Droits
de l'Homme / Human Rights
Plus de 4.000 juges et procureurs limogés
Plus de 4.000 juges et procureurs ont été
limogés en Turquie après le coup avorté de juillet et tous les
personnels du corps judiciaire ont été passés au crible pour déterminer
d'éventuels liens avec les putschistes, a annoncé vendredi le ministre
la justice
"Plus de 4.000 juges et procureurs ont été licenciés dans le
domaine judiciaire à cause de leur affiliation" aux réseaux gulénistes
tenus pour responsables du putsch manqué, a affirmé le ministre, Bekir
Bozdag, à la presse. "Il n'y a plus de juge ou procureur qui n'ait pas
fait l'objet d'une enquête".
Le gouvernement turc a lancé des purges sans précédent après la
tentative de putsch du 15 juillet, imputée à Fethullah Gülen, un
prédicateur installé aux Etats-Unis, et qu'Ankara accuse d'avoir
infiltré les institutions turques à l'aide d'un large réseau de fidèles.
M. Gülen nie fermement toute implication dans le putsch manqué.
Plus de 100.000 personnes ont été limogées ou suspendus, et plus de
47.000 arrêtées depuis l'été dernier. Des mesures nécessaires, selon
les autorités, pour nettoyer les institutions de tout élément factieux.
Dans un rapport publié lundi, l'ONG Amnesty International a
néanmoins accusé la Turquie de procéder à des "licenciements
arbitraires" et a appelé le gouvernement à mettre en place un
méchanisme d'appel pour ceux qui estiment avoir été visés à tort.
(AFP, 26 mai
2017)
Mandat d'arrêt contre la star turque Enes Kanter
Le parquet d'Istanbul a émis un mandat
d'arrêt visant la star turque du club NBA d'Oklahoma City, Enes Kanter,
partisan du prédicateur Fethullah Gülen à qui Ankara impute le putsch
avorté du 15 juillet, a rapporté vendredi un journal progouvernemental.
Selon le quotidien Sabah, Kanter, 25 ans, est accusé d'"appartenance à
une organisation terroriste", et d'avoir utilisé la messagerie cryptée
ByLock, qui était, selon les autorités turques, l'outil de
communication des putschistes.
Il lui est également reproché d'avoir partagé des contenus faisant
l'éloge d'une "organisation terroriste", en l'occurrence le mouvement
dirigé par M. Gülen, selon la même source.
Le parquet a également envoyé une demande au ministère turc de la
Justice pour l'émission d'une "notice rouge" d'Interpol à l'encontre de
Kanter, ajoute le quotidien.
"Vous ne m'arrêterez pas. Ne vous fatiguez pas", a réagi Kanter sur
Twitter. "Je viendrais moi-même cracher sur vos visages laids et emplis
de haine."
Kanter a regagné dimanche les Etats-Unis après avoir été interdit
d'entrée la veille en Roumanie à la suite de l'annulation de son
passeport turc motivée, selon lui, par ses critiques virulentes du
président turc Recep Tayyip Erdogan.
Il a annoncé lundi avoir demandé la nationalité américaine.
Kanter est un opposant déclaré d'Erdogan, qu'il a qualifié de "dictateur" et d'"Hitler de notre siècle".
(AFP, 26 mai
2017)
Mandats d'arrêt contre plus de 260 gulénistes présumés
Plus de 260 nouveaux mandats d'arrêt ont été émis mardi par les
autorités turques dans le cadre d'enquêtes contre les réseaux
gulénistes, tenus pour responsables du coup d'Etat manqué de l'été
dernier, a rapporté l'agence progouvernementale Anadolu.
A Istanbul, le parquet a demandé l'interpellation de 144 militaires
soupçonnés d'être des partisans de Fethullah Gülen, un prédicateur
installé aux Etats-Unis et qu'Ankara accuse d'avoir fomenté la
tentative de putsch du 15 juillet.
La police a lancé des recherches après l'émission de ces mandats d'arrêt, Anadolu dénombrant déjà une vingtaine d'arrestations.
Le parquet d'Ankara a pour sa part émis, toujours selon Anadolu, des
mandats d'arrêt à l'encontre de 124 personnes soupçonnées d'avoir
utilisé l'application de messagerie cryptée ByLock, qui était, selon
les autorités turques, l'outil de communication des putschistes.
Selon l'agence privée Dogan, parmi les 124 personnes recherchées à
Ankara, 33 font partie de l'Autorité turque des technologies de
communication et d'information (BTK), 36 de l'Autorité des marchés de
capitaux (SPK) et 55 travaillaient dans des écoles privées gérées par
les gulénistes et fermées par les autorités.
Ankara accuse Fethullah Gülen d'être à la tête d'une "organisation
terroriste" ayant infiltré les institutions pour construire un "Etat
parallèle".
Mais le prédicateur, qui nie toute implication dans le putsch manqué,
affirme pour sa part diriger un réseau d'écoles, d'ONG et d'entreprises
visant à promouvoir un islam progressiste et éclairé.
Depuis la tentative de coup d'Etat, plus de 46.000 personnes ont été arrêtées et plus de 100.000 limogées ou suspendues.
Ces purges, qui visent également les milieux prokurdes et les médias, a
suscité l'inquiétude des pays européens et d'ONG qui dénoncent une
répression visant à faire taire toute voix critique. (AFP, 23 mai
2017)
Police Attack Supporters of Hunger Strike of Gülmen, Özakça in Detention
On the 75th day of the hunger strike, Gülmen and Özakça are being kept
in detention cell lying on the ground. Meanwhile police attacked
supporters gathering in front of the Human Rights Monument, detained
seven people and seized flowers.
Police attacked the supporters of academic Nuriye Gülmen and Semih
Özakça who went on a hunger strike to be reinstated to their positions
at 12 p.m. in front of the Human Rights Monument in Ankara today (May
22) on the 75th day of the hunger strike.
Seven people including Veli Saçılık who was discharged from public
service through a statutory decree as well were taken into custody.
"Hunger strikers lie on the ground in the cell"
Special operation forces raided homes of academic Nuriye Gülmen and
teacher Semih Özakça, who were discharged through a statutory decree
and have been on hunger strike for 75 days requesting to be reinstated
to their jobs.
They are still on hunger strike.
Attorney Engin Gökoğlu talking to bianet said that Gülmen and Özakça
following a medical examination in Ulus Hospital were taken to the
Anti-Terror Department and were both being kept in cells.
"They have been on hunger strike for 75 days and now they have to lie
on the ground in a cell. The authorities are responsible of their
health situation".
Attorneys and Esra Özakça released
Stating that there are detention warrants for Gülmen and Özakça, police
entered home breaking through the steel door of the home at around 1:00
a.m. today (May 22).
Besides, Semih Özakça's spouse Esra Özakça and attorneys Ayşegül Çağatay and Ebru Timtik were detained in the raid as well.
Esra Özakça as well as the attorneys Çağatay and Timtik were released
today in the noon hours after legal action has been taken against them
on charge of "resisting a police officer".
Gülmen and Özakça had started their protest 195 days ago and their
hunger strike 75 days ago. It has been the seventh time the police have
attacked the protest.
Detention in Küçük Armutlu
Aysel Doğan, mother of Dilek Doğan, who was shot to death at her home
by police in an operation in Küçük Armutlu district of İstanbul as well
as Nuray Gedik, the mother and Mustafa Meray grandfather of Hasan Ferit
Gedik, who was shot to death in Gülsuyu, had gone on a hunger strike in
solidarity with Gülmen and Özakça.
People's Law Office has informed that Doğan, Gedik and Meray were also taken into custody today in Armutlu Köyiçi Square.
(BIA, May 22, 2017)
Amnesty accuse la Turquie de limogeages "arbitraires"
Amnesty International a accusé dans un rapport publié lundi la Turquie
de procéder à des limogeages "arbitraires", "injustes" et
"politiquement motivés" depuis le coup d'Etat manqué de l'été dernier.
Depuis la tentative de putsch, plus de 100.000 personnes ont été
limogées par des décrets-lois en vertu de l'état d'urgence instauré
depuis juillet.
Dans son rapport intitulé "Pas de fin en vue", l'organisation Amnesty
International dénonce notamment le fait que les personnes concernées ne
reçoivent aucune explication individuelle, les licenciements collectifs
étant "effectués arbitrairement sur la base de motifs vagues et
généralisés de +liens avec des organisations terroristes+".
"Les administrations publiques pertinentes n'ont fourni aucune
justification individualisée pour les renvois et les personnes
licenciées ont été incapables d'en obtenir", affirme le rapport.
De plus, l'ONG dénonce des mesures qui visent plus largement tant des
syndicalistes, que des militants politiques ou des journalistes. Cela
"augmente les craintes que beaucoup de ces renvois sont arbitraires,
injustes et/ou politiquement motivés".
Face aux critiques, les autorités turques nient toute chasse aux
sorcières et affirment que ces mesures d'exception sont nécessaires
pour nettoyer les institutions des éléments factieux.
Ankara impute le putsch manqué au prédicateur islamiste Fethullah
Gülen, installé aux Etats-Unis et accusé d'être à la tête d'une
"organisation terroriste" ayant infiltré les institutions pour
construire un "Etat parallèle". Des accusations fermement niées par M.
Gülen.
Selon Amnesty, 33.000 enseignants et employés du ministère de
l'Education ont notamment été limogés, 24.000 policiers et employés du
ministère de l'Intérieur, 8.000 membres de l'armée, 5.000
universitaires et employés de l'éducation supérieure, et quelque 4.000
juges, procureurs, et autres membres du ministère de la Justice.
Pour établir son rapport, Amnesty a interrogé 61 personnes, dont 33
fonctionnaires limogés, des avocats, des syndicats et les autorités
turques.
Au-delà des licenciements eux-mêmes, Amnesty déplore les difficultés
rencontrées par les personnes limogées pour retrouver un emploi ainsi
que l'annulation de leurs passeports.
"Certaines de ces mesures, comme l'exclusion totale du service public
et l'annulation systématique des passeports, violeraient les droits
même dans le cas où le limogeage serait justifié", déplore le rapport.
Le gouvernement a mis en place une commission chargée d'examiner les
cas de ceux qui estiment avoir été mis en cause à tort par des
décrets-lois pris sous l'état d'urgence.
Mais l'ONG dénonce le manque de moyens de cette structure et appelle
Ankara à mettre en place "un mécanisme d'appel réellement indépendant,
impartial, transparent et efficace".
L'état d'urgence, déjà prolongé à trois reprises, arrive à échéance le
19 juillet, mais M. Erdogan a annoncé dimanche qu'il resterait en
vigueur jusqu'à ce qu'il y ait "la paix et la prospérité".
En plus des personnes limogées, plus de 47.000 autres ont été incarcérées et des centaines d'associations fermées. (AFP, 22 mai
2017)
Enes Kanter, critique du président Erdogan, privé de passeport par Ankara
Le pivot turc de l'Oklahoma City Thunder (NBA) Enes Kanter, opposant
revendiqué au président Recep Tayyip Erdogan, s'est retrouvé samedi
bloqué à l'aéroport de Bucarest car privé de passeport par Ankara,
a-t-il annoncé.
"Je suis en Roumanie, on me dit que l'ambassade de Turquie a annulé mon
passeport. Deux policiers me retiennent ici depuis des heures", a
annoncé le joueur âgé de 25 ans, dans une vidéo publiée sur les réseaux
sociaux.
"La raison derrière cette décision est liée bien sûr à mes vues
politiques et l'homme qui a fait cela est Recep Tayyip Erdogan (..) qui
est un dictateur, le Hitler de notre siècle", a-t-il ajouté.
Le passeport du basketteur "figurait comme annulé dans notre base de
données, c'est pourquoi il n'a pas pu entrer sur le territoire
roumain", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police des
frontières, Fabian Badila.
Enes Kanter "n'a pas été retenu" à l'aéroport, a-t-il ajouté, précisant
que ce dernier "a pris un avion à destination de Londres, escale
probable vers les Etats-Unis" en début de soirée.
Selon les médias roumains, le basketteur devait participer dimanche à un événement sportif à Bucarest.
Kanter a plusieurs fois témoigné par le passé sur son compte Twitter de
son soutien à Fethullah Gülen, l'ex-imam septuagénaire qui vit en exil
aux Etats-Unis depuis 1999 et dont Ankara réclame l'extradition.
Cela lui a valu en août d'être publiquement renié par sa famille. "Je
m'excuse auprès du peuple turc d'avoir un fils comme lui, je le
rejette", avait déclaré son père Mehmet.
Formé au club stambouliote du Fenerbahçe, Kanter a disputé avec la
sélection nationale le Championnat d'Europe 2011, mais plus aucune
grande compétition internationale depuis. Il joue en NBA depuis 2011.
(AFP, 20 mai
2017)
57 arrestations dans une opération contre la bourse d'Istanbul
Les autorités turques ont interpellé tôt vendredi 57 personnes
soupçonnées d'être liées au putsch manqué de l'été dernier, dans une
opération contre la bourse d'Istanbul, a rapporté l'agence
progouvernementale Anadolu.
Les arrestations ont eu lieu dans six provinces différentes, une
centaine de mandats d'arrêts ayant été émis, a ajouté Anadolu qui
précisait que les opérations se poursuivaient dans la matinée.
Les autorités soupçonnent ces personnes d'être liées au réseau du
prédicateur islamiste Fethullah Gülen, à qui Ankara impute la tentative
de coup d'Etat du 15 juillet. L'intéressé, installé aux Etats-Unis,
dément fermement les accusations.
Le quotidien Habertürk précise sur son site que les personnes
interpellées vendredi sont d'anciens employés de la bourse d'Istanbul
soupçonnés d'avoir eu recours à une application de messagerie cryptée,
Bylock, qui était, selon les autorités turques, l'outil de
communication des putschistes.
Ils sont également accusés, selon Habertürk, d'avoir réalisé des
transactions au profit de la Bank Asya, une banque proche de Fethullah
Gülen qui a perdu sa licence après le coup d'Etat avorté.
Depuis le putsch manqué, plus de 47.000 personnes, notamment des
policiers, des magistrats et des enseignants, ont été incarcérées et
plus de 100.000 limogées ou suspendues.
Ces mesures ont suscité l'inquiétude d'ONG et de pays européens qui
dénoncent une répression tous azimuts qui vise notamment les milieux
prokurdes et des médias critiques, mais les autorités affirment que les
purges sont nécessaires pour nettoyer les institutions des éléments
factieux. (AFP, 12 mai
2017)
Grève de la faim de deux enseignants licenciés
Les enseignants Nuriye Gülmen et Semih Özakça
sont en grève de la faim depuis le 9 mars à Ankara. Ils sont entrés en
résistance dès le mois de novembre 2016, après leur licenciement en
novembre 2016.
Nuriye et Semih font appel aux consoeurs, confrères,
associations et syndicats du monde enseignant, pour soutenir leur
lutte. Ils sont à leur 62e jour de grève de la faim et la police turque
menace d'intervenir pour mettre un terme à leur action. Leur état de
santé se dégrade...
Comme des milliers de fonctionnaires, enseignants du primaire à
l’université, ou appartenant à d’autres services publics, syndiqués ou
non, Nuriye Gülmen et Semih Özakça ont été licenciés dans le cadre des purges politiques menées par Erdogan.
Nombre d’entre eux et elles ont refusé de se taire et de se soumettre.
Ils se sont révoltés contre les licenciements massifs, contre l’État
d’urgence et plus largement contre la répression. Tabassés, arrêtés,
placés en garde-à-vue, de multiples fois, ils n’ont pas renoncés.
Dans une déclaration lue le 9 mars, Nuriye Gülmen et Semih Özakça ont
annoncé qu’il et elle entamaient une grève de la faim. Immédiatement
placés en garde-à-vue puis libérés, depuis Nuriye et Semih ne
s’alimentent plus et leur santé se dégrade de jour en jour.
Nuriye et Semih ont besoin de votre soutien !
Le parquet réclame 2 900 ans de prison pour Gulen
Le parquet turc réclame plus de 3 600 réclusions à perpétuité pour
l’imam Fethullah Gulen, en exil aux États-Unis, selon le quotidien
Hurriyet.
Les autorités turques accusent le prédicateur d'être impliqué dans la
tentative de coup d'État perpétrée dans la nuit du 15 au 16 juillet
2016. Plus de 20 chefs d'accusation sont retenus à son encontre.
Outre la prison à vie, les procureurs demandent de condamner Fethullah
Gulen à plus de 2 900 ans de prison et à une amende équivalente à 2,2
millions de jours de réclusion.
L'imam a plaidé non coupable et a condamné le coup d'État. Cependant
les autorités turques demandent aux États-Unis, où il vit en exil, de
l'extrader.
En Turquie, environ 32 000 personnes ont été arrêtées et environ 100
000 fonctionnaires publics ont été limogés après le putsch.
(Sputniknews, 8 mai 2017)
Plus de 100 magistrats "proches de Gülen" limogés
Les autorités judiciaires turques ont limogé vendredi plus de 100
magistrats soupçonnés d'appartenir à la mouvance du prédicateur
Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'avoir ourdi le putsch manqué en
juillet dernier, a rapporté l'agence de presse progouvernementale
Anadolu.
Le Haut conseil des juges et procureurs (HSYK) a démis de leurs
fonctions 107 juges et procureurs, a précisé Anadolu, portant à 4.238
le nombre de magistrats limogés dans le cadre des purges lancées après
la tentative de coup d'Etat du 15 juillet.
Les juges et procureurs démis de leurs fonctions vendredi sont en outre visés par un mandat d'arrêt, a ajouté Anadolu.
Après le putsch avorté, les autorités turques ont lancé des purges de
grande ampleur, notamment dans les rangs de l'armée, de la police et de
la justice. Plus de 47.000 personnes ont été incarcérées et plus de
100.000 fonctionnaires limogés ou suspendus.
Ces purges ont repris de plus belle après la victoire du président
Recep Tayyip Erdogan à un référendum constitutionnel sur le
renforcement de ses pouvoirs, le 16 avril. Depuis, quelque 13.000
personnes, dont 9.000 policiers, ont été suspendues et 1.000 policiers
arrêtés.
La dernière vague de limogeages de magistrats survient alors que le
secteur judiciaire, et notamment le HSYK, est en pleine restructuration
dans la foulée du référendum constitutionnel.
La réforme approuvée lors de cette consultation populaire prévoit
notamment le transfert de l'ensemble du pouvoir exécutif au président,
qui pourra émettre des décrets, la disparition de la fonction de
Premier ministre, mais aussi le changement de la composition du HSYK.
Ainsi, le nombre de membres du HSYK, qui sera bientôt rebaptisé le HSK,
passera dans les prochaines semaines de 22 à 13, dont sept seront
désignés par le Parlement et les six autres, directement ou
indirectement, par le président.
Des opposants de M. Erdogan, accusé de dérive autocratique, voient dans
ce dispositif un outil permettant au chef de l'Etat de contrôler la
composition du HSYK, qui est chargé de nommer et de destituer le
personnel du système judiciaire.
Les dirigeants turcs rejettent cette accusation et soutiennent que la
réforme constitutionnelle permet au contraire d'établir des séparations
claires entre les pouvoirs. (AFP, 5 mai
2017)
1er mai en Turquie: manifestation dispersée et nombreuses arrestations
La police turque a fait usage de gaz lacrymogène et de balles en
caoutchouc lundi pour disperser environ 200 manifestants qui
souhaitaient rallier la place Taksim d'Istanbul à l'occasion du 1er
mai, malgré l'interdiction des autorités, a constaté un journaliste de
l'AFP.
La police locale a par ailleurs annoncé l'arrestation de 165 personnes,
dont 139 pour des "manifestations non autorisées" à Istanbul.
La Turquie célébrait lundi une fête du travail sous tension, deux
semaines après un référendum dont le résultat est contesté par
l'opposition et qui a considérablement renforcé les pouvoirs du
président Recep Tayyip Erdogan.
Le groupe de manifestants dispersé, composé de divers groupes de
gauche, avait déroulé des banderoles portant des slogans contre le
gouvernement, tels que "Longue vie au 1er mai, non au dictateur!".
"Nous allons à Taksim parce que c'est un lieu significatif pour la
classe ouvrière", a expliqué Sevim, une manifestante, peu avant
l'intervention des forces de l'ordre.
La place Taksim a été le principal lieu de rassemblement pour le 1er
mai jusqu'en 1977, lorsque 34 personnes avaient été tuées par des
inconnus pendant des manifestations. Après avoir été réautorisés en
2010, les rassemblements y ont été à nouveau interdits après les
grandes manifestations antigouvernementales de 2013.
Des barrages policiers ont ainsi été installés lundi pour bloquer les accès à la place située sur la rive européenne d'Istanbul.
Le rassemblement officiel, autorisé par les autorités, a eu lieu à
Bakirkoy, près de l'aéroport Atatürk d'Istanbul, et réuni plusieurs
millers de personnes.
Plus de 30.000 policiers ont été déployés à Istanbul pour la journée, selon Anadolu, et quelque 4.500 à Ankara.
Dans la capitale, au moins 6.000 personnes ont manifesté, brandissant
des lettres géantes formant le mot "Hayir" ("non", en turc), ainsi que
des banderoles "Non, c'est non", a constaté un photographe de l'AFP.
Cette année, les rassemblements ont lieu sous le signe du référendum du
16 avril, qui portait sur une révision constitutionnelle renforçant les
prérogatives du président et qui a été remporté par le camp du oui à
51,41%.
L'opposition conteste ce résultat, dénonçant notamment la décision par
le Haut-Conseil électoral (YSK), le jour du scrutin, de compter comme
valides les bulletins de vote non marqués du sceau officiel.
Ses recours ayant été rejetés à la fois par l'YSK et le Conseil d'Etat,
le principal parti d'opposition (CHP, social démocrate) a annoncé la
semaine dernière vouloir saisir la Cour européenne des droits de
l'homme (CEDH).
"Nous ne pouvons pas accepter les résultats du référendum et la
pression que nous avons subie (...) nous sommes là également pour faire
entendre davantage notre voix et redonner de la force au non", a
affirmé à l'AFP Türker Aksa, un étudiant qui manifestait à Bakirkoy. (AFP, 1er mai
2017)
L'ONU condamne les nouvelles purges en Turquie
Il est "hautement improbable" que la Turquie ait suivi la procédure
légale dans la vague d'arrestations et de limogeages qui a suivi
l'échec du coup d'Etat de juillet, a déclaré lundi le Haut-Commissaire
aux droits de l'homme de l'ONU.
Lors d'une conférence de presse à Genève, Zeid Ra'ad Al Hussein a
notamment condamné la révocation samedi de près de 4.000
fondctionnaires, dont un millier d'employés du ministère de la Justice
et un millier d'autres dépendant de l'armée.
"Avec un tel nombre, il est hautement improbable que ces suspensions et
détentions aient suivi les normes de la procédure légale", a-t-il
commenté.
M. Zeid s'est dit également "très inquiet du renouvellement de l'état
d'urgence" par un vote au parlement le 18 avril, affirmant que cette
décision avait été prise "dans un climat de peur dans le pays".
Depuis la tentative de coup d'Etat du 15 juillet 2016, 47.000 personnes
ont déjà été arrêtées. Le régime d'Ankara accuse le prédicateur réfugié
aux Etats-Unis, Fethullah Gulen, d'en être l'instigateur, mais ce
dernier dément. (AFP, 1er mai
2017)
La Turquie lance son site des "terroristes" les plus recherchés
Les autorités turques ont lancé mercredi un site internet recensant les
"terroristes" les plus recherchés par sa police, qui compte une
majorité de rebelles kurdes et quelques djihadistes poursuivis après
l'attentat-suicide meurtrier d'Ankara.
Le site recense au total 728 personnes, réparties en cinq couleurs en
fonction de leur degré de dangerosité: rouge pour les plus redoutables,
puis, dans un ordre décroissant, bleu, vert, orange et enfin gris.
Dans la "liste rouge" (32 noms) figurent les trois principaux
dirigeants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Murat
Karayilan, Cemil Bayik et Hüseyin Fehman. Ils y cotoient l'imam
Fethullah Gülen, accusé par le président Recep Tayyip Erdogan d'avoir
bâti un "Etat parallèle" pour tenter de le renverser.
Seuls deux membres présumés de l'organisation Etat islamique (EI) sont classés "rouge".
Plusieurs de ses militants recherchés après l'attentat qui a fait, le
10 octobre, 102 morts et plus de 500 blessés ne figurent que dans la
catégorie bleue.
Le site du ministère turc de l'Intérieur se contente du strict minimum
en termes d'éléments biographiques: une photo, les nom et prénom, les
date et lieu de naissance et l'affiliation.
Il promet également des récompenses à toute personne qui "aiderait" ou
"livrerait des renseignements aidant" à l'arrestation d'une personne
recherchée. Ces primes varient de 300.000 livres turques (90.000 euros)
à 4 millions de livres turques (1,2 million d'euros) pour les fugitifs
classés "rouge". (Belga, 30 avril
2017)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Diane Kruger récompensée pour un film réalisé par Fatih Akin
Loin d'Hollywood et de son image glamour, l'actrice allemande Diane
Kruger a été récompensée par le prix d'interprétation féminine à Cannes
pour son premier grand rôle dans une production allemande, le dernier
film du réalisateur Fatih Akin.
"Ce film a failli me tuer", avait-elle déclaré à Cannes après la projection de "In The Fade", qu'elle porte sur ses épaules.
L'ancienne top-modèle blonde lumineuse exilée à Hollywood, habituée des
rôles dans des superproduction comme "Troie" ou "Inglourious Basterds",
y incarne une mère qui cherche justice puis vengeance après la mort de
son mari, d'origine turc, et de son fils, dans un attentat néo-nazi.
"Il y avait des scènes difficiles à tourner, à vivre. Les scènes de
deuil, de souffrance extrême, c'était insoutenable. J'ai vécu quelque
chose de terrible. Je n'ai pas travaillé depuis", ajoutait-elle.
"In the Fade", de Fatih Akin, est son premier grand film allemand, avec
un réalisateur germano-turc, auteur de "Head on", "Soul Kitchen" ou "De
l'autre côté".
Diane Kruger, née Heidkrüger en 1976 en Allemagne de l'Ouest, quitte à
l'adolescence son village pour étudier le ballet à Londres. A 16 ans,
elle se retrouve à Paris et entame une carrière de mannequin. Elle
défile pour Marc Jacobs, Dolce & Gabbana et pose pour Chanel ou
encore Yves Saint Laurent.
A Paris, la jeune allemande parfait aussi son anglais et son français.
En 2001, elle épouse l'acteur français Guillaume Canet dont elle
divorcera six ans plus tard.
Faux
En 2004, Diane Kruger se retrouve à l'affiche de la superproduction
hollywoodienne "Troie" de Wolfgang Petersen dans laquelle la blonde
sculpturale incarne l'héroïne de la mythologie grecque Hélène, aux
côtés de Brad Pitt et Orlando Bloom.
En 2009, elle revient dans "Inglourious Basterds" de Quentin Tarantino
en compétition pour la palme d'Or à Cannes. Avec ses faux-airs de
Marlene Dietrich, elle séduit la critique par son interprétation d'une
courageuse actrice allemande recrutée par les alliés pour espionner les
nazis.
Sa filmographie compte aussi des seconds rôles, comme dans "Benjamin
Gates et le trésor des Templiers" où elle partage l'affiche avec
Nicolas Cage, ou encore dans "Goodbye Bafana" où elle incarne la femme
du geôlier de Nelson Mandela. Plus récemment, elle a joué dans la série
policière américaine "The Bridge", arrêtée après deux saisons.
Son français impeccable lui a aussi ouvert la porte du cinéma hexagonal.
Dans "Les adieux à la reine" de Benoît Jacquot elle interprète une
Marie-Antoinette déboussolée, aux prises avec le début d'une Révolution
aussi bien dans la rue qu'intime, sur fond de romance homosexuelle.
Diane Kruger est une habituée des grands festivals de cinéma européens
et a déjà fait partie du Jury des festivals de Berlin, Venise et
Cannes. (lanouvellerepublique.frm 28 mai 2017)
Deux journalistes écroués pour des liens présumés avec le putsch manqué
Deux journalistes du quotidien turc d'opposition Sözcü ont été écroués
pour des liens présumés avec la mouvance güléniste accusée d'avoir mené
le putsch manqué du 15 juillet, ont rapporté tard vendredi l'agence
progouvernementale Anadolu et Sözcü.
Les journalistes sont mis en cause en raison d'un article publié le
jour du putsch manqué dans lequel était donnée l'adresse exacte du lieu
où séjournait le président Recep Tayyip Erdogan qui était alors en
vacances sur la côte Egée, explique Anadolu.
M. Erdogan affirme avoir échappé de peu cette nuit-là à un commando
héliporté de militaires putschistes qui a pris d'assaut le complexe
hôtelier où il se trouvait.
La responsable du site internet du quotidien, Mediha Olgun, et son
correspondant à Izmir (ouest), Gökmen Ulu, sont accusés d'"assistance
volontaire à une organisation terroriste" et M. Ulu, auteur de
l'article incriminé, est également poursuivi pour avoir aidé "à
attaquer physiquement et assassiner le président", précise Anadolu.
En revanche, le chef d'accusation d'"appartenance à une organisation
terroriste" a été abandonné, et la responsable financière du quotidien,
Yonca Yücekaleli, libérée.
Ankara accuse Fethullah Gülen, un prédicateur islamique installé aux
Etats-Unis, d'avoir fomenté le coup d'Etat et d'être à la tête d'une
"organisation terroriste" qui a infiltré les institutions turques pour
y établir un "Etat parallèle".
"Journée noire pour la presse turque et le journalisme", a titré Sözcü
samedi matin, avec en une une photographie de ses trois employés.
Sözcü, l'un des journaux les plus populaires en Turquie et dont le nom
signifie "porte-parole", est très critique du gouvernement et défend
sans concession la laïcité. Sa devise est "Si #Sözcü est muet, la
Turquie sera muette".
Un mandat d'arrêt a également été émis contre le propriétaire du quotidien, Burak Akbay, actuellement à l'étranger.
Sözcü est le deuxième quotidien d'opposition à ainsi être la cible du
pouvoir après Cumhuriyet, également farouche détracteur du président et
dont une vingtaine de collaborateurs ont été interpellés dans le cadre
de l'état d'urgence mis en place après le coup d'Etat manqué.
La Turquie est 155e sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières pour 2017.
(AFP, 27 mai
2017)
20 ans requis contre deux professeurs en grève de la faim
Des procureurs turcs ont requis mercredi
jusqu'à 20 ans de prison à l'encontre de deux enseignants en grève de
la faim depuis plus de deux mois pour protester contre leur limogeage
dans le cadre des purges post-putch raté.
Nuriye Gulmen, un universitaire, et Semih Ozakca, ancien instituteur,
ont été arrêtés lundi puis écroués mardi dans l'attente de leur procès
devant un tribunal d'Ankara pour "appartenance à une organisation
terroriste".
Les deux enseignants sont accusés d'appartenance à un groupe
terroriste, de propagande terroriste et d'infraction à la loi sur les
manifestations, selon l'agence officielle Anadolu.
Ils sont en particulier accusés d'appartenance au Front du Parti
Révolutionnaire de Libération du Peuple (DHKP-C), une formation
marxiste interdite qui a organisé des attaques sporadiques ces dernière
années.
Nuriye Gülmen et Semih Özakça ont été limogés aux termes des
décrets-lois émis dans le cadre de l'état d'urgence en vigueur depuis
le coup d'Etat manqué du 15 juillet. Des dizaines de milliers de
personnes sont perdu leur emploi à la suite de ces purges.
Ils ont entamé une grève de la faim il y a deux mois et demi.
Dans une vidéo diffusée avant le procès, ils se sont dits déterminés à
poursuivre leur action. "Nous poursuivrons notre combat jusqu'à la
victoire", assure M. Özakça. "Pour nous, la résistance continuera en
prison. J'invite chacun à poursuivre la résistance à l'extérieur",
lance M. Gülmen.
Une manifestation de soutien organisée mardi à Ankara a été violemment
dispersée par la police, et plusieurs personnes interpellées.
Lors d'une conférence de presse à Rome, le ministre des Affaires
étrangères Mevlut Cavusoglu a accusé MM. Ozakca et Gulmen d'être des
membres du DHKP-C, affirmant que cette organisation travaillait avec le
Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes kurdes,
interdit).
"Des mesures seront prises contre quiconque soutenant des groupes
terroristes. Ca n'a rien à voir avec le liberté d'expression", a-t-il
dit.
Plus de 100.000 personnes travaillant dans le secteur public, dont des
juges, des enseignants, des médecins et des membres des forces armées
ont été limogées lors des purges, des mesures qui ont suscité l'inquiétude d'ONG et de pays européens. (AFP, 24 mai
2017)
Erdogan promet d'examiner le cas du journaliste français détenu en Turquie
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a
promis jeudi à son homologue français Emmanuel Macron d'examiner
"rapidement la situation" du photojournaliste français Mathias
Depardon, détenu depuis une quinzaine de jours en Turquie, a-t-on
appris auprès de l'Elysée.
Au cours d'un entretien en marge d'un sommet de l'Otan à Bruxelles, "le
président Macron est intervenu en faveur" de M. Depardon, le président
turc affirmant "qu'il examinerait rapidement sa situation", a indiqué
la présidence française.
Installé en Turquie depuis cinq ans, Mathias Depardon, journaliste
indépendant qui aura 37 ans en juin, a été arrêté le 8 mai à Hasankeyf,
dans la province de Batman (sud-est), où il effectuait un reportage
pour le magazine National Geographic.
Il a rapidement été transféré dans un centre d'accueil géré par la
Direction des affaires migratoires à Gaziantep, également dans le
sud-est du pays, où il est retenu depuis lors malgré une décision
d'expulsion émise le 11 mai.
Le journaliste français est en grève de la faim depuis dimanche pour
protester contre sa détention, selon Reporters sans Frontières.
Evoquant un "entretien cordial, franc et direct" entre les deux
dirigeants, l'Elysée a par ailleurs indiqué qu'ils étaient convenus de
"travailler ensemble sur la lutte contre le terrorisme dans toutes ses
formes" et de "renforcer leurs consultations sur la Syrie".
"Ils ont évoqué la coopération dans les domaines de la sécurité, du
renseignement mais aussi les dossiers industriels conjoints et les
enjeux européens", a poursuivi la présidence française. (AFP, 25 mai
2017)
L'arrestation d'un journaliste qui tentait de "fuir en Grèce"
La police turque a arrêté mercredi le
patron d'un magazine turc d'opposition au moment où il tentait de
passer en Grèce, deux jours après sa condamnation à plus de 22 ans de
prison, a annoncé l'agence officielle Anadolu.
Le directeur de la publication du magazine Nokta Murat Capan a été
arrêté avec quatre autres personnes alors qu'il tentait de franchir
"illégalement" la frontière avec la Grèce dans le district d'Uzunkorpru
dans la province d'Edirne, a indiqué l'agence.
Murat Capan et le rédacteur en chef du magazine, Cevheri Guven, ont été
condamnés lundi à 22 ans et six mois de prison par un tribunal
d'Istanbul. Ils étaient accusés d'avoir tenté de provoquer une
rébellion armée contre la République turque.
Le verdict avait été prononcé en leur absence.
Les quatre autres personnes arrêtées par la police des frontières en
même temps que M. Capan sont accusées de liens avec Fethullah Gulen,
considéré par les autorités turques comme le cerveau du putsch manqué
du 15 juillet.
Des procédures judiciaires d'une ampleur sans précédent ont été lancées
en Turquie après ce putsch avorté. Plus de 47.000 personnes ont été
arrêtées depuis lors.
MM. Guven et Capan avaient été relâchés en décembre 2015 dans l'attente de leur procès.
L'affaire concernait un article de ce journal antigouvernemental de
gauche sur la victoire remportée le 1er novembre 2015 aux élections
législatives par le parti de la Justice et du Développement (AKP) du
président Recep Tayyip Erdogan.
La Une présentait cette victoire comme "le début de la guerre civile en Turquie".
Les locaux du magazine avaient été investis par la police et les
responsables de la rédaction arrêtés. Le journal a été depuis lors
fermé.
La Turquie occupe le 155e rang du classement mondial de la liberté de
la presse établi par Reporters sans Frontières (RSF) derrière le
Belarus et la République démocratique du Congo.
Selon le site P24 spécialisé dans la liberté de la presse, 165
journalistes sont détenus en Turquie, dont la majorité dans le cadre de
l'état d'urgence décrété après la tentative de putsch du 15 juillet. (AFP, 24 mai
2017)
RSF et l'artiste urbain C215 soutiennent les journalistes turcs emprisonnés
Pour sensibiliser l'opinion sur le sort des
journalistes emprisonnés en Turquie, RSF lance ce week-end à Paris une
opération de soutien avec l'artiste de street art C215, qui réalisera
le portrait de dix d'entre eux sur du mobilier urbain dans plusieurs
arrondissements de la capitale.
Plus de 500 pochoirs #SaveTurkishJournalists seront également
distribués dans la capitale, pour "permettre à chacun de manifester sa
solidarité et son soutien aux journalistes emprisonnés en Turquie",
indique Reporters sans frontières dans un communiqué.
"La Turquie est aujourd'hui la plus grande prison du monde pour les
journalistes. Plus de 100 reporters sont en détention provisoire dans
des conditions extrêmement sévères, dans le cadre de procédures
absurdes", selon Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.
"Grâce au talent de Christian Guémy, alias C215, nous afficherons dans
l'espace public parisien les visages de celles et ceux qu'Erdogan veut
faire taire. Une façon de montrer qu'on ne les oublie pas et de
mobiliser les citoyens et les décideurs en leur faveur", poursuit-il.
C215, historien de formation, est connu dans le monde entier pour ses
pochoirs et fresques murales, à Port-au-Prince, New Delhi ou encore
Brooklyn. Il a commencé à peindre en 2006, principalement des portraits
et est connu pour le caractère engagé de ses oeuvres et pour ses prises
de position sur l'actualité.
RSF souligne que depuis l'instauration de l'état d'urgence en Turquie
en juillet 2016, plus de 140 médias ont fermé, plus de 700 cartes de
presse ont été annulées et plus de 100 journalistes sont emprisonnés.
Le journaliste indépendant français Mathias Depardon, arrêté en Turquie
il y a deux semaines, est en grève de la faim depuis dimanche pour
protester contre sa détention, rappelle RSF, qui se dit "extrêmement
inquiète" pour lui.
Oguz Guven, rédacteur en chef du site internet du quotidien
d'opposition Cumhuriyet, est incarcéré à Istanbul depuis le 15 mai
dernier. Selon RSF, il est le 12e collaborateur du quotidien à subir ce
sort. Le représentant de RSF en Turquie, Erol Önderoglu, est lui-même
accusé de "propagande terroriste" pour avoir collaboré à un journal
prokurde et risque 14 ans d'emprisonnement.
La Turquie est 155e sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse 2017 publié par RSF. (AFP, 24 mai
2017)
Info-Turk proteste la censure sur Yol de Yilmaz Güney à Cannes
Mesdames,
Messieurs,
Tout d'abord, je vous remercie pour avoir projeté le film YOL de notre
compatriote Yilmaz Güney, victime de la répression de l'Etat turc.
Toutefois, je viens d'apprendre que ce film formidable primé à Cannes a
été projeté cette fois-ci avec modifications par rapport à la version
originale projetée il y a 35 ans et le mot "Kurdistan" dans un scène a
été supprimé. Donc, il s'agit d'un non-respect non seulement à l'égard
de notre grand cinéaste décédé en exil, mais également pour le peuple
kurde de notre pays qui lutte depuis des décennies pour la
reconnaissance de son identité, sa culture, ses droits civils et
politiques.
J'invite la direction du Festival à faire une mise au point aussi tôt que possible.
Merci pour votre attention et mes meilleures salutations.
Dogan Özgüden
Rédacteur en chef d'Info-Türk
Yılmaz Güney's 'Yol' in Cannes without 'Kurdistan' vignette
“The film Sürü (“The Herd”) is the history of the
Kurdish people, but I couldn’t even use any Kurdish language in the
film. If we had, everyone who acted in the film would have been
imprisoned. Yol was dubbed in Europe, but even so, I couldn’t make it
in Kurdish.” These are Yılmaz Güney’s words. He underlines these in an
interview he gave to French journalist Chris Kutscher in 1983.
Güney attempted to use motifs to make the film Yol,
which was edited in Europe, Kurdish. The vignette at the beginning that
says “KURDISTAN” in capital letters is a sign of this.
Despite the issues in Güney’s accounts, the film Yol
made cinematic history as a film to speak of all aspects of the tragedy
Kurds have experienced. With both its political aspect, its storyline
and its artistic aesthetics, the film is a masterpiece. It was banned
in Turkey, and was smuggled to Europe to be edited and dubbed there, to
be later screened in Cannes Film Festival. Yol shared a Golden Palm
with Missing by Costas Gavras in Cannes in 1982. During the festival,
Yılmaz Güney remained out of the public eye because he was wanted in
Turkey, and Interpol had been notified. He was nowhere to be seen,
until the awards ceremony in the festival.
“THE ORIGINAL YOL HAS BEEN BANNED IN TURKEY FOR 35 YEARS”
The film was banned in Turkey for a long time. In
1999, it was reedited by Fatoş Güney, and was shown in theaters again
as a 1 hour 49 minute version, with some removed scenes. One of these
scenes was one included in the Cannes 1982 version, put there by Yılmaz
Güney himself: The Kurdistan vignette scene. It has been 35 years and
the original film is still banned in Turkey.
Our goal here is not to give a lengthy account of
the Yol film. Everybody has seen this film a couple of times in their
life, or at least heard of its story. The film Yol was screened in the
70th Cannes Film Festival in the “Cannes Classic” category under the
title “Yol - The Full Version”.
WHAT DOES DONAT KEUSCH AIM?
The new version of the film was prepared by Swiss
producer Donat Keusch. Changes have been made to the color, the
dubbing, and some others, making for a 1 hour 56 minute film to be
screened in the Cannes Film Festival in the Bunuel hall. Compared to
other classic films, the hall was almost full and there was a
considerable interest. Editing the film into yet another version after
35 years created some questions though, and it is especially surprising
that an organization such as the Cannes Film Festival accepted such a
thing.
Producer Donat Keusch gave a speech before the
screening and said that Yol is a Swiss-made Kurdish/Turkish film, and
explained his motive as: “In 1982 in Cannes, we had to cut over 25
minutes from the film. After 35 years, I thought to restore it once
more.”
But the question remains on what Keusch was aiming
for when he remastered the film, and why he embarked on such a project.
Because especially new footage and scenes used in this version are
among those scrapped by Yılmaz Güney himself at the time. In
particular, there are scenes with Süleyman from the Adana mafia, the
sixth character who Güney scrapped because he didn’t fit the narrative.
Other than the addition of 1-2 minute long scenes of gambling,
prostitution and mafia relationships, there is nothing new or different
in the film. The structure has been changed, and with new voiceovers,
it’s almost like the film edited by Yılmaz Güney in 1982 has been
tampered with.
WHY DID CANNES ACCEPT THE FILM?
Especially the removal of the “Kurdistan” vignette
which was used by Yılmaz Güney but is removed in the new version, is
surprising and suspicious. It makes one think, why did the Cannes Film
Festival committee accept a tampered version of the film, 35 years
later? One wonders which relationships led to the approval of this film.
NOBODY WILL BUY INTO THIS YOL
Nuray Şahin, who worked with producer Donat Keusch
before in the new version of the film but later left the project due to
disagreements, said she worked on the editing, dubbing of new scenes
and other such heavy work, but was tricked by Keusch. Şahin said: “When
I left, the Kurdistan vignette was still there. But they removed it
after I left.”
Donat Keusch was asked why they removed the
Kurdistan vignette after the screening, and defended himself: “This is
the original of the film. I asked Yılmaz Güney, and that is what he
said.” But everybody knows that Yılmaz Güney stipulated that the
Kurdistan vignette is shown when the film was sent to the Cannes Film
Festival in 1982. It is unclear why Donat Keusch removed the scene
despite that.
Fatoş Güney also spoke to Alin Taşçıyan from
Sanatatak about the new version of the film: “As a film reedited from
footage Yılmaz filmed and then scrapped because he didn’t like them, it
is first and foremost a great disrespect for an artist like Yılaz
Güney, to his art and to his artwork. Especially editing a film out of
parts Yılmaz refused to use, after 35 years, and claiming rights for
it, is a matter that will be resolved by law. Me and my son Yılmaz will
give the power of attorney to a legal group in Switzerland and resolve
this issue in court. Because 50% of the rights to the film belong to
Güney Films, of which me and Yılmaz Güney are partners.”
The film Yol will bring along much controversy, that
much is certain. But it is also certain that cinema lovers won’t buy
into this film made for commercial aims and populist concerns. (ANF, Ali Güler, May 23, 2017
Deux professeurs en grève de la faim écroués pour "terrorisme"
Deux professeurs qui ont entamé il y a plus de deux mois une grève de
la faim pour protester contre leur limogeage dans le cadre des purges
en Turquie ont été écroués mardi pour "appartenance à une organisation
terroriste", selon les médias.
Nuriye Gülmen, une universitaire, et Semih Özakça, un enseignant dans
le primaire, ont été limogés par des décrets-lois émis dans le cadre de
l'état d'urgence en vigueur depuis le coup d'Etat manqué du 15 juillet.
Ils avaient entamé il y a 76 jours une grève de la faim, après plus
d'une centaine de jours passés à manifester dans le centre-ville
d'Ankara pour retrouver leur travail.
Interpellés la veille, ils ont été écroués mardi en fin de journée pour
"appartenance à une organisation terroriste", a rapporté la chaîne
privée NTV.
Dans une vidéo publiée alors qu'ils attendaient la décision du tribunal, ils ont assuré que leur détermination restait entière.
"Nous continuerons notre combat jusqu'à la victoire", a assuré M. Özakça.
"Pour nous, la résistance se poursuivra en prison. J'invite une
nouvelle fois tout le monde à poursuivre la résistance à l'extérieur",
a pour sa part appelé Mme Gülmen.
Une manifestation de soutien organisée dans l'après-midi à Ankara a été
violemment dispersée par la police, a constaté un photographe de l'AFP,
qui a compté au moins 4 interpellations.
Depuis le putsch manqué, plus de 46.000 personnes ont été incarcérées
et plus de 100.000 limogées ou suspendues. Ces mesures ont suscité
l'inquiétude d'ONG et de pays européens qui dénoncent une répression
tous azimuts qui vise notamment les milieux prokurdes et des médias
critiques. (AFP, 23 mai
2017)
Un photojournaliste français entame une grève de la faim
Le journaliste indépendant français Mathias Depardon, arrêté en Turquie
il y a deux semaines, est en grève de la faim depuis dimanche pour
protester contre sa détention, a indiqué mardi Reporters sans
Frontières.
"Mathias a décidé d'entamer une grève de la faim, qui en est à son
troisième jour", a déclaré à l'AFP Erol Onderoglu, représentant de RSF
en Turquie.
RSF a affirmé avoir été informé de cette grève de la faim par l'avocate
du journaliste. L'AFP a tenté de la contacter mais elle n'était pas
joignable mardi.
Mathias Depardon, un photojournaliste installé en Turquie depuis cinq
ans et qui travaille pour plusieurs publications, a été arrêté le 8 mai
à Hasankeyf, dans la province de Batman (sud-est), où il effectuait un
reportage pour le magazine National Geographic.
Il a rapidement été transféré dans un centre d'accueil géré par la
Direction des affaires migratoires à Gaziantep, également dans le
sud-est du pays, où il est retenu depuis lors malgré une décision
d'expulsion émise le 11 mai.
"On ne sait toujours pas pourquoi cette décision d'expulsion n'est pas
appliquée", a déclaré le représentant de RSF, dénonçant une "situation
insoutenable et inacceptable".
Dans un communiqué diffusé dans la soirée, Johann Bihr, responsable du
bureau Europe de l'est et Asie centrale de RSF, appelle "le nouveau
gouvernement français à intervenir fermement pour protéger le
photographe et assurer sa remise en liberté".
Une source diplomatique française a affirmé à l'AFP que les autorités
turques n'avaient pas à ce jour donné suite aux demandes françaises
pour des contacts directs avec le journaliste, qu'il s'agisse de
visites ou d'appels téléphoniques.
Les autorités turques reprochent au photojournaliste de travailler sans
carte de presse, sa demande de renouvellement n'ayant pas abouti, ce
qui peut conduire à son expulsion du pays, explique M. Onderoglu.
Mais il lui a aussi été reproché de soutenir le Parti des Travailleurs
du Kurdistan (PKK), classé "terroriste" par Ankara. Cette accusation
pourrait conduire à une procédure judiciaire, selon M. Onderoglu.
RSF, ainsi que deux autres organisations de défense de la liberté de la
presse et 19 rédactions, ont envoyé vendredi une lettre ouverte au
ministre turc de l'Intérieur, Süleyman Soylu, appelant à la libération
de M. Depardon.
Les conditions de travail se sont dégradées ces derniers mois pour les
journalistes étrangers en Turquie, selon des défenseurs de la liberté
de la presse qui font état d'arrestations, d'expulsions et de
difficultés administratives.
Le mois dernier, un journaliste italien, Gabriele Del Grande, a été
arrêté en Turquie alors qu'il effectuait un reportage à la frontière
syrienne sur les réfugiés. Il a été expulsé après deux semaines de
détention. (AFP, 23 mai
2017)
Arrestation de deux professeurs en grève de la faim
Les autorités turques ont arrêté lundi deux professeurs turcs qui
observent une grève de la faim depuis plus de deux mois pour protester
contre leur limogeage par le gouvernement, selon les médias.
Nuriye Gülmen, une universitaire, et Semih Özakça, un enseignant dans
le primaire, ont été limogés dans le cadre des vastes purges qui ont
suivi le coup d'Etat avorté de juillet, imputé par Ankara au
prédicateur Fethullah Gülen qui vit aux Etats-Unis.Celui ci dément tout
rôle dans le coup manqué.
Ils ont entamé il y a 75 jours une grève de la faim, après plus de 100
jours passés à manifester quotidiennement pour retrouver leur travail.
Ils ont été interpellés par la police tôt lundi en application de
mandats d'arrêts qui ont été émis ce weekend, selon la chaîne de
télévision NTV. Les charges qui pèsent contre eux n'étaient pas connues
dans l'immédiat.
La femme de M. Özakça et les avocats de deux professeurs, qui ont tenté
de s'opposer à leur arrestation, ont également été détenus, selon NTV.
"A bas le fascisme. Vive notre résistance par la grève de la faim. Nous
voulons retrouver nos emplois. Nous n'avons pas renoncé et ne
renoncerons pas", a écrit Mme Gülmen sur son compte Twitter après avoir
annoncé que la police tentait d'investir la maison.
Un député du parti d'opposition CHP, Necati Yilmaz, a estimé sur
Twitter que les autorités avaient arrêté les deux professeurs pour
éviter qu'ils succombent à leur grève de la faim et que cela ne
déclenche "de nouvelles manifestations similaires à Gezi".
Il faisait allusion à l'évacuation manu militari le 31 mai 2013 de
plusieurs centaines de personnes campant dans le parc Gezi près de la
place Taksim d'Istanbul dans le cadre d'un projet d'aménagement urbain,
déclenchant un mouvement de contestation de trois semaines contre le
président Recep Tayyip Erdogan.
Depuis le putsch manqué, plus de 46.000 personnes, notamment des
policiers, des magistrats et des enseignants, ont été incarcérées et
plus de 100.000 limogées ou suspendues.
Ces mesures ont suscité l'inquiétude d'ONG et de pays européens qui
dénoncent une répression tous azimuts qui vise notamment les milieux
prokurdes et des médias critiques.
Le chef du groupe Socialistes et Démocrates du Parlement européen,
l'Italien Gianni Pitella, avait rendu visite le 12 mai aux deux
grévistes de la faim.
"La Turquie mérite une démocratie pleine et entière et je suis ici pour partager leur combat", avait-il alors déclaré. (AFP, 22 mai
2017)
Mandats d'arrêt contre des responsables d'un journal d'opposition
Des mandats d'arrêt ont été émis vendredi en Turquie contre le
propriétaire et d'autres responsables du journal d'opposition Sozcu, a
annoncé l'agence de presse gouvernementale Anadolu, dans un climat
d'intensification de la répression visant les médias critiques du
pouvoir.
Burak Akbay et trois autres personnes travaillant pour Sozcu, dont
celle chargée du site internet de ce quotidien, Mediha Olgun, sont
accusés d'avoir des liens avec le mouvement du prédicateur musulman
Fethullah Gülen dont Ankara réclame aux Etats-Unis l'extradition pour
son implication, qu'il nie, dans le coup d'Etat avorté de juillet,
selon la même source.
Mediha Olgun a d'ores et déjà été arrêtée, tandis que Burak Akbay ne se
trouve pas actuellement sur le territoire turc, a ajouté Anadolu.
Il est à Londres, croit savoir CNN Turk.
Gokmen Ulu, un journaliste, et Yonca Kaleli, un cadre financier, sont
les deux autres employés de Sozcu contre lesquels des mandats d'arrêt
ont été délivrés par le parquet d'Istanbul, a précisé cette chaîne de
télévision.
Tous quatre sont accusés de "commettre des crimes au nom d'une
organisation terroriste armée", une allusion au mouvement de M. Gülen,
a révélé CNN Turk.
L'avocat du quotidien, Ismail Yilmaz, a toutefois démenti que de tels
mandats d'arrêt aient été émis, expliquant à l'agence de presse Dogan
que les mandats délivrés étaient destinés à faire saisir leurs biens.
-'Triste exemple'-
Il a toutefois confirmé l'interpellation de Mediha Olgun, tout en
disant que cela pourrait être en relation avec une autre affaire. Sur
son site web, Sozcu a ensuite indiqué que le journaliste avait été
placé en détention.
"Il y a des mandats, il y a des arrestations" de responsables de Sozcu,
a de son côté confirmé à Dogan le procureur d'Istanbul Irfan Fidan,
selon lequel une enquête est en cours sur "le patron et certains
employés" de ce journal.
Dans un tweet, Kati Piri, rapporteur sur la Turquie au Parlement
européen, a déploré qu'"en Turquie, le journalisme critique équivaut à
du terrorisme. L'attaque contre Sozcu en est un nouvel et triste
exemple".
D'après CNN Turk, ces poursuites sont en rapport avec un article publié
sur internet le jour-même de la tentative de putsch donnant des détails
sur l'endroit où M. Erdogan passait ses vacances sur la mer Egée,
"facilitant" ainsi une "attaque" contre le chef de l'Etat.
Sozcu, dont le nom signifie "porte-parole", très critique du
gouvernement et qui défend sans concession la laïcité, est un des
journaux les plus populaires de Turquie. Sa devise est "Si #Sozcu est
muet, la Turquie sera muette".
Le leader du principal parti d'opposition, le Parti populaire
républicain (CHP), Kemal Kilicdaroglu, a rendu visite au journal et
déclaré à cette occasion que "l'arrestation, la détention et les
pressions sur les journalistes sont quelque chose d'inacceptable en
démocratie".
C'est le deuxième quotidien d'opposition à ainsi être la cible du
pouvoir après Cumhuriyet, également farouche détracteur du président
Recep Tayyip Erdogan et dont vingt collaborateurs ont été inculpés dans
le cadre de l'état d'urgence mis en place après le coup d'Etat manqué.
D'après CNN Turk, dans le cas Sozcu, les mandats d'arrêt sont en
rapport avec un article publié sur internet le jour même de la
tentative de putsch donnant des détails sur l'endroit où M. Erdogan
passait ses vacances sur la mer Egée
La Turquie est 155e sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières pour 2017.
D'après le site internet spécialisé P24, 165 journalistes, pour la
plupart arrêtés dans le cadre de l'état d'urgence, sont derrière les
barreaux en Turquie.
Les autorités turques affirment que c'est parce qu'ils sont liés à des
"organisations terroristes", expression utilisée pour désigner le PKK
(Parti des travailleurs du Kurdistan, séparatistes kurdes) et le réseau
güléniste. (AFP, 20 mai
2017)
Özakça’s Mother Detained As Well on 72th Day of Hunger Strike
Police attacked those who were keeping watch in front of the Human
Rights Monument on Yüksel Street in Ankara for academic Nuriye Gülmen
and teacher Semih Özakça, who have been on hunger strike for 72 days
demanding that they be reinstated to their jobs.
As the hunger strike was entering its 72th day, 10 supporters on the
hunger strike area were taken into custody including Özakça's mother
Sultan Özakça were later released towards morning hours.
There have been three more interventions including detentions during
the night. The supporters of the hunger strike continue protesting on
the area in shifts.
Today is the 192nd day of Gülmen and Özakça's protest and 72nd day of
their hunger strike. The police has attacked the hunger strike area for
the sixth time. The watch continued after the detentions.
About Gülmen and Özakça
Nuriye Gülmen was employed at Eskişehir Osmangazi University.
After her contract was not renewed, she brought a lawsuit and won.
Seven months later, she started to work at Selçuk University. A day
after she started her job, she was suspended from her duty based on the
"FETÖ-PDY (Fethullahist Terror Organization-Parallel State Structure)
investigation launched into her. She was discharged on January 6, 2017
via the Statutory Decree No. 679.
Semih Özakça was a classroom teacher at Mazıdağı Cumhuriyet Primary
School in Mardin. He was discharged via the Statutory Decree No. 675
over "being linked with terror organizations".
Gülmen has been in front of Human Rights Monument on Yüksel Street in
Ankara to stage a sit-in since November 9, and Özakça since November 23.
On March 11, they declared that they would go on a permanent
non—rotational hunger strike. They were detained on March 9 and they
went on hunger strike in custody. (BIA, May 19, 2017)
UN Human Rights Council and deterioration of freedom of expression
PEN International, ARTICLE 19, the Committee to Protect Journalists,
Human Rights Watch, International Press Institute and Reporters Without
Borders call the attention of the UN Human Rights Council to the
continuous deterioration of freedom of expression and other human
rights in Turkey. Following the coup attempt on 15 July 2016, the
Turkish authorities have pursued an unprecedented crackdown against
perceived critics and opponents. As noted by the UN Special Rapporteur
on the right to freedom of opinion and expression following his
November visit to the country, counter-terrorism legislation and the
prolonged state of emergency are being used to severely restrict
fundamental rights and freedoms, stifle criticism and limit the
diversity of views and opinions available in the public sphere.[1]
Since the Special Rapporteur’s visit, independent mainstream media have
been all but silenced. There are now over 160 media outlets and
publishing houses closed down since July 2016 and around 165
journalists and media workers jailed pending trial.[2] Over 100,000
civil servants have been summarily dismissed, with over 47,000
including army, police and teachers jailed pending trial on charges of
involvement in the coup plot and of association with the alleged
Fethullah Gülen Terrorist Organisation (FETÖ). There has been a rise in
allegations of torture or ill-treatment in police custody.[3]
Turkey’s Kurdish population has also been disproportionally affected.
The Turkish authorities frequently prosecute non-violent pro-Kurdish
political activism or journalism for links with the armed Kurdistan
Workers’ Party (PKK). Selahattin Demirtaş and Figen Yüksekdağ, the
leaders of the parliamentary opposition Peoples’ Democratic Party
(HDP), and other MPs from the party, have been in jail since November
2016. At least 87 municipalities in the southeast have been taken over
by the government and their democratically elected mayors and officials
removed or jailed.[4] Sev
Oğuz Güven est le 12e collaborateur de Cumhuriyet jeté en prison
Reporters sans frontières (RSF) dénonce l’acharnement des autorités
turques contre les derniers médias critiques et réclame la libération
immédiate du journaliste Oğuz Güven, incarcéré le 15 mai 2017 à
Istanbul. Accusé de “propagande terroriste”, c’est le 12e collaborateur
du quotidien d’opposition Cumhuriyet à être jeté en prison.
Le rédacteur en chef du site internet de Cumhuriyet, Oğuz Güven, a été
placé en détention provisoire le 15 mai 2017 après trois jours de garde
à vue. Il risque jusqu’à sept ans et demi de prison pour “propagande de
l’organisation terroriste de Fethullah [Gülen]”, du nom du prédicateur
en exil que les autorités turques désignent comme responsables de la
tentative de putsch du 15 juillet 2016. Un chef d’accusation très lourd
qui se fonde sur… un tweet posté sur le compte officiel de Cumhuriyet
et supprimé après 55 secondes.
“Les accusations portées à l’encontre d’Oğuz Güven sont un tel sommet
d’absurdité qu’il est difficile de ne pas y voir la volonté d’affaiblir
encore un peu plus Cumhuriyet, dénonce Erol Önderoğlu, représentant de
RSF en Turquie. Ce qui est en jeu est la survie des tout derniers
médias indépendants. Les chefs d’Etat qui s’apprêtent à rencontrer le
président Erdoğan lors du sommet de l’OTAN ne peuvent rester
spectateurs de l’annihilation de la liberté de la presse en Turquie.”
Oğuz Güven est accusé d’être à l’origine d’un tweet controversé
annonçant la mort du procureur de la province de Denizli (Ouest),
Mustafa Alper, dans un accident de la route. Ce procureur était en
charge d’un procès intenté contre des personnalités suspectées d’être
impliquées dans le coup d’Etat manqué. “Le tweet a été supprimé après
55 secondes”, a fait valoir devant le juge le journaliste de 32 ans de
carrière, qui invoque une “erreur”. “Nous avons aussi repris, dans un
autre article, les réactions face à cette tragédie. Je rejette
formellement les accusations portées à mon encontre”.
Oğuz Güven a été écroué à la prison de Metris, au centre-ville
d’Istanbul. Si l’appel interjeté par ses avocats échoue à le faire
libérer, le journaliste sera transféré vers la prison de Silivri, au
nord d’Istanbul, où onze autres collaborateurs de Cumhuriyet sont
détenus depuis des mois. “Il n’y a plus rien à faire face à cet état de
décomposition [de la justice]”, a déclaré Oğuz Güven en quittant ses
soutiens. La date de son procès n’a pas encore été fixée.
Cela fera 200 jours, le 18 mai, que dix journalistes et administrateurs
de Cumhuriyet, dont le rédacteur en chef Murat Sabuncu, l’éditorialiste
Kadri Gürsel et le dessinateur Musa Kart, sont derrière les barreaux à
Silivri. A cette occasion, une manifestation de journalistes et de la
société civile aura lieu devant le palais de justice de Çağlayan
d’Istanbul à 11 heures. Le journaliste d’investigation Ahmet Şık,
pourtant l’un des premiers à évoquer l’influence des cadres gülenistes
au sein de l’appareil d’Etat, a été emprisonné à son tour en décembre
2016. Leur procès s’ouvrira le 24 juillet. En l’absence de réaction de
la Cour constitutionnelle turque, ces journalistes attendent désormais
que la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) se prononce
rapidement sur leur détention.
Après la fermeture de plus de 150 médias depuis la tentative de putsch,
Cumhuriyet est l’un des tout derniers titres critiques des autorités
turques. Outre l’incarcération de ses collaborateurs, le quotidien est
victime d’un étouffement économique concerté et d’une tentative de
reprise en main de son comité de direction. L'ancien rédacteur en chef
de Cumhuriyet, Can Dündar, exilé en Allemagne, est une des bêtes noires
du président Recep Tayyip Erdoğan depuis qu’il a révélé, en 2015, que
les services secrets turcs avaient fourni des armes à des groupes
islamistes en Syrie. Il a créé en exil le site d’information Özgürüz
(Nous sommes libres).
La Turquie occupe la 155e place sur 180 au Classement mondial 2017 de la liberté de la presse établi par RSF.
Police Take Off Even Flowers on 65th Day of Hunger Strike
Police have cleared the Human Rights Monuments where academic Nuriye
Gülmen and teacher Semih Özakça have been resisting for 185 days on
Yüksel Street in capital city of Ankara. Four people on watch at the
square have been taken into custody.
Gülmen and Özakça told bianet that there was police blockade at the area and they even took off the flowers on the street.
10 people including Veli Saçılık went to the area to stage a sit-in at
around 10:30 a.m. Gülmen and Özakça made a call for rally at the square
at 1:30 p.m.
Gülmen: Sign of desperation
“It is a sign of desperation. It shows that they don’t know what to do.
The support growing has scared them. They are trying to terrorize it.
They act on instant reflex to prevent people from coming here.
“I don’t think they can intimidate people. They can’t intimidate us”.
Özakça: The resistance will continue no matter what they do
*According to the information we obtained, they will detain anyone but
teachers. That means: they are trying to end the protest by isolating
us.
“We are very determined. Our hunger strike is within our bodies. The
resistance will continue no matter what they do. I know that people
will face the risks and take it to the street to make us heard. I know
this. I believe in people and I know that they will lend ear to our
call”. (BIA, May 12, 2017)
Une journaliste allemande détenue en Turquie, selon Berlin
Une journaliste allemande, Mesale Tolu, est emprisonnée depuis fin
avril en Turquie et les autorités allemandes n'ont pas pu avoir de
contacts avec elle, a indiqué vendredi un porte-parole du ministère
allemand des Affaires étrangères.
"Nous n'avons eu aucune information des autorités turques lors de
l'arrestation (de Mme Tolu) puis lors de son placement en détention
provisoire. C'est regrettable", a déploré Martin Schäfer, précisant
qu'aucun "contact personnel" avec la journaliste avait pu être établi.
"Ce cas nous préoccupe", a jugé le porte-parole du gouvernement,
Steffen Seibert, alors que la détention d'un journaliste germano-turc,
Deniz Yücel, accusé d'espionnage a déjà sérieusement écorné les
relations entre Berlin et Ankara.
Selon les médias turcs, cette jeune femme travaillait notamment pour
une petite agence de presse turque de gauche, Etkin Haber Ajansi (ETHA)
mais le porte-parole du ministère des Affaires étrangères n'a pas pu
préciser si elle était journaliste ou traductrice.
Née en Allemagne de nationalité turque, elle a été naturalisée en 2007, selon les médias allemands.
Elle faisait partie d'un groupe de 16 personnes interpellées lors d'une
opération policière contre des militants de gauche sans doute en lien
avec les manifestations prévues pour le 1er mai, selon les médias turcs.
Le ministère allemand des Affaires étrangères a expliqué qu'elle avait
été interpellée le 30 avril, puis placée en détention provisoire le 6
mai et que les autorités allemandes n'en avaient pas été informées par
leurs homologues turcs.
Au total, six Allemands détenus dans les prisons turques ne peuvent
bénéficier d'une assistance diplomatique à l'heure actuelle, a encore
souligné le porte-parole.
Le cas de cette jeune femme, ainsi que des autres Allemands détenus en
Turquie, a été évoqué lors d'un entretien entre le ministre allemand
des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel et le Premier ministre turc,
Binali Yildiri, en marge d'une conférence à Londres jeudi. (AFP, 12 mai
2017)
Arrestation du rédacteur en chef de l'édition en ligne de Cumhuriyet
Les autorités turques ont interpellé vendredi le rédacteur en chef du
site internet du quotidien d'opposition Cumhuriyet, dont une vingtaine
de collaborateurs ont été détenus ces derniers mois.
Oguz Güven a lui-même annoncé son arrestation dans un tweet partagé sur
le réseau social vers 07H00 (04H00 GMT). Le quotidien affirme sur son
site ne pas encore connaître les raisons de cette interpellation.
L'agence progouvernementale Anadolu a pour sa part affirmé qu'il a été
arrêté en lien avec sa couverture de la mort, plus tôt cette semaine,
dans un accident de la route d'un procureur turc en charge des
poursuites contre un nombre de suspects détenus depuis le putsch manqué
du 15 juillet. L'agence n'a pas fourni de précisions supplémentaires.
Plusieurs journalistes et d'autres employés de Cumhuriyet ont été
arrêtés ces derniers mois. Parmi lesquels figurent notamment son
patron, Akin Atalay, son rédacteur en chef, Murat Sabuncu ainsi que le
journaliste d'enquête Ahmet Sik.
Ils sont accusés d'appartenir ou de soutenir le Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK, séparatistes kurdes), la mouvance du prédicateur
Fethullah Gülen accusé d'avoir orchestré la tentative de putsch du 15
juillet, ou encore le DHKP-C (groupuscule d'extrême gauche). Ils
risquent entre 7 ans et demi et 43 ans de prison.
Farouchement critique du président Erdogan, Cumhuriyet, fondé en 1924,
s'est transformé, sous la houlette de son ancien rédacteur en chef Can
Dündar en machine à scoops, multipliant les enquêtes embarrassantes
pour le pouvoir.
M. Dündar, qui vit désormais en Allemagne, est considéré comme un
traître par le pouvoir turc pour avoir révélé en 2015 que les services
secrets turcs avaient fourni des armes à des islamistes en Syrie.
La Turquie est 155e sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF pour 2017.
Les autorités turques nient régulièrement toute atteinte à la liberté
de la presse et affirment que les seuls journalistes arrêtés sont ceux
liés à des "organisations terroristes", expression désignant le PKK et
le réseau güléniste. (AFP, 12 mai
2017)
Le calme règne en Turquie ?
Anne Morelli
Professeure de l'U.L.B.
Les agences de voyage belges sont formelles : pour notre Ministère des
Affaires étrangères, il n’y a aucun problème en Turquie et les
touristes belges peuvent recommencer sans problème à y affluer.
La Turquie sans problème ?
Pour qui ?
En tous cas pas pour les journalistes, les enseignants et les intellectuels turcs.
Depuis ce que le président Erdogan a présenté comme un « coup d’Etat
manqué »ayant risqué d’ébranler son pouvoir dans la nuit du 15/16
juillet dernier, les arrestations arbitraires se sont multipliées, non
seulement envers tout ceux qui, de près ou de loin, peuvent apparaître
comme liés à l’ancien allié d’Erdogan, Gülen, mais aussi (surtout ?)
envers tous les opposants qui depuis des années tentent d’enrayer le
pouvoir présidentiel. C’est donc surtout à gauche que les coups
pleuvent. Les purges ont frappé les journalistes, les syndicalistes,
les enseignants de tous niveaux, les scientifiques, la justice, les
fonctionnaires. N’importe qui peut être arrêté à tout moment pour
n’importe quelle raison.
La romancière Asli Erdogan, physicienne de formation, qui avait dénoncé
dans ses romans la torture et les conditions de détention des
prisonniers politiques a ainsi été arrêtée et malmenée sans qu’aucun
grief précis ne puisse lui être reproché. Son ¦uvre a été couronnée aux
Pays-Bas par le prix « Princess Margriet Award for Culture » mais elle
a été empêchée par le gouvernement turc d’aller recevoir son prix.
Comme 200.000 autres Turcs il lui est interdit de quitter ce pays où
plus aucune loi n’est respectée et où Wikipedia est régulièrement
censuré.
Parmi les enseignants écartés brusquement de leur poste, on trouve
tant des instituteurs(trices) que des enseignant(e)s du secondaire ou
de niveau universitaire. Interdiction est faite aux autres
établissements d’enseignement d’ inviter (par exemple pour tenir un
séminaire) des enseignants démis de leurs fonctions pour des raisons
politiques. Une des premières à réagir à son licenciement fut Nuriye
Gülmen, enseignante à l'université de Selçuk à Konya. Elle organisa un
sit-in devant le monument aux droits de l'homme à Ankara . Nuriye fut
chaque jour tabassée, insultée et arrêtée par la police. Mais après
chaque emprisonnement, elle est retournée à la rue pour poursuivre son
action. Des centaines d'opposants ont fait de son sit-in le rendez-vous
de la résistance.
Après chaque nouvelle purge, d'autres enseignants ont rejoint Nuriye :
Acun Karadag, professeur de collège à Hasköy, Semih Özakça, enseignant
dans une école primaire à Mardin, son épouse Esra elle aussi
enseignante du primaire à Mardin, le sociologue Veli Saçilik... Tous
ces enseignants veulent retrouver leur gagne-pain mais aussi leur vie
sociale, leurs collègues et leurs élèves ou étudiants.
Depuis le 9 mars dernier, Nuriye et Semih ont décidé de commencer une
grève de la faim en demandant la fin de cet état d'urgence qui justifie
une répression permanente contre toute forme de contestation ainsi que
leur réintégration professionnelle.
Deux mois plus tard, la résistance des deux enseignants turcs se
poursuit inexorablement à la force de leur corps famélique. Faire
connaître leur protestation est un devoir pour les enseignants qui ne
pâtissent pas d’un régime comme celui de la Turquie. Malgré les
pressions et les malhonnêtetés de la campagne électorale précédent le
référendum du 16 avril dernier, 24 millions de citoyens turcs ont
rejetté la dictature d’Erdogan. Le prix du « calme » en Turquie est
effrayant.
11 mai: 46e anniversaire de notre exil
Aujourd'hui, 11 mai... Il est 46e anniversaire du début
de notre exil de presque un demi-siècle qui a entièrement bouleversé ma
vie et celle d'Inci...
Coïncidence: Deux jours plus tard, 13 mai 2017, le 4e congrès de
l’Assemblée européenne des exilés (ASM) se réunit à Cologne en
Allemagne.
Avec les exilés en provenance de Turquie, l’ASM avait été fondée le 15
décembre 2012 dans le but de défendre les droits des exilés politiques
et de mener une lutte contre les politiques répressives du régime
d’Ankara.
Depuis cinq ans, la situation des droits de l’Homme en Turquie s’est
fortement détériorée et depuis un an arrivent en Europe des centaines
de nouveaux exilés en raison de la proclamation de l’état d’urgence
suivies des arrestations, purges, assassinats et tortures.
Avec la participation des exilés de cette nouvelle période de la
terreur de l’Etat, la 4e assemblée générale de l’ASM adoptera un
nouveau programme d’activités conformes à la réalité de nos jours.

Quatre intellectuels célèbres morts en exil:
Yilmaz Güney et Ahmet Kaya (à gauche),
Nazim Hikmet et Fahrettin Petek (à droite).
Le constat que rien n’est changé dans notre pays d’origine concernant
la violation des droits de l’Homme qui oblige à l’exil des centaines de
journalistes, universitaires, artistes, syndicalistes, militants de la
vie associative, et même les militaires m’a ramené aux jours du début
de notre exil il y a 46 ans.
Depuis l’interdiction de notre revue Ant le 1er mai 1971, mon nom est
annoncé sans cesse par les radios et les journaux dans la liste des
gens cherchés par la loi martiale. Déjà, il y a un an, après la grande
résistance ouvrière du 15-16 juin, les militaires m’avaient interrogé
pendant des heures à cause de mes critiques contre les opérations
militaires répressives. Quand on m’a mis en liberté après
l’interrogatoire, ils m’avaient menacé ouvertement : « Cette fois-ci,
vous ressortez par la porte, comme vous étiez entré, mais, la prochaine
fois, il peut se faire qu’il n’en soit pas ainsi… »
Entrés dans la clandestinité, nous avons tenté d’abord de quitter le
pays, soit par les frontières du sud ou par la mer Egée… Sans succès…
Il ne restait plus, donc, qu’une seule solution: trouver un passeport
falsifié pour s’envoler à un pays étranger. Le passeport commun émis au
nom des parents d’Inci était encore valide... Nous changeâmes les
photos sur les passeports et, pour ne pas risquer de leur causer des
ennuis par la suite, nous effaçâmes les trois dernières lettres du nom
de famille Tuğsavul, le transformâmes en Tuğsan et nous diminuâmes le
chiffre correspondant à leur date de naissance pour le rendre plus
conforme à nos âges. Il n’y avait donc plus d’obstacle à ce que nous
partions à l’étranger. Nous étions désormais prêts pour affronter une
nouvelle période de notre existence.
Les radios donnaient sans cesse les derniers communiqués des autorités
de la loi martiale et des nouvelles concernant les décisions de
perquisitions et d’arrestations. Cette nuit-là nous ne pûmes pas nous
endormir pendant longtemps, car notre tête était occupée par le tapage
que feraient les médias aux ordres de la junte si nous étions pris avec
de faux passeports, lors du contrôle et aussi par les pressions
accablantes qui seraient exercées sur nos familles et sur nos proches.

Nous nous levâmes à 6 heures, hébétés d’être restés sans sommeil. Nous
fîmes nos adieux à tout le monde et, appelant un taxi, nous prîmes la
direction du Bulvar Palas, devant lequel l’autobus de la Lufthansa
allait prendre les passagers. Ankara était sous la pluie. Tandis que
l’autobus de la Lufthansa s’ébranlait, nous aperçûmes le père d’İnci
qui, dans un coin, nous suivait avec inquiétude. En deux semaines, le
pauvre homme avait pris des années. İnci en eut les larmes aux yeux.
Nous fûmes une ou deux fois contrôlés par les hommes de la loi martiale
jusqu’à notre arrivée à l’aéroport. Là, sans trop perdre de temps, nous
passâmes au contrôle des billets et des bagages. Nous n’en avions,
d’ailleurs, pas beaucoup. Nous n’avions, pour des raisons de sécurité,
pris aucun autre document, hormis nos faux passeports. Nous avions bien
enregistré dans nos mémoires quelques adresses qui nous permettraient
d’établir des contacts en Europe, car nous avions confié à nos proches
une liste comportant toutes les adresses et les numéros de téléphone
destinés à nous être envoyés à une adresse que nous ferions connaître,
si nous parvenions en Europe sans problème.
Après avoir acheté quelques journaux et revues, nous nous dirigeâmes
vers le contrôle des passeports. Nous étions juste en train de nous
approcher du policier préposé au contrôle qu’İnci eut une hésitation et
s’arrêta, anxieuse, me disant :
- Je le connais depuis l’époque où je faisais le reporter à Ankara.
Qu’est-ce qui se passera s’il me reconnaît et se souvient de moi ?...
- Tu es folle. Je ne serais pas moi-même capable de te reconnaître, avec un autre nom, avec ce maquillage et cette tenue…
Le policier contrôla nos passeports. Pour ne pas lui laisser l’occasion
du moindre doute ou de tenter de poser la moindre question, le prenant
de haut, je lui demandai, sur un ton de gros homme d’affaires:
- Monsieur. Ces avions partent toujours en retard. Je me suis plaint au
ministre, ces derniers temps. Est-ce qu’il y a du retard ?
Le policier répondit d’une voix accablée, comme s’il portait lui-même la responsabilité des retards :
- Non, Monsieur. Tous les départs sont normaux aujourd’hui.
Il apposa les tampons de sortie et, tout en nous rendant nos
passeports, nous souhaita bon voyage. Nous étions, enfin, dans le salon
des départs. Par chance, il n’y avait aucune connaissance parmi ceux
qui attendaient l’avion. Il n’y avait que des travailleurs migrants
retournant de leur pays natal et des touristes étrangers…
Comme c’est la coutume, nous achetâmes pour les amis que nous allions
retrouver en Europe, quelques petits cadeaux modestes. Puis, nous
renouvelâmes le stock de cigarettes d’İnci qui, à cause de ces
dernières semaines de stress, avait augmenté sa dose quotidienne de
deux à trois paquets par jour. Enfin, retentit l’annonce priant les
voyageurs de la Lufthansa de monter à bord.
Les quelque vingt minutes qui s’écoulèrent entre notre installation sur
nos sièges et le moment où les roues de l’avion quittèrent le sol nous
parurent des heures, conformément à la théorie de la relativité
d’Einstein.
Après le décollage de l’avion, nos yeux ne quittaient pas le hublot…
Nous dépassâmes Istanbul et la Thrace. A chaque instant, l’alarme nous
concernant pouvait être donnée et, tant que l’avion volait au-dessus du
territoire turc, il pouvait être contraint à atterrir.
Mais non. Le capitaine nous communiqua le fait que nous avions quitté la Turquie.
Nous prîmes une profonde respiration.
Tandis que j’épluchais, pour la dernière fois, les journaux de Turquie,
İnci, sortant un carnet vierge de son sac, commença à y inscrire toutes
les adresses et les numéros de téléphone qu’elle savait par cœur ou
qu’elle avait pu mémoriser durant ces quelques derniers jours.
L’avion allemand, progressant à toute vitesse au-dessus d’une mer de
nuages, entraînait vers un avenir fait d’infinies inconnues deux exilés
politiques portant les noms d’emprunt de Mehmet Burhanettin et de
Hacer…
Nous nous arrachions à notre cher pays, qui nous avait vu naître, où
nous avions grandi et pour lequel nous avions combattu. Sans imaginer
le moins du monde qu’un beau jour, nous serions rendus « apatrides »…
Avec l’espoir de revenir dès que possible et de reprendre les choses là
où nous les avions laissées, comme si de rien n’était…
Un journaliste français interpellé par les autorités turques
Un journaliste indépendant français installé depuis plusieurs années en
Turquie était retenu mardi par les autorités turques après avoir été
interpellé la veille au cours d'un reportage dans le sud-est du pays, a
annoncé l'ONG Reporters sans frontières (RSF).
Mathias Depardon, un photojournaliste qui travaille pour plusieurs
publications, a été arrêté lundi à Hasankeyf, dans la province de
Batman, où il effectuait un reportage pour le magazine National
Geographic, a dit à l'AFP Erol Onderoglu, représentant de RSF en
Turquie.
"Il est en ce moment en train d'être transféré de Batman dans un centre
d'accueil géré par la Direction des affaires migratoires à Gaziantep",
une autre province du sud-est, a ajouté M. Onderoglu, qui a pu parler
au journaliste français mardi après-midi.
Mathias Depardon a été interpellé lundi à Hasankeyf dans des
circonstances qui restent floues. Après avoir été interrogé, le
journaliste a été remis à la Direction des affaires migratoires et ses
deux appareils photo ont été confisqués, a raconté M. Onderoglu.
L'AFP a tenté de joindre à plusieurs reprises Mathias Depardon sur son téléphone portable, sans succès.
Ni le ministère de l'Intérieur, ni le gouvernorat de Gaziantep
n'étaient joignables dans l'immédiat. Un porte-parole du gouvernorat de
Batman a déclaré à l'AFP n'avoir "aucune information" à ce sujet.
Les autorités turques exigent parfois plusieurs accréditations pour
pouvoir effectuer un reportage dans certaines zones, notamment dans le
sud-est
majoritairement peuplé de Kurdes, où les forces de sécurité combattent
les séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Olivier Bertrand, un journaliste français travaillant pour le site
internet d'information Les Jours, a été arrêté en novembre dernier
pendant un reportage dans la province de Gaziantep, frontalière de la
Syrie, avant d'être expulsé de Turquie vers la France.
Le mois dernier, un journaliste italien, Gabriele Del Grande, a été
arrêté en Turquie pendant qu'il faisait à la frontière syrienne un
reportage sur les réfugiés et expulsé après deux semaines de détention.
Les conditions de travail se sont dégradées ces derniers mois pour les
journalistes étrangers en Turquie, selon des défenseurs de la liberté
de la presse qui font état d'arrestations, d'expulsions et de
difficultés administratives.
"RSF déplore les contraintes administratives régulières qui pèsent sur
les représentants des médias internationaux", a dit M. Onderoglu. "On
espère la libération de Mathias Depardon sans qu'il fasse l'objet d'une
mesure d'expulsion, ni de poursuites judiciaires".
(AFP, 9 mai
2017)
Police Raid Belge Publishing House, Seize 2,000 Books
According to the report of Hayri Tunç from Direnişteyiz website, police
raiding the office of Belge Publishing House in Cağaloğlu district of
İstanbul on Sunday (May 7) searched the office and the inventory of the
publishing house claiming that they received a complaint about some
books without a bandrol.
Police stating that there was an order to pull the books of "Stateless
Kurds" and "Decisions tougher than death" off the shelf have seized
also other books from 80's and 90's without an order.
Seizing approximately 2,000 books, police also detained Mehmet Ali
Varış, an employee of publishing house and later released him.
Belge Publishing House was founded by Ragıp Zarakolu and Ayşe Zarakolu
in 1977 and published books mostly about politics, economics,
philosophy and human rights.
"New Voices", a series of books were published in order to act with
solidarity with writers in prison in the 10th year anniversary of the
publishing house.
Ayşe Nur Zarakolu, one of the founders of the publishing house having
investigations launched into many of its publications received the
International Publishers Association (IPA) Freedom Freedom of Thought
prize in 1998 and Ragıp Zarakolu received the IPA Freedom to Publish
award in 2008.
Ragıp Zarakolu arrested in 2011 as a part of the KCK (Kurdistan
Communities Union) operation and was released in April 2012. He was
nominated to Nobel Peace Prize in February 2012. (BIA, May 8, 2017)
AI: 250,000 demand release of jailed journalists in Turkey
Top journalists, cartoonists and world-renowned artists have joined a
campaign to demand the release of more than 120 journalists jailed in
Turkey following last summer’s coup attempt and an end to the ruthless
crackdown on freedom of expression in the country.
The campaign, which has attracted 250,000 supporters since February,
will see protests in cities around the world timed to coincide with
World Press Freedom Day and the publication of an Amnesty International
briefing, Journalism is not a crime: Crackdown on media freedom.
“A large swathe of Turkey’s independent journalists are languishing
behind bars, held for months on end without trial, or facing
prosecution on the basis of vague anti-terrorism laws,” said Salil
Shetty, Amnesty International’s Secretary General.
“Today our thoughts are with all journalists who are imprisoned or
facing threats and reprisals, but our particular focus is on Turkey
where free expression is being ruthlessly muzzled. We call on Turkey’s
authorities to immediately and unconditionally release all journalists
jailed simply for doing their job.”
Since the failed coup attempt in July 2016, at least 156 media outlets
have been shut down and an estimated 2,500 journalists and other media
workers have lost their jobs. Journalists have been arrested and
charged with terrorism offences as a result of posts they have shared
on Twitter, cartoons they have drawn or opinions they expressed. This
is taking place within the context of a wider crackdown against
perceived government critics which has seen 47,000 people remanded in
prison and more than 100,000 public sector employees summarily
dismissed.
Journalist Mahir Kanaat was arrested with six colleagues on Christmas
day. “My hands were tied behind my back and a ‘special team’ [police
officer] was on top of me. I shouted ‘my wife is nine months pregnant,
why are you making her lay down’ and tried to get up. There was a
scuffle, I was kicked in the face.” Mahir Kanaat’s wife gave birth to
their son while he was in detention. He is still in prison awaiting
trial.
Lengthy periods of pre-trial detention have become routine. Charges
levelled against media workers are often trumped up, sometimes patently
absurd or wholly lacking any evidence of an actual criminal offence.
Former newspaper editor Ahmet Altan was detained in September 2016
along with his brother, academic Mehmet Altan. They were accused of
‘sending subliminal messages’ to the coup plotters during a TV panel
discussion on the eve of the coup attempt. The programme’s presenter,
Nazlı Ilıcak, was also arrested and remains in pre-trial detention.
Investigative journalist, Ahmet Şik, has been remanded in custody since
December. In the indictment against him, eight tweets, two interviews
and an article were listed as evidence of his aiding three separate
proscribed groups, all of which have totally different, often opposing,
agendas. His wife Yonca told Amnesty International: “Ahmet’s
imprisonment is a message to others: ‘Speak out if you dare’.”
More than 250,000 people have signed an online petition calling for the
release of Turkey’s journalists and over the last month thousands have
supported the #FreeTurkeyMedia campaign. Run by Amnesty International
with the support of numerous other organizations, the campaign
encourages people to post a ‘solidarity selfie’ on Twitter.
Among those that have already backed the movement are artist Ai Weiwei,
while dozens of cartoonists around the world are submitting work which
will be judged by a panel including cartoonists Zunar, Steve Bell and
Martin Rowson. The Al Jazeera journalists imprisoned in 2013 in Egypt
for more than 400 days, are also supporting the campaign.
“For more than 400 days in Egypt, it was the knowledge that people
around the world were campaigning for our release that kept us strong,”
wrote Peter Greste and Mohamed Fahmy in an article published in
newspapers around the world today.
“If it was right to speak out for us and demand #FreeAJStaff, it is
right to speak up for all journalists jailed simply for doing the their
jobs. That is why we have joined the call to #FreeTurkeyMedia.” (AI, 3 May 2017)
Cartoons and other information about the campaign can be viewed here and on Twitter at @freeturkeymedia
Find out more about the campaign herehttps://www.amnesty.org/en/latest/campaigns/2017/02/free-turkey-media/
3 Months of Press Freedom: The Situation is Very Dire
The governance under the State of Emergency, which has been introduced
following the July 15 coup attempt and will soon be in force for one
year, has pretty much damaged the ties with the European Union due to
the violation of the journalism rights as well as the fundamental
rights and freedoms.
The governance under the State of Emergency, which has been introduced
following the July 15 coup attempt and will soon be in force for one
year, has pretty much damaged the ties with the European Union.
Especially Die Welt Correspondent Deniz Yücel being kept under harsh
isolation conditions like tens of journalists has caused tension
between Turkey and Germany. While the Constitutional Court (AYM) has
slurred over the applications of approximately 20 journalists including
Şahin Alpay, Nazlı Ilıcak, Murat Aksoy, Atilla Taş, Kadri Gürsel, Murat
Sabuncu, Musa Kart, and Turhan Günay, their applications were
considered "subject to priority examination" by the European Court of
Human Rights on the other hand.
Following interventions by the government during the 15-year of EU
reform process, the judiciary now being handed over to Statutory
Decrees under the State of Emergency has faced heavy criticism by the
Venice Committee within the Council of Europe after memorandum of Nils
Muiznieks, the Commissioner for Human Rights of the council.
As Turkey is becoming the "World's biggest prison for journalists", it
is also listed among the countries which have asked internet providers
for censoring certain content most often. The crime of "Defaming the
President" under Article 299 of the Turkish Criminal Code which began
to be applied in criticism cases since Recep Tayyip Erdoğan was elected
President in August 2014 has led to 35 people 19 of whom were
journalists to be sentenced to 35 years and 12 days in prison in total
(15 years, 1 month and 20 days deferred) as well as to 16,135 Euros
punitive fine.
The BİA Media Monitoring Report January-February-March 2017 issued on
the eve of the World Press Freedom Day on May 3, demonstrates how the
government prompted private and public media outlets to broadcast
one-sided content ahead of the referendum on April 16, and sentenced 13
of the 41 journalists standing trial for their symbolic support of the
solidarity campaign with the Özgür Gündem daily to 11 years and 10 days
in prison as well as to 13,000-euro fine under the Turkish Criminal
Code. (BIA, Erol Önderoğlu, 2 May 2017)
IFJ's Warning: Press freedom under threat in Turkey
The ongoing threats to independent journalism across the world are
exposed in aInitiates file download new report issued by the
International Federation of Journalists (IFJ) to mark World Press
Freedom Day on 3 May.
But the survey of the press freedom situation in more than a dozen
countries also shows that journalists unions have led protests,
industrial action, campaigns, legal challenges and other actions to
defend media freedom and the labour rights of journalists.
For the second year, the IFJ surveyed its members on the situation of
press freedom and the trade union rights in journalism around the
world. From Manila to Lima through Kuala Lumpur, Kiev and Ouagadougou,
the survey’s findings paint a grim picture of the state of the threat
to independent journalism.
The survey shows that journalism remains in the grip of violence and
that threats, both physical and increasingly in the form of online
trolling where journalists are relentlessly persecuted by invisible and
unidentifiable attackers in total impunity are widespread.
Such violence often targets women journalists – for example in Peru -
who are seeing unacceptable violations of their private lives. It is
also a form of intimidation widespread in Turkey where it has become a
daily act of violence by the governing party, its supporters and the
security apparatus. Intimidation and harassment can take the form of
warnings from ministers to journalists “to watch their steps,” as well
as internet lynching campaigns by pro-government trolls, according to
DİSK Basın-İş, an IFJ affiliate.
Criminal litigation is also a major challenge to press freedom, with
many repressive regimes resorting to the jailing of journalists based
on gagging media laws such as criminal defamation and anti-terrorism
legislation.
As a case in point , the DİSK Basın-İş says that the use of such laws
has become a legal catch-all used against journalists in Turkey, where
at least 145 journalists are behind bars, including at least 79
arrested during 2016 alone. However, the most serious concern for
journalists remains the levels of physical violence which gives rise to
the high numbers of killings recorded in recent decades. Last year
alone, the IFJ listed 93 cases of killings of journalists around the
world while Opens external link in new window13 have so far lost their
lives to violence since the start of 2017. (IFJ, May 3, 2017)
La justice refuse de lever le blocage de Wikipédia
Un tribunal turc a rejeté vendredi un recours demandant la fin du
blocage de l'encyclopédie en ligne Wikipédia, inaccessible depuis
plusieurs jours en Turquie, a rapporté l'agence de presse
progouvernementale Anadolu.
Wikipédia, l'un des sites les plus consultés dans le monde, est bloqué
depuis samedi par les autorités turques, qui réclament la suppression
de certains articles de l'encyclopédie en ligne établissant un lien
entre Ankara et des organisations extrémistes.
La fondation Wikimédia, qui héberge plusieurs sites dont Wikipédia,
avait déposé un recours mardi en arguant que le blocage de
l'encyclopédie contrevenait à la liberté d'expression, selon Anadolu.
Mais un tribunal d'Ankara a rejeté cette demande vendredi, arguant que
si la liberté d'expression était bien un droit fondamental, elle
pouvait être limitée si les conditions l'exigent, a rapporté Anadolu.
De plus, a affirmé le tribunal, l'état d'urgence en vigueur en Turquie
depuis une tentative de putsch en juillet permet de "déroger
temporairement" aux dispositions de la Convention européenne des droits
de l'Homme liées à la liberté d'expression.
Les autorités turques demandent le retrait de deux articles de
Wikipédia qui présentent la Turquie comme "un des acteurs qui ont
initié la guerre civile en Syrie et (un Etat) qui soutient et arme des
organisations terroristes", a indiqué le tribunal, cité par Anadolu.
Ces allégations "nuisent à la respectabilité et à la réputation" de
l'Etat turc, a ajouté le tribunal, précisant que Wikipédia avait été
bloqué dans son ensemble car il s'était avéré "techniquement
impossible" de ne rendre inaccessibles que les deux articles contestés.
Certains critiques du président Recep Tayyip Erdogan, dont des
militants kurdes, accusent Ankara de parfois collaborer avec les
jihadistes en Syrie, une allégation fermement rejetée par les autorités
turques.
Les internautes ne pouvaient toujours pas vendredi se connecter à
Wikipédia depuis la Turquie sans passer par un VPN (réseau privé
virtuel).
Le patron de l'Autorité turque des technologies de communication et
d'information (BTK), Omer Celik, a indiqué cette semaine que le blocage
resterait en vigueur tant que les décisions de justice exigeant le
retrait d'articles ne seraient pas respectées.
Signe de la colère des autorités turques, la municipalité d'Istanbul a
annulé mardi une invitation à un forum prévu mi-mai sur les villes
"intelligentes" envoyée au fondateur de Wikipédia, Jimmy Wales.
Réagissant samedi au blocage du site, M. Wales avait souligné sur
Twitter que "l'accès à l'information est un droit humain fondamental.
Peuple turc, je serai toujours à vos côtés pour défendre ce droit".
Le blocage de Wikipédia est intervenu moins de deux semaines après la
victoire de M. Erdogan à un référendum sur le renforcement de ses
pouvoirs qui suscite l'inquiétude de l'opposition. Celle-ci accuse le
président turc de dérive autoritaire.
Les autorités turques ont par le passé bloqué temporairement plusieurs
réseaux sociaux, comme Twitter, notamment après des attentats. (AFP, 5 mai
2017)
Istanbul annule l'invitation du fondateur de Wikipedia à un forum
La municipalité d'Istanbul a annoncé mardi avoir retiré l'invitation à
un forum qu'elle avait envoyée au fondateur de l'encyclopédie en ligne
Wikipedia, bloquée depuis plusieurs jours par les autorités turques.
"Le fondateur de Wikipedia Jimmy Wales a été retiré de la liste des
invités à l'événement +World Cities Expo+ et la décision lui a été
communiquée", a indiqué sur son site la mairie d'Istanbul, sans avancer
de motif.
Le forum "World Cities Expo" doit se tenir mi-mai à Istanbul, où des
milliers d'intervenants du monde entier discuteront de manières de
rendre les villes "plus intelligentes", selon le site internet dédié à
l'événement.
Cette décision survient après que les autorités turques ont bloqué
samedi l'accès à Wikipedia, dernière suspension en date d'un site
internet, qui serait liée à des articles de l'encyclopédie établissant
un lien entre Ankara et des organisations extrémistes.
Les internautes ne pouvaient toujours pas, mardi, se connecter depuis
la Turquie à Wikipedia, l'un des sites les plus consultés dans le
monde, sans passer par un VPN (réseau privé virtuel).
Réagissant samedi au blocage de Wikipedia, Jimmy Wales avait souligné
sur Twitter que "l'accès à l'information est un droit humain
fondamental. Peuple turc, je serai toujours à vos côtés pour défendre
ce droit".
D'après l'agence de presse progouvernementale Anadolu, les autorités
ont pris la décision de bloquer le site après que Wikipedia a refusé de
retirer des articles dans lesquels la Turquie serait "mise sur le même
plan" que des groupes extrémistes et accusée de "collaborer" avec eux.
De même source, le blocage serait levé dès que ces articles auront été retirés.
Certains critiques, dont des militants kurdes, accusent Ankara de
parfois collaborer avec les jihadistes en Syrie, une allégation
fermement rejetée par les autorités turques. (AFP, 2 mai
2017)
TV censurée, nouvelles purges, accès à Wikipedia bloqué
Le gouvernement du président
islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a interdit samedi les
émissions télévisées de rencontres amoureuses et congédié près de 4.000
fonctionnaires, tout en bloquant l'accès à l'encyclopédie en ligne
Wikipedia.
Selon un décret publié samedi en vertu de l'état d'urgence imposé après
la tentative de coup d'Etat de juillet, les 3.974 fonctionnaires
révoqués comprennent un millier d'employés du ministère de la Justice
et un millier d'autres dépendant de l'armée.
Le décret donne le nom de tous les fonctionnaires concernés, au nombre
desquels figurent notamment une centaine de pilotes et près de 500
universitaires.
Le 26 avril, la Turquie avait déjà arrêté plus de 1.000 personnes et
suspendu plus de 9.100 policiers dans le cadre d'une nouvelle purge
contre ceux qui sont présentés comme des partisans du prédicateur
réfugié aux Etats-Unis Fethullah Gulen, auquel Ankara fait porter la
responsabilité du coup d'Etat avorté du 15 juillet.
Dans le cadre de l'état d'urgence, 47.000 personnes ont déjà été
arrêtées. Fethullah Gulen a démenti être à l'origine du coup d'Etat
avorté, mais les autorités affirment que les purges sont nécessaires
pour éradiquer ce "virus" de la société turque.
Dans un deuxième décret, le gouvernement a interdit les émissions
télévisées très populaires de rencontres, une décision auquel le
gouvernement préparait l'opinion depuis plusieurs mois.
Le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus avait critiqué en mars ces
"programmes étranges qui mettent à la casse l'institution de la famille
et lui retirent sa noblesse et sa sainteté". "Si Dieu le veut, dans un
proche avenir, nous allons y remédier grâce à des décrets d'urgence",
avait-il averti.
Les opposants du parti islamo-conservateur AKP (au pouvoir) expriment
fréquemment la crainte que la Turquie penche vers un islam
conservateur, mais l'AKP répond que ces émissions suscitent des
milliers de plaintes chaque année et que l'interdiction est dans
l'intérêt du public.
- "L'accès à l'information, un droit humain fondamental" -
Ces décrets s'inscrivent dans le durcissement ayant suivi la victoire
du président Recep Tayyip Erdogan au référendum du 16 avril qui lui a
permis de renforcer ses pouvoirs.
Les autorités turques ont en outre bloqué samedi l'accès à Wikipedia.
Ce blocage serait lié à des articles de l'encyclopédie établissant un
lien entre Ankara et des organisations extrémistes.
La fermeture de l'accès en toutes langues du site en Turquie a été
détectée à 5H00 GMT, à la suite d'une mesure administrative des
autorités, selon Turkey Blocks, un organisme de surveillance en ligne.
L'Autorité des technologies de communication et d'information (BTK) a
ensuite confirmé qu'elle avait appliqué cette mesure, sans toutefois la
motiver: "Après une analyse technique et une évaluation juridique basée
sur la loi 5651, une mesure administrative a été prise pour le site
internet wikipedia.org".
La loi 5651, approuvée en 2014 par le Parlement, confère des pouvoirs
substantiels à la BTK en matière de régulation d'internet, mais elle
est aussi critiquée par les défenseurs de la liberté d'expression qui
voient en elle un instrument de musèlement.
Réagissant au blocage de Wikipedia, son fondateur Jimmy Wales a
souligné sur Twitter que "l'accès à l'information est un droit humain
fondamental. Peuple turc, je serai toujours à vos côtés pour défendre
ce droit".
D'après l'agence de presse progouvernementale Anadolu, citant le
ministère des Transports et des Télécommunications, les autorités ont
pris la décision de bloquer le site après que Wikipedia a refusé de
retirer des articles dans lesquels la Turquie serait "mise sur le même
plan" que des groupes extrémistes et accusée de "collaborer" avec eux.
De même source, le blocage pourrait être levé dès que ces articles auront été retirés.
Les autorités ne précisent pas de quelles organisations il s'agit, mais
la Turquie réagit toujours très vivement à ce qu'elle assimile à de la
"propagande terroriste" en faveur du PKK, le Parti des travailleurs du
Kurdistan, engagé dans une sanglante lutte armée contre Ankara depuis
1984.
Certains critiques, dont des militants kurdes, accusent Ankara de
parfois collaborer avec les jihadistes en Syrie, une allégation
fermement rejetée par les autorités turques.
Ces dernières années, les autorités turques ont bloqué temporairement à
plusieurs reprises les accès à Facebook et Twitter, à l'occasion de
grandes manifestations contre le pouvoir ou d'attentats. (AFP, 30 avril
2017)
Le propriétaire d'une chaîne en persan tué par balle à Istanbul
Le propriétaire d'une chaîne de
télévision en langue persane par satellite a été tué par balle par des
inconnus à Istanbul, ont rapporté les médias turcs dimanche.
Le Britannique d'origine iranienne Saïd Karimian, propriétaire du
groupe GEM TV, et l'un de ses associés, un Koweïtien, ont été abattus
samedi soir dans le quartier huppé de Maslak, a expliqué le quotidien
Hurriyet.
Quelques heures après le double assassinat, les médias locaux avaient d'abord indiqué que les victimes étaient "deux Iraniens".
Dans un communiqué publié sur son compte Facebook, GEM TV a confirmé la
mort de M. Karimian sans préciser les circonstances de son décès.
"C'est avec un immense chagrin que nous annonçons la mort de Saïd
Karimian", ont écrit les responsables de la chaîne.
L'agence koweïtienne officielle Kuna, citant le consul général du
Koweït à Istanbul, a de son côté indiqué qu'un Koweïtien avait été tué
par balle dans la métropole samedi.
Selon l'agence de presse turque Dogan, les deux hommes se trouvaient à
bord d'une voiture de luxe à Maslak, sur la rive européenne de la
ville, quand une jeep leur a bloqué la route.
Les agresseurs sont sortis de leur véhicule et ont ouvert le feu. Ils
ont ensuite pris la fuite et leur voiture a été retrouvée calcinée dans
un autre quartier.
GEM TV est basée à Dubaï et propose à un public persanophone des émissions occidentales qui ne sont pas visibles en Iran.
Le groupe est en plein essor. Il a ouvert de nouvelles chaînes et a récemment recruté de nombreux artistes iraniens.
Téhéran accuse les chaînes par satellite qui diffusent des émissions
américaines et des feuilletons turcs de tenter d'occidentaliser le mode
de vie des Iraniens.
D'après des médias iraniens conservateurs, M. Karimian aurait été lié
par le passé au Moudjahidine du peuple, une organisation d'opposition
au pouvoir iranien considérée comme "terroriste" par l'Union européenne
jusqu'en 2008 et par les Etats-Unis jusqu'en 2012.
Selon l'agence Mizanonline, M. Karimian aurait été avec les
Moudjahidine du peuple dans le camp d'Achraf, au nord de Bagdad,
pendant la guerre Iran-Irak (1980-1988).
De son côté, l'agence iranienne Fars indique qu'il aurait passé huit ans à Achraf avant d'aller en Suisse en 1996.
Le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI, opposition en
exil), dont les Moudjahidine du peuple sont la principale composante, a
rejeté ces allégations et accusé les médias iraniens de retoucher les
photos qu'ils les diffusent.
Le CNRI a attribué l'"assassinat" de M. Karimian au régime iranien qui,
affirme-t-il, essaie d'en faire porter la responsabilité aux
Moudjahidine du peuple. (AFP, 30 avril
2017)
Kurdish
Question / Question kurde
Le HDP a élu la remplaçante de sa co-présidente emprisonnée
Le Parti démocratique des peuples (HDP), principal parti pro-kurde de
Turquie, a désigné samedi sa nouvelle co-présidente, Serpil Kemalbay,
après que les autorités ont emprisonné et privé de son mandat de
députée la dirigeante précédente.
Serpil Kemalbay a été élue par les délégués du HDP --qui se présente
souvent comme un "parti des femmes"-- réunis en congrès extraordinaire
à Ankara, sous haute sécurité.
Elle succède à Figen Yuksekdag, emprisonnée et privée de son siège au
Parlement en février à la suite d'une inculpation pour "propagande
terroriste" et liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK,
interdit), une accusation remontant à 2013 et validée en appel l'an
dernier. Elle risque 83 ans de prison.
Le co-président du HDP, Selahattin Demirtas, est emprisonné depuis
novembre dernier avec huit autre députés du parti, également sous
l'accusation de liens avec le PKK, un parti considéré comme terroriste
par Ankara. Il risque jusqu'à 142 ans de prison.
Selahattin Demirtas, un dirigeant souvent décrit comme charismatique, a
pu faire parvenir un message au congrès depuis sa prison d'Edirne
(nord-ouest), salué par une ovation des délégués.
Mme Yuksekdag a également pu en faire autant depuis sa prison de Kandira (nord-ouest).
Les deux dirigeants emprisonnés avaient appelé à voter non au récent
référendum sur l'élargissement des pouvoirs du président Recep Erdogan,
remporté par ce dernier.
Dans son message, Mme Yuksekdag a souligné que le vote "non" du mois
dernier était entré dans une nouvelle phase, celle d'"un combat plus
déterminé" pour "la paix, les libertés politiques et la liberté de
réunion".
Dans son allocution, la nouvelle co-présidente, Mme Kemalbay, a déclaré
que son parti allait "faire avancer le combat pour la démocratie et la
paix". (AFP, 20 mai
2017)
Les Forces démocratiques syriennes, fer de lance de la lutte anti-EI
Les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance arabo-kurde
soutenue par Washington, sont en première ligne dans l'offensive contre
Raqa, bastion du groupe Etat islamique (EI), mais leur implication a
provoqué des tensions entre les Etats-Unis et la Turquie.
Les combattants des FDS se sont emparés le 10 mai de la ville
stratégique de Tabqa et d'un barrage adjacent, une étape clé dans leur
progression vers Raqa, capitale de facto de l'EI en Syrie en guerre.
Ankara considère la principale composante kurde des FDS comme affiliée
au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), qu'elle classe comme
"terroriste".
- Que sont les FDS? -
Créées en octobre 2015 avec le soutien des Etats-Unis, les FDS étaient
dès le départ dominées par les Unités de protection du peuple kurde
(YPG), majoritaires face à la composante arabe.
Leur création est intervenue après que l'avancée territoriale des YPG
dans des régions majoritairement arabes a suscité les inquiétudes à la
fois des Arabes syriens et de la Turquie.
La milice kurde avait remporté une série de batailles contre l'EI avec
le soutien de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis,
comme la reprise en janvier 2015 de Kobané, ville frontalière avec la
Turquie.
Comme dans une tentative pour calmer les inquiétudes de son allié au
sein de l'Otan, Washington a créé les FDS "pour faciliter le
recrutement de combattants arabes et séparer davantage le soutien
américain du PKK", assure le centre de réflexion International Crisis
Group dans un rapport publié en avril.
Mais les rangs des FDS, qui compteraient entre 25.000 et 45.000 combattants, restent dominés par les YPG, selon les analystes.
Depuis leur formation, les FDS ont remporté plusieurs victoires contre
l'EI et ont annoncé en novembre 2016 le début de l'opération pour
reprendre Raqa, sur lequel ils resserrent l'étau.
- Quel soutien américain? -
Avec la formation des FDS, Washington fournit un soutien plus direct aux combattants anti-EI sur le terrain en Syrie.
Mais alors que l'administration américaine affirmait jusque-là
n'équiper que les composantes arabes de l'alliance, elle a annoncé
début mai qu'elle armerait les milices kurdes YPG en vue de la bataille
de Raqa.
Cette annonce inédite a suscité la colère d'Ankara qui a appelé Washington à revenir sur sa décision.
La Turquie est d'autant plus excédée que les YPG sont appelées à jouer
le premier rôle dans l'offensive contre Raqa, alors qu'Ankara semble en
être tenu à l'écart.
Des responsables américains et des FDS assurent qu'une fois l'EI
chassé, Raqa sera administrée par un conseil civil composé d'habitants.
Le sujet sera sans doute abordé mardi à Washington lorsque le président
turc Recep Tayyip Erdogan sera reçu par son homologue américain Donald
Trump.
- Comment réagit la Turquie? -
L'inquiétude d'Ankara vis-à-vis des YPG la pousse à lancer sa propre
opération militaire en Syrie en aôut 2016, baptisée "Bouclier de
l'Euphrate".
L'opération visait à la fois l'EI et les milices kurdes, notamment pour
empêcher les YPG de contrôler une bande de territoire continue le long
de la frontière turco-syrienne.
Selon des experts, Ankara manque d'options pour empêcher les FDS de continuer à mener la lutte contre l'EI.
"La Turquie a peu d'options, à l'exception d'une escalade", assure
Aaron Stein, membre résident du Centre Rafic Hariri pour le
Moyen-Orient. "Ils peuvent envahir Tall Abyad (sur la frontière
turco-syrienne) ou bombarder les YPG", selon lui.
"Toutes ces options pourraient ralentir l'opération sur Raqa, mais
Ankara serait alors vue comme un ralentisseur de la campagne contre
l'EI. Personne ne veut être dans cette position." (AFP, 16 mai
2017)
Expulsion d'habitants du coeur historique de Diyarbakir
Des habitants du coeur historique de Diyarbakir, "capitale" du sud-est
à majorité kurde en Turquie, ont été contraints lundi de quitter leurs
habitations, les autorités souhaitant restaurer cette zone fortement
affectée par les combats avec les rebelles kurdes.
Les autorités turques affirment vouloir restaurer le district central
de Sur, ceint de murailles de l'ère romaine inscrites au patrimoine
mondial de l'humanité par l'Unesco.
Sur a été particulièrement endommagé par les affrontements qui font
rage depuis deux ans entre les forces de l'ordre et le Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), classé organisation "terroriste" par
Ankara et ses alliés occidentaux.
Les combats ont repris dans le sud-est depuis la rupture à l'été 2015
d'un fragile cessez-le-feu visant à mettre fin à un conflit qui a fait
plus de 40.000 morts depuis 1984.
Environ 7.000 habitants de deux quartiers de Sur avaient jusqu'à lundi
pour évacuer leurs habitations. Six autres quartiers ont déjà été
évacués et détruits, sur la vingtaine que compte le district.
Les propriétaires ont reçu des compensations financières, mais
craignent des difficultés pour se loger ailleurs. Les locataires, eux,
n'ont rien reçu.
"J'habitais ici depuis 10, 11 ans, mais grâce à Dieu nous ne payions
pas de loyer", explique Sahin Darkan. "Maintenant nous devons partir.
Et nous devrons payer un loyer. (...) Je ne sais pas ce qui va nous
arriver."
"Ils m'ont donné un peu de sous. Je n'ai personne", déplore Zeliha
Ceylan. "Je ne peux pas acheter un logement ou payer un loyer. L'Etat
me dit de partir, mais je dois aller où?"
En septembre, le Premier ministre Binali Yildirim avait annoncé un
investissement de 12 milliards de livres turques (3,4 milliards de
dollars) pour les régions du sud du pays endommagées par les récentes
vagues de violences, dont 1,9 milliard (534 millions de dollars) pour
Sur. (AFP, 1er mai
2017)
Militantes kurdes tuées à Paris: la porte s'ouvre à de nouvelles investigations
Le parquet antiterroriste a ouvert une
nouvelle enquête sur l'assassinat de trois militantes kurdes à Paris en
2013, une affaire où le seul suspect est mort en prison et où les
services turcs ont été mis en cause, a appris l'AFP vendredi de sources
proche du dossier et judiciaire.
Mort fin 2016 à 34 ans d'une tumeur au cerveau, le Turc Omer Güney n'a
pu être jugé pour ces assassinats. Il devait comparaître devant la cour
d'assises spéciale à Paris à partir du 23 janvier, accusé d'avoir tué
le 9 janvier 2013 les militantes kurdes Sakine Cansiz, fondatrice du
PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), Fidan Dogan et Leyla
Saylemez dans les locaux du Centre d'information du Kurdistan (CIK) à
Paris.
En février, les familles des militantes ont déposé une nouvelle plainte
avec constitution de partie civile contre les complices et co-auteurs
de ces assassinats, en souhaitant de nouvelles investigations. Depuis
cette plainte, susceptible de se heurter à l'extinction de l'action
publique en raison de la mort de Güney, les avocats des familles ont
fait parvenir au parquet antiterroriste des documents en langue turque,
ont expliqué à l'AFP des sources proches du dossier.
L'enquête préliminaire a été ouverte pour permettre dans un premier
temps la traduction de ces documents, a indiqué une source proche du
dossier. Elle a été ouverte mercredi et confiée à la Sous-direction
antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire pour les crimes
d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste et association
de malfaiteurs terroristes criminelle, a précisé une source judiciaire.
"C'est un grand soulagement pour les familles. Ca veut dire que les
investigations pourront se poursuivre", a réagi l'un des avocats des
familles, Me Antoine Comte, contacté par l'AFP.
Si Omer Güney, qui clamait son innocence, était le seul accusé, les
enquêteurs avaient pointé "l'implication" de membres des services
secrets turcs, le MIT, dans ce triple assassinat, sans désigner de
commanditaires.
Les investigations n'avaient pas permis d'établir si ces agents avaient
agi "avec l'aval de leur hiérarchie" ou "à l'insu de leur service afin
de le discréditer ou de nuire au processus de paix", entamé à l'époque
entre Ankara et le PKK, avait indiqué une source proche du dossier.
Des médias turcs avaient notamment diffusé un document présenté comme un "ordre de mission" du MIT pour Omer Güney.
Le MIT avait officiellement démenti toute implication en janvier 2014. (AFP, 30 avril
2017)
Minorités
/ Minorities
A petition about the Armenians not being allowed to elect a patriarch
Armenians in Turkey cannot elect their patriarch for over eight years.
When spiritual leader of the Armenians in Turkey Patriarch Mesrob II
Mutafyan got sick in 2008, the patriarchate elections couldn’t be held.
After the two years passing with the discussions “whether the elections
will be held”, Aram Ateşyan was assigned as Deputy Patriarch by the
İstanbul Governorship.
It was decided that Patriarch Mesrop II be retired in October 2016, however, no progress was made as to the election.
A new phase started with Spiritual Leader Board Chair Sahak Maşelyan’s
resignation in February 2017. In the meeting held by the mediators in
Armenia, it was decided that the election process be initiated and a
sub-governor be elected.
In the elections held on March 15, Spiritual Leader of Armenians in
Germany Archbishop Karekin Bekçiyan was elected sub-governor to manage
the Patriarch election.
After the election, current Deputy Patriarch Aram Ateşyan shared a
message from the İstanbul Governorship with the press members:
“Rules and practices concerning the patriarchate election are well
known to you and within this scope, initiating an election process is
evaluated to be legally impossible”. (BIA, May 17, 2017)
Au 46e année de l'exil, une soirée d'honneur et bonheur

Dogan Özgüden et Inci Tugsavul, au 46e anniversaire de leur exil,
étaient dans les locaux de Haydoun à Bruxelles avec leurs ami(e)s
arménien(ne)s et les dirigeant(e)s des Ateliers du Soleil, Iuccia
Saponara, Davut Kakız, Nubar Şerbetçiyan, Elise Thiry, Tural Fincan,
Joz Smeets et Tuncay Çomak...
Lors de la soirée, Inci Tugsavul a partagé le chant de printemps avec ses ami(e)s arménien(ne)s.
Ils remercient particulièrement à Nubar Serbetçiyan qui a préparé cette soirée.
‘The Promise’ Is An Artful Reminder Of The Horror Of The Armenian Genocide
The surprise film of the year may well be The Promise, about the
Ottoman Empire’s massacre of 1.5 million Armenians (the Armenian
Genocide), on which Turkey is still in denial. A hundred years ago,
both my parents’ families escaped certain death. That makes me the son
of holocaust survivors. A part of me does not want to revisit the 1915
horrors. And yet I know that by doing so we understand better our
current world.
What choice do we have but to face up to such human cruelty in the past if we are indeed to transcend it in our time?
Growing up in my Armenian family in Cairo, Egypt, I recall fondly the
sound of Turkish, a language I learned from my grandma Peka and grandpa
Asadour, who were from the village of Adana. Where cultures coexisted,
as they did in that part of Eurasia, they shared the same foods and
beverages; however, after we emigrated to Toronto, my mother Lucie
would insist on only serving “Armenian coffee”—not Turkish.
In my autobiography, The Life Of A Children’s Troubadour, I included
first hand accounts of my parents’ families’ flight from annihilation.
Decades later, that my family survived the genocide fills me with an
obligation to revisit those stories, and to share them once again.
Seeing the film The Promise opened up the ancient wound once again.
Armenian intellectuals rounded up and killed, entire villages
evacuated, the horrors of that dreadful time reminded me of the
historical pain my parents carried all their lives. Once again, I was
moved to tears. And I sense that if millions see this film around the
world, they might understand that had the international community been
able to come to the aid of the Armenians in 1915, the WW2 holocaust of
Jews perpetrated by Nazi Germany might have been prevented. Imagine
that change in the course of history.
I urge you to see this exceptional movie, The Promise: a film which
deals with the Armenian tragedy artfully. You’ll be entertained,
informed, and moved to tears.
Raffi Cavoukian, C.M., O.B.C., is a singer, author, and founder of the
Centre For Child Honouring. He holds four honorary degrees and has
received the Order of Canada and Order of BC awards. Raffi is a
passionate children’s advocate, and a defender of democracy.
http://www.huffingtonpost.com/entry/raffi-on-the-promise_us_590c6dd6e4b0f71180724384
Politique
intérieure/Interior Politics
Le parlement présente son rapport d'enquête sur le putsch manqué
Une commission parlementaire turque chargée
d'enquêter sur le putsch avorté du 15 juillet a rendu public vendredi
son rapport, imputant sans surprise le coup aux réseaux gulénistes mais
pointant aussi des défaillances des services de renseignement.
Le rapport a établi "clairement et avec certitude" que le mouvement
dirigé par le prédicateur islamique Fethullah Gülen, désigné par Ankara
par l'acronyme FETO (organisation terroriste des partisans de
Fethullah), était derrière le coup d'Etat manqué contre le président
Recep Tayyip Erdogan, a déclaré Resat Petek, président de la commission
d'enquête.
"Il apparaît que FETO, sous la soi-disant direction de Fethullah
Gülen, a décidé et mis en oeuvre la tentative de coup d'Etat du 15
juillet", a-t-il affirmé, selon des propos rapportés par l'agence
progouvernementale Anadolu.
Le rapport a également épinglé "une faiblesse
en matière de renseignement" qui a empêché les services concernés
d'avoir vent suffisamment à l'avance des préparatifs en cours en vue du
coup.
Relevant que les services secrets turcs (MIT) "dans leur structure
actuelle ne répondent pas aux besoins intérieurs et extérieurs en
matière de renseignement", le rapport invite les autorités à "revoir
les points faibles et les problèmes" au sein de cet appareil
sécuritaire.
La tentative de putsch, menée par des militaires factieux, a fait près
de 250 morts, sans compter les putschistes, et des milliers de blessés.
Ankara a très rapidement accusé Fethullah Gülen, un ancien allié
d'Erdogan devenu sa bête noire, d'en être le cerveau, l'accusant
d'avoir infiltré les institutions du pays pour construire un "Etat
parallèle".
M. Gülen dément formellement toute implication dans la tentative de coup d'Etat.
M. Petek a par ailleurs affirmé que les putschistes devaient
initialement passer à l'acte le 16 juillet avant l'aube mais avaient
décidé d'avancer l'heure du déclenchement du coup d'Etat au soir du 15
juillet pour éviter qu'il ne soit déjoué après que le MIT eut été
informé des préparatifs dans les dernières heures par un pilote de
l'armée de l'air.
Ce rapport va être présenté au président de l'Assemblée pour approbation sous quinzaine.
(AFP, 26 mai
2017)
'Malta files': un pétrolier offert au clan Erdogan, selon des médias
La famille du président turc Recep
Tayyip Erdogan, recourant à des sociétés écrans immatriculées à Malte
et sur l'île de Man, est propriétaire d'un pétrolier de près de 26,5
millions d'euros, affirment vendredi soir des médias européens.
Ces journaux, dont le français Mediapart, le belge Le Soir, l'espagnol
el Mundo et l'italien L'Espresso, sont tous membres du réseau European
Investigative Collaborations (EIC).
Ils ont commencé le 19 mai à publier les "Malta Files", une
enquête sur "les coulisses du paradis fiscal" maltais, que le
gouvernement de La Valette avait aussitôt rejetée en bloc.
Selon ces journaux, les Erdogan sont les propriétaires d'un pétrolier
baptisé Agdash grâce à un montage mis en place par l'homme d'affaires
turc et ami de la famille, Sitki Ayan, ainsi que par le milliardaire
turco-azeri Mübariz Mansimov, propriétaire du groupe de transport
Palmali, dont le siège est à Istanbul.
Des documents, selon le Soir, démontrent que le premier a
contribué à hauteur d'un quart et le second pour les trois quarts à un
accord secret de leasing, dont la famille Erdogan serait la première
bénéficiaire.
Les premières lignes de cet accord ont été écrites en 2008, alors
que celui qui était alors Premier ministre de la Turquie était
considéré par les pays occidentaux comme un réformateur, pro-démocrate.
Mübariz Mansimov, qui a versé les trois quarts de l'argent, est un
milliardaire azéri naturalisé turc par M. Erdogan, note Mediapart. Et
de s'interroger: "son cadeau était-il le prix de sa naturalisation ?
A-t-il obtenu d'autres contreparties ?"
La raison pour laquelle Sitki Ayan a payé le quart restant est
inconnue, selon Le Soir. Il note toutefois que "les Ayan sont
d'indéfectibles alliés de la famille Erdogan."
Et il ajoute: "En 2013, des conversations entre Erdogan et son
fils Bilal ont filtré, elles font fortement allusion au versement de
pots-de-vin des Ayan en échange de faveurs de l'État".
Contactés par l'EIC, ni la présidence turque, ni Mansimov, ni Sitki
Ayan, ni les membres de la famille Erdogan impliqués dans le montage
n'ont répondu.
(AFP, 26 mai
2017)
4 Malta Files on Erdogan and Yildirim

The Unwritten Memoirs of Recep Tayyip Erdogan
Letter from Baskin Oran:
Dear friends,
I got the addresses of some of you from my publisher Ragip Zarakolu, self exiled in Sweden.
The link of Svenska PEN below refers to my latest book put out in Turkey against all odds by Belge, Ragip's publishing house.
The book is a political satire entitled The Unwritten Memoirs of Recep
Tayyip Erdogan. It's a kind of "remake" of what I had published in 1989
as The Unwritten Memoirs of General K. Evren. General Evren was the
military dictator of the period.
Both books are written as if I had penetrated into the brains of these
men and recorded what they were thinking as they were speaking or
acting. It's my greatest honor that the late Aziz Nesin wrote the
following about K. Evren's book in 1989: "I don't recall having read
another book in my life with so much pleasure".
I know most of you can't read Turkish and/or Swedish. I just wanted to
let you know that democrats of Turkey do and will continue to stand
against the civilian tutelage.
My best to you,
Dr. Baskin Oran
Professor emeritus (barred from teaching now), Faculty of Political Science, Uni. of Ankara.
Columnist at Agos, Armenian weekly founded by the late Hrant Dink, published in Istanbul.
Erdogan réélu à la tête du parti au pouvoir
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a été réélu dimanche chef du
parti de la Justice et du Développement (AKP) au pouvoir après presque
trois ans d'absence, comme prévu par la révision constitutionnelle
adoptée par référendum le 16 avril.
M. Erdogan avait officiellement coupé ses liens avec l'AKP
(islamo-conservateur) lorsqu'il avait été élu président en août 2014,
comme le prévoyait alors la Constitution.
Mais avec l'entrée en vigueur d'une première mesure figurant dans la
récente révision constitutionnelle, il a pu réintégrer ce parti début
mai et en briguer la présidence dimanche, au cours d'un congrès
extraordinaire.
"Avec 1.414 voix, notre chef fondateur a été choisi comme président", a
déclaré Hayati Yazici, vice-président de l'AKP, après le dépouillement
des suffrages des délégués du parti réunis à Ankara.
Seul candidat, M. Erdogan était certain d'être élu à la tête de l'AKP
qu'il a cofondé en 2001 et qu'il avait dirigé lorsqu'il était Premier
ministre, entre 2003 et 2014.
Des dizaines de milliers de personnes étaient arrivées de toute la
Turquie pour assister à l'événement organisé sous haute sécurité dans
un stade de la capitale.
"Ce congrès est un nouveau départ", a déclaré M. Erdogan à l'annonce de
sa victoire. "De la lutte contre le terrorisme à l'économie, de
l'extension des droits et des libertés aux investissements, dans chaque
domaine, la période à venir fera faire un bond à la Turquie".
Le président turc succède à son Premier ministre, Binali Yildirim, qui dirigeait l'AKP depuis 2016.
Mais ce parti, qui domine depuis 15 ans la scène politique turque,
remportant toutes les élections depuis 2002, a annoncé samedi qu'un
poste de vice-président serait créé et confié à M. Yildirim.
- 'A nouveau réunis' -
"Nous voilà à nouveau réunis", a déclaré M. Erdogan en arrivant au
congrès, devant une foule brandissant des écharpes à son effigie et des
drapeaux turcs ou portant une ampoule, emblème de l'AKP.
"D'ici à la fin de l'année, nos institutions seront profondément renouvelées", a-t-il ensuite assuré.
Redevenir chef de parti permettra à Recep Tayyip Erdogan de mettre fin
aux rivalités internes et de préparer les prochaines élections, locales
en mars 2019, puis législatives et présidentielle en novembre de la
même année.
Ainsi, M. Erdogan "aura officiellement l'autorité pour déterminer qui
briguera des mandats sur les listes AKP", explique Aykan Erdemir, de la
Fondation pour la Défense de la démocratie dont le siège est à
Washington, précisant toutefois que M. Erdogan avait gardé ce rôle
"officieusement" après avoir quitté le parti en 2014.
"Erdogan veut s'assurer qu'il a suffisamment de loyalistes au Parlement
pour éviter toute tentative de le destituer", ajoute M. Erdemir.
- Hyperprésident -
M. Erdogan retrouve la tête de son parti à un moment où la Turquie est
sous forte tension, avec le putsch manqué du 15 juillet qui a été suivi
de purges sans précédent, et les difficultés croissantes avec
l'Occident.
Il a ainsi appelé dimanche l'Union européenne à "prendre une décision".
"Nous n'avons aucune obligation d'être patient face à l'attitude
hypocrite de l'UE", a-t-il affirmé.
Le processus d'adhésion de la Turquie est au point mort depuis
plusieurs années et les relations entre Ankara et Bruxelles, déjà
tendues depuis le coup d'Etat avorté, se sont encore aggravées pendant
la campagne pour le référendum constitutionnel.
Le président affirme par ailleurs que l'état d'urgence, en vigueur
depuis la tentative de putsch, "ne sera levé que lorsqu'il y aura de la
paix et de la prospérité".
M. Erdogan a remporté le 16 avril le référendum sur la révision
constitutionnelle avec 51,41% des voix, une courte majorité contestée
par l'opposition qui dénonce des irrégularités.
Signe des tensions qui subsistent autour de ce scrutin, la police a
dispersé dimanche à coups de matraque et de gaz lacrymogène une
centaine de personnes qui manifestaient à Istanbul pour contester la
légitimité des résultats du référendum et le congrès de l'AKP qui se
déroulait à Ankara, a constaté une journaliste de l'AFP.
La révision constitutionnelle, dont la plupart des dispositions entrent
en vigueur en 2019, prévoit la suppression des fonctions de Premier
ministre au profit d'un hyperprésident qui pourra prendre des décrets
et aura la haute main dans le domaine judiciaire.
Une réforme nécessaire pour assurer la stabilité du pays selon la
majorité, mais vivement critiquée par l'opposition qui y voit une
dérive autoritaire de M. Erdogan. (AFP, 21 mai
2017)
Erdogan réintègre le parti au pouvoir après trois ans d'absence
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réintégré mardi le parti
islamo-conservateur au pouvoir presque trois ans après l'avoir quitté,
mettant en oeuvre le premier volet de la révision constitutionnelle
validée lors d'un référendum le 16 avril.
Cette mesure permet à M. Erdogan de briguer, lors d'un congrès
extraordinaire le 21 mai, la direction du Parti de la justice et du
développement (AKP), qu'il a cofondé en 2001 et qui domine depuis 15
ans la scène politique turque, remportant toutes les élections depuis
2002.
M. Erdogan avait officiellement coupé ses liens avec l'AKP lorsqu'il
avait été élu président en août 2014, comme le prévoyait alors la
Constitution, mais avait conservé une large influence sur le parti
qu'il avait pris soin de truffer de fidèles.
La révision constitutionnelle, adoptée le 16 avril, autorise désormais
le président à réintégrer un parti politique. Cette mesure est la
première du texte à être appliquée, la plupart de ses dispositions
entrant en vigueur en 2019.
Le retour de M. Erdogan à l'AKP a donné lieu à une mise en scène
cinématographique, les chaînes de télévision turques retransmettant en
direct des images aériennes du convoi présidentiel se rendant au siège
du parti, dont la façade était ornée d'un gigantesque portrait du chef
de l'Etat.
Le président turc a ensuite signé un document officialisant son retour
dans les rangs de l'AKP, sous les yeux de centaines de députés et de
membres du parti qui ont entonné l'hymne national.
"Il rentre au nid, à l'AKP qu'il a fondé", a déclaré le Premier
ministre, Binali Yildirim, dans la foulée. "Bienvenue. Vous nous avez
honorés."
Les détracteurs de M. Erdogan critiquent une mesure qui met fin à
l'impartialité du président, mais ce dernier rétorque que le fondateur
de la République, Mustafa Kemal, était lui aussi à la tête de son parti
lorsqu'il dirigeait la Turquie.
Lors d'un congrès extraordinaire le 21 mai, l'AKP désignera M. Erdogan
comme son nouveau dirigeant, a indiqué mardi le Premier ministre Binali
Yildirim, qui est également à la tête du parti.
- Son 'cinquième enfant' -
Les liens organiques entre M. Erdogan et l'AKP sont si forts que le
président turc, qui est père de deux fils et deux filles, a autrefois
décrit le parti comme son "cinquième enfant".
Lorsqu'il a été élu président, M. Erdogan avait remis les clés de l'AKP
à l'universitaire Ahmet Davutoglu, l'un de ses plus proches
collaborateurs, qui lui avait alors juré une "loyauté jusqu'à la mort".
Mais des tensions entre les deux hommes, longtemps restées discrètes,
ont brusquement affleuré l'année dernière, et M. Davutoglu a été écarté
sans ménagement, et remplacé par Binali Yildirim.
En reprenant les rênes de la formation, M. Erdogan "compte contrôler
(les) dissensions pour ne pas perdre son pouvoir sur le parti",
explique Samim Akgönül, politologue et enseignant à l'Université de
Strasbourg (France).
Rejoindre l'AKP, puis en reprendre la direction, procurera à M. Erdogan
un "avantage énorme" dans l'optique des prochaines élections
législatives et présidentielle, prévues en 2019, poursuit M. Akgönül.
"Erdogan veut être maître du parti de jure et pas seulement de facto
afin que ses décisions (...) au sujet des investitures ne soient pas
remises en question".
D'après l'éditorialiste Abdulkadir Selvi, proche du pouvoir turc, le
retour de M. Erdogan à la tête de l'AKP va s'accompagner d'une vaste
restructuration du parti. Des dirigeants locaux jugés peu efficaces
lors du référendum du 16 avril devraient être remplacés.
Le référendum sur la révision constitutionnelle renforçant les
prérogatives du président a été remporté par le camp du oui à 51,41%.
Le gouvernement affirme que cette réforme, qui prévoit notamment la
disparition de la fonction de Premier ministre, dotera la Turquie d'un
exécutif fort et stable. Mais l'opposition dénonce un texte écrit
sur-mesure pour M. Erdogan, accusé de dérive autocratique.
L'opposition conteste en outre le résultat du référendum, dénonçant
notamment la décision des autorités électorales de compter comme
valides les bulletins de vote non marqués du sceau officiel. (AFP, 2 mai
2017)
Erdogan redeviendra membre du parti au pouvoir le 2 mai
Le président turc Recep Tayyip Erdogan
redeviendra membre du parti islamo-conservateur AKP au pouvoir mardi,
avant d'en briguer la présidence lors d'un congrès extraordinaire prévu
le 21 mai, a annoncé vendredi le Premier ministre Binali Yildirim.
"Nous tiendrons la réunion du groupe parlementaire mardi 2 mai au siège
du parti et le président de la République sera réadmis en tant que
membre lors de cette réunion", a déclaré M. Yildirim, actuel président
de l'AKP.
"Le congrès extraordinaire du parti se tiendra le 21 mai", a-t-il ajouté, confirmant la date annoncée la veille par les médias.
En redevenant membre du parti qu'il a co-fondé en 2001, M. Erdogan
pourra en briguer la présidence lors du congrès extraordinaire.
M. Erdogan avait officiellement coupé ses liens avec l'AKP, au pouvoir
depuis 2002, lorsqu'il a été élu président en 2014, comme le prévoyait
alors la Constitution.
M. Erdogan va toutefois pouvoir renouer ses liens avec l'AKP aux termes
d'une des dispositions de la réforme constitutionnelle renforçant ses
pouvoirs approuvée le 16 avril par référendum. (AFP, 30 avril
2017)
Forces
armées/Armed Forces
Asile à des militaires turcs: Erdogan dit sa désapprobation à Merkel
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exprimé à la chancelière
allemande Angela Merkel sa désapprobation quant à l'asile accordé par
Berlin à des militaires turcs accusés d'avoir pris part au putsch
manqué de l'été dernier, a rapporté la presse turque samedi.
"Nous leur avons demandé +comment pouvez-vous faire cela?+", a déclaré
M. Erdogan, selon des propos rapportés par le quotidien Hürriyet et
recueillis dans le vol qui ramenait le président turc de Bruxelles, où
avait lieu le sommet de l'Otan.
"Malheureusement (Angela Merkel) a dit que cela ne dépendait pas d'elle", a-t-il ajouté.
La presse allemande a rapporté début mai que Berlin a répondu
positivement aux demandes d'asile de ressortissants turcs, dont des
militaires de l'Otan basés en Allemagne, au moment où Ankara a lancé de
vastes purges contre la mouvance du prédicateur islamique Fethullah
Gülen, qui vit en exil aux Etats-Unis et qui est accusé d'avoir fomenté
le putsch manqué du 15 juillet.
Le ministère allemand de l'Intérieur a déclaré vendredi qu'il y a
actuellement 217 demandeurs d'asile porteurs de passeports
diplomatiques et 220 porteurs de passeports de service. Les autorités
allemandes ne précisent pas en revanche combien d'entre eux ont obtenu
l'asile, ni combien sont des militaires.
Dès janvier, Ankara avait pressé Berlin de rejeter de telles demandes
et réclamé l'extradition des putschistes présumés installés en
Allemagne.
Lors de cette rencontre qui a eu lieu jeudi en marge du sommet de
l'Otan, Mme Merkel a par ailleurs "exigé" la libération du journaliste
turco-allemand Deniz Yücel, en détention en Turquie depuis fin février,
accusé de propagande "terroriste" et d'incitation à la haine.
"Ils sont obsédés par Deniz Yücel", a déclaré M. Erdogan, selon
Hürriyet. "Mais je leur ai rappelé +Il y a beaucoup de Deniz chez vous,
je vous ai transmis leur dossier+", a-t-il affirmé, faisant allusion
aux putschistes présumés.
Les relations entre l'UE et la Turquie se sont nettement tendues depuis
le coup d'Etat manqué de juillet contre M. Erdogan et se sont encore
détériorées pendant la campagne pour le référendum renforçant ses
pouvoirs en avril.
A Bruxelles, M. Erdogan a rencontré jeudi le président du Conseil
européen, Donald Tusk, et le président de la Commission, Jean-Claude
Juncker. Il a qualifié, selon Hürriyet, la rencontre de "positive" et a
assuré qu'elle a permis de donner "une nouvelle impulsion au processus
d'adhésion de la Turquie à l'UE".
Le président turc a également affirmé que Bruxelles lui a présenté un
calendrier à 12 mois pour améliorer les relations bilatérales, ajoutant
qu'Ankara travaillera avec les dirigeants européens pour "prendre des
mesures".
Une porte-parole de la commission avait rapporté jeudi que "l'UE et la Turquie doivent et vont continuer de coopérer".
Mme Merkel et M. Erdogan ont par ailleurs discuté de la base
d'Incirlik, dans le sud de la Turquie, qui sert aux opérations de la
coalition internationale contre le groupe Etat Islamique et où sont
déployés des militaires allemands.
Les autorités turques ont interdit plus tôt ce mois-ci à des députés
allemands de se rendre sur cette base. En réaction, Berlin a menacé
d'en retirer ses soldats.
Mais le président turc a affirmé avoir demandé à ce que l'Allemagne
transmette à la Turquie les noms des personnes souhaitant se rendre à
Incirlik pour des vérifications, puisque, selon lui, certains députés
allemands "soutiennent clairement des organisations terroristes".
(AFP, 27 mai
2017)
Ouverture du procès des instigateurs présumés du coup d'Etat
Le procès de plus de 200 instigateurs présumés du putsch manqué du 15
juillet dernier s'est ouvert lundi sous haute sécurité dans une prison
près d'Ankara, aux abords de laquelle des dizaines de manifestants ont
réclamé la peine de mort pour les accusés.
Parmi les 221 personnes jugées au cours de ce procès, la plupart sont
des militaires --dont 26 généraux-- et 12 des civils. Deux cents
personnes sont actuellement en détention provisoire, 9 comparaissent
libres et 12 sont en fuite, a précisé l'agence progouvernementale
Anadolu.
Ces personnes sont notamment jugées pour "violation de la
constitution", "assassinat de 250 personnes" et "appartenance et
direction d'une organisation terroriste" et risquent de multiples
condamnations à vie.
Le procès se tient dans la prison de Sincan, près d'Ankara, où une
immense salle d'audience a été construite spécialement pour accueillir
les procès géants liés au putsch manqué.
Dans la salle, les accusés étaient encadrés par de nombreux gendarmes
et militaires. Ils ont, au cours de la matinée, décliné leur identité à
tour de rôle.
Dans l'après-midi, l'ancien chef de l'armée de l'air, Akin Öztürk, l'un
des accusés les plus en vue du procès, a été le premier à s'exprimer,
niant tous les faits qui lui sont reprochés.
"Les commandants qui m'ont formé et mes compagnons d'armes le savent
bien, je n'ai pas participé à ce coup d'Etat traître et je n'avais même
aucune information à ce propos", a-t-il affirmé depuis la barre des
accusés.
Expliquant avoir consacré sa vie à l'armée, il a ajouté que "ces
accusations de trahison sont pour moi la plus grande des punitions".
Parmi les autres accusés de premier plan figurent l'ancien général
Mehmet Disli, frère d'un député de l'AKP, le parti au pouvoir, ainsi
que le colonel Ali Yazici, ancien aide-de-camp militaire du président
Recep Tayyip Erdogan.
L'interrogatoire des accusés s'est poursuivi jusqu'en clôture de séance en début de soirée.
- 'Traîtres' -
Au cours de la matinée, le lent énoncé des identités a été interrompu à
plusieurs reprises par les cris et les interpellations du public.
Quelques dizaines de personnes étaient présentes, certaines femmes
brandissant des portraits de leurs proches tués la nuit du 15 juillet.
L'une d'elles, dont le fils a été tué lors du coup d'Etat, a dû être
évacuée à deux reprises, ne cessant d'invectiver les accusés en
pleurant: "Traîtres!", répétait-elle d'une voix stridente, jusqu'à
s'évanouir brièvement et être prise en charge par des urgentistes.
A leur arrivée au tribunal, les accusés ont été hués par des dizaines
de manifestants qui scandaient des slogans réclamant la peine de mort.
Certains ont lancé en leur direction des cordes nouées.
La peine capitale a été abolie dans le cadre de la candidature turque à
l'Union européenne. Mais depuis le putsch manqué, le président turc
Recep Tayyip Erdogan a assuré à plusieurs reprises qu'il était disposé
à la rétablir, évoquant même un potentiel référendum sur le sujet.
"Nous leur voulons la peine de mort, et pas qu'ils soient logés,
nourris, blanchis ici", déclare Cengiz Öztürk, un manifestant qui
affirme avoir affronté les putschistes le 15 juillet. "Nous voulons que
ces traîtres à la nation soient enterrés dans des cimetières sans
drapeaux."
Aux abords du tribunal, de nombreux policiers étaient déployés, ainsi que quelques véhicules blindés, un drone et des snipers.
- Bête noire -
La tentative de coup d'Etat de la mi-juillet a fait près de 250 morts, sans compter les putschistes, et des milliers de blessés.
Ankara accuse Fethullah Gülen, un prédicateur islamiste installé aux
Etats-Unis, d'être le cerveau du putsch manqué, et demande
régulièrement à Washington son extradition.
L'intéressé, un ancien allié du président Erdogan devenu sa bête noire, dément tout rôle dans le coup manqué.
Selon l'acte d'accusation, plus de 8.000 militaires ont pris part à la
tentative de putsch, au cours de laquelle 35 avions de guerre, 37
hélicoptères, 74 chars, 246 véhicules blindés et près de 4.000 armes
légères ont été utilisés par les putschistes, rapporte Anadolu.
Les procédures judiciaires lancées après le putsch avorté sont d'une
ampleur sans précédent en Turquie. Plus de 47.000 personnes ont été
arrêtées lors de purges engagées après le 15 juillet et l'instauration
de l'état d'urgence. (AFP, 22 mai
2017)
La Turquie ne "suppliera" pas les Allemands de rester à Incirlik
La Turquie ne "suppliera" pas les Allemands de rester dans la base
d'Incirlik située en Turquie, qui sert aux opérations de la coalition
internationale contre le groupe jihadiste Etat islamique et dont
l'Allemagne a menacé cette semaine de se retirer.
"C'est à eux de voir, nous ne les supplierons pas" de rester, a déclaré
Mevlüt Cavusoglu jeudi, interrogé par la chaîne privée NTV.
La chancelière allemande Angela Merkel a qualifié lundi l'interdiction
faite par Ankara à des députés allemands de se rendre sur la base
d'Incirlik, où sont déployés des soldats allemands, de "regrettable" et
évoqué de possibles "alternatives à Incirlik", comme la Jordanie.
"S'il n'est plus possible de travailler normalement à Incirlik -et cela
implique les visites de députés du Bundestag- alors nous devrons
chercher des alternatives", a dit mercredi le chef de la diplomatie
allemande, Sigmar Gabriel, au journal local Neue Osnabrücker Zeitung.
Qu'Ankara "cherche à faire du chantage au Parlement allemand est à la limite du supportable", a poursuivi M. Gabriel.
"Je ne peux qu'espérer que le gouvernement turc va changer d'avis dans
les jours à venir", a-t-il également déclaré. "Sinon, la chambre des
députés ne va plus laisser nos soldats aller en Turquie".
"Si le ministre allemand des Affaires étrangères a dit une telle chose,
c'est irrespectueux" a estimé jeudi M. Cavusoglu, ajoutant que des
entretiens diplomatiques avaient lieu pour relancer les relations
turco-allemandes.
Ankara n'a pas officiellement expliqué les raisons qui ont motivé
l'interdiction de la visite des députés allemands, mais Berlin
soupçonne la Turquie de punir l'Allemagne pour avoir accordé l'asile
politique à des militaires turcs qui en avaient fait la demande après
les purges déclenchées à la suite du coup d'Etat manqué de juillet 2016.
Berlin et Ankara, alliés au sein de l'Otan, multiplient depuis un an
les passes d'armes et les crises diplomatiques, la Turquie accusant
régulièrement l'Allemagne d'ingérence ou de soutien à des groupes
"terroristes" comme le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a déclaré jeudi
matin espérer que Berlin et Ankara "trouveront un moyen de régler la
dispute", affirmant que ce problème "bilatéral" n'avait "aucun effet"
sur les activités de l'Otan. (AFP, 18 mai
2017)
L'Allemagne accorde l'asile à des militaires turcs
L'Allemagne a accordé l'asile à plusieurs militaires turcs et à leurs
familles disposant de passeports diplomatiques, ont révélé lundi des
médias allemands, tandis qu'Ankara accuse Berlin de protéger des
complices du putsch avorté de 2016.
Le ministère allemand de l'Intérieur n'était pas joignable dans
l'immédiat pour des commentaires mais, selon le quotidien Süddeutsche
Zeitung et les chaînes régionales de télévision WDR et NDR, les
autorités allemandes ont fait savoir qu'elles avaient donné une réponse
positive aux demandes de ces ressortissants turcs.
Il s'agit notamment de militaires turcs de l'Otan basés en Allemagne
avant d'être écartés de l'armée turque, selon la même source. Ils
disposent généralement de passeports diplomatiques.
Depuis le coup d'Etat déjoué de juillet 2016, 414 militaires,
diplomates, juges et hauts-fonctionnaires turcs ont demandé à
bénéficier du droit d'asile en Allemagne, selon des chiffres du
ministère de l'Intérieur publiés par les trois médias. Ce nombre
comprend également les membres de leurs familles.
Cette tentative de putsch a conduit le gouvernement du président
islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan à entamer des purges d'ampleur
dans tous les secteurs de la société, de l'éducation et la presse à
l'armée et la magistrature.
En janvier, le ministère turc de la Défense avait pressé Berlin de
rejeter les demandes d'asile formulées par une quarantaine de
militaires turcs de l'Otan. La Turquie réclame aussi l'extradition des
putschistes présumés qui auraient trouvé refuge en Allemagne.
Cette situation empoisonne les relations entre ces deux pays depuis des
mois, si bien que le gouvernement turc est allé jusqu'à accuser
l'Allemagne d'héberger des "terroristes". Berlin de son côté a critiqué
l'ampleur des purges en Turquie. (AFP, 8 mai
2017)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Le kamikaze présumé de Manchester a transité par l'aéroport d'Istanbul
L'auteur présumé de l'attentat de
Manchester, Salman Abedi, a transité par l'aéroport Atatürk d'Istanbul
en route pour l'Europe, a indiqué jeudi un haut responsable turc.
"Je peux confirmer qu'il a transité par l'aéroport Atatürk d'Istanbul.
Mais aucun signalement des services de renseignement n'a été communiqué
à la Turquie avant l'attaque de Manchester", a déclaré cette source à
l'AFP sous couvert d'anonymat.
Le haut responsable n'a pas précisé l'itinéraire exact du suspect, ni la date de son passage par Istanbul.
Un proche de la famille avait affirmé mercredi à l'AFP que Salman Abedi
se trouvait en Libye avant de se rendre en Grande-Bretagne quatre jours
avant l'attentat. Atatürk est l'un des rares aéroports de la région
desservis par des vols directs depuis la Libye.
La police allemande a indiqué jeudi que Salman Abedi avait fait une
simple escale à Düsseldorf, contredisant des informations de presse
selon lesquelles il aurait effectué un séjour dans cette ville de
l'ouest de l'Allemagne.
L'hebdomadaire allemand Focus avait précédemment indiqué que les
enquêteurs britanniques de Scotland Yard avaient contacté les autorités
allemandes car Salman Abedi avait pris un vol Düsseldorf-Manchester
quatre jours avant l'attentat suicide qu'il est accusé d'avoir commis
lundi soir et qui a fait 22 morts. (AFP, 25 mai
2017)
La Diyanet turque réunira en Turquie tous les leaders musulmans du monde
"La Diyanet se charge de protéger 5 millions ressortissants turcs en Europe contre leur assimilation par les pays d'accueil"
La présidence des affaires religieuses de Turquie
(Diyanet) a adopté une nouvelle stratégie à deux volets pour lutter
contre l'islamophobie en Europe.
Dans une interview accordée à l'agence Anadolu, le
président de la Diyanet, Mehmet Gormez, a déclaré que la Turquie
réunira les leaders musulmans de 120 pays, y compris des conseillers
religieux qui travaillent comme représentants de la Diyanet, attachés
et coordinateurs de services religieux en Europe.
Cette réunion se tiendra entre les 22-25 mai 2017 dans la province de Sakarya en Turquie.
La Diyanet organisera plus tard dans un pays européen un grand rassemblement de tous les musulmans d'Europe.
A la suite de ces deux réunions inter-musulmanes, la
Diyanet appelera les responsables des autres religions à prendre une
position commune contre l'islamophobie dans le monde.
Lors d'une réunion le 12 mai 2017 à Bursa, Mehmet
Görmez avait déclaré que la Diyanet turque n'est pas seulement d'une
institution turque, mais elle est une autorité religieuse mondiale qui
fait construire et dirige des mosquées dans tous les pays du monde.
Selon l'agence Anadolu, il a également déclaré que
la Diyanet se charge de protéger 5 millions ressortissants turcs en
Europe contre leur assimilation par les pays d'accueil.
Nostalgique de gloire, la Turquie exhume les sports ottomans
Des cavaliers ottomans lancés au triple galop brandissent leurs
javelots en poussant des cris de guerre. Touché, l'un d'eux est projeté
de sa monture, sous les exclamations des dizaines d'enfants qui filment
la scène avec leur smartphone.
Jusqu'à dimanche, Istanbul revêt son costume ottoman à l'occasion du
"Festival culturel des ethnosports" (EKF), qui réunit plus de 800
athlètes pratiquant des sports traditionnels d'Anatolie et d'Asie
centrale que le gouvernement veut aujourd'hui développer.
C'est le cas du "cirit" (prononcer "djirit"), un sport équestre né en
Asie centrale consistant à lancer des javelots sur les cavaliers de
l'équipe adverse. "C'est le roi des sports, il incarne l'esprit turc",
clame Erdem, 32 ans, après avoir mis pied à terre.
Cet entrepreneur agricole de l'est de la Turquie espère aujourd'hui que
la discipline qu'il pratique depuis l'adolescence se répandra à travers
le pays pour devenir, un jour, "aussi populaire que le football".
C'est en tout cas l'objectif de l'EFK, dont les organisateurs veulent
promouvoir les sports pratiqués par leurs ancêtres, des cavaliers
nomades d'Asie centrale aux janissaires de l'Empire ottoman, une
manière aussi de célébrer le glorieux passé de la Turquie.
Car bien plus qu'un rassemblement folklorique, cette manifestation
s'inscrit dans l'effort du président Recep Tayyip Erdogan visant à
réhabiliter les racines ottomanes de la Turquie, après des décennies
d'occidentalisation à marche forcée.
"Nous voulons ressusciter nos valeurs traditionnelles, à commencer par
nos sports, afin de marcher vers l'avenir avec ces valeurs", explique à
l'AFP l'un des fils du chef de l'Etat, Bilal Erdogan, amateur de tir à
l'arc traditionnel et parrain de l'EFK.
- Arts de la guerre -
Habituellement réservé aux meetings politiques, un vaste espace sur la
rive européenne d'Istanbul a été aménagé comme un campement ottoman où
lutteurs, archers et cavaliers enchaînent démonstrations et tournois,
entre ateliers de cuisine traditionnelle, danses folkloriques d'Asie
centrale et tissage de kilim en plein air.
Devant une yourte, Adnan Balavan, originaire de Bursa (nord-ouest),
première capitale ottomane, virevolte dans une chorégraphie guerrière,
le "jeu de l'épée et du bouclier", qui consiste à simuler des duels
pour composer une mélodie avec le cliquetis des armes.
"J'ai commencé à l'âge de huit ans. Aujourd'hui, j'ai 57 ans, mais j'ai
encore le poil qui se dresse comme au premier jour", confie-t-il.
Nés de la pratique de la guerre qui a façonné le mode de vie et le
prestige des Ottomans, dont l'empire s'étendait à son apogée des
Balkans au Golfe, la plupart de ces sports traditionnels se sont
éteints avec lui. Leur survie est due en grande partie à la
transmission héréditaire.
C'est par son père et son grand-père qu'Erdem a été initié au cirit.
Propriétaire de deux chevaux, il finance lui-même son équipement.
Le ministre turc des Sports, Akif Cagatay Kiliç, a promis lors du
festival que le gouvernement fournirait un soutien matériel pour
développer ces activités, et indiqué qu'il tentait d'inciter les clubs
à montrer plus d'intérêt pour les sports traditionnels.
- 'Puissance des Turcs' -
Champion de lutte traditionnelle turque, Sadi Bakir, torse nu et corps
huilé, constate que "l'intérêt pour la lutte a augmenté ces derniers
temps et l'Etat investit plus d'efforts dans ce domaine".
Conséquence, dit-il, "aux derniers championnats d'Europe (de lutte), on
a remporté cinq médailles d'or. La puissance passée des Turcs est en
train de ressurgir".
Yakup, instructeur de tir à l'arc traditionnel, constate lui aussi que
l'intérêt pour sa discipline a explosé. "On a plus de 1.000 membres
aujourd'hui", se félicite-t-il en rangeant des flèches dans un carquois
en cuir.
Pour le maître archer, l'engouement des jeunes pour sa discipline est
principalement dû aux séries télévisées mettant en scène les sultans,
qui se sont multipliées ces dernières années.
Les organisateurs du festival, qui tablent sur la venue d'un million de
visiteurs en quatre jours, espèrent susciter chez les écoliers qui
viennent par classes entières une passion pour ces sports. Et rêvent
même d'organiser d'ici cinq ans des "Olympiades turques" réunissant des
sportifs d'Asie centrale, du Caucase et des Balkans.
"Certains peuvent ne pas saisir l'importance de ce que nous faisons
ici, aujourd'hui, mais nous en récolterons un jour les fruits", dit
Bilal Erdogan. "Et si Dieu le veut, le 21e siècle sera le nôtre". (AFP, 14 mai
2017)
Socio-économique
/ Socio-economic
Erdogan bannit le mot "arène" dans le nom des stades
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a
ordonné vendredi le bannissement du mot "arène" dans les noms de stades
en Turquie, faisant valoir qu'il s'agit d'un vocable étranger à la
langue turque et qui renvoie aux combats entre gladiateurs et bêtes
féroces.
Les noms de plusieurs stades en Turquie comportent le mot "arena" en
anglais, généralement adossé au nom d'un sponsor d'après lequel
l'enceinte est nommée. C'est notamment le cas des enceintes des
célèbres clubs de football stambouliotes de Galatasaray (Türk Telekom
Arena) et Besiktas (Vodafone Arena) ou de l'équipe de basketball de
Fenerbahçe qui a récemment gagné l'Euroligue (Ülker Sports Arena).
"Je suis contre les arènes. Vous savez ce qu'ils faisaient dans les
arènes par le passé? Des hommes y étaient dépecés par des animaux", a
déclaré M. Erdogan dans un discours à Istanbul lors d'une cérémonie de
remise de diplômes à des étudiants d'écoles à vocation religieuse.
"J'ai donné des instructions au ministre (des Sports) pour supprimer le mot +arène+ des noms de stades", a ajouté M. Erdogan.
M. Erdogan est un farouche défenseur de la langue turque. Il a rappelé
il y a deux jours lors d'un congrès consacré au turc son opposition à
l'emploi de mots d'origine étrangère sur les enseignes ou les noms des
installations sportives.
(AFP, 26 mai
2017)
Erdogan renforce ses relations avec l'Araboie saoudite et les pays du Golfe
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a indiqué lundi qu'Ankara
cherchait à renforcer ses relations économiques et militaires avec les
monarchies pétrolières du Golfe, citant un projet d'une zone de
libre-échange.
Dans un entretien publié par l'agence de presse koweïtienne KUNA, M.
Erdogan, attendu mardi à Koweït pour une visite officielle, a ajouté
que son pays avait établi "un dialogue stratégique de haut niveau" avec
les six membres du Conseil de coopération du Golfe.
Ce Conseil regroupe l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar.
Les deux partenaires négocient actuellement un projet d'accord pour la
mise en place d'une zone de libre-échange, a-t-il souligné.
Les échanges commerciaux entre le CCG et la Turquie se chiffrent
actuellement à quelque 17 milliards de dollars par an (15,5 milliards
d'euros, contre 1,7 milliard de dollars (1,5 milliard d'euros) en 1999.
Durant sa visite, M. Erdogan et l'émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad
Al-Sabah, doivent donner le coup d'envoi des travaux d'agrandissement
de l'aéroport de Koweït, un projet de 4,3 milliards de dollars (3,9
milliards d'euros) réalisé par la compagnie turque Limak Holding.
Ce projet, qui doit tripler la capacité d'accueil de l'aéroport pour la
porter à 25 millions de passagers en six ans, marque le plus grand
contrat remporté par une compagnie turque au Koweït.
Six firmes turques travaillent actuellement dans 30 projets au Koweït,
d'un coût total de 6,5 milliards de dollars (5,9 milliards d'euros), a
indiqué M. Erdogan, selon lequel les échanges commerciaux entre la
Turquie et le Koweït se sont élevés l'an dernier à 1,3 milliard de
dollars (1,2 milliard d'euros), dont 431 millions USD (393 millions
d'euros) d'exportations turques.
Plus de 280 compagnies koweïtiennes ont des activités en Turquie où les
investissements koweïtiens se chiffrent à 1,7 milliard de dollars (1,5
milliard d'euros) depuis 2002. (AFP, 8 mai
2017)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
Erdogan reçu à Bruxelles, l'UE veut "continuer à coopérer" avec la Turquie
L'UE veut "continuer à coopérer" avec la
Turquie, malgré les vives tensions avec Ankara, ont affirmé ses
dirigeants jeudi après avoir reçu le président turc Recep Tayyip
Erdogan.
"Nous avons discuté de la nécessité de coopérer, j'ai mis la question
des droits de l'homme au centre de nos discussions", a commenté le
président du Conseil européen, Donald Tusk, après un entretien auquel a
également participé le président de la Commission Jean-Claude Juncker.
M. Juncker a eu un tête-à-tête d'une demi-heure avec M. Erdogan après
cette rencontre trilatérale, a précisé une porte-parole de la
Commission. "L'UE et la Turquie doivent et vont continuer de coopérer.
Des questions majeures d'intérêt commun ont été discutées en détail
dans une atmosphère bonne et constructive", a-t-elle ajouté.
"Durant la rencontre, ils (les dirigeants) ont souligné la nécessité
d'appliquer l'accord (migratoire) Turquie-UE de mars 2016", a-t-on
indiqué de sources de la présidence turque.
Ils ont également souligné l'importance de "raviver les relations
Turquie-UE, et séparément le besoin de renforcer la coopération dans la
lutte contre le terrorisme", selon les mêmes sources.
Mercredi, M. Erdogan avait une nouvelle fois exhorté l'UE à prendre une
décision sur la question de l'adhésion de la Turquie, demandant que son
pays ne soit pas traité comme un "mendiant" aux portes de l'Europe.
"L'UE attend que la Turquie se retire d'elle-même", avait-il déclaré
depuis Ankara avant de partir pour Bruxelles, où il doit également
participer jeudi à un sommet de l'Otan après son entretien avec MM.
Juncker et Tusk.
- Journalistes -
En marge de cette réunion de l'Otan, la chancelière allemande Angela
Merkel a menacé de retirer les soldats allemands de la base militaire
d'Incirlik, en Turquie, au coeur d'une passe d'armes entre Berlin et
Ankara.
Les autorités turques avaient interdit la semaine dernière à des
députés allemands de se rendre sur cette base où sont déployés des
militaires allemands et qui sert aux opérations de la coalition
internationale contre le groupe jihadiste Etat islamique.
Lors de sa rencontre avec M. Erdogan à Bruxelles, "la chancelière a de
nouveau oeuvré pour un traitement en conformité avec l'état de droit
des ressortissants allemands en détention et a en particulier exigé la
libération de Deniz Yücel", a indique la chancellerie dans un communiqué.
Lors d'une rencontre séparée à Bruxelles entre M. Erdogan et le
président français Emmanuel Macron, le chef d'Etat turc a par ailleurs
promis jeudi selon la présidence française d'examiner "rapidement la
situation" du photojournaliste français Mathias Depardon, détenu depuis
une quinzaine de jours en Turquie.
L'entretien s'est déroulé dans "une atmosphère positive", ont précisé les sources de la présidence turque.
Déjà houleuse depuis le putsch manqué de juillet 2016 en Turquie et la
vague de répression qui a suivi, les relations UE-Turquie se sont
encore dégradées pendant la campagne pour le récent référendum sur le
renforcement des pouvoirs de M. Erdogan.
Les autorités belges et allemandes ont déjà prévenu qu'elles
s'opposeraient à la tenue sur leur sol d'une éventuelle campagne
référendaire turque pour un rétablissement de la peine de mort,
envisagé en Turquie.
Réintroduire la peine capitale mettrait fin à toute perspective
d'adhésion de la Turquie à l'UE, a plusieurs fois prévenu Bruxelles.
De son côté, M. Erdogan a affirmé début mai qu'il dirait "au revoir" à
l'UE si de nouveaux chapitres de négociations n'étaient pas ouverts
dans le processus d'adhésion entamé en 2005 mais enlisé depuis des
années. (AFP, 25 mai
2017)
Allemagne: Des députés annulent une visite en Turquie
Une délégation de députés allemands a annulé une visite prévue en
Turquie, a appris mardi l'AFP de sources parlementaires, alors que les
relations entre Berlin et Ankara sont marquées par de vives tensions.
Les raisons de cette annulation n'ont pas été avancées. La délégation
conduite par la vice-présidente du Bundestag (chambre basse du
Parlement), Claudia Roth (les Verts) devait s'enquérir de la situation
en Turquie après le oui au référendum renforçant les pouvoirs
présidentiels.
La députée doit s'exprimer mercredi à Berlin.
Les quatre élus devaient se rendre de jeudi à dimanche à Ankara,
Istanbul et Diyarbakir, "capitale" du sud-est à majorité kurde, selon
l'agence allemande dpa.
Des discussions étaient prévues avec les dirigeants du parlement turc,
des représentants du ministère des Affaires étrangères et des députés
turcs, notamment.
Mais aucune visite de la base militaire d'Incirlik, au coeur de la
dernière passe d'armes entre les deux capitales, n'était à l'ordre du
jour, selon ces sources parlementaires.
Ankara avait interdit la semaine dernière à des députés allemands de se
rendre sur cette base où sont déployés des militaires allemands et qui
sert aux opérations de la coalition internationale contre le groupe
jihadiste Etat islamique.
Ankara n'avait pas officiellement expliqué les raisons qui avaient
motivé cette interdiction, mais l'Allemagne soupçonne la Turquie de la
punir pour avoir accordé l'asile politique à des militaires turcs qui
en avaient fait la demande après les purges déclenchées à la suite du
coup d'Etat manqué de juillet 2016.
Berlin et Ankara, alliés au sein de l'Otan, multiplient depuis un an
les passes d'armes et les crises diplomatiques, la Turquie accusant
régulièrement l'Allemagne d'ingérence ou de soutien à des groupes
"terroristes" comme le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). (AFP, 23 mai
2017)
Ankara somme Berlin de choisir entre Etat turc et putschistes
Le Premier ministre turc Binali Yildirim a affirmé mardi que
l'Allemagne devait faire un choix entre l'Etat turc et les putschistes
présumés, accusant Berlin d'empoisonner les relations en accordant
l'asile à des militaires fuyant les purges en Turquie.
"L'Allemagne doit désormais prendre une décision importante. Si elle
veut améliorer ses relations avec la Turquie (...) alors elle ne doit
pas se tourner vers les séparatistes (kurdes du PKK ndlr)", ni vers les
"gülenistes" -responsables présumés selon Ankara de la tentative de
coup d'Etat de l'an dernier-, "mais vers la République de Turquie", a
déclaré M. Yildirim.
Ces déclarations surviennent au lendemain de l'interdiction faite par
Ankara à des députés allemands de se rendre sur la base d'Incirlik,
dans le sud de la Turquie, où sont déployés des militaires allemands.
La chancelière allemande Angela Merkel a qualifié lundi cette décision
de "regrettable" et évoqué de possibles "alternatives à Incirlik",
comme la Jordanie.
Ankara n'a pas officiellement expliqué les raisons qui ont motivé cette
interdiction, mais Berlin soupçonne la Turquie de punir l'Allemagne
pour avoir accordé l'asile politique à des militaires turcs qui en
avaient fait la demande après les purges déclenchées à la suite du coup
d'Etat manqué de juillet dernier.
Sans évoquer directement Incirlik, M. Yildirim a accusé mardi Berlin
d'avoir provoqué "une nouvelle dégradation des relations" en accordant
le droit d'asile "à des militaires qui ont fui à l'étranger" après le
putsch avorté de juillet.
Plusieurs centaines de diplomates, militaires et membres de leurs
familles ont déposé des demandes d'asile en Allemagne depuis le coup de
force imputé par Ankara à la mouvance du prédicateur islamique
Fethullah Gülen, qui vit en exil aux Etats-Unis.
Dès janvier, Ankara avait pressé Berlin de rejeter de telles demandes
et réclamé également l'extradition des putschistes présumés qui
auraient trouvé refuge en Allemagne.
Berlin et Ankara multiplient depuis un an les passes d'armes et les
crises diplomatiques, la Turquie accusant régulièrement l'Allemagne
d'ingérence ou de soutien à des groupes "terroristes", comme le Parti
des travailleurs du Kurdistan (PKK).
La nouvelle dispute intervient juste après une profonde crise au début
du printemps : le président turc Recep Tayyip Erdogan avait accusé
Berlin et d'autres capitales européennes de pratiques "nazies" après
les interdictions de plusieurs meetings de soutien à la réforme
constitutionnelle renforçant les pouvoirs du président turc. (AFP, 16 mai
2017)
Gianni Pittella (S&D): Erdogan's rule is closing door to EU
During a two-day visit to Ankara, S&D Group President Gianni
Pittella attended the trial of the president of the HDP party, met with
the other leading figures in the party and spoke with CHP president
Kemal Kılıçdaroğlu.
Following the meetings, President Pittella said:
“Thoughts and political ideas cannot be jailed. I wanted to attend the
politically motivated trial against Selahattin Demirtas leader of the
HDP party, to express my personal solidarity and the support of the
S&D Group. Over one hundred lawsuits have been launched against
the Kurdish leader by the Turkish authorities. This is not acceptable.
“This repression of political opposition is happening alongside the
mass imprisonment of journalists, judges, academics and soldiers,
without charges and without any possibility of appeal. We call on
President Erdogan to release Demirtas and all political prisoners
immediately.
“Historically, we Socialists and Democrats have been the strongest
supporters of Turkey’s European future and remain perhaps the last
ones. We still support this future. However, President Erdogan is
making it impossible by turning Turkey into an increasingly
authoritarian country. We are clear - Erdogan is closing the door to
Europe. For us democracy and human rights come first. We will oppose
any attempt to bargain between the issues of migration, the customs
union and visa liberalisation.
“Given the current democratic situation and the recent constitutional
referendum, we have been forced to request the suspension of the
accession talks. The way the amendments to the constitution are
implemented will be crucial for the future of EU-Turkey relations.
“Paradoxically, precisely because of the current dramatic situation in
Turkey, CHP, HDP and all the democratic opposition forces have the
political and moral responsibility to put aside their differences and
stand united for democracy. This is the moment to give a united voice
to all the citizens who voted against the referendum. We, Socialists
and Democrats, are ready to support and facilitate this crucial
process. The future of Turkey and its relationship with the EU is at
stake.” (S&D, May 13, 2017)
Merkel exclut tout référendum turc en Allemagne sur la peine de mort
La chancelière allemande Angela Merkel a "catégoriquement" rejeté la
tenue sur le sol allemand d'une éventuelle campagne référendaire pour
le rétablissement de la peine de mort en Turquie.
"La peine de mort est un sujet que nous refusons catégoriquement,
pourquoi y aurait-il une autorisation (de faire campagne) alors qu'on
n'y est pas obligé. On ne le fera pas", a déclaré la chancelière
allemande dans un entretien à la radio régionale WDR diffusé mardi.
Le gouvernement allemand avait déjà indiqué vendredi que si la Turquie
organisait un référendum sur le rétablissement de la peine capitale,
l'Allemagne ne laisserait pas le scrutin se tenir sur son sol où vivent
1,4 million d'électeurs turcs.
"Politiquement, il n'est pas concevable que nous autorisions une telle
consultation au sujet d'une mesure en opposition claire avec notre
Constitution et avec les valeurs européennes", avait dit le
porte-parole du gouvernement Steffen Seibert.
La campagne électorale en Allemagne en faveur du référendum d'avril
dernier sur le renforcement des pouvoirs du président turc Recep Tayyip
Erdogan avait déjà empoisonné les relations entre la Turquie et
l'Allemagne.
Le chef de l'Etat turc a même accusé le gouvernement allemand de
pratiques nazies après que des ministres ont été empêchés de faire
campagne sur le territoire allemand.
Après la courte victoire du oui au référendum sur le renforcement des
pouvoirs de M. Erdogan, ce dernier s'est dit prêt à organiser une
nouvelle consultation, cette fois-ci sur le rétablissement de la peine
de mort.
Une telle mesure serait "synonyme de la fin du rêve d'Europe" pour la
Turquie, avait mis en garde le chef de la diplomatie allemande Sigmar
Gabriel.
Recep Tayyip Erdogan est accusé par ses détracteurs de dérive
autoritaire, notamment depuis le putsch avorté de juillet, suivi de
l'arrestation de plusieurs dizaines de milliers de personnes, dont de
nombreux journalistes et des membres des forces de sécurité turque.
Cette campagne a été vivement critiquée par Berlin.
Des centaines de diplomates turcs, militaires, fonctionnaires ou
membres de leurs familles ont d'ailleurs déposé des demandes d'asile en
Allemagne à la suite de ces purges, suscitant la colère d'Ankara.
Selon les autorités allemandes, certains d'entre eux ont obtenu
l'asile. Berlin a cependant refusé de préciser leur nombre et leurs
fonctions passées.
La presse allemande avait affirmé lundi que ces personnes étaient des
militaires turcs, notamment de l'OTAN, écartés de l'armée après le coup
d'Etat. (AFP, 9 mai
2017)
Pas de poursuites pour les manifestants anti-Erdogan en Suisse
Les autorités suisses ont abandonné les poursuites contre les
organisateurs d'une manifestation lors de laquelle une banderole
appelant à "tuer" le président turc Recep Tayyip Erdogan avait suscité
la fureur d'Ankara, ont indiqué lundi les médias.
Les autorités judiciaires du canton de Berne avaient ouvert une procédure pour appel public au crime ou à la violence.
La municipalité de Berne a cependant estimé que les organisateurs de
cette manifestation en mars n'avaient pas contrevenu aux règles en
vigueur, selon l'agence ATS.
La banderole, montrant M. Erdogan avec un pistolet sur la tempe avec
l'inscription "Kill Erdogan with his own weapons" (Tuez Erdogan avec
ses propres armes), avait été brandie par un groupe d'autonomistes de
gauche, selon ATS.
Alors que la campagne pour le référendum sur les pouvoirs accrus du
président turc battait son plein, des associations kurdes, ainsi que le
parti socialiste et celui des Verts suisses avaient appelé à manifester
pour réclamer plus de liberté, de démocratie et le respect de l'Etat de
droit en Turquie.
Ankara avait jugé le contenu de cette banderole "inacceptable", et convoqué l'ambassadeur suisse. (AFP, 8 mai
2017)
Erdogan somme l'UE de relancer les négociations, "sinon au revoir"
La Turquie est prête à dire "au revoir" à l'Union européenne si
celle-ci n'ouvre pas de nouveaux chapitres de négociations d'adhésion
avec Ankara, a affirmé mardi le président Recep Tayyip Erdogan, peu
après avoir commencé à appliquer une réforme renforçant ses pouvoirs.
"Vous n'avez d'autre choix que d'ouvrir les chapitres (de négociation
d'adhésion) que vous n'avez pas ouverts", a déclaré M. Erdogan lors
d'un discours à Ankara. "Si vous les ouvrez, très bien. Dans le cas
contraire, au revoir", a-t-il lancé.
Ces déclarations surviennent alors que les relations entre Ankara et
Bruxelles, houleuses depuis le putsch manqué du 15 juillet en Turquie,
se sont fortement tendues pendant la campagne pour le référendum
constitutionnel sur le renforcement des pouvoirs de M. Erdogan.
M. Erdogan a d'ailleurs adressé son message à l'UE lors d'un discours
marquant sa réadmission dans les rangs du Parti de la justice et du
développement (AKP, islamo-conservateur), première disposition de la
réforme constitutionnelle à être appliquée.
La courte victoire de M. Erdogan lors du référendum du 16 avril sur
cette réforme constitutionnelle a été accueillie par le silence par les
capitales européennes, inquiètes de la situation des droits de l'Homme
en Turquie. Et son résultat est contesté par l'opposition turque qui
dénonce des irrégularités.
- 'Grand sommet Turquie-UE' -
Le processus d'adhésion d'Ankara à l'UE est actuellement dans les
limbes et des progrès semblent improbables à court terme. Depuis le
début officiel des pourparlers, en 2005, 16 chapitres sur 35 ont été
ouverts, le dernier en juin 2016.
Si l'Autriche réclame l'arrêt des négociations d'adhésion de la Turquie
à l'UE, les responsables à Bruxelles appellent à ne pas rompre les
liens avec Ankara, qui reste un important partenaire, notamment sur le
dossier migratoire et dans la lutte antiterroriste.
Le président du Conseil européen Donald Tusk compte ainsi avoir une
discussion avec le président turc lors d'un sommet de l'Otan le 25 mai
à Bruxelles.
Le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu, a confirmé mardi que
des responsables turcs et de l'UE allaient s'entretenir en marge de ce
sommet, ajoutant qu'un "grand sommet Turquie-UE" se tiendrait à une
date ultérieure.
Le chef de l'Etat turc a plusieurs fois évoqué une possible
consultation populaire afin de décider de poursuivre ou non le
processus d'adhésion à l'UE. Il s'est également prononcé en faveur du
rétablissement de la peine de mort en Turquie, une ligne rouge pour
Bruxelles. (AFP, 2 mai
2017)
Insultes "Nazi" oubliées, l'UE flirte avec Erdogan
Les chefs de la diplomatie des 28 pays de l'UE ont discuté vendredi à
Malte de leurs relations avec la Turquie après la grave crise
diplomatique née pendant la campagne pour le référendum élargissant les
pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan, qu'il a remporté de peu le
16 avril.
Lors de la réunion la Haute représentante Federica Mogherini a déclaré que l'union européenne respecte les résultats du référendum du 16 avril 2017.
"L'Union européenne a clairement intérêt à ce que la Turquie soit
stable, en sécurité, économiquement florissante et démocratique", a
souligné Mme Mogherini à l'issue d'une réunion des ministres de
Affaires étrangères de l'UE à La Valette, à laquelle a participé le
Turc Mevlüt Cavusoglu.
"Notre intention n'est pas et ne sera jamais de faire quoi que ce soit
qui pourrait porter atteinte à la Turquie", a-t-elle assuré. Mais "les
critères des négociations d'adhésion sont extrêmement clairs".
"Si la Turquie est intéressée par les négociations d'adhésion comme son
ministre des Affaires étrangères (Mevlüt) Cavusoglu nous l'a dit
aujourd'hui (...), elle sait très bien ce que cela implique,
particulièrement dans le domaine des droits de l'homme, de l'Etat de
droit, de la démocratie, des libertés fondamentales, dont la liberté
des médias, évidemment (par rapport à) la peine de mort et au respect
du droit international et du principe de bonnes relations de
voisinage", a détaillé Mme Mogherini.
"Personne ne veut la rupture" mais "la carte est entre les mains de la
Turquie", a expliqué le ministre français des Affaires étrangères
Jean-Marc Ayrault.
Depuis Istanbul, M. Erdogan --qui avait accusé la chancelière allemande
Angela Merkel de "pratiques nazies-- a lui invité l'UE à améliorer
leurs relations. "Malgré la campagne que vous avez menée, notre porte
est ouverte", a-t-il lancé lors d'un colloque.
Il paraît que les insultes "Nazis" d'Erdogan contre les dirigeants européens ont déjà été oubliées.
(Texte complet de la déclaration de Federica Mogherini)
Tusk veut discuter avec Erdogan lors du prochain sommet de l'Otan
Le président du Conseil européen Donald
Tusk compte avoir une discussion avec le président turc Recep Tayyip
Erdogan lors d'un sommet de l'Otan le 25 mai à Bruxelles, a déclaré
samedi la chancelière allemande Angela Merkel.
M. Tusk "nous a dit aujourd'hui qu'il allait demander un entretien avec
le président Erdogan, le cas échéant avec le président de la Commission
européenne, Jean-Claude Juncker, lors du sommet de l'Otan", a précisé
Mme Merkel, à l'issue d'un sommet européen à 27 à Bruxelles.
"M. Tusk a indiqué qu'il allait nous consulter à ce sujet avant, ce que je salue", a-t-elle ajouté.
Jeudi, devant les députés allemands, Mme Merkel avait estimé que
la relation entre l'Union européenne et Ankara était "très affectée"
par l'évolution politique récente en Turquie, au lendemain de nouvelles
purges massives dans le pays. (AFP, 30 avril
2017)
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
Ankara convoque l'ambassadeur américain
La Turquie a protesté lundi auprès de l'ambassadeur américain à Ankara
contre "des failles de sécurité" lors de la visite du président Recep
Tayyip Erdogan à Washington, marquée par des heurts entre des gardes du
corps turcs et des manifestants pro-kurdes.
Dans un climat de tensions entre les Etats-Unis et la Turquie, le
ministère turc des Affaires étrangères a annoncé dans un communiqué
avoir convoqué l'ambassadeur américain John Bass et lui avoir transmis
"une protestation écrite et verbale".
La diplomatie turque a dénoncé les mesures "agressives et non
professionnelles" prises selon elle par les services de sécurité
américains à l'égard de la garde rapprochée du ministre des Affaires
étrangères Mevlut Cavusoglu devant la résidence de son ambassadeur à
Washington le 16 mai.
"Une demande a été formulée pour qu'une enquête complète soit menée par
les autorités américaines sur cet incident diplomatique et que les
explications nécessaires soient fournies" à Ankara, selon le communiqué.
Le ministère turc a déploré "des failles de sécurité durant le séjour
de notre président à Washington causées par l'incapacité des autorités
américaines à prendre des précautions suffisantes pour chaque étape du
programme officiel". Il a néanmoins affirmé que ces griefs
"n'éclipseront pas ce qui fut par ailleurs une visite très réussie et
très importante".
Des affrontements violents entre des gardes du corps turcs et des
manifestants kurdes avaient eu lieu le 16 mai à Washington peu après un
entretien entre M. Erdogan et le président américain Donald Trump à la
Maison Blanche.
Les violences se sont déroulées en plein coeur d'un quartier huppé de
Washington, devant la résidence de l'ambassadeur Serdar Kiliç, où M.
Erdogan s'était rendu après voir vu M. Trump.
Le département d'Etat américain, qui avait exprimé le lendemain auprès
d'Ankara sa préoccupation, a réaffirmé lundi que "la conduite du
service de sécurité turc la semaine dernière était profondément
troublante". La diplomatie américaine "a fait part de ses inquiétudes
au plus niveau", a souligné sa porte-parole Heather Nauert.
La police de Washington avait dénoncé mercredi une "attaque brutale
visant des manifestants pacifiques", faisant 11 blessés. Elle avait
arrêté deux personnes et ouvert une enquête.
Le sénateur républicain John McCain a même réclamé l'expulsion de l'ambassadeur de Turquie aux Etats-Unis.
Dans un communiqué publié sur son site, l'ambassade turque à Washington
avait déclaré que des groupes "liés au PKK (Parti des travailleurs du
Kurdistan), que les Etats-Unis et la Turquie ont désigné comme une
organisation terroriste", s'étaient rassemblés sans permis devant la
résidence et avaient "commencé à provoquer de façon agressive les
citoyens turco-américains qui étaient venus pacifiquement pour
accueillir le président".
"Les Turco-Américains ont répondu en légitime défense et l'un d'eux a été grièvement blessé", a déclaré l'ambassade.
Ces heurts se sont déroulés dans un contexte de tensions entre
Washington et Ankara, notamment en raison du soutien américain à des
milices kurdes qui se battent contre des jihadistes en Syrie. (AFP, 22 mai
2017)
McCain demande l'expulsion de l'ambassadeur turc à Washington
Le sénateur américain John McCain a réclamé jeudi l'expulsion de
l'ambassadeur de Turquie aux Etats-Unis après des affrontements
violents entre des membres de la sécurité du président turc Recep
Tayyip Erdogan et des manifestants kurdes pacifiques à Washington.
"Il faut jeter leur ambassadeur hors des Etats-Unis d'Amérique", a
lancé John McCain sur la chaîne MSNBC. "Nous sommes aux Etats-Unis
d'Amérique".
"Nous ne sommes pas en Turquie ou dans un pays du tiers monde", a-t-il
dit. "Ce genre de choses ne peut rester sans réponse diplomatique".
Les violences se sont déroulées mardi devant la résidence de
l'ambassadeur Serdar Kiliç, où le chef de l'Etat turc s'est rendu après
son entretien à la Maison Blanche avec le président américain Donald
Trump.
Le patron de la police de Washington, Peter Newsham, n'a pas clairement
confirmé que les agresseurs, en costume sombre, étaient bien des gardes
du corps turcs, mais les nombreuses vidéos des affrontements ainsi que
des témoins semblent l'indiquer.
Selon la police, qui a ouvert une enquête, 11 personnes et un policier ont été blessés. Deux personnes ont été arrêtées.
Dans un communiqué publié sur son site et daté de jeudi, l'ambassade a
déclaré que des groupes "liés au PKK, que les Etats-Unis et la Turquie
ont désigné comme une organisation terroriste", s'étaient rassemblés
sans permis devant la résidence et avaient "commencé à provoquer de
façon agressive les citoyens turco-américains qui étaient venus
pacifiquement pour accueillir le président".
"Les Turco-Américains ont répondu en légitime défense et l'un d'eux a été grièvement blessé", a déclaré l'ambassade.
"Il s'agit des gardes du corps d'Erdogan", a martelé le sénateur
McCain. "Quelqu'un leur a donné l'ordre de sortir et de tabasser ces
manifestants pacifiques. Il faut des répercussions, et notamment
identifier ces gens et les poursuivre en justice".
Les manifestants brandissaient le drapeau des milices kurdes syriennes
du PYD, qu'Ankara considère comme une émanation du Parti des
Travailleurs du Kurdistan (séparatiste kurde turc).
"Nous faisons part, dans les termes les plus forts, de notre
préoccupation au gouvernement turc", avait réagi mercredi le
département d'Etat américain. (AFP, 18 mai
2017)
La Turquie appelle au départ du coordinateur américain pour la lutte contre l'EI
Le ministre turc des Affaires étrangères a appelé jeudi au départ de
l'envoyé spécial américain auprès de la coalition internationale en
Syrie et en Irak, Brett McGurk, l'accusant de soutenir les milices
kurdes syriennes et les séparatistes kurdes turcs.
"Il serait bon que cette personne soit remplacée", a déclaré Mevlüt
Cavusoglu jeudi dans une interview à la chaîne privée NTV, affirmant
que M. McGurk "soutient clairement" les milices kurdes syriennes YPG et
les séparatistes kurdes turcs du PKK, deux groupes considérés comme
"terroristes" par Ankara.
Ces déclarations surviennent après la rencontre mardi à Washington du
président turc Recep Tayyip Erdogan et de son homologue américain
Donald Trump, au cours de laquelle ils ont promis de renforcer leur
"partenariat stratégique" et leurs "relations exceptionnelles".
Mais les discussions entre les deux chefs d'Etat se sont tenues dans un
contexte tendu, après que Washington a annoncé la semaine dernière la
livraison prochaine d'armes aux YPG (Unités de protection du peuple
kurde).
Les Etats-Unis considèrent la coalition arabo-kurde des Forces
démocratiques syriennes (FDS), dont les YPG sont le fer de lance, comme
leur allié le plus efficace sur le terrain en Syrie contre les
jihadistes du groupe EI.
Mais la Turquie estime que ces milices sont un prolongement en Syrie du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation séparatiste
classée "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux. La Turquie
redoute que ces armes finissent par être utilisées contre elle par les
Kurdes.
Le président Erdogan avait exhorté l'administration Trump à revenir "sans délai" sur cette décision.
S'adressant à la presse après sa rencontre avec M. Trump à l'ambassade
turque de Washington, M. Erdogan a déclaré qu'en cas d'attaque des YPG
contre la Turquie, Ankara agirait "sans rien demander à personne",
selon des propos rapportés par le quotidien Hürriyet.
Il a ajouté que les Etats-Unis avaient pris leur décision à propos de l'offensive contre Raqa, "capitale"
autoproclamée de l'EI en Syrie, et que "dans les circonstances
actuelles", c'est-à-dire l'alliance américaine avec les milices kurdes,
la Turquie ne pourrait participer à cette opération.
Selon une source au sein du conseil civil de Raqa, une structure
composée d'habitants qui devrait diriger la ville une fois reprise à
l'EI, Brett McGurk était dans le nord de la Syrie mardi et mercredi,
notamment pour rencontrer des dirigeants des FDS et des YPG à propos de
l'offensive à venir contre Raqa. (AFP, 18 mai
2017)
Erdogan à Washington: des manifestants "brutalement attaqués"
La police de Washington a dénoncé mercredi une "attaque brutale visant
des manifestants pacifiques" après des affrontements la veille entre
des gardes du président turc Recep Tayyip Erdogan et des protestataires
kurdes.
Ces violences se sont déroulées mardi soir devant la résidence de
l'ambassadeur de Turquie, où le chef de l'Etat turc s'est rendu après
son entretien à la Maison Blanche avec le président américain Donald
Trump.
La rixe, une "attaque brutale visant des manifestants pacifiques" selon
les mots du chef de la police de la capitale, Peter Newsham, s'est
soldée par le bilan suivant: 11 personnes plus un policier blessés,
neuf personnes parmi les blessés transportées à l'hôpital, d'où elles
sont ressorties depuis.
La police a interpellé deux suspects domiciliés aux Etats-Unis, à
l'encontre desquels elle a engagé des poursuites, le premier pour coups
et blessures, le second pour agression d'un membre des forces de
l'ordre.
Les enquêteurs ont précisé disposer de "très bonnes vidéos" sur la
rixe. Ces images montrent des partisans du président turc Recep Tayyip
Erdogan s'affrontant avec des manifestants kurdes.
Selon des témoins cités par des médias, les gardes du corps du
président turc ont attaqué des manifestants qui brandissaient le
drapeau des milices kurdes syriennes du PYD, qu'Ankara considère comme
une émanation du Parti des Travailleurs du Kurdistan (séparatiste kurde
turc).
La diplomatie américaine a vivement déploré mercredi
des incidents violents la veille à Washington entre des gardes du corps
du président turc Recep Tayyip Erdogan et des manifestants pro-kurdes.
"Nous faisons part, dans les termes les plus forts, de notre
préoccupation au gouvernement turc", a condamné le département d'Etat,
au lendemain d'une bagarre devant la résidence de l'ambassadeur turc à
Washington qui a fait neuf blessés. Les incidents entre le service de
sécurité turc et des manifestants ont éclaté après le premier
tête-à-tête entre le président Erdogan et son homologue américain
Donald Trump.in.
La maire de Washington, Muriel Bowser, a de son côté condamné dans un
communiqué "une violente attaque contre des manifestants pacifiques,
qui est un affront aux valeurs de Washington et à nos droits en tant
qu'Américains".
M. Newsham n'a pas clairement confirmé si les agresseurs en costume
sombre visibles sur les vidéos étaient bien des gardes du corps du
président Erdogan, en indiquant que l'enquête se poursuivait.
"L'intervention de la police était risquée car il y avait des personnes
porteuses d'arme à feu", a toutefois déclaré le chef de la police.
"Il est possible que se pose une question d'immunité diplomatique",
a-t-il ajouté, en précisant que cela n'empêcherait pas les
investigations de se poursuivre.
Il a enfin confirmé que le Secret Service, l'agence d'élite chargée de
protéger les personnalités officielles aux Etats-Unis, avait "stoppé"
deux personnes, sans confirmer si elles avaient été relâchées. (AFP, 17 mai
2017)
Pour leur premier tête-à-tête, Trump et Erdogan se promettent leur amitié
Pour leur premier tête-à-tête, les présidents américain Donald Trump et
turc Recep Tayyip Erdogan ont promis d'apaiser les tensions entre les
deux alliés, notamment sur le dossier brûlant de milices kurdes
appuyées par Washington et qui combattent les jihadistes en Syrie.
Cette rencontre au sommet s'est toutefois soldée par des incidents à
Washington entre le service de sécurité du président turc et des
manifestants pro-kurdes qui ont fait neuf blessés.
Fort d'un référendum en avril qui lui permet d'élargir ses pouvoirs, M.
Erdogan a été reçu à la Maison Blanche avec une liste de doléances: du
soutien américain aux milices kurdes syriennes, jusqu'au cas du
prédicateur musulman Fethullah Gülen qui vit aux Etats-Unis et dont
Ankara réclame l'extradition pour son implication supposée dans le coup
d'Etat avorté de juillet.
Mais les deux dirigeants, dont les pays sont alliés au sein de l'Otan,
ont voulu faire bonne figure, promettant de renforcer leur "partenariat
stratégique" et leurs "relations exceptionnelles".
Donald Trump avait été l'un des premiers à féliciter son homologue turc
pour sa courte victoire au référendum du 16 avril et M. Erdogan lui a
rendu la pareille en saluant le "triomphe légendaire" du milliardaire
américain le 8 novembre.
- 'Pas de vains espoirs' -
"Bien entendu, la victoire de M. Trump a réveillé de nouvelles attentes
pour la Turquie et la région. Nous savons que la nouvelle
administration ne laissera pas planer de vains espoirs", a insisté le
président turc.
Son homologue américain a rappelé avec emphase qu'Ankara avait été de
toutes les batailles de l'Occident durant la Guerre froide, avant de
lancer: "Aujourd'hui, nous sommes confrontés à un nouvel ennemi dans le
combat contre le terrorisme et, encore une fois, nous cherchons à faire
face ensemble à cette menace".
Mais cette première rencontre Trump-Erdogan a eu lieu à un moment
délicat dans des relations bilatérales qui s'étaient déjà crispées dans
les dernières années de la présidence de Barack Obama. Il y a une
semaine, Washington a annoncé la livraison prochaine d'armes aux
milices kurdes syriennes YPG (Unités de protection du peuple kurde).
Les Etats-Unis considèrent la coalition arabo-kurde des Forces
démocratiques syriennes (FDS), dont les YPG sont le fer de lance, comme
leur allié le plus efficace sur le terrain en Syrie contre les
jihadistes du groupe EI.
Le président Erdogan avait exhorté l'administration Trump à revenir
"sans délai" sur cette décision. "Prendre en considération les (milices
kurdes) YPG-PYD dans la région ne sera jamais accepté et violerait
l'accord global que nous avons conclu", a-t-il averti aux côtés du
président américain.
La Turquie estime que ces milices sont un prolongement en Syrie du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation séparatiste
qui livre une sanglante lutte armée contre Ankara depuis 1984. Elle
redoute que ces armes finissent par être utilisées contre elle par les
Kurdes.
- Erdogan en colère -
M. Erdogan ne décolère pas non plus contre l'allié américain qui refuse
d'extrader le prédicateur Gülen vivant en exil en Pennsylvanie.
Ankara impute à M. Gülen la responsabilité de la tentative de coup
d'Etat dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016 par une faction de l'armée
(près de 250 morts) et a mené depuis des purges dans l'administration
contre ses sympathisants. L'intéressé a nié toute implication.
Devant M. Trump, le président turc a affirmé qu'il avait "franchement
communiqué (ses) attentes concernant l'organisation terroriste (de)
Fethullah" Gülen.
De fait, des experts pensent qu'en échange d'un accord tacite d'Ankara
à une offensive arabo-kurde soutenue par Washington contre l'EI dans
son fief syrien de Raqa, le président américain pourrait garantir à M.
Erdogan que la justice américaine examine l'extradition de M. Gülen.
En outre, les Etats-Unis pourraient donner leur feu vert à une
offensive turque contre des bases du PKK dans le nord de l'Irak, à
Sinjar. "C'est la principale demande", estime Soner Cagaptay, chercheur
au Washington Institute of Near East Policy. Le président Erdogan "est
venu chercher le soutien des Etats-Unis à une opération turque contre
Sinjar", affirme l'analyste.
La journée a été assombrie par des échauffourées devant la résidence de
l'ambassadeur turc à Washington. Selon des témoins, des gardes de
sécurité de M. Erdogan s'en sont pris à des manifestants pro-PYD. La
police a rapidement rétabli l'ordre mais neuf personnes ont été
transportées à l'hôpital, dont une dans un état critique, selon les
services de secours. (AFP, 17 mai
2017)
Erdogan à Washington pour convaincre Trump sur les Kurdes et Gülen
Le président turc Recep Tayyip Erdogan doit rencontrer pour la première
fois mardi à Washington son homologue américain Donald Trump, qu'il
espère rallier à sa cause sur plusieurs dossiers pour relancer des
relations tendues depuis des mois.
Les rapports entre la Turquie et les Etats-Unis ont viré à l'orage à la
fin de la présidence de Barack Obama, les deux pays s'opposant sur
plusieurs dossiers, dont ceux concernant les milices kurdes syriennes
YPG ou l'extradition du prédicateur Fethullah Gülen.
Les analystes préviennent qu'il sera difficile pour M. Erdogan de
parvenir à faire bouger M. Trump sur ces questions, ouvrant la
perspective d'un hiver prolongé dans les relations entre les Etats-Unis
et la Turquie, deuxième armée en effectifs de l'Otan.
Le déplacement de M. Erdogan survient à un moment délicat, une semaine
à peine après l'annonce par les Etats-Unis qu'ils livreraient des armes
aux YPG qui combattent les jihadistes, ces mêmes milices kurdes
qu'Ankara considère comme des "terroristes".
Cette nouvelle, ainsi que son timing, ont sonné Ankara, où l'élection
de M. Trump avait fait naître l'espoir d'une "nouvelle page" dans les
rapports entre les deux pays, basés sur une relation personnelle forte
entre deux dirigeants adeptes d'un style politique viril.
Mais si ils ont condamné l'annonce de la fourniture d'armes aux milices
kurdes, les dirigeants turcs semblent avoir retenu leurs coups contre
M. Trump. Comme s'ils gardaient l'espoir de le rallier à leur cause.
- 'Doléances' -
Mais l'avenir des relations entre Ankara et Washington reste également
suspendu à d'autres dossiers épineux, comme la demande d'extradition du
prédicateur Fethullah Gülen, qui vit en exil aux Etats-Unis et est
accusé par le pouvoir turc d'avoir ourdi la tentative de putsch de
juillet.
A cela s'ajoutent les arrestations aux Etats-Unis de l'homme d'affaires
turco-iranien Reza Zarrab et d'un cadre de la banque Halkbank, Mehmet
Hakan Atilla, soupçonnés d'avoir enfreint les sanctions imposées à
l'Iran.
"J'ai bien peur que l'entretien (entre MM. Erdogan et Trump) ne se
transforme en énoncé de doléances, des YPG à Reza Zarrab, en passant
par Halkbank", dit à l'AFP Aaron Stein, chercheur au centre de
réflexion Atlantic Council.
Humiliation pour Ankara, l'annonce de l'envoi d'armes aux YPG est
survenue alors que les chefs de l'armée et du Renseignement turcs,
ainsi que le porte-parole du président turc, étaient à Washington pour
préparer le déplacement de M. Erdogan.
Les Etats-Unis soutiennent les YPG qu'ils considèrent comme la force la
plus apte à affronter au sol le groupe Etat islamique (EI) et à chasser
les jihadistes de leur bastion syrien de Raqa.
Mais pour la Turquie, les YPG ne sont que l'extension en Syrie des
séparatistes kurdes de Turquie (PKK), qui livrent depuis 1984 une
sanglante guerre à l'Etat turc. Le PKK est classé "organisation
terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.
M. Erdogan a exhorté le gouvernement américain à revenir "sans délai"
sur son "erreur", et a déclaré qu'il aborderait la question avec M.
Trump lors de son déplacement.
- Trump 'courtisé' -
"Erdogan a mis en jeu beaucoup de sa crédibilité en faisant la cour à
M. Trump", souligne M. Stein. "Je m'attends à ce qu'Erdogan tente de
dissuader Trump, mais il doit bien être conscient lui aussi que cela ne
marchera pas", ajoute-t-il.
En raison des tensions qui se sont renforcées sous la présidence Obama,
la Turquie et les Etats-Unis n'ont pas réussi à insuffler de l'énergie
dans leurs relations commerciales. Et l'anti-américanisme a atteint des
sommets en Turquie, où la presse progouvernementale publie
régulièrement des théories du complot impliquant Washington.
En parallèle de la dégradation de ces relations, la Turquie s'est
rapprochée de la Russie, avec laquelle elle coopère désormais
étroitement sur le dossier syrien, parrainant par exemple un accord de
cessez-le-feu fin décembre.
Autrefois "exemplaire", le partenariat entre la Turquie et les
Etats-Unis est devenu "dysfonctionnel, produisant des résultats
insatisfaisants pour les deux parties", résument dans une étude Kemal
Kirisci, du centre d'analyses Brookings Institution, et Asli
Aydintasbas, experte au Conseil européen des relations internationales.
(AFP, 14 mai
2017)
Washington va armer les Kurdes de Syrie au risque d'exaspérer la Turquie
L'administration Trump a décidé d'armer les milices kurdes YPG en Syrie
pour accélérer le combat contre le groupe Etat islamique (EI), au
risque de provoquer la colère de la Turquie qui les considère comme des
ennemies.
Le président américain a autorisé le Pentagone à "équiper" les milices
kurdes "autant que nécessaire pour remporter une nette victoire sur le
groupe Etat islamique" à Raqa, la capitale de facto des jihadistes, a
déclaré le porte-parole du Pentagone Jeff Davis.
Selon un haut responsable de la défense américain qui a souhaité rester
anonyme, les Etats-Unis pourront ainsi fournir aux Kurdes syriens
"armes légères, munitions, mitrailleuses, véhicules blindés, ou
équipement du génie" comme des bulldozers.
A moins d'une semaine d'une visite du président turc Recep Tayyip
Erdogan à Washington le 16 mai, la décision constitue un tournant
majeur pour l'administration américaine.
Celle-ci s'était jusqu'à présent toujours refusée à aller contre l'avis
de la Turquie, pays membre de l'Otan et allié stratégique des
Etats-Unis, qui considère les milices kurdes (Unités de protection du
peuple kurde, YPG) comme la branche syrienne des séparatistes kurdes de
Turquie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Mais l'administration Trump a finalement décidé de valider le diagnostic posé depuis des mois par le Pentagone.
Pour les militaires américains, les milices kurdes et leurs alliés
arabes sont les seules forces en Syrie capable de mener rapidement
l'assaut contre Raqa et de porter un coup décisif au groupe EI en Syrie.
La coalition arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS), dont
les YPG sont le fer de lance, est "la seule force capable de prendre
Raqa dans un avenir proche", a souligné mardi Jeff Davis.
Selon le porte-parole, les Etats-Unis sont "déterminés" à ce que ces
futures livraisons d'armes n'ajoutent pas "de risques sécuritaires"
pour la Turquie.
Ces armements seront "calibrés" pour répondre à un seul objectif, la
prise de Raqa, a précisé le responsable de la Défense. Et "il y aura
des mesures supplémentaires pour garder la trace de ces armes et
vérifier leur utilisation".
Les Etats-Unis par ailleurs n'envisagent pas une présence à long terme
des milices kurdes à Raqa, ville arabe, après sa libération, a indiqué
la porte-parole du Pentagone Dana White.
"Nous soutenons totalement la remise de Raqa à une gouvernance arabe locale", a-t-elle déclaré.
La Turquie a déjà frappé les milices YPG en Syrie. En avril, des
frappes contre un QG des milices dans le nord-est de la Syrie ont fait
28 morts. Des accrochages entre miliciens kurdes et l'armée turque ont
également eu lieu le long de la frontière.
- Risque pour les Etats-Unis -
Les Etats-Unis ont, de leur côté, envoyé des véhicules militaires munis
de drapeaux américains du côté syrien de la frontière pour effectuer
des patrouilles avec des membres des YPG et prévenir tout nouvel
accrochage.
La décision d'armer les Kurdes malgré l'opposition d'Ankara "comporte
certainement un risque" pour les Etats-Unis, pour qui la Turquie est un
allié crucial, a estimé Michael O'Hanlon, un spécialiste des questions
de défense au centre d'études Brookings à Washington.
"Mais il y a un risque aussi à suivre l'approche turque, qui pourrait
mener à une future prolongation de la guerre" contre l'EI, a-t-il
déclaré à l'AFP.
Mais Charles Lister, un expert du Middle East Institute, un centre de
recherche basé à Washington, s'est montré beaucoup plus critique.
"Je pense qu'il est très difficile d'imaginer que M. Trump a trouvé
quoi que ce soit de suffisant pour apaiser les craintes de la Turquie
de voir les milices YPG se renforcer le long de sa frontière", a-t-il
déclaré à l'AFP.
Le centre national anti-terroriste américain (NCTC) avait lui-même
étiqueté "terroriste" les YPG avant de faire marche arrière en 2014,
lorsque les forces américaines ont commencé à travailler avec elles en
Syrie.
La décision de la Maison Blanche "va inévitablement provoquer plus d'instabilité" en Syrie, a-t-il ajouté.
Les milices kurdes et leurs alliés arabes ont réalisé la plus grande
partie des avancées contre le groupe Etat islamique en Syrie, avec le
soutien des frappes aériennes de la coalition et de conseillers
militaires américains.
(AFP, 9 mai
2017)
Une journée de conférence parallèle au sommet de l'OTAN
Ce 25 mai, parallèlement au sommet de l’OTAN qui aura lieu à Bruxelles,
nous organisons une journée de conférence au cours de laquelle des
personnalités nationales et internationales nous immergerons dans les
problématiques liées à l’alliance transatlantique.
Ce « contre-sommet » débutera par une session plénière dans laquelle
quatre experts aborderont certaines thématiques essentielles des
agissements de l’OTAN : ses interventions militaires, les dépenses en
armement, les tensions avec la Russie et les armes nucléaires.
Différents ateliers vous seront proposés ensuite, en matinée et
l’après-midi. Ceux-ci permettront des échanges plus fournis entre
participants autour de thématiques comme les médias et la guerre,
l’élargissement de l’OTAN à l’Est, le commerce des armes et l’industrie
militaire ou encore la militarisation de la Méditerranée. Deux «
sessions spéciales », qui s’étendront sur tout le temps des ateliers,
approfondiront deux thématiques particulières : les armes nucléaires en
Europe et la norme OTAN des 2% du PIB dans la défense et l’armement.
Une troisième « session spéciale » proposera la diffusion du film «
Shadow world » sur le commerce des armes, suivie d’un débat avec le
réalisateur et l’auteur du livre à la base du documentaire.
Au cours de la dernière session plénière, cinq personnalités
discuteront des stratégies du mouvement de la paix international contre
l’OTAN.
Lieu : Institut libre Marie Haps -Rue d’Arlon, 11 1050 Bruxelles Belgique
(Stopnato2017.org, 8 mai, 2017)
Turkish Airlines fournit des ordinateurs à des passagers vers les USA
La compagnie aérienne turque Turkish Airlines a commencé samedi à
prêter des ordinateurs portables aux passagers de la classe affaires à
destination des Etats-Unis, vols dans lesquels le transport en cabine
d'ordinateurs portables et de tablettes a été interdit en mars.
"Nous avons commencé à distribuer des ordinateurs portables à nos
passagers de la classe affaires dans les vols en direction des
Etats-Unis", a tweeté samedi matin le directeur général de la compagnie
aérienne, Bilal Eksi.
"Avec ce nouveau service, les passagers pourront poursuivre sans
interruption leurs activités personnelles sur ordinateur portable
au-dessus des nuages", explique un communiqué de la compagnie.
Les Etats-Unis ont décidé d'interdire ordinateurs portables et
tablettes en cabine sur les vols de neuf compagnies aériennes en
provenance de dix aéroports internationaux de pays arabes et de
Turquie, invoquant un risque d'attentats.
Les huit pays dont les compagnies et les aéroports sont concernés sont
tous alliés ou partenaires des Etats-Unis: Turquie, Jordanie, Egypte,
Arabie saoudite, Koweït, Qatar, Emirats arabes unis et Maroc.
Dans la foulée, le Royaume-Uni a annoncé une interdiction
quasi-similaire affectant la Turquie et cinq pays arabes - Liban,
Jordanie, Egypte, Tunisie et Arabie saoudite.
Des ordinateurs à écran tactile flanqués du logo de Turkish Airlines
seront également délivrés à partir du 12 mai aux passagers de classe
affaires des vols à destination du Royaume-Uni, ajoute le communiqué de
Turkish Airlines.
Le texte précise que pour protéger les données des passagers, toutes
les informations entrées sur l'ordinateur, équipé de ports USB
permettant de sauvegarder le nécessaire, seront intégralement
supprimées à sa mise hors tension.
Ankara avait réagi vivement aux décisions de Washington et Londres, le
président Recep Tayyip Erdogan les appelant à lever "le plus vite
possible" cette interdiction.
Turkish Airlines avait rapidement autorisé les passagers qui ne
souhaitaient pas placer leurs appareils électroniques en soute à les
emporter avec eux en salle d'embarquement pour les remettre au
personnel de la compagnie avant de monter à bord de l'avion. Placés
dans un compartiment dédié, ces appareils sont ensuite remis au
passagers à l'arrivée à destination.
Les trois grandes compagnies du Golfe (Qatar Airways, Emirates et
Etihad) prêtent elles aussi des ordinateurs ou des tablettes aux
passagers de classe affaires volant vers les Etats-Unis. (AFP, 6 mai
2017)
Erdogan "triste" de voir le drapeau américain avec des milices kurdes en Syrie
Le président turc Recep Tayyip Erdogan
s'est dit "attristé" dimanche de voir des véhicules militaires
américains patrouillant près de la frontière turco-syrienne avec des
combattants des milices kurdes des YPG, organisation qu'Ankara qualifie
de "terroriste".
Les Unités de protection du peuple kurde (YPG) sont la principale
composante des Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de
combattants kurdes et arabes luttant contre le groupe jihadiste Etat
islamique (EI) en Syrie et soutenus par les Etats-Unis.
Mais la Turquie les considère comme la branche syrienne des
séparatistes kurdes de Turquie du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK). Le PKK, qui livre une sanglante lutte armée contre Ankara depuis
1984, et est classée "terroriste" par la Turquie et ses alliés
occidentaux.
La Turquie a mené des frappes cette semaine contre un QG des YPG dans
le nord-est de la Syrie, faisant 28 morts. Des accrochages entre
miliciens kurdes et l'armée turque ont également eu lieu le long de la
frontière.
Les Etats-Unis ont, de leur côté, envoyé des véhicules militaires munis
de drapeaux américains du côté syrien de la frontière pour effectuer
des patrouilles avec des membres des YPG et prévenir tout nouvel
accrochage.
"Malheureusement, la présence d'un drapeau américain aux côtés du
(symbole) d'une organisation terroriste nommée YPG dans un convoi nous
a fortement attristés", a déclaré M. Erdogan à des journalistes avant
de s'envoler pour l'Inde.
La différence d'approche au sujet des YPG a jeté un froid sur les
relations turco-américaines et le chef de l'Etat turc, qui rencontrera
Donald Trump aux Etats-Unis en mai, compte faire changer son homologue
américain d'avis.
"Nous en parlerons lorsque nous rencontrerons le président le 16 mai",
a ajouté M. Erdogan, tout en regrettant que la coopération entre les
forces américaines et les YPG, entamée sous Barack Obama, se poursuive.
"Cela doit immédiatement s'arrêter", a-t-il asséné. "Faute de quoi,
cela continuera d'être un tracas pour la région et pour nous". (AFP, 30 avril
2017)
Relations
régionales / Regional Relations
La Russie lève les sanctions restantes sur le commerce avec la Turquie
La Russie et la Turquie ont signé lundi un accord prévoyant la levée de
sanctions russes toujours en vigueur contre Ankara depuis une grave
crise diplomatique entre les deux pays, mais les tomates restent un
point de désaccord.
L'accord a été paraphé par le vice-Premier ministre turc Mehmet Simsek
et son homologue russe Arkady Dvorkovich à Istanbul en marge du sommet
des chefs d'Etat de l'Organisation de la Coopération économique de la
mer Noire, a précisé l'agence de presse progouvernementale Anadolu.
Le gouvernement russe a confirmé dans un communiqué qu'un document
portant sur "la levée des restrictions commerciales bilatérales" avait
été signé à Istanbul, en présence du Premier ministre russe Dmitri
Medvedev et de son homologue turc Binali Yildirim.
Interrogé au sujet des marchandises concernées par la levée des
sanctions, M. Medvedev a précisé qu'il s'agissait de "fruits et légumes
à l'exception des tomates" selon les agences russes. Cette exception
est due aux "investissements réalisés dans ce secteur et qui ne doivent
pas disparaître", a-t-il expliqué.
M. Yildirim a affirmé que les sanctions restantes dans des secteurs
comme la construction, ou le tourisme, seront levés d'ici la fin du
mois.
L'interdiction russe sur les importations turques de produits frais,
comme les pommes, les poires, les fraises et la volaille, prendront fin
dans une semaine.
Mais il a confirmé que l'interdiction sur les tomates, un produit
d'exportation clé pour les Turcs, reste en vigueur pour le moment.
Avant l'embargo, la Turquie fournissait presque la moitié des tomates
consommées en Russie.
Admettant que la tomate est devenue un "symbole", il a ajouté: "Concernant la tomate, il nous faut plus de temps."
La Russie s'applique à promouvoir sa propre production de tomates dans
sa volonté de diversifier son économie fondée sur les hydrocarbures et
de développer son agriculture.
Le président russe Vladimir Poutine avait annoncé le 3 mai, à
l'occasion d'une visite de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, la
levée de pratiquement toutes les sanctions commerciales décidées après
qu'Ankara eut abattu un avion militaire russe en 2015.
M. Poutine avait alors précisé que l'embargo russe sur les tomates
turques restait pour le moment en vigueur, de même que les restrictions
concernant les visas pour les ressortissants turcs. Il n'avait pas
donné de calendrier pour la levée de ces sanctions.
Les relations turco-russes s'étaient fortement dégradées lorsque les
Turcs avaient abattu un avion de combat russe au-dessus de la Syrie en
novembre 2015.
Après cet incident, Moscou avait répliqué en imposant une série de
sanctions, dont un embargo sur des produits alimentaires turcs, une
interdiction des charters et la réintroduction de visas pour les
touristes turcs se rendant en Russie. (AFP, 22 mai
2017)
Erdogan et Israël s'accusent réciproquement sur Jérusalem
Israël a rejeté avec véhémence lundi les déclarations du président turc
Recep Tayyip Erdogan l'accusant de mener une politique d'apartheid en
cherchant à limiter la liberté de culte des musulmans à Jérusalem.
"Celui qui viole systématiquement les droits de l'Homme dans son propre
pays ne devrait pas faire la morale à la seule vraie démocratie de la
région", a déclaré le porte-parole du ministère israélien des Affaires
étrangères Emmanuel Nahshon.
"Israël protège toujours la liberté totale de culte pour les juifs, les
musulmans et les chrétiens, et continuera à le faire malgré les
calomnies infondées lancées contre lui", a-t-il dit dans un communiqué.
Plus tôt lundi, M. Erdogan avait promis d'oeuvrer pour empêcher un
projet de loi israélien qui vise à limiter, voire interdire, les appels
à la prière des mosquées durant la nuit.
Ce texte, approuvé par le gouvernement en février mais qui doit encore
adopté par le Parlement, s'appliquerait aux mosquées en Israël ainsi
qu'à Jérusalem-Est, partie de la ville occupée et annexée par Israël,
mais pas à l'esplanade des mosquées, le troisième lieu saint de l'islam
dans la ville sainte.
"Si Dieu le veut, nous ne permettrons jamais que soit réduit au silence
l'appel à la prière dans le ciel de Jérusalem", a dit M. Erdogan lors
d'un forum sur Jérusalem à Istanbul.
"Quelle est la différence entre les pratiques actuelles d'Israël et les
politiques racistes et discriminatoires adoptées contre les noirs en
Amérique dans le passé ?" a-t-il indiqué.
Fervent défenseur des Palestiniens, le président turc a normalisé les
relations de son pays avec Israël en 2016, après une crise déclenchée
en 2010 par un raid israélien meurtrier contre un navire affrété par
une ONG humanitaire turque pour tenter de briser le blocus israélien de
Gaza.
Israël considère l'ensemble de Jérusalem comme sa capitale "unifiée",
alors que les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale
de l'Etat auquel ils aspirent. Le statut de Jérusalem est l'une des
questions les plus épineuses du conflit israélo-palestinien. (AFP, 8 mai
2017)
Accord Russie-Turquie-Iran sur la création de zones sécurisées en Syrie
La Russie et l'Iran, alliés de Bachar al-Assad, et la Turquie, soutien
des rebelles, ont adopté jeudi à Astana un plan russe pour la Syrie en
guerre visant à créer des zones sécurisées pour instaurer une trêve
durable dans plusieurs régions.
Le texte a en revanche été boudé par les émissaires du régime syrien et des rebelles.
Les chefs des délégations des trois pays parrainant les pourparlers de
paix qui se tenaient pendant deux jours au Kazakhstan ont signé "un
mémorandum sur la création de zones de désescalade en Syrie", a indiqué
au terme des négociations le ministre kazakh des Affaires étrangères,
Kaïrat Abdrakhmanov.
Selon le texte de cet accord, dont une copie a été consultée par l'AFP,
les pays garants doivent désormais définir avant le 4 juin les contours
de ces zones, qui sont instaurées avec une validité initiale de six
mois avec possibilité de prolongation.
"Nous sommes en train d'envisager l'éventualité qu'elle n'ait pas de
limite de temps", a indiqué l'envoyé spécial du président russe
Vladimir Poutine pour la Syrie, Alexandre Lavrentiev.
Un groupe de travail constitué des représentants des trois pays garants doit être constitué d'ici deux semaines.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est dit jeudi soir
"encouragé" par cet accord, selon son porte-parole Stéphane Dujarric.
Présent à Astana, l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de
Mistura, avait plus tôt salué "un jour important", disant espérer des
progrès concrets vers l'instauration de ces zones d'ici deux semaines,
avant la reprise des pourparlers de paix à Genève (Suisse).
- Prudence de Washington -
L'accord n'est en revanche signé ni par les émissaires du président
syrien Bachar al-Assad, ni par les rebelles présents à Astana.
Damas a déclaré soutenir l'initiative par la voix du chef de sa
délégation, Bachar al-Jaafari. Et avant la signature, les rebelles
avaient eux loué une mesure de nature à "améliorer la situation
humanitaire difficile des civils". Mais le fait que l'Iran chiite soit
co-signataire du document a déclenché leur colère.
"Nous ne prenons pas part à cet accord, c'est un accord entre ces trois
pays. Bien entendu, nous ne sommes pas d'accord du tout pour que l'Iran
(...) soit un garant de cet accord", a dénoncé lors d'un point presse
Oussama Abou Zeid, le porte-parole de la délégation rebelle.
Les Etats-Unis, pays observateur dans les négociations d'Astana, ont
pour leur part salué avec grande prudence cet accord, disant dans un
communiqué "soutenir tout effort qui puisse véritablement réduire la
violence en Syrie".
Le plan russe est apparu au grand jour mardi pendant une conversation
téléphonique entre le président russe et son homologue américain Donald
Trump.
Le lendemain, recevant son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à Sotchi
(sud-ouest de la Russie), M. Poutine avait déroulé son plan visant à
"une plus grande pacification" de la Syrie et à "un renforcement du
cessez-le-feu".
Pour cela, il s'agit de créer des "zones sécurisées" ou zones dites "de
désescalade", un terme flou qui pourrait s'approcher de l'idée d'une
zone-tampon sans toutefois impliquer de déploiement massif de soldats
pour assurer le cessez-le-feu.
Antonio Guterres a avancé que les Nations unies soutiendraient ces
efforts de désescalade, sans toutefois préciser si l'organisation
jouerait un rôle.
- Zones d'exclusion aérienne -
D'après le texte de l'accord, les "zones de désescalade" seront créées
dans l'ensemble de la province d'Idleb, dans des zones délimitées au
sein des provinces de Lattaquié, d'Alep, de Hama, d'Homs et de Damas
avec la Ghouta orientale, ainsi que dans des zones délimitées des
régions de Deraa et Kuneitra.
La première version de ce projet, consultée en arabe par l'AFP, prévoyait la création de quatre zones uniquement.
Selon cette version, "des zones de sécurité" seront constituées autour
de ces "zones de désescalade", avec postes de contrôle et centres de
surveillance tenus conjointement par "les forces des pays garants sur
la base du consensus".
Les territoires concernés seront doublés de zones d'exclusion aérienne,
"à condition qu'il n'y ait aucune activité militaire dans ces zones",
selon M. Poutine.
Le plan favorisera la mise en place "d'un dialogue politique entre les
belligérants", avait assuré mercredi M. Poutine, affirmant que "ce
processus politique doit amener en fin de compte à un rétablissement
complet de l'intégrité territoriale du pays".
La lutte contre les "organisations terroristes", telles que le groupe
jihadiste Etat islamique et le Front Fateh al-Cham, ancienne branche
d'Al-Qaïda en Syrie, se poursuivra malgré l'éventuelle constitution de
telles zones.
M. Erdogan a estimé jeudi que ce "nouveau concept" permettrait de
résoudre le conflit syrien à "50%". La guerre a fait plus de 320.000
morts et des millions de déplacés depuis mars 2011. (AFP, 5 mai
2017)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Immigration
/ Migration
Manifestation anti-Trump : 9.000 personnes dans le centre de Bruxelles
Quelque 9.000 personnes selon la police, 10.000 selon les
organisateurs, ont suivi le mouvement « Trump not welcome » et défilé
dans la capitale.
Les participants à la marche « Trump not Welcome » se sont rassemblés
aux pieds de la gare du Nord, à Bruxelles, mercredi après-midi.
L’événement vise aussi à dénoncer « la course aux armements » voulue
par l’Otan, à l’occasion d’une réunion spéciale des pays membres de
l’Alliance jeudi à Bruxelles.
Un petit groupe d’étudiants de Gand et Bruxelles notamment est à
l’initiative de l’événement. « On a eu le sentiment qu’il fallait faire
quelque chose, que beaucoup de gens avaient été choqués par les propos
de Donald Trump pendant toute la campagne », explique Leila Lahssaini,
porte-parole pour l’organisation. Depuis, une septantaine
d’associations soutiennent celle-ci, ainsi que des partis politiques,
tels qu’Ecolo et le PTB, tout comme des syndicats. « L’opposition à
Trump rassemble de nombreuses personnes de milieux différents, comme on
l’a vu avec la ‘Women’s march’ aux Etats-unis. Aux discours de haine,
de division, nous souhaitons opposer un message d’unité et de
solidarité », commentent les organisateurs.
Des pancartes et banderoles ont été préparées pour l’occasion, sur
lesquelles on peut notamment lire: « Stop Trump – Save the planet », «
Women’s rights are under attack. Stand up! Fight back », « USA should
be a leader in democracy, not in idiocracy », ou encore « Invest in
peace, not in war #NATONOTWELCOME ».
La communauté kurde de Belgique s’est également mêlée à la foule, pour
s’opposer à la « politique de répression » du président turc Recep
Tayyip Erdogan, qui sera également présent à Bruxelles jeudi. « Erdogan
et son gouvernement sont coupables de crimes contre l’humanité et de
crimes de guerre. Ils doivent être jugés devant des tribunaux
internationaux », indiquent leurs tracts.
Parmi les personnes ayant fait le déplacement, figurent des activistes
de Standing Rock aux Etats-Unis, qui s’opposent à l’oléoduc Dakota
Access Pipeline sous la rivière Missouri. Le cortège a pris le départ à
18h00 pour un parcours dans le centre-ville.
Le cortège a défilé dans une ambiance conviviale. Un homme a toutefois
été interpellé en fin de manifestation, peu avant 20h30, indique la
police locale bruxelloise sans préciser le motif de cette arrestation.
L’événement s’est clôturé par des concerts gratuits. Les organisateurs
se sont déclarés plus que satisfaits de la mobilisation de mercredi.
(avec Belga)
Plus de 150 activistes ont perturbé l’arrivée des délégations
Le 25 mai, une trentaine de personnes se sont attachées jeudi vers
14h30 au carrefour entre le boulevard Léopold III et l’avenue Jules
Bordet à Evere, dans le cadre de l’initiative « Stop Nato 2017 ». La
police est sur place pour libérer le passage. Peu avant 15h00, aucune
arrestation n’avait eu lieu, selon la porte-parole de la zone de police
de Bruxelles-Capitale-Ixelles, Ilse Van De Keere.
Les militants se sont reliés par les bras avec des tubes. Ils sont
attachés entre eux depuis l’intérieur du tuyau, ce qui demande du
matériel particulier et du temps pour les détacher. Leur objectif est
de retarder l’arrivée des délégations et de perturber ainsi le début de
la réunion spéciale de l’Otan à laquelle participent les chefs d’Etat
et de gouvernement des 28 pays membres, dont le président américain
Donald Trump. Un périmètre de sécurité est déployé autour du siège de
l’Alliance, au niveau du boulevard Léopold III, de la rue de la Fusée
et de l’avenue du Bourget. (avec Belga)
Le président turc Erdogan est arrivé à Bruxelles sans incidents
Le président turc Recep Tayyip Erdogan est arrivé au Wiltcher's hotel à
Bruxelles mercredi aux alentours de 20h45. Environ 150 soutiens était
venu l'accueillir. Comme toute manifestation avait été interdite, les
forces de l'ordre les ont gentiment repoussés vers la place Stéphanie
ou ils les ont laissé crier toute leur affection à l'homme fort
d'Ankara. Aucun incident ne s'est produit.
Les supporters du président Erdogan ont été systématiquement contraints
de se tenir à distance par les très nombreux policiers présents sur
place ainsi que des hommes assurant la sécurité du dirigeant turc. La
Ville de Bruxelles et les communes de Saint-Gilles et Ixelles avaient
en effet décidé mercredi matin d'interdire la rassemblement afin
d'éviter d'éventuels incidents entre Turcs et Kurdes.
Parmi les supporters du président turc, il y a avait des turcs de
Belgique mais aussi des Pays-Bas ou encore d'Allemagne, ils étaient
environ 150.
Vers 20h00, la police encadrait toujours la centaine de partisans du
président Erdogan qui arboraient des drapeaux turcs et scandaient
différents slogans. Les services de sécurité du président turc ont
appelé au silence.
Le rassemblement s'est terminé vers 21h sans incident. (RTBF, 24 mai 2017)
Emir Kir absent à la réunion des bourgmestres
Le bourgmestre de Schaerbeek, Bernard Clerfayt (DéFI), demande aux
habitants de Schaerbeek de rester "bien calmement chez eux", a-t-il
indiqué mardi à la veille de l'arrivée de 29 chefs d'Etat et de
gouvernement à Bruxelles, dont le président turc, Recep Tayyip Erdogan.
Les bourgmestres de Bruxelles, Ixelles, Saint-Gilles et Schaerbeek,
dont le territoire abrite une importante communauté turque, se sont
réunis pour faire le point sur la situation. Le maïeur de Saint-Josse,
Emir Kir (PS), manquait à l'appel, a-t-on appris.
Schaerbeek s'est engagée à fournir des renforts pour aider la Ville de
Bruxelles à gérer l'événement qui associera 29 chefs d'Etat et de
gouvernement. Elle a également "entendu" la décision de M. Mayeur de
refuser tout rassemblement devant l'hôtel où séjournera M. Erdogan.
"Il est déraisonnable de vouloir faire un nouveau rassemblement dans le
coeur de la ville, devant l'hôtel du président Erdogan", a souligné M.
Clerfayt.
La police locale sera vigilante à l'égard de tout mouvement vers l'avenue Louise.
"Nous ne pourrons bien entendu pas opérer à partir de notre territoire
pour empêcher des citoyens de circuler et d'aller là où ils le
désirent. Mais la police de la zone reste vigilante et nous
recommandons très clairement à nos habitants de rester bien calmement
chez eux et de ne pas rajouter un problème de sécurité supplémentaire à
une police qui est déjà très fortement sollicitée", a déclaré M.
Clerfayt.
Mardi, en fin d'après-midi, le bourgmestre de Schaerbeek n'avait pas
connaissance de rassemblement ou de mouvement particulier prévus sur le
territoire de sa commune. (Le Soir, 23 mai 2017)
Appel à la manifestation against Erdogan et l'OTAN
La platforme "Non" en Belgique et le Congrès démocratique des peuples -
Belgique (HDK-B) appellent les opposants de la dictature islamiste en
Turquie à une manifestation contre l'arrivée de Recep Tayyip Erdogan à
Bruxelles à l'occasion du sommet de l'OTAN.
Les slogans de la manifestation:
ERDOĞAN NOT WELCOME!
TURKEY OUT OF NATO, NATO OUT OF TURKEY
NO TO REFUGEE DEAL WITH ERDOĞAN
WELLCOME REFUGEES, NOT ERDOĞAN
STOP SELLING WEAPONS TO ERDOĞAN
Cette protestation se tiendra dans le cadre de la
grande manifestation des organisations non gouvernementales contre
l'arrivée du président américain Trump et l'OTAN le mercredi 24 mai
2017 à partir de 17h à partir de la Gare du Nord à Bruxelles.
L'appel à la grande manifestation des ONG:
Le 25 mai prochain les chefs d'Etats et de
gouvernements se réuniront à Bruxelles pour un sommet de l'OTAN. Ce
sera la première visite de Donald Trump dans notre pays et en Europe.
Nous voulons lui faire clairement comprendre qu'il n'est pas le
bienvenu. Mais il s'agit aussi de bien plus que de cela. Trump est le
symbole pour une politique qui ne montre aucun respect ni pour les
valeurs humaines fondamentales, ni pour la planète. D'autres dirigeants
sont atteint de la même maladie. Ils nous pressent à chaque sommet de
l'OTAN d'investir plus de moyens dans l'armement et pour arrêter les
réfugiés crées par leurs propres guerres, des moyens que nous avons
justement absolument besoin pour les investissements sociaux et
écologiques.
Une marche pour la paix et contre toutes les guerres, pour la défense
de l'environnement et de notre planète, pour la défense des droits
humains de TOUS et TOUTES, en soutien à la lutte contre le sexisme, le
racisme et les discriminations aura lieu le 24 mai à 17h à Bruxelles.
Cette marche se fera avec le soutien d'une plateforme d'organisations
aussi large que possible afin d'unir nos forces.
AK Parti Belgique a du annuler son programme d'accueil pour Erdogan
Dans sa Facebook page AK Parti Belçika a annoncé avec tristesse qu'ils
ont, suite à une évaluation commune avec les autorités en Turquie,
annulé le programme d'accueil pour le président de la République.
Dans l'annonce, on précise:
"Notre cher Président de la République arrivera mais il n'y aura pas un
rassemblement d'accueil organisé. Bien entendu, nos citoyens sont
libres de faire individuellement tous ceux qu'ils souhaitent.
"Nous voulons préciser que cette décision n'est aucunement pas liée aux
autorités belges. Au contraire, la police belge nous a montré toute la
facilité nécessaire.
"Nous remercions à nos citoyens pour leur compréhension!"
AKP Belgique se mobilise pour l'accueil d'Erdogan malgré l'interdiction

Le président turc Recep Tayyip Erdogan arrivera le 24 mai en Belgique.
Il sera accueilli par ses partisans dès son arrivée à l’aéroport de
Zaventem. Ils veulent se réunir également devant l'hôtel sur la place
Stéphanie où Erdogan et son épouse Erdogan passeront la nuit.
L'UETD (l’Union des démocrates turcs européens), qui soutient Erdogan,
a souhaité organiser un meeting similaire à celui qui a eu lieu sur la
même place en octobre 2015. Le bourgmestre Yvan Mayeur (PS) s’y est
clairement opposé, ce qui a fait l’objet d’une polémique avec les
autorités turques par voie de presse.
“Au vu du déploiement policier que nécessitera tant la venue des chefs
d’Etat membres de l’Otan que les manifestations anti-Trump et anti-Otan
déjà prévues les 24 et 25 mai, il est peu probable que la moindre
manifestation pro ou anti-Erdogan soit autorisée dans l’agglomération
bruxelloise”, commente Mazyar Khoojinian, spécialiste de la communauté
turque de Belgique et docteur en histoire à l’Université libre de
Bruxelles dans une interview à La Libre Belgique, 20 mai 2017.
Pourtant, un appel au rassemblement a été lancé sur le réseau social
Facebook par l’AKP Belcika, la section belge du parti du président
turc. Partisan d'une lutte du croissant contre la croix, il invite les
Turcs d’Europe à accueillir “comme il se doit” Recep Tayyip Erdogan sur
la place Stéphanie à Bruxelles le 24 mai à partir de 18h.
Leur appel se termine avec “Inch’Allah!" (Info-Turk, 22 mai 2017)
Juncker et Tusk recevront Trump et Erdogan jeudi à Bruxelles
Les dirigeants européens Jean-Claude Juncker et Donald Tusk recevront
les présidents américain Donald Trump et turc Recep Tayyip Erdogan
jeudi à Bruxelles, en marge d'un sommet de l'Otan, a annoncé vendredi
la Commission européenne.
Le président de la Commission M. Juncker et le président du Conseil
européen Donald Tusk "auront une réunion bilatérale avec le président
Erdogan", a déclaré le porte-parole de l'exécutif européen Margaritis
Schinas.
Auparavant, "le président Juncker aura une réunion avec M. Tusk,
avec M. Donald Trump, le président américain", a précisé M. Schinas.
Cette réunion était déjà programmée dans le cadre de la première visite
de M. Trump à Bruxelles.
"Et finalement, à 14h45 (12h45 GMT), le président Juncker recevra ici
au Berlaymont (le siège de la Commission) le président de la République
français M. Emmanuel Macron", a ajouté le porte-parole.
Les relations diplomatiques entre Ankara et Bruxelles se sont fortement
dégradées depuis le coup d'Etat avorté de juillet 2016 en Turquie.
Elles se sont encore tendues après le référendum du mois dernier qui a
renforcé les pouvoirs du président Erdogan.
Le 2 mai, M. Erdogan a sommé l'UE de relancer les négociations
d'adhésion à l'Union européenne, faute de quoi son pays serait prêt à
dire "au revoir" à l'Union.
Le processus d'adhésion de la Turquie à l'Union est actuellement dans
les limbes et des progrès semblent improbables à court terme. (AFP, 19 mai
2017)
Divergence Mayeur-Kir sur les signes religieux dans la police
La neutralité est un devoir qui s'impose aux policiers et ceux-ci ne
peuvent pas porter de signes religieux ostensibles, a souligné dimanche
le ministre de l'Intérieur, Jan Jambon (N-VA), au cours de l'émission
"De Zevende Dag" (VRT).
Un uniforme doit être un uniforme, a fait remarquer le ministre à la
suite du débat lancé par le député-bourgmestre de Vilvorde, Hans Bonte
(sp.a). Le socialiste flamand souhaite qu'au sein de la police une
réflexion similaire à celle entamée à Amsterdam pour attirer davantage
de femmes d'origine étrangère soit menée.
M. Jambon reconnaît toutefois que la composition d'un corps de police
doit refléter la diversité de la société. "On n'y arrivera pas avec des
symboles qui compliquent la diversité et l'intégration, mais en
recrutant de la façon la plus diverse, ce que nous faisons
aujourd'hui", a-t-il ajouté en faisant référence à un projet pilote
mené à Anvers.
A la Ville de Bruxelles, le bourgmestre Yvan Mayeur (PS) ne veut pas
non plus entendre parler de signes religieux dans la police. La police
est un service public et doit être neutre, a-t-il rappelé ce week-end.
Son collègue de Saint-Josse, Emir Kir (PS), interrogé dans les journaux
de Sudpresse, juge en revanche que le débat peut être ouvert, car "on
ne pourra l'éviter".
Plusieurs services de police dans des pays occidentaux autorisent les
policières à porter le voile. C'est le cas depuis une dizaine d'années
à Londres et depuis l'an passé au Canada. (Belga, 21 mai
2017)
MRAX organise un tournoi sportif avec Emir Kir

Lors d'une réunion dans la Commune de Saint-Josse, le bourgmestre Emir
Kir et le président du MRAX Carlos Crespo ont annoncé l'organisation
d'un tournoi sportif anti-raciste dans le Stade Petre.
Récemment le
Centre Communautaire Laïque Juif a décidé de se retirer du CA du MRAX.
Il fustige un CA et une assemblée générale du MRAX « majoritairement
confisqués par une coalition d’intérêts particuliers, déloyaux et
sectaires ». Les représentants de la FGTB et de la CGSLB ont eux aussi
décidé de se retirer du CA du MRAX.
Par voie de communiqué, le Centre Communautaire Laïque Juif,
a annoncé qu’il se retirait du conseil d’administration du MRAX,
Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie. Il y a
avait été intégré, comme des représentants de deux des trois syndicats,
en septembre dernier, dans le but de redéployer l’action du MRAX. Les
représentants de la FGTB et de la CGSLB ont eux aussi décidé de se
retirer.
Dans son communiqué, le CCLJ fustige un CA et une assemblée générale du
MRAX « majoritairement confisqués par une coalition d’intérêts
particuliers, déloyaux et sectaires », tout en reconnaissant par contre
les grandes qualités de l’équipe professionnelle de l’association.
Derrière ces accusions, deux textes sont en réalité au coeur des
tensions. Willy Wolsztajn, le représentant du CCLJ au sein du CA du
MRAX, est en effet l’auteur régulier de textes sur l’islam. Un de ses
papiers, de janvier dernier, s’intitule « Le concept d’islamophobie,
cheval de Troie islamiste », tandis qu’un second, daté du 31 mars,
évoque l’avis de la Cour de justice de l’Union Européenne sur le port
du voile en entreprise sous le titre « Loi des humains contre loi de
Dieu ».
Pour Willy Wolsztajn, qui considère que sa liberté d’expression
l’autorise à publier ce qu’il veut sur le site du CCLJ, il n’était pas
possible de débattre du fond, notamment face à des représentants du
CCIB, le Collectif contre l’islamophobie en Belgique. Du côté du CCIB,
l’attitude de W. Wolsztajn agace : « je regrette ces départs, entame
Farida Tahar, vice-présidente du CA et vice-présidente du CCIB. Mais au
bout d’un moment, comment voulez-vous travailler avec une personne qui,
sans cesse, investigue directement ses “collègues” ? » L’exaspération
du CCIB a vraisemblablement gagné une majorité du CA, qui lors de sa
dernière réunion, fin avril, avait mis sur la table la possible
éviction du représentant CCLJ. Le centre juif a donc anticipé.
Les représentants des syndicats ont également quitté le navire. Ils
partagent cependant des réserves face à l’attitude de Willy Wolsztajn.
Mais ils pointent d’autres dysfonctionnements. « Le CA reste otage de
ses vieux démons, analyse Eric Buyssens, directeur du bureau d’étude de
la FGTB Bruxelles et ex-membre du CA. Des associations communautaires
adoptent des discours très victimaire. A l’autre extrême, on a les
tenants d’un grand complot musulman. Adopter une position pragmatique,
intermédiaire, n’est pas audible. »
Eric Buyssens était par ailleurs
président de la plateforme de lutte contre le racisme, initiée par
Fadila Laanan en 2012, et qui a donné naissance à une récente campagne
de sensibilisation. Plateforme qui a volé en éclat en février, pour les
mêmes raisons. Eva Sahin, conseillère diversité à la CGSLB Bruxelles et
membre démissionnaire du CA du MRAX, en a eu assez des chamailleries :
« Nous avons l’impression que tout le monde a oublié la base : chacun
prêche pour sa chapelle. »
La tentative du MRAX de s’ouvrir à d’autres associations se solde par
un échec. La Plateforme a elle aussi explosé. Un front commun contre le
racisme n’est-il donc pas possible ? «Le chemin qui mène à la
convergence des luttes est sinueux, c’est très difficile, admet Carlos
Crespo, le président du MRAX. Mais nous continuons de penser que c’est
une nécessité absolue. » ■ (Le Soir, ELODIE BLOGIE, 19 mai 2017)
Recep Tayyip Erdogan s’en prend à Yvan Mayeur
Les préparatifs en vue du sommet de l’Otan des 24 et
25 mai prochains à Bruxelles, notamment en matière de sécurité, vont
bon train. La police de Bruxelles Capitale-Ixelles est sur les dents
pour assurer la sécurité des chefs d’Etat, et c’est dans ce contexte
que le président turc Recep Tayyip Erdogan, s’exprimant dans les médias
turcs, s’en est pris avec virulence vendredi au bourgmestre de la Ville
de Bruxelles Yvan Mayeur (PS), comme l’ont repéré nos confrères de Het
Laatste Nieuws. En cause, comme le confirme Yvan Mayeur, le refus de la
Ville de Bruxelles d’accéder à la demande officielle des autorités
turques d’autoriser un meeting devant l’hôtel où logera le président
turc, place Stéphanie. « Nous l’avons refusée pour des raisons
évidentes de sécurité , précise le bourgmestre. La police aura
suffisamment à faire pour assurer la sécurité des 29 chefs d’Etat qui
seront présents pour en plus autoriser une manifestation à l’adresse de
la jeunesse turque en Belgique. »
Tout en nuances, le président turc dépasse toutefois
le cadre de cette interdiction pour s’en prendre directement au
bourgmestre bruxellois, l’accusant tout bonnement de vouloir lui
interdire l’accès au sol belge, toujours selon Het Laatste Nieuws. «
Cet homme n’est pas un représentant de l’Otan , commente le président
turc devant les caméras d’une télévision nationale (la vidéo
sous-titrée en néerlandais est reprise par le site web de Het Laatste
Nieuws). Je ne vais pas rendre visite à la mairie de Bruxelles ni à des
membres du gouvernement belge. Je me rends au sommet de l’Otan. » Et à
l’attention toute spéciale d’Yvan Mayeur, il ajoute : « Il ferait mieux
de réfléchir au maintien de la propreté dans les rues de sa ville. »
C’est que, selon certains médias belges, Yvan Mayeur
aurait également exprimé un refus au souhait du président turc de venir
à Bruxelles 12 à 24 heures avant le sommet de l’Otan pour rencontrer
ses concitoyens. Ce qu’Yvan Mayeur nie formellement. « Je n’ai pas à
m’exprimer sur la présence d’un chef d’Etat étranger sur le territoire
belge et je ne l’ai pas fait, assure-t-il. Ma responsabilité se limite
à la sécurité sur le territoire de la Ville de Bruxelles. Et en effet,
nous ne pouvons pas autoriser un meeting place Stéphanie durant un
sommet de l’Otan. » Et de conclure : « Mais pour la propreté des rues
de la Ville, on fait des progrès, vous savez… »
Yvan Mayeur réagit à la pique lancée par le président Erdogan
Yvan Mayeur réagit après les propos du président turc Erdogan. Ce
dernier avait déclaré dans la presse de son pays que le bourgmestre de
Bruxelles ferait mieux de rendre les rues de Bruxelles plus propres.
"Je dis à monsieur Erdogan et aux autorités turques qu’il n’est pas
possible pour des raisons de sécurité d’organiser un meeting de
monsieur Erdogan place Stéphanie à Bruxelles alors qu’il y a une sommet
de l’Otan, qu’il y a 29 Chefs d’Etats ici et qu’il y a une ville avec
des vrais habitants, donc ce n’est pas compatible", affirme Yvan Mayeur
au micro d'Amélie Schildt.
Le bourgmestre poursuit: "La tenue d’un meeting avec plusieurs milliers
de personnes place Stéphanie pour un chef d’Etat étranger qui vient ici
plaider des questions qui sont internes à son pays, ce n’est pas
possible pour la ville de Bruxelles et c’est mon rôle comme bourgmestre
responsable de la sécurité et de l’ordre public de dire que ça ne va
pas et que ça ne pourra pas avoir lieu". (RTL.BE, 13 mai 2017)
Les Belges craignent un meeting d'Erdogan à Bruxelles
Recep Tayyip Erdogan pourrait anticiper d’un jour sa venue au sommet de l’Otan pour rencontrer la communauté turque.
Quand un indésirable s’invite à un dîner, il y a déjà de quoi plomber
l’ambiance, mais si de surcroît, celui-ci arrive à l’avance alors,
c’est carrément la tuile.
C’est le schéma auquel sont aujourd’hui confrontées les autorités
belges dans le cadre du prochain sommet de l’Otan à Bruxelles les 24 et
25 mai. Selon des informations recueillies à plusieurs sources au
niveau du gouvernement et des services de sécurité, il apparaît que le
président turc Recep Erdogan a manifesté son intention d’arriver dans
la capitale belge à l’avance. Les services de sécurité estiment que le
président turc pourrait débarquer de 12 à 24 heures plus tôt, même
s’ils ne disposent d’aucune certitude à ce sujet.
Rappelons que la communauté belgo-turque est très largement favorable à
Erdogan et à ses "réformes" autoritaires – on l’a encore vu lors du
dernier référendum.
La grande crainte des services belges est qu’Erdogan ne mette à profit
ses quelques heures avant le sommet de l’Otan à Bruxelles pour
mobiliser ses partisans voire, carrément, pour tenir un meeting. Le
président turc s’est en effet lancé dans une nouvelle campagne en vue
de rétablir la peine de mort dans son pays.
Le niet de Bruxelles
Du côté de la Ville de Bruxelles, on confirme être au courant de ce problème et s’y préparer activement.
Le bourgmestre de Bruxelles Yvan Mayeur (PS) va même un pas plus loin:
"Je suis catégorique, il n’y aura aucun rassemblement ou mobilisation
de soutien à M. Erdogan autorisé sur le territoire bruxellois à
l’occasion de cette visite, je vais d’ailleurs en informer
officiellement les autorités turques. Il n’est pas question que
Monsieur Erdogan vienne faire sa petite fête ici à Bruxelles alors que
les services de police devront déjà gérer le président américain Donald
Trump."
Au moins deux manifestations hostiles à Donald Trump doivent avoir lieu les 24 et 25 mai en marge du sommet de l’Otan.
Des milliers de policiers seront mobilisés, mais les services belges
refusent de dire précisément combien d’hommes seront déployés à cette
occasion. En 2014, quelque 3.000 personnes s’étaient rassemblées devant
l’hôtel Steingenberger (ex-Conrad) alors que Recep Erdogan y séjournait
afin de lui témoigner son soutien… "Cela ne peut plus se produire",
insiste Yvan Mayeur, qui sait que des ressortissants turcs en
provenance de toute l’Europe risquent de converger vers Bruxelles pour
soutenir leur leader dans son bras de fer avec l’Union européenne. Des
associations proches du parti d’Erdogan ont déjà cherché à réserver des
salles comme le Palais 12 sur le plateau du Heysel ou même… la
Grand-Place, mais à chaque fois, la Ville leur a adressé une fin de
non-recevoir.
De son côté, lundi, le Premier ministre Charles Michel a également fait
preuve de la plus grande fermeté à l’encontre d’Erdogan en indiquant
que les autorités ne toléreraient aucune mobilisation en lien avec le
référendum sur la peine de mort en Turquie. "C’est absolument hors de
question de laisser ce genre de mobilisation se produire, nous serons
intransigeants sur ce point", assure Charles Michel.
Sollicités ce mardi par L’Echo, les services consulaires turcs à Bruxelles n’ont pas répondu à nos appels.(L'Echo, 10 mai 2017)
Un ouvrier turc est victime de l'effondrement à Bruxelles
Un bâtiment anciennement occupé par Quick à la Porte de Namur à
Bruxelles s’est partiellement effondré, ce lundi après-midi. Trois
étages se sont écroulés l’un sur l’autre alors que des travaux de
réaménagement étaient en cours.
Le porte-parole des pompiers bruxellois annonce que le corps d'un
ouvrier porté disparu après l'effondrement a bien été retrouvé sous les
décombres.
Selon Belturkhaber.be, la victime est un ouvrier turc, Mehmet Çimen, 34 ans. Il est originaire d’Emirdag et habitait Bruxelles.
Dans un premier temps, le porte-parole des pompiers de Bruxelles avait
affirmé que les secours avaient établi un contact avec l'ouvrier, mais
il est revenu sur ses propos. Ils ont tenté de le localiser à l'aide de
chiens pisteurs. Finalement, le corps de Mehmet Çimen a été retrouvé
vers 18h00, enseveli sous les décombres.
L'auditorat du travail est présent sur place afin de mener une enquête.
En effet, il faudra désormais déterminer les causes de l'accident.
Ensuite, il faudra aussi s'assurer que le chantier est sécurisé et peut
être poursuivi.
La mort de Mehmet Çimen a suscité beaucoup de chagrin dans la communauté turque à Bruxelles. (Info-turk, 9 mai 2017)
Un potentiel référendum turc sur la peine de mort interdit en Belgique?
La société turque se trouve de plus en plus divisée entre les pro et les anti-Erdogan. © photo news.
Les partis flamands de la majorité fédérale, la N-VA, le CD&V et
l'Open Vld ne souhaitent pas que les Turcs de Belgique puissent
participer à un éventuel référendum en Turquie sur le rétablissement de
la peine de mort, indiquent les journaux du groupe Mediahuis.
"Un référendum sur le rétablissement de la peine de mort va à
l'encontre de tout ce que nous défendons", souligne le CD&V. "Nous
devons donc utiliser tous les moyens juridiques disponibles pour
empêcher un tel référendum en Belgique." La N-VA et l'Open Vld
partagent le même avis.
Des arguments logistiques et sécuritaires pourraient être avancés pour
interdire la tenue d'un tel scrutin. M. Erdogan a affirmé à plusieurs
reprises qu'il prévoyait de laisser le peuple turc décider si la peine
de mort devait être réintroduite en Turquie.
Disclaimer: Belga diffuse quotidiennement des dépêches reprenant des
informations provenant d'autres médias. Ces dépêches sont identifiables
par le mot-clé PRESS. Belga ne peut toutefois pas être tenu pour
responsable de ces informations fournies par d'autres médias. (Belga, 6
mai 2017)
Référendum sur la peine de mort: Charles Michel ne le tolérera pas en Belgique
Le ton était déjà puissamment monté entre certains pays européens et la
Turquie du président Recep Tayyip Erdogan lors du récent référendum du
16 avril sur l'élargissement de ses pouvoirs présidentiels. Certains
membres de l'Union ayant voulu empêcher des meetings
pro-gouvernementaux turcs sur leur sol. Et le ton devrait à nouveau
monter.
Dans la foulée de sa victoire (51,4% de "oui", mais surtout l'appui
massif des Turcs de l'étranger : "oui" à 75% chez nous), le président
turc a annoncé qu'il envisageait la possibilité d'un nouveau vote
visant à réintroduire dans le droit turc la peine de mort - même si ce
type de revendications constitue bel et bien aux yeux de l'Union
européenne le signe d'un arrêt total et définitif de toute négociation
d'adhésion de la Turquie, l'UE interdisant à ses membres de recourir à
la peine de mort....
Partis flamands de la majorité sur la même ligne dure
Et déjà, sans attendre d'une date soit fixée pour ce nouveau
référendum, Autriche, Allemagne, Pays-Bas réfléchissent à voir comment
interdire chez eux le vote de leurs communautés d'origine turque en cas
de scrutin sur la peine de mort. Et chez nous aussi, la réflexion est
lancée. Les partis flamands de la majorité, N-VA, CD&V et Open VLD
voudraient empêcher que la communauté turque de Belgique participe à
cet éventuel référendum.
"Le rétablissement de la peine de mort va à l’encontre de toutes les
valeurs que défendent à la fois notre parti démocrate-chrétien, notre
pays et l'Europe " a déclaré le président du CD&V Wouter Beke à la
VRT. "Ceux qui veulent restaurer la peine de mort ne doivent
s'attendent à aucune aide de notre part". Echo identique chez le chef
de groupe N-VA à la Chambre, Peter De Roover : "On n'a forcément que
peu de prise sur ce qui peut se passer en Turquie, mais assister sans
rien dire au fait qu'ici des gens, par leur vote, arrivent à influencer
et faire en sorte que des gens qui vivent là-bas en Turquie puissent se
voir condamnés à mort, là c'est un pas trop loin". Pour Annemie
Turtelboom, députée fédérale Open VLD, "un référendum sur le retour de
la peine de mort est d'une totale autre dimension qu'un référendum
concernant les pouvoirs d'un président, une loi ou un changement de
Constitution. Cela va ouvertement à l'encontre de nos convictions.
Sanctionner ceux qui le méritent d'accord, mais mettre à mort nous ne
le faisons pas".
Fermeté de Charles Michel
Et si le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders ne souhaitait
pas faire le moindre commentaire ce matin, le Premier ministre Charles
Michel, interrogé en marge des fêtes de l'Iris bruxellois, affichait,
lui, la même fermeté que ses partenaires flamands de majorité : "S'il
devait y avoir un référendum organisé par la Turquie sur la peine de
mort, je ne le tolérerais pas en Belgique! Et donc nous regarderions,
sur le plan juridique, quelles sont les possibilités pour la Belgique
qu'il se déroule sur son territoire un tel référendum sur un sujet
totalement inacceptable à mes yeux. Par conséquent, nous ferons
respecter la Constitution et les conventions européennes sur notre sol.
Mais nous allons voir juridiquement comment on peut le faire, parce que
ce serait une première si nous étions confrontés à cette situation. A
ce stade, il n'y a pas encore de décision officielle". Charles Michel,
qui, hier, en déplacement en Tchéquie et Slovénie, avait justement
déclaré que, selon lui "le processus d'adhésion de la Turquie à l'Union
européenne était au point mort".
Concrètement que fait-on ?
Pas de vraie réponse. Car c'est bien sur un plan juridique et
diplomatique que les questions vont se poser. Si chacun promet
d'employer tous les moyens juridiques pour empêcher la tenue du vote
ici, pratiquement on ne voit pas très bien ce qui peut être fait.
Empêcher la location de salles pour le vote, ne pas prévoir le
déploiement policier nécessaire pour la sécurité du scrutin ? Difficile
d'empêcher concrètement des citoyens belgo-turcs de voter dans leurs
consulats ou ambassades. A voir. Ce serait effectivement une première. (RTBF, 6 mai 2017)
Musées fédéraux : le style Zuhal Demir...
De l'incertitude et du stress jusqu'à la fin pour les directeurs
généraux d'établissements scientifiques fédéraux (ESF) : ils ont appris
la prolongation de leur mandat pour six ans à quelques heures seulement
du délai légal ! Un signe de plus de la désorganisation qui a régné ces
derniers mois au sein du cabinet d'Elke Sleurs, l'ex-secrétaire d'Etat
N-VA à la Politique scientifique, responsable des ESF ? On le murmure
dans les institutions concernées. Tous les directeurs généraux avaient
pourtant obtenu la cote " excellent " lors de leur évaluation. Y
compris Michel Draguet, patron du Musée des beaux-arts. Vivement
critiqué par Sleurs, Draguet peut finalement rempiler. Ainsi en a
décidé Zuhal Demir, l'atout charme de la N-VA, qui a remplacé Elke
Sleurs il y a deux mois. " Une bonne énergie se dégage de nos premiers
contacts avec la nouvelle secrétaire d'Etat, constate une source au
sein des ESF. Son souci d'avoir de la visibilité médiatique la conduit
à faire la promotion des musées. "
... et son calendrier
Ces derniers jours, Zuhal Demir s'est ainsi déplacée à Tervuren, puis
aux Beaux-arts, musées dont elle a rencontré les directeurs. A la
demande du Palais, elle a visité avec Philippe et Mathilde l'exposition
Rik Wouters. La nationaliste flamande parle des musées avec ferveur : "
Ils ont été trop longtemps négligés, alors que ce sont les perles du
pays, les symboles de Bruxelles et de la Belgique ", confie-t-elle au
Vif/L'Express. Elle nous précise aussi le calendrier du plan de
rénovation de certains d'entre eux : " L'attribution du marché pour la
réparation des toitures des bâtiments du Cinquantenaire aura lieu avant
la fin de l'année et les travaux sont prévus début 2018. Dans la foulée
seront réparés les toits du Musée des beaux-arts. L'étude d'un master
plan pour la rénovation de ces musées sera lancée fin 2017. " (Le Vif/l'Express, 5 mai 2017)
Onkelinx: "Erdogan est un totalitaire, donc un homme dangereux"

http://www.rtl.be/info/video/626372.aspx
Le dimanche 30 avril 2017, la présidente bruxelloise du Parti
socialiste Mme Laurette Onkelinx était interrogée par Pascal Vrebos
dans l'émission “L'invité” à la RTL.
P. Vrebos : Le président Erdogan. Une note sur 10 ?
L. Onkelinx : Zero sur 10
P. Vrebos : Est-ce qu’on peut être un élu PS et défendre Erdogan, ses valeurs et son exercice du pouvoir ?
L. Onkelinx : Moi, je ne soutiens absolument pas ce président. Je pense
que c’est un homme qui est dangereux dans ses choix politiques, dans sa
volonté d’un pouvoir omniprésent, dans la répression.
P. Vrebos : Est-ce que des élus PS peuvent le défendre ? Parce qu’on
pose la question aux élus PS et en générale ils ne disent rien.
L. Onkelinx : Ils ne disent rien ?
P. Vrebos : Non.
L. Onkelinx : Hé bien je leur dirai de dire.
P. Vrebos : Parce qu’on ne peut pas être élu du PS et défendre Erdogan ?
L. Onkelinx : Dans mon parti, il y a encore une liberté de pensée. Je
dis simplement que je ne conçois pas en tant que socialiste de pouvoir
soutenir un homme qui réprime la liberté de la presse, qui réprime la
différence, qui réprime les juges, les avocats, les intellectuels… tous
ceux qui ne pensent pas comme lui. C’est un totalitaire, donc un homme
dangereux.
Les élu(e)s socialistes partagent-ils (elles) les paroles d'Onkelinx?

Ci-bas la liste des élu(e)s d’origine turque du Parti socialiste.
Est-ce qu’ils (elles) peuvent dire publiquement ce que Onkelinx vient
de dire pour le despote islamiste de Turquie Recep Tayyip Erdogan?
"Erdogan un homme qui est dangereux dans ses choix politiques, dans sa volonté d’un pouvoir omniprésent, dans la répression.
"Je ne conçois pas en tant que socialiste de pouvoir soutenir un homme
qui réprime la liberté de la presse, qui réprime la différence, qui
réprime les juges, les avocats, les intellectuels… tous ceux qui ne
pensent pas comme lui. C’est un totalitaire, donc un homme dangereux."
Elu(e)s socialistes:
KIR Emir, Bourgmestre de Saint-Josse et député fédéral
OZEN Ozlem, députée fédérale
KOYUNCU Hasan, député bruxellois
ÖZKARA Emin, député bruxellois
TEMIZ Sevket, député bruxellois
KILIC Serdar, député wallon
ALIC Derya, conseillère communale de Schaerbeek
DONMEZ Ibrahim, conseiller communal de Schaerbeek
KOYUNCU Hasan, conseiller communal de Schaerbeek
ÖZKARA Emin, conseiller communal de Schaerbeek
SONMEZ Döne, conseillère communale de Schaerbeek
ÖZKONAKCI, Kadir, conseiller communal de Saint-Josse
NAMLI Nezahat, conseillère communale de Saint-Josse
DISLI Halil, conseiller communal de Saint-Josse
DAGYARAN Döne, conseillère communale de Saint-Josse
TEMIZ Sevket, conseiller communal de Bruxelles-Ville
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