Droits
de l'Homme / Human Rights
115
personnes arrêtées pour des liens présumés avec le putsch manqué
Les autorités turques ont arrêté 115 membres des forces armées vendredi
et en recherchaient encore 95 autres à la mi-journée pour des liens
présumés avec le prédicateur Fethullah Gülen accusé par Ankara d'avoir
fomenté le putsch manqué de 2016, a rapporté l'agence étatique Anadolu.
Parmi les suspects recherchés par le parquet d'Istanbul, 112 relèvent
de l'armée de terre, 29 de l'armée de l'Air, 50 de la Marine, 14 de la
gendarmerie et 5 de la direction des gardes-côtes, a précisé Anadolu.
Ils sont soupçonnés d'être des sympathisants du mouvement du
prédicateur Fethullah Gülen, bête noire d'Ankara qualifié de "groupe
terroriste".
M. Gülen, installé aux Etats-Unis depuis une vingtaine d'années, est
accusé par le président Recep Tayyip Erdogan d'être le cerveau de la
tentative de coup d'Etat de juillet 2016. Mais M. Gülen rejette ces
accusations.
Le bureau du procureur d'Ankara a par ailleurs annoncé vendredi avoir
émis des mandats d'arrêt contre 41 gulénistes présumés.
Depuis le putsch manqué, les autorités traquent sans relâche ses
partisans et ont lancé des purges d'une ampleur sans précédent dans
l'histoire moderne du pays. Quelque 55.000 personnes ont été arrêtées
et plus de 140.000 limogées ou suspendues.
Près de trois ans après le coup de force, les arrestations se
poursuivent quasiment chaque semaine.
Cité par Anadolu, le parquet d'Istanbul a affirmé vendredi que le
mouvement guléniste "est l'organisation terroriste qui présente le plus
grand danger pour l'ordre constitutionnel" du pays. (AFP, 24 avril
2019)
IHD:
20 People Killed With a “Stop Warning” in 11 Months
The Human Rights Association (İHD) has released its Report on Human
Rights Violations Committed in Turkey in 2018.
The report has shown that the right to life of 673 people, including 32
children, was violated during this period.
While 4 thousand 513 incidents of torture, ill treatment and degrading
treatment have been documented by the İHD, almost 10 thousand people
were detained and 1,107 people were arrested throughout 2018.
The report has consisted of the following chapters: Right to life,
torture and ill treatment, prisons, Kurdish question, freedom of
thought, expression and belief, freedom of association and pressures on
human rights organizations and defenders, freedom of assembly and
demonstration, violation of right to vote and stand for election,
problem of violence against women, refugees/asylum seekers/migrants,
economic and social rights.
Some highlights from the İHD's Report on Human Rights Violations
Committed in Turkey in 2018 are as follows:
502 people died in armed conflicts
* In the first 11 months of 2018, 20 people lost their lives and 15
people got wounded due to the extrajudicial executions committed by law
enforcement officers, for disobeying their stop warnings or random
shots fired by them.
* 502 people in total lost their lives in armed conflicts; while 107 of
them were security forces (soldiers, police officers, village guards),
391 of them were militants and 4 of them were civilians.
23 suspicious deaths in prisons
* Seven people died and 26 people got wounded after being hit by armed
vehicles of security forces.
* At least 23 people suspiciously died in prisons. At least five
people, one of whom was a trand woman, suspiciously lost their lives in
detention.
10 young people on mandatory military service died
* 10 young people who were doing their mandatory military service died
in a suspicious manner.
* According to the data shared by the Laborers' Health and Occupational
Safety (İSİG) Assembly, 1,923 people lost their lives in occupational
accidents/homicides throughout 2018.
2,719 people subjected to torture, maltreatment
* 2 thousand 719 people in total were subjected to torture and ill
treatment throughout 2018. While 356 of these people were subjected to
beating or similar methods in custody, 246 of them experienced a
similar treatment outside detention centers. 2 thousand 598 of these
people were tortured or maltreated in meetings of demonstrations
intervened by police.
* In complaints filed by inmates in prisons, 1,149 people stated that
they were subjected to torture and ill treatment. 160 other people
indicated that they were tortured or maltreated due to the imposition
to become an agent.
458 seriously ill inmates in prisons
* According to the latest data shared by the İHD on April 7, 2019,
there are 458 seriously ill inmates in the prisons of Turkey.
* In 86 prisons, there are over 3 thousand inmates who have been on a
hunger strike with the demand that the isolation imposed on Kurdistan
Workers Party's (PKK) imprisoned leader Abdullah Öcalan be ended.
No right of asylum for 4 million refugees
* As of December 2018, there are 3.5 million refugees in Turkey,
according to the official figures. However, it is estimated that the
actual figure is, in fact, over 4 million. Though these people have
been living in Turkey for more than seven years now, they still have
"the status of temporary protection." They cannot retain the right of
asylum.
* Other rights and services mostly focus on refugees from Syria; around
365 thousand refugees from Afghanistan, Iran and African countries are
ignored.
(BIA, 19 April 2019)
La
CEDH condamne la Turquie pour la détention
"illégale" d'un haut magistrat
La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné mardi la
Turquie pour la détention "illégale" d'un haut magistrat arrêté après
le putsch manqué de 2016, a annoncé la Cour dans un communiqué.
La détention de ce magistrat de la Cour constitutionnelle turque,
Alparslan Altan, "reposait sur un simple soupçon d'appartenance à une
organisation criminelle" et "pareil degré de suspicion ne saurait
suffire pour justifier un ordre de placement en détention d'un juge
siégeant au sein d'une haute cour", a souligné la CEDH.
Celle-ci a condamné la Turquie à verser 10.000 euros à ce magistrat
pour dommage moral.
Pour la Cour, sa détention constituait une violation des dispositions
sur le droit à la liberté et à la sûreté de la Convention européenne
des droits de l'Homme.
Soupçonné par les autorités turques d'"appartenance à une organisation
terroriste armée" au lendemain de la tentative de coup d'état,
Alparslan Altan avait été placé en détention le 20 juillet 2016.
Comme lui, plus de 50.000 personnes, dont des militaires, des
magistrats et des enseignants, ont été arrêtées après le putsch avorté
lors de purges d'une ampleur inédite. Elles visaient en particulier les
partisans présumés du prédicateur Gülen, accusés d'avoir ourdi la
tentative de putsch. Plus de 140.000 personnes ont aussi été limogées
ou suspendues de leurs fonctions. (AFP, 16 avril
2019)
Ouverture du procès d'un Autrichien accusé de
liens avec un groupe "terroriste"
Un tribunal turc a refusé de lever l'interdiction de voyager imposée à
un étudiant et journaliste autrichien accusé d'appartenir à un groupe
"terroriste" d'extrême gauche, à l'ouverture de son procès jeudi, a
indiqué son avocat à l'AFP.
Etabli en Turquie depuis 2015 et collaborant à plusieurs publications
internationales, dont la revue d'extrême gauche de langue allemande
Re:volt magazine, Max Zirngast a présenté sa défense en turc au début
de l'audience.
La cour a décidé de lever son obligation de pointer chaque semaine au
commissariat, mais a maintenu l'interdiction de voyager à l'étranger, a
affirmé son avocat, Murat Yilmaz.
Max Zirngast, étudiant et journaliste proche de l'extrême gauche, avait
été arrêté en septembre par les autorités turques après avoir signé des
articles jugés hostiles au président Recep Tayyip Erdogan.
Il avait ensuite été remis en liberté sous contrôle judiciaire en
décembre.
Le procès a été ajourné au 11 septembre.
L'Autrichien de 29 ans, étudiant en Sciences politiques, est accusé
d'appartenir à une "organisation terroriste" d'extrême gauche, ce qu'il
nie fermement.
Ses parents et le consul autrichien à Ankara étaient présents à
l'audience au cours de laquelle il a été entendu avec deux amis turcs,
Hatice Göz, une psychologue, et Mithatcan Turekten, un étudiant,
arrêtés en même temps que lui et eux aussi libérés en décembre. (AFP, 11 avril
2019)
Nouvelle
vague d'arrestations liées au prédicateur Gülen
Les autorités turques ont arrêté mardi plusieurs dizaines de personnes
soupçonnées d'être liées au prédicateur Fethullah Gülen, bête noire
d'Ankara qui l'accuse d'avoir ourdi une tentative de putsch, et
recherchaient des centaines d'autres suspects.
Selon l'agence de presse étatique Anadolu, les autorités ont émis des
mandats d'arrêt à l'encontre de plus de 400 personnes dans le cadre de
plusieurs enquêtes à travers la Turquie. Parmi elles, 127 avaient été
arrêtées à la mi-journée.
Les personnes arrêtées ou recherchées sont soupçonnées de faire partie
du mouvement du prédicateur Gülen, qu'Ankara qualifie de "groupe
terroriste".
Le président Recep Tayyip Erdogan accuse M. Gülen d'être derrière la
tentative de coup d'Etat du 15 juillet 2016.
M. Gülen, un septuagénaire qui vit reclus aux Etats-Unis depuis une
vingtaine d'années, rejette ces accusations.
Parmi les personnes arrêtées ou sous le coup d'un mandat d'arrêt mardi
figurent d'anciens policiers ou militaires et des personnes soupçonnées
d'avoir utilisé une application de messagerie cryptée prisée selon
Ankara du mouvement guléniste.
Depuis le putsch manqué, les autorités traquent sans relâche ses
partisans et ont lancé des purges d'une ampleur sans précédent dans
l'histoire moderne du pays. Quelque 55.000 personnes ont été arrêtées
et plus de 140.000 limogées ou suspendues.
Près de trois ans après le coup de force, les arrestations se
poursuivent chaque semaine. (AFP, 9 avril
2019)
HRW Report on Lawyers: They
Feel Like 'Extras' in Hearings
The Human Rights Watch (HRW) has released a report that examines the
prosecution practices against lawyers after the July 2016 coup attempt,
titled, "Lawyers on Trial: Abusive Prosecutions and Erosion of Fair
Trial Rights in Turkey."
The 56-page report said hundreds of lawyers were arbitrarily arrested
and tried after the coup attempt.
"The report examines how the police and prosecutors have targeted
lawyers with criminal investigations and arbitrary detention,
associating them with their clients' alleged crimes," HRW said in a
statement.
Trials of 168 attorneys examined
HRW examined the case files of 168 lawyers who were tried between July
2016 and February 2019.
The case of the Contemporary Lawyers' Association (ÇHD), where the
court gave three to 18 years of prison terms to the defendant lawyers
without taking their defense statements, was among them.
The report also included a trial that 21 lawyers were sentenced to
prison for up to 8 years and 1 month on the ground of being a member of
the Fethullahist Terrorist Organization (FETÖ), which is held
responsible for the coup attempt.
"In neither of these two mass trials was there evidence that the
lawyers had participated in violent activity or incited violence," the
report said.
`
"Turkey should end its assault on the legal profession"
The Europe and Central Asia Director of the HRW, Hugh Williamson, said,
"Putting hundreds of lawyers in jail and on trial, and restricting
their ability to act for people in police custody and in court, shows
the dire state of Turkey's criminal justice system and should be of
grave concern to everyone in Turkey and internationally."
"Lawyers are central guarantors of the right to a fair trial and
Turkey's willingness to flout it over the past three years is deeply
alarming," he said.
"Turkey's government should end its assault on the legal profession.
The Union of Turkish Bar Associations, other lawyers' groups, the EU,
and the Council of Europe have an important role to play in Conveying
that message to Ankara," Williamson added
"Courts are unresponsive to lawyers' petitions"
In terrorism trials, the courts have become increasingly unresponsive
to petitions to have evidence critically examined or tested and to hear
witnesses for the defense, according to the attorneys HRW interviewed.
"Lawyers said they were little more than "extras" in court hearings.
Equality of arms between the prosecution and the defendant cannot be
preserved if the defendant's lawyer is with no valid justification
barred from mounting an effective defense and if the adversarial
elements of proceedings become little more than a formality," the
report said.
Recommendations to the government
The report is concluded with HRW's recommendations to the government of
Turkey and law organizations.
Immediately end the systematic abusive detentions and prosecutions of
lawyers, judges, prosecutors, and court officials; drop the charges
against and, where relevant, release those accused of no more than
vague association and affiliations with proscribed groups.
Immediately end the interference in and targeting of bar associations
and lawyers' associations as well as the arbitrary arrest and
prosecution of their members.
Repeal the
state of emergency amendments passed into law concerning the right of
lawyers to discharge their professional duties, the rights of suspects
to legal counsel, the right of lawyer-client privileged communication
and other amendments outlined in this report.
End the
practice of prosecuting lawyers, based in whole or in part, on whom
they have represented as clients and actions which constitute
discharging their duties as a lawyer.
End mass
trials of lawyers in particular on disproportionate charges such as the
charge of membership of a terrorist organization. (BIA, 9 April 2019)
Exilés turcs en Belgique : les raisons de la peur
Deux ans et demi après le coup d’état manqué en Turquie, la répression
n’a pas cessé. Le régime Erdogan poursuit les voix dissidentes partout
dans le monde. Un récent rapport du Parlement européen (13 mars 2019 )
fait état de 101 enlèvements de prétendus terroristes dans 18 pays,
jusqu’aux portes de l’Europe. Depuis juillet 2016, la Belgique a
reconnu près de 1400 demandeurs d’asile turcs. Des anciens officiers de
l’Otan, juges ou simples citoyens, suspectés, le plus souvent à tort,
de sympathies avec Fethllah Gülen, considéré par Erdogan comme
responsable du putsch.
Newsletter info
Ils sont protégés par leur statut de réfugié, mails ils ne se sentent
toujours pas en sécurité. Yavuz Aydin était juge à Istanbul. Il n’a
jamais caché qu’il n’était pas un chaud partisan du président Erdogan.
Dans les jours qui suivent le coup d’état manqué, il apprend qu’il est
sur les listes des personnes suspectes. Son passeport est annulé. Il
doit fuir le pays à l’aide de passeurs, dans des conditions dangereuses.
Ils évitent le quartier turc
Aujourd’hui, l’ancien juge vit à Bruxelles avec sa famille. Il ne donne
pas son adresse, on ne sait jamais, mais il a décidé de parler
ouvertement. Il ne se sent toujours pas en sécurité. Pour cette raison,
il ne va jamais dans le quartier turc de Bruxelles, très
majoritairement pro Erdogan. " Je pourrais y être attaqué physiquement
ou verbalement. Là-bas, les gens sont téléguidés par le gouvernement
turc. Le ministère des Affaires intérieures turc a dit récemment : ceux
qui sont à l’étranger et qui craignent la Turquie, s’ils viennent ici,
ils seront arrêtés ".
Dans les environs de la chaussée de Haecht, les exilés ne sont pas les
bienvenus. Dans les cafés, la télévision turque, forcément
pro-gouvernementale, est allumée en permanence. Alors, la propagande a
fait son œuvre. "Ce sont tous des gülenistes ou des gauchistes, ou des
Kurdes", nous dit un Belgo-Turc, mais pas des bons Kurdes, hein, vous
me comprenez…, faisant référence au mouvement indépendantiste. "S’ils
sont ici, c’est qu’ils ont quelque chose à se reprocher", nous dit un
autre. "C’est qu’on a assez de preuves contre eux. Ils ont quelque
chose à voir avec ça ( le putsch), sinon ils ne seraient pas réfugiés
ici".
Harcèlement et enlèvements
Cafer Topkaya est un ancien officier de l’Otan. Il a passé 16 mois en
détention, dans une des pires prisons de Turquie, où il a été torturé.
On lui reprochait des tweets anti Erdogan. Faute de preuve, il a été
relâché. Aujourd’hui, il est réfugié à Bruxelles. L’ambassade de
Turquie connaissait son adresse, alors, il a déménagé et il sort peu.
"Ils collectent des informations. Ils ont des réseaux très puissants.
Ils travaillent avec les mafias locales. Il faut être prudent, éviter
les environs du consulat ou le quartier turc".
Gülsüm Alan, journaliste belgo-turque confirme : "L’ambassade
surveille. Il y a du harcèlement moral et physique. Les citoyens sont
encouragés à dénoncer leurs proches. Certains ont dû quitter le
quartier turc. D’autres n’osent plus aller à la mosquée, de peur d’être
poignardés. Tout peut arriver".
Barbaros Sansal est un militant de toujours. Couturier
internationalement reconnu, il est aussi militant LGBT. Un an après le
putsch, il publie une vidéo sarcastique sur Youtube, où il dénonce les
méthodes du régime Erdogan. Il sera arrêté, à Chypre, extradé
illégalement en Turquie. A l’aéroport d’Istanbul, il est lynché. Il vit
aujourd’hui dans la périphérie bruxelloise. Sur son compte twitter, il
reçoit des centaines de messages de haine. L’hostilité est encouragée
par les autorités turques. Le bureau bruxellois de l’AKP l’a ciblé dans
un communiqué :"Ils disent que je suis un traître à la patrie, ils
ciblent et menacent les gens et de cette manière, ils mettent leur vie
en danger". Ruhi Açikgöz, représentant de l’AKP confirme : "C’est un
traître, il a dit que les Turcs étaient des barbares. Il ne peut pas
faire cela, il est l’un d’entre eux".
Il y a peu, Barbaros a été agressé sur la Grand Place par trois
ressortissants turcs. Avec ses avocats, il fait face à cinq nouvelles
accusations, dont celle d’insulte à l’Islam. Tous craignent les
méthodes du régime turc. Yavuz, le juge, nous montre un communiqué du
porte-parole de la présidence turque, promettant de poursuivre "Le même
type d’opération que celle menée au Kossovo". A savoir, l’enlèvement de
cinq enseignants et d’un médecin, présumés gülenistes. Yavuz n’a rien à
voir avec ce mouvement conservateur, mais il reste très prudent.
"Tout
peut arriver, partout et à tout moment", dit le communiqué. Et en
Belgique ? "Je ne pense pas dit Yavuz, mais on ne sait jamais".
Cafer, l’ancien officier confirme : "Il y a aussi un groupe
paramilitaire pro Erdogan qui s’appelle le Sadat. En Europe, ils ont
des réseaux clandestins, ils payent des gens pour collecter des
informations. On doit être prudents quand on est dans la rue. On
regarde partout pour voir s’il n’y a pas un van avec des vitres noires.
Ils peuvent nous enlever et nous emmener dans des lieux secrets en
Turquie. Ils torturent pour obtenir des renseignements. C’est du
kidnapping."
L’ambassade de Turquie conteste qu’il s’agisse de kidnappings , comme
indiqué dans le rapport du Parlement européen. Elle affirme qu’il
s’agit "d’extraditions suite à des mandats d’arrêts délivrés par la
justice turque, effectuées dans le cadre de la convention européenne
sur l’extradition, avec la coopération des états concernés".
Tous espèrent retourner en Turquie, un jour. "Pas pour l’instant", nous
dit Gülsüm, la journaliste, qui ne fait l’objet d’aucune poursuite.
Récemment, elle a publié un papier critique dans La Revue politique.
"Ton article n’a pas plu", lui a-t-on fait savoir… (RTBF, 31 mars 2019)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Turkey
can jail Cumhuriyet staff 'at any minute,' lawyers
say
The Committee to Protect Journalists called on Turkish authorities to
not take eight former employees from the daily Cumhuriyet into custody
until the Supreme Court has heard their colleagues' appeal. At a press
conference in Istanbul today, lawyers representing the employees said
they would ask authorities to delay acting on a local appeals court
ruling from February.
A court convicted 14 Cumhuriyet staff of terrorism-related charges in
2018. On April 19, authorities entered the local appeals court ruling
that upheld the verdict for eight of those defendants into the National
Judiciary Informatics System, an intranet database for the Justice
Ministry, courts, and police, according to reports. Now that the ruling
is in the system, the defendants who were sentenced to less than five
years in prison could be taken into custody "at any minute" the lawyers
said at the press conference.
Under Turkish law, the eight staff have exhausted their ability to
appeal. Their colleagues, who were sentenced to more than five years in
prison in April 2018, are waiting for the Supreme Court to hear their
appeal, according to reports. That ruling could overturn the original
conviction, Mustafa Kemal Güngör, a lawyer who is among the defendants,
told CPJ.
Lawyers and former employees of the Turkish daily, Cumhuriyet, pictured
at a press conference in Istanbul on April 22. The lawyers discussed
the legal action taken against the paper's staff. (CPJ/Özgür Öğret)
Lawyers and former employees of the Turkish daily, Cumhuriyet, pictured
at a press conference in Istanbul on April 22. The lawyers discussed
the legal action taken against the paper's staff. (CPJ/Özgür Öğret)
Tora Pekin, one of the lawyers representing the staff, said at the
press conference that the legal team was also waiting for the
Constitutional Court of Turkey and the European Court of Human Rights
to hear appeals in the case filed more than two years ago.
"Turkish authorities should delay acting on the convictions of
Cumhuriyet staff until the courts have ruled on all 14 defendants and
their avenues of appeal have been exhausted," said CPJ Europe and Asia
Program Coordinator Gulnoza Said in Belgrade, Serbia. "The prosecution
of the Cumhuriyet journalists and staff is a blot on Turkey's record
and one of the most visible signs of the government's intolerance for a
free press."
The Cumhuriyet staff whose appeals were heard by the local court are
former cartoonist Musa Kart, former columnist and publishing consultant
Kadri Gürsel, who is also an executive board member of the
International Press Institute, former columnists Güray Öz and Hakan
Kara, former board members Önder Çelik and Bülent Utku, former
accountant Emre İper, and the lawyer, Güngör. None of the defendants
are currently affiliated with the newspaper.
Güngör told CPJ on April 20 that if the Supreme Court overturned the
original conviction, it would invalidate the prison terms for those
already ordered to serve their prison sentences, including Güngör.
The columnist Gürsel told CPJ that he thinks that the timing of their
case was political because sending the defendants to prison before
local elections on March 31 would have been "against the interests of
the [ruling] party." Gürsel said that the appeals verdict was entered
the day after Istanbul's new mayor, Ekrem İmamoğlu, received his
certificate of election that validates his win. "This trial has nothing
to do with the law. All of the stages, from us being taken into custody
by a [police] operation to the verdict being uploaded to the [system]
is not lawful but political. Uploading the verdict approved in February
to the system two months later is an evidence of the whole process
being political," Gürsel said. (BIA, April 22, 2019)
Turkey
Crackdown Chronicle: Week of April 14, 2019
At a hearing for journalists from the opposition daily Sözcü, in
Istanbul, on April 18, the prosecutor asked that seven staff members be
found guilty for "willingly and knowingly helping a [terrorist]
organization without being in its hierarchical structure," the news
website Diken reported. The prosecutors argued that Sözcü was aiding
FETÖ as a part of the failed 2016 attempted coup.
CPJ previously documented how the indictment, viewed by CPJ, accused
Sözcü of being pro-FETÖ because both Hizmet and the paper made similar
criticisms of the ruling AKP party. Sözcü is a newspaper that strongly
opposes the leading Justice and Development Party (AKP) and the Hizmet
Movement--a former ally of the AKP that the ruling party refers to as
FETÖ and blames for the attempted coup.
CPJ has documented the legal action against Sözcü since May 2017, when
reporter Gökmen Ulu, online editor Mediha Olgun, and finance manager
Yonca Yüceli were taken into custody. Later that month, authorities
issued an arrest warrant for owner Burak Akbay. In 2018, more Sözcü
staff were prosecuted and the indictments were merged into one case
that includes chief editor Metin Yılmaz, online chief editor Mustafa
Çetin, online news coordinator Yücel Arı, and columnists Emin Çölaşan
and Necati Doğru. In the April 18 hearing, the prosecutor asked that
all defendants, except for Olgun, who became a government witness, be
found guilty. Prosecutors asked that Olgun be exempt from prosecution
under Turkey's "effective remorse" law. The court approved a request
for Interpol to arrest Akbay, who is not in Turkey. The next hearing
was scheduled for July 14.
Turkish journalists in court
Hasan Cemal, a veteran journalist and a columnist for the news website
T24, was back in court in Istanbul on April 16 as part of a case over a
2015 column, Deutsche Welle reported in Turkish. The prosecution asked
that Cemal be found guilty for "making propaganda for a [terrorist]
organization." The charge relates to a column based on Cemal's travels
to southeastern Turkey during an intense period of clashes between
Kurdish rebels and Turkish security forces. CPJ has previously
documented how Cemal was found guilty of the same charge in two
separate cases in April 2018 and February 2017. In both of those trials
he was handed a suspended sentence.
On April 15, a court in the western city Denizli sentenced Gökhan Öner,
a former reporter for the shuttered pro-Kurdish Dicle News agency
(DİHA), to a suspended 10-month prison sentence after being found
guilty of "making propaganda for a [terrorist] organization" (PKK), the
leftist daily Evrensel reported. Öner was arrested in May and released
under probation in July, CPJ documented. Öner was acquitted of a second
charge of "being member of a [terrorist] organization."
Trial shows 'pressures on journalists' RSF representative tells court
At his latest hearing in Istanbul on April 15, Erol Önderoğlu, the
Turkey representative for Reporters Without Borders and editor of the
independent news website Bianet, asked to be acquitted, Bianet
reported. Önderoğlu, who is on trial for his participation in the
solidarity campaign with the shuttered daily Özgür Gündem, told the
court, "I think that this case is an example of the pressures exerted
on human rights defenders and journalists, which have become prevalent
in Turkey. Our concern is not personal. We are concerned that the
understanding of democracy and justice in society will come to harm in
this way." The trial is due to continue on July 17.
Police question columnist over tweets
Police went to the Istanbul home of Mustafa Sönmez, a columnist and
economist, at around 3:50 a.m. local time on April 14, to take the
journalist to the station for questioning, Bloomberg reported in
English. Sönmez was questioned about his tweets and then released, the
report said. "They took my deposition at the police headquarters and
then put me under custody. They had a file of about 20 of my recent
tweets. I told them what I did constituted criticism, not insult,"
Sönmez told Bloomberg. "They could've invited me to testify, and I'd
have obeyed."
Erdoğan lashes out at Financial Times
In a speech on April 18, President Recep Tayyip Erdoğan lashed out at
an article in the British daily, the Financial Times, about the
Treasury's foreign currency reserves, The Associated Press reported.
Erdoğan argued that the economy was strong and said, "Oh Financial
Times! What do you know about Turkey, which hosts 4 million refugees?
How many refugees are there in your country?" (CPJ, Aoril 18, 2019)
Turkey Ranks 157th in Freedom of
Press
The Reporters Without Borders (RSF) has released its annual World Press
Freedom Index. Ranking 157th in last year's index, Turkey has again
ranked 157th among 180 countries in the 2019 Press Freedom Index of the
RSF.
While Norway, Finland and Sweden are the top three countries, as it was
also the case last year, the countries that have ranked the worst have
been listed as Eritrea, North Korea and Turkmenistan respectively.
'Turkey and Russia still pioneers of repression'
Commenting on the state of freedom of press in Turkey, the RSF has
referred to Turkey and Russia as "the regional heavyweights" and
underlined that instead of showing any improvement in terms of press
freedom, "they maintained their role as pioneers of repression."
Sharing further comments on Turkey, the organization has said,
"In Turkey, the biggest media group was taken over by a pro-government
business conglomerate and the grip of repression continued to tighten
on the few critical media outlets that remain.
"The world's most prolific jailer of professional journalists, Turkey
systematically resorts to preventive detention and imposes long prison
sentences, sometimes as long as life imprisonment."
'Önderoğlu accused of "terror propaganda" just for defending a Kurdish
newspaper'
Within this context, the RSF has also referred to its Representative to
Turkey and BİA Media Monitoring Reporter Erol Önderoğlu, who is tried
for having participated in "Editors-in-Chief on Watch" campaign in
solidarity with the closed Özgür Gündem newspaper:
"Even RSF's representative, Erol Önderoğlu, has been accused of
supporting "terrorist propaganda" just for defending a Kurdish
newspaper.
"Not content with blocking thousands of articles every year and jailing
people for nothing more than a social network "like," Ankara is now
trying to bring online video services under its control."
'Turkey is the only country prosecuting a journalist for reporting on
Paradise Papers'
Referring to the lawsuit against Pelin Ünker, the former reporter of
daily Cumhuriyet, for reporting on Paradise Papers, the RSF has
commented,
"Turkey is also the world's only country where a journalist has been
the subject of a criminal prosecution in connection with their
reporting on the Paradise Papers. Pelin Ünker was sentenced to 13
months in prison and received a heavy fine.
"It serves as just one of many examples of how investigative
journalism, which the government labels as "destructive" or
"anti-patriotic," is persecuted. Corruption in particular has been off
limits ever since a scandal almost brought down Recep Tayyip Erdoğan's
government in 2013." (BIA, 19 April 2019)
Prosecutor
Demands Journalist Hasan Cemal be Penalized
for ‘Terror Propaganda’
The second hearing of the lawsuit, which was filed against journalist
Hasan Cemal on charge of "propagandizing for a terrorist organization"
due to his article entitled "From Silvan: They have so accustomed us to
deaths" published on T24 news website on December 4, 2015, was held in
the İstanbul 36th Heavy Penal Court today (April 16).
Announcing his opinion as to the accusations, the prosecutor of the
court demanded that Cemal be penalized on the offense charged, namely
"propagandizing for a terrorist organization."
The court has given time to the defendant and his attorney Fikret İlkiz
for the preparation of their defense as to the accusations. The next
hearing of the case will be held on May 7, 2019.
Case files not combined
The second hearing of the case held today was attended by Hasan Cemal
and his attorney Fikret İlkiz as well as several other journalists.
The documents showing that Gülsuma Güçer, Mehmet Ali Dünser and Silvan
Co-Mayor of the time Zuhal Tekiner, whose names are mentioned in
Cemal's article, were acquitted of the charges pressed against them by
the Diyarbakır 4th Heavy Penal Court were added to the file of Cemal.
On the ground that Cemal was previously penalized on charge of
"propagandizing for a terrorist organization" by the İstanbul 22nd
Heavy Penal Court, the court ruled that two case files of Cemal shall
not be combined since it is not legally possible.
Prosecutor announces his opinion as to accusations
Stating that there was no request for the extension of the prosecution,
the prosecutor announced his opinion as to the accusations.
The prosecutor demanded that Journalist Hasan Cemal be penalized on
charge of "propagandizing for a terrorist organization" as per the
Article 7/2 of the Anti-Terror Law (TMK).
In response, attorney Fikret İlkiz stated that the opinion as to the
accusations is the repetition of the interlocutory judgement given by
the court and added, "We want to present our response in written form.
We request time."
Granting the requested time to the defendant and his attorney, the
court ruled that the next hearing shall be held on May 7, 2019. (BIA, 16 April 2019)
About the Trials of Academics
in Turkey
On January 10, 2016, 1,128 academics published a declaration entitled
"We will not be party to this crime" on behalf of the Academics for
Peace initiative.
With the participation of further academics, the number of academics
who have signed the declaration has reached 2,212.
With the indictment issued by the Prosecutor İsmet Bozkurt, lawsuits
were filed against the academics on charge of "propagandizing for a
terrorist organization" as per the Article No. 7/2 of the Anti-Terror
Law No. 3713.
As of April 11, 2019, 600 academics had stood trial since December 5,
2017, all the 185 academics whose cases were concluded have been
sentenced to prison. 132 of these academics were sentenced to 1 year
and 3 months in prison; 8 academics to 1 year and 6 months in prison;
17 academics to 1 year, 10 months and 15 days in prison; 17 academics
to 2 years and 3 months in prison; five academics have been sentenced
to 2 years and 6 months in prison; three academics have been sentenced
to 2 years and 1 month in prison; and one academic to 3 years in prison.
The suspension of the pronouncement of the verdict
Until today, 12 academics have not accepted that the announcement of
their verdicts be deferred. While seven of these academics have been
sentenced to 1 year and 3 months in prison, one academic has been
sentenced to 1 year and 6 months, one academic to 2 years and 3 months,
one academic to 2 years and 6 months and one academic to 3 years in
prison. The verdict of one academic has not been pronounced by the
court yet.
The court board of the 36th Heavy Penal Court has reduced the prison
sentences of academics who did not demand the suspension of the
pronouncement of their verdicts and deferred their sentences on a
2-year probation. The 32nd Heavy Penal Court has made reductions in the
sentences; however, it has not deferred them. The 37th Heavy Penal
Court has neither reduced nor deferred the pronouncement of the
verdicts.
Three academics were not asked about whether they requested the
suspension of the pronouncement of their verdicts. While one of these
three academics has been sentenced to 1 year and 6 months in prison,
one of them has been sentenced to 1 year and 3 months and the other
academic to 2 year and 3 months in prison.
The prison sentences of academics, the announcement of whose verdicts
has not been suspended since their sentence is over two years, will be
taken to the court of appeal. The court of appeal will either uphold or
reverse the verdict.
On March 10, 2016, the Academics for Peace made a statement for press
and shared with the public what they had been going through since the
declaration "We will not be a party to this crime" was published. The
academics Dr. Lecturer Esra Mungan, Dr. Lecturer Muzaffer Kaya, Assoc.
Prof. Dr Kıvanç Ersoy (March 15, 2016) and Dr. Lecturer Meral Camcı
(March 31, 2016), who read out the statement for press, were arrested
on charge of "propagandizing for a terrorist organization" as per the
Article No. 7/2 of the Turkish Anti-Terror Law. They were released on
April 2016. Upon the request of the Prosecutor's Office, the Ministry
of Justice granted a permission of trial as per the Article No. 301 of
the Turkish Penal Code No. 301 on charges of "insulting the Turkish
Nation, the State of the Republic of Turkey and the institutions and
organs of the government." (BIA, April 11, 2019)
Meurtre
de Khashoggi: Washington sanctionne 16
Saoudiens
Les Etats-Unis ont interdit d'entrée sur leur territoire seize
ressortissants saoudiens en raison de "leurs rôles dans le meurtre" du
journaliste Jamal Khashoggi, a annoncé lundi le département d'Etat
américain.
"Aujourd'hui, le secrétaire d'Etat (Mike) Pompeo désigne publiquement
les individus suivants pour leurs rôles dans le meurtre de Jamal
Khashoggi", écrit dans un communiqué la diplomatie américaine. Une
interdiction d'entrée sur le sol américain qui s'applique également
"aux membres de la famille proche" de ces individus.
Jamal Khashoggi, journaliste saoudien critique du régime, a été
tué le
2 octobre dans le consulat d'Arabie saoudite à Istanbul par un commando
d'agents venus de Ryad. Un assassinat qui avait suscité une forte
indignation sur la scène internationale et profondément terni l'image
du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.
Après avoir reçu un compte-rendu de la CIA, le Sénat américain avait
unanimement considéré ce dernier comme "responsable" du meurtre, mais
les autorités saoudiennes ont exclu toute implication.
L'administration de Donald Trump a elle assuré ne disposer d'aucune
preuve irréfutable mettant directement en cause "MBS", indignant jusque
dans ses rangs républicains pour sa mansuétude à l'égard du puissant
prince héritier. Le président américain n'a jamais caché son intention
de préserver l'alliance stratégique avec Ryad, qu'il juge indispensable.
Le Congrès américain menace de son côté de prendre de nouvelles
sanctions plus sévères contre le régime saoudien.
Les mesures punitives annoncées lundi ne sont toutefois pas les
premières de la part des Etats-Unis en réaction au meurtre de M.
Khashoggi. En novembre, Washington avait annoncé des sanctions
financières ciblées contre 17 responsables saoudiens soupçonnés d'être
impliqués.
Parmi les individus interdits lundi d'entrée sur le territoire
américain figure Saud al-Qahtani, ancien conseiller de Mohammed Ben
Salmane à la Cour royale, dont le nom apparaissait déjà sur la liste
des personnes sanctionnées en novembre. Maher Mutreb, présenté par
Washington comme un "subordonné" de M. Qahtani, est également présent
sur les deux listes.
La profonde colère des parlementaires américains provoquée par
l'assassinat de M. Khashoggi a aussi conduit à une rare union entre
démocrates et certains républicains sur la guerre au Yémen.
Le Congrès a approuvé le 4 avril une résolution exhortant Donald Trump
à arrêter tout soutien à la coalition saoudienne dans ce conflit,
infligeant un sévère camouflet au président, qui va probablement mettre
son veto.
(AFP, 9
avril
2019)
5 More Academics Sentenced to 1 Year, 3
Months in Prison
Trial of academics, who have been charged with "propagandizing for a
terrorist organization" for having signed the declaration entitled "We
will not be a party to this crime" prepared by the Academics for Peace,
continued in İstanbul Çağlayan Courthouse yesterday (April 4).
In their final hearings held at the İstanbul 25th, 27th and 32nd Heavy
Penal Courts, academics Onur Buğra Kolcu, Elif Çevik, Aytül Fırat,
Murat Koyuncu and Galip Deniz Altınay have been sentenced to 1 year and
3 months in prison on charge of "propagandizing for a terrorist
organization" as per the Article 7/2 of the Anti-Terror Law (TMK).
While the announcement of all five verdicts has been suspended,* one of
the judges member to the board of 27th Heavy Penal Court has expressed
a dissenting opinion to the 15-month deferred prison sentence, stating
that "the prison sentence should not have been given on the lower
limit."
At the 25th Heavy Penal Court, the Presiding Judge has also expressed a
dissenting opinion regarding the nature of the offence and the
suspension of the announcement of the verdict, stating that the
elements of "knowingly and willingly aiding a terrorist organization"
have arisen and on the ground that "the defendant did not express
remorse for the offense."
While a verdict of rejection of venue has been given for an academic at
the 25th Heavy Penal Court, another request for the rejection of venue
has been rejected at the İstanbul 32nd Heavy Penal Court.
At the 29th Heavy Penal Court, it was seen that the permission of
investigation as per the Article 301 of the Turkish Penal Code (TCK)
previously requested from the Ministry of Justice has reached the court.
Hearings held on April 4
13 academics had their hearings at four different courts:
At the İstanbul 25th Heavy Penal Court; Dr. Cavidan Soykan from Ankara
University had her first hearing; Galip Deniz Altınay from Mersin
University had his third hearing.
At the İstanbul 32nd Heavy Penal Court; Lecturer Ümit Çetin from
Westminster University, Dr. Başak Ertür and PhD student Ayşe Arslan
from University of London had their first hearings; Lecturer Aytül
Fırat from Kemerburgaz University and Research Assistants Hazal Halavut
and Elif Çevik and Prof. Dr. Fatma Gök from Boğaziçi University had
their fifth hearings; Lecturer Onur Buğra Kolcu from Arel University
had his sixth hearing; Lecturer Didem Çınar from İstanbul Technical
University (İTÜ) had her fourth hearing.
At the İstanbul 29th Heavy Penal Court; Dr. Lecturer Berke Özenç from
Turkish-German University had his third hearing.
At the İstanbul 27th Heavy Penal Court; Dr. Lecturer Murat Koyuncu from
Boğaziçi University had his fifth hearing.
About the Trials of Academics
On January 10, 2016, 1,128 academics published a declaration entitled
"We will not be party to this crime" on behalf of the Academics for
Peace initiative.
With the participation of further academics, the number of academics
who have signed the declaration has reached 2,212.
With the indictment issued by the Prosecutor İsmet Bozkurt, lawsuits
were filed against the academics on charge of "propagandizing for a
terrorist organization" as per the Article No. 7/2 of the Anti-Terror
Law No. 3713.
As of April 4, 2019, 579 academics had stood trial since December 5,
2017, all the 177 academics whose cases were concluded have been
sentenced to prison. 128 of these academics were sentenced to 1 year
and 3 months in prison; 6 academics to 1 year and 6 months in prison;
16 academics to 1 year, 10 months and 15 days in prison; 16 academics
to 2 years and 3 months in prison; five academics have been sentenced
to 2 years and 6 months in prison; three academics have been sentenced
to 2 years and 1 month in prison; and one academic to 3 years in prison.
The suspension of the pronouncement of the verdict
Until today, 12 academics have not accepted that the announcement of
their verdicts be deferred. While seven of these academics have been
sentenced to 1 year and 3 months in prison, one academic has been
sentenced to 1 year and 6 months, one academic to 2 years and 3 months,
one academic to 2 years and 6 months and one academic to 3 years in
prison. The verdict of one academic has not been pronounced by the
court yet.
The court board of the 36th Heavy Penal Court has reduced the prison
sentences of academics who did not demand the suspension of the
pronouncement of their verdicts and deferred their sentences on a
2-year probation. The 32nd Heavy Penal Court has made reductions in the
sentences; however, it has not deferred them. The 37th Heavy Penal
Court has neither reduced nor deferred the pronouncement of the
verdicts.
Three academics were not asked about whether they requested the
suspension of the pronouncement of their verdicts. While one of these
three academics has been sentenced to 1 year and 6 months in prison,
one of them has been sentenced to 1 year and 3 months and the other
academic to 2 year and 3 months in prison.
The prison sentences of academics, the announcement of whose verdicts
has not been suspended since their sentence is over two years, will be
taken to the court of appeal. The court of appeal will either uphold or
reverse the verdict.
On March 10, 2016, the Academics for Peace made a statement for press
and shared with the public what they had been going through since the
declaration "We will not be a party to this crime" was published. The
academics Dr. Lecturer Esra Mungan, Dr. Lecturer Muzaffer Kaya, Assoc.
Prof. Dr Kıvanç Ersoy (March 15, 2016) and Dr. Lecturer Meral Camcı
(March 31, 2016), who read out the statement for press, were arrested
on charge of "propagandizing for a terrorist organization" as per the
Article No. 7/2 of the Turkish Anti-Terror Law. They were released on
April 2016. Upon the request of the Prosecutor's Office, the Ministry
of Justice granted a permission of trial as per the Article No. 301 of
the Turkish Penal Code No. 301 on charges of "insulting the Turkish
Nation, the State of the Republic of Turkey and the institutions and
organs of the government." (BIA, April 5, 2019)
Exhibition by 20 Imprisoned Cartoonists to Open
in İzmir
The exhibition, named "Drawings that exceed the walls," will be at the
İzmir Kültür Park Pakistan Pavyonu in İzmir.
The Görülmüştür Team has been working for eight years to draw attention
to the rights violations in prisons and raise the voice of the isolated
inmates and opening exhibitions in Turkey and Europe with this theme.
The Görülmüştür team made the following statement on the exhibition:
"As "Görülmüştür Team", we have decided to prepare a joint project with
the artists who are still imprisoned or convicted. We entered 30
different prisons with difficulty and tried to reach nearly 50 artists
and cartoonists.
"We asked them to participate in the project, which we call "Drawings
that exceed the walls" and to draw cartoons with "Freedom" theme. Due
to the acceleration of exiles and dispatches after OHAL (State of
Emergency), we had a hard time to reach out to many prisoners.
"After a long struggle, 15 prisoners, three of whom were women,
contributed to our project. They showed that it could be produced by
working with insufficient material in the cells they were kept."
How did they draw in prisons?
"For example, we learned that journalist and painter Zehra Doğan, who
participated in our project, painted using tincture of iodine and
vegetable residues in Tarsus Women's Prison, where materials such as
painted pencils, brushes and canvas were prohibited. As a result, the
prisoner cartoonists we contacted sent us their original cartoons in
spite of unimaginable prohibitions in isolation.
"Of course in this process, which we briefly summarized, the result was
not easy to achieve. As a first step to exhibit the cartoons sent by
prisoner cartoonists, we benefited from the experiences of Homur
magazine cartoonists Aşkın Ayrancıoğlu, Atilla Atala, Canol Kocağöz and
Hüseyin Aslan, who have national and international awards and are
sensitive to social issues.
"Adil Okay, who was the pioneer of that project, corresponded with
painters and cartoonists in prisons and also assumed editor role in
exhibition book."
The aim of the project
The Görülmüştür Team states the aim of the project as follows:
As of 2019, to remind the increasing presence of
260.000 inmates and convicts in prisons to the people outside.
To announce the inner voice to the people outside
and show them that they are not just a number or statistics.
To contribute to the spiritual well-being of
imprisoned artists,
who have been isolated by unbelievable disciplinary punishments instead
of "rehabilitation".
To encourage prisoners interested in plastic arts in
prisons. To provide them the opportunity to express themselves.
To draw attention to the prohibitions of painting
materials which
are put in arbitrary terms in some prisons by ignoring the prison
regulations. To ensure the observance of the Prison Rules of European
Convention on Human Rights which Turkey has already signed (2006). To
create a public opinion in order to increase the number of "Art
Workshops", which have limited numbers in 400 prisons in Turkey, and
make them functional. (BIA, April 5, 2019)
Kurdish
Question / Question kurde
Call by 50 Nobel Prize
Laureates: End the Solitary Confinement
Peoples' Democratic Party (HDP) has announced that 50 Nobel Prize
Laureates, including Desmond Tutu from South Africa, have penned a
joint statement addressing the government, calling them to end the
isolation.
Raising concerns over the hunger strikes, the statement dated April 18
has been signed by 50 Nobel Prize Laureates from such diverse fields as
Physics, Chemistry, Economy, Medicine and Literature. There are also
Nobel Peace Prize Laureates among the signatories of the statement.
Peoples' Democratic Party (HDP) Hakkari MP and Democratic Society
Congress (DTK) Co-Chair Leyla Güven went on a hunger strike on November
8, 2018 with the demand that the isolation imposed on Kurdistan Workers
Party's (PKK) imprisoned leader Abdullah Öcalan be ended.
On December 16, hundreds of inmates from more than 50 prisons across
Turkey followed suit and went on a hunger strike. As of March 1, 2019,
thousands of inmates have been on a hunger strike. Since then, 7
inmates have claimed their own lives with the same demand.
'We stand in solidarity'
The joint statement is as follows:
"We, the undersigned Nobel Prize Laureates, from diverse disciplines
around the world, call on the government of Turkey and the
International Community at large, to take immediate action at this
critical moment to end the solitary confinement of Abdullah Öcalan and
all political prisoners in Turkey.
"In so doing, we stand in solidarity with hundreds of hunger strikers
now pressing this same demand, including Kurdish parliamentarian Leyla
Güven and other Kurdish MPs in Diyarbakır, whose life are in imminent
danger.
(BIA, 25 April 2019)
Kurdes syriens reçus par Macron
La Turquie a vivement critiqué vendredi le président français Emmanuel
Macron pour avoir reçu plus tôt dans la journée une délégation de
combattants arabo-kurdes engagés en Syrie qu'Ankara qualifie de
"terroristes".
"Nous condamnons l'accueil par le président français Emmanuel Macron
d'une délégation des soi-disant +Forces démocratiques syriennes+
(FDS)", a déclaré dans un communiqué le porte-parole du ministère turc
des Affaires étrangères, Hami Aksoy.
Le chef de l'Etat français a reçu vendredi une délégation des FDS, une
coalition arabo-kurde engagée en Syrie contre le groupe Etat islamique
(EI), l'assurant de "la poursuite du soutien actif de la France dans la
lutte contre Daech".
Selon des membres de la délégation, M. Macron s'est engagé à maintenir
des forces françaises aux côtés des FDS et à soutenir financièrement la
reconstruction et les services publics dans l'administration
semi-autonome kurde.
Appuyées par une coalition internationale emmenée par les Etats-Unis,
les FDS, un groupe dominé par la milice kurde des Unités de protection
du peuple (YPG), ont été en première ligne de la lutte contre l'EI.
Les FDS ont annoncé le 23 mars la fin du "califat" proclamé en 2014 par
l'organisation jihadiste sur les territoires alors conquis en Irak et
en Syrie. Depuis, ces forces, qui contrôlent une partie du territoire
du nord de la Syrie, continuent à traquer les jihadistes dans l'est du
pays.
Mais la Turquie critique le soutien des Occidentaux à ces combattants,
voyant dans les YPG une extension en Syrie du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), un groupe armé kurde qui livre une sanglante guérilla
contre Ankara depuis 1984.
Le PKK est qualifié d'organisation "terroriste" par la Turquie, l'Union
européenne et les Etats-Unis.
L'initiative de M. Macron "qui vise à conférer une légitimité
artificielle à une extension de groupes terroristes est une mesure qui
ne sied pas à notre alliance et est mauvaise au plus haut point", a
estimé M. Aksoy.
Depuis 2016, la Turquie a lancé deux offensives visant les positions
des YPG dans le nord de la Syrie et menace régulièrement de lancer de
nouvelles opérations.
Ankara redoute en effet de voir s'installer le long de sa frontière un
embryon d'Etat kurde susceptible de renforcer les velléités
séparatistes sur le sol turc.
"La Turquie n'hésitera pas à prendre les mesures qu'elle estime
nécessaires pour protéger sa sécurité nationale", a déclaré vendredi le
porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères. (AFP, 19 avril
2019)
L'annulation
de l'élection de candidats prokurdes confirmée
Le Haut comité électoral (YSK) turc a rejeté jeudi une demande du
principal parti prokurde d'annuler une décision qui prive de mandats
certains de ses candidats victorieux lors des municipales du 31 mars, a
rapporté l'agence étatique Anadolu.
L'YSK avait décidé la semaine dernière de ne pas délivrer de mandats
aux candidats qui avaient été limogés par décret-loi dans le cadre des
purges lancées après le putsch manqué de juillet 2016.
Le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) avait immédiatement
demandé l'annulation de cette décision, qui concernait plusieurs de ses
candidats, pourtant autorisés par l'YSK à se présenter au scrutin.
Mais sa demande, qui concernait six districts, a été rejetée jeudi,
selon Anadolu, et les candidats arrivés en deuxième position dans les
municipalités concernées seront déclarés vainqueurs.
Une responsable du parti, qui a requis l'anonymat, a confirmé ce
rejet
à l'AFP, précisant que cette décision de l'YSK était définitive.
Plus de 140.000 personnes ont été limogées de la fonction publique et
des institutions par décret-loi après la tentative de coup d'Etat de
juillet 2016 imputée par Ankara au prédicateur Fethullah Gülen.
Outre les partisans présumés de M. Gülen, ces purges ont frappé de
plein fouet les milieux prokurdes.
Accusé par le président Recep Tayyip Erdogan d'être lié au Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée "terroriste"
par la Turquie et ses alliés occidentaux, le HDP a fait l'objet depuis
2016 d'une forte répression, avec l'arrestation de ses co-présidents et
de nombreux élus.
Plusieurs dizaines de maires du HDP ont également été limogés et
remplacés par des administrateurs nommés par le ministère de
l'Intérieur en 2016 et 2017. (AFP, 18 avril
2019)
Une
députée kurde blessée par la police lors
d'une manifestation
Une députée prokurde a été blessée lors d'une manifestation mercredi à
Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, où elle protestait contre
l'exclusion de certains candidats élus lors des municipales du 31 mars,
selon un correspondant de l'AFP.
Une centaine de personnes s'étaient réunies dans le district de Baglar,
à Diyarbakir, afin de protester contre la décision prise la semaine
dernière par le Haut comité électoral (YSK) de ne pas délivrer de
mandat aux personnes limogées par décret-loi dans le cadre de vastes
purges lancées après 2016, malgré leur élection le 31 mars.
D'après le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), cette mesure
touche plusieurs de ses candidats, pourtant autorisés par l'YSK à se
présenter.
Lorsque les manifestants, parmi lesquels plusieurs députés du HDP, ont
voulu lire une déclaration, la police est intervenue, dispersant le
rassemblement à l'aide de canons à eau, a constaté un correspondant de
l'AFP.
La députée Remziye Tosun est alors tombée sur une dalle en béton et
s'est évanouie, avant d'être hospitalisée.
D'après les informations obtenues par l'AFP, Mme Tosun a
rapidement
repris ses esprits mais les médecins lui ont décelé une fracture dans
le dos.
D'après une responsable du HDP, le parti a demandé l'annulation de la
décision de l'YSK dans six districts où il est arrivé en tête,
notamment à Baglar.
Des manifestations y ont lieu quotidiennement contre cette décision,
selon laquelle le candidat arrivé en deuxième position, ici celui du
parti au pouvoir AKP, sera déclaré vainqueur.
Plus de 140.000 personnes ont été limogées de la fonction publique et
des institutions par décret-loi dans le cadre de vastes purges lancées
après une tentative de coup d'Etat en juillet 2016 imputée par Ankara
au prédicateur Fethullah Gülen.
Outre les partisans présumés de M. Gülen, ces purges ont aussi visé les
milieux prokurdes.
Accusés par le président Recep Tayyip Erdogan d'être liés à des
"terroristes" kurdes, de nombreux cadres et élus du HDP ont été arrêtés
depuis 2016.
Plusieurs dizaines de maires prokurdes ont également été limogés et
remplacés par des administrateurs nommés par le ministère de
l'Intérieur en 2016 et 2017. (AFP, 17 avril
2019)
HDP
Spokesperson: 'YSK Made a Coup Against
the Will of People'
The Peoples' Democratic Party (HDP) Spokesperson Saruhan Oluç has held
a press conference regarding the election body's decision to not
mandate the election winners who were previously discharged from their
jobs by Statutory Decrees.
In all six municipalities in the provinces of Diyarbakır, Van, Erzurum
and Kars, the ruling Justice and Development Party (AKP) candidates
became second in the March 31 local elections.
Oluç claimed that the YSK "set up a trap" against HDP by allowing those
people to participate in the elections, then not mandating them when
they won.
"A premeditated political conspiracy"
Saying that they will decide their next steps in the meeting of the
party's Central Executive Council, Oluç briefly made the following
remarks:
"This step the YSK took is nothing but a part of a premeditated
political conspiracy. We say very clearly that the YSK has become an
obvious part of the conspiracy that was premeditated by the AKP-MHP
(the Nationalist Movement Party) alliance.
"YSK set up a trap. You'll say, 'Do judges set up a trap?'. Yes, we
witnessed that the judges set up a trap in Turkey. The decision of the
YSK has this meaning.
"What does this trap mean? YSK could make those who were discharged
upon the Statutory Decrees not nominated. Issuing circulars in every
topic that is necessary or not, YSK did not issue a circular about this
subject. It could issue a circular and say, 'We don't approve [those
who were dismissed upon the Statutory Decrees] to be nominated.'
"YSK openly made a coup against the will of the people. There is no
right to object to the verdicts of the YSK. you can't go to the court,
you can't go to the Constitutional Court. Taking advantage of this, YSK
made a coup against the will of the people.
"YSK became a trustee appointer. It clearly appointed a trustee [to the
municipalities]. It appointed a trustee by not giving mandate to the
one who was elected, but giving it to the second one, the one who
lost."
(BIA, 11 April 2019)
Manifestation
contre l'annulation de l'élection de candidats
prokurdes
Une centaine de personnes se sont rassemblées jeudi à Diyarbakir, dans
le sud-est de la Turquie, pour protester contre une mesure prise la
veille qui prive de mandat certains candidats prokurdes victorieux aux
municipales du 31 mars.
Les manifestants ont tenté d'entrer dans la mairie de la ville, mais
après intervention de la police ont transformé leur manifestation en
sit-in, a constaté un correspondant de l'AFP.
Le Haut-comité électoral (YSK) a décidé mercredi de ne pas délivrer de
mandat aux personnes limogées par décret-loi dans le cadre de vastes
purges lancées après 2016 bien qu'elles aient été élues aux municipales
la semaine dernière.
Dans ces cas-là, le candidat arrivé en deuxième position lors du
scrutin municipal qui s'est tenu le 31 mars sera déclaré vainqueur.
D'après le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), cette mesure
touche plusieurs de ses candidats qui avaient pourtant été autorisés
par l'YSK à se présenter au scrutin.
Le député HDP Mithat Sancar a annoncé jeudi à Ankara que le parti
allait demander l'annulation des élections dans cinq districts
concernés par cette mesure.
Mais le parti affirmait que d'autres districts seraient également
affectés par la mesure, comme celui de Baglar à Diyarbakir où Zeyyat
Ceylan, le candidat du HDP est arrivé premier avec plus de 70% des voix.
Le candidat arrivé en deuxième position, avec 25% des voix, est celui
du parti au pouvoir, l'AKP (islamo-conservateur).
"Pour nous, il s'agit d'un piège, mis en place par l'YSK", a déclaré M.
Ceylan lors du rassemblement jeudi. "Bien sûr qu'il y a des pressions
du gouvernement (....), mais personne ne s'attendait à une violation si
évidente des élections de la part du YSK".
Plus de 140.000 personnes ont été limogées de la fonction publique et
des institutions par décret-loi dans le cadre de vastes purges lancées
après une tentative de coup d'Etat en juillet 2016 imputée par Ankara
au prédicateur Fethullah Gülen.
Outre les partisans présumés de M. Gülen, ces purges ont aussi visé les
milieux prokurdes.
Accusés par le président Recep Tayyip Erdogan d'être lié à des
"terroristes" kurdes, de nombreux cadres et élus du HDP ont été arrêtés
depuis 2016.
Plusieurs dizaines de maires prokurdes ont également été limogés et
remplacés par des administrateurs nommés par le ministère de
l'Intérieur en 2016 et 2017. (AFP, 11 avril
2019)
L'élection de candidats
prokurdes annulée par le Haut-comité
électoral
Le principal parti prokurde de Turquie a accusé mercredi les autorités
électorales de lui avoir tendu un "piège" en prenant une décision qui
prive de mandat certains de ses candidats victorieux aux municipales la
semaine dernière.
Le Haut-comité électoral (YSK) a décidé mercredi de ne pas délivrer de
mandat aux personnes limogées par décret-loi dans le cadre de vastes
purges lancées après 2016 bien qu'elles aient été élues aux municipales
la semaine dernière, a rapporté l'agence de presse DHA.
Dans ces cas-là, le candidat arrivé en deuxième position lors du
scrutin municipal qui s'est tenu le 31 mars sera déclaré vainqueur,
selon DHA.
D'après le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), cette mesure
touche plusieurs de ses candidats qui avaient pourtant été autorisés
par l'YSK à se présenter au scrutin.
"L'YSK, qui avait dit que (les candidats du HDP) étaient habilités à se
présenter, s'est joué de nous, nous a tendu un piège", a dénoncé le HDP
sur son compte Twitter.
Une responsable du HDP a indiqué à l'AFP que huit de ses candidats élus
dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie étaient concernés par la
décision de l'YSK.
Parmi eux figure le candidat du HDP dans le district de Baglar à
Diyarbakir, arrivé premier avec plus de 70% des voix. Le candidat
arrivé en deuxième position, avec 25% des voix, est celui du parti au
pouvoir, l'AKP (islamo-conservateur). Dans la plupart des cas en cause,
le candidat arrivé en deuxième position est d'ailleurs de l'AKP.
Plus de 140.000 personnes ont été limogées de la fonction publique et
des institutions par décret-loi dans le cadre de vastes purges lancées
après une tentative de coup d'Etat en juillet 2016 imputée par Ankara
au prédicateur Fethullah Gülen.
Outre les partisans présumés de M. Gülen, ces purges ont visé les
milieux prokurdes.
Accusé par le président Recep Tayyip Erdogan d'être lié à des
"terroristes" kurdes, le HDP a fait l'objet depuis 2016 d'une forte
répression, avec l'arrestation de ses co-présidents et d'élus.
Plusieurs dizaines de maires du HDP ont également été limogés et
remplacés par des administrateurs nommés par le ministère de
l'Intérieur en 2016 et 2017.
Avant le scrutin de la semaine dernière, M. Erdogan avait menacé
d'avoir une nouvelle fois recours à ce procédé en remplaçant les maires
qui seraient liés au "terrorisme". (AFP, 10 avril
2019)
Demirtaş:
Election Result A 'Total Fiasco' for AKP-MHP
Bloc
Selahattin Demirtaş, the imprisoned former co-chair of the Peoples'
Democratic Party (HDP), has given an interview to Deutsche Welle
Turkish through his attorneys, evaluating the March 31 local elections.
"The result is a fiasco for the ruling bloc," said Demirtaş, who also
told bianet before the elections, "I think the AKP-MHP bloc (the ruling
Justice and Development Party and its ally, the Nationalist Movement
Party) will be heavily punished by the people at the ballot box," in a
mail interview.
"A total fiasco for the ruling bloc"
Demirtaş briefly made the following remarks in the interview:
"First of all, this needs to be underlined; the elections are by no
means held in fair and equal conditions. Almost 95 percent of the media
is under the control of the government. All possibilities of the state
treasury are unlawfully used for the government's election campaign, in
an illimitable and uncontrolled way. The judiciary, the bureaucracy,
the law enforcement forces as such, are used unlawfully.
"Thousands of politicians, journalists, attorneys, students are filled
in prisons. The opposition parties and especially my party, the HDP,
tried and run their election campaigns under heavy pressure and threat.
"The result emerged despite all of these is a total fiasco for the
ruling bloc. The opposition bloc achieved to materialize a democratic
option with this election. Of course, I find this very important and
meaningful."
"I am also an HDP member"
"HDP's role has been determining here. Every friend of mine who worked
night and day in a self-sacrificing way has a big effort in this
success.
"If I had a small contribution despite being behind bars, I'd be happy
and honored. Then again, it is the success of the HDP, it would be
wrong to view this as my success. Because I am an HDP member, too."
"The law is suspended"
Demirtaş also commented on HDP's rejected appeals, especially the one
in the province of Muş, where it lost the election to AKP by around 300
votes.
"The district and provincial election councils act illegally by not
taking the appeals by the opposition parties, including HDP, into
consideration. A one-sided law that protects the government party is
being applied. I am sure that if the cheating in Muş could be revealed,
the result will change in favor of HDP. In many election councils,
unfortunately, like in the courts, the law is suspended.
"If AKP insists on its wrong stance and the struggle for democracy
continues while growing, the people will make them pay much heavier
political prices." (BIA, 9 April 2019)
Dégradations au Conseil de l'Europe: prison
ferme pour 17 militants kurdes
Dix-sept militants kurdes ont été condamnés jeudi soir par le tribunal
correctionnel de Strasbourg à des peines de prison ferme allant d'un
mois à un an de prison pour de coûteuses dégradations au Conseil de
l'Europe, a-t-on appris auprès de leurs avocates.
Les peines les plus sévères ont été prononcées à l'encontre de trois
prévenus : l'un car il a été considéré comme "l'organisateur" du
rassemblement qui a débouché sur les dégradations; les deux autres pour
dégradations et violences envers des policiers, ont indiqué à l'AFP
leurs avocates Florence Dole et Sendegul Aras au terme de près de neuf
heures d'audience en comparution immédiate.
Les autres prévenus ont écopé de peines allant de un à six mois ferme,
selon la même source.
Ils sont tous ressortis libres et devront éventuellement purger leur
peine en Allemagne, a précisé Me Aras, qui parle d'un jugement
"équilibré".
L'ensemble des prévenus, à l'exception d'un Français, vivent en
Allemagne et ont été en outre été interdits de territoire français
pendant deux ans par le tribunal, a indiqué Me Dole.
Ils devront indemniser solidairement le Conseil de l'Europe, qui avait
chiffré les dégradations à 296.000 euros, selon les deux conseils.
Ces peines sont inférieures aux réquisitions du ministère public qui
avait réclamé d'un an à 18 mois de prison avec mandats de dépôt.
Les faits remontent au 25 février dernier. Une quarantaine de militants
kurdes réclamant la libération de leur chef historique Abdullah Öcalan,
emprisonné en Turquie, avaient été interpellés après des dégradations
commises sur l'Agora, un bâtiment du Conseil de l'Europe qui abrite le
Comité européen pour la prévention de la torture (CPT).
Cet organe se prononce régulièrement sur les conditions de détention de
M. Öcalan, emprisonné dans un isolement quasi total depuis 20 ans sur
l'île-prison d'Imrali, au large d'Istanbul.
De très nombreuses vitres, dont certaines blindées, avaient été
endommagées, notamment par des jets de pavés et de fusées
pyrotechniques. Selon l'organisation paneuropéenne, il s'agissait du
troisième incident similaire depuis l'été 2018.
A la barre, la plupart des prévenus -- deux femmes et quinze hommes de
19 à 32 ans, dont sept comparaissaient détenus --, ont affirmé ne pas
être venus avec la volonté de "commettre des dégradations" mais pour
rendre visite aux militants kurdes qui ont entamé mi-décembre une grève
de la faim devant le Conseil de l'Europe.
Affirmant encore avoir été émus par l'état de santé des grévistes, ils
ont alors voulu entrer dans l'Agora pour dialoguer avec des
représentants du CPT, ont-ils fait valoir.
"Le tribunal a rappelé que les peines sont sévères au regard de la
gravité des faits et de la volonté manifeste des participants d'entrer
de force dans l'Agora pour engager un bras de fer avec le CPT", a
expliqué Me Dole.
Des milliers de Kurdes défilent traditionnellement chaque année en
février à Strasbourg pour réclamer la libération d'Abdullah Öcalan,
chef de la rébellion kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK)
arrêté le 15 février 1999. (AFP, 4 avril
2019)
Men and Women to Run Together 58 HDP Municipalities
HDP nominated one man and one woman for each municipality it raced for.
It has won 58 municipalities which will be run together by men and
women.
The Peoples' Democratic Party (HDP) has won the elections in three
metropolitan, five city and 46 district municipalities, according to
the latest figures from the state-run Anadolu Agency (AA).
Acting according to the co-chairpersonship system, the party nominated
one woman and one man for each of the municipalities it raced for.
Although only one person can be officially nominated for a
municipality, a co-chair can come into office after the elections.
Women candidates won in five districts in Mardin
The number of women who were officially nominated as mayoral candidates
and won the election is 25. In the five districts that HDP won in the
southeastern province Mardin, all five candidates were women.
Among provinces where HDP submitted women as mayoral candidates, two
were won by the party. Bedia Özgökçe Ertan won the elections in Van and
Berivan Helen Işık won in Siirt.
In other six provinces, women were elected as "co-chairs": Songül
Korkmaz (Batman), Figen Altındağ (Mardin), Şevin Alaca (Kars), Eylem
Çelik (Iğdır), Seher Kadiroğlu Ataş (Hakkari), and Hülya Alökmen Uyanık
(Diyarbakır). (BIA, April 1, 2019)
La
position kurde dans le conflit en Syrie
depuis 2011
Les positions clés des Kurdes de Syrie depuis le début de la guerre en
2011.
- Engagement prudent -
Le 1er avril 2011, alors que des manifestations ont vu le jour ailleurs
en Syrie, plusieurs centaines de personnes défilent pour la première
fois à Qamichli, Amouda et Hassaké, dans le nord-est à majorité kurde,
en scandant "Nous ne voulons pas seulement la nationalité mais aussi la
liberté".
En 1962, 20% des Kurdes de Syrie avaient été privés de leur citoyenneté
à la suite d'un recensement controversé.
Le 7 avril, le président syrien Bachar al-Assad promulgue un "décret
octroyant à des personnes enregistrées comme étrangères dans le
gouvernorat de Hassaké la citoyenneté arabe syrienne". La mesure
concerne environ 300.000 personnes.
Mais, les jours suivants, des manifestations ont lieu dans plusieurs
localités du nord, notamment en faveur de la libération de détenus.
- Opposant assassiné -
Le 7 octobre 2011, Mechaal Tamo, qui avait rejoint le Conseil national
syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, est tué à Qamichli.
Libéré après trois ans et demi de prison, il avait rejeté une
proposition de dialogue présentée aux partis kurdes par les autorités.
Le lendemain, les forces de sécurité syriennes tirent sur l'immense
foule participant à ses funérailles.
- L'armée se retire -
En juin 2012, l'Armée syrienne libre (ASL), mise sur pied par des
déserteurs syriens ayant rallié l'opposition au régime, appelle les
"frères kurdes" à rejoindre la rébellion.
Les Kurdes, méfiants envers l'opposition qu'ils jugent peu encline à
reconnaître leur spécificité, tentent toutefois de garder leurs régions
à l'abri des violences.
En juillet, l'armée du régime se retire sans combat de certaines
régions kurdes où des militants proches du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK) se sont déployés, suscitant des soupçons de collusion
avec le pouvoir d'Assad.
Ankara accuse même Damas d'avoir "confié" plusieurs zones du nord de la
Syrie à la branche syrienne du PKK, le Parti de l'union démocratique
(PYD).
- Administration autonome -
Le 12 novembre 2013, le PYD et d'autres formations kurdes signent une
déclaration établissant une administration autonome dans la région
kurde. En 2016 est annoncée la création d'une "région fédérale",
divisée en trois cantons.
La coalition de l'opposition qualifie le PYD de "formation hostile à la
révolution syrienne".
- Alliés des Etats-Unis -
En octobre 2014, le département d'Etat révèle que des responsables
américains ont rencontré pour la première fois des Kurdes du PYD dans
le cadre de la stratégie des Etats-Unis contre le groupe Etat islamique
(EI), qui s'est emparé de vastes territoires en Syrie et en Irak.
Début 2015, les forces kurdes soutenues par les frappes aériennes de la
coalition antijihadistes conduite par Washington chassent l'EI de
Kobané, une ville proche de la frontière turque, après plus de quatre
mois de violents combats.
En octobre 2015, les Forces démocratiques syriennes (FDS), composées de
25.000 Kurdes et 5.000 Arabes, sont créées. Dominées par la milice
kurde des Unités de protection du peuple (YPG), elles reçoivent une
aide conséquente des Etats-Unis.
Le 18 décembre 2017, le président Assad qualifie de "traîtres" les
combattants kurdes soutenus par les Etats-Unis.
- Appel à l'aide du régime -
Le 27 juillet 2018, le Conseil démocratique syrien, bras politique des
FDS, effectue une première visite officielle à Damas, deux mois après
que le président Assad eut menacé de recourir à la force pour
reconquérir les territoires kurdes.
Le 28 décembre, quelques jours après l'annonce par les Etats-Unis du
futur retrait de leurs soldats --Washington est depuis revenu
partiellement sur ce retrait--, les YPG appellent le régime à déployer
ses troupes dans la région de Minbej (nord) par crainte de la Turquie.
L'armée répond à l'appel.
Le 24 janvier 2019, le commandant en chef des FDS, Mazloum Kobani,
plaide pour que l'alliance arabo-kurde des FDS bénéficie à l'avenir
d'un "statut spécial" de la part d'Assad.
Le 9 février, les FDS annoncent avoir lancé leur offensive "finale"
contre l'ultime réduit de l'EI dans le village de Baghouz, dans l'est.
Quelques jours plus tard, un haut responsable kurde exhorte les
Européens à ne pas abandonner les Kurdes une fois l'EI vaincu et à
contribuer à la création d'une force internationale dans le nord-est
face à la Turquie.
Le 18 mars, le ministre de la Défense Ali Abdallah Ayoub affirme que
l'armée syrienne "libérera" les zones sous contrôle des forces kurdes
"par la force" ou par le biais d'"accords de réconciliation". Les
autorités kurdes dénoncent des propos "menaçants".
Le 23 mars, les FDS ont annoncé la fin du "califat" autoproclamé il y a
près de cinq ans par le groupe Etat islamique (EI), après avoir conquis
le dernier territoire tenu par cette organisation jihadiste en Syrie. (AFP, 23 mars
2019)
Minorités
/ Minorities
Génocide
arménien: Erdogan s'en prend à nouveau à Macron
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'en est pris ce samedi à son
homologue français Emmanuel Macron, dont il critique vertement la
décision d'instaurer une journée de commémoration du génocide arménien.
«Adresser un message aux 700.000 Arméniens qui vivent en France ne te
sauvera pas M. Macron», a déclaré Erdogan dans un discours devant des
responsables de son parti à Kizilcahamam, au nord d'Ankara.
«Apprends d'abord à être honnête en politique, si tu ne l'es pas, tu ne
pourras pas gagner», a-t-il poursuivi, assurant l'avoir déjà dit
directement au président français «de nombreuses fois».
Au cours des commémorations mercredi à Paris, le premier ministre
français Édouard Philippe a déclaré que la France entendait contribuer
à la reconnaissance du génocide arménien en tant que crime contre
l'humanité et ne se laisserait «impressionner par aucun mensonge».
(AFP, 27 avril 2019)
Négation du Génocide des
Arméniens: la Chambre doit réparer sa grave
erreur
Communiqué du Comité des Arméniens de
Belgique:
Hier, 25 avril, la Chambre des
représentants a adopté, en séance plénière, un texte de loi qui
pénalise le négationnisme, à l’exception de celui du génocide des
Arméniens, des Araméens/Assyriens et des Grecs pontiques pendant la
première guerre mondiale.
La proposition de loi était déposée par des députés des quatre partis
composant l’ancienne majorité : le MR, la N-VA, l’Open-VLD et le
CD&V. Elle était présentée comme la transposition, dans la
législation belge, d’une décision cadre de l’Union européenne sur le
racisme et la xénophobie, ainsi que d’une convention du Conseil de
l’Europe sur la cybercriminalité.
L’exclusion de la portée de la loi des génocides, crimes contre
l’humanité et crimes de guerre n'ayant pas été sanctionnés par un
tribunal international fit l’objet de nombreuses critiques de la part
de différentes communautés, des médias et de certains parlementaires.
Trois amendements furent soumis en plénière, puis débattus en
Commission de la Justice dans le courant de l’après-midi du 24. Peter
De Roover (N-VA) demandait le retrait du texte concerné alors que
Christian Brotcorne (CdH) et Olivier Maingain (Défi) demandaient qu’il
soit complété pour inclure également le génocide des Arméniens. Aucun
des trois amendements ne fut adopté. Le CD&V et le MR s’opposèrent
à toutes les propositions de modification du texte, tandis que Groen,
Ecolo et le PS s’abstinrent lors des trois votes.
Malgré le rejet en commission des amendements à la proposition de loi,
les représentants de plusieurs partis s’exprimèrent en séance plénière
pour préciser leur position, favorable à la pénalisation du
négationnisme concernant le génocide des Arméniens.
Peter De Roover (N-VA) réitéra sa position et « marque son désaccord
avec la disposition qui fait une distinction entre les génocides.»
Georges Dallemagne (CdH) : «Soit on laisse la liberté de nier tous les
crimes de génocide, soit on décide de pénaliser leur négation, mais
alors il faut traiter tous ces crimes de la même manière.»
Olivier Maingain (Défi) : « C’est parce que, dans notre pays, il y a
des communautés arménienne et turque que la volonté de nier le génocide
des Arméniens est inacceptable. Les arguties juridiques sont
inacceptables. Ce sont tout simplement des arrières pensées
électoralistes. Il faut avoir le courage de le dire.»
Carina van Cauter (Open-VLD) soutint l’amendement de la N-VA et dit «
espérer que l’équipe suivante se penchera [après les élections] à
nouveau sur le problème du génocide arménien ».
Christian Brotcorne (CdH) pour sa part, ajoutait que le rejet de son
amendement était « regrettable parce que nous contribuons à figer la
situation puisque plus personne ne sera jugé pour ce génocide ».
Alors que les représentants du MR n’avaient pas pris la parole en
séance, les députés David Clarinval et Jean-Jacques Flahaux déposaient
hier une proposition de loi distincte visant « la reconnaissance légale
du génocide arménien de 1915 et la sanction de son négationnisme ». Il
est à noter que les propositions de loi deviennent caduques dès la
dissolution de la chambre.
Le Comité des Arméniens de Belgique s’était déclaré avec force contre
l’instauration d’une loi à deux vitesse et ne saurait masquer sa
déception face à l’adoption d’une clause dans la loi qui a été dictée
par le gouvernement turc. Nous nous félicitons néanmoins de l’adoption
en droit du principe de la pénalisation du négationnisme s’agissant du
génocide des Tutsis ou des crimes commis à Srebrenica, même si cette
loi ne s’applique pas encore au génocide des Arméniens. Nous prenons
note de l’engagement de plusieurs partis en faveur de la pénalisation
du négationnisme concernant le génocide de 1915 également et
continuerons à travailler après les élections avec la représentation
nationale pour réparer la grave erreur qui vient d’être commise.
Soulignons enfin que c’est avant tout à la société belge dans son
ensemble, à travers ses élus, de décider si elle souhaite que des Etats
étrangers puissent imposer à la Belgique des dispositions de droit
pénal interne et exprimer par là leur pouvoir en son sein. (CAB, 26
avril 2019)
Appel du Premier ministre arménien aux députés belges
Le pays a commémoré ce 24 avril l’anniversaire du début du génocide. De
nombreux Arméniens ont déposé des fleurs devant le mémorial d’Erevan.
Le Premier ministre Pashinyan demande au parlement belge d’être
cohérent.
Le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan demande au parlement belge
d’inclure le génocide arménien dans sa loi contre la négation des
génocides, dans un appel enregistré juste après la cérémonie qui
honorait mercredi à Erevan la mémoire des centaines de milliers
d’Arméniens tués lors des massacres ordonnés par le régime des
Jeunes-Turcs entre 1915 et 1916.
"Les génocides doivent être reconnus, condamnés, et il est important de
criminaliser leur négation. Car sans cela, on prépare le terrain à de
nouveaux génocides", a-t-il dit dans une interview exclusive à La Libre
Belgique.
"Le parlement belge a reconnu le génocide arménien", poursuit-il. "Il
est logique qu’il inclut la négation de celui-ci dans ses lois. C’est
une question de cohérence. Je demande au parlement belge de rester
constant dans ses principes. C’est très important pour la sécurité
globale et la prévention des conflits et d’autres génocides éventuels".
Nikol Pashinyan est l’homme de la "révolution de velours", celui qui a
fait basculer le régime et introduit l’an dernier la démocratie en
Arménie. Son parti a remporté plus de 70 % des voix lors des
législatives de décembre dernier. La famille de cet Arménien de l’Est,
ancien journaliste plusieurs fois emprisonné, n’a pas été décimée lors
du génocide, mais, dit-il, chaque Arménien se sent concerné car chacun
de ses ancêtres aurait pu être tué. "C’est une question personnelle et
nationale", dit-il.
Le Premier ministre trouve encourageant que des universitaires, des
écrivains, des politiques turcs aient commencé à sonder le passé de
leur pays. "Il y a vingt ans, le terme même de génocide arménien était
strictement interdit en Turquie. Aujourd’hui, même des députés en
parlent. Ils ne le font pas pour l’Arménie mais pour la Turquie, leur
propre pays. Je considère cela comme une démarche patriotique".
Le président Erdogan avait, le 23 avril 2014, exprimé les
"condoléances" de la Turquie aux petits-enfants des victimes du
génocide arménien, un petit pas un an avant le centenaire du génocide.
Les choses n’ont pas avancé depuis. L’Arménie et la Turquie n’ont
toujours pas de relations bilatérales. Nikol Pashinyan espère que ces
relations pourront être rétablies, sans préconditions, c’est-à-dire
sans que la question du Haut-Karabagh (une enclave arménienne en
Azerbaïdjan) interfère dans la relation.
Le 24 avril, une journée du souvenir
Mercredi, des milliers de personnes déposaient des fleurs devant la
flamme éternelle qui brille au mémorial d’Erevan. Une courte cérémonie
religieuse, officielle et télévisée en direct, a précédé l’arrivée en
silence de la foule. "Reconnaître notre souffrance, c’est soulager
l’humanité", nous dit Berj Karazian, ténor à l’opéra.
Le mémorial du génocide à Erevan est situé sur une colline qui domine
la capitale arménienne, à un jet du stade national. À chaque visite,
des chefs d’État ou ministres y ont planté un sapin. Celui de Charles
Michel, à côté de celui de Justin Trudeau, n’est pas très haut puisque
la visite du Premier ministre belge date d’octobre 2018. Au loin, on
voit, massive et enneigée, la montagne Ararat, le symbole de l’Arménie
situé en territoire turc depuis le traité de Lausanne.
Chaque année, Hambik Martinian, 64 ans, de Glenndale en Californie
emmène des Américains d’origine arménienne de la côte ouest pour la
commémoration du génocide. Il est venu déposer une couronne de fleurs.
"Ils ont tué mon grand-père à Ankara en 1915. Comment pourrais-je
oublier ?", dit-il.
La mémoire des Arméniens est un bien précieux, entretenu comme un
jardin secret, car les familles gardent très peu de souvenirs de leurs
ancêtres massacrés : une photo jaunie, un bijou, un document… Leurs
maisons ont été réquisitionnées. Les églises ont été pillées, puis
laissées à l’abandon. En quelques mois, entre avril 1915 et juillet
1916, près d’1,2 million d’Arméniens, mais aussi des Araméens,
Assyriens et Grecques pontiques, sont massacrés ou déportés vers les
déserts de Syrie et de Mésopotamie. Le 24 avril 1915, date de la
commémoration, correspond à l’arrestation des intellectuels à
Constantinople, prélude au plan d’élimination conçu par les
Jeunes-Turcs. (La Libre Belgique, 25 avril 2019)
Génocide
arménien: Erdogan fustige les "donneurs de
leçons"
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a fustigé mercredi ceux qui
"donnent des leçons" à la Turquie à propos du "génocide arménien",
notamment la France, qu'il a accusée d'être responsable du génocide au
Rwanda.
"Si nous regardons ceux qui essayent de donner des leçons sur les
droits de l'homme ou la démocratie à la Turquie avec la question
arménienne et la lutte contre le terrorisme, nous voyons qu'ils ont
tous un passé sanglant", a affirmé M. Erdogan, lors d'un discours
télévisé à Ankara.
"C'est évident qui a tué 800.000 personnes dans le génocide au Rwanda,
les responsables sont les Français", a-t-il accusé, évoquant également
l'Algérie. "Nous avons des archives et des documents qui le prouvent
très clairement".
La France est accusée par le pouvoir rwandais d'avoir été complice du
régime hutu responsable du génocide de 1994, voire d'avoir pris une
part active aux massacres, ce qu'elle a toujours nié.
Le ton est monté entre Ankara et Paris après l'instauration par la
France d'une journée de commémoration annuelle, le 24 avril, du
génocide arménien de 1915.
Les Arméniens estiment qu'un million et demi des leurs ont été tués de
manière systématique par les troupes de l'Empire ottoman pendant la
Première Guerre mondiale.
Mais Ankara refuse l'utilisation du terme "génocide", évoquant des
massacres réciproques sur fond de guerre civile et de famine ayant fait
des centaines de milliers de morts dans les deux camps.
Les autorités turques ont par ailleurs interdit mercredi un
rassemblement prévu à Istanbul pour commémorer le massacre des
Arméniens, a constaté une journaliste de l'AFP.
Les forces de l'ordre ont dispersé une centaine de manifestants, dont
une délégation internationale, qui avaient prévu de se rassembler
devant l'ancienne prison, aujourd'hui Musée des arts islamiques, où
furent détenus les premiers Arméniens arrêtés le 24 avril 1915.
"Ca fait neuf ans que les commémorations du génocide arménien sont
organisées ici, c'est la première fois qu'il y a une interdiction des
autorités", a expliqué à l'AFP Benjamin Abtan, président de l'Egam
(European Grassroot Antiracist Movement), dénonçant une "insulte à la
mémoire" des Arméniens. (AFP, 24 avril
2019)
France marks first national
commemoration of Armenian genocide
France held its first "national day of commemoration of the Armenian
genocide" on Wednesday, fulfilling a pledge by President Emmanuel
Macron that sparked an angry response from the Turkish government.
Macron announced the commemoration at a meeting with representatives of
the country’s large Armenian community in February, honouring a promise
made during his 2017 presidential campaign.
"France is, first and foremost, the country that knows how to look
history in the face,” he said at the time, noting that France was among
the first countries to denounce the World War I slaughter of Armenians
by their Ottoman rulers.
France was the first major European country to recognise the massacres
as genocide in 2001, following a lengthy struggle that has strained
relations with Turkey.
Angry response from Ankara
For decades, Armenia and Turkey have been at odds over whether the
World War I killings and deportations – which Armenia says left 1.5
million dead – should be described as genocide.
Turkey accepts that many Armenians living in the Ottoman Empire were
killed but denies that the killings were systematically orchestrated
and constitute a genocide.
Macron’s announcement in February drew an angry response from Ankara,
with a spokesman for Turkish President Recep Tayyip Erdogan declaring:
“No one can sully our history.”
French MP Jacques Marilossian, a member of Macron's Republic on the
Move (LREM) party whose grandparents immigrated to France from Armenia,
told FRANCE 24 that his grandparents never spoke about the genocide.
More than a century later, Marilossian said he did not blame Turkey or
the Turkish people, but the Turkish government, called “the Young
Turks” at that time. "We should find a way to tell them we are not
blaming Turkey for that [the massacres]. We are blaming the Turkish
government in 1915."
‘We are not blaming Turkey, we are blaming Turkish government of 1915’
Earlier this month, Turkey also chastised the Italian parliament for
approving a motion to officially recognise the killings as genocide.
Armenians commemorate the massacres on April 24 – the day in 1915 when
thousands of Armenian intellectuals suspected of harbouring nationalist
sentiment and being hostile to Ottoman rule were rounded up.
‘Historical accuracy and reconciliation’
French Prime Minister Edouard Philippe led the commemorations in France
on Wednesday, laying flowers at a Monument for the Armenian Genocide
erected on the northern bank of the river Seine in April 2003.
"France intends to contribute to the recognition of the Armenian
genocide as a crime against humanity, against civilisation," said
Philippe.
"It will not be impressed by any lies, by any pressure, what we are
looking for is historical accuracy and reconciliation," he said.
(FRANCE 24 with AFP)
23.5 Hrant Dink Site of Memory
After Hrant Dink, the Editor-in-Chief of Agos newspaper, was murdered
in front of the former office of the newspaper at Sebat Apartment in
Şişli, İstanbul on January 19, 2007, the apartment has acquired a
special place in the public conscience and collective memory.
Accordingly, the apartment will now host the 23.5 Hrant Dink Site of
Memory.
While they were touring the site, a woman was whispering Rakel Dink,
the wife of late journalist: "We are shedding our tears into ourselves."
Named after the article "April 23.5" penned by Hrant Dink on April 23,
1996, the site of memory has been introduced by Rakel Dink, Hrant Dink
Foundation Project Coordinator Nayat Karaköse, Hrant Dink Foundation
Executive Board Member Sibel Asna and artist Sarkis.
Rakel Dink: I hope it will be for the benefit of people
Thanking everyone who has contributed to the 23.5 Hrant Dink Site of
Memory "on behalf of Turkey", Rakel Dink has stated the following:
"I wish that this site of memory will be for the benefit of people, I
hope that it will help people's movement of love by remembering this
murder.
"And, I hope that Turkey will not try to forget it from now on, he is
always standing before their eyes like a picture. I would like to thank
you all, because I am really moved..."
'We have prepared it to multiply goodness'
As for Sibel Asna, an Executive Board member of Hrant Dink Foundation,
she has defined the site of memory as "a site of sentiment" and said:
"Our dream started after Ayşegül Altınay introduced us the sites of
memory from around the world. A serious scientific research has been
conducted. Nayat visited all aforementioned sites of memory around the
world.
"As Rakel has also indicated, it is a site that we have prepared so as
to multiply the goodness and to prevent the recurrence of similar
incidents in the future. Each room has a different function..." (BIA, April 23, 2019)
Une nouvelle
offense contre la mémoire des victimes du génocide 1915?
Le 24 avril est le 104e anniversaire du début des premiers génocides du
20e siècle dont les peuples arménien, assyro-araméen et grec pontique
dans l’Empire ottomans ont été victimes. Ces peuples et les défenseurs
des droits de l’Homme de toute origine dans le monde entier se
préparent à la commémoration de ces évènements tragiques.
Comme chaque année, les communautés arménienne, assyro-araméenne et
grecque pontique de Belgique se mobilisent pour une veillée le 23 avril
à 20 h et une cérémonie officielle le 24 avril à 12 h 30 devant le
Mémorial de Génocide Arménien à Ixelles, suivie par une marche au
départ de la cathédrale Saints Michel et Gudule à Bruxelles.
Dans l’annonce de ces évènements, l’Association des Arméniens
démocrates de Belgique (AADB) rappelle:
“Cette année, notre mobilisation pour le 24 avril a acquis une toute
autre importance. En effet, ce jour précis; oui, le 24 avril 2019, la
chambre des représentants prévoit de voter un projet de loi
‘anti-négationniste’ excluant le génocide de 1915. Il s'agit là de la
seconde coïncidence en Belgique offensant notre mémoire après
l'attribution d'Europalia à la Turquie en 2015, année du centenaire du
génocide.”
D’autre part, les organisations arménienne, assyro-araméenne et grecque
pontique de Belgique ont diffusé le communiqué suivant à l’attention
des forces démocratiques du pays:
“Le 24 avril prochain, la Chambre des Représentants s’apprête à voter
un texte de loi interdisant les discours négationnistes, à l’exception
notable du discours négationniste sur le génocide des Arméniens, des
Araméens/Assyriens et des Grecs pontiques de 1915. Si nos organisations
approuvent pleinement le principe de l’interdiction du négationnisme et
de l’incitation à la haine et à la violence qui l’accompagnent, ils
condamnent la formulation actuelle du texte.
“Le 24 avril, jour du vote du projet de loi, est également le jour de
la commémoration du génocide des Arméniens. Si la Chambre souhaitait
insulter la mémoire des victimes du génocide de 1915, ils n’auraient
pas pu mieux s’y prendre.
“Nous demandons en conséquence à chacun des partis politiques
représentés au parlement de modifier le texte de façon à y inclure la
négation du génocide de 1915. A défaut de modifications avant les
prochaines élections, les partis doivent s’engager formellement et
publiquement, le jour du vote, à oeuvrer à le modifier après les
élections s'il était adopté en l’état le 24 avril.
“L’exclusion du génocide de 1915 du champ d’application de la
proposition de loi répond aux attentes illégitimes du gouvernement
turc. Alors que le négationnisme fait généralement partie du discours
de forces politiques minoritaires mais dangereuses pour la démocratie
et pour la paix civile, le négationnisme du génocide de 1915 fait
partie, lui, du discours officiel de l’Etat turc lui-même et de la
majorité de sa diaspora belge. Il n’en est que plus nocif à l’intérêt
général et à la paix civile.
“Le négationnisme de la Turquie a permis de faire régner le silence sur
la violence et la haine qu’il encourage et justifie. Ces conséquences
sont pourtant réelles. En Turquie, les rares Arméniens qui osent
s’exprimer en public sont l’objet d’intimidations, menacés de mort ou
assassinés. Le journaliste Hrant Dink, qui fut assassiné en 2007, en
est le cas le plus célèbre. Le seul député arménien de Turquie, Garo
Paylan, est menacé en permanence parce qu’il est arménien. L’un était,
l’autre est encore un homme de paix, de dialogue et de vérité.
“La haine de l’Arménien est exportée en Europe par les diplomates turcs
et par les personnes sous l’influence du gouvernement de ce pays. En
Suède par exemple, le vice-président de la principale organisation
turque du pays dût démissionner en avril 2016 pour avoir crié 'à mort
les chiens arméniens' dans un discours négationniste et haineux sur la
place centrale de Stockholm.
“En Belgique même, notre cher pays, en 2007, une émeute à Saint-Josse
s’est terminée par le saccage d’un restaurant, sous les cris de «
tuez-le, c’est un Arménien ». De manière inexplicable, les autorités
décidèrent de n’engager aucune poursuite et le restaurateur arménien
dût quitter le quartier et essuyer seul les lourdes pertes financières.
Les incidents de ce type ne sont cependant pas recensés par les
institutions responsables de la lutte contre le racisme au niveau belge
et européen.
“La répression du discours négationniste en tant qu’incitation à la
haine ou à la violence et donc tout aussi nécessaire s’agissant du
négationnisme du génocide de 1915 que s’agissant des autres génocides.
Le 24 avril, la Belgique se doit d’honorer ses propres valeurs.
“Telle qu'elle est formulée, la proposition de loi est une
transposition d’une décision cadre de l’Union européenne et d’une
Convention du Conseil de l’Europe. Il est cependant regrettable que la
Belgique prenne en compte la limitation suggérée, mais pas imposée, par
les textes européens au négationnisme des seuls génocides et crimes
contre l’humanité qui ont été sanctionnés par une juridiction
internationale. Or, le génocide de 1915 n’a pas fait l’objet d’un
jugement par un tribunal international.
“Cette limitation n’étant pas une obligation pour les Etats membres,
nous demandons à la Chambre des représentants d’inclure tous les
génocides reconnus officiellement par la Belgique dans le champ
d’application de la loi.
“On rappellera que la Belgique a reconnu le génocide des Arméniens en
1998 (au Sénat), puis en 2015, par un vote à la Chambre et par une
déclaration du Premier ministre Charles Michel.”
Comité des Arméniens de Belgique
Centre culturel du peuple de Mésopotamie
Fédération des Assyriens de Belgique
Fédérations des Araméens (syriaques)
Association des Grecs pontiques "Kamian K'en Argos"
En effet, si cette proposition de loi est adoptée par la Chambre des
représentants belges avec l’exclusion du génocide de 1915 du champ
d’application, il constituera une deuxième offense contre la mémoire
des peuples arménien, assyro-araméen et grec pontique après
l’organisation d’Europalia-Turquie juste au 100e anniversaire du
génocide de 1915.
Même l’adoption par une majorité à la Chambre le 23 juillet 2015 d’une
résolution sur la commémoration du génocide arménien n’était pas
suffisante pour faire oublier cette offense.
La communauté arménienne de Belgique avait déploré notamment
l'ambiguïté du texte, en particulier dans le paragraphe 2 qui demande
au gouvernement fédéral "de reconnaître que la Turquie actuelle ne
saurait être tenue pour responsable historiquement et moralement du
drame vécu par les Arméniens de l'Empire Ottoman".
"Ce paragraphe fait un amalgame malheureux. Aujourd'hui, de courageux
intellectuels et membres de la société civile turque prônent le langage
de vérité. Ils se battent avec dignité, souvent au péril de leur
intégrité physique, pour que leur pays reconnaisse le génocide
arménien, assume son passé et se débarrasse enfin du fardeau de plus en
plus insoutenable d'un mensonge d'Etat qui perdure depuis 100 ans. Tout
au contraire, les autorités turques s'arc-boutent sur le déni,
persistent à nier l'évidence du génocide des Arméniens et des Araméens
(Syriaques, Chaldéens et Assyriens) et continuent à en glorifier les
ordonnateurs.”
Le
génocide de 1915 doit être couvert par la loi
réprimant le négationnisme
Appel des associations démocrates en Belgique:
Le 24 avril prochain, la Chambre des Représentants s’apprête à voter un
texte de loi interdisant les discours négationnistes, à l’exception
notable du discours négationniste sur le génocide des Arméniens, des
Araméens/Assyriens et des Grecs pontiques de 1915. Nous approuvons
pleinement le principe de l’interdiction du négationnisme et de
l’incitation à la haine et à la violence qui l’accompagnent, mais nous
condamnons la formulation actuelle du texte.
Le 24 avril, jour du vote du projet de loi, est également le jour de la
commémoration du génocide des Arméniens. Si la Chambre souhaitait
insulter la mémoire des victimes du génocide de 1915, ils n’auraient
pas pu mieux s’y prendre.
Nous demandons en conséquence à chacun des partis politiques
représentés au parlement de modifier le texte de façon à y inclure la
négation du génocide de 1915. A défaut de modifications avant les
prochaines élections, les partis doivent s’engager formellement et
publiquement, le jour du vote, à oeuvrer à le modifier après les
élections s'il était adopté en l’état le 24 avril.
L’exclusion du génocide de 1915 du champ d’application de la
proposition de loi répond aux attentes illégitimes du gouvernement
turc. Alors que le négationnisme fait généralement partie du discours
de forces politiques minoritaires mais dangereuses pour la démocratie
et pour la paix civile, le négationnisme du génocide de 1915 fait
partie, lui, du discours officiel de l’Etat turc lui-même et de la
majorité de sa diaspora belge. Il n’en est que plus nocif à l’intérêt
général et à la paix civile.
Le négationnisme de la Turquie a permis de faire régner le silence sur
la violence et la haine qu’il encourage et justifie. Ces conséquences
sont pourtant réelles. La haine de l’Arménien est exportée en Europe
par les diplomates turcs et par les personnes sous l’influence du
gouvernement de ce pays. La répression du discours négationnisme en
tant qu’incitation à la haine ou à la violence est donc tout aussi
nécessaire s’agissant du négationnisme du génocide de 1915 que
s’agissant des autres génocides. Le 24 avril, la Belgique se doit
d’honorer ses propres valeurs.
On rappellera que la Belgique a reconnu le génocide des Arméniens en
1998 (au Sénat), puis en 2015, par un vote à la Chambre et par une
déclaration du Premier ministre Charles Michel.
Un documentaire
sur la
commémoration Hrant Dink à Bruxelles en 2015
https://www.facebook.com/bethkinne.nahro/videos/872129946464512/?t=670
Altercation entre un ministre
turc et une députée française sur le génocide
Une violente altercation au sujet du "génocide arménien" a opposé
vendredi le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu et
la députée française LREM Sonia Krimi lors d'une réunion de l'Assemblée
parlementaire de l'Otan en Turquie.
Cet accrochage est survenu au lendemain de la parution dans le journal
officiel en France du décret instaurant une commémoration annuelle, le
24 avril, du "génocide arménien" de 1915.
La publication de ce décret a suscité une nouvelle salve de violentes
critiques en Turquie contre la France et le président Emmanuel Macron,
qui avait annoncé en février l'instauration de cette journée de
commémoration, au grand dam d'Ankara.
A l'ouverture vendredi de la réunion de l'Assemblée parlementaire de
l'Otan à Antalya (sud), le président du parlement turc Mustafa Sentop,
s'est fendu d'une nouvelle attaque contre la France, l'accusant de
"manipuler l'histoire" et lui imputant la responsabilité des massacres
commis en Algérie à l'époque coloniale et au Rwanda.
Mme Krimi a alors pris la parole pour se dire "choquée" par les
critiques turques et rejeter la version de l'Histoire "écrite par les
vainqueurs", selon des images de la réunion retransmises en direct.
Son intervention a suscité une réplique du chef de la diplomatie turque
Mevlut Cavusoglu, qui s'en est violemment pris à la France et à M.
Macron.
"En termes de génocide et d'histoire, la France est bien le dernier
pays à pouvoir donner des leçons à la Turquie parce que nous n'avons
pas oublié ce qu'il s'est passé au Rwanda et en Algérie", a-t-il
fulminé.
"Vous pouvez continuer à regarder les choses de haut mais nous
continuerons à vous remettre à votre place de cette façon", a-t-il
ajouté.
A la suite de cet accrochage, Mme Krimi et la délégation française
participant à la réunion ont quitté la salle en signe de protestation.
"Quand l'arrogant @MevlutCavusoglu se permet de vous donner des leçons
en arrogance et politesse avec arrogance et impolitesse !", a par la
suite écrit sur Twitter la députée française, ajoutant à sa publication
les hashtags #24avril et #genocidearmenien.
Affirmant ensuite que le chef de la diplomatie turque l'avait bloquée
sur le réseau social, Mme Krimi a ajouté: "Quelle belle leçon de
démocratie et de diplomatie!".
Le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, a partagé sur
Twitter un article listant "les taches sombres de l'histoire de
France", ajoutant que "ni leur passé colonialiste, ni leur présent
égocentrique ne leur garantit de supériorité morale".
"Leur objectif n'est pas seulement de s'en prendre à l'histoire de la
Turquie, mais de condamner son présent et son avenir. Ils n'y
arriveront pas", a-t-il insisté.
Les Arméniens estiment qu'un million et demi des leurs ont été tués de
manière systématique par les troupes de l'Empire ottoman pendant la
Première Guerre mondiale.
Mais Ankara refuse l'utilisation du terme "génocide", évoquant des
massacres réciproques sur fond de guerre civile et de famine ayant fait
des centaines de milliers de morts dans les deux camps. (AFP, 12 avril
2019)
La
loi anti-négationniste conforte le négationnisme
turc
Le 24 avril prochain, la Kamer van volksvertegenwoordigers Belgium
Chambre des représentants s’apprête à voter un texte de loi interdisant
les discours négationnistes, à l’exception notable du discours
négationniste sur le génocide des Arméniens, des Araméens/Assyriens et
des Grecs pontiques de 1915. Si nos organisations approuvent pleinement
le principe de l’interdiction du négationnisme et de l’incitation à la
haine et à la violence qui l’accompagnent, ils condamnent la
formulation actuelle du texte.
Le 24 avril, jour du vote de la proposition de loi, est également le
jour de la commémoration du génocide des Arméniens. Si la Chambre
souhaitait insulter la mémoire des victimes du génocide de 1915, elle
n’aurait pas pu mieux s’y prendre.
Nous demandons en conséquence à chacun des partis politiques
représentés au parlement de modifier le texte de façon à y inclure la
négation du génocide de 1915. A défaut de modifications avant les
prochaines élections, les partis doivent s’engager formellement et
publiquement, le jour du vote, à oeuvrer à modifier la loi après les
élections si elle était adoptée en l’état le 24 avril.
L’exclusion du génocide de 1915 du champ d’application de la
proposition de loi répond aux attentes illégitimes du gouvernement
turc. Alors que le négationnisme fait généralement partie du discours
de forces politiques minoritaires mais dangereuses pour la démocratie
et pour la paix civile, le négationnisme du génocide de 1915 fait
partie, lui, du discours officiel de l’Etat turc lui-même et de la
majorité de sa diaspora belge. Il n’en est que plus nocif à l’intérêt
général et à la paix civile.
Le négationnisme de la Turquie a permis de faire régner le silence sur
la violence et la haine qu’il encourage et justifie. Ces conséquences
sont pourtant réelles. En Turquie, les rares Arméniens qui osent
s’exprimer en public sont l’objet d’intimidations, menacés de mort ou
assassinés. Le journaliste Hrant Dink, qui fut assassiné en 2007, en
est le cas le plus célèbre. Le seul député arménien de Turquie, Garo
Paylan, est menacé en permanence parce qu’il est arménien. L’un était,
l’autre est encore un homme de paix, de dialogue et de vérité.
La haine de l’Arménien est exportée en Europe par les diplomates turcs
et par les personnes sous l’influence du gouvernement de ce pays. En
Suède par exemple, le vice-président de la principale organisation
turque du pays dût démissionner en avril 2016 pour avoir crié « à mort
les chiens arméniens » dans un discours négationniste et haineux sur la
place centrale de Stockholm.
En Belgique même, notre cher pays, en 2007, une émeute à Saint-Josse
s’est terminée par le saccage d’un restaurant, sous les cris de «
tuez-le, c’est un Arménien ». De manière inexplicable, les autorités
décidèrent de n’engager aucune poursuite et le restaurateur arménien
dût quitter le quartier et essuyer seul les lourdes pertes financières.
Les incidents de ce type ne sont cependant pas recensés par les
institutions responsables de la lutte contre le racisme au niveau belge
et européen.
La répression du discours négationniste en tant qu’incitation à la
haine ou à la violence et donc tout aussi nécessaire s’agissant du
négationnisme du génocide de 1915 que s’agissant des autres génocides.
Le 24 avril, la Belgique se doit d’honorer ses propres valeurs.
Tel qu’elle est formulée, la proposition de loi est une transposition
d’une décision cadre de l’Union européenne et d’une Convention du
Conseil de l’Europe. Il est cependant regrettable que la Belgique
prenne en compte la limitation suggérée, mais pas imposée, par les
textes européens au négationnisme des seuls génocides et crimes contre
l’humanité qui ont été sanctionnés par une juridiction internationale.
Or, le génocide de 1915 n’a pas fait l’objet d’un jugement par un
tribunal international.
Cette limitation n’étant pas une obligation pour les Etats membres,
nous demandons à la Chambre des représentants d’inclure tous les
génocides reconnus officiellement par la Belgique dans le champ
d’application de la loi.
On rappellera que la Belgique a reconnu le génocide des Arméniens en
1998 (au Sénat), puis en 2015, par un vote à la chambre et par une
déclaration du Premier ministre Charles MICHEL
Comité des Arméniens de Belgique
Centre culturel du peuple de Mésopotamie
Fédération des Assyriens de Belgique
Fédérations des Araméens (syriaques)
Association des Grecs pontiques "Kamian 'k'en Argos"
Contact: Nicolas Tavitian, Président du Comité des Arméniens de
Belgique. Tel : 0495 77 08 67 / Mail: contact@armencom.be
Sur le 25e anniversaire du génocide rwandais
Dogan
Özgüden, 7 avril 2019
Les 6-7
avril...
Le 25e anniversaire du commencement du génocide rwandais dans lequel
ont été lâchement assassinés près d'un million êtres humains... Il est
commémoré dans le monde entier et on rediscute à cette occasion de la
responsabilité des pays européens, la Belgique et la France en tête, et
de l'ONU.
Malheureusement,
il n'y a aucun mot de la Turquie, le pays qui était la scène du premier
génocide du 20e siècle: le génocide 1915 des Arméniens et Assyriens...
J'avais écrit
l'article suivant il y a neuf ans pour le quotidien Yeni Gündem du 29
mai 2000.
Je le publie à
nouveau pour partager le chagrin du peuple rwandais et de tou(te)s mes
ami(e)s rwandai(se)s avec qui nous luttons ensemble contre le racisme
depuis 25 ans, particulièrement avec Florida Mukeshimana, la formatrice
principale des Ateliers du Soleil.
Florida
Mukeshimana parle:
"Le 6 avril
1994, aux environs de 19 heures 30 ou de 20 heures, un ami a téléphoné
à la maison, il nous a dit que l'avion présidentiel aurait été
descendu. Quelques minutes après, la radio RTLM (Radio-Télévision des
Mille Collines) a diffusé la nouvelle. Nous avons pressenti qu'un drame
allait s'abattre sur le pays, nous n'avons pas dormi cette nuit-là.
"Vers 7
heures
30 du même jour, les casques bleus ont appelé mon mari et lui ont
appris que monsieur Landouald Ndasingwa, alors ministre du Travail et
des Affaires sociales, venait d'être assassiné. 'Nous croyons que les
massacres politiques ont commencé, les tueurs vont probablement venir
ici, nous allons vous évacuer vers un endroit plus sûr' ont-ils dit à
mon mari.
"Nous avons
pris quelques effets pour partir avec les Casques bleus. Ils nous ont
déposés à une école technique. Au fur et à mesure que la journée
avançait, les personnes fuyant les massacres affluaient nombreux à
l'école. Elles nous disaient que les militaires et les miliciens du
MRND-CDR s'en prenaient aux Tutsis et aux adhérents des partis
politiques d'opposition. Un désespoir profond se lisait sur leurs
visages, car ils avaient échappé de justesse à la mort. Ils racontaient
l'horreur dont ils avaient été témoins: 'les miliciens se servent de
tout ce qui leur tombe sous les yeux: les couteaux, les machettes, les
pierres, etc... Certaines victimes supplient les tueurs de les
fusiller, ce que ceux-ci refusent de faire et ne l'acceptent que si les
victimes leur achètent des balles. Certaines victimes achetaient donc
les armes dont les miliciens se servaient pour les tuer.
"Le 9 avril
1994, les Casques bleus ont commencé à organiser l'évacuation des
expatriés à partir de Kicukiro. Mon mari a demandé à ce que nous soyons
également évacués. Le chef de l'évacuation a catégoriquement refusé. A
un moment il a dit à mon mari: 'Nous ne pouvons prendre le risque
d'emmener avec nous un ministre d'un parti d'opposition." Par ces
paroles, ce responsable militaire venait de condamner mon mari à mort.
"Le 11
avril,
des militaires français étaient venus aider à l'évacuation. Mon mari
leur a demandé s'ils pouvaient nous emmener avec eux. Le chef de ces
militaires lui a dit que cela ne posait aucun problème. 'Nous allons
vous conduire auprès de l'ambassadeur français. Là vous serez en
sécurité.' a-t-il ajouté. Il avait à peine terminé cette phrase que le
chef militaire belge s'interposé et dit au Français: 'Si vous prenez ce
type avec vous, vous aurez des problèmes.' Le chef des militaires
français a dit qu'il allait réfléchir. Mais quand, quelques heures plus
tard, mon mari lui a reposé la question, il l'a regardé dédaigneusement
sans dire un seul mot. Le même jour, tous les prêtres, les religieux et
les civils expatriés ont été évacués tandis que plus de 2.000
personnes, traquées par les miliciens et les militaires de la garde
présidentielle, étaient abandonnées.
"Mon mari
m'a
dit: Je ne peux pas attendre que les militaires et les miliciens
viennent me tuer ici.' Nous nous sommes fait une brèche dans la clôture
et nous nous sommes dirigés vers le quartier de Kagarama. En chemin,
nous avons été arrêtés par des miliciens qui nous ont pris argent,
montres et bracelets. Ils nous ont conduits dans l'enclos d'un milicien
de ce quartier. Une heure après notre arrestation, six militaires de la
garde présidentielle sont venus et ont emmené mon mari, je ne l'ai plus
revu.
"Quelques
jours
plus tard, j'ai appris sa mort par la RTLM, voix macabre des
génocidaires. Le journaliste de cette radio déclarait: 'Nous avons
exterminé tous les complices du FPR. Monsieur Ngurinzira Boniface n'ira
plus à Arusha, vendre le pays au profit du FPR. Les Accords d'Arusha ne
sont plus que des chiffons de papier comme l'avait prédit notre papa
Habyarimana."
*
Le Rwanda
est
un pays d'Afrique centrale dont la population est composée de Hutus,
majoritaires, et de Tutsis, minoritaires... Le Front patriotique
rwandais (FPR) était en lutte armée contre la dictature du général
Habyarimana, arrivé au pouvoir en 1973 par un coup d'état. Le FPR était
soutenu non seulement par les Tutsis, également par les Hutus
démocrates et pacifistes.
L'époux de
Florida, Ngurinzira Boniface, est le ministre rwandais des affaires
étrangères. Courageux, il s'engage à la recherche d'une solution
pacifique à ce conflit ethnique Hutu-Tutsi qui a été provoqué par le
grand capital belge... Il mène les négociations avec la guérilla qui
aboutissent en août 1993 aux accords d'Arusha pour la paix.
Toutefois,
ce
processus de paix s'arrête tout à coup quand l'avion présidentiel est
abattu. Se déclenche immédiatement l'opération génocide. Il est de
notoriété publique depuis le premier jour qu'il s'agissait d'un complot
des rentiers de la guerre et que l'extermination était provoquée
systématiquement par la RTLM, animé par un Belge.
L'époux de
Florida paie par sa vie le prix de ses qualités démocrates et
pacifistes.
Florida qui
a
vécu le génocide et la trahison avec toutes les horreurs se trouve
depuis lors à Bruxelles avec ses trois filles et un fils. Depuis cinq
ans, nous travaillons avec elle aux Ateliers du Soleil.
La langue
maternelle de Florida est le Kinyarwanda... Son époux était un des
spécialistes renommés de cette langue... Ils luttaient ensemble pour
faire vivre et développer leur langue maternelle contre la domination
du français.
Aujourd'hui,
aux Ateliers du Soleil, Florida enseigne le français, la langue
véhiculaire d'ici, aux Arméniens de Diyarbakir, Assyriens de Tur Abdin,
Kurdes de Dersim, Turcs d'Emirdag ainsi qu'aux Afghanes, Africains,
Sud-américains, Albanais, Bosniaques, Azeris. Bien entendu, en leur
rappelant sans cesse de ne jamais oublier leur langue maternelle --
arménienne, araméenne ou kurde--, et qu'ils la pratiquent toujours.
Elle
partage toujours leur chagrin et leur joie...
En plus,
elle
lutte de toute sa force pour que ne se répètent plus les génocides.
C'est elle qui a crié aux élus belges à la Commission d'enquête du
Sénat la lâcheté et la trahison des Casques bleus belges...
C'est cette
lutte digne des Florida qui a obligé le mois passé le premier ministre
belge Guy Verhofstad, accompagné de ses ministres principaux, de se
rendre au Rwanda et de demander pardon au peuple rwandais au nom de
l'Etat belge.
Le
président allemand, lui aussi, n'avait-il pas demandé pardon tout
récemment au peuple juif en se rendant en Israël.
Juste au
85e
anniversaire du génocide arménien... Pendant que l'indifférence et le
négationnisme de l'Etat turc à ce sujet dépassent toute imagination.
C'est le
cri
des Florida qui vaincra l'arrogance des Etats... Vainqueur, Florida
sourit autrement... Ses regards étincellent autrement.
Et les cris
de
Karakin, de Simuni, de Beriwan s'amplifient de plus en plus en se
joignant à celui de Florida et se transforment en uncxhoeur céleste
résonnant dans l'infinité de l'univers.
Eux aussi,
ils attendent le jour où ils souriront autrement et leurs regards
étincelleront autrement.
A
Istanbul, la basilique Sainte-Sophie otage du
choc des civilisations
Christian
Makarian, L'Express, 29 mars 2019
En
voulant
refaire du haut lieu d'Istanbul une mosquée, le leader turc Erdogan
nourrit de sombres calculs mêlant Histoire, identité religieuse et
ambition personnelle...
Avec son art consommé de la provocation planétaire, le président turc,
Recep Tayyip Erdogan, vient de rendre publique sa dernière intention
sultanesque. Il estime que "le temps est venu" pour la basilique
Sainte-Sophie d'Istanbul (Constantinople) de redevenir une mosquée, ce
qu'elle fut dès le lendemain de la conquête de la ville par le sultan
Mehmet II, le 29 mai 1453, jour de deuil pour toute la chrétienté
orthodoxe.
Le symbole de l'orthodoxie
Du haut des 55,6 mètres de sa coupole, corseté par quatre minarets
massifs, cet édifice que Michel-Ange voulut surpasser en édifiant la
coupole de Saint-Pierre de Rome (136,57 mètres), Hagia Sophia, en grec
("Sainte Sagesse"), Ayasofya en turc, est un des plus hauts symboles du
basculement de civilisation qui s'accomplit avec la conquête ottomane
sous la bannière de l'islam. La construction actuelle remonte à
l'empereur Justinien, qui l'inaugura en 537 ; elle prit alors la place
d'une première basilique voulue par l'empereur Constantin lui-même,
fondateur de la ville, ("polis"), qui allait porter son nom et qui fit
passer le monde romain du paganisme au christianisme par l'édit de
Milan, en l'an 313, ouvrant ainsi le chapitre déterminant de l'histoire
de l'Europe.
Une série de tremblements de terre, fréquents dans cette zone sismique,
ravagea la coupole de Sainte-Sophie, reconstruite en 989 par
l'architecte arménien Tiridate, mais le pire fut atteint par les
profanations multiples causées par la sauvagerie des Croisés latins,
lors du pillage de Constantinople, en 1204. Cette église phare résuma à
elle seule les onze siècles du glorieux Empire byzantin, de langue et
de culture grecques, qui se prolongea dans le monde slave, après la
prise de la ville par les Ottomans, en particulier à travers la foi
orthodoxe de la Russie.
Erdogan, champion de l'islamo-nationalisme
Dans tout cela, absolument rien de turc. Sauf après la victoire
définitive de Mehmet II sur les Byzantins, ainsi résumée par
l'historien Georges Minois, auteur d'une remarquable Histoire du Moyen
Age (Tempus Perrin) : "La prise de Constantinople par les Turcs :
derrière cette expression neutre [...] se cache une hideuse réalité
humaine dans laquelle l'islam se révèle encore plus odieux que le
christianisme lors de la prise de Jérusalem." C'est Mehmed II,
"véritable tyran sanguinaire, sadique et débauché" (G. Minois), qui
transforma Sainte-Sophie en mosquée, ce qui épargna le bâtiment.
Une ère d'atrocités que Mustafa Kemal (Atatürk) décida de ne plus
exalter et de dépasser en faisant de la basilique-mosquée un musée, en
1934, afin d'ancrer la Turquie dans la modernité et de la rapprocher de
l'Europe. Il fit décrocher les énormes panneaux portant le nom d'Allah,
de Mahomet et des califes (rétablis en 1951) ; il désaffecta le lieu du
culte pour "l'offrir à l'humanité".
Quatre-vingt-cinq ans plus tard, Erdogan voudrait inverser la courbe de
l'Histoire pour satisfaire les islamistes ; il qualifie la
muséification de "grosse erreur" en préférant le profil de Mehmed II au
message de tolérance de la spiritualité monothéiste. Non seulement il a
les moyens de revenir sur la décision du fondateur de la Turquie, mais
il affiche aussi sa volonté de manipuler l'Histoire pour soulever une
adhésion populaire à des fins électorales. Grâce à la Constitution
qu'il a fait adopter en 2017, il peut procéder par décret, sans passer
par le Parlement.
Le pillage de l’or arménien, une
industrie post-génocidaire
"Haber Turk TV a interviewé l’un des milliers de pilleurs de tombes
turcs qui tentent de retrouver des trésors arméniens datant de l’époque
du génocide, il y a un siècle."
Cette télévision turque a offert complaisamment en avril 2018 une
tribune à Ugur Kulac qui revendique 500 000 chasseurs de trésor
enregistrés dans son entreprise. Kulac y explique doctement « La seule
chose à laquelle le chasseur de trésor pense, c’est à l’or ; et à rien
d’autre. Bien sûr, il détruit les sites où il fouille négligemment. »,
ce à quoi le journaliste répond : « Waouh ! Très cool ! » Le chasseur
d’or des Arméniens poursuit, sans se poser de question : « Certaines
minorités ont été déportées du pays. Elles n’ont pas pu emporter leurs
biens avec elles. Elles les ont enterrés dans divers endroits, pensant
qu’elles reviendraient. Mais la plupart n’ont pas trouvé le moyen de
revenir. »
Sans blague ?
La profanation des tombes et églises arméniennes de Turquie est une
industrie post-génocidaire menée avec l’aval tacite de l’Etat. Mais
visiblement, seuls les touristes étrangers sont arrêtés en Turquie
lorsqu’ils sont accusés (le plus souvent à tort) de trafic
d’antiquités, ce qui donne l’opportunité aux autorités turques de les
jeter en prison pendant quelques mois, le temps de leur soutirer le
prix de leur libération. Le Collectif VAN vous propose la traduction de
l’éditorial du journaliste arméno-américain Harut Sassounian, paru dans
The California Courier le 11 avril 2019.
(http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=100403)
La
négation du génocide arménien peut être
dénoncée, confirme la justice
La négation du génocide arménien peut bien être dénoncée en France: la
cour d'appel de Paris a relaxé jeudi le directeur du site des Nouvelles
d'Arménie poursuivi par un chercheur français qualifié de
"négationniste patenté" du génocide arménien de 1915.
La situation peut sembler paradoxale: la France a reconnu le génocide
arménien en 2001, mais le Conseil constitutionnel a censuré en 2012 la
loi pénalisant sa contestation, la jugeant contraire à la liberté
d'expression.
Ainsi, Maxime Gauin, un chercheur français financé par un think tank
turc, a attaqué le directeur du site des Nouvelles d'Arménie, Jean-Marc
Toranian, et un contributeur à son site pour diffamation et injure
publique par voie électronique.
Le plaignant poursuivait trois séries de propos publiés en 2013 et
2014, où il était comparé au négationniste Robert Faurisson
(régulièrement condamné pour nier la réalité de la Shoah) et qualifié
de "véritable tâcheron au service du fascisme turc", notamment pour
avoir écrit que "les déportés étaient très bien nourris et accueillis
et au cours et au terme de leurs marches forcées".
La cour d'appel a confirmé le jugement de première instance, déboutant
Maxime Gauin. Elle a jugé que les propos poursuivis présentaient un
caractère diffamatoire, mais a retenu "la bonne foi" sur un sujet
présentant "un intérêt public".
"Puisqu'on n'érige pas en délit le négationnisme des Turcs, qu'au moins
on puisse dire que ce sont des menteurs", avait réagi après le jugement
de première instance l'avocat et défenseur des droits de l'Homme Henri
Leclerc.
Lors du procès en octobre 2017, Maxime Gauin avait pleinement assumé
contester la qualification de génocide contre les Arméniens. Il
demandait à la justice de lui accorder réparation pour avoir été
"injurié", "blessé". "Quoi de pire pour un historien que d'être comparé
à des faussaires comme Robert Faurisson?", avait-il demandé. "Quoi de
pire pour un historien" que d'être assimilé à un suppôt du "fascisme ?".
Jean-Marc Toranian avait lui rappelé son inlassable combat contre le
négationnisme "qui est un moment du crime, sa continuation". (AFP, 28 mars
2019)
Politique
intérieure/Interior Politics
New Mayor of Istanbul obstructed by pro-Erdogan majority
The İstanbul Metropolitan Municipal Council has convened for the second
time since Ekrem İmamoğlu took office as the Metropolitan Mayor.
In the second session of the council, the expertise commissions of the
metropolitan municipal council have been designated.
The municipal council members from the main opposition Republican
People's Party (CHP), whose candidate for İstanbul Metropolitan
Mayorship was İmamoğlu, proposed that a "Commission for Struggle
Against Drugs" and a "Commission for Gender Equality" be established.
Both proposals of the party have been rejected by the municipal council
members from the ruling Justice and Development Party (AKP) and
Nationalist Movement Party (MHP).
The second session of the municipal council was also aired online on
official Twitter account of Ekrem İmamoğlu:
Rejection by AKP and MHP
The members from the AKP and MHP rejected the proposal for a commission
on struggle against drug use on the ground that "policies on drugs
could be developed under the title of Social Policies."
Those members also demanded that the name of "Commission for Gender
Equality" be changed to "Commission on Women, Family and Children."
Number of commission members reduced
One of the proposals submitted by the CHP was to add "trade unions" to
the name of the "Commission on Urban Economy and Professional
Chambers." This proposal of the party was not accepted, either.
With the proposal of the AKP, which has the majority in the İstanbul
Metropolitan Municipal Council with 176 members, the number of
commission members has been reduced to eight. That being the case, the
CHP's rate of representation in commissions has also decreased. (BIA,
April 24, 2019)
Main opposition leader attacked at soldier's funeral
The
leader
of Turkey’s main opposition party has been attacked at the funeral of a
soldier killed in fighting against Kurdish militants. The Republican
People’s party (CHP) leader, Kemal Kılıçdaroğlu, was taken to a nearby
house by security forces for his protection, the state news agency
Anadolu said.
Video of the incident on social media showed a mob pushing and shoving
Kılıçdaroğlu as he made his way through the crowd. His party confirmed
that Kılıçdaroğlu had been attacked but said he was safe. “Kılıçdaroğlu
is at the CHP headquarters right now. He is fine,” a party official
said.
In a speech later outside his party’s HQ, Kılıçdaroğlu said the attack
targeted Turkey’s unity. “The assailants have no respect for the martyr
[dead soldier],” Kılıçdaroğlu told a crowd of around 1,000 supporters
from the top of a bus. “They are not genuine Muslims,” he said. He said
the incident would not deter him from defending law and justice.
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The Ankara governor’s office said in a statement: “Legal action has
been launched against the culprits of the incident.”
The CHP last month won mayors’ offices in Ankara and Istanbul in local
elections in a setback for the ruling party of the president, Recep
Tayyip Erdoğan. Erdoğan’s Justice and Development party (AKP) is
appealing for a rerun of the Istanbul election citing irregularities in
the tight race against the CHP candidate, Ekrem İmamoğlu.
Election authorities last week granted İmamoğlu his mandate after
carrying out a limited recount that showed he had won the city by a
slim margin of about 13,000 votes.
The soldier had died in clashes with the outlawed Kurdistan Workers
Party (PKK). However, Erdoğan had repeatedly warned that PKK members
were among the CHP’s list of candidates.
CHP
to Protest Attack on Its Leader in All 81 Provinces
The Republican People's Party (CHP) has announced that its provincial
branches in all 81 provinces of Turkey will today (April 22) stage
demonstrations in protest of the attack against its leader Kemal
Kılıçdaroğlu.
"Simultaneous press statements will be held at in the 81 provinces
against the treacherous attack against our chairperson," CHP's
provincial branch in the capital Ankara announced.
Kılıçdaroğlu was attacked at the funeral of a soldier yesterday (April
21) who lost his life in a clash with the Kurdistan Workers' Party
(PKK) members in the southeastern province of Hakkari.
"Not an ordinary protest"
CHP Spokesperson Faik Öztrak held a press conference at the party
headquarters after the attack, this is "not an ordinary protest."
Asserting that who instigated the attack is "clear," Öztrak pointed to
the pro-government media for "threatening Kılıçdaroğlu with execution,"
and Minister of Interior Süleyman Soylu for "ordering not to let CHP
members in at martyr funerals."
"The owners of the poisonous language that plants seeds of hatred and
animosity in this society are the shareholders of the treacherous
attack today," Öztrak added.
"The traitors who try to split the country by firing bullets against
our soldiers and the impudent people who try to divide the nation
through the martyr funerals with the headlines are the servants of the
same imperialist powers. There is a clear unity of purpose between
them," Öztrak claimed.
Also criticizing the Minister of Defense Hulusi Akar because of his
reaction against the incident, calling him to resign. Akar, also
present at the funeral, said to the attackers, "Okay friends, you gave
your message. Disperse now." (Agencies, April 22, 2019)
Le
candidat de l'opposition proclamé vainqueur
à Istanbul
Le candidat de l'opposition a été proclamé maire d'Istanbul mercredi
après avoir infligé une humiliante défaite au parti du président Recep
Tayyip Erdogan qui continue de se battre bec et ongles pour faire
invalider le scrutin.
Ekrem Imamoglu a reçu son mandat de maire du Haut comité électoral
(YSK), en dépit d'un recours introduit la veille par l'AKP, le parti du
président Erdogan, exigeant la tenue d'un nouveau scrutin au prétexte
que celui du 31 mars avait été entaché d'"irrégularités".
M. Imamoglu, candidat du parti d'opposition CHP (social-démocrate), a
été acclamé par des dizaines de ses partisans en arrivant aux bureaux
de l'YSK dans le complexe abritant le palais de justice à Istanbul,
selon un correspondant de l'AFP.
Après avoir obtenu son mandat, M. Imamoglu s'est rendu à la mairie
d'Istanbul, contrôlée depuis 25 ans par des élus issus de la mouvance
islamiste, pour la passation de pouvoirs.
Des dizaines de milliers de ses partisans se sont rassemblés devant la
mairie pour fêter sa victoire, entonnant un chant nationaliste prisé
par l'opposition laïque.
Dans une allocution, il a promis d'être "au service de 16 millions de
personnes et non pas d'une personne, d'un groupe ou d'un parti".
- "Plus belle ville au monde" -
"C'est le début d'une nouvelle ère pour Istanbul. Je serai le maire le
plus démocratique au monde", a-t-il ajouté.
Remerciant les Stambouliotes de l'avoir porté à la tête "de la plus
belle ville au monde", il les a exhortés à surmonter "les rancunes et
les inimitiés", exacerbées par une campagne extrêmement polarisante.
L'AKP avait officiellement déposé mardi un recours pour demander la
tenue d'un nouveau scrutin à Istanbul, affirmant que celui qui s'est
tenu le 31 mars avait été marqué par des "irrégularités".
Le parti présidentiel affirme avoir fourni "trois valises pleines de
documents" étayant ses accusations à l'YSK qui doit examiner cet appel
avant de rendre sa décision.
Ce recours extraordinaire est intervenu plus de deux semaines après le
scrutin, au moment où des opérations de recomptage touchaient à leur
fin à Istanbul.
"Nous attendons des institutions compétentes des déclarations claires à
propos de ces processus au plus vite", a déclaré M. Imamoglu juste
avant la passation de pouvoir avec son prédécesseur.
D'après les résultats provisoires de ces élections municipales, l'AKP
de M. Erdogan est arrivé en tête à l'échelle nationale, mais a subi un
cuisant revers en perdant la capitale Ankara et la plus grande ville et
poumon économique du pays Istanbul, sur fond de récession.
- Députée blessée -
Refusant de concéder la défaite à Istanbul, où il a lui-même commencé
sa carrière politique comme maire, M. Erdogan a dénoncé des
"irrégularités" massives et commises, selon lui, de manière "organisée".
L'AKP affirme que des bureaux de vote ont minimisé le nombre de voix
obtenues par son candidat, l'ex-Premier ministre Binali Yildirim, et
soutient que plusieurs milliers de personnes ont été indûment inscrites
sur les registres électoraux.
Il a déposé depuis deux semaines plusieurs recours auprès de l'YSK qui
ont conduit à un recomptage partiel, en majorité des quelque 300.000
voix comptabilisées comme nulles le jour du scrutin.
Mardi soir, le recomptage a pris fin dans le district stambouliote
disputé de Maltepe, confirmant la victoire de M. Imamoglu avec 13.500
voix d'avance sur son rival, selon le CHP.
L'YSK avait suscité la controverse la semaine dernière en excluant des
candidats pro-kurdes élus maires le 31 mars dans des localités à
majorité kurde, après les avoir autorisés à se présenter.
Une députée prokurde a été blessée mercredi lors d'une manifestation
organisée à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, pour dénoncer
cette mesure, selon un correspondant de l'AFP.
Lorsque les manifestants, parmi lesquels plusieurs députés du Parti
démocratique des peuples (HDP, prokurde), ont voulu lire une
déclaration, la police est intervenue pour les disperser à l'aide de
canons à eau.
La députée Remziye Tosun est alors tombée sur une dalle en béton et
s'est évanouie, avant d'être conduite à l'hôpital où une fracture au
dos a été décelée, selon des informations obtenues par l'AFP. (AFP, 17 avril
2019)
Erdogan
pour l'annulation du scrutin municipal à
Istanbul
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé que les autorités
électorales devraient annuler le scrutin municipal remporté par
l'opposition à Istanbul, arguant que des irrégularités rendaient le
vote illégitime, selon des propos rapportés mercredi.
"Nos collègues ont établi tout cela (les irrégularités présumées). Bien
entendu, cela jette un voile. S'il y a une approche sincère, cela
devrait conduire à une annulation" du scrutin, a déclaré M. Erdogan,
cité par les quotidiens progouvernementaux Sabah et Hürriyet.
Ces déclarations accentuent la pression sur le Haut-comité électoral
(YSK), alors que le parti de M. Erdogan, l'AKP (islamo-conservateur), a
annoncé mardi qu'il allait demander la tenue de nouvelles élections à
Istanbul.
Selon les résultats provisoires du scrutin municipal qui s'est tenu le
31 mars en Turquie, M. Erdogan a essuyé un cinglant revers en perdant
Ankara et Istanbul, les deux principales villes du pays qui étaient
contrôlées par l'AKP et ses prédécesseurs islamistes depuis 25 ans.
Refusant de concéder la défaite à Istanbul, M. Erdogan a dénoncé des
"irrégularités" massives et commises selon lui de manière "organisée".
L'AKP affirme que des bureaux de vote ont minimisé le nombre de voix
reçues par son candidat en envoyant des données tronquées aux autorités
électorales et soutient que dans un district, celui de Büyükçekmece,
plusieurs milliers de personnes ont été indûment inscrites sur les
registres électoraux.
Le parti présidentiel a déposé depuis la semaine dernière plusieurs
recours auprès de l'YSK qui ont conduit à un recomptage partiel, en
majorité des quelque 300.000 voix comptabilisées comme nulles le jour
du scrutin.
Alors que ce recomptage est presque fini, le candidat de l'opposition,
Ekrem Imamoglu, maintenait mardi soir une avance de 14.000 voix sur son
adversaire de l'AKP, l'ex-Premier ministre Binali Yildirim.
"Les objections vont continuer jusqu'à ce que l'YSK prenne la décision
finale", a déclaré M. Erdogan, cité par la presse. "L'YSK rendra sa
décision. Même s'il n'y a qu'une seule voix d'écart, lorsque la
décision sera prise, nous dirons : +Très bien, vos désirs sont des
ordres+".
(AFP,
10 avril
2019)
Erdogan
dénonce un "crime organisé" lors des
municipales à Istanbul
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré lundi que les
élections municipales tenues la semaine dernière et dont les premiers
résultats donnent son parti perdant à Istanbul avaient été marquées par
des "irrégularités" massives commises de manière "organisée".
"Il ne s'agit pas d'irrégularités çà et là, presque toute l'affaire est
irrégulière", a assuré M. Erdogan. "Notre parti a établi que des crimes
organisés, que des actions ont été perpétrées de manière organisée"
lors du scrutin, a-t-il ajouté.
Ces déclarations accentuent la pression sur les autorités électorales
qui doivent décider cette semaine d'accepter ou rejeter un recours du
parti de M. Erdogan demandant le recomptage de l'ensemble des voix à
Istanbul.
D'après les résultats provisoires du scrutin qui s'est tenu le 31 mars,
le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) a
subi un revers inédit depuis son arrivée au pouvoir en 2002 avec la
perte d'Ankara et une défaite d'un cheveu à Istanbul.
Refusant de concéder la défaite, l'AKP a demandé dimanche au
Haut-comité électoral (YSK) de recompter toutes les voix dans 38 des 39
districts d'Istanbul, et d'invalider les votes dans le dernier district.
Semblant ouvrir pour la première fois la porte d'un nouveau vote à
Istanbul, M. Erdogan a déclaré dimanche : "Aux Etats-Unis, lorsqu'il y
a débat sur 1% du vote, vous voyez qu'ils décident de refaire les
élections".
"A Istanbul, où il y a plus de 10 millions d'électeurs, personne n'a le
droit de proclamer sa victoire avec une différence de 13 ou 14.000
voix", a-t-il ajouté.
La perte d'Istanbul, capitale économique de la Turquie où vit 20% de la
population du pays, serait un revers électoral inédit pour M. Erdogan.
Le président turc entretient un lien personnel fort avec Istanbul,
ville où il est né et dont il a été maire de 1994 à 1998, un mandat qui
lui a servi de tremplin pour ensuite briguer les plus hautes fonctions.
- Appels au "devoir" -
Ekrem Imamoglu, candidat du Parti républicain du peuple (CHP,
social-démocrate), soutenu par d'autres formations hostiles à M.
Erdogan, est arrivé en tête à Istanbul avec 25.000 voix d'avance sur
son opposant de l'AKP, l'ancien Premier ministre Binali Yildirim.
Alors qu'un recomptage partiel est en cours à Istanbul, le CHP a
affirmé lundi que M. Imamoglu maintenait 15.722 voix d'avance sur son
adversaire.
En dernier recours, l'opposition en appelait lundi à la conscience du
YSK.
"J'en appelle aux juristes qui travaillent au Haut-comité électoral :
votre indépendance et votre objectivité sont primordiales", a insisté
le chef du CHP, Kemal Kiliçdaroglu, lors d'une conférence de presse.
"La Turquie, qui a vécu des problèmes économiques si importants, des
problèmes internes et externes, doit sortir au plus vite de cette
atmosphère électorale", a-t-il ajouté. "C'est l'YSK qui peut la sortir
de cette atmosphère électorale, et je l'invite à remplir son devoir".
La dirigeante du parti nationaliste Iyi, Meral Aksener, alliée du CHP
dans ces élections, a elle aussi appelé les fonctionnaires du YSK à
"rester en mesure de regarder nos enfants et nos petits enfants en
face".
M. Imamoglu, qui se présente d'ores et déjà comme le "maire
d'Istanbul", accuse l'AKP de vouloir gagner du temps en multipliant les
recours pour effacer les traces d'éventuelles malversations commises à
la municipalité.
Le porte-parole de l'AKP Omer Celik a balayé samedi ces "conjectures
creuses", soutenant qu'il était "naturel" d'introduire des recours. Il
a affirmé que l'AKP respecterait les résultats finaux après recomptage,
même s'ils lui étaient défavorables.
A Ankara, malgré des recours déposés par l'AKP la semaine dernière, le
candidat du CHP Mansur Yavas a ainsi obtenu lundi matin le document
confirmant sa prise de fonction.
"Je souhaite la même chose à Istanbul", a-t-il déclaré, le document
encadré en main, en promettant de faire d'Ankara une capitale
compétitive à l'échelle mondiale. (AFP, 8 avril
2019)
Elections
Municipales: revers d'Erdogan à Istanbul et Ankara
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a essuyé lundi un revers inédit
en 16 ans de pouvoir, les résultats partiels d'élections municipales
tenues la veille indiquant que son parti s'acheminait vers une défaite
à Istanbul après avoir déjà perdu Ankara.
Confronté à une récession économique et une inflation record, le chef
de l'Etat avait jeté toutes ses forces dans la campagne pour un scrutin
local considéré comme un baromètre de sa popularité, tenant jusqu'à
huit meetings par jour à travers le pays.
Si la coalition de M. Erdogan est arrivée en tête à l'échelle nationale
avec 51% des voix, l'opposition a remporté Ankara et était en passe
d'arracher Istanbul, deux villes que le parti présidentiel AKP et ses
prédécesseurs islamistes contrôlaient depuis 25 ans.
Refusant de concéder la défaite, l'AKP a annoncé qu'il déposerait des
recours auprès des autorités électorales.
A Istanbul, joyau de la couronne de M. Erdogan, qui a été maire de
cette ville dont il a fait la vitrine de ses projets considérables
d'infrastructures, le candidat de l'opposition Ekrem Imamoglu était
crédité d'une courte avance sur l'ex-Premier ministre Binali Yildirim.
Le président du Haut-comité électoral (YSK), Sadi Güven, a indiqué
lundi que M. Imamoglu devançait M. Yildirim d'environ 28.000 voix,
d'après des résultats partiels, une goutte d'eau à l'échelle d'une
ville de 15 millions d'habitants.
L'agence de presse étatique Anadolu créditait lundi M. Imamoglu de
48,79% des voix contre 48,51% pour M. Yildirim, après dépouillement de
99% des urnes.
Sans attendre les résultats définitifs, M. Imamoglu a mis à jour lundi
sa biographie sur Twitter, se présentant comme le "maire de la
municipalité métropolitaine d'Istanbul", et ajouté qu'il voulait
"commencer le plus vite possible à servir les Stambouliotes".
- "Erreurs évidentes" -
M. Yildirim, qui avait revendiqué la victoire dès dimanche soir, a
admis lundi que son adversaire "semble avoir reçu 25.000 voix de plus",
mais a souligné "que le comptage des voix était toujours en cours".
Quelle que soit l'issue de la bataille d'Istanbul, coeur économique et
démographique du pays, M. Erdogan a déjà essuyé un revers cinglant avec
la perte de la capitale.
Selon Anadolu, le candidat de l'opposition, Mansur Yavas, était en tête
avec 50,90% des voix, contre 47,06% pour celui de la majorité, Mehmet
Özhaseki, après dépouillement de 99% des urnes.
Ce dernier a déclaré lundi qu'il fallait "respecter la décision des
urnes", mais ajouté que son parti était en train de déposer des recours
pour contester des "erreurs très évidentes" commises selon lui dans
plusieurs bureaux de vote.
"Nous verrons dans les jours qui viennent à quel point tout cela va
influencer le résultat final", a-t-il ajouté.
L'AKP a appelé lundi à réexaminer la validité des bulletins considérés
comme nuls. Selon Anadolu, 290.000 votes sont concernés à Istanbul et
90.000 à Ankara.
Les partis ont jusqu'à mardi 10H00 GMT pour déposer leurs recours
auprès du YSK.
Si la victoire de M. Imamoglu se confirme à Istanbul, l'opposition
contrôlera les trois premières villes de Turquie, avec Ankara et Izmir
(ouest), pour la première fois depuis un quart de siècle.
- Tempête économique -
Les résultats obtenus par l'opposition à Ankara et Istanbul sont
d'autant plus remarquables que l'AKP a bénéficié d'une visibilité
écrasante dans les médias, pour beaucoup contrôlés par le pouvoir.
Mais la situation économique semble avoir fait du mal à l'AKP, de
nombreux électeurs rencontrés par l'AFP dans les bureaux de vote à
Istanbul et Ankara, plaçant ce sujet au sommet de leurs préoccupations.
Alors que l'AKP s'est appuyé sur une forte croissance pour engranger
les victoires électorales depuis 2002, il a dû, cette fois-ci, composer
avec la première récession en dix ans, une inflation record et un
chômage en hausse.
"La crise économique a vraiment fait du mal à ses électeurs", souligne
Berk Esen, professeur associé à l'université Bilkent, à Ankara.
Outre une économie en berne, l'AKP s'est heurté à un front uni de
l'opposition, le CHP et l'Iyi (droite) présentant un candidat commun
dans les grandes villes.
Le parti prokurde HDP a appuyé cette alliance en ne présentant pas de
candidat dans l'ouest du pays afin d'éviter la dispersion des voix
anti-Erdogan.
Dans le sud-est à majorité kurde du pays, le HDP a récupéré plusieurs
villes comme Diyarbakir et Van où ses maires avaient été remplacés par
des administrateurs publics nommés par le gouvernement dans un contexte
de pressions croissantes contre ce parti depuis 2016. (AFP, 1 avril
2019)
Elections municipales: comment
comprendre les résultats partiels ?
Le président Recep Tayyip Erdogan a eu beau peser de tout son poids
dans la campagne des élections municipales de dimanche, son parti
s'achemine vers une défaite à Istanbul et Ankara, un camouflet sans
précédent pour le chef de l'Etat.
S'il a maintenu une fine majorité à l'échelle nationale, des résultats
partiels donnent l'opposition gagnante dans les deux principales villes
du pays, que le parti au pouvoir AKP et ses prédécesseurs islamistes
contrôlaient depuis 25 ans.
Pourquoi ce revers ?
La situation économique semble avoir érodé la popularité de l'AKP dans
les grandes villes, alors que le parti islamo-conservateur s'est appuyé
sur une forte croissance pour enchaîner les victoires électorales
depuis 2002.
Il a dû composer cette fois-ci avec la première récession en dix ans,
une inflation record et un chômage en hausse.
Jusqu'à présent, "M. Erdogan a obtenu le soutien de sa base en
promettant que la stabilité politique apporterait la prospérité
économique", explique Berk Esen, professeur associé à l'université
Bilkent, à Ankara. "Mais ni l'une, ni l'autre n'ont été obtenues sous
ses mandats".
Si pour Emre Erdogan, professeur à l'université Bilgi d'Istanbul,
l'économie a "très certainement" eu un impact, "la seconde raison (de
l'avancée de l'opposition), et la plus importante, est le soutien des
électeurs kurdes".
Le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), deuxième formation
d'opposition au Parlement, a en effet décidé de se concentrer sur le
sud-est à majorité kurde du pays, ne présentant pas de candidat dans
l'ouest, afin d'éviter une dispersion des voix anti-Erdogan.
"Les chiffres globaux montrent que les candidats (de l'opposition) ont
réussi à attirer la majorité des électeurs du HDP", explique Emre
Erdogan.
Le président Erdogan est-il menacé ?
D'après les résultats partiels, l'AKP a perdu trois métropoles à
l'opposition, dont Ankara, Istanbul et Antalya (sud), des villes qui
représentent un budget considérable.
Si les résultats partiels de lundi se confirment, l'AKP dirigera
désormais 15 métropoles, contre 18 auparavant, et le Parti républicain
du peuple (CHP, social-démocrate) 11, contre six actuellement.
Le président Erdogan a immédiatement appelé, dans la nuit de dimanche à
lundi, à identifier les "faiblesses" de la majorité pour y remédier.
Si ces résultats peuvent "nuire à (sa) réputation", ils "ne vont pas
affecter la répartition des sièges au Parlement, et comme il s'agit
d'un système présidentiel, ils n'affecteront nullement l'exécutif",
relativise Emre Erdogan.
ça pourrait être "le début de la fin" pour la majorité, estime
toutefois Ayse Ayata, professeure de Sciences politiques à l'Université
technique du Moyen-Orient (Ödtü) à Ankara.
"M. Erdogan a déjà vu ces dernières années son parti s'affaiblir en
interne, c'est pourquoi il se charge personnellement de porter les
campagnes", ajoute-t-elle.
Quelle réaction de la majorité ?
L'AKP a d'ores et déjà annoncé qu'il déposerait des recours dans
plusieurs villes, dont Ankara et Istanbul.
"Nous admettrons avoir gagné les coeurs des gens là où nous l'avons
emporté et nous admettrons n'avoir pas été à la hauteur là où nous
avons perdu", a déclaré le président Erdogan dimanche soir.
Mme Ayata s'attend à ce que le président réagisse "calmement pour
protéger l'économie. (...) Il tient toujours la majorité des districts
(à Istanbul) et c'est ce qu'il soulignera", ajoute-t-elle.
A Ankara, l'AKP a remporté la majorité au conseil électoral (40,96%
selon les résultats partiels), et pourrait donc, selon Mme Ayata,
"remplacer quand il veut le maire CHP par un maire AKP", grâce à une
procédure de destitution.
Pour Emre Erdogan, la majorité dans les conseils municipaux pourrait
aussi permettre de "limiter la marge de manoeuvre" des maires de
l'opposition.
Après les élections locales de 2014, des administrateurs ont été nommés
par le gouvernement dans 95 des 102 municipalités remportées par des
candidats prokurdes. M. Erdogan a affirmé pendant la campagne qu'il
n'hésiterait pas à recourir à nouveau à cette méthode.
L'opposition renforcée ?
"Les résultats vont enhardir l'opposition, puisqu'elle a maintenant une
formule gagnante pour défier M. Erdogan et son parti dans les futures
élections", estime M. Esen.
Ces résultats, après 16 ans de domination de M. Erdogan et alors que
les conditions de campagne étaient défavorables à l'opposition,
"indiquent que la Turquie dispose toujours d'un système politique
compétitif", note-t-il. (AFP, 1 avril
2019)
Forces
armées/Armed Forces
Missiles
russes: Ankara comprend les "préoccupations" de
l'Otan
La Turquie a affirmé vendredi qu'elle était consciente des
préoccupations de ses alliés au sein de l'Otan au sujet de l'achat par
Ankara de systèmes de défense russes qui ont fortement tendu les
rapports avec les Etats-Unis.
"Nous devons prendre en compte les préoccupations de l'Otan. Dire que
la Turquie ne les prend pas en compte, c'est faux", a déclaré le chef
de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu lors d'une conférence de
presse à Ankara.
Il s'exprimait au sujet de l'achat par son pays du système russe de
défense anti-aérienne S-400 qui doit être livré cet été à la Turquie,
en dépit de la forte opposition des Etats-Unis.
Washington a sommé la Turquie de choisir entre le système de défense
russe et les avions de chasse américains F-35, dont la Turquie souhaite
également acquérir 100 exemplaires.
Les Etats-Unis ont suspendu début avril les livraisons d'équipements au
sol liés à l'usage du F-35, un appareil conçu pour communiquer en temps
réel avec les systèmes militaires de l'Otan, dont ceux de défense
antimissiles.
Les Etats-Unis craignent que la technologie dont sont dotées les
batteries S-400 ne serve à collecter des données technologiques sur les
avions militaires de l'Otan, dont est membre Ankara, et que la Russie
puisse ainsi y accéder.
"Nous ne trouvons pas crédibles les allégations selon lesquelles les
S-400 pourraient pénétrer les systèmes des F-35 s'ils étaient déployés
en Turquie", a déclaré M. Cavusoglu, rappelant qu'Ankara avait proposé
de mettre en place un groupe de travail pour étudier les inquiétudes de
Washington.
"Nous n'avons toujours pas reçu de réponse de la part des Etats-Unis,
mais l'Otan a positivement accueilli notre proposition", a-t-il affirmé.
Alors que le spectre de sanctions américaines potentiellement
dévastatrices pour la fragile économie turque se profile, Ankara semble
soucieux de trouver une issue à ce problème qui empoisonne ses
relations avec Washington.
Le ministre de la Défense Hulusi Akar, le porte-parole du président
Recep Tayyip Erdogan Ibrahim Kalin et le ministre des Finances Berat
Albayrak, également gendre de M. Erdogan, ont effectué cette semaine un
déplacement à Washington.
D'après des médias, plusieurs hypothèses sont envisagées, comme la
non-activation des S-400 après livraison à la Turquie, ou le transfert
des batteries russes dans un pays tiers. (AFP, 19 avril
2019)
Erdogan:
La Turquie pourrait avancer la date de livraison
des S-400 russe
La Turquie pourrait avancer la date de livraison du système de défense
antiaérienne et antimissiles russe S-400, prévue en juillet, malgré les
vigoureuses objections de Washington, a déclaré le président Recep
Tayyip Erdogan selon des propos rapportés mercredi.
"Le système de défense S-400 devait être livré en juillet, mais cela
pourrait être avancé", a déclaré M. Erdogan à des journalistes à bord
de l'avion qui l'a ramené d'une visite à Moscou lundi soir.
"Cette mesure que nous avons prise pour la sécurité de notre pays ne
vise pas un pays tiers et ne cède pas nos droits souverains à des pays
tiers", a-t-il ajouté, selon des propos publiés dans la presse mercredi.
M. Erdogan était à Moscou lundi pour s'entretenir avec son homologue
russe Vladimir Poutine, notamment de la livraison des S-400.
Washington a sommé la Turquie de choisir entre le système de défense
russe et les avions de chasse américains F-35, que la Turquie souhaite
également acquérir à 100 exemplaires.
Les Etats-Unis ont suspendu début avril les livraisons
d'équipements
au sol liés à l'usage du F-35, un appareil conçu pour communiquer en
temps réel avec les systèmes militaires de l'Otan, dont ceux de défense
antimissiles.
Les Etats-Unis craignent en effet que la technologie dont sont dotées
les batteries S-400 ne serve à collecter des données technologiques sur
les avions militaires de l'Otan, dont est membre Ankara, et que la
Russie puisse ainsi y accéder.
Washington a notamment proposé à Ankara des missiles américains Patriot
en guise de solution alternative aux S-400, mais le chef de la
diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu, qui s'est rendu aux Etats-Unis la
semaine dernière, a affirmé mercredi que cet accord n'était pas encore
garanti.
S'exprimant lors d'une interview à la chaîne privée NTV, il a ajouté:
"Nous n'avons pas besoin que d'un S-400, nous allons avoir besoin
d'autres systèmes de défense".
"Si les Etats-Unis ne veulent pas vendre les Patriot, demain nous
pouvons prendre un deuxième S-400, ou un autre système de défense",
a-t-il déclaré.
Réagissant à cette déclaration, le porte-parole du Kremlin Dmitri
Peskov a déclaré que la Russie était "ouverte" à l'idée d'une nouvelle
vente éventuelle de S-400 à la Turquie.
"La réalisation d'une coopération (militaire et technique) illustre le
niveau de développement de relations bilatérales, et cela s'applique
également pour la Turquie", a-t-il déclaré à la presse.
"La Russie possède les capacités appropriées, les compétences
technologiques. Et bien sûr la Russie cherche des opportunités pour
étendre sa coopération militaire et technique. C'est un processus tout
à fait normal", a-t-il ajouté. (AFP, 10 avril
2019)
Achat du système de défense russe: Erdogan persiste
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a persisté vendredi dans sa
volonté d'acquérir le système de défense russe S-400 malgré les mises
en demeure de Washington qui a sommé la Turquie d'y renoncer et
suspendu la livraison à Ankara d'équipements liés aux avions militaires
américains F-35.
"Le processus S-400 est achevé", a déclaré M. Erdogan, précisant que
les premières livraisons de ce système de défense auraient lieu en
juillet.
Le président turc a également critiqué les commentaires "totalement
erronés" selon lui de Washington concernant les commandes des batteries
S-400 par la Turquie, estimant que les alliés au sein de l'Otan ne
devraient pas prendre de sanctions les uns à l'encontre des autres.
Les Etats-Unis, qui craignent que la technologie dont sont dotées les
batteries S-400 ne serve à collecter des données technologiques sur les
avions militaires de l'Otan et que la Russie puisse y accéder, ont
proposé à Ankara des missiles américain Patriot en guise d'alternative.
Les Etats-Unis affirment également que le dispositif de défense russe
n'est pas compatible avec les équipements de l'Otan.
Mais "malheureusement", a rétorqué M. Erdogan, "les Etats-Unis ne nous
vendent pas les Patriots dans les mêmes termes que la Russie". Les
batteries S-400 sont un système de défense anti-missile et anti-aérien
similaires aux Patriots américains.
Il avait auparavant souligné que la Turquie voulait une production
conjointe, des crédits et des livraisons rapides dans le cadre de tout
contrat concernant les Patriots, mais Washington considère
défavorablement ces exigences.
Lundi, l'administration du président américain Donald Trump avait sommé
la Turquie de choisir entre le système de défense russe et les avions
de chasse américains F-35, que la Turquie souhaite également acquérir,
et suspendu la livraison d'équipements liés à ces avions au
gouvernement turc.
"En attendant une décision sans équivoque de la Turquie qui doit
renoncer aux livraisons du système S-400, les livraisons et activités
associées à la mise en place des capacités opérationnelles des F-35 de
la Turquie ont été suspendues", a déclaré un responsable du Pentagone.
Washington a déjà livré en juin 2018 ses premiers F-35, mais ces
appareils restent aux Etats-Unis pendant toute la formation des pilotes
turcs, un processus qui peut prendre un à deux ans.
Lundi prochain, M. Erdogan sera en Russie pour des entretiens avec son
homologue russe Vladimir Poutine, sa troisième visite dans ce pays en
2019. (AFP,
6 avril
2019)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Deux espions présumés des Emirats arabes unis écroués
Les autorités turques ont placé en détention provisoire vendredi deux
hommes soupçonnés d'être des espions des Emirats arabes unis et d'être
liés au meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, a rapporté
vendredi l'agence de presse étatique Anadolu.
Les deux hommes, soupçonnés d'"espionnage politique et militaire" et
d'"espionnage international", ont été écroués par un tribunal
d'Istanbul, a précisé Anadolu.
Selon les médias turcs, ils avaient été interpellés lundi à Istanbul
lors d'une opération pilotée par les services de renseignement turcs
(MIT).
Anadolu a rapporté que les autorités turques enquêtaient sur
d'éventuels liens entre les deux suspects et le meurtre de Jamal
Khashoggi dans le consulat d'Arabie saoudite à Istanbul en octobre, une
affaire qui a suscité l'indignation dans le monde entier.
Selon le quotidien proche du pouvoir turc Yeni Safak, les deux hommes
avaient récemment multiplié les contacts avec un individu placé sous
surveillance par le MIT dans le cadre de l'enquête sur l'affaire
Khashoggi.
Ankara entretient des relations délicates avec l'Arabie saoudite et les
Emirats arabes unis, deux pays qui ont imposé un blocus économique au
Qatar, un proche allié de la Turquie.
Après le meurtre de Jamal Khashoggi, des responsables et médias turcs
ont directement mis en cause le puissant prince héritier d'Arabie
saoudite, Mohammed ben Salmane, dit "MBS".
Khashoggi, qui collaborait au Washington Post et dont le corps n'a
toujours pas été retrouvé, était un critique de "MBS". Celui-ci nie
toute implication dans le meurtre.
Après avoir dans un premier temps nié le meurtre, Ryad a avancé
plusieurs versions contradictoires et soutient désormais que Khashoggi
a été tué lors d'une opération non autorisée par le pouvoir.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a plusieurs fois affirmé qu'il
n'abandonnerait pas l'enquête sur le meurtre de Jamal Khashoggi,
déplorant le manque de coopération des autorités saoudiennes. (AFP, 19 avril
2019)
Erdogan
a perdu un ami despote islamiste au Soudan
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a émis jeudi l'espoir de voir le
Soudan renouer avec un "processus démocratique normal" après la
destitution par l'armée du président Omar el-Béchir, un proche allié de
la Turquie.
"J'espère que le Soudan surmontera aisément cet épisode et avec
fraternité. Et je crois que ce pays doit tendre vers un processus
démocratique normal", a déclaré M. Erdogan à Ankara au cours d'une
conférence de presse commune avec son homologue burkinabè, Roch Kaboré.
Omar el-Béchir, qui dirigeait le Soudan d'une main de fer depuis 30
ans, a été renversé jeudi par un coup d'Etat de l'armée après un
soulèvement populaire et remplacé par un "conseil militaire de
transition" pour deux ans.
En 2009, la Cour pénale internationale (CPI), qui a son siège à La
Haye, a émis un mandat d'arrêt contre le président soudanais
controversé pour "crimes de guerre" et "contre l'humanité" au Darfour,
avant d'ajouter en 2010 l'accusation de "génocide".
Mais Omar el-Béchir s'est rendu plusieurs fois en Turquie ces dernières
années, notamment pour la prestation de serment de M. Erdogan après sa
réélection à la présidence en juin dernier. Les deux dirigeants sont
issus de l'islam politique.
Jugeant les informations en provenance du Soudan confuses, M. Erdogan a
exprimé le souhait que ce pays "surmonte cette période paisiblement et
dans le cadre d'une réconciliation nationale".
Le chef de l'Etat turc s'était rendu au Soudan en 2017 et avait alors
annoncé que Khartoum avait accepté de laisser son pays se charger de la
restauration du port de l'île de Suakin, située à une trentaine de
kilomètres au sud de Port-Soudan.
Point de passage des pèlerins africains se rendant à La Mecque, Suakin
était un port de commerce florissant du temps de l'empire ottoman,
avant d'être laissé à l'abandon depuis la construction par les
Britanniques de Port-Soudan au début du XXe siècle.
L'accord entre Ankara et Khartoum avait suscité l'inquiétude de
l'Arabie saoudite et de l'Egypte, qui y voyaient là une tentative de la
Turquie d'étendre son influence dans la région, profitant des rivalités
entre les pays ayant accès à la mer Rouge. (AFP, 12 avril
2019)
Socio-économique
/ Socio-economic
Déménagement pharanonique vers le nouvel
aéroport d'Istanbul
Les autorités aéroportuaires turques achevaient samedi de procéder au
gigantesque déménagement des équipements de l'aéroport Atatürk à
Istanbul vers un nouvel aéroport international dont elles veulent faire
à terme le plus grand du monde.
"Nous avons fini le transfert (des équipements) à hauteur de 96-97%.
Nous aurons terminé le reste d'ici 20H00 (17H00 GMT)", a déclaré un
cadre de la compagnie Turkish Airlines, Ilker Ayci, sur la chaîne
d'information turque NTV.
Ce transfert pharaonique, qui a nécessité la fermeture de plusieurs
routes pour permettre à des centaines de camions de circuler, a débuté
vendredi à 03H00 (00H00 GMT) et a été planifié pour durer au maximum 45
heures.
Des responsables et journaux turcs ont décrit le transfert des
équipements entre les deux aéroports comme "le plus grand déménagement
de l'histoire de l'aéronautique civile".
Cette transition marque la fermeture aux vols commerciaux de l'aéroport
international Atatürk, qui était jusque-là le principal aéroport
desservant la ville. Le dernier vol de passagers, desservant Singapour,
a décollé dans la nuit de samedi.
Il est remplacé par l'"aéroport Istanbul", situé à une trentaine de km
au nord sur les rives de la mer Noire, qui récupère ainsi son code
aéroportuaire "IST". L'aéroport Atatürk, qui reste ouvert aux vols
cargos, opère désormais avec l'identifiant "ISL".
Selon son opérateur IGA, l'aéroport Istanbul a une capacité initiale de
90 millions de passagers par an et devrait pouvoir accueillir 200
millions de personnes d'ici 2028, ce qui en ferait l'aéroport le plus
fréquenté au monde.
Si le président turc Recep Tayyip Erdogan a officiellement inauguré ce
nouvel édifice en octobre dernier, son entrée en fonction s'est faite
de façon graduelle avec une poignée de vols quotidiens, et le
déménagement final a été plusieurs fois repoussé.
Cet aéroport fait partie, avec le troisième pont sur le Bosphore et le
tunnel sous ce même détroit inaugurés en 2016, des grands projets
d'infrastructures ardemment défendus par M. Erdogan, qui veut
transformer la Turquie pays à temps pour le centenaire de la
République, en 2023.
Mais sa construction a été marquée par des retards et des polémiques
entourant les conditions de travail sur le chantier. D'après l'IGA, 30
ouvriers sont morts pendant la construction de l'édifice, un chiffre
sous-estimé selon des syndicats. (AFP, 6 avril
2019)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
Compensation for Eight-Year-Old Child Held
Under Detention
The European Court of Human Rights (ECtHR) announced its verdict on the
case of a child who had been arbitrarily held in a police station for
two days.
The court ruled that Turkey violated Article 5/1 of the European
Convention on Human Rights and sentenced it to pay compensation to the
child.
In the incident happened in 2001, B.S.D, who was eight years old at the
time, was taken to a police station after a police raid in his
neighbor's home and had been kept there for two days.
His mom Y.T. left him at their neighbor C.Ö.'s home when she was busy.
Police raided C.Ö.'s home in a theft investigation.
Y.T. had looked for her son for two days but was unable to find him in
the two police stations in the area.
Y.T. then was detained in the same investigation with C.Ö.
She found her son sleeping on a desk at the İstanbul Beyoğlu Police
Station, where she was taken to after being arrested.
"He was threatened to tell his mom's whereabouts"
Y.T. filed a complaint against the police, claiming that her son was
arbitrarily held under detention and that the police officers
threatened him to tell his mom's whereabouts.
In November 2004, a lawsuit was filed against some police officers at
the station for misconduct. In 2009, the court ruled for the
discontinuation of the case because of the limitation of statutes.
After the Supreme Court of Appeals upheld this verdict, Y.T. applied to
the ECtHR through her lawyer.
"The child was in a vulnerable situation"
The ECtHR ruled that Turkey violated the article 5/1 of the ECHR today,
sentencing it to pay compensation to the child.
The court's ruling said, "C.Ö. had been released after providing a
statement and had not been obliged to spend the night in the police
station; that B.S.D had been detained in a room in the police station."
"Without dwelling on whether or not this had represented formal police
custody, the Court concluded that the child, aged eight at the time,
had been taken to the police station by police officers and detained
there alone, at least from 27 to 28 October 2001, when his mother had
arrived.
"His position was characterized by his very young age and the fact that
he had been unaccompanied after his arrival at the police station. He
had thus been left to himself in the police premises and had been in a
vulnerable situation.
"This detention had not had any legitimate purpose under Article 5/1
and had therefore been arbitrary. It followed that there had been a
violation of Article 5 / 1 of the Convention." (BIA, 9 April 2019)
Erdogan se plaint d’ingérences occidentales dans
les élections
Le président turc a accusé hier l’Europe et les États-Unis d’«
intervenir » dans les affaires de la Turquie, après leurs commentaires
sur les élections municipales de dimanche, qui mettent son parti en
danger de perdre Istanbul et Ankara. « L’Amérique et l’Europe, qui
interviennent dans nos affaires intérieures, devraient rester à leur
place », s’est emporté Recep Tayyip Erdogan, qui s’exprimait
publiquement pour la première fois depuis dimanche soir.
Si le Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan est
arrivé en tête de ce scrutin à l’échelle nationale, il a, selon des
résultats provisoires, perdu Ankara et Istanbul, les deux villes les
plus importantes du pays, contrôlées par les islamistes depuis 25 ans.
L’AKP a déposé des recours auprès des autorités électorales dans
plusieurs villes, dénonçant des « irrégularités flagrantes » et
estimant que de nombreuses voix ont été indûment comptabilisées comme
nulles, pénalisant selon lui ses candidats. « La décision finale sera
prise par le Haut Comité électoral », a insisté M. Erdogan, soulignant
que les recours sont un droit et qu’il en existe aussi en Europe et aux
États-Unis. Justement: interrogé au sujet des recours déposés mardi par
l’AKP, le porte-parole du département d’État américain Robert Palladino
a souligné qu’« accepter les résultats d’élections légitimes est
essentiel ». Et côté européen, une mission d’observation du Congrès des
pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe a déclaré en début
de semaine ne pas être « pleinement convaincue que la Turquie dispose
actuellement de l’environnement électoral libre et équitable nécessaire
à la tenue d’élections véritablement démocratiques ». Maja Kocijancic,
porte-parole de la chef de la diplomatie de l’UE Federica Mogherini,
avait indiqué attendre « que les représentants locaux élus (dimanche)
soient capables d’exercer librement leur mandat ».
La fin du week-end
La course est surtout disputée à Istanbul, dont M. Erdogan a lui-même
été maire dans les années 1990 et où le candidat de l’opposition, Ekrem
Imamoglu, dit avoir encore près de 19 000 voix d’avance sur son
concurrent de l’AKP, Binali Yildirim. Une goutte d’eau à l’échelle
d’une ville de 15 millions d’habitants. Le recomptage « devait être
terminé d’ici à la fin du week-end », a déclaré hier matin M. Imamoglu
lors d’une interview sur la chaîne Fox Haber, assurant qu’il
maintiendrait une avance de 18 000 à 20 000 voix une fois le recomptage
des voix terminé. Alors que les branches locales du Haut Comité
électoral (YSK) avaient jusqu’à jeudi pour procéder à un premier
recomptage des voix, à Istanbul, les votes comptabilisés comme nuls ont
été recomptés dans 15 des 39 districts, et toutes les voix ont été
recomptées dans 3 autres. À Ankara, où l’avance de l’opposition est
bien plus importante qu’à Istanbul, toutes les voix ont été recomptées
dans 11 districts sur les 25 que compte la capitale. Mais la procédure
de recours se poursuivait hier, auprès cette fois-ci des branches
provinciales du YSK. Des appels sont possibles jusqu’au 10 avril. L’AKP
avait annoncé dès jeudi après-midi qu’il irait au bout des recours
possibles à Ankara et, selon l’agence étatique Anadolu, des bulletins
ont commencé à être recomptés dans plusieurs districts d’Istanbul dès
jeudi soir.
Sans attendre les résultats définitifs, M. Imamoglu se présente d’ores
et déjà comme le « maire d’Istanbul » et multiplie les interventions
médiatiques. M. Erdogan a, lui, affirmé hier que son parti avait
remporté 24 des 39 districts de la mégapole. (AFP, 6 avril
2019)
CE Recounting Thousands of Votes Inevitably Raises
Questions
The Bureau of the Congress of Local and Regional Authorities of the
Council of Europe (CoE) has issued a statement regarding the aftermath
of the local elections in Turkey at its 36th Congress Plenary Session.
In the statement made on "the appeals and recount of votes currently
being organized in several municipalities," the Bureau has stated:
"We acknowledge the challenging or recounting of votes in the case of
tight election results. Such challenges are rare and normally only
involve a handful votes in very few places. When challenges are made
relating to many thousands of votes in many places questions inevitably
arise about the integrity of the entire election process."
'Judges must be free to work without interference'
Some highlights from the statement of the Bureau are as follows:
"In order that such challenges command the confidence of the Turkish
people and the Council of Europe we call on the Turkish authorities to
ensure that the Supreme Election Board and the District Election Boards
are able to carry out their work in an open and transparent manner.
"We expect their work to be fully in compliance with international
norms and standards, free from any and all inappropriate political
interference and consistent with the rule of law. Their work must be
lawful, open and transparent and their adjudications fair reasonable
and honest. The judges must be free to work without interference.
'People should be able to vote in a fair political climate'
"In any Council of Europe state, it is the people that are sovereign.
It is essential that they can vote in a reasonable and fair political
climate and their political and democratic choices and decisions are
fully respected.
"We look to Turkey to ensure that the adjudication of these electoral
challenges will be conducted fairly and honestly fully in accordance
with the rule of law and the democratic choices made by the Turkish
people."
(BIA, April 5, 2019)
Turquie-USA-OTAN
/
Turkey-USA-NATO
Ankara rejette la fin des exemptions décidée par
Washington sur le pétrole iranien
La Turquie a affirmé lundi qu'elle rejetait les sanctions américaines
sur l'achat de pétrole iranien après l'annonce par le président
américain Donald Trump de mettre fin aux exemptions provisoires
accordées à certains pays importateurs.
"Nous n'accepterons pas des sanctions unilatérales et des contraintes
sur la manière dont nous gérons nos relations avec nos voisins", a
déclaré le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu, cité
par l'agence officielle d'informations Anadolu.
M. Cavusoglu a averti que la décision américaine de mettre fin aux
dérogations "ne servira pas la paix et la stabilité dans la région".
Les Etats-Unis ont indiqué lundi qu'ils allaient commencer à imposer
des sanctions contre des pays amis comme l'Inde qui achètent du pétrole
iranien, une des dernières mesures agressives de Washington visant à
isoler l'Iran.
D'autres pays seront touchés par la décision américaine, comme la Chine
et la Turquie, ce qui risque de susciter de nouvelles frictions si les
Etats-Unis mettent en oeuvre les sanctions sur l'achat de pétrole
iranien.
Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a insisté que les Etats-Unis
appliqueraient des sanctions punitives aux pays qui achèteraient du
pétrole de Téhéran après le 2 mai, sans en préciser l'ampleur.
"Si vous ne respectez pas cela, il y aura des sanctions" américaines, a
prévenu le chef de la diplomatie des Etats-Unis. "Nous entendons
appliquer ces sanctions", a-t-il martelé.
Les autres pays qui avaient jusque là bénéficié de ces exemptions -- la
Grèce, l'Italie, le Japon, la Corée du sud et Taïwan -- ont déjà réduit
drastiquement leurs importations en provenance de l'Iran. (AFP, 22 avril
2019)
Visite très discrète du ministre turc de la Défense
au Pentagone
Le chef du Pentagone Patrick Shanahan a reçu mardi en toute discrétion
le ministre turc de la Défense Hulusi Akar, alors que les relations
entre Washington et Ankara sont très tendues.
Les deux dirigeants se sont rencontrés en tant que "partenaires
stratégiques", a indiqué le Pentagone dans un bref communiqué publié
après la rencontre, qui n'avait pas été annoncée à la presse,
contrairement à l'habitude.
"Ils se sont concentrés au cours de leurs discussions sur leurs
intérêts, et non leurs positions, et sur l'importance de la coopération
américano-turque, sur le plan bilatéral et en tant qu'alliés de
l'Otan", ajoute le communiqué, qui ne mentionne pas les sujets qui
fâchent dans les relations entre les deux pays: la coopération des
Etats-Unis avec les Kurdes dans le nord de la Syrie et la décision
d'Ankara d'acheter le système antimissile russe S-400.
La presse est habituellement autorisée à filmer le début des rencontres
bilatérales du ministre américain de la Défense, ce qui permet aux
journalistes de poser une ou deux questions aux participants.
La discrétion observée mardi est apparue comme un effort destiné à
éviter aux deux hommes d'être interrogés sur les tensions en cours.
Ankara menace depuis des mois de lancer une offensive dans le nord-est
syrien contre des milices kurdes syriennes qu'il considère comme
"terroristes", mais qui sont alliées de Washington dans la lutte contre
le groupe Etat islamique.
Par ailleurs, Ankara a entrepris d'acheter, en même temps, des S-400
russes et des F-35 américains, mais les Etats-Unis redoutent que cela
ne mette en danger les secrets technologiques de leurs F-35, des avions
de chasse ultrasophistiqués. L'administration Trump a donc suspendu
début avril la livraison au gouvernement turc d'équipements liés à ces
avions.
Cela n'a pas paru ébranler le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui
a déclaré la semaine dernière que la Turquie pourrait en fait avancer
la date de livraison du S-400 russe, prévue en juillet, et non
l'annuler comme le demande Washington. (AFP, 16 avril
2019)
Les
tensions entre Washington et deux
alliés-clés ternissent les 70 ans de l'Otan
Les tensions entre les Etats-Unis et deux alliés-clés, l'Allemagne et
la Turquie, ont jeté un froid mercredi sur les festivités du 70e
anniversaire de l'Otan, malgré les appels à "l'unité" face à la
"menace" russe.
Tout avait pourtant bien commencé.
Alors que certains redoutaient qu'il joue les trouble-fêtes après
n'avoir eu de cesse de bousculer l'Otan pour instaurer un "partage du
fardeau plus juste", Donald Trump avait accordé mardi un satisfecit
inédit aux Alliés pour leur effort financier --dont le président des
Etats-Unis s'est, certes, attribué le mérite.
C'est finalement son vice-président, Mike Pence, qui a haussé le ton
mercredi, au moment où les ministres des Affaires étrangères des 29
pays de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord se réunissaient
pour deux jours à Washington.
Première visée: l'Allemagne, accusée de poursuivre le projet de gazoduc
controversé Nord Stream 2 avec la Russie et de ne pas respecter
l'objectif d'un budget de défense à 2% du produit intérieur brut (PIB)
à l'horizon 2024.
"Il est tout simplement inacceptable que la première économie
européenne continue d'ignorer la menace d'agression russe et néglige sa
propre défense et notre défense commune", a lancé Mike Pence.
"L'Allemagne doit faire plus."
Tout en promettant d'augmenter les dépenses militaires à 1,5% du PIB en
2024, le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas a critiqué une
vision comptable, alors que l'Otan est "avant tout une alliance de
valeurs".
"Ceux qui parlent de partage du fardeau doivent regarder tout le
spectre des ressources, moyens et contributions", a-t-il plaidé,
évoquant la "solidarité avec nos amis Américains" après les attentats
du 11-Septembre et l'apport allemand à l'opération alliée en
Afghanistan.
- S-400 ou F-35? -
Entre les Etats-Unis et la Turquie, c'est à première vue une bataille
de sigles obscurs qui se joue: Ankara a entrepris d'acheter, en même
temps, des S-400 russes et des F-35 américains, ce qui ne plaît pas du
tout à Washington.
Mais l'enjeu est stratégique. Les S-400 sont un système antimissiles
russe, ce qui est en soi un affront dans une alliance née pour contrer
l'Union soviétique. Surtout, les Américains redoutent qu'il ne perce
les secrets technologiques de leurs F-35, des avions de chasse
ultrasophistiqués.
L'administration Trump a donc suspendu cette semaine la livraison
d'équipements liés à ses avions au gouvernement turc, "en attendant"
qu'il renonce "sans équivoque" aux S-400.
"Nous ne reviendrons pas en arrière", a riposté le chef de la
diplomatie turque Mevlut Cavusoglu.
Pour Mike Pence, "la Turquie doit choisir: veut-elle rester un
partenaire crucial de la meilleure alliance militaire de l'histoire, ou
mettre en péril la sécurité de ce partenariat par des décisions
irréfléchies qui sapent notre alliance?"
Réponse immédiate du vice-président turc Fuat Oktay sur Twitter. "Les
Etats-Unis doivent choisir, veulent-ils rester l'allié de la Turquie,
ou mettre en péril notre amitié en faisant front commun avec des
terroristes qui sapent la défense de son allié?", a-t-il interrogé dans
une allusion au partenariat américain avec les forces kurdes en Syrie.
La rencontre à Washington entre Mevlut Cavusoglu et son homologue
américain Mike Pompeo n'a semble-t-il pas permis d'apaiser les
tensions. Selon le compte-rendu de la diplomatie américaine, le
secrétaire d'Etat a mis en garde Ankara contre "les conséquences
potentiellement dévastatrices d'une action militaire turque
unilatérale" dans le nord-est de la Syrie.
- Nouvelle Guerre froide? -
Face à ces divergences, le secrétaire général de l'Otan Jens
Stoltenberg a appelé à "préserver l'unité".
"Nous avons surmonté nos désaccords par le passé et nous devons
surmonter nos différences à l'avenir", a-t-il affirmé dans un discours
solennel devant le Congrès américain.
Alors que Donald Trump a plus d'une fois douté de l'utilité de
l'Alliance, Jens Stoltenberg s'est attiré des standing ovations des
parlementaires républicains et démocrates en affirmant que l'Otan était
"bonne pour les Etats-Unis", car "il est bon d'avoir des amis". Et en
rappelant la "promesse solennelle" faite le 4 avril 1949 dans la
capitale américaine par les douze pays fondateurs: "Un pour tous, tous
pour un".
Les dissensions ont relégué au second plan la "menace" que continue de
représenter la Russie aux yeux des Américains et des Européens, mais
elle sera prioritaire dès jeudi, avec l'adoption de mesures pour
renforcer la surveillance en mer Noire.
"Nous ne voulons pas d'une nouvelle Guerre froide", mais l'Otan
n'hésitera pas à assurer sa défense, a martelé Jens Stoltenberg. (AFP, 3 avril
2019)
Washington durcit le ton contre
Ankara
Les Etats-Unis ont à nouveau sommé lundi la Turquie de choisir entre le
système antimissiles russe S-400 et les avions de chasse américains
F-35. Mais cette fois, ils sont allés plus loin en suspendant la
livraison d'équipements à Ankara.
"En attendant une décision sans équivoque de la Turquie qui doit
renoncer aux livraisons du système S-400, les livraisons et activités
associées à la mise en place des capacités opérationnelles des F-35 de
la Turquie ont été suspendues", a déclaré un responsable du Pentagone.
"Notre dialogue avec la Turquie sur cette question importante se
poursuit", a-t-il ajouté.
Le gouvernement turc a signé un accord avec la Russie pour acheter les
S-400, dont la livraison devrait commencer cet été. Mais cette commande
empoisonne depuis des mois les relations entre Ankara et Washington,
alliés au sein de l'Otan -- et ce regain de tensions intervient à la
veille d'une réunion ministérielle dans la capitale américaine pour
célébrer les 70 ans de l'Otan.
Les Etats-Unis affirment que ce dispositif russe de défense
antimissiles et antiaérienne, ultrasophistiqué, n'est pas compatible
avec les équipements de l'Otan. Ils craignent également qu'il ne perce
les secrets technologiques de l'avion militaire américain de dernier
cri F-35, que la Turquie a également entrepris d'acheter.
Les Turcs envisagent d'acheter cent avions de ce type. Washington a
déjà livré en juin 2018 ses premiers F-35, mais ces appareils restent
aux Etats-Unis pendant toute la formation des pilotes turcs, un
processus qui peut prendre un à deux ans.
Ankara a investi environ un milliard de dollars dans ce programme et
toute décision américaine empêchant l'arrivée des avions de chasse
pourrait être considérée comme une violation de contrat.
- Dilemme pour Erdogan -
"Les Etats-Unis ont clairement dit que l'acquisition par la Turquie des
S-400 est inacceptable", a martelé le porte-parole du ministère
américain de la Défense Charles Summers. "Cela met en péril la
poursuite de la participation de la Turquie au programme F-35", a-t-il
insisté.
"Nous déplorons vivement la situation actuelle dans laquelle se trouve
notre partenariat sur les F-35, mais le ministère de la Défense doit
prendre des mesures de précaution pour protéger les investissements
partagés réalisés dans notre technologie sensible", a-t-il précisé.
Le gouvernement turc a jusqu'ici refusé de faire machine arrière,
considérant les S-400 nécessaires pour défendre ses frontières,
dénonçant des pressions américaines "contraires au droit international"
et réfutant tout risque pour la sécurité des Etats-Unis.
Washington a durci le ton ces dernières semaines: jeudi, des sénateurs
républicains et démocrates ont déposé un projet de loi pour bloquer le
transfert des F-35 à Ankara tant que le gouvernement américain n'aura
pas certifié que la Turquie ne s'équipera pas de S-400.
Saluant la décision du Pentagone, le sénateur démocrate Chris Van
Hollen a promis lundi de "continuer à travailler au Sénat pour
empêcher" la Turquie d'acquérir à la fois les S-400 et les F-35, au nom
de la "sécurité nationale".
Auparavant, dans l'espoir de présenter une alternative,
l'administration de Donald Trump avait pré-approuvé la vente aux Turcs
de missiles Patriot américains.
La situation est un vrai dilemme pour le président turc Recep Tayyip
Erdogan.
S'il va au bout avec la Russie, il pourrait tomber sous le coup d'une
loi américaine qui impose des sanctions économiques à tout pays qui
conclut des contrats d'armement avec des entreprises russes.
Mais s'il annule le contrat avec Moscou, il court le risque de se
mettre à dos un partenaire stratégique en Syrie, et de s'exposer à des
représailles économiques russes.
Dans les deux cas, cela tomberait au pire moment pour le chef de l'Etat
turc, dont le pays affronte sa première récession en dix ans, ce qui a
contribué dimanche à un revers inédit pour son camp aux élections
municipales. (AFP, 1 avril
2019)
Relations
régionales / Regional Relations
La
Turquie gèle les avoirs de chefs des rebelles au
Yémen
La Turquie a gelé les avoirs de plusieurs hauts responsables des
rebelles Houthis au Yémen en conformité avec des résolutions du Conseil
de sécurité des Nations unies, selon une décision publiée jeudi au
Journal officiel.
D'après ce document, tous les avoirs d'Abd Al-Khaliq Al-Houthi,
Abdullah Yahya Al-Hakim et Abdulmalik Al-Houthi, trois hauts
responsables des Houthis, ont été gelés jusqu'au 26 février 2020.
Les avoirs de l'ancien président Ali Abdallah Saleh, tué en 2017, et
ceux de son fils Ahmed Ali Abdallah Saleh, ont également été gelés
jusqu'à cette date.
D'après le document publié au Journal officiel et signé par le
président Recep Tayyip Erdogan, cette décision a été prise en
application de plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU.
Les avoirs de certaines des personnes concernées par la décision
publiée jeudi par la Turquie avaient déjà été gelés par Ankara ces
dernières années.
Les rebelles Houthis, qui occupent la capitale yéménite, sont en guerre
depuis plus de quatre ans contre les forces progouvernementales,
soutenues par une coalition menée par l'Arabie saoudite.
Le conflit au Yémen, qui a provoqué la pire catastrophe humanitaire du
monde actuel selon l'ONU, a poussé des millions de personnes au bord de
la famine.
Il a fait quelque 10.000 morts, en majorité des civils, selon un bilan
partiel de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Des ONG estiment
toutefois que le nombre de morts est nettement plus élevé, certaines
citant un bilan cinq fois supérieur. (AFP, 18 avril
2019)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Appel à acquitter 2 reporters chypriotes-turcs accusés
d'insulte à Erdogan
L'organisation de défense de la liberté de la presse Reporters sans
frontières (RSF) a appelé la justice de la République turque
autoproclamée de Chypre-Nord à acquitter deux journalistes jugés pour
avoir publié un dessin insultant le président turc Recep Tayyip Erdogan.
Le rédacteur en chef d'Afrika, Sener Levent, et un journaliste du
quotidien, Ali Osman Tabak, encourent jusqu'à cinq ans de prison pour
cette caricature montrant une statue grecque urinant sur le chef de
l'Etat turc, indique RSF dans un communiqué transmis à l'AFP dimanche.
Initialement publiée par des internautes sur les réseaux sociaux à
l'occasion d'un déplacement en Grèce de M. Erdogan en 2017, ce dessin
avait été reproduit dans Afrika accompagné du commentaire: "vu à
travers des yeux grecs".
MM. Levent et Osman Tabak sont jugés à Nicosie pour diffamation,
insulte et "incitation à la haine contre un dirigeant étranger".
Ils rejettent ces accusations. Leur défense, pour qui ces poursuites
constituent une menace à la liberté d'expression, a indiqué à l'AFP
qu'elle plaiderait l'acquittement lundi, après le réquisitoire du
procureur.
Le jugement sera prononcé à une date ultérieure. "J'espère que la
décision du tribunal ne fera pas honte à notre société", a déclaré à
l'AFP M. Levent.
"Nous exhortons la Cour à acquitter Sener Levent et Ali Osman Tabak car
les reconnaître coupables constituerait une grave erreur et enverrait
un signal très négatif aux médias à Chypre-Nord", écrit RSF.
L'ONG souligne que les pressions se sont intensifiées sur les
journalistes de ce petit territoire qui n'est reconnu que par la
Turquie et où sont stationnés plus de 30.000 soldats turcs.
Et ce "au moment où Ankara maintient une énorme pression sur les médias
turcs", souligne RSF.
Depuis 1974, la partie de nord de Chypre est considérée
internationalement comme occupée par la Turquie. Cette dernière y est
intervenue militairement en réaction à une tentative de coup d?Etat
menée par des Chypriotes-grecs voulant unir l?île à la Grèce contre la
volonté des Chypriotes-turcs.
M. Levent fait l'objet d'un autre procès pour un article qui
critiquait, début 2018, l'offensive turque contre une milice kurde en
Syrie. Après des critiques de M. Erdogan contre Afrika, le siège du
journal à Nicosie avait été caillassé par des nationalistes turcs.
(AFP, 21 avril 2019)
Immigration
/ Migration
Emir Kir compare la Belgique à l'Allemagne nazie
Le bourgmestre de Saint-Josse-ten-Noode Emir Kir (PS) a dénoncé sur une
chaîne saoudienne les contrôles et les descentes de police effectués à
Bruxelles dans le cadre du Plan Canal après les attentats. Selon lui,
certaines pratiques sont similaires à celles utilisées à l'époque par
l'Allemagne nazie.
Dans une interview accordée à la chaîne d'information saoudienne
Al-Arabiya, Emir Kir s'est dit "scandalisé" par "l'utilisation abusive
des services de l'Etat pour contrôler des mosquées, des magasins, des
night shops, des entreprises" dans les communes autour du canal.
Selon lui, les contrôles et les descentes de police effectués dans le
cadre du plan sécuritaire mis en place par l'ancien ministre de
l'Intérieur Jan Jambon (N-VA) sont "une vraie discrimination par
rapport à la Constitution" et cibleraient uniquement la population
issue de l'immigration, en particulier la communauté musulmane.
Le bourgmestre socialiste va même plus loin et ose sans gêne aucune la
comparaison avec le Troisième Reich d'Adolf Hitler. Il évoque notamment
le "fichage des enfants musulmans fréquentant des écoles coraniques."
"Cela nous rappelle une autre période de notre histoire européenne, où
les Allemands, pour connaître l'identité des juifs, avaient commencé le
fichage avant de les envoyer dans les camps de la mort", déclare ainsi
Emir Kir qui a partagé la séquence sur sa page Facebook. (Le Vif L'Express, 25
avril 2019)
Procurations
abusives à un
candidat turc sur la liste PS à Schaerbeek
Le parquet de Bruxelles a ouvert une information judiciaire relative à
une tentative de fraude aux procurations électorales à Schaerbeek,
selon une information de la RTBF jeudi, confirmée par le parquet. Les
suites données à cette plainte n'ont pas encore été communiquées.
Le service population s'est inquiété de dépôts inhabituels de
procurations et a fait valoir ses suspicions au collège de Schaerbeek,
qui a alors décidé de déposer une plainte contre X devant le parquet de
Bruxelles, fin septembre dernier, peu avant les élections communales
d'octobre.
"C'est un premier dépôt d'une vingtaine de procurations, suivi d'un
second d'une cinquantaine de procurations, qui a inquiété le service
population", raconte Marc Weber, chef de cabinet du bourgmestre Bernard
Clerfayt. "Comme les personnes - des Turcs ou des Turcs de Bulgarie -
avaient réservé des séjours vers la même destination dans une même
agence de voyage, le service population a alors demandé les preuves de
paiement pour vérification". Ces dernières n'ont pas pu être fournies.
Dans ce dossier, le nom du conseiller communal PS Ibrahim Dönmez a été
cité. "La personne qui est venue à la maison communale a dit que celui
qui lui avait demandé de porter ces procurations était un certain
monsieur Dönmez", explique Marc Weber. "Nous n'avons pas plus
d'informations." Il précise que la plainte a été déposée contre X et
que "c'est à la justice de faire son travail d'enquête".
Ibrahim Dönmez, 9e candidat sur la liste PS-sp.a, avait réalisé le 4e
meilleur score de celle-ci. Matthieu Degrez, alors tête de liste,
remarque que si la justice a des éléments, elle ouvrira une instruction
judiciaire, comme cela a été le cas dans le dossier de fraude aux
procurations électorales à Neufchâteau, pour lequel 21 personnes, dont
le bourgmestre cdH Dimitri Fourny, ont été inculpées. "Quand il y a une
plainte, le parquet décide soit de classer sans suites soit d'ouvrir
une information judiciaire. Tant qu'aucune instruction judiciaire n'est
ouverte, je ne vois donc pas la plus-value de revenir sur cette
affaire, si ce n'est pour répéter que le nom d'Ibrahim Dönmez a été
mentionné. (...) Ces rumeurs avaient été fermement démenties à l'époque
par l'intéressé. Revenir avec une information pareille à un mois des
élections vise à nuire."
Ibrahim Dönmez est candidat aux Régionales à Bruxelles sur la liste PS
et Bernard Clerfayt tirera la liste Défi. Ce n'est cependant pas le
cabinet du bourgmestre qui a directement communiqué d'initiative, mais
la RTBF qui fait valoir l'ouverture d'une information judiciaire.
(Medias belges, 19 avril 2019)
Près d'une centaine d'organisations salafistes en
Belgique
La Sûreté de l'Etat recense environ 100 organisations salafistes en
Belgique, tant des mosquées que des centres religieux ou
d'enseignement, évoque De Tijd jeudi.
Le service de renseignement a identifié parmi toutes ces organisations
plusieurs indicateurs préoccupants comme le fait qu'un imam salafiste
assure le prêche, que les directeurs sont des partisans du salafisme,
que les lieux sont financés par une organisation salafiste ou que les
visiteurs s'inscrivent dans la mouvance salafiste.
Il n'y a pas de données chiffrées annuelles sur les organisations
salafistes. Mais en Belgique "il y a effectivement une augmentation de
groupes et initiatives liés au salafisme", a répondu la Sûreté de
l'Etat à une question parlementaire adressée au ministre de la Justice
Koen Geens.
Toutefois, l'organisme public nuance ses conclusions. La production
conséquente de messages salafistes sur internet offre plus de
visibilité à ce courant qu'aux voix modérées de l'Islam. Or seule une
minorité est concernée au sein de la population musulmane en Belgique. (Belga , 18 avril 2019)
Call
for solidarity with political
prisoners in Turkey
The growing
political repression in Turkey continues to target all segments of the
society, in the first place the Kurdish people.
Under the
dictatorial regime put into practice by president Recep Tayyip Erdoğan
and his party AKP, tens of thousands of people have been arrested or
even killed by security forces in the last 3 years just because they
think otherwise than Erdoğan. Thousands of people have been taken into
custody for their social media posts or comments, while torture in
detention centers or prisons has become part of the routine. Around 150
thousand were sacked from their jobs under emergency rule without the
right to appeal the decisions. Thousands of people had to leave the
country due to political repression and moved mainly to European
countries.
Despite the
huge crackdown on democratic rights and the attempts to silence the
whole society, the peoples of Turkey do not submit to the regime and
continue to wage a determined resistance. Women are leading the
struggle. Tens of thousands of women took to the streets on 8 of March
to defend “the right to live” against male violence, but faced police
violence. While Erdoğan keeps repeating that he does not believe into
gender equality, each day 4 women are killed by men in Turkey.
Leyla Güven
is
one of those women who courageously continues to resist the regime. She
is one of the 67 MPs of Turkey’s third biggest party, HDP (People’s
Democratic Party), elected in the elections of 24 June 2018. She became
a candidate in the elections while she was in the prison and elected by
receiving the %90 of the votes in her constituency.
HDP is a
party
that struggles for a democratic and peaceful solution of the biggest
problem of the country, that is, the Kurdish question. The ex-
co-presidents of the party, Figen Yuksekdag and Selahattin Demirtaş and
its 11 deputies are in prison. More than 3000 members of the party,
including members of its leadership as well as its 96 mayors elected in
the Kurdish region are also under custody.
Leyla Güven
was
arrested on 31 January 2018 and has been denied a release despite her
being elected as an MP. Under very restricted conditions, especially
without communication with the outside world, she started a hunger
strike on 4 November 2018 to protest the isolation imposed on political
prisoners.
Leyla Güven
draws attention to the fact that the dictatorial regime in Turkey was
built through massive detentions and isolation of the political
prisoners from the rest of the society as well as repressing even the
minimum democratic demands of the Kurdish community. She believes that
the only possible way to break down these repressions and to open the
way to democracy is to insist on a democratic and peaceful solution of
the Kurdish question.
Güven
thinks
the way for a peaceful solution can only be opened by lifting the
isolation imposed on the Kurdish People’s Leader Abdullah Öcalan, who
is denied visits from family members and his lawyers since the spring
of 2015. Leyla Güven demands the end of the isolation, which is defined
by many international conventions as torture. Güven demands that Turkey
complies with these international conventions, which it has already
ratified as well as with its own constitution, and lifts the isolation
imposed on Öcalan.
Breaking
the
isolation system imposed on political prisoners, starting with the
isolation of Öcalan, is the main condition for democracy and peace in
Turkey today. The development of democracy in Turkey and the solution
of the Kurdish question has further dimensions like peace in the Middle
East and stability in Europe. The world has witnessed in the last years
that unless the Kurdish question becomes solved in democratic and
peaceful terms in Turkey, the civil war in Syria, which continuously
produces new jihadist groups and thereby new migration waves, cannot be
brought to a political solution.
Leyla Güven
struggles not only for the people of Turkey but of the Middle East in
general, for their equal, peaceful and free co-existence in their own
lands. At the time of the defeat of ISIS, to achieve this peace is of
utmost importance. This chance for peace should not be missed.
Leyla Güven
and
thousands of political prisoners resist against political repressions
and isolation, and call on all of us to support their struggle for
peace and democracy. Whereas Erdoğan and the AKP regime continues to
close its eyes to the hunger strikes initiated by Güven and joined by
thousands in Turkey’s prisons, European and Kurdish cities.
14 people,
including politicians and journalist are on hunger strike in Strasbourg
since 17 December 2018. The hunger strikes in Turkey’s prisons started
on 16 December 2018 with the participation of 30 political prisoners.
They were joined by around 10 thousand prisoners on 1 March 2019. Some
ex-MPs are also among the hunger strikers in the prisons, while 3 other
HDP MPs started hunger strikes on 3rd of March in Diyarbakir/Amed.
These people are resisting against the dictatorial regime by their bare
bodies. And they have a single demand: Lift the isolation, allow Öcalan
to speak to his lawyers and give peace a chance!
We see the
demand of Leyla Güven and the other hunger strikers as a basic
democratic demand and make it our own. We see ourselves responsible to
contribute to the struggle of the Kurdish people and democratic forces
of Turkey for democracy, human rights, justice and peace.
In
solidarity
with the hunger strikers, we, individuals and organisations originating
from Turkey and Kurdistan as well as Belgian progressive and
anti-facists individuals and organisations gathered together in the
platform Let Leyla Live .
We defend
Leyla
Güven’s and other hunger strikers’ right to live and support their
demands. We call on all the concerned Belgian and European institutions
and politicians to hear the voice of Leyla Güven and to take concrete
actions, addressing the Turkish government to demand that she lives. We
call on the Belgian public to be in solidarity with this struggle for
democracy and peace.
List of
signatories:
https://www.facebook.com/fondation.info.turk/posts/10157489328698641
Manifestation à Bruxelles: Libérez les
avocats turcs emprisonnés
À l’occasion de la Journée de l’avocat en Turquie, nous nous
mobiliserons vendredi 5 avril devant le consulat turc de Bruxelles.
Le 20 mars dernier, 18 avocats turques ont été condamnés à des peines
allant de trois à 18 ans d’emprisonnement. Tous les avocats et avocates
poursuivis sont membres soit de l’Association des avocats progressistes
soit du Bureau des droits du peuple. Ils sont accusés d’être membres ou
dirigeants du groupe armé Parti-Front révolutionnaire de libération du
peuple (DHKP-C).
Ces condamnations ont été rendues aux termes d’un procès inique. Les
accusations reposent en effet sur des preuves très douteuses, fondées
sur les déclarations de témoins, certains dont l’identité est tenue
secrète. Au cours du procès les avocats des avocats accusés ont parfois
été interdits d’entrer en salle d’audience et le juge a rendu son
verdict sans avoir entendu les plaidoiries sur le fond.
Cinq des avocats en détention provisoire ont entamé une grève de la
faim le 24 janvier 2019 pour protester contre les atteintes à leur
droit à un procès équitable commises pendant les procédures. Ces
avocates et avocats doivent être libérés.
Rejoignez la manifestation co-organisée par le Syndicat des avocats
pour la démocratie, AIBF et AIVL le 5 avril pour soutenir les avocates
et avocats turcs victimes de violation à leur droit fondamental à un
procès équitable et à la liberté d’expression.
Infos :
Quand ? Le vendredi 5 avril - de 12h30 à 13h30
Où ? Devant le consulat de Turquie (Rue Montoyer 4, 1000 Bruxelles)
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