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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

44th Year / 44e Année
Octobre  2020 October
N° 506
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 897 78 71
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

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Doğan Özgüden'in Sürgün Yazıları adlı kitabının 3. cildi de Türkiye'de Pırgiç Yayınları tarafından yayımlandı. İlk iki cildi 2019’da yayımlanmış bulunan Sürgün Yazıları’nın 3. cildinde yer alan en son yazılarında Özgüden yaşamakta olduğumuz dönemin olaylarını, sorunlarını yorumlarken okurunu kendisinin ta 2. Dünya Savaşı’nın 40’lı yıllarından itibaren bugüne kadar yaşadığı gerçekliklere götürerek geçmişle belgesel bir bağ kuruyor.

PIRGİÇ YAYINLARI

Tel: 90-537 709 37 98
mirangultekin@gmail.com




LE 80e ANNIVERSAIRE D'INCI TUGSAVUL

  Les ami(e)s d'Inci Tugsavul ont fêté son 80e anniversaire le 5 octobre 2020 dans les locaux
des Ateliers du Soleil dont elle est la fondatrice et la présidente honoraire.

Tugsavul a remercié tout(e)s ses ami(e)s par le message suivant:

“Mes cher(e)s ami(e)s, vous ne m’avez pas laissée seule à l’occasion de mon 80ième anniversaire, vous avez partagé chaleureusement mes peines, joies et ma determination à resister comme le témoigne Dogan Ozgüden… Votre solidarité me donne le courage et la force de mener mes luttes avec la même détermination à mon âge avancé. Milliers de remerciements à tout(e)s mes ami(e)s. Je remercie cordialement Iuccia Saponara et toute l’équipe des Ateliers du Soleil qui ont organisé cette célébration de mon anniversaire…. Je vous aime…”



Titres des évènements du mois
Titles of this month's events

Droits de l'Homme / Human Rights

Progressive Lawyers Association: We are not safe
24 people detained for ‘insulting the President’ in 8 months in Turkey
La CEDH condamne la Turquie pour violation de la liberté d'expression de deux universitaires
Arrestation d'un homme soupçonné d'espionnage au profit des Emirats
Reactions against Erdoğan's remarks about Prof. Korur-Fincancı
‘Turkey’s military adventures decrease freedom at home’
Turkish Medical Association Chair responds to Erdoğan's 'terrorism' accusation
Amnesty International: Indictment against Osman Kavala 'absurd'
Prison à vie "aggravée" requise contre Osman Kavala

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Grup Yorum band members and lawyers detained

Journalist put on trial for sharing his photo of civilians from Kobanê border
Journalist Nurcan Yalçın faces up to 15 years in prison
Banned for over five years, Sendika.org news site opened to access
La CEDH condamne la Turquie pour violation de la liberté d'expression d'un opposant
Jinnews censored for the 11th time
20 journalists arrested, 20 journalists attacked in Turkey in 9 months
Pour les théâtres turcs en crise, l'arlésienne de l'aide publique
Women journalists' group launches petition for Ayşegül Doğan
Journalist Can Dündar faces up to 35 years in prison
Access block to Nupel news website
Ethical journalism website is now online
Halk TV fined over remarks about Azerbaijan, President Aliyev
Saisie des biens de Can Dündar, journaliste d'opposition en exil
Press freedom in Turkey: At least 347 news articles censored in 3 months
Meurtre de Khashoggi: une crise majeure
55 journalists stood trial in September
Access block to 3 news websites
Les réseaux sociaux sous contrôle accru à la faveur d'une nouvelle loi
Exiled Turkish journalist Abdullah Bozkurt attacked in Stockholm
Meurtre Khashoggi: six nouveaux Saoudiens inculpés en Turquie

Kurdish Question / Question kurde

İstanbul City Theaters to host another Kurdish play next month
HDP calls for a snap election: ‘All this poverty is a harbinger of disaster’
Quatre responsables locaux du parti prokurde HDP arrêtés
Tensions à l'ouverture d'un procès sur la mort de l'avocat kurde Tahir Elçi
HDP celebrates 8th anniversary
Des pro-Iran incendient le siège d'un parti kurde en Irak
Une pièce de théâtre en kurde interdite en Turquie
Ayhan Bilgen: Dismissed as mayor, arrested and blocked on Twitter
Detained HDP politicians taken to courthouse
Kars Co-Mayor Şevin Alaca detained
Libération d'une chanteuse allemande kurde emprisonnée
HDP politicians' detention period extended by four days

Minorités / Minorities

Souhaitons-nous laisser exterminer les Arméniens du Karabagh ?
5 Novembre: Conférence en ligne sur le Haut-Karabakh
Les Arméniens de Turquie sous pression alors que le conflit fait rage au Nagorny Karabakh
Nagorny Karabakh : le président arménien accuse Ankara, au siège de l'Otan
Nagorny Karabakh: le chef de la diplomatie grecque dénonce "l'ingérence" turque
‘We are against any war that brings about death and destruction’
Il faut bien tuer!
La communauté arménienne de Turquie sous haute pression
Au Nagorny Karabakh sous les bombes: "Maudit soit Erdogan!"
La moitié de la population de Karabakh déplacée
MP Paylan: Turkey is the only country that invites to war
Armenians of Turkey speak on Karabakh crisis
Des centaines de manifestants dénoncent à Bruxelles les attaques par l'Azerbaïdjan

Politique intérieure/Interior Politics

ECtHR: Freedom of expression of CHP Chair Kılıçdaroğlu is violated

Istanbul Mayor İmamoğlu not invited to COVID-19 meeting
Erdoğan rejects snap election calls: 'We are not a tribal state'

Forces armées/Armed Forces

Des forces turques évacuent une position encerclée par le régime en Syrie
Ankara a testé un système de défense russe, affirment des médias turcs
L'Arménie accuse la Turquie d'avoir provoqué la "guerre"
L'Arménie a "des preuves" de l'implication militaire turque
Le Conseil de sécurité de l'Onu réclame un "arrêt immédiat des combats"

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Que cherche Erdogan dans ce bras de fer?

Le groupe rebelle syrien Faylaq al-Cham, le petit "favori" d'Erdogan
Près de 80 rebelles pro-turcs tués dans des frappes imputées à Moscou
Manifestations et appels au boycott dans le monde musulman après les propos de Macron
Les forces kurdes libèrent plus de 600 prisonniers liés à l'EI en Syrie
Appâtés par le gain, des Syriens prêts à combattre en Azerbaïdjan
28 combattants syriens pro-Ankara tués depuis le début des hostilités
Macron dénonce l'envoi de "jihadistes"

Socio-économique / Socio-economic

Coronavirus: la Turquie franchit la barre des 10.000 morts
La Turquie prolonge une mission d'exploration gazière controversée
Unemployment rate in Turkey according to state agency: 13.4 percent
L'alcool frelaté fait 44 morts en une semaine
L'avenir touristique incertain pour une cité engloutie par les eaux d'un barrage

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

L'UE condamne les provocations "inacceptables" d'Ankara
Appel d'Erdogan à boycotter les produits français: les Turcs divisés
En quête d'influence, Erdogan se pose en défenseur de l'islam face à Macron
Un boycott des produits français éloignera "encore plus la Turquie de l'UE"
Macron rappelle son ambassadeur en Turquie après une nouvelle attaque d'Erdogan
Erdogan invite Macron à "se faire soigner"
PACE strongly condemns new crackdowns on political opposition in Turkey
Letter by MEPs: Turkey’s crimes in Syria must be investigated
Athènes demande à l'UE d'examiner la suspension de l'union douanière avec Ankara
L'UE dénonce les "provocations" d'Ankara et rappelle ses menaces
UE Commission: les chances d'adhésion d'Ankara "au point mort"
Ankara rejette la menace de sanctions de l'UE
L'UE sanctionne des responsables bélarusses et menace Ankara

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Hollande remet en cause la présence de la Turquie dans l'Otan

Plus de 5 ans de prison pour un employé turc du consulat américain
Missiles russes: Erdogan défie les menaces américaines de sanctions
Erdogan confirme un test de missiles russes, rejette les critiques américaines
Méditerranée orientale: annulation d'exercices militaires par la Grèce et la Turquie
Les alliés de la Turquie exhortent Ankara à cesser ses "provocations" en Méditerranée
Canada: la Turquie doit "rester en dehors du conflit" au Nagorny Karabakh
Biden réclame davantage de pression sur la Turquie face à la Grèce
Le Canada suspend ses exportations d'armes vers la Turquie
L'Otan appelle la Turquie à "user de son influence" pour calmer les tensions
Accord à l'Otan entre Grèce et Turquie sur un mécanisme pour éviter les conflits

Relations régionales / Regional Relations

Frappes en Syrie: Erdogan affirme que Moscou ne veut pas d'une "paix durable"
L’Arabie Saoudite punit la Turquie en boycottant ses produits
La Turquie va renvoyer le navire controversé en Méditerranée orientale
La Turquie déterminée à aider l'Azerbaïdjan à recouvrer "ses terres occupées"
La Russie appelle la Turquie à oeuvrer pour la paix au Karabakh
Erdogan appelle à la fin de "l'occupation" arménienne du Karabakh

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Moscou en faveur de l'application "des conventions internationales"
Le nouveau dirigeant chypriote-turc appelle à une solution à deux Etats
Athènes dénonce le maintien du navire turc d'exploration en Méditerranée orientale
L'élection du protégé d'Erdogan à Chypre-Nord, un bouleversement pour l'île divisée?
Athènes accuse Ankara de "fantasmes impérialistes"
La Turquie fait main basse sur la présidentielle à Chypre-Nord
Chypre-Nord: le dirigeant sortant en position de force pour le second tour des "élections"
Athènes accuse Ankara d'avoir retardé un avion ministériel grec
Chypre-Nord élit son dirigeant sur fond de controverse concernant Varosha
La réouverture de Varosha provoque l'effondrement du gouvernement

Immigration / Migration

Les forces de l'ordre interviennent contre une manifestation de Turcs à Dijon
Tensions entre ultra-nationalistes turcs et diaspora arménienne près de Lyon
Une élue se dit ciblée par un "espion" turc, l'Autriche sur le qui-vive
Un an après l'offensive turque, le rêve lointain d'un retour des Syriens déplacés
La lutte de Florida Mukeshimana


Droits de l'Homme / Human Rights

Progressive Lawyers Association: We are not safe

Published in the Official Gazette on October 13, 2020, a new bylaw now allows that the attorney fees of "counterterrorism officials" are paid by the state in the event that they face an investigation or prosecution.

While the bylaw foresees the payment of up to three attorneys' fees by the state, what has changed with this recent amendment is that local authorities such as governors and sub-governers who have "participated in counterterrorism activities" have also been included in the legislation.

Against this backdrop, the Progressive Lawyers Association (ÇHD) has released a statement entitled "We are not safe."

The statement of the association has underlined that the more the definition of "terror" gets, the more the scope of the bylaw extends:

"While political power holders openly show that they side with torturers under any circumstances and claim the crimes committed in the name of the state, incidents of torture have been increasing incrementally, news of torture have become ordinary and usual and a process of investigation and prosecution without torture has become an exception. In such a process, it gives quite an open message: In a period when the state openly expresses its determination to protect its torturers in rostrums, at the Parliament and on pro-government media channels and has made this determination official with laws, it is impossible for any citizen to feel safe on the street."
What conclusion can be drawn from the bylaw?

Further in its statement, the ÇHD Commission of Struggle against Torture has noted that "the concept of 'terror' is now determined in Turkey based on the needs of the ruling Justice and Development Party (AKP) and the capital owners," raising concerns that this broad definition of terror is then used to "stigmatize every demonstration where the social opposition uses its legal and democratic rights as 'terrorist' acts."

It has also noted that "while the concept of terror is devoid of any legitimacy due to the broadness of its definition that knows no limits, the scope of the definition of those 'who participate in counterterrorism activities' is gradually broadened, again based on the needs of the AKP and capitalists."

Noting that "even the tiniest demand for rights is met with violence by the state" in current conditions in Turkey, the Commission has also shared the following details about the amended bylaw:

"In the first version of the bylaw, it was stipulated that a legal support should be provided in case of an investigation or prosecution on the allegation that they committed crimes; however, with this amendment, they will now also be supported with attorney fees in the event that they are 'the aggrieved party, complainant, involving party, defendant or plaintiff'."

Based on this extended scope of the new bylaw, the ÇHD Commission against Torture has drawn the following conclusion:

"The following personnel falling within the scope of the bylaw can benefit from this legal assistance: The one who tortured, who committed a crime on duty can benefit from this as a suspect or defendant; the one who tortured, who committed a crime on duty or the one who wrote a report against the victim of torture, misstating that s/he 'deforced', can benefit as a victim, complainant or plaintiff; the personnel who tortured, who commited a crime and fall within the scope of the law as a defendant can benefit from it in law cases that are mostly filed to demand damages."
(BIA, 27 October 2020)

24 people detained for ‘insulting the President’ in 8 months in Turkey

The Human Rights Foundation of Turkey (TİHV) Documentation Center has released its Report on Violations of Freedom of Expression, Assembly and Association, covering the first eight months of this year.

Documenting the rights violations in a 168-page report, the foundation has underlined that the breaches of freedom of expression, assembly and association, together with the already aggravating problem of human rights in the country, also pose a problem in terms of democracy.

The latest BİA Media Monitoring Report covering the third quarter of 2020 has also shown that 81 journalists are currently facing 7 life sentences and 760 years, 3 months in prison in total and eight journalists are facing a total of 1 million 410 thousand Turkish Lira (TRY) in damages as per a series of laws, including the Turkish Penal Code (TCK), Anti-Terror Law (TMK) and the Law on National Intelligence Organization (MİT).
Unpublished book banned as well

The TİHV report has been prepared based on printed and online news as well as the reports and statements of professional and occupational organizations and human rights groups. Covering the eight-month period from January 1 to August 31, the report has shared the following violations:

* 38 journalists and one writer were detained. While 17 journalists were arrested, nine journalists were released on probation.

* By court orders, acces blocks were imposed on 53 news reports, 75 websites, two web pages and five social media accounts, 59 internet content and 143 internet addresses. Moreover, a book which had not yet been published and a newspaper issue were banned by court orders.

* At least 24 people were taken into custody, three people were arrested and one person faced an investigation on charge of "insulting the President." Facing a lawsuit on the same ground, one person was sentenced to 5 months in prison, but not as per the Article 299 of the Turkish Penal Code (TCK), which governs the offense of insulting the President, but as per the Article 125, which governs the offense of insult.

* The trials of 18 artists on such grounds as "propagandizing for the organization", "insulting the President" etc. continued; the bill of indictment against two artists was accepted by the court in this period.

* Law enforcement officers intervened against at least 637 peaceful meetings and demonstrations; as a result of them, 1,346 people were detained by being subjected to torture and other acts of maltreatment, 54 people were injured, nine people, including one child, were arrested.

* All events and demonstrations were banned by governor's offices for 89 times in 33 provinces; while the shortest one of these demonstration bans was for 2 days, the longest was for 30 days. At least 24 events were banned by governor's and sub-governor's offices.

* 79 people elected to the local administrations such as co-mayors, municipal council members and neighborhood/ village heads were taken into custody; 16 of these local administrators were arrested.

* At least 314 political party executives and members were detained; while 284 of them were from the Peoples' Democratic Party (HDP), seven were from the Democratic Regions Party (DBP), two were from the Labor Party (EMEP), 10 from the Socialist Party of the Oppressed (ESP), five from the Future Party, one from the main opposition Republican People's Party (CHP), four from the EHP, one from the SYKP. At least 79 party members and executives were arrested; while 69 of them were from the HDP, two were from the DBP, one from the CHP and one from the SYKP.

* At least 160 association, foundation, union and professional organization executives and members were taken into custody; 70 people were arrested while 73 people were released on probation.

* At least 675 people were detained on such grounds as "aiding and abetting the organization", "propagandizing for the organization" and "membership of the organization"; 72 people were arrested, 117 people were released on probation and 19 people were released into house arrest.

* The mayors of 14 municipalities (two provincial, 11 district and two town municipalities) were dismissed and replaced with trustees by the Ministry of Interior. One provincial mayor was suspended from duty by the Ministry of Interior and the certificate of election of one district mayor was cancelled on the grounds that there was a final ruling of prison sentence against him.

* Based on final verdicts, three MPs were stripped of MP status and arrested.

* One summary of proceedings was brought against one ruling AKP MP; nine summaries against six MPs from the main opposition CHP; 12 summaries against one MP from the DBP; 135 summaries against 37 MPs from the CHP and four summaries against three MPs from the İYİ Party.
(BIA, 26 October 2020)

La CEDH condamne la Turquie pour violation de la liberté d'expression de deux universitaires

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné mardi la Turquie pour "violation du droit à la liberté d'expression" de deux universitaires qui avaient subi des poursuites pénales pendant un "temps considérable" après la publication d'un rapport sur les minorités.

En 2005, Ibrahim Kaboglu et Baskin Oran avaient été inculpés en Turquie pour "incitation à la haine" et "dénigrement des organes judiciaires de l'Etat" en raison du contenu d'un rapport faisant état de "problèmes relatifs à la protection des minorités", qui avait suscité un vif débat dans le pays.

Ils avaient finalement été définitivement acquittés en 2008 par la justice turque.

Entre temps, en 2007, les deux universitaires avaient introduit un recours devant la CEDH.

Treize ans après, la CEDH a estimé que les poursuites pénales engagées à leur encontre ont constitué "une ingérence dans l'exercice de leur droit à la liberté d'expression".

Les sept juges ont souligné que la procédure pénale engagée par la justice turque est restée pendante pendant une "période considérable", de trois ans et quatre mois, à laquelle s'ajoute l'enquête pénale de neuf mois.

Les magistrats ont considéré que "la crainte d'être condamnés" a "inévitablement créé une pression" sur les universitaires et les a conduits "à une autocensure". Ainsi, "les poursuites pénales consistaient en elles-mêmes en des contraintes réelles et effectives".

Ils ont conclu que les poursuites pénales ne répondaient "pas à un besoin impérieux" et n'étaient pas proportionnées aux buts recherchés.

A l'unanimité, la Cour a donc condamnée la Turquie pour violation de la liberté d'expression, garantie par l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'Homme, et lui impose de verser 2.000 euros à chacun des plaignants pour "dommage moral".

La Cour européenne des droits de l'homme a été créée à Strasbourg en 1959 par les États membres du Conseil de l'Europe. Elle a pour mission d'étudier et de statuer sur les violation de la Convention européenne des droits de l'homme qui lui sont rapportées.
(AFP, 20 octobre 2020)

Arrestation d'un homme soupçonné d'espionnage au profit des Emirats

Les autorités turques ont arrêté un Palestinien originaire de Gaza soupçonné d'espionnage au profit des Emirats arabes unis, rival régional d'Ankara, a rapporté mardi la chaîne publique turque TRT World.

Ahmed Al-Astal, âgé de 45 ans et travaillant comme journaliste, est accusé d'avoir espionné des dissidents arabes en exil en Turquie et d'avoir fourni aux Emirats des informations sur les développements politiques en Turquie, selon le média turc.

Originaire de la bande de Gaza et possédant un document de voyage jordanien, M. Astal vivait en Turquie depuis 2013.

Le 25 septembre, sa famille à Gaza avait affirmé dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux qu'il avait été kidnappé, quatre jours après sa disparition inexpliquée en Turquie.

Dans un nouveau communiqué diffusé mardi, la famille de M. Astal, réagissant à l'annonce de son attestation, a accusé Ankara de gérer cette affaire de manière "opaque", affirmant que d'éventuels aveux qu'il aurait pu faire sous la contrainte pendant sa détention ne sauraient être valides.

Sa famille a en outre appelé le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à intervenir en sa faveur, précisant que la femme et les deux enfants de M. Astal étaient "abandonnés à leur sort" en Turquie et "souffrent psychologiquement".

Les relations entre la Turquie et les Emirats arabes unis, deux rivaux régionaux, sont extrêmement tendues.

Les deux pays s'opposent notamment en Libye, où ils soutiennent des camps opposés. Abou Dhabi accuse aussi le gouvernement turc d'avoir des affinités avec les Frères musulmans, bannis aux Emirats.

Les Emirats abritent en outre l'ex-homme fort de la bande de Gaza, Mohammed Dahlane, devenu conseiller du dirigeant d'Abou Dhabi.

Les autorités turques accusent ce rival du président palestinien d'être impliqué dans la tentative de coup d'Etat de 2016 en Turquie et dans l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi à Istanbul en 2018.
 Ankara a émis en 2019 un mandat d'arrêt contre lui et une récompense pour toute information conduisant à sa capture.

En avril 2019, un autre Palestinien originaire de Gaza écroué en Turquie pour des soupçons d'espionnage au profit des Emirats s'était suicidé en prison, selon les autorités turques. Sa famille a contesté la thèse du suicide et réclamé l'ouverture d'une enquête.
(AFP, 20 octobre 2020)

Reactions against Erdoğan's remarks about Prof. Korur-Fincancı

The Human Rights Foundation of Turkey (TİHV/HRFT) released a written statement yesterday (October 15) in response to President and Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan's remarks on Prof. Şebnem Korur-Fincancı, the chair of the TİHV and the Turkish Medical Association (TTB).

Speaking about Korur-Fincancı's election last month, he said, "You take someone from the terrorist organization and put them at the head of the TTB. Since when those who are involved in terrorism can head an important organization like the TTB? This is not called a democratic approach."

"This is the case of terrorist organizations taking over NGOs. The steps we have taken in health are obvious. One of the areas in which this government is most successful is health. Such ugly approaches to this government, which has made investments unprecedented in history, with all its physical infrastructure, are not acceptable," he added.

Saying that it has been fighting for 30 years to eradicate torture and to protect and promote human rights and fundamental freedoms, the TİHV noted, "The unacceptable expressions by the President of the Republic of Turkey in the group meeting of his party yesterday qualifies as a threat and pressure to hinder the human rights advocacy activities of the HRFT and its president."

According to the United Nations' (UN) Declaration on Human Rights Defenders, the states are obliged to ensure the protection of human rights defenders against any violence, threats, retaliation, de facto or de jure adverse discrimination, pressure or any other arbitrary action as a consequence of their legitimate exercise of the rights referred to in the Declaration, the foundation reminded.

About Şebnem Korur-Fincancı

Prof. Dr. Şebnem Korur-Fincancı is a rights advocate and the Chair of the Human Rights Foundation of Turkey (TIHV). The Foundation has been involved in the documentation of the cases of torture, rehabilitation of its victims and provision of legal assistance to them.

Korur-Fincancı is also one of the founding members of the Forensic Doctors' Association and has played the major role in the development of the United Nations reference standards on the investigation and documentation of the cases of torture, the Istanbul Protocol.

She has conducted forensic investigations to expose torture in multiple countries and in 2014 she received the International Hrant Dink Award. She has also been one of the founders of the Turkish Penal Code Association.

Devoting her professional life to the investigation and documentation of torture as well as struggle against it, Korur-Fincancı has become one of the milestones in Turkey in that regard. Preparing reports on cases of torture and writing on medical ethics in the 1990s, when torture was prevalent in Turkey, she was met with the oppression and obstacles by the state.

In 1997, she became the Head of Forensic Medicine Department at İstanbul University. In 2004, she was dismissed from this post. In 2005, she was reinstated by the Administrative Court and as per the decision of the Council of Higher Education (YÖK).

Korur-Fincancı also participated in the Editors-in-Chief on Watch campaign that was launched in solidarity with the Özgür Gündem newspaper, which was closed as per a Statutory Decree. Korur-Fincancı was arrested on June 20, 2016 for having participated in the campaign and was released on June 30, 2016. (BIA, 16 October 2020)

‘Turkey’s military adventures decrease freedom at home'

The clashes between Armenia and Azerbaijan, two neighbouring countries in the South Caucasus, have been continuing in the Nagorno-Karabakh, or Upper Karabakh, region since September 27.

Following meetings in Moscow on October 10, the countries agreed on a humanitarian ceasefire so that the conflicting sides could retrieve bodies left on the battlefield and conduct a prisoner exchange. However, the clashes started again following this brief truce.

Amid these conflicts, the government of Turkey, especially President Recep Tayyip Erdoğan, has been expressing support for Azerbaijan.

Against this background, Peoples' Democratic Party (HDP) Diyarbakır MP Garo Paylan, who is himself an Armenian citizen of Turkey and has recently been targeted by hate speech on a newspaper ad, has penned an opinion piece for the US-based New York Times newspaper.

Entitled "How Turkey's Military Adventures Decrease Freedom at Home" and published today (October 15), Paylan's op-ed offers an insight into how Turkey's "involvement in regional conflicts such as the dispute between Azerbaijan and Armenia has whipped up nationalist fervor and obliterated space for advocates of peace and democracy."

"A procession of cars filled with men waving the flag of Azerbaijan, honking and whistling drove through the Kumkapi area in Istanbul, which is home to the Armenian Patriarchate of Istanbul and many Armenian families. The car rally, on Sept. 28, was a provocation, a threat that filled my community, the tiny Armenian community - 60,000 out of 83 million - in Turkey with fear.

"After a decades-long fitful truce, the conflict over the status of Nagorno-Karabakh - a breakaway Armenian enclave in Azerbaijan - between Azerbaijan and Armenia resumed last month, leading to a large military deployment, destruction of civilian centers and thousands of casualties.

"In this war, Turkey strongly supports Azerbaijan, with which it shares ethnic bonds, and President Recep Tayyip Erdogan dismissed global calls for a cease-fire. He has supported Azerbaijan with defense technology, drones and propaganda machinery.

"This strategy is in line with Mr. Erdogan's government's decision to increase our country's military footprint abroad - Syria, Libya and the eastern Mediterranean - to enhance Turkey's position as a regional power.

"But there is also a direct correlation between the Turkish government's desire to delve into conflicts abroad and the closing down of the democratic space at home.

"Turkey's involvement in regional conflicts has whipped up nationalist fervor, obliterated space for advocates of peace and democracy and deepened a sense of fear and precarity among the minority populations.
'I know very well the meaning of this message'

"On Sept. 27 I criticized Turkey's warmongering in the Nagorno-Karabakh conflict on Twitter, arguing that Ankara should stop throwing gasoline on that fire, as there will be no winners in a war and both Armenian and Azeri people will lose. I urged my countrymen, 'We must do what we can for a cease-fire.'

"Because of my country's authoritarian turn, my background and political leanings are enough to turn me into a target. On Oct. 5, the Eurasia Institute of Strategic Affairs, a nationalist outlet, published a full-page advertisement in support of Azerbaijan in Sabah, a newspaper with links to the Erdogan family. It was signed by former and current members of the Turkish Parliament from the A.K.P.

"As an Armenian from Turkey and a descendant of genocide survivors, I know very well the meaning of this message. In 2007, Hrant Dink, a celebrated and outspoken Armenian journalist from Istanbul, who edited the Agos newspaper, was assassinated by a Turkish nationalist in a similar period of heightened nationalism. Mr. Dink once described Turkey's Armenian minority as 'living with the trepidations of a dove.'

"Despite the recent threats, I was encouraged by thousands of people calling, writing and gathering signatures expressing their support for me. The other day, someone cleaning the streets shouted at me, 'My deputy, if they take you away one day and you cannot see us, know that we are here.' And I do.
'Authoritarianism, one-man rule, militarism...'

"You may wonder why we continue to struggle for democracy in this country. Things were not always so dark in Turkey. A decade ago, Turkey was a relatively promising democracy, on path for European Union membership and calling for regional peace.

"It coined the 'zero problems with neighbors' policy, and at one point, we were even close to normalization of relations with Armenia.

"But Turkey took a path toward authoritarianism after 2015, and our basic civil rights are on hold today. President Erdogan, once an advocate of European Union-led reforms and a peace process with the Kurds, over the past decade has established a one-man regime, moved away from democracy and entered a coalition with hard-right Turkish nationalists. Greater militarism has followed.

"Militant nationalism and authoritarianism can neither solve our domestic problems nor help the region. A better choice for my country will always be to seek regional peace and cultivate better ties with our neighbors. Turkey must encourage Armenia and Azerbaijan to return to peace talks and facilitate a lasting settlement to the Nagorno-Karabakh dispute.

'That is why I will not remain silent'

"On Saturday, Russia, which has a defense agreement with Armenia and good relations with Azerbaijan, brokered a cease-fire between the two countries. This highlighted Russia's role in the region and has left Turkey out of the diplomatic game. If President Erdogan wants to be relevant, he should stop inflaming tensions in the Caucuses and support the cease-fire between Azerbaijan and Armenia.

"But I am not naïve, and I know that only a democratic Turkey can help stabilize its region and act as a responsible member of the international community. That is why I will not remain silent in the face of threats and will keep on fighting for democracy here and peace abroad."
(BIA, 15 October 2020)

Turkish Medical Association Chair responds to Erdoğan's 'terrorism' accusation

Turkish Medical Association (TTB) Chair Prof. Şebnem Korur-Fincancı has said that President and Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan's remarks against her "are not on their agenda."

Erdoğan yesterday (October 14) called Korur-Fincancı a "terrorist" without mentioning her name and said that the government would make a new law regarding professional organizations.

When asked by reporters about Erdoğan's words at the funeral of Aydın Medical Chamber Chair Esat Ülkü, who died of Covid-19 on Tuesday (October 13), Korur-Fincancı said: "[Erdoğan's remarks] are not on our agenda. We have lost seven health workers in a week. This is on our agenda."

Giving a speech at the funeral, "Every person who is lost is the loss of the country. We lose one health worker every day because of this outbreak," according to Mesopotamia Agency.

"Why? Because our right to know the truth is taken away from us. We don't know real numbers, we can't prevent people who transmit [the virus] from walking around us because of insufficient testing.

"We have lost a very valuable brother of ours. Not only a physician but also an artist, father, spouse...

"Lives that were built with great devotion and we have this today. His light will illuminate our path."
(BIA, 15 October 2020)

Amnesty International: Indictment against Osman Kavala 'absurd'

Following the acceptance of a new indictment against businessperson and civil society figure Osman Kavala, Amnesty International's Europe Director Nils Muiznieks said that the indictment was "absurd."

"Having been in prison for almost three years, Osman Kavala is now facing a new trial under an absurd new charge of 'espionage'," he said.

"With this new indictment, Osman Kavala faces a life sentence without the possibility of parole as well as up to an additional 20 years for 'espionage'. Kafkaesque is an overused cliché but in the case of Osman Kavala, it is chillingly apt.

"The European Court of Human Rights ruled last December that Osman Kavala's prolonged pre-trial detention was unlawful and served an 'ulterior purpose'. Yet, Turkey refuses to implement the binding judgment and to release him.

"Once again, we call on Turkey to end the shameful injustice that Osman Kavala has been subjected to, by freeing him from prison and dropping these manifestly vindictive proceedings against him."

What happened?

Businessperson Osman Kavala, who was on his way back from Antep, was taken into custody at İstanbul Atatürk Airport on October 18, 2017.

On November 1, 2017, it was announced that Kavala was arrested on charges of "attempting to change the Constitutional order and to overthrow the government." In the official document referring him to court with a request of arrest, it was alleged that he was the head and financier of Gezi.

The sixth and final hearing of the lawsuit filed into Gezi resistance was held at the İstanbul 30th Heavy Penal Court in Silivri on February 18, 2020.

Announcing its ruling after the statements of defendants and their attorneys, the court board has ruled that Osman Kavala, Mücella Yapıcı, Can Atalay, Tayfun Kahraman, Ali Hakan Altınay, Yiğit Aksakoğlu, Yiğit Ali Ekmekçi, Çiğdem Mater Utku and Mine Özerden shall be acquitted as "there was no concrete and material evidence as to the committal of the offenses charged." The court has also ruled that businessperson and rights defender Osman Kavala, the only arrested defendant of the case, shall be released.

Osman Kavala was the only arrested defendant in the 16-defendant Gezi Trial, which started on June 24, 2019. Having been acquitted in this trial, Kavala was arrested again, this time on the charge of "political or military espionage." Kavala is still held in Silivri Prison in İstanbul.

Announcing its ruling on Kavala on December 10, 2019, the ECtHR concluded that his rights were violated by his imprisonment.

The ECtHR concluded that the European Convention on Human Rights was violated on the grounds that Kavala was arrested without any reasonable suspicion and with political motives and that the Constitutional Court did not examine his application within a reasonable period of time.

This ruling became final on May 12, 2020. While this ruling has not yet been put into effect, the Committee of Ministers of the Council of Europe made a call to Turkey about the final ruling of the ECtHR and urged Turkey to implement the ECtHR's ruling of right violation and to release him. (BIA , 9 October 2020)

Prison à vie "aggravée" requise contre Osman Kavala

Un procureur turc a requis jeudi une peine de prison à vie "aggravée" contre l'homme d'affaires et philanthrope Osman Kavala, détenu depuis près de trois ans.

Un nouvel acte d'accusation le mettant en cause pour "tentative de renversement du gouvernement" pour son implication présumée dans le putsch manqué de 2016, et "d'espionnage politique" a été rendu public par le bureau du procureur d'Istanbul.

Le chercheur américain Henri Barkey est aussi visé par les mêmes charges. M. Kavala est décrit comme "son collaborateur local" dans l'acte d'accusation.

M. Barkey, qui avait effectué des nombreuses visites en Turquie, est actuellement professeur à l'université américaine de Lehigh en Pennsylvanie (est).

Trois peines de prison à vie aggravée, comportant des conditions de détention plus strictes, sont requises contre M. Kavala et M. Barkey pour leur implication présumée dans la tentative de putsch de 2016, et 20 ans d'emprisonnement pour "espionnage".

Figure majeure de la société civile turque, Osman Kavala est pris pour cible par le président Recep Tayyip Erdogan qui l'accuse de chercher à déstabiliser la Turquie.

L'homme d'affaires était initialement poursuivi pour avoir soutenu des manifestations antigouvernementales en 2013, connues sous le nom de mouvement de Gezi, visant M. Erdogan, alors Premier ministre.

Il avait été acquitté en février de ces charges. Mais avant de pouvoir être libéré, il avait immédiatement été placé en garde à vue dans le cadre d'une autre enquête liée à la tentative de coup d'Etat ayant visé M. Erdogan en 2016.

Son avocat, Ilkan Koyuncu, avait assuré en juillet qu'"aucune preuve" n'existait contre son client, connu pour son soutien aux projets culturels portant notamment sur les droits des minorités, la question kurde et la réconciliation arméno-turque.
(AFP, 8 octobre 2020)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Grup Yorum band members and lawyers detained

As part of the investigation conducted by the Istanbul Chief Public Prosecutor's Office, it was decided 120 people will be taken under custody. As of this morning, with the instructions of the prosecution the police detained 93 people in 12 provinces.

Regarding these arrests, Halkın Hukuk Bürosu (HHB - People's Law Office), stated that they were not informed about the decision of "confidentiality in the file" and that there was a "restriction on visiting their clients” for at least 24 hours.

The HHB lawyer Seda Şaraldı, Grup Yorum band member Metin Kaleli and Yaşar Coşkun were among the detained. Police announced that 27 people were wanted. (EVRENSEL DAILY, Oct 29, 2020)

Journalist put on trial for sharing his photo of civilians from Kobanê border

Burhan Ekinci, a Germany-based journalist and writer from Turkey, has been facing a lawsuit on charge of "terror propaganda" because he tweeted remarks of Abdullah Öcalan, the jailed leader of the Kurdistan Workers' Party (PKK), and his photo of civilians from the Kobanê border.

Citing these social media posts as "criminal evidence", the indictment lodged by the İstanbul Chief Public Prosecutor's Office has demanded that Burhan Ekinci be penalized as per the Article 7/1 of the Anti-Terror Law (TMK).

In the first of these social media messages, Ekinci tweeted the remarks of imprisoned PKK leader Abdullah Öcalan, who said, according to his attorneys, "I say that I will eliminate the state and possibility of conflict within a week, I will solve it, I am ready for solution..."

In addition to these remarks dated July 8, 2019, journalist Ekinci is also facing charges for sharing a photo that he took himself in 2014. That picture shows the civilians on the Kobanê border during the resistance of Kurdish forces against ISIS in October 2014.

According to the prosecutor who indicted Ekinci, in addition to this picture, he also committed a crime by attaching the following note to the photo:

"The historic Kobanê resistance. It has not been forgotten and it will not be... Everyone saw, everyone witnessed the resistance of those beautiful-hearted young people. One of the photos I took on the border.

#November1WorldKobanêDay."

The indictment has indicated that "with these posts, Ekinci praised and legitimized the PKK/YPG armed terrorist organization."

While a warrant has been issued against Ekinci, his trial will begin at the İstanbul 30th Heavy Penal Court.

'They want to silence, intimidate us'

Commenting on the lawsuit, journalist-writer Burhan Ekinci has said that the trial is a consequence of the intolerance shown to freedom of thought and expression in Turkey. Recalling that another lawsuit was filed against him over his news from 2010s, Ekinci has briefly said:

With the lawsuits they file against us, they want to silence and intimidate us, they want to turn us into people who obey the [Presidential] Palace and play ostrich. There are several people who pen for the Palace, but we will not play ostrich for the Palace. We will keep on writing the truth. We will keep doing journalism under any circumstances and in every place. None of my posts is a crime. However, as the current regime does not like them, they regard them as crimes. If what I write is a crime according to the prosecutor and the judiciary of Turkey, I will keep tiring them and writing the truth. (BIA, Oct 29, 2020)

Journalist Nurcan Yalçın faces up to 15 years in prison

As part of an investigation launched against the Rosa Women's Association in Turkey's Kurdish-majority southeastern province of Diyarbakır, the Diyarbakır Chief Public Prosecutor's Office has lodged an indictment against journalist Nurcan Yalçın and demanded that the journalist be sentenced to 10 years to 15 years in prison on charges of "membership of the organization" and "propagandizing for the organization."

The prosecutor has referred to Yalçın's membership of the Rosa Women's Association and an anonymous witness statement as criminal evidence.

Indictment based on anonymous witness statement

As reported by Jinnews website, the indictment of the Diyarbakır Chief Public Prosecutor's Office has referred to the statement of an anonymous witness named "ZS35SN58UV52PG10". In his or her statement to the Counterterrorism Bureau of the Diyarbakır Provincial Directorate of Security on June 19, the anonymous witness said:

"I know that this person is a journalist and works in an agency that reports news about the organization in its favor. She is one of the persons working for the KJA, which served the organization and was closed by the state due to those services, and for the TJA and Rosa Women's Association, which also serve the organization. This person fulfils the instructions of the KJA, TJA and Rosa, thereby serving the organization.

"I know that she takes part in the administration of the association named Rosa and she is one of its senior officers. This person is propagandizing for the organization through pro-organization press and media outlets."

Yalçın did not accept the allegations

Giving her statement to the prosecutor's office, Yalçın has said that she does not accept the allegations of the anonymous witness.

The journalist is now facing 10 years to 15 years in prison on charges of "being a member of the organization" and "propagandizing for the organization" over anonymous witness statements, her membership of the Rosa Women's Association and social media posts. (BIA, Oct 29, 2020)

Banned for over five years, Sendika.org news site opened to access

The court that blocked access to Sendika.org news site has removed the block order, implementing a Constitutional Court decision from March 11.

The European Court of Human Rights (ECtHR) on October 19 requested Turkey's defense after it had failed to implement the top court decision and gave time to the country to present its defense till January 8, 2021.

Following the request, Gölbaşı Penal Judgeship of Peace in the capital city of Ankara removed the block order today (October 28). It also removed block orders on 118 websites and social media accounts, including the websites of Özgür Gündem and Dicle News Agency, which were shut down following the 2016 coup attempt.

The Information and Communication Technologies Authority (BTK) opened Sendika.org to access after the court's decision. Sendika.org had been banned for 1,921 days.

The first access block was imposed on the website by the Telecommunications Communication Presidency (TİB) on July 25, 2015. The site was banned 63 times and was using "sendika64.org" to bypass the bans.

What happened?

In the face of a series of access blocks imposed on the news website since 2015 and the failure of the Constitutional Court to examine the file for almost five years, the attorneys of sendika.org applied to the ECtHR on February 10, 2020, and argued that Article 10 (Freedom of expression), 13 (Right to an effective remedy) and 18 (Limitation on use of restrictions on rights) of the European Convention on Human Rights (ECHR) were violated.

Doğukan Tonguç Cankurt, one of the attorneys of sendika.org, has indicated that it is the first time a question has been directed to Turkey over a possible breach of the Article 18 of the ECHR by access blocks.

The Constitutional Court examined the application of sendika.org after its attorneys applied to the ECtHR and gave a ruling of right violation on March 11, 2020. While the top court sent the file back to the local court, the Gölbaşı Penal Judgeship of Peace, for the elimination of the consequences of the right violation in question in a retrial, the local court defied this decision.

Following its decision dated March 2020, the Constitutional Court gave another decision about the access blocks on sendika.org by combining seven individual applications and ruled on September 15 that the freedom of expression and press of sendika.org had been violated. (BIA, Oct 28, 2020)

La CEDH condamne la Turquie pour violation de la liberté d'expression

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné mardi la Turquie pour violation de la liberté d'expression du chef du principal parti d'opposition turc, Kemal Kiliçdaroglu, condamné en 2012 pour avoir porté atteinte à la réputation de Recep Tayyip Erdogan.

Chef du Parti républicain du peuple (CHP), M. Kiliçdaroglu avait tenu des discours les 31 janvier et 7 février 2012, dans lesquels il critiquait Recep Tayyip Erdogan, l'actuel président turc qui était alors Premier ministre, sur plusieurs sujets d'actualité.

M. Erdogan avait ensuite engagé une action en justice au civil, estimant avoir subi une atteinte à son honneur personnel et professionnel ainsi qu'à sa réputation.

Kemal Kiliçdaroglu fut finalement condamné par la justice turque au paiement de 10.000 livres turques de dommages et intérêts (environ 4.260 euros).

Les juges de la CEDH ont considéré que cette condamnation constituait "une ingérence" dans le droit de M. Kiliçdaroglu à "l'exercice de sa liberté d'expression" et qu'il s'était exprimé sur des sujets "d'intérêt général" et des problèmes politiques "en sa qualité d'élu dans l'enceinte parlementaire".

"Il était naturel que, en tant que personnage politique de premier rang, le Premier ministre vît ses paroles, ses faits et ses gestes être placés sous le contrôle sévère de l'un de ses principaux concurrents politiques", notent les magistrats.

La cour a estimé que la justice turque avait "omis de replacer les propos litigieux dans le contexte et la forme dans lesquels ils avaient été exprimés".

Elle a également souligné que le montant des dommages et intérêts infligés à Kemal Kiliçdaroglu plus de 4.000 euros
était "important et susceptible de dissuader d'autres personnes de critiquer les hommes politiques dans le contexte d'un débat présentant un intérêt public".

A l'unanimité, les juges ont donc estimé que la Turquie avait violé l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'Homme, qui garantit la liberté d'expression.

A six voix contre une, ils ont condamné la Turquie à payer à Kemal Kiliçdaroglu 6.385 euros pour "dommage matériel", et 5.000 euros pour "dommage moral".

Le juge turc a exprimé une opinion "partiellement dissidente", estimant que les déclarations de M. Kiliçdaroglu "présentent un caractère humiliant et peuvent être considérés comme une succession d'injures plutôt que comme des critiques". Il a néanmoins considéré qu'il y avait bien eu violation de la Convention.

La Cour européenne des droits de l'Homme a été créée à Strasbourg en 1959 par les États membres du Conseil de l'Europe. Elle a pour mission d'étudier et de statuer sur les violation de la Convention européenne des droits de l'homme qui lui sont rapportées.
(AFP, 27 octobre 2020)

Jinnews censored for the 11th time

An access block has been imposed on the Jinnews website by the decision of the Van 2nd Penal Judgeship of Peace. In line with this decision, the Information and Communication Technologies Authority (BTK) blocked access to the "jinnews8.xyz" address yesterday (October 22).

This last access block has marked the 11th access block imposed on the website since it was founded on September 25, 2017.

When one tries to access the website of Jinnews, which was established with the motto "On the path to truth, with women's pen," the following warning appears on the page in Turkish and English:

"The protection measure has been taken for this website (jinnews8.xyz) according to decision nr. 2020/3441 D.İş dated 22/10/2020 of 'Van 2nd Penal Judgeship of Peace' has been implemented by the Information and Communication Technologies Authority."

Most recently, an access block was imposed on "jinnews9.xyz" address on August 4. The website is now publishing its news on "jinnews10.xyz."

About Jin News

With a team of woman editors and reporters, JinNews ("woman news" in Kurdish) exclusively focuses on women's issues.

It is published in five languages: Turkish, Kurdish, Zaza language, English and Arabic. It was founded on September 25, 2017, with the slogan, "On the path to truth, with women's pen." Safiye Alağaş, the news director of the website, was awarded the International Prize for Journalism by the Italy-based Maria Grazia Cutuli Onlus Foundation.

JinNews succeeds outlets that were shut down upon statutory decrees (KHK). The JİNHA, which had defined itself as the "first women's news agency in Turkey," was shut down on October 29, 2016, upon Statutory Decree no. 675. The "Gazete Şûjin," founded in December 2016, was shut down on August 25, 2017, upon Statutory Decree no. 693. (BIA, 23 October 2020)

20 journalists arrested, 20 journalists attacked in Turkey in 9 months

Main opposition Republican People's Party (CHP) İstanbul MP Sezgin Tanrıkulu has released his "2020 January-September Report on Violations of Freedom of Thought and Expression" in Turkey.

According to the report of the MP, 29 journalists-publishers-writers were convicted, 20 journalists were arrested, 57 journalists faced an investigation-lawsuit, 65 journalists were taken into custody and 20 journalists were attacked in the first nine months of 2020. While orders of confiscation-access block were imposed on 527 publications, 187 people faced a lawsuit-investigation over their social media posts in this period.

The report has underlined that scoring 50.02 points, Turkey ranks 154th in the 180-country World Press Freedom Index.

Reminding the public that Turkey ranked 157th in the previous index, the MP has said that the improvement of Turkey by three ranks cannot be attributed to an improvement of freedom of expression in the country, but to the deterioration in other countries as well as the release of some journalists in Turkey after the 1st Judicial Reform Package entered into force.

According to the "Arrested, Detained for Expressing Opinions" part of the report, the official figures of the Ministry of Interior show that 410 people were detained over their social media posts about COVID-19 as of March 25 and 402 people were detained for the same reason as of April 27.

While 6,362 social media accounts were probed in 42 days, around 15-20 people are estimated to have been arrested. Lawsuits were filed against most of those who had been taken into custody.

Referring to the Reporters Without Borders (RSF) statement on the new social media law that has been in effect in Turkey since October 1, the report of Tanrıkulu has indicated that the organization "has registered no fewer than 347 cases of online articles being censored in 3 months."

The MP has also said that nearly 150 bans were imposed in 2018 and 2019 and the number of blocked-deleted news has reached thousands.

According to the report, while the number of publication-broadcast bans was 4 in 2020, it increased to 37 in 2015 and to 164 in 2018. Only in the first four months of 2020, the Radio and Television Supreme Council (RTÜK) has announced around 40 bans on its official website.
(BIA, 23 October 2020)

Pour les théâtres turcs en crise, l'arlésienne de l'aide publique

Par Fulya OZERKAN

Son théâtre situé dans le coeur d'Istanbul étant menacé de fermeture, Muharrem Ugurlu avait bon espoir d'obtenir une aide du gouvernement dans le cadre d'un plan de soutien à la culture contre la pandémie de coronavirus.

"Nous remplissions tous les critères, mais cela n'a pas abouti", déclare à l'AFP M. Ugurlu, co-fondateur du théâtre Asmali Sahne. "Le traitement des demandes n'est pas transparent, cela nous pousse à nous interroger: la politique joue-t-elle un rôle ?"

Nombre de théâtres turcs indépendants affirment ne pas avoir touché un centime de l'aide promise par le ministère de la Culture, l'accusant de privilégier les établissements progouvernementaux au détriment de ceux perçus comme insoumis.

"Tout cela est politique", peste Genco Erkal, l'un des plus célèbres comédiens turcs qui dirige le théâtre Dostlar ("Les amis", en turc) et est connu pour sa liberté de ton, du haut de ses 82 ans.

Lui-même aurait bien besoin de cette aide, mais il n'a même pas songé à postuler : "Les théâtres catalogués comme étant d'opposition, comme Dostlar, n'ont pas reçu de financement depuis des années", dit-il.

Comme ailleurs, le secteur de la culture a durement souffert de la crise sanitaire liée au coronavirus en Turquie. Les théâtres, cinémas et salles de concert ont rouvert en juillet après quatre mois de fermeture, mais nombre de Turcs hésitent à s'y rendre.

A bout de souffle, plusieurs théâtres indépendants, comme l'emblématique Kumbaraci50, situé dans un quartier bohème d'Istanbul, jouent désormais leur survie.

Les comédiens, démoralisés, "n'ont plus la force de dire: jouons, peu importe ce qu'il adviendra", confie une cofondatrice de l'établissement, Gülhan Kadim.

Pour faire face à cette crise, le ministère de la Culture a déclaré le mois dernier qu'il avait distribué 12 millions de livres turques (1,3 million d'euros) à 328 théâtres privés, soit "l'aide la plus importante délivrée à ce jour lors d'une saison culturelle".

- Opacité -

Mais plusieurs figures du théâtre interrogées par l'AFP dénoncent l'opacité du processus d'allocation de ces aides, estimant qu'elle profite à ceux qui sont jugés proches du pouvoir.

Et même les théâtres qui se tiennent à distance des controverses politiques sont désormais lésés, selon Erkal, qui accuse des entreprises proches du pouvoir de détourner une partie des fonds culturels.

Des entités inconnues du petit milieu du théâtre turc auraient ainsi sollicité le ministère de la Culture pour obtenir des fonds.

"Il y a de nombreuses entreprises de construction ou de tourisme sur la liste" de ceux qui ont demandé des aides réservées aux théâtres, indique Mme Kadim de Kumbaraci50. "Qui reçoit ces aides, et combien ? Ce n'est pas clair", ajoute-t-elle.

"Il y a des entreprises qui font autre chose que du théâtre", abonde Erkal. "Certaines d'entre elles ont même été créées 15 jours à peine avant la date limite pour demander des aides !"

Sollicité par l'AFP, le ministère turc de la Culture n'a pas répondu.

Outre les accusations de détournement, les théâtres indépendants qui ont besoin d'aide font face à un dilemme lancinant : se tourner vers l'Etat et perdre son indépendance, ou essayer de s'en sortir seul et risquer la faillite.

- Censure -

Le gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan est en effet accusé par plusieurs ONG de réprimer la liberté d'expression, notamment depuis une tentative de putsch en 2016.

Cela se traduit par une auto-censure dans les milieux culturels et artistiques, où certains thèmes, comme le conflit kurde, sont tabous.

"Même sans parler des financements, qui croit encore que la liberté d'expression existe en Turquie ?", demande Mme Kadim.

"La pression ressentie dans d'autres secteurs existe aussi dans le théâtre. La censure fait partie du quotidien", ajoute-t-elle.

Les prises de position sont aussi devenues un critère important dans la sollicitation de fonds privés, le mécénat représentant une part importante des financements qui font vivre la culture en Turquie.

Les grands conglomérats "scrutent vos penchants politiques, vos tweets, votre passé", indique Mme Kadim.

Sans appui de l'Etat, ces théâtres indépendants peuvent compter en tout cas sur le soutien, certes modeste, de leurs habitués.

"Je suis très triste. La seule chose que je peux faire, pour l'instant, c'est acheter un billet", indique Hasan Karadeniz, amoureux de théâtre venu à Kumbaraci50 assister à une pièce sur la vie mouvementée de la chanteuse française Edith Piaf.

"Ma priorité, ce soir, c'est de soutenir le théâtre", ajoute-t-il. "La pièce elle-même est secondaire."
(AFP, 17 octobre 2020)

Women journalists' group launches petition for Ayşegül Doğan

The Coalition for Women in Journalism (CFWIJ) has launched a petition for TV journalist Ayşegül Doğan, who faces "terrorism-related" charges over her meetings and interviews with politicians from the Democratic Society Congress (DTK), which is prosecuted for its alleged connections to the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK).

In the hearing on October 7, the prosecutor demanded a prison sentence of from 7.5 to 15 years for Doğan on the grounds of "membership of an illegal organization."

Doğan was the program coordinator of İMC TV, which was shut down by a statutory decree during the state of emergency following the coup attempt in 2016.

"We are utterly concerned that yet again another journalist who performs her duties in the best sense despite all threats and pressure, is facing 'punishment'," the CFWIJ stated in the petition.

"The indictment claimed that the Democratic Society Congress (DTK) was 'the 3rd leg of Abdullah Öcalan's [PKK leader] four-leg-paradigm and functioned as a so-called founding parliament.' It was claimed that DTK "was founded by the orders of Abdullah Öcalan to realize the strategy of democratic autonomy," it noted, adding that the notes Doğan took during her interviews with Öcalan's attorneys were added to the indictment as evidence of accusations against her.

"The Coalition For Women In Journalism stands with Ayşegül and her fair reporting. Legal harassment of journalists through the weaponization of the law should no longer be used by the Turkish authorities and fundamental rights as prescribed by the European Convention of Human Rights should be respected.

"We demand that the charges against Ayşegül Doğan are immediately dropped and call upon international organizations to stand in solidarity with her. Her imprisonment would result in further stifling of press freedoms in Turkey causing a deep wound in the country's democracy." (BIA, 16 October 2020)

Journalist Can Dündar faces up to 35 years in prison

Standing trial over a news report published on daily Cumhuriyet regarding the trucks of the National Intelligence Organization (MİT) stopped by gendarmerie officers, journalist Can Dündar is now facing up to 35 years in prison, according to the prosecutor's opinion as to the accusations.

In the hearing held at the İstanbul 14th Heavy Penal Court today (October 14), the prosecutor of the hearing announced his opinion.

The prosecutor demands that journalist Can Dündar, who is currently abroad, be sentenced to 22 years, 6 months to 35 years on charges of "political or military espionage" and "aiding a terrorist organization."

In the closed-door hearing held in İstanbul today, Abbas Yalçın, the attorney of the journalist, was present in the courtroom. At the hearing, it was understood that the public prosecutor had added the opinion as to the accusations to the case file of the journalist.

The prosecutor alleges that Dündar, by obtaining information having the characteristics of a state secret and sharing it in the press, served the purposes of the Fethullahist Terrorist Organization (FETÖ) against the Republic of Turkey, government and the MİT Presidency.

Accusing Dündar of "aiding" the FETÖ, which is held accountable for the failed coup attempt on July 15, 2016, the prosecutor demands 15 years to 20 years in prison for Dündar on charge of "obtaining information that should have remained confidential for the security of the state or its domestic or foreign benefits for purposes of political or military espionage" and 7.5 years to 15 years on charge of "knowingly and willingly aiding the organization while not being a part of its hierarchical structure."

As the attorneys of the parties demanded time to make a statement as to the accusations, the court board has accepted this request and ruled that the next hearing of the case shall be held on December 4, 2020.

The court has also ruled that the petition appealing against the declaration of Can Dündar a "fugitive" and seizure of his assets shall be referred to the İstanbul 15th Heavy Penal Court, the upper court.
(BIA, 14 October 2020)

Access block to Nupel news website

The Information and Communication Technologies Authority (BTK) has blocked access to Germany-based news website "nupel.net."

The access block has been imposed by the decision no. 2020/3222 of the Diyarbakır 3rd Penal Judgeship of Peace on October 6, 2020.

Günay Aslan, the Editor-in-Chief of nupel.net, has protested the block on his social media account and announced that they will continue publishing news on "nupel.info" address. Aslan has briefly said:

"The access block imposed on our website in Turkey is, above all else, a usurpation of our readers' right to obtain information there. Moreover, it is a heavy blow to freedom of press and expression.

"This is obviously an attempted censorship from the medieval times and a shame in the age of communication and technology." (BIA , 8 October 2020)

Ethical journalism website is now online

Launched by the Ethical Journalism Network (EJN) and Journalists' Union of Turkey (TGS) to support independent and ethical journalism and combat self-censorship, the Coalition for Ethical Journalism Turkey (CEJT) has launched its "Ethical Journalism" website in Turkish and English.

The ethical journalism website has also started publishing the articles of experienced journalists. The first articles published on the website in Turkish belong to Çiğdem Toker, who writes on reporting news about corruption, Ercüment Akdeniz, who focuses on reporting news about refugees, and Mehveş Evin, who writes about environmental journalism. The website is also planning to be active on social media platforms.

According to the website, the launch of the CEJT in İstanbul on September 5 marked an unprecedented action of co-operation among supporters of independent journalism and followed initial consultations among groups from Turkey in meetings held in İstanbul and Ankara in April 2018.

After these meetings in two major cities of Turkey, it has been agreed that in the initial period the leadership of the CEJT will be shared by journalists Mustafa Kuleli, Ceren Sozeri and Can Ertuna.

The partners of the Coalition for Ethical Journalism Turkey (CEJT) have agreed to follow the below practical follow-up steps in their works:

    •    To prepare a glossary on hate speech or discrimination in Turkey produced by journalists. This can be useful, but given the difficult and politicised information climate, it will be necessary to be careful and sensitive in the proposed formulations.

    •    To focus attention on young journalists or students and to reinforce the core values of the core values of journalism — accuracy, independence, impartiality, humanity, and transparency — and to embed them in all levels of CEJT work. These are not just essential for story-telling they are the benchmarks for professionalism and for the future of journalism in Turkey.

    •    To improve technical news-gathering methods, technical skills and capacity in the use of technology. The practical training in this area is crucial for young journalists.

    •    To create fit-for-purpose training modules that are tailored to local needs, meet the needs of our target group and are accessible to all. (BIA , 8 October 2020)

Halk TV fined over remarks about Azerbaijan, President Aliyev

The Radio and Television Supreme Council (RTÜK) has fined the pro-opposition Halk TV channel on the upper limit over the remarks of a journalist about Azerbaijan and President of Azerbaijan İlham Aliyev amid ongoing conflicts between Azerbaijan and Armenia in the South Caucasus.

As reported by the state-run Anadolu Agency (AA), attending the program "İki Bakış, İki Yorum" (Two Views, Two Comments), journalist Levent Gültekin made the following remarks that have led the channel to be fined:

"...Is Azerbaijan really a state? It is a tribe, there is no democracy, it has no law, there is an authoritarian rule, there is no election. They are swimming in money. You have not been able to establish a proper state till today, your territory has been occupied for 30 years..."

The RTÜK has indicated that what journalist Levent Gültekin said about the State of Azerbaijan and President İlham Aliyev "humiliated, degraded or slandered them beyond the boundaries of criticism."

The Supreme Board has fined the broadcaster on the upper limit on the grounds that it violated the related article of the Law no. 6112 stipulating that "...a broadcast shall not be against the principle of respect for human dignity and privacy and it shall not have remarks humiliating, degrading or slandering persons or institutions beyond the boundaries of criticism."  (BIA , 8 October 2020)

Saisie des biens de Can Dündar, journaliste d'opposition en exil

Un tribunal d'Istanbul a ordonné mercredi la saisie des biens du journaliste d'opposition turc Can Dündar, exilé en Allemagne, et le gel des comptes bancaires.

Les autorités turques avaient émis en 2018 un mandat d'arrêt contre le journaliste et demandé son extradition d'Allemagne où il s'est installé après avoir quitté la Turquie.

Le tribunal a justifié sa décision par le fait que le journaliste recherché ne s'est pas rendu dans les délais requis aux autorités et qu'il est ainsi devenu un "fugitif".

"La vraie maison d'un être humain est son pays. Nous, 82 millions de citoyens, nous sommes en train de perdre cette grande demeure. C'est cela qui compte plus que toute autre maison", a réagi M. Dündar sur Twitter à l'annonce de la saisie de ses biens.

Ancien rédacteur en chef du quotidien d'opposition Cumhuriyet, M. Dündar s'est réfugié en Allemagne en 2016 après avoir été condamné en Turquie pour avoir publié une enquête affirmant que les services secrets turcs livraient des armes à des groupes islamistes en Syrie.

La publication de cet article, accompagné d'une vidéo, avait suscité l'ire du président Recep Tayyip Erdogan qui a accusé M. Dündar d'être un "agent" ayant divulgué des "secrets d'Etat".

La Turquie est régulièrement accusée par les ONG de porter atteinte à la liberté de la presse en arrêtant des journalistes et en fermant des médias.

Le pays est classé à la 154e position sur 180 à l'index de la liberté de la presse publié par RSF.
(AFP, 7 octobre 2020)

Press freedom in Turkey: At least 347 news articles censored in 3 months

After the new social media law entered into force in Turkey yesterday (October 1), the Reporters Without Borders (RSF) has released a written statement and expressed concerns about the new legislation.

With its statement entitled "Tighter control over social media, massive use of cyber-censorship," the RSF has expressed its concerns that the Internet "will be used to censor outspoken journalists" as the "new legislation gives the government much more control over social media platforms."

Commenting on the new legislation, Erol Önderoğlu, the RSF Turkey Representative, has reportedly said:

"These new provisions give the Turkish government a great deal of control over social media and, if platforms comply with demands from the authorities, many online journalists could be under direct judicial threat.

"As all forms of online dissent have already been subjected to systematic and arbitrary interventions, an unprecedented level of censorship on platforms should be expected from today onwards."
347 articles censored in three months

According to the RSF, since July 31, the organization "has registered no fewer than 347 cases of online articles being censored for constituting an insult, threat to national security, or violation of the 'right to be forgotten'."

"This censorship has been carried out at the request not only of the authorities, but also companies and individuals close to the government."

3 sites completely inaccessible

In this context, the RSF has specifically referred to the access blocks on three news websites in Turkey, including daily Yeni Yaşam and Oda TV:

"Without giving any specific grounds, a local magistrate in the southern city of Antakya banned access to the website of the pro-Kurdish daily Yeni Yaşam on 25 September, the same day that that former parliamentarians and other prominent members of the pro-Kurdish party HDP were arrested, above all in the southeastern city of Diyarbakır.

"Radio Özgürüz, a website created by Can Dündar, a well-known journalist living in self-imposed exile in Germany, was censored by the Information and Communication Technologies Authority (BTK) on 13 August. To circumvent censorship by the Turkish authorities, Dündar has already had to relaunch the site 21 times since its creation in 2017.

"Finally, the BTK blocked access to the OdaTV website in March after two of its journalists were jailed for naming a Turkish intelligence officer who had been killed in Libya. This is the first time in 13 years that OdaTV has been subjected to censorship of this scale."

The RSF has also reminded that Turkey is ranked 154th out of 180 countries in RSF's 2020 World Press Freedom Index.
(BIA, 2 October 2020)

Meurtre de Khashoggi: une crise majeure

Rappel des développements depuis le meurtre il y a deux ans du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, tué au consulat de son pays à Istanbul par un commando d'agents venus de Ryad.

Collaborateur du Washington Post et critique du régime saoudien après en avoir été proche, l'éditorialiste s'était exilé aux Etats-Unis en 2017, redoutant une arrestation après avoir critiqué le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane, dit MBS.

Jamal Khashoggi était âgé de 59 ans au moment de sa mort. Ses restes n'ont jamais été retrouvés.

- "Découpé" -

Le 2 octobre 2018, Jamal Khashoggi entre au consulat saoudien à Istanbul, selon une image de caméra de surveillance publiée par le Washington Post. Selon sa fiancée turque, Hatice Cengiz, il s'y était rendu pour des démarches administratives en vue de leur mariage, mais n'en est jamais ressorti.

Le 5, MBS affirme que Khashoggi est entré au consulat mais en est sorti peu après.

Une source proche du gouvernement turc affirme le lendemain que "le journaliste a été tué au consulat par une équipe venue spécialement à Istanbul et repartie le même jour". Ryad dément.

Le Washington Post affirme le 7 que le corps "a probablement été découpé et mis dans des caisses avant d'être transféré par avion" hors de Turquie.

Selon le New York Times, l'un des hommes soupçonnés d'implication dans l'assassinat appartient à l'entourage de MBS, trois autres aux services de sécurité rattachés au prince héritier.

- Plusieurs versions -

Le 20 octobre, Ryad admet que le journaliste a été tué dans le consulat lors d'une "rixe". Le roi Salmane demande à son fils, MBS, de restructurer les services de renseignement. Quatre responsables sont limogés.

Khashoggi a été victime d'un "meurtre", déclare le lendemain le ministre saoudien des Affaires étrangères, évoquant une "opération non autorisée", dont MBS n'était "pas informé".

Le 23, le président turc Recep Tayyip Erdogan décrit un "assassinat politique" "planifié", mis à exécution par une équipe de "quinze agents".

MBS réagit le lendemain publiquement: "c'est un incident hideux et totalement injustifiable".

Le 2 novembre, M. Erdogan accuse les "plus hauts niveaux du gouvernement saoudien" d'avoir commandité le meurtre, tout en excluant le roi. Son conseiller affirme que le corps a été démembré pour pouvoir être "dissous".

Le 15, les Etats-Unis annoncent des sanctions contre des responsables saoudiens. L'Allemagne, la France et le Canada prennent ensuite des mesures similaires.

- MBS accusé -

Le 16, le Washington Post rapporte que la CIA a conclu que MBS avait commandité l'assassinat.

Le 20, le président américain Donald Trump n'exclut pas que le prince ait été au courant, mais affirme que "les Etats-Unis entendent rester un partenaire inébranlable de l'Arabie saoudite". La CIA n'a "rien trouvé d'absolument certain".

Le 4 décembre, des sénateurs républicains affirment toutefois, après avoir été informés des conclusions de la CIA, n'avoir "aucun doute" sur le fait que le prince a "ordonné" le meurtre. Le 13, le Sénat adopte une résolution tenant MBS pour "responsable".

- "Crédibles" -

Le 19 juin 2019, la rapporteure spéciale de l'ONU sur les exécutions sommaires affirme avoir des "éléments de preuves crédibles, justifiant une enquête supplémentaire sur la responsabilité individuelle de hauts responsables saoudiens, y compris celle du prince héritier". Un rapport "sans fondement" selon Ryad.

- Condamnations -

Le 23 décembre, cinq Saoudiens sont condamnés à mort par un tribunal de Ryad. Aucune accusation n'est retenue contre Saoud al-Qahtani, proche conseiller de MBS, et l'ex-numéro deux du renseignement, Al Ahmed al-Assiri qui a été acquitté.

- Procès en Turquie -

Le 3 juillet 2020, un tribunal d'Istanbul commence à juger par contumace 20 Saoudiens, dont deux proches de MBS.

Parmi les accusés, deux sont identifiés par les enquêteurs turcs comme les commanditaires: Saoud al-Qahtani et Ahmed al-Assiri.

Depuis, le parquet d'Istanbul a inculpé six Saoudiens.

- Annulation -

Le 7 septembre, un tribunal saoudien annule, dans un verdict final, les cinq peines capitales prononcées en décembre et condamne huit accusés non identifiés à des peines de sept à 20 ans de prison.

Le 2 octobre, des représentants en Turquie d'Amnesty International et de Reporters sans frontières dénoncent le procès en Arabie saoudite comme une "parodie de justice" et appellent à une enquête internationale.
(AFP, 2 octobre 2020)

55 journalists stood trial in September

Documenting the violations of rights targeting journalists and media outlets in Turkey in monthly reports, main opposition Republican People's Party (CHP) 26th term MP and journalist Barış Yarkadaş has released his "Violations of Rights in the Media" report for September 2020.

"The pressures targeting journalists went on without slowing down in September. Media members spent most of their working hours in courthouses," Yarkadaş has noted, adding, "Journalists go to the courthouse to give a statement in the morning, rather than going to their workplaces."

Commenting on the findings in his report, he has also referred to the ruling Justice and Development Party (AKP) in following words:

"The more the ruling AKP fails to develop solutions for problems, the more pressure it exerts on the media outlets that write the truth."

Yarkadaş has devoted his report to the two pro-opposition broadcasters Halk TV and TELE1, which have been imposed 5-day blackout by the Radio and Television Supreme Council (RTÜK):

"RTÜK has turned into a stick of the government. That stick falls on the heads of those who call it wrong when they see something wrong. There is neither law nor justice anymore."

'Judges block news arbitrarily'

Noting that "journalists spend most of their working hours in courthouses," Yarkadaş has said, "Sometimes, they do not need to go to the courthouse. Because the news published on the Internet arbitrarily blocked access by the Penal Judgeships of Peace. And we can no longer keep the statistics of this. Because access to thousands of news is blocked by pushing a button at once. And this practice peaked in September."

Yarkadaş has summarized the rights violations faced by journalists and media outlets in September 2020 briefly as follows:

'9 journalists sentenced to 39.5 years in prison'

"Two journalists were arrested; three journalists and one writer/columnist were taken into custody.

"55 journalists stood trial; nine journalists were sentenced to 39 years, 6 months, 20 days in prison in total; four journalists deposed.

"An investigation was launched against two journalists and one journalist was threatened.

"The broadcast of two television channels was suspended for five days; four television channels were given program suspension and monetary fines.

"The sentences given to seven journalists were upheld by the court of appeals; one journalist was sentenced to pay 20 thousand lira.

"An access block was imposed on one website; a criminal complaint was filed against one journalist. Dozens of news were access blocked." (BIA, 1 October 2020)

Access block to 3 news websites

An access block has been imposed on news websites sendika.org, Mezopotamya Agency (MA) and Yeni Demokrasi (New Democracy).

After the 62nd and last access block imposed on sendika.org on December 5, 2018, the Information and Communication Technologies Authority (BTK) has once again blocked access to the news website.

In a statement released by the sendika.org, it has been indicated, "The Constitutional Court says, 'Open it', the Penal Judgeship of Peace closes it: The 63rd access block to sendika.org, sendika64.org is online now! With the decision of the Gaziantep 2nd Penal Judgeship of Peace dated September 30, 2020, access has been blocked to our website for the 63rd time. We are once again online with our new address sendika64.org."

MA is also online with a new address

The BTK has also blocked access to the website of the Mezopotamya Agency (MA) "mezopotamyaajansi22.com."

When users try to reach the website from Turkey, they see a blue page with the following message in Turkish and English:

"The protection measure has been taken for this website (mezopotamyaajansi22.com) according to decision nr. 2020/5419 D.İş dated 30/09/2020 of the 'Gaziantep 2nd Penal Judgeship of Peace' has been implemented by the Information and Communication Technologies Authority."

The website can now be accessed on "mezopotamyajansi24.com".

7th access block to 'Yeni Demokrasi'

Access to news website "Yeni Demokrasi" (New Democracy) has also been blocked for the 7th time. Announcing the block on its social media account, Yeni Demokrasi has said, "Access to our website has been blocked by the BTK upon the decision of the Antep 2nd Penal Judgeship of Peace. We will continue our publications with our new address as soon as possible."

Following this statement, the news website can now be accessed on "http://www.yenidemokrasi8.net/". (BIA, 1 October 2020)

Les réseaux sociaux sous contrôle accru à la faveur d'une nouvelle loi

Une loi renforçant considérablement le contrôle des autorités sur les réseaux sociaux est entrée jeudi en vigueur en Turquie, menaçant la présence de Twitter et Facebook dans le pays s'ils n'obéissent pas aux demandes de retrait de contenus litigieux.

La loi a été votée en juillet, moins d'un mois après que le président Recep Tayyip Erdogan a appelé à "mettre de l'ordre" dans les réseaux sociaux, l'un des derniers espaces d'expression à échapper au contrôle du gouvernement.

"La loi suscite de nombreuses inquiétudes concernant les droits humains", a commenté sur Twitter Iain Levine, responsable de département des droits humains de Facebook.

Les défenseurs des droits doutent cependant que le gouvernement puisse appliquer les mesures strictes prévues par la loi.

"Il est impossible dans un pays comme la Turquie de supprimer les réseaux sociaux qui font tellement partie de la vie des gens", estime Emma Sinclair-Webb, directrice de Human Rights Watch en Turquie.

Selon la nouvelle législation, les réseaux sociaux avec plus d'un million de connexions uniques par jour, comme Twitter et Facebook, devront avoir un représentant en Turquie et obéir aux tribunaux demandant le retrait de certains contenus sous 48 heures.

"Le 1er octobre est la date limite pour les réseaux sociaux pour désigner un représentant en Turquie", a expliqué Yaman Akdeniz, professeur de droit à l'Université Bilgi d'Istanbul, sur son compte Twitter.

En cas de non-respect de cette obligation, les plateformes recevront d'abord un avertissement. A partir de novembre, elles devront faire face à des amendes pouvant aller jusqu'à 30 millions de livres turques (3,3 millions d'euros), une interdiction d'avoir des revenus publicitaires et une forte réduction de leur bande passante.

- "Supprimer Twitter" -

Même si son compte Twitter @RTErdogan compte 16,7 millions d'abonnés, le président turc ne cache pas son aversion pour les réseaux sociaux, qu'ils avait menacé de supprimer en 2014.

La même année, Ankara avait bloqué l'accès à Twitter et à YouTube après la diffusion d'enregistrements d'écoutes téléphoniques mettant M. Erdogan en cause dans un supposé scandale de corruption.

"L'objectif de la loi est de menacer les réseaux sociaux en leur imposant l'obéissance ou la mort", estime Mme Sinclair-Webb.

La Turquie figurait au premier semestre 2019 en tête des pays demandant le retrait de contenus de Twitter, avec plus de 6.000 requêtes.

Twitter n'a pas répondu aux questions de l'AFP sur la suite qu'il entend donner à la nouvelle loi turque.

En 2019, la Turquie a bloqué l'accès à 408.000 sites, 40.000 tweets, 10.000 vidéos YouTube et 6.200 partages sur Facebook, selon Sevket Uyanik, défenseur des droits en ligne. "Imaginez ce qui pourrait arriver après l'entrée en vigueur de la nouvelle loi", s'alarme-t-il.

- "Museler la contestation" -

Le chef de l'Etat turc avait déjà qualifié Twitter de "menace", estimant que le réseau social avait facilité la mobilisation pour les manifestations antigouvernementales de 2013.

De nombreux Turcs, en particulier des jeunes, comptent sur les réseaux sociaux pour avoir accès à des informations indépendantes ou critiques, dans un paysage dominé par les médias pro-gouvernementaux.

"On ne voit pas beaucoup d'infos sur la violence contre les femmes à la télévision", estime Ayse Nur Akyuz, modèle et "influenceuse", avec 47.000 abonnés sur Instagram. "Mais les infos sur les féminicides se répandent en cinq minutes sur les réseaux sociaux".

"Les restrictions récentes visent à museler la contestation et à bloquer le flux d'information", affirme Mme Sinclair-Webb.

Twitter et Facebook sont déjà étroitement surveillés par le gouvernement et de nombreux procès pour "insulte au chef de l'Etat" ou "propagande terroriste" ont été intentés sur la base de simples tweets.

Début juillet, le président turc avait appelé à "mettre de l'ordre" dans les réseaux sociaux après que sa fille et son gendre ont été visés par des injures sur Twitter.

"Vous voyez pourquoi nous sommes contre les réseaux sociaux comme YouTube, Twitter et Netflix? Pour supprimer ces immoralités", avait-il affirmé.

Mais les partisans du gouvernement se servent aussi massivement des réseaux sociaux, d'autant que les rassemblements sont interdits dans le cadre des restrictions liées au Covid-19, souligne Mme Sinclair-Webb.

"Fermer les réseaux sociaux ne sera pas une décision populaire", affirme-t-elle. "Si le gouvernement applique vraiment cette loi, il se tire une balle dans le pied".
(AFP, 1 octobre 2020)

Exiled Turkish journalist Abdullah Bozkurt attacked in Stockholm

Swedish authorities must conduct a swift and thorough investigation into the attack on Turkish journalist Abdullah Bozkurt, and hold those responsible to account, the Committee to Protect Journalists said today.

On September 24, at about 2:40 p.m., three unidentified men attacked Bozkurt, a Turkish journalist living in exile, in the street outside his home in Stockholm, according to the journalist, who spoke with CPJ in a phone interview, news reports, and a report by the Nordic Monitor, a Sweden-based news website that covers Turkish politics and intelligence activity, where Bozkurt works as executive director.

One of the men pulled Bozkurt to the ground, and then all three kicked him for several minutes before fleeing the scene, according to the journalist and those reports. Bozkurt told CPJ he suffered scrapes and bruises to his face, arms, and legs, and was treated at a local hospital and then released.

Bozkurt filed a report to police following the attack; he told CPJ that authorities have opened an investigation and found eyewitnesses to the incident.

“Swedish authorities must conduct a swift and thorough investigation into the attack on journalist Abdullah Bozkurt, find the perpetrators and those who ordered the attack, and bring them to justice,” said Gulnoza Said, CPJ’s Europe and Central Asia program coordinator, in New York. “Swedish authorities must maximize their efforts to prevent such attacks and ensure that Bozkurt and other exiled journalists can work without fearing that their lives are at risk.”

Bozkurt told CPJ that he believes the attackers were the same three unidentified men who, the day before the attack, had stood in the street outside his home and shouted for him to come outside because they “wanted to talk.” He refused to meet them, and filmed a video of the men, which he said he turned over to police following the attack.

“I think this attack was targeted and is part of an intimidation campaign against exiled Turkish journalists with the clear message that we should stop speaking up against the Turkish government,” Bozkurt told CPJ. Nordic Monitor frequently publishes articles critical of Turkish President Recep Tayyip Erdoğan, as well as allegations of malfeasance by Turkish diplomats and intelligence agents, according to CPJ’s review of the outlet’s recent coverage.

Bozkurt told CPJ that he regularly receives threats on social media over his coverage of Turkey, including threats to his and his family’s safety, but said that they mainly came from people living in Turkey, and he had not received threats specifically relating to the attack in Sweden.

Bozkurt has a warrant out for his arrest in Turkey for his alleged membership in the Gülen movement, which the Turkish government considers to be a terrorist group and blames for the failed 2016 coup attempt, he said. Bozkurt was granted asylum in Sweden in 2016, after the Turkish government shuttered the pro-Gülen daily newspaper Zaman, where he worked, and the Muhabir news agency, which he co-founded, following the coup attempt, he said.

In an email to CPJ, a Swedish police representative said that an investigation into the attack was ongoing, and that details could not be released until charges were filed against the suspected perpetrators.

On February 26, 2020, exiled Chechen blogger Tumso Abdurakhmanov was assaulted in his Sweden apartment in what he said was an assassination attempt by Chechen government agents, as CPJ documented at the time.
(cpj.org,
30 septembre 2020)

Meurtre Khashoggi: six nouveaux Saoudiens inculpés en Turquie

Le parquet d'Istanbul a inculpé lundi six nouveaux Saoudiens soupçonnés d'être impliqués dans le meurtre du journaliste dissident Jamal Khashoggi en Turquie en 2018, selon les médias turcs.

Le parquet réclame une peine de prison à vie pour deux des suspects inculpés et cinq ans pour les quatre autres pour leur rôle dans l'assassinat et le démembrement de Khashoggi au consulat saoudien à Istanbul le 2 octobre 2018, ont précisé les médias.

Les six Saoudiens, inculpés à quelques jours du 2ème anniversaire de l'assassinat, ne se trouvent pas en Turquie et devraient être jugés par contumace.

Un tribunal d'Istanbul a commencé le 3 juillet à juger par contumace 20 autres Saoudiens, dont deux proches du prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane, inculpés par les autorités turques pour leur rôle présumé dans le meurtre.

Parmi ces 20 accusés, deux sont identifiés par les enquêteurs turcs comme les commanditaires: un ex-conseiller du prince héritier saoudien, Saoud al-Qahtani, et un ancien numéro deux du Renseignement, le général Ahmed al-Assiri.

Khashoggi, un collaborateur du Washington Post et critique du régime saoudien après en avoir été proche, a été assassiné et son corps découpé en morceaux en octobre 2018 dans le consulat d'Arabie saoudite à Istanbul où il s'était rendu pour récupérer un document.

Il était âgé de 59 ans au moment de sa mort. Ses restes n'ont jamais été retrouvés.

Ce meurtre a plongé l'Arabie Saoudite dans l'une de ses pires crises diplomatiques et terni l'image du prince héritier Mohammed ben Salmane, dit "MBS", désigné par des responsables turcs et américains comme le commanditaire du meurtre.

Après avoir nié l'assassinat, puis avancé plusieurs versions des faits, Ryad a affirmé qu'il avait été commis par des agents saoudiens agissant seuls sans avoir reçu d'ordre de leurs supérieurs.

A l'issue d'un procès opaque en Arabie saoudite, cinq Saoudiens ont été condamnés à mort en décembre et trois autres à des peines de prison pour l'assassinat, sur un total de 11 personnes inculpées.
 Aucune accusation n'a été retenue contre M. Qahtani et M. Assiri a été acquitté.

Mais un tribunal de Ryad a annulé début septembre dans son verdict final les peines capitales prononcées et condamné cinq prévenus à 20 ans de prison et trois autres à des peines allant de 7 à 10 ans.

Ce verdict est intervenu après que les fils de Jamal Khashoggi ont annoncé en mai accorder leur pardon à ses tueurs.
(AFP, 28 septembre 2020)

Kurdish Question / Question kurde

İstanbul City Theaters to host another Kurdish play next month

After a Kurdish theater play, "Berû," was banned by İstanbul Gaziosmanpaşa Subgovernorship, the İstanbul Metropolitan Municipality's (IMM) City Theaters has included another Kurdish play, "Actor" by Tiyatro Avesta group, in its November programme.

As part of a project for supporting private theater groups, Teatra Jiyana Nû (New Life Theater), which is the theater group of the Mezopotamya Cultural Center, was scheduled to perform the theater play "Bêrû" (Faceless) by Dario Fo from Italy in Gaziosmanpaşa Theater Hall of the City Theaters. However, the Sub-governor's office banned the play hours before its start time.

Three Kurdish theater groups, Şa Performans (A Report to the Academy), Şermola Performans (Disko 5 No'lu) and Tiyatro Avesta (Actor), had applied to the municipality to perform plays.

"Actor," a solo performance, is about the funny situations experienced by an actor while performing a play and is based on real-life events. It narrates all the stages of a play, from the project phase to acting, from tours to the audience with a grotesque and dark humor style.

Written, directed and staged by Aydın Orak, the play was last performed in 2014, during the 19th İstanbul Theater Festival. It will be staged at Kadıköy Haldun Taner Stage on November 26, 2020.

What happened?

After the İstanbul Metropolitan Municipality (İMM) City Theaters made an announcement to support private theater groups amid pandemic and the TJN applied with two theater plays. "Bêrû" (Faceless) by Dario Fo from Italy was approved by the Theaters and it was planned to be staged in Gaziosmanpaşa Theater Hall of the City Theaters.

Translated into Kurdish by Dilawer Zera, directed by Nazmi Karaman and performed by Rugeş Kırıcı, Ömer Şahin, Rewşan Apaydın and Cihat Ekinci, this theater play would have marked the first Kurdish theater play to be staged in the City Theatres in their 106 years of history if it had not been banned by the sub-governor's office.

Banned by the Gaziosmanpaşa Sub-Governor's Office "because it could disturb public order," the Kurdish theater play "Bêrû" adapted from Dario Fo's work has been staged in Kurdish for over 100 times since 2017.

While it was staged in Turkish by the Turkey's State Theaters, it was previously staged in Kurdish with the same content in a series of provinces such as İstanbul, İzmir, Diyarbakır, Adana, Ankara and Batman. (BIA, Oct 27, 2020)



HDP calls for a snap election: ‘All this poverty is a harbinger of disaster’

Peoples' Democratic Party (HDP) Spokesperson Ebru Günay held a press conference at the party headquarters in Ankara today (October 23).

In her speech, Günay has addressed a series of current issues in the country, especially the 2021 Budget Proposal submitted to the Parliament this week, the operation against the HDP provincial and district organizations in Diyarbakır and the attacks targeting refugees in Turkey.

Underlining that the operations cannot silence the HDP, Günay has said, "The government keeps on committing crimes against democratic politics. With your political operations, fabricated grounds and fake statements, you will not manage to deter even a single one of us from struggling. We will keep on working and struggling under any circumstances."

'Budget proposal is an eclipse of reason'

Günay has also denounced the 2020 Budget Proposal, indicating that the ruling Justice and Development Party (AKP) "is acting like nothing changed in the economy, healthcare and education, in short, in all social spheres in the country in 2020." Accusing the party of disregarding poverty, unemployment, debt and, more importantly, the pandemic, Günay has defined this attitude as an "abdication of reason."

Referring to the "Who are you?" video of the AKP's Youth Organization, which has recently caused public backlash on social media, Günay has said,

"We are the ones who are in need of bread. We are the ones who cannot bring bread to home because we cannot sell a single thing all day long. We are the ones who cannot find a job despite graduating from top universities. We are the women whose labor is exploited everyday and who are most deeply affected by the problem of unemployment.

"We are the farmers whose crops remain in the field without being harvested. We are the laborers whose wages can suffice only for a week."

Referring to the ruling AKP and the allying Nationalist Movement Party (MHP), HDP Spokesperson Günay has underlined that "the AKP-MHP alliance cannot manage Turkey's economy" and added, "All this poverty, unemployment, bankruptcy and debt is a harbinger of disaster."

Call for a snap election

Referring to the pandemic, Günay has raised concerns that the country's education system has collapsed during the pandemic: "Education system is not a test site where you can change things whenever you want. The changes you have made affect the lives of millions of young people."

Calling on the government within this context, Günay has said, "If you really want to find a solution for the deep crisis that you have driven Turkey into in education and several other fields, you should either resign or accept that you cannot manage the country and decide to hold snap elections. This is what the peoples of Turkey expect and demand from you."

'You use refugees as a leverage'

Concluding her remarks, Günay has raised concerns about the attacks against refugees in several cities of Turkey.

Accusing the AKP government of "using refugees as a leverage against the European Union (EU) and not giving them the status of refugees as required by the international law," Günay has noted that "the crimes committed against refugees end in impunity most of the time and this leads to further abuse and physical violence against them." (BIA, 23 October 2020)

Quatre responsables locaux du parti prokurde HDP arrêtés

La police a arrêté jeudi dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie quatre responsables du principal parti prokurde du pays, le HDP, ont indiqué des sources sécuritaires.

Les quatre personnes, arrêtées lors de raids policiers, sont les co-présidents du HDP à Diyarbakir, chef-lieu de la province éponyme, Hulya Alokmen Uyanik et Zeyyat Ceylan, et leurs homologues du district de Yenisehir, Remziye Sizici et Kasim Kaya, selon les sources.

Des bannières du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et des documents ont été saisis lors de ces raids, a indiqué une source judiciaire parlant sous couvert d'anonymat.

Le pouvoir turc accuse HDP d'être une "vitrine politique" du PKK, chef de file de la guérilla kurde en Turquie depuis 1984 et classé organisation terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux.

Le HDP, dont plusieurs responsables ont été arrêtés depuis trois ans, rejette ces accusations et se dit victime de répression en raison de sa farouche opposition au président turc.

Selahattin Demirtas, ancien dirigeant emblématique du HDP est détenu depuis novembre 2016 pour des accusations en lien avec le "terrorisme".

Plusieurs maires pro-kurdes dans le sud-est de la Turquie ont été déchus de leur mandat et arrêtés ces derniers mois pour leurs liens présumés avec le PKK.
(AFP, 22 octobre 2020)

Tensions à l'ouverture d'un procès sur la mort de l'avocat kurde Tahir Elçi

Un tribunal turc a commencé à juger mercredi, dans une ambiance tendue, quatre personnes, dont trois policiers, accusées d'être responsables de la mort par balle d'un célèbre avocat kurde en 2015.

Alors bâtonnier de l'ordre des avocats de Diyarbakir, la principale ville du sud-est en majorité peuplé de Kurdes de la Turquie, Tahir Elçi a été tué le 28 novembre 2015 d'une balle dans la tête au cours d'une fusillade entre la police et des hommes armés présentés par les autorités comme des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Après cinq ans d'attente, le procès s'est ouvert dans une ambiance électrique à Diyarbakir, en présence de nombreux avocats, de représentants d'ONG et d'élus de l'opposition, a constaté un correspondant de l'AFP.

Trois policiers accusés d'avoir "causé la mort par négligence" et risquant entre deux et six ans de prison ont comparu par vidéoconférence.

Un quatrième homme, présenté comme un membre de PKK, est jugé par contumace pour l'"homicide de deux policiers" juste avant la fusillade ayant coûté la vie à Tahir Elçi et "atteinte à l'unité de la nation". Il risque la prison à vie.

La première audience a été marquée par de vives tensions, les avocats de la partie civile déplorant l'absence physique des trois policiers accusés, autorisés par le tribunal à ne pas s'y rendre.

"Ils rejettent toutes nos demandes et ne nous écoutent même pas", a déploré l'un des avocats de la partie civile, Baris Yavuz. "Par leur attitude, ils disent : +Laissez-moi me débarrasser de cela le plus vite possible+", a-t-il ajouté.

Lorsque la veuve de Tahir Elçi, Türkan Elçi, a pris la parole, critiquant le tribunal, le président a menacé de la faire évacuer de la salle, suscitant des protestations.

"J'ai attendu pendant cinq ans, vous prendrez bien deux minutes pour m'écouter", a déclaré Türkan Elçi.
 Les avocats ont réclamé la récusation des juges actuels, une demande qui sera étudiée par un autre tribunal.
 Le procès a en conséquence été renvoyé au 3 mars.

- "Obstacles majeurs" -

La mort violente de Tahir Elçi, un ardent défenseur de la cause kurde, a choqué un pays qui était alors ensanglanté par la reprise des combats entre forces de sécurité et membres du PKK, un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Juste avant de mourir, Tahir Elçi avait d'ailleurs lancé un appel à la paix.

La lenteur de l'enquête ainsi que la disparition d'une vidéo de la fusillade et le remplacement à plusieurs reprise du procureur chargé des investigations ont suscité la préoccupation des proches de Tahir Elçi.

"Il y a eu des obstacles majeurs" à l'enquête, a déploré mercredi l'ONG Human Rights Watch dans un communiqué.

Les ONG vont "surveiller la façon dont le procès est mené, pour savoir s'il vise à faire toute la lumière sur les circonstances du meurtre d'Elçi ou à tenter de disculper à tout prix les policiers", a ajouté Tom Porteous, un responsable de Human Rights Watch.

L'an dernier, le barreau de Diyarbakir a mis en cause des policiers dans la mort de Tahir Elçi, s'appuyant sur les conclusions d'un cabinet britannique d'analyse technique selon lequel la balle mortelle ne pouvait avoir été tirée que par un membre des forces de l'ordre.
(AFP, 21 octobre 2020)

HDP celebrates 8th anniversary

The Peoples' Democratic Party (HDP) marked its 8th foundation anniversary with a ceremony held in Bostancı Performance and Cultural Center in İstanbul yesterday (October 18).

While COVID-19 measures were observed during the ceremony, it was attended by a large number of senior politicians from the party such as Co-Chairs Pervin Buldan and Mithat Sancar, MPs Tayyip Temel, Saruhan Oluç, Meral Danış-Beştaş, Züleyha Gülüm, Serpil Kemalbay, Musa Piroğlu.

In the hall where the ceremony was held, there were various banners. They read, "We, women, are determined to struggle insistently," "We raise the struggle for rights, law and justice", "We meet for bright days."
Messages by CHP Chair, İstanbul Mayor

The anniversary ceremony of the HDP started with slogans, "HDP is hope, hope stands firm", "HDP is people, people are here" and "Political prisoners are our honor." Main opposition Republican People's Party (CHP) Chair Kemal Kılıçdaroğlu and İstanbul Metropolitan Mayor Ekrem İmamoğlu also sent messages to mark the 8th anniversary of the HDP.

Addressing Co-Chairs Buldan and Sancar, İmamoğlu said, "I would like to once again extend my thanks to both you and all your party members for exercising your will in favor of democracy against injustice and unfairness in our journey that we started for a more fair and equal İstanbul."

Concluding his message, İmamoğlu said, "On this occasion, I once again underline that we will never give up raising peace and fraternity and send my most heartfelt greetings and love to all participants."

CHP Chair Kılıçdaroğlu's message was also read out. Thanking the party for its invitation to the ceremony, Kılıçdaroğlu wished the party success "in the works that the HDP would contribute to the democracy of Turkey at a time when the country's longing for justice was gradually growing."
Demirtaş: You are a diamond, HDP

Following these messages from the main opposition party, the messages of persons who have so far co-chaired the party were also read out.

Sending a message to the ceremony from Edirne Prison, former Co-Chair Selahattin Demirtaş said, "At a time when politics has got so dirty, you are a diamond, HDP. They can throw mud at you all they want, you are our dearest. Happy anniversary, HDP. Many happy returns of the day..."

Figen Yüksekdağ, another arrested Co-Chair, also sent a message from Kandıra Prison: "You are our voice, HDP. We are so lucky to have you."

Uğurlu: Yes, we indeed belong to streets

Peoples' Democratic Congress (HDK) Co-Spokesperson İdil Uğurlu also addressed the crowd during the ceremony. Noting that "though it had been 8 years since the HDP was founded, HDP's march was not older," Uğurlu stated, "Erdoğan said, 'They belong to the streets.' He was right. We indeed belong to the streets, it is where we have come into existence."

She also added, "We will keep waging our struggle at the Parliament. We will not take even a single step back from this. Everyone, friends and foes alike, should know this. We will not abandon the fields despite all pressures.

"We will raise the struggle more and more with each passing day. They attack us because our struggle is getting stronger everyday. We are not afraid, we have paid a high price. We will make the sun rejoin with the soil."

Afterwards, Co-Chairs Pervin Buldan and Mithat Sancar also addressed the crowd on the occasion of HDP's 8th anniversary. The event ended with the songs sung by Pınar Aydınlar, Rojda and Beksav Music Group. People in the hall and musicians on the stage sang, "Bella Ciao."
(BIA, 19 October 2020)

Des pro-Iran incendient le siège d'un parti kurde en Irak

Plusieurs centaines de partisans du Hachd al-Chaabi, une coalition de paramilitaires pro-Iran désormais intégrée à l'Etat irakien, ont incendié samedi le siège du parti au pouvoir au Kurdistan après des critiques formulées par l'un de ses cadres, a constaté un photographe de l'AFP.

La foule a saccagé l'imposant bâtiment du Parti démocratique du Kurdistan (PDK, du leader kurde Massoud Barzani) dans le centre de Bagdad, avant de l'incendier en dépit d'un déploiement policier important.

Au milieu d'imposantes colonnes de fumée noire, les manifestants brandissaient des drapeaux du Hachd ainsi que des portraits du général iranien Qassem Soleimani et de l'ancien commandant du Hachd Abou Mehdi al-Mouhandis, tous deux assassinés par Washington au début de l'année. Ils ont brûlé le drapeau kurde ainsi que des portraits de Massoud Barzani.

Hoshyar Zebari, ancien ministre irakien des Affaires étrangères et haut cadre du PDK, avait estimé il y a deux semaines que "la mission première du nouveau gouvernement est de nettoyer la Zone Verte (où siègent les autorités irakiennes et l'ambassade américaine, NDLR) de la présence milicienne du Hachd".

Il a ensuite qualifié le Hachd de "force hors-la-loi", alors que ce dernier ne cesse de souligner qu'il a été intégré aux forces régulières après avoir combattu aux côtés de l'Etat et de la coalition internationale contre le groupe Etat islamique (EI).

Interrogée par l'AFP, la cheffe du groupe parlementaire du PDK à Bagdad, Vian Sabry, a accusé "des groupes indisciplinés d'être derrière" l'attaque, se refusant à nommer des auteurs.

Le 1er octobre, le service du contre-terrorisme du Kurdistan avait, pour la première fois, accusé nommément le Hachd d'avoir tiré des roquettes ayant visé l'aéroport d'Erbil, capitale de la région autonome du Kurdistan irakien, où sont stationnés des soldats américains.

Fin août, une foule avait pris d'assaut et incendié une chaîne de télévision appartenant à un politicien sunnite pour avoir diffusé un programme festif le jour du deuil chiite d'Achoura.
(AFP, 17 octobre 2020)

Une pièce de théâtre en kurde interdite en Turquie

Les autorités turques ont interdit mardi une pièce de théâtre en langue kurde qui était programmée pour la première fois dans l'histoire moderne de la Turquie par un théâtre municipal à Istanbul, selon les organisateurs.

"Beru", une traduction en kurde de la pièce "Klaxon et Trompettes... et Pétarades" du célèbre écrivain italien Dario Fo, était inclus dans le programme d'octobre du théâtre municipal d'Istanbul, qui possède une dizaine de salles à travers la ville.

Créé en 1914, le théâtre municipal avait envisagé d'accueillir mardi soir la pièce mise en scène par la troupe indépendante Teatra Jiyana Nu (Théâtre de vie nouvelle) pour la première fois dans sa salle située dans le quartier de Gaziosmanpasa.

"Nous étions sur scène, tout prêts et en train d'attendre les spectateurs lorsque la décision d'interdiction de la sous-préfecture nous a été délivrée", a raconté l'actrice Ruges Kirici à l'AFP.

Longtemps interdite, l'utilisation de la langue kurde dans l'espace public avait pourtant été autorisée partiellement depuis les années 1990 et plus largement depuis le début des années 2000.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, lorsqu'il était encore Premier ministre entre 2002 et 2014, avait élargi le champs d'application de ces libertés.

Il avait également tenté, avant d'abandonner en 2015, un processus de paix avec le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) qui mène depuis plus de trente ans une guérilla contre le pouvoir turc.

-"Une honte pour ce pays"-

"Nous n'attendions pas une telle interdiction. Il y a eu des cas similaires dans les années 1990, mais nous pensions que tout cela était dépassé", s'est lamenté l'acteur Omer Sahin.

"C'est une honte pour ce pays (..) Pourquoi jouer cette pièce en kurde serait une menace pour l'ordre public? On allait rire ensemble à une comédie, même cela n'a pas été toléré", a affirmé de son côté Mme Kirici.

Les autorités turques ont démenti l'interdiction de la langue kurde, justifiant leur décision par leur volonté d'empêcher "une propagande du PKK".

"Faire du théâtre en kurde est bien sûr autorisé. Mais on ne peut tolérer une pièce contenant de la propagande du PKK", a déclaré Ismail Catakli, porte parole du ministère de l'Intérieur, sans donner plus de précisions.

La pièce de Dario Fo a cependant été traduite dans plusieurs langues et jouée dans de nombreux pays.

Plus que la pièce elle-même, l'affiliation de la troupe de théâtre à un centre culturel vu par les autorités comme proche du PKK semble avoir déclenché l'interdiction.

Des journaux proches du pouvoir s'en étaient violemment pris à la municipalité d'Istanbul, dirigée par l'opposition, dès l'annonce de l'ouverture des salles de la ville à ce qu'ils considèrent être "la troupe du théâtre du PKK".

L'échec du processus de paix et la reprise du conflit entre l'armée turque et le PKK en 2015 a entraîné un durcissement des autorités envers les organisations kurdes.

Depuis la tentative de putsch en 2016, des milieux politiques et culturels kurdes sont visés par une répression sans relâche par le gouvernement.

Les autorités ont aussi fait arrêter ou évincé plusieurs dizaines de maires élus sous les couleurs du HDP (Parti démocratique des peuples, prokurde) dans le sud-est de la Turquie.
(AFP, 13 octobre 2020)

Ayhan Bilgen: Dismissed as mayor, arrested and blocked on Twitter

After Ayhan Bilgen and Şevin Alaca, the co-mayors of the Kurdish-majority eastern city of Kars, were dismissed and replaced with government-appointed trustees, the municipality's account in Kurdish and tweets about its previous work have been deleted.

The co-mayors were detained on September 25 as part of an investigation against the Peoples' Democratic Party (HDP). While Alaca is still in detention, Bilgen has been remanded in custody.

Kars Governor Türker Öksüz has been appointed as the "trustee" who will run the municipality.

After the change in the administration, Ayhan Bilgen was blocked on Twitter by the Kars municipality.

Also, many tweets about the HDP administration were deleted, as well as the municipality's account in Kurdish, "@SQerse."

What happened?

As part of an investigation conducted by the Ankara Chief Public Prosecutor's Office into the Kobani incidents on October 6-8, 2014, detention warrants were issued against 82 members of the HDP, including 24 former Central Executive Committee members, on September 26.

Following these orders for detention, Ayhan Bilgen, Alp Altınörs, Nazmi Gür, Altan Tan, Ayla Akat Aka, Emine Ayna, Sırrı Süreyya Önder, Bircan Yorulmaz, Gülfer Akkaya, Berfin Özgü Köse, Dilek Yağlı, Can Memiş, Günay Kubilay, Bülent Barmaksız, Zeki Çelik, Pervin Oduncu, İsmail Şengün, Ali Ürküt, Cihan Erdal, Emine Beyza Üstün were taken into custody.

On the day of the operation, the detainees were taken from other provinces to the Ankara Security Directorate in the capital city. While they were restricted from meeting their attorneys for 24 hours, the HDP politicians started to meet their attorneys as of September 27.

Using their right to remain silent at the security directorate, HDP Central Executive Committee member Alp Altınörs, HDP Foreign Relations Commission member Nazmi Gür, Peace and Democracy Party (BDP) former Co-Chair and MP Emine Ayna, HDP former Central Executive Committee members Bircan Yorulmaz, Gülfer Akkaya, Berfin Özgü Köse, Dilek Yağlı, Günay Kubilay, Bülent Parmaksız, Pervin Oduncu, İsmail Şengün, HDP former General Bookkeeper Zeki Çelik, HDP's RTÜK member Ali Ürküt and former MP Prof. Dr. Emine Beyza Üstün were brought to the courthouse for their deposition at the prosecutor's office on October 1.

Having deposed at the security directorate, HDP's Kars Co-Mayor Ayhan Bilgen, HDP former Diyarbakır MP Altan Tan, former MP Ayla Akat Aka, HDP former MP Sırrı Süreyya Önder, HDP former Central Executive Committee member Can Memiş and Cihan Erdal also gave their statements at the prosecutor's office. They were then referred to the judgeship to be arrested. (BIA , 8 October 2020)

Detained HDP politicians taken to courthouse

Taken into custody as part of an investigation into the Kobani protests on October 6-8, 2014, 14 people from the Peoples' Democratic Party (HDP) have been brought from the security directorate to Ankara Courthouse.

HDP politicians were detained on September 25 as part of an investigation by the Ankara Chief Public Prosecutor's Office. While they have been in detention since then, they are now taken to the prosecutor's office.

Using their right to remain silent at the security directorate, HDP Central Executive Committee member Alp Altınörs, HDP Foreign Relations Commission member Nazmi Gür, Peace and Democracy Party (BDP) former Co-Chair and MP Emine Ayna, HDP former Central Executive Committee members Bircan Yorulmaz, Gülfer Akkaya, Berfin Özgü Köse, Dilek Yağlı, Günay Kubilay, Bülent Parmaksız, Pervin Oduncu, İsmail Şengün, HDP former General Bookkeeper Zeki Çelik, HDP's RTÜK member Ali Ürküt and former MP Prof. Dr. Emine Beyza Üstün were brought to the courthouse for their deposition at the prosecutor's office in the morning today (October 1).

Speaking to bianet, attorney Kenan Maçoğlu has indicated that the interrogation of 14 people has started at the prosecutor's office.

Deposing at the security directorate yesterday, HDP's Kars Co-Mayor Ayhan Bilgen, HDP former Diyarbakır MP Altan Tan, former MP Ayla Akat Aka, HDP former MP Sırrı Süreyya Önder, HDP former Central Executive Committee member Can Memiş and Cihan Erdal are still in security directorate.

What happened?

As part of an investigation conducted by the Ankara Chief Public Prosecutor's Office into the Kobani incidents on October 6-8, 2014, detention warrants were issued against 82 members of the HDP, including 24 former Central Executive Committee members, on September 26.

Following these orders for detention, Ayhan Bilgen, Alp Altınörs, Nazmi Gür, Altan Tan, Ayla Akat Aka, Emine Ayna, Sırrı Süreyya Önder, Bircan Yorulmaz, Gülfer Akkaya, Berfin Özgü Köse, Dilek Yağlı, Can Memiş, Günay Kubilay, Bülent Barmaksız, Zeki Çelik, Pervin Oduncu, İsmail Şengün, Ali Ürküt, Cihan Erdal, Emine Beyza Üstün were taken into custody.

On the day of the operation, the detainees were taken from other provinces to the Ankara Security Directorate in the capital city. While they were restricted from meeting their attorneys for 24 hours, the HDP politicians started to meet their attorneys as of September 27. (BIA, 1 October 2020)


Kars Co-Mayor Şevin Alaca detained

Police raided the houses of Peoples' Democratic Party (HDP) and Kars Municipality executives in Turkey's eastern province of Kars in the early morning hours today (October 1).

As part of an investigation carried out by the prosecutor of Kars, the houses of Kars Co-Mayor Şevin Alaca and HDP Kars Provincial Co-Chair Cengiz Anlı were also raided by the security forces.

While there are warrants for the detention of 19 people, several people, including Alaca and Anlı, have been detained following house searches.

As reported by the Mezopotamya Agency (MA), HDP executives have been detained on charge of "being members of the organization" and taken to the Kars Provincial Security Directorate.

The detained

The following people were in detention as part of this investigation as of 9.05 a.m. today: Kars Co-Mayor Şevin Alaca, HDP Kars Provincial Co-Chair Cengiz Anlı, Kars Vice Co-Mayor Muazzez Çağrıtekinci, Fahrettin Kaya, Kaya Naki, Suat Bayhan, Hamit Taşdelen, Reis Baykız, Zorba Başkurtlu, Bülent Ağbaba, Şengül Erkmen, journalist Sevda Manduz.

Bilgen said he would resign

Kars Co-Mayor Ayhan Bilgen was also detained on September 25.

Detained as part of the "Kobani investigation" conducted by the Ankara Chief Public Prosecutor's Office, Bilgen made a statement via his attorneys yesterday and announced that "if no trustee was appointed until the end of his detention period, he would resign from office as the Kars Mayor." (BIA, 1 October 2020)

Libération d'une chanteuse allemande kurde emprisonnée

Une chanteuse allemande kurde détenue depuis près de deux ans et demi en Turquie pour appartenance à une organisation terroriste a été libérée sur ordre d'un tribunal turc, a déclaré jeudi à l'AFP son avocate.

Hozan Cane, une chanteuse kurde de Cologne, de son vrai nom Saide Inaç, avait été arrêtée en juin 2018 tandis qu'elle accompagnait le parti prokurde HDP pendant la campagne pour les élections présidentielle et législatives.

En novembre 2018, elle avait été condamné à six ans et trois mois de prison pour "appartenance à une organisation terroriste". Cette condamnation a été invalidée par une cour d'appel et un nouveau procès est actuellement en cours.

"Mme Cane a été libérée mercredi soir", a affirmé à l'AFP son avocate Newroz Akalan, ajoutant que la décision a été "une surprise".

"Elle ne s'attendait pas à cela", a-t-elle ajouté.

Mais le tribunal a imposé une interdiction de quitter le territoire turc à la chanteuse, qui résidait à Cologne avant son arrestation, dans l'attente de l'expiration de la procédure judiciaire en cours.

"Elle est actuellement à Istanbul et prévoit une visite à sa famille à Manisa", dans l'ouest du pays, a affirmé son avocate.

La fille de Hozan Cane, Gönül Örs, avait aussi été placée en garde à vue en septembre 2019 et accusée d'appartenance à une organisation terroriste. Elle avait été libérée avec interdiction de quitter le territoire.

Un tribunal d'Istanbul a décidé jeudi de prolonger cette interdiction pour Mme Örs.

Selon sa famille, l'accusation visant la chanteuse s'est appuyée sur des photographies la montrant avec des combattants des YPG, une milice kurde syrienne qu'Ankara considère comme une extension en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé "terroriste" par la Turquie et ses alliés occidentaux.

Selon les proches de Mme Cane, ces photos sont tirées d'un documentaire qu'elle a réalisé sur la persécution des Yézidis par le groupe Etat islamique en Irak.
(AFP, 1 octobre 2020)

HDP politicians' detention period extended by four days

Twenty members of the Peoples' Democratic Party's (HDP) Central Executive Committee, who were detained on Friday as part of an investigation into 2014 protests in the Kurdish-majority southeastern regions, were brought to the Ankara Courthouse in the morning (September 28).

The Ankara Chief Public Prosecutor's Office requested an extension of their detention on the grounds that the scope of the investigation is wide, the number of suspects is high and collecting evidence is difficult.

Ankara 3rd Penal Judgeship of Peace extended the 20 HDP members' detention periods by four days.

The politicians were then brought back to the Ankara Security Directorate.
What happened?

As part of an investigation conducted by the Ankara Chief Public Prosecutor's Office into the Kobani incidents on October 6-8, 2014, detention warrants were issued against 82 members of the HDP, including 24 former Central Executive Committee members, on September 26.

Following these orders for detention, Ayhan Bilgen, Alp Altınörs, Nazmi Gür, Altan Tan, Ayla Akat Aka, Emine Ayna, Sırrı Süreyya Önder, Bircan Yorulmaz, Gülfer Akkaya, Berfin Özgü Köse, Dilek Yağlı, Can Memiş, Günay Kubilay, Bülent Barmaksız, Zeki Çelik, Pervin Oduncu, İsmail Şengün, Ali Ürküt, Cihan Erdal, Emine Beyza Üstün were taken into custody.

On the day of the operation, the detainees were taken from other provinces to the Ankara Security Directorate in the capital city. While they were restricted from meeting their attorneys for 24 hours, the HDP politicians started to meet their attorneys as of September 27.

While the names of Arife Köse, Yurdusev Özsekmenler, Bayram Yılmaz, Zeynep Karaman were also in the 24-person detention list, they could not be detained as they could not be found in their residences.
(BIA, 28 September 2020)

Minorités / Minorities

Souhaitons-nous laisser exterminer les Arméniens du Karabagh ?

Le Monde,  27 octobre 2020

Depuis le 27 septembre 2020, l’Azerbaïdjan, à l’instigation et avec le soutien très actif de la Turquie, a lancé une offensive militaire de grande envergure contre la République du Haut Karabagh. Son objectif est énoncé clairement : récupérer par la force non seulement les territoires conquis par les Arméniens en 1993-94, mais encore tout le Haut Karabagh. Le pouvoir azéri et son parrain et associé turc n’a jamais fait de secret à ce propos.

Pour ce faire, l’Azerbaïdjan a engagé l’ensemble de ses moyens militaires, aidé, conseillé et armé par la Turquie. C’est le projet panturquiste qu’il s’agit de réaliser, et pour cela effectuer la jonction entre la Turquie et l’Azerbaïdjan implique d’écraser les Arméniens. Ainsi, les Arméniens font face aujourd’hui non seulement à une guerre d’agression, mais à une tentative d’élimination. Ce n’est pas du spectre lointain du génocide de 1915 qu’il est question, mais de son avatar actuel, le projet d’extermination des Arméniens du Karabagh. Cela se passe en plein jour, sous nos yeux. La seule grande différence avec 1915, c’est que le Haut Karabagh et l’Arménie ont deux armées efficaces et bien entraînées, qui sont pour le moment en mesure de résister à l’agression.

Mais est-ce vraiment raisonnable de laisser ainsi seul un peuple d’à peine trois millions de personnes, enclavé, sous le feu de deux puissances étrangères plusieurs fois plus puissantes qu’elle ? Est-ce vraiment raisonnable de laisser à quelques milliers de jeunes hommes la charge de stopper l’impérialisme fasciste turco-azéri ? Il est assez étonnant que les milieux pour l’égalité et les droits de l’homme, contre le racisme et le fascisme, se mobilisent si peu et si faiblement. Loin d’être un épisode d’un conflit planétaire entre musulmans et chrétiens, il s’agit de la réactivation du projet panturc inauguré avec les Jeunes Turcs, fondateurs de la Turquie moderne, en 1915 ; cette perspective est utilisée par Erdogan pour mobiliser son opinion publique et pour engager ses mercenaires.

Ce qui est en jeu aujourd’hui est de stopper l’impérialisme panturquiste, qui est un grave danger pour la paix et la sécurité internationales. L’idéologie panturquiste, qui s’était développée sous le règne du Sultan Abdul Hamid II, est à l’œuvre dans la politique d’Erdogan. C’est au nom de cette idéologie que les Arméniens ont été éliminés de l’Anatolie orientale, puisqu’il s’agissait dans cette vision d’opérer la jonction territoriale des Turcs d’Asie Mineure avec ceux d’Azerbaïdjan et au-delà l’Asie Centrale. Cette continuité idéologique est évidente notamment lorsque des responsables turcs ou azéris affirment que la guerre cessera lorsque les Arméniens auront abandonné le Karabagh.

Il est temps enfin de libérer notre regard sur les Arméniens de la gangue des alliances internationales : la Turquie membre de l’OTAN et à ce titre dans le camp occidental, l’Arménie membre de l’OTSC et à ce titre dans le camp russe. Ce schéma n’est plus valable. Ce dont il s’agit ici, c’est d’un pays qui construit sa démocratie et qui développe collectivement sa souveraineté sur ses terres, et qui est agressé par une alliance étroite de deux pays (selon la formule désormais fameuse : « une nation deux Etats ») qui nient son droit.

Les Arméniens sont un peuple libre qui construit son destin collectif et démocratique chaque jour. Ces exemples méritent mieux qu’un silence gêné ; ils méritent un soutien actif plutôt que de s’abriter derrière l’intégrité territoriale des Etats constitués. Si Aliyev et Erdogan gagnent leur pari, il sera trop tard pour pleurer.

Nous, signataires de ce appel, gageons que la prise de conscience se répandra, mais que nous devons l’accélérer. Combien d’églises détruites faudra-t-il encore, après le bombardement mercredi 7 octobre de la Cathédrale de Chouchi ? Combien d’hôpitaux bombardés ? Combien de bombes à sous-munitions sur les infrastructures civiles ? L’opinion publique en France et dans le reste de l’Europe poussera, nous en sommes convaincus, les gouvernements à reconnaître le droit à l’autodétermination des Arméniens du Haut Karabagh, parce qu’elle aura compris que c’est une nécessité pour la sécurité et la paix en Europe et au Moyen Orient.

Nous dénonçons les crimes de guerre commis par les forces azéro-turques, dénonçons l’usage de miliciens djihadistes contre les Arméniens et appelons les pays occidentaux, Israël, la Russie et les États-Unis à cesser toutes ventes d’armes à l’Azerbaïdjan ; nous exigeons l’arrêt de l’élan impérialiste de la Turquie néo-ottomane. Nous demandons enfin que les Etats qui composent la communauté internationale fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour faire valoir le droit des peuples à l’autodétermination, aussi pour les Arméniens du Karabagh.

LISTE COMPLETE: https://www.appelpourlartsakh.org/

5 Novembre: Conférence en ligne sur le Haut-Karabakh

L'Institut kurde de Bruxelles organise un groupe de travail interparlementaire pour formuler une réponse aux nombreuses questions afin de clarifier le contexte de ce conflit.

“LE HAUT-KARABAKH, UNE POUDRIERE DANS LE CAUCASE QUI S'INTENSIFIE DANGEREUSEMENT.”

Elle invite trois intervenants possédant des connaissances et un bagage considérable concernant la région touchée.

Bogoz Muradian – médecin arménien résidant à Bruxelles. Passionné par l’histoire, il nous donnera des repères historiques qui nous aideront à mieux comprendre le contexte du conflit.

Freddy De Pauw – était correspondant chez De Standaard pendant environ 30 ans et écrit dans Uitpers depuis sa création en 1999. En tant que journaliste, il a couvert l'Europe centrale et orientale, et une grande partie de l'Asie pendant de nombreuses années. Il suit donc de près les développements récents dans le Caucase du Sud. Freddy De Pauw nous livre son analyse politique du conflit et le situe dans un contexte international.

Doğan Özgüden – est un journaliste turc basé en Belgique depuis 1974. Il est rédacteur en chef d'Info-Turk et président honoraire des Ateliers du Soleil. En Turquie, il était le rédacteur en chef du quotidien de gauche Akşam et de la revue socialiste ANT. Sous la menace de plus de 300 ans de prison pour ses écrits et publications, il a été obligé de quitter la Turquie après le coup d’état militaire de 1971. Il a été déchu de la nationalité turque après le coup d’état militaire de 1980. Doğan Özgüden expliquera très précisément le rôle de la Turquie dans tout ce conflit.

Le « webinaire » commence le jeudi 5 novembre à 19h et dure environ 1h15 minutes.

Info pratique:

https://82992.seu1.cleverreach.com/m/7611370/0-f630144d1731300a2a0989a0084c1806

Les Arméniens de Turquie sous pression alors que le conflit fait rage

Par Fulya OZERKAN et Burcin GERCEK

Ils ont beau avoir adopté un profil bas depuis le début des combats au Nagorny Karabakh, des membres de la petite communauté arménienne de Turquie se sentent sous pression du fait du soutien inconditionnel d'Ankara à l'Azerbaïdjan face l'Arménie dans ce conflit.

Depuis le début des affrontements le 27 septembre, l'Arménie et les Arméniens en général sont en effet visés par un discours de haine par de nombreux politiciens et des médias turcs.

"Les Arméniens autour de moi sont dévastés d'entendre depuis une dizaine de jours 'Les Arméniens sont ceci, les Arméniens sont cela'. En fait, nous étouffons. Lentement, jour par jour, heure par heure. Nous étouffons sous votre haine", a écrit Delal Dink le 8 octobre dernier dans Agos, l'hebdomadaire de la communauté arménienne de Turquie.

Les mots de la fille de Hrant Dink, journaliste arménien assassiné en 2007 à Istanbul, traduisent le climat d'inquiétude et de pression au sein de la communauté arménienne du pays depuis le début des hostilités au Nagorny Karabakh entre les séparatistes appuyés par l'Arménie et l'Azerbaïdjan.

Le président Recep Tayyip Erdogan a à plusieurs reprises qualifié l'Arménie d'"Etat voyou", tandis que les chaînes turques évoquent de supposés "crimes de guerre" commis par les Arméniens.
 Des convois de voitures brandissant des drapeaux d'Azerbaïdjan, klaxonnant à tout-va et lançant des slogans de haine ont fait le tour des quartiers d'Istanbul connus pour être historiquement peuplés des Arméniens.

- "Je n'allume pas la télé" -

Pour de nombreux membres de la communauté, descendante des survivants du génocide arménien de 1915 et comptant aujourd'hui environ 60.000 membres vivant essentiellement à Istanbul, ces comportements ravivent leur malaise.

"Je n'allume jamais la télé chez moi, mais je vois le discours de haine et la diabolisation des Arméniens qui y est propagé lorsque j'entre dans un magasin où les gens regardent les infos", raconte Silva Ozyerli, une Arménienne originaire de Diyarbakir, dans le sud-est du pays, et vivant à Istanbul.

"Les médias et la rhétorique de l'Etat font de nous des 'ennemis'. Je me sens prise en otage", ajoute-t-elle.

La vague de démocratisation du début des années 2000 en Turquie avait pourtant quelque peu amélioré le quotidien de la communauté arménienne, qui avait été, dans le passé, victime de nombreuses attaques et discriminations.

Pour Yetvart Danzikyan, le rédacteur en chef d'Agos, la situation est aujourd'hui "pire que dans les années 1990".

"Les chaînes télévisées et les officiels répètent sans cesse à quel point l'Arménie est un pays 'terroriste'. L'Arménie est ensuite remplacé par les Arméniens dans les discours. Cela met naturellement les Arméniens de Turquie sous tension. On ne sait pas ce qui peut nous arriver dans la rue", s'alarme-t-il.

- "Traître" -

Lorsque des affrontements mineurs avaient eu lieu en juillet entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, suivis d'une accalmie qui a précédé les combats en cours, trois migrants d'Arménie avaient été attaqués et blessés par des inconnus à Istanbul, avait rapporté le journal Agos.

"La montée d'un discours nationaliste est épuisante pour la communauté arménienne qui se sent asphyxiée et acculée", ajoute M. Danzikyan.

Dans ce climat tendu, des appels pour la paix au Nagorny Karabakh deviennent inaudibles ou, pire, assimilées à une trahison.

Garo Paylan, député arménien d'opposition du parti prokurde HDP, a été accusé d'être "un traître" par des groupes nationalistes pour avoir appelé la Turquie à "ne pas mettre de l'huile sur le feu" dans le conflit.

"J'ai seulement dit qu'il n'y aurait pas de gagnants dans cette guerre. Etre contre la guerre a suffi pour que je sois désigné comme cible", affirme-t-il.

Avant d'être assassiné en 2007 devant les locaux d'Agos, Hrant Dink s'était dit "craintif tel un pigeon" face aux menaces qu'il recevait.

"Nous vivons aujourd'hui craintifs tels des pigeons", confie M. Paylan en écho aux mots de Hrant Dink.

Pour le député, le climat de haine qui serait "attisé par le gouvernement" risque de provoquer des "crimes de haine".

"Nous avons perdu Hrant Dink dans une atmosphère similaire", prévient-il. "Seul un climat de paix et la fin des discours de haine peuvent assurer la sécurité de tous".
(AFP, 23 octobre 2020)


Erdogan condamne une perquisition de police dans une mosquée à Berlin

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé vendredi comme "islamophobe" une perquisition de la police allemande dans une mosquée à Berlin.

"Je condamne vigoureusement l'opération de police qui fait fi complètement de la liberté de religion et qui relève de
l'islamophobie et du racisme qui renvoient l'Europe aux ténèbres du Moyen Age", a déclaré le chef de l'Etat turc sur Twitter.

La police allemande avait perquisitionné mercredi plusieurs entreprises et la mosquée Mevlana, situées à Kreuzberg, quartier de Berlin majoritairement peuplé des habitants issus de l'immigration turque.

L'opération était due aux soupçons de fraude aux subventions publiques accordées aux entreprises pour les soutenir pendant la pandémie du Covid-19.

Dans le cadre de l'enquête, trois personnes sont soupçonnées d'avoir demandé de manière injustifiée une aide d'urgence "Covid" pour un préjudice qui s'élèverait à 70.000 euros.

Selon les enquêteurs, la mosquée a été fouillée à cause d'un transfert d'argent détecté vers un compte d'une mosquée à Kreuzberg.

Jeudi, le ministère turc des Affaires étrangères avait aussi réagi à l'opération en condamnant "un comportement discriminatoire, disproportionné et plein de préjugés".
(AFP, 23 octobre 2020)

Nagorny Karabakh : le président arménien accuse Ankara, au siège de l'Otan

Le président arménien, Armen Sarkissian, a dénoncé mercredi au siège de l'Otan à Bruxelles, l'implication d'Ankara dans le conflit du Nagorny Karabakh, affirmant qu'il ne pouvait y avoir de paix que si la Turquie, membre de l'Alliance, cessait de soutenir militairement l'Azerbaïdjan.

"Il semble parfois que le conflit n'oppose plus seulement le peuple du Nagorny Karabakh et l'Azerbaïdjan, mais qu'il y ait aussi une troisième partie qui soutient politiquement, diplomatiquement, et lourdement militairement l'Azerbaïdjan, une troisième partie qui est impliquée dans l'action, une troisième partie qui a soutenu et emmené dans la région des terroristes islamistes", a accusé M. Sarkissian, lors d'un point presse conjoint avec le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg.

"Malheureusement, cette troisième partie est un membre de l'Otan (...) il s'agit de la Turquie", a poursuivi le président arménien.

"Si un pays membre de l'Otan comme la Turquie arrêtait d'être partie au conflit et contribuait au cessez-le-feu (...), je suis certain que nous parviendrions à un cessez-le-feu", a affirmé M. Sarkissian.

Son Premier ministre Nikol Pachinian avait déclaré un peu plus tôt dans la journée qu'il n'y avait pas de "solution diplomatique" au conflit.

M. Stoltenberg a indiqué de son côté que l'Otan était "profondément préoccupée par les violations en cours du cessez-le-feu", appelant "toutes les parties à la retenue", à une "solution de paix" et jugeant "inacceptables" les frappes contre des civils.

L'Arménie et l'Azerbaïdjan, "deux précieux partenaires de l'Otan depuis plus de 25 ans (...) doivent reprendre les négociations", a-t-il plaidé, durant une brève déclaration à la presse.

Les appels au cessez-le-feu se sont multipliés depuis la reprise des hostilités le 27 septembre au Nagorny Karabakh, une région en majorité peuplée d'Arméniens ayant fait sécession de l'Azerbaïdjan à la fin de l'URSS et objet d'une guerre ayant fait 30.000 morts.
(AFP, 21 octobre 2020)

Nagorny Karabakh: le chef de la diplomatie grecque dénonce "l'ingérence" turque

En visite à Erevan, le chef de la diplomatie grecque Nikos Dendias a dénoncé vendredi "l'ingérence" turque au Nagorny Karabakh, région séparatiste pour laquelle s'affrontent l'Arménie et l'Azerbaïdjan, soutenu par Ankara.

"L'ingérence de la Turquie dans le conflit du Nagorny Karabakh nous inquiète", a-t-il déclaré durant une conférence de presse aux côtés de son homologue arménien, Zohrab Mnatsakanian.

L'Arménie et la Grèce ont "un problème commun, la Turquie", a-t-il ajouté, accusant Ankara d'"ignorer les appels de l'Union européenne à respecter la loi internationale".

Territoire majoritairement peuplé d'Arméniens, le Nagorny Karabakh a fait sécession de l'Azerbaïdjan peu avant l'effondrement de l'URSS, entraînant une guerre qui a fait 30.000 morts dans les années 1990.

Les combats, qui n'avaient jamais totalement cessé, ont repris fin septembre avec une violence jamais vue depuis un cessez-le-feu en 1994. Ils ont fait à ce jour plus de 700 morts, selon des bilans partiels.

La Turquie est l'allié le plus proche de Bakou. De nombreux rapports ont fait état de l'envoi sur le front au Nagorny Karabakh de combattants pro-turcs de Syrie, mais Bakou et Ankara ont nié ces accusations.

Les relations entre la Grèce et la Turquie sont de leur côté extrêmement tendues en raison notamment d'une dispute sur la délimitation de zones maritimes présumées riches en hydrocarbures en Méditerranée orientale.

Début octobre, l'Azerbaïdjan a accusé Athènes de ne pas s'opposer à l'arrivée au Nagorny Karabakh d'Arméniens de Grèce combattant aux côtés des séparatistes. Athènes a protesté et les deux pays ont rappelé leurs ambassadeurs respectifs.
(AFP, 16 octobre 2020)

‘We are against any war that brings about death and destruction’

Over 800 citizens, including writers, poets and academics, have released a joint statement, calling for an end to ongoing conflicts between Armenia and Azerbaijan in the Nagorno-Karabakh region.

"No to war, hate and enmity; yes to peace," the statement is entitled, adding that the signatories are "against all types of wars that bring about death and destruction." Other highlights from the statement are as follows:
'War and violence is not the solution'

"War once again hit the agenda of the peoples of Azerbaijan and Armenia on September 27. The reason for the war is the century-old issue of Nagorno-Karabakh. After the collapse of the Soviet Union in the 90s, the war that broke out between the two countries for the same reason did not bring any results. No permanent solution is in sight.

"Bloody solutions such as war and violence are destructive for societies, they bring sorrows. One needs to know that no permanent solutions can be attained in this way and insist on dialogue and negotiation in solving problems. Those who produce 'nationalism' over Azerbaijan-Armenia war and the government circles are accusing the Peoples' Democratic Party (HDP) of 'treason'? What is the 'treason' of the HDP?

"[The treason] is not supporting the war that has erupted between two neighboring countries and the declaration prepared by the parties in the Parliament in support of Azerbaijan.

"It was the year when the Syria war broke out. Around 30 people of ours with Islamic identities released a declaration entitled 'A third way is possible' in Syria. Pious people who signed this declaration and led to the first serious breaking point among the religious circles were subjected to fierce attacks, lynches and threats in the name of 'religion'.

"Years have passed. History is a witness. What is the consequence? The death of around one million people, perished households, a devastated country, over five million migrant lives who have come to Turkey...
'Everyone does not have to support war'

"Not everyone has to support war policies. Not expressing support for war is not treason; on the contrary, it is required by claiming humanity and life.

"The HDP is the 6.5 million voters' pursuit of peace, democracy and freedom. It is a legitimate structure based on the representation of 6.5 million citizens. Accusing millions of people of 'treason' because they want peace is 'monist' and 'domestic enemy-oriented' policies.

"It is now seen that the will and desire of Turkey's society and peoples to live together is on the verge of disappearance due to the escalating hate and nationalist/chauvinist policies.
'We have to lay claim to peace'

"Garo Paylan, who requested a solution through peace and dialogue rather than war in his speech at the Parliament, is a member of the HDP's Central Executive Committee and an Armenian citizen of Turkey. The grief for Hrant Dink has deeply shaken our people's sense of justice.

"That is why, we know and feel the trauma caused by sorrow quite closely. For this very reason, we have to lay claim to peace and stand together and unite in the face of our people's being targeted." 
(BIA, 12 October 2020)




Il faut bien tuer!

Yiğit Bener, Artı Gerçek, 12 octobre 2020

Il y a déjà mille morts en Arménie ! Et six cents en Azerbaïdjan. Selon les chiffres officiels, bien sûr, impossible de connaître les chiffres exacts. Ça, ce ne sont que les gens qui sont morts de la Covid-19.  Apparemment, cela n’a pas suffi !

Près de la moitié de la population mondiale serait morte durant la Peste noire au Moyen Âge. Des dizaines de millions de personnes.

On ne se souvient bien sûr pas des noms des victimes, on ne connaît même pas leur nombre exact.

Mais apparemment, cela n’a pas suffi !  Au fil des siècles, les survivants en ont tué beaucoup plus durant les guerres.

Six cents ans après la peste noire, alors que nous sommes maintenant en proie à ce fameux virus, nous n’avons pas tellement progressé. Le virus ne tue pas assez.

L’espèce humaine est une espèce qui ne meure ni ne tue jamais assez.

Le Karabagh en est l’exemple le plus récent.

« Le Haut-Karabagh est azerbaïdjanais, azerbaïdjanais il restera : On se battra jusqu’au dernier ! »

(Note de l’auteur : Si d’aventure quelqu’un traduit cet article en arménien, veuillez s’il vous plaît traduire cette phrase de la façon suivante : « Artsak est arménien, arménien il restera, etc. » De semblables ajustements locaux seront nécessaires également pour d’autres langues afin de produire le même effet. Par exemple, dans les traductions en ourdou ou en hindi, veuillez s’il vous plaît dire mettre « Cachemire » au lieu de « Karabagh » et ensuite « indien il restera » dans un cas et « pakistanais il restera » dans l’autre... Pour l’Algérie, il existe déjà des formules toutes faites en français et en arabe…)

C’est toujours l’autre qui est fautif, c’est-à-dire l’ennemi. « Nous », nous avons toujours raison, l’ennemi a tort. Donc il n’y a pas d’autre moyen, nous devons faire la guerre, nous devons tuer. C’est une question de survie.

(Note annexe : Les éventuelles traductions peuvent maintenir cette formulation : Ce contenu-là est exprimé exactement de la même façon dans toutes les langues)

Est-ce vraiment aussi simple que ça ? Ben oui, au fond, le nationalisme est toujours aussi simple et simpliste que cela. C’est une formule résumée valable pour tous les pays, pour toutes les nations, pour l’ensemble de l’espèce humaine. Certes, si on veut, on peut détailler chaque cas, y ajouter un peu de pathos et de sauce héroïque. Mais in fine, c’est aussi simple, oui.

Certes, pour la Turque, c’est toujours un peu différent.

Nous sommes un grand pays. Un grand pays et une grande civilisation profondément millénaire : Tout au long de l’histoire, nous avons beaucoup tué et nous nous sommes beaucoup fait tuer.

Nous avons donc beaucoup plus d’ennemis que les autres. Nous devons par conséquent faire la guerre plus que les autres. Nous battre contre tout le monde. En même temps, partout et contre tout le monde. 

En Syrie... Au nord de l’Irak... En Libye... En Méditerranée orientale et à Chypre, en mer Égée... Au Caucase…

Sans oublier nos « soi-disant alliés » occidentaux et nos « ennemis de l’intérieur ».

Bref : Beaucoup d’ennemis. Pleins de guerres.

Et nous avons toujours raison, bien sûr. Tout au long de l’histoire et toujours. Face à tout le monde et sur tous les sujets.

Toujours dans notre droit, toujours victimes et fiers. Mais déterminés. Et forts.

C’est pourquoi il faut faire la guerre. Beaucoup…

Et bien sûr, il faut bien tuer : Tout le monde...

Nos ancêtres ont beaucoup tué, ils se sont beaucoup fait tuer. S’il le faut, nous, on fera plus. Si la survie en dépend, le reste n’est que détail.

Mais de quoi il se mêle, ce virus ? S’il faut tuer, c’est notre affaire !


(traduction d'un article paru en turc dans le quotidien en ligne Arti Gerçek, https://artigercek.com/yazarlar/yigit-bener/oldurmek-gerek)

La communauté arménienne de Turquie sous haute pression


Céline Pierre-Magnani, La Libre Belgique, 12 oct 2020

La situation s’est encore détériorée avec la reprise des combats dans le Haut-Karabagh.

Dans la vitrine de ce bijoutier arménien du célèbre Grand Bazar d’Istanbul, la multitude de pendentifs en forme de colombe blanche pourrait faire figure de programme politique. Depuis le début des hostilités entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan le dimanche 27 septembre dans la région du Haut-Karabagh, le conflit a enflammé la Turquie et les Arméniens de Turquie. Le cessez-le-feu conclu samedi 10 octobre ne les rassure que provisoirement tant la situation a un air de déjà-vu.

"Je ne veux plus parler pour la communauté. Cela ne nous attire que des ennuis. Je n’ai plus aucun espoir d’amélioration de toute façon", soupire le commerçant, las, au fond de sa boutique. "À quoi bon se battre ? Personne ne l’emporte contre des moulins à vent", lâche-t-il en baissant les yeux. Ici, dans le dédale des rues, nombre de commerçants d’origine arménienne partagent son avis. Pour vivre en paix en Turquie, il y a deux sujets à ne pas aborder : la politique et la religion. Alors, pour les minorités, la discrétion est de mise.

Union nationale derrière l’Azerbaïdjan

À l’exception du parti pro-kurde du HDP (Parti démocratique des peuples), l’ensemble de la classe politique a apporté son soutien à l’Azerbaïdjan, un élan panturquiste revendiqué (la coalition gouvernementale considère le peuple azerbaïdjanais comme le prolongement de la nation turque dans le Caucase). Des convois de véhicules affichant le drapeau de l’Azerbaïdjan ont défilé ces derniers jours aux abords de bâtiments arméniens et grecs à Istanbul en un signe de défi. Des manifestations belliqueuses contre lesquelles seules quelques voix osent s’élever.

"Depuis que le conflit a commencé, voici deux semaines que l’ensemble des médias, la classe politique, la société turque ont recours à un discours hostile contre les Arméniens", déplore Yetvart Danzikyan, le rédacteur en chef de l’hebdomadaire arménien Agos. "Bien évidemment, cette situation est particulièrement compliquée pour les Arméniens qui vivent en Turquie. Ils se sentent étouffés, oppressés. Nous sommes sur nos gardes en permanence, comme s’il pouvait nous arriver quelque chose à tout moment", conclut-il.

L’assassinat du journaliste arménien Hrant Dink (assassiné en 2007 par des réseaux ultranationalistes) est gravé dans toutes les mémoires et la communauté craint pour la sécurité des figures qui osent s’opposer aux conflits dans l’espace public.

"Dès que la guerre a commencé, j’ai fait un appel à la paix, mais le pouvoir ne veut pas que les discours pacifistes se répandent", explique Garo Paylan, député HDP d’origine arménienne, que La Libre Belgique a pu rencontrer au siège du parti au centre d’Istanbul. "J’ai été la cible de discours de haine dans les journaux proches du pouvoir. Ils me menacent, m’accusent de trahir la nation. Je suis dans le viseur."

Une campagne de soutien au député a été lancée sur les réseaux sociaux sous le hashtag #GaroPaylaN’estPasSeul pour contrebalancer les discours de haine diffusés dans l’espace public.

Vaine pression internationale

Bien que la communauté arménienne de Turquie ne compte pas plus de 60 000 âmes, elle continue de générer des crispations dans le champ politique. L’État turc refuse de qualifier de "génocide" les massacres de 1915 qui ont conduit à l’assassinat de plus d’un million d’Arméniens (l’évaluation du nombre de victimes fait l’objet de débats entre historiens). Les pressions internationales pour la reconnaissance du génocide nourrissent un discours nationaliste qui voit ces tentatives comme une volonté de déstabiliser le pays et accuse les Arméniens d’être des ennemis de l’intérieur.

Des agents de police ont été placés devant les églises et écoles arméniennes pour prévenir les débordements. Mais Garo Paylan ne se fait pas d’illusions : "Je ne pense pas que ce sont les précautions de sécurité de l’État qui nous sauveront. Car les personnes qui mettent en place ces mesures sont les mêmes qui jouent la politique de la haine. La seule chose qui peut nous protéger, c’est de faire cesser cette politique, de miser sur une politique de pacification. Je continuerai à porter la voix de la paix. Quel qu’en soit le prix."


Au Nagorny Karabakh sous les bombes: "Maudit soit Erdogan!"

Au 28 de la rue Saroïan, il y avait une grande et belle maison à étage, à la terrasse de bois et à la vigne gorgée de raisins noirs. De cette confortable résidence bourgeoise d'une rue aisée de Stepanakert, il ne reste rien, ou presque.

"J'ai rénové cette maison de mes mains pendant deux ans, (le président azerbaïdjanais) Aliev l'a détruite en deux secondes avec ses bombes", s'époumone pour qui veut l'entendre dans la capitale de la région séparatiste du Nagorny Karabakh l'infortuné propriétaire des lieux, Guennadi Avanessian.

Le septuagénaire à moustache et au bonnet marine enfoncé sur la tête est tant bien que mal parvenu à grimper sur cet immense tas de gravats, les restes de sa demeure éventrée et comme écroulée sur elle-même.

Pelle à la main, il tente de fouiller dans les décombres, entre morceaux de tôle tordus, vestiges de charpentes mitraillés et souvenirs de sa vie passée.

L'endroit a été bombardé il y a une semaine par les forces azerbaïdjanaises. Guennadi y revient pour la première fois depuis, pour essayer de récupérer quelques biens.

"J'étais là quand la roquette est tombée. J'ai entendu un sifflement, je me suis précipité dans la cave. A deux secondes près, j'étais mort", raconte-t-il. Son beau-fils, présent lui aussi, n'a été que blessé. Un petit miracle quand on voit le cataclysme qui s'est abattu sur la maison.

"C'est une roquette Smertch qui a fait ça", l'une ces roquettes Katioucha dernière génération aux allures de missiles qui s'abattent depuis une semaine un peu partout çà et là dans la ville.

"Où vais-je vivre maintenant? Sous les étoiles, sous la pluie? J'avais tout, je n'ai plus rien, je ne retrouve rien. Tout est en pièces. La seule chose que j'ai pu récupérer, c'est une valise avec des vêtements d'enfants", vocifère Guennadi, tenant à bout de bras le bagage miteux hors d'âge.

"Comment un homme peut-il faire ça à un autre homme? Aliev, tu dis que le Karabakh c'est l'Azerbaïdjan. Si je vis en Azerbaïdjan, pourquoi as-tu bombardé ma maison?", s'esclaffe cet ancien officier de police à la retraite.

"J'ai construit cette maison pour vivre en paix, et ils l'ont détruite! Les Azéris bombardent les civils. Ce sont des assassins, des extrémistes!"

"Regardez leur oeuvre, regardez autour de vous! Maudit soit Erdogan!", lance-t-il au photographe et au journaliste de l'AFP, en référence au président turc, accusé de soutenir militairement les forces azerbaïdjanaises. "Fils de p..., Erdogan! Si tu étais devant moi, je te tuerais à coups de hache".
(AFP, 11 octobre 2020)

La moitié de la population de Karabakh déplacée

La moitié de la population du Nagorny Karabakh a été déplacée par les hostilités entre ce territoire séparatiste peuplé d'Arméniens et l'Azerbaïdjan, ont indiqué les autorités mercredi, à la veille d'une première réunion de médiation internationale annoncée pour jeudi à Genève.

La France, dénonçant une "implication militaire" turque en soutien à l'Azerbaïdjan, et l'Union européenne ont dit craindre une internationalisation du conflit, dans une zone où nombre de puissances sont en concurrence.

"C'est une immense tragédie", a jugé le président russe Vladimir Poutine. "Nous appelons, j'insiste là-dessus, à un cessez-le-feu. Et c'est au plus vite qu'il faut le faire", a dit M. Poutine.

Quelques heures après, la diplomatie azerbaïdjanaise a annoncé que son chef Ceyhun Bayramov se rendrait jeudi à Genève pour une réunion avec les co-présidents du Groupe de Minsk de l'OSCE (Russie, France, Etats-Unis) -- le médiateur international sur le conflit.

L'Arménie a elle exclu toute rencontre des ministres azerbaïdjanais et arménien à Genève, sans préciser si son chef de la diplomatie, Zograb Mnatsakanian, s'y rendrait pour une rencontre séparée avec les co-présidents du groupe de Minsk.

Il est cependant attendu à Moscou le 12 octobre pour une rencontre avec son homologue russe Sergueï Lavrov.

Le ministre de la Défense russe, Sergueï Choïgou, s'est pour sa part entretenu au téléphone mercredi avec ses homologues azerbaïdjanais et arménien, selon les agences de presse russes.

Au 11e jour des combats, c'est la moitié de la population du Nagorny Karabakh qui a été déplacée, dont 90% des femmes et des enfants, selon Artak Belgarian, le médiateur de cette république auto-proclamée, soit 70.000 à 75.000 des quelque 140.000 habitants.

Le bilan s'élève à plus de 300 morts dont une cinquantaine de civils, mais reste très partiel, Bakou n'annonçant pas ses pertes militaires et les deux camps affirmant avoir éliminé chacun des milliers de soldats ennemis.

"Les affrontements ont eu lieu toute la journée sur toute la ligne de contact et se poursuivent actuellement", a indiqué mercredi soir un porte-parole de l'armée arménienne, Artsroun Hovhannissian, cité par l'agence officielle russe TASS.

Le Nagorny Karabakh est peuplé en quasi-totalité d'Arméniens ethniques, les Azéris ayant fui pendant la guerre des années 1990.

 - Smertch et drones -

Les autorités indépendantistes accusent l'Azerbaïdjan de pilonner aveuglement Stepanakert, leur capitale, forçant la majorité des quelque 50.000 habitants à partir et les autres à se terrer dans des caves.

Cette ville a essuyé des frappes de roquettes, dont celles de gros calibre - 300 mm - Smertch, dans la nuit de mardi à mercredi. Après un répit matinal, des tirs, vraisemblablement de drones, ont suivi.

Dans la soirée, Stepanakert et plusieurs autres villes du Nagorny Karabakh ont été visées par de nouveaux bombardements azerbaïdjanais, selon Erevan.

En Azerbaïdjan aussi, on accuse l'adversaire de viser des zones habitées.

Bakou a annoncé que 427 habitations abritant 1.200 personnes avaient été détruites depuis le début des affrontements le 27 septembre.

Le Nagorny Karabakh a fait sécession de l'Azerbaïdjan à la chute de l'URSS, entraînant une guerre et 30.000 morts. Le front est quasiment gelé depuis un cessez-le-feu en 1994, malgré des heurts réguliers.

Les deux camps se rejettent mutuellement la responsabilité de la reprise des hostilités.

A l'étranger, la crainte est de voir ce conflit s'internationaliser dans cette région où Russes, Turcs, Iraniens et Occidentaux ont tous leurs intérêts, d'autant qu'Ankara encourage Bakou à l'offensive et que Moscou est lié par un traité militaire à Erevan.

- internationalisation du conflit -

"La nouveauté c'est qu'il y a une implication militaire de la Turquie qui risque d'alimenter l'internationalisation du conflit", a noté le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian. Une accusation rejetée à de nombreuses reprises par Ankara et Bakou.

Le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, a exclu toute trêve sans retrait arménien du Karabakh et accuse l'Arménie de vouloir "entraîner (...) sans succès" la Russie dans la guerre, via leur alliance au sein de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC).

La Russie, l'arbitre régional, entretient de bonnes relations avec les deux belligérants. Elle a prévenu qu'en tant que les combats se limitaient au Karabakh, l'OTSC n'était pas concernée, mais qu'en cas d'attaque directe contre l'Arménie cela changerait.

Arméniens du Karabakh et Azerbaïdjanais affirment s'infliger de lourdes pertes, mais aucun belligérant ne semble avoir pris d'avantage déterminant, même si Bakou revendique la conquête de multiples villes et villages et la reprise d'un tronçon de la frontière avec l'Iran.
(AFP, 7 octobre 2020)

MP Paylan: Turkey is the only country that invites to war

With a history of over 30 years, the territorial dispute between neighboring countries Azerbaijan and Armenia in the Caucasus has recently turned into a conflict. While the conflicts between the two countries have been ongoing for three days, the allegations that Turkey has been sending fighters to the region has been widely reported in the international press.

When we ask Garo Paylan, the Diyarbakır MP of the Peoples' Democratic Party (HDP), about these allegations, he stresses that the conflicts are threatening the entire region and makes a call for peace.

It is alleged that Turkey has sent fighters to the region. Azerbaijan has officially denied these allegations. Is there anything that you have heard about this issue?

International agencies have shared images about it and there are also several allegations. It is -of course, the government of Azerbaijan and the government in Turkey that will clarify these allegations.

I submitted a Parliamentary question about this issue to the Presidency and asked whether these allegations were true or not. We are expecting a statement about these allegations first from our own government and then from the government of Azerbaijan.

'Turkey is the only country that supports the war'

What would you like to say about Turkey's attitude so far?

The whole world is trying to stop this conflict, tension or the situation that has culminated in war. Everyone is making a call for a ceasefire and calm.

But there is a single state in the world and this state is inviting to war. This country is -unfortunately- the country where I am a citizen and MP: Turkey.

Turkey has to take a step back from this attitude and be on the side of peace. Turkey is also a country which is a member of the Organization for Security and Co-operation in Europe (OSCE) Minsk Group. In other words, it is one of the countries that is responsible for establishing peace in Karabakh.

Moreover, it must not take the side of the war or take a side between two conflicting neighbor countries. One of the responsibilities of Turkey is to stand on the side of the truth.

For days, it has been alleged that the Armenian forces in Karabakh attacked Azerbaijan. In fact, there is no reason for Armenia to attack. It is Azerbaijan and Turkey that want to change this situation.

In that sense, I think there is a misunderstanding and it is done with the aim of stirring nationalism and racism.
'Conflict threatens the entire region'

What do you think will happen in the upcoming period. The United Nations (UN) is holding an emergency meeting today...

I think the conflicts need to stop quickly and they will do so. Because if the entire world does not want a war and only Azerbaijan and Turkey want it, that war has no sustainability.

All parties must secure a ceasefire and then take steps for the conditions of peace. I expect this conflict to end as soon as possible.

Because the conflict has been threatening the stability of the entire Caucasus and the entire region. There are also both our Azerbaijani and Armenian citizens in Turkey.

Racism has escalated sharply, which might lead to several hate crimes. I am concerned for this reason.

I hope that the conflicts will stop as soon as possible.

'Government is responsible for the provocation'

Last night, a group of people gathered in front of the Armenian Patriarchate in Kumkapı, İstanbul. Do you think that this recent course of events has already led to a tension between Armenian and Azerbaijani communities in Turkey, as you have also indicated?

The demonstration in front of the Armenian Patriarchate is a serious provocation. Who allows this to happen is the government and especially the Ministry of Interior. And they are responsible for this provocation. Such provocations, especially around religious institutions must never be allowed.

I am calling on the government to assume responsibility. The policy of hate needs to be abandoned first so that these provocations can be stopped.

Hate speech leads to such hate crimes.

Paylan's questions to the Presidency

In his Parliamentary question addressed to the Presidency, HDP MP Garo Paylan has asked the following questions about the issue:

1. Why do you add fuel to the war in Karabakh?
2. While the whole world is making a call for a ceasefire, why are you making a call for war?
3. Haven't you understood that a racist foreign policy makes everyone lose?
4. Do you support the war in order to sell more arms to Azerbaijan?
5. There are allegations that jihadists are sent to Azerbaijan by Turkey from Syria? Are these allegations true?
6. Are there times when you remember that you are a member of the OSCE Minsk Group established to ease the tension between Armenia and Azerbaijan?
7. Haven't you understood that the conflict between Armenia and Azerbaijan increases the Russian dominance in the region?
8. While we have Azerbaijani and Armenian citizens, why do you see the Azerbaijanis as brothers and sisters and Armenians as enemies?
9. Are you aware that your hate speech targeting the Armenian community turns our Armenian citizens into targets?
(BIA, 1 October 2020)

Armenians of Turkey speak on Karabakh crisis

Most of the Armenians of Turkey live in İstanbul. Their population is estimated at 40,000. In the past, many more Armenians lived on this land.

How are the Armenians of Turkey affected by the tensions between Armenia and Azerbaijan? We have spoken with Pakrat Estukyan from Agos newspaper, Rober Koptaş from Aras Publishing and author Jaklin Çelik.
The diaspora and the "loyal" Armenians

Jaklin Çelik: The tension between Armenia and Azerbaijan is not new. But Turkey's involvement as a party that feeds violence is scary. In this country, whenever governments find a brother and come side by side with them, they make Armenians a target.

Right now, the picture is that Turkey overtakes Azerbaijan with all its dynamics and is on the frontline in this war. For days, the partisan media has been in total hatred and hate speech, including morning programs and evening news. While they are doing this with the "degree of brotherhood," this speech makes all Armenians living in the country a target.

You know, there is a perception of being an Armenian among Turks in the country and around the world. For example, the Armenians of Turkey are "loyal," the loyalty mentioned here is a threat-based honoring, which is fueled by the official discourse. The diaspora is an external power that we don't approve of, and Armenia is a "country of terror" that we can't comprehend but try to make sense of within this systematics.

And the father of it is the country of 1915. Through such a trio, the reflex that this country is fueled by has always been and is continuing to be: "I will continue killing until you say 'You didn't kill'."

However, the politicians, who direct the events socially, should know that the diaspora is a part of the Armenians here and the Armenian country that they try to finish off by ignoring it is also the country of those who live here. Who can say otherwise?

Armenians here are silent as always. But for two days, the streets of Kumkapı have been captured by a mob that is ready to carry out attacks with all kinds of fascistic slogans coming from Azeri-flagged cars.

Armenians in Kumkapı and other İstanbul districts, including the islands, who learned about this, are confined in the holes, where they have been put by the language of politics. I ask, what is the sin of these people? What is the sin of young Armenian and Azeri soldiers, who were born into the war? Right now, Turkey is like preparing to sacrifice the children it doesn't own to 1915 again, in a war it doesn't own.

I know that none of the Armenians in Turkey and around the world want anyone's blood spilled. Because the Armenians are a people who are aware of the legacy left for future generations with blood. Just as when the blood of a Turkish youth is shed, the whole Turkish society bleeds; just as when the blood of a Kurdish youth is shed, the entire Kurdish society bleeds; when the blood of an Armenian youth is shed the Armenian society also bleeds in the middle of this repression. All Armenians, in Turkey, in diaspora and in Armenia are included in this.

As an Armenian author from Turkey, this is what I think. I know very well that my brothers also think like this. This shows us that we all bleed the same. The language of war and hate is not a good discourse. We must breathe out for not killing but keeping alive, not for war but for peace.

The eclipse of reason caused by nationalism

Rober Koptaş: In some issues in Turkey, the public gather around the official theses very quickly, especially in issues about Armenians and Kurds. There is an absolute prejudice and no one looks at what is really happening, the details of the issue, the humanitarian aspect of it. The state or people and institutions that have authority and create public opinion say something and everyone, including journalists, develops a discourse based on that.

For example, the Armenians of Karabakh have had a de facto state for nearly 30 years, even if it is not recognized by international law. But it is being talked as if they started an "invasion" movement today. Nobody asks, "Why now, why today?" Nobody looks at where it came from historically.

The first attack being carried out by the Armenian side has quickly become a truth that is generally accepted but nobody, including journalists, looks at whether this was the case. Even if the Armenians were the first to start the fire, nobody asked how did the Azeri army initiate an all-out operation along a contact line of hundreds of kilometers and whether preparations were needed for that. Even most objective-looking journalists didn't do that.

Even some respected authors, ignoring the chauvinist environment, criticized the "unrealistic anti-war sentiments" as if there was a strong anti-war atmosphere in the country around these events and fueled the fire by recalling the Hocalı massacre that was done in the early 90s, tried to nullify those who defend peace.

The Armenians of Turkey have already been living with an internalized fear for decades and this fear multiplies in tense times like this. And this is not a paranoid fear, it is based on many historical and current tangible examples and experiences.

Turkey is reacting as if it was at war, as if there was a direct attack against it. The reason for this is stated as "the historical and cultural ties with our Azeri cognates."

I have a lot of respect for the Azerbaijani culture and its people, but for some reason, everyone forgets the deeper and more layered cultural and diverse ties between Turks and Armenians, and everyone begins to view the issue based on lineage and race. Therefore, the Armenians of Turkey, of course, feel insecure, restless and fearful even at their homes.

Even we, a handful of Armenians who write, warn one another for speaking and writing carefully to avoid trouble.

The parade with cars and flags in Kumkapı was targeting Armenian migrants who already live in difficult conditions in Turkey (this is these people's real homeland) and it was very scary in this sense. Especially, if we think about pogroms such as the September 6-7 [1955 pogrom], we understand better how such demonstrations can turn into a firebal. I believe such street demonstrations are not done without the approval of authorities.

They probably wanted to flex their muscles a bit but this is not the right way to go and has no benefit to anyone. Turkey will of course have a policy for the Caucasus, but in an issue where we are a third party and where we could be much more effective if we played a mediating role, it is incomprehensible to have such a warrior stance.

I understand that the government can't do without enemies, it has to maintain a policy of constant tension, create enemies inside and outside, but in my opinion, the fact that the whole country quickly gets into that atmosphere so easily and even those who seem to be dissidents take sides in line with the official stance shows the eclipse of reason caused by nationalism.

"Young people are dying for nothing"

Pakrat Estukyan: We are in an extremely disturbing process. Personally, I am angry. This process came openly. We are going through an organized process.

Two weeks ago, the Minister of Foreign Affairs of Armenia said that "jihadists were preparing in the region." This was not covered in our press.

But they reported that "There is a PKK camp in Karabakh." Today, jihadists are fighting in Karabakh. Young people are dying for nothing. I'm so angry and sorry.
(BIA, 1 October 2020)

Des centaines de manifestants dénoncent à Bruxelles les attaques par l'Azerbaïdjan

Plus de 600 personnes, selon la police de Bruxelles-Ixelles, ont manifesté jeudi en fin de journée, au rond-point Schuman, devant les institutions européennes à Bruxelles, pour dénoncer les attaques menées par l'Azerbaïdjan sur l'Artsakh et l'Arménie.

De nombreux drapeaux arméniens étaient arborés dans la foule, qui a notamment scandé à l'Union européenne le slogan "Ton silence est assourdissant". Les manifestants appelaient aussi à dénoncer le rôle d'agresseur de l'Azerbaïdjan. Différentes personnes ont pris la parole, parmi lesquelles les députés Georges Dallemagne et Marie Lecocq ou encore le sénateur Mark Demesmaeker.

Les forces armées d'Azerbaïdjan ont lancé mardi matin une attaque sur la frontière arméno-azérie de l'Artsakh. Nicolas Tavitian, président du Comité des Arméniens de Belgique, accueille positivement la position du président français Emmanuel Macron qui a reconnu l'agression: "On veut que l'Europe suive. On veut d'abord que l'attaquant soit dénoncé par l'Union européenne et que si les combats ne s'arrêtent pas pour autant, que des sanctions soient prises, à commencer par des sanctions visant la Turquie. Le pouvoir turc teste les limites de l'Europe. Il insulte et menace ses voisins et, à un moment, l'Europe doit se faire respecter. Depuis 25 ans que le conflit larvé dure dans le Caucase, avec des escarmouches à des moments mais sans guerre de l'envergure des attaques d'aujourd'hui, l'Union européenne tient un discours conciliant de parité".

M. Tavitian pointe la participation active de la Turquie. "La Turquie a commis un génocide contre les Arméniens, qui n'a jamais fait l'objet d'une reconnaissance et d'un travail de mémoire. On peut craindre qu'elle soit prête à recommencer et l'Azerbaïdjan, qui participe de la même démarche nationaliste, a aussi commis des massacres contre les Arméniens en Azerbaïdjan. Ca devrait quand même éveiller les consciences. Il y a un risque important si l'Azerbaïdjan avance". (Belga, 1 octobre 2020)

Politique intérieure/Interior Politics

ECtHR: Freedom of expression of CHP Chair Kılıçdaroğlu is violated

The European Court of Human Rights (ECtHR) handed down its judgement regarding the application of main opposition Republican People's Party (CHP) Chair Kemal Kılıçdaroğlu today (October 27).

The ECtHR has unanimously concluded that the freedom of expression of the politician has been violated by the damages that he was sentenced to pay to President and ruling Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan in Turkey.

Indicating that the Article 10 of the European Convention on Human Rights (ECHR) has been violated, the ECtHR has ruled that Kemal Kılıçdaroğlu shall be paid 13 thousand euros (~125,000 TRY) in damages.

Kılıçdaroğlu sentenced to pay damages, again

However, in another ruling given in Turkey today, Kılıçdaroğlu has been sentenced to 20 thousand TRY in non-pecuniary damages over his remarks about Ahmet Özel, the attorney of President Erdoğan.

The 4th Legal Chamber of the İstanbul Regional Court of Justice, the court of appeals, has handed down its ruling regarding the appeal against the verdict given by the local court, the Bakırköy 8th Civil Court.

In his petition to the court, lawyer Ahmet Özel referred to a speech by Kılıçdaroğlu at the CHP weekly group meeting on November 21, 2017 and claimed that, in this speech, the politician argued that Erdoğan and his relatives had transferred money abroad and, in another speech, he made accusations against his clients by alleging that he proved the money transfer.

The ruling of the court of appeals has indicated that the remarks of Kılıçdaroğlu in the related speech violated the personal rights of Ahmet Özel and overstepped the boundaries of freedom of expression.

'It is particularly important for an MP'

In its judgement dated today, the ECtHR has elaborated on the background of the application and its judgement as follows:

"The case concerned a civil judgment ordering Kemal Kılıçdaroğlu, leader of the main opposition party, to pay compensation for tarnishing the reputation of the then Prime Minister, Recep Tayyip Erdoğan, on account of remarks made by him in two speeches delivered in 2012 on the parliamentary estate.

"The two speeches concerned matters of general interest which were related, in particular, to court cases dealing with allegations of abuse of trust, a human tragedy caused by Turkish air-force bombing and the construction of hydroelectric power stations.

"It had thus been natural for the Prime Minister, as a high-ranking politician, to have his words and deeds closely scrutinised by one of his main political rivals. Moreover, the two speeches concerned topical issues; they had not directly targeted the Prime Minister's private life; and they had been based on certain factual elements.

"Mr Kılıçdaroğlu had given the speeches as a member of parliament within the parliamentary precincts. In this connection the Court reiterated that, while being precious for everyone, freedom of expression was particularly important for an elected representative of the people.

Emphasis on 'public interest'

"The Court found that some of the expressions used by Mr Kılıçdaroğlu in the context of his opposition to the Prime Minister consisted of harsh attacks with an antagonistic tone.

"Even though the 'contempt' contained in certain remarks could not be overlooked, those remarks could rather be seen as provocative, intended to foster controversy about the political position allegedly adopted by the Prime Minister. They could also be recognised as the type of political invective used by politicians in the course of their debates.

"The Court took the view that the role of the domestic courts in such proceedings was not to tell the applicant what style he should have adopted in exercising his right to criticise, however caustic his remarks, but rather to examine whether the context of the case, the public interest and the intention of the person who made the remarks justified the possible use of a degree of provocation or exaggeration.

'It could deter others from criticizing politicians'

"The Court lastly noted that the amount of the compensation that the applicant had been ordered to pay was significant and capable of deterring others from criticising politicians in the context of a debate on a question of public interest.

"The Court thus found that the domestic courts had not given due consideration to the principles and criteria set out in the Court's case-law in order to strike a fair balance between the Prime Minister's right to respect for his private life, on the one hand, and Mr Kılıçdaroğlu's right to freedom of expression, on the other."

What happened?

On January 31 and February 7, 2012, Kemal Kılıçdaroğlu made speeches at a meeting of his party's parliamentary group. Those speeches dealt with various topical issues, including court decisions convicting protesters who had staged actions against the Tortum hydroelectric power station projects in Erzurum province, the Deniz Feneri court case, the event of Uludere, and a case before the Supreme Administrative Court. In his two speeches Mr Kılıçdaroğlu criticised Erdoğan, the then Prime Minister.

On March 1, 2012, Erdoğan brought two civil actions for damages against Kılıçdaroğlu, claiming that his personal and professional honour and reputation had been tarnished. On October 23, 2012, the Ankara District Court handed down two judgments ordering Kılıçdaroğlu to pay 5,000 Turkish liras in each set of proceedings for the non-pecuniary damage caused to the Prime Minister's reputation.

Kılıçdaroğlu's appeal on points of law was rejected and his individual application to the Constitutional Court resulted in a ruling that his right to freedom of expression had not been violated.

He appealed to the ECtHR in 2018, claiming that his freedom of expression as guaranteed by the Article 10 of the ECHR was violated. (BIA, Oct 27, 2020)

Istanbul Mayor İmamoğlu not invited to COVID-19 meeting

It has sparked a debate that İstanbul Metropolitan Mayor Ekrem İmamoğlu was not invited to the COVID-19 meeting in İstanbul yesterday (October 22).

In a statement on Twitter, Health Minister Fahrettin Koca said that they discussed the course of the pandemic and decided on the measures to take with İstanbul Governor, Provincial Security Director, vice ministers, provincial health director, field coordinators and chief physicians.

Minister Koca also announced that while 40 percent of all novel coronavirus (COVID-19) cases were in İstanbul, the number of cases in the city was five times higher than the capital city of Ankara.

As it has been understood that main opposition Republican People's Party (CHP) İstanbul Metropolitan Mayor Ekrem İmamoğlu was not invited to the meeting, it has been severely criticized, especially by the CHP.

As reported by Gözde Yel from T24 news website, İstanbul Metropolitan Municipality (İMM) sources have said that Ekrem İmamoğlu did not even know that such a meeting would take place in the city. İmamoğlu reportedly learned about it when he saw the tweet of Health Minister Koca.

CHP: It is a scandal

In a statement released on the Twitter account of the CHP, the party has denounced the failure to invite the city's mayor to the meeting:

"While it is announced that the number of cases in İstanbul has hit 40 percent of all cases across Turkey, our İstanbul Metropolitan Mayor Ekrem İmamoğlu is not invited to the meeting about the measures to take, which is a scandal. It proves that they cannot manage the pandemic, just as they cannot rule the country.

"The government of the palace cannot take revenge on İstanbulites for its defeat in İstanbul elections. There is nothing more important than the health of our people. The conceited rulers of the palace and Fahrettin Koca, who has tarnished his name with this mistake, must immediately step back from their mistake of politicizing healthcare."

CHP İstanbul Chair Kaftancıoğlu has also shared a message about the issue on Twitter. "It has been once again confirmed that those who sit around the table are not concerned about the health of İstanbulites, but their own political existence," Kaftancıoğlu has protested and briefly added:

"While you continue with your dirty politics, Ekrem İmamoğlu and our mayors will continue to work for the health of our citizens in spite of you." (BIA, 23 October 2020)

Erdoğan rejects snap election calls: 'We are not a tribal state'

President and Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan has refuted reports of early elections in the country, saying they would be held on schedule in June 2023.

"In which developed country of the world is an election held outside the determined time? These are things done by tribal states," said Erdoğan.

He asserted that it was out of the question for the date of the vote to be brought forward.

The president said in a period when there is a process of global restructuring in political and economic terms, "we should use all of our power, energy and time to achieve our goals."

Main opposition Republican People's Party (CHP) Chair Kemal Kılıçdaroğlu called for an early election last week.

He stated that seismic research and drilling activities were ongoing and that he would follow the work on board the drilling ship on Saturday.

"As Turkey will advance in democracy and the economy these kinds of issues will eventually completely be out of the agenda," Erdoğan said.

On Turkey's foreign policy moves, Erdoğan stated that Turkey will continue to "stand with the oppressed."

"On the one hand, there is oppression in Libya, we cannot remain silent. In Syria, there is persecution along our 910-kilometer (565-mile) long border. What shall we do? Shall we stay silent? On the other hand, there is persecution in Somalia, should we just watch? You are witnessing the persecution by Armenians in Azerbaijan. These are our brothers, should we just watch?" Erdoğan said.

"We cannot stop, there is a responsibility that our ancestors placed upon us throughout history," he said. (BIA, 16 October 2020)


Forces armées/Armed Forces

Des forces turques évacuent une position encerclée par le régime en Syrie

Des forces turques se sont retirées mardi d'un important poste d'observation dans le nord-ouest de la Syrie, encerclé depuis plus d'un an par le régime syrien à la faveur d'une offensive, ont rapporté une ONG et un commandant pro-Ankara.

Parrain traditionnel de certains groupes insurgés dans la province d'Idleb, ultime grand bastion jihadiste et rebelle de Syrie, la Turquie voisine a déployé des troupes dans le nord-ouest syrien notamment sur 12 postes d'observation instaurés depuis septembre 2018.

Plusieurs de ces positions turques se sont retrouvées encerclées par les forces gouvernementales quand elles ont conquis de vastes pans de la province d'Idleb et de la région voisine de Hama, à la faveur d'offensives meurtrières et dévastatrices.

Le poste d'observation de Morek, situé dans le nord de Hama, est encerclé depuis août 2019.

"Après minuit, les forces turques ont commencé à évacuer Morek et ce matin un convoi important a quitté" le secteur, a indiqué à l'AFP un commandant des factions rebelles proturques.

Selon ce commandant, ces forces vont rallier d'autres positions turques dans le sud de la province d'Idleb, où un correspondant de l'AFP a observé un renforcement des mesures de sécurité de la part des rebelles et de l'armée turque.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a indiqué que le retrait des forces turques de Morek avait été achevé dans l'après-midi, précisant que deux autres postes turcs également encerclés pourraient être évacués.

Ankara n'a pas officiellement commenté ce retrait. Par le passé, les plus hauts responsables turcs avaient martelé leur détermination à maintenir les postes d'observation, même encerclés.

Des combats sporadiques continuent de secouer la province d'Idleb et les territoires adjacents, en dépit d'un cessez-le-feu adopté en mars 2020, après une énième offensive du régime lancée en décembre contre les jihadistes et les rebelles.

Ces derniers contrôlent près de la moitié de la province d'Idleb, mais aussi des pans de territoires dans les régions voisines de Lattaquié, Hama et Alep.

Déclenchée en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, la guerre en Syrie a fait plus de 380.000 morts et déplacé des millions de personnes.

Le conflit s'est complexifié au fil des ans avec l'implication de puissances régionales et internationales et de groupes jihadistes.
(AFP, 20 octobre 2020)

Ankara a testé un système de défense russe, affirment des médias turcs

Des médias turcs ont affirmé que la Turquie avait effectué vendredi le premier essai d'un système russe de défense ultrasophistiqué dont l'achat par Ankara avait provoqué la colère des Etats-Unis.

"Si c'était confirmé, nous condamnerions dans les termes les plus forts le tir d'essai du S-400, incompatible avec les responsabilités de la Turquie en tant qu'allié au sein de l'Otan et partenaire stratégique des Etats-Unis", a réagi la porte-parole de la diplomatie américaine Morgan Ortagus.

"Les Etats-Unis ont dit clairement qu'ils ne voulaient pas que le système S-400 devienne opérationnel. Et nous avons mis clairement en garde sur les conséquences potentiellement graves pour nos relations en matière de sécurité si la Turquie venait à activer le système", a-t-elle ajouté dans une déclaration transmise à l'AFP.

Selon la chaîne de télévision progouvernementale A Haber, l'armée turque a procédé à un tir d'essai du système S-400 dans la province de Sinop (Nord). D'autres médias turcs ont partagé une vidéo amateur montrant une traînée blanche dans le ciel.

Le ministère turc de la Défense a refusé de confirmer ou d'infirmer la tenue de ce tir.

L'acquisition des S-400 par la Turquie, dans un contexte de rapprochement entre Ankara et Moscou, a provoqué des frictions avec plusieurs pays occidentaux qui mettent en avant l'incompatibilité de ces systèmes russes avec les dispositifs de l'Otan.

En réaction à la livraison de la première batterie l'an dernier, les Etats-Unis ont suspendu la participation de la Turquie au programme de fabrication de l'avion de guerre américain dernier cri F-35, estimant que les S-400 pourraient en percer les secrets technologiques.

Washington a également menacé Ankara de sanctions si les S-400 étaient activés. Les informations sur cet essai ont immédiatement poussé les défenseurs de ces sanctions à demander au gouvernement américain de passer à l'acte.

En dépit des mises en garde répétées de Washington, le président Recep Tayyip Erdogan a plusieurs fois affirmé que les S-400 seraient bien déployés.

Ankara se défend en affirmant que les Etats-Unis ont refusé de lui vendre le système américain concurrent de défense anti-aérienne et antimissiles Patriot.
(AFP, 16 octobre 2020)

L'Arménie accuse la Turquie d'avoir provoqué la "guerre"

Le Premier ministre arménien a accusé mardi dans un entretien à l'AFP la Turquie d'être responsable des hostilités au Nagorny Karabakh, alors qu'Ankara martelait encore son soutien à l'Azerbaïdjan dans le conflit qui l'oppose aux Arméniens.

"Sans l'engagement actif de la Turquie, cette guerre n'aurait pas commencé" a déclaré Nikol Pachinian à l'AFP à Erevan, la capitale arménienne, jugeant que la décision de l'Azerbaïdjan "de déclencher la guerre a été motivée par le soutien total" d'Ankara.

La communauté internationale dans son ensemble, à l'exception notable de la Turquie qui soutient les opérations militaires azerbaïdjanaises, appelle les belligérants à retourner à la table des négociations.

Le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu, en visite à Bakou, a appelé lui le monde à "soutenir" l'Azerbaïdjan, un pays turcophone musulman qu'Ankara encourage depuis la reprise des hostilités le 27 septembre à la reconquête militaire du Nagorny Karabakh.

A contre-courant du reste du monde, il s'est ouvertement interrogé sur l'utilité d'un cessez-le-feu : "Que se passera-t-il après, l'Arménie sera-t-elle amenée à se retirer immédiatement des territoires azerbaïdjanais ?".

Le Nagorny Karabakh, majoritairement peuplé d'Arméniens chrétiens, a fait sécession de l'Azerbaïdjan à la chute de l'URSS, entraînant au début des années 1990 une guerre ayant fait 30.000 morts. Le front est quasiment gelé depuis un cessez-le-feu en 1994, malgré des heurts réguliers.

M. Pachinian a aussi réitéré les accusations contre la Turquie sur l'envoi de combattants syriens pro-turcs participer aux hostilités. Le conflit doit dès lors être "perçu comme une guerre contre le terrorisme", a-t-il estimé.

Il s'est dit prêt à des concessions pour régler le conflit à condition qu'elles soient "mutuelles" et que l'Azerbaïdjan s'y engage aussi.

- Menace inacceptable -

Paris, Moscou et Washington, médiateurs dans ce conflit depuis les années 1990, ont qualifié la veille la crise de "menace inacceptable pour la stabilité de la région". Le Kremlin a dénoncé mardi une situation qui se "dégrade".

Une escalade pourrait avoir des conséquences imprévisibles, au vu du nombre des puissances en concurrence dans le Caucase: la Russie, la Turquie, l'Iran et les Occidentaux.

Dans son entretien avec l'AFP, le Premier ministre arménien a, à demi-mot, mis garde l'Azerbaïdjan contre la tentation d'élargir le conflit au territoire de l'Arménie, rappelant qu'elle était liée par un traité d'alliance militaire au grand frère russe.

"Je suis convaincu que, si la situation l'exige, la Russie remplira ses obligations" dans le cadre de leur alliance, a-t-il dit.

Bakou et Erevan se sont accusés ces derniers jours d'avoir multiplié à dessein les bombardements sur les zones urbaines habitées, notamment sur la capitale des indépendantistes, Stepanakert, et sur la deuxième ville d'Azerbaïdjan, Gandja.

Les journalistes de l'AFP ont vu de nombreuses habitations détruites par les tirs de roquettes de part et d'autre.

Après une matinée de calme à Stepanakert, les bombardements y ont repris en fin d'après-midi, selon un journaliste de l'AFP. Profitant du répit matinal, des habitants sont sortis de leurs abris pour se ravitailler et constater les dégâts.

Gaïane Sarkissian, une institutrice de 42 ans, a décidé de quitter cette ville avec son enfant et sa mère de 64 ans. "Il y a eu deux explosions en périphérie vers neuf heures. Je ne sais pas ce que c'était. Nous nous sommes abrités et on a décidé de partir", raconte-t-elle, sur la route menant à l'Arménie.

L'ONG Amnesty International a dénoncé l'usage dans les frappes contre Stepanakert de bombes à sous-munitions, interdites depuis 2010 par une convention internationale.

- "Tranquillement" jusqu'à Stepanakert -

Côté azerbaïdjanais, des zones habitées sont aussi bombardées. "Quelques roquettes sont tombées sur le village. Il y a des combats très durs", a ainsi affirmé Matlab Aziev, qui vit dans un hameau frontalier, Jojug Marjanli.

"Avec l'aide de Dieu, on pourra bientôt tranquillement et librement aller en voiture" à Stepanakert, a-t-il ajouté.

Comme tous les jours depuis le 27 septembre, les deux camps ont affirmé infliger de lourdes pertes à l'ennemi, mais aucun belligérant ne semble avoir pris un avantage déterminant.

Dans une conversation téléphonique avec son homologue iranien Hassan Rohani, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a assuré que son armée avait reconquis des territoires à la frontière avec l'Iran qui "étaient occupés" par le Nagorny Karabakh.

M. Aliev avait juré dimanche de reprendre le Karabakh, excluant une trêve sans retrait militaire arménien de la région ni "excuses" de Nikol Pachinian.

Le bilan de 286 morts depuis le début du conflit reste très partiel.

L'Azerbaïdjan, qui n'annonce aucune perte parmi ses soldats, évoque la mort de 27 civils, tandis que le Karabakh a dénombré 240 militaires et 19 civils ayant perdu la vie.

Bakou et Erevan disent cependant avoir tué respectivement 2.300 et 3.500 militaires ennemis et se rejettent la responsabilité des hostilités.
(AFP, 6 octobre 2020)

L'Arménie a "des preuves" de l'implication militaire turque

L'Arménie a "des preuves" que la Turquie soutient militairement les troupes azerbaïdjanaises engagées au Nagorny Karabakh, a déclaré le Premier ministre arménien Nikol Pachinian dans un entretien au quotidien français Le Figaro publié vendredi.

M. Pachinian a accusé la Turquie de soutenir l'armée azerbaïdjanaise avec des avions de combat, des drones et d'autres matériels militaires, et d'avoir acheminé des conseillers militaires ainsi que "des mercenaires et des terroristes" vers le Nagorny Karabakh, ce territoire séparatiste où s'affrontent depuis dimanche Azerbaïdjanais et Arméniens.

"Nous avons des preuves", a assuré le Premier ministre arménien. "Ils utilisent des drones et des (avions de combat) F-16 turcs pour bombarder des zones civiles au Haut-Karabakh", a-t-il affirmé.

"La communauté internationale, en particulier le public américain, doit savoir que des F-16 fabriqués aux Etats-Unis sont actuellement utilisés pour tuer des Arméniens dans ce conflit", a dit M. Pachinian.

"Il y a des preuves", a-t-il poursuivi, "que des commandants militaires turcs sont directement impliqués dans la direction de l'offensive".

"Ankara a fourni à Bakou des véhicules militaires, des armes, ainsi que des conseillers militaires. Nous savons que la Turquie a formé et transporté des milliers de mercenaires et de terroristes depuis les zones occupées par les Turcs dans le nord de la Syrie", a déclaré M. Pachinian. "Ces mercenaires et ces terroristes combattent aujourd'hui contre les Arméniens", a-t-il dit.

- "Chemin génocidaire" -

Le président français Emmanuel Macron a lui aussi évoqué vendredi l'ingérence dans le conflit de centaines de jihadistes ayant quitté la Syrie pour gagner le territoire séparatiste en transitant par la Turquie.

M. Macron a exprimé son intention de réclamer "des explications" à ce sujet au président turc Recep Tayiip Erdogan. "Une ligne rouge a été franchie" et "c'est inacceptable", a-t-il déclaré à la presse vendredi lors du sommet de l'Union européenne à Bruxelles.

M. Pachinian considère dans son entretien au Figaro que la Turquie est "absolument" responsable de l'escalade militaire survenue au Nagorny Karabakh.

"Le souhait de la Turquie est de renforcer son rôle et son influence dans le Sud-Caucase, et de modifier ainsi le statu quo en vigueur depuis plus d'un siècle", estime-t-il. "Elle poursuit le rêve de construire un empire imitant le sultanat et s'engage sur un chemin qui pourrait embraser la région".

M. Pachinian a répété que pour l'Arménie l'idée d'un cessez-le-feu était actuellement prématurée. Le Nagorny Karabakh, territoire séparatiste majoritairement peuplé d'Arméniens et soutenu par l'Arménie, "ne peut pas désarmer car cela conduirait à un génocide", a-t-il estimé.

Et M. Pachinian a évoqué "ce qui s'est passé en 1915, quand plus de 1,5 million d'Arméniens ont été massacrés durant le premier génocide du XXe siècle". Selon lui, "l'Etat turc, qui continue de nier le passé, s'aventure de nouveau sur un chemin génocidaire".
(AFP, 2 octobre 2020)

Le Conseil de sécurité de l'Onu réclame un "arrêt immédiat des combats"

Le Conseil de sécurité de l'ONU a réclamé mardi dans une déclaration unanime obtenue par l'AFP un "arrêt immédiat des combats" au troisième jour de combats meurtriers dans la région disputée du Nagorny Karabakh entre l'Azerbaïdjan et des forces séparatistes soutenues par l'Arménie.

Les 15 membres du Conseil de sécurité expriment "leur soutien à l'appel lancé par le secrétaire général aux deux côtés pour arrêter immédiatement les combats, désamorcer les tensions et reprendre sans tarder des négociations constructives", précise leur déclaration adoptée pendant une réunion d'urgence demandée par les pays européens du Conseil (Belgique, Estonie, Allemagne, France et Royaume-Uni).

Le texte, court, affirme enfin le "plein soutien" du Conseil au "rôle central des coprésidents (Etats-Unis, Russie, France) du Groupe de Minsk de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) et ont exhorté les parties à travailler en étroite collaboration avec eux pour "une reprise urgente du dialogue sans conditions préalables".

L'Arménie avait affirmé plus tôt mardi qu'un chasseur-bombardier turc soutenant l'Azerbaïdjan avait abattu un de ses avions militaires, ce qu'ont aussitôt démenti Ankara et Bakou, au troisième jour de combats meurtriers dans la région disputée du Nagorny Karabakh.

Une intervention militaire directe turque marquerait un tournant majeur après des combats qui ont fait près de cent morts et qui se poursuivent malgré les appels au calme de la communauté internationale. Une guerre ouverte entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan risquerait de déstabiliser le Caucase du Sud et d'y entraîner les puissances régionales, au premier rang desquelles la Turquie et la Russie.

Depuis dimanche, les forces de l'enclave séparatiste du Nagorny Karabakh, soutenue politiquement, militairement et économiquement par l'Arménie, et celles de l'Azerbaïdjan s'affrontent dans les combats les plus meurtriers depuis 2016.

Le Kremlin a appelé mardi la Turquie, qui soutient Bakou, à oeuvrer au rétablissement de la paix au Nagorny Karabakh.

La veille, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait promis que son pays resterait "aux côtés" de l'Azerbaïdjan "par tous les moyens".

Vladimir Poutine s'est entretenu mardi soir au téléphone avec le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, à la demande de ce dernier, et a souligné "la nécessité urgente d'un cessez-le-feu" et de "désamorcer la crise".

- Une centaine de morts -

Le bilan officiel s'établissait mardi à 97 morts, à savoir 80 soldats séparatistes et dix-sept civils : douze en Azerbaïdjan et cinq côté arménien. Mais les deux camps affirment chacun avoir tué des centaines de militaires ennemis.

"Il y a une guerre, il y a beaucoup de destructions, de victimes, un grand nombre de militaires sont impliqués", a pour sa part déclaré Nikol Pachinian dans un entretien la chaîne de télévision russe Rossïia 1, "Nous percevons cela comme une menace existentielle pour notre peuple".

"Il n'y a pas une seule preuve d'une participation de la Turquie au conflit", a pour sa part martelé le président azerbaïdjanais Ilham Aliev, affirmant qu'Ankara apportait seulement "un soutien moral" à Bakou.

L'Azerbaïdjan "rétablira son intégrité territoriale", avait-il plus tôt affirmé.

Le ministre arménien de la Défense a déclaré que les séparatistes avaient détruit 72 drones, sept hélicoptères, 137 chars, un avion et 82 véhicules militaires azerbaïdjanais depuis dimanche.

Les autorités du Nagorny Karabakh disent également avoir regagné des positions perdues "au sud et au nord du front", ce que Bakou dément, faisant état d'une nouvelle progression des troupes azerbaïdjanaises et de la destruction d'"une colonne motorisée arménienne" et des positions de deux bataillons arméniens dans la région de Talish et près de la ville de Terter.

L'Azerbaïdjan, un pays turcophone dont les habitants sont en majorité chiites, réclame le retour sous son contrôle du Nagorny Karabakh, majoritairement peuplé d'Arméniens, de confession chrétienne, dont la sécession en 1991 n'a pas été reconnue par la communauté internationale.

Après des semaines de rhétorique guerrière, l'Azerbaïdjan a annoncé avoir déclenché dimanche une "contre-offensive" en réponse à une "agression" arménienne, usant de son artillerie, de blindés et de bombardements aériens sur la province qui lui échappe depuis la chute de l'URSS et une guerre qui a fait 30.000 morts.

Ces nouveaux combats ont suscité un certain élan patriotique dans ces ex-républiques soviétiques. Chaddin Roustamov, un conscrit azerbaïdjanais de 25 ans, a ainsi affirmé à l'AFP que la reconquête du Karabakh était "quelque chose que l'on attendait depuis 25 ans".

- Cessez-le-feu urgent -

La Russie, la France et les Etats-Unis - médiateurs au sein du Groupe de Minsk dans ce conflit - ont appelé sans succès à un cessez-le-feu et à des négociations.

Mardi, la chancelière allemande Angela Merkel a fait savoir qu'un "cessez-le-feu immédiat et un retour à la table des négociations étaient urgents", des propos aussi tenus par le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo.

La Russie entretient de bonnes relations avec les deux belligérants et se veut le grand arbitre régional. Elle reste cependant plus proche de l'Arménie, qui appartient à une alliance militaire dominée par Moscou.

Les efforts de médiation depuis près de 30 ans ne sont pas parvenus à régler ce conflit et le Nagorny Karabakh est régulièrement secoué par des violences.

Les deux Etats ont décrété la loi martiale et l'Arménie a annoncé une mobilisation générale.
(AFP, 29 septembre 2020)

Affaires religieuses / Religious Affairs

Que cherche Erdogan dans ce bras de fer?

Un dirigeant musulman a ajouté l'injure, le mensonge et la provocation à la contestation de la politique d'Emmanuel Macron, c'est Recep Tayyip Erdogan. En recommandant à son homologue de subir "des examens de santé mentale", le président turc recourt à la rhétorique populiste, dont il est de plus en plus coutumier, d'abord pour flatter ses partisans et ses alliés d'extrême droite, ensuite pour détourner l'attention de la population des difficultés économiques et sociales dans lesquelles la Turquie, prospère à ses débuts au faîte du pouvoir, plonge.

En s'affichancomme porte-drapeau de la défense supposée de l'islam, le sultan d'Ankara réveille la fibre nationaliste qui habite beaucoup de Turcs. C'est toujours bon à prendre pour renforcer sa popularité mise à mal par la récession économique dans la perspective de l'élecion présidentielle de juin 2023 où la concurrence du maire d'Istanbul, Ekrem lmamoglou, pourrait lui être fatale, à croire les sondages actuels. Il tente aussi de la sorte de se profiler comme le leader des Etats musulmans sunnites. Et poursuit son activisme tous azimuts pour imposer la Turquie comme une principale puissance dans la région.

Intervention dans le conflit syrien principalement pour contenir le suppose irrédentisme kurde, assistance au gouvernement de Tripoli dans la guerre civile libyenne, prospection pétrolière en Méditerranée orientale au détriment des intérêts grecs, soutien à l'armée d'Azerbaïdjan dans son offensive militaire contre les populations armeniennes de l'enclave du Haut·-Karabakh, et, prochainement sans doute, entrave aux négociations de réunification et à la pacification de l'île de Chypre après l'élection à la présidence de la République turque de Chypre du Nord d'un allié nationaliste, Ersin Tatar ... On ne compte plus les sujets de contentieux que la Turquie d'Erdogan entretient avec ses voisins, parfois avec ses alliés, russes ou membres de l'Otan. Au risque de se brûler?

C’est dans la lignée de cette fuite en avant qu'il faut sans doute inscrire l'offensive verbale engagée par Ankara contre la France, déjà précédée de tensions par bâtiments militaires interposés dans les eaux de Méditerranée. Mais bien malin qui pourrait dire quel est, hors éventuels gains électoraux internes, le véritable objectif recherché par le dirigeant islamiste. (Gérald Papy, Le Vif, 29 octobre 2020)

Le groupe rebelle syrien Faylaq al-Cham, le petit "favori" d'Erdogan

Faylaq al-Cham, visé lundi par des frappes meurtrières attribuées à la Russie, est un des principaux groupes rebelles syriens affiliés à la Turquie, sur lequel elle s'appuie dans la guerre en Syrie, mais aussi dans les conflits en Libye et au Nagorny-Karabakh.

L'organisation a été fondée en mars 2014 à la suite de l'union de plusieurs factions islamistes, actives dans le nord et le centre syrien mais aussi dans les environs de la capitale Damas, alors que les combats battaient leur plein dans le pays en guerre.

Le groupe est jugé proche de la branche syrienne des Frères musulmans, et certains experts le considère comme son bras militaire.

Dans le nord-ouest syrien, Faylaq al-Cham avait fait partie de la coalition de Jaich al-Fath, unissant un temps rebelles et jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham pour prendre le contrôle total de la province d'Idleb (nord-ouest) à l'été 2015.

Mais des dissensions internes sont apparues et cette coalition s'est effritée.

Faylaq al-Cham est désormais réputé pour être la principale faction syrienne sur laquelle s'appuie la Turquie, très impliquée dans le conflit syrien à travers notamment le financement d'un vaste réseau de groupes insurgés à sa frontière.

Au côté de l'armée turque, Faylaq al-Cham a ainsi participé aux trois offensives lancées dès 2016, principalement contre les forces kurdes syriennes.

Le groupe dispose de plusieurs milliers de combattants, déployés dans les territoires proturcs du nord syrien, dans les régions voisines d'Idleb et d'Alep, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
 "Parmi les supplétifs syriens, Faylaq al-Cham est le favori du (président turc Recep Tayyip) Erdogan", estime l'analyste Nicholas Heras.

"C'est une des principales agences de recrutement pour la légion étrangère déployée par la Turquie contre les alliés de la Russie, en Afrique du Nord et au Caucase", souligne-t-il, en allusion à la Libye et au Nagorny-Karabakh.

- Engagement régional -

Pour cet expert, les frappes russes de lundi qui ont tué 78 combattants du groupe à Idleb selon l'OSDH sont d'ailleurs un avertissement envoyé par Moscou à Ankara.

La Turquie a en effet envoyé en Libye des milliers de combattants syriens, dont des éléments de Faylaq al-Cham, pour soutenir le gouvernement d'union nationale, reconnu par l'ONU et basé à Tripoli, face aux autorités de l'Est du général Khalifa Haftar, appuyé par Moscou.

D'après l'OSDH, le nombre de ces combattants syriens s'élève à 18.000.

Le même scénario s'est reproduit dans le conflit qui oppose depuis des semaines l'Azerbaïdjan à l'Arménie dans la région du Nagorny-Karabakh.

Plus de 2.000 combattants syriens de différentes factions ont été dépêchés, selon l'OSDH.

Erevan accuse Ankara d'avoir envoyé des "mercenaires" du nord syrien pour appuyer les forces azerbaïdjanaises.

"Faylaq al-Cham est une des principales factions syriennes à avoir envoyé ses membres en Libye, tout comme de nombreux combattants issus de ses rangs se sont rendus au Nagorny-Karabakh", confirme le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Ce n'est pas la première fois que des bombardements russes visent Faylaq al-Cham: en septembre 2017, près de 70 membres du groupe avaient été tués dans des raids aériens.

Groupe rebelle influent, Faylaq al-Cham a aussi participé aux négociations sous l'égide de l'ONU à Genève, qui n'ont jamais permis de trouver une solution au conflit.

Ses représentants ont aussi pu prendre part au processus dit d'Astana initié par Moscou et Téhéran - deux alliés de Damas - pour discuter avec Ankara d'une issue politique à la guerre.
(AFP, 26 octobre 2020)

Près de 80 rebelles pro-turcs tués dans des frappes imputées à Moscou

Près de 80 rebelles syriens affiliés à la Turquie ont été tués lundi dans des frappes attribuées à la Russie contre leur camp d'entraînement à Idleb en Syrie, l'escalade la plus meurtrière dans cette région depuis huit mois.

Dans la guerre complexe en Syrie, la Russie aide militairement le régime de Bachar al-Assad et la Turquie soutient des groupes rebelles dans la province d'Idleb, ultime grand bastion jihadiste et rebelle dans le nord-ouest du pays.

A Idleb, les deux puissances étrangères ont négocié plusieurs cessez-le-feu mais une trêve tient depuis mars en dépit d'affrontements sporadiques.

Les frappes aériennes attribuées à Moscou par un responsable rebelle et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) ont visé un camp d'entraînement de Faylaq al-Cham, un des principaux groupes de rebelles syriens soutenus par la Turquie, voisine de la Syrie.

Elles ont tué "78 combattants" et blessé une centaine dans la région de Jabal al-Douayli, dans le nord d'Idleb, tout près de la frontière turque, selon le directeur de l'Observatoire, Rami Abdel Rahmane. Certains blessés se trouvent "dans un état critique" et le bilan pourrait s'alourdir.

Dans la ville d'Idleb, chef-lieu éponyme de la province, des dizaines de personnes ont participé aux funérailles de combattants, avec une prière collective devant des cercueils alignés.

"Le bilan est le plus lourd depuis l'entrée en vigueur de la trêve" dans la province d'Idleb, a indiqué M. Abdel Rahmane. Des dizaines de combattants se trouvaient dans le camp au moment des frappes.

- "Un message" -

Seif al-Raad, un porte-parole du Front national de libération, coalition de groupes rebelles affiliés à Ankara dont fait partie Faylaq al-Cham, a confirmé des frappes russes ayant fait "des morts et des blessés".

Pour l'analyste Nicholas Heras, la Russie envoie un "message" à la Turquie, les deux pays soutenant également des camps rivaux en Libye et au Nagorny-Karabakh.

Elle montre qu'elle "peut frapper les supplétifs syriens (d'Ankara) autant qu'elle le souhaite, si la Turquie n'engage pas une désescalade des activités militaires allant à l'encontre des intérêts russes en Libye, en Syrie, et dans le Nagorny-Karabakh", a-t-il dit.

Des combattants de Faylaq al-Cham ont rejoint des centaines d'insurgés syriens envoyés en Libye, plongée dans le chaos, et plus récemment au Nagorny-Karabakh où un conflit oppose l'Arménie à l'Azerbaïdjan.

Environ la moitié de la région d'Idleb est sous contrôle des jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS), l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda présente également dans des territoires adjacents, dans les provinces voisines de Lattaquié, Hama et Alep.

La trêve décrétée en mars avait stoppé une énième offensive du régime Assad, qui avait réussi en quelques mois à grignoter un peu plus de territoires échappant à son contrôle.

L'offensive, accompagnée de frappes quasi-quotidiennes des aviations syrienne et russe, a coûté la vie à plus de 500 civils, selon l'OSDH.

Elle avait déplacé près d'un million d'habitants, installés essentiellement depuis dans des camps informels à la frontière avec la Turquie. Parmi eux, près de 235.000 personnes ont fait le choix du retour, profitant de la trêve, selon l'ONU.

- Au point mort -

L'offensive d'Idleb était alors le principal front de la guerre en Syrie, le régime, aidé militairement par la Russie, l'Iran et le Hezbollah libanais, ayant réussi à reprendre le contrôle de plus de 70% du territoire.

Déclenché en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, le conflit s'est complexifié au fil des ans avec l'implication de puissances étrangères et de groupes jihadistes.

La guerre a fait plus de 380.000 morts et poussé à la fuite plusieurs millions de personnes.

Mais les négociations de paix entre régime et opposition, menées sous l'égide de l'ONU, sont aujourd'hui au point mort.

L'envoyé spécial de l'ONU Geir Pedersen a rencontré dimanche à Damas le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem.

Il a espéré "trouver un terrain d'entente sur comment faire avancer le processus" politique, pour mettre fin au conflit.

Le responsable onusien enchaîne les rencontres avec le régime syrien, mais aussi avec des figures de l'opposition et des responsables à Moscou ou Ankara, sans succès jusqu'à présent.
(AFP, 26 octobre 2020)

Manifestations et appels au boycott dans le monde musulman

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'en est de nouveau pris dimanche à son homologue français Emmanuel Macron, dont des récents propos sur l'islam ont suscité critiques, manifestations et même appels au boycott des produits français dans le monde musulman.

La France a appelé dimanche soir les gouvernements des pays concernés à faire "cesser" les appels au boycott de produits français et à manifester, provenant d'une "minorité radicale", leur demandant aussi d'"assurer la sécurité" des Français vivant sur leur sol.

M. Macron lui-même a tweeté peu après: "La liberté, nous la chérissons; l'égalité, nous la garantissons; la fraternité, nous la vivons avec intensité. Rien ne nous fera reculer, jamais".

"Nous continuerons. Nous respectons toutes les différences dans un esprit de paix. Nous n'acceptons jamais les discours de haine et défendons le débat raisonnable", a-t-il ajouté, y compris en arabe et en anglais.

Le président turc avait de nouveau mis en doute la santé mentale de M. Macron, répétant en substance ses propos de la veille.

M. Erdogan avait déjà dénoncé il y a deux semaines comme une provocation les déclarations de M. Macron sur le "séparatisme islamiste" et la nécessité de "structurer l'islam" en France, alors que l'exécutif français présentait son futur projet de loi sur ce thème.

Le dirigeant turc reproche en plus, depuis ce week-end, à son homologue français d'avoir promis que la France continuerait de défendre les caricatures du prophète Mahomet. Mercredi, M. Macron s'exprimait lors de la cérémonie d'hommage à Samuel Paty, professeur décapité dans un attentat islamiste pour avoir montré ces dessins en classe.

Cette promesse du chef de l'Etat français a déclenché un flot de critiques dans de nombreux pays à majorité musulmane.

En Libye, des petits groupes se sont rassemblés samedi dans plusieurs villes et des internautes avaient appelé à manifester dimanche sur la grande Place des Martyrs, à Tripoli.

Mais moins de 70 personnes y ont répondu, dont des femmes et des enfants, d'après un photographe de l'AFP. Des portraits de M. Macron et des drapeaux français ont été piétinés et brûlés.

- Drapeaux, photos brûlés -

Samedi, environ 200 personnes se sont massées devant la résidence de l'ambassadeur de France en Israël. Et, dans la bande de Gaza, des manifestants ont brûlé des photos du président français.

Dans la localité tunisienne d'El Kamour, aux portes du Sahara, un défilé anti-France a rassemblé dimanche quelques dizaines de personnes, selon un collectif local.

Comme dans d'autres pays, des appels à boycotter les produits français se sont répandus sur les réseaux sociaux. Mais d'autres internautes tunisiens ont critiqué les moyens employés pour défendre le prophète, tourné en dérision les tentatives de boycott et défendu la liberté d'expression.

Toujours au Maghreb, le chef du parti islamiste algérien Front de la justice et du développement Abdallah Djaballah a appelé au boycott de produits français et demandé la convocation de l'ambassadeur de France.

Au Maroc, le ministère des Affaires étrangères a indiqué dans un communiqué que le royaume condamnait "vigoureusement la poursuite de la publication des caricatures outrageuses à l'islam et au prophète", dénonçant des "actes qui reflètent l'immaturité de leurs auteurs" et affirmant "que la liberté des uns s'arrête là où commencent la liberté et les croyances des autres".

Le parti d'opposition Istiqlal (centre droit) et l'association Mouvement de l'unicité et de la réforme, aile religieuse du Parti de la Justice et du développement, ont aussi condamné ces publications.

Au Proche-Orient, un appel symbolique au boycott a aussi eu lieu à Bab al-Hawa, point de passage frontalier du nord-ouest de la Syrie, aux mains des rebelles, où peu de produits français parviennent.

Des manifestations ont été organisées "dans diverses régions échappant au contrôle du régime" syrien, a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, précisant que des portraits de M. Macron avaient été brûlés.

En Jordanie voisine, le ministre des Affaires islamiques Mohammed al-Khalayleh a estimé qu'"offenser" les prophètes ne relevait "pas de la liberté personnelle mais d'un crime qui encourage la violence".

Au Liban, la manifestation prévue devant l'ambassade de France dimanche n'a --comme la veille-- attiré personne, à part des dizaines de soldats et de forces anti-émeutes.

- "Insulte délibérée" -

Le puissant mouvement chiite Hezbollah a lui condamné "fermement l'insulte délibérée" faite au prophète, exprimant dans un communiqué son "rejet de la position française persistante consistant à encourager cet affront dangereux".

Au Koweït, le ministre des Affaires étrangères, cheikh Ahmed Nasser al-Mohammed al-Sabah, a "rencontré" l'ambassadrice de France Anne-Claire Legendre.

"Ils ont évoqué le crime odieux dont a été victime un enseignant français", selon un communiqué koweïtien, précisant que le ministre avait aussi souligné "l'importance de mettre fin aux atteintes aux religions monothéistes et aux prophètes dans certains discours officiels (...) de nature à exacerber la haine".

En Irak, Rabaa Allah, dernière née des factions armées pro-Iran --et la plus puissante--, a affirmé être prête "à répliquer", sans autres détails, après ce qu'elle a qualifié d'"insulte à un milliard et demi de personnes".

Les pro-Iran en Irak ont récemment incendié une télévision pour insulte à l'islam ainsi que le siège d'un parti kurde à Bagdad.

Au Pakistan, enfin, le Premier ministre Imran Khan a accusé M. Macron d'"attaquer l'islam".

Il "aurait pu jouer l'apaisement (...) plutôt que de créer une polarisation et une marginalisation supplémentaires qui conduisent inévitablement à la radicalisation", a-t-il tweeté.
(AFP, 25 octobre 2020)

Les forces kurdes libèrent plus de 600 prisonniers liés à l'EI en Syrie

Les forces kurdes du nord de la Syrie ont libéré jeudi plus de 600 prisonniers syriens détenus pour leurs liens avec le groupe jihadiste Etat islamique (EI), a annoncé une responsable de l'administration autonome kurde.

Cette libération a eu lieu dans le cadre d'une première amnistie générale décrétée il y a quelques jours par les autorités kurdes du nord-est syrien, et en vertu de laquelle 631 prisonniers condamnés pour terrorisme et ayant purgé la moitié de leur peine seraient libérés jeudi.

Des dizaines milliers de détenus soupçonnés d'appartenir à l'EI, dont des centaines d'étrangers de diverses nationalités, se trouvent dans les prisons des Forces démocratiques syriennes (FDS), liées à l'administration autonome kurde dans cette région de Syrie.

Amina Omar, coprésidente du Conseil démocratique syrien --vitrine politique des FDS--, a déclaré jeudi lors d'une conférence de presse à Qamichli (nord-est) que "tous ceux qui ont été libérés sont des Syriens" ayant collaboré avec l'EI, mais "n'ayant pas commis d'actes criminels".

La libération des prisonniers a été obtenue par l'intermédiaire "et à la demande des chefs des tribus arabes" qui constituent la majorité de la population dans plusieurs zones contrôlées par les Kurdes, en particulier dans l'est de la Syrie.

Devant la prison d'Alaya à la périphérie de la ville de Qamichli, un correspondant de l'AFP a vu des dizaines de prisonniers à leur sortie, certains portant des sacs, d'autres amputés d'un ou plusieurs membres, sous haute surveillance sécuritaire.

Ils étaient attendus par leurs familles, y compris des femmes et des enfants.

"Mon frère est en prison depuis huit mois pour trafic de femmes du camp (de déplacés) d'Al-Hol" dans le nord-est du pays, a indiqué Ahmad al-Hussein, en attendant la sortie de son frère Hamid, 50 ans et originaire de la province de Deir Ezzor (est).

L'administration autonome kurde avait décidé récemment de permettre à des milliers de Syriens, dont des déplacés et des proches de combattants de l'EI, de quitter le camp bondé d'Al-Hol, abritant plus de 64.000 personnes, y compris des étrangers.

Depuis la chute du "califat" autoproclamé de l'EI en mars 2019, à l'issue d'une ultime offensive menée par les forces kurdes, soutenues par une coalition dirigée par Washington, les autorités kurdes appellent les pays concernés à rapatrier les jihadistes qu'elles détiennent ou de créer un tribunal international pour les juger.

Cependant, la plupart des pays, notamment européens, rechignent à rapatrier leurs citoyens.

Certains, dont la France, ont rapatrié un nombre limité d'enfants orphelins de jihadistes.
(AFP, 15 octobre 2020)

Appâtés par le gain, des Syriens prêts à combattre en Azerbaïdjan

Cherchant à subvenir aux besoins de sa famille en Syrie, le combattant proturc Abou Ahmad attend d'être envoyé en Azerbaïdjan pour se battre contre les séparatistes arméniens. Il connaît les risques mais gagnera 80 fois son salaire actuel.

"Je me suis inscrit (...) pour aller en Azerbaïdjan (...) pour un salaire mensuel de 2.000 dollars (environ 1.700 euros) pendant trois mois", raconte ce père de famille de 26 ans, s'exprimant sous un pseudonyme sur WhatsApp.

Ce combattant Syrien, opposé depuis cinq ans au régime de Bachar al-Assad et aujourd'hui engagé avec un groupe affilié à Ankara, doit être prochainement envoyé en Azerbaïdjan via la Turquie.

La Turquie soutient l'armée azerbaïdjanaise dans les affrontements sanglants qui l'opposent depuis près d'une semaine dans la région du Nagorny Karabakh aux séparatistes arméniens. Accusée d'avoir recours à des mercenaires syriens, elle n'a pas commenté officiellement.

L'AFP a pu communiquer vendredi via WhatsApp avec un combattant originaire de la ville d'Atareb (nord de la Syrie) qui se trouve au front.

"Oui, je suis en Azerbaïdjan", a-t-il affirmé, s'excusant de ne pas pouvoir en dire davantage.

- "Plus rien à manger " -

Une source locale à Atareb a indiqué à l'AFP que ce combattant faisait partie d'un groupe dont le chef, Mohamad al-Chaalan, avait été tué lors de combats.

Des photos de quatre Syriens présumés morts dans des affrontements en Azerbaïdjan ont été diffusées vendredi sur les réseaux sociaux.

Mais ces morts ne dissuadent pas Abou Ahmad de vouloir partir.

Depuis des mois, il vit avec sa famille dans un camp de déplacés dans la région d'Alep (nord) après avoir été contraint de fuir son village dans la province d'Idleb (nord-ouest).

"J'attends mon tour pour aller en Azerbaïdjan, afin d'économiser de l'argent et revenir ici lancer une affaire", dit-il.
 "Nous n'avons plus rien à manger".

Pendant des années, Abou Ahmad a combattu à Idleb, dernier bastion hostile au régime.

Mais en mars, Ankara, qui soutient les rebelles, et Moscou, allié de Damas, ont annoncé un cessez-le-feu à Idleb à l'issue d'une offensive du régime ayant déplacé environ un million de personnes.

Avec l'arrêt des combats, Abou Ahmad a vu son revenu mensuel fondre pour atteindre 25 dollars.

"Se battre et reprendre le contrôle de mon village, c'est bien mieux que l'Azerbaïdjan, mais la situation risque ici de rester calme", explique-t-il.

Il se dit conscient des risques, mais affirme "ne pas avoir le choix".

"Désormais, nous sommes prêts à nous sacrifier pour subvenir aux besoins de nos enfants, tant la situation est désastreuse", ajoute-t-il.

Samedi, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a rapporté la mort d'au moins 64 Syriens dans les combats opposant depuis environ une semaine les séparatistes arméniens à l'armée azerbaïdjanaise. L'AFP a pu confirmer la mort de trois d'entre eux via leurs familles.

Selon l'OSDH, des centaines de combattants syriens se préparent à rejoindre plus de 1.200 de leurs compatriotes déjà partis en Azerbaïdjan.

- "Préparatifs" -

Les salaires varient de 1.500 à 2.000 dollars par mois (1.300 à 1700 euros), indique à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Mercredi, Moscou a affirmé que des combattants de Syrie et de Libye avaient été déployés au Nagorny Karabakh, ce que Bakou dément, accusant à son tour Erevan d'envoyer des "mercenaires".

Ces derniers mois, la Turquie a envoyé des milliers de supplétifs syriens en Libye en soutien au gouvernement à Tripoli, suscitant l'ire de la communauté internationale.

Abou Adnane, 38 ans, s'était alors porté candidat mais n'a pas été retenu. Aujourd'hui, il attend de partir en Azerbaïdjan.

"Ils nous ont informés des préparatifs" pour s'y rendre, indique-t-il sur Whatsapp également sous un pseudonyme.

En 2017, ce trentenaire était arrivé à Idleb. Il fait maintenant partie d'une faction pro-Ankara.

Au gré des batailles, il a dû déménager plusieurs fois avec sa famille jusqu'à arriver dans un camp.

"Nous vivons ici avec 200 livres turques (environ 21 euros) par mois, ce qui ne me suffit même pas pour acheter du pain. Là-bas c'est 1.500 dollars (1.300 euros)", dit-il en allusion à l'Azerbaïdjan. Mais l'appât financier n'est pas la seule motivation.

"Nous épaulons notre alliée la Turquie, parce qu'elle nous a soutenus" face au régime et son allié russe, dit-il. "Nous devons être à ses côtés en toute circonstance", affirme-t-il.

"Si la Turquie perd une bataille, elle sera sous pression et forcée de céder nos régions au régime, et nous ne pourrons jamais retourner chez nous", dit-il.
(AFP, 3 octobre 2020)

28 combattants syriens pro-Ankara tués depuis le début des hostilités

Au moins 28 combattants syriens pro-turcs ont péri dans les combats opposant depuis environ une semaine les séparatistes arméniens à l'armée azerbaïdjanaise, soutenue par Ankara, dans la région de Nagorny Karabakh, a indiqué vendredi
l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Ces combattants, qui appartiennent à des groupes rebelles fidèles à Ankara déployés notamment dans le nord de la province syrienne d'Alep, faisaient partie des 850 envoyés par la Turquie pour prêter main fortes aux Azéris depuis la semaine dernière, a déclaré à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

L'AFP a pu confirmer vendredi la mort de trois d'entre eux via leurs familles, informées de leur décès.

Sur les réseaux sociaux, des photos de quatre combattants présumés morts dans les combats ont été relayées par des internautes dans le nord de la Syrie.

Depuis le début des hostilités, l'Arménie accuse la Turquie d'envoyer des "mercenaires" syriens dans cette zone disputée, ce que Ankara dément.

Vendredi, le président russe, Vladimir Poutine, a fait part de sa "préoccupation" quant à la présence de combattants étrangers au Karabakh.

"C'est de la désinformation", a réagi le conseiller à la présidence azerbaïdjanaise, M. Hajiyev.

"L'Azerbaïdjan n'a pas besoin de combattants étrangers car nous avons des forces armées professionnelles et nous avons également suffisamment de réservistes", a-t-il ajouté.

Les deux camps ont largement ignoré les multiples appels depuis dimanche de la communauté internationale à faire taire les armes.

Selon les bilans très partiels communiqués depuis dimanche, 190 personnes ont été tuées, parmi lesquelles 158 séparatistes arméniens. Bakou ne communique pas ses pertes militaires.

Le Nagorny Karabakh, en majorité peuplé d'Arméniens, a fait sécession de l'Azerbaïdjan, entraînant une guerre au début des années 1990 qui avait fait 30.000 morts. Le front est quasi gelé depuis, malgré des heurts réguliers, notamment en 2016.
(AFP, 2 octobre 2020)

Macron dénonce l'envoi de "jihadistes"

Arméniens et Azerbaïdjanais restaient sourds jeudi à de nouveaux appels au cessez-le-feu et "intensifiaient" même leurs combats au Nagorny Karabakh, où des combattants "jihadistes" auraient été déployés selon Emmanuel Macron, laissant craindre une nouvelle escalade du conflit.

"Selon nos propres renseignements, 300 combattants ont quitté la Syrie pour rejoindre Bakou en passant par Gaziantep (Turquie). Ils sont connus, tracés, identifiés, ils viennent de groupes jihadistes qui opèrent dans la région d'Alep", a déclaré M. Macron dans la nuit de jeudi à vendredi lors d'un sommet de l'Union européenne à Bruxelles.

Il avait plus tôt dénoncé le déploiement de "combattants syriens de groupes jihadistes" ayant transité par la Turquie, plus fidèle alliée de l'Azerbaïdjan, pour rejoindre ce territoire séparatiste soutenu par Erevan.

La Russie avait fait état d'informations similaires la veille à celles de M. Macron, dont le pays fait partie avec la Russie et les Etats-Unis du "groupe de Minsk" chargé d'une médiation dans ce conflit. Les trois présidents des pays de ce groupe ont d'ailleurs demandé dans un communiqué commun "la cessation immédiate des hostilités".

"D'autres contingents se préparent, à peu près de la même taille (...) Une ligne rouge est franchie (...) c'est inacceptable", a martelé le président français. "J'appellerai le président (turc Recep Tayiip) Erdogan dans les tout prochains jours parce qu'en tant que coprésident du groupe de Minsk je considère que c'est la responsabilité de la France de demander des explications", a dit Emmanuel Macron, en interpellant l'Otan, dont la Turquie fait partie.

La Turquie a également été dénoncée par le Premier ministre arménien, qui a dit détenir "des preuves" de l'implication militaire turque dans le conflit. "Ankara a fourni à Bakou des véhicules militaires, des armes, ainsi que des conseillers militaires. Nous savons que la Turquie a formé et transporté des milliers de mercenaires et de terroristes depuis les zones occupées par les Turcs dans le nord de la Syrie", a déclaré Nikol Pachinian dans un entretien au quotidien français Le Figaro publié vendredi, ajoutant que la Turquie s'aventurait "sur un chemin génocidaire".

Le Nagorny Karabakh, en majorité peuplé d'Arméniens, a fait sécession de l'Azerbaïdjan, entraînant une guerre au début des années 1990 qui avait fait 30.000 morts. Le front est quasi-gelé depuis malgré des heurts réguliers, notamment en 2016.

Au cinquième jour des affrontements, aucun camp ne semblait avoir un avantage décisif, Bakou et Erevan indiquant que les affrontements se poursuivaient.

- "Coordination russo-turque" -

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue turc Mevlut Cavusoglu ont convenu jeudi, lors d'une conversation téléphonique, que leurs deux pays étaient prêts à une "coordination étroite pour stabiliser la situation" au Nagorny Karabakh, selon Moscou.

Néanmoins, la Turquie n'a pas publié de communiqué sur les sujets évoqués pendant cet appel. Une source diplomatique turque a affirmé à l'AFP qu'il avait été question de "l'agression arménienne", sans mentionner l'idée d'une coordination.

La Russie, qui entretient des relations cordiales avec les deux anciennes républiques soviétiques, s'est montrée inquiète du rôle de la Turquie, rival géopolitique mais avec qui elle a des relations pragmatiques.

- Tirs de roquettes -

Sur le terrain, la petite ville de Martouni, située à environ 25 kilomètres du front en territoire séparatiste, a été touchée jeudi par des tirs de roquettes d'une violence encore jamais vue depuis la reprise du conflit.

Quatre civils ont été tués par ces tirs, selon les séparatistes, et 11 personnes blessées, dont au moins deux journalistes français du quotidien Le Monde et deux autres arméniens.

Les journalistes (dont une équipe de l'AFP, qui n'a pas été blessée) accompagnaient les autorités locales pour interviewer la population et constater les dégâts quand la ville a été bombardée.

"J'ai construit cette maison avec mes propres mains. Je n'irai plus nulle part", a assuré à l'AFP Artak Aloïan, un travailleur du BTP de 54 ans ayant trouvé refuge dans une cave.

Depuis la reprise des hostilités, seuls des bilans partiels sont communiqués faisant état au total de 136 morts. L'Arménie a annoncé que 104 soldats et 13 civils ont été tués. Bakou se refuse de son côté à communiquer des bilans militaires mais a annoncé la mort de 19 civils.

Depuis dimanche, l'Arménie affirme que 1.280 soldats azerbaïdjanais ont été tués et 2.700 blessés. Le ministère de la Défense azerbaïdjanais a lui affirmé que 1.900 militaires arméniens étaient morts.

- Risque d'internationalisation -

Emmanuel Macron, Vladimir Poutine et Donald Trump ont encore appelé jeudi "les dirigeants de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan à s'engager sans délai à reprendre les négociations".

A l'inverse, le président turc Erdogan a estimé qu'un cessez-le-feu ne pouvait passer que par un retrait des forces arméniennes de l'enclave séparatiste.

Les accusations de M. Macron risquent d'envenimer un peu plus les relations entre Paris et Ankara, qui se sont considérablement détériorées ces dernières semaines, notamment autour du conflit gréco-turc en Méditerranée.

La Turquie a assuré Bakou de son soutien, mais une ingérence militaire turque n'est pas établie, seule l'Arménie l'affirmant jusqu'ici.

Erevan a par ailleurs annoncé jeudi avoir rappelé son ambassadeur à Tel-Aviv du fait des ventes d'armes israéliennes à l'Azerbaïdjan.

Une intervention directe turque constituerait un tournant majeur et une internationalisation du conflit.
(AFP, 2 octobre 2020)

Socio-économique / Socio-economic

Coronavirus: la Turquie franchit la barre des 10.000 morts

La Turquie a franchi la barre des 10.000 morts en lien avec la pandémie de coronavirus avec 77 nouveaux décès annoncés mercredi par le ministre de la Santé.

L'épidémie a fait au total 10.027 morts parmi 368.513 cas recensés en Turquie, selon le dernier bilan publié par le ministre de la Santé Fahrettin Koca.

Les chiffres des contaminations est en hausse depuis plusieurs semaines en Turquie, en particulier à Istanbul, le centre économique et culturel du pays.

"L'épicentre du virus est à Istanbul", a annoncé Fahrettin Koca, précisant que "quatre personnes sur dix qui sont testées positives" sur l'ensemble du pays sont dans cette ville.

Le nombre de cas a augmenté de 62% en une semaine à Istanbul, selon le ministre.
 "Si on ne parvient pas à maîtriser la pandémie à Istanbul, elle sera hors de contrôle", a-t-il affirmé.

Malgré le tableau alarmant, le ministre n'a pas annoncé de mesures particulières, à part inviter ses concitoyens à réduire "leurs mouvements et leurs contacts" d'un tiers et à encourager les employeurs à faire appel au télétravail.

Il a néanmoins précisé qu'une nouvelle restriction horaire pour la diffusion de musique dans les cafés et les restaurants, accueillant ainsi des activités festives, était à l'étude.

La programmation musicale est déjà interdite dans ces lieux après minuit depuis le 8 septembre.

Afin de permettre à l'économie de repartir, la Turquie avait levé en juin la plupart des mesures qui avaient été prises pour endiguer la propagation du virus.

Mais en septembre, les chiffres de contaminations quotidiennes ont commencé à augmenter avec environ 1.500 nouveaux cas par jour. M. Koca avait alors mis en garde ses concitoyens contre le laisser-aller dans la lutte contre la pandémie.

Pour tenter d'endiguer cette hausse, les autorités turques ont rendu obligatoire le 8 septembre le port du masque en public dans l'ensemble du pays.
(AFP, 28 octobre 2020)


La Turquie prolonge une mission d'exploration gazière controversée

La Turquie a annoncé mercredi l'extension d'une mission d'exploration gazière en Méditerranée orientale qui suscite la colère de la Grèce voisine, faisant fi des mises en garde des pays occidentaux.

La mission du navire de recherche sismique Oruç Reis, qui devait prendre fin jeudi, a été prolongée jusqu'au 27 octobre, a annoncé la marine turque dans une notice d'information maritime (NAVTEX).

Ce navire est devenu le symbole des appétits gaziers d'Ankara en Méditerranée orientale, où la découverte ces dernières années d'importants gisements a provoqué une ruée vers l'"or bleu" et ravivé des querelles maritimes anciennes entre la Turquie et la Grèce.

Athènes accuse Ankara de mener des recherches dans des eaux grecques, notamment à proximité de l'île grecque de Kastellorizo.

Le déploiement initial de l'Oruç Reis en août avait provoqué une crise diplomatique qui a duré plusieurs semaines, jusqu'au retrait du navire par Ankara le mois dernier.

Mais la semaine dernière, la Turquie a décidé de renvoyer son vaisseau, mettant fin aux espoirs d'un apaisement des tensions.

La Grèce accuse la Turquie de violer le droit international en prospectant à l'intérieur de ses frontières maritimes et réclame des sanctions européennes contre Ankara.

La Turquie soutient qu'elle a le droit de mener des recherches énergétiques dans cette zone de la Méditerranée orientale, arguant que la présence de la petite île grecque de Kastellorizo près de ses côtes ne suffit pas à imposer la souveraineté d'Athènes.

L'annonce de l'extension de la mission de l'Oruç Reis intervient dans un contexte de pressions européennes croissantes contre Ankara.

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a accusé mercredi la Turquie d'entretenir des "fantasmes impérialistes" en Méditerranée orientale.

La veille, Athènes avait demandé à l'Union européenne d'examiner une possible suspension de l'union douanière entre l'Union européenne (UE) et la Turquie.
(AFP, 21 octobre 2020)

Unemployment rate in Turkey according to state agency: 13.4 percent

The Turkish Statistical Institute (TurkStat), Turkey's government agency commissioned with producing official statistics on the country, released its "Labor Force Statistics" for July 2020 today (October 12).

According to the TurkStat figures, the number of unemployed persons aged 15 years old and over decreased by 369 thousand to 4 million 227 thousand persons in July when compared with the same period last year.

The unemployment rate occurred as 13.4 percent with 0.5 percentage point decrease. Non-agricultural unemployment rate occurred as 15.9 percent with 0.6 percentage point decrease.

Employment rate: 43.5 percent

The TurkStat statistics have shown that the number of employed persons decreased by 1 million 254 thousand to 27 million 263 thousand persons in the period of July 2020 compared with the same period last year. The employment rate occurred as 43.5 percent with 2.9 point decrease.

In this period, the number of agricultural employment decreased by 361 thousand persons, industry decreased by 246 thousand persons and services decreased by 761 thousand persons while construction increased by 114 thousand persons.

According to the distribution of employment by sector; 19.4 percent was employed in agriculture, 19.6 percent was employed in industry, 6.1 percent was employed in construction and 54.9 percent was employed in services.
Labor force participation rate: 50.3 percent

The number of persons in the labor force realized 31 million 491 thousand persons with 1 million 622 thousand persons decrease in July compared with the same period of the previous year. Labor force participation rate was 50.3 percent with 3.5 point decrease.
The rate of unregistered employment: 32.7 percent

The ratio of persons working without any social security relating to the main job occurred 32.7 percent with 3.3 percentage point decrease in the period of July compared with the same period of the previous year.

The rate of unregistered employment realized as 20.1 percent with 3.1 percentage point decrease in the non-agricultural sector compared to the same period of the previous year.
Unemployment among the 15-64 age group

For the 15-64 age group, the unemployment rate occurred as 13.7 percent with 0.5 percentage point decrease and non-agricultural unemployment rate occurred as 16 percent with 0.6 percentage point decrease compared to the same period of the previous year.

In this age group, employment rate occurred as 48.3 percent with 2.7 percentage point decrease and labor force participation rate occurred as 55.9 percent with 3.6 percentage point decrease.
Youth unemployment: 25.9 percent

The youth unemployment rate among people aged 15-24 years realized as 25.9 percent with 1.2 percentage point decrease and the youth employment rate realized as 30.4 percent with 4.5 percentage point decrease.

In the same period, labor force participation rate realized as 41 percent with 6.8 percentage point decrease. The rate of neither in employment nor in education realized as 29.8 percent with 0.4 percentage point increase compared with the same period of the previous year.

Seasonally adjusted unemployment rate

Seasonally adjusted unemployment rate realized as 13.6 percent with 0.5 percentage point decrease. The number of unemployed persons decreased by 75 thousand to 4 million 207 thousand persons.

Seasonally adjusted employment rate realized as 42.6 percent with 0.8 percentage point increase. The number of employed persons estimated as 26 million 648 thousand persons with 540 thousand persons increase compared with the same period of the previous year.

Seasonally adjusted labor force participation rate was 49.3 percent with 0.7 percentage point increase. The number of labor force estimated as 30 million 855 thousand persons with 464 thousand persons increase.

According to the seasonally adjusted number of employment by sectors, employment in agriculture decreased by 28 thousand persons while industry increased by 57 thousand persons, construction increased by 111 thousand persons and services increased by 399 thousand persons.
(BIA, 12 October 2020)

L'alcool frelaté fait 44 morts en une semaine

Au moins 44 personnes sont mortes depuis la semaine dernière après avoir consommé de l'alcool frelaté en Turquie, où la production clandestine s'est développée avec l'explosion des taxes sur les boissons alcoolisées, ont rapporté mardi les médias turcs.

Selon la chaîne de télévision étatique TRT, 44 personnes sont mortes depuis vendredi dans huit provinces turques, dont Istanbul, et plus de 30 malades étaient hospitalisés.

Plusieurs personnes sont mortes après avoir ingéré une mixture contenant des produits ménagers, a indiqué mardi la police, ajoutant que 58 personnes soupçonnées de fabriquer de l'alcool de contrebande avaient été arrêtées.

Les médias turcs ont rapporté ces derniers jours plusieurs cas de personnes intoxiquées après avoir bu de l'alcool artisanal, une pratique qui s'est répandue ces dernières années avec l'augmentation continue des taxes sur l'alcool.

En effet, depuis l'arrivée au pouvoir en 2002 du parti islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan, le prix de la boisson alcoolisée nationale, le raki, a bondi.

Alors qu'une bouteille de 70 cl de raki coûtait en moyenne 8 livres turques en 2002, il faut aujourd'hui débourser quelque 170 livres (plus de 18 euros au cours actuel) pour la même quantité.

M. Erdogan, un musulman pieux régulièrement accusé par ses opposants de vouloir islamiser la société, a plusieurs fois pris position contre la consommation d'alcool ou de tabac.

En 2013, son gouvernement a fait voter une loi restreignant les horaires de vente d'alcool et le président s'efforce d'imposer le "ayran", à base de yaourt, comme la boisson nationale. Au lieu du raki, un alcool anisé.

Face à cette situation, la production clandestine, allant du simple particulier distillant sa liqueur préférée à de vrais ateliers, a augmenté en Turquie.

La police turque a annoncé mardi qu'elle avait, depuis le début de l'année, mené près de 1.500 opérations contre la fabrication d'alcool de contrebande, et mis la main sur plus de 200.000 bouteilles contenant 600.000 litres de boisson illégale.

Le principal parti d'opposition, le CHP (social-démocrate), a réclamé mardi la création d'une commission d'enquête parlementaire pour faire un état des lieux de la fabrication d'alcool de contrebande en Turquie.

"Les taxes élevées ont poussé (les Turcs) à fabriquer de l'alcool en cachette", a déploré le CHP dans le document soumis au Parlement.
(AFP, 13 octobre 2020)

L'avenir touristique incertain pour une cité engloutie par les eaux d'un barrage

Seuls deux toits émergeant de l'eau rappellent qu'une cité antique, Hasankeyf, se dresse sous le lac artificiel qui l'a engloutie après la construction d'un barrage controversé.

Située sur les rives du Tigre, dans le sud-est de la Turquie, Hasankeyf était autrefois une attraction touristique populaire pour ses monuments historiques, datant de l'époque romaine, byzantine et ottomane.

La construction controversée du barrage d'Ilisu a entraîné le déménagement de ses habitants à majorité kurde vers un nouveau site. Certains monuments historiques ont également été déplacés.

Sur fond de bruit permanent de marteau-piqueur, son marché et ses routes inachevés couverts de poussière, la nouvelle Hasankeyf a aujourd'hui des airs de chantier.

Abdurrahman Gundogdu, âgé de 48 ans, craint que sa vie ne sera jamais comme avant.

"Je gagne seulement 1% de ce que je gagnais dans l'ancienne ville", raconte ce patron d'une boutique de souvenirs déserté par les clients. "Il y a des touristes locaux, mais ils n'ont pas vraiment d'argent", se plaint-il.

Forcés de quitter leur ville vieille de 12.000 ans, certains habitants ont aussi dû déplacer les tombes de leurs proches.

Près de 500 sépultures ont été transférées en septembre vers la nouvelle Hasankeyf. D'autres ont été submergées par les eaux faute d'avoir pu être déplacées à temps.

- "Notre passé est englouti" -

Le barrage d'Ilisu est une pièce centrale du Projet d'Anatolie du Sud-Est (GAP), un plan d'aménagement du territoire visant à doper l'économie de cette région longtemps négligée en s'appuyant sur l'énergie et l'irrigation.

Des habitants et des défenseurs du patrimoine culturel avaient tenté de convaincre le gouvernement à renoncer au barrage et de sauver la cité antique, mais en vain.

Les piliers du vieux pont, très prisés des amateurs de photo, ont aussi disparu ainsi que les habitations troglodytes creusées dans la roche calcaire à travers les millénaires.

"C'est tellement tragique. Tout votre passé, vos ancêtres, votre histoire sont tout d'un coup engloutis sous les eaux", affirme Ridvan Ayhan, porte-parole de l'association "Sauver Hasankeyf" qui a fait campagne contre le barrage.

Le gouvernement rejette toute critique, arguant que la plupart des monuments de Hasankeyf ont été mis à l'abri et en faisant valoir
qu'une nouvelle ville a été construite à proximité pour reloger les quelque 3.000 habitants de la cité historique.

Pour les autorités, la nouvelle ville devrait aussi devenir une attraction touristique, avec la possibilité de faire des balades en bateau et de visiter un "parc archéologique" qui abrite les monuments déplacés, dont un hammam et une mosquée datant du 14e siècle.

De nouvelles activités, comme la randonnée, le parapente ou le jet-ski seront aussi proposées sur le site, selon Haluk Koc, le sous-préfet de Hasankeyf.

- "Ridicule d'attendre les touristes" -

"Les autorités nous disent +Hasankeyf sera le Bodrum ou le Marmaris de l'Est", raconte Bulent Basaran, commerçant, en référence aux villes touristiques populaires de la côte ouest de Turquie.

Mais le manque de touristes liée à la pandémie et l'infrastructure inachevée de la nouvelle ville ne l'incite guère à l'optimisme.

"Pour l'instant, je ne vois pas la lumière au bout du tunnel", explique-t-il. "Peut-être dans cinq ans, quand ces problèmes seront résolus, les choses seront différentes".

Mais pour Ridvan Ayhan, de l'association "Sauver Hasankeyf", il est "ridicule" d'attendre un retour des touristes à Hasankeyf, qui accueillait autrefois des visiteurs du monde entier venus apprécier son histoire et la vue splendide du haut de sa citadelle romaine.

"Il n'y a plus de raison de venir visiter Hasankeyf, comme il ne reste plus de trace de son histoire", estime-t-il.

"Les seuls visiteurs seront ceux qui viendront une fois par curiosité, pour voir comment la ville a disparu".

- Nouvelles activités -

Cependant, pour de nombreux touristes locaux, le lac artificiel offre de nouvelles activités.

Asiye Sahin, qui est venue visiter la ville avec son mari et ses quatre enfants de Midyat, situé au sud de Hasankeyf, était ravie de pouvoir faire une balade en bateau.

"Nous sommes tellement enthousiastes. J'ai déjà vu la mer, mais je n'avais jamais pris un bateau", dit-elle.

Ancien guide touristique, Cetin Yildirimer, âgé de 29 ans, avait initialement des doutes sur ce que la ville pourrait offrir aux visiteurs avec son centre historique englouti. Mais il est aujourd'hui convaincu que les touristes reviendront à la fin de la pandémie.

"Maintenant que tout a changé, il est temps de regarder l'avenir", estime-t-il.
(AFP, 28 septembre 2020)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

L'UE condamne les provocations "inacceptables" d'Ankara


Les dirigeants de l'UE ont condamné jeudi les provocations et la rhétorique "totalement inacceptables" d'Ankara mais ne décideront aucune mesure avant leur sommet en décembre, a annoncé jeudi le président du Conseil Charles Michel à l'issue d'un sommet européen en visioconférence.

La France veut faire sanctionner par l'UE les attaques du président turc Recep Tayyip Erdogan contre le président Emmanuel Macron, accusé d'"islamophobie" pour avoir défendu le droit de caricaturer le prophète Mahomet lors d'un hommage à un enseignant français décapité pour avoir montré des dessins en classe.

 "Nous condamnons les récentes actions unilatérales (de la Turquie) en Méditerranée orientale, les provocations et la rhétorique, qui sont totalement inacceptables", a déclaré Charles Michel dans une brève intervention à la fin de la conférence de presse consacrée à la présentation des mesures européennes pour lutter contre la propagation de la pandémie de Covid-19.

Lors d'un sommet européen début octobre, l'UE a décidé de "travailler sur deux pistes: une piste positive et une piste moins positive... Jusqu'à présent la Turquie n'a pas choisi la voie positive. Nous aurons l'occasion de revenir sur ce sujet en décembre", a-t-il conclu.

Les relations entre la Turquie et la France se sont progressivement dégradées depuis l'an dernier, en raison notamment de désaccords sur la Syrie, la Libye et la Méditerranée orientale.

Les tensions sont également très fortes avec la Grèce et Chypre à cause de querelles sur les frontières maritimes dans des zones riches en champs gaziers en Méditerranée orientale.

L'UE a adopté une double approche à l'égard d'Ankara: elle s'est engagée à améliorer certaines coopérations et à relancer l'union douanière, à condition que la Turquie cesse ses forages illégaux dans les eaux de Chypre et confirme sa volonté de dialoguer avec Athènes.

"Si Ankara poursuit ses actions illégales, nous utiliserons tous les instruments à notre disposition", avait averti Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. L'exécutif européen a été chargé d'élaborer des sanctions économiques et elle sont prêtes à être "utilisées immédiatement", avait-elle précisé.

Les dirigeants de l'UE examineront "avant la fin de l'année si des développements positifs ont été enregistrés", avait précisé Charles Michel en octobre.

Mais l'Allemagne, qui mène une médiation avec le président turc, juge pour le moment inopportune toute décision sur des sanctions et bloque les demandes des autres Etats membres, ont expliqué à l'AFP plusieurs sources européennes.
(AFP, 29 octobre 2020)

Appel d'Erdogan à boycotter les produits français: les Turcs divisés

Une "bonne leçon" qui n'a "que trop tardé", ou au contraire une mesure "illogique" et "impossible à appliquer": les Turcs étaient divisés mardi, au lendemain de l'appel de leur président Recep Tayyip Erdogan à boycotter les produits français.

Pour l'instant, l'appel du bouillant chef d'Etat turc à dédaigner les marques tricolores semble relativement peu suivi d'effet: des clients masqués entrent comme d'habitude dans ce magasin de l'enseigne française Carrefour situé dans un quartier animé du district de Sisli, à Istanbul.

Daim Kara, 51 ans, en sort les bras chargés de produits. Pris sur le fait, ce partisan du boycott se défend : "J'achète à Carrefour, mais ce sont des produits turcs", dit-il en montrant ses emplettes.

"Je soutiens l'appel au boycott, parce qu'ils menacent la Turquie. Ils méprisent les musulmans", affirme-t-il.

Les relations entre Paris et Ankara, deux membres de l'Otan, se sont fortement tendues depuis l'an dernier, en raison notamment du soutien français à des milices kurdes syriennes et de désaccords sur la Libye et la Méditerranée orientale.

Mais rarement, les rapports avaient connu une telle crise à l'époque contemporaine: après que M. Erdogan eut mis en cause la "santé mentale" du président français Emmanuel Macron, la France a rappelé samedi son ambassadeur à Ankara.

Lundi, le dirigeant turc a renouvelé ses attaques personnelles, accusant M. Macron de mener une "campagne de haine" contre les musulmans à cause de son soutien à la liberté de caricaturer le prophète Mahomet, dont toute représentation est taboue dans l'islam.

- "Jus d'orange turc" -

Pour Mahmut Atilla, retraité de 70 ans, l'appel de M. Erdogan ne changera rien.

"De toute façon je boycotte déjà les produits français. Je boycotte aussi les produits américains: je ne bois pas de Coca. On a du jus de fruit, du bon jus d'orange local. Je préfère boire cela", grommelle-t-il.

Murat, un trentenaire à la mâchoire carrée attablé à un café plus loin, estime que "cela n'a que trop tardé". "Il faut donner une bonne leçon à Macron !", lance-t-il.

Sur Twitter, des partisans de M. Erdogan ont publié des listes de marques françaises à éviter, pendant que d'autres internautes plus critiques partageaient des photos de la Première dame de Turquie avec un sac Hermès.

Reste que les appels au boycott ne semblaient pas être plus virulents en Turquie que dans le reste du monde musulman, où les produits français ne semblaient pas trop souffrir du contexte actuel.

Le Qatar et le Koweït ont retiré les marchandises françaises de certains magasins, mais dans la plupart des autres pays arabes, comme en Egypte et en Arabie saoudite, les appels au boycott se limitaient aux réseaux sociaux.

L'impact de l'appel de M. Erdogan sur le commerce entre la Turquie et la France, qui représentait près de 15 milliards d'euros d'échanges l'an dernier, est difficile à anticiper.

Mais il ne semble en tout cas pas avoir suscité le même engouement que son appel, en 2018, à bouder les appareils électroniques américains lors de tensions entre Ankara et Washington.

De nombreux Turcs s'étaient alors filmés en train de casser leur iPhone à la masse ou en roulant dessus. Rien de tel, cette fois.

- "Pas très raisonnable" -

Il faut dire que les tensions entre la France et la Turquie interviennent au moment où l'économie turque, durement impactée par la pandémie de nouveau coronavirus, vacille, préoccupant de nombreux Turcs.

La livre turque, qui a perdu plus de 25% de sa valeur face au dollar depuis le début de l'année, a encore plongé dans la foulée des dernières diatribes de M. Erdogan, atteignant mardi un nouveau plus bas historique à 8,15 contre un billet vert à 11H00 GMT.

Dans ce contexte, l'appel au boycott des produits français risque d'"avoir des impacts négatifs pour la Turquie", s'inquiète Güzide Kosifoglu, pour qui cette décision "illogique" a été "prise sous le coup de l'émotion".

"Il ne faut pas oublier que de nombreux produits des marques françaises sont fabriqués ici", souligne cette employée du secteur du tourisme en crise. "Cela fournit des emplois à de nombreux Turcs".

Du centre de production Renault à Bursa (nord-ouest) aux innombrables boutiques de marques françaises de luxe à Istanbul, en passant par les assurances et les arômes alimentaires, les entreprises françaises sont un important pourvoyeur d'emplois.

"Dans un monde où les liens commerciaux sont entremêlés, (un boycott) ne me semble pas être très raisonnable (...) et impossible à appliquer", renchérit Murat Kaymaz, 47 ans.

"Si un produit est de qualité et qu'il me convient, je ne fais pas trop attention à sa provenance. Peu importe qu'il soit italien ou français", ajoute-t-il.
(AFP, 27 octobre 2020)

En quête d'influence, Erdogan se pose en défenseur de l'islam face à Macron

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a beau se présenter comme le héraut des causes musulmanes, sa charge contre Emmanuel Macron au sujet de l'islam vise aussi à rehausser son prestige et marquer des points au détriment de ses rivaux au Proche-Orient, estiment des analystes.

Si M. Erdogan est monté au créneau, allant jusqu'à appeler au boycott des produits français et à mettre en cause la "santé mentale" de M. Macron pour avoir défendu la liberté de caricaturer le prophète Mahomet et mis en garde contre un "séparatisme" islamiste, ses rivaux régionaux, notamment les dirigeants de l'Egypte, de l'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis se sont abstenus de tout commentaire sur cette question qui touche pourtant une corde sensible dans le monde arabo-musulman.

Ces trois pays se reconnaissent en effet dans la ligne dure de Paris à l'égard de l'islam politique, dont est issu M. Erdogan, qu'ils considèrent comme une menace pour leur stabilité.

L'analyste politique émirati Abdulkhaleq Abdulla a résumé dans un tweet le contraste entre la position de ces trois pays et celle du chef de l'Etat turc. "L'équation est très simple et claire. Si Erdogan attaque Macron, cela veut dire que Macron a raison", a-t-il écrit.

Ozgur Unluhisarcikli, directeur du bureau d'Ankara de l'institut américain German Marshall Fund, juge "sincère" la réaction de M. Erdogan, connu pour sa piété, dans le débat sur la publication de caricatures de Mahomet. "Mais il tire profit aussi de cette dispute avec Macron sur les fronts intérieur et international".

- "Défier l'hubris de l'Occident" -

"Etre en conflit avec des dirigeants occidentaux rehausse l'image d'Erdogan parmi les siens comme un leader qui défie l'hubris de l'Occident contre la Turquie ou les musulmans", explique-t-il.

Selon lui, cette posture lui permet aussi d'"accroître le mécontentement de sociétés musulmanes dans certains pays comme l'Arabie saoudite et les Emirats contre leurs dirigeants qui ne peuvent pas rivaliser avec sa vigueur quand il s'agit de +défendre l'islam+"'.

Didier Billion, spécialiste de la Turquie et directeur adjoint de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) à Paris, estime que M. Erdogan cherche à mettre à profit "le vide stratégique au Proche-Orient", occasionné selon lui par l'effacement de poids lourds traditionnels comme l'Arabie saoudite et l'Egypte, pour accroître son rôle dans la région.

"Je pense qu'Erdogan cherche à instrumentaliser la situation pour développer son influence dans la région", décrypte-t-il. "Il veut apparaître comme celui qui ne baisse pas la tête devant les Occidentaux".

Selon lui, "Erdogan constate, et il n'a pas tort, que l'islamophobie s'approfondit en France" et ses invectives contre Macron traduisent dans ce contexte "une volonté d'influencer les musulmans de France".

"Mais cet effort sera vain, car l'islam en France est structuré sur des bases nationales, même si Erdogan exerce une fascination auprès d'une partie des jeunes musulmans", ajoute-t-il.

Jean Marcou, professeur à Sciences Po Grenoble, souligne pour sa part la dimension géopolitique des tensions entre la Turquie et la France qui ont connu leur paroxysme avec la charge de M. Erdogan contre son homologue français.

"Depuis l'été dernier, on a assisté à une suite d'accrochages entre les deux pays sur des théâtres stratégiques conflictuels: Libye, Méditerranée orientale, Liban, Mali, Haut-Karabakh", souligne-t-il.

"Ces accrochages sont le résultat d'une politique offensive de la Turquie qui entend se poser en puissance régionale. Si la Turquie trouve Paris sur son chemin, c'est sans doute parce que, dans le contexte du Brexit, la France est le seul pays de l'UE à avoir la force nucléaire et un siège au Conseil de sécurité de l'ONU", ajoute-t-il.

- "Combat de coqs" -

Soulignant que M. Macron s'est lui aussi fendu récemment de déclarations musclées à l'égard de
son homologue turc, M. Billion, le chercheur d'IRIS, compare la relation entre les deux dirigeants à un "combat de coqs".

"Macron cherche à montrer qu'il ne reste pas les bras croisés face à l'islam politique. Cela devient pour lui un cheval de bataille pour des raisons de politique intérieure", estime-t-il. "Dans ce contexte, c'est une aubaine pour Macron d'avoir un dirigeant comme Erdogan en face".

M. Unluhisarcikli, du German Marshall Fund, abonde dans ce sens. "Macron semble lui aussi savourer cette dispute. Il a peut-être lui aussi une stratégie visant à rehausser son image de dirigeant qui protège les valeurs occidentales".

"Cette situation semble être du gagnant-gagnant pour les deux dirigeants et du perdant-perdant pour leur pays", résume-t-il.
(AFP, 27 octobre 2020)

Un boycott des produits français éloignera "encore plus la Turquie de l'UE"


L'appel du président turc Recep Tayyip Erdogan à boycotter les produits français après qu'Emmanuel Macron a défendu la liberté de caricaturer le prophète Mahomet "éloignera encore plus" la Turquie de l'UE, a prévenu mardi un porte-parole de la Commission européenne.

"Les accords de l'UE avec la Turquie prévoient le libre-échange des marchandises. Les obligations bilatérales que la Turquie s'est engagée à respecter dans le cadre de ces accords (...) doivent être pleinement respectées", a expliqué ce porte-parole.

"Les appels au boycott des produits de tout État membre sont contraires à l'esprit de ces obligations et éloigneront encore plus la Turquie de l'Union européenne", a-t-il ajouté.

L'UE et la Turquie sont notamment liées par un accord d'union douanière entré en vigueur le 31 décembre 1995.

Selon la Commission européenne, la Turquie était en 2019 le cinquième partenaire commercial de l'UE, qui est "de loin" le premier partenaire d'Ankara.

Le président Erdogan a appelé lundi au boycott des produits français, prenant la tête de la colère grandissante dans le monde musulman contre Emmanuel Macron.

L'escalade des tensions entre la Turquie et la France s'est traduite par le rappel de l'ambassadeur français à Ankara samedi pour consultations.

La dernière crise a éclaté après que M. Macron a promis, lors d'un hommage national à Samuel Paty, un professeur décapité dans un attentat islamiste le 16 octobre pour avoir montré des caricatures de Mahomet en classe, que la France continuerait de défendre ce genre de représentations.

M. Erdogan, qui a mis en cause la "santé mentale" de M. Macron, a accusé lundi le chef d'Etat français de "diriger une campagne de haine" contre les musulmans.

Face au barrage de critiques turques, le président français a enregistré une série de soutiens en Europe.
 Mais dans le monde musulman, où toute représentation du prophète Mahomet est taboue, les déclarations du président français ont suscité des manifestations de colère.
(AFP, 27 octobre 2020)

Macron rappelle son ambassadeur en Turquie après une nouvelle attaque d'Erdogan

Le président français Emmanuel Macron a répliqué vertement samedi aux nouvelles attaques de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, et a rappelé à Paris l'ambassadeur de France, un acte diplomatique rare.

L'Elysée a dénoncé auprès de l'AFP les propos jugés "inacceptables" du président turc - qui avait mis en question "la santé mentale" d'Emmanuel Macron en raison de son attitude envers les musulmans -, mais aussi noté "l'absence de messages de condoléances et de soutien du Président turc après l'assassinat de Samuel Paty", une semaine après la décapitation de cet enseignant par un islamiste près de Paris.

Le courroux français se traduit par le rappel immédiat de l'ambassadeur de France à Ankara, semble-t-il pour la première fois de l'histoire des relations diplomatiques franco-turques. L'acte, dit l'entourage d'Emmanuel Macron, se veut "un signal très fort".

Le précédent rappel à Paris d'un ambassadeur de France "en consultation", selon l'expression consacrée, remonte à février 2019, pour protester contre une rencontre entre Luigi di Maio, alors vice-premier ministre italien, et des "gilets jaunes".

En novembre dernier, M. Erdogan avait déjà mis en cause la santé mentale d'Emmanuel Macron, répliquant aux propos du président français sur la "mort cérébrale" de l'Otan en l'invitant à "examiner sa propre mort cérébrale".
 "Des insultes et des provocations d'Erdogan, on en a eu quasiment toutes les semaines cet été", admettait-on samedi dans l'entourage du président Macron. Ce qui changerait cette fois, c'est "le contexte".

Environ 200 personnes ont manifesté samedi soir devant la résidence de l'ambassadeur de France en Israël pour dénoncer les propos d'Emmanuel Macron sur les caricatures du prophète Mahomet tandis que des manifestants ont brûlé des photos du président français dans la bande de Gaza.

Sur le plan international, souligne-t-on, "les lignes ont bougé. Nous avons éveillé les partenaires européens au risque posé par Erdogan" en Méditerranée orientale, dans le conflit entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, en Libye, ou encore en Syrie.

En France surtout, l'attentat de Conflans Sainte-Honorine a conduit l'exécutif à accentuer l'initiative déjà engagée contre l'islam politique, suscitant la colère du dirigeant turc islamo-conservateur.

- "outrance" et "grossièreté" -

Il y a deux semaines, M. Erdogan avait dénoncé comme une provocation les déclarations de son homologue français sur le "séparatisme islamiste" et la nécessité de "structurer l'islam" en France, alors que l'exécutif présentait son futur projet de loi sur ce thème.

Il a enfoncé le clou samedi dans un discours télévisé : "Tout ce qu'on peut dire d'un chef d'Etat qui traite des millions de membres de communautés religieuses différentes de cette manière, c'est: allez d'abord faire des examens de santé mentale".

Pour l'Elysée, "l'outrance et la grossièreté" d'Ankara passent moins que jamais, au surlendemain de la cérémonie d'hommage à Samuel Paty à l'université parisienne de la Sorbonne.

Dans son allocution jeudi soir, Emmanuel Macron avait notamment promis que la France continuerait de défendre les caricatures. Depuis, selon l'entourage du président, "les Turcs diffusent une sorte de propagande absurde, par exemple que le président a décidé de projeter les caricatures de Mahomet sur les bâtiments publics".

Les appels au boycott des produits français se multiplient d'autre part depuis vendredi dans plusieurs pays arabes en réaction au discours présidentiel à la Sorbonne. Aux yeux de Paris, "il y a une campagne islamiste contre la France. Elle est organisée, elle n'est pas le fait du hasard, et les émetteurs sont très largement turcs".

Sur le fond, des tensions en Méditerranée au conflit en Libye, en passant par les affrontements au Nargorny Karabakh, de nombreux dossiers opposent actuellement Paris et Ankara.

L'Elysée a de nouveau réclamé samedi "que la Turquie mette fin à ses aventures dangereuses en Méditerranée et dans la région", et dénoncé le "comportement irresponsable" d'Ankara au Haut-Karabakh.

"Des exigences sont posées. Erdogan a deux mois pour répondre. Des mesures devront être prises à la fin de cette année", a ainsi déclaré l'Elysée à propos de la Méditerranée orientale.
(AFP, 24 octobre 2020)

Erdogan invite Macron à "se faire soigner"

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'en est pris avec virulence samedi à son homologue français Emmanuel Macron à propos de son attitude envers les musulmans de France, mettant en doute sa "santé mentale" et l'invitant à "se faire soigner".

"Tout ce qu'on peut dire d'un chef d'Etat qui traite des millions de membres de communautés religieuses différentes de cette manière, c'est: allez d'abord faire des examens de santé mentale", a déclaré M. Erdogan, dans un discours télévisé.

"Macron a besoin de se faire soigner", a-t-il affirmé.

"Quel problème a l'individu nommé Macron avec l'Islam et avec les musulmans ?", s'est interrogé M. Erdogan.

Il a aussi prédit que M. Macron allait perdre la prochaine élection présidentielle en 2022 "parce qu'il n'a rien accompli pour la France".

"Vous passez votre temps à vous en prendre à Erdogan, ça ne vous rapportera rien", a encore affirmé le président turc.

Il y a deux semaines, M. Erdogan avait dénoncé comme une provocation les déclarations du président français sur le "séparatisme islamiste" et la nécessité de "structurer l'islam" en France.

Un projet de loi sur la lutte contre "les séparatismes" en France, qui vise l'islam radical, doit être présenté début décembre. Il vise à renforcer la laïcité et à consolider les principes républicains en France et comporte plusieurs points susceptibles de provoquer des tensions avec la Turquie, comme le contrôle renforcé des financements des mosquées ou l'interdiction de la formation des imams à l'étranger.

Ce contentieux vient s'ajouter à une longue liste de désaccords entre M. Macron et son homologue turc, qui prend régulièrement la défense des minorités musulmanes dans le monde.

Des tensions en Méditerranée avec la Grèce au conflit en Libye, en passant par les affrontements au Nagorny Karabakh, où Ankara soutient l'Azerbaïdjan contre l'Arménie, de nombreux dossiers opposent actuellement Paris et Ankara.

Samedi, M. Erdogan a accusé la France - coprésidente du groupe de médiateurs dit de Minsk sur le Nagorny Karabakh - d'être responsable de "l'occupation" d'une partie du territoire de l'Azerbaïdjan par des séparatistes pro-arméniens. "Vous pensez pouvoir restaurer la paix en envoyant des armes aux Arméniens, vous ne pourrez pas car vous n'êtes pas honnêtes", a-t-il ajouté.
(AFP, 24 octobre 2020)

PACE strongly condemns new crackdowns on political opposition in Turkey

PACE’s Standing Committee has strongly condemned new crackdowns on political opposition and civil dissent in recent months in Turkey and urged the Turkish authorities to “take meaningful steps” to improve standards in the field of democracy, rule of law and human rights.

Approving a resolution based on a report by Thomas Hammarberg (Sweden, SOC) and John Howell (United Kingdom, EC/DA) following an urgent debate, the Standing Committee – acting in the name of the Assembly – said investigations and prosecutions targeted local politicians, members and former members of parliament, members of opposition political parties and lawyers. Continued undue pressure was also exerted on journalists, civil society activists and other groups, it added.

“Unfortunately, the overall situation has not improved since 2019,” the parliamentarians said. In addition, many of the issues cited in 2017, when the Assembly re-opened the monitoring procedure for Turkey, “remain a matter of concern in 2020”, they added.

In its resolution, the Standing Committee listed a detailed series of steps it expected the authorities to take in three different areas – the functioning of democratic institutions in Turkey, the rule of law, and respect for human rights.

The parliamentarians said they remained “confident of the ability of the Turkish people and authorities to address and redress the deficiencies in the field of democracy, human rights and the rule of law, provided there is a strong and genuine political will to do so”. They also praised Turkey’s “vibrant civil and political society, which is genuinely committed to democracy”.

The Standing Committee also noted that “serious concerns” had been raised over Turkey’s external actions, including military operations, and resolved to include this issue in future reports.
(PACE Standing Committee, October 23, 2020)

Letter by MEPs: Turkey’s crimes in Syria must be investigated

68 Members of the European Parliament (MEPs) have addressed a letter to President of the European Parliament David Sassoli following the United Nations (UN) Report of the Independent International Commission of Inquiry on the Syrian Arab Republic, which was presented to the United Nations Human Rights Council (UNHRC) on August 14.

"We are calling on the Turkish military and their auxiliary forces to end their illegal occupation in North-Syria and retreat from the region," the letter of the MEPs has read, calling on the Parliament to "send a delegation on the spot in order to gather further information on the situation."

Some highlights from the letter are as follows:

"We, the Members of the European Parliament, take note of the recent United Nations (UN) Report of the Independent International Commission of Inquiry on the Syrian Arab Republic, which was presented to the United Nations Human Rights Council (UNHRC) on the 14th August 2020.

"The report states that there are clear and evidential violations of human rights in North Syria. These violations are -among others- conducted by the Turkish auxiliary forces such as 'the Suleiman Shah Brigade', 'the Hamza Brigade' or 'the Sultan Murad Brigade'.

"Victims of these violations complain about various atrocities ranging from rape and sexual violence to abductions and extrajudicial killing etc. The, mostly Kurdish, victims who could flee from these atrocities are currently located in the regions of the Autonomous Administration of North-East Syria.

'End the illegal occupation'

"We demand that the Turkish government ceases its political, economic, and military support for all groups who are part of these systematic human rights violations. We are calling on the Turkish military and their auxiliary forces to end their illegal occupation in North-Syria and retreat from the region.

"Therefore, we call on the President of the EP to form a special delegation of elected parliamentarians to travel to the regions of the Autonomous Administration of North-East Syria as soon as the corona-related travel restrictions are lifted and health concerns while traveling no longer exist.

"The goal of sending a delegation on the spot is to gather further information on the situation, start a dialogue with the political body of theAutonomous Administration of North-East Syria, and to engage in talks with people who fled the contested areas under Turkish occupation.

"This would allow to investigate the UNHRC reports and to identify possible responsible figures of these atrocities, to start prosecutions within the framework of the International Criminal Court (ICC)."
(BIA, 20 October 2020)

Athènes demande à l'UE d'examiner la suspension de l'union douanière avec Ankara

Le chef de la diplomatie grecque, Nikos Dendias, a envoyé une lettre au commissaire européen chargé de l'Elargissement Oliver Varhelyi lui demandant d'examiner une possible suspension de l'union douanière entre l'Union européenne (UE) et la Turquie, a-t-on appris mardi de source diplomatique.

Dans sa lettre envoyée lundi soir, Nikos Dendias souligne qu'Ankara "continue de violer unilatéralement" l'union douanière UE-Turquie en adoptant des mesures qui ne sont pas prévues dans cet accord, selon cette source.

Le ministre a demandé à l'UE d'examiner la prise des mesures adéquates soulignant "le comportement infractionnel à plusieurs reprises" de la Turquie contre l'UE, a précisé l'agence de presse grecque ANA.

Nikos Dendias a également adressé lundi soir trois lettres à ses homologues allemand Heiko Maas, espagnol Arancha Gonzalez-Laya, et italien Luigi Di Maio, soulignant les "actions provocatrices récentes de la Turquie" et leur demandant de procéder à "un embargo" sur la vente d'armes à la Turquie, selon l'ANA.

Le ministre grec demande en particulier à Heiko Maas de refuser les exportations allemandes de sous-marins, frégates ou avions vers la Turquie.

Les relations gréco-turques ont connu une nouvelle escalade ces dernières semaines après l'envoi par Ankara de son navire d'exploration gazière Oruç Reis dans le sud de l'île grecque de Kastellorizo, une zone en Méditerranée orientale revendiquée par la Grèce. En août, ce navire est resté près d'un mois dans cette zone avant de se retirer début septembre.

A l'issue d'un sommet européen vendredi dernier, le président du Conseil européen Charles Michel a critiqué la reprise de l'exploration gazière turque en Méditerranée orientale et rappelé que l'Union européenne avait prévu d'évaluer la situation en décembre en vue d'éventuelles sanctions.
(AFP, 20 octobre 2020)

L'UE dénonce les "provocations" d'Ankara et rappelle ses menaces

Les dirigeants de l'Union européenne ont dénoncé vendredi les "provocations" de la Turquie en Méditerranée orientale et renouvelé leur menace de sanctions dans les conclusions adoptées lors d'un sommet à Bruxelles.

"Nous déplorons les actions et les provocations unilatérales de la Turquie", a déclaré le président du Conseil européen Charles Michel à l'issue de la réunion.

"Le Conseil européen demande instamment à la Turquie d'inverser ses actions et d'oeuvrer à la détente de manière cohérente et soutenue", précise le texte des conclusions.

La discussion avait été réclamée par Athènes et Nicosie. Les autres membres de l'UE leur ont réaffirmé leur soutien, mais leur ont demandé de laisser une chance aux médiations menées auprès d'Ankara.

"Nous avons réaffirmé notre volonté de ne céder en rien à ces provocations et nous avons acté que nous reviendrons avec des décisions dans les prochains mois en fonction de l'évolution du comportement de la Turquie", a expliqué le président français Emmanuel Macron lors de son point de presse.

Les dirigeants européens ont rappelé dans leurs conclusions la menace de sanctions formulée si Ankara ne cessait pas ses actions unilatérales.

Jugeant "pas surprenant" l'emploi du terme "provocations" pour qualifier les agissements d'Ankara, le ministère turc des Affaires étrangères a estimé que la menace de sanctions brandie par l'UE "montre à quel point son langage (à l'endroit de la Turquie) est loin d'être sincère ou constructif".

"Il faut savoir que le langage de la menace ne fonctionnera pas avec la Turquie. Au lieu de menacer la Turquie, l'Union européenne devrait faire des propositions visant à régler la dispute d'une manière non-biaisée et bénéfique pour toutes les parties", a ajouté le ministère dans un communiqué.

Les dirigeants européens ont en outre condamné vendredi le soutien d'Ankara à la décision des autorités de l'autoproclamée République turque de Chypre-Nord (RTCN) de rouvrir l'accès à la station balnéaire chypriote-grecque de Varosha, interdit par l'armée turque depuis l'invasion du nord de l'île par Ankara il y a 46 ans.

Dans un appel avec son homologue chypriote Nikos Christodoulides, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a lui aussi exprimé a "profonde inquiétude" au sujet de cette décision "provocatrice et contraire aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU", selon le département d'Etat américain.

Les Européens ont par ailleurs dénoncé le retour du navire d'exploration gazière Oruç Reis au sud de l'île grecque de Kastellorizo, proche des côtes turques, au risque de raviver les tensions avec la Grèce.

Ce navire avait été retiré des eaux grecques avant le sommet européen des 1er et 2 octobre.

"Si Ankara poursuit ses actions illégales, nous utiliserons tous les instruments à notre disposition", avait averti Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, à l'issue du sommet début octobre.

Des sanctions économiques ont été élaborées et elle sont prêtes à être "utilisées immédiatement", avait-elle assuré.

Les dirigeants européens ont prévu une évaluation de la situation en décembre et les conclusions adoptées vendredi sont une mise en garde à Ankara avec le rappel des résolutions des Nations unies.

"Décembre est la date limite à laquelle l'UE doit prendre ses décisions, si la Turquie poursuit des actions unilatérales d'escalade qui violent le droit international", a insisté le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis.
(AFP, 16 octobre 2020)

UE Commission: les chances d'adhésion d'Ankara "au point mort"

La Turquie demeure un "partenaire clef" pour l'Union européenne, mais ses chances d'adhésion "sont au point mort" à cause des décisions contraires aux intérêts de l'UE prises par ses dirigeants, a souligné mardi la Commission européenne dans un rapport critique pour Ankara.

"La Turquie a continué à s'éloigner de l'Union européenne, avec un sérieux recul dans les domaines de l'Etat de droit et des droits fondamentaux", déplore le rapport.

"La politique étrangère de la Turquie est de plus en plus en contradiction avec les priorités de l'UE", ajoute le rapport.

Dans le cadre des négociations d'adhésion, aucune décision ne peut être prise pour ouvrir un nouveau chapitre ou clore un de ceux qui sont ouverts, conclut le rapport qui sera discuté par les Etats membres.

"Ce sont eux qui décident de l'avenir des relations avec la Turquie. La Commission met en oeuvre leurs décisions", a souligné le commissaire chargé de l'élargissement Oliver Varhelyi.

La Turquie a critiqué ce rapport, son ministère des Affaires étrangères estimant qu'il "traduit une approche basée sur les préjugés et loin d'être constructive".

"Alors que le rapport ne mentionne pas les promesses non-tenues de l'UE, il critique notre pays avec des arguments dénués de fondement", a affirmé le ministère dans un communiqué.

"La Turquie ne s'est pas éloignée de l'UE, mais elle reste attachée au processus d'adhésion malgré les tentatives de
certains cercles de l'en éloigner", a-t-il ajouté.

Les tensions et les contentieux se sont multipliés ces derniers mois entre l'UE et la Turquie.

La découverte ces dernières années de vastes gisements gaziers en Méditerranée orientale a aiguisé l'appétit des pays riverains comme la Grèce, Chypre, la Turquie, l'Egypte et Israël et a relancé les querelles sur les frontières maritimes.

Ankara est par ailleurs engagé militairement en Libye, en soutien au gouvernement d'union nationale, et en Syrie contre les forces kurdes, alliées à la coalition internationale contre l'Etat islamique, à laquelle appartiennent plusieurs membres de l'UE.

Le gouvernement turc soutient par ailleurs les forces azéries engagées contre les séparatistes arméniens au Nagorny Karabakh.

Les dirigeants européens ont adressé vendredi à Ankara un message de fermeté assorti de menaces de sanctions pour faire cesser les forages illégaux dans les eaux territoriales de Chypre. La Turquie a obtempéré. Ankara a conclu un accord avec la Grèce sur un mécanisme pour éviter les conflits et fait rentrer un navire de forage présent dans les eaux de Chypre.

L'UE a adopté une double approche à l'égard d'Ankara: améliorer certaines coopérations et relancer l'union douanière, mais "si Ankara poursuit ses actions illégales, nous utiliserons tous les instruments à notre disposition", a averti la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

L'exécutif européen a été chargé d'élaborer des sanctions économiques et elle sont prêtes à être "utilisées immédiatement", a-t-elle précisé.
(AFP, 6 octobre 2020)

Ankara rejette la menace de sanctions de l'UE

La Turquie a rejeté vendredi la menace de sanctions agitée par l'Union européenne à son encontre en réponse à ses activités d'exploration gazière qualifiées d'"illégales" en Méditerranée orientale.

"L'usage continu d'un discours de sanctions n'est pas constructif", a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

"L'UE doit comprendre qu'elle ne peut rien obtenir de cette manière", a-t-il précisé.

Les dirigeants de l'Union européenne réunis en sommet à Bruxelles ont adressé à la Turquie un message de fermeté assorti d'une menace de sanctions si elle ne cesse pas ses forages considérés comme illégaux dans les eaux territoriales de Chypre.

La Turquie, la Grèce et Chypre se disputent des gisements d'hydrocarbures en Méditerranée orientale.

Après des démonstrations de force et des déclarations martiales en août, Ankara et Athènes s'étaient mis d'accord en septembre pour reprendre des "pourparlers exploratoires".

Signe d'une volonté d'apaisement de la part d'Ankara, un accord a été trouvé jeudi à l'Otan entre la Grèce et la Turquie sur un mécanisme pour éviter les conflits.

A l'issue du sommet, les dirigeants européens ont offert à Ankara la possibilité d'améliorer la coopération dans certains domaines et de relancer les discussions sur la modernisation de l'union douanière mais à condition que la Turquie cesse ses forages dans les eaux de Chypre.

Selon Berktay Mandiraci, un spécialiste de la Turquie à International Crisis Group, la décision de l'UE est "la meilleure qu'Ankara pouvait espérer".

Le ministère turc des Affaires étrangères a en effet reconnu "des points positifs", tout en estimant que certains passages étaient "déconnectés de la réalité".

Selon le ministère, la décision montre la volonté de certains pays de développer les relations avec Ankara, mais constitue aussi un exemple de "la prise en otage" des relations entre la Turquie et l'UE par la Grèce et Chypre.

La Turquie a aussi appelé l'UE d'encourager le dialogue entre les Chypriotes turcs et grecs pour établir un mécanisme de partage des ressources.

Chypre est divisée en deux depuis l'invasion du tiers nord de l'île méditerranéenne par l'armée turque en 1974 après un coup d'Etat visant à rattacher le pays à la Grèce.
(AFP, 2 octobre 2020)

L'UE sanctionne des responsables bélarusses et menace Ankara

Réunis en sommet à Bruxelles, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE se sont accordés, à l'issue d'âpres négociations, sur un message de fermeté assorti de menaces de sanctions adressé à la Turquie.

Les sanctions européennes, qui ont pris effet vendredi, gèlent les avoirs des personnes concernées dans l'UE, qui sont également interdites d'entrée sur le territoire de l'Union. Elles étaient vivement réclamées par l'opposition.

Dans la foulée, les Etats-Unis ont annoncé des sanctions économiques à l'encontre de huit haut responsables bélarusses.

Le président Alexandre Loukachenko ne figure pas sur cette liste noire européenne, mais Bruxelles y a inscrit le ministre de l'Intérieur, ses adjoints, le patron des forces spéciales et ses subordonnés, ainsi que plusieurs chefs de la police, des responsables des services de sécurité, magistrats et dirigeants de centres de détention.

La liste de 44 noms inclut également une douzaine de membres de la commission électorale (CEC) accusés d'avoir truqué l'élection présidentielle du 9 août dont l'UE ne reconnait pas le résultat.

Cette liste n'est pas close, a précisé le président du Conseil européen Charles Michel. "Si ça se durcit, on ne s'interdit pas de mettre M. Loukachenko sous sanctions", a averti le président français Emmanuel Macron.

Contrairement à Londres et Ottawa, dont des sanctions visent directement le président bélarusse, l'UE a préféré s'abstenir pour l'instant, afin de donner sa chance à une médiation de l'Organisation sur la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE).

- "Porte ouverte" -

Le ministère bélarusse des Affaires étrangères a répliqué en annonçant une liste de sanctions contre l'UE, sans autre précision. Minsk a également annoncé le rappel "pour consultations" de ses ambassadeurs en Pologne et en Lituanie, deux pays soutenant activement la contestation dans l'ex-république soviétique.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a lui estimé que les sanctions européennes étaient une "preuve de faiblesse plus que de force" de la part des Européens.

Ces sanctions sont "un geste politique pour montrer le soutien de l'UE à la contestation au Bélarus tout en évitant d'insulter l'avenir: ne pas provoquer la Russie, ne pas braquer Loukachenko et laisser la porte ouverte à un dialogue pour une nouvelle élection", observe Eric Maurice, expert de la Fondation Schuman.

Le principe de sanctions européennes avait été approuvé il y a plusieurs semaines, mais l'unanimité des Vingt-Sept était requise pour leur mise en oeuvre. Or, Chypre conditionnait son accord à une prise de position ferme de l'UE contre les violations de ses eaux territoriales par la Turquie.

Le président chypriote Níkos Anastasiádes, qui a obtenu gain de cause après plus de sept heures de discussions, a exprimé "sa satisfaction", tout comme le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, au deuxième jour du sommet qui s'est achevé vendredi.

Dans ce conflit en Méditerranée orientale, où la Turquie, la Grèce et Chypre se disputent des gisements d'hydrocarbures, l'UE adopte une double approché à l'égard d'Ankara: améliorer certaines coopérations et relancer l'union douanière mais à condition que la Turquie cesse ses forages illégaux dans les eaux de Chypre et confirme sa volonté de dialoguer avec Athènes.

"Si Ankara poursuit ses actions illégales, nous utiliserons tous les instruments à notre disposition", a averti Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. L'exécutif européen a été chargé d'élaborer des sanctions économiques et elle sont prêtes à être "utilisées immédiatement", a-t-elle précisé.

Les dirigeants de l'UE examineront "avant la fin de l'année si des développements positifs ont été enregistrés", a précisé Charles Michel.

- Demande d'"explications" -

Pour autant, la chancelière allemande Angela Merkel a rappelé que l'UE "a beaucoup d'intérêt à développer une relation réellement constructive avec la Turquie, malgré toutes les difficultés".

Signe d'une volonté d'apaisement de la part d'Ankara, un accord a été trouvé jeudi à l'Otan entre la Grèce et la Turquie sur un mécanisme pour éviter les conflits. Le chef de l'Otan, Jens Stoltenberg, se rendra en Turquie lundi et à Athènes mardi.

Autre source d'inquiétude, le conflit au Nagorny Karabakh. Visant implicitement la Turquie comme la Russie, les dirigeants européens ont condamné "toute ingérence" dans ce territoire azerbaïdjanais séparatiste soutenu par l'Arménie et théâtre d'affrontements meurtriers ces derniers jours.

Emmanuel Macron a affirmé disposer d'informations sur la présence dans cette région de "300 combattants syriens de groupes jihadistes" ayant transité par la Turquie: il a réclamé "des explications" au président Erdogan et appelé l'Otan à "regarder en face" les actions d'Ankara, membre de l'alliance.
(AFP, 2 octobre 2020)


Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Hollande remet en cause la présence de la Turquie dans l'Otan


La présence de la Turquie au sein de l'Otan "doit être posée avec nos alliés" en raison de ses "comportements agressifs (...) à l'égard de pays alliés", a jugé mercredi l'ancien président François Hollande (2012-2017).

"Qu'est-ce qu'on fait, la France, la Turquie, dans la même alliance ?", s'est interrogé sur France Info le prédécesseur d'Emmanuel Macron, rappelant que le pays est, en droit, "un allié" de la France en vertu de sa présence au sein de l'Otan.

"Il s'agit de politiques agressives de la Turquie à l'égard de pays alliés, et qui encouragent des conflits armés aux portes de l'Europe", estime l'ancien président français.

"La Turquie aujourd'hui a un comportement en Syrie qui n'est pas acceptable, provoquant des conflits qui peuvent encourager les organisations terroristes à ressurgir", a expliqué François Hollande, citant également le rôle de la Turquie dans le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, et son "comportement" en Libye.

Les attaques personnelles du président Recep Tayyip Erdogan envers Emmanuel Macron, "c'est grave", a-t-il encore jugé.

Selon lui, les "comportements agressifs de la Turquie, oui, ça pose un problème de présence de la Turquie dans l'Alliance Atlantique".

Ankara a condamné mercredi une caricature moquant M. Erdogan à la Une de Charlie-Hebdo qui reflète, selon elle, une "hostilité contre les Turcs et l'islam".

C'est le dernier épisode en date d'une série de tensions entre la Turquie et la France.

Lundi, M. Erdogan a ainsi appelé ses concitoyens à boycotter les produits français, quelques jours après le rappel par Paris de son ambassadeur à Ankara après que le chef d'Etat turc eut mis en cause la "santé mentale" de son homologue français.

Les divergences géopolitiques sont profondes. Paris critique les positions et interventions turques dans le conflit au Haut Karabakh, en Syrie, en Libye et en Méditerranée orientale.
(AFP, 28 octobre 2020)

Plus de 5 ans de prison pour un employé turc du consulat américain

Un tribunal turc a condamné mardi à plus de cinq ans de prison un employé local du consulat américain à Istanbul pour "aide à une organisation terroriste", a annoncé l'agence étatique Anadolu.

Nazmi Mete Cantürk, employé de sécurité au consulat américain, a été condamné à cinq ans et deux mois de prison, selon l'agence. Il comparaissait libre après la levée en juin 2019 de l'assignation à résidence qui lui était imposée depuis janvier 2018.

M. Cantürk restera toutefois en liberté jusqu'à l'examen de l'appel qu'il a intenté contre ce verdict.

Les autorités turques l'accusent notamment d'être lié au mouvement du prédicateur Fethullah Gülen qu'Ankara qualifie de "groupe terroriste". M. Gülen est présenté par la Turquie comme le cerveau d'une tentative de coup d'Etat en 2016, ce qu'il nie.

En juin, un tribunal d'Istanbul avait condamné un autre employé turc du consulat américain, Metin Topuz, à près de neuf ans de prison également pour "aide à un groupe terroriste"

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo s'était alors déclaré "profondément troublé" par le verdict, et avait dit souhaiter qu'il soit "rapidement annulé".

Les procès de MM. Mete et Topuz ont en effet empoisonné les relations entre la Turquie et les Etats-Unis ces dernières années.

Le mouvement du prédicateur Gülen a longtemps été un allié de M. Erdogan, jusqu'à leur rupture en 2013, avec notamment la publication d'enregistrements accusant l'entourage de l'actuel président turc de corruption.

Les autorités ont alors multiplié les arrestations de partisans présumés de M. Gülen, un mouvement qui s'est accéléré après le putsch manqué de 2016.
(AFP, 27 octobre 2020)

Missiles russes: Erdogan défie les menaces américaines de sanctions

Le président tuc Recep Tayyip Erdogan a défié dimanche les menaces américaines de sanctions contre son pays après l'acquisition par Ankara de systèmes de missiles anti-aériens russes s-400.

"Quelles que soient vos sanctions, ne trainez pas et appliquez-les", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours télévisé à Malatya (est).

"Vous nous dites de renvoyer les s-400. Nous ne sommes pas un Etat tribal, nous sommes la Turquie", a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis ont prévenu vendredi que leurs relations avec la Turquie, allié officiel au sein de l'OTAN, pourraient être gravement affectées par le test de S-400 effectué récemment par Ankara, et confirmé par M. Erdogan.

"Le ministère américain de la Défense condamne dans les termes les plus forts le test effectué le 16 octobre par la Turquie du système de défense aérienne S-400, un test confirmé aujourd'hui (vendredi) par le président Erdogan", avait déclaré un porte-parole du Pentagone, Jonathan Hoffman.

L'acquisition des S-400 par la Turquie, dans un contexte de rapprochement entre Ankara et Moscou, a provoqué des frictions avec plusieurs pays occidentaux, qui mettent en avant l'incompatibilité de ces systèmes russes avec les dispositifs de l'Otan.

En réaction à la livraison de la première batterie l'an dernier, les Etats-Unis ont suspendu la participation de la Turquie au programme de fabrication de l'avion de guerre américain dernier cri F-35, estimant que les S-400 pourraient en percer les secrets technologiques.

Washington a également menacé Ankara de sanctions si les S-400 étaient activés. Les informations sur cet essai ont immédiatement poussé les partisans de ces sanctions à demander au gouvernement américain de passer à l'acte.
(AFP, 25 octobre 2020)

Erdogan confirme un test de missiles russes, rejette les critiques américaines

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a confirmé vendredi que son pays avait effectué un premier essai du système russe de défense ultrasophistiqué S-400 et rejeté les critiques américaines à ce sujet.

"Ces tests, il est vrai, ont été effectués et vont continuer", a affirmé le chef de l'Etat turc à des journalistes à Istanbul. "On ne va pas demander l'avis des Etats-Unis pour cela", a-t-il ajouté en réponse aux critiques de Washington.

Des médias turcs avaient affirmé que la Turquie avait effectué le 16 octobre le premier essai des S-400, dont l'achat par Ankara avait provoqué la colère des Etats-Unis et d'autres alliés de la Turquie au sein de l'Otan. Ce test n'avait jamais été, jusqu'à aujourd'hui, officiellement confirmé.

"La Grèce (elle aussi membre de l'Otan) possède des S-300 et les utilise. Est-ce que les Etats-Unis disent quelque chose là-dessus? Non", a poursuivi M. Erdogan. "Le fait qu'on possède des armes russes dérange ces messieurs mais nous sommes décidés à continuer à les utiliser".

Selon les médias, le tir d'essai du système S-400 avait eu lieu dans la province de Sinop (Nord).

"Si c'était confirmé, nous condamnerions dans les termes les plus forts le tir d'essai du S-400, incompatible avec les responsabilités de la Turquie en tant qu'allié au sein de l'Otan et partenaire stratégique des Etats-Unis", avait réagi la porte-parole de la diplomatie américaine Morgan Ortagus.

"Les Etats-Unis ont dit clairement qu'ils ne voulaient pas que le système S-400 devienne opérationnel. Et nous avons mis clairement en garde sur les conséquences potentiellement graves pour nos relations en matière de sécurité si la Turquie venait à activer le système", avait-elle ajouté dans une déclaration transmise à l'AFP.

L'acquisition des S-400 par la Turquie, dans un contexte de rapprochement entre Ankara et Moscou, a provoqué des frictions avec plusieurs pays occidentaux qui mettent en avant l'incompatibilité de ces systèmes russes avec les dispositifs de l'Otan.

En réaction à la livraison de la première batterie l'an dernier, les Etats-Unis ont suspendu la participation de la Turquie au programme de fabrication de l'avion de guerre américain dernier cri F-35, estimant que les S-400 pourraient en percer les secrets technologiques.

Washington a également menacé Ankara de sanctions si les S-400 étaient activés. Les informations sur cet essai ont immédiatement poussé les défenseurs de ces sanctions à demander au gouvernement américain de passer à l'acte.

En dépit des mises en garde répétées de Washington, M. Erdogan a plusieurs fois affirmé que les S-400 seraient bien déployés.

Ankara justifie l'achat des missiles russes en affirmant que les Etats-Unis ont refusé de lui vendre le système américain concurrent de défense anti-aérienne et antimissiles Patriot.
(AFP, 23 octobre 2020)

Méditerranée orientale: annulation d'exercices militaires par la Grèce et la Turquie

La Grèce et la Turquie ont annulé des exercices militaires prévus en Méditerranée la semaine prochaine à la demande de l'Otan pour apaiser les tensions entre les deux pays, a annoncé vendredi le secrétaire général de l'Allliance.

"Je salue cette décision. C'est un pas dans la bonne direction. Il va permettre de réduire les risques d'accidents et peut servir de base pour les efforts menés par l'Allemagne pour résoudre les contentieux (territoriaux) entre les deux pays", a déclaré Jens Stoltenberg à l'issue d'une réunion des ministres de la Défense de l'Alliance.

L'Otan avait condamné la veille l'escalade des tensions entre la Turquie et la Grèce en Méditerranée orientale et demandé aux deux pays membres de l'Alliance de respecter le droit international pour résoudre leurs différends.

La Grèce accuse la Turquie de violer le droit maritime international en menant des explorations gazières dans une zone disputée par les deux pays.

Jens Stoltenberg a renouvelé vendredi son appel aux dirigeants des deux pays à "éviter les paroles et les actes susceptibles d'aggraver les tensions".

Le secrétaire général s'est personnellement impliqué pour calmer le jeu entre Ankara et Athènes. Il a proposé jeudi un moratoire pour les exercices militaires prévus par les deux pays à l'occasion de leurs fêtes nationales et a obtenu vendredi leur accord, a-t-on expliqué de source diplomatique.

La ministre française de la Défense Florence Parly a salué cette décision et a appelé Athènes et Ankara à "s'engager pleinement dans (sa) mise en oeuvre". Jens Stoltenberg fera un point en décembre.

Mme Parly a insisté sur "la nécessité de respecter le droit international pour restaurer la stabilité dans des régions clés pour notre sécurité".

"Les violations d'embargos décidés par les Nations unies, l'envoi de mercenaires en provenance de Syrie, la tentation de l'escalade et le refus du dialogue ne sauraient avoir droit de cité parmi nous", a-t-elle averti.

Les ministres ont abordé à deux reprises jeudi et vendredi les problèmes posés par l'implication d'Ankara dans plusieurs conflits régionaux et la menace pour la sécurité de l'Alliance que fait peser sa décision de s'équiper d'un système de défense antimissile russe incompatible avec la défense des alliés, a-t-on appris de sources diplomatiques.

"Nous sommes préoccupés par la décision de la Turquie d'acquérir un système qui pose un problème d'inter-opérabilité", a souligné Jens Stoltenberg.

Le président Erdogan a rejeté les critiques et annoncé son intention de poursuivre les tests de ce système russe, préféré aux systèmes américain ou européen.

"On ne va pas demander l'avis des Etats-Unis pour cela", a-t-il affirmé. Washington a prévu de sanctionner Ankara en l'excluant de son programme pour l'avion de chasse F-35.

La Turquie est également sur la sellette pour son soutien à l'Azerbaïdjan dans le conflit avec l'Arménie dans la province séparatiste du Nagorny Karabakh, majoritairement peuplée d'Arméniens.

Le Canada a décidé de suspendre les permis d'exportation vers la Turquie d'équipements destinés à des drones turcs utilisés pour des frappes aériennes réalisées par l'Azerbaïdjan.

La Turquie est également engagée en Libye où elle soutient militairement le Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU et basé à Tripoli, contre les autorités de l'Est alliées du maréchal Khalifa Haftar, soutenu par une partie du Parlement élu.

Les deux parties ont annoncé vendredi un accord de cessez-le-feu, mais le président Erdogan a dit douter de sa viabilité.

"Le cessez-le-feu est une première étape pour une solution pacifique, mais il faut transformer cette décision en réalité et le respecter", a averti Jens Stoltenberg.
(AFP, 23 octobre 2020)

Les alliés de la Turquie exhortent Ankara à cesser ses "provocations" en Méditerranée

Deux des principaux alliés occidentaux de la Turquie, les Etats-Unis et l'Allemagne, ont accentué mardi la pression sur Ankara pour qu'elle cesse ses "provocations" en Méditerranée, où la fragile détente avec la Grèce est déjà menacée.

"Nous exigeons que la Turquie cesse cette provocation délibérée et entame immédiatement des pourparlers préliminaires avec la Grèce", a déclaré la porte-parole du département d'Etat américain Morgan Ortagus, alors que les autorités turques viennent de renvoyer dans une zone contestée un navire d'exploration gazière, au risque de raviver la crise avec Athènes.

"La coercition, les menaces, l'intimidation et les manoeuvres militaires ne vont pas résoudre les tensions en Méditerranée orientale", a-t-elle ajouté, dans un communiqué.

Selon Washington, qui "déplore" la décision turque, l'envoi de ce navire "complique délibérément la reprise de discussions préliminaires essentielles entre la Grèce et la Turquie", deux pays voisins alliés au sein de l'Otan malgré leur rivalité historique.

"La critique exprimée par les Etats-Unis, qui avaient pourtant déclaré que la carte de Séville (...) n'avait aucune valeur légale pour les activités sismiques de la Turquie sur son plateau continental constitue une sérieuse incohérence", a réagi le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

Ankara estime qu'une carte préparée par l'Université de Séville est utilisée par la Grèce pour justifier ses revendications maritimes.

Athènes et Ankara connaissent de fortes tensions diplomatiques et militaires depuis le déploiement par la Turquie, du 10 août à la mi-septembre, d'un bateau d'exploration sismique, escorté de navires de guerre, pour procéder à des études au large d'îles grecques, dans une zone potentiellement riche en gaz naturel.

Fin septembre, les deux voisins, sous pression internationale, avaient finalement accepté d'entamer des "pourparlers exploratoires" sur leurs différends méditerranéens, ouvrant la voie à une phase de détente.

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo s'était ensuite rendu en Grèce où il a insisté sur la nécessité de trouver des "solutions" et a "fortement" soutenu le principe d'un dialogue, appelant à "reprendre les discussions sur ces questions dès que possible".

- "Revers majeur" -

Mais la marine turque a annoncé lundi que le navire Oruc Reis reprendrait ses activités dans la région jusqu'au 22 octobre, déclenchant la colère grecque.

Le chef de la diplomatie grecque Nikos Dendias a dénoncé une "escalade majeure" et "une menace directe pour la paix et la sécurité".

"La Grèce ne prendra part à aucun des pourparlers tant que l'Oruc Reis et ses navires d'escorte seront sur place", a renchéri mardi le ministre d'Etat George Gerapetrite.

Côté européen, ce nouvel incident a aussi suscité un regain de mobilisation, d'autant que la Turquie reste sous la menace de sanctions des Vingt-Sept.

"S'il devait effectivement y avoir de nouvelles explorations du gaz turc dans les zones maritimes les plus controversées de la Méditerranée orientale, ce serait un revers majeur pour les efforts de désescalade", a estimé mardi dans un communiqué le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas, qui se rendait justement en Grèce et à Chypre pour évoquer ces tensions.

"Ankara doit mettre fin au cycle de la détente et de la provocation si le gouvernement est intéressé par des pourparlers - comme il l'a assuré à plusieurs reprises", a insisté le ministre.

Berlin demande encore à la Turquie "que la fenêtre de dialogue qui vient de s'ouvrir avec la Grèce ne se referme pas en raison de mesures unilatérales".

L'Allemagne préside pendant ce semestre l'Union européenne, qui se réunit jeudi et vendredi en sommet à Bruxelles et doit notamment aborder ces nouvelles tensions.

Ankara a décidé de dépêcher son navire dans la zone contestée quelques jours seulement après un précédent sommet européen au cours duquel la Turquie avait été menacée de sanctions.

"Si Ankara poursuit ses actions illégales, nous utiliserons tous les instruments à notre disposition", avait averti la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Des sanctions économiques ont été élaborées et elles sont prêtes à être "utilisées immédiatement", avait-elle martelé.
(AFP, 13 octobre 2020)

Canada: la Turquie doit "rester en dehors du conflit" au Nagorny Karabakh

Le Canada a demandé à la Turquie de "rester en dehors du conflit" au Nagorny Karabakh, a déclaré à l'AFP le ministre canadien des Affaires étrangères François-Philippe Champagne, en marge d'un déplacement à Vienne.

"J'ai dit à mon homologue turc qu'il doit rester en dehors de ce conflit", a indiqué M. Champagne, qui a récemment appelé Mevlüt Cavusoglu pour l'informer du gel des exportations d'armes canadiennes vers la Turquie.

Le Canada a pris cette décision le temps de mener une enquête sur de possibles livraisons de matériel militaire canadien par la Turquie en Azerbaïdjan.

"On doit éviter que des parties externes s'impliquent davantage dans ce conflit parce qu'on voit que ça empêche le cessez-le-feu de prendre forme et je crois qu'on doit plutôt s'engager tous à ramener les parties au sein de la table des négociations", a ajouté M. Champagne, qui a rencontré mercredi la Secrétaire générale par intérim de l'Organisation pour la Coopération et la Sécurité en Europe (OSCE), Tuula Yrjölä.

Dans le cadre de l'OSCE, dont le siège est à Vienne, en Autriche, le Groupe de Minsk est un format de dialogue actuellement actif pour trouver une solution pacifique au conflit du Nagorny Karabakh. Il est coprésidé par la France, la Fédération de Russie et les États-Unis.

La Turquie a pris fait et cause pour l'Azerbaïdjan depuis le début des derniers affrontements le 27 septembre. Avec la Russie, engagée dans une alliance militaire avec l'Arménie, elle se pose en arbitre du conflit.

Ankara a estimé mardi qu'il était "temps de trouver un nouveau mécanisme" pour résoudre la question du Nagorny Karabakh et "d'organiser des pourparlers à quatre", avec la Russie, l'Azerbaïdjan, l'Arménie et la Turquie.

De tels pourparlers acteraient l'impuissance du Groupe de Minsk, médiateur historique du conflit, alors qu'une trêve est violée depuis son entrée en vigueur samedi.

Le chef de la diplomatie canadienne effectue actuellement une tournée en Europe, notamment pour évoquer la situation au Bélarus et au Nagorny Karabakh.

Il a réitéré auprès de l'AFP mercredi son attachement au dialogue au sein de l'OSCE, organisation multilatérale où sont représentés le Bélarus, l'Azerbaïdjan, l'Arménie, la Turquie et la Russie.
(AFP, 14 octobre 2020)

Les alliés de la Turquie exhortent Ankara à cesser ses "provocations" en Méditerranée

Deux des principaux alliés occidentaux de la Turquie, les Etats-Unis et l'Allemagne, ont accentué mardi la pression sur Ankara pour qu'elle cesse ses "provocations" en Méditerranée, où la fragile détente avec la Grèce est déjà menacée.

"Nous exigeons que la Turquie cesse cette provocation délibérée et entame immédiatement des pourparlers préliminaires avec la Grèce", a déclaré la porte-parole du département d'Etat américain Morgan Ortagus, alors que les autorités turques viennent de renvoyer dans une zone contestée un navire d'exploration gazière, au risque de raviver la crise avec Athènes.

"La coercition, les menaces, l'intimidation et les manoeuvres militaires ne vont pas résoudre les tensions en Méditerranée orientale", a-t-elle ajouté, dans un communiqué.

Selon Washington, qui "déplore" la décision turque, l'envoi de ce navire "complique délibérément la reprise de discussions préliminaires essentielles entre la Grèce et la Turquie", deux pays voisins alliés au sein de l'Otan malgré leur rivalité historique.

"La critique exprimée par les Etats-Unis, qui avaient pourtant déclaré que la carte de Séville (...) n'avait aucune valeur légale pour les activités sismiques de la Turquie sur son plateau continental constitue une sérieuse incohérence", a réagi le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

Ankara estime qu'une carte préparée par l'Université de Séville est utilisée par la Grèce pour justifier ses revendications maritimes.

Athènes et Ankara connaissent de fortes tensions diplomatiques et militaires depuis le déploiement par la Turquie, du 10 août à la mi-septembre, d'un bateau d'exploration sismique, escorté de navires de guerre, pour procéder à des études au large d'îles grecques, dans une zone potentiellement riche en gaz naturel.

Fin septembre, les deux voisins, sous pression internationale, avaient finalement accepté d'entamer des "pourparlers exploratoires" sur leurs différends méditerranéens, ouvrant la voie à une phase de détente.

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo s'était ensuite rendu en Grèce où il a insisté sur la nécessité de trouver des "solutions" et a "fortement" soutenu le principe d'un dialogue, appelant à "reprendre les discussions sur ces questions dès que possible".

- "Revers majeur" -

Mais la marine turque a annoncé lundi que le navire Oruc Reis reprendrait ses activités dans la région jusqu'au 22 octobre, déclenchant la colère grecque.

Le chef de la diplomatie grecque Nikos Dendias a dénoncé une "escalade majeure" et "une menace directe pour la paix et la sécurité".

"La Grèce ne prendra part à aucun des pourparlers tant que l'Oruc Reis et ses navires d'escorte seront sur place", a renchéri mardi le ministre d'Etat George Gerapetrite.

Côté européen, ce nouvel incident a aussi suscité un regain de mobilisation, d'autant que la Turquie reste sous la menace de sanctions des Vingt-Sept.

"S'il devait effectivement y avoir de nouvelles explorations du gaz turc dans les zones maritimes les plus controversées de la Méditerranée orientale, ce serait un revers majeur pour les efforts de désescalade", a estimé mardi dans un communiqué le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas, qui se rendait justement en Grèce et à Chypre pour évoquer ces tensions.

"Ankara doit mettre fin au cycle de la détente et de la provocation si le gouvernement est intéressé par des pourparlers - comme il l'a assuré à plusieurs reprises", a insisté le ministre.

Berlin demande encore à la Turquie "que la fenêtre de dialogue qui vient de s'ouvrir avec la Grèce ne se referme pas en raison de mesures unilatérales".

L'Allemagne préside pendant ce semestre l'Union européenne, qui se réunit jeudi et vendredi en sommet à Bruxelles et doit notamment aborder ces nouvelles tensions.

Ankara a décidé de dépêcher son navire dans la zone contestée quelques jours seulement après un précédent sommet européen au cours duquel la Turquie avait été menacée de sanctions.

"Si Ankara poursuit ses actions illégales, nous utiliserons tous les instruments à notre disposition", avait averti la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Des sanctions économiques ont été élaborées et elles sont prêtes à être "utilisées immédiatement", avait-elle martelé.
(AFP, 13 octobre 2020)

Biden réclame davantage de pression sur la Turquie face à la Grèce

Le candidat démocrate à la présidentielle américaine, Joe Biden, a estimé mardi que les Etats-Unis devaient faire davantage pression sur la Turquie pour réduire les tensions avec la Grèce, après de précédentes critiques contre le président turc qui avaient suscité la colère d'Ankara.

L'ancien vice-président, qui affronte Donald Trump lors du scrutin du 3 novembre, a salué la récente détente après l'escalade en Méditerranée orientale.

"L'administration Trump doit faire pression sur la Turquie pour qu'elle s'abstienne de toute nouvelle provocation dans la région face à la Grèce, notamment de ses menaces de recours à la force, afin de permettre à la diplomatie d'aboutir", a déclaré Joe Biden, l'ancien vice-président de Barack Obama, dans un communiqué.

Les tensions entre les deux voisins, membres de l'Otan, ont culminé durant l'été avec le déploiement de leurs marines dans une zone maritime disputée riche en hydrocarbures.

Athènes et Ankara ont depuis convenu d'établir une ligne directe permanente pour éviter les risques d'accidents et d'incidents en Méditerranée orientale et contribuer au règlement de leurs différends.

La Turquie a récemment condamné Joe Biden qui avait qualifié le président Recep Tayyip Erdogan d'"autocrate". Le démocrate avait estimé, dans un entretien filmé réalisé en décembre par le New York Times, que Washington devait "enhardir" les rivaux du dirigeant turc pour qu'ils le battent -- "pas par un coup d'Etat, mais par le processus électoral".

La vidéo de cette interview a refait surface en août et a provoqué une réponse ferme d'Ankara.

"L'analyse de la Turquie par Joe Biden est basée sur une ignorance pure, de l'arrogance et de l'hypocrisie", avait alors dénoncé le porte-parole du président Erdogan. "Les jours où la Turquie était menée à la baguette sont révolus. Mais si vous pensez pouvoir y arriver, tentez votre chance. Vous en paierez le prix", avait-il ajouté.

Le président Trump a lui manifesté à plusieurs reprises son amitié à l'égard de Recep Tayyip Erdogan.
(AFP, 6 octobre 2020)

Le Canada suspend ses exportations d'armes vers la Turquie

Le Canada a annoncé lundi qu'il suspendait ses exportations d'armes vers la Turquie pendant une enquête sur de possibles livraisons par ce pays de matériel militaire canadien en Azerbaïdjan.

"Dans le respect du régime rigoureux de contrôle à l'exportation du Canada, et compte tenu des hostilités continues, j'ai suspendu les licences d'exportation pertinentes vers la Turquie, le temps de mieux évaluer la situation", indique le ministre des Affaires étrangères François-Philippe Champagne dans un communiqué.

Le chef de la diplomatie canadienne rappelle qu'il a ordonné une enquête suite à des allégations "selon lesquelles des technologies canadiennes seraient utilisées dans le conflit militaire au Haut-Karabakh".

Selon les médias canadiens, Ottawa a délivré en mai des permis à la société canadienne L3Harris Wescam pour exporter des systèmes d'imagerie et de ciblage à un fabricant de drones turc.

Ce même matériel est maintenant au centre d'accusations selon lesquelles l'Azerbaïdjan utilise des drones fabriqués par la société turque Baykar dans les hostilités en cours depuis plus d'une semaine avec l'Arménie à propos du Nagorny Karabakh.

Peuplé majoritairement d'Arméniens, cette région a fait sécession de l'Azerbaïdjan à la fin de l'URSS, entraînant une guerre au début des années 1990 qui avait fait 30.000 morts. Bakou exige depuis le retrait de l'Arménie de cette région.

Ottawa avait suspendu il y a un an ses exportations vers la Turquie, essentiellement de matériel militaire, après une incursion militaire d'Ankara dans le nord de la Syrie pour combattre les rebelles kurdes.

Le Canada avait cependant repris ses exportations en mai.

"Nous demandons que des mesures soient prises immédiatement pour stabiliser la situation sur le terrain, et nous réitérons que rien ne peut remplacer une solution pacifique et négociée à ce conflit", affirme M. Champagne.
(AFP, 5 octobre 2020)

L'Otan appelle la Turquie à "user de son influence" pour calmer les tensions

Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a exhorté lundi la Turquie, principale alliée de l'Azerbaïdjan, à "user de son influence pour calmer les tensions" au Nagorny Karabakh, où des combats font rage entre l'armée de Bakou et les séparatistes arméniens.

"Je m'attends à ce que la Turquie use de son influence pour calmer les tensions", a déclaré M. Stoltenberg lors d'une conférence de presse à Ankara avec le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu.

"Toutes les parties doivent immédiatement cesser les combats et avancer vers une solution pacifique", a-t-il ajouté.

M. Cavusoglu, dont le pays prône la fin de "l'occupation" du Nagorny Karabakh par les séparatistes appuyés par l'Arménie, a pour sa part estimé que l'Otan devrait elle aussi "appeler l'Arménie à se retirer" de l'enclave et au respect de "l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan".

Il a aussi accusé l'Arménie de "commettre des crimes de guerre" en attaquant des zones peuplées de civils.

Lors de leur entretien, MM Stoltenberg et Cavusoglu ont également évoqué les tensions autour de l'exploration d'hydrocarbures en Méditerannée orientale entre la Turquie d'un côté, la Grèce et Chypre de l'autre.

Après des démonstrations de force et des déclarations martiales en août, Ankara et Athènes s'étaient mis d'accord en septembre pour reprendre des "pourparlers exploratoires".

Signe d'une volonté d'apaisement, un accord a été trouvé jeudi à l'Otan entre la Grèce et la Turquie sur un mécanisme pour éviter les conflits.

"Nous ne voulons pas d'incidents entre alliés (au sein de l'Otan)", a affirmé M. Cavusoglu en commentant cet accord.

"J'ai bon espoir que les disputes (entre la Turquie et la Grèce) peuvent désormais être réglées à travers les négociations, dans l'esprit de solidarité entre membres de l'Alliance", a dit pour sa part M. Stoltenberg, qui doit petre reçu dans la soirée par le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Dans ce qui semble être un nouveau geste d'apaisement d'Ankara, le navire turc de prospection d'hydrocarbures Yavuz a quitté lundi la zone maritime de Chypre pour regagner la côte turque.

"Le départ du navire Yavuz est un nouveau pas bienvenu dans le sens de la désescalade en Méditerranée orientale et nous espérons en voir d'autre dans cette direction", a réagi un porte-parole de la Commission européenne, Peter Stano.

Les dirigeants de l'Union européenne, réunis vendredi en sommet à Bruxelles, ont adressé à la Turquie un message de fermeté assorti d'une menace de sanctions si elle ne cesse pas ses forages, considérés comme illégaux, dans les eaux territoriales de Chypre.
(AFP, 5 octobre 2020)

Accord à l'Otan entre Grèce et Turquie sur un mécanisme pour éviter les conflits

La Grèce et la Turquie, membres de l'Otan, se sont entendues pour établir une ligne directe afin d'éviter les risques d'accidents et d'incidents en mer et dans les airs et contribuer au règlement des différends entre les deux pays, a annoncé jeudi l'Alliance.

L'accord, trouvé au niveau des responsables militaires, est "conçu pour réduire le risque d'incidents et d'accidents en Méditerranée orientale" et "ce mécanisme de sécurité peut contribuer à créer l'espace nécessaire aux efforts diplomatiques pour traiter le différend entre les deux pays", a déclaré le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg.

"Je me félicite de la mise en place d'un mécanisme de +déconfliction+ militaire, réalisé grâce à l'engagement constructif de la Grèce et de la Turquie, deux alliés précieux de l'Otan", a-t-il ajouté dans un communiqué.

Les tensions entre la Grèce et la Turquie ont culminé durant l'été avec le déploiement des marines des deux pays dans une zone maritime disputée riche en hydrocarbures et un affrontement armé aurait pu être provoqué par un incident naval.

La crainte d'un conflit armé entre deux membres de l'Otan a poussé l'Alliance à chercher un accord sur un mécanisme pour prévenir les risques de conflit. Les pourparlers militaires ont commencé en septembre en complément des efforts diplomatiques menés par l'Allemagne pour résoudre ce conflit.

Cet accord a été annoncé à l'ouverture d'un sommet européen extraordinaire à Bruxelles consacré aux relations internationales et dominé par les désaccords au sein de l'UE sur les actions à mener pour faire cesser les forages illicites menés par Ankara dans les eaux de Chypre, qui n'est pas membre de l'Alliance.

Nicosie demande à l'UE d'accepter d'élargir la liste des personnes et des entités turques déjà sanctionnées et bloque l'adoption de sanctions contre le régime du président du Bélarus Alexandre Loukachenko pour obtenir satisfaction. Mais l'Allemagne refuse, par crainte de ruiner sa médiation avec Ankara, a-t-on expliqué de sources diplomatiques.
(AFP, 1 octobre 2020)

Relations régionales / Regional Relations

Frappes en Syrie: Erdogan affirme que Moscou ne veut pas d'une "paix durable"

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a condamné mercredi les frappes russes en Syrie qui ont fait des dizaines de morts parmi les rebelles pro-Ankara, accusant Moscou de ne pas vouloir d'une "paix durable" dans le pays ravagé par le conflit.

"Le fait que la Russie a attaqué un centre d'entraînement de l'Armée Nationale Syrienne dans la région d'Idleb est le signe qu'une paix et une stabilité durables ne sont pas désirées", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours à Ankara.

Il s'agit de la première réaction de la Turquie aux frappes russes, qui ont visé lundi un camp d'entraînement de "Faylaq al-Cham", un groupe allié d'Ankara, dans le nord-ouest d'Idleb, tuant 78 de ses combattants et blessant plus de 90 autres tout près de la frontière turque.

Cette escalade est la plus meurtrière depuis huit mois dans la région d'Idleb, ultime grand bastion jihadiste et rebelle de la Syrie dont une partie échappe encore au contrôle de Damas, dont Moscou est un allié clef.

Des groupes rebelles pro-Ankara ont pilonné des positions du régime de Damas dans la province, tuant 15 combattants loyalistes, en représailles aux raids russes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

La province d'Idleb (nord-ouest) qui abrite trois millions d'habitants, est dominée par le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham, mais d'autres groupes rebelles moins influents y sont aussi actifs.

Une trêve décrétée en mars à la suite d'un accord russo-turc avait stoppé une énième offensive du régime Assad, qui avait réussi en quelques mois à grignoter un peu plus de territoires échappant à son contrôle.
(AFP, 28 octobre 2020)

L’Arabie Saoudite punit la Turquie en boycottant ses produits

La Turquie de Recep Tayyip Erdogan de plus en plus présente sur tous les fronts extérieurs, en Libye, en Syrie ou dans le Caucase, doit faire face chez elle à une nouvelle guerre… commerciale : l’Arabie saoudite boycotte dorénavant les produits turcs.

Les Saoudiens ont lancé une offensive silencieuse. Des consignes discrètes ont été données aux entreprises. Et il y a une dizaine de jours un appel au boycott des importations, des entreprises et des investissements turcs a été proclamé sur Twitter non pas par le gouvernement mais par le président de l’Association des chambres de commerce saoudienne, un organisme en apparence indépendant du pouvoir politique. Riyad riposte avec cette arme économique aux agressions diplomatiques de la Turquie. Ankara avec son activisme politique et militaire dans les pays arabes s’oppose de fait au modèle et à la ligne promus par l’Arabie saoudite. Ces représailles commerciales commencent à se faire sentir durement en Turquie : ce week-end les milieux d’affaires ont tiré la sonnette d’alarme et appellent à un règlement à l’amiable pour y mettre un terme.

Quels sont les effets de ces sanctions qui ne disent pas leur nom ?

Les conséquences les plus lourdes touchent l'industrie textile, car la Turquie est l'un des ateliers de la mode planétaire. Elle exporte des vêtements en Arabie saoudite, vendus par des marques européennes ou américaines dans leurs boutiques saoudiennes. Et ces donneurs d’ordre prennent au sérieux le boycott saoudien. L’Espagnol Mango a prévenu ses fournisseurs turcs qu’il cherchait une alternative à cause du ralentissement douanier enduré par le made in Turkey à l’entrée du marché saoudien. Les exportateurs de produits agricoles frais souffrent également, leurs cargaisons périssent, bloquées à la frontière saoudienne. La Turquie exporte aussi des tapis, des produits chimiques, de l’acier. Autant de produits qui peuvent subir le zèle des douaniers saoudiens. C’est un coup dur pour toutes les entreprises concernées, au moment où leur activité est déjà pénalisée par la pandémie, mais ce n’est pas de nature à mettre l’économie turque à terre.

Car l’Arabie saoudite est un débouché mineur pour la Turquie

L’an dernier, la Turquie a exporté 3,2 milliards de dollars de marchandises vers ce pays. Sur un montant total d'exportations de 170 milliards de dollars. Soit environ 2%. Ses importations de 1,9 milliards de dollars portent surtout les produits pétroliers, qu'elle peut trouver ailleurs. Si on compare l'Arabie avec d’autres pays arabes, elle reste un partenaire commercial secondaire de la Turquie, son voisin irakien est son premier débouché de la région, suivi des Émirats arabes unis et de l’Égypte. L’Arabie n’est pas non plus un investisseur arabe de premier plan en Turquie, c’est le Qatar qui est le plus important ; le Qatar qui dispose d’un soutien économique turc renforcé depuis qu’il a été ostracisé par les autres pays du Golfe.

Ce rapprochement fait d’ailleurs partie des griefs saoudiens. En fait, cela fait maintenant trois ans que les relations commerciales se détériorent entre les deux pays, les importations saoudiennes sont en chute constante depuis 2015 selon les statistiques fournies par le royaume. Un échec pour le président Erdogan qui voulait réorienter les échanges vers l’est. Avec les pays arabes c'est encore un vœu pieu ; l'économie turque est plus que jamais arrimée à celle de l'Europe, de loin son premier partenaire commercial. Celui qui absorbe près de la moitié de ses exportations et qui lui fournit près du tiers de ses importations.

Le moratoire sur la dette accordé aux pays pauvres pour une année sera prolongé de six mois seulement

D'après le président de la Banque mondiale David Malpass, plusieurs pays s'opposent à une reconduction pour une année pleine. La question sera examinée demain en marge des assemblées du FMI et de la Banque mondiale. David Malpass a par ailleurs souligné que la Chine ne participait toujours pas à ce moratoire.

Un nouveau record pour le commerce extérieur chinois

Les exportations comme les importations ont bondi le mois dernier. « 10% » pour les ventes libellées en dollar « 13% » pour les achats par rapport à septembre 2019. Et l'excédent commercial avec les États-Unis continue d'augmenter. (Reuters, 13 octobre 2020)


La Turquie va renvoyer le navire controversé en Méditerranée orientale

Le navire d'exploration turc Oruc Reis sera en Méditerranée orientale "du 12 au 20 octobre" dans la zone où il se trouvait en août et septembre, a annoncé dimanche la marine turque, ce qui pourrait générer de nouveau des tensions avec la Grèce.

L'Oruc Reis opérera des activités dans la région, y compris au sud de l'île grecque de Kastellorizo, selon le message envoyé par le système maritime d'alerte NAVTEX.

Athènes et Ankara ont connu un mois de forte tension après le déploiement par la Turquie, du 10 août à la mi-septembre, de ce bateau sismique, escorté de navires de guerre, pour procéder à des explorations au large de cette île grecque, à 2 km des côtes turques, une zone potentiellement riche en gaz naturel.

La Grèce revendique son pouvoir sur les eaux entourant Kastellorizo, mais la Turquie rejette sa domination, insistant sur le fait qu'elle a des droits plus étendus en Méditerranée orientale en raison de son littoral plus long.

Ankara a commencé par déployer l'Oruc Reis et des navires militaires dans ces eaux disputées le 10 août et a allongé leur mission, ignorant les appels répétés de l'Union européenne et d'Athènes visant à la faire cesser.

Le navire sera rejoint lors de la prochaine mission de "sondage sismique" par deux autres navires dénommés Ataman et Cengiz Han, selon NAVTEX.

L'Oruc Reis avait regagné les côtes turques le mois dernier, alors qu'il se trouvait dans des eaux revendiquées par la Grèce, dans ce que beaucoup espéraient être un signe de désescalade pour résoudre cette crise.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait alors déclaré que ce retrait visait à laisser une chance à la diplomatie.

Mais les dirigeants turcs ont aussi expliqué que le navire allait simplement effectuer une maintenance prévue, et qu'il retournerait en Méditerranée orientale pour poursuivre son travail.

- Menaces de sanctions européennes -

L'espoir était toutefois réapparu lorsqu'Ankara et Athènes s'étaient mis d'accord pour mener des négociations le mois dernier, notamment à la suite d'efforts diplomatiques menés par l'Allemagne pour désamorcer cette crise.

Les discussions avaient été retardées depuis 2016 et étaient censées reprendre à Istanbul mais aucune date n'avait jamais été donnée.

Les échanges du plus haut niveau depuis le début des tensions ont eu lieu la semaine dernière lorsque les ministres des Affaires étrangères turc et grec se sont rencontrés en marge d'un forum sur la sécurité à Bratislava, en Slovaquie.

Lors d'un sommet plus tôt dans le mois, l'UE a menacé Ankara de sanctions si la Turquie ne réussissait pas à mettre un terme aux activités d'explorations énergétiques dans des eaux revendiquées par Chypre et la Grèce.

La Turquie avait décrit la menace comme "non-constructive", mais sa dernière décision rajoutera de la tension aux relations entre Ankara et Bruxelles.

Le ministre des Affaires étrangères allemand, Heiko Maas, doit se rendre à Ankara mercredi, selon le média d'Etat turc TRT, pour une rencontre au cours de laquelle la question de la Méditerranée orientale occupera une place centrale.
(AFP, 12 octobre 2020)

La Turquie déterminée à aider l'Azerbaïdjan à recouvrer "ses terres occupées"

La Turquie s'est dite mardi déterminée à aider l'Azerbaïdjan à "recouvrer ses terres occupées" dans le Nagorny Karabakh, théâtre de violents combats entre Bakou et des séparatistes soutenus par l'Arménie.

"La Turquie sera pleinement engagée à aider l'Azerbaïdjan à recouvrer ses terres occupées et à défendre ses droits et intérêts selon le droit international", a déclaré le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun.

Affirmant que l'Azerbaïdjan "cherche simplement à assurer la sécurité des populations civiles près de la ligne de front et à libérer ses terres occupées", il a estimé que "le monde ne peut pas se permettre de placer sur un même pied d'égalité l'agresseur et la partie lésée au nom d'un soi-disant principe de neutralité".

La Turquie considère que l'Arménie occupe le Nagorny Karabakh par les biais des séparatistes hostiles à Bakou qui y ont autoproclamé une république en 1991 à la chute de l'Union soviétique.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a ainsi appelé à la fin de "l'occupation" arménienne du Nagorny Karabakh pour faire cesser les combats meurtriers qui y opposent séparatistes soutenus par l'Arménie et forces azerbaïdjanaises.

Les déclarations de la présidence turque interviennent peu après que le Kremlin a appelé Ankara à s'abstenir à "mettre de l'huile sur le feu" et oeuvrer pour la paix au Nagorny Karabakh, où les combats ont fait près de 100 morts depuis dimanche.

L'Union européenne a jugé lundi la situation au Karabakh "très préoccupante" et toute ingérence dans cette région "inacceptable".
(AFP, 29 septembre 2020)

La Russie appelle la Turquie à oeuvrer pour la paix au Karabakh

Le Kremlin a appelé mardi la Turquie à s'abstenir à "mettre de l'huile sur le feu" et oeuvrer pour la paix au Nagorny Karabakh, où des combats entre séparatistes arméniens et l'Azerbaïdjan ont fait près de 100 morts depuis dimanche.

"Nous appelons tous les pays, surtout nos pays partenaires comme la Turquie, à faire tout leur possible pour (parvenir à) un cessez-le-feu et un règlement pacifique de ce conflit", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Dès le début des affrontements dimanche, dans cette enclave séparatiste peuplée majoritairement d'Arméniens, la Turquie, alliée de Bakou, a affiché son soutien à l'Azerbaïdjan, qui cherche à reprendre le contrôle du Nagorny Karabakh.

Lundi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé l'Arménie, qui soutient l'enclave politiquement, économiquement et militairement, à mettre fin à "l'occupation du Nagorny Karabakh" et a promis qu'Ankara resterait "aux côtés" de Bakou "par tous les moyens".

"Toutes sortes de déclarations sur un soutien ou une activité militaire quelconques ne font sans doute que mettre de l'huile sur le feu", a estimé M. Peskov.

La Russie est "catégoriquement contre cela", a-t-il souligné, en réitérant un appel de Moscou à "mettre fin aux combats le plus vite possible".
(AFP, 29 septembre 2020)

Erdogan appelle à la fin de "l'occupation" arménienne du Karabakh

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé lundi à la fin de "l'occupation" arménienne du Nagorny Karabakh pour faire cesser les combats meurtriers qui y opposent séparatistes soutenus par l'Arménie et forces azerbaïdjanaises.

"Le temps est venu pour que cette crise qui a commencé avec l'occupation du Nagorny Karabakh prenne fin. Aussitôt que l'Arménie aura quitté le territoire qu'elle occupe, la région retrouvera la paix et l'harmonie", a déclaré dans un discours M. Erdogan, dont le pays est le principal soutien de l'Azerbaïdjan dans ce conflit.

"Toute autre demande ou proposition non seulement serait injuste et illégale, mais reviendrait à continuer à gâter l'Arménie", a-t-il ajouté.

La Turquie considère que l'Arménie "occupe" le Nagorny Karabakh par les biais des séparatistes hostiles à Bakou qui y ont autoproclamé une république en 1991 à la chute de l'Union soviétique.

"La Turquie continuera à se tenir aux côtés du pays frère et ami qu'est l'Azerbaïdjan de tout notre coeur et par tous les moyens", a poursuivi le président turc, réitérant le soutien ferme apporté par son pays à Bakou dès le début de cette crise.

Des dizaines de personnes sont mortes en 24 heures dans les combats opposant séparatistes du Nagorny Karabakh, soutenus par l'Arménie, à l'Azerbaïdjan, selon des bilans annoncés lundi, des affrontements faisant redouter une guerre ouverte entre ces deux pays.

Cette région séparatiste azerbaïdjanaise, peuplée majoritairement d'Arméniens, échappe au contrôle de Bakou depuis une guerre au début des années 1990 qui avait fait 30.000 morts.

Une guerre ouverte entre les deux pays fait craindre une déstabilisation grave de la région, en particulier si la Turquie et la Russie, qui ont des intérêts divergents dans le Caucase du Sud, interviennent dans le conflit.

L'Union européenne a jugé lundi la situation au Karabakh "très préoccupante" et toute ingérence dans cette région "inacceptable".
(AFP, 28 septembre 2020)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Moscou en faveur de l'application "des conventions internationales"

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a estimé lundi à Athènes que le différend gréco-turc sur la délimitation des eaux territoriales en Méditerranée orientale, devait être réglé sur "la base du droit international".

Les différends "doivent être résolus sur la base du droit international, de la convention internationale sur le droit de la mer (...) c'est ça la clé de la normalisation des relations", a dit le chef de la diplomatie russe à l'issue d'un entretien avec son homologue grec Nikos Dendias, selon la traduction officielle en grec de ses propos.

Signée en 1982, cette convention est souvent utilisée par Athènes en tant que levier de pression sur sa voisine la Turquie. Mais Ankara n'est pas signataire de cette convention.

Sergueï Lavrov a rappelé dans un entretien diffusé lundi par l'agence de presse grecque, l'Ana, que Moscou avait signé cette convention et que "l'article 3 prévoit le droit d'un État à élargir ses eaux nationales à 12 milles marins".

Toutefois pour Ankara l'application de cet article est considérée comme un "casus belli" (cas de guerre ndrl). La Turquie soutient que si la Grèce prolonge ses eaux territoriales à douze miles marins, les bateaux turcs ne pourront pas naviguer dans certaines zones en Méditerranée orientale car des îles grecques sont tout près des côtes turques (à moins de 12 milles marins ndrl).

Athènes a multiplié ces derniers jours les protestations contre le renvoi d'un navire turc d'exploration gazière, l'Oruç Reis, dans une zone maritime revendiquée par la Grèce et plus particulièrement au large de l'île grecque de Kastellorizo.

Depuis août, lorsque l'Oruç Reis s'était pour la première fois rendu dans cette zone pour presque un mois avant de se retirer début septembre, les tensions entre les deux pays, qui se disputent des zones maritimes considérées riches en hydrocarbures, ne cessent de monter.

"La Turquie investit dans l'escalade de la tension", a déclaré lundi Nikos Dendias soulignant qu'Athènes "était prête à soutenir ses droits souverains".

Il a répété que le dialogue entre les deux voisins "ne pourrait pas se faire sous pression" faisant allusion à celle exercée par Ankara.

Le ministre grec a dénoncé la "vision neo-ottomane" et le "rôle déstabilisateur" d'Ankara dans la région.

Par ailleurs, MM. Lavrov et Dendias ont signé un "memorandum commun" de coopération culturelle.

Sergueï Lavrov doit s'entretenir lundi après-midi avec le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis.
(AFP, 26 octobre 2020)

Le nouveau dirigeant chypriote-turc appelle à une solution à deux Etats

Le nouveau dirigeant chypriote-turc Ersin Tatar, un nationaliste soutenu par Ankara qui a créé la surprise en remportant l'élection "présidentielle" dans le nord de l'île divisée, a prôné une solution à deux Etats lors de son investiture vendredi.

"L'égalité souveraine de deux peuples sur l'île et leur coopération sur la base de deux Etats est pour nous nécessaire", a-t-il affirmé lors d'une cérémonie dans la partie nord de Nicosie, dernière capitale divisée au monde, en présence du vice-président turc Fuat Oktay.

"Premier ministre" sortant de l'autoproclamée République turque de Chypre-Nord (RTCN), M. Tatar a emporté la victoire dimanche dernier sur le dirigeant sortant, Mustafa Akinci, en froid avec le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Contrairement à son prédécesseur, M. Tatar est partisan d'une solution à deux Etats plutôt que d'une réunification de Chypre, divisée depuis 1974, date de l'invasion du tiers nord par l'armée turque en réponse à un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce.

"Le peuple chypriote-turc a toujours été pour la réconciliation et un accord (...) mais la partie chypriote-grecque a toujours été celle qui les a refusés", a affirmé M. Tatar.

Un plan de réunification avait été approuvé par les Chypriotes turcs et rejeté par les Chypriotes grecs lors d'un référendum en 2004.

Les derniers pourparlers avaient aussi échoué en 2017.

Le nouveau dirigeant chypriote-turc a en outre estimé que "la plus grande force des Chypriotes-turcs" était "leur Etat et leur patrie mère, la République de Turquie".

Promettant d'agir "en harmonie" avec Ankara, M. Tatar a aussi affirmé que mettre fin à "l'isolement" de la RTCN serait l'un de ses principaux objectifs.

Il a en outre appelé le président chypriote Nicos Anastasiades à considérer sa proposition de créer un comité conjoint sur le partage des ressources d'hydrocarbures en Méditerranée orientale.

La République de Chypre, seule reconnue internationalement et membre de l'UE depuis 2004, exerce son autorité sur la partie de l'île située au sud d'une zone tampon surveillée par l'ONU.

Les Nations unies devraient organiser prochainement une rencontre entre les deux parties, la Turquie, la Grèce et la Grande-Bretagne, dans un contexte de vives tensions en Méditerranée orientale sur la question des hydrocarbures.

Ces tensions se sont accrues cette année après des opérations d'exploration et de forage turques dans les eaux revendiquées par la Grèce et Chypre.

MM. Anastasiades et Tatar ont d'ores et déjà prévu de se rencontrer prochainement dans la zone tampon pour établir un premier contact.
(AFP, 23 octobre 2020)

Athènes dénonce le maintien du navire turc d'exploration en Méditerranée orientale

Athènes a envoyé un message sur le système maritime d'alerte NAVTEX dénonçant "l'activité illégale" d'un navire turc d'exploration gazière dans une zone en Méditerranée orientale disputée par les deux pays voisins, a-t-on appris jeudi auprès du ministère de la Défense.

Ce message émis par le service hydrographique de la marine grecque à Hérakleion sur l'île grecque de Crète est une riposte à la notice d'information maritime (NAVTEX) émise par la Turquie mercredi, qui maintient le navire Oruç Reis dans une zone entre les îles grecques de Rhodes et de Kastellorizo, selon la même source.

Selon Athènes, "l'activité de ce navire est illégale et non autorisée et recouvre le plateau continental grec".

Athènes a multiplié ces derniers jours ses protestations contre le renvoi de l'Oruç Reis depuis le 12 octobre dans cette région, le considérant comme une "menace directe à la paix et à la sécurité dans la région".

La marine turque avait initialement annoncé que le navire controversé serait en Méditerranée orientale "du 12 au 20 octobre" mais elle avait renouvelé mercredi sa NAVTEX en la prolongeant jusqu'au 29 octobre dans cette zone.

Depuis août, lorsque l'Oruç Reis s'était pour la première fois rendu dans cette zone pour presque un mois avant se retirer début septembre, les tensions entre les deux pays, qui se disputent des zones maritimes considérées riches en hydrocarbures, ne cessent de monter.

Mardi, Athènes a demandé à l'Union européenne d'examiner une possible suspension de l'union douanière avec la Turquie. Le chef de la diplomatie grecque Nikos Dendias a également adressé trois lettres à ses homologues allemand Heiko Maas, espagnole Arancha Gonzalez-Laya, et italien Luigi Di Maio, soulignant les "actions provocatrices récentes de la Turquie" et leur demandant de procéder à "un embargo" sur la vente d'armes à la Turquie.

A l'issue d'un sommet européen la semaine dernière à Bruxelles, le président du Conseil européen Charles Michel a critiqué la reprise de l'exploration gazière turque en Méditerranée orientale et rappelé que l'Union européenne avait prévu d'évaluer la situation en décembre en vue d'éventuelles sanctions.
(AFP, 22 octobre 2020)

L'élection du protégé d'Erdogan, un bouleversement pour l'île divisée?

Le nationaliste Ersin Tatar, protégé d'Ankara, a créé la surprise en remportant dimanche l'élection "présidentielle" en République turque de Chypre-Nord (RTCN), reconnue uniquement par la Turquie.

Pourquoi ce résultat? Quel impact sur les efforts de réunification de Chypre, membre de l'Union européenne, et les rapports de force en Méditerranée orientale, où les ambitions turques suscitent des tensions?

- Un résultat prévisible?

M. Tatar était arrivé en tête du premier tour le 11 octobre avec 32%, devant le "président" sortant Mustafa Akinci (30%), en froid avec le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Le soutien du troisième homme, l'autre social-démocrate Tufan Erhurman (22%), n'a pas suffi à M. Akinci.

Pour Mete Hatay, politologue au centre de recherches bicommunautaire PRIO, le vote des colons et immigrants turcs disposant de la citoyenneté en RTCN --environ 30% de l'électorat-- a fait pencher la balance.

La participation importante malgré la pandémie de Covid-19 --plus de 67% contre 58% au premier tour-- a aussi joué en faveur de M. Tatar, qui a bénéficié du soutien actif de la Turquie durant la campagne.

A quelques jours du premier tour, M. Tatar avait annoncé depuis Ankara, en compagnie de M. Erdogan, la réouverture partielle de Varosha, station balnéaire abandonnée et bouclée par l'armée turque après la partition de l'île. Parallèlement, un aqueduc sous-marin entre Chypre-Nord et la Turquie ainsi qu'un hôpital de 100 lits financés par Ankara pour lutter contre le Covid-19 étaient inaugurés.

M. Akinci a déploré les interventions turques dans l'élection. La semaine dernière, notamment, il avait affirmé que des médias pro-turcs menaient une "campagne de désinformation", ajoutant avoir reçu des menaces.

Lundi, la présidence turque a nié toute interférence dans l'élection, appelant à respecter "la volonté" des Chypriotes-turcs, "trahis" par l'UE malgré leurs efforts pour résoudre la question chypriote.

- Quel impact sur les négociations avec le Sud?

En 1974, l'armée turque a envahi le tiers nord en réponse à un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce. La République de Chypre, seule reconnue internationalement et membre de l'UE depuis 2004, exerce son autorité au sud d'une zone tampon surveillée par l'ONU. Les dernières négociations officielles ont échoué en 2017.

Si M. Akinci avait ravivé les espoirs d'une réunification en prônant la création d'un Etat fédéral, M. Tatar défend une solution à deux Etats.

Dans son discours de victoire, il a déclaré qu'il reviendrait "quand cela serait nécessaire" à la table des négociations, réaffirmant toutefois que les Chypriotes-turcs ne feraient "pas de compromis" sur certains points de "souveraineté".

L'ONU devrait convoquer sous peu une rencontre entre les deux parties, la Turquie, la Grèce et la Grande-Bretagne, l'ancienne puissance coloniale.

Lundi, le président chypriote Nicos Anastasiades a appelé prudemment M. Tatar à répondre favorablement à l'initiative onusienne. Puis le gouvernement chypriote a fait savoir que M. Tatar avait accepté, lors d'un échange téléphonique, de rencontrer M. Anastasiades "dès que possible" au sein des locaux de l'ONU dans la zone tampon.

La Grèce a aussi appelé à "aller de l'avant", exhortant M. Tatar à "contribuer à la réunification de l'île".

Dès dimanche soir, M. Erdogan s'est lui engagé à travailler avec M. Tatar "pour résoudre la question chypriote".

Alors que M. Akinci entendait desserrer les liens avec Ankara --dont Chypre-Nord dépend économiquement--, des observateurs prédisent une dépendance croissante, voire carrément une annexion de la RTCN, où stationnent déjà quelque 30.000 soldats turcs.

"Tout est possible", affirme M. Hatay, mais "il faudra récolter le soutien des Chypriotes-turcs et même les supporters de M. Tatar ne sont pas prêts (à soutenir une annexion) à ce stade".

- Quelles conséquences en Méditerranée orientale?

Chypre-Nord est une pièce maîtresse dans la stratégie turque en Méditerranée orientale, où elle s'oppose principalement à la Grèce et aux Chypriotes-grecs.

Après des forages réalisés au large de Chypre-Nord, le renvoi la semaine dernière d'un navire turc d'exploration dans des eaux revendiquées par Athènes a ravivé la discorde et entraîné une condamnation par les dirigeants de l'UE, avec des menaces de sanctions.

Lors d'un appel avec M. Tatar après sa victoire, M. Erdogan a prédit la poursuite de leur coopération "à commencer par les activités liées aux hydrocarbures".

Dans ce contexte, les discussions sur la question chypriote avec la Grèce et la Turquie sous l'égide de l'ONU pourraient, selon M. Hatay, être un "bon moyen pour réunir tout le monde autour de la table afin d'aborder les tensions" régionales.
(AFP, 19 octobre 2020)

Athènes accuse Ankara de "fantasmes impérialistes"

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a accusé mercredi la Turquie d'entretenir des "fantasmes impérialistes" en Méditerranée orientale lors d'une rencontre à Nicosie avec les présidents chypriote et égyptien.

M. Mitsotakis a encore reproché à la Turquie d'avoir recours à une "rhétorique extrême" et d'agir de façon unilatérale, tout en ignorant les appels au dialogue lancés par l'Union européenne, la Russie et les Etats-Unis.

La Turquie entretient des "fantasmes impérialistes assortis d'actions agressives depuis la Syrie jusqu'en Libye, en passant par la Somalie et Chypre ou encore la mer Egée et le Caucase", a dit le Premier ministre grec.

M. Mitsotakis a tenu ces propos lors d'une rencontre trilatérale à Chypre avec les présidents chypriote Nicos Anastasiades et égyptien Abdel Fattah al-Sissi, dont les pays ont aussi des relations tendues avec la Turquie.

Dans un communiqué commun, Chypre, l'Egypte et la Grèce ont dénoncé les "provocations" de la Turquie concernant l'exploration énergétique dans les eaux disputées de la Méditerranée orientale, ainsi qu'en Libye et en Syrie, pays meurtris par des conflits.

Et M. Mitsotakis de citer par exemple "la signature d'un accord invalide" entre Ankara et Tripoli.

Fin 2019, la Turquie et la Libye ont conclu un accord de délimitation de leurs espaces maritimes, permettant à Ankara de faire valoir des droits sur de grandes zones en Méditerranée orientale.

Chypre, l'Egypte et la Grèce avaient alors dénoncé un accord "illégal" violant leurs droits économiques dans ce secteur où la découverte ces dernières années de vastes gisements gaziers a aiguisé l'appétit des pays riverains.

L'Egypte et la Grèce avaient à leur tour signé un accord de démarcation de leurs frontières maritimes en août dernier.

Athènes, Le Caire et Nicosie avaient déjà condamné des forages réalisés par Ankara au large de Chypre, île dont le tiers nord a été envahi en 1974 par l'armée turque en réponse à un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce. Le nord de l'île est administré par l'autoproclamée République turque de Chypre-Nord (RTCN), reconnue uniquement par Ankara.

Chypre, la Grèce et l'Egypte tiennent régulièrement des sommets pour renforcer leur coopération énergétique dans la région, et en faire un hub énergétique pour fournir du gaz à l'Europe.

- "Atteinte à la sécurité régionale" -

"La Turquie fait constamment augmenter les tensions et porte atteinte à la sécurité régionale", a dit mercredi le président chypriote.

M. Sissi a salué l'accord gréco-égyptien comme un exemple de ce qui pouvait être réalisé lorsque "le droit international et les institutions sont respectés".

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a jugé sans valeur cet accord, promettant de maintenir son pacte avec Tripoli. Il s'est aussi dit déterminé à continuer la recherche de gaz et pétrole en Méditerranée.

A l'issue d'un sommet européen le 16 octobre, le président du Conseil européen Charles Michel a menacé la Turquie de sanctions européennes si Ankara poursuivait ses projets dans ce sens.

Lors des discussions de mercredi à Nicosie, les trois dirigeants ont par ailleurs "condamné les actes turcs à Varosha", en référence à la réouverture controversée d'une ancienne station balnéaire bouclée par l'armée turque depuis 1974.

Début octobre, M. Erdogan, en compagnie du "Premier ministre" de la RTCN Ersin Tatar --devenu entretemps "président"--, avait annoncé la réouverture partielle de Varosha, abandonnée par ses habitants chypriotes-grecs après l'invasion turque.

Nicosie avait dénoncé cette décision et l'UE avait estimé qu'elle risquait de compliquer les efforts en vue de la reprise des pourparlers sur la réunification de l'île.
(AFP, 21 octobre 2020)

La Turquie fait main basse sur la présidentielle à Chypre-Nord

Angélique Kourounis: La Libre Belgique, 19 octobre 2020

"On a perdu. C’était couru d’avance."

Jusqu’au dernier moment, Engin, comme tous les partisans de Mustapha Akinci, grand perdant de ces présidentielles de la "République turque de Chypre Nord", uniquement reconnue par Ankara, a cru à une victoire du Président sortant. Les sondages le donnaient favori à cause d’un report des voix, qui finalement ne s’est pas fait. Ersin Tatar récolte 51,74 % des voix et Mustapha Akinci, 48,26.

Ce soir, en colère et la tête basse, Engin quitte la place centrale de Nicosie Nord où il comptait siroter son raki de la victoire. Depuis quelques minutes, les partisans du gagnant, l’ex-Premier ministre Ersin Tatar, commencent à arriver à grand renfort de musique et de drapeaux turcs. Comme beaucoup, Engin refuse de reconnaître cette victoire comme "honnête". À voix basse et en faisant bien attention à qui pourrait écouter, il nous prend à témoin. "C’est logique. Depuis deux semaines des agents venus de Turquie allaient dans tous les villages demander aux mairies et associations ce dont ils avaient besoin et ils l’obtenaient avec pour consigne de ne pas voter pour Mustapha Ekinci."

Menaces et corruption

Une accusation qu’Haroun Nenizen, journaliste chypriote turc, a chiffrée. "Vendredi, l’avant-veille du second tour, 2 000 livres turques (230 euros) ont été déposées sur le compte d’environ 10 000 personnes, essentiellement des fonctionnaires et des agriculteurs sous prétexte d’allocation Covid."

Mustapha Akinci avait non seulement confirmé ces rumeurs, mais il avait fait état de menaces qu’il avait reçues par téléphone durant la campagne afin qu’il ne se présente pas aux élections "pour le bien" de sa famille. Senet Levent, 72 ans, éditeur du quotidien Evropa, violemment opposé au président turc, Recep Tayip Erdogan, a fait campagne pour Mustapha Akinci. Plus que déçu du résultat du scrutin, il est inquiet pour l’avenir. "On revient aux années les plus sombres de l’époque Denktash. Ici, nous sommes plus libres qu’en Turquie, mais maintenant on va devenir une province turque."

Pour Haroun Nenizen, le vrai problème est que les Chypriotes turcs sont devenus une minorité chez eux et que cela s’est exprimé dans les urnes. "Ils sont plus nombreux que nous", explique-t-il. "Ils n’ont aucun intérêt à la réunification de l’île car beaucoup devront partir. Ils votent donc pour le candidat d’Ankara, Ersin Tatar, qui ne veut pas non plus une réunification. Nous, les Chypriotes turcs, on est piégés."

Les colons faiseurs de rois

La question des colons a toujours empoisonné la vie politique chypriote tant grecque que turque et constitue un gros problème dans les négociations intercommunautaires en vue de la réunification de l’île.

Fondateur de la RTCN en 1984, dix ans après l’invasion du nord de l’île par l’armée turque en réponse à une tentative de coup d’État des Colonels grecs qui voulaient rattacher Chypre à la Grèce, Rauf Denktash a dirigé d’une main de fer durant plusieurs décennies son bout de pays ignoré par la communauté internationale.

Il a fait venir à tour de bras des colons d’Anatolie pour inverser le rapport démographique avec les Chypriotes grecs (82 % de la population).

Devenus un véritable vivier électoral pour le parti défendant la ligne dure face aux Chypriotes grecs, ces colons ont finalement inversé le courant démographique au sein même de "Chypre Nord". Ils constituent le gros des troupes des opposants aux négociations intercommunautaires. D’où leur soutien sans faille durant des années à Rauf Denktash et ce qui explique ce dimanche leur soutien massif à Ersin Tatar, qui a déclaré peu après sa victoire : "Les négociations ne peuvent reprendre là où elles s’étaient arrêtées."

Dans un même temps, le gouvernement turc se félicitait des résultats et assurait qu’il allait "continuer à défendre les droits des Chypriotes turcs en Méditerranée orientale".

Si la Turquie s’est toujours mêlée de très près à la vie politique chypriote turque, c’est la première fois qu’elle le fait aussi ouvertement et elle n’a pas lésiné sur les moyens. Alors que Mustapha Akinci dénonçait comme "une honte" l’ouverture de la ville morte de Varosha, Ersin Tatar annonçait d’Ankara aux côtés d’Erdogan que "Varosha était chypriote turque et qu’elle va devenir une station balnéaire des plus chics". Peu après, les deux hommes inauguraient un aqueduc qui allait régler le problème crucial de l’eau sur l’île.

C’est que Chypre a désormais une tout autre importance aux yeux d’Ankara puisqu’elle s’inscrit dans le cadre de sa politique revendicative d’espace maritime en Méditerranée orientale. Pas question dès lors d’avoir dans les pattes une fédération bizonaire, celle défendue par Mustapha Akinci, quand on peut avoir un État "frère" indépendant que l’on contrôle économiquement et qui peut revendiquer ses propres espaces maritimes. Ceci expliquant cela, Recep Tayip Erdogan a tout fait pour que son poulain gagne et il a gagné haut la main malgré les sondages qui parlaient de coude-à-coude entre les deux candidats. Il n’est cependant pas exclu que le camp Akinci demande un recomptage des bulletins.

Le dirigeant sortant en position de force pour le second tour des "élections"

Le dirigeant sortant des Chypriotes turcs, Mustafa Akinci, a garanti mardi soir d'être en position de force pour le second tour des "élections présidentielles" de dimanche au nord de l'île, après le soutien annoncé d'un de ses rivaux du premier tour.

L'aval donné par le parti de Tufan Erhurman, un autre social-démocrate qui prône comme M. Akinci une réunification de Chypre sous la forme d'un Etat fédéral, est critique pour lui assurer d'une victoire dimanche.

"Président" sortant de l'autoproclamée République turque de Chypre-Nord (RTCN), M. Akinci est arrivé en deuxième place en récoltant 29,84% des voix au premier tour des élections.

Avec le soutien du parti de M. Erhurman, qui est devenu de facto "faiseur de rois" avec ses 21,68% des voix, M. Akinci pourrait l'emporter contre son rival Ersin Tatar, soutenu par la Turquie.

Social démocrate ayant longtemps oeuvré au rapprochement avec les Chypriotes-grecs, M. Akinci n'a jamais caché son intention de desserrer les liens avec Ankara, ce qui lui vaut l'hostilité du président turc Recep Tayyip Erdogan.

Considérant Chypre comme une pièce majeure dans sa stratégie visant à étendre ses frontières maritimes, Ankara suit de près les élections dans le tiers nord de l'île. Celle-ci a obtenu son indépendance du Royaume-Uni en 1960 mais les troupes turques ont envahie le nord en 1974 en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce.

L'élection survient en effet alors que l'exploitation des hydrocarbures en Méditerranée orientale génère de vives tensions entre la Turquie et la Grèce, principale alliée des Chypriotes hellénophones de la République de Chypre --seule reconnue par la communauté internationale, admise dans l'Union européenne en 2004-- et qui exerce son autorité sur le sud de l'île.

Les accusations d'ingérence envers Ankara ont dominé les débats à Chypre-Nord à l'approche des élections, la Turquie multipliant les manoeuvres pour donner un coup de pouce à la campagne de M. Tatar au risque d'irriter, selon les observateurs, de nombreux Chypriotes turcs.
(AFP, 13 octobre 2020)

Athènes accuse Ankara d'avoir retardé un avion ministériel grec

La Grèce a protesté jeudi auprès de la Turquie l'accusant d'avoir retardé un avion d'Etat à bord duquel se trouvait son ministre des Affaires étrangères de retour à Athènes après une visite officielle en Irak.

La télévision publique grecque ERT a indiqué que l'avion de Nikos Dendias avait été contraint de faire des tours en l'air pendant vingt minutes à Mossoul près de la frontière turco-irakienne avant que les autorités turques ne lui accordent le feu vert pour poursuivre sa route.

L'incident intervient alors que les relations entre les deux pays voisins sont tendues en raison d'une dispute sur la délimitation de zones maritimes présumées riches en hydrocarbures en Méditerranée orientale.

Le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères a de son côté indiqué que l'avion grec "avait décollé d'Irak sans soumettre son plan de vol comme il le devait".

"Le plan de vol a été réclamé en urgence par les autorités irakiennes et après l'avoir reçu, le vol s'est déroulé en toute sécurité", a expliqué Hami Aksoy, dans un communiqué.

"Ce n'est évidemment pas possible qu'un avion vole sans plan de vol. Dans ce cas, c'est d'abord et avant tout une nécessité pour la sécurité" du ministre grec des Affaires étrangères, a-t-il ajouté, en soulignant que les autorités grecques "avaient été informées" à ce sujet.

A Athènes, le porte-parole du gouvernement Stelios Petsas a indiqué que "les démarches nécessaires de protestation (diplomatique) ont été effectuées".

Ankara a redéployé en début de semaine son navire de recherche gazier dans des eaux revendiquées par Athènes en Méditerranée orientale provoquant l'ire d'Athènes. En août, ce bateau était resté pendant un mois dans des eaux contestées par les deux pays avant de se retirer début septembre sous la pression internationale.

Dans une nouvelle déclaration hostile à la Grèce, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait indiqué mercredi que la Turquie donnerait à la Grèce "la réponse qu'elle mérite".

Les Etats-Unis, l'Allemagne - qui assure la présidence en exercice de l'Union européenne - ainsi que l'Otan ont qualifié le renvoi du navire turc "de provocation" et appelé Ankara à le retirer.

Pour sa part, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis qui participe jeudi à un sommet européen, a indiqué aux médias à Bruxelles, que les "nouvelles provocations de la Turquie" seraient discutées vendredi avec ses partenaires européens à la demande de la Grèce".
(AFP, 15 octobre 2020)

Chypre-Nord élit son dirigeant sur fond de controverse concernant Varosha

Les Chypriotes-turcs élisent dimanche leur dirigeant sur fond de tensions en Méditerranée orientale et d'une controverse suscitée par la réouverture de la ville-fantôme de Varosha, l'un des symboles de la division de l'île depuis 1974.

Le "président" sortant de l'autoproclamée République turque de Chypre-Nord (RTCN), Mustafa Akinci, un social démocrate ayant longtemps oeuvré au rapprochement avec les Chypriotes-grecs, ressort comme favori dans les sondages.

Ce partisan de la réunification de l'île sous un Etat fédéral n'a jamais caché son intention de desserrer les liens avec Ankara, ce qui lui vaut l'hostilité du président turc Recep Tayyip Erdogan.

Considérant Chypre comme une pièce majeure dans sa stratégie visant à étendre ses frontières maritimes, Ankara suit de près les élections dans le tiers nord de l'île. Celle-i a obtenu son indépendance du Royaume-Uni en 1960 mais les troupes turques l'ont envahie en 1974 en réaction à un coup d'Etat visant à la rattacher à la Grèce.

L'élection survient en effet alors que l'exploitation des hydrocarbures en Méditerranée orientale génère de vives tensions entre la Turquie et la Grèce, principale alliée des Chypriotes hellénophones de la République de Chypre --seule reconnue par la communauté internationale, admise dans l'Union européenne en 2004-- et qui exerce son autorité sur le sud de l'île.

Les autorités turques affichent pour le scrutin de dimanche leur soutien à un candidat nationaliste, Ersin Tatar, actuellement "Premier ministre" de la RTCN, qui compte plus de 300.000 habitants.

M. Erdogan a annoncé mardi, en compagnie de M. Tatar, la réouverture partielle de la ville-fantôme de Varosha, un symbole de la division de l'île méditerranéenne depuis que ses habitants chypriotes-grecs l'ont abandonnée après l'invasion turque.

"C'était une manoeuvre pour donner un coup de pouce à la campagne de M. Tatar mais cela a eu l'effet complètement inverse", estime Yektan Turkyilmaz, chercheur au Forum Transregionale Studien en Allemagne.

Pour cet ancien enseignant à l'université de Chypre, de nombreux Chypriotes-turcs se sont sentis "blessés dans leur honneur et leur identité" par ce qu'ils considèrent comme une ingérence d'Ankara.

"Même ceux qui avaient décidé de boycotter les élections affirment maintenant qu'ils iront voter", ajoute-t-il.

- Choisir son "destin" -

M. Akinci a vivement critiqué cette initiative, mise en oeuvre dès jeudi, visant "uniquement à favoriser un des candidats". "C'est une honte pour notre démocratie", a-t-il affirmé mardi.

Les Chypriotes-grecs et l'Union européenne ont également condamné cette réouverture.

Mais afficher une ligne indépendante vis-à-vis d'Ankara n'est pas aisé pour la RTCN tant elle est sous l'emprise politique et économique de la Turquie, seul pays à l'avoir reconnue depuis sa création en 1983.

"Les électeurs de M. Akinci apprécient son habileté à affirmer clairement l'attachement des Chypriotes-turcs à prendre en main leur destin", qui semble être un sentiment partagé dans les rues de la capitale Nicosie-nord, relève Bilge Azgin, politologue à l'université du Proche-Orient située dans cette ville.

Selon lui, l'implication d'Ankara a transformé l'élection présidentielle en "référendum sur le respect de la volonté des Chypriotes-turcs".

"Beaucoup s'inquiètent aussi des interventions du gouvernement turc dans leur mode de vie, en encourageant l'ouverture d'écoles religieuses" en particulier, affirme-t-il.

"Les relations avec Ankara sont importantes mais nous avons besoin d'un président qui puisse défendre les intérêts du peuple chypriote", affirme Cagin Nevruz Ozsoy, un graphiste de 24 ans.

"L'ingérence d'Ankara est inacceptable. La meilleure réponse sera d'aller voter", estime de son côté Erol Atabek, journaliste.

- "Identité commune" -

Plusieurs séries de négociations au fil des décennies ont tenté, en vain, de réunifier l'île.

Malgré ces échecs, l'idée d'une identité commune et particulière à Chypre, différente des identités turques et grecques, se développe chez les jeunes, selon M. Turkyilmaz.

"L'ouverture des frontières (à partir de 2003, NDLR) entre les deux parties de l'île a permis aux jeunes d'établir des contacts et d'adopter une conscience d'une identité chypriote commune", estime-t-il. "Pour beaucoup, M. Akinci symbolise le caractère primordial de cette identité chypriote".

Un second tour est prévu le 18 octobre si aucun des onze candidats en lice n'obtient les 50% des votes nécessaires pour remporter le scrutin dimanche.
(AFP, 9 octobre 2020)

La réouverture de Varosha provoque l'effondrement du gouvernement

La coalition au pouvoir à Chypre-Nord s'est effondrée après le retrait mardi soir d'un des partis en pleine controverse sur la réouverture annoncée de la ville-fantôme de Varosha, un des symboles de la division de l'île méditerranéenne, à quelques jours d'une élection.

La réouverture de la zone littorale de Varosha a été annoncée mardi par le président turc Recep Tayyip Erdogan et Ersin Tatar, "Premier ministre" de l'autoproclamée République turque de Chypre-Nord (RTCN).

Plusieurs responsables et hommes politiques chypriotes-turcs ont vivement réagi à la décision, y voyant une ingérence d'Ankara dans l'élection "présidentielle" qui se tiendra dimanche en RTCN.

M. Tatar, soutenu par Ankara, est l'un des principaux candidats face au dirigeant sortant, Mustafa Akinci, en froid avec M. Erdogan.

"Il est inadmissible que M. Tatar ait pu ignorer son partenaire de coalition et le peuple chypriote turc", a réagi Kudret Ozersay, "ministre" des Affaires étrangères en annonçant sa démission et le retrait de son parti du gouvernement.

Sans le soutien de ce partenaire, le parti de M. Tatar perd la majorité nécessaire au Parlement pour diriger le "gouvernement".

M. Ozersay, également candidat à l'élection "présidentielle", affirme ne pas avoir été consulté avant l'annonce de la réouverture de Varosha.

L'actuel "gouvernement" chypriote-turc devrait rester au pouvoir jusqu'à la formation d'une nouvelle coalition.

Favori dans les sondages, M. Akinci a lui aussi vivement critiqué l'annonce de l'ouverture de Varosha.

"C'est une honte pour notre démocratie. (...) Ces mesures visent uniquement à favoriser un des candidats", a-t-il affirmé.

Pour lui, cette ouverture est "une erreur qui mettra le peuple chypriote-turc dans une situation difficile sur le plan international".

La République de Chypre, qui contrôle les deux-tiers sud de l'île, a "fermement condamné la décision de l'occupant turc, et son approbation par Ersin Tatar", la qualifiant de "combine pré-électorale créée par Ankara".

Varosha, qui fait partie de l'agglomération de Famagouste, dans l'Est, a été abandonnée après avoir été entourée de clôtures par les militaires turcs. Ceux-ci ont envahi le tiers nord de Chypre en 1974 en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher à la Grèce cette île depuis coupée en deux.

La RTCN, non reconnue par la communauté internationale à l'exception de la Turquie, a été unilatéralement proclamée en 1983.

La République de Chypre prône soit une restitution pure et simple de Varosha, soit son administration par l'ONU, qui surveille la zone tampon entre les deux parties de l'île.
(AFP, 7 octobre 2020)

Immigration / Migration

Les forces de l'ordre interviennent contre une manifestation de Turcs à
Dijon

Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène, jeudi soir, contre une "grosse soixantaine" de membres de la communauté turque manifestant à Dijon, a indiqué la préfecture, au lendemain d'une démonstration de force similaire près de Lyon.

"Il s'agit d'une manifestation, rien de plus", a précisé la préfecture, après la diffusion de vidéos sur Twitter montrant des dizaines de manifestants brandissant des drapeaux turcs et criant "Allah Akbar" ("Dieu est le plus grand", en arabe) dans le centre de Dijon.

Les manifestants sont filmés brandissant le poing en défilant avant d'être repoussés par des tirs de gaz lacrymogène vers la gare.

Mercredi soir, les forces de l'ordre étaient déjà intervenues pour empêcher "plusieurs dizaines" de membres de la communauté turque d'en "découdre" avec des Arméniens à Décines-Charpieu, ville de la banlieue lyonnaise qui abrite le mémorial du génocide arménien, avait indiqué la préfecture du Rhône.

Cette manifestation était intervenue après une tentative de blocage, mercredi matin, du péage de Vienne (Isère), au sud de Lyon, par des militants pro-Arménie qui avait dégénéré, faisant quatre blessés, dont l'un frappé à coup de marteau.

Si la préfecture de l'Isère avait simplement évoqué des "échauffourées" avec des automobilistes, la presse locale a mis en cause la communauté turque dans ces affrontements.

Dijon avait été secouée mi-juin par une démonstration de force de centaines de membres de la communauté tchétchène qui avaient défilé en pleine ville plusieurs nuits durant pour se venger de l'agression d'un des leurs qu'ils disaient être le fait de membres de la communauté maghrébine. Les images de personnes brandissant des armes, factices ou non, et de violences urbaines avaient été largement diffusées, en France et à l'étranger. 
(AFP, 29 octobre 2020)

Tensions entre ultra-nationalistes turcs et diaspora arménienne près de Lyon

Après une rixe sur l'autoroute A7, la tension s'est encore accrue mercredi soir entre communautés turque et arménienne à Décines-Charpieu, haut-lieu de la diaspora arménienne en France, où des extrémistes turcs ont tenté d'en découdre.

"Que veulent les ultra-nationalistes turcs ? Un nouveau génocide ?", s'est indigné jeudi Laurence Fautra, la maire LR de cette commune proche de Lyon, jugeant ces affrontements et appels à la haine contre les Arméniens "inadmissibles".

"Ces hordes de fous furieux n'ont rien à faire sur le territoire français. J'en appelle au gouvernement pour faire respecter l'État de droit. Il faut les sanctionner lourdement et qu'ils soient aussi rappelés à l'ordre par le consulat turc", a-t-elle affirmé, interrogée par l'AFP.

Mercredi soir, les forces de l'ordre sont intervenues dans sa ville pour empêcher 250 membres de la communauté turque - verbalisés finalement pour non-respect du couvre-feu - d'en "découdre" avec les Arméniens.

Ville phare de la diaspora, Décines-Charpieu abrite une église arménienne, une radio arménienne, le centre de la mémoire arménienne et le premier mémorial du génocide arménien de 1915 à avoir été érigé en Europe.

"Est-il possible que l'on puisse tolérer sur le sol national ces tentatives de pogrom aux relents pan-turcs et islamistes, qui s'inscrivent dans la plus pure tradition génocidaire de l'État turc ?", a dénoncé dans un communiqué le Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF).

Ce dernier a dénoncé une "chasse aux Arméniens" déclenchée par "plusieurs centaines" de Loups Gris, un mouvement ultra-nationaliste turc.

De son côté, la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) a annoncé saisir la justice face à "ces agressions racistes". "Ces mouvements doivent être dissous", a-t-elle insisté.

Sur le compte Twitter "loupsgris @booozkuurtt", un membre de ce groupuscule provoquait ainsi les Arméniens: "Vous avez demandé que l'on vienne à Décines, nous y sommes, sortez que l'on en finisse". Ou encore "Vous êtes invités au mariage, sortez qu'on danse un peu".

Mercredi matin, une rixe avait opposé sur l'autoroute A7, au niveau du péage de Vienne, "des membres de la communauté turque à des membres de la communauté arménienne", qui bloquaient la circulation, a indiqué la procureure de la République de Vienne.
 Les affrontements avaient fait quatre blessés, dont un plus grièvement atteint au crâne d'un coup de marteau.

"En revanche, à ce stade de l'enquête, je suis dans l'incapacité de vous dire qui est allé au contact de l'autre", a expliqué Audrey Quey à l'AFP.

- en juillet déjà -

Selon la police de l'Isère, suite à ces incidents, quelque 250 membres de la communauté turque se sont ensuite rassemblés à Roussillon, avant de rejoindre Vienne à 19h30, bloquant la circulation. Ils ont ensuite défilé vers l'Hôtel de Ville en criant des slogans anti-arméniens. A 20h45, l'ensemble des manifestant prenaient la direction de Décines...

Les tensions entre les deux communautés se sont intensifiées en France depuis le retour du conflit au Nagorny Karabakh, où se déroulent de violents combats avec les forces d'Azerbaïdjan.

Majoritairement peuplé d'Arméniens, ce territoire a fait sécession de l'Azerbaïdjan à la chute de l'URSS, entraînant au début des années 1990 une guerre ayant fait 30.000 morts. Les hostilités ont repris le 27 septembre et ont déjà fait des centaines de morts.

Plusieurs manifestations de la diaspora arménienne se sont déroulées à Marseille ou Lyon ces dernières semaines.

Déjà, en juillet, des dizaines d'extrémistes pro-Turquie munis de barres de fer avaient voulu s'en prendre aux membres de la communauté arménienne de Décines-Charpieu.

A la suite de ces événements, un extrémiste pro-turc a été jugé mi-septembre à Bourg-en-Bresse pour "incitation à la haine". Il a plaidé le "malentendu". Décision le 5 novembre.
(AFP, 29 octobre 2020)


Une élue se dit ciblée par un "espion" turc, l'Autriche sur le qui-vive

Candidate aux municipales à Vienne, Berivan Aslan n'est pas sortie de chez elle pour faire campagne: selon ses dires, sa tête a été mise à prix par la Turquie et l'Autriche a offert à cette juriste d'origine kurde une protection rapprochée.

"Un homme s'est présenté au siège des services autrichiens de renseignements en affirmant être chargé de me tuer car je suis une voix qui porte dans les milieux kurdes en Europe", raconte cette ex-députée écologiste autrichienne de 38 ans, élue depuis dimanche conseillère municipale dans la capitale.

"Une enquête a été ouverte", affirme-t-elle, sur ce supposé espion turc repenti, désormais en quête de protection, dénommé Feyyaz Öztürk et âgé de 53 ans selon la presse locale. Le parquet n'a pas voulu donner de détails à l'AFP, parlant d'une procédure "classifiée".

La Turquie, elle, assure ne rien savoir de cette personne. "L'individu en question n'a jamais été associé aux services turcs et n'a jamais agi en leur nom", a commenté un haut responsable turc, contacté par l'AFP à Ankara.

A Vienne, l'ambassade dit avoir "soigneusement vérifié le nom de Feyyaz Öztürk" sans pouvoir établir un quelconque lien avec la Turquie.

Au-delà de cette affaire sans précédent en Autriche, l'influence turque dans le pays inquiète de plus en plus les autorités et une cellule spéciale a été mise en place à la suite de l'attaque cet été de manifestants kurdes par de jeunes nationalistes turcs à Vienne.

- Contrôler la diaspora -

Plusieurs pays européens soupçonnent les services secrets turcs (MIT) d'être actifs sur leur territoire.

"Si Recep Tayyip Erdogan et la Turquie tentent d'établir un réseau systématique d'informateurs en Autriche, alors il faut réagir", a estimé le ministre conservateur de l'Intérieur Karl Nehammer, dans une déclaration transmise à l'AFP.

D'après l'ancien parlementaire autrichien Peter Pilz, longtemps en charge des questions de sûreté nationale, il y a plus de 200 informateurs au service d'Ankara présents sur le territoire autrichien, ce qui fait d'eux les plus nombreux après les Russes.

Le maillage a été renforcé pour contrôler la diaspora, après la tentative de putsch ratée de juillet 2016, décrypte M. Pilz. Depuis cette date, les "grandes oreilles" turques ont "rapatrié" de force des dizaines de personnes accusées d'appartenir au mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, bête noire de M. Erdogan.

Les médias du pays alpin relatent régulièrement les intimidations subies par les immigrés qui font savoir leur opposition au pouvoir du président islamo-conservateur.

L'Autriche compte 116.000 ressortissants turcs, selon les chiffres officiels. Il s'agit, après les Allemands et les Serbes, de la troisième communauté étrangère présente dans ce pays d'Europe centrale de 8,9 millions d'habitants.

- "Escalade" -

Autre volet de cette affaire, le supposé espion a affirmé aux enquêteurs autrichiens avoir menti à la justice turque dans un procès hautement sensible, si l'on en croit des éléments du dossier publiés par un média d'investigation en ligne.

"Ils m'ont fait témoigner et m'ont présenté un papier vierge que j'ai signé", a-t-il expliqué, selon ce site, zackzack.at, fondé par Peter Pilz, reconverti après avoir quitté la politique pour le journalisme.

Un employé du consulat des Etats-Unis à Istanbul, Metin Topuz, a par la suite été condamné en juin à près de neuf ans de prison, pour "aide à un groupe terroriste".

L'Autriche, qui est un pays neutre accueillant le siège de plusieurs organisations internationales, reste un terrain d'opération privilégié des agents occidentaux, russes, arabes, turcs, israéliens et iraniens.

Mais jusqu'à présent, ces derniers ne s'en sont jamais pris spécifiquement à des ressortissants autrichiens.

"Ce serait une véritable escalade, si les services de renseignement turcs commençaient à cibler des personnalités politiques nationales", selon Thomas Riegler, un spécialiste des questions d'espionnage.
(AFP, 16 octobre 2020)

Un an après l'offensive turque, le rêve lointain d'un retour des Syriens déplacés

La fille de Wadha Charmoukh n'a connu, à cinq mois, que la vie sous une tente, dans l'un des camps abritant des dizaines de milliers de personnes chassées de leurs villages du nord de la Syrie lorsque la Turquie, assistée de partenaires syriens, a repris ce territoire aux forces kurdes il y a un an.

Wadha a accouché dans un camp de civils kurdes et arabes ayant fui cette offensive turque, lancée en octobre 2019, qui a permis à Ankara de s'emparer d'une bande frontalière de 120 kilomètres à l'intérieur du territoire syrien.

"Ma fille Berivan, âgée de cinq mois, est née dans les camps. Elle n'a jamais vu de maison. Juste vécu à l'étroit dans une tente", raconte à l'AFP cette mère de 29 ans dans un camp situé dans la province de Hassaké (nord-est de la Syrie). "Quel genre de vie c'est, pour un enfant de naître et de vivre dans une tente?".

Wadha et sa famille ont dû, comme des dizaines de milliers de personnes, abandonner leur maison puis s'installer dans des camps de fortune situés dans des zones encore sous le contrôle des forces kurdes.

Des groupes de défense des droits humains ont rapporté des cas de pillage et de saisie de biens à grande échelle à l'issue de l'opération turque.

"L'avenir est sombre et nous sommes désespérés", confie cette mère de famille arabe, expliquant que les accusations selon lesquelles son mari a travaillé avec les autorités kurdes rendent tout retour très dangereux.

"J'essaie parfois d'oublier mais comment peut-on oublier sa maison et les choses qu'on a mis toute sa vie à construire?"

- "Comme une tombe" -

Le plus dur pour elle? Voir ses trois filles grandir dans un camp.

"Quand elles seront grandes, que ressentiront-elles lorsqu'elles quitteront le camp et verront comment vivent les autres?", s'interroge-t-elle, entourée de ses enfants dont Roslyn, cinq ans, paraplégique et contrainte au fauteuil roulant. "J'essaie de la garder près de moi (...) mais elle n'aime pas rester dans la tente".

Dans une tente voisine, Chams Abdel Kader confie qu'elle aurait "préféré mourir dans (sa) ville plutôt que vivre dans ce camp qui ressemble à une tombe".

"Nous pensons nuit et jour à rentrer chez nous à Ras al-Ain", poursuit cette mère kurde de sept enfants, qui a pourtant bien conscience que sa ville n'est plus ce qu'elle était.

Les alliés d'Ankara, nouveaux maitres des lieux, ont rendu la vie impossible aux quelques irréductibles ayant refusé de quitter Ras al-Aïn et Tal Abyad.

"Ce sont nos ennemis", relève Mme Abdel Khader, 40 ans. "Ils tuent des gens, kidnappent des femmes, volent nos maisons et nos voitures et personne ne les arrête".

- "Clé" -

La Haute-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme Michelle Bachelet a mis en garde en septembre contre une croissance de la violence et de la criminalité dans les zones conquises par Ankara et ses alliés, notamment à Ras al-Aïn et Tal Abyad.

Cette instance a notamment évoqué une recrudescence des meurtres, des enlèvements, des transferts illégaux de personnes ainsi que des confiscations de terres et de biens.

La Turquie a vigoureusement rejeté ces accusations, tandis que l'opposition syrienne a nié des mauvais traitements "systématiques".

Salima Mohammad a abandonné l'idée d'un retour dans son village.

Cette femme de 42 ans a transporté des pierres et de la boue pour construire une cuisine de fortune près de sa tente, afin de préparer le repas des quatorze membres de sa famille.

"Notre village a été incendié", explique-t-elle, les larmes aux yeux. "Même si nous avions l'espoir de rentrer, où irions-nous s'il n'y a ni maisons, ni murs, ni portes, ni fenêtres?"

"Quel sens a l'avenir si nous ne sommes pas avec nos familles sur notre propre terre?", demande-t-elle, confiant ne s'être toujours pas adaptée à la vie dans le camp.

Un sentiment partagé par Qamra, 65 ans, déracinée des abords de Ras al-Ain avec sa famille.

Entourée de ses petits-enfants sous une tente, la sexagénaire sort d'un petit sac une clé accrochée à un épais lacet noir.

"J'ai apporté la clé de ma maison avec moi", dit-elle. "Si je meurs avant mon retour, je veux être enterrée avec".
(AFP, 12 octobre 2020)




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