Droits
de l'Homme / Human Rights
Un point-virgule dans une vie de journaliste...
Doğan Özgüden, Artı Gerçek, 26 juin 2023
A la découverte de la version française de mon article "Se souvenir
d'une nuit de persécution il y a vingt ans..." publié dans Artı Gerçek
la semaine dernière, j'ai reçu des réactions diverses de la part de mes
lecteurs belges... Il y eut ceux qui trouvaient ma réaction au
renforcement de l'OTAN en tant qu'organisation de guerre tout à fait
justifiée, et ceux qui considéraient cette expansion comme inévitable
face à la tentative d'invasion de l'Ukraine par la Russie...
Toutefois, les informations diffusées par les médias le 23 juin sur le
plus grand exercice aérien de l'OTAN depuis sa création, Air Defender
2023, n'ont pas tardé à les inquiéter à leur tour.
250 avions et plus de 10 000 aviateurs de 25 pays ont participé à cet
exercice destiné à intimider la Russie... En provenance des États-Unis,
110 avions transportant plus de 380 tonnes de matériel militaire sont
arrivés pour participer à l'exercice. Outre l'Allemagne en tant que
pays hôte, la Turquie, la Belgique, la Bulgarie, la Croatie, la
République Tchèque, le Danemark, l'Estonie, la Finlande, la France, la
Grèce, la Hongrie, l'Italie, la Lettonie, la Lituanie, les Pays-Bas, la
Norvège, la Pologne, la Roumanie, la Slovénie, l'Espagne et le
Royaume-Uni ont participé à l'exercice. La Suède et le Japon, bien
qu’États non-membres, étaient également de la partie.
Contre qui ? Dans quel but ? N'est-ce pas pour augmenter les dépenses
militaires et enrichir encore plus le complexe militaro-industriel,
alors même que la pauvreté des masses s'accroît et que
l’État-providence s'affaiblit ?
Comme le montrent les sondages d'opinion sur les prochaines élections,
l'opposition à l'OTAN se renforce en Belgique, pays abritant à la fois
son siège politico-administratif, son "Grand Quartier Général", ainsi
qu'une base militaire dotée d'armes nucléaires.
Alors que presque tous les partis rivalisent dans leur soutien aux
Etats-Unis et à l'OTAN depuis l'éclatement de la crise ukrainienne, le
Parti du Travail de Belgique (PTB), qui a critiqué l'OTAN et les
opérations qu'elle mène depuis le début, semble être l'un des partis
les plus favorisés lors des élections de l'année prochaine aux
parlements nationaux et régionaux ainsi qu'au Parlement européen....
Selon les résultats du sondage publié par Le Soir, le plus grand
journal francophone de Belgique, dans son édition du 6 juin 2023, les
intentions de vote des Bruxellois pour le Parti socialiste (PS), le
plus grand soutien de l'OTAN dans la crise ukrainienne et parti au
pouvoir dans la capitale de l'alliance militaire, ont chuté de 21,6 %
en 2019 à 18,6 % en juin 2023, tandis que la part d'intentions de vote
pour le Parti du travail belge (PTB) anti-Otan est passée de 12,3 % à
17,6 % à la même date.
La Belgique scandalisée par l'accueil d'un maire "terroriste"
iranien
Parallèlement à la perte continue de voix des partis traditionnels,
d'autres maladresses du gouvernement de coalition actuel en matière de
politique étrangère jouent un rôle majeur dans la perte croissante du
soutien des masses.
L'invitation d'Alireza Zakani, le maire de Téhéran, au Forum des
grandes villes à Bruxelles du 12 au 15 juin et la délivrance d'un visa
d'entrée en Belgique par le ministre des affaires étrangères
constituèrent la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Zira Zakani est
connu pour être le principal responsable de la répression brutale des
manifestations qui ont éclaté en Iran à la suite du meurtre de Mahsa
Amini, qui avait été arrêtée par la police des mœurs pour avoir
enfreint le code vestimentaire.
La dissidente iranienne Darya Safai, qui a été élue députée à la
Chambre des Représentants de Belgique alors qu'elle était en exil
politique, n'a pas tardé à dénoncer la ministre des affaires étrangères
Hadja Lahbib pour lui avoir accordé un visa, déclarant que Zakani était
terroriste et un symbole de l'oppression des femmes dans son pays.
Le chef du groupe socialiste, Ahmad Laaouej, qui a déclaré que
certaines personnes nommées par M. Zakani avaient pris des photos de
dissidents manifestant contre le régime iranien à Bruxelles et que
certains d'entre eux avaient été utilisés comme informateurs, a demandé
la démission de la ministre et que les responsables soient tenus de
rendre des comptes, déclarant : "Elle a laissé entrer les bourreaux".
La ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, sera à nouveau
interrogée aujourd'hui au parlement fédéral belge sur cette question et
sera contraint de démissionner de son poste... Il est possible que le
gouvernement de coalition actuel s'effondre en raison de ces tensions,
et si une solution temporaire ne pouvait être trouvée, des élections
anticipées pourraient être convoquées en Belgique...
À ce stade, je dois également faire une remarque... Il est vraiment
honteux qu'un homme incarnant la terreur religieuse d'État en Iran ait
été invité en Belgique, même sous le prétexte d'une conférence, qu'il
ait reçu un visa et qu'il ait été accueilli comme un homme d'État
respectable... Je partage totalement cette indignation.
Mais qu'en est-il des responsables de la terreur d’État en Turquie,
pays voisin de l'Iran ?
Comme le montrent les cartes figurant dans le visuel de cet article,
pour un pays qui est membre à part entière de l'OTAN depuis
soixante-dix ans et candidat à l'adhésion à l'Union européenne depuis
vingt ans, le président, les ministres, les chefs de l'armée et de la
police, qui sont les principaux responsables de toutes les formes de
terrorisme d'État, ne sont-ils pas accueillis avec le protocole d'État
en Belgique à chaque occasion, sans même qu'il soit nécessaire
d'obtenir un visa ?
Lorsqu'un auteur de "terrorisme d'État" vient d'Iran dans les capitales
de l'UE et de l'OTAN, c'est l'apocalypse, mais lorsqu'il vient de
Turquie, pays membre de l'OTAN et candidat à l'adhésion à l'UE,
l'hospitalité est au rendez-vous !
Nous verrons quel genre d'accueil Erdoğan, qui fut félicité par des
messages chaleureux de tous les dirigeants de l'OTAN après sa
réélection à la présidence et dont la cérémonie de "couronnement" à
Ankara a été personnellement honorée par le secrétaire général de
l'OTAN, M. Stoltenberg, recevra lors du sommet otanien qui se tiendra
les 11 et 12 juillet à Vilnius, en Lituanie, où l'adhésion de la Suède
sera l'un des principaux points à l'ordre du jour...
Après quelques gestes symboliques de Stockholm, tout est fin prêt pour
qu'Erdoğan, qui avait déjà levé son veto à l'adhésion de la Finlande en
mars par une manœuvre surprise et l'avait fait approuver par le
Parlement turc avec le soutien des partis d'opposition, fasse le même
pas en arrière sur la Suède...
Après le "oui" d'Erdoğan, que dira l'opposition représentée à la Grande
Assemblée nationale turque à propos de l'élargissement de l'OTAN ?
Comme je l'ai souligné avec insistance dans mon dernier article,
j'attends une explication sur cette question, en particulier de la part
des groupes CHP et YSP.
Un point-virgule dans ma vie de journaliste...
Au moment de conclure cet article, j'aimerais annoncer que je vais
désormais changer mon rythme d'écriture, confiant que mes collègues et
lecteurs d'Artı Gerçek, où j'écris chaque semaine sans discontinuer
depuis plus de six ans, depuis sa création en 2017, comprendront.
Dans ma vie de journaliste d'opposition, que j'ai commencée très jeune,
j'ai rédigé des dépêches, des commentaires et des interviews, la
plupart du temps non signés, presque tous les jours pendant 71 ans,
sans interruption... J'ai payé le prix de tout ce que j'ai écrit et
publié, notamment en tant que directeur du journal Akşam entre 1964 et
1966, et de la revue Ant entre 1967 et 1971, d'abord dans les locaux de
la cour de justice de Sultanahmet et des tribunaux du 1er commandement
de l'armée, sous la menace d'une peine d'emprisonnement pouvant aller
jusqu'à 300 ans, et après le coup d'État du 12 mars 1971, j'ai été
contraint à l'exil.
Cela ne s'est pas terminé une fois en exil non plus, j'ai été
constamment pris pour cible par les représentants de l'État turc au
Conseil de l'Europe, les ambassades turques en Belgique, en Allemagne
et en France, leurs médias institutions subordonnées, d'abord à cause
des publications de l'organisation Résistance Démocratique, puis à
cause des publications Info-Turk que nous réalisons depuis un
demi-siècle.
Après le coup d'État du 12 septembre 1980, j'ai été privé de ma
citoyenneté.
J'ai détaillé tout cela dans ma série de livres nommée "Écrits d'Exil",
dont le sixième volume a été publié le mois passé.
En raison de notre âge avancé et de l'intensification parallèle de nos
problèmes de santé, İnci et moi-même devons consacrer la dernière
partie de notre vie à archiver les traces de nos soixante-dix années de
lutte commune dans les médias et les organisations sociales et
politiques, autant que nous le pouvons et de manière plus intensive.
A ce jour, nous avons trié la plupart des documents écrits, visuels et
sonores de notre travail politique, social et culturel en exil et les
avons confiés à l'Institut international d'histoire sociale d'Amsterdam.
Nous avons également remis une partie de notre bibliothèque, créée en
exil et composée d'environ trois mille livres, à la Bibliothèque royale
de Bruxelles, après les avoir encodés. Nous essaierons de faire en
sorte que de nombreux autres livres que nous devons encore utiliser
comme référence soient mis en valeur de la même manière.
La mise en valeur de nos archives de coupures de presse, vieilles d'un
demi-siècle, que nous avons commencées en achetant les éditions
européennes de journaux turcs dès que nous avons posé le pied à la gare
de Munich le premier jour de notre exil, le 11 mai 1971, et que nous
avons créées en apportant des journaux et revues d'opposition publiés
en Turquie au cours des années suivantes, a été entreprise par nos amis
de l'Association des Arméniens démocrates de Belgique à Bruxelles, avec
laquelle nous luttons depuis des décennies. Qu'ils en soient remerciés.
Une grande partie des documents archivés, ainsi que les livres,
magazines et reportages que nous avons publiés en Turquie et en exil,
sont désormais disponibles sous forme numérique sur le site web
Info-Türk*.
Alors que 2024 se rapproche, nous nous préparons à célébrer le 50ème
anniversaire d'Info-Türk et des Ateliers du Soleil avec nos compagnons
de lutte et nos amis.
Tout en poursuivant ces préparatifs, nous nous attacherons également à
développer nos archives numériques.
Pour ces raisons, je continuerai désormais à écrire pour Artı Gerçek,
non pas sur une base hebdomadaire comme je l'ai fait jusqu'à présent,
mais de manière plus intermittente. Sous retenue, bien sûr, d'écrire
immédiatement lorsque l'actualité l'exige...
Je pense que mes lecteurs recevront ce message avec compréhension aussi
bien que nos amis qui ont créé et soutenu Artı Gerçek.
Avec certes de plus longues interruptions, mais toujours avec la
volonté de se retrouver encore et encore pour de nouveaux articles...
En toute amitié…
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*https://www.info-turk.be/documents-pdf.htm

Le documentaire "Apatride-Heimatlos" sur Özgüden
et Tugsavul projeté à Cologne
Le documentaire "Apatride - Heimatlos", qui se concentre sur les luttes
et la vie des journalistes Doğan Özgüden et İnci Tuğsavul Özgüden,
exilés en Europe depuis le coup d'État du 12 mars 1971 en Turquie, a
été projeté à Cologne le vendredi 9 juin, après Antalya, Ankara, Izmir,
Boston et Paris.
Osman Okkan, qui a prononcé le discours d'introduction au nom du Forum
culturel Turquie-Allemagne, organisateur de cet évènement avec le
soutien de la municipalité métropolitaine de Cologne et du Forum du
Multiculturalisme, a souligné que les deux journalistes exilés avaient
poursuivi leur combat tant en Turquie qu'à l'étranger et avaient créé,
pour les générations futures, des archives importantes concernant le
passé et le présent de la résistance démocratique en Turquie.
Après qu'İnci Tuğsavul et Doğan Özgüden aient répondu aux questions en
expliquant les principes de leur lutte en exil, en particulier son
aspect de solidarité internationale, Esra Yıldız, réalisatrice du
documentaire, a donné des informations sur les raisons et le processus
de réalisation d'"Apatride - Heimatlos".
Le journaliste et écrivain Frank Überal, président de l'Association des
journalistes allemands (DJV), a félicité ses deux collègues turcs pour
leur lutte en faveur de la démocratisation de leur pays, a rappelé que
de nombreux journalistes, écrivains et personnalités politiques étaient
toujours emprisonnés en Turquie et a souligné sa détermination à rester
solidaire vis à vis de la juste lutte des peuples de Turquie.
Au nom de l'Assemblée européenne des exilés (ASM), l'écrivain
exilé Engin Erkiner a délivré le message suivant:
"En tant que Bureau exécutif de l'ASM, nous saluons avec les sentiments
de solidarité les plus sincères tous les amis et amies bienveillants
qui ont contribué à l'événement organisé aujourd'hui à Cologne pour
Doğan Özgüden et İnci Tuğsavul Özgüden, monuments de la résistance en
exil et membres d'honneur de l'ASM.
"Les politiques répressives du système d'oppression de l'État turc
contre l'opposition, les intellectuels, les progressistes et les
socialistes, qui durent depuis des temps immémoriaux, se poursuivent
aujourd'hui avec une intensité accrue de la part du pouvoir politique.
Les politiques fascistes, qui se caractérisent par le nationalisme
unitariste créé et mis en œuvre par le système réactionnaire au
pouvoir, ouvrent la voie à l'exil et augmentent le nombre d'exilés
politiques.
"L'exemple le plus flagrant et le plus ancien d'exilés politiques
contraints de vivre en dehors de leur pays est celui des journalistes
en exil Doğan Özgüden et İnci Tuğsavul.
"Nous saluons avec amour et respect nos amis et camarades Doğan Özgüden
et İnci Tuğsavul, qui, au cours de leurs 52 années d'exil, sans
fléchir, ont contribué avec obstination et résilience à la lutte pour
les droits humains, la liberté, la justice, la pleine égalité des
droits, la fraternité entre les peuples et la création d'un monde libre
sans exploitation, sans oppression et sans répression.
"Nous tenons à remercier Esra Yıldız d'avoir transformé l'histoire et
la vie des journalistes d'opposition Doğan Özgüden et İnci Tuğsavul
Özgüden, qui ont dû quitter la Turquie après le coup d'État militaire
du 12 mars 1971 et furent déchus de leur nationalité turque en 1982, en
une œuvre documentaire et d'avoir créé un matériau historique durable à
transmettre aux générations futures, ainsi qu'à Osman Okkan et Frank
Überall pour l'organisation de la projection de ce film à Cologne.
"Nous appelons à la fin de l'exil, à la création des conditions du
libre retour des exilés dans leur pays et à la poursuite de la lutte
pour des lendemains libres....
"Amitiés et salutations respectueuses."
La victoire électorale d’Erdoğan met
en péril les forces démocratiques en Turquie
Spyros A. Sofos, Les Crises, 23 juin 2023
Le 28 mai, les citoyens turcs se sont rendus aux urnes pour un second
tour de l’élection présidentielle. Recep Tayyip Erdoğan et son Parti de
la justice et du développement (AKP) étaient opposés à une coalition de
six partis d’opposition qui affirmaient défendre une politique
alternative rassemblant tous les Turcs, indépendamment de leurs
opinions politiques, de leur appartenance religieuse, de leur origine
ethnique, de leur identité de genre et de leur orientation sexuelle.
Après un premier tour peu concluant où Erdoğan a obtenu un peu moins de
50 % des voix, le président turc a recueilli 52,14 % des voix au second
tour dimanche, battant son adversaire, Kemal Kılıçdaroğlu, qui a obtenu
47,86 % des voix.
L’autoritarisme de l’AKP
La politique de l’AKP peut être décrite comme une politique
conflictuelle, un régime de type plébiscitaire, un gouvernement de type
majoritaire et enfin un pouvoir de type autoritaire. Le caractère
autoritaire et dominant de l’AKP s’est manifesté au travers de ses
pratiques en matière de censure et d’ingérence dans les élections. En
2022, avec son partenaire de coalition, le Parti d’action nationaliste
(MHP), il a introduit des réformes qui ont porté atteinte à
l’impartialité de l’autorité électorale suprême du pays (YSK) et réduit
la possibilité que les recours contre des irrégularités au cours du
processus de vote ou de dépouillement fassent l’objet d’une enquête et
soient retenus. En octobre 2022, la loi dite « de censure » a été
adoptée pour criminaliser la « désinformation » (ce qui en fait
signifie la critique du gouvernement), contrôler les comptes Twitter
qui émettent des critiques à l’encontre d’Erdoğan et établir un
contrôle très strict sur les informations en ligne dans un paysage de
l’information où tous les principaux médias sont déjà contrôlés par
l’AKP.
En outre, au cours des 15 dernières années, l’AKP a adopté un modèle de
gouvernance présidentielle alors que le parlement était
considérablement affaibli. Faisant souvent fi de la diversité des
intérêts et des voix au sein du système parlementaire, Erdoğan a plutôt
fait appel à une mythique « volonté nationale du peuple » pour
discréditer et contester les décisions de la Cour suprême qui auraient
pu faire respecter les droits des individus, en particulier ceux des
communautés marginalisées de Turquie.
Cette aversion pour l’expression de la diversité a eu pour effet de
renforcer la répression de l’AKP à l’encontre des dissidents. Prenons
l’exemple des manifestations du parc Gezi en 2013, au cours desquelles
une manifestation qui avait lieu près de la place Taksim à Istanbul et
qui dénonçait les projets du gouvernement visant à développer un centre
commercial gigantesque sur l’espace occupé par un parc urbain, a fait
l’objet d’une répression violente de la part de la police, et s’est
muée en une vague de manifestations populaires d’envergure, partout en
Turquie exprimant une inquiétude générale face au style de gouvernance
de plus en plus autoritaire d’Erdoğan ; ou bien encore les purges
massives de dissidents présumés dans le secteur public et la société
civile après le coup d’État de 2016. Il ne faut pas non plus oublier
que les membres d’Academics for Peace qui ont dénoncé la répression
violente du mouvement kurde par le gouvernement dans le sud-est de la
Turquie ont été vilipendés et criminalisés, ce qui a conduit à une
répression de la société civile plus tard dans l’année.
L’accent mis sur l’unité du « peuple » s’est aussi finalement avéré
être un obstacle dans la période relativement brève des négociations
avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui ont débuté en
2013, pour être abandonnées en 2015. La fin de ce processus a mis fin
au dialogue avec le PKK. Cela a également entraîné une interminable
campagne visant à interdire le Parti démocratique des peuples (HDP),
parti de gauche pro-kurde, dont la vision d’une société turque
diversifiée, le succès électoral relatif et la concurrence avec l’AKP
pour le vote kurde ont remis en question le propre récit et la
stratégie d’Erdoğan. Un procès contre le HDP est en cours, le parti
risque d’être dissous, et ses politiciens sont frappés d’une
interdiction de cinq ans.
Visions alternatives ?
Une autre vision, nettement pluraliste, est apparue dans les « enclaves
démocratiques », notamment dans les collectivités locales contrôlées
par l’opposition, comme la municipalité métropolitaine d’Istanbul
(İBB), dirigée par le maire d’Istanbul, Ekrem İmamoğlu. Les stratégies
de communication conçues pour atteindre les diverses communautés
partageant l’espace urbain ont été accompagnées de l’expérimentation de
processus décisionnels plus efficaces et inclusifs permettant aux
citoyens des villes d’exprimer leurs points de vue et de contribuer à
l’élaboration de politiques telles que la création de refuges pour
femmes, la mise à disposition d’installations de loisirs accessibles à
tous, la co-conception de quartiers et la création de forums de
quartier.
Plus récemment, à l’approche du premier tour des élections
présidentielles, le principal opposant et leader du Parti républicain
du peuple (CHP), Kemal Kılıçdaroğlu, a tenté de présenter une vision
plus tolérante de la Turquie et de faire valoir sa volonté politique de
promouvoir la démocratie, allant ainsi à l’encontre des tendances
répressives et autoritaires habituelles de son parti et de sa méfiance
à l’égard des minorités.
Dans ses discours, il a rappelé son identité alévie et la diversité de
la société turque, il a exprimé sa solidarité envers les citoyens
kurdes de Turquie, exhortant les électeurs à ne pas céder aux pressions
de l’AKP visant à faire de leurs compatriotes kurdes des boucs
émissaires. Bien que saluée par le parti pro-kurde HDP, qui a incité
ses partisans à voter pour lui, cette ouverture de M. Kılıçdaroğlu en
faveur des Kurdes n’a pas été accueillie avec enthousiasme par toutes
les composantes de sa coalition d’opposition, l’Alliance pour la
nation. Groupe hétéroclite de partis ayant des points de vue
ultranationalistes, étatiques et islamistes, vaguement unis dans leur
détermination à mettre fin au régime d’Erdoğan, l’Alliance de la Nation
ne dispose pas d’une vision cohérente et constructive autre que celle
de faire reculer les réformes d’Erdoğan, si ce n’est un accord sur
quelques vagues orientations politiques.
Le CHP de Kılıçdaroğlu est lui-même divisé, historiquement guidé par
une vision d’une Turquie unitaire au sein de laquelle l’activisme kurde
est considéré comme une menace. Les partisans du parti étaient plus
enclins à soutenir le charismatique İmamoğlu, dont la reconnaissance de
la diversité de la Turquie est accompagnée d’un leadership plus
individualiste et d’un modèle populiste à un moment où les institutions
de la république ont un besoin urgent d’être redynamisée et adaptées à
la réalité.
Meral Akşener, chef de file de l’İYİ (deuxième parti de la coalition),
également favorable au style individualiste d’İmamoğlu, a hésité à
soutenir la candidature de Kılıçdaroğlu et a exprimé ses réserves quant
à une ouverture vers la population kurde du pays. İYİ, émanation du
parti ultranationaliste MHP, représente pour certains une version plus
socialement acceptable du nationalisme atavique de son parti d’origine
et a été impliqué dans des actes xénophobes et hostiles aux minorités.
Ces questions restées en suspens n’ont cependant pas dissuadé les
partisans de l’opposition de voter pour Kılıçdaroğlu.
Pourtant, les orientations politiques floues – et les discussions sur
le retour à un statu quo antérieur sur lequel les partis n’ont pas
réussi à s’entendre – ont dissuadé les électeurs indécis issus de
milieux kurdes pieux et même conservateurs, qui estiment que la laïcité
militante historique du CHP, conjuguée à l’ultranationalisme de l’İYİ,
représente une menace par rapport aux avantages que le gouvernement
d’Erdoğan leur a offerts par le biais des réseaux de protection sociale
et d’emploi. Ces électeurs ont également bénéficié de la législation
qui a permis aux femmes portant le voile d’accéder aux universités
publiques et à l’emploi dans les agences de l’État, de même que du
développement des infrastructures de santé et de protection sociale du
pays.
C’est cette facette de la polarisation de la Turquie – la crainte de
ceux qui se sont sentis exclus des bénéfices du développement
économique et de la politique de l’ère pré-Erdoğan, et qui s’inquiètent
d’être à nouveau « laissés pour compte » – qui a eu un impact sur le
résultat de l’élection présidentielle. La tentative de Kılıçdaroğlu
pour séduire le vote nationaliste au second tour en adoptant une
position plus intransigeante sur la question du retour au pays des
réfugiés syriens et des autres l’a exposé aux critiques d’Erdoğan, qui
a rappelé à ses partisans le nationalisme laïc du CHP et son soutien à
l’ingérence de l’armée dans la politique.
Les retombées de l’élection
Il est peu probable que le résultat des élections permette de résoudre
les problèmes urgents auxquels la Turquie est confrontée. La société
reste amèrement divisée, les camps opposés ne se faisant pas confiance.
Lors de la campagne, chacune des deux coalitions s’est principalement
adressée à ses membres les plus fidèles. Les tentatives des deux
candidats pour tendre la main à « l’autre camp » n’ont pas été
couronnées de succès et n’ont en rien rassuré les interlocuteurs visés.
La coalition des oppositions en a déjà subi des contrecoups. Akşener a
déjà exprimé ses doutes quant au leadership et à la politique de
Kılıçdaroğlu. D’autres voix ont critiqué le style politique et le
manque de charisme de Kılıçdaroğlu, ainsi que la façon qu’il a eu de «
s’imposer » en tant que challenger d’Erdoğan. En 2024, des élections
municipales auront lieu, au cours desquelles les importantes
municipalités métropolitaines d’Istanbul et d’Ankara seront âprement
disputées. La nécessité pour l’opposition de les défendre contre la
contestation de l’AKP et de les conserver pourrait peut-être retarder
une scission dans ses rangs, bien que ses composantes essentielles
soient déjà en train de mettre à l’épreuve sa cohérence.
Les malheurs de l’opposition mis à part, il convient de noter que le
vainqueur de cette élection est l’extrême droite nationaliste. Les
candidats ont dû adapter leurs messages de campagne pour séduire les
nationalistes, tant au sein de leurs propres coalitions que parmi les
électeurs qui ont soutenu le troisième candidat, Sinan Oğan, ou qui se
sont abstenus au premier tour. La montée en puissance de l’extrême
droite aura des répercussions tant sur la politique intérieure que sur
la politique étrangère.
Erdoğan ne peut pas se permettre de rester en mauvais termes avec les
États-Unis, dans la mesure où le succès de ses politiques régionales,
notamment l’isolement et l’affaiblissement de l’Administration autonome
du nord et de l’est de la Syrie (Rojava), dépend de sa capacité à
louvoyer entre les États-Unis et la Russie et à se servir de chacun
d’eux comme d’un contrepoids à l’autre. Son armée a besoin de
modernisations technologiques (modernisation et achat de F-16 comme
option provisoire pour renforcer la capacité aérienne de la Turquie) et
souhaite être incluse dans le programme F-35 dont elle a été exclue
lorsque la Turquie a acheté le système de défense antiaérienne par
missiles S-400 fabriqué par la Russie en 2019. Le président américain
Biden a montré qu’il était prêt à coopérer avec un Erdoğan « plus
fiable », qui par exemple accepterait l’adhésion de la Suède à l’OTAN.
Toutefois, les relations de la Turquie avec ses anciens alliés
occidentaux seront transactionnelles. Il serait donc illusoire de
penser que la Turquie renoncera à son autonomie relative vis-à-vis des
États-Unis, d’autant plus que les nationalistes ont exercé de réelles
pressions pour une plus grande distanciation vis-à-vis des États-Unis
et de l’UE en faveur d’une orientation plus eurasienne, et que la
politique étrangère de la Turquie dépend d’alliances tactiques ou de
convergences avec d’autres acteurs – principalement la Russie.
Le nationalisme influencera certainement aussi l’approche d’Erdoğan à
l’égard de la population kurde de Turquie. L’AKP a toujours été
ambivalent vis-à-vis de la question kurde, car il bénéficie du soutien
d’une grande partie de la population kurde conservatrice du pays –
Erdoğan ayant obtenu plus de 40 % des voix dans le sud-est du pays lors
des élections présidentielles de 2014 et 2018.
Le processus de paix engagé par le gouvernement AKP entre 2013 et 2015
dépendait d’un PKK militairement neutralisé et d’un HDP politiquement
faible, en particulier après les bons résultats électoraux de ce
dernier dans la région en 2015. L’émergence du Rojava et la façon dont
la Turquie traite l’expérience d’autodétermination kurde qui s’y
déroule en la considérant comme une menace existentielle orchestrée par
le PKK ont conduit à la rupture du dialogue et à la militarisation de
la question kurde.
Bien qu’Erdoğan n’ait pas hésité à lancer des appels à ses « frères
kurdes » et qu’il ait rallié le parti islamo-conservateur kurde HUDAPAR
(Le Parti de la cause libre, parfois appelé Parti de Dieu), il n’en
reste pas moins que tout allègement des mesures de sécurité dans les
zones peuplées par les Kurdes présuppose l’interdiction et la
neutralisation effective du HDP et l’isolement du PKK, ce qui est
également un objectif central du principal allié nationaliste
d’Erdoğan, le MHP. L’impasse actuelle dans le sud-est du pays ne
trouvera donc pas de solution de sitôt.
La présence turque en Syrie ne cessera pas non plus facilement, car la
Turquie a investi des ressources considérables et a de fait reproduit
l’administration et l’infrastructure des provinces turques sur les 9
000 kilomètres carrés qu’elle occupe, tout comme elle l’a fait dans la
République turque de Chypre du Nord, non reconnue internationalement,
après son invasion en 1974.
Tout retrait à long terme suivra probablement un certain degré
d’ingénierie démographique avec la (ré)installation de réfugiés arabes
sunnites syriens dans des zones kurdes ou habitées par les kurdes, et
sera conditionné à une sorte de « garantie » turque relative à des
aménagements démographiques et politiques compatibles avec les intérêts
de l’État turc.
Sur le plan intérieur, la campagne électorale d’Erdoğan a marqué le
début d’une série de guerres culturelles concernant les droits des
femmes, des communautés LGBTQI+ et des minorités ethniques et
religieuses, dont la situation continuera d’être fragilisée, d’autant
plus que la multiplication des crises peut jouer un rôle central dans
une stratégie de diversion et de désorientation de l’opinion publique.
Mais le maintien de la capacité de l’administration d’Erdoğan à
gouverner la Turquie et à mener une politique étrangère fructueuse
dépend en réalité de l’économie. La politique de taux d’intérêt réels
négatifs qu’Erdoğan a suivie au mépris du consensus établi parmi les
économistes, le manque d’indépendance de la Banque centrale ont déjà
atteint leurs limites.
À défaut de recourir à une politique d’austérité, Erdoğan cherchera
vraisemblablement des investissements et un soutien temporaire de la
part des monarchies du Golfe, reportera le remboursement de la dette de
la Russie et misera sur l’augmentation des revenus du tourisme, mais à
plus long terme, il devra s’attaquer à la piètre croissance du pays qui
est alimentée par le secteur de la construction, l’expansion du crédit
et les dépenses du gouvernement.
Bien qu’une grande partie de la communauté internationale – lassée de
la guerre en Ukraine, face à l’agression russe et à l’influence
croissante de la Chine – semble prête à accepter un Erdoğan qui serait
résilient, les gouvernements et les groupes de la société civile
internationale doivent d’urgence développer des stratégies pour
soutenir les forces et les communautés qui ont créé et protégé les
enclaves démocratiques au sein de la Turquie. En outre, ils doivent
tendre la main aux réfugiés et aux forces démocratiques du mouvement
kurde du pays qui sont de plus en plus attaquées, persécutées, réduites
au silence et réprimées.
Protesters demand justice at ECtHR for victims
of Turkey’s post-coup crackdown
More than a thousand Turkish expatriates and human rights activists
gathered in front of the European Court of Human Rights (ECtHR) in
Strasbourg on Tuesday to demand justice for the victims of human rights
violations in Turkey.
The demonstration aimed to draw attention to the ongoing rights abuses
in Turkey and urge the ECtHR to take swift action against them.
The top European human rights reviewing body is accused by the victims
of human rights violations in Turkey that escalated after an abortive
putsch in 2016, when the government launched a crackdown on
non-loyalist citizens under the pretext of an anti-coup fight, of not
expeditiously processing applications from the victims or of issuing
rulings in favor of the Turkish government in some cases.
The Peaceful Actions Platform, an umbrella organization consisting of
24 civil society groups, organized the protest and broadcast it live on
YouTube.
The protest echoes a similar demonstration held in June 2022 that saw
the participation of hundreds of victims of Turkey’s post-coup
crackdown, activists and EU parliamentarians.
Former NBA star Enes Kanter Freedom, who has been a vocal critic of
human rights abuses worldwide, was among the protesters. Kanter is on
the Turkish Interior Ministry’s “Terrorist Wanted List,” which offers a
reward of up to TL 10 mln for info leading to the capture of the wanted
person.
Melek Çetinkaya, who has been advocating for the release of military
cadets, including her son Furkan, who she believes were unjustly
imprisoned on false charges following the 2016 coup attempt in Turkey,
was also among the protestors.
The crowd marched toward the ECtHR building in Strasbourg, chanting
slogans and carrying banners that said, “ECtHR, stop injustice in
Turkey” and “Justice delayed is justice denied.”
The demonstration aimed to highlight the inaction of the ECtHR and the
Council of Europe (CoE) regarding Turkey’s post-coup crackdown. The
Peaceful Actions Platform submitted letters to the CoE and the European
court, expressing frustration with the lack of progress in addressing
the human rights situation in Turkey.
Jeremy Corbyn, former leader of the UK’s Labour Party and current
member of the British parliament, delivered a passionate speech during
the demonstration. Corbyn denounced the unlawful dismissal and arrest
of civil servants, teachers, police officers, journalists and lawyers
by the Turkish government. He emphasized the importance of standing up
for the rights of ethnic minority groups, such as the Kurds and
Armenians, and called for international solidarity to promote human
rights and democracy.
Andrej Konstantin Hunko, a member of Germany’s Left Party, the
Bundestag and the Parliamentary Assembly of the Council of Europe
(PACE), as well as Odd Anders With, a former Norwegian politician,
journalist and advocate, delivered speeches in solidarity with the
protestors.
The protest also featured video messages from prominent figures
including Cuban journalist Abraham Jiménez Enoa, Venezuelan opposition
leader Leopoldo López, Belgian politicians Viviane Teitelbaum and
Simone Susskind, Cypriot politician Costas Mavrides and Belgian Member
of the European Parliament Marie Arena. These messages expressed
solidarity with the protesters and highlighted the need for
accountability and the protection of human rights in Turkey.
In addition to speeches in solidarity with the victims, there were mini
concerts by Turkish singers, and a rap song dedicated to the crackdown
victims was performed by Grifon.
There were also theatrical performances with props such as inflatable
boats to highlight the plight of the refugees who had to flee
persecution, prison bars and handcuffs to allude to those who were
unjustly imprisoned.
During the protest, a participant dressed in a Diogenes costume held a
lantern, alluding to Diogenes of Sinope’s famous act of searching for
an honest man by illuminating the faces of the citizens of Athens.
Another impactful representation featured three protestors wearing
three wise monkeys costumes, symbolizing those who have chosen to see
no evil, hear no evil and speak no evil about the human rights
violations in Turkey.
Following the abortive putsch, the Turkish government declared a state
of emergency and carried out a massive purge of state institutions
under the pretext of an anti-coup fight. More than 130,000 public
servants, including 4,156 judges and prosecutors, as well as 24,706
members of the armed forces were summarily removed from their jobs for
alleged membership in or relationships with “terrorist organizations”
by emergency decree-laws subject to neither judicial nor parliamentary
scrutiny.
According to a statement from then-interior minister Süleyman Soylu on
July 5, 2022, a total of 332,884 had been detained, while around
101,000 others had been jailed due to alleged links to the Gülen
movement, a faith-based group outlawed by Ankara, since the failed
coup. The minister said there were 19,252 people in Turkey’s prisons at
the time who were jailed on alleged links to the movement while 24,000
others were at large.
In addition to the thousands who were jailed, scores of other Gülen
movement followers had to flee Turkey to avoid the government crackdown.
Some of these people had to take illegal and risky journeys in boats to
Greece because their passports had been revoked by the government.
Take a second to support Stockholm Center for Freedom on Patreon!
(stockholmcf.org, June 21, 2023)
At least 21 refugees killed in racist attacks in Turkey in three
years, says rights group
At least 21 refugees lost their lives in Turkey as a result of racist
attacks between January 2020 and November 2022, the Human Rights
Foundation of Turkey (TİHV/HRFT) revealed yesterday in a video released
to mark World Refugee Day.
Moreover, at least 90 refugees died in work-related incidents last
year, according to the Health and Safety Labor Watch (İSİG), a group
keeping track of work-related deaths in the country. In the first five
months of this year alone, 37 refugees, including children, were killed
on the job.
In Turkey, refugees are often viewed as a source of cheap labor. A
significant number of employed refugees work without insurance and
receive wages below the minimum wage.
In the video, the HRFT called for an immediate end to discrimination
and hate speech targeting refugees and asylum seekers, drawing
attention to UN data, which reveals that over 108 million individuals
have been forcibly displaced. Two out of every five displaced
individuals are children. (BIA, 21 June 2023)
Over 26,000 Turkish citizens sought asylum in Europe in the
past 5.5 months
More than 26,000 Turkish citizens sought asylum in Europe since early
2023, while applications for Schengen visas almost tripled in 2022
compared to 2021, Turkey's ANKA news agency said citing European Union
sources.
Turkey was recently ranked the fifth country regarding citizens seeking
asylum in European countries, following Syria, Afghanistan, Venezuela
and Colombia.
A EU official told ANKA that 778,409 applications for short term
Schengen visas and for other visas to European countries were lodged by
Turkish citizens in 2022, while the number of applications for short
term visas was 271,997 the previous year.
Turkey was ranked the first country in visa applications for Europe in
2022, followed by Russia and India.
The rejection rate in Turkish citizens' visa applications fell to
15.37% in 2022 from 16.9% in 2021, and last year's rejection rate was
below the global average of 17.9%. (Gercek News, 20 June 2023)
A 16-year-old was arrested for drawing mustache on
Erdoğan's face on an election poster
LeMan, a popular weekly comic magazine, came out this week with a
caricature related to the arrest of a 16-year-old child because he drew
a mustache on the photograph of Recep Tayyip Erdoğan, the President and
Chairperson of the Justice and Development Party, on an election
poster.
The magazine had on its cover, a caricature where two policemen are
drawing a mustache on the face of a child, a title that says, 'Justice
in the Century of Turkey' and "The 16-year-old child claimed to have
drawn a mustache on the photograph of Erdoğan on an election poster has
been arrested."
MP Danış-Beştaş brought up the case
A 16-year-old high school student was first taken into custody and then
arrested in Mersin with the accusation that he drew a mustache on the
photograph of Recep Tayyip Erdoğan and wrote some curse words on an
election poster.
Green and Left Party Erzurum MP Meral Danış Beştaş had spoken about the
case.
She had said, "This is a development that is just in line with what
they are saying, namely that 'The Turkish democracy has reached a point
that it is being taken as a reference in the world.' What did the
President mean when he said 'We will continue to embrace all the 85
million in Turkey independently of the election results.' How should we
see it, that a 16-year-old child is being arrested? Is this democracy?
Is this justice?"
Turkey has a strong tradition of comic magazines and LeMan is one of
the oldest among them. It was started by a team that left Gırgır, the
cult comic magazine of the country started in 1972, a best-seller both
in Turkey and globally.
The team leaving Gırgır started Limon first in 1985, and when Limon was
closed in 1991 the same group of people started LeMan in 1991. It was
the first comic magazine that did not belong to a large media group but
was published independently. (BIA, 19 June 2023)
Lawyer accused of "propaganda for terrorist group" by
screenwriting
The chair of a lwyers's assocation in Turkey was indicted for his part
in the screenplay of a film, Sibel Yukler said on Thursday in the
website of the Media and Law Studies Association (MLSA).
The prosecution had earlier tried twice to file a lawsuit against
Selcuk Kozaagacli, the chair of Progressive Lawyers' Association (CHD),
but the indictments were dismissed by the judges. The third indictment
was accepted.
The prosecution accuses Kozaagacli of "making propoganda for a
terrorist group" by means of the 2022 film "Mahalle" ("Neighborhood")
and states that 114 minutes of footage "about" the film was examined,
but Kozagacli told the court on Tuesday that the prosecution's
accusations were based on some footage, not the film.
"The source of the footage has not been indicated and documented by a
delivery record, and even you don't know where it came from," he told
the panel. "Since the images delivered to you and me is not actually
the film itself and as we neither have [specific references to] the
text of a screenplay, it remains unknown which screenplay we are
talking about here."
He argued that the introduced evidence was not legal.
The film was never screened in Turkey. It's debut was made in France,
and it was subsequently screened in Austria, Belgium, Britain and
Denmark.
The prosecution also claims that some parts of the film contain
"subliminal messages to a terrorist group."
Kozaagacli is currently incarcerated over other "terror" charges.
(Gercek News, 15 June 2023)
Police in
Istanbul crack down on Saturday Mothers'
peaceful protest
Police intervened and detained around 20 people at Istanbul's Saturday
Mothers' peaceful demonstration, disregarding rulings by the
Constitutional Court on freedom of assembly.
Police in Istanbul once again prevented a peaceful demonstration of
Saturday Mothers, a group of women who have been gathering at
Galatasaray Square since 1995 to demand justice and accountability for
their children who were victims of forced disappearances in the 1980s
and 1990s in Turkey.
Around 20 people were detained during the intervention. Police this
time cited the “Champions League Final” which will be played in
Istanbul as the reason for their prevention.
Carrying carnations, the mothers and their supporters proceeded to
Istiklal Avenue but despite the "violations" rulings of the
Constitutional Court (AYM), the police blockade rounded up the group
members in their 950th gathering in Galatasaray Square, and detained
all the demonstrators.
This week, they received support from prominent figures such as
Burcugul Cubuk, a deputy from the Green and Left Future Party, and Musa
Piroglu, former deputy of the Peoples' Democratic Party.
Expressing their dismay, the Saturday Mothers and human rights
advocates emphasized that the siege of the square violated the
constitution. The police claimed that the ban was due to the high
influx of people expected for the Champions League match and justified
their actions by citing the possibility of a terrorist attack.
Despite a decision by Turkey's Constitutional Court (AYM) in 2019 that
declared the government's ban on demonstrations in Galatasaray Square
as a violation of freedom of assembly, police have continued to impose
a blockade around the area, preventing the Saturday Mothers from
holding their weekly vigil.
Since the first week of April, the Saturday Mothers have attempted to
resume their weekly gatherings in Galatasaray Square every Saturday,
but the police, who do not recognize the AYM's ruling on the violation
of rights, have intervened and arrested them every week. (Gercek News,
10 June 2023)
Istanbul police
clamp down on LGBTQIA+ film screening, detain
guests
The screenings of the films "Pride" and "Diren Ayol" were banned by
Kadikoy and Sisli district administrations, citing “potential public
outrage and disruption of social cohesion.”
Several individuals who came to watch a movie about gay pride in
Istanbul have been taken into custody on Wednesday as district
administrations started imposing bans on Pride Month events.
The Science Aesthetics Culture Art Research Foundation (BEKSAV) Cinema
Collective planned to screen the film "Pride," which tells the story of
solidarity between miners and homosexuals in the United Kingdom, as
part of their Pride Month activities.
However, the Kadikoy district administration banned the film screening.
In response, the BEKSAV Cinema Collective issued a statement refusing
to comply with the ban and called on all cinema lovers and LGBTQIA+
individuals to attend the screening despite the potential risk of an
attack
"Pride Month has arrived, and with it, the bans have started knocking
on our colorful doors! Tonight, the Kadıköy district administration has
issued a ban on the screening of the film 'Pride,' which we announced
we would watch together in the garden of BEKSAV. Our response to this
decision will be to proceed with the screening. Because, seriously, who
needs a ban?! Can a film be banned?” the statement said.
It continued
“We would like to inform all our viewers and friends that we call for
solidarity in the face of potential intervention. As the BEKSAV Cinema
Collective, we declare to the public and to everyone who wants to
attend the evening screening that we will not comply with the ban. Get
used to it, we're here!"
As the screening time approached, the police cordoned off the
foundation's building and detained both the attendees of the film
screening and the officials of the BEKSAV Cinema Collective.
BEKSAV released another statement regarding the arrests: "We defend the
rainbow colors against the government's hostility towards the LGBTQIA+
community." It was later announced that those who were detained were
released.
Meanwhile, the Sisli district administration also banned the screening
of the documentary "Diren Ayol" by the University Feminist Collective,
which was scheduled for June 6. Despite the ban, university women and
members of the LGBTQIA+ community defiantly carried out the screening
under the slogan "Get used to it, we're here, and we're here together!"
The Şişli district administration claimed that the documentary
screening would provoke public outrage, offend national conscience and
humanitarian values, and potentially disrupt social cohesion. The ban,
which was imposed in all open and closed spaces within the Sisli
district boundaries, was justified on the grounds of protecting rights,
freedoms, and preventing crime. It was also alleged that the
documentary screening might be in violation of the constitutional order.
The University Feminist Collective refused to comply with the ban and
proceeded with the screening. University women and members of the
LGBTQIA+ community came together, declaring, "You fear even women and
LGBTQIA+ individuals coming together to watch a film. Get used to it,
we're here, and we're here together!" They watched the documentary
despite the ban. (Gercek News, 8 June 2023)
Un adolescent turc en prison pour une moustache au
président
Un adolescent de seize ans a été arrêté et incarcéré mardi soir en
Turquie pour avoir dessiné une moustache au président Recep Tayyip
Erdogan sur une de ses affiches de campagne, rapporte la presse turque.
Selon plusieurs médias proches de l'opposition, comme les quotidiens
BirGun, Cumhuriyet et la chaine de télévision privée Halk TV, le lycéen
de Mersin, sur la côte sud-est du pays, a été accusé d'avoir "dessiné
au stylo-bille une moustache de Hitler et écrit des commentaires
insultants" sur une affiche du chef de l'Etat, collée près de son
domicile.
Identifié grâce aux caméras de surveillance, indique la presse, il a
été interpellé au domicile familial et interrogé par la brigade des
mineurs où "il a reconnu avoir dessiné la moustache mais nié les
commentaires" qui l'accompagnaient.
Déféré devant le procureur, il a été aussitôt inculpé pour "insulte au
président" et incarcéré au centre pour mineurs de la prison de Tarsus,
près de Mersin, précise Halk TV.
Au pouvoir depuis vingt ans, M. Erdogan a été reconduit le 28 mai avec
52% des voix au deuxième tour de l'élection présidentielle pour un
nouveau mandat présidentiel de cinq ans.
"Insulte au président" est l'une des inculpations les plus fréquentes
en Turquie où elle a été prononcée à 16.753 reprises en 2022, selon les
statistiques du ministère de la Justice. (AFP, 6 juin 2023)
Dead ultra-nationalist figure commemorated with respect
A Turkish ultra-nationalist figure who served in covert operations of
Turkey's intelligence agencies and who became a crime network boss over
time was commemorated with great respect by many social media users on
Thursday on the occasion of his birthday.
Abdullah Catli, who was killed in November 1996 near Turkey's western
town of Susurluk in a car accident that sparked the "Susurluk Scandal,"
was responsible, among many other crimes, for planning and overseeing
the murder of seven young leftists who were slaughtered by Catli and
his men in 1978.
Although he was legendized by ultra-nationalists in Turkey over claims
that he served as trigger man for the Turkish National Intelligence
Agency (MIT) in covert operations targeting members of the Armenian
Secret Army for the Liberation of Armenia (ASALA), former MIT
counter-terrorism chief Mehmet Eymur had dismissed such claims as
"lies." He told a reporter in 2019 that "Catli and his crew were
involved in drug trafficking in Europe" at the time.
Catli died in a car with a senior police chief on his side, and a
deputy, whose army of guards assisted state forces in the 1990s in
their operations against the Kurdistan Workers' Party (PKK) and Kurdish
dissidents, was injured in the same car.
The accident quickly turned into a political scandal and sparked
investigations into secret links between state officials, mafia figures
and politicians.
Neither the innocent blood on Catli's hands, nor his involvement in
drug trade, bribery and extortion, prevented him from being elevated to
the status of a national hero in the eyes of many in Turkey.
As the hashtag "Abdullah Catli" hit Twitter's list of trending topics
on Thursday, an "osmanli1453" said, referring to Catli as "chief:"
"Hey chief, everyone who fires a shot at my state is old enough to die."
Another user said:
"An Abdullah Catli passed from this world; a man who introduced Kur
Sad's grudge to those who plot murder of Turks. May God bless your
soul, chief."
For the memory of a man who and his men tied up seven unarmed students
and strangled them to death in cold blood 45 years ago, a "Kurttan
Tureyenler" ("Bred from Wolf") proudly said:
"We were playing with death in streets where everyone else was in fear.
Abdullah Catli, he was a Grey Wolf." (Gercek News, 1 June 2023)
Arrestation pour Poutine…
bénédiction pour Erdoğan…
Ceux qui
ont obtenu de la Cour pénale internationale qu’elle émette un mandat
d’arrêt contre le président russe sont rentrés dans le rang devant
Erdogan, qui a remporté les élections…
Doğan Özgüden, Artı
Gerçek, 5 juin 2023
Je venais d’envoyer à Artı Gerçek mon article intitulé «Recommençons,
mais d’abord avec une sérieuse autocritique», que j’ai écrit la semaine
dernière après l’annonce des résultats du second tour de l’élection
présidentielle, lorsque les rues et les places de la commune de
Schaerbeek à Bruxelles, où nous vivons depuis des années, se sont mises
à trembler sous les coups de klaxon de voitures arborant des drapeaux
turcs, des fanions de l’AKP et du MHP et des affiches d’Erdoğan.
Dans les quartiers où se concentraient les commerçants turcs, les feux
d’artifice et les fumigènes colorés empêchaient de voir autre chose que
les slogans à la gloire de Reis et les sons du takbir.
Les citoyens turcs vivant en Belgique, où se trouvent les capitales de
l’Union européenne et de l’OTAN, fêtaient la victoire électorale
d’Erdoğan, qu’ils ont soutenu avec 74,7 % des voix contre 25,3 % pour
Kılıçdaroğlu au second tour.
Bruxelles avait connu les mêmes débordements il y a deux semaines lors
de l’annonce des résultats des élections législatives. De plus,
certains groupes de partisans de l’AKP et du MHP étaient allés encore
plus loin en tentant d’attaquer le centre local du CHP dans la même
municipalité.
Lors de cette élection, l’AKP a obtenu 54,97 % des voix en Belgique, le
MHP 14,21 %, le CHP 14,65 % et son camarade İYİP 2,78 %.
Comme en Turquie, les taux de vote des partis de gauche en Belgique ont
été loin de ce qui était attendu…. Alors que le HDP, qui a participé
aux élections de 2018 en tant que seul parti de gauche, a obtenu 9,6 %
des voix en Belgique, YSP, TİP, SOL, TKP, HKP et TKH, qui ont participé
aux élections de 2023 avec différentes listes, ont obtenu
respectivement 5,98 %, 1,59 %, 0,08 %, 0,05 %, 0,05 %, 0,05 % et 0,02 %
des voix.
Recep Tayyip Erdoğan a exprimé sa gratitude pour le soutien que les
électeurs turcs vivant en Belgique lui ont apporté, ainsi qu’à l’AKP et
au MHP, lors des deux tours, en nommant Mahinur Özdemir Göktaş, une
Turque belge, au poste de ministre de la Famille et des Services
sociaux au sein de son tout nouveau gouvernement, après avoir prêté
serment.
Qui est Mahinur Göktas ?
Avant de se marier et de prendre le nom de famille Göktaş, Mahinur
Özdemir a été élue membre de l’Assemblée régionale de Bruxelles sur la
liste du parti chrétien CDH lors des élections régionales du 24 juin
2009 en Belgique, devenant ainsi la première membre voilée du corps
législatif belge. Le Premier ministre turc Erdoğan, qui avait assisté à
son somptueux mariage au pavillon Hidiv d’Istanbul le 30 novembre 2010
avec toute la famille, l’avait déclarée sa «fille spirituelle». Dans sa
vie politique en Belgique, Mahinur Özdemir a toujours été sur la ligne
du despote islamiste turc, et non sur celle de son propre parti. Elle
l’a clairement montré en 2015 en s’opposant à la reconnaissance du
génocide arménien au parlement belge et a été exclue du CDH, dont elle
était membre, non pas parce qu’elle continuait à porter un hijab, mais
en raison de son négationnisme en matière de génocide.
Ne pouvant être candidate d’aucun parti aux élections suivantes, le 12
septembre 2019, elle est nommée ambassadrice de la République de
Turquie en Algérie sur instruction d’Erdoğan lui-même.
Hier, alors que les médias partisans en Belgique annonçaient avec joie
que Mahinur Özdemir Göktaş était devenue ministre du gouvernement turc,
le même jour, ils partageaient avec tristesse la nouvelle du décès de
Fuat Tanlay, ambassadeur de Turquie à Bruxelles entre 2005 et 2009.
Depuis 1974, date de notre arrivée en Belgique en tant qu’exilés
politiques, les pressions et les menaces de l’ambassade de Turquie et
de ses institutions affiliées contre nos personnes et les organisations
que nous avions fondées et dirigées s’étaient intensifiées, surtout
pendant le mandat de Tanlay, et avec l’intervention d’organisations de
défense des droits de l’homme et de politiciens démocrates, l’État
belge a dû nous placer sous protection rapprochée.
L’hypocrisie des États-Unis et des pays de l’UE concernant Erdoğan…
Les nouvelles concernant les deux ambassadeurs de l’État turc, ainsi
que les nouvelles concernant les brillantes cérémonies de couronnement
du président réélu Recep Tayyip Erdoğan, tant au Parlement turc qu’au
palais présidentiel, ont encore alimenté mes inquiétudes quant à
l’hypocrisie des États-Unis et des États membres de l’UE en ce qui
concerne la protection des droits de l’homme.
Tout d’abord, comme exemple d’opportunisme, les chefs d’État et de
gouvernement des pays qui avaient pris leurs distances avec Erdoğan
depuis un certain temps, dès que le résultat du second tour a été
connu, ont commencé à envoyer des messages de félicitations à Erdoğan,
en concurrence les uns avec les autres…
Le fait que 21 chefs d’État et 13 premiers ministres, ainsi que le
secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, aient assisté à la
cérémonie du jubilé au Külliye était une nouvelle indication que, dans
la nouvelle ère de la guerre froide, Erdoğan bénéficierait de toutes
les concessions possibles pour inclure la Suède ainsi que la Finlande
dans l’alliance militaire.
Il n’est pas surprenant que le Premier ministre hongrois Orban, qui a
déclaré que les Hongrois, comme les Turcs, sont des «descendants
d’Attila le Hun» et qui a fait entrer son pays dans l’Organisation des
États turcs, ait déclaré : «J’ai non seulement souhaité bonne chance à
Erdogan, mais j’ai aussi beaucoup prié».
Le président des affaires religieuses Ali Erbaş récitant une prière, le
président vénézuélien Nicolas Maduro se joignant à la prière en ouvrant
les mains, le président azerbaïdjanais Aliyev étant assis au premier
rang et proche d’Erdoğan, et le Premier ministre arménien Nikol
Pashinyan étant assis derrière lui au deuxième rang sont quelques-unes
des images qui ne seront pas facilement oubliées.
En regardant ces images, je n’ai pas pu m’empêcher de me rappeler les
différents processus suivis dans deux procès successifs, l’un contre le
président turc Recep T. Erdoğan et l’autre contre le président russe
Vladimir Poutine, dans le cadre du nouveau processus de guerre froide
mené par les États-Unis et entièrement soutenu par l’UE.
Oui, le 1er mars dernier, la Cour pénale internationale de La Haye a
ouvert une enquête, d’abord contre les responsables du terrorisme
d’État en Turquie, dont Recep T. Erdoğan, puis, le 17 mars, contre
Vladimir Poutine pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre.
La Cour pénale internationale, créée le 1er juillet 2002 en vertu d’une
résolution adoptée lors d’une réunion des Nations Unies à Rome en 1998
et ayant commencé ses travaux le 11 mars 2003, est une institution
ayant pleine compétence pour juger et condamner les crimes de guerre,
les crimes contre l’humanité, le génocide et les crimes d’agression…
L’affaire est portée conjointement par le Tribunal pour la Turquie qui
a déclaré, à Genève le 24 septembre 2021, le régime d’Ankara
responsable de torture, d’extermination, de violations de la liberté de
la presse, d’impunité, d’atteintes à l’indépendance du pouvoir
judiciaire et à l’accès à la justice, et de crimes contre l’humanité
ainsi que les Juges européens pour la démocratie et les libertés
(MEDEL) et le cabinet d’avocats belge VSA.
La CPI lance un mandat d’arrêt contre Poutine. Qu’en est-il d’Erdogan ?
La requête adressée à la Cour comprenait 463 déclarations individuelles
de torture concernant 800 personnes identifiées ou identifiables. Les
preuves fournies par l’Association turque des droits de l’homme
montrent également que l’organisation a reçu en moyenne 1 460 plaintes
de torture par an au cours de la période 2003-2021 et que la torture
systématique s’est poursuivie en 2022. La même requête a documenté 109
cas de disparitions forcées externes et internes.
A la demande des organisations plaignantes, en tant que journaliste
ayant fait l’objet de menaces et d’attaques de la part de l’ambassade
de Turquie et de ses institutions subordonnées pendant des années en
exil, j’ai envoyé un message vidéo, qui a été projeté lors de la
conférence de presse :
« Malheureusement, les procès intentés devant les tribunaux turcs pour
violation des droits ne donnent pas de résultats… Les arrêts de la Cour
européenne des droits de l’homme ne sont même pas pris en considération
par l’État turc… Les victimes de la répression sont toujours détenues
dans des prisons. C’est pourquoi je pense que cette affaire devant la
Cour pénale internationale est tout à fait appropriée… Et j’espère
qu’elle contribuera grandement à la démocratisation de la Turquie».
Si les récentes élections en Turquie avaient abouti à l’effondrement de
la dictature AKP-MHP, il aurait peut-être été possible de demander aux
organes législatifs et judiciaires turcs de rendre compte de toutes les
violations des droits… Puisque cela n’est pas possible, la CPI de La
Haye doit rendre un jugement équitable dans cette affaire et demander
des comptes à tous les responsables, en particulier Recep T. Erdoğan.
Peut-être en prévision d’un changement de gouvernement lors des
dernières élections, l’affaire concernant la Turquie n’a pas évolué
jusqu’à présent.
En revanche, dès l’ouverture du procès contre la Russie, la Cour pénale
internationale a émis le 17 mars 2023 des mandats d’arrêt contre le
président Vladimir Poutine et la commissaire aux droits de l’enfant,
Mariya Lvova-Belova, pour crimes de guerre. La décision de la CPI
stipule que Poutine sera arrêté et transféré à La Haye s’il pose le
pied dans l’un des 123 États membres de la Cour.
Qu’en est-il de Recep T. Erdoğan, responsable du terrorisme d’État en
Turquie ?
La CPI pourra-t-elle délivrer des mandats d’arrêt contre Erdoğan et
d’autres responsables du terrorisme d’État s’ils se rendent dans l’un
des 123 États membres ? Même si elle le fait, pourra-t-elle obtenir des
États-Unis et des États membres de l’UE qu’ils l’appliquent?
Il ne fait aucun doute qu’Erdoğan, qui a été félicité par tous les
chefs d’État et de gouvernement sans exception dès l’annonce des
résultats de l’élection, et qui a reçu la bénédiction des personnes
présentes à la cérémonie du jubilé à Külliye, continuera à se rendre
dans toutes les capitales européennes, notamment à Bruxelles, en tant
que chef d’État d’un pays membre de l’OTAN et du Conseil de l’Europe et
candidat à l’adhésion à l’Union européenne, même si une telle décision
est prise à son encontre…
Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, qui s’est rendu à la
porte d’Erdogan pour participer à la cérémonie de l’installation à la
présidence, a annoncé que l’adhésion de la Suède à l’OTAN serait de
nouveau à l’ordre du jour le 12 juin, après leur rencontre en
tête-à-tête d’hier au palais de Dolmabahçe. Tout est indexé sur le
sommet de l’OTAN qui se tiendra les 11 et 12 juillet 2023 à Vilnius, la
capitale de la Lituanie, où Erdoğan sera sans doute accueilli en grande
pompe…
Face à la dictature d’Erdogan, qui s’est assuré cinq années
supplémentaires de pouvoir en Turquie avec ses racistes, ses
oummahistes et toute l’extrême droite, et qui s’est ainsi assuré la
tolérance, sinon le soutien total, des Etats membres de l’UE et de
l’OTAN, l’ensemble de l’opposition doit se remettre au plus vite du
choc des défaites du 14 et du 28 mai. Etant donné que les élections
locales de 2024 sont dans un an, ils doivent convoquer leurs
représentants sans perdre de temps et faire une sérieuse autocritique
et, si nécessaire, renouveler leurs dirigeants…
L’avertissement et l’appel lancés la semaine dernière par Selahattin
Demirtaş, le président honoraire du HDP, sur cette question doivent
être pris en considération par toutes les composantes du mouvement de
gauche.
Les alliances de l’opposition pour toutes les élections à venir ne
doivent pas commettre l’erreur de faire des compromis idéologiques afin
d’obtenir le soutien de l’extrême droite mécontente et de se présenter
devant les électeurs de gauche avec des listes différentes.
Alors qu’un mandat d’arrêt est lancé contre Poutine et qu’Erdogan se
fait choyer dans son palais à Ankara, il est indispensable que
l’opposition se débrouille seule, sans trop compter sur le soutien de
la communauté internationale…
* Traduction du turc par Jean Sirapian
Istanbul: 880è jour de colère à
l'Université du Bosphore
A son 880è jour de protestation, l'Université du Bosphore à Istanbul,
l'une des plus prestigieuses de Turquie, a bravé une interdiction de
manifester pour poursuivre son rassemblement quotidien contre son
recteur honnis, a constaté l'AFP.
Moins d'une semaine après la réélection de Recep Tayyip Erdogan et
comme chaque jour de semaine depuis janvier 2021, les professeurs en
toge, rejoints par certains de leurs étudiants, se sont réunis en
silence à 12H15 tapantes.
Sur la pelouse de l'établissement, tournant symboliquement le dos au
rectorat, certains arboraient des pancartes reprenant en anglais leur
mot d'ordre depuis deux ans et cinq mois:
"WeDoNotAcceptWeDoNotGiveUp":"Nous n'acceptons pas, nous ne renonçons
pas".
En janvier 2021, un décret du président Recep Tayyip Erdogan, reconduit
dimanche à la tête du pays et qui prêtera serment samedi, a installé un
inconnu, Melih Bulu, à la tête de la "Bogaziçi".
Dans cette université qui dispense son enseignement en anglais et livre
au pays une bonne partie de son élite, ce parachutage ne passe pas.
Ce vendredi, interdiction avait été faite aux professeurs comme aux
étudiants, via une circulaire, de manifester "sous peine de poursuites
judiciaires et administratives".
"Dès l'élection, ils se manifestent" a indiqué le professeur associé
Ahmet Ersoy à l'AFP. "Mais cela n'a pas d'importance, cette
interdiction n'a aucun fondement légal", a-t-il estimé.
De nombreux policiers, présents aux abords de l'établissement dès le
matin, ne sont cependant pas intervenus durant le rassemblement.
Mais toute visite, y compris à l'invitation des professeurs, ayant été
interdite, en particulier à la presse, les contrevenants ont été privés
d'accès ou reconduits à la sortie.
"Je ne sais pas comment notre veille continuera désormais", s'interroge
le Pr Ersoy. "Si nécessaire, nous trouverons d'autres moyens: nous
sommes confiants de nous tenir du bon côté de l'histoire".
"Surtout, maintenant que nous faisons cette veillée depuis plus de 2
ans en continu, les gens ont commencé à respecter notre résistance et
je pense que c'est ce qui les dérange le plus", ajoute-t-il.
La mobilisation avait commencé dès la nomination de M. Bulu avec des
manifestations d'étudiants clamant "Tu ne seras jamais notre recteur".
Elle s'inscrivait dans une série de nominations de recteurs aux
qualifications contestées, suite au putsch manqué de juillet 2016 et à
la reprise en main des établissements universitaires.
Bastion traditionnel d'une forte communauté d'étudiants de gauche,
Bogaziçi a été régulièrement ciblée par le gouvernement AKP de M.
Erdogan au pouvoir depuis vingt ans.
En 2018, plusieurs étudiants avaient été arrêtés pour avoir manifesté
contre une opération militaire turque en Syrie: M. Erdogan les avait
alors qualifiés de "traîtres" et de "terroristes". (AFP, 2 juin 2023)
Après la réélection, des Turcs
d'Allemagne prédisent un exil des artistes et des intellectuels
Il travaillait depuis six ans entre Berlin et Istanbul. Mais depuis la
victoire d'Erdogan dimanche, Bugra Erol, un artiste turc de 36 ans, a
pris sa décision: il va déménager en Allemagne pour de bon.
"La vie a été difficile pour les artistes comme moi au cours de la
dernière décennie et le résultat des dernières élections, c'est la
cerise sur le gâteau", confie ironiquement à l'AFP Erol, arrivé à
Berlin en 2017, en quête de liberté artistique.
"J'ai l'impression d'avoir passé ma vie à lutter", soupire-t-il,
admettant qu'Istanbul serait "toujours (sa) vraie maison".
Après la réélection pour cinq ans du président Recep Tayyip Erdogan,
beaucoup d'artistes et d'intellectuels turcs craignent qu'une
génération entière de jeunes créateurs quitte leur pays.
La Turquie est en outre confrontée à l'une des pires crises économiques
de son histoire avec une inflation supérieure à 40% sur un an.
Après une tentative de coup d'Etat en 2016, Erdogan, au pouvoir depuis
deux décennies, a mis hors jeu plusieurs de ses plus redoutables
opposants, tout en renforçant son emprise sur les médias.
- Refuge pour les dissidents -
Depuis la vague de protestation du parc de "Gezi", partie d'Istanbul en
mai 2013, "de plus en plus de gens ont quitté la Turquie" et "leur
nombre a encore augmenté ces dernières années", constate Isil
Egrikavuk, une performeuse turque installée à Berlin.
Dénoncée par des organisations de défense des droits de l'Homme et
d'avocats, la répression s'est encore durcie après la tentative de
putsch en 2016.
"Certaines personnes attendaient le résultat des élections pour décider
si elles partaient ou restaient. Et je pense qu'avec ce résultat, la
fuite des cerveaux va continuer", prédit-elle.
Egrikavuk, 42 ans, se dit "un peu soulagée" de voir qu'Erdogan n'a pas
eu la victoire facile: il a gagné après un duel en deux tours, une
première, face au social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu.
"Cela montre qu'il n'est pas aussi fort, que la moitié du pays ne veut
pas de lui", juge-t-elle.
Mais elle ressent également "du désespoir ou de la tristesse" parmi
l'opposition ou les gens plus ouverts, libéraux et qui souhaitent
davantage de liberté.
L'Allemagne compte la plus grande communauté turque ou d'origine turque
résidant à l'étranger, soit près de trois millions de personnes.
Une majorité d'entre eux a voté pour Erdogan lors des deux tours du
scrutin. Mais ces dernières années, l'Allemagne est devenue aussi un
refuge pour les dissidents, attirant des artistes, des musiciens, des
intellectuels, opposés au régime d'Erdogan ou frustrés par la
restriction des libertés en Turquie. (AFP, 31 mai 2023)
Main opposition leader may face
multiple lawsuits after MP immunity expires
Among the accusations against Kemal Kilicdaroglu are "incitement to
enmity and hatred," "insulting the president," and "interference in
fair trial."
The leader of main opposition Republican People's Party (CHP) in Turkey
may now face court over a number of allegations including "incitement
to enmity and hatred" since he will not serve as a member of the
Turkish Parliament in the new term and will no longer have
parliamentary immunity.
Kemal Kilicdaroglu ran for president and lost against Recep Tayyip
Erdogan on Sunday. Although he still has parliamentary immunity, the
period will expire once newly elected deputies have taken oath.
Kilicdaroglu is accused of "insulting the president" in 13 cases, of
"slander," "threat" and "inciting people to enmity and hatred" in three
cases, according to a report by Deutsche Welle (DW) Turkish.
The rest of the cases include accusations of "interference in fair
trial," "insulting public officials," "violation of secrecy of
investigation" and "lauding crime and criminals."
Among the cases is an indictment involving a CHP leaflet titled "The
political base of FETO [Gulenist movement] in 21 questions," in which
photos showing President Recep Tayyip Erdogan with the movement's
leader Fetullah Gulen were used and the relationship between the ruling
Justice and Development Party (AKP) and Gulenist movement was exposed.
The Gulenist movement, once a close ally of AKP, has begun to be
targeted when conflicts broke out between the two after 2013, and the
movement was labeled "FETO" ("Fetullahist Terrorist Organization") by
Erdogan administration following a military coup attempt in 2016,
believed to be orchestrated by Gulenists in military ranks.
Erdogan later said they had been "deceived" by the movement.
Interior Minister Suleyman Soylu, Justice Minister Bekir Bozdag, senior
AKP official Numan Kurtulmus are among complainants in the case
alongside Erdogan. (Gercek News, 30 May 2023)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Doğan
Özgüden'in
1971'de sürgüne çıkışından bugüne kadar yurt dışında
ve Türkiye'de yayınlanmış yazılarını ve kendisiyle yapılmış söyleşileri
bir araya getiren Sürgün Yazıları adlı kitabının 6. cildi de
Brüksel'de İnfo-Türk tarafından yayınlanmış bulunuyor.
Yaşam
ve mücadele
arkadaşı İnci Tuğsavul’la birlikte 52 yıldır sürgünde
bulunan
Doğan
Özgüden'in
anıları önceki yıllarda "Vatansız" Gazeteci
adı altında iki cilt olarak,
sürgün
yașamında
çeșitli gazete, ajans
bültenleri ve dergilerde yayınlanmıș Türkçe yazılarından seçmeler ise
beş cilt olarak yayınlanmış bulunuyordu.
Özgüden'in sürgününün 50. yıldönümünde Sürgün Yazıları'nın dört
cildinden seçilmiş
yazıların Fransızca çevirileri de 2021'de Ecrits d'exil adı altında
yayınlanmıştı.
Sürgün
Yazıları’nın tüm ciltlerinde
yer alan yazılarında Özgüden yaşamakta olduğumuz dönemin
olaylarını, sorunlarını yorumlarken okurunu kendisinin ta 2. Dünya
Savaşı’nın 40’lı yıllarından itibaren bugüne kadar yaşadığı
gerçekliklere götürerek geçmişle belgesel bir bağ kuruyor.
Özgüden
ve Tuğsavul’un gerek 60’lı yıllarda Türkiye’de, gerekse sürgünde
gerçekleştirdikleri tüm süreli ve süresiz yayınların pdf’lerine şu
adresten erişilebilir:
https://www.info-turk.be/documents-pdf.htm
Turkish prosecution asks for 20 years in
prison for Kurdish journalist Gok
The prosecution in Turkey asked for a Kurdish journalist to be
sentenced up to 20 years in prison over "terror" charges, accusing the
journalist for his reports on several books including those written by
imprisoned Kurdish politician Selahattin Demirtas, for posting videos
he took in 2014 during the Islamic State (ISIS) group's siege on the
Kurdish-majority Syrian town of Kobani, for phone conversations he had
with other journalists in the course of years, and for some books
seized in his house.
Journalist Abdurrahman Gok is also being accused on the basis of the
testimony of a witness, who had taken advantage of the "effective
remorse law" in Turkish Criminal Code.
The prosecution asked for a prison sentence of up to 15 on the charge
of "being member of a terrorist group" and up to five years over
"spreading propaganda for a terrorist group."
Gok was among several Kurdish journalists detained on 25 April in
police raids conducted as part of a major crackdown ahead of the
elections on 14 May.
The first hearing of the lawsuit will take place on 14 September.
The journalist was earlier sentenced to one and a half year in prison
for taking and posting images of Kurdish fighters who fought against
ISIS in Kobani in 2014.
Gok had helped expose, by photos he took, that a young man named Kemal
Kurkut was fatally shot in close range by the police on 21 March 2017,
during a Newroz demonstration in Turkey's Kurdish-majority city of
Diyarbakir. (Gercek News, 23 June 2023)
Journalist Sinan Aygül injured in assault by mayor's bodyguards
Two individuals who attacked journalist Sinan Aygül in Tatvan, Bitlis,
were arrested yesterday.
The arrests come after the surfacing of security camera footage showing
the assault that took place a day before. The footage showed that
during the attack, the mayor's bodyguard and a police officer were
present, actively preventing bystanders from intervening.
In a social media post, Aygül described the attack, stating that he was
assaulted by the individuals who emerged from a municipal vehicle. They
struck him on the head and issued threats, warning him against writing
about the mayor.
Aygül, visibly shaken, expressed his ordeal and announced that he was
being taken to Tatvan State Hospital for medical attention.
Previously, the journalist had made allegations of irregularities in
relation to the immovable properties of municipalities in a separate
social media post.
Mayor Geylani responded to the incident on his Twitter account, denying
any involvement and expressing his lack of connection to the
unfortunate event. He stated that he had contacted Aygül to convey his
wishes for a speedy recovery.
Geylani clarified that he was in Ankara at the time of the attack, and
he announced that the assailant, a municipal employee identified as
Y.B, had been dismissed from duty. He further expressed his intention
to return to Tatvan to visit journalist Aygül.
In an official statement, the Bitlis Governor's Office addressed the
attack, announcing that both Y.B, the municipal employee, and E.K, the
police officer, were under an administrative investigation for their
involvement in the assault.
The statement emphasized that both criminal and administrative
inquiries have been initiated, and E.K has been suspended from duty
pending further investigation.
Aygül, who leads the Bitlis Journalists Association, frequently reports
on corruption and irregularities in the region. He has faced several
court cases over his reporting. (BIA, 21 June 2023)
CEDH:
Ankara condamné pour la détention provisoire "excessive" d'un
journaliste
L'ancien dirigeant d'un groupe de presse turc, Hidayet Karaca, qui
purge actuellement une peine pour "terrorisme", a fait condamner mardi
Ankara par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) pour la
durée "excessive" de sa détention provisoire, longue de près de trois
ans.
Dans son arrêt, la CEDH a notamment pointé "l'énumération stéréotypée
(...) de motifs d'ordre général" par les cours d'assises turques qui
ont jugé le requérant, "sans analyse approfondie des arguments en
faveur d'une remise en liberté".
La détention provisoire de M. Karaca, né en 1963, avait débuté le 18
décembre 2014 et n'a pris fin que le 3 novembre 2017, date de sa
condamnation en première instance à plusieurs peines de prison pour
"terrorisme", soit deux ans et 11 mois, note la Cour européenne dans
son arrêt.
Au moment de son arrestation, rappelle la Cour, il dirigeait le groupe
de médias Samanyolu, proche du groupe fetullahiste, considéré
terroriste par Ankara.
Autrefois allié précieux de M. Erdogan, le prédicateur Fethullah Gülen
a été accusé par les autorités turques d'avoir répandu les soupçons de
corruption qui ont visé le gouvernement en décembre 2013, quand le
président, Recep Tayyip Erdogan, était encore Premier ministre. Ce
dernier tient également Fethullah Gülen, installé depuis aux
Etats-Unis, responsable de la tentative de coup d'Etat de 2016.
Le pouvoir turc reprochait à M. Karaca d'avoir assuré la diffusion sur
l'une des chaînes du groupe Samanyolu d'une série télévisée qui aurait
calomnié, "en les présentant comme des terroristes, les membres d'un
autre groupe islamiste, connus sous le nom de +tahsiyeciler+ (+les
annotateurs+)", aux opinions "en général opposées à celles des
fetullahistes", indique la CEDH.
Invoquant plusieurs articles de la Convention européenne de sauvegarde
des droits de l'homme, M. Karaca se plaignait de n'avoir pas pu
"contester efficacement la régularité de sa détention provisoire" ainsi
que la durée de celle-ci.
Les juges européens lui ont donné raison sur plusieurs points,
notamment sur "l'irrégularité des décisions" de le maintenir en
détention provisoire et sur la durée manifestement "excessive" de cette
mesure.
Ankara devra lui verser 18.000 euros, notamment au titre du préjudice
moral. (AFP, 20 juin 2023)
Turkey's
public broadcaster sparks controversy with
new series portraying Kavala as 'villain'
Turkey's state-owned broadcaster has sparked controversy with its new
series centered around Osman Kavala, a prominent businessperson and
human rights advocate who has been imprisoned for nearly six years.
The show, titled "Metamorfoz," (Metamorphosis) features a protagonist
named Teoman Bayramlı who bears a striking resemblance to Kavala.
According to the series' synopsis on TRT's digital platform "tabii,"
Bayramlı undergoes a transformation from a renowned revolutionary in
his youth to a full-fledged capitalist after inheriting his father's
company.
Kavala criticized the series in a written statement yesterday, accusing
TRT of tarnishing his reputation.
He expressed his astonishment at discovering that TRT had financed a
screenplay based on his life and broadcast it as a television series.
Kavala noted, "My name was not explicitly used, resorting to deception
to evade the laws that protect one's reputation. As in the indictments
used unlawfully to keep me in prison, it is apparent that the actual
events have been distorted in this series, aiming to create a
perception that I am guilty through conspiracy theories."
The philantropist's frustration extended to the participation of young
artists in the project, stating, "What surprised and saddened me was
that young artists did not feel uncomfortable participating in this
project of character assassination."
Osman Kavala was sentenced to aggravated life imprisonment in April
2022 on charges of attempting to overthrow the constitutional order,
allegedly related to his involvement in organizing and financing the
2013 Gezi Park protests.
The Council of Europe's Committee of Ministers in 2021 initiated an
infringement process against Turkey, accusing the country of failing to
comply with a European Court of Human Rights (ECtHR) decision calling
for Kavala's release.
The committee recently demanded Kavala's immediate release on June 8,
emphasizing the importance of upholding human rights and the rule of
law. (Gercek News, 20 June 2023)
AKP-run municipalities persist in concert bans
following artists' support for LGBTI+, opposition
Multiple concerts of artists who expressed support for the LGBTI+
community or the opposition have been canceled by municipalities led by
the ruling Justice and Development Party (AKP).
The Denizli Metropolitan Municipality announced on June 17 that Mabel
Matiz and Melike Şahin's concerts, supposed to be held on June 19 and
30, have been called off.
No reason was cited by the municipality in Turkey's southwest.
However, the move was made after the singers outed solidarity with the
LGBTI+ community at an awards ceremony hosted by Elle Style Magazine on
June 13.
'Divisive artists'
Previously, the Bursa Metropolitan Municipality canceled Şahin's
performance at the 61st International Bursa Festival.
Yesterday (June 18), Hüseyin Turan's name was also removed from the
festival after he had previously expressed support for the opposition.
According to a social media post by Bursa Municipality Mayor Alinur
Aktaş, they could not remain "unresponsive to the statements made by
some artists during and after the election process, which divide our
society and disrespect our values," adding that they will continue
"with artists who respect the national will and society's values."
(BIA, 19 June 2023)
Journalist
Gökay Başcan convicted over article about high
judicial
member's visit to Erdoğan
Gökay Başcan, an editor for the daily BirGün, has been sentenced to 23
months and 10 days in prison over allegations of insulting President
Recep Tayyip Erdoğan and a member of the Court of Cassation.
The trial took place at İstanbul's 2nd Penal Court of First Instance,
where Başcan faced charges of "insulting a public official" and
"insulting the president." The accusations stemmed from an article
published in BirGün's edition on January 15, 2021, focusing on judicial
independence.
In the article, Başcan included a photograph of Yüksel Kocaman, a
former Chief Public Prosecutor of Ankara and current Court of Cassation
member, visiting President Erdoğan after his wedding. The article
stated, "Kocaman was appointed to the Court of Cassation shortly after
his wedding."
The publication of the photo and its accompanying remarks led to legal
proceedings against Başcan, as well as BirGün's board chair, İbrahim
Aydın, and managing editor, Mustafa Kömüş.
During the trial, Aydın and Kömüş were acquitted of all charges.
However, Başcan was found guilty of insulting the president and a
public official, resulting in a prison sentence of 23 months and 10
days. The court decided to defer the announcement of the sentence.
Following the verdict, DİSK Basın-İş, a press workers' union, expressed
their strong reaction to the prison sentence given to Başcan. "Turkey's
second century has started with prison sentences for journalists. We
will continue to stand in the same place, by the truth, no matter the
cost."
More than 70 journalists have received sentences for "insulting the
president" since Erdoğan's election in 2014, according to bianet Media
Monitoring Reports. (BIA, 16 June 2023)
La presse
d'opposition frappée de lourdes amendes en
Turquie
L'Association des journalistes de Turquie a dénoncé mercredi les
amendes infligées par l'autorité de régulation à quatre chaînes de
télévision d'opposition pendant la campagne électorale, estimant
qu'elles "pénalisent le droit du public à l'information".
Le Conseil suprême de la radio et de la télévision (RTük) a visé les
chaînes Tele 1, Fox TV, Halk TV et Flash Haber en raison des
commentaires faits par certains de leurs invités au moment des
élections.
Le président de l'Association Nazmi Bilgin estime qu'il s'agit d'une
"violation inacceptable du droit du public à recevoir des informations
et à faire des choix électoraux avec ces informations".
Dans un communiqué, il évoque une "punition impitoyable (à l'encontre)
du droit à la libre expression" qui "transforme l'institution (de
régulation) en un instrument du gouvernement pour faire taire
l'opposition et ceux qui le critiquent".
Le montant des amendes, qui n'est pas précisé, sera défini en fonction
des recettes publicitaires de ces chaînes.
Cependant, fait valoir le représentant de Reporters sans Frontières en
Turquie Erol Onderoglu, joint par l'AFP, ces médias se voient
"régulièrement" condamnés à des "amendes disproportionnées par rapport
à leurs revenus, pas aussi variés que ceux des médias
progouvernementaux".
RSF a relevé que, pendant la campagne électorale, le président Recep
Tayyip Erdogan, réélu pour cinq ans le 28 mai, avait bénéficié d'un
temps d'antenne soixante fois supérieur à celui de l'opposition.
La Turquie a été rétrogradée de la 149e place en 2022 à la 165e en 2023
dans le classement de RSF sur la liberté des médias dans 180 pays
passés en revue. (AFP, 7 juin 2023)
Journalist
Fırat Can Arslan detained
Mezopotamya Agency (MA) journalist Fırat Can Arslan was taken into
custody in a raid conducted at his residence in Ankara. Arslan was
reportedly taken in on allegations of " terrorist propaganda" and
brought to Ankara Security Directorate. His phone and computer were
confiscated.
Covering news and events concerning the Kurdish population and other
minorities in Turkey, Mezopotamya Agency experiences frequent arrests
and detentions of its journalists.
Ahead of the May elections, Turkey dropped 16 places on Reporters
Without Borders (RSF)'s World Press Freedom Index, currently standing
at 165th out of 180 countries.
In the first quarter of 2023, 195 journalists stood trial, and at least
10 were detained, according to BIA's Media Monitor Reports. (BIA, 7
June 2023)
79
journalistes en prison, selon l’Association des Journalistes Dicle Fırat
Dans son Rapport de Mai sur les Atteintes aux Droits des Journalistes,
l'Association des Journalistes Dicle Fırat (ADF) révèle
l'emprisonnement de 79 journalistes en Turquie.
Le rapport attire l’attention sur la détention de la co-présidente de
l’ADF, Dicle Müftüoğlu, et du rédacteur en chef de l’Agence Mésopotamie
(MA), Sedat Yılmaz, le 3 mai, Journée Mondiale de la Liberté de la
Presse. « Comme nous l’avons précédemment, deux journalistes ont été
menottés le 3 mai, Journée Mondiale de la Liberté de la Presse. Nous
n’oublierons pas cela non plus… »
Le rapport de l’ADF note que la pression exercée par le gouvernement se
fait sentir dans tous les domaines de la société depuis longtemps, et
est maintenant à un niveau extrême. Selon le rapport, « les élections
présidentielles et parlementaires se sont déroulées à une période où
l’économie, la politique, les libertés et la vie dans son ensemble
étaient à un point mort. »
Le rapport indique: « Notre plus grand objectif est de devenir un pays
qui n’occupe pas le dernier rang de l’indice mondial de la liberté de
la presse, mais qui connaît l’inverse. Nous œuvrons non pas pour une
presse qui ignore et cache la vérité, mais au contraire, pour une
presse qui met en lumière cette vérité, quelles que soient les
conditions. Notre lutte a été pour cela et le sera pour l’avenir. »
Les violations rapportées dans le rapport de mai sont les suivantes :
Journalistes agressés : 8
Domiciles de journalistes perquisitionnés : 6
Journalistes placés en garde à vue : 9
Journalistes placés en détention provisoire : 3
Journalistes soumis à des mauvais traitements : 4
Journalistes menacés : 4
Journalistes empêchés de couvrir l’actualité : 11
Violations contre des journalistes en prison : 4
Journalistes sous enquête : 9
Journalistes poursuivis : 1
Journalistes condamnés à une amende : 8
Journalistes en procès : 71, nombre de dossiers : 42
Nombre de journalistes incarcérés (au 1er juin 2023) : 79
Sites web fermés : 29
Actualités avec interdiction d’accès : 545
Contenus de médias sociaux avec interdiction d’accès : 18
(Roj Info, 4 June 2023)
Des milliers de prisonniers
d'opinion en Turquie
Opposants, officiers, magistrats, intellectuels, universitaires ou
artistes ont été limogés, emprisonnés ou forcés à l'exil par dizaines
de milliers depuis que Recep Tayyip Erdogan, réélu dimanche, gouverne
la Turquie.
Cette répression, dénoncée par des organisations de défense des droits
humains et d'avocats, a été engagée après la vague de protestation de
"Gezi", partie d'Istanbul en mai 2013, et s'est encore durcie après la
sanglante et spectaculaire tentative de putsch de 2016.
A aucun moment durant sa campagne ou après sa victoire, M. Erdogan n'a
suggéré une amnistie en leur faveur.
Voici quelques figures dont les soutiens demandent la libération.
Osman Kavala et Gezi
Osman Kavala, philanthrope de 65 ans, est emprisonné depuis 2017 et a
été condamné à vie.
La Cour européenne des droits de l'homme avait estimé en 2019 que
l'arrestation de cet éditeur et homme d'affaires avait pour objectif de
"le réduire au silence" et de "dissuader d'autres défenseurs des droits
de l'Homme".
Osman Kavala a vu sa condamnation confirmée en appel en décembre 2022,
accusé d'avoir "tenté de renverser le gouvernement" de M. Erdogan et
d'avoir financé le "mouvement de Gezi" - du nom d'un parc urbain
d'Istanbul promis à la démolition - qui s'est répandu dans tout le pays.
Les juges ont également maintenu les peines de 18 ans de détention
infligées fin avril en première instance à ses sept co-accusés. Parmi
eux Tayfun Kahraman, urbaniste à la mairie d'Istanbul et de nombreux
architectes.
La productrice Cigdem Mater, le chercheur Hakan Altinay ou bien encore
de l'avocat Can Atalay, qui vient d'être élu député depuis sa prison -
et pourrait ainsi retrouver prochainement sa liberté - ont aussi été
condamnés après Gezi.
Selahattin Demirtas et opposants
Le pouvoir avait ouvert dans les années 2000 des pourparlers en vue
d'un accord de paix avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).
Après leur échec en 2015, le conflit armé a repris et la répression
aussi.
Figure de proue du principal parti pro-kurde de Turquie, le HDP,
Selahattin Demirtas est incarcéré depuis fin 2016 pour "propagande
terroriste".
Il est accusé de plusieurs dizaines de crimes et délits dont celui
d'insulte au président et d'être lié au PKK, classé comme organisation
"terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux. Demirtas risque
jusqu'à 142 ans de prison.
Il a toujours nié ces accusations et le Conseil de l'Europe a
régulièrement réclamé sa libération, conformément à un arrêt de la Cour
européenne des droits de l'homme.
Le HDP demande aussi la libération de Gulten Kisanak et de Selcuk
Mizrakli, tous deux anciens maires de Diyarbakir (sud-est) et celle de
Figen, ancienne co-présidente du HDP.
Un autre opposant de taille, le maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu qu'il a
arrachée à l'AKP du président en 2019, vu comme un rival potentiel pour
la présidence. En décembre 2022, il a été condamné à deux ans et sept
mois de prison ainsi qu'à la privation de ses droits politiques pour
"insulte" aux membres du collège électoral. Il a fait appel. Mais cette
condamnation l'a privé de candidature.
Ecrivains, journalistes et universitaires
Les détracteurs du chef de l'Etat s'inquiètent du devenir des libertés
d'expression et de la presse, déjà restreintes.
Le délit d'"insulte au président" a été fréquemment utilisé -
16.753
inculpations en 2022 -, pour étouffer les voix critiques et une loi sur
la désinformation adoptée l'an passé.
Selon l'organisation Reporters sans Frontières, 38 journalistes sont
derrière les barreaux et des dizaines ont dû partir à l'étranger, comme
Can Dündar.
Cet ancien rédacteur en chef du quotidien de centre-gauche Cumhuriyet,
basé en Allemagne depuis 2016, a été emprisonné en Turquie en novembre
2015 pour un reportage sur des livraisons d'armes par Ankara à des
groupes jihadistes en Syrie. Fin 2020, il a été condamné en Turquie par
contumace à 27 ans et 6 mois de prison.
Plus d'un millier d'universitaires ont également été ciblés par la
purge en 2016 pour avoir signé une pétition pour la paix, qui dénonçait
la reprise du conflit entre Ankara et le PKK. (AFP, 29 mai 2023)
Kurdish
Question / Question kurde
Le Congrès National du Kurdistan (KNK)
planifie une grande conférence Kurde à Lausanne
Le Congrès National du Kurdistan (KNK) s’apprête à organiser une grande
conférence Kurde à Lausanne, à l’occasion du centenaire du Traité de
Lausanne, traité ayant morcelé le Kurdistan en quatre parties
distinctes et exposé les peuples de cette région au génocide.
Le 24 juillet, au moins 600 membres issus de 175 partis politiques,
d’organisations associatives, d’intellectuels et d’écrivains
participeront à la “Grande Conférence du Kurdistan”, mise en place par
le Congrès National du Kurdistan (Kongreya Neteweyî ya Kurdistanê –
KNK), dans le cadre du centenaire du Traité de Lausanne.
En vue de cette importante conférence kurde en juillet 2023, le
co-président du KNK, Ahmed Karamus, a déclaré que les Kurdes n’avaient
d’autre choix que de s’unir.
Le 24 juillet 1923, à Lausanne, la Turquie, la Grande-Bretagne, la
France, l’Italie, le Japon, la Grèce, la Roumanie et la Yougoslavie ont
signé le Traité de Lausanne.
Un siècle plus tard, la “Grande Conférence du Kurdistan” se tiendra
sous la direction du KNK.
La déclaration finale de la conférence, qui établira une feuille de
route pour la lutte contre la négation et l’annihilation des Kurdes,
sera partagée avec le public.
Le co-président du KNK, Ahmed Karamus, a évalué le Traité de Lausanne,
l’importance de la conférence, et la lutte kurde contre le concept de
négation et d’annihilation au nouveau siècle.
M. Karamus a déclaré que des rencontres ont eu lieu avec toutes les
couches de la société kurde et que ces réunions ont été positives.
“Tous les partis et organisations du sud-Kurdistan, à l’exception du
Parti démocratique du Kurdistan (PDK, dominé par la famille Barzani),
ont adopté une attitude positive. Ils ont dit qu’ils assisteraient à la
conférence. Nous n’avons pas rencontré l’ENKS (Conseil National Kurde
de Syrie) à Rojava, mais nous leur enverrons une invitation pour
assister à la conférence. Si des demandes d’entretien sont faites, nous
tenterons de les rencontrer. Nous avons également eu des réunions avec
le Parti Démocratique du Kurdistan Iranien (PDK-I). Nous avons
rencontré des partis politiques en Iran et ils ont dit qu’ils
assisteraient à la conférence.”
M. Karamus a affirmé que le Traité de Lausanne a été signé contre la
volonté des Kurdes. Il a ajouté que “toutes les organisations kurdes se
sont opposées à ce traité et ont promis d’assister à la conférence.
Nous considérons cette attitude comme significative et importante. Nous
partagerons notre position avec la communauté internationale, les
Nations Unies, le Conseil de l’Europe, les États Arabes Unis et tous
les pays du monde que nous pouvons atteindre. Le peuple kurde n’a pas
accepté et n’acceptera pas ce traité. Le peuple kurde a montré sa
position contre le traité en y résistant. Le peuple kurde veut son
existence, son identité, ses droits culturels, artistiques et
nationaux. Un nouvel accord ou une nouvelle solution ne peut être
trouvé que si la volonté démocratique nationale kurde, la langue et les
droits du peuple kurde sont acceptés. Nous constituerons une délégation
compétente dans ce domaine dans le cadre de la déclaration finale que
nous présenterons à la fin de la conférence, et cette délégation
poursuivra son travail dans le domaine de la diplomatie. Cette
délégation représentera le peuple du Kurdistan.” (Par ROJINFO - 23 juin
2023)
Kurdish peace activist convicted of
spurious "terror" charges
A Peace Mother was sentenced on Friday by a Turkish court in the
southeastern city of Diyarbakir to a prison sentence of six years and
three months over the charge of "being member of a terrorist group."
The 73-year-old Kurdish peace activist named Hayriye Turkekul was
accused by the prosecution on grounds that she went on hunger strike in
solidarity with imprisoned woman politician Leyla Guven, a former
deputy for the Peoples' Democratic Party (HDP) and co-chair of the
Democratic Society Congress (DTK).
The prosecution also argued that Turkekul's membership in a Rosa
Women's Association was also evidence of her affiliation with a
terrorist group.
The Diyarbakir-based association, named after Rosa Luxemburg, is a
legal Kurdish feminist organization that struggles for gender equality
and women's rights, and against femicide and violence targeting women.
The Peace Mothers is a women's peace and rights movement that promote a
democratic and peaceful solution to the Kurdish Question in Turkey and
strive for an end to armed conflict between Turkish forces and Kurdish
fighters. (Gercek News, 23 June 2023)
Une
prisonnière politique kurde retrouve la liberté après 30
ans de détention
Şadiye Manap, qui a été ré-arrêtée le jour même de sa libération, est
sortie de prison après 30 ans d’incarcération, accueillie par des
youyous. Immédiatement après avoir été libérée de la prison pour femmes
fermée de Gebze le 1er décembre 2022, elle a été de nouveau placée en
détention et a été emprisonnée le 5 décembre.
Après avoir passé 30 ans derrière les barreaux, Şadiye Manap a
finalement retrouvé la liberté. Elle a été libérée de la prison numéro
1 de Kandıra, après avoir été acquittée dans le procès l’accusant de «
création et gestion d’une organisation ».
Un accueil chaleureux lui a été réservé à sa sortie de prison. Les
responsables du Parti démocratique des peuples (HDP) de la province de
Kocaeli, la Fédération des associations de soutien juridique et de
solidarité pour les familles de détenus et de condamnés (TUHAD-FED)
ainsi qu’un grand nombre de femmes sont venus accueillir Mme Manap.
L’accueil fut marqué par des youyous et des offrandes de fleurs.
(ROJINFO, 22 juin 2023)
Trois morts dans une frappe de drone turque en Syrie
Trois employés de l'administration autonome kurde dans le nord de la
Syrie ont été tués mardi par une frappe de drone turque, a indiqué à
l'AFP un responsable des forces kurdes.
La Turquie, qui mène régulièrement des attaques de drones dans les
zones contrôlées par l'administration autonome kurde, a intensifié ses
frappes ces dernières semaines.
La frappe de drone a visé "une voiture transportant des employés
civils, dont deux femmes kurdes et un chrétien", tous trois employés au
sein de l'administration autonome, a déclaré à l'AFP Farhad Shami,
porte-parole des Forces démocratiques syriennes (FDS).
Un quatrième employé a été blessé par la frappe, a ajouté le
porte-parole des FDS, armée de facto de l'administration kurde qui
contrôle le nord-est de la Syrie.
M. Shami a souligné que le rythme des frappes turques avait récemment
augmenté, affirmant qu'elles visent "des cibles civiles" et militaires.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), la frappe
turque visait un véhicule de l'administration autonome sur la route
reliant les deux villes de Qamichli et Amouda, frontalières de la
Turquie.
Le 15 juin, 16 personnes, dont un civil, avaient été tuées dans des
frappes de drones menées par la Turquie visant pour la plupart des
positions des FDS et des groupes locaux affiliés, selon l'OSDH, basée
au Royaume-Uni et qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.
Depuis début 2023, 39 personnes ont péri dans les frappes de drones
turcs, dont sept civils et 29 membres des FDS et de leurs alliés, selon
l'OSDH.
Selon M. Shami, les frappes aériennes et tirs d'artillerie menés par
Ankara ont coûté la vie à 21 civils, dont cinq enfants, depuis le début
de l'année.
Les FDS, dominées par les Kurdes et soutenues par Washington, avaient
été le fer de lance de la lutte contre le groupe jihadiste Etat
islamique (EI) chassé de ses fiefs en Syrie en 2019.
La Turquie qualifie de "terroriste" la principale composante des FDS,
les YPG (Unités de protection du peuple) qu'elle considère comme une
extension des rebelles kurdes turcs du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK). (AFP, 20 juin 2023)
AANES officials among the fatalities of Turkish air
strike in northern Syria
The pro-Kurdish HDP condemned the deadly attack and called on the
global community to take action to prevent further assassinations.
Two officials of the Kurdish-led Autonomous Administration of North and
East Syria (AANES) were among the fatalities of a Turkish drone strike
on Tuesday, Reuters said, citing local Kurdish authorities.
The fatalities were indentified as Yusra Darwish, co-chair of the
Qamishli canton's administrative council, Liman Shawish, an adviser to
the Kurdish-led autonomous administration, and their driver Firat Tuma.
The Syriac co-chair of the Qamishli council, Gabriel Chamoun, was
injured.
The pro-Kurdish peoples' Democratic Party (HDP) in Turkey condemned the
deadly attack and called upon the international community to take
action to stop assassinations in northern Syria.
HDP said in a statement:
"We condemn the attack conducted today against the co-chair of the
Qamishli canton's administrative council Yusra Darwish, Liman Shawish
and Firat Tuma. The attack is the latest in a series of assassinations
targeting the will of the people of Rojava. We call upon the global
community to take action to stop these assassinations that take place
before the eyes of the entire world."
Turkey's drone attack was conducted the day the 20th round of Astana
talks for the resolution of the Syrian crisis began in Kazakhistan with
the participation of delegations from Turkey, Syria, Iran and Russia.
(Gercek News, 20 June 2023)
Former
Kurdish mayor in Turkey faces new investigation
A former Kurdish mayor in Turkey who had been removed from his position
on terrorism charges but subsequently acquitted, now finds himself
entangled in another investigation that adds further complexity to his
journey back to reclaiming his role. Ahmet Kaya served as the Co-Mayor
of Ergani district in Turkey's southeastern Diyarbakir, and his case
has garnered significant attention due to its political implications
and the challenges faced by elected officials in the region.
Kaya, who was replaced by a trustee and faced legal proceedings after
being elected as the mayor from the Peoples' Democratic Party (HDP),
was preparing to return to his position after being acquitted. He said
that the aim of these investigations is to prevent him from resuming
his duties.
In an interview with Turkey’s Medyascope, Kaya discussed the new
investigation opened against him after being acquitted in three out of
four separate cases.
"After the initial acquittal decision, as you know, the Governorship
and Chief Public Prosecutor's Office unlawfully opened the path for an
appeal through a correction process. However, when the Court of Appeals
also ruled in my favor, issuing another acquittal decision on May 22nd,
just four days later we learned that a new investigation had been
opened. Their main objective is to prevent us from returning to our
mayoral duties and to play with legal processes to prolong the
situation, “ he said.
He expressed his hope for the completion of the application they made
to the Ministry of Interior to return to his duties, considering the
acquittal decisions they have received.
The Turkish government justifiy the appointment of trustees by accusing
elected officials of having ties to the outlawed Kurdistan Workers
Party (PKK). However, critics argue that these actions are a means for
the ruling party to silence opposition voices and maintain control over
local governments.
A report by Freedom House on Turkey highlighted President Tayyip
Erdogan and the ruling AKP's use of institutional tools to weaken or
co-opt political rivals, limiting the opposition's ability to gain
voter support and power through elections.
In the local elections held in March 2019, the pro-Kurdish Peoples'
Democratic Party (HDP) won 65 mayoral positions, including three major
cities, five provinces, 45 districts, and 12 townships. However, six of
these mayors were not allowed to take office, and their positions were
given to candidates from the ruling AKP. Since then, the Interior
Ministry has appointed trustees to manage 48 of the municipalities won
by the HDP. Currently, only six municipalities remain under HDP
control. (Gercek News, 16 June 2023)
Kurdish
politician urges rapid restructuring to counter
anti-women, anti-Kurdish policies in Turkey
Tuncel, a former deputy of the Peoples’ Democratic Party (HDP)
imprisoned in Turkey’s capital Ankara,, wrote an article for Yeni Yasam
newspaper regarding the results of the recent presidential and
parliamentary elections in Turkey. Tuncel emphasized the need for the
Peoples' Democratic Party (HDP) and the Green Left Party to rapidly
carry out the process of restructuring without delaying it, and to put
it into practice.
"Democratic forces should make the society's demands for change,
freedom, equality, peace, and justice visible without giving in to the
government's policy of lies," she said.
Tuncel said this reorganization not only benefits the movement itself
but also brings benefits to the people.
“We believe that the Kurdish political movement and the forces of labor
and freedom will emerge stronger from this discussion and the process
of restructuring. However, considering the upcoming local elections, we
believe that this discussion and restructuring process should be
carried out rapidly, without delay, and put into practice as soon as
possible,” she said.
Tuncel also criticized the government's attempts to divert discussions
away from the real agenda, which includes the economic and political
crisis in Turkey, the institutionalization of an authoritarian regime,
and the drafting of a new constitution. To counter these challenges,
Tuncel called for democratic forces to make the society's demands for
change, freedom, equality, peace, and justice visible.
This involves resisting the government's policy of lies and
disinformation and returning to the real agenda of Turkey. It is
essential for political parties to evaluate their goals, account for
their achievements or failures, and provide a strong self-critique to
the people. However, Tuncel emphasizes that this should not demoralize
the people and the party organization but rather demonstrate
determination and resilience in the face of fascism, conservatism, and
exploitation.
The election results have shown a dissatisfaction with the current
order and a demand for change, both within the AKP base and among the
Turkish people in general. The discussion and process of restructuring
within the Kurdish political movement and the forces of labor and
freedom can strengthen the struggle for equality and freedom. Tuncel
urges that this discussion and restructuring process be carried out
rapidly and put into practice without delay, especially with the
upcoming local elections in mind.
In conclusion, Sebahat Tuncel's article highlights the need for
democratic forces to remain focused on the real agenda of Turkey and
make the society's demands for change visible. By resisting the
government's attempts to suppress discussion and engaging in a process
of restructuring, the Kurdish political movement and democratic forces
can work towards a more democratic, equal, and just society.
“Of course, political parties are responsible for evaluating their
goals, accounting for their achievements or failures, and providing a
strong self-critique to the people. However, they should not demoralize
the people, the party organization, and its workers while doing so;
they should demonstrate their determination and resilience in the face
of fascism, conservatism, and exploitation,” she said. (Gercek News, 16
June 2023)
Women in Switzerland unite under the slogan “Jin Jiyan
Azadi”
Hundreds of thousands of women in Switzerland led by the Swiss Trade
Union Confederation (USS,) have taken to the streets in a nationwide
strike, demanding justice, equality, and an end to discrimination.
Inspired by the tragic murder of Jîna Emînî, a Kurdish woman in Iran,
these women who came from various cities across Switzerland have
adopted the empowering slogan "jin, jiyan, azadî" (woman, life,
freedom), which has become a rallying cry for women worldwide, to
challenge systemic inequalities and fight for their rights.
The strike has provided a platform for women to voice their concerns,
frustrations, and aspirations.
At the heart of this movement lies the tragic story of Jîna Emînî, a
Kurdish woman from Iran, whose murder last September sparked a profound
awakening. Her senseless killing by the so-called "moral police" simply
because of her visible hair served as a stark reminder of the
oppressive forces that women face daily. Her memory lives on as a
catalyst for change, motivating women to lead the charge for a more
just and equitable society.
The women, through their strike, have demanded lasting solutions
regarding the increase in retirement age, gender-based and sexual
violence, feminicide (the killing of women), wage inequality,
structural racism, lack of financing for childcare facilities,
homophobic and transphobic discrimination, and attacks on the right to
abortion. (Gercek News, 16 June 2023)
16
morts dans des frappes turques sur les zones kurdes (OSDH) en Syrie
Seize personnes au moins, dont un civil, ont été tuées dans des frappes
de drones menées par la Turquie sur les zones contrôlées par les forces
kurdes en Syrie, a indiqué jeudi l'Observatoire syrien des droits de
l'Homme (OSDH).
"La Turquie a fortement intensifié ses attaques de drones depuis le
début de la semaine", faisant 15 morts dans les rangs des forces kurdes
et du régime syrien pour la seule journée de mercredi, a déclaré à
l'AFP le chef de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
A Ankara, le ministère de la Défense a indiqué jeudi que l'armée turque
avait "neutralisé 16 terroristes" en Syrie, le terme employé pour
désigner les combattants kurdes.
Les frappes ont notamment visé les régions de Tall Rifaat et Manbij
(nord), proches de la frontière turque et qu'Ankara menace
régulièrement de viser par une offensive. L'armée syrienne est déployée
aux abords de ces régions.
Les forces kurdes à Manbij ont annoncé dans un communiqué que six
combattants avaient été tués.
L'Observatoire, basé au Royaume-Uni et qui dispose d'un vaste
réseau
de sources en Syrie, a confirmé ce bilan et indiqué qu'un civil
travaillant pour l'administration autonome kurde à Manbij avait été
également tué.
Selon l'OSDH, cinq soldats syriens ont en outre été tués par une frappe
de drone turque à Tall Rifaat. Damas n'a pas confirmé.
Plus à l'est, quatre combattants des Forces démocratiques syriennes
(FDS), dominées par les Kurdes et soutenues par Washington, ont été
tués dans une frappe qui a visé leur véhicule dans la province de
Hassaké, selon l'OSDH.
Les FDS avaient été le fer de lance de la lutte contre le groupe
jihadiste Etat islamique (EI) chassé de ses fiefs en Syrie en 2019.
La Turquie, dont les soldats sont présents dans des zones du nord de la
Syrie, menace régulièrement de lancer une offensive d'envergure contre
les FDS, qu'elle considère comme "terroristes". (AFP, 15 juin 2023)
Le Parti des travailleurs du Kurdistan rompt son
cessez-le-feu
Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en lutte armée contre
l'armée turque depuis 1984, a annoncé rompre le cessez-le-feu
unilatéral qu'il avait décrété dans la foulée du séisme dévastateur du
6 février.
Déplorant "une nouvelle vague d'attaques" des forces turques, l'Union
des communautés du Kurdistan (KCK), qui chapeaute toute la mouvance
rebelle kurde dont le PKK, a annoncé mardi "avoir rompu [son]
cessez-le-feu unilatéral", dans un communiqué diffusé par l'agence de
presse prokurde Firat.
Le PKK, classé comme organisation terroriste par Ankara, les Etats-Unis
et l'Union européenne, avait annoncé le 10 février la suspension de ses
"opérations" en Turquie "tant que l'Etat turc ne nous attaque pas",
quatre jours après le tremblement de terre qui a fait plus de 50.000
morts dans le sud-est du pays.
Le groupe armé avait maintenu ce cessez-le-feu pendant la campagne pour
les élections présidentielle et législatives de mai.
L'armée turque conduit régulièrement des opérations contre le PKK en
Turquie et en Irak, et cible également les Unités de protection du
peuple (YPG) en Syrie, alliées des Etats-Unis dans la lutte contre les
jihadistes du groupe Etat islamique mais accusées par la Turquie d'être
affiliées au PKK.
Ankara a affirmé avoir tué depuis dimanche plusieurs dizaines de
combattants kurdes dans le nord de la Syrie.
Depuis 1984, le conflit entre le PKK et l'Etat turc a fait plus de
40.000 morts, dont de nombreux civils.
Ankara accuse notamment le PKK et les YPG d'avoir perpétré l'attentat
qui a fait six morts et 81 blessés au coeur d'Istanbul le 13 novembre.
Les deux mouvements avaient aussitôt démenti toute implication. (AFP,
14 juin 2023)
Le
Parlement irakien donne à Bagdad la haute main
sur le pétrole kurde
Le Parlement irakien a approuvé lundi le budget du pays pétrolier, une
loi de finances lestée d'un déficit record et qui donne à Bagdad plus
de contrôle dans la gestion du brut du Kurdistan d'Irak.
Habitué aux retards budgétaires, le gouvernement avait envoyé son
projet de loi de finances aux députés en mars. Fait inédit, il couvre
l'année fiscale 2023, mais aussi 2024 et 2025. Pour chacune de ces
trois années, les dépenses s'élèveront à près de 153 milliards de
dollars, un record. De cette somme, 12,67 % reviennent à la région
autonome du Kurdistan d'Irak.
Le budget entérine surtout un changement de taille sur lequel le
gouvernement régional kurde et Bagdad s'étaient mis d'accord en avril
pour ouvrir la voie à la reprise des exportations de pétrole kurde via
la Turquie. Ces exportations sont interrompues depuis le mois de mars
après la décision d'un tribunal international donnant à Bagdad la haute
main sur la gestion du brut kurde.
Selon la loi des Finances, les ventes de pétrole du Kurdistan d'Irak
doivent désormais passer par la compagnie pétrolière d'Etat irakienne
(Somo), et non plus exclusivement par les autorités régionales.
En outre, Erbil devra livrer pas moins de 400.000 barils de pétrole par
jour à Bagdad. Et les recettes liées à la vente du pétrole kurde à
l'étranger devront être déposées sur un compte bancaire à la Banque
centrale d'Irak géré par Bagdad.
Pour chaque année concernée par le budget fédéral, les recettes totales
s'élèveront à 103,4 milliards de dollars sur la base d'un baril de
pétrole à 70 dollars, l'or noir constituant environ 90% des revenus du
pays.
- Déficit record -
Le déficit est, lui, chiffré à 49,5 milliards de dollars, là aussi un
chiffre record par rapport au dernier budget voté en 2021 (aucun budget
n'avait été approuvé en 2022 à cause de l'instabilité), où le déficit
se montait à 19,8 milliards de dollars.
Le secteur public irakien devrait connaître une forte croissance qui, à
en croire les analystes, risque de plomber le budget. L'économiste
Ahmed Tabaqchali chiffre cette vague de recrutement à plus de 600.000
et une ardoise pour les salaires et pensions du secteur public à plus
de 58 milliards de dollars.
"L'Irak est vulnérable car si les prix du pétrole baissent, il faudra
procéder à des coupes budgétaires", explique-t-il à l'AFP. "Or, étant
donné qu'on ne peut pas réduire les dépenses fixes, il faudra réduire
les dépenses d'investissement".
Une "dépendance aux revenus du pétrole" contre laquelle le Fonds
monétaire international a mis en garde le gouvernement irakien le mois
dernier, l'appelant à observer une "politique fiscale bien plus
stricte".
Enfin, les dépenses d'investissement se montent à 37,9 milliards de
dollars. Cette enveloppe ira notamment à la construction
d'infrastructures, la "priorité" du Premier ministre Mohamed Chia
al-Soudani dans un pays où hôpitaux, routes et écoles sont bien souvent
vétustes, victimes de la corruption et des conflits qui ont ensanglanté
l'Irak pendant quatre décennies. (AFP, 12 juin 2023)
HDP co-chairs
to step down, conceding disappointing election results
In a television interview on Sunday (June 4), the Peoples' Democratic
Party (HDP)'s co-chairs, Mithat Sancar and Pervin Buldan, announced
that they will step down in an upcoming congress after conceding
disappointing results in the recent dual elections.
The HDP, which ran its candidates under the Green Left Party (YSP)'s
ticket to dodge a possible ban, fell short of expectations in the May
14 polls. Despite losing 6 seats, they still hold 61 out of the 600
available in parliament, retaining their status as the third-largest
party.
To compound their disappointment, their endorsed presidential
contender, Kemal Kılıçdaroğlu, was unable to dethrone President Recep
Tayyip Erdoğan.
Lack of candidate diversity
"Introducing the YSP to our voters in one and a half months was an
important factor. We failed to meet our target. We could not manage the
campaign process well," Buldan explained, attributing the party's weak
results to a lack of candidate diversity by not including Armenians,
Yazidis, and disabled individuals.
Sancar similarly noted that the transition to the YSP resulted in
losing valuable votes while emphasizing that nearly half of the
electorate wants to see change.
"There is a desire for change in society. Despite all these conditions,
half of the society showed their desire for change. Both manipulations
and false propaganda have worked. There were situations of voters who
did not go to the polls. A sense of helplessness may have prevented
them from going to the polls," the party's co-chair since 2020 said,
adding that he will resign as the HDP isn't a party of presidents but
governed by collective will.
Demirtaş's resignation from active politics
Buldan and Sancar are not the only prominent HDP figures who take a
step back, former co-chair, Selahattin Demirtaş, imprisoned since 2016,
announced his resignation from active politics last week.
In an interview elaborating on his decision, he criticized the party's
strategy and offered to be their presidential candidate but received no
response.
Reportedly, the party's co-leadership also sought input from Gültan
Kışanak and Figen Yüksekdağ, prominent Kurdish politicians who are also
currently incarcerated. They proposed to run a woman as a candidate if
the Supreme Election Council (YSK) would reject Demirtaş's candidacy.
However, Nation Alliance's contender Kılıçdaroğlu was eventually
endorsed in the May 14 and May 28 elections that shattered the
aspirations of toppling President Erdoğan, who has been in power for
over 20 years in various tenures.
The Republican People's Party (CHP) leader managed to capture an
underwhelming 44.8% of the votes in the first round and 47.82% in the
runoff. (BIA, 5 June 2023)
Basak Demirtas expresses shock and dismay over
'Execute Selo' chants
Basak Demirtas, the wife of imprisoned Kurdish leader Selahattin
Demirtas, has voiced her shock and dismay over the chanting of "Execute
Selo" slogans during President TayyipErdogan's victory speech after the
second round of presidential election.
During an interview with Murat Sabuncu from T24, Demirtas also
highlighted the lack of response from the opposition, saying not one
single person from any political party called for support after the
incident.
“When I saw it for the first time, I couldn't believe it. I was shocked
whenErdogan called Selahattin a "killer" in his first speech right
after winning the election. Just imagine, you have been in power for 21
years, you will remain in power for another five years, and you
continue to give instructions to the judiciary regarding someone you
have kept in prison for seven years, and you also incite the people to
hatred and enmity,” Demirtas said.
When she watched the entire video the next day, she says she was
saddened by something completely different.
“My eyes caught Mrs Emine (wife of Erdogan). I mean, just imagine that
your husband becomes President once again, addresses the public, calls
someone who is still in prison a "killer," and tens of thousands of
people want the person he targeted to be killed, and you watch it with
great pleasure. As a mother, as a woman, it was horrifying to me.”
Asked if anyone from the opposition called to express support, Demirtas
replied:
“We have received calls from our friends who expressed their support,
but not a single person from politicians, including all opposition
parties, called or even sent a message. Unfortunately, there was none.
I think all politicians should have reacted. Mr. Kilicdaroglu remained
silent, the co-chairs of the HDP remained silent, the parties in our
alliance remained silent.”
Basak Demirtas also confirmed that her husband applied to his party for
his presidential candidacy and acknowledged that this proposal was
ignored by the party.
"Selahattin suggested his own candidacy to the party. It was June 2022
when he mentioned it to the Co-Chairs who visited him. Later, he
conveyed it once again through MYK member lawyer Doğan Erbaş. Finally,
I know that he sent a letter to Mr. Tayip Temel through his lawyer. So,
I'm sure he conveyed it at least three times because it was an
important decision, and he shared it with me. They should have conveyed
it in party meetings as well. Regarding Selahattin's own candidacy, not
a single sentence was said," she said. (Gercek News, 5 June 2023)
“Kurdish children are guilty whether they live or die"
The release of a sergeant under judicial control after running over and
killing a Kurdish child sparks outrage, as public disbelief grows over
the child being primarily blamed
The release under judicial control of a specialist sergeant who ran
over and killed a 5-year-old Kurdish child with his private vehicle in
the Yuksekova district of Turkey’s Hakkari sparked public fury, with
many expressing disbelief that the child was deemed primarily at fault
for the tragic incident.
“Kurdish children are guilty whether they live or die," Meral Danis
Bestas, a Green Left Party deputy said, condemning the decision.
Other Green Left Party members also expressed their disapproval of the
decision through posts on Twitter, drawing attention to the severe
trauma experienced by mothers and children in the region.
Vezir Parlak, a member of parliament, who highlighted the frequency of
similar incidents, wrote:
"While our children were outside, our mothers' hearts were never at
ease, and they were unable to sit peacefully at home due to constant
worry about their children's safety. This situation has caused severe
trauma for both our mothers and the children left behind. This picture,
along with others, is enough to reveal the lawlessness that our people
face in Hakkari, and the policies of impunity encourage perpetrators to
commit new crimes. It is necessary to implement the appropriate
criminal sanctions, ensure that law enforcement agencies do not cover
up the crimes they commit, and that everyone who commits a crime is
punished according to the requirements of justice. The greatest
responsibility in this regard lies with the Ministry of Justice and the
Hakkari Governorate. The people of Hakkari demand that the judicial
authorities take the necessary steps against this crime"
Lawyer Onur Dusunm said, "The state, which failed to take preventive
measures and fulfill its negative obligations, has once again claimed
another life through personnel who do not even adhere to the minimum
traffic rules. This time, the excuse for impunity is labeled as a
traffic accident. We will follow up on the incident to ensure an
effective investigation."
Oznur Bartin, a Green Left deputy said, "The innocent children's hearts
have been shattered, and their mothers are left in anguish. How many
more atrocities will be covered up? The Kurdish child is found guilty!
The perpetrators, who have taken lives, are released without
consequence. May your notion of justice sink." (Gercek News, 9 June
2023)
Demirtaş steps back from active politics but says "I will continue to
belong to HDP"
Selahattin Demirtaş, the imprisoned ex-chairperson of the People's
Democratic Party (HDP) made an interview with İrfan Aktan from Artı
Gerçek news outlet, responding to his questions from the Edirne F-type
Prison.
Aktan wrote, presenting his interview with the imprisoned politician,
that Demirtaş "who has given great support to the election campaign of
HDP-Green Left Party (YSP)* from the Edirne Prison where he is being
kept since November 4, 2016" made the severest evaluation and
self-criticism so far, of the process from among the opposition.
"Too early to be sad or delighted"
"Demirtaş announced that he is stepping back from active politics, a
sentence he has told us in the interview before the interview was
published," Aktan wrote and added, "This has made millions of voters
sad while his rivals seem delighted. I want to say that it is too early
for both of these feelings and leave the floor to Demirtaş."
Demirtaş explained Aktan how he decided about and how he sees his
stepping back from active politics.
"I had told the headquarters of our party that I would step back from
active political work after the elections, no matter what the election
results were. I still hold up my opinion. I believe that all our
comrades struggling outside of the prison, with heart and soul, will
complete this process, based on our own power and self-reliance. I
trust each one of them. My critics and suggestions to the party are
totally well-intentioned, constructive, and for the purpose of making a
contribution. Nobody should try to use my criticism to beat up HDP. I
belong and I will continue to belong to HDP. I want everyone to know
this," the imprisoned politician said.
Demirtaş also evaluated the May 14 elections and the May 28 runoff in
the interview.
"I was angry at the disorderly scene that emerged in the evening on May
14 when the election results started to come in," he said.
"I did not truly expect those results. I was expecting both the YSP and
Kılıçdaroğlu to get higher rates. I was sad with the results, and I was
angry at the disorderly appearance that the opposition had that
evening."
"In fact Kılıçdaroğlu has won the elections"
On the other hand, Demirtaş stated that the May 28 results were not
surprising.
He said, "In fact, Kılıçdaroğlu has won the elections. However,
election frauds, the votes cast abroad, and the votes of those who were
made citizens recently; all added up, Erdoğan has won this historical
election. What we lived through has nothing to do with an election,
democracy, or the people's will being reflected; not even close to it.
All of what has happened was an operation,"
* Facing closure risk in the case at the Constitutional Court, HDP
competed in the May 14 elections under the Green and Left Party (YSP).
(BIA, 2 June 2023)
Two
witnesses of Dersim massacre pass away
Eşliye Çiçe (Fecire Erol) from the Zimek (Çığırlı) village of Hozat,
Tunceli and Necef Duman from Hopik in the same village who had
witnessed the Dersim massacre (Tertele) have lost their lives.
94 year old Duman had survived the massacre by staying under the dead
body of her mother Besi who was killed by a firing squad, the
Mezopotamya Agency reported.
The funeral for Duman and Çiçe who lost their lives yesterday (June 1)
was held in the Zimek village.
"We knew our dead by their clothes"
Çiçe, had spoken to the Pir News Agency before about the massacre that
she witnessed:
"They brought everyone together and took them to the trashing field.
There was a machine gun. Everyone started to shout, there were some who
escaped. They had seperated the men and the women; and taken them up
the mountain saying we are going to take a picture of you. They took us
to the mountain also, we are small, we are hungry, we want bread, we
want water and we cry."
"My mother placed me behind her legs and my brother to her chest and
she laid down on the ground over us, hiding us. One bayonet struck my
back, I took it out. They left me for dead. When it got dark a young
woman came and she was shouting, 'The soldiers are gone, whoever is
alive, stand up.'
They killed us in Hopik (the White Mountain), we knew our dead by their
clothes." (BIA, 2 June 2023)
Pro-Kurdish party admits
underachievement in elections
Pro-Kurdish parties in Turkey admitted on Tuesday in a joint statement
that they have "fallen short of their objectives in the elections," as
it was stressed that "they have always signified hope for the
oppressed," and that they will continue to "politically and socially
play a determining role."
The joint statement was released by the Peoples' Democratic Party
(HDP), Democratic Society Congress (DTK), which is a Diyarbakir-based
umbrella organization for Kurdish NGOs, Peoples' Democratic Congress
(HDK), Democratic Regions Party (DBP) and Green Left Party.
While admitting underachievement, it was emphasized that a clear
response was given at the elections in Kurdish-majority areas to "plans
to destroy the Kurdish political movement."
It continued:
"Without giving in to desperation and frustration, we will
comprehensively analyze in the coming days the picture we are now faced
with. Nobody should have any doubt that we will arrive at the
conclusions that will enable us to take our struggle to new heights
against this regime who is hostile to labor, peace, democracy,
freedoms, nature, youth and women."
HDP ran under the sister Green Left in the elections, to avoid the
consequences of a possible last minute ban by Turkey's Constitutional
Court, and received 8.8% of the vote, while its ally Workers' Party of
Turkey (TIP) received 1.7%.
HDP received 11.7% in the 2018 elections, with TIP candidates running
under HDP, and secured 67 seats. It secured on 14 May 61 deputies,
while TIP won four. (Gercek News, 30 May 2023)
Former Diyarbakır Bar chair given
7.5 year jail term on 'terror' charges
In his retrial, Fethi Gümüş, the former chair of the Diyarbakır Bar
Association, has been sentenced to the same penalty after his prison
sentence was previously overturned, Mezopotamya Agency (MA) reported.
The original conviction was based on his alleged involvement with the
Democratic Society Congress (DTK), a civil society organization that
focuses on Kurdish rights.
The Diyarbakır Regional Court of Justice had previously overturned the
7-year and 6-month prison sentence citing "incomplete examination."
During the decision hearing of the retrial at the Diyarbakır 9th Heavy
Penal Court, Gümüş and his lawyers were present.
"DTK is not an illegal organization"
In his defense, Gümüş stated that the DTK is not an illegal
organization, highlighting that DTK Co-Chair Berdan Öztürk was elected
as a member of parliament and that the DTK remains open and continues
its activities.
He said that he was being tried for being a member of an "illegal
organization" due to his legal activities within the DTK.
Regarding the presence of a secret witness in the case, he pointed out
that the court's official communication had received a response stating
that "there is no such secret witness."
Gümüş recalled that in the overturn decision by the appeals court, it
was requested to determine whether he had participated in any
demonstrations, and in the police investigation, the response was that
there was no document indicating his involvement in any action.
Lawyers also requested the acquittal of their clients, pointing out the
inconsistencies in the case and the annulment decision by the appeals
court.
The court insisted on its previous decision and sentenced Gümüş to 7
years and 6 months in prison. (BIA, 30 May 2023)
Dans les zones kurdes de Syrie,
l'inquiétude après la réélection d'Erdogan
Au marché de Qamichli, l'inquiétude prévaut lundi au lendemain de la
réélection du président turc Recep Tayyip Erdogan qui menace
régulièrement d'attaquer ces zones sous administration kurde du nord de
la Syrie.
"En tant que Kurdes, nous ne souhaitions pas qu'Erdogan soit réélu",
affirme à l'AFP, en kurde, Hozan Abou Bakr, propriétaire d'une boutique
de vêtements qui discute avec ses voisins des répercussions du scrutin
en Turquie.
"Nous voulions (le candidat de l'opposition) Kemal Kiliçdaroglu, non
pas parce qu'il est meilleur, mais parce qu'il s'était allié aux Kurdes
et qu'il n'est peut-être pas aussi mauvais qu'Erdogan", ajoute cet
homme de 30 ans.
Les Kurdes en Turquie --environ un cinquième des 85 millions
d'habitants de ce pays-- ont voté principalement en faveur de M.
Kiliçdaroglu, le chef du Parti républicain du peuple (CHP,
social-démocrate), battu par M. Erdogan dimanche.
Tout au long de la campagne électorale, M. Erdogan n'a cessé d'attaquer
son rival en le traitant de "terroriste", en raison de l'appui que lui
ont apporté des responsables du parti pro-Kurde HDP.
Peuple sans Etat, les Kurdes sont répartis entre la Turquie, l'Irak, la
Syrie et l'Iran.
A la faveur de la guerre en Syrie, ils ont établi une administration
autonome dans de vastes secteurs du nord et du nord-est de ce pays.
Mais ils s'inquiètent que le président turc ne mette à exécution ses
menaces répétées d'attaquer ces zones kurdes, et redoutent également un
rapprochement entre Damas et Ankara dont ils feraient les frais.
- Craintes -
La Turquie a lancé depuis 2016 trois offensives sur le sol syrien
contre les forces kurdes dans le nord, qui lui ont permis de contrôler
une bande frontalière de 120 km de longueur côté syrien.
Ankara a aussi mené en novembre une campagne de raids contre les
combattants kurdes dans le nord de la Syrie et a brandi la menace d'une
offensive terrestre.
La Turquie considère comme "terroriste" le Parti de l'Union
démocratique (PYD), dont la branche armée, les YPG, a été le fer de
lance de la lutte contre le groupe Etat islamique dans le nord de la
Syrie avec l'appui des Etats-Unis, au grand dam de la Turquie.
Hizny Souleiman, un autre commerçant du marché de Qamichli, confie
"craindre qu'Erdogan n'attaque à nouveau le peuple kurde".
Devant sa boutique d'électroménager, Mohammad Achraf assure: "Nous ne
voulons pas nous battre contre la Turquie (..) nous voulons juste vivre
en paix, surtout que toute la région est en guerre."
Le soulèvement pacifique en Syrie qui a dégénéré en guerre civile a
fait plus d'un demi-million de morts. Près de la moitié des Syriens
sont désormais des réfugiés ou des déplacés.
"La victoire d'Erdogan constitue sans aucun doute un développement
négatif pour les Kurdes, notamment en Syrie", a estimé auprès de l'AFP
l'analyste Mutlu Civiroglu, spécialiste de la question kurde.
Selon lui, les Kurdes syriens auront affaire à "davantage d'attaques de
drones et à la montée en puissance des groupes armés syriens soutenus
par la Turquie".
"Les Kurdes sont déjà dans une situation difficile qui va s'accentuer,
le gouvernement d'Erdogan voyant les Kurdes comme une menace pour la
sécurité nationale", a poursuivi M. Civiroglu.
- Rapprochement turco-syrien? -
M. Erdogan a tenté ces derniers mois de se rapprocher de son homologue
syrien Bachar al-Assad, notamment grâce à une médiation russe, ce qui,
selon l'analyste, constitue "une autre inquiétude pour les Kurdes
syriens".
"Nous ne pouvons pas prédire les agissements d'Erdogan, mais tout
rapprochement entre lui et Bachar al-Assad se fera aux dépens des
Kurdes", affirme pour sa part à l'AFP Saleh Muslim, qui copréside le
PYD.
Pour sa part, M. Assad a exigé en préalable à toute rencontre avec son
homologue le retrait des forces turques stationnées dans le nord de la
Syrie sous contrôle rebelle et la fin du soutien d'Ankara aux groupes
rebelles opposés à Damas.
"Il semble qu'Erdogan va poursuivre sa politique passée, et nous devons
être prêts à toutes les éventualités", ajoute-t-il.
Il assure: "le plan d'Erdogan se fonde sur l'éradication des Kurdes
partout, dont les Kurdes syriens s'il le peut." (AFP, 29 mai 2023)
Minorités
/ Minorities
European Syriac Union’s call: "Stop
Turkish attacks in north east Syria"
Yesterday on June 20, once again Turkey attacked north east Syria and
killing three personalities and wounded one in a drone attack near
Syria-Turkey border in Qabre Hewore, Qamishli region. As a result of
the drone attack, Yusra Derwêş, co-leader of Kamishlo Canton, her
deputy Lîman Şiwêş, and Chaldean Christian driver Firat Tuma lost their
lives. The other co-leader of Qamishlo Canton, Gabi Shamoun from Syriac
community, sustained injuries in the attack.
More than a decade of Syrian civil war and war against ISIS
victoriously conducted by Syrian Democratic Forces, SDF with
international coalition support breathed fresh air for all
international community ending an imminent danger for security and
development. Moreover, people of north east Syria establish their own
social, cultural, economic and political structure and assisted people
in need during tumultuous period. Autonomous Administration of North
East Syria, AANES without being a danger for any neighboring countries
and forces has been shelter for various communities and peoples.
As a success force in the region, meanwhile Turkey with its proxy
forces continue to attack this peaceful region incessantly and creating
security threat and also strengthening remaining ISIS cells across the
region. Turkey actions in north east Syria are against international
norms and laws. Based on this, international community, regional
countries and especially Arab League must call for immediate cease or
Turkish destructive action.
European Syriac Union, ESU presents its sincere condolences to the
people of the region, families for martyrs and speedy recovery for our
friend. We reiterate our call based on international norms, Turkey must
stop its attacks on the region. International community also have moral
responsibility to stand with the people of north east Syria. (ESU, 21
June 2023)
Assyrian
genocide remains unforgotten, calls for
apology grow
As the world remembers the 108th anniversary of the Sayfo, the
harrowing chapter of the Assyrian Genocide during World War I, which
resulted in the systematic killing and forced assimilation of hundreds
of thousands of Assyrian people, renewed calls emerge for the Turkish
state to confront its dark history and issue a heartfelt apology.
Kadriye Dogan, the Co-Chair of the Democratic Alevi Association (DAD),
has urged the Turkish state to confront its history of genocidal acts,
particularly the Assyrian Genocide, and extend a sincere apology to the
Assyrian, Armenian, and Greek communities.
Highlighting the tragic history of the Assyrian people, Dogan
emphasized that the Turkish state must confront the genocides of the
past as a necessary step toward building a free and democratic society.
“These lands have come this far with a history of genocide. And this
has been achieved by forgetting and denying the genocides perpetrated
against both the Armenians and the Assyrians (Syriacs, Arameans,
Chaldeans), as well as the genocides and persecutions inflicted on
Alevis and Kurds throughout the republican era. Unfortunately, a
serious Armenian, Assyrian, and Greek Genocide took place in 1915. It
has become an example and unfortunately continues to be so." Dogan said.
She stressed the importance of acknowledgment, apology, and
reconciliation, not only for the sake of the affected communities but
also for the progress and collective healing of the nation.
"I wish that we could have reached a point where we confronted and
abandoned the past, and could accept every living being born on these
lands equally and freely as they are. But we know very well that
Turkey, that is, the people of these lands, still cannot confront the
past and, as a result, continue to suffer in pain, remaining in a
position where they are governed by dictatorships and fascist regimes
due to their inability to manage this shared life. Now, in order to
build a free and democratic life, the state needs to confront the
Armenian, Assyrian, and Greek massacres that have occurred in the past
and genuinely apologize to these communities," sha added.
The Sayfo (lit. sword) which saw the brutal annihilation of 300,000
Assyrians and the displacement of many others, remains a painful
chapter in the history of the Assyrian people in southeastern Anatolia
and Persia's Azerbaijan province by Ottoman forces during WWI.
Forced conversions, Turkification policies, and the destruction of
their cultural and religious heritage left lasting scars on the
community. Despite the passage of 108 years, the Assyrian people
continue to call for recognition, justice, and a genuine apology from
the Turkish state. (Gercek News, 16 June 2023)
En visite
en Azerbaïdjan, Erdogan affiche son alliance
avec Aliev
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a fait l'éloge mardi de
l'alliance entre la Turquie et l'Azerbaïdjan, lors d'une visite dans
cette ex-république soviétique du Caucase après sa réélection à la tête
de l'Etat turc.
La Turquie et l'Azerbaïdjan sont "deux Etats, une seule nation", a
lancé M. Erdogan, reprenant un slogan illustrant la proximité
historique entre ces deux pays.
"Et nous allons continuer sur ce chemin de manière résolue", a-t-il
ajouté lors d'une conférence de presse avec son homologue
azerbaïdjanais, Ilham Aliev.
MM. Erdogan et Aliev ont affirmé qu'ils allaient accentuer leurs
efforts pour ouvrir un couloir terrestre reliant la Turquie au
principal territoire de l'Azerbaïdjan via l'Arménie, un projet ancien
et complexe.
"L'ouverture du couloir de Zangezur est inévitable. Le plus tôt sera le
mieux. Nous allons accentuer nos efforts en ce sens", a déclaré M.
Aliev.
Ce couloir "sera important pour renforcer les relations entre la
Turquie et l'Azerbaïdjan", a renchéri M. Erdogan.
Signe de l'alliance entre les deux pays, la Turquie livre des drones à
l'Azerbaïdjan qui lui ont permis de remporter une guerre contre
l'Arménie en 2020 pour le contrôle de la région disputée du
Nagorny-Karabakh.
En évoquant cette guerre, M. Aliev a affirmé que des décennies de
"négociations ont échoué à apporter des résultats, mais notre force y
est parvenue".
Bakou et Ankara vont "renforcer leur force dans le monde et dans la
région", a-t-il assuré.
La guerre entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan s'est soldée à l'automne
2020 par un cessez-le-feu signé sous médiation de la Russie, Bakou
ayant repris d'importants territoires contrôlés par des séparatistes
arméniens.
Depuis, l'Arménie et l'Azerbaïdjan négocient un traité de paix, mais la
situation reste tendue avec des affrontements frontaliers réguliers.
Depuis cette guerre, la Turquie cherche aussi à apaiser ses relations
avec Erevan. Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a ainsi
assisté à la cérémonie d'investiture de M. Erdogan, réélu fin mai.
Les rapports entre la Turquie et l'Arménie restent empoisonnés par les
massacres d'Arméniens commis lors de la Première Guerre mondiale dans
l'Empire ottoman, ancêtre de la Turquie, ce qu'Erevan et de nombreux
pays considèrent comme un génocide, un terme qu'Ankara rejette.
Le génocide arménien est reconnu par une trentaine de pays et la
communauté des historiens. Selon les estimations, jusqu'à 1,5 million
d'Arméniens ont été tués pendant la Première Guerre mondiale par les
troupes de l'Empire ottoman. (AFP, 13 juin 2023)
Former top police chiefs indicted in new lawsuit in
the case of Hrant Dink's murder
A new lawsuit was launched in Turkey in the case of the assassination
of Armenian journalist Hrant Dink, and suspects, including a former
head of police intelligence, former head of police anti-terrorism
department and two former police intelligence chiefs, are accused of
"attempting to overthrow constitutional order," "being member of a
terrorist group" and premeditated murder. The first hearing will be
held on Wednesday.
Dink, the founder and editor-in-chief of Armenian newspaper Agos, was
fatally shot by a trigger man named Ogun Samast on 19 January 2007, in
the midst of a crowd at a very busy spot near the offices of Agos in
Istanbul's Osmanbey neighborhood.
Dink struggled for a truthful recollection of historical facts hidden
in the foundations of modern Turkey, in particular the 1915 Armenian
Genocide that eradicated the Armenian population in the Ottoman Empire.
He equally sought for a reconciliation between the Armenians and the
people of Turkey.
The accused in the new lawsuit involves 11 suspects, against whom
criminal charges were filed in the course of the previous trial. Former
police head of intelligence Ramazan Yurek and former police
intelligence chiefs Ali Fuat Yilmazer and Faruk Sari are accused of not
taking action to prevent the assassination despite being informed of
the plans to murder Dink, of aiding the assailants, and for denying
Dink protection. The prosecution also alleges that the three took over
control of the police intelligence department in Istanbul and started a
process that would lead to the military coup attempt on 15 July 2016,
thus committing the offense of "violating the constitution."
The former chief of the police anti-terrorism department Yahya Ozturk
and former police deputy commissioner Adem Saglar are accused of
deliberate negligence. (Gercek News, 13 June 2023)
Le Premier ministre arménien assistera à l'investiture
d'Erdogan malgré les tensions
Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian assistera à l'investiture
du président turc Recep Tayyip Erdogan samedi, a annoncé vendredi son
cabinet, malgré les tensions historiques entre les deux Etats.
"L'Arménie a reçu une invitation à assister à la cérémonie
d'investiture du président turc Recep Tayyip Erdogan", a-t-il indiqué
dans un communiqué, ajoutant que "le Premier ministre Nikol Pachinian
se rendra à Ankara le 3 juin pour assister à la cérémonie".
L'Arménie et la Turquie n'ont jamais officiellement établi de relations
diplomatiques et leur frontière commune est fermée depuis les années
1990.
Leurs relations sont empoisonnées par les massacres d'Arméniens commis
lors de la Première guerre mondiale dans l'Empire ottoman, ancêtre de
la Turquie, ce qu'Erevan et de nombreux pays considèrent comme un
"génocide", un terme qu'Ankara rejette.
La Turquie est aussi le principal soutien de l'Azerbaïdjan, le rival
historique de l'Arménie. Bakou et Erevan ont mené deux guerres pour le
contrôle de l'enclave du Nagorny Karabakh, l'une à la chute de l'URSS
dans les années 1990 et l'autre en 2020.
En décembre 2021, l'Arménie et la Turquie ont nommé des émissaires afin
de normaliser leurs relations, une volonté que les deux pays avaient
déjà affiché en 2009 en signant un accord en ce sens.
L'Arménie n'avait cependant jamais ratifié cet accord et s'était
retirée du processus en 2018. (AFP, 2 juin 2023)
Politique
intérieure/Interior Politics
CHP leader faces prosecution as
legislative immunity ends after failed presidential bid
After the parliamentary elections on May 14, former MPs who were not
re-elected and had their immunity revoked are now facing judicial
proceedings.
Among them is Kemal Kılıçdaroğlu, leader of the main opposition
Republican People's Party (CHP). He did not participate in the
parliamentary elections as he was a candidate for the presidency. Most
of the affected MPs are members of the Kurdish issue-focused Peoples'
Democratic Party (HDP), which is facing a closure case due to its
alleged "terror ties."
Some 2,002 summaries of proceedings prepared during the previous
legislative term concerning these individuals have been sent to the
Presidency for further action and separation, according to the
state-run Anadolu Agency (AA). The files of the MPs who haven't been
re-elected will be referred to the Ministry of Justice.
To ensure a thorough investigation, the Ministry of Justice plans to
send over a thousand criminal files to the Ankara Chief Public
Prosecutor's Office.
Charges against Kılıçdaroğlu
Kılıçdaroğlu, the leader of the CHP, has 18 summaries of proceedings
against him. The charges against him include "making propaganda for a
terrorist organization," "inciting hatred and hostility among the
public," "insulting a public official," and "defamation."
Prosecutors from investigation bureaus handling general crimes,
terrorism, and public officials' crimes will summon the former MPs who
no longer enjoy parliamentary immunity for questioning as part of the
ongoing investigation.
If sufficient evidence is gathered, Kılıçdaroğlu could face prosecution
based on the charges brought against him. (BIA, 21 June 2023)
Opposition
leader Kılıçdaroğlu dismisses all advisors in
aftermath of election defeat
Kemal Kılıçdaroğlu, leader of the main opposition Republican People's
Party (CHP), dismissed all advisors appointed before June 4, with new
names set to be appointed. The runner-up in the May presidential
elections had around 80 advisors.
"The duties of all people appointed by CHP Chair, Kemal Kılıçdaroğlu as
advisors and key advisors before 4 June 2023, have been ended as of 14
June 2023,'' Turkey's oldest party announced in a statement yesterday
(June 15).
After the May 14 and May 28 elections, which dashed the hopes of
dethroning President Recep Tayyip Erdoğan, extending his 20-year rule
for another five years, as well as seeing Erdoğan and his allies
maintain their grip on parliament.
The elections on May 14 and May 28 dashed the hopes of the oppositional
coalition to dethrone President Recep Tayyip Erdoğan, extending his
20-year rule for another five years. Additionally, Erdoğan and his
allies retained control over the parliament.
The opposition now faces the challenge of regrouping for upcoming local
polls in March 2024. In the first meeting subsequent to Kılıçdaroğlu's
loss, all CHP executives resigned, while CHP İstanbul Mayor and party
heavyweight Ekrem İmamoğlu recently stated that a radical change is
needed within his party. (BIA, 16 June 2023)
"Avec une opposition pareille, Erdogan
peut encore et toujours gagner"
Ragıp Duran, tvxs.gr, 17 juin 2023
Après une
double défaite, l’opposition turque n’est capable ni de faire une
autocritique ni de s’organiser correctement pour la prochaine échéance:
Les élections locales de mars 2024.
"Beaucoup de débats peu
profonds, pas mal de magouilles, plan et programmes éphémères pour
conquérir la direction du parti" rapportait un correspondant à Ankara,
spécialiste de la principale formation de l’opposition, le CHP (Parti
Républicain du Peuple, Kémaliste, 130 sièges sur 600) dont le Président
M. Kemal Kilicdaroglu a été battu lors des dernières élections
présidentielles du 28 mai dernier par M. Recep Tayyip Erdogan (%47,82
contre %52,18).
Le CHP est à la recherche d’un nouveau leader, mais le Président actuel
n’a pas encore déclaré qu’il va démissionner. Le Parti aura son congrès
au mois de novembre. Il y a déjà deux candidats: M. Ekrem İmamoglu,
maire d’Istanbul ve M. Ozgur Ozel, vice-président du groupe
parlementaire."Tout le monde parle de changement mais personne n’arrive
à prononcer le contenu, les buts et les méthodes de ce changement"
poursuit le correspondant.
L’autre grand parti du bloc de l’opposition le IYIP (Le Bon Parti,
droite nationaliste, 44 sièges), dirigé par Mme Meral Aksener, fera son
Congrès National le 24 et le 25 juin prochain. İssu du MHP (Parti
d’Action Nationaliste, extrême-droite, l’allié d’Erdogan, 50 sièges) le
IYIP était récemment secoué par des démissions de plusieurs haut cadres.
Les 3 autres partis du bloc de l’opposition DEVA (Démocratie et Elan,
libéral de droite, 15 sièges), dirigé par l’ancien d’, Gelecek (Futur,
conservateur, dirigé par l’ancien Premier ministre d’Erdogan, M. Ahmet
Davutoglu,10 sièges) et Saadet (Félicité, islamiste modéré, dirigé par
M. Temel Karamollaoglu, 10 sièges) essaient de s’unir pour former un
groupe au Parlement, car il faut avoir au moins 20 députés pour
constituer un groupe.
Enfin, le dernier partenaire du bloc de l’opposition, le Parti
Démocrate (Droite), n’a pu faire élire que 3 députés. Tous ces députés
étaient sur les listes du CHP.
Deuxième force de l’opposition, le Parti Gauche Vert (Kurdes et
gauches, 57 sièges) prépare également son congrès national. Elle est
toujours en train de faire son autocritique, les deux co-présidents
(Mme Pervin Buldan et M. Mithat Sancar) ont déjà annoncé qu’ils ne se
présenteront pas au poste de la Présidence.
Un professeur de sciences politiques, en exil en France, croit qu’il
s’agit pour l’opposition turque d’une carence culturelle et historique:
"L’opposition est un concept banni voire illégitime dans l’Islam et
l’Empire Ottoman. Le musulman est par principe et par excellence une
personne soumise. Il est docile et 'sage'. Il ne proteste pas. Car
selon lui, tout vient d’Allah et l’homme ne peut pas changer le destin.
Par ailleurs tout au long de l’Empire Ottoman, c’est-à-dire pendant six
siècles, le Sultan, était en même temps le Calife, donc le représentant
d'Allah sur terre. Le pouvoir politique était en même temps le pouvoir
religieux. Alors on ne pouvait pas s’opposer contre le Sultan, car
l’opposition contre le pouvoir politique était synonyme de l’opposition
contre Allah!".
Cette affirmation peut également expliquer l’attitude de l’opposition
turque: Elle est laïque en théorie, mais elle ne s’est jamais révolté
contre les pratiques islamistes du pouvoir, par peur de perdre des voix
d’une "population à 95% musulmane"!
A court terme, à l’exception de l’organisation des Kurdes et gauches
(HDP/YSP), qui avait opté pour "la troisième voie", c’est à dire ‘’Ni
Erdogan ni CHP’’, il n’y a pas en Turquie une opposition authentique,
vraiement démocrate et indépendante. Le HDP/YSP, pour renverser le
régime de l’Homme Unique avait soutenu lors des dernières élections le
bloc de l’opposition, mais ils ont également perdu, car ils attendaient
de faire élire au moins 100 députés.
La prochaine étape sera les élections locales de mars 2024. On ne sait
pas encore si le bloc de l’opposition survivra jusqu’à la fin de
l’année. Certains responsables politiques ont commencé à comprendre
qu’il ne suffit pas d’être simplement anti-Erdogan pour gagner les
élections. Mais il y a peu de chances et de possibilités de voir dans
les mois à venir le CHP ou autre formation prendre le devant de la
scène comme un bon rassembleur des oppositions avec un programme et une
ligne politique capable de changer la Turquie actuelle.
"Avec une opposition pareille, Erdogan peut encore et toujours gagner"
estime le professeur de sciences politiques.
Le maire d'Istanbul, opposant à Erdogan, de nouveau
devant la justice
Le maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, un des principaux opposants au
président Recep Tayyip Erdogan, a de nouveau été visé jeudi par la
justice turque, qui pourrait contrarier plus encore ses ambitions
politiques.
M. Imamoglu, membre du CHP (social-démocrate), plus grand parti de
l'opposition turque, est poursuivi pour des soupçons de trucage d'un
appel d'offres émis fin 2015 lorsqu'il était maire de Beylikdüzü, un
district d'Istanbul. L'élu rejette ces accusations.
La première audience du procès, longue d'une heure environ, a eu lieu
jeudi en l'absence du prévenu, a indiqué le bureau de l'élu à l'AFP.
Une deuxième audience est programmée au 30 novembre, a-t-on appris de
même source.
Le populaire opposant, vu comme possible candidat à la présidentielle
de 2028, encourt jusqu'à sept ans de prison et une peine
d'inéligibilité.
M. Imamoglu est dans le viseur du pouvoir depuis qu'il a raflé Istanbul
en 2019, infligeant son plus cinglant revers au président Erdogan et à
son parti, qui contrôlaient la plus grande ville de Turquie depuis 25
ans.
Son élection avait d'abord été annulée, avant qu'il ne soit réélu trois
mois plus tard avec une plus confortable avance.
Régulièrement ciblé par le président Erdogan, lui-même ancien maire
d'Istanbul, l'édile a été condamné mi-décembre à une peine de deux ans
et sept mois de prison assortie d'une interdiction de ses activités
politiques pour "insulte" aux membres du Haut comité électoral turc.
M. Imamoglu, qui a fait appel de cette décision, a pu jusqu'ici
conserver ses fonctions.
Mais cette condamnation, dénoncée par l'opposition turque et plusieurs
capitales occidentales, Washington et Berlin en tête, l'a écarté de
facto de la course à l'élection présidentielle de mai.
Une partie de l'opposition turque souhaitait voir cet habile
communicant se présenter face à l'indéboulonnable président Erdogan.
Au pouvoir depuis vingt ans, M. Erdogan a été réélu pour cinq ans fin
mai, recueillant 52,2% des suffrages au second tour de la
présidentielle face à Kemal Kiliçdaroglu, candidat investi par
l'alliance de l'opposition et chef du CHP.
M. Imamoglu a depuis appelé publiquement à plusieurs reprises à du
"changement" dans les rangs du CHP avant les élections municipales de
mars 2024, alors que M. Kiliçdaroglu, à la tête du parti depuis 2010,
entend pour l'heure conserver son poste. (AFP, 15 juin 2023)
La victoire truquée au niveau politique n’a pas pu
sauver l’économie en berne
Ragip Duran,
tvxs.gr, 10 juin 2023
* Le Président turc, élu pour la troisième fois, n’a pas de recette
pour rétablir l’ordre dans l’économie du pays. La valeur de la livre
turque est au plus bas niveau de son histoire.
"En politique, avec des magouilles, des promesses surréalistes et des
trucages, on peut gagner des élections. Vous faites un discours
nationaliste et religieux en Turquie et hop!, vous gagnez des millions
de votes. Mais ces instruments ne fonctionnent pas en économie, qui est
un domaine à part, avec ses règles, ses dimensions, ses éléments qui
sont assez complexes, la plupart du temps ouverts aux influences
globales. Quand on est pauvre, on ne peut pas devenir riche par des
paroles, des discours, du bla bla bla!" affirme un professeur
d’économie, vivant en exil à Londres.
En effet, le candidat Erdogan avait ouvert à fond les robinets du
Trésor pour financer sa campagne électorale. Des millions de dollars
américains étaient injectés pour empêcher la perte de valeur de la
livre turque, le SMIC et le salaire des retraités étaient augmentés,
des millions de livres turques étaient accordées aux grands hommes
d’affaires pour gagner les élections. Mission accomplie, mais il ne
reste désormais pas beaucoup d’argent dans les caisses de l’Etat.
L’économie turque, très déja fragile, s’est encore affaiblie à la suite
du séisme de 6 février dernier. Ankara ne pouvait plus recevoir des
crédits de l’Occident. De plus, plusieurs grandes sociétés européennes
ont quitté depuis au moins deux ans le marché turc, faute de carence
d’un Etat de Droit, donc carence de sécurité et de stabilité
economico-politique. Mais Erdogan a pu quand même trouver une
source
financière des pays du Golfe.
Le choix de M. Mehmet Simsek, ancien ministre de l’économie, un Kurde
blanc, qui a aujourd’hui les nationalités américaines et britanniques,
comme nouveau ministre des finances montre les difficultés du
Président. M. Simsek était auparavant accusé par Erdogan "de dévaliser
une banque publique". Le nouveau ministre des finances était également
accusé par son prédécesseur M. Nebati, "d’être un petit homme de
finance de nationalité britannique". Simsek, n’a probablement pas
oublié ces attaques et il a déclaré devant toujours Nebati, lors de la
cérémonie de passation du pouvoir que ’’nous n’avons pas autre option
que de réinstaller l’économie turque sur des bases rationnelles". Mais
il a du avouer qu’il n’a pas encore un programme ni de cadres pour
l’exécution de ses plans. Son premier message public publié sur les
réseaux était rédigé en anglais. De plus, une professionnelle, cadre
supérieur du secteur financier aux Etats Unis depuis au moins 20 ans,
Mme. Gaye Erkan, encore une citoyenne américaine, est nommée à la tête
de la Banque Centrale. Erdogan a visiblement besoin du soutien
politico-financier du monde occidental pour mettre fin à la crise
economico-social de son pays. Peut-il réussir?
"Non", rétroque sèchement le professeur d’économie depuis Londres. "Car
il ne s’agit pas simplement de carence de crédit. Il s’agit
essentiellement de carence de transparence, de carence de la suprématie
du Droit et de carence de responsabilité…Et tout cela n’est même pas
dans le programme d’Erdogan" poursuit-il.
En effet, aujourd’hui encore, les opposants sont toujours arrêtés, les
manifestations de protestation sont toujours interdites, les médias
sont toujours directement ou indirectement censurés et les opérations
militaires turques continuent sur le sol syrien et irakien. La Turquie
est donc loin d’être un pays démocratique, libre et indépendant après
la victoire électorale d’Erdogan.
Erdogan
nomme une nouvelle gouverneure à la tête de
la Banque centrale
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a nommé par décret vendredi une
nouvelle gouverneure à la tête de la Banque centrale turque, qui aura
pour mission d'endiguer l'inflation et la dévaluation de la livre
turque.
Hafize Gaye Erkan, passée par First Republic Bank et Goldman Sachs, est
partisane d'un retour à l'orthodoxie financière, comme par exemple le
relèvement des taux d'intérêt pour lutter contre l'inflation.
Elle devient la première femme à diriger la Banque centrale turque.
Cette titulaire d'un doctorat de la prestigieuse université américaine
de Princeton a passé huit ans et finit directrice-générale de First
Republic Bank, après neuf années chez Goldman Sachs.
Le président Erdogan, réélu le 28 mai pour un troisième mandat, avait
déjà nommé la semaine dernière un nouveau ministre de l'Economie,
Mehmet Simsek, qui promeut lui aussi un retour à l'orthodoxie.
Lors de sa prise de fonctions dimanche, le ministre, très respecté des
milieux d'affaires, a prévenu qu'il faudrait revenir à des "mesures
rationnelles" pour redresser l'économie turque.
Le président Erdogan a contraint ces dernières années la Banque
centrale turque à abaisser ses taux d'intérêt, contribuant à la flambée
de l'inflation (39,6% sur un an en mai).
A rebours des théories économiques classiques, le chef de l'Etat turc
estime que les taux d'intérêt élevés favorisent l'inflation.
La politique hétérodoxe du président Erdogan a aussi contribué à la
chute de la livre turque, qui a perdu près de 80% de sa valeur face au
dollar en cinq ans.
Mercredi, la monnaie turque, soutenue massivement par la Banque
centrale turque avant les élections présidentielle et législatives de
mai, a chuté de plus de 7% face au dollar et à l'euro.
La livre turque continuait de reculer de 1,5% peu après 06H30 GMT
vendredi face au billet vert.
La Banque centrale turque annoncera son nouveau taux directeur le 22
juin. (AFP, 9 juin 2023)
Un
gouvernement rénové et un économiste pour rassurer
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a présenté samedi soir un
nouveau gouvernement presque entièrement rénové, notamment aux Affaires
étrangères et à la Défense, qui fait appel à un expert pour redresser
l'économie.
Mehmet Simsek, 56 ans, dont le nom circulait avec insistance depuis
plusieurs jours, prend le ministère de l'Economie, a annoncé M. Erdogan
depuis le palais de Cankaya à Ankara, qu'avait choisi le fondateur de
la République turque, Mustafa Kemal Atatürk en 1923.
Le chef de l'Etat, reconduit pour cinq ans le 28 mai à la tête de la
Turquie pour un troisième mandat de président, avait prêté serment dans
l'après-midi.
Déjà ministre des Finances (2009-2015) puis vice-Premier ministre
chargé de l'Economie (jusqu'en 2018), M. Simsek, ancien économiste de
la banque américaine Merrill Lynch, aura pour tâche de rétablir un peu
d'orthodoxie dans la politique financière du pays afin de ramener la
confiance des investisseurs.
Son arrivée doit aussi rassurer les marchés financiers qui l'espéraient.
Il doit notamment mettre fin à la politique des taux d'intérêt à la
baisse défendue par le président - à rebours des théories classiques -
pour encourager la production, mais qui a surtout fait flamber
l'inflation de 73% en moyenne sur l'année 2022 et jusqu'à 85% à
l'automne dernier.
Parmi les entrants remarquables, Hakan Fidan, ancien chef du MIT, le
service des renseignements turcs, prend la tête des Affaires étrangères
en remplacement de Mevlut Cavusoglu.
Hakan Fidan, qui dirigeait les "services" depuis mai 2010, est un
fidèle du président Erdogan dont il fut déjà le conseiller diplomatique
pendant trois ans.
"C'est le gardien de mes secrets, le gardien des secrets de l'État",
confiait ainsi en 2012 le président, en décrivant M. Fidan comme un
"fonctionnaire très bien formé".
Selon une source diplomatique occidentale, Hakan Fidan est "son homme
de confiance depuis des années" et aussi celui qui mène les tractations
avec le monde arabe, l'Egypte, les Emirats, la Libye et aussi la Syrie
avec laquelle M. Erdogan tente de renouer par l'intermédiaire de Moscou.
Enfin, à la Défense, Yasar Güler, le chef d'état-major des Armées,
succède à Hulusi Akar, lui-même ancien chef d'état-major qui occupait
ce poste depuis juillet 2018. M. Akar était considéré comme l'artisan
de la résistance au putsch raté de juillet 2016.
Au pouvoir depuis vingt ans, d'abord comme Premier ministre, M. Erdogan
a également nommé un nouveau vice-président, Cevdet Yilmaz, un fidèle
membre de son parti de l'AKP, député de Diyarbakir (sud-est) et déjà
plusieurs fois ministre.
Au total, le cabinet, qui se réunira mardi pour la première fois,
compte dix-sept ministres. (AFP, 3 juin 2023)
Opposition parties protest as Erdogan starts new
term with swearing-in ceremony
The swearing-in ceremony of President Recep Tayyip Erdogan on Saturday
at the Turkish Parliament was marked by significant opposition
protests, as members of the Green Left Party and the Republican
People's Party (CHP) notably remained seated during his oath reading,
reflecting the escalating political tensions and widespread
dissatisfaction with Erdogan's attitude ahead of the elections.
Recep Tayyip Erdogan, who was re-elected as President on May 28, took
his oath of office, marking the beginning of his five-year term. It is
expected that Erdogan will announce his new cabinet later this evening.
In addition to his wife Emine Erdogan, the President was accompanied by
his children and grandchildren in the Parliament. However, his son
Burak Erdogan, who is rarely seen in official ceremonies in previous
years, and his son-in-law Berat Albayrak, who previously served in the
cabinet, were not present at this swearing-in ceremony.
After receiving his certificate from Acting Speaker Bahceli at the
parliamentary podium, Erdogan took his oath and officially began his
term until 2028. The ceremony concluded with the singing of the
national anthem.
Meanwhile, during the reading of the oath by Erdogan, members of the
Green Left Party and the Republican People's Party (CHP) remained
seated as a form of protest. Following the end of the ceremony, there
was a heated exchange between AKP (Justice and Development Party)
members and CHP deputies due to the protest.
Kemal Kilicdaroglu, the leader of the CHP and the joint candidate of
the opposition who was defeated by Erdogan in the elections, followed
the ceremony from the balcony as he is not a member of parliament.
After Erdogan's swearing-in, Bahceli announced that the Parliament
would reconvene on June 7 to elect the Speaker of the Parliament,
concluding the session. (Gercek News, 3 June 2023)
Erdogan entame son
troisième mandat de
président sous un déluge
Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis vingt ans, a entamé samedi son
troisième mandat de président sous une pluie violente qui s'est abattue
sur Ankara.
Le chef de l'Etat de 69 ans, réélu le 28 mai avec 52% des suffrages, a
prêté serment devant le Parlement pour un nouveau mandat de cinq ans et
promis «d'assumer son devoir avec impartialité»
Recep Tayyip Erdogan, réélu le 28 mai avec 52% des suffrages, a prêté
serment devant le Parlement pour un nouveau mandat de cinq ans sous une
pluie violente et promis «d’assumer son devoir avec impartialité».
Il devait ensuite se recueillir au mausolée du fondateur de la
République, Mustafa Kemal Atatürk, avant des cérémonies protocolaires
au palais présidentiel et un grand dîner le soir, après lequel il
annoncera la composition de son gouvernement.
«En qualité de président, je jure de protéger l’existence et
l’indépendance de l’État, l’intégrité de la patrie, la souveraineté
inconditionnelle de la nation, l’État de droit (et) le principe d’une
république laïque» telle que conçue par Atatürk, le «père des Turcs», a
déclaré le président connu pour la défense de positions
islamo-conservatrices.
Outre une vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement, selon la presse
pro-gouvernementale, Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’OTAN
– à laquelle appartient la Turquie – avait confirmé sa présence. Il
doit tenter une nouvelle fois de lever le veto turc à l’entrée de la
Suède dans l’Alliance atlantique, barrée depuis treize mois, si
possible avant un sommet de l’Organisation à Vilnius en juillet.
«Message limpide à nos amis suédois! Respectez vos engagements […] et
prenez des mesures concrètes dans la lutte contre le terrorisme. Le
reste suivra», a tweeté jeudi soir l’actuel ministre des Affaires
étrangères, Mevlut Cavusoglu.
Malgré une Constitution amendée et une nouvelle loi contre le
terrorisme, Ankara reproche toujours à la Suède d’abriter des réfugiés
kurdes qu’elle qualifie de «terroristes».
Stockholm a d’ailleurs autorisé une manifestation dimanche sur le thème
«Non à l’OTAN, pas de lois Erdogan en Suède», organisée notamment par
des associations de soutien aux groupes armés kurdes en Syrie.
Autre dossier brûlant, la liste des ministres qui sera annoncée dans la
soirée, après les festivités, doit donner une idée des orientations
retenues par le chef de l’Etat pour redresser l’économie en crise. Pour
cette tâche ardue, le nom d’un expert reconnu, Mehmet Simsek, circule
avec insistance depuis plusieurs jours.
Ancien ministre des Finances (2009-2015) puis vice-Premier ministre
chargé de l’Economie (jusqu’en 2018), Mehmet Simsek, 56 ans, ancien
économiste à la banque américaine Merrill Lynch, serait chargé de
rétablir un peu d’orthodoxie afin de ramener la confiance des
investisseurs.
Outre une inflation à plus de 40%, encouragée par la baisse régulière
des taux d’intérêt, la monnaie nationale était en chute libre à plus de
20,88 livres turques pour un dollar vendredi malgré des milliards de
dollars engloutis durant la campagne pour en retarder le naufrage.
Selon les médias turcs, plus d’une vingtaine de chefs d’Etat et de
gouvernement et quarante-cinq ministres étrangers devaient assister aux
cérémonies qui s’achèveront par une réception au gigantesque palais
présidentiel bâti par le chef de l’Etat sur une colline à l’écart du
centre de la capitale.
Parmi la foule des alliés traditionnels, le Premier ministre arménien
Nikol Pachinian prendra place au côté du président d’Azerbaïdjan Ilham
Aliev et les Premiers ministres de Hongrie, Viktor Orban, qui renâcle
également à ouvrir les portes de l’OTAN à la Suède, et du Qatar,
Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, qui furent parmi les premiers à le
féliciter pour sa réélection.
L’Arménie et la Turquie n’ont jamais officiellement établi de relations
diplomatiques et leur frontière commune est fermée depuis les années
1990, mais un rapprochement a été amorcé depuis le début 2022, en dépit
du soutien affiché d’Ankara à Bakou sur la question du
Nargorny-Karabakh qui oppose Erevan à l’Azerbaïdjan.
Recep Tayyip Erdogan, contraint pour la première fois à un deuxième
tour, a obtenu 52,18% des votes contre 47,82% à son opposant, le
social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu, selon les résultats officiels
publiés jeudi, au terme d’une campagne amère qui laisse le pays
polarisé entre les deux camps.
Comment et Pourquoi Erdogan a pu gagner?
Ragip Duran, tvxs.gr, 3 juin 2023
* On peut poser la même question d’une façon
différente: Comment et pourquoi l’opposition a perdu? Tout un
programme, mais il y a essentiellement au moins six réponses à ces
questions.
Depuis le 29 mai, une fois, les résultats officiels du second tour sont
connus (Erdogan 52.18%, Kilicdaroglu 47.82%) l’heure est au bilan
surtout dans les rangs de l’opposition. Les responsables politiques,
les chroniqueurs, les spécialistes essaient d’analyser les raisons de
la victoire d’Erdogan et bien entendu les motifs de la défaite de
l’opposition. Mais il y a également chez les opposants des gens qui
agissent comme si rien n’était passé. Et d’autres qui continuent à
injecter de l’espoir dans le but de renverser le régime de l’Homme
Unique.
* Malgré la crise économique et les dégâts du séisme les électeurs
d’Erdogan l’ont encore soutenu. Car il y a un attachement voire une
dépendance morale vis à vis du Chef, qui leur propose ‘’Une Turquie
forte contre les ennemis étrangers’’, ‘’Une Turquie musulmane’’, ‘’Une
Turquie et un Président, leader d’un univers imaginaire’’. Erdogan a su
créer pendant les 20 dernières année une masse composée des sujets
‘’fiers d’eux-mêmes et de leur grand et seul dirigeant’’. ‘’Je suis
peut-être pauvre, mais j’ai l’honneur d’être turc et musulman’’ disent
les partisans du régime. Ainsi, toute opposition à Erdogan est
qualifiée de ‘‘terrorisme’’, de ‘’séparatisme’’, de ‘’trahison à la
partie’’, et ‘’d’athéisme’’.
* Erdogan a pu se servir de l’ensemble des mécanismes de l’Etat, y
compris le Haut Conseil des Elections (YSK) et les médias. Plus de la
moitié de la population n’était pas au courant des positions voire de
l’existence de l’opposition. Cette dernière a été diabolisée et
identifiée ‘’aux terroristes kurdes’’, ‘’aux agents des forces
étrangères’’, talons d’Achille de la majorité des Turcs. La campagne
électorale était ni libre, ni indépendante, ni juste car les
représentants de l’opposition étaient partout bloqués, censurés voire
arrêtes.
* Le pouvoir a pu tricher facilement. Le nombre d’électeurs était plus
élevé que le nombre de citoyen! De plus, le gouvernement avait accordé
la citoyenneté turque à des milliers d’étrangers (Syriens, Afghans,
citoyens des Etats du Golfe). Les listes des urnes ne correspondaient
pas aux listes enregistrées de la YSK. Les trucages n’étaient pas
limitées à ces listes et aux doubles parfois triples votes des
partisans du régime. Erdogan ne pouvait pas être candidat, selon la
loi, car il n’avait pas pu jusqu’aujourd’hui présenter l’original de
son diplôme universitaire. De plus, toujours selon la loi, il n’avait
pas droit à se présenter une troisième fois. L’opposition a gardé le
silence sur ces deux points et était incapable de contrôler les urnes
et les listes.
* Le régime avait imposé ses normes politiques et l’opposition les
avait volontairement acceptées. Il s’agissait d’une compétition entre
deux fronts, tous les deux nationalistes, religieux, défenseurs de
grandes causes de l’Etat et moralement conservateurs. Les deux fronts
revendiquaient le libéralisme économique. Il n’y a pas eu de
compétition, mais du mimétisme de la part de l’opposition. L’électeur a
choisi l’architecte de l’original et n’a pas soutenu la copie.
* Erdogan a pu, malgré une répression tous azimuts, présenter aux
électeurs et aux puissances étrangères ‘’un pays démocratique’’ et ‘’un
Etat de Droit’’ qui ont été, même involontairement, certifiés par
l’opposition. Ainsi, les deux principes politiques ont été confirmés:
‘’Un dictateur n’organise pas des élections qu’il va perdre’’ et ‘’On
ne peut pas renverser un dictateur dans les urnes’’.
* Par ailleurs, deux autres raisons ont assuré la victoire d’Erdogan:
Le bloc du pouvoir, avec Erdogan et ses alliées d’extrême-droite,
d’islamistes radicaux turcs et kurdes, et de nationalistes de tout bord
a pu adopter un discours unique lors de la campagne. Alors que le bloc
de l’opposition, la Table des 6, qui était une confédération composée
des Kémalistes, de la droite conservatrice, des islamistes modérés, des
libéraux de droite, tous anti-Erdogan, présentait une image disparate,
dispersée, non-organisée.
De plus, l’organisation du Parti du Président, soutenue par les
institutions de l’Etat, avait réalisé une campagne bien planifiée et
efficace par rapport à celle de l’opposition. Cette dernière comptait
sur les médias sociaux alors que le pouvoir comptait sur le travail de
propagande sur le champ, avec des visites personnelles chez des
milliers d’électeurs.
AKP a 11 (onze) millions de membres alors que son rival le CHP en a
seulement 1(un) million.
Une internaute, proche de l’opposition, résidente d’un quartier
conservateur dans une ville moyenne d’Anatolie explique le monde de
l’AKP:
‘’Pour ces gens, l’AKP n’est pas simplement un parti politique. C’est
un milieu, c’est une communauté dans lequel ils se sentent à l’aise,
ils peuvent librement y revendiquer leurs identités religieuse et
morale. Ils sont nombreux et ont des rapports sociaux fréquents et
intenses, mais uniquement avec leurs semblables ou leurs voisins. Ils
ne côtoient pas les autres, les étrangers. Ni en pratique ni
spirituellement. La majorité de ces gens n’ont pas reçu une bonne
éducation. Il y a très peu de gens qui ont un Bac. L’individu n’existe
pas chez eux, car ils sont toujours en groupe, petit ou grand. Ils
agissent en famille et en communauté. Pour eux, la mosquée est un lieu
à la fois sacré et social. C’est le centre du réseau. Ils sont capables
de trouver des solutions à l’ensemble de leurs problèmes, financiers,
matériels ou psychologiques grâce aux institutions de l’Etat dirigée
par les gens de l’AKP.’’
Finalement, les raisons de la victoire du Président ne peuvent pas être
comprises uniquement par des analyses politiques, mais il fallait une
lecture et des analyses sociologiques, donc structurelles, de la
Turquie.
Kilicdaroglu faces strong criticism,
urged to quit after election defeat
While CHP leader may be planning to postpone a challenge by his party's
delegates till after local elections, many, including party figures and
prominent journalists have already started calling on him to step down.
Calls for a reshuffle in the leadership of the main opposition
Republican People's Party (CHP) in Turkey have already begun to take
shape after the defeat of party leader Kemal Kilicdaroglu against Recep
Tayyip Erdogan on Sunday, Diken's Altan Sancar said on Tuesday.
Kilicdaroglu earlier implied on Sunday at a press conference, after the
preliminary results emerged, that he would not step down as the party
leader. "I have fought and will continue to fight for your rights and
justice," he said.
While Istanbul Mayor Imamoglu is now apparently one of the strongest
potential candidates to replace Kilicdaroglu, he has not yet explicitly
expressed intent to that end.
Kilicdaroglu's plan may be to postpone the party congress till after
the local elections in March 2024 and when the time comes he may
endorse a candidate instead of running for another term, Sancar said,
citing sources in the party.
What may complicate things is a prison sentence and political ban
Imamoglu is facing, which is likely to be upheld by the appeals court,
Sancar added. Imamoglu was slapped a prison term of two years and seven
months in late December by a local court over allegedly "insulting
public officials."
Kilicdaroglu did not only loose against Erdogan by a margin of four
points, but he also failed in improving his party's voter base in the
parliamentary elections. Moreover, a deal with three tiny parties in
the Nation Alliance to have their candidates run under CHP allowed
those parties to win 40 seats, bringing the number of CHP's own
deputies to 129, 17 less than the number in 2018.
Akif Hamzacebi, a former CHP deputy parliamentary group chair, said on
Twitter:
"Nobody should try to fashion a success story out of these results. We
are faced with a total failure of our leader and party."
He added:
"The future will be worse than today if election results are not
properly analyzed and necessary actions are not taken. We are
approaching the local elections, and postponing this will be the worst
thing that may be done to the party and to this country."
Prominent journalist Mehmet Yilmaz said on Tuesday that Kilicdaroglu
"should have called for the party congress to be held in time, in
summer, in order to clear the way for his party."
"It will also be on Kilicdaroglu's political report card that he holds
the responsibility for the election of the most right-wing
parliamentary majority in the history of Turkey," he added.
Journalist Fatih Altayli said in the headline of his latest article:
"It will be either Kilicdaroglu or the voter who will leave CHP."
(Gercek News, 30 May 2023)
Erdogan retrouve une Turquie
profondément clivée
Félicité de toutes parts à l'étranger et célébré toute la nuit par ses
partisans en Turquie, Recep Tayyip Erdogan, réélu dimanche pour cinq
ans, se retrouve dès lundi face à une société minée par la crise et
profondément clivée.
"L'homme du peuple a gagné!", titre en Une lundi le quotidien Sabah,
l'un des journaux les plus lus du pays, sur lequel le chef de l'Etat et
son camp savent pouvoir compter.
Pour Gursel Ozkok, vendeur de jus de fruits de 55 ans interrogé lundi
matin à Ankara, "tout s'est passé comme je l'espérais, c'est la
personne qu'il faut à notre pays".
"C'est la volonté du peuple", admet également Aziz Fatih Gemci,
étudiant de 23 ans qui espère toutefois "que l'économie ira mieux et
que notre pouvoir d'achat s'améliorera".
Mais la réélection du chef de l'Etat, qui a recueilli 52,2% des voix
selon un décompte quasi définitif, suscite le désarroi dans toute une
partie de la population.
"Je n'ai plus aucun espoir, j'espère partir à l'étranger dès que
possible", confiait lundi Kerem, un élève ingénieur de 20 ans à
l'oreille percée qui n'a pas donné son nom.
La commission électorale annoncera les résultats définitifs
"aujourd'hui ou demain", a avancé lundi l'agence officielle Anadolu.
La cérémonie d'investiture du président et du parlement, élu le 14 mai
en parallèle du premier tour de la présidentielle, aura lieu dans la
foulée, possiblement mardi.
Devant des dizaines de milliers de partisans enthousiastes qu'il a
rejoints vers minuit devant le palais présidentiel à Ankara, le
président réélu a promis une baisse rapide de l'inflation qui mine le
quotidien de Turcs - actuellement supérieure à 40% sur un an.
"Il n'y a aucun problème que nous ne puissions résoudre quand le lien
est si fort (entre nous)", a-t-il lancé.
- "Pendez-le" -
"Personne n'a perdu ce soir, nous sommes 85 millions de vainqueurs",
a-t-il aussi clamé après avoir entonné une chanson avec la foule et
fait huer les leaders de l'opposition, son rival malheureux Kemal
Kiliçdaroglu et surtout l'un des responsables du parti prokurde HDP,
Selahattin Demirtas, emprisonné depuis 2016, traité "d'assassin" et de
"terroriste".
"Pendez-le", a entonné la foule en réponse, au milieu de laquelle
flottaient les drapeaux du MHP ultranationaliste, allié de M. Erdogan
dont le bras armé, les Loups gris, est accusé de nombreux assassinats
d'opposants.
Pendant la campagne, le président-candidat Erdogan avait annoncé en
dépit de la crise le maintien de sa politique monétaire hétérodoxe: à
rebours des théories économiques classiques, il a ainsi contraint la
banque centrale (avec la valse de ses gouverneurs) à abaisser
régulièrement les taux d'intérêt, faisant du même coup flamber
l'inflation.
Cependant ni la bourse ni la monnaie nationale, déjà enfoncée à plus de
20 livres turques pour un dollar, n'ont réagi lundi matin à sa
réélection, comme si celle-ci avait déjà été largement anticipée.
Pour fêter sa victoire et celle de l'Empire ottoman il y a 570 ans, en
ce jour anniversaire de la conquête de Constantinople le 29 mai 1453,
le "sultan" d'Ankara envisageait une prière à Sainte-Sophie, la
basilique byzantine d'Istanbul devenue musée qu'il a convertie en
mosquée en juillet 2020.
Cette prière n'a cependant pas été confirmée lundi matin: Recep Tayyip
Erdogan, 69 ans, est rentré dans la nuit à Ankara et son visage
accusait la fatigue d'une campagne qui l'a vu arpenter le pays et tenir
jusqu'à trois meetings par jour en plus d'interminables entretiens
télévisés en soirée.
Un entretien téléphonique est en revanche prévu en soirée avec le
président américain Joe Biden, a annoncé le conseiller spécial du chef
d'Etat turc, Ibrahim Kalin.
D'autres suivront avec plusieurs dirigeants européens, dont le
président français Emmanuel Macron, a-t-il précisé.
De son côté, le maire CHP d'Istanbul Ekrem Imamoglu, qui a arraché la
capitale économique de la Turquie au contrôle de l'AKP en 2019, a
proposé de réunir ses partisans lundi dans sa ville. "Ne vous inquiétez
pas, tout repart de zéro", a promis celui qui pourrait être le candidat
de l'opposition turque à la présidentielle de 2028. (AFP, 29 mai 2023)
Forces
armées/Armed Forces
Au Bourget, l'industrie de défense turque affiche ses
ambitions à l'export
L'entreprise publique Turkish Aerospace Industries (TAI) est la plus
visible: son vaste stand, devant lequel sont exposés sur le tarmac des
drones armés, des hélicoptères et un avion d'entraînement récemment mis
au point, se trouve à quelques pas de poids lourds comme Airbus et
Boeing.
Des délégations militaires à la mine austère, dont un groupe de
Brésiliens, ont été vues en train de faire le tour des appareils,
tandis que des curieux prenaient des photos des drones chargés de
bombes et de missiles.
En tant qu'exportateur d'armes, la Turquie "bénéficie d'une image de
+troisième voie+: politiquement moins restrictive que les systèmes
occidentaux, mais plus neutre que l'achat de produits russes, chinois
ou iraniens, tout en garantissant une qualité satisfaisante", a relevé
Leo Peria-Peigne, chercheur à l'Institut français des relations
internationales (IFRI), dans un récent article.
Les drones armés figurent parmi les produits les plus recherchés du
pays, notamment le TB-2 Bayraktar produit par l'entreprise privée
Baykar.
Le drone a été médiatisé l'année dernière pour son rôle dans les
premières phases de la défense de l'Ukraine contre l'invasion russe et
a été acheté par une dizaine d'armées, selon le Military Balance de
l'International Institute for Strategic Studies (IISS).
A l'instar de Baykar, les véhicules aériens sans pilote (UAV) de TAI
ont été vendus ces dernières années dans le monde entier, notamment au
Kazakhstan, au Kirghizstan, à la Malaisie, à l'Algérie et à la Tunisie,
selon les données de l'organisme de surveillance du commerce des armes
SIPRI.
Pour les drones, "l'intérêt vient aujourd'hui principalement
d'Afrique", où les pays veulent les utiliser pour "lutter contre le
terrorisme", explique à l'AFP Omer Yildiz, responsable des drones à TAI.
L'entreprise s'efforce de montrer des utilisations moins belliqueuses
de ses drones, en soulignant leur utilisation pour rétablir la
couverture de téléphonie mobile dans certaines zones après le violent
séisme en Turquie et en Syrie en février.
Leurs radars ont également été utilisés pour repérer les mines russes
et ukrainiennes qui menacent la navigation commerciale en mer Noire
depuis le déclenchement de la guerre.
"Subventions agressives"
M. Yildiz, de TAI, montre un modèle réduit de la dernière version du
drone Anka, un appareil à aile delta qui ressemble davantage à un
bombardier furtif américain qu'à son encombrant prédécesseur à hélice.
Avec sa propulsion à réaction, sa charge utile plus importante et
d'autres capacités améliorées, le drone "vise à prendre en charge les
missions air-sol de l'avion de chasse américain F-16", dit-il.
Le remplacement de la technologie occidentale par des armes fabriquées
localement renvoie aux origines de l'industrie nationale de défense
turque, qu'Ankara a encouragée depuis l'embargo sur les armes décrété
par les Etats-Unis dans les années 1970 à la suite de l'invasion de la
partie septentrionale de Chypre.
La montée en puissance du secteur est assurée "par une politique de
subventions industrielles très agressive, exigeant un fort retour sur
investissement sous forme de transfert de technologie, de développement
de la production locale ou de partenariats avec de grands groupes
industriels occidentaux", observe M. Peria-Peigne de l'IFRI.
Le refus des Etats-Unis de vendre à la Turquie, alliée de l'OTAN, des
avions de combat F-35, après qu'Ankara a acheté des systèmes
antiaériens à la Russie n'a fait que renforcer cette tendance.
Sur un autre stand du Bourget, Rusen Komurcu, secrétaire général de
l'Association des fabricants turcs de l'industrie de la défense et de
l'aérospatiale (SASAD), souligne les statistiques du secteur: 100.000
emplois et 10 milliards de dollars de revenus, dont 4,4 milliards de
dollars d'exportations.
En Turquie "on trouve du bon matériel à un bon prix", résume-t-il.
10 milliards de dollars à l'horizon
Dans une pièce confortable située derrière le stand hérissé de
maquettes d'explosifs guidés de l'entreprise publique Roketsan,
productrice de missiles et des fusées, Mustafa Odabas, le directeur du
marketing, abonde dans ce sens.
"Alors que nous développons de nouveaux systèmes pour répondre aux
besoins des forces armées turques, nos ventes augmentent",
explique-t-il à l'AFP.
Un hélicoptère d'attaque lourd bimoteur développé par Turkish Aerospace
Industries (TAI), est exposé au salon international aéronautique et de
l'espace à l'aéroport de Paris-Le Bourget, le 20 juin 2023
"Nous avons maintenant la capacité" de fournir "des missiles de
précision, des missiles de croisière, des missiles à longue portée" qui
ont attiré des clients à travers le Moyen-Orient et en particulier dans
la région du Golfe, met en avant M. Odabas.
Les ventes de drones Baykar et TAI ont permis à Roketsan de gagner des
clients en Afrique et même en Europe.
Dans le réseau mondial complexe de l'industrie de défense, Roketsan est
le seul fabricant de certaines pièces utilisées dans les missiles
antiaériens Patriot de Raytheon récemment livrés à l'Ukraine, tout
comme TAI fabrique des composants pour les avions de l'Otan tels que le
transporteur A400M d'Airbus.
A l'avenir, "50% de nos ventes devraient provenir des exportations. Je
pense que cela pourrait même être davantage", estime M. Odabas.
Le chef de la SASAD, M. Komurcu, s'attend à ce que, dans les prochaines
années, "de plus en plus d'armes turques soient destinées à
l'exportation, et peut-être que 10 milliards de dollars ne sont pas
loin de notre horizon".
La Turquie se rapprocherait donc d'un des principaux pays exportateurs,
la France, qui a vendu pour 11,7 milliards d'euros d'armes à l'étranger
en 2021, selon les chiffres du gouvernement. (afp, 21 juin, 2023)
Ankara
set to continue with military
operations in Syria
Territorial integrity of Syria and permanent peace and stability in
this country can be established only by purging off terrorist groups,
MGK has said in a statement.
Turkey's National Security Council (MGK) on Thursday signaled the
continuance of Turkey's military operations in Syria as it said that
"Syria's territorial integrity and permanent peace and stability can be
established only by purging off terrorist groups."
Following a meeting headed by President Recep Tayyip Erdogan, MGK
stressed in a statement that the steps for the security, peace and
prosperity of the country will continue to be taken with the same
determination.
The council was informed about the operations at home and abroad in the
face of threats and perils targeting the national unity and
persistence, operations conducted against terrorist groups, in
particular against the Kurdistan Workers' Party (PKK), the Democratic
Union Party (PYD), FETO (abbreviation for "Fetullahist Terror
Organization," as state officials refer to the movement led by Islamic
scholar Fetullah Gulen) and the Islamic State (ISIS), the statement
said.
It added that territorial integrity of Syria as well as permanent peace
and stability in this country can be established only by purging off
terrorist groups.
It further stressed the importance of international cooperation in
support of efforts for the resettlement of Syrians, who had fled armed
conflict, back in their home country, and for providing them with the
necessary conditions of a peaceful and prosperous life.
Large parts of northern Syria are currently occupied by Turkey and its
proxy armed groups. Ankara claims that Turkey is under threat from
Kurdish militia, which according to Turkish authorities are linked to
the PKK, and argues that the occupied areas constitute a buffer zone
against such threats. (Gercek News, 8 June 2023)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Amnesty International calls on
Turkish authorities not to ban Pride Marches
Amnesty International on Friday called upon Turkish authorities not to
impose bans on Pride marches planned for the weekend.
Nils Muiznieks, the director of Amnesty International Europe and former
Commissioner for Human Rights
at the Council of Europe, released a statement ahead of the marches to
be held on Sunday in Istanbul and Izmir, saying:
"Thousands of people will face the risk of being targeted with pepper
gas and rubber bullets as they challenge the bans and take to the
streets in Istanbul and Izmir. The authorities should allow the LGBTi
pride marches in Turkey to be held in safety, without intervention."
He continued:
"The government further stirred up prejudices by ramping up anti-LGBTi
rhetoric, and encouraged anti-LGBTi groups some of which even called
for violence against LGBTi people. The authorities restrict LGBTi
people's freedoms under the excuse of defending family values. The
Pride Marches in Turkey have been systematically banned since 2015.
Recently, even minor events like picnics and film screening have been
banned. The organizers of this year's Pride Marches in Istanbul and
Izmir feel the heat because of earlier interventions although these
marches have not yet been officially banned."
Noting that at least 27 LGBTi activists have been detained in recent
weeks and citing President Recep Tayyip Erdogan saying in his election
campaign that "LGBTi is a poison for the family institution and is
unacceptable," Muiznieks added:
"The pressures against Pride Marches have nothing to do with security
concerns or with concerns for public order, they are all about an
anti-LGBTi agenda. The Pride March events in Turkey will be held
despite a narrowing space and the state's possible intimidation
attempts. We offer the activists our global solidarity."(Gercek News,
23 June 2023)
Coran brûlé: la police suédoise aurait dû autoriser
les manifestations
La police aurait dû autoriser deux rassemblements, finalement
interdits, où des manifestants prévoyaient de brûler le Coran en
février, a statué lundi la Cour d'appel administrative de Suède,
confirmant le jugement de première instance.
Le sujet est sensible en Suède où une manifestation, en janvier, au
cours de laquelle un Coran avait été brûlé devant l'ambassade de
Turquie à Stockholm, avait suscité la colère de la Turquie, qui bloque
la candidature du pays scandinave à l'Otan.
La tenue de deux autres rassemblements similaires les 6 et 9 février,
qui devaient voir des exemplaires du livre sacré de l'islam être de
nouveau brûlés, avait été refusée par la police de Stockholm qui avait
invoqué des risques de troubles à l'ordre public.
Selon la police, la destruction du Coran par le feu est un phénomène en
augmentation dans le pays, qui a fait de la Suède "une cible plus
prioritaire pour les attentats".
Ces autodafés n'avaient donc pas eu lieu.
Les manifestants avaient dans la foulée fait appel de la décision,
estimant que leur droit constitutionnel de manifester avait été bafoué.
Le tribunal administratif leur avait donné raison début avril, et la
police avait fait appel de ce jugement.
Lundi, la cour d'appel administrative a confirmé l'appréciation faite
par le tribunal de première instance, indiquant que les risques de
sécurité avancés par la police "n'avaient pas de lien suffisamment
clair" avec les rassemblements en question.
Ankara bloque la candidature de la Suède à l'OTAN, qui nécessite un feu
vert unanime des membres de l'Alliance, en raison de ce qu'elle
considère comme l'incapacité de Stockholm à sévir contre les groupes
kurdes installés en Suède, qu'elle considère comme "terroristes".
La destruction du Coran en janvier avait suscité la colère du monde
musulman, débouché sur des semaines de manifestations, des appels au
boycott de produits suédois, et accru la colère de la Turquie.
"Il est clair que ceux qui ont causé une telle honte devant l'ambassade
de notre pays ne peuvent plus s'attendre à une quelconque bienveillance
de notre part concernant leur demande d'adhésion à l'OTAN", avait
déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan. (AFP, 12 juin 2023)
Coup d'état chez les musulmans de Belgique
Vincent Van
Quickenborne
va-t-il réussir là où des générations de politiques belges se sont
cassé les dents ? Coutumier des coups de force, le ministre de la
Justice vient d’en faire un nouveau en sélectionnant un projet mené par
l’islamologue verviétois Michaël Privot visant à créer un nouvel
exécutif des musulmans de Belgique. Cela s’appelle le "Conseil musulman
de Belgique" (CMB) et réunit un quatuor chargé de mettre en place
l’organe qui va représenter à terme le culte islamique dans notre pays.
Il est donc transitoire.
Ce qui est en jeu,
c’est
de mettre en place un islam adapté à la société belge qui
s’affranchisse complètement de l’influence étrangère. Un islam qui ne
cherche pas à imposer une vision archaïque, patriarcale de la société
et respecte la Constitution.
Parce que de ces pays
sont issus la majorité des musulmans de Belgique, le Maroc et la
Turquie sont au premier chef concernés. Le premier a envoyé par avion
une trentaine de psalmodieurs du Coran lors du dernier ramadan. Le
second contrôle au sein de sa Diyanet les prêches qui sont faits en
Belgique.
Soyons honnêtes. Ce
contrôle a parfois eu du bon. L’"islam des ambassades" a limité
l’impact désastreux de l’"islam des garages" où des prêcheurs
salafistes et radicalisés ont enflammé les esprits en dehors de tout
contrôle. Mais il empêche aussi l’émergence d’un islam européen et
renforce la conviction d’une partie de l’immigration qu’elle fait
partie d’une communauté de croyants, une oumma, avant d’être citoyenne
belge.
Ce à quoi il faut
être
attentif dans le bras de fer qui oppose le ministre Van Quickenborne au
presque défunt Exécutif des musulmans de Belgique (EMB), c’est qui
remplace qui ? La Belgique a mis fin à l’emprise de l’Arabie saoudite
sur la grande mosquée de Bruxelles pour se rendre compte, quelques mois
plus tard, que le Maroc avait pris le dessus…
Or les statuts du
nouveau
Conseil musulman de Belgique (CMB) sont clairs. Le choix des futurs
membres sera fait par cooptation. Les quatre fondateurs - Michaël
Privot, un imam de Vilvorde, une militante du voile d’Anvers, un membre
de la Fédération des mosquées de Bruxelles - ont donc les pleins
pouvoirs pour former leur équipe. (La Libre Belgique, 12 juin 2023)
US-sanctioned jihadist leader graduates from Turkish
university, attends ceremony
Abu Hatem Shaqra, who is held responsible for the execution of hundreds
of detainees in Syria and for the trafficking of enslaved Yazidi women
and children, has graduated from Turkey's Artuklu University.
The commander of the armed jihadist Ahrar al-Sharqiya group who has
been sanctioned by the United States over crimes committed in Syria and
is held responsible for war crimes by the United Nations graduated from
Turkey's Artuklu University, bianet reported.
Abu Hatem Shaqra received his degree from the department of political
science and international relations, attended the graduation ceremony
on Tuesday wearing a gown with the name "Ahmad Ihsan Fayyad al-Hayes"
inscribed in Arabic, bianet said, adding that he and some other men
posed with a flag of the Syrian National Army at the ceremony.
ahrar-sarkiye-mezun2.jpg
Ahrar al-Sharqiya is among Turkish-backed armed groups that operate in
areas under Turkish occupation in northern Syria.
The group and in particular Abu Hatem Shaqra were sanctioned by the
United States Treasury Department in July 2021 over "crimes against
civilians," including unlawful killings, abductions, torture, and
seizures of private property. The group is known to have in its ranks
former members of the Islamic State (ISIS).
The department said in its report:
"Ahmad Ihsan Fayyad al-Hayes (Ahmad al-Hayes), commonly known as 'Abu
Hatem Shaqra,' is Ahrar al-Sharqiya’s leader and is directly complicit
in many of the militia's human rights abuses. Al-Hayes commanded Ahrar
al-Sharqiya’s prison outside of Aleppo, where hundreds of detainees
have been executed since 2018. Ahmad al-Hayes has been implicated in
the trafficking of Yazidi women and children and has integrated former
ISIS members into the ranks of Ahrar al-Sharqiya. A number of former
ISIS officials had sworn allegiance to al-Hayes and worked to support
Ahrar al-Sharqiya’s ransom and extortion efforts."
The group is responsible for the murder of many civilians, including
Kurdish politician Hevrin Khalaf, one of the leaders of Future Syria
Party.
Spokesperson for the UN High Commissioner for Human Rights said on 15
October 2019:
"We have received reports and viewed two separate pieces of video
footage showing what appear to be summary executions carried out by
fighters belonging to the Ahrar al-Sharqiya armed group, which is
affiliated with Turkey, on 12 October."
The spokesperson stressed:
"Under international human rights and international humanitarian law,
summary executions are serious violations - and may amount to a war
crime. Turkey could be deemed responsible as a State for violations
committed by their affiliated armed groups, as long as Turkey exercises
effective control over these groups, or the operations in the course of
which those violations occurred." (Gercek News, 8 June 2023)
Socio-économique
/ Socio-economic
La Turquie
relève son taux directeur à 15% dans un revirement
politique majeur
La Banque centrale turque a relevé jeudi son taux directeur à 15% dans
un revirement politique majeur, abandonnant pour la première fois
depuis deux ans les mesures économiques non conventionnelles promues
par le président turc Recep Tayyip Erdogan.
La banque a ainsi porté son taux directeur de 8,5% à 15% lors de sa
première réunion de politique monétaire depuis la réélection du chef de
l'Etat turc en mai.
La décision vise "un resserrement monétaire afin d'établir au plus tôt
le cours de la désinflation", a précisé la Banque centrale dans un
communiqué.
"Le resserrement monétaire sera renforcé autant que nécessaire, de
manière opportune et progressive jusqu'à ce qu'une amélioration
significative des perspectives d'inflation soit obtenue", a-t-elle
ajouté, laissant entendre que la hausse des taux pourrait continuer
dans les mois à venir.
M. Erdogan avait affirmé la semaine dernière que sa conviction sur la
nécessité de baisser les taux restait "inchangée". Il a néanmoins
laissé entendre qu'il avait donné son accord pour une hausse des taux.
Les analystes estiment qu'une forte hausse du taux directeur pourrait
aider à redresser l'économie turque.
A rebours des théories économiques classiques, M. Erdogan, réélu
fin
mai pour un troisième mandat, estime que les taux d'intérêt élevés
favorisent l'inflation.
Durant des deux dernières années, il a contraint la banque centrale
turque à baisser les taux dans le cadre d'un "nouveau modèle
économique" privilégiant la croissance et la création d'emplois.
Mais ce choix a contribué à la flambée de l'inflation - repassée en mai
sous la barre des 40% pour la première fois en seize mois, selon les
chiffres officiels - ainsi qu'à la chute de la livre turque qui a perdu
plus de 80% de sa valeur par rapport au dollar en cinq ans.
Les économistes indépendants contestent le taux officiel de l'inflation
et l'estiment à plus de 100%.
Ils critiquent aussi la banque centrale turque pour avoir dépensé près
de 30 milliards de dollars pour soutenir la monnaie nationale entre le
1er janvier et le scrutin présidentiel, poussant ses réserves de change
en terrain négatif pour la première fois depuis 2002.
Début juin, la livre turque a chuté de plus de 7% et atteint de
nouveaux records à la baisse par rapport au dollar et à l'euro La
monnaie turque s'échangeait mercredi autour d'un dollar pour 23,6
livres.
-"Mesures rationnelles"-
Le chef de l'Etat a donné des signes d'un possible retour à des
politiques plus conventionnelles depuis sa réélection, en nommant
notamment un ancien économiste de la banque américaine Merrill Lynch,
Mehmet Simsek, au ministère de l'Économie, et une ancienne cadre de
Wall Street, Hafize Gaye Erkan, à la tête de la banque centrale.
Lors de sa prise de fonctions, M. Simsek, déjà ministre de l'Économie
(2009-2015) puis vice-Premier ministre chargé de l'Économie (jusqu'en
2018), a prévenu qu'il faudrait revenir à des "mesures rationnelles"
pour redresser l'économie turque.
M. Erdogan a plusieurs fois invoqué dans le passé les préceptes de
l'islam, qui interdit l'usure, et affirme que les taux d'intérêt élevés
sont promus par un "lobby" étranger. Il a cependant affirmé mercredi
dernier avoir "accepté" que sa nouvelle équipe puisse prendre des
mesures qui contredisent ses convictions.
M. Simsek et le nouveau vice-président Cevdet Yilmaz se sont envolés
jeudi vers Abou Dhabi pour mobiliser de nouveaux investissements et
prêts. La nomination de M. Simsek et de Mme Erkan avait été applaudie
par les marchés.
Mais des observateurs craignent que le champ d'action de la nouvelle
équipe soit à court terme restreint par le président turc qui a déjà
fait valser plusieurs ministres et gouverneurs de la banque centrale
lorsque ceux-ci contredisaient ses décisions.
L'un des programmes les plus coûteux en Turquie implique un système de
protection des dépôts bancaires que M. Erdogan a déployé fin 2021. Il
engage le gouvernement à couvrir toute perte subie par les dépôts en
livres turques du fait de la dépréciation de la monnaie.
Cela signifie qu'un retour rapide à un taux de change flottant pourrait
peser encore plus lourdement sur le budget tendu. Beaucoup s'attendent
à ce que M. Simsek supprime progressivement le
programme. (stockholmcf.org, June 21, 2023)
Erdogan ouvre la voie à une hausse des taux de la banque
centrale
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a laissé entendre mercredi que
la Banque centrale turque pourrait relever fin juin son taux directeur
afin d'endiguer l'inflation, malgré son opposition répétée aux taux
d'intérêt élevés.
"Nous avons accepté que le ministre des Finances (...) prenne
rapidement les mesures nécessaires avec la banque centrale", a affirmé
le chef de l'Etat turc à des journalistes, se disant "déterminé à
ramener l'inflation à un chiffre".
La décision de la Banque centrale est attendue le 22 juin.
A rebours des théories économiques classiques, M. Erdogan, réélu fin
mai pour un troisième mandat, estime que les taux d'intérêt élevés
favorisent l'inflation, qui atteint toujours près de 40% sur un an en
Turquie selon les chiffres officiels, plus de 100% selon des
économistes indépendants.
Le président turc a affirmé mercredi que "sa conviction (sur les taux
d'intérêt) reste inchangée".
M. Erdogan avait contraint ces dernières années la banque centrale
turque à abaisser à de nombreuses reprises son taux directeur,
contribuant à la flambée de l'inflation et à la chute de la livre
turque, qui a perdu plus de 80% de sa valeur par rapport au dollar en
cinq ans.
Mais le chef de l'Etat a donné des signes d'un possible retour à des
politiques plus conventionnelles depuis sa réélection, en nommant
notamment un ancien économiste de la banque américaine Merrill Lynch,
Mehmet Simsek, au ministère de l'Économie, et une ancienne cadre de
Wall Street, Hafize Gaye Erkan, à la tête de la banque centrale.
Lors de sa prise de fonctions, M. Simsek, déjà ministre de l'Économie
(2009-2015) puis vice-Premier ministre chargé de l'Économie (jusqu'en
2018), a prévenu qu'il faudrait revenir à des "mesures rationnelles"
pour redresser l'économie turque.
M. Erdogan a plusieurs fois invoqué dans le passé les préceptes de
l'islam, qui interdit l'usure, et affirme que les taux d'intérêt élevés
sont promus par un "lobby" étranger. (AFP, 14 juin 2023)
La livre turque s'effondre, nouveaux records à la baisse
La livre turque a chuté mercredi de plus de 7% et atteint de nouveaux
records à la baisse par rapport au dollar et à l'euro, dix jours après
la réélection du président Recep Tayyip Erdogan.
La monnaie turque, soutenue massivement par la Banque centrale turque
avant les élections présidentielle et législatives de mai, s'échangeait
peu après 12H00 GMT autour d'un dollar pour 23,15 livres turques, soit
-7% .
Elle perdait encore davantage de terrain face à l'euro (-7,7%), après
avoir franchi la barre symbolique de 25 livres pour un euro. Il s'agit
de la plus forte baisse de la livre sur une journée depuis la
dégringolade survenue fin 2021.
La monnaie évoluait à moins de 20 livres pour un dollar et moins de
21,50 livres pour un euro avant le second tour de l'élection
présidentielle le 28 mai.
Le nouveau ministre turc des Finances Mehmet Simsek, un expert reconnu
et respecté des marchés nommé samedi soir, a reconnu en fin de journée
qu'il n'y avait "pas de solution rapide" pour redresser la monnaie.
Dans un message sur Twitter il réaffirme son engagement à "respecter
les règles": "Notre priorité immédiate est de renforcer notre équipe et
de concevoir un programme crédible", assure-t-il.
La banque centrale turque a dépensé près de 30 milliards de dollars
pour soutenir la monnaie nationale entre le 1er janvier et le scrutin
présidentiel, envoyant ses réserves de change en terrain négatif pour
la première fois depuis 2002.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a conduit ces dernières
années une politique monétaire hétérodoxe, a fait appel à M. Simsek
pour endiguer l'inflation (39,6% sur un an en mai) et remettre
l'économie turque sur les rails.
Lors de sa prise de fonctions dimanche, le ministre a prévenu qu'il
faudrait revenir à des "mesures rationnelles" pour redresser l'économie.
- "Coma" -
"Je pense que nous voyons l'impact de Simsek qui pousse la banque
centrale turque vers une politique rationnelle - ce qui signifie une
monnaie plus faible et compétitive", a estimé mercredi Timothy Ash,
analyste spécialiste des marchés émergents au cabinet BlueBay, pour qui
"nous assistons à une normalisation" de la politique monétaire turque.
Pour Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank, la livre turque
sort du "coma" et "va passer de nouveau d'un record à l'autre".
"Personne ne sait ce que le gouvernement (turc) veut vraiment faire
mais nous savons qu'il y a, après les élections, un effort pour sortir
d'une politique monétaire absurde et revenir à des choix plus
orthodoxes", affirme-t-elle.
"C'était inévitable", indique pour sa part à l'AFP l'économiste Güldem
Atabay.
Pour elle, cette chute de la livre devrait durer jusqu'à la décision de
la banque centrale sur les taux d'intérêt le 22 juin. "Quelle sera la
hausse des taux d'intérêt ? Si c'est 25 points de base (...), cela ne
changera rien. Vont-ils passer de 8,5% à 20% ? Nous verrons", ajoute M.
Atabay.
Les analystes estiment qu'une forte hausse du taux directeur,
actuellement stable à 8,5% depuis fin février, pourrait aider à
redresser l'économie turque.
Le président Erdogan a contraint la Banque centrale turque à abaisser
régulièrement ses taux d'intérêt, contribuant à la flambée de
l'inflation.
A rebours des théories économiques classiques, le chef de l'Etat turc
estime que les taux d'intérêt élevés favorisent l'inflation.
M. Erdogan a, à plusieurs reprises, invoqué les préceptes de l'islam,
qui interdit l'usure et affirme que les taux d'intérêt élevés sont
promus par un "lobby" étranger. (AFP, 7 juin 2023)
Turkish
Airlines envisage la plus grande commande de
l'histoire de l'aviation dans les deux mois
Turkish Airlines a l'intention de signer des commandes pour 600 avions
de ligne d'ici deux mois, a annoncé lundi son président, ce qui serait
la plus importante commande de l'histoire de l'aviation civile.
La compagnie aérienne est en pourparlers avec Boeing et Airbus pour
acquérir 400 monocouloirs de type 737 MAX et A320neo, ainsi que 200
gros porteurs, comme des Boeing 787 et 777 et Airbus A350, a précisé
Ahmet Bolat lors d'une conférence de presse en marge de l'assemblée
générale de l'Association internationale du transport aérien (Iata) à
Istanbul.
"Nous étions très proches de faire affaire avec l'un des fabricants", a
affirmé M. Bolat, en invoquant des retards liés à la récente élection
présidentielle turque: "nous allons attendre deux mois avant d'annoncer
notre décision finale".
Il a refusé d'en dire plus sur la ventilation des commandes entre les
avionneurs américain et européen.
Cité dans des informations de presse, M. Bolat avait déjà évoqué cette
commande, parlant d'une annonce lors de l'assemblée générale de l'Iata.
Elle permettrait à Turkish Airlines de porter sa flotte à plus de 800
appareils d'ici dix ans, contre 435 actuellement, a souligné M. Bolat,
dont l'entreprise est engagée dans un développement tous azimuts,
notamment vers l'Afrique et l'Asie, en tirant parti du récent aéroport
géant d'Istanbul, sa principale plateforme de correspondance.
Avec ses futurs long-courriers, Turkish Airlines veut être notamment
capable de relier sans escale l'Australie, pour à la fois servir la
communauté turque expatriée, mais aussi inciter des Australiens à se
rendre en visite touristique en Turquie, a remarqué le dirigeant
d'entreprise.
Si elle se concrétise et qu'elle concerne bien des commandes fermes,
cette opération sera la plus importante de l'histoire de l'aviation
commerciale, surclassant les 470 appareils commandés par Air India en
février. Le transporteur indien, récemment privatisé, avait alors signé
pour 400 moyen-courriers et 70 long-courriers, ventilés en 250 Airbus
et 220 Boeing. (AFP, 6 juin 2023)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
PACE urges Turkey to 'fulfill obligations' in
aftermath of 'free but not fair' elections
The Parliamentary Assembly of the Council of Europe (PACE) released a
report concluding that while the recent presidential and parliamentary
elections in Turkey were free, they fell short of being fair.
The report, based on the findings of the PACE delegation that observed
the elections, highlighted various aspects of the electoral process and
offered recommendations for improvement.
The challenging context in which the elections took place was
acknowledged in the report's summary. It mentioned the aftermath of
earthquakes, the state of emergency in some provinces, and the
polarized political scene as influencing factors.
Despite offering voters a genuine choice between political
alternatives, the report emphasized that the elections occurred in an
environment of continued restrictions on fundamental freedoms and
limited oversight of the media.
Positive aspects were also recognized, including the high voter
turnout, efficient technical preparations, and the lowering of the
electoral threshold. The efforts of civil society organizations and
political parties in facilitating voting for citizens affected by the
earthquakes were commended.
However, the report outlined several shortcomings and challenges that
affected the electoral process. These included late legal amendments,
the lack of judicial review of decisions made by the Supreme Election
Council (YSK), the misuse of administrative resources and state media
by incumbents, and instances of intimidation and harassment targeting
opposition parties and candidates. Inconsistent implementation of
procedures on election day was also noted.
Recommendations
The PACE report made several recommendations for enhancing the
electoral process to align with international standards and good
practices.
It urged comprehensive and inclusive revisions to the legal framework,
ensuring full respect for fundamental freedoms and human rights.
Strengthening the independence and transparency of the election
administration and media oversight bodies was emphasized. The report
called for enhanced voter education and training for election
officials, equal opportunities for all contestants, effective remedies
for electoral disputes, and facilitation of citizen and international
observation.
Frank Schwabe, the head of the PACE election observation mission in
Turkey and head of the PACE Social Democrats, Green, and Left Group,
addressed the PACE session with concerns about the media's
self-censorship and the lack of a level playing field in the elections.
He stated, "We have a situation where we have a kind of self-censorship
in the media. Not just in the public media."
Schwabe highlighted the stark contrast between the resources of
opposition candidates and those from the ruling party, saying, "It was
far away from a level playing field."
Expressing unease, Schwabe emphasized the failure to fulfill the
fundamental judgments of the European Court of Human Rights (ECtHR) and
its implications on democratic elections in Turkey. He stressed, "That
brings the country into a situation where democratic elections are not
very easy to hold."
Urging action, Schwabe stated, "We urge to implement the
recommendations from a lot of bodies of our organization from the
monitoring procedures and from the Venice Commission."
Lack of transparency
Schwabe further raised concerns about the Supreme Election Council
(YSK) and its lack of transparency. He explained, "At the end there is
no possibility for any court to change the decision of the SEC, and the
problem is that it's really very, very intransparent and not clear for
us at the end how is the SEC working."
While noting some improvements in the second round of elections,
Schwabe acknowledged the challenges faced during the first round,
saying, "We had difficulties to reach and get into some polling
stations."
In conclusion, Schwabe emphasized the responsibility of the authorities
in Turkey to fulfill their obligations to the Council of Europe,
regardless of the government in power. He emphasized, "The fundamental
obligation is to fulfill the judgment of the ECtHR, and I think we have
to ask Turkey to do so." (Gercek News, 20 June 2023)
Turkey
listed among "four major actors of espionage" by
Germany's intelligence agency
Germany's domestic intelligence agency named Turkey among the four
"main actors of espionage" directed against the country. The other
three are Russia, China and Iran.
The 2022 report of the Federal Office for the Protection of the
Constitution (BfV) was presented at a joint press conference in Berlin
by Interior Minister Nancy Faeser and BfV President Thomas Haldenwang.
The governments of Turkey and Iran focus particularly on individuals
and groups who, according to the authorities of the two countries, are
part of the political opposition, the report states.
While the crimes committed by "extremists" hit a record of 35,452 last
year, from 33,476 the previous year, the number of violent acts of
crime slightly declined to 2,847 from 2,994 in 2021.
BfV stressed that "the potential threat of Islamist terrorism is still
high" despite the number of people "linked with Islamist activism and
Islamist terrorism" having dropped to 27,480 from 28,290 a year earlier.
The number of people linked to extremist activities of foreign origin
increased by 3.8% in 2022 to 29,750, BfV said.
The agency also noted in its report that the Kurdistan Workers' Party
(PKK) that is designated a "terrorist group" in Germany currently has
14,500 members in the country. (Gercek News, 20 June 2023)
Ouverture d'un procès contre un Turc jugé pour
"financement terroriste"
Un citoyen turc accusé de "tentative de financement terroriste" du
mouvement armé kurde du PKK est comparu mardi devant le tribunal de
Stockholm, un procès inédit qui intervient au moment où le pays
scandinave tente de convaincre la Turquie de la laisser entrer dans
l'Otan.
"Il est possible que (mon client) ait eu des contacts avec des
personnes en lien avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK),
mais il n'a lui même aucun lien" avec le mouvement, a déclaré Ilhan
Aydin, avocat de la défense, lors de l'audience.
Le procureur a au contraire avancé que l'accusé détenait un rôle
central dans les activités du PKK en Suède.
L'homme de 40 ans avait été arrêté en janvier après avoir proféré des
menaces et tiré avec une arme à feu devant un restaurant de Stockholm.
Selon le parquet suédois, son objectif était d'exercer un racket et
d'utiliser les fonds pour financer le Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), classé comme organisation terroriste par la Turquie
mais aussi par la Suède, l'Union européenne et les Etats-Unis.
L'accusé a déjà été en lien avec un Turc ayant eu ses comptes gelés
pour financement du PKK en France et un autre condamné en 2016 en
Allemagne pour appartenance au PKK, selon l'acte d'accusation qui a eu
recours à des informations issues du renseignement français (DGSI) et
allemand (BKA).
"Mon client rejette les accusations d'extorsion aggravée et de
tentative de financement" a indiqué à l'AFP M. Aydin.
Ce procès est la conséquence d'un durcissement de la législation
antiterroriste suédoise entrée en vigueur en juillet 2022, permettant
notamment de faciliter les poursuites en matière de financement de
terrorisme.
C'est la première fois que la nouvelle loi, déjà employée dans des
dossiers liées à l'organisation Etat islamique, est utilisée pour un
sympathisant du PKK.
La Suède a depuis adopté un nouveau tour de vis, en vigueur depuis le
1er juin 2023, que Stockholm présente à la Turquie comme la preuve
qu'elle prend au sérieux ses demandes de durcissement vis-à-vis du PKK.
Ankara réclame des dizaines d'extraditions de militants qu'elle
qualifie de "terroristes" résidant sur le sol suédois. (AFP, 20 juin
2023)
The European Parliament discusses Turkey 2022 draft
report
The European Parliament convened under the chairmanship of David
McAllister. MEPs attending the meeting expressed their views on the
draft report prepared by Spanish MP and rapporteur Nacho Sanchez Amor.
MEPs in the Foreign Relations Committee evaluated European Union-Turkey
relations, following the Presidential and parliamentary elections held
in Turkey. EU Commission and EU Foreign Relations Service officials
spoke about EU-Turkey relations.
The 2022 European Parliament Turkey Report was expected to be announced
in April. However, it was delayed due to the elections held in Turkey
in May. After the draft report is finalized, it is expected to be voted
by the committee, and then by the General Assembly this summer.
The draft report said, among other things, that the European Parliament
is “dismayed by the fact that, far from the negative trend
stopping or
being reversed, the democratic backsliding in Türkiye has continued in
the last year, with new legal reforms and a relentless crackdown on any
critical voice, particularly ahead of and during the recent elections;
affirms with regret that Türkiye has now become a global showcase for
all kinds of authoritarian practices;
-Remains deeply concerned about the lack of independence of the
judiciary, the continued breach of the obligation to abide by the
landmark rulings of the European Court of Human Rights, the serious
restrictions on fundamental freedoms – particularly freedom of
expression and of association – and the constant attacks on the
fundamental rights of members of the opposition, lawyers, journalists,
academics and civil society activists in Türkiye; is particularly
worried by the continued crackdown on Kurdish politicians, journalists,
lawyers and artists; expresses concern about the deterioration of the
rights of women and the constant targeting and harassment of LGBTI+
people, both of whom could see their rights further curtailed by the
possible amendments to Türkiye’s constitution;
-Expresses its strong concern over the continued hyper-concentration of
power in the Turkish presidency, without any effective checks and
balances, which has seriously eroded the democratic institutions in the
country.”
The draft report “concludes that the Turkish Government has no interest
in closing the persistent and growing gap between Türkiye and the EU on
values and standards, as it has shown, for the past few years, a clear
lack of political will to carry out the necessary reforms to address,
in particular, the serious concerns about the rule of law and
fundamental rights that continue to negatively affect the country’s EU
accession process.” (ANF, 6 June 2023)
Des opposants à Erdogan font condamner la Turquie
devant la CEDH
Deux anciens co-présidents du HDP, parti politique pro-kurde de gauche,
et opposants au président turc Erdogan ont fait condamner mardi Ankara
devant la Cour européenne des droits de l'Homme pour violation de leurs
droits lors d'une détention provisoire.
Actuellement écroués en Turquie, Selahattin Demirtas et Figen Yuksekdag
Senoglu avaient saisi la Cour pour contester la surveillance dont ils
avaient fait l'objet lors de leur placement en détention provisoire en
novembre 2016.
Un juge avait ordonné l'enregistrement audiovisuel de leurs entretiens
avec leurs avocats et la saisie de tout document échangé, les empêchant
ainsi de préparer leur défense.
La Cour, qui veille au respect de la Convention européenne de
sauvegarde des droits de l'Homme au sein des 46 pays qui l'ont
ratifiée, a estimé qu'en empêchant les deux hommes d'échanger avec
leurs avocats, les autorités turques avaient violé la Convention.
Les magistrats européens, qui siègent à Strasbourg, ont rappelé la
jurisprudence bien établie selon laquelle "la confidentialité des
conversations entre un détenu et son défenseur constitue un droit
fondamental pour un individu et touche directement les droits de la
défense".
La Turquie a donc été condamnée à verser 5.500 euros aux deux
plaignants, pour "dommage moral".
Figure de proue du HDP, principal parti pro-kurde de Turquie,
Selahattin Demirtas est incarcéré depuis fin 2016 pour "propagande
terroriste" et encourt jusqu'à 142 ans de prison.
Il est accusé de plusieurs dizaines de crimes et délits dont celui
d'insulte au président et d'être lié au PKK, classé comme organisation
"terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux. Fin mai, il a
annoncé se retirer de la vie "politique active".
Il a toujours nié ces accusations et le Conseil de l'Europe a
régulièrement réclamé sa libération, conformément à un précédent arrêt
de la CEDH.
Le HDP demande aussi la libération de Figen Yuksekdag Senoglu, son
ancienne co-présidente, de Gulten Kisanak et de Selcuk Mizrakli, tous
deux anciens maires de Diyarbakir (sud-est).
Les Kurdes représentent environ un cinquième des 85 millions
d'habitants de la Turquie. Peuple sans Etat, le Kurdes sont répartis
entre la Turquie, l'Irak, la Syrie et l'Iran.
Dans une autre affaire, la CEDH a condamné mardi Ankara pour violation
de la liberté d'expression, après la sanction infligée à la secrétaire
générale du Syndicat des juges turc pour un entretien accordé à un
quotidien national.
La cour a considéré que les propos tenus dans l'interview relevaient
"d'un débat sur des questions d'intérêt public et appelaient un niveau
élevé de protection". (AFP, 6 juin 2023)
Schengen
rejections for Turkish citizens double in 2023
The rejection rates for Schengen visa applications by Turkish citizens
have almost doubled in 2023 and the rate has approached 50%, the chair
of the Turkish Travel Agencies Association (TURSAB) said on Thursday.
Stating that the situation was related "entirely to political reasons,"
TURSAB's chair Firuz Baglikaya said:
"The number of recent applications are actually below the number in
2019. They say the rejections are due to the granting of too many
citizenship recently, but the birth places of applicants are obvious.
This shows that the issuance of visas for Turkish citizens are
restricted systematically and with political reasons."
Baglikaya complained that while it becomes more difficult to receive
visas, some applicants have begun to pay extra money to hire a hand
that will cue up a day before, and that the cost of Schengen visa has
risen for many from the official cost of 80 euros plus a service fee of
20-30 euros to 450 euros.
"The agency lets you hire a hand who will cue up a day before and wait
in the line," he said. "The customer pays an extra 350 euros for that.
If you are a family of four, this means you will pay 1,400 euros for
the service just to reach the end of the line, and you will also pay
the official fees. It will amount to 1,800 for the family. And you do
not have any guarantee that you will be allowed a visa. You can't have
the money back when you are rejected."
He added:
"People do not want to invest for a travel that they might never have.
The cost of visa are now higher than the cost for the travel."
He continued:
"Naturally people tend to travel to countries without visa
requirements, which means that the current market has now narrowed down
to only one fifth of the previous."
He noted that the applications of professionals like scientists and
entertainment professional have also been rejected recently. (Gercek
News, 1 June 2023)
EU Turkey Rapporteur: Turkey's EU membership process
unlikely to continue
European Parliament Rapporteur Nacho Sanchez Amor expresses doubts over
Turkey's EU membership process in light of Erdogan's reelection, citing
concerns on democratic backsliding.
Nacho Sanchez Amor, the Turkey Rapporteur for the European Parliament,
the legislative body of the European Union has stated that he believes
Turkey's membership process cannot continue following President Recep
Tayyip Erdogan's third election victory.
In an interview with Diego Cupolo from Turkey Recap, Amor, known for
his critical stance on Turkey's democratic progress, expressed concerns
about the lack of a genuine political will among Turkey's ruling elites
to embrace democratic reforms.
"As long as the ruling elites in Turkey do not have a political will to
become more democratic, and their intention is to establish a more
authoritarian government model, there is no way to implement democratic
standards."
Amor emphasized that the most fundamental rule of the EU membership
process is to "demonstrate a political will to be democratic." He said,
"We must acknowledge that the membership process does not protect any
critical thinking, democratic institution or individual."
Expressing his skepticism about the continuation of the membership
process, Amor stated, "I don't think the process can continue because I
don't see any factor that could push Erdogan to change his domestic
policies. It seems that Turkish voters have approved Erdogan's
policies."
Amor also suggested that the European Union should consider
"establishing a new format for its relationship with Turkey." He
commented, "We cannot sustain this cynical process that aims for full
membership but never reaches that outcome." (Gercek News, 2 June 2023)
Orban says he prayed for Erdogan's victory, calls
Kilicdaroglu "Soros's man"
"If Soros's man had won, millions of people would have been unleashed
on us," Hungarian prime minister Viktor Orban has said.
Hungary's prime minister Viktor Orban said that he prayed for Recep
Tayyip Erdogan's victory at the presidential election in Turkey,
because in case he lost "millions of people would have been unleashed
on us."
Speaking at a radio interview on Friday, Orban also called Erdogan's
rival Kemal Kilicdaroglu "Soros's man," in reference to
Hungarian-American billionaire George Soros, the founder and sponsor of
Open Society Foundations.
Explaining why he believed Erdogan's victory was crucial, Orban said it
would have been a tragedy for Hungary if Erdogan had not won, adding
that Erdogan will not let 4 million migrants out of Turkey to Europe.
"If Soros's man had won, millions of people would have been unleashed
on us," he said. "Russian gas comes through Turkey, and if Soros's man
had become the president, it would have been highly doubtful whether
the gas would reach our country." (Gercek News, 2 June 2023)
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
Revivre un cauchemar d'il y a vingt
ans
Doğan Özgüden, Artı Gerçek, 19 juin 2023
Il y a exactement 20 ans… En la 32e année de notre exil, dans la nuit
du 19 au 20 mars 2003, alors que les écrans de toutes les télévisions
du monde repassaient les images des avions de guerre américains
bombardant l’Irak avec des commentaires hystériques, j’ai écrit les
notes suivantes sur mon ordinateur :
« Encore des jours de feu et de sang… Des milliers de personnes meurent
pour rien ou pour du pétrole. Tout le monde pleure du sang.
"Les images des personnes qui ont dû quitter leur maison et leur pays
nous rappellent ce qui s'est passé il y a exactement 32 ans.
"Se séparer de sa maison, de ses parents, de ses frères et sœurs, de
tous ses proches et amis, du basilic dans le pot, du chat noir, des
chats errants qui se pressent dans la décharge au coin de la rue, des
platanes le long de la rue ?
"Peut-être, en sachant que vous ne les reverrez jamais, en vous
retournant pour la dernière fois avec un pincement au cœur et en
disparaissant...
"Ne jamais savoir, ne jamais deviner ce qui vous attend dans l'avenir...
"Les années interminables d'exil et d'expatriation... Sans fin... Sans
fin...
"Encore des milliers, des dizaines de milliers, des centaines de
milliers... Toujours sur les routes de l'exil et de l'expatriation...
"Arabes, Kurdes, Arméniens, Assyriens, Chaldéens, Yazidis, Turkmènes de
Mésopotamie... Des millions de personnes qui, jusqu'à hier, vivaient en
frères et sœurs...
"Les enfants des plus grandes civilisations anciennes...
"Ils sont sacrifiés aux dieux de la guerre au nom d'une 'civilisation'
post-moderne.
"Les écrans de télévision vomissent la sauvagerie, la haine et la
cruauté."
En cette nuit de cauchemar, j'ai écrit une autre note sur l'ordinateur :
"Adieu à nos deux adorables chats, Ivan et Çita... Ces deux beautés ont
été nos compagnons pendant les vingt années de notre vie d'exil,
jusqu'à ce qu'ils meurent d'insuffisance rénale l'un après l'autre.
D'abord Ivan, puis Çita, l'un de nos véritables amis sur cette terre
d'exil, le jour où l'invasion de l'Irak a commencé.
"Une âme qui ne nous a jamais laissés seuls dans nos jours les plus
difficiles, les plus douloureux, qui interrogeait et questionnait notre
douleur avec son regard, qui nous consolait en touchant notre joue de
son nez humide et en ronronnant sur notre genou, est partie.
"La race du chat... Je ne sais pas si elle est venue du cosmos ou si
elle est le produit d'une métamorphose céleste. Où s'est-elle détachée
pour tomber dans notre giron ?
"Comme Ivan, Çita aussi, est peut-être retourné d'où il
vient, dans
les confins inaccessibles de l'espace, à des milliards d'années-lumière.
"Nous laissant un monde plein de sang et de cruauté..."
Les sales jeux de l’impérialisme américain qui ont coûté 461 000 vies
À l’époque, l’impérialisme américain était à la pointe de l’agression,
tout comme aujourd’hui, sous prétexte de la crise ukrainienne, il a
réussi à amener l’humanité au bord d’une catastrophe nucléaire en
donnant des envies de guerre à l’ensemble du monde occidental, et même
à certains pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, et en
renforçant l’OTAN.
Après les attentats du 11 septembre 2001 contre le World Trade Center à
New York et le Pentagone à Washington, perpétrés par Al-Qaïda, que les
États-Unis avaient créé en utilisant la réaction islamique contre
l’occupation soviétique de l’Afghanistan, le président George H. W.
Bush a déclaré que l’Irak, ainsi que l’Iran et la Corée du Nord,
faisaient partie d’un « axe du mal » international, affirmant que
Saddam Hussein continuait à produire et à dissimuler des armes de
destruction massive.
Le Congrès américain a autorisé une action militaire contre l’Irak en
octobre 2002, et le secrétaire d’État américain Colin Powell a affirmé
dans un discours aux Nations unies en 2003 que l’Irak développait des
« laboratoires mobiles » pour produire des armes biologiques.
Le Premier ministre britannique Tony Blair, principal larbin de
l’impérialisme américain, a jeté de l’huile sur le feu en déclarant
qu’il s’agissait d’un « fait indiscutable » que Saddam Hussein avait
produit des armes de destruction massive.
Oui, il y a exactement vingt ans, sous le nom d’« Opération liberté
irakienne », 295 000 soldats américains et alliés ont franchi la
frontière koweïtienne pour entrer en Irak et l’occupation a commencé.
Cependant, contrairement à aujourd’hui, le Canada et le Mexique, les
deux voisins des États-Unis, la plupart des pays du Moyen-Orient,
l’Allemagne, l’Autriche, la Grèce et même la Turquie, membres de
l’OTAN, n’ont pas répondu à l’appel de soutien.
Une proposition visant à déployer 62 000 militaires, 255 avions et 65
hélicoptères en Turquie et les forces armées turques en Irak a été
rejetée par le Parlement turc le 1er mars 2003, avant que le
gouvernement d’Erdogan ne prenne le contrôle total.
L’armée irakienne a été vaincue par les forces armées américaines au
début du mois de mai 2003 et Saddam Hussein a été capturé et exécuté le
30 novembre 2006.
Au lieu d’apporter la paix et la démocratie à l’Irak, l’occupation
américaine a alimenté les conflits sectaires dans le pays et a conduit
à une guerre civile entre les groupes sunnites et chiites. 461 000
personnes ont perdu la vie pour des raisons liées à la guerre en Irak
pendant l’occupation américaine, qui a coûté environ 3 000 milliards de
dollars et a duré jusqu’en 2011.
Cependant, contrairement aux affirmations du président Bush et du
secrétaire d’État Powell pour lancer la guerre, aucune arme de
destruction massive fabriquée par le régime de Saddam n’a été trouvée
en Irak, ce qui prouve une fois de plus le mensonge et la provocation
des services de renseignement américains.
Les sales jeux des États-Unis reviennent sur le devant de la scène
Pourquoi est-ce que j’écris tout cela ?
Exactement 20 ans plus tard, notre planète bleue vit à nouveau une
tragédie universelle dans laquelle l’impérialisme américain, utilisant
la crise ukrainienne comme excuse, rend le monde entier hystérique pour
la guerre et entraîne l’humanité au bord d’une catastrophe nucléaire en
renforçant encore l’OTAN…
En outre, alors qu’à l’époque l’impérialisme américain n’avait même pas
pu obtenir le soutien des pays membres de l’OTAN, à l’exception de la
Grande-Bretagne, il a aujourd’hui le soutien de tous les partenaires de
l’OTAN et fait tout ce qui est en son pouvoir pour renforcer cette
organisation de guerre avec de nouveaux membres, pour augmenter encore
ses dépenses d’armement et pour enrichir encore davantage son complexe
militaro-industriel.
En Allemagne, le partenaire le plus solide des États-Unis en Europe, le
gouvernement Scholz a déclaré la semaine dernière : « Défensive.
Résiliente. Durable. Sécurité intégrée pour l’Allemagne », la
« Stratégie de sécurité nationale » a été présentée au public.
Notre ami Murat Cakir a très clairement révélé les raisons pour
lesquelles ce nouveau document de stratégie impérialiste a été imposé
au peuple allemand :
« Le document stratégique de 76 pages, qui sonne bien, mais est plein
de rhétorique vide, est la preuve de l’effort de l’impérialisme
allemand pour imposer l’expansionnisme comme un diktat totalitaire sur
tous les aspects de la vie. Le document, qui fait des budgets
d’armement le Saint-Graal et oblige chaque citoyen allemand à
“contribuer à la défense”, a pour ennemi prévu la Russie. La République
populaire de Chine, décrite comme un “partenaire, un concurrent et un
adversaire systémique”, arrive en deuxième position.
« En fait, le document peut être lu comme une réponse aux profonds
changements qui se produisent dans la politique internationale. En fin
de compte, l’influence de l’Allemagne, de l’UE et de l’Occident
transatlantique dans le monde s’affaiblit. Dans le même temps, la
République populaire de Chine se renforce et offre une alternative à
ses anciens colonisateurs, l’Occident, à divers pays d’Afrique, d’Asie
et d’Amérique latine. La Russie, elle aussi, est en mesure de repousser
l’Occident en augmentant son influence dans certaines zones
géographiques, notamment en Syrie et en Afrique de l’Ouest. Les pays en
développement à seuil rejoignent de plus en plus souvent des alliances
telles que les BRICS ou l’Organisation de coopération de Shanghai. Au
lieu d’un monde autrefois sous l’hégémonie de la superpuissance
américaine, l’ordre mondial multipolaire — bien que toujours sous
l’influence du capitalisme impérialiste — est en train de devenir la
réalité d’aujourd’hui.
Le document stratégique du gouvernement Scholz reconnaît précisément
cette réalité et la perçoit comme un défi majeur pour ses intérêts. En
définissant la Russie comme “la plus grande menace pour la paix et la
sécurité de la région euro-atlantique dans un avenir prévisible”, il
justifie le “renforcement des armées allemandes pour en faire les
forces armées conventionnelles les plus puissantes d’Europe”. »
Nous assisterons à une phase diplomatique de cette nouvelle escalade
impérialiste menée par les États-Unis, avec l’Allemagne comme principal
soutien et même partenaire dans le crime, lors du sommet des dirigeants
de l’OTAN qui se tiendra à Vilnius, la capitale de la Lituanie, les 11
et 12 juillet.
Comme on le sait, lorsque Erdoğan a été réélu président, le président
américain Biden l’a appelé pour le féliciter et lui a rappelé une fois
de plus que l’adhésion de la Suède à l’OTAN devait être approuvée par
la Turquie, et le secrétaire général de l’OTAN Stoltenberg, qui a
assisté à la cérémonie de prestation de serment d’Erdoğan, a rencontré
le nouveau ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan et le ministre
de la Défense nationale Yaşar Güler et leur a imposé d’approuver
l’adhésion de la Suède à l’OTAN.
Lors de la réunion des ministres de la Défense qui s’est tenue la
semaine dernière au siège de l’OTAN à Bruxelles, Yaşar Güler, le
nouveau ministre du gouvernement Erdogan, n’a pas tardé à faire de
l’adhésion de la Suède à l’OTAN un sujet de négociations
internationales afin de renforcer sa chasse aux dissidents à
l’étranger, conformément aux instructions de son patron…
Tous les regards se tournent à présent vers le sommet des dirigeants de
l’OTAN qui se tiendra à Vilnius les 11 et 12 juillet.
Il ne serait pas surprenant qu’Erdoğan, qui avait déjà levé son veto à
l’adhésion de la Finlande par une manœuvre surprise en mars et l’avait
fait approuver par la Grande Assemblée nationale turque avec le soutien
des partis d’opposition, fasse marche arrière sur l’adhésion de la
Suède à l’OTAN malgré toute la fanfare.
Yusuf Karadaş, dans son article intitulé “Le premier test critique
contre Sam et Johnny !” publié dans Evrensel le 13 juin, déclare ce qui
suit :
« Il semble très probable qu’Erdogan, qui souhaite ouvrir une nouvelle
page avec les impérialistes occidentaux après les élections et qui, sur
cette base, a nommé Mehmet Simsek, le représentant des ‘usuriers de
Londres’, au poste de ministre du Trésor et des Finances, se pliera à
la pression des impérialistes occidentaux pour approuver l’adhésion de
la Suède à l’OTAN. D’un autre côté, il ne fait aucun doute qu’il
essaiera de faire passer cette étape pour un grand succès grâce à
certaines concessions limitées/symboliques qui lui seront faites.
L’administration américaine a déjà fait savoir qu’elle approuverait la
vente d’avions de combat F-16 à la Turquie, en suspens depuis
longtemps, en échange de la levée du veto à l’adhésion de la Suède à
l’OTAN. Cette décision envoie à la Russie le message d’une OTAN plus
forte et plus dissuasive dans la nouvelle ère, mais elle rapproche
également l’administration Erdoğan de l’axe politique des États-Unis et
de l’OTAN. »
Le test de l’opposition de gauche dans le nouveau parlement sur l’OTAN
Bien entendu, si Erdoğan fait ce pas en arrière et propose au Parlement
nouvellement élu d’approuver un nouveau renforcement de l’OTAN avec la
participation de la Suède, comme il l’a fait il y a trois mois avec
l’adhésion de la Finlande, la position de l’opposition sur cette
question sera un indicateur important pour l’avenir de la lutte pour la
paix et la démocratie en Turquie.
Il ne faut pas oublier que lors du vote de mars sur l’adhésion de la
Finlande, tous les partis, y compris le CHP, ont voté en faveur du
renforcement de l’OTAN, les députés du HDP n’ont pas participé au vote
alors qu’ils étaient au Parlement, et les députés du TİP ne sont même
pas venus au Parlement.
Le journal Evrensel a reflété les points de vue de quatre partis de
gauche sur leur réaction lorsque la proposition de renforcement de
l’OTAN sera soumise à l’approbation du Parlement par le gouvernement
actuel après le sommet des 11 et 12 juillet.
Le porte-parole de l’EMEP, l’un des partis de gauche représentés au
Parlement, a déclaré : « Notre parti se bat depuis de nombreuses années
pour la sortie de la Turquie de l’OTAN. Lorsqu’elle sera inscrite à
l’ordre du jour du Parlement, notre position sera ‘non’. Nous appelons
également les députés qui prétendent défendre la paix régionale et
mondiale à dire ‘non’. Toutes les bases étrangères dans notre pays, en
particulier celles de l’OTAN, doivent être fermées. La Turquie doit
quitter l’OTAN ».
Le porte-parole du TİP, qui n’était pas présent au Parlement lors du
vote finlandais, partage le même point de vue que l’EMEP sur le vote
suédois : « Chaque nouveau membre de l’OTAN mettra en péril la paix en
Europe et dans le monde. C’était une erreur d’inclure la Finlande, ce
sera une erreur d’inclure la Suède, c’est une erreur d’inclure la
Turquie… L’existence de l’OTAN est une erreur parce que les États-Unis
continuent à se repolariser. »
Les porte-parole du Parti de Gauche et du TKP, qui n’ont pas de
représentant au Parlement, critiquent vivement le fait que les partis
de gauche représentés au Parlement n’aient pas voté contre le vote
finlandais en mars dernier et les appellent à voter contre le vote
suédois cette fois-ci et à participer activement à la lutte pour la
sortie de la Turquie de l’OTAN.
Il ne fait aucun doute que lorsque le renforcement de l’OTAN par
l’admission de la Suède en tant que membre sera soumis au Parlement, le
CHP, qui soutient l’OTAN depuis sa création et a voté en faveur de
l’adhésion de la Finlande, ne pourra pas adopter une position
différente.
La position du YSP, qui constitue le troisième groupe le plus important
du nouveau Parlement malgré sa perte de voix lors des dernières
élections, revêt une importance particulière. Le YSP, qui est la
continuation du HDP, qui s’est abstenu de prendre position sur l’OTAN
en ne participant pas au vote lors du dernier parlement, doit
clairement définir sa position contre l’OTAN à la fois en termes de
renforcement de la lutte anti-impérialiste en Turquie et de
renforcement de l’unité des forces de gauche à l’avenir.
Oui, le ‘Non à l’OTAN’ du Parti des travailleurs de Turquie à la Grande
Assemblée nationale de Turquie dans les années 60 et le rugissement des
syndicats révolutionnaires et des organisations de jeunesse sur les
places doivent être entendus à la Grande Assemblée nationale de Turquie
lors de son 100e anniversaire…
Depuis l’été 1952, en tant que journaliste ayant assisté à
l’organisation du Commandement des forces terrestres alliées du Sud-Est
de l’OTAN à Izmir, à ses interventions non seulement dans la vie
militaire, mais aussi dans la vie politique de la Turquie, à son rôle
dans les coups d’État militaires du 27 mai et du 12 mars, et ayant
constamment lutté contre l’existence de l’OTAN dans les journaux et les
magazines qu’il dirigeait, j’attends la même chose des partis de gauche
d’aujourd’hui…
Traduit du turc en français par Jean Dorian
Des bombardiers américains en Suède pour des
exercices militaires, une première
Coincée aux portes de l'Otan, la Suède a accueilli pour la première
fois de son histoire moderne deux bombardiers américains pour des
exercices militaires, a annoncé la défense suédoise mercredi.
Le 19 juin, deux bombardiers stratégiques B-1B Lancers se sont posés à
l'aéroport de Luleå-Kallax, dans le nord du pays.
"Nous sommes en train d'effectuer un exercice conjoint" mobilisant des
forces aériennes et terrestres, a déclaré à l'AFP une porte-parole de
l'armée de l'air, Louise Levin, sans en préciser la durée.
"En ces temps incertains et dans la perspective d'une adhésion à
l'Otan, des partenaires solides sont essentiels", a relevé le ministère
de la Défense dans un communiqué, saluant un "événement historique".
Si elle a depuis juin 2022 le statut d'"invité", la Suède doit encore
voir son adhésion ratifiée par deux des 31 membres de l'Alliance
atlantique, la Turquie et la Hongrie.
Seuls les membres à part entière bénéficient de la protection du
célèbre article 5 de l'Otan, qui signifie qu'une attaque contre un
membre serait considérée comme une attaque contre tous.
Le camp occidental, notamment les Etats-Unis, presse Ankara de donner
son feu vert.
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a évoqué ce dossier
mercredi avec son homologue turc, le ministre des Affaires étrangères
Hakan Fidan, en marge d'une conférence à Londres sur la reconstruction
de l'Ukraine.
M. Blinken "a souligné l'importance de l'unité de l'Otan dans cette
situation difficile et a encouragé la Turquie à soutenir la Suède pour
qu'elle entre dans l'alliance maintenant", selon un porte-parole du
Département d'Etat.
La Turquie bloque depuis treize mois l'entrée de la Suède dans
l'Alliance atlantique, lui reprochant sa mansuétude envers les
militants kurdes qu'elle héberge sur son sol.
Début juin, la Suède s'est dite prête à accueillir des bases
temporaires de l'alliance sur son sol avant même son entrée effective
dans l'Otan.
"Le gouvernement a décidé que les forces armées suédoises pourraient
mener des préparatifs avec l'Otan et des pays de l'Otan pour permettre
de futures opérations communes", avait écrit le Premier ministre Ulf
Kristersson dans une tribune commune avec son ministre de la Défense
Pål Jonson.
M. Kristersson souligne que la présence de troupes de l'Otan serait
dissuasive pour la Russie. Lundi, une commission suédoise composée de
responsables politiques de tout bord et d'experts a jugé qu'à la
lumière de l'invasion russe en Ukraine, une attaque militaire contre la
Suède ne pouvait être exclue. (AFP, 21 juin 2023)
White House official urges Turkey to understand
coalition's actions in Syria
A senior White House official said Turkey needed to understand the
actions and motives of the international coalition working in Syria,
after a suspected Turkish drone on Tuesday targeted a vehicle and
killed three civilians working for the autonomous administration
(AANES) in the region.
John Kirby, the Strategic Communication Coordinator for the White House
National Security Council, answered a relevant question during his
press conference when asked by a reporter.
“I would just reiterate our mission inside Syria is in part of the – as
part of the Counter-ISIS coalition, we do work with the SDF (Syrian
Democratic Forces) to go after ISIS (Islamic State) targets because
ISIS is still, although much weaker, still a viable threat there in
Syria and even in Iraq. So we’re going to continue that work jointly in
cooperation with our SDF partners.
For the past few days, the artillery units of the Turkish Armed Forces
have been heavily bombarding areas under the control of the Syrian
Democratic Forces (SDF,) the armed wing of the AANES along the border.
“Turkey has legitimate security concerns on that border. They have been
victim of – they have fallen victim to terrorist attacks from across
that border. We understand that. We also understand it’s important to
make sure that Turkey understands what we’re doing in Syria and why
we’re doing it and who we’re working with and why we’re working with
them,“ Kirby said.
Kirby did not directly address whether Washington was engaging in talks
with Turkey and the DSF to deescalate the situation.
The drone attack on the Kamishlo Canton has escalated tensions between
Turkey and the Kurdish-led autonomous region in northern Syria.
The Turkish government has expressed concerns about the presence of
Kurdish groups along its southern border, particularly those affiliated
with the Kurdistan Workers' Party (PKK). Turkey considers the PKK a
terrorist organization and has been engaged in a long-standing conflict
with the group. (Gercek News, 21 June 2023)
Swedish FM: Time has come for Turkey to ratify Sweden's NATO bid
"Our judgment is that we have done what was expected of us, now it is
time for the Turkish parliament to start the ratification process,"
Sweden’s Foreign Minister Tobias Billstrom said
Turkey's parliament should begin to ratify Sweden's bid to join NATO
because Stockholm has now met its obligations under an accord with
Ankara on joining the Western military alliance, Swedish Foreign
Minister Tobias Billstrom said on Wednesday.
The statement came amidst mounting tensions and disagreements between
the two countries, particularly concerning security concerns and
anti-Turkey protests.
The decision of Sweden and Finland to apply for NATO membership last
year marked a notable shift in their long-standing military
non-alignment policies. The move came in the wake of Russia's invasion
of Ukraine, which raised concerns about regional security. While
Finland successfully joined NATO in April, Sweden faced obstacles due
to Turkey's objection to its membership, citing security concerns.
Ankara has consistently claimed that Sweden harbors members of militant
groups considered to be terrorists, which has further complicated the
negotiations. The Turkish government demanded that Sweden take strong
measures against anti-Turkey protests taking place in Stockholm before
granting approval for its NATO membership. Recent incidents in
Stockholm, including the display of an effigy of Turkish President
Tayyip Erdogan and the waving of flags supporting the Kurdistan Workers
Party (PKK), have fueled Turkey's concerns.
Speaking to Reuters on the sidelines of a parliamentary meeting,
Foreign Minister Billstrom expressed confidence that Sweden had met all
the expectations placed on it and was eager to move forward. He stated,
"Our judgment is that we have done what was expected of us, now it is
time for the Turkish parliament to start the ratification process."
Billstrom also expressed hope that Sweden's membership could be
approved in time for the upcoming NATO summit in Vilnius in mid-July,
emphasizing that there was no alternative plan in place.
In response to Turkey's security concerns, Sweden recently introduced
new legislation aimed at making it more challenging to finance or
support terrorist groups. The Swedish government contends that this law
fulfills its commitments under the agreement signed with Turkey in
Madrid. However, Ankara remains unconvinced and maintains its stance on
blocking Sweden's NATO membership.
The issue of ratification extends beyond Turkey, as Hungary also has
yet to endorse Sweden's bid. The Hungarian government's decision to
ratify will play a crucial role in determining the outcome of Sweden's
NATO membership aspirations.
Regarding the ongoing anti-Turkey protests in Stockholm, Billstrom
acknowledged the constitutional right to demonstrate but stressed the
importance of appropriate conduct. He stated, "The freedom to
demonstrate is enshrined in the constitution. But we have also said
that something that is legal is not always proper." (Gercek News, 21
June 2023)
Erdogan tempère les attentes de la Suède avant le sommet de
l'Otan
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a averti mercredi que la Turquie
ne "satisfera" pas nécessairement les "attentes" de la Suède, candidate
à l'entrée dans l'Otan, lors du sommet de l'Alliance atlantique en
juillet.
"La Suède a des attentes mais cela ne signifie pas que nous les
satisferons", a déclaré M. Erdogan, qui bloque depuis treize mois
l'entrée de la Suède dans l'Otan, lui reprochant notamment une
mansuétude présumée envers les militants kurdes réfugiés sur son sol.
"Pour que nous puissions nous conformer à ces attentes, il faut tout
d'abord que la Suède fasse sa part", a ajouté le chef de l'Etat, réélu
fin mai pour un troisième mandat, à l'attention de journalistes
présents à bord de son avion à son retour d'une visite officielle en
Azerbaïdjan.
Une réunion tripartite entre la Turquie, la Suède et la Finlande a lieu
en parallèle mercredi à Ankara afin d'évoquer le projet d'adhésion de
la Suède à l'Otan.
"Des progrès ont été réalisés", a affirmé dans la foulée le secrétaire
général de l'Otan Jens Stoltenberg, pour qui "il demeure possible de
parvenir à un accord d'ici le sommet" de l'Alliance atlantique prévu à
Vilnius (Lituanie) les 11 et 12 juillet.
Pour sa part, le négociateur suédois Oscar Stenström a déclaré : "Cette
réunion a fait avancer le processus, mais nous sommes encore loin de la
ligne d'arrivée".
"Une fois de plus, la conversation s'est concentrée sur la manière dont
la Suède respecte ses engagements (...) et très précisément sur la
manière dont la Suède combat (les militants kurdes) et le terrorisme",
a-t-il ajouté.
Début juin à Istanbul, M. Stoltenberg a appelé la Turquie à ratifier
l'adhésion de la Suède à l'Alliance "dès que possible", estimant
qu'elle avait "rempli ses obligations".
Mais une manifestation anti-Erdogan et contre cette adhésion a eu lieu
simultanément à Stockholm, incluant notamment le comité Rojava, qui
soutient les groupes armés kurdes en Syrie, ennemis d'Ankara.
"Nous ne pouvons pas envisager cela de manière positive (...) Que font
les forces de l'ordre (suédoises) ? Leur travail est de les arrêter", a
affirmé mercredi M. Erdogan.
"Si vous ne vous occupez pas de cela, nous ne pouvons pas (dire oui) à
Vilnius", a-t-il insisté, alors qu'une loi durcissant la législation
antiterroriste, entrée en vigueur le 1er juin en Suède, doit faciliter
les poursuites contre les groupes considérés comme "terroristes".
Quand il l'a appelé pour le féliciter de sa réélection, le président
américain Joe Biden a évoqué la question avec le président Erdogan.
Ankara espère obtenir l'approbation du Congrès américain pour obtenir
la modernisation de sa flotte vieillissante d'avions de combat.
Le président Biden a directement lié pour la première fois la vente des
chasseurs F-16 à la candidature suédoise. Erdogan "veut obtenir quelque
chose sur les F-16. Je lui ai dit que nous voulions un accord avec la
Suède, alors trouvons une solution", a déclaré M. Biden à la presse.
La Turquie, qui a donné son feu vert fin mars à l'entrée de la Finlande
dans l'Alliance, est le seul des 31 États membres de l'Otan avec la
Hongrie à n'avoir pas encore ratifié l'adhésion suédoise. Le Parlement
hongrois doit suspendre ses travaux le 7 juillet, quatre jours avant le
sommet de Vilnius.
Le gouvernement suédois a annoncé lundi l'extradition vers la Turquie
d'un partisan du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), condamné en
Turquie pour trafic de drogue, répondant de facto à une condition posée
par Ankara pour l'entrée de la Suède dans l'Otan.
Mais les autorités turques réclament des dizaines d'extraditions de
militants réfugiés en Suède qu'elles qualifient de "terroristes", une
requête impossible à satisfaire selon l'exécutif suédois, les tribunaux
indépendants ayant le dernier mot sur ces dossiers.
La Suède et la Finlande ont annoncé en mai 2022, dans la foulée de
l'invasion russe de l'Ukraine, leur candidature à l'Otan.
Après des décennies de neutralité, puis de non alignement militaire
depuis la fin de la Guerre froide, les deux pays nordiques ont jugé
caduc l'équilibre sécuritaire né de la chute de l'URSS, rendant
indispensables à leurs yeux de bénéficier du pacte de protection
mutuelle qu'offre l'Otan. (AFP, 14 juin 2023)
Le chef
de l'Otan appelle de nouveau Erdogan à lever son
veto contre
la Suède
Le patron de l'Otan Jens Stoltenberg a appelé dimanche la Turquie à
lever ses objections à l'encontre de la Suède qui "a rempli ses
obligations" et à finaliser son adhésion à l'Alliance "dès que
possible".
M. Stoltenberg, qui a salué "une réunion productive", s'exprimait
devant la presse à l'issue de deux heures d'entretien, au palais de
Dolmabahce à Istanbul, avec le président Recep Tayyip Erdogan réinvesti
la veille pour un nouveau mandat de cinq ans à la tête du pays.
La Turquie bloque depuis treize mois l'entrée de la Suède dans
l'Alliance atlantique, lui reprochant sa mansuétude envers les
militants kurdes qu'elle héberge sur son sol.
Pour M. Stoltenberg, "il est temps" que cette adhésion se confirme
avant le sommet de l'Alliance à Vilnius les 11 et 12 juillet.
Il a annoncé à cette fin la création d'un "mécanisme permanent" entre
l'Otan et la Turquie avec une prochaine réunion "dans la semaine du 12
juin" - sans préciser où elle se tiendra.
"L'adhésion de la Suède à l'Otan renforcera sa sécurité mais elle
rendra aussi la Turquie plus forte", a-t-il insisté ajoutant qu'il
"compte finaliser l'accession de la Suède le plus tôt possible".
La Turquie reste le seul des 31 Etats membres de l'Otan avec la Hongrie
à n'avoir pas encore ratifié cet élargissement après le feu vert donné
à la Finlande.
Simultanément, une manifestation anti-Erdogan et contre cette adhésion
a eu lieu dimanche à Stockholm, autorisée malgré les protestations
d'Ankara à l'initiative d'une "Alliance contre l'Otan", qui inclut
notamment le comité Rojava, un groupe de soutien aux groupes armés
kurdes en Syrie.
- liberté de réunion -
Pour M. Stoltenberg, "la liberté de réunion est inscrite au coeur des
valeurs démocratiques de nos sociétés", mais "les manifestants veulent
empêcher la Suède de rejoindre l'Otan: nous ne devons pas les laisser
l'emporter", a-t-il affirmé.
Le patron de l'Otan, qui était invité samedi à Ankara à la cérémonie
d'investiture du président Erdogan, réélu le 28 mai, a par ailleurs
"remercié la Turquie" pour avoir déployé des renforts au Kosovo, en
proie à de violentes émeutes.
Ankara participe à la Kfor, la force multinationale emmenée par
l'Alliance atlantique au Kosovo, qui a décidé d'envoyer sept cents
hommes supplémentaires.
Le nouveau ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, ancien
chef du service de renseignement turc MIT, qui succède à Mevlut
Cavusoglu, a assisté à l'entretien, selon les photos diffusées par la
présidence.
Remplissant une exigence clef d'Ankara, le Parlement suédois a adopté
une nouvelle loi entrée en vigueur la semaine dernière, interdisant les
activités liées à des groupes extrémistes, renforçant ainsi sa
législation sur le terrorisme.
Le chef de la diplomatie suédoise a remarqué à cette occasion que son
pays remplissait "toutes les conditions" permettant de lever sans
attendre les dernières oppositions.
"La Suède a tenu tous les engagements que nous avons pris au sommet de
Madrid l'an dernier, y compris une nouvelle législation sur le
terrorisme", a fait valoir Tobias Billström lors d'une réunion des
ministres des Affaires étrangères de l'Otan, jeudi à Oslo.
"Le temps est venu pour la Turquie et la Hongrie de commencer à
ratifier l'adhésion de la Suède à l'Otan".
En félicitant M. Erdogan pour sa réélection, le président américain Joe
Biden lui a également rappelé les attentes de l'Otan concernant la
Suède: pour la première fois, il a semblé lier la levée du véto turc et
la livraison des avions de combat F-16, réclamés par Ankara.
Depuis, Washington a rétropédalé en affirmant que la Suède n'était pas
une condition à la livraison des avions, même si les Etats-Unis ont
souhaité également que son adhésion soit actée "d'ici au sommet de
l'Otan à Vilnius" .
Souhaité par l'administration américaine, le contrat d'armement pour la
livraison de F-16 a jusqu'ici été bloqué par les parlementaires
américains, inquiets de l'entre-deux affiché par la Turquie avec la
Russie. (AFP, 4 juin 2023)
Des centaines de manifestants
anti-Otan et pro-Kurdes à Stockholm
Des centaines de personnes brandissant des slogans anti-Otan et des
drapeaux du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), bête noire
d'Ankara, ont défilé dimanche à Stockholm, dénonçant une nouvelle
législation antiterroriste suédoise adoptée selon elles sous la
pression de la Turquie pour intégrer l'alliance.
"Ils s'en prennent aux Kurdes en Suède", a dit Tomas Petterson, un
porte-parole de l'Alliance contre l'Otan qui organisait la
manifestation. L'objectif de la nouvelle législation est de faire en
sorte que le président turc Recep Tayyip Erdogan "laisse la Suède
intégrer l'Otan", a-t-il ajouté.
"Notre appartenance à l'Otan nous soumettrait au chantage d'Erdogan", a
de son côté déclaré à l'AFP l'ex-député suédois Amineh Kakabaveh, dans
la manifestation.
La Turquie bloque depuis treize mois l'entrée de la Suède dans
l'Alliance atlantique en lui reprochant sa mansuétude envers les
militants kurdes qu'elle héberge sur son sol.
La nouvelle loi entrée en vigueur en Suède le 1er juin introduit des
poursuites pour "participation à une organisation terroriste",
renforçant la législation du pays dans ce domaine, une des conditions
posées par la Turquie pour lever son veto sur l'entrée dans l'Otan,
alliance dont elle est membre depuis 1952.
La manifestation dans le centre de Stockholm, intitulée "Non à l'Otan,
pas de lois Erdogan en Suède!", était organisée par une "Alliance
contre l'Otan", qui inclut notamment le comité Rojava, un groupe de
soutien aux groupes armés kurdes en Syrie.
Réélu le 28 mai à la tête de la Turquie, le président Erdogan réclame
notamment l'extradition par la Suède de plusieurs dizaines de militants
kurdes.
Le gouvernement turc avait exprimé en début de semaine son irritation
face à l'organisation de cette manifestation par des mouvements proches
du PKK. La police suédoise a cependant confirmé vendredi l'autoriser,
dans le respect de la liberté d'expression.
Même si le PKK est classé "terroriste" en Suède comme dans le reste de
l'UE, ses sympathisants ne sont généralement pas inquiétés au cours de
rassemblements. (AFP, 4 juin 2023)
Le chef
de l'Otan samedi à Ankara pour l'investiture d'Erdogan
Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg assistera samedi à
Ankara à la cérémonie d'investiture de Recep Tayyip Erdogan, réélu
président, alors qu'il s'efforce de lever l'opposition de la Turquie à
l'adhésion de la Suède à l'Alliance.
Lors de sa visite, prévue samedi et dimanche, il aura des entretiens
bilatéraux avec le président Erdogan et plusieurs hauts responsables
turcs, a précisé vendredi l'Otan dans un communiqué.
Jens Stoltenberg avait annoncé jeudi son intention de se rendre en
Turquie "dans un avenir proche" pour tenter de lever les obstacles à
l'adhésion suédoise et faire en sorte que le pays scandinave "devienne
membre de l'Alliance aussi vite que possible".
La Turquie et la Hongrie sont les derniers des 31 pays de l'Otan à
n'avoir pas encore ratifié une adhésion de la Suède. La Finlande, de
son côté, est formellement devenue le 31e membre de l'Alliance le 4
avril.
Réélu le 28 mai à la tête du pays, le président Erdogan a bloqué
jusqu'ici la candidature suédoise, reprochant à Stockholm d'être un
havre pour des militants kurdes qualifiés de "terroristes" par la
Turquie. Il réclame l'extradition de plusieurs dizaines de militants.
Mais la Suède souligne n'avoir reçu aucune liste précise et que ce sont
des tribunaux indépendants qui statuent au final dans ces dossiers.
Remplissant une exigence clef d'Ankara, le Parlement suédois a adopté
une nouvelle loi interdisant les activités liées à des groupes
extrémistes, renforçant ainsi sa législation sur le terrorisme. La
législation est entrée en vigueur ce jeudi.
"Je suis confiant que la Hongrie ratifiera aussi le protocole
d'accession", a affirmé M. Stoltenberg jeudi, lors d'une réunion des
ministres des Affaires étrangères de l'Otan à Oslo.
Lors de cette rencontre, le chef de la diplomatie suédoise, Tobias
Billström, a estimé que son pays remplissait désormais toutes les
conditions d'une adhésion à l'Otan, "y compris une nouvelle législation
sur le terrorisme", et appelé la Turquie et la Hongrie à lever leur
opposition.
De nombreux ministres présents à Oslo ont exprimé le souhait qu'une
décision sur l'adhésion suédoise puisse avoir lieu avant le sommet de
l'Otan à Vilnius les 11 et 12 juillet, une hypothèse que M. Stoltenberg
a qualifiée d'"absolument possible" mardi.
Un nouvel incident est venu rappeler la fragilité de la candidature
suédoise: un groupe pro-kurde a diffusé en début de semaine une vidéo
sur les réseaux sociaux montrant la projection sur le Parlement suédois
d'un drapeau du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) honni
d'Ankara.
La Turquie a condamné une action "inacceptable" et demandé à Stockholm
d'empêcher une manifestation de militants proches du PKK et des groupes
armés kurdes en Syrie prévue dimanche dans la capitale. (AFP, 2 juin
2023)
Une manifestation contre Erdogan autorisée en
Suède malgré les avertissements turcs
Une manifestation contre le président turc Recep Tayyip Erdogan et
l'adhésion de la Suède à l'Otan est autorisée à Stockholm dimanche,
malgré les protestations d'Ankara, a déclaré à l'AFP la police suédoise.
"Nous allons faire en sorte que toutes les personnes présentes dimanche
puissent exercer leurs droits protégés par la Constitution", dont la
liberté d'expression, a déclaré vendredi Ola Österling, un porte-parole
de la police de la capitale.
Cette manifestation, qui a lieu à la mi-journée dans le centre de
Stockholm, est intitulée "Non à l'Otan, pas de lois Erdogan en Suède".
Elle est organisée par une "Alliance contre l'Otan", qui inclut
notamment le comité Rojava, un groupe de soutien aux groupes armés
kurdes en Syrie.
Réélu le 28 mai à la tête de la Turquie, le président Erdogan a bloqué
jusqu'ici l'entrée dans l'Alliance atlantique de la Suède, lui
reprochant d'être un havre pour des militants kurdes qualifiés de
"terroristes" par Ankara.
Il réclame notamment l'extradition par ce royaume scandinave de
plusieurs dizaines de militants, bien que la décision finale soit prise
par un tribunal indépendant.
Le gouvernement turc avait exprimé en début de semaine son irritation
face à l'organisation de cette manifestation par des mouvements proches
du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Même si le PKK est classé "terroriste" en Suède comme dans le reste de
l'UE, ses sympathisants ne sont généralement pas inquiétés au cours de
rassemblements.
Le porte-parole de la présidence turque Fahrettin Altun a réclamé mardi
aux autorités suédoises d'"empêcher les membres du PKK de manifester le
4 juin si elles veulent réellement répondre aux préoccupations de la
Turquie" sur la question de l'adhésion à l'Otan.
Une loi qui durcit la législation antiterroriste suédoise est entrée en
vigueur le 1er juin et doit faciliter les poursuites contre les groupes
considérés comme "terroristes".
Mais son objectif n'est pas d'attenter à la liberté d'expression, a
réaffirmé vendredi le ministre suédois de la Justice.
Interrogé sur l'éventuelle présence de militants proches du PKK à
la
manifestation prévue pour dimanche, le porte-parole de la police de
Stockholm a affirmé qu'ils étaient "aussi protégés par la Constitution".
"Cette manifestation se déroulera impeccablement, c'est notre
appréciation de la situation", a-t-il dit.
La Turquie et la Hongrie sont les derniers des pays de l'Otan à n'avoir
pas encore ratifié une adhésion de la Suède.
Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg assistera samedi à
Ankara à la cérémonie d'investiture de Recep Tayyip Erdogan, pour
tenter de lever les obstacles à cette adhésion. (AFP, 2 juin 2023)
Otan: une nouvelle action
pro-PKK en
Suède suscite l'irritation de la Turquie
Une nouvelle action de militants pro-kurdes proches du PKK en Suède a
suscité mardi la condamnation de la Turquie, qui a déploré un acte
"inacceptable" au moment où Stockholm espère lever le veto turc pour
entrer dans l'Otan.
Habitué de ce genre d'affichages ces derniers mois, un groupe suédois
de soutien aux groupes armés kurdes en Syrie, le comité Rojava, a
diffusé lundi sur les réseaux sociaux une vidéo anti-Erdogan montrant
la projection sur le Parlement suédois d'un drapeau du PKK au lendemain
de la réélection du président turc.
"Il est complètement inacceptable que des terroristes du PKK continuent
à agir librement en Suède, qui est candidate à l'Otan", a réagi sur
Twitter Fahrettin Altun, le porte-parole de la présidence turque.
"Nous attendons des autorités suédoises qu'elles enquêtent sur cet
incident et placent ses auteurs devant leurs responsabilités", a-t-il
ajouté.
Un appel à libérer le fondateur du PKK Abdullah Öcalan a
également été
projeté par le comité Rovaja, selon sa vidéo de revendication, qui
montre une effigie en feu du président turc ou le met en scène de façon
obscène.
Ennemi juré du gouvernement turc, le PKK est classé comme organisation
terroriste non seulement par Ankara, mais aussi la Suède, l'Union
européenne ou encore les Etats-Unis.
Le comité Rovaja soutient lui plus directement les YPG, groupe armé
kurde en Syrie. Celui-ci est soutenu par les Occidentaux face aux
jihadistes de l'Organisation Etat islamique mais Ankara les considère
comme une branche du PKK.
Le gouvernement turc a également demandé à la Suède d'empêcher une
manifestation pro-kurde prévue dimanche à Stockholm, après qu'une loi
antiterroriste plus dure doit entrer en vigueur ce jeudi en Suède.
Après la réélection dimanche de Recep Tayyip Erdogan, la Suède et ses
alliés occidentaux espèrent qu'Ankara va finalement lever ses
objections à une entrée de la Suède.
Mais l'incertitude demeure sur les choix de la Turquie, qui
bloque
l'entrée de Stockholm depuis sa candidature déposée en mai 2022 avec la
Finlande.
Le chef de l'Otan, Jens Stoltenberg, s'est déclaré "totalement serein"
mardi à Oslo quant à l'adhésion de la Suède à l'Alliance atlantique,
malgré la réélection de M. Erdogan qui s'y est jusqu'ici opposé.
La Finlande avait elle obtenu - avec retard - un feu vert turc et est
entrée officiellement dans l'Otan le 4 avril.
La Suède a un autre caillou dans la chaussure dans ce dossier: la
Hongrie. Budapest doit également encore ratifier et réclame de son côté
que Stockholm cesse ses critiques l'accusant de reculer en matière
d'Etat de droit. (AFP, 30 mai 2023)
Relations
régionales / Regional Relations
Libye: scandale de corruption en lien avec des
bourses d'études
Les autorités libyennes ont annoncé jeudi l'ouverture d'enquêtes après
un tollé suscité par des révélations sur de généreuses bourses d'études
en Turquie dont bénéficient de nombreux proches de hauts responsables
de l'Etat.
Des internautes et des journalistes ont crié au népotisme en épluchant
les noms de quelque 1.900 boursiers bénéficiant d'une allocation
mensuelle allant de 2.000 à 3.000 euros pour faire des études en
Turquie en 2023.
En poussant les recherches pour identifier des bénéficiaires dont le
numéro d'identité nationale figurent sur les listes sans leurs noms
complets, ils ont découvert qu'il s'agissait de proches de ministres,
de hauts responsables de l'Etat ou de chefs de milice.
La vague d'indignation suscitée par ces révélations est d'autant plus
grande que certains "boursiers" bénéficiant d'allocations d'études en
Turquie, vivent en réalité en Libye.
L'âge et le profil de certains bénéficiaires alimentent le scandale.
C'est le cas par exemple de deux frères âgés de 57 et 70 ans, qui
seraient accompagnés, aux frais de l'Etat, par respectivement 10 et 15
membres de leurs familles.
Autre boursier au profil étonnant: une femme âgée de 74 ans bénéficiant
d'une bourse de plus de 2.700 dollars mensuels pour faire des études
d'informatique en Turquie. Des internautes l'ont identifiée sur les
réseaux sociaux comme une proche d'une influente personnalité libyenne.
Face au tollé, le chef du gouvernement basé à Tripoli Abdelhamid
Dbeibah a annoncé jeudi la mise en place d'une "commission d'enquête
chargée de revoir les listes de bénéficiaires et vérifier le mécanismes
de sélection appliquée par le ministère de l'Enseignement supérieur".
Le procureur général a aussi annoncé l'ouverture d'une enquête et la
suspension, en attendant ses conclusions, du versement des bourses
d'études en Turquie aux bénéfices des "étudiants" figurant sur les
listes controversées.
Les listes comptent "1.895 boursiers" auxquels sont versés chaque
trimestre un total de plus de 14 millions d'euros, a indiqué le parquet
dans un communiqué sur Facebook.
Riche pays pétrolier --avec 1,6 milliard de dollars de revenus en mai
selon les chiffres officiels--, la Libye est en proie au chaos depuis
le renversement du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
Deux gouvernements s'y disputent le pouvoir depuis plus d'un an: l'un
installé à Tripoli (ouest), dirigé par M. Dbeibah, l'autre dans l'Est,
soutenu par le très puissant maréchal Khalifa Haftar. (AFP, 22 juin
2023)
Venezuelan
president Maduro arrives in Turkey for Erdogan's
inauguration
Several country leaders are expected to attend the inauguration of
Recep Tayyip Erdogan on Saturday.
Venezuelan President Nicolas Maduro arrived in Turkey on Friday to
attend the ceremony for the inauguration of Recep Tayyip Erdogan, who
won the presidential race on May 28.
Maduro was accompanied by his wife, legislator Cilia Flores. The couple
were greeted by Murat Soylu, the deputy governor of Ankara, and other
Turkish officials.
Over twenty leader of countries, including Hungary, Azerbaijan,
Armenia, Algeria, Ruanda and Kazakhstan, are expected to attend the
swear-in ceremony of Erdogan, who will assume his third consecutive
presidential term.
Russia will be represented by the speaker of Russian parliament, and
Iran by vice president.
The ceremony will begin at 2 PM Saturday in the Grand National Assembly
of Turkey and will continue later in the presidential complex in Ankara.
Erdogan won in the presidential election run off against his rival
Kemal Kilicdaroglu by a margin of four points, despite serious economic
woes Turkey has been facing. (Gercek News, 2 June 2023)
Poutine dit à Erdogan que sa
réélection
ouvre des "perspectives" pour leurs liens
Le président russe Vladimir Poutine a "chaleureusement" félicité lundi
Recep Tayyip Erdogan pour sa réélection à la tête de la Turquie, au
cours d'une conversation téléphonique, estimant que cette victoire
ouvrait des "perspectives" pour renforcer leurs liens.
"Le soutien exprimé par le peuple turc à son dirigeant ouvre des
perspectives supplémentaires pour le développement d'une coopération
bilatérale pratique dans divers domaines", a dit M. Poutine pendant cet
entretien, selon un communiqué du Kremlin.
Le chef de l'Etat russe a "souligné sa grande contribution au
développement des relations russo-turques de manière constructive et
mutuellement bénéfique", a ajouté le Kremlin.
Selon Moscou, M. Erdogan a quant à lui "réaffirmé sa volonté de
continuer à travailler ensemble sur toutes les questions urgentes" à
l'ordre du jour.
Vladimir Poutine avait déjà félicité Recep Tayyip Erdogan pour sa
réélection dimanche, estimant que sa victoire était "un "résultat
logique" qui apporte la "preuve évidente" du soutien de la population à
sa politique.
Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a pour sa part
souligné lundi matin que la Russie avait des objectifs "très ambitieux"
avec la Turquie.
Malgré la rivalité historique entre leurs deux pays, MM. Erdogan et
Poutine ont noué une solide relation personnelle, devenue d'autant plus
importante pour une Russie isolée des Occidentaux à cause du conflit en
Ukraine.
Russes et Turcs sont déjà liés par une série de projets communs, dont
le gazoduc TurkStream acheminant le gaz russe à travers la mer Noire.
Ils collaborent étroitement sur plusieurs dossiers, dont la Syrie, où
ils soutiennent pourtant des camps opposés.
Si la Turquie a livré des drones à Kiev, elle a refusé de s'associer
aux sanctions contre Moscou, préférant revendiquer un rôle
d'intermédiaire, comme dans l'accord qui permet l'exportation des
céréales ukrainiennes. (AFP, 29 mai 2023)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Les
drames migratoires se poursuivent à la Méditerranée orientale
Les drames
migratoires se poursuivent dans
cette région de la Méditerranée orientale: le 14 juin, un bateau
vétuste a chaviré et coulé au large de Pylos en Péloponnèse (sud)
noyant 82 personnes tandis que des "centaines" d'autres seraient
portées disparues, selon des témoignages de certains de 104 rescapés.
Les autorités
grecques ont secouru jeudi 145 migrants bloqués sur un
îlot du fleuve Evros qui marque la frontière avec la Turquie voisine,
passage habituel des personnes fuyant guerre et pauvreté à destination
de l'Europe.
Selon une unité de la section grecque de la Croix rouge présente
à
l'opération, les migrants dont 45 femmes et 30 enfants, "sont en bon
état", a indiqué l'Agence de presse grecque, Ana.
Les migrants, dont l'identité n'a pas été révélée pour l'instant, ont
été abandonnés sur cet ilôt par des trafiquants en provenance de la
Turquie, selon un communiqué de la police grecque.
"Ce n'est pas la première fois que les passeurs poussent les
migrants
vers le territoire grec", a indiqué à l'AFP Panayiotis Harelas,
président des garde-frontières grecs.
Aux frontières extérieures de l'UE, Athènes accuse souvent Ankara de
laisser les migrants passer en Grèce.
Début juin lors d'une opération similaire dans la même zone, 91
personnes dont de nombreux yazidis - une minorité kurdophone vivant
majoritairement en Irak - avaient été secourus par les autorités
grecques.
Des milliers de migrants, venant essentiellement de Syrie,
d'Afghanistan et du Pakistan, sont entrés en Grèce ces dernières années
depuis les frontières maritimes et terrestres avec la Turquie.
Suivant une politique migratoire stricte, la Grèce a intensifié avec
l'aide de l'Agence européenne de surveillance des frontières, Frontex,
les patrouilles en mer Égée entre la Grèce et la Turquie.
Sur la frontière terrestre d'Evros, le gouvernement conservateur
sortant, crédité selon les sondages de remporter les élections du 25
juin, a promis de prolonger une clôture métallique de 5 mètres de haut
déjà construite sur 38 kilomètres le long du fleuve. (AFP, 22 juin 2023)
À
Chypre, Recep Tayyip Erdogan prône une solution à
deux États
En visite sur l’île pour le 47e anniversaire de l’invasion de Chypre
par la Turquie, le président turc Erdogan, s’est exprimé sur son
souhait que celle-ci soit divisée en deux États. Depuis son invasion
par l’armée turque en 1974, en réaction à un coup d’État de
nationalistes chypriotes-grecs qui souhaitaient la rattacher à la
Grèce, Chypre est divisée entre la République de Chypre - membre de
l’Union européenne - qui exerce son autorité au sud, et la République
turque de Chypre-Nord (RTCN) autoproclamée en 1983, uniquement reconnue
par Ankara.
Depuis 2017, les négociations sont au point mort. En avril, une
tentative de relance des pourparlers organisée par l’ONU, qui surveille
une zone tampon entre les deux parties de l’île, s’est soldée par un
échec.
« Un nouveau processus de négociation peut seulement reprendre entre
deux États. Pour cela, la souveraineté et un statut à égalité (entre
Chypriotes-turcs et Chypriotes-grecs, NDLR) doivent être confirmés », a
insisté Erdogan lors d’un discours dans la partie nord de Nicosie,
dernière capitale divisée au monde, devant une foule en liesse agitant
des drapeaux turcs.
Il a accusé les Chypriotes-grecs de « bloquer la route à toute solution
» et d’être « malhonnêtes ». Il a aussi insisté sur les « mensonges »
de l’Union européenne, qui a prévenu qu’elle « n’accepterait jamais une
solution à deux États ».
« En finir avec le deuil » de Varosha
À ses côtés, Ersin Tatar, le « président » de Chypre-Nord, a annoncé le
début de « la seconde phase de notre (plan) d’expansion de Varosha »
afin d'« en finir avec le deuil ».
Quelques jours avant l’élection du nationaliste Ersin Tatar en octobre
2020, ce dernier, alors « Premier ministre » de la RTCN, avait annoncé
depuis Ankara la réouverture du front de mer de cette ancienne station
balnéaire huppée, fuie par ses habitants en 1974 et bouclée depuis par
l’armée turque.
Cette mesure a scandalisé les Chypriotes-grecs mais aussi nombre de
Chypriotes-turcs qui y ont vu une intervention directe dans l’élection,
en faveur d’Ersin Tatar, protégé d’Erdogan.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a mis en garde contre « toute action
unilatérale susceptible de faire monter les tensions sur l’île ». Mais
le président turc a réaffirmé mardi 20 juillet que « la vie reprendra »
à Varosha, appelant une nouvelle fois les propriétaires
chypriotes-grecs à demander, via une commission chypriote-turque,
compensation pour la perte de leurs propriétés.
Ersin Tatar a lui affirmé que 3,5 % de la zone entourée de barbelés par
l’armée turque serait rouverte et passerait ainsi sous l’autorité des
Chypriotes-turcs, qui dépendent économiquement de la Turquie.
Un projet vivement contesté par l’UE et Washington
Le projet d’Erdogan a rapidement été contesté par certaines puissances
étrangères. À Bruxelles, le chef de la diplomatie de l’Union
européenne, Josep Borrell, s’est dit « préoccupé » par ces annonces «
concernant la zone clôturée de Varosha », dénonçant « une décision
unilatérale inacceptable visant à modifier » son statut.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a réaffirmé « l’adhésion
de la Russie aux résolutions » de l’ONU et souligné le « besoin de
réfréner toute action supplémentaire qui pourrait déstabiliser » l’île,
selon son ministère.
Côté Washington, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a
également condamné, mardi 20 juillet dans un communiqué, l’annonce du
président Erdogan : « Les États-Unis considèrent les actions des
Chypriotes-turcs à Varosha, avec le soutien de la Turquie, comme
provocatrices, inacceptables et incompatibles avec leurs engagements
passés à prendre part de manière constructive dans des pourparlers de
paix ».
Mercredi 21 juillet, la France a déploré la « démarche unilatérale »
qui « constitue une provocation » du président turc Erdogan à
Chypre-nord. Le ministre grec des affaires étrangères, Nikos Dendias,
également opposé au projet, se rend ce mercredi, à Chypre, pour
rencontrer plusieurs dignitaires de Chypre, dont le président chypriote
Nicos Anastasiades. (La Croix, 14 juin 2023)
La Grèce va
secourir 80 migrants bloqués sur un fleuve frontalier
avec la Turquie
La Grèce a affirmé dimanche qu'elle allait secourir un groupe de
dizaines de migrants bloqués depuis des jours sur un îlot du fleuve
Evros frontalier avec la Turquie, faute d'avoir obtenu qu'ils soient
repris par ce pays.
"Nous allons les secourir puisqu'il n'y a pas de réponse des autorités
turques à nos demandes pour qu'ils soient repris" par ce pays, a
affirmé à l'AFP une source au ministère de la Protection des citoyens.
Dans une vidéo envoyée aux médias, un homme parlant kurde a affirmé
qu'un groupe de 80 migrants yazidis - une minorité kurdophone vivant
majoritairement en Irak - était bloqué sur un îlot du fleuve frontalier
depuis six jours, et que plusieurs de ces migrants avaient besoin de
soins.
Des milliers de migrants, venant essentiellement de Syrie,
d'Afghanistan et du Pakistan, sont entrés en Grèce ces dernières années
depuis la Turquie, dans l'espoir de rejoindre l'Europe occidentale.
Les patrouilles de garde-frontières en mer Égée les dissuadant de plus
en plus de tenter de rejoindre les îles grecques, davantage de migrants
essaient désormais de franchir le fleuve Evros qui constitue la
frontière naturelle entre la Turquie et la Grèce.
Le cabinet du Premier ministre grec par intérim Ioannis Sarmas a
indiqué dimanche avoir demandé au gouvernement turc de coordonner les
efforts pour "empêcher les franchissements illégaux" de la frontière.
"Ces derniers jours le faible niveau du fleuve Evros favorise le
passage illégal de migrants, qui utilisent les îlots qui sont un
territoire à la fois turc et grec", a indiqué le cabinet dans un
communiqué.
"Sur un de ces îlots, environ 80 migrants se sont retrouvés dans la
partie grecque", a ajouté la même source.
Un autre groupe de près de 140 migrants a été intercepté en territoire
grec jeudi après avoir franchi le fleuve.
Le gouvernement conservateur sortant, qui compte revenir au pouvoir à
la faveur des élections du 25 juin, a décidé de prolonger une clôture
métallique de 5 mètres de haut déjà construite sur 38 kilomètres le
long du fleuve, qui devrait couvrir 100 km de berge d'ici à 2026. (AFP,
4 juin 2023)
Immigration
/ Migration
Trafic de faux papiers: huit personnes mises en
examen, dont deux agents de préfecture
Huit personnes, parmi lesquelles deux agents de préfecture, ont été
mises en examen, dont cinq incarcérées, après le démantèlement d'un
trafic de faux papiers à destination d'immigrés en situation
irrégulière, a-t-on appris mercredi auprès du parquet de Paris,
confirmant une information de TF1.
Ces huit personnes, sept hommes et une femme âgés de 21 à 55 ans selon
TF1, avaient été interpellées la semaine dernière puis présentées à un
juge d'instruction du tribunal de Paris.
Elles ont été mises en examen pour notamment "aide à l'entrée ou au
séjour irrégulier en bande organisée, association de malfaiteurs en vue
de la commission d'un délit, faux, usage de faux en écriture,
corruption active ou passive par une personne chargée de mission de
service public", a indiqué le parquet.
Cinq d'entre elles ont été placées en détention provisoire et trois
sous contrôle judiciaire, a détaillé le parquet.
Parmi ces suspects, "deux personnels travaillant en préfecture se
voient reprocher d'avoir permis des prises de rendez-vous accélérées",
a souligné le parquet.
"Les personnels de préfecture ont dû payer une caution, ont
interdiction de sortir du territoire et d'exercer toute fonction en
préfecture" dans le cadre de leur contrôle judiciaire.
La section de lutte contre la délinquance organisée et le trafic de
stupéfiants du parquet de Paris avait ouvert le 27 septembre 2022 une
instruction judiciaire portant sur un trafic de faux papiers.
"Les investigations menées par la Sous-direction de la lutte contre
l'immigration irrégulière (SDLII) ont établi que des faussaires
fabriquaient de faux-papiers de pays européens suffisamment similaires
à des vrais, pour les utiliser afin d'obtenir en préfecture la
reconnaissance de droits sur le territoire français", a relaté le
parquet.
Selon TF1, le réseau proposait pour en moyenne 15.000 euros en espèce
toute une série de faux documents - passeports, cartes d'identité,
permis de conduire, fiches de paie, avis d'impositions, contrats de
travail et autres - à des personnes sans papiers. Une quarantaine de
clients auraient été identifiés.
"Nombre de ces documents étaient falsifiés par des complices dans une
officine basée en Turquie" puis envoyés en région parisienne par "colis
postaux" selon la chaîne.
Lors des perquisitions, 110.000 euros en liquide ainsi que du matériel
de fabrication ont été saisis, rapporte TF1. (AFP, 14 juin 2023)
L’ancienne
députée bruxelloise Mahinur
Ozdemir devient ministre de la Famille en Turquie
Mahinur Ozdemir, ancienne conseillère communale cdH à Schaerbeek et
députée bruxelloise pendant dix ans a été désignée ministre de la
Famille et des Affaires sociales au sein du nouveau gouvernement turc.
Sa composition a été annoncée ce samedi soir par le président réélu et
homme fort du parti AKP, Recep Tayyip Erdogan. Celui-ci a remporté la
récente élection présidentielle par 52,18% contre 47,82% pour son
adversaire démocrate Kemal Kiliçdaroglu. Une victoire qui s’est jouée
au deuxième tour, une première pour Erdogan en trois mandats.
Dans son gouvernement, composé de 17 membres, Mahinur Ozdemir prend
donc le portefeuille de la Famille et des Affaires sociales. Née à
Bruxelles en 1982, Mahinur Ozdemir, diplômée de l’ULB en sciences
politiques participe à ses premières élections, en 2006, lors des
communales. Elle est élue sur la liste du cdH. En juin 2009, elle
devient députée régionale bruxelloise et première mandataire belge
portant un voile islamique dans une assemblée parlementaire, suscitant
la curiosité des médias internationaux, événement rappelé encore
aujourd’hui par la presse turque.
Elle quitte la vie politique belge en 2019
Mahinur Ozdemir est réélue en 2014. Mais l’année suivante, elle est
exclue du cdH suite à une polémique relative au génocide arménien.
Elle décide de quitter la scène politique bruxelloise en 2019, au terme
de son deuxième mandat. L’année suivante, le président turc la nomme
ambassadrice en Algérie. Un poste qu’elle va donc quitter cette fois-ci
pour devenir ministre et seule femme du nouveau gouvernement turc.
Recep Tayyip Erdogan et son parti AKP avaient soutenu Mahinur Ozdemir
au moment de son conflit avec les instances du cdH. (Le Soir, 3 juin
2023)
Un Turc va
être jugé en Suède pour "financement terroriste" du
PKK, une première
Un citoyen turc a été inculpé vendredi en Suède pour "tentative de
financement terroriste" du mouvement armé kurde du PKK, une première
qui intervient au moment où le pays scandinave tente de convaincre la
Turquie de la laisser entrer dans l'Otan.
L'accusé avait été arrêté en janvier après avoir proféré des menaces et
tiré avec une arme à feu devant un restaurant de Stockholm, a indiqué
le ministère public dans un communiqué.
Inculpé, il a également été renvoyé en procès fin juin à
Stockholm.
Cette décision intervient une semaine après le feu vert donné par la
Cour suprême suédoise à l'extradition vers la Turquie d'un sympathisant
du mouvement armé kurde, là aussi une première qui doit encore être
entérinée par le gouvernement.
Selon le parquet suédois, l'objectif de l'homme de 40 ans inculpé
vendredi était d'exercer un racket et d'utiliser les fonds pour
financer le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé comme
organisation terroriste par la Turquie mais aussi par la Suède, l'Union
européenne et les Etats-Unis.
Selon l'acte d'accusation, qui a eu recours à des informations issues
du renseignement français (DGSI) et allemand (BKA), l'accusé a déjà été
en lien avec un Turc ayant eu ses comptes gelés pour financement du PKK
en France et un autre condamné en 2016 en Allemagne pour appartenance
au PKK.
Son futur procès est la conséquence d'un durcissement de la législation
antiterroriste suédoise entrée en vigueur en juillet 2022, permettant
notamment de faciliter les poursuites en matière de financement de
terrorisme.
C'est la première fois que la nouvelle loi, déjà employée dans des
dossiers liées à l'organisation Etat islamique, est utilisée pour un
sympathisant du PKK.
La Suède a depuis adopté un nouveau tour de vis, en vigueur depuis le
1er juin 2023, que Stockholm présente à la Turquie comme la preuve
qu'elle prend au sérieux ses demandes de durcissement vis-à-vis du PKK.
Ankara réclame des dizaines d'extraditions de militants qu'elle
qualifie de "terroristes" résidant sur le sol suédois.
Une requête impossible à satisfaire selon l'exécutif suédois, les
tribunaux indépendants ayant le dernier mot sur ces dossiers. (AFP, 9
juin 2023)
L'extradition d'un réfugié kurde de Suède validée
par la Cour suprême
La Cour suprême suédoise a donné son feu vert à l'extradition vers la
Turquie d'un premier partisan du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK), bête noire d'Ankara, répondant à une condition posée par la
Turquie à l'entrée de la Suède dans l'Otan, selon un média suédois
mardi.
Il appartient désormais au gouvernement suédois de décider d'extrader
l'homme, qui serait le premier partisan du PKK extradé par la Suède
vers la Turquie, a rapporté le journal Aftonbladet.
Cet homme de 35 ans avait été condamné à plus de quatre ans de prison
en Turquie en 2014 pour avoir transporté un sac contenant du cannabis,
selon le journal.
Après une libération conditionnelle, il avait déménagé en Suède, mais
avait été arrêté en août à la demande du parquet turc, réclamant qu'il
purge le reste de sa peine. Lui affirme être visé par les autorités
turques en raison de son soutien au PKK.
Des centaines de personnes brandissant des slogans anti-Otan et des
drapeaux du PKK ont défilé dimanche à Stockholm, dénonçant une nouvelle
législation antiterroriste suédoise adoptée selon elles sous la
pression de la Turquie pour intégrer l'alliance.
La nouvelle loi entrée en vigueur en Suède le 1er juin introduit des
poursuites pour "participation à une organisation terroriste",
renforçant la législation du pays dans ce domaine, une des conditions
posées par la Turquie pour lever son veto sur l'entrée dans l'Otan,
alliance dont elle est membre depuis 1952.
Réélu le 28 mai à la tête de la Turquie, le président Erdogan réclame
notamment l'extradition par la Suède de plusieurs dizaines de militants
kurdes. (AFP, 6 juin
2023)
L'éclatant
succès d'Erdogan chez les Turcs d'Allemagne
suscite
malaise et interrogations
Les Turcs d'Allemagne ont voté à une écrasante majorité pour Recep
Tayyip Erdogan avant de célébrer en liesse sa réélection, relançant le
débat sur l'intégration de cette communauté présente depuis des
générations.
"Ces dernières années, Erdogan a bafoué la démocratie et les droits de
l'Homme, a conduit l'économie et la monnaie turques vers de nouveaux
records négatifs", fustige le quotidien Bild, le plus lu d'Allemagne,
dans un article au vitriol.
Deux électeurs turcs sur trois (67%) qui se sont déplacés dans les
bureaux de vote ont malgré tout choisi d'accorder leur suffrage à
l'ancien maire d'Istanbul, soit environ 500.000 votants sur les 732.000
ayant participé en Allemagne à l'élection.
Et la victoire d'Erdogan au terme d'un inédit second tour a suscité
dimanche des scènes de joie collective dans de nombreuses régions et
villes d'Allemagne. Ce qui a provoqué un certain malaise au sein de la
classe politique allemande, dans un contexte de poussée de l'extrême
droite.
- "Images perturbantes" -
Erdogan a certes attiré une nette majorité de suffrages parmi les Turcs
de France, des Pays-Bas ou encore du Danemark.
Mais l'Allemagne compte la plus grande communauté turque ou d'origine
turque résidant à l'étranger, soit près de trois millions de personnes.
L'élection turque n'y a donc pas le même impact.
Le ministre écologiste de l'Agriculture, Cem Ozdemir, originaire de
Turquie, s'en est ainsi pris au comportement électoral des Turcs en
Allemagne qui "font la fête sans avoir à répondre des conséquences de
leur choix", au contraire de nombreux Turcs dans leur pays qui doivent
affronter "pauvreté et absence de liberté".
"Je trouve les images de cortèges de voitures extrêmement
perturbantes", a renchéri l'élue conservatrice Serap Güler, elle aussi
d'origine turque.
Comment des centaines de milliers de Turcs, vivant parfois depuis des
générations en Allemagne, ont-ils pu choisir d'accorder un nouveau
mandat à Erdogan?
"Il est bien sûr contradictoire que de nombreux électeurs turcs en
Allemagne, où ils vivent dans une démocratie libérale et jouissent de
la liberté, votent pour un autocrate qui restreint massivement ces
droits, persécute les dissidents et renforce toujours plus son
autocratie", note auprès de l'AFP Eren Güvercin, journaliste turc
établi en Allemagne.
Il y a plusieurs explications à ce comportement électoral, estime Caner
Aver, du Centre d'études turques d'Essen.
Une partie importante des immigrés turcs arrivés en Allemagne de
l'Ouest dans les années 60 et 70, les "Gastarbeiter" ("Travailleurs
invités"), venaient de régions de tradition "en grande partie
religieuse, conservatrice et nationaliste", explique-t-il à l'AFP.
"Leur installation dans des quartiers ouvriers en Allemagne pendant des
décennies a transmis au fil des générations leur attachement à ces
traditions, qu'ils ont conservées comme protection contre l'aliénation
et la perte d'identité", décrit M. Aver.
- "Passivité" -
Les Turcs d'Allemagne ont en outre tendance à s'informer via des
chaînes turques liées à Erdogan et donc, selon M. Aver, "souvent non
critiques".
Et ceux qui pencheraient plutôt pour les opposants sociaux-démocrates
du CHP ont souvent renoncé à leur citoyenneté turque pour devenir
allemands, contrairement aux sympathisants de l'AKP d'Erdogan.
Des électeurs turcs d'Allemagne auraient aussi, selon l'expert, une
vision biaisée, façonnée lors de "séjours temporaires", de leur pays
d'origine et sa supposée "modernisation" au fil du déjà long règne
d'Erdogan.
"Erdogan représente de surcroît pour eux un homme d'Etat fort, capable
de s'imposer sur la scène internationale, dont ils peuvent être fiers
et qui leur offre une attache émotionnelle qu'ils n'ont pas en
Allemagne", où ils sont susceptibles d'être victimes de racisme et de
discriminations, décrypte M. Aver.
Erdogan a par ailleurs "mené une campagne électorale particulièrement
intense" en Allemagne et "utilisé des associations turques" telles que
les centaines de mosquées Ditib contrôlées par Ankara, selon M.
Güvercin, soulignant en outre que "plus de 120 politiciens de l'AKP se
sont rendus en Allemagne et dans d'autres pays européens pour faire
campagne".
Pour combattre l'attraction suscitée par Erdogan, les politiques
allemands doivent rompre avec leur "passivité", fait valoir le
journaliste turc.
"Si l'on ne développe pas de contre-offres, si l'on ne crée pas un
débouché affectif pour les citoyens turcs d'Allemagne, il ne faut pas
s'étonner qu'Erdogan comble ce vide", détaille M. Güvercin. (AFP, 1
juin 2023)
Leader of Die Linke calls for
visa
facilitation for Turkey's dissidents
"People will now be forced to leave the country for political reasons
after Erdogan's re-election," Martin Schirdewan has said.
The co-chair of Die Linke (The Left) in Germany urged the authorities
to facilitate visa procedures for Turkish political dissidents who seek
refuge from oppression after the re-election of president Recep Tayyip
Erdogan to office.
Deutsche Welle (DW) Turkish cited Martin Schirdewan saying to AFP,
"People will be forced to leave the country for political reasons after
Erdogan's re-election and his extended use of the judiciary."
"Turkey is faced with an intensifying social, economic and political
crisis," he added.
Pointing out that Erdogan won the election "after shelving democracy
and creating a system that only favors him," Schirdewan said that "the
media now seems to be under strict control of the government."
He noted that the situation surrounding visa applications of Turkish
citizens who sought to visit their relatives in Germany after the 6
February earthquakes in Turkey has turned into "a bureaucratic
catastrophe," and said that the coalition of Social Democratic Party,
Greens and Free Democrats are expected to do better now.
Political dissidents, university students, journalists and others need
"a swift admission system without bureaucracy and a simplified visa
system," he stressed, adding that this will also serve as a sign of
solidarity.
He further stressed that German federal government should more
efficiently take action against the hounding of dissidents living in
Germany.
Schirdewan also noted that the refugee deal made with Turkey has made
the European Union "vulnerable to blackmail." (Gercek News, 30 May 2023)
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