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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

44th Year / 44e Année
Novembre
 
2020 November
N° 507
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 -
Fax: (32-2) 897 78 71
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
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Cyprus and Greece
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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events


Téléconférence sur la situation désastreuse à Haut-Karabakh

Droits de l'Homme / Human Rights

Pluie de condamnations dans un maxi-procès sur le putsch manqué
Lawsuit against Saturday People over their 700th gathering
TTB Honorary Board member Dr. Gökalp, 4 people arrested
49 prisoners lost their lives this year
Dr. Serdar Küni sentenced to 4 years, 2 months in prison, again
Council of Europe requests a report on ECtHR judgements from Turkey
‘Prison population of Turkey is above world average’
Turkey, Grey Wolves and their tentacles around Europe
Refus français d'appliquer un jugement turc condamnant l'opposant Uzan
TurkStat: Turkey's prison population exceeds 291,000

Pression sur les médias / Pressure on the Media

CEDH: la Turquie condamnée pour la détention d'un journaliste

Turkish police raid Mezopotamya News Agency,detain journalist Dindar Karataş
 3 journalists appeared before judge per day in October
Trials of 12 journalists, rights defenders for 'terrorism' charges
1,500 days in prison for Ahmet Altan
La Turquie inflige de fortes amendes aux principaux réseaux sociaux
Access block to JinNews, ETHA and Yeni Demokrasi news websites

Kurdish Question / Question kurde

Nouvelles arrestations dans les milieux prokurdes

Second ban on Kurdish theater play Bêrû
Demirtaş's book cited as evidence of 'membership in a terrorist organization'
La Turquie affirme avoir éliminé à l'étranger le cerveau d'un attentat
Le parquet d’Ankara reconnait l’implication du MIT dans le triple assassinat de Paris
HDP marks fourth anniversary of its leaders' imprisonment

Minorités / Minorities

La tiédeur du PS et du MR pour reconnaître le Haut-Karabakh
Le Sénat demande la reconnaissance de la République du Haut-Karabakh
L'Azerbaïdjan reprend Aghdam aux Arméniens
Joseph Yacoub: Comment la Turquie a éradiqué ses minorités chrétiennes
Après la défaite militaire, quel avenir pour le Nagorny Karabakh?
Ankara va envoyer des militaires au Nagorny Karabakh pour surveiller le cessez-le-feu
Haut-Karabakh: une douloureuse capitulation pour les Arméniens
Cessez-le-feu au Karabakh: Moscou à la manoeuvre, Ankara en embuscade
Appel contre le risque génocidaire dans le Haut-Karabagh
"N'oublions pas l'Arménie - Si Chouchi tombe, c'en est fini du Karabakh"
Le mémorial du génocide arménien près de Lyon tagué d'inscriptions pro-Erdogan
5 Novembre: Conférence en ligne sur le Haut-Karabakh

Politique intérieure/Interior Politics

Erdogan poursuit sa diplomatie bagarreuse malgré son coût économique
Le gendre d'Erdogan démissionne du puissant fonds souverain
Démission d'un allié historique d'Erdogan
İstanbul MP Ümit Özdağ expelled from İYİ Party
Enquête contre le maire d'Istanbul pour son opposition à un canal
Le gendre d'Erdogan démissionne de son poste de ministre des Finances
Décès de l'ex-Premier ministre Mesut Yilmaz

Forces armées/Armed Forces

Un navire turc en route vers la Libye arraisonné par une frégate allemande
 Ankara envoie des soldats en Azerbaïdjan
Accord au Karabakh: Ankara salue la "grande victoire" de l'Azerbaïdjan

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Rare échange entre Erdogan et le roi saoudien, pour améliorer leurs liens

Hagia Sophia’s cat Gli has passed away
Erdogan, le nouveau calife de l’Islam politique, terrorise la France
Attaques de Vienne: au moins 4 morts, l’assaillant «proche de l’Etat islamique»
Tentative d’assassinat d’un prêtre orthodoxe à Lyon
 «Un groupe d'islamistes turcs fanatiques» s’introduit dans une église de Vienne

Socio-économique / Socio-economic

Miners’ march to Ankara prevented
La Turquie enregistre son nombre de morts le plus élevé en 24 heures
La banque centrale relève fortement son taux directeur
France signals ‘sectoral sanctions’ against Turkey
‘25,716 workers lost their lives in Turkey in 18 years’
Le nouveau ministre turc des Finances déterminé à combattre l'inflation
Le gouverneur de la banque centrale limogé
Le bilan du violent séisme en Turquie monte à 114 morts
Le bilan s'alourdit du séisme en Turquie, l'espoir s'amenuise: 60 morts
Coronavirus: le porte-parole et un ministre d'Erdogan positifs


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Erdogan appelle au dialogue avec l'UE
UE: Paris envisage de contraindre "beaucoup plus" la Turquie
Macron accuse la Turquie d'alimenter une campagne antifrançaise en Afrique
L'UE dénonce l'implication de forces étrangères au Nagorny Karabakh
Le Malaise Turc, un nouveau livre de Cengiz Aktar
CEDH: la Turquie condamnée pour la détention provisoire de journalistes d'opposition
Gymnastique: la France renonce aux championnats d'Europe en Turquie
Tensions entre Ankara et Paris après la dissolution d'un groupe ultranationaliste
Les Loups Gris, groupe ultra-nationaliste turc réputé proche d'Erdogan


Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Biden élu, Erdogan perd son "ami au bout du fil" à Washington

Après avoir félicité Biden, Erdogan "remercie" Trump pour sa "chaleureuse amitié"
De la technologie canadienne sur un drone abattu par l'Arménie

Relations régionales / Regional Relations

21 combattants proturcs tués dans une embuscade de forces kurdes en Syrie

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

A Chypre, le président turc Erdogan sabote la éunification de Chypre
Manifestation contre l'ingérence turque avant une visite d'Erdogan à Chypre-Nord
Echange gréco-turc au sujet d'une future rencontre

Immigration / Migration

Allemagne: les députés réclament l'interdiction des "Loups gris"

La bourgmestre de Visé en visite chez les Loups Gris
A quand un monument à l'honneur de Jacques Brel au Parc Josaphat?
Le journaliste Marc Metdepenningen est décédé
Un jeune d'origine turque condamné pour "appel à la haine"

Droits de l'Homme / Human Rights

Pluie de condamnations dans un maxi-procès sur le putsch manqué

Un tribunal turc a condamné jeudi 337 personnes, dont des officiers et pilotes, à la prison à vie à l'issue du principal procès sur une tentative de coup d'Etat ayant visé en 2016 le président Recep Tayyip Erdogan.

Ces personnes ont été reconnues coupables notamment de "tentative de renversement de l'ordre constitutionnel", de "tentative d'assassinat du président" et d'"homicides volontaires", selon un résumé du verdict obtenu par l'AFP.

Parmi les personnes condamnées, figurent notamment des pilotes qui ont bombardé plusieurs sites emblématiques de la capitale Ankara, comme le Parlement, et des officiers et civils ayant dirigé le coup de force depuis la base militaire d'Akinci.

Par ailleurs, 60 personnes ont été condamnées à diverses peines de prison et 75 acquittées, à l'issue de ce procès où comparaissaient près de 500 accusés.

La tentative de coup d'Etat a officiellement fait 251 morts, hors putschistes, et plus de 2.000 blessés. Cet événement, qui a traumatisé la Turquie, a donné lieu à des purges d'envergure et conduit le président Erdogan à élargir ses pouvoirs.

Ankara accuse le prédicateur Fethullah Gülen d'avoir ourdi la tentative de putsch. M. Gülen, un ancien allié du président turc qui réside aux Etats-Unis, nie toute implication.

- "Justice rendue" -

Dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016, Ankara a été le théâtre d'actions particulièrement violentes de la part des putschistes.

Des bombes larguées par des F16 ont ciblé à trois reprises l'Assemblée nationale, ainsi que des routes autour du palais présidentiel et les sièges des forces spéciales et de la police.

Les bombardements ont fait 68 morts et plus de 200 blessés dans la capitale. Neuf civils ont été tués lors d'une tentative de résistance face aux putschistes à l'entrée de la base d'Akinci.

Le procès qui s'est conclu jeudi avait débuté en 2017 dans la plus grande salle d'audience du pays, spécialement construite dans le complexe pénitentiaire de Sincan, dans la province d'Ankara.

En dépit de l'épidémie de nouveau coronavirus, de nombreux proches de victimes ont fait le déplacement jeudi pour assister à la dernière audience qui s'est déroulée sous haute surveillance policière.

Dans la matinée, le tribunal a lu une partie du verdict, annonçant la condamnation de 27 personnes à la prison à vie. La décision de justice motivée et détaillée devait être publiée plus tard jeudi.

"Justice a été rendue. L'Etat n'a pas laissé le sang des martyrs et des blessés invengé", a déclaré à l'AFP Ufuk Yegin, président d'une association de proches de victimes, à l'issue de l'audience.

- 290 procès -

M. Gülen était lui aussi jugé par contumace, de même qu'Adil Öksüz, un professeur de théologie qu'Ankara considère comme le chef opérationnel des putschistes. Leurs dossiers ont été séparés pour donner lieu à une nouvelle procédure.

Depuis le putsch avorté, les autorités traquent sans relâche les partisans de M. Gülen et ont déclenché des purges d'une ampleur sans précédent dans l'histoire moderne de la Turquie. Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont été arrêtées et plus de 140.000 limogées ou suspendues de leurs fonctions.

Les vagues d'arrestations se poursuivent à ce jour, bien que leur rythme est devenu moins intense cinq ans après la tentative de coup.

D'autres procès, avec un nombre encore plus important d'accusés, sont en cours. Plus de 520 personnes sont ainsi jugées dans un procès en lien avec les activités de la garde présidentielle.

Pas moins de 290 procès en lien avec la tentative de putsch se sont déjà achevés alors que neuf autres se poursuivent.

Les tribunaux ont à ce jour condamné près de 4.500 personnes, infligeant des peines de prison à vie à près de 3.000 d'entre elles, selon les chiffres officiels.
(AFP, 26 nov 2020)

Lawsuit against Saturday People over their 700th gathering

A lawsuit has been filed against 46 people who were detained during the police attack targeting the 700th gathering of Saturday Mothers/People at Galatasaray Square in Beyoğlu, İstanbul in August 2018.

Charged with "unarmed participation in unlawful demonstrations and marches and refusal to disperse despite warning," they now face a possible sentence for violating the Law on Meetings and Demonstrations.

The only evidence cited in the indictment is the report written by the police on the day and place of the incident and a document of inquiry.

Signed by Prosecutor Fatih Dönmez, the seven-page indictment names the defendants in five pages while the other two pages are allocated to the police report and the allegations of the prosecutor each.

Indictment alleges 'marginal groups made a call'

In the report prepared by the Beyoğlu District Security Directorate, it is indicated that it was known that the relatives of the disappeared would hold a demonstration in the 700th week of their weekly sit-in protests and this demonstration was announced on social media beforehand. The report then moves on to allege that unions and political parties as well as some "marginal groups" made individual and collective calls to the demonstration.

The police report says that in order for a meeting to be held, a permission shall be obtained from the local authority 48 hours before the meeting. It is alleged that the sub-governor's office "banned the meeting with the aim of protecting national security and public order, preventing the committal of crimes and protecting public health and public morality or others' general rights and freedoms." However, the demonstration of Saturday Mothers/People would not be a meeting, but a press statement.

The indictment prepared on the police report claims that Saturday Mothers/People and the ones who were there to support them did not disperse despite warnings and they were detained for this reason.

Files of MPs separated

The following people now face a lawsuit over their participation in the 700th week: Koray Çağlayan, Koray Kesik, Leman Yurtsever, Levent Gökçek, Lezgin Özalp, Maside Ocak, Mehmet Günel, Muhammed Emin Ekinci, Ayça Çevik, Besna Koç, Cafer Balcı, Can Danyal Aktaş, Cihan Oral Gülünay, Cüneyt Yılmaz, Deniz Koç, Ercan Süslü, Ezgi Çevik, Faruk Eren, Fecri Çalboğa, Ferhat Ergen, Gamze Elvan, Hakan Koç, Hasan Akbaba, Hasan Karakoç, Jiyan Tosun, Kenan Yıldızerler, Murat Akbaş, Murat Koptaş, Onur Yanardağ, Osman Akın, Özer Oymak, Özge Elvan, Ramazan Bayram, Rüşa Sabur, Sadettin Köse, Adil Can Ocak, Ahmet Karaca, Ahmet Süleyman Benli, Ali Ocak, Ali Yiğit Karaca, Atakan Taşbilek, Ataman Doğa Kıroğlu, Saime Sebla Arcan, Sinan Arslan, Ulaş Bedri Çelik, Volkan Uyar.

It is also decided that the case files of the MPs who were there to attend the demonstration be separated from others as they have legislative immunity.

The indictment has been accepted by the İstanbul 21st Penal Court of First Instance. The day of the first hearing will be announced in upcoming days.
(BIA, 24 November 2020)

TTB Honorary Board member Dr. Gökalp, 4 people arrested

As part of an investigation conducted by the Diyarbakır Public Prosecutor's Office against the Democratic Society Congress (DTK), five people, including Turkish Medical Association (TTB) High Honorary Board member Dr. Şeyhmus Gökalp, were arrested on charge of "being members of the organization" yesterday.

The following five people, apart from Gökalp, have been arrested on this charge: Yılmaz Kan, Haknas Sadak, Diyaiddin Noyan, İrfan Kanğal.

'Defending values of medical profession not a crime'

In a statement released by the TTB about the issue, it is said, "TTB High Honorary Board member Dr. Şeyhmus Gökalp has been arrested. It is not a crime to defend the values of good medical profession." (BIA, 24 November 2020)

49 prisoners lost their lives this year

The Human Rights Association (İHD) Central Prisons' Commission held a press conference at the İHD Central Office in İstanbul today (November 19) and expressed its demand for the protection of right to life in Turkey.

The conference of the Commission was attended by İHD Co-Chair Öztürk Türkdoğan, Central Executive Board Member Nuray Çevirmen and Central Prisons' Commission Member Dilan Ateş.
'Quarantine wards pose a grave danger'

As reported by Mezopotamya Agency (MA), Öztürk Türkdoğan took the floor at the conference and underlined that the "Law on Criminal Enforcement", which was published in the Official Gazette on April 15, 2020, was discriminatory, leading to the release of criminal organization leaders.

"Journalists, students, lawyers and, especially political prisoners were kept behind bars even though they did not commit any violent acts and they are still held behind bars," Türkdoğan protested.

İHD Central Prisons' Commission Member Ateş also said, "According to our statement in March, as far as we could detect, there were 1,564 ill prisoners in Turkey's prisons and 591 of them were seriously ill. According to our findings today, this number has increased. However, we know that the number of ill prisoners are much higher than what we detect."

Raising concerns over the hygiene problems in prisons, she noted, "COVID-19 proves fatal especially for people with chronic diseases. Since April 15, four seriously ill prisoners aged over 70 have lost their lives."

According to her statement, 49 prisoners have lost their lives in 2020 so far. "15 prisoners allehedly committed suicide," Ateş has said and added:

"A vast majority of ill prisoners cannot go to hospital because they do not want to stay in quarantine wards.While they are not in a state to sustain their lives on their own, it is reported that, in some prisons, prison cells are turned into quarantine rooms by the prison administration, these rooms are not hygienic and they are so narrow and stuffy that one cannot breathe.

"It is obvious that the quarantine wards where ill prisoners are held for 14 days after they return from hospital pose a grave danger."

'Open prisons to the civil society inspection'

Ateş also listed the demands of the Human Rights Association (İHD) within this context. Underlining that "all incidents of death were preventable," Ateş said, "Sufficient measures must be taken against the incidents of death in prisons, which are getting more and more frequent and perpetual; prisoners must be ensured to access their right to healthcare and all conditions compatible with human dignity must be provided so that people' physical and psychological integrity can be protected."

Reminding the authorities that the right to light has been guaranteed by both Turkey's domestic law and international conventions, Ateş also underlined that "the right to life must be protected without making any differentiations and all necessary measures must be taken" within this context.

She also underlined that penal institutions must be opened for the inspection of civil society organizations.
(BIA, 19 November 2020)

Dr. Serdar Küni sentenced to 4 years, 2 months in prison, again

Human rights defender Dr. Serdar Küni has been sentenced to 4 years, 2 months in prison again in retrial.

Dr. Küni, who was a reference physician from the Human Rights Foundation of Turkey (TİHV) Cizre Reference Center, was arrested on October 19, 2016. Facing charges for "helping people who were allegedly members of [a terrorist] organization and being a member of the organization" himself, Küni was released by the court on April 24, 2017.

Putting the physician on trial over his actions during the period of curfews in Turkey's Kurdish-majority southeastern province of Şırnak, the Şırnak 2nd Heavy Penal Court ruled that Dr. Küni should be sentenced to 4 years, 2 months for "aiding the organization" and ruled for his release.

The verdict was reversed by the Gaziantep Regional Court of Justice. Following this reversal, the retrial began at the local court on April 25, 2018.

At the final hearing of the retrial held by the Şrnak 2nd Heavy Penal Court yesterday (November 16), Dr. Küni has been sentenced to 4 years, 2 months in prison. According to the court ruling, while the judgement has been handed down on charge of "organization membership," he has been given a prison sentence of 4 years, 2 months as required by his acquired right.

The TİHV has released a statement about the issue and underlined that the court gave this ruling "even though, from the first hearing onward, it was once again understood how baseless the allegations were and how they were devoid of any concrete evidence just as it was understood that the witness statements did not contain any concrete evidence, the witnesses themselves said that these statements had been taken under torture and the statetements in question did not belong to them."

An appeal will be lodged against the ruling and it will once again be examined by the Gaziantep Regional Court of Justice.

'What is put on trial is a practice of medicine'

In its statement, the TİHV has stressed that what is put on trial is "the practice of medicine based on universal ethical values." It has said, "The environment of solidarity created on both national and international arena till today has shown that Dr. Serdar Küni is not alone in any way at all."

Expressing its "most heart-felt thanks to the physician in the name of all colleagues, friends and human rights defenders," the foundation has said:

"We believe that, thanks to this strong support and solidarity, the law will have the upper hand at the next stage of the trial, justice will be served and Dr. Serdar Küni will be acquitted. In that case, this trial will also set an example to other parts of the world in the name of good medical practices in conflict environments." (BIA, 17 November 2020)

Council of Europe requests a report on ECtHR judgements from Turkey

The Council of Europe (CoE) Committee of Ministers, acting in supervisory capacity for the European Court of Human Rights (ECtHR) judgments, has requested that Turkey submit a report regarding 15 cases and to document whether a retrial/re-investigation began following the rulings of right violation and whether the limitation period has expired in the related cases.

Sending an official letter to the Ministry of Justice Department of Human Rights and to the related Chief Public Prosecutor's Offices, the Committee of Ministers has requested information as to the case files where the ECtHR concluded that there had been a violation of right.

The related 15 cases are reportedly about the incidents of ill treatment and violations of right to life that fall within the state's responsibility; these also include the death of applicants' relatives and the incidents of ill treatment that occurred during the transfer of prisoners.

Some cases are also about the lack of an effective investigation against law enforcement, the cases dropped due to statutory limitations, the mildness of sentences and the failure to suspend the investigated persons from duty.

Accordingly, the official letter sent to the Ministry of Justice and the Chief Public Prosecutor's Offices has reminded the authorities that "the Committee of Ministers supervises the execution of the European Court of Human Rights (ECtHR) judgements" and requested information whether a retrial/re-investigation began following the judgements of right violation and whether the limitation period has expired in the related cases.

Among the cases about which the Committee of Ministers has requested information are also the ones where no retrial has been held despite the ECtHR judgements of right violation or the cases which have dropped due to the violation of statutory limitations.
(BIA, 16 November 2020)

‘Prison population of Turkey is above world average’

The Civil Society in the Penal System (CİSST) Association has released its "CİSST 2019 Annual Report" documenting the conditions of Turkey's prisons as well as the conditions of prisoners with special needs.

While the report has been prepared as part of the "Increasing Quality of Monitoring, Reporting and Advocacy Project" funded by the Embassy of the Netherlands, it has been edited by Fahrettin Biçici, prepared by Didem Sağlam and Hilal Başak Demirbaş and contributed by:

Aylin Çelikçi, Berivan Korkut, Cansu Şekerci, Dadlez Sabak, Ezgi Yusufoğlu, Jiyan Ay, Mine Akarsu and Serdar Usturumcalı.

General condition and prisoners with special needs

The report of the CİSST addresses the problems and violations of rights in prison in two chapters. The first chapter of the report focuses on the general condition, the areas with a higher frequency of rights violations and historical turning points in the execution regime.

The second chapter is allocated to the findings of thematic works on the problems of LGBTI+s, children, women, workers, prisoners with disabilities, students, foreign nationals and convicts of aggravated life sentence.
'Capacity arrangements led to rights violations'

The report sheds light into the historical background and timeline of prisons in Turkey from the 1970s till today:

"In the 1970s, there was a transition from wards with 50-60 prisoners to smaller wards for reasons of 'security.' With the introduction of this system, the current ward types have been formed.

"With the law amendment introduced in 2004, the new penal code affecting both the crime categories and the length of prison sentences has entered into force in Turkey; in this process, some principles such as 'integrating prisoners into the society' came to fore.

"Between the years 2005 and 2015, the prison population rapidly increased. Especially with the arrests following the 'coup attempt' in July 2016, the prison population kept on increasing.

"With the increasing population in 2016-2017-2018, the prison population of Turkey was above the world average. The effects of this change and transformation were felt in the year 2019 as well.

"In this period, some arrangements were made in prisons and wards to increase their capacity, which both restricted the living space of prisoners and paved the way for several violations of rights."
'Mechanisms of seeking rights get dysfunctional'

The violations of rights which increased as a result of increasing prison populations have been briefly summarized as follows:

"With the State of Emergency declared after the 'coup attempt', Statutory Decrees that restricted the rights of prisoners entered into effect and, in this process, the letters of prisoners were seized and their right to meet their attorneys was restricted. Prisoners could not voice the rights violations they faced and the mechanisms of seeking rights got dysfunctional.

"In addition to the efforts to increase prison capacities, new prison campuses were established in places far away from city centers, which had a negative effect on prisoners and their relatives financially and spiritually.

"The newly opened prisons could not provide prisoners with an environment where their rights were respected and their needs were met; the problems of hygiene, food, hygiene and healthcare persisted.

"In addition, prisoners were forced to be transferred without their consent; they were subjected to naked body search when they were transferred; they faced restrictions on their freedom of expression; they were not allowed to attend workshops and activities; they were frequently subjected to searches of their wards as well as to physical and psychological violence.

"When prisoners wanted to complain about the violations, they were often threatened with disciplinary punishments; the disciplinary punishments were used as an additional method of punishment in a sense.

"The lack of medical equipment and incompetence of health personnel in prisons' sick rooms posed a serious setback to the treatment of prisoners.

"The prisoners who had health problems and whose treatment was not possible in prisons' sick rooms were referred to hospitals; however, in this process, they were faced with several setbacks/ problems in shuttle busses, in waiting rooms of hospitals and prisoners' wards in terms of their right to access diagnosis and treatment."
(BIA, 11 November 2020)

Turkey, Grey Wolves and their tentacles around Europe

It came as a surprise to many when France decided to ban the Grey Wolves, the youth organisation of Turkey’s far-right Nationalist Movement Party this week, as radical islamist terror reared its head again in Europe.

The group is called Loups Gris in French, as its original name in Turkish would sound a little odd – the “Hearths of Idealists” were founded as part of the anti-communist wave of right-wing politics in the 1960s, by U.S.-trained officials of the Turkish state.

Let’s return to the origin story, and talk about today.

The group stepped back onto the public stage with the recent attacks against Armenian communities and monuments in France. A memorial for the 1915 mass killings was covered in bright yellow graffiti, and crowds of angry Turks were seen roaming through Armenian neighbourhoods during the height of the fighting between Azerbaijan and Armenia over the disputed Nagorno-Karabakh region in the biggest flare up of the decades-old conflict in quite some time.

French President Emmanuel Macron could not ignore the demands of the French-Armenian community as the presidential election draws nearer in the country. However, the ban feels like pandering, as there is no official organisation called “The Grey Wolves” to be banned. Whether it will be interpreted to encompass various groups that share the same ideology remains to be seen, especially depending on whether Turkish-Armenian tensions will increase in Lyon and several other key French provinces.

The Turkish Foreign Ministry slammed France over the decision, and in doing so, not only showed support for the youth of the government’s junior partner in parliament, but at the same time, stood up for these people that it clearly sees as part of the state’s organisational scheme, and gave them the message that Turkey is behind them.

The Grey Wolves, the Idealist Hearths, the pro-ideal people… Whatever they are called, this group of people came together as part of Operation Gladio, a clandestine anti-communist initiative backed by the United States during the Cold War. The group emerged as an organisation under the “shadow state,” and continued as the paramilitary tool the state used.

The first Idealist Hearth was founded by law students at Ankara University in 1966. They called their leader Alparslan Türkeş “başbuğ” – or the “head soldier” – inspired by the “Führer.”

Türkeş stayed in the United States for a while during the 1950s as a young army officer, and trained for special warfare, irregular warfare and guerrilla warfare.

In 1956, he went back as a member of the Turkish representation in NATO, to become the first counter-guerrilla expert of Turkey and head the NATO offices under Turkey’s Chief of Staff.

The anti-communist groups were organising within the state apparatus at this time as civil war/counter-insurgency units.

The U.S. Army Counterguerrilla Operations Manual 31-51, published in 1961, said the following on the workings of irregular forces:

“Overt irregular activities include-acts of destruction against public and private property, transportation and communications systems; raids and ambushes against military and police headquarters, garrisons, convoys, patrols, and depots; terrorism by assassination, bombing, armed robbery, torture, mutilation, and kidnaping; provocation of incidents, reprisals, and holding of hostages; and denial activities, such as arson, flooding, demolition, use of chemical or biological agents, or other acts designed to prevent use of an installation, area, product, or facility.

Covert irregular activities include-espionage, sabotage, dissemination of propaganda and rumors, delaying or misdirecting orders, issuing false or misleading orders or reports, assassination, extortion, blackmail, theft, counterfeiting, and identifying individuals for terroristic attack.”

It also said, “The underground elements of an irregular force normally do not hold legal status.”

What we are talking about is a structure where the state’s security apparatus, political parties and youth organisations intertwine, and continue this complex existence to this day.

The organisation targeted the poor young people in the far reaches of Anatolia, and started to train the rural boys in military camps set up in the western Izmir province after 1968.  Retired army officers were handling the training of these young men.

The state-sponsored rise of this paramilitary force continued throughout the 1970s, and peaked with the centre-left government of Bülent Ecevit at the time. As the country rolled towards the 1980 military coup, mass killings at Istanbul University and Ankara’s Bahçelievler claimed the lives of many intellectuals and even more young people.

The September 12, 1980 military coup was a shock to the Idealists. They believed they had been working for the state, but many prominent members were arrested, imprisoned and tortured.

The Grey Wolves lost their focus in the post-coup 1980s. Out came the mafia, to lure the Idealists fresh out of prison.

The group had touched elbows with the mafia back in the 1970s already, to procure weapons and to gather resources. The state also had firm control over the mafia groups, like the movement.

As the 1980s continued, the Grey Wolves Mafia started to take shape, with Muhsin Yazıcıoğlu, Abdullah Çatlı, Mehmet Gül, Mehmet Şener and Yalçın Özbey among big players. The chairman of the European Turkish Federation and the man who started the relations with the mafia, Lokman Kondakçı, said as part of his confessions in later years that the easiest way to find money was through heroin trafficking.

This nationalist mafia started to partake actively in Turkey’s fight against the Kurdish political movement at large in the 1990s, further complicating its relations with the state. The group came to fully control the drug route from Afghanistan to Europe and the Americas.

Apart from their involvement with the mafia, members of the group were also working for the state still. In the post-coup era, Turkey thought it was a good idea to utilise the Grey Wolves against the Armenian Secret Army for the Liberation of Armenia – or ASALA, a group designated as terrorists by Turkey for the targeting of Turkish diplomats and bureaucrats over many years as retaliation for the exile and mass killing of Armenians from their ancient homeland of Anatolia under the Ottoman Empire and Turkey.

ASALA targeted many Turkish interests and diplomatic missions, including in France. Turkish national intelligence service MİT’s chief at the time, Mehmet Eymür, said in a much later trial that the Grey Wolves were used against ASALA, the Kurdish-separatist Kurdistan Worker’s Party (PKK), and the Marxist-Leninist Revolutionary Left (DEV-SOL). “It is not possible to carry out these activities with normal people,” Eymür said in a testimony. “We need men who can break things.”

Alaattin Çakıcı, one of the leaders of this nationalist mafia, led these efforts to target Armenians, including allegedly killing ASALA leader Agop Agopyan. Long story short, the use of Grey Wolves against Armenians in Europe is nothing new for Turkey.

There are unconfirmed reports that say the marches against Armenians in Lyon were organised by Turkish officials, but it’s only a rumour - at least for now.

Another trafficking connection was when MHP Senator Kudret Bayhan was caught smuggling 146 kilograms of morphine base to France using his diplomatic passport as cover in 1972.

MHP’s current leader Devlet Bahçeli had been caught with Kalashnikov machine guns in his car in the lead up to 1980. His relationship with the intelligence service has been an open secret for years.

Turkish President Recep Tayyip Erdoğan has an extensive intelligence  network in Europe over mosque congregations and the followers of National View, an Islamist-conservative tradition that the president and his ruling party emerged out of. The Grey Wolves were not needed in the field, per se, but when the Armenian issue had a flare up, the state once again came to “need men who can break things.”

Turkey pursuing a constantly more hard-line foreign policy, and demonstrating that it would not hesitate to use the Turkish community in Europe to advance its interests, has sounded the alarm in Germany as well. Germany’s Greens, left-wing Die Linke and far-right Alternative für Deutschland (AfD) have all called for similar precautions.

Turkish-German Greens deputy Cem Özdemir is among those who called for a ban on the group. “It doesn’t matter whether they’re Turkish or German or anything else,” Özdemir said in a tweet. “The ultra-nationalist Grey Wolves deserve to be banned!”

Ankara has shown that it can create unrest in France any time it wants, especially for a up-for-re-election Macron, who in turn showed that he can push for the harshest measures to counter. Still, there are deep connections that go back quite a long time between the two countries. Both intelligence services have a relationship that goes beyond their respective governments.

According to columnist Doğan Özgüden, the most dramatic example of France turning a blind eye to Turkish intelligence activity was in 2013, when three representatives of the Kurdish national movement were gunned down in the Kurdistan Information Bureau in Paris by a MİT hitman. “It has been seven years, but France has not uncovered the Turkish state’s role in these vile murders,” Özgüden said. (Ergun Babahan, Ahval, Nov 8, 2020)

Refus français d'appliquer un jugement turc condamnant l'opposant Uzan

La justice française a confirmé mardi en appel son refus de rendre exécutoire en France un jugement turc condamnant l'opposant controversé Cem Uzan, qui bénéficie de l'asile en France, à rembourser plus de 375 millions d'euros à Ankara.

La Turquie cherche à saisir les avoirs français de l'ancien homme d'affaires, opposant au président Erdogan, en application de sa condamnation en 2013 dans son pays.

L'empire Uzan, jadis l'un des plus importants de Turquie, s'est effondré à partir de 2003. Les autorités turques l'accusent d'avoir organisé une fraude bancaire massive et plus de 200 entreprises du groupe ont été saisies.

Au terme d'une multitude de procédures judiciaires, Ankara a condamné en 2013 par défaut Cem Uzan à 18 ans et demi de prison et à rembourser quelque 390 millions d'euros de dommages et intérêts à l'État turc.

L'agence gouvernementale turque TMSF a saisi la justice française afin de rendre applicable cette décision pour la majeure partie de ces dommages et intérêts, soit 375 millions d'euros.
 Le 27 mars 2019, le tribunal judiciaire de Paris a refusé une première fois cette demande et TMSF a fait appel.

Mardi, la cour d'appel de Paris a confirmé le jugement de première instance, estimant que "l'impartialité" du jugement turc avait été affectée car une juge était mariée avec le procureur qui a "dressé les actes d'accusation" à l'encontre de Cem Uzan.

"Cette atteinte à l'ordre public international conduit à rejeter la demande", selon la décision que l'AFP a pu consulter.

Comme en première instance, l'avocat de Cem Uzan, Matthias Pujos, a salué une "immense victoire".

L'avocat de TMSF n'a pas pu être joint mardi soir.

Dès 2017, la Turquie avait lancé une offensive contre les avoirs de Cem Uzan en France par le biais de saisies conservatoires, depuis annulées par la justice.

Un huissier français avait ouvert ses coffres-forts et des "titres au porteur portant sur une valeur d'au moins 2,1 milliards d'euros" des fournisseurs d'électricité Ceas et Kepez avaient notamment été saisis, selon son avocat.

La prochaine étape de cette confrontation judiciaire complexe est prévue jeudi 5 novembre à Paris: Cem Uzan a en effet assigné l'huissier responsable de cette saisie d'août 2017, pour violation de domicile et vol aggravé.
(AFP, 3 nov 2020)

TurkStat: Turkey's prison population exceeds 291,000

Turkey's prison population stood at 291,546 as of the end of 2019, with a 10.1-percent from the previous year, according to the Turkish Statistical Institution (TurkStat) figures.

84.1 percent of the prison population was convicts while 15.9 percent were remanded in custody, according to the figures. 96.1 percent of the prison population were men and 3.9 percent of them were women.

While 163 people per 100,000 population were in prison in Turkey in 2010, it increased to 323 in 2018 and 351 in 2019 by increasing every year.

While the number of juveniles (12-17 age group) was 1,679 according to the age at the time of received into prison with a decrease of 19.9 percent compared to the previous year, it is 13,015 according to the age at the time of committed crime with a decrease of 10.3 percent compared to the previous year.

When every entrance record of a convict entered into prison more than once within the same year considered different, the number of entrance records of convicts was 281,605.

When every discharge record of a convict discharged from prison more than once within the same year considered different, the number of discharge records of convicts between the same dates was 291,212. 96.0 percent of convicts received and 96.2 percent of convicts discharged were males.

In the case of convicts received into prison committed more than one crime, one of the crimes resulted in major punishment was taken as the main crime. In this context, 15.2 percent of convicts committed theft, 12.4 percent of them committed assault, 7.0 percent of them committed production and commerce of drugs, 5.4 percent of them committed opposition to the Bankruptcy and Enforcement Law and 3.4 percent of them committed homicide.
Education status

As for the education status of convicts received into prison, 42 percent of the convicts who committed theft was graduated from junior high school and vocational school at junior high school level education, 20.1 percent of them were graduated from primary education school, 14.7 percent of them were graduated from high school and vocational school at high school level school.

The 27.6 percent of convicts committed assault were graduated from junior high school and vocational school at junior high school level education, 24.7 percent of them were graduated from high school and vocational school at high school level school and 23.5 percent of them were graduated from primary education school.

The 33.5 percent of convicts committed production and commerce of drugs were graduated from junior high school and vocational school at junior high school level education, 21.8 percent of them were graduated from high school and vocational school at high school level and 17.5 percent of them were graduated from primary education school.

The 30.3 percent of convicts committed homicide were graduated from junior high school and vocational school at junior high school level education, 28.7 percent of them were high school and vocational school at high school level education, 15.8 percent of them were graduated from primary school.

The 30.7 percent of convicts committed sexual crimes were graduated from junior high school and vocational school at junior high school education, 23.5 percent of them were graduated from high school and vocational school at high school level and 19.5 percent of them were graduated from primary education school.

When convicts received into prison was examined by education and the sequence of committed crimes, for 29.7 percent of those who were literate but not graduated from a school, 24.1 percent of those who were illiterate, 21.2 percent of junior high school and vocational school graduates and 15.6 percent of those who were primary education school graduates the theft was the first order; the assault was the first order for the high school and vocational high school graduates with 13.5 percent, for the primary school graduates with the 13.0 percent and for the higher education graduates with 8.1 percent.
(BIA, 2 November 2020)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

CEDH: la Turquie condamnée pour la détention d'un journaliste

La Cour européenne des droits de l'Homme a condamné mardi la Turquie pour la détention provisoire d'un journaliste soupçonné de "propagande" en faveur d'organisations "considérées comme terroristes", malgré l'absence de "soupçons plausibles".

Les juges de la CEDH ont estimé, à l'unanimité, que cette détention constituait une violation du droit à la liberté et à la sûreté, garanti par l'article 5 de la Convention européenne des droits de l'Homme. Ils ont également estimé, à la majorité, qu'il y avait eu violation du droit à la liberté d'expression (article 10).

La Cour avait été saisie par Ahmet Sik, journaliste qui travaillait pour le quotidien d'opposition Cumhuriyet lorsqu'il avait été arrêté à son domicile et placé en détention, en décembre 2016.

Il était soupçonné de "faire la propagande d'organisations considérées comme terroristes par le gouvernement" turc : le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), le Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C) et le FETÖ, acronyme désignant le réseau du prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'avoir fomenté le coup d'Etat avorté de 2016.

Ahmet Sik avait été interrogé sur des articles publiés par le journal et des messages postés sur les réseaux sociaux, avant d'être placé en détention provisoire pendant 1 an et deux mois, jusqu'en mars 2018.

Les juges ont souligné que les articles d'Ahmet Sik "avaient la valeur d'information journalistique et contribuaient au débat public" en Turquie.

Ils ont conclu à "l'absence de raisons plausibles de soupçonner M. Sik d'avoir commis une infraction pénale", et que sa détention constituait "une ingérence dans l'exercice de son droit à la liberté d'expression".

La juge turque et le juge lituanien ont exprimé des opinions en partie dissidentes.

La Cour a condamné la Turquie à verser 16.000 euros au journaliste pour "dommage moral".

A la suite de sa détention, en avril 2018, Ahmet Sik avait été condamné à sept ans et six mois de prison par la cour d'assises d'Istanbul. Après un pourvoi en cassation du journaliste, l'affaire est actuellement pendante.

Début novembre, la CEDH avait déjà condamné la Turquie pour avoir placé en 2016 en détention provisoire 10 journalistes du quotidien d'opposition Cumhuriyet. 
(AFP, 24 nov 2020)

Turkish police raid Mezopotamya News Agency,detain journalist Dindar Karataş

Turkish authorities should stop harassing journalists working at the Mezopotamya News Agency, immediately release reporter Dindar Karataş, and return any equipment confiscated from the outlet, the Committee to Protect Journalists said today.

This morning, police officers in the eastern city of Van arrested Kurdish journalist Dindar Karataş at his home, and then brought him to the local office of his employer, the pro-Kurdish Mezopotamya News Agency, where they searched the premises and confiscated equipment, according to reports by the outlet and by local independent news website Bianet.

Authorities stated that Karataş will not be allowed to see a lawyer for his first 24 hours in custody, and have not disclosed any allegations against him, according to those reports.

Previously, on October 6, police raided the same office and detained Mezopotamya News Agency reporters Adnan Bilen and Cemil Uğur, according to news reports. Authorities have not disclosed the motive for those detentions, but the reporters have been questioned about their work while in detention, according to reports.

“Turkish authorities must cease detaining journalists at the Mezopotamya News Agency, and let them work freely and safely,” said Gulnoza Said, CPJ’s Europe and Central Asia program coordinator, in New York. “Reporter Dindar Karataş and all other journalists recently arrested in Van should be released without delay, any confiscated equipment should be returned, and authorities should cease employing such tactics to harass and obstruct the press.”

Police detained Karataş, a general assignment reporter who often covers politics and human rights, in relation to an investigation by the chief prosecutor’s office of the northeastern city of Erzurum, according to his employer, which did not include any details on the nature of that investigation.

During their search of the newsroom, police confiscated letters sent to Karataş, the journalist’s laptop, another laptop belonging to the office, and three hard drives, according to his employer’s reports.

CPJ emailed the Erzurum prosecutor’s office for comment, but did not immediately receive any reply. (CPJ, 24 November 2020)

3 journalists appeared before judge per day in October

Formed by a group of voluntary journalists and documenting lawsuits against journalists in Turkey for two years, the Press in Arrest initiative released its October 2020 Press Freedom Report on November 5.

The report of the initiative has shown that in October in Turkey, in at least 45 press-related trials in 7 provinces, at least 74 journalists were prosecuted.

In the trials concerning these 74 journalists, the prosecutor's offices demanded 3 counts of aggravated life sentences, and a total of 321 years 6 months to 916 years 4 months 15 days in prison.

The report has also shared the following comment about the current state of press freedom in Turkey: "Barriers before the 'the people's right to receive news' crystallized this time in the detention of 4 journalists who reported on the allegation that security forces had detained two citizens in Van and then thrown them out of a helicopter."
'Judiciary weaponized against journalists'

Other highlights from the report are as follows: The judiciary continued to be weaponized against journalists in Turkey, as confirmed by the fact that every day in October, an average of 3 journalists were obliged to defend in a courtroom their profession and the people's right to receive news.

"In October in Turkey, in at least 45 press-related trials in 7 provinces, at least 74 journalists were prosecuted. 21 of them were women.

"In the trials concerning these 74 journalists, the prosecutor's offices demanded 3 counts of aggravated life sentences, and a total of 321 years 6 months to 916 years 4 months 15 days in prison.

"Women journalists appearing in court faced a total of 70 years 3 months 15 days to 185 years 8 months in prison.

"In the legal proceedings during October,

    1 journalist was charged without a 'legal justification'.
    26 journalists, 7 of whom were women, were charged with 'terrorism' offences.
    8 journalists stood trial for allegedly 'insulting the President'.
    10 journalists, including 4 women, were acquitted.
    4 journalists were sentenced to a total of 7 years 11 months of imprisonment and 500 TL of administrative fine.
    The controversial 'Simple Trial Procedure' was implemented in a trial against a journalist for the first time.
    Panels of judges changed in trials concerning 40 journalists.
    The 'publicity of trial' principle was violated 32 times.
    The "presumption of innocence" principle was violated 3 times.
    The trials of at least 43 journalists prosecuted in October were adjourned until 2021.

Highlights from the legal proceedings:

Bank accounts of journalists will be examined to determine whether they made any financial gain via their social media posts and news stories.

"Due to a 2018 news story about the 'economic crisis linked to the depreciation of the Turkish Lira vis-à-vis the dollar', 6 journalists stand trial for allegedly 'violating the Capital Market Law'.

"Back then, the USD-TRY exchange rate had shot up in two weeks from 4.70 TL to 7 TL as a political crisis erupted between the United States and Turkey for the imprisonment of pastor Andrew Brunson pending trial.

"The prosecutor alleged that the news story "includes fabricated and ill-intentioned allegations to give the impression that our country's banking and financial system is in dire straits".

"At the end of the fourth hearing, held in October, the court ruled to examine the journalists' bank accounts to determine whether they made any financial gain from their news reports and social media posts.

Prosecutor requested sentence for a journalist without presenting a 'justification'

"Journalist Ender İmrek stands trial for an article he penned in June 2019 as regards President Recep Tayyip Erdoğan's wife Emine Erdoğan's French-made bag allegedly worth 50 thousand dollars.

"In the third hearing of the trial, in October, the prosecutor requested that İmrek be sentenced. However, he did not present a "justification" for this request. Lawyers objected to the prosecutor's 'judicial opinion without justification'. The judge overruled their objection.

"As the debate between the lawyers and the judge raged on, the hearing prosecutor stated, 'You must understand that my judicial opinion provides ample information. The trial was adjourned to receive İmrek's defense against this 'judicial opinion without justification.'

"Simple trial procedure" employed in a press trial for the first time.

"The 'simple trial procedure' was added to the judiciary system with the legal amendment popularly known as the 1. Judiciary Reform Package.

"Accordingly, the legal proceedings concerning certain charges can be conducted on the basis of the case file, without holding a hearing.

"Journalist Hikmet Tunç, who is charged with 'insulting a state official on duty', and his lawyer accepted the 'simple trial procedure'. Accordingly, no hearings will be held during the legal proceedings, the defense statements and evidence will be presented in writing, and in case of a prison sentence, the prison term will be reduced by one fourth.

"In the month of October, journalists had to face not only these ongoing legal proceedings, but also new investigations and lawsuits, as well as arrests:

At least 9 journalists faced a new investigation and/or criminal complaint, were detained or summoned to testify.
(BIA, 11 November 2020)

Trials of 12 journalists, rights defenders for 'terrorism' charges

The trials of 12 journalists and rights defenders for "terrorism-related" charges, two journalists for "insulting the president," one journalist for "praising crime and criminals" and two journalists for "damaging reputation" continued between October 30 and November 5, according to bianet's Media Monitoring Database.

Here is this week's summary:

Özgür Gündem newspaper trials

An appeals court has overturned the verdict of acquittal for Reporters Without Borders (RSF) Representative to Turkey and BİA Media Monitoring Reporter Erol Önderoğlu, writer Ahmet Nesin and Turkish Medical Association (TTB) Chair Prof. Dr. Şebnem Korur-Fincancı in the "Özgür Gündem newspaper trial."

After the three people, among 53 others, participated in the "Editors-in-Chief on Watch" campaign launched in solidarity with Özgür Gündem, which was closed in 2016 by a statutory decree they stood trial for "propagandizing for a terrorist organization."

All three defendants were acquitted in July 2019 and the prosecutor's office had appealed the decision.

Handing down its judgment on November 3, the appeals court overturned the verdict on procedural grounds. The defendants will be retried.

Speaking to bianet after the judgment, Prof. Korur-Fincancı said, "As we know, such trial practices, which are put forward when needed, and their consequences, are a stance towards punishment."

"[They] want a sentence for us. This is very clear. Although the appeals court decision says 'procedure,' it ultimately defined our actions as a crime in its own terms. Therefore, the trial by the first instance court in these circumstances will not be an independent trial," she added.

A pro-government businessperson's compensation claim against Cumhuriyet newspaper

Mehmet Cengiz, a businessperson close to President and Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan, sued daily Cumhuriyet last November over a report about the reconstruction of the historic buildings in Hüseyin Avni Paşa Grove in İstanbul's Asian-side district of Üsküdar.

According to the report entitled, "Luxurious outbuilding with a view to Bosphorus," four new buildings were being built in the place of two historic mansions and one outbuilding.

One of the buildings, the Hüseyin Avni Paşa Mansion, burned down in 2014, after Cengiz Construction company, owned by Mehmet Cengiz, bought the grove. The construction ban on the land was lifted after Cengiz's purchase, according to Cumhuriyet.

Filing a lawsuit through his attorney against the grant holder of Cumhuriyet newspaper and chair of the Cumhuriyet Foundation, Alev Coşkun, and reporter Hazal Ocak, Cengiz requested 1 million lira (~117,300 US dollars) for immaterial damages, alleging that the newspaper "committed a tortious act through the press" and "such news cause irreparable damage to the credibility and reputation of him."

The Reporters Without Borders (RSF) Turkey representative Erol Önderoğlu had told bianet that such lawsuits were used to "destroy newspapers and silence journalists."

"However, requesting 1 million lira from a journalist or a newspaper due to a news report can destroy the newspaper. And, in no way can we overlook the fact that an astronomical compensation is requested," he had said.

At the fifth hearing of the case on Wednesday (November 4), it was seen that the İstanbul 9th Administrative Court had replied to the request of Hazal Ocak's attorney for the case files regarding the subject area. The court will reexamine the obtained files and the next hearing will be held on January 20, 2021.

This was not the first time that the businessperson was at odds with Cumhuriyet. In 2016, the newspaper reported that it received a threat from the businessperson because of a news article on the Panama Papers.

Regarding the phone call, Cumhuriyet wrote:

"Today, at around 2.15 p.m., a voice calling the central office of Cumhuriyet in İstanbul said that Mehmet Cengiz wanted to speak in person and gave the phone to Mehmet Cengiz.

"He started his remarks, saying 'You put my picture on the headline, aren't you ashamed of yourselves?. He continued: 'I will fight you. I will stick those towers to you." He added, 'You pimps. Don't make me a killer'.

"Uttering a death threat by saying 'Don't make me a killer', Cengiz hung up the phone afterward."

Cengiz has not refuted Cumhuriyet's article about the phone call.

Click for the related article on MMD

"Insulting the president"

Over the past week, one journalist received a deferred prison sentence and another's trial continued for "insulting the president."

The former editor-in-chief of İleri Haber news site, Onur Emre Yağan, was given a deferred prison sentence for "insulting the president" on November 5 over four Twitter posts from the website's account in 2014 and 2015, at a time when he was not working for the website.

Journalist and economist Mustafa Sönmez has been on trial for calling President Erdoğan "the chief of a thief gang" and "a piece of dictator" on Twitter. At the hearing held on November 3, 2020, Mustafa Sönmez reminded the court board that legal action had been taken against him on the same charge and a decision of non-prosecution had been given. The petition submitted by President Erdoğan's attorney indicating that he waived from legal action was added to the case file. The next hearing will be held on March 9, 2021.

Turkish Penal Code Article 299 - Insulting the President

(1) Any person who insults the President of the Republic shall be sentenced to a penalty of

imprisonment for a term of one to four years.

(2) Where the offence is committed in public, the sentence to be imposed shall be increased by one sixth.

(3) The initiation of a prosecution for such offence shall be subject to the permission of the

Minister of Justice.

Click for the related article on MMD (1) (2)

Other cases

* A lawsuit has been filed against Hacı Boğatekin, an executive of Adıyaman Gerger Fırat local newspaper, on the charge of "praising a criminal" on the grounds that he called on the government to compromise with Abdullah Öcalan, the imprisoned leader of the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK) in Facebook posts in 2015-2016. The first hearing will be held at the Adıyaman 2nd High Criminal Court on November 26.

* An indictment against journalist Abdurrahman Gök for "membership of a terrorist organization" has been accepted by a Diyarbakır court.

* The trial of seven journalists for "membership of a terrorist organization" in the "Fethullahist Terrorist Organization (FETÖ) media case" continued. The "FETÖ," an Islamic sect led by US-based cleric Fethullah Gülen, is accused of orchestrating the 2016 coup attempt. (BIA, 8 November 2020)

1,500 days in prison for Ahmet Altan

Turkish journalist Ahmet Altan is 70 years old. He has spent the last four years in a cell in Turkey, apart from one parenthesis – a mockery of 8 days of freedom in November 2019 – when a criminal court ordered his release. 1500 days, today, behind bars without having committed any offence, and amid reports of increased Covid-19 risk in the prison facility where he is held. The European Federation of Journalists (EFJ) and its partners, including Articolo 21 and P24, demand his immediate release.

Throughout his trial, Ahmet Altan faced absurd, unfounded and ever-changing charges relating to “attempting a coup d’état” and “terrorism.” Altan is currently serving a sentence of 10 and a half years in prison for “helping a terrorist organization without being a member”.

His ‘guilt’: being a free writer and an intellectual with a straight back. Ahmet has never bowed to the logic of the Turkish regime which imposes the gag on the independent press.

The persecution of Ahmet continues but he remains free, flying on the wings of his mind.

Altan was arrested for the first time on 12 September 2016 for “sending subliminal messages evocative of coup d’état” and, after spending 12 days in pre-trial detention, was imprisoned awaiting trial on charges of “attempting to overthrow the government of Turkey” and “belonging to a terrorist organization”.

In the more than four years since then, first the bizarre charge of “sending subliminal messages” disappeared silently. And then various charges related to the coup, which led to a guilty verdict and aggravated life sentence, were abandoned. Altan was literally persecuted by Turkish justice.

After the Court of Cassation had ruled against his conviction, the 26th High Criminal Court of Istanbul opened a new trial, which led to a conviction on a minor charge of “aiding and abetting a terrorist organisation without being a member” and an exceptionally severe sentence for this charge – 10 years and 6 months in prison. The court also ordered his release pending the outcome of the appeal. Yet, Ahmet was arrested again on 12 November 2019 after the prosecutor opposed his release after the verdict.

Altan’s case has been pending for a year before the Court of Cassation for a review of his last conviction. His application to the European Court of Human Rights, made almost four years ago, has yet to be considered.

Today, on the day that Ahmet Altan’s ordeal marks 1,500 days, we are appealing for his immediate and unconditional release, as he is a prisoner of conscience imprisoned solely for exercising his right to freedom of expression, an appeal that extends to the 73 other journalists still unjustly detained in Turkey.
(EFJ, 9 November 2020)

La Turquie inflige de fortes amendes aux principaux réseaux sociaux

La Turquie a infligé mercredi une première série de fortes amendes aux principaux réseaux sociaux, dont Twitter, Facebook et Instagram, pour le non-respect d'une loi controversée qui renforce considérablement le pouvoir des autorités sur ces plateformes.

"Une amende de 10 millions de livres turques (près d'un million d'euros) a été infligée aux fournisseurs de réseaux sociaux, dont Facebook, Instagram, Twitter, Periscope, YouTube et TikTok, qui n'ont pas déclaré avoir désigné un représentant à la fin du délai légal", a annoncé sur Twitter Ömer Fatih Sayan, vice-ministre des Transports et de l'Infrastructure.

Une loi renforçant considérablement le contrôle des autorités sur les réseaux sociaux est entrée en vigueur en octobre Turquie.

Selon la nouvelle législation, les réseaux sociaux avec plus d'un million de connexions uniques par jour, comme Twitter et Facebook, doivent avoir un représentant en Turquie et obéir aux tribunaux demandant le retrait de certains contenus sous 48 heures.

En cas de non-respect de ces obligations, les plateformes risquent des amendes pouvant aller jusqu'à 30 millions de livres turques (près de trois millions d'euros), une interdiction d'avoir des revenus publicitaires et une forte réduction de leur bande passante.

Malgré la menace des sanctions, la quasi-totalité des géants des réseaux sociaux ont, jusqu'à présent, refusé de se plier aux mesures prévues par la loi, considérant qu'elle pourrait ouvrir la voie à des demandes de censure.

Selon Yaman Akdeniz, professeur de droit à l'Université Bilgi d'Istanbul, seule la plateforme russe VKontakte aurait accepté de désigner un représentant en Turquie.

Twitter et Facebook sont déjà étroitement surveillés par le gouvernement turc et de nombreux procès pour "insulte au chef de l'Etat" ou "propagande terroriste" ont été intentés sur la base de simples tweets.

Twitter a été au coeur de la mobilisation lors de vastes manifestations antigouvernementales en 2013 et le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié par le passé ce réseau social de "menace".

En 2019, la Turquie a bloqué l'accès à 408.000 sites, 40.000 tweets, 10.000 vidéos YouTube et 6.200 partages sur Facebook, selon un rapport de l'Association de la liberté d'expression.
(AFP, 4 nov 2020)

Access block to JinNews, ETHA and Yeni Demokrasi news websites

The Van 3rd Penal Judgeship of Peace has imposed an access block on the website of JinNews "jinnews10.xyz" as well as on the websites of the Etkin News Agency (ETHA) and Yeni Demokrasi (New Democracy) newspaper. In line with this order, the Information and Communication Technologies Authority (BTK) has blocked access to the websites.

When one tries to access the websites from Turkey, a warning appears on the screen in Turkish and English:

"The protection measure has been taken for this website (etha16.com, jinnews10.xyz, yenidemokrasi9.net) according to decision nr. 2020/3488 D.İş dated 28/10/2020 of 'Van 3rd Penal Judgeship of Peace' has been implemented by the Information and Communication Technologies Authority."

Most recently, an access block was imposed on JinNews on October 23, 2020. This latest access block has marked the 12th block imposed on the website, which was established on September 25, 2017. ETHA's website "etha15.com" was also blocked to access on October 22.

Reporting news with the motto "On the path to truth, with a woman's pen," JinNews now publishes its news on "jinnews11.xyz". While ETHA now reports its news on "etha17.com", Yeni Demokrasi Newspaper shares its news on "yenidemokrasi10.net".
(BIA, Oct 30, 2020)

Kurdish Question / Question kurde

Nouvelles arrestations dans les milieux prokurdes

Les autorités turques ont arrêté vendredi plusieurs dizaines de militants de la cause kurde, dont des avocats, médecins et écrivains, soupçonnés d'être membres d'une organisation qu'Ankara accuse de liens avec le "terrorisme".

La police turque a interpellé 72 personnes à Diyarbakir et Adiyaman, dans le sud-est majoritairement kurde de la Turquie, ainsi qu'à Istanbul et Izmir (ouest), a indiqué à l'AFP une source judiciaire ayant requis l'anonymat.

La police était à la recherche d'une trentaine de personnes supplémentaires sous le coup d'un mandat d'arrêt.

Ces arrestations s'inscrivent dans le cadre d'une enquête pilotée par le parquet de Diyarbakir sur le "Congrès de la société démocratique" (DTK), une organisation que les autorités turques accusent d'être liée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe qualifié de "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.

Parmi les personnes arrêtées figurent notamment 24 avocats, dont 17 sont membres du barreau de Diyarbakir régulièrement inquiété par les autorités.

"Ces opérations reflètent une volonté d'étouffer la voix du barreau de Diyarbakir et sont une intervention directe dans les activités de la société civile", a dénoncé le barreau dans un communiqué.

Une autre procédure judiciaire visant les anciens dirigeants du barreau de Diyarbakir pour avoir commémoré le génocide arménien et utilisé le mot "Kurdistan" dans leurs déclarations est aussi en cours.

Les milieux prokurdes, en particulier le Parti démocratique des peuples (HDP), font l'objet d'une répression implacable depuis plusieurs années en Turquie.

Selahattin Demirtas, la figure de proue du HDP et un ancien rival du président turc Recep Tayyip Erdogan à l'élection présidentielle, est en prison depuis 2016.

Après des élections municipales en 2019, les autorités turques ont arrêté ou évincé plusieurs dizaines de maires élus sous les couleurs du HDP dans le sud-est de la Turquie.
(AFP, 20 nov 2020)

Second ban on Kurdish theater play Bêrû

Banned by the Sub-Governor's Office of Küçükçekmece in mid-October, Bêrû (Faceless), a theater play to be performed in Kurdish by the Teatra Jiyana Nû (New Life Theater - TJN), has also been banned in Urfa.

While the theater play by Dario Fo was to be performed in the Tahir Elçi Conference Hall of the Urfa Bar in Turkey's southeastern province of Urfa on Saturday (November 14), the performance was banned.

The Urfa Bar Association announced the ban on Twitter: "The theater play named 'Bêrû' performed in Kurdish 'has been indefinitely banned within the geographical boundaries of Şanlıurfa province, including the city center and its districts, by the decision of the Şanlıurfa Governor's Office dated 13.11.2020.' We respectfully announce it to the public."

As of 8 p.m. on Friday (November 13), there had been no official announcement about the ban on the governor's office website.

It was banned in İstanbul as well

After the İstanbul Metropolitan Municipality (İMM) City Theaters made an announcement to support private theater groups amid pandemic and the TJN applied with two theater plays. "Bêrû" (Faceless) by Dario Fo from Italy was approved by the Theaters and it was planned to be staged in Gaziosmanpaşa Theater Hall of the City Theaters on October 13.

Translated into Kurdish by Dilawer Zera, directed by Nazmi Karaman and performed by Rugeş Kırıcı, Ömer Şahin, Rewşan Apaydın and Cihat Ekinci, this theater play would have marked the first Kurdish theater play to be staged in the City Theatres in their 106 years of history if it had not been banned by the Küçükçekmece Sub-Governor's Office.

Banned by the sub-governor's office "because it could disturb public order," the Kurdish theater play "Bêrû" adapted from Dario Fo's work has been staged in Kurdish for over 100 times since 2017.

In a statement released by the Governor's Office of İstanbul afterwards, it was indicated, "No matter in which language, Turkish, Kurdish or any other language, terror propaganda is forbidden by our laws and such initiatives cannot be permitted in any way." (BIA, 16 November 2020)

Demirtaş's book cited as evidence of 'membership in a terrorist organization'

A storybook by Selahattin Demirtaş, the imprisoned former co-chair of the People's Democratic Party (HDP), "Devran," has been cited as evidence of "membership in a terrorist organization" in a criminal case.

The police detained Necmettin İşlek on July 25, 2019, after raiding his home Bölükyazı village in the Kurdish-majority eastern province of Bitlis.

While İşlek was released after four days of detention, the police confiscated the "Devran" book during a search in his home.

After reviewing the book, the security directorate concluded that it portrayed the members of the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK) as civilians and the state as the "murderer" during the conflict in Kurdish-majority provinces in 2015 and early 2016.

"It has been considered that the suspected person's purpose for keeping this document in his home is that he sympathizes with the PKK/KCK terrorist organization and embraces the ideology of the PKK/KCK terrorist organization," said the police report.

The indictment, which charges İşlek with "membership in a terrorist organization," also includes pages 131 to 135 from the book.

The indictment has been accepted by the Bitlis 2nd Heavy Penal Court and İşlek's trial will start on March 19.

"It is a legal scandal that a storybook, which has sold hundreds of thousands, is cited as evidence for the charge of membership in a [terrorist] organization," İşlek's attorney Deniz Özaydınlı told halagzeteciyiz.net.

"According to the indictment and the [police] report, everyone who reads Selahattin Demirtaş's book and keeps it in their home, has the same opinion with the organization or at best 'sympathizes with the terrorist organization.' This indictment actually shows that no citizen has legal security," he added.

The attorney also noted that for most of the cases opened for similar charges, the investigations started in and the evidence was dated 2013, 2014 and 2015, when a "resolution process" to the Kurdish question was underway.

The cases began to be filed after the political atmosphere changed, he said.

The government announced the end of the process during the clashes in 2015. (BIA, 15 November 2020)

La Turquie affirme avoir éliminé à l'étranger le cerveau d'un attentat

Les services secrets turcs ont éliminé lors d'une opération "à l'étranger" le cerveau présumé d'un attentat-suicide revendiqué par les insurgés kurdes qui avait tué 12 policiers turcs en 2016, a rapporté lundi l'agence étatique Anadolu.

L'attentat en question avait eu lieu le 26 août 2016 contre un QG de la police anti-émeutes à Cizre dans le sud-est de la Turquie près de la frontière syrienne. Il avait été revendiqué par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène une guérilla sanglante contre Ankara depuis 1984.

Citant des sources sécuritaires, Anadolu a affirmé que le cerveau présumé de cette attaque, identifié comme Mesut Taskin, a été "neutralisé" par les services secrets turcs (MIT) lors d'une opération "menée à l'étranger", sans plus de précision.

Le QG de l'état-major du PKK se trouve à Kandil dans le nord de l'Irak où l'armée turque mène régulièrement des frappes.

L'attentat de Cizre avait eu lieu au troisième jour d'une offensive d'ampleur des forces turques en Syrie voisine contre les milices kurdes et les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

La Turquie a été frappée en 2015 et 2016 par de nombreux attentats meurtriers attribués ou revendiqués par le groupe Etat islamique ou la rébellion kurde.
(AFP, 9 nov 2020)

Le parquet d’Ankara reconnait l’implication du MIT dans le triple assassinat de Paris

Dans un rapport concernant la Députée HDP Feleknas Uca, le procureur d'Ankara a évoqué sa participation à un hommage aux militantes kurdes assassinées à Paris, stipulant que celles-ci avaient été « neutralisées ».
Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez ont été assassinées à Paris, le 9 janvier 2013

Dans une requête de levée d’immunité parlementaire visant la Députée du HDP Feleknas Uca, le procureur d’Ankara évoque la participation de celle-ci à un hommage aux trois militantes kurdes assassinées à Paris en 2013, stipulant que ces dernières ont été « neutralisées ». La Députée de Batman a adressé une question au Ministre turc de la justice lui demandant de préciser le sens de ce terme.

Feleknas Uca, Députée du Parti démocratique des peuples (HDP), a demandé au ministre turc de la justice, Abdul Hamid Gül, des explications concernant l’expression « elles ont été neutralisées » employée par le parquet d’Ankara en référence à l’assassinat à Paris, le 9 janvier 2013, des militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez.

« Les autorités judiciaires françaises ont établi les liens de l’auteur des assassinats, Omer Güney, avec le MIT (services de renseignement turcs) ; elles ont relevé qu’il était venu en Turquie à trois reprises avant le massacre et ont tenté, en vain, d’obtenir des autorités turques des informations quant à ses relations avec le siège du MIT à Ankara », a déclaré Mme Uca.

« Ce massacre est présenté comme légitime par le bureau du procureur général », a ajouté la Députée kurde, estimant que l’expression « neutralisées » utilisée par le parquet renfermait un aveu des liens d’Ömer Güney avec le MİT.

Mme Uca a posé les questions suivantes :

« – Le terme ‘neutralisé’ employé par le bureau du procureur général d’Ankara dans le rapport établi à mon sujet est-il l’aveu que le massacre a été commis par le MIT? »

– Quelle est la relation d’Ömer Güney avec le MIT? Est-il vrai que Güney travaillait pour le MIT?

– Envisagez-vous de lever la confidentialité sur le dossier d’enquête concernant l’assassinat de Sakine Cansız, Fidan Doğan et Leyla Şaylemez et de rendre compte publiquement de l’état de l’instruction ?

– Sept ans après les faits, pourquoi ce massacre n’a-t-il pas été élucidé, pour quelles raisons les responsables n’ont-ils pas été identifiés ? Pourquoi les demandes d’informations des autorités françaises n’ont-elles pas reçu de réponse.

– Une enquête a-t-elle été ouverte contre les agents du MIT qui ont donné des instructions ? Dans l’affirmative, à quel stade est-elle ? Ces personnes sont-elles toujours actives ? »
(ROJINFO, 5 novembre 2020)

HDP marks fourth anniversary of its leaders' imprisonment

Former co-chairs, executives and MPs from the Peoples' Democratic Party (HDP) have sent messages on the occasion of the fourth anniversary of their imprisonment.

The party has published the messages from its former co-chairs, Selahattin Demirtaş and Figen Yüksekdağ, and lawmakers, Çağlar Demirel, İdris Baluken, Gültan Kışanak, Sebahat Tuncel and Abdullah Zeydan.

Başak Demirtaş, the spouse of Selahattin Demirtaş, also released a video message on Twitter after visiting him at the Edirne Type-F Prison.

Demirtaş: They are on the verge of failure

"Those who have us kidnapped, imprisoned and taken hostage with raids in our homes, are on the verge of failure. They are in a total disintegration and dissolution process. Their dreams to destroy the HDP have become a nightmare. What had we said? 'We are hard nuts to crack, as you chew us, your teeth will break.' And today is that day. We are resisting, succeeding and prevailing because of that," said Selahattin Demirtaş.

In a video she posted after visiting her spouse, Başak Demirtaş said, "Four years ago today, Selahattin and his friends were all but kidnapped in a midnight operation and taken hostage."

"Maybe injustice and unlawfulness have continued to increase since the first day. Maybe they are still holding them hostage but they couldn't make them surrender, they won't.

"Selahattin and I get our strength from our love, righteousness and your love and support for us. With this strength, we will continue to fight against all kinds of oppression with great morale and resilience until the days when we can embrace free tomorrows and our loved ones. And of course, we will never give up. Greetings and love to all."

"The HDP is standing tall"

Former co-chair Yüksekdağ said, "Our dear people, attacks against our party, which represents the hope and resilience of peoples, women, humanity, are continuing every day, becoming even dirty and rough. But, of course, our truth is not leaving the path of hope and resilience, no matter what happens. Those who thought they could beat, destroy os four years ago on November 4 were wrong, they have failed, they won!t succeed. The day is the day to embrace the HDP and our historical righteousness and strengthen our unity and solidarity."

Former MP Zeydan said HDP stood tall despite oppression, thanks to the sacrifices made by the people. It would continue to strive for the honor and freedom of all the peoples, especially the Kurdish people, he added.

Former MP Demirel said, "It's been four years! What has changed in Turkey? Oppression, assimilation, arrests have increased. Actually, we have always said November 4 was a political coup. This political coup continues. It's clear that the solution is democratic politics and the free expression of peoples, identities, thoughts. The problem will not be solved with arrests and hostages. It is only possible with the recognition of the democratic will of the peoples and a solution process."

Former Diyarbakır Mayor Kışanak said that the "fascist practices" in the last four years were not only the problem of the Kurdish people but all peoples of Turkey. Every political party that believes in democratic politics should take a clear stance and establish "a strong line of struggle," said Kışanak. "We are held as political hostages. But I would like to make it clear once again that we have not bowed to fascism, we will not!"

Former MP Baluken said that the "November 4 coup" was a milestone for the political, social, legal and economic collapse that the country is experiencing today. He expressed his belief for a "bright tomorrow."

Former MP Tuncel also said that the political and economic crises had deepened since the operation against the HDP. "Now is the time for freedom and it is more important than ever to build the future by organizing freedom."
(BIA, 4 November 2020)

Minorités / Minorities

La tiédeur du PS et du MR pour reconnaître le Haut-Karabakh

Christophe Lamfalussy, La Libre Belgique, 26 nov 2020

Le Sénat français a voté massivement mercredi en faveur de la reconnaissance internationale du Haut-Karabakh, dans une résolution non contraignante pour le gouvernement mais hautement symbolique, qui tranche avec la tiédeur des Parlements belges.

La résolution a été votée avec 305 voix pour, une voix contre et 30 abstentions. Elle était présentée par cinq présidents issus des grands partis, de gauche comme de droite (Les Républicains, PS, Centristes, Communistes, Verts). Elle estime "indispensable de placer les Arméniens sous la protection de la communauté internationale en reconnaissant l’indépendance du Haut-Karabakh".

L’enclave arménienne a été réduite à une portion congrue après le cessez-le-feu conclu le 9 novembre et les sénateurs estiment que jamais l’Azerbaïdjan n’aurait pu la mettre à genoux sans l’appui de la Turquie, "à l’origine de l’offensive". La résolution cite aussi les crimes de guerre imputés aux forces azéries : armes à sous-munitions, frappes au phosphore blanc pour incendier les forêts, mobilisation de "plusieurs milliers de djihadistes syriensacheminés par la Turquie", bombardements d’infrastructures civiles et de lieux de culte, tortures et décapitations.

Virulente à l’égard du président Erdogan, elle dénonce aussi "lapolitique expansionniste" de la Turquie, "facteur majeur de déstabilisation" dans différentes régions du monde" et "menace pour la sécurité de la France et de l’Europe dans son ensemble".

Représentant le gouvernement français, le secrétaire d’État

Jean-Baptiste Lemoyne a averti "que la reconnaissance du Karabakh par la France nous ferait perdre toute influence dans ce dossier".

Tiédeur en Belgique

L’unanimité française tranche avec les débats en cours en Belgique. Si le Parlement flamand a déjà pris position en octobre sur le conflit, sans demander la reconnaissance internationale du Karabakh, la Belgique francophone est traversée par des courants contraires.

Dans les trois Parlements (fédéral, wallon, communauté), les partis de la Vivaldi ont torpillé des résolutions présentées par l’opposition, CDH-Défi au niveau régional et CDH-Défi-N-VA au niveau fédéral.

C’est surtout le PS et le MR qui sont à la manœuvre. Les socialistes ne cachent pas leur volonté de ne pas brusquer leur électorat turc. Le MR, au gouvernement, défend la position qu’il faut ouvrir un nouveau dialogue avec le président Erdogan, plutôt que de l’ostraciser.

Pour contrecarrer l’opposition, les partis de la majorité ont déposé leurs propres résolutions, dans lesquelles le mot "Turquie" et son rôle dans la guerre n’apparaissent nulle part. Cette façon de renvoyer dos à dos l’Azerbaïdjan et l’Arménie est "une approche lâche", a jugé mardi Peter De Roover (N-VA) en commission des Relations extérieures du Parlement fédéral.

Le Sénat demande la reconnaissance de la République du Haut-Karabakh

Le Sénat a demandé au gouvernement français, dans un texte voté mercredi, "la reconnaissance de la République du Haut-Karabakh", ou Nagorny Karabakh, région séparatiste d'Azerbaïdjan à majorité arménienne touchée par un conflit meurtrier cet automne.

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a salué une "décision historique". Le ministère des Affaires étrangères de l'Azerbaïdjan a en revanche dénoncé une "provocation, menée par un groupe de sénateurs ouvertement pro-arméniens".

"Un exemple éclatant de l'islamophobie en France", a ajouté un conseiller en politique étrangère du président Ilham Aliyev, Hikmet Hajiyev.

Le projet de résolution du Sénat, qui n'a pas de valeur contraignante, a été voté par 305 voix pour, une seule contre et 30 abstentions. Il était co-signé par cinq des 8 présidents de groupe: Bruno Retailleau (LR), Hervé Marseille (centriste), Patrick Kanner (PS), Eliane Assassi (CRCE à majorité communiste) et Guillaume Gontard (écologiste).

Cette reconnaissance "n'est pas seulement un symbole c'est un devoir", a souligné Patrick Kanner, alors que le président de la commission des Affaires étrangères Christian Cambon (LR) y a vu un symbole de "l'amitié et de la solidarité" de la France avec le peuple arménien.

Tout en partageant "les motivations" de la proposition de résolution, Alain Richard (RDPI à majorité en Marche) a jugé qu'une reconnaissance unilatérale, "dans cette région traversée de conflits, apparaît porteuse de difficultés supplémentaires".

Selon le secrétaire d'Etat Jean-Baptiste Lemoyne, elle ferait perdre à la France "toute capacité d'influence" et celle-ci "ne serait plus d'aucun secours pour ceux-là même auxquels vous voulez porter secours".

L'Azerbaïdjan et l'Arménie s'accusent mutuellement de crimes de guerre durant les six semaines de combats meurtriers qui les ont opposé de fin septembre à début novembre pour le contrôle du Nagorny Karabakh.

Le texte voté au Sénat "condamne l'agression militaire de l'Azerbaïdjan, menée avec l'appui des autorités turques et de mercenaires étrangers et demande le retrait immédiat" de leurs forces armées des territoires pris depuis le 27 septembre dans la région du Haut-Karabakh.

Il "invite le gouvernement à reconnaître la République du Haut-Karabakh" et à "mettre tout en oeuvre pour que des discussions en vue d'un règlement négocié et durable du conflit, assurant le rétablissement des frontières définies en 1994 (...) puissent reprendre sans délai dans le cadre du Groupe de Minsk".

Il lui demande de défendre "la mise en oeuvre immédiate de la protection des populations par le déploiement d'une force d'interposition internationale" et d'"apporter une aide humanitaire massive aux populations civiles".

Le texte invite encore le gouvernement "à demander la conduite d'une enquête internationale sur les crimes de guerre commis au Haut-Karabakh" et "à tirer toutes les conséquences diplomatiques du rôle joué par les autorités turques".

Bruno Retailleau, chef des sénateurs LR, a fustigé "la participation décisive et massive de la Turquie de M. Erdogan, au nom d'une politique nationale islamiste".

D'autres collectivités, comme les villes de Paris et Marseille ou encore les régions PACA, Île-de-France et Hauts-de-France ont également voté des résolutions similaires.

Le ministre des Affaires étrangères du Karabakh, Masis Mayilyan, a exprimé sa "profonde gratitude aux sénateurs".

Dans un communiqué, le Comité de défense de la cause arménienne a aussi salué ces résolutions, qui constituent "un désaveu cinglant de la stratégie opérée par le gouvernement français qui est désormais plus que jamais isolé dans sa posture criminelle et inefficace de neutralité", de "blanc-seing en faveur de l'extermination des Arméniens du Haut-Karabakh".

Le président Emmanuel Macron a redit samedi son souhait d'une "supervision internationale" de l'accord signé le 10 novembre entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, parrainé par la Russie.

Les députés LREM et les sénateurs RDPI ont déposé parallèlement leur propre projet de résolution, appelant notamment "tous les acteurs régionaux, et surtout la Turquie, à s'abstenir de toute ingérence, déclaration ou action belliqueuse".
(AFP, 25 nov 2020)

L'Azerbaïdjan reprend Aghdam aux Arméniens

L'Azerbaïdjan a récupéré vendredi le contrôle du district d'Aghdam, cédé par les séparatistes arméniens du Nagorny Karabakh aux termes d'un accord de paix sous patronage russe qui a mis fin à six semaines de guerre.

Il s'agit de la première des trois rétrocessions à l'Azerbaïdjan de territoires que contrôlaient les forces arméniennes depuis près de 30 ans, à l'issue d'une première guerre qui avait fait à l'époque 30.000 morts et des centaines de milliers de déplacés, dont notamment la population azerbaïdjanaise d'Aghdam.

"Félicitations à tous les citoyens d'Aghdam. Vous n'êtes plus des réfugiés, vous retournerez sur vos terres ancestrales", a déclaré à la télévision le président azerbaïdjanais Ilham Aliev après l'entrée de son armée dans le district.

"Nous avons libéré la région du fascisme arménien", a-t-il encore proclamé, reprenant sa rhétorique habituelle. A Bakou, la rétrocession a été accueillie par des scènes d'allégresse, de nombreux habitants brandissant dans les rues le drapeau azerbaïdjanais.

Cet accord du 9 novembre, négocié par Vladimir Poutine, consacre la défaite arménienne après six semaines de combats qui ont fait des milliers de morts mais permet la survie de la république autoproclamée du Nagorny Karabakh, même si elle perd de nombreux territoires.

Outre des gains au Nagorny Karabakh même, notamment sa deuxième ville Choucha, Bakou reprend les sept districts azerbaïdjanais qui constituaient le glacis sécuritaire formé par les séparatistes autour de leur enclave.

Quatre l'ont été par les armes, et trois ont été ou seront rétrocédés: Aghdam vendredi, Kalbajar le 25 novembre et Latchin le 1er décembre.

Le ministère russe de la Défense a annoncé de son côté avoir terminé vendredi le déploiement de 1.960 de ses soldats de maintien de la paix dans la région pour surveiller l'application du cessez-le-feu.
 Le président russe Vladimir Poutine a vanté la présence de ces soldats, qui a permis de "stabiliser la situation" et promis de renforcer l'aide humanitaire de Moscou. Il a appelé l'ONU et l'Organisation mondiale de la santé à envoyer des missions sur place.

Vendredi, l'UNESCO a proposé l'envoi d'une mission préliminaire au Nagorny Karabakh afin d'assurer la protection des sites d'importance culturelle.

- Maisons en feu -

Dans les heures précédant la rétrocession du district d'Aghdam, des maisons continuaient d'être incendiées par leurs habitants qui préféraient les savoir réduites en cendres qu'habitées par des Azerbaïdjanais, a constaté l'AFP.

Entassant leurs affaires dans leurs véhicules, les derniers habitants ont quitté les lieux moins d'une heure avant l'arrivée de l'armée azerbaïdjanaise.

Un barrage arménien et un poste de contrôle de l'armée russe ont par ailleurs été dressés sur la route désormais déserte reliant le Karabakh à Aghdam, selon un journaliste de l'AFP.

Les soldats arméniens avaient déjà détruit jeudi leur quartier général à Aghdam, ville fantôme et en ruines depuis près de 30 ans où les séparatistes disposaient d'une base arrière.

Dans le village de Nor Maragha appartenant au district, l'AFP a vu ces deux derniers jours les habitants abattre leur bétail, récolter leurs fruits et déménager leurs domiciles, avec le sentiment amer de devoir laisser à l'ennemi honni fermes et vergers.

A la fin de la guerre des années 1990, c'était l'exode inverse qui s'était produit, la totalité de la population azerbaïdjanaise fuyant ces régions. L'Arménie avait ensuite encouragé leur repopulation par des Arméniens.

- Quel rôle pour la Turquie? -

En Arménie, l'accord de fin des hostilités continue d'agiter une frange de l'opposition qui accuse le Premier ministre Nikol Pachinian d'être un "traître" et réclame sa démission. Celui-ci exclut tout départ mais a remplacé vendredi deux ministres, dont celui de la Défense, quelques jours après le limogeage du chef de la diplomatie.

Vendredi, quelques dizaines de manifestants ont bloqué des rues dans le centre-ville d'Erevan et de Gyumri aux cris de "Nikol va-t-en!" avant d'être dispersés par la police, qui a déclaré avoir arrêté 85 personnes.

Le président azerbaïdjanais s'est lui affiché cette semaine, en triomphateur et aux côtés de son épouse, dans certains lieux emblématiques de territoires reconquis.

La fin des hostilités a été largement saluée par la communauté internationale. La France a néanmoins appelé Moscou à lever certaines "ambiguïtés" du texte, particulièrement sur le rôle de la Turquie, grand soutien de l'Azerbaïdjan et ennemi juré de l'Arménie.

Si la Turquie n'est pas mentionnée dans l'accord de fin des hostilités, Ankara a annoncé que des militaires turcs prendraient part à l'observation du cessez-le-feu depuis un centre de coordination conjoint avec la Russie en Azerbaïdjan.

Le président russe a assuré cependant qu'aucun soldat turc ne serait déployé au Nagorny Karabakh.
(AFP, 21 nov 2020)

Comment la Turquie a éradiqué ses minorités chrétiennes

Joseph Yacoub*, FIGAROVOX/TRIBUNE, 19 novembre 2020

Il fut un temps où il y avait des communautés chrétiennes dans ce pays. Ce temps est révolu. Depuis, l’histoire est une suite de drames, rythmés d’épisodes, dont certains ont été sciemment éclipsés par l’historiographie officielle. Jadis florissants et prospères, les chrétiens diminuèrent considérablement en nombre et en influence, alors que rien qu’à Constantinople, ils représentaient 40 % de la population au XVIe siècle. Et au tout début du XXe siècle, on les estimait encore à plus de 20 %.

Aujourd’hui, ils ne représentent pas plus de 100 000 personnes, soit moins de 0,2 % d’une population de 84 millions d’habitants. On remarque que les écoles chrétiennes sont en nette baisse et on observe des cas d’expropriation d’églises et de répression à l’encontre de prêtres, tout cela accentué par la politique islamo-nationaliste du président turc Erdogan, qui transforma la Basilique Sainte Sophie en mosquée.

Le XXe siècle connut des turbulences et des convulsions politiques et religieuses. Le génocide arménien et assyro-chaldéen de 1915 mit progressivement fin à la présence chrétienne.

Voici un exemple, parmi d’autres, qui fut complètement occulté. À la veille de la Première Guerre mondiale, il y avait 100 000 chrétiens assyriens qui vivaient dans la région de Hakkari, à l’extrême sud-est de la Turquie ; aujourd’hui, il n’y a plus personne, la moitié fut exterminée et morte sur les routes, l’autre contrainte à l’exode dans de terribles conditions.

Que s’est-il donc passé?

À partir de 1906, des étincelles préludaient 1915, qui portait dans ses germes 1918. Cette politique visait, selon des objectifs arrêtés, à homogénéiser l’Empire ottoman et turquifier le pays, en éradiquant tout groupe ethniquement non turc et non musulman. Ce fut aussi un ethnocide. Des Églises ont été pillées et souillées, des vieillards, des femmes et de jeunes gens abattus. D’autres ont succombé à la maladie ou à la faim, ou ont été transportés en exil, et des jeunes filles outragées et réduites en esclavage. Cette tragédie est bien représentée dans leur littérature mémorielle en araméen, la langue du Christ.

La guerre terminée et la nouvelle Turquie kémaliste née, on a pourtant assisté à d’autres épisodes douloureux.

En décembre 1925, un rapport du Conseil de la Société des Nations (SDN) du général estonien Laidoner, qui avait enquêté sur la ligne provisoire de frontière entre la Turquie et l’Irak, évoquait ce qu’il appelait la Déportation des chrétiens, avançant le chiffre d’environ 3000 victimes, et incrimine les militaires du 62ème régiment turc qui avaient commis sur les habitants «des actes atroces de violence allant jusqu’aux massacres».

Tout a été fait pour effacer la mémoire.

Le phénomène d’annihilation culturelle s’est ensuite accentué. Les noms des villages ont été turquisés, ainsi que les noms patronymiques. Voici des noms de villages assyro-chaldéens désormais complètement métamorphosés: Ischy devint Ombudak, Bazyan: Dogan, Harbol: Aksu, Meer: Kovankaya, et Hoz: Ayirim. Il en est de même des noms de familles à consonance araméenne: Biqasha devint Yalap, et Bikouma: Yabash. Tout a été fait pour effacer la mémoire. Qui plus est, ces villages furent abandonnés et leurs habitants méprisés, laissés dans une ignorance totale et sans protection, non à l’abri des brigands et des aghas kurdes et des Turcs.

Aussi, il ne faut pas s’étonner de voir le pays vidé des rescapés du génocide de 1915. A partir de 1980, privés de sécurité, enserrés entre le marteau et l’enclume (entre l’armée turque et la guérilla kurde d’alors), les Assyro-Chaldéens, qui vivaient dans ce pays depuis 3000 ans, ont pris le chemin de l’exil vers la France et l’Europe, fuyant la répression et leurs misérables conditions. Ce départ en masse a touché plusieurs régions.

Accueillis en France (départements du Val d’Oise et Seine Saint-Denis), ils ont pu, par leur travail et leur persévérance, réussir et accéder à une vie digne, occuper des postes importants, ceci en peu de temps. C’est dans un pays laïque et respectueux de toutes les religions, qu’ils ont pu construire des églises (à Sarcelles et Arnouville), conformément à leurs traditions et selon leurs rites, et vivre pleinement leur foi. En échange, ils vouent à la France amour, loyauté et fidélité.

Face à l’état de négation en Turquie, c’est l’inverse qui s’est produit en Arménie. Lors d’une mission au Haut-Karabakh en 1993, dans le cadre d’une délégation française, à l’initiative des Arméniens, nous avions été, dans un but humanitaire, à Stépanakert, la capitale. On y avait constaté à quel point les Arméniens étaient attachés à ce territoire, qui représente un haut lieu de leur identité nationale et leur spiritualité chrétienne. D’autre part (avec mon épouse Claire), dans le cadre des recherches sur les Assyro-Chaldéens, lors d’une visite en 2012, à la communauté assyrienne d’Arménie, nous avons rencontré à cette occasion les responsables politiques arméniens. À notre retour, nous avons mémorisé cette histoire dans un ouvrage: Oubliés de tous. Les Assyro-Chaldéens du Caucase (Ed. du Cerf, 2015), ce qui nous a permis d’observer et d’apprécier l’état d’évolution de la communauté, et de constater qu’ils sont bien traités et reconnus. D’ailleurs, les liens culturels et de fraternité entre les Assyro-Chaldéens (dits Assori) et les Arméniens remontent loin dans l’histoire (y compris des mariages mixtes).

L’arrivée des premiers Assyriens en Arménie remonte à 1805, venant de Turquie et de Perse, processus qui s’est nettement accéléré en 1828 et en 1915-1918. Il s’agit d’une population en grande majorité rurale, qui vit de l’élevage et de l’agriculture.

En dehors de la capitale Erevan, ils sont concentrés principalement dans sept villages en particulier à Verin Dvin, Arzni, Nor Artagers et Koïlassar. Ils ont accompagné l’indépendance de l’Arménie dès 1989, fondé des associations et des écoles, ouvert des centre culturels, édité des manuels scolaires en araméen. Cela dit, comme beaucoup d’Arméniens, certains ont pris le chemin de l’exil (Etats-Unis, Europe...).

L’État arménien reconnaît officiellement le génocide assyrien de 1915 et un mémorial est érigé à Erevan en hommage aux victimes. Ils ont leur propre église (adeptes de l’Église d’Orient, dite nestorienne) avec un clergé local. L’association Atour (Assyrie) date de 1989 (officialisée en 1992), dotée d’un bureau à Erevan, donné par les autorités arméniennes. Il existe depuis 1998 un centre de la jeunesse assyrienne (Ashour), et en 2003 un centre culturel Beth-Nahrain (Mésopotamie) fut inauguré. Des manuels de langue araméenne ont été édités en 2008. Il existe aussi des programmes de radio et de télévision. À Arzni, il y a une école élémentaire pour la communauté, et à l’école publique l’araméen moderne (soureth) est enseigné. La situation se présente d’une manière quasi semblable à Verin Dvin.

Les Assyriens d’Arménie redevables à ce pays qui les reconnaît

D’autres données importantes sont à relever. Le maire d’Arzni et de Verin Dvin sont assyriens, sans distinction de sexe. La signalétique (des rues des communes) est trilingue: russe, arménien et araméen. Souvent les rues portent des noms de personnalités assyriennes parmi lesquelles le philosophe Bardesane (IIè siècle), le roi assyrien Assurbanipal, le roi d’Ourhai (Edesse) Abgar Okama, Saint-Ephrem, le patriarche Mar Benyamin Shimoun...

On comprendra dès lors que les Assyriens d’Arménie - redevables à ce pays qui les reconnaît - le lui rendent en combattant avec leurs compatriotes arméniens pour sa liberté et le maintien du Haut-Karabakh comme territoire arménien. Selon les informations recueillies, au minimum 6 jeunes Assyriens sont morts, plusieurs disparus et blessés, originaires des villages de Verin Dvin et de Arzni.

Le 25 octobre, le prêtre de la communauté assyrienne, Nikademus Yukhanaev, a adressé un message en araméen et en arménien, condamnant l’attaque turco-azérie. «Nous condamnons fermement, déclare-t-il, l’attaque turco-azérie et appelons tous les Assyriens du monde et toutes les personnes de bonne volonté à lever leur voix pour faire immédiatement cesser cette agression, nous sommes solidaires plus que jamais avec nos frères arméniens, nos communautés sont liées par notre histoire et notre culture.»

Négation d’un côté, reconnaissance de l’autre, voilà la différence entre la Turquie et l’Arménie.

* Joseph Yacoub est professeur honoraire de sciences politiques à l’Université catholique de Lyon, premier titulaire de la chaire UNESCO «Mémoire, cultures et interculturalité». Spécialiste des minorités dans le monde et des chrétiens d’Orient, il est l’auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels: Qui s’en souviendra? 1915: le génocide assyro-chaldéen-syriaque (Cerf, 2014) ; Oubliés de tous. Les Assyro-Chaldéens du Caucase (avec Claire Yacoub, Cerf, 2015) ; Une diversité menacée. Les Chrétiens d’Orient face au nationalisme arabe et à l’islamisme (Salvator, 2018).

Après la défaite militaire, quel avenir pour le Nagorny Karabakh?

La cessation des hostilités s'est pérennisée au Nagorny Karabakh, une semaine après l'accord consacrant la défaite arménienne face à l'Azerbaïdjan. Malgré des transferts de territoires et un déploiement militaire russe, une solution durable paraît très hypothétique.

- Transferts de territoires -

L'Arménie et la république autoproclamée du Nagorny Karabakh, peuplée d'Arméniens, qui échappe au contrôle de l'Azerbaïdjan depuis une guerre dans les années 1990, vont devoir céder aux forces azerbaïdjanaises entre le 20 novembre et le 1er décembre trois districts: Aghdam, Kalbajar et Latchin.

Ceux-ci, ainsi que quatre autres reconquis militairement par Bakou entre le 27 septembre et le 9 novembre, n'appartiennent pas au Karabakh à proprement parler, mais constituaient autour de la région un glacis de sécurité depuis près de 30 ans.

Les populations arméniennes, des dizaines de milliers de personnes, devraient fuir ces districts, comme l'avaient fait dans les années 1990 les Azerbaïdjanais.

L'AFP a déjà été témoin d'un exode de Kalbajar, qui aurait dû être remis le 15 novembre à Bakou, un délai reporté au 25 pour permettre à tous les Arméniens de quitter la région. Beaucoup incendient leurs maisons avant de partir.

L'accueil de ces populations en Arménie va constituer un défi économique, social et humanitaire pour ce pays pauvre de trois millions d'habitants.

- Protection russe -

Le Nagorny Karabakh perd en outre une partie de son territoire au nord et au sud, en particulier la ville stratégique et symbolique de Choucha, qu'Azerbaïdjanais et Arméniens considèrent comme un berceau culturel.

La république autoproclamée voit son existence garantie par l'accord signé le 9 novembre sous l'égide de la Russie entre Erevan et Bakou. Si elle est affaiblie et amoindrie, sa survie semble assurée par le déploiement de quelque 2.000 soldats de la paix russes, par tranches de cinq ans renouvelables.

Toute offensive azerbaïdjanaise est hautement improbable tant que l'armée russe s'y trouve, au risque de provoquer autrement un conflit régional.

"La présence des soldats russes dans la région sera l'un des facteurs les plus importants pour garantir qu'une guerre ne recommence pas", a relevé le Premier ministre arménien Nikol Pachinian.

Les militaires russes assureront aussi la sécurité du corridor de Latchin, bande de terre de 5 km de large qui constituera le seul lien terrestre entre le Nagorny Karabakh et l'Arménie.

Entre 75.000 et 90.000 des quelque 150.000 habitants de la région ont fui les combats, et ils vont devoir décider d'y revenir ou non. Les autorités locales ont appelé les résidents à rentrer et de premiers bus sont arrivés samedi dans la capitale Stepanakert.

- Une insaisissable solution durable -

La résolution de la question du Nagorny Karabakh, qui empoisonne la situation dans le Caucase du Sud depuis la chute de l'URSS, reste en suspens.

L'accord négocié par le président russe Vladimir Poutine qui a mis fin au récent conflit ne mentionne ainsi aucune solution à long terme ni négociation. Or depuis le milieu des années 1990 la médiation du Groupe de Minsk, présidé par la Russie, les Etats-Unis et la France, n'a donné aucun résultat probant.

Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev, fort de sa victoire militaire, a adopté un ton intransigeant, proclamant, contrairement aux promesses faites avant les hostilités de l'automne, que jamais le Nagorny Karabakh ne disposera d'autonomie lorsqu'il réintègrera l'Azerbaïdjan.

"Le Karabakh n'aura pas de statut (d'autonomie) aussi longtemps que je suis président", a-t-il proclamé la semaine dernière.

Bakou peut compter sur le soutien sans faille de la Turquie qui, après avoir armé et soutenu l'Azerbaïdjan dans la guerre, s'est imposée de facto comme un interlocuteur incontournable dans la région. Ankara sera associé d'ailleurs aux opérations de maintien de la paix, même si les contours de son rôle restent flous et devront être négociés avec Moscou.

M. Aliev, qui juge le Groupe de Minsk trop pro-arménien, s'est félicité de la "création d'un nouveau format de coopération avec la participation de la Russie et de la Turquie".

Pour Erevan, la Turquie est un ennemi ancestral déterminé à rayer l'Arménie de la carte, et elle voudra minimiser son implication dans toute future négociation sur le Karabakh.
(AFP, 16 nov 2020)

Ankara va envoyer des militaires
au Nagorny Karabakh pour surveiller le cessez-le-feu

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a demandé lundi l'autorisation du Parlement pour envoyer des militaires en Azerbaïdjan afin de participer à une mission russo-turque de surveillance du cessez-le-feu au Nagorny Karabakh.

Dans une motion envoyée à l'Assemblée nationale qui porte sa signature, M. Erdogan demande l'autorisation d'envoyer des soldats pour mettre sur pied un "centre de coordination" avec la Russie pour surveiller le respect de la trêve.

Les militaires envoyés par la Turquie, pays qui soutient l'Azerbaïdjan, seront déployés pour "prendre part aux activités du centre de coordination qui sera établi avec la Russie" et "assurer le respect du cessez-le-feu", selon le texte.

Cette autorisation de déploiement, dont l'obtention ne devrait être qu'une formalité, sera valable pour une durée d'un an et le nombre de militaires déployés fixé par M. Erdogan.

L'Azerbaïdjan et l'Arménie ont signé la semaine dernière un accord parrainé par la Russie qui a mis fin à plusieurs semaines d'affrontements meurtriers au Nagorny Karabakh, région séparatiste d'Azerbaïdjan à majorité arménienne.

Pour surveiller le respect de cet accord, qui consacre les gains territoriaux de Bakou et prévoit l'évacuation par les Arméniens de certaines zones, Moscou a commencé ces derniers jours à déployer une force de "maintien de la paix".

Si la Turquie n'est mentionnée nulle part dans cet accord, Ankara a rapidement affirmé après sa signature que des militaires turcs prendraient part à l'observation du cessez-le-feu depuis le centre de coordination.

Des responsables turcs et russes ont discuté vendredi et samedi à Ankara des modalités du fonctionnement de ce centre, dont la date d'ouverture et le lieu n'ont pas été annoncés.
(AFP, 16 nov 2020)

Haut-Karabakh: une douloureuse capitulation pour les Arméniens

(Christophe Lamfalussy, La Libre Belgique, 12 nov 2020)

C’est une véritable capitulation qu’a signée, dans la soirée du 9 novembre et à l’écart des caméras, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian. Des sept districts que les Arméniens contrôlaient en territoire azerbaïdjanais depuis la guerre des années 90, comme une zone tampon autour du Haut-Karabakh, il ne reste plus rien. Et désormais aussi, l’administration azerbaïdjanaise aura le contrôle de la ville de Chouchi, à portée de canons de Stepanakert, la "capitale" de l’enclave arménienne.

Dès la nuit du 9 au 10 novembre, des centaines de manifestants ont envahi le parlement arménien à Erevan pour réclamer la démission de Pachinian, l’accusant de "trahison". Malgré la loi martiale, un millier de sympathisants de l’opposition se sont à nouveau rassemblés le 11 novembre. Une quarantaine de protestataires ont été interpellés, dont le chef du parti d’Arménie prospère, Gagik Tsaroukian.

"Nous étions dans une situation où Stepanakert était laissée sans défense", a justifié sur Facebook M. Pachinian, héros d’une révolution pacifique en 2018. Selon lui, si cet armistice n’avait pas été signé, le Karabakh aurait perdu bien plus de territoires. Le chef d’état-major des forces arméniennes, Onik Gasparyan, a volé à son secours mercredi en assurant dans un communiqué que le Premier ministre "a pris cette décision sur ma suggestion" et que celle-ci était "absolument nécessaire".

Durant six semaines, le Karabakh a été soumis à une offensive tactique et rusée, alternant des percées sur le front et des bombardements sur les villes, pour terroriser la population et la forcer à fuir. L’armée de Bakou disposait d’un avantage sur le plan aérien en déployant des drones kamikazes israéliens et des drones turcs Bayraktar TB2. La principale avancée a eu lieu au sud du Karabakh, où l’armée azerbaïdjanaise a longé la frontière iranienne, puis a remonté vers Chouchi et le fameux corridor de Latchin, seule voie liant, en ces temps de guerre, l’enclave à l’Arménie.

À Stepanakert, le président de l’Artsakh (le nom arménien du Karabakh) assurait à La Libre : "Oui nous sommes seuls, mais nous allons gagner." Mais la capture de la ville de Chouchi, le 9 novembre, a changé la donne. Au moins 1 500 personnes sont décédées en six semaines de combats, dans les deux camps, sans doute beaucoup plus.

Près de 2 000 soldats russes

L’accord de cessez-le-feu a été signé par Nikol Pachinian, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev et le président russe Vladimir Poutine. Il réduit le corridor de Latchin à une bande de 5 km de large, qui dès mercredi, a été placée sous le contrôle de soldats de la paix russes. Il oblige l’Arménie à rétrocéder les districts de Kalbajar avant le 15 novembre, d’Agdam avant le 20 novembre et de Latchin avant le 1er décembre. À chaque retrait, des soldats russes prendront position. Moscou va dépêcher sur place près de 1 960 militaires, 90 transports de troupes blindés et 380 véhicules et équipements spécialisés.

La défaite est particulièrement douloureuse et amère pour les Arméniens d’autant que la Turquie, dès le début, a assuré Bakou de son plein soutien et dépêché régulièrement son ministre de la Défense. Les Arméniens n’oublient pas qu’Ankara n’a jamais reconnu leur génocide il y a plus d’un siècle et voient dans le soutien turc le spectre d’une nouvelle purification ethnique au nom du panturquisme.

Une démonstration de la "puissance turque"

"Nos frères turcs se sont réjouis de cette victoire comme de leur propre victoire", s’est félicité mardi le président Aliev en recevant le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu. À plusieurs reprises, les dirigeants d’Ankara en visite à Bakou ont célébré "la puissance du pouvoir turc". Et M. Aliev n’a pas démontré une grande finesse en déclarant, juste après la signature du cessez-le-feu : "J’avais dit qu’on chasserait (les Arméniens) de nos terres comme des chiens, et nous l’avons fait."

L’accord ne préjuge pas du statut final du Karabakh, terre millénaire des Arméniens, annexée à l’Azerbaïdjan pendant la période soviétique avec l’approbation de Staline.

La Belgique et l’Union européenne ont gardé un silence radio tout au long du conflit, malgré la présence de djihadistes dans les forces azerbaïdjanaises et le rôle moteur joué par la Turquie, membre de l’Otan, "dans cette agression contre la petite démocratie arménienne", écrit le Comité des Arméniens de Belgique. Lequel invite "ses compatriotes belges à s’interroger sur les raisons de ce silence".

Cessez-le-feu au Karabakh: Moscou à la manoeuvre, Ankara en embuscade

Le cessez-le-feu signé entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan rappelle le rôle déterminant de la Russie dans son pré carré caucasien, avec une Turquie à l'influence grandissante et des Occidentaux en perte de vitesse.

Bakou sort indiscutablement vainqueur, sur le plan territorial et militaire, d'une crise qui a confirmé des tendances géopolitiques de fond dans la région.

Les gains pour l'Azerbaïdjan

Bakou récupère des territoires tampons autour du Nagorny Karabakh, ainsi que la ville de Choucha, à 15 kilomètres de la capitale séparatiste Stepanakert.

"C'est un gain symbolique et stratégique important", estime Emmanuel Dreyfus, de l'Institut de recherche stratégique de l'école militaire (IRSEM) à Paris. Selon l'accord, précise-t-il, les populations déplacées ne reviendront pas dans leur ville d'origine.

"Les Azéris n'ont pas eu tout ce qu'ils voulaient, c'est rarement le cas dans une guerre, mais ils ont pris la deuxième ville du pays", analyse-t-il.

L'Arménie, elle, est furieuse. "Démission!", "traître à la Nation": l'annonce de l'accord par le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a été accueillie par des cris de rage et de dépit à Erevan.

La suprématie russe

Dans son pré carré du Caucase, Moscou reste la puissance qui peut en imposer à des belligérants que tout oppose.

"Comme partout dans l'espace post-soviétique, c'est la Russie qui a eu la dragée haute sur la gestion de la crise", estime Emmanuel Dreyfus, qui relève qu'elle s'est gardée d'intervenir depuis six semaines, s'en tenant à des condamnations verbales et des appels à cesser les combats.

Les Russes vont déployer 2.000 soldats de maintien de la paix pour cinq ans minimum. Une force qui s'ajoute à sa base en Arménie et son parrainage de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud, territoires géorgiens dont elle a reconnu l'indépendance dans la foulée de la guerre de 2008.

Et qui pourrait durer. Les forces russes de maintien de la paix en ex-URSS ont tendance à s'installer, comme en Transdniestrie, en Moldavie, où elles sont déployées depuis 1991, soutenant de facto cette république autoproclamée.

Ankara tient tête à Moscou dans le Caucase, comme en Libye et en Syrie.

Mais plusieurs analystes contactés par l'AFP ont écarté toute transaction bilatérale impliquant le Caucase d'un côté, les questions libyennes et syriennes de l'autre.

Ali Bakeer, un analyste politique turc basé à Ankara, assure qu'un mécanisme bilatéral avait été proposé depuis le début de la crise par Ankara mais que Moscou l'a refusé.

Dmitri Peskov, porte-parole du président russe Vladimir Poutine, a insisté sur le fait que l'accord signé lundi avait été piloté par Moscou.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan en sort néanmoins renforcé. "L'issue du conflit et la constance de la position turque dans son soutien à l'Azerbaïdjan, sans même parler du rôle des drones fabriqués par Ankara, renforcent le fait que la Turquie devient plus forte dans le Caucase", juge Ali Bakeer.

"Le renforcement de la présence d'Ankara dans la région est un processus en cours depuis des années et Moscou le voit comme la conséquence inévitable du nouvel ordre", confirme sur Twitter Alexander Gabuev, chercheur à Moscou de la Fondation Carnegie pour la paix internationale.

la Turquie a maintenant une carte à jouer, notamment pour superviser sur le terrain le respect du texte. A l'issue d'un entretien téléphonique entre Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine, la présidence turque a annoncé qu'elle mènerait "des activités d'observation et de contrôle avec la Russie, au moyen d'un centre conjoint".

Selon la présidence azerbaïdjanaise, lors d'un entretien téléphonique entre le président Ilham Aliev et M. Erdogan, les deux dirigeants ont "exprimé leur conviction que ce centre contribuerait à l'instauration d'une paix durable".

France et Etats-Unis marginalisés

La Russie, la France et les Etats-Unis co-président le groupe de Minsk, théoriquement en première ligne sur ce dossier caucasien. Mais ni Washington, ni Paris n'ont été décisifs cette fois.

"Ce qui est très important pour le Kremlin est le rôle décroissant de l'Ouest", constate Alexander Gabuev, évoquant en particulier le peu d'intérêt pour la question caucasienne du président américain sortant, Donald Trump.

Quant à la France, où vit une importante communauté arménienne, elle est accusée de parti pris pro-Erevan par Bakou, ce qui a compliqué son rôle dans la crise. Paris et Ankara sont par ailleurs à couteaux tirés depuis des mois sur de multiples dossiers, rendant là aussi une médiation française délicate.
(AFP, 10 nov 2020)

Téléconférence sur la situation désastreuse à Haut-Karabakh


Communiqué de l'Institut kurde de Bruxelles:

Jeudi 5 novembre 2020, l’Institut kurde de Bruxelles a organisé une conférence “en ligne” (webinaire) sur la situation désastreuse dans la république non reconnue d’Artsakh (Haut-Karabakh).

Trois orateurs étaient invités pendant ce groupe de travail interparlementaire (IPWK). Chacun dans leur domaine, ces intervenants ont une connaissance considérable par rapport à la région touchée.
  • Le journaliste Freddy De Pauw a fourni aux participants son analyse politique du conflit et l’a situé dans un contexte international.
  • Le médecin arménien Bogoz Muradian était bien placé pour esquisser la préhistoire et interpréter avec précision le contexte du conflit.
  • Le journaliste Doğan Özgüden a expliqué très précisément le rôle de la Turquie dans ce conflit.
La présentation et la modération étaient entre les mains du journaliste Rojin Ferho.

Si vous aviez manqué notre IPWK, ou s’il y a des participants qui aimeraient revoir les images, nous pouvons vous référer au lien à travers lequel vous pouvez voir l’enregistrement complet : Video – IPWK Artsakh

https://www.youtube.com/watch?v=r56RrOC_EkE&t=30s

Moins d’une semaine s’est écoulée depuis, et l’opinion publique apprend dans la presse internationale qu’un cessez-le-feu a été convenu. Ce cessez-le-feu est un autre coup dur porté à la population à majorité arménienne d’Artsakh.

Après tous les bombardements turcs et azerbaïdjanais que l’Artsakh a endurés ces dernières semaines (contre les populations civiles, les maisons, les églises et même les hôpitaux), le pays est maintenant déchiré en parties azerbaïdjanaise, arménienne et russe.

Appel contre le risque génocidaire dans le Haut-Karabagh
En Belgique, pétition adressée à M. le Premier Ministre, à Mme la Vice-Première ministre et Ministre des Affaires étrangères, aux Ministres-Présidents des Régions et Communautés.

A l'Europe, pétition adressée à Mme la Présidente de la Commission européenne et M. le Haut Représentant et vice-président de la Commission européenne.
http://chng.it/9YNm9X4xsD

Les guerres ne permettent pas tout.

Pourtant elles sont un voile de feu et de sang derrière lequel un belligérant commet un génocide.

Sans la Première guerre mondiale, il n’y aurait pas eu le génocide des Arméniens, Assyriens et Araméens perpétré en 1915 par l’Empire ottoman.

Sans la Deuxième guerre mondiale, il n’y aurait pas eu la Shoah.

Sans la guerre de Yougoslavie, il n’y aurait pas eu Srebrenica.

Sans les guerres d’Irak et de Syrie, il n’y aurait pas eu le génocide des Yézidis par Daesh.

La guerre du Karabagh de 2020 fait craindre la perpétration d’un génocide contre la population arménienne du Karabagh.

Genocide Watch estime que le stade 9 sur 10 vient d’être atteint:
https://d0dbb2cb-698c-4513-aa47-eba3a335e06f.filesusr.com/ugd/09ea84_f131950db73f450d9fcf9ffd0d19c214.pdf

Le stade 9 fait état d’exterminations qui vont au-delà de la persécution.  Le stade 10 est celui du négationnisme.  Ces stades 9 et 10 doivent absolument être évités.

Il n’est pas question ici de commenter les motifs ou la légitimité de la guerre du Karabagh mais d’un appel aux gouvernements de l’Azerbaïdjan et de la Turquie de ne pas commettre un crime de génocide dont ils seront les seuls responsables.  La fin de la guerre mettrait de fait fin au risque génocidaire.

Cet appel est aussi destiné aux hommes et femmes de bonne volonté, où qu’ils se trouvent, pour faire entendre leur voix auprès de leurs représentants afin qu’ils encouragent les responsables politiques et militaires de l’Azerbaïdjan et de la Turquie à mettre fin à ce conflit.

Les intentions criminelles des autorités de l’Azerbaïdjan sont les mêmes que celles de l’Empire ottoman en 1915.   Qualifier en 2020 officiellement les Arméniens de chiens est un symptôme pré-génocidaire :  faire de la future victime un animal anticipe sa destruction systématique.

La présence organisée de combattants de Daesh aux côtés de l’armée azérie encadrée par l’armée turque alors qu’ils se sont livrés aux pires exactions en Irak et en Syrie rappelle l’instrumentalisation par l’Empire ottoman de tribus mercenaires en 1915.

"N'oublions pas l'Arménie - Si Chouchi tombe, c'en est fini du Karabakh"

Par Christophe Lamfalussy , La Libre Belgique, 2 novembre 2020

En ce temps de pandémie et d'élection américaine, il est difficile de s'intéresser au Karabakh, cette enclave arménienne dans le territoire de l'Azerbaïdjan. Pourtant, ce qui s'y passe aujourd'hui est crucial pour les Arméniens - et pour l'Europe aussi. La semaine dernière, les forces azerbaïdjanaises sont arrivées à 5 km seulement de la ville de Chouchi. Si elles la prennent, elles auront non seulement atteint un point d'où elles pourront bombarder à leur guise Stepanakert, la "capitale" du Karabakh, mais aussi bloquer la route vitale qui assure le lien entre l'Arménie et l'enclave.

"Si Chouchi tombe, c'en est fini du Karabakh", disent les Arméniens.

L'Arménie paie un lourd tribut à cette guerre amorcée par l'Azerbaïdjan. Samedi, au cimetière militaire d'Erevan, les cercueils des soldats morts au front défilaient. Les pertes sont si importantes que le cimetière est agrandi avec des pelleteuses alors qu'au même moment, on enterre une génération de jeunes qui ne souhaitait que vivre en paix.
L'Azerbaïdjan aussi enterre ses morts, preuve que la guerre n'amène que désillusions et tragédies.

Pour les Arméniens, cette guerre est bien plus grave que les combats pour l'indépendance des années 1990. Cette fois-ci, la Turquie d'Erdogan est engagée aux côtés de l'Azerbaïdjan. Elle veut montrer au monde sa puissance. Le souvenir du génocide arménien est omniprésent dans les esprits.

Le Karabakh est une terre arménienne depuis deux millénaires. S'il se trouve en droit international dans le territoire azerbaïdjanais, c'est à cause d'une décision prise par des dirigeants soviétiques en 1921 et appuyée par Staline, le dictateur qui déporta et affama des populations entières.

Aujourd'hui, il y a un vrai risque d'épuration ethnique au Karabakh. Pourtant, hormis la France, les pays européens semblent tétanisés par les ambitions de la Turquie. Ils ne se rendent pas compte qu'en fermant - lâchement - les yeux sur la stratégie d'Erdogan dans le Caucase du sud, ils donnent au sultan d'Istanbul une deuxième arme pour soumettre l'Europe à ses ambitions. Car si le Karabakh tombe, la Turquie obtient la maîtrise de l'approvisionnement en gaz et en pétrole en provenance de la mer Caspienne. Et, après avoir joué la carte des 4 millions de réfugiés syriens, Erdogan pourra jouer celle de l'énergie.

Le mémorial du génocide arménien près de Lyon tagué d'inscriptions pro-Erdogan

Le mémorial du génocide et le centre national de la mémoire arménienne, près de Lyon, ont été tagués dans la nuit de samedi à dimanche d'inscriptions pro-Turquie et d'insultes, a dénoncé dimanche le Comité de défense de la cause arménienne (CDCA).

Ces profanations ont été découvertes dimanche matin par des représentants associatifs, à Décines-Charpieu (Rhône), haut lieu de la diaspora arménienne en France. Une enquête de police est ouverte.

A la bombe jaune fluo, les deux édifices séparés de quelques mètres seulement ont été tagués des inscriptions «RTE» - acronyme des initiales du président turc Recep Tayyip Erdogan - «Loups Gris» , un mouvement ultra-nationaliste turc, et «Nique l'Arménie».

«Ces profanations insupportables (...) s'inscrivent dans une série d'événements visant à terroriser et intimider les citoyens français d'origine arménienne», a estimé le CDCA dans un communiqué. Et de citer une «première descente» des Loups Gris à Décines le 24 juillet. Puis, le 28 octobre dernier une nouvelle descente, qui faisait suite à une rixe sur l'autoroute A7 à l'occasion d'une manifestation d'Arméniens pour la défense du Nagorny Karabakh, qui avait fait 4 blessés. Le CDCA «dénonce la très grave passivité de l'Etat» et rappelle sa demande de dissolution des Loups Gris.

La maire (LR) de Décines, Laurence Fautra, a réitéré dimanche auprès du préfet sa demande d'une «protection pérenne et physique» du quartier de la Petite Arménie. Des militaires de l'opération Sentinelle arrivaient justement sur les lieux à la mi-journée, a affirmé la maire à l'AFP. «On espère une communication de soutien du consul de Turquie à Lyon et qu'il prône un message de paix», a ajouté Laurence Fautra. «On ne peut pas continuer comme ça ! On n'est pas une zone de guerre mais une mosaïque de cultures qui vivent en paix».
À lire aussi : Ilham Aliev: «L’Arménie devra tenir compte de la nouvelle réalité!»

Le préfet Pascal Mailhos a «condamné fermement les dégradations commises cette nuit». «Tout sera fait pour retrouver les auteurs de ces profanations», a-t-il assuré sur Twitter.
(Le Figaro avec AFP, 1 novembre 2020)

5 Novembre: Conférence en ligne sur le Haut-Karabakh

L'Institut kurde de Bruxelles organise un groupe de travail interparlementaire pour formuler une réponse aux nombreuses questions afin de clarifier le contexte de ce conflit.

“LE HAUT-KARABAKH, UNE POUDRIERE DANS LE CAUCASE QUI S'INTENSIFIE DANGEREUSEMENT.”

Elle invite trois intervenants possédant des connaissances et un bagage considérable concernant la région touchée.

Bogoz Muradian – médecin arménien résidant à Bruxelles. Passionné par l’histoire, il nous donnera des repères historiques qui nous aideront à mieux comprendre le contexte du conflit.

Freddy De Pauw – était correspondant chez De Standaard pendant environ 30 ans et écrit dans Uitpers depuis sa création en 1999. En tant que journaliste, il a couvert l'Europe centrale et orientale, et une grande partie de l'Asie pendant de nombreuses années. Il suit donc de près les développements récents dans le Caucase du Sud. Freddy De Pauw nous livre son analyse politique du conflit et le situe dans un contexte international.

Doğan Özgüden – est un journaliste turc basé en Belgique depuis 1974. Il est rédacteur en chef d'Info-Turk et président honoraire des Ateliers du Soleil. En Turquie, il était le rédacteur en chef du quotidien de gauche Akşam et de la revue socialiste ANT. Sous la menace de plus de 300 ans de prison pour ses écrits et publications, il a été obligé de quitter la Turquie après le coup d’état militaire de 1971. Il a été déchu de la nationalité turque après le coup d’état militaire de 1980. Doğan Özgüden expliquera très précisément le rôle de la Turquie dans tout ce conflit.

Le « webinaire » commence le jeudi 5 novembre à 19h et dure environ 1h15 minutes.

Info pratique:

https://82992.seu1.cleverreach.com/m/7611370/0-f630144d1731300a2a0989a0084c1806


Politique intérieure/Interior Politics

Erdogan poursuit sa diplomatie bagarreuse malgré son coût économique

La politique étrangère de plus en plus affirmée du président turc Recep Tayyip Erdogan depuis 2016 a creusé un fossé entre Ankara et ses alliés occidentaux et aggravé ses problèmes économiques, mais les analystes doutent que cela l'arrêtera.

Ses détracteurs accusent le chef de l'Etat de multiplier les coups de menton diplomatiques pour galvaniser sa base électorale islamo-nationaliste, dans un contexte de difficultés économiques qui nuisent à sa popularité.

Mais le gouvernement turc soutient qu'il ne fait que défendre bec et ongles ses intérêts dans une région instable face à des puissances hostiles, comme les Emirats arabes unis et l'Egypte.

Dans un contexte de crise économique croissante, M. Erdogan a bien émis ces derniers jours des déclarations apaisantes en direction de l'Europe, affirmant que l'avenir de la Turquie était inséparable du Vieux continent.

Mais sur le terrain, les initiatives d'Ankara, dont des militaires sont présents de la Libye à la Syrie, en passant par la Méditerranée orientale, ne cessent de susciter la colère de l'Occident.

Si ces démonstrations de force sont populaires en Turquie, elles risquent cependant de faire fuir des investisseurs potentiels dont le pays a cruellement besoin.

La politique étrangère de M. Erdogan crée une "relation tendue entre la Turquie et ses principaux partenaires économiques, à savoir l'Union européenne et les Etats-Unis", souligne Sinan Ulgen, directeur du centre de réflexion Edam à Istanbul.

- Menace de sanctions -

Les missions d'exploration gazière menées unilatéralement par la Turquie en Méditerranée orientale, dans des eaux disputées avec la Grèce et Chypre, sont l'un des principaux sujets de discorde entre Ankara et l'UE.

Bruxelles a menacé d'imposer des sanctions si Ankara persiste et la question devrait être au coeur d'un sommet européen les 10 et 11 décembre.

La menace de mesures punitives européennes susceptibles de pousser l'économie dans le gouffre et la défaite à l'élection présidentielle américaine de Donald Trump, avec qui M. Erdogan avait noué un rapport personnel, semblent avoir convaincu le président turc d'adoucir son ton ces dernières semaines.

En plus de professer son attachement à l'Europe, il a ainsi promis début novembre des réformes judiciaires pour "renforcer l'état de droit" afin de rassurer les investisseurs.

Mais la victoire de Joe Biden risque d'être synonyme de nouveaux problèmes pour Ankara, qui est sous le coup de sanctions américaines pour l'achat de missiles russes S-400.

La Grèce et l'Egypte, notamment, espèrent en outre que Washington pèsera de tout son poids en Méditerranée orientale pour mettre fin aux activités turques qui ne semblaient pas particulièrement préoccuper M. Trump.

"Les relations turco-américaines risquent d'atteindre un nouveau point bas en 2021", souligne Anthony Skinner, du cabinet de consultants Verisk Maplecroft.

- "Risques croissants" -

Après une tentative de putsch en 2016, M. Erdogan a eu l'impression que "les partenaires occidentaux ont abandonné" Ankara, souligne Sinem Adar, membre du centre d'études appliquées sur la Turquie à Berlin.

Il sent qu'il ne "peut plus faire confiance à l'Europe et aux Etats-Unis pour renforcer la sécurité de la Turquie", d'où ses initiatives unilatérales, ajoute-t-elle.

La Turquie a dépensé ces dernières années plusieurs centaines de millions d'euros pour développer ses capacités militaires, un "facteur qui rend possible son agressivité croissante", explique Mme Adar.

Mais cette approche se paie au prix fort.

La livre turque a ainsi perdu près du quart de sa valeur face au dollar depuis le début de l'année, une tendance renforcée par les tensions diplomatiques, notamment avec la France depuis quelques mois.

"Les risques géopolitiques croissants mettent la livre sous pression" et ont "un impact sur l'afflux d'investissements directs de l'étranger", relève M. Ulgen.

Ces investissements, qui proviennent surtout d'Europe et contribuent notamment à la création d'emplois, ont chuté de 16 milliards d'euros en 2007 à sept milliards d'euros en 2019, selon les chiffres des Nations unies.

L'an dernier, le géant allemand de l'automobile Volkswagen avait suspendu sa décision d'ouvrir une usine en Turquie, se disant "préoccupé" par le déclenchement d'une offensive par Ankara contre une milice kurde en Syrie.

Le constructeur allemand a finalement complètement laissé tomber ce projet en juillet, officiellement en raison de la pandémie de nouveau coronavirus.
(AFP, Raziye Akkoç, 27 nov 2020)

Le gendre d'Erdogan démissionne du puissant fonds souverain

Le gendre du président Recep Tayyip Erdogan, Berat Albayrak, a démissionné vendredi de son poste de vice-président du Fonds souverain de Turquie, trois semaines après avoir quitté sa fonction de ministre des Finances.

Autrefois considéré comme le deuxième homme le plus puissant de Turquie et un potentiel successeur de M. Erdogan, M. Albayrak a provoqué un séisme politique en annonçant le 8 novembre son départ du gouvernement, citant des raisons de santé.

M. Albayrak "a quitté le conseil d'administration du Fonds souverain de Turquie, après avoir demandé à en prendre congé", a indiqué vendredi la présidence dans un communiqué.

Il avait été nommé en 2018 vice-président de ce fonds d'investissement stratégique qui est dirigé par M. Erdogan.

Cette démission semble entériner le retrait de la vie politique turque de M. Albayrak, qui ne s'est pas publiquement exprimé depuis son départ début novembre.

Sa double nomination au fonds souverain et au poste de ministre des Finances en 2018 avait été accueillie avec un grand scepticisme par les marchés, qui lui reprochaient son manque d'expérience.

En deux ans, la livre turque s'est effondrée face au dollar, les réserves de change de la banque centrale ont été dilapidées dans une tentative désespérée de défendre la monnaie nationale, et l'inflation annuelle est restée élevée (11,89% en octobre).

Créé en 2016, le fonds souverain turc, qui gère les parts de l'Etat dans des compagnies, est une pièce maîtresse dans l'arsenal de financement des projets d'infrastructures pharaoniques chers à M. Erdogan.

Le président turc a pris la tête de cet organisme en 2018 et il n'a cessé de gagner en importance à mesure que son portefeuille d'actifs publics s'est élargi.

Selon son site officiel, le fonds gère 177 milliards de livres turques d'actifs (environ 19 milliards d'euros au taux actuel) dans 20 compagnies, comme le géant de l'aérien Turkish Airlines et les banques Ziraat et Halkbank.
(AFP, 27 nov 2020)

Démission d'un allié historique d'Erdogan

Un allié historique du président turc Recep Tayyip Erdogan a remis sa démission de son rôle de conseiller mardi après avoir été vivement attaqué pour avoir réclamé la libération d'opposants écroués, dans la foulée de l'annonce de réformes judiciaires par le chef de l'Etat.

Bülent Arinç, ancien vice-Premier ministre et président du Parlement âgé de 72 ans, a démissionné du haut conseil consultatif de la présidence, une instance où siègent d'anciens hauts responsables censés formuler des recommandations à M. Erdogan.

"J'ai soumis ma demande de démission au président, qui l'a jugée recevable", a déclaré M. Arinç dans un communiqué publié sur Twitter.

Il n'a toutefois pas précisé s'il quitterait également le parti présidentiel AKP, qu'il a cofondé avec M. Erdogan en 2001.

Ce compagnon de route de M. Erdogan a été désavoué par le chef de l'Etat et vivement critiqué par certains médias progouvernementaux ces derniers jours pour avoir appelé, lors d'une émission télévisée, à libérer l'opposant kurde Selahattin Demirtas et le mécène Osman Kavala.

M. Demirtas, ancien coprésident du parti prokurde HDP et candidat à l'élection présidentielle, est incarcéré depuis quatre ans pour "terrorisme". M. Kavala, figure majeure de la société civile, est accusé de tentative de putsch et écroué depuis 2017.

M. Arinç a lancé cet appel après que M. Erdogan eut multiplié les promesses, depuis deux semaines, de mener des réformes judiciaires pour renforcer l'état de droit, dans un contexte de difficultés économiques qui fragilisent sa popularité.

Ces déclarations du président turc ont été accueillies avec un mélange de scepticisme et d'espoir d'un assouplissement, après plusieurs années de répression, notamment depuis une tentative de coup d'Etat en 2016 suivie de purges tous azimuts.

"La Turquie a besoin de réformes dans la justice, l'économie et d'autres domaines, cela est une évidence", a déclaré mardi M. Arinç, dénonçant "la haine" et "les insultes" dont il se dit la cible.

"Il y a besoin d'apaiser notre pays et de trouver une solution aux préoccupations de nos concitoyens", a-t-il ajouté.

M. Arinç avait déjà provoqué des haussements de sourcils en 2015 en dénonçant la concentration de plus en plus forte des pouvoirs entre les mains de M. Erdogan. "Nous étions +nous+ et nous sommes devenus +je+", s'était-il lamenté.

La démission de M. Arinç intervient moins de trois semaines après le départ fracassant du puissant ministre des Finances Berat Albayrak, gendre du président, qui a démissionné en invoquant des raisons de santé.
(AFP, 24 nov 2020)

İstanbul MP Ümit Özdağ expelled from İYİ Party

İYİ Party Disciplinary Board has unanimously decided to expel İstanbul MP Ümit Özdağ from the party. The decision of the board was announced to the public in a written statement yesterday (November 16).

According to the statement of the party, Özdağ has been expelled from İYİ Party on the the followings grounds:

"He acted and behaved in such a way to disregard the most basic principles such as human rights, democracy and the rule of law;

"He made unfounded allegations about the Party Chair, Executive Board, General Administrative Board, Central Disciplinary Board, Central Consultative and High Advisory Board members, İYİ Party MPs and mayors on social media, printed and visual media and repeated these allegations."

The statement has indicated that Özdağ has been definitely expelled from the party membership and the membership of the Founders' Committee in a unanimous vote as per the articles 76/D-a and I of the İYİ Party bylaw.

Özdağ: I will take it to court

Speaking to a reporter from the state-run Anadolu Agency (AA), Ümit Özdağ, who is now not an MP from the opposition İYİ Party, but an independent MP, has said that he has been expelled in an unjust move.

"I will now only take it to court," Özdağ has announced, adding, "I think that justice will be served at court. I do not accept this expulsion. This expulsion is against all basic principles of law."

İYİ Party Adana MP has resigned

On the other side, before the Disciplinary Board decided to expel Özdağ from the party, İYİ Party Adana MP İsmail Koncuk held a press conference at the Parliament and announced that he resigned from the party, saying that "he was no longer an MP from the İYİ Party, nor was he a member."

Accompanying Koncuk at the press conference, Özdağ heard about his expulsion from reporters. He did not answer the questions of journalists about the issue and said that he would make a detailed statement later.

As reported by the AA, Koncuk alleged that "dirty operations and plots which had nothing to do with democracy" unfolded in the general assembly meetings of the İYİ Party on August 3, 2019 and September 20, 2020.

Party's number of seats drops from 43 to 36

With the resignation of Adana MP İsmail Koncuk and the expulsion of İstanbul MP Ümit Özdağ from the party, the number of seats held by the opposition İYİ Party has dropped to 36.

At the last general elections on June 24, 2018, the İYİ Party passed the 10-percent electoral threshold and entered the Parliament with 43 MPs.

First, Democrat Party Chair Gültekin Uysal, who ran in the elections with the İYİ Party, resigned from the party. Then, İstanbul MPs Hayati Arkaz and Fatih Mehmet Şeker, Manisa MP Tamer Akkal, Balıkesir MP İsmail Ok and Antalya MP Tuba Vural Çokal resigned from the İYİ Party.

While İstanbul Milletvekili Arkaz then joined the Nationalist Movement Party (MHP), an ally of the ruling Justice and Development Party (AKP), Manisa MP Akkal and Antalya MP Çokal joined the AKP. Expelled from the MHP, Samsun MP Erhan Usta joined the İYİ Party.

With the latest developments, the İYİ Party's number of seats at the Grand National Assembly of Turkey has dropped to 36 and the number of Independent MPs has risen to nine as of November 17, 2020. (BIA, 17 November 2020)

Enquête contre le maire d'Istanbul pour son opposition à un canal

Une enquête administrative a été ouverte contre le maire d'Istanbul issu de l'opposition pour avoir déployé des affiches à travers la ville contre la construction d'un canal, un projet défendu par le président Recep Tayyip Erdogan, a indiqué le porte-parole de la mairie lundi.

"L'inspection civile du ministère de l'Intérieur a ouvert une enquête contre Ekrem Imamoglu au sujet des affiches proclamant "Soit le canal, soit Istanbul" et "Qui a besoin du Canal Istanbul?", a déclaré le porte-parole, Murat Ongun.

Il est reproché à M. Imamoglu "d'utiliser des ressources publiques" pour mettre en cause le
"principe de l'intégrité de l'administration et la politique d'Etat" à travers son opposition au projet.

Le rêve du président Erdogan de creuser un canal à Istanbul concurrençant ceux de Suez et du Panama avait été reçu par une opposition farouche du maire de la mégalopole turque, qui s'affirme comme l'un de ses principaux rivaux.

Ekrem Imamoglu, membre du principal parti d'opposition et élu maire d'Istanbul en 2019, soutient que le projet d'un coût estimé à quelque 11 milliards d'euros serait un gaspillage, une catastrophe pour l'environnement et renforcerait le risque sismique.

"Le +Canal Istanbul+ est un projet criminel", a-t-il dénoncé en décembre 2019 en lançant une campagne intitulée "Soit le Canal, soit Istanbul" et en annonçant le retrait de la mairie du protocole de construction signé par son prédécesseur.

Dans le cadre de cette campagne, des affiches critiquant le projet avaient été placées à travers la ville et des vidéos expliquant les risques qui pourraient en découler étaient projetées en boucle à l'intérieur des bus municipaux.

Une enquête judiciaire pourrait suivre l'enquête administrative ouverte lundi.

Le gouvernement argue que le canal permettrait de doter Istanbul d'un nouveau pôle d'attractivité en plus de soulager le Bosphore, l'un des détroits les plus congestionnés du monde.
(AFP, 16 nov 2020)

Le gendre d'Erdogan démissionne de son poste de ministre des Finances

Le gendre du président turc Recep Tayyip Erdogan a démissionné dimanche de son poste de ministre des Finances, en invoquant des raisons de santé dans une déclaration postée sur son compte Instagram.

"Après avoir occupé des postes ministériels pendant près de cinq ans, j'ai pris la décision de ne pas poursuivre mon service (en tant que ministre des Finances) en raison de problèmes de santé", a déclaré Berat Albayrak.

L'annonce de sa démission intervient au lendemain de la décision du président de se séparer du gouverneur de la banque centrale, Murat Uysal. La lire turque a perdu 30% de sa valeur face au dollar depuis le début de l'année.

M. Albayrak, marié à la fille aînée du président turc, Esra, a ajouté qu'il en profiterait pour passer davantage de temps avec sa famille.

Il était ministre des Finances depuis 2018, après avoir occupé le portefeuille de l'Energie de 2015 à 2018.

La démission du ministre des Finances n'avait pas encore été confirmée de source officielle, mais le quotidien Yeni Safak, proche du gouvernement, donnait également l'information.

Pour que sa démission soit effective, elle doit être toutefois acceptée par le président. Dans le cas du ministre de l'Intérieur Suleyman Soylu, également démissionnaire cette année, le président l'avait refusée et il est toujours en poste.
(AFP, 8 nov 2020)

Décès de l'ex-Premier ministre Mesut Yilmaz

L'ancien Premier ministre conservateur turc Mesut Yilmaz est mort vendredi à Istanbul, a annoncé sa famille aux médias turcs.

M. Yilmaz s'est éteint à l'hôpital où il était traité pour un cancer de poumon qui s'était étendu à son cerveau. Il était âgé de 73 ans.

La présidence a rendu hommage à l'"une des figures prééminentes de la vie politique turque".

Connu pour son style pugnace et ses épaisses lunettes, M. Yilmaz a été ministre des Affaires étrangères dans les années 1980 et trois fois Premier ministre dans les années 1990.

Ses mandats ont été traversés de crises, dans une décennie marquée par les coalitions gouvernementales instables, les scandales politiques et la montée en puissance du conflit contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Son dernier mandat, de 1997 à 1999, a notamment été marqué par de vives tensions avec la Syrie voisine.

En 1998, M. Yilmaz avait ainsi menacé le président syrien Hafez al-Assad de lui "arracher les yeux" pour son soutien au PKK, provoquant une levée de boucliers dans le monde arabe.

M. Yilmaz a dirigé l'Anap (parti de la Mère patrie) avant de quitter la politique après une cuisante défaite électorale aux législatives de 2002, date à laquelle l'AKP (parti de la Justice et du développement) de Recep Tayyip Erdogan est arrivé au pouvoir.

Soupçonnés de malversations lors de la privatisation d'une banque dans les années 1990, M. Yilmaz a été le premier ex-chef du gouvernement turc à être jugé par la Cour suprême pour corruption, mais les poursuites lancées à son encontre ont par la suite été abandonnées.

Il a tenté un retour en politique en 2007, sans véritable succès.

M. Yilmaz était père de deux fils, dont l'un a été retrouvé tué par balles chez lui en 2017.
(AFP, 30 octobre 2020)

Forces armées/Armed Forces

Un navire turc en route vers la Libye arraisonné par une frégate allemande

La Turquie a dénoncé lundi l'arraisonnement selon elle non autorisé d'un de ses navires de transport de marchandises en Méditerranée orientale par un bâtiment militaire allemand chargé de contrôler un embargo sur les armes contre la Libye.

Dimanche soir, la frégate allemande Hamburg a stoppé le navire cargo MV Roseline A, battant pavillon turc, dans le cadre de l'opération européenne Irini qui veille au respect de l'interdiction d'acheminer des armes en Libye décrétée par les Nations unies.

Selon Ankara, le navire turc stoppé au sud-ouest du Péloponnèse transportait des denrées et du matériel humanitaire à destination de Misrata.

Des militaires allemands armés sont arrivés à bord du navire en descendant en rappel depuis un hélicoptère, selon des images filmées par l'équipage et diffusées par les médias turcs, avant de prendre le contrôle de la salle des commandes.

"Tous les membres d'équipage, y compris le capitaine, ont été fouillés de force", a affirmé le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

Il a dénoncé une intervention "basée sur un soupçon difficile à comprendre", estimant que les militaires allemands n'avaient pas le droit de fouiller le navire sans l'accord d'Ankara.

Une version toutefois contredite par le ministère des Affaires étrangères allemand.
 Selon un de ses porte-parole à Berlin, les militaires avaient prévenu les autorités turques de leur intention d'inspecter le navire, et en l'absence d'objection, avaient procédé à l'arraisonnement.

La décision a été prise non pas par les militaires allemands, mais par le quartier général de l'opération Irini à Rome, a-t-il ajouté, précisant que l'intervention avait été interrompue après que la Turquie eut signifié son veto.

"Tout s'est déroulé exactement en conformité avec le protocole", a assuré le porte-parole, ajoutant qu'aucune contrebande n'avait été trouvée.

- Mise en garde européenne -

La mission Irini a affirmé dans un communiqué que les militaires allemands étaient montés à bord du navire turc après l'avoir intercepté à 160 milles marins au nord de Tripoli mais qu'ils avaient dû "suspendre leurs activités" faute d'autorisation d'Ankara pour procéder à des fouilles.

"Le capitaine du navire et son équipage se sont montrés coopératifs envers l'équipe montée à bord", a
ajouté Irini.

 La Turquie affirme de son côté que les soldats, restés à bord du MV Roseline A toute la nuit, n'ont mis fin à leurs recherches qu'après "les objections insistantes" d'Ankara.

"Les mesures illégales prises contre nos navires de transport cherchant à se rendre en Libye sont inacceptables", a-t-il dénoncé.

Les pays membres de l'opération Irini - dont l'Allemagne et la France - ont de leur côté publié lundi une déclaration commune menaçant de sanctions "toutes les parties libyenne ou internationale" qui pourraient mettre en péril le fragile processus de paix en cours en Libye.

Lancée en avril, l'opération Irini vise à faire respecter l'embargo des Nations unies sur les armes envoyées en Libye par les soutiens des belligérants dans ce pays en guerre.

La Turquie juge cette mission navale biaisée et accuse les Européens de chercher à travers ce mécanisme à empêcher les livraisons d'armes par voie maritime destinées au gouvernement de Tripoli, tout en passant sous silence celles fournies à l'homme fort de l'Est Khalifa Haftar par ses alliés par voies aérienne et terrestre.

Selon l'UE, Irini a permis de documenter les violations de l'embargo commises par la Turquie et la Russie, deux pays impliqués dans le conflit.

L'UE a sanctionné en septembre un armateur turc coupable de violations de l'embargo par le gel de ses avoirs dans l'UE.

En proie au chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est aujourd'hui déchirée entre deux camps rivaux: le gouvernement d'union (GNA), basé à Tripoli et reconnu par l'ONU, et un pouvoir à l'Est incarné par le maréchal Haftar.

Le GNA est soutenu par la Turquie, tandis que le camp Haftar est appuyé par les Emirats arabes unis, la Russie et l'Egypte.
(AFP, 23 nov 2020)

Ankara envoie des soldats en Azerbaïdjan

Le parlement turc a approuvé un décret du Président Erdogan sur l’envoi de militaires en Azerbaïdjan pour une période d’un an. Le document contenant les résultats du vote a été publié dans la base de données de la Grande Assemblée nationale de Turquie.

Ankara enverra des soldats en Azerbaïdjan conformément au décret présidentiel approuvé ce mardi 17 novembre par le parlement turc, ressort-il d’un document publié dans la base de données de la Grande Assemblée nationale de Turquie.

Le décret du Président Erdogan, soumis au parlement le 16 novembre, a été soutenu par les députés du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, par le principal parti de l'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), ainsi que par le Parti de l'unité (BP) et Le Bon Parti (IYI).

Selon le document, l'armée turque peut rester en Azerbaïdjan pendant un an.

«Une mission de maintien de la paix»?

Le 11 novembre, le Président Erdogan a annoncé que la Turquie et la Russie avaient signé un mémorandum sur un centre de contrôle du cessez-le-feu au Haut-Karabakh. Selon lui, il s’agit d’une «mission conjointe de maintien de la paix».

Auparavant, le porte-parole du Président russe Dmitri Peskov avait déclaré que Moscou et Ankara collaboreraient sur le Haut-Karabakh à travers le centre de suivi situé sur le territoire azerbaïdjanais et qu’il «n'a pas été question de forces conjointes de maintien de la paix».

Accord de paix au Haut-Karabakh

Le 9 novembre, les Présidents azerbaïdjanais et russe, Ilham Aliev et Vladimir Poutine, et le Premier ministre arménien Nikol Pachinian ont signé une déclaration conjointe sur l’arrêt complet des hostilités au Haut-Karabakh.

Selon la déclaration, plusieurs districts du Haut-Karabakh passent sous le contrôle de l'Azerbaïdjan, Erevan et Bakou procèdent à un échange de prisonniers, la Russie déploie un contingent de paix le long de la ligne de contact et dans le couloir de Latchine reliant le Haut-Karabakh à l'Arménie.
(Sputnik, 17 novembre 2020)

Accord au Karabakh: Ankara salue la "grande victoire" de l'Azerbaïdjan

La Turquie a salué mardi la "grande victoire" de l'Azerbaïdjan face à l'Arménie au Nagorny Karabakh, au lendemain de la signature d'un accord de fin des hostilités parrainé par la Russie.

"C'est un grand succès pour l'Azerbaïdjan, une grande victoire. Des terres qui étaient occupées depuis 30 ans ont été reconquises", a déclaré le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu, dont le pays a pris fait et cause pour Bakou dans le conflit.

"Que cela serve de leçon" à l'Arménie, a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse avec son homologue kirghize à Ankara.

"Les mauvais jours sont derrières, aujourd'hui est un jour de victoire !", s'est réjoui le ministère turc de la Défense sur Twitter.

Lundi, l'Azerbaïdjan et l'Arménie ont signé sous l'égide de la Russie un accord de fin des hostilités dans le conflit du Nagorny Karabakh, qui consacre des victoires militaires azerbaïdjanaises après six semaines de combats meurtriers.

L'accord, entré en vigueur à 21H00 GMT lundi, a été signé par le président azerbaïdjanais Ilham Aliev et le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, ainsi que le président russe Vladimir Poutine.

Selon ce dernier, les belligérants gardent "les positions qu'ils occupent", consacrant des gains de territoires importants de l'Azerbaïdjan.

D'après cet accord, des militaires russes doivent être déployés pour assurer le maintien de la paix.

Si la Turquie n'est mentionnée à aucun moment dans le texte, M. Cavusoglu a indiqué mardi que les négociations se poursuivaient au sujet du contrôle du cessez-le-feu.

"Maintenant, il y a la question de savoir comment cela va être supervisé, contrôlé. Nous continuons d'avoir des discussions à ce sujet", a affirmé le ministre turc.

Le Nagorny Karabakh, territoire majoritairement peuplé d'Arméniens, a fait sécession de l'Azerbaïdjan, entraînant une guerre ayant fait 30.000 morts dans les années 1990.

Depuis la fin septembre, les affrontements les plus sanglants depuis près de 30 ans opposaient séparatistes arméniens et armée azerbaïdjanaise, des combats qui ont tourné à l'avantage de Bakou.

La Turquie, qui soutient l'Azerbaïdjan, a été accusée d'envoyer des combattants syriens au Nagorny Karabakh pour épauler les forces de Bakou, ce que le président Recep Tayyip Erdogan a démenti.
(AFP, 10 nov 2020)

Affaires religieuses / Religious Affairs

Rare échange entre Erdogan et le roi saoudien, pour améliorer leurs liens

Recep Tayyip Erdogan et le roi Salmane d'Arabie ont évoqué les moyens d'améliorer leurs liens, lors d'un échange téléphonique devenu rare depuis l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, a annoncé le bureau du président turc vendredi soir.

Cet appel est intervenu à la veille du sommet du G20 présidé par l'Arabie saoudite, ce week-end à Ryad. Le président turc doit prononcer samedi un discours par vidéo-conférence à 13H00 GMT.

"Le président Erdogan et le roi Salmane se sont entendus pour maintenir ouvertes les voies du dialogue afin d'améliorer les relations bilatérales et de régler les problèmes", a indiqué la présidence turque.

La Turquie et l'Arabie saoudite ont longtemps rivalisé pour imposer leur suprématie dans le monde musulman mais les tensions entre les deux puissances régionales à majorité sunnite se sont intensifiées depuis le meurtre en 2018 du journaliste dissident saoudien Jamal Kashoggi, au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul.

Collaborateur du Washington Post et critique du régime de Ryad après en avoir été proche, M. Khashoggi a été assassiné et son corps découpé en morceaux dans le consulat, où il s'était rendu pour récupérer un document. Ses restes n'ont jamais été retrouvés.

Le meurtre de Jamal Khashoggi a plongé l'Arabie saoudite dans l'une de ses pires crises diplomatiques et terni l'image du prince héritier Mohammed ben Salmane, désigné par des responsables turcs et américains comme le commanditaire du meurtre.

Erdogan a, lui, indiqué que l'ordre de commettre ce meurtre émanait "des plus hauts niveaux" au sein du gouvernement saoudien mais il n'a jamais directement accusé le prince héritier.

En septembre, un tribunal saoudien a annulé les peines capitales prononcées contre cinq prévenus au terme d'un procès à huis-clos et les a condamnés à des peines de vingt ans de prison.
(AFP, 21 nov 2020)

Hagia Sophia’s cat Gli has passed away

Being treated at a private veterinary clinic in Levent, İstanbul since September 24, Hagia Sophia's famed feline Gli has lost her life.

The passing of Gli was announced on the Instagram account opened in her name: "I came into the world at the heart of the world, Hagia Sophia. I have just bidden farewell to this life, where I met millions of people who came to the heart of the world with love and whose light of love I was a mirror to."

"Hagia Sophia's cat Gli, who was being treated at a private veterinary clinic in Levent since September 24, unfortunately passed away due to her old age," Ali Yerlikaya, the Governor of İstanbul, also said on Twitter.

"We will never forget you, Gli," said Yerlikaya, posting a photograph of the cat, saying he was "deeply saddened" by her passing.

Earlier this year, Hagia Sophia, which was originally constructed as a church, was converted from a museum into a mosque. Friday prayers on July 24 marked the first Muslim acts of worship there in 86 years. Hagia Sophia served as a church for 916 years until the takeover of Istanbul, a mosque from 1453 to 1934, and most recently as a museum for 86 years.

For the last several years, Hagia Sophia also served as a home to Gli.
(BIA, 8 November 2020)

Erdogan, le nouveau calife de l’Islam politique, terrorise la France

CDK-F, Paris, le 02 novembre 2020

Depuis quelques temps, le président turc Erdogan fait la une de l’actualité mondiale, avec ses menaces et ses agressions.
 
Alors que le monde commence à découvrir le vrai visage d’Erdogan, les Kurdes eux, subissent depuis de nombreuses années, l’oppression, les arrestations, la torture, les massacres et toutes sortes de violences ordonnées par Erdogan et son gouvernement.
 
Notre structure a toujours communiqué sur la répression exercée par le régime d’Erdogan et alerté à maintes reprises sur ses intentions et ses inspirations idéologiques. Nous avons notamment montré comment Erdogan instrumentalisait l’Islam au service des intérêts de la Turquie.
 
Nous avons crié haut et fort l’ingérence turque en France, à travers les mosquées, les écoles, les associations. Nous avons dénoncé l’exportation en France, via ces structures, de la répression exercée contre les Kurdes et l’opposition en Turquie. Nous avons pointé du doigt les activités de renseignement menées sous le manteau de ces structures qui permettent de ficher les militants kurdes et les opposants à Erdogan sur le territoire français, mettant leur vie et leur sécurité en danger.
 
Après qu’Erdogan ait dit « Macron, tu n’as pas fini d’avoir des ennuis avec moi », la France a été touchée par une vague d’attentats effroyables sur fond d’une colère anti-française attisée par le sultan turc dans tout le monde musulman. Par ailleurs, dans plusieurs villes de France, des manifestations anti-arméniennes ont été organisées par les sympathisants d’Erdogan.
 
Aujourd’hui, nous traversons une période d’insécurité sans précédent créée délibérément par Erdogan qui ne cesse de proférer des menaces contre la France, des menaces considérées comme des ordres par ses partisans, les loups gris et les djihadistes qui sont passés à l’acte dans différentes villes de France.
 
Ce n’est pas un hasard si, suite aux déclarations haineuses du Président turc, ses sympathisants islamo-fascistes sont descendus, après Décines et Vienne, dans les rues de Dijon, aux cris de « Allah u Akbar », alors que, le matin-même, un homme et deux femmes avaient été décapités à Nice, dans un attentat djihadiste épouvantable.
 
Alors que les services de renseignement français connaissaient parfaitement l’implication des Loups gris dans le triple assassinat des militantes kurdes en 2013, à Paris, aucune mesure n’a été prise contre l’implantation et la prolifération de ce mouvement fasciste dans l’hexagone.
 
Nous ne cessons de le répéter : Erdogan est un danger pour l’humanité, la paix, la liberté et la démocratie. Il est plus temps qu’on nous entende !
 
Il est temps de comprendre que de simples condamnations ne suffiront pas à mettre fin à la menace d’Erdogan. Il faut des actes concrets, des mesures fortes !
 
Soyons unis contre le fascisme d’Erdogan !

Attaques de Vienne: au moins 4 morts, l’assaillant «proche de l’Etat islamique»

Une chasse à l’homme a été lancée dans la nuit de lundi à mardi à Vienne après l’attentat qui a fait au moins quatre morts et semé la terreur dans la capitale autrichienne, une « attaque terroriste » selon le chancelier Sebastian Kurz.

L’assaillant tué par la police à Vienne, après les fusillades survenues lundi soir, était un sympathisant de l’État islamique (EI), a indiqué le ministre des Affaires étrangères autrichien, Karl Nehammer, mardi matin lors d’une conférence de presse dans la capitale.

« C’est une personne radicalisée qui se sentait proche de l’EI », a déclaré Karl Nehamme, qui a précisé que l’assaillant abattu était armé et portait bien une ceinture d’explosifs. Le maire de Vienne avait indiqué plus tôt que celle-ci était factice.

Le domicile du suspect a été perquisitionné.

« Nous ne pouvons pas exclure qu’il y ait d’autres auteurs », a averti le ministre de l’intérieur.

Les tirs ont éclaté en début de soirée, à quelques heures de l’entrée en vigueur d’un reconfinement de l’Autriche pour lutter contre la pandémie de coronavirus.

Le drame s’est déroulé en plein coeur de la capitale autrichienne, près d’une importante synagogue et de l’Opéra. « A ce stade, il n’est pas possible de dire si la synagogue » était la cible des tireurs, a déclaré Oskar Deutsch, le président de la communauté israélite de Vienne (IKG).

« Au moins 50 coups de feu »

En tout, « six lieux différents » ont été visés par les tirs, selon la police.

Des témoins ont raconté avoir vu un homme tirer « comme un fou » avec une arme automatique. « On aurait dit des pétards, puis on a réalisé qu’il s’agissait de coups de feu », a expliqué l’un d’eux sur la chaîne de télévision publique ORF.

Un témoin interrogé à la télévision a dit avoir vu « une personne courir avec une arme automatique », un autre faisant état d’« au moins 50 coups de feu ».

La stupeur s’est aussitôt installée dans les restaurants et les bars du quartier, où les clients ont été priés de rester à l’intérieur, lumières éteintes, pendant que les sirènes des ambulances hurlaient à l’extérieur.

Hélicoptères survolant les lieux, cordons de police, contrôles aux frontières, soldats et policiers mobilisés pour retrouver l’agresseur en fuite : la ville de Vienne s’est rapidement muée en zone retranchée, tandis que le chancelier Kurz condamnait « une attaque terroriste répugnante ».

La première victime est un passant et la deuxième une femme décédée des suites de ses blessures, selon des déclarations à ORF du maire de Vienne, Michael Ludwig, qui a aussi fait état de 15 personnes hospitalisées, dont sept dans un état grave.

Le ministre de l’Intérieur a appelé les habitants à être prudents et à rester chez eux. « Restez à la maison ! Si vous êtes dehors, réfugiez-vous quelque part ! Restez loin des lieux publics, n’utilisez pas les transports ! », a lancé la police sur son compte Twitter.

Des policiers et des soldats ont été mobilisés pour protéger les bâtiments importants de la capitale, et les enfants ont été dispensés d’école mardi.

« Nous ne nous laisserons jamais intimider par le terrorisme et nous combattrons ces attaques avec tous nos moyens », a affirmé le chancelier Kurz.

Climat tendu en Europe

Cet attentat, dans une ville où la criminalité est habituellement très faible, intervient dans un climat très tendu en Europe.

En France, trois personnes ont été tuées jeudi dans une attaque au couteau à la basilique Notre-Dame-de-l’Assomption de Nice (sud-est) par un jeune Tunisien récemment arrivé en Europe.

Quelques jours auparavant, la décapitation de Samuel Paty, professeur d’histoire qui avait montré des caricatures de Mahomet à ses élèves dans un cours sur la liberté d’expression, avait choqué en France et au-delà.

L’Autriche avait été jusqu’ici été relativement épargnée par la vague d’attentats islamistes survenue en Europe ces dernières années.

En mars 2018, un jeune homme, symphatisant islamiste selon la police, avait attaqué au couteau un membre des forces de l’ordre devant l’ambassade d’Iran à Vienne avant d’être abattu.

En juin 2017, un homme né en Tunisie avait tué un couple âgé à Linz. Il avait déclaré avoir voulu faire un exemple car il se sentait discriminé en tant qu’étranger et musulman.
(AFP, 3 nov 2020)

Tentative d’assassinat d’un prêtre orthodoxe à Lyon

Un prêtre grec orthodoxe de Lyon a été gravement blessé par balle alors qu’il fermait son église samedi après-midi. Le prêtre, un citoyen grec identifié comme étant le père Nicolas Kakavelakis, âgé 45 ans, marié et père de deux enfants, selon la coutume orthodoxe, a reçu deux balles dans l’abdomen.

La police a bouclé une grande partie du quartier résidentiel entourant l’église dans une chasse à l’homme pour retrouver le tireur, armé d’un fusil à canon scié. Un homme non armé a été arrêté par les policiers à proximité.

Le parquet de Lyon a ouvert une enquête pour tentative de meurtre, comme dans une affaire de droit commun, mais le Parquet national anti-terroriste suite l’affaire de près, même s’il n’a pas ouvert d’enquête sur la fusillade en tant qu’incident terroriste.

“Aucune piste n’est favorisée, aucune n’est écartée“, a déclaré le maire écolo de Lyon, Gregory Doucet, aux journalistes. “Nous ne connaissons pas à ce stade le motif de cette attaque.”

Antoine Callot, le curé de la paroisse orthodoxe de la Sainte Rencontre à Lyon, a déclaré que la communauté grecque orthodoxe de Lyon n’avait reçu aucune menace, mais il a immédiatement demandé à la police d’assurer la protection de son église.

La personne correspondant à la description de lu tireur a été arrêtée dans un kebab du IIIe arrondissement de Lyon, à proximité des lieux de l’incident. Les médias français ont dans un premier temps indiqués que l’enquête s’orientait vers la piste du terrorisme turc avant de privilégier une autre hypothèse.

En effet, depuis ce dimanche matin, les médias font un battage autour des déclarations du père Antoine Callot, le curé d’un autre paroisse orthodoxe de Lyon, qui a parlé au micro de France Info “des conflits de personnes” dans la communauté religieuse de la victime.

“Il y a eu des interventions de la police qui a été appelée par le père Nicolas, au moins une fois, sinon plusieurs dans l’église. Il y avait des bagarres dans l’église”, a-t-il affirmé. C’est dans la direction d’un conflit privé “qu’on doit chercher”.

En décembre 2018, un ancien prêtre avait été condamné pour calomnie par le tribunal correctionnel de Lyon. Il aurait dénoncé “des supposées dérives, notamment dans une lettre adressée à l’ambassade de Grèce à Paris, l’employeur du prêtre” selon le compte-rendu du procès publié par le Progrès.

Cette attaque intervient alors que le pays est en état d’alerte après une série d’attentats terroristes récents, dont une attaque au couteau à Nice jeudi qui a fait trois morts: une femme qui a été presque décapitée et un homme égorgé à l’intérieur de l’église, et une troisième femme poignardée à plusieurs reprises, morte de ses blessures plus tard.

Le Parquet antiterroriste a déclaré que le suspect de l’attentat de Nice, un Tunisien de 21 ans, ne figurait pas sur le radar des services de renseignement comme une menace potentielle. Il a reçu 14 balles de la police et est grièvement blessé.

Le 16 octobre, un enseignant a été décapité en banlieue de Paris. Lors de ces deux attentats, les assaillants ont crié “Allah akbar”, la signature d’une attaque terroriste à caractère islamiste. (France Info/ Reuters, 1 novembre 2020)

«Un groupe d'islamistes turcs fanatiques» s’introduit dans une église de Vienne

Une cinquantaine d’individus d’origine turque ont fait intrusion le 29 octobre dans l'église catholique Saint-Antoine de Padoue à Vienne, rapporte le journal Kurier en se référant à la police. Ils ont crié «Allahu akbar», ont donné des coups de pied aux bancs de la nef et au confessionnal.

Jeudi soir, l'église catholique Saint-Antoine de Padoue dans la capitale autrichienne a été victime de l’intrusion d’un groupe d’hommes d’origine turque, relate le journal Kurier se référant à la police.

Selon le média, le 29 octobre au soir, une cinquantaine d’individus d’origine turque se sont introduits à l’intérieur de l’édifice.

Ils ont crié «Allahu akbar», ont donné des coups de pied aux bancs de la nef et au confessionnal.

Le recteur adjoint a appelé la police, mais les voyous ont fui avant l’arrivée des agents. Cependant, selon les forces de l'ordre, l’intrusion a été filmée.
Réaction des autorités

L'autorité chargée de la protection de la Constitution a estimé qu'il s’agissait d’un groupe d'islamistes turcs fanatiques qui attirait l’attention de la police depuis plusieurs mois dans la région. Les forces de l’ordre ont réussi à identifier 10 de ces personnes, déjà impliquées dans divers cas de violation de l'ordre public.

Le ministre autrichien de l'Intérieur, Karl Nehammer, a condamné l'incident et a annoncé que des mesures seraient prises, selon le média.

Manifestations contre la France

L’incident s’est produit dans le contexte de la colère du monde musulman contre la France au sujet des caricatures de Mahomet.Les protestations ont éclaté après les déclarations d'Emmanuel Macron défendant ces caricatures dans le cadre de la liberté d'expression à la suite de la décapitation de Samuel Paty.

À Dijon, des dizaines de manifestants pro-Turcs ont par exemple défilé en criant «Allahu Akbar» le 29 octobre au soir. (Sputnik News, 1 nov 2020)


Socio-économique / Socio-economic

Miners’ march to Ankara prevented

Demanding their unpaid severance and wages for months, even for years now, miners from Ermenek in Karaman province wanted to hold a protest march to the capital city of Ankara today.

However, the police and gendarmerie forces did not allow the workers to leave the Ermenek Güneyyurt Square, where they had gathered before setting off for the capital. With their path barricaded by the security forces, miners chanted the slogans, "Clear the way gendarmerie, we are coming Ankara" and "There is no turning back but death."

The security forces have intervened into the march.

While United Miners' Labor Union Chair Tahir Çetin fainted during the intervention, he is now reportedly in good health.

The union has announced on Twitter that 30 workers, including union chair Çetin and organization specialist Büşra Yılmaz, have been detained.

The miners from Ermenek demand that their requests be accepted as in the case of Soma Uyar Mining workers, who ended their march until January 15, 2021 after Minister of Interior Süleyman Soylu promised them a solution. (BIA, 25 November 2020)

La Turquie enregistre son nombre de morts le plus élevé en 24 heures

La Turquie a annoncé vendredi avoir enregistré 141 morts liées au coronavirus en 24 heures, un record dans ce pays, peu avant l'entrée en vigueur de restrictions destinées à endiguer la propagation de l'épidémie.

Les nouveaux décès annoncés par le ministère de la Santé ont porté à 12.084 le nombre des morts causées par la pandémie en Turquie sur plus de 435.000 cas enregistrés officiellement. Le précédent record de morts avait été enregistré le 19 avril avec 127.

Les derniers chiffres ont été annoncés peu avant l'entrée en vigueur vendredi soir d'une série de mesures visant à ralentir la progression de l'épidémie.

Ainsi, les restaurants et les cafés ne pourront plus que proposer des ventes à emporter et les Turcs n'auront pas le droit de sortir le week-end entre 20H00 et 10H00.

Par ailleurs, les centres commerciaux, supermarchés et coiffeurs devront cesser toute activité à 20H00 à partir de vendredi et les cinémas resteront fermés jusqu'à la fin de l'année. L'enseignement se fera en outre à distance jusqu'à fin décembre.

En annonçant ces restrictions mardi, le président Recep Tayyip Erdogan avait prévenu que si l'épidémie continuait de s'aggraver, le gouvernement serait "contraint d'envisager des mesures encore plus douloureuses".

Des organisations de médecins affirment que le nombre réel de cas et de décès en Turquie est largement supérieur à celui annoncé par le ministère de la Santé.

Le maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, un opposant de M. Erdogan, a appelé la semaine dernière à confiner la capitale économique du pays, particulièrement touchée.

Selon lui, le nombre de personnes qui meurent chaque jour à Istanbul est supérieur à celui quotidiennement annoncé par le gouvernement pour l'ensemble du pays.
(AFP, 20 nov 2020)

La banque centrale relève fortement son taux directeur

La Banque centrale de Turquie a relevé jeudi son principal taux directeur de 475 points de base, à 15%, répondant à l'attente d'un changement de politique monétaire après des chamboulements dans l'équipe économique du président Recep Tayyip Erdogan.

Cette spectaculaire hausse intervient après le double remplacement début novembre du ministre des Finances Berat Albayrak, gendre du président, par Lütfi Elvan, et du gouverneur de la banque centrale Murat Uysal, par Naci Agbal.

La réunion jeudi du comité de politique monétaire de la banque centrale, la première depuis l'arrivée de M. Agbal, était perçue comme un test de crédibilité pour cette institution dont l'indépendance est mise en doute par les marchés.

Ces derniers réclamaient depuis plusieurs mois une hausse significative des taux de la banque centrale pour enrayer l'inflation, mais l'institution les avait au contraire plusieurs fois baissés, sous la pression de M. Erdogan.

Signe de la satisfaction des milieux économiques après l'annonce de la banque centrale jeudi, la livre turque a bondi de 2% face au dollar, avant de se stabiliser à environ 7,60 contre un billet vert à 12H00 GMT.

Après les changements dans son équipe, M. Erdogan a promis qu'une "nouvelle ère" allait s'ouvrir, s'engageant à améliorer l'état de droit et prendre les mesures nécessaires pour redresser l'économie, quitte à boire des "potions amères".

Jeudi, la banque centrale s'est engagée à mettre en oeuvre un "resserrement monétaire transparent et vigoureux" pour combattre l'inflation, qui s'élevait en octobre, en glissement annuel, à 11,89%.

- "Excellent début" -

La hausse des taux décidée jeudi par la banque centrale "semble être suffisante pour convaincre les investisseurs qu'un réel changement d'orientation de la politique économique dans le bon sens est en cours", a estimé dans une note le cabinet Capital Economics, qui tablait sur une hausse de 450 points de base.

M. Agbal "fait le travail, c'est un excellent début de mandat à la tête de la banque centrale turque", s'est réjoui Timothy Ash, analyste à BlueBay Asset Management. "C'est une décision tout à fait juste et logique", a-t-il ajouté.

La livre turque, qui s'est fortement érodée depuis 2016, s'est spectaculairement redressée ces derniers jours, reflétant l'espoir d'un retour à une politique économique plus orthodoxe après le départ de M. Albayrak.

Bombardé ministre des Finances en 2018, ce dernier n'a pas su convaincre les milieux d'affaires qui lui reprochaient son manque d'expérience pour extirper la Turquie des difficultés: forte inflation, chômage élevé (13,2% en août) et érosion de la livre qui s'échangeait à 4,5 contre un dollar à sa prise de fonction.

Dans ce contexte, l'économie, qui était autrefois le point fort de M. Erdogan, est devenue la cause de revers électoraux inédits: lors d'un scrutin municipal l'an dernier, l'opposition a raflé Istanbul et Ankara.

- Allergie d'Erdogan -

Ces derniers mois, face à l'opposition farouche de M. Erdogan à toute hausse des taux, la banque centrale avait utilisé d'autres outils pour discrètement renchérir les coûts de financement et soutenir la livre, ajoutant de la confusion à l'opacité.

Sous les mandats de MM. Albayrak et Uysal, la banque centrale a notamment puisé sans compter dans ses réserves en devises étrangères pour maintenir la livre à flot, sans y parvenir, réduisant ainsi sa capacité à répondre à d'éventuels chocs.

Dans son communiqué jeudi, la banque centrale a promis plus de clarté, affirmant que le taux directeur redeviendrait son "principal instrument et le seul indicateur de la politique monétaire", signe d'orthodoxie pour les marchés.

La question que se posent désormais nombre d'investisseurs est de savoir si la banque centrale parviendra à s'affranchir durablement de l'allergie de M. Erdogan à la hausse des taux d'intérêt, qu'il qualifie de "père et mère de tous les maux".

Le président soutient notamment que l'inflation est causée par des taux d'intérêt élevés, alors que les théories économiques classiques affirment l'inverse.

D'ailleurs, M. Erdogan s'est une nouvelle fois emporté mercredi contre les taux élevés, estimant qu'ils "écrasent les investisseurs".
(AFP, 20 nov 2020)

France signals ‘sectoral sanctions’ against Turkey

Clément Beaune, France's Secretary of State for European Affairs, was a guest at the program "Le Grand Rendez-vous" of Europe 1 and Echoes yesterday (November 15). The Secretary of State addressed a series of issues, including the current tension between Turkey and France.

Referring to the possible sanctions to be imposed by the European Union (EU) against Turkey, Beaune has indicated that "sanctions in certain economic sectors" are "a possibility." Noting that "all options are on the table", he has said that they also include individual sanctions.

Beaune has stated that "France is not alone against Turkey" and reportedly added, "Today, no European country has more illusions about what Mr. [President Recep Tayyip] Erdoğan and his regime are. "

"We gave Turkey a chance at the last European summit, which gave small signs of appeasement," Beaune has added, accusing the country of "chosing the path of systematic provocation and aggression once again."

"For ten or fifteen years, we had thought that Turkey was a sympathetic Eastern Christian democracy with a modernization which would be done gradually", Beaune has said further. "It is not that. It is an aggressive Islamism culturally, geopolitically, in all fields," he has argued.

Is it only about the Eastern Mediterranean?

The tension between Turkey and France is not only about the Eastern Mediterranean. The two countries have different policies regarding the Nagorno-Karabakh conflict and Libya crisis among many others.

The process leading up to the current tense relations between the two countries can be briefly summarized as follows:

Following the murder of history teacher Samuel Paty, who had shown Charlie Hebdo's caricatures of Prophet Mohammad to pupils in class about freedom of expression a few days before, the satirical magazine's cartoons of the Prophet were projected onto government buildings in France.

In a speech a few days later, President and AKP Chair Erdoğan condemned both the remarks of President of France Emmanuel Macron, who had said that "Islam was in crisis", and the projection of the cartoons to the government buildings. "What is the problem of this person called Macron with Islam and Muslims? Macron needs treatment on a mental level," Erdoğan said, adding that Macron "needed a mental check."

In response to this, France recalled its envoy in the capital city of Ankara to Paris for consultations. In a recent speech, President Erdoğan has also called on citizens "to not buy French products."

Shortly afterwards, Charlie Hebdo published a cartoon of President Erdoğan, which has been condemned by Turkey. Earlier yesterday (October 28), top state officials, including Vice President Fuat Oktay, Communications Director Fahrettin Altun, Presidential Spokesperson İbrahim Kalın, and Ömer Çelik, the Spokesperson for the AKP, blasted the magazine. (BIA, 16 November 2020)

‘25,716 workers lost their lives in Turkey in 18 years’

Republican People's Party (CHP) İstanbul MP Sezgin Tanrıkulu has released his report on occupational homicides in Turkey in the last 18 years, when the Justice and Development Party (AKP) has been in power.

Noting that the "omnibus bill" will usurp the workers' right of severance pay and pension rights, Sezgin Tanrıkulu has said:

"If passed, precarious work will be more common. Workers under the age of 25 and over the age of 50 can be employed with fixed term contracts without conditions up to 2 years. This legislation will make it impossible for the ones aged younger than 25 and work for less than 10 days to benefit from social security rights related to unemployment, disability and old age."

Tanrıkulu has also referred to the Health and Safety Labor Watch (İSİG Assembly) reports on occupational homicides in Turkey. He has said that from 2002, when the AKP came to power, to 2020, at least 25,716 workers lost their lives "due to preventable causes."

According to the report, while 146 workers lost their lives in 2002, this number has increased gradually over the years till today. Since March 2020, when the first novel coronavirus (COVID-19) case was officially confirmed in Turkey, 325 workers have died of the virus.

The report of the MP has also referred to the data of the Social Security Institution (SGK), which indicates that while 494 workers caught diseases due to their occupations, this number was 510 in 2015 and 597 in 2016. While 72 workers underwent an outpatient treatment due to "temporary incapacity to work" in 2016, 79 workers were hospitalized.

Tanrıkulu has also mentioned a response given to a question by the Presidential Communication Center (CİMER): "According to the answer given to me by Ankara, İstanbul and Zonguldak Occupational hospitals in 2018, 6,948 workers were treated as inpatients and 589,568 as outpatients in these three hospitals in the first 11 months of 2017."

Child labor

In his report, CHP MP Tanrkulu has also shared some figures from a study by two NGOs based on the "TurkStat Child Labor Force Survey 2019". Sezgin Tanrıkulu has briefly stated the following:

"When it is compared with the survey in 2012, it is seen that the number of child workers dropped from 893 thousand to 720 thousand, marking a decrease of 173 thousand people. However, this drop must be carefully evaluated because the Syrians who emigrated from Syria after 2011 have created a vast, but not free labor force pool.

"Employers have replaced local workers with these extremely cheap migrant labor. It is also the case for child workers. It is highly likely that Syrian children are employed under much heavier conditions."

The MP has also indicated that while the number of child workers working in agricultural sector tends to decrease, there are still children working in industry despite a little decrease while the number of child workers employed in the service sector has been increasing.

"While the service sector employs 45 percent of the working children, this rate hits 51 percent in the 15-17 age group," the MP has said. (BIA, 13 November 2020)

Le nouveau ministre turc des Finances déterminé à combattre l'inflation

Le nouveau ministre turc des Finances s'est dit mardi déterminé à lutter contre l'inflation, essayant de rassurer les marchés lors de sa prise de fonction après la démission surprise du gendre du président Recep Tayyip Erdogan.

"Nous allons soutenir de manière déterminée le processus de lutte contre l'inflation, que nous considérons comme prioritaire, avec les politiques financières adéquates et les autres outils à notre disposition", a déclaré Lutfi Elvan, qui a été nommé pour succéder à Berat Albayrak, le gendre du président Erdogan qui a démissionné dimanche.

M. Elvan a souligné son engagement à mettre en oeuvre une politique "conforme aux normes internationales, transparente, prévisible et responsable". "Nous allons mettre l'accent sur une transformation favorable aux marchés et cela comprend la stabilité au niveau macroéconomique", a-t-il ajouté.

Les deux ans passés par M. Albayrak à la tête du ministère des Finances ont été marqués par une chute record de la livre turque alors que la pandémie de nouveau coronavirus a fait voler en éclats son objectif de ramener l'inflation sous la barre de 10%, avec une hausse du coût de la vie désormais estimée à 12,1% pour 2021.

Au lendemain de la démission de M. Albayrak et la nomination ce week-end d'un nouveau gouverneur de la Banque centrale, la livre turque s'était ressaisie en gagnant jusqu'à 5,5% dans la journée de lundi face au dollar avant de fléchir mardi pour s'échanger à 8,14 TRY contre le billet vert en fin d'après-midi.

L'organisation patronale turque Tusiad a salué la nomination de M. Elvan, tout en rappelant ses attentes quant à la "prévisibilité des politiques économiques, l'indépendance des institutions et la promotion du mérite".

La Banque centrale avait décidé le 22 octobre de maintenir inchangé son principal taux d'intérêt malgré les attentes des marchés d'un geste pour soutenir la livre turque. Sa prochaine réunion sur les taux est prévue le 19 novembre sous la présidence du nouveau gouverneur Naci Agbal.

L'institution est réticente à relever son taux directeur en raison de l'opposition de principe du président turc à une telle mesure.

M. Erdogan a ainsi encore affirmé mardi que la Turquie menait un "combat historique" contre ceux qui, selon lui, veulent la soumettre avec "les chaînes des taux d'intérêt, des taux de change et de l'inflation".
(AFP, 10 nov 2020)

Le gouverneur de la banque centrale limogé

Le gouverneur de la banque centrale de Turquie, Murat Uysal, a été limogé et remplacé par l'ancien ministre des Finances Naci Agbal, selon un décret présidentiel publié samedi alors que la livre turque est au plus bas.

M. Uysal avait accédé à son poste en juillet 2019 après le limogeage de son prédécesseur, également par décret.

Ministre des Finances de 2015 à 2018, M. Agbal a été nommé nouveau gouverneur et aucune raison n'a été donnée au remplacement de M. Uysal.

M. Uysal avait hérité du poste à la suite de désaccords entre le gouverneur précédent, Murat Cetinkaya, et le président turc Recep Tayyip Erdogan au sujet de la réduction des taux d'intérêt.

Le président Erdogan s'oppose fermement à toute hausse des taux d'intérêt, qu'il a un jour qualifiés de "mère et père de tous les maux".

Samedi dernier, le chef de l'Etat a déclaré que la Turquie luttait contre le "triangle diabolique des taux d'intérêt, des taux de change et de l'inflation".

Au cours des derniers mois, la livre turque a atteint des niveaux historiquement bas par rapport au dollar américain, et se situait à 8,52 par rapport au billet vert vendredi soir.

La monnaie turque a perdu près de 30% de sa valeur par rapport au dollar cette année.

Les marchés s'inquiètent de la persistance d'une inflation élevée, toujours à deux chiffres, et de la forte baisse des réserves de devises.

Le mois dernier, beaucoup espéraient que la banque centrale relève le principal taux d'intérêt en raison de la faiblesse de la livre, mais les marchés avaient été déçus lorsqu'il était resté inchangé.

La banque avait surpris les investisseurs en septembre lorsqu'elle avait relevé le taux directeur pour la première fois depuis 2018, le faisant passer de 8,25 à 10,25 %.

La prochaine décision du comité de politique monétaire de la Banque sur les taux d'intérêt doit être prise le 19 novembre.
(AFP, 7 nov 2020)

Le bilan du violent séisme en Turquie monte à 114 morts

Le violent séisme qui a fait trembler vendredi l’ouest de la Turquie a coûté la vie à 114 personnes, selon le dernier bilan des secouristes rendu public ce mercredi. Cinq jours après le drame, les opérations de sauvetage dans les décombres ont été arrêtées.

Le tremblement de terre de magnitude 7 sur l’échelle de Richter a également blessé 1.035 personnes, dont 137 sont encore hospitalisées, a ajouté l’autorité gouvernementale turque des situations de catastrophe (Afad). Les secouristes ont en outre mis fin à leurs efforts de recherche d’éventuels survivants ou victimes, alors que les autorités ont commencé à déblayer les décombres, a indiqué l’Afad.

Une fillette retrouvée 91 heures après le séisme

La ville la plus touchée par le séisme est Bayrakli, dans la province d’Izmir, où une fillette de trois ans a été secourue mardi après avoir passé 91 heures ensevelie sous les décombres. La joie suscitée par le sauvetage de la fillette a toutefois été ternie par la découverte peu après du corps sans vie de sa mère, Fidan Gezgin, 38 ans, sous les gravats de la même pièce, ont rapporté les médias turcs.

Des dizaines de bâtiments ont été détruits ou fortement endommagés par le tremblement de terre qui a fait plus de 5.000 sans-abri, logés dans des tentes installées dans des camps de fortune dans la province d’Izmir. Quelque 1.855 répliques du séisme ont été enregistrées dans la zone, dont 46 d’une magnitude supérieure à 4, ont indiqué les autorités turques. Le séisme a par ailleurs fait deux morts sur l’île grecque de Samos.

La Turquie est régulièrement secouée par des tremblements de terre, et celui de vendredi a réveillé les craintes d’un séisme majeur dans la région d’Istanbul. En 1999, un séisme de magnitude 7,4 a frappé le nord-ouest de la Turquie, faisant plus de 17.000 morts, dont un millier à Istanbul.
(AFP, 4 nov 2020)

Le bilan s'alourdit du séisme en Turquie, l'espoir s'amenuise: 60 morts

L'espoir de retrouver des survivants s'amenuisait dimanche dans l'ouest de la Turquie au surlendemain d'un puissant séisme qui a fait au moins 60 morts, les secouristes extirpant désormais surtout des corps des décombres.

A Bayrakli, dans la région d'Izmir, des équipes de sauveteurs déblayaient un amas de béton et de poutres, restes d'un immeuble d'habitation, sous le regard inquiet des habitants, selon une correspondante de l'AFP.

Le désespoir commençait à s'emparer de certains d'entre eux: après avoir aidé à sortir des décombres les corps sans vie de trois membres d'une même famille, dont un bébé, un jeune secouriste s'est laissé tomber sur un bloc de béton, ne pouvant retenir ses larmes, d'après des images publiées par les médias.

Selon le président Recep Tayyip Erdogan, au moins 58 personnes sont mortes et 896 ont été blessées en Turquie dans ce tremblement de terre qui a aussi tué deux adolescents en Grèce.

Le séisme, dont la magnitude a été évaluée à 7 sur l'échelle de Richter par l'Institut de géophysique américain (USGS) et 6,6 par les autorités turques, s'est produit vendredi après-midi en mer Egée, au sud-ouest d'Izmir, troisième plus grande ville de Turquie, et près de l'île grecque de Samos.

Sa puissance était telle qu'il a été ressenti jusqu'à Istanbul et Athènes et a provoqué un raz-de-marée qui a inondé les rues de Seferihisar, ville turque située près de l'épicentre, et balayé les côtes de l'île grecque de Samos.

A Samos, où deux personnes sont mortes, la situation est "extrêmement difficile", ont déclaré samedi les autorités, avec d'importants dégâts matériels.

- "Un miracle" -

Mais c'est surtout à Bayrakli, district de 300.000 habitants qui a connu un essor démographique important ces dernières années, que le séisme a fait le plus de mal.

Selon l'agence gouvernementale turque des situations de catastrophe (AFAD), 17 immeubles se sont écroulés dans cette ville et les recherches continuaient dimanche dans huit d'entre eux.

Interrogé sur le nombre de personnes prises au piège, le ministre de la Santé a botté en touche, refusant de "spéculer".

Une femme égrenait nerveusement un chapelet, les yeux rivés sur les équipes qui tentaient de se frayer un chemin dans les décombres d'un bâtiment.

"Ce serait un miracle si on les retrouvait vivants", déclare une femme sans nouvelle d'amis de sa famille.

Un secouriste a indiqué à l'AFP qu'au moins dix personnes pourraient encore être bloquées sous les blocs de béton de cet immeuble effondré.

Harassés, les sauveteurs réclamaient parfois le silence pour pouvoir entendre d'éventuels appels au secours.

Signe que leurs efforts acharnés n'étaient pas vains, ils sont parvenus à extraire dans la nuit, 33 heures après le séisme, un homme âgé de 70 qui a été transporté à l'hôpital, a annoncé le ministre de la Santé.

Après avoir passé une deuxième nuit dehors par peur des répliques, la fatigue et la peine s'étalaient sur les visages de nombreux habitants.

Plusieurs milliers de tentes ont été installées pour héberger les familles, et des bénévoles leur distribuaient de la soupe pour les réchauffer.

- "Mauvaise qualité" -

C'est la deuxième fois que la Turquie, un pays traversé par plusieurs failles sismiques majeures, est endeuillée par un tremblement de terre cette année.

En janvier, un séisme de 6,7 avait fait une quarantaine de morts dans les provinces d'Elazig et de Malatya (est).

La multiplication de ces secousses meurtrières ces dernières années a conduit les autorités à prendre conscience de la nécessité de mettre le parc immobilier au niveau de strictes normes antisismiques.

Selon le quotidien Hürriyet, des experts avaient pointé, dès 2012 et 2018, des "risques" concernant deux des immeubles écroulés à Bayrakli.
 Dans l'un de leurs rapports, ils s'inquiétaient notamment du "ciment de basse qualité" utilisé.

Face à cette nouvelle catastrophe, la Turquie et la Grèce ont mis les tensions diplomatiques de côté, se disant prêtes à s'entraider.

Le tremblement de terre a réveillé aussi les craintes d'un séisme majeur qui menace Istanbul, selon les experts.
 En 1999, un séisme de magnitude 7,4 avait frappé le nord-ouest de la Turquie, faisant plus de 17.000 morts, dont un millier à Istanbul. (AFP, 1 nov 2020)

Coronavirus: le porte-parole et un ministre d'Erdogan positifs

Le porte-parole du président turc Recep Tayyip Erdogan et son ministre de l'Intérieur ont annoncé samedi avoir été testés positifs au nouveau coronavirus.

"Le traitement que je reçois contre le coronavirus est dans sa dernière phase", a déclaré le porte-parole du chef d'Etat turc, Ibrahim Kalin, assurant qu'il avait des "symptômes légers".

"Je me porte très bien", a-t-il assuré sur Twitter.

Peu avant, le ministre de l'Intérieur Süleyman Soylu, un poids lourd du gouvernement, avait lui aussi révélé qu'il avait été testé positif, de même que son épouse et leur fille.

"Sur les recommandations de nos médecins, nous poursuivons notre traitement à l'hôpital", a-t-il dit dans un communiqué.

Ces deux responsables turcs sont souvent en contact avec M. Erdogan, dont l'entourage est régulièrement testé.

Le président turc, qui prononce habituellement plusieurs discours par semaine, ne semble pas avoir réduit le nombre de ses apparitions ces derniers jours.

Samedi, il a participé à un congrès de son parti AKP à Van, dans l'est de la Turquie, et devait se rendre dans la soirée à l'opposé du pays, dans la région d'Izmir, meurtrie par un séisme.

La Turquie a été durement touchée par la pandémie de nouveau coronavirus : elle a enregistré plus de 10.000 morts et 370.000 cas, un bilan très partiel, Ankara ne comptabilisant que les personnes ayant été testées positives et présentant des symptômes.
(AFP, 31 octobre 2020)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Erdogan appelle au dialogue avec l'UE

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé samedi l'Union européenne au dialogue, sur fond d'escalade des tensions en Méditerranée orientale où il a prolongé la mission d'un navire d'exploration gazière.

La Turquie a prorogé samedi jusqu'au 29 novembre la mission de l'Oruc Reis, dans une zone maritime qu'elle se dispute avec la Grèce, la découverte de vastes gisements gaziers y aiguisant les appétits.

La présence de ce navire suscite depuis plusieurs mois des tensions avec l'UE qui a reconduit ce mois-ci pour un an des sanctions contre Ankara et envisage de les durcir.

Ces mesures incluent des restrictions dans les émissions de visas et des gels d'avoirs visant des personnes liées à l'exploration gazière contestée en Méditerranée.

Le ministère grec des Affaires étrangères a qualifié la prolongation du séjour de l'Oruc Reis de "conduite illégale, qui met en péril toute possibilité de dialogue constructif".

"Ces actes, qui s'opposent à toute possibilité d'une amélioration des relations entre l'UE et la Turquie, interviennent au moment où des responsables turcs qualifient l'adhésion de leur pays à l'Union de +priorité stratégique+", ajoute le ministère dans un communiqué.

Dans une allocution au congrès de son parti, l'AKP, via un lien vidéo, M. Erdogan a déclaré : "Nous attendons de l'UE qu'elle tienne ses promesses, qu'elle ne nous discrimine pas ou du moins qu'elle ne devienne pas un outil pour créer des inimitiés contre notre pays".

"Nous ne nous voyons pas ailleurs qu'en Europe. Nous envisageons de bâtir notre avenir ensemble avec l'Europe", a-t-il assuré.

"Nous voulons une coopération plus forte avec nos amis et alliés", a déclaré le dirigeant islamo-conservateur.

"Nous pensons de pas avoir de problème avec un pays ou une institution qui ne puisse être réglé par la voie politique, diplomatique ou par le dialogue", a-t-il encore dit.

Les dirigeants de l'Union européenne ont repoussé à leur sommet début décembre la discussion sur de nouvelles sanctions contre la Turquie.

Les tensions et les contentieux se sont multipliés depuis quelques mois entre l'UE et la Turquie.

M. Erdogan a appelé à boycotter les produits français après le soutien exprimé par le président Emmanuel Macron au droit à la caricature au nom de la liberté d'expression, à la suite de la décapitation le 16 octobre par un islamiste d'un enseignant français qui avait montré à ses élèves des caricatures du prophète Mahomet.

Dans le même discours, M. Erdogan a déclaré que la Turquie voulait "utiliser activement ses relations d'alliance anciennes et étroites avec les États-Unis pour trouver une solution aux problèmes régionaux et mondiaux".
(AFP, 21 nov 2020)

UE: Paris envisage de contraindre "beaucoup plus" la Turquie

Le prochain Conseil européen se penchera sur la Turquie et pourrait la contraindre "beaucoup plus" à cause de son comportement "inadmissible" au Haut-Karabakh, a prévenu samedi le ministre français délégué au Commerce extérieur, Franck Riester.

Interrogé sur France Inter, M. Riester a fustigé l'attitude d'Ankara autour des appels à boycott de produits français dans certains pays musulmans sur fond de controverse sur les caricatures du prophète Mahomet.

"La Turquie joue un rôle condamnable en matière d'instrumentalisation du discours du président de la République ou des positions de la France afin de nuire à la France et de nuire aux valeurs que porte la France", a-t-il jugé.

Il a rappelé les autres griefs de Paris envers Ankara: "On souhaite que la Turquie change, on souhaite que ce comportement change, ce comportement expansionniste en Méditerranée orientale avec ces forages qui portent atteinte à la souveraineté chypriote et grecque".

M. Riester a aussi appelé à ce que la Turquie "cesse ce comportement notamment en Afrique du Nord avec un certain nombre de trafics d'armes" et qu'elle "cesse d'instrumentaliser la question migratoire par rapport à l'Europe, on sait bien qu'ils jouent sur cette corde-là et ce n'est plus possible".

"La Turquie est un grand peuple, un grand pays avec lequel on a envie d'avoir des relations diplomatiques et économiques mais avec lequel on doit avoir un discours de vérité car on ne peut pas continuer comme ça", a-t-il dit.

"C'est un discours que porte l'Europe, et pas simplement la France et c'est la raison pour laquelle une nouvelle fois au prochain Conseil européen, cette question turque sera abordée pour voir de quelle manière on contraint peut être un peu plus, voire beaucoup plus, la Turquie parce que son comportement notamment dans la crise du Haut-Karabakh est inadmissible", a-t-il ajouté.

Après une série de contentieux, l'Union européenne a condamné fin octobre les provocations "totalement inacceptables" d'Ankara mais renvoyé à son sommet de décembre toute prise de décision sur d'éventuelles sanctions.

Sur la question du Nagorny Karabakh, l'Azerbaïdjan et l'Arménie ont signé la semaine dernière un accord parrainé par la Russie qui a mis fin à plusieurs semaines d'affrontements meurtriers dans cette région séparatiste d'Azerbaïdjan à majorité arménienne.

La France a depuis appelé la Russie à lever les "ambiguïtés" entourant ce cesser-le-feu, notamment sur le rôle de la Turquie, qui a armé et soutenu l'Azerbaïdjan et dont l'influence est croissante dans la région.
(AFP, 21 nov 2020)

Macron accuse la Turquie d'alimenter une campagne antifrançaise en Afrique

Emmanuel Macron a dénoncé, dans un entretien publié vendredi par Jeune Afrique, la "stratégie" menée par la Russie et la Turquie pour alimenter un sentiment antifrançais en Afrique en jouant "sur le ressentiment post-colonial".

"Il y a une stratégie à l'oeuvre, menée parfois par des dirigeants africains, mais surtout par des puissances étrangères, comme la Russie ou la Turquie, qui jouent sur le ressentiment post-colonial", déclare le chef de l'Etat. "Il ne faut pas être naïf: beaucoup de ceux qui donnent de la voix, qui font des vidéos, qui sont présents dans les médias francophones sont stipendiés par la Russie ou la Turquie", selon le président français.

Dans ce long entretien, Emmanuel Macron insiste sur la "relation équitable" et le "véritable partenariat" que la France cherche à mettre en oeuvre avec le continent depuis son arrivée au pouvoir en 2017, avec la levée de "tabous" "mémoriels, économiques, culturels, entrepreneuriaux". Il cite ainsi la restitution d'oeuvres du patrimoine africain à plusieurs pays comme le Sénégal, le Bénin ou Madagascar, ou la fin du franc CFA, "un marqueur très symbolique qui alimentait beaucoup de fantasmes et de critiques".

"Je pense qu'entre la France et l'Afrique, ce doit être une histoire d'amour", selon M. Macron, estimant que "nous ne devons pas être prisonnier de notre passé".

Il souligne que sa diplomatie n'est "pas cantonnée à l'Afrique francophone" et qu'il s'est rendu "dans des pays qu'aucun président français n'avait visité".

Après s'être notamment rendu au Nigeria, en Ethiopie et au Kenya, il espère prochainement aller en Afrique du sud et en Angola.

Il indique que le prochain sommet France-Afrique, reporté à cause de l'épidémie de Covid-19, "devrait se tenir en juillet 2021 à Montpellier". Il "illustrera ce changement de méthode. Nous n'allons pas organiser un sommet classique, en invitant des chefs d'État" mais en mettant "en avant les personnes qui incarnent le renouvellement générationnel", annonce-t-il.
(AFP, 20 nov 2020)

L'UE dénonce l'implication de forces étrangères au Nagorny Karabakh

L'Union européenne a salué jeudi la cessation des hostilités au Nagorny Karabakh, mais à condamné l'implication de forces étrangères et réclamé des enquêtes sur les crimes de guerre qui ont pu être commis pendant le conflit.

"L'UE demande instamment à tous les acteurs régionaux de s'abstenir de toute action ou de tout discours qui pourrait compromettre le cessez-le-feu et demande également le retrait complet et rapide de tous les combattants étrangers de la région", a annoncé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell au nom des Etats membres.

L'accord de paix négocié par la Russie entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan et les conséquences du conflit ont été discutés jeudi au cours d'une réunion en visio-conférence par les ministres des Affaires étrangères de l'UE.

"C'est un drame pour l'Arménie", a confié à l'AFP un des participants. Le soutien militaire de la
Turquie à l'Azerbaïdjan et l'implication de combattants étrangers ont été "déterminants", a-t-il déploré. Le rôle de la Turquie, membre de l'Otan, sera en discussion à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance les 1er et 2 décembre, a-t-il précisé.

L'accord de paix consacre une humiliante défaite de l'Arménie et permet à l'Azerbaïdjan de reprendre de larges pans du territoire du Nagorny Karabakh sous contrôle arménien depuis une première guerre au début des années 1990.

Les Européens ont dénoncé "l'utilisation d'armes à sous-munitions et d'armes incendiaires" au cours de ce conflit et réclamé des enquêtes sur "tous les crimes de guerre qui ont pu être commis".

Ils ont par ailleurs insisté sur "l'importance de préserver et de restaurer le patrimoine culturel et religieux du Nagorny Karabakh et dans les environs".

L'UE a appelé toutes les parties à "continuer de strictement respecter le cessez-le-feu afin d'éviter de nouvelles pertes en vies humaines" et va "suivre de près la mise en oeuvre des dispositions du cessez-le-feu, notamment en ce qui concerne son mécanisme de surveillance".

"La cessation des hostilités n'est qu'une première étape pour mettre fin à un conflit de longue date", a souligné Josep Borrell.

"Il faut redoubler d'efforts pour parvenir à un règlement négocié, global et durable du conflit, y compris en ce qui concerne le statut du Nagorny Karabakh", a-t-il insisté. Cette mission revient au Groupe de Minsk de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) coprésidé par la Russie, la France et les Etats-Unis, a-t-il précisé.

Pour cela, "il importe de garantir l'accès humanitaire et les meilleures conditions possibles pour le retour volontaire, sûr, digne et durable des populations déplacées", a déclaré Josep Borrell.

"L'UE est prête à contribuer efficacement à l'élaboration d'un règlement durable et global du conflit, y compris, si possible, par un soutien à la stabilisation", a-t-il assuré.
(AFP, 19 nov 2020)

Le Malaise Turc, un nouveau livre de Cengiz Aktar


Nul n’est aujourd’hui capable de prédire comment va évoluer la Turquie ; elle qui célébrera le centenaire de la fondation de sa République en 2023.

Qui aurait pu prévoir le virage qu'elle a négocié ces dernières années après avoir été, au début des années 2000, l’étoile montante, candidate au club européen, le modèle à suivre notamment pour les pays musulmans en quête de justice et prospérité ?

La faillite de l’occidentalisation, dont l’Europe a sa part, a été le prélude à sa désoccidentalisation progressive accompagnée d’une belligérance tous azimuts, dans le pays comme à l’étranger.

Les pays occidentaux tentent de gérer cette « crise turque », entre incompréhension et impuissance.

Dans cet essai concis et bien documenté, l’auteur fournit des outils d’analyse qui permettent de comprendre l’écartèlement d’une société, entre État, nation, religion, mythe impérial et Occident.

Cette analyse est complétée par un entretien avec deux spécialistes : l’une, sociologue, Nilüfer Göle, l’autre, historien, Étienne Copeaux, tous deux grands témoins de la transformation jamais achevée de la Turquie.

Politologue, docteur en épistémologie économique, Cengiz Aktar enseigne l’histoire des idées politiques dans le XIXe siècle ottoman, les politiques de l’Union européenne, et travaille sur les politiques de mémoire. Il est professeur invité à l’université d’Athènes. Il a travaillé notamment pour les Nations Unies et avec l’Union européenne, sur les politiques de migrations et d’asile. Il a fait campagne en Turquie pour la prise de conscience sur le génocide des Arméniens.

    Nombre de pages : 104 pages
    Dimensions : 195 x 130
    Publication : octobre 2020
    ISBN : 9782356142016

https://www.editions-empreinte.com/le-malaise-turc


CEDH: la Turquie condamnée pour la détention provisoire de journalistes d'opposition

Une "ingérence" dans la liberté d'expression: la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné mardi la Turquie pour avoir placé en détention provisoire des journalistes du quotidien d'opposition Cumhuriyet, quelques mois après le putsch manqué contre le président turc Recep Tayyip Erdogan.

"La détention provisoire imposée aux requérants dans le cadre d'une procédure pénale engagée contre eux (...) constitue une ingérence dans l'exercice de leur droit à la liberté d'expression", a estimé dans son arrêt la Cour, qui siège à Strasbourg, dans l'est de la France. Elle avait été saisie par 10 journalistes du quotidien, dont l'ex-rédacteur en chef Murat Sabuncu.

"Dans un pays (la Turquie) où des milliers de personnes sont emprisonnées pour des raisons politiques, c'est notre devoir d'exiger la liberté, pas seulement pour nous, mais pour quiconque a été soumis à l'injustice", a réagi sur Twitter M. Sabuncu.

La Cour n'a toutefois condamné Ankara que pour la violation des articles 5.1 (droit à la liberté et à la sûreté) et 10 (liberté d'expression) de la Convention européenne des droits de l'homme à l'encontre de huit des 10 journalistes, deux d'entre eux ayant eu depuis gain de cause sur ces points devant des tribunaux turcs.

Placé en détention provisoire en novembre 2016, l'un des requérants n'était par exemple sorti qu'en avril 2018.

- "Simples soupçons" -

Leur interpellation et leur emprisonnement, quelques mois après le putsch manqué de juillet 2016 contre le président Recep Tayyip Erdogan, avaient eu lieu en raison de "la ligne éditoriale suivie par le quotidien Cumhuriyet, dans ses articles et dans les médias sociaux, critiquant certaines politiques gouvernementales", rappelle la Cour dans un communiqué.

Pour justifier leur détention, la justice turque avait estimé "qu'il existait de forts soupçons selon lesquels les intéressés étaient responsables des activités permanentes du quotidien Cumhuriyet consistant à faire la publicité et la propagande d'organisations terroristes", poursuit la CEDH.

Ils étaient notamment accusés de faire la propagande du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et du FETÖ, acronyme désignant le réseau du prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'avoir fomenté le coup d'Etat avorté de 2016.

Plusieurs d'entre eux, dont M. Sabuncu, avaient ensuite été condamnés par la justice turque pour avoir "aidé des groupes terroristes".

L'"affaire Cumhuriyet", baptisée ainsi en Turquie, illustre pour les ONG l'érosion de la liberté de la presse sous la présidence de M. Erdogan, en particulier depuis le putsch manqué, suivi d'une répression massive.

Pour autant, l'interpellation et le maintien en détention provisoire de ces journalistes "reposaient sur de simples soupçons et non pas sur des raisons plausibles", pointe la juridiction paneuropéenne.

Elle relève que "les interventions dont les requérants ont été tenus pénalement responsables" relevaient au contraire "de débats publics sur des faits et événements déjà connus" et ne contenaient "aucun soutien ni promotion de l'usage de la violence dans le domaine politique".

Elles ne comportaient aucun "indice au sujet d'une éventuelle volonté des requérants de contribuer aux objectifs illégaux d'organisations terroristes", épingle encore la CEDH.

- "Des excuses!" -

La Cour estime aussi que cette "ingérence dans l'exercice du droit à la liberté d'expression" est contraire à la loi turque, dans la mesure où elle exige explicitement que des "éléments factuels permettant de soupçonner fortement une personne d'avoir commis une infraction" existent, "ce qui n'était pas le cas".

En conséquence, la Turquie devra verser 16.000 euros pour dommage moral à chacun des huit journalistes, qui ont depuis tous quitté Cumhuriyet.

"Je redis ce que j'ai dit devant la porte de la prison : je veux des excuses!", a tweeté de son côté Musa Kart, un caricaturiste réputé.

En revanche, la Cour, également saisie pour la violation des articles 5.4 (droit à faire statuer à bref délai sur la légalité de sa détention) et 18 (limitation de l'usage à des restrictions aux droits), a débouté les 10 journalistes sur ces deux points.

Régulièrement accusée par les ONG de porter atteinte à la liberté de la presse en arrêtant des journalistes et en fermant des médias, la Turquie occupe la 157e place sur 180 au classement 2019 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
(AFP, 10 nov 2020)

Gymnastique: la France renonce aux championnats d'Europe en Turquie

L'équipe de France de gymnastique a annoncé vendredi qu'elle renonçait à participer aux prochains championnats d'Europe organisés en Turquie en décembre en raison du Covid-19 et "des tensions géopolitiques actuelles entre la France et la Turquie", selon un communiqué.

"Dans la mesure où nous ne sommes pas en mesure de garantir totalement la sécurité de la délégation française, il a nous a semblé plus responsable de renoncer" au rendez-vous programmé du 9 au 20 décembre à Mersin (sud), indique dans un communiqué James Blateau, le président de la Fédération française de gymnastique.

La France et la Turquie connaissent actuellement un épisode de tensions diplomatiques, liées notamment à des désaccords sur la Syrie, la Libye et la Méditerranée orientale.

Ces crispations se sont encore intensifiées depuis fin octobre, lorsque M. Erdogan a appelé à boycotter les produits français, accusant son homologue français Emmanuel Macron d'"islamophobie" pour avoir défendu le droit de caricaturer le prophète Mahomet, après l'attentat dont a été victime Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie, décapité le 16 octobre à Conflans-Saint-Honorine (Yvelines) par un terroriste islamiste.

M. Erdogan a accusé M. Macron de mener une "campagne de haine" contre l'islam et mis en cause son "état de santé mentale".

"Nous avions évidemment connaissance de ces tensions qui s'ajoutaient à la crise sanitaire mais nous attendions de la part du ministère des affaires étrangères et du ministère en charge des sports, des éléments objectifs pour nous permettre d'arrêter définitivement notre décision", explique également dans le communiqué le directeur technique national Kevinn Rabaud.

Cette décision de la Fédération française de gymnastique va avoir des conséquences pour ses sportifs dans la perspective des Jeux olympiques de Tokyo, reprogrammés à l'été 2021.

"Les championnats d'Europe étaient une étape identifiée comme la première marche dans la préparation des Jeux olympiques. Leur annulation perturbe le calendrier de la préparation et nous devons réfléchir urgemment à la mise en oeuvre d'un temps fort pour nos collectifs durant le mois de décembre", souligne le DTN.

La Russie, la Suisse, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Espagne et la Suisse, notamment, ont également annoncé leur absence en Turquie, pour des raisons liées cette fois uniquement à la situation sanitaire.
(AFP, 6 nov 2020)

Tensions entre Ankara et Paris après la dissolution d'un groupe ultranationaliste

La Turquie a menacé mercredi de "répliquer fermement" à la dissolution en France d'un groupe ultranationaliste turc, une décision qui allume un nouveau foyer de tension entre ces deux membres de l'Otan à couteaux tirés.

Après de récentes violences visant la communauté arménienne de France, le ministre français de l'Intérieur a annoncé mercredi la dissolution du mouvement ultranationaliste des "Loups Gris", dont de nombreux membres soutiennent le président Recep Tayyip Erdogan.

Dénonçant une "provocation", la Turquie a prévenu qu'elle répliquerait "de la plus ferme des manières", sans toutefois donner d'indication sur les mesures qu'elle pourrait prendre.

Cette passe d'armes intervient en pleines tensions diplomatiques entre la France et la Turquie, liées notamment à des désaccords sur la Syrie, la Libye et la Méditerranée orientale.

Ces crispations se sont encore intensifiées depuis fin octobre, lorsque M. Erdogan a appelé à boycotter les produits français, accusant son homologue français Emmanuel Macron d'"islamophobie" pour avoir défendu le droit de caricaturer le prophète Mahomet.

M. Erdogan a accusé M. Macron de mener une "campagne de haine" contre l'islam et mis en cause son "état de santé mentale".

- "Actions violentes" -

A l'origine, les "Loups Gris" sont un surnom donné aux membres des "Foyers idéalistes", un mouvement ultranationaliste qui s'est développé à partir des années 1960 dans l'orbite du parti turc d'extrême droite MHP.
 Ralliés à l'idéologie "panturquiste" et soupçonnés d'accointances avec la mafia turque, ils ont surtout fait parler d'eux dans les années 1970 et 1980 par leurs actions violentes dans les rues et sur les campus en Turquie contre des militants de gauche et des minorités, allant jusqu'au meurtre.

En annonçant sa dissolution mercredi, le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin a qualifié les "Loups Gris" de groupe qui "incite à la discrimination et à la haine et est impliqué dans des actions violentes".

"Plusieurs foyers de ce mouvement ont été identifiés sur le territoire" français et "ses membres participent à des camps d'entraînement", notamment un "camp des armes de jeunesse" organisé en Ardèche (Sud de la France) en décembre 2019, selon le décret de dissolution.

Les "Loups Gris" promeuvent "une idéologie tendant à discriminer voire à provoquer à la violence contre les personnes d'origine kurde et arménienne", selon le texte.

Dimanche, un mémorial du génocide arménien a été retrouvé tagué avec l'inscription "Loups Gris" dans la région de Lyon (centre-est de la France) et de nouvelles inscriptions anti-Arméniens ont été découvertes lundi à Meyzieu (Est) et sur les murs du consulat d'Arménie à Lyon.

Ces dégradations ont pour toile de fond la guerre dans la région indépendantiste du Nagorny Karabakh, opposant l'Arménie et l'Azerbaïdjan, soutenu par la Turquie.

- "Hypocrisie" -

La dissolution des "Loups Gris" est le signe que "le gouvernement français est désormais complètement sous la coupe des milieux d'influence arméniens", a réagi mercredi le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

Il a aussi accusé Paris de faire montre d'"hypocrisie" et de "deux poids, deux mesures" en interdisant les "Loups Gris" tout en autorisant les activités en France du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et d'autres groupes qualifiés de "terroristes" par Ankara.

Si les "Loups Gris" ne terrorisent plus les campus turcs aujourd'hui, leurs symboles sont néanmoins devenus omniprésents, dans un contexte de virage nationaliste du président Erdogan, notamment depuis un putsch manqué en 2016.

Le président turc est d'ailleurs allié à l'actuel dirigeant du MHP, Devlet Bahçeli, qui a largement contribué à museler les éléments les plus violents de la mouvance nationaliste.

Dans ce cadre, le signe de ralliement des "Loups Gris", un pouce joint au majeur et à l'annulaire pour former une tête de loup, est devenu un geste courant en Turquie: on le voit dans les tribunes lors des matchs de football ou au bord des routes lorsqu'un convoi militaire passe.

M. Erdogan lui-même a plusieurs fois effectué ce geste lors de meetings, pour tenter de séduire l'électorat nationaliste.
(AFP, 5 nov 2020)

Les Loups Gris, groupe ultra-nationaliste turc réputé proche d'Erdogan

Le mouvement des Loups Gris, dissous mercredi par le gouvernement français qui lui reproche ses incitations "à la discrimination et à la haine", est l'émanation d'un groupe turc ultranationaliste qui s'est rapproché récemment du président Recep Tayyip Erdogan, à couteaux tirés avec la France.

L'Organisation de la jeunesse idéaliste, le nom d'origine du groupe, a été fondée dans les années 1970 pour soutenir l'action du Parti d'action nationale (MHP) d'Alparslan Turkes, la plus importante figure du nationalisme turc fascisant, et favoriser son accession au pouvoir.

Alparslan Turkes, un militaire dont la carrière fut interrompue en raison de ses opinions extrémistes pan-turques, voulait "libérer tous les Turcs vivant entre le Caucase et la Grande Muraille". En mai 1944, il participe à une tentative de putsch contre le président Ismet Inonu visant à ranger la Turquie aux côtés de l'Allemagne hitlérienne.

Durant les années 1970, les militants d'extrême-droite constituent des bandes armées violentes ciblant la gauche, l'extrême-gauche turque et les minorités religieuses et ethniques du pays.

Certains, qui se font appeler les "Idéalistes", forment les Loups Gris, un nom inspiré d'un personnage de la mythologie turcophone. Son drapeau frappé de trois croissants et le symbole du loup deviennent alors les signes de ralliement de milliers de sympathisants d'extrême droite.

Ces bandes armées seront soupçonnées de nombreux meurtres dans les années 1970.

- Rapprochement -

A la mort de M. Türkes en 1997, Devlet Bahceli prend les rênes du MHP, considéré comme une formation violente en raison notamment des exactions attribuées aux Loups Gris. Bien que considéré comme un faucon nationaliste, le nouveau chef du MHP est crédité d'avoir jugulé les violences de la milice.

En 1981, l'extrémiste turc Mehmet Ali Agca tente d'assassiner le pape Jean-Paul II alors qu'il est recherché par la Turquie pour une série de délits et pour ses liens avec les Loups Gris.

Le groupe est revenu sur le devant de la scène politique ces dernières années en Turquie en raison de son rapprochement avec le pouvoir de Recep Tayyip Erdogan, dont il ne partage toutefois pas le discours religieux marqué.

Le MHP est devenu le principal allié au Parlement de l'AKP, le parti islamo-conservateur du président turc. M. Erdogan s'est notamment allié aux ultranationalistes pour mettre en oeuvre une révision constitutionnelle qui a renforcé ses pouvoirs lors d'un référendum en 2017.

En France, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé lundi la dissolution imminente des Loups Gris en dénonçant leur caractère "agressif, pour ne pas dire plus", dans un contexte de crise diplomatique aigüe entre Paris et Ankara autour du droit aux caricatures religieuses.

Les Loups Gris, dont le nombre de membres est difficile à quantifier, sont accusés par le gouvernement d'avoir participé à des incidents récents entre les communautés turque et arménienne près de Lyon.

Les tensions entre ces deux diasporas, récurrentes depuis des décennies, sont exacerbées depuis le déclenchement en septembre d'une guerre dans la région indépendantiste du Nagorny-Karabakh, opposant l'Arménie et l'Azerbaïdjan, soutenu par la Turquie.
(AFP, 4 nov 2020)

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Biden élu, Erdogan perd son "ami au bout du fil" à Washington

Sous Joe Biden, le président turc Recep Tayyip Erdogan ne pourra probablement plus pouvoir peser sur les décisions du locataire de la Maison Blanche avec un simple coup de fil comme il avait l'habitude de le faire avec son "ami" Donald Trump.

Des analystes estiment toutefois que le président élu, une fois intronisé, ne devrait pas chercher à marginaliser la Turquie d'Erdogan, qui joue un rôle croissant dans la région, mais à nouer avec cet allié stratégique de l'Otan des rapports répondant à des nouvelles règles, plus strictes.

M. Trump est connu pour sa fascination pour des dirigeants à poigne dans le monde, dont M. Erdogan qu'il présentait comme un ami, mais cela n'a pas épargné aux deux pays de nombreuses crises ces dernières années, marquées par une détérioration de leurs relations après un coup d'Etat manqué en Turquie en 2016.

La Turquie a appelé, sans succès, les Etats-Unis à extrader un prédicateur turc, Fethullah Gülen, qui réside en Pennsylvanie et qu'elle accuse d'être le cerveau de ce putsch avorté.

Les deux pays sont aussi en désaccord à propos d'une milice kurde qualifiée de "terroriste" par Ankara mais soutenue par Washington dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie.

- "Tension et appréhension" -

Mais le lien personnel entre M. Trump et M. Erdogan a contribué à limiter les dégâts.

Avec le départ de M. Trump, le président turc "a des raisons d'être inquiet", estime Gönül Tol, experte à Middle East Institute, dans une note d'analyse.

"Je ne pense pas que l'administration Biden sera aussi indulgente avec la Turquie à propos de la Syrie et d'autres sujets", abonde Sam Heller, un expert indépendant sur la Syrie.

Après s'être abstenu de commenter la victoire de M. Biden depuis qu'elle a été annoncée samedi par les médias américains, M. Erdogan lui a adressé mardi un message de félicitations et dit espérer un renforcement des relations entre Ankara et Washington sous son mandat.

"Sous l'administration Biden, les relations entre Washington et Ankara démarreront sans doute avec tension et appréhension", pronostique toutefois Asli Aydintasbas, du centre de recherche Conseil européen des relations internationales (ECFR).

Les autorités turques ont déjà donné le ton en réagissant fermement à une vidéo diffusée en août d'une interview de M. Biden dans laquelle il qualifie le chef d'Etat turc "d'autocrate" et souligne la nécessité de "d'enhardir" ses rivaux "pour qu'ils puissent affronter et vaincre Erdogan".

Ankara avait dénoncé "l'ignorance pure, l'arrogance et l'hypocrisie" de M. Biden.

- "Contenir la Turquie" -

Même sous l'administration Trump, les relations entre les deux pays avaient pâti des ambitions d'Ankara dans l'exploration d'hydrocarbures en Méditerranée orientale dans les eaux revendiquées par la Grèce et Chypre.

En septembre, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo avait ainsi visité la Grèce en signe de soutien à Athènes.

"Ankara craint de voir Joe Biden développer des liens encore plus proches avec la Grèce et d'avoir une ligne plus dure contre la Turquie", décrypte Mme Tol.

Et lorsqu'un pasteur américain était détenu pour espionnage en Turquie,
M. Trump avait menacé de détruire l'économie turque s'il n'était pas libéré, provoquant une crise monétaire en 2018.

Contrairement à son futur prédécesseur, M. Biden pourrait en outre user à l'égard d'Ankara "d'un discours mettant en avant la démocratie et les droits de l'homme dans les relations bilatérales", affirme Mme Aydintasbas.

- Menace de sanctions -

Ayant une approche moins isolationniste que M. Trump, M. Biden pourrait aussi essayer de museler l'activisme turc à l'étranger, comme en Libye ou dans le conflit au Karabakh dans lequel Ankara a pris fait et cause pour l'Azerbaïdjan face à l'Arménie.

"Ankara craint de voir Biden essayer de contenir une Turquie en expansion", résume Mme Aydintasbas.

La Turquie se trouve par ailleurs sous la menace de sanctions américaines lourdes pour avoir acheté le système de missiles russes S-400 et l'approche qu'adoptera M. Biden sur ce dossier sera déterminante.

"Une administration Biden aura probablement les mêmes inquiétudes que celles de Trump, à savoir qu'imposer des sanctions contre la Turquie risque d'aliéner un allié qui demeure important au sein de l'Otan", souligne toutefois Mme Aydintasbas.
(AFP, 10 nov 2020)

Après avoir félicité Biden, Erdogan "remercie" Trump pour sa "chaleureuse amitié"

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a envoyé mardi un message à son homologue américain Donald Trump pour le remercier de sa "chaleureuse amitié", peu après avoir adressé ses félicitations au vainqueur de l'élection présidentielle aux Etats-Unis, le démocrate Joe Biden.

"Je vous remercie pour votre vision sincère et déterminée qui a permis le développement des relations entre la Turquie et les Etats-Unis" et "pour votre chaleureuse amitié", a écrit M. Erdogan dans ce message publié par la présidence turque.

Dans ce message, le président turc évite soigneusement d'évoquer la défaite électorale de M. Trump, que celui-ci refuse d'admettre en dénonçant des fraudes.

Mais avant de remercier l'actuel locataire de la Maison Blanche, M. Erdogan avait bel et bien reconnu la victoire de M. Biden auquel il a adressé ses félicitations et dit espérer un renforcement des relations entre Ankara et Washington.

"Les épreuves auxquelles nous faisons face à l'échelle mondiale et régionale rendent nécessaires le développement et le renforcement de nos relations sur la base de l'intérêt partagé et des valeurs communes", avait déclaré M. Erdogan.

Dans un contexte de dégradation des relations entre Ankara et Washington depuis 2016, M. Erdogan est parvenu à nouer une relation personnelle avec M. Trump, avec lequel il a notamment eu des entretiens téléphoniques décisifs ayant permis de faire pencher la balance du côté de la Turquie sur certains dossiers.

Par conséquent, la victoire de M. Biden à l'élection présidentielle américaine, contestée par M. Trump, a été accueillie avec une certaine circonspection par la Turquie.

En août, Ankara avait exprimé sa colère contre M. Biden après la publication d'une vidéo dans laquelle le candidat démocrate qualifiait M. Erdogan d'"autocrate" et soulignait la nécessité de "d'enhardir" ses rivaux pour qu'ils puissent le battre.

Les relations entre Ankara et Washington, deux membres de l'Otan, se sont détériorées ces dernières années, en particulier sous le deuxième mandat de Barack Obama (2012-2016), lors duquel M. Biden était vice-président.

Désaccords sur la Syrie, restriction des libertés en Turquie, refus américain d'extrader un prédicateur recherché par Ankara: les sujets de discorde qui empoisonnent les relations entre les deux pays restent nombreux.

La Turquie est en outre sous la menace de sanctions américaines pour avoir acheté, en dépit des pressions de Washington, des systèmes de défense anti-aérienne russes S-400.
(AFP, 10 nov 2020)

De la technologie canadienne sur un drone abattu par l'Arménie

Un drone militaire de fabrication turque, abattu par l'Arménie dans le conflit avec l'Azerbaïdjan, était équipé de systèmes de ciblage canadiens, affirme vendredi le quotidien canadien The Globe and Mail, qui a photographié ces pièces.

Le Canada a suspendu début octobre ses exportations d'armes vers la Turquie pendant une enquête sur de possibles livraisons par ce pays de matériel militaire canadien en Azerbaïdjan.

La Turquie est un fidèle allié de l'Azerbaïdjan dans le conflit pour le contrôle de la région du Haut-Karabakh.

Des photos des pièces du drone abattu ont été prises jeudi par un photographe du journal canadien dépêché dans un complexe militaire arménien.

Un expert cité par le quotidien, Kelsey Gallagher, affirme que les photos montrent un système d'imagerie et de ciblage MX-15D fabriqué par la société canadienne L3Harris Wescam.

Ottawa avait délivré en mai des permis à cette société de Burlington, en Ontario, pour exporter ces systèmes au fabricant de drones turc Baykar.

"Bien que nous sachions qu'il s'agit d'un capteur Wescam, rien qu'en regardant la tourelle elle-même, la mention CMX-15D sur le code de série de la plaque de base rend irréfutable qu'il s'agit d'un matériel fabriqué au Canada," a déclaré M. Gallagher. "La même plaque de base contient également l'inscription Baykar, le fabricant du drone turc Bayraktar TB2", a-t-il souligné.

Peuplé majoritairement d'Arméniens, le Haut-Karabakh a fait sécession de l'Azerbaïdjan à la fin de l'URSS, entraînant une guerre au début des années 1990 qui avait fait 30.000 morts. Bakou exige depuis le retrait de l'Arménie de cette région.
(AFP, 30 octobre 2020)


Relations régionales / Regional Relations

21 combattants proturcs tués dans une embuscade de forces kurdes en Syrie

Au moins 21 supplétifs syriens alliés à Ankara ont été tués dans une embuscade préparée par une force dominée par les Kurdes dans le nord de la Syrie en guerre, a rapporté mardi une ONG.

En Syrie, des affrontements sporadiques opposent les combattants kurdes à l'armée turque et ses supplétifs syriens, qui contrôlent une bande de territoire frontalière de la Turquie, arrachée fin 2019 à la principale milice kurde syrienne.

Dans la nuit de lundi à mardi, 30 combattants proturcs ont tenté d'infiltrer le petit village de Maalaq, près de la localité d'Aïn Issa qu'ils contrôlent, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Stationnées dans ce village, les Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance dominée par les Kurdes, avaient donné l'impression de s'en être retirées, a précisé l'OSDH.

Elles avaient en réalité miné le secteur et 21 combattants proturcs ont péri dans "l'explosion d'un champ de mines enfouies par les FDS", selon la même source.

Un porte-parole des FDS avait fait état dans la nuit de "violents combats aux abords de Aïn Issa".

Les affrontements ont entraîné par la suite l'intervention de drones armés envoyés par l'armée turque contre les FDS, d'après l'OSDH, qui ne donne pas de bilan de pertes humaines dans les rangs de cette alliance arabo-kurde.

Ankara avait lancé en octobre 2019 une offensive majeure en Syrie, qui lui a permis de s'emparer d'une bande frontalière de 120 km.

Lâchés par Washington, leur allié dans la lutte antijihadistes, les Kurdes se sont tournés vers le régime de Bachar al-Assad, qui a déployé des troupes dans plusieurs secteurs du nord.

Le conflit en Syrie, déclenché en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie par le régime de Damas, a fait plus de 380.000 morts et des millions de déplacés.
(AFP, 24 nov 2020)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

A Chypre, le président turc Erdogan sabote la éunification de Chypre

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a préconisé la création de deux Etats à Chypre lors d'une visite dimanche dans le nord de l'île méditerranéenne divisée, marquée par un déplacement controversé dans la ville fantôme de Varosha.

Chypre est divisée depuis l'invasion en 1974 de son tiers nord par l'armée turque en réponse à un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce.

Les derniers pourparlers de paix intercommunautaires en 2017 entre Chypriotes-grecs et Chypriotes-turcs sous l'égide de l'ONU, effectués sur la base d'une réunification de l'île, avaient échoué.

"Il y a deux peuples et deux Etats séparés à Chypre. Il faut des pourparlers pour une solution sur la base de deux Etats séparés", a affirmé M. Erdogan lors d'un discours à Nicosie.

Pour lui, les plans pour une réunification de l'île sous forme d'un Etat fédéral font partie du passé. "Vous ne pouvez faire sécher le linge d'aujourd'hui avec le soleil d'hier", a-t-il martelé, une expression imagée en référence aux précédentes négociations qui n'ont pas réussi à mettre fin à la division de l'île.

Le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, a critiqué cette visite dimanche soir.

"Le message de l'UE est très clair: il n'y a pas d'alternative à un règlement global du problème chypriote autre que sur la base des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU" qui s'y rapportent, a-t-il déclaré dans un communiqué.

"A cet égard, nous déplorons l'action d'aujourd'hui concernant" Varosha et "les déclarations contredisant les principes de l'ONU pour un règlement de la question chypriote", a-t-il souligné, ajoutant qu'elles "créeraient davantage de méfiance et de tension dans la région".

Le président turc a assisté à une parade militaire à Nicosie, sa visite intervenant le jour de l'anniversaire de la proclamation le 15 novembre 1983 de la République turque de Chypre du Nord (RTCN), autoproclamée dans la partie occupée et reconnue uniquement par Ankara.

Il s'est ensuite rendu à Varosha, après la réouverture partielle en octobre de cette ancienne cité balnéaire abandonnée par ses habitants et bouclée par l'armée turque depuis l'invasion de 1974.

Il prévoyait d'y faire un pique-nique sur la plage mais, en raison de fortes pluies, il s'est contenté d'une courte déclaration à la presse en compagnie d'Ersin Tatar, élu en octobre à la "présidence" de la RTCN.

- "Compensations" -

"Ce lieu est resté fermé pendant des années, mais il est temps de prendre des initiatives. Car un partage équitable des ressources de l'île n'a jamais été accordé aux Chypriotes-turcs", a affirmé M. Erdogan à Varosha.

Il a dans le même temps promis des compensations aux Chypriotes-grecs ayant des propriétés dans cette cité fantôme. "Si les ayants droits font appel à la commission des biens immobiliers, des compensations seront payées en échange de leurs propriétés."

Quelque 30.000 soldats turcs sont déployés dans la partie occupée de Chypre, distante de près de 90 km des côtes turques. La RTCN est très dépendante politiquement et économiquement de la Turquie.

Le nationaliste Ersin Tatar, soutenu par Ankara, défend une solution à deux Etats, contrairement à son prédécesseur, Mustafa Akinci, partisan d'une réunification sous la forme d'un Etat fédéral.

La République de Chypre qui exerce son autorité dans le Sud est la seule reconnue par la communauté internationale et est membre de l'Union européenne. Une zone tampon surveillée par l'ONU sépare les deux parties.

La réouverture de Varosha a été dénoncée par les Chypriotes-grecs et par de nombreux Chypriotes-turcs, dont des centaines ont manifesté en début de semaine pour dénoncer la visite de M. Erdogan. "Pas de pique-nique sur la douleur des autres!", "A Chypre, la parole aux Chypriotes!", ont crié les manifestants.

- Hydrocarbures -

Le président chypriote Nicos Anastasiades a qualifié la visite de M. Erdogan de "provocation". "La Turquie et son président torpillent la perspective d'un climat approprié demandé par l'ONU pour lancer son initiative de résolution du problème chypriote", a-t-il dit avant la visite du président turc.

La Grèce a elle estimé que la visite constituait une "violation directe des résolutions" de l'ONU.

Une rencontre doit être prochainement convoquée par l'ONU entre Chypriotes-turcs et Chypriotes-grecs, la Grèce, la Turquie et la Grande-Bretagne, ancienne puissance coloniale.

La visite de M. Erdogan intervient également dans un contexte de tensions autour de la question des hydrocarbures et de la délimitation des frontières maritimes en Méditerranée orientale entre notamment la Grèce et Chypre d'un côté et la Turquie de l'autre.

Le président turc a affirmé dimanche sa volonté de continuer les activités de recherches d'hydrocarbures en Méditerranée orientale "jusqu'à ce qu'un accord équitable puisse être obtenu".
(AFP, 16 nov 2020)

Manifestation contre l'ingérence turque avant une visite d'Erdogan à Chypre-Nord

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté mardi à Chypre-Nord pour dénoncer l'"ingérence" de la Turquie, à quelques jours d'une visite du président turc Recep Tayyip Erdogan dans cette République autoproclamée uniquement reconnue par Ankara.

"Pas d'ingérence, mais une libre volonté!", "Liberté pour tous!", "A Chypre, la parole aux Chypriotes!", ont scandé les manifestants parmi lesquels figuraient des dirigeants de l'opposition, a constaté une journaliste de l'AFP.

"Nous nous adressons à la Turquie: vous ne pouvez pas diriger Chypre-Nord depuis Ankara!", a lancé Gulsen Erçin, une porte-parole du collectif Démocratie et Volonté, qui a organisé cette manifestation dans la partie nord de Nicosie, dernière capitale divisée au monde.

L'ex-dirigeant chypriote-turc Mustafa Akinci, défait le mois dernier à l'élection "présidentielle" par Ersin Tatar, protégé d'Ankara, a défilé avec les manifestants.

Ce rassemblement intervient avant un déplacement dimanche de M. Erdogan à Chypre-Nord.

Chypre est divisée depuis l'invasion en 1974 du tiers nord par l'armée turque en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce. L'autoproclamée République turque de Chypre-Nord (RTCN) est très dépendante politiquement et économiquement de la Turquie qui y a déployé plus de 30.000 soldats.

La République de Chypre, seule reconnue par la communauté internationale et membre de l'Union européenne depuis 2004, exerce son autorité sur la partie de l'île située au sud de la zone tampon surveillée par l'ONU.

La manifestation de mardi reflète la colère qui a vu le jour chez de nombreux habitants de Chypre-Nord pendant la campagne pour le scrutin du mois dernier, lors de laquelle la Turquie a ouvertement appuyé M. Tatar.

A quelques jours du premier tour, Ankara avait notamment annoncé la réouverture partielle de Varosha, une cité balnéaire abandonnée et bouclée par l'armée turque depuis 1974.

Cette mesure a scandalisé le gouvernement de Chypre, qui dénonce une violation du droit international, mais aussi un grand nombre de Chypriotes-turcs qui y ont vu une intervention directe dans l'élection pour favoriser la victoire de M. Tatar.

Lors de sa visite dimanche, M. Erdogan doit se rendre à Varosha pour "piquer-niquer".

"Pas de pique-nique sur la douleur des autres!", ont lancé des manifestants mardi.
(AFP, 10 nov 2020)

Echange gréco-turc au sujet d'une future rencontre

Le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Dendias, a échangé au téléphone avec son homologue turc, Mevlut Cavusoglu, afin d'essayer d'ouvrir la voie à une rencontre dans un avenir proche, a annoncé dimanche le ministère grec des Affaires étrangères.

La Grèce et la Turquie, en désaccord sur leurs frontières maritimes, sont en pleine crise en raison du déploiement par la Turquie du navire de recherche sismique Oruç Reis en Méditerranée orientale, escorté de navires de guerre, pour procéder à des explorations dans une zone potentiellement riche en gaz naturel, sur laquelle la Grèce revendique sa souveraineté.

"Lors d'un appel téléphonique plus tôt dans la journée, le ministre des Affaires étrangères Nikos Dendias et le ministre des Affaires étrangères turc Mevlut Cavusoglu ont discuté des conditions qui leur permettraient de se rencontrer à nouveau dans un avenir proche", a indiqué le ministère grec des Affaires étrangères dans un tweet.

Les deux ministres s'étaient brièvement rencontrés début octobre en marge d'un forum organisé par le think tank Globsec à Bratislava, en Slovaquie. Selon des sources, ils se seraient alors mis d'accord sur la nécessité de trouver une date pour débuter des discussions, afin de tenter de résoudre leurs différends.

Selon des sources diplomatiques grecques, citées par l'agence ANA, l'échange de dimanche s'est fait à l'initiative du ministre turc des Affaires étrangères, tandis que Nikos Dendias a répété la position de la Grèce, selon laquelle il ne pourra pas y avoir de marges de dialogue tant que la Turquie continuera ses actions de provocation.

Une source diplomatique turque a confirmé que les deux ministres s'étaient parlé au téléphone. "Ils ont évalué la façon dont pourraient se dérouler les prochaines rencontres", a-t-elle dit.

Athènes et Ankara ont connu un mois de forte tension après le déploiement par la Turquie, du 10 août à la mi-septembre, du bateau sismique Oruç Reis. Le bateau avait regagné ensuite les côtes turques, dans ce que beaucoup espéraient être un signe d'apaisement. Mais la Turquie avait renvoyé son navire d'exploration dans la zone le 12 octobre, la Grèce dénonçant alors une "menace directe à la paix".

Les tensions entre les deux pays s'étaient quelque peu atténuées après le tremblement de terre qui a frappé les deux pays fin octobre. Mais la prolongation de la mission de l'Oruç Reis a entraîné de vives réactions de la part de la Grèce, qui demande des mesures de l'Union européenne contre la Turquie.
(AFP, 8 nov 2020)

Immigration / Migration

Allemagne: les députés réclament l'interdiction des "Loups gris"

Les députés allemands ont demandé au gouvernement d'Angela Merkel d'examiner une interdiction du groupe ultranationaliste turc "Loups gris", alors que la France vient de décider de sa dissolution.

Dans une motion adoptée mercredi soir par l'ensemble des groupes parlementaires, à l'exception des partis d'extrême droite AfD et de la gauche radicale die Linke, les élus dénoncent un mouvement raciste, antisémite, qui "rabaisse en particulier les Arméniens et les Kurdes" et qui "recherche la division de notre société".

Ils demandent par conséquent au gouvernement "d'examiner avec attention les activités en particulier en Allemagne" de ses militants et "de lutter contre eux avec tous les moyens que procure notre Etat de droit".

Le nombre de militants des "Loups gris" est estimé par le Renseignement allemand à environ 11.000 personnes dans un pays qui compte une communauté turque ou d'origine turque de quelque trois millions de personnes.

Paris avait annoncé au début du mois l'interdiction des "Loups gris" après des violences opposants membres des communautés turque et arménienne.

Le gouvernement français lui reproche ses incitations "à la discrimination et à la haine", après notamment des "actions violentes" contre la communauté arménienne, avec pour toile de fond la guerre dans la région indépendantiste du Nagorny Karabakh, opposant l'Arménie et l'Azerbaïdjan, soutenu par la Turquie.

La Turquie avait dénoncé cette décision, la qualifiant de "provocation", et prévenu qu'elle allait "répliquer fermement" à cette dissolution.

Connus pour leurs idées radicales et leurs méthodes brutales, les "Loups Gris" ont commencé à faire parler d'eux dans les années 1980 en faisant le coup de poing sur les campus contre des militants de gauche et des minorités en Turquie.

Le mouvement, dont le signe de ralliement est un pouce joint au majeur et à l'annulaire, s'est rapproché récemment du président turc Recep Tayyip Erdogan, à couteaux tirés avec la France.
(AFP, 19 nov 2020)

La bourgmestre de Visé en visite chez les Loups Gris

L’ambiance s’annonce chaude, ce lundi soir, au conseil communal de la cité des oies. L’ancien échevin réformateur Stéphane Kariger compte interpeller la bourgmestre libérale Viviane Dessart, à propos d’un cliché, publié sur les réseaux sociaux, où elle pose devant le sigle d’un parti ultranationaliste turc, et surtout, du mouvement néofasciste Loups Gris. L’intéressée, accompagnée d’au moins un échevin, réserve la primeur de sa réponse aux élus locaux.

La visite de courtoisie date de la mi-octobre. Elle suscite de multiples interrogations. Le local est tenu par une fédération d’associations culturelles, en apparence apolitique, qui abrite un "foyer idéaliste", l’appellation des bureaux des Loups Gris à l’étranger. Ce mouvement traîne depuis de longues années une réputation sulfureuse de milice d’extrême droite. Pour ce genre de groupement, l’image d’une rencontre avec une autorité publique belge est évidemment très utile, en termes de respectabilité et de notoriété.

S’agit-il d’une simple imprudence de la part de la majorité visétoise ? La polémique intervient en tout cas à un moment inopportun, dans le contexte de la guerre au Haut-Karabakh. Alors que les armes viennent à peine de se taire dans le Caucase, les Loups Gris, au nom du "panturquisme" se répandent en messages de haine envers le peuple arménien. Il s’en trouve plusieurs, diffusés par le "foyer idéaliste cherattois" sur les réseaux sociaux. Le ministre français de l'Intérieur a d’ailleurs, suite à ce type de comportements, décrété la dissolution de l’antenne des Loups Gris dans son pays. Par le passé, plusieurs mandataires, essentiellement démocrates chrétiens néerlandophones, ont été exclus de leur parti à cause des liens qu'ils ont entretenus avec les Loups Gris.
(Michel Gretry, rtbf.be, 16 novembre 2020)

A quand un monument à l'honneur de Jacques Brel au Parc Josaphat?



Dogan Özgüden
Info-Türk, 11 novembre 2020

Le 21 octobre, la Commune de Schaerbeek a annoncé dans un communiqué de presse l'inauguration des premières poubelles de tri permanentes dans le parc Josaphat, plus précisément dans l'Esplanade Jacques Brel. A cause de mauvais temps à cette date-là, la cérémonie a été annulée.

A cette occasion, étant un des promeneurs fidèles du Parc Josaphat, j'ai remarqué qu'il n'y a aucune signalisation au Parc Josaphat et plus précisément à cet endroit montrant que cette esplanade est nommée Jacques Brel.

D'ailleurs, si cette esplanade est nommée après de Jacques Brel, ne faudra-t-il pas y ériger un monument à l'honneur de cette grande figure schaerbeekoise à l'instar de plusieurs personnalités comme Emile Verhaeren, Edmond Galoppin, René Cliquet, Henry Weyts?

LA REPONSE DE BERNARD CLERFAYT A PROPOS DE L'ESPLANADE JACQUES BREL

M. Bernard Clerfayt, ministre régional et bourgmestre de Schaerbeek, a confirmé dans le message suivant sur Facebook sa détermination de rendre hommage à Jacques Brel dans l'Esplanade Jacques Brel au Parc Josaphat:

Monsieur Özgüden,

Je vous remercie pour votre message. Vous avez tout à fait raison de souligner ce manquement.
Nous avions demandé à la Commission Royale des Monuments et Sites (CRMS), une nouvelle signalétique dans le parc pour indiquer les allées et les espaces. La réponse avait été négative car ils ne voulaient pas de poteaux supplémentaires.

Nous allons réintroduire nos demandes car avec un nouveau règlement général pour les espaces verts, nous désirons vraiment avancer sur cette nouvelle signalétique.

Dans cet esprit, il sera demandé à la CRMS d’accorder en tout cas un panneau « Esplanade Jacques Brel ».
Vous faites bien aussi de faire allusion à une autre manière de rendre hommage à Jacques Brel (une statue, un monument à ses chansons…). Nous relançons la question.

Pour info, il existe une plaque sur la maison où Jacques Brel est né, rue du Diamant, près du square Plasky.

Bien à vous.

SOUTIEN DE GEORGES DALLEMAGNE

Excellente idée! Vous avez tout mon soutien.
Très cordialement,
Georges Dallemagne
Député fédéral

Le journaliste Marc Metdepenningen est décédé

L’une des figures du journalisme judiciaire en Belgique s’en est allée dle 9 novembre 2020, à l’âge de 62 ans. Marc Metdepenningen, journaliste au depuis les années 1980, avait montré tous ses talents de journaliste en couvrant notamment les affaires "Dutroux" et "Fourniret".

Metdepenningen avait, à l’instar de René Haquin, autre monument du journalisme judiciaire, arpenté la plupart des dossiers criminels de son époque.

D’une culture hors normes, rebelle et révolté, à la plume incisive, mais d’une très grande humanité, Marc Metdepenningen laisse derrière lui une famille meurtrie, jamais épargnée, et une rédaction choquée, qu’il avait

toujours défendue bec et ongles lorsqu’il était président de la société de rédaction (SDR) du quotidien vespéral.

Notre confrère Marc Metdepenningen était aussi très attentif aux violations des droits humains dans le monde et a soutenu nos actions contre la répression en Turquie.

En 2008, Marc Metdepenningen était présent à la cérémonie organisée dans les locaux des Ateliers du Soleil par Info-Türk, l'Association des Arméniens démocrates en Belgique, l'Institut Assyrien de Belgique et l'Institut Kurde de Bruxelles à l’occasion du 37e anniversaire du coup d’état militaire du 12 mars 1971.

A cette soirée, le prix 2008 de la fondation Info-Türk a été décerné par un jury présidé par l'historienne Anne Morelli à Bahar Kimyongür pour son travail intitulé "l'impact des coups d'état militaires de 1971 et 1980 sur l'exode de Turquie vers l'étranger".

Nous adressons nos sincères condoléances à sa famille et ses collèges dans Le Soir.


Un jeune d'origine turque condamné pour "appel à la haine"

Un jeune homme d'origine turque a été condamné jeudi à quatre mois de prison avec sursis pour "incitation à la violence ou à la haine raciale" après avoir appelé à s'en prendre à la communauté arménienne sur les réseaux sociaux.

Cette condamnation du tribunal correctionnel de Bourg-en-Bresse survient au lendemain de la dissolution en France du groupe ultra-nationaliste turc les Loups Gris, pointé du doigt dans des heurts ayant opposé ces dernières semaines des membres des communautés turque et arménienne dans la région lyonnaise.

"Que le gouvernement me donne 2.000 euros et une arme, et je ferai ce qu'il y a à faire où que ce soit en France (...) On est à peu près 200.000 Turcs, faites ce que vous devez faire par vous-mêmes. Que chacun s'occupe de sa ville", avait exhorté cet été Ahmet Cetin, 23 ans, dans une vidéo en turc et français diffusée à ses 7.000 abonnés Instagram.

Ce dernier était également apparu sur des vidéos tournées en marge d'incidents survenus le 24 juillet à Décines-Charpieu (Rhône), lorsque des militants masqués, munis de barres à mine et d'armes blanches et se revendiquant des Loups Gris avaient tenté de troubler un rassemblement de l'importante communauté d'origine arménienne de cette ville de banlieue lyonnaise.

Le jeune homme a démenti faire partie des Loups Gris, groupe réputé proche de Recep Tayyip Erdogan, mais à l'audience fin septembre, l'agent de maintenance a éprouvé des difficultés à s'expliquer. Il avait notamment assuré qu'il avait simplement demandé aux membres de sa communauté de "faire attention". "Dans des villes où la communauté arménienne est plus nombreuse, il peut y avoir des actes de violence", avait-il ajouté.

Selon lui, l'emploi du mot "arme" visait à "faire le lien avec la caricature qu'on veut (lui) donner", ce qui n'a pas convaincu les parties civiles, le Comité pour la défense de la cause arménienne (CDCA), le Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF) et SOS racisme, dont les avocats avaient mis en avant des tweets de M. Cetin qualifiés de "négationnistes, prônant l'allégeance à l'Etat turc et professant la haine".

Le procureur avait requis une peine de six mois de prison avec sursis.

M. Cetin a également été condamné à une amende délictuelle de 1.000 euros et à une peine d'inéligibilité de cinq ans. Il avait été candidat aux élections législatives de 2017 dans l'Ain, où il réside, sous l'étiquette du Parti égalité et justice, proche du président Erdogan.

"L'ensemble de l'oeuvre d'Ahmet Cetin aurait appelé une condamnation plus ferme encore, mais on peut s'enorgueillir que la France, à la différence de la Turquie, soit un Etat de droit qui agit selon des procédures avec un sens de la proportionnalité", a réagi auprès de l'AFP le président du CDCA Jules Boyadjian, estimant que "les agissements d'Ahmet Cetin et de ses comparses des Loups Gris n'ont pas leur place dans la République".

Une autre plainte visant M. Cetin, déposée auprès du parquet de Lyon par le CDCA pour "participation à un regroupement armé" suite aux évènements du 24 juillet, est quant à elle toujours à l'instruction.
(AFP, 5 nov 2020)



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