 migrants irréguliers s'est renversée lundi après une course poursuite avec la police, tuant un Iranien de 35 ans.
Trois migrants et le chauffeur du véhicule, un Moldave de 29 ans, ont
été blessés et hospitalisés, selon un communiqué de la police grecque.
Outre la victime décédée, cinq Bangladais, trois Pakistanais, trois
Irakiens et trois Iraniens étaient à bord.
Le 24 mars, onze migrants syriens avaient trouvé la mort en Egée, selon
les garde-côtes turcs. Neuf passagers du même bateau avaient pu être
secourus.
En 2015 et 2016, les traversées périlleuses en mer entre la Grèce et la
Turquie ont coûté la vie à plus d'un millier de réfugiés et migrants.
Ces drames ont considérablement été réduits après le pacte conclu en
mars 2016 entre la Turquie et l'Union européenne visant à stopper le
flux migratoire vers l'Europe via la Turquie.
Selon un décompte du HCR, "environ 4.900 personnes" ont tenté le
passage depuis le début de l'année, contre 173.450 arrivées
enregistrées en 2016. (AFP, 24 avril
2017)
Turkish language still far away from official EU status
In early 2016, Cyprus asked the EU to recognise Turkish as an official
language, in an attempt to boost its reunification process. Over one
year later, this request has made little headway.
In February 2016, Greek-Cypriot President Nicos Anastasiades wrote to
the Dutch Presidency of the EU asking for Turkish to be recognised as
the bloc’s 25th official language.
Reunification talks between the two halves of the Mediterranean island
are still ongoing and Anastasiades hoped securing official status for
Turkish would advance the negotiations.
It is estimated over 300,000 people live in Northern Cyprus and the
population is almost entirely Turkish-speaking. The Greek-Cypriot
president’s request at the time suggested that a reunification deal was
in the offing.
Cyprus: Make Turkish an official EU language
Greek-Cypriot President Nicos Anastasiades has asked the Dutch EU
Presidency to add Turkish to the bloc’s 24 official languages, in order
to boost attempts to reach a reunification agreement on the
Mediterranean island.
Peace talks are scheduled to resume today (11 April) after a two-month
hiatus. Controversial legislation that commemorated a 1950 referendum
on unification with Greece has been amended, after the Turkish-Cypriot
side took exception to the law.
Changes to the EU’s language regime can only be made through a
unanimous decision by all 28 member states. When asked by EURACTIV.com
if the European Commission had started preparing anything, the EU
executive only reiterated that language policy is an exclusive Council
competence.
The only faint glimmer of progress since Anastasiades original request
came last April when MEPs adopted a European Parliament report on
Turkey, which also supported making Turkish an official language.
Ironically, Ankara rejected the report because of references to the
Armenian genocide.
MEPs call for Turkish becoming EU language
One of the texts of the European Parliament Report on Turkey adopted
yesterday (14 April) calls for making Turkish an official language of
the EU, a move condemned by a minority of MEPs who voted against the
report.
When it became clear last year that Cyprus was interested in adding
Turkish, a number of far-right Greek and French lawmakers asked the
Commission how the proposal would be in keeping with European values.
Golden Dawn MP Georgios Epitideios insisted that including Turkish
would be the same as “rewarding the occupying army in Cyprus and would
be an insult to Cypriots”.
He also added that it would pave the way for the recognition of
“dozens” of other languages spoken by EU citizens originally from third
countries.
President of the Commission Jean-Claude Juncker, answering on behalf of
the EU executive in April 2016, said “the time has come to launch
preparations in order to enable the Union to start using Turkish as an
official language upon reunification of the island (Cyprus)”.
But he too explained that language rules are governed by the Council, “acting unanimously”.
Brussels-Ankara ties are shaky at best at the moment so any chance of the EU-28 agreeing on this issue look non-existent.
Disputes over political campaigning on foreign soil for Sunday’s
constitutional referendum led to violence last month and Turkish
President Recep Tayyip Erdoğan’s repeated threats to end the bloc’s
refugee deal have upped tensions.
Irish to be given full official EU language status
Although it has been an official language of the EU since 2007, Irish
will now be gradually upgraded to a full working language of the
European institutions.
Last year’s request was not the first time Cyprus has raised the
Turkish language issue. When negotiating its membership of the EU in
2002, the Republic was dissuaded by Brussels from pushing too hard on
the issue, citing “the limited practical purposes” and “considerable
cost”.
Adding another language would increase the number of combinations the
EU’s translation and interpretation services have to deal with. Upping
that number from 552 to 600 would mean an estimated €37 million
increase in the annual bill.
The Republic of Cyprus has been an EU member since 2004.
Turkish-Cypriots, despite living in territory not under the control of
the government, are still considered EU citizens. (By Sam Morgan | EURACTIV.com Apr 11, 2017)
Chypre: une loi source de tensions avec la partie turque amendée
Les députés chypriotes grecs ont amendé vendredi une loi controversée
sur la commémoration d'un référendum sur le rattachement de Chypre à la
Grèce, un texte qui avait conduit au blocage des pourparlers de paix
avec les Chypriotes turcs.
En février, le leader des Chypriotes turcs Mustafa Akinci avait
suspendu sa participation aux négociations de paix destinées à
réunifier l'île divisée depuis 1974.
Il protestait ainsi contre l'adoption par le Parlement chypriote grec
d'une loi prévoyant la commémoration dans les écoles d'un référendum de
1950 soutenant un rattachement à la Grèce. La minorité turcophone de
Chypre s'est toujours opposée à une telle union.
Mardi, les leaders chypriotes grec et turc avaient accepté de reprendre
les pourparlers sous l'égide de l'ONU à partir du 11 avril, à condition
que cette loi soit retirée.
Après un débat houleux, une version amendée du texte annulant la
commémoration controversée dans les écoles a été adoptée vendredi par
les députés chypriotes grecs, à 30 voix contre 20.
La motion a été déposée par le parti du président chypriote Nicos
Anastasiades Disy (droite) et soutenue par le principal parti
d'opposition Akel (communiste).
Ces deux partis ont été capables de "corriger cette erreur", a salué M. Akinci après le vote, en référence à la loi.
Le leader chypriote turc a confirmé qu'il prendra part aux discussions
mardi et estimé que les deux camps étaient "à la croisée des chemins".
Lors du vote initial de la loi proposée par le parti ultra-nationaliste
Elam, les parlementaires de Disy s'étaient abstenus permettant le
passage du texte.
Des partisans du parti d'extrême droite ont manifesté vendredi devant
le Parlement à Nicosie, exhortant les députés à ne pas reculer.
"Disy-Akel assassinent l'Histoire", pouvait-on lire sur une banderole.
MM. Anastasiades et Akinci sont engagés depuis mai 2015 dans de
fragiles pourparlers de paix, considérés comme un réel espoir de
réunifier cette île méditerranéenne.
Chypre est divisée depuis l'invasion en 1974 des troupes turques dans
le tiers nord de l'île en réponse à un coup d'Etat visant à rattacher
le pays à la Grèce qui inquiétait les Chypriotes turcs.
Les progrès réalisés au cours des derniers pourparlers ont été en
grande partie le fruit de la relation personnelle entre M. Anastasiades
et M. Akinci, dirigeant de la République turque du Chypre nord, une
entité autoproclamée, reconnue seulement par la Turquie. (AFP, 7 avril
2017)
Immigration
/ Migration
750 manifestants à Strasbourg contre le résultat du référendum en Turquie
Environ 750 personnes, selon la préfecture, ont manifesté samedi à
l'appel d'organisations kurdes de Turquie devant le Conseil de l'Europe
à Strasbourg pour contester la victoire du +Oui+ au referendum organisé
pour renforcer les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.
La révision constitutionnelle, adoptée à un peu plus de 51% des voix
par les Turcs le 16 avril, envisage un renforcement considérable des
pouvoirs du président, avec notamment la suppression du poste de
Premier ministre à son profit, alors que M. Erdogan est déjà accusé de
dérive autoritaire par ses détracteurs.
"On a tous voté +non+, mais on savait très bien que le +oui+ allait
passer, pourquoi? C'est en trichant. En trichant, on peut tout faire et
c'est ce qu'il fait (Mr Erdogan), ça fait des années qu'il fait ceci,
en trichant", a affirmé Ucihan, un manifestant, à une journaliste de
l'AFP.
Pour Tugba Hezel, députée turque du parti prokurde HDP, "la victoire du
+oui+ au referendum n'est pas justifiable parce que c'est le +non+ qui
a gagné dans les urnes".
"En changeant des lois, Mr Erdogan pourra peut-être essayer de faire ce
qu'il veut, mais le peuple ne lui en laissera pas le droit", a ajouté
cette députée qui explique ne pas pouvoir retourner en Turquie, sous
peine d'être arrêtée.
Les résultats du référendum ont été contestés par l'opposition, mais
les membres du Haut-Conseil électoral turc (YSK) ont décidé à une
majorité de dix contre un de rejeter les recours.
Le gouvernement présente cette révision constitutionnelle comme
indispensable pour la stabilité du pays. Mais l'opposition dénonce la
dérive autoritaire d'un homme qu'elle accuse de chercher à museler
toute voix critique, surtout depuis le putsch manqué.
La principale formation prokurde HDP, avait appelé à voter contre, dénonçant vivement une campagne selon elle inéquitable.
Samedi à Strasbourg, les manifestants s'étaient donnés rendez-vous
devant le Conseil de l'Europe. Thorbjoern Jagland, le secrétaire
général de l'Institution paneuropéenne dont la Turquie est membre, a
mis en garde jeudi les dirigeants turcs."Si vous voulez rétablir la
peine de mort, vous ne pouvez pas être membre du Conseil de l'Europe".
Quelques minutes après l'annonce de sa victoire, M. Erdogan a annoncé
qu'un référendum serait organisé sur la peine capitale si le Parlement
ne la rétablissait pas. (AFP, 22 avril
2017)
Que sera la prise de position des partis belges, notamment du PTB?
Voici une analyse* dans la revue du PTB qui attire avec justesse
l'attention sur la répression en Turquie et les relations opportunistes
des puissances étrangères avec le pouvoir islamiste turc.
Toutefois, après le soutien massif des Turcs de Belgique à la
constitution dictatoriale d'Erdogan, le PTB doit s'interroger également
sur les raisons de cette soumission...
Il doit mettre en question le rôle des missions diplomatiques turques,
de la Diyanet et de ses mosquées dans cette soumission ainsi que la
complicité des élu(e)s d'origine turque dans les assemblés fédérale,
régionales et communales belges.
A l'approche des élections communales, fédérales, régionales et
européennes, en tant qu'étoile montante de la politique belge, le PTB
doit absolument clarifier sa prise de position sur l'ingérence du
pouvoir islamiste turc dans la vie politique de la Belgique avant qu'il
ne soit trop tard.
* Solidaire
Un avocat kurde est empêché de quitter la Turquie vers la Belgique
L’avocat Ramazan Demir, inscrit au Barreau d’Istanbul, n’a pas pu
quitter le territoire turc alors qu’il avait confirmé sa participation
à un colloque vendredi à Bruxelles. «Tout était OK jusqu’il y a
quelques jours puis est venue cette interdiction des autorités
turques», a confirmé l’avocate Joke Callewaert du réseau Progress
Lawyers Network, organisateur du colloque.
Cette interdiction a été prononcée en raison du fait que M. Demir
défend des organisations kurdes désignées par Ankara comme terroristes
et eu égard à l’état d’urgence. Le colloque de vendredi portait
précisément sur l’état d’urgence et a permis de confronter différentes
expériences à l’étranger, en France et en Italie, ainsi que d’analyser
la pression sur la Justice en Belgique dans le contexte du terrorisme. (Belga, 20 avril 2017)
"Les ressortissants d’origine turque, un réservoir électoral pro-Erdogan"
Les ressortissants d’origine turque
devenus belges sont considérés comme un réservoir électoral
pro-Erdogan. Ils fonctionnent comme s’ils vivaient dans une énième
province turque. L’échec de leur intégration est entretenu par l’AKP,
la Diyanet et les élus d’origine turque du PS.
Entretien avec George Verzin,
Conseiller communal et chef de
groupe pour le MR à Schaerbeek
Q - Faut-il, comme le souhaitent certains CD&V, Open-VLD et la N-VA, revoir l’octroi de la double nationalité ?
Je souhaite qu’on puisse entamer une réflexion à ce sujet. Le débat
devrait toutefois s’opérer à un niveau européen. Selon moi, les
ressortissants d’un Etat membre des 28 de l’Union européenne qui
revendiquent une double nationalité se la verraient octroyer de manière
automatique. Par contre, pour des ressortissants de pays non membres de
l’UE, on pourrait réfléchir à un octroi de la double nationalité
conditionnelle; c’est à dire conditionné à l’adhésion du pays d’origine
aux principes démocratiques et au fait que sa Constitution soit
respectueuse des valeurs universelles. Ainsi, le ressortissant d’un
Etat dictatorial qui souhaite obtenir aussi la nationalité belge devra
obligatoirement faire un choix et renoncer le cas échéant à la
nationalité de son pays d’origine.
Q - “Plus de la moitié des Turcs ont voté en faveur d’un système
autoritaire. Stop à la double nationalité maintenant. Choisissez svp.
Intenable”, a tweeté le député CD&V Hendrik Boggaert. Faites-vous
aussi un lien entre le vote des Turcs belges, un problème d’intégration
et la nécessité de revoir la double nationalité ?
Par rapport à la communauté turque en Belgique, le vrai problème est ce
triangle infernal entre l’AKP – parti islamo-conservateur au pouvoir en
Turquie–, la Diyanet – le ministère turc des cultes – et le parti
socialiste en Belgique. Quand on constate que 80 % des gens qui votent
pour l’AKP votent pour le PS aux régionales et communales à Bruxelles,
ça pose question. L’AKP utilise la Diyanet comme outil de propagande et
de contrôle politique de la communauté turque. Ainsi, à St.Josse ou à
Schaerbeek, si la communauté turque s’avère intégrée sur les plans
économique et immobilier, elle apparaît mentalement enfermée dans un
repli identitaire exacerbé. Ce nationalisme endémique est entretenu par
une vie autarcique dans certains quartiers via les magasins turcs, les
réseaux sociaux et les médias turcs, dont la télévision, favorables à
l’AKP. L’intégration harmonieuse de la communauté turque en Belgique
n’est pas assurée.
Q - Pouvez-vous préciser l’incidence de la double nationalité ?
Voici plus de 20 ans, on a modifié le Code de la nationalité pour
octroyer plus facilement la nationalité belge à des ressortissants qui
gardaient leur nationalité d’origine. L’idée, dont j’étais alors un des
promoteurs, était d’accorder le droit de vote à des ressortissants
étrangers pour faciliter leur intégration et parcours citoyen.
Permettre plus aisément la double nationalité était un des moyens.
Aujourd’hui, on ne peut que constater un échec de l’intégration d’une
partie de la communauté turque. Les ressortissants d’origine turque
devenus belges sont considérés comme un réservoir électoral
pro-Erdogan. Ils s’engagent, votent lors des élections turques et
fonctionnent comme s’ils vivaient dans une énième province turque. Des
élus PS effectuent leur service militaire en Turquie et prêtent serment
à son armée*. J’ai été choqué de voir à Bruxelles les camions et
panneaux de 20m2 de publicité politique uniquement en faveur d’Erdogan.
Cet échec de l’intégration est délibérément entretenu par l’Etat turc –
à travers l’AKP et la Diyanet – et les élus d’origine turque du PS,
connectés avec l’AKP. Ils oeuvrent à l’enfermement mental de la
communauté. 90 % des Turcs vivant à Schaerbeek viennent d’Emirdag, en
Anatolie, région rurale la plus favorable à l’AKP. Mes amis d’origine
turque, non AKP, progressistes, dénoncent la mise sous cloche de la
communauté. Si vous ne votez pas bien, vous êtes, à Bruxelles,
considéré comme traître à la patrie turque. Quand le PS va-t-il sortir
de ce communautarisme débridé ? Cela met aussi en évidence le problème
– et l’arrêt demandé par le MR – du financement étranger du culte, ici
par le Diyanet, ailleurs par l’Arabie saoudite.
Q - Justement, pourquoi Didier Reynders (MR) ne soutient- il pas
le CD&V, l’Open-VLD et la N-VA dans la remise en cause de la double
nationalité ? Pour des raisons électorales vu qu’une bonne partie des
Belges à l’étranger vote MR ?
C’est effectivement délicat. Comment revendiquer le droit des Belges de
voter depuis l’étranger si on le refuse aux étrangers de le faire en
Belgique.
*“Je jure […] d’obéir aux
lois et à l’ordre, défendre l’honneur de l’armée et la fierté du
drapeau turc en les considérant plus importants que ma vie, de
sacrifier ma vie le cas échéant à la patrie et à la république.”
Serment militaire turc En 2010, un article
du journaliste Mehmet Koksal expliquait que des élus belges (députés et
conseillers communaux) effectuaient leur service militaire en Turquie,
Etat dont ils avaient aussi la nationalité. Lors de la formation, tout
soldat prête ce serment. http://bit.ly/2pwC5NE
(La Libre Belgique, Thierry Boutte, 19 avril 2017)
Fief d'Erdogan: 3 Turcs sur 4 en Belgique ont voté pour le régime dictatorial!

Le parti d'Erdogan a mené une campagne scandaleuse en Belgique en
qualifiant le référendum du 16 avril 2017 comme une lutte du croissant
contre la croix.... Les organisations de l'AKP et du MHP ainsi que
plusieurs mosquées de la Diyanet ont mobilisé les ressortissants turcs
même en organisant des navettes en bus entre les consulats turcs et
plusieurs villes belges.
Résultat: Selon les chiffres officiels, trois électeurs turcs sur
quatre en Belgique ont voté pour la nouvelle constitution visant
l'établissement d'un régime dictatorial en Turquie.
En Belgique, 81.540 électeurs turcs sur 137.000 se sont rendus aux urnes dans les consulats turcs à Bruxelles et à Anvers.
Avec un pourcentage total de 74,18% les Turcs de Belgique sont les
supporters d'Erdogan les plus nombreux parmi les pays où se trouvent
les ressortissants turcs. Pays-Bas: 69,98%, France: 64,74, Allemagne:
63,11%.
Le pourcentage de "oui" est 68,71% à Bruxelles et 79,65% à Anvers.
Après l'annonce des résultats, plusieurs groupes de partisans
d'Erdogan, malgré l'interdiction policière, ont fait des manifestations
dans les rue de Schaerbeek et Saint-Josse, notamment sur la Chaussée
d'Haecht. (Info-Turk, 16 avril 2017)
Le Soir: La fête turque à Schaerbeek et à Saint-Josse

Ce dimanche, à Schaerbeek et à Saint-Josse, impossible de passer à
côté. Dans les cafés, les snacks et les restaurants, les télés ne
parlent que de ça. On écoute la radio, on vérifie son smartphone. Et
surtout, on arbore les couleurs nationales. Et pour cause, ce dimanche
c’est jour de vote en Turquie, pour réformer la constitution.
Dans les rues, difficile de rater les supporters du « oui », qui se
rangent derrière la campagne du président Erdogan. En début de journée
pourtant, la chaussée de Haecht était plutôt calme. La présence
policière avait été renforcée mais dans le milieu de l’après-midi, ils
doivent bien reconnaître qu’il ne se passe pas grand-chose. « C’est
plus calme qu’un dimanche normal », assure un homme en uniforme. « Les
gens sont à l’intérieur ».
De fait. Les cafés sont bien remplis et tout le monde s’impatiente au
fil du comptage des voix. Beaucoup ont voté « oui ». « La constitution
turque a été écrite par des militaires, raconte Tunay dans un bistrot
de l’avenue Rogier.Il était temps de la moderniser, le résultat amènera
plus de démocratie dans le pays, qu’Erdogan a déjà bien réformé ». Et
les dérives autoritaires du président ? « Quelles dérives ? Avant
l’arrivée d’Erdogan, les médias n’étaient pas libres. C’est lui qui les
a renforcés. Aujourd’hui, ils insultent le président. Et ce n’est pas
lui qui les met en prison. Ce sont des décisions de justice ».
Dans la rue, à mesure que les heures avancent et que les résultats
semblent annoncer une victoire du « oui », on assiste à des scènes de
mondial de football. Les voitures klaxonnent, les drapeaux volent dans
tous les sens. A 19h, c’est déjà un peu la fête dans le quartier.
Yasin, Yasemin et Makbule s’apprêtent à travailler dans l’épicerie. Les
deux jeunes femmes portent un sweat aux couleurs du drapeau turc. Eux
aussi sont à fond derrière le président. « Bien sûr qu’on a voté, et
bien sûr qu’on a voté oui. Le président Erdogan est sans cesse attaqué
par les médias occidentaux. Pourquoi ? Parce qu’il ne s’aplatit plus
devant l’Europe. Du coup on le traite comme un dictateur. Alors que
tout ce qu’il fait, c’est nettoyer le pays des terroristes et œuvrer
pour le bien des Turcs ».
« Le régime est répressif »
Dans le magasin textile juste en face en revanche, l’heure n’est pas à
la fête comme dans le reste du quartier. Ali est guleniste. Et pour
lui, la percée du « oui » ne risque pas d’améliorer la situation du
pays. « La communauté turque de l’étranger est très partisane du
président, considère-t-il. C’est normal, ils partent une semaine sur
l’année là-bas. Alors oui, les routes sont belles. Les infrastructures
sont modernes. Mais la population ne vit pas bien. Je le sais, j’ai
vécu 19 ans là-bas. Le régime est répressif. Ici je peux avouer que je
supporte Gullen. Mais si cela se sait au pays, je risque d’avoir de
gros problèmes ».
Sur la place Houwaert, en contrebas, un jeune Turc d’origine kurde,
dresse le même constat. « Erdogan, aujourd’hui est intouchable. Plus
personne ne pourra lui reprocher quoi que ce soit. Et, dans quelques
années, la Turquie ne sera plus qu’un repère de fascistes et de
fanatiques religieux », estime-t-il.
La Turquie a voté oui ce dimanche. Les Turcs de Belgique également et
dans une plus large mesure encore. Toutefois, difficile de parler
d’unanimité. (Le Soir, 17 avril
2017)
Manifestation à Bruxelles contre le régime Erdogan
Quelque 300 Kurdes ont manifesté samedi après-midi à Bruxelles contre
le régime du président turc Recep Tayyip Erdogan et le référendum qui
se tiendra dimanche en Turquie. Les manifestants ont exprimé leur
soutien aux 200 prisonniers politiques kurdes en grève de la faim dans
les prisons turques. Ils ont également appelé à voter «non» au
référendum sur le renforcement des pouvoirs d’Erdogan.
«En ce moment, 200 prisonniers politiques kurdes font une grève de la
faim depuis plus de deux mois dans 21 prisons turques», a précisé Orhan
Kilic, porte-parole de NavBel, le conseil de la communauté kurde de
Belgique. «Leurs droits les plus fondamentaux ne sont pas respectés.»
Les manifestants ont réclamé l’amélioration des conditions de ces
prisonniers, une solution politique dans le dossier kurde et le rejet
du renforcement des pouvoirs d’Erdogan lors du référendum de dimanche.
«Le gouvernement du président Erdogan se comporte déjà comme un régime
dictatorial, il est temps de l’arrêter.» (Secours rouge, 15 avril 2017)
Epineux problème en Flandre : Mosquées de la Diyanet
Gwendolyn Rutten rouvre le débat sur la mosquée Fatih de Beringen,
écrivent nos confrères du Standaard dans leurs éditions de samedi. La
présidente du VLD estime que les mosquées attachées à la Diyanet (le
ministère turc des Affaires religieuses) ne doivent plus bénéficier
d’une reconnaissance en Flandre. Elle s’oppose également à l’idée que
le gouvernement finance une mosquée reconnue. En 2019, le parti libéral
flamand veut changer la loi.
Vendredi prochain, le gouvernement flamand se penchera sur cet épineux
dossier. La ministre flamande en charge des Affaires intérieures
Liesbeth Homans (N-VA) veut retirer l’agrément de la mosquée Fatih de
Beringen. Mais le CD&V s’y oppose, compliquant l’entente entre ces
deux partis. « Que cherchons nous avec une telle reconnaissance ? », se
demande Rutten. « Toutes les mosquées attachées à la Diyanet font de la
politique en Flandre. Pourquoi la ministre Homans se concentre-t-elle
sur une seule mosquée puisque toutes sont susceptibles de ne plus être
reconnues. »
La présidente du VLD n’est pas d’accord avec Liesbeth Homans. Mais elle
montre de la compréhension pour la manière dont celle-ci s’est emparée
du dossier. « Deux réalités sont entrées en conflit. La Sûreté de
l’Etat contrôle toutes les mosquées. Autant celles qui sont reconnues
que celles qui ne le sont pas. Ce contrôle inclut la radicalisation et
le terrorisme. Il s’agit surtout dans ce cas de mosquées financées par
l’Arabie saoudite. Les mosquées de la Diyanet sont plutôt pour un islam
modéré. Le salafisme n’est pas le problème. Le problème, c’est la
propagande politique. Selon la loi, la Sûreté de l’Etat n’a pas
vocation à contrôler cela. »
Label de qualité
Gwendolyn Rutten trouve cette influence politique inacceptable. « Les
textes pour la prière du vendredi sont écrits en Turquie. Pour le
président Erdogan, tous les Turcs restent des enfants de la nation, peu
importe où ils se trouvent. » La présidente du VLD déplore aussi le
manque de formation des imams. Si de telles formations étaient
dispensées, les imams pourraient bénéficier d’une sorte de label de
qualité flamand, dit elle. Mais Gwendolyn Rutten refuse que ce
processus soit lié à un financement. « La mosquée Fatih affirme
elle-même qu’elle n’a pas besoin d’argent. »
Pour assurer la séparation entre l’Eglise et l’Etat, le VLD veut que
l’article 181 de la loi soit révisé. Celui-ci règle le financement des
cultes et de la laïcité. Gwendolyn Rutten souligne qu’il est temps
d’ouvrir ce débat car selon elle toutes les religions doivent pouvoir
se financer. ■ (Le Soir, 15 avril 2017)
Erdogan: l'homme qui menace l'Europe




Zuhal Démir: "Il y a un noyau dur de fanatiques turcs en Belgique"
Les élus belgo-turcs font preuve de lâcheté en ne dénonçant pas les
appels à la violence au sein de la diaspora turque, estime la
secrétaire d’État fédéral Zuhal Demir (NVA).
Des Kurdes qui sont poignardés à Bruxelles, des gulénistes - les
partisans ou considérés comme tels du prédicateur Fethullah Gülen et
premier opposant du président turc Recep Tayyip Erdoğan - qui sont
menacés à Gand et Anvers, et des mosquées du Limbourg qui appellent à
la haine : autant de situations que la secrétaire d’État fédéral Zuhal
Demir (N-VA) en charge entre autres de la Lutte contre la pauvreté et
l’Égalité des chances entend dénoncer une bonne fois pour toutes.
Ce 1er mai 2016, Zuhal Demir, encore simple députée fédérale à
l’époque, se trouve à Gand pour parler conditions de travail devant une
salle pleine à ras bord. Dans le public, se trouve un groupe d’hommes
turcs. Des individus connus des forces de l’ordre et étroitement
surveillés par des agents en civil, ce qu’ils ignorent encore à ce
moment-là. À la fin du speech, la politicienne d’origine kurdo-turque,
qui les a repérés depuis longtemps, leur tend amicalement la main pour
les saluer. Une main que les membres du groupe refusent de serrer car
"elle est une femme et une terroriste", avant même que l’un d’entre eux
tente de l’agresser physiquement, n’y parvenant pas grâce à
l’intervention d’un des agents sur place. "C’est là que j’ai réalisé à
quel point la situation avait dégénéré", soupire, presque un an plus
tard, l’élue nationaliste, depuis son bureau bruxellois.
Celle qui est entre-temps devenue secrétaire d’État explique avoir
petit à petit été découragée par les nombreux messages rapportant des
tensions au sein de la communauté turque en Belgique. Situation qui
s’explique par la politique menée par le président turc Erdoğan. "Il y
a dix ans, tout le monde, que ce soit les Turcs, les Kurdes, les Alévis
ou les gulénistes, vivait ensemble en paix en Belgique. Mais depuis
qu’Erdogan a commencé à viser systématiquement des groupes de
population à des fins politiques, la situation est devenue
incontrôlable", lâche Zuhal Demir. "Nous allons te violer", est ainsi
un des innombrables messages qu’elle a récemment reçus.
Selon l’élue fédérale, il y a actuellement en Belgique un noyau dur de
Turcs fanatiques qui menacent dans la rue et sur les réseaux sociaux en
toute impunité, se sentant intouchable. Un petit groupe de personnes
qui terroriseraient la majorité des belgo-turcs, lesquels préféreraient
se taire plutôt que d’être présentés comme des terroristes.
Mais ce qui choque et scandalise l’élue N-VA, c’est le silence des
politiciens d’origine turque. "C’est lâche de mettre sa tête dans le
sable. Je crois qu’il y aurait une grosse étape de franchie pour la
réconciliation si tous les élus turcs condamnaient avec force ce qui se
passe ici ! Qu’attend-on ? Faut-il d’abord un mort ?", insiste Zuhal
Demir.
Pour la secrétaire d’État , l’enjeu ne se limite pas à la diaspora
turque. "Il s’agit de favoriser l’intégration et d’éviter que la
communauté ne s’éloigne encore plus de nos normes et nos valeurs. Alors
des Turcs de la première génération qui sont encore partiellement
focalisés sur la Turquie… mais quand même pas les Turcs de la deuxième
ou la troisième génération ? Ils ne doivent pas être occupés avec ce
qui se passe à 3.000 km d’ici. Les Turcs de la deuxième et la troisième
génération devraient voir la Belgique comme leur maison, pas la
Turquie", insiste-t-elle.
Zuhal Demir souligne par ailleurs l’attitude de certains partis
politiques. "Localement, certains ont laissé la situation suivre son
cours car ils étaient juste intéressés par les voix de la communauté
turque. C’est comme si les tentacules d’Erdoğan avaient atteint nos
partis. J’ai ainsi trouvé très étrange de ne pas voir toute une série
d’élus d’origine turque à la commémoration du génocide arménien à la
Chambre, il y a deux ans", dénonce l’élue d’origine kurdo-turque. (DH, 7 avril 2017)
Turquie – Union européenne : tout avait si bien commencé

Engagées en 2005, les négociations d’adhésion sont à l’arrêt.
Repartiront-elles un jour ? Réponse après le référendum convoqué le 16
avril par Erdogan pour conforter son pouvoir personnel.
Les Allemands ? « Des nazis. » Les Néerlandais ? « Leurs soldats sont
restés les bras croisés devant le massacre de huit mille musulmans à
Srebrenica. » Les pays de l’UE en général ? « Des fascistes et des
racistes, des ennemis de la Turquie et de l’islam. »
Lorsque, en mars, l’Allemagne et les Pays-Bas ont invoqué des risques
de troubles à l’ordre public pour empêcher plusieurs de ses ministres
de participer à des meetings de l’AKP sur leur sol, Recep Tayyip
Erdogan a sorti l’artillerie lourde.
Erdogan se comporte comme s’il était le chef de l’exécutif, un rôle normalement dévolu au Premier ministre.
Pour le chef de l’État turc, l’enjeu est énorme : le 16 avril, ses
compatriotes se prononceront par référendum sur une réforme
constitutionnelle dont il rêve depuis des années. Si elle était
approuvée, elle transformerait le régime parlementaire en un régime
présidentiel dans lequel il bénéficierait des pleins pouvoirs.
« Erdogan veut légaliser la manière inconstitutionnelle dont il exerce
sa fonction. Depuis l’élection d’août 2014, il se comporte comme s’il
était le chef de l’exécutif, un rôle normalement dévolu au Premier
ministre. Lequel verrait son poste disparaître si la réforme était
adoptée », explique le politologue Ali Kazancigil.
Tout avait bien commencé
Alors que partisans et adversaires du oui sont au coude à coude dans
les sondages, Erdogan espère, en dénonçant l’attitude des Allemands et
des Néerlandais, faire basculer les électeurs dans son camp. Car, chez
les Turcs, le réflexe ultranationaliste est vivace, y compris dans la
diaspora (4,5 millions de personnes dans toute l’UE), dont le vote
pourrait être décisif. S’y ajoute une certaine amertume à l’égard d’une
Europe dont ils se sentent les éternels exclus.
Tout avait pourtant commencé en fanfare. Fin 2004, les dirigeants
européens acceptent d’ouvrir des négociations d’adhésion avec Ankara
(elles ne débuteront qu’en octobre 2005). Ils qualifient alors Erdogan
de « démocrate musulman » et lui prêtent toutes les vertus.
Dans une région meurtrie par la guerre d’Irak, son pays passe pour un
îlot de stabilité. Les Européens, Gerhard Schröder et Jacques Chirac en
tête, estiment que les atouts de la Turquie (jeunesse, main-d’œuvre
qualifiée, vaste marché intérieur, position géostratégique, attachement
à la laïcité) l’emportent sur ses lacunes démocratiques et sur ses
retards socio-économiques. L’attitude d’Erdogan les conforte dans cette
idée. Il engage des réformes, abolit la peine de mort, prend des
mesures en faveur des femmes, octroie des droits à la minorité kurde,
desserre l’étau de l’armée sur la vie politique…
Ce rejet a anéanti toute possibilité pour les démocrates turcs de faire entendre leur voix.
Vers 2005, la machine s’enraie. Viscéralement hostile à l’entrée de la
Turquie dans l’UE, Nicolas Sarkozy s’oppose à l’ouverture de cinq
chapitres de négociation. Les plus cruciaux. Angela Merkel se déclare
pour sa part « favorable à un partenariat privilégié, mais pas à une
adhésion complète ». La petite république de Chypre bloque à elle seule
l’ouverture de huit chapitres, sous le regard goguenard de la Grèce et
de l’Autriche.
« Ce rejet a anéanti toute possibilité pour les démocrates turcs de
faire entendre leur voix, déplore la sociologue Gaye Petek. Il fallait
laisser Erdogan poursuivre ses réformes, d’autant que le processus
d’adhésion aurait pris des années. »
Un avis que partage, en privé, un des négociateurs européens : «
Voulait-il vraiment démocratiser son pays ? Rien n’est moins sûr. Mais
que les Européens n’aient pas ouvert les chapitres sur les droits et
libertés alors que c’est sur ces points que l’on attend la Turquie,
c’est de la pure mauvaise foi ! Ne pas ouvrir non plus le chapitre sur
le nucléaire va à l’encontre de nos intérêts. »
L’UE est un « club chrétien »
Quoi qu’il en soit, la lassitude et l’aigreur s’installent. Jugeant que
son pays est moins bien traité que d’autres candidats, Erdogan fustige
la politique du « deux poids, deux mesures » de ce qu’il appelle un «
club chrétien ». Les Européens lui répondent sur le terrain des droits
de l’homme et dénoncent, à partir de 2010, sa « dérive autoritaire ».
Non seulement ses réformes n’avancent plus, mais sa pratique du pouvoir
inquiète. Sa répression du mouvement de Gezi, en 2013, ternit son
image. Sa supposée bienveillance à l’égard de l’État islamique et de
groupes jihadistes opérant en Syrie exaspère ses partenaires de l’Otan.
Pendant ce temps, son combat contre la confrérie de l’imam Fethullah
Gülen – son ex-allié contre les militaires devenu sa bête noire – prend
de l’ampleur. Des purges tous azimuts (police, magistrature, éducation,
etc.) visent ses membres, mais aussi des opposants ou des journalistes
qui n’ont rien à voir avec elle. Bref, Erdogan est désormais qualifié
d’« autocrate ».
En juin 2015, après avoir trébuché aux législatives, il se choisit un
nouvel allié : la fraction nationaliste de l’armée, dite « eurasienne »
car tournée vers la Russie et l’Iran. Sous son impulsion, il réactive
le conflit avec les Kurdes du PKK dans le sud-est de la Turquie. Jouant
sur la peur du chaos, il retrouve sa majorité en novembre.
Toujours sous l’impulsion de cette faction, il déclenche en août 2016
l’opération Bouclier de l’Euphrate contre le PYD (la branche locale du
PKK) dans le nord de la Syrie. Cette alliance avec des militaires
antioccidentaux, qui ne veulent pas entendre parler des droits de
l’homme et s’opposent à la création d’une entité kurde dans la région,
contribue à le pousser hors du champ européen. Elle lui a aussi sauvé
la mise puisque ce sont ces « eurasiens » qui, en s’opposant à la
faction « guléniste » de l’armée, ont fait échouer le coup d’État de
juillet 2016.
Erdogan prêt à tout
Quatre mois plus tard, les eurodéputés préconisent le gel des
négociations d’adhésion : un avis non contraignant, mais qui reflète
l’état d’esprit qui prévaut au sein de l’UE. Erdogan n’en a cure. Il ne
songe plus qu’à faire triompher le oui à « son » référendum afin de
consolider un pouvoir qui a failli lui échapper.
On y verra plus clair après le 16 avril, mais si la Turquie part à la dérive, c’est tout notre continent qui sera déstabilisé.
Pour l’emporter et, notamment, pour attirer les quelque 13% d’électeurs
du MHP (extrême droite), l’infatigable tribun menace de rétablir la
peine de mort. Ou de rompre l’accord sur les migrants, qu’il avait
conclu en mars 2016 avec les Européens et en échange duquel il comptait
obtenir que ses ressortissants soient dispensés de visa dans l’espace
Schengen.
L’UE tentera-t-elle de renouer, ou en profitera-t‑elle pour couper les
ponts ? « On y verra plus clair après le 16 avril, souligne un membre
du Conseil de l’Europe. Mais si la Turquie part à la dérive, c’est tout
notre continent qui sera déstabilisé. » (jeuneafrique.com, 5 avril 2017)
Des Turcs de Belgique vivent cachés, dans la crainte d’être enlevés
Ces derniers jours, à l’approche du référendum turc sur une réforme de
la Constitution, il a été fait état de graves pressions exercées sur
les partisans de l’opposant au régime de Recep Tayyip Erdogan,
Fethullah Gülen.
Dans "La Libre" du 4 avril, nous indiquions que le consulat d’Anvers
menait une chasse aux pro-Gülen, que des menaces avaient été proférées
à l’égard de parents d’écoliers scolarisés dans des écoles gülenistes
de Flandre, que des propos inquiétants étaient relayés sur Facebook,
notamment par la branche belge du parti d’Erdogan l’AKP.
Un pas supplémentaire semble avoir été franchi, si l’on en croit le
ténor du barreau gantois Me Walter Van Steenbrugge, par les services de
renseignements turcs. Selon lui, ils auraient l’intention d’interpeller
et de rapatrier de force des citoyens turcs en exil en Belgique, ainsi
que l’ont relaté, mercredi, "Het Laatste Nieuws" et "De Morgen".
Le Parlement et la Sûreté de l’Etat avertis
Me Van Steenbrugge, que nous avons contacté par téléphone, nous a
confirmé que l’un de ses clients, un industriel turc installé en
Belgique depuis trois ans et proche du mouvement Gülen, du nom du
prédicateur accusé par Ankara d’avoir ourdi la tentative de putsch du
15 juillet dernier, courait un grand risque. "Il vit caché et entouré
par des gardes du corps depuis qu’il a appris que les services secrets
turcs cherchaient à l’enlever et à le ramener de force en Turquie où il
fait l’objet d’un mandat d’arrêt."
L’avocat nous a confié avoir, il y a cinq, six semaines déjà, averti de
la situation la Sûreté de l’Etat mais aussi les autorités politiques et
notamment des parlementaires. "Mais je dois constater que rien n’a été
fait. Pourtant depuis des mois, circulent sur le Net des avis de
recherche visant des opposants au régime. Plusieurs de ceux qui
figurent sur la liste vivent en Belgique. Ankara promet beaucoup
d’argent à ceux qui pourraient l’aider à localiser les traîtres
présumés et à les ramener en Turquie", scande l’avocat, qui a peur pour
son client et… pour lui.
Il n’en a pas moins décidé de déposer plainte, au nom de deux
organisations internationales, auprès de la Cour européenne des droits
de l’homme (CEDH). Il en déposera une troisième, en référé, pour le
compte de son client afin que la CEDH déclare nuls les mandats d’arrêt
délivrés contre l’industriel. Me Van Steenbrugge serait le premier en
Europe à recourir à la CEDH pour dénoncer cette situation. Il compte
également interpeller la Banque mondiale afin de contraindre la Turquie
à rembourser l’argent confisqué à certaines holdings. "Après la
tentative de coup d’Etat, des comptes ont été bloqués et pillés. Il est
question de milliards d’euros", affirme-t-il.
Sur le fond, l’avocat flamand se dit inquiet : "On voit bien que les
politiques belges et européens n’osent pas bouger. Ils ont trop peur de
froisser M. Erdogan, trop peur qu’il ouvre les vannes d’une immigration
que l’Europe redoute. Mais les enjeux humains sont importants. Si
Erdogan remporte le référendum, modifie la Constitution et rétablit la
peine de mort, ses opposants, comme mon client, qui risquent déjà gros
aujourd’hui, risqueront leur vie." (La Libre Belgique, JEAN-CLAUDE MATGEN, 6 avril 2017)
Espionnage turc: l'Allemagne enquête sur 20 personnes
Vingt personnes font l'objet d'une enquête de la justice allemande,
soupçonnées d'avoir espionné pour le compte du gouvernement turc des
partisans du prédicateur Fethullah Gülen, a indiqué jeudi le
gouvernement allemand.
Le Parquet fédéral allemand a également ouvert le 18 janvier une
enquête contre X en réaction à des soupçons d'espionnage en Allemagne
pour le compte d'Ankara, a précisé le gouvernement dans une réponse
officielle adressée à un député de Die Linke, Sevim Dagdelen, qui
l'avait interpellé sur le sujet.
En février, la justice allemande avait mené des perquisitions dans les
appartements de quatre religieux musulmans soupçonnés d'avoir rassemblé
des informations sur des partisans du prédicateur Gülen, accusé par le
gouvernement turc d'être à l'origine du coup d'Etat avorté en juillet
dernier.
Les quatre religieux, des imams du Ditib, principale organisation de la
communauté turque musulmane en Allemagne, sont soupçonnés d'avoir agi
suite à une injonction du gouvernement turc dont le Ditib dépend
directement, selon la presse allemande.
Ankara avait rejeté ces accusations et annoncé le rappel de six imams
du Ditib, qui gère 806 mosquées en Allemagne et est accusé ces derniers
mois de soutenir très activement le président turc, Recep Tayyip
Erdogan.
Dans sa réponse au député rendue publique jeudi, le gouvernement n'a pas précisé si les deux affaires étaient liées.
Mais le député de Die Linke a exprimé sa crainte que de nombreux religieux soupçonnés d'espionnage soient rentrés en Turquie.
L'attitude "absolument inacceptable et laxiste à l'égard du Ditib a
conduit à ce que les imams-espions d'Erdogan puissent rentrer en
Turquie et échapper à des poursuites judiciaires" en Allemagne, a
critiqué le parlementaire dans le quotidien die Welt.
Par ailleurs, le Parquet fédéral avait annoncé fin mars l'ouverture
d'une autre enquête contre X pour soupçons d'espionnage. Dans cette
affaire, il s'agit de personnes et organisations jugées proches du
mouvement Gülen en Allemagne et espionnées par les services de
renseignement turcs (MIT).
Les relations entre Berlin et Ankara, deux partenaires importants au
sein de l'Otan, se sont envenimées depuis la vaste répression engagée
par les autorités turques après le putsch manqué.
(AFP, 6 avril
2017)
Les Pays-bas s'inquiétent pour 10 binationaux retenus en Turquie
Une dizaine au moins de binationaux néerlandais et turcs sont retenus
en Turquie et font l'objet de discussions entre Ankara et La Haye qui
souhaite leur retour, a annoncé jeudi un responsable aux Pays-Bas.
"Nous faisons évidemment tout ce que nous pouvons pour aider ces gens",
a déclaré dans un communiqué le ministre néerlandais des Affaires
étrangères, Bert Koenders, soulignant que l'affaire était portée aux
plus hauts niveaux à Ankara.
Une porte-parole de son ministère a indiqué qu'"environ dix personnes
se sont vues remettre une interdiction de voyager, dont certaines se
trouvant en Turquie depuis un certain temps maintenant", précisant à
l'AFP: "Nous sommes en contact avec les autorités turques", sans autre
précision.
La presse néerlandaise a fait état d'au moins dix personnes titulaires
de la double nationalité turque et néerlandaise retenues en Turquie,
mais sans écarter qu'il y en ait plus, en raison de leurs opinions
critiques à l'égard du président turc Recep Tayyip Erdogan.
"Dans beaucoup de cas, il s'agit de personnes qui ont rendu visite à
leur famille en Turquie. Certaines font l'objet d'une procédure
judiciaire", a indiqué la chaîne de télévision NOS, ajoutant qu'Ankara
soupçonnerait certaines d'entretenir des liens avec le prédicateur
Fethullah Gülen, que le régime turc accuse d'être à l'origine du coup
d'État manqué de juillet dernier, selon NOS.
Depuis cette date, au moins 113.000 personnes en Turquie ont été
arrêtées ou licenciées de l'administration, accusées d'être liées au
mouvement du prédicateur.
La Turquie doit voter le 16 avril pour ou contre une réforme
constitutionnelle renforçant considérablement les pouvoirs
présidentiels.
Ce référendum a provoqué une crise diplomatique turco-européenne
lorsque le président Erdogan a accusé le mois dernier l'Allemagne et
les Pays-Bas de pratiques "nazies" après l'interdiction de meetings
politiques en sa faveur.
(AFP, 6 avril
2017)
Pourquoi Erdogan séduit les musulmans de Belgique?

(BdO et L.V., La Libre Belgique, 4 avril 2017)
La Belgique compte un peu plus de 160000
citoyens d’origine turque. Depuis huit jours, ces personnes sont
amenées à se prononcer par référendum sur une éventuelle réforme de la
Constitution permettant au président turc Recep Tayyip Erdogan de
renforcer ses pouvoirs. Ce dernier mène campagne depuis plusieurs mois,
en Turquie mais aussi en Europe, en faveur du mouvement “Evet”, “oui”
en turc.
Son influence dépasse les frontières de la Turquie. Le Président
n’hésite pas à faire appel à divers réseaux pour faire écho de son
discours en Belgique. Des institutions comme le consulat d’Anvers
mènent une chasse aux partisans de l’opposant Fethullah Gülen –exilé
aux Etats-Unis et soupçonné d’être impliqué dans le coup d’Etat de
juillet 2016– sur les réseaux sociaux belges. Des menaces ont également
été proférées auprès des parents dont les enfants sont scolarisés dans
des écoles gülenistes en Flandre.
Un discours qui passe par des ASBL
Pour Mazyar Khoojinian, historien à l’Université libre de Bruxelles, le
discours de l’AKP –le parti du président Erdogan– est relayé par de
nombreuses ASBL, installées partout en Belgique. “Une des associations
les plus présentes en Belgique est l’UETD, l’Union des démocrates turcs
européens, qui prône le rapprochement entre la Turquie et l’Europe.
Elle possède différentes sections partout en Belgique, mais est plus
présente en Flandre qu’en Wallonie”, explique-t-il.
L’AKP dispose également d’un bureau à Bruxelles, près de l’ambassade de
Turquie, rue Montoyer. Le spécialiste ajoute que les réseaux sociaux
servent également de relais au président turc. Une page Facebook
officieuse de l’AKP Belcika, la branche belge du parti d’Erdogan, a
récemment créé la polémique. On pouvait y voir des affiches
provocatrices représentant la lutte du croissant contre la croix. “Mais
l’AKP a tout de suite précisé qu’il ne s’agissait pas d’une page
officielle du parti et a rejeté toute responsabilité”, énonce Mazyar
Khoojinian.
Internet est également un outil de surveillance sociale. Cette dernière
s’accroît depuis le coup d’Etat manque de juillet 2016. “Il y a des
menaces, explicites ou implicites qui sont faites notamment sur
Internet”, ajoute Michael Privot, islamologue.
Les imams jouent aux espions
Mais l’influence d’Erdogan passe également par la plupart des mosquées
turques implantées en Belgique. Le “Knack” révélait en février dernier
qu’un rapport sur les activités des partisans de Gülen en Belgique
avait été envoyé à Ankara par l’antenne belge de la Diyanet,
l’administration qui organise la pratique religieuse et qui est liée au
gouvernement d’Ankara.
Dans son édition du 1er avril, “Le Soir” révélait à son tour
l’existence de rapports rédigés par les imams turcs de Belgique et par
les conseillers religieux basés dans les ambassades rapportant les
activités des partisans gülenistes installés en Belgique.
Ces révélations n’étonnent guère Jean-François Husson, coordinateur de
l’Observatoire des relations administratives entre les cultes, la
laïcité organisée et l’Etat (Oracle): “Pour différents cultes ayant des
liens avec un Etat étranger, les ministres du culte peuvent jouer un
rôle en matière de relais d’informations.”
Les imams, des agents de renseignement officieux
Pour le spécialiste Mazyar Khoojinian, les imams de mosquées turques,
sous l’influence de la Diyanet, vont jusqu’à se servir du lien de
confiance créé avec les fidèles pour soutirer des informations utiles
au consulat. Or, on compte 65 mosquées turques liées à la Diyanet en
Belgique. “On en retrouve presque dans chaque localité. On y trouve des
fidèles à Erdogan et à l’AKP mais pas seulement. Et c’est cela qui
intéresse Ankara.” Les imams turcs liés à la Diyanet et payés par
l’Etat turc, “sont des agents de renseignement officieux”, en conclut
l’historien.
Il y a la surveillance. Il y a aussi la propagande au sein des
mosquées. Mais celle-ci sera “subtile et peu explicite”, précise
Michaël Privot. “Les mosquées demeurent néanmoins des outils religieux
et politiques, ajoute Jean-François Husson. Notez d’ailleurs que même
dans les mosquées turques reconnues, les imams ne sont pas payés par
l’Etat belge. Ils restent payés par la Diyanet.” Cette spécificité, qui
devrait refaire l’objet d’un débat politique, estime le chercheur,
permet aux imams de garder de l’autonomie face à l’Etat belge, mais pas
face à l’Etat turc. “Ils vont chercher leurs prêches sur le site de la
Diyanet. Ils ont peu de marge de manoeuvre personnelle.”
Erdogan rassemble même au-delà des Turcs de Belgique
(BdO, La Libre Belgique, 4 avril 2017)
Dans une communauté musulmane qui, en Belgique, reste fortement
structurée autour des pays d’origine, Recep Tayyip Erdogan fait presque
figure d’exception.
“Par le passé, certains penseurs ou prédicateurs ont bénéficié d’une
aura qui dépassait le seul cercle de leur communauté d’origine,
explique Corinne Torrekens, islamologue et enseignante à l’ULB, mais
c’est la première fois que j’assiste à un tel phénomène dans le chef
d’un politicien.”
Un phénomène politique
Ce à quoi assiste l’islamologue, c’est à un engouement autour de la
figure d’Erdogan qui n’est pas généralisé, mais qui est partagé
également dans la communauté belgo-marocaine par exemple. “Il apparaît
comme la personnalité qui va enfin redorer l’honneur du monde musulman
et affirmer celuici sur la scène internationale.”
Pour Corinne Torrekens, Erdogan profite non seulement de la faiblesse
des autres dirigeants musulmans, mais également de l’engouement qui
accompagne actuellement des leaders dits forts, tels que Vladimir
Poutine ou Donald Trump, et du souhait de certains, au sein de l’islam,
de rendre de la fierté aumondemusulman.
“Erdogan est donc le représentant d’un phénomène mondial, qui se greffe
sur un souhait plus musulman, celui de tenir le haut du pavé face à
l’Occident vu comme impérieux. Je ne sais pas si on assiste à travers
cela à un phénomène identitaire, mais il s’agit en tout cas d’un
phénomène politique.”
Le rêve d’un leadership international
Islamologue également, Michaël Privot fait relativement le même
constat. “Je ne pense pas que des Belgo-Marocains descendront dans les
rues bruxelloises pour défendre la cause d’Erdogan, mais c’est vrai
qu’il est apprécié par certains, en dehors de la communauté turque,
pour l’impression qu’il donne de pouvoir envoyer les Occidentaux sur
les roses. Il est un peu le leader rêvé que certains Marocains,
Algériens ou Egyptiens aimeraient voir émerger dans leur pays
d’origine. Erdogan le sait et du coup il joue aussi sur cette aura
internationale. Même si cela ne marche pas toujours, il veut clairement
incarner une sorte de leadership du monde musulman. Cela revient dans
ses discours de manière récurrente.”
Quoi qu’il en soit, conclut Michaël Privot, les postures d’Erdogan, si
elles resserrent ses adhérents auprès de lui (voir c-icontre), ne font
pas toujours consensus. “Elles divisent. Depuis 2013, Erdogan est un
homme qui polarise et cela risque de laisser des traces profondes.”
Nouvelles demandes d'asile en provenance de Turquie en Belgique
Le nombre de demandes d'asile en Belgique depuis le coup d'Etat avorté
en Turquie le 15 juillet a explosé, écrivent lundi Het Laatste Nieuws
et De Morgen. Ces huit derniers mois, 678 ressortissants turcs ont
introduit une demande en ce sens. C'est plus que la somme des dossiers
pour les années 2014 et 2015.
La plupart des demandes concernent des personnes hautement qualifiées
poursuivies en Turquie pour des liens supposés avec le mouvement de
Fethullah Gülen, auquel le président Erdogan impute la tentative de
coup d'Etat. Ces demandeurs d'asile sont pour beaucoup avocats,
journalistes, fonctionnaires, procureurs, militaires, hommes d'affaires
ou enseignants.
Selon les deux quotidiens, les demandeurs d'asile craignent également
d'être des cibles en Belgique. Depuis l'été, la police a enregistré
quelque 80 p.-v. relatifs à des menaces de mort, des agressions ou du
vandalisme contre des Belges d'origine turque. (Belga, 3 avril
2017)
Le président de la Diyanet de Belgique Halife Keskin était-il güleniste?

Un blog turc, Belçika Aydin Haber, avait publié le 29
août 2011 une information titrée "La rupture du jeûne de la FEDACTIO
(organisation belge güleniste - ndlr) devenue un sommet".
Il précisé que parmi les présents se trouvaient le président de la
Diyanet de Belgique Halife Keskin, le Secrétaire d'Etat bruxellois Emir
Kir, le Sous-secrétaire de l'Ambassade turque Tufan Korkut, le Consul
turc à Bruxelles Mehmet Poroy, les élu(e) d'origine turque Meryem
Kaçar, Sait Köse, Derya Aliç, Halis Kökten, Filiz Güleç; le président
de l'association EYAD Metin Edeer, le président de la Fédération
islamique de Belgique (BIF) Zeki Bayraktar, le président de
l'association pro-Erdogan UETD Esref Yagcioglu ainsi que deux
dirigeants de l'Exécutif des musulmans de Belgique: Semsettin Ugurlu et
Coskun Beyazgül.
Le même Halife Keskin dirige actuellement la "chasse aux gülenistes" en
tant que directeur des relations étrangères de la Diyanet de Turquie
liée directement à l'autorité du premier ministre turc.
Dans la photo, Keskin (moustachu) se trouve à gauche.
(Texte complet en turc: http://www.belcikaaydinhaber.com/?act=show&code=detail&id=8422)
Un élu belgo-turc ne condamne pas Erdogan
Le référendum constitutionnel turc a des répercussions en Belgique
comme les débordements l'ont confirmé jeudi soir à devant l'ambassade à
Bruxelles.
Selon l’échevin schaerbeekois Sait Köse (Défi), la décision des
Pays-Bas et de l’Allemagne d’interdire mi-mars à des ministres turcs de
participer à des meetings politiques sur leur territoire dans le cadre
du référendum constitutionnel turc témoignait d’une démocratie à deux
vitesses et d’une certaine inconsistance au sein de l’Union européenne.
C’est en substance ce que l’élu belgo-turc a déclaré dans une interview
accordée en turc et publiée le 11 mars dernier sur le site turcophone
Yeni Vatan, expliquant ne pas comprendre pourquoi les membres du
gouvernement turc avaient été empêchés d’entrer aux Pays-Bas et en
Allemagne.
Un point de vue partagé par de nombreux membres de la diaspora turque,
même les anti Erdogan (NdlR : le premier ministre turc) dont Sait Köse
est loin d’être un partisan, mais qui tranche par le silence observé
par l’échevin et la quasi-totalité des élus belgo-turcs quand il s’agit
de critiquer la sévère répr ession menée par Erdogan .
"Les politiciens turcs de Belgique se permettent des déclarations en
turc qu’ils ne feront jamais en français ou néerlandais. Ici, avec ces
déclarations, il faut reconnaître que c’est un peu l’hôpital qui se
fout la charité", constate Mazyar Khoojinian, historien de l’ULB et
spécialiste du paysage associatif belgo-turc. (DH, 1er avril 2017)
L'extrême droite turque active en Belgique
Les violents affrontements survenus devant le consulat de Turquie impliquent des membres de la mouvance des Loups gris.
"En Belgique, l’AKP (NdlR : le parti islamo-conservateur du président
turc Recep Tayyip Erdoğan) a d’un côté un visage respectable, et cela
passe comme dans le reste de l’Europe par l’Union des démocrates turcs
européens (UETD), et de l’autre côté, il y a de manière officieuse
toute une série d’organisations un peu floues, peu organisées, surtout
présentes sur les réseaux sociaux. Leurs membres sont des partisans de
l’AKP qui sont souvent dans le milieu de la petite et moyenne
délinquance et qui n’hésitent pas à recourir à la violence verbale,
voire physique", explique Mazyar Khoojinian, historien de l’ULB et
spécialiste du paysage associatif belgo-turc, alors que de violents
affrontements ont éclaté jeudi après-midi entre pro et anti-Erdogan
devant le consulat de Turquie, à Bruxelles. Des incidents durant
lesquels six personnes ont été blessées, et qui soulignent à quel point
le projet de réforme constitutionnel turc, pour lequel la diaspora peut
voter jusqu’au 9 avril, attise les tensions entre nationalistes pro AKP
et Kurdes de Turquie.
Mais la bagarre à coups de couteau et de barres de fer de jeudi
rappelle surtout l’existence sur le territoire belge, principalement à
Bruxelles, de militants d’extrême droite turque, dont un certain nombre
sont issus de la mouvance des fameux Loups gris (les sympathisants du
parti turc d’extrême droite MHP, qui a connu son heure de gloire dans
les années 70). "Ce n’est pas par hasard qu’on voit des gens munis de
barres de fer et de couteaux. Ce ne sont pas des citoyens lambda qui
porteraient de telles armes. Ce sont des gens qui sont un peu comme des
hooligans. Il semblerait d’ailleurs qu’on serait dans l’ordre de la
préméditation", indique ce fin observateur de la mouvance nationaliste
turque en Belgique avant de rappeler qu’il existe également un
mouvement nationaliste kurde dans notre pays.
À la tête d’associations fantômes ou et d’ASBL constituées de deux ou
trois personnes, les membres de la nébuleuse nationaliste pro AKP la
moins présentable pourraient être près d’une centaine, selon Mazyar
Khoojinian. "On a entre une dizaine et une centaine de personnes qui
vivent de pratiques illégales et qui sont extrêmement violentes. Dans
les soirées, ce sont un peu les cousins qu’il est gênant de fréquenter.
Ils sont complètement à la marge. Ils ne feront jamais de politique
locale. Il reste des points d’interrogation, notamment sur leurs liens
avec l’ambassade et les services secrets de Turquie. Mais finalement, à
la limite, l’ambassade n’a pas besoin de les téléguider", ajoute le
chercheur.
Les appels à la haine ou à la violence envers les opposants à Erdogan
sur les réseaux sociaux sont en tout cas monnaie courante. "Il y a un
vrai sentiment d’impunité car ils s’expriment en turc", constate ainsi
le chercheur indépendant Pierre-Yves Lambert.
Un exemple parmi d’autres : le post Facebook de jeudi de Mustafa
Cavusoglu, ancien Loup gris et représentant en Belgique du groupuscule
d’extrême droite proche de l’AKP, Osmanli Seferberlik Halk Harekati.
En quelques lignes , le Bruxellois appelait à se mobiliser devant le
consulat pour "en envoyer quelques-uns à l’hôpital (NdlR : des
Kurdes)". Alors que l’enquête déterminera qui des nationalistes turcs
et kurdes ont lancé les hostilités jeudi, les tensions entre les deux
mouvances sur le territoire belge n’ont en tout cas jamais été aussi
vives depuis des années. (JULIEN THOMAS, DH, 1 avril 2017)
Des Kurdes venus voter pour le référendum ont été poignardés

Plusieurs personnes ont été blessées lors d’une rixe entre des
opposants et des soutiens du président turc Recep Tayyip Erdogan, jeudi
vers 16h00 devant l’ambassade Turquie situé rue Montoyer à Bruxelles.
Un bureau de vote pour le référendum visant à renforcer les pouvoirs
présidentiels en Turquie y est installé. Une violente échauffourée a eu
lieu vers 16h00. La police a réussi à séparer les deux groupes,
composés d’une dizaine de Turcs et de Kurdes.
En fin de soirée, une centaine de personnes se trouvaient toujours sur
place, surveillées de près par les forces de l’ordre. A l’heure de
boucler cette édition, on ignore toujours pour l’heure le nombre de
blessés et si les forces de l’ordre ont procédé à des interpellations.
Ilse van de Keere, une porte-parole de la police de Bruxelles, a
expliqué : « Il y a eu de graves incidents entre partisans et opposants
du régime turc, sur la voie publique, à hauteur du consulat de Turquie.
Plusieurs personnes ont été blessées. Elles ont été transportées à
l’hôpital ».
Le parquet de Bruxelles a confirmé l’incident mais est resté prudent
sur le contexte précis de la bagarre et n’a pas fourni de détails
supplémentaires. Une information judiciaire a été ouverte. Une
communication plus détaillée est annoncée pour ce vendredi.
Les incidents sont intervenus alors que les Turcs résidant en Belgique
peuvent voter du 27 mars au 9 avril dans les consulats de Bruxelles et
d’Anvers pour un référendum sur une réforme constitutionnelle qui
renforcerait les pouvoirs du président Erdogan. Le vote est prévu le 16
avril en Turquie. Selon NavBel, une organisation qui représente la
communauté kurde de Belgique, les incidents ont été provoqués par
quatre personnes armées de couteaux : «Un groupe de quatre Turcs a
attaqué au couteau des Kurdes qui venaient voter pour le référendum en
Turquie ». Selon cette association, « une femme de 60 ans a été
poignardée à plusieurs reprises et est grièvement blessée. D’autres
blessés ont été transportés à l’hôpital. Un des auteurs s’est ensuite
réfugié dans l’ambassade mais a été interpellé », ajoute NavBel dans un
communiqué.
Charles Michel condamne
Dans un tweet, le Premier ministre Charles Michel a condamné jeudi soir
ces incidents. Le gouvernement belge « prône la tolérance zéro pour les
débordements en lien avec le référendum turc », a-t-il écrit, avant
d’ajouter : « Je condamne fermement les violences devant l’ambassade ».
(Le Soir, 31 mars 2017)
Des blessés lors d'incidents devant le consulat de Turquie à Bruxelles
De "graves incidents" ont éclaté jeudi après-midi devant le consulat de
Turquie à Bruxelles entre partisans et opposants du président turc
Recep Tayyip Erdogan, faisant "plusieurs blessés", selon la police
locale.
"Il y a eu de graves incidents entre partisans et opposants du régime
turc, sur la voie publique, à hauteur du consulat de Turquie. Plusieurs
personnes ont été blessées. Elles ont été transportées à l'hôpital", a
indiqué à l'AFP Ilse van de Keere, une porte-parole de la police de
Bruxelles.
Dans un tweet, le Premier ministre belge Charles Michel a condamné
jeudi soir ces incidents. Le gouvernement belge "prône la tolérance
zéro pour les débordements en lien avec le référendum turc", a-t-il
écrit, avant d'ajouter: "Je condamne fermement les violences devant
l'ambassade".
Ces incidents interviennent alors que les Turcs résidant en Belgique
peuvent voter du 27 mars au 9 avril dans les consulats de Bruxelles et
d'Anvers (nord) pour un référendum sur une réforme constitutionnelle
qui renforcerait les pouvoirs du président Erdogan.
En Turquie, le vote est prévu le 16 avril.
La porte-parole de la police n'a pas voulu donner de précisions sur le
nombre de blessés ou leur état, expliquant que la situation était
"sensible". Une centaine de personnes se trouvaient toujours devant le
bâtiment après 22h00 locales (20h00 GMT), dans le centre de la
capitale, a-t-elle précisé. Mais la police a réussi à séparer les
protagonistes et la situation était sous contrôle.
Une enquête a été ouverte par le parquet de Bruxelles.
Selon Firat, une agence de presse proche des séparatistes kurdes en
Turquie, trois personnes d'origine kurde qui venaient voter ont été
blessées à coups de couteau lors de ces incidents, provoqués selon
cette agence par des partisans de l'AKP, le parti islamo-conservateur
au pouvoir en Turquie.
Dans un communiqué cité par l'agence de presse Belga, NavBel, une
organisation qui représente la communauté kurde de Belgique, a précisé
que les incidents avaient été provoqués par "un groupe de quatre Turcs
qui a attaqué au couteau des Kurdes qui venaient voter pour le
référendum en Turquie". Selon NavBel, "une femme de 60 ans a été
poignardée à plusieurs reprises et est grièvement blessée. D'autres
blessés ont été transportés à l'hôpital. Un des auteurs s'est ensuite
réfugié dans l'ambassade mais a été interpellé".
La campagne électorale pour ce référendum a créé de graves tensions
entre les dirigeants turcs et plusieurs pays européens après que
ceux-ci eurent interdits à des ministres turcs de venir faire campagne
sur leur territoire.
Ce n'est pas la première fois que des incidents éclatent entre Turcs et Kurdes à Bruxelles.
Des échauffourées avaient notamment émaillé une manifestation pro-kurde
de plusieurs milliers de personnes le 17 novembre dernier dans la
capitale belge. (AFP, 31 mars
2017)
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