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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

45th Year / 45e Année
Novembre
 
2019 November
N° 495
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 588 69 53
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
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Interior politics
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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events



45 ans riches en apprentissage, leçons de français, leçons de vie...
Que d'émotions, regards, paroles, larmes, rires partagés...
Que d'envies d'émancipation, de lutte, de dignité, de justice, d'égalité ressenties…
Carrefour de citoyens du monde, citoyens en quête d'humanité....



Droits de l'Homme / Human Rights

Un procureur réclame de la prison pour le président d'Amnesty en Turquie
HRW: La "zone de sécurité" turque en Syrie dangereuse pour les civils
Un dissident iranien abattu dans une rue d'Istanbul

Un avocat de l'ambassade d'Allemagne arrêté en Turquie
Father of Rabia Naz Taken to Police Station
Le procès de 18 étudiants après une marche pro-LGBTI aussitôt ajourné
La mort à Istanbul du principal soutien des Casques blancs syriens

Un secouriste birman tué dans un bombardement des forces pro-Ankara

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Writer and Academic Fikret Başkaya Acquitted
Des journalistes condamnés contre l'avis d'un haut tribunal
Police Raid Journalist Gümüş's House
Reprise du procès d'un mathématicien enseignant en France
Report by Press Organizations on Status of Press Freedom in Turkey

Full list of 196 detained and condemned journalists in Turkey
Journalist Coşkun: All Digital Material and Videos Confiscated
PEN: Turkey is Prison of Writers and Journalists
‘Terrorist propaganda’ charges against Fikret Başkaya must be dismissed
Statement of Support for Grup Yorum Music Band by 134 Intellectuals
L'UE dénonce la nouvelle arrestation du journaliste Ahmet Altan
Le journaliste Ahmet Altan de nouveau arrêté

Internet is 'Not Free' in Turkey, Says Freedom House Report
La mort lente mais inéluctable de la presse indépendante
Libération de deux intellectuels condamnés pour le putsch manqué
Nouveau livre d'Erol Özkoray en vente le 4 novembre 2019

AI: Hundreds arrested in crackdown on critics of military offensive
La fiancée de Khashoggi appelle le G20 à agir pour la liberté de la presse

Kurdish Question / Question kurde

Violents combats entre forces kurdes et proturcs près d'une ville clé
Dismissed Suruç Co-Mayor Hatice Çevik Arrested
HDK Women’s Assembly: 240 Women Politicians Behind Bars

4 nouveaux maires prokurdes démis de leurs fonctions
Elected Mayors of 20 Municipalities Replaced with State-Appointed Trustees So Far
'HDP Youth Assembly Members Tortured in Detention'
81 Percent of Diyarbakır, Van and Mardin Say 'No' to Trustees

Des Kurdes caillassent les blindés d'une patrouille russo-turque
Trustees Appointed to 15 HDP Municipalities Since Local Elections on March 31
Un nouveau maire prokurde arrêté pour "terrorisme"

Italie: des milliers de manifestants en faveur des Kurdes syriens
En solidarité avec la Syrie, les Kurdes d'Irak n'achètent plus turc
Les forces kurdes rejettent un appel à intégrer l'armée syrienne

Minorités / Minorities

Une résolution sur le génocide arménien de nouveau bloquée au Sénat américain
En Syrie, les derniers Assyriens s'inquiètent de l'avancée turque
Armenia Slams Erdoğan: He Deprives the Victims of Their Historic Homeland

Un allié de Trump bloque une résolution sur le génocide arménien au Sénat
Assyrian Genocide Monument Unveiled in Pohlheim, Germany
Un responsable américain dénonce le "nettoyage ethnique" de la Turquie en Syrie

La reconnaissance du génocide arménien : état des lieux
Erdogan: "La reconnaissance américaine n'a aucune valeur"

La Chambre des représentants des Etats-Unis reconnaît le "génocide arménien"


Politique intérieure/Interior Politics

Halloween flash mob in Nuremberg: Terrorist Erdoğan
Demirtaş: Those Who Support the War Owe Self-Criticism to People

Forces armées/Armed Forces

La Turquie n'a pas acheté des missiles russes pour "les garder dans un carton"
La Turquie teste des systèmes russes malgré les menaces américaines
Ankara pourrait lancer de nouvelles actions dans le nord de la Syrie
La Turquie activera ses missiles antiaériens russes, réitère Ankara
Ankara prête à acheter des Patriot américains, sans renoncer aux S-400
Un manifestant syrien tué par les forces turques

Retrait kurde achevé dans le nord, premiers combats entre Syriens et Turcs


Affaires religieuses / Religious Affairs
 
11 jihadistes français renvoyés "tout début décembre"
Ankara dit détenir le commanditaire d'attaques en Allemagne et Russie
L'EI a profité de l'offensive turque en Syrie pour se regrouper

17 étrangers soupçonnés de liens avec l'EI arrêtés
Erdogan affirme que la Turquie a arrêté une femme de Baghdadi
Arrestation en Turquie d'une jihadiste belge évadée d'un camp en Syrie
Une soeur de Baghdadi arrêtée par les Turcs en Syrie

Voile: la Turquie condamne un vote du Sénat en France

Socio-économique / Socio-economic

L'énigmatique réapparition de disparus en Turquie
Violences contre les femmes: une marche dispersée de force à Istanbul

VW ne construira pas d'usine turque près d'un "champ de bataille"
These are the Days of Apocalypse for Hasankeyf and Tigris Valley


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

La Turquie accuse Macron de "parrainer le terrorisme" en Syrie
Washington et les Européens étalent leurs divisions sur les jihadistes en Syrie
Expulsion de jihadistes: le RN pour un "refus définitif" de la Turquie dans l'UE

Ankara renverra à partir de lundi les membres étrangers de l'EI dans leurs pays
Orban et Erdogan affichent leur entente à Budapest

Colère d'Ankara après la résolution française contre son offensive
L'Assemblée unanime pour condamner l'offensive turque


Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Pompeo juge "inquiétant" le test par la Turquie des systèmes de défense russes

Erdogan shows anti-Kurdish video to senators at White House
Evasif sur la Syrie, Trump loue le travail de son "ami" Erdogan

Erdogan va bien rencontrer Trump à Washington le 13 novembre
L'opération militaire en Syrie, une équation qui se complique pour Washington

Première patrouille américaine à la frontière syro-turque depuis 3 semaines

Relations régionales / Regional Relations

Libye: nouvel accord militaire entre la Turquie et le gouvernement de Sarraj
17 morts dans l'explosion d'une voiture piégée dans une zone sous contrôle turc
Au Qatar, Erdogan appelle à une résolution rapide de la crise du Golfe

Un attentat fait 9 morts dans le nord sous contrôle turc en Syrie
Trois morts dans une attaque attribuée aux forces kurdes

Attentat dans une ville sous contrôle turc en Syrie: 19 morts
Assad: "très probable" qu'Ankara soit derrière la mort de Le Mesurier
Huit morts dans l'explosion d'un véhicule piégé en Syrie

Jordanie, Turquie et Emirats arabes unis ont violé l'embargo sur les armes
Au moins 13 morts dans l'explosion d'une voiture piégée à Tal Abyad
Début des patrouilles turco-russes dans le nord-est de la Syrie
Pour Assad, la Turquie ne doit pas être un "ennemi", sauf Erdogan...

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Le chef de l'ONU envisage des discussions informelles à Chypre
Marche pour la réunification avant un sommet des dirigeants de Chypre
La Grèce regrette le "chantage" de la Turquie sur les migrants
Mitsotakis accuse l'UE de considérer la Grèce comme un "parking" pour migrants

Forages illégaux à Chypre : l'UE affine son cadre de sanctions contre la Turquie

Immigration / Migration

Premier retour de réfugiés dans le Nord-Est syrien depuis la Turquie

Expulsée de Turquie, une femme mise en détention en Allemagne
Expulsé de Turquie, un salafiste arrêté en Allemagne
Un jihadiste américain bloqué à la frontière Turquie/Grèce renvoyé aux Etats-Unis
50.000 migrants expulsés d'Istanbul depuis juillet
In a First, a Politician Originating from Turkey Elected Mayor in Germany

Une femme turque, Funda Oru, élue vice-présidente du SP.A
Ankara veut renvoyer dans leurs pays les jihadistes capturés en Syrie



Droits de l'Homme / Human Rights

Un procureur réclame de la prison pour le président d'Amnesty en Turquie


Un procureur turc a requis mercredi des peines de prison pour plusieurs défenseurs des droits humains, dont le président de la branche locale d'Amnesty International, jugés pour "terrorisme" dans un procès décrié par les ONG.

Un procureur d'Istanbul a demandé la condamnation pour "appartenance à une organisation terroriste" de Taner Kiliç, président honoraire d'Amnesty International en Turquie incarcéré en juin 2017, puis remis en liberté conditionnelle en août 2018, a indiqué l'ONG sur Twitter. Ce chef d'accusation est passible de 15 ans d'emprisonnement.

Accusé par les autorités turques d'appartenir au mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, désigné par Ankara comme le cerveau du putsch manqué de l'été 2016, M. Kiliç comparaissait avec 10 autres défenseurs des droits humains, dont une ancienne directrice d'Amnesty.

Le procureur a requis des condamnations pour "aide à un groupe terroriste sans appartenance" contre cinq des dix accusés jugés aux côtés de M. Kiliç, et demandé l'acquittement des cinq autres, parmi lesquels un Allemand et un Suédois, ont également indiqué des médias turcs.

Dans un communiqué, Amnesty a dénoncé "un procès pour +terrorisme+ absurde", demandant à ce que son président honoraire soit acquitté.

Devant les juges, l'avocat de M. Kiliç a affirmé qu'il n'y avait "aucun élément dans le dossier" étayant les accusations à l'encontre de son client.

La pièce principale du dossier d'accusation est l'utilisation par Taner Kiliç de la messagerie ByLock, une application de communication cryptée utilisée par les partisans de Gülen, selon Ankara.

Un rapport de police a néanmoins révélé l'année dernière que M. Kiliç ne possédait pas cette application sur son téléphone.

Les juges ont fixé la prochaine audience du procès au 19 février 2020.

Pour nombre d'ONG, ce procès illustre le durcissement des autorités turques contre la société civile dans un contexte plus large d'érosion des libertés depuis le putsch manqué en 2016.

Après la mise en échec du coup de force militaire, le gouvernement turc a lancé des purges massives qui ont conduit à l'incarcération de dizaines de milliers de personnes, dont des journalistes critiques et des acteurs de la société civile. (AFP, 27 novembre 2019)

HRW: La "zone de sécurité" turque en Syrie dangereuse pour les civils

Human Rights Watch a dénoncé mercredi des "exécutions sommaires" et des "expropriations" perpétrées dans une "zone de sécurité" établie par la Turquie dans le nord de la Syrie pour rapatrier des réfugiés installés sur son territoire.

A la faveur d'une offensive lancée le 9 octobre, la Turquie et des supplétifs syriens ont conquis une bande frontalière dans le nord syrien longue de 120 km et profonde de 30 km, y établissant de facto une "zone de sécurité" après en avoir chassé des combattants kurdes syriens.

"La Turquie devrait enquêter sur des violations des droits humains, qui sont dans de nombreux cas de potentiels crimes de guerre, dans les territoires qui sont actuellement sous son contrôle effectif", a indiqué Human Rights Watch (HRW), détaillant les exactions commises par les supplétifs syriens.

"Exécuter des individus, piller des propriétés, empêcher les déplacés de retourner dans leurs maisons sont des preuves accablantes qui montrent pourquoi la +zone de sécurité+ proposée par la Turquie ne sera pas sûre", a asséné dans un communiqué Sarah Leah Whitson, directrice Moyen-Orient- Afrique du Nord de HRW.

L'objectif affiché par Ankara est de rapatrier une partie des 3,6 millions de réfugiés syriens accueillis par la Turquie depuis 2011.

Le territoire a été conquis au terme d'une offensive ayant tué 150 civils et déplacé plus de 300.000 personnes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Mme Whitson accuse "les groupes qu'utilise (la Turquie) pour administrer le territoire de commettre eux-mêmes des abus contre les civils et des discriminations sur des bases ethniques".

L'organisation internationale basée à New York a indiqué que les combattants pro-Ankara n'étaient pas en mesure d'éclaircir le sort de travailleurs humanitaires portés disparus alors qu'ils étaient engagés dans la zone.

Vendredi, environ 70 réfugiés Syriens, dont des femmes et des enfants, ont traversé la frontière pour rallier le territoire sous contrôle turc dans le nord syrien, selon l'agence de presse étatique turque Anadolu.

Plusieurs ONG accusent néanmoins la Turquie de renvoyer de force depuis plusieurs mois des réfugiés syriens vers leur pays en guerre. A plusieurs reprises, le président Recep tayyip Erdogan s'est voulu rassurant sur le caractère "volontaire" des retours en Syrie.
(AFP, 27 novembre 2019)

Un dissident iranien abattu dans une rue d'Istanbul

Un Iranien qui dirigeait un réseau d'informations opposé au pouvoir de Téhéran a été tué par balles dans une rue d'Istanbul à la mi-novembre, ont rapporté lundi des médias turcs.

Mesut Molavi est mort des suites de ses blessures après qu'un homme, dont l'identité n'est pas encore connue, a tiré une dizaine de coups de feu sur lui le soir du 14 novembre, selon l'agence de presse DHA.

Des douilles ont été trouvées sur la scène du meurtre, selon la même source. Des images diffusées par une autre agence, IHA, semblent montrer le moment du meurtre.

Molavi dirigeait depuis mars 2018 un groupe sur l'application cryptée Télégram appelée "Boîte Noire", comptabilisant plus de 18.000 membres, qui rassemble des documents prétendant "révéler la corruption, les meurtres, et les dossiers secrets de la République islamique" d'Iran.

Il affirmait disposer de contacts au sein des Gardiens de la Révolution iraniens.

Des sources policières turques citées par DHA ont affirmé qu'une enquête était en cours pour élucider ce meurtre, ajoutant ne pas disposer à ce stade d'informations sur les activités de la victime.

Dans un tweet posté il y a plusieurs mois, Molavi s'inquiétait de ce qu'il risquait d'être tué avant de pouvoir "éradiquer les dirigeants de cette mafia corrompue".
(AFP, 25 novembre 2019)

Un avocat de l'ambassade d'Allemagne arrêté en Turquie

Un avocat turc travaillant pour l'ambassade d'Allemagne à Ankara a été arrêté en septembre, a déclaré mercredi une source au ministère allemand des Affaires étrangères, qualifiant d'"incompréhensible" la mesure des autorités turques.

L'affaire intervient à un moment où les relations entre la Turquie et l'Allemagne, pays où vivent quelque trois millions de Turcs, ont été tendues par la récente intervention militaire d'Ankara dans le nord-est de la Syrie contre les forces kurdes locales et aussi par la menace de la Turquie de permettre à de nouvelles vagues de réfugiés du conflit syrien de passer en Europe.

"L'avocat de notre ambassade à Ankara a été arrêté à la mi-septembre", a déclaré à l'AFP la source au ministère des Affaires étrangères, confirmant une information de l'hebdomadaire allemand Der Spiegel. "Sa détention est incompréhensible pour nous."

L'avocat fournissait à la mission diplomatique allemande "un soutien indiscutablement acceptable", a précisé cette source. L'Allemagne oeuvre "intensivement" à "dissiper les allégations" pesant sur cet avocat et à obtenir sa remise en liberté, a-t-elle dit.

Selon Der Spiegel, l'avocat soupçonné d'espionnage par les autorités turques assistait l'ambassade dans des recherches sur des citoyens turcs ayant déposé des demandes d'asile politique en Allemagne.

Des responsables allemands "craignent que des données sensibles et les dossiers entiers de jusqu'à 50 demandeurs d'asile ne soient parvenus au service de renseignement turc".

Certaines des personnes concernées sont des activistes kurdes et des fidèles du prédicateur Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis et accusé par le président turc Recep Tayyip Erdogan d'avoir organisé la tentative de coup d'Etat contre lui en 2016.
(AFP, 21 novembre 2019)

Father of Rabia Naz Taken to Police Station

Şaban Vatan, whose 11-year-old daughter Rabia Naz Vatan suspiciously lost her life in Eynesil, Giresun, has announced that the police came to bring him to a police station to depose. Şaban Vatan has been struggling to solve the suspicious death of his daughter since her death.

Sharing a brief message on Twitter, Vatan said, "The police have come to take me, they have come to home. They will take my deposition."

Journalists Canan Coşkun and Kazım Kızıl, who have been in Giresun for some time to report on the activities of the Parliamentary Commission investigating the suspicious death of Rabia Naz Vatan, were also taken into custody last night (November 13).

Journalist Tunca Öğreten announced the detention of Coşkun and Kızıl on Twitter: "Journalist Canan Coşkun and documentary filmmaker Kazım Kızıl have been taken into custody in Eynesil, Giresun! Our friends have been in the district for some time to follow the Parliamentary Commission investigating the suspicious death of Rabia Naz Vatan."

What happened?

Rabia Naz Vatan was found injured in front of her home in Eynesil, Giresun on April 13, 2018. While the police records said that the girl committed suicide by jumping from the terrace of her family's home, her father claimed that she was killed.

"A car hit my daughter but the hit was not strong enough to result in her death. Those who hit Rabia Naz then brought her near my house to make the incident look like my daughter committed suicide. My daughter lost her life because of blood loss," he said.

Vatan said that the person who hit her daughter by a car was the nephew of Eynesil Mayor Coşkun Somuncuoğlu, according to the information he obtained.

Vatan also claimed that the case was covered up after the ruling Justice and Development Party's (AKP) Giresun MP Nurettin Canikli intervened in.

Minister of Interior Süleyman Soylu met with Vatan in February on the killing of his daughter. He told bianet after that the meeting took 10 minutes.

Giresun Chief Public Prosecutor's Office said on Mach 20 that the Görele Chief Public Prosecutor's Office is currently conducting the investigation into the incident and the search for evidence is still continuing.

On March 21, Şaban Vatan was taken into custody upon the complaint of his brother and referred to a mental institution for a mental health check. Father Vatan was then released from detention the next day, on March 22.

On March 26, father Vatan deposed at the security directorate upon the criminal complaint of AKP MP Nurettin Canikli

On April 10, the Giresun Penal Court of Peace has ruled that Şaban Vatan shall be hospitalized in Samsun Mental Health Institution to determine whether he is mentally sound or not. Vatan has referred to the verdict as "a downright injustice." (BIA, 14 November 2019)

Le procès de 18 étudiants après une marche pro-LGBTI aussitôt ajourné

Le procès de 18 étudiants et d'un universitaire jugés pour avoir participé à une manifestation de soutien à la communauté LGBTI, débuté mardi à Ankara, a été ajourné à une date ultérieure.

Les étudiants et le professeur, qui comparaissent libres, sont accusés d'avoir "pris part à un rassemblement illégal" et d'avoir refusé d'obtempérer à l'ordre de se disperser. Ils risquent entre six mois et trois ans de prison.

Ces étudiants de la prestigieuse Université Technique du Moyen Orient (ODTU) à Ankara avaient pris part à cette marche en mai.

Cette année, pour la première fois depuis 2011, la direction de l'université avait interdit ce rassemblement. Certains participants avaient été interpellés après que la police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule.

Dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux peu de temps après la manifestation, on distingue la police s'en prendre violemment aux manifestants.

Amnesty International a dénoncé lundi dans un communiqué "l'absence de fondement légal de l'interdiction des +Marches des fiertés+", ces rassemblements de soutien aux communautés LGBTI (lesbiennes, gays, bis, trans et intersexes), et appelle à ce que les poursuites soient abandonnées.

Devant le tribunal, l'avocat de la défense a demandé la relaxe de tous les accusés, invoquant le fait que c'était "leur droit d'expression, leur droit de se rassembler pacifiquement" qui était jugé.

La police a refusé que les soutiens des accusés présents au procès lisent publiquement un communiqué devant le tribunal.

Vêtu d'un t-shirt aux couleurs arc-en-ciel, l'un des étudiants appelés à la barre a dénoncé "les discours de haine" omniprésents dans les médias turcs, rappelant que l'homosexualité était légale en Turquie.

"Nous avions le droit d'être là. C'était un droit constitutionnel" a-t-il déclaré devant les juges.
 Si l'homosexualité n'est pas réprimée sur le plan pénal en Turquie, l'homophobie y est en revanche répandue et se manifeste notamment par des agressions et des meurtres, selon des ONG.

Devant les juges, l'une des accusés, Melike Irem Balkan, a souligné que la manifestation s'était déroulée pacifiquement toutes les années précédentes et que l'interdiction était donc "injuste".

Egalement présent sur le banc des accusés, le professeur Mehmet Mutlu a affirmé ne pas avoir pris part à la manifestation, souhaitant seulement "protéger ses étudiants des violences de la police".

Le juge a finalement annoncé un report de l'audience au 12 mars 2020, demandant aux parties concernées de rapporter des preuves supplémentaires.

Ces dernières années, de nombreux événements concernant la communauté LGBTI ont été interdits par les autorités locales turques, qui invoquent généralement les possibles provocations et les "sensibilités sociales".
(AFP, 12 novembre 2019)

La mort à Istanbul du principal soutien des Casques blancs syriens

Le directeur de la principale organisation qui soutient les Casques blancs, les secouristes de la défense civile opérant dans les zones rebelles en Syrie, a été retrouvé mort lundi à Istanbul, a-t-on appris auprès de son bureau.

Les causes exactes de la mort de James Le Mesurier, de nationalité britannique, n'étaient pas connues dans l'immédiat et son bureau s'est refusé à tout commentaire.

"Nous sommes profondément attristés par la mort de James Le Mesurier", a réagi un porte-parole du ministère des Affaires étrangères britannique dans un communiqué transmettant ses "condoléances à sa famille et à ses amis en cette période difficile".

Selon des informations de presse, il a été retrouvé mort, avec des fractures aux deux jambes et à la tête, tôt lundi au pied de l'immeuble dans lequel se trouve son appartement.

Le bureau du gouverneur d'Istanbul a confirmé la mort de Le Mesurier dans un communiqué, affirmant qu'une enquête était en cours pour en déterminer les causes.

Citant sa femme, des sources policières turques ont affirmé que Le Mesurier "s'est mis récemment à prendre des antidépresseurs et des somnifères car il était dans un état de stress".

La police s'est présentée dans l'appartement du couple vers 02H30 GMT après avoir été alertée sur la présence d'un corps sans vie dans la rue, selon la même source.

Sur leur compte Twitter, les Casques blancs ont exprimé leur "choc et tristesse" après la mort de Le Mesurier, affirmant que "ses efforts humanitaires auprès des Syriens resteront dans notre mémoire".

Le Mesurier, un ancien officier de l'armée britannique, dirigeait l'organisation à but non-lucratif Mayday Rescue qui coordonne les dons destinés aux Casques blancs syriens et qui dispose de bureaux à Istanbul et aux Pays-Bas.

Mayday Rescue a confirmé la mort de James Le Mesurier sur Twitter et appelé les médias à "s'abstenir de spéculer sur les raisons" de sa mort.
 Le 22 octobre, le président américain Donald Trump avait validé une aide de 4,5 millions de dollars pour les Casques blancs.

Les Casques blancs, secouristes bénévoles connus pour intervenir sur les lieux bombardés afin d'en extraire les survivants, sont accusés par le régime syrien et son allié russe de soutenir les rebelles des zones dans lesquelles ils interviennent.

Le ministère russe des Affaires étrangères a ainsi affirmé le 8 novembre sur son compte Twitter que Le Mesurier "un ancien agent du MI6 (les services britanniques)" avait "des connexions avec des groupes terroristes".

 Un film consacré aux Casques blancs a obtenu l'Oscar du meilleur court métrage documentaire en 2017.
(AFP, 11 novembre 2019)

Un secouriste birman tué dans un bombardement des forces pro-Ankara

Un secouriste birman de l'organisation médiale Free Burma Rangers a été tué dimanche par un bombardement des forces pro-Ankara dans le nord de la Syrie, où la Turquie a engagé une opération militaire, a annoncé l'ONG dans un communiqué.

Le secouriste et vidéaste était originaire de Birmanie et a été tué par un tir d'obus des forces turques ou des rebelles syriens qui les épaulent, selon un communiqué publié sur le site Internet des Free Burma Rangers (FBR), ONG fondée par un vétéran de l'armée américaine.

Après avoir lancé une offensive le 9 octobre dans le nord syrien contre la milice kurde des Unités de protection du Peuple (YPG), la Turquie et des supplétifs syriens ont suspendu leur opération, mais des combats sporadiques se poursuivent.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) et les forces kurdes ont confirmé le drame survenu dans le village de Rachidiya, près de la localité de Tal Tamr.

L'obus est tombé "à environ 10 mètres" d'une position où l'ONG soigne les blessés, selon le communiqué des FBR, qui précise qu'un traducteur irakien de l'organisation a été blessé et hospitalisé mais que "son état est stable".

"Les combats se poursuivent et nous allons continuer à fournir des soins médicaux", souligne l'organisation.

Le FBR a été créée en Birmanie en 1997, avec un slogan tiré d'un verset de la Bible qui invite les gens à "prêcher la bonne nouvelle aux pauvres" et à "aider les opprimés".

L'organisation était impliquée en Syrie dans les secours dans la région de Baghouz (est), où les forces kurdes ont mené leur ultime offensive en mars contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI). L'ONG était également déployée en Irak au moment des batailles contre l'EI.

L'offensive de la Turquie lui a permis de prendre le contrôle d'une bande de territoire de 120 km de longueur et d'une trentaine de km de profondeur allant de Tal Abyad à Ras al-Aïn.

L'opération militaire a fait des centaines de morts et déplacé des dizaines de milliers de personnes. Mais elle a été interrompue après deux accords négociés par Ankara, d'abord avec Washington, puis avec Moscou le 22 octobre.

Les développements dans le nord de la Syrie illustrent la complexité du conflit qui a fait plus de 370.000 morts depuis 2011 et implique de multiples belligérants, avec des alliances en constante évolution.
(AFP, 3 novembre 2019)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Writer and Academic Fikret Başkaya Acquitted

Charged with "propagandizing for a terrorist organization" due to his article from three years ago, Chair and Founder of Turkey and the Middle East Forum Foundation Fikret Başkaya has been acquitted in his third hearing at the Ankara 21st Heavy Penal Court today (November 22).

Speaking to bianet about the verdict of acquittal, his attorney Levent Kanat has stated, "This verdict will hopefully prevent new lawsuits to be filed against freedom of expression, oppression of the judiciary and threats of penalties. Such cases is an outrage for freedom of expression."

Announcing his opinion as to the accusations in the previous hearing, the prosecutor requested that Başkaya be penalized for "propagandizing for a terrorist organization" as per the Article 7/2 of the Anti-Terror Law (TMK) and given a prison sentence of up to 7.5 years.

'It is a way of demonizing political dissidents'

Making a statement in his third hearing today, Fikret Başkaya said, "Counter-terrorism is a way of destroying limited rights and freedoms, demonizing political dissidents and making them less effective, rather than eliminating something evil. Creating terrorist organizations and realizing other objectives by struggling against them is an imperialist practice.

"Even shopkeepers are declared as terrorists. Freedom of expression is violated in Turkey under the name of counter-terrorism. It can be offered to change the name of the Anti-Terror Law as anti-freedom of expression law.

"My article in question does not have the elements of the offense charged, propagandizing for a terrorist organization or inciting to commit crimes. Why does the current bigoted ideology ban freedom of expression? To protect the interest of the dominant class. A regime that bans free thought and freedom of expression rots and collapses.

"One must question and name things to penetrate into their reality. The raison d'etre of an intellectual is to question. Telling the truth always has a price in class societies and this price is paid by intellectuals."

'Charged with terror propaganda by cherry-picking'

Levent Kanat, the attorney of Başkaya, stated that the unlawful practices during his investigation and prosecution were not heeded by the prosecution.

Lawyer Kanat also added that, independently of the charge filed by the indictment, there were also accusations against his political convictions. Kanat said that the article in question was not specifically about the Republic of Turkey, but about the concept of state as a whole:

"They charged him with propagandizing for a terrorist organization by cherry-picking from the article. Is there a naked propaganda? Are the violent acts of the organization praised? No. Bringing its subjective political mindset into judicial practice, the prosecution brings a charge of propagandizing for an organization whose name is not even mentioned in the article. I request that you give a verdict that protects freedom of expression."

Announcing its verdict after the statements, the court has ruled that writer and academic Fikret Başkaya shall be acquitted.
What happened?

A lawsuit was filed against writer and former academic Fikret Başkaya on charge of "propagandizing for a terrorist organization" as per the Article 7/2 of the Anti-Terror Law (TMK) due to his article "The Real Terror is the State Terror' published on the website of Free University (ozguruniversite.org), which is affiliated with the Turkey and Middle East Forum Foundation.

In addition to this article published on November 7, 2016, the photographs found during the search of his house and his articles were also cited the justification for the lawsuit.

About Fikret Başkaya

Başkaya was born in 1940 in Denizli province. He graduated from the departments of finance and economy in the Faculty of Political Sciences at Ankara University. He completed his doctorate studies at universities of Paris and Poitiers. He did a lot of studies on underdevelopment, imperialism and problems in transition from capitalism to socialism.

After he returned to Turkey, he was exiled to Oltu, Erzurum being considered "unfavorable private" from Officer Candidate School where he was doing his mandatory military service. He worked as a researcher at various institutions after his military service ended. He gave economy lectures at Social Services Academy for a while.

He was sentenced to 20 months for opposing to Law on Anti-Terror due to his book called "Paradigmanın İflası" as he was an academic member in the Faculty of Economics at Abant İzzet Baysal University. He did time in Haymana Closed Prison.

In 2004, Başkaya faced up to 3 years in prison on charge of "insulting legal personality of the state" due to his articles he included in his book called "Akıntıya Karşı Yazılar" (Articles Against the Current". Ankara 2nd Criminal Court of First Instance ordered his acquittal ruling that Başkaya "remained within the limits of criticism" in 2005.

In 2006, the Ministry of Culture and Tourism included Başkaya's book "Paradigmanın İflası" in its audiobook project. Başkaya has been giving lectures at Özgür Üniversite (Free University), which he founded, since 2007.
(BIA, 22 November 2019)

Des journalistes condamnés contre l'avis d'un haut tribunal

Un tribunal turc a maintenu jeudi des peines de prison prononcées contre d'anciens journalistes du quotidien d'opposition Cumhuriyet, allant contre l'avis de la Cour de cassation qui avait invalidé une précédente condamnation.

La cour a maintenu les condamnations de 12 ex-collaborateurs et dirigeants de Cumhuriyet à des peines allant jusqu'à plus de huit ans de prison pour avoir "aidé des groupes terroristes", selon une correspondante de l'AFP au tribunal.

Un treizième accusé, l'éditorialiste francophone Kadri Gürsel, a en revanche été acquitté.

La décision de la cour n'est pas assortie d'un mandat de dépôt, ce qui signifie que les journalistes, qui comparaissaient libres, ne devraient pas retourner en prison.

Les nouvelles peines prononcées jeudi vont à l'encontre d'une décision prise en septembre par la Cour de cassation --l'instance d'appel suprême en Turquie-- d'annuler la condamnation des journalistes lors d'un premier procès en 2018, confirmée en appel.

Parmi les anciens de Cumhuriyet condamnés figurent l'ex-rédacteur en chef Murat Sabuncu, le caricaturiste Musa Kart ou encore Ahmet Sik, célèbre journaliste d'investigation devenue député d'opposition.

L'"affaire Cumhuriyet", ainsi qu'elle est désormais connue en Turquie, illustre pour les ONG l'érosion de la liberté de la presse sous la présidence de Recep Tayyip Erdogan, en particulier depuis un putsch manqué en 2016 qui a été suivi d'une répression massive.

Dans ce procès qu'ils qualifient d'"absurde", les ex-collaborateurs de Cumhuriyet sont accusés d'avoir aidé le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé "terroriste" par Ankara, ainsi qu'un prédicateur accusé par la Turquie d'avoir ourdi le putsch manqué.

Outre l'épreuve judiciaire, Cumhuriyet a traversé une difficile transition l'an dernier avec un changement brusque de l'équipe dirigeante qui s'est accompagné du départ des journalistes jugés.

"Une nouvelle fois, c'est le journalisme qui a été condamné", a réagi la directrice de l'ONG Human Rights Watch en Turquie, Emma Sinclair-Webb, après la décision du tribunal jeudi.

"C'est une nouvelle décision scandaleuse qui restera dans l'histoire comme la preuve que le système judiciaire turc est détraqué", a-t-elle ajouté à l'AFP.

La Turquie occupe la 157e place sur 180 au classement 2019 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
(AFP, 21 novembre 2019)

Police Raid Journalist Gümüş's House

The police raided the house of journalist Medina Gümüş at around 04.40 a.m. today (November 21), as part of an investigation by Adana Chief Public Prosecutor's Office.

While Gümüş could not be detained as she is currently abroad, the police searched the house in Seyhan district int he southern province of Adana.

Gümüş shared a photo of a police vehicle on Twitter, saying that her family's home was raided.

Gümüş was the editor-in-chief of the Radio Dünya, which was shut down Statutory Decree No. 668 during the state of emergency period after the 2016 coup attempt. (BIA, 21 November 2019)


Reprise du procès d'un mathématicien enseignant en France

Un procureur turc a assoupli mardi ses accusations contre un mathématicien turc enseignant en France, à la reprise de son procès pour "terrorisme" qui suscite l'indignation dans les milieux universitaires.

La deuxième audience du procès de Tuna Altinel, maître de conférences à l'Université Claude-Bernard Lyon 1, s'est tenue à Balikesir, dans le nord-ouest de la Turquie, en présence de plusieurs dizaines de partisans qui arboraient des écharpes "Touche pas à mon prof !", selon l'AFP.

A l'ouverture de son procès en juillet, M. Altinel était accusé d'"appartenir à un groupe terroriste", en l'occurrence le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui livre une guérilla en Turquie, pour avoir participé en février à la réunion en France d'une amicale kurde.

Mardi, le procureur a cependant annoncé qu'il souhaitait abandonner ce chef d'accusation pour le remplacer par celui de "propagande terroriste", passible d'une peine moins lourde.

Il s'est appuyé, pour cela, sur un texte relayé par M. Altinel sur les réseaux sociaux dénonçant les opérations menées par les forces de sécurité en 2015 et 2016 dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie et évoquant la mort de civils.

"Ce n'est pas de la propagande terroriste, mais un compte-rendu de la réalité. Je rejette ces accusations et demande mon acquittement", a rétorqué le mathématicien.

Le tribunal a renvoyé le procès au 24 janvier 2020.

Arrêté en mai alors qu'il s'était rendu en Turquie pendant ses congés, M. Altinel a été relâché en juillet après avoir passé 81 jours derrière les barreaux. Mais son passeport ne lui a toujours pas été rendu, ce qui l'empêche de rentrer à Lyon (centre-est) pour donner ses cours.

M. Altinel était également poursuivi pour avoir signé une pétition appelant à la fin des opérations dans le sud-est de la Turquie, mais a été acquitté en septembre.

Diplômé du lycée francophone Galatasaray à Istanbul, M. Altinel réside à Lyon depuis 1996.

Les milieux universitaires sont soumis à de fortes pressions en Turquie, notamment depuis la tentative de coup d'Etat du 15 juillet 2016 qui a été suivie de purges massives qui ont frappé de plein fouet les facultés.
(AFP, 19 novembre 2019)

Report by Press Organizations on Status of Press Freedom in Turkey

The report "Turkey's Journalists in the Dock: The Judicial Silencing of the Fourth Estate" prepared in collaboration among eight international press freedom and journalism organizations was shared with the public in Brussels, Belgium yesterday (November 18).

The report has been prepared based on the findings of a joint mission to Turkey in September, during which these eight organizations met with Turkey's Constitutional Court, Court of Cassation and Ministry of Justice, as well as Turkey-based civil society groups and journalists.

While the organizations have "highlighted the continued jailing of over 120 journalists in Turkey as a deep stain on the country's human rights record", the report has revealed "an excess of egregious violations of fundamental rights, with dozens of journalists held on the most serious terrorism-related charges for months, sometimes years, based on the flimsiest of evidence in which critical journalism has been conflated with terrorist propaganda, all part of a campaign to silence opposition voices and close down free speech."

The following international press freedom and journalism organizations have collaborated in preparing the report:

IPI, ARTICLE 19, the Committee to Protect Journalists (CPJ), the European Centre for Press and Media Freedom (ECPMF), the European Federation of Journalists (EFJ), Reporters without Borders (RSF), Norwegian PEN, PEN International.
(BIA, 19 November 2019)

Full list of 196 detained and condemned journalists in Turkey

Tutuklu Gazetecilerle Dayanışma Platformu (TGDP)’nin saptamasına göre 13 Kasım 2019 tarihi itibariyle Türkiye cezaevlerinde tutuklu ve hükümlü bulunan 30’u imtiyaz sahibi ve yazı işleri müdürü 196 gazetecinin isimlerini, görevlerini ve tutuklu bulundukları hapishaneleri; basının ve kamuoyunun, duyarlı kişi ve kurumların bilgisine sunuyoruz...

1- Abdulkadir Turay, Dicle Haber Ajansı (DİHA) Muhabiri Mardin E Tipi Kapalı Cezaevi
2- Abdullah Kaya, Dicle Haber Ajansı (DİHA) Muhabiri, Ağrı Diyadin Cezaevi
3- Abdullah Kılıç, Meydan Gazetesi,
4- Abdurrahim Ersöz, Cihan Haber Ajansı ve Zaman Gazetesi Antalya Muhabiri,
5- Ahmet Altan, Gazeteci-Yazar,
6- Ahmet Çiftçi, TRT İstanbul Haber Merkezi Muhabiri, Sicil No: 16692,
7- Ahmet Karakaş, TRT Ankara Haber Merkezi Muhabiri, Sicil No: 17038,
8- Ahmet Memiş, Gazeteci, Haberdar İnternet Sitesi, Silivri Cezaevi
9- Ahmet Metin Sekizkardeş, Zaman Gazetesi, Gazeteci-Yazar,
10- Ahmet Torun, TRT Haber Dairesi Editör, Sincan Cezaevi
11- Ahmet Yavaş, TRT (Erzurum),
12- Akın Aydın, TRT Erzurum Muhabiri, Sicil No: 16585, Erzurum Cezaevi
13- Alaattin Güner, Zaman Gazetesi, Gazeteci-yazar,
14- Alaattin Kaya, Zaman Gazetesi İmtiyaz Sahibi,
15- Ali Ahmet Böken, TRT Haber Koordinatörü, Sicil No: 16283, Sincan L Tipi Cezaevi
16- Ali Akkuş, Zaman Gazetesi Genel Yayın Editörü, Silivri Cezaevi
17- Ali Aşikar, Azadiya Welat Gazetesi,
18- Ali Sertaç, TRT Ankara Yayın Görevlisi, Sicil No: 16561,
19- Ali Suat Günek, TRT Ankara Yayın Görevlisi, Sicil No: 16774,
20- Ali Ünal, Zaman Gazetesi,
21- Ali Yüce, TRT Radyosu Yayın Şefi, Sincan L Tipi Cezaevi
22- Arafat Dayan, Demokratik Ulus Gazetesi eski Yazı İşleri Müdürü, Silifke Cezaevi
23- Asım Kartal, TRT Ankara Yayın Görevlisi, Sicil No: 16899,
24- Aslı Ceren Aslan, Özgür Gelecek Gazetesi Yazı İşleri Müdürü, Urfa 2 Nolu T Tipi Cezaevi
25- Ayhan Demir, Çalıdran Ajans İmtiyaz Sahibi, Van T Tipi Kapalı Cezaevi
26- Ayhan Karahan, Bodrum Çevre Platformu Sözcüsü, Gazeteci,
27- Aykut Yıldır, TRT İstanbul Haber Merkezi Muhabiri, Sicil No: 16073,
28- Ayşenur Parıldak, Zaman Gazetesi, Ankara Kadın Kapalı Cezaevi
29- Aytekin Gezici, Gazeteci-Yazar, Adana-Kürkçüler E Tipi Kapalı Cezaevi
30- Barış Ceyhan, Özgürlükçü Demokrasi Gazetesi
31- Bayram Kaya, Zaman Gazetesi Muhabiri,
32- Beşir Elmas, TRT Ankara Spikeri, Sicil No: 16114,
33- Beytullah Özdemir, Zaman Gazetesi ve Cihan Haber Ajansı Düzce Temsilcisi,
34- Bülent Ulu, Cumhuriyet Gazetesi,
35- Cavit Atasever, TRT Ankara Merkez Haberler Eski Müdürü, Sicil No: 16339, Çorum Cezaevi
36- Cebrail Parıltı, Anadolu Ajansı (AA) Derik Muhabiri, Mardin Kapalı Cezaevi
37- Cemal Azmi Kalyoncu, Gazeteci ve Yazarlar Vakfı,
38- Ceren Taşkın, Hatay Ses Gazetesi,
39- Cihangir Çetin, TRT Bursa Muhabiri, Sicil No: 16963,
40- Cihat Ünal, Cihan Haber Ajansı ve Zaman Gazetesi Antalya Muhabiri,
41- Cuma Kaya, Zaman Gazetesi, Gazeteci-yazar,
42- Cuma Ulus, Millet Gazetesi Yayın Koordinatörü,
43- Cumali Çaygeç, TRT Şeş Eski Haber Müdürü, Sicil No: 15883, Ankara Sincan Cezaevi
44- Cüneyt Arat, Rotahaber Köşe Yazarı,
45- Çağdaş Büyükbaş, Proleter Devrimci Duruş dergisi sahibi ve sorumlu yazı işleri müdürü
46- Eda Akıllı Şanlı, Bizim Antalya İnternet Sitesi Muhabiri,
47- Efnan Yılan, TRT İstanbul Haber Merkezi Muhabiri, Sicil No: 16967, İstanbul Silivri Cezaevi
48- Emin Demir, Serbest Gazeteci,
49- Emre Soncan, Zaman Gazetesi Cumhurbaşkanlığı Muhabiri,
50- Enes Bora, TRT İstanbul Muhabiri, Sicil No: 16833,
51- Enis Öznük, Zaman Gazetesi Bursa Temsilcisi, Bursa Cezaevi
52- Ercan Baysal, Star Gazetesi Ekonomi Muhabiri, Tarsus Cezaevi
53- Ercan Gün, Fox TV Haber Müdürü,
54- Erdal Dizman, TRT Ankara Yayın Görevlisi, Sicil No: 16719,
55- Erdal Süsem, Eylül Dergisi Editörü, Edirne F Tipi Cezaevi
56- Erdal Şen, Meydan Gazetesi Yazı İşleri Müdürü,
57- Ergin Doğru, Dersim Gazetesi Genel Yayın Yönetmeni, Elazığ E Tipi Cezaevi
58- Erol Yüksel, TRT Haber Dairesi Başkan Yardımcısı, Sincan L Tipi Cezaevi
59- Erol Zavar, Odak Dergisi Sahibi ve Yazı İşleri Müdürü, Sincan 1 Nolu F Tipi Cezaevi, ANKARA
60- Ersin Demirci – Eski Cihan Haber Ajansı ve Zaman Gazetesi Erzurum Bölge Müdürü, Bursa Cezaevi
61- Ersin Şanlı, TRT Yurt Haber Müdürü, Sicil No: 15080, Sincan L Tipi Cezaevi
62- Ertan Rıdha, TRT İstanbul Haber Merkezi Muhabiri, Sicil No: 16715, Silivri Cezaevi
63- Esalettin Gül, Eski Cihan Haber Ajansı ve Zaman Gazetesi Erzurum Bölge Müdürü, Van Kapalı Cezaevi
64- Eyüp Eren, TRT Ankara Muhabiri, Sicil No: 16680,
65- Fahri Öztoprak, Zaman Gazetesi Erzurum Bölge Temsilciliği, Erzurum H Tipi Cezaevi
66- Faruk Akkan, Zaman Gazetesi, Gazeteci-yazar,
67- Ferhat Çiftçi, Azadiya Welat Gazetesi Gaziantep Temsilcisi, Gaziantep H Tipi Cezaevi
68- Ferhat Parlak, Silvan Mücadele Gazetesi Sahibi
69- Ferhat Yazıcı, TRT Ankara Yurt Haberleri Eski Editörü, Sicil No: 15420, Afyon Dinar Cezaevi
70- Fevzi Yazıcı, Zaman Gazetesi, Gazeteci-yazar,
71- Gökçe Fırat Çulhaoğlu, Türksolu Gazetesi yazarı,
72- Gökmen Ulu, Sözcü Gazetesi İzmir Muhabiri,
73- Gurbet Çakar, HEVİ Kadın Dergisi,
74- Gültekin Avcı, Bugün köşe yazarı,
75- Habib Güler, Zaman Gazetesi Muhabiri,
76- Hakan Aksel, TRT Haber Kanalı Koordinatör Yardımcısı, Sincan L Tipi Cezaevi
77- Hakan Taşdelen, Zaman Gazetesi, Gazeteci-yazar,
78- Halil İbrahim Mert, TRT Erzurum Yayın Görevlisi, Sicil No: 15570, Erzurum Cezaevi
79- Hamit Dilbahar, Azadiya Welat Gazetesi Yazarı, Erzurum H Tipi Cezaevi
80- Hamza Güneri Gök, TRT Haber Spikeri, Sicil No: 16180,
81- Hanım Büşra Erdal, Zaman Gazetesi Muhabiri, Yeni Hayat yazarı, Bakırköy Kadın Kapalı Cezaevi
82- Harun Çümen, Zaman Gazetesi Ekonomi Editörü, Balıkesir Cezaevi
83- Hasan Basri Erden, TRT Ankara Muhabiri, Sicil No: 15793, Ankara Sincan Cezaevi
84- Hasan Bostan, TRT Ankara Yayın Görevlisi, Sicil No: 16925,
85- Hasan Çelik, TRT Ankara Yayın Görevlisi, Sicil No: 17167,
86- Hasan Taşar, TRT Ankara Muhabiri, Sicil No: 16613,
87- Hatice Duman, Atılım Gazetesi Sahibi ve Yazı İşleri Müdürü, Bakırköy Kadın Kapalı Cezaevi, İstanbul
88- Hayati Yıldız, Azadiya Welat Gazetesi, Diyarbakır E Tipi Kapalı Cezaevi
89- Hidayet Karaca, Samanyolu Yayın Grubu Başkanı, Silivri 9 Nolu F Tipi Cezaevi
90- Hüdaverdi Yıldırım, Can Erzincan TV Editörü, Silivri Cezaevi
91- Hülya Karakaya, Özgür Halk Dergisi Yazı işleri Müdürü, Diyarbakır E Tipi Kapalı Cezaevi
92- Hüsamettin Kıroğlu, TRT Ankara Yurt Haberler Eski Editörü, Sicil No: 15092,
93- Hüseyin Aydın, Cihan Haber Ajansı Muhabiri,
94- Hüseyin Turan, Zaman Gazetesi, Gazeteci-Yazar,
95- İbrahim Öztürk, TRT Ankara Muhabiri, Sicil No: 16611,
96- İdris Sayılgan, Dicle Haber Ajansı (DİHA) Muş Muhabiri,
97- İhsan Yaşar, Özgürlükçü Demokrasi Gazetesi İmtiyaz Sahibi,
98- İlker İlkan, Azadiya Welat Gazetesi,
99- İsmail Ufakdemir, TRT Ankara Muhabiri, Sicil No: 16142,
100- Kamuran Sunbat, Dicle Haber Ajansı (DİHA) Çukurova Eski Muhabiri, Şırnak T Tipi Cezaevi
101- Kazım Canlan, Özgür Düşünce Dergisi, Tarsus Cezaevi
102- Kemal Sancılı, Özgür Gündem gazetesi İmtiyaz Sahibi
103- Kenan Baş, Cihan Haber Ajansı ve Zaman Gazetesi Antalya Muhabiri,
104- Kenan Karavil, Radyo Dünya Genel Yayın Yönetmeni, Kırıkkale F Tipi Kapalı Cezaevi
105- Kudret Özal Aksoy, TRT Erzurum Muhabiri, Sicil No: 16643, Erzurum Cezaevi
106- Lokman Erdoğan, Çorum Manşet Gazetesinin Sahibi, Çorum L Tipi Kapalı Cezaevi
107- Mahsun Şoreş Olçen, Azadiya Welat Gazetesi Editörü,
108- Max Zirngast, Avusturyalı gazeteci, Toplumsal Özgürlük yazarı,
109- Mediha Olgun, Sözcü Gazetesi İnternet Sorumlu Müdürü, Bakırköy Kadın Kapalı Cezaevi
110- Mehmet Ali Çelebi, Özgürlükçü Demokrasi gazetesi editörü,
111- Mehmet Ali Genç, Atılım Gazetesi Sahibi ve Yazı İşleri Müdürü, Adana Kürkçüler F Tipi Cezaevi
112- Mehmet Ariaslan, Zaman ve Cihan Haber Ajansı Amasya Temsilcisi, Amasya Cezaevi
113- Mehmet Aslan, Dicle Haber Ajansı (DİHA) Muhabiri, Erzurum H Tipi Kapalı Cezaevi
114- Mehmet Baransu, Taraf Gazetesi Yazarı, Silivri 9 Nolu F Tipi Cezaevi
115- Mehmet Bilal Çolak, TRT Dış Yayınlar Editörü,
116- Mehmet Çağrı, Radyo Munzur Genel Yayın Yönetmeni
117- Mehmet Dener, http://xn--anlurfa-tfb42b.com/ Haber Müdürü,
118- Mehmet Dursun, serbest gazeteci, Van
119- Mehmet Güleş, Dicle Haber Ajansı (DİHA) Muhabiri, Elazığ E Tipi Kapalı Cezaevi
120- Mehmet Sıddık Damar, Dicle Haber Ajansı (DİHA) Muhabiri, Mardin E Tipi Kapalı Cezaevi
121- Mevlüt Yaman, TRT Ankara Yayın Görevlisi, Sicil No: 16917,
122- Mikail Barut, Özgür Halk Dergisi eski Editörü, Silivri 9 Nolu F Tipi Cezaevi
123- Miktat Algül, Mezitli FM Genel Yayın Koordinatörü, Sincan 1 Nolu F Tipi Kapalı Cezaevi
124- Mizgin Çay, Radyo Karacadağ,
125- Muhammed Cavit Meriç, TRT Erzurum Yayın Görevlisi, Sicil No: 17082, Gaziantep Cezaevi
126- Muhammet Kara, TRT, Silivri Cezaevi
127- Murat Avcıoğlu, Zaman Gazetesi, Gazeteci-yazar,
128- Murat Çapan, Nokta Dergisi Yazı İşleri Müdürü,
129- Murat Dağdeviren, Demokrat Gebze Gazetesi Yazı İşleri Müdürü, Kandıra T1 Tipi Kapalı Cezaevi
130- Murat Öztürk, Çorum Manşet Gazetesinin Yazı İşleri Müdürü, Çorum L Tipi Kapalı Cezaevi
131- Murat Uçar, Zaman, Gazetesi ve Aksiyon Dergisi Muhabiri, Hatay Cezaevi
132- Mustafa Altıntaş, TRT Ankara Yayın Görevlisi, Sicil No: 16486,
133- Mustafa Ergüven, TRT Haber Editör, Kayseri Cezaevi
134- Mustafa Erkan Acar, Bugün Gazetesi Haber Müdürü,
135- Mustafa Gök, Ekmek ve Adalet Dergisi Ankara Temsilcisi, Sincan 1 Nolu F Tipi Cezaevi, ANKARA
136- Mustafa Göktaş, Özgür Gündem Gazetesi
137- Mustafa Özdemir, TRT Ankara Yayın Görevlisi, Sicil No: 16717,
138- Mustafa Pınar, TRT Ankara Muhabiri, Sicil No: 16746,
139- Mustafa Ünal, Zaman Gazetesi Ankara Temsilcisi,
140- Mustafa Yazkan, TRT Ankara Spikeri, Sicil No: 15819,
141- Mutlu Çölgeçen, Millet gazetesi Yazı İşleri Koordinatörü,
142- Mutlu Özay, Zaman Gazetesi
143- Muzaffer Madak, Samanyolu Haber Ankara İstihbarat Şefi, Silivri CezaeviMümtazer Türköne, Akademisyen-Yazar,
144- Nedim Türfent, Dicle Haber Ajansı (DİHA) Muhabiri, Hakkari Cezaevi
145- Niyazi Özkan, TRT Ankara Yayın Görevlisi, Sicil No: 16790,
146- Nizamettin İzgi, Batman Gazetesi Sahibi,
147- Nuh Gönültaş, Bugün Gazetesi Köşe Yazarı, Silivri Cezaevi
148- Nuri Durna, Nuri Durna, TRT Erzurum Yayın Görevlisi, Sicil No: 17087, Van Cezaevi
149- Nuri Yeşil, Azadiya Welat Gazetesi Dersim Temsilcisi, Elbistan E Tipi Kapalı Cezaevi
150- Oğuz Usluer, Haber Türk TV eski Haber Koordinatörü,
151- Olgun Matur, Bizim Antalya İnternet Sitesi Muhabiri, Antalya L Tipi Kapalı Cezaevi
152- Onur Fazıl Soydal, Yerel Antalya Gazetesi Sahibi,
153- Osman Zeybek, TRT Ankara Muhabiri, Sicil No: 17074, Erzurum Cezaevi
154- Ömer Faruk Aydemir, İhlas Haber Ajansı (İHA) eski İstihbarat Şefi
155- Ömer Özdemir, Cihan Haber Ajansı ve Zaman Gazetesi Antalya Muhabiri,
156- Öner Erek, Çorum Zaman Gazetesi ve Cihan Medya Temsilcisi, Çorum L Tipi Kapalı Cezaevi
157- Özcan Keser, TRT Muhabiri, Sicil No: 16599, Ankara Sincan Cezaevi
158- Özgür Sazlık, Umut Gazetesi Editörü,
159- Özkan Mayda, Cihan Haber Ajansı ve Zaman Gazetesi Antalya Muhabiri,
160- Ramazan Alkan, Yeni Akit Muhabiri,
161- Ramazan Demir, TRT Ankara Yayın Görevlisi, Sicil No: 16639,
162- Resul Cengiz, Eski Zaman Gazetesi Denizli muhabiri,
163- Reyhan Hacıoğlu, Özgürlükçü Demokrasi gazetesi editörü,
164- Sadık Demir, Radyo Karacadağ,
165- Salih Erbekler, Radyo Karacadağ,
166- Sami Tunca, Mücadele Birliği Dergisi Yazı İşleri Müdürü, Tekirdağ 1 Nolu F Tipi Cezaevi
167- Sedat Laçiner, Haberdar Haber İnternet Sitesi Yazarı, Çanakkale E Tipi Kapalı Cezaevi
168- Selçuk Çelik, TRT Ankara Muhabiri, Sicil No: 16159, Ankara Sincan Cezaevi
169- Selma Tatlı, Zaman Gazetesi Muhabiri, Gebze Kadın Kapalı Cezaevi
170- Serkan Aydemir, Bitlis Aktüel gazetesi muhabiri, Bitlis E Tipi Cezaevi
171- Serkan Canbaz, TRT Ankara Yayın Görevlisi, Sicil No: 17129,
172- Serkan Sedat Güray, Burç FM, Silivri Cezaevi
173- Servet Dağ, TRT Ankara-Diyarbakır Eski Haber Müdürü, Sicil No: 15907, Ankara Sincan Cezaevi
174- Seyid Kılıç, TRT İstanbul Muhabiri, Sicil No: 16527, Silivri Cezaevi
175- Sezai Yavaş, TRT Ankara-Diyarbakır Müdürü, Sicil No: 15090, Ankara Sincan Cezaevi
176- Seyithan Akyüz, Azadiya Welat Gazetesi Adana Temsilcisi, İzmir 1 Nolu F Tipi Cezaevi
177- Sıddık Damar, Dicle Haber Ajansı (DİHA) Muhabiri
178- Şahabettin Demir, Dicle Haber Ajansı (DİHA) Muhabiri, Van Erciş Açık Cezaevi
179- Soner Karabulut, Gazeteci,
180- Songül Yücel, Önsöz Dergisi Genel Yayın Yönetmeni,
181- Şeref Yılmaz, Zaman Gazetesi, Gazeteci-yazar,
182- Şule Rıdha, TRT İstanbul Muhabiri, Sicil No: 16671, Ankara Sincan Cezaevi
183- Ufuk Şanlı, Vatan Gazetesi Yazarı,
184- Uğur Yıldız, TRT İstanbul Yayın Görevlisi, Sicil No: 16723,
185- Ünal Tanık- RotaHaber internet sitesi genel yayın yönetmeni
186- Vahit Yazgan, Zaman Gazetesi Ege Temsilcisi,
187- Vedat Demir, Eski Yarına Bakış yazarı,
188- Veli Sami Al, TRT İstanbul Spikeri, Sicil No: 17002,
189- Yakup Çetin, Zaman Gazetesi Muhabiri,
190- Yasir Kaya, Fenerbahçe Tv Haber Müdürü,
191- Yavuz Şimşek, TRT Erzurum Muhabiri, Sicil No: 16713, Erzurum Cezaevi
192- Yener Dönmez, Habervaktim Sitesi Sahibi,
193- Yetkin Yıldız, Aktif Haber,
194- Yılmaz Kahraman, Özgür Halk Dergisi Editörü, Silivri 5 Nolu F Tipi Cezaevi
195- Zafer Özcan, Bugün Gazetesi Ekonomi Editörü,
196- Ziya Ataman, Dicle Haber Ajansı (DİHA) Stajyer Muhabiri, Van M Tipi Kapalı Cezaevi

Necati Abay,
Tutuklu Gazetecilerle Dayanışma Platformu
(TGDP)’nin Sözcüsü
E-posta: necatiabay@gmail.com,
Blog: http://tutuklugazeteciler.blogspot.com,
Twitter:https://twitter.com/necatiabay
Facebook: http://facebook.com/necati.abay

Journalist Coşkun: All Digital Material and Videos Confiscated

Journalist Canan Coşkun and documentary filmmaker Kazım Kızıl are still in detention in Eynesil, Giresun, where they went to investigate the suspicious death of 11-year-old Rabia Naz Vatan.

Currently, at the Eynesil Police Station, Coşkun told bianet in a phone call that there has been no mistreatment against them, they have rather behaved well.

Having given her statement to the police, Coşkun said, "We don't know how much longer we will wait. Şaban Vatan's [father of Rabia Naz] questioning is still underway, a search was conducted in his house as well. They also wanted the password of my mobile phone."

The police confiscated all "digital material" such as portable modems, mobile phones, power banks, and cameras and the videos filmed, Coşkun noted. "They also confiscated a bag of Kazım Kızıl, taking the coat of arms of Hamburg Film Festival on the bag as 'crime evidence.'"

Police searched Vatan family's house

After Şaban Vatan was summoned to the police station to give a statement, his wife, Atika Vatan, posted a video on social media where she talked about the situation.

After the video was released, the police raided the house and conducted a search. Speaking again after the raid, Atika Vatan said that "a very detailed search" was conducted in her home.

The prosecutor's office is expected to announce a decision regarding the detained people after the questionings are completed.

Statement from Governor's Office

Releasing a statement about the detentions, the Governorship said Görele Chief Public Prosecutor's Office is continuing an investigation against the journalists for "blackmailing, injuring someone on purpose, threat, insult and depriving a person of his/her freedom."

The Governorship also informed the parliamentary committee for investigating suspicious deaths of children about the situation "as the name of the Grand National Assembly of Turkey (TBMM) is mentioned in the case." Journalist Coşkun went to Giresun as an adviser to an MP in the committee.

"It is determined that father Şaban Vatan threatened witness Mürsel Küçükal after the committee completed its activities and left our province," the statement said.

The police were called at around 5.57 yesterday (November 13) and the police teams went to the scene of the incident, the statement said, announcing the findings of the police inquiry:

"After the police were notified that Şaban Vatan locked Mürsel Küçükal, who gave a statement about the Rabia Naz case, in a workshop and that people heard shouting in the workshop, the police team on duty went to the residence of Mustafa Küçükal."

Speaking to the police, Küçükal claimed that journalist Coşkun forced him to tell her about his testimonial and that he was moved inside the workshop by force and was threatened. (BIA, 14 November 2019)

PEN: Turkey is Prison of Writers and Journalists

Both PEN Turkey Center and PEN International have released statements for the press on the occasion of November 15 International Day of the Imprisoned Writer, which was initiated by the PEN in 1981.

Referring to Turkey as "the prison of journalists and writers" for multiple times, PEN Turkey Center has stated the following in brief:

"When November 15 comes, among the ones who read, write and are a little bit aware of what is happening in the world, the outcries for Turkey, China, Eritrea and Russia are heard and will be heard a lot for a week in several countries of the world, in several cities, in close halls, in open squares, in front of prisons, on narrow back streets... Because November 15 is the International Day of the Imprisoned Writer.

"We are competing with China, Russia and African and Latin American countries left backward about this issue. That is why, they talk about us a lot as 'the prison of journalists and writers'."

Referring to detention, arrest and re-arrest of journalists, PEN Turkey Executive Board has also shared the poem of Haydar Ergülen "Let this be the last November 15 International Day of the Imprisoned Writer!"
PEN International: From Mexico to Egypt to Turkey...

PEN International also shared a statement for the press on October 29 on the occasion of November 15:

"On 15 November, the Day of the Imprisoned Writer, PEN International is calling for urgent international action to protect writers and journalists worldwide who are increasingly targeted by state and non-state actors simply for carrying out their work.

"'Be they poets, investigative journalists, short-story writers, lyricists – writers are under siege across the world. PEN's focus cases for this year's Day of the Imprisoned Writer highlight continued and sinister efforts from Mexico to Egypt to Turkey to silence writers and curtail freedom of expression.

"'It is also a day of global mobilisation to stand in solidarity with writers who have had their freedom taken away for speaking truth to power. It is a day when we say to those who target writers and journalists that we will not let them be silenced.'

PEN highlights the case of Nedim Türfent

"Each year, PEN highlights the cases of five persecuted writers – be they imprisoned, facing prosecution or otherwise at risk – that are emblematic of the type of threats and attacks faced by writers and journalists around the world. On this day, our Centres, members and supporters worldwide stand in solidarity with their colleagues and call on those responsible to end their persecution. This year, PEN is highlighting the cases of:

"Lydia Cacho – Celebrated writer, journalist and activist Lydia Cacho Ribeiro has faced continued harassment, death threats and attacks due to her investigative journalism and activism.

"Stella Nyanzi – Ugandan academic, writer and activist Dr. Stella Nyanzi is currently serving an 18-month sentence for 'cyber harassment', in relation to a poem she wrote on Facebook in September 2018 criticising Uganda's President Yoweri Museveni (and his mother). Dr. Nyanzi has served almost 11 months of her sentence.

"Shakthika Sathkumara - Award-winning writer and poet, Shakthika Sathkumara, faces legal proceedings that could see him sentenced to up to 10 years in prison.

"Nedim Türfent – News editor, reporter and poet Nedim Türfent is serving an eight-year-and-nine-month prison sentence on trumped-up terrorism charges following an unfair trial, during which 19 witnesses said they had been tortured into testifying against him.

"Galal El-Behairy – Poet, lyricist and activist Galal El-Behairy is currently serving a three-year prison sentence for 'insulting the military' and 'spreading false news'. He is being held in the notorious maximum-security Tora prison in Cairo."
(BIA, 14 November 2019)

‘Terrorist propaganda’ charges against Fikret Başkaya must be dismissed

Fikret Başkaya, writer and academic, photo courtesy of the Initiative for Freedom of Expression – Turkey.
‘Terrorist propaganda’ charges against Fikret Başkaya must be dismissed

Rights groups are calling on Turkey to drop unjustified charges against writer Fikret Başkaya and others accused of 'terrorist propaganda' for peaceful expression of opinion.

To:
His Excellency R. T. Erdogan
President of the Republic of Turkey
The Presidential Complex of Republic of Turkey
Gazi, Cumhurbaşkanlığı Blv.
06560 Yenimahalle/Ankara

Dear Mr President,

The undersigned freedom of expression and human rights organizations worldwide are writing to you to call for the dismissal of charges against Turkish academic co-founder and president of Free University and writer Fikret Başkaya, and an end to similar unjustified charges against other Turkish citizens.

While your government declared an end to Turkey’s state of emergency last year, by independent estimates over 130 journalists and writers remain in prison in Turkey, while hundreds more are currently being tried on charges of ‘terrorist propaganda’ for what by international standards would be considered simple expression of their views.

Fikret Başkaya is among them. His next and perhaps last hearing is scheduled to take place at Ankara’s 21st Heavy Criminal Court on November 22, 2019. He is facing charges of ‘terrorist propaganda’ for a single critical article published in November 2016, and now faces imprisonment of up to five years.

As you know, Turkey signed the UN Declaration of Human Rights and ratified the International Covenant for Civil and Political Rights, in which article 19 guarantees the right to freedom of expression. Turkey is also a party to the the European Convention on Human Rights, whose article 10 similarly guarantees that right. Article 90 of Turkey’s Constitution affirms that such instruments duly ratified carry the force of law in Turkey. While these articles make allowances for limitations of that right in narrow circumstances, peaceful criticism of state policies, even harshly or offensively worded, cannot reasonably be said to meet these criteria, and is a normal and vital part of social debate in free and democratic societies.

Ending Fikret Başkaya’s prosecution and similar procedures against academics and writers as well as bringing anti-terrorism and defamation laws in line with international standards would be an important signal that Turkey takes these obligations seriously, and help to normalize its relationship with other Member States.
(IFEX, 14 November 2019)


    Initiative for Freedom of Expression - Turkey
    Adil Soz - International Foundation for Protection of Freedom of Speech
    Albanian Media Institute
    Cartoonists Rights Network International (CRNI)
    Freedom Forum
    Free Media Movement
    Freedom of Expression Institute (FXI)
    Fundamedios - Andean Foundation for Media Observation and Study
    Independent Journalism Center (IJC)
    International Press Centre (IPC)
    Mediacentar Sarajevo
    Media Foundation for West Africa (MFWA)
    Media Rights Agenda (MRA)
    Media Watch
    Norwegian PEN
    PEN America
    PEN International
    Syrian Center for Media and Freedom of Expression (SCM)
    South East Europe Media Organisation
    Vigilance for Democracy and the Civic State
    Danish PEN
    European Centre for Press and Media Freedom
    Dr. Baskin Oran, Professor Emeritus of International Relations, Ankara University

Statement of Support for Grup Yorum Music Band by 134 Intellectuals

134 politicians, journalists, writers and artists have expressed their support for hunger striking Grup Yorum music band members.

Listing the requests of group members in their statement, the signatories have underlined that Grup Yorum members have not abandoned music despite the oppression that they face:
'We cannot stay silent'

"We, as intellectuals, cannot stay silent in the face of Grup Yorum's indefinite hunger strike. Grup Yorum has paid a price for voicing the problems, sorrows and agonies of the people in their songs and protests for 34 years.

"They have been arrested based on anonymous witness statements after the State of Emergency, monetary rewards have been put on them, their names have been added to wanted lists, but they have not given up performing the art of the people.

"Almost all of their concerts have been banned since 2015, making them unable to perform their art. Its six members are currently behind bars and five imprisoned members have been on a hunger strike for over four months.

"The demands of hunger strikes are: End the raids against İdil Cultural Center; remove the ban on concerts; remove group members from terror lists; release the arrested group members; drop the charges against them.

"Dictated by our conscience, we put our signatures under these legitimate demands of Grup Yorum."
Statement signed by 134 people

The statement has been signed by the following 134 intellectuals:

Adnan Özyalçıner (Writer), Ahmet Şık (HDP İstanbul MP), Ahmet Telli (Poet), Akın Ok (Investigative Writer), Ali Asker (Musician), Ali Ekber Eren (Musician), Ali Ekber Kayış (Musician), Ali Şeker (CHP İstanbul MP), Alper Taş (Politician), Apolas Lermi (Musician), Arif Kabadayı (Musician), Ataol Behramoğlu (Poet/Writer), Atilla Meriç (Musician), Avni Sağlam (Musician), Ayçe Söylemez (Journalist), Aydın Engin (Journalist), Aydın Öztürk (Poet), Ayla Yılmaz (Musician), Ayşe Hür (Investigative Writer), Barbaros Şansal (Fashion Designer), Barış Atay (TİP Hatay MP), Barış Güney (Musician), Cahit Berkay (Musician), Can Dündar (Journalist), Cengiz Gündoğdu (Writer), Cenk Dostverdi (Theater Artist), Cenker Ekemen (Director), Cevdet Bağca (Musician), Cezmi Ersöz (Poet), Cihan Çelik (Musician), Çağatay Yağcı (Research Associate), Defne Halman (Cinema Artist), Dilek Dindar (Journalist), Ece Ataer (Writer), Edip Akbayram (Musician), Efkan Şeşen (Musician), Ekrem Ataer (Musician), Elvan San (Musician), Ercan Aydın (Musician), Erdal Bayrakoğlu (Musician), Erdal Erzincan (Musician), Erdoğan Emir (Musician), Erk Acarer (Journalist), Faruk Eren (Writer), Fatih Gezer (Musician), Fatih Yaşlı (Writer), Ferhan Şensoy (Theater Artist), Ferhat Tunç (Musician), Filiz Keresteci (HDP Ankara MP), Genco Erkal (Theater Artist), Gökhan Birben (Musician), Gökmen Yeşil (ÇHD İstanbul Branch Chair), Grup Munzur (Musician), Grup Praksis (Musician), Gül Şimşek (Musician), Haluk Çetin (Musician), Haluk Tolga İlhan (Musician), Hamit Demir (Theater Artist), Hasan Güneşdoğdu (Musician), Hayko Bağdat (Writer), Hayri Tunç (Journalist), Hikmet Akçiçek (Musician), Huriye Şahin (Writer), Hüda Kaya (HDP İstanbul MP), Hüseyin Deniz Aydın (Musician), Hüseyin Kurtulmaz (Musician), Hüseyin Turan (Musician), Hüsnü Arkan (Musician), İbrahim Karaca (Poet), İbrahim Rojhilat (Musician), İhsan Eliaçık (Writer), İlkay Akkaya (Musician), İlyas Salman (Cinema Artist), Kemal Peköz (HDP Ankara MP), Levent Üzümcü (Theater Artist), Mazlum Çimen (Musician), Mehmet Ekici (Musician), Mehmet Esatoğlu (Theater Artist), Mehmet Gümüş (Musician), Mehmet Özcan (Musician), Mehmet Özer (Poet), Meryem Koray (Academic), Mesut Kol (Musician), Metin Avdaç (Director), Mikail Değirmenci (Musician), Murat Mengirkaon (Musician), Musa Baki (Musician), Musa Eroğlu (Musician), Nejat Yavaşoğulları (Musician), Nihat Behram (Poet), Niyazi Koyuncu (Musician), Nurdan İpek (Musician), Nurettin Güleç (Musician), Oğuz Görceğiz (Musician), Oktay Çapanoğlu (Musician), Onur Akın (Musician), Onur Hamzaoğlu (Academic), Orhan Aydın (Theater Artist), Oya Baydar (Writer), Oya Lale Özan Arslan (Journalist), Ozbi (Musician), Özlem Özkan (Academic), Pınar Aydınlar (Musician), Rapzan Belâgat (Musician), Sabahat Akkiraz (Musician), Salih Altun (Writer) , Selçuk Balcı (Musician), Semra Somersan (Writer), Serhad Raşa (Musician), Sevinç Eratalay (Musician), Seyfi Yerlikaya (Musician), Sokak Orkestrası (Musician), Suat Kaya (Musician), Suavi (Musician), Süreyya Karacabey (Writer), Şafak Pala (Musician), Şanar Yurdatapan (Musician), Şebnem Korur Fincancı (Academic), Şenol Akdağ (Musician), Şevket Çoruh (Theater Artist), Şükrü Erbaş (Poet), Tolga Sağ (Musician), Tuna Altınel (Academic), Ümit Biçer (Academic), Vedat Baran (Musician), Yağmur Yılmaz (Musician), Yasemin Göksu (Musician), Yaşar Gündem (Theater Artist), Yılmaz Çelik (Musician), Zülfü Livaneli (Musician), Hasan Saltık, Temel Demirer, Sibel Özbudun, Muzaffer Gezer.
(BIA, 14 November 2019)

L'UE dénonce la nouvelle arrestation du journaliste Ahmet Altan

L'UE a dénoncé mercredi la nouvelle arrestation du journaliste et écrivain turc Ahmet Altan, y voyant un nouveau coup porté à la crédibilité du système judiciaire turc.

Ahmet Altan a de nouveau été arrêté mardi, sur décision de la justice turque, une semaine après sa libération de prison où il se trouvait pour son implication présumée dans le putsch manqué de 2016, selon la police.

Ahmet Altan, 69 ans, et Nazli Ilicak, 74 ans, également journaliste et auteure, avaient été libérés le 4 novembre après trois ans de prison.

"Le manque de motifs crédibles pour arrêter de nouveau Ahmet Altan porte de nouveau atteinte à la fiabilité du système judiciaire turc, en raison du niveau élevé des ingérences politiques" dans cette affaire, a déclaré une porte-parole de la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini, dans un communiqué.

Ces ingérences "doivent cesser", a-t-elle ajouté.

Les deux intellectuels, respectés en Turquie, avaient été condamnés le même jour respectivement à 10 ans et demi et près de neuf ans de prison pour "aide à un groupe terroriste", mais la justice avait ordonné leur remise en liberté sous contrôle judiciaire en raison du temps déjà passé derrière les barreaux.

M. Altan et Mme Ilicak ont toujours nié toute implication dans la tentative de coup d'Etat, rejetant des accusations "grotesques".

L'UE a exprimé une préoccupation croissante sur le déclin de la liberté des médias en Turquie depuis le putsch manqué contre le président Recep Tayyip Erdogan.
(AFP, 13 novembre 2019)

Le journaliste Ahmet Altan de nouveau arrêté

Le journaliste renommé Ahmet Altan a de nouveau été arrêté mardi, sur décision de la justice turque, une semaine après sa libération de prison où il se trouvait pour son implication présumée dans le putsch manqué de 2016, selon la police.

M. Altan a été arrêté à son domicile à Istanbul, quelques heures après cette décision de justice, a indiqué la police d'Istanbul.

Les journalistes et écrivains Ahmet Altan, 69 ans, et Nazli Ilicak, 74 ans, avaient été libérés le 4 novembre après trois ans de prison.

Les deux intellectuels avaient été condamnés le même jour respectivement à 10 ans et demi et près de neuf ans de prison pour "aide à un groupe terroriste", mais la justice avait ordonné leur remise en liberté sous contrôle judiciaire en raison du temps déjà passé derrière les barreaux.

Il leur avait également été interdit de quitter le pays.

Mais un mandat d'arrêt a été émis mardi contre M. Altan après un appel du procureur général contre la décision de relâcher le journaliste, a indiqué l'agence de presse étatique Anadolu.

Ce dernier est soupçonné d'être en lien avec le mouvement d'un prédicateur islamique, Fethullah Gülen, qu'Ankara accuse d'avoir ourdi la tentative de coup d'Etat de juillet 2016 - ce que M. Gülen nie.

Amnesty International a dénoncé une arrestation "scandaleuse". "Il est impossible de ne pas voir dans cette décision autre chose qu'une punition" contre un homme "déterminé à ne pas être baillonné", a déclaré la directrice pour l'Europe d'Amnesty, Marie Struthers, dénonçant "une injustice supplémentaire" contre le journaliste.

Pour les ONG, l'affaire Altan-Ilicak est emblématique de la détérioration des droits humains en Turquie après le putsch manqué contre le président Recep Tayyip Erdogan, qui a lancé des purges massives ayant frappé de plein fouet médias et milieux intellectuels.

M. Altan avait initialement été condamné à la prison à vie l'an dernier, comme Mme Ilicak, mais une cour d'appel avait cassé le jugement en juillet et ordonné la tenue d'un nouveau procès.
(AFP, 12 novembre 2019)

Internet is 'Not Free' in Turkey, Says Freedom House Report

Freedom House, a US-based NGO, has released its "Freedom on the Net 2019: The Crisis of Social Media" report and shared its evaluations and ranking regarding Internet freedom around the world.

The report has shown that the Internet is "not free" in Turkey, as it was also the case in 2018. Turkey scores 37 out of 100 in Internet Freedom.

Focusing on the developments in 65 countries from June 2018 to May 2019, the report has commented, "What was once a liberating technology has become a conduit for surveillance and electoral manipulation."
Turkey scores 37 out of 100

Released for the ninth time this year and covering 87 percent of the world's Internet users, the report categorizes 65 countries as "free", "partly free" and "not free". While the countries scoring 70 to 100 are considered to have a "free" Internet, those that score 40 to 69 are regarded as "partly free" and the ones that score 39 and below are considered "not free".

Accordingly, scoring 37 out of 100, Turkey's Internet is regarded as "not free". The other countries who do not have Internet freedom according to Freedom House are Azerbaijan, Myanmar, Belarus, Tayland, Kazakhstan, Russia, Venezuela, Bahrayn, United Arab Emirates, Egypt, Pakistan, Saudi Arabia, Uzbekistan, Sudan, Vietnam, Kuba, Syria, Iran and China.

Iceland ranks first in the list

According to the report, scoring 95 out of 100, Iceland has become "the world's best protector of Internet freedom" in 2019.

"Users in this island country enjoy near-universal connectivity, minimal restrictions on online content, and strong protections for their rights online", the report has commented further.

Iceland has been respectively followed by Estonia, Canada, Germany, Australia, the UK, the US, Armenia, France, Georgia, Italy, Japan, Argentina, Hungary and South Africa.
'Internet freedom in Turkey is highly restricted'

Sharing details about Internet freedom in Turkey, Freedom House report has indicated that the country scores 15 out of 25 in "Obstacles to Access", 11 out of 35 in "Limits on Content" and 11 out of 40 in "Violations of User Rights", which accounts for 37 points out of 100 in total.

While Turkey has become the only country in Europe whose Internet is "not free", the report has shared the following comments on Turkey:

"While disruptions to connectivity and convictions for online activities were not observed during the coverage period, internet freedom in Turkey remained highly restricted. Online content was frequently blocked, including news articles, and authorities continued to investigate or arrest users.

"Worryingly, regulations requiring online content providers to secure broadcasting licenses came into force after the coverage period, possibly leading to increased censorship and content regulation of local streaming and news websites."

'Governments monitor users'

The report has evaluated Internet use around the world as follows:

"Internet freedom is increasingly imperiled by the tools and tactics of digital authoritarianism, which have spread rapidly around the globe.

"Repressive regimes, elected incumbents with authoritarian ambitions, and unscrupulous partisan operatives have exploited the unregulated spaces of social media platforms, converting them into instruments for political distortion and societal control.

" While social media have at times served as a level playing field for civic discussion, they are now tilting dangerously toward illiberalism, exposing citizens to an unprecedented crackdown on their fundamental freedoms.

" Moreover, a startling variety of governments are deploying advanced tools to identify and monitor users on an immense scale.

"As a result of these trends, global internet freedom declined for the ninth consecutive year in 2019."
(BIA, 7 November 2019)

La mort lente mais inéluctable de la presse indépendante

Céline Pierre-Magnani. LLB, 5 nov 2019

Ironie de l’histoire, c’est l’actualité de la presse elle-même qui fait les gros titres cette semaine en Turquie. Vendu à plus de 200 000 exemplaires, troisième titre le plus lu du pays, le quotidien national Hürriyet a remercié près de cinquante de ses journalistes par simple courrier, prenant par surprise Vahap Munyar lui-même, son rédacteur en chef. Une décision inattendue de la direction qui s’est, pour sa part, abstenue de toute justification à l’exception d’un laconique motif de "gestion".

Départs en cascade

La nouvelle a créé une onde de choc au sein de l’équipe. Elle a provoqué des démissions en série, dont celles de plumes particulièrement populaires comme la chroniqueuse Ayse Arman, qui se retire après 27 ans de service au journal :"Hürriyet n’existe plus. (… ) je suis née à Hürriyet, mais je réalise que je ne pourrais pas continuer à y vivre […] j’ai donné ma démission", a-t-elle annoncé pudiquement sur son compte Twitter. Dans un entretien accordé à la chaîne YouTube Medyascope, le journaliste sportif Kenan Basaran, qui fait partie de la "charrette", regrettait quant à lui que Hürriyet soit "progressivement vidé de sa substance […]. Il n’y a plus rien à dire ; professionnellement parlant, il n’existait plus aucun fondement éthique".

Les amis du président

Bien que spectaculaire, ce licenciement brutal n’est qu’un énième rebondissement dans le processus de dégradation du paysage médiatique en Turquie. La qualité de référence et le prestige de Hürriyet avaient déjà été largement entamés en avril 2018 lors de son rachat par le groupe Demirören, holding connue pour sa proximité avec le pouvoir de Recep Tayyip Erdogan. Si la concentration médiatique n’est pas un fait nouveau en Turquie, elle n’a jamais été aussi massive puisque 95 % des médias sont désormais inféodés au palais présidentiel, limitant toujours un peu plus l’expression de toute parole dissidente.

Dernier exemple en date de ce phénomène, la couverture de l’opération "Source de paix" lancée au nord de la Syrie le 9 octobre dernier, lors de laquelle les médias mainstream se sont exprimés d’une seule voix.

Les paroles critiques sont marginalisées de plusieurs façons : le think-tank conservateur Seta publiait par exemple début juillet un rapport, "Ramification en Turquie des institutions médiatiques internationales", qui prenait à partie nommément des journalistes travaillant pour des chaînes comme la BBC, Euronews ou Deutsche Welle, les accusant de partialité dans leur couverture notamment de la tentative de coup d’État du 15 juillet 2016. Rares sont les titres indépendants qui parviennent à se maintenir et à tenir le cap dans un contexte où l’autocensure est désormais un mal répandu. L’un des rares journaux d’opposition, le quotidien Cumhuriyet, en a d’ailleurs fait les frais lors des opérations contre son siège, l’emprisonnement et les procès d’une dizaine de ses journalistes en 2016.

Internet comme dernier refuge

Les chaînes YouTube et les journaux en ligne comme Medyascope ou Gazete Duvar se multiplient et proposent des analyses critiques de l’actualité, mais les moyens consacrés au journalisme d’investigation sont désormais extrêmement limités, voire inexistants. Si cette presse, marginale, peut encore se prévaloir d’une certaine indépendance, cela n’empêche pas la censure de la viser régulièrement ; le journalisme d’opposition est condamné à appliquer la pratique du Phénix, tant il a développé une capacité à toujours renaître de ses cendres sous d’autres formes.

Libération de deux intellectuels condamnés pour le putsch manqué

Deux intellectuels turcs de renom ont été libérés lundi après trois ans passés derrière les barreaux pour leur lien supposé avec le putsch manqué de 2016 qui leur avait valu une condamnation à la prison à vie.

Les journalistes et écrivains Ahmet Altan, 69 ans, et Nazli Ilicak, 74 ans, sont sortis de prison dans la soirée, ont constaté des correspondants de l'AFP.
 A sa sortie de la prison pour femmes de Bakirköy, à Istanbul, Mme Ilicak n'a pu retenir ses larmes. Plusieurs proches se sont précipités sur elle pour l'enlacer. Ahmet Altan a lui été été relâché sur une station-service près de la prison de Silivri, en bordure d'Istanbul, où des proches étaient aussi venus l'accueillir.

Plus tôt dans la journée, un tribunal d'Istanbul avait condamné les deux intellectuels à des peines de prison --dix ans et demi pour M. Altan et près de neuf ans pour Mme Ilicak--, mais ordonné leur remise en liberté sous contrôle judiciaire en raison du temps déjà passé derrière les barreaux.
 M. Altan et Mme Ilicak avaient été condamnés en 2018 à la prison à perpétuité pour participation au putsch, mais cette décision avait été cassée en juillet dernier. La cour avait estimé qu'ils n'auraient pas dû être jugés pour tentative de putsch, mais pour avoir aidé un "groupe terroriste", chef d'accusation passible d'une peine inférieure.

Au terme du nouveau procès qui s'est conclu lundi, les deux intellectuels ont ainsi été reconnus coupables d'avoir aidé une "organisation terroriste", expression désignant le mouvement d'un prédicateur islamique, Fethullah Gülen, qu'Ankara accuse d'avoir ourdi la tentative de coup d'Etat.

Pour les ONG, l'affaire Altan-Ilicak est emblématique de la détérioration des droits humains en Turquie après le putsch manqué en juillet 2016 contre le président Recep Tayyip Erdogan, qui a lancé des purges massives ayant frappé de plein fouet médias et milieux intellectuels.

Le tribunal d'Istanbul a par ailleurs acquitté lundi le frère d'Ahmet Altan, le romancier Mehmet Altan. Il avait été remis en liberté l'an dernier après avoir été également condamné à la prison à vie en lien avec la tentative de putsch, et la Cour de cassation avait demandé à ce qu'il soit innocenté.

Agé de 66 ans, Mehmet Altan est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la politique. Il avait été arrêté en septembre 2016 avec son frère Ahmet.

- "Pas une preuve" -

A peine relâché, Ahmet Altan s'est attablé sous les néons déversant une lumière blafarde de la cafétaria de la station-service pour se lancer dans une conversation à bâtons rompus avec ses proches venus l'accueillir, en sirotant un thé brûlant, selon un photographe de l'AFP.

"Depuis le début, il n'y a rien. Il n'y a pas une seule preuve. Comment un tel crime serait possible et pourquoi voudrait-on que je commette une telle chose ?", a-t-il déclaré aux journalistes présents.

Il a toutefois estimé que les années passées en prison n'avaient "pas été perdues". "J'ai travaillé en prison, j'ai écrit des livres", a-t-il dit.

Ahmet Altan, qui a fondé le journal d'opposition Taraf, s'est notamment fait connaître en dehors de Turquie par son récit de sa vie en prison. Son livre "Je ne reverrai plus le monde" a paru cette année en France aux éditions Actes Sud.

Mme Ilicak, journaliste et écrivaine qui a travaillé jusqu'en 2013 pour le grand quotidien pro-gouvernemental Sabah, est en prison depuis fin juillet 2016.

M. Altan et Mme Ilicak, des intellectuels respectés en Turquie, ont toujours nié toute implication dans la tentative de coup d'Etat, rejetant des accusations "grotesques".

Ils étaient notamment accusés d'avoir envoyé des "messages subliminaux" lors d'une émission retransmise en direct sur une chaîne pro-Gülen à la veille du putsch manqué, un élément qui a ensuite disparu de l'acte d'accusation.

La Turquie, où plusieurs médias ont été fermés et journalistes arrêtés depuis 2016, figure à la 157ème place sur 180 au classement 2019 de la liberté de la presse de l'ONG Reporters sans frontières.
(AFP, 4 novembre 2019)

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AI: Hundreds arrested in crackdown on critics of military offensive

Hundreds of people have been detained in Turkey for commenting or reporting on Turkey’s military offensive in northeast Syria, said Amnesty International in a new report today.

Amnesty’s report - ‘We can’t complain’: Turkey’s continuing crackdown on dissent over its military operation ‘Peace Spring’ in northeast Syria - shows how last month’s offensive was accompanied by a wave of repression in Turkey, which swept up anyone who deviated from the Government’s official line.

Journalists, social media users and protesters have been accused of “terrorism” and subjected to criminal investigation, arbitrary detention and travel bans. If prosecuted and found guilty, they could face lengthy prison sentences.

In the first week of the offensive alone, 839 social media accounts were under investigation for “sharing criminal content”, with 186 people reportedly taken into police custody and 24 remanded in pre-trial detention, according to official figures.
 
One social media user, who was detained and accused of spreading “propaganda for a terrorist organisation”, had retweeted three tweets, one of which read: “Rojava [the autonomous Kurdish area in northern Syria] will win. No to War”. Like others, these tweets did not come remotely close to constituting evidence of an internationally-recognisable crime. He was given an overseas travel ban and required to report to a local police station twice a month.

One lawyer told Amnesty: “Using the words ‘war’, ‘occupation’, ‘Rojava’ has become a crime. The judiciary says ‘you cannot say no to war’.”

Marie Struthers, Amnesty International’s Europe Director, said: 

    “As the tanks rolled across the Syrian border, the Government took the opportunity to launch a domestic campaign to eradicate dissenting opinions from media, social media and the streets.

    “Since the start of the military offensive, Turkey’s already entrenched atmosphere of censorship and fear has deepened, with detentions and trumped-up charges used to silence the few who dare to utter any challenge or criticism of Operation Peace Spring.

    “Critical discussion on issues of Kurdish rights and politics has become even further off- limits.

    “The Turkish authorities must stop gagging opinions they don’t like and end the ongoing crackdown.

    “All charges and prosecutions of those targeted for peaceful expression of their opposition to Turkey’s military operations should be immediately dropped.”

Journalists detained

On 10 October, a day after the offensive began, Turkey’s broadcasting regulatory body (RTÜK) warned media outlets that there would be zero tolerance of “any broadcasting that may negatively impact the morale and motivation of […] soldiers or may mislead citizens through incomplete, falsified or partial information that serves the aims of terror”.
 
On the same day, two journalists were detained. Hakan Demir of the daily newspaper Birgün was questioned over a tweet on the paper’s Twitter account based on an NBC report stating that “Turkish warplanes have started to carry out airstrikes on civilian areas.” Meanwhile Fatih Gökhan Diler, managing editor of the Diken news website, was detained after publication of an article with the headline “SDF claim: two civilians lost their lives”. Both journalists were accused of “inciting enmity and hatred”, before being released with overseas travel bans pending the outcome of criminal investigations. 
 
On 19 October, police burst into the home of journalist and human rights defender, Nurcan Baysal. She told Amnesty:

 “Having my home raided and my children terrorised by 30 heavily-armed, masked police officers simply for some social media posts calling for peace, shows the level of suppression of freedom of expression in Turkey.”

Meanwhile, the journalist Özlem Oral was detained on the same day and questioned over tweets criticising Operation Peace Spring posted on a Twitter account not belonging to her. She was released the next day with an overseas travel ban, required to regularly report at a local police station, and not to leave İstanbul where she lives.

On 27 October, lawyer and columnist Nurcan Kaya was detained at Istanbul airport for criticising the offensive by tweeting “We know from experience how everything you call a peace operation is a massacre”. She was released after questioning the same day but received an international travel ban.

It is not just Turkish journalists who have been targeted. On 25 October, President Erdoğan’s lawyers announced that they have filed a criminal complaint against the director and editor of French magazine Le Point, following the publication of an issue which used the cover headline “Ethnic cleansing: the Erdoğan method” in its coverage of the offensive. The lawyers claimed the cover is insulting to the president, a crime under Turkish law.
Crackdown on politicians and activists

Operation Peace Spring has also been used by the Turkish Government as a pretext to escalate a crackdown on opposition politicians and activists. Several MPs are currently subject to criminal investigations, including Sezgin Tanrıkulu, who is facing investigation for comments he made in the media and a tweet which read: “Government needs to know this, this is an unjustified war and a war against the Kurds”.
 
According to lawyers from the Bar Association in Şanlıurfa province, at least 54 people were taken into police custody in the province by counter-terrorism officers on 9 and 10 October. Among them were members of the Kurdish-rooted leftist opposition People’s Democratic Party, as well as members of trade unions. Within the first week of the military offensive, at least 27 people - many of whom were affiliated with People’s Democratic Party - were detained in Mardin province on terrorism-related charges. Detainees included the elected mayor of the town of Nusaybin, who has been replaced by the unelected district governor.
 
On 12 October, the Saturday Mothers - relatives of victims of enforced disappearances who have been holding weekly peaceful vigils for the past decade - were warned by police that they would break up their vigil “if they utter the word ‘war’”. The peaceful gathering was violently broken up as soon as a statement criticising the military operation in Syria was read out. (
amnesty.org.uk, Nov 1, 2019)

La fiancée de Khashoggi appelle le G20 à agir pour la liberté de la presse

Le G20, dont l'Arabie saoudite va bientôt prendre la présidence tournante, doit obtenir des engagements du Royaume en faveur de la liberté de la presse et lutter contre les meurtres de reporters commis dans le monde, selon un appel lancé par RSF et la fiancée du journaliste saoudien assassiné Jamal Khashoggi.

A l'occasion de la journée internationale de la fin de l'impunité des crimes commis contre les journalistes, le 2 novembre, le secrétaire général de Reporters sans Frontières, Christophe Deloire, et Hatice Cengiz, fiancée du journaliste saoudien, tué dans le consulat du Royaume à Istanbul par un commando de son pays en 2018, ont lancé cet appel dans une tribune publiée dans une douzaine de langues.

Ils jugent qu'"une large mobilisation est nécessaire, à l'échelle internationale, dès lors que plus de 90% des crimes commis contre les reporters, dans des pays en guerre comme en paix, demeurent impunis". Et ils soulignent la responsabilité du G20 à cet égard, car le groupe de pays va être bientôt présidé par l'Arabie Saoudite, qui figure à la 172e place sur 180 pays dans son classement mondial de la liberté de la presse, et inclut aussi d'autres États comme la Chine (177e), la Turquie (157e) ou la Russie qui violent régulièrement voire systématiquement le droit d'informer.

Ils rappellent aux dirigeants du G20 qu'un an et un mois après les faits, le corps de Jamal Khashoggi n'a toujours pas été retrouvé, et que 32 journalistes, professionnels ou non, sont toujours dans les prisons saoudiennes. Et s'indignent que de nombreux autres assassinats de journalistes restent non élucidés ou impunis, évoquant ceux de Daphne Caruana Galizia à Malte, Gauri Lankesh en Inde, Javier Valdez et Miroslava Breach au Mexique, Jean Bigirimana au Burundi, Pavel Cheremet en Ukraine.

"Les dirigeants du G20 ont le devoir d'agir" et ils "ne peuvent pas se contenter d'être les spectateurs passifs de l'assassinat des journalistes", écrivent-ils.

Et pour que cette présidence saoudienne du G20 en 2020 ne soit pas l'équivalent d'"un permis de tuer" les journalistes, ils demandent solennellement aux dirigeants de l'organisation "d'obtenir de l'Arabie saoudite des engagements clairs en faveur de la liberté de la presse, à commencer par la libération des journalistes emprisonnés".
(AFP, 31 octobre 2019)

Kurdish Question / Question kurde

Violents combats entre forces kurdes et proturcs près d'une ville clé


Les combattants kurdes sont engagés samedi dans de violents affrontements dans le nord de la Syrie pour entraver l'avancée de forces proturques près de la localité stratégique d'Aïn Issa, ont rapporté une ONG et les forces kurdes.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), coalition dominée par les combattants kurdes, ont rapporté sur Twitter une attaque menée avec des blindés et à l'artillerie "pour envahir Aïn Issa".

L'alliance, qui dispose de bases et de bureaux administratifs à Aïn Issa, "tente d'empêcher l'avancée des forces turques et des supplétifs syriens" en direction de la localité, a de son côté indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Les rebelles proturcs, soutenus par l'artillerie turque et les drones chargés d'explosifs d'Ankara, se trouvent à un kilomètre d'Aïn Issa, a précisé à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, qui évoque de "violents combats".

Des affrontements sporadiques opposent ces dernières semaines les combattants kurdes aux forces turques et à leurs supplétifs syriens, qui ont conquis quelques dizaines de villages, malgré deux accords de cessez-le-feu.

Ankara avait lancé le 9 octobre une offensive majeure en Syrie pour éloigner de sa frontière la principale milice kurde de Syrie, les Unités de protection du Peuple (YPG).

Cette opération a permis à l'armée turque de s'emparer d'une bande frontalière de 120 km. Les violences ont tué 150 civils et déplacé plus de 300.000 personnes, selon l'OSDH.

Lâchés par Washington, leur allié dans la lutte antijihadistes, les Kurdes se sont tournés vers le régime de Bachar al-Assad, qui a déployé des troupes dans plusieurs secteurs du nord.

Et c'est Moscou, appui incontournable du régime, qui a négocié avec Ankara un cessez-le-feu, en contrepartie de patrouilles conjointes et du retrait des forces kurdes de la frontière.

Le conflit en Syrie, déclenché en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie par le régime de Damas, a fait a fait plus de 370.000 morts et des millions de déplacés.
(AFP, 23 novembre 2019)

Dismissed Suruç Co-Mayor Hatice Çevik Arrested

Taken into custody on November 15 after being removed from office, Peoples' Democratic Party's (HDP) Suruç District Co-Mayor Hatice Çevik was arrested yesterday (November 20).

As reported by the state-run AA, charged with "being a member of a terrorist organization" and "propagandizing for a terrorist organization", Çevik was arrested by the penal court of peace at the Urfa Courthouse.

Mezopotamya Agency (MA) has reported that Çevik has been sent to Urfa Type T Prison after the court ruled for her arrest.

In a statement released by the Urfa Governorship, it was announced that Suruç District Mayor Kenan Aktaş has been appointed as a trustee in place of Co-Mayor Hatice Çevik, who was detained as part of an investigation conducted by the Urfa Chief Public Prosecutor's Office.

As announced by the HDP in a report yesterday, trustees have been appointed to HDP's 24 municipalities since the last local elections on March 31, 2019. In the same report, the party has also indicated that the party won the elections in 65 municipalities in total. (BIA, 21 November 2019)

HDK Women’s Assembly: 240 Women Politicians Behind Bars

Ahead of November 25 International Day for the Elimination of Violence Against Women, the Peoples' Democratic Congress (HDK) Women's Assembly has released a statement and raised concerns that systematic male violence against women has been on the increase.

'Male-dominant mindset even decides when women should die'

Referring to the feminicide of Güleda Cankel on November 18 as the result of "misogynist policies of the government", the Assembly has indicated,

"The murderer of Güleda Cankel shared a video on social media, where he said, 'You cannot die when you want.' With this message, the male-dominant mindset, which determines how women should live and, even, how and when they should die, is before us with its whole atrocity.

"Fascist and misogynist policies imposing pressure, violence and obedience on women at home, on the street, at work and in school have been massacring women; when they fail to massacre them, they condemn the women to a lifelong persecution by turning them into living dead."

'We will be on the streets'

On this occasion, the HDK Women's Assembly has raised concerns that several problems faced by women, including the attempts to withdraw from the İstanbul Convention and to abolish women's right to alimony and the increasing incidents of domestic violence and suicide, are a result of "the war policies pursued by the fascist power holders in Turkey and abroad."

Reminding the public that several women co-mayors have been removed from office, detained and arrested, the Assembly has announced that there are currently around 240 women politicians behind bars.

The HDK Women's Assembly has concluded its statement by calling on women to join them on the streets on November 25:

"On November 25 International Day for the Elimination of Violence Against Women, after Mirabal Sisters, we, as the women of HDK, will be on the streets with millions of women around the world so that we will not lose one more woman by struggling against all types of violence in an organized manner, protecting the gains of women, increasing solidarity and joint struggle and with hope and persistence." (BIA, 21 November 2019)

4 nouveaux maires prokurdes démis de leurs fonctions

Quatre maires appartenant au principal parti d'opposition prokurde de Turquie ont été destitués samedi, et remplacés par des édiles progouvernementaux, a annoncé samedi l'agence de presse étatique Anadolu.

Le maire de Suruc dans la province de Sanliurfa et les maires de trois villes de la province de Mardin, dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie, ont été démis de leurs fonctions, accusés de liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une sanglante guérilla contre le pouvoir central depuis 1984.

Au total, 24 maires pro-kurdes ont été démis par le gouvernement depuis les élections municipales de mars, largement remportées par l'opposition et, dans le sud-est à majorité kurde, par le HDP (Parti démocratique des peuples), le plus important parti prokurde de Turquie.

Accusé par le président Recep Tayyip Erdogan d'être lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux, le HDP a fait l'objet depuis 2016 d'une forte répression, avec l'arrestation de ses co-présidents et d'élus.

Le HDP est le seul parti au Parlement qui a critiqué l'offensive turque menée en octobre dans le nord-est de la Syrie contre la milice kurde YPG, qualifiée de "terroriste" par Ankara.
(AFP, 16 novembre 2019)

Elected Mayors of 20 Municipalities Replaced with State-Appointed Trustees So Far

Since the Metropolitan Mayors of Van, Diyarbakır and Mardin were removed from office on August 19, 2019 on the ground that there were ongoing investigations against them, trustees have been appointed to 20 metropolitan, provincial and district municipalities in eastern Turkey.

Lastly, on November 13, trustees were appointed to the District Municipalities of Yenişehir and Hazro in Turkey's southeastern province of Diyarbakır and the Municipality of Akpazar town in Mazgirt, Dersim.

While mayors have been removed from office, district governors or governors have been appointed as acting mayors in their place.

In dismissing Peoples' Democratic Party (HDP) mayors, the Ministry of Interior or governorships have been referring to "the ongoing investigations against them on terror-related charges."

Trustees have been appointed to the following municipalities so far:

    Diyarbakır Metropolitan Mayor Adnan Selçuk Mızraklı
    Mardin Metropolitan Mayor Ahmet Türk
    Van Metropolitan Mayor Bedia Özgökçe Ertan
    Hakkari Mayor Cihan Karaman
    Yüksekova Mayor Remziye Yaşar
    Nusaybin Mayor Semire Nergiz
    Kulp Mayor Mehmet Fatih Taş
    Kayapınar Mayor Keziban Yılmaz
    Bismil Mayor Gülcan Özer
    Kocaköy Mayor Rojda Nazlıer
    Erciş Mayor Yıldız Çetin
    Karayazı Mayor Melike Göksu
    Cizre Mayor Mehmet Zırığ
    Saray Mayor Caziye Duman
    Kızıltepe Mayor Nilüfer Elik Yılmaz
    Yenişehir Mayor Belgin Diken
    Hazro Mayor Ahmet Çevik
    İdil Mayor Songül Erden
    Akpazar Town Mayor Orhan Çelebi
    İpekyolu Mayor Azim Yacan

    (BIA, 14 November 2019)

'HDP Youth Assembly Members Tortured in Detention'

Detained in police raids in several cities, 36 members of the Peoples' Democratic Party (HDP) Youth Assembly have been held at the İstanbul Security Directorate for six days.

The HDP İstanbul Provincial Organization said today (November 13) in a statement that they have been tortured in detention, according to Gülay Alabuga, a member of the HDP İstanbul Provincial Assembly. They have been subjected to "naked search and beating," she said.

"The hostile approach of the police at the time of detention turned to imposing a naked search during the placement into the cells and subsequently to assault and torture," Alabuga added.

The 36 people were detained because of chanting anti-war slogans at the HDP İstanbul 3rd Ordinary Congress, Alabuga noted.

"The AKP-MHP bloc's unlawful and arbitrary policies of repression have been replaced by systematic torture practices," she said, referring to the alliance between the ruling Justice and Development Party (AKP) and the Nationalist Movement Party (MHP).

Alabuga said torture should end and the detained HDP members should be released.

Ayşe Acar Başaran, an HDP MP and the spokesperson of the Parliamentary Committee on Law and Human Rights, also called the government to "end the crime of torture."

"They began a hunger strike against torture, ill-treatment and degrading treatment," she said.
HDP members arrested for hosting families of prisoners

Four members and executives of the HDP were arrested over hosting the families of the prisoners in the central Anatolian province of Kayseri, Başaran stated.

HDP members arrested in mostly Kurdish-populated provinces were transferred to a prison in Kayseri, which is hundreds of kilometers away from their region.

"The AKP government, which kidnaps the prisoners to distant cities and punishes families, is also trying to break the social solidarity with the families," Başaran said.
(BIA, 14 November 2019)

81 Percent of Diyarbakır, Van and Mardin Say 'No' to Trustees

Socio-Political Field Research Center has shared the results of its research conducted in the provinces of Diyarbakır, Van and Mardin, whose Metropolitan Mayors from the Peoples' Democratic Party (HDP) were replaced by state-appointed trustees on August 19.

631 people responded to face-to-face surveys as part of the research. The participants were asked questions about their support for the trustees and their expectations from the HDP. Based on the statistics shared by the Turkish Statistical Institute (TurkStat) for 2018, 55.5 percent of the research was conducted in Diyarbakır, 31.7 percent in Van and 12.8 percent in Mardin.

Young people don't want the trustees

While 53.1 percent of the participants were men, the remaining 46.9 percent were women. The first question asked to the participants was "Do you support the appointment of trustees?"

81.3 percent of participants answered, "I don't" and 9.5 percent said, "I do". While 85.7 percent of male participants expressed their opposition to the appointment of trustees, this rate was 76.3 percent among women.

While 74 percent of young people between the ages of 18-24 stated that they did not support the appointment of trustees, this rate was 83.1 percent among the ones between the ages of 25 and 34. 84.8 percent of participants between the ages of 35-44 also did not express support for trustees.

'Attitude of HDP is insufficient'

The participants of the survey were also asked, "Do you find the attitude of the HDP against the appointment of trustees sufficient?'.

62.5 percent of them answered, "I don't". While 21.8 percent of male participants said that they found the attitude of the HDP sufficient, this rate was 19.6 among women. The vast majority of men and women participants said that they found the attitude of the HDP insufficient.

While 20.6 percent of participants between the ages of 18-24 thought that the HDP's attitude was sufficient, this rate was 19.8 percent in 25-34 age group, 16.8 percent in 35-44 age group, 24.4 percent in 45-54 age group, 33.4 percent in 55-64 age group and 14.3 percent in 65 and over.

Voter base wants the HDP to radicalize

When the participants were asked, "What do you think that HDP should do?", 36 percent of them answered that "it should adopt a radical attitude by protecting the gains together with Kurdish people".

While 11.6 percent said, "I have no idea", 10.8 percent said "It should withdraw from the Parliament and all municipalities in civil disobedience", 10.1 percent said "There is nothing it can do", 9.2 percent said "It should make a comprehensive self-criticism", 9.2 percent said "It should form international public opinion", 5.7 percent said "It should close the gap between itself and the people", 4.1 percent said "It should take legal action", 2.4 percent said "It should form an alliance with other political parties against trustees" and 1 percent said "I don't have any expectations from the HDP". (BIA, 14 November 2019)

Des Kurdes caillassent les blindés d'une patrouille russo-turque

Des Kurdes ont lancé vendredi des cailloux contre les blindés d'une patrouille russo-turque, qui ont renversé et tué à leur passage un de ces manifestants opposés à la présence militaire d'Ankara dans le nord-est de la Syrie.

Un petit groupe de Kurdes s'est rassemblé près de la localité de Maabda, non loin de la frontière avec la Turquie, lançant pierres et chaussures sur le convoi, ont rapporté des correspondants de l'AFP sur place.

Un jeune homme a été renversé par l'un des blindés et transféré à un hôpital de la ville voisine de Derek. "Il est mort d'une hémorragie interne" a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Avec l'aide des supplétifs syriens, les forces turques ont lancé le 9 octobre une offensive dans le nord syrien pour éloigner de sa frontière la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG).

L'opération militaire a été suspendue après un accord négocié par Ankara d'abord avec Washington, puis avec Moscou, le 22 octobre, même si des combats sporadiques se poursuivent.

Aux termes de l'accord avec Moscou, les forces kurdes ont abandonné leurs positions à la frontière et des patrouilles menées par l'armée turque et l'armée russe, ont été mises en place.

La présence militaire turque dans le nord-est de la Syrie provoque la colère des habitants kurdes.

L'offensive lancée par la Turquie a tué des dizaines de civils et fait des dizaines de milliers de déplacés. Elle lui a permis de prendre le contrôle à sa frontière d'une bande de territoire de 120 km de longueur et d'une trentaine de km de profondeur allant des villes de Tal Abyad à Ras al-Aïn.

A terme, Ankara souhaite établir une "zone de sécurité" dans le nord syrien, avec l'objectif d'y installer deux millions de Syriens réfugiés en Turquie.

L'intervention de Moscou, allié du régime syrien, a été décisive pour maintenir un arrêt des hostilités. Elle a eu lieu après un rapprochement inédit amorcé par les forces kurdes et le régime, qui a déployé son armée dans des régions du nord syrien qui lui échappaient depuis des années.

Depuis 2011, le conflit syrien a fait plus de 370.000 morts et des millions de déplacés.
(AFP, 8 novembre 2019)

Trustees Appointed to 15 HDP Municipalities Since Local Elections on March 31

The Ministry of Interior released a statement on August 19 and announced that Metropolitan Mayors of Diyarbakır, Van and Mardin were dismissed on the ground that there are ongoing investigations against them.

Since then, the number of trustee-appointed Peoples' Democratic Party (HDP) Provincial and District Municipalities has been constantly surging. As of today (November 4), trustees have been appointed in place of 15 elected HDP mayors since the last local elections on March 31.

Most of these dismissed mayors were then either taken into custody or arrested on terror-related charges.

Click here for the 15 trustee-appointed municipalities.

(BIA, 7 November 2019)

Un nouveau maire prokurde arrêté pour "terrorisme"

Les autorités turques ont arrêté vendredi un maire appartenant au principal parti d'opposition prokurde de Turquie, le soupçonnant de "propagande terroriste" et d'"appartenance à une organisation terroriste", selon l'agence de presse étatique Anadolu.

Azim Yacan, le maire d'Ipekyolu, dans la province de Van (sud-est), ainsi que son adjointe Sehsade Kurt ont été interpellés tôt dans la matinée et placés en garde à vue, soupçonnés par les autorités d'appartenir au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), selon Anadolu.

Ces interpellations font suite à une série d'arrestations et de destitutions visant depuis plusieurs semaines des élus du Parti démocratique des peuples (HDP), le plus important parti prokurde de Turquie, dans le sud-est à majorité kurde du pays.

En octobre, les autorités turques avaient arrêté trois maires de ce même parti pour des accusations similaires, ainsi que Selçuk Mizrakli, écarté en août de la mairie de Diyakabkir et remplacé par un administrateur après sa victoire aux dernières élections municipales.

Ces interpellations surviennent dans le sillage du déclenchement le 9 octobre par la Turquie d'une offensive dans le nord-est de la Syrie contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), qualifiée de "terroriste" par Ankara mais soutenue par les pays occidentaux.

Le HDP a été le seul parti représenté au Parlement turc à exprimer son opposition à cette opération militaire, plusieurs de ses responsables l'ayant qualifiée d'"invasion".

Le président turc Recep Tayyip Erdogan affirme régulièrement que le HDP est lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation qualifiée de "terroriste" par la Turquie et ses alliés occidentaux.

Le HDP affirme être visé en raison de son opposition virulente au gouvernement.

Dans le cadre de l'enquête contre les élus arrêtés vendredi, les véhicules de fonction de la municipalité d'Ipekyolu "ont été fouillés" et du "matériel ayant pu être utilisé pour commettre des délits" a été saisi, selon Anadolu.
(AFP, 8 novembre 2019)

Italie: des milliers de manifestants en faveur des Kurdes syriens

Des milliers de personnes, 10.000 selon les organisateurs, ont manifesté vendredi à Rome en faveur des Kurdes de Syrie, tués par centaines et déplacés par milliers dans le nord-est du pays après une offensive turque dans cette zone frontalière.

Brandissant des pancartes au nom des Kurdes de Syrie, les manifestants, dont plusieurs centaines de Kurdes et des milliers d'Italiens de groupes de gauche, ont dénoncé "l'agression turque".

En tête du cortège qui a défilé depuis la gare jusqu'à la Place Venise au coeur historique de la ville, une douzaine de femmes, surtout des Kurdes, montraient des photos à l'effigie de "martyrs" de la "révolution du Rojava", la région kurde de Syrie qui aspirait à devenir autonome, parmi lesquels des combattants de la milice kurde syrienne de l'YPG (Unités de protection du peuple).

L'YPG est considérée comme "terroriste" par la Turquie alors qu'elle a été l'alliée indispensable des pays occidentaux dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).

Une photo montrait Hevrin Khalaf, 35 ans, secrétaire générale du parti Avenir de la Syrie, qui faisait partie d'un groupe de civils "exécutés" par des supplétifs syriens de l'armée turque au début de l'offensive en Syrie.

Mme Khalaf était membre de la direction du Conseil démocratique syrien, bras politique de l'alliance de forces kurdes et arabes, alliées de Washington dans la lutte contre l'EI, et son meurtre a été condamné par les Etats-Unis.

D'autres photos rendaient hommage à Ayse Deniz Karacagil, une jeune Turque de 25 ans, pro-Kurde et héroïne de la bataille de Kobané (septembre 2014), tuée dans un affrontement de l'YPJ avec l'EI en mai 2017 à Raqqa en Syrie.

Des pancartes portées par une importante délégation venue de Florence rappelaient aussi la figure de Lorenzo Orsetti, un jeune anti-fasciste toscan de 30 ans qui avait rejoint la milice kurde du Rojava et a été tué dans une bataille avec l'EI en mars dernier, près de Baghouz.

Grimpés sur un énorme camion, plusieurs orateurs se sont succédés pour dire "non à la guerre turque dans le nord-est de la Syrie" et pour "défendre le Rojava". "Rise up Rojava, Onda Resistente (vague résistante, ndlr)", clamait une pancarte, appelant la région "à se soulever".

"Liberté pour (Abdullah) Ocalan", le chef du parti indépendantiste kurde du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) emprisonné depuis 20 ans par la Turquie, "et pour les prisonniers politiques", disaient d'autres banderoles.
(AFP, 1 novembre 2019)

En solidarité avec la Syrie, les Kurdes d'Irak n'achètent plus turc

En solidarité avec les Kurdes de Syrie menacés de la reprise d'une offensive d'Ankara et de ses supplétifs syriens, de nombreux Kurdes d'Irak boycottent désormais les produits venus de Turquie, premier exportateur dans le pays.

Fruits, seaux en plastique, yaourts ou produits cosmétiques, l'Irak importe chaque année pour huit milliards de dollars de biens turcs, qui transitent tous par le Kurdistan autonome.

Mais depuis le lancement le 9 octobre d'une opération militaire turque dans le nord de la Syrie, plus de 12.000 Kurdes ont quitté cette zone pour se réfugier dans des camps du Kurdistan irakien, laissant derrière eux des dizaines de morts.

"On ne peut pas aller au front combattre les Turcs avec des armes, alors notre arme à nous c'est le boycott des produits turcs", explique à l'AFP Hamid Banye, célèbre chanteur kurde irakien qui a lancé avec d'autres cette campagne.

"On va toucher un maximum de monde et comme ça on portera le coup de grâce à l'économie turque", veut croire celui qui appelle aussi à ne plus regarder de films turcs ou écouter des chansons venus du pays du Bosphore.

Convaincu, Hogir Ali, 31 ans et père de trois enfants, a déjà chamboulé une tradition familiale: les biscuits qu'on a toujours mangé chez lui avec le thé étaient turcs.

 Mais aujourd'hui, "je dois faire ma part", dit cet habitant d'Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, en scrutant à la loupe les code-barres des produits, dans les rayons
du supermarché du coin.

"Je ne vais plus soutenir par aucun moyen l'économie turque parce que la Turquie ne croit pas aux droits des Kurdes ni même à leur existence", assène-t-il en s'emparant finalement d'un paquet, des biscuits qui viennent d'Espagne.

- Gains iraniens -

Zana Ahmed, 28 ans, a, lui, toujours vendu des crèmes pour le visage, des gels pour cheveux et autres crayons à maquillage venus de Turquie.

Mais aujourd'hui, "après l'offensive turque, nous cherchons des alternatives", assure à l'AFP ce commerçant de Souleimaniyeh, dans le nord-est de l'Irak.

Et la nouvelle est déjà arrivée de l'autre côté de la frontière. La campagne de boycott a reçu le soutien des Forces démocratiques syriennes (FDS) qui ont instauré une semi-autonomie kurde dans le nord-est de la Syrie, en guerre depuis 2011.

"Chaque centime dépensé pour acheter des produits turcs ou alimenter le tourisme se transforme en balles et en bombes qui tuent nos enfants dans le nord-est syrien", a récemment lancé Mustafa Bali, un porte-parole des forces kurdes.

Au niveau politique, le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) au pouvoir à Erbil entretient de forts liens économiques et politiques avec Ankara alors que son rival l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), dont Souleimaniyeh est le bastion, s'oppose à la Turquie.

Au Kurdistan irakien autonome, qui partage 350 km de frontière avec la Turquie au nord et 500 autres avec l'Iran à l'est, la très grande majorité des produits disponibles sur le marché viennent de ces deux pays.

Et les pertes turques sont déjà en train de se transformer en gains pour l'Iran, si l'on en croit Karwan Jamal, 45 ans.

Ce conducteur dans une compagnie de transport a récemment découvert que la solidarité avait un coût. La dernière fois qu'il a dû acheter de l'huile de cuisine, il a préféré opter pour une marque iranienne plutôt que turque.

"J'ai payé la bouteille 10.500 dinars irakiens, alors que la bouteille turque est à 6.000 dinars", raconte-t-il à l'AFP, soit une différence d'environ 3,50 euros.

Si ce n'est qu'une histoire de prix, il se dit prêt à le payer. En revanche, pour les vêtements, "ceux faits en Iran ne sont pas aussi beaux et il y en a moins sur le marché que des habits turcs", affirme-t-il.

- "Toucher les consciences" -

Nasreddine Mahmoud, lui, vend biscuits et produits laitiers en gros, et il a déjà vu la différence.
 "La demande a été divisée par deux, les commerçants refusent d'acheter turc, ils demandent des produits iraniens à la place ou cherchent des alternatives sur le marché local", affirme-t-il à l'AFP.

Chaque jour, Sirwan Mohammed reçoit à la Chambre de commerce de Souleimaniyeh des hommes d'affaires inquiets.

"Je pense que cette campagne va avoir un impact négatif sur les entreprises turques et les entreprises locales qui importent depuis la Turquie", assure-t-il à l'AFP.

"Mais les consommateurs, eux, ne seront pas touchés parce qu'il y a aussi sur le marché des produits du Golfe, d'Iran et d'Europe --en plus de ceux du Kurdistan et du reste de l'Irak", ajoute-t-il.

Mais au-delà de toucher au portefeuille, cette campagne va surtout "toucher les consciences", espère-t-il.
(AFP, 1 nov 2019)

Les forces kurdes rejettent un appel à intégrer l'armée syrienne

Le régime syrien a appelé mercredi les forces kurdes à intégrer les rangs de l'armée, après une offensive turque interrompue par deux accords de trêve, une proposition rejetée par les Kurdes.

L'appel du régime de Bachar al-Assad a été fait après le plus important déploiement depuis 2012 des troupes du régime dans le nord et le nord-est du pays dont elles s'étaient retirées après le début de la guerre.

Les forces kurdes avaient plus tôt en octobre appelé le régime de Bachar al-Assad à l'aide pour les aider à contrer l'offensive d'Ankara lancée le 9 octobre, après voir été lâchées par les Etats-Unis qui ont donné un feu vert de facto à cette assaut.

"Le commandement général des forces armées est prêt à accueillir les membres des unités des Forces démocratiques syriennes (FDS, dominées par les combattants kurdes, ndlr) qui souhaitent rejoindre ses rangs", a indiqué le ministère syrien de la Défense dans un communiqué relayé par l'agence étatique SANA.

Tous les Syriens, y compris la minorité kurde, sont confrontés à "un seul ennemi", ajoute le texte dans une allusion à la Turquie.

Le ministère syrien de l'Intérieur a pour sa part appelé les membres de la police kurde des Assayech à rejoindre les rangs de la police syrienne, selon SANA.

Les FDS ont affirmé dans un communiqué qu'elles ne pourraient rejoindre l'armée syrienne avant "un accord politique qui reconnaîtrait et préserverait le statut et la structure spécifiques" de leurs forces.

Une telle mesure nécessiterait aussi "un mécanisme pour restructurer" l'armée syrienne, ont-elles ajouté.

Dans un communiqué séparé, le chef des FDS Mazloum Abdi a ensuite affirmé que ses forces avaient proposé un
arrangement "qui préserverait le spécial statut des FDS dans les zones où elles sont présentes". Cela permettrait alors aux FDS "de faire partie" de l'armée syrienne, a-t-il dit sur Twitter.

Un accord conclu la semaine dernière entre la Turquie et la Russie, alliée de M. Assad, a mis fin à l'offensive turque avec le retrait des forces kurdes d'une grande partie du nord et du nord-est du pays, ce qui a permis de renforcer la présence de l'armée syrienne dans cette région.

Avant leur retrait et à la faveur de la guerre en Syrie déclenchée en 2011, les FDS contrôlaient de vastes régions du nord et nord-est du pays où ils avaient instauré une autonomie de facto pendant plusieurs années.
(AFP, 30 octobre 2019)

Minorités / Minorities

Une résolution sur le génocide arménien de nouveau bloquée au Sénat américain

Un sénateur républicain a bloqué jeudi l'adoption au Sénat américain d'une résolution reconnaissant le génocide arménien, après que la Chambre des représentants l'a formellement reconnu à une écrasante majorité.

C'est la deuxième fois qu'un parlementaire républicain empêche l'adoption définitive au Congrès de ce texte, dont le vote à la Chambre fin octobre avait provoqué l'ire de la Turquie.

"Son adoption aujourd'hui saperait l'engagement de l'administration (américaine) à surmonter les véritables défis de nos relations bilatérales avec la Turquie", a déclaré le sénateur républicain David Perdue pour expliquer son opposition.

Il a de ce fait bloqué la tentative de faire adopter cette résolution via une procédure accélérée requérant l'unanimité au Sénat.

Le sénateur démocrate Robert Menendez, qui avait demandé un vote unanime, a affirmé qu'il insisterait.

"Il semble toujours y avoir une raison pour que ce ne soit pas le bon moment", a-t-il déploré. "Il me semble incroyable que la plus grande puissance du monde ne puisse pas exprimer la vérité sur l'histoire".

L'ex-candidat à la primaire républicaine Ted Cruz s'est montré favorable à
adoption du texte: "L'Amérique ne peut pas rester silencieuse face aux atrocités".

Les sénateurs pourront retenter de demander un vote à l'unanimité si la résolution n'est pas mise au vote via une procédure classique par le chef de la majorité républicaine Mitch McConnell.

Le génocide arménien est reconnu par une trentaine de pays et la communauté des historiens. Selon les estimations, entre 1,2 million et 1,5 million d'Arméniens ont été tués pendant la Première Guerre mondiale par les troupes de l'Empire ottoman, alors allié à Allemagne et à l'Autriche-Hongrie.

Mais la Turquie refuse l'utilisation du terme "génocide", évoquant des massacres réciproques sur fond de guerre civile et de famine ayant fait des centaines de milliers de morts dans les deux camps.

Après l'adoption, par 405 voix sur 435, de cette résolution à la Chambre des représentants le 29 octobre, Ankara avait dénoncé une "insulte".

Un allié de Donald Trump, le sénateur Lindsey Graham, s'était opposé à son adoption peu après avoir rencontré le président turc Recep Tayyip Erdogan à la Maison Blanche.
(AFP, 21 novembre 2019)

En Syrie, les derniers Assyriens s'inquiètent de l'avancée turque


"Nous n'avons que Dieu", se lamente Souad Simon qui a dû quitter son village majoritairement assyrien et prie chaque jour pour son mari, resté le défendre avec d'autres miliciens chrétiens face à une opération militaire turque dans le nord-est syrien.

Comme cette femme de 56 ans à la silhouette frêle, les chrétiens assyriens de la région du Khabour qui ont déjà subi en 2015 l'invasion du groupe Etat islamique (EI) -et qui n'ont pas choisi la voie de l'exil- voient d'un oeil inquiet l'armée turque s'avancer vers eux.

Il y a quelques jours, Souad a dû fuir son village de Tal Kefji, à proximité des combats, pour trouver refuge chez des proches dans la localité de Tal Tamr, six kilomètres plus loin.

Car malgré deux accords de cessez-le-feu, des affrontements sporadiques dans le nord-est syrien opposent toujours les forces turques et leurs supplétifs syriens aux combattants kurdes et leurs alliés, notamment dans le Khabour, non loin de la frontière avec la Turquie.

"Nous, les femmes, avons quitté les lieux car nous avions peur des bombardements", lâche Souad, assise dans la cour d'une maison en terre, où elle a allumé des cierges à l'intention de son mari.

"J'ai laissé derrière moi de nombreux souvenirs (...) mon époux, ma maison, la famille et les voisins", regrette-t-elle.

Son mari a rallié la petite milice chrétienne des "Gardiens du Khabour", qui défend cette région regroupant une trentaine de villages assyriens le long de la rivière du même nom, avec l'aide de l'alliance arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS).

Cette coalition est dominée par les combattants kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) et c'est pour éloigner de sa frontière les YPG, qu'elle considère comme "terroristes", qu'Ankara a lancé le 9 octobre une offensive en Syrie.

- "Extermination" -

Cette opération a permis à l'armée turque de s'emparer d'une bande frontalière de 120 km, et les violences ont tué 150 civils et déplacé plus de 300.000 personnes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Malgré les deux accords de cessez-le-feu, les forces turques et leurs supplétifs syriens ont pris le contrôle de dizaines de localités, dont une poignée de villages dominés par les Assyriens, selon l'OSDH.

"Il y a des menaces turques d'attaquer nos villages, et beaucoup fuient", affirme à l'AFP Aisho Nissan, un Assyrien de 48 ans, à Tal Tamr. "Le sort de la région reste inconnu, nous avons peur pour nos enfants et nos familles".

Des voitures et des bus chargés de déplacés et de leurs affaires traversent parfois la localité de Tal Tamr en direction du sud, et notamment de Hassaké, où des centaines de familles fuyant les violences ont trouvé refuge.

Porte-parole de la milice assyrienne, Nabil Wardé va jusqu'à faire un parallèle entre la Turquie et l'EI. Les jihadistes avaient envahi le Khabour en février 2015. Ils y avaient kidnappé au moins 220 chrétiens assyriens, progressivement relâchés contre rançon. Le secteur avait finalement été repris par les Kurdes.

"C'est la deuxième fois que nous subissons une offensive", déplore M. Wardé. Il souligne l'"histoire" de la Turquie et les "épisodes d'extermination", en référence aux massacres entre 1915 et 1918 sous l'Empire ottoman de populations arméniennes et assyro-chaldéennes.

- "Exil" -

Avant le début de la guerre en Syrie en 2011, les Assyriens, minorité ethnoreligieuse parmi les plus anciennes converties au christianisme, représentaient environ 30.000 des 1,2 million de chrétiens de Syrie.

Essentiellement concentrés dans la zone fertile de la rivière Khabour, ils vivent aux côtés de Kurdes et de communautés arabe ou syriaque. La région est gérée par l'administration semi-autonome kurde, qui se targue de respecter les droits politiques et culturels de toutes les minorités formant la mosaïque ethnique et religieuse du nord-est syrien.

Sur les quelque 20.000 habitants que comptait le Khabour avant l'invasion de l'EI, seul un millier vit encore sur place, selon M. Wardé. Les autres ont émigré essentiellement aux Etats-Unis, en Australie et au Canada.

Dans son village de Tal Nasri, Sarkoun Selio, 50 ans, est l'un des rares à ne pas être parti. Accompagné de deux miliciens, il se rend dans une église détruite par l'EI.

Seul le squelette en pierre de l'édifice tient encore debout tandis qu'une grande croix en fer repose dans un coin de sa cour externe.

L'un des miliciens saisit une feuille déchirée d'un évangile portant des écritures assyriennes.

Pour Sarkoun, une progression des Turcs sur les villages assyriens constituerait la toute fin de cette communauté en Syrie: "Nous avons peur que les derniers membres du peuple assyrien soient poussés vers l'exil".
(AFP, 19 novembre 2019)

Armenia Slams Erdoğan: He Deprives the Victims of Their Historic Homeland

During his visit to the US Center of Religious Affairs last week, President and ruling Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan made the following remarks about the Armenian people:

'They used to wander as nomads'

"Before now, they used to wander in different places as nomads. While they were similarly living as nomads in Turkey, the forced deportation took place."

The Ministry of Foreign Affairs of Armenia has slammed President Erdoğan over these remarks. The Ministry has released the following statement:

'He already attempted to justify the genocide'

"In light of the further advancement of the international recognition of the Armenian Genocide, the President of Turkey recently made controversial statements, which distort the reality.

"These statements contain claims aimed at justifying the Genocide by means of insulting the dignity of the victims. On April 24, 2019 the President of Turkey already attempted to justify the Armenian Genocide by qualifying it as 'the most reasonable act' and referring to the victims of the Genocide as 'Armenian gangs and their supporters'.

"All the more, presently the President of Turkey deprives the victims of the Armenian Genocide of their historic homeland by way of calling them nomads, thus forgetting the history of his ancestors and the indigenous people of the region.
'Genocide should be recognized for potential victims'

"Indeed, the recognition and condemnation of the Armenian Genocide is essential for serving truth and historical justice. However, today it is essential not merely for history and historians but rather for the entire humanity, and particularly the potential victims of the identity-based crimes.

"It is essential for all those persons and peoples who are accused of being terrorists simply because of their ethnic and religious origin and then subjected to violence and forced deportations by the Republic of Turkey in its neighbouring country. It is essential for overcoming genocidal perceptions and protecting the universality of human rights.
'Turkey should reconsider its hostile policies'

"The Armenian Genocide is a reality for the descendants of the Genocide and the international community. This reality has also served as a basis for elaborating the 1948 Convention on the Prevention and Punishment of the Crime of Genocide and the subsequent mechanisms for the prevention of genocides and crimes against humanity.

"By justifying and denying the Armenian Genocide, pursuing aggressive policies marked by the use of force against its neighbours, sustaining land blockade of Armenia for more than two decades and providing political and military assistance to Azerbaijan in the context of the Nagorno-Karabakh conflict, Turkey continues to be a security threat to the Armenian people, which survived the genocide.

"Turkey should reconsider its current hostile policies against Armenia and the Armenian people, which may become the first step in overcoming the consequences of the Genocide and reducing regional threats."
(BIA, 18 November 2019)

Un allié de Trump bloque une résolution sur le génocide arménien au Sénat

Un influent sénateur républicain ayant rencontré le président turc durant sa visite à Washington a bloqué une résolution au Sénat reconnaissant le génocide arménien, après que la Chambre des représentants l'a formellement reconnu à une écrasante majorité fin octobre.

Le sénateur Lindsey Graham a bloqué la tentative d'élus démocrates de faire adopter cette résolution via une procédure accélérée au Sénat, environ une heure seulement après avoir rencontré le président Recep Tayyip Erdogan mercredi à la Maison Blanche.

M. Graham a déclaré que son objection à cette mesure ne visait pas à "édulcorer l'histoire ou tenter de la réécrire, mais à traiter du présent".

Le sénateur de Caroline du Sud, proche de Donald Trump, s'était vivement opposé à la décision de retrait des forces américaines du nord-est de la Syrie. Il avait eu des mots très durs à l'égard de la Turquie après l'offensive d'Ankara dans cette région ayant suivie la décision américaine.

La résolution pourra toujours être mise au vote, via une procédure classique, par le chef de la majorité républicaine au Sénat Mitch McConnell.

Mais l'action de M. Graham a déclenché la colère des démocrates. "Si vous ne pouvez pas dénoncer un génocide, pour quoi vous battez-vous, Lindsey Graham?", s'est insurgée sur Twitter la représentante démocrate Katherine Clark.

Le sénateur démocrate Robert Menendez, qui avait engagé cette procédure rapide à la chambre haute, a déclaré qu'il continuerait à "se battre jusqu'à ce que le Sénat reconnaisse enfin ce fait historique".

Le génocide arménien est reconnu par une trentaine de pays et la communauté des historiens. Selon les estimations, entre 1,2 million et 1,5 million d'Arméniens ont été tués pendant la Première Guerre mondiale par les troupes de l'Empire ottoman, alors allié à Allemagne et à l'Autriche-Hongrie.

Mais la Turquie refuse l'utilisation du terme "génocide", évoquant des massacres réciproques sur fond de guerre civile et de famine ayant fait des centaines de milliers de morts dans les deux camps.

L'adoption, par 405 voix sur 435, de cette résolution à la Chambre des représentants avait provoqué l'ire d'Ankara, qui avait dénoncé une "insulte" et une mesure n'ayant "aucune valeur".

M. Erdogan a réitéré ses protestations à la Maison Blanche mercredi. Aux côtés de Donald Trump lors d'une conférence de presse commune, il a mis en garde contre "des allégations utilisées de façon à dynamiter (les) relations bilatérales" entre Washington et Ankara.

La résolution adoptée "avait ce but et blesse profondément la nation turque", a-t-il déclaré, disant espérer que le Sénat sortirait "les Etats-Unis de ce cercle vicieux".
(AFP, 14 novembre 2019)

Assyrian Genocide Monument Unveiled in Pohlheim, Germany

An Assyrian genocide monument was unveiled yesterday in Pohlheim, Germany. The monument commemorates the Assyrians who were killed in the Turkish genocide of Assyrians, Greeks, and Armenians between 1915 and 1918. The genocide targeted the Christian subjects of the Ottoman Empire and claimed the lives of 750,000 Assyrians (75%), 1 million Greeks and 1.5 million Armenians.
(AINA, November 3, 2019)

Un responsable américain dénonce le "nettoyage ethnique" de la Turquie en Syrie

Un haut responsable américain a critiqué dans un rapport le manque d'efforts de l'administration Trump pour empêcher l'offensive turque en Syrie, qui a selon lui causé un "nettoyage ethnique", a rapporté jeudi le New York Times.

William Roebuck, l'envoyé américain de la coalition internationale contre le groupe Etat Islamique, a dans un rapport fustigé les "efforts déterminés de nettoyage ethnique" de la part de la Turquie et de ses alliés à l'encontre des Kurdes en Syrie qui "ne peuvent être que définis comme des crimes de guerre ou du nettoyage ethnique", selon le quotidien américain.

"Un jour, lorsque l'histoire diplomatique sera écrite, on se demandera ce qu'il s'est passé ici et pourquoi des responsables n'ont pas fait plus pour empêcher ça, ou au moins dénoncer plus fermement auprès de la Turquie son comportement", cite le New York Times, qui a obtenu ce rapport.

La porte-parole du département d'Etat américain a refusé de dire si ces "prétendues communication internes privées" étaient vraies.

"Ceci dit, nous avons été clairs sur le fait que nous nous opposions fermement à la décision du président Erdogan d'entrer en Syrie et nous avons tout fait, à part une confrontation militaire, pour l'éviter", a assuré Morgan Ortagus.

Elle a ajouté que les Etats-Unis avaient pris au sérieux les informations selon lesquelles des combattants soutenus par les Turcs auraient commis des exactions, dont le meurtre de civils.

"Ces questions demeurent et nous avons porté la question aux échelons les plus élevés de l'Etat turc", a-t-elle précisé.

La Turquie avait lancé son opération militaire après l'annonce par M. Trump du retrait des troupes américaines déployées en Syrie le long de la frontière avec la Turquie, ce qui a été interprété par un feu vert accordé à Ankara.

Fortement critiqué, y compris dans son propre camp, M. Trump a ensuite durci le ton et autorisé des sanctions contre la Turquie, qui ont été levées après qu'Ankara eut suspendu son offensive en Syrie aux termes d'un accord conclu entre M. Erdogan et le vice-président américain Mike Pence.

Les présidents turc et américain doivent se rencontrer à la Maison Blanche le mercredi 13 novembre.
(AFP, 7 novembre 2019)

La reconnaissance du génocide arménien : état des lieux

La reconnaissance du génocide arménien entre 1915 et 1917, votée mardi par la Chambre des représentants des Etats-Unis, est une source de tensions régulière entre la Turquie et la communauté internationale.

- Génocide ou massacres -

Les Arméniens estiment qu'un million et demi des leurs ont été tués de manière systématique pendant la Première Guerre mondiale par les troupes de l'Empire ottoman, alors allié à l'Allemagne et à l'Autriche-Hongrie. Ils commémorent ce génocide chaque année le 24 avril.

La Turquie, issue du démantèlement de l'empire en 1920, reconnaît des massacres mais récuse le terme de génocide, évoquant une guerre civile en Anatolie, doublée d'une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.

Des affrontements meurtriers avec les Turcs avaient déjà commencé à la fin du XIXe siècle, avec le massacre de 100.000 à 300.000 Arméniens en 1895-1896, selon des sources arméniennes.

Lorsque l'Empire ottoman essuie de lourdes pertes dans les combats de la Grande guerre affectant les provinces arméniennes, les autorités en rejettent la responsabilité sur les Arméniens, qualifiés d'"ennemi intérieur" et accusés de collaboration avec les Russes.

Le 24 avril 1915, des milliers d'Arméniens suspects de sentiments nationaux hostiles au gouvernement central sont arrêtés. Le 26 mai, une loi autorise les déportations "pour des raisons de sécurité intérieure", une autre loi du 13 septembre ordonne la confiscation de leurs biens.

La population arménienne d'Anatolie et de Cilicie (une région intégrée à la Turquie en 1921) est exilée de force dans les déserts de Mésopotamie. Beaucoup sont tués en chemin ou dans des camps, brûlés vifs, noyés, empoisonnés ou victimes du typhus, selon des rapports des diplomates étrangers et des agents de renseignement de l'époque.

En 2000, 126 chercheurs, dont le lauréat du prix Nobel Elie Wiesel, affirment dans un communiqué publié par le New York Times que "le génocide arménien pendant la Première Guerre mondiale est un fait historique incontestable".

- Une trentaine de pays -

 Le 20 avril 1965, l'Uruguay a été le premier pays à reconnaître le génocide arménien.

En France, la reconnaissance est intervenue dans une loi en 2001, et une journée de commémoration a été pour la première fois célébrée le 24 avril 2019.

La négation du génocide n'y est cependant pas pénalisée, contrairement à la Suisse, Chypre et la Slovaquie.

Au total, les Parlements d'une trentaine de pays ont voté des lois, résolutions ou motions reconnaissant explicitement le génocide arménien : Allemagne, Argentine, Autriche, Belgique, Bolivie, Brésil, Canada, Chili, Chypre, Etats-Unis, France, Grèce, Italie, Liban, Lituanie, Luxembourg, Paraguay, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Russie, Slovaquie, Suède, Suisse, Uruguay, Vatican, Venezuela.

- Des votes pas toujours contraignants -

Ces votes, émanant parfois seulement d'une des chambres du Parlement et avec lesquels les gouvernements peuvent prendre leurs distances, ont des portées juridiques très diverses.
 Le Parlement européen a reconnu le génocide arménien en 1987.

Parmi les pays où a récemment été votée une résolution reconnaissant le génocide figurent les Pays-Bas en 2018 et le Portugal en 2019. En Allemagne, le Bundestag, la chambre basse, a aussi adopté une résolution en 2016, qualifiée de non contraignante par la chancelière Angela Merkel.

Le 24 avril 2015, en pleine commémoration par l'Arménie du 100e anniversaire du génocide, le pape François a parlé de "premier génocide du XXe siècle".
(AFP, 31 octobre 2019)

Erdogan: "La reconnaissance américaine n'a aucune valeur"

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré mercredi que la reconnaissance du "génocide arménien" par la Chambre des représentants des Etats-Unis n'avait "aucune valeur" pour Ankara.

"Je m'adresse au public américain et au reste du monde: cette mesure n'a aucune valeur, nous ne la reconnaissons pas", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours devant les députés de son parti à Ankara.

"Dans notre foi (musulmane), le génocide est interdit (...) Nous voyons cette accusation comme la plus grande insulte qui soit à notre nation", a ajouté le président turc.

Mardi, la Chambre des représentants des Etats-Unis a adopté, à une écrasante majorité, un texte appelant à "commémorer le génocide arménien", à "rejeter les tentatives (...) d'associer le gouvernement américain à la négation du génocide arménien" et à éduquer sur ces faits.

Le "génocide arménien" est reconnu par une trentaine de pays et de nombreux historiens. Selon les estimations, entre 1,2 million et 1,5 million d'Arméniens ont été tués pendant la Première Guerre mondiale par les troupes de l'Empire ottoman, alors allié à Allemagne et à l'Autriche-Hongrie.

Mais la Turquie refuse l'utilisation du terme "génocide", évoquant des massacres réciproques sur fond de guerre civile et de famine ayant fait des centaines de milliers de morts dans les deux camps.

Mercredi, le ministère turc des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur américain à Ankara pour lui transmettre la protestation turque.

"Un pays dont l'histoire est entachée par des génocides et l'esclavage n'a ni le droit de nous faire des remarques, ni le droit de nous donner des leçons", a lancé M. Erdogan.

Il a également déclaré que le Parlement turc allait étudier l'adoption d'un texte en réponse à celui adopté par la Chambre des représentants. S'il n'a pas précisé sur quoi celui-ci porterait, M. Erdogan a déjà critiqué dans le passé le traitement des Amérindiens et le passé esclavagiste des Etats-Unis.

- Déplacement à Washington ? -

La reconnaissance du "génocide" intervient au moment où les relations entre Washington et Ankara, deux alliés au sein de l'Otan, traversent d'importantes turbulences.

L'opération déclenchée par la Turquie le 9 octobre dans le nord-est de la Syrie contre une milice kurde soutenue par les Etats-Unis a suscité l'ire de responsables et d'élus américains.

Après le texte sur le "génocide", la Chambre des représentants a d'ailleurs adopté mardi un texte prévoyant des sanctions contre des responsables turcs en lien avec l'offensive en Syrie.

Le président Donald Trump, qui avait dans un premier temps semblé y donner son feu vert en annonçant le retrait de troupes américaines déployées dans cette zone, a durci le ton et autorisé des sanctions contre la Turquie.

Mais celles-ci ont été levées dans la foulée d'un accord conclu entre Ankara et Washington prévoyant l'arrêt de l'offensive turque en échange du retrait des combattants kurdes d'une zone frontalière de la Turquie.

Interrogé par des journalistes après son discours mercredi sur une visite prévue le 13 novembre à Washington, M. Erdogan a déclaré qu'il n'avait "pas encore pris (sa) décision". "Il y a un point d'interrogation", a-t-il ajouté.
(AFP, 31 octobre 2019)

La Chambre des représentants des Etats-Unis reconnaît le "génocide arménien"

La Chambre des représentants des Etats-Unis a reconnu formellement mardi le "génocide arménien", lors d'un vote symbolique inédit qui a suscité la colère de la Turquie au moment où les relations américano-turques sont déjà soumises à rude épreuve.

C'est la première fois qu'une telle résolution est adoptée en séance plénière d'une des chambres du Congrès à Washington.

Appelant à "commémorer le génocide arménien", à "rejeter les tentatives (...) d'associer le gouvernement américain à la négation du génocide arménien" et à éduquer sur ces faits, ce texte non-contraignant a été adopté par l'écrasante majorité de 405 voix sur 435, avec une rare union entre démocrates et républicains, et seulement onze voix contre.

Le résultat du vote a été accueilli par des applaudissements dans l'hémicycle.

La Turquie a réagi immédiatement par la voix de son ministère des Affaires étrangères en "condamnant fortement" un "acte politique dénué de sens", ayant pour "seuls destinataires le lobby arménien et les groupes anti-turcs".

De son côté, le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan a "salué le vote historique du Congrès américain reconnaissant le génocide arménien", jugeant que cette résolution "est un pas audacieux vers la vérité et la justice historique qui offre également un réconfort à des millions de descendants des survivants du génocide arménien", a-t-il tweeté.

Il a également fait part de son "admiration pour des générations d'Arméniens et d'Américains d'origine arménienne, dont l'activisme désintéressé et la persévérance ont été le moteur et l'inspiration derrière le vote historique d'aujourd'hui". "#Jamais plus!", a encore écrit M. Pashinyan.

Le génocide arménien est reconnu par une trentaine de pays et la communauté des historiens. Selon les estimations, entre 1,2 million et 1,5 million d'Arméniens ont été tués pendant la Première Guerre mondiale par les troupes de l'Empire ottoman, alors allié à Allemagne et à l'Autriche-Hongrie.

Mais la Turquie refuse l'utilisation du terme "génocide", évoquant des massacres réciproques sur fond de guerre civile et de famine ayant fait des centaines de milliers de morts dans les deux camps.

"Trop souvent, de manière tragique, la réalité de ce crime abominable a été niée. Aujourd'hui, nous disons clairement, dans cet hémicycle, afin que ce soit gravé dans le marbre des annales du Congrès: les actes barbares commis contre le peuple arménien constituent un génocide", a lancé la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi.

La star américaine de téléréalité Kim Kardashian avait dans la matinée appelé sur Twitter le Congrès à "passer à l'acte". Selon les estimations, entre 500.000 et 1,5 million d'Américains ont, comme elle, des origines arméniennes.

- Sanctions contre Ankara -

En avril 2017, peu après son arrivée à la Maison Blanche, Donald Trump avait qualifié le massacre des Arméniens en 1915 d'"une des pires atrocités de masse du XXe siècle". Bien qu'il se soit gardé d'employer le terme "génocide", Ankara avait alors exprimé sa colère, dénonçant la "désinformation" et les "mauvaises définitions" du président américain.

Avant d'être élu en 2008, son prédécesseur Barack Obama s'était lui engagé à reconnaître le génocide, mais il n'avait finalement jamais employé ce terme durant ses deux mandats présidentiels.

Ce vote intervient le jour de la fête nationale turque alors que les relations entre Washington et Ankara, alliés au sein de l'Otan, viennent de traverser une nouvelle zone de fortes turbulences. Le président Trump a laissé le champ libre à une offensive turque en Syrie contre les combattants kurdes, pourtant également alliés des Etats-Unis, en retirant ses forces du nord du pays début octobre.

Cette décision a suscité un tollé au sein de la classe politique américaine, jusque dans le camp républicain du locataire de la Maison Blanche, dont des élus ont menacé d'imposer des sanctions "infernales" à la Turquie et à ses dirigeants.

Face à la pression, le gouvernement américain a lui-même annoncé des mesures punitives, plus modestes, avant de les lever à la faveur d'un cessez-le-feu négocié avec Ankara.

Dans la foulée du vote sur le génocide arménien, la Chambre des représentants a aussi adopté mardi soir à la quasi-unanimité un texte prévoyant des sanctions contre des responsables turcs en lien avec l'offensive en Syrie ainsi qu'une banque turque.

Mais cette proposition de loi doit encore être approuvée par le Sénat pour devenir effective. Or, après avoir été vent debout contre les décisions de Donald Trump, les sénateurs républicains, qui contrôlent la chambre haute du Congrès, ont mis leurs critiques en sourdine dans la foulée du cessez-le-feu et de l'annonce de la mort, dans un raid américain, du chef du groupe jihadiste Etat islamique Abou Bakr al-Baghdadi.
(AFP, 30 octobre 2019)

Politique intérieure/Interior Politics

Halloween flash mob in Nuremberg: Terrorist Erdoğan

On occasion of Halloween, activists in the German city of Nuremberg protested Turkish President Tayyip Erdoğan’s genocidal campaign against the Kurdish people and their lands, and the military offensive seeking to invade North and East Syria in violation of international law.

The activists with masks of “terrorist” Erdoğan attracted a lot of attention as they walked through the pedestrian zone.

They distributed flyers explaining why the Turkish President is rightly called a "terrorist" in their eyes:

"The fascist AKP regime began a war of aggression against the Democratic Confederation of Northern and Eastern Syria. With the support of Islamist militias, the Turkish army wants to destroy the grassroots democratic, feminist and ecological revolution there".

The demands highlighted on the flyers distributed to passers-by are:

- An immediate end to Turkey's war of aggression in Northern Syria!

- Stop all German arms deliveries to Turkey!

- No-fly zone over Rojava to prevent further air raids!

- No economic and military cooperation of Germany with Turkey!

An activist spoke to ANF on their action and said the following: "It is not enough to take to the streets again and again with demonstrations or rallies. Creative actions are needed to shake people up. The invasion of the Turkish army, in which German weapons are used among others, means looting, terror, expulsion and death. Everyone now knows that Erdoğan and the ISIS are cooperating. To call ISIS a terrorist organization and to shake hands with Erdoğan at the same time is hypocrisy. That's why we are on the road with the masks. We say: Erdoğan is a terrorist."
(ANF, November 1, 2019)

Demirtaş: Those Who Support the War Owe Self-Criticism to People

Peoples' Democratic Party (HDP) imprisoned former Co-Chair Selahattin Demirtaş has answered the questions of Yavuz Özcan from the daily Yeni Özgür Politika (New Free Policy).

Commenting on the recent developments in Turkey's politics, Demirtaş has shared his views on criticisms against HDP, Turkey's cross-border military operation into northern Syria and its foreign policy.

Arrested since November 4, 2016, Demirtaş was not released despite a European Court of Human Rights (ECtHR) verdict of release. Demirtaş is currently behind bars as a convict as the 2nd Penal Chamber of the İstanbul Regional Court of Justice upheld his prison sentence.

In his written interview to Yavuz Özcan via his attorneys, Selahattin Demirtaş has stated the following brief:
'Ballot box will come sooner or later...'

"In an attempt to prevent the HDP from taking to the streets, to prevent them from even leaving the party building and to make them invisible, they are savagely attacking and unlawfully preventing them. Our MPs and party executives are subjected to serious physical assaults. Young people, women, even mothers are arrested and battered everyday.

"However, in this period, I do not think that we should give up just because mass democratic plans are prevented. If the masses are prevented from reaching and uniting with the leader, the leader has to go to the masses.

"On the other side, ballot box and election units had better be kept educated, at the ready and well-organized all the time. That ballot box will come before the people sooner or later.
'War has not saved the AKP'

"The AKP [Justice and Development Party] government and leadership know it very well that they cannot stay in power even for a month without a policy of war. Therefore, war is raison d'être of the AKP. However, war is like a double-edged knife. If you cannot obtain any results, it will cut you in the end.

"AKP is experiencing a deep loneliness and collapse both at home and in the world. It cannot explain this unjust war to anyone, it cannot do it.

"You will see, in a couple of weeks, AKP will start to be widely and strongly criticized from inside. In other words, the war has not saved the AKP. It has caused and triggered new equations in Syria and Rojava, but it has not made Turkey win anything. We can say that the Turkish Armed Forces (TSK) will be removed from Syria by Russians and Americans themselves.

'Responsibility of self-criticism lies with the opposition'

"If the emotional break experienced by the Kurds in these periods leads to ultranationalist arguments, it will not do any good to anyone. Yes, Kurds are outraged, they are rightfully offended and hurt. But, acting with emotions does not always bind up these wounds. When appropriate, we have to make decisions by bringing the wisdom forward.

"However, no one will, of course, forget these days. No one will harden their hearts when the time comes, it happens only once. The responsibility of making self-criticism before the people who demand peace lies with the opposition which stands behind the war.

"If I were in their shoes, I would not underestimate the Kurds. From this very day on, I would take convincing steps in practice to make amends. Otherwise, it can be too late tomorrow. Kurds are not the sharecroppers, tails or supporting piers of anyone. Those who offered their unconditional support for this war owe a self-criticism to the people. When the time comes, Kurds will not recognize the ones who view Kurds as worthy of only war and death.

"Kurds will remember both the opposition and the government who sees meetings and negotiations with all powers of the world as legitimate, but says, 'Terrorists cannot be negotiated with' when it comes to a dialogue with Kurds. And if Kurdish politics keeps on its policy of alliance, it should take this sensitivity of people into account. I do not think that any distance can be covered without eliminating this broken feeling."
(BIA, 30 October 2019)

Forces armées/Armed Forces

La Turquie n'a pas acheté des missiles russes pour "les garder dans un carton"

La Turquie n'a pas acheté des systèmes de défense russes pour "les garder dans un carton", a déclaré mercredi son chef de la diplomatie, en réponse aux appels de Washington à ne pas activer les batteries livrées par Moscou.

"Vous n'achetez pas un produit pour le garder dans un carton. Nous avons des besoins", a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu lors d'une conférence de presse à Ankara.

L'acquisition par les Turcs de batteries S-400, un système russe de défense antiaérienne et antimissile, est un important sujet de tensions entre Ankara et Washington.

Mardi, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a jugé "inquiétant" le fait que la Turquie ait commencé la veille à tester partiellement les S-400, exhortant Ankara à "s'éloigner de la mise en opération complète" du système russe.

M. Cavusoglu a affirmé mercredi que la Turquie était ouverte à l'achat de systèmes Patriot, concurrents des russes S-400, si les Etats-Unis donnaient des "garanties" sur la production conjointe et si le Congrès s'engageait à ne pas bloquer la vente.

Les Etats-Unis estiment notamment que les S-400 ne sont pas compatibles avec les dispositifs de l'Otan, dont la Turquie est également membre, et mettent en danger les secrets technologiques du F-35, un avion de chasse américain furtif dont l'armée turque a commandé plus de 100 exemplaires.

L'administration Trump a déjà décidé d'exclure la Turquie du programme F-35 après qu'elle a pris livraison des premiers S-400.

"Dans le pire des cas, si nous ne pouvons pas acheter les F-35, nous rechercherons des alternatives. Vous ne pouvez pas refuser de nous en vendre et nous dire de ne pas regarder ailleurs", a déclaré M. Cavusoglu.

La Turquie est en outre sous la menace de sanctions américaines en vertu d'une loi adoptée en 2017 par le Congrès des Etats-Unis prévoyant des mesures punitives automatiques contre tout pays qui achèterait des armements russes.

Mais un responsable américain avait affirmé en octobre qu'Ankara y échapperait s'il choisissait de ne pas activer les systèmes russes.

Les dirigeants turcs ont répété ces dernières semaines que les S-400 seraient utilisés.
(AFP, 27 novembre 2019)

La Turquie teste des systèmes russes malgré les menaces américaines

La Turquie a commencé lundi à tester des systèmes russes de défense antiaérienne en dépit des appels répétés de Washington à ne pas les activer sous peine de sanctions, ont rapporté les médias turcs.

Des avions militaires ont survolé une base dans la province d'Ankara dans l'après-midi afin de tester les radars du système de défense S-400 et de former des opérateurs turcs à leur maniement, a rapporté l'agence de presse turque DHA.

Peu avant, le ministère turc de la Défense avait indiqué dans un bref communiqué que des appareils survolaient Ankara "dans le cadre de projets pilotés par la Direction de l'industrie de la Défense", un organisme rattaché à la présidence.

Les avions, dont des F-16, ont survolé la base aérienne de Mürted (ex-Akinci), où sont déployées les batteries russes, a précisé DHA, ajoutant que d'autres sorties étaient prévues mardi pour tester la capacité du radar des S-400 à accrocher des cibles.

L'acquisition par les Turcs de ce système de défense russe est un important sujet de tensions entre Ankara et Washington. La question a été évoquée lors d'un entretien mi-novembre à Washington entre les présidents Recep Tayyip Erdogan et Donald Trump.

Washington estime notamment que les S-400, un système de défense antiaérienne et antimissile, ne sont pas compatibles avec les dispositifs de l'Otan, dont la Turquie est membre.

Les Etats-Unis affirment en outre que l'achat de ce système ultrasophistiqué par Ankara, dont la livraison a commencé en juillet, met en danger les secrets technologiques du F-35, un avion de chasse américain furtif.

La Turquie a en effet commandé plus de 100 de ces appareils et son industrie de défense a investi des sommes importantes dans ce programme, mais les Etats-Unis ont décidé de l'en exclure après qu'elle a pris livraison des premiers S-400.

La Turquie est sous la menace de sanctions pour avoir acheté des S-400, mais, en octobre, un responsable américain avait affirmé qu'Ankara y échapperait s'il choisissait de ne pas activer les systèmes russes.

Les dirigeants turcs ont répété ces dernières semaines que les S-400 seraient utilisés.
(AFP, 25 novembre 2019)

Ankara pourrait lancer de nouvelles actions dans le nord de la Syrie

Le chef de la diplomatie turque a averti qu'Ankara pourrait lancer de nouvelles actions dans le nord de la Syrie contre les forces kurdes, accusant les Etats-Unis et la Russie de ne pas avoir rempli leurs engagements.

"Ont-ils totalement rempli ce qui est prévu par les accords ? Non, ils ne l'ont pas fait, mais ils devraient le faire", a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu, cité par l'agence publique Anadolu.

La Turquie a lancé le 9 octobre une offensive en territoire syrien contre les milices kurdes YPG, qu'elle considère comme terroristes mais qui ont mené le combat contre le groupe Etat islamique (EI) avec le soutien des Etats-Unis.

Après des rencontres séparées entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et ses homologues russe Vladimir Poutine et américain Donald Trump, deux accords ont été conclus avec Moscou et Washington en vue du retrait des YPG du nord-est de la Syrie.

"Si nous n'obtenons pas le résultat souhaité, nous ferons ce qu'il faut comme nous l'avons fait dans l'opération (lancée) après avoir essayé avec les Etats-Unis", a déclaré M. Cavusoglu en commission parlementaire, évoquant le "harcèlement des YPG".

"Nous devons éliminer la menace terroriste à nos portes", a-t-il ajouté.

Il faisait référence aux efforts de responsables turcs et américains pour obtenir le retrait des YPG du nord-est de la Syrie après les menaces répétées d'intervention militaire lancées par M. Erdogan depuis 2018.

Ankara considère les YPG comme une émanation "terroriste" du Parti kurde des travailleurs (PKK), qui mène une insurrection en Turquie depuis 1984.
(AFP, 18 novembre 2019)

La Turquie activera ses missiles antiaériens russes, réitère Ankara

La Turquie utilisera ses missiles antiaériens russes en dépit des menaces de sanctions américaines, a déclaré samedi un responsable gouvernemental turc, deux jours après une rencontre entre les présidents Recep Tayyip Erdogan et Donald Trump à la Maison Blanche.

"Nous ferons ce que nous avons à faire et (le système de missile) deviendra utilisable. La manière dont il sera utilisé fera l'objet d'une décision ultérieure", a déclaré Ismail Demir, en charge des achats d'armement au ministère de la Défense turc, à la chaîne CNN Turquie.

"Nous devons respecter l'accord que nous avons signé et c'est dans l'intérêt de notre pays", a-t-il ajouté.

Vendredi, le porte-parole du président turc avait déjà déclaré: "il n'y aura pas de retour en arrière, la Turquie activera les S-400".

Ces missiles sont un sujet de friction majeure entre Ankara et Washington et la question a été évoquée lors de l'entretien jeudi à Washington entre MM. Erdogan et Trump.

La Turquie reste sous la menace de sanctions supplémentaires pour avoir acheté le système de missiles S-400, considéré comme l'un des fleurons de l'industrie militaire russe, malgré les protestations de Washington qui estime notamment que ces armes ne sont pas compatibles avec les dispositifs de l'Otan.

Une loi de 2017 impose à l'administration américaine de sanctionner tout pays qui conclurait des contrats militaires "importants" avec un adversaire des Etats-Unis, y compris la Russie.
(AFP, 16 novembre 2019)

Ankara prête à acheter des Patriot américains, sans renoncer aux S-400

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé que son pays était prêt à acheter des missiles Patriot américains, mais sans renoncer aux S-400 russes dont l'acquisition a tendu les relations avec Washington, dans des propos reproduits jeudi.

M. Erdogan a fait ces déclarations, parues dans les médias turcs, à bord de l'avion le ramenant en Turquie après un entretien mercredi à Washington avec son homologue américain Donald Trump.

"J'ai dit à Trump que nous étions prêts à acheter les Patriot. Mais nous considérons que la proposition qui consiste à les acheter et à abandonner les S-400 serait un affront à notre souveraineté", a dit M. Erdogan.

Ankara a acheté le système de défense antiaérienne russe malgré les protestations de Washington, qui estime notamment que les S-400 ne sont pas compatibles avec les dispositifs de l'Otan, dont la Turquie est membre.

Les Etats-Unis affirment en outre que l'achat de ce système par Ankara, dont la livraison a commencé en juillet, met en danger les secrets technologiques du F-35, un avion de chasse américain furtif.

La Turquie a en effet commandé plus de cent de ces avions et son industrie de défense a investi des sommes importantes dans ce programme, mais les Etats-Unis ont décidé de l'en exclure après qu'elle a pris livraison des premiers S-400.

La Maison Blanche a souligné mercredi qu'il était "vital" de régler les problèmes nés de l'acquisition des S-400 par Ankara.

"Je peux dire que Trump fait de réels efforts pour résoudre ces problèmes, d'une façon qui serait respectueuse des intérêts de toutes les parties" a ajouté M. Erdogan.

En juillet, M. Trump avait accusé son prédécesseur démocrate Barack Obama d'être responsable de la situation actuelle.
 "L'administration Obama ne voulait pas leur (aux Turcs) vendre des missiles Patriot", (...) Cela a duré très longtemps", avait-il avancé, assurant que lorsque la Maison Blanche avait changé d'avis, "la Turquie avait déjà signé avec la Russie et payé beaucoup d'argent".

En octobre, un responsable américain avait affirmé que les Etats-Unis épargneraient à la Turquie de nouvelles sanctions économiques si elle choisissait de ne pas activer les S-400, mais Ankara n'a pas donné suite à cette proposition.
(AFP, 14 novembre 2019)

Un manifestant syrien tué par les forces turques

Un civil syrien a été tué mardi par les tirs de forces turques en patrouille avec les forces russes, lors d'une manifestation dans la région de Kobané dans le nord de la Syrie, selon les forces de sécurité kurdes.

C'est la deuxième fois en moins d'une semaine qu'un civil est tué lors de manifestations contre la présence militaire turque dans des zones kurdes du nord de la Syrie, pays en proie à une guerre aux multiples fronts.

Selon un communiqué de la police kurde des Assayech, "des véhicules turcs participant à une patrouille commune avec la police militaire russe ont visé des civils sans arme à leur passage dans la région de Kobané".

"Les forces turques ont utilisé des gaz lacrymogènes et en riposte les manifestants ont lancé des pierres sur les véhicules turcs. Les soldats de l'occupation (turque, ndlr) ont ensuite tiré sur les civils, tuant l'un d'eux et blessant six autres dont certains grièvement", a-t-elle ajouté dans un communiqué.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) n'a pas confirmé la mort d'un civil, mais a affirmé que neuf personnes avaient été blessées par "des balles réelles tirées par les forces turques".

Depuis le début des patrouilles communes russo-turques, de nombreux Kurdes syriens manifestent contre la présence militaire turque.

Vendredi dernier, des manifestants kurdes ont lancé des cailloux contre les blindés d'une patrouille russo-turque, qui ont renversé et tué à leur passage un des manifestants.

Avec l'aide de supplétifs syriens, les forces turques ont lancé le 9 octobre une offensive dans le nord syrien pour éloigner de leur frontière la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG). L'opération a été suspendue après un accord négocié par Ankara d'abord avec Washington, puis avec Moscou, le 22 octobre.

Aux termes de l'accord avec Moscou, les forces kurdes ont abandonné leurs positions à la frontière et des patrouilles, menées par l'armée turque et l'armée russe, ont été mises en place.
(AFP, 12 novembre 2019)

Erdoğan: We will Expand Our Safe Zone If Needs Be

President and ruling Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan spoke at the group meeting of his party today (October 30).

Addressing the question of a journalist as to whether his state visit to the US will take place on November 13 as planned, President Erdoğan said, "I have not made up my mind yet. It is a question mark."

In response to US House of Representatives' recently passed resolution officially recognizing the Armenian Genocide, Erdoğan said, "Genocide is forbidden in our faith. Those who call an incident of deportation a genocide are looking for someone to blame."

Other highlights from Erdoğan's speech were as follows:

'Has economy collapsed?'

"They said, 'We are destroying and obliterating your economy'. They said, 'The economy has collapsed, it is devastated.' What happened, then? Has it collapsed? Is it devastated? Praise to Allah, just as we rose from our ashes in history, we have now risen from our ashes and carry on our path.

"As you see, interest rates are constantly falling. Inflation is similarly going down. If Allah permits, in the earliest time, we will reach single-digit figures. We will reach them in inflation as well.

'It will be too little too late'

"With the Operation Peace Spring, we have once again seen that the ones against us felt the same way as they did a century ago. No matter how civilized, how rich, how developed they seem to be, they express grudge, hate and primitivity at the first possible opportunity. There is nothing new.

"Since the operation started, almost 700 protests were staged by terrorist organization members abroad, especially in Europe. Most of them are with us at the NATO. Most of them are our addressees at the EU. Despite all these, protests are held. Do they say something? No.

"I am calling on the countries supporting the terrorist organization: You are making a mistake, the snake of terror that you feed with your own hands today will bite you sooner or later. When bombs start to explode on your streets, when the weapons of terrorists strat to spill out death, when vandals start to devastate your surroundings, you will, of course, come to realize your mistake. You know the yellow vests, right? They will not be in a single country, they will be in all countries.

"But, then, it will too little too late. Correct your mistake before it is too late. We know that you let them leave your countries with bags full of weapons just to get rid of this trouble. We know that you have taken no action about the terrorists whose names we gave to you.

"And, now, we know that you are trying not to take back your own terrorist citizens. You have terrorists in DAESH. We tell you to take them, but you evade. You raised these terrorists, why don't you take them back? Come on, take them. They don't. Why? Because it is a matter of character.

'Another important step is Tell Rifaat and Kobani'

"Our heroic soldiers and our Syrian brothers from Syrian National Army entered a depth of 30 kilometers in the operation area in a couple of hours.

"They have also promised us to clear Manbij from the YPG. They say that we have 'cleared' it as well. Our armed forces are following it. Is it enough? No.

"Another important step is Tell Rifaat. And we are proceeding to its western side, to Kobani as they call it today, to Ain al-Arab. Terrorists need to be removed from there as well, it needs to be under our control. What will happen, then? Will we enter it as well? No, our Syrian brothers will enter it. The real owners of these areas will enter. We take these steps for that.

'We will expand the safe zone if needs be'

"After our phone call with President Trump, American sent a delegation to our country. They came here, we sat and talked, we made our negotiations. Then, we shared our 13-point agreement with the public.

"An area of 120-km width and 30-32-km-depth had to be cleared of terrorist organizations. We paused our operation for 120 hours for that. Unfortunately, attacks continue. We are scanning the region inch by inch, neutralizing the terrorists and collecting the ammunition and equipments left behind by them.

"I am speaking frankly and warning our addressees: The attacks coming outside this line will be responded in the harshest way possible and we will expand our safe zone if needs be.

"On Friday, we will start our joint action with Russians in the field, we will start the patrol. If we see that members of the terrorist organization are not removed from the 30-kilometer zone and if attacks continue, we reserve our right to launch our own operation. We will take up a stance depending on the developments and bring it into action." (BIA, 30 October 2019)

Retrait kurde achevé dans le nord, premiers combats entre Syriens et Turcs

La Russie, acteur clé dans le conflit syrien, a annoncé mardi la fin du retrait des forces kurdes du nord de la Syrie, où des combats meurtriers entre soldats syriens et turcs accentuent la volatilité de la situation sur le terrain.

Selon les termes d'un accord conclu le 22 octobre par les présidents russe Vladimir Poutine et turc Recep Tayyip Erdogan, la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) avait jusqu'à mardi 15H00 GMT pour se retirer de ses positions frontalières de la Turquie.

Cette milice - qui a activement aidé la coalition internationale à vaincre militairement les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) mais qui est considérée comme "terroriste" par Ankara - a achevé son retrait de la zone, a assuré la Russie. M. Erdogan a dit avoir été informé par Moscou de ce retrait "total".

Ankara a lancé une offensive le 9 octobre contre les YPG, avec pour but affiché de mettre en place une "zone de sécurité" d'une trentaine de kilomètres de profondeur pour éloigner les YPG, avant d'interrompre son opération à la faveur de deux accords négociés séparément avec les Etats-Unis et la Russie.

"Le retrait des unités armées du territoire sur lequel un corridor de sécurité doit être créé a été terminé plus tôt que prévu", a déclaré mardi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.

Les forces kurdes avaient déjà éloigné ces derniers jours leur artillerie lourde et les blindés de plusieurs secteurs frontaliers.

Des patrouilles conjointes turco-russes sont prévues dans une partie de la zone tampon, selon l'accord conclu entre Ankara et Moscou.

Le ministre turc de la Défense Hulusi Akar a déclaré mardi que ces patrouilles russo-turques allaient commencer "prochainement" à vérifier si les combattants kurdes se sont effectivement retirés.

La Turquie "n'hésitera pas" à reprendre les opérations militaires dans le nord-est de la Syrie si elle y repère des combattants kurdes à proximité de sa frontière, a par ailleurs averti depuis Genève le ministre des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu. Peu avant le ministère de la Défense avait indiqué avoir capturé 18 personnes qui ont affirmé être des éléments du régime syrien, près de Ras al-Aïn, une ville frontalière stratégique.

- Combats syro-turcs -

Mardi, des combats ont opposé les armées turque et syrienne pour la première fois depuis l'arrivée des soldats du régime syrien dans le nord de la Syrie, qui s'y sont déployés à la demande des Kurdes après l'annonce du retrait américain.

Bien que l'offensive d'Ankara est à l'arrêt depuis l'accord russo-turc, la trêve est émaillée d'accrochages entre les groupes syriens proturcs et les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les YPG et désormais soutenues par Damas.

Cinq soldats syriens ont été tués par des "tirs d'artillerie" turcs, et un sixième a été "exécuté" par les rebelles proturcs près du village d'Al-Assadiya, à moins de 10 km de la frontière, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Contactées par l'AFP, les autorités turques n'ont pas donné suite dans l'immédiat.

Il s'agit, d'après l'OSDH, des premiers combats entre soldats turcs et syriens depuis le lancement de l'offensive turque.

Des affrontements ont également opposé les soldats de Damas à des supplétifs syriens d'Ankara, a affirmé l'OSDH.

Par le passé, des affrontements avaient déjà opposé les forces du régime aux supplétifs syriens proturcs. Ces derniers, entraînés et financés par la Turquie, combattaient auparavant le régime de Bachar al-Assad.

Mardi, une patrouille de la police militaire russe au poste-frontière de Derbassiyé (nord-est) a aussi été la cible d'un tir d'obus d'Ankara, selon l'agence officielle Sana, qui a dénoncé une "agression turque". Elle a fait état de six civils syriens blessés.

- Multiples belligérants -

Conformément à l'accord russo-turc, la Turquie garde la haute main sur une autre région frontalière du nord-est longue de 120 km, dont elle a pris le contrôle au cours de son offensive.

De son côté, le pouvoir syrien se déploie dans des secteurs du nord qui lui échappaient depuis 2012, et son armée se retrouve désormais à proximité de soldats turcs.

Cette reconfiguration des forces sur le terrain illustre la complexité du conflit syrien qui implique aujourd'hui de multiples belligérants et des puissances étrangères, avec des alliances en constante évolution.

Longtemps fer de lance de la lutte anti-EI, les forces kurdes, affaiblies par l'offensive turque, ont mis en garde contre une résurgence jihadiste alors qu'elles retiennent encore des milliers de jihadistes, dont des Européens et des Américains, dans plusieurs prisons à travers le nord-est syrien.

Les FDS retiennent aussi des milliers de femmes et d'enfants de jihadistes étrangers dans des camps de déplacés.

Pour les Kurdes, le retour du régime de Damas dans le nord risque également de leur faire perdre leur autonomie de facto, arrachée à la faveur du conflit qui a fait en Syrie plus de 370.000 morts depuis 2011.
(AFP, 30 octobre 2019)

Affaires religieuses / Religious Affairs

11 jihadistes français renvoyés "tout début décembre"

Onze présumés jihadistes français détenus en Turquie et en instance d'expulsion seront renvoyés en France début décembre, a annoncé jeudi le ministre turc de l'Intérieur Süleyman Soylu.

Les onze Français, soupçonnés d'appartenir au groupe jihadiste Etat islamique (EI), seront renvoyés en France "tout début décembre", a indiqué le ministre, cité par l'agence étatique Anadolu.

La prochaine expulsion de ces ressortissants français avait été annoncée par un porte-parole du ministère turc de l'Intérieur le 11 novembre lorsque Ankara avait commencé à renvoyer vers leurs pays des présumés jihadistes étrangers détenus en Turquie.

Une source proche du dossier à Paris avait alors indiqué que ces Français en passe d'être expulsés par la Turquie étaient "en majorité des femmes".

Certaines de ces personnes sont en prison "depuis longtemps" et d'autres sont arrivées "plus récemment", avait précisé cette source. Elles seront toutes interpellées et présentées à un juge à leur arrivée en France dans le cadre du "protocole Cazeneuve".

Signé en 2014, cet accord de coopération policière entre Paris et Ankara permet que des jihadistes rentrant de Syrie via la Turquie soient immédiatement interceptés à leur retour.

Longtemps soupçonnée d'avoir laissé les jihadistes traverser sa frontière pour rejoindre la Syrie après le début du conflit qui déchire ce pays depuis 2011, la Turquie, frappée par plusieurs attentats commis par l'EI, a rejoint en 2015 la coalition antijihadiste.

Mais Ankara a été accusé ces dernières semaines d'affaiblir la lutte contre les éléments dispersés de l'EI en lançant, le 9 octobre, une offensive contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), fer de lance du combat contre l'organisation jihadiste.
(AFP, 28 novembre 2019)

Ankara dit détenir le commanditaire d'attaques en Allemagne et Russie

Le ministre turc de l'Intérieur a affirmé qu'Ankara détenait un "membre important" du groupe Etat islamique (EI) qui, selon lui, a notamment planifié des attaques en Allemagne et en Russie, selon des propos publiés vendredi par un journal.

"C'est un personnage important de l'EI (...) C'est lui qui a planifié et donné l'ordre d'un attentat à la bombe qui s'est produit en 2018 en Russie et de l'attaque dans un magasin à Hambourg, en Allemagne", a déclaré Süleyman Soylu dans un entretien publié par Hürriyet.

Le ministre turc de l'Intérieur a présenté cet individu comme un spécialiste des explosifs et un "formateur aux attentats-suicides". Selon lui, cet homme, identifié comme Yusuf Heba, a été arrêté par les forces turques à Azaz, dans le nord de la Syrie.

Le ministre turc n'a pas donné davantage de précisions sur les attaques en Allemagne et en Russie qu'il impute à Heba, aussi connu sous le nom de code d'"Abou Jihad Al-Din Al-Nassr Oubeyda".

En ce qui concerne l'attaque à Hambourg, il semble faire référence à celle commise en juillet 2017 par un demandeur d'asile en passe d'être débouté qui a tué une personne à coups de couteau et en a blessé six autres dans un supermarché, un acte motivé selon la justice par "l'islamisme radical".

Il n'était pas clair dans l'immédiat à quel "attentat à la bombe" en Russie M. Soylu fait allusion.

Pays de transit majeur pour les jihadistes qui ont rejoint la Syrie après le début en 2011 du conflit qui ravage ce pays, la Turquie dit détenir aujourd'hui plusieurs centaines de membres de l'EI dans ses prisons et dans des zones qu'elle contrôle en Syrie.

Ankara a été accusé d'affaiblir la lutte contre les éléments résiduels de l'EI en lançant le mois dernier une incursion militaire dans le nord de la Syrie contre une milice kurde soutenue par les pays occidentaux contre les jihadistes.

Le président Recep Tayyip Erdogan a affirmé que son pays avait capturé 287 personnes qui s'étaient échappées de prisons pour membres de l'EI en Syrie après le déclenchement de l'offensive d'Ankara.
(AFP, 22 novembre 2019)

L'EI a profité de l'offensive turque en Syrie pour se regrouper

Le groupe Etat islamique (EI) a profité de l'offensive turque en Syrie et du retrait des forces américaines du nord-est du pays pour se regrouper et pourrait préparer de nouveaux attentats en Occident, selon un rapport d'un organisme indépendant américain.

Le président Donald Trump a annoncé le 6 octobre le retrait des 1.000 soldats américains déployés dans le nord-est de la Syrie, ouvrant la voie à une offensive militaire turque visant les forces kurdes, alliées de la Coalition internationale dans la lutte contre les jihadistes de l'EI.

Fortement critiqué, y compris dans son propre camp, M. Trump a changé de cap à plusieurs reprises, finissant par annoncer le maintien d'une "force résiduelle" en Syrie pour "protéger" des champs de pétrole.

"L'EI a exploité l'incursion turque et le retrait des forces américaines qui s'en est suivi pour reconstituer des capacités et des ressources en Syrie", indique le rapport publié par le bureau de l'inspecteur général du Pentagone, un organisme indépendant chargé des enquêtes internes sur cette administration tentaculaire.

Citant des informations fournies par l'agence de renseignement militaire du ministère de la Défense, la Defense Intelligence Agency (DIA), l'inspecteur général ajoute que l'EI "va vraisemblablement utiliser le vide sécuritaire dans le nord-est de la Syrie pour prendre l'Occident pour cible parce qu'il aura sans doute plus +de temps et d'espace+ pour préparer des attentats et soutenir ses 19 branches dans le monde".

A long terme, l'EI "cherchera probablement à reprendre le contrôle de certaines localités syriennes et à étendre sa sphère d'influence dans le monde", ajoute l'inspecteur, citant des réponses écrites de la DIA à ses questions.

En outre, la mort du chef du groupe Etat islamique (EI), Abou Bakr al-Baghdadi lors d'une opération militaire américaine le 26 octobre ne devrait pas empêcher l'EI de se reconstituer, selon le document.

"Selon la DIA, l'EI s'était préparé à résister à la mort d'Al-Baghdadi et devrait pouvoir +poursuivre ses opérations, maintenir sa cohésion mondiale et conserver sa posture actuelle+", précise le rapport.

D'ores et déjà, l'EI "a activé des cellules dormantes pour multiplier les attentats contre les Forces démocratiques syriennes" (FDS), la coalition arabo-kurde sur laquelle les alliés se sont appuyés pour chasser au printemps l'organisation jihadiste du "califat" territorial qu'elle avait instauré en 2014 sur un vaste territoire à cheval entre la Syrie et l'Irak.

Le rapport précise que les forces américaines en Syrie continuent d'armer les combattants des FDS mais qu'elles ont cessé de les former. A la fin du troisième trimestre, les effectifs des FDS se montaient à 100.000 combattants, selon le document.
(AFP, 19 novembre 2019)

17 étrangers soupçonnés de liens avec l'EI arrêtés

La police turque a arrêté jeudi 17 ressortissants étrangers soupçonnés d'avoir des liens avec l'organisation Etat islamique (EI), a rapporté l'agence de presse étatique Anadolu.

Les 17 personnes, dont les nationalités n'ont pas été précisées, ont été arrêtées à Ankara et emmenées au siège de la police antiterroriste pour y être interrogées, selon l'agence.

Dans la foulée de la mort du chef de l'EI Abou Bakr al-Baghdadi lors d'un raid américain en Syrie fin octobre, la Turquie a multiplié les coups de filet sur son territoire contre des personnes soupçonnées de liens avec le groupe jihadiste.

Les autorités turques ont arrêté cette semaine une soeur de Baghdadi et annoncé qu'une épouse de l'ancien chef de l'EI avait été capturée l'an dernier.

Le président Recep Tayyip Erdogan a déclaré jeudi que l'entourage de Baghdadi essayait de gagner la Turquie et que les arrestations se multipliaient.

Le nombre de proches de Baghdadi arrêtés par la Turquie "s'approche d'un nombre à deux chiffres", a déclaré M. Erdogan, sans autre précision.

Longtemps soupçonnée d'avoir laissé les jihadistes traverser sa frontière pour rejoindre la Syrie après le début du conflit qui déchire ce pays depuis 2011, la Turquie, frappée par plusieurs attentats commis par l'EI, a rejoint en 2015 la coalition antijihadiste.

Mais Ankara a été accusé ces dernières semaines d'affaiblir la lutte contre les éléments dispersés de l'EI en lançant, le 9 octobre, une offensive contre la milice kurde des Unités de protection.
(AFP, 7 novembre 2019)

Erdogan affirme que la Turquie a arrêté une femme de Baghdadi

Le président Recep Tayyip Erodgan a déclaré mercredi que la Turquie avait capturé une épouse d'Abou Bakr al-Baghdadi, le chef du groupe Etat islamique (EI) tué par un commando américain fin octobre.

Après avoir mené l'opération ayant mené à la mort de Baghdadi, les Etats-Unis "ont lancé une gigantesque campagne de communication", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours à Ankara retranmis à la télévision.

"Quant à nous, nous avons attrapé son épouse --je le dis aujourd'hui pour la toute première fois--, mais nous ne fanfaronnons pas à ce sujet", a dit le président turc, sans indiquer quand ni où cette arrestation avait eu lieu.

Un responsable turc a par la suite précisé que l'épouse de Baghdadi, qu'il a présentée comme la "première femme" de l'ancien chef de l'EI décrit comme polygame, avait été arrêtée le 2 juin 2018 dans la province turque de Hatay, frontalière de la Syrie.

Elle a été arrêtée en compagnie de 10 autres personnes, dont une fille de Baghdadi, a ajouté ce responsable sous couvert d'anonymat, affirmant que le lien de parenté avait été établi à la suite d'analyses ADN effectuées à l'aide d'un échantillon fourni par les autorités irakiennes.

Selon le responsable turc, après son arrestation, l'épouse de l'ex-chef de l'EI a "communiqué beaucoup d'informations au sujet de Baghdadi et sur le fonctionnement interne de l'EI".

"Nous avons pu confirmer beaucoup de choses que nous savions déjà. Nous avons aussi obtenu de nouvelles informations qui ont conduit à plusieurs arrestations ailleurs", a-t-il ajouté, sans livrer davantage de détails.

Il a indiqué que les 11 personnes interpellées étaient aujourd'hui détenues dans un centre de rétention pour migrants en Turquie.

Cette annonce intervient au lendemain d'une autre annonce : celle de l'arrestation d'une soeur de Baghdadi, de l'époux de celle-ci, de sa belle-fille et de cinq enfants, lors d'une opération des forces turques menée lundi en Syrie.
 Le président américain Donald Trump a annoncé le 27 octobre la mort de Baghdadi lors d'un raid au cours de la nuit précédente dans le nord-ouest de la Syrie, à quelques kilomètres de la frontière turque.

Le lendemain de cette annonce, la Turquie a affirmé que ses services de renseignement et ses militaires avaient eu des contacts "intenses" avec leurs homologues américains dans la nuit où s'est déroulée l'opération ayant conduit à l'élimination de Baghdadi.

Longtemps soupçonnée d'avoir laissé les jihadistes traverser sa frontière pour rejoindre la Syrie après le début du conflit qui déchire ce pays depuis 2011, la Turquie, frappée par plusieurs attentats commis par l'EI, a rejoint en 2015 la coalition antijihadiste.

Mais Ankara a été accusé ces dernières semaines d'affaiblir la lutte contre les éléments dispersés de l'EI en lançant, le 9 octobre, une offensive contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), fer de lance du combat contre l'organisation jihadiste.
(AFP, 6 novembre 2019)

Arrestation en Turquie d'une jihadiste belge évadée d'un camp en Syrie

Une jihadiste belge qui s'était enfuie d'un camp sous contrôle kurde du nord de la Syrie a été arrêtée en Turquie et la Belgique va demander son extradition, a annoncé mardi le parquet fédéral belge, confirmant les informations de deux quotidiens flamands.

Selon les journaux De Morgen et Het Laatste Nieuws, l'arrestation qui remonte à vendredi a eu lieu à Kilis, près de la frontière syro-turque que la jeune femme venait de franchir avec l'aide de passeurs.

Présentée comme étant Fatima Benmezian, une Anversoise de 24 ans condamnée par défaut en Belgique pour avoir rejoint le groupe Etat islamique, elle s'était évadée du camp d'Aïn Issa le mois dernier, à la faveur du chaos provoqué par l'offensive militaire turque dans cette région.

Selon le parquet fédéral, la jeune femme a été condamnée à Anvers (nord), le 18 mai 2015, à cinq ans d'emprisonnement pour participation aux activités d'un groupe terroriste.

"Elle a été effectivement arrêtée à Kilis, puis transférée vers un centre de détention en Turquie et on prépare une demande d'extradition" à adresser à Ankara, a précisé à l'AFP le porte-parole du parquet fédéral Eric Van Duyse.

Il a souligné que les autorités turques pourraient aussi décider d'expulser la ressortissante belge sans se conformer à cette procédure.

A son arrivée en Belgique, sa condamnation de 2015 lui sera officiellement signifiée et elle disposera d'un délai de 15 jours pour décider d'être ou non rejugée, a ajouté M. Van Duyse.

Actuellement, des milliers de jihadistes du groupe Etat islamique sont détenus par les forces kurdes en Syrie, parmi lesquels une cinquantaine de Belges d'après les chiffres officiels communiqués à Bruxelles. Le 16 octobre, les autorités belges avaient fait état de l'évasion de deux combattants belges de leur centre de détention.

Outre ces prisons, les forces kurdes administrent aussi des camps où sont retenus les proches des jihadistes, femmes et enfants notamment, de multiples nationalités.

Environ 800 personnes se sont évadées du camp d'Aïn Issa dans le sillage de l'offensive turque déclenchée le 9 octobre.

Malgré un accord russo-turc conclu le 22 octobre qui a mis fin à cette opération, les inquiétudes persistent sur l'avenir des jihadistes dans cette région.
(AFP, 5 novembre 2019)

Une soeur de Baghdadi arrêtée par les Turcs en Syrie

Une soeur d'Abou Bakr al-Baghdadi, le chef du groupe Etat islamique (EI) tué par un commando américain fin octobre, a été arrêtée par la Turquie dans le nord de la Syrie, a affirmé mardi un haut responsable turc.

"La Turquie a capturé la soeur d'Abou Bakr al-Baghdadi à Azaz", dans le nord-ouest de la Syrie, a indiqué le responsable turc, parlant sous couvert d'anonymat.

"Rasmiya Awad, née en 1954, a été capturée lors d'un raid contre un campement près d'Azaz", a-t-il ajouté.

Selon lui, la soeur de Baghdadi se trouvait en compagnie de son mari, de sa belle-fille et de cinq enfants.

"Les trois adultes sont en cours d'interrogatoire", a-t-il affirmé. "Ce que nous apprendrons (de ces interrogatoires) aidera la Turquie, ainsi que le reste de l'Europe, à mieux se protéger des terroristes", a-t-il encore dit.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG qui dispose d'un vaste réseau sur le terrain, a confirmé l'arrestation de la soeur de Baghdadi, son mari, sa belle-soeur, et ses "cinq petits-enfants", dans un camp près d'Azaz. "Quatre autre Irakiens ont été arrêtés", a ajouté le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

La ville d'Azaz se trouve dans un secteur du nord-ouest de la Syrie contrôlée par la Turquie depuis une offensive militaire qu'elle y avait menée en 2016.

Le président américain Donald Trump a annoncé le 27 octobre la mort de Baghdadi lors d'un raid au cours de la nuit précédente dans le nord-ouest de la Syrie, à quelques kilomètres de la frontière turque.

Le lendemain de cette annonce, la Turquie a affirmé que ses services de renseignement et ses militaires avaient eu des contacts "intenses" avec leurs homologues américains dans la nuit où s'est déroulée l'opération ayant conduit à l'élimination de Baghdadi.

Longtemps soupçonnée d'avoir laissé les jihadistes traverser sa frontière pour rejoindre la Syrie après le début du conflit qui déchire ce pays depuis 2011, la Turquie, frappée par plusieurs attentats commis par l'EI, a rejoint en 2015 la coalition antijihadiste.

Mais Ankara a été accusé ces dernières semaines d'affaiblir la lutte contre les éléments dispersés de l'EI en lançant, le 9 octobre, une offensive contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), fer de lance du combat contre l'organisation jihadiste.
(AFP, 5 novembre 2019)

Voile: la Turquie condamne un vote du Sénat en France

La Turquie a condamné jeudi comme discriminatoire un texte voté par le Sénat français visant à interdire le port du voile pendant les sorties scolaires.

Ce texte est "le dernier exemple en date des discriminations et d'une approche tendant à marginaliser les musulmans", a jugé le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

La proposition de loi visant à interdire le port de signes religieux aux parents accompagnant les sorties scolaires a été présentée au sénat français par l'opposition de droite, et adoptée mardi au terme d'un débat houleux alors que la France est en pleine réflexion sur la place et l'organisation de l'islam.

"Il aurait été plus bénéfique de prendre des mesures pour combattre l'islamophobie", a ajouté le ministère turc, estimant que le texte adopté au Sénat "viole l'un des droits fondamentaux les plus basiques".

Le texte a peu de chances d'être voté par l'Assemblée nationale, dominée par la majorité présidentielle.

Pays officiellement laïque, la Turquie du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan se pose comme le défenseur des droits des musulmans dans le monde.

En mars 2017, M. Erdogan avait accusé la justice européenne de lancer "une croisade" contre l'islam après un arrêt autorisant une entreprise à interdire le port du voile au travail.

Ses gouvernements ont progressivement annulé depuis 2003 l'interdiction du port du voile dans les institutions, autorisant les femmes à être voilées dans les universités et au Parlement et, ces dernières années, dans la fonction publique et les lycées, au grand dam des tenants de la République laïque fondée en 1923 par Mustafa Kemal Atatürk.
(AFP, 31 octobre 2019)

Socio-économique / Socio-economic

L'énigmatique réapparition de disparus en Turquie

Peu de femmes seraient ravies d'apprendre que leur mari est en détention. Pourtant, c'est bien la joie qui envahit Sümeyye Yilmaz lorsqu'elle reçoit un appel de la police lui annonçant la nouvelle.

Cela faisait plus de huit mois que son mari, Mustafa Yilmaz, était porté disparu. Elle a d'abord eu du mal à croire les policiers.

"Il y a beaucoup de Mustafa Yilmaz, je ne voulais pas être déçue", confie Mme Yilmaz à l'AFP. Mais dès le lendemain, c'est bel et bien son mari qu'elle serre dans ses bras.

Bien que la police lui ait expliqué que son mari avait été "trouvé" le 21 octobre en bonne santé, elle constate immédiatement qu'il avait perdu beaucoup de poids. Son visage, ses mains, raconte-t-elle, étaient "complètement gelés".

Mme Yilmaz ne peut rien prouver, mais elle craint que son mari ait été torturé. Mustafa Yilmaz, lui, refuse d'expliquer où il était durant ces huit mois, se contentant de répéter qu'il se "cachait".

Sa femme refuse d'y croire : son mari venait de commencer un nouveau travail lorsqu'il a disparu en février et n'avait aucune raison de s'éclipser sans donner de nouvelles.

- "Disparitions forcées" -

Selon le décompte de parlementaires et d'activistes locaux, le physiothérapeute de 33 ans est l'un de 28 hommes que les services de sécurité turques sont soupçonnés d'avoir fait disparaître depuis le coup d'Etat manqué de juillet 2016.

La méthode rappelle le souvenir encore vif des pratiques courantes dans les années 1990 contre les opposants politiques en Turquie.

Les raisons de la disparition de ces hommes sont un mystère, comme leur réapparition soudaine dans un poste de police. Les autorités turques n'ont pas donné suite aux multiples sollicitations de l'AFP sur le sujet.

Ozturk Türkdogan, de l'Association des droits humains turque, estime que les disparations sont l'oeuvre d'une "unité" au sein des services de sécurité qui les remet ensuite à la police.

"Ces individus font l'objet d'enquêtes judiciaires. Leur réapparition est généralement révélée lorsqu'ils sont déjà aux mains de la police", explique-t-il.

"Mais ces gens ne disent rien à leur famille ou à leurs avocats. On aurait su ce qui leur était arrivé s'ils avaient parlé", ajoute-t-il.

Mustafa Yilmaz avait été condamné à six ans de prison pour son appartenance au mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, accusé d'avoir fomenté le coup d'Etat manqué de 2016, mais il avait été libéré au début de l'année 2019 dans l'attente de l'examen de son appel.

M. Yilmaz fait partie d'un groupe de six hommes qui se sont évaporés à quelques jours d'intervalle en Turquie, en février 2019. Tous avaient des liens présumés avec l'organisation guléniste, mais leurs cas restent singuliers dans un pays où des dizaines de milliers de personnes ont été officiellement arrêtées où suspendues depuis le coup manqué.

En juillet, quatre de ces hommes sont, comme M. Yilmaz, subitement "réapparus" dans une cellule de station de police.

Le dernier, Gokhan Turkmen, a resurgi le 5 novembre, quelques jours seulement après Mustafa Yilmaz. Amnesty International a affirmé que l'épouse de Turkmen avait elle aussi constaté "une importante perte de poids et un teint très pâle".

Des groupes de défense des droits humains ont exhorté les autorités turques à mener une enquête sur les circonstances de ce qu'ils décrivent comme de "présumées disparitions forcées".

- "Comme un cauchemar" -

Si certains disparus sont réapparus, d'autres cas de disparations inexpliquées ont récemment été signalés.

Le 6 août, c'est Yusuf Bilge Tunç, 35 ans, qui s'évapore sans laisser de trace. Lui aussi était accusé de liens avec les gulénistes, ce qu'il niait.

Son épouse, qui ne souhaite pas être nommée, affirme qu'il n'y a jamais eu d'"enquête active" sur sa disparition.

Leurs trois enfants, raconte-t-elle, posent de plus en plus de questions sur leur père. "C'est un cauchemar", lâche-t-elle entre deux sanglots.

La famille Tunc, avec l'aide d'un député d'opposition, a fait appel à des organisations locales et internationales, dont la Cour européenne des droits de l'Homme, mais à ce jour en vain.

Mme Tunç affirme toutefois que la réapparition d'autres disparus lui donne de l'espoir. "Je supporte son absence en m'accrochant à l'idée que je finirai par le revoir, par le serrer dans mes bras", explique-t-elle.
(AFP, 28 novembre 2019)

Violences contre les femmes: une marche dispersée de force à Istanbul

La police turque a dispersé par la force lundi quelques milliers de manifestants qui défilaient à Istanbul pour demander la "fin de l'impunité" pour les auteurs de violences contre les femmes, un mal endémique en Turquie.

Des policiers ont utilisé du gaz lacrymogène et tiré des balles en plastique pour repousser les manifestants, pour la plupart des femmes, qui tentaient de remonter l'avenue Istiklal, au coeur d'Istanbul, selon un photographe de l'AFP.

Environ 2.000 personnes s'étaient auparavant rassemblées sur une placette non loin, à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, brandissant des pancartes demandant "la fin de l'impunité" ou sur lesquelles on pouvait lire les noms de femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en Turquie.

"Nous ne tolérerons pas la perte d'une autre femme", pouvait-on lire sur la banderole déployée en tête du cortège.

Ayse Baykal, une enseignante, a expliqué à l'AFPTV être venue manifester "contre les ennemis des femmes", "pour mettre un terme aux meurtres de femmes".

"Ces derniers temps, les meurtres de femmes dans notre pays ont beaucoup augmenté et, partout dans la société, on nous fait taire", a déclaré Ozge Cekcen, 25 ans.

Après ce rassemblement dans le calme, les manifestants ont commencé à remonter l'avenue Istiklal, mais ont été rapidement bloqués par un mur de boucliers de la police anti-émeutes qui a dispersé la foule par la force.

La Turquie a été secouée ces dernières semaines par plusieurs cas très médiatisée de femmes tuées par des hommes, notamment le meurtre d'Emine Bulut, tuée en public sous les yeux de sa fille de 10 ans par son ex-mari.

Un total de 378 femmes ont été tuées en Turquie depuis le début de l'année, selon le groupe de défense des droits des femmes "Nous ferons cesser le féminicide". En 2018, on en comptait 440, contre 121 en 2011.

Des associations accusent régulièrement la justice turque de prononcer des peines insuffisantes.
(AFP, 25 novembre 2019)

VW ne construira pas d'usine turque près d'un "champ de bataille"

Le PDG de Volkswagen a défendu jeudi la décision de la société de différer la possible contruction d'une nouvelle usine en Turquie, en raison de l'offensive turque lancée dans le nord de la Syrie.

Le géant automobile allemand avait annoncé le 15 octobre dernier qu'il observerait la situation, après l'attaque des forces turques contre une partie de la région syrienne contrôlée par les combattants kurdes.

"Tant que des personnes sont tuées, nous ne poserons pas la première pierre près d'un champ de bataille", a déclaré le patron de Volkswagen, Herbert Diess, dans un message sur le réseau social LinkedIn.

Il a toutefois admis que l'usine serait dans "l'intérêt économique" de VW et que la décision était "toujours ouverte".

Volkswagen doit composer entre des "considérations purement économiques" et un "point de vue moral", a résumé le patron du géant automobile.

Le dirigeant avait déclaré la semaine dernière devant la presse que la planification d'une usine au milieu des tensions serait "complètement irresponsable", ajoutant qu'une décision serait prise "au plus tard à la fin de cette année ou au début de l'année prochaine".

Le constructeur n'envisage pas d'autre lieu pour une nouvelle usine mais se dit capable de réorganiser la production au sein de son réseau s'il devait renoncer à construire un site en Turquie.

Le site envisagé représente un investissement estimé entre 1,2 et 1,5 milliard d'euros et devrait employer quelque 4.000 personnes.

Le conflit turco-kurde est particulièrement sensible en Allemagne, où les trois millions d'habitants de nationalité ou d'origine turque intègrent environ un million de Kurdes.
(AFP, 21 novembre 2019)

These are the Days of Apocalypse for Hasankeyf and Tigris Valley

Water retention continues at the dam that has been built in Hasankeyf, where the first human traces date back to 300 thousand years ago and the first settlement was founded 12 thousand years ago.

When the dam begins to operate in full capacity, the Tigris Valley, which is home to 289 mounds, 199 settlements, at least 100 endemic plants and endangered species will be submerged in the water.

The Initiative to Keep Hasankeyf Alive has released a statement on the recent developments regarding the ancient city in the southeastern Urfa province:

"Ilısu Dam, the construction of which continues regardless of objections by the local people and neighboring countries, international campaigns and warnings, silently started to hold water in July 2019.

"After the retention of the water, the systematic emigration policies that have been going on since the 1980s have been continued and the people living in the historic city of Hasankeyf have been forced to move to the compound that is called 'new.'"

Entries and exits are restricted

"In this framework, the entrance and exits to the ancient city were taken under control and made more difficult on October 8.

"The new compound has been built by companies that are known for their closeness to the government, without considering the rights to shelter and housing, which are among human rights.

"The housing and the infrastructure and superstructure problems of the new settlement, which has been built as part of rent-seeking policies, are still continuing.

"In the first place, the problem of reliable drinking water has not been solved.

"At the same time, the municipality has cut off the water before the process of moving the families and artisans in Hasankeyf is finished.

"In November 2019, the bazaar started to be demolished with dozers and ladles and it is still continuing."
Governor acts 'without any legal basis'

"Some shop owners burned their shops with their contents, reacting to this destruction. In order to prevent the mass reactions and apply psychological pressure, the Batman Governorship, making decisions without any legal basis, forbade 'all kinds of statements for the press and activities' in Hasankeyf.

"On this basis, on November 16, 2019, the people of Hasankeyf who were not given houses in and the artisans of Hasankeyf who were not given shops the new compound were detained over making a statement for the press.

"While even a single nail should not be driven in Hasankeyf, which was declared a protected area in 1981, the demolition continues with earthmovers and dozers. It was reported in the press that archeological findings were made while the demolition was continuing.

"As in the other excavations, these excavations are rushed as well. Heavy machinery is used in archaeological excavations that can shed light on history.

"In Hasankeyf, where the exits to the ancient city are closed and the demolition continues, press laborers' efforts for photographing/documenting are being prevented. Likewise, cases are filed against journalists who previously reported on Hasankeyf.

"Once again, we share with the public that we stand with the free press laborers who are on duty to share the destruction and the realities in Hasankeyf with the public.

"A week ago, it was announced by the DSİ [State Hydraulic Works] that the height of the water that has been held since July is 50 meters and the amount of the water is 600 million cubic meters.

"As the water rises, the danger of Hasankeyf being submerged in the water increases. So far, many settlements, especially in Siirt province and important mounds such as Çattepe Mound have been submerged in the water."
'Thousands of people left their homes'

"Thousands of people have left their homes without knowing how to make a living in the future.

"Despite all this destruction, our struggle for the abandonment of Ilısu, which is a project of destruction, exploitation and domination, will continue because abandoning Ilısu will bring great benefits for the people of the Tigris Valley and the whole society.

"In this respect, we again call out to the public in these days of apocalypse for the Tigris Valley and Hasankeyf: "It's not too late for Hasankeyf, let the Tigris flow freely!"

"Follow us and the Hasankeyf Coordination, which we are a part of, on social media to learn more and learn what to do."
(BIA, 18 November 2019)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

La Turquie accuse Macron de "parrainer le terrorisme" en Syrie

La Turquie a accusé jeudi Emmanuel Macron de "parrainer le terrorisme", en réaction à de nouvelles critiques du président français au sujet de l'opération lancée par Ankara en Syrie.

La Turquie a lancé le mois dernier une offensive contre la milice kurde syrienne des Unités de protection du peuple (YPG), qu'elle qualifie de "terroriste" mais qui est soutenue par les pays occidentaux, dont la France, contre le groupe jihadistes Etat islamique (EI).

M. Macron, qui a déjà critiqué à plusieurs reprises l'opération turque, a déclaré jeudi qu'Ankara avait mis "ses alliés devant le fait accompli" et mis "en péril l'action de la coalition contre Daech dont l'Otan, je le rappelle, est membre".

Cette déclaration a suscité l'ire d'Ankara, qui accuse déjà régulièrement Paris de chercher à établir un Etat kurde en Syrie.

"De toute façon, il (Macron) est un parrain de l'organisation terroriste, il les reçoit régulièrement à l'Elysée", a réagi le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu, cité par l'agence de presse étatique Anadolu.

"Que Macron n'oublie pas (...), la Turquie est elle aussi membre de l'Otan. Qu'il se tienne aux côtés de ses alliés", a-t-il ajouté.

Ankara a suspendu fin octobre son offensive contre les YPG après avoir conclu avec Washington et Moscou des accords prévoyant le retrait des forces kurdes de la plupart de leurs positions frontalières de la Turquie.

La Turquie refuse de laisser une entité kurde se former à sa frontière, redoutant qu'une telle initiative renforce les velléités séparatistes sur son sol.
(AFP, 29 novembre 2019)

Washington et les Européens étalent leurs divisions sur les jihadistes en Syrie

Les Etats-Unis et les Européens ont étalé jeudi leurs divisions sur le sort des jihadistes étrangers détenus en Syrie, lors d'une réunion au cours de laquelle Washington a tenté de rassurer ses alliés ébranlés par les volte-face successives de Donald Trump.

"Les membres de la coalition doivent rapatrier les milliers de combattants terroristes étrangers actuellement en détention, et les juger pour les atrocités qu'ils ont commises", a martelé le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo à l'ouverture de cette rencontre à Washington avec ses homologues de la coalition internationale contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Le gouvernement américain demande de longue date à tous les pays de reprendre les milliers de jihadistes qui se trouvent dans les prisons kurdes du nord-est syrien. Mais la récente offensive turque dans la région contre les forces kurdes, qui a fait craindre que les prisonniers ne parviennent à s'évader, a remis leur sort au coeur des préoccupations.

"Nous pensons qu'il devrait y avoir un sentiment d'urgence à les rapatrier maintenant, tant qu'il est encore temps", a prévenu le coordinateur de l'action contreterroriste des Etats-Unis, Nathan Sales.

Mais les participants se sont quittés sur un constat de désaccord.

La demande américaine se heurte au refus de nombreux pays, dont la France, de reprendre leurs ressortissants qui ont combattu dans les rangs jihadistes, pour ne pas heurter une opinion publique échaudée par les attentats des dernières années en Europe.

Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a d'ailleurs réaffirmé à Washington que les jihadistes français devaient "être jugés au plus près des crimes qu'ils ont commis". Il a insisté pour que les acteurs sur le terrain garantissent "à tout prix" leur "détention sûre et durable" afin "d'éviter qu'ils repartent dans le combat".

La France tente notamment de négocier avec Bagdad pour que la justice irakienne puisse s'en charger.

- "Irresponsable" -

"Il serait irresponsable de la part d'un pays d'attendre de l'Irak qu'il résolve ce problème à sa place", a répondu Nathan Sales. "Demander à des pays de la région d'importer les combattants étrangers d'un autre pays, et de les juger et écrouer là-bas, ce n'est pas une option viable", a insisté le responsable américain, balayant aussi les hypothèses de tribunaux internationaux.

C'est Paris qui avait réclamé une réunion d'urgence de la coalition après l'offensive de la Turquie. En annonçant le retrait des forces américaines, le président des Etats-Unis avait laissé le champ libre à cette opération turque, qui visait pourtant les forces kurdes, alliées des Américains dans la lutte antijihadistes.

Une nouvelle crise syrienne qui "menace" les succès de la coalition, selon le communiqué final de la réunion.

Car le constat est unanime: malgré l'éradication, au printemps, du "califat" territorial instauré depuis 2014 par l'organisation jihadiste sur un vaste territoire à cheval entre la Syrie et l'Irak, et malgré la mort de son chef Abou Bakr al-Baghdadi, lors d'une opération américaine fin octobre, l'EI reste une menace.

Après avoir annoncé un retrait total de Syrie, Donald Trump a changé de cap plusieurs fois, finissant par annoncer qu'une "force résiduelle" resterait en Syrie pour "protéger" des champs de pétrole.

Ses alliés attendaient donc une clarification sur la stratégie américaine pour décider de l'avenir de leur propre participation sur le terrain syrien.

Ces derniers jours, les membres de l'administration Trump se sont donc employés à les rassurer.

Mike Pompeo a promis que les Etats-Unis continueraient de "diriger la coalition, et le monde" dans la lutte anti-EI.

Le ministre de la Défense Mark Esper avait auparavant précisé que le Pentagone maintiendrait quelque 600 militaires en Syrie. Et tous les responsables américains assurent que la mission première de ces soldats reste la guerre contre les jihadistes -- alors que la référence à la protection des champs de pétrole a ulcéré plusieurs alliés.

"Nous avons redéployé certaines de nos troupes dans le nord-est de la Syrie, et plus largement dans la région, pour faire en sorte que l'EI ne renaisse jamais de ses cendres, et l'empêcher de reprendre les champs pétroliers", a expliqué Mike Pompeo, tentant de concilier ces deux missions.

A l'issue de la réunion de jeudi, Jean-Yves Le Drian a salué l'engagement de tous les acteurs de la coalition à éviter "de prendre des initiatives unilatérales sans consulter" les autres membres, surtout si elles peuvent "remettre en cause" les efforts communs -- dans une allusion claire aux récentes décisions de Washington et d'Ankara.
(AFP, 14 novembre 2019)

Expulsion de jihadistes: le RN pour un "refus définitif" de la Turquie dans l'UE

Des responsables du Rassemblement national ont appelé mardi l'Union européenne à adresser un "refus définitif" à une potentielle adhésion à l'UE de la Turquie, qui a commencé lundi à expulser des jihadistes étrangers, et suggéré de suspendre également ce pays de l'Otan.

"Face à l'attitude de la Turquie, adoptons la FERMETÉ: suspension de l'Otan, fin du versement des milliards d'euros au titre de la pré-adhésion à l'UE et refus définitif de son entrée dans l'UE. L'argent des contribuables européens n'a pas à financer le régime d'Erdogan !", a écrit sur Twitter la présidente du RN Marine Le Pen.

Ankara a commencé lundi à expulser des membres étrangers du groupe EI qu'elle détient, notamment des Français et des Allemands.

A Paris, le Quai d'Orsay a rappelé que des jihadistes et leurs familles sont régulièrement renvoyés en France depuis la Turquie et arrêtés à leur descente d'avion.

"Nous, on ne veut pas de retour du tout", avait tweeté lundi soir la cheffe du RN au sujet de ces jihadistes.

"Le chantage du sultan islamiste M. Erdogan est insupportable. L'Union européenne doit adresser un refus ferme et définitif à la Turquie d'entrer dans l'UE et arrêter de verser des millions et des milliards à la Turquie chaque année" dans le cadre du processus de préadhésion et du contrôle des flux migratoires par Ankara, a réclamé sur France 2 Jordan Bardella, vice-président du RN.

Ankara est candidate à l'adhésion à l'UE depuis 1987 mais les négociations sont actuellement au point mort. La Turquie accueille plus de quatre millions de réfugiés, dont quelque 3,6 millions de Syriens ayant fui le conflit qui déchire leur pays depuis 2011. Le flux de passages vers l'Europe s'est tari à la faveur d'un accord conclu en 2016 entre Ankara et l'UE. Mais le président turc Recep Tayyip Erdogan menace depuis plusieurs semaines d'"ouvrir les portes" aux candidats à l'exil.

Selon l'eurodéputé et membre de la direction du RN Nicolas Bay, M. Macron et le gouvernemennt "subissent le chantage de la Turquie" qui ne peut pas adhérer à l'UE parce que "la Turquie n'est européenne ni par son histoire, ni par sa culture, ni par sa géographie, ni par la politique qu'elle mène aujourd'hui".

Le président turc "menace l'Europe depuis des années, l'Europe se couche" et, "ce qui est incroyable, c'est qu'on continue à donner des milliards d'euros à la Turquie", a abondé sur Public Sénat Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France.

A propos des jihadistes, il a dit s'attendre, s'ils sont jugés en France, à de "petites peines comme d'habitude alors que s'ils étaient jugés en Syrie ou en Irak ce serait terminé".

Les renvois de jihadistes par la Turquie surviennent dans la foulée d'une offensive menée par Ankara dans le nord-est de la Syrie, vivement critiquée par l'Occident car elle a visé les forces kurdes alliées de la coalition internationale dans la lutte contre les jihadistes.
(AFP, 12 novembre 2019)

Ankara renverra à partir de lundi les membres étrangers de l'EI dans leurs pays

Ankara renverra dans leurs pays à partir de lundi les membres étrangers du groupe Etat islamique (EI), y compris européens, qui sont actuellement détenus en Turquie, a déclaré vendredi le ministre turc de l'Intérieur.

"Nous commencerons à partir de lundi", a déclaré Süleyman Soylu lors d'un discours à Ankara. "Pas besoin de courir dans tous les sens : nous allons vous renvoyer les membres de l'EI. Ils sont à vous, faites-en ce que vous voudrez", a-t-il ajouté.

Le ministre turc n'a pas précisé quels étaient les pays concernés par cette mesure, mais s'est adressé à l'"Europe" pendant son discours.

Le président Recep Tayyip Erdogan a affirmé vendredi que la Turquie avait à ce jour extradé plus de 7.600 "terroristes étrangers" vers leurs pays, ajoutant que plus de 1.200 membres de l'EI étaient actuellement incarcérés dans des prisons turques.

Ankara appelle régulièrement les pays européens à reprendre leurs ressortissants qui ont intégré les rangs de l'EI en Syrie, mais ceux-ci sont peu enclins à les récupérer, notamment pour des raisons sécuritaires et d'impopularité d'une telle mesure.

M. Soylu répète depuis plusieurs jours que la Turquie renverra les combattants étrangers de l'EI dans leurs pays même si ces derniers leur retiraient leur nationalité.

"Que cela vous fasse plaisir ou non, que vous leur retiriez ou non leur nationalité, nous vous renverrons ces membres de l'EI, vos propres gens, vos propres ressortissants", a-t-il martelé vendredi.

Mais la manière dont la Turquie pourrait s'y prendre pour renvoyer une personne dans un pays dont elle ne serait plus formellement un ressortissant n'est pas claire.

Longtemps soupçonnée d'avoir laissé les jihadistes traverser sa frontière pour rejoindre la Syrie après le début du conflit qui déchire ce pays depuis 2011, la Turquie, frappée par plusieurs attentats commis par l'EI, a rejoint en 2015 la coalition antijihadiste.

Mais Ankara a été accusé ces dernières semaines d'affaiblir la lutte contre les éléments dispersés de l'EI en lançant, le 9 octobre, une offensive contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), fer de lance du combat contre l'organisation jihadiste.

M. Erdogan a indiqué vendredi que la Turquie avait capturé 287 personnes qui s'étaient échappées de prisons pour membres de l'EI en Syrie après le déclenchement de l'offensive d'Ankara.
(AFP, 7 novembre 2019)

Orban et Erdogan affichent leur entente à Budapest

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban reçoit jeudi le président turc Recep Tayyip Erdogan, une semaine après un déplacement à Budapest du Russe Vladimir Poutine, alimentant les critiques sur son inclination pour les pouvoirs autoritaires.

Recep Tayyip Erdogan connaît bien le chemin de la capitale hongroise: il y avait effectué une visite officielle il y a un an. C'est sa dernière rencontre bilatérale en date dans un pays de l'UE alors que la plupart des dirigeants européens manifestent ostensiblement leur réserve à l'égard du dirigeant turc, critiqué pour sa dérive antidémocratique.

Les relations ne se sont guère améliorées avec l'offensive militaire lancée par Ankara début octobre dans le nord-est de la Syrie. La Turquie a été accusée d'affaiblir la lutte contre les éléments dispersés de l'Etat islamique en visant la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), fer de lance du combat contre l'organisation jihadiste.

Mais Budapest, à la différence des autres capitales européennes, s'est rallié aux arguments du président Erdogan, estimant que l'offensive militaire était dans l'intérêt de l'Europe pour éviter une augmentation du nombre de réfugiés cherchant à quitter la Turquie.

Lors d'une réunion au Kazakhstan en octobre, Recep Tayyip Erdogan a personnellement remercié le dirigeant hongrois pour son "soutien".

Quelques milliers de manifestants sont attendus jeudi dans la capitale hongroise à l'appel de plusieurs organisations de la société civile "solidaires avec le peuple kurde et contre l'accueil de dictateurs" en Hongrie.

Viktor Orban et Recep Tayyip Erdogan tiendront une conférence de presse dans l'après-midi.

- Tanks et pétrole -

"Le gouvernement hongrois semble percevoir la Turquie comme un acteur géopolitique émergent et décisif, non seulement en Syrie, mais également en Europe du Sud-Est et au Moyen-Orient", selon Daniel Hegedus, analyste au groupe de réflexion German Marshall Fund of the United States.

"Il semble prêt à assumer des divergences importantes au sein de l'UE pour plaire à Ankara et agit en fonction des intérêts de la Turquie et de la Russie plutôt que des alliances occidentales auxquelles Budapest appartient", comme l'UE et l'OTAN, souligne M. Hegedus.

Le Hongrois, au pouvoir depuis 2010, avait été l'un des rares responsables européens à assister à la cérémonie d'investiture du second mandat présidentiel du leader turc, en juillet 2018.

Les deux hommes sont souvent présentés comme les visages d'une nouvelle catégorie de dirigeants démocratiquement élus mais mus par une tentation autoritaire et agissant contre les libertés individuelles.

Le gouvernement hongrois est visé par une procédure inédite du Parlement européen en raison notamment des risques pour l'Etat de droit dans ce pays.

Selon la presse, l'armée hongroise envisage d'acheter des véhicules blindés turcs. Le hongrois MOL, principal groupe pétrolier partiellement détenu par l'Etat, a également annoncé cette semaine une participation dans l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan, qui achemine du pétrole brut vers la Méditerranée via la Turquie.

Plus étonnant, la bonne relation entre les deux pays passe par un épisode de l'histoire qui pourrait les diviser: les 150 ans d'occupation ottomane de la Hongrie (1541-1699).

En 2016, la Hongrie avait commémoré, en présence de représentants turcs, les 450 ans de la mort de Soliman le Magnifique, sultan ottoman tombé près de la forteresse de Szigetvar, dans le sud du pays.

Jeudi, MM. Erdogan et Orban se rendront à Budapest sur le mausolée rénové de Gül Baba, derviche et poète, arrivé en Hongrie avec les troupes de Soliman.

Alors que le président turc s'affiche en nostalgique de l'empire ottoman, le gouvernement de Viktor Orban promeut les thèses dites touranistes, très controversées par historiens et linguistes, qui voudraient que les peuples de langues turques et finno-ougriennes (dont le hongrois) partagent une origine commune.

Cette thèse lui permet avant tout de se présenter en "cousin lointain" dans des pays d'Asie que la Hongrie courtise pour des raisons économiques. M. Orban a décrété en 2014 "l'ouverture à l'Est" de son pays de 9,8 millions d'habitants, qui courtise aussi bien les décideurs russes que les entrepreneurs chinois.
(AFP, 7 novembre 2019)

Colère d'Ankara après la résolution française contre son offensive

La Turquie a convoqué jeudi l'ambassadeur de France à Ankara pour protester contre l'adoption par le Parlement français d'une résolution critiquant son opération militaire contre une milice kurde dans le nord-est de la Syrie.

"Notre réaction a été transmise à l'ambassadeur de France lors de sa convocation au ministère" des Affaires étrangères, ont indiqué des responsables turcs.

Peu avant, le ministère turc des Affaires étrangères avait "fermement" rejeté, dans un communiqué, les "décisions prises en France par le Sénat et l'Assemblée nationale au sujet de l'opération +Source de Paix+".

L'Assemblée nationale française a adopté mercredi à l'unanimité une proposition de résolution non-contraignante condamnant l'offensive militaire turque dans le Nord-Est syrien.

Par cette résolution, l'Assemblée "affirme son indéfectible soutien aux Forces démocratiques syriennes (FDS)", principalement composées des Unités de protection du Peuple (YPG), une milice considérée comme "terroriste" par Ankara.

La semaine dernière, le Sénat français avait déjà adopté une proposition de résolution demandant "l'engagement résolu de la France" en faveur de toute initiative au niveau européen ou international visant à mettre un terme à l'offensive turque.

"La perception de la réalité" des autorités françaises "est paralysée par un soi-disant +romantisme du YPG+, et elles restent aveugles aux persécutions perpétrées par cette organisation terroriste qui prétend représenter les Kurdes", a dénoncé le ministère turc dans son communiqué.

Ankara a interrompu son opération à la faveur de deux accords négociés séparément avec les Etats-Unis et la Russie.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan accuse régulièrement les pays occidentaux de soutenir les milices kurdes qu'Ankara considère comme des groupes "terroristes" au même titre que l'organisation Etat islamique (EI).

Mais les pays occidentaux soutiennent les combattants kurdes qui ont été le fer de lance dans la lutte contre les jihadistes en Syrie du groupe Etat islamique.
(AFP, 31 octobre 2019)

L'Assemblée unanime pour condamner l'offensive turque

L'Assemblée nationale a adopté mercredi à l'unanimité une proposition de résolution condamnant l'offensive militaire turque dans le Nord-Est syrien, des élus de tous bords disant leur "indignation" et saluant un moment qui "fait honneur à la France".

Cette proposition de résolution, non contraignante, initiée par la présidente de la commission des Affaires étrangères Marielle de Sarnez (MoDem), était co-signée par les présidents des huit groupes politiques de l'Assemblée. Elle a été adoptée par 121 voix.

Elle indique notamment que l'Assemblée "condamne fermement" l'offensive déclenchée le 9 octobre, "demande l'arrêt immédiat des hostilités" et "affirme son indéfectible soutien aux Forces démocratiques syriennes (FDS), dont les kurdes et leurs alliés arabes, qui ont été et demeurent nos alliés dans la lutte contre Daech".

"À cette heure, nous déplorons plusieurs centaines de morts, près de 300.000 personnes sur les routes de l'exil, des exactions insoutenables que continuent de perpétrer sur le terrain des supplétifs de l'armée turque", a affirmé Mme de Sarnez, saluant un "geste rare" d'unité de l'Assemblée qui a "valeur de symbole".

"Nos condamnations unanimes de ce jour doivent impérativement se traduire en actions fermes et résolues", a-t-elle plaidé, soulignant notamment l'"impérieuse nécessité" pour la France et l'Europe de se doter d'une "véritable autonomie de pensée et d'action".

Tous les orateurs des groupes ont apporté leur appui à la résolution, la jugeant "à l'honneur" de l'Assemblée (Valérie Boyer, LR), et estimant à l'instar de Jean-François Mbaye (LREM) que la France ne doit demeurer "ni silencieuse, ni oisive". Plusieurs élus comme Valérie Rabault (PS) ont déploré que l'Europe se soit transformée "en spectatrice".

Pour Jean-Luc Mélenchon (LFI), cette condamnation de l'Assemblée et ce salut au "rôle des kurdes dans la lutte contre la tyrannie de l'obscurantisme (...) pèse lourd et sera entendu comme un réconfort par les combattants".

Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a salué à son tour "un moment fort", face à une "situation très grave", de nature à "remettre en cause les cinq ans d'effort contre Daech" de la coalition internationale avec les FDS.

"Nous sommes à partir de cette crise devant un tournant stratégique", qui montre la nécessité d'"un vrai sursaut européen", a-t-il jugé.

La semaine dernière, le Sénat avait déjà adopté à l'unanimité une proposition de résolution demandant "l'engagement résolu de la France" en faveur de toute initiative au niveau européen ou international visant à mettre un terme à l'offensive turque.
(AFP, 30 octobre 2019)


Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Pompeo juge "inquiétant" le test par la Turquie des systèmes de défense russes

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a jugé mardi "inquiétant" le fait que la Turquie ait commencé la veille à tester des systèmes russes de défense antiaérienne en dépit des appels répétés de Washington à ne pas les activer sous peine de sanctions.

"C'est inquiétant", a-t-il réagi lors d'une conférence de presse.

"Nous restons confiants et parlons encore aux Turcs pour essayer de trouver une voie de sortie. Je ne veux pas m'avancer sur ce que le président peut faire ou pas. Mais nous avons clairement exprimé au gouvernement turc notre volonté de les voir s'éloigner de la mise en opération complète" du système de défense S-400, a-t-il ajouté.

Selon des médias turcs, Ankara a commencé lundi à tester les systèmes S-400 acquis auprès de la Russie malgré la menace de sanctions américaines. Des avions militaires, dont des F-16 de fabrication américaine, ont survolé une base turque afin de tester les radars des S-400 et de former des opérateurs turcs à leur maniement.

L'acquisition par les Turcs de ce système de défense russe reste un important sujet de tensions entre Ankara et Washington. La question a été évoquée lors d'un entretien mi-novembre à Washington entre les présidents Recep Tayyip Erdogan et Donald Trump.

Les Etats-Unius estiment notamment que les S-400 ne sont pas compatibles avec les dispositifs de l'Otan, dont la Turquie est également membre. Ils affirment que ce système ultra-sophistiqué, dont la livraison a commencé en juillet, met en danger les secrets technologiques du F-35, un avion de chasse américain furtif dont l'armée turque a commandé plus de 100 exemplaires.

L'administration Trump a déjà décidé d'exclure la Turquie du programme F-35 après qu'elle a pris livraison des premiers S-400.

La Turquie est en outre sous la menace de sanctions américaines en vertu d'une loi adoptée en 2017 par le Congrès des Etats-Unis prévoyant des mesures punitives automatiques contre tout pays qui achèterait des armements russes.

Mais un responsable américain avait affirmé en octobre qu'Ankara y échapperait s'il choisissait de ne pas activer les systèmes russes.

Les dirigeants turcs ont répété ces dernières semaines que les S-400 seraient utilisés.
(AFP, 26 novembre 2019)

Erdogan shows anti-Kurdish video to senators at White House

Turkish President Recep Tayyip Erdogan sparked tensions during his US visit when he showed Republican senators an anti-Kurdish video, US media say.

On Wednesday Mr Erdogan played the video on an iPad during a White House meeting with President Trump and the lawmakers who vocally back the Kurds.

President Donald Trump mostly observed the interaction, sources told US media.

Mr Trump has been widely criticised in the US for his decision to withdraw troops from Syria's border region.

The Kurdish-led Syrian Democratic Forces (SDF) - which are supported by the US - played a leading role in the fight against Islamic State (IS) militants.

The senators involved in Wednesday's meeting were Lindsey Graham, Ted Cruz, Rick Scott, Joni Ernst, and Jim Risch.

All five have sharply criticised Mr Erdogan's October move against Kurdish forces in Syria following Mr Trump's announcement to pull US troops.

Turkey regards the Kurdish fighters as terrorists and is seeking to turn the area into a "safe zone" for resettling the Syrian refugees currently in Turkey.

Mr Erdogan reportedly believed he might change the senators' views on the Kurds by showing them the short film, but instead received pushback from the entire group.

After viewing the film, Mr Graham asked Mr Erdogan if he wanted him "to go get the Kurds to make one about what you've done", prompting a heated discussion, a source present during the meeting told the Axios news website, which first reported the incident.

Mr Trump only occasionally intervened in the conversation as the senators took turns debating Mr Erdogan.

The US president said during a news conference on Wednesday he was a "big fan" of Mr Erdogan. He has previously said that the Kurds are "not angels".

President Trump had invited the lawmakers to speak to Mr Erdogan to try to persuade him to avoid buying Russian military equipment, administration sources told US media.

Turkey has been threatened with sanctions if it continues to deploy Russian defence systems.

The senators have said they will not allow Turkey to purchase US fighter jets if Mr Erdogan continues to procure equipment from Russia.

Following the meeting, Mr Cruz released a statement saying he has always viewed Turkey as "a deeply problematic ally, but an ally nonetheless".

"While our alliance with Turkey is important to maintaining US national security interests, Turkey's assault against our Kurdish allies, who have a long history of standing with America against our enemies, is absolutely unacceptable."

Mr Graham "forcefully" rejected the "Turkish narrative that they have done more to destroy Isis", he told Axios, using an alternative name for IS.

"I let Turkey know that 10,000 SDF fighters, mostly Kurds, suffered, died or injured, in the fight against Isis, and America will not forget that and will not abandon them."
   (www.bbc.com, 14 November 2019)

Evasif sur la Syrie, Trump loue le travail de son "ami" Erdogan

Après des semaines d'échanges tendus et parfois confus, Donald Trump a vanté mercredi sa bonne entente avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, tout en restant évasif sur la Syrie un mois après l'offensive militaire d'Ankara.

"Je suis un grand fan du président", a lancé d'entrée le locataire de la Maison Blanche en évitant soigneusement les sujets qui fâchent, tels que l'achat par la Turquie de systèmes de missiles antiaériens S-400 à la Russie. "Nous sommes amis depuis longtemps", a-t-il martelé.

La conférence de presse commune des deux dirigeants a donné lieu à une étrange scène lorsqu'un journaliste a demandé M. Erdogan ce qu'il avait pensé de la lettre que M. Trump lui avait adressée sur le dossier syrien et qui se concluait par ces mots: "Ne jouez pas au dur! Ne faites pas l'idiot!".

Le président turc ne s'est pas attardé sur le contenu de cette surprenante missive mais a affirmé qu'il avait profité de sa visite à Washington pour la rendre à son auteur.

Les deux dirigeants s'exprimaient après les premières auditions publiques au Congrès dans l'enquête en vue d'une éventuelle destitution de Donald Trump. Interrogé sur ces échanges qui ont tenu l'Amérique en haleine, M. Trump a assuré qu'il n'en avait pas regardé "une minute" car il était "trop occupé".

Le milliardaire républicain s'enorgueillit de savoir négocier avec les dirigeants autoritaires. Mais ses tractations avec M. Erdogan au cours des semaines écoulées ont été pour le moins chaotiques.

Après l'annonce par M. Trump du retrait des troupes américaines déployées dans le nord-est de la Syrie, Ankara a lancé le 9 octobre une offensive militaire visant les forces kurdes, alliées de la Coalition internationale dans la lutte contre les jihadistes.

Fortement critiqué, y compris dans son propre camp, il a ensuite durci le ton, menacé de "détruire" l'économie turque et autorisé des sanctions contre la Turquie, qui ont été levées après un accord conclu mi-octobre.

- Erdogan réplique à Macron -

"Le cessez-le feu continue à tenir", s'est félicité M. Trump, restant muet sur les critiques selon lesquelles il a, par son retrait précipité, abandonné les forces kurdes qui ont pourtant joué un rôle-clé sur le terrain dans la lutte contre les jihadistes.

Les atermoiements de M. Trump et l'offensive turque ont aussi suscité de vives tensions au sein de l'Alliance atlantique - dont la Turquie est membre - qui redoute une résurgence du groupe Etat islamique.

Le président français Emmanuel Macron a déploré en termes très vifs l'absence totale de coordination avec les Etats-Unis sur ce dossier.

Dénonçant, dans un entretien à l'hebdomadaire The Economist, "une agression" menée par la Turquie, "dans une zone où nos intérêts sont en jeu", il avait jugé que l'Otan était en état de "mort cérébrale".

Dans une pique au président français, M. Trump s'est fait l'écho du mécontentement de la Turquie.

"Je pense que le président (turc) n'a vraiment pas apprécié (..) et je pense que beaucoup d'autres gens ont eu la même réaction", a-t-il déclaré. "Inacceptable", a simplement ajouté M. Erdogan dont les propos étaient traduits par un interprète.

Une nouvelle fois, le président américain a appelé les pays européens - France et Allemagne en tête - à rapatrier leurs ressortissants figurant parmi les jihadistes du groupe Etat islamique détenus en Syrie.

"Ces pays devraient nous aider", a-t-il martelé.

Une réunion doit rassembler jeudi à Washington les ministres de la coalition internationale antijihadiste. Elle avait été demandée en urgence par le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian après l'annonce du retrait des soldats américains.

M. Erdogan a profité de l'occasion pour exprimer son mécontentement après le vote fin octobre d'un texte par la Chambre des représentants des Etats-Unis, qualifiant de "génocide" le massacre de centaines de milliers d'Arméniens par l'Empire ottoman, un terme que la Turquie rejette.

Affirmant que cette initiative avait "profondément blessé la nation turque", il a estimé que cela risquait de nuire aux relations entre Ankara et Washington.
(AFP, 13 novembre 2019)

Erdogan va bien rencontrer Trump à Washington le 13 novembre

Le président turc Recep Tayyip Erdogan va bien se rendre la semaine prochaine aux Etats-Unis pour rencontrer son homologue américain Donald Trump avec lequel il s'est entretenu mercredi, a annoncé la présidence turque, en pleines tensions entre leurs deux pays.

Dans un entretien téléphonique mercredi, "les deux dirigeants ont reconfirmé qu'ils se verraient à Washington le mercredi 13 novembre, à l'invitation du président Trump", a fait savoir la présidence.

Depuis plusieurs jours, M. Erdogan menaçait d'annuler sa visite en raisons de tensions entre la Turquie et les Etats-Unis liées notamment à la Syrie et à un vote de la Chambre des représentants sur le génocide arménien.

Il avait indiqué cette semaine qu'il prendrait sa décision finale lors d'un entretien téléphonique avec M. Trump.

Le président américain a confirmé mercredi la venue de M. Erdogan à la Maison Blanche, évoquant sur Twitter un "très bon entretien téléphonique" avec son homologue turc.

Au cours de cette conversation, les deux dirigeants ont abordé la question de la frontière turco-syrienne, "l'éradication du terrorisme, la fin des hostilités avec les Kurdes et plein d'autres sujets", a détaillé Donald Trump.

"Il m'a informé qu'ils avaient arrêté de nombreux combattants de l'EI (groupe Etat islamique ndlr) dont on avait annoncé l'évasion pendant le conflit, y compris une femme et une soeur du tueur terroriste al-Baghdadi", a poursuivi M. Trump en parlant du chef du groupe Etat islamique tué par un commando américain fin octobre.

Le déplacement de M. Erdogan aux Etats-Unis interviendra un mois après le déclenchement par Ankara d'une offensive contre une milice kurde soutenue par Washington dans le nord-est de la Syrie.

La Turquie avait lancé son opération militaire après l'annonce par M. Trump du retrait des troupes américaines déployées dans cette zone, ce qui a été interprété par un feu vert accordé à Ankara. Cette annonce était survenue dans la foulée d'un entretien téléphonique entre le milliardaire américain et M. Erdogan.

Fortement critiqué, y compris dans son propre camp, M. Trump a ensuite durci le ton et autorisé des sanctions contre la Turquie, qui ont été levées après qu'Ankara eut suspendu son offensive en Syrie aux termes d'un accord conclu entre M. Erdogan et le vice-président américain Mike Pence.

La milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) visée par l'offensive turque est qualifiée de "terroriste" par Ankara, mais soutenue par les pays occidentaux dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).

Outre les désaccords liés à la Syrie, Ankara a laissé éclater son mécontentement la semaine dernière après le vote d'un texte par la Chambre des représentants des Etats-Unis qualifiant de "génocide" le massacre de centaines de milliers d'Arméniens par l'Empire ottoman, un terme que la Turquie rejette.

Le président Erdogan a en outre plusieurs fois exhorté ces derniers jours les Etats-Unis à extrader un prédicateur turc, Fethullah Gülen, qui réside en Pennsylvanie et qu'Ankara accuse d'être derrière une tentative de coup d'Etat en 2016.

Les relations entre la Turquie et les Etats-Unis, deux alliés au sein de l'Otan, se sont sensiblement dégradées depuis le putsch manqué de 2016.
(AFP, 6 novembre 2019)

L'opération militaire en Syrie, une équation qui se complique pour Washington

L'équation se complique pour l'armée américaine en Syrie, où son opération militaire est désormais limitée à une zone réduite et plus difficile à défendre, centrée sur la "protection" de champs de pétrole qui appartiennent légalement à l'Etat syrien.

Dénonçant des "guerres sans fin", le président Donald Trump a annoncé le 6 octobre le retrait des 1.000 soldats américains déployés dans le nord-est de la Syrie pour lutter contre les jihadistes du groupe Etat islamique.

Mais un mois plus tard, les effectifs américains dans le pays sont quasiment les mêmes, les forces spéciales qui se sont parties du nord ayant été remplacées par des unités de blindés dans la région de Deir Ezzor (est), où se trouvent les principaux champs pétroliers syriens.

- Un retrait qui n'en est pas un -

Le retrait des zones frontalières de la Turquie "se poursuit", a assuré jeudi un responsable de l'état-major américain, le vice-amiral William Byrne, au cours d'une conférence de presse au Pentagone. "La plupart des équipements et des hommes se sont retirés de cette zone".

Les combattants kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS), qui se sont d'abord sentis trahis par les Etats-Unis, ont recommencé à coopérer avec les forces américaines, a assuré le vice-amiral Byrne. Le Pentagone continue à leur fournir des armes, a-t-il précisé.

Plus question de départ. "Nous sommes déterminés à rester dans la région", a déclaré un porte-parole du Pentagone, Jonathan Hoffman, au cours de la même conférence de presse. Il a précisé que les forces américaines resteraient dans le pays "aussi longtemps que nous le considérerons nécessaire".

Alors que M. Trump a affirmé que la mission des militaires américains était désormais de protéger les champs de pétrole, les responsables du Pentagone doivent se livrer à des contorsions sémantiques pour assurer qu'il s'agit toujours de contrer l'EI, la justification légale de l'intervention américaine sur un territoire étranger contre la volonté de son gouvernement.

"Je ne dirais pas que la mission est de sécuriser les champs de pétrole", a ainsi déclaré le vice-amiral Byrne. "La mission est de vaincre l'EI. Sécuriser les champs de pétrole est une tâche subordonnée à cette mission. Et l'objectif de cette tâche est d'empêcher l'EI de bénéficier de cette infrastructure pétrolière."

"Il s'agit donc d'empêcher l'EI d'y avoir accès et aussi de permettre aux Kurdes et aux FDS de contrôler" le pétrole, a ajouté M. Hoffman. L'objectif est "d'accorder aux Kurdes de la région, les forces FDS, une source de revenus et la possibilité de monter en puissance dans leur campagne militaire contre l'EI".

"Ce n'est pas une nouvelle mission", a-t-il assuré. "Tout le monde semble penser que ça a changé. Ce n'est pas le cas."

-Une mission dangereuse -

Alors que les forces américaines contrôlaient jusque là l'ensemble du territoire syrien situé à l'est de l'Euphrate, protégées par une couverture aérienne et par la frontière naturelle que représente le fleuve, la présence de forces russes, turques et syriennes dans le nord a ouvert un nouveau front, ce qui explique l'envoi de blindés.

"Il y a deux raisons. L'une est la mobilité: ils ont des roues et ils vont vite. L'autre est la protection de nos forces. Ils sont blindés", a expliqué le vice-amiral Byrne, précisant que le choix de ces unités était dû à "la menace".

Après les attentats du 11 septembre 2001, le Congrès américain a autorisé l'exécutif à mener des opérations militaires illimitées contre le terrorisme, et le Pentagone se base sur cette autorisation pour justifier légalement la prise de contrôle des champs de pétrole de la Syrie.

"Les Etats-Unis sont-ils en train de voler le pétrole?", a demandé un journaliste américain.

"Les Etats-Unis ne tirent aucun bénéfice de tout ceci. Les bénéfices reviennent aux FDS", a dû assurer M. Hoffman.
(AFP, 8 novembre 2019)

Première patrouille américaine à la frontière syro-turque depuis 3 semaines

Des forces américaines ont patrouillé jeudi dans une zone du nord-est de la Syrie proche de la frontière turque, qu'elles avaient quittée il y a trois semaines avant une offensive d'Ankara, a constaté un correspondant de l'AFP.

Cinq véhicules blindés arborant des drapeaux américains se trouvaient dans la matinée dans le village d'al-Qahtaniyah, malgré la volonté affichée par Washington de se désengager de cette région dont le contrôle est désormais revendiqué par le régime de Damas et son allié russe.

La patrouille américaine était accompagnée de combattants kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS), alliées des Etats-Unis dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI) et qui avaient semblé être lâchées par le président Donald Trump avant l'offensive turque du 9 octobre.

Les forces américaines présentes en Syrie menaient régulièrement dans cette zone des patrouilles communes avec les FDS avant l'attaque turque. Celle-ci a permis à Ankara de chasser les FDS et de prendre le contrôle d'une bande frontalière située à l'ouest d'al-Qahtaniyah.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les forces américaines cherchent à garder une présence dans cette partie de la frontière syro-turque.

 "Elles veulent éviter que la Russie et le régime de Damas n'atteignent les zones frontalières à l'est de Qamichli", la principale ville kurde du nord-est de la Syrie, explique Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

Les présidents russe et turc, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan, avaient conclu le 22 octobre à Sotchi (Russie) un accord prévoyant le contrôle en commun de la majeure partie de la bande frontalière syro-turque, où les forces syriennes alliées de Moscou viennent également de faire leur réapparition après plusieurs années d'absence.
(AFP, 31 octobre 2019)

Relations régionales / Regional Relations

Libye: nouvel accord militaire entre la Turquie et le gouvernement de Sarraj

Le gouvernement libyen d'union nationale (GNA) a signé un nouvel accord militaire avec la Turquie, son principal soutien dans le conflit qui l'oppose à l'homme fort de l'Est libyen Khalifa Haftar, ont annoncé jeudi les autorités turques.

L'accord "de coopération militaire et sécuritaire" a été signé mercredi soir lors d'une rencontre à Istanbul entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et le chef du GNA Fayez al-Sarraj, selon la présidence turque.

Le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun, a indiqué jeudi que le nouveau protocole "est une version plus large de l'accord-cadre de coopération militaire existant" entre les deux parties.

Il a affirmé que le nouvel accord "renforcera les liens entre nos armées" et appelé "les autres acteurs responsables" à soutenir le gouvernement de Sarraj reconnu par l'ONU.

"La stabilité de la Libye est d'une importance critique pour la sécurité des Libyens, pour la stabilité régionale et pour combattre le terrorisme international", a ajouté le responsable turc.

La signature de cet accord survient en dépit d'un appel lancé en octobre par la Ligue arabe à ses membres à ne plus coopérer avec Ankara et à réduire leur représentation diplomatique en Turquie à la suite de l'offensive militaire lancée par cette dernière contre les forces kurdes en Syrie.

Fayez al-Sarraj est notamment soutenu par la Turquie et le Qatar. L'Italie, ancienne puissance coloniale en Libye, semble aussi en sa faveur.

Son rival Khalifa Haftar, homme fort de l'est libyen dont les forces ont lancé en avril une offensive contre la capitale Tripoli, bénéficie de son côté du soutien de l'Egypte et des Emirats arabes unis et d'un appui au moins politique notamment des Etats-Unis et de la Russie. La France a été accusée de le privilégier, ce dont elle se défend.

Dans un rapport auquel l'AFP a eu accès en novembre, des experts de l'ONU ont accusé la Jordanie, la Turquie et les Emirats arabes unis d'avoir violé l'embargo sur les armes imposé depuis 2011 à la Libye et déploré l'intensification dans ce pays "d'un conflit par procuration".

M. Erdogan avait confirmé en juin que son pays fournissait des armes au GNA, estimant que ces équipements militaires avaient permis à Tripoli de "rééquilibrer" la situation face aux forces de Khalifa Haftar, soutenues par les Emirats arabes unis et l'Egypte.
(AFP, 28 novembre 2019)

17 morts dans l'explosion d'une voiture piégée dans une zone sous contrôle turc

Dix-sept personnes ont été tuées mardi dans l'explosion d'une voiture piégée dans un secteur sous contrôle turc dans le nord-est de la Syrie, a affirmé Ankara, accusant les forces kurdes d'en être responsables.

L'explosion, qui s'est produite dans le village de Tal Halaf à l'ouest de la ville de Ras al-Aïn, a également fait "plus de 20 blessés", a indiqué dans un communiqué le ministère turc de la Défense, imputant cet attentat à la milice kurde des YPG.

"Les groupe terroriste YPG poursuit ses attentats visant les civils. Les tueurs d'enfants ont cette fois fait exploser une voiture piégée dans le village de Tal Halaf à l'ouest de Ras al-Aïn, tuant 17 personnes et blessant plus de 20 autres", a affirmé le ministère turc.

Ras al-Aïn et ses environs sont contrôlés par les supplétifs syriens de la Turquie à la faveur d'une offensive lancée par Ankara dans le nord-est de la Syrie en octobre pour en chasser les YPG.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme, une ONG, a relevé son bilan à 17 morts, contre 11 un peu plus tôt, des combattants syriens pour la plupart.

La Turquie considère les YPG comme un groupe "terroriste" mais cette milice est soutenue par les pays occidentaux dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).

L'offensive menée par Ankara en octobre lui a permis de prendre le contrôle à sa frontière d'une bande de territoire de 120 km de longueur et d'une trentaine de km de profondeur, allant des villes de Tal Abyad à Ras al-Aïn.

Ankara a néanmoins interrompu son opération militaire après avoir conclu deux accords avec Washington et Moscou qui prévoient le retrait des YPG de la plupart de leurs positions frontalières.

A terme, Ankara souhaite établir une "zone de sécurité" dans le nord de la Syrie, avec l'objectif d'y installer une partie des quelque 3,6 millions de Syriens réfugiés en Turquie.
(AFP, 26 novembre 2019)

Au Qatar, Erdogan appelle à une résolution rapide de la crise du Golfe

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé lundi à un règlement rapide de la dispute entre le Qatar et ses adversaires du Golfe, en tête desquels l'Arabie saoudite, sur fond d'espoir d'une détente dans la région.

Lors d'une visite de quelques heures au Qatar, M. Erdogan a toutefois exclu la fermeture d'une base militaire turque sur le territoire qatari, une des conditions posées par Ryad et ses alliés pour mettre un terme à l'isolement de Doha.

Les liens entre Doha et Ankara se sont consolidés depuis que l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Bahreïn et l'Egypte ont rompu leurs relations diplomatiques en juin 2017 avec le Qatar.

Ces quatre pays accusent Doha de soutenir les mouvements islamistes --ce que nie l'intéressé-- et de vouloir se rapprocher de l'Iran chiite, principal rival régional du royaume saoudien sunnite.

"Ceux qui demandent la fermeture de cette base sont ceux qui n'ont toujours pas compris que la Turquie était l'amie du Qatar dans les jours difficiles", a dit M. Erdogan. "(...) Nous n'avons jamais abandonné nos amis face aux menaces et au danger".

"Mon souhait est que la crise qui continue dans le Golfe depuis deux ans et demi soit résolue dans les plus brefs délais", a-t-il ajouté sur la base en banlieue de Doha, où quelque 5.000 troupes sont stationnées.

Si le Qatar et la Turquie, qui soutiennent tous deux l'organisation des Frères musulmans, ont renforcé leurs relations économiques et politiques, les liens entre Ankara et Ryad se sont dégradées depuis le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi par des agents saoudiens dans le consulat de son pays à Istanbul en octobre 2018.

- "Relation personnelle" -

Durant sa visite, le président turc a rencontré l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani. Des accords économiques et commerciaux bilatéraux ont été signés. Les deux pays ont prévu une coopération accrue dans le cadre de projets liés à la Coupe du monde de football au Qatar en 2022.

La Turquie et le Qatar "se trouvent dans une situation de gagnant-gagnant", estime Andreas Kreig, professeur au King's College de Londres. "La Turquie souhaitait installer (une base) dans le Golfe et le Qatar avait besoin d'un soutien militaire étranger" après l'embargo.

Selon lui, la visite de M. Erdogan vise à démontrer "le caractère résilient de cette relation bilatérale" après des tensions rapportées entre les deux pays en raison de la couverture par les médias au Qatar de l'offensive turque en Syrie en octobre.
 Doha est le seul pays membre de la Ligue arabe, avec la Somalie, à avoir émis des réserves à un texte condamnant "l'agression" turque contre les forces kurdes dans le nord de la Syrie.

"Les Qataris se sont trouvés dans une situation difficile", observe le professeur car, "ils ont reconnu le droit de la Turquie à se défendre tout en étant en désaccord sur les moyens utilisés par Ankara".

Mais, pour Andreas Kreig, les deux pays restent essentiellement liés par "une relation personnelle entre M. Erdogan et l'émir du Qatar".

- "Tentative d'apaisement" -

La Turquie a été l'un des premiers pays à apporter son soutien à l'émirat gazier après l'annonce du boycott des voisins du Qatar.

Doha a de son côté annoncé l'année dernière un prêt de 15 milliards de dollars à la Turquie, alors plongée dans une crise financière.

La visite de M. Erdogan est intervenue sur fond d'espoir d'une détente dans la région, alors que les équipes de football d'Arabie saoudite, des Emirats et de Bahreïn participent cette semaine à la Coupe du Golfe à Doha, une première depuis 2017.

Pour Cinzia Bianco, chercheuse spécialiste du Golfe au Conseil européen pour les relations internationales (ECFR), "la visite d'Erdogan doit être lue dans le contexte d'une tentative d'apaisement entre le Qatar et l'Arabie saoudite".

"La Turquie a longtemps été considérée comme un rival régional par Abou Dhabi puis par Ryad", déclare-t-elle à l'AFP. "Erdogan tente de s'assurer qu'un éventuel apaisement dans le Golfe ne se fera pas au détriment des relations turco-qataries".
(AFP, 25 novembre 2019)

Un attentat fait 9 morts dans le nord sous contrôle turc en Syrie

Neuf personnes ont été tuées samedi matin dans l'explosion d'une voiture piégée à Tal Abyad, dans le nord de la Syrie sous contrôle turc, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

L'OSDH, qui dispose d'un vaste réseau de sources dans le pays en guerre, a indiqué que quatre civils dont deux enfants figuraient parmi les victimes, et que 22 autres personnes avaient été blessées.

Des images du site montrent une voiture en flammes, et un cratère causé par la puissance de l'explosion, qui a également entraîné des dégâts sur des bâtiments et d'autres véhicules alentour.

Cet attentat n'a pas encore été revendiqué. Dans un tweet, comme lors de récentes attaques dans cette zone, le ministère turc de la Défense a accusé la milice kurde "terroriste" des Unités de protection du peuple (YPG).

Le secteur de Tal Abyad a été secoué par plusieurs explosions depuis que la Turquie a lancé une offensive début octobre et pris le contrôle d'une bande longue de 120 km, et large d'une trentaine de km, le long de sa frontière, aux dépens des forces kurdes de Syrie.

Le 10 novembre, Ankara avait déjà mis en cause les forces kurdes à la suite d'une explosion qui avait coûté la vie à huit personnes à Soulouk, au sud-est de Tal Abyad.

Huit jours plus tôt, au moins 13 personnes avaient été tuées dans l'explosion d'une autre voiture piégée sur un marché de Tal Abyad. Là encore, les autorités turques avaient accusé les YPG, épine dorsale des Forces démocratiques syriennes (FDS).

Les FDS ont été un important allié de la coalition internationale emmenée par Washington durant les années de lutte contre le groupe Etat islamique (EI), contribuant à la chute du "califat" en mars dernier dans l'est syrien.

Mais Ankara qualifie la milice des YPG de "terroriste" en raison de ses liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui livre une sanglante guérilla en Turquie.

Le conflit en Syrie, déclenché en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie par le régime de Damas, a fait a fait plus de 370.000 morts et des millions de déplacés.
(AFP, 23 novembre 2019)

Trois morts dans une attaque attribuée aux forces kurdes

Trois personnes ont été tuées et huit autres blessées dans une attaque contre une école dans un secteur sous contrôle turc dans le nord-est de la Syrie, a affirmé mardi Ankara.

Imputant cette attaque aux milices kurdes des YPG, le ministère turc de la Défense a affirmé qu'elle avait visé une école dans un village de la région de Tal Abyad.

"Trois civils innocents ont été tués et huit autres civils, dont des enfants, ont été blessées", a affirmé le ministère dans un communiqué.

La Turquie a lancé le mois dernier une offensive dans le nord-est de la Syrie pour en déloger les YPG, une milice qu'elle qualifie de "terroriste" mais qui est soutenue par les pays occidentaux dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).

L'offensive a permis à Ankara de prendre le contrôle à sa frontière d'une bande de territoire de 120 km de longueur et d'une trentaine de km de profondeur, allant des villes de Tal Abyad à Ras al-Aïn.

Ankara a néanmoins interrompu son opération militaire après avoir conclu deux accords avec Washington et Moscou qui prévoient le retrait des YPG de la plupart de leurs positions frontalières.

A terme, Ankara souhaite établir une "zone de sécurité" dans le nord de la Syrie, avec l'objectif d'y installer une partie des quelque 3,6 millions de Syriens réfugiés en Turquie.
(AFP, 19 novembre 2019)

Attentat dans une ville sous contrôle turc en Syrie: 19 morts

Dix-neuf personnes, dont treize civils, ont été tuées samedi dans un attentat à la voiture piégée dans la ville d'Al-Bab, sous contrôle de l'armée turque dans le nord-est de la Syrie, a indiqué une ONG.

L'attentat s'est produit dans un lieu de rassemblement de taxis et de bus, a indiqué à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, dont l'organisation s'appuie sur un vaste réseau de sources dans le pays en guerre.

Dix-neuf personnes, y compris treize civils, ont été tuées et plus de 33 blessées, dont certaines grièvement, selon un nouveau bilan de l'OSDH. Des corps carbonisés gisaient sur le sol, d'après la même source.

L'attentat n'a pas été revendiqué dans l'immédiat.

Mais la Turquie, pays voisin de la Syrie où elle déploie des troupes, a pointé du doigt la principale milice kurde syrienne (YPG) qu'elle qualifie de "terroriste" pour ses liens présumés avec le groupe kurde turc PKK qui mène une sanglante guérilla en territoire turc.

 "Les terroristes des YPG continuent de prendre pour cible des civils innocents en utilisant les mêmes méthodes que Daech", a affirmé le ministère turc de la Défense sur Twitter, en référence au groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Ancien fief de l'EI, la ville d'Al-Bab est située à 30 km au nord-est d'Alep. Elle est le théâtre de violences dont des assassinats depuis sa conquête il y a plus de deux ans par les forces turques aidées de leurs supplétifs syriens, d'après l'Observatoire.

 En 2017, l'armée turque avait pris la ville dans le cadre d'une opération anti-EI dans le nord de la Syrie, région frontalière de la Turquie.

En mars 2019, l'EI a été vaincu dans son dernier fief, aux confins orientaux de la Syrie par les forces kurdes, soutenues par une coalition internationale dirigée par Washington.

Le groupe a toutefois muté en organisation clandestine menant des attentats meurtriers dans plusieurs régions.

Déclenchée en 2011 par des manifestations prodémocratie, la guerre en Syrie s'est complexifiée au fil des ans avec l'intervention de puissances étrangères et de groupes jihadistes. Le conflit a fait plus de 370.000 morts et déplacé des millions de personnes.
(AFP, 16 novembre 2019)

Assad: "très probable" qu'Ankara soit derrière la mort de Le Mesurier

Le président syrien Bachar al-Assad a estimé jeudi "très probable" que les services de renseignement turcs soient derrière la mort à Istanbul du principal soutien des Casques blancs syriens, une organisation pourtant connue pour être la bête noire du régime syrien.

Les Casques blancs syriens sont des secouristes qui opèrent dans les zones échappant aux forces de M. Assad en Syrie, pays en guerre depuis 2011. Le pouvoir syrien et son allié russe les accusent régulièrement d'être liés à des groupes jihadistes et de soutenir les rebelles.

James Le Mesurier, un ancien officier de l'armée britannique, dirigeait l'organisation Mayday Rescue qui coordonne les dons destinés aux Casques blancs. Il a été retrouvé mort lundi au pied de l'immeuble où il habitait avec son épouse sur la rive européenne d'Istanbul, après avoir apparemment chuté de son appartement situé au troisième étage.

Selon les médias turcs jeudi, Ankara privilégie l'hypothèse d'un suicide mais ont interdit à son épouse de quitter le pays.
 "Il est possible, voire très probable, que les services de renseignement turcs aient exécuté cet acte sur ordre de services de renseignement étrangers", a affirmé M. Assad dans un entretien à deux chaînes de télévision russes, qui sera diffusé vendredi et dont un extrait a été publié par la présidence syrienne.

"Les services de renseignement occidentaux, y compris turcs, ne relèvent pas d'Etats indépendants, il s'agit de branches de la CIA" américaine, a ajouté M. Assad. "Tous opèrent sous l'ordre d'un seul maître".

Accusant implicitement Le Mesurier d'avoir été à la solde des renseignement étrangers, il a estimé que ceux qui agissent de la sorte "peuvent être tués parce qu'ils détiennent des secrets importants ou parce que leur rôle prend fin et ils deviennent un fardeau". "Nous ne croyons pas que ces gens se suicident ou meurent de causes naturelles".

Selon des médias turcs, les enquêteurs privilégient la piste d'un suicide et ont saisi les appareils électroniques de M. Le Mesurier et de son épouse. Ils ont également demandé les dossiers médicaux de James Le Mesurier aux hôpitaux où, selon DHA, il avait suivi des traitements pour des troubles psychologiques.

Un film consacré aux Casques blancs a obtenu l'Oscar du meilleur court métrage documentaire en 2017.

Après les victoires du régime qui a repris environ 60% du territoires, les activités de ces bénévoles se retrouvent aujourd'hui principalement limitées aux régions du nord et nord-est syrien.
(AFP, 14 novembre 2019)

Huit morts dans l'explosion d'un véhicule piégé en Syrie

Huit personnes ont été tuées et plus de 20 blessées dimanche dans l'explosion d'une voiture piégée dans un secteur contrôlé par les forces turques dans le nord de la Syrie, a annoncé Ankara.

"Huit civils ont perdu la vie et plus de 20 ont été blessés dans un attentat au véhicule piégé", a déclaré le ministère turc de la Défense dans un communiqué, attribuant celui-ci à la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG).

Selon le ministère, l'explosion s'est produite dans un village au sud de la ville frontalière syrienne de Tal Abyad, dans un secteur passé sous le contrôle des forces turques et de leurs supplétifs syriens après une offensive lancée le mois dernier par Ankara.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG qui dispose d'un important réseau de sources en Syrie, a déclaré que l'explosion s'était produite à Suluk, une localité située à vingtaine de km au sud-est de la ville frontalière de Tal Abyad.

L'OSDH a rapporté que cinq personnes avaient été tuées et 13 blessées, sans préciser s'il s'agissait de civils ou de combattants. L'ONG n'a pas attribué l'attaque.

La Turquie a lancé le mois dernier une offensive dans le nord-est de la Syrie pour en déloger les YPG, une milice qu'elle qualifie de "terroriste" mais qui est soutenue par les pays occidentaux dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).

L'offensive a permis à Ankara de prendre le contrôle à sa frontière d'une bande de territoire de 120 km de longueur et d'une trentaine de km de profondeur allant des villes de Tal Abyad à Ras al-Aïn.

Ankara a néanmoins interrompu son opération militaire après avoir conclu deux accords avec Washington et Moscou qui prévoient le retrait des YPG de la plupart de leurs positions frontalières.

A terme, Ankara souhaite établir une "zone de sécurité" dans le nord de la Syrie, avec l'objectif d'y installer deux millions de Syriens réfugiés en Turquie.

L'offensive lancée par la Turquie a tué des dizaines de civils, fait des dizaines de milliers de déplacés et été vivement critiquée par la communauté internationale.
(AFP, 10 novembre 2019)

Jordanie, Turquie et Emirats arabes unis ont violé l'embargo sur les armes

La Jordanie, la Turquie et les Emirats arabes unis ont violé l'embargo sur les armes imposé depuis 2011 à la Libye, affirme un récent rapport confidentiel d'experts de l'ONU chargés de son contrôle, auquel l'AFP a eu accès jeudi.

"Les Emirats arabes unis, la Jordanie et la Turquie ont fourni des armes de manière régulière et parfois flagrante sans vraiment d'efforts pour en dissimuler la provenance", soulignent les experts dans une synthèse de leurs travaux accompagnant leur étude qui porte sur une période d'un an.

Selon des diplomates, la Jordanie est notamment accusée d'avoir formé des troupes du maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen qui a déclenché en avril une offensive militaire pour s'emparer de Tripoli. Les Emirats arabes unis, autre soutien du maréchal, sont soupçonnés d'avoir utilisé des avions-bombardiers au profit de ses troupes.
 La Turquie, qui a appporté ouvertement son soutien au gouvernement du Premier ministre Fayez al-Sarraj, a fourni du matériel à ses troupes, allant des véhicules blindés aux drones, selon les mêmes sources.

"Les parties des deux côtés ont reçu des armes et de l'équipement militaire, du soutien technique (...) en violation de l'embargo sur les armes", affirme le rapport des experts de l'ONU remis le 29 octobre aux pays membres du Conseil de sécurité.

Le document très fouillé fait 85 pages et comprend plus de 300 pages d'annexes: photos, cartes, manifestes de cargaisons livrées par bateaux... Il doit être débattu en fin de mois par les 15 membres du Conseil de sécurité au sein du Comité de sanctions chargé de la Libye et être approuvé avant d'être rendu public, probablement en décembre.

"Le groupe d'experts a identifié de multiples actes qui menacent la sécurité, la paix et la stabilité en Libye", soulignent les experts.

Depuis le déclenchement de l'offensive du maréchal Haftar, une "nouvelle phase d'instabilité, combinée avec des intérêts de plusieurs Etats et d'acteurs non étatiques, a amplifié le conflit par procuration qui s'est développé depuis 2011", estiment-ils.

"Les opérations militaires ont été dominées par le recours à des munitions guidées de précision tirées par des drones, ce qui a permis dans une certaine mesure de limiter les dommages collatéraux attendus dans un conflit de ce type", notent aussi les experts.

Le recours aux drones "est massif et pour les deux côtés", affirme un diplomate, confirmant les accusations cet été de l'émissaire de l'ONU Ghassan Salamé qui s'en était inquiété auprès de l'ONU.

Selon un autre diplomate s'exprimant sous couvert d'anonymat, le rapport n'évoque pas la présence de mercenaires russes en Libye. Plusieurs centaines d'entre eux auraient été déployés sur le territoire libyen ces derniers mois où ils participent aux combats en soutien aux troupes du maréchal Haftar, selon des médias américains cette semaine.
(AFP, 7 novembre 2019)

Au moins 13 morts dans l'explosion d'une voiture piégée à Tal Abyad

Au moins 13 personnes ont été tuées samedi dans l'explosion d'une voiture piégée à Tal Abyad, une localité du nord de la Syrie contrôlée par les forces turques, tandis que des milliers de personnes ont manifesté contre Ankara dans une ville dominée par les Kurdes.

Située à la frontière avec la Turquie, Tal Abyad a été conquise par l'armée turque et des supplétifs syriens à la faveur d'une offensive déclenchée le 9 octobre contre une milice kurde.

L'explosion qui s'est produite sur un marché a provoqué la mort de 13 civils et fait 20 blessés, selon le ministère turc de la Défense. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a annoncé que 14 personnes avaient péri, des civils et des rebelles soutenus par Ankara.

Sur des images prises par un collaborateur de l'AFP, on peut voir une victime grièvement brûlée, au visage noirci, transportée par plusieurs hommes jusqu'à la plateforme d'une camionnette.

A l'aide de boissons gazeuses, des hommes tentent d'éteindre les flammes qui enveloppent deux motos carbonisées.

Des volutes de fumée grise et noire s'élèvent au milieu d'un enchevêtrement de gravats, de béton et de ferraille qui jonchent la rue où s'est déroulé l'attentat. Les rideaux de fer des boutiques ont été tordus.

- "Occupation turque" -

Ankara a attribué l'attaque à la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), mais l'OSDH n'était pas en mesure d'identifier les responsables de ces violences.

"Nous condamnons (...) cet attentat inhumain perpétré par les terroristes sanguinaires des YPG contre des civils innocents à Tal Abyad", a déclaré le ministère turc de la Défense dans un communiqué.

Un porte-parole des Forces démocratiques syriennes, dominées par les YPG, a accusé la Turquie et ses supplétifs syriens d'avoir été à l'origine de l'attaque.

"L'armée turque et ses supplétifs créent le chaos à Tal Abyad avec des explosions visant les civils" pour les pousser à fuir et les remplacer par des réfugiés syriens installés en Turquie, a réagi Mustafa Bali sur son compte Twitter.

L'offensive déclenchée par la Turquie lui a permis de prendre le contrôle d'une bande de territoire de 120 km de longueur et d'une trentaine de km de profondeur allant de Tal Abyad à Ras al-Aïn.

Ankara souhaite établir une "zone de sécurité", avec l'objectif à terme d'y installer deux millions de Syriens réfugiés en Turquie.

Cette opération militaire, qui a fait des centaines de morts et déplacé des dizaines de milliers de personnes, a été interrompue après deux accords négociés par Ankara, d'abord avec Washington, puis avec Moscou le 22 octobre.

L'objectif était d'éloigner les YPG de la frontière turque. Vendredi, des troupes turques et russes ont effectué leurs premières patrouilles communes pour s'assurer du retrait total des forces kurdes.

Samedi, dans la ville de Qamichli dominée par les Kurdes, à plus de 200 km à l'est de Tal Abyad, des milliers de personnes ont manifesté pour dénoncer la présence des militaires turcs.

"Non à l'occupation turque !", "A bas, à bas Erdogan !", ont scandé les manifestants à l'adresse du président turc.

Des manifestations de soutien aux Kurdes ont rassemblé plusieurs centaines de personnes à Berlin et à Paris, où les protestataires ont réclamé des "sanctions concrètes" contre Ankara.

- "Blindés américains" -

Pour se protéger de l'offensive turque, les forces kurdes n'ont pas eu d'autre choix que d'amorcer un rapprochement inédit avec le pouvoir de Bachar al-Assad et son indéfectible allié russe.

La décision a été prise après que Donald Trump a ordonné le 6 octobre le retrait des troupes américaines présentes dans le nord de la Syrie.

Les Kurdes ont accusé Washington de les avoir abandonnés. Le régime syrien a déployé des troupes dans des secteurs qui lui échappaient depuis des années et des soldats russes sont également sur place, profitant du vide engendré par le départ américain.

Cette reconfiguration des forces illustre la complexité du conflit syrien qui a fait plus de 370.000 morts depuis 2011 et implique de multiples belligérants, avec des alliances en constante évolution.

Samedi, des blindés américains se sont toutefois rendus dans plusieurs bases des forces kurdes près de Qamichli, deux jours après une patrouille des forces américaines dans un autre secteur du nord-est.

Une source militaire des FDS qui a participé aux réunions samedi entre Américains et forces kurdes, a assuré sous le couvert de l'anonymat que les Etats-Unis voulaient installer une base militaire à Qamichli.

"La coalition poursuit son retrait délibéré de forces du nord de la Syrie", a toutefois affirmé un porte-parole de la coalition internationale emmenée par les Américains et engagée aux côtés des unités kurdes contre les jihadistes.

Dans un entretien avec le quotidien italien La Repubblica paru samedi, le commandant des FDS, Mazloum Abdi, a souligné que le dialogue se poursuivait avec Washington, affirmant que "des garanties ont été proposées par les Etats-Unis, mais (qu')il y a une certaine lenteur à concrétiser ces garanties sur le terrain".
(AFP, 2 novembre 2019)

Début des patrouilles turco-russes dans le nord-est de la Syrie

Des militaires turcs et russes ont commencé vendredi à patrouiller conjointement dans le nord-est de la Syrie aux termes d'un accord qui a mis fin à une offensive d'Ankara contre les forces kurdes syriennes, a constaté un correspondant de l'AFP.

Les patrouilles ont débuté à environ 09H00 GMT dans un village de la région de Dirbassiyeh, a constaté le correspondant de l'AFP depuis le côté turc de la frontière où l'armée turque a emmené des journalistes pour couvrir l'évènement.

Les soldats, à bord d'une dizaine de véhicules militaires turc et russes se sont dirigés vers l'est de Dirbassiyeh pour patrouiller dans une bande de territoire longue de plusieurs dizaines de kilomètres, selon des sources militaires turques.

Aux termes d'un accord conclu le 22 octobre entre les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et russe Vladimir Poutine, la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) avait jusqu'à mardi 15H00 GMT pour se retirer de ses positions frontalières de la Turquie.

La Turquie entend mettre en place une "zone de sécurité" d'une trentaine de kilomètres de profondeur le long de sa frontière pour séparer celle-ci des YPG, qu'elle qualifie de "terroristes" mais qui sont alliées aux pays occidentaux dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

L'accord avec la Russie et un autre conclu quelques jours auparavant avec les Etats-Unis ont permis l'arrêt d'une offensive que la Turquie avait lancée le 9 octobre contre les forces kurdes.

Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou avait affirmé mardi que le retrait des combattants kurdes était terminé.

M. Erdogan a affirmé que la Turquie pourrait vérifier la réalité de ce retrait après le lancement des patrouilles conjointes avec les Russes prévues par l'accord russo-turc.
(AFP, 1 nov 2019)

Pour Assad, la Turquie ne doit pas être un "ennemi", sauf Erdogan...

Le président syrien Bachar al-Assad a déclaré jeudi qu'il ne voulait pas faire de la Turquie voisine un "ennemi", malgré le déploiement turc dans le nord du pays qui a provoqué un affrontement entre leurs deux armées.

"Nous devons nous assurer de ne pas transformer la Turquie en ennemi", a affirmé M. Assad, lors d'une interview pré-enregistrée à la télévision d'Etat.

"C'est là qu'intervient le rôle des (pays) amis", à l'instar de la Russie et de l'Iran, a-t-il indiqué.

Le président syrien a cependant qualifié son homologue turc Recep Tayyip Erdogan d'"ennemi" en raison de sa politique hostile au pouvoir de Damas.

Tout au long du conflit syrien, ayant fait plus de 370.000 morts depuis son déclenchement en 2011, la Turquie a soutenu des groupes rebelles contre le régime de Bachar al-Assad.

L'armée turque et des supplétifs syriens ont, par ailleurs, mené des opérations militaires dans le nord du pays contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) et contre les forces kurdes qu'Ankara qualifie de "terroristes".

La dernière offensive, lancée le 9 octobre, a permis à la Turquie et ses alliés de s'emparer d'une bande frontalière de 120 km au détriment de la principale milice kurde syrienne des Unités de protection du peuple (YPG).

L'opération a été suspendue par deux accords séparés conclus par Washington et Moscou avec les autorités turques.

Ankara veut créer une "zone de sécurité" d'une trentaine de km de profondeur à l'intérieur du territoire syrien, afin d'empêcher l'émergence d'un noyau d'Etat kurde à sa frontière, susceptible de galvaniser les revendications indépendantistes de cette minorité ethnique également présente sur son sol.

L'objectif est aussi de rapatrier une partie des 3,6 millions de réfugiés syriens accueillis par la Turquie depuis 2011.

De son côté, le régime syrien voit également d'un mauvais oeil l'autonomie autoproclamée par les Kurdes dans le nord du pays à la faveur du conflit et aspire à terme à reconquérir l'ensemble du territoire, y compris les zones contrôlées par l'armée turque.

L'offensive lancée par Ankara a conféré à Damas l'opportunité de se déployer, pour la première fois depuis 2012, dans plusieurs secteurs du nord syrien à la faveur de l'appel à la rescousse lancé par les Kurdes après leur lâchage par Washington.

Le 7 octobre, le président américain Donald Trump avait ordonné le retrait de ses troupes, qui a été perçu comme une trahison par les Kurdes.

"L'entrée de l'armée syrienne (dans le nord) signifie l'entrée de l'Etat", a affirmé M. Assad, ajoutant toutefois que le recouvrement de la souveraineté nationale dans ces zones et un éventuel désarmement des forces kurdes se feront "progressivement".

Quant à l'accord entre Ankara et Moscou qui prévoit des patrouilles conjointes turco-russes le long de la frontière syro-turque, le président syrien l'a qualifié de "temporaire".

"Nous devons faire la distinction entre les objectifs stratégiques (...) et les approches tactiques", a-t-il affirmé.

M. Assad a également évoqué la situation dans la région d'Idleb, dans le nord-ouest du pays, ayant fait l'objet d'un accord entre la Russie et la Turquie en septembre 2018, resté lettre morte.

"Les Turcs n'ont pas respecté cet accord, mais nous libérerons Idleb (...) progressivement par le biais d'opérations militaires", a-t-il affirmé.

La région d'Idleb est le dernier grand bastion hostile à Assad qui échappe à son pouvoir.
(AFP, 31 octobre 2019)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Le chef de l'ONU envisage des discussions informelles à
Chypre

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a déclaré lundi avoir accepté de travailler en vue d'une nouvelle série de discussions informelles avec les dirigeants de Chypre, après une réunion à Berlin sur le sort de l'île divisée.

Les parties en présence ont reconnu lors de cette réunion que toute nouvelle discussion devrait "être différente".

M. Guterres a rencontré le président Nicos Anastasiades et le dirigeant chypriote-turc Mustafa Akinci dans la capitale allemande pour des entretiens "informels, trilatéraux", qui ont donné l'espoir d'un nouvel élan pour relancer les négociations de paix à l'arrêt depuis longtemps.

"Je me suis engagé à explorer avec le dirigeant chypriote-turc et le dirigeant chypriote-grec et les puissances garantes la possibilité d'organiser une réunion à 5 plus l'ONU au stade approprié", a déclaré M. Guterres dans un communiqué.

Les puissances garantes sont la Grande-Bretagne, la Turquie et la Grèce.

"Il est reconnu que cette fois doit être différente", a-t-il ajouté.

En août, les dirigeants s'étaient rencontrés informellement dans la zone tampon divisant la capitale Nicosie, sans réussir de percée pour relancer les pourparlers.

L'île de Chypre est divisée en deux depuis l'invasion du tiers nord de l'île par l'armée turque en 1974 après un coup d'Etat fomenté par la junte des colonels alors en Grèce et visant à rattacher l'île à la Grèce.

La République de Chypre, membre de l'Union européenne depuis 2004, contrôle les deux tiers sud de l'île.

L'autoproclamée République turque de Chypre-Nord (RTCN) est uniquement reconnue par la Turquie, qui y maintient encore 30.000 à 40.000 soldats.

En 2003, des points de passage ont ouvert le long de la "ligne verte", surveillée par une mission des Nations unies (Unficyp), et qui divisait jusque-là hermétiquement l'île en deux.

Ces dernières années, plusieurs cycles de pourparlers visant à la réunification et parrainés par l'ONU ont échoué.
(AFP, 25 novembre 2019)

Marche pour la réunification avant un sommet des dirigeants de Chypre

Plusieurs centaines de Chypriotes grecs et turcs ont défilé vendredi à Nicosie pour réclamer la réunification avant une rencontre la semaine prochaine entre les deux dirigeants de l'île méditerranéenne divisée.

Le président chypriote-grec Nicos Anastasiades et le dirigeant chypriote-turc Mustafa Akinci doivent se rencontrer lundi à Berlin aux côtés du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres pour discuter de la réunification de Chypre.

"Nous sommes ici pour presser nos deux dirigeants de chercher un moyen créatif de relancer les négociations", a déclaré à l'AFP l'un des organisateurs de la manifestation, Christos Tombazos.

Quelque 80 organisations des deux côtés de Chypre ont participé à la marche, disant délivrer une lettre aux dirigeants dans laquelle elles soulignent que la rencontre prévue à Berlin "est une opportunité cruciale pour relancer le processus de réunification".

"Nous appelons les deux dirigeants à faire de Chypre la patrie commune de tous ses enfants et à rester attachés à la vision d'une île de Chypre à nouveau réunie", ont-elles écrit. "Chypre est trop petite pour être divisée, mais assez grande pour tous nous accueillir".

Chypre est divisée depuis 1974, date à laquelle la Turquie a envahi le tiers nord de l'île, affirmant qu'elle voulait protéger la minorité chypriote-turque à la suite d'un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce.

La République de Chypre, membre de l'Union européenne depuis 2004, contrôle les deux tiers sud de l'île.

L'autoproclamée République turque de Chypre-Nord (RTCN) est uniquement reconnue par la Turquie qui y maintient encore 30.000 à 40.000 soldats.

En 2003, des points de passage ont ouvert le long de la "ligne verte", surveillée par une mission des Nations unies (Unficyp), et qui divisait jusque-là hermétiquement l'île en deux.

Ces dernières années, plusieurs cycles de pourparlers visant à la réunification et parrainés par l'ONU se sont effondrés.

Vendredi, on pouvait lire sur des pancartes: "Le statu quo est un compte à rebours vers une partition permanente", les manifestants affirmant craindre que le temps qui passe ne rende impossible la réunification.

"Cela devient de plus en plus difficile chaque jour à cause du nombre de colons en provenance de Turquie", a déclaré Hulya Akbil, un Chypriote-turc.

Les colons turcs sont désormais plus nombreux que les Chypriotes-turcs dans le nord de l'île et représentent un défi majeur à la réunification, selon l'enseignant retraité.

La réunion de lundi représente "une occasion à ne pas manquer", d'après Kemal Baykalli, un Chypriote-turc qui milite pour la réunification. "En fin de compte, c'est aux dirigeants de faire en sorte que cela se produise. Mais nous sommes ici pour dire que nous, en tant que Chypriotes, nous sommes prêts."
(AFP, 22 novembre 2019)

La Grèce regrette le "chantage" de la Turquie sur les migrants

Le ministre grec de la Politique migratoire a regretté mercredi lors d'un déplacement à Washington le "chantage" fait par la Turquie pour obtenir une aide plus conséquente de l'Union européenne.

Giorgos Koumoutsakos s'est inquiété auprès de l'AFP des récentes menaces du président turc Recep Tayyip Erdogan d'"ouvrir les portes" de l'Europe aux migrants.

Ces propos, relayés par d'autres responsables du gouvernement turc, poussent selon lui les migrants à se rapprocher des portes en question "en attendant qu'elles s'ouvrent".

Pointant une augmentation de 240% depuis mai du nombre de migrants arrivant sur les côtes grecques, M. Koumoutsakos appelle cependant l'Union européenne à "considérer favorablement" la demande d'Ankara pour une aide supérieure à celle de six milliards d'euros accordée en 2016.

"Mais le fait que la Turquie demande cet argent en faisant du chantage ou des menaces n'instaure pas le climat politique nécessaire pour que les Européens le lui accorde", a estimé le ministre grec.

"L'Europe ne peut pas agir sous les menaces ou le chantage. Les Européens doivent comprendre la situation à laquelle les Turques doivent faire face, mais Ankara doit aussi de son côté réaliser que ce n'est pas le bonne façon de négocier avec l'Europe", a-t-il ajouté.

Elu en juillet à la tête de la Grèce, le Premier ministre conservateur Kyriakos Mitsotakis s'est engagé à donner un tour de vis à la politique migratoire de son pays.

Athènes a annoncé mercredi la fermeture de trois camps de migrants surpeuplés et insalubres sur trois îles égéennes proches de la Turquie, et leur remplacement par des structures fermées.

Une décision défendue par Giorgos Koumoutsakos, soulignant que l'exécutif actuel, contrairement au précédent gouvernement de gauche dirigé par Alexis Tsipras, ne s'intéressait "pas seulement à l'aspect humanitaire, mais aussi à l'aspect sécuritaire".

Le ministre grec a rencontré lors de sa visite à Washington le ministre américain de la Sécurité intérieure par intérim Chad Wolf, chargé de la politique migratoire, l'une des priorités de l'administration du président Donald Trump.

Il a indiqué que la Grèce souhaitait une "coopération renforcée" avec les Etats-Unis, notamment sur le contrôle des frontières, même si les deux pays n'étaient pas confrontés aux mêmes difficultés.

Echaudée par les critiques internationales après son offensive dans le nord-est syrien contre des forces kurdes, la Turquie a par ailleurs menacé de renvoyer dans leurs pays les combattants européens du groupe jihadiste Etat islamique (EI) capturés en Syrie.
(AFP, 21 novembre 2019)

Mitsotakis accuse l'UE de considérer la Grèce comme un "parking" pour migrants

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a accusé l'Union européenne de considérer la Grèce et les autres pays d'entrée en Europe comme "des parkings bien commodes pour les réfugiés et les migrants".

Dans un entretien publié mardi dans le journal allemand Handelsblatt, le chef du gouvernement conservateur regrette que l'UE "ignore le problème" de la recrudescence des arrivées de migrants en Grèce.

Plus de 1.350 personnes sont arrivées sur les îles grecques de la mer Egée entre vendredi et lundi, selon les garde-côtes grecs.

"Cela ne peut pas continuer ainsi", a déploré Kyriakos Mitsotakis, élu le 7 juillet dernier.

"L'Europe considère les pays d'entrée comme la Grèce, comme des parkings bien commodes pour les réfugiés et les migrants. Est-ce cela, la solidarité européenne? Non! Je ne l'accepterai plus", a fustigé M. Mitsotakis.

Il s'est montré également sévère envers la Turquie qui "essaie d'utiliser la question migratoire comme moyen de pression sur l'Europe".

"J'ai franchement dit au président (turc Recep Tayyip) Erdogan qu'il ne peut pas instrumentaliser les migrants et les réfugiés, s'il veut avoir de bonnes relations avec la Grèce", a prévenu M. Mitsotakis.

Par exemple, a-t-il poursuivi, "si nous appelons les garde-côtes turcs et leur désignons un bateau avec des migrants qui a quitté les côtes turques, nous n'obtenons aucune réaction. C'est inacceptable, car cela viole l'accord UE-Turquie sur les réfugiés", a fustigé le Premier ministre grec.

Le gouvernement grec a affiché sa volonté de renvoyer en Turquie quelque 10.000 migrants d'ici fin 2020, en vertu du pacte de mars 2016 entre Bruxelles et Ankara.

Début octobre, il a annoncé le transfert progressif de 20.000 personnes des îles grecques vers le continent d'ici à la fin décembre, pour désengorger les camps des îles surpeuplées.

Plus de 32.000 personnes vivent actuellement dans des conditions misérables dans les cinq "hot-spots" de Lesbos, Samos, Leros, Chios et Kos (camps où sont effectués leurs enregistrements), pour une capacité théorique de seulement 6.200.
(AFP, 19 novembre 2019)

Forages illégaux à Chypre : l'UE affine son cadre de sanctions contre la Turquie

L'UE a franchi lundi une nouvelle étape vers l'introduction de sanctions contre la Turquie pour des forages illégaux réalisés au large de Chypre, en adoptant officiellement un cadre juridique pour cibler les personnes concernées.

La découverte de réserves de gaz et de pétrole en Méditerranée orientale a déclenché un conflit entre Chypre, membre de l'UE, et la Turquie qui occupe la partie nord de l'île.

Mi-octobre, les Européens s'étaient entendus pour sanctionner les activités illégales de forage. Lundi, ils ont entériné le cadre qui "permettra de sanctionner les personnes ou les entités qui sont responsables d'activités de forage non autorisées d'hydrocarbures en Méditerranée orientale ou qui sont impliquées dans ces activités", explique le Conseil de l'UE, qui regroupe les Etats membres, dans un communiqué.

Les sanctions consisteront en une interdiction de pénétrer sur le territoire de l'UE et un gel des avoirs. De plus, il sera interdit de prêter des fonds aux personnes et aux entités inscrites sur la liste.

Seront ciblées toute personne ou entité responsable des activités de forage non autorisées par Chypre dans ses eaux territoriales, ainsi que tous ceux qui leur fourniraient un soutien.

La prochaine étape consistera à nommer ces personnes ou entités visées, mais la procédure peut prendre encore un peu de temps. Les diplomates européens n'ont pas donné de calendrier pour la publication d'une première liste.

Le ministère turc des Affaires étrangères a répliqué dans un communiqué que la Turquie ne cesserait pas ses activités de forage malgré les sanctions décidées par l'UE.

"Il est vain de s'attendre à ce que la Turquie fasse marche arrière concernant ses droits en Méditerranée orientale", a déclaré le ministère.

"Personne ne doit douter que nous allons poursuivre nos activités de recherche et de forage en Méditerranée orientale de la même manière", a-t-il prévenu.
(AFP, 11 novembre 2019)

Immigration / Migration


Premier retour de réfugiés dans le Nord-Est syrien depuis la Turquie

Plusieurs dizaines de Syriens réfugiés en Turquie sont pour la première fois retournés vendredi dans une zone du nord-est de la Syrie d'où Ankara en a délogé une milice syrienne le mois dernier, ont rapporté les médias.

Selon l'agence de presse étatique Anadolu, environ 70 Syriens, dont des femmes et des enfants, ont rejoint la ville syrienne de Ras al-Aïn par voie terrestre sous la supervision de l'armée turque et de ses supplétifs syriens.

Il s'agit des premiers retours connus dans cette zone de Syriens qui avaient trouvé refuge en Turquie pour fuir la guerre qui ravage leur pays depuis 2011.

Le mois dernier, la Turquie a lancé une offensive dans le nord-est de la Syrie pour en déloger les YPG, une milice kurde qu'elle qualifie de "terroriste" mais qui est soutenue par les pays occidentaux dans la lutte contre l'organisation groupe Etat islamique (EI).

La Turquie a interrompu son offensive après avoir conclu deux accords avec Washington et Moscou prévoyant le retrait des YPG de la plupart de leurs positions frontalières.

Cette incursion a néanmoins permis à Ankara de prendre directement le contrôle à sa frontière d'une bande de territoire de 120 km de longueur et d'une trentaine de km de profondeur, reliant la ville de Tal Abyad à Ras al-Aïn.

Ankara appelle cette bande de territoire "zone de sécurité" et espère y reloger de façon "volontaire" une partie des plus de 3,6 millions de Syriens réfugiés sur son sol.

Plusieurs ONG accusent néanmoins la Turquie de renvoyer de force depuis plusieurs mois des réfugiés syriens vers leur pays en guerre. A plusieurs reprises, le président Recep tayyip Erdogan s'est voulu rassurant sur le caractère "volontaire" des retours en Syrie.
(AFP, 22 novembre 2019)

Expulsée de Turquie, une femme mise en détention en Allemagne

Une femme de nationalité allemande soupçonnée d'appartenir à l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) a été placée samedi en détention au lendemain de son arrivée en Allemagne, a-t-on appris
auprès de la justice allemande.

Un juge d'instruction de la Cour fédérale allemande (BGH) a décidé samedi de placer en détention provisoire Nasim A., expulsée vendredi de Turquie, à la demande du procureur fédéral.

En tout deux femmes ont atterri vendredi soir à l'aéroport de Francfort après un vol régulier en provenance de Turquie. L'une a été interpellée dans la foulée et l'autre, remise à la police de Basse-Saxe, a été laissée depuis en liberté.

Le Procureur fédéral reproche à Nasim A. de s'être rendue en Syrie fin 2014 pour vivre sur le territoire de l'organisation jihadiste Etat islamique (EI).

Elle y a épousé début 2015 un combattant de l'Etat islamique selon le rite islamique et s'est installée avec ce dernier en Irak.

L'accusée a tenu le ménage pour que son mari soit pleinement à la disposition du groupe terroriste.

Pour cette activité, Nasim A. a reçu environ 100 dollars par mois en espèces et était en possession d'une arme à feu automatique, une kalachnikov qu'elle avait emportée avec elle lorsqu'elle a dû quitter sa maison.

Plus tard, le couple a gagné la Syrie, où Nasim A. a été arrêtée début 2019 par les forces kurdes et a été placée dans le camp d'Al-Hol au nord-est du pays.

La Turquie a également expulsé jeudi une famille salafiste de Basse-Saxe en Allemagne. Le père de nationalité germano-irakienne a été arrêté à son arrivée à Berlin.
(AFP, 16 novembre 2019)

Expulsé de Turquie, un salafiste arrêté en Allemagne

Un Germano-Irakien soupçonné d'appartenir à la sphère salafiste et expulsé avec sa famille de Turquie, a été interpellé dès son arrivée en Allemagne, a-t-on appris vendredi auprès du ministère de l'Intérieur de Berlin.

Il s'agit d'un homme ayant la double nationalité irakienne et allemande, expulsé jeudi de Turquie avec six membres de sa famille.
 Il a été interpellé dès son arrivée à Berlin sur la base d'un mandat d'arrêt qui venait d'être délivré par l'Allemagne, a précisé un porte-parole du ministère de l'Intérieur de la ville de Berlin.

Cet homme, originaire de Basse-Saxe et connu des services allemands pour son appartenance au salafisme, est soupçonné d'avoir tenté de gagner la Syrie au printemps 2019.

Il avait été arrêté en Turquie, avec six membres de sa famille, dont des enfants, et était depuis détenu à la prison d'Izmir.

Il ne serait pas membre du groupe Etat islamique, a indiqué de son côté un porte-parole du ministère fédéral de l'Intérieur.

Les six membres de sa famille ont eux pu regagner la Basse-Saxe.

Des sources sécuritaires allemandes avaient fait état en début de semaine de l'expulsion par la Turquie d'une dizaine d'Allemands, dont cet homme et les membres de sa famille. Elles affirmaient qu'ils seraient laissés libres, n'étant pas visés par des mandats d'arrêt.

Cette situation avait alarmé l'opposition, ainsi que des membres du parti conservateur CDU d'Angela Merkel.

Le gouvernement avait de son côté assuré que ces personnes étaient toutefois susceptibles d'être placées sous surveillance.

Selon Armin Schuster, spécialiste des questions de sécurité au parti conservateur CDU, environ un tiers de la centaine d'Allemands encore en Syrie sont identifiés comme des éléments dangereux.
(AFP, 16 novembre 2019)

Un jihadiste américain bloqué à la frontière Turquie/Grèce renvoyé aux Etats-Unis

Un présumé jihadiste américain bloqué depuis lundi à la frontière entre la Turquie et la Grèce a été renvoyé vendredi vers les Etats-Unis, a annoncé le ministre de l'Intérieur turc.

"L'Américain qui se trouvait à la frontière commune avec la Grèce vient d'être expulsé depuis Istanbul par avion vers les Etats-Unis", a déclaré le ministre, Süleyman Soylu, cité par les médias turcs.

Membre présumé du groupe Etat islamique (EI), l'individu, identifié par les médias turcs comme Muhammad Darwish, un Américain d'origine jordanienne, avait été conduit lundi à un poste-frontière avec la Grèce dans la province d'Edirne (nord-ouest de la Turquie) en vue de son expulsion.

Mais la police grecque lui avait interdit l'entrée sur son territoire et l'homme s'était retrouvé depuis bloqué dans la zone tampon à la frontière.

D'après les médias turcs, les gendarmes turcs lui donnaient depuis lundi à manger et à boire et, la nuit tombée, le laissent dormir dans un véhicule, avant de le renvoyer à l'aube vers l'hermétique frontière grecque.

Ankara a annoncé jeudi, au lendemain d'une visite du président turc Recep Tayyip Erdogan à Washington, que l'homme serait finalement expulsé vers les Etats-Unis.

"Les procédures nécessaires pour le renvoi en Amérique du combattant terroriste étranger ont débuté après que la partie américaine s'est engagée à accepter son retour au pays et à lui fournir un document de voyage", a déclaré le ministère turc de l'Intérieur.

"Nous travaillons en lien étroit avec les Turcs et les Grecs" pour résoudre ce cas, s'est borné à dire jeudi à Washington le coordinateur de l'action contreterroriste des Etats-Unis, Nathan Sales. "Nous ne pouvons pas en dire plus publiquement en raison des lois fédérales sur la vie privée".

La Turquie a commencé lundi à expulser des membres présumés de l'EI qu'elle détient.

Jeudi, sept Allemands, dont quatre femmes, et un Britannique, soupçonnés de liens avec l'EI, ont été expulsés vers leur pays respectif, selon le ministère de l'Intérieur turc.
(AFP, 15 novembre 2019)

50.000 migrants expulsés d'Istanbul depuis juillet

Près de 50.000 migrants, dont plus de 6.000 Syriens, ont été expulsés d'Istanbul depuis le déclenchement en juillet d'une opération contre l'immigration illégale, ont annoncé vendredi les autorités locales.

Selon le gouvernorat d'Istanbul, 42.888 migrants "clandestins" dont les nationalités n'ont pas été précisées ont été arrêtés et envoyés dans des centres de rétention en vue d'être expulsés de Turquie.

En outre, 6.416 Syriens ont été placés dans des "centres d'accueil temporaires", a indiqué le gouvernorat.

Le ministre turc de l'Intérieur Süleyman Soylu avait annoncé au mois de juillet le lancement d'une opération visant les migrants en situation irrégulière dans la province d'Istanbul.

Les autorités turques affirment n'avoir aucun problème avec les personnes dûment enregistrées auprès des autorités à Istanbul et renvoient les migrants qui sont enregistrés dans d'autres provinces vers ces dernières.

Les migrants qui ne sont enregistrés dans aucune province sont envoyés dans des centres de rétention en vue d'être expulsés de Turquie, à l'exception des Syriens qu'Ankara affirme ne pas renvoyer dans leur pays en guerre.

En juillet, M. Soylu avait indiqué que l'objectif de son gouvernement était d'expulser 80.000 migrants en situation irrégulière en Turquie avant la fin de l'année.

Cette mesure vise à répondre au mécontentement croissant de la population turque concernant la présence de migrants, notamment syriens, sur son territoire.

La Turquie, qui compte plus de 82 millions d'habitants, accueille sur son sol plus de 3,6 millions de Syriens ayant fui la guerre, dont 547.000 sont enregistrés à Istanbul.

Ankara compte à terme reloger une partie des Syriens présents sur son sol dans une "zone de sécurité" qu'elle entend mettre en place le long de sa frontière, dans le nord de la Syrie.

En octobre, les ONG Amnesty International et Human Rights Watch ont accusé Ankara d'avoir renvoyé par la force des Syriens dans leur pays en guerre l'été dernier. Les autorités turques démentent avoir forcé des Syriens à retourner dans leur pays.
(AFP, 15 novembre 2019)

In a First, a Politician Originating from Turkey Elected Mayor in Germany

Belit Onay, a politician originating from Turkey, has been elected the Metropolitan Mayor of Hannover from the Greens Party (Die Grünen) in Germany. It is the first time that a politician whose family came from Turkey has been elected Metropolitan Mayor in the history of the country.

He received 52.9 percent of the votes

In the second round of the election for Metropolitan Municipality of Hannover, Belit Onay, the candidate of the Greens, has been elected the Mayor. His closest opponent was Eckhard Scholz, an independent candidate supported by the Christian Democratic Union of Germany (CDU).

According to the election results published on the official website of the Hannover Metropolitan Municipality, Belit Onay has received 52.9 percent of all valid votes. 38-year-old Onay also came first in the first round of elections held in the city two weeks ago.

'I will do my best for the city'

Shortly after the election drew to an end, Onay has shared a message on his Twitter account: "Today, Hannover has chosen the departure. I can only say once again: Thank you! And I can promise you all that I will do my best for our city in the next seven years! Together we are Hannover."

A new party after 73 years

Making a statement at the Hannover Municipality building as well, Onay thanked the ones who supported him during the pre-election process.

The Metropolitan Municipality of Hannover was governed by the Social Democratic Party (SPD) for 73 years. It will also be the first time that the city will be governed by a mayor from the Greens Party.
Who is Belit Onay?

Politician, Metropolitan Mayor of Hannover. In 1981, he was born in the city of Goslar in Germany, where his family emigrated.

While he was studying at university, he was elected to the municipal council from the Greens Party in 2011. He was elected an MP at the Federal Council of Germany (Bundesrat). He was nominated for the Metropolitan Mayorship of Hannover by the Greens.
(BIA, 11 November 2019)

Une femme turque, Funda Oru, élue vice-présidente du SP.A

Le socialiste flamand Conner Rousseau, 26 ans, devient le plus jeune président de parti de l’histoire belge. Signe de ces temps dominés par les réseaux sociaux : il l’a lui-même annoncé vendredi via son compte Instagram. Conner Rousseau est le chef de groupe SP.A au Parlement flamand. Élu en Flandre orientale pour le Parlement flamand en mai dernier, Conner Rousseau était opposé dans l’élection pour la présidence du parti socialiste flamand à Hannes De Reu et Christ’l Van der Paal. Chaque candidat se présentait avec un “running mate”, c’est-à-dire un colistier appelé à occuper la vice-présidence.

Conner Rousseau et Funda Oru ont obtenu 72 % des voix exprimées par les membres du parti. Christ’l Van der Paal et Bart Callaert ont obtenu 16 %. Hannes De Reu et Elhasbia Zayou ont récolté 11 % des voix. Le score obtenu évite au SP.A de devoir organiser un second tour. Conner Rousseau, qui aura 27 ans dans quelques jours, succédera à John Crombez pour un mandat de 4 ans, avec Funda Oru comme vice-présidente. Il devient du même coup le plus jeune président de parti de l’histoire politique belge. (Belga, 8 novembre 2019)

Ankara veut renvoyer dans leurs pays les jihadistes capturés en Syrie

La Turquie a affirmé samedi qu'elle ne garderait pas "jusqu'à la fin des temps" les prisonniers étrangers du groupe Etat islamique (EI) capturés en Syrie et finirait par les renvoyer dans leurs pays d'origine, notamment européens.

"En ce qui concerne les (jihadistes) étrangers, nous allons les garder sous notre contrôle pendant encore un certain temps. Ensuite, nous les renverrons dans leurs pays", a déclaré à la presse le ministre turc de l'Intérieur Süleyman Soylu.

"Nous n'allons pas pouvoir les garder jusqu'à la fin des temps (...) Nous ne sommes pas un hôtel pour les membres de Daech", a-t-il insisté.

Le ministre turc a en outre accusé plusieurs pays européens, comme les Pays-Bas et la Grande-Bretagne, de déchoir certains de leurs ressortissants de leur nationalité pour empêcher Ankara de les expulser.

"Ils ont trouvé une solution facile (...) Ils disent: +Je l'ai déchu de sa nationalité, débrouillez-vous+. C'est inacceptable de notre point de vue. C'est totalement irresponsable", a déclaré M. Soylu.

La Turquie a lancé le mois dernier une offensive dans le nord-est de la Syrie contre une milice kurde qu'elle qualifie de "terroriste" mais qui a été le fer de lance de la lutte contre l'EI avec l'appui des pays occidentaux.

Dans le cadre de cette incursion, stoppée après la signature d'accords avec les Etats-Unis et la Russie, les forces turques ont mis la main sur des membres de l'EI qui avaient été faits prisonniers par les combattants kurdes.

Selon plusieurs pays, comme les Etats-Unis, d'autres prisonniers de l'EI se sont échappés de prison en Syrie en profitant du chaos causé par l'offensive turque.

Ankara appelle régulièrement les pays européens à reprendre leurs ressortissants qui ont intégré les rangs de l'EI en Syrie, mais ceux-ci sont peu enclins à les récupérer, notamment pour des raisons sécuritaires.
(AFP, 2 novembre 2019)


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