Droits
de l'Homme / Human Rights
HRW accuses Turkey of shooting at refugees on Syria
border
Human Rights Watch has accused Turkey's border guards of
indiscriminately shooting at Syrian civilians on the border with Syria,
as well as torturing and using excessive force against asylum seekers
and migrants.
Since the beginning of 2023, 11 deaths and 20 injuries have been
recorded along the border caused by Turkey's border guards.
"Turkish gendarmes and armed forces in charge of border control
routinely abuse and indiscriminately shoot at Syrians along the
Syrian-Turkish border, with hundreds of deaths and injuries recorded in
recent years," said Hugh Williamson, Europe and Central Asia director
at Human Rights Watch.
"Arbitrary killings of Syrians are particularly egregious and part of a
pattern of brutality by Turkish border guards that the government has
failed to curb or investigate effectively."
Turkey has taken in about 3.5 million Syrians, hosting more refugees
than any other country, but Human Rights Watch says that this does not
absolve it of its obligations to respect the rights of others seeking
protection at its borders. The authorities in Turkey have been asked to
urgently conduct a full review of their border security policy.
"Since the beginning of 2023, the Syrian Observatory for Human Rights
has recorded 11 deaths and 20 injuries along the Syrian/Turkish border
caused by Turkish border guards. Human Rights Watch independently
documented and verified two such incidents.
"In early March 2023, Human Rights Watch obtained nonexhaustive data
from an organization monitoring hostilities in Syria, that documented
277 individual incidents between October 2015 and April 2023. The
monitors recorded at least 234 deaths and 231 injuries, the vast
majority of which occurred while victims attempted to cross the border.
"Twenty-six incidents involved children, with at least 20 killed and 15
injured. Significantly, at least 6 people who were not attempting to
cross the border were shot dead and another 6 were injured. The
organization requested not to be named out of concern that its
humanitarian work could be negatively impacted by Turkish authorities."
(BIA, 24 April 2023)
La
"torture" des forces de l'ordre pour des pillards
présumés après le séisme
Le 11 février, Ahmet Guresci, accusé de pillage, est roué de coups par
des gendarmes. Il en meurt, affirment Amnesty International et Human
rights watch, qui dénoncent les actes de "torture" auxquels les forces
de sécurité se sont livrées après le séisme ayant dévasté le sud de la
Turquie.
L'homme de 27 ans avait été interpellé cinq jours après le tremblement
de terre pour "suspicion de pillage et autres crimes" avec son frère
Sabri, de dix ans son aîné, qui raconte une litanie de coups et autres
violences avant le décès du cadet, selon les deux ONG de défense des
droits humains.
En détention, "jusqu'à dix gendarmes" les ont "longuement battus, ils
les ont déshabillés, leur ont tordu les testicules et ont tenté de les
violer par voie anale avec des matraques", écrivent-elles dans un
rapport paru mercredi.
L'autopsie d'Ahmet Guresci, d'après ces organisations, fait état d'une
"blessure au cerveau qui aurait pu causer sa mort et de bleus sur son
corps".
Un rapport médical de son frère Sabri établit "des lésions et de
longues ecchymoses sur ses épaules, son dos, ses fesses et ses membres,
ainsi qu'un pouce cassé, ce qui correspond à son récit selon lequel il
a été battu à coups de matraque et de pied par les gendarmes", de même
source.
D'après Amnesty international et Human rights watch (HRW), "trois
gendarmes auraient été suspendus le temps d'une enquête".
Les deux ONG ont ainsi documenté treize affaires distinctes, dans
lesquelles 34 victimes, tous des hommes, ont été maltraitées par des
policiers, gendarmes ou soldats déployés sur les lieux du tremblement
de terre. Aucun autre mort n'est à déplorer.
Questionnés sur ces faits par Amnesty et HRW, les ministères de la
Justice et de l'Intérieur turcs leur ont affirmé appliquer une
"tolérance zéro sur la torture", les conclusions des deux ONG n'étant
selon les autorités que "de vagues affirmations dénuées de bases
factuelles".
Celles-ci disent pourtant s'être appuyées sur des documents officiels
(plaintes, certificats médicaux) pour leur recherche, et "lorsque cela
était possible", sur des séquences vidéo en rapport avec les violences.
- Réponse "décevante" -
L'une d'entre elles, longue de 32 secondes, qui a circulé sur "quatre
chaînes Telegram différentes le 12 février", montre un homme "attaqué
par un groupe de personnes habillées en civil et des policiers
participant" aux maltraitances alors que "des gendarmes sont présents",
racontent-elles.
Originaire de la ville d'Antakya, ravagée par le séisme, la victime
venait aider un ami (également battu par la foule et les forces de
sécurité) dont la tante et un cousin se trouvaient encore sous les
décombres d'un immeuble. Les deux hommes ont finalement réussi à
prouver leur bonne foi et ont été relâchés. Ils ont ensuite déposé
plainte.
Ces treize affaires "ne sont que le sommet de l'iceberg", affirme Emma
Sinclair-Webb, directrice associée de Human rights watch, qu'elle
représente en Turquie, un pays traumatisé par le séisme du 6 février
dernier qui a fait plus de 50.000 morts.
Sur les lieux du sinistre, la question des pillages avait été
extrêmement mal vécue par de nombreuses personnes qui cherchaient alors
les dépouilles de leurs proches. L'importante minorité syrienne avait
été particulièrement visée par ces accusations, avait constaté l'AFP.
"Nous devons admettre qu'il y a eu un défi sécuritaire (pour les
autorités), avec des vols et du pillage", estime Mme Sinclair-Webb.
"Mais la police et la gendarmerie ont la responsabilité d'assurer la
sécurité des gens, ce qui ne signifie par les torturer ou les battre,
même s'ils sont suspectés de vol".
L'état d'urgence, déclaré pour trois mois dans les zones sinistrées
pour faire face à la catastrophe, "ne doit pas conduire à l'anarchie et
à l'impunité, à la torture et à d'autres mauvais traitements", estime
de son côté Esther Major, une chercheuse d'Amnesty international.
Et Mme Major d'espérer qu'après une première réponse "décevante", les
autorités turques "(réagiront) avec la tolérance zéro dont ils parlent
et qu'elles enquêteront réellement", afin que les coupables "répondent"
de ces actes "choquants". (AFP, 5 avr 2023)
La
police et la gendarmerie commettent des abus
dans la zone de tremblements
Des responsables de l’application des lois déployés afin d’assurer le
maintien de l’ordre dans la région de Turquie dévastée par les
tremblements de terre du 6 février, ont frappé, torturé et soumis à
d’autres formes de mauvais traitements des personnes qu’ils
soupçonnaient de vol et de pillage, ont déclaré Amnesty International
et Human Rights Watch mercredi 5 avril. Une personne est morte en
détention après avoir été torturée. Dans plusieurs cas, des
responsables de l’application des lois ne sont par ailleurs pas
intervenus afin d’empêcher des individus d’agresser violemment d’autres
personnes qu’ils soupçonnaient semble-t-il de crimes.
Si des vols et des pillages ont été signalés dans des logements et des
magasins au lendemain du séisme, ce qui a représenté d’énormes
difficultés sur le plan de la sécurité pour les responsables de
l’application des lois, le droit international et le droit turc
interdisent de faire subir des actes de torture et d’autres formes de
mauvais traitements à des suspects, quelles que soient les
circonstances. Le gouvernement turc affirme de longue date employer une
politique de « tolérance zéro pour la torture ».
« Les signalements crédibles selon lesquels des policiers, des
gendarmes et des soldats ont soumis des personnes qu’ils soupçonnaient
d’une infraction à des passages à tabac prolongés et à des détentions
arbitraires et non officielles en disent long sur les pratiques
d’application des lois dans la région de la Turquie ayant été affectée
par les tremblements de terre », a déclaré Hugh Williamson, directeur
de la division Europe et Asie centrale à Human Rights Watch.
« Certains responsables de l’application des lois traitent l’état
d’urgence décrété en relation avec cette catastrophe naturelle comme un
permis de torturer, de maltraiter, voire de tuer en toute impunité. »
(AI, 5 avril 2023)
Le
procès d'une importante organisation
féministe renvoyé à septembre
Le procès de l'une des principales et des plus actives associations de
défense des droits des femmes de Turquie, accusée d'activités
"immorales", a été renvoyé mercredi au 13 septembre a constaté une
journaliste de l'AFP.
Le procès s'était ouvert en juin dernier.
Il s'agissait de la troisième audience devant un tribunal d'Istanbul,
suivie par des représentants de plusieurs consulats européens (Norvège,
Finlande, Irlande, France).
Un procureur d'Istanbul avait décidé en avril 2022 de poursuivre la
plateforme "We Will Stop Feminicide", qui dénonce régulièrement les
violences à l'encontre des femmes, et de demander sa dissolution pour
"activités contre la loi et la morale".
Des dizaines de manifestantes s'étaient rassemblées devant le tribunal
pour dénoncer ce procès sous des bannières clamant "La plateforme ne va
pas s'arrêter, les meurtres de femmes le doivent".
Selon la plateforme qui en tient le décompte, au moins 327 femmes ont
été tuées en 2022 et 793 blessées en Turquie, dont la majorité par des
membres de leur famille.
L'association, fondée en 2010, a organisé de nombreuses manifestations
pour le maintien de la Turquie dans la Convention d'Istanbul, un traité
international établissant le cadre légal et institutionnel de la lutte
contre les violences sexistes, dont le pays s'est retiré en 2021.
Le gouvernement turc a justifié sa décision d'abandonner le traité en
lui reprochant d'encourager l'homosexualité et de menacer la structure
familiale traditionnelle.
Nursel Inal, une des responsables de la plateforme fondée en 2010,
avait dénoncé un procès politique lors de son ouverture.
"Il y a un mouvement de femmes très organisé en Turquie et nous pensons
que ce procès est une attaque envers la lutte des femmes pour leurs
droits", avait-elle déclaré à l'AFP.
A l'origine du procès, des plaintes déposées par des particuliers qui
reprochaient aux membres de l'association de "détruire la famille au
prétexte de défense des droits des femmes".
Plus de 300 avocats de toute la Turquie ont proposé leurs services pour
défendre la plateforme. L'une d'elle, Aysun Kilic, du barreau de
Kocaeli (nord-ouest), a rendu hommage au travail de comptage accompli
par la plateforme en estimant que c'était normalement "le devoir de
l'Etat". (AFP, 5 avr 2023)
Freedom House: Turkey's elections among most
vulnerable in the world
Turkey's May 14 presidential and parliamentary elections are considered
among the most vulnerable in the world, Freedom House's Election
Vulnerability Index shows, scoring behind countries like Pakistan,
Zimbabwe, and Bangladesh.
Turkey scored 33 out of 100, obtaining low points in all three
categories of the report. The country scored 9 out of 32 in the digital
sphere category, 13 out of 32 in the electoral system and political
participation category, and 11 out of 36 in the human rights category.
Freedom House states that score reflects the government's concentration
of power, strict laws that make online expression a criminal offense,
and extra-legal efforts to silence independent journalism and stifle
dissent.
The watchdog had previously evaluated Turkey as not a "Not Free" in the
"Freedom in the World 2023" report published earlier this month.
However, Freedom House notes that the six-party alliance challenging
incumbent President Erdoğan pledges a sharp departure from these
policies if it wins power.
The opposition could gain momentum in response to public
dissatisfaction with the economic crisis and inadequate state support
following the earthquake.
As a result, President Erdoğan's re-election chances appear to be in
serious jeopardy.
Technical Censorship and 6,000 Trolls
The political freedom monitor underscores the thousands of websites
blocked and the removal of at least 1,197 news pieces in the first year
after the social media law, enacted in 2020.
Detaining and prosecuting journalists, activists, and citizens for
their critical comments, news reporting, and online discussions of
government officials could lead to self-censorship in the lead-up to
elections. This is exemplified by the detention of at least 24 social
media users for criticizing the government.
Freedom House draws attention to the fact that Turkey's Radio and
Television Supreme Council (RTÜK) blocked access to the websites of DW
and VOA last year on the basis that they did not obtain a broadcasting
license.
This form of technical censorship results in a lack of access to
accurate information and various sources before going to the polls.
Additionally, the democracy watchdog alerts that the recently
implemented 'Disinformation Law' can be used against internet users
before the balots open on May 14.
The government is encouraging social media users to rely on information
published by the government, which tends to favor the ruling Justice
and Development Party (AKP), by claiming that disinformation is
prevalent, according to the Washington-based think tank.
Yet, the AKP itself employs a troll team consisting of approximately
6,000 people who manipulate online conversations, promote their own
political agenda, and challenge anti-government opponents on social
media, Freedom House indicates.
For example, in 2019 a video circulated on numerous pro-government
social media platforms that suggested that İstanbul's mayor and a
prominent figure in the main opposition party, Ekrem İmamoğlu, was
calling on terrorist organizations to take control of the country.
Access bans and blockades
The report further points out the vulnerability created by the state of
emergency declared in the ten provinces affected by the February 6
earthquakes, possibly limiting fundamental rights.
Officials in the region can block campaign materials and rallies in the
online and public spheres and restrict the political activities of
opposition parties, the rights monitor highlights, referring to the
blockade of Twitter for 12 hours 'to prevent disinformation from
spreading' in the wake of devasting earthquakes in southeastern Turkey,
and the access ban to Ekşi Sözlük, a popular social networking site.
The rights monitor shows that the AKP, which introduced some
liberalizing reforms in its early days, has since 2016 put pressure on
its opponent. Over the past decade, electoral laws have been revised,
judicial independence has been undermined, and harsh measures have been
taken to curb opposition.
Moreover, the 2017 constitutional amendments converted Turkey into a
super-presidential system, where the president can appoint the
government without the parliament's approval or interpretation. (BIA,
31 March 2023)
İYİ Party's İstanbul office
targeted by gunfire, party leader blames Erdoğan
An unidentified person or persons early today (March 31) launched an
armed attack on the İYİ (Good) Party İstanbul's provincial office
building. One of the bullets struck a window.
Police are investigating the attack on the building in Merter, located
on the European side of İstanbul. Meral Akşener, the party's chair, was
supposed to attend an opening in Gaziosmanpaşa, around ten kilometers
away from Merter, together with İstanbul Mayor Ekrem İmamoğlu, at 3.30
p.m. local time (GMT+3).
At 11:00, Akşener and İmamoğlu, instead of their scheduled meeting,
made an announcement at İYİ party's office, where the accident took
place.
''The man who would scare Meral Akşener has not yet been born, I am not
afraid Mr. Recep. Women, I call on you. All kinds of insults, filth,
and disgust that could not be done to a male politician were done to
me, because I am a woman. If these things can be done to a woman in
politics, we see together what is not done to your children and
daughters. If you want to end this cruelty, filth, and disgust, dear
women, you will vote for the Nation Alliance on May 14th,'' Akşener
said in front of the building.
''Mr. Recep, I call on you. During this reign, there hasn't been a
single thing I did not experience, but these days will pass. By god's
will, let the sun rise on May 15. You are very upset, there are 1,5
months left. You just realized that you are going. You prefer to shout
at us, instead of the scumbags around you. There is no escape. My
advice is to drink chamomile tea,'' she continued.
The opposition leader has a long-standing feud with President Erdoğan.
Yesterday, while visiting the earthquake-struck city of Adıyaman,
Akşener condemned the incumbent's previous words of threatening her to
end up in jail or dead.
Earlier this year, Akşener advised President Erdoğan to see a
psychiatrist after he accused the opposition of urging people to
protest the government in the streets.
'She is from Asena'
Kemal Kılıçdaroğlu, presidential candidate and chair of fellow Nation's
Alliance member, the Republican People's Party (CHP) reacted to the
incident on his social media account.
''I spoke with Meral Akşener. Ms. Meral is a strong leader, she is from
Asena, the kind that can you not scare. I expect the perpetrators to be
caught and brought before the court immediately. '' (BIA, 31
March
2023)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Concerns over freedom of expression and judicial
independence noted in report
The situation concerning a large number of earthquake survivors who did
not register in new locations has also been noted with concern in the
interim report of OSCE's election observation mission.
The election observation mission of the Organization for Security and
Co-operation in Europe (OSCE) underlined in an interim report concerns
over restrictions on freedom of expression, the independence of the
judiciary and the high number of displaced voters who did not register
to vote in their new locations in Turkey.
The report by the Election Observation Mission (EOM) of OSCE Office for
Democratic Institutions and Human Rights (ODIHR) said:
"Many ODIHR EOM interlocutors noted the frequent blocking of websites,
requests for content removal, and the use of legal restrictions on
freedom of expression. Defamation remains a criminal offence, despite a
previous ODIHR recommendation, and is regularly applied against
critical journalists, largely in conjunction with terrorism-related
charges."
Noting that international actors and ODIHR EOM interlocutors continue
to raise concerns over the independence of the judiciary, the report
said:
"Further concerns were raised about what some ODIHR EOM interlocutors
perceive as systematic targeting of opposition parties and their
supporters, mainly those of the People’s Democratic Party (HDP).
Dissolution proceedings against the HDP, initiated in March 2021, are
ongoing. Since 2018, on the basis of anti-terrorism and public security
measures in relation to military operations combating international
terrorism, governors in the eastern and south-eastern provinces have
temporarily limited fundamental rights and freedoms, regularly. These
bans have been periodically and consecutively introduced, including in
the election period, for durations ranging from 5 to 15 days."
As for the situation surrounding earthquake survivors who left their
home towns after the disaster but did not register in new addresses, it
noted:
"Many ODIHR EOM interlocutors shared concerns that a potentially high
number of displaced voters did not register to vote in their new
locations, with some suggesting that a more extended registration
period would have enabled more displaced voters to update their
addresses."
It added: "Moreover, concerns were also raised about the 30 March
decision by the Council of Higher Education, announcing the resumption
of in-person education in higher education facilities throughout the
country leaving only three days for affected students to register to
vote at their study location."
Drawing attention to gender inequality in parliamentary nomination and
representation, the report said:
"Women candidates have not been prominently featured in most rallies
monitored by ODIHR EOM observers, except for those of YSP [The Green
left that HDP candidates will be running under] and TIP [Workers' Party
of Turkey]."
It further noted: "Some ruling party and senior government officials
have made references to the opposition alliance, connecting it with the
LGBTI community, using discriminatory language." (gerceknews, 28 April
2023)
At
least 5 journalists formally arrested, 1 more detained ahead of Turkey
elections
Turkish authorities should immediately release all journalists and
media workers imprisoned for their work and stop interfering with the
press ahead of the country’s May 14 presidential and parliamentary
elections, the Committee to Protect Journalists said Friday.
On Tuesday, April 25, authorities in the southeastern province of
Diyarbakır detained at least 10 journalists for their alleged ties to
the outlawed Kurdistan Workers’ Party, or PKK, which Turkey considers a
terrorist organization.
As of Friday, one of those journalists had been released, five had been
formally arrested, and one more has been taken into custody, according
to multiple media reports.
“Turkey’s ongoing crackdown on the Kurdish media over alleged terrorism
ties clearly shows how authorities are determined to silence dissenting
voices ahead of the country’s elections,” said Gulnoza Said, CPJ’s
Europe and Central Asia program coordinator, in New York.
“Authorities should release all journalists held in custody at once and
stop abusing the country’s anti-terror laws to harass the press.”
Kadri Esen, publisher of the Kurdish-language newspaper Xwebûn, was
released by a court under judicial control on Thursday, according to
those news reports.
Of the previously detained journalists, on Thursday authorities
formally arrested Mezopotamya News Agency editor Abdurrahman Gök and
reporter Mehmet Şah Oruç; JINNEWS reporter Bertitan Canözer; and Remzi
Akkaya, whose employer CPJ could not immediately determine. On Friday,
authorities also formally arrested Mikail Barut, a journalist whose
employer CPJ could not immediately determine, news reports said.
The proceedings in the cases of the other four journalists detained
Tuesday, as well as media lawyer Resul Temur, were ongoing at the time
of publication, those media reports said.
Separately, on Thursday police in the southeastern city of Adıyaman
detained Kadir Bayram, a camera operator for Diyarbakır-based PIYA
production company, and planned to bring him to Diyarbakır, reports
said.
As CPJ has documented, authorities have recently detained Kurdish
journalists in Diyarbakır and Ankara, and charged them months later
with PKK membership on flimsy evidence. If charged and convicted of
membership in a terrorist organization, the journalists could face up
to 15 years in prison under Turkey’s anti-terrorism laws.
Prior to the latest detentions, Turkey was already one of the world’s
leading jailers of journalists, with 40 behind bars as of CPJ’s
December 1, 2022, prison census.
CPJ emailed the chief prosecutor’s office of Diyarbakır for comment but
did not receive any reply. (CPJ, April 28, 2023)
Ten journalists among detainees after massive crackdown
across Turkey
Dozens of homes and businesses have been raided by police in Turkey's
Diyarbakir province, as part of an investigation that has led to the
detention of 126 people. Ten of the detainees have been learned to be
journalists.
The detentions come just 19 days before the country's presidential and
parliamentary elections, which are scheduled for May 143.
According to the state-run Anadolu Agency (AA), those detained are
suspected of membership in an "armed terrorist organization."
The detained journalists include Abdurrahman Gök, editor of the
Mezopotamya News Agency (MA), MA reporters Ahmet Kanbal and Mehmet Şah
Oruç, Osman Akın, editor-in-chief of the Yeni Yaşam newspaper, Kadri
Esen, owner of the Kurdish-language Xwebûn newspaper, and Beritan
Canözer and Mehmet Yalçın, reporters for JINNEWS. Mikail Barut, Salih
Keleş, and Remzi Akkaya were also among those detained.
Among the detainees are several politicians affiliated with the
Peoples' Democratic Party (HDP), members of the Freedom for Lawyers
Association (ÖHD), and artists. (BIA, 25 April 2023)
Un cinéaste
turc à Cannes: "Une réélection d'Erdogan serait
un désastre pour la culture"
Passé par la Berlinale, la Mostra de Venise ou dernièrement le Festival
de Cannes, le réalisateur turc Emin Alper estime qu'un nouveau mandat
du président Recep Tayyip Erdogan serait "un désastre total" pour la
culture.
"Pour la culture, pour l'éducation, pour la presse libre, ce serait un
désastre complet" si les élections présidentielle et législatives du 14
mai ne débouchaient pas sur une victoire de l'opposition, a-t-il
affirmé à l'AFP, avant la sortie en France mercredi de son dernier
film, "Burning Days".
Ce long-métrage, présenté dans la section "Un certain regard" au
dernier Festival de Cannes, est une fable tragique dans un village de
Cappadoce, qui dénonce de façon transparente la corruption et
l'autoritarisme.
"L'idée était de faire un film sur la situation politique récente en
Turquie", explique le réalisateur. "Je voulais montrer le ressenti que
nous avons ces dernières années, ce sentiment d'être isolés et
désespérés face à un gouvernement corrompu et autoritaire".
"Ce n'est pas un problème seulement en Turquie mais dans le monde
entier, la montée de ces régimes autoritaires et l'ère de post-vérité",
poursuit-il.
Le film raconte l'histoire d'un jeune procureur nommé dans un village
reculé, où il est le seul à croire encore en la loi et la justice.
En pleine vague de chaleur, l'eau a disparu du village et le paysage
est ponctué de cratères gigantesques dus à l'épuisement des nappes
phréatiques: les ressources ont été pillées par les notables, graissant
la patte des autorités et manipulant la population.
L'intrigue va tourner au thriller lorsque le juge est impliqué malgré
lui dans une affaire de viol, sur laquelle il doit enquêter.
"J'ai créé un village qui est comme un microcosme du pays", poursuit le
réalisateur, qui explique avoir voulu "témoigner d'un moment
d'Histoire" dans son film, qui empreinte au western et au polar.
L'attirance suggérée dans le film entre le procureur et un journaliste
le rend "intolérable en Turquie" et le tourner "était assez risqué",
raconte-t-il.
Le ministère de la Culture a décidé à posteriori de lui retirer ses
financements publics "mais ça leur est revenu en boomerang", poursuit
le cinéaste: "les gens ont réagi en allant voir le film, en achetant
des billets. Aujourd'hui, on a plus de 250.000 entrées en Turquie, ce
qui est très bien !" (AFP, 21 avr 2023)
Journalist Mehmet Güleş sentenced to prison for 'terror
propaganda' after retrial
Journalist Mehmet Güleş has been sentenced to 1 year, 9 months and 25
days in prison for "propagandizing for a terrorist organization" due to
news articles he shared on social media in December 2022.
Güleş had previously been sentenced to 3 years, 1 month and 15 days in
prison for the same charges, but the Court of Cassation had ordered a
retrial.
At his second trial in December 2022, Güleş and his lawyer Resul Temur
participated through video conference from the Diyarbakır Courthouse.
The prosecutor requested that Güleş be punished for "propagandizing for
a terrorist organization."
The journalist argued that the news articles he shared were from the
Dicle News Agency (DİHA) where he used to work and that he was simply
doing his job as a journalist. He claimed that the charges against him
were a violation of freedom of thought and expression.
Güleş's lawyer Temur stated that the images in question were part of
the news articles and that disseminating news is a fundamental element
of freedom of the press. He also cited Article 7 of the Anti-Terror
Law, which states that "expression of thoughts for the purpose of
criticism or news reporting shall not constitute a crime if the scope
of the criticism or news reporting does not exceed the limit of fair
and objective criticism or news reporting."
Despite these arguments, the court ruled that Güleş was guilty of
"propagandizing for a terrorist organization" and sentenced him to 1
year, 9 months, and 25 days in prison. (BIA, 19 April 2023)
Journalist Serdar Akinan detained in
police raid on his home
In the early hours of the morning, journalist Serdar Akinan was taken
into custody during a police raid on his home in Ayvacık, Çanakkale, as
he revealed in a tweet. Sharing a video of the moment, Akinan wrote,
"I'm being taken into custody. I'm being taken to the Ayvacık district
police headquarters."
The reason for Akinan's arrest has not yet been disclosed, causing
concern among his colleagues and supporters. Just recently, Akinan
conducted an interview with Muhammed Yakut, who has been leveling
corruption allegations against current and former government officials
and businesspeople on his YouTube channel.
Akinan, 55, is a well-known journalist in Turkey who has covered
various sensitive topics over the years.
Later, Cüneyt Özdemir said on Twitter that Akinan was being taken to
İstanbul. (BIA, 19 April 2023)
CPJ: Turkish courts find 2 journalists
guilty on terror charges
In response to Turkish authorities’ sentencing of two journalists on
charges of spreading terrorist propaganda Tuesday, the Committee to
Protect Journalists issued the following statement of condemnation:
“By issuing prison sentences to Mehmet Güleş and İsmail Çoban, Turkish
authorities have yet again abused the country’s anti-terror
legislation,” said Özgür Öğret, CPJ’s Turkey representative.
“Authorities should not contest the journalists’ appeals and should
cease their practice of retaliatory prosecutions against members of the
media covering Kurdish issues.”
On Tuesday, April 18, local media outlets reported that two courts in
eastern Turkey separately found Mehmet Güleş and İsmail Çoban guilty of
making propaganda for the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK),
which Turkey considers a terrorist organization. Both journalists
pleaded not guilty.
The Second Elazığ Court of Serious Crimes sentenced Güleş, a reporter
for the pro-Kurdish Mezopotamya News Agency, to 21 months and 25 days
in prison, but then delayed the enforcement of that sentence, reports
said. During his trial, authorities’ evidence included news stories
Güleş shared on social media by his former employer, the shuttered
pro-Kurdish Dicle News Agency.
Separately, the Fifth Diyarbakır Court of Serious Crimes sentenced
Çoban, the former responsible news editor for the shuttered
Kurdish-language outlet Azadiya Welat, to 18 months and 22 days in
prison, and did not delay the execution of that sentence, reports said.
During his trial, authorities presented news stories by Azadiya Welat
about the PKK as evidence.
Çoban has been imprisoned since 2018 on other terror-related charges
related to his work.
Resul Temur, a lawyer who represents both Güleş and Çoban, told CPJ via
messaging app that he believed the journalists were being punished for
their work, and said they intend to appeal the verdicts. CPJ emailed
the chief prosecutor’s offices of Diyarbakır and Elazığ for comment but
did not receive any replies. (CPJ, April 18, 2023)
Court accepts indictment against 18 Kurdish media
workers
The Diyarbakır 4th Heavy Penal Court has accepted an indictment against
18 media employees working for Kurdish news outlets. The suspects are
charged with "being a member of an illegal organization."
Sixteen of the suspects have been arrested since June 16. The
Diyarbakır Chief Public Prosecutor's Office on March 28 submitted a
728-page indictment to the court.
As the court accepted the indictment, the confidentiality order on the
file was lifted. The first hearing will be held on July 11.
The indictment includes a list of programs broadcast by Kurdish TV
outlets based in foreign countries. The prosecutors considered the
journalists' reports being broadcast on those outlets "connections with
the organization."
Eighteen media workers are facing a jail sentence of from 7 years and 6
months to 15 years: Aziz Oruç, Elif Üngür, İbrahim Koyuncu, Lezgin
Akdeniz, Mazlum Güler, Mehmet Şahin, Mehmet Ali Ertaş, Neşe Toprak,
Ömer Çelik, Ramazan Geciken, Remziye Temel, Serdar Altan, Suat Doğuhan,
Zeynel Abidin Bulut, Abdurrahman Öncü, Esmer Tunç, İbrahim Bayram and
Mehmet Yalçın.
The files of seven suspects were separated from the case: Gülşen Koçuk,
Safiye Alagaş, Mehmet Servet Yigen, İhsan Ergünlü, Ayşe Güney, Ayşe
Kara and Feynaz Koçuk.
What happened?
On June 8, the police raided several homes and offices of news outlets
in the predominantly Kurdish-populated province of Diyarbakır.
Twenty-two people, including 20 journalists, were detained.
After eight days in detention, a judgeship ruled for the arrest of 16
journalists on "terrorist propaganda" charges, citing their news
reports and social media posts as evidence.
During their interrogation, the questions they were asked included what
they meant by "Kurdish question" and whether they had received
instructions, an attorney of the journalists had told bianet. (BIA, 12
April 2023)
Turkish
designer arrested over
critical "Thanks to Erdogan" stickers
Turkish designer Mahir Akkoyun, who created stickers that could be
placed in supermarkets and stores to draw attention to rising prices
and the worsening economic situation, has been arrested in Turkey's
western Izmir province
Designer Mahir Akkoyun, who has recently become known in Turkey for his
critical visual designs on the economic crisis and human rights abuses,
has been taken into custody.
Akkoyun is best known for his recent “Thanks to Erdogan” designs, which
went viral on social media and were seen as a direct criticism of the
ruling AKP government's handling of the economy and their leader,
Tayyip Erdoğan.
Akkoyun wrote on Twitter that he was arrested in Turkey’s western Izmir
province and taken to the police station in Konak district.
In his latest campaign, Akkoyun designed stickers that can be placed on
the shelves of supermarkets and stores across the country to draw
attention to the rising prices of staple foods and the worsening
economic situation.
“Do you think this good is expensive? Thanks to Erdogan” the stickers
said.
Many saw the stickers as a creative way to express their frustrations
with the economic crisis and inflation, which have been affecting
ordinary citizens for months. The arrest is criticized on social media
as part of a wider trend of silencing dissent in Turkey. (gerceknews, 7
April 2023)
Le procès
de Pinar Selek à Istanbul
renvoyé au 29 septembre
La justice turque, qui s'acharne à vouloir rejuger la sociologue et
écrivaine Pinar Selek, réfugiée en France depuis 15 ans et quatre fois
acquittée, a renvoyé vendredi son procès au 29 septembre et réclamé son
extradition.
"Nous avons demandé son extradition aux autorités françaises, c'est à
elles de la faire respecter", a déclaré le juge du tribunal d'Istanbul
au terme de trois heures d'audience, en l'absence de l'intéressée mais
devant un prétoire comble, où l'important comité de soutien à la
chercheuse avait pris place.
D'ici au 29 septembre, les élections présidentielle et législatives
prévues le 14 mai risquent néanmoins de voir une nouvelle équipe portée
au pouvoir en Turquie.
Depuis un quart de siècle, l'infatigable militante féministe et
défenseure des droits humains et des minorités est réfugiée en France
pour échapper à l'insistance judiciaire qui la cible dans son pays.
Pinar Selek, qui suivait l'audience depuis le siège de la Ligue des
droits de l'Homme à Paris, a de nouveau dénoncé par visioconférence "le
caractère politique" de ce procès.
"Cette décision (du tribunal) met la responsabilité sur les épaules de
la France et de l'Europe en demandant mon extradition. L'acharnement
continue, la France et d'autres pays européens doivent prendre une
position très ferme sans attendre que les choses s'aggravent" a-t-elle
ajouté en demandant à Paris "d'affirmer une position nette et ferme
dans cette affaire".
La chercheuse de 51 ans, arrêtée en 1998 pour ses travaux sur la
communauté kurde, a été ensuite accusée de liens avec le Parti des
Travailleurs du Kurdistan (PKK, considéré comme organisation terroriste
par Ankara et ses alliés occidentaux) puis d'avoir participé à un
"attentat" - en réalité une explosion accidentelle qui avait fait sept
morts en 1998 sur le marché aux épices d'Istanbul.
Son père, avocat âgé de 93 ans, et sa soeur Seyda Selek, devenue
avocate pour la défendre, étaient présents sur les bancs de la défense
au côté d'avocats venus de France, de Paris et de Marseille.
- "Continuité du régime répressif" -
"Nous pensons que l'acquittement déjà prononcé à quatre reprises par le
passé le sera de nouveau", assène tout d'abord Me Akin Atalay notant
qu'une "telle affaire est exceptionnelle dans une carrière".
Mais le procureur n'en démord pas et demande au tribunal de respecter
la décision de la Cour suprême qui avait annulé le quatrième
acquittement prononcé en 2014.
"Nous souhaitons vivement que ce parcours judiciaire, cette traque
judiciaire depuis 25 ans, un quart de siècle, cesse... On n'est pas
quatre fois déclaré innocent par hasard, Pinar Selek a été par quatre
fois déclarée innocente. Il faut aujourd'hui que tout cela cesse", a
plaidé l'avocate française, Francoise Cotta.
Une centaine de personnes venues de France, Suisse, Belgique,
Allemagne, Italie, Norvège - parlementaires, élus, avocats,
représentants d'organisations de défense des droits humains,
universitaires - ont fait le voyage d'Istanbul en soutien à
l'universitaire et romancière.
"Ce procès, qui a commencé avant (l'arrivée au pouvoir de Recep Tayyip)
Erdogan et dure depuis 25 ans, montre à la fois la continuité du régime
répressif et les nouveaux dispositifs de ce régime", avait estimé Pinar
Selek dans un récent entretien à l'AFP à Nice, dans le sud de la
France, où elle enseigne la sociologie depuis 2016.
Après deux ans et demi de prison, maintes fois condamnée et quatre fois
acquittée - en 2006, 2008, 2011 et 2014 - Mme Selek ne s'attendait pas
à ce que son cas revienne une fois de plus devant la justice.
Mais en juin l'année dernière, la cour suprême a annulé la totalité des
acquittements, puis un nouveau mandat d'arrêt international a été lancé
en janvier, assorti d'un mandat d'emprisonnement immédiat.
"Cet acharnement politico-judiciaire du pouvoir turc, qui dure depuis
25 ans, s'inscrit dans un contexte de répression inouïe visant toutes
les personnes qui défendent la démocratie et l'Etat de droit" a affirmé
Amnesty International dans un communiqué de soutien à Pinar Selek.
(AFP, 31 mars 2023)
Turkey's popular social network applies to top court against
ban
Ekşi Sözlük, a popular social networking site in Turkey, has applied to
the Constitutional Court demanding a ban on the site be lifted.
The application was filed against the alleged violations of "freedom to
express and disseminate opinion," "right to a fair trial" and "freedom
of communication," the platform said in a Twitter statement on Saturday
(March 25).
Since the ban on the site continues, the constitutional rights of
millions of people are being violated, Ekşi Sözlük argued. It demands
the high court rule for a retrial.
What happened?
Access to Ekşi Sözlük, which is frequently implicated by the
pro-government media due to its users' posts against the government,
was blocked on February 21.
On which posts the ban is based have not been disclosed. At the time
when the ban was imposed, the massive earthquakes on February 6 were
being widely discussed on the platform.
After an appeal by Ekşi Sözlük, the Ankara 4th Penal Judgeship of Peace
lifted the ban on March 2. However, after an appeal against this
decision, the Ankara 5th Penal Judgeship of Peace banned the site again
a day later.
In response to the ban, Ekşi Sözlük had said, "We have never removed
the content of any user because of their thoughts."
Founded in 1999, Ekşi Sözlük, "Sour Dictionary" for Turkish, is one of
the most popular websites in Türkiye. Only approved users are allowed
to post messages on the site, the number of which is over 100,000.
(BIA, 27 March 2023)
Kurdish
Question / Question kurde
The number
of arrested in Diyarbakir rises to 39
The number of individuals detained in the Diyarbakir operation has
risen to 143. 11 more people who were referred to the court in the
morning have been arrested, bringing the number of arrested to 39 and
the number of released to 44.
The number of people detained by police as a result of the
investigation launched by the Diyarbakir Chief Public Prosecutor's
Office based on the statements of witness Umit Akbiyik has risen to 143.
Following the detention of 25 people with arrest warrants on April 25,
15 more were detained in the ongoing operation, bringing the total
number of detainees to 143.
A 24-hour lawyer restriction was imposed on the newly detained, and
those detained on April 25 were brought to court today. While 12 people
were released under judicial control measures, 10 were arrested,
bringing the number of arrests to 39, and the number of releases to 44.
This morning, lawyers Resul Temur, Mehmet Oner, Pirozhan Karali, Zozan
Acar, Ozlem Gunduz, Mahir Yildiz, Gulten Avesta Ucar, Hilal Ada, Rusen
Dogan, Nasir Yilmaz, Mehmet Yalcin, Mehmet Andok, Alattin Zugurli,
Suzan Aksu, Hebat Mimkara, Halil Delen, Fikri Ay, Nurettin Bakan,
Mustafa Cukur, Esref Yasa, Engin Karakoc, Mehmet Singar, Osman Celik,
Ahmet Alnak, Hivda Gonenc, Hatip Guney, Agit Kaysi, Faris Turk, Evin
Doster, Halise Aksoy, Hamza Sumeli, Mustafa Pektas, journalists Ahmet
Kanban and Osman Akin, and actor Cinar Dogan were brought to court.
Halise Aksoy, Fikri Ay, Hilal Ada, Mehmet Yalcin, Mehmet Andok Bayram,
Agit Kaysi, Alattin Zugurli, Faris Turk, Evin Doster, and Nurettin
Bakan were arrested on charges of "membership in a terrorist
organization."
13 PEOPLE WERE RELEASED
Nasir Yilmaz, Hatip Guney, Mehmet Emin Singar, Osman Celik, Suzan Aksu,
Hebat Mimkara, Halil Delen, Mustafa Cukur, Engin Karakoc, Esref Yasa,
Hivda Gonenc, Ahmet Alnak, and Mustafa Pektas, who were sent to the
Criminal Court of Peace on charges of "being a member of a terrorist
organization" and previously subjected to judicial control measures,
were released on judicial control measures.
LEGAL PROCEDURES FOR JOURNALISTS AND LAWYERS ARE ONGOING
The procedures of lawyers Resul Temur, Zozan Acar, Pirozhan Karali, and
Mehmet Oner, as well as journalists Ahmet Kanban, Osman Akin, and actor
Cinar Dogan, and others who were taken to the courthouse, are still
ongoing. (gerceknews, 28 April 2023)
Vague d'arrestations dans les milieux kurdes à
l'approche des élections
Plus d'une centaine de personnes ont été arrêtées mardi en Turquie dans
le cadre d'une opération "antiterroriste" visant le Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), dénoncée comme une "tentative
d'intimidation" à trois semaines des élections.
L'opération, menée simultanément par la police dans 21 provinces du
pays, dont celle de Diyarbakir (sud-est) à majorité kurde, est inédite
par son ampleur, selon l'Association du barreau de Diyarbakir contactée
par l'AFP.
L'Association du barreau estime que "le nombre total d'interpellations
pourrait atteindre 150", dont au moins "une vingtaine d'avocats, cinq
journalistes, trois acteurs de théâtre et un politicien".
La police a annoncé 110 arrestations, la chaîne de télévision privée
NTV 126.
Les avocats ont été interdits de tout contact avec leurs clients
pendant 24 heures, a précisé le barreau.
L'ONG Reporters sans Frontières pour sa part a dénombré "11
journalistes arrêtés", dont les responsables de l'agence de presse
kurde Mésopotamia et ceux de plusieurs publications.
Plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées dans l'après-midi
dans les rues de Diyarbakir, barrées par la police anti-émeutes, aux
cris de "Révoltez-vous contre le fascisme", pour protester contre ces
interpellations, donnant lieu à quelques échauffourées, a constaté un
correspondant de l'AFP.
Le président de l'Association du barreau de Diyarbakir, Nahit Eren, a
dénoncé dans un communiqué "une tentative d'intimidation des électeurs
kurdes".
"Nous ne pouvons pas dire qu'il s'agit d'une opération indépendante
déconnectée de l'agenda politique du pays. L'opération semble être une
intimidation des électeurs kurdes" à l'approche de la présidentielle et
des législatives, a-t-il affirmé.
Selon la chaîne de télévision publique TRT, les personnes arrêtées sont
suspectées d'avoir financé le PKK, classé par Ankara et ses alliés
occidentaux comme organisation terroriste et interdit dans le pays, ou
d'avoir recruté de nouveaux membres.
Des suspects auraient transféré de l'argent au PKK par l'intermédiaire
de sociétés opérant depuis des municipalités gérées par le principal
parti pro-kurde de Turquie, le Parti démocratique des peuples (HDP),
affirme la chaîne.
- "Vol" de "la volonté du peuple" -
"Les domiciles de nombreuses personnes, dont des journalistes, des
avocats et des dirigeants d'ONG, ont été perquisitionnés aux premières
heures de la matinée", affirme pour sa part l'ONG de défense des
libertés MLSA.
Le HDP, dont le candidat à la présidentielle de 2018 avait terminé
troisième avec 8,4% des suffrages exprimés, est considéré comme le
faiseur de roi du scrutin du 14 mai qui s'annonce disputé.
Dans un communiqué, le parti a dénoncé "une opération de vol des urnes
et de la volonté du peuple" et évoque la "panique" du gouvernement à
l'approche du scrutin.
Les élections présidentielle et législatives qui se tiennent le mois
prochain en Turquie seront décisives pour le maintien, ou non, du
président Recep Tayyip Erdogan et de son parti AKP, au pouvoir depuis
deux décennies.
L'opposition présente un front uni de six partis qui ont désigné un
candidat unique à la présidence, Kemal Kiliçdaroglu, auquel le HDP a
apporté son soutien.
Le HDP est la troisième force politique du pays et deuxième formation
d'opposition au Parlement. Son co-président et principale figure,
Selahattin Demirtas, est en prison depuis 2016 pour "propagande
terroriste".
"Ils ne pourront empêcher l'avènement de la paix, de la prospérité et
de la démocratie", a-t-il lancé depuis son compte Twitter.
Le HDP est par ailleurs sous le coup d'une menace de fermeture,
réclamée en janvier devant la Cour constitutionnelle turque par un
procureur qui l'a accusé d'être lié "de façon organique" au PKK. (AFP,
25 avr 2023)
Le principal rival d'Erdogan l'accuse de
"stigmatiser" les Kurdes
Le candidat de l'alliance de l'opposition pour la présidentielle
turque, Kemal Kiliçdaroglu, a accusé mardi le président Recep Tayyip
Erdogan d'associer les Kurdes au terrorisme à l'approche des élections
présidentielle et législatives du 14 mai.
"Actuellement, des millions de Kurdes sont traités comme des
terroristes", a dénoncé le chef du Parti républicain du peuple (CHP,
social-démocrate) dans une courte vidéo publiée sur les réseaux sociaux.
"Chaque fois que le Palais voit qu'il va perdre les élections, une
stigmatisation collective des Kurdes commence. C'est vraiment gênant",
a ajouté M. Kiliçdaroglu, originaire de la province de Dersim
(rebaptisée Tunceli, dans l'Est), à majorité kurde et alévie.
"Mes chers amis, ne vous laissez pas berner par leur propagande!", a
lancé le candidat de l'Alliance nationale.
L'alliance de l'opposition, formée par six partis aux tendances
diverses, avait jusqu'ici été peu diserte sur la question kurde, sujet
sensible du fait de la présence en son sein du Bon Parti, influente
formation nationaliste.
Les Kurdes, au nombre de 15 millions environ en Turquie, sont
considérés comme les faiseurs de roi des élections du mois prochain,
annoncées comme les plus périlleuses pour Recep Tayyip Erdogan depuis
son arrivée au pouvoir en 2003 en tant que Premier ministre.
Le parti prokurde HDP (Parti démocratique des peuples, troisième force
politique turque) a annoncé fin mars qu'il ne présenterait pas de
candidat à la présidentielle, apportant un soutien tacite à Kemal
Kiliçdaroglu.
Ce dernier a pour sa part affirmé qu'il ferait libérer une fois élu
Selahattin Demirtas, figure de proue du HDP, emprisonné depuis 2016
pour "propagande terroriste".
Le président Erdogan répète depuis que M. Kiliçdaroglu "reçoit ses
instructions" directement des monts Qandil, au Kurdistan irakien,
grande base arrière du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui
mène depuis 1984 une lutte armée contre l'armée turque.
Le gouvernement turc accuse le HDP d'être lié au PKK, groupe qualifié
de "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.
M. Kiliçdaroglu avait dénoncé auparavant les "discriminations" contre
la langue kurde en Turquie, ainsi que le remplacement ces dernières
années dans le Sud-Est à majorité kurde de dizaines de maires HDP par
des administrateurs nommés par le gouvernement. (AFP, 18 avr 2023)
Kurdistan
d'Irak: deux morts dans des bombardements turcs
Au moins deux personnes ont été tuées et deux blessées en Irak dans des
bombardements imputés à la Turquie voisine ayant visé une zone
montagneuse du Kurdistan autonome dans le nord du pays, a annoncé
dimanche un haut responsable.
Ces tirs de drone, survenus tard samedi soir à l'ouest de la localité
de Penjwen, située près de la frontière avec l'Iran, ciblaient un
véhicule transportant des combattants kurdes turcs du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), a indiqué à l'AFP un second
responsable local s'exprimant sous le couvert de l'anonymat en raison
de la sensibilité du sujet.
Depuis des décennies, le conflit opposant la Turquie au PKK, mouvement
classé "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux, a débordé
dans le nord de l'Irak, où les deux camps disposent de positions
militaires ou de bases arrières.
Gouverneur de la province de Souleimaniyeh où se trouve Penjwen, Haval
Abubaker a exprimé son "inquiétude" concernant les "attaques" ayant
visé cette région, dans un entretien téléphonique avec le Premier
ministre du Kurdistan autonome, Masrour Barzani.
"Selon des éléments préliminaires de l'enquête, deux personnes ont été
tuées et deux autres blessées par ces attaques", précise le communiqué
publié par le gouverneur sur les réseaux sociaux, sans donner
l'identité des victimes ni leur potentielle affiliation au PKK.
M. Abubaker "a exprimé l'espoir de voir cesser ces assauts pour
préserver la sécurité de la région, en particulier pour les
agriculteurs", d'après la même source.
Selon le responsable local s'exprimant sous anonymat, les victimes font
partie du PKK, régulièrement visé en Irak par des opérations terrestres
et aériennes lancées par l'armée turque.
Le 7 avril, des frappes de drones imputées à la Turquie ont visé les
abords de l'aéroport international de Souleimaniyeh, au moment où s'y
trouvaient des soldats américains et le commandant d'une coalition
syrienne dominée par les Kurdes et alliée à Washington, les Forces
démocratiques syriennes (FDS). (AFP, 16 avr 2023)
Kurdes tués à Paris: l'auteur évoque "un
attentat" avant de nuancer ses propos
William Malet, qui a reconnu avoir tué trois Kurdes en décembre à
Paris, voulait "faire un attentat", a-t-il expliqué lors d'un récent
interrogatoire, avant de nuancer ses propos et confesser "des fantasmes
sadiques" couplés à une envie de se suicider.
Le matin du 23 décembre, ce conducteur de train retraité se rend armé à
Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) pour "faire un attentat", relate-t-il
le 7 mars devant un juge d'instruction lors d'un interrogatoire
consulté par l'AFP.
Un attentat, c'est "tirer sur des étrangers", ajoute-t-il. Il comptait
se suicider ensuite "pour que (sa) mort ne passe pas inaperçue".
Après son arrestation, M. Malet avait déjà confié s'être rendu à
Saint-Denis pour y tuer des étrangers mais y avoir renoncé.
A la lecture par le magistrat de la définition d'un attentat, il
précise que son attaque "c'est pas idéologique vraiment" et qu'il se
retrouve "vaguement" dans l'énoncé d'un "acte qui heurte les droits,
les grands principes, les traditions".
A la suite de l'expertise psychiatrique réalisée en janvier et de cet
interrogatoire, le parquet de Paris, interrogé par les juges
d'instruction le 14 mars "sur une éventuelle requalification des faits
en acte de terrorisme", a transmis le dossier au parquet national
antiterroriste (Pnat) pour évaluation, a-t-il indiqué samedi, sollicité
par l'AFP.
Le Pnat, sollicité par l'AFP, a confirmé avoir "réalisé une analyse
complémentaire à l'évaluation diligentée dès la commission des faits".
"En l'espèce, il ne résulte ni des déclarations de l'intéressé ni
d'aucun autre élément de la procédure que son acte a été conçu et
perpétré dans le cadre d'une entreprise individuelle ou collective
ayant pour but de troubler gravement l'ordre public par l'intimidation
ou la terreur, même s'il a de fait suscité un tel trouble", a estimé le
Pnat.
- "Désir de vengeance" -
"Sa personnalité très perturbée qui a conduit les experts à conclure à
une altération du discernement, ses fantasmes de meurtre, sa haine
générale des étrangers, son désir de vengeance et de célébrité posthume
inscrivent son acte dans une démarche exclusivement personnelle", selon
le Pnat.
Le parquet de Paris a indiqué avoir de fait "adressé le 13 avril aux
trois juges d'instruction co-saisis un avis défavorable à une
requalification des faits".
William Malet reste donc mis en examen pour assassinats et tentatives
d'assassinats à caractère raciste.
"L'avancée de l'instruction montre que les motivations de l'acte se
trouvent hors du champ politique ou idéologique", considère son avocat,
Me Clément Pialoux. "Il ne s'agit pas d'une entreprise terroriste au
sens de la loi en vigueur. Les faits sont graves et doivent être jugés
pour ce qu'ils sont".
Me David Andic, avocat du Conseil démocratique kurde en France (CDK-F),
reste, lui, convaincu qu'il s'agit d'un "attentat politique".
Le jour des faits, incapable de mettre à exécution son projet à
Saint-Denis faute de monde et encombré par son sac, William Malet
rentre chez ses parents dans le IIe arrondissement de Paris et se rend
rue d'Enghien (Xe).
Il tue avec son arme trois personnes près du CDK-F, "un repaire" du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), selon lui.
Il s'est attaqué à des Kurdes parce qu'il ne "tolère pas ce qu'ils ont
fait avec Daech", le groupe Etat islamique, explique-t-il au magistrat.
"Ils ont fait des tas de prisonniers et ils les ont pas livrés à Bachar
Al-Assad et on les récupère en France".
Le CDK-F, "c'est un truc très militant (...) c'est des
ultra-nationalistes".
- "Fantasmes sadiques" -
Au fil de l'interrogatoire, le retraité de 70 ans tempère ses propos:
"c'était pas un attentat c'était une attaque. (...) Il y a pas le côté
politique".
Questionné par son avocat, il explique que la tuerie est "la suite" du
cambriolage de son pavillon en 2016. Il a été condamné pour avoir
blessé ses cambrioleurs - il a fait appel - et ses armes avaient été
saisies.
"Les armes c'était toute ma vie. C'est comme si on avait tué vingt
personnes de ma famille quand je les ai perdues", confesse-t-il.
Sa personnalité se dévoile au fil de l'interrogatoire. Ancien
parachutiste, détenteur d'un brevet de pilote, il a appris le russe et
l'hébreu, croit aux extra-terrestres.
Il a mûri son projet criminel à sa sortie de prison (pour avoir attaqué
des migrants en décembre 2021), lors d'insomnies. Il avoue avoir "des
fantasmes sadiques", rêvant d'empaler des personnes et avoir "toujours
fantasmé (tuer) des gens".
A son domicile, les enquêteurs ont retrouvé de multiples dessins
d'hommes et de femmes nus, de profil, l'anus et le coeur déchiquetés au
feutre rouge, certains avec d'autres balafres sur le corps. "Je sais
que c'était pervers (...) c'était ma pornographie", admet-il.
Il regrette d'avoir "loupé (son) suicide" mais reste "assez froid,
indifférent" face aux trois morts et trois blessés qu'il a causés et ne
parvient pas à avoir des remords. (AFP, 15 avr 2023)
Prosecution wants aggravated life
sentence for Demirtas and 35 others defendants
Even as Erdogan called Demirtas "murderer" over his alleged involvement
in violent incidents during Kobani protests, the prosecutor in the
Kobani trial has called for him and many others to be sentenced to
aggravated life imprisonment.
The Turkish prosecution asked on Friday for 36 defendants, including
former co-chairs of the pro-Kurdish Peoples' Democratic Party (HDP), to
be punished by aggravated life imprisonment in the Kobani trial, around
the time President Recep Tayyip Erdogan was calling them "murderers"
and "terrorists" over their alleged role in violent incidents during
Kobani protests in 2014.
Lawyers and defendants walked out of the courtroom in protest earlier
in the day when the panel let the prosecution make closing remarks
without allowing defenses to be heard.
Over 100 HDP officials, including former co-chairs Figen Yuksekdag and
Selahattin Demirtas who have been incarcerated since November 2016, are
being accused in the case of instigating violent incidents, which left
at least 37 people (Over 50 according to other sources) dead.
The incidents took place in early October 2014 after the break up of
demonstrations in September in solidarity with Syria's Kurdish town of
Kobani (situated next to the town of Suruc in Turkey) that was besieged
by the Islamic State (ISIS) group at the time. The demonstrations
turned into large protests particularly as the Turkish government
continued to impose isolation on Kobani and prevented help from
reaching the town while its remaining residents and a group of Kurdish
fighters faced annihilation.
A political trial
The case has been extremely politicized as President Recep Tayyip
Erdogan frequently targets HDP and Demirtas by calling them "killers"
over their alleged role in violent incidents.
Even as the prosecutor was making final remarks in the courthouse on
Friday and was about to ask for life imprisonment for 36 people,
Erdogan said in an addres in Diyarbakir:
"Didn't they call my Kurdish brothers to the streets and kill our 51
children in Diyarbakir? Where is this Selo now? Aren't they the ones
who martyred our child Yasin Boru? Do they have any concern for Kurds?
No. They are murderers. They are terrorists.". (gerceknews, 14 April
2023)
Jusqu’à 5 ans de prison pour 11 membres du PKK à
Paris
Onze membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont été
condamnés vendredi par le tribunal correctionnel de Paris à des peines
allant de trois ans avec sursis à cinq ans d’emprisonnement dont un
avec sursis, notamment pour extorsion et financement du terrorisme.
Ces Kurdes originaires de Turquie, et qui ne parlent pas ou peu
français, étaient jugés depuis la semaine dernière pour avoir fait
partie d’un «réseau» chargé notamment de collecter auprès de la
diaspora du sud-est de la France la «kampanya», l’impôt
révolutionnaire, pour financer le PKK. «Des montants conséquents»,
obtenus par des «pressions» et des «menaces de mise au ban de la
communauté», a jugé le tribunal.
La qualification de «terroriste» au coeur des débats
Quatre d’entre eux comparaissaient détenus, cinq libres, et deux ne
s’étaient pas présentés à l’audience. Deux hommes vont rester en prison
et deux autres seront prochainement convoqués pour aller y subir leur
peine. Engagé dans la lutte armée depuis 1984, le PKK est l’ennemi juré
de la Turquie qui le considère comme un mouvement «terroriste», à
l’instar de l’Union européenne. La qualification «terroriste» était
unanimement contestée par les avocats de la défense qui n’ont eu de
cesse de remettre la question au coeur des débats.
Ils ont notamment dénoncé la «parfaite ambiguïté» de l’Etat français
dans ses rapports avec les Kurdes, «alliés» quand ils combattent le
groupe Etat islamique (EI) en Syrie mais «terroristes» quand ils se
battent contre la Turquie. «Si des membres ou des sympathisants du PKK
sont indéniablement intervenus sur le front irako-syrien et ont
combattu des groupes jihadistes», le PKK «ne saurait se définir
uniquement par cette action» et son «caractère terroriste» est avéré, a
répondu dans sa décision la présidente Murielle Desheraud.
«Des considérations politiques et non juridiques», selon la défense
«Un certain nombre d’attentats et d’actions violentes ont pu être
attribuées au PKK en Turquie», a-t-elle continué, mentionnant aussi des
«actions violentes» en France (dégradations de bâtiments ou de
véhicules appartenant à des représentants turcs). Preuve de la
complexité de la question cependant, le tribunal a suivi les
réquisitions du parquet et n’a pas ordonné d’interdiction du
territoire, habituelle en matière de terrorisme, en vertu «du statut de
réfugiés» de la plupart des prévenus.
«Le danger auquel ils ont été confrontés» en Turquie est avéré, avait
reconnu le procureur Xavier Laurent. Me Raphaël Kempf a regretté ce
«maintien de la qualification terroriste», aux «conséquences directes»
pour son client qui «risque de perdre son statut de réfugié et d’être
reconduit en Turquie» où l’attend une peine de huit ans de prison pour
terrorisme.
«Il est difficilement compréhensible aujourd’hui que la justice
française s’obstine à qualifier le PKK d’organisation terroriste», a
abondé Me Martin Méchin. «C’est une décision fondée sur des
considérations politiques et non juridiques». (AFP, 15 avr 2023)
Demirtaş:
'We will do all we can for PKK to lay down arms'
Selahattin Demirtaş, the imprisoned Ex-Co-Chairperson of the People's
Democratic Party in Edirne F-type prison, posted on his Twitter account
his evaluations about the unilateral ceasefire decision of PKK/KCK.
"We will definitely bring peace"
Demirtaş emphasized that they had worked for a solution [to the Kurdish
problem] but that President Erdoğan had prevented it and said, "Let us
promise our people, after the Erdoğan regime which feeds itself with
conflict, we will do all we can for PKK to lay down arms completely in
Turkey and for sure we will succeed. We will solve our problems in the
parliament, duly and in the framework of the law, and definitely bring
great peace to our people."
In his following tweets, he said, "We could have done all this a long
time ago, but Erdoğan imprisoned those who wanted peace, but them in
isolation, tried to close their political parties, appointed trustees
to their municipalities, stirred up the conflict and tried to pull
votes by making people fear over the rhetoric of "terror." This is
still what he is doing."
"You should not believe these liars. Reconciliation and peace are
possible. PKK announced a unilateral ceasefire and opened the door for
a solution. However, there are continuous provocations. God forbid,
some may try to shed blood in order to influence the elections. We will
all be careful, we will not be deceived."
"We will win all together and for sure"
"Please do not forget; we want peace and we want democracy. We want to
live together, as equals and sisterly, brotherly. This will be what the
Green and Left Party will work for the most. Do not trust liars who
provoke people to take their votes, to deluders, but us. We will win
all together and for sure!" (BIA, 14 April 2023)
Former Kurdish mayor meets Pope, seeks prayers for
the resolution of Kurdish question
Abdullah Demirbas, the former mayor of the Sur district of Turkey’s
Diyarbakir province, met with Pope Francis in the Vatican and requested
prayers for a peaceful resolution of the Kurdish question
A former Kurdish mayor from Turkey’s southeastern Diyarbakir province
met with Pope Francis in the Vatican and asked for prayers for a
peaceful resolution of the Kurdish question in the Middle East.
Abdullah Demirbas, who has served as the mayor of Diyarbakir's historic
Sur district for two terms and who currently resides in Europe due to
political charges against him, told the spiritual leader of Catholic
Christians that “the Kurdish people have endured various sufferings
throughout the history in order to protect their identity and culture,
“which were their God-given rights.”
Demirbas presented Pope Francis with a gift, a carpet made in Iran
featuring a motif of Kurdish women, along with a letter accompanied by
a copy of the famous Kurdish writer and thinker Ahmedê Xanî's work "Mem
û Zin," written in the 18th century. The letter contained the following
statements:
"Just as Jesus Christ accepted crucifixion to spread the mission
bestowed upon him by God, the Kurdish people have also endured various
sufferings to protect their identity and culture.”
Demirbas also mentioned the massacres committed by the Islamic State
(ISIS) which targeted religious minority women and girls, abducted them
to other regions of the world, and subjected them to various
atrocities, particularly the Yazidi women and girls.
He added:
“This atrocity, which is one of the greatest atrocities in the history
of humanity, was stopped thanks to the resilience of the peoples and
faiths demanding peace and democracy in Iraq and Syria. The resistance
shown in Northeast Syria in particular has made a significant
contribution to stopping ISIS. Your involvement in the development of
dialogue channels and culture of tolerance in the preservation of
beliefs and identities would be a great beacon of hope for us.”
(gerceknews, 13 April 2023)
Green Left Party election offices vandalized in Ankara, İzmir
Unidentified person or persons vandalized the Green Left (Yeşil Sol)
Party's election campaign offices in Ankara, the capital, and İzmir,
Mezopotamya Agency (MA) reported.
In Ankara, the party's flags in an office in the Hüseyingazi
neighborhood of the Mamak district were removed and Turkish flags were
hung in front of the office.
In İzmir, two people, reportedly minors, vandalized an office in the
Menemen district and shared the attack on social media.
The party officials refrained from filing a complaint against them due
to their age.
Last week, a party office in İstanbul was targeted in a similar attack.
The Green Left is the largest party in the Labor and Freedom Alliance,
one of the three major election alliances ahead of the May 14 polls.
Last month, the Kurdish issue-focused Peoples' Democratic Party (HDP)
announced its decision to compete in the elections under the Green Left
due to an ongoing closure case. (BIA, 12 April 2023)
Manifestation au Kurdistan contre les
bombardements turcs
Brandissant des drapeaux du Kurdistan d'Irak, quelques centaines de
manifestants se sont rassemblés dimanche à Souleimaniyeh pour fustiger
les bombardements récurrents menés par la Turquie voisine, deux jours
après une attaque à proximité de l'aéroport de la ville.
Depuis des décennies, l'armée turque dispose de positions militaires
dans le nord de l'Irak où elle lance régulièrement des opérations
contre les combattants kurdes turcs du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK). Mais le bombardement de vendredi, qui n'a fait aucun
blessé, a eu lieu au moment où se trouvaient à l'aéroport de
Souleimaniyeh des soldats américains et le commandant d'une influente
coalition arabo-kurde de Syrie.
Dimanche dans le centre de Souleimaniyeh, deuxième ville du Kurdistan
irakien, environ 400 manifestants ont défilé, certains brandissant une
banderole sur laquelle était écrit "l'attaque contre l'aéroport de
Souleimaniyeh est un acte terroriste", selon un correspondant de l'AFP.
"Erdogan dictateur", ont notamment scandé les manifestants en allusion
au président turc, au cours de ce rassemblement organisé par des
militants et d'anciens parlementaires.
"Ce n'est pas la première agression turque contre des cibles civiles
dans la région", a fustigé Ali Amine, fonctionnaire à la retraite de 66
ans. "C'est devenu une agression permanente, parfois c'est des
villages, parfois des cibles civiles: des terrains agricoles, des
installations d'eau ou d'électricité."
Face aux opérations turques, la militante Fatma Hamid, 55 ans, a
dénoncé "les positions laxistes" des autorités de la région du
Kurdistan, autonome depuis trois décennies.
"Les citoyens kurdes ont fait des sacrifices pour obtenir la liberté.
Ces sacrifices n'étaient pas pour être dirigés par le pouvoir familial
des Barzani ou des Talabani", s'est-elle emportée, en allusion aux deux
clans historiques qui se partagent la direction du Kurdistan.
Le ministère de la Défense à Ankara a démenti toute implication dans
l'incident de vendredi.
Le Kurdistan irakien est une victime collatérale du conflit
opposant
la Turquie au PKK, mouvement classé "terroriste" par Ankara et ses
alliés occidentaux, et qui dispose de bases arrières dans le nord de
l'Irak.
En Syrie voisine, l'armée turque a aussi lancé plusieurs offensives
contre les combattants kurdes qui dominent les Forces démocratiques
syriennes (FDS), les accusant d'être une extension du PKK même s'ils
sont alliés à Washington dans la lutte antijihadistes.
Les FDS ont finalement admis que leur chef Mazloum Abdi se trouvait à
l'aéroport de Souleimaniyeh au moment de l'attaque. Dans une vidéo mise
en ligne samedi M. Abdi a assuré que des "drones turcs" avaient
bombardé alors qu'il s'apprêtait à rentrer en Syrie par avion. (AFP, 9
avr 2023)
"Attaque"
près d'un aéroport du
Kurdistan, pas de victimes
Une "explosion" vendredi près d'un aéroport du Kurdistan d'Irak a
provoqué un incendie sans faire de victimes, on annoncé les services de
sécurité, tandis que des responsables de la région -frontalière de la
Turquie- dénonçaient une "attaque".
L'incident près de l'aéroport de Souleimaniyeh (nord) intervient dans
un contexte tendu, la Turquie ayant fermé début avril son espace aérien
aux avions en provenance et à destination de cet aéroport.
Ankara justifiait cette mesure en accusant les rebelles kurdes turcs du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) d'avoir intensifié leurs
activités dans le secteur, fustigeant même une "intrusion" de
l'organisation "terroriste" dans l'aéroport. Vendredi, peu après 16H00
(13H00 GMT), "une explosion a eu lieu près du mur de l'aéroport de
Souleimaniyeh sans faire de blessés, mais provoquant un incendie qui a
été maîtrisé par la défense civile", ont annoncé les services de
sécurité de l'aéroport dans un communiqué, précisant que le trafic
aérien n'avait pas été perturbé.
Plusieurs responsables, dont l'adjoint au Premier ministre du Kurdistan
Qubad Talabani, ont évoqué une "attaque", sans fournir plus de détails
dans l'immédiat, ni en nommer les auteurs ou la cible. Le gouverneur de
la province de Souleimaniyeh Haval Abou Bakr a lui condamné un
"bombardement aérien" contre "un secteur proche de l'aéroport",
appelant "toutes les parties politiques à mettre fin à leur différends
et à ne pas faire du Kurdistan la victime de leurs luttes", selon un
communiqué.
Depuis des décennies la lutte opposant la Turquie au PKK, mouvement
classé "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux, a débordé
dans le nord de l'Irak, les deux camps y disposant de positions
militaires ou de bases arrières. A la mi-mars, toujours dans le nord de
l'Irak, neuf combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS) ont
péri dans le crash de deux hélicoptères causé par "le mauvais temps",
selon un communiqué de cette coalition dominée par les Kurdes de Syrie
voisine, engagée avec Washington dans la lutte antijihadistes.
Considérant les FDS et leur principale composante des YPG (Unités de
protection du peuple) comme une extension du PKK, la Turquie les
qualifie aussi de "terroristes".
Réagissant tard vendredi soir à des "informations qui prétendent" que
le commandant en chef des FDS Mazloum Abdi avait été pris pour cible à
Souleimaniyeh, la coalition a assuré qu'il s'agissait d'informations
"sans fondement".
Ankara mène régulièrement des opérations terrestres et aériennes contre
les FDS en Syrie et contre le PKK en Irak. En juillet 2022, des frappes
d'artillerie imputées à Ankara contre une aire de loisirs du Kurdistan
irakien avaient tué neuf civils parmi lesquels des femmes et des
enfants. La Turquie avait nié toute responsabilité et accusé le PKK.
(AFP, 7 avr 2023)
Mass murder suspect remains at large despite red notice
Retired army officer Karaoglu, who is accused of burning alive a
Kurdish family, including seven children, roams free despite an arrest
order in 2021 and a more recent red notice.
The prime suspect of a mass murder in Turkey still remains at large
four months after a red notice was issued for his arrest, +Gercek's
Dincer Gokce reported on Friday.
Asked by Gokce if he knows about the whereabouts of his client, the
suspect's lawyer Fahrettin Piyade replied:
"I don't know where he is. Besides, I do not follow up on the
whereabouts of my clients. I have many clients, and I haven't even met
face to face with most of them."
The case, known as "the Vartinis Massacre," concerns the killing of an
entire Kurdish family, except for one family member, by burning them
alive in their house in the village of Vartinis (official name
Altinova) in the Kurdish-majority province of Mus on 3 October 1993.
The village was raided by troops a day after a non commissioned Turkish
officer and a Kurdish fighter were killed in a clash on 2 October 1993.
While nine members of the family perished in the fire, sole survivor
Aysel Ogut filedcriminal charges against the military officers and
troops involved, but her application was dismissed by the prosecution
who claimed that the house was burned by members of the Kurdistan
Workers' Party (PKK).
Upon another attempt by Ogut to file charges in 2003, an investigation
was launched this time, and four suspects, three military officers and
a special ops police chief, were finally indicted in 2013.
The trial was transferred to a court in Turkey's central city of
Kirikkale, over 900 km from Mus, and all suspects were acquitted on 1
March 2016. The decision was appealed by the victims' lawyers.
The Court of Cassation in January 2021 confirmed the acquittal of all
but one of the suspects: retired military officer Bulent Karaoglu, who
many witnesses had heard telling the villagers of Vartinis before the
incident, "We'll come and burn your village tonight."
When Karaoglu did not attend the first hearing session of the trial in
September 2021, over alleged health issues, an order was issued for his
arrest. In the court session on 8 December 2023, more than two years
after the arrest order, this time a red notice for Karaoglu's arrest
was issued.
While the suspect, known to be residing in an unspecified location in
Istanbul, remains at large weeks to the next court session on 2 May,
the statute of limitations on the case will run out in October.
Karaoglu retired from the Turkish Armed Forces in August 2002 when he
was serving as a major. His lawyer Fahrettin Piyade applied to the far
right Nationalist Movement Party (MHP) in 2015 to run for parliament.
The members of the Kurdish Ogut family who were trapped into their
burning house and perished in the fire include father Mehmet Nasir
(43), mother Esref Oran, children Sevim (13), Sevda (12), Mehmet Sakir
(11), Mehmet Sirin (8), Cihan (7), Aycan (5) and Cinal (3).
(gerceknews, 6 April 2023)
"Financement du terrorisme": le procès de 11
membres du PKK s'est ouvert à Paris
Le procès de onze membres du PKK, accusés d'avoir collecté un "impôt
révolutionnaire" auprès de la diaspora kurde du Sud-Est de la France et
notamment jugés pour extorsion et "financement du terrorisme", s'est
ouvert mardi à Paris.
Seuls neuf de ces hommes, tous Kurdes originaires de Turquie et âgés de
24 à 64 ans, étaient présents devant la 16e chambre du tribunal
correctionnel de Paris, spécialisée dans les affaires de terrorisme.
"La famille" de l'un des deux hommes qui ne s'est pas présenté a
récemment "subi des pressions en Turquie", explique son avocate,
avançant que son client a peut-être "peur" de venir à l'audience. Une
autre avocate signale que la soeur de son client a elle été arrêtée en
Turquie.
Avant que le fond du dossier ne soit abordé, les avocats de la défense
ont contesté la qualification "terroriste" retenue pendant l'enquête.
Pour le juge d'instruction, elle est "acquise, incontestable,
indiscutable" alors "qu'il y a un véritable débat" s'agissant du Parti
des travailleurs du Kurdistan (PKK), soutient Me Raphaël Kempf,
demandant, comme ses confrères, l'annulation de l'ordonnance de renvoi.
Il rappelle que son client a dit "dès sa garde à vue" qu'il "ne
considérait pas le PKK comme une organisation terroriste". "Le minimum
est de se poser la question", ajoute-t-il.
Me Blandine Weck de Terris a enfoncé le clou, rappelant que "le PKK
avait aidé à lutter contre (le groupe) Etat Islamique" en Syrie.
Le PKK, engagé depuis 1984 dans une lutte armée pour un Kurdistan
indépendant, est l'ennemi juré d'Ankara qui le classe comme
organisation "terroriste", à l'instar de l'Union européenne et des
Etats-Unis.
Le tribunal examinera la demande avec le reste du dossier, a-t-il
annoncé après une suspension.
L'affaire concerne un "réseau" du PKK actif dans la région Sud-Est, et
met en lumière la collecte de l'impôt révolutionnaire, la "kampanya",
principale source de financement du PKK.
Malgré l'"omerta" dans la communauté kurde, les témoignages et écoutes
téléphoniques ont révélé "un véritable harcèlement" des membres de la
diaspora et des méthodes de recouvrement s'apparentant à du "racket",
selon les enquêteurs, même si "certains" Kurdes paient l'impôt par
conviction idéologique et "adhésion totale" au PKK.
La contribution, collectée une fois par an, est fixée arbitrairement
par les "collecteurs" en fonction des revenus estimés de chacun.
Pour la "zone Sud-Est" de la France, le montant annuel collecté a été
estimé à deux millions d'euros.
Le procès est prévu jusqu'au 14 avril. (AFP, 3 avr 2023)
Kurdish man
imprisoned at 18 returns home 30 years later
Remzi Topdemir, arrested when he was 18 years old and subsequently
convicted of "offenses against the state," returned home after being
incarcerated for over 30 years.
A Kurdish man who was arrested when he was eighteen and convicted to
life imprisonment by a state security court in Turkey for "offenses
against the integrity of the state" was released on Friday, Mezopotamya
News Agency (MA) reported.
Remzi Topdemir, now forty-eight, was arrested in 1993 in the village of
Pinaroglu (Kurdish name Mezirke) in Turkey's southeastern province of
Diyarbakir. The court sentenced him to life in prison and he had to
spend the following 30 years and three months of his life behind bars.
The three months of the prison term was because he had chanted a slogan
at the courthouse, MA said.
State security courts were established in Turkey after the military
coup in 1980 and were abolished in June 2004 in the context of judicial
reforms.
Topdemir was met at his release with applause, zilgit (exclamation of
rage or suffering) and flowers by a group including his family, village
folks and representatives of human rights and solidarity groups, who
gathered outside the prison house in Diyarbakir. White doves
symbolizing peace were released by the group.
He returned to his home in Mezirke in a convoy of cars. (gerceknews, 31
March 2023)
Syrian Kurds condemn Islamist armed groups' violence
in meeting with Turkey
Turkey-backed Syrian Kurdish National Council on Thursday met with
officials from the Turkish Ministry of Foreign Affairs and conveyed a
message that it was no longer acceptable for Islamist armed groups to
stay in Kurdish areas, after they attacked and killed four members of a
Kurdish family because they lit a Newroz fire.
According to Rudaw, the ENKS delegation included Syrian Opposition
Coalition Representative Abdulhakim Beshar and ENKS representatives
Selal Gedo and Zuheyr Muhammed.
“We conveyed to the Turkish delegation that some armed groups engaged
in terrorist activities," Selal Gedo, said in an interview with
KRI-based Rudaw,
He added: "We do not trust the courts controlled by the Syrian
opposition. We demanded that the criminals be tried by Turkey. Turkey
is closely following the issue and has told us that they will try to
help. Our friends also met with a senior American delegation in
Istanbul yesterday and also spoke with the French. We will try to
convey the suffering of the people in Afrin and other Kurdish areas to
all countries we can reach."
Gedo said that the armed groups have unlimited power in the areas they
govern, and there is no law or administration to stop them. The
attackers in Afrin belong to a group named Ahrar al Sharqiyya, an armed
group in Syria that adopts a political Islamist discourse. The group
was involved in Turkey's 2019 operation to remove the YPG (People’s
Protection Units) from Afrin.
“They do whatever they want. If a solution is not found to this issue,
there is already a social explosion, and the people are no longer
staying at home. People are on the streets, and they are no longer
afraid of their weapons," Sedo said.
On Thursday, hundreds of people protested Turkey-backed armed groups,
including Ahrar al Sharqiyya, in Afrin. After the protests, it was
announced that the killers were caught. (gerceknews, 31 March 2023)
Le Kurdistan d'Irak fixe ses élections régionales au
18 novembre
La région autonome du Kurdistan d'Irak a annoncé dimanche que les
élections au Parlement régional auraient lieu le 18 novembre, après un
report d'un an de ce scrutin dû aux tensions entre les deux principaux
partis kurdes.
Les élections pour renouveler les 111 sièges du Parlement auraient dû
avoir lieu à l'automne 2022, mais les contentieux entre le Parti
démocratique du Kurdistan (PDK) et l'Union patriotique du Kurdistan
(UPK) avaient poussé l'Assemblée à proroger son mandat d'un an. Les
deux partis s'affrontaient notamment sur le découpage des
circonscriptions électorales.
Dimanche, Dilshad Chihab, porte-parole de la présidence du Kurdistan
d'Irak, a annoncé en conférence de presse que "la date du 18 novembre a
été fixée pour la tenue des élections" au Parlement régional, ajoutant
qu'"aucun parti ne s'est opposé à cette date".
La politique régionale du Kurdistan irakien, qui jouit d'une large
autonomie, est dominée par les deux frères ennemis du PDK et de l'UPK.
Le PDK domine à Erbil, la capitale régionale, et ses membres sont à la
tête de la présidence de région et du gouvernement régional kurde. Et
depuis la chute de Saddam Hussein en 2003, tous les présidents irakiens
sont issus de l'UPK.
Dans le Parlement actuel, le PDK est le parti le plus important avec 45
sièges, suivi de l'UPK avec 21 sièges.
L'Assemblée joue un rôle important, car elle accorde sa confiance au
gouvernement et au Premier ministre. Elle vote aussi les lois
régionales en vigueur dans ce territoire qui dispose de ses propres
forces armées, les peshmergas.
Le Kurdistan d'Irak se présente comme une oasis de stabilité, mais
militants et opposition y dénoncent, entre autres maux, la corruption
omni-présente et des arrestations arbitraires.
En outre, les différends entre le PDK, que domine la famille Barzani,
et l'UPK, dominé par les Talabani, au sujet notamment de l'allocation
des ressources budgétaires, entravent la vie politique.
Au niveau national, le Kurdistan d'Irak et le gouvernement de Bagdad
s'affrontent sur la part du budget fédéral allouée à Erbil, ainsi que
sur la gestion des exportations de pétrole, dont regorge le Kurdistan.
Et la région n'échappe pas aux soubresauts géopolitiques. La Turquie
voisine mène régulièrement des raids militaires contre les combattants
kurdes turcs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) implantés au
Kurdistan d'Irak et qu'Ankara et ses alliés considèrent comme
"terroristes". (AFP, 26 mars 2023)
Kurdes tués
à Paris : révélations sur l’attaque de la rue
d’Enghien
Par Laure Marchand et Guillaume Perrier, Le Point, 23 mars 2023
Le 23 décembre 2022, trois Kurdes ont été assassinés par un homme armé
devant le centre culturel de la rue d'Enghien, dans le 10e
arrondissement de Paris. Ce bâtiment, qui abrite le siège du Conseil
démocratique kurde en France (CDKF), est connu comme la représentation
politique et la vitrine associative de la mouvance proche du PKK, le
Parti des travailleurs du Kurdistan, considéré par la Turquie et par
l'Union européenne comme une organisation terroriste.
Les Kurdes laissent alors éclater leur colère, car c'est la seconde
fois qu'un tel massacre se produit dans les rues de Paris. Dix ans plus
tôt quasiment jour pour jour, trois militantes du PKK avaient été
froidement abattues à quelques centaines de mètres de là, rue La
Fayette. L'enquête avait alors fait apparaître des liens étroits entre
l'assassin et les services secrets turcs, le MIT, sans que ces derniers
ne soient inquiétés.
Pire, les autorités françaises ont, pendant des années, soigneusement
évité de mettre en cause la Turquie dans cette affaire et dix ans
après, Ankara se sent toujours autorisé à pourchasser ses opposants par
tous les moyens, jusque sur le sol européen. Fin décembre, la
communauté kurde réfugiée en France s'apprêtait à honorer ses trois «
martyres » de 2013 et à organiser une grande manifestation pour
réclamer justice. Pour elle, la coïncidence est trop grosse pour être
plausible : le centre Ahmet-Kaya était une cible et l'attaque de
décembre ne saurait être le fruit du hasard. Surtout à quelques mois
d'élections cruciales en Turquie, prévues le 14 mai.
De nombreuses contradictions
L'assassin présumé, William Malet, 69 ans, est un ancien conducteur de
train de la SNCF, célibataire reclus dans sa solitude, amateur d'armes
et déjà dans le collimateur de la justice pour des agressions à
caractère raciste. En apparence, aucun lien ni de près ni de loin avec
la Turquie d'Erdogan. De sa première audition, succincte, la procureure
de Paris retient qu'il se définit comme un « raciste pathologique », ce
qui expliquerait son geste.
Mais pourquoi s'en prendre aux Kurdes ? Personne n'a pourtant jamais
entendu parler d'un racisme antikurde en France, hormis dans les
cercles nationalistes turcs… Pour les connaissances de Malet, son
animosité visait « les Noirs et les Arabes » et avait été attisée par
sa condamnation en première instance après des violences à l'arme
blanche commises en 2016 contre des squatteurs, dans son pavillon de
Livry-Gargan.
Mais les contradictions ne manquent pas dans le récit de William Malet.
C'est aussi ce qui ressort de ses auditions et des différents aspects
de son dossier, auquel Le Point a pu avoir accès. Et notamment son
itinéraire, le matin de l'attaque rue d'Enghien. Qu'est-il allé faire à
la gare de Saint-Denis, à 6 h 30 du matin, avant de revenir chez lui,
dans le centre de Paris ?
Un mystère qui s'épaissit
Autre détail troublant, le matin du 23 décembre, à l'heure de
l'attaque, devait se tenir la réunion de plusieurs dizaines de cadres
associatifs régionaux dans les locaux de la rue d'Enghien. Une réunion
finalement annulée au dernier moment en raison des grèves dans les
transports en commun. Plusieurs responsables politiques de haut rang,
membres du KCK (Union des communautés du Kurdistan), l'instance
politique kurde suprême qui chapeaute le PKK, devaient également y
assister.
Si William Malet dit avoir choisi ses victimes au hasard, il paraît
s'être particulièrement acharné sur Emine Kara. Après l'avoir atteinte
d'un premier tir, il s'est dirigé vers elle et l'a achevée, de près,
d'une balle dans la tête. Emine Kara, 48 ans, était une militante
expérimentée qui avait combattu au Rojava contre Daech, dans le nord de
la Syrie, et qui dirigeait, en France, le « mouvement des femmes kurdes
». Pour cela, elle pouvait constituer une cible de choix. Son profil
militant rappelle immanquablement celui de Sakine Cansiz, militante
charismatique et fondatrice de la branche féminine de la guérilla
kurde, assassinée dix ans plus tôt rue La Fayette. Une autre
coïncidence qui ne fait qu'épaissir un peu plus le mystère dans ce
dossier.
Minorités
/ Minorities
Human
Rights Association makes call to end genocide
denial
An event to commemorate the Armenians who lost their lives in the
genocide was set to take place in Sultanahmet. Upon being banned by the
governorship, it was instead held at the Human Rights Association’s
Istanbul Branch.
Ezgi YILDIZ - The commemorative event that has been held every year on
April 24th since 2010 to remember those who were killed in the genocide
that started with the exile of Armenian intellectuals on April 24,
1915, was once again not allowed by the Istanbul Governorship. The
Human Rights Association’s (IHD) Commission Against Racism and
Discrimination held a press briefing in response to the ban. Eren
Keskin, the Co-Chair of the IHD Istanbul Branch, read the following
statement:
"RECOGNIZE, APOLOGIZE, REPARATE"
"In the process that started in 1915, other Christian communities in
Anatolia, such as Assyrians and Greeks, were also subjected to
genocide. Denial means to blame the victims of genocide, to perpetuate
it, and to position their children and grandchildren as enemies. Denial
of genocide means to perpetuate the crime against humanity. The worst
part, with regard to human rights, is to create a society that remains
silent about all this and to seek its support. The demands, wishes, and
desires of the Armenians who were forcibly displaced from their
homeland and scattered all around the world as a result of the
genocide, and the losses they have suffered, which cannot be accounted
for or quantified, should be addressed. Denial is an obstacle to the
process of achieving such compensation and justice. Therefore, we have
been making a call for years: Recognize the genocide, apologize for it,
and provide reparations!"
During the event, Yildiz Oner from the Stop Racism Platform read a part
of the press statement that had been banned, and continued with the
following words:
"Due to the pandemic, our commemoration has been held online for two
years. We do not find it acceptable that this year's event has been
banned by the governorship with the justification of 'not being deemed
appropriate to be organized.’ We will continue our commemoration of the
Armenian Genocide on April 24th in the coming years persistently.
Genocide is a matter that these lands must confront. We cannot prevent
new genocides without acknowledging the past genocides as genocide."
"WE HAVE ALWAYS BEEN IGNORED IN THE LANGUAGE OF THE STATE"
Arti Gercek writer Murad Mihci, who spoke at the event, concluded with
the following words: "Those who are fighting for a day when the truth
will be revealed will play a crucial role. You see that some of us are
able to say a few words, but the real matter is those who are buried
under the ground and cannot speak up, that's why we may be considered
the fortunate Armenians [in comparison]. In 1915, we were one-fifth of
[the population in this] geography, and today it is said that our
numbers are around 40,000, which I don't believe either. We have always
been ignored and attempted to be eradicated in the language of the
state. We have become a society that even fears the process of
commemoration." (gerceknews, 28 April 2023)
President Biden says “Armenian Genocide,” pledges to “never
forget”
In his statement on the 108th anniversary of the Armenian Genocide, US
President Joe Biden used the term 'genocide' once again. Minister
Cavusoglu, on the other hand, said, “Yet another attempt by political
charlatans to distort history."
On the 108th anniversary of the Armenian Genocide, US President Joe
Biden released a statement pledging to “never forget” the lives lost,
and once again used the term "genocide.”
The written statement from the White House said, " Today, we pause to
remember the lives lost during the Meds Yeghern — the Armenian genocide
— and renew our pledge to never forget."
Turkish Foreign Minister Mevlut Cavusoglu strongly criticized Biden's
remarks on Twitter, saying, "Yet another attempt by political
charlatans to distort history!”
ONE AND A HALF MILLION WERE DEPORTED OR MASSACRED
Biden's statement referred to the campaign of systematic state violence
against the Armenian community which began on April 24, 1915, when
Ottoman officials arrested Armenian intellectuals and community leaders
in Constantinople.
The statement emphasized that in the years that followed, "One and a
half million Armenians were deported, massacred, or marched to their
deaths." The statement also noted the continuing impact the tragedy of
the Armenian Genocide has had on subsequent generations.
RESPONDING TO EVIL WITH HOPE
The statement also included the following passage: "As we join nations
around the world in remembering this painful history, we also reflect
on the resilience and resolve of the Armenian people. So many of those
who survived were forced to begin new lives in new lands—including the
United States. Here and around the world, the Armenian people have met
the evil of hate with hope.”
MINISTER CAVUSOGLU LAMBASTS GENOCIDE RECOGNITION
On the other hand, Foreign Minister Cavusoglu castigated the US
statement on Twitter. Using the hashtag “1915events,” Cavusoglu said,
“Politically-driven statements cannot change the facts. Those
intentionally insisting on their mistakes are destined to be remembered
as hypocrites. No one shall dare to lecture us on our history.”
(gerceknews, 24 April 2023)
Turkey’s
sole Armenian MP vows to
continue efforts despite leaving parliament
Garo Paylan, the only Armenian deputy in Turkey, is unable to run for
office again due to the two-term rule of the HDP, but he vows to
continue his efforts, including advocating for the opening of the
Turkish-Armenian border.
Garo Paylan, the only Armenian MP in Turkey, has announced that he is
unable to run for office again due to the two-term rule imposed by the
People's Democratic Party (HDP).
In an interview with Arti Gercek, Paylan discussed his experience
serving two terms, the Armenian problem and the relations between
Turkey and Armenia.
"I have proudly and honorably served two terms as an HDP member of
parliament. However, I am not a candidate for this term due to the
party's two-term rule. The authorized committees have announced that
this rule could be relaxed for some colleagues who have served two
terms. This announcement created a serious expectation in the public
eye for me to run again. Positive discrimination could have been
applied in this regard. Unfortunately, this expectation could not be
met.”
Paylan said the absence of an Armenian in his party’s list of
candidates is undoubtedly a significant deficiency but still asked
everyone to focus on the HDP’s success rather than criticizing who ran
and who did not after the election.
“Armenians have become more visible in the political arena in the last
20 years after decades of silence. I was also the subject of this
visibility in the recent period. My term ending and the absence of an
Armenian candidate will create a serious gap. We founded the HDP with
romantic feelings and thoughts. In an environment where differences
were ignored, the HDP was like Noah's ark… That spirit took us from 6%
to 13%. The absence of an Armenian candidate in my party and the
weakening of its pluralistic identity are undoubtedly shortcomings. I
will make efforts to remove this handicap and consolidate pluralistic
politics with my party after the election,” he said.
Asked about the normalization between Turkey and Armenia, Paylan said
despite hard work in recent years, he has been unable to open the
border between the neighboring countries.
"Despite the constructive attitude of the Pashinyan government and some
confidence-building steps, the Turkey-Armenia border, which has been
closed for thirty years, has been the bane of these relations. We
haven't been able to open the border yet. There is a will for the
border to be opened to third country citizens at the beginning of June.
I am excitedly waiting for this step to take place. I have submitted a
law proposal to open the Turkish-Armenian border and to give the border
the name of Hrant Dink. I hope this expectation will come true.”
He added:
“After the earthquake in Turkey, rescue teams and aid trucks came from
Armenia. The border was opened thirty years later on the occasion of
charity. I took an active role in this. We have largely broken the
prejudices, now is the time to open the border, and I will continue to
strive for this, even if I am not a parliamentarian." ." (GercekNews,
19 April 2023)
Pâques amère pour les Arméniens de Diyarbakir
Des odeurs de "çörek" (ou tcheurek), la brioche épicée des Arméniens
pour Pâques, flotte de nouveau dans les rues de Diyarbakir, dans le
sud-est de la Turquie : pour la première fois depuis huit ans, la
communauté a pu se retrouver dimanche dans son église.
Surp Giragos, l'église arménienne de cette grande ville à majorité
kurde, était restée fermée depuis les affrontements en 2015-2016 entre
l'armée turque et les combattants kurdes du PKK (Parti des travailleurs
du Kurdistan) qui l'ont gravement endommagée, laissant la petite
communauté sans lieu de retrouvailles.
Dans le quartier de Sur, le coeur historique de Diyarbakir, lui aussi
presque entièrement détruit, l'église récemment restaurée reste l'un
des rares témoignages de ce passé perdu.
Surnommé "le quartier des infidèles" par les musulmans, en référence à
ses habitants autrefois majoritairement chrétiens, le district était
connu pour sa population modeste, ses ruelles étroites et ses maisons
anciennes en basalte, la pierre volcanique noire caractéristique de
l'architecture de la ville.
Il présente aujourd'hui de larges avenues où des villas et des magasins
flambants neufs côtoient les ruines de ce qui reste de la vieille ville.
- Gentrification -
Le secteur de la construction a été pendant des années un des piliers
de la politique économique du président Recep Tayyip Erdogan, souvent
au détriment de la protection de l'héritage culturel et ouvrant la voie
à la gentrification des quartiers.
"Avant, on se taquinait entre nous en disant +Les infidèles sont
partis, mais le quartier est là+. Mais avec les affrontements, le
quartier a lui aussi disparu. Je crains qu'on ne puisse jamais
retrouver la même ambiance", se plaint Gaffur Ohannes Turkay, membre de
la fondation qui gère l'église.
"C'est une célébration amère. Rien n'est comme avant", ajoute-t-il.
Pourtant, en 2011, la première restauration de l'église avait permis la
reconstitution de la communauté arménienne de la ville que beaucoup
croyait disparue après les massacres de 1915 et la discrimination et
les violences qui, jusqu'aux années 80, ont poussé la plupart d'entre
eux à partir pour Istanbul ou l'Europe.
De nombreux Arméniens venant de familles islamisées avaient alors
renoué avec leur culture originelle par le biais des activités comme
des déjeuners ou des cours d'Arménien organisés par l'église.
"On compte aujourd'hui 50 à 60 personnes qui font officiellement partie
de la communauté arménienne de Diyarbakir. Mais beaucoup plus de gens
viennent aux fêtes et aux rituels car il y a de nombreux Arméniens
islamisés dans cette région", raconte M. Turkkay, qui vient lui-même
d'une famille convertie à l'Islam pour survivre au génocide arménien
conduit par les autorités ottomanes en 1915.
Aussi, la fermeture pendant huit ans de l'église a porté un coup dur à
cette communauté renaissante.
- Traces d'antan -
Mais l'église endosse désormais un nouveau rôle : elle offre un rare
lieu où les habitants peuvent retrouver les traces du Diyarbakir
d'antan.
Alors que la population boude et décrie les parties reconstruites de la
vieille ville, le jardin de l'église qui abrite aussi un café ne
désemplit pas.
"Dans ce quartier, je ne viens qu'ici. Je refuse de descendre plus
loin. Ça me fait de la peine de voir le quartier comme ça", dénonce
Irfan, un habitué du café de l'église.
"On boycotte les autres lieux. Mais ici, c'est différent", renchérit
Hikmet, un autre client.
"L'église représente un lien avec le Diyarbakir disparu et c'est
valable pour tous les habitants, chrétiens ou musulmans. Nous pouvons
respirer ici, les parties reconstruites nous étouffent", confie Silva
Ozyerli, une Arménienne originaire de Diyarbakir venue d'Istanbul pour
célébrer Pâques.
"Ici, on retrouve les traces du passé disparu. J'évite les parties
reconstruites car je veux préserver la mémoire du quartier de mon
enfance", ajoute-t-elle.
A l'approche de l'élection présidentielle du 14 mai, peu d'entre eux
croient qu'un éventuel changement de pouvoir puisse permettre une
rénovation du quartier qui respecte son héritage culturel.
"Pâques signifie la résurrection, la renaissance. Je voudrais garder
espoir, mais retrouver le quartier d'antan semble impossible", affirme
Mme Ozyerli. "Aujourd'hui je remercie Dieu d'avoir au moins préservé
notre église". (AFP, 9 avr 2023)
Florida témoigne sur le génocide rwandais de 1994

Les 6 et 7 avril
marquent le 29e anniversaire du début du génocide rwandais, au cours
duquel près d'un million de personnes ont été sauvagement
assassinées...
J'ai écrit sur la
tragédie de notre chère amie Florida Mukeshimana, qui s'est réfugiée en
Belgique avec sa famille en 1994 après avoir perdu son mari Ngurinzira
Boniface, un combattant pour la paix et la démocratie, et qui travaille
comme formatrice principale aux Ateliers du Soleil depuis 1995, sous le
titre "Le Cri des Florida" dans le journal Yeni Gündem le 29 mai 2000,
il y a 23 ans.
Florida raconte
également sa vie pénible et douloureuse dans un film documentaire sur
notre lutte en Turquie et en exil, "Apatride", réalisé par Esra Yıldız
et qui sera projeté ce dimanche au Festival des films de Turquie à
Paris.
https://www.cinematurc.com/festival/paris/2023/
Je republie l'article
pour partager la douleur de tout le peuple rwandais et de tous nos amis
rwandais en exil, en particulier Florida, avec qui nous luttons contre
le racisme en Belgique depuis des années.

LE CRI DES FLORIDA
“C’était le 6 avril
1994, vers 19h30 où 20h. Un ami nous téléphona pour nous apprendre que
l’avion du président avait été abattu. Quelques minutes plus tard, la
RTLM (Radio-télévision des mille collines) annonça l’incident. De toute
évidence, une catastrophe était en train de s’abattre sur le pays. Nous
n’avons pas pu fermer l’œil de la nuit.
“À 7h30, les casques
bleus belges de l’ONU, qui étaient affectés à notre protection, nous
apprirent par téléphone que le ministre du Travail Ndasingwa avait été
assassiné. “Le massacre politique a visiblement commencé. Ils vont
probablement venir chez vous aussi. Nous allons vous emmener dans un
endroit plus sûr”, dirent-ils.
“Nous prîmes quelques
affaires et quittâmes notre maison avec les casques bleus qui nous
emmenèrent dans une école. À mesure que la journée avançait, le nombre
de personnes se réfugiant dans le bâtiment augmentait. C’étaient des
rescapés du massacre. Ils racontaient comment les militaires et les
milices du MRND attaquaient et tuaient les Tutsi et les membres des
partis d’opposition. Ils étaient horrifiés. Ils frappaient et tuaient
avec tout ce qui leur passait entre les mains, couteaux, haches,
pierres… Certains suppliaient, quitte à mourir, qu’on les tue par
balles… Les militaires les forçaient à acheter les balles avec
lesquelles ils allaient être tués, puis ils les exécutaient…
“Le 9 avril, les
casques bleus commencèrent à évacuer les personnes réfugiées dans
l’école pour les éloigner de la région. Quand vint notre tour, le
commandant nous dit qu’il ne pourrait pas emmener mon époux: “Nous ne
pouvons pas prendre le risque de sauver un ministre membre de
l’opposition, encore moins un ministre qui a mené des pourparlers pour
la paix.” Ainsi, cet officier belge aux ordres des Nations Unies le
condamnait tout simplement à mort.
“Le 11 avril, ce sont
cette fois des casques bleus français qui vinrent pour aider
l’opération de sauvetage. Le commandant dit à mon époux: “Nous allons
vous emmener à l’ambassade de France. Vous serez plus en sécurité
là-bas.” Un officier belge intervint immédiatement en disant: “Si vous
l’emmenez, vous aussi vous allez avoir des problèmes.” Les Français
eurent peur et partirent sans demander leur reste, nous abandonnant à
notre destin avec 2000 personnes en danger.
“Sur ce, avec mon
époux et nos enfants, nous avons cherché à sauver notre peau en nous
éloignant par nos propres moyens. Nous n’étions pas allés très loin
lorsque les miliciens nous coupèrent la route et nous emmenèrent devant
le régiment de garde. Ils confisquèrent tout ce que nous avions sur
nous. Puis six soldats nous séparèrent de mon époux.
"J’appris quelques
jours plus tard par cette RTML de mauvais augure qu’il avait été
assassiné par les génocidaires. "
***
Le Rwanda est un pays
d’Afrique centrale dont la population se compose de Hutu et de Tutsi.
Les Hutu sont en majorité, les Tutsi en minorité… Le FPR mène une lutte
armée contre le régime dictatorial du général Habyarimana, parvenu au
pouvoir avec un coup d’État en 1973. Il n’y a pas que des Tutsi qui
soutiennent le FPR, il y a aussi des Hutu démocrates et pacifistes.
L’époux de Florida,
Ngurinzira Boniface, est le courageux ministre des Affaires étrangères
qui s’était mis en tête de trouver une solution pacifiste à la guerre
ethnique entre Hutu et Tutsi encouragée par le capital belge au Rwanda…
Il s’était assis à la table des négociations avec les hommes de la
guérilla et avait signé en août 1993 le traité de paix d’Arusha.
Dès le premier jour,
tout le monde sait que l’incident de l’avion présidentiel, à l’origine
de la fin du processus de paix et de début du génocide, est un complot
ourdi par les milieux spéculant sur la guerre, et que les massacres ont
été encouragés par les émissions de la Radio des mille collines qui est
dirigée par un Belge.
L’époux de Florida
paie de sa vie le prix d’avoir été un démocrate et un pacifiste.
Florida, elle, a vécu toute l’horreur du génocide et de la trahison!
Depuis l’assassinat de son époux, elle est à Bruxelles avec ses trois
filles et son fils…
Cela fait cinq ans
que nous travaillons avec Florida aux Ateliers du Soleil. Sa langue
maternelle est le kinyarwanda… Son époux assassiné était l’un des rares
spécialistes de cette langue… Ensemble, ils ont lutté pour la survie et
le développement de leur langue face à la domination du français.
Florida enseigne maintenant le français, langue commune de
communication aux Ateliers, aux Arméniens de Diyarbakır, aux Assyriens
du Tur Abdin, aux Kurdes de Dersim, aux Turcs d’Emirdağ, aux Afghans,
aux Pakistanais, aux Africains, aux Sud-Américains, aux Albanais, aux
Bosniaques, aux Azéris. En les encourageant constamment, bien sûr, à ne
pas oublier leur langue, l’arménien, le syriaque, le kurde, mais au
contraire à la développer sans cesse…
Elle partage et vit
avec eux leurs souffrances et leurs joies.
Et elle se bat de
toutes ses forces pour éviter de nouveaux massacres. C’est elle qui a
comparu devant la commission d’enquête du Sénat de Belgique pour
renvoyer à la face des élus belges la lâcheté et la traîtrise des
casques bleus de Belgique…
C’est cette lutte de
Florida pour son honneur qui a poussé le mois dernier le Premier
ministre belge Guy Verhofstadt à se rendre avec tous ses ministres au
Rwanda pour demander pardon au peuple rwandais au nom de la Belgique.
Tout comme le
président allemand a pu se rendre en Israël pour demander pardon au
peuple juif au nom de sa propre nation.
Et en ce 85e
anniversaire du génocide arménien… En ces jours où l’insensibilité et
l’attitude négationniste de l’État turc à ce sujet atteint des sommets…
C’est le cri des gens comme Florida qui met les États à genoux. Et son
visage rit d’un sourire neuf, ses yeux brillent d’un éclat inédit.
Et son cri s’unit à
ceux des Karakin, Simuni et Beriwan pour grandir jusqu’à se transformer
en chœur céleste dont l’écho se fait entendre dans tout le cosmos.
Elles aussi attendent
le jour où leurs visages riront d’un sourire neuf et leurs yeux
brilleront d’un éclat inédit!
Politique
intérieure/Interior Politics
Le HDP appelle à voter pour Kiliçdaroglu, opposant à
Erdogan
Le parti de gauche prokurde HDP et ses alliés ont appelé vendredi à
voter pour Kemal Kiliçdaroglu, principal opposant au président turc
Recep Tayyip Erdogan, lors de l'élection présidentielle du 14 mai.
"Pour cette élection historique, nous appelons (...) les peuples de
Turquie à voter pour Kemal Kiliçdaroglu", a indiqué dans un communiqué
l'alliance Travail et Liberté dominée par le Parti démocratique des
peuples (HDP), troisième force politique turque.
Le HDP avait déjà apporté un soutien tacite fin mars à M. Kiliçdaroglu,
en annonçant qu'il ne présenterait pas de candidat à la présidentielle.
"Nos objectifs coïncident (...). C'est pourquoi nous avons décidé de
soutenir Kiliçdaroglu", a également affirmé le co-président du HDP,
Mithat Sancar, dans un entretien publié vendredi par le quotidien Sözcü.
L'objectif du HDP est de permettre à l'opposition de l'emporter dès le
premier tour, a déclaré M. Sancar.
"Pour sortir le pays de cette obscurité, il nous faut nous débarrasser
de ce régime dominé par un seul homme", a-t-il ajouté.
Kemal Kiliçdaroglu, à la tête d'une alliance réunissant six partis de
l'opposition, est donné en bonne posture face au président Erdogan par
la plupart des sondages.
Le HDP, dont le candidat à la présidentielle de 2018 avait terminé
troisième avec 8,4% des suffrages exprimés, est considéré comme le
faiseur de rois du scrutin présidentiel.
Le HDP est accusé par le gouvernement turc d'être lié au Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), groupe armé qualifié de "terroriste"
par Ankara et ses alliés occidentaux.
Selahattin Demirtas, sa figure de proue, est lui-même emprisonné depuis
fin 2016 pour "propagande terroriste".
Sous le coup d'une menace d'interdiction, le parti prokurde présentera
des candidats aux élections législatives - également organisées le 14
mai - sous la bannière du Parti de la gauche verte. (AFP, 28 avr 2023)
Overseas voting for Turkey elections to begin on
April 27
The overseas voting
process for Turkey's presidential and parliamentary elections will
begin tomorrow (April 27). The elections will take place on May 14 in
Turkey.
Voting in 73
countries
and 156 locations abroad will end on May 9. The voting process at
customs gates for those registered in the overseas election registry
will end on Sunday, May 14, at 5.00 p.m. local time.
During the date range
specified for representatives, voting can be done between 9:00 am and
9.00 pm local time on weekdays and weekends, and between 9:00 am and
6:00 pm local time in cities under consulates.
Overseas voters,
including those registered in the registry, will be able to vote for 24
hours, including holidays.
In case of a second
round
If the presidential
election goes to a second round, overseas voters can vote between May
20 and 24, and the voting process at customs gates will begin on
Saturday, May 20, at 8.00 am and continue until Sunday, May 28th at
5.00 pm Turkish time.
Those registered in
the overseas voter registry who spent the election period in Turkey can
vote at any customs gate.
>> There are
3,416,098 registered voters abroad. The number of first-time voters
abroad is 277,646.
Votes will be counted
simultaneously with Turkey
After the end of the
overseas voting process, the votes will be brought to Turkey by
diplomatic couriers with high security through the methods determined
by the Supreme Electoral Council (YSK).
These votes will be
stored in a secure area at the ATO Congresium Fair Center in Ankara,
the capital, under the chairpersonship of the Overseas District
Election Board.
After the voting
process
is completed in Turkey on Sunday, May 14th, at 5:00 pm, the ballots
will be opened with other ballot boxes. Counting and documentation of
the votes will be done under the supervision of the Overseas District
Election Board.
Valid overseas votes
are
distributed proportionally in electoral districts based on the number
of voters in Turkey and the percentage of votes received by political
parties in those provinces for the parliamentary election.
According to data
from the state-run Anadolu Agency (AA), ballot boxes will be set up in
73 countries. (BIA, 27 April 2023)
Erdogan, souffrant, à l'arrêt pour le troisième jour
consécutif
Aux prises avec un virus intestinal, le président turc Recep Tayyip
Erdogan a mis sa campagne électorale sur pause pour la troisième
journée consécutive vendredi, à seize jours d'élections présidentielle
et législatives qui s'annoncent disputées.
Le chef de l'Etat, 69 ans dont vingt au pouvoir, a été contraint de
s'exprimer par visioconférence en fin d'après-midi depuis le palais
présidentiel d'Ankara pour l'inauguration d'un pont à Adana (Sud).
M. Erdogan a annulé tous ses déplacements depuis mardi soir, dont l'un
pour l'inauguration très attendue jeudi de la première centrale
nucléaire de Turquie, au cours de laquelle il n'a pu délivrer qu'une
simple intervention par visioconférence, les traits tirés.
"Il va bien. Les effets de sa gastro-entérite ont diminué. Il veut
reprendre son programme au plus vite", a affirmé jeudi après-midi le
ministre turc de la Santé, Fahrettin Koca.
La présidence turque n'a pas donné davantage d'informations depuis, ni
précisé si le chef de l'Etat pourrait tenir son grand meeting prévu
dimanche à Ankara, à deux semaines jour pour jour du double scrutin.
Recep Tayyip Erdogan avait été contraint mardi soir d'interrompre une
interview en direct à la télévision, au milieu d'une question d'un
journaliste.
Le chef de l'Etat, teint pâle, était réapparu à l'antenne un quart
d'heure plus tard avant d'écourter l'entretien, expliquant avoir
attrapé une "grippe intestinale".
L'épisode tombe mal pour le président turc, qui comptait aligner deux à
trois meetings quotidiens dans la dernière ligne droite avant le 14 mai.
Son principal opposant, Kemal Kiliçdaroglu, a enchaîné deux meetings
vendredi, à Giresun (Nord-Ouest) et Kocaeli (Nord-Ouest).
A la tête d'une alliance réunissant six partis de l'opposition, M.
Kiliçdaroglu est donné en bonne posture face au président Erdogan par
la plupart des sondages.
Vendredi, le parti de gauche prokurde HDP, troisième force politique
turque, a appelé ses partisans à voter en faveur de M. Kiliçdaroglu, un
soutien susceptible de favoriser son élection. (AFP, 28 avr 2023)
Briser un tabou turc : "Je suis alévi!" a declaré
Kilicdaroglu
Ragıp Duran, TVXS.GR, 23 avril 2023
Une
grande partie de l’opinion publique soutient la position du
candidat à la présidence de la République, mais les partisans du
pouvoir attaquent le chef de l’opposition.
M. Kemal Kilicdaroglu,
chef du CHP (Parti Républicain du Peuple,
principale formation de l’opposition, Kémaliste avec 134 sièges sur 577
au Parlement) et candidat à la présidence de la République contre
Erdogan a diffusé cette semaine une vidéo dans laquelle il annonce
clairement qu’il est Alévi.
Une première en Turquie, car cette secte minoritaire de l’Islam est
maudite voire banni par l’Etat et une grande partie des sunnites,
membres du secte majoritaire. Les spécialistes précisent que les Alévis
n’ont normalement aucun lien avec l’Islam, car il s’agit d’une religion
originaire des chamans de l’Asie Centrale. Les Alévis ont dû trouver un
habit islamique en soutenant le calife Ali, le cousin et gendre du
prophète Mahomed. Alévi veut dire d’ailleurs "l’adepte d’Ali". Il est
le quatrième calife selon l’Islam sunnite. Il a été assassiné en l’an
661 et depuis, il est considéré comme le leader légendaire et sprituel
de la branche progressiste de l’Islam. Mais les Alévis ont été
sauvagement persécute tout au long de l’Empire Ottoman. L’idéologie
officielle de l’Empire identifie les Alévis avec les Chiites d’Iran,
grand ennemi des Ottomans.
En 1937, les Alévis de Dersim (Anatolie de l’Est) s’étaient révoltés
contre le gouvernement central de Mustafa Kemal et encore, ils étaient
violemment réprimés par l’armée turque.
Kemal Kilicdaroglu, fils d’une famille pauvre, né dans un petit village
de Dersim (appelé Tunçeli/Main de Bronze par l’Etat après la révolte) a
pu faire des études supérieures et a pu devenir le Directeur Général de
la Sécurité Sociale.
Selon les règles non écrites de l’Etat turc, un alévi, qui revendique
son identité religieuse, ne peut pas devenir Premier ministre ou bien
président de la République. Les parents ont toujours conseillé à leurs
enfants de cacher, de ne pas divulguer leur identité Alévi dans
l’espace public. La langue turque est pleine d’expression et de
locutions idiomatiques qui insultent les Alévis ou qui se moquent des
Alévis. La population alevie en Turquie devrait être entre 10 et 15% de
la population. La majorité des Alévis préfèrent de ne pas déclarer leur
identité religieuse lors des recensements officiels. Les Alévis vivent
en majorité dans les départements de l’Anatolie centrale et de l’Est.
Environ un tiers des Alévis sont kurdes.
La vidéo de M. Kilicdaroglu a été visionnée environ 84 millions de fois
(Quatre vingt quatre millions!) sur les réseaux sociaux et la majorité
des citoyens ont soutenu le discours de Kilicdaroglu, qui désirait
mettre fin à la discrimination contre les Alévis.
Le Président Erdogan, le chef de son allié d’extrême-droite M. Bahceli,
le Ministre de l’Intérieur ainsi que plusieurs chroniqueurs des médias
du pouvoir ont accusé M. Kilicdaroglu de "séparatisme" et voire de
"provoquer une guerre civile"!
Plusieurs Alévis ont sur les réseaux sociaux raconté les difficultés
d’être Alévi, l’obligation de cacher leur appartenance à cette secte.
Ils sont tous maintenant soulagés. Des centaines d’internautes, qui
déclarent leurs soutiens à M. Kilicdaroglu, n’omettent pas de préciser
qu’ils ne sont pas Alévis.
Ainsi M. Kilicdaroglu a marqué encore un point contre Erdogan. Il est
d’ailleurs, dans l’ensemble des sondages d’opinion publique en avance
d’au moins de 5 points devant l’actuel Président au seuil du scrutin du
14 mai.
Ce
qui risque de ne pas changer même après la défaite d’Erdogan
Ragıp Duran, TVXS.GR, 17 avril 2023
La sécurité des urnes, pour empêcher les manœuvres du pouvoir, est un
grand problème pour les électeurs de l’opposition. Vu qu’Erdogan
contrôle l’ensemble des institutions et mécanismes de l’Etat, y compris
le Haut Conseil des Élections, l’opposition mobilise ses cadres et
volontaires afin que le scrutin, surtout le comptage et
l’enregistrement central se réalisent dans de bonnes conditions.
Les politiques du nouveau pouvoir sont également déjà à l’ordre du
jour. La distribution des ministères sera réglée selon les votes
recueilles des 6 partis du bloc de l’opposition. Le HDP (Kurdes et
gauches, deuxième grande formation de l’opposition) soutiendra le
candidat de l’opposition, M. Kilicdaroglu. Le HDP participe aux
élections générales sous la bannière du Parti de la Gauche Verte (YSP),
mesure qu’ils avaient prise contre l’interdiction probable de leur
parti juste avant le vote. Les 5 partis de droite du bloc de
l’opposition, en particulier le IYIP de Mme Aksener, issu du MHP
(Extrême-droite) s’oppose catégoriquement contre le HDP.
Les responsables politiques, les observateurs, les chroniqueurs sont
tous au courant des conflits au sein du bloc de l’opposition. Mais ils
préfèrent pour le moment se taire. Car l’unique objectif du jour,
jusqu’au 14 mai, date des élections, est de battre à tout prix Erdogan.
L’union contre Erdogan est bien forte. Mais il y a beaucoup de
divergences et beaucoup de silence à propos de l’après Erdogan. Une
fois gagné les élections l’opposition n’a pas, à première vue, beaucoup
de chance pour résoudre, même à moyen terme, certains problèmes
cruciaux de la Turquie contemporaine.
+ La question kurde: L’exclusion du HDP du bloc de l’opposition est
déjà un mauvais signe. De plus, le mot “kurde’’ n’apparaît pas une
seule fois dans le Manifeste de plus de 300 pages de l’opposition.
Alors que ce problème est le plus important problème du pays et il est
la clef de la démocratie, admet une grande partie de l'opinion publique.
+ La question syrienne: Le bloc de l’opposition ne propose pas le
retrait de l’armée turque du sol syrien. Il n’a pas non plus une
politique claire et consistance sur le destin de plus de 4 millions de
réfugiés syriens qui vivent en Turquie. On parle seulement et vaguement
de leur envoi en Syrie.
+ Relations Internationales: Les 6 partis qui forment le bloc de
l’opposition ont des politiques assez différentes à propos des
relations avec Washington, Moscou, Bruxelles et le monde
arabo-musulman. On ne change pas d’un jour à l’autre la nature de ces
relations. D’ailleurs, l’opposition n’a pas un plan, un programme voire
une intention de changer radicalement les liens d’Ankara avec le monde
extérieur. Faut-il quand même rappeler que la majorité des formations
de l’opposition sont du côté du monde occidental plutôt que Moscou et
le monde arabe.
+ Les relations avec la Grèce: Le bloc de l’opposition en général,
n’est pas aussi anti-grec qu’Erdogan. Bien que le bloc n’a pas une
vision/une politique sur la Méditerranée, sur la Libye, il n’est pas,
pour le moment, militariste ou agressif.
+ Plusieurs autres conflits existent au sein de l’opposition sur divers
sujets: Le laïcisme, le Kémalisme, l’armée, les droits des femmes, les
LGBTI…Etc. Mais ils sont tous pour une économie libérale voire
néo-libérale.
Pendant plus de 20 ans, l’hégémonie d’Erdogan sur l’Etat et la société
turques a détruit en grande partie les structures, les mécanismes et
les fonctions de la justice, de l’éducation, de la santé et du monde
des affaires. De plus, en Turquie, depuis l’Empire ottoman, existe ce
qu’on apelle ”les politiques de l’Etat’’, invariables selon les
gouvernements, qui sont naturellement nationalistes et Etatistes.
L’ensemble des 6 partis de l’opposition sont traditionnellement des
partis Étatistes.
Il faut dans ce cas à l’opposition tout un programme pour revenir au
normal. "L’état actuel de l’ensemble de la Turquie n’est pas au niveau
zéro" constate le Prof. Cengiz Aktar, de l’Université
d’Athènes."Aujourd’hui, on est à moins 20 dans tous les domaines. Alors
il nous faut des efforts colossaux pour arriver à la ligne de départ"
estime-t-il.
En Turquie,
les déplacés du séisme inquiets de pouvoir
voter
Ali a tout perdu, le 6 février, lors du séisme qui a fait plus de
50.000 morts dans le sud-est de la Turquie: ses parents sont portés
disparus et sa ville natale, Antakya, est un champ de ruines.
Mais malgré sa douleur, cet étudiant de 23 ans s'est mobilisé pour
garantir le droit de vote des plus de 3 millions de déplacés du
sinistre lors des élections du 14 mai.
Le scrutin s'annonce périlleux pour le président Recep Tayyip Erdogan,
critiqué par de nombreux Turcs pour sa gestion de la catastrophe.
Dans certaines provinces, les secours ont mis des jours à arriver,
générant un sentiment d'abandon parmi les survivants.
"Il est important de refléter cette colère dans les urnes", affirme
Ali, qui vit désormais à Ankara et préfère donner un nom d'emprunt.
Avec des amis, il a lancé un appel sur Twitter pour demander aux partis
politiques de prendre en charge les billets de bus des étudiants qui
ont dû quitter Antakya après le séisme et veulent retourner y voter.
Le principal parti de l'opposition, le CHP (social-démocrate), s'y est
dit favorable.
Les déplacés du séisme, dont beaucoup ont fui vers la capitale Ankara,
Istanbul ou Mersin sur la côte (sud), avaient jusqu'au 2 avril pour
modifier leur adresse sur les listes électorales.
Un délai jugé bien trop court et contesté par l'opposition.
"Les gens ont perdu leurs proches, tout ce qu'ils avaient de précieux.
La plupart n'étaient pas en état de s'occuper des inscriptions
électorales", relève Ali Oztunc, député CHP de Kahramanmaras, à
proximité de l'épicentre.
- Mises en garde -
Seuls 50.000 des 820.000 électeurs que comptait Kahramanmaras avant le
séisme ont pu effectuer leur changement d'adresse, alors que la moitié
de la population a quitté la province, assure le député.
Pour pouvoir voter, ces électeurs devront revenir dans leur ville le
jour des élections.
Mais "transporter autant d'électeurs relève de l'impossible", estime M.
Oztunc. "Il faudrait des milliers de bus et cela provoquerait un
embouteillage géant. Aucun parti ne peut organiser cela", note-t-il.
"Le pouvoir aurait pu prolonger les délais et faciliter les
inscriptions. Mais il a peur de la réaction des victimes du séisme face
à son incapacité à gérer cette crise. Alors il fait tout pour entraver
le vote", accuse pour sa part Onursal Adiguzel, vice-président du CHP.
Déplacé originaire de Kahramanmaras, Abdullah dit avoir été découragé
par des fonctionnaires de l'Etat civil de modifier son adresse sur les
listes électorales.
"On m'a dit que je perdrai mes droits aux aides publiques destinées aux
victimes du séisme. J'ai donc gardé mon adresse à Kahramanmaras, mais
je ne sais pas si je pourrai m'y rendre pour voter", explique le père
de famille installé désormais à Ankara, qui n'a pas souhaité donner son
nom de famille.
Ces mises en garde sans fondement ont effrayé et dissuadé de nombreux
déplacés.
- "C'est mon avenir" -
Au centre d'hébergement Araplar en banlieue d'Ankara, qui accueille 525
familles déplacées du séisme, seules 120 d'entre elles ont effectué les
démarches nécessaires.
"Malgré notre campagne d'information et notre aide pour faciliter les
procédures, beaucoup ont hésité à transférer leur résidence", affirme
Erhan Demirbas, directeur du centre géré par la municipalité CHP
d'Ankara.
Eymen Gassaloglu, 34 ans, qui vit là avec ses deux filles, est
déterminée à aller voter à Antakya, sa ville natale, quitte à dormir
sous une tente.
"C'est de mon avenir qu'il s'agit. J'irai voter quoi qu'il arrive, par
mes propres moyens", affirme-t-elle.
Pour de nombreux déplacés, voter dans leur province est aussi un moyen
de surveiller d'éventuelles irrégularités au moment de l'émargement,
les disparus du séisme non déclarés comme décédés figurant toujours sur
les listes électorales.
"Les autorités ne communiquent pas le nombre de personnes disparues. Il
y a une inquiétude à ce sujet", estime M. Adiguzel.
Ozgur Yusuf Kavukcu, 45 ans, a pu transférer sa résidence à Ankara,
mais la plupart de ses connaissances d'Antakya vont voter dans leur
ville où de nombreux services restent défaillants.
"Je ne pense pas que des élections libres puissent être organisées dans
ces conditions", estime M. Kavukcu.
"Mais il n'y a pas d'autres choix. Nous avons déjà beaucoup perdu avec
le séisme. Perdre aussi l'expression de notre libre arbitre serait une
catastrophe". (AFP, 15 avr 2023)
Menacé d’interdiction, le HDP défie la coalition au
pouvoir à Ankara
La Libre Belgique, 12 avril 2023
Des chaises vides... Les dirigeants du HDP, le parti de gauche
prokurde, ont refusé de plaider leur cause mardi devant la Cour
constitutionnelle turque, à un mois des élections présidentielle et
législatives qui s’annoncent serrées pour le président sortant Recep
Tayyip Erdogan et cruciales pour la démocratie en Turquie.
Le HDP (Parti démocratique des peuples) est menacé d’interdiction à
l’élection du 14 mai. Un juge d’instruction l’accuse d’avoir des liens
avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en guerre contre
l’État turc. Le parti avait demandé que la décision de la Cour
constitutionnelle soit postposée après les élections. Celle-ci a
refusé. Le parti boycotte dès lors ce nouvel épisode judiciaire visant
à faire taire la troisième force politique du pays.
Des restrictions en cascade
En 2018, le parti prokurde avait remporté 10,76 % des voix et obtenu 67
sièges. Bien qu’incarcéré en prison, son président Selahattin Demirtas
avait réussi à récolter le su!rage de 8,40 % des électeurs dans la
course à la présidence. Mais le Parti de la Justice et du Développement
(AKP) d’Erdogan, malgré ses pertes, avait glané 42,56 % des voix et
s’était associé au parti ultranationaliste MHP (11,10 %) pour former
une majorité à la Grande Assemblée nationale de Turquie.
Après avoir neutralisé en 2016 les deux vice-présidents du parti
prokurde, après avoir condamné en 2022 à deux ans de prison le très
populaire maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu, membre du Parti républicain
(CHP), après avoir privé temporairement en janvier le HDP de
subventions publiques, la justice turque continue donc de travailler
pour la coalition au pouvoir, en cherchant à écarter qui peut faire
obstacle au président Erdogan.
Ce dernier veut à tout prix obtenir un troisième mandat, qui sera
couronné en octobre de cette année par le centième anniversaire de la
République turque.
La Cour constitutionnelle a décidé mardi de confier à un rapporteur le
soin de faire la synthèse entre le réquisitoire du juge d’instruction
et les remarques écrites du HDP. On ignore quand la décision sur une
éventuelle interdiction du parti sera prise.
"Pas de menace"
Dans un communiqué publié mardi, Amnesty International note que le HDP
est, depuis 1993, le huitième parti de gauche ayant des racines kurdes
à être confronté à une menace d’interdiction.
S’appuyant sur la Cour européenne des droits de l’homme, l’organisation
non gouvernementale estime que le "lien organique entre le PKK et le
HDP provient d’une définition vague et très large du terrorisme dans la
loi turque", appliquée "de façon arbitraire et sur base de faibles
preuves". Pour Amnesty, il n’y a pas de "menace claire et imminente à
la sécurité nationale ou à l’ordre public", justifiant l’interdiction
de ce parti.
Appui aux autres partis d’opposition
Craignant l’interdiction, le HDP a déjà annoncé que ses candidats se
présenteront de toute façon sous la bannière du petit parti écologiste,
le Parti de la gauche verte (YSP), ce qui vaut un début de polémique
sur la présence ou non d’observateurs du HDP dans les bureaux de vote
dans l’est de la Turquie. Dans cette région à majorité kurde, le HDP
est généralement opposé à l’AKP d’Erdogan.
Le HDP se rallie également, pour la présidentielle, à la candidature de
Kemal Kiliçdaroglu (CHP), pressenti par six partis d’opposition pour
tenter de faire "tomber" Erdogan.
Si aucun des candidats n’obtient plus de 50 % des voix au premier tour,
un second aura lieu quinze jours plus tard entre les deux candidats
ayant obtenu le plus de voix. La Turquie compte environ 60,9 millions
d’électeurs sur son territoire et 3,3 millions à l’étranger.
L’importante diaspora turque pourra voter à partir du 27 avril.
Un
des deux candidats va gagner, mais…
Ragıp Duran, TVXS.GR, 8 avril 2023
Dans un peu plus d’un mois, les résultats des élections présidentielles
et générales peuvent changer complètement le paysage politique et
social du pays. Pronostics, probabilités… Chances et risques…
MM. Kilicdaroglu (bloc de l’opposition), Erdogan (président sortant),
İnce (ancien candidat soutenu par Erdogan) et Ogan (nationaliste) sont
les quatre candidats officiels que 63 millions d’électeurs inscrits
choisiront le 14 mai prochain comme le 13e président de la République
de Turquie. Le même jour, les électeurs voteront également pour
désigner les 600 membres de la Grande Assemblée Nationale.
Un second tour sera organisé le 28 mai pour l’élection présidentielle
au cas où aucun candidat n’accueille plus de 50% des votes au premier
tour. Les élections des députés se fait à un seul tour.
Les politiques, les médias et presque l’ensemble de la société ne parle
en ce moment que du 15 mai. Bien que l’opposition semble être sûre
d’une victoire, plusieurs scénarios sont à l’ordre du jour:
- Pour empêcher des provocations, des objections et surtout des
protestations en masse de la part des partisans du pouvoir,
l’opposition doit gagner avec au moins 5% de différence. Ceci est
également important pour minimiser le pourcentage des trucages.
- La sécurité des urnes est vitale, car Erdogan, qui contrôle
l’ensemble des mécanismes et institutions de l’Etat, peut toujours
tricher, estiment tous les opposants. Le Haut Conseil des Élections,
autorité suprême dans l’organisation des élections est presque
directement sous les ordres d’Erdogan et il n’y a pas de voie de
recours contre ses décisions.
- Du point de vue de l’opposition, il ne suffit pas de gagner les
élections présidentielles, mais il faut également avoir la majorité au
Parlement. Les sondages d’opinion publique et l’atmosphère générale
sont du côté des partis de l’opposition.
- Deux candidats et les indécis peuvent avoir une certaine influence
sur les résultats: MM. İnce et Ogan. Le premier, ancien candidat de
l’opposition lors des dernières élections présidentielles en 2018, a
récemment quitté le Parti de M. Kilicdaroglu et a crée son propre parti
(Parti Du Pays). Il risque, même avec entre 3 et 5 pc. d’intention de
vote, d’affaiblir le camp de l’opposition. M. İnce, kémaliste dur et
pur, populiste, se présente comme le candidat des jeunes. Il est
ouvertement soutenu par les médias d’Erdogan. Le second, M. Ogan, à
peine 2% d’intention de vote, le membre du Parti de la Victoire,
nationaliste et surtout anti-syrien, désire recueillir les votes des
mécontents du MHP (Parti d’Action Nationaliste, Les Loups Gris, allié
du régime).
L’obstruction de ces deux outsiders ne peut qu’ouvrir la voie du second
tour.
- Les résultats des élections générales seront connus le 15 ou le 16
mai. Donc si l’opposition remporte la majorité au Parlement, Erdogan
aura beaucoup moins de chance de gagner au second tour. Mais si le
pouvoir actuel remporte les élections générales, Erdogan aura un grand
atout au second tour.
- Tous ces pronostics se font dans le cas d’un scrutin juste,
équitable, légal et légitime. Mais il y a également un autre scénario:
si Erdogan perd au premier tour, les milices armés islamistes, les
militants des sectes religieuses, les mercenaires syriens et afghans
armés par le gouvernement peuvent descendre dans la rue pour contester
la victoire de M. Kilicdaroglu. Les exemples de Trump et de Bolsonaro
sont souvent cités. Le pire des scénarios sera évidemment le début
d’une guerre civile, la déclaration de l’état de siège, la division de
l’armée et de la police et du sang qui risque de couler… Cette semaine
des inconnus ont tiré des balles sur les bâtiments des deux partis de
l’opposition, le CHP (Kilicdaroglu) et le IYI Parti (Mme Aksener).
Mauvaises signes…
Les optimistes ont une autre information: parait-il qu’il n’y a plus de
place le 15 mai dans les avions au départ de la Turquie pour l’Europe
ou les Etats Unis. Les responsables de l’Ancien Régime vont fuir pour
ne pas remplir les salles d’audience des tribunaux et les cellules des
prisons. De même, ce même jour il n’y a pas non plus de place dans les
avions au départ des villes d’Europe en destination d’Istanbul. Les
milliers d’exilés désirent rentrer chez eux.
Indépendamment des résultats du 14 mai, la Turquie aura besoin de
plusieurs semaines voire de plusieurs mois pour rétablir le calme,
prévoient l’ensemble des observateurs.
Après
le séisme, la colère anti-Erdogan reflue dans ses
fiefs
Dans sa boutique cernée de ruines, Latif Dalyan propose des
survêtements bon marché aux rescapés du séisme du 6 février qui a
frappé le sud de la Turquie. Malgré le dénuement général, il refuse de
blâmer le chef de l'Etat.
"Si quelqu'un peut faire se relever ce pays, c'est Recep Tayyip
Erdogan", affirme ce commerçant de 58 ans habitant à Kahramanmaras,
ville la plus proche de l'épicentre du sinistre qui a fait au moins
50.000 morts. "Que Dieu donne à chaque pays un dirigeant comme lui."
Cette ferveur contraste avec la colère et la douleur qui s'exprimaient
après la catastrophe, une secousse d'une magnitude de 7,8 suivie
d'innombrables répliques, qui ont ravagé des centaines de milliers
d'habitations.
Les survivants transis ont entendu des heures durant leurs proches
appeler à l'aide dans les décombres et accusé les autorités d'avoir
tardé à ddépêcher les secours.
Mais peu à peu, la colère reflue, laissant place à un fatalisme qui
profite au président, auquel la province avait donné les trois quarts
de ses votes lors du dernier scrutin, en 2018.
Cette attitude entrave les espoirs de l'opposition qui espère mettre
fin à 20 ans d'emprise d'Erdogan et de son parti, l'AKP, lors des
élections présidentielle et législatives du 14 mai.
"Personne n'est parfait, aucun gouvernement", pointe Latif Dalyan.
"Tout le monde peut faire des erreurs."
- "On ne fera pas campagne" -
Le directeur de l'institut de sondage Konda, Aydin Erdem, est parvenu à
la même conclusion au terme de ses enquêtes dans les zones dévastées.
"Nos études démentent le recul des votes pour le parti au pouvoir en
raison des événements", indiquait-il cette semaine aux médias turcs.
"L'électorat s'est plutôt consolidé autour du camp de son choix".
Alors que ses opposants accusent le président Erdogan d'avoir plombé
l'économie et fait taire toute critique, la lenteur des opérations de
secours semblait offrir à l'opposition unie une chance de capitaliser
sur ce mécontentement.
Mais Cem Yildiz ne le voit pas ainsi: ce député CHP (principal parti
d'opposition parlementaire) de 34 ans avoue n'avoir pratiquement pas
fait campagne jusqu'à présent. Pour lui, toute démarche électorale
risque d'apparaître immorale et contre-productive auprès d'une
population en deuil.
"On ne va pas va faire campagne chez des gens dans la douleur",
explique-t-il près du conteneur qui sert désormais de QG à son parti.
"On leur rend visite pour les aider, mais on ne leur demande pas de
voter pur nous".
Son bureau principal effondré, le CHP, le parti du fondateur de l'Etat
turc Mustafa Kemal Atatürk, s'est installé dans un quartier libéral de
la ville, majoritairement conservatrice.
Les hommes tuent le temps dans un café proche des lieux d'une
attaque
néo-fasciste contre des socialistes et des Kurdes alévis, en 1978, qui
avait fait une centaine de morts.
Militant du CHP, Mustafa Akdogan se souvient de ces temps troublés avec
un mauvais pressentiment.
"La démocratie, les droits humains et surtout l'état de droit ont
complètement disparu depuis quatre ou cinq ans", estime ce professeur
retraité de 67 ans. "C'est pourquoi ces élections sont si importantes".
Mais cette retenue que s'impose son parti le laisse moins confiant en
la victoire qu'il ne l'était avant la catastrophe. "Nous avions un élan
avant le tremblement de terre", juge-t-il. "Maintenant, je ne suis pas
sûr."
- "Peur de parler" -
La ville et la province de Kahramanmaras comptaient plus d'un million
d'habitants avant le 6 février. Qui sait combien aujourd'hui.
Le long des rues désertes, des tentes accueillent les familles assises
devant les ruines de leurs habitations.
Yasemin Tabak, une ménagère quadragénaire, rappelle que le président
Erdogan leur a promis de rebâtir leur maison. "Les gens doivent
seulement se montrer un peu patients", note-t-elle dans un sourire.
"Que Dieu protège notre gouvernement" abonde sa voisine de tente, Ayse
Ak.
Mais deux autres femmes qui contemplent depuis les hauteurs de la ville
le vide, là où se dressaient auparavant des immeubles, se montrent plus
circonspectes.
"C'est surtout que les gens ont peur de dire quoique ce soit contre le
gouvernement", lâche la plus jeune.
"Ils ne vont jamais vous parler face caméra, ni vous donner leur nom.
Moi aussi j'ai peur". (AFP, 6 avr 2023)
Kaftancıoğlu: 6-7 gunshots were fired at CHP
İstanbul office
İstanbul Provincial Chairperson of the Republican People's Party (CHP),
Canan Kaftancıoğlu, announced that an armed attack was made on the
İstanbul office of the party today.
"An armed attack was which is thought to have targeted the CHP İstanbul
Presidency building in the Seyrantepe district on TEM autobahn around
05:00 am in the morning today (April 6).
The police officer appointed to the building and private security
personnel near the building have stated that 6-7 gunshots were fired.
No bullets could be found that hit our İstanbul Presidency in the first
examinations made but empty cases have been found on the site.
The investigation by the prosecutor's office is ongoing. We will be
giving information on the developments.
Announcement from Good Party
Buğra Kavuncu, who is the Vice President of the Good Party (İYİ)
responsible for the election campaign, shared a post on her social
media and said, "To the Good Party yesterday and to the Republican
People's Party today! The attacks will not stray us from our path.
Democracy and people's will is going to triumph."
An armed attack was made on the Good Party İstanbul office in
Zeytinburnu on March 31 and two bullets hit the windows of the party
building. M.E. who was taken into custody in the scope of the
investigation on the event was later released.
Solidarity message from EMEP
The Labor Party (EMEP) President Ercüment Akdeniz wrote the following
on his social media:
"I called Canan Kaftancıoğlu related to the armed attack made to the
CHP İstanbul office. I told her, "We are only as far as we are to our
phones. We will keep the solidarity at the utmost level." We will
overcome this darkness altogether. We send our solidarity to our
friends in CHP." (BIA, 6 April 2023)
Green Left Party campaign office
vandalized in İstanbul
An unidentified person or persons vandalized an election campaign
office of the Green Left (Yeşil Sol) Party early today (April 6) in
Bahçelievler, İstanbul.
The perpetrators removed party flags and stickers and draw three
crescents, a Turkish nationalist symbol, and wrote insults on the walls
of the office.
The party will file a criminal complaint about the incident, the
Mezopotamya Agency (MA) reported.
Facing a closure case, the Peoples' Democratic Party (HDP), the
third-largest party in the parliament and the most popular party among
the country's Kurdish electorate will run in the May 14 election under
the Green Left Party.
Today, shots were fired near the main opposition Republican People's
Party's (CHP) İstanbul office. In a similar incident last week, bullets
hit the Good (İYİ) Party's İstanbul office. The police denied that the
incident was an attack on the party, saying that stray bullets had hit
the building. (BIA, 6 April 2023)
Début officiel d'une campagne à risques pour Erdogan
Vingt ans de pouvoir et il en redemande: le président Recep Tayyip
Erdogan se rend de nouveau dans le sud de la Turquie, meurtri par le
séisme du 6 février, pour lancer vendredi la campagne officielle en vue
de sa réélection qui s'annonce à haut risque.
Comme à Gaziantep, le chef de l'Etat multiplie à six semaines du
scrutin les promesses de reconstruction et les visites dans les tentes
aux rescapés du séisme du 6 février (plus de 50.000 morts, trois
millions de déplacés et des centaines de milliers de famille
sinistrées), serrant contre lui les vieilles femmes en fichu et les
enfants.
Mais pas sûr que cette empathie démonstrative suffise cette fois face à
la crise économique et l'inflation à deux chiffres qui appauvrit les
classes moyennes et aux conséquences du tremblement de terre qui a
laminé l'économie et l'emploi dans les onze provinces touchées.
Face à M. Erdogan, 69 ans, trois candidats validés cette semaine par la
commission électorale comptent bien lui compliquer la vie, avec un
espoir de succès pour l'opposition.
Selon un sondage de l'institut TAG Research, 51,8% des électeurs
souhaitent voir le chef du CHP (le principal parti d'opposition) Kemal
Kiliçdaroglu à la présidence contre 42,6% pour M. Erdogan.
- "J'arrive!" -
M. Kiliçdaroglu - souriant sur ses affiches de campagne sous le slogan:
"Bonjour, je suis Kemal, j'arrive!" - représente une alliance de six
partis, de la gauche à la droite nationaliste et a reçu le soutien
tacite du parti pro-kurde HDP (10 à 13% des électeurs) dont le leader,
Selahattin Demirtas, est emprisonné.
Quand le chef de l'Etat arpente le pays et semble omniprésent à la
télévision, M. Kiliçdaroglu, économiste et ancien haut-fonctionnaire de
74 ans, s'adresse sur Twitter à chaque segment de la société via des
messages vidéo, depuis sa cuisine en formica et mal éclairée - 3,3
millions de vues pour le dernier, jeudi, à l'attention des femmes
conservatrices.
L'Eurasia Group, consultant en risques politiques, affirme dans une
note du 22 mars que depuis l'annonce de sa candidature, le chef du CHP
n'a cessé "d'élargir sa base" (de 30 à 40% des intentions de vote)
tandis que celle de M. Erdogan s'érode (de 60 à 50%).
"Le principal défi de Kiliçdaroglu sera de gagner les électeurs
anti-Erdogan - qui constituent la majorité - sans déclencher de
bagarres au sein de l'opposition", juge l'Eurasia Group.
Or, Kemal Kiliçdaroglu doit compter avec la réapparition de Muharrem
Ince, candidat malheureux contre M. Erdogan en 2018 et décidé à jouer
les trouble-fêtes.
M. Ince, qui avait disparu sans même saluer ses partisans au soir du
premier tour, a rencontré le candidat du CHP cette semaine, en vue d'un
possible accord.
Mais pour l'heure, selon les politologues dont ceux de l'institut
Metropoll, ce revenant pourrait attirer la jeunesse qui reproche au
chef du CHP son manque de charisme.
- Vote jeune -
Or le vote jeune sera l'une des composantes importantes de cette
élection: 70% du corps électoral a moins de 34 ans et six millions de
jeunes Turcs voteront pour la première fois le 14 mai.
Enfin, un ancien député, Sinan Ogan (extrême-droite), devrait faire
acte de présence au premier tour.
Outre la grave crise économique (plus de 50% d'inflation et jusqu'à 85%
à l'automne) qui plombe le revenu des ménages, le séisme a fait
apparaître les failles de l'Etat tout puissant rêvé par M. Erdogan.
Il a fallu trois jours pour déclencher les secours dans un pays
hyper-centralisé, puis des ratés sont apparus dans la distribution de
l'aide, en particulier des tentes.
Mais surtout, l'effondrement des habitations sur leurs habitants a
révélé la négligence des secteurs immobilier et de la construction,
ceux-là mêmes qui ont tiré la croissance sous M. Erdogan depuis 20 ans.
Le président, qui avait fait campagne en 2003 sur les ruines du séisme
de 1999 à Izmit (nord-ouest, 17.000 morts) en dénonçant l'impéritie du
système, risque à son tour de payer pour ce sol turc toujours en colère.
Alors qu'il célébrait le 24 mars le chantier d'un futur hôpital à
Antakya (sud), particulièrement dévastée, les caméras ont montré que
l'édifice - censé ouvrir le 10 mai - n'avait aucune fondation. Comme
ces résidences qui se sont couchées comme des Lego le 6 février.
D'ailleurs, comme un augure, la terre a de nouveau tremblé (4.6)
vendredi à Gaziantep, quelques heures avant l'arrivée du chef de
l'Etat. (AFP, 31 mars 2023)
La gueule
morose d'Erdogan

Ragıp Duran, TVXS.GR, 1er avril 2023
A
moins de 40
jours du scrutin, le Monarque n’a plus d’atout pour gagner les
élections. Mais il peut au dernier moment toujours tricher…
Tout le monde se pose la question: Est ce que Erdogan va quitter son
palais à la suite de sa défaite électorale?
L’opposition est déjà sûr de gagner le scrutin présidentiel. Car son
candidat M.Kemal Kilicdaroglu, est avance d’au moins 5 points selon les
derniers sondages d’opinion publique.
Mais en Turquie, il ne suffit pas de gagner les élections pour changer
le pouvoir. Parce que le Haut Conseil des Elections (YSK) formé des
juges nommés par Erdogan lui-même et l'Assemblée nationale où le parti
du Monarque détient toujours la majorité a le dernier mot sur la
dépouille des votes et la déclaration du gagnant. De plus, selon la
loi, il n’y a pas de recours contre les décisions du YSK.
Ce même YSK avait annulé les résultats du scrutin des élections locales
d’Istanbul en mars 2019. Car l’AKP, le Parti d’Erdogan, avait prétendu
‘’qu’avec seulement 13.000 votes de différence, l’opposition ne peut
pas gagner la municipalité d’une ville de 16 millions d’habitants’’. La
requête avait été bien reçue par le YSK et l’opposition avait remporté
une victoire en juin 2019 avec plus de 800.000 votes de différence
contre le candidat d’Erdogan lors du scrutin renouvelé.
Le YSK a cette semaine refusé en bloc plusieurs recours contre la
candidature d’Erdogan. Ce dernier n’a pas le droit selon la
Constitution de se présenter pour la troisième fois. De plus, personne
n’a jamais vu l’original du diplôme universitaire du Président, une des
conditions légales pour devenir candidat à la présidence de la
République.
Plusieurs scénarios sont à l’ordre du jour:
* Le YSK peut déclarer Erdogan gagnant avant le dépouillement complet
des urnes.
* Le YSK peut retarder la déclaration des résultats finals et le
pouvoir aura le temps de changer illégalement et illégitimement les
résultats.
* Le YSK peut déclarer l’annulation du vote au cas où Erdogan perd.
Il y a également les autres possibilités pour sauver le pouvoir
d’Erdogan:
* Les milices d’Erdogan, formées des membres des organisations privées
de sécurité, des islamistes, des immigrés armés syriens ou afghans
peuvent descendre dans la rue pour contester la défaite du Président
dans la nuit du 14 mai. Les chroniqueurs rappellent les cas de Donald
Trump et de Bolsonaro.
* Erdogan peut déclarer l’Etat d’Urgence et le couvre-feu afin
d’empêcher les protestations populaires. Sedat Peker, un ancien chef de
la mafia autrefois proche d’Erdogan, aujourd’hui en opposition et en
exil à Dubai avait récemment déclaré: ‘’Il ne faut pas descendre dans
la rue avant le 14 mai mais il ne faut pas non plus rester chez soi dès
la fin du vote’’.
Enfin, le Président qui avait gagné toutes les élections depuis 2002, à
l’exception d’une seule, n’est pas du tout en pleine forme depuis le
début de la campagne électorale. Il est relativement actif, mais ne
reçoit plus le soutien des masses populaires. La situation économique
qui va de pire en pire, les dégâts du séisme du 6 février, l’abandon de
centaines d’anciens proches du Président et la fatigue de 21 ans de
pouvoir rend Erdogan isolé, sans issue et désespéré.
Mais perdre les élections pour Erdogan sera une défaite pas seulement
politique, car s’il ne quitte pas clandestinement le pays, il risque de
se trouver dans une prison qu’il avait fait construire pour neutraliser
ses opposants.
La fin s’approche. Mais personne ne sait si cette fin sera ‘’Happy
End’’. Pour Erdogan ou pour la majorité des citoyens du pays?
Turkey's election body confirms four presidential candidates
The Supreme Electoral Council (YSK) has confirmed the presidential
candidacy of four nominees, head of the council announced late
yesterday (March 27).
The candidates are President Recep Tayyip Erdoğan, main opposition
Republican People's Party (CHP) Chair Kemal Kılıçdaroğlu, Homeland
(Memleket) Party Chair Muharrem İnce and former MP Sinan Oğan.
Erdoğan and Kılıçdaroğlu, the two main contenders, were nominated by
their parties' alliances, namely the People's Alliance and the Nation's
Alliance, while the other two qualified as candidates after fulfilling
the requirement to collect 100,000 signatures. Parties with a
parliamentary group can nominate candidates without the signature
requirement.
İnce, a former CHP deputy and the Nation's Alliance candidate in the
2018 election, collected 114,661 signatures and Oğan, the candidate of
the Ancestral Alliance, collected 111,508 signatures, said Yener.
The Ancestral Alliance is led by the Victory (Zafer) Party, which is
known for its anti-refugee rhetoric. (BIA, 28 March 2023)
Green Left Party releases final declaration: 'Our
mission is to end the one-man regime'
The Green Left (Yeşil Sol) Party has released a final declaration after
yesterday's (March 26) party assembly meeting.
"The oppressed, democrats, revolutionaries, Alevis, Kurds, women and
youth of this country have a historical possibility to get rid of this
oppressive and security-ridden one-man regime and to take a step
towards a democratic republic. It is up to us to use this opportunity
and we will use it," says the declaration.
"In these elections, millions of new voters will cast votes. The youth
has words to say and votes to cast. We are determined to provide a
basis in order for them to express these words and to express their
demands for their rights to education, shelter, travel and all other
demands.
"We will make every effort for the rights of children who face the
consequences of current economic policies such as malnutrition,
deprivation of the right to education, and who are subjected to
violence and abuse."
Facing a closure case, the Peoples' Democratic Party (HDP), the most
popular party among the country's Kurdish electorate, decided last week
to compete in the May 14 elections under the Green Left Party.
The Labor and Freedom Alliance, which comprises the Green Left and
several left-wing parties, announced on March 22 that it would not
field a candidate for the presidential election in a decision
increasing the chances of the opposition against President Recep Tayyip
Erdoğan's re-election bid.
Increasing anti-LGBTI+ sentiment
Mentioning the discussions in the government circles about a possible
abolition of law no. 6284 on violence against women, the party said,
"The government, which withdrew from the İstanbul Convention, now
brings law no. 6284 into discussion with its alliance.
"We will be a rising voice against the increased hostility towards the
LGBTI+, the neutralization of the means of combating violence against
women and all other sexist policies.
"We will create a wide organization that will carry out the struggle
for the freedom of all the oppressed peoples, especially the Kurdish
people. We will struggle to achieve lasting peace against security and
pro-war policies pursued by the government.
"Coming out of this election successfully is important not only for the
people of this country but also for all the peoples of the region. We
have to win for peace in the region, for the future of the peoples and
the people who have fled the war and become refugees.
"Our mission for today is to end the one-man regime. It is to destroy
this oppressive and monist order and to lay the foundations of a
libertarian and democratic political life in which all kinds of
exclusion and discrimination are eliminated."
Demirtaş: A Taliban alliance has formed
Selahattin Demirtaş, the imprisoned former co-leader of the HDP,
described the ruling alliance as "a kind of Taliban alliance" after two
Islamist parties joined.
Recently, the New Welfare (Yeniden Refah) Party, which shares the same
Islamic roots with Erdoğan's Justice and Development Party (AKP), and
the Free Cause Party (HÜDA PAR), a Kurdish Islamist group, joined the
People's Alliance. The other parties in the alliance are the
Nationalist Movement Party (MHP) and its offshoot Great Unity Party
(BBP).
With the new additions, the People's Alliance has become the "most
right-wing and the most reactionary bloc in the political history of
Turkey. A kind of Taliban Alliance has formed," he wrote in an article
for the Artı Gerçek news portal.
"Especially for women, this might be the last election they will ever
see. Because the Taliban Alliance will roll up its sleeves to usurp the
rights of women," he wrote.
The Kurdish politician called on the opposition to warn the public and
raise awareness about the threats and dangers to be caused by the
alliance. (BIA, 27 March 2023)
Forces
armées/Armed Forces
La Roumanie se dote de drones turcs pour muscler sa
défense
La Roumanie, à l'avant-poste de l'Otan, s'est dotée de drones de combat
turcs, a annoncé mercredi l'ambassadeur turc à Bucarest, sur fond de
modernisation de son armée depuis l'invasion russe de l'Ukraine.
"Ce pays ami, voisin de la mer Noire et allié de l'Otan, ajoute des
Bayraktar TB2 à son arsenal", s'est félicité le diplomate, Ozgur Kivanc
Altan, sur Twitter.
Un porte-parole du ministère roumain de la Défense a confirmé
l'information à l'AFP.
Le gouvernement, qui avait lancé la procédure en septembre 2022, a
signé un contrat d'acquisition portant sur 18 appareils pour un montant
de 321 millions de dollars (290 millions d'euros), selon les détails du
document accessible en ligne.
Le modèle de drone TB2 de l'entreprise privée Baykar - co-dirigée par
l'un des gendres du président Recep Tayyip Erdogan - a fait ses preuves
en Libye et en Azerbaïdjan puis en Ukraine, où les TB2 ont été utilisés
dès les premières heures de l'offensive russe l'an dernier.
Aujourd'hui, la Turquie exporte ses drones relativement bon marché vers
28 pays, en Afrique notamment, selon la direction de la compagnie.
Ces engins longs de 6,5 m pour le TB2 et deux fois moins lourds que le
concurrent américain, US Reaper, sont capables de voler jusqu'à 27
heures d'affilée à plus de 220 km/heure, d'après le site du
constructeur. Et peuvent embarquer "quatre munitions intelligentes à
guidage laser".
En Roumanie, membre de l'Otan depuis 2004, la guerre a eu un effet
accélérateur, entre intensification des missions de l'Alliance
atlantique - avec plusieurs milliers de soldats sur son sol - et
projets de modernisation de l'armée.
Le pays a ainsi augmenté son budget de défense à 2,5% du PIB en 2023,
contre 2% l'an dernier.
Le ministère de la Défense attend le feu vert du Parlement pour
passer
commande de 54 chars Abrams américains d'occasion, mais aussi de
sous-marins, de bâtiments de lutte anti-mines et de nouveaux
équipements pour les navires de guerre roumain.
Il convoite également la dernière génération de chasseurs américains
F-35, mais il faudra sans doute des années pour que ce projet onéreux
devienne réalité.
En attendant, des F-16 de seconde main achetés l'an dernier à la
Norvège doivent compléter sa flotte, alors que les MIG-21 datant de
l'époque soviétique qui constituent l'ossature de l'Armée de l'air
roumaine seront bientôt remisés au hangar. (AFP, 26 avr 2023)
Turkey
remains 15th largest military spender in world
despite drop in expenses
According to a report by the Stockholm International Peace Research
Institute (SIPRI), Turkey's arms expenditures dropped for the third
year in a row, but still remains at a considerable rate. The report
states that Turkey's military expenditure fell by 4.4 percent in 2022
to 16.2 billion US dollars, down from 17 billion dollars in 2021.
Despite the decrease, Turkey remains the 15th largest spender on
military in the world, and the seventh largest in Europe. The report
shows that the total global military expenditure rose to 2.3 trillion
dollars in 2022, a 2.6 percent increase compared to 2021. The United
States was the largest spender on military in the world, accounting for
39 percent of the total global military expenditure, followed by China
and India.
SIPRI's data reveals that the top 15 countries accounted for 81 percent
of the total global military expenditure. Among these countries, Turkey
had the highest military expenditure as a percentage of gross domestic
product (GDP) at 3.1 percent, followed by Saudi Arabia and Israel.
The report notes that while military spending has increased in many
parts of the world, it has decreased in others, including in Europe and
North America. The report also states that the pandemic had a mixed
impact on military expenditure, with some countries increasing their
spending to address the health crisis, while others reduced their
military spending due to the economic impact of the pandemic.
Overall, the SIPRI report shows that the global trend in military
expenditure continues to rise, with many countries increasing their
spending on military despite economic challenges and global crises.
Turkey's decrease in military expenditure over the last three years may
be a sign of a shift in priorities, but it remains to be seen whether
this trend will continue in the coming years. (BIA, 24 April 2023)
Pour séduire les électeurs, Recep Tayyip Erdogan mise
sur l'industrie militaire
À moins d'un mois de l'élection présidentielle en Turquie, qui
s'annonce particulièrement disputée, l'économie est en berne, la
gestion du séisme est catastrophique, le chômage au plus haut. Le
président Erdogan aborde ce scrutin dans un contexte difficile. Pour
séduire les électeurs, il vante les chars, les drones, les avions de
combat turcs et une Turquie qui, grâce à lui, peut jouer dans la cour
des grands et n'a plus à craindre de ses ennemis.
S'il est un domaine dans lequel même ses adversaires ne lui
contesteraient pas une réussite certaine, c'est bien la construction
d'une industrie de défense turque. Elle a rapporté plus de quatre
milliards de dollars l'année dernière. Plus personne n'ignore les
performances des drones Bayraktar déployés en Ukraine. Mais Recep
Tayyip Erdogan voit bien plus grand. Il vient ainsi de dévoiler le tout
nouveau navire de combat turc. "Le TCG Anadolu est le premier navire
militaire au monde qui peut assurer le décollage et l'atterrissage des
hélicoptères et des drones les plus lourds et les plus grands", insiste
Recep Tayyip Erdogan. "Nous voyons ce bateau comme un symbole qui fera
notre position de leader régional et de pays que l'on entend sur la
scène mondiale."
Une haute technologie militaire pour un rayonnement international
Ce mastodonte permettra à la Turquie de se projeter sur des théâtres
d'opérations bien plus lointains. En quelques semaines, Recep Tayyip
Erdogan a présenté un drone de combat supersonique, un drone de combat
furtif. Il s'apprête à vanter le TFX, l'avion de combat de nouvelle
génération, le char de combat Altaï. Il a mis la pression sur
l'industrie pour que tout soit bouclé avant le premier tour des
élections. Recep Tayyip Erdogan flatte ainsi une fibre nationaliste
très vivace, bien au-delà des rangs de ses partisans.
(FranceInfo, 17
avr, 2023)
La Turquie inaugure son premier porte-drones
La Turquie a dévoilé lundi son premier porte-aéronefs, le TCG Anadolu,
conçu pour faire décoller et atterrir les drones de combat turcs.
"Les drones turcs Bayraktar TB3 et Kizilelma et l'avion de combat léger
Hürjet pourront décoller et atterrir sur le navire", s'est félicité le
président turc Recep Tayyip Erdogan, en campagne pour sa réélection en
mai.
Le TCG Anadolu, long de 231 mètres pour 32 mètres de largeur, est le
plus grand navire de guerre turc.
Le bâtiment pourra accueillir sur son pont d'envol dix hélicoptères ou
onze drones de combat et 19 hélicoptères (ou trente drones de combat)
supplémentaires dans son hangar.
Le navire, dont la construction a démarré en 2016, peut également
transporter jusqu'à 94 véhicules, dont treize chars.
La Turquie, membre de l'Otan, a vu son industrie de défense se
développer considérablement ces dernières années, portée notamment par
le succès de ses drones, devenus la fierté d'Ankara.
Le modèle de drone TB2 de l'entreprise privée Baykar - co-dirigée par
l'un des gendres du président Erdogan - a fait ses preuves en Libye et
en Azerbaïdjan puis en Ukraine, où les TB2 ont été utilisés dès les
premières heures de l'invasion russe l'an dernier.
Ankara, qui multiplie depuis les efforts de médiation entre Kiev et
Moscou, et qui a par le passé effectué plusieurs démonstrations de
force en Méditerranée orientale, pourra grâce à son porte-drones "mener
des opérations militaires et humanitaires aux quatre coins du monde si
nécessaire", a affirmé le président Erdogan lors de son inauguration.
La Chine a également dévoilé l'an dernier son premier porte-drones,
témoignage de l'importance croissante de ces engins sans pilotes dans
la guerre moderne. (AFP, 10 avr 2023)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
"Je suis Alévi" : le candidat de l'opposition Kiliçdaroglu
brise un tabou
Le candidat de l'alliance de l'opposition turque à la présidentielle,
Kemal Kiliçdaroglu, a pour la première fois évoqué publiquement son
appartenance à la minorité alévie, bousculant un tabou majeur en
Turquie.
"Je pense qu'il est temps d'évoquer avec vous un sujet très
particulier, très sensible (...). Je suis Alévi, je suis un musulman
sincère", a-t-il affirmé dans une vidéo diffusée mercredi soir sur
Twitter.
Les Alévis, dont les rites et règles diffèrent de ceux de l'islam
orthodoxe, ont été victimes de discriminations et de massacres par le
passé en Turquie, et restent considérés comme des hérétiques par
certains sunnites rigoristes.
Certains conservateurs sunnites refusent même de manger un plat cuisiné
par un Alévi, le considérant comme "impur".
M. Kiliçdaroglu, qui pourrait devenir le premier président turc alévi,
promet s'il est élu en mai de mettre fin aux discriminations et aux
"disputes confessionnelles qui ont fait souffrir" la Turquie, pays très
majoritairement musulman mais constitutionnellement laïque.
Avant sa candidature, des observateurs affirmaient que M. Kiliçdaroglu,
né dans la région historiquement rebelle de Dersim (rebaptisée Tunceli,
dans l'Est), à majorité kurde et alévie, peinerait à convaincre les
électeurs sunnites conservateurs.
- "Pas un problème" -
De nombreux opposants au président Erdogan, y compris parmi les
conservateurs, ont salué le message de M. Kiliçdaroglu.
"Il est possible de vivre sur ces terres sans discriminations, dans
l'égalité, la fraternité et la paix", a réagi Selahattin Demirtas,
l'ancien co-président du Parti démocratique des Peuples (HDP),
pro-kurde, incarcéré depuis 2016.
"Nous pouvons mettre fin ensemble à cet ordre véreux en choisissant
l'éthique, la justice et la sincérité au lieu de la polarisation et de
la politique identitaire", a tweeté le parti de la Félicité
(islamiste), créé par Necmettin Erbakan, mentor du président Erdogan,
mais passé dans l'alliance de l'opposition.
Le ministre de l'Intérieur, Suleyman Soylu, a cependant accusé le
candidat de l'opposition de tenter de se "victimiser".
"Ce n'est pas nous qui disons qu'un Alévi ne peut être élu (...). Ce
n'est pas un problème pour nous. Nous avons dépassé tout cela", a-t-il
affirmé.
M. Erdogan avait dans le passé visé la minorité alévie, reprochant à
ses membres d'être "dominants" parmi les juges en Turquie et d'inventer
"une nouvelle religion".
Au cours de l'actuelle campagne, le chef de l'Etat n'a pas ouvertement
attaqué son opposant, leader du Parti républicain du peuple (CHP), sur
son identité religieuse.
Début avril, il y a cependant fait allusion, après que M. Kiliçdaroglu
a marché par erreur sur un tapis de prière sans avoir retiré ses
chaussures.
"Ceux qui ne connaissent pas la direction de la prière marchent avec
leurs chaussures sur le tapis de prière. Vous allez leur montrer la
bonne direction le 14 mai", a-t-il lancé lors d'un meeting à Istanbul.
(AFP, 20 avr 2023)
Ban on TV series 'Cranberry Sorbet': Inconsistent
consistency
The broadcast of the TV Series "Cranberry Sorbet" which depicts the
conflict between conservative and secular factions in Turkey over the
relations between the children of two families was blocked for five
weeks by the men in the Radio and Television Supreme Council (RTÜK) (if
you do not believe, the council has eight men and one woman member).
This move marked a first for Turkey, with the council citing "scenes of
violence against women" as the reason for the interruption.
In the episode in question, the "esteemed" son from the conservative
household violently throws his bride, Nursema, who comes from a
comparable economic and social background, out of the window.
The members of the council, who argued that "there is no male violence
in the country, so why should it be depicted in the show," subsequently
punished the TV series.
It is always the women who drink the "cranberry sorbet"
Whichever way you look at it; there is consistency that initially seems
inconsistent and there is stupidity.
Let us first start with the inconsistent consistencies.
What precisely troubled the council members regarding Cranberry Sorbet?
Was it the portrayal of Muslim men engaging in violence against women,
which they deemed as false?
If so, the data proves otherwise.
Male violence is not exclusive to either conservatives or seculars.
Where there is masculinity there is possible violence. May it be
economic, psychological or physical.
Let us first be clear here. There is male violence in this country. The
TV series shows this. However, most male violence within conservative
families remains hidden, with perpetrators often declaring, "Don't let
it out of this room."
Even if there are varying degrees of victimization in all "families,"
for some reason it is always the women who have to drink the "cranberry
sorbet."
And this TV series, does not, as in many other ones, show violence
against women in detail, for long, trying to get more ratings with the
"attractiveness" of the violence. There is no agitation. There is no
pornography of violence.
So what were you disturbed by?
Although it is not very sensible to direct this question to those
disturbed by the "İstanbul Convention," we are trying to understand the
logic behind banning the TV series.
You blocked the broadcast of the series, and the "Islamaphobia"
documentary that you made the channel broadcast instead reveals very
clearly why you were disturbed. Very much indeed!
You are not disturbed by the violence, not a bit. If that were the case
you would also be disturbed by the violence shown in other series also
(I have not written the names of the series on purpose).
You are disturbed by the religious women expressing themselves. You are
disturbed by the social, economic, and belief-related contradictions to
be shown.
And you are most disturbed by the women to transform and to tell to
your face, not mincing their words, what they think.
You are disturbed by the women getting in and existing in society as an
individual.
As described in Halen Sarıgül's interview with the scriptwriter Zehra
Çelen in bianet, "Nursema turned into a political figure."
And you are disturbed by this. You are not disturbed by violence, not a
bit!
We of course defend freedom of belief for all people, besides freedom
of disbelief.
Nobody should be hostile towards the other, yes. However, it is
something else to show something that really exists in society. There
is no "phobia" in this series, so why are you broadcasting this
"Islamaphobia" documentary?
When you ban the "Cranberry Sorbet," and when you broadcast this
documentary, you are not protecting the religion, you are covering up
violence using religious motives.
What seems "inconsistent" is, in the end," consistency" on the part of
those who rule this country, and who want to continue to rule the
country, disregarding women's and children's rights.
Again the blocking of the series is like the teaser of what is deemed
proper for women after the elections.
The upcoming May 14 elections will be a contest between two opposing
forces: those who oppose women having equal rights in the workplace,
schools, and public spaces, who advocate for women to remain silent
when subjected to violence, discourage them from claiming their rights,
and view women solely to have "a baby in the womb and a stick on the
back." On the other hand, there are those who seek to establish a
society where women can live with equal rights and under civil law.
If those who want to design the society over women's bodies, labor, and
over women in general, who do not see women as equal citizens, who deem
it proper for women the economic and social positions in Afghanistan
and Iran win the elections, we will not be only watching this short
trailer, but we will be experiencing something much worse first hand.
To find more information about the series, I entered the term
"Cranberry Sorbet" into a search engine. On the second line, this came
up:
"The story of the Cranberry Sorbet series turned out to be true..."
Yes, the story is true. I am not differentiating between individuals
based on their religious or non-religious beliefs; it is accurate for
thousands of women.
We have never heard a man saying, "I have drunk blood, but I told that
I have drunk cranberry sorbet."
Let us now look at the "stupidity" part... (BIA, 19 April 2023)
Sivas Massacre defendant may walk free
The Supreme Court issued a ruling that paves the way for the release of
defendant Yunus Karatas, accused of starting the fire by lighting a
match during the Sivas Massacre, due to a distinction between the terms
"terror crime" and "terrorist offender."
The Supreme Court has made a decision to grant conditional release to
Yunus Karatas, the defendant who had initially been sentenced to death
and later to life imprisonment for his alleged role in the fire that
killed 33 people, including writers and artists, at the Madimak Hotel
in Sivas on July 2, 1993. Karatas was accused of starting the fire by
lighting a match.
According to Kisa Dalga news, the Supreme Court used the phrase "the
incident which resulted in the deaths of 35 people and is commonly
known as the ‘Madimak events’ among the public” to refer to the Sivas
Massacre. The court's decision stated that Karatas had been convicted
and sentenced to death for attempting to change the constitutional
order due to this "incident.” The decision further stated:
"With the affirmation of this decision by the Court of Cassation, the
conviction has become final. By an additional decision, the death
penalty imposed on the applicant was commuted to life imprisonment;
later, by a decision of the Assize Court, the life imprisonment
sentence was converted into aggravated life imprisonment, and the
sentence was ordered to be executed in this manner. The defendant’s
application to benefit from Law No. 4959 on the Integration of Convicts
into Society was rejected by the heavy penal court by an additional
decision, and this decision was affirmed by the Court of Cassation. In
the legal status summary, it was indicated that the applicant was
sentenced to aggravated life imprisonment and that the type of
execution was within the scope of Law No. 5275 on the Execution of
Penalties and Security Measures." (gerceknews, 14 April 2023)
La
police suédoise fait appel d'une décision de justice autorisant des manifestations où des Corans
seraient brûlés
La police suédoise a indiqué jeudi avoir fait appel d'une décision de
justice qui annulait sa décision d'interdire deux rassemblements où des
manifestants prévoyaient de brûler des Corans.
La destruction par le feu d'un Coran devant l'ambassade de Turquie à
Stockholm en janvier a suscité la colère du monde musulman, entraînant
des semaines de manifestations, des appels au boycott des produits
suédois et participé au blocage de la candidature de la Suède à
l'adhésion à l'OTAN.
La police de Stockholm a refusé d'autoriser deux manifestations
similaires prévues en février, invoquant des problèmes de sécurité.
Elles n'ont pas eu lieu.
Toutefois, dans un arrêt rendu mardi, le tribunal administratif de
Stockholm a annulé cette décision, estimant que les risques de sécurité
invoqués n'étaient pas suffisants pour limiter le droit de manifester.
"Les autorités policières n'ont pas suffisamment étayé leurs
décisions", a déclaré la juge Eva-Lotta Hedin.
La police suédoise avait autorisé la manifestation organisée en janvier
par Rasmus Paludan, un militant suédo-danois déjà condamné pour injures
racistes.
Paludan a également provoqué des émeutes en Suède l'année dernière
lorsqu'il a parcouru le pays et brûlé publiquement des exemplaires du
Coran.
La destruction du Coran en janvier a également nui aux relations de la
Suède avec la Turquie, qui n'a pas apprécié que la police ait autorisé
la manifestation.
Ankara bloque la candidature de la Suède à l'OTAN (qui doit être
approuvée à l'unanimité des membres de l'Alliance) en raison de ce
qu'elle considère comme l'incapacité de Stockholm à sévir contre les
groupes kurdes installés en Suède, qu'elle considère comme
"terroristes".
"Il est clair que ceux qui ont causé une telle honte devant l'ambassade
de notre pays ne peuvent plus s'attendre à une quelconque bienveillance
de notre part concernant leur demande d'adhésion à l'OTAN", a déclaré
le président turc Recep Tayyip Erdogan en janvier.
La police suédoise a estimé que la manifestation de janvier avait fait
de la Suède "une cible plus prioritaire pour les attentats".
Le monde politique suédois a critiqué la destruction du Coran, mais a
également défendu avec vigueur la liberté d'expression dans le pays. (AFP, 6 avr 2023)
Socio-économique
/ Socio-economic
Séisme en Turquie: le bilan des victimes franchit
une barre symbolique
Le nombre de personnes officiellement décédées en raison des
tremblements de terre de février est passé à 50.782 en Turquie, dont
quelque 7.300 étrangers, a rapporté samedi le ministre de l'Intérieur
Süleyman Soylu à la chaîne de télévision CNN Türk. La barre symbolique
des 50.000 décès est donc franchie.
Le 6 février, deux violents tremblements de terre d'une magnitude de
7,7 et 7,6 ont secoué le sud-est de la Turquie et le nord de la Syrie.
Au total, plus de 57.000 personnes ont été tuées dans les deux pays.
Ce vendredi, pour le premier jour de l'Eid al-Fitr, qui marque la
rupture du jeûne du mois de ramadan, de nombreuses personnes se sont
rendues dans les cimitières. Elles ont rendu hommage aux milliers de
victimes des séismes. (AFP, 27 avr 2023)
Erdogan lance les premières livraisons de gaz de la mer
Noire avant les élections
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a lancé jeudi les premières
livraisons de gaz turc provenant d'un gisement de la mer Noire, à
quelques semaines des élections générales, alors qu'Ankara vise
l'indépendance énergétique.
Cette livraison intervient alors que M. Erdogan s'engage dans un combat
serré lors des élections du 14 mai, largement considérées comme les
plus importantes de l'histoire moderne de la Turquie.
En 2020, la Turquie a découvert des réserves de gaz au large de la
province de Zonguldak, à environ 400 km à l'est d'Istanbul sur la côte
de la mer Noire.
À l'époque, M. Erdogan l'avait qualifié de "plus grand gisement de gaz
naturel de l'histoire de la Turquie", qui permettrait au pays
d'"assurer sa sécurité énergétique" et ainsi se libérer de sa
dépendance vis-à-vis des importations d'énergie.
Il avait alors fait état de "réserves estimées à 320 milliards de
mètres cubes".
En juin 2022, la Turquie avait officiellement lancé l'exploitation et
commencé la construction d'un gazoduc sous-marin qui devait lui
permettre de produire 10 millions de mètres cubes de gaz par jour au
cours de la première phase et jusqu'à 40 millions de mètres cubes par
jour après la mise en service d'autres puits, selon M. Erdogan.
Selon les experts, ces 10 millions de mètres cubes de gaz par jour
permettraient de couvrir environ 6% de la consommation annuelle de la
Turquie, qui s'élève à 60 milliards de mètres cubes, ce qui donnerait
un coup de fouet à l'économie.
"Il s'agit d'une étape historique sur la voie de l'indépendance
énergétique de la Turquie", a déclaré M. Erdogan, lors d'une cérémonie
à Zonguldak retransmise en direct à la télévision turque.
"Lorsque nous aurons atteint notre pleine capacité, nous répondrons à
30% des besoins en gaz de notre pays" grâce aux réserves de la mer
Noire, a-t-il affirmé. L'année dernière, 40% du gaz consommé en Turquie
provenait de Russie.
Elle importe également du gaz d'Azerbaïdjan et d'Iran, ce qui incite
Ankara à chercher des moyens de diversifier ses approvisionnements, en
particulier après le déclenchement de la guerre russe contre l'Ukraine
l'année dernière.
L'inflation dans le pays atteint 50,5% sur un an et la livre est en
chute libre, ce qui rend le coût de la vie difficile à supporter pour
la plupart des Turcs. (AFP, 20 avr 2023)
La livre turque au plus bas niveau de son histoire, à
l'approche des élections
La livre turque est descendue mardi au plus bas niveau de son histoire
face au dollar, alors que l'incertitude plane quant à l'issue de
scrutins présidentiel et législatif, mi-mai, qui pourraient entraîner
la première alternance politique depuis vingt ans.
La devise est tombée à 19,5996 livres pour un dollar, du jamais vu
depuis l'introduction de la nouvelle livre, en janvier 2005, amputée de
six zéros par rapport à sa valeur antérieure.
Depuis la dépréciation accélérée de la monnaie turque, fin 2021, le
gouvernement a mis en place des mesures pour soutenir la livre, rongée
par l'inflation et les sorties de capitaux.
"Cela a échoué", souligne Mike Harris, du cabinet de conseil Cribstone
Strategic Macro.
Même si l'inflation a décéléré de façon continue depuis cinq mois, elle
ressortait encore à 50,51% sur un an en mars.
Parallèlement, alors que la plupart des grandes économies ont procédé à
des resserrements monétaires brutaux pour juguler la flambée des prix,
la Turquie les a, elle, en revanche, réduit drastiquement.
Le principal taux directeur de la banque centrale turque (TCMB) a ainsi
été abaissé de 14% à 8,5% depuis août dernier, sous l'impulsion du
président Recep Tayyip Erdogan, selon lequel les taux d'intérêt élevés
favorisent l'inflation, ce qui contredit toutes les théories
économiques dominantes.
Le principal adversaire de M. Erdogan lors du scrutin présidentiel du
14 mai, Kemal Kiliçdaroglu, promet, en cas de victoire, de revenir à
une forme d'orthodoxie économique et de restaurer l'indépendance de la
banque centrale.
Le bilan économique du président sortant a contribué à affaiblir sa
candidature à une réélection, au point que les derniers sondages
donnent désormais un léger avantage à son principal opposant. (AFP, 18
avr 2023)
Report:
42,000
people died from air pollution-related diseases in Turkey
According to the 2022 Air Pollution Report prepared by experts in
Turkey, 42,000 people died last year from diseases related to air
pollution. The report stated that Hakkari was the only province that
complied with the WHO's limit values.
The increasing number of motor vehicles in Turkey and around the world,
the use of coal, and the emission of gases from factory chimneys are
causing air pollution, which has a negative impact on the environment
and causes public health problems.
Prof. Dr. Gamze Varol, Head of the Department of Public Health at NKU
School of Medicine, stated that air pollution is increasing in Turkey
and around the world, and according to data from the World Health
Organization, more than 90% of the world's population is breathing
polluted air. Varol said that a group of physicians and environmental
experts, including herself, prepared a report on air pollution in 2022.
42 THOUSAND PEOPLE HAVE DIED
In the report, Prof. Dr. Varol stated that only Hakkari complied with
the World Health Organization's limit values in Turkey and added, "In
fact, air pollution is a major problem for our country. We know that
according to the report, approximately 42,000 people died in our
country last year due to health problems caused by air pollution. These
problems include lung cancer, respiratory infections, chronic
respiratory diseases, and cardiovascular diseases. In addition to these
diseases, air pollution also affects the quality of life."
AIR POLLUTION IS A MAJOR RISK FACTOR FOR DEATH
Prof. Dr. Varol stated that the risks causing deaths in the country
have been identified and said: "It disrupts sleep patterns and leads to
depression. New studies support this. For example, risk factors causing
deaths in Turkey were identified between 2009 and 2019. Air pollution
is among the top five diseases that lead to these risk factors, and
this is very important. Above it, there are tumors, cardiovascular
diseases, and chronic lung diseases. Therefore, air pollution in our
country is among the risks that affect our health, especially causing
cancers, and also affecting our quality of life."
"WE NEED TO STOP USING COAL"
Varol, stating that coal usage causes air pollution and that coal usage
needs to be abandoned as soon as possible, continued as follows: "We
mentioned that about 42 thousand people in Turkey died from diseases
caused by air pollution. However, in major cities such as Istanbul, it
corresponds to 5 thousand deaths. The same goes for cities like Ankara
and Izmir. If we give up coal, we not only prevent deaths but also get
rid of health problems that burden our hospitals such as chronic
diseases, lung diseases, circulatory system diseases, stroke, or low
birth weight babies and infant deaths that affect pregnant women. This
also improves our quality of life." (gerceknews, 7 April 2023)
AFAD: 24,927 earthquakes occurred in two months
AFAD announced that 24,927 earthquakes have occurred since the two
major earthquakes centered in Maras on February 6th.
The Disaster and Emergency Management Presidency (AFAD) made a
statement regarding the number of earthquakes that occurred after the
7.7 and 7.6 magnitude earthquakes centered in Maras on February 6th.
In the statement made on AFAD's social media account, it was stated
that 24,927 earthquakes occurred between February 6th and April 6th,
following the earthquakes centered in Elbistan and Pazarcik.
Two major earthquakes centered in Maras and Elbistan occurred on
February 6th, causing destruction in 11 provinces. The announced death
toll following the earthquakes has risen to 50,399. (gerceknews, 6
April 2023)
Nouvelle
décrue de l'inflation en mars à 50,51% sur un
an en mars
L'inflation en Turquie a poursuivi sa décrue en mars pour le cinquième
mois consécutif à 50,51% sur un an, selon les données officielles
publiées lundi.
Sur un mois, les prix à la consommation ont augmenté de 2,29%.
Comparé au pic d'octobre, quand la hausse des prix à la consommation
avait atteint 85,5% - un niveau inédit depuis juin 1998 -, cette baisse
continue depuis le mois de novembre est une bonne nouvelle pour le
président Recep Tayyip Erdogan à six semaines de l'élection
présidentielle du 14 mai à laquelle il est de nouveau candidat.
En février, l'inflation avait atteint 55,2% sur un an.
Ce tassement s'explique, selon les experts, par un "effet de base", les
prix ayant continué à augmenter mois après mois, mais moins fortement
qu'un an plus tôt.
Les chiffres officiels sont toutefois contestés par les économistes
indépendants du Groupe de recherche sur l'inflation (Enag), selon
lesquels la hausse des prix à la consommation a atteint 112,51% sur les
douze mois écoulés avec une hausse de 5,08% en mars.
L'économie turque, déjà en difficulté, doit désormais encaisser les
conséquences du séisme du 6 février, qui a fait plus de 50.000 morts
dans onze provinces du sud et du sud-est du pays.
La secousse et ses répliques ont provoqué des dégâts d'une valeur
dépassant les 34 milliards de dollars, soit 4% du PIB turc, a estimé
fin février la Banque mondiale.
Mais le chef de l'Etat a lui estimé à "quelque 104 milliards de
dollars" (97 milliards d'euros) le coût total des dégâts dans son pays.
(AFP, 4 avr 2023)
Women in Turkey not happy, hopeful, free or safe:
Survey
A mere 6.3% of women participants in SODEV's survey have said that they
are feeling safe, and 2.9% think laws are sufficient for preventing
violence against women.
A vast majority of women in Turkey are neither "happy" nor "hopeful,"
and neither "feel free" nor "safe" according to a report based on the
results of a recent survey.
The survey on "Problems Faced by Women in Economic and Social Life" was
conducted by Social Democracy Foundation (SODEV) in cooperation with
Friedrich Ebert Stiftung Turkey, and SODEV released the results on
Thursday.
According to the survey, a mere one fourth of all participants replied
affirmatively to the question, "Are you happy as a woman living in
Turkey?" and over 60% answered negatively.
The results also show that more middle class women are unhappy compared
to both upper and lower class women. 65.5% of the participants in C1C2
socio-economic groups said they were not happy.
The rate of participants who said they are happy are almost equal among
working and non working women, with respectively 24.6% and 24.5%.
Women who voted for the ruling Justice and Development Party (AKP) in
the last parliamentary elections constitute the only group in which
more women feel happy, though by a slim margin. Slightly over 42% in
this group said they are happy, while 39.9% said they are not.
Only 2.6% of the supporters of the pro-Kurdish Peoples' Democratic
Party (HDP), 9.4% of the supporters of the main opposition Republican
People's Party (CHP), and 19% of the supporters of the nationalist
opposition Good Party said they are happy.
Slightly over 23% of all participants answered positively to the
question, "Are you hopeful for the future?"
While 40.1% of AKP supporters said they are hopeful (compared to 44%
who said they are not), only 1.3% of HDP supporters, 8.8% of CHP
supporters and 16.5% of Good Party supporters replied affirmatively.
Similarly, only 21.1% said "they feel free." In stark contrast to 40.1%
of AKP supporters who answered positively, 1.3% of HDP supporters and
6.1% of CHP supporters said they feel free. The rate of affirmative
replies was 15.2% among Good Party supporters.
Asked if they are feeling safe, 6.3% of all participants said they felt
safe, with 10.5% of AKP supporters replying positively, followed by
6.3% of Good Party supporters, 3.7% of CHP supporters and 1.3% of HDP
supporters.
Asked if they think laws punishing violence against women are
preventive enough in Turkey, 2.9% said yes with none of the
participants among HDP supporters replying affirmatively. Even among
the supporters of AKP, the rate of positive replies is a mere 5.9%.
Over 56% of all participants think "they have been subjected to gender
discrimination at work," while 43.4% think otherwise. 70.2% of HDP
supporters, 68.6% of Good Party supporters and 66% of CHP supporters
think they have been subjected to discrimination because they are women.
Nearly half of all participants (49.2%) said they do not have a woman
role model that they tend to identify themselves with. (gerceknews, 31
March 2023)
Séisme en
Turquie et Syrie: 828.000 travailleurs ont perdu
leurs moyens de subsistance
Quelque 828.000 travailleurs ont perdu leurs moyens de subsistance
suite aux séismes qui ont frappé le Sud-Est de la Turquie et le Nord de
la Syrie en février, a indiqué l'Organisation internationale du travail
(OIT) mardi.
Les premières données indiquent qu'en Turquie les séismes ont entrainé
une réduction d'activité équivalente au travail d'environ 658.000
personnes, selon une évaluation de cette agence de l'ONU.
En Syrie, où 12 années de guerre civile ont déjà fait payer un lourd
tribut à l'économie et au marché du travail, environ 170.000
travailleurs ont perdu leur emploi à la suite des tremblements de terre.
Sans une aide urgente et ciblée, la pauvreté, l'emploi informel et le
travail des enfants risquent d'augmenter, prévient l'OIT.
"La création d'emplois est essentielle pour une réponse efficace et
inclusive à cette catastrophe", a souligné le directeur général de
l'OIT, Gilbert Houngbo, dans un communiqué.
"Les gens ne peuvent commencer à reconstruire leur vie que s'ils ont
retrouvé leurs moyens de subsistance. Nous devons à ceux qui ont tant
perdu dans le tremblement de terre de veiller à ce que les principes de
justice sociale et de travail décent soient fermement ancrés dans le
processus de rétablissement et de reconstruction", a-t-il ajouté.
L'OIT estime que les travailleurs concernés vont subir en moyenne une
perte de revenus de plus de 230 dollars par mois en Turquie, tant que
les dysfonctionnements continuent.
Les provinces touchées en Turquie comptent plus de quatre millions de
travailleurs dont la plupart travaillent dans l'agriculture,
l'industrie manufacturière, le commerce ou d'autres services à faible
valeur ajoutée.
En Syrie, "environ 154.000 ménages, soit au total quelque 750.000
personnes, ont été directement touchés", a déclaré aux journalistes
Maurizio Bussi, directeur du programme d'action prioritaire Travail
décent dans les situations de crise ou d'après-crise à l'OIT.
"Environ 35.000 micro, petites et moyennes entreprises (MPME) ont été
touchées", a-t-il ajouté.
La semaine dernière, les donateurs internationaux se sont engagés lors
d'une conférence à Bruxelles à apporter sept milliards d'euros d'aide
aux populations de Turquie et de Syrie affectées par le séisme du 6
février qui a fait plus de 56.000 morts et des dégâts évalués à plus de
cent milliards d'euros. (AFP, 28 mars 2023)
Police
prevent automotive workers' march from
İstanbul to Ankara
Workers of the Mara Automotive factory gathered today (March 27) in the
Tuzla district on İstanbul's outskirts to march to Ankara, the capital,
as part of their protests for improved conditions.
The police prevented the march by surrounding the workers in the
Leather and Industry Free-Trade Zone.
Members of the Birleşik Metal-İş union, which is affiliated with the
Confederation of Progressive Trade Unions of Turkey (DİSK), stopped
production on February 27 after the employers refused to meet their
demands.
Mata Automotive manufactures parts for high-end car brands such as
Tesla, Bentley, Jaguar and Audi.
On the first day of the protests, the employers locked the toilets to
prevent the workers from using them. They also allegedly threatened the
workers who joined the protests to dismiss them without compensation.
The resisting workers demand occupational health and safety measures be
taken in the factory, improved working conditions and an additional 25
percent wage rise. (BIA, 27 March 2023)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
Conseil de l'Europe: Séisme et démocratie :
élections "très difficiles" en Turquie
Les élections en Turquie vont se dérouler dans des conditions "très
difficiles" du fait de "l'état de la démocratie" dans le pays et des
conséquences du séisme du 6 février, estime le chef des observateurs du
Conseil de l'Europe.
Le président sortant Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 20 ans,
sollicite un nouveau mandat le 14 mai, lors de ce scrutin qui verront
les Turcs désigner aussi leurs députés.
Début mars, le chef de l'Etat a décidé de maintenir la double
consultation à la date du 14 mai en dépit du terrible séisme qui a
dévasté le 6 février des villes entières et fait plus de 50.000 morts
dans le sud-est du pays.
Le Conseil de l'Europe, vigie des droits humains sur le continent et
dont la Turquie est membre, enverra 42 députés de son Assemblée
parlementaire afin d'observer les opérations de vote, indique lors d'un
entretien à l'AFP le chef de la délégation, le député allemand (SPD)
Frank Schwabe.
"Les élections se déroulent dans un contexte très difficile à cause de
l'état de la démocratie. La situation des droits de l'homme, de l'Etat
de droit, n'est pas telle que nous la voulons" au Conseil de l'Europe,
un organe qui rassemble 46 Etats, estime-t-il.
Sa mission de parlementaires est revenue inquiète d'une première visite
en Turquie au début du mois, au cours de laquelle elle a rencontré les
différentes équipes de campagne, mais pas le président Erdogan.
M. Schwabe évoque notamment la liberté de la presse et "la possibilité
pour les partis politiques d'agir librement et de faire campagne d'une
façon équitable".
"Nous constatons que le président a de façon certaine un meilleur accès
aux médias publics", observe-t-il.
- Cartes d'identité perdues -
Le gouvernement a été critiqué pour la lenteur de l'aide apportée aux
victimes du séisme.
Les déplacés, dont beaucoup se sont réinstallés dans la capitale
Ankara, Istanbul ou Mersin sur la côte sud, avaient jusqu'au 2 avril
pour modifier leur adresse sur les listes électorales. Un délai jugé
bien trop court par l'opposition.
"Beaucoup de gens n'ont pas pu s'inscrire ailleurs sur les listes
électorales", remarque M. Schwabe. "Le jour du scrutin, on s'attend à
ce qu'il y ait un très grand mouvement en direction des régions d'où
ils viennent".
"Comment cela se passera, nous ne savons pas : utiliseront-ils des
moyens (de transport) mis en place par le gouvernement, peut-être pour
soutenir seulement certains partis, nous ne savons pas".
Autre souci : l'identification des électeurs.
"Beaucoup de gens sont morts. Nous ne savons pas vraiment ce qu'il est
advenu en fin de compte de leurs cartes d'identité. Beaucoup de
personnes sont portées disparues. On entend dire qu'on ne sait pas
vraiment combien de gens ont péri. C'est certainement un sujet de
préoccupation, c'est quelque chose que nous allons regarder de très
près", avertit le député allemand.
Le risque serait que certains aient récupéré des cartes d'identité pour
voter à la place des victimes.
"Cela pourrait arriver", reconnaît M. Schwabe. "Nous avons eu beaucoup
de réunions, particulièrement avec la Commission électorale, et on nous
a assuré que ce n'était pas possible", rapporte-t-il. "Nous examinerons
cela attentivement le jour du vote".
- Forte participation -
Outre la mission du Conseil de l'Europe, quelque 350 experts de
l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE)
observeront les élections turques.
Le taux de participation est habituellement élevé en Turquie et "le
pronostic des gens que nous avons rencontrés est que ce sera encore
plus élevé cette fois-ci, parce qu'il y a un sentiment que cette
élection compte beaucoup et qu'elle peut avoir une influence sur
l'évolution du pays pendant de nombreuses années", note M. Schwabe.
Malgré les obstacles au bon déroulement du scrutin "il y a une vraie
compétition dans cette élection et nous ne savons pas quel en sera le
résultat".
"Nous ferons en sorte que les suffrages qui seront exprimés soient
respectés dans le résultat de l'élection".(Patrick BAERT, AFP, 26 avr
2023)
Ankara
summons ambassador of France
Herve Magro, the ambassador of France in Ankara was summoned to the
Foreign Ministry.
Magro was told that Ankara "strongly denounces the Senate of France to
host members of YPG and to award them medals of honor."
Turkey sees the YPG (People's Defense Units) as extensions of the PKK
in Syria.
YPJ (Women's Protection Units) spokesperson Rûksan Mihemed and YPG
spokesperson Nûrî Mehmûd had participated in the Newroz reception given
in the Senate of France and were given medals of honor.
It was also reported that a delegation of the autonomous administration
in Rojava in Syria visited the Senate the day before the reception.
(BIA, 27 March 2023)
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
Revers judiciaire à Washington pour la banque turque
Halkbank
La Cour suprême des Etats-Unis a rejeté mercredi les arguments de la
banque publique turque Halkbank qui, affirmant jouir d'une immunité,
contestait son inculpation par la justice américaine pour contournement
des sanctions contre l'Iran.
La banque, majoritairement détenue par l'Etat turc, est accusée d'avoir
permis à l'Iran d'accéder entre 2012 et 2016 à des milliards de dollars
de fonds, via la vente de pétrole et de gaz, tout en trompant le
régulateur américain sur ces opérations.
Elle a été inculpée en 2019 pour fraude, blanchiment d'argent, et
entraves aux sanctions américaines contre l'Iran.
Elle a contesté les poursuites au nom d'une loi de 1976, le "Foreign
Sovereign Immunities Act" (FSIA), qui accorde une certaine immunité aux
dirigeants et gouvernements étrangers devant les tribunaux américains.
Halkbank assurait bénéficier de cette immunité.
Une cour d'appel lui avait donné tort en 2021. "Même si nous
considérions que (la loi) FSIA confère l'immunité dans le contexte
pénal, les charges pesant sur (la banque) relèveraient de l'exception
prévue pour les activités commerciales par la loi", a-t-elle jugé.
A son tour, la Cour suprême a jugé que la loi FSIA ne pouvait
s'appliquer.
Cette loi "ne dit pas un mot sur les poursuites pénales visant des
Etats étrangers ou leurs organes", a relevé le juge conservateur Brett
Kavanaugh, dans l'arrêt qu'il a rédigé.
Ankara, qui rejette les accusations, redoute l'exclusion de Halkbank du
système bancaire international et l'imposition d'une lourde amende, qui
saperaient une économie turque déjà fragilisée.
Le dossier fait partie des sujets difficiles régulièrement abordés
entre Ankara et Washington.
Avant l'inculpation de la banque en 2019, le président Recep Tayyip
Erdogan avait plaidé auprès de l'administration du président
républicain Donald Trump pour que la banque ne soit pas poursuivie.
Les accusations portées contre Halkbank, en tant qu'institution, sont
les mêmes qui avaient valu à un ex-directeur adjoint de la banque,
Mehmet Hakan Atilla, d'être condamné à une peine de prison à New York
en janvier 2018 dans ce dossier. Libéré en juillet 2019, il était
rentré en héros en Turquie. (AFP, 19 avr 2023)
Les Etats-Unis appellent Turquie et
Hongrie à faire entrer la Suède d'ici juillet
En visite en Suède, le ministre américain de la Défense a appelé
mercredi la Turquie et la Hongrie à ratifier la candidature de la Suède
à l'Otan "dès que possible" et avant le prochain sommet de l'alliance
début juillet.
"Nous avons hâte d'accueillir bientôt la Suède comme 32e (membre). Et
pour être clair, nous avons hâte que cela arrive avant le sommet de
juillet", a déclaré Lloyd Austin lors d'une visite sur la base navale
suédoise de Muskö, près de Stockholm.
"Donc nous encourageons la Turquie et la Hongrie à ratifier l'entrée de
la Suède dès que possible", a-t-il ajouté.
L'armée américaine a renforcé ses missions navales et aériennes en
Suède "pour souligner ce profond soutien", a expliqué le ministre
américain, après des menaces de représailles formulées début avril par
l'ambassadeur russe à Stockholm.
Washington appuie depuis le départ l'entrée de la Finlande - effective
depuis le 4 avril - et celle de la Suède, qui peine depuis des mois à
obtenir le feu vert indispensable de la Turquie et de la Hongrie.
L'espoir en Suède et au sein de l'alliance est de lever les obstacles
avant le sommet de l'Otan à Vilnius en Lituanie début juillet, mais la
question s'annonce difficile.
Selon les analystes, beaucoup dépendra de l'issue des élections en
Turquie le 14 mai, où le président sortant Recep Tayyip Erdogan brigue
un nouveau mandat.
La Turquie accuse notamment la Suède d'être un havre pour des
"terroristes" kurdes ou hostiles à Ankara, réclamant des dizaines
d'extraditions. (AFP, 19 avr 2023)
US sanctions on Russia extend to Turkish companies
for alleged connections
The US Treasury and State Departments, in collaboration with Britain,
imposed a new sanctions list that includes over 120 entries from 20
countries, with at least four Turkish companies listed
The United States has announced new sanctions against Russia for its
invasion of Ukraine, and it has been revealed that some companies and
individuals in Turkey will also be affected.
The US departments of treasury and state in concert with Britain
imposed a new sanctions list on Wednesday, which includes over 120
entries from 20 nations, and it has been noted that at least four
companies from Turkey are listed.
A senior US government official, speaking to Reuters on condition of
anonymity, said that these companies are predominantly Russian-owned or
have connections with Russia. The official said, "This is a shot across
the bow as export control practices evolve."
Reuters cited Eurasia Group analyst Clayton Allen who said sanctioning
Turkish firms signaled U.S. partner nations were not immune from U.S.
action.
"Crossing this threshold is an important development," he said, saying
the commitment to enforcement even if it causes friction with partners
signals a US "expectation that the current sanctions structure will
endure for the long term."
There has been no official response from Turkey regarding the decision
taken by the US
Although Turkey has chosen not to join the US and the EU in imposing
sanctions, it has also not shown tolerance for violations of these
sanctions. President Tayyip Erdogan has been careful to maintain good
relations with both Moscow and Kiev governments during the Ukraine
conflict.
In the face of pressure from the U.S. and EU to join the sanctions
against Russia for its invasion of Ukraine, Turkey had halted the
transit of Western goods to Moscow in March. (gerceknews, 13 April 2023)
La
Suède autorise l'extradition d'un Turc, en
refuse une autre
La Suède a annoncé jeudi qu'elle extraderait un citoyen turc réclamé
par Ankara mais a rejeté une autre demande, alors que les extraditions
constituent l'une des principales exigences de la Turquie pour ratifier
l'adhésion de ce pays scandinave à l'Otan.
Le ministère suédois de la Justice a déclaré avoir accepté
l'extradition d'Omer Altun, un citoyen turc de 29 ans condamné l'année
dernière par un tribunal turc à 15 ans de prison pour "l'équivalent
d'une fraude en Suède".
L'extradition n'a cependant été acceptée qu'à la condition que M. Altun
bénéficie d'un nouveau procès à son retour en Turquie.
La décision, en date du 30 mars et dont une copie a été consultée par
l'AFP, est tombée après que la Cour suprême de Suède a donné son feu
vert à l'extradition.
"Le gouvernement partage l'avis de la Cour suprême selon lequel rien ne
s'oppose à l'extradition d'Omer Altun vers la Turquie", a dit cette
juridiction.
Le gouvernement a toutefois rejeté une demande d'extradition concernant
Mehmet Zakir Karayel, un Suédois âgé de 51 ans qu'Ankara soupçonne
d'être membre d'une "organisation terroriste armée", selon le ministère
suédois de la Justice.
En vertu de la loi suédoise, "un citoyen suédois ne peut pas être
extradé", a écrit le ministère.
La Suède a déjà extradé au moins deux citoyens turcs au cours de
l'année passée et rejeté les demandes de plusieurs autres, dont celle
de l'ancien rédacteur en chef du quotidien Zaman, accusé par la Turquie
d'être impliqué dans une tentative de renversement du président Recep
Tayyip Erdogan en 2016.
A la suite du déclenchement de l'invasion de l'Ukraine par la Russie,
la Suède et la Finlande ont abandonné leur politique de non-alliance
militaire de longue date et ont demandé à rejoindre l'Otan.
Avec des mois de retard, la Turquie a ratifié l'adhésion de la Finlande
le mois dernier, lui permettant de devenir un membre à part entière de
l'Alliance atlantique cette semaine. (AFP, 6 avr 2023)
Blinken appelle Turquie et Hongrie à approuver
"sans délai" l'adhésion de la Suède
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a appelé mardi la
Turquie et la Hongrie à approuver "sans délai" l'adhésion de la Suède à
l'Otan, peu après l'entrée officielle de la Finlande dans l'Alliance
atlantique.
"Nous encourageons la Turquie et la Hongrie à ratifier les protocoles
d'adhésion de la Suède sans délai afin que nous puissions accueillir la
Suède dans l'Alliance atlantique aussi vite que possible", a-t-il
déclaré dans un communiqué diffusé à l'issue d'une cérémonie de lever
du drapeau finlandais au siège de l'Otan à Bruxelles.
La Turquie bloque l'adhésion de la Suède, accusée de passivité face à
des "terroristes" kurdes réfugiés dans ce pays et réclame des
extraditions sur lesquelles le gouvernement n'a pas le dernier mot. La
Hongrie reproche pour sa part à la Suède ses critiques contre le
gouvernement de Viktor Orban, accusé de ne pas respecter l'état de
droit.
"La Suède a rempli tous les engagements qui lui ont été demandés", a
rappelé le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg.
"Tous les alliés attendent que le processus d'adhésion de la Suède soit
finalisé le plus rapidement possible. Il s'agit d'une priorité pour
l'Alliance", a-t-il insisté au début d'une réunion des ministres des
Affaires étrangères de l'Otan.
Antony Blinken s'est entretenu mardi en tête à tête avec le chef de la
diplomatie turque Mevlut Cavusoglu.
La Lituanie, qui organise le prochain sommet de l'Otan en juillet à
Vilnius, espère que la Suède aura adhéré à cette date.
"Nous espérons que le drapeau de la Suède flottera à l'Otan pour le
sommet de Vilnius", a déclaré le chef de la diplomatie lituanienne
Gabrielius Landsbergis.
"J'appelle le président Erdogan à ne pas gâcher le sommet de Vilnius",
a-t-il lancé. (AFP, 4 avr 2023)
La Turquie approuve l'adhésion de la Finlande à l'Otan
La Turquie a approuvé jeudi, au bout de dix mois de suspense,
l'adhésion de la Finlande à l'Otan, dernier pays de l'Alliance à donner
son feu vert après celui de la Hongrie.
Au terme d'un bref débat, lors duquel ils ont reconnu les "légitimes
préoccupations sécuritaires de la Finlande", les députés turcs ont voté
à l'unanimité des 276 députés présents l'entrée de ce petit pays
nordique dans l'Alliance atlantique, tandis que la Suède reste toujours
à la porte.
Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a salué cette
ratification, estimant qu'elle rendrait "la famille de l'Otan plus
forte et plus sûre".
Le président finlandais Sauli Niinistö quant à lui a "remercié tous
(les Etats membres) pour leur confiance et leur soutien", en souhaitant
l'entrée "le plus vite possible" de la Suède.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait annoncé la levée de son
véto le 17 mars en recevant à Ankara M. Niinistö, décision aussitôt
saluée par l'Alliance atlantique.
La commission parlementaire turque des Affaires étrangères avait
approuvé cette adhésion la semaine dernière.
La Finlande n'a plus désormais qu'à envoyer ses "instruments de
ratification" à Washington, où le traité de l'Alliance est conservé.
Le parlement hongrois a lui aussi approuvé, lundi, l'adhésion de la
Finlande mais bloque également celle de la Suède.
Les demandes d'adhésion des deux pays nordiques avaient pourtant été
soumises de concert l'an dernier après l'invasion de l'Ukraine par la
Russie, et nécessitaient l'unanimité des pays membres de l'Otan pour
être approuvées.
Le président finlandais avait exprimé son "espoir" d'une ratification
avant les élections présidentielle et législatives turques prévues le
14 mai, le Parlement devant interrompre ses travaux environ un mois
avant la tenue du double scrutin.
La Finlande, soumise à une neutralité forcée par Moscou après sa guerre
avec l'Union soviétique lors du deuxième conflit mondial, partage la
plus longue frontière européenne (1.340 km) avec la Russie, derrière
l'Ukraine.
"La chose la plus importante est que la Finlande et la Suède deviennent
rapidement membres à part entière de l'Otan, et non pas qu'elles
adhèrent exactement en même temps", avait estimé M. Stoltenberg.
M. Erdogan bloque toujours l'élargissement de l'Otan à la Suède en lui
reprochant sa passivité face à la présence de "terroristes" kurdes
accueillis sur son sol et réclame des extraditions sur lesquelles le
gouvernement n'a pas le dernier mot.
Un député du parti pro-kurde HDP, troisième force politique du pays,
Hisyar Ozsoy, a d'ailleurs dénoncé lors du débat avant le vote
"l'horrible chantage" du gouvernement turc sur les deux pays candidats.
-Menaces du Kremlin-
Le Kremlin, qui a d'abord semblé minimiser l'importance de la
candidature de la Finlande et de la Suède, a durci le ton ces dernières
semaines, estimant mardi que les deux pays deviendraient, une fois
admis, dans l'Otan, des "cibles légitimes" de "représailles de Moscou",
y compris "militaires".
La Suède avait, dans la foulée mercredi, annoncé la convocation de
l'ambassadeur russe à Stockholm.
Le président russe Vladimir Poutine a par ailleurs affirmé la semaine
dernière que Moscou allait déployer des armes nucléaires "tactiques"
sur le territoire de son allié, le Belarus, situé aux portes de l'Union
européenne.
La situation reste délicate pour la Suède qui reste confrontée aux
objections d'Ankara.
"Il n'y a eu aucune mesure positive prise par la Suède en ce qui
concerne la liste des terroristes", a déploré M. Erdogan, évoquant plus
de 120 demandes d'extraditions formulées par Ankara.
L'autodafé d'un exemplaire du Coran par un extrémiste dans la capitale
suédoise, en janvier, avait conduit à la suspension des pourparlers
entre Ankara, Helsinki et Stockholm.
Le président turc avait alors laissé entendre que la Turquie était
prête à approuver séparément l'adhésion de la Finlande, alors que les
deux pays souhaitaient à l'origine avancer "main dans la main".
Stockholm espère toutefois boucler l'entrée de son pays dans
l'Alliance avant le prochain sommet de l'Otan prévu en juillet à
Vilnius, en Lituanie. (AFP, 30 mars 2023)
Turkey left
off guest list for Biden’s 2nd democracy
summit
Elizabeth Hagedorn, al-monitor, March 24, 2023
WASHINGTON — Turkey is not among the more than 100 countries invited to
participate in the Biden administration’s upcoming Summit for Democracy
aimed at countering rising authoritarianism abroad and bolstering human
rights.
The three-day summit next week, which is co-hosted by the governments
of Costa Rica, the Netherlands, South Korea and Zambia, is the second
of Joe Biden’s presidency. Like the first-of-its-kind gathering in
December 2021, this year’s summit is likely to draw criticism over why
some countries with problematic rights records like India and the
Philippines made the cut, while NATO allies Turkey and Hungary were
excluded.
A State Department spokesperson confirmed all governments that
participated in the first summit received invitations for the second,
with some additions, and stressed that the administration was “not
seeking to define which countries are and aren’t democracies.”
The White House has yet to formally announce the participants, but Rob
Berschinksi, the National Security Council’s senior director for human
rights and democracy, confirmed to reporters that Turkey was omitted
from the invite list.
He described Turkey as “an important NATO ally of the United States and
an incredibly important partner,” but that the “US government has been
quite clear in terms of our assessment of the status of democracy and
human rights within the country.”
Turkish President Recep Tayyip Erdogan has overseen a wide-ranging
crackdown on critics since a 2016 coup attempt that Ankara blamed on
followers of US-based cleric Fethullah Gulen.
The State Department’s annual human rights report details the
“continued detention of tens of thousands of persons including
opposition politicians and former members of parliament, lawyers,
journalists, human rights activists and an employee of the US Mission
for purported ties to ‘terrorist’ groups or peaceful legitimate
speech.”
The summit comes as US-Turkey ties are strained over a number of
issues, including Erdogan’s slide toward authoritarianism, Ankara’s
drift toward Moscow and its threatened military action against
US-backed Kurdish fighters in Syria.
Adding to the tensions is Ankara’s foot-dragging on Sweden's and
Finland’s bids to join NATO, which lawmakers have cited in holding up a
potential $20 billion sale of F-16 fighter jets to Turkey. Last week,
Erdogan announced his country would begin the ratification process for
Finland’s membership only.
Soner Cagaptay, an expert on Turkey at the Washington Institute,
described Turkey as neither a democracy nor a dictatorship, citing in
part Erdogan’s consolidation of independent institutions and the media.
“It is a democracy that has fallen under an autocrat, and I think
that's reason enough for Turkey, together with Hungary, not to be
invited to the summit,” Captagay said.
Turkey, however, could get an invite next year. The country is expected
to hold nationwide elections in mid-May that will determine whether
Erdogan can extend his two-decadeslong grip on power. Turkey's main
opposition alliance has promised to roll back many of Erdogan’s
authoritarian policies if he is unseated.
“Turkey has a really powerful democratic resilience and memory that is
trying to push back against Erdogan, so the elections are a toss-up,”
Cagaptay said.
Turkey was also left off the invite list for the December 2021 summit,
as were key US partners in the region including Egypt, Saudi Arabia and
the United Arab Emirates. The only Middle East countries to secure an
invite were Israel and Iraq.
Israel’s invitation this year comes as Prime Minister Benjamin
Netanyahu’s government — Israel’s most right-wing and religious in
history — advances a judicial overhaul plan that critics charge would
undermine the country’s democracy.
In a recent phone call with Netanyahu, Biden "underscored his belief
that democratic values have always been, and must remain, a hallmark of
the US-Israel relationship," according to the White House. Netanyahu,
who is on trial for corruption charges he denies, has refused to
withdraw his plan despite monthslong protests in Israel and mounting
public criticism from the Biden administration.
Freedoms are marginally improving across the Middle East, according to
Freedom House, a nonpartisan Washington think tank that studies
democracy around the world. Its annual survey found Israel, Lebanon,
Saudi Arabia and the United Arab Emirates saw improvements in political
rights or civil liberties in 2022. Only Iran and the West Bank
experienced declines.
Relations
régionales / Regional Relations
Avant des élections en Turquie, Poutine fait l'éloge
d'Erdogan
Le président russe Vladimir Poutine a apporté jeudi un soutien appuyé à
son homologue turc Recep Tayyip Erdogan qui fait face le mois prochain
à des élections présidentielle et législatives difficiles, saluant un
dirigeant aux "objectifs ambitieux".
M. Poutine s'exprimait lors d'une cérémonie organisée en
visioconférence à l'occasion de l'inauguration de la première centrale
nucléaire en Turquie, construite par la Russie, saluant un "projet
phare" des relations entre Moscou et Ankara.
Cette centrale "est un exemple convaincant de tout ce que vous,
monsieur le président Erdogan, faites pour votre pays, pour le
développement de son économie, pour tous les citoyens turcs", a déclaré
M. Poutine.
"Je veux le dire sans détour: vous savez comment fixer des objectifs
ambitieux et vous cherchez à les atteindre avec confiance", a ajouté M.
Poutine, des déclarations particulièrement chaleureuses qui témoignent
de l'étroite relation personnelle nouée par les deux dirigeants ces
dernières années.
"Cette cérémonie montre que le gouvernement turc et le président,
personnellement, accordent une grande attention au développement des
relations russo-turques dans tous les domaines", a poursuivi le maître
du Kremlin.
"Nous soutenons une telle attitude et sommes convaincus qu'une
coopération et un partenariat étroits entre la Russie et la Turquie
sont mutuellement bénéfiques", a-t-il insisté.
Cette marque claire de soutien intervient alors que M. Erdogan est en
pleine campagne pour des élections qui pourraient être les plus
difficiles depuis son arrivée au pouvoir en 2003, avec un double
scrutin présidentiel et législatif le 14 mai.
Arrivés au pouvoir au début des années 2000, MM. Erdogan et Poutine ont
renforcé leurs relations depuis près d'une décennie, notamment sur fond
de tensions entre leurs pays et l'Occident.
Malgré des intérêts divergents, ils coopèrent sur plusieurs dossiers,
comme la Syrie. Le président turc est aussi l'un des rares dirigeants à
avoir de bonnes relations à la fois avec Moscou et Kiev malgré le
conflit en Ukraine.
L'inauguration de la centrale d'Akkuyu est l'un des symboles de ce
partenariat, "l'un des projets mutuels les plus importants de
l'histoire des relations russo-turques", a vanté jeudi M. Poutine.
Rappelant que Moscou avait envoyé une aide humanitaire après le séisme
qui a fait plus de 50.000 morts en Turquie, M. Poutine a affirmé que la
Russie était "toujours prête à tendre une main amicale".
"Nous sommes conscients des tâches difficiles que le gouvernement et le
président turcs doivent résoudre en matière de reconstruction (...) et
nous sommes prêts à continuer à apporter l'aide et l'assistance
nécessaires à nos partenaires turcs", a déclaré le président russe.
(AFP, 27 avr 2023)
Les gardes-frontières turcs torturent
et tuent des Syriens, accuse HRW
Des gardes-frontières turcs torturent et ouvrent le feu sur des Syriens
qui tentent de passer la frontière, faisant parmi eux des morts, a
accusé jeudi l'ONG Human Rights Watch, appelant Ankara à enquêter sur
ces abus.
"Les gardes-frontières turcs tirent sans discrimination sur des civils
syriens à la frontière avec la Syrie, et torturent, et ont recours à la
force excessive contre les demandeurs d'asile et les migrants qui
tentent de passer en Turquie", a affirmé Humans Right Watch (HRW) dans
un communiqué.
Le gouvernement turc doit "enquêter sur ces graves violations des
droits humains" et "demander des comptes" aux gardes-frontières
responsables de ces abus, a estimé l'ONG.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), 12 Syriens
ont été tués et 20 autres blessés par des tirs de gardes-frontières
turcs depuis le début de l'année.
La Turquie, qui accueille près de 3,6 millions de Syriens ayant fui la
guerre qui ravage leur pays depuis 2011, garde la frontière fermée
entre les deux pays.
Le 11 mars, selon ce communiqué de HRW, des gardes-frontières turcs ont
"battu et torturé un groupe de huit Syriens qui tentaient d'entrer
illégalement en Turquie", indiquant qu'un homme et un enfant étaient
morts en détention tandis que d'autres avaient été gravement blessés.
"Les gendarmes et les forces armées turques chargés du contrôle des
frontières maltraitent régulièrement et tirent sans discrimination sur
les Syriens le long de la frontière, faisant des centaines de morts et
de blessés ces dernières années", a déploré Hugh Williamson, directeur
pour l'Europe et l'Asie centrale de l'ONG.
Il a dénoncé la "brutalité systématique de la part des
gardes-frontières turcs que le gouvernement n'a pas réussi à enrayer."
"L'accueil généreux par la Turquie d'un grand nombre de Syriens ne la
dispense pas de ses obligations de respecter les droits des autres
personnes cherchant une protection à ses frontières", a-t-il poursuivi.
Même si la frontière avec la Syrie est fermée, la Turquie accueille des
cas humanitaires, notamment des personnes requérant des soins médicaux,
et autorise les Syriens résidant en Turquie à rendre visite à leurs
familles pendant les fêtes.
Mais depuis le séisme meurtrier ayant frappé le 6 février les deux
pays, les autorités turques ont renforcé les restrictions à la
frontière. (AFP, 27 avr 2023)
Turcs et
Syriens tiennent des pourparlers de
normalisation sous médiation russe
La Turquie et la Syrie ont mené mardi à Moscou une nouvelle session de
pourparlers sous médiation de la Russie et de l'Iran visant à
normaliser leurs relations, rompues depuis le début de la guerre civile
syrienne en 2011.
Cette rencontre s'est déroulée entre les ministres de la Défense des
quatre pays et visait à discuter de "mesures pratiques" afin de
"renforcer la sécurité en Syrie" et "normaliser les relations
syro-turques", a indiqué le ministère russe dans un communiqué.
"Suite aux entretiens, les parties ont réaffirmé leur volonté de
préserver l'intégrité territoriale de la Syrie, ainsi que la nécessité
d'intensifier les efforts pour le retour rapide des réfugiés syriens
dans leur patrie", a-t-il ajouté.
Selon Moscou, les ministres ont eu un "dialogue constructif" et
souligné "la nécessité de le poursuivre dans l'intérêt de stabiliser
davantage la situation".
Le ministère turc de la Défense a souligné dans un communiqué
l'"atmosphère constructive" de la rencontre, au cours de laquelle "la
question de l'intensification des efforts pour le retour des réfugiés
syriens sur leurs terres" a été évoquée.
Il a confirmé que tous les participants ont "réaffirmé leur respect de
l'intégrité territoriale de la Syrie".
Les médias d'Etat syriens ont eux diffusé un communiqué du ministère
syrien de la Défense, affirmant que les discussions ont porté sur "le
retrait des forces turques" du pays.
Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, dont l'armée est à
l'offensive en Ukraine depuis plus d'un an, a également tenu des
entretiens bilatéraux avec chacun de ses collègues, discutant de
"coopération" et de la "garantie de la sécurité mondiale et régionale".
La Russie encourage le rétablissement des relations entre son allié
syrien et Ankara, qui ont peu de contacts officiels depuis que la
Turquie a commencé à soutenir les rebelles et l'opposition en Syrie
pour renverser le président Bachar al-Assad.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a lancé l'idée d'un sommet de la
paix avec le dirigeant syrien, mais ce dernier réclame préalablement le
retrait des troupes turques stationnées dans le nord de la Syrie.
Début avril, des diplomates iraniens, russes, turcs et syriens se sont
rencontrés à Moscou pour préparer une future réunion des ministres des
Affaires étrangères. (AFP, 25 avr 2023)
Les
Kurdes de Syrie tendent à nouveau la main à Damas
L'administration autonome kurde qui contrôle de vastes territoires en
Syrie a renouvelé sa volonté de dialoguer avec le pouvoir de Bachar
al-Assad, au moment où Damas opère un rapprochement avec plusieurs pays
arabes.
"Nous confirmons notre disposition à rencontrer le gouvernement syrien
et à dialoguer avec ce dernier et avec toutes les parties syriennes
afin de (...) trouver une solution à la crise syrienne", a affirmé
l'administration kurde dans un communiqué parvenu mercredi à l'AFP.
Les forces kurdes ont établi une administration autonome dans de vastes
secteurs du nord et du nord-est de la Syrie dont ils se sont emparés à
la faveur de la guerre en Syrie, déclenchée en 2011 par la répression
d'un soulèvement populaire.
Damas rejette cette administration, taxant les Kurdes syriens de
"séparatistes", et considère le déploiement des forces américaines dans
les zones qu'ils contrôlent comme une "occupation" du territoire syrien.
Les Etats-Unis, à la tête d'une coalition antijihadistes, sont les
partenaires de l'administration kurde dans la lutte contre le groupe
Etat islamique (EI) qu'ils ont territorialement défaits dans leur
dernier bastion syrien en 2019.
Dans une interview en mars, M. Assad avait déclaré que "toute partie ou
tout individu travaillant pour le compte d'une puissance étrangère est
un traître".
Depuis 2018, l'administration kurde a engagé plusieurs cycles de
pourparlers avec Damas qui n'ont pas abouti.
Dans son communiqué, elle a affirmé son adhésion à "l'unité des
territoires syriens", tout en soulignant l'importance d'un système
"décentralisé".
Fait notable, elle a aussi demandé une répartition "équitable" des
richesses et des ressources économiques entre les régions syriennes, y
compris les gisements de pétrole et de gaz, situés pour la plupart dans
les territoires qu'elle contrôle.
Les Kurdes syriens ont peur de perdre les acquis qu'ils ont obtenus
depuis 2011 et craignent aussi un rapprochement entre Damas et Ankara,
qui considère les forces kurdes comme "terroristes".
Ce communiqué intervient après la première visite du chef de la
diplomatie saoudienne à Damas depuis 2011 pour consacrer la
normalisation entre son pays et la Syrie, grand allié de l'Iran, avec
lequel l'Arabie s'est rapprochée début avril.
A cette occasion, la Syrie et l'Arabie saoudite ont évoqué "les efforts
pour parvenir à une solution politique de la crise syrienne". (AFP, 19
avr 2023)
L'Egypte appelle la Turquie à retirer ses troupes de
la Syrie
Le ministre égyptien des Affaires étrangères a appelé jeudi la Turquie
à retirer ses troupes de la Syrie, signe des tensions persistantes
malgré les efforts d'Ankara et du Caire pour rétablir leurs liens.
"J'ai affirmé que la souveraineté et l'intégrité territoriale de la
Syrie devraient être préservées. J'ai aussi dit que les forces
étrangères devraient se retirer du territoire de la Syrie", a déclaré
le chef de la diplomatie égyptienne Sameh Choukri, en visite jeudi à
Ankara, à propos de ses échanges avec son homologue turc lors d'une
conférence de presse conjointe.
"Nous sommes attachés plus que tout le monde" à l'intégrité
territoriale de la Syrie, a
répondu le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu.
"Notre priorité est la lutte contre le terrorisme. (...) Notre présence
là-bas est importante pour prévenir les menaces contre nous, mais aussi
pour bloquer les efforts en vue de l'éclatement de la Syrie", a-t-il
ajouté.
Le Caire et Ankara étaient en froid depuis l'arrivée au pouvoir de
Abdel Fattah al-Sissi en 2013, après le renversement du président
Mohamed Morsi, qui était proche du président turc Recep Tayyip Erdogan.
La Turquie cherche cependant depuis des mois à normaliser ses relations
avec plusieurs puissances régionales, dont l'Egypte et Israël.
Mais la présence militaire turque en Syrie complique ces efforts.
L'Égypte et d'autres pays arabes ont récemment renoué le contact avec
Damas, suscitant la consternation de Washington.
Mais le président syrien Bachar al-Assad a conditionné le dialogue avec
son homologue turc Recep Tayyip Erdogan au retrait des troupes turques
de Syrie.
Le chef de la diplomatie égyptienne avait visité fin février la Turquie
après le séisme dévastateur qui a tué plus de 50.000 personnes en
Turquie et en Syrie.
"Nous ouvrons de nouvelles pages dans nos relations avec l'Egypte",
s'était alors félicité M. Cavusoglu lors d'une conférence de presse
avec M. Choukri dans le port de Mersin, dans le sud de la Turquie, où
un navire d'aide humanitaire fournie par l'Egypte a accosté.
Les présidents turc et égyptien ont ainsi échangé leur première poignée
de mains fin novembre en marge de l'ouverture de la Coupe du monde de
football au Qatar. (AFP, 13 avr 2023)
La
paix en Ukraine passe par
l'établissement d'un "nouvel ordre mondial", selon Moscou
Des négociations de paix sur l'Ukraine ne sont possibles que si elles
visent à l'établissement d'un "nouvel ordre mondial" sans domination
américaine, a estimé vendredi le ministre russe des Affaires
étrangères, au cours d'un déplacement en Turquie.
Sergueï Lavrov a en outre menacé de mettre fin à l'accord permettant
les exportations de céréales ukrainiennes, essentiel pour assurer la
sécurité alimentaire mondiale et rendre possible l'envoi hors de ses
frontières de l'importante production agricole de l'Ukraine.
"Les négociations (de paix sur l'Ukraine) ne peuvent avoir lieu que sur
la base de la prise en compte des intérêts russes", a dit le ministre
russe, pendant une conférence de presse avec son homologue turc, Mevlüt
Cavusoglu.
"Il s'agit des principes sur lesquels sera fondé le nouvel ordre
mondial", a-t-il ajouté, dénonçant l'"hégémonisme" américain.
La Russie a expliqué son invasion de l'Ukraine en février 2022 en
affirmant notamment que l'Otan et les Etats-Unis se servaient de leur
allié ukrainien pour s'en prendre à la Russie.
Avant d'envahir ce pays voisin, Moscou avait réclamé des
garanties de
sécurité impliquant en particulier un repli de l'Alliance atlantique
d'Europe orientale.
Le Kremlin considère aussi que les Occidentaux lui livrent une guerre
par procuration en Ukraine en fournissant à Kiev une aide militaire,
une manière aussi d'expliquer l'incapacité de l'armée russe de
s'imposer sur le champ de bataille.
Ce mois-ci, la présidence russe a dit à plusieurs reprises ne pas voir
d'opportunité pour des négociations et ne pas avoir d'"autre solution
que de continuer l'opération militaire spéciale", l'euphémisme russe
pour décrire son offensive en Ukraine.
Le Kremlin a ainsi exclu dans l'immédiat une éventuelle médiation
chinoise et un appel à une trêve de son allié, le président bélarusse,
Alexandre Loukachenko.
Concernant la menace agitée vendredi par M. Lavrov d'enterrer l'accord
sur l'exportation des céréales ukrainiennes, Moscou considère que la
partie de ce texte qui doit lui permettre d'envoyer sur les marchés
étrangers sa propre production agricole et ses engrais n'est pas
appliquée.
"S'il n'y a aucun progrès dans la levée des obstacles aux exportations
d'engrais et de céréales russes, alors nous nous demanderons si cet
accord est nécessaire", a déclaré le chef de la diplomatie russe
Sergueï Lavrov.
En mars, la Russie a annoncé qu'elle ne prolongeait sa participation à
l'accord céréalier que pour 60 jours, au lieu des 120 prévus par le
pacte.
L'accord dit de la mer Noire, signé en juillet dernier pour 120 jours
entre les Nations unies, l'Ukraine, la Russie et la Turquie a eu pour
conséquence d'atténuer la crise alimentaire mondiale provoquée par
l'invasion russe.
Il avait été reconduit en novembre pour quatre mois et a permis
d'exporter plus de 24 millions de tonnes de céréales à partir des ports
ukrainiens, selon l'ONU. (AFP, 7 avr 2023)
Kirkuk pipeline to be
closed as Turkey fined with 1.4 billion dollars in arbitration
The government of Iraq won an international arbitration case against
Turkey's agreement on oil shipments with the Kurdistan Regional
Government (KRG) on Saturday (March 25). The court ruled in favor of
Iraq, ordering Turkey to pay 1.4 billion dollars in compensation
instead of the requested 30 billion dollars.
The dispute began when Baghdad took the KRG to the international court,
claiming that it was not authorized to make agreements on oil shipments
and, therefore, could not ship oil via the Kerkuk-Ceyhan pipeline. The
970 km long pipeline is one of the largest in Iraq and runs from Kirkuk
in Iraq to Ceyhan, one of Turkey's main transport hubs for oil and
natural gas from the Middle East and Central Asia.
The production halt of the 450,000 barrels of oil per day might be a
massive blow to the KRG's economy, with crude exports being a crucial
lifeline of its economy.
The court decision covers the period between 2014 and 2018, while the
case for the period between 2018 and 2023 is still ongoing. As a result
of the decision, Turkey has also suspended oil shipments via the
Kerkuk-Ceyhan pipeline. Similarly, the oil companies in the KRG
announced that the Kurdistan Pipeline Company had shut down the
pipeline at Ankara's request after arbitration.
Iraq's Oil Ministry welcomed the court's decision, emphasizing that
Baghdad has exclusive authority over oil exports from Iraq.
On February 15, 2022, the Federal Supreme Court of Iraq had already
ruled that the 2007 enacted Oil and Gas Law by the KRG is
unconstitutional and that the obtained petroleum products should be
handed over to the Baghdad administration.
Iraq is considered one of the most oil-dependent countries in the
world. In the last decade, oil revenues have accounted for more than 99
percent of exports, 42 percent of the gross domestic product (GDP), and
85 percent of the government's total budget, according to the world
bank. In addition, Iraq is one of Turkey's primary crude and petroleum
import partners, only being surpassed by Russia.
KRG condemns the decision
KRG has condemned the decision, stating that it did not serve to
resolve the issue. Local oil companies operating in the KRG region,
such as Gulf Keystone Petroleum, DNO, and Genel Energy, have announced
a reduction in production or storage until the situation is resolved.
The shares of all companies in the region have experienced losses of
more than 10 percent.
Gulf Keystone Petroleum (GKP.L), which produces 55,000 barrels of oil
per day from the Shaikan field in northern Iraq, announced on Monday
(27 March) that it has the storage capacity to continue production by
reducing output in the coming days and then will likely suspend
production.
DNO and Genel Energy, two companies operating in the region, said they
could store a few days' worths of production in their tanks. Both firms
have stakes in local fields that produced 107,000 barrels of oil per
day last year. Genel Energy also has stakes in nearby oil fields, which
produced 4,500 and 4,710 barrels of oil per day, respectively, last
year.
Production at the Hurmala oil field in Kirkuk, operated by Kar, which
produces 135,000 barrels per day, is unaffected by the new situation.
ShaMaran Petroleum (SNM.V) stated that it will continue to monitor the
situation closely by maintaining close contact with other oil producers
and relevant government officials in the KRG. (BIA, 28 March 2023)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Cinq
migrants et un Grec tués dans un accident près de la frontière
gréco-turque
Cinq migrants à la nationalité non communiquée et un Grec ont été tués
samedi dans un accident de la route dans la région de l'Evros près de
la frontière gréco-turque, a déclaré à l'AFP la police grecque.
Un véhicule avec à bord dix migrants et circulant à grande vitesse et à
contre-sens sur une autoroute afin d'éviter un contrôle par une
patrouille de police a percuté une autre voiture conduite par un Grec
de 46 ans qui a été tué dans la collision, selon la police grecque.
Les cinq autres migrants et le conducteur de leur véhicule ont été
blessés et conduits dans un hôpital proche, d'après cette même source.
Des milliers de migrants se rendent régulièrement en Grèce depuis la
Turquie voisine dans l'espoir de rejoindre l'ouest ou le nord de
l'Europe.
Depuis le renforcement des patrouilles en mer Égée et la difficulté de
rejoindre les îles grecques, un grand nombre de migrants passent en
Grèce en traversant le fleuve Evros puis en étant transportés
illégalement par des passeurs dans des véhicules.
Les accidents de véhicules transportant des migrants se sont multipliés
ces dernières années.
Dans cette région qui s'étend de la frontière bulgaro-turque au delta
de l'Evros 200 km plus bas, la Grèce est également accusée par des ONG,
témoignages à l'appui, de pratiquer des refoulements illégaux de
personnes en quête d'asile dans l'Union européenne. Athènes a toujours
démenti de telles pratiques.
Pour tenter de diminuer davantage le flux migratoire, le Premier
ministre conservateur Kyriakos Mitsotakis a réaffirmé il y a deux
semaines sa volonté de prolonger de 35 km le mur séparant la Grèce de
la Turquie qui est déjà long de 37,5 km. (AFP, 15 avr 2023)
Immigration
/ Migration
Emir Kir et le
PS bruxellois à couteaux tirés à Saint-Josse
Ce samedi 18 janvier
2020, les mines sont défaites avenue de l’Astronomie. A côté de la
station de métro Madou, la maison communale de Saint-Josse accueille
les mandataires de la liste du bourgmestre Emir Kir. Les élus sont
secoués. « Tout le monde est traumatisé. Des gens pleurent », se
souvient un échevin socialiste. La veille, le député-bourgmestre s’est
fait exclure du PS. La commission de vigilance du parti a tranché :
Emir Kir a rompu le cordon sanitaire, quelques semaines plus tôt, en
recevant une délégation de maires turcs, dont deux élus MHP (extrême
droite). Un séisme au niveau local.
Très populaire dans
sa
commune, le Tennoodois dispose d’une majorité absolue au conseil
communal. Quant à la section locale, elle lui est entièrement acquise.
Le lundi qui suit, les militants socialistes confirment leur soutien à
l’équipe en place. Réalisé à bulletin secret, le vote est sans appel
(68 pour, un contre). Trois ans plus tard, le divorce s’opère dans la
douleur. Alors que le scrutin local de 2024 approche à grand pas,
militants et élus communaux sont sommés de choisir leur camp. Au sein
du collège, deux clans se font désormais face dans une ambiance
glaciale.
Jugez plutôt : au
début
du mois, Emir Kir a retiré à trois échevins leurs compétences. La
sanction a toutefois été émise sans respecter les procédures
nécessaires. Face au risque d’annulation par le Conseil d’Etat, le
maïeur est revenu sur la décision quelques jours plus tard. Du moins
temporairement. La semaine dernière, ce sont trois échevins proches de
lui qui ont annoncé, quant à eux, leur démission du PS. « On se
croirait dans Amour, Gloire et Beauté », lâche la cheffe de groupe
Ecolo au conseil communal, Elodie Cornez. « C’est comme un western »,
estime l’échevine Dorah Ilunga (indépendante), restée proche d’Emir Kir.
En janvier 2020,
l’exclusion d’Emir Kir constituait pourtant un choix fort du PS
bruxellois. Ce n’était pas la première fois que le Tennoodois se
trouvait au centre d’une polémique. A chaque fois, il s’en était sorti.
Locomotive électorale, l’homme avait attiré, en 2019, 18.000 voix sur
son nom à la Chambre. Mais entre-temps, Ahmed Laaouej a pris la
direction du PS bruxellois. Entre les deux hommes, les relations
s’avèrent exécrables. Un changement à 180 degrés par rapport à
l’ex-présidente, Laurette Onkelinx, qui a protégé plusieurs fois Emir
Kir quand il était dans la tourmente. Puis il y a le contexte. Au même
moment, au niveau national, le PS vient d’exclure l’échevin de Neupré
Benoît Hons pour des propos xénophobes. Et c’est à ce moment que la
commission de vigilance est saisie par un militant, Jérémie Tojerow,
pour non-respect du cordon sanitaire. La pression médiatique est
énorme. A l’intérieur du PS, certains sont excédés par Emir Kir. Ils
considèrent que le parti ne peut brader plus longtemps ses valeurs
contre des milliers de voix. Au final, la commission de vigilance rend
le verdict que l’on sait.
Celui-ci conduit à
déchirer la section locale du PS. Et à sa mise sous tutelle depuis
novembre dernier. Concrètement, les instances de décision de la section
n’ont plus voix au chapitre. Les réunions ordinaires se trouvent
suspendues. Un triumvirat extérieur à la commune a pris les commandes.
Celui-ci se compose du chef du groupe au Parlement bruxellois, Ridouane
Chahid, du président de la section boitsfortoise, Thomas Gillet, et
d’une membre de la section de Jette, Noémie Roger. En janvier, le trio
a invité les mandataires locaux à confirmer leur loyauté au PS. Il en
est ressorti que le groupe est coupé en deux. « Il y a au total quinze
conseillers communaux et quatre conseillers CPAS. La moitié a répondu
présent. Oui, il s’agit d’une clarification », lâche une source proche
du collège de tutelle. Trois des six échevins PS ont remis leur carte
de parti et soutiennent Emir Kir. Dorah Ilunga, qui en fait partie,
explique : « Je n’ai rien à reprocher à Monsieur Kir. Je suis membre du
PS depuis 1997 et c’est un déchirement. C’est très difficile du jour au
lendemain d’être traitée de traître ». Sur les réseaux sociaux,
l’échevin Mohammed Jabour accuse le PS bruxellois de tuer la section
locale. « Ces gens n’ont pas compris que c’est le parti qui fait d’eux
ce qu’ils sont et pas l’inverse », tranche un cadre socialiste.
Ce mercredi soir, le
bureau politique a d’ailleurs approuvé une prolongation de la mise sous
tutelle. A durée indéterminée. « Et avec l’obligation de faire un
rapport tous les trois mois », explique un cadre socialiste.
Dans ce contexte pour
le
moins perturbé, la commune restera-t-elle gouvernable d’ici le scrutin
local ? Dans l’opposition, Ecolo pose en tout cas la question. « Emir
Kir pourrait ne plus disposer de majorité au conseil communal »,
calcule le conseiller communal Ahmed Mouhssin. Au collège, tout
dépendra des choix de l’échevine Lydia Desloover (Vooruit). D’elle
dépend le quorum nécessaire pour prendre les décisions. Y compris… un
éventuel retrait des compétences. « L’échevine a toujours pris une
position neutre. Si le quorum dépend d’elle, elle ne le fera pas »,
indique Elke Roex, présidente de Vooruit Bruxelles. Le camp socialiste
assure vouloir temporiser : « Il faut travailler ensemble dans
l’intérêt de la population ». Travailler, le bourgmestre Emir Kir
assure ne faire que cela : « On a beaucoup travaillé. J’ai eu comme
seul leitmotiv de toujours travailler. Et de ne pas faire de la
politique politicienne en me demandant où je serai dans quatre ans. Et,
contrairement à d’autres, je n’ai jamais fait de déclarations qui
pouvaient porter atteinte à l’image de la commune ».
La saga est loin
d’avoir
livré son épilogue. Au-delà de la gouvernance de la commune d’ici
octobre 2024, l’avenir de la section socialiste et celui d’Emir Kir
restent actuellement des inconnues. Le PS et le maïeur tennoodois
présenteront chacun une liste au scrutin prochain. Sans parti, malgré
ses 18.000 voix, le député ne peut espérer être réélu à la Chambre. En
revanche, il possède des chances de conserver son mayorat. Au niveau
local, sa popularité s’avère immense, notamment au sein de la
communauté turque.
En 2018, son
score
personnel (3.903 voix) dépassait de loin celui de sa principale
opposante, Zoé Genot (Ecolo, 1.463 voix). Son possible challenger
socialiste en 2024, Boïketé Philippe, avait obtenu, quant à lui, 857
votes. Il figurait toutefois à la septième place. Du côté d’Ecolo, on
croit pouvoir mettre la main sur l’écharpe de bourgmestre. « C’est fort
probable. On est le groupe le mieux organisé et on représente 25 % en
termes de poids électoral. Les autres seront divisés », pointe Ahmed
Mouhssin.
Emir Kir croit en
tout
cas en ses chances. Et met en garde ses adversaires. « Finalement, à
Saint-Josse, je ne suis pas PS, je suis la Liste du bourgmestre. Ils
oublient que cette liste est conduite à Saint-Josse depuis 1994. Guy
Cudell a été élu avec elle, tout comme Jean Demannez (NDLR : ses
prédécesseurs) et moi. Ils pensent qu’il y a une liste PS, mais il n’y
en a jamais eu une. Le fait d’être une Liste du bourgmestre vous donne
une plus grande capacité de polarisation. Et au niveau local, le
bourgmestre occupe une place essentielle dans la vie des concitoyens ».
Les dix-sept prochains mois risquent d’être longs à Saint-Josse. (Le
Soir, 27 avril 2023)
Manifestation contre la numerisation des services publics à
Bruxelles
Plusieurs associations bruxelloises ont manifesté contre la
numérisation des services devant la maison communale d’Anderlecht.
Pas moins de 40% des Bruxellois, voilà la proportion de personnes que
l’ordonnance “Bruxelles numérique”, visant à informatiser les services
publics communaux et régionaux, pourrait laisser sur le carreau.
Plus de 200 personnes ont répondu à l’appel pour contester la
numérisation des services d’intérêt général et l’abandon des canaux
physiques. Elles ont fait entendre leurs revendications : conservation
de guichets physiques et de services téléphoniques accessibles à tous,
et meilleur accompagnement vers le numérique, entre autres.
“On n’est pas contre le numérique”
“On n’est pas contre le numérique”, assure Daniel Flinker de
l’association Lire et Ecrire. “Mais on remarque que quatre Bruxellois
sur dix et un Belge sur deux ont un problème avec le numérique. À cause
de l’accélération du numérique, ces gens qui pourtant se forment sont
dans l’incapacité d’accéder à leurs droits et leurs services.” Selon
lui, la numérisation de l’administration ne peut pas être imposée. “Il
y a toute une série de questions à poser sur le numérique. La place du
numérique dans la société doit faire l’objet d’un débat public”,
affirme-t-il. “On veut que le numérique trouve sa juste place dans la
société, avec l’humain qui doit rester primordial.”
Les associations présentes contestent également les changements
apportés à l’ordonnance à la suite de la mobilisation de la société
civile bruxelloise. Les modifications sont trop vagues et non
contraignantes, selon les associations. Au terme de la manifestation,
celles-ci ont rencontré Fabrice Cumps, le bourgmestre d’Anderlecht,
afin de faire entendre leurs revendications et recommandations.
Les adhérent(e)s des Ateliers du Soleil ont participé à cette
manifestation et fait entendre les revendications notamment des
citoyens d’origine étrangère appartenant aux couches populaires
bruxelloises. (Ateliers du Soleil, 19 avril 2023)
Trois
échevins socialistes quittent le PS à Saint-Josse
Les tensions au sein du collège tennoodois continuent. Depuis
l’exclusion du parti socialiste du bourgmestre Emir Kir, la Ligue
Ouvrière, section locale du PS, se déchire. Ce mardi, trois échevins
PS, Mohammed Jabour, Kadir Özkonakci et Dorah Illunga ont quitté le
parti, annonce la DH.
Mohammed Jabour, échevin notamment de l’Environnement, de la
Démographie, des Travaux Publics et de la Propreté Publique, a publié
un communiqué sur ses réseaux sociaux pour motiver sa démission,
réalisée le 06 avril. « Ces derniers mois, notre section locale du PS
subit des assauts multiples et répétés. La fédération bruxelloise du PS
s’est attaquée de manière honteuse à Luc Fremal, notre Président. Pour
rappel, il avait été élu à l’unanimité des membres et par bulletin
secret. »
L’échevin s’attaque à la locale du PS, mise sous tutelle par le PS
bruxellois. « Aujourd’hui, la fédération bruxelloise du PS me donne
l’impression de vouloir la fin de cette section. Les trois échevins qui
suivent leurs plans mèneront inexorablement le PS de Saint-Josse à sa
perte et cela, malheureusement, pour une très longue durée. »
Ce départ n’est pas une surprise pour la fédération bruxelloise du PS.
« Cela fait bien longtemps que ces trois échevins n’ont plus de loyauté
envers le parti et ont décidé de suivre Emir Kir. Ils ont privilégié
une carrière personnelle au détriment des valeurs du parti », nous
déclare le PS bruxellois. Pour la locale, « cela permet de clarifier
les choses. » (SudInfo, 18 avr 2023)
Migrants found suffocating in a truck in Hungary,
Turkish citizen in custody
The Hungarian police stopped a truck with a Turkish license plate based
on a tip-off yesterday. 17 migrants who were found suffocating in the
truck were taken for medical treatment. A Turkish citizen was detained
on suspicion of human trafficking.
The Hungarian police stopped a suspicious truck at the country's
southern border. 17 migrants who were suffocating in the
Turkish-licensed truck were found. It was announced that a Turkish
citizen human trafficker was detained.
In a statement, the police said that they stopped the suspicious truck
near the village of Kistelek on Thursday and that they had received a
tip-off about the truck from Romanian authorities. It was said that 16
Egyptian migrants and one Libyan migrant were found in the enclosed
section of the truck, which had no ventilation. It was announced that
the migrants needed "emergency medical care" and were taken to the
hospital by ambulances. The police announced that the Turkish driver of
the Turkish-licensed truck was also detained on suspicion of human
trafficking.
In February, the bodies of 18 Afghan migrants were found in an
abandoned truck on the side of the road near Sofia, the capital of
Bulgaria. Thousands of migrants fleeing war and poverty in the Middle
East, Africa, and Asia make their way to Europe by land through the
Balkans. Despite Hungary building a fence along its southern border
with Serbia, the route through Hungary remains popular for migrants
heading to Western Europe. (gerceknews, 14 April 2023)
Minister's alarm on hate speech in AKP’s election campaign in
Germany
Germany's Justice Minister, Marco Buschmann, wrote a letter to the
Interior Minister and Foreign Minister and has raised concerns about
hate speech in the election campaigns of Turkey's ruling AKP in Germany
Justice Minister of Germany, Marco Buschmann, has reportedly sent a
letter to Interior Minister Nancy Faeser and Foreign Minister Annalena
Baerbock, raising concerns about hate speech in the election campaigns
of Turkey's ruling AKP (Justice and Development Party) in Germany.
With the upcoming presidential and parliamentary elections in Turkey on
May 14, Buschmann emphasized in his letter the importance of taking
measures against campaign activities that involve hate speech,
Germany’s Rheinische Post newspaper reported on Thursday.
According to Rheinische Post, Buschmann's letter stated, "Considering
the upcoming elections, it is expected that supporters of President
Recep Tayyip Erdogan will conduct a stronger election campaign in
Germany as well in the coming weeks. We must take into account the
dissemination of messages containing hate speech that undermine human
dignity within the framework of campaign activities."
The letter comes in the wake of a recent incident where an AKP deputy’s
threatening language was interpreted as hate speech in Germany,
triggering condemnation and summoning of Turkey's Ambassador to Berlin.
On January 13, AKP deputy Mustafa Acikgoz in the city of Neuss
addressed a Turkish gathering and said, "We will find and eliminate
them from the holes they hide in," referring to members of the PKK and
the Gulen movement.
In his letter, Justice Minister Buschmann stated, "The incidents that
have occurred indicate that some Turkish officials will consciously use
language that undermines human dignity in their campaign activities
against political rivals. This is unacceptable in any way and a clear
violation of freedom of thought."
Buschmann emphasized in his letter to the interior and foreign
ministers that the obligation for foreign officials to obtain
permission for campaign activities within the framework of assembly law
should be carefully applied and the rules should be clearly reminded to
Turkey, if necessary, once again. He also called for sensitivity on the
issue of assembly law in the relevant authorities in the states.
With the regulation that came into effect in Germany in 2017, officials
from countries outside the EU are required to obtain permission from
the German government for official election campaign activities
targeting German citizens. During the three-month period before
elections, however, campaign activities are not allowed. (gerceknews,
13 April 2023)
Racist
and anti-immigrant election video from Good Party: 'Uninvited Guest'
The Good Party (İYİ) shared a new election video in its election
campaign for the May 14 presidential and parliamentary elections.
The video, named "Uninvited Guest," uses anti-immigrant expressions and
has a racist attitude.
The video which aims at pulling votes over migrants starts saying
"Akflix presents," making a reference to AKP (the Justice and
Development Party.) "A border full of holes," calls it Turkey'e borders
and throws mud at migrants referring to many news broadcasts about
those who got involved in crimes.
The video also includes President Recep Tayyip Erdoğan's words in his
Welfare Party period. He says, back then, "This is the situation we are
in, in foreign policy. You say, 'Come, as many as you like, come but
where will you place them? What kind of a policy is this for a state?
What a huge contradiction!"
The Good Party's election video again includes the statements of
President Erdoğan and some ministers defending the migrants on
different dates.
It shows Erdoğan saying, "They say we will send them to their
countries. We will not," "We will give these brothers of us the right
to citizenship," and "We are not disturbed about this," in statements
that date to more recent years.
After showing news where migrants in Turkey have been charged with
shooting images of women without permission, fighting, injuring or
killing people using a knife, or similar crimes, Meral Akşener, the
party leader is heard saying in the end of the video, "But very soon,
these will all finish and a brand new sun will rise. Because, on May
14, Turkey will write history." (BIA, 13 April 2023)
Turkey
sees 27.3% increase in people leaving the country
The number of people leaving Turkey to emigrate to other countries
increased by 27.3% in 2020 compared to the previous year, with a total
of 420,463 people leaving. The majority of those who left were in the
25-29 age group.
The number of people emigrating from Turkey to other countries
increased by 27.3% compared to the previous year, reaching a total of
420,463. According to data released by the Turkish Statistical
Institute (TUIK) on international migration statistics for the year
2020.
Of this number, 77,810 were Turkish citizens, while 342,653 were
foreign nationals.
The data also revealed that the majority of those who emigrated from
Turkey were in the 25-29 age group, accounting for 15.2% of the total,
followed by the 30-34 age group at 13.2% and the 20-24 age group at
12.7%.
On the other hand, the number of people immigrating to Turkey from
other countries decreased by almost 50% in 2020 compared to the
previous year, with a total of 340,845 people. Of this number, 53.6%
were male and 46.4% were female. Turkish citizens accounted for 98,349
of those who immigrated to Turkey, while 242,496 were foreign nationals.
Again, the data revealed that the largest group of immigrants to Turkey
were in the 25-29 age group, making up 12.5% of the total, followed by
the 20-24 age group at 11.3% and the 30-34 age group at 11%.
When examining the distribution of immigrants and emigrants by city,
Istanbul was the most popular destination for both groups. It received
the highest percentage of immigrants at 34.1%, followed by Ankara and
Antalya at 8.3% and 3.2%, respectively. (gerceknews, 7 April 2023)
Emir Kir démet trois échevins socialistes à Saint-Josse
Dans un communiqué, la commune de Saint-Josse-ten-Noode a annoncé qu’à
l’issue du Collège de ce mardi, une nouvelle répartition des
compétences a été actée.
Après le rappel des faits, les compétences des échevins mis en cause, à
savoir l’Urbanisme, l’Enseignement, le Logement, la Petite enfance et
la Simplification administrative ont été attribuées à d’autres échevins.
Les raisons de ce remaniement sont liées à des faits “sérieux tels que
l’absentéisme répété lors des séances du Collège et du Conseil,
l’absence de rigueur et de transparence dans le suivi des dossiers, les
charges ad hominem, l’absence de considération de l’intérêt général,
des objectifs de la Note de Politique générale et de la collégialité“,
indique le communiqué.
Ainsi, l’échevin Philippe Boïketé (PS) est démis de ses compétences en
matière de logement, de la simplification administrative et de
l’enseignement francophone. Nezahat Namli (PS) perd ses compétences en
matière de petite enfance et Loubna Jabakh (PS) d’urbanisme.
Le bourgmestre Emir Kir (LB) commente : “Lorsque l’on sert la
population, il faut le faire avec cœur, avec volonté et honnêteté.
C’est un devoir lorsque l’on est un élu. Ici, depuis des mois, les
conditions ne sont pas respectées. Entre torpillage du travail
effectué, absences répétées, manque de suivi des dossiers,
comportements déplacés, travail de sape permanent… La liste des
manquements est longue. C’est un rappel à l’ordre et nous attendons
plus de sérieux dans la gestion future des compétences qui sont encore
à charge des échevins défaillants.”
Sur le site de la commune, les compétences ont été modifiées. Ainsi,
Mohammed Jabour (PS) se voit attribuer les compétences en matière
d’urbanisme et de logement. Dorah Ilunga (PS) se charge des compétences
de la Petite Enfance et de l’Enseignement.
“Emir Kir n’a eu de cesse de nous bâillonner”
Dans un communiqué, les échevins, pour leur part, affirment qu’Emir Kir
“n’a eu de cesse de nous bâillonner dans nos compétences ces derniers
mois. La décision de ce jour ne vient que confirmer une situation de
fait“. Philippe Boïtketé, Nezahat Namli et Loubna Jabakh ajoutent qu’à
leurs yeux, “cela fait très longtemps qu’Emir Kir agit dans les
services relevant de nos attributions et au sein de l’administration
pour nous marginaliser et nous entraver“.
Les échevins estiment vouloir “continuer à être des échevins de terrain
à l’écoute de la population”, et signent toujours leur communiqué de
leur principale compétence, retirée depuis lors.
Le PS bruxellois “continuera à suivre la situation de très près”
De son côté, le président de la Fédération bruxelloise du PS, Ahmed
Laaouej a précisé que le PS bruxellois avait pris acte “des derniers
agissements politiques du bourgmestre de Saint-Josse, lesquels ne
manquent pas d’inquiéter tant sur la forme que sur le fond. Il
continuera à suivre la situation de très près“.
“Le Collège de tutelle en charge de la section socialiste de
Saint-Josse, mis en place par la Fédération bruxelloise du PS,
examinera également, dans la sérénité, l‘attitude à adopter dans les
instances où le PS est représenté. Le PS Bruxellois réitère son soutien
total aux élues et élus tennoodois loyaux au Parti qui continueront
quoi qu’il en soit à œuvrer dans l’intérêt des habitants“, a-t-il
encore dit. (bx1.be, 5 avril 2023)
Mort
d'une jeune Gabonaise en Turquie:
l'ambassade dénonce une enquête bâclée
La représentation du Gabon à Ankara a dénoncé vendredi l'absence de
véritable enquête après la mort d'une étudiante gabonaise dans le nord
de la Turquie, affirmant que des suspects n'ont pas été interrogés,
parce que "la victime est noire".
Le corps de Jeannah Danys Dinabongho Ibouanga, âgée de 17 ans, a été
retrouvé le 25 mars dans une rivière, non loin de l'université de
Karabük où elle étudiait le génie mécanique.
Contactée par l'AFP, l'ambassade du Gabon à Ankara a rejeté les
conclusions de l'autopsie qui attribue le décès de la jeune femme à
"une mort naturelle" par "noyade".
"Elle aurait quitté son appartement à 23 heures en short et en sandales
pour aller se baigner alors qu'il fait encore très froid dans cette
région de la Turquie? C'est insensé!", estime, révolté, un diplomate
gabonais qui a souhaité garder l'anonymat.
Les autorités gabonaises ont demandé une contre-expertise de
l'autopsie, a-t-il indiqué.
"Nous pensons que c'est un assassinat. L'enquête n'a pas été bien
menée. Les suspects n'ont pas été interrogés, parce qu'il s'agit d'une
Noire", a-t-il dénoncé.
Selon l'ambassade, deux employés de la Poste de Karabük harcelaient la
jeune fille en lui envoyant des messages à caractère sexuel ou
l'intimidait lorsqu'elle venait au bureau de poste.
"Ces messages ont été trouvés sur le téléphone de la victime. Et un de
ses amis a été témoin du comportement de ces employés. Mais ils n'ont
même pas été interrogés. Car pour les autorités, les Noirs, on n'en a
rien à faire", a accusé le diplomate.
La mort de la jeune fille, surnommée "Dina" par ses amis, a suscité une
vive émotion sur le campus.
Dans un message vocal, présenté sur Twitter comme un appel à sa mère,
l'étudiante en pleurs supplie de la laisser partir pour l'université de
Sakarya, à moins de deux heures de route à l'est d'Istanbul: "Il n'y a
pas de racisme là-bas", plaide la jeune femme.
Le diplomate a confirmé qu'il s'agissait bien d'un message envoyé par
l'étudiante.
Sur Twitter, le mot dièse #JusticepourDina s'est répandu parmi les
étudiants africains de son université dont plusieurs dizaines ont
manifesté cette semaine dans l'enceinte de l'établissement en
brandissant des portraits de la victime.
"Ils ont voulu faire une marche pacifique pour demander que le meurtre
puisse être élucidé, mais on les a dispersés avec des bombes
lacrymogènes et intimidés", a encore regretté le diplomate. (AFP, 31
mars 2023)
Soupçons d'attentat en
Belgique: sept personnes écrouées dont un Turc et un Bulgare
Sept personnes, cinq de nationalité belge ainsi qu'un Turc et un
Bulgare, ont été écrouées mercredi en Belgique dans deux enquêtes sur
de "possibles attentats terroristes", a annoncé le parquet fédéral.
Ces sept personnes avaient été interpellées lundi soir lors d'un coup
de filet dans la mouvance jihadiste visant de jeunes radicalisés. La
plupart sont âgés d'une vingtaine d'années.
Le parquet fédéral avait annoncé mardi matin huit interpellations. L'un
des suspects a été remis en liberté.
Les arrestations ont eu lieu dans le cadre de deux enquêtes en cours à
Bruxelles et Anvers, deux dossiers dans lesquels il était question d'un
projet d'attentat et comportant "des liens entre eux" selon le parquet.
Les cibles potentielles de ces projets terroristes n'ont pas été
déterminées à ce stade.
Mercredi, quatre mandats d'arrêts ont été délivrés par le juge
d'instruction dans l'enquête menée à Anvers.
Ils visent "Elias E.A., né en 2003, de nationalité belge, Sebastian B.
(2003, Belge) Harun C. (1987, Turc) et Vanessa B. (1999, Belge)", a
détaillé le parquet dans un communiqué.
Tous les quatre ont été inculpés de "participation aux activités d'un
groupe terroriste", de "préparation d'une infraction terroriste", de
"diffusion d'un message dans l'intention d'inciter à commettre une
infraction terroriste" et de "tentative d'assassinat dans un contexte
terroriste", selon la même source.
Dans le dossier instruit à Bruxelles, trois autres suspects ont été
écroués: "Adam D., né en 2004, de nationalité belge, Karim H. (2000,
Belge), et Sergey R. (2003, Bulgare)".
Sergey R. et Karim H. sont inculpés du seul chef de "participation aux
activités d'un groupe terroriste", indique encore le parquet.
Adam D. se voit reprocher aussi la "préparation d'une infraction
terroriste" et la "diffusion d'un message dans l'intention d'inciter à
commettre une infraction terroriste".
Dans l'enquête bruxelloise les trois suspects avaient été arrêtés à
Molenbeek, Schaerbeek (deux communes de la capitale belge) et à
Zaventem, tout près de Bruxelles.
C'est dans le dossier instruit à Anvers qu'un des cinq suspects
interpellés lundi soir a été remis en liberté.
Les sept suspects écroués comparaîtront lundi prochain en chambre du
conseil, juridiction de contrôle de la détention provisoire. (AFP, 29
mars 2023)
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