Droits
de l'Homme / Human Rights
Le retour des procès pour «insulte à la nation» en
Turquie
Le Soir,
Anne Andlauer, 27 décembre 2019
Lorsque
Fidan
Ataselim et cinq de ses amies ont été embarquées au commissariat de
police, le 8 décembre à Istanbul, on leur a signifié deux motifs
d’arrestation. Le premier ne les a pas surprises :
« violation de la
loi sur les manifestations ». Ces jeunes Turques et des centaines
d’autres venaient de chanter et danser contre les violences faites aux
femmes, reprenant les paroles d’un hymne féministe importé du Chili.
« Manifestation interdite », leur a-t-on objecté – la routine
pour ces
militantes.
Le deuxième
chef d’accusation les a en revanche étonnées. « Les policiers,
puis un
procureur, nous ont reproché d’avoir proféré des insultes »,
raconte la
secrétaire générale de la plateforme « Halte aux
féminicides ». Les
« insultes » en question : un couplet qui accuse
« les policiers, les
juges, l’Etat et le président » d’être responsables des violences
sexuelles. « Nous n’avions fait que traduire ces paroles de
l’espagnol
au turc. Mais même si nous les avions écrites nous-mêmes, où est le
crime ? » s’insurge Fidan Ataselim. Ce chant lui a valu une
comparution
devant un juge sur la base de l’article 301 du code pénal turc. Et cela
n’a rien d’anodin.
Invitation
aux crimes de haines
« Est
puni de
six mois à deux ans de prison quiconque insulte la nation
turque… »
Ainsi commence l’article 301. Pendant des décennies, ces termes
imprécis ont servi à poursuivre et à emprisonner des milliers
d’opposants. En 2008, sous la pression de l’Europe, le gouvernement de
Recep Tayyip Erdogan a compliqué l’usage de l’article 301 en ajoutant
une condition : l’approbation du ministre de la Justice pour
ouvrir une
enquête. « D’ici très peu de temps, on n’entendra plus parler de
l’article 301 », promettait l’actuel président.
La promesse
aura tenu quelques années seulement. Récemment, l’article 301 fait de
nouveau parler de lui. Les procureurs l’invoquent à tout-va, le
ministre de la Justice réautorise son usage et les procès se
multiplient. Pourtant, l’article 301 traîne derrière lui un lourd
passif : les défenseurs des droits de l’homme l’appellent
« l’article
assassin ».
« L’article
301
a tué Hrant Dink [journaliste arménien assassiné à Istanbul en 2007,
quelques mois après une condamnation pour « insulte à la
nation »,
NDLR] », accuse Garo Paylan. Ces trois dernières années, ce député
du
parti prokurde HDP a fait l’objet de six enquêtes sur la base de ce
même article, notamment pour avoir parlé de « génocide
arménien ».
« L’article 301 est une invitation aux crimes de haine, tout
particulièrement contre les Kurdes et les Arméniens. C’est un article
qui vous désigne comme « ennemi » des Turcs. C’est très lourd
à
porter. »
Un
reflet du climat politique
Sezgin
Tanrikulu, élu du principal parti d’opposition, le CHP
social-démocrate, risque également plusieurs procès en cas de levée de
son immunité. Son dernier « crime » en date : s’être
opposé sur Twitter
à l’offensive d’Ankara contre les forces kurdes en Syrie. « Le
plus
frappant, c’est que cette enquête contre moi a été annoncée par
communiqué de presse », observe-t-il. « C’est d’autant plus
troublant
qu’au même moment, environ un millier de personnes faisaient aussi
l’objet d’une enquête pour des messages similaires sur les réseaux
sociaux. C’est une façon de me désigner comme cible. »
Le
gouvernement
ne fournit pas de chiffres précis sur l’usage de l’article 301. On sait
néanmoins qu’en 2018, plus de 36.600 enquêtes et plus de 6.300 procès
ont été ouverts sur la base de cet article et de l’article 299 du code
pénal, qui punit, lui, l’insulte au chef de l’Etat. Il y a quelques
années, ces chiffres étaient proches de zéro.
« C’est
non
seulement un moyen de pression pour faire taire les voix dissidentes,
mais aussi une illustration du climat politique des trois dernières
années », avance Sezgin Tanrikulu. Après le coup d’Etat manqué de
juillet 2016, Recep Tayyip Erdogan a scellé une alliance avec le Parti
d’action nationaliste (MHP). Sans lui, le président n’a pas de majorité
absolue au Parlement. « Le discours ultranationaliste, autoritaire
et
discriminant du MHP est devenu le discours du pouvoir », dénonce
Sezgin
Tanrikulu.
Et
l’article
301 est redevenu ce qu’il était : un instrument privilégié pour
imposer
ce discours. « Au moment de la fondation de la République en 1923
et
dans les décennies suivantes, les gouvernements successifs ont tenté
d’édicter une vision uniforme de la citoyenneté », rappelle Garo
Paylan. « A son arrivée au pouvoir, Erdogan a apporté un certain
apaisement sur ces questions. Le retour de l’article 301 illustre le
retour en arrière que subit la Turquie. »
Journalistes
condamnés
Un tribunal
d’Istanbul a condamné vendredi à des peines de prison six journalistes
d’un journal d’opposition accusés de liens avec le groupe à qui Ankara
a imputé le putsch manqué de juillet 2016, a indiqué l’un de leurs
avocats.
Les six
journalistes du quotidien Sözcü, parmi lesquels figure le rédacteur en
chef du journal Metin Yilmaz, ont écopé de peines de prison allant de 2
ans et 1 mois à 3 ans et 6 mois, au terme d’une audience à laquelle ils
assistaient libres.
Le tribunal
n’a
pas ordonné leur incarcération immédiate, et une autre cour « doit
à
présent statuer sous six mois sur le maintien ou l’annulation de ce
verdict » selon l’avocat du journal Celal Ulgen qui a interjeté
appel.
Le
propriétaire
du journal, Burak Akbay, était également jugé dans le cadre du procès
mais la cour a décidé de dissocier son cas de celui des journalistes et
rendra son verdict à une date ultérieure.
Sözcü a
condamné le verdict à l’encontre de ses journalistes, le qualifiant de
« tache noire dans l’histoire de la presse et du droit ». Les
suspects
ont été reconnus coupables d’« aide délibérée à l’organisation
terroriste Fetö », acronyme utilisé par les autorités turques pour
désigner le réseau du prédicateur Fethullah Gülen accusé d’avoir
fomenté le coup d’état avorté du 15 juillet 2016 contre le président
Recep Tayyip Erdogan.
Les
collaborateurs de Sözcü, quotidien nationaliste et laïc très critique
du gouvernement, étaient notamment mis en cause en raison d’un article
publié le jour du putsch manqué, dans lequel était donnée l’adresse
exacte du lieu où séjournait M. Erdogan qui était alors en vacances sur
la côte égéenne.
La Turquie
occupe la 157e place sur 180 au classement 2019 de la liberté de la
presse établi par Reporters sans frontières.
State
of Emergency Commission Rejects 88,700
Applications Since 2017
Salih
Tanrıkulu, the Chair of State of Emergency Inquiry Commission, has
announced the two-year toll of the commission.
The
Commission's term of office has been extended for a year by a decree
issued by President and ruling Justice and Development Party (AKP)
Chair Recep Tayyip Erdoğan today (December 26).
78 percent
of applications concluded
As reported
by the state-run Anadolu Agency (AA), Tanrıkulu has shared the
following information:
* The
Commission took office on May 22, 2017. The Commission has 7 members
and 80 rapporteurs and 250 personnel have served in the Commission. It
started to give decisions on December 22, 2017.
* 126
thousand
300 applications have been submitted to the Commission since its
establishment in 2017. The Commission has concluded 98 thousand 300 of
these applications so far.
* While 88
thousand 700 applications have been rejected by the Commission, 9
thousand 300 of them have been granted.
* 78
percent of the applications have been concluded so far.
* 50
percent of
the accepted applications were related to the opening of closed
institutions such as associations, foundations, TV channels and
newspaper. Other granted applications were about reinstatement.
Rejected
applications
* Sharing
information about the rejected applications, Tanrıkulu has stated that
there were investigations and prosecutions against 92percent of those
applicants and 50 percent of them were sentenced to prison by heavy
penal courts.
* Of the
rejected 88,700 applications, 42 percent were detected to have used
ByLock, an encrypted communication system allegedly used by the
Fethullahist Terrorist Organization (FETÖ), which is held responsible
for the coup attempt on July 15, 2016. 47 percent were detected to have
deposited money to Bank Asya, which was allegedly affiliated with the
FETÖ, for support.
* 28
thousand applications are still examined by the Commission.
Discharges
and reasons
Sharing
detailed information about the people who were discharged from public
service by Statutory Decrees over their transactions at Bank Asya "to
support the organization", Tanrıkulu has made the following remarks:
"Our
decisions
are justified. We do not give any decisions that we cannot defend or
cannot lay claim with a sense of justice. At the last stage, we accept
an application by receiving intelligence and information from the
National Intelligence Organization (MİT).
"The
decisions
of acceptance are given in a highly meticulous manner. For us, cases
such as 'They sent their children to a school, they made a payment for
that' are not reasons for rejection in themselves. We give a decision
of acceptance in cases where only the child was sent to a school." (BIA, 26 December 2019)
Turkey
Submits Human Rights Report to UN
Turkey has
submitted its report on human rights that will be examined by the UN
Human Rights Council for the Universal Periodic Review (UPR) that will
take place between January 20-31.
In the
periodic
review involves a review of the human rights records of all UN Member
States. The UPR is a state-driven process under the auspices of the
Human Rights Council. Under this mechanism, the human rights situation
of all UN Member States is reviewed every five years.
The UPR
provides the opportunity for each state to declare what actions they
have taken to improve the human rights situations in their countries
and to fulfil their human rights obligations.
Turkey's
report
covers numerous topics, including the promotion and protection of human
rights, minorities, freedom of religion, freedom of expression, right
to peaceful assembly, prohibition of torture, right to education,
women's rights, children's rights, rights of the people with
disabilities, and refugees, asylum seekers and human trafficking.
The Human
Rights and Equality Institution of Turkey (TİHEK), which was founded by
the government in 2016, had called on civil society organizations to
contribute to the report. (BIA, 19 December 2019)
Human Rights Association Malatya Chair Sentenced to 6
Years
Human Rights Association (İHD) has announced that its Malatya Branch
Chair Gönül Öztürkoğlu has been sentenced to 6 years, 3 months in
prison in her final hearing today (December 18). "Activities of human
rights advocacy is not a crime", the association has emphasized.
Türkoğlu has been the Chair of İHD Malatya Branch since June 2016. A
lawsuit was filed against her at the Malatya 5th Heavy Penal Court due
to her activities on behalf of the İHD. She was charged with "engaging
in acts and activities in the name of terrorist organization" and
"terror propaganda".
She was arrested for four months
Taken into custody in Malatya as part of operations against civil
society workers and human rights defenders on December 27, 2018,
Öztürkoğlu was arrested on November 30, 2018.
The bill of indictment issued against her listed a series of alleged
criminal evidence, including her preparation for a panel discussion on
International Women's Day, her statements for the press, her attendance
at meetings and demonstrations and her social media posts.
Rights organizations indicated that the activities cited in the
indictment were "the activities that she undertook as a human rights
defender and during her legitimate time in office as the İHD branch
chair."
Öztürkoğlu was released in her second hearing on March 22, 2019. The
court imposed an international travel ban on Öztürkoğlu and ruled that
she should give signature at the police department every week.
The prosecutor presented his opinion as to the accusations on October
11, 2019. Announcing its verdict today, the Malatya 5th Heavy Penal
Court has ruled that shall be sentenced to 6 years, 3 months in prison.
(BIA,
18 December 2019)
Près
de 200 arrestations liées au "putsch manqué"
Les autorités turques ont arrêté 181 personnes mardi dans le cadre
d'enquêtes visant des partisans du mouvement guléniste, accusé d'avoir
fomenté le putsch manqué de juillet 2016, selon le bureau du Procureur
d'Ankara.
Les arrestations ont eu lieu après que le bureau du Procureur a émis
des mandats d'arrêt contre 260 personnes soupçonnées d'avoir utilisé
ByLock, une application de messagerie cryptée qu'Ankara considère comme
le moyen de communication privilégié des putschistes et qui sert
d'élément à charge dans plusieurs procès liés au coup d'Etat manqué.
Dix-huit autres mandats d'arrêt, dont dix visant des médecins, ont été
émis dans le cadre d'une deuxième enquête liée au putsch manqué, selon
la même source.
Parmi les suspects, 171 ont été arrêtés à Ankara et dix dans d'autres
provinces. Les autres suspects faisant l'objet de mandats d'arrêt sont
toujours recherchés.
Par ailleurs, le principal parti d'opposition en Turquie, le CHP, a
annoncé qu'un maire issu de ses rangs dans un district de la ville
d'Izmir (ouest), Burak Oguz, avait été arrêté pour des liens présumés
avec le mouvement guléniste.
"Nous condamnons l'éviction d'un responsable élu sous un prétexte de
loi. Nous soutenons notre maire", a réagi le chef du CHP dans la
province d'Izmir, Deniz Yucel, sur Twitter.
Le prédicateur Fethullah Gülen, installé aux États-Unis depuis une
vingtaine d'années, dirige un réseau accusé par Ankara d'avoir infiltré
les institutions turques dans le but de renverser le président Recep
Tayyip Erdogan.
M Gülen est d'après Ankara le cerveau de la tentative de coup d'État de
juillet 2016, ce que l'intéressé dément.
Depuis le putsch avorté, les autorités traquent sans relâche ses
partisans dans le cadre de purges d'une ampleur sans précédent dans
l'histoire moderne de la Turquie.
Plus de 50.000 personnes ont été arrêtées et plus de 140.000 limogées
ou suspendues de leurs fonctions.
Les vagues d'arrestations se poursuivent à un rythme soutenu, plus de
trois ans après le coup d'Etat manqué. (AFP, 17 décembre
2019)
FIDH:
Human Rights Defenders Arrested and Imprisoned
in
Turkey
International Federation of Human Rights (FIDH) has issued a statement
on the occasion of December 10 Human Rights Day.
Penned by Alice Mogwe, the President of the FIDH, the statement has
referred to popular uprisings occuring in all regions of the world,
underlining that through these movements seen disparate and
unconnected, "they are united in their rejection of an elitist
socio-economic model."
The statement has also referred to the closure of human rights
organizations and the arrest and imprisonment of rights defenders in
Turkey.
The FIDH has released the following statement:
"Popular uprisings are occurring in all regions of our world. Although
seemingly disparate and unconnected, these movements are united in
their rejection of an elitist socio-economic model which enables
inequalities, corruption, discrimination, abuses of power and
violations of human rights. In response, these movements call for
building societies which are more resilient, inclusive, respectful, and
equitable, so that communities and people may thrive. This ambitious
vision strives to prevail in a world marred by racism, hate speech,
bullying and the existential threat of climate change.
"These popular uprisings are expressions born of lived experiences of
exclusion. Generally not structured around an ideology or political
party, they transcend existing political movements.
"They provide a voice for those who have felt silenced and excluded by
systems of governance. We must pay tribute here to the courage of the
women, men and others, both young and old, who have taken to the
streets, in many cases, in countries where the right to demonstrate or
the right to claim rights are contested and suppressed.
'Rights organizations challenging the status quo'
"On 10 December, the anniversary of the adoption of the Universal
Declaration of Human Rights (UDHR) in 1948, we reaffirm its
significance as a benchmark against which we measure our achievements
and challenges in our civil, political, economic, social, cultural and
developmental spheres.
"The UDHR also provides the necessary guidance for the resolution of
these crises, through the respect and protection of particularly, the
right to demonstrate; the right to freedom of expression; the right to
equal protection of the law; the right to life, liberty and security of
the person; the right to education, health care, food, housing and
social security; equality between women, men and others; the right to
be free from all forms of discrimination; the right to freedom of
thought, conscience and religion; the right to due process and a fair
trial; and the right not to be subjected to torture or to unlawful or
arbitrary arrest or detention.
"Human rights organisations around the world, are today, actively
engaged in challenging this status quo by using the courts and
functioning institutions of democracy; by denouncing violations of
human rights; by increasing public awareness through the media; by
using regional and international mechanisms – all aimed at seeking
redress, enforcing decisions, and encouraging states to guarantee the
protection of their citizens.
'Attacks in Turkey and Honduras'
"However, human rights defenders are increasingly targeted because of
their work, through threats, smear campaigns, intimidation, harassment
and enforced disappearances. In 2018, at least 318 human rights
defenders were killed for defending rights. Reliable information has
indicated that there have been reprisals against human rights defenders
in for example, Turkey, where human rights and humanitarian
organisations were shut down and human rights defenders arrested and
imprisoned. In Honduras, as of early this year, more than 200 human
rights defenders had been attacked.
"In December 2018, on behalf of hundreds of human rights defenders who
had met at the Human Rights Defenders' World Summit in Paris in October
2018, I presented the Declaration of the World Summit of Human Rights
Defenders to the United Nations General Assembly. Through it, we
denounced how, around the world, those who defend the rights for all
are intimidated, harassed, attacked, imprisoned or even killed. We
called upon States "to recognise the essential role of human rights
defenders, protect those at risk, and take concrete measures to foster
a safe and enabling environment, including through adoptions of
national action plans on the protection of human rights defenders".
'Populism and nationalism on the rise'
"Over the past year, as popular uprisings have multiplied, repression
against defenders has only increased, particularly in cases where human
rights defenders have demanded social, economic orenvironmental
justice. Yet, these defenders are the agents of change in and for our
societies. They are the observers, the whistleblowers and the stewards
of our collective well-being.
"However, due to the state capture of independent regional and
international investigative mechanisms and judicial institutions, the
ability of defenders to protect human rights is curtailed. Bodies such
as the International Criminal Court, the UN Special Procedures and
Treaty Bodies, and regional human rights mechanisms, risk being
compromised due to their budgetary dependence on member States. They
also risk becoming powerless when their recommendations are not
respected and not implemented by member States, on the basis of their
sovereignty.
"Populism and nationalism are on the rise — used as a rallying cry by
political leaders who have failed to respond to the needs of their
societies, which are consequently riven by fundamental socioeconomic
inequalities.
"On the anniversaries of the Universal Declaration of Human Rights (10
December 1948), and of the International Declaration on Human Rights
Defenders (9 December 1998), let us work together – both citizens'
movements and civil society organisations — to consolidate the three
essential pillars of a global human rights-based public order: the
defence of universal human rights standards; the protection of
defenders; and the strengthening of independent institutions which
monitor the implementation of human rights. This three-pronged approach
comprises the compass which directs and keeps us on course to achieving
thriving societies in which the dignity of everyone is respected and
upheld." (BIA, 10 December 2019)
Turkey
stuck in permanent state of emergency regime
The 2016 coup attempt caused the declaration of a state of emergency in
Turkey that lasted two years.
On the contrary to the purpose of declaring, the State of Emergency
Regime has been used subversively against the democratic parliamentary
system, the rule of law and human rights.
Under the Emergency State Regime; Turkey has investigated 559,064
people for alleged links to outlawed organizations, as well as
detaining 261,700 suspects and remanding 91,287 of those to pretrial
detention since 2016. Moreover,
27 deputies were taken into custody, 90 mayors were
dismissed,
16 deputies, two members of the Constitutional
Court, 193 members of the Court of Cassation judiciary, 2360 judges and
prosecutors, 562 lawyers and 308 journalists, have been arrested.
With the 32 State of Emergency Decrees,
146,713 public servants including 4463 judges and
prosecutors, 8693 academics, 6687 doctors and paramedics 44,392
teachers were dismissed,
3003 private hospitals, schools, student dorms and
universities, 187 media outlets,1,412 associations and 139 foundations
were shut down, and all their assets were confiscated.
And also 1020 companies were seized.
Human Rights Watch and Amnesty International report that torture and
ill-treatment are about to become the epidemic.
The Law on Anti-Terrorism Measures which enacted at the end of the
state of emergency has turned the state of emergency into a permanent
regime. (The
Arrested Lawyers Initiative, 10 December 2019)
82.1% of Society Think That Fundamental Rights are
Violated
Amnesty International Turkey and MetroPOLL Strategic and Social
Research Center have jointly conducted a Survey on Perception of Human
Rights.
The results of the survey have shown that when they hear the expression
of "human rights", 65.2 percent of the participants think of "right to
life" first. While "freedom of expression" comes to the minds of 33.5
percent, the right to a fair trial ranks third with 22.1 percent.
According to the survey participated by 2,651 people from 28 cities and
conducted in a face-to-face manner, 82.1 percent of the society think
that fundamental rights and freedoms are violated in Turkey. Of these
people, 58 percent say that fundamental rights are occasionally
violated and 42 percent say that they are frequently violated.
62.6 percent of the participants are of the opinion that fundamental
rights and freedoms are restricted in Turkey. While 72 percent of the
young participants think that fundamental rights and freedoms are
restricted, this rate falls as the age of the participant gets older.
82.6 percent of the participants indicate that the trials not concluded
for a long time is a violation of human rights.
'People cannot use their rights equally'
According to the survey, four out of every five people in Turkey think
that everyone is equal before the law.
However, over half of the participants (54.4 percent) are of the
opiniın that people cannot use their rights equally. The rate of those
thinking that everyone can use their rights equally is 37.3 percent.
'Problems arise from insufficiency of laws'
According to the survey, while 53.3 percent of the participants say
that fundamental human rights are guaranteed by laws in Turkey, 37.9
percent indicate that fundamental rights and freedoms are not
guaranteed by laws.
As the first cause of problems experienced in human rights, the
participants (37.5 percent) refer to "the insufficiency of laws".
"Insensitivity of citizens" and "problematic of justice/judiciary" are
listed as the other causes of human rights violations.
'Human rights are universal'
76 percent of the participants believe that "Humans have inviolable,
inalienable rights that they are born with." Those who say the opposite
is 16.9 percent. To the question on whether human rights are universal
or not, 82.1 percent answer "Yes" and 11.4 percent say "No".
'People cannot express their opinions freely'
43.8 percent of the participants indicate that they cannot express
their opinion freely among other people and 43.4 percent say that they
cannot express them on social media. However, while 46.6 percent
indicate that they can express their opinions freely among people, this
rate falls to 38.4 percent when it comes to expressing them on social
media.
To the question "Do you think that people can express their opinions
freely in Turkey", 52.4 percent of the participants answer "No". The
rate of those thinking that people can express their opinions freely is
37.7 percent.
'Police don't have the right to hit people'
While three out of every four participants say that "police do not have
the right to hit people", their answer does not change when the
expression is changed into "police have the right to inflict violence
on people in detention."
According to the results of the survey, 75 percent of the participants
say that police do not have the right to use violence.
Even when an emphasis is put on the word "criminals", participants
indicate that security forces do not have the right to inflict violence
on them.
'Women have the right to work without asking anyone'
A vast majority of the participants express opinion that women have the
right to work without asking the permission of anyone.
To the sentence "Women have the right to work, just as men do", 43
percent answer "I totally agree" and 39.5 percent say "I agree". The
rate of those indicating that "they totally disagree" is 4.4 percent.
'Are you optimistic about the future?'
While the rate of the ones who look at the future of human rights in
Turkey optimistically is 45.2 percent, the rate of those who are
pessimistic about it is 41.7 percent. (BIA, 10 December 2019)
Jail Term of 9 Years, 9 Months over 'Cap with
Star'
A university student has been convicted of "membership of and
propagandizing for the Revolutionary People's Liberation Party-Front
(DHKP-C)" because a biographical book about İbrahim Kaypakkaya, the
founder of the Communist Party of Turkey/Marxist-Leninist (TKP/ML), and
a cap with a star on it were found in his house.
Furkan Sevim (23), a third-year student at Eskişehir Anadolu University
Department of Art history, was sentenced to 7 years and 6 months in
prison for "membership of an armed organization" and 2 years and 3
months in prison for "propagandizing for an illegal organization" in
the hearing that was held on December 3, receiving a total of 9 years
and 9 months of prison term. The case is currently at the court of
appeal.
Sevim was detained last year during a police raid in his home over a
complaint regarding his social media account at the Communications
Center of the Presidency (CİMER).
Disciplinary investigation at the university
The book on Kaypakkaya, the cap, a letter that was sent to him by
students remanded in custody with the approval of the prison council,
and the printout of a speech by Mahir Çayan, the founder of the Turkish
People's Liberation Party-Front (THKP-C), at Ankara University
Department of Political Science were considered as "elements of crime."
Speaking to bianet, Sevim said, "In our country, a new one is added to
the injustices every day. What I experienced today is just one of them.
As no tangible thing that might be considered as an element of crime
could be found during the house raid, a crime was created out of my
household items, books and my solidarity with Nuriye Gülmen and Semih
Özakça. During the period of confidentiality in the investigation,
Anadolu University initiated a separate disciplinary investigation on
the grounds of this investigation."
Sevim also said that his education loan was suspended during this
period. (BIA, 10 December 2019)
The Dark Report': 2,618 Children
Subjected to Rights Violations in 2018
The
Migration and Humanitarian Aid Foundation has released the 2018
Monitoring Report for Children's Rights Violations.
2,618
children,
including those from Syria, Afghanistan and Iraq, were subjected to
rights violations in the last year, according to what the foundation
called the "dark report."
661 cases
of
rights violations resulted in death and 822 cases resulted in injury,
the report said. There were 266 cases where a child was subjected to
sexual abuse and exploitation.
The report
was
written within the framework of the UN Convention of the Rights of the
Child and the data in the report was compiled from news reports, the
foundation stated.
Turkey
falls
short of implementing the convention and official statistics "hide"
violations of children's rights, the report said.
"No
reliable official statistics"
"It is not
possible to reach reliable statistics on children in Turkey.
"For
instance,
no public institution currently has clear data on early and forced
marriages of children and child suicide. In other words, state
institutions do not have data on how many children committed suicide or
how many children were forced into marriage.
"During the
reporting period, 661 children lost their lives and 822 children were
injured in violations against the 'right to life' due to the negligence
of the society, families and the state to take the necessary measures.
"These
figures
reflect the data we were able to reach through media retrieval. There
are no published official data on child mortality in 2018. It is a fact
that real numbers are far above the numbers that can be reported.
Considering that all rights violations are not / cannot be reflected in
the press, the magnitude of the figures is worrying.
"During the
reporting period, 82 children were detained, 25 children were remanded
in custody and courts sentenced children to imprisonment." (BIA, 6
December 2019)
Prison Population Increases by 14 Percent in One Year
The Turkish Statistical Institute (TurkStat) released the Prison
Statistics for 2018 today (December 5). Accordingly, on December 31,
2018, the prison population of Turkey was 264 thousand 842, which marks
a 14-percent increase in comparison with the previous year.
Out of prison population on December, 31, 78.9 percent was at the
status of convicts and 21.1 percent at the status of arrested. 96.1
percent of the prison population were men and 3.9 percent of them were
women.
Other highlights from the statistics are as follows: 323 out of every
100 thousand people behind bars
As of 31 December, 2018, while 188 out of every 100 thousand people
were in prison in Turkey in 2013, this figure reached 288 in 2017 and
323 in 2018, marking a gradual increase every year. In 2018, this
figure was 401 per 100 thousand people at and over the age of 12.
When every entrance record of a convict who entered prison more than
once within the same year was considered different, the number of
entrance records of convicts between the specified dates was 266
thousand 889.
When every discharge record of a convict discharged from prison more
than once within the same year was considered different, the number of
discharge record of convicts was 215 thousand 170. 96.2 percent of
convicts received and 96.1 percent of convicts discharged were men.
2 thousand 95 juveniles entered prison in 2018
According to the age when they were received into prison, the number of
juveniles (12-17 age group) who entered prison in 2018 was 2 thousand
95, marking an increase of 1.9 percent compared to the previous year.
According to the age when the offence was committed, this figure was 14
thousand 502, marking a 22.8-percent increase when compared with 2017.
Theft was the most committed crime for convicts
In the case of convicts who have been received into prison for
committing more than one crime, one of the crimes that has resulted in
major punishment was taken as main crime.
In this context, 17 percent of convicts received into prison between
January 1 and December 31, 2018, committed theft, 12.4 percent of them
committed assault, 6.7 percent of them committed production and trade
of drugs, 5.8 percent of them committed opposition to the Bankruptcy
and Enforcement Law and 3.5 percent of them committed homicide.
* Flow population received into and discharged from prison, January 1-
December 31, 2012-2018
36.8 percent were primary education graduates
When convicts received into prison between January 1 and December 31,
2018 were examined by the committed crime, 47.3 percent of convicts who
committed theft were graduates from primary education, 15.1 percent
from junior high school and vocational school at junior high school
level, 13.5 percent of them from primary school.
37.5 percent of convicts graduated from primary education, 23.4 percent
of them graduated from high school and vocational school at high school
level and 17 percent of them graduated from primary school.
36.9 percent of convicts who committed production and trade of drugs
were graduates of primary education, 19 percent were of high school and
vocational school at high school level and 18.8 percent of primary
school.
29.9 percent of convicts who committed homicide graduated from primary
education, 27.6 percent graduated from high school and vocational
school at high school level, 17.2 percent of them from primary school.
37.7 percent of convicts who committed sexual crimes graduated from
primary education, 20.6 percent of them from high school and vocational
school at high school level and 17.2 percent of them from primary
school.
Most committed crime for higher education was assault
When convicts received into prison between January 1 and December 31,
2018 were examined by education and the sequence of committed crimes;
theft was the first order crime for 30.1 percent of those who were
literate but not graduated from a school, 25.6 percent of those who
were illiterate, 21.9 percent of those who were primary education
graduates, 18.6 percent of junior high school and vocational school
graduates and 13.9 percent of those who were primary school graduates.
Assault was the first order for the high school and vocational high
school graduates with 13.3 percent and for the higher education
graduates with 10.5 percent. (BIA, 5 December 2019)
Initiative for Freedom of Expression Releases
October 2019 Report
The Initiative for Freedom of Expression (Düşünce Suçu(!?)na Karşı
Girişim) has shared the results of its October 2019 report with the
public.
Entitled "What's goin' on?", it covers the violations of freedom of
expression, free assembly and peaceful demonstrations in Turkey in
October 2019.
Prepared in cooperation with the Human Rights Association (İHD) and
with the help of Human Rights Foundation of Turkey (TİHV)
documentation, the report was publicized as a video conference of four
reporters from Ankara, Diyarbakır, İstanbul and İzmir on November 27,
2019.
"Monthly, we will publicize the violations of the last month as a video
conference and transmit via Internet as well as in written form", the
Initiative has announced in its introduction to the report.
The Initiative has shared the following report with the public:
Reports form the Regions
İstanbul (Eren Keskin - Co-Chair of the İHD)
"This month, Turkey started a military action in Northern Syria, and a
great oppression on the 'anti-war', - in better words - the
'anti-occupation' dissidents.
"The first attack was on the 'Saturday Mothers', which is the most
accepted civil disobedience action since 1995. For a long time, the
traditional area 'Galatasaray Square' is banned, the mothers meet in a
narrow street, in front of the İHD Branch in İstanbul.
"On October 12, police imposed a new ban, not the use the words 'War',
'Intervention' etc. People resisted and police attacked, 9 were taken
into custody, handcuffed, not given water for long hours, forbidden to
go to the toilet; while trying to use their freedom of expression they
have been victims of torture.
"On this event, MP Sezgin Tanrıkulu said 'This is a war against Kurds'.
A large lynch campaign started on social media. I have also faced the
same attacks on the media, due to a tweet of mine, and after journalist
Nedim Şener's provocation targeting me, police raided my apartment on
October 23. I am accused of terrorist organization's propaganda.
"One day ago, journalist Emre Oman was taken into custody due to his
tweets. Lawyer Nurcan Kaya was detained at Istanbul Airport -due to her
tweet - on October 27. On October 17, in İstanbul-Esenyurt, police
attacked the press statement of the HDP, many were taken to custody,
handcuffed, tortured.
"This information and figures depend on the applications made to the
İHD only.
"In addition to all, our 'Commission Against Racism' has filed two
criminal complaints. One for an attack on an old person in Çanakkale,
and the other about a poster placed at bus stops in Konya, targeting
Jews."
Ankara (Osman İşçi - Secretary General of the İHD)
"In Ankara, 'assembly and demonstrations' is a problem for a long time.
"On November 9, 2019, Nuriye Gülmen started a protest action and others
followed. At Yüksel Street, in front of the Human Rights Monument,
twice every day.
"Due to yesterday, for 1107 days. With no exception, each day the
police intervened. Custodies, arrests... Also ill treatment, as a usual
practice.
"Protesters faced fine sentences, as well as criminal cases that might
cause imprisonment. A large group was aiming to have the firing
decisions - due to the statutory decrees at State of Emergency period -
abolished.
"October 23, 2019, the 17th hearing of the case against 72 KESK (Public
Workers Union) members was held. Accusation: Being members of a
terrorist organization. But the questions were about daily and usual
activities of the union. The case which was opened in 2012. The
duration of the case - nearly 7 years - commits a violation of the
right of fair trial.
"On the anniversary of Ankara Massacre (October 10, 2015) police
intervened in the peaceful demonstration, many wounded, many custodies;
but surely no investigation for committers, impunity.
"How about the other provinces in the region? All the same.
"In Eskişehir, 500 workers of ESPARK Mall started a tent action,
because their wages were not paid. Police intervened on the 10th day.
Not only violation of the right to assembly and demonstration, but also
the freedom of association.
"The meeting entitled 'The Great Gathering of Statutory Decree Victims'
to be held in Ankara on October 5 and 6 was banned by the Governor,
only one day before the date. Police intervened against the audience,
including MP Ömer Faruk Gergerlioğlu.
"The conference entitled 'Kayseri and Environment: Social, Cultural and
Economic History', organized by Hrant Dink Foundation on October 18 and
19 was banned. The foundation turned the action to Mantı (Turkish
Ravioli) Day and realized the following week.
"In Ankara, as well as other provinces in the region, the old habit of
'Preventing all sorts of public meetings' continues, mainly as
arbitrary practice everywhere."
İzmir (Ahmet Çiçek - Representative of the İHD)
"In our region, İzmir, Balıkesir, Antalya, etc., we had an intensive
oppression on declarations on websites, as well as social media, and
tweets, many investigations, arrests.
"6 custodies in Aydın, on October 10 and 11 custodies in İzmir, 2
custodies in Denizli. The next day, 18 custodies due to declarations
against the 'Peace Spring' (Military operation to Syria), one in
Balıkesir, the next day, the same reason, another 55 custodies, in
Antalya the following day,
"On October 17, again for the same reason, 8 custodies in Denizli, on
October 22, 4 custodies, 1 arrest in Aydın, 3 custodies and 1 arrest in
Kuşadası and 1 custody in Denizli, for insulting the President.
"Totally, 55 custodies, 4 arrests in October 2019.
"In addition, İzmir branch of the HDP was not allowed to make an open
air meeting entitled 'We Gather for Democracy'. They wanted to do it in
front of the branch building, but it was also banned by the
Governership, based on the demonstration ban of the Governorship itself.
"On the same day, women organizations tried to make a demonstration
entitled 'Women Want Peace'. It was also banned, they had to make it
indoors. In total: 62 violations of 'right of assembly and
demonstration' were recorded in October 2019.
"What we simply call 'Oppression on Social Media' is more than that. In
practice, each of them means a police raid at home, late at night,
terrorizing all, using extreme power."
Diyarbakır (Ezgi Sıla İpek – Representative of the İHD)
"The cultural event organized by Cizre (Şırnak) Municipality titled
'Mem û Zîn Festival of Youth, Culture and Arts' was banned, based on
the demonstration ban for 15 days, by the Governorship.
"In Yenişehir district, police banned the press declaration and
signature campaign by the Municipality, to protest the 'Trustee'
practice in the region.
"Also, in Hakkari, all sort of demonstrations were banned by the
Governorship, for 30 days. The excuse: '... to protect the identities
of the republic, the indivisible unity of the State with its nation and
territory, national security and prevent any provocation... etc.'
"We are forced to make press declarations only in front of the
Association building, and in a limited part of the pavement at the
entrance.
(BIA, 5
December 2019)
Soldiers
Acquitted in 'Operation Return to Life'
Ümraniye Prison Case
The verdict
was
announced yesterday (December 3) in the lawsuit filed against 267
soldiers regarding the Operation Return to Life on December 19, 2000,
at Ümraniye Prison in İstanbul.
İstanbul
Anadolu 8th Heavy Penal Court's changed board, which took over the file
yesterday (December 3), announced the decision after rejecting all the
requests of the lawyers involved.
The court
decided to drop the case against five defendants who died. The lawsuit
was filed 15 years ago.
It was
decided
to drop the case against some of the 262 defendants for "intentional
injury" and "torture" due to the statute of limitations.
Defendants
were
also acquitted of the charge of "deliberate killing in such a way that
makes the perpetrator unidentifiable" on the ground of the lack of
evidence that is "sufficient, not doubtful in any way, conclusive and
convincing."
Who killed
the five people?
In another
case regarding the deaths in the prison, the defendants, who were
inmates at the time, were also acquitted in 2016.
İstanbul
5th Heavy Penal Court acquitted 399 defendants because "it was proven
that they did not commit the offense of murder."
The
reasoned
decision stated that Gendarmerie Specialist Sergeant Nurettin Kurt was
certainly killed by the soldiers who carried out the operation.
The
perpetrators of the killings remained unidentified with yesterday's
acquittals.
Statements
were not taken from plaintiffs
In
yesterday's
hearing, Güçlü Sevimli, the attorney of intervener Ümit İlter, said
that the court did not accept their request for extra time regarding
the opinion of the Prosecutor's Office as to the accusations and
stressed that the court board changed before the hearing.
"Some of
the
plaintiffs are still remanded in custody. We request their statements
be taken at least via SEGBİS [Audio and Video Information System]
connection.
"For the
examination of the statements we prepared by your board and because it
is not possible for defense attorneys to give a statement, a ruling
should not be given in this hearing."
The
prosecutor requested the rejection of Sevimli's request. The court
rejected the request and announced its verdict.
Prosecutor:
Soldiers acted in self-defense
The
Prosecutor's Office, stating its opinion as to the accusations in the
hearing on October 18, said that the reason for the operation was "the
prison administration having lost the authority on the arrested and
convicted."
It also
stated that the soldiers "acted in self-defense" and requested their
acquittal of the charge of "intentional killing."
What
happened?
During the
week
of December 19-26, 2000, around 10 thousand soldiers occupied 48
prisons to end two months of hunger strikes and "death fasts" by
hundreds of political prisoners. The hunger strikers were protesting
the state's plan to transfer its prisoners from large wards to the
US-style "F-type" cells holding one to three inmates
Operation
"Return to Life" -- which left at least 31 prisoners and two soldiers
dead -- lasted a few hours in most prisons and up to three days at one
prison. Eight prisoners were reportedly "disappeared", and at least 426
prisoners were wounded.
The first
lawsuit regarding the "Return to Life Operation" conducted in
Bayrampaşa Prison was filed in 2010, ten years after the incident.
The
indictment
against 37 private soldiers and two non-commissioned officers was filed
by Eyüp Public Prosecutor's Office and the ensuing court case has been
continuing at the Bakırköy 13th Heavy Penal Court.
After the
official document entitled "The Deluge (Tufan) Operation Order",
according to which the operation was conducted in Bayrampaşa Prison,
was submitted to the court, the second court case was filed against 157
members of the gendarmerie for "homicide" and "homicidal attempt" in
March 2015. (BIA, 4 December 2019)
780 Children are Behind Bars with Their Mothers
The Right Initiative (Hak İnisiyatifi) Association has released a
statement about children who are between the ages of 0-6 and behind
bars. The Association has indicated that while the number of children
who were behind bars was 743 in 2018, it has increased to 780 as of
November 2019.
According to the figures announced by the Association, 543 of 743
children behind bars in 2018 were between the ages of 0 and 3 and 200
children were between the ages of 4 and 6.
Other highlights from the statement are as follows:
"Of 543 babies between the ages of 0-3, 37 babies are younger than six
months. In addition to this, there are 35 pregnant women. The mothers
of 519 children are convicted and those of 224 children are arrested.
'It doesn't comply with international standards'
"According to unofficial figures, as of November 2019, the number of
children in prison has become 780. The Article 16/4 of the Law no. 5275
on the Execution of Sentences and Security Measures says the following:
The execution of a prison sentence shall be suspended if the woman is
pregnant or less than 6 months have passed since she gave birth.
"The conditions of children between the ages of 0-6 behind bars with
their mothers are not adequate and do not comply with international
standards. The United Nations (UN) Bangkok Rules (the Articles 48-52 of
which include regulations on pregnant and nursing women and the ones
who are with their children in prison) contain detailed regulations
regarding the prison conditions of arrested and convicted women.
'Children should in now way be treated as prisoners'
"According to these documents, the women who are pregnant, have just
given birth, are in breast feeding period and have their children with
them should be provided with humane conditions, approaching them in
accordance with their needs, and children should be monitored by
specialists, children should in no way be treated as prisoners."
Concluding the statement, the Right Initiative has called on the
authorities to urgently end the arbitrariness in enforcing the articles
pertaining to the stay of execution. As a permanent solution, the
Association has recommended that the stay of execution of pregnant
women and mothers with children between the ages of 0 and 6 be
legalized immediately. (BIA, 2 December 2019)
Lawyers' Organizations Call on EU
to End Judicial Cooperation with Turkey
Seven lawyers' organizations, including the Progressive Lawyers
Association (ÇHD) from Turkey, have released a statement, calling on
the European Union (EU) countries to end police and judicial
cooperation with Turkey.
They also demanded the end of the refugee agreement between Brussels
and Ankara that has been in effect since 2016. "The Turkish state can
neither be a partner in refugee policy nor an object of protection
under criminal law," they said.
Here is the full text of the statement:
Turkey's recent history has been marked by the destruction of internal
standards of the rule of law and external aggression and war crimes
contrary to international law.
Neither the bombing of its own civilian population in 2015 and 2016 nor
the transformation of the Turkish state into a presidential
authoritarian regime in subsequent years resulted in a decisive
reaction from our governments.
Neither the dismissal of more than one hundred thousand civil servants,
the imprisonment of hundreds of journalists and lawyers, the draconian
persecution and punishment of those who exercised their democratic
rights, election manipulations, nor the non-recognition of election
results Erdoğan did not like, as well as the attack on the
Syrian-Kurdish region Afrin, which violated international law, were
grounds for our Governments to question the cooperation with the
Erdoğan regime.
An unspeakable reason for this silence is the alliance formed with
Erdoğan to prevent the further migration of refugees to core Europe. In
view of the current events in Northern Syria, we demand from our
Governments to finally draw the long overdue consequences given the
violations of human rights and international law by the Turkish
authoritarian regime.
Athens-based lawyer Yiota Massouridou of AED-EDL explains: "The Turkish
state has openly justified its aggression against the North-Syrian
Kurds, which is contrary to international law, with the aim of
exchanging the current population.
A state which propagates ethnic cleansing‹, in which fundamental civil
and human rights do not apply, in which arbitrariness prevails and
which commits crimes against international law must not be treated as a
partner by any European government."
We demand:
- the immediate cessation of police and judicial cooperation with
Turkey,
- the termination of the so-called refugee deal and
- the revocation of any powers of prosecution in State security
proceedings relating to Turkey. The Turkish state in its current
constitution can neither be a partner in refugee policy nor an object
of protection under criminal law.
In view of the political persecution of any opposition, the violent
oppression of the Kurdish minority and the obvious cooperation of the
Turkish state with terrorist organizations such as the Islamic State,
police and judicial cooperation with the Republic of Turkey bears the
real danger of the involvement of European authorities in oppression,
torture and state terrorism.
Frankfurt/Main-based Lawyer Stephan Kuhn of the Organisationsbüro der
Deutschen Strafverteidigervereinigungen clarifies: "Only by strictly
refraining from judicial and police cooperation with Turkish
authorities, it can be ruled out that repressive measures, torture and
unjust judgments are carried out in Turkey through information provided
by any European authority. Conversely, courts and authorities in EU
member states may not use any information suspected of having been
obtained by methods contrary to the rule of law. The EU Governments
must not support such a regime."
Avocats Européen Démocrates / European Democratic Lawyers (AED/EDL)
Çağdaş Hukukçular Derneği | Progressive Lawyers Association (ÇHD)
European Association of Lawyers for Democracy & World Human Rights
(ELDH)
Komitee für Grundrechte und Demokratie e.V.
Organisationsbüro der Strafverteidigervereinigungen
Republikanischer Anwältinnen- und Anwälteverein e.V. (RAV)
Vereinigung Demokratischer Juristinnen und Juristen e.V. (VDJ)
(BIA,
29 November 2019)
AI:
Rights Defenders Should be Acquitted in Büyükada Trial
More than two years after they were first detained, the honorary chair,
the former director of Amnesty International and nine other human
rights defenders must be acquitted of the absurd charges they still
face, Amnesty International has said ahead of their next hearing which
will be held tomorrow (November 27) in Istanbul.
Taner Kılıç, Amnesty Turkey's Honorary Chair, is being tried alongside
İdil Eser, the organization's former Turkey director and nine other
human rights defenders, known as the "İstanbul 10", on baseless
allegations of "membership of a terrorist organisation".
"After months in jail and years before the courts, the prosecution has
failed to present any credible evidence to substantiate the absurd
charges made against Taner and the Istanbul 10," said Kumi Naidoo,
Amnesty International's Secretary General.
"Instead, baseless accusations against them have been comprehensively
demolished over the course of nine hearings. And yet the threat of
conviction still hangs over them."
Taner Kılıç spent more than 14 months in prison before his release on
bail in August 2018. Eight of the Istanbul 10 spent almost four months
each behind bars before they were bailed in October 2017.
"The egregious injustice that our colleagues and friends have
experienced for more than two years is common to hundreds of human
rights defenders in Turkey who spend their days either languishing in
jail or living in constant fear of prosecution," said Kumi Naidoo from
Amnesty International.
"The İstanbul 10 and Taner must be acquitted, and all those jailed
merely for defending human rights must be immediately and
unconditionally released."
The hearing will begin at 07.00am GMT, on 27 November, 10.00am local
time, at Istanbul Heavy Penal Court, No 35.
An international delegation of senior Amnesty International
representatives from around the world will attend the hearing in
including Kerry Moscogiuri, Campaigns Director of AI UK, John Peder
Egenaes, Director of AI Norway, and Gaberiele Stein, the chairperson of
Amnesty International Germany.
The prosecution has failed to produce any evidence of criminal
wrongdoing, let alone 'terrorism', during more than two years of this
prosecution.
Three of the human rights defenders on trial who are lawyers (Taner
Kılıç Nalan Erkem and Şeyhmus Özbekli) could also lose their license to
practice law after a conviction for a terrorist offence.
What happened?
On July 5, 10 rights advocates from various rights organizations were
taken into custody during a training workshop with the topic
"Protection and digital security of human rights advocates" in
Büyükada, one of the Prince Islands in İstanbul. Nothing was heard from
detained rights defenders for 30 hours.
On July 18, Idil Eser (Amnesty International Turkey Director), Özlem
Dalkıran (Citizens' Assembly / formerly called Helsinki Citizens
Association), Günal Kurşun (Human Rights Agenda Association), Veli Acu
(Human Rights Agenda Association), Ali Garawi (citizen of Sweden
/
human rights trainer), and Peter Steudtner (citizen of Germany / human
rights trainer) were arrested on charges of "committing crimes on
behalf of the terrorist organization without being a member" (Article
220/6 of Turkish Penal Code/TCK ) and "being a member of an armed
terrorist organization" (Articles 314/2 and 314/3 of TCK).
On July 23, İlknur Üstün (Women's Coalition) and Nalan Erkem (Citizens'
Assembly / formerly called Helsinki Citizens Association), who were
released on probation earlier with an international travel ban, were
arrested later upon the prosecutor’s objection to their release.
Amnesty International Turkey Executive Board Chair Taner Kılıç who had
been in pre-trial detention since June 2017 in another case, was
included to the indictment of Büyükada lawsuit later as a suspect.
According to the bill of indictment prepared by Public Prosecutor Can
Tuncay, the rights defenders are claimed to be members of the
Fethullahist Terrorist Organization/Parallel State Organization
(FETÖ/PDY), Kurdistan Workers' Party/Kurdistan Communities Union
(PKK/KCK) and The Revolutionary People's Liberation Party/Front
(DHKP/C).
On October 25, the court ruled that Günal Kurşun, İlknur Üstün, İdil
Eser, Nalan Erkem, Peter Steudtner, Özlem Dalkıran, Ali Garawi and Veli
Acu be released. In addition, an international travel ban was imposed
on Özlem Dalkıran and Veli Acu, and the probation order for Şeyhmus
Özbekli and Nejat Taştan that was issued on July 25, was revoked.
The file of Taner Kılıç, who was standing trial in a separate case held
before İzmir 16 Assize Court on charge of "financing terrorism and
spying" and was later included in the indictment of Büyükada lawsuit as
a suspect, was combined with the main Büyükada Case. (AFP, 26 novembre
2019)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Peines de prison pour six
journalistes d'un quotidien d'opposition
Un tribunal d'Istanbul a condamné vendredi à des peines de prison six
journalistes d'un journal d'opposition accusés de liens avec le groupe
à qui Ankara a imputé le putsch manqué de juillet 2016, a indiqué l'un
de leurs avocats.
Les six journalistes du quotidien Sözcü, parmi lesquels figurent le
rédacteur en chef du journal Metin Yilmaz, ont écopé de peines de
prison allant de 2 ans et 1 mois à 3 ans et 6 mois, au terme d'une
audience à laquelle ils assistaient libres.
Le tribunal n'a pas ordonné leur incarcération immédiate, et une autre
cour "doit à présent statuer sous six mois sur le maintien ou
l'annulation de ce verdict" selon l'avocat du journal Celal Ulgen qui a
interjeté appel.
Le propriétaire du journal, Burak Akbay, était également jugé dans le
cadre du procès mais la cour a décidé de dissocier son cas de celui des
journalistes et rendra son verdict à une date ultérieure.
Sözcü a condamné le verdict à l'encontre de ses journalistes, le
qualifiant de "tache noire dans l'histoire de la presse et du droit".
Les suspects ont été reconnus coupables d'"aide délibérée à
l'organisation terroriste FETÖ", acronyme utilisé par les autorités
turques pour désigner le réseau du prédicateur Fethullah Gülen accusé
d'avoir fomenté le coup d'état avorté du 15 juillet 2016 contre le
président Recep Tayyip Erdogan.
Les collaborateurs de Sözcü, quotidien nationaliste et laïc très
critique du gouvernement, étaient notamment mis en cause en raison d'un
article publié le jour du putsch manqué, dans lequel était donnée
l'adresse exacte du lieu où séjournait M. Erdogan qui était alors en
vacances sur la côte égéenne.
La Turquie occupe la 157e place sur 180 au classement 2019 de la
liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. (AFP, 27 décembre
2019)
La plus haute cour juge
illégal le blocage de Wikipédia
La Cour constitutionnelle, la plus haute instance juridique en Turquie,
a jugé jeudi que le blocage par le gouvernement de l'encyclopédie en
ligne Wikipédia constituait une "violation de la liberté d'expression",
ont rapporté les médias turcs.
La Cour a conclu à la majorité de ses membres à l'illégalité de
l'interdiction de l'accès à Wikipédia, bloqué depuis avril 2017 en
raison de deux articles établissant un lien entre Ankara et des
organisations extrémistes.
La fondation Wikimedia, qui héberge le site de Wikipédia, avait porté
plainte auprès de la plus haute cour de justice turque pour atteinte à
la liberté d'expression, après qu'un tribunal de première instance eut
rejeté en mai 2017 sa demande de mettre fin au blocage.
Le levée effective du blocage doit à présent être examinée par ce même
tribunal en tenant compte de la décision de la Cour constitutionnelle.
Les autorités turques avaient affirmé que le blocage resterait en
vigueur tant que les deux articles en question de Wikipédia, qui
présentent la Turquie comme "un des acteurs qui ont été à l'origine de
la guerre civile en Syrie et (un Etat) qui soutient et arme des
organisations terroristes", n'auraient pas été retirés.
Les autorités turques ont eu recours à plusieurs reprises ces dernières
années au blocage provisoire de certains sites, comme Facebook et
Twitter, généralement après des attentats.
En mai 2019, Wikimedia avait annoncé avoir également porté plainte
auprès de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) contre
l'interdiction de son encyclopédie en ligne en Turquie. (AFP, 26 décembre
2019)
Le
mécène Kavala maintenu en détention au mépris de
la CEDH
Silivri (Turquie) - Un tribunal turc a décidé mardi de maintenir en
détention provisoire l'homme d'affaires et philanthrope Osman Kavala,
incarcéré depuis deux ans, passant outre une demande de la Cour
européenne des droits de l'Homme (CEDH) de le libérer.
A l'issue d'une nouvelle audience qui s'est tenue à Silivri en lisière
d'Istanbul, le tribunal a rejeté une nouvelle demande de M. Kavala
d'être remis en liberté et ajourné le procès au 28 janvier, selon une
correspondante de l'AFP sur place.
Des soutiens de M. Kavala présents au tribunal l'ont applaudi alors
qu'il se faisait escorter hors de la salle d'audience et il les a
salués d'un geste de la main.
L'audience de mardi était la première à se tenir depuis que la CEDH a
exigé le 10 décembre la "libération immédiate" de M. Kavala, une
décision restée depuis lettre morte.
"Il est établi au-delà de (tout) doute raisonnable que les mesures"
prises à son encontre visaient à "réduire M. Kavala au silence et avec
lui tous les défenseurs des droits de l'homme", avait jugé la CEDH.
A l'ouverture de l'audience. M. Kavala a lui-même demandé sa libération
en s'adressant aux juges. "Je demande la fin de cette procédure
illégale et discriminatoire qui s'est traduite par mon incarcération
depuis deux ans", a-t-il déclaré.
M. Kavala, une figure connue des cercles intellectuels en Europe, est
accusé avec 15 autres personnes de "tentative de renversement du
gouvernement" pour avoir soutenu un mouvement de contestation
antigouvernementale en 2013 connu sous le nom de "mouvement de Gezi".
Le philanthrope est accusé d'avoir financé ce mouvement contre l'actuel
président, Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre.
Les 16 accusés risquent la prison à vie dans cette affaire qui suscite
l'inquiétude des défenseurs des droits humains. Ceux-ci dénoncent une
"chasse aux sorcières" et assurent qu'il n'existe "pas l'ombre d'une
preuve" pour appuyer l'accusation.
"Les 657 pages de l'acte d'inculpation et les actions non violentes
qu'il énumère prouvent mon innocence plutôt que ma culpabilité", a
ajouté M. Kavala.
Lundi, neuf ONG, dont Amnesty International et Reporters sans
frontières (RSF), ont appelé à la libération de M. Kavala et ses
co-accusés, estimant que leur procès "est un exemple de la punition
dont use le gouvernement contre toute dissension et fait partie d'une
répression plus large de la société civile".
Présent à l'audience, le député européen Sergey Lagodinsky, président
de la délégation à la commission parlementaire mixte UE-Turquie, a jugé
la décision du tribunal "décevante".
"Je pense que c'est assez décevant. On espérait que la décision de la
CEDH serait suivie et cela n'a pas été le cas", a-t-il déclaré,
estimant que M. Kavala "n'a pas sa place en prison".
Il avait affirmé avant l'annonce du maintien de M. Kavala en détention
que la décision du tribunal serait "un test important pour savoir si la
justice turque peut se conformer aux normes européennes".
L'incarcération de M. Kavala depuis deux ans a fait de lui le symbole
de la répression orchestrée contre la société civile en Turquie, en
particulier depuis une tentative de putsch en 2016 suivie de purges
massives. (AFP,
24 décembre 2019)
Affaire Khashoggi: "la justice a été bafouée",
dénonce Reporters sans Frontières
"La justice a été bafouée" avec la condamnation à mort, à huis clos, de
cinq Saoudiens pour le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, a
dénoncé lundi à l'AFP le secrétaire général de Reporters sans
Frontières, Christophe Deloire.
Le procès n'a pas respecté "les principes internationalement reconnus
de la justice" et cette condamnation pourrait être "un moyen de faire
taire à jamais des témoins de l'assassinat", a affirmé Christophe
Deloire.
Aucune accusation n'a été retenue contre le suspect Saoud al-Qahtani,
proche conseiller du prince héritier Mohammed ben Salmane.
"Le verdict ne traite pas de l'implication des autorités saoudiennes,
ni ne précise l'emplacement des restes de Jamal Khashoggi", a renchéri
Lynn Maalouf, en charge du Moyen-Orient chez Amnesty International,
déplorant la tenue du procès à huis clos.
"Étant donné le manque de transparence des autorités saoudiennes et en
l'absence d'un système judiciaire indépendant, seule une enquête
internationale, indépendante et impartiale peut rendre justice à Jamal
Khashoggi", poursuit-elle dans un communiqué.
Jamal Khashoggi, un collaborateur du Washington Post, a été étranglé et
son corps découpé en morceaux par une équipe de 15 hommes venus de Ryad
dans le consulat du royaume à Istanbul, selon les responsables turcs.
Ses restes n'ont jamais été retrouvés.
Le procureur général d'Arabie saoudite a annoncé lundi que cinq
Saoudiens avaient été condamnés à mort pour cet assassinat. Mais deux
des principaux suspects, le proche conseiller du prince héritier
Mohammed ben Salmane et l'ancien numéro deux du renseignement, ont été
disculpés.
"On peut s'interroger sur le caractère discrétionnaire de ces
décisions", a poursuivi Christophe Deloire. "On espère bien que
l'Arabie saoudite va se rattraper avec un procès en appel public, et
des preuves. Ce n'est pas en rendant la justice de cette manière que le
royaume va reconstruire son image".
Selon le communiqué du procureur saoudien, le tribunal de Ryad chargé
de l'affaire a tenu au total neuf audiences en présence de
représentants de la communauté internationale ainsi que de proches de
Jamal Khashoggi.
La CIA et une experte de l'ONU ont mis en cause dans l'assassinat le
prince héritier saoudien et homme fort du pays qui dément avoir ordonné
l'assassinat du journaliste critique même s'il dit en porter la
responsabilité en tant que dirigeant du royaume. (AFP, 23 décembre
2019)
Journalist
Aziz Oruç Arrested
Detained in Doğubayazıt in Ağrı on December 11 and declared a
"terrorist" by the Ministry of Interior, journalist Aziz Oruç has been
arrested.
Oruç was referred to the Doğubayazıt Penal Judgeship of Peace after he
deposed at the prosecutor's office. The judgeship has ruled that Aziz
Oruç shall be arrested on charge of "membership of a terrorist
organization". The journalist has been sent to Patnos Prison in Ağrı.
Peoples' Democratic Party (HDP) Doğubayazıt District Co-Chair Abdullah
Ekelek and HDP's Muhammet İkram Müftüoğlu were also arrested on
December 13 on the ground that they aided Aziz Oruç.
What happened?
Journalist Aziz Oruç, a reporter for the Dicle News Agency (DİHA)
closed by a Statutory Decree, had been living in Iraq for the past
three years due to the lawsuits filed against him in Turkey.
Leaving Iraq for Iran to reach Europe through Armenia, he was taken
into custody at Armenia border gate. Subjected to police violence in
custody in Armenia, Oruç was turned over to the soldiers of Iran.
Oruç was forced to cross the border to Turkey through the wire fence on
Turkey-Iran border on December 11. He was taken into custody with HDP
Doğubayazıt District Co-Chair Abdullah Ekelek, whom he asked for help,
when they were about to leave the city on December 11. (BIA, 18 December 2019)
Erdoğan:
A
Group of Vampire Intellectuals Has Emerged
President and Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip
Erdoğan has said the awarding of Peter Handke with the Nobel Prize in
Literature shows that "a community of vampire intellectuals has
emerged."
"Nobel giving the award to this representative of the group of vampire
intellectuals shows that a community of vampire intellectuals has
emerged," Erdoğan said, speaking in the capital Ankara.
"The prize you gave is not the prize that is not the prize that was
given to Aziz Sancar or Orhan Pamuk," he added.
Erdoğan yesterday (December 10) said the Swedish Academy had given a
prize to "a terrorist from Turkey." Presidency's Communications
Director Fahrettin Altun later in the day said he didn't refer to Pamuk
or Sancar but did not clarify whom he referred to.
Orham Pamuk was awarded the Nobel Prize in Literature in 2006 and Aziz
Sancar was awarded the Nobel Prize in Chemistry in 2015.
The President also thanked political leaders for supporting protests
against Handke being awarded the Nobel Prize in literature.
Handke was awarded the prize despite his open support for Serbian
leader Slobodan Milosevic, who died in 2006 during his trial for war
crimes and genocide at the International Criminal Tribunal for the
former Yugoslavia in The Hague.
Handke is also accused of denying the 1995 Bosnian genocide by Dr.
Christina Doctare, who received the prize for her service as a
physician in the UN peacekeeping forces. (BIA, 11 December 2019)
La
CEDH exige de la Turquie la "libération
immédiate" du mécène Osman
Kavala
La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a exigé mardi d'Ankara
la "libération immédiate" de l'homme d'affaires et philanthrope Osman
Kavala, incarcéré depuis deux ans et devenu le symbole de la répression
orchestrée contre la société civile en Turquie.
"La Cour estime que le gouvernement doit prendre toutes les mesures
nécessaires pour mettre un terme à la détention du requérant et faire
procéder à sa libération immédiate", a-t-elle déclaré dans un
communiqué.
"Il est établi au-delà de (tout) doute raisonnable que les mesures"
prises à son encontre visaient à "réduire M. Kavala au silence et avec
lui tous les défenseurs des droits de l'homme", a jugé la CEDH.
Dans son arrêt, la cour pointe une série de violations de la Convention
européenne des droits de l'Homme comme le "droit à la liberté et à la
sûreté" ou celui "de faire statuer à bref délai sur la légalité de sa
détention".
Osman Kavala, rappelle-t-elle, est "un homme d'affaires ayant contribué
à la création de nombreuses organisations non gouvernementales qui
oeuvrent à la promotion ou à la protection des droits de l'homme".
La CEDH rappelle également qu'il avait été "placé en détention
provisoire au motif qu'il existait de +forts soupçons+ qu'il ait commis
deux infractions : tentative de renversement du Gouvernement et de
l'ordre constitutionnel par la force et la violence".
Mais elle estime que les autorités turques "ne sont pas en mesure de
démontrer que la privation de liberté de l'intéressé était justifiée
par des soupçons raisonnables fondés sur une évaluation objective des
actes qui lui étaient reprochés".
Les juges européens pointent ainsi "l'absence de faits, informations ou
preuves démontrant qu'il se livrait à une activité délictuelle".
Le 8 octobre, la justice turque a maintenu Osman Kavala en détention
provisoire, renvoyant son procès au 24 décembre, selon le groupe de
soutien "Nous défendons Gezi".
Figure des cercles intellectuels en Europe, il est accusé avec 15
autres personnes de "tentative de renversement du gouvernement" pour
avoir soutenu un mouvement de contestation antigouvernementale en 2013,
connu sous le nom de "mouvement de Gezi". Les 16 accusés risquent la
prison à vie dans cette affaire.
Le philanthrope est poursuivi pour avoir financé les gigantesques
manifestations de 2013 contre l'actuel président, Recep Tayyip Erdogan,
alors Premier ministre. Son arrestation est intervenue après la
tentative de putsch de 2016, suivie de purges massives dans la société
civile turque. (AFP,
10 décembre
2019)
Number
of Websites Blocked from Turkey Has
Exponentially Risen
The Freedom of Expression Association (İFÖD) has released its "Report
and Recommendations for the UN Universal Periodic Review on Turkey".
In the report released by the İFÖD, which is an independent
non-governmental organization specialized in defending and promoting
freedom of expression, it has been underlined that "the number of
websites blocked from Turkey has exponentially risen since 2015."
The report has shared the following information in brief:
"While as of the beginning of 2015, access to 80,553 websites was
blocked from Turkey, as of the end of 2018, the number of blocked
websites rose to 245,825. As of the end of October 2019, access to a
total of 288,310 websites are currently blocked from Turkey. Therefore,
compared to when the UPR 2015 recommendations were made, the number of
blocked websites has risen exponentially by 358 percent.
"Furthermore, over 48,000 URL-based blocking orders have been issued
since 2014, resulting in over 150,000 URLs blocked from Turkey to
protect individual rights such as reputation. The rise in censorship in
Turkey has reached to an astonishing level. This is also evident in the
annual transparency reports published by social media platforms.
"The ranking of Turkey is strikingly worrying especially in Twitter
Transparency Reports when compared with other countries. Since Twitter
is more commonly used for political debate and expressions in Turkey
compared to other social media platforms, the total number of removal
and withdrawal requests in terms of accounts and tweets is much higher
than Russia and France, its immediate followers in the rankings."
The report has listed the following recommendations:
"Bring the restrictions on Internet access to global platforms such as
Wikipedia to an end;
"Bring the Internet Law in line with international and European
standards, including with the case law of the European Court of Human
Rights on the right to freedom of expression;
"Revise the Internet related law and regulations to ensure blocking
decisions are issued only by the courts or judges rather than by a wide
range of administrative authorities;
"Ensure that the blocking decisions are only issued with regards to the
specific content ("URL") rather than to domain names and full websites
and ensure that blocking decisions are only issued for a limited period
of time rather than indefinitely;
"Repeal Law No. 5651 blocking provisions to ensure the right to seek,
receive, and impart information in the exercise of freedom of opinion
and expression."
(BIA, 9
December 2019)
Lawsuit Against Journalists from Cumhuriyet and
BirGün
A lawsuit
has
been filed against journalists Canan Coşkun, Ali Açar and Can Uğur, who
reported on the investigation launched into the death of Berkin Elvan,
who lost his life at the age of 15 after being shot with a tear gas
canister during Gezi Park protests in İstanbul in 2013.
Can Uğur
from
daily BirGün, Canan Coşkun and Ali Açar have been charged with
"targeting a public officer who served in counter-terrorism" as per the
Article 6* of the Anti-Terror Law (TMK).
The
indictment
filed against the journalists has alleged that, by disclosing the
identity of one of the suspect police officers in Berkin Elvan
investigation, they have caused the officer to become a target for
leftist organizations.
The trial
will begin at the İstanbul 34th Heavy Penal Court on April 9, 2020.
Açar: The
news don't belong to me, Uğur: Freedom of thought and obtaining
information
The news in
dispute was published by Cumhuriyet newspaper with the title "Police
Officer Allegedly Shot Berkin Elvan Didn't Remember His Place of Duty"
and by BirGün newspaper with the title "The Reason for Confidentiality
Order on Berkin Investigation: Lest His Reputation Be Damaged".
The
İstanbul Chief Public Prosecutor's Office launched an investigation
against both news articles dated March 11, 2016.
In her
defense
to the prosecutor's office, journalist Canan Coşkun has stated that she
did not publish the surname of the police officer in her news and they
published his picture in such a way that he was not recognizable in the
photo. Coşkun has rejected the accusations.
As for Ali
Açar, he has said that he did not make the news in question and that he
only wrote the press statement of Elvan family's attorneys, adding that
apart from this part, the rest of the news and content do not belong to
him. He has also stated that he did not include any information or
document about the content of the investigation in his news.
In his
defense,
Can Uğur has indicated that what he did was to report on the issues
with public interest as required by the nature of journalism, that he
published his news without adding any comments and that his news
article falls within freedom of thought and freedom of obtaining
information.
'Identity
of suspect police officer disclosed'
The
indictment
filed against the journalists has also referred to prosecutor Mehmet
Selim Kiraz, who was killed in İstanbul Courthouse in Çağlayan.
According to the indictment, the DHKP/C** statement on Şafak Yayla and
Bahtiyar Doğruyol, who killed Kiraz, the name of the suspect police
officer was also revealed and he was threatened with death.
Alleging
that
"the death of Elvan is exploited by certain terrorist organizations",
the prosecutor's office has claimed that these news have also caused
the officer in question to become a target for leftist organizations.
(BIA, 5 December 2019)
Three Journalists Arrested in a Week
Taken into
custody in Kahta in Turkey's eastern province of Adıyaman on November
27, journalist Hacı Yusuf Topaloğlu has been arrested on charge of
"membership of a terrorist organization".
Topaloğlu
was
brought to Adıyaman Courthouse earlier today (December 5) after his
formalities at the police department were completed.
Topaloğlu,
a
reporter for the Dicle News Agency (DİHA), which was closed by a
Statutory Decree, was taken into custody as part of an investigation
against him. As reported by Mezopotamya Agency (MA), after Topaloğlu
deposed to the prosecutor's office, the office referred him to the
Penal Judgeship of Peace and requested his arrest.
The
judgeship
has ruled that journalist Hacı Yusuf Topaloğlu shall be arrested on
charge of "membership of a terrorist organization" based on the
statements of an anonymous witness.
What
happened?
On November
27, the police raided several homes in the provinces of Ankara, Antep,
Urfa, Diyarbakır, Batman, Ağrı and Adıyaman.
Several
people
were taken into custody in the raids, including former MPs and
executives of the Peoples' Democratic Party (HDP) as well as executives
and members of the Human Rights Association (İHD) and Health and Social
Service Laborers Union (SES). DİHA reporter Hacı Yusuf Topaloğlu
was
also detained as part of these operations.
2
journalists were also arrested in İstanbul
Taken into
custody shortly after they left the Mezopotamya Agency (MA) office in
Beyoğlu, İstanbul on November 29, journalists Sadiye Eser and Sadık
Topaloğlu were also arrested on December 3.
As reported
by
the MA, the prosecutor's office referred the journalists to the
İstanbul 3rd Penal Judgeship of Peace without taking their depositions.
After the
defendants and the attorney made their defense, the court has ruled
that Eser and Topaloğlu shall be arrested on charge of "being members
of a terrorist organization." (BIA, 5 December 2019)
Meurtre de Khashoggi: sa fiancée dénonce l'inaction
de la communauté internationale
La fiancée de Jamal Khashoggi, Hatice Cengiz, et la rapporteure
spéciale des Nations unies sur les exécutions sommaires, Agnès
Callamard, ont dénoncé mardi à Bruxelles l'inaction de la communauté
internationale vis-à-vis de l'Arabie saoudite, y compris celle de l'UE,
14 mois après le meurtre du journaliste à Istanbul.
Depuis la présentation en juin par Mme Callamard d'un rapport accablant
pour le régime saoudien devant le Conseil des droits de l'Homme de
l'ONU à Genève sur ce meurtre, "il n'y a eu aucune action significative
de la part de la communauté internationale", a déploré Hatice Cengiz,
dont les propos en turc étaient traduits en anglais, lors d'une
conférence de presse.
L'experte de l'ONU avait conclu qu'il existait des preuves suffisantes
pour justifier l'ouverture d'une enquête internationale sur les
responsabilités de hauts dirigeants saoudiens dans ce crime, y compris
le prince héritier Mohammed ben Salmane.
M. Khashoggi, journaliste critique du pouvoir saoudien, a été tué et
démembré dans le consulat de son pays à Istanbul par un commando
saoudien, le 2 octobre 2018.
"Nous demandons l'ouverture d'une enquête internationale et je
travaille à cette fin", a poursuivi Mme Hatice. "Ce n'est pas un
dossier qui peut être refermé comme ça. Pour moi, le meurtre de Jamal
Khashoggi est le plus inhumain de l'ère moderne".
"Je veux que cela continue à déranger les gens. Il faut que certains en
perdent le sommeil", a-t-elle dit.
A ses côtés, Mme Callamard a "dénoncé (...) la passivité de la
communauté internationale pour demander des comptes à l'Arabie
saoudite", épinglant la volonté des Etats "de revenir au +business as
usual+".
"L'Union européenne a été, comme le reste de la communauté
internationale, extrêmement décevante dans ses réactions à l'égard de
l'Arabie saoudite", a poursuivi Mme Callamard, venue à Bruxelles pour
rencontrer des responsables de l'UE.
"La communauté internationale envoie le message que les Etats dotés de
suffisamment de pouvoir peuvent s'en sortir en toute impunité après le
meurtre d'un journaliste", a-t-elle fustigé.
Elle a appelé à un moratoire sur les exportations de matériel de
surveillance et à des sanctions ciblant les plus hauts responsables
soupçonnés d'implication dans le meutre, y compris le prince héritier,
estimant que les sanctions individuelles actuelles visaient des
individus subalternes.
Mme Callamard a aussi de nouveau critiqué la tenue du prochain G20 en
Arabie saoudite, une "erreur", et demandé aux pays y participant de
mettre la liberté de la presse et la protection des droits de l'homme à
l'agenda. Elle a par ailleurs appelé à la tenue d'un procès en Turquie
sur ce meurtre. (AFP,
3 décembre
2019)
Commissioner publishes observations on
internet blocking in Turkey
Today the Commissioner published her written observations submitted to
the European Court of Human Rights concerning the case of Wikimedia
Foundation, INC. v. Turkey, which relates to the blocking of a free,
multi-lingual, collaborative online encyclopedia hosted by the
applicant, a non-profit organisation.
The Commissioner sees the ongoing blocking of access to Wikipedia as
forming part of a broader pattern of undue restrictions on the right to
receive and impart information on the internet, and more generally as
an illustration of the disproportionately heavy-handed approach
currently prevailing in Turkey to any content or information the
Turkish authorities consider offensive.
Commissioner Mijatovic concludes that the way Turkish administrative
authorities and courts routinely have recourse to internet blocking is
unacceptable in a democratic society and not compatible with Article 10
of the European Convention on Human Rights which protects freedom of
expression. “The systemic nature of the problem requires far-reaching
measures, including the complete overhaul of the relevant Turkish
legislation,” writes the Commissioner.
Read the Commissioner's
written observations submitted to the European Court of Human
Rights concerning the case of Wikimedia Foundation, INC. v. Turkey. (BIA, 25 November 2019)
Kurdish
Question / Question kurde
Kurdish leader says Turkey
pursuing socio-political genocide against Kurds
Turkey is
pursuing a policy of political, cultural, social and economic genocide
against the Kurds and preventing them from life, claims Ilham Ahmed,
president of an executive committee of the Syrian Democratic Council
(SDF), adding that such actions may harm the region as a whole,
especially the state itself.
Kurdish
fighters in northern Syria have served as a crucial ally of the United
States in the fight against the Islamic State. But American troop
withdrawal from the region has abandoned the allies in a face of
extreme danger.
Turkish
President Recep Tayyip Erdogan has announced his intention to create a
"twenty-mile buffer zone" in northeastern Syria, an area now controlled
by the Kurdish and Arab Syrian Democratic Forces (SDF). He has also
conducted a diplomatic offensive to get promises of non-interference
from Russia, Iran, and the US for his invasion of Syria.
"The
Turkish government wants to rule alone under the banner of fighting
terrorism," said Ahmed in an e-mail interview to ANI.
"The
Turkish
state and the policies managed by Turkish President Erdogan under the
banner of returning Syrian refugees to their country has caused a
movement of displacement and asylum within Syrian territories. This
process aims to demographic change and forced displacement, whether the
displacement of indigenous people of the area or the resettlement of
other families instead of them," she added.
Kurds,
members
of a large, predominantly Muslim ethnic group with their own cultural
and linguistic traditions, were promised to be provided with their own
homeland after World War I. But a later agreement instead divided them
among Turkey, Iraq, Syria and Iran.
Turkey, in
the
current scenario, has already stationed around tens of thousands of
troops, tanks, and heavy artillery along the Syrian border. US
President Donald Trump had initially announced a US troops withdrawal
from Syria in 2018, after a call from Erdogan. After another call with
Erdogan in October 2019, Trump once again announced a US pull-out from
northeast Syria, a decision which was condemned by both the Republicans
as well as the Democrats who remain opposed to the withdrawal, the
US-based Genocide Watch said in one of its reports.
"This
campaign
started long ago," Ahmed said with discontent, adding that the state,
since then, has been trying to displace the Kurds and empty their areas
to resettle families of mercenaries that cooperated with Turkey to
occupy Syrian territories, including families of the terrorist
organisation Islamic State (ISIS), bringing fighters and their families
from Idlib.
"Turkey
wants
to establish a corridor on its borders from families of mercenaries and
Turkmen. This process aims to demographic change and forced
displacement, whether the displacement of indigenous people of the area
or the resettlement of other families instead of them," the leader
stressed.
She further
stated that the safe area claimed by Turkey is essentially "a region to
annihilate peoples and what has been called the Spring of Peace process
is in fact the source of terrorism, killing, abandoning and plundering
the indigenous peoples of the region."
In
addition,
all indigenous people, who were displaced, however, cannot return to
their homes because of Turkey's policies that prevent their return, the
leader told ANI.
"The
Justice
and Development Government, led by Erdogan, have further instructed the
fighters associated with it to rule the Kurdish areas in Afrin with
iron and fire until they lose all their capabilities and preventing
them from returning to their homes," she said.
The above
remarks made by the Kurdish leader directly expose the double-facedness
and duality of the Erdogan government, which instead of safeguarding
the refugees at its border, is bent on peddling vile attacks against
India over its so-called "human rights crisis" in Kashmir.
Such plans
have
raised alarm in humanitarian circles, where advocates fear that
refugees will be forcibly returned to a conflict zone in violation of
international law.
As per
reports
provided by the United Nations' Human Rights Watchdog (HRW), at least
70,000 Syrians were already displaced because of the latest escalation
in the conflict. (ANI, December 21, 2019)
HDP's
Sur District Co-Mayor
Detained
Co-Mayor of Sur district in the Kurdish-majority Diyarbakır province,
Filiz Buluttekin, and two municipal council members from the Peoples'
Democratic Party (HDP) have been detained.
During the raid in Buluttekin's house, the police got Buluttekin, her
spouse and 10-year-old child on the ground and hold guns to their
heads, attorney Sertaç Buluttekin said on Twitter. "Police violence and
unlawfulness have become the routine now," he said.
Numerous co-mayors from the HDP in the Kurdish-majority cities have
been detained, remanded in custody and replaced with
government-appointed trustees since the local elections on March 31. (BIA, 20 December 2019)
Trustees Appointed to 4 More
Municipalities of HDP, CHP
Trustees have been appointed to the Peoples' Democratic Party's
Municipalities of Bulanık, Varto and Erentepe in Turkey's eastern
province of Muş and to the main opposition Republican People's Party's
(CHP) District Municipality of Urfa in the western province of İzmir.
Detained as part of an investigation conducted by the Muş Chief Public
Prosecutor's Office yesterday (December 17) and still held in custody,
Bulanık District Co-Mayor Adnan Topçu, Varto District Co-Mayor Ülkü
Karaaslan Baytaş and Erentepe Town Co-Mayor Dilaver Kesik have been
replaced with state-appointed trustees by the Ministry of Interior.
Arrested on charge of "being a member of the FETÖ terrorist
organization"* on December 16, CHP's Urla Mayor İbrahim Burak Oğuz has
also been dismissed and replaced with a trustee by the ministry.
Varto Sub-governor Ertuğrul Avcı has been appointed as a trustee to the
Municipality of Varto, Bulanık Sub-governor Mehmet İlidi has been
appointed as a trustee to the District Municipality of Bulanık and its
Town Municipality of Erentepe and Urla Sub-governor Önder Can has been
appointed as a trustee to the District Municipality of Urla.
Trustees appointed to 32 municipalities
The Ministry of Interior has replaced the co-mayors of 31 HDP
municipalities with trustees since the last local elections on March
31, 2019. With the trustee appointed to the CHP's Urla Municipality,
the following 32 mayors have been dismissed so far:
Diyarbakır Metropolitan Co-Mayor Adnan Selçuk
Mızraklı
Mardin Metropolitan Co-Mayor Ahmet Türk
Van Metropolitan Co-Mayor Bedia Özgökçe Ertan
Hakkari Co-Mayor Cihan Karaman
Yüksekova Co-Mayor Remziye Yaşar
Nusaybin Co-Mayor Semire Nergiz
Kulp Co-Mayor Mehmet Fatih Taş
Kayapınar Co-Mayor Keziban Yılmaz
Bismil Co-Mayor Gülcan Özer
Kocaköy Co-Mayor Rojda Nazlıer
Erciş Co-Mayor Yıldız Çetin
Karayazı Co-Mayor Melike Göksu
Cizre Co-Mayor Mehmet Zırığ
Saray Co-Mayor Caziye Duman
Kızıltepe Co-Mayor Nilüfer Elik Yılmaz
Yenişehir Co-Mayor Belgin Diken
Hazro Co-Mayor Ahmet Çevik
İdil Co-Mayor Songül Erden
Akpazar Town Co-Mayor Orhan Çelebi
İpekyolu Co-Mayor Azim Yacan
Savur Co-Mayor Gülistan Öncü
Mazıdağı Co-Mayor Nalan Özaydın
Derik Co-Mayor Mülkiye Esmez
Suruç Co-Mayor Hatice Çevik
Bulanık Co-Mayor Adnan Topçu
Varto Co-Mayor Ülkü Karaaslan Baytaş
Erentepe Town Co-Mayor Dilaver Kesik
Urla Mayor İbrahim Burak Oğuz (CHP)
Of the
dismissed HDP Co-Mayors, the following have been arrested:
Muradiye Co-Mayor Yılmaz Şalan and Özalp Co-Mayors Dilan Örenci and
Yakup Almaç, Suruç Co-Mayor Hatice Çevik, İpekyolu Co-Mayors Azim Yacan
and Şehzade Kurt, Diyarbakır Metropolitan Co-Mayor Adnan Selçuk
Mızraklı, Kızıltepe Co-Mayor Nilüfer Elik Yılmaz and Urla Mayor İbrahim
Burak Oğuz. (BIA,
18 December 2019)
HDP’s
Varto and Bulanık Co-Mayors Detained
Peoples' Democratic Party's (HDP) Varto District Co-Mayors Ülkü
Karaaslan and Mahmut Yalçın and Bulanık District Co-Mayors Eylem Saruca
and Adnan Topçu have been taken into custody in raids conducted to
their houses in early morning hours today (December 17).
Varto Municipal Council member Mahmut Yalçın has also been detained as
part of an investigation conducted by the Chief Public Prosecutor's
Office.
While the police forces have set up a security cordon in front of Varto
and Bulanık Municipalities, they are reportedly searching the buildings.
Arrests in 6 municipalities
Of the dismissed HDP Co-Mayors, the following have been arrested:
Muradiye Co-Mayor Yılmaz Şalan and Özalp Co-Mayors Dilan Örenci and
Yakup Almaç, Suruç Co-Mayor Hatice Çevik, İpekyolu Co-Mayors Azim Yacan
and Şehzade Kurt, Diyarbakır Metropolitan Co-Mayor Adnan Selçuk
Mızraklı and Kızıltepe Co-Mayor Nilüfer Elik Yılmaz. (BIA, 17 December 2019)
HDP's
Kızıltepe District Co-Mayor Nilüfer Elik
Yılmaz Arrested
Taken into custody on December 12, Nilüfer Elik Yılmaz, the dismissed
Kızıltepe Co-Mayor in Mardin, has been arrested.
Brought to Mardin Courthouse yesterday (December 15), Yılmaz deposed to
the prosecutor's office, which then referred her to the Mardin 2nd
Judgeship of Peace and requested her arrest.
As reported by Mezopotamya Agency (MA), the court has ruled that
Nilüfer Elik Yılmaz shall be arrested on the ground of her activities
at the Democratic Society Congress (DTK) and statements of five
anonymous witnesses. The court has reportedly ruled for her arrest as
"the judicial control measures would not suffice and a strong criminal
nature has arisen."
Yılmaz has been sent to the Mardin Type E Closed Prison.
About Nilüfer Elik Yılmaz
Dismissed Co-Mayor of Kızıltepe in Mardin.
She was born in Mardin in 1962. She completed her primary, secondary
and high-school education in Kızıltepe. She started studying at the
Department of Economics at Anadolu University in Eskişehir; however,
she could not continue her education for various reasons.
She took active part in the activities of the Peace and Democracy Party
(BDP) women's assembly and the disciplinary council of the BDP
organization in Mardin. In the last local elections on March 31, 2019,
she was elected the Peoples' Democratic Party's (HDP) Kızıltepe
District Co-Mayor. (BIA, 16 December 2019)
6,000 People from HDP Arrested Since 2015
On the occasion of Human Rights Week, the Peoples' Democratic Party
(HDP) has issued the Report on Violations of Rights for 2019.
Underlining that 15,530 people have been detained in the operations
against the HDP and its constituents since 2015, the report has
indicated that 6,000 people from the HDP, including 750 party members
and executives, have been arrested since then.
"In the shadow of conflict-ridden process that started in 2015 and has
escalated since then, Turkey is nearing 2020 as a country where human
rights are disregarded", the party has stated in its report.
200 members and executives arrested in 2019
Indicating that at least 1,674 HDP members and executives were detained
in 2019 and 200 of them have been arrested, the report has shared the
following information in brief:
* Since August 19, 2019, when the "Trustee Operations" started in the
wake of March 31 local elections, 17 HDP co-mayors have been arrested
and trustees have been appointed to HDP's 28 municipalities. (Editor's
note: After the report was prepared, three more HDP district co-mayors
have been arrested in Turkey's eastern province of Van.)
* Since July 2015, 16 HDP MPs, including Co-Chairs, 7 Central Executive
Committee (MYK) members, 21 Party Assembly (PM) members and over 750
provincial and district party executives have been arrested.
* Seven HDP MPs are currently arrested. Moreover, 11 HDP MPs have been
relieved of their MP duties.
Condition of 26th term MPs
* 26th term (previous term) HDP MPs Figen Yüksekdağ, Selahattin
Demirtaş, Çağlar Demirel, İdris Baluken, Gülser Yıldırım, Selma Irmak
and Abdullah Zeydan are currently "held hostages".
* The main trials cited as the reason for the arrest of former HDP
Co-Chairs Selahattin Demirtaş and Figen Yüksekdağ on November 4, 2016
still continue. İdris Baluken has been sentenced to 16 years, 8 months
in prison, Çağlar Demirel has been sentenced to 7 years, 6 months,
Abdullah Zeydan to 8 years, 1 month, 15 days and Selma Irmak to 10
years in prison.
* In 2019, 26th term MPs Sırrı Süreyya Önder and Ferhat Öncü as well as
Burcu Çelik Özkan were released.
* HDP's 26th and 27th term (previous and current term) MPs Behçet
Yıldırım, Lezgin Botan, Leyla Birlik, Ziya Pir, Altan Tan, Dilek
Öcalan, Ahmet Yıldırım, Osman Baydemir, dem Geveri, Mahmut Toğrul,
Besime Konca, Ömer Faruk Gergerlioğlu, Nursel Aydoğan, Filiz
Kerestecioğlu, Ayşe Sürücü, Tayip Temel, Pero Dündar, Leyla Güven and
Musa Farisoğulları have not been arrested though they were sentenced to
prison.
107 people participating in election campaign arrested
* In the March 31 electoral process, 750 people from the HDP
participating in election works were detained and 107 of them have been
arrested.
* HDP's nine co-mayor candidates, nine municipal council member
candidates, six provincial co-chairs, six district co-chairs, 13
executives, one MYK member, six PM members were detained and one
co-mayor candidate, one municipal council member candidate, one
district co-chair, two provincial co-chairs, two executives and one PM
member have been arrested. (BIA, 11 December 2019)
Demirtaş:
AKP Has to Wage War Against Kurds
The dismissal of mayors and imprisonment of politicians from the
Peoples' Democratic Party (HDP) are part of an "all-out attack to
annihilate the opposition," according to Selahattin Demirtaş, the
jailed former co-chair of the HDP.
In an interview with the daily Evrensel, Demirtaş has made remarks on
his imprisonment despite release orders, dismissal of HDP mayors in
Kurdish-majority cities and his health condition.
"All the people are under a reckless, immoral and heavy attack by the
fascism. Our so-called trials are a part of this as well. We are held
hostage by the branch of the AKP-MHP [Justice and Development Party -
Nationalist Movement Party] partnership that is coiled in the
judiciary. This exactly what the position of thousands of political
prisoners is," Demirtaş said when asked about why he is still behind
bars despite two release orders by courts and a decision by the
European Court of Human Rights (ECtHR) in favor of his release.
"We are in the 2000s version of prisoner or concentration camps,"
Demirtaş said.
Demirtaş was not released after the ECtHR decision as a court convicted
him for another charge days after the European court ruling.
On the dismissal of HDP mayors in Kurdish majority cities, Demirtaş
said, "The fascist bloc is doing what is expected from it. The AKP is
being supported by Bahçeli, Perinçek and Ağar on the condition waging a
continuous war against the Kurds and other dissidents inside and
outside [the country]."
The real aim of the "war" is to "completely purge and annihilate" the
opposition, Demirtaş added.
MHP Chair Devlet Bahçeli and Patriotic Party (VP) Chair Doğu Perinçek
have been supporting the AKP since the 2016 coup attempt, with the
former establishing the "People's Alliance" with the ruling party.
Mehmet Ağar is a former Minister of Interior who is thought to be
influential on ministry.
The Ministry of Interior has replaced over two dozen mayors from the
HDP with "trustees" since the March 31 local elections on the ground of
"ongoing terrorism-related investigations against the mayors."
His health condition is "not very good," Demirtaş told the newspaper.
It was revealed last week that Demirtaş was not sent to a hospital by
the prison administration despite having difficulty in breathing. He
was sent to a hospital after the revelation.
"Sometimes the pain in my chest recurs, it makes it hard to breathe.
Examinations are going on. It has not yet been diagnosed.
Unfortunately, my health is not very good," Demirtaş informed. (BIA, 9 December 2019)
Turkish occupation continues Turkification policy
in occupied areas
Turkish occupation's violations are still continued against Afrin
canton's people, in the framework of Turkification policy and division
of Syria and the imposition of Turkey's culture and language on a
neighboring country, and the transformation of its schools to military
headquarters and education centers in Turkish language, in addition to
the opening of universities and institutes in Turkish under the
supervision of elements of ISIS mercenaries and the University of
Gaziantep in the Turkish territories occupied.
In the context of the division of Syria and the separation of the areas
occupied by Turkey from the rest of the Syrian regions, the Turkish
occupation seeks in various ways to annex the areas occupied by it and
to repeat the scenario of the Iskenderun and the revival of the former
Ottoman Empire and what is known as the Milli Charter.
Recently, by a decision of the Turkish Ministry of Education,
universities and institutes were opened in the areas it occupies, with
Turkish curricula in Afrin, Azaz and al-Bab, within the framework of
the Turkification policy and the division of Syria.
Under the supervision of the Ministry of Education and the University
of Gaziantep, universities were opened in the areas occupied by the
Faculty of Sharia in Azaz, the Faculty of Economics in the city of Bab
and the Faculty of Education in Afrin. It is coordinating with doctor
(Ghassan Jamous) who pledged allegiance to ISIS in 2015 and moved to
the city of al-Raqqa to treat the wounded ISIS elements.
It is noteworthy that the doctor of orthopedic mercenary (Ghassan
Jamous) from the town of Taibet al-Imam in the Syrian province of Hama,
has pledged allegiance to ISIS mercenaries in the occupied canton of
Afrin. The mercenary (Ghassan Jamous) works in the Qanbar Hospital,
known to the mercenaries (Afrin Central Hospital) and also has a clinic
in Afrin next to the "Sharia High School", has been appointed by the
Turkish occupation to oversee the universities opened by Turkey in the
areas occupied by
The Turkish occupation sought to force the parents to learn in the
Turkish language and raise the Turkish flag in schools and institutions
in the areas occupied by the Turkish regions, in addition to the
imposition of Turkish school uniforms on students.
The Turkish occupation and its mercenaries turned schools to military
headquarters and places of torture of civilians, under the pretext of
belonging to Women and People protection Units ( YPG, YPJ) in order to
impose royalties on them.
This is not confined solely to education, but there is widespread chaos
in the areas it occupies, as well as fighting between mercenary
factions on a daily basis to share and loot civilians' properties.
With the beginning of the attack of the Turkish occupation and its
mercenaries on January 20, 2018 on the canton of Afrin, the Turkish
occupation changed the names of Syrian villages and towns to the
Turkish language in the context of changing the demography of the
region, and forcing civilians to carry the Turkish ID.
The practices of the Turkish occupation and its mercenaries have
increased in the areas it occupies from kidnapping, killing and torture
from Jarablus, through al-Bab and Azaz to Afrin, and it has become
uninhabitable areas.
The Turkish occupation has settled tens of thousands of Turkmen
families on the border and provided them with assistance to ensure
their survival and justification before international organizations
that the villages of Afrin and areas occupied by Turkish territory.
Afrin students displaced to al-Shahba district are taught in
semi-destructive schools, and the prisons and places of torture used by
Turkey's mercenaries before liberation are transferred to newly
renovated schools by the Education Committee of the Afrin Democratic
Community in order for students to receive their education after a
lapse of months during the Turkish aggression.
The students of Afrin suffer difficult conditions in the canton of
al-Shahba lack of supplies and lack of school seats, besides the Syrian
regime imposed siege on the people in al-Shahba, and consider the
people of Afrin are not Syrian people.
Our agency ANHA met with the Democracy Training Society of Afrin
canton, Hamid Rustom, and a number of displaced Afrin students.
Hamid Rustom, an administrator in the training committee of the canton
of Afrin, confirmed that with the beginning of the Turkish occupation
and its mercenaries to the canton of Afrin, more than 70 schools in
Afrin, where students were receiving their education, were destroyed,
and the rest of the schools were changed into military headquarters and
prisons to torture people. (ANHA, 7 December 2019)
HDP’s
District Co-Mayors in Van Detained
District
Co-Mayors of Muradiye, Özalp and Başkale from the Peoples' Democratic
Party (HDP) were taken into custody in the early morning hours today
(December 6) on the ground that there are ongoing investigations
against them conducted by the Van Chief Public Prosecutor's Office.
Muradiye
Co-Mayors Yılmaz Şalan and Leyla Balkan, Özalp Co-Mayors Yakup Almaç
and Dilan Örenci and Başkale Co-Mayors Erkan Acar and Şengül Polat have
been brought to the Provincial Directorate of Security in Van after
their houses were searched by the security forces.
Blockading
the municipality buildings, police officers do not allow people to
enter or leave the municipalities.
One
municipal council member detained in Diyarbakır
In Turkey's
southeastern province of Diyarbakır, HDP's Bağlar Municipal Council
member Naşide Buluttekin Can has also been taken into custody. After
searching her house, the police took Buluttekin Can to the Anti-Terror
Branch of the Diyarbakır Directorate of Security.
She was
removed
from office with HDP's five other municipal council members on October
22 and a trustee was appointed. (BIA, 6 December 2019)
Liberté
pour Figen Yüksekdag et les autres élu(e)s
Communiqué
par atilimkadin@hotmail.com
Le 4
Novembre
2016, à 1h du matin -heure locale à Ankara- Figen YÜKSEKDAĞ, laquelle à
cette époque était la co-Présidente du Parti Démocratique des Peuples
(HDP) en Turquie, a été arrêtée de force sous les insultes et la
torture, après que la porte de son domicile ait été brisée.
Lors des
élections du 1° Novembre 2015, le HDP avait obtenu près de 5 millions
de votes. Suite à cette victoire, le HDP a envoyé 59 député.e.s au
parlement de Turquie pour représenter le Mouvement des peuples, des
femmes, des LGTBI, des travailleur.euse.s et des écologistes.
Depuis le 4
Novembre 2016 jusqu'à ce jour, la co-Présidente du Parti : Figen
YÜKSEKDAĞ qui a obtenu les voix de millions d'électeur.trice.s a été
mise dans la prison Type F de très Haute Sécurité à Kandira, en qualité
d'otage de l'État Turc.
Figen
YÜKSEKDAĞ
est déjà comparue dans les audiences de plus d'une dizaine de procès
judiciaires ouverts à son encontre visant à l'incarcérer pour une durée
supérieure à 83 années de prison... Figen YÜKSEKDAĞ, a ainsi été
condamnée à 17 ans et demie de prison au total, suite aux 9 procès
judiciaires pour lesquels elle a été entendue dont 2 d'entre eux ont
débouché sur un acquittement.
Le 4
Novembre
2016, après avoir été entendue : Figen YÜKSEKDAĞ a été qualifiée de
principale responsable par la 16° Cour Pénale du Tribunal d'Ankara
traitant des hautes peines. Celui-ci s'est appuyée sur une accusation à
charge de 165 pages et sur d'autres documents réunis dans 30 volumineux
dossiers, sans compter les appendices : tous basés sur un registre
relevant du crime.
Parmi les
documents réunis en tant que preuves dans ces dossiers d'accusations
judiciaires : l'on trouve les déclarations publiques réalisées par la
Camarade Figen YÜKSEKDAĞ. À chaque audience judiciaire, elle n'a jamais
cessé de déclarer encore et encore qu'elle maintient ses déclarations.
Et elle demande des comptes à ceux qui la jugent sur la base de ses
mots.
Le 24
Décembre
prochain, elle comparaîtra de nouveau devant la Cour du Tribunal où
elle continuera à juger l'État et à démontrer le fascisme et
l'injustice de celui-ci.
Nous
appelons
toutes les forces démocratiques à se lever et à exiger la liberation
immédiate de Figen Yüksekdağ et de tou(te)s les député(e)s mis en
prison !
Des Kurdes de Syrie accusent les alliés d'Ankara de
"crimes"
Pour Shara Sido, une déplacée kurde syrienne, la nouvelle, glaçante,
est tombée sur son téléphone portable: un message "Venez chercher votre
fils", assorti d'une photo montrant un cadavre ensanglanté.
Cette femme de 65 ans impute le meurtre de son fils aux groupes armés
syriens soutenus par la Turquie, accusés par des ONG d'exécutions,
d'expropriations et de "crimes de guerre potentiels" dans les régions
conquises en octobre dans le nord de la Syrie.
"Ils ont tué mon fils de sang-froid", lance la sexagénaire, en montrant
à l'AFP, sur son téléphone, la photo du "monstre" qui, selon elle, a
dit avoir tué "par erreur" son fils.
Mais Shara Sido ne croit pas à une méprise. "Ils viennent tuer les
Kurdes", accuse-t-elle.
Cette mère de cinq enfants vivait à Ras al-Aïn, une ville frontalière
majoritairement kurde, passée sous le contrôle des troupes pro-Ankara,
à l'issue d'une vaste offensive en octobre.
Craignant pour sa famille, elle s'est réfugiée dans la ville de
Qamichli, plus à l'est, capitale de facto de la minorité ethnique,
emportant à la hâte quelques affaires.
Mais quand son fils, Rezan, 38 ans, est retourné à Ras al-Aïn pour
récupérer des papiers administratifs et des vêtements, il a été tué
avec quatre autres personnes venues avec lui s'enquérir du sort de leur
maison.
"Je vais dénoncer leurs crimes au monde", s'exclame la sexagénaire.
- Changement démographique -
Depuis 2016, la Turquie a lancé trois opérations militaires dans le
nord de la Syrie, où habitent de nombreux Kurdes, pour chasser
notamment les combattants des Unités de protection du peuple (YPG),
principale milice kurde en Syrie qu'Ankara qualifie de "terroriste".
La Turquie craint l'émergence d'un noyau d'Etat kurde à sa frontière,
qui galvaniserait les velléités indépendantistes de la minorité
ethnique sur son territoire.
Ankara affirme vouloir renvoyer une partie des 3,5 millions de syriens
réfugiés sur son sol dans une "zone de sécurité" dans le nord syrien,
un secteur de 120 km de long, aujourd'hui sous son contrôle.
Vendredi, quelque 70 Syriens qui s'étaient réfugiés en Turquie ont
traversé la frontière pour se rendre dans cette zone tampon, selon les
médias turcs.
Pour les Kurdes, Ankara cherche surtout à remplacer la population de
cette région, en grande partie kurde, par des Syriens arabes.
- "Tout pillé" -
Si des dizaines de milliers de personnes déplacées par les violences
dans cette région commencent à revenir chez elles selon l'ONU, la
plupart d'entre elles sont des Arabes, non des Kurdes, estime
l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
L'ONG Human Rights Watch (HRW) a récemment indiqué dans un rapport que
les rebelles alliés d'Ankara empêchaient le retour de familles kurdes,
pillant et occupant leurs propriétés.
L'Armée nationale syrienne (ANS), une alliance de groupes rebelles
soutenus par la Turquie, a démenti les accusations de HRW dans un
communiqué publié samedi, dénonçant un rapport "biaisé".
Le Kurde Moustafa al-Zaim, lui, fait partie de ceux qui craignent de
rentrer chez eux.
Ce commerçant kurde de 44 ans s'est réfugié à Qamichli après avoir fui
Ras al-Aïn.
"La région n'est plus sûre et nous n'envisageons pas de rentrer sans
garanties internationales", dit-il.
Sa maison, ainsi qu'un supermarché et des boutiques qu'il possède à Ras
al-Aïn, ont tous été saisis, selon ses dires.
"Ils ont tout volé et pillé", affirme-t-il.
Pour la directrice de HRW au Moyen-Orient, Sarah Leah Whitson, "la
Turquie ferme les yeux sur le comportement répréhensible des factions
qu'elle arme".
"Tant que la Turquie contrôlera ces zones, il lui incombe d'enquêter
sur ces violations et d'y mettre fin", écrit-elle dans le rapport.
"L'occupation elle-même est la plus grande violation", lance de son
côté Teymour Afdaki.
Ce réalisateur de 42 ans originaire de Ras al-Aïn affirme que les
rebelles ont brûlé sa maison dans laquelle il avait conservé quelques
500 livres.
"Ces livres, c'était une expression de notre identité kurde", dit-il,
amer, ses deux filles assises sur ses genoux.
Mais, pour lui, cet incident n'aura pas raison de sa détermination.
"Nous allons bientôt retourner dans notre ville", assure-t-il. (AFP, Delil SOULEIMAN, 5 décembre
2019)
La CEDH condamne la Turquie
pour la saisie de données d'avocats d'Ocalan
La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné mardi la
Turquie pour avoir saisi des données électroniques d'avocats protégées
par le secret professionnel, en marge d'une enquête sur Abdullah
Öcalan, le chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
"La Cour juge que la saisie des données électroniques des requérants,
protégées par le secret professionnel avocat-client, et le refus de les
restituer ou de les détruire ne répondaient pas à un besoin social
impérieux", a déclaré l'institution judiciaire du Conseil de l'Europe
dans un communiqué.
Cela n'était "pas nécessaire dans une société démocratique", poursuit
la juridiction européenne qui siège à Strasbourg, considérant que la
Turquie avait violé l'article 8 de la Convention européenne des droits
de l'homme portant sur le droit au respect de la vie privée, familiale
et de la correspondance.
Trois avocats turcs, travaillant dans le même cabinet, avaient saisi la
CEDH en 2012, protestant contre la saisie de leurs données en même
temps que celles d'un confrère partageant leur bureau et arrêté à son
domicile dans le cadre d'une enquête engagée par le parquet d'Istanbul.
Cette enquête visait à "détecter et révéler les voies de communication
secrètes établies entre Abdullah Öcalan et son ex-organisation (le PKK
- Parti des Travailleurs du Kurdistan, une organisation illégale armée
- et le KCK)", considéré comme la branche politique du PKK, résume la
CEDH.
Malgré leurs demandes, la justice turque n'a jamais voulu restituer les
données ou détruire les copies.
La Cour a condamné la Turquie à verser à chacun des trois requérants la
somme de 3.500 euros pour dommage moral. (AFP, 3 décembre
2019)
Le leader kurde détenu Demirtas
subit des tests médicaux
Le leader Kurde emprisonné Selahattin Demirtas a été transféré à
l'hôpital lundi pour subir des examens complémentaires après avoir été
victime d'un malaise dans sa cellule la semaine dernière, selon les
autorités turques.
La soeur du détenu, Aygül Demirtas, a révélé en début d'après-midi sur
Twitter que M. Demirtas avait été retrouvé inconscient dans sa cellule
mardi 26 novembre "à la suite de difficultés respiratoires et des
douleurs à la poitrine". Selon elle, les autorités turques avaient
d'abord refusé de le transférer vers un hôpital.
Le procureur d'Edirne, la région dans laquelle M. Demirtas est détenu,
a indiqué lundi dans un communiqué que ce dernier avait reçu les soins
nécessaires sur place le 26 novembre et qu'il avait été transféré lundi
à l'hôpital pour des examens supplémentaires "bien qu'aucun problème de
santé n'ait été détecté".
Selahattin Demirtas, ancien dirigeant emblématique du Parti
démocratique des peuples (HDP), est détenu depuis novembre 2016 pour
des accusations en lien avec le "terrorisme". Il risque jusqu'à 142 ans
de prison.
Le président Recep Tayyip Erdogan accuse régulièrement le HDP d'être la
vitrine politique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un
groupe classé terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux.
Plusieurs élus de ce parti ont été placés en détention ces dernières
semaines, accusés eux aussi de liens avec une organisation terroriste. (AFP, 2 décembre
2019)
Three More HDP Mayors Arrested, 24
Municipalities Taken Over
Three district mayors in the southeastern Mardin province, who were
previously replaced with trustees by the Ministry of Interior, have
been arrested.
Savur Co-Mayor Gülistan Öncü, Mazıdağı Co-Mayor Nalan Özaydın and Derik
Co-Mayor Mülkiye Esmez have been put behind bars after their
questioning at the prosecutor's office. Proceedings at the security
directorate took 12 days as they were taken into custody on November 15.
The prosecutor asked the politicians about the incidents during the
"period of curfews" in 2015 and 2016, the Mezopotamya Agency reported.
A period of conflict started in the mostly Kurdish-populated
southeastern provinces after the general elections in June 2015.
Gülistan Öncü was also asked about the hunger strikes against the
"isolation" on Abdullah Öcalan, the jailed leader of the Kurdistan
Workers' Party (PKK).
18 mayors are remanded in custody
Eighteen mayors from the HDP has been arrested since the local
elections on March 31. Here are the names and voting rates of the
mayors:
Diyarbakır Metropolitan Mayor Selçuk Mızraklı (62.9%)
Hakkari Co-Mayor Cihan Kahraman (%59,97)
Savur Co-Mayor Gülistan Öncü (%48,02)
Mazıdağı Co-Mayor Nalan Özaydın (%56,40)
Derik Co-Mayor Mülkiye Esmez (%69,34)
Yüksekova Co-Mayors Remziye Yaşar-İrfan Sarı (%66,18)
Suruç Co-Mayor Hatice Çevik (%59,36)
Nusaybin Co-Mayors Semire Nergis-Ferhat Kurt (%77,42)
Kulp Co-Mayors Mehmet Fatih Taş-Fatma Ay (%49,97)
İpekyolu Co-Mayors Azim Yağcan-Şehzade Kurt (%54,47)
Kayapınar Co-Mayor Keziban Yılmaz (%66,39)
Erciş Co-Mayor Yıldız Çetin (%49,71)
Kocaköy Co-Mayor Rojda Nazlıer (%61,67)
Karayazı Co-Mayor Melike Göksu (%61,83)
The municipalities
The Ministry of Interior has replaced the mayors of 24 municipalities
with trustees since the elections. The ministry removed the mayors on
the ground of the "terrorism-related" investigations against them.
Diyarbakır: %62,93
Van: %53,83
Mardin: %56,24
Hakkari: %59,97
Yüksekova: %66,18
Kulp:%49,97
Kayapınar: %66,35
Bismil: %71,43
Kocaköy:%61,67
Karayazı: %61,83
Nusaybin:%77,42
Erciş: %49,71
Cizre: %76,99
Saray: %61,38
Kızıltepe: %70,45
Derik % 69,34
Suruç % 59,36
Savur %48,02
Mazıdağı %56,40
Akpazar % 35,90
İdil % 73,84
Yenişehir %62,32
Hazro %52,61
Ipekyolu %54,47
(BIA,
27 November 2019)
Minorités
/ Minorities
Le patriarche arménien de Constantinople
critique la résolution du Sénat américain
Alors que le Sénat américain a reconnu, jeudi 12 décembre, le caractère
génocidaire des massacres d’Arméniens par les troupes ottomanes en
1915, Sahak Mashalyan considère que cette question doit être réglée au
sein du peuple turc.
Ses premières déclarations publiques après son élection étaient
attendues. Le nouveau patriarche arménien de Constantinople, Sahak
Mashalyan, a critiqué la résolution adoptée le jeudi 12 décembre à
l’unanimité par le Sénat américain (après celle de la Chambre des
représentants fin octobre). Dans un long entretien accordé au quotidien
turc Sabah, il a voulu minimiser le vote des parlementaires américains
en déclarant que « ce genre de chose ne doit pas être prise trop au
sérieux. »
« Des moyens de pressions économiques, politiques ou stratégiques » sur
la Turquie
Sahak Mashalyan considère que le massacre des Arméniens, en 1915 durant
la Première guerre mondiale par les troupes de l’Empire ottoman, est
instrumentalisé. (AFP,
19 décembre
2019)
Attack Against Yazidis in Batman on Parliamentary
Agenda
Peoples' Democratic Party (HDP) Batman MP Feleknas Uca has submitted a
Parliamentary question about the attacks against Yazidi people,
especially the ones in Kelhok (Kuşçukuru) Village in Batman.
In her Parliamentary question addressed to Vice President Fuat Oktay,
Uca has briefly explained what Yazidis are going through in Kelhok:
"As a result of the political pressures in the 1990s, Yazidis had to
emigrate to Germany by consigning their lands and properties to their
neighbors in the presence of a notary public in 1992. When they
returned to Turkey, they saw that their lands were occupied by the
villagers. The families tried to get back their properties by peaceful
means; however, they could not achieve any results and filed a lawsuit.
After an eight-year legal struggle, the court has concluded that the
lands belong to the Yazidis.
"However, persisting in keeping their private-registered lands, the
villagers have not abided by the court verdict and refused give the
lands back. Attacked in the land where they went to plow, Yazidis had
to live in hotels for 8 eight years though they have their villages.
Land owners Nedim Erkiş and Cevdet Tuku in central Batman were also
attacked by a group of 10 people."
'Have you launched an investigation?'
Against this background, Uca has addressed a series of questions to
Vice President Oktay including the following:
Why did the judicial process take 8 years though the title deeds proved
that the lands belonged to the Yazidis?
Though the court has concluded that the lands belong to the families,
they cannot plow their lands because they are attacked. Are you working
on or have you taken any action about the measures to be taken against
the attacks and pressures targeting property owners?
Has an investigation been launched against the persons who have
occupied the lands, not observed the court verdict and attacked the
property owners? (BIA,
19 December 2019)
Génocide
arménien: Ankara convoque l'ambassadeur
américain
La Turquie a convoqué vendredi l'ambassadeur américain pour protester
contre l'adoption par le Congrès d'une résolution reconnaissant comme
génocide le massacre planifié de centaines de milliers d'Arméniens par
les Ottomans il y a un siècle, ce que réfute Ankara.
"L'ambassadeur des Etats-Unis a été convoqué au ministère (des Affaires
étrangères) en lien avec la décision prise par le Sénat américain au
sujet des événements de 1915", expression par laquelle Ankara désigne
les massacres, a indiqué une source diplomatique turque.
Deux mois après la Chambre des représentants, le Sénat a adopté jeudi à
l'unanimité une résolution pour "commémorer le génocide arménien en le
reconnaissant officiellement".
La Turquie a vivement dénoncé ce vote, la présidence turque estimant
qu'il "mettait en péril l'avenir des relations" entre Ankara et
Washington, deux alliés au sein de l'Otan aux rapports tendus.
Bien que ces résolutions ne soient pas contraignantes, des
parlementaires américains exhortent désormais le président Donald Trump
à leur emboîter le pas.
Mais un porte-parole de l'ambassade américaine à Ankara a assuré
vendredi à l'AFP qu'en dépit du vote au Sénat, "la position de
l'administration n'a pas changé", renvoyant vers un communiqué publié
en avril dernier par la Maison Blanche.
Dans ce communiqué, cette dernière commémorait les victimes de l'"une
des pires atrocités de masse du 20e siècle", mais n'utilisait pas le
mot "génocide".
De nombreux historiens qualifient les massacres systématiques des
Arméniens pendant la Première Guerre mondiale par les troupes de
l'Empire ottoman de génocide, reconnu par les gouvernements ou
Parlements dans une trentaine de pays dont les Etats-Unis, la France et
l'Allemagne.
Les estimations sur le nombre de morts varient entre 600.000 et 1,5
millions.
Le terme de génocide est toutefois rejeté par la Turquie, issue du
démantèlement de l'Empire ottoman en 1920, qui reconnaît des massacres
et évoque une guerre civile, doublée d'une famine, dans laquelle
300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort. (AFP, 13 décembre
2019)
Le Congrès américain reconnaît
le génocide arménien et fâche la Turquie
Le Congrès des Etats-Unis a formellement reconnu jeudi le "génocide
arménien" lors d'un vote symbolique qui a encore renforcé le courroux
de la Turquie à un moment crucial pour l'avenir des relations entre
Washington et Ankara.
Après la Chambre des représentants à une écrasante majorité fin
octobre, le Sénat a adopté à l'unanimité une résolution pour
"commémorer le génocide arménien en le reconnaissant officiellement".
Il appelle aussi à "rejeter les tentatives (...) d'associer le
gouvernement américain à la négation du génocide arménien", dans ce
texte promu par des sénateurs des deux bords politiques mais qui avait
été bloqué à plusieurs reprises par des alliés républicains de Donald
Trump.
"Je suis heureux que cette résolution ait été adoptée à une époque où
il y a encore des survivants du génocide", a déclaré dans l'hémicycle
l'un de ses auteurs, le sénateur démocrate Bob Menendez, avant d'être
saisi par l'émotion et de s'efforcer de contenir ses larmes.
Comme en octobre, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a salué
"une victoire pour la justice et la vérité". "Au nom des Arméniens,
j'exprime ma gratitude au Congrès américain", a-t-il tweeté.
Et comme en octobre, la Turquie a dénoncé sans tarder un vote qui "met
en péril l'avenir des relations" turco-américaines.
- Appel à Trump -
Bien que ces résolutions ne soient pas contraignantes, des
parlementaires exhortent le locataire de la Maison Blanche à leur
emboîter le pas.
"Le Congrès est désormais uni pour dire la vérité au sujet du génocide.
Il est temps que le président en fasse autant", a lancé sur Twitter
l'élu démocrate Adam Schiff.
Au début de son mandat, Donald Trump avait qualifié le massacre des
Arméniens en 1915 d'"une des pires atrocités de masse du XXe siècle",
se gardant d'employer le terme de "génocide".
Le génocide arménien est reconnu par une trentaine de pays et la
communauté des historiens. Selon les estimations, entre 1,2 million et
1,5 million d'Arméniens ont été tués pendant la Première Guerre
mondiale par les troupes de l'Empire ottoman, alors allié à Allemagne
et à l'Autriche-Hongrie.
Mais Ankara refuse l'utilisation du terme "génocide", évoquant des
massacres réciproques sur fond de guerre civile et de famine ayant fait
des centaines de milliers de morts dans les deux camps.
Or, les relations entre les Etats-Unis et la Turquie, alliés au sein de
l'Otan, traversent une période de fortes turbulences, et sont à la
croisée des chemins.
A Washington, l'immense majorité de la classe politique ne décolère pas
face à ce qu'elle considère être des outrances du président turc Recep
Tayyip Erdogan. Surtout depuis que l'armée turque a acheté des systèmes
russes de défense antiaérienne jugés incompatibles avec son adhésion à
l'Alliance atlantique, puis qu'elle a lancé en octobre une offensive en
Syrie contre les forces kurdes alliées des Occidentaux dans la guerre
antijihadistes.
- Sanctions anti-Turquie en vue -
Nouveau signe d'une rupture inédite, la commission des Affaires
étrangères du Sénat américain a adopté mercredi une proposition de loi
soutenue par les démocrates comme par les républicains qui prévoit des
sanctions draconiennes contre la Turquie et ses dirigeants.
S'il passe les prochaines étapes, ce texte, encore plus que celui sur
le génocide arménien, risque de placer Donald Trump en porte-à-faux.
Le 45e président des Etats-Unis, en effet, met lui volontiers l'accent
sur son "amitié" avec son homologue turc, qu'il a reçu en grande pompe
il y a un mois dans le Bureau ovale.
L'ex-homme d'affaires new-yorkais a même été accusé, jusque dans son
propre camp, d'avoir "abandonné" ses alliés kurdes en laissant le champ
libre à l'attaque turque en Syrie.
Son ex-émissaire pour la lutte contre le groupe jihadiste Etat
islamique, Brett McGurk, a relevé jeudi sur Twitter qu'un mois après la
rencontre controversée à la Maison Blanche, Recep Tayyip Erdogan
s'était encore davantage éloigné des Occidentaux pour se rapprocher de
la Russie.
"Voilà les conséquences quand Trump fait plaisir à Erdogan sans
demander absolument rien en échange", a dit celui qui est devenu un
féroce détracteur de la politique étrangère du président américain. "La
relation de Trump avec Erdogan a sapé tout effort sérieux pour pousser
la Turquie à être plus constructive." (AFP, 13 décembre
2019)
Sahak Maşalyan Elected the New Armenian Patriarch of
Turkey
Expressing their demands to elect a new Patriarch since 2008, when the
late Armenian Patriarch of Turkey Mesrob Mutafyan started having health
problems, the Armenians of Turkey fulfilled the last stage of electoral
process today (December 11) and elected the new Patriarch.
Competing with Aram Ateşyan, Sahak Maşalyan has been elected the new
and 85th Armenian Patriarch of Turkey by receiving the votes of 102 of
119 delegates. As the election came to an end, "Hrashapar" service will
be held for the newly elected Patriarch at 5 p.m. today.
About Sahak Maşalyan
He was born as Şahin Maşalı in Bayrampaşa, İstanbul
in 1962. He was baptized as Şahan and "sanctified" with the name "Sahak
Maşalyan" when he entered religious service in 1992.
In 1979, he qualified to study at the Department of
Electronic and Communication Engineering of İstanbul Technical
University (İTÜ). Deciding to be a priest in 1982, he left the İTÜ and
started learning Armenian at the age of 20.
He became a high priest (Vartabet) in 2006 and
Episcopos in 2008. He came back to İstanbul 2011.
Returning to İstanbul, he became the Interchurch and
Interreligious Relations Officer of the Armenian Patriarchate of Turkey.
He was elected the Patriarch Sub-Governor on July 4,
2019. He is working as a religion teacher at Sahakyan Armenian High
School.
In addition to Turkish and Armenian, he can also
speak English. As part of his religious education, he also works in
Greek, Latin and Hebrew.
Plain-clothes police positioned in front of Patriarchate
Qualified to vote in today's polls as delegates in the election held on
December 8, the delegates representing the Armenians of Turkey came to
the Armenian Patriarchate in Yenikapı, İstanbul in early morning hours
today.
Several undercover police officers were in front of the Patriarchate.
Adding a new article to the bylaw ahead of this election, the Ministry
of Interior has prevented candidates from abroad from entering the
election.
Reactions against the decision of non-objection
The decision of the Patriarch Sub-Governor and Patriarch candidate
Episcopos Sahak Maşalyan to not object to the election of enterprising
committee was severely criticized by the Armenians of Turkey.
There were also the ones who resigned from the committee.
The committee also agreed to hold the election in this way; however,
the Armenians of Turkey concur that it has cast a shadow upon the
election.
After the Ministry of Interior issued the above-mentioned bylaw,
several people and institutions have argued that the process is not
secular and filed a lawsuit, requesting a halt to the the process.
While one of the individual applications made in this process has been
rejected, the judicial processes initiated by other applicants still
continue.
Nor Zartonk group also released a statement entitled "We Don't Want a
Trustee Patriarch" and made a call for boycott.
Delegates supporting Maşalyan in the majority
According to a statement by the Patriarchate about the election of
delegates on December 8, 13 thousand 704 people cast ballots to elect
delegates.
In the delegate election, the delegates supporting Patriarch
Sub-Governor Episcopos Sahak Maşalyan were in the majority.
Speaking about the electoral process, Tatyos Bebek has indicated, "The
community should hold these elections, it should do this within itself.
But, it is never possible." He has also expressed his wishes that this
process will be to the benefit of Armenian people. (BIA, 11 December 2019)
Minorities
back under threat as Turkey’s ruling party
embraces
Sunni Islamism
In the heady days after the Arab spring revolts erupted in 2011,
Turkish President Recep Tayyip Erdoğan and his Justice and Development
Party (AKP) were held up as models of moderate Islamist democracy that
new governments could emulate.
Turkey’s support for Islamist parties abroad was for years married to a
reformist approach at home that saw the AKP promising to address
problems suffered by Turkey’s minorities in a series of what the party
called openings.
There was the Alevi Opening, the Armenian Opening, the Romani Opening
and finally the so-called Democratic Opening, in which the AKP vowed to
resolve the country’s decades-long Kurdish issue.
The party promised mother-tongue education for Kurds, legal status for
Alevi places of worship, a drive to improve relations with Armenia and
guarantees for the rights of Turkish Romanis, one of the country’s most
isolated minorities.
The AKP welcomed three important foreign guests to its party congress
in 2012: former Egyptian President Mohamed Mursi, Masoud Barzani, then
president of the Kurdistan Regional Government, and Khaled Meshal, the
leader of the Palestinian militant Islamist group Hamas. Behind the
enthusiastic reception for these three guests, at least in part, was
the public optimism over what many viewed as promising democratic
drives for reform that began with the openings in 2009.
But since Erdoğan became president in 2014 and began the path toward
the executive presidential system and one-man rule of today’s Turkey,
these openings have one by one fallen by the wayside and been consigned
to memory.
First forgotten were the promises to the Romani communities. Those in
Istanbul’s historic Sulukule quarter have lost their homes after their
neighbourhoods were handed over to developers to build new luxury
housing projects.
Turkey’s relations with Armenia have historically been hostile, thanks
in part to the massacres of Armenians in Ottoman Turkey starting in
1915 that are widely recognised as genocide, and in part thanks to the
Azeri-Armenian dispute over Azerbaijan’s breakaway Nagorno-Karabakh
region.
A brief thaw began under the AKP government between 2008 and 2009, when
then-President Abdullah Gül made the first visit of a Turkish head of
state to Armenia and the two countries’ foreign ministers signed two
protocols in Zurich aimed at normalising relations.
But the protocols were never ratified, and the old enmity crept back.
In 2014, when Erdoğan said at a rally he had been called an Armenian –
as if this was an insult – many viewed this as a subconscious slip that
exposed the lack of sincerity behind this opening and made it evident
that it had been planned purely as a vote-winner.
Back at home, the AKP promised to extend funding from Turkey’s
Religious Directorate – now the best-funded Turkish public institution
– to places of worship of Alevis, the largest religious minority in the
country.
Despite its own promises and a ruling by the European Court of Human
Rights demanding it support the minority, the AKP government has so far
failed to even subsidise fuel expenses for Alevi places of worship – as
is provided to mosques - let alone providing them with official legal
status.
The Alevi opening had been greeted with optimism in Turkey. Alevis, who
make up somewhere between 10 and 20 percent of the population, had
suffered greatly under nationalist governments and during the spells of
high tension that have blighted Turkey’s modern history. Three pogroms
of Alevi communities in Kahramanmaraş, Çorum and Malatya preceded the
military coup in 1980, and dozens of Alevi intellectuals were killed in
1993 when an Islamist mob burned down a hotel in Sivas.
The opening lost credibility when the ruling party invited nationalist
politician Ökkeş Şendiller, the prime suspect in the Kahramanmaraş
massacre, to join a working group on the issue. Since then, the
government has further alienated the minority by ramping up compulsory
religious lessons that are taught from a Sunni Muslim perspective.
Like the Kurdish Opening, which collapsed after the AKP lost its
majority thanks to the success of the pro-Kurdish party in the 2015
elections, the Alevi Opening is now history.
And, far from bringing assurances of peace and equal rights for the
Alevi community, sectarian harassment has continued against them under
AKP rule. Recent incidents in Izmir and Mersin, in which Alevis woke to
find their homes marked with crosses in red paint and the phrase
“Alevis out”, have followed years of similar abuse in towns and cities
across the country.
As much as Erdoğan condemns these incidents, his rule of Turkey and his
adherence to Islamist politics has fanned the sectarian flames. While
each minority opening has crashed to a halt, the AKP continues to
closely support Sunni Islamist allies around the world. (Zülfikar Doğan,
Ahval, 5 Dec 2019)
Patriarch Election:”We Don't
Want an Appointed Patriarch”
Nor
Zartonk, a
group founded by Armenians of Turkey, has released a statement on the
election of the Armenian Patriarch, which has been in a deadlock for a
decade.
The
official
election process began in March after the death of Patriarch Mesrop
Mutayfan, who had been critically ill since 2010.
The
Ministry of
Interior, in a controversial order in September, laid down the
condition of "affiliation with the class of bishops of the Armenian
Patriarchate of İstanbul" to participate in the election of the
Armenian Patriarch of Turkey.
Nor Zartonk
said the order preventing the participation of candidates from abroad
violates the Constitution and international conventions, citing a
decision by the Constitutional Court dated May 22, 2019.
"The state,
as in the past 12 years, is unlawfully interfering with the process
again," it said.
"The
Patriarch
Governor also stated that the election could not be fair in these
circumstances. Despite the intense reactions from different sections of
the public and the decision of the Constitutional Court, Patriarch
Governor Mashalyan, the Enterprising Council and foundation managers
could not display a clear and honorable stance and could not perform
their duties," referring to their decision to not appeal the ministry
order.
Bureaucrats
and
politicians suggested that they would not ever allow the election of a
patriarch again, Nor Zartonk said, which lead the elections to become
"null" and paved the way for the appointment of a trustee by the
government as patriarch.
For these
reasons, the group called the two candidates to withdraw from elections
and the people to boycott the election.
What
happened?
Former
Patriarch Mesrop Mutafyan had been suffering health problems since
2008. The government replaced him with Aram Ateshian in 2010 because
Mutafyan was unconscious in the hospital and could not perform his
duties.
While the
patriarch's severe health problems remained stable for more than 9
years, an election decision was made in October 2016 at the request of
the Armenian community. In March 2017, the Karekin Bekchiyan was
elected the Governor of the Patriarchate to take the Patriarchate to
the elections.
The
Ministry of
Interior did not respond to a petition for the elections that were sent
in August 2017. Meanwhile, Atashian did not resign despite the
beginning of the election process.
The
Governorship of İstanbul announced that proceedings regarding the
election of Bekchiyan are invalid and all the decisions taken by
Bekchiyan will be declared invalid. It called Bekchiyan the "so-called
governor of the Patriarchate.
İstanbul
Governorship then canceled the election of the Patriarch. Karekin
Bekchiyan, who received the approval of the majority of the Armenian
community, said, "The dark campaigns have reached a very ugly extent. I
am afraid that this attitude will further deteriorate and even corrupt
our society." After the decision, Bekchiyan left Turkey.
Following
the death of Patriarch Mesrob Mutafyan on March 8, the process began to
elect the new Patriarch. (BIA, 6 December 2019)
Politique
intérieure/Interior Politics
Le
parlement turc approuve un accord de
coopération militaire avec Tripoli
Le parlement turc a approuvé samedi un accord de coopération militaire
et sécuritaire signé en novembre avec le gouvernement libyen d'union
nationale (GNA) reconnu par l'ONU, et qui va permettre à la Ankara de
développer sa présence en Libye.
Ankara avait également signé, lors d'une visite le 27 novembre du chef
du GNA Fayez al-Sarraj à Istanbul, un accord de délimitation maritime
qui permet à la Turquie de faire valoir des droits sur de vastes zones
en Méditerranée orientale convoitées par d'autres pays, notamment la
Grèce.
"Le projet a acquis force de loi après approbation", a annoncé le
parlement sur son compte Twitter. L'accord maritime avait été ratifié
par les parlementaires plus tôt en décembre.
Le 10 décembre, le président Recep Tayyip Erdogan avait déclaré que la
Turquie était prête à déployer des troupes en Libye pour soutenir le
GNA si celui-ci, qui fait face à un assaut des forces rivales du
maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'est libyen, en faisait la
demande. Mais l'accord de coopération militaire n'autorise pas la
Turquie à envoyer en Libye des forces combattantes.
L'accord permet aux deux parties d'envoyer dans l'un et l'autre pays du
personnel militaire et policier pour des missions d'entraînement et
d'éducation, ont indiqué des responsables turcs.
Pour obtenir l'autorisation de déployer des forces combattantes en
Libye, le gouvernement turc doit faire approuver par le parlement un
mandat séparé, comme il le fait tous les ans pour envoyer des
militaires en Iraq et en Syrie.
L'accord entre Ankara et Tripoli prévoit également une coopération
accrue dans les domaines du renseignement, de la lutte contre le
terrorisme, l'industrie de la défense et les migrations.
Cette relation étroite entre la Turquie et le GNA s'est développée en
dépit des appels de la Ligue arabe, dont Tripoli est membre, à mettre
fin à la coopération avec Ankara après l'opération militaire turque
contre les forces kurdes syriennes en octobre.
Haftar est soutenu par l'Arabie saoudite, l'Egypte et les Emirats
arabes unis, pays qui ont tous des relations tendues ou limitées avec
la Turquie et un autre allié du GNA, le Qatar.
Le GNA a approuvé l'accord jeudi. Le conflit en Libye qui a fait plus
de 1.000 morts et 140.000 déplacées, selon l'ONU, s'est transformé en
une guerre par procuration entre puissances régionales et a provoqué
des divisions entre puissances mondiales, compliquant toute reprise
d'un processus politique.
(AFP, 21
décembre
2019)
Passée aux mains de
l'opposition, la mairie d'Istanbul sous pression financière
Aux abords du chantier à moitié terminé d'une station de métro dans la
périphérie d'Istanbul, les engins sont à l'arrêt et les ouvriers
restent oisifs.
Lancés en 2016, les travaux d'une nouvelle ligne de métro à 550
millions d'euros censée connecter la banlieue asiatique d'Istanbul aux
ferries qui traversent le Bosphore, ont dû être gelés après le refus de
plusieurs banques publiques de continuer à financer le projet.
L'année dernière, déjà, un effondrement de la devise turque accompagné
d'une brève récession avait impacté les bailleurs, mais le problème
semble cette fois politique.
En mars 2019, la mairie d'Istanbul est en effet tombée aux mains de
l'opposition, dont le candidat Ekrem Imamoglu a infligé une humiliante
défaite à celui du président Recep Tayyip Erdogan et mis fin à 25 ans
de règne des islamo-conservateurs à la tête de la plus grande ville de
Turquie.
Mais la nouvelle équipe de M. Imamoglu, issu du Parti Républicain du
Peuple (CHP), dénonce depuis sa prise de fonctions des manoeuvres
visant selon elle à plomber son mandat, notamment le refus des banques
publiques d'accorder des prêts à la ville.
"On ne nous prête même plus pour financer les dépenses courantes",
avait affirmé M. Imamoglu à des journalistes le mois dernier.
"Je crois que c'est une conséquence de l'impact psychologique qu'a eu
la perte de la mairie après 25 années de règne. J'espère de tout coeur
qu'ils réviseront leurs positions sur ce sujet", avait-t-il ajouté. Son
entourage y voit la main de M. Erdogan et son parti, l'AKP.
- Des prêts à l'étranger -
Selon Anthony Skinner, du cabinet de consultants en risques Verisk
Maplecroft, M. Erdogan ne veut pas voir son rival jouir du même succès
qui avait marqué son propre mandat à la tête de mairie, dans les années
90, prémices d'une ascension qui le portera au pouvoir.
"En refusant de maintenir les prêts à la municipalité, les banques
publiques, qui fournissent environ 40% du total des prêts en Turquie,
entendent mettre des bâtons dans les roues de l'équipe d'Imamoglu",
estime M. Skinner.
Les banques publiques Halkbank et Ziraat Bank n'ont pas donné suite aux
sollicitations de l'AFP.
Dans le passé, M. Erdogan avait mis à profit les grands projets
d'infrastructures pour accroître son prestige, à l'image du nouvel
aéroport d'Istanbul, du troisième pont sur le Bosphore, ou encore du
tunnel sous-marin reliant les rives européenne et asiatique de la ville.
Interrogé sur les chances de voir la situation s'améliorer, M. Imamoglu
préfère en rire. "Quand les banques publiques seront dans de meilleures
dispositions, je me ferai un plaisir de vous le faire savoir",
glisse-t-il à l'AFP.
En attendant, c'est vers l'Europe que le maire s'est trouvé obligé de
se tourner.
Ainsi, le mois dernier la municipalité d'Istanbul a obtenu un prêt de
110 millions d'euros auprès de la Deutsch Bank, tandis que l'Agence
Française de Développement a consenti un crédit de 86 millions d'euros
pour relancer la construction des métros.
- Dette en milliards -
"Certaines banques publiques ne décrochent même plus le téléphone
lorsqu'on les appelle, alors imaginer obtenir un prêt...", explique le
porte-parole de la mairie, Tarik Balyali.
M. Imamoglu a hérité d'une dette de 28,8 milliards de livres turques,
soit environ 4,5 milliards d'euros. Et pour poursuivre les travaux
d'agrandissement du réseau de métro, la mairie a besoin de lever
quelque 3 milliards d'euros.
A eux seuls, les intérêts de la dette atteignent 1,5 milliard de
livres, soit une année de salaire de la totalité des employés de la
municipalité.
Le CHP accuse aussi le parti au pouvoir de chercher à mettre des bâtons
dans les roues de M. Imamoglu par d'autres moyens, en transférant au
gouvernement la gestion d'une partie des "méga-projets" de la mairie,
tels que le pont du Bosphore.
Mais selon Anthony Skinner, la stratégie de M. Erdogan est risquée.
"Erdogan s'efforce de contrecarrer les projets de développement
d'Imamoglu à Istanbul tout en augmentant le soutien dont jouit l'AKP,
sans pour autant faire passer le nouveau maire pour une victime
opprimée, ce qui nourrirait une rancoeur pouvant se traduire dans les
urnes", décrypte-t-il.
"Erdogan s'était lui-même hissé au pouvoir en se donnant une image
d'outsider en guerre contre un establishment politique hostile." (AFP, 19 décembre
2019)
Un
ancien Premier ministre
d'Erdogan lance un parti concurrent
L'ex-Premier ministre turc Ahmet Davutoglu, un ancien allié de Recep
Tayyip Erdogan, a formellement déposé jeudi une demande auprès des
autorités afin de lancer son propre parti pour concurrencer la
formation du chef de l'Etat.
Une délégation de proches de M. Davutoglu s'est rendue jeudi après-midi
au ministère de l'Intérieur pour demander l'enregistrement de cette
nouvelle formation qui devrait s'appeler le Parti du Futur, a indiqué
son entourage à l'AFP.
Agé de 60 ans, M. Davutoglu, qui a été Premier ministre de M. Erdogan
de 2014 à 2016 après avoir servi comme son chef de la diplomatie,
présentera son nouveau parti lors d'une cérémonie à Ankara vendredi,
selon cette source.
M. Davutoglu, un ancien universitaire qui a été l'artisan d'une
politique étrangère turque plus affirmée au Proche-Orient, a longtemps
été l'un des plus proches alliés de M. Erdogan depuis son arrivée au
pouvoir en 2003.
Mais le président turc l'a écarté sans ménagement en 2016, alors que
les deux hommes s'opposaient sur plusieurs dossiers, notamment une
révision constitutionnelle visant à renforcer les pouvoirs du chef de
l'Etat que M. Davutoglu semblait peu pressé de mettre en oeuvre.
Après une longue période de silence, M. Davutoglu est progressivement
sorti de sa réserve pour critiquer M. Erdogan. En septembre dernier, il
a claqué la porte du parti présidentiel AKP (islamo-conservateur).
M. Davutoglu n'est pas le seul ancien proche du président à faire
sécession: un ancien vice-Premier ministre et ministre de l'Economie de
M. Erdogan, Ali Babacan, a indiqué qu'il lancerait son propre parti
dans les semaines à venir.
Les opposants de M. Erdogan espèrent que la création de ces formations
dissidentes contribuera à affaiblir l'AKP, qui a essuyé des revers sans
précédent lors des dernières élections municipales en mars, sur fond de
difficultés économiques.
Le parti de M. Erdogan, fondé en 2001, a en effet perdu à Ankara et
Istanbul, les deux premières villes du pays que les
islamo-conservateurs contrôlaient depuis 25 ans. (AFP, 12 décembre
2019)
Del Ponte: Erdoğan should be
prosecuted over Syria incursion
Former prosecutor and UN investigator Carla del Ponte on Saturday said
Turkish President Recep Tayyip Erdoğan should be investigated and
indicted for war crimes over his country’s military operation in
northeast Syria targeting Kurdish forces.
Turkey’s intervention in Syria is a violation of international law,
which had reignited the conflict in the war-torn country, Reuters
quoted del Ponte, a former member of the UN Commission of Inquiry on
Syria, as saying.
Turkey launched its cross-border offensive into neighbouring Syria on
October 9, aiming to clear the region of the Syrian Kurdish People's
Protection Units (YPG), a group Ankara sees as a threat due to its
links to Kurdish separatists on its soil.
Turkey is also looking to repatriate millions of Syrian refugees in the
safe zone to be created in the region.
“For Erdoğan to be able to invade Syrian territory to destroy the Kurds
is unbelievable,” del Ponte, a former Swiss attorney general who
prosecuted war crimes in Rwanda and former Yugoslavia, said.
“An investigation should be opened into him and he should be charged
with war crimes. He should not be allowed to get away with this scot
free,” Reuters quoted del Ponte as telling Swiss newspaper Schweiz am
Wochenende in an interview.
Turkey last week halted the military operation under a U.S.-brokered
ceasefire, a move that was followed by a negotiation with Moscow for
Syrian border guards and Russian military police to clear the YPG from
within 30 km (19 miles) of the Syrian-Turkish frontier.
Turkish and Russian forces on Tuesday will start to patrol a narrower,
10-km strip of land in northeast Syria, where U.S. troops had been
deployed for years alongside Kurdish forces fighting the Islamic State
(ISIS).
Ankara has come under criticism from NATO allies over its offensive
citing the operation’s damage on the fight against ISIS.
European nations have been reluctant to confront Turkey over its
actions after Erdoğan threatened to “open the gates” for refugees to
head to Europe, del Ponte said.
“Erdoğan has the refugees as a bargaining chip,” the former UN
investigator said.
The Turkish president has repeatedly threatened to release millions of
immigrants into Europe if the EU does not support his plans for a safe
zone in Syria. (ahval, Oct 26 2019)
Forces
armées/Armed Forces
Affirmations d'Erdogan
pour justifier l'invasion turque en Syrie
La Turquie a été "obligée" d'intervenir militairement en Syrie en
raison de l'insuffisance des "aides" internationales en faveur des
réfugiés syriens, a déclaré mardi le président turc Recep Tayyip
Erdogan.
N'ayant "pas reçu les aides que nous attendions de la communauté
internationale, nous sommes obligés de nous préoccuper de notre propre
protection", a expliqué M. Erdogan lors du Forum mondial sur les
réfugiés.
"Nous avons lancé des opérations (...) pour évacuer les organisations
terroristes de l'Etat islamique (EI) et (des forces kurdes) des YPG et
du PKK qui se trouvaient dans les zones concernées", a-t-il affirmé à
la tribune de l'ONU à Genève.
En octobre, a-t-il poursuivi, "nous avons lancé l'opération" Source de
paix dans le nord-est de la Syrie car "nous voulons que cette zone
reste sûre" pour que "les réfugiés reviennent dans leur patrie".
"Nous devons éliminer la présence terroriste une fois pour toutes dans
ces territoires, nous devons déclarer des zones de sécurité, nous
devons mettre en oeuvre des programmes de réinstallations (de réfugiés)
et de logements tous ensemble", mais "personne ne semble décidé à nous
aider", a-t-il relevé, pointant en particulier le manque de soutien
financier de l'Union européenne.
La Turquie accueille plus de quatre millions de réfugiés, dont quelque
3,6 millions de Syriens ayant fui le conflit qui déchire leur pays
depuis 2011. Le flux de passages vers l'Europe s'est tari à la faveur
d'un accord conclu en 2016 entre Ankara et l'UE, mais le président turc
a menacé récemment de laisser passer les candidats à l'exil.
Pour l'éviter, il exhorte les pays européens à soutenir ses projets de
rapatriement des Syriens vers leur pays.
La Turquie a lancé en octobre une offensive dans le nord-est de la
Syrie pour en chasser les combattants des Unités de protection du
peuple (YPG), considérés comme "terroristes" par Ankara mais qui jouent
un rôle clé dans la lutte contre les jihadistes du groupe Etat
islamique (EI), et mettre en place une "zone de sécurité" qui pourrait
accueillir les réfugiés.
Concrètement, le président turc appelle la communauté internationale à
participer au financement de la construction d'une ou plusieurs
nouvelles villes dans cette zone.
Cette offensive, que l'UE n'a pas soutenue, a exacerbé les tensions
entre la Turquie et Bruxelles. Depuis 2016, la Turquie a lancé trois
opérations militaires dans le nord de la Syrie, où habitent de nombreux
Kurdes. (AFP,
17 décembre
2019)
Raids du
régime, bombardements turcs, 30 civils tués à travers le pays
Près de 20 civils sont morts lundi dans des bombardements à Idleb, dont
13 lors de frappes du régime sur un marché de cette région syrienne,
secouée par les plus violents combats avec les rebelles et jihadistes
en trois mois de trêve.
Ailleurs dans le pays, au moins 11 civils, dont huit enfants de moins
de 15 ans, ont été tués dans des bombardements turcs sur une ville du
nord sous contrôle kurde, d'après l'Observatoire syrien des droits de
l'Homme (OSDH).
Ces drames séparés illustrent la complexité de la guerre en Syrie qui
implique une multitude de groupes armés et de puissances étrangères et
a fait plus de 370.000 morts et déplacé des millions de personnes
depuis 2011.
Dans le nord-ouest, 19 civils ont été tués dans des raids du régime ou
de son allié russe sur la province d'Idleb, dominée par les jihadistes,
selon l'OSDH.
Les frappes ont notamment visé un marché de Maaret al-Noomane, faisant
13 morts, d'après l'Observatoire.
Devant les rideaux de fer tordus et déchiquetés des boutiques, des
corps ont été extirpés des décombres et transportés dans des
ambulances, selon un correspondant de l'AFP. Celui d'une femme a été
sorti d'une camionnette, avant d'être mis à terre et recouvert de
couvertures.
- "Nos voisins sont morts" -
"On s'est réfugiés dans nos boutiques, on s'est jetés à terre", raconte
Maher Mohamed, un vendeur de 35 ans. "L'aviation a bombardé la moitié
du souk, nos voisins sont morts, sept ou huit d'entre eux."
Ailleurs dans la province, quatre civils ont été tués dans des raids
russes, selon l'Observatoire, dont une femme et ses deux enfants qui
rendaient visite à un proche dans une prison touchée par un
bombardement, qui a aussi entraîné des évasions.
La province d'Idleb est dominée par les jihadistes du groupe Hayat
Tahrir al-Cham (HTS), ex-branche syrienne d'Al-Qaïda. Cette région, et
des secteurs adjacents des provinces d'Alep, Hama et Lattaquié, échappe
toujours dans sa vaste majorité au régime.
Depuis samedi, des combats féroces opposent les forces du régime aux
factions rebelles et jihadistes dans le sud-est d'Idleb, d'après
l'Observatoire.
Ces dernières 48 heures, 54 membres des forces du régime et 47
combattants du camp adverse ont été tués, selon l'OSDH. Ces
affrontements sont les plus violents depuis l'entrée en vigueur fin
août d'un fragile cessez-le-feu dévoilé par Moscou, d'après l'OSDH.
Entre fin avril et fin août, Idleb avait été pilonnée sans répit.
L'offensive a tué près d'un millier de civils, selon l'Observatoire, et
déplacé plus de 400.000 personnes, d'après l'ONU.
Depuis le début de la trêve, plus de 180 civils, dont 47 enfants, sont
morts dans les bombardements, selon l'OSDH.
- Bombardements turcs -
Dans la province voisine d'Alep, à Tal Rifaat --ville sous contrôle
kurde--, au moins 11 civils, dont huit enfants âgés de moins de 15 ans,
ont été tués dans des tirs d'artillerie turcs au moment où ils
sortaient d'une école, selon l'OSDH.
Une vidéo de l'agence de presse kurde Anha montre des enfants, certains
en pleurs, recevoir des soins dans un hôpital. Au sol, les morts sont
enveloppés dans une couverture grise.
La ville accueille des forces du régime et des militaires russes,
selon l'Observatoire.
Dans un communiqué, le Conseil démocratique syrien, branche politique
des forces kurdes, a condamné l'attaque affirmant que "l'objectif est
d'intimider et de terroriser les habitants en vue de les déplacer (...)
et de poursuivre le processus de changement démographique" dans la
région.
La Turquie avait lancé le 9 octobre une offensive majeure en Syrie pour
éloigner de sa frontière les combattants kurdes. Pour se protéger, les
Kurdes --qui contrôlaient plus du quart du territoire syrien avant
l'offensive-- ont amorcé un rapprochement avec le régime et la Russie.
Moscou a négocié un cessez-le-feu en contrepartie de patrouilles
conjointes et du retrait des forces kurdes de la frontière. Mais les
affrontements sporadiques se poursuivent.
Dans un incident séparé, trois soldats russes ont été blessés lundi par
un engin explosif au cours d'une patrouille le long de la frontière
près de Kobané, a annoncé Moscou.
Par ailleurs, les troupes russes se sont déployées lundi dans la ville
d'Amouda et ses environs, selon l'OSDH. Ce déploiement est prévu par un
accord entre kurdes et russes, qui concerne également les villes de Tal
Tamr et Ain Issa, avait indiqué dimanche le chef des forces kurdes,
Mazloum Abdi.
Des soldats syriens sont déjà déployés dans ces secteurs depuis octobre.
Lundi, le président Bachar al-Assad a reçu l'envoyé spécial russe
pour
la Syrie, Alexandre Lavrentiev. Ils ont estimé que la "stabilité" et la
"sécurité" des régions sous contrôle kurde passaient par "un retour du
contrôle de l'Etat" dans ce secteur, selon un communiqué de la
présidence syrienne.
(AFP, 2 décembre
2019)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Le premier cursus de formation des
imams prévu pour septembre
Elodie Blogie, Le Soir, 26 décembre 2019
Ce jeudi,
De
Standaard, Het Nieuwsblad, Gazet van Antwerpen et Het Belang van
Limburg révélaient que le premier cursus pour former les futurs imams
en Belgique débuterait en février à la KULeuven. La formation, fruit
d’une collaboration entre l’université, l’Exécutif des Musulmans de
Belgique et le gouvernement fédéral, sera donnée en néerlandais et en
arabe et comprendra une partie « civile » (droit, sociologie,
histoire
des religions, etc.) et une partie théologique.
Qu’en
est-il du
côté francophone ? Si les démarches ont été un peu plus longues,
la
convention entre l’Exécutif des Musulmans (EMB) et l’UCLouvain sera
signée en janvier. « Les procédures du côté francophone étaient un
peu
plus compliquées, explique Salah Echallaoui, vice-président de l’EMB,
qui suit le dossier depuis le début. L’Ares, dont il n’y a pas
d’équivalent en Flandre, doit agréer tout nouveau programme de
formation universitaire. Nous avons obtenu l’accord pour les deux
certificats concernés en mai 2019. »
Histoire,
droit, philosophie, etc.
Deux
certificats sont en effet créés. Le premier est dénommé « Islam et
vivre-ensemble » et comporte douze cours, recouvrant des matières
aussi
diverses que « géopolitique des fondamentalismes »,
« Religions et
institutions européennes » ou encore « analyse du discours
religieux
sur internet ». Le second certificat, intitulé « Religions et
sociétés », relève davantage des sciences humaines avec des cours
comme
« Introduction à la psychologie sociale », « Histoire
religieuse de
l’Europe » ou « Citoyenneté et religion » parmi les 11
matières. Chacun
des modules équivaut à 20 crédits et sera donné sur un an.
« Contrairement à la formation de la KULeuven, qui reprend des
cours
qui existent déjà dans différentes facultés, ce sont, à l’UCLouvain,
des nouveaux cours, qui seront assurés par une dizaine de professeurs,
en horaires décalés, ce qui permettra aux étudiants de suivre une autre
formation s’ils le désirent. »
Parallèlement,
la formation proprement théologique sera, elle, assurée par l’Afor, à
savoir l’Académie de formation et de recherches en études islamiques,
structure créée par l’Exécutif des Musulmans et présidée par Salah
Echallaoui. La formation « civile » dans les universités et
le cursus
théologique pourront s’effectuer en parallèle, sur une durée de quatre
ans minimum (et non 6, comme l’annonçait la presse flamande). Les
premiers étudiants francophones entameront leur cursus à la prochaine
rentrée académique, en septembre 2020. D’ici là, l’UCLouvain et l’Afor
envisagent de proposer des cours préparatoires, afin d’acquérir
certains prérequis (par exemple, une connaissance de base de l’arabe
pour avoir accès au texte coranique). Les formations s’adressent à
toute personne détentrice du CESS, à savoir des jeunes sortant tout
juste des humanités ou des personnes déjà formées dans un autre domaine.
« Ne
plus faire appel à des imams de l’étranger »
Salah
Echallaoui, qui suit ce dossier depuis qu’il a été lancé en 2016, se
dit satisfait de le voir enfin aboutir : « Cela s’inscrit
dans notre
volonté de mettre en œuvre un islam de Belgique, en phase avec cette
société. D’autant plus qu’on fait déjà face à une pénurie d’imams.
Notre souhait est de ne plus faire appel à des imams de l’étranger. Et
si nous devons encore le faire à l’avenir, nous pourrons exiger une
équivalence de diplôme voire une formation complémentaire, à partir du
moment où une formation existera bel et bien en Belgique. »
L’ancien
président de l’EMB s’inquiète néanmoins du suivi en matière de
subsides. Le cabinet du ministre de la Justice Koen Geens se veut
rassurant : « Le dossier est sur la table du ministre du
budget et
passera par le conseil des ministres. Cette formation met en œuvre une
des recommandations du rapport de la commission d’enquête attentats, et
des fonds sont donc prévus. Nous allons enfin offrir une formation de
qualité pour les futurs imams en Belgique, ce qui n’existait pas
avant. » L’annonce, par le ministre, du lancement de la formation
à la
KULeuven a été précipitée par l’information divulguée en début de
semaine, au sujet des 40 imams que la Turquie enverra en Belgique en
2020.
Le
recrutement des prédicatrices est lancé
C’est un
autre
dossier lancé dès 2017 qui est en passe d’aboutir. A la fin de l’été,
l’arrêté royal créant la fonction et dégageant les budgets pour les 9
prédicatrices et les 9 théologiennes islamiques est en effet sorti.
L’appel à candidatures est désormais ouvert jusqu’au 8 janvier. Salah
Echallaoui espère voir les heureuses candidates entrer en fonction dès
février.
Les femmes
ne
pouvant pour l’heure pas accéder au statut d’imams, elles auront la
possibilité, via ces fonctions de prédicatrices (diplôme de bachelier
requis) et de théologiennes (diplôme de master requis), de donner des
conférences et d’intervenir dans divers lieux de culte, afin de
répondre aux demandes du public féminin. Les 18 nouvelles prédicatrices
et théologiennes, ainsi que quatre conseilleurs complémentaires alloués
à l’Exécutif des Musulmans de Belgique (EMB) au même moment,
représenteront 780.000 euros brut par an, à la charge du SPF Justice.
Headscarf
ban in public schools justified
Maïthé Chini, The Brussels Times, 24 December 2019
The Court
of
Appeal in Antwerp has ruled that a ban on wearing headscarves in two
schools in the municipality of Maasmechelen in the Limburg province is
justified, on Tuesday.
With its
decision, the Antwerp court overturns an earlier decision of the court
in Tongeren, which has ruled that 11 girls from the Atheneum Maasland
(now GO! Maxwell) and the Nikola Tesla schools, whose parents had
started a legal procedure, were allowed to wear their headscarves even
though the schools had forbidden it last year, reports De Standaard.
The
Tongeren
court last year made its decision based on the European Convention on
Human Rights (ECHR), which imposes the obligation on European countries
to allow all their citizens to freely practise their religion.
The schools
successfully appealed against that verdict as the Court of Appeal
overturned the previous decision and ruled that the ban on all
philosophical and religious symbols is necessary for public education.
“Pupils
must be
able to develop their personalities in a free environment, so that they
can form an opinion about their own identity, including religious
identity, and that of others. The court believes that the creation of a
learning environment, free of philosophical and religious symbols, can
contribute to this,” the court said, reports Het Laatste Nieuws.
“Such a
learning environment will also safeguard all parents’ free choice of
school. Parents who choose public education can expect their children
to be educated in a neutral learning environment, without social
pressure, or the attempt to convert people,” the court added.
Plus
de mille manifestants contre
le sort des Ouïghours en Chine
Entre 1.000 et 2.000 manifestants ont défilé vendredi à Istanbul pour
protester contre la repression exercée par la Chine contre les
musulmans ouïghours, majoritaires au Xinjiang (nord-ouest de la Chine),
selon un correspondant de l'AFP.
Les manifestants, brandissant leurs téléphones portables en guise de
lampes et des torches, ont appelé à la fin de la répression dans cette
région où plus d'un million de musulmans, principalement de l'ethnie
turcophone ouïghoure, et d'autres minorités, seraient détenus dans des
camps de rééducation politique.
Les participants, rassemblés à l'appel de la Fondation de secours
humanitaire de Turquie (IHH) ont marché de la mosquée Fatih (ou mosquée
du Conquérant) située dans la partie européenne de la ville, jusqu'à la
place de Beyazit.
Certains portaient des drapeaux du "Turkestan de l'est", le terme
utilisé par de nombreux séparatistes ouïghours pour désigner le
Xinjiang, avec un croissant blanc sur fond bleu.
Certains manifestants ont brûlé un drapeau chinois tandis que d'autres
portaient des pancartes avec l'inscription: "Fermez les camps de
concentration !".
Peu de dirigeants musulmans ont critiqué le sort réservé à la
population ouïghoure à l'exception du président Recep Tayyip Erdogan,
dont le pays a des liens linguistiques et culturels avec les Ouïghours.
Le footballeur allemand d'origine turque Mesut Ozil a critiqué la
semaine dernière la politique chinoise et le silence de la communauté
musulmane, et a été depuis la cible d'un déluge de critiques de Pékin.
La Chine affirme que ces camps sont des "centres de formation
professionnelle". (AFP, 20 décembre
2019)
Quatre
épouses de jihadistes et leurs enfants renvoyés en
France par la
Turquie
Quatre épouses de jihadistes présumés et leurs sept enfants ont été
renvoyés en France lundi par la Turquie où elles étaient détenues après
s'être échappées de camps en Syrie.
"L'expulsion des combattants terroristes étrangers se poursuit. Dans ce
cadre, onze ressortissants français ont été renvoyés", a annoncé le
ministère turc de l'Intérieur dans un communiqué.
Deux des femmes expulsées faisaient l'objet d'un mandat d'arrêt en
France. Présentées directement à un juge d'instruction, elles ont été
mises en examen lundi soir pour "association de malfaiteurs terroriste
criminelle" et écrouées, a indiqué une source judiciaire.
Les deux autres, visées par un mandat de recherche, ont été placées en
garde à vue à leur arrivée à Roissy, selon cette source. Les enfants
ont quant à eux été pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance.
Actuellement en froid avec Paris, Ankara a commencé début novembre de
renvoyer vers leurs pays les jihadistes étrangers détenus sur son sol,
affirmant son refus d'"être un hôtel pour les membres de Daech",
acronyme arabe de l'Etat islamique (EI).
En France, où le rapatriement des jihadistes détenus en Syrie continue
d'être refusé par le gouvernement, l'expulsion décidée par la Turquie
s'inscrit dans le cadre du "protocole de Cazeneuve", du nom de l'ancien
ministre de l'Intérieur socialiste (2014-2016).
Signé en 2014, cet accord de coopération policière entre Paris et
Ankara permet que des jihadistes rentrant de Syrie via la Turquie
soient immédiatement interceptés à leur retour.
Le 13 novembre, le secrétaire d'Etat à l'Intérieur Laurent Nuñez avait
indiqué sur France Inter qu'il y avait eu déjà "près de 250 personnes
remises dans le cadre de ce protocole par les autorités turques",
soulignant que cela se faisait "de manière sécurisée" et que ces
personnes étaient "prises en charge immédiatement par la justice à leur
arrivée".
Selon une source proche du dossier, avant de tomber aux mains des
Turcs, les quatre femmes arrivées lundi en France étaient détenues dans
des camps du nord-est de la Syrie placés sous contrôle kurde.
Certaines d'entre elles s'étaient évadées des camps à l'occasion de
l'offensive turque et avaient erré plusieurs jours dans les environs.
Le flou persiste sur la façon dont elles ont été arrêtées par les
autorités turques.
- "Zéro degré" -
Longtemps soupçonnée d'avoir laissé les jihadistes traverser sa
frontière pour rejoindre la Syrie après le début du conflit qui déchire
ce pays depuis 2011, la Turquie, frappée par plusieurs attentats commis
par l'EI, a rejoint en 2015 la coalition antijihadiste.
Mais Ankara a été accusé d'affaiblir la lutte contre les éléments
dispersés de l'EI avec son offensive - achevée fin octobre - contre la
milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), fer de lance du
combat contre l'organisation jihadiste.
Quelque 300 femmes et enfants français restent par ailleurs détenus
dans les camps du nord-est de la Syrie dans des conditions très
précaires. Dimanche, le Collectif des familles unies a une nouvelle
fois appelé à rapatrier d'urgence les enfants.
"Avec l'arrivée du froid et des intempéries, la situation devient de
plus en plus dramatique", écrivent ces familles dans un communiqué,
évoquant des "trombes d'eau" s'abattant sur les camps, des températures
avoisinant "zéro degré durant la nuit" et la multiplication
d'"infections pulmonaires" chez les enfants.
Malgré ces appels, la France refuse, comme nombre d'autres pays, un
rapatriement global en raison de l'hostilité de l'opinion publique, et
souhaite que les jihadistes soient jugés au plus près de là où ils ont
commis leurs crimes.
Seuls des rapatriements d'orphelins ont pour l'heure été autorisés par
Paris au compte-gouttes. (AFP, 9 décembre
2019)
Onze présumés jihadistes français
renvoyés en France par la Turquie
Onze présumés jihadistes français qui étaient détenus en Turquie ont
été renvoyés lundi vers leur pays, a annoncé le ministère turc de
l'Intérieur.
"L'expulsion des combattants terroristes étrangers se poursuit. Dans ce
cadre, onze ressortissants français ont été renvoyés", a indiqué le
ministère dans un communiqué. Une source au ministère a précisé que ces
expulsions avaient eu lieu lundi matin.
La décision d'expulser ces ressortissants français, soupçonnés
d'appartenir au groupe jihadiste Etat islamique (EI), avait été
annoncée par un porte-parole du ministère turc de l'Intérieur le 11
novembre lorsque Ankara avait commencé à renvoyer vers leurs pays des
présumés jihadistes étrangers détenus en Turquie.
Une source proche du dossier à Paris avait alors indiqué que ces
Français en passe d'être expulsés par la Turquie étaient "en majorité
des femmes".
Certaines de ces personnes sont en prison "depuis longtemps" et
d'autres sont arrivées "plus récemment", avait précisé cette source.
Elles seront toutes interpellées et présentées à un juge à leur arrivée
en France dans le cadre du "protocole Cazeneuve".
Signé en 2014, cet accord de coopération policière entre Paris et
Ankara permet que des jihadistes rentrant de Syrie via la Turquie
soient immédiatement interceptés à leur retour.
Longtemps soupçonnée d'avoir laissé les jihadistes traverser sa
frontière pour rejoindre la Syrie après le début du conflit qui déchire
ce pays depuis 2011, la Turquie, frappée par plusieurs attentats commis
par l'EI, a rejoint en 2015 la coalition antijihadiste.
Mais Ankara a été accusé ces dernières semaines d'affaiblir la lutte
contre les éléments dispersés de l'EI en lançant, le 9 octobre, une
offensive contre la milice kurde des Unités de protection du peuple
(YPG), fer de lance du combat contre l'organisation jihadiste. (AFP, 9 décembre
2019)
Plus de 200 Syriens quittent le camp
de déplacés d'Al-Hol
Quelque 200 Syriens, en majorité des femmes et des enfants, ont quitté
dimanche le camp d'Al-Hol, qui accueille des civils déplacés par la
guerre mais aussi des proches de jihadistes dans le nord-est de la
Syrie, a annoncé un responsable kurde.
Fer de lance en Syrie de la lutte contre le groupe Etat islamique (EI),
les forces kurdes gèrent plusieurs camps de déplacés où sont installés
les milliers de civils ayant fui les batailles contre les jihadistes,
mais aussi des familles de l'EI, notamment des étrangères et leurs
enfants.
Les autorités kurdes, qui contrôlent des régions du nord et nord-est de
la Syrie, ont commencé en juin à faire partir des dizaines de familles
syriennes du camp d'Al-Hol, où s'entassent près de 70.000 personnes
vivant dans le plus grand dénuement.
Dimanche, quelque 48 familles, soit plus de 200 personnes, ont quitté
Al-Hol, pour rallier leurs villages de Hajine, Chaafa ou encore
Baghouz, dans la province orientale de Deir Ezzor, a indiqué à l'AFP
Cheikhmous Ahmed, responsable du dossier des déplacés au sein des
autorités kurdes.
"La majorité sont des enfants et des femmes, avec certains hommes",
a-t-il précisé, assurant que "la majorité" de ceux qui sortent n'ont
"aucun lien avec l'EI".
Il a toutefois reconnu que certains ont pu être "attirés" par
"l'idéologie" des jihadistes, mais que "leur réinsertion dans la
société va aider à éliminer l'idéologie extrémiste de leurs esprits".
Il a ajouté que "certains hommes" pouvaient avoir rallié l'EI "en
raison de pressions ou de questions financières", mais qu'aujourd'hui
"ils regrettent".
Ultime bastion jihadiste, Baghouz a été conquis en mars par les Forces
démocratiques syriennes (FDS), coalition soutenue par Washington et
dominée par les forces kurdes, qui avait proclamé dans la foulée la
défaite du "califat" de l'EI.
D'après M. Ahmed, environ 300 Syriens avaient déjà quitté le camp la
semaine dernière pour rejoindre Deir Ezzor et les départs ont repris
après avoir été interrompus à cause d'une opération militaire lancée
par la Turquie le 9 octobre contre les forces kurdes.
L'objectif à terme, selon les Kurdes, est de faire sortir du camp tous
les Syriens --près de 28.000 au total, d'après le Bureau de
coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).
Les camps de déplacés gérés par les Kurdes accueillent aussi 12.000
femmes et enfants étrangers, des proches de jihadistes. Les autorités
kurdes appellent les pays occidentaux à rapatrier leurs ressortissants,
mais ces retours se font au compte-goutte. (AFP, 8 décembre
2019)
Un Canadien expulsé de
Turquie inculpé pour terrorisme
Un Canadien récemment expulsé de Turquie près de la fontière syrienne,
où il avait été arrêté en possession de vidéos de propagande du groupe
Etat islamique selon un média, a été inculpé vendredi pour terrorisme,
a annoncé la police canadienne.
Ikar Mao, originaire de Guelph, à l'ouest de Toronto, et son épouse
avaient été expulsés vers le Canada en octobre après trois mois de
détention en Turquie.
Le jeune homme de 22 ans est inculpé de deux chefs d'accusation pour
avoir participé aux activités d'un groupe terroriste et pour avoir
quitté le Canada dans ce but. Chaque chef est passible de dix ans de
prison.
Après son arrestation en juillet en compagnie de son épouse, Ikar Mao a
été accusé devant un tribunal turc d'avoir été en possession de vidéos
de propagande du groupe Etat islamique (EI). Les époux avaient
également laissé à leurs familles une lettre indiquant leur volonté de
rejoindre l'EI, selon la chaîne de télévision canadienne CBC.
Les jeunes mariés ont nié avoir voulu rejoindre le groupe jihadiste,
arguant qu'ils voulaient seulement vivre dans un pays à majorité
musulmane.
Depuis son expulsion vers le Canada, M. Mao a dû respecter un
couvre-feu et ses communications électroniques, ainsi que son accès à
internet, ont été strictement contrôlés par la Gendarmerie royale du
Canada (GRC, police fédérale).
Ces nouvelles accusations de terrorisme font suite à une enquête de la
GRC. Selon les données officielles, quatre autres personnes ont été
jugées coupables d'avoir quitté le Canada pour rejoindre un groupe
terroriste, sur 60 personnes revenues au Canada.
Environ 190 autres Canadiens font partie d'un groupe extrémiste à
l'étranger, dont la moitié en Syrie, en Turquie ou en Irak, selon un
rapport de 2018.
Jusqu'ici, Ottawa a refusé de rapatrier les Canadiens détenus en Syrie.
"Le gouvernement est au courant de la détention de certains citoyens en
Syrie, mais il n'y a aucune obligation légale pour faciliter leur
retour", a déclaré à l'AFP Scott Bardsley, porte-parole du ministère de
la Sécurité publique.
"Nous n'exposerons pas nos agents consulaires à des risques excessifs
dans cette partie dangereuse du monde", a-t-il poursuivi. (AFP, 6 décembre
2019)
La
Turquie a expulsé cinq jihadistes présumés allemands
La Turquie a expulsé mardi vers l'Allemagne cinq membres présumés de
l'organisation Etat islamique (EI) de nationalité allemande, qu'elle
détenait, a annoncé le ministère de l'Intérieur cité par l'agence
officielle Anadolu.
"Cinq combattants terroristes étrangers de nationalité allemande ont
été expulsés vers leur pays d'origine aujourd'hui (mardi)", a précisé
le ministère en faisant référence aux jihadistes de l'EI.
Ankara exhorte régulièrement les pays occidentaux à rapatrier
leurs ressortissants qui ont intégré les rangs de l'EI en Syrie et en
Irak, mais ceux-ci sont peu enclins à les récupérer, notamment pour des
raisons sécuritaires et d'impopularité d'une telle mesure.
Le mois dernier, le président Recep Tayyip Erdogan avait affirmé que
quelque 1.200 membres de l'EI étaient actuellement incarcérés dans des
prisons turques.
Il avait précisé que la Turquie avait capturé 287 jihadistes de l'EI
qui s'étaient évadés de prison après le déclenchement d'une offensive
d'Ankara début octobre contre la milice kurde des Unités de protection
du peuple (YPG), fer de lance du combat contre l'EI, dans le nord de la
Syrie. (AFP, 3 décembre
2019)
Deux soeurs
jihadistes expulsées de Turquie vers la Belgique
Deux soeurs jihadistes de 24 et 31 ans ont été expulsées vendredi de
Turquie vers la Belgique, où elles ont atterri en début de soirée, a
indiqué le parquet fédéral belge dans un communiqué.
Toutes deux condamnées par défaut à cinq ans de prison en Belgique pour
"participation aux activités d'un groupe terroriste", elles ont été
"transférées vers une prison" pour y "purger leurs peines respectives",
a précisé le parquet.
Elles disposent de 14 jours pour "former opposition contre leur
jugement" et décider d'être ou non rejugées, a précisé Eric Van Duyse,
porte-parole du parquet fédéral.
La plus jeune, Fatima Benmezian, s'était évadée du camp sous contrôle
kurde d'Aïn Issa, au nord de la Syrie, le mois dernier, à la faveur du
chaos provoqué par l'offensive militaire turque dans cette région.
Elle avait été arrêtée début novembre à Kilis, en Turquie, près de la
frontière avec la Syrie, qu'elle venait de franchir avec l'aide de
passeurs, selon les journaux De Morgen et Het Laatste Nieuws.
Fatima Benmezian avait été condamnée à Anvers (nord) le 18 mai 2015 à
cinq ans d'emprisonnement pour participation aux activités d'un groupe
terroriste.
Sa soeur Rahma Benmezian, 31 ans, s'était également échappée d'un camp,
selon une source proche du dossier. Elle avait elle aussi été condamnée
à Anvers à cinq ans de prison, le 27 juin 2019.
Les deux femmes "sont arrivées à l'aéroport de Bruxelles" par "un vol
régulier", "accompagnées par des policiers", a souligné le parquet.
"Le transfert n'a pas eu lieu dans le cadre d'une extradition
judiciaire", a-t-il précisé.
Actuellement, des milliers de jihadistes du groupe Etat islamique sont
détenus par les forces kurdes en Syrie, parmi lesquels une cinquantaine
de Belges d'après les chiffres officiels communiqués à Bruxelles.
Outre ces prisons, les forces kurdes administrent aussi des camps où
sont retenus les proches des jihadistes, femmes et enfants notamment,
de multiples nationalités.
Environ 800 personnes se sont évadées du camp d'Aïn Issa dans le
sillage de l'offensive turque déclenchée le 9 octobre.
Malgré un accord russo-turc conclu le 22 octobre qui a mis fin à cette
opération, les inquiétudes persistent sur l'avenir des jihadistes dans
cette région. (AFP,
29 novembre
2019)
House of An Alevi Family Marked
Unknown perpetrators wrote "Go away Alevi" with a cross mark on the
wall of an Alevi family's house in Gaziemir district in the western
İzmir province.
The incident happened on Tuesday (November 26) and Bayram Şenal, the
owner of the house, filed a complaint at the police department the next
day.
The police told the family that it was probably done by "drunkards or
children," Şenal told the Pir News Agency (PİRHA). He said they don't
believe that and "will pursue the incident."
Governor of İzmir Erol Ayyıldız said that the incident "was not caused
by sectarian reasons but occurred after a fight," citing the Security
Directorate. Administrative and judicial investigations continue, he
added.
Minister of Interior Süleyman Soylu also spoke about the incident,
saying, "I regard the marking on that house as it was on my own house."
"Our colleagues will find that person. This person will be found and
pay for [what he/she did]. Very few of such incidents occurred during
the period of my ministry, but none remained unsolved. Nobody has the
right to disrupt the peace of the nation," Soylu said.
The incident drew reactions on social media, with many people tweeting
under the hashtag, "Aleviyim" (I'm an Alevi). (BIA, 29 November 2019)
Socio-économique
/ Socio-economic
Chevaux maltraités: haro sur les calèches des îles
d'Istanbul
C'était l'une des balades les plus prisées à Istanbul: rejoindre par
bateau l'une des "Îles aux Princes" au large de la ville, puis en faire
le tour dans une calèche tirée par des chevaux.
Mais les jours de ces promenades semblent comptés après que le
gouverneur d'Istanbul a annoncé vendredi la suspension des calèches
pour trois mois à la suite d'une épidémie qui a mis en lumière l'état
de santé alarmant des chevaux.
Une commission parlementaire a indiqué en octobre que près de 400 bêtes
mouraient chaque année sur les îles, mais les activistes pensent que ce
nombre est en réalité deux fois plus élevé.
En cause, les maladies, la malnutrition et les blessures provoquées par
des conditions de vie calamiteuses, dénoncent ces groupes.
Les chevaux "ne sont rien que des objets", "pas différents d'un bus ou
d'une voiture" aux yeux de ceux qui les utilisent, dénonce Elif Ertürk,
à la tête d'une campagne appelée "Stop Aux Calèches, Les Chevaux
Meurent".
"Il y a des chevaux blessés à cause de la surcharge de travail et des
mauvais traitements. Ils meurent parce que personne ne s'en occupe",
décrie l'activiste.
Des journalistes de l'AFP ont constaté en novembre la présence
d'ossements de chevaux éparpillés à proximité des écuries les plus
récentes, construites en 2006 sur Büyükada, la plus grande des îles.
Dans les écuries, la saleté règne. Elles "sont dans un état
catastrophique, pleines de saleté et de déchets", décrit Mme Ertürk.
"C'est impossible de survivre là-dedans".
Il n'existe ni vétérinaire, ni hôpital sur les îles en capacité de
traiter des chevaux qui, pour certain, traînent les calèches blessés
jusqu'au sang.
- Conditions "désastreuses" -
Le gouverneur d'Istanbul s'est finalement emparé du problème en
annonçant vendredi une interdiction temporaire des calèches,
accompagnée d'un ordre de destruction des étables "illégales" et de la
construction d'espaces de quarantaine pour contenir les épidémies.
Les autorités sont particulièrement préoccupées par une épidémie de
morve, une maladie respiratoire mortelle, qui a tué des centaines de
chevaux sur les îles depuis la première vague d'infection, en 2017.
La décision du gouverneur a été prise après l'enterrement cette semaine
de 81 chevaux morts de cette infection dans des fosses sur l'île de
Büyükada.
Officiellement, il y a 1.000 chevaux enregistrés sur les quatre îles
d'Istanbul, mais les défenseurs de la cause animale estiment que 1.000
autres y sont exploités illégalement.
Sultan Gülyar, de l'Association turque de Protection des Animaux,
explique que la plupart des animaux sont acheminés illégalement par
bateau durant l'été, quand la saison touristique bat son plein.
Puis, "en hiver, ces chevaux sont abandonnés dans la forêt. La plupart
y meurent", affirme-t-elle.
- "Vers la disparition" -
Les conducteurs de calèches, eux, refusent d'admettre que leurs animaux
évoluent dans des conditions désastreuses.
"Nous employons des palefreniers, nous prenons soin des chevaux",
affirme Osman Fidan, cocher depuis 35 ans.
Mais Erdem Gül, le maire des îles, reconnaît que le système est à bout
de souffle.
"Nous n'arrivons pas à répondre aux attentes de ceux qui aiment les
animaux, nous ne parvenons pas à protéger les droits des chevaux, nous
ne pouvons même pas leur garantir les soins nécessaires", déclare M.
Gül à l'AFP.
"Si nous n'arrivons pas à prendre soin de nos animaux", ajoute-t-il,
"c'est de la cruauté".
L'édile explique qu'il prépare un plan visant à réduire drastiquement
le nombre de chevaux sur les îles et améliorer les conditions de vie
des quelques spécimens gardés pour le "folklore", les autres devant
être remplacés par un système de transport en commun électrique.
"Le système actuel ne fonctionne pas, il court vers sa disparition",
ajoute-il. "Les cochers appartiennent au passé."
- "Saucisses de cheval" -
Sans surprise, les conducteurs de calèches sont en colère.
"C'est facile de dire +à bas le système+, mais qu'est-ce qui arrivera
aux 1.500 personnes qui vivent de cette activité ?", gronde Hidir Unal,
président d'un groupe qui représente les cochers travaillant sur les
îles.
Hasan Cetek, 59 ans, fait ce travail depuis l'adolescence : "Qui
s'occupera des chevaux ? Si cette pratique disparaît, ils finiront tous
en chair à saucisse !"
Aux critiques, M. Gül répond que sa solution passerait par des
compensations pour les cochers versées par la municipalité.
Aujourd'hui, le prix d'une promenade de 12 kilomètres pour quatre
personnes sur l'île de Büyükada est de 180 livres turques, soit une
trentaine d'euros. Une formule qui reste populaire auprès des touristes.
M. Fidan, le cocher, assure que les calèches sont cruciales pour que
les îles restent, comme aujourd'hui, exemptes de voitures.
"Beaucoup de touristes viennent pour les calèches", affirme-t-il. "Si
on les interdit, cette île dépérira".
(AFP, 21
décembre
2019)
Turkey
Ranks 130th in WEF Gender Gap Index
Turkey ranked 130th out of 153 countries in the World Economic Forum's
(WEF) Global Gender Gap Index 2020. It stood at the same place in last
year's index.
Turkey ranked 136th in economic participation and opportunity, 13th in
educational attainment, 106th in the wage gap, 64th in health and
survival, and 109th in political empowerment in the 2020 index.
1 point means full equality in the index. While Iceland, Norway and
Sweden were the closest countries to full equality, Syria, Iraq,
Pakistan and Yemen were farthest ones.
The WEF also has a "Gender Gap Calculator," which enables people to see
the situation in their countries. According to the calculator, a
30-year-old woman in Turkey would be 196 years old when the country
achieved complete equality. For every single US dollar the woman earns,
a man earns 2.27 dollars.
Women also trail behind men in participation in the labor force (33.46
percent compared to 76.51 percent) and in literacy rate (92.9 percent
compared to 98.65 percent). However, a woman in Turkey can expect to
live 67.00 years in good health as compared to 63.00 years for a man,
according to the calculator. (BIA, 17 December 2019)
Women MPs Protest Male Violence with Las Tesis at
Parliament
Main opposition Republican People's Party (CHP) MPs have brought
Chilean women's Las Tesis protest to the Parliament.
Reading out the lyrics of the song, the women MPs of the party have
protested both male violence and the police attack against the women
staging Las Tesis performance in Kadıköy, İstanbul and in Kızılay,
Ankara.
Taking the floor while the budget of the Ministry of Interior was
discussed on December 14, CHP İstanbul MP Sera Kadıgil said,
"There is a dance that started in Chile and performed in all parts of
the world to draw attention to violence against women. The dance is
called Las Tesis.
"Thanks to you, Turkey has become the only country where one has to
have immunity to stage this protest. Now, we, as women MPs, have a word
to say to you in the name of all women subjected to violence and
killed."
After hse uttered those remarks, the MPs read out the lyrics of the
song. MPs of the Peoples' Democratic Party (HDP) also supported the
protest.
Minister Soylu: Despite the law and Constitution...
As reported by the state-run Anadolu Agency (AA), Minister of Interior
Süleyman Soylu has denounced the Las Tesis protest of CHP MPs.
Referring to the lyrics of the song "You are the rapist, you are the
killer; the police, judges, state and the president", Minister Soylu
has said,
"Police killed two women [in Chile]. That was why it started there. So,
it did not arise for reasons that you [CHP Group] mentioned. There is
no such thing in Germany, but you can make whatever you want out of it.
But, it does not mean that you can call the police, judges, state and
the President in Turkey as 'rapists' and 'killers'.
"If this problem will be solved by saying these, let the Parliament
hear that. If this Parliament says that 'they can continue saying
these', then, I am the Minister of Interior and I will use my broadest
rights despite the law and despite the Constitution."
Former Family Minister: It is a supra-political issue
Ruling Justice and Development Party (AKP) Vice Chair and former
Minister of Family and Social Policies Fatma Betül Sayan Kaya has also
criticized the protest of the MPs. She has said on Twitter,
"One cannot laugh while these incidents are occurring, or even when
they are being discussed. It cannot be tool for politics, one cannot
amuse oneself. While the issue of women is a supra-political issue that
we should deal with all together, these images have deeply wounded me.
#LasTesis." (BIA,
16 December 2019)
4
Million 566 People Unemployed in Turkey
The Turkish Statistical Institute (TurkStat) released its Labor Force
Statistics for September 2019 today (December 16). Accordingly, the
number of unemployed people at the age of 15 and older increased by 817
thousand to 4 million 566 thousand in September 2019 when compared with
the same month last year. In September, the unemployment rate was 13.8
percent, marking a 2.4 point increase.
The TurkStat data have also shown that in the same period,
non-agricultural unemployment rate occurred as 16.4 percent with a 2.9
point increase.
While youth unemployment rate including the ones aged 15-24 was 26.1
percent with a 4.5 point increase, the unemployment rate for people
aged 15-64 occurred as 14.1 percent with a 2.4 point increase.
Employment rate: 46.1 percent
In September, the number of employed decreased by 623 thousand to 28
million 440 thousand people when compared with the same period last
year. The employment rate was 46.1 percent with a 1.7 point decrease.
The number of agricultural employment decreased by 108 thousand people
and the number of non-agricultural employment decreased by 516 thousand
people in this period, according to the TurkStat data.
According to the distribution of employment by sector; 19.3 percent was
employed in agriculture, 19.5 percent was in industry, 5.5 percent was
employed in construction and 55.7 percent was employed in services.
Employment in agriculture increased by 0.1 percentage point, services
increased by 1.4 percentage point while industry decreased by 0.1
percentage point and construction decreased by 1.4 percentage point in
comparison with the same period in 2018.
Labour force participation rate: 53.5 percent
In September 2019, the number of people in the labour force was 33
million 6 thousand, marking an increase of 193 thousand people increase
when compared with the same period of the previous year.
Labour force participation rate was 53.5 percent with a 0.5 point
decrease. While this rate for men was 72.6 percent with a 0.9 point
decrease, the rate for woman was 34.9 percent without any change
compared with last year.
The ratio of people working without any social security relating to the
main job was 36.0 percent with a 2.2 point increase in the period of
September 2019 compared with the same period of the previous year.
In the non-agricultural sector, the rate of unregistered employment was
23.6 percent with a 1.6 point increase compared to the same period in
2018.
Seasonally adjusted employment rates
Seasonally adjusted employed people increased by 36 thousand, thereby
reaching 28 million 111 thousand people when compared with the previous
period. In September 2019, seasonally adjusted employment rate was 45.6
percent without any change.
The number of seasonally adjusted unemployed persons decreased by 73
thousand to 4 million 553 thousand persons when compared with September
2018. The unemployment rate was 13.9 percent with a 0.2 point
Seasonally adjusted labour force participation rate was 53.0 percent
with 0.1 point decrease compared with the previous period. According to
the number of employment by sector, employment in agriculture increased
by 7 thousand people, construction increased by 2 thousand people and
services increased by 31 thousand people while industry decreased by 5
thousand people. (BIA, 16 December 2019)
Condamnations pour le
meurtre d'une étudiante qui a secoué la Turquie
Un tribunal turc a condamné mercredi à de lourdes peines de prison deux
hommes reconnus coupables d'avoir tué et violé une étudiante, Sule Cet,
dont le meurtre a ébranlé un pays miné par les violences contre les
femmes.
Cagatay Aksu, un homme d'affaires qui avait employé la jeune femme
comme assistante avant de la limoger, a été condamné à la prison à vie
pour "homicide volontaire" et "viol" par un tribunal d'Ankara, a
rapporté l'agence de presse étatique Anadolu.
L'autre accusé, Berk Akand, a été condamné à plus de 18 ans de prison
pour l'avoir aidé, d'après Anadolu.
En mai 2018, le corps de Sule Cet, une étudiante de 23 ans, avait été
retrouvé au pied d'un immeuble dans un quartier huppé d'Ankara, après
être tombé du 20ème étage où se trouvait le bureau de M. Aksu. Les deux
accusés affirment que la jeune femme s'est suicidée.
Les autorités turques ont elles aussi dans un premier temps qualifié la
mort de Sule Cet de suicide. Mais, sous la pression de ses proches et
d'organisations de défense des droits des femmes, une enquête pour
meurtre a été ouverte.
Selon les médias turcs, le rapport d'autopsie indique que la jeune
femme a subi une agression sexuelle avant sa mort et que des traces
d'ADN appartenant à l'un des deux hommes ont été relevés sous ses
ongles.
En outre, selon la presse, Sule Cet a envoyé quelques heures avant sa
mort un SMS à une amie dans lequel elle disait être retenue contre son
gré.
L'affaire Sule Cet a suscité une vive émotion, mais aussi des
controverses : lors d'une audience en février, l'un des avocats de la
défense a ainsi évoqué le fait que la jeune femme n'était pas vierge,
provoquant l'indignation.
En Turquie, la presse rapporte quasi quotidiennement le meurtre d'une
femme par un homme, souvent son conjoint ou ex-conjoint.
Un total de 390 femmes ont été tuées en Turquie depuis le début de
l'année, selon le groupe de défense des droits des femmes "Nous ferons
cesser le féminicide".
Des associations accusent régulièrement les autorités de prendre des
mesures insuffisantes pour empêcher ces meurtres. (AFP, 4 décembre
2019)
Chine, UE, Turquie: La Russie lance trois gazoducs
majeurs
La Russie, premier exportateur de gaz naturel du monde, et son géant
Gazprom inaugurent coup sur coup ces prochaines semaines trois gazoducs
majeurs ralliant la Chine, l'Allemagne et la Turquie.
- Power of Siberia
A travers plus de 2.000 kilomètres de forêts de pins et de sols gelés,
le premier tronçon de ce gazoduc titanesque - inauguré le 2 décembre -,
relie les champs gaziers de Sibérie orientale à la frontière chinoise,
dans la région de l'Amour.
La portion chinoise devrait être achevée en 2022-2023 et amener 38
milliards de m3 de gaz par an jusqu'à la ville de Shanghai, pour
rassasier l'inépuisable appétit énergétique du géant chinois, premier
importateur mondial d'hydrocarbures.
Le tube s'accompagne d'un énorme contrat d'approvisionnement, estimé à
plus de 400 milliards de dollars sur 30 ans, et signé en 2014 après une
décennie de négociations.
Power of Siberia ("Force de Sibérie"), construit dans des conditions
extrêmes, illustre la main tendue de Vladimir Poutine à l'Asie, alors
que les relations avec ses traditionnels partenaires occidentaux se
sont considérablement tendues depuis le début du conflit ukrainien.
- Nord Stream 2
L'Europe reste encore la priorité du géant gazier russe, malgré les
tensions des dernières années.
Le controversé Nord Stream 2, arrivant en Allemagne, doit
approvisionner l'Europe du Nord et de l'Ouest via la Baltique, en
contournant l'Ukraine. Il est d'une capacité de 55 milliards de m3 par
an, autant que son frère aîné, Nord Stream 1.
Ce projet est dénoncé par l'Ukraine, la Pologne, les pays baltes, mais
aussi les Etats-Unis qui y voient un cadeau fait à l'adversaire qu'est
le Kremlin. Washington a même menacé le projet de sanctions.
Le tube, qui a coûté 9,5 milliards d'euros, est financé à moitié par
Gazprom, à moitié par les Européens: les alemands Wintershall et
Uniper, l'anglo-néerlandais Shell, le français Engie et l'Autrichien
OMV.
Le gazoduc, construit à plus de 80%, devait être initialement lancé
avant la fin 2019, mais l'autorisation du Danemark de traverser ses
eaux n'ayant été délivrée que fin octobre, la nouvelle date de mise en
service n'est pas encore connue.
Gazprom espère un lancement prochain, mais l'achèvement du tube
dépendra de la météo en mer en plein hiver.
Sa mise en service presse, le contrat liant la Russie et l'Ukraine pour
le transit gazier vers l'Europe prenant fin en 2019. Et l'Europe
occidentale n'a pas envie de revivre les coupures d'approvisionnements
hivernales des années 2000 causées par les différends russo-ukrainiens.
- TurkStream
Le sud de l'Europe et la Turquie ne sont pas en reste: le gazoduc
TurkStream, contournant également l'Ukraine, doit être inauguré en
janvier par Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan.
D'une capacité de 31,5 milliards de m3 par an, il travers sur 930 km la
mer Noire, comme son prédécesseur Blue Stream. Un des deux tuyaux de
TurkStream est destiné à la Turquie et l'autre au sud et sud-est de
l'Europe. Sa construction bénéficie d'une météo plus clémente que ses
frères nordique et oriental.
L'accord d'intention pour sa réalisation entre Gazprom et Botas a été
signé en 2014, avant que les relations russo-turques ne se détériorent
brusquement après le crash d'un bombardier russe abattu par la Turquie
fin 2015.
Poutine et Erdogan scellent néanmoins le contrat fin 2016. Le projet
symbolise aujourd'hui le rapprochement de la Russie et de la Turquie.
D'autant qu'Ankara entretient des relations compliquées avec l'UE et
l'Otan. (AFP, 2 décembre
2019)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
EU
Commission chief vows tough stance on
Turkey
Ursula Von Der Leynen, the new President of the European Commission,
said that the EU executive fully backs Greece in its dangerously
escalating row with Turkey over maritime zones.
“We are on your side, Turkey’s action in the Aegean is unacceptable, we
will send a clear message to Turkey,” von Der Leyen said yesterday (9
December) at a summit of chairmen of parliamentary groups from the
centre-right European People’s Party (EPP).
Turkey recently signed a memorandum of understanding with Libya to
demarcate maritime zones in the region, in a move that triggered strong
reactions in Athens, Nicosia and Cairo.
The Turkish-Libyan deal ignores the island of Crete and Greece says
Turkey wants to set a legal precedent with an “illegal” MoU under
international law.
Following Turkey’s move, Greece and Egypt decided to speed up
discussions for the demarcation of the Exclusive Economic Zones between
them.
Greek Foreign Minister Nikos Dendias said the memorandum between Turkey
and Libya is the result of “blackmail” exerted by Ankara. Europe should
send a clear message to Turkey and prepare sanctions in case Libya and
Turkey do not comply, Dendias added.
Earlier this week, Greece expelled the Libyan ambassador in Athens, a
move described by Turkish President Recep Tayyip Erdoğan as an
“international scandal”.
“Athens will pay the price for its actions internationally,” the
Turkish President warned.
Meanwhile, EU foreign policy chief Josep Borrell expressed his
solidarity towards Greece and Cyprus, saying the Turkey-Libya deal
causes “severe concerns” in Brussels. The European Commission is now
examining the content of the deal which according to Borrell is
problematic for the territorial waters of Greece and Cyprus.
“It could cause trouble in the Greek islands,” the EU’s top diplomat
said.
France, Italy and the Netherlands expressed their “full support” to
Greece yesterday, during a meeting of EU foreign affairs ministers in
Brussels. With his Italian counterpart Luigi Di Maio, Dendias took a
step further and decided to meet in Rome soon to “jointly coordinate
the next actions”.
The discovery of oil and gas reserves in the region has brought Greece,
Cyprus and Israel closer together. The three countries enjoy American
backing for EastMed, a pipeline designed to transport offshore gas
reserves from Cyprus via Greece to other EU countries.
Greek sources told EURACTIV.gr that any steps Turkey is taking in the
eastern Mediterranean endanger the EastMed gas pipeline and EU energy
security as a whole, at a time when Turkey is working closely with
Russia in bringing forward the Turkstream gas pipeline.
In the meantime, Libyan parliament speaker Aguila Saleh Eissa has sent
an official letter to UN Secretary-General Antonio Guterres saying that
the Turkey-Libya MoU is invalid and the Libyan House of Representatives
does not recognise it.
He also called on the UN to issue a resolution withdrawing its
recognition of the Libyan Government of National Accord. According to
the Libyan Parliament Speaker, the current government is illegal and
uses the MoU to deliver economic and territorial access to Turkey,
which has no sea border with Libya.
How a gas pipeline to Europe is transforming the Turkish-Israeli
relationship
The discovery of massive natural gas fields off Israel’s northern coast
more than a decade ago and subsequent attempts to export this gas to
Europe have highlighted the true fault lines in the Turkish-Israeli
alliance, writes Joseph Dana.
Handing Libya to Turkey
In an interview with Italian newspaper Corriere Della Sera, former
Deputy Prime Minister Matteo Salvini accused the Italian government of
“handing” Libya to Turkey.
Libya has been a priority for Italy both in terms of security and
immigration, but also for oil and gas company ENI and other Italian
firms operating there, he said.
“Now, Libya is handed to the French and Turkey. Playing to China’s hand
is what has been left, and Israel is quite angry with Italy,” Salvini
commented.
Foreign policy experts also pointed to the long-standing economic ties
between Libya and Turkey, saying Tripoli’s move could be seen as a form
of payback to Ankara.
“Turkish companies, especially construction-related ones, had received
large numbers of contracts to build Libya’s infrastructure, and hence
Turkey has been committed to supporting the internationally recognised
government, including through the sale of a variety of military
equipment,” said Henri J Barkey, a former US official who is now
Professor of International Relations at Lehigh University.
“The maritime agreement is that government’s payback to Ankara,” he
wrote in an op-ed for the Syndication Bureau, published on EURACTIV. (BIA, 10 December 2019)
La
Grèce appelle l'ONU à condamner l'accord
maritime turco-libyen
La Grèce a appelé mardi les Nations unies à condamner un accord
maritime entre la Turquie et la Libye qu'elle qualifie de
"perturbateur" pour la paix et la stabilité en Méditerranée orientale,
a déclaré le porte-parole du gouvernement.
Athènes "veut que l'accord soit porté à l'attention du Conseil de
sécurité de l'ONU afin qu'il puisse être condamné", a ajouté Stelios
Petsas devant la presse.
Le gouvernement de Kyriakos Mitsotakis a envoyé des lettres séparées
soulevant la question auprès du secrétaire général de l'ONU Antonio
Guterres et du Conseil de sécurité de l'ONU, a précisé M. Petsas.
Cet accord, qui délimite des frontières maritimes entre les deux pays,
"ignore la présence des îles grecques dans cette zone maritime, y
compris l'île de Crète, et viole leur droit à créer des zones maritimes
comme n'importe quel territoire terrestre", écrit l'ambassadrice
grecque aux Nations unies, Maria Theofili, dans une lettre au
secrétaire général de l'ONU.
"La Turquie et la Libye n'ont ni zones maritimes superposées ni
frontières communes et par conséquent, il n'y a aucune base juridique
pour conclure légalement un accord de délimitation maritime", peut-on
encore lire dans ce courrier daté de lundi.
Il a été conclu "de mauvaise foi", selon le porte-parole grec, et
demeure "invalide car il n'a pas été approuvé par le Parlement libyen",
contrôlé par une faction rivale du gouvernement de Tripoli.
L'accord en question a été signé le 27 novembre à Istanbul par le
président turc, Recep Tayyip Erdogan, et Fayez al-Sarraj, chef du
Gouvernement libyen d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU.
Depuis sa signature, la Grèce condamne vivement cet accord, le
qualifiant vendredi de "violation du droit maritime international et
des droits souverains de la Grèce et d'autres pays". Elle a annoncé
l'expulsion de l'ambassadeur libyen à Athènes.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a persisté lundi en annonçant
qu'il envisageait "des activités d'exploration conjointes" avec la
Libye au large de Chypre, dans une zone qui recèle d'importants
gisements de gaz.
"Avec cet accord, nous avons augmenté au maximum le territoire sur
lequel nous avons autorité. Nous pouvons mener des activités
d'exploration conjointes", a déclaré M. Erdogan lors d'une interview
accordée à la télévision publique TRT.
Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis estime que l'accord "a
déjà entraîné l'isolement diplomatique de la Turquie".
L'accord a été "dénoncé par les Etats-Unis, l'Union européenne,
l'Égypte et Israël", avait-il dit devant le Parlement grec.
Le Premier ministre doit rencontrer mardi après-midi l'ambassadeur des
États-Unis à Athènes Geoffrey Pyatt, avant sa visite à la Maison
Blanche le 7 janvier.
Son ministre des Affaires étrangères Nikos Dendias, en contact
avec ses partenaires européens et avec l'Égypte sur ce dossier, a
estimé que la Turquie avait fait du "chantage" à la Libye pour signer
cet accord.
Il a jugé sur la chaîne télévisée ANT1 que l'entente turco-libyenne
était "clairement" liée aux revers subis par le gouvernement de Tripoli
face au maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen.
Le président du Parlement libyen Aguila Saleh Issa, allié du maréchal
Haftar, qui selon Athènes s'est déclaré "contre cet accord", est
attendu cette semaine à Athènes.
Porte d'entrée de milliers de demandeurs d'asile, la Grèce, membre de
l'Otan comme la Turquie, maintient des relations délicates avec sa
voisine d'où les migrants arrivent de plus en plus nombreux sur les
îles grecques depuis cet été. (AFP, 10 décembre
2019)
Macron
ne voit "pas de consensus possible" avec la
Turquie
Le président français Emmanuel Macron a estimé mercredi qu'il n'y avait
"pas de consensus possible" avec la Turquie sur la définition du
terrorisme, lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet de
l'Otan à Watford, près de Londres.
"Je ne vois pas de consensus possible", a-t-il dit, alors que la
Turquie a lancé une offensive en Syrie contre les groupes kurdes
présents dans une zone frontalière, qu'elle considère comme
terroristes. Ces derniers avaient soutenu la coalition internationale
dans sa lutte contre le groupe Etat islamique et d'autres organisations
jihadistes.
"Il est clair que nous ne sommes pas d'accord pour classer comme groupe
terroriste YPG (Unités de protection du peuple) et PYD (parti de
l'union démocratique) et je crois que là-dessus il y a un consensus",
a-t-il dit en évoquant ses pairs de l'Otan hors la Turquie.
"Nous combattons le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et tous
ceux qui mènent des activités terroristes contre la Turquie, de manière
très claire mais nous ne faisons pas ce raccourci ou cette agrégation
que la Turquie souhaite entre ces différents groupes politiques et ou
militaires, donc là il y a un désaccord, il n'est pas levé", a-t-il
souligné.
Le PKK, organisation séparatiste kurde en lutte armée depuis des
décennies contre le pouvoir central turc, est classé comme une
organisation terroriste par la Turquie mais aussi par de nombreux pays
dont la France et les Etats-Unis.
Les relations entre Paris et Ankara se sont tendues après le
lancement
de l'offensive turque dans le nord de la Syrie contre la milice kurde
des YPG, un allié clé dans la lutte contre le groupe Etat islamique
(EI).
La Turquie est exaspérée par le soutien de la France aux Forces
démocratiques syriennes (FDS), qui incluent les YPG, considérées par
Ankara comme une extension du PKK.
Une rencontre mardi soir entre Emmanuel Macron, la chancelière
allemande Angela Merkel, le Premier ministre britannique Boris Johnson
et le président turc Recep Tayyip Erdogan, dans le cadre de la réunion
de l'Otan, n'avait pas permis de lever "toutes les ambiguïtés", selon
le président français. (AFP, 4 décembre
2019)
Macron:
La Turquie travaille parfois "avec des
intermédiaires de l'EI"
Le président français Emmanuel Macron a dit mardi que la Turquie
travaillait "parfois avec des intermédiaires de l'EI", l'organisation
Etat islamique, lui reprochant de combattre à présent les Kurdes alliés
de la coalition internationale en Syrie contre les islamistes.
"Quand je regarde la Turquie, ils se battent à présent contre ceux qui
ont combattu à nos côtés. Et parfois ils travaillent avec des
intermédiaires de l'EI", a-t-il déclaré devant la presse peu avant
l'ouverture d'un sommet de l'Otan à Londres, précédé par de vifs
échanges avec le président turc Recep Tayyip Erdogan. (AFP, 3 décembre
2019)
Deux
commissaires européens à Athènes puis
Ankara
Les deux nouveaux commissaires européens en charge des migrations
entament cette semaine, à Athènes puis Ankara, une tournée des
capitales afin de préparer une réforme de la politique migratoire et de
l'asile dans l'UE, ont-ils annoncé lundi.
"Avec Ylva Johansson (commissaire aux Affaires intérieures), nous
allons commencer une tournée des capitales jeudi à Athènes et nous
irons vendredi en Turquie à Ankara", a déclaré Margaritis Schinas,
vice-président de la Commission en charge de coordonner les questions
de migration et de sécurité.
Il s'exprimait à l'issue d'une réunion des ministres de l'Intérieur de
l'UE à Bruxelles.
La nouvelle Commission dirigée par Ursula von der Leyen, entrée en
fonction dimanche, a promis un nouveau pacte pour les migrations et
l'asile et doit dévoiler ses propositions à la fin du 1er trimestre
2020 ou au début du 2e trimestre.
M. Schinas a insisté sur la nécessaire "solidarité" entre Etats dans ce
dossier: "il est totalement injuste que seuls les Etats membres situés
en première ligne de l'UE assument la charge disproportionnée du
traitement de la demande d'asile comme le prévoit l'actuelle
législation de Dublin", a-t-il dit.
Quatre ans après le pic de la crise migratoire en 2015, la Grèce est
redevenue cette année la principale porte d'entrée des demandeurs
d'asile en Europe.
Les commissaires européens se rendront ensuite en Turquie, pays avec
lequel l'UE a signé un accord controversé destiné à faire chuter le
nombre d'arrivées de migrants.
Le président Recep Tayyip Erdogan menace régulièrement d'"ouvrir les
portes" de l'Europe aux réfugiés syriens si son pays ne reçoit pas
davantage d'aide financière.
Ylva Johansson, qui prévoit des rencontres bilatérales avec tous les
Etats membres, parfois accompagnées de M. Schinas, a estimé qu'il y
avait un "élan" pour une réforme. Elle a jugé que les pistes de
discussion proposées, notamment par l'Allemagne, montraient que "les
Etats membres étaient prêts à aller de l'avant pour débloquer la
situation sur la migration".
La réforme du système de Dublin a échoué jusqu'à présent en raison
notamment du refus des pays du groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie,
République tchèque, Slovaquie), d'accueillir des migrants.
Les Allemands prônent une "répartition équitable" des demandeurs
d'asile entre les États membres en fonction de leur poids démographique
et économique.
La France insiste sur la responsabilité des pays d'entrée et propose
une plus grande solidarité pour les aider dans le contrôle des
frontières et les reconduites. Elle est favorable à des
"relocalisations" des demandeurs d'asile en cas de pics migratoires
mais non de façon automatique. (AFP, 2 décembre
2019)
L'ambassadeur turc va être convoqué après les
"insultes" d'Erdogan
L'ambassadeur de Turquie en France va être convoqué au ministère des
Affaires étrangères pour s'expliquer sur les déclarations du président
turc Recep Tayyip Erdogan, qui a jugé qu'Emmanuel Macron était en "état
de mort cérébrale", a indiqué l'Elysée vendredi.
"Soyons clairs, ce n'est pas une déclaration, ce sont des insultes", a
réagi la présidence française au sujet de ce qu'elle a qualifié de
"dernier excès" en date de M. Erdogan. "L'ambassadeur sera convoqué au
ministère pour s'en expliquer", a-t-elle souligné.
Recep Tayyip Erdogan s'en est violemment pris vendredi lors d'un
discours à Istanbul à son homologue français Emmanuel Macron, qu'il a
jugé en "état de mort cérébrale", accentuant les tensions à quelques
jours d'un sommet crucial de l'Otan.
Reprenant les déclarations de M. Macron qui avait jugé l'Alliance
atlantique en état de "mort cérébrale" dans une interview à
l'hebdomadaire The Economist, M. Erdogan a déclaré: "Je m'adresse
depuis la Turquie au président français Emmanuel Macron, et je le
redirai à l'Otan. Fais d'abord examiner ta propre mort cérébrale".
Ces propos véhéments interviennent après des critiques émises jeudi par
M. Macron envers l'offensive lancée le mois dernier par la Turquie en
Syrie contre une milice kurde appuyée par les pays occidentaux.
L'Elysée a estimé qu'il n'y avait "pas de commentaire à faire sur les
insultes". Avec son interview à The Economist, "le président de la
République a posé les termes d'un débat qui nécessite des réponses de
chacun des alliés, mais peut-être plus particulièrement de la Turquie",
a ajouté la présidence, indiquant que M. Macron attendait de la part
d'Ankara "des réponses claires".
"Il y a cette question de l'opération turque en Syrie et de ses
conséquences, la résurgence possible de Daech (...) mais il y en a
d'autres encore sur lesquelles ce sont des réponses turques sur le fond
qu'il nous faut", a souligné la présidence.
Les remarques de M. Erdogan renforcent les tensions entre la Turquie et
l'Otan, dont Ankara est membre, avant un sommet crucial de l'Alliance à
Londres la semaine prochaine.
MM. Erdogan et Macron, ainsi que la chancelière allemande Angela Merkel
et le Premier ministre britannique Boris Johnson doivent en outre se
réunir en marge de ce sommet pour discuter de la Syrie. (AFP, 29 novembre
2019)
Turquie-USA-OTAN
/
Turkey-USA-NATO
Ankara met en garde Washington contre une levée de
l'embargo sur la vente d'armes
Ankara a averti Washington, son allié au sein de l'Otan, que toute
initiative pour lever un embargo sur la vente d'armement américain à
Chypre, vieux de plus de 30 ans, marquerait une "dangereuse escalade".
Les tensions entre les Etats-Unis et la Turquie, qui occupe le nord de
cette île méditerranéenne depuis son invasion en 1974, ne cessent de
s'aggraver.
Mardi, le Congrès américain a voté la levée de l'embargo imposé en 1987
sur la vente d'armement américain à Chypre, dans le cadre de la loi de
financement militaire votée par le Sénat et qui doit maintenant être
promulguée par le président Donald Trump.
Cette mesure "n'aura d'autre conséquence que d'entraver les efforts
pour aboutir à un règlement sur l'île et de créer une dangereuse
escalade", a déclaré dans un communiqué mardi soir le ministère turc
des Affaires étrangères.
Le ministère promet de riposter aux "initiatives contre la Turquie",
affirmant que "le langage des menaces et des sanctions ne dissuadera
jamais la Turquie de prendre résolument des mesures pour assurer sa
sécurité nationale".
Les Etats-Unis avaient imposé cet embargo à l'ensemble de l'île dans
l'espoir d'encourager sa réunification.
Mais la mesure avait été jugée contre-productive car elle avait
encouragé le gouvernement chypriote à s'allier à d'autres partenaires,
tandis que la Turquie a continué d'occuper la partie nord de Chypre.
Elle l'avait envahie en 1974 après un coup d'Etat fomenté par la junte
des colonels alors au pouvoir en Grèce et visant à rattacher l'île à la
Grèce.
Les relations entre Ankara et Washington sont actuellement marquées par
une multitude de désaccords.
Ils portent notamment sur l'achat par la Turquie du système russe de
défense S-400 en dépit des mises en garde de Washington, qui menace
Ankara de nouvelles sanctions à ce sujet, ou l'offensive lancée par
Ankara en Syrie contre une milice kurde soutenue par Washington. (AFP, 18 décembre
2019)
Le Congrès américain lève
l'embargo sur les armes pour Chypre
Le Congrès américain a levé mardi un embargo sur la vente d'armement
américain à Chypre vieux de plus de 30 ans, alors que les tensions
entre les Etats-Unis et la Turquie, qui occupe le nord de cette île
méditerranéenne, ne cessent de s'aggraver.
Le Congrès a approuvé cette mesure dans le cadre de la loi de
financement militaire votée par le Sénat, qui doit maintenant être
promulguée par le président Donald Trump.
Les Etats-Unis avaient imposé un embargo sur la vente d'armement
américain à l'ensemble de l'île en 1987, dans l'espoir d'encourager une
réunification de l'île, dont le nord est occupé par la Turquie depuis
son invasion en 1974.
Mais la mesure avait été jugée contre-productive, car elle avait
encouragé le gouvernement chypriote à s'allier à d'autres partenaires
tandis que la Turquie, alliée des Etats-Unis au sein de l'Otan, a
continué d'occuper la partie nord de Chypre.
La mesure a notamment été soutenue par le sénateur démocrate Robert
Menendez et son collègue républicain Marco Rubio, qui ont indiqué
vouloir encourager la coopération entre Chypre, la Grèce et Israël.
"Au moment où Chypre cherche à approfondir son partenariat stratégique
avec les Etats-Unis, il est dans notre intérêt stratégique et
économique de lever ce vieil embargo (...) qui ne fait pas avancer les
objectifs de sécurité des Etats-Unis", a indiqué M. Menendez.
Les relations entre les deux communautés chypriotes s'étaient apaisées
ces dernières années mais les tensions ont repris lorsque la Turquie a
conclu fin novembre un accord controversé de délimitation maritime avec
la Libye.
Cet accord a été condamné par plusieurs pays, dont la Grèce et Chypre,
car il permet à Ankara de revendiquer des droits sur de vastes zones en
Méditerranée orientale, où des gisements d'hydrocarbures ont été
découverts ces dernières années.
Washington cherche notamment à éviter que l'embargo sur les armes
américaines ne pousse Chypre dans les bras de la Russie, alors que
l'île a signé en 2015 un accord avec Moscou donnant accès aux ports
chypriotes.
Le document approuvé mardi par le Congrès américain prévoit que les
Etats-Unis limiteront la possibilité pour Chypre d'obtenir certaines
technologies sensibles tant que l'île n'aura pas interdit ses ports aux
navires russes.
Les relations entre les Etats-Unis et la Turquie se sont fortement
tendues depuis l'achat par Ankara de systèmes de défense russes S400
malgré l'opposition de Washington qui les considère incompatibles avec
l'armement de l'Otan. (AFP,
17 décembre
2019)
Washington
veut des explications après la menace de fermer
des bases stratégiques
Le ministre américain de la Défense Mark Esper veut des explications
d'Ankara après les menaces du président turc Recep Tayyip Erdogan de
fermer deux bases stratégiques pour l'Otan en Turquie.
Interrogé dimanche par une chaîne de télévision turque
progouvernementale sur les menaces de sanctions américaines qui visent
la Turquie pour son achat de système de défense russes S400, le
président turc a affirmé que la Turquie pourrait fermer "si cela est
nécessaire" les bases d'Incirlik et de Kürecik.
Or la base aérienne d'Incirlik, située dans le sud de la Turquie, est
utilisée depuis des décennies par l'US Air Force pour assurer l'appui
aérien des opérations militaires américaines dans la région et, selon
les experts, elle abrite une cinquantaine de têtes nucléaires
américaines.
La base de Kürecik, dans le sud-est du pays, accueille une importante
station radar de l'Otan.
"Il faut que je parle avec mon homologue (turc Hulusi Akar, ndlr) pour
comprendre ce qu'ils veulent dire et si c'est vraiment sérieux", a
déclaré le chef du Pentagone lundi à la presse.
"Si les Turcs sont sérieux à ce sujet, c'est une nation souveraine et
ils ont tout à fait le droit d'accueillir ou non des bases de l'Otan ou
des forces étrangères", a souligné M. Esper qui s'exprimait dans
l'avion le ramenant de Belgique, où il avait assisté au 75e
anniversaire de la bataille des Ardennes.
"Mais cela devient alors une question qui concerne toute l'Alliance
atlantique, ainsi que leur engagement envers cette alliance, si
effectivement ils parlent sérieusement", a ajouté le ministre américain
avant de regretter une fois de plus la "direction" prise par Ankara qui
paraît s'éloigner de l'Otan pour se rapprocher de la Russie.
Les relations entre les Etats-Unis et la Turquie se sont fortement
tendues depuis l'achat par Ankara de systèmes de défense russes S400
malgré l'opposition de Washington qui les considère incompatibles avec
l'armement de l'Otan.
Les tensions se sont exacerbées lorsque la Turquie a lancé en octobre,
contre la volonté de Washington, une incursion militaire dans le
nord-est de la Syrie contre les alliés kurdes des Etats-Unis dans la
lutte contre le groupe Etat islamique (EI).
Le Congrès américain vient d'approuver une loi de financement militaire
des Etats-Unis pour l'exercice 2020 dans laquelle ils ont introduit
l'obligation d'imposer des sanctions économiques à Ankara pour répondre
à l'achat des S400 russes. (AFP, 17 décembre
2019)
Erdogan
menace de fermer deux
bases stratégiques américaines
Le président Recep Tayyip Erdogan a menacé dimanche de fermer, "si
nécessaire", deux bases militaires stratégiques utilisées par les
Etats-Unis en Turquie, sur fond de tensions croissantes entre Ankara et
Washington.
"Si cela est nécessaire, nous pourrons fermer Incirlik et nous pourrons
fermer Kürecik", les noms de ces deux bases, a déclaré M. Erdogan lors
d'un entretien accordé à la chaîne de télévision progouvernementale A
Haber.
La fermeture de ces bases est quasi systématiquement évoquée en Turquie
à chaque pic de tensions diplomatiques entre Ankara et Washington.
Située dans le sud de la Turquie, la base aérienne d'Incirlik est
utilisée par l'aviation américaine dans le cadre de la lutte contre le
groupe Etat islamique en Syrie. La base de Kürecik, dans le sud-est du
pays, accueille une importante station radar de l'Otan.
Cette semaine, le chef de la diplomatie turque avait déjà évoqué le
statut de ces deux installations, indiquant que leur fermeture pourrait
être "mise sur la table" en réaction à d'éventuelles sanctions
américaines contre la Turquie.
La Turquie est en effet exposée à des mesures punitives de Washington
pour avoir acheté des systèmes de défense russe S-400, en dépit des
mises en garde américaines.
Outre cette question, les relations entre la Turquie et les Etats-Unis,
alliés au sein de l'Otan, se sont dégradées ces derniers mois en raison
d'une offensive lancée par Ankara en Syrie contre une milice kurde
soutenue par Washington.
Mercredi, la commission des Affaires étrangères du Sénat américain a
adopté une proposition de loi soutenue par les démocrates comme par les
républicains qui prévoit des sanctions draconiennes contre la Turquie
et ses dirigeants en lien avec les S-400 et l'offensive en Syrie.
Autre élément de crispation, le vote par le Sénat américain d'une
résolution reconnaissant le génocide arménien par les Ottomans, que nie
Ankara, a suscité la colère du gouvernement turc qui a estimé que cette
mesure mettait "en péril l'avenir des relations bilatérales". (AFP, 15 décembre
2019)
Maintien en détention d'un employé du consulat
américain
Un tribunal turc a rejeté mercredi la demande de remise en liberté d'un
employé turc du consulat américain à Istanbul, écroué depuis 2017 dans
le cadre d'un procès pour espionnage qui alimente les tensions entre
Ankara et Washington.
La cour a décidé de maintenir Metin Topuz en détention provisoire et
ajourné son procès au 10 mars, a indiqué l'un de ses avocats, Me Halit
Akalp, aux journalistes présents au tribunal.
M. Topuz, chargé au consulat américain de faire la liaison entre les
autorités américaines et la brigade de lutte contre le trafic des
stupéfiants de la police turque, a été arrêté en octobre 2017 et
maintenu depuis en détention provisoire.
Accusé par les autorités turques d'"espionnage" et de "tentative de
renversement du gouvernement", il risque la prison à vie.
Lors de l'audience mercredi, M. Topuz a rejeté avec force ces
accusations. "Il n'y a pas la moindre preuve susceptible de convaincre
une personne rationnelle que j'ai tenté de renverser la République de
Turquie", a-t-il dit, selon une journaliste de l'AFP au tribunal.
"J'ignore ce que mes avocats et moi pouvons faire de plus pour prouver
mon innocence", a-t-il dit, ajoutant: "je demande la fin de mon
incarcération, je veux que ma liberté et ma vie me soient rendues".
Les autorités turques accusent notamment M. Topuz d'être lié au
mouvement du prédicateur Fethullah Gülen qu'elles qualifient de "groupe
terroriste". M. Gülen est présenté par la Turquie comme le cerveau
d'une tentative de coup d'Etat en 2016, ce qu'il nie.
M. Topuz affirme que les contacts qu'il a pu avoir avec des personnes
que les autorités turques présentent comme des partisans de M. Gülen
s'inscrivaient dans le cadre de son travail et qu'il ne faisait
qu'"obéir aux ordres" de ses supérieurs au consulat.
L'arrestation de M. Topuz et de plusieurs autres Turcs travaillant pour
les représentations diplomatiques américaines en Turquie ces dernières
années ont fortement tendu les relations entre Ankara et Washington. (AFP, 11 décembre
2019)
US Congress Agrees on Defense
Bill Calling for Sanctions Against Turkey
The US House of Representatives has reached an agreement on a defense
bill setting policy for the Department of Defense.
The National Defense Authorization Act (NDAA) calls for sanctions on
Turkey over its procurement of the S-400 air defense systems from
Russia and a "tough response" to North Korea's development of nuclear
weapons.
The 738-billion-dollar bill also includes measures to compete with
Russia and China and the creation of a "space military force."
The bill prohibits the transfer of F-35 joint strike fighter planes to
Turkey. Washington removed Turkey from the F-35 program in July over
the purchase of the S-400s. President Recep Tayyip Erdoğan, opposing
the decision, repeatedly said that Turkey is not a customer, but a
producer of the jets.
US President Donald Trump supported Turkey after a meeting with Erdoğan
at the G20 summit in late June, criticizing the previous administration
for refusing to sell Patriot air defense systems to Turkey, which led
it to buy the S-400s.
The NDAA says the President should impose sanctions on Turkey over the
S-400 purchase.
Turkey signed a contract with Russia in April 2017 to acquire the S-400
anti-missile systems. The first batch of the systems was delivered to
Turkey in July. (BIA,
10 December 2019)
NATO
Summit did not submit to Erdogan’s blackmail
In the wake
of
the North Atlantic Treaty Organization (NATO) Leaders Summit held in
the UK on December 3-4, the final declaration of the summit, the London
Declaration, was released today (December 4).
Putting an
emphasis on unity, the declaration issued by the Heads of State and
Government participating in the summit has underlined that "terrorism
in all its forms and manifestations remains a persistent threat to us
all."
Holding a
press
conference, NATO Secretary General Jens Stoltenberg has stated that
there have been differences of opinion since the organization was
established and added, "World is changing, so will the NATO."
Before the
summit started, President of France Emmanuel Macron referred to NATO as
"brain dead", which caused controversy during the summit.
The third
article of the London declaration has also addressed Russia:
"We, as an
Alliance, are facing distinct threats and challenges emanating from all
strategic directions. Russia's aggressive actions constitute a
threat
to Euro-Atlantic security; terrorism in all its forms and
manifestations remains a persistent threat to us all.
"State and
non-state actors challenge the rules-based international order.
Instability beyond our borders is also contributing to irregular
migration. We face cyber and hybrid threats."
NATO
Secretary
General Jens Stoltenberg, on the other hand, has stated, "It has been
agreed that communication channels to Russia will remain open. We have
decided to continue with our effective disarmament efforts."
NATO's
defense budget will be increased
The London
Declaration has also indicated, "We recognise that China's growing
influence and international policies present both opportunities and
challenges that we need to address together as an Alliance."
"Non-US
defence
expenditure has grown for five consecutive years; over 130 billion US
dollars more is being invested in defence."
US
President
Donald Trump has long been criticizing European countries, especially
Germany, regarding the budget of the organization.
While the
US meets 22 percent of the NATO's central budget, the US and Germany
are expected to cover 16 percent as of 2021.
Kremlin:
NATO's spending plans confirm our fears
Kremlin
Spokesperson Dmitry Peskov also made a statement about the defense
budget plans of the NATO earlier today.
As reported
by
Reuters, Peskov said that NATO's plans to increase its defense spending
showed Moscow was right to be concerned over "the military alliance's
eastward expansion and policy of trying to contain Russia."
'We agree
to ensure security of communication'
Stoltenberg
has
also stated, "Today, leaders committed to ensuring the security of our
telecommunications infrastructure - including 5G. We agreed to rely
only on secure and resilient systems. Allies further recognised the
unprecedented progress we are making to achieve fairer burden-sharing.
"In fact,
European Allies and Canada have added 130 billion US dollars. And by
the end of 2024, that figure will rise to 400 billion US dollars.
"Leaders
also
took a range of other decisions on other important issues for our
Alliance; to enhance the protection of our energy infrastructure, on
how to ensure our technological edge in the face of emerging and
disruptive technologies and to step up our response to hybrid threats."
Meeting on
Syria before the summit
Before the
summit began on December 3, a joint meeting on Syria was held by the
leaders of France, Germany, the UK and Turkey.
While
Turkey
was represented in the meeting by President and ruling Justice and
Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan, it was reported
that in addition to Syria, the developments in the region, especially
in Libya, were discussed by the leaders.
In the wake
of
the North Atlantic Treaty Organization (NATO) Leaders Summit held in
the UK on December 3-4, the final declaration of the summit, the London
Declaration, was released today (December 4).
Putting an
emphasis on unity, the declaration issued by the Heads of State and
Government participating in the summit has underlined that "terrorism
in all its forms and manifestations remains a persistent threat to us
all."
Holding a
press
conference, NATO Secretary General Jens Stoltenberg has stated that
there have been differences of opinion since the organization was
established and added, "World is changing, so will the NATO."
Before the
summit started, President of France Emmanuel Macron referred to NATO as
"brain dead", which caused controversy during the summit. (BIA, 4
December 2019)
Les
70 ans de l'Otan assombris par les dissensions et
la colère de Trump
Entre des dissensions exposées au grand jour et un Trump vexé par un
Trudeau "hypocrite", le 70e anniversaire de l'Otan mercredi a ressemblé
à un rendez-vous manqué malgré la volonté de cohésion de ses membres
face aux défis émergeant trois décennies après la fin de la Guerre
froide.
Défis posés par le terrorisme, la Chine et la Russie, intervention
turque en Syrie lancée sans concertation avec les alliés, insistance
américaine à faire payer davantage les autres alliés: les sujets
difficiles ne manquaient pas pour la réunion organisée sur un golf de
luxe à Watford, dans la banlieue de Londres.
Au final, c'est une vidéo dans laquelle le Premier ministre canadien
Justin Trudeau semble se moquer avec Emmanuel Macron de Donald Trump
lors de la réception donnée mardi soir à Buckingham Palace qui a
déclenché l'ire américaine.
- L'"hypocrite" Trudeau -
"Il est hypocrite", a lâché le milliardaire républicain, qui avait déjà
eu des échanges difficiles avec M. Trudeau après le G7 de 2018.
Contrarié, il a annulé sa conférence de presse finale, mais il a tenté
de faire bonne figure. Il s'est ainsi dit très content de sa saillie.
"C'était drôle quand j'ai dit que ce type était hypocrite", a-t-il
lancé. Et il a lâché une pique contre Emmanuel Macron dont le jugement
sur l'Otan en état de "mort cérébrale" a fâché tout le monde à l'Otan.
Le président Macron "s'est beaucoup rétracté au cours de notre tête à
tête" mardi à Londres, a-t-il assuré à l'issue de son entretien avec
l'Italien Giuseppe Conte.
Donald Trump avait ouvert les hostilités dès sa première intervention
mardi en qualifiant de "très insultants" les propos d'Emmanuel Macron.
Arrivant à Watford mardi matin, le président français a répété les
"assumer totalement". "Ils ont permis de soulever un débat qui était
indispensable", a-t-il insisté.
L'Organisation née en 1949 se trouve confrontée à des défis
considérables 30 ans après la chute du mur de Berlin.
Dans sa déclaration finale adoptée mercredi, l'Alliance reconnaît pour
la première fois "l'influence croissante et les politiques
internationales de la Chine comme des opportunités et des défis,
auxquels nous devons répondre ensemble en tant qu'Alliance".
Elle dénonce par ailleurs les actions agressives de la Russie et
avertit qu'elle restera "une alliance nucléaire aussi longtemps qu'il y
aura des armes nucléaires".
Angela Merkel a jugé la réunion "très constructive" malgré les
dissensions: "Nous avons convenu aujourd'hui que le terrorisme est le
principal ennemi".
- Affrontement sur le terrorisme -
Le sujet a été un des points durs du sommet. Sa définition a opposé
durement Emmanuel Macron et le président turc Recep Tayyip Erdogan qui
demandait à l'Alliance de considérer comme des terroristes les
combattants kurdes alliés à la coalition internationale constituée pour
combattre le groupe Etat islamique en Syrie.
Emmanuel Macron a affirmé ne "pas voir de consensus possible" avec la
Turquie sur la définition du terrorisme.
"Il est clair que nous ne sommes pas d'accord pour classer comme groupe
terroriste les forces des Unités de protection du peuple (YPG). Nous
combattons le PKK et tous ceux qui mènent des activités terroristes
contre la Turquie, mais nous ne faisons pas ce raccourci ou cette
agrégation que la Turquie souhaite entre ces différents groupes
politiques et ou militaires. Il y a un désaccord et il n'est pas levé",
a expliqué le président français au cours de sa conférence de presse.
Mais les deux dirigeants ont approuvé la déclaration finale. Le texte
condamne le terrorisme "sous toutes ses formes et dans toutes ses
manifestations" et le considère comme "une menace persistante pour nous
tous", a expliqué le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg.
Le président Erdogan a également levé son opposition à l'adoption des
nouveaux plans de défense pour les Etats Baltes et la Pologne.
Jens Stoltenberg a reconnu que des désaccords se sont exprimés au cours
du sommet. "Cela serait très étrange autrement", a-t-il souligné.
"Mais nous avons toujours réussi à les surmonter et à nous unir autour
de notre objectif clé qui est de nous défendre les uns les autres",
a-t-il assuré.
"Les désaccords attireront toujours plus l'attention que lorsque nous
sommes d'accord", a-t-il conclu.
Jens Stoltenberg s'est vu confier une mission de réflexion sur les
missions de l'Otan à l'issue de la réunion et il devra rendre son
rapport pour le prochain sommet en 2021. Une petite victoire contre les
Français qui préconisaient de confier cette réflexion à "un groupe de
personnalités politiques indépendantes" . (AFP, 4 décembre
2019)
Trump a rencontré
Erdogan en tête à tête au sommet de l'Otan
Donald Trump a rencontré son homologue turc Recep Tayyip Erdogan en
tête à tête mercredi en marge du sommet du 70e anniversaire de l'Otan
pour évoquer les vives tensions provoquées au sein de l'Alliance par
l'intervention turque au nord de la Syrie.
Non annoncée, la rencontre intervient trois semaines après une visite
du président turc à Washington pendant laquelle le milliardaire
républicain s'était dit "un grand fan" de M. Erdogan.
Elle a été "très productive", a précisé le porte-parole de la
présidence turque sur Twitter.
La Maison Blanche a confirmé l'entretien, pendant lequel a été évoquée
notamment "l'importance que la Turquie remplisse ses engagements
vis-à-vis de l'alliance".
Déjà dans le collimateur pour avoir acheté des systèmes de défense
antimissile russe S-400, la Turquie a été critiquée au sein de l'Otan
pour avoir lancé sans concertation une intervention contre les forces
kurdes du nord de la Syrie.
Les tensions sont montées au point de tourner à l'incident diplomatique
la semaine dernière quand M. Erdogan a jugé Emmanuel Macron en "mort
cérébrale".
Avant le sommet de l'Otan, le président français est revenu à la
charge, accusant Ankara de "parfois travailler avec des intermédiaires"
du groupe jihadiste Etat islamique et estimé que les deux pays
n'avaient "pas la même définition" du terrorisme.
Une rencontre mardi entre les présidents français et turc avec Angela
Merkel et Boris Johnson n'avait pas permis de lever "toutes les
ambiguïtés" ni d'obtenir les "clarifications" souhaitées", avait estimé
le chef de l'Etat français.
Face à ces critiques, la Turquie avait menacé de bloquer l'adoption des
nouveaux plans de défense pour les Etats Baltes et la Pologne, voire de
la déclaration commune, finalement approuvée. (AFP, 4 décembre
2019)
Otan: trois
agents perturbateurs menacent le sommet du 70e anniversaire
Tout a été mis en oeuvre pour faire du sommet du 70e anniversaire de
l'Otan mercredi à Londres un grand moment d'unité entre les Alliés,
mais trois fauteurs de troubles, Donald Trump, Emmanuel Macron et Recep
Tayyip Erdogan pourraient gâcher la fête.
"Le sommet devrait être assez consensuel, et se conclure avec
l'adoption d'une déclaration brève, mais avec de la substance. Cela
dit, trois facteurs vont peser sur son déroulement: le comportement de
Trump, celui de Macron et celui d'Erdogan", avertit le représentant
d'un Etat membre.
"Il y a maintenant trois perturbateurs au sein de l'Otan", renchérit
Tomas Valasek, ancien ambassadeur de Slovaquie à l'Otan et membre du
Carnegie Europe, un centre de réflexion stratégique.
Les organisateurs ont choisi le Grove, un hôtel de luxe sur un des plus
prestigieux golfs du Royaume-Uni à Watford, à 45 minutes du centre de
Londres, pour héberger les dirigeants et le sommet. Une soirée aura été
organisée la veille à Buckingham Palace pour donner un peu de solennité
à l'événement.
Mais l'ambiance est à l'orage depuis la charge du président français.
Emmanuel Macron a jugé l'Otan en état de "mort cérébrale" après
l'offensive lancée par le président turc dans le nord-est de la Syrie
sans aucune concertation avec les alliés, mais avec l'assentiment du
président américain.
Le président turc n'a pas apprécié la critique et a retourné le
compliment à Emmanuel Macron qu'il a jugé vendredi en état de "mort
cérébrale". La réunion sur la Syrie prévue mardi à Londres entre les
deux dirigeants avec Angela Merkel et le Premier britannique Boris
Johnson pour médiateurs s'annonce tendue.
- Macron assume -
Le président français "assume totalement" sa critique. Il l'a dit au
secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg jeudi à Paris. Emmanuel
Macron a en outre déploré que les deux derniers sommets aient été
"uniquement consacrés à savoir comment on pouvait alléger le coût
financier pour les États-Unis".
Pendant ce temps, "des questions stratégiques sur la paix en Europe, la
relation avec la Russie, le sujet de la Turquie ou qui est l'ennemi?
(de l'Otan) n'ont pas été résolues", a-t-il lancé.
La France a demandé une réflexion sur ces sujets et un mandat pourrait
être confié à Jens Stoltenberg.
Allié ombrageux, la France refuse toute leçon sur la solidarité car
"elle contribue à la sécurité transatlantique par son budget de
défense, sa dissuasion nucléaire et ses opérations", a insisté son
ministre des Affaire étrangères Jean-Yves le Drian.
Ses militaires sont engagés sur plusieurs théâtres et treize
d'entre-eux viennent de trouver la mort dans une action de combat
contre un groupe de jihadistes au Mali.
"Mais avec Trump, on ne sait jamais", a averti un diplomate allié.
Le président américain a fait du partage du fardeau des dépenses de
défense son unique sujet de discussion lorsqu'il se rend à l'Otan, une
alliance qu'il a jugée obsolète. Il avait publiquement pris à partie la
chancelière Angela Merkel en 2018 en lui reprochant de ne pas payer
assez pour la défense collective et de contribuer à l'effort de
réarmement de la Russie avec ses achats de gaz.
Jens Stoltenberg a cherché à déminer la réunion. Il va insister auprès
de Donald Trump sur le fait que les Européens et le Canada ont dépensé
130 milliards de dollars depuis son arrivée à la Maison Blanche en 2016
et ne cessent d'augmenter leurs budgets militaires.
Un accord a par ailleurs été trouvé pour réduire la contribution
américaine au budget de fonctionnement de l'Alliance et la firme Boeing
vient de se voir attribuer un contrat d'1 milliard de dollars pour
moderniser la flotte d'AWACS de l'Otan.
Toutes ces annonces sont censées satisfaire le président américain. (AFP, 29 novembre
2019)
Otan: Erdogan s'en prend à
Macron qu'il juge "en état de mort cérébrale"
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'en est violemment pris
vendredi à son homologue français Emmanuel Macron qu'il a jugé en "état
de mort cérébrale", accentuant les tensions à une semaine d'un sommet
crucial de l'Otan.
Reprenant les déclarations de M. Macron qui avait jugé l'Otan en état
de "mort cérébrale", M. Erdogan a déclaré: "Je m'adresse depuis la
Turquie au président français Emmanuel Macron, et je le redirai à
l'Otan. Fais d'abord examiner ta propre mort cérébrale".
"Ces déclarations ne siéent qu'à ceux dans ton genre qui sont en état
de mort cérébrale", a insisté le président turc lors d'un discours à
Istanbul.
Ces propos véhéments interviennent après des critiques émises jeudi
par M. Macron au sujet de l'offensive lancée le mois dernier par la
Turquie en Syrie contre une milice kurde appuyée par les pays
occidentaux.
Les remarques de M. Erdogan renforcent les tensions entre la Turquie et
l'Otan, dont Ankara est membre, avant un sommet crucial de l'Alliance à
Londres la semaine prochaine.
MM. Erdogan et Macron, ainsi que la chancelière allemande Angela Merkel
et le Premier ministre britannique Boris Johnson doivent en outre se
réunir en marge de ce sommet pour discuter de la Syrie.
Le mois dernier, Ankara a lancé une incursion dans le nord-est de ce
pays visant la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG),
qualifiée par la Turquie de "terroriste".
Mais les pays occidentaux ont critiqué cette opération et M. Macron a
déclaré dans un entretien à l'hebdomadaire The Economist début novembre
que cette offensive unilatérale faisait partie des symptômes indiquant
que l'Otan était en état de "mort cérébrale".
Les critiques particulièrement vives de la France ont suscité l'ire des
dirigeants turcs, qui accusent Paris d'ignorer les préoccupations
sécuritaires de la Turquie liées à la Syrie frontalière.
"Qu'as-tu à faire en Syrie, toi ? Moi, j'ai le droit d'y entrer pour
lutter contre le terrorisme. Mais toi, qu'as-tu à y faire ?", a lancé
M. Erdogan.
"Personne ne fait attention à toi. Tu as encore un côté amateur,
commence par remédier à cela", a lancé M. Erdogan à l'endroit de M.
Macron. "Lorsqu'il s'agit de fanfaronner, tu sais très bien le faire.
Mais lorsqu'il s'agit de verser à l'Otan l'argent que tu lui dois,
c'est autre chose".
"Il est tellement inexpérimenté ! Il ne sait pas ce qu'est la lutte
antiterroriste, c'est pour cela que les gilets jaunes ont envahi la
France", a-t-il encore dit.
Après que M. Macron eut estimé jeudi que l'offensive turque mettait "en
péril l'action de la coalition contre Daech", le chef de la diplomatie
turque avait accusé le président français de "parrainer les
terroristes" en Syrie. (AFP, 29 novembre
2019)
Relations
régionales / Regional Relations
La Turquie s'apprête à envoyer
des troupes en Libye
Le président Recep Tayyip Erdogan a ouvert jeudi la voie à une
intervention militaire turque directe en Libye en annonçant le prochain
vote au Parlement sur l'envoi de troupes pour soutenir le gouvernement
de Tripoli face à l'homme fort de l'est libyen Khalifa Haftar.
Un déploiement de soldats turcs sur le terrain est susceptible
d'aggraver le conflit fratricide, alimenté par des puissances
régionales rivales, qui déchire le pays depuis la chute du régime de
Mouammer Kadhafi en 2011.
Pour justifier une telle intervention, la Turquie fait valoir que le
gouvernement d'union nationale libyen (GNA), qu'il soutient
militairement, est reconnu par l'ONU alors que le maréchal Haftar n'a
aucune légitimité internationale bien qu'il bénéficie de l'aide de
certains pays.
Le maintien du GNA est d'autant plus crucial pour la Turquie qu'elle
vient de signer avec lui un accord de délimitation maritime qui permet
à Ankara de faire valoir des droits sur des vastes zones en
Méditerranée orientale riches en hydrocarbures, au grand dam de la
Grèce, de l'Egypte, de Chypre et d'Israël.
"Nous allons présenter la motion pour l'envoi de soldats en Libye dès
la reprise des travaux du Parlement", le 7 janvier, a déclaré M.
Erdogan lors d'un discours à Ankara.
"Si Dieu le veut, nous pourrons la faire adopter le 8 ou le 9 janvier
et répondre ainsi favorablement à l'invitation du gouvernement libyen
légitime", de l'aider militairement, a ajouté M. Erdogan.
"Nous soutiendrons par tous les moyens le gouvernement de Tripoli, qui
résiste contre un général putschiste soutenu par des pays arabes et
européens", a-t-il poursuivi, se référant au maréchal Haftar.
Le Parlement turc a déjà approuvé samedi un accord de coopération
militaire et sécuritaire signé avec le GNA le 27 novembre lors d'une
visite à Istanbul de son chef Fayez al-Sarraj.
Cet accord est entré en vigueur jeudi après sa publication par le
journal officiel.
- "Un chef de guerre" -
L'accord permet aux deux parties d'envoyer dans l'un et l'autre pays du
personnel militaire et policier pour des missions d'entraînement et
d'éducation, ont indiqué des responsables turcs.
Pour obtenir l'autorisation de déployer des forces combattantes en
Libye, le gouvernement turc doit faire approuver par le parlement un
mandat séparé, comme il le fait tous les ans pour envoyer des
militaires en Irak et en Syrie.
Ankara avait également signé lors de la visite de M. Sarraj l'accord de
délimitation maritime qu'il entend mettre à profit pour s'imposer comme
acteur incontournable dans l'exploitation des hydrocarbures en
Méditerranée orientale.
"L'objectif de l'accord signé avec la Libye n'est pas d'entraver les
droits de quiconque en Méditerranée, au contraire, c'est d'empêcher que
nos droits le soient", a affirmé M. Erdogan jeudi.
Le maréchal Haftar est soutenu par l'Arabie saoudite, l'Egypte et les
Emirats arabes unis, tous étant des rivaux régionaux de la Turquie et
d'un autre allié du GNA, le Qatar.
"Ils soutiennent un chef de guerre. Quant à nous, nous répondons à
l'invitation du gouvernement libyen légitime, telle est notre
différence", a affirmé M. Erdogan.
M. Erdogan affirme que les forces de Haftar bénéficient aussi du
soutien d'une compagnie de sécurité russe, donnant du crédit à des
informations de presse, démenties par Moscou, sur la présence de
mercenaires russes en Libye.
Interrogé sur les projets d'Ankara d'envoyer des troupes en Libye, le
porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a estimé jeudi qu'il était "peu
probable que l'ingérence des pays tiers dans cette situation puisse
contribuer au règlement".
"Mais toute tentative des pays tiers de contribuer directement à régler
le problème et d'aider les parties du conflit à trouver une solution
est toujours la bienvenue", a-t-il ajouté.
Selon le think tank Edam, basé à Istanbul, un déploiement militaire
turc sur le terrain devrait consister de "forces spéciales" et des
"personnels de combats hautement qualifiés" ainsi que des officiers de
renseignement et de liaison.
"Depuis 2016, les forces armées turques ont acquis une expérience
considérable pour ce genre de mission grâce aux opérations en Syrie",
affirme Edam dans une note d'analyse. (AFP, 26 décembre
2019)
La
Libye au centre d'une visite surprise d'Erdogan à
Tunis
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a effectué mercredi une visite
surprise à Tunis, où il a évoqué avec son homologue tunisien le conflit
en Libye et les tensions régionales suscitées par un renforcement de la
coopération entre Ankara et le gouvernement libyen d'union.
M. Erdogan, qui a rencontré pour la première fois le président Kais
Saied, entré en fonctions le 23 octobre, a déclaré lors d'une
conférence de presse avoir évoqué la coopération avec la Tunisie pour
aider à un règlement du conflit libyen.
"Nous avons discuté des moyens de coopérer pour parvenir à un
cessez-le-feu en Libye dans le cadre de la relance du processus
politique", a dit le président turc, dont le pays appuie militairement
le gouvernement d'union (GNA), reconnu par l'ONU.
"L'impact des développements négatifs en Libye ne se limite pas à ce
pays mais touche aussi les pays voisins, en tête desquels la Tunisie",
a ajouté M. Erdogan.
La Tunisie partage une longue frontière avec ce pays plongé dans le
chaos et accueille des milliers de Libyens depuis la révolte ayant
conduit à la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.
La Libye est déchirée entre deux pouvoirs rivaux: le GNA, basé à
Tripoli (ouest), et dans l'est un pouvoir incarné par le général
Khalifa Haftar, qui a lancé début avril une offensive pour conquérir la
capitale.
Celui-ci est soutenu par l'Arabie saoudite, l'Egypte et les Emirats
arabes unis, des pays avec lesquels la Turquie entretient des relations
parfois tendues.
M. Erdogan a par ailleurs appelé la Tunisie, mais aussi le Qatar et
l'Algérie à participer à la conférence internationale sur la Libye que
doit organiser l'ONU début 2020 à Berlin.
De son côté, Kais Saied a souligné "la complexité accrue" de la crise
libyenne, et évoqué "le soutien du président Erdogan à une initiative
tunisienne sur la Libye.
Annoncée lundi par M. Saied dans un communiqué, cette initiative
appelle "tous les Libyens à s'asseoir à la table des négociations pour
parvenir à une formule de sortie de crise".
- Soutien militaire "si nécessaire" -
La Turquie a été critiquée pour avoir conclu le mois dernier un accord
militaire avec le GNA, ainsi qu'un accord maritime, également en
novembre. Ce dernier accord
vise à étendre les frontières maritimes de la Turquie et a notamment
été dénoncé par la Grèce.
Sur la Libye, commentant les informations faisant état de la présence
de mercenaires soudanais et russes aux côtés des forces pro-Haftar, M.
Erdogan a déclaré: "Je me demande ce qu'ils font en Libye et à quel
titre ces 5.000 Soudanais et ces 2.000 autres de la compagnie russe
Wagner s'y trouvent. Qu'ont-ils à faire sur place et quelles sont leurs
connexions?"
"Si la Turquie est invitée (à envoyer des troupes en Libye), nous
accepterons l'invitation car nous au moins nous avons un accord" avec
le GNA, a prévenu M. Erdogan.
Dimanche, le président turc avait déjà déclaré que son pays
augmenterait son soutien militaire à Tripoli si nécessaire, et sous
toutes ses formes.
"Nous évaluerons tous les types de soutien militaire, y compris au sol,
sur mer et dans les airs si nécessaire", avait dit le dirigeant turc. (AFP, 25 décembre
2019)
La Turquie appelle la Russie à un nouveau
cessez-le-feu à Idleb
La Turquie est en pourparlers avec la Russie pour essayer d'obtenir un
nouveau cessez-le-feu dans la province rebelle syrienne d'Idleb, a
annoncé mardi le porte-parole de la présidence turque.
"Nous suivons de près le processus en vue de mettre fin aux
bombardements. Ces bombardements doivent cesser immédiatement à la
faveur d'un nouveau cessez-le-feu. C'est notre principale attente de la
partie russe", a déclaré le porte-parole, Ibrahim Kalin, au cours d'une
conférence de presse à Ankara.
L'armée turque est déployée dans douze postes d'observation dans la
région d'Idleb en vertu d'un accord conclu en septembre 2018 entre
Moscou, un allié du régime syrien, et Ankara, qui parraine les
rebelles, pour éviter une offensive du gouvernement de Damas contre la
région.
L'accord prévoyait la mise en place d'une "zone démilitarisée", de 15 à
20 kilomètres de large, pour séparer les zones gouvernementales des
territoires rebelles et jihadistes, dans la province d'Idleb, mais
aussi les régions voisines d'Alep, de Hama et de Lattaquié.
L'accord a offert un peu de répit à l'ultime grand bastion rebelle et
jihadiste de Syrie, dominé par Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche
d'Al-Qaïda) et où vivent trois millions de personnes, mais il vacille
depuis plusieurs mois.
Malgré un cessez-le-feu annoncé fin août par Moscou, les raids aériens
du régime syrien aidé par les forces russes se sont en effet
intensifiés ces dernières semaines et plus de 280 civils ont péri
depuis cette date.
"Nous nous attendons à ce que (la Russie) déploie des efforts auprès du
régime (syrien) dans les prochaines 24 heures pour faire cesser les
attaques à Idleb", a ajouté M. Kalin.
Une délégation turque dirigée par le vice-ministre des Affaires
étrangères a eu lundi à Moscou des discussions avec des responsables
russes axées sur la situation en Syrie et en Libye.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a averti dimanche l'Europe que
son pays ne pouvait faire face à lui seul à un nouvel afflux de Syriens
fuyant l'intensification des bombardements dans la province d'Idleb,
une des dernières régions en Syrie qui échappent au contrôle du régime.
(AFP,
24 décembre
2019)
Les
forces du maréchal Haftar
disent avoir arraisonné un cargo turc
Les forces du maréchal Khalifa Haftar ont annoncé samedi soir avoir
arraisonné un cargo turc battant pavillon de la Grenade, au large de
l'est de la Libye, pour le fouiller, selon elles.
Cette annonce coïncide avec l'approbation par le parlement turc d'un
accord de coopération militaire et sécuritaire avec le gouvernement
libyen d'union nationale (GNA) dont le siège est à Tripoli, qui fait
face depuis avril à une offensive du maréchal Haftar contre la capitale.
Le navire turc a été conduit au port de Ras al-Helal, près de
Derna
(est) "pour le fouiller et vérifier sa cargaison", a expliqué Ahmad
al-Mesmari, le porte-parole des forces de Haftar dans un bref
communiqué.
Sur sa page Facebook, le porte-parole a publié une vidéo montrant
l'interception du navire et des copies des passeports des trois membres
de l'équipage, tous turcs.
Le GNA, reconnu par l'ONU, a annoncé jeudi la "mise en oeuvre" de
l'accord de coopération militaire signé fin novembre avec la Turquie,
ouvrant la voie à une intervention plus directe d'Ankara en Libye.
La Turquie soutient déjà le GNA dans sa guerre contre les troupes du
maréchal Haftar, l'homme fort de l'est libyen, qui tente de puis le 4
avril de s'emparer de la capitale libyenne.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, est allé jusqu'à promettre le
10 décembre l'envoi de troupes pour soutenir le GNA de Fayez al-Sarraj
si ce dernier le demande, aux termes de l'accord signé entre les deux
parties, exacerbant davantage les tensions dans la région.
Les forces du maréchal Haftar sont appuyées notamment par les Emirats
arabes unis et l'Egypte, deux rivaux régionaux d'Ankara.
Le maréchal Haftar avait déjà menacé fin juin de s'en prendre aux
intérêts turcs en Libye, accusant Ankara de soutenir militairement ses
rivaux. (AFP,
21 décembre
2019)
Erdogan
reçoit le dirigeant libyen, en pleines
tensions en Méditerranée
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a reçu dimanche, pour la
deuxième fois en moins d'un mois, le dirigeant du Gouvernement libyen
d'union nationale (GNA) Fayez al-Sarraj, quelques jours après avoir
évoqué l'envoi de troupes en Libye pour le soutenir.
Cette rencontre à huis clos, qui ne figurait pas sur l'agenda public du
chef de l'Etat turc, s'est déroulée au palais de Dolmabahçe, situé sur
la rive européenne d'Istanbul, a annoncé la présidence turque, sans
autre précision.
Lors d'une précédente rencontre, le 27 novembre à Istanbul, les deux
hommes avaient signé un accord de délimitation maritime controversé et
un accord de coopération sécuritaire autorisant l'envoi d'une
éventuelle aide militaire turque.
Ce dernier texte a été introduit samedi soir au Parlement turc pour
être débattu et ratifié.
Sans attendre, M. Erdogan a déclaré mardi que la Turquie était prête à
déployer des troupes en Libye pour soutenir le GNA si celui-ci, qui
fait face à un assaut des forces rivales du maréchal Khalifa Haftar, en
faisait la demande.
Interrogé à ce sujet dimanche lors d'un entretien à la chaîne de
télévision A Haber, M. Erdogan s'est contenté de dire que "la Turquie
décidera seule quelle initiative prendre" en cas de demande d'envoi de
troupes de la Libye.
"J'ai déjà dit que nous étions prêts à apporter toute sorte d'aide à la
Libye", a-t-il ajouté.
Signe de rapprochement entre les deux pays, Ankara a annoncé samedi que
les Libyens âgés de moins de 16 ans ou de plus de 55 ans pourraient
désormais se rendre en Turquie sans visa.
La Libye est en proie à un conflit entre le GNA, reconnu par les
Nations unies et appuyé par la Turquie et le Qatar, et le maréchal
Haftar, homme fort de l'Est libyen soutenu par l'Egypte et les Emirats
arabes unis, deux rivaux régionaux d'Ankara.
Les forces de M. Haftar, qui mènent depuis avril une offensive contre
Tripoli, ont annoncé jeudi une nouvelle "bataille décisive" pour
s'emparer de la capitale.
L'accord maritime conclu fin novembre entre la Turquie et la Libye a
été vivement condamné par plusieurs pays, dont la Grèce et Chypre, car
il permet à Ankara de revendiquer des droits sur de vastes zones en
Méditerranée orientale riches en hydrocarbures.
Après la signature de cet accord, le gouvernement turc a prévenu qu'il
empêcherait toute exploration d'hydrocarbures sans son autorisation.
Dans ce contexte tendu, la Turquie avait indiqué samedi qu'elle allait
stationner des drones sur un aéroport situé dans la partie nord de
Chypre, qu'Ankara occupe depuis son invasion en 1974. (AFP, 15 décembre
2019)
La Turquie joue la carte
libyenne face à ses rivaux régionaux
En signant des accords militaire et maritime avec le gouvernement de
Tripoli, la Turquie cherche à damer le pion à ses rivaux régionaux en
Libye mais aussi en Méditerranée orientale riche en hydrocarbures,
selon des analystes.
Les deux accords ont été signés le 27 novembre lors d'une visite du
chef du Gouvernement libyen d'union nationale (GNA) Fayez al-Sarraj à
Istanbul où il avait été reçu par le président turc Recep Tayyip
Erdogan, son principal soutien face à l'homme fort de l'Est libyen
Khalifa Haftar.
Ankara ne faisait pas de secret de son soutien militaire au
gouvernement de M. Sarraj reconnu par l'ONU, et M. Erdogan a même
affirmé mardi qu'il était prêt à envoyer des troupes en Libye pour
aider le GNA à repousser les assauts des forces du maréchal Haftar, qui
bénéficie de l'appui des Emirats arabes unis et de l'Egypte, deux
adversaires de la Turquie.
Mais c'est surtout l'accord de délimitation maritime qui a suscité une
levée de boucliers, notamment en Grèce, en Egypte et à Chypre, car il
permet à la Turquie de faire valoir des droits sur de vastes zones en
Méditerranée orientale convoitées par ces trois pays.
"Le GNA s'est tourné vers la Turquie en quête de soutien et de
légitimité et comme un moyen de contrecarrer l'influence des acteurs
régionaux qui soutiennent Haftar, à savoir les Emirats et l'Egypte",
note Alison Pargeter, experte de la Libye au Kings College à Londres.
- "Repousser Haftar" -
M. Sarraj, que ses détracteurs accusent de s'appuyer sur un salmigondis
de milices, "a sérieusement besoin de l'aide de la Turquie pour pouvoir
repousser Haftar", ajoute-t-elle.
L'accord maritime est vu par certains analystes comme la riposte
de la Turquie à la création en janvier d'un forum de la Méditerranée
orientale sur le gaz, dont Ankara a été exclu, lors d'une réunion au
Caire de représentants de Chypre, de la Grèce, d'Israël, de l'Egypte,
de l'Italie, de la Jordanie et des territoires palestiniens.
"La Turquie craint d'être mise au pied du mur depuis son flanc oriental
face au projet de gazoduc liant les champs chypriotes aux marchés
européens", décrypte Ege Seckin, analyste au cabinet IHS Markit.
"Les frontières maritimes définies dans l'accord (avec la Libye)
couvrent une zone allant du sud-ouest de la Turquie au nord-est de la
Libye et se chevauchent dont avec la route prévue de ce gazoduc",
ajoute-t-il.
Menacée de sanctions par l'Union européenne pour ses forages illégaux
réalisés au large de Chypre, dont elle occupe la partie nord, la
Turquie entend s'appuyer sur son accord avec la Libye pour mettre fin à
son isolement en Méditerranée orientale et faire valoir des droits sur
l'exploitation des hydrocarbures.
Elle a ainsi mis en garde mercredi contre toute activité d'exploration
d'hydrocarbures "sans autorisation" dans ses eaux territoriales
délimitées par l'accord avec le GNA.
- Eviter "une nouvelle Syrie" -
Mais cet accord risque de tomber à l'eau si le GNA de Sarraj devait
perdre le pouvoir à Tripoli, d'où la détermination d'Ankara à empêcher
un tel scénario.
"Si Haftar remporte la guerre civile en Libye, la Turquie n'aura aucune
autre branche à laquelle s'accrocher en Méditerranée orientale",
explique M. Seckin.
Après avoir essuyé un sérieux revers dans le cadre de son offensive sur
Tripoli lancée en avril, le maréchal Haftar avait ordonné à ses forces
de prendre pour cible les navires et intérêts turcs, d'interdire les
vols depuis et vers la Turquie et d'arrêter les ressortissants turcs en
Libye.
"Haftar n'est qu'un pirate", avait riposté M. Erdogan, qui compare
volontiers le maréchal libyen au président égyptien Abdel Fattah
Al-Sissi, sa bête noire.
M. Erdogan a affirmé mardi que les forces de Haftar bénéficiaient aussi
du soutien d'une compagnie de sécurité russe, donnant du crédit à des
informations de presse, démenties par Moscou, sur la présence de
mercenaires russes en Libye.
Mais il a émis l'espoir que la Libye "ne se transforme pas en nouvelle
Syrie", pays en proie à une guerre civile où Ankara et Moscou
soutiennent des camps opposés tout en oeuvrant ensemble
diplomatiquement pour y mettre fin. (AFP, 12 décembre
2019)
Ankara
s'opposera à toute activité "sans autorisation"
en Méditerranée
orientale
La Turquie a mis en garde mercredi contre toute activité d'exploration
d'hydrocarbures dans ses eaux territoriales "sans autorisation", après
avoir conclu un accord controversé avec la Libye visant à étendre ses
frontières maritimes en Méditerranée orientale.
"Personne ne peut mener ce genre d'activités dans la zone de notre
plateau continental sans notre autorisation. (Si c'est le cas), nous
les en empêcherons, bien entendu", a déclaré le chef de la diplomatie
turque Mevlüt Cavusoglu à la chaîne de télévision A Haber.
La Turquie a conclu fin novembre avec la Libye un accord maritime
controversé qui, affirme Ankara, étend ses frontières maritimes dans
une zone de la Méditerranée orientale où d'importants gisements
d'hydrocarbures ont été découverts ces dernières années.
Cette manoeuvre est dénoncée par plusieurs pays riverains de la
Méditerranée comme "illégale". La Grèce a ainsi appelé mardi les
Nations unies à condamner cet accord qu'elle a qualifié de
"perturbateur" pour la paix et la stabilité dans la région.
Lors de son entretien avec A Haber, le ministre turc de la diplomatie a
brandi une carte montrant selon lui les nouvelles limites du plateau
coinental turc, considérablement élargies aux termes de l'accord conclu
avec le Gouvernement libyen d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU.
M. Cavusoglu a néanmoins assuré que la Turquie était prête à négocier
avec la Grèce. "Nous pouvons nous asseoir autour d'une table et
discuter. Nous ne sommes pas pour les tensions, mais pour la défense de
nos droits découlant du droit international", a-t-il déclaré.
L'accord turco-libyen a fait monter les tensions en Méditerranée
orientale, où les gisements d'hydrocarbures aiguisent l'appétit des
pays riverains, de la Grèce à l'Egypte, en passant par Chypre et
Israël, autant de pays qui ont des relations difficiles avec Ankara.
"Avec cet accord, nous avons augmenté au maximum le territoire sur
lequel nous avons autorité", s'est félicité lundi le président Recep
Tayyip Erdogan, évoquant la possibilité de mener avec la Libye des
activités d'exploration conjointes au large de Chypre. (AFP, 11 décembre
2019)
En
mer Noire, un navire français joue au chat et la
souris avec les Russes
"Alerte menace air sur tribord": à l'horizon, un avion de surveillance
russe s'approche à basse altitude du petit navire de guerre français
Commandant Birot au large du détroit de Kertch, en mer Noire, théâtre
de compétition entre la Russie et l'Otan.
"Il est radial, il arrive droit sur nous", lance l'enseigne de vaisseau
Hugo, les mains en visière pour se protéger du soleil voilé de cette
fin novembre.
Le gros avion ventru, un hydravion Beriev BE12, passe, repasse,
s'approche à quelques centaines de mètres du bâtiment. Sur la
passerelle supérieure, des marins accourent, équipés d'appareils à
téléobjectifs pour le photographier. Depuis la carlingue, un militaire
russe fait probablement de même.
L'aviso Commandant Birot "patrouille en mer Noire et regarde ce qu'il
s'y passe" explique le capitaine de corvette Maxime Leroy, commandant
du bâtiment sur lequel l'AFP a pu embarquer la semaine dernière, entre
les escales de Batoumi (Géorgie) et Odessa (Ukraine), quelques jours
avant le sommet de l'Otan mardi et mercredi près de Londres.
La France affirme vouloir défendre la liberté de navigation dans ces
eaux internationales où la Russie est omniprésente.
La mer Noire, dont les seules échappatoires sont le Bosphore à
l'Ouest, tenu par les Turcs, et le détroit de Kertch au Nord, tenu de
facto par les Russes, est un carrefour géopolitique où s'entrecroisent
l'influence russe et celle de l'Otan, sur fond de rapprochement
Ankara-Moscou et de tensions russo-ukrainiennes autour de la Crimée.
- Russes "très à l'aise" -
Pour la Russie, "la mer Noire a vocation à être un bastion maritime",
explique Igor Delanoë, directeur adjoint de l'observatoire franco-russe
à Moscou. C'est un "espace de compétition politique" entre Moscou et
l'Otan, fait-il valoir: sur les six pays riverains, trois sont membres
de l'Alliance (Turquie, Roumanie, Bulgarie), et deux autres veulent le
devenir (Ukraine et Géorgie).
Mais "la Russie a clairement repris la main" dans la région,
particulièrement depuis l'annexion de la Crimée en 2014, souligne
l'expert.
Cette péninsule "est devenue un porte-avions d'où les Russes peuvent
rayonner dans toute la zone", analyse une source diplomatique
régionale, en référence à la militarisation des environs de Sébastopol
(que les Russes possèdent depuis le 18e siècle): batteries côtières,
système de missiles anti-navires, avions...
"Les Russes sont très à l'aise en mer Noire", abonde M. Delanoë, ce
d'autant que le Bosphore est la porte de sortie vers le reste du monde,
notamment le théâtre syrien.
Quelques heures après le passage du Beriev, un Soukhoï Su-33, avion de
chasse et de lutte anti-navire, vient tourner autour du Commandant
Birot et ses 95 hommes, haut dans le ciel.
"Un de ses radars a été intercepté par le centre opérationnel", une
salle bourrée de matériel de détection dans les entrailles du
patrouilleur, observe le second maître Jérémy. C'est l'un des objectifs
de la mission: appâter les Russes pour collecter le maximum
d'informations sur leurs équipements, leur immatriculation, leur
signature radar.
"Un jeu du chat et la souris", sourit le pacha. Avant l'escale de
Batoumi, les Russes étaient déjà venus deux fois, avec un Su-24 et un
Su-30M.
Tous les paramètres récupérés sont envoyés à Paris vers une base de
données en vue d'analyser les réactions russes. "On constate des
comportements plus agressifs. Il y a une volonté de montrer les
muscles", note un amiral français sous couvert d'anonymat.
"Dès qu'il y a un navire Otan, ils sont là pour surveiller par tous les
moyens", assure la source diplomatique.
- Manoeuvres Otan -
En plus de "collecter du +rens+" (renseignement), comme le dit le
second du navire, le lieutenant de vaisseau Gauthier, le Birot est un
outil de diplomatie militaire. "La présence régulière d'un bâtiment de
la Marine nationale sur ce théâtre permet d'entretenir en mer Noire des
relations étroites et régulières avec les marines alliées", selon le
ministère. Comprendre: celles de l'Otan et des pays qui aspirent à
intégrer l'Alliance. De quoi agacer Moscou.
A Batoumi, le Birot, un des doyens de la flotte française, a reçu la
visite de la présidente géorgienne Salomé Zourabichvili et manoeuvré
avec un bâtiment des garde-côtes. "Ils ont une vraie volonté de se
mettre au standard Otan et c'est réussi", explique le capitaine Leroy.
Des exercices similaires étaient prévus avec la marine ukrainienne
après l'escale à Odessa, et roumaine à celle de Constanza.
- Hélicoptère turc -
Outre la rivalité Otan-Russie et le conflit Russie-Ukraine, la région
est aussi marquée par le rapprochement entre la Russie et la Turquie,
pourtant membre de l'Otan.
"Le rapprochement s'est considérablement accéléré" depuis 2016, relève
M. Delanoë, rappelant qu'Ankara et Moscou collaborent sur certains
dossiers stratégiques, comme la guerre en Syrie, même s'ils restent
concurrents dans d'autres, comme en Libye. Sans compter leurs relations
économiques étroites.
Pour l'aviso Birot, "au point de vue opérationnel, tout se passe bien"
avec les Turcs, assure le pacha. Ce glissement turc vers la Russie
n'est pas perceptible, pas plus que les tensions diplomatiques entre
Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdogan.
Selon l'Elysée, la Turquie refuse "une intervention de l'Otan en mer
Noire" sur la crise ukrainienne.
"Gel de l'exercice!" Les visages des marins présents sur la passerelle
supérieure qui s'entraînaient au tir à la mitrailleuse et au canon de
20mm se tournent vers le ciel où se détache la silhouette floue d'un
hélicoptère en approche.
"Présumé turc", lâche le second maître Pierre en faisant défiler les
photos sur l'écran de son boîtier. Confirmation par le centre
opérationnel du bateau: l'appareil a décollé d'une frégate pour venir
renifler le bâtiment français. Et montrer aussi qu'ils sont bien là en
mer Noire.
(AFP, 3 décembre
2019)
Flottille vers Gaza: la
procureure de la CPI réitère son refus de poursuivre Israël
La procureure de la Cour pénale internationale (CPI) a réaffirmé lundi
qu'il n'y avait pas matière à poursuivre Israël pour le raid meurtrier
contre une flottille humanitaire à destination de Gaza en mai 2010.
La décision de la procureure Fatou Bensouda survient trois mois après
que la CPI lui a ordonné, pour la deuxième fois, de réexaminer la
nécessité ou non de poursuivre Israël.
"Il n'y a toujours pas de base raisonnable pour ouvrir une enquête", a
déclaré Mme Bensouda à la Cour, dans un document officiel de 44 pages.
La procureure y réaffirme sa position selon laquelle elle ne dispose
pas de "base raisonnable" pour conclure à un niveau de "gravité
suffisant pour être recevable devant le tribunal", et appelle à "clore"
ce dossier.
La procureure avait décidé en 2014 de ne pas poursuivre Israël, puis
confirmé sa décision en 2017 après que la CPI lui avait ordonné une
première fois de réexaminer le dossier.
En 2010, la flottille affrétée par l'ONG turque IHH, considérée comme
proche de l'actuel gouvernement islamo-conservateur au pouvoir à
Ankara, avait été arraisonnée dans les eaux internationales par un
commando israélien tandis qu'elle tentait de rallier Gaza, sous blocus
israélien.
Neuf Turcs qui se trouvaient à bord du Mavi Marmara avaient été tués
dans l'assaut. Un dixième était mort plus tard de ses blessures.
Cette flottille était composée de huit navires, avec à leur bord 70
passagers originaires d'une quarantaine de pays. Son objectif déclaré
était d'apporter de l'aide à Gaza et d'attirer l'attention de la
communauté internationale sur les conséquences du blocus. (AFP, 2 décembre
2019)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Marathon
diplomatique grec pour contrer la
Turquie dans la ruée vers le gaz
Athènes poursuit son marathon diplomatique afin de contrer la
Turquie
dans sa ruée vers le gaz et limiter l'impact d'un accord qu'elle a
conclu en novembre avec la Libye pour étendre ses frontières maritimes,
expliquent lundi experts et médias grecs.
Dimanche, le ministre des Affaires étrangères grec Nikos Dendias
entreprenait des visites éclair dans l'est de la Libye, en Egypte et à
Chypre afin de trouver des soutiens contre l'accord militaire et
maritime signé fin novembre entre Ankara et le gouvernement libyen
d'union (GNA), reconnu par l'ONU.
La Grèce a appelé les Nations unies à condamner cet accord, qui permet
à Ankara de revendiquer des droits sur des zones en Méditerranée riches
en hydrocarbures, notamment au large de la Crète.
Car la découverte ces dernières années de gigantesques gisements
gaziers en Méditerranée orientale a aiguisé les appétits. Plusieurs
bateaux turcs sont déjà à la recherche de pétrole et de gaz au large de
Chypre, sujet de tensions avec l'Union européenne dont Chypre est
membre, la Turquie occupant la partie nord de l'île.
Juste après la tournée du ministre grec des Affaires étrangères,
Athènes a annoncé qu'un accord sur le gazoduc EastMed sera signé entre
la Grèce, Chypre et Israël le 2 janvier.
Ce gazoduc de 2.000 kilomètres devrait faire des trois pays un maillon
important de la chaîne d'approvisionnement énergétique de l'Europe et
bloquer les tentatives de la Turquie pour étendre son contrôle sur la
Méditerranée orientale.
"C'est la première fois en 20 ans que nous observons une telle
activité" diplomatique du côté grec, a assuré à la radio municipale
d'Athènes Sotiris Serbos, professeur assistant en politique
internationale à l'Université Démocrite de Thrace.
L'accord turco-libyen a immédiatement hérissé Athènes qui a expulsé le
6 décembre l'ambassadeur libyen.
Selon les analystes, le rapprochement de la Turquie avec la Libye a
pour but de s'assurer le soutien d'un de ses rares alliés dans la
région, le GNA, et de ne pas être évincé de la ruée vers le gaz.
Les inquiétudes de Tripoli face à l'homme fort de l'Est libyen, Khalifa
Haftar, dont les forces se rapprochent de la capitale libyenne, ont par
ailleurs précipité la signature de l'accord.
"Les alliances créent des contre-alliances", a déclaré à la télévision
publique grecque ERT Antonis Klapsis, professeur assistant en
diplomatie à l'université du Péloponnèse.
Se tournant habituellement vers l'Union Européenne pour les problèmes
majeurs, la Grèce a cette fois pris des initiatives en forgeant des
alliances avec l'Égypte et Israël. Athènes accélère actuellement les
discussions avec l'Égypte pour constituer une zone économique
exclusive.
- "Moment de vérité" -
Alexis Papachelas, rédacteur en chef du journal de centre-droit
Kathimerini, estime que "les premiers mois de 2020 vont être durs pour
les relations gréco-turques".
"Le moment de vérité est devant nous puisque le président turc Recep
Tayyip Erdogan semble déterminé (...) à faire avancer les
revendications territoriales d'Ankara en mer Égée et dans l'est de la
Méditerranée", écrit-il lundi dans un éditorial.
Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a prévu une visite
officielle à la Maison Blanche le 7 janvier prochain. Des diplomates
américains ont condamné l'accord entre la Turquie et la Libye, mais la
position de Donald Trump, qui s'est opposé à son département d'Etat
dans le passé, reste inconnue, le président américain s'étant montré
plutôt accommodant avec son homologue turc récemment sur le conflit
syrien.
"C'est le genre de situation où tu découvres qui sont tes vrais amis et
alliés", note Alexis Papachelas.
"Il est très important que les pays de cette zone montrent leurs
muscles face aux provocations de la Turquie", a commenté dimanche
Stelios Petsas, le porte-parole du gouvernement grec.
Le président Erdogan, qui a aussi appelé plusieurs fois à revoir des
traités territoriaux de plusieurs décennies avec la Grèce, a affirmé
dimanche que la Turquie "n'avait plus le luxe" de rester silencieuse
sur la question.
"La Grèce et les pays qui la soutiennent ont depuis longtemps pris
leurs dispositions afin que la Turquie ne puisse pas s'étendre sur la
mer", a déclaré M. Erdogan.
"Nous sommes le pays avec la plus longue côte en Méditerranée, nous
sommes déterminés à nous battre pour protéger nos droits jusqu'au bout
et par tous les moyens à notre disposition", a-t-il prévenu. (AFP, 23 décembre
2019)
La
voiture d'un diplomate turc incendiée en Grèce
La voiture d'un diplomate turc a été incendiée en Grèce tôt lundi
matin, a annoncé la police grecque, dans un contexte de tensions
grandissantes entre le pays et la Turquie voisine, deux membres de
l'Otan.
Personne n'a été blessé dans cet incident survenu dans la ville de
Thessalonique (nord), a précisé la police.
Le véhicule de l'employé consulaire turc ne portait pas de plaques
diplomatiques, selon la même source.
Les tensions sont fortes entre la Grèce et la Turquie à propos de
forages d'hydrocarbures dans l'est de la Méditerranée, et d'un accord
signé fin novembre entre la Libye et la Turquie qui permet à celle-ci
d'étendre ses frontières maritimes dans une zone de Méditerranée
orientale où d'importants gisements d'hydrocarbures ont été découverts
ces dernières années autour de Chypre.
Plusieurs bateaux turcs sont déjà à la recherche de pétrole et de gaz
au large de Chypre, sujet de tensions avec l'Union européenne dont
Chypre est membre, la Turquie occupant la partie nord de l'île.
Le chef de la diplomatie grecque Nikos Dendias a effectué dimanche une
visite éclair dans l'est de la Libye, en Egypte et à Chypre, durant
laquelle il a annoncé la signature pour le 2 janvier d'un accord sur le
gazoduc Eastmed avec Chypre et Israël.
La Grèce et la Turquie soutiennent des camps opposés dans la guerre en
Libye.
La Turquie est du côté du gouvernement libyen d'union (GNA), basé à
Tripoli (ouest) et reconnu par l'ONU, avec qui elle a signé un accord
militaire, ainsi que l'accord maritime dénoncé avec virulence par la
Grèce.
Cette dernière soutient le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de
l'Est libyen, qui bénéficie aussi du soutien de l'Arabie saoudite, de
l'Egypte et des Emirats arabes unis, des pays avec lesquels la Turquie
a des relations tendues ou limitées.
Le gazoduc EastMed, long de 2.000 km, sera capable d'acheminer vers la
Grèce entre 9 et 11 milliards de m3 de gaz par an depuis les réserves
offshores du bassin levantin, au large de Chypre et d'Israël. (AFP, 23 décembre
2019)
La
Turquie déploie un premier drone armé à
Chypre-nord
Un drone armé turc à atterri lundi à Chypre-nord où il sera stationné,
sur fond de fortes tensions entre la Turquie et d'autres pays riverains
de la Méditerranée orientale concernant l'exploitation d'hydrocarbures.
Le drone, de type Bayraktar TB2 s'est posé sur l'aéroport de Gecitakle
dans la région de Famagouste, dans l'est de l'île divisée, selon une
correspondante de l'AFP sur place.
Il s'agit du premier drone turc à atterrir sur cet aéroport après que
les autorités chypriotes turques, parrainées par Ankara dont les
troupes occupent le nord de l'île, ont donné leur accord au déploiement
de ce type d'aéronefs.
Ce déploiement survient dans un contexte de vives tensions dans la
région concernant l'exploitation des hydrocarbures après la signature
fin novembre d'un accord de délimitation maritime controversée entre la
Turquie et la Libye.
Cet accord a été condamné par plusieurs pays, dont la Grèce et Chypre,
car il permet à Ankara de revendiquer des droits sur de vastes zones en
Méditerranée orientale.
Après la signature de cet accord, le gouvernement turc a en effet
prévenu qu'il empêcherait toute exploration d'hydrocarbures sans son
autorisation dans ces zones.
Les gisements d'hydrocarbures découverts ces dernières années en
Méditerranée orientale aiguisent l'appétit des pays riverains, de la
Grèce à l'Egypte, en passant par Chypre et Israël, autant de pays qui
ont des relations difficiles avec Ankara.
L'accord maritime turco-libyen est vu comme la riposte de la Turquie à
la création en janvier d'un forum de la Méditerranée orientale sur le
gaz, dont Ankara a été exclu, lors d'une réunion au Caire de
représentants de Chypre, de la Grèce, d'Israël, de l'Egypte, de
l'Italie, de la Jordanie et des territoires palestiniens.
Menacée de sanctions par l'Union européenne pour ses forages illégaux
réalisés au large de Chypre, dont elle occupe la partie nord depuis
1974, la Turquie entend s'appuyer sur son accord avec la Libye pour
mettre fin à son isolement en Méditerranée orientale et faire valoir
des droits sur l'exploitation des hydrocarbures. (AFP, 16 décembre
2019)
Athènes expulse l'ambassadeur libyen
La Grèce a annoncé vendredi l'expulsion de l'ambassadeur libyen à
Athènes, Tripoli n'ayant pas révélé comme le gouvernement grec
l'exigeait le contenu d'un accord controversé avec la Turquie de
délimitation maritime, signé la semaine dernière.
"L'ambassadeur libyen a été convoqué au ministère ce matin et a été
informé de son expulsion", a déclaré "avec regret" aux médias le
ministre grec des Affaires étrangères Nikos Dendias.
Un délai de 72 heures lui a été donné pour quitter la Grèce, a-t-il
précisé, ajoutant que "son expulsion ne signifiait pas l'interruption
des relations diplomatiques avec la Libye".
"La décision de la Grèce d'expulser notre ambassadeur est
inacceptable", a réagi vendredi le ministre des Affaires étrangères
libyen, Mohamed Ali Siala interrogé par la chaîne de télévision Libya
al-Ahrar.
"La Grèce n'a pas de représentation diplomatique en Libye sinon nous
aurions expulsé leur ambassadeur en application du principe de
réciprocité", a-t-il ajouté.
L'accord a été signé le 27 novembre à Istanbul par le président turc,
Recep Tayyip Erdogan, et Fayez al-Sarraj, chef du Gouvernement libyen
d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU.
Athènes "condamne vivement cet accord" qui "tente de délimiter des
zones maritimes entre la Turquie et la Libye, ce qui constitue une
violation du droit maritime international et des droits souverains de
la Grèce et d'autres pays", a fustigé Nikos Dendias.
"Il n'y a pas de frontières entre la Turquie et la Libye", a expliqué
le porte-parole du ministère, Alexandros Gennimatas, soulignant qu'on
ne pouvait fonder le droit "sur l'illégalité".
A l'occasion d'un débat au Parlement, le Premier ministre grec Kyriakos
Mitsotakis a indiqué que cet accord "supprime de la carte certaines
îles grecques" et "a déjà entraîné l'isolement diplomatique de la
Turquie".
L'accord a été "dénoncé par les Etats-Unis, l'Union européenne,
l'Egypte et Israël", a-t-il ajouté soulignant que la question serait
abordée lors du sommet européen la semaine prochaine à Bruxelles.
De son côté, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut
Cavusoglu, a déploré l'expulsion de l'ambassadeur libyen, la qualifiant
"d'erreur".
Cette expulsion "ne convient pas à la courtoisie diplomatique. Est-il
juste de menacer un pays?", a-t-il déclaré depuis Rome à une télévision
turque.
Qualifié de memorandum par Tripoli, cet accord a suscité de vives
réactions de pays riverains de la Méditerranée. Outre la Grèce, Chypre
et l'Egypte avaient déploré sa signature.
La découverte de réserves de gaz et de pétrole au large de Chypre, dans
le sud-est de la Méditerranée, a déclenché ces dernières années une
dispute entre Nicosie, appuyée par la Grèce et l'Union européenne, et
Ankara, qui occupe la partie nord de l'île.
Selon la presse turque, une fois l'accord ratifié par le Parlement
turc, Ankara communiquera aux Nations unies (ONU) les coordonnées de sa
nouvelle "zone économique exclusive (ZEE)" en Méditerranée orientale.
Mais le Premier ministre grec a estimé qu'en raison de la situation
compliquée en Libye, cet accord n'avait pas de valeur juridique car il
ne pourrait pas être signé par l'actuel gouvernement à Tripoli.
"Cet accord va s'effondrer dès sa naissance", a-t-il dit.
Mercredi prochain, Aguila Salah Issa, président contesté du parlement
libyen qui s'est déclaré "contre cet accord", selon Athènes, effectuera
une visite dans la capitale grecque.
Porte d'entrée de milliers de demandeurs d'asile, la Grèce, membre de
l'Otan comme la Turquie, maintient des relations délicates avec sa
voisine. L'un des principaux différends bilatéraux est la délimitation
du plateau continental des îles grecques en mer Egée qui sépare la
Grèce de la Turquie. (AFP, 6 décembre
2019)
La
Grèce maintient des relations délicates avec
La Turquie
Antigone Kouteri remonte sa combinaison de plongée, arrange le tuba
puis le masque, avant de se jeter dans les eaux du port de Zakynthos, à
la recherche de plastiques qui jonchent les fonds marins de ce coin de
Grèce.
Elle fait partie d'une dizaine de plongeurs bénévoles de l'association
Aegean Rebreath, qui sillonne îles et côtes grecques pour préserver la
biodiversité en ramassant les déchets, surtout plastiques.
Située en mer Ionienne, l'île de Zakynthos (ou Zante) est réputée pour
ses eaux bleues et son "parc marin" où se reproduisent les tortues de
mer Caretta caretta.
"La visibilité est nulle, on est dans le noir, je me suis cognée le
bras contre un objet", dit Antigone, 40 ans, en sortant la tête de
l'eau.
"C'est un pneu", répond Efthymis, plongeur professionnel, qui fait
surface en tenant une bouteille de bière vide. "Santé", plaisante-t-il.
Plus loin, deux plongeurs ont extrait des filets de pêche emmêlés à
quatre mètres de profondeur, puis une poubelle métallique.
Trois heures plus tard, sur le quai s'entassent quatre pneus, des
dizaines de bouteilles plastiques, des boîtes métalliques, des sacs
plastiques, un réverbère, deux caddies, des kilomètres de filets de
pêche ou de tuyaux.
Avec un littoral de 14.000 km, l'un de plus longs de la Méditerranée,
la Grèce attire des dizaines de millions de touristes chaque année.
Mais la Méditerranée a déjà atteint un "niveau record de pollution avec
570.000 tonnes de plastique déversés chaque année", selon un récent
rapport du Fonds mondial pour la nature (WWF).
- "Un dépotoir" -
La Grèce produit 700.000 tonnes de déchets plastiques par an, soit 68
kg par habitant. Et 11.500 tonnes échouent en mer, selon l'ONG.
"Sous les eaux bleues, il y a un dépotoir", s'indigne Violetta Walczyk,
44 ans, une avocate gréco-polonaise, militante de l'Aegean Rebreath,
adepte aussi du mouvement "zero waste" (zero gaspillage).
Pendant ses deux ans d'action, l'association a recensé 9.000 bouteilles
d'eau, 3,6 tonnes de filets de pêche, 289 pneus jonchant les fonds et
les côtes du pays.
"Plus de 70% des déchets marins sont des plastiques en Grèce et si des
mesures ne sont pas prises, la situation va empirer", prévient Katerina
Tsagari, chercheuse à l'Institut océanographique grec (HCMR), qui
analyse le pourcentage de microplasiques dans les entrailles des
poissons et des tortues de mer.
"Nous avons découvert des déchets plastiques ingérés dans 20 à 45% des
poissons et moules testés", précise-t-elle.
Les gros objets plastiques changent la morphologie des fonds et
dressent des pièges pour poissons, coquillages ou tortues.
"Trente-neuf tonnes de déchets plastiques par jour échouent en mer",
admet le gouvernement, qui a récemment lancé une campagne contre
l'usage des produits plastiques à usage unique, comme les gobelets
plastiques et les pailles qui sont monnaie courante dans le pays du
café "frappé".
Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a indiqué lors d'un entretien à
l'AFP début octobre, que la protection de la mer était "une priorité
dans un pays dont l'économie dépend du tourisme".
- Recyclage défaillant -
Mais pour les experts, l'origine du problème réside dans l'inefficacité
du recyclage des déchets.
En 2011, l'effondrement d'une décharge illégale sur l'île cycladique
d'Andros a fait scandale.
Le pays continue à payer des amendes infligées par la Commission
européenne pour ses dépotoirs non autorisés, rappelle Achilleas
Plitharas, un responsable de la section grecque de la WWF.
"Le recyclage en Grèce est une blague", ironise George Sarelakos,
co-fondateur de l'Aegean Rebreath. "Chaque mairie suit sa propre
politique sans stratégie commune à travers le pays", estime-t-il.
A la traîne en Europe en la matière, la Grèce n'a adopté la directive
sur les sacs plastiques de caisse payants qu'en 2018.
"Il faut développer une politique favorable à la réutilisation des
déchets dans le cadre de l'économie circulaire et pour cela il faut
aussi la volonté politique", souligne George Triantafyllou, directeur
des recherches au HCMR.
Depuis 2017, le HCMR est le coordinateur du projet européen CLAIM, dont
l'objectif est le nettoyage des mers d'Europe, en appliquant des
méthodes innovatrices pour réduire ou éliminer les microplastiques.
"Changer les habitudes, utiliser moins de plastique au quotidien: les
initiatives européennes existent, on n'a qu'à les suivre", préconise
George Triantaphyllidis, hydrobiologiste. (AFP, 1 décembre
2019)
Accord militaire turco-libyen: la Grèce préoccupée,
demande des "informations"
Le ministère grec des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur de
la Libye à Athènes pour lui demander des "informations sur le contenu"
du mémorandum militaire signé entre Ankara et le gouvernement libyen
d'union nationale (GNA), a-t-on appris samedi de source diplomatique
grecque.
Athènes a exprimé "son mécontentement" concernant ce mémorandum et
demandé à l'ambassadeur de la Libye de fournir des informations" d'ici
le 5 décembre, "sinon il sera expulsé", a indiqué à l'AFP une source
diplomatique grecque.
Jeudi, Athènes avait également demandé à l'ambassadeur de la Turquie en
Grèce de fournir des informations sur ce sujet, selon la même source.
Le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Dendias, se rendra
dimanche au Caire où il doit s'entretenir avec son homologue égyptien
Sameh Choukry "des évolutions récentes à l'est de la Méditerranée sur
fond du mémorandum turco-libyen", selon un communiqué ministériel.
Signé mercredi lors d'une rencontre à Istanbul entre le président turc
Recep Tayyip Erdogan et le chef du GNA Fayez al-Sarraj, ce protocole
"de coopération militaire et sécuritaire" renforce "l'accord-cadre de
coopération militaire existant" et "les liens entre les armées" de deux
pays, selon Ankara.
Mais à Athènes, certains médias ont évoqué le risque de violations des
"zones maritimes" grecques sur fond de cet accord.
"La signature de ce mémorandum ne peut pas violer les droits souverains
des pays tiers" car "ce serait une violation flagrante du droit
international de la mer", a répondu jeudi Alexandros Yennimatas,
porte-parole du ministère grec des Affaires étrangères.
Le mémorandum turco-libyen survient en dépit d'un appel lancé en
octobre par la Ligue arabe à ses membres à ne plus coopérer avec Ankara
et à réduire leur représentation diplomatique en Turquie à la suite de
l'offensive militaire lancée par cette dernière contre les forces
kurdes en Syrie.
Fayez al-Sarraj est notamment soutenu par la Turquie et le Qatar.
L'Italie, ancienne puissance coloniale en Libye, semble aussi en sa
faveur.
Son rival Khalifa Haftar, homme fort de l'Est libyen dont les forces
ont lancé en avril une offensive contre la capitale Tripoli, bénéficie
de son côté du soutien de l'Egypte et des Emirats arabes unis et d'un
appui au moins politique notamment des Etats-Unis et de la Russie. La
France a été accusée de le privilégier, ce dont elle se défend.
Situé dans le sud-est de la Méditerranée, la Grèce, pays
traditionnellement pro-arabe, maintient des relations délicates avec la
Turquie voisine, porte d'entrée de milliers de demandeurs d'asile sur
les îles grecques. (AFP, 30 novembre
2019)
Immigration
/ Migration
7 morts dans le naufrage d'une
embarcation de migrants
Sept migrants sont morts jeudi après le naufrage d'une embarcation dans
un vaste lac du sud-est de la Turquie, alors que 64 autres ont pu être
secourus, selon les médias turcs.
Le naufrage, dont les causes restent à ce stade indéterminées, s'est
produit dans la nuit de mercredi à jeudi, dans le lac de Van (sud-est)
dans la province du même qui se trouve sur la route de migrants
cherchant à rejoindre l'Europe.
L'embarcation a été retrouvée renversée à proximité des rives du lac,
près de la localité d'Adilcevaz. Le bateau transportait des migrants de
nationalités afghane, bangladaise et pakistanaise.
Il n'était pas clair dans l'immédiat pourquoi ces migrants se
trouvaient à bord d'un bateau dans ce lac fermé à l'intérieur du
territoire turc.
Cinq personnes ont été retrouvées mortes à proximité de l'embarcation
tandis que deux autres ont perdu la vie peu de temps après leur
transfert en urgence à l'hôpital, ont rapporté les médias.
Les 64 personnes secourues ont été transportées dans des hôpitaux de la
région, alors que les autorités poursuivaient jeudi matin les
recherches pour retrouver d'éventuels autres passagers.
La Turquie accueille plus de quatre millions de réfugiés, dont quelque
3,6 millions de Syriens ayant fui le conflit qui déchire leur pays
depuis 2011.
Le flux de passages de réfugiés vers l'Europe depuis la Turquie s'est
tari à la faveur d'un accord conclu en 2016 entre Ankara et l'UE. (AFP, 26 décembre
2019)
Magnette a
fermement condamné la
rencontre de Kir avec les maires MHP
Le président du PS, Paul Magnette, a fermement condamné dimanche la
rencontre début décembre entre le bourgmestre de Saint-Josse-Ten-Noode,
Emir Kir (PS), et deux maires turcs d'extrême droite. "Le cordon
sanitaire, c'est une réalité contre le Vlaams Belang et ça doit l'être
contre tous les partis d'extrême droite, quels qu'ils soient et d'où
qu'ils viennent", a commenté M. Magnette sur le plateau de l'Invité
(RTL-TVI). Le 5 décembre, M. Kir a reçu une délégation de six maires
turcs, dont deux sont issus du MHP, un parti nationaliste considéré
comme étant d'extrême droite et proche de l'organisation des Loups Gris.
A la demande d'un militant du PS, le bourgmestre de Saint-Josse sera
convoqué prochainement devant la commission de vigilance du PS.
Récemment interrogé par Belga, M. Kir a indiqué qu'il était disposé à
donner des explications au sujet de cette rencontre.
"Contrairement à ce qui a été dit, je n'ai pas lancé d'invitation pour
accueillir ces bourgmestres. Mon cabinet a été contacté par
l'association des Villes turques, politiquement neutre, nous informant
que celle-ci se rendait au Comité des Régions de l'Union européenne
pour une réunion de travail. Celle-ci a également souhaité me
rencontrer", avait notamment précisé le bourgmestre de Saint-Josse.
"Ce n'est pas lui qui les a invités, n'empêche il n'aurait pas dû", a
rétorqué M. Magnette dimanche sur le plateau télévisé. (Belga, 15 décembre
2019)
Emir Kir convoqué devant la
commission de vigilance du PS
Emir Kir sera convoqué devant la commission de vigilance du parti
socialiste. Il devra s’expliquer sur sa rencontre le 5 décembre dernier
avec une délégation de 6 maires turcs, dont deux sont issus du MHP, un
parti nationaliste considéré comme étant d’extrême droite et proche de
l’organisation des Loups Gris.
Cette décision a été confirmée par le président de la fédération
bruxelloise du PS, Ahmed Laaouej. Il sera convoqué non pas à
l’initiative de la commission de vigilance elle-même, mais bien à
l’initiative d’un militant socialiste. Jeremie Tojerow s’en explique
sur Facebook : "Ce n’est pas une décision facile et agréable, mais le
refus de banaliser ou normaliser les idées et partis d’extrême droite,
tout comme le strict respect du cordon sanitaire, doivent demeurer des
exigences absolues au sein de notre mouvement politique". Il souligne
que ce n’est pas la première rencontre du genre pour le bourgmestre
socialiste de Saint-Josse, puisqu’en juillet 2018, Emir Kir s’était
déjà félicité d’un entretien en Turquie, dans le village natal de ses
parents, avec un maire du MHP. Pour ce militant socialiste, on ne peut
se "contenter de parler d’un accident de parcours ou d’une erreur de
jugement".
"Je n'ai pris aucune initiative", explique Emir Kir
Emir Kir se dit prêt à fournir des explications que cette rencontre :
"Contrairement à ce qui a été dit, je n’ai pas lancé d’invitation pour
accueillir ces bourgmestres. Mon cabinet a été contacté par
l’association des Villes turques, politiquement neutre, nous informant
que celle-ci se rendait au Comité des Régions de l’Union européenne
pour une réunion de travail. Celle-ci a également souhaité me
rencontrer. Je n’ai pris aucune initiative", explique une fois encore
le bourgmestre de Saint-Josse.
Emir Kir qui rappelle que Saint-Josse était jumelée depuis 2014 avec la
commune d’Eskisehir (ville du centre de la Turquie) dirigée par un
maire de gauche, depuis une dizaine d’années.
Le PS bruxellois ne cautionne pas cette rencontre
La rencontre du 5 décembre dernier, avait provoqué la réaction de Zoé
Genot, conseillère communale Ecolo : "inacceptable", disait-elle, en se
demandant où était le cordon sanitaire. Tandis qu’Ahmed Laaouej,
expliquait dans la foulée que la fédération bruxelloise du PS "ne
cautionnait pas" cette réception, ajoutant que " la lutte contre
l’extrême droite ne peut souffrir d’exception. Quel que soit le cadre
institutionnel, en ce compris des échanges qui seraient organisés par
l’Europe, aucune forme de complaisance n’est acceptable. Les valeurs
socialistes commandent une attitude claire et non équivoque : un cordon
sanitaire à l’égard de tout parti ou toute formation d’extrême droite,
qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs".
Un tweet embarrassant
S'il n'est pas à l'initiative de l'invitation de la délégation de
maires turcs, comme il l'affirme, comment Emir Kir explique-t-il le
tweet envoyé le 2 décembre, soit 3 jours avant la rencontre à
Bruxelles, par Mehmet Sari, l'un des deux élus MHP ? L'élu turc y
annonce le programme de sa visite à Bruxelles, dont une rencontre avec
le maire de Saint-Josse, Emir Kir.
La visite à la maison communale de Saint-Josse le 5 décembre, faisait
donc apparemment l'objet d'un accord préalable entre le bourgmestre Kir
et la délégation des 6 maires turcs. (RTBF, 14 décembre 2019)
Six migrants retrouvés morts de froid à la frontière
gréco-turque
Six migrants ont été retrouvés morts de froid ces derniers jours dans
la région de l'Evros, à la frontière entre la Grèce et la Turquie, a
annoncé mardi Pavlos Pavlidis, le médecin légiste de l'hôpital
d'Alexandroupoli en charge des autopsies.
Les six migrants, deux femmes africaines et quatre hommes dont les âges
étaient évalués de 18 à 30 ans, sont morts d'hypothermie entre jeudi et
dimanche derniers, a précisé à la presse le médecin légiste.
Aucun document d'identité n'a été retrouvé sur ces migrants, rendant le
processus d'identification complexe.
La région frontalière de l'Evros séparant la Grèce de la Turquie est un
lieu de passage privilégié par les passeurs depuis la signature de
l'accord UE-Turquie en 2016 et le renforcement des patrouilles navales
en mer Égée.
Malgré un mur de 12 km de long à la frontière gréco-turque, les
trafiquants ont trouvé des points de passage pour les migrants, situés
au sud des barbelés.
Le gouvernement grec a annoncé en novembre l'embauche de 400
gardes-frontières dans la région de l'Evros et le renforcement de la
surveillance à la frontière avec des radars infrarouges.
La traversée de la rivière est particulièrement dangereuse. De nombreux
migrants ont été retrouvés noyés ces dernières années.
Des réseaux de passeurs entassent également souvent des dizaines de
migrants dans des voitures, conduites à grande vitesse pour échapper
aux contrôles policiers, entraînant des accidents fréquents.
Début novembre, quarante-et-un migrants ont été découverts vivants,
cachés dans un camion frigorifique intercepté sur une autoroute du nord
de la Grèce.
Pour la première fois depuis 2016, la Grèce est redevenue cette année
la principale porte d'entrée des demandeurs d'asile en Europe.
Le flux migratoire via les îles de la mer Egée face à la Turquie reste
le plus important avec plus de 55.000 arrivées en 2019 selon le HCR,
l'Agence des Nations unies pour les réfugiés. Mais les arrivées via la
frontière terrestre avec la Turquie sont en augmentation depuis 2018.
En 2019, plus de 14.000 personnes ont emprunté ce chemin périlleux
selon le HCR. (AFP,
10 décembre
2019)

Rencontre d’Emir Kir avec deux maires issus d’un
parti turc d’extrême-droite
La fédération bruxelloise du PS « ne cautionne pas » la réception par
le député-bourgmestre de Saint-Josse, Emir Kir, de deux maires issus
d’un parti turc d’extrême-droite, a fait savoir jeudi le président de
la fédération, Ahmed Laaouej.
« La lutte contre l’extrême-droite ne peut souffrir d’exception. Le PS
bruxellois ne cautionne pas la réception par Emir Kir de mandataires du
MHP. L’extrême-droite ronge l’Europe et gagne du terrain, en ce compris
chez nous », a déclaré M. Laaouej à l’Agence Belga. « Quel que soit le
cadre institutionnel, en ce compris des échanges qui seraient organisés
par l’Europe, aucune forme de complaisance n’est acceptable. Les
valeurs socialistes commandent une attitude claire et non équivoque :
un cordon sanitaire à l’égard de tout parti ou toute formation
d’extrême-droite, qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs », a-t-il ajouté.
La Libre a révélé mercredi soir que M. Kir avait reçu plus tôt dans la
journée une délégation de maires turcs, dont deux sont issus du MHP, un
parti nationaliste considéré comme étant d’extrême-droite et proche de
l’organisation des Loups Gris. La conseillère communale Zoé Genot
(Ecolo) a exprimé son indignation.
La porte-parole de M. Kir, citée par La Libre, a fait valoir que les
six maires reçus étaient également invités par les institutions
européennes, et c’est dans ce contexte qu’ils ont également été invités
à Saint-Josse. (Le Soir, 5 décembre 2019)
Bosnie : un enseignant turc arrêté, son avocat
dénonce la main d'Erdogan
Les autorités bosniennes ont arrêté le directeur turc d'un collège
international, une décision dénoncée jeudi par son avocat et plusieurs
partis politiques qui y voient la main du président turc.
Fatih Keskin a été arrêté mardi et placé dans un centre de rétention
près de Sarajevo "parce que, prétendument, il représente une menace
pour la sécurité nationale et l'ordre public en Bosnie", a déclaré à
l'AFP son avocat Nedim Ademovic.
M. Keskin, qui habite et travaille en Bosnie depuis quinze ans, selon
son avocat, est le directeur d'un collège à Bihac, dans le nord-ouest
de la Bosnie. L'établissement appartient au réseau "Richmond Park
Schools" dirigé par une société britannique, qui regroupe en Bosnie une
douzaine de sites d'enseignement primaire et secondaire ainsi qu'une
université à Sarajevo.
Le Service chargé des étrangers n'était pas joignable dans l'immédiat
mais son directeur Slobodan Ujic a confirmé au portail d'information
Klix que Fatih Keskin avait été placé en rétention.
"Nous disposons d'éléments de preuves (...) que nous allons vérifier.
D'autres agences de sécurité sont impliquées aussi. Ce n'est pas
simple", a déclaré M. Ujic à Klix.
Selon l'avocat Ademovic, le titre de séjour de M. Keskin a été annulé
et il s'est vu proposer de quitter le pays, ce qu'il refuse.
L'avocat conteste que son client représente la moindre menace et a
lancé une procédure en justice pour faire annuler le retrait de son
titre de séjour.
"Je pense que ça fait partie des persécutions politiques", accuse Me
Ademovic, en faisant référence à plusieurs dossiers similaires ouverts
depuis une visite du président turc Recep Tayyip Erdogan en juillet à
Sarajevo.
A l'époque, Milorad Dodik, le membre serbe de la présidence collégiale
bosnienne, avait révélé que M. Erdogan avait demandé aux autorités
bosniennes d'extrader vers la Turquie un certain nombre de
ressortissants turcs, soupçonnés d'avoir partie liée avec le coup
d'Etat manqué de 2016 en Turquie.
Depuis, selon Me Ademovic, les autorités bosniennes ont annulé le titre
de séjour de sept autres ressortissants turcs, tous enseignants,
soupçonnés par Ankara de liens avec le prédicateur Fethullah Gülen,
devenu l'ennemi juré du président turc.
L'arrestation de Fatih Keskin a été dénoncée par "Nasa Stranka" ("Notre
parti"), une formation de gauche qui affirme que cette décision est
"politique" et qu'elle a été "ordonnée par le président turc".
Selon le Parti social-démocrate (SDP, opposition au gouvernement
central), "l'enlèvement du professeur Keskin est un acte de terreur
(...) commandité de l'étranger". (AFP, 5 décembre
2019)
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