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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

45th Year / 45e Année
  Avril
2019 April
N° 488
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events

Droits de l'Homme / Human Rights


115 personnes arrêtées pour des liens présumés avec le putsch manqué
IHD: 20 People Killed With a “Stop Warning” in 11 Months
La CEDH condamne la Turquie pour la détention d'un haut magistrat

Ouverture du procès d'un Autrichien accusé de liens avec un groupe "terroriste"
Nouvelle vague d'arrestations liées au prédicateur Gülen
HRW Report on Lawyers: They Feel Like 'Extras' in Hearings

Exilés turcs en Belgique : les raisons de la peur

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Turkey can jail Cumhuriyet staff 'at any minute,' lawyers say

Turkey Crackdown Chronicle: Week of April 14, 2019
Prosecutor Demands Hasan Cemal be Penalized for ‘Terror Propaganda’
Turkey Ranks 157th in Freedom of Press

About the Trials of Academics
Meurtre de Khashoggi: Washington sanctionne 16 Saoudiens
5 More Academics Sentenced to 1 Year, 3 Months in Prison
Exhibition by 20 Imprisoned Cartoonists to Open in İzmir

Kurdish Question / Question kurde

Call by 50 Nobel Prize Laureates: End the Solitary Confinement
Kurdes syriens reçus par Macron
L'annulation de l'élection de candidats prokurdes confirmée
Une députée kurde blessée par la police lors d'une manifestation

HDP Spokesperson: 'YSK Made a Coup Against the Will of People'
Manifestation à Diyarbakir contre l'annulation de l'élection de candidats
L'élection de candidats prokurdes annulée par le Haut-comité électoral
Demirtaş: Election Result A 'Total Fiasco' for AKP-MHP Bloc

Dégradations au Conseil de l'Europe: prison ferme pour 17 militants kurdes
Men and Women to Run Together 58 HDP Municipalities

La position kurde dans le conflit en Syrie depuis 2011

Minorités / Minorities

Génocide arménien: Erdogan s'en prend à nouveau à Macron

Négation du Génocide des Arméniens: la Chambre doit réparer sa grave erreur
Appel du Premier ministre arménien aux députés belges
Génocide arménie: Erdogan fustige les "donneurs de leçons"
France marks first national commemoration of Armenian genocide
23.5 Hrant Dink Site of Memory

Une nouvelle offense contre la mémoire des victimes du génocide 1915?
Le génocide de 1915 doit être couvert par la loi réprimant le négationnisme
Un documentaire sur la commémoration Hrant Dink à Bruxelles en 2015
Altercation entre un ministre turc et une députée française sur le génocide
La loi anti-négationniste conforte le négationnisme turc
Sur le 25e anniversaire du génocide rwandais - Dogan Özgüden
A Istanbul, la basilique Sainte-Sophie otage du choc des civilisations
Le pillage de l’or arménien, une industrie post-génocidaire

La négation du génocide arménien peut être dénoncée, confirme la justice

Politique intérieure/Interior Politics

New Mayor of Istanbul obstructed by pro-Erdogan majority

Main opposition leader attacked at soldier's funeral
Le candidat de l'opposition proclamé vainqueur à Istanbul
Erdogan pour l'annulation du scrutin municipal à Istanbul
Erdogan dénonce un "crime organisé" lors des municipales à Istanbul

Elections Municipales: revers d'Erdogan à Istanbul et Ankara
Elections municipales en Turquie : comment comprendre les résultats partiels ?

Forces armées/Armed Forces

Missiles russes: Ankara comprend les "préoccupations" de l'Otan
Erdogan: La Turquie pourrait avancer la date de livraison des S-400 russe
Achat du système de défense russe: Erdogan persiste

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Deux espions présumés des Emirats arabes unis écroués
Erdogan a perdu un ami despote islamiste au Soudan

Socio-économique / Socio-economic

Déménagement pharanonique vers le nouvel aéroport d'Istanbul

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations


Compensation for Eight-Year-Old Child Held Under Detention
Erdogan se plaint d’ingérences occidentales dans les élections
CE Recounting Thousands of Votes Inevitably Raises Questions


Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Ankara rejette la fin des exemptions décidée par Washington sur le pétrole iranien
Visite très discrète du ministre turc de la Défense au Pentagone
Les tensions entre Washington et deux alliés-clés ternissent les 70 ans de l'Otan
Washington durcit le ton contre Ankara

Relations régionales / Regional Relations

La Turquie gèle les avoirs de chefs des rebelles au Yémen


Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Appel à acquitter 2 reporters chypriotes-turcs accusés d'insulte à Erdogan

Immigration / Migration

Emir Kir compare la Belgique à l'Allemagne nazie

Procurations abusives à un candidat turc sur la liste PS à Schaerbeek
Près d'une centaine d'organisations salafistes en Belgique

Call for solidarity with political prisoners in Turkey
Manifestation à Bruxelles: Libérez les avocats turcs emprisonnés





Droits de l'Homme / Human Rights

115 personnes arrêtées pour des liens présumés avec le putsch manqué

Les autorités turques ont arrêté 115 membres des forces armées vendredi et en recherchaient encore 95 autres à la mi-journée pour des liens présumés avec le prédicateur Fethullah Gülen accusé par Ankara d'avoir fomenté le putsch manqué de 2016, a rapporté l'agence étatique Anadolu.

Parmi les suspects recherchés par le parquet d'Istanbul, 112 relèvent de l'armée de terre, 29 de l'armée de l'Air, 50 de la Marine, 14 de la gendarmerie et 5 de la direction des gardes-côtes, a précisé Anadolu.

Ils sont soupçonnés d'être des sympathisants du mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, bête noire d'Ankara qualifié de "groupe terroriste".

M. Gülen, installé aux Etats-Unis depuis une vingtaine d'années, est accusé par le président Recep Tayyip Erdogan d'être le cerveau de la tentative de coup d'Etat de juillet 2016. Mais M. Gülen rejette ces accusations.

Le bureau du procureur d'Ankara a par ailleurs annoncé vendredi avoir émis des mandats d'arrêt contre 41 gulénistes présumés.

Depuis le putsch manqué, les autorités traquent sans relâche ses partisans et ont lancé des purges d'une ampleur sans précédent dans l'histoire moderne du pays. Quelque 55.000 personnes ont été arrêtées et plus de 140.000 limogées ou suspendues.

Près de trois ans après le coup de force, les arrestations se poursuivent quasiment chaque semaine.
 Cité par Anadolu, le parquet d'Istanbul a affirmé vendredi que le mouvement guléniste "est l'organisation terroriste qui présente le plus grand danger pour l'ordre constitutionnel" du pays.
(AFP, 24 avril 2019)

IHD: 20 People Killed With a “Stop Warning” in 11 Months

The Human Rights Association (İHD) has released its Report on Human Rights Violations Committed in Turkey in 2018.

The report has shown that the right to life of 673 people, including 32 children, was violated during this period.

While 4 thousand 513 incidents of torture, ill treatment and degrading treatment have been documented by the İHD, almost 10 thousand people were detained and 1,107 people were arrested throughout 2018.

The report has consisted of the following chapters: Right to life, torture and ill treatment, prisons, Kurdish question, freedom of thought, expression and belief, freedom of association and pressures on human rights organizations and defenders, freedom of assembly and demonstration, violation of right to vote and stand for election, problem of violence against women, refugees/asylum seekers/migrants, economic and social rights.

Some highlights from the İHD's Report on Human Rights Violations Committed in Turkey in 2018 are as follows:
502 people died in armed conflicts

* In the first 11 months of 2018, 20 people lost their lives and 15 people got wounded due to the extrajudicial executions committed by law enforcement officers, for disobeying their stop warnings or random shots fired by them.

* 502 people in total lost their lives in armed conflicts; while 107 of them were security forces (soldiers, police officers, village guards), 391 of them were militants and 4 of them were civilians.
23 suspicious deaths in prisons

* Seven people died and 26 people got wounded after being hit by armed vehicles of security forces.

* At least 23 people suspiciously died in prisons. At least five people, one of whom was a trand woman, suspiciously lost their lives in detention.

10 young people on mandatory military service died

* 10 young people who were doing their mandatory military service died in a suspicious manner.

* According to the data shared by the Laborers' Health and Occupational Safety (İSİG) Assembly, 1,923 people lost their lives in occupational accidents/homicides throughout 2018.
2,719 people subjected to torture, maltreatment

* 2 thousand 719 people in total were subjected to torture and ill treatment throughout 2018. While 356 of these people were subjected to beating or similar methods in custody, 246 of them experienced a similar treatment outside detention centers. 2 thousand 598 of these people were tortured or maltreated in meetings of demonstrations intervened by police.

* In complaints filed by inmates in prisons, 1,149 people stated that they were subjected to torture and ill treatment. 160 other people indicated that they were tortured or maltreated due to the imposition to become an agent.

458 seriously ill inmates in prisons

* According to the latest data shared by the İHD on April 7, 2019, there are 458 seriously ill inmates in the prisons of Turkey.

* In 86 prisons, there are over 3 thousand inmates who have been on a hunger strike with the demand that the isolation imposed on Kurdistan Workers Party's (PKK) imprisoned leader Abdullah Öcalan be ended.
No right of asylum for 4 million refugees

* As of December 2018, there are 3.5 million refugees in Turkey, according to the official figures. However, it is estimated that the actual figure is, in fact, over 4 million. Though these people have been living in Turkey for more than seven years now, they still have "the status of temporary protection." They cannot retain the right of asylum.

* Other rights and services mostly focus on refugees from Syria; around 365 thousand refugees from Afghanistan, Iran and African countries are ignored.
(BIA, 19 April 2019)

La CEDH condamne la Turquie pour la détention "illégale" d'un haut magistrat

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné mardi la Turquie pour la détention "illégale" d'un haut magistrat arrêté après le putsch manqué de 2016, a annoncé la Cour dans un communiqué.

La détention de ce magistrat de la Cour constitutionnelle turque, Alparslan Altan, "reposait sur un simple soupçon d'appartenance à une organisation criminelle" et "pareil degré de suspicion ne saurait suffire pour justifier un ordre de placement en détention d'un juge siégeant au sein d'une haute cour", a souligné la CEDH.

Celle-ci a condamné la Turquie à verser 10.000 euros à ce magistrat pour dommage moral.

Pour la Cour, sa détention constituait une violation des dispositions sur le droit à la liberté et à la sûreté de la Convention européenne des droits de l'Homme.

Soupçonné par les autorités turques d'"appartenance à une organisation terroriste armée" au lendemain de la tentative de coup d'état, Alparslan Altan avait été placé en détention le 20 juillet 2016.

Comme lui, plus de 50.000 personnes, dont des militaires, des magistrats et des enseignants, ont été arrêtées après le putsch avorté lors de purges d'une ampleur inédite. Elles visaient en particulier les partisans présumés du prédicateur Gülen, accusés d'avoir ourdi la tentative de putsch. Plus de 140.000 personnes ont aussi été limogées ou suspendues de leurs fonctions.
(AFP, 16 avril 2019)

Ouverture du procès d'un Autrichien accusé de liens avec un groupe "terroriste"

Un tribunal turc a refusé de lever l'interdiction de voyager imposée à un étudiant et journaliste autrichien accusé d'appartenir à un groupe "terroriste" d'extrême gauche, à l'ouverture de son procès jeudi, a indiqué son avocat à l'AFP.

Etabli en Turquie depuis 2015 et collaborant à plusieurs publications internationales, dont la revue d'extrême gauche de langue allemande Re:volt magazine, Max Zirngast a présenté sa défense en turc au début de l'audience.

La cour a décidé de lever son obligation de pointer chaque semaine au commissariat, mais a maintenu l'interdiction de voyager à l'étranger, a affirmé son avocat, Murat Yilmaz.

Max Zirngast, étudiant et journaliste proche de l'extrême gauche, avait été arrêté en septembre par les autorités turques après avoir signé des articles jugés hostiles au président Recep Tayyip Erdogan.

Il avait ensuite été remis en liberté sous contrôle judiciaire en décembre.
 Le procès a été ajourné au 11 septembre.

L'Autrichien de 29 ans, étudiant en Sciences politiques, est accusé d'appartenir à une "organisation terroriste" d'extrême gauche, ce qu'il nie fermement.

Ses parents et le consul autrichien à Ankara étaient présents à l'audience au cours de laquelle il a été entendu avec deux amis turcs, Hatice Göz, une psychologue, et Mithatcan Turekten, un étudiant, arrêtés en même temps que lui et eux aussi libérés en décembre.
(AFP, 11 avril 2019)

Nouvelle vague d'arrestations liées au prédicateur Gülen

Les autorités turques ont arrêté mardi plusieurs dizaines de personnes soupçonnées d'être liées au prédicateur Fethullah Gülen, bête noire d'Ankara qui l'accuse d'avoir ourdi une tentative de putsch, et recherchaient des centaines d'autres suspects.

Selon l'agence de presse étatique Anadolu, les autorités ont émis des mandats d'arrêt à l'encontre de plus de 400 personnes dans le cadre de plusieurs enquêtes à travers la Turquie. Parmi elles, 127 avaient été arrêtées à la mi-journée.

Les personnes arrêtées ou recherchées sont soupçonnées de faire partie du mouvement du prédicateur Gülen, qu'Ankara qualifie de "groupe terroriste".

Le président Recep Tayyip Erdogan accuse M. Gülen d'être derrière la tentative de coup d'Etat du 15 juillet 2016.

M. Gülen, un septuagénaire qui vit reclus aux Etats-Unis depuis une vingtaine d'années, rejette ces accusations.

Parmi les personnes arrêtées ou sous le coup d'un mandat d'arrêt mardi figurent d'anciens policiers ou militaires et des personnes soupçonnées d'avoir utilisé une application de messagerie cryptée prisée selon Ankara du mouvement guléniste.

Depuis le putsch manqué, les autorités traquent sans relâche ses partisans et ont lancé des purges d'une ampleur sans précédent dans l'histoire moderne du pays. Quelque 55.000 personnes ont été arrêtées et plus de 140.000 limogées ou suspendues.

Près de trois ans après le coup de force, les arrestations se poursuivent chaque semaine.
(AFP, 9 avril 2019)

HRW Report on Lawyers: They Feel Like 'Extras' in Hearings

The Human Rights Watch (HRW) has released a report that examines the prosecution practices against lawyers after the July 2016 coup attempt, titled, "Lawyers on Trial: Abusive Prosecutions and Erosion of Fair Trial Rights in Turkey."

The 56-page report said hundreds of lawyers were arbitrarily arrested and tried after the coup attempt.

"The report examines how the police and prosecutors have targeted lawyers with criminal investigations and arbitrary detention, associating them with their clients' alleged crimes," HRW said in a statement.
Trials of 168 attorneys examined

HRW examined the case files of 168 lawyers who were tried between July 2016 and February 2019.

The case of the Contemporary Lawyers' Association (ÇHD), where the court gave three to 18 years of prison terms to the defendant lawyers without taking their defense statements, was among them.

The report also included a trial that 21 lawyers were sentenced to prison for up to 8 years and 1 month on the ground of being a member of the Fethullahist Terrorist Organization (FETÖ), which is held responsible for the coup attempt.

"In neither of these two mass trials was there evidence that the lawyers had participated in violent activity or incited violence," the report said.
`
"Turkey should end its assault on the legal profession"

The Europe and Central Asia Director of the HRW, Hugh Williamson, said, "Putting hundreds of lawyers in jail and on trial, and restricting their ability to act for people in police custody and in court, shows the dire state of Turkey's criminal justice system and should be of grave concern to everyone in Turkey and internationally."

"Lawyers are central guarantors of the right to a fair trial and Turkey's willingness to flout it over the past three years is deeply alarming," he said.

"Turkey's government should end its assault on the legal profession. The Union of Turkish Bar Associations, other lawyers' groups, the EU, and the Council of Europe have an important role to play in Conveying that message to Ankara," Williamson added

"Courts are unresponsive to lawyers' petitions"

In terrorism trials, the courts have become increasingly unresponsive to petitions to have evidence critically examined or tested and to hear witnesses for the defense, according to the attorneys HRW interviewed.

"Lawyers said they were little more than "extras" in court hearings. Equality of arms between the prosecution and the defendant cannot be preserved if the defendant's lawyer is with no valid justification barred from mounting an effective defense and if the adversarial elements of proceedings become little more than a formality," the report said.

Recommendations to the government

The report is concluded with HRW's recommendations to the government of Turkey and law organizations.
    Immediately end the systematic abusive detentions and prosecutions of lawyers, judges, prosecutors, and court officials; drop the charges against and, where relevant, release those accused of no more than vague association and affiliations with proscribed groups.
    Immediately end the interference in and targeting of bar associations and lawyers' associations as well as the arbitrary arrest and prosecution of their members.
    Repeal the state of emergency amendments passed into law concerning the right of lawyers to discharge their professional duties, the rights of suspects to legal counsel, the right of lawyer-client privileged communication and other amendments outlined in this report.
    End the practice of prosecuting lawyers, based in whole or in part, on whom they have represented as clients and actions which constitute discharging their duties as a lawyer.
    End mass trials of lawyers in particular on disproportionate charges such as the charge of membership of a terrorist organization. (BIA, 9 April 2019)
Exilés turcs en Belgique : les raisons de la peur

Deux ans et demi après le coup d’état manqué en Turquie, la répression n’a pas cessé. Le régime Erdogan poursuit les voix dissidentes partout dans le monde. Un récent rapport du Parlement européen (13 mars 2019 ) fait état de 101 enlèvements de prétendus terroristes dans 18 pays, jusqu’aux portes de l’Europe. Depuis juillet 2016, la Belgique a reconnu près de 1400 demandeurs d’asile turcs. Des anciens officiers de l’Otan, juges ou simples citoyens, suspectés, le plus souvent à tort, de sympathies avec Fethllah Gülen, considéré par Erdogan comme responsable du putsch.
Newsletter info

Ils sont protégés par leur statut de réfugié, mails ils ne se sentent toujours pas en sécurité. Yavuz Aydin était juge à Istanbul. Il n’a jamais caché qu’il n’était pas un chaud partisan du président Erdogan. Dans les jours qui suivent le coup d’état manqué, il apprend qu’il est sur les listes des personnes suspectes. Son passeport est annulé. Il doit fuir le pays à l’aide de passeurs, dans des conditions dangereuses.
Ils évitent le quartier turc

Aujourd’hui, l’ancien juge vit à Bruxelles avec sa famille. Il ne donne pas son adresse, on ne sait jamais, mais il a décidé de parler ouvertement. Il ne se sent toujours pas en sécurité. Pour cette raison, il ne va jamais dans le quartier turc de Bruxelles, très majoritairement pro Erdogan. " Je pourrais y être attaqué physiquement ou verbalement. Là-bas, les gens sont téléguidés par le gouvernement turc. Le ministère des Affaires intérieures turc a dit récemment : ceux qui sont à l’étranger et qui craignent la Turquie, s’ils viennent ici, ils seront arrêtés ".

Dans les environs de la chaussée de Haecht, les exilés ne sont pas les bienvenus. Dans les cafés, la télévision turque, forcément pro-gouvernementale, est allumée en permanence. Alors, la propagande a fait son œuvre. "Ce sont tous des gülenistes ou des gauchistes, ou des Kurdes", nous dit un Belgo-Turc, mais pas des bons Kurdes, hein, vous me comprenez…, faisant référence au mouvement indépendantiste. "S’ils sont ici, c’est qu’ils ont quelque chose à se reprocher", nous dit un autre. "C’est qu’on a assez de preuves contre eux. Ils ont quelque chose à voir avec ça ( le putsch), sinon ils ne seraient pas réfugiés ici".

Harcèlement et enlèvements

Cafer Topkaya est un ancien officier de l’Otan. Il a passé 16 mois en détention, dans une des pires prisons de Turquie, où il a été torturé. On lui reprochait des tweets anti Erdogan. Faute de preuve, il a été relâché. Aujourd’hui, il est réfugié à Bruxelles. L’ambassade de Turquie connaissait son adresse, alors, il a déménagé et il sort peu. "Ils collectent des informations. Ils ont des réseaux très puissants. Ils travaillent avec les mafias locales. Il faut être prudent, éviter les environs du consulat ou le quartier turc".

Gülsüm Alan, journaliste belgo-turque confirme : "L’ambassade surveille. Il y a du harcèlement moral et physique. Les citoyens sont encouragés à dénoncer leurs proches. Certains ont dû quitter le quartier turc. D’autres n’osent plus aller à la mosquée, de peur d’être poignardés. Tout peut arriver".

Barbaros Sansal est un militant de toujours. Couturier internationalement reconnu, il est aussi militant LGBT. Un an après le putsch, il publie une vidéo sarcastique sur Youtube, où il dénonce les méthodes du régime Erdogan. Il sera arrêté, à Chypre, extradé illégalement en Turquie. A l’aéroport d’Istanbul, il est lynché. Il vit aujourd’hui dans la périphérie bruxelloise. Sur son compte twitter, il reçoit des centaines de messages de haine. L’hostilité est encouragée par les autorités turques. Le bureau bruxellois de l’AKP l’a ciblé dans un communiqué :"Ils disent que je suis un traître à la patrie, ils ciblent et menacent les gens et de cette manière, ils mettent leur vie en danger". Ruhi Açikgöz, représentant de l’AKP confirme : "C’est un traître, il a dit que les Turcs étaient des barbares. Il ne peut pas faire cela, il est l’un d’entre eux".

Il y a peu, Barbaros a été agressé sur la Grand Place par trois ressortissants turcs. Avec ses avocats, il fait face à cinq nouvelles accusations, dont celle d’insulte à l’Islam. Tous craignent les méthodes du régime turc. Yavuz, le juge, nous montre un communiqué du porte-parole de la présidence turque, promettant de poursuivre "Le même type d’opération que celle menée au Kossovo". A savoir, l’enlèvement de cinq enseignants et d’un médecin, présumés gülenistes. Yavuz n’a rien à voir avec ce mouvement conservateur, mais il reste très prudent.  "Tout peut arriver, partout et à tout moment", dit le communiqué. Et en Belgique ? "Je ne pense pas dit Yavuz, mais on ne sait jamais".

Cafer, l’ancien officier confirme : "Il y a aussi un groupe paramilitaire pro Erdogan qui s’appelle le Sadat. En Europe, ils ont des réseaux clandestins, ils payent des gens pour collecter des informations. On doit être prudents quand on est dans la rue. On regarde partout pour voir s’il n’y a pas un van avec des vitres noires. Ils peuvent nous enlever et nous emmener dans des lieux secrets en Turquie. Ils torturent pour obtenir des renseignements. C’est du kidnapping."

L’ambassade de Turquie conteste qu’il s’agisse de kidnappings , comme indiqué dans le rapport du Parlement européen. Elle affirme qu’il s’agit "d’extraditions suite à des mandats d’arrêts délivrés par la justice turque, effectuées dans le cadre de la convention européenne sur l’extradition, avec la coopération des états concernés".

Tous espèrent retourner en Turquie, un jour. "Pas pour l’instant", nous dit Gülsüm, la journaliste, qui ne fait l’objet d’aucune poursuite. Récemment, elle a publié un papier critique dans La Revue politique. "Ton article n’a pas plu", lui a-t-on fait savoir…
(RTBF, 31 mars 2019)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Turkey can jail Cumhuriyet staff 'at any minute,' lawyers say

The Committee to Protect Journalists called on Turkish authorities to not take eight former employees from the daily Cumhuriyet into custody until the Supreme Court has heard their colleagues' appeal. At a press conference in Istanbul today, lawyers representing the employees said they would ask authorities to delay acting on a local appeals court ruling from February.

A court convicted 14 Cumhuriyet staff of terrorism-related charges in 2018. On April 19, authorities entered the local appeals court ruling that upheld the verdict for eight of those defendants into the National Judiciary Informatics System, an intranet database for the Justice Ministry, courts, and police, according to reports. Now that the ruling is in the system, the defendants who were sentenced to less than five years in prison could be taken into custody "at any minute" the lawyers said at the press conference.

Under Turkish law, the eight staff have exhausted their ability to appeal. Their colleagues, who were sentenced to more than five years in prison in April 2018, are waiting for the Supreme Court to hear their appeal, according to reports. That ruling could overturn the original conviction, Mustafa Kemal Güngör, a lawyer who is among the defendants, told CPJ.

Lawyers and former employees of the Turkish daily, Cumhuriyet, pictured at a press conference in Istanbul on April 22. The lawyers discussed the legal action taken against the paper's staff. (CPJ/Özgür Öğret)
Lawyers and former employees of the Turkish daily, Cumhuriyet, pictured at a press conference in Istanbul on April 22. The lawyers discussed the legal action taken against the paper's staff. (CPJ/Özgür Öğret)

Tora Pekin, one of the lawyers representing the staff, said at the press conference that the legal team was also waiting for the Constitutional Court of Turkey and the European Court of Human Rights to hear appeals in the case filed more than two years ago.

"Turkish authorities should delay acting on the convictions of Cumhuriyet staff until the courts have ruled on all 14 defendants and their avenues of appeal have been exhausted," said CPJ Europe and Asia Program Coordinator Gulnoza Said in Belgrade, Serbia. "The prosecution of the Cumhuriyet journalists and staff is a blot on Turkey's record and one of the most visible signs of the government's intolerance for a free press."

The Cumhuriyet staff whose appeals were heard by the local court are former cartoonist Musa Kart, former columnist and publishing consultant Kadri Gürsel, who is also an executive board member of the International Press Institute, former columnists Güray Öz and Hakan Kara, former board members Önder Çelik and Bülent Utku, former accountant Emre İper, and the lawyer, Güngör. None of the defendants are currently affiliated with the newspaper.

Güngör told CPJ on April 20 that if the Supreme Court overturned the original conviction, it would invalidate the prison terms for those already ordered to serve their prison sentences, including Güngör.

The columnist Gürsel told CPJ that he thinks that the timing of their case was political because sending the defendants to prison before local elections on March 31 would have been "against the interests of the [ruling] party." Gürsel said that the appeals verdict was entered the day after Istanbul's new mayor, Ekrem İmamoğlu, received his certificate of election that validates his win. "This trial has nothing to do with the law. All of the stages, from us being taken into custody by a [police] operation to the verdict being uploaded to the [system] is not lawful but political. Uploading the verdict approved in February to the system two months later is an evidence of the whole process being political," Gürsel said.
(BIA, April 22, 2019)

Turkey Crackdown Chronicle: Week of April 14, 2019

At a hearing for journalists from the opposition daily Sözcü, in Istanbul, on April 18, the prosecutor asked that seven staff members be found guilty for "willingly and knowingly helping a [terrorist] organization without being in its hierarchical structure," the news website Diken reported. The prosecutors argued that Sözcü was aiding FETÖ as a part of the failed 2016 attempted coup.

CPJ previously documented how the indictment, viewed by CPJ, accused Sözcü of being pro-FETÖ because both Hizmet and the paper made similar criticisms of the ruling AKP party. Sözcü is a newspaper that strongly opposes the leading Justice and Development Party (AKP) and the Hizmet Movement--a former ally of the AKP that the ruling party refers to as FETÖ and blames for the attempted coup.

CPJ has documented the legal action against Sözcü since May 2017, when reporter Gökmen Ulu, online editor Mediha Olgun, and finance manager Yonca Yüceli were taken into custody. Later that month, authorities issued an arrest warrant for owner Burak Akbay. In 2018, more Sözcü staff were prosecuted and the indictments were merged into one case that includes chief editor Metin Yılmaz, online chief editor Mustafa Çetin, online news coordinator Yücel Arı, and columnists Emin Çölaşan and Necati Doğru. In the April 18 hearing, the prosecutor asked that all defendants, except for Olgun, who became a government witness, be found guilty. Prosecutors asked that Olgun be exempt from prosecution under Turkey's "effective remorse" law. The court approved a request for Interpol to arrest Akbay, who is not in Turkey. The next hearing was scheduled for July 14.

Turkish journalists in court

Hasan Cemal, a veteran journalist and a columnist for the news website T24, was back in court in Istanbul on April 16 as part of a case over a 2015 column, Deutsche Welle reported in Turkish. The prosecution asked that Cemal be found guilty for "making propaganda for a [terrorist] organization." The charge relates to a column based on Cemal's travels to southeastern Turkey during an intense period of clashes between Kurdish rebels and Turkish security forces. CPJ has previously documented how Cemal was found guilty of the same charge in two separate cases in April 2018 and February 2017. In both of those trials he was handed a suspended sentence.

On April 15, a court in the western city Denizli sentenced Gökhan Öner, a former reporter for the shuttered pro-Kurdish Dicle News agency (DİHA), to a suspended 10-month prison sentence after being found guilty of "making propaganda for a [terrorist] organization" (PKK), the leftist daily Evrensel reported. Öner was arrested in May and released under probation in July, CPJ documented. Öner was acquitted of a second charge of "being member of a [terrorist] organization."

Trial shows 'pressures on journalists' RSF representative tells court

At his latest hearing in Istanbul on April 15, Erol Önderoğlu, the Turkey representative for Reporters Without Borders and editor of the independent news website Bianet, asked to be acquitted, Bianet reported. Önderoğlu, who is on trial for his participation in the solidarity campaign with the shuttered daily Özgür Gündem, told the court, "I think that this case is an example of the pressures exerted on human rights defenders and journalists, which have become prevalent in Turkey. Our concern is not personal. We are concerned that the understanding of democracy and justice in society will come to harm in this way." The trial is due to continue on July 17.

Police question columnist over tweets

Police went to the Istanbul home of Mustafa Sönmez, a columnist and economist, at around 3:50 a.m. local time on April 14, to take the journalist to the station for questioning, Bloomberg reported in English. Sönmez was questioned about his tweets and then released, the report said. "They took my deposition at the police headquarters and then put me under custody. They had a file of about 20 of my recent tweets. I told them what I did constituted criticism, not insult," Sönmez told Bloomberg. "They could've invited me to testify, and I'd have obeyed."

Erdoğan lashes out at Financial Times

In a speech on April 18, President Recep Tayyip Erdoğan lashed out at an article in the British daily, the Financial Times, about the Treasury's foreign currency reserves, The Associated Press reported. Erdoğan argued that the economy was strong and said, "Oh Financial Times! What do you know about Turkey, which hosts 4 million refugees? How many refugees are there in your country?" (CPJ, Aoril 18, 2019)

Turkey Ranks 157th in Freedom of Press

The Reporters Without Borders (RSF) has released its annual World Press Freedom Index. Ranking 157th in last year's index, Turkey has again ranked 157th among 180 countries in the 2019 Press Freedom Index of the RSF.

While Norway, Finland and Sweden are the top three countries, as it was also the case last year, the countries that have ranked the worst have been listed as Eritrea, North Korea and Turkmenistan respectively.

'Turkey and Russia still pioneers of repression'

Commenting on the state of freedom of press in Turkey, the RSF has referred to Turkey and Russia as "the regional heavyweights" and underlined that instead of showing any improvement in terms of press freedom, "they maintained their role as pioneers of repression."

Sharing further comments on Turkey, the organization has said,

"In Turkey, the biggest media group was taken over by a pro-government business conglomerate and the grip of repression continued to tighten on the few critical media outlets that remain.

"The world's most prolific jailer of professional journalists, Turkey systematically resorts to preventive detention and imposes long prison sentences, sometimes as long as life imprisonment."
'Önderoğlu accused of "terror propaganda" just for defending a Kurdish newspaper'

Within this context, the RSF has also referred to its Representative to Turkey and BİA Media Monitoring Reporter Erol Önderoğlu, who is tried for having participated in "Editors-in-Chief on Watch" campaign in solidarity with the closed Özgür Gündem newspaper:

"Even RSF's representative, Erol Önderoğlu, has been accused of supporting "terrorist propaganda" just for defending a Kurdish newspaper.

"Not content with blocking thousands of articles every year and jailing people for nothing more than a social network "like," Ankara is now trying to bring online video services under its control."
'Turkey is the only country prosecuting a journalist for reporting on Paradise Papers'

Referring to the lawsuit against Pelin Ünker, the former reporter of daily Cumhuriyet, for reporting on Paradise Papers, the RSF has commented,

"Turkey is also the world's only country where a journalist has been the subject of a criminal prosecution in connection with their reporting on the Paradise Papers. Pelin Ünker was sentenced to 13 months in prison and received a heavy fine.

"It serves as just one of many examples of how investigative journalism, which the government labels as "destructive" or "anti-patriotic," is persecuted. Corruption in particular has been off limits ever since a scandal almost brought down Recep Tayyip Erdoğan's government in 2013." 
(BIA, 19 April 2019)

Prosecutor Demands Journalist Hasan Cemal be Penalized for ‘Terror Propaganda’

The second hearing of the lawsuit, which was filed against journalist Hasan Cemal on charge of "propagandizing for a terrorist organization" due to his article entitled "From Silvan: They have so accustomed us to deaths" published on T24 news website on December 4, 2015, was held in the İstanbul 36th Heavy Penal Court today (April 16).

Announcing his opinion as to the accusations, the prosecutor of the court demanded that Cemal be penalized on the offense charged, namely "propagandizing for a terrorist organization."

The court has given time to the defendant and his attorney Fikret İlkiz for the preparation of their defense as to the accusations. The next hearing of the case will be held on May 7, 2019.
Case files not combined

The second hearing of the case held today was attended by Hasan Cemal and his attorney Fikret İlkiz as well as several other journalists.

The documents showing that Gülsuma Güçer, Mehmet Ali Dünser and Silvan Co-Mayor of the time Zuhal Tekiner, whose names are mentioned in Cemal's article, were acquitted of the charges pressed against them by the Diyarbakır 4th Heavy Penal Court were added to the file of Cemal.

On the ground that Cemal was previously penalized on charge of "propagandizing for a terrorist organization" by the İstanbul 22nd Heavy Penal Court, the court ruled that two case files of Cemal shall not be combined since it is not legally possible.
Prosecutor announces his opinion as to accusations

Stating that there was no request for the extension of the prosecution, the prosecutor announced his opinion as to the accusations.

The prosecutor demanded that Journalist Hasan Cemal be penalized on charge of "propagandizing for a terrorist organization" as per the Article 7/2 of the Anti-Terror Law (TMK).

In response, attorney Fikret İlkiz stated that the opinion as to the accusations is the repetition of the interlocutory judgement given by the court and added, "We want to present our response in written form. We request time."

Granting the requested time to the defendant and his attorney, the court ruled that the next hearing shall be held on May 7, 2019.
(BIA, 16 April 2019)

About the Trials of Academics in Turkey

On January 10, 2016, 1,128 academics published a declaration entitled "We will not be party to this crime" on behalf of the Academics for Peace initiative.

With the participation of further academics, the number of academics who have signed the declaration has reached 2,212.

With the indictment issued by the Prosecutor İsmet Bozkurt, lawsuits were filed against the academics on charge of "propagandizing for a terrorist organization" as per the Article No. 7/2 of the Anti-Terror Law No. 3713.

As of April 11, 2019, 600 academics had stood trial since December 5, 2017, all the 185 academics whose cases were concluded have been sentenced to prison. 132 of these academics were sentenced to 1 year and 3 months in prison; 8 academics to 1 year and 6 months in prison; 17 academics to 1 year, 10 months and 15 days in prison; 17 academics to 2 years and 3 months in prison; five academics have been sentenced to 2 years and 6 months in prison; three academics have been sentenced to 2 years and 1 month in prison; and one academic to 3 years in prison.

The suspension of the pronouncement of the verdict

Until today, 12 academics have not accepted that the announcement of their verdicts be deferred. While seven of these academics have been sentenced to 1 year and 3 months in prison, one academic has been sentenced to 1 year and 6 months, one academic to 2 years and 3 months, one academic to 2 years and 6 months and one academic to 3 years in prison. The verdict of one academic has not been pronounced by the court yet.

The court board of the 36th Heavy Penal Court has reduced the prison sentences of academics who did not demand the suspension of the pronouncement of their verdicts and deferred their sentences on a 2-year probation. The 32nd Heavy Penal Court has made reductions in the sentences; however, it has not deferred them. The 37th Heavy Penal Court has neither reduced nor deferred the pronouncement of the verdicts.

Three academics were not asked about whether they requested the suspension of the pronouncement of their verdicts. While one of these three academics has been sentenced to 1 year and 6 months in prison, one of them has been sentenced to 1 year and 3 months and the other academic to 2 year and 3 months in prison.

The prison sentences of academics, the announcement of whose verdicts has not been suspended since their sentence is over two years, will be taken to the court of appeal. The court of appeal will either uphold or reverse the verdict.

On March 10, 2016, the Academics for Peace made a statement for press and shared with the public what they had been going through since the declaration "We will not be a party to this crime" was published. The academics Dr. Lecturer Esra Mungan, Dr. Lecturer Muzaffer Kaya, Assoc. Prof. Dr Kıvanç Ersoy (March 15, 2016) and Dr. Lecturer Meral Camcı (March 31, 2016), who read out the statement for press, were arrested on charge of "propagandizing for a terrorist organization" as per the Article No. 7/2 of the Turkish Anti-Terror Law. They were released on April 2016. Upon the request of the Prosecutor's Office, the Ministry of Justice granted a permission of trial as per the Article No. 301 of the Turkish Penal Code No. 301 on charges of "insulting the Turkish Nation, the State of the Republic of Turkey and the institutions and organs of the government."
 
(BIA, April 11, 2019)

Meurtre de Khashoggi: Washington sanctionne 16 Saoudiens

Les Etats-Unis ont interdit d'entrée sur leur territoire seize ressortissants saoudiens en raison de "leurs rôles dans le meurtre" du journaliste Jamal Khashoggi, a annoncé lundi le département d'Etat américain.

"Aujourd'hui, le secrétaire d'Etat (Mike) Pompeo désigne publiquement les individus suivants pour leurs rôles dans le meurtre de Jamal Khashoggi", écrit dans un communiqué la diplomatie américaine. Une interdiction d'entrée sur le sol américain qui s'applique également "aux membres de la famille proche" de ces individus.

 Jamal Khashoggi, journaliste saoudien critique du régime, a été tué le 2 octobre dans le consulat d'Arabie saoudite à Istanbul par un commando d'agents venus de Ryad. Un assassinat qui avait suscité une forte indignation sur la scène internationale et profondément terni l'image du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Après avoir reçu un compte-rendu de la CIA, le Sénat américain avait unanimement considéré ce dernier comme "responsable" du meurtre, mais les autorités saoudiennes ont exclu toute implication.

L'administration de Donald Trump a elle assuré ne disposer d'aucune preuve irréfutable mettant directement en cause "MBS", indignant jusque dans ses rangs républicains pour sa mansuétude à l'égard du puissant prince héritier. Le président américain n'a jamais caché son intention de préserver l'alliance stratégique avec Ryad, qu'il juge indispensable.

Le Congrès américain menace de son côté de prendre de nouvelles sanctions plus sévères contre le régime saoudien.

Les mesures punitives annoncées lundi ne sont toutefois pas les premières de la part des Etats-Unis en réaction au meurtre de M. Khashoggi. En novembre, Washington avait annoncé des sanctions financières ciblées contre 17 responsables saoudiens soupçonnés d'être impliqués.

Parmi les individus interdits lundi d'entrée sur le territoire américain figure Saud al-Qahtani, ancien conseiller de Mohammed Ben Salmane à la Cour royale, dont le nom apparaissait déjà sur la liste des personnes sanctionnées en novembre. Maher Mutreb, présenté par Washington comme un "subordonné" de M. Qahtani, est également présent sur les deux listes.

La profonde colère des parlementaires américains provoquée par l'assassinat de M. Khashoggi a aussi conduit à une rare union entre démocrates et certains républicains sur la guerre au Yémen.

Le Congrès a approuvé le 4 avril une résolution exhortant Donald Trump à arrêter tout soutien à la coalition saoudienne dans ce conflit, infligeant un sévère camouflet au président, qui va probablement mettre son veto.
(AFP, 9 avril 2019)

5 More Academics Sentenced to 1 Year, 3 Months in Prison

Trial of academics, who have been charged with "propagandizing for a terrorist organization" for having signed the declaration entitled "We will not be a party to this crime" prepared by the Academics for Peace, continued in İstanbul Çağlayan Courthouse yesterday (April 4).

In their final hearings held at the İstanbul 25th, 27th and 32nd Heavy Penal Courts, academics Onur Buğra Kolcu, Elif Çevik, Aytül Fırat, Murat Koyuncu and Galip Deniz Altınay have been sentenced to 1 year and 3 months in prison on charge of "propagandizing for a terrorist organization" as per the Article 7/2 of the Anti-Terror Law (TMK).

While the announcement of all five verdicts has been suspended,* one of the judges member to the board of 27th Heavy Penal Court has expressed a dissenting opinion to the 15-month deferred prison sentence, stating that "the prison sentence should not have been given on the lower limit."

At the 25th Heavy Penal Court, the Presiding Judge has also expressed a dissenting opinion regarding the nature of the offence and the suspension of the announcement of the verdict, stating that the elements of "knowingly and willingly aiding a terrorist organization" have arisen and on the ground that "the defendant did not express remorse for the offense."

While a verdict of rejection of venue has been given for an academic at the 25th Heavy Penal Court, another request for the rejection of venue has been rejected at the İstanbul 32nd Heavy Penal Court.

At the 29th Heavy Penal Court, it was seen that the permission of investigation as per the Article 301 of the Turkish Penal Code (TCK) previously requested from the Ministry of Justice has reached the court.

Hearings held on April 4

13 academics had their hearings at four different courts:

At the İstanbul 25th Heavy Penal Court; Dr. Cavidan Soykan from Ankara University had her first hearing; Galip Deniz Altınay from Mersin University had his third hearing.

At the İstanbul 32nd Heavy Penal Court; Lecturer Ümit Çetin from Westminster University, Dr. Başak Ertür and PhD student Ayşe Arslan from University of London had their first hearings; Lecturer Aytül Fırat from Kemerburgaz University and Research Assistants Hazal Halavut and Elif Çevik and Prof. Dr. Fatma Gök from Boğaziçi University had their fifth hearings; Lecturer Onur Buğra Kolcu from Arel University had his sixth hearing; Lecturer Didem Çınar from İstanbul Technical University (İTÜ) had her fourth hearing.

At the İstanbul 29th Heavy Penal Court; Dr. Lecturer Berke Özenç from Turkish-German University had his third hearing.

At the İstanbul 27th Heavy Penal Court; Dr. Lecturer Murat Koyuncu from Boğaziçi University had his fifth hearing.
About the Trials of Academics

On January 10, 2016, 1,128 academics published a declaration entitled "We will not be party to this crime" on behalf of the Academics for Peace initiative.

With the participation of further academics, the number of academics who have signed the declaration has reached 2,212.

With the indictment issued by the Prosecutor İsmet Bozkurt, lawsuits were filed against the academics on charge of "propagandizing for a terrorist organization" as per the Article No. 7/2 of the Anti-Terror Law No. 3713.

As of April 4, 2019, 579 academics had stood trial since December 5, 2017, all the 177 academics whose cases were concluded have been sentenced to prison. 128 of these academics were sentenced to 1 year and 3 months in prison; 6 academics to 1 year and 6 months in prison; 16 academics to 1 year, 10 months and 15 days in prison; 16 academics to 2 years and 3 months in prison; five academics have been sentenced to 2 years and 6 months in prison; three academics have been sentenced to 2 years and 1 month in prison; and one academic to 3 years in prison.

The suspension of the pronouncement of the verdict

Until today, 12 academics have not accepted that the announcement of their verdicts be deferred. While seven of these academics have been sentenced to 1 year and 3 months in prison, one academic has been sentenced to 1 year and 6 months, one academic to 2 years and 3 months, one academic to 2 years and 6 months and one academic to 3 years in prison. The verdict of one academic has not been pronounced by the court yet.

The court board of the 36th Heavy Penal Court has reduced the prison sentences of academics who did not demand the suspension of the pronouncement of their verdicts and deferred their sentences on a 2-year probation. The 32nd Heavy Penal Court has made reductions in the sentences; however, it has not deferred them. The 37th Heavy Penal Court has neither reduced nor deferred the pronouncement of the verdicts.

Three academics were not asked about whether they requested the suspension of the pronouncement of their verdicts. While one of these three academics has been sentenced to 1 year and 6 months in prison, one of them has been sentenced to 1 year and 3 months and the other academic to 2 year and 3 months in prison.

The prison sentences of academics, the announcement of whose verdicts has not been suspended since their sentence is over two years, will be taken to the court of appeal. The court of appeal will either uphold or reverse the verdict.

On March 10, 2016, the Academics for Peace made a statement for press and shared with the public what they had been going through since the declaration "We will not be a party to this crime" was published. The academics Dr. Lecturer Esra Mungan, Dr. Lecturer Muzaffer Kaya, Assoc. Prof. Dr Kıvanç Ersoy (March 15, 2016) and Dr. Lecturer Meral Camcı (March 31, 2016), who read out the statement for press, were arrested on charge of "propagandizing for a terrorist organization" as per the Article No. 7/2 of the Turkish Anti-Terror Law. They were released on April 2016. Upon the request of the Prosecutor's Office, the Ministry of Justice granted a permission of trial as per the Article No. 301 of the Turkish Penal Code No. 301 on charges of "insulting the Turkish Nation, the State of the Republic of Turkey and the institutions and organs of the government."
(BIA, April 5, 2019)

Exhibition by 20 Imprisoned Cartoonists to Open in İzmir

The exhibition, named "Drawings that exceed the walls," will be at the İzmir Kültür Park Pakistan Pavyonu in İzmir.

The Görülmüştür Team has been working for eight years to draw attention to the rights violations in prisons and raise the voice of the isolated inmates and opening exhibitions in Turkey and Europe with this theme.

The Görülmüştür team made the following statement on the exhibition:

"As "Görülmüştür Team", we have decided to prepare a joint project with the artists who are still imprisoned or convicted. We entered 30 different prisons with difficulty and tried to reach nearly 50 artists and cartoonists.

"We asked them to participate in the project, which we call "Drawings that exceed the walls" and to draw cartoons with "Freedom" theme. Due to the acceleration of exiles and dispatches after OHAL (State of Emergency), we had a hard time to reach out to many prisoners.

"After a long struggle, 15 prisoners, three of whom were women, contributed to our project. They showed that it could be produced by working with insufficient material in the cells they were kept."
How did they draw in prisons?

"For example, we learned that journalist and painter Zehra Doğan, who participated in our project, painted using tincture of iodine and vegetable residues in Tarsus Women's Prison, where materials such as painted pencils, brushes and canvas were prohibited. As a result, the prisoner cartoonists we contacted sent us their original cartoons in spite of unimaginable prohibitions in isolation.

"Of course in this process, which we briefly summarized, the result was not easy to achieve. As a first step to exhibit the cartoons sent by prisoner cartoonists, we benefited from the experiences of Homur magazine cartoonists Aşkın Ayrancıoğlu, Atilla Atala, Canol Kocağöz and Hüseyin Aslan, who have national and international awards and are sensitive to social issues.

"Adil Okay, who was the pioneer of that project, corresponded with painters and cartoonists in prisons and also assumed editor role in exhibition book."
The aim of the project

The Görülmüştür Team states the aim of the project as follows:

    As of 2019, to remind the increasing presence of 260.000 inmates and convicts in prisons to the people outside.
    To announce the inner voice to the people outside and show them that they are not just a number or statistics.
    To contribute to the spiritual well-being of imprisoned artists, who have been isolated by unbelievable disciplinary punishments instead of "rehabilitation".
    To encourage prisoners interested in plastic arts in prisons. To provide them the opportunity to express themselves.
    To draw attention to the prohibitions of painting materials which are put in arbitrary terms in some prisons by ignoring the prison regulations. To ensure the observance of the Prison Rules of European Convention on Human Rights which Turkey has already signed (2006). To create a public opinion in order to increase the number of "Art Workshops", which have limited numbers in 400 prisons in Turkey, and make them functional. (BIA, April 5, 2019)

Kurdish Question / Question kurde

Call by 50 Nobel Prize Laureates: End the Solitary Confinement

Peoples' Democratic Party (HDP) has announced that 50 Nobel Prize Laureates, including Desmond Tutu from South Africa, have penned a joint statement addressing the government, calling them to end the isolation.

Raising concerns over the hunger strikes, the statement dated April 18 has been signed by 50 Nobel Prize Laureates from such diverse fields as Physics, Chemistry, Economy, Medicine and Literature. There are also Nobel Peace Prize Laureates among the signatories of the statement.

Peoples' Democratic Party (HDP) Hakkari MP and Democratic Society Congress (DTK) Co-Chair Leyla Güven went on a hunger strike on November 8, 2018 with the demand that the isolation imposed on Kurdistan Workers Party's (PKK) imprisoned leader Abdullah Öcalan be ended.

On December 16, hundreds of inmates from more than 50 prisons across Turkey followed suit and went on a hunger strike. As of March 1, 2019, thousands of inmates have been on a hunger strike. Since then, 7 inmates have claimed their own lives with the same demand.
'We stand in solidarity'

The joint statement is as follows:

"We, the undersigned Nobel Prize Laureates, from diverse disciplines around the world, call on the government of Turkey and the International Community at large, to take immediate action at this critical moment to end the solitary confinement of Abdullah Öcalan and all political prisoners in Turkey.

"In so doing, we stand in solidarity with hundreds of hunger strikers now pressing this same demand, including Kurdish parliamentarian Leyla Güven and other Kurdish MPs in Diyarbakır, whose life are in imminent danger.
(BIA, 25 April 2019)

Kurdes syriens reçus par Macron

La Turquie a vivement critiqué vendredi le président français Emmanuel Macron pour avoir reçu plus tôt dans la journée une délégation de combattants arabo-kurdes engagés en Syrie qu'Ankara qualifie de "terroristes".

"Nous condamnons l'accueil par le président français Emmanuel Macron d'une délégation des soi-disant +Forces démocratiques syriennes+ (FDS)", a déclaré dans un communiqué le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Hami Aksoy.

Le chef de l'Etat français a reçu vendredi une délégation des FDS, une coalition arabo-kurde engagée en Syrie contre le groupe Etat islamique (EI), l'assurant de "la poursuite du soutien actif de la France dans la lutte contre Daech".

Selon des membres de la délégation, M. Macron s'est engagé à maintenir des forces françaises aux côtés des FDS et à soutenir financièrement la reconstruction et les services publics dans l'administration semi-autonome kurde.

Appuyées par une coalition internationale emmenée par les Etats-Unis, les FDS, un groupe dominé par la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), ont été en première ligne de la lutte contre l'EI.

Les FDS ont annoncé le 23 mars la fin du "califat" proclamé en 2014 par l'organisation jihadiste sur les territoires alors conquis en Irak et en Syrie. Depuis, ces forces, qui contrôlent une partie du territoire du nord de la Syrie, continuent à traquer les jihadistes dans l'est du pays.

Mais la Turquie critique le soutien des Occidentaux à ces combattants, voyant dans les YPG une extension en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe armé kurde qui livre une sanglante guérilla contre Ankara depuis 1984.

Le PKK est qualifié d'organisation "terroriste" par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis.

L'initiative de M. Macron "qui vise à conférer une légitimité artificielle à une extension de groupes terroristes est une mesure qui ne sied pas à notre alliance et est mauvaise au plus haut point", a estimé M. Aksoy.

Depuis 2016, la Turquie a lancé deux offensives visant les positions des YPG dans le nord de la Syrie et menace régulièrement de lancer de nouvelles opérations.

Ankara redoute en effet de voir s'installer le long de sa frontière un embryon d'Etat kurde susceptible de renforcer les velléités séparatistes sur le sol turc.

"La Turquie n'hésitera pas à prendre les mesures qu'elle estime nécessaires pour protéger sa sécurité nationale", a déclaré vendredi le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères.
(AFP, 19 avril 2019)

L'annulation de l'élection de candidats prokurdes confirmée

Le Haut comité électoral (YSK) turc a rejeté jeudi une demande du principal parti prokurde d'annuler une décision qui prive de mandats certains de ses candidats victorieux lors des municipales du 31 mars, a rapporté l'agence étatique Anadolu.

L'YSK avait décidé la semaine dernière de ne pas délivrer de mandats aux candidats qui avaient été limogés par décret-loi dans le cadre des purges lancées après le putsch manqué de juillet 2016.

Le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) avait immédiatement demandé l'annulation de cette décision, qui concernait plusieurs de ses candidats, pourtant autorisés par l'YSK à se présenter au scrutin.

Mais sa demande, qui concernait six districts, a été rejetée jeudi, selon Anadolu, et les candidats arrivés en deuxième position dans les municipalités concernées seront déclarés vainqueurs.
 Une responsable du parti, qui a requis l'anonymat, a confirmé ce rejet à l'AFP, précisant que cette décision de l'YSK était définitive.

Plus de 140.000 personnes ont été limogées de la fonction publique et des institutions par décret-loi après la tentative de coup d'Etat de juillet 2016 imputée par Ankara au prédicateur Fethullah Gülen.

Outre les partisans présumés de M. Gülen, ces purges ont frappé de plein fouet les milieux prokurdes.

Accusé par le président Recep Tayyip Erdogan d'être lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée "terroriste" par la Turquie et ses alliés occidentaux, le HDP a fait l'objet depuis 2016 d'une forte répression, avec l'arrestation de ses co-présidents et de nombreux élus.

Plusieurs dizaines de maires du HDP ont également été limogés et remplacés par des administrateurs nommés par le ministère de l'Intérieur en 2016 et 2017.
(AFP, 18 avril 2019)

Une députée kurde blessée par la police lors d'une manifestation

Une députée prokurde a été blessée lors d'une manifestation mercredi à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, où elle protestait contre l'exclusion de certains candidats élus lors des municipales du 31 mars, selon un correspondant de l'AFP.

Une centaine de personnes s'étaient réunies dans le district de Baglar, à Diyarbakir, afin de protester contre la décision prise la semaine dernière par le Haut comité électoral (YSK) de ne pas délivrer de mandat aux personnes limogées par décret-loi dans le cadre de vastes purges lancées après 2016, malgré leur élection le 31 mars.

D'après le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), cette mesure touche plusieurs de ses candidats, pourtant autorisés par l'YSK à se présenter.

Lorsque les manifestants, parmi lesquels plusieurs députés du HDP, ont voulu lire une déclaration, la police est intervenue, dispersant le rassemblement à l'aide de canons à eau, a constaté un correspondant de l'AFP.

La députée Remziye Tosun est alors tombée sur une dalle en béton et s'est évanouie, avant d'être hospitalisée.
 D'après les informations obtenues par l'AFP, Mme Tosun a rapidement repris ses esprits mais les médecins lui ont décelé une fracture dans le dos.

D'après une responsable du HDP, le parti a demandé l'annulation de la décision de l'YSK dans six districts où il est arrivé en tête, notamment à Baglar.

Des manifestations y ont lieu quotidiennement contre cette décision, selon laquelle le candidat arrivé en deuxième position, ici celui du parti au pouvoir AKP, sera déclaré vainqueur.

Plus de 140.000 personnes ont été limogées de la fonction publique et des institutions par décret-loi dans le cadre de vastes purges lancées après une tentative de coup d'Etat en juillet 2016 imputée par Ankara au prédicateur Fethullah Gülen.

Outre les partisans présumés de M. Gülen, ces purges ont aussi visé les milieux prokurdes.

Accusés par le président Recep Tayyip Erdogan d'être liés à des "terroristes" kurdes, de nombreux cadres et élus du HDP ont été arrêtés depuis 2016.

Plusieurs dizaines de maires prokurdes ont également été limogés et remplacés par des administrateurs nommés par le ministère de l'Intérieur en 2016 et 2017.
(AFP, 17 avril 2019)

HDP Spokesperson: 'YSK Made a Coup Against the Will of People'

The Peoples' Democratic Party (HDP) Spokesperson Saruhan Oluç has held a press conference regarding the election body's decision to not mandate the election winners who were previously discharged from their jobs by Statutory Decrees.

In all six municipalities in the provinces of Diyarbakır, Van, Erzurum and Kars, the ruling Justice and Development Party (AKP) candidates became second in the March 31 local elections.

Oluç claimed that the YSK "set up a trap" against HDP by allowing those people to participate in the elections, then not mandating them when they won.
"A premeditated political conspiracy"

Saying that they will decide their next steps in the meeting of the party's Central Executive Council, Oluç briefly made the following remarks:

"This step the YSK took is nothing but a part of a premeditated political conspiracy. We say very clearly that the YSK has become an obvious part of the conspiracy that was premeditated by the AKP-MHP (the Nationalist Movement Party) alliance.

"YSK set up a trap. You'll say, 'Do judges set up a trap?'. Yes, we witnessed that the judges set up a trap in Turkey. The decision of the YSK has this meaning.

"What does this trap mean? YSK could make those who were discharged upon the Statutory Decrees not nominated. Issuing circulars in every topic that is necessary or not, YSK did not issue a circular about this subject. It could issue a circular and say, 'We don't approve [those who were dismissed upon the Statutory Decrees] to be nominated.'

"YSK openly made a coup against the will of the people. There is no right to object to the verdicts of the YSK. you can't go to the court, you can't go to the Constitutional Court. Taking advantage of this, YSK made a coup against the will of the people.

"YSK became a trustee appointer. It clearly appointed a trustee [to the municipalities]. It appointed a trustee by not giving mandate to the one who was elected, but giving it to the second one, the one who lost."
(BIA, 11 April 2019)

Manifestation contre l'annulation de l'élection de candidats prokurdes

Une centaine de personnes se sont rassemblées jeudi à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, pour protester contre une mesure prise la veille qui prive de mandat certains candidats prokurdes victorieux aux municipales du 31 mars.

Les manifestants ont tenté d'entrer dans la mairie de la ville, mais après intervention de la police ont transformé leur manifestation en sit-in, a constaté un correspondant de l'AFP.

Le Haut-comité électoral (YSK) a décidé mercredi de ne pas délivrer de mandat aux personnes limogées par décret-loi dans le cadre de vastes purges lancées après 2016 bien qu'elles aient été élues aux municipales la semaine dernière.

Dans ces cas-là, le candidat arrivé en deuxième position lors du scrutin municipal qui s'est tenu le 31 mars sera déclaré vainqueur.

D'après le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), cette mesure touche plusieurs de ses candidats qui avaient pourtant été autorisés par l'YSK à se présenter au scrutin.

Le député HDP Mithat Sancar a annoncé jeudi à Ankara que le parti allait demander l'annulation des élections dans cinq districts concernés par cette mesure.

Mais le parti affirmait que d'autres districts seraient également affectés par la mesure, comme celui de Baglar à Diyarbakir où Zeyyat Ceylan, le candidat du HDP est arrivé premier avec plus de 70% des voix.

Le candidat arrivé en deuxième position, avec 25% des voix, est celui du parti au pouvoir, l'AKP (islamo-conservateur).

"Pour nous, il s'agit d'un piège, mis en place par l'YSK", a déclaré M. Ceylan lors du rassemblement jeudi. "Bien sûr qu'il y a des pressions du gouvernement (....), mais personne ne s'attendait à une violation si évidente des élections de la part du YSK".

Plus de 140.000 personnes ont été limogées de la fonction publique et des institutions par décret-loi dans le cadre de vastes purges lancées après une tentative de coup d'Etat en juillet 2016 imputée par Ankara au prédicateur Fethullah Gülen.

Outre les partisans présumés de M. Gülen, ces purges ont aussi visé les milieux prokurdes.

Accusés par le président Recep Tayyip Erdogan d'être lié à des "terroristes" kurdes, de nombreux cadres et élus du HDP ont été arrêtés depuis 2016.

Plusieurs dizaines de maires prokurdes ont également été limogés et remplacés par des administrateurs nommés par le ministère de l'Intérieur en 2016 et 2017.
(AFP, 11 avril 2019)

L'élection de candidats prokurdes annulée par
le Haut-comité électoral

Le principal parti prokurde de Turquie a accusé mercredi les autorités électorales de lui avoir tendu un "piège" en prenant une décision qui prive de mandat certains de ses candidats victorieux aux municipales la semaine dernière.

Le Haut-comité électoral (YSK) a décidé mercredi de ne pas délivrer de mandat aux personnes limogées par décret-loi dans le cadre de vastes purges lancées après 2016 bien qu'elles aient été élues aux municipales la semaine dernière, a rapporté l'agence de presse DHA.

Dans ces cas-là, le candidat arrivé en deuxième position lors du scrutin municipal qui s'est tenu le 31 mars sera déclaré vainqueur, selon DHA.

D'après le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), cette mesure touche plusieurs de ses candidats qui avaient pourtant été autorisés par l'YSK à se présenter au scrutin.

"L'YSK, qui avait dit que (les candidats du HDP) étaient habilités à se présenter, s'est joué de nous, nous a tendu un piège", a dénoncé le HDP sur son compte Twitter.

Une responsable du HDP a indiqué à l'AFP que huit de ses candidats élus dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie étaient concernés par la décision de l'YSK.

Parmi eux figure le candidat du HDP dans le district de Baglar à Diyarbakir, arrivé premier avec plus de 70% des voix. Le candidat arrivé en deuxième position, avec 25% des voix, est celui du parti au pouvoir, l'AKP (islamo-conservateur). Dans la plupart des cas en cause, le candidat arrivé en deuxième position est d'ailleurs de l'AKP.

Plus de 140.000 personnes ont été limogées de la fonction publique et des institutions par décret-loi dans le cadre de vastes purges lancées après une tentative de coup d'Etat en juillet 2016 imputée par Ankara au prédicateur Fethullah Gülen.

Outre les partisans présumés de M. Gülen, ces purges ont visé les milieux prokurdes.

Accusé par le président Recep Tayyip Erdogan d'être lié à des "terroristes" kurdes, le HDP a fait l'objet depuis 2016 d'une forte répression, avec l'arrestation de ses co-présidents et d'élus.

Plusieurs dizaines de maires du HDP ont également été limogés et remplacés par des administrateurs nommés par le ministère de l'Intérieur en 2016 et 2017.

Avant le scrutin de la semaine dernière, M. Erdogan avait menacé d'avoir une nouvelle fois recours à ce procédé en remplaçant les maires qui seraient liés au "terrorisme".
(AFP, 10 avril 2019)

Demirtaş: Election Result A 'Total Fiasco' for AKP-MHP Bloc

Selahattin Demirtaş, the imprisoned former co-chair of the Peoples' Democratic Party (HDP), has given an interview to Deutsche Welle Turkish through his attorneys, evaluating the March 31 local elections.

"The result is a fiasco for the ruling bloc," said Demirtaş, who also told bianet before the elections, "I think the AKP-MHP bloc (the ruling Justice and Development Party and its ally, the Nationalist Movement Party) will be heavily punished by the people at the ballot box," in a mail interview.
"A total fiasco for the ruling bloc"

Demirtaş briefly made the following remarks in the interview:

"First of all, this needs to be underlined; the elections are by no means held in fair and equal conditions. Almost 95 percent of the media is under the control of the government. All possibilities of the state treasury are unlawfully used for the government's election campaign, in an illimitable and uncontrolled way. The judiciary, the bureaucracy, the law enforcement forces as such, are used unlawfully.

"Thousands of politicians, journalists, attorneys, students are filled in prisons. The opposition parties and especially my party, the HDP, tried and run their election campaigns under heavy pressure and threat.

"The result emerged despite all of these is a total fiasco for the ruling bloc. The opposition bloc achieved to materialize a democratic option with this election. Of course, I find this very important and meaningful."
"I am also an HDP member"

"HDP's role has been determining here. Every friend of mine who worked night and day in a self-sacrificing way has a big effort in this success.

"If I had a small contribution despite being behind bars, I'd be happy and honored. Then again, it is the success of the HDP, it would be wrong to view this as my success. Because I am an HDP member, too."
"The law is suspended"

Demirtaş also commented on HDP's rejected appeals, especially the one in the province of Muş, where it lost the election to AKP by around 300 votes.

"The district and provincial election councils act illegally by not taking the appeals by the opposition parties, including HDP, into consideration. A one-sided law that protects the government party is being applied. I am sure that if the cheating in Muş could be revealed, the result will change in favor of HDP. In many election councils, unfortunately, like in the courts, the law is suspended.

"If AKP insists on its wrong stance and the struggle for democracy continues while growing, the people will make them pay much heavier political prices."
(BIA, 9 April 2019)

Dégradations au Conseil de l'Europe: prison ferme pour 17 militants kurdes

Dix-sept militants kurdes ont été condamnés jeudi soir par le tribunal correctionnel de Strasbourg à des peines de prison ferme allant d'un mois à un an de prison pour de coûteuses dégradations au Conseil de l'Europe, a-t-on appris auprès de leurs avocates.

Les peines les plus sévères ont été prononcées à l'encontre de trois prévenus : l'un car il a été considéré comme "l'organisateur" du rassemblement qui a débouché sur les dégradations; les deux autres pour dégradations et violences envers des policiers, ont indiqué à l'AFP leurs avocates Florence Dole et Sendegul Aras au terme de près de neuf heures d'audience en comparution immédiate.

Les autres prévenus ont écopé de peines allant de un à six mois ferme, selon la même source.

Ils sont tous ressortis libres et devront éventuellement purger leur peine en Allemagne, a précisé Me Aras, qui parle d'un jugement "équilibré".

L'ensemble des prévenus, à l'exception d'un Français, vivent en Allemagne et ont été en outre été interdits de territoire français pendant deux ans par le tribunal, a indiqué Me Dole.

Ils devront indemniser solidairement le Conseil de l'Europe, qui avait chiffré les dégradations à 296.000 euros, selon les deux conseils.

Ces peines sont inférieures aux réquisitions du ministère public qui avait réclamé d'un an à 18 mois de prison avec mandats de dépôt.

Les faits remontent au 25 février dernier. Une quarantaine de militants kurdes réclamant la libération de leur chef historique Abdullah Öcalan, emprisonné en Turquie, avaient été interpellés après des dégradations commises sur l'Agora, un bâtiment du Conseil de l'Europe qui abrite le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT).

Cet organe se prononce régulièrement sur les conditions de détention de M. Öcalan, emprisonné dans un isolement quasi total depuis 20 ans sur l'île-prison d'Imrali, au large d'Istanbul.

De très nombreuses vitres, dont certaines blindées, avaient été endommagées, notamment par des jets de pavés et de fusées pyrotechniques. Selon l'organisation paneuropéenne, il s'agissait du troisième incident similaire depuis l'été 2018.

A la barre, la plupart des prévenus -- deux femmes et quinze hommes de 19 à 32 ans, dont sept comparaissaient détenus --, ont affirmé ne pas être venus avec la volonté de "commettre des dégradations" mais pour rendre visite aux militants kurdes qui ont entamé mi-décembre une grève de la faim devant le Conseil de l'Europe.

Affirmant encore avoir été émus par l'état de santé des grévistes, ils ont alors voulu entrer dans l'Agora pour dialoguer avec des représentants du CPT, ont-ils fait valoir.

"Le tribunal a rappelé que les peines sont sévères au regard de la gravité des faits et de la volonté manifeste des participants d'entrer de force dans l'Agora pour engager un bras de fer avec le CPT", a expliqué Me Dole.

Des milliers de Kurdes défilent traditionnellement chaque année en février à Strasbourg pour réclamer la libération d'Abdullah Öcalan, chef de la rébellion kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) arrêté le 15 février 1999.
(AFP, 4 avril 2019)

Men and Women to Run Together 58 HDP Municipalities

HDP nominated one man and one woman for each municipality it raced for. It has won 58 municipalities which will be run together by men and women.

The Peoples' Democratic Party (HDP) has won the elections in three metropolitan, five city and 46 district municipalities, according to the latest figures from the state-run Anadolu Agency (AA).

Acting according to the co-chairpersonship system, the party nominated one woman and one man for each of the municipalities it raced for. Although only one person can be officially nominated for a municipality, a co-chair can come into office after the elections.
Women candidates won in five districts in Mardin

The number of women who were officially nominated as mayoral candidates and won the election is 25. In the five districts that HDP won in the southeastern province Mardin, all five candidates were women.

Among provinces where HDP submitted women as mayoral candidates, two were won by the party. Bedia Özgökçe Ertan won the elections in Van and Berivan Helen Işık won in Siirt.

In other six provinces, women were elected as "co-chairs": Songül Korkmaz (Batman), Figen Altındağ (Mardin), Şevin Alaca (Kars), Eylem Çelik (Iğdır), Seher Kadiroğlu Ataş (Hakkari), and Hülya Alökmen Uyanık (Diyarbakır).
(BIA, April 1, 2019)

La position kurde dans le conflit en Syrie depuis 2011

Les positions clés des Kurdes de Syrie depuis le début de la guerre en 2011.

- Engagement prudent -

Le 1er avril 2011, alors que des manifestations ont vu le jour ailleurs en Syrie, plusieurs centaines de personnes défilent pour la première fois à Qamichli, Amouda et Hassaké, dans le nord-est à majorité kurde, en scandant "Nous ne voulons pas seulement la nationalité mais aussi la liberté".

En 1962, 20% des Kurdes de Syrie avaient été privés de leur citoyenneté à la suite d'un recensement controversé.

Le 7 avril, le président syrien Bachar al-Assad promulgue un "décret octroyant à des personnes enregistrées comme étrangères dans le gouvernorat de Hassaké la citoyenneté arabe syrienne". La mesure concerne environ 300.000 personnes.

Mais, les jours suivants, des manifestations ont lieu dans plusieurs localités du nord, notamment en faveur de la libération de détenus.

- Opposant assassiné -

Le 7 octobre 2011, Mechaal Tamo, qui avait rejoint le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, est tué à Qamichli. Libéré après trois ans et demi de prison, il avait rejeté une proposition de dialogue présentée aux partis kurdes par les autorités.

Le lendemain, les forces de sécurité syriennes tirent sur l'immense foule participant à ses funérailles.

- L'armée se retire -

En juin 2012, l'Armée syrienne libre (ASL), mise sur pied par des déserteurs syriens ayant rallié l'opposition au régime, appelle les "frères kurdes" à rejoindre la rébellion.

Les Kurdes, méfiants envers l'opposition qu'ils jugent peu encline à reconnaître leur spécificité, tentent toutefois de garder leurs régions à l'abri des violences.

En juillet, l'armée du régime se retire sans combat de certaines régions kurdes où des militants proches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) se sont déployés, suscitant des soupçons de collusion avec le pouvoir d'Assad.

Ankara accuse même Damas d'avoir "confié" plusieurs zones du nord de la Syrie à la branche syrienne du PKK, le Parti de l'union démocratique (PYD).

- Administration autonome -

Le 12 novembre 2013, le PYD et d'autres formations kurdes signent une déclaration établissant une administration autonome dans la région kurde. En 2016 est annoncée la création d'une "région fédérale", divisée en trois cantons.

La coalition de l'opposition qualifie le PYD de "formation hostile à la révolution syrienne".

- Alliés des Etats-Unis -

En octobre 2014, le département d'Etat révèle que des responsables américains ont rencontré pour la première fois des Kurdes du PYD dans le cadre de la stratégie des Etats-Unis contre le groupe Etat islamique (EI), qui s'est emparé de vastes territoires en Syrie et en Irak.

Début 2015, les forces kurdes soutenues par les frappes aériennes de la coalition antijihadistes conduite par Washington chassent l'EI de Kobané, une ville proche de la frontière turque, après plus de quatre mois de violents combats.

En octobre 2015, les Forces démocratiques syriennes (FDS), composées de 25.000 Kurdes et 5.000 Arabes, sont créées. Dominées par la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), elles reçoivent une aide conséquente des Etats-Unis.

Le 18 décembre 2017, le président Assad qualifie de "traîtres" les combattants kurdes soutenus par les Etats-Unis.

- Appel à l'aide du régime -

Le 27 juillet 2018, le Conseil démocratique syrien, bras politique des FDS, effectue une première visite officielle à Damas, deux mois après que le président Assad eut menacé de recourir à la force pour reconquérir les territoires kurdes.

Le 28 décembre, quelques jours après l'annonce par les Etats-Unis du futur retrait de leurs soldats --Washington est depuis revenu partiellement sur ce retrait--, les YPG appellent le régime à déployer ses troupes dans la région de Minbej (nord) par crainte de la Turquie. L'armée répond à l'appel.

Le 24 janvier 2019, le commandant en chef des FDS, Mazloum Kobani, plaide pour que l'alliance arabo-kurde des FDS bénéficie à l'avenir d'un "statut spécial" de la part d'Assad.

Le 9 février, les FDS annoncent avoir lancé leur offensive "finale" contre l'ultime réduit de l'EI dans le village de Baghouz, dans l'est.

Quelques jours plus tard, un haut responsable kurde exhorte les Européens à ne pas abandonner les Kurdes une fois l'EI vaincu et à contribuer à la création d'une force internationale dans le nord-est face à la Turquie.

Le 18 mars, le ministre de la Défense Ali Abdallah Ayoub affirme que l'armée syrienne "libérera" les zones sous contrôle des forces kurdes "par la force" ou par le biais d'"accords de réconciliation". Les autorités kurdes dénoncent des propos "menaçants".

Le 23 mars, les FDS ont annoncé la fin du "califat" autoproclamé il y a près de cinq ans par le groupe Etat islamique (EI), après avoir conquis le dernier territoire tenu par cette organisation jihadiste en Syrie.
(AFP, 23 mars 2019)

Minorités / Minorities

Génocide arménien: Erdogan s'en prend à nouveau à Macron

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'en est pris ce samedi à son homologue français Emmanuel Macron, dont il critique vertement la décision d'instaurer une journée de commémoration du génocide arménien.

«Adresser un message aux 700.000 Arméniens qui vivent en France ne te sauvera pas M. Macron», a déclaré Erdogan dans un discours devant des responsables de son parti à Kizilcahamam, au nord d'Ankara.

«Apprends d'abord à être honnête en politique, si tu ne l'es pas, tu ne pourras pas gagner», a-t-il poursuivi, assurant l'avoir déjà dit directement au président français «de nombreuses fois».

Au cours des commémorations mercredi à Paris, le premier ministre français Édouard Philippe a déclaré que la France entendait contribuer à la reconnaissance du génocide arménien en tant que crime contre l'humanité et ne se laisserait «impressionner par aucun mensonge». (AFP, 27 avril 2019)

Négation du Génocide des Arméniens: la Chambre doit réparer sa grave erreur

Communiqué du Comité des Arméniens de Belgique:     
    


Hier, 25 avril, la Chambre des représentants a adopté, en séance plénière, un texte de loi qui pénalise le négationnisme, à l’exception de celui du génocide des Arméniens, des Araméens/Assyriens et des Grecs pontiques pendant la première guerre mondiale.
 
La proposition de loi était déposée par des députés des quatre partis composant l’ancienne majorité : le MR, la N-VA, l’Open-VLD et le CD&V. Elle était présentée comme la transposition, dans la législation belge, d’une décision cadre de l’Union européenne sur le racisme et la xénophobie, ainsi que d’une convention du Conseil de l’Europe sur la cybercriminalité.
 
L’exclusion de la portée de la loi des génocides, crimes contre l’humanité et crimes de guerre n'ayant pas été sanctionnés par un tribunal international fit l’objet de nombreuses critiques de la part de différentes communautés, des médias et de certains parlementaires.
 
Trois amendements furent soumis en plénière, puis débattus en Commission de la Justice dans le courant de l’après-midi du 24. Peter De Roover (N-VA) demandait le retrait du texte concerné alors que Christian Brotcorne (CdH) et Olivier Maingain (Défi) demandaient qu’il soit complété pour inclure également le génocide des Arméniens. Aucun des trois amendements ne fut adopté. Le CD&V et le MR s’opposèrent à toutes les propositions de modification du texte, tandis que Groen, Ecolo et le PS s’abstinrent lors des trois votes.
 
Malgré le rejet en commission des amendements à la proposition de loi, les représentants de plusieurs partis s’exprimèrent en séance plénière pour préciser leur position, favorable à la pénalisation du négationnisme concernant le génocide des Arméniens.
 
Peter De Roover (N-VA) réitéra sa position et « marque son désaccord avec la disposition qui fait une distinction entre les génocides.»
 
Georges Dallemagne (CdH) : «Soit on laisse la liberté de nier tous les crimes de génocide, soit on décide de pénaliser leur négation, mais alors il faut traiter tous ces crimes de la même manière.»
 
Olivier Maingain (Défi) : « C’est parce que, dans notre pays, il y a des communautés arménienne et turque que la volonté de nier le génocide des Arméniens est inacceptable. Les arguties juridiques sont inacceptables. Ce sont tout simplement des arrières pensées électoralistes. Il faut avoir le courage de le dire.»
 
Carina van Cauter (Open-VLD) soutint l’amendement de la N-VA et dit « espérer que l’équipe suivante se penchera [après les élections] à nouveau sur le problème du génocide arménien ».
 
Christian Brotcorne (CdH) pour sa part, ajoutait que le rejet de son amendement était « regrettable parce que nous contribuons à figer la situation puisque plus personne ne sera jugé pour ce génocide ».
 
Alors que les représentants du MR n’avaient pas pris la parole en séance, les députés David Clarinval et Jean-Jacques Flahaux déposaient hier une proposition de loi distincte visant « la reconnaissance légale du génocide arménien de 1915 et la sanction de son négationnisme ». Il est à noter que les propositions de loi deviennent caduques dès la dissolution de la chambre.
 
Le Comité des Arméniens de Belgique s’était déclaré avec force contre l’instauration d’une loi à deux vitesse et ne saurait masquer sa déception face à l’adoption d’une clause dans la loi qui a été dictée par le gouvernement turc. Nous nous félicitons néanmoins de l’adoption en droit du principe de la pénalisation du négationnisme s’agissant du génocide des Tutsis ou des crimes commis à Srebrenica, même si cette loi ne s’applique pas encore au génocide des Arméniens. Nous prenons note de l’engagement de plusieurs partis en faveur de la pénalisation du négationnisme concernant le génocide de 1915 également et continuerons à travailler après les élections avec la représentation nationale pour réparer la grave erreur qui vient d’être commise.
 
Soulignons enfin que c’est avant tout à la société belge dans son ensemble, à travers ses élus, de décider si elle souhaite que des Etats étrangers puissent imposer à la Belgique des dispositions de droit pénal interne et exprimer par là leur pouvoir en son sein. (CAB, 26 avril 2019)


Appel du Premier ministre arménien aux députés belges

Le pays a commémoré ce 24 avril l’anniversaire du début du génocide. De nombreux Arméniens ont déposé des fleurs devant le mémorial d’Erevan. Le Premier ministre Pashinyan demande au parlement belge d’être cohérent.

Le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan demande au parlement belge d’inclure le génocide arménien dans sa loi contre la négation des génocides, dans un appel enregistré juste après la cérémonie qui honorait mercredi à Erevan la mémoire des centaines de milliers d’Arméniens tués lors des massacres ordonnés par le régime des Jeunes-Turcs entre 1915 et 1916.

"Les génocides doivent être reconnus, condamnés, et il est important de criminaliser leur négation. Car sans cela, on prépare le terrain à de nouveaux génocides", a-t-il dit dans une interview exclusive à La Libre Belgique.

"Le parlement belge a reconnu le génocide arménien", poursuit-il. "Il est logique qu’il inclut la négation de celui-ci dans ses lois. C’est une question de cohérence. Je demande au parlement belge de rester constant dans ses principes. C’est très important pour la sécurité globale et la prévention des conflits et d’autres génocides éventuels".

Nikol Pashinyan est l’homme de la "révolution de velours", celui qui a fait basculer le régime et introduit l’an dernier la démocratie en Arménie. Son parti a remporté plus de 70 % des voix lors des législatives de décembre dernier. La famille de cet Arménien de l’Est, ancien journaliste plusieurs fois emprisonné, n’a pas été décimée lors du génocide, mais, dit-il, chaque Arménien se sent concerné car chacun de ses ancêtres aurait pu être tué. "C’est une question personnelle et nationale", dit-il.

Le Premier ministre trouve encourageant que des universitaires, des écrivains, des politiques turcs aient commencé à sonder le passé de leur pays. "Il y a vingt ans, le terme même de génocide arménien était strictement interdit en Turquie. Aujourd’hui, même des députés en parlent. Ils ne le font pas pour l’Arménie mais pour la Turquie, leur propre pays. Je considère cela comme une démarche patriotique".

Le président Erdogan avait, le 23 avril 2014, exprimé les "condoléances" de la Turquie aux petits-enfants des victimes du génocide arménien, un petit pas un an avant le centenaire du génocide. Les choses n’ont pas avancé depuis. L’Arménie et la Turquie n’ont toujours pas de relations bilatérales. Nikol Pashinyan espère que ces relations pourront être rétablies, sans préconditions, c’est-à-dire sans que la question du Haut-Karabagh (une enclave arménienne en Azerbaïdjan) interfère dans la relation.

Le 24 avril, une journée du souvenir

Mercredi, des milliers de personnes déposaient des fleurs devant la flamme éternelle qui brille au mémorial d’Erevan. Une courte cérémonie religieuse, officielle et télévisée en direct, a précédé l’arrivée en silence de la foule. "Reconnaître notre souffrance, c’est soulager l’humanité", nous dit Berj Karazian, ténor à l’opéra.

Le mémorial du génocide à Erevan est situé sur une colline qui domine la capitale arménienne, à un jet du stade national. À chaque visite, des chefs d’État ou ministres y ont planté un sapin. Celui de Charles Michel, à côté de celui de Justin Trudeau, n’est pas très haut puisque la visite du Premier ministre belge date d’octobre 2018. Au loin, on voit, massive et enneigée, la montagne Ararat, le symbole de l’Arménie situé en territoire turc depuis le traité de Lausanne.

Chaque année, Hambik Martinian, 64 ans, de Glenndale en Californie emmène des Américains d’origine arménienne de la côte ouest pour la commémoration du génocide. Il est venu déposer une couronne de fleurs. "Ils ont tué mon grand-père à Ankara en 1915. Comment pourrais-je oublier ?", dit-il.

La mémoire des Arméniens est un bien précieux, entretenu comme un jardin secret, car les familles gardent très peu de souvenirs de leurs ancêtres massacrés : une photo jaunie, un bijou, un document… Leurs maisons ont été réquisitionnées. Les églises ont été pillées, puis laissées à l’abandon. En quelques mois, entre avril 1915 et juillet 1916, près d’1,2 million d’Arméniens, mais aussi des Araméens, Assyriens et Grecques pontiques, sont massacrés ou déportés vers les déserts de Syrie et de Mésopotamie. Le 24 avril 1915, date de la commémoration, correspond à l’arrestation des intellectuels à Constantinople, prélude au plan d’élimination conçu par les Jeunes-Turcs.
(La Libre Belgique, 25 avril 2019)

Génocide arménien: Erdogan fustige les "donneurs de leçons"

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a fustigé mercredi ceux qui "donnent des leçons" à la Turquie à propos du "génocide arménien", notamment la France, qu'il a accusée d'être responsable du génocide au Rwanda.

"Si nous regardons ceux qui essayent de donner des leçons sur les droits de l'homme ou la démocratie à la Turquie avec la question arménienne et la lutte contre le terrorisme, nous voyons qu'ils ont tous un passé sanglant", a affirmé M. Erdogan, lors d'un discours télévisé à Ankara.

"C'est évident qui a tué 800.000 personnes dans le génocide au Rwanda, les responsables sont les Français", a-t-il accusé, évoquant également l'Algérie. "Nous avons des archives et des documents qui le prouvent très clairement".

La France est accusée par le pouvoir rwandais d'avoir été complice du régime hutu responsable du génocide de 1994, voire d'avoir pris une part active aux massacres, ce qu'elle a toujours nié.

Le ton est monté entre Ankara et Paris après l'instauration par la France d'une journée de commémoration annuelle, le 24 avril, du génocide arménien de 1915.

Les Arméniens estiment qu'un million et demi des leurs ont été tués de manière systématique par les troupes de l'Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale.

Mais Ankara refuse l'utilisation du terme "génocide", évoquant des massacres réciproques sur fond de guerre civile et de famine ayant fait des centaines de milliers de morts dans les deux camps.

Les autorités turques ont par ailleurs interdit mercredi un rassemblement prévu à Istanbul pour commémorer le massacre des Arméniens, a constaté une journaliste de l'AFP.

Les forces de l'ordre ont dispersé une centaine de manifestants, dont une délégation internationale, qui avaient prévu de se rassembler devant l'ancienne prison, aujourd'hui Musée des arts islamiques, où furent détenus les premiers Arméniens arrêtés le 24 avril 1915.

"Ca fait neuf ans que les commémorations du génocide arménien sont organisées ici, c'est la première fois qu'il y a une interdiction des autorités", a expliqué à l'AFP Benjamin Abtan, président de l'Egam (European Grassroot Antiracist Movement), dénonçant une "insulte à la mémoire" des Arméniens.
(AFP, 24 avril 2019)

France marks first national commemoration of Armenian genocide

France held its first "national day of commemoration of the Armenian genocide" on Wednesday, fulfilling a pledge by President Emmanuel Macron that sparked an angry response from the Turkish government.

Macron announced the commemoration at a meeting with representatives of the country’s large Armenian community in February, honouring a promise made during his 2017 presidential campaign.

"France is, first and foremost, the country that knows how to look history in the face,” he said at the time, noting that France was among the first countries to denounce the World War I slaughter of Armenians by their Ottoman rulers.

France was the first major European country to recognise the massacres as genocide in 2001, following a lengthy struggle that has strained relations with Turkey.

Angry response from Ankara

For decades, Armenia and Turkey have been at odds over whether the World War I killings and deportations – which Armenia says left 1.5 million dead – should be described as genocide.

Turkey accepts that many Armenians living in the Ottoman Empire were killed but denies that the killings were systematically orchestrated and constitute a genocide.

Macron’s announcement in February drew an angry response from Ankara, with a spokesman for Turkish President Recep Tayyip Erdogan declaring: “No one can sully our history.”

French MP Jacques Marilossian, a member of Macron's Republic on the Move (LREM) party whose grandparents immigrated to France from Armenia, told FRANCE 24 that his grandparents never spoke about the genocide. More than a century later, Marilossian said he did not blame Turkey or the Turkish people, but the Turkish government, called “the Young Turks” at that time. "We should find a way to tell them we are not blaming Turkey for that [the massacres]. We are blaming the Turkish government in 1915."
‘We are not blaming Turkey, we are blaming Turkish government of 1915’

Earlier this month, Turkey also chastised the Italian parliament for approving a motion to officially recognise the killings as genocide.

Armenians commemorate the massacres on April 24 – the day in 1915 when thousands of Armenian intellectuals suspected of harbouring nationalist sentiment and being hostile to Ottoman rule were rounded up.

‘Historical accuracy and reconciliation’

French Prime Minister Edouard Philippe led the commemorations in France on Wednesday, laying flowers at a Monument for the Armenian Genocide erected on the northern bank of the river Seine in April 2003.

"France intends to contribute to the recognition of the Armenian genocide as a crime against humanity, against civilisation," said Philippe.

"It will not be impressed by any lies, by any pressure, what we are looking for is historical accuracy and reconciliation," he said. (FRANCE 24 with AFP)


23.5 Hrant Dink Site of Memory

After Hrant Dink, the Editor-in-Chief of Agos newspaper, was murdered in front of the former office of the newspaper at Sebat Apartment in Şişli, İstanbul on January 19, 2007, the apartment has acquired a special place in the public conscience and collective memory. Accordingly, the apartment will now host the 23.5 Hrant Dink Site of Memory.

While they were touring the site, a woman was whispering Rakel Dink, the wife of late journalist: "We are shedding our tears into ourselves."

Named after the article "April 23.5" penned by Hrant Dink on April 23, 1996, the site of memory has been introduced by Rakel Dink, Hrant Dink Foundation Project Coordinator Nayat Karaköse, Hrant Dink Foundation Executive Board Member Sibel Asna and artist Sarkis.

Rakel Dink: I hope it will be for the benefit of people

Thanking everyone who has contributed to the 23.5 Hrant Dink Site of Memory "on behalf of Turkey", Rakel Dink has stated the following:

"I wish that this site of memory will be for the benefit of people, I hope that it will help people's movement of love by remembering this murder.

"And, I hope that Turkey will not try to forget it from now on, he is always standing before their eyes like a picture. I would like to thank you all, because I am really moved..."

'We have prepared it to multiply goodness'

As for Sibel Asna, an Executive Board member of Hrant Dink Foundation, she has defined the site of memory as "a site of sentiment" and said:

"Our dream started after Ayşegül Altınay introduced us the sites of memory from around the world. A serious scientific research has been conducted. Nayat visited all aforementioned sites of memory around the world.

"As Rakel has also indicated, it is a site that we have prepared so as to multiply the goodness and to prevent the recurrence of similar incidents in the future. Each room has a different function..."
(BIA, April 23, 2019)



Une nouvelle offense contre la mémoire des victimes du génocide 1915?

Le 24 avril est le 104e anniversaire du début des premiers génocides du 20e siècle dont les peuples arménien, assyro-araméen et grec pontique dans l’Empire ottomans ont été victimes. Ces peuples et les défenseurs des droits de l’Homme de toute origine dans le monde entier se préparent à la commémoration de ces évènements tragiques.

Comme chaque année, les communautés arménienne, assyro-araméenne et grecque pontique de Belgique se mobilisent pour une veillée le 23 avril à 20 h et une cérémonie officielle le 24 avril à 12 h 30 devant le Mémorial de Génocide Arménien à Ixelles, suivie par une marche au départ de la cathédrale Saints Michel et Gudule à Bruxelles.

Dans l’annonce de ces évènements, l’Association des Arméniens démocrates de Belgique (AADB) rappelle:

“Cette année, notre mobilisation pour le 24 avril a acquis une toute autre importance. En effet, ce jour précis; oui, le 24 avril 2019, la chambre des représentants prévoit de voter un projet de loi ‘anti-négationniste’ excluant le génocide de 1915. Il s'agit là de la seconde coïncidence en Belgique offensant notre mémoire après l'attribution d'Europalia à la Turquie en 2015, année du centenaire du génocide.”

D’autre part, les organisations arménienne, assyro-araméenne et grecque pontique de Belgique ont diffusé le communiqué suivant à l’attention des forces démocratiques du pays:

“Le 24 avril prochain, la Chambre des Représentants s’apprête à voter un texte de loi interdisant les discours négationnistes, à l’exception notable du discours négationniste sur le génocide des Arméniens, des Araméens/Assyriens et des Grecs pontiques de 1915. Si nos organisations approuvent pleinement le principe de l’interdiction du négationnisme et de l’incitation à la haine et à la violence qui l’accompagnent, ils condamnent la formulation actuelle du texte.

“Le 24 avril, jour du vote du projet de loi, est également le jour de la commémoration du génocide des Arméniens. Si la Chambre souhaitait insulter la mémoire des victimes du génocide de 1915, ils n’auraient pas pu mieux s’y prendre.

“Nous demandons en conséquence à chacun des partis politiques représentés au parlement de modifier le texte de façon à y inclure la négation du génocide de 1915. A défaut de modifications avant les prochaines élections, les partis doivent s’engager formellement et publiquement, le jour du vote, à oeuvrer à le modifier après les élections s'il était adopté en l’état le 24 avril.

“L’exclusion du génocide de 1915 du champ d’application de la proposition de loi répond aux attentes illégitimes du gouvernement turc. Alors que le négationnisme fait généralement partie du discours de forces politiques minoritaires mais dangereuses pour la démocratie et pour la paix civile, le négationnisme du génocide de 1915 fait partie, lui, du discours officiel de l’Etat turc lui-même et de la majorité de sa diaspora belge. Il n’en est que plus nocif à l’intérêt général et à la paix civile.

“Le négationnisme de la Turquie a permis de faire régner le silence sur la violence et la haine qu’il encourage et justifie. Ces conséquences sont pourtant réelles. En Turquie, les rares Arméniens qui osent s’exprimer en public sont l’objet d’intimidations, menacés de mort ou assassinés. Le journaliste Hrant Dink, qui fut assassiné en 2007, en est le cas le plus célèbre. Le seul député arménien de Turquie, Garo Paylan, est menacé en permanence parce qu’il est arménien. L’un était, l’autre est encore un homme de paix, de dialogue et de vérité.

“La haine de l’Arménien est exportée en Europe par les diplomates turcs et par les personnes sous l’influence du gouvernement de ce pays. En Suède par exemple, le vice-président de la principale organisation turque du pays dût démissionner en avril 2016 pour avoir crié 'à mort les chiens arméniens' dans un discours négationniste et haineux sur la place centrale de Stockholm.

“En Belgique même, notre cher pays, en 2007, une émeute à Saint-Josse s’est terminée par le saccage d’un restaurant, sous les cris de « tuez-le, c’est un Arménien ». De manière inexplicable, les autorités décidèrent de n’engager aucune poursuite et le restaurateur arménien dût quitter le quartier et essuyer seul les lourdes pertes financières. Les incidents de ce type ne sont cependant pas recensés par les institutions responsables de la lutte contre le racisme au niveau belge et européen.

“La répression du discours négationniste en tant qu’incitation à la haine ou à la violence et donc tout aussi nécessaire s’agissant du négationnisme du génocide de 1915 que s’agissant des autres génocides. Le 24 avril, la Belgique se doit d’honorer ses propres valeurs.

“Telle qu'elle est formulée, la proposition de loi est une transposition d’une décision cadre de l’Union européenne et d’une Convention du Conseil de l’Europe. Il est cependant regrettable que la Belgique prenne en compte la limitation suggérée, mais pas imposée, par les textes européens au négationnisme des seuls génocides et crimes contre l’humanité qui ont été sanctionnés par une juridiction internationale. Or, le génocide de 1915 n’a pas fait l’objet d’un jugement par un tribunal international.

“Cette limitation n’étant pas une obligation pour les Etats membres, nous demandons à la Chambre des représentants d’inclure tous les génocides reconnus officiellement par la Belgique dans le champ d’application de la loi.

“On rappellera que la Belgique a reconnu le génocide des Arméniens en 1998 (au Sénat), puis en 2015, par un vote à la Chambre et par une déclaration du Premier ministre Charles Michel.”

Comité des Arméniens de Belgique
Centre culturel du peuple de Mésopotamie
Fédération des Assyriens de Belgique
Fédérations des Araméens (syriaques)
Association des Grecs pontiques "Kamian K'en Argos"


En effet, si cette proposition de loi est adoptée par la Chambre des représentants belges avec l’exclusion du génocide de 1915 du champ d’application, il constituera une deuxième offense contre la mémoire des peuples arménien, assyro-araméen et grec pontique après l’organisation d’Europalia-Turquie juste au 100e anniversaire du génocide de 1915.

Même l’adoption par une majorité à la Chambre le 23 juillet 2015 d’une résolution sur la commémoration du génocide arménien n’était pas suffisante pour faire oublier cette offense.

La communauté arménienne de Belgique avait déploré notamment l'ambiguïté du texte, en particulier dans le paragraphe 2 qui demande au gouvernement fédéral "de reconnaître que la Turquie actuelle ne saurait être tenue pour responsable historiquement et moralement du drame vécu par les Arméniens de l'Empire Ottoman".

"Ce paragraphe fait un amalgame malheureux. Aujourd'hui, de courageux intellectuels et membres de la société civile turque prônent le langage de vérité. Ils se battent avec dignité, souvent au péril de leur intégrité physique, pour que leur pays reconnaisse le génocide arménien, assume son passé et se débarrasse enfin du fardeau de plus en plus insoutenable d'un mensonge d'Etat qui perdure depuis 100 ans. Tout au contraire, les autorités turques s'arc-boutent sur le déni, persistent à nier l'évidence du génocide des Arméniens et des Araméens (Syriaques, Chaldéens et Assyriens) et continuent à en glorifier les ordonnateurs.”

Le génocide de 1915 doit être couvert par la loi réprimant le négationnisme

Appel des associations démocrates en Belgique:

Le 24 avril prochain, la Chambre des Représentants s’apprête à voter un texte de loi interdisant les discours négationnistes, à l’exception notable du discours négationniste sur le génocide des Arméniens, des Araméens/Assyriens et des Grecs pontiques de 1915. Nous approuvons pleinement le principe de l’interdiction du négationnisme et de l’incitation à la haine et à la violence qui l’accompagnent, mais nous condamnons la formulation actuelle du texte.

Le 24 avril, jour du vote du projet de loi, est également le jour de la commémoration du génocide des Arméniens. Si la Chambre souhaitait insulter la mémoire des victimes du génocide de 1915, ils n’auraient pas pu mieux s’y prendre.

Nous demandons en conséquence à chacun des partis politiques représentés au parlement de modifier le texte de façon à y inclure la négation du génocide de 1915. A défaut de modifications avant les prochaines élections, les partis doivent s’engager formellement et publiquement, le jour du vote, à oeuvrer à le modifier après les élections s'il était adopté en l’état le 24 avril.

L’exclusion du génocide de 1915 du champ d’application de la proposition de loi répond aux attentes illégitimes du gouvernement turc. Alors que le négationnisme fait généralement partie du discours de forces politiques minoritaires mais dangereuses pour la démocratie et pour la paix civile, le négationnisme du génocide de 1915 fait partie, lui, du discours officiel de l’Etat turc lui-même et de la majorité de sa diaspora belge. Il n’en est que plus nocif à l’intérêt général et à la paix civile.

Le négationnisme de la Turquie a permis de faire régner le silence sur la violence et la haine qu’il encourage et justifie. Ces conséquences sont pourtant réelles. La haine de l’Arménien est exportée en Europe par les diplomates turcs et par les personnes sous l’influence du gouvernement de ce pays. La répression du discours négationnisme en tant qu’incitation à la haine ou à la violence est donc tout aussi nécessaire s’agissant du négationnisme du génocide de 1915 que s’agissant des autres génocides. Le 24 avril, la Belgique se doit d’honorer ses propres valeurs.

On rappellera que la Belgique a reconnu le génocide des Arméniens en 1998 (au Sénat), puis en 2015, par un vote à la Chambre et par une déclaration du Premier ministre Charles Michel.


Un documentaire sur la commémoration Hrant Dink à Bruxelles en 2015


https://www.facebook.com/bethkinne.nahro/videos/872129946464512/?t=670


Altercation entre un ministre turc et une députée française sur le génocide

Une violente altercation au sujet du "génocide arménien" a opposé vendredi le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu et la députée française LREM Sonia Krimi lors d'une réunion de l'Assemblée parlementaire de l'Otan en Turquie.

Cet accrochage est survenu au lendemain de la parution dans le journal officiel en France du décret instaurant une commémoration annuelle, le 24 avril, du "génocide arménien" de 1915.

La publication de ce décret a suscité une nouvelle salve de violentes critiques en Turquie contre la France et le président Emmanuel Macron, qui avait annoncé en février l'instauration de cette journée de commémoration, au grand dam d'Ankara.

A l'ouverture vendredi de la réunion de l'Assemblée parlementaire de l'Otan à Antalya (sud), le président du parlement turc Mustafa Sentop, s'est fendu d'une nouvelle attaque contre la France, l'accusant de "manipuler l'histoire" et lui imputant la responsabilité des massacres commis en Algérie à l'époque coloniale et au Rwanda.

Mme Krimi a alors pris la parole pour se dire "choquée" par les critiques turques et rejeter la version de l'Histoire "écrite par les vainqueurs", selon des images de la réunion retransmises en direct.

Son intervention a suscité une réplique du chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu, qui s'en est violemment pris à la France et à M. Macron.

"En termes de génocide et d'histoire, la France est bien le dernier pays à pouvoir donner des leçons à la Turquie parce que nous n'avons pas oublié ce qu'il s'est passé au Rwanda et en Algérie", a-t-il fulminé.

"Vous pouvez continuer à regarder les choses de haut mais nous continuerons à vous remettre à votre place de cette façon", a-t-il ajouté.

A la suite de cet accrochage, Mme Krimi et la délégation française participant à la réunion ont quitté la salle en signe de protestation.

"Quand l'arrogant @MevlutCavusoglu se permet de vous donner des leçons en arrogance et politesse avec arrogance et impolitesse !", a par la suite écrit sur Twitter la députée française, ajoutant à sa publication les hashtags #24avril et #genocidearmenien.

Affirmant ensuite que le chef de la diplomatie turque l'avait bloquée sur le réseau social, Mme Krimi a ajouté: "Quelle belle leçon de démocratie et de diplomatie!".

Le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, a partagé sur Twitter un article listant "les taches sombres de l'histoire de France", ajoutant que "ni leur passé colonialiste, ni leur présent égocentrique ne leur garantit de supériorité morale".

"Leur objectif n'est pas seulement de s'en prendre à l'histoire de la Turquie, mais de condamner son présent et son avenir. Ils n'y arriveront pas", a-t-il insisté.

Les Arméniens estiment qu'un million et demi des leurs ont été tués de manière systématique par les troupes de l'Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale.

Mais Ankara refuse l'utilisation du terme "génocide", évoquant des massacres réciproques sur fond de guerre civile et de famine ayant fait des centaines de milliers de morts dans les deux camps.
(AFP, 12 avril 2019)

La loi anti-négationniste conforte le négationnisme turc

Le 24 avril prochain, la Kamer van volksvertegenwoordigers Belgium Chambre des représentants s’apprête à voter un texte de loi interdisant les discours négationnistes, à l’exception notable du discours négationniste sur le génocide des Arméniens, des Araméens/Assyriens et des Grecs pontiques de 1915. Si nos organisations approuvent pleinement le principe de l’interdiction du négationnisme et de l’incitation à la haine et à la violence qui l’accompagnent, ils condamnent la formulation actuelle du texte.

Le 24 avril, jour du vote de la proposition de loi, est également le jour de la commémoration du génocide des Arméniens. Si la Chambre souhaitait insulter la mémoire des victimes du génocide de 1915, elle n’aurait pas pu mieux s’y prendre.

Nous demandons en conséquence à chacun des partis politiques représentés au parlement de modifier le texte de façon à y inclure la négation du génocide de 1915. A défaut de modifications avant les prochaines élections, les partis doivent s’engager formellement et publiquement, le jour du vote, à oeuvrer à modifier la loi après les élections si elle était adoptée en l’état le 24 avril.

L’exclusion du génocide de 1915 du champ d’application de la proposition de loi répond aux attentes illégitimes du gouvernement turc. Alors que le négationnisme fait généralement partie du discours de forces politiques minoritaires mais dangereuses pour la démocratie et pour la paix civile, le négationnisme du génocide de 1915 fait partie, lui, du discours officiel de l’Etat turc lui-même et de la majorité de sa diaspora belge. Il n’en est que plus nocif à l’intérêt général et à la paix civile.

Le négationnisme de la Turquie a permis de faire régner le silence sur la violence et la haine qu’il encourage et justifie. Ces conséquences sont pourtant réelles. En Turquie, les rares Arméniens qui osent s’exprimer en public sont l’objet d’intimidations, menacés de mort ou assassinés. Le journaliste Hrant Dink, qui fut assassiné en 2007, en est le cas le plus célèbre. Le seul député arménien de Turquie, Garo Paylan, est menacé en permanence parce qu’il est arménien. L’un était, l’autre est encore un homme de paix, de dialogue et de vérité.

La haine de l’Arménien est exportée en Europe par les diplomates turcs et par les personnes sous l’influence du gouvernement de ce pays. En Suède par exemple, le vice-président de la principale organisation turque du pays dût démissionner en avril 2016 pour avoir crié « à mort les chiens arméniens » dans un discours négationniste et haineux sur la place centrale de Stockholm.

En Belgique même, notre cher pays, en 2007, une émeute à Saint-Josse s’est terminée par le saccage d’un restaurant, sous les cris de « tuez-le, c’est un Arménien ». De manière inexplicable, les autorités décidèrent de n’engager aucune poursuite et le restaurateur arménien dût quitter le quartier et essuyer seul les lourdes pertes financières. Les incidents de ce type ne sont cependant pas recensés par les institutions responsables de la lutte contre le racisme au niveau belge et européen.

La répression du discours négationniste en tant qu’incitation à la haine ou à la violence et donc tout aussi nécessaire s’agissant du négationnisme du génocide de 1915 que s’agissant des autres génocides. Le 24 avril, la Belgique se doit d’honorer ses propres valeurs.

Tel qu’elle est formulée, la proposition de loi est une transposition d’une décision cadre de l’Union européenne et d’une Convention du Conseil de l’Europe. Il est cependant regrettable que la Belgique prenne en compte la limitation suggérée, mais pas imposée, par les textes européens au négationnisme des seuls génocides et crimes contre l’humanité qui ont été sanctionnés par une juridiction internationale. Or, le génocide de 1915 n’a pas fait l’objet d’un jugement par un tribunal international.

Cette limitation n’étant pas une obligation pour les Etats membres, nous demandons à la Chambre des représentants d’inclure tous les génocides reconnus officiellement par la Belgique dans le champ d’application de la loi.

On rappellera que la Belgique a reconnu le génocide des Arméniens en 1998 (au Sénat), puis en 2015, par un vote à la chambre et par une déclaration du Premier ministre Charles MICHEL

Comité des Arméniens de Belgique
Centre culturel du peuple de Mésopotamie
Fédération des Assyriens de Belgique
Fédérations des Araméens (syriaques)
Association des Grecs pontiques "Kamian 'k'en Argos"

Contact: Nicolas Tavitian, Président du Comité des Arméniens de Belgique. Tel : 0495 77 08 67 / Mail: contact@armencom.be


Sur le 25e anniversaire du génocide rwandais


Dogan Özgüden, 7 avril 2019

Les 6-7 avril... Le 25e anniversaire du commencement du génocide rwandais dans lequel ont été lâchement assassinés près d'un million êtres humains... Il est commémoré dans le monde entier et on rediscute à cette occasion de la responsabilité des pays européens, la Belgique et la France en tête, et de l'ONU.

Malheureusement, il n'y a aucun mot de la Turquie, le pays qui était la scène du premier génocide du 20e siècle: le génocide 1915 des Arméniens et Assyriens...

J'avais écrit l'article suivant il y a neuf ans pour le quotidien Yeni Gündem du 29 mai 2000.
Je le publie à nouveau pour partager le chagrin du peuple rwandais et de tou(te)s mes ami(e)s rwandai(se)s avec qui nous luttons ensemble contre le racisme depuis 25 ans, particulièrement avec Florida Mukeshimana, la formatrice principale des Ateliers du Soleil.

Florida Mukeshimana parle:

"Le 6 avril 1994, aux environs de 19 heures 30 ou de 20 heures, un ami a téléphoné à la maison, il nous a dit que l'avion présidentiel aurait été descendu. Quelques minutes après, la radio RTLM (Radio-Télévision des Mille Collines) a diffusé la nouvelle. Nous avons pressenti qu'un drame allait s'abattre sur le pays, nous n'avons pas dormi cette nuit-là.

"Vers 7 heures 30 du même jour, les casques bleus ont appelé mon mari et lui ont appris que monsieur Landouald Ndasingwa, alors ministre du Travail et des Affaires sociales, venait d'être assassiné. 'Nous croyons que les massacres politiques ont commencé, les tueurs vont probablement venir ici, nous allons vous évacuer vers un endroit plus sûr' ont-ils dit à mon mari.

"Nous avons pris quelques effets pour partir avec les Casques bleus. Ils nous ont déposés à une école technique. Au fur et à mesure que la journée avançait, les personnes fuyant les massacres affluaient nombreux à l'école. Elles nous disaient que les militaires et les miliciens du MRND-CDR s'en prenaient aux Tutsis et aux adhérents des partis politiques d'opposition. Un désespoir profond se lisait sur leurs visages, car ils avaient échappé de justesse à la mort. Ils racontaient l'horreur dont ils avaient été témoins: 'les miliciens se servent de tout ce qui leur tombe sous les yeux: les couteaux, les machettes, les pierres, etc... Certaines victimes supplient les tueurs de les fusiller, ce que ceux-ci refusent de faire et ne l'acceptent que si les victimes leur achètent des balles. Certaines victimes achetaient donc les armes dont les miliciens se servaient pour les tuer.

"Le 9 avril 1994, les Casques bleus ont commencé à organiser l'évacuation des expatriés à partir de Kicukiro. Mon mari a demandé à ce que nous soyons également évacués. Le chef de l'évacuation a catégoriquement refusé. A un moment il a dit à mon mari: 'Nous ne pouvons prendre le risque d'emmener avec nous un ministre d'un parti d'opposition." Par ces paroles, ce responsable militaire venait de condamner mon mari à mort.

"Le 11 avril, des militaires français étaient venus aider à l'évacuation. Mon mari leur a demandé s'ils pouvaient nous emmener avec eux. Le chef de ces militaires lui a dit que cela ne posait aucun problème. 'Nous allons vous conduire auprès de l'ambassadeur français. Là vous serez en sécurité.' a-t-il ajouté. Il avait à peine terminé cette phrase que le chef militaire belge s'interposé et dit au Français: 'Si vous prenez ce type avec vous, vous aurez des problèmes.' Le chef des militaires français a dit qu'il allait réfléchir. Mais quand, quelques heures plus tard, mon mari lui a reposé la question, il l'a regardé dédaigneusement sans dire un seul mot. Le même jour, tous les prêtres, les religieux et les civils expatriés ont été évacués tandis que plus de 2.000 personnes, traquées par les miliciens et les militaires de la garde présidentielle, étaient abandonnées.

"Mon mari m'a dit: Je ne peux pas attendre que les militaires et les miliciens viennent me tuer ici.' Nous nous sommes fait une brèche dans la clôture et nous nous sommes dirigés vers le quartier de Kagarama. En chemin, nous avons été arrêtés par des miliciens qui nous ont pris argent, montres et bracelets. Ils nous ont conduits dans l'enclos d'un milicien de ce quartier. Une heure après notre arrestation, six militaires de la garde présidentielle sont venus et ont emmené mon mari, je ne l'ai plus revu.

"Quelques jours plus tard, j'ai appris sa mort par la RTLM, voix macabre des génocidaires. Le journaliste de cette radio déclarait: 'Nous avons exterminé tous les complices du FPR. Monsieur Ngurinzira Boniface n'ira plus à Arusha, vendre le pays au profit du FPR. Les Accords d'Arusha ne sont plus que des chiffons de papier comme l'avait prédit notre papa Habyarimana."

*

Le Rwanda est un pays d'Afrique centrale dont la population est composée de Hutus, majoritaires, et de Tutsis, minoritaires... Le Front patriotique rwandais (FPR) était en lutte armée contre la dictature du général Habyarimana, arrivé au pouvoir en 1973 par un coup d'état. Le FPR était soutenu non seulement par les Tutsis, également par les Hutus démocrates et pacifistes.

L'époux de Florida, Ngurinzira Boniface, est le ministre rwandais des affaires étrangères. Courageux, il s'engage à la recherche d'une solution pacifique à ce conflit ethnique Hutu-Tutsi qui a été provoqué par le grand capital belge... Il mène les négociations avec la guérilla qui aboutissent en août 1993 aux accords d'Arusha pour la paix.

Toutefois, ce processus de paix s'arrête tout à coup quand l'avion présidentiel est abattu. Se déclenche immédiatement l'opération génocide. Il est de notoriété publique depuis le premier jour qu'il s'agissait d'un complot des rentiers de la guerre et que l'extermination était provoquée systématiquement par la RTLM, animé par un Belge.

L'époux de Florida paie par sa vie le prix de ses qualités démocrates et pacifistes.

Florida qui a vécu le génocide et la trahison avec toutes les horreurs se trouve depuis lors à Bruxelles avec ses trois filles et un fils. Depuis cinq ans, nous travaillons avec elle aux Ateliers du Soleil.

La langue maternelle de Florida est le Kinyarwanda... Son époux était un des spécialistes renommés de cette langue... Ils luttaient ensemble pour faire vivre et développer leur langue maternelle contre la domination du français.

Aujourd'hui, aux Ateliers du Soleil, Florida enseigne le français, la langue véhiculaire d'ici, aux Arméniens de Diyarbakir, Assyriens de Tur Abdin, Kurdes de Dersim, Turcs d'Emirdag ainsi qu'aux Afghanes, Africains, Sud-américains, Albanais, Bosniaques, Azeris. Bien entendu, en leur rappelant sans cesse de ne jamais oublier leur langue maternelle -- arménienne, araméenne ou kurde--, et qu'ils la pratiquent toujours.

Elle partage toujours leur chagrin et leur joie...

En plus, elle lutte de toute sa force pour que ne se répètent plus les génocides. C'est elle qui a crié aux élus belges à la Commission d'enquête du Sénat la lâcheté et la trahison des Casques bleus belges...

C'est cette lutte digne des Florida qui a obligé le mois passé le premier ministre belge Guy Verhofstad, accompagné de ses ministres principaux, de se rendre au Rwanda et de demander pardon au peuple rwandais au nom de l'Etat belge.

Le président allemand, lui aussi, n'avait-il pas demandé pardon tout récemment au peuple juif en se rendant en Israël.

Juste au 85e anniversaire du génocide arménien... Pendant que l'indifférence et le négationnisme de l'Etat turc à ce sujet dépassent toute imagination.

C'est le cri des Florida qui vaincra l'arrogance des Etats... Vainqueur, Florida sourit autrement... Ses regards étincellent autrement.

Et les cris de Karakin, de Simuni, de Beriwan s'amplifient de plus en plus en se joignant à celui de Florida et se transforment en uncxhoeur céleste résonnant dans l'infinité de l'univers.

Eux aussi, ils attendent le jour où ils souriront autrement et leurs regards étincelleront autrement.


A Istanbul, la basilique Sainte-Sophie otage du choc des civilisations

Christian Makarian, L'Express, 29 mars 2019

En voulant refaire du haut lieu d'Istanbul une mosquée, le leader turc Erdogan nourrit de sombres calculs mêlant Histoire, identité religieuse et ambition personnelle...

Avec son art consommé de la provocation planétaire, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, vient de rendre publique sa dernière intention sultanesque. Il estime que "le temps est venu" pour la basilique Sainte-Sophie d'Istanbul (Constantinople) de redevenir une mosquée, ce qu'elle fut dès le lendemain de la conquête de la ville par le sultan Mehmet II, le 29 mai 1453, jour de deuil pour toute la chrétienté orthodoxe.
Le symbole de l'orthodoxie

Du haut des 55,6 mètres de sa coupole, corseté par quatre minarets massifs, cet édifice que Michel-Ange voulut surpasser en édifiant la coupole de Saint-Pierre de Rome (136,57 mètres), Hagia Sophia, en grec ("Sainte Sagesse"), Ayasofya en turc, est un des plus hauts symboles du basculement de civilisation qui s'accomplit avec la conquête ottomane sous la bannière de l'islam. La construction actuelle remonte à l'empereur Justinien, qui l'inaugura en 537 ; elle prit alors la place d'une première basilique voulue par l'empereur Constantin lui-même, fondateur de la ville, ("polis"), qui allait porter son nom et qui fit passer le monde romain du paganisme au christianisme par l'édit de Milan, en l'an 313, ouvrant ainsi le chapitre déterminant de l'histoire de l'Europe.

Une série de tremblements de terre, fréquents dans cette zone sismique, ravagea la coupole de Sainte-Sophie, reconstruite en 989 par l'architecte arménien Tiridate, mais le pire fut atteint par les profanations multiples causées par la sauvagerie des Croisés latins, lors du pillage de Constantinople, en 1204. Cette église phare résuma à elle seule les onze siècles du glorieux Empire byzantin, de langue et de culture grecques, qui se prolongea dans le monde slave, après la prise de la ville par les Ottomans, en particulier à travers la foi orthodoxe de la Russie. 

Erdogan, champion de l'islamo-nationalisme

Dans tout cela, absolument rien de turc. Sauf après la victoire définitive de Mehmet II sur les Byzantins, ainsi résumée par l'historien Georges Minois, auteur d'une remarquable Histoire du Moyen Age (Tempus Perrin) : "La prise de Constantinople par les Turcs : derrière cette expression neutre [...] se cache une hideuse réalité humaine dans laquelle l'islam se révèle encore plus odieux que le christianisme lors de la prise de Jérusalem." C'est Mehmed II, "véritable tyran sanguinaire, sadique et débauché" (G. Minois), qui transforma Sainte-Sophie en mosquée, ce qui épargna le bâtiment.

Une ère d'atrocités que Mustafa Kemal (Atatürk) décida de ne plus exalter et de dépasser en faisant de la basilique-mosquée un musée, en 1934, afin d'ancrer la Turquie dans la modernité et de la rapprocher de l'Europe. Il fit décrocher les énormes panneaux portant le nom d'Allah, de Mahomet et des califes (rétablis en 1951) ; il désaffecta le lieu du culte pour "l'offrir à l'humanité".

Quatre-vingt-cinq ans plus tard, Erdogan voudrait inverser la courbe de l'Histoire pour satisfaire les islamistes ; il qualifie la muséification de "grosse erreur" en préférant le profil de Mehmed II au message de tolérance de la spiritualité monothéiste. Non seulement il a les moyens de revenir sur la décision du fondateur de la Turquie, mais il affiche aussi sa volonté de manipuler l'Histoire pour soulever une adhésion populaire à des fins électorales. Grâce à la Constitution qu'il a fait adopter en 2017, il peut procéder par décret, sans passer par le Parlement.

Le pillage de l’or arménien, une industrie post-génocidaire

"Haber Turk TV a interviewé l’un des milliers de pilleurs de tombes turcs qui tentent de retrouver des trésors arméniens datant de l’époque du génocide, il y a un siècle."

Cette télévision turque a offert complaisamment en avril 2018 une tribune à Ugur Kulac qui revendique 500 000 chasseurs de trésor enregistrés dans son entreprise. Kulac y explique doctement « La seule chose à laquelle le chasseur de trésor pense, c’est à l’or ; et à rien d’autre. Bien sûr, il détruit les sites où il fouille négligemment. », ce à quoi le journaliste répond : « Waouh ! Très cool ! » Le chasseur d’or des Arméniens poursuit, sans se poser de question : « Certaines minorités ont été déportées du pays. Elles n’ont pas pu emporter leurs biens avec elles. Elles les ont enterrés dans divers endroits, pensant qu’elles reviendraient. Mais la plupart n’ont pas trouvé le moyen de revenir. »

Sans blague ?

La profanation des tombes et églises arméniennes de Turquie est une industrie post-génocidaire menée avec l’aval tacite de l’Etat. Mais visiblement, seuls les touristes étrangers sont arrêtés en Turquie lorsqu’ils sont accusés (le plus souvent à tort) de trafic d’antiquités, ce qui donne l’opportunité aux autorités turques de les jeter en prison pendant quelques mois, le temps de leur soutirer le prix de leur libération. Le Collectif VAN vous propose la traduction de l’éditorial du journaliste arméno-américain Harut Sassounian, paru dans The California Courier le 11 avril 2019.

(http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=100403)

La négation du génocide arménien peut être dénoncée, confirme la justice

La négation du génocide arménien peut bien être dénoncée en France: la cour d'appel de Paris a relaxé jeudi le directeur du site des Nouvelles d'Arménie poursuivi par un chercheur français qualifié de "négationniste patenté" du génocide arménien de 1915.

La situation peut sembler paradoxale: la France a reconnu le génocide arménien en 2001, mais le Conseil constitutionnel a censuré en 2012 la loi pénalisant sa contestation, la jugeant contraire à la liberté d'expression.

Ainsi, Maxime Gauin, un chercheur français financé par un think tank turc, a attaqué le directeur du site des Nouvelles d'Arménie, Jean-Marc Toranian, et un contributeur à son site pour diffamation et injure publique par voie électronique.

Le plaignant poursuivait trois séries de propos publiés en 2013 et 2014, où il était comparé au négationniste Robert Faurisson (régulièrement condamné pour nier la réalité de la Shoah) et qualifié de "véritable tâcheron au service du fascisme turc", notamment pour avoir écrit que "les déportés étaient très bien nourris et accueillis et au cours et au terme de leurs marches forcées".

La cour d'appel a confirmé le jugement de première instance, déboutant Maxime Gauin. Elle a jugé que les propos poursuivis présentaient un caractère diffamatoire, mais a retenu "la bonne foi" sur un sujet présentant "un intérêt public".

"Puisqu'on n'érige pas en délit le négationnisme des Turcs, qu'au moins on puisse dire que ce sont des menteurs", avait réagi après le jugement de première instance l'avocat et défenseur des droits de l'Homme Henri Leclerc.

Lors du procès en octobre 2017, Maxime Gauin avait pleinement assumé contester la qualification de génocide contre les Arméniens. Il demandait à la justice de lui accorder réparation pour avoir été "injurié", "blessé". "Quoi de pire pour un historien que d'être comparé à des faussaires comme Robert Faurisson?", avait-il demandé. "Quoi de pire pour un historien" que d'être assimilé à un suppôt du "fascisme ?".

Jean-Marc Toranian avait lui rappelé son inlassable combat contre le négationnisme "qui est un moment du crime, sa continuation".
(AFP, 28 mars 2019)

Politique intérieure/Interior Politics

New Mayor of Istanbul obstructed by pro-Erdogan majority

The İstanbul Metropolitan Municipal Council has convened for the second time since Ekrem İmamoğlu took office as the Metropolitan Mayor.

In the second session of the council, the expertise commissions of the metropolitan municipal council have been designated.

The municipal council members from the main opposition Republican People's Party (CHP), whose candidate for İstanbul Metropolitan Mayorship was İmamoğlu, proposed that a "Commission for Struggle Against Drugs" and a "Commission for Gender Equality" be established.

Both proposals of the party have been rejected by the municipal council members from the ruling Justice and Development Party (AKP) and Nationalist Movement Party (MHP).

The second session of the municipal council was also aired online on official Twitter account of Ekrem İmamoğlu:
Rejection by AKP and MHP

The members from the AKP and MHP rejected the proposal for a commission on struggle against drug use on the ground that "policies on drugs could be developed under the title of Social Policies."

Those members also demanded that the name of "Commission for Gender Equality" be changed to "Commission on Women, Family and Children."
Number of commission members reduced

One of the proposals submitted by the CHP was to add "trade unions" to the name of the "Commission on Urban Economy and Professional Chambers." This proposal of the party was not accepted, either.

With the proposal of the AKP, which has the majority in the İstanbul Metropolitan Municipal Council with 176 members, the number of commission members has been reduced to eight. That being the case, the CHP's rate of representation in commissions has also decreased. (BIA, April 24, 2019)

Main opposition leader attacked at soldier's funeral

The leader of Turkey’s main opposition party has been attacked at the funeral of a soldier killed in fighting against Kurdish militants. The Republican People’s party (CHP) leader, Kemal Kılıçdaroğlu, was taken to a nearby house by security forces for his protection, the state news agency Anadolu said.

Video of the incident on social media showed a mob pushing and shoving Kılıçdaroğlu as he made his way through the crowd. His party confirmed that Kılıçdaroğlu had been attacked but said he was safe. “Kılıçdaroğlu is at the CHP headquarters right now. He is fine,” a party official said.

In a speech later outside his party’s HQ, Kılıçdaroğlu said the attack targeted Turkey’s unity. “The assailants have no respect for the martyr [dead soldier],” Kılıçdaroğlu told a crowd of around 1,000 supporters from the top of a bus. “They are not genuine Muslims,” he said. He said the incident would not deter him from defending law and justice.
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The Ankara governor’s office said in a statement: “Legal action has been launched against the culprits of the incident.”

The CHP last month won mayors’ offices in Ankara and Istanbul in local elections in a setback for the ruling party of the president, Recep Tayyip Erdoğan. Erdoğan’s Justice and Development party (AKP) is appealing for a rerun of the Istanbul election citing irregularities in the tight race against the CHP candidate, Ekrem İmamoğlu.

Election authorities last week granted İmamoğlu his mandate after carrying out a limited recount that showed he had won the city by a slim margin of about 13,000 votes.

The soldier had died in clashes with the outlawed Kurdistan Workers Party (PKK). However, Erdoğan had repeatedly warned that PKK members were among the CHP’s list of candidates.


CHP to Protest Attack on Its Leader in All 81 Provinces

The Republican People's Party (CHP) has announced that its provincial branches in all 81 provinces of Turkey will today (April 22) stage demonstrations in protest of the attack  against its leader Kemal Kılıçdaroğlu.

"Simultaneous press statements will be held at in the 81 provinces against the treacherous attack against our chairperson," CHP's provincial branch in the capital Ankara announced.

Kılıçdaroğlu was attacked at the funeral of a soldier yesterday (April 21) who lost his life in a clash with the Kurdistan Workers' Party (PKK) members in the southeastern province of Hakkari.
"Not an ordinary protest"

CHP Spokesperson Faik Öztrak held a press conference at the party headquarters after the attack, this is "not an ordinary protest."

Asserting that who instigated the attack is "clear," Öztrak pointed to the pro-government media for "threatening Kılıçdaroğlu with execution," and Minister of Interior Süleyman Soylu for "ordering not to let CHP members in at martyr funerals."

"The owners of the poisonous language that plants seeds of hatred and animosity in this society are the shareholders of the treacherous attack today," Öztrak added.

"The traitors who try to split the country by firing bullets against our soldiers and the impudent people who try to divide the nation through the martyr funerals with the headlines are the servants of the same imperialist powers. There is a clear unity of purpose between them," Öztrak claimed.

Also criticizing the Minister of Defense Hulusi Akar because of his reaction against the incident, calling him to resign. Akar, also present at the funeral, said to the attackers, "Okay friends, you gave your message. Disperse now."
(Agencies, April 22, 2019)

Le candidat de l'opposition proclamé vainqueur à Istanbul

Le candidat de l'opposition a été proclamé maire d'Istanbul mercredi après avoir infligé une humiliante défaite au parti du président Recep Tayyip Erdogan qui continue de se battre bec et ongles pour faire invalider le scrutin.

Ekrem Imamoglu a reçu son mandat de maire du Haut comité électoral (YSK), en dépit d'un recours introduit la veille par l'AKP, le parti du président Erdogan, exigeant la tenue d'un nouveau scrutin au prétexte que celui du 31 mars avait été entaché d'"irrégularités".

M. Imamoglu, candidat du parti d'opposition CHP (social-démocrate), a été acclamé par des dizaines de ses partisans en arrivant aux bureaux de l'YSK dans le complexe abritant le palais de justice à Istanbul, selon un correspondant de l'AFP.

Après avoir obtenu son mandat, M. Imamoglu s'est rendu à la mairie d'Istanbul, contrôlée depuis 25 ans par des élus issus de la mouvance islamiste, pour la passation de pouvoirs.

Des dizaines de milliers de ses partisans se sont rassemblés devant la mairie pour fêter sa victoire, entonnant un chant nationaliste prisé par l'opposition laïque.

Dans une allocution, il a promis d'être "au service de 16 millions de personnes et non pas d'une personne, d'un groupe ou d'un parti".

- "Plus belle ville au monde" -

"C'est le début d'une nouvelle ère pour Istanbul. Je serai le maire le plus démocratique au monde", a-t-il ajouté.

Remerciant les Stambouliotes de l'avoir porté à la tête "de la plus belle ville au monde", il les a exhortés à surmonter "les rancunes et les inimitiés", exacerbées par une campagne extrêmement polarisante.

L'AKP avait officiellement déposé mardi un recours pour demander la tenue d'un nouveau scrutin à Istanbul, affirmant que celui qui s'est tenu le 31 mars avait été marqué par des "irrégularités".

Le parti présidentiel affirme avoir fourni "trois valises pleines de documents" étayant ses accusations à l'YSK qui doit examiner cet appel avant de rendre sa décision.

Ce recours extraordinaire est intervenu plus de deux semaines après le scrutin, au moment où des opérations de recomptage touchaient à leur fin à Istanbul.

"Nous attendons des institutions compétentes des déclarations claires à propos de ces processus au plus vite", a déclaré M. Imamoglu juste avant la passation de pouvoir avec son prédécesseur.

D'après les résultats provisoires de ces élections municipales, l'AKP de M. Erdogan est arrivé en tête à l'échelle nationale, mais a subi un cuisant revers en perdant la capitale Ankara et la plus grande ville et poumon économique du pays Istanbul, sur fond de récession.

- Députée blessée -

Refusant de concéder la défaite à Istanbul, où il a lui-même commencé sa carrière politique comme maire, M. Erdogan a dénoncé des "irrégularités" massives et commises, selon lui, de manière "organisée".

L'AKP affirme que des bureaux de vote ont minimisé le nombre de voix obtenues par son candidat, l'ex-Premier ministre Binali Yildirim, et soutient que plusieurs milliers de personnes ont été indûment inscrites sur les registres électoraux.

Il a déposé depuis deux semaines plusieurs recours auprès de l'YSK qui ont conduit à un recomptage partiel, en majorité des quelque 300.000 voix comptabilisées comme nulles le jour du scrutin.

Mardi soir, le recomptage a pris fin dans le district stambouliote disputé de Maltepe, confirmant la victoire de M. Imamoglu avec 13.500 voix d'avance sur son rival, selon le CHP.

L'YSK avait suscité la controverse la semaine dernière en excluant des candidats pro-kurdes élus maires le 31 mars dans des localités à majorité kurde, après les avoir autorisés à se présenter.

Une députée prokurde a été blessée mercredi lors d'une manifestation organisée à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, pour dénoncer cette mesure, selon un correspondant de l'AFP.

Lorsque les manifestants, parmi lesquels plusieurs députés du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), ont voulu lire une déclaration, la police est intervenue pour les disperser à l'aide de canons à eau.

La députée Remziye Tosun est alors tombée sur une dalle en béton et s'est évanouie, avant d'être conduite à l'hôpital où une fracture au dos a été décelée, selon des informations obtenues par l'AFP.
(AFP, 17  avril 2019)

Erdogan pour l'annulation du scrutin municipal à Istanbul

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé que les autorités électorales devraient annuler le scrutin municipal remporté par l'opposition à Istanbul, arguant que des irrégularités rendaient le vote illégitime, selon des propos rapportés mercredi.

"Nos collègues ont établi tout cela (les irrégularités présumées). Bien entendu, cela jette un voile. S'il y a une approche sincère, cela devrait conduire à une annulation" du scrutin, a déclaré M. Erdogan, cité par les quotidiens progouvernementaux Sabah et Hürriyet.

Ces déclarations accentuent la pression sur le Haut-comité électoral (YSK), alors que le parti de M. Erdogan, l'AKP (islamo-conservateur), a annoncé mardi qu'il allait demander la tenue de nouvelles élections à Istanbul.

Selon les résultats provisoires du scrutin municipal qui s'est tenu le 31 mars en Turquie, M. Erdogan a essuyé un cinglant revers en perdant Ankara et Istanbul, les deux principales villes du pays qui étaient contrôlées par l'AKP et ses prédécesseurs islamistes depuis 25 ans.

Refusant de concéder la défaite à Istanbul, M. Erdogan a dénoncé des "irrégularités" massives et commises selon lui de manière "organisée".

L'AKP affirme que des bureaux de vote ont minimisé le nombre de voix reçues par son candidat en envoyant des données tronquées aux autorités électorales et soutient que dans un district, celui de Büyükçekmece, plusieurs milliers de personnes ont été indûment inscrites sur les registres électoraux.

Le parti présidentiel a déposé depuis la semaine dernière plusieurs recours auprès de l'YSK qui ont conduit à un recomptage partiel, en majorité des quelque 300.000 voix comptabilisées comme nulles le jour du scrutin.

Alors que ce recomptage est presque fini, le candidat de l'opposition, Ekrem Imamoglu, maintenait mardi soir une avance de 14.000 voix sur son adversaire de l'AKP, l'ex-Premier ministre Binali Yildirim.

"Les objections vont continuer jusqu'à ce que l'YSK prenne la décision finale", a déclaré M. Erdogan, cité par la presse. "L'YSK rendra sa décision. Même s'il n'y a qu'une seule voix d'écart, lorsque la décision sera prise, nous dirons : +Très bien, vos désirs sont des ordres+".
(AFP, 10 avril 2019)

Erdogan dénonce un "crime organisé" lors des municipales à Istanbul

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré lundi que les élections municipales tenues la semaine dernière et dont les premiers résultats donnent son parti perdant à Istanbul avaient été marquées par des "irrégularités" massives commises de manière "organisée".

"Il ne s'agit pas d'irrégularités çà et là, presque toute l'affaire est irrégulière", a assuré M. Erdogan. "Notre parti a établi que des crimes organisés, que des actions ont été perpétrées de manière organisée" lors du scrutin, a-t-il ajouté.

Ces déclarations accentuent la pression sur les autorités électorales qui doivent décider cette semaine d'accepter ou rejeter un recours du parti de M. Erdogan demandant le recomptage de l'ensemble des voix à Istanbul.

D'après les résultats provisoires du scrutin qui s'est tenu le 31 mars, le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) a subi un revers inédit depuis son arrivée au pouvoir en 2002 avec la perte d'Ankara et une défaite d'un cheveu à Istanbul.

Refusant de concéder la défaite, l'AKP a demandé dimanche au Haut-comité électoral (YSK) de recompter toutes les voix dans 38 des 39 districts d'Istanbul, et d'invalider les votes dans le dernier district.

Semblant ouvrir pour la première fois la porte d'un nouveau vote à Istanbul, M. Erdogan a déclaré dimanche : "Aux Etats-Unis, lorsqu'il y a débat sur 1% du vote, vous voyez qu'ils décident de refaire les élections".

"A Istanbul, où il y a plus de 10 millions d'électeurs, personne n'a le droit de proclamer sa victoire avec une différence de 13 ou 14.000 voix", a-t-il ajouté.

La perte d'Istanbul, capitale économique de la Turquie où vit 20% de la population du pays, serait un revers électoral inédit pour M. Erdogan.

Le président turc entretient un lien personnel fort avec Istanbul, ville où il est né et dont il a été maire de 1994 à 1998, un mandat qui lui a servi de tremplin pour ensuite briguer les plus hautes fonctions.

- Appels au "devoir" -

Ekrem Imamoglu, candidat du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), soutenu par d'autres formations hostiles à M. Erdogan, est arrivé en tête à Istanbul avec 25.000 voix d'avance sur son opposant de l'AKP, l'ancien Premier ministre Binali Yildirim.

Alors qu'un recomptage partiel est en cours à Istanbul, le CHP a affirmé lundi que M. Imamoglu maintenait 15.722 voix d'avance sur son adversaire.

En dernier recours, l'opposition en appelait lundi à la conscience du YSK.

"J'en appelle aux juristes qui travaillent au Haut-comité électoral : votre indépendance et votre objectivité sont primordiales", a insisté le chef du CHP, Kemal Kiliçdaroglu, lors d'une conférence de presse.

"La Turquie, qui a vécu des problèmes économiques si importants, des problèmes internes et externes, doit sortir au plus vite de cette atmosphère électorale", a-t-il ajouté. "C'est l'YSK qui peut la sortir de cette atmosphère électorale, et je l'invite à remplir son devoir".

La dirigeante du parti nationaliste Iyi, Meral Aksener, alliée du CHP dans ces élections, a elle aussi appelé les fonctionnaires du YSK à "rester en mesure de regarder nos enfants et nos petits enfants en face".

M. Imamoglu, qui se présente d'ores et déjà comme le "maire d'Istanbul", accuse l'AKP de vouloir gagner du temps en multipliant les recours pour effacer les traces d'éventuelles malversations commises à la municipalité.

Le porte-parole de l'AKP Omer Celik a balayé samedi ces "conjectures creuses", soutenant qu'il était "naturel" d'introduire des recours. Il a affirmé que l'AKP respecterait les résultats finaux après recomptage, même s'ils lui étaient défavorables.

A Ankara, malgré des recours déposés par l'AKP la semaine dernière, le candidat du CHP Mansur Yavas a ainsi obtenu lundi matin le document confirmant sa prise de fonction.

"Je souhaite la même chose à Istanbul", a-t-il déclaré, le document encadré en main, en promettant de faire d'Ankara une capitale compétitive à l'échelle mondiale.
(AFP, 8 avril 2019)

Elections Municipales: revers d'Erdogan à Istanbul et Ankara

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a essuyé lundi un revers inédit en 16 ans de pouvoir, les résultats partiels d'élections municipales tenues la veille indiquant que son parti s'acheminait vers une défaite à Istanbul après avoir déjà perdu Ankara.

Confronté à une récession économique et une inflation record, le chef de l'Etat avait jeté toutes ses forces dans la campagne pour un scrutin local considéré comme un baromètre de sa popularité, tenant jusqu'à huit meetings par jour à travers le pays.

Si la coalition de M. Erdogan est arrivée en tête à l'échelle nationale avec 51% des voix, l'opposition a remporté Ankara et était en passe d'arracher Istanbul, deux villes que le parti présidentiel AKP et ses prédécesseurs islamistes contrôlaient depuis 25 ans.

Refusant de concéder la défaite, l'AKP a annoncé qu'il déposerait des recours auprès des autorités électorales.

A Istanbul, joyau de la couronne de M. Erdogan, qui a été maire de cette ville dont il a fait la vitrine de ses projets considérables d'infrastructures, le candidat de l'opposition Ekrem Imamoglu était crédité d'une courte avance sur l'ex-Premier ministre Binali Yildirim.

Le président du Haut-comité électoral (YSK), Sadi Güven, a indiqué lundi que M. Imamoglu devançait M. Yildirim d'environ 28.000 voix, d'après des résultats partiels, une goutte d'eau à l'échelle d'une ville de 15 millions d'habitants.

L'agence de presse étatique Anadolu créditait lundi M. Imamoglu de 48,79% des voix contre 48,51% pour M. Yildirim, après dépouillement de 99% des urnes.

Sans attendre les résultats définitifs, M. Imamoglu a mis à jour lundi sa biographie sur Twitter, se présentant comme le "maire de la municipalité métropolitaine d'Istanbul", et ajouté qu'il voulait "commencer le plus vite possible à servir les Stambouliotes".

- "Erreurs évidentes" -

M. Yildirim, qui avait revendiqué la victoire dès dimanche soir, a admis lundi que son adversaire "semble avoir reçu 25.000 voix de plus", mais a souligné "que le comptage des voix était toujours en cours".

Quelle que soit l'issue de la bataille d'Istanbul, coeur économique et démographique du pays, M. Erdogan a déjà essuyé un revers cinglant avec la perte de la capitale.

Selon Anadolu, le candidat de l'opposition, Mansur Yavas, était en tête avec 50,90% des voix, contre 47,06% pour celui de la majorité, Mehmet Özhaseki, après dépouillement de 99% des urnes.

Ce dernier a déclaré lundi qu'il fallait "respecter la décision des urnes", mais ajouté que son parti était en train de déposer des recours pour contester des "erreurs très évidentes" commises selon lui dans plusieurs bureaux de vote.

"Nous verrons dans les jours qui viennent à quel point tout cela va influencer le résultat final", a-t-il ajouté.

L'AKP a appelé lundi à réexaminer la validité des bulletins considérés comme nuls. Selon Anadolu, 290.000 votes sont concernés à Istanbul et 90.000 à Ankara.
 Les partis ont jusqu'à mardi 10H00 GMT pour déposer leurs recours auprès du YSK.

Si la victoire de M. Imamoglu se confirme à Istanbul, l'opposition contrôlera les trois premières villes de Turquie, avec Ankara et Izmir (ouest), pour la première fois depuis un quart de siècle.

- Tempête économique -

Les résultats obtenus par l'opposition à Ankara et Istanbul sont d'autant plus remarquables que l'AKP a bénéficié d'une visibilité écrasante dans les médias, pour beaucoup contrôlés par le pouvoir.

Mais la situation économique semble avoir fait du mal à l'AKP, de nombreux électeurs rencontrés par l'AFP dans les bureaux de vote à Istanbul et Ankara, plaçant ce sujet au sommet de leurs préoccupations.

Alors que l'AKP s'est appuyé sur une forte croissance pour engranger les victoires électorales depuis 2002, il a dû, cette fois-ci, composer avec la première récession en dix ans, une inflation record et un chômage en hausse.

"La crise économique a vraiment fait du mal à ses électeurs", souligne Berk Esen, professeur associé à l'université Bilkent, à Ankara.

Outre une économie en berne, l'AKP s'est heurté à un front uni de l'opposition, le CHP et l'Iyi (droite) présentant un candidat commun dans les grandes villes.

Le parti prokurde HDP a appuyé cette alliance en ne présentant pas de candidat dans l'ouest du pays afin d'éviter la dispersion des voix anti-Erdogan.

Dans le sud-est à majorité kurde du pays, le HDP a récupéré plusieurs villes comme Diyarbakir et Van où ses maires avaient été remplacés par des administrateurs publics nommés par le gouvernement dans un contexte de pressions croissantes contre ce parti depuis 2016.
(AFP, 1 avril 2019)

Elections municipales: comment comprendre les résultats partiels ?

Le président Recep Tayyip Erdogan a eu beau peser de tout son poids dans la campagne des élections municipales de dimanche, son parti s'achemine vers une défaite à Istanbul et Ankara, un camouflet sans précédent pour le chef de l'Etat.

S'il a maintenu une fine majorité à l'échelle nationale, des résultats partiels donnent l'opposition gagnante dans les deux principales villes du pays, que le parti au pouvoir AKP et ses prédécesseurs islamistes contrôlaient depuis 25 ans.

Pourquoi ce revers ?

La situation économique semble avoir érodé la popularité de l'AKP dans les grandes villes, alors que le parti islamo-conservateur s'est appuyé sur une forte croissance pour enchaîner les victoires électorales depuis 2002.

Il a dû composer cette fois-ci avec la première récession en dix ans, une inflation record et un chômage en hausse.

Jusqu'à présent, "M. Erdogan a obtenu le soutien de sa base en promettant que la stabilité politique apporterait la prospérité économique", explique Berk Esen, professeur associé à l'université Bilkent, à Ankara. "Mais ni l'une, ni l'autre n'ont été obtenues sous ses mandats".

Si pour Emre Erdogan, professeur à l'université Bilgi d'Istanbul, l'économie a "très certainement" eu un impact, "la seconde raison (de l'avancée de l'opposition), et la plus importante, est le soutien des électeurs kurdes".

Le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), deuxième formation d'opposition au Parlement, a en effet décidé de se concentrer sur le sud-est à majorité kurde du pays, ne présentant pas de candidat dans l'ouest, afin d'éviter une dispersion des voix anti-Erdogan.

"Les chiffres globaux montrent que les candidats (de l'opposition) ont réussi à attirer la majorité des électeurs du HDP", explique Emre Erdogan.

Le président Erdogan est-il menacé ?

D'après les résultats partiels, l'AKP a perdu trois métropoles à l'opposition, dont Ankara, Istanbul et Antalya (sud), des villes qui représentent un budget considérable.

Si les résultats partiels de lundi se confirment, l'AKP dirigera désormais 15 métropoles, contre 18 auparavant, et le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) 11, contre six actuellement.

Le président Erdogan a immédiatement appelé, dans la nuit de dimanche à lundi, à identifier les "faiblesses" de la majorité pour y remédier.

Si ces résultats peuvent "nuire à (sa) réputation", ils "ne vont pas affecter la répartition des sièges au Parlement, et comme il s'agit d'un système présidentiel, ils n'affecteront nullement l'exécutif", relativise Emre Erdogan.

ça pourrait être "le début de la fin" pour la majorité, estime toutefois Ayse Ayata, professeure de Sciences politiques à l'Université technique du Moyen-Orient (Ödtü) à Ankara.

"M. Erdogan a déjà vu ces dernières années son parti s'affaiblir en interne, c'est pourquoi il se charge personnellement de porter les campagnes", ajoute-t-elle.

Quelle réaction de la majorité ?

L'AKP a d'ores et déjà annoncé qu'il déposerait des recours dans plusieurs villes, dont Ankara et Istanbul.

"Nous admettrons avoir gagné les coeurs des gens là où nous l'avons emporté et nous admettrons n'avoir pas été à la hauteur là où nous avons perdu", a déclaré le président Erdogan dimanche soir.

Mme Ayata s'attend à ce que le président réagisse "calmement pour protéger l'économie. (...) Il tient toujours la majorité des districts (à Istanbul) et c'est ce qu'il soulignera", ajoute-t-elle.

A Ankara, l'AKP a remporté la majorité au conseil électoral (40,96% selon les résultats partiels), et pourrait donc, selon Mme Ayata, "remplacer quand il veut le maire CHP par un maire AKP", grâce à une procédure de destitution.

Pour Emre Erdogan, la majorité dans les conseils municipaux pourrait aussi permettre de "limiter la marge de manoeuvre" des maires de l'opposition.

Après les élections locales de 2014, des administrateurs ont été nommés par le gouvernement dans 95 des 102 municipalités remportées par des candidats prokurdes. M. Erdogan a affirmé pendant la campagne qu'il n'hésiterait pas à recourir à nouveau à cette méthode.

L'opposition renforcée ?

"Les résultats vont enhardir l'opposition, puisqu'elle a maintenant une formule gagnante pour défier M. Erdogan et son parti dans les futures élections", estime M. Esen.

Ces résultats, après 16 ans de domination de M. Erdogan et alors que les conditions de campagne étaient défavorables à l'opposition, "indiquent que la Turquie dispose toujours d'un système politique compétitif", note-t-il.
(AFP, 1 avril 2019)

Forces armées/Armed Forces

Missiles russes: Ankara comprend les "préoccupations" de l'Otan

La Turquie a affirmé vendredi qu'elle était consciente des préoccupations de ses alliés au sein de l'Otan au sujet de l'achat par Ankara de systèmes de défense russes qui ont fortement tendu les rapports avec les Etats-Unis.

"Nous devons prendre en compte les préoccupations de l'Otan. Dire que la Turquie ne les prend pas en compte, c'est faux", a déclaré le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu lors d'une conférence de presse à Ankara.

Il s'exprimait au sujet de l'achat par son pays du système russe de défense anti-aérienne S-400 qui doit être livré cet été à la Turquie, en dépit de la forte opposition des Etats-Unis.

Washington a sommé la Turquie de choisir entre le système de défense russe et les avions de chasse américains F-35, dont la Turquie souhaite également acquérir 100 exemplaires.

Les Etats-Unis ont suspendu début avril les livraisons d'équipements au sol liés à l'usage du F-35, un appareil conçu pour communiquer en temps réel avec les systèmes militaires de l'Otan, dont ceux de défense antimissiles.

Les Etats-Unis craignent que la technologie dont sont dotées les batteries S-400 ne serve à collecter des données technologiques sur les avions militaires de l'Otan, dont est membre Ankara, et que la Russie puisse ainsi y accéder.

"Nous ne trouvons pas crédibles les allégations selon lesquelles les S-400 pourraient pénétrer les systèmes des F-35 s'ils étaient déployés en Turquie", a déclaré M. Cavusoglu, rappelant qu'Ankara avait proposé de mettre en place un groupe de travail pour étudier les inquiétudes de Washington.

"Nous n'avons toujours pas reçu de réponse de la part des Etats-Unis, mais l'Otan a positivement accueilli notre proposition", a-t-il affirmé.

Alors que le spectre de sanctions américaines potentiellement dévastatrices pour la fragile économie turque se profile, Ankara semble soucieux de trouver une issue à ce problème qui empoisonne ses relations avec Washington.

Le ministre de la Défense Hulusi Akar, le porte-parole du président Recep Tayyip Erdogan Ibrahim Kalin et le ministre des Finances Berat Albayrak, également gendre de M. Erdogan, ont effectué cette semaine un déplacement à Washington.

D'après des médias, plusieurs hypothèses sont envisagées, comme la non-activation des S-400 après livraison à la Turquie, ou le transfert des batteries russes dans un pays tiers.
(AFP, 19 avril 2019)

Erdogan: La Turquie pourrait avancer la date de livraison des S-400 russe

La Turquie pourrait avancer la date de livraison du système de défense antiaérienne et antimissiles russe S-400, prévue en juillet, malgré les vigoureuses objections de Washington, a déclaré le président Recep Tayyip Erdogan selon des propos rapportés mercredi.

"Le système de défense S-400 devait être livré en juillet, mais cela pourrait être avancé", a déclaré M. Erdogan à des journalistes à bord de l'avion qui l'a ramené d'une visite à Moscou lundi soir.

"Cette mesure que nous avons prise pour la sécurité de notre pays ne vise pas un pays tiers et ne cède pas nos droits souverains à des pays tiers", a-t-il ajouté, selon des propos publiés dans la presse mercredi.

M. Erdogan était à Moscou lundi pour s'entretenir avec son homologue russe Vladimir Poutine, notamment de la livraison des S-400.

Washington a sommé la Turquie de choisir entre le système de défense russe et les avions de chasse américains F-35, que la Turquie souhaite également acquérir à 100 exemplaires.
 Les Etats-Unis ont suspendu début avril les livraisons d'équipements au sol liés à l'usage du F-35, un appareil conçu pour communiquer en temps réel avec les systèmes militaires de l'Otan, dont ceux de défense antimissiles.

Les Etats-Unis craignent en effet que la technologie dont sont dotées les batteries S-400 ne serve à collecter des données technologiques sur les avions militaires de l'Otan, dont est membre Ankara, et que la Russie puisse ainsi y accéder.

Washington a notamment proposé à Ankara des missiles américains Patriot en guise de solution alternative aux S-400, mais le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu, qui s'est rendu aux Etats-Unis la semaine dernière, a affirmé mercredi que cet accord n'était pas encore garanti.

S'exprimant lors d'une interview à la chaîne privée NTV, il a ajouté: "Nous n'avons pas besoin que d'un S-400, nous allons avoir besoin d'autres systèmes de défense".

"Si les Etats-Unis ne veulent pas vendre les Patriot, demain nous pouvons prendre un deuxième S-400, ou un autre système de défense", a-t-il déclaré.

Réagissant à cette déclaration, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a déclaré que la Russie était "ouverte" à l'idée d'une nouvelle vente éventuelle de S-400 à la Turquie.

"La réalisation d'une coopération (militaire et technique) illustre le niveau de développement de relations bilatérales, et cela s'applique également pour la Turquie", a-t-il déclaré à la presse.

"La Russie possède les capacités appropriées, les compétences technologiques. Et bien sûr la Russie cherche des opportunités pour étendre sa coopération militaire et technique. C'est un processus tout à fait normal", a-t-il ajouté.
(AFP, 10 avril 2019)

Achat du système de défense russe: Erdogan persiste

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a persisté vendredi dans sa volonté d'acquérir le système de défense russe S-400 malgré les mises en demeure de Washington qui a sommé la Turquie d'y renoncer et suspendu la livraison à Ankara d'équipements liés aux avions militaires américains F-35.

"Le processus S-400 est achevé", a déclaré M. Erdogan, précisant que les premières livraisons de ce système de défense auraient lieu en juillet.

Le président turc a également critiqué les commentaires "totalement erronés" selon lui de Washington concernant les commandes des batteries S-400 par la Turquie, estimant que les alliés au sein de l'Otan ne devraient pas prendre de sanctions les uns à l'encontre des autres.

Les Etats-Unis, qui craignent que la technologie dont sont dotées les batteries S-400 ne serve à collecter des données technologiques sur les avions militaires de l'Otan et que la Russie puisse y accéder, ont proposé à Ankara des missiles américain Patriot en guise d'alternative. Les Etats-Unis affirment également que le dispositif de défense russe n'est pas compatible avec les équipements de l'Otan.

Mais "malheureusement", a rétorqué M. Erdogan, "les Etats-Unis ne nous vendent pas les Patriots dans les mêmes termes que la Russie". Les batteries S-400 sont un système de défense anti-missile et anti-aérien similaires aux Patriots américains.

Il avait auparavant souligné que la Turquie voulait une production conjointe, des crédits et des livraisons rapides dans le cadre de tout contrat concernant les Patriots, mais Washington considère défavorablement ces exigences.

Lundi, l'administration du président américain Donald Trump avait sommé la Turquie de choisir entre le système de défense russe et les avions de chasse américains F-35, que la Turquie souhaite également acquérir, et suspendu la livraison d'équipements liés à ces avions au gouvernement turc.

"En attendant une décision sans équivoque de la Turquie qui doit renoncer aux livraisons du système S-400, les livraisons et activités associées à la mise en place des capacités opérationnelles des F-35 de la Turquie ont été suspendues", a déclaré un responsable du Pentagone.

Washington a déjà livré en juin 2018 ses premiers F-35, mais ces appareils restent aux Etats-Unis pendant toute la formation des pilotes turcs, un processus qui peut prendre un à deux ans.

Lundi prochain, M. Erdogan sera en Russie pour des entretiens avec son homologue russe Vladimir Poutine, sa troisième visite dans ce pays en 2019.
(AFP, 6 avril 2019)

Affaires religieuses / Religious Affairs

Deux espions présumés des Emirats arabes unis écroués

Les autorités turques ont placé en détention provisoire vendredi deux hommes soupçonnés d'être des espions des Emirats arabes unis et d'être liés au meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, a rapporté vendredi l'agence de presse étatique Anadolu.

Les deux hommes, soupçonnés d'"espionnage politique et militaire" et d'"espionnage international", ont été écroués par un tribunal d'Istanbul, a précisé Anadolu.

Selon les médias turcs, ils avaient été interpellés lundi à Istanbul lors d'une opération pilotée par les services de renseignement turcs (MIT).

Anadolu a rapporté que les autorités turques enquêtaient sur d'éventuels liens entre les deux suspects et le meurtre de Jamal Khashoggi dans le consulat d'Arabie saoudite à Istanbul en octobre, une affaire qui a suscité l'indignation dans le monde entier.

Selon le quotidien proche du pouvoir turc Yeni Safak, les deux hommes avaient récemment multiplié les contacts avec un individu placé sous surveillance par le MIT dans le cadre de l'enquête sur l'affaire Khashoggi.

Ankara entretient des relations délicates avec l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, deux pays qui ont imposé un blocus économique au Qatar, un proche allié de la Turquie.

Après le meurtre de Jamal Khashoggi, des responsables et médias turcs ont directement mis en cause le puissant prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, dit "MBS".

Khashoggi, qui collaborait au Washington Post et dont le corps n'a toujours pas été retrouvé, était un critique de "MBS". Celui-ci nie toute implication dans le meurtre.

Après avoir dans un premier temps nié le meurtre, Ryad a avancé plusieurs versions contradictoires et soutient désormais que Khashoggi a été tué lors d'une opération non autorisée par le pouvoir.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a plusieurs fois affirmé qu'il n'abandonnerait pas l'enquête sur le meurtre de Jamal Khashoggi, déplorant le manque de coopération des autorités saoudiennes.
(AFP, 19 avril 2019)

Erdogan a perdu un ami despote islamiste au Soudan

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a émis jeudi l'espoir de voir le Soudan renouer avec un "processus démocratique normal" après la destitution par l'armée du président Omar el-Béchir, un proche allié de la Turquie.

"J'espère que le Soudan surmontera aisément cet épisode et avec fraternité. Et je crois que ce pays doit tendre vers un processus démocratique normal", a déclaré M. Erdogan à Ankara au cours d'une conférence de presse commune avec son homologue burkinabè, Roch Kaboré.

Omar el-Béchir, qui dirigeait le Soudan d'une main de fer depuis 30 ans, a été renversé jeudi par un coup d'Etat de l'armée après un soulèvement populaire et remplacé par un "conseil militaire de transition" pour deux ans.

En 2009, la Cour pénale internationale (CPI), qui a son siège à La Haye, a émis un mandat d'arrêt contre le président soudanais controversé pour "crimes de guerre" et "contre l'humanité" au Darfour, avant d'ajouter en 2010 l'accusation de "génocide".

Mais Omar el-Béchir s'est rendu plusieurs fois en Turquie ces dernières années, notamment pour la prestation de serment de M. Erdogan après sa réélection à la présidence en juin dernier. Les deux dirigeants sont issus de l'islam politique.

Jugeant les informations en provenance du Soudan confuses, M. Erdogan a exprimé le souhait que ce pays "surmonte cette période paisiblement et dans le cadre d'une réconciliation nationale".

Le chef de l'Etat turc s'était rendu au Soudan en 2017 et avait alors annoncé que Khartoum avait accepté de laisser son pays se charger de la restauration du port de l'île de Suakin, située à une trentaine de kilomètres au sud de Port-Soudan.

Point de passage des pèlerins africains se rendant à La Mecque, Suakin était un port de commerce florissant du temps de l'empire ottoman, avant d'être laissé à l'abandon depuis la construction par les Britanniques de Port-Soudan au début du XXe siècle.

L'accord entre Ankara et Khartoum avait suscité l'inquiétude de l'Arabie saoudite et de l'Egypte, qui y voyaient là une tentative de la Turquie d'étendre son influence dans la région, profitant des rivalités entre les pays ayant accès à la mer Rouge.
(AFP, 12 avril 2019)

Socio-économique / Socio-economic

Déménagement pharanonique vers le nouvel aéroport d'Istanbul

Les autorités aéroportuaires turques achevaient samedi de procéder au gigantesque déménagement des équipements de l'aéroport Atatürk à Istanbul vers un nouvel aéroport international dont elles veulent faire à terme le plus grand du monde.

"Nous avons fini le transfert (des équipements) à hauteur de 96-97%. Nous aurons terminé le reste d'ici 20H00 (17H00 GMT)", a déclaré un cadre de la compagnie Turkish Airlines, Ilker Ayci, sur la chaîne d'information turque NTV.

Ce transfert pharaonique, qui a nécessité la fermeture de plusieurs routes pour permettre à des centaines de camions de circuler, a débuté vendredi à 03H00 (00H00 GMT) et a été planifié pour durer au maximum 45 heures.

Des responsables et journaux turcs ont décrit le transfert des équipements entre les deux aéroports comme "le plus grand déménagement de l'histoire de l'aéronautique civile".

Cette transition marque la fermeture aux vols commerciaux de l'aéroport international Atatürk, qui était jusque-là le principal aéroport desservant la ville. Le dernier vol de passagers, desservant Singapour, a décollé dans la nuit de samedi.

Il est remplacé par l'"aéroport Istanbul", situé à une trentaine de km au nord sur les rives de la mer Noire, qui récupère ainsi son code aéroportuaire "IST". L'aéroport Atatürk, qui reste ouvert aux vols cargos, opère désormais avec l'identifiant "ISL".

Selon son opérateur IGA, l'aéroport Istanbul a une capacité initiale de 90 millions de passagers par an et devrait pouvoir accueillir 200 millions de personnes d'ici 2028, ce qui en ferait l'aéroport le plus fréquenté au monde.

Si le président turc Recep Tayyip Erdogan a officiellement inauguré ce nouvel édifice en octobre dernier, son entrée en fonction s'est faite de façon graduelle avec une poignée de vols quotidiens, et le déménagement final a été plusieurs fois repoussé.

Cet aéroport fait partie, avec le troisième pont sur le Bosphore et le tunnel sous ce même détroit inaugurés en 2016, des grands projets d'infrastructures ardemment défendus par M. Erdogan, qui veut transformer la Turquie pays à temps pour le centenaire de la République, en 2023.

Mais sa construction a été marquée par des retards et des polémiques entourant les conditions de travail sur le chantier. D'après l'IGA, 30 ouvriers sont morts pendant la construction de l'édifice, un chiffre sous-estimé selon des syndicats.
(AFP, 6 avril 2019)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Compensation for Eight-Year-Old Child Held Under Detention

The European Court of Human Rights (ECtHR) announced its verdict on the case of a child who had been arbitrarily held in a police station for two days.

The court ruled that Turkey violated Article 5/1 of the European Convention on Human Rights and sentenced it to pay compensation to the child.

In the incident happened in 2001, B.S.D, who was eight years old at the time, was taken to a police station after a police raid in his neighbor's home and had been kept there for two days.

His mom Y.T. left him at their neighbor C.Ö.'s home when she was busy.

Police raided C.Ö.'s home in a theft investigation.

Y.T. had looked for her son for two days but was unable to find him in the two police stations in the area.

Y.T. then was detained in the same investigation with C.Ö.

She found her son sleeping on a desk at the İstanbul Beyoğlu Police Station, where she was taken to after being arrested.
"He was threatened to tell his mom's whereabouts"

Y.T. filed a complaint against the police, claiming that her son was arbitrarily held under detention and that the police officers threatened him to tell his mom's whereabouts.

In November 2004, a lawsuit was filed against some police officers at the station for misconduct. In 2009, the court ruled for the discontinuation of the case because of the limitation of statutes.

After the Supreme Court of Appeals upheld this verdict, Y.T. applied to the ECtHR through her lawyer.
"The child was in a vulnerable situation"

The ECtHR ruled that Turkey violated the article 5/1 of the ECHR today, sentencing it to pay compensation to the child.

The court's ruling said, "C.Ö. had been released after providing a statement and had not been obliged to spend the night in the police station; that B.S.D had been detained in a room in the police station."

"Without dwelling on whether or not this had represented formal police custody, the Court concluded that the child, aged eight at the time, had been taken to the police station by police officers and detained there alone, at least from 27 to 28 October 2001, when his mother had arrived.

"His position was characterized by his very young age and the fact that he had been unaccompanied after his arrival at the police station. He had thus been left to himself in the police premises and had been in a vulnerable situation.

"This detention had not had any legitimate purpose under Article 5/1 and had therefore been arbitrary. It followed that there had been a violation of Article 5 / 1 of the Convention."
(BIA, 9 April 2019)

Erdogan se plaint d’ingérences occidentales dans les élections

Le président turc a accusé hier l’Europe et les États-Unis d’« intervenir » dans les affaires de la Turquie, après leurs commentaires sur les élections municipales de dimanche, qui mettent son parti en danger de perdre Istanbul et Ankara. « L’Amérique et l’Europe, qui interviennent dans nos affaires intérieures, devraient rester à leur place », s’est emporté Recep Tayyip Erdogan, qui s’exprimait publiquement pour la première fois depuis dimanche soir.

Si le Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan est arrivé en tête de ce scrutin à l’échelle nationale, il a, selon des résultats provisoires, perdu Ankara et Istanbul, les deux villes les plus importantes du pays, contrôlées par les islamistes depuis 25 ans. L’AKP a déposé des recours auprès des autorités électorales dans plusieurs villes, dénonçant des « irrégularités flagrantes » et estimant que de nombreuses voix ont été indûment comptabilisées comme nulles, pénalisant selon lui ses candidats. « La décision finale sera prise par le Haut Comité électoral », a insisté M. Erdogan, soulignant que les recours sont un droit et qu’il en existe aussi en Europe et aux États-Unis. Justement: interrogé au sujet des recours déposés mardi par l’AKP, le porte-parole du département d’État américain Robert Palladino a souligné qu’« accepter les résultats d’élections légitimes est essentiel ». Et côté européen, une mission d’observation du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe a déclaré en début de semaine ne pas être « pleinement convaincue que la Turquie dispose actuellement de l’environnement électoral libre et équitable nécessaire à la tenue d’élections véritablement démocratiques ». Maja Kocijancic, porte-parole de la chef de la diplomatie de l’UE Federica Mogherini, avait indiqué attendre « que les représentants locaux élus (dimanche) soient capables d’exercer librement leur mandat ».

La fin du week-end

La course est surtout disputée à Istanbul, dont M. Erdogan a lui-même été maire dans les années 1990 et où le candidat de l’opposition, Ekrem Imamoglu, dit avoir encore près de 19 000 voix d’avance sur son concurrent de l’AKP, Binali Yildirim. Une goutte d’eau à l’échelle d’une ville de 15 millions d’habitants. Le recomptage « devait être terminé d’ici à la fin du week-end », a déclaré hier matin M. Imamoglu lors d’une interview sur la chaîne Fox Haber, assurant qu’il maintiendrait une avance de 18 000 à 20 000 voix une fois le recomptage des voix terminé. Alors que les branches locales du Haut Comité électoral (YSK) avaient jusqu’à jeudi pour procéder à un premier recomptage des voix, à Istanbul, les votes comptabilisés comme nuls ont été recomptés dans 15 des 39 districts, et toutes les voix ont été recomptées dans 3 autres. À Ankara, où l’avance de l’opposition est bien plus importante qu’à Istanbul, toutes les voix ont été recomptées dans 11 districts sur les 25 que compte la capitale. Mais la procédure de recours se poursuivait hier, auprès cette fois-ci des branches provinciales du YSK. Des appels sont possibles jusqu’au 10 avril. L’AKP avait annoncé dès jeudi après-midi qu’il irait au bout des recours possibles à Ankara et, selon l’agence étatique Anadolu, des bulletins ont commencé à être recomptés dans plusieurs districts d’Istanbul dès jeudi soir.

Sans attendre les résultats définitifs, M. Imamoglu se présente d’ores et déjà comme le « maire d’Istanbul » et multiplie les interventions médiatiques. M. Erdogan a, lui, affirmé hier que son parti avait remporté 24 des 39 districts de la mégapole.
(AFP, 6 avril 2019)

CE Recounting Thousands of Votes Inevitably Raises Questions

The Bureau of the Congress of Local and Regional Authorities of the Council of Europe (CoE) has issued a statement regarding the aftermath of the local elections in Turkey at its 36th Congress Plenary Session.

In the statement made on "the appeals and recount of votes currently being organized in several municipalities," the Bureau has stated:

"We acknowledge the challenging or recounting of votes in the case of tight election results. Such challenges are rare and normally only involve a handful votes in very few places. When challenges are made relating to many thousands of votes in many places questions inevitably arise about the integrity of the entire election process."
'Judges must be free to work without interference'

Some highlights from the statement of the Bureau are as follows:

"In order that such challenges command the confidence of the Turkish people and the Council of Europe we call on the Turkish authorities to ensure that the Supreme Election Board and the District Election Boards are able to carry out their work in an open and transparent manner.

"We expect their work to be fully in compliance with international norms and standards, free from any and all inappropriate political interference and consistent with the rule of law. Their work must be lawful, open and transparent and their adjudications fair reasonable and honest. The judges must be free to work without interference.

'People should be able to vote in a fair political climate'

"In any Council of Europe state, it is the people that are sovereign. It is essential that they can vote in a reasonable and fair political climate and their political and democratic choices and decisions are fully respected.

"We look to Turkey to ensure that the adjudication of these electoral challenges will be conducted fairly and honestly fully in accordance with the rule of law and the democratic choices made by the Turkish people."
(BIA, April 5, 2019)

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Ankara rejette la fin des exemptions décidée par Washington sur le pétrole iranien

La Turquie a affirmé lundi qu'elle rejetait les sanctions américaines sur l'achat de pétrole iranien après l'annonce par le président américain Donald Trump de mettre fin aux exemptions provisoires accordées à certains pays importateurs.

"Nous n'accepterons pas des sanctions unilatérales et des contraintes sur la manière dont nous gérons nos relations avec nos voisins", a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu, cité par l'agence officielle d'informations Anadolu.

M. Cavusoglu a averti que la décision américaine de mettre fin aux dérogations "ne servira pas la paix et la stabilité dans la région".

Les Etats-Unis ont indiqué lundi qu'ils allaient commencer à imposer des sanctions contre des pays amis comme l'Inde qui achètent du pétrole iranien, une des dernières mesures agressives de Washington visant à isoler l'Iran.

D'autres pays seront touchés par la décision américaine, comme la Chine et la Turquie, ce qui risque de susciter de nouvelles frictions si les Etats-Unis mettent en oeuvre les sanctions sur l'achat de pétrole iranien.

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a insisté que les Etats-Unis appliqueraient des sanctions punitives aux pays qui achèteraient du pétrole de Téhéran après le 2 mai, sans en préciser l'ampleur.

"Si vous ne respectez pas cela, il y aura des sanctions" américaines, a prévenu le chef de la diplomatie des Etats-Unis. "Nous entendons appliquer ces sanctions", a-t-il martelé.

Les autres pays qui avaient jusque là bénéficié de ces exemptions -- la Grèce, l'Italie, le Japon, la Corée du sud et Taïwan -- ont déjà réduit drastiquement leurs importations en provenance de l'Iran.
(AFP, 22 avril 2019)

Visite très discrète du ministre turc de la Défense au Pentagone

Le chef du Pentagone Patrick Shanahan a reçu mardi en toute discrétion le ministre turc de la Défense Hulusi Akar, alors que les relations entre Washington et Ankara sont très tendues.

Les deux dirigeants se sont rencontrés en tant que "partenaires stratégiques", a indiqué le Pentagone dans un bref communiqué publié après la rencontre, qui n'avait pas été annoncée à la presse, contrairement à l'habitude.

"Ils se sont concentrés au cours de leurs discussions sur leurs intérêts, et non leurs positions, et sur l'importance de la coopération américano-turque, sur le plan bilatéral et en tant qu'alliés de l'Otan", ajoute le communiqué, qui ne mentionne pas les sujets qui fâchent dans les relations entre les deux pays: la coopération des Etats-Unis avec les Kurdes dans le nord de la Syrie et la décision d'Ankara d'acheter le système antimissile russe S-400.

La presse est habituellement autorisée à filmer le début des rencontres bilatérales du ministre américain de la Défense, ce qui permet aux journalistes de poser une ou deux questions aux participants.

La discrétion observée mardi est apparue comme un effort destiné à éviter aux deux hommes d'être interrogés sur les tensions en cours.

Ankara menace depuis des mois de lancer une offensive dans le nord-est syrien contre des milices kurdes syriennes qu'il considère comme "terroristes", mais qui sont alliées de Washington dans la lutte contre le groupe Etat islamique.

Par ailleurs, Ankara a entrepris d'acheter, en même temps, des S-400 russes et des F-35 américains, mais les Etats-Unis redoutent que cela ne mette en danger les secrets technologiques de leurs F-35, des avions de chasse ultrasophistiqués. L'administration Trump a donc suspendu début avril la livraison au gouvernement turc d'équipements liés à ces avions.

Cela n'a pas paru ébranler le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a déclaré la semaine dernière que la Turquie pourrait en fait avancer la date de livraison du S-400 russe, prévue en juillet, et non l'annuler comme le demande Washington.
(AFP, 16 avril 2019)

Les tensions entre Washington et deux alliés-clés ternissent les 70 ans de l'Otan

Les tensions entre les Etats-Unis et deux alliés-clés, l'Allemagne et la Turquie, ont jeté un froid mercredi sur les festivités du 70e anniversaire de l'Otan, malgré les appels à "l'unité" face à la "menace" russe.

Tout avait pourtant bien commencé.

Alors que certains redoutaient qu'il joue les trouble-fêtes après n'avoir eu de cesse de bousculer l'Otan pour instaurer un "partage du fardeau plus juste", Donald Trump avait accordé mardi un satisfecit inédit aux Alliés pour leur effort financier --dont le président des Etats-Unis s'est, certes, attribué le mérite.

C'est finalement son vice-président, Mike Pence, qui a haussé le ton mercredi, au moment où les ministres des Affaires étrangères des 29 pays de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord se réunissaient pour deux jours à Washington.

Première visée: l'Allemagne, accusée de poursuivre le projet de gazoduc controversé Nord Stream 2 avec la Russie et de ne pas respecter l'objectif d'un budget de défense à 2% du produit intérieur brut (PIB) à l'horizon 2024.

"Il est tout simplement inacceptable que la première économie européenne continue d'ignorer la menace d'agression russe et néglige sa propre défense et notre défense commune", a lancé Mike Pence. "L'Allemagne doit faire plus."

Tout en promettant d'augmenter les dépenses militaires à 1,5% du PIB en 2024, le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas a critiqué une vision comptable, alors que l'Otan est "avant tout une alliance de valeurs".

"Ceux qui parlent de partage du fardeau doivent regarder tout le spectre des ressources, moyens et contributions", a-t-il plaidé, évoquant la "solidarité avec nos amis Américains" après les attentats du 11-Septembre et l'apport allemand à l'opération alliée en Afghanistan.

- S-400 ou F-35? -

Entre les Etats-Unis et la Turquie, c'est à première vue une bataille de sigles obscurs qui se joue: Ankara a entrepris d'acheter, en même temps, des S-400 russes et des F-35 américains, ce qui ne plaît pas du tout à Washington.

Mais l'enjeu est stratégique. Les S-400 sont un système antimissiles russe, ce qui est en soi un affront dans une alliance née pour contrer l'Union soviétique. Surtout, les Américains redoutent qu'il ne perce les secrets technologiques de leurs F-35, des avions de chasse ultrasophistiqués.

L'administration Trump a donc suspendu cette semaine la livraison d'équipements liés à ses avions au gouvernement turc, "en attendant" qu'il renonce "sans équivoque" aux S-400.

"Nous ne reviendrons pas en arrière", a riposté le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu.

Pour Mike Pence, "la Turquie doit choisir: veut-elle rester un partenaire crucial de la meilleure alliance militaire de l'histoire, ou mettre en péril la sécurité de ce partenariat par des décisions irréfléchies qui sapent notre alliance?"

Réponse immédiate du vice-président turc Fuat Oktay sur Twitter. "Les Etats-Unis doivent choisir, veulent-ils rester l'allié de la Turquie, ou mettre en péril notre amitié en faisant front commun avec des terroristes qui sapent la défense de son allié?", a-t-il interrogé dans une allusion au partenariat américain avec les forces kurdes en Syrie.

La rencontre à Washington entre Mevlut Cavusoglu et son homologue américain Mike Pompeo n'a semble-t-il pas permis d'apaiser les tensions. Selon le compte-rendu de la diplomatie américaine, le secrétaire d'Etat a mis en garde Ankara contre "les conséquences potentiellement dévastatrices d'une action militaire turque unilatérale" dans le nord-est de la Syrie.

- Nouvelle Guerre froide? -

Face à ces divergences, le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a appelé à "préserver l'unité".

"Nous avons surmonté nos désaccords par le passé et nous devons surmonter nos différences à l'avenir", a-t-il affirmé dans un discours solennel devant le Congrès américain.

Alors que Donald Trump a plus d'une fois douté de l'utilité de l'Alliance, Jens Stoltenberg s'est attiré des standing ovations des parlementaires républicains et démocrates en affirmant que l'Otan était "bonne pour les Etats-Unis", car "il est bon d'avoir des amis". Et en rappelant la "promesse solennelle" faite le 4 avril 1949 dans la capitale américaine par les douze pays fondateurs: "Un pour tous, tous pour un".

Les dissensions ont relégué au second plan la "menace" que continue de représenter la Russie aux yeux des Américains et des Européens, mais elle sera prioritaire dès jeudi, avec l'adoption de mesures pour renforcer la surveillance en mer Noire.

"Nous ne voulons pas d'une nouvelle Guerre froide", mais l'Otan n'hésitera pas à assurer sa défense, a martelé Jens Stoltenberg.
(AFP, 3 avril 2019)

Washington durcit le ton contre Ankara

Les Etats-Unis ont à nouveau sommé lundi la Turquie de choisir entre le système antimissiles russe S-400 et les avions de chasse américains F-35. Mais cette fois, ils sont allés plus loin en suspendant la livraison d'équipements à Ankara.

"En attendant une décision sans équivoque de la Turquie qui doit renoncer aux livraisons du système S-400, les livraisons et activités associées à la mise en place des capacités opérationnelles des F-35 de la Turquie ont été suspendues", a déclaré un responsable du Pentagone.

"Notre dialogue avec la Turquie sur cette question importante se poursuit", a-t-il ajouté.

Le gouvernement turc a signé un accord avec la Russie pour acheter les S-400, dont la livraison devrait commencer cet été. Mais cette commande empoisonne depuis des mois les relations entre Ankara et Washington, alliés au sein de l'Otan -- et ce regain de tensions intervient à la veille d'une réunion ministérielle dans la capitale américaine pour célébrer les 70 ans de l'Otan.

Les Etats-Unis affirment que ce dispositif russe de défense antimissiles et antiaérienne, ultrasophistiqué, n'est pas compatible avec les équipements de l'Otan. Ils craignent également qu'il ne perce les secrets technologiques de l'avion militaire américain de dernier cri F-35, que la Turquie a également entrepris d'acheter.

Les Turcs envisagent d'acheter cent avions de ce type. Washington a déjà livré en juin 2018 ses premiers F-35, mais ces appareils restent aux Etats-Unis pendant toute la formation des pilotes turcs, un processus qui peut prendre un à deux ans.

Ankara a investi environ un milliard de dollars dans ce programme et toute décision américaine empêchant l'arrivée des avions de chasse pourrait être considérée comme une violation de contrat.

- Dilemme pour Erdogan -

"Les Etats-Unis ont clairement dit que l'acquisition par la Turquie des S-400 est inacceptable", a martelé le porte-parole du ministère américain de la Défense Charles Summers. "Cela met en péril la poursuite de la participation de la Turquie au programme F-35", a-t-il insisté.

"Nous déplorons vivement la situation actuelle dans laquelle se trouve notre partenariat sur les F-35, mais le ministère de la Défense doit prendre des mesures de précaution pour protéger les investissements partagés réalisés dans notre technologie sensible", a-t-il précisé.

Le gouvernement turc a jusqu'ici refusé de faire machine arrière, considérant les S-400 nécessaires pour défendre ses frontières, dénonçant des pressions américaines "contraires au droit international" et réfutant tout risque pour la sécurité des Etats-Unis.

Washington a durci le ton ces dernières semaines: jeudi, des sénateurs républicains et démocrates ont déposé un projet de loi pour bloquer le transfert des F-35 à Ankara tant que le gouvernement américain n'aura pas certifié que la Turquie ne s'équipera pas de S-400.

Saluant la décision du Pentagone, le sénateur démocrate Chris Van Hollen a promis lundi de "continuer à travailler au Sénat pour empêcher" la Turquie d'acquérir à la fois les S-400 et les F-35, au nom de la "sécurité nationale".
 Auparavant, dans l'espoir de présenter une alternative, l'administration de Donald Trump avait pré-approuvé la vente aux Turcs de missiles Patriot américains.

La situation est un vrai dilemme pour le président turc Recep Tayyip Erdogan.

S'il va au bout avec la Russie, il pourrait tomber sous le coup d'une loi américaine qui impose des sanctions économiques à tout pays qui conclut des contrats d'armement avec des entreprises russes.

Mais s'il annule le contrat avec Moscou, il court le risque de se mettre à dos un partenaire stratégique en Syrie, et de s'exposer à des représailles économiques russes.

Dans les deux cas, cela tomberait au pire moment pour le chef de l'Etat turc, dont le pays affronte sa première récession en dix ans, ce qui a contribué dimanche à un revers inédit pour son camp aux élections municipales.
(AFP, 1 avril 2019)

Relations régionales / Regional Relations

La Turquie gèle les avoirs de chefs des rebelles au Yémen

La Turquie a gelé les avoirs de plusieurs hauts responsables des rebelles Houthis au Yémen en conformité avec des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, selon une décision publiée jeudi au Journal officiel.

D'après ce document, tous les avoirs d'Abd Al-Khaliq Al-Houthi, Abdullah Yahya Al-Hakim et Abdulmalik Al-Houthi, trois hauts responsables des Houthis, ont été gelés jusqu'au 26 février 2020.

Les avoirs de l'ancien président Ali Abdallah Saleh, tué en 2017, et ceux de son fils Ahmed Ali Abdallah Saleh, ont également été gelés jusqu'à cette date.

D'après le document publié au Journal officiel et signé par le président Recep Tayyip Erdogan, cette décision a été prise en application de plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU.

Les avoirs de certaines des personnes concernées par la décision publiée jeudi par la Turquie avaient déjà été gelés par Ankara ces dernières années.

Les rebelles Houthis, qui occupent la capitale yéménite, sont en guerre depuis plus de quatre ans contre les forces progouvernementales, soutenues par une coalition menée par l'Arabie saoudite.

Le conflit au Yémen, qui a provoqué la pire catastrophe humanitaire du monde actuel selon l'ONU, a poussé des millions de personnes au bord de la famine.

Il a fait quelque 10.000 morts, en majorité des civils, selon un bilan partiel de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Des ONG estiment toutefois que le nombre de morts est nettement plus élevé, certaines citant un bilan cinq fois supérieur.
(AFP, 18 avril 2019)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Appel à acquitter 2 reporters chypriotes-turcs accusés d'insulte à Erdogan

L'organisation de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières (RSF) a appelé la justice de la République turque autoproclamée de Chypre-Nord à acquitter deux journalistes jugés pour avoir publié un dessin insultant le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Le rédacteur en chef d'Afrika, Sener Levent, et un journaliste du quotidien, Ali Osman Tabak, encourent jusqu'à cinq ans de prison pour cette caricature montrant une statue grecque urinant sur le chef de l'Etat turc, indique RSF dans un communiqué transmis à l'AFP dimanche.

Initialement publiée par des internautes sur les réseaux sociaux à l'occasion d'un déplacement en Grèce de M. Erdogan en 2017, ce dessin avait été reproduit dans Afrika accompagné du commentaire: "vu à travers des yeux grecs".

MM. Levent et Osman Tabak sont jugés à Nicosie pour diffamation, insulte et "incitation à la haine contre un dirigeant étranger".

Ils rejettent ces accusations. Leur défense, pour qui ces poursuites constituent une menace à la liberté d'expression, a indiqué à l'AFP qu'elle plaiderait l'acquittement lundi, après le réquisitoire du procureur.

Le jugement sera prononcé à une date ultérieure. "J'espère que la décision du tribunal ne fera pas honte à notre société", a déclaré à l'AFP M. Levent.

"Nous exhortons la Cour à acquitter Sener Levent et Ali Osman Tabak car les reconnaître coupables constituerait une grave erreur et enverrait un signal très négatif aux médias à Chypre-Nord", écrit RSF.

L'ONG souligne que les pressions se sont intensifiées sur les journalistes de ce petit territoire qui n'est reconnu que par la Turquie et où sont stationnés plus de 30.000 soldats turcs.

Et ce "au moment où Ankara maintient une énorme pression sur les médias turcs", souligne RSF.

Depuis 1974, la partie de nord de Chypre est considérée internationalement comme occupée par la Turquie. Cette dernière y est intervenue militairement en réaction à une tentative de coup d?Etat menée par des Chypriotes-grecs voulant unir l?île à la Grèce contre la volonté des Chypriotes-turcs.

M. Levent fait l'objet d'un autre procès pour un article qui critiquait, début 2018, l'offensive turque contre une milice kurde en Syrie. Après des critiques de M. Erdogan contre Afrika, le siège du journal à Nicosie avait été caillassé par des nationalistes turcs. (AFP, 21 avril 2019)

Immigration / Migration

Emir Kir compare la Belgique à l'Allemagne nazie

Le bourgmestre de Saint-Josse-ten-Noode Emir Kir (PS) a dénoncé sur une chaîne saoudienne les contrôles et les descentes de police effectués à Bruxelles dans le cadre du Plan Canal après les attentats. Selon lui, certaines pratiques sont similaires à celles utilisées à l'époque par l'Allemagne nazie.

Dans une interview accordée à la chaîne d'information saoudienne Al-Arabiya, Emir Kir s'est dit "scandalisé" par "l'utilisation abusive des services de l'Etat pour contrôler des mosquées, des magasins, des night shops, des entreprises" dans les communes autour du canal.

Selon lui, les contrôles et les descentes de police effectués dans le cadre du plan sécuritaire mis en place par l'ancien ministre de l'Intérieur Jan Jambon (N-VA) sont "une vraie discrimination par rapport à la Constitution" et cibleraient uniquement la population issue de l'immigration, en particulier la communauté musulmane.

Le bourgmestre socialiste va même plus loin et ose sans gêne aucune la comparaison avec le Troisième Reich d'Adolf Hitler. Il évoque notamment le "fichage des enfants musulmans fréquentant des écoles coraniques."

"Cela nous rappelle une autre période de notre histoire européenne, où les Allemands, pour connaître l'identité des juifs, avaient commencé le fichage avant de les envoyer dans les camps de la mort", déclare ainsi Emir Kir qui a partagé la séquence sur sa page Facebook.
(Le Vif L'Express, 25 avril 2019)

Procurations abusives à un candidat turc sur la liste PS à Schaerbeek

Le parquet de Bruxelles a ouvert une information judiciaire relative à une tentative de fraude aux procurations électorales à Schaerbeek, selon une information de la RTBF jeudi, confirmée par le parquet. Les suites données à cette plainte n'ont pas encore été communiquées.

Le service population s'est inquiété de dépôts inhabituels de procurations et a fait valoir ses suspicions au collège de Schaerbeek, qui a alors décidé de déposer une plainte contre X devant le parquet de Bruxelles, fin septembre dernier, peu avant les élections communales d'octobre.

"C'est un premier dépôt d'une vingtaine de procurations, suivi d'un second d'une cinquantaine de procurations, qui a inquiété le service population", raconte Marc Weber, chef de cabinet du bourgmestre Bernard Clerfayt. "Comme les personnes - des Turcs ou des Turcs de Bulgarie - avaient réservé des séjours vers la même destination dans une même agence de voyage, le service population a alors demandé les preuves de paiement pour vérification". Ces dernières n'ont pas pu être fournies. Dans ce dossier, le nom du conseiller communal PS Ibrahim Dönmez a été cité. "La personne qui est venue à la maison communale a dit que celui qui lui avait demandé de porter ces procurations était un certain monsieur Dönmez", explique Marc Weber. "Nous n'avons pas plus d'informations." Il précise que la plainte a été déposée contre X et que "c'est à la justice de faire son travail d'enquête".

Ibrahim Dönmez, 9e candidat sur la liste PS-sp.a, avait réalisé le 4e meilleur score de celle-ci. Matthieu Degrez, alors tête de liste, remarque que si la justice a des éléments, elle ouvrira une instruction judiciaire, comme cela a été le cas dans le dossier de fraude aux procurations électorales à Neufchâteau, pour lequel 21 personnes, dont le bourgmestre cdH Dimitri Fourny, ont été inculpées. "Quand il y a une plainte, le parquet décide soit de classer sans suites soit d'ouvrir une information judiciaire. Tant qu'aucune instruction judiciaire n'est ouverte, je ne vois donc pas la plus-value de revenir sur cette affaire, si ce n'est pour répéter que le nom d'Ibrahim Dönmez a été mentionné. (...) Ces rumeurs avaient été fermement démenties à l'époque par l'intéressé. Revenir avec une information pareille à un mois des élections vise à nuire."

Ibrahim Dönmez est candidat aux Régionales à Bruxelles sur la liste PS et Bernard Clerfayt tirera la liste Défi. Ce n'est cependant pas le cabinet du bourgmestre qui a directement communiqué d'initiative, mais la RTBF qui fait valoir l'ouverture d'une information judiciaire.  (Medias belges, 19 avril 2019)

Près d'une centaine d'organisations salafistes en Belgique

La Sûreté de l'Etat recense environ 100 organisations salafistes en Belgique, tant des mosquées que des centres religieux ou d'enseignement, évoque De Tijd jeudi.

Le service de renseignement a identifié parmi toutes ces organisations plusieurs indicateurs préoccupants comme le fait qu'un imam salafiste assure le prêche, que les directeurs sont des partisans du salafisme, que les lieux sont financés par une organisation salafiste ou que les visiteurs s'inscrivent dans la mouvance salafiste.

Il n'y a pas de données chiffrées annuelles sur les organisations salafistes. Mais en Belgique "il y a effectivement une augmentation de groupes et initiatives liés au salafisme", a répondu la Sûreté de l'Etat à une question parlementaire adressée au ministre de la Justice Koen Geens.

Toutefois, l'organisme public nuance ses conclusions. La production conséquente de messages salafistes sur internet offre plus de visibilité à ce courant qu'aux voix modérées de l'Islam. Or seule une minorité est concernée au sein de la population musulmane en Belgique.
(Belga , 18 avril 2019)

Call for solidarity with political prisoners in Turkey

The growing political repression in Turkey continues to target all segments of the society, in the first place the Kurdish people.

Under the dictatorial regime put into practice by president Recep Tayyip Erdoğan and his party AKP, tens of thousands of people have been arrested or even killed by security forces in the last 3 years just because they think otherwise than Erdoğan. Thousands of people have been taken into custody for their social media posts or comments, while torture in detention centers or prisons has become part of the routine. Around 150 thousand were sacked from their jobs under emergency rule without the right to appeal the decisions. Thousands of people had to leave the country due to political repression and moved mainly to European countries.

Despite the huge crackdown on democratic rights and the attempts to silence the whole society, the peoples of Turkey do not submit to the regime and continue to wage a determined resistance. Women are leading the struggle. Tens of thousands of women took to the streets on 8 of March to defend “the right to live” against male violence, but faced police violence. While Erdoğan keeps repeating that he does not believe into gender equality, each day 4 women are killed by men in Turkey.

Leyla Güven is one of those women who courageously continues to resist the regime. She is one of the 67 MPs of Turkey’s third biggest party, HDP (People’s Democratic Party), elected in the elections of 24 June 2018. She became a candidate in the elections while she was in the prison and elected by receiving the %90 of the votes in her constituency.

HDP is a party that struggles for a democratic and peaceful solution of the biggest problem of the country, that is, the Kurdish question. The ex- co-presidents of the party, Figen Yuksekdag and Selahattin Demirtaş and its 11 deputies are in prison. More than 3000 members of the party, including members of its leadership as well as its 96 mayors elected in the Kurdish region are also under custody.

Leyla Güven was arrested on 31 January 2018 and has been denied a release despite her being elected as an MP. Under very restricted conditions, especially without communication with the outside world, she started a hunger strike on 4 November 2018 to protest the isolation imposed on political prisoners.

Leyla Güven draws attention to the fact that the dictatorial regime in Turkey was built through massive detentions and isolation of the political prisoners from the rest of the society as well as repressing even the minimum democratic demands of the Kurdish community. She believes that the only possible way to break down these repressions and to open the way to democracy is to insist on a democratic and peaceful solution of the Kurdish question.

Güven thinks the way for a peaceful solution can only be opened by lifting the isolation imposed on the Kurdish People’s Leader Abdullah Öcalan, who is denied visits from family members and his lawyers since the spring of 2015. Leyla Güven demands the end of the isolation, which is defined by many international conventions as torture. Güven demands that Turkey complies with these international conventions, which it has already ratified as well as with its own constitution, and lifts the isolation imposed on Öcalan.

Breaking the isolation system imposed on political prisoners, starting with the isolation of Öcalan, is the main condition for democracy and peace in Turkey today. The development of democracy in Turkey and the solution of the Kurdish question has further dimensions like peace in the Middle East and stability in Europe. The world has witnessed in the last years that unless the Kurdish question becomes solved in democratic and peaceful terms in Turkey, the civil war in Syria, which continuously produces new jihadist groups and thereby new migration waves, cannot be brought to a political solution.

Leyla Güven struggles not only for the people of Turkey but of the Middle East in general, for their equal, peaceful and free co-existence in their own lands. At the time of the defeat of ISIS, to achieve this peace is of utmost importance. This chance for peace should not be missed.

Leyla Güven and thousands of political prisoners resist against political repressions and isolation, and call on all of us to support their struggle for peace and democracy. Whereas Erdoğan and the AKP regime continues to close its eyes to the hunger strikes initiated by Güven and joined by thousands in Turkey’s prisons, European and Kurdish cities.

14 people, including politicians and journalist are on hunger strike in Strasbourg since 17 December 2018. The hunger strikes in Turkey’s prisons started on 16 December 2018 with the participation of 30 political prisoners. They were joined by around 10 thousand prisoners on 1 March 2019. Some ex-MPs are also among the hunger strikers in the prisons, while 3 other HDP MPs started hunger strikes on 3rd of March in Diyarbakir/Amed. These people are resisting against the dictatorial regime by their bare bodies. And they have a single demand: Lift the isolation, allow Öcalan to speak to his lawyers and give peace a chance!

We see the demand of Leyla Güven and the other hunger strikers as a basic democratic demand and make it our own. We see ourselves responsible to contribute to the struggle of the Kurdish people and democratic forces of Turkey for democracy, human rights, justice and peace.

In solidarity with the hunger strikers, we, individuals and organisations originating from Turkey and Kurdistan as well as Belgian progressive and anti-facists individuals and organisations gathered together in the platform Let Leyla Live .

We defend Leyla Güven’s and other hunger strikers’ right to live and support their demands. We call on all the concerned Belgian and European institutions and politicians to hear the voice of Leyla Güven and to take concrete actions, addressing the Turkish government to demand that she lives. We call on the Belgian public to be in solidarity with this struggle for democracy and peace.

List of signatories:
https://www.facebook.com/fondation.info.turk/posts/10157489328698641

Manifestation à Bruxelles: Libérez les avocats turcs emprisonnés

À l’occasion de la Journée de l’avocat en Turquie, nous nous mobiliserons vendredi 5 avril devant le consulat turc de Bruxelles.

Le 20 mars dernier, 18 avocats turques ont été condamnés à des peines allant de trois à 18 ans d’emprisonnement. Tous les avocats et avocates poursuivis sont membres soit de l’Association des avocats progressistes soit du Bureau des droits du peuple. Ils sont accusés d’être membres ou dirigeants du groupe armé Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C).

Ces condamnations ont été rendues aux termes d’un procès inique. Les accusations reposent en effet sur des preuves très douteuses, fondées sur les déclarations de témoins, certains dont l’identité est tenue secrète. Au cours du procès les avocats des avocats accusés ont parfois été interdits d’entrer en salle d’audience et le juge a rendu son verdict sans avoir entendu les plaidoiries sur le fond.

Cinq des avocats en détention provisoire ont entamé une grève de la faim le 24 janvier 2019 pour protester contre les atteintes à leur droit à un procès équitable commises pendant les procédures. Ces avocates et avocats doivent être libérés.

Rejoignez la manifestation co-organisée par le Syndicat des avocats pour la démocratie, AIBF et AIVL le 5 avril pour soutenir les avocates et avocats turcs victimes de violation à leur droit fondamental à un procès équitable et à la liberté d’expression.

Infos :
Quand ? Le vendredi 5 avril - de 12h30 à 13h30
Où ? Devant le consulat de Turquie (Rue Montoyer 4, 1000 Bruxelles)

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