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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

47th Year / 47e Année
Juin
 
2023 June
N° 538
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

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Kemal Yalçın, İnfo-Türk, 12 juin 2023




Titres des évènements du mois
Titles of this month's events


Droits de l'Homme / Human Rights

Un point-virgule dans une vie de journaliste... - Doğan Özgüden
La victoire électorale d’Erdoğan met en péril les forces démocratiques en Turquie
Protesters demand justice at ECtHR for victims of Turkey’s post-coup crackdown
At least 21 refugees killed in racist attacks in Turkey in three years, says rights group
Over 26,000 Turkish citizens sought asylum in Europe in the past 5.5 months
A 16-year-old was arrested for drawing mustache on Erdoğan's face on an election poster

Lawyer accused of "propaganda for terrorist group" by screenwriting
Le documentaire "Apatride-Heimatlos" sur Özgüden et Tugsavul projeté à Cologne
Police in Istanbul crack down on Saturday Mothers' peaceful protest
Istanbul police clamp down on LGBTQIA+ film screening, detain guests
Un adolescent turc en prison pour une moustache au président
Dead ultra-nationalist figure commemorated with respect

Arrestation pour Poutine… bénédiction pour Erdoğan - Doğan Özgüden
Istanbul: 880è jour de colère à l'Université du Bosphore
Après la réélection, des Turcs d'Allemagne prédisent un exil des artistes et des intellectuels
Main opposition leader may face multiple lawsuits after MP immunity expires

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Turkish prosecution asks for 20 years in prison for Kurdish journalist Gok

Journalist Sinan Aygül injured in assault by mayor's bodyguards
CEDH: Ankara condamné pour la détention provisoire "excessive" d'un journaliste
Turkey's public broadcaster sparks controversy with new series portraying Kavala as 'villain'
AKP-run municipalities persist in concert bans following artists' support for LGBTI+, opposition

Journalist Gökay Başcan convicted over article about high judicial member's visit to Erdoğan
La presse d'opposition frappée de lourdes amendes en Turquie
Journalist Fırat Can Arslan detained

79 journalistes en prison, selon l’Association des Journalistes Dicle Fırat

Des milliers de prisonniers d'opinion en Turquie

Kurdish Question / Question kurde

Le Congrès National du Kurdistan (KNK) planifie une grande conférence Kurde à Lausanne
Kurdish peace activist convicted of spurious "terror" charges
Une prisonnière politique kurde retrouve la liberté après 30 ans de détention
Trois morts dans une frappe de drone turque en Syrie
AANES officials among the fatalities of Turkish air strike in northern Syria

Former Kurdish mayor in Turkey faces new investigation
Kurdish politician urges rapid restructuring to counter anti-women, anti-Kurdish policies in Turkey
Women in Switzerland unite under the slogan “Jin Jiyan Azadi”
16 morts dans des frappes turques sur les zones kurdes (OSDH) en Syrie
Le Parti des travailleurs du Kurdistan rompt son cessez-le-feu
Le Parlement irakien donne à Bagdad la haute main sur le pétrole kurde

HDP co-chairs to step down, conceding disappointing election results
Basak Demirtas expresses shock and dismay over 'Execute Selo' chants
“Kurdish children are guilty whether they live or die"

Demirtaş steps back from active politics but says "I will continue to belong to HDP"
Two witnesses of Dersim massacre pass away

Pro-Kurdish party admits underachievement in elections
Former Diyarbakır Bar chair given 7.5 year jail term on 'terror' charges
Dans les zones kurdes de Syrie, l'inquiétude après la réélection d'Erdogan

Minorités / Minorities

European Syriac Union’s call: "Stop Turkish attacks in north east Syria"
Assyrian genocide remains unforgotten, calls for apology grow
En visite en Azerbaïdjan, Erdogan affiche son alliance avec Aliev
Former top police chiefs indicted in new lawsuit in the case of Hrant Dink's murder

Le Premier ministre arménien assistera à l'investiture d'Erdogan malgré les tensions

Politique intérieure/Interior Politics

CHP leader faces prosecution as legislative immunity ends after failed presidential bid
"Avec une opposition pareille, Erdogan peut encore et toujours gagner" - Ragıp Duran
Opposition leader Kılıçdaroğlu dismisses all advisors in aftermath of election defeat

Le maire d'Istanbul, opposant à Erdogan, de nouveau devant la justice

La victoire truquée au niveau politique n’a pas pu sauver l’économie en berne - Ragip Duran
Erdogan nomme une nouvelle gouverneure à la tête de la Banque centrale
Un gouvernement rénové et un économiste pour rassurer
Opposition parties protest as Erdogan starts new term with swearing-in ceremony

Erdogan entame son troisième mandat de président sous un déluge
Comment et Pourquoi Erdogan a pu gagner? Ragip Duran
Kilicdaroglu faces strong criticism, urged to quit after election defeat

Erdogan retrouve une Turquie profondément clivée

Forces armées/Armed Forces

Au Bourget, l'industrie de défense turque affiche ses ambitions à l'export
Ankara set to continue with military operations in Syria

Affaires religieuses / Religious Affairs

Amnesty International calls on Turkish authorities not to ban Pride Marches
Coran brûlé: la police suédoise aurait dû autoriser les manifestations
Coup d'état chez les musulmans de Belgique 
US-sanctioned jihadist leader graduates from Turkish university, attends ceremony

Socio-économique / Socio-economic

La Turquie relève son taux directeur à 15% dans un revirement politique majeur
Erdogan ouvre la voie à une hausse des taux de la banque centrale
La livre turque s'effondre, nouveaux records à la baisse
Turkish Airlines envisage la plus grande commande de l'histoire de l'aviation dans les deux mois


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

PACE urges Turkey to 'fulfill obligations' in aftermath of 'free but not fair' elections
Turkey listed among "four major actors of espionage" by Germany's intelligence agency
Ouverture d'un procès contre un Turc jugé pour "financement terroriste"

The European Parliament discusses Turkey 2022 draft report
Des opposants à Erdogan font condamner la Turquie devant la CEDH
Schengen rejections for Turkish citizens double in 2023

EU Turkey Rapporteur: Turkey's EU membership process unlikely to continue
Orban says he prayed for Erdogan's victory, calls Kilicdaroglu "Soros's man"


Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Revivre un cauchemar d'il y a vingt ans,  Doğan Özgüden
Des bombardiers américains en Suède pour des exercices militaires, une première
White House official urges Turkey to understand coalition's actions in Syria
Swedish FM: Time has come for Turkey to ratify Sweden's NATO bid

Erdogan tempère les attentes de la Suède avant le sommet de l'Otan
Le chef de l'Otan appelle de nouveau Erdogan à lever son veto contre la Suède
Des centaines de manifestants anti-Otan et pro-Kurdes à Stockholm

Le chef de l'Otan samedi à Ankara pour l'investiture d'Erdogan
Une manifestation contre Erdogan autorisée en Suède malgré les avertissements turcs

Otan: une nouvelle action pro-PKK en Suède suscite l'irritation de la Turquie

Relations régionales / Regional Relations

Libye: scandale de corruption en lien avec des bourses d'études
Venezuelan president Maduro arrives in Turkey for Erdogan's inauguration
Poutine dit à Erdogan que sa réélection ouvre des "perspectives" pour leurs liens

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Les drames migratoires se poursuivent à la Méditerranée orientale
À Chypre, Recep Tayyip Erdogan prône une solution à deux États
La Grèce va secourir 80 migrants bloqués sur un fleuve frontalier avec la Turquie

Immigration / Migration

Trafic de faux papiers: huit personnes mises en examen, dont deux agents de préfecture

L’ancienne députée bruxelloise Mahinur Ozdemir devient ministre de la Famille en Turquie
Un Turc va être jugé en Suède pour "financement terroriste" du PKK, une première
L'extradition d'un réfugié kurde de Suède validée par la Cour suprême

L'éclatant succès d'Erdogan chez les Turcs d'Allemagne suscite malaise et interrogations
Leader of Die Linke calls for visa facilitation for Turkey's dissidents


Droits de l'Homme / Human Rights

Un point-virgule dans une vie de journaliste...
 
Doğan Özgüden, Artı Gerçek, 26 juin 2023
 
A la découverte de la version française de mon article "Se souvenir d'une nuit de persécution il y a vingt ans..." publié dans Artı Gerçek la semaine dernière, j'ai reçu des réactions diverses de la part de mes lecteurs belges... Il y eut ceux qui trouvaient ma réaction au renforcement de l'OTAN en tant qu'organisation de guerre tout à fait justifiée, et ceux qui considéraient cette expansion comme inévitable face à la tentative d'invasion de l'Ukraine par la Russie...

Toutefois, les informations diffusées par les médias le 23 juin sur le plus grand exercice aérien de l'OTAN depuis sa création, Air Defender 2023, n'ont pas tardé à les inquiéter à leur tour.
 
250 avions et plus de 10 000 aviateurs de 25 pays ont participé à cet exercice destiné à intimider la Russie... En provenance des États-Unis, 110 avions transportant plus de 380 tonnes de matériel militaire sont arrivés pour participer à l'exercice. Outre l'Allemagne en tant que pays hôte, la Turquie, la Belgique, la Bulgarie, la Croatie, la République Tchèque, le Danemark, l'Estonie, la Finlande, la France, la Grèce, la Hongrie, l'Italie, la Lettonie, la Lituanie, les Pays-Bas, la Norvège, la Pologne, la Roumanie, la Slovénie, l'Espagne et le Royaume-Uni ont participé à l'exercice. La Suède et le Japon, bien qu’États non-membres, étaient également de la partie.
 
Contre qui ? Dans quel but ? N'est-ce pas pour augmenter les dépenses militaires et enrichir encore plus le complexe militaro-industriel, alors même que la pauvreté des masses s'accroît et que l’État-providence s'affaiblit ?
 
Comme le montrent les sondages d'opinion sur les prochaines élections, l'opposition à l'OTAN se renforce en Belgique, pays abritant à la fois son siège politico-administratif, son "Grand Quartier Général", ainsi qu'une base militaire dotée d'armes nucléaires.
 
Alors que presque tous les partis rivalisent dans leur soutien aux Etats-Unis et à l'OTAN depuis l'éclatement de la crise ukrainienne, le Parti du Travail de Belgique (PTB), qui a critiqué l'OTAN et les opérations qu'elle mène depuis le début, semble être l'un des partis les plus favorisés lors des élections de l'année prochaine aux parlements nationaux et régionaux ainsi qu'au Parlement européen....
 
Selon les résultats du sondage publié par Le Soir, le plus grand journal francophone de Belgique, dans son édition du 6 juin 2023, les intentions de vote des Bruxellois pour le Parti socialiste (PS), le plus grand soutien de l'OTAN dans la crise ukrainienne et parti au pouvoir dans la capitale de l'alliance militaire, ont chuté de 21,6 % en 2019 à 18,6 % en juin 2023, tandis que la part d'intentions de vote pour le Parti du travail belge (PTB) anti-Otan est passée de 12,3 % à 17,6 % à la même date.
 
La Belgique scandalisée par l'accueil d'un maire "terroriste" iranien
 
Parallèlement à la perte continue de voix des partis traditionnels, d'autres maladresses du gouvernement de coalition actuel en matière de politique étrangère jouent un rôle majeur dans la perte croissante du soutien des masses.
 
L'invitation d'Alireza Zakani, le maire de Téhéran, au Forum des grandes villes à Bruxelles du 12 au 15 juin et la délivrance d'un visa d'entrée en Belgique par le ministre des affaires étrangères constituèrent la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Zira Zakani est connu pour être le principal responsable de la répression brutale des manifestations qui ont éclaté en Iran à la suite du meurtre de Mahsa Amini, qui avait été arrêtée par la police des mœurs pour avoir enfreint le code vestimentaire.
 
La dissidente iranienne Darya Safai, qui a été élue députée à la Chambre des Représentants de Belgique alors qu'elle était en exil politique, n'a pas tardé à dénoncer la ministre des affaires étrangères Hadja Lahbib pour lui avoir accordé un visa, déclarant que Zakani était terroriste et un symbole de l'oppression des femmes dans son pays.
 
Le chef du groupe socialiste, Ahmad Laaouej, qui a déclaré que certaines personnes nommées par M. Zakani avaient pris des photos de dissidents manifestant contre le régime iranien à Bruxelles et que certains d'entre eux avaient été utilisés comme informateurs, a demandé la démission de la ministre et que les responsables soient tenus de rendre des comptes, déclarant : "Elle a laissé entrer les bourreaux".
 
La ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, sera à nouveau interrogée aujourd'hui au parlement fédéral belge sur cette question et sera contraint de démissionner de son poste... Il est possible que le gouvernement de coalition actuel s'effondre en raison de ces tensions, et si une solution temporaire ne pouvait être trouvée, des élections anticipées pourraient être convoquées en Belgique...
 
À ce stade, je dois également faire une remarque... Il est vraiment honteux qu'un homme incarnant la terreur religieuse d'État en Iran ait été invité en Belgique, même sous le prétexte d'une conférence, qu'il ait reçu un visa et qu'il ait été accueilli comme un homme d'État respectable... Je partage totalement cette indignation.
 
Mais qu'en est-il des responsables de la terreur d’État en Turquie, pays voisin de l'Iran ?
 
Comme le montrent les cartes figurant dans le visuel de cet article, pour un pays qui est membre à part entière de l'OTAN depuis soixante-dix ans et candidat à l'adhésion à l'Union européenne depuis vingt ans, le président, les ministres, les chefs de l'armée et de la police, qui sont les principaux responsables de toutes les formes de terrorisme d'État, ne sont-ils pas accueillis avec le protocole d'État en Belgique à chaque occasion, sans même qu'il soit nécessaire d'obtenir un visa ?
 
Lorsqu'un auteur de "terrorisme d'État" vient d'Iran dans les capitales de l'UE et de l'OTAN, c'est l'apocalypse, mais lorsqu'il vient de Turquie, pays membre de l'OTAN et candidat à l'adhésion à l'UE, l'hospitalité est au rendez-vous !
 
Nous verrons quel genre d'accueil Erdoğan, qui fut félicité par des messages chaleureux de tous les dirigeants de l'OTAN après sa réélection à la présidence et dont la cérémonie de "couronnement" à Ankara a été personnellement honorée par le secrétaire général de l'OTAN, M. Stoltenberg, recevra lors du sommet otanien qui se tiendra les 11 et 12 juillet à Vilnius, en Lituanie, où l'adhésion de la Suède sera l'un des principaux points à l'ordre du jour...
 
Après quelques gestes symboliques de Stockholm, tout est fin prêt pour qu'Erdoğan, qui avait déjà levé son veto à l'adhésion de la Finlande en mars par une manœuvre surprise et l'avait fait approuver par le Parlement turc avec le soutien des partis d'opposition, fasse le même pas en arrière sur la Suède...
 
Après le "oui" d'Erdoğan, que dira l'opposition représentée à la Grande Assemblée nationale turque à propos de l'élargissement de l'OTAN ?
 
Comme je l'ai souligné avec insistance dans mon dernier article, j'attends une explication sur cette question, en particulier de la part des groupes CHP et YSP.
 
Un point-virgule dans ma vie de journaliste...
 
Au moment de conclure cet article, j'aimerais annoncer que je vais désormais changer mon rythme d'écriture, confiant que mes collègues et lecteurs d'Artı Gerçek, où j'écris chaque semaine sans discontinuer depuis plus de six ans, depuis sa création en 2017, comprendront.
 
Dans ma vie de journaliste d'opposition, que j'ai commencée très jeune, j'ai rédigé des dépêches, des commentaires et des interviews, la plupart du temps non signés, presque tous les jours pendant 71 ans, sans interruption... J'ai payé le prix de tout ce que j'ai écrit et publié, notamment en tant que directeur du journal Akşam entre 1964 et 1966, et de la revue Ant entre 1967 et 1971, d'abord dans les locaux de la cour de justice de Sultanahmet et des tribunaux du 1er commandement de l'armée, sous la menace d'une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à 300 ans, et après le coup d'État du 12 mars 1971, j'ai été contraint à l'exil.
 
Cela ne s'est pas terminé une fois en exil non plus, j'ai été constamment pris pour cible par les représentants de l'État turc au Conseil de l'Europe, les ambassades turques en Belgique, en Allemagne et en France, leurs médias institutions subordonnées, d'abord à cause des publications de l'organisation Résistance Démocratique, puis à cause des publications Info-Turk que nous réalisons depuis un demi-siècle.
 
Après le coup d'État du 12 septembre 1980, j'ai été privé de ma citoyenneté.
 
J'ai détaillé tout cela dans ma série de livres nommée "Écrits d'Exil", dont le sixième volume a été publié le mois passé.
 
En raison de notre âge avancé et de l'intensification parallèle de nos problèmes de santé, İnci et moi-même devons consacrer la dernière partie de notre vie à archiver les traces de nos soixante-dix années de lutte commune dans les médias et les organisations sociales et politiques, autant que nous le pouvons et de manière plus intensive.
 
A ce jour, nous avons trié la plupart des documents écrits, visuels et sonores de notre travail politique, social et culturel en exil et les avons confiés à l'Institut international d'histoire sociale d'Amsterdam.
 
Nous avons également remis une partie de notre bibliothèque, créée en exil et composée d'environ trois mille livres, à la Bibliothèque royale de Bruxelles, après les avoir encodés. Nous essaierons de faire en sorte que de nombreux autres livres que nous devons encore utiliser comme référence soient mis en valeur de la même manière.
 
La mise en valeur de nos archives de coupures de presse, vieilles d'un demi-siècle, que nous avons commencées en achetant les éditions européennes de journaux turcs dès que nous avons posé le pied à la gare de Munich le premier jour de notre exil, le 11 mai 1971, et que nous avons créées en apportant des journaux et revues d'opposition publiés en Turquie au cours des années suivantes, a été entreprise par nos amis de l'Association des Arméniens démocrates de Belgique à Bruxelles, avec laquelle nous luttons depuis des décennies. Qu'ils en soient remerciés.
 
Une grande partie des documents archivés, ainsi que les livres, magazines et reportages que nous avons publiés en Turquie et en exil, sont désormais disponibles sous forme numérique sur le site web Info-Türk*.
 
Alors que 2024 se rapproche, nous nous préparons à célébrer le 50ème anniversaire d'Info-Türk et des Ateliers du Soleil avec nos compagnons de lutte et nos amis.
 
Tout en poursuivant ces préparatifs, nous nous attacherons également à développer nos archives numériques.
 
Pour ces raisons, je continuerai désormais à écrire pour Artı Gerçek, non pas sur une base hebdomadaire comme je l'ai fait jusqu'à présent, mais de manière plus intermittente. Sous retenue, bien sûr, d'écrire immédiatement lorsque l'actualité l'exige...
 
Je pense que mes lecteurs recevront ce message avec compréhension aussi bien que nos amis qui ont créé et soutenu Artı Gerçek.
 
Avec certes de plus longues interruptions, mais toujours avec la volonté de se retrouver encore et encore pour de nouveaux articles...
 
En toute amitié…

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*https://www.info-turk.be/documents-pdf.htm




Le documentaire "Apatride-Heimatlos" sur Özgüden et Tugsavul projeté à Cologne

Le documentaire "Apatride - Heimatlos", qui se concentre sur les luttes et la vie des journalistes Doğan Özgüden et İnci Tuğsavul Özgüden, exilés en Europe depuis le coup d'État du 12 mars 1971 en Turquie, a été projeté à Cologne le vendredi 9 juin, après Antalya, Ankara, Izmir, Boston et Paris.

Osman Okkan, qui a prononcé le discours d'introduction au nom du Forum culturel Turquie-Allemagne, organisateur de cet évènement avec le soutien de la municipalité métropolitaine de Cologne et du Forum du Multiculturalisme, a souligné que les deux journalistes exilés avaient poursuivi leur combat tant en Turquie qu'à l'étranger et avaient créé, pour les générations futures, des archives importantes concernant le passé et le présent de la résistance démocratique en Turquie.

Après qu'İnci Tuğsavul et Doğan Özgüden aient répondu aux questions en expliquant les principes de leur lutte en exil, en particulier son aspect de solidarité internationale, Esra Yıldız, réalisatrice du documentaire, a donné des informations sur les raisons et le processus de réalisation d'"Apatride - Heimatlos".

Le journaliste et écrivain Frank Überal, président de l'Association des journalistes allemands (DJV), a félicité ses deux collègues turcs pour leur lutte en faveur de la démocratisation de leur pays, a rappelé que de nombreux journalistes, écrivains et personnalités politiques étaient toujours emprisonnés en Turquie et a souligné sa détermination à rester solidaire vis à vis de la juste lutte des peuples de Turquie.

Au nom de l'Assemblée européenne des exilés (ASM),  l'écrivain exilé Engin Erkiner a délivré le message suivant:

"En tant que Bureau exécutif de l'ASM, nous saluons avec les sentiments de solidarité les plus sincères tous les amis et amies bienveillants qui ont contribué à l'événement organisé aujourd'hui à Cologne pour Doğan Özgüden et İnci Tuğsavul Özgüden, monuments de la résistance en exil et membres d'honneur de l'ASM.

"Les politiques répressives du système d'oppression de l'État turc contre l'opposition, les intellectuels, les progressistes et les socialistes, qui durent depuis des temps immémoriaux, se poursuivent aujourd'hui avec une intensité accrue de la part du pouvoir politique. Les politiques fascistes, qui se caractérisent par le nationalisme unitariste créé et mis en œuvre par le système réactionnaire au pouvoir, ouvrent la voie à l'exil et augmentent le nombre d'exilés politiques.

"L'exemple le plus flagrant et le plus ancien d'exilés politiques contraints de vivre en dehors de leur pays est celui des journalistes en exil Doğan Özgüden et İnci Tuğsavul.

"Nous saluons avec amour et respect nos amis et camarades Doğan Özgüden et İnci Tuğsavul, qui, au cours de leurs 52 années d'exil, sans fléchir, ont contribué avec obstination et résilience à la lutte pour les droits humains, la liberté, la justice, la pleine égalité des droits, la fraternité entre les peuples et la création d'un monde libre sans exploitation, sans oppression et sans répression.

"Nous tenons à remercier Esra Yıldız d'avoir transformé l'histoire et la vie des journalistes d'opposition Doğan Özgüden et İnci Tuğsavul Özgüden, qui ont dû quitter la Turquie après le coup d'État militaire du 12 mars 1971 et furent déchus de leur nationalité turque en 1982, en une œuvre documentaire et d'avoir créé un matériau historique durable à transmettre aux générations futures, ainsi qu'à Osman Okkan et Frank Überall pour l'organisation de la projection de ce film à Cologne.

"Nous appelons à la fin de l'exil, à la création des conditions du libre retour des exilés dans leur pays et à la poursuite de la lutte pour des lendemains libres....

"Amitiés et salutations respectueuses."


La victoire électorale d’Erdoğan met en péril les forces démocratiques en Turquie

Spyros A. Sofos, Les Crises, 23 juin 2023

Le 28 mai, les citoyens turcs se sont rendus aux urnes pour un second tour de l’élection présidentielle. Recep Tayyip Erdoğan et son Parti de la justice et du développement (AKP) étaient opposés à une coalition de six partis d’opposition qui affirmaient défendre une politique alternative rassemblant tous les Turcs, indépendamment de leurs opinions politiques, de leur appartenance religieuse, de leur origine ethnique, de leur identité de genre et de leur orientation sexuelle. Après un premier tour peu concluant où Erdoğan a obtenu un peu moins de 50 % des voix, le président turc a recueilli 52,14 % des voix au second tour dimanche, battant son adversaire, Kemal Kılıçdaroğlu, qui a obtenu 47,86 % des voix.

L’autoritarisme de l’AKP

La politique de l’AKP peut être décrite comme une politique conflictuelle, un régime de type plébiscitaire, un gouvernement de type majoritaire et enfin un pouvoir de type autoritaire. Le caractère autoritaire et dominant de l’AKP s’est manifesté au travers de ses pratiques en matière de censure et d’ingérence dans les élections. En 2022, avec son partenaire de coalition, le Parti d’action nationaliste (MHP), il a introduit des réformes qui ont porté atteinte à l’impartialité de l’autorité électorale suprême du pays (YSK) et réduit la possibilité que les recours contre des irrégularités au cours du processus de vote ou de dépouillement fassent l’objet d’une enquête et soient retenus. En octobre 2022, la loi dite « de censure » a été adoptée pour criminaliser la « désinformation » (ce qui en fait signifie la critique du gouvernement), contrôler les comptes Twitter qui émettent des critiques à l’encontre d’Erdoğan et établir un contrôle très strict sur les informations en ligne dans un paysage de l’information où tous les principaux médias sont déjà contrôlés par l’AKP.

En outre, au cours des 15 dernières années, l’AKP a adopté un modèle de gouvernance présidentielle alors que le parlement était considérablement affaibli. Faisant souvent fi de la diversité des intérêts et des voix au sein du système parlementaire, Erdoğan a plutôt fait appel à une mythique « volonté nationale du peuple » pour discréditer et contester les décisions de la Cour suprême qui auraient pu faire respecter les droits des individus, en particulier ceux des communautés marginalisées de Turquie.

Cette aversion pour l’expression de la diversité a eu pour effet de renforcer la répression de l’AKP à l’encontre des dissidents. Prenons l’exemple des manifestations du parc Gezi en 2013, au cours desquelles une manifestation qui avait lieu près de la place Taksim à Istanbul et qui dénonçait les projets du gouvernement visant à développer un centre commercial gigantesque sur l’espace occupé par un parc urbain, a fait l’objet d’une répression violente de la part de la police, et s’est muée en une vague de manifestations populaires d’envergure, partout en Turquie exprimant une inquiétude générale face au style de gouvernance de plus en plus autoritaire d’Erdoğan ; ou bien encore les purges massives de dissidents présumés dans le secteur public et la société civile après le coup d’État de 2016. Il ne faut pas non plus oublier que les membres d’Academics for Peace qui ont dénoncé la répression violente du mouvement kurde par le gouvernement dans le sud-est de la Turquie ont été vilipendés et criminalisés, ce qui a conduit à une répression de la société civile plus tard dans l’année.

L’accent mis sur l’unité du « peuple » s’est aussi finalement avéré être un obstacle dans la période relativement brève des négociations avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui ont débuté en 2013, pour être abandonnées en 2015. La fin de ce processus a mis fin au dialogue avec le PKK. Cela a également entraîné une interminable campagne visant à interdire le Parti démocratique des peuples (HDP), parti de gauche pro-kurde, dont la vision d’une société turque diversifiée, le succès électoral relatif et la concurrence avec l’AKP pour le vote kurde ont remis en question le propre récit et la stratégie d’Erdoğan. Un procès contre le HDP est en cours, le parti risque d’être dissous, et ses politiciens sont frappés d’une interdiction de cinq ans.

Visions alternatives ?

Une autre vision, nettement pluraliste, est apparue dans les « enclaves démocratiques », notamment dans les collectivités locales contrôlées par l’opposition, comme la municipalité métropolitaine d’Istanbul (İBB), dirigée par le maire d’Istanbul, Ekrem İmamoğlu. Les stratégies de communication conçues pour atteindre les diverses communautés partageant l’espace urbain ont été accompagnées de l’expérimentation de processus décisionnels plus efficaces et inclusifs permettant aux citoyens des villes d’exprimer leurs points de vue et de contribuer à l’élaboration de politiques telles que la création de refuges pour femmes, la mise à disposition d’installations de loisirs accessibles à tous, la co-conception de quartiers et la création de forums de quartier.

Plus récemment, à l’approche du premier tour des élections présidentielles, le principal opposant et leader du Parti républicain du peuple (CHP), Kemal Kılıçdaroğlu, a tenté de présenter une vision plus tolérante de la Turquie et de faire valoir sa volonté politique de promouvoir la démocratie, allant ainsi à l’encontre des tendances répressives et autoritaires habituelles de son parti et de sa méfiance à l’égard des minorités.

Dans ses discours, il a rappelé son identité alévie et la diversité de la société turque, il a exprimé sa solidarité envers les citoyens kurdes de Turquie, exhortant les électeurs à ne pas céder aux pressions de l’AKP visant à faire de leurs compatriotes kurdes des boucs émissaires. Bien que saluée par le parti pro-kurde HDP, qui a incité ses partisans à voter pour lui, cette ouverture de M. Kılıçdaroğlu en faveur des Kurdes n’a pas été accueillie avec enthousiasme par toutes les composantes de sa coalition d’opposition, l’Alliance pour la nation. Groupe hétéroclite de partis ayant des points de vue ultranationalistes, étatiques et islamistes, vaguement unis dans leur détermination à mettre fin au régime d’Erdoğan, l’Alliance de la Nation ne dispose pas d’une vision cohérente et constructive autre que celle de faire reculer les réformes d’Erdoğan, si ce n’est un accord sur quelques vagues orientations politiques.

Le CHP de Kılıçdaroğlu est lui-même divisé, historiquement guidé par une vision d’une Turquie unitaire au sein de laquelle l’activisme kurde est considéré comme une menace. Les partisans du parti étaient plus enclins à soutenir le charismatique İmamoğlu, dont la reconnaissance de la diversité de la Turquie est accompagnée d’un leadership plus individualiste et d’un modèle populiste à un moment où les institutions de la république ont un besoin urgent d’être redynamisée et adaptées à la réalité.

Meral Akşener, chef de file de l’İYİ (deuxième parti de la coalition), également favorable au style individualiste d’İmamoğlu, a hésité à soutenir la candidature de Kılıçdaroğlu et a exprimé ses réserves quant à une ouverture vers la population kurde du pays. İYİ, émanation du parti ultranationaliste MHP, représente pour certains une version plus socialement acceptable du nationalisme atavique de son parti d’origine et a été impliqué dans des actes xénophobes et hostiles aux minorités. Ces questions restées en suspens n’ont cependant pas dissuadé les partisans de l’opposition de voter pour Kılıçdaroğlu.

Pourtant, les orientations politiques floues – et les discussions sur le retour à un statu quo antérieur sur lequel les partis n’ont pas réussi à s’entendre – ont dissuadé les électeurs indécis issus de milieux kurdes pieux et même conservateurs, qui estiment que la laïcité militante historique du CHP, conjuguée à l’ultranationalisme de l’İYİ, représente une menace par rapport aux avantages que le gouvernement d’Erdoğan leur a offerts par le biais des réseaux de protection sociale et d’emploi. Ces électeurs ont également bénéficié de la législation qui a permis aux femmes portant le voile d’accéder aux universités publiques et à l’emploi dans les agences de l’État, de même que du développement des infrastructures de santé et de protection sociale du pays.

C’est cette facette de la polarisation de la Turquie – la crainte de ceux qui se sont sentis exclus des bénéfices du développement économique et de la politique de l’ère pré-Erdoğan, et qui s’inquiètent d’être à nouveau « laissés pour compte » – qui a eu un impact sur le résultat de l’élection présidentielle. La tentative de Kılıçdaroğlu pour séduire le vote nationaliste au second tour en adoptant une position plus intransigeante sur la question du retour au pays des réfugiés syriens et des autres l’a exposé aux critiques d’Erdoğan, qui a rappelé à ses partisans le nationalisme laïc du CHP et son soutien à l’ingérence de l’armée dans la politique.

Les retombées de l’élection

Il est peu probable que le résultat des élections permette de résoudre les problèmes urgents auxquels la Turquie est confrontée. La société reste amèrement divisée, les camps opposés ne se faisant pas confiance. Lors de la campagne, chacune des deux coalitions s’est principalement adressée à ses membres les plus fidèles. Les tentatives des deux candidats pour tendre la main à « l’autre camp » n’ont pas été couronnées de succès et n’ont en rien rassuré les interlocuteurs visés. La coalition des oppositions en a déjà subi des contrecoups. Akşener a déjà exprimé ses doutes quant au leadership et à la politique de Kılıçdaroğlu. D’autres voix ont critiqué le style politique et le manque de charisme de Kılıçdaroğlu, ainsi que la façon qu’il a eu de « s’imposer » en tant que challenger d’Erdoğan. En 2024, des élections municipales auront lieu, au cours desquelles les importantes municipalités métropolitaines d’Istanbul et d’Ankara seront âprement disputées. La nécessité pour l’opposition de les défendre contre la contestation de l’AKP et de les conserver pourrait peut-être retarder une scission dans ses rangs, bien que ses composantes essentielles soient déjà en train de mettre à l’épreuve sa cohérence.

Les malheurs de l’opposition mis à part, il convient de noter que le vainqueur de cette élection est l’extrême droite nationaliste. Les candidats ont dû adapter leurs messages de campagne pour séduire les nationalistes, tant au sein de leurs propres coalitions que parmi les électeurs qui ont soutenu le troisième candidat, Sinan Oğan, ou qui se sont abstenus au premier tour. La montée en puissance de l’extrême droite aura des répercussions tant sur la politique intérieure que sur la politique étrangère.

Erdoğan ne peut pas se permettre de rester en mauvais termes avec les États-Unis, dans la mesure où le succès de ses politiques régionales, notamment l’isolement et l’affaiblissement de l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie (Rojava), dépend de sa capacité à louvoyer entre les États-Unis et la Russie et à se servir de chacun d’eux comme d’un contrepoids à l’autre. Son armée a besoin de modernisations technologiques (modernisation et achat de F-16 comme option provisoire pour renforcer la capacité aérienne de la Turquie) et souhaite être incluse dans le programme F-35 dont elle a été exclue lorsque la Turquie a acheté le système de défense antiaérienne par missiles S-400 fabriqué par la Russie en 2019. Le président américain Biden a montré qu’il était prêt à coopérer avec un Erdoğan « plus fiable », qui par exemple accepterait l’adhésion de la Suède à l’OTAN.

Toutefois, les relations de la Turquie avec ses anciens alliés occidentaux seront transactionnelles. Il serait donc illusoire de penser que la Turquie renoncera à son autonomie relative vis-à-vis des États-Unis, d’autant plus que les nationalistes ont exercé de réelles pressions pour une plus grande distanciation vis-à-vis des États-Unis et de l’UE en faveur d’une orientation plus eurasienne, et que la politique étrangère de la Turquie dépend d’alliances tactiques ou de convergences avec d’autres acteurs – principalement la Russie.

Le nationalisme influencera certainement aussi l’approche d’Erdoğan à l’égard de la population kurde de Turquie. L’AKP a toujours été ambivalent vis-à-vis de la question kurde, car il bénéficie du soutien d’une grande partie de la population kurde conservatrice du pays – Erdoğan ayant obtenu plus de 40 % des voix dans le sud-est du pays lors des élections présidentielles de 2014 et 2018.

Le processus de paix engagé par le gouvernement AKP entre 2013 et 2015 dépendait d’un PKK militairement neutralisé et d’un HDP politiquement faible, en particulier après les bons résultats électoraux de ce dernier dans la région en 2015. L’émergence du Rojava et la façon dont la Turquie traite l’expérience d’autodétermination kurde qui s’y déroule en la considérant comme une menace existentielle orchestrée par le PKK ont conduit à la rupture du dialogue et à la militarisation de la question kurde.

Bien qu’Erdoğan n’ait pas hésité à lancer des appels à ses « frères kurdes » et qu’il ait rallié le parti islamo-conservateur kurde HUDAPAR (Le Parti de la cause libre, parfois appelé Parti de Dieu), il n’en reste pas moins que tout allègement des mesures de sécurité dans les zones peuplées par les Kurdes présuppose l’interdiction et la neutralisation effective du HDP et l’isolement du PKK, ce qui est également un objectif central du principal allié nationaliste d’Erdoğan, le MHP. L’impasse actuelle dans le sud-est du pays ne trouvera donc pas de solution de sitôt.

La présence turque en Syrie ne cessera pas non plus facilement, car la Turquie a investi des ressources considérables et a de fait reproduit l’administration et l’infrastructure des provinces turques sur les 9 000 kilomètres carrés qu’elle occupe, tout comme elle l’a fait dans la République turque de Chypre du Nord, non reconnue internationalement, après son invasion en 1974.

Tout retrait à long terme suivra probablement un certain degré d’ingénierie démographique avec la (ré)installation de réfugiés arabes sunnites syriens dans des zones kurdes ou habitées par les kurdes, et sera conditionné à une sorte de « garantie » turque relative à des aménagements démographiques et politiques compatibles avec les intérêts de l’État turc.

Sur le plan intérieur, la campagne électorale d’Erdoğan a marqué le début d’une série de guerres culturelles concernant les droits des femmes, des communautés LGBTQI+ et des minorités ethniques et religieuses, dont la situation continuera d’être fragilisée, d’autant plus que la multiplication des crises peut jouer un rôle central dans une stratégie de diversion et de désorientation de l’opinion publique.

Mais le maintien de la capacité de l’administration d’Erdoğan à gouverner la Turquie et à mener une politique étrangère fructueuse dépend en réalité de l’économie. La politique de taux d’intérêt réels négatifs qu’Erdoğan a suivie au mépris du consensus établi parmi les économistes, le manque d’indépendance de la Banque centrale ont déjà atteint leurs limites.

À défaut de recourir à une politique d’austérité, Erdoğan cherchera vraisemblablement des investissements et un soutien temporaire de la part des monarchies du Golfe, reportera le remboursement de la dette de la Russie et misera sur l’augmentation des revenus du tourisme, mais à plus long terme, il devra s’attaquer à la piètre croissance du pays qui est alimentée par le secteur de la construction, l’expansion du crédit et les dépenses du gouvernement.

Bien qu’une grande partie de la communauté internationale – lassée de la guerre en Ukraine, face à l’agression russe et à l’influence croissante de la Chine – semble prête à accepter un Erdoğan qui serait résilient, les gouvernements et les groupes de la société civile internationale doivent d’urgence développer des stratégies pour soutenir les forces et les communautés qui ont créé et protégé les enclaves démocratiques au sein de la Turquie. En outre, ils doivent tendre la main aux réfugiés et aux forces démocratiques du mouvement kurde du pays qui sont de plus en plus attaquées, persécutées, réduites au silence et réprimées.

Protesters demand justice at ECtHR for victims of Turkey’s post-coup crackdown

More than a thousand Turkish expatriates and human rights activists gathered in front of the European Court of Human Rights (ECtHR) in Strasbourg on Tuesday to demand justice for the victims of human rights violations in Turkey.

The demonstration aimed to draw attention to the ongoing rights abuses in Turkey and urge the ECtHR to take swift action against them.

The top European human rights reviewing body is accused by the victims of human rights violations in Turkey that escalated after an abortive putsch in 2016, when the government launched a crackdown on non-loyalist citizens under the pretext of an anti-coup fight, of not expeditiously processing applications from the victims or of issuing rulings in favor of the Turkish government in some cases.

The Peaceful Actions Platform, an umbrella organization consisting of 24 civil society groups, organized the protest and broadcast it live on YouTube.

The protest echoes a similar demonstration held in June 2022 that saw the participation of hundreds of victims of Turkey’s post-coup crackdown, activists and EU parliamentarians.

Former NBA star Enes Kanter Freedom, who has been a vocal critic of human rights abuses worldwide, was among the protesters. Kanter is on the Turkish Interior Ministry’s “Terrorist Wanted List,” which offers a reward of up to TL 10 mln for info leading to the capture of the wanted person.

Melek Çetinkaya, who has been advocating for the release of military cadets, including her son Furkan, who she believes were unjustly imprisoned on false charges following the 2016 coup attempt in Turkey, was also among the protestors.

The crowd marched toward the ECtHR building in Strasbourg, chanting slogans and carrying banners that said, “ECtHR, stop injustice in Turkey” and “Justice delayed is justice denied.”

The demonstration aimed to highlight the inaction of the ECtHR and the Council of Europe (CoE) regarding Turkey’s post-coup crackdown. The Peaceful Actions Platform submitted letters to the CoE and the European court, expressing frustration with the lack of progress in addressing the human rights situation in Turkey.

Jeremy Corbyn, former leader of the UK’s Labour Party and current member of the British parliament, delivered a passionate speech during the demonstration. Corbyn denounced the unlawful dismissal and arrest of civil servants, teachers, police officers, journalists and lawyers by the Turkish government. He emphasized the importance of standing up for the rights of ethnic minority groups, such as the Kurds and Armenians, and called for international solidarity to promote human rights and democracy.

Andrej Konstantin Hunko, a member of Germany’s Left Party, the Bundestag and the Parliamentary Assembly of the Council of Europe (PACE), as well as Odd Anders With, a former Norwegian politician, journalist and advocate, delivered speeches in solidarity with the protestors.

The protest also featured video messages from prominent figures including Cuban journalist Abraham Jiménez Enoa, Venezuelan opposition leader Leopoldo López, Belgian politicians Viviane Teitelbaum and Simone Susskind, Cypriot politician Costas Mavrides and Belgian Member of the European Parliament Marie Arena. These messages expressed solidarity with the protesters and highlighted the need for accountability and the protection of human rights in Turkey.

In addition to speeches in solidarity with the victims, there were mini concerts by Turkish singers, and a rap song dedicated to the crackdown victims was performed by Grifon.

There were also theatrical performances with props such as inflatable boats to highlight the plight of the refugees who had to flee persecution, prison bars and handcuffs to allude to those who were unjustly imprisoned.

During the protest, a participant dressed in a Diogenes costume held a lantern, alluding to Diogenes of Sinope’s famous act of searching for an honest man by illuminating the faces of the citizens of Athens. Another impactful representation featured three protestors wearing three wise monkeys costumes, symbolizing those who have chosen to see no evil, hear no evil and speak no evil about the human rights violations in Turkey.

Following the abortive putsch, the Turkish government declared a state of emergency and carried out a massive purge of state institutions under the pretext of an anti-coup fight. More than 130,000 public servants, including 4,156 judges and prosecutors, as well as 24,706 members of the armed forces were summarily removed from their jobs for alleged membership in or relationships with “terrorist organizations” by emergency decree-laws subject to neither judicial nor parliamentary scrutiny.

According to a statement from then-interior minister Süleyman Soylu on July 5, 2022, a total of 332,884 had been detained, while around 101,000 others had been jailed due to alleged links to the Gülen movement, a faith-based group outlawed by Ankara, since the failed coup. The minister said there were 19,252 people in Turkey’s prisons at the time who were jailed on alleged links to the movement while 24,000 others were at large.

In addition to the thousands who were jailed, scores of other Gülen movement followers had to flee Turkey to avoid the government crackdown.

Some of these people had to take illegal and risky journeys in boats to Greece because their passports had been revoked by the government.

Take a second to support Stockholm Center for Freedom on Patreon! (stockholmcf.org, June 21, 2023)

At least 21 refugees killed in racist attacks in Turkey in three years, says rights group

At least 21 refugees lost their lives in Turkey as a result of racist attacks between January 2020 and November 2022, the Human Rights Foundation of Turkey (TİHV/HRFT) revealed yesterday in a video released to mark World Refugee Day.

Moreover, at least 90 refugees died in work-related incidents last year, according to the Health and Safety Labor Watch (İSİG), a group keeping track of work-related deaths in the country. In the first five months of this year alone, 37 refugees, including children, were killed on the job.

In Turkey, refugees are often viewed as a source of cheap labor. A significant number of employed refugees work without insurance and receive wages below the minimum wage.

In the video, the HRFT called for an immediate end to discrimination and hate speech targeting refugees and asylum seekers, drawing attention to UN data, which reveals that over 108 million individuals have been forcibly displaced. Two out of every five displaced individuals are children. (BIA, 21 June 2023)


Over 26,000 Turkish citizens sought asylum in Europe in the past 5.5 months

More than 26,000 Turkish citizens sought asylum in Europe since early 2023, while applications for Schengen visas almost tripled in 2022 compared to 2021, Turkey's ANKA news agency said citing European Union sources.

Turkey was recently ranked the fifth country regarding citizens seeking asylum in European countries, following Syria, Afghanistan, Venezuela and Colombia.

A EU official told ANKA that 778,409 applications for short term Schengen visas and for other visas to European countries were lodged by Turkish citizens in 2022, while the number of applications for short term visas was 271,997 the previous year.

Turkey was ranked the first country in visa applications for Europe in 2022, followed by Russia and India.

The rejection rate in Turkish citizens' visa applications fell to 15.37% in 2022 from 16.9% in 2021, and last year's rejection rate was below the global average of 17.9%. (Gercek News, 20 June 2023)

A 16-year-old was arrested for drawing mustache on Erdoğan's face on an election poster

LeMan, a popular weekly comic magazine, came out this week with a caricature related to the arrest of a 16-year-old child because he drew a mustache on the photograph of Recep Tayyip Erdoğan, the President and Chairperson of the Justice and Development Party, on an election poster.

The magazine had on its cover, a caricature where two policemen are drawing a mustache on the face of a child, a title that says, 'Justice in the Century of Turkey' and "The 16-year-old child claimed to have drawn a mustache on the photograph of Erdoğan on an election poster has been arrested."

MP Danış-Beştaş brought up the case

A 16-year-old high school student was first taken into custody and then arrested in Mersin with the accusation that he drew a mustache on the photograph of Recep Tayyip Erdoğan and wrote some curse words on an election poster.

Green and Left Party Erzurum MP Meral Danış Beştaş had spoken about the case.

She had said, "This is a development that is just in line with what they are saying, namely that 'The Turkish democracy has reached a point that it is being taken as a reference in the world.' What did the President mean when he said 'We will continue to embrace all the 85 million in Turkey independently of the election results.' How should we see it, that a 16-year-old child is being arrested? Is this democracy? Is this justice?"

Turkey has a strong tradition of comic magazines and LeMan is one of the oldest among them. It was started by a team that left Gırgır, the cult comic magazine of the country started in 1972, a best-seller both in Turkey and globally.

The team leaving Gırgır started Limon first in 1985, and when Limon was closed in 1991 the same group of people started LeMan in 1991. It was the first comic magazine that did not belong to a large media group but was published independently. (BIA, 19 June 2023)


Lawyer accused of "propaganda for terrorist group" by screenwriting

The chair of a lwyers's assocation in Turkey was indicted for his part in the screenplay of a film, Sibel Yukler said on Thursday in the website of the Media and Law Studies Association (MLSA).

The prosecution had earlier tried twice to file a lawsuit against Selcuk Kozaagacli, the chair of Progressive Lawyers' Association (CHD), but the indictments were dismissed by the judges. The third indictment was accepted.

The prosecution accuses Kozaagacli of "making propoganda for a terrorist group" by means of the 2022 film "Mahalle" ("Neighborhood") and states that 114 minutes of footage "about" the film was examined, but Kozagacli told the court on Tuesday that the prosecution's accusations were based on some footage, not the film.

"The source of the footage has not been indicated and documented by a delivery record, and even you don't know where it came from," he told the panel. "Since the images delivered to you and me is not actually the film itself and as we neither have [specific references to] the text of a screenplay, it remains unknown which screenplay we are talking about here."

He argued that the introduced evidence was not legal.

The film was never screened in Turkey. It's debut was made in France, and it was subsequently screened in Austria, Belgium, Britain and Denmark.

The prosecution also claims that some parts of the film contain "subliminal messages to a terrorist group."

Kozaagacli is currently incarcerated over other "terror" charges. (Gercek News, 15 June 2023)

Police in Istanbul crack down on Saturday Mothers' peaceful protest

Police intervened and detained around 20 people at Istanbul's Saturday Mothers' peaceful demonstration, disregarding rulings by the Constitutional Court on freedom of assembly.

Police in Istanbul once again prevented a peaceful demonstration of Saturday Mothers, a group of women who have been gathering at Galatasaray Square since 1995 to demand justice and accountability for their children who were victims of forced disappearances in the 1980s and 1990s in Turkey.

Around 20 people were detained during the intervention. Police this time cited the “Champions League Final” which will be played in Istanbul as the reason for their prevention.

Carrying carnations, the mothers and their supporters proceeded to Istiklal Avenue but despite the "violations" rulings of the Constitutional Court (AYM), the police blockade rounded up the group members in their 950th gathering in Galatasaray Square, and detained all the demonstrators.

This week, they received support from prominent figures such as Burcugul Cubuk, a deputy from the Green and Left Future Party, and Musa Piroglu, former deputy of the Peoples' Democratic Party.

Expressing their dismay, the Saturday Mothers and human rights advocates emphasized that the siege of the square violated the constitution. The police claimed that the ban was due to the high influx of people expected for the Champions League match and justified their actions by citing the possibility of a terrorist attack.

Despite a decision by Turkey's Constitutional Court (AYM) in 2019 that declared the government's ban on demonstrations in Galatasaray Square as a violation of freedom of assembly, police have continued to impose a blockade around the area, preventing the Saturday Mothers from holding their weekly vigil.

Since the first week of April, the Saturday Mothers have attempted to resume their weekly gatherings in Galatasaray Square every Saturday, but the police, who do not recognize the AYM's ruling on the violation of rights, have intervened and arrested them every week. (Gercek News, 10 June 2023)


Istanbul police clamp down on LGBTQIA+ film screening, detain guests

The screenings of the films "Pride" and "Diren Ayol" were banned by Kadikoy and Sisli district administrations, citing “potential public outrage and disruption of social cohesion.”

Several individuals who came to watch a movie about gay pride in Istanbul have been taken into custody on Wednesday as district administrations started imposing bans on Pride Month events.

The Science Aesthetics Culture Art Research Foundation (BEKSAV) Cinema Collective planned to screen the film "Pride," which tells the story of solidarity between miners and homosexuals in the United Kingdom, as part of their Pride Month activities.

However, the Kadikoy district administration banned the film screening. In response, the BEKSAV Cinema Collective issued a statement refusing to comply with the ban and called on all cinema lovers and LGBTQIA+ individuals to attend the screening despite the potential risk of an attack

"Pride Month has arrived, and with it, the bans have started knocking on our colorful doors! Tonight, the Kadıköy district administration has issued a ban on the screening of the film 'Pride,' which we announced we would watch together in the garden of BEKSAV. Our response to this decision will be to proceed with the screening. Because, seriously, who needs a ban?! Can a film be banned?” the statement said.

It continued

“We would like to inform all our viewers and friends that we call for solidarity in the face of potential intervention. As the BEKSAV Cinema Collective, we declare to the public and to everyone who wants to attend the evening screening that we will not comply with the ban. Get used to it, we're here!"

As the screening time approached, the police cordoned off the foundation's building and detained both the attendees of the film screening and the officials of the BEKSAV Cinema Collective.

BEKSAV released another statement regarding the arrests: "We defend the rainbow colors against the government's hostility towards the LGBTQIA+ community." It was later announced that those who were detained were released.

Meanwhile, the Sisli district administration also banned the screening of the documentary "Diren Ayol" by the University Feminist Collective, which was scheduled for June 6. Despite the ban, university women and members of the LGBTQIA+ community defiantly carried out the screening under the slogan "Get used to it, we're here, and we're here together!"

The Şişli district administration claimed that the documentary screening would provoke public outrage, offend national conscience and humanitarian values, and potentially disrupt social cohesion. The ban, which was imposed in all open and closed spaces within the Sisli district boundaries, was justified on the grounds of protecting rights, freedoms, and preventing crime. It was also alleged that the documentary screening might be in violation of the constitutional order.

The University Feminist Collective refused to comply with the ban and proceeded with the screening. University women and members of the LGBTQIA+ community came together, declaring, "You fear even women and LGBTQIA+ individuals coming together to watch a film. Get used to it, we're here, and we're here together!" They watched the documentary despite the ban. (Gercek News, 8 June 2023)


Un adolescent turc en prison pour une moustache au président

Un adolescent de seize ans a été arrêté et incarcéré mardi soir en Turquie pour avoir dessiné une moustache au président Recep Tayyip Erdogan sur une de ses affiches de campagne, rapporte la presse turque.

Selon plusieurs médias proches de l'opposition, comme les quotidiens BirGun, Cumhuriyet et la chaine de télévision privée Halk TV, le lycéen de Mersin, sur la côte sud-est du pays, a été accusé d'avoir "dessiné au stylo-bille une moustache de Hitler et écrit des commentaires insultants" sur une affiche du chef de l'Etat, collée près de son domicile.

Identifié grâce aux caméras de surveillance, indique la presse, il a été interpellé au domicile familial et interrogé par la brigade des mineurs où "il a reconnu avoir dessiné la moustache mais nié les commentaires" qui l'accompagnaient.

Déféré devant le procureur, il a été aussitôt inculpé pour "insulte au président" et incarcéré au centre pour mineurs de la prison de Tarsus, près de Mersin, précise Halk TV.

Au pouvoir depuis vingt ans, M. Erdogan a été reconduit le 28 mai avec 52% des voix au deuxième tour de l'élection présidentielle pour un nouveau mandat présidentiel de cinq ans.

"Insulte au président" est l'une des inculpations les plus fréquentes en Turquie où elle a été prononcée à 16.753 reprises en 2022, selon les statistiques du ministère de la Justice. (AFP, 6 juin 2023)

Dead ultra-nationalist figure commemorated with respect

A Turkish ultra-nationalist figure who served in covert operations of Turkey's intelligence agencies and who became a crime network boss over time was commemorated with great respect by many social media users on Thursday on the occasion of his birthday.

Abdullah Catli, who was killed in November 1996 near Turkey's western town of Susurluk in a car accident that sparked the "Susurluk Scandal," was responsible, among many other crimes, for planning and overseeing the murder of seven young leftists who were slaughtered by Catli and his men in 1978.

Although he was legendized by ultra-nationalists in Turkey over claims that he served as trigger man for the Turkish National Intelligence Agency (MIT) in covert operations targeting members of the Armenian Secret Army for the Liberation of Armenia (ASALA), former MIT counter-terrorism chief Mehmet Eymur had dismissed such claims as "lies." He told a reporter in 2019 that "Catli and his crew were involved in drug trafficking in Europe" at the time.

Catli died in a car with a senior police chief on his side, and a deputy, whose army of guards assisted state forces in the 1990s in their operations against the Kurdistan Workers' Party (PKK) and Kurdish dissidents, was injured in the same car.

The accident quickly turned into a political scandal and sparked investigations into secret links between state officials, mafia figures and politicians.

Neither the innocent blood on Catli's hands, nor his involvement in drug trade, bribery and extortion, prevented him from being elevated to the status of a national hero in the eyes of many in Turkey.

As the hashtag "Abdullah Catli" hit Twitter's list of trending topics on Thursday, an "osmanli1453" said, referring to Catli as "chief:"

"Hey chief, everyone who fires a shot at my state is old enough to die."

Another user said:

"An Abdullah Catli passed from this world; a man who introduced Kur Sad's grudge to those who plot murder of Turks. May God bless your soul, chief."

For the memory of a man who and his men tied up seven unarmed students and strangled them to death in cold blood 45 years ago, a "Kurttan Tureyenler" ("Bred from Wolf") proudly said:

"We were playing with death in streets where everyone else was in fear. Abdullah Catli, he was a Grey Wolf." (Gercek News, 1 June 2023)

Arrestation pour Poutine… bénédiction pour Erdoğan…
Ceux qui ont obtenu de la Cour pénale internationale qu’elle émette un mandat d’arrêt contre le président russe sont rentrés dans le rang devant Erdogan, qui a remporté les élections…
Doğan Özgüden, Artı Gerçek, 5 juin 2023

Je venais d’envoyer à Artı Gerçek mon article intitulé «Recommençons, mais d’abord avec une sérieuse autocritique», que j’ai écrit la semaine dernière après l’annonce des résultats du second tour de l’élection présidentielle, lorsque les rues et les places de la commune de Schaerbeek à Bruxelles, où nous vivons depuis des années, se sont mises à trembler sous les coups de klaxon de voitures arborant des drapeaux turcs, des fanions de l’AKP et du MHP et des affiches d’Erdoğan.

Dans les quartiers où se concentraient les commerçants turcs, les feux d’artifice et les fumigènes colorés empêchaient de voir autre chose que les slogans à la gloire de Reis et les sons du takbir.

Les citoyens turcs vivant en Belgique, où se trouvent les capitales de l’Union européenne et de l’OTAN, fêtaient la victoire électorale d’Erdoğan, qu’ils ont soutenu avec 74,7 % des voix contre 25,3 % pour Kılıçdaroğlu au second tour.

Bruxelles avait connu les mêmes débordements il y a deux semaines lors de l’annonce des résultats des élections législatives. De plus, certains groupes de partisans de l’AKP et du MHP étaient allés encore plus loin en tentant d’attaquer le centre local du CHP dans la même municipalité.

Lors de cette élection, l’AKP a obtenu 54,97 % des voix en Belgique, le MHP 14,21 %, le CHP 14,65 % et son camarade İYİP 2,78 %.

Comme en Turquie, les taux de vote des partis de gauche en Belgique ont été loin de ce qui était attendu…. Alors que le HDP, qui a participé aux élections de 2018 en tant que seul parti de gauche, a obtenu 9,6 % des voix en Belgique, YSP, TİP, SOL, TKP, HKP et TKH, qui ont participé aux élections de 2023 avec différentes listes, ont obtenu respectivement 5,98 %, 1,59 %, 0,08 %, 0,05 %, 0,05 %, 0,05 % et 0,02 % des voix.

Recep Tayyip Erdoğan a exprimé sa gratitude pour le soutien que les électeurs turcs vivant en Belgique lui ont apporté, ainsi qu’à l’AKP et au MHP, lors des deux tours, en nommant Mahinur Özdemir Göktaş, une Turque belge, au poste de ministre de la Famille et des Services sociaux au sein de son tout nouveau gouvernement, après avoir prêté serment.

Qui est Mahinur Göktas ?

Avant de se marier et de prendre le nom de famille Göktaş, Mahinur Özdemir a été élue membre de l’Assemblée régionale de Bruxelles sur la liste du parti chrétien CDH lors des élections régionales du 24 juin 2009 en Belgique, devenant ainsi la première membre voilée du corps législatif belge. Le Premier ministre turc Erdoğan, qui avait assisté à son somptueux mariage au pavillon Hidiv d’Istanbul le 30 novembre 2010 avec toute la famille, l’avait déclarée sa «fille spirituelle». Dans sa vie politique en Belgique, Mahinur Özdemir a toujours été sur la ligne du despote islamiste turc, et non sur celle de son propre parti. Elle l’a clairement montré en 2015 en s’opposant à la reconnaissance du génocide arménien au parlement belge et a été exclue du CDH, dont elle était membre, non pas parce qu’elle continuait à porter un hijab, mais en raison de son négationnisme en matière de génocide.

Ne pouvant être candidate d’aucun parti aux élections suivantes, le 12 septembre 2019, elle est nommée ambassadrice de la République de Turquie en Algérie sur instruction d’Erdoğan lui-même.

Hier, alors que les médias partisans en Belgique annonçaient avec joie que Mahinur Özdemir Göktaş était devenue ministre du gouvernement turc, le même jour, ils partageaient avec tristesse la nouvelle du décès de Fuat Tanlay, ambassadeur de Turquie à Bruxelles entre 2005 et 2009.

Depuis 1974, date de notre arrivée en Belgique en tant qu’exilés politiques, les pressions et les menaces de l’ambassade de Turquie et de ses institutions affiliées contre nos personnes et les organisations que nous avions fondées et dirigées s’étaient intensifiées, surtout pendant le mandat de Tanlay, et avec l’intervention d’organisations de défense des droits de l’homme et de politiciens démocrates, l’État belge a dû nous placer sous protection rapprochée.

L’hypocrisie des États-Unis et des pays de l’UE concernant Erdoğan…

Les nouvelles concernant les deux ambassadeurs de l’État turc, ainsi que les nouvelles concernant les brillantes cérémonies de couronnement du président réélu Recep Tayyip Erdoğan, tant au Parlement turc qu’au palais présidentiel, ont encore alimenté mes inquiétudes quant à l’hypocrisie des États-Unis et des États membres de l’UE en ce qui concerne la protection des droits de l’homme.

Tout d’abord, comme exemple d’opportunisme, les chefs d’État et de gouvernement des pays qui avaient pris leurs distances avec Erdoğan depuis un certain temps, dès que le résultat du second tour a été connu, ont commencé à envoyer des messages de félicitations à Erdoğan, en concurrence les uns avec les autres…

Le fait que 21 chefs d’État et 13 premiers ministres, ainsi que le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, aient assisté à la cérémonie du jubilé au Külliye était une nouvelle indication que, dans la nouvelle ère de la guerre froide, Erdoğan bénéficierait de toutes les concessions possibles pour inclure la Suède ainsi que la Finlande dans l’alliance militaire.

Il n’est pas surprenant que le Premier ministre hongrois Orban, qui a déclaré que les Hongrois, comme les Turcs, sont des «descendants d’Attila le Hun» et qui a fait entrer son pays dans l’Organisation des États turcs, ait déclaré : «J’ai non seulement souhaité bonne chance à Erdogan, mais j’ai aussi beaucoup prié».

Le président des affaires religieuses Ali Erbaş récitant une prière, le président vénézuélien Nicolas Maduro se joignant à la prière en ouvrant les mains, le président azerbaïdjanais Aliyev étant assis au premier rang et proche d’Erdoğan, et le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan étant assis derrière lui au deuxième rang sont quelques-unes des images qui ne seront pas facilement oubliées.

En regardant ces images, je n’ai pas pu m’empêcher de me rappeler les différents processus suivis dans deux procès successifs, l’un contre le président turc Recep T. Erdoğan et l’autre contre le président russe Vladimir Poutine, dans le cadre du nouveau processus de guerre froide mené par les États-Unis et entièrement soutenu par l’UE.

Oui, le 1er mars dernier, la Cour pénale internationale de La Haye a ouvert une enquête, d’abord contre les responsables du terrorisme d’État en Turquie, dont Recep T. Erdoğan, puis, le 17 mars, contre Vladimir Poutine pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre.

La Cour pénale internationale, créée le 1er juillet 2002 en vertu d’une résolution adoptée lors d’une réunion des Nations Unies à Rome en 1998 et ayant commencé ses travaux le 11 mars 2003, est une institution ayant pleine compétence pour juger et condamner les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, le génocide et les crimes d’agression…

L’affaire est portée conjointement par le Tribunal pour la Turquie qui a déclaré, à Genève le 24 septembre 2021, le régime d’Ankara responsable de torture, d’extermination, de violations de la liberté de la presse, d’impunité, d’atteintes à l’indépendance du pouvoir judiciaire et à l’accès à la justice, et de crimes contre l’humanité ainsi que les Juges européens pour la démocratie et les libertés (MEDEL) et le cabinet d’avocats belge VSA.

La CPI lance un mandat d’arrêt contre Poutine. Qu’en est-il d’Erdogan ?

La requête adressée à la Cour comprenait 463 déclarations individuelles de torture concernant 800 personnes identifiées ou identifiables. Les preuves fournies par l’Association turque des droits de l’homme montrent également que l’organisation a reçu en moyenne 1 460 plaintes de torture par an au cours de la période 2003-2021 et que la torture systématique s’est poursuivie en 2022. La même requête a documenté 109 cas de disparitions forcées externes et internes.

A la demande des organisations plaignantes, en tant que journaliste ayant fait l’objet de menaces et d’attaques de la part de l’ambassade de Turquie et de ses institutions subordonnées pendant des années en exil, j’ai envoyé un message vidéo, qui a été projeté lors de la conférence de presse :

« Malheureusement, les procès intentés devant les tribunaux turcs pour violation des droits ne donnent pas de résultats… Les arrêts de la Cour européenne des droits de l’homme ne sont même pas pris en considération par l’État turc… Les victimes de la répression sont toujours détenues dans des prisons. C’est pourquoi je pense que cette affaire devant la Cour pénale internationale est tout à fait appropriée… Et j’espère qu’elle contribuera grandement à la démocratisation de la Turquie».

Si les récentes élections en Turquie avaient abouti à l’effondrement de la dictature AKP-MHP, il aurait peut-être été possible de demander aux organes législatifs et judiciaires turcs de rendre compte de toutes les violations des droits… Puisque cela n’est pas possible, la CPI de La Haye doit rendre un jugement équitable dans cette affaire et demander des comptes à tous les responsables, en particulier Recep T. Erdoğan.

Peut-être en prévision d’un changement de gouvernement lors des dernières élections, l’affaire concernant la Turquie n’a pas évolué jusqu’à présent.

En revanche, dès l’ouverture du procès contre la Russie, la Cour pénale internationale a émis le 17 mars 2023 des mandats d’arrêt contre le président Vladimir Poutine et la commissaire aux droits de l’enfant, Mariya Lvova-Belova, pour crimes de guerre. La décision de la CPI stipule que Poutine sera arrêté et transféré à La Haye s’il pose le pied dans l’un des 123 États membres de la Cour.

Qu’en est-il de Recep T. Erdoğan, responsable du terrorisme d’État en Turquie ?

La CPI pourra-t-elle délivrer des mandats d’arrêt contre Erdoğan et d’autres responsables du terrorisme d’État s’ils se rendent dans l’un des 123 États membres ? Même si elle le fait, pourra-t-elle obtenir des États-Unis et des États membres de l’UE qu’ils l’appliquent?

Il ne fait aucun doute qu’Erdoğan, qui a été félicité par tous les chefs d’État et de gouvernement sans exception dès l’annonce des résultats de l’élection, et qui a reçu la bénédiction des personnes présentes à la cérémonie du jubilé à Külliye, continuera à se rendre dans toutes les capitales européennes, notamment à Bruxelles, en tant que chef d’État d’un pays membre de l’OTAN et du Conseil de l’Europe et candidat à l’adhésion à l’Union européenne, même si une telle décision est prise à son encontre…

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, qui s’est rendu à la porte d’Erdogan pour participer à la cérémonie de l’installation à la présidence, a annoncé que l’adhésion de la Suède à l’OTAN serait de nouveau à l’ordre du jour le 12 juin, après leur rencontre en tête-à-tête d’hier au palais de Dolmabahçe. Tout est indexé sur le sommet de l’OTAN qui se tiendra les 11 et 12 juillet 2023 à Vilnius, la capitale de la Lituanie, où Erdoğan sera sans doute accueilli en grande pompe…

Face à la dictature d’Erdogan, qui s’est assuré cinq années supplémentaires de pouvoir en Turquie avec ses racistes, ses oummahistes et toute l’extrême droite, et qui s’est ainsi assuré la tolérance, sinon le soutien total, des Etats membres de l’UE et de l’OTAN, l’ensemble de l’opposition doit se remettre au plus vite du choc des défaites du 14 et du 28 mai. Etant donné que les élections locales de 2024 sont dans un an, ils doivent convoquer leurs représentants sans perdre de temps et faire une sérieuse autocritique et, si nécessaire, renouveler leurs dirigeants…

L’avertissement et l’appel lancés la semaine dernière par Selahattin Demirtaş, le président honoraire du HDP, sur cette question doivent être pris en considération par toutes les composantes du mouvement de gauche.

Les alliances de l’opposition pour toutes les élections à venir ne doivent pas commettre l’erreur de faire des compromis idéologiques afin d’obtenir le soutien de l’extrême droite mécontente et de se présenter devant les électeurs de gauche avec des listes différentes.

Alors qu’un mandat d’arrêt est lancé contre Poutine et qu’Erdogan se fait choyer dans son palais à Ankara, il est indispensable que l’opposition se débrouille seule, sans trop compter sur le soutien de la communauté internationale…

* Traduction du turc par Jean Sirapian

Istanbul: 880è jour de colère à l'Université du Bosphore

A son 880è jour de protestation, l'Université du Bosphore à Istanbul, l'une des plus prestigieuses de Turquie, a bravé une interdiction de manifester pour poursuivre son rassemblement quotidien contre son recteur honnis, a constaté l'AFP.

Moins d'une semaine après la réélection de Recep Tayyip Erdogan et comme chaque jour de semaine depuis janvier 2021, les professeurs en toge, rejoints par certains de leurs étudiants, se sont réunis en silence à 12H15 tapantes.

Sur la pelouse de l'établissement, tournant symboliquement le dos au rectorat, certains arboraient des pancartes reprenant en anglais leur mot d'ordre depuis deux ans et cinq mois: "WeDoNotAcceptWeDoNotGiveUp":"Nous n'acceptons pas, nous ne renonçons pas".

En janvier 2021, un décret du président Recep Tayyip Erdogan, reconduit dimanche à la tête du pays et qui prêtera serment samedi, a installé un inconnu, Melih Bulu, à la tête de la "Bogaziçi".

Dans cette université qui dispense son enseignement en anglais et livre au pays une bonne partie de son élite, ce parachutage ne passe pas.

Ce vendredi, interdiction avait été faite aux professeurs comme aux étudiants, via une circulaire, de manifester "sous peine de poursuites judiciaires et administratives".

"Dès l'élection, ils se manifestent" a indiqué le professeur associé Ahmet Ersoy à l'AFP. "Mais cela n'a pas d'importance, cette interdiction n'a aucun fondement légal", a-t-il estimé.

De nombreux policiers, présents aux abords de l'établissement dès le matin, ne sont cependant pas intervenus durant le rassemblement.

Mais toute visite, y compris à l'invitation des professeurs, ayant été interdite, en particulier à la presse, les contrevenants ont été privés d'accès ou reconduits à la sortie.

"Je ne sais pas comment notre veille continuera désormais", s'interroge le Pr Ersoy. "Si nécessaire, nous trouverons d'autres moyens: nous sommes confiants de nous tenir du bon côté de l'histoire".

"Surtout, maintenant que nous faisons cette veillée depuis plus de 2 ans en continu, les gens ont commencé à respecter notre résistance et je pense que c'est ce qui les dérange le plus", ajoute-t-il.

La mobilisation avait commencé dès la nomination de M. Bulu avec des manifestations d'étudiants clamant "Tu ne seras jamais notre recteur".

Elle s'inscrivait dans une série de nominations de recteurs aux qualifications contestées, suite au putsch manqué de juillet 2016 et à la reprise en main des établissements universitaires.

Bastion traditionnel d'une forte communauté d'étudiants de gauche, Bogaziçi a été régulièrement ciblée par le gouvernement AKP de M. Erdogan au pouvoir depuis vingt ans.

En 2018, plusieurs étudiants avaient été arrêtés pour avoir manifesté contre une opération militaire turque en Syrie: M. Erdogan les avait alors qualifiés de "traîtres" et de "terroristes". (AFP, 2 juin 2023)


Après la réélection, des Turcs d'Allemagne prédisent un exil des artistes et des intellectuels

Il travaillait depuis six ans entre Berlin et Istanbul. Mais depuis la victoire d'Erdogan dimanche, Bugra Erol, un artiste turc de 36 ans, a pris sa décision: il va déménager en Allemagne pour de bon.

"La vie a été difficile pour les artistes comme moi au cours de la dernière décennie et le résultat des dernières élections, c'est la cerise sur le gâteau", confie ironiquement à l'AFP Erol, arrivé à Berlin en 2017, en quête de liberté artistique.

"J'ai l'impression d'avoir passé ma vie à lutter", soupire-t-il, admettant qu'Istanbul serait "toujours (sa) vraie maison".

Après la réélection pour cinq ans du président Recep Tayyip Erdogan, beaucoup d'artistes et d'intellectuels turcs craignent qu'une génération entière de jeunes créateurs quitte leur pays.

La Turquie est en outre confrontée à l'une des pires crises économiques de son histoire avec une inflation supérieure à 40% sur un an.

Après une tentative de coup d'Etat en 2016, Erdogan, au pouvoir depuis deux décennies, a mis hors jeu plusieurs de ses plus redoutables opposants, tout en renforçant son emprise sur les médias.

- Refuge pour les dissidents -

Depuis la vague de protestation du parc de "Gezi", partie d'Istanbul en mai 2013, "de plus en plus de gens ont quitté la Turquie" et "leur nombre a encore augmenté ces dernières années", constate Isil Egrikavuk, une performeuse turque installée à Berlin.

Dénoncée par des organisations de défense des droits de l'Homme et d'avocats, la répression s'est encore durcie après la tentative de putsch en 2016.

"Certaines personnes attendaient le résultat des élections pour décider si elles partaient ou restaient. Et je pense qu'avec ce résultat, la fuite des cerveaux va continuer", prédit-elle.

Egrikavuk, 42 ans, se dit "un peu soulagée" de voir qu'Erdogan n'a pas eu la victoire facile: il a gagné après un duel en deux tours, une première, face au social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu.

"Cela montre qu'il n'est pas aussi fort, que la moitié du pays ne veut pas de lui", juge-t-elle.

Mais elle ressent également "du désespoir ou de la tristesse" parmi l'opposition ou les gens plus ouverts, libéraux et qui souhaitent davantage de liberté.

L'Allemagne compte la plus grande communauté turque ou d'origine turque résidant à l'étranger, soit près de trois millions de personnes.

Une majorité d'entre eux a voté pour Erdogan lors des deux tours du scrutin. Mais ces dernières années, l'Allemagne est devenue aussi un refuge pour les dissidents, attirant des artistes, des musiciens, des intellectuels, opposés au régime d'Erdogan ou frustrés par la restriction des libertés en Turquie. (AFP, 31 mai 2023)

Main opposition leader may face multiple lawsuits after MP immunity expires

Among the accusations against Kemal Kilicdaroglu are "incitement to enmity and hatred," "insulting the president," and "interference in fair trial."

The leader of main opposition Republican People's Party (CHP) in Turkey may now face court over a number of allegations including "incitement to enmity and hatred" since he will not serve as a member of the Turkish Parliament in the new term and will no longer have parliamentary immunity.

Kemal Kilicdaroglu ran for president and lost against Recep Tayyip Erdogan on Sunday. Although he still has parliamentary immunity, the period will expire once newly elected deputies have taken oath.

Kilicdaroglu is accused of "insulting the president" in 13 cases, of "slander," "threat" and "inciting people to enmity and hatred" in three cases, according to a report by Deutsche Welle (DW) Turkish.

The rest of the cases include accusations of "interference in fair trial," "insulting public officials," "violation of secrecy of investigation" and "lauding crime and criminals."

Among the cases is an indictment involving a CHP leaflet titled "The political base of FETO [Gulenist movement] in 21 questions," in which photos showing President Recep Tayyip Erdogan with the movement's leader Fetullah Gulen were used and the relationship between the ruling Justice and Development Party (AKP) and Gulenist movement was exposed.

The Gulenist movement, once a close ally of AKP, has begun to be targeted when conflicts broke out between the two after 2013, and the movement was labeled "FETO" ("Fetullahist Terrorist Organization") by Erdogan administration following a military coup attempt in 2016, believed to be orchestrated by Gulenists in military ranks.

Erdogan later said they had been "deceived" by the movement.

Interior Minister Suleyman Soylu, Justice Minister Bekir Bozdag, senior AKP official Numan Kurtulmus are among complainants in the case alongside Erdogan. (Gercek News, 30 May 2023)

Pression sur les médias / Pressure on the Media


Doğan Özgüden'in 1971'de sürgüne çıkışından bugüne kadar yurt dışında ve Türkiye'de yayınlanmış yazılarını ve kendisiyle yapılmış söyleşileri bir araya getiren Sürgün Yazıları adlı kitabının 6. cildi de Brüksel'de İnfo-Türk tarafından yayınlanmış bulunuyor.

Yaşam ve mücadele arkadaşı İnci Tuğsavul’la birlikte 52 yıldır sürgünde bulunan
Doğan Özgüden'in anıları önceki yıllarda "Vatansız" Gazeteci adı altında iki cilt olarak,
sürgün yașamında çeșitli gazete, ajans bültenleri ve dergilerde yayınlanmıș Türkçe yazılarından seçmeler ise beş cilt  olarak yayınlanmış bulunuyordu.

Özgüden'in sürgününün 50. yıldönümünde Sürgün Yazıları'nın dört cildinden
seçilmiş yazıların Fransızca çevirileri de 2021'de  Ecrits d'exil adı altında yayınlanmıştı.

Sürgün Yazıları’nın tüm ciltlerinde
yer alan yazılarında Özgüden yaşamakta olduğumuz dönemin olaylarını, sorunlarını yorumlarken okurunu kendisinin ta 2. Dünya Savaşı’nın 40’lı yıllarından itibaren bugüne kadar yaşadığı gerçekliklere götürerek geçmişle belgesel bir bağ kuruyor.

Özgüden ve Tuğsavul’un gerek 60’lı yıllarda Türkiye’de, gerekse sürgünde gerçekleştirdikleri tüm süreli ve süresiz yayınların pdf’lerine şu adresten erişilebilir:

https://www.info-turk.be/documents-pdf.htm



Turkish prosecution asks for 20 years in prison for Kurdish journalist Gok

The prosecution in Turkey asked for a Kurdish journalist to be sentenced up to 20 years in prison over "terror" charges, accusing the journalist for his reports on several books including those written by imprisoned Kurdish politician Selahattin Demirtas, for posting videos he took in 2014 during the Islamic State (ISIS) group's siege on the Kurdish-majority Syrian town of Kobani, for phone conversations he had with other journalists in the course of years, and for some books seized in his house.

Journalist Abdurrahman Gok is also being accused on the basis of the testimony of a witness, who had taken advantage of the "effective remorse law" in Turkish Criminal Code.

The prosecution asked for a prison sentence of up to 15 on the charge of "being member of a terrorist group" and up to five years over "spreading propaganda for a terrorist group."

Gok was among several Kurdish journalists detained on 25 April in police raids conducted as part of a major crackdown ahead of the elections on 14 May.

The first hearing of the lawsuit will take place on 14 September.

The journalist was earlier sentenced to one and a half year in prison for taking and posting images of Kurdish fighters who fought against ISIS in Kobani in 2014.

Gok had helped expose, by photos he took, that a young man named Kemal Kurkut was fatally shot in close range by the police on 21 March 2017, during a Newroz demonstration in Turkey's Kurdish-majority city of Diyarbakir. (Gercek News, 23 June 2023)

Journalist Sinan Aygül injured in assault by mayor's bodyguards

Two individuals who attacked journalist Sinan Aygül in Tatvan, Bitlis, were arrested yesterday.

The arrests come after the surfacing of security camera footage showing the assault that took place a day before. The footage showed that during the attack, the mayor's bodyguard and a police officer were present, actively preventing bystanders from intervening.

In a social media post, Aygül described the attack, stating that he was assaulted by the individuals who emerged from a municipal vehicle. They struck him on the head and issued threats, warning him against writing about the mayor.

Aygül, visibly shaken, expressed his ordeal and announced that he was being taken to Tatvan State Hospital for medical attention.

Previously, the journalist had made allegations of irregularities in relation to the immovable properties of municipalities in a separate social media post.

Mayor Geylani responded to the incident on his Twitter account, denying any involvement and expressing his lack of connection to the unfortunate event. He stated that he had contacted Aygül to convey his wishes for a speedy recovery.

Geylani clarified that he was in Ankara at the time of the attack, and he announced that the assailant, a municipal employee identified as Y.B, had been dismissed from duty. He further expressed his intention to return to Tatvan to visit journalist Aygül.

In an official statement, the Bitlis Governor's Office addressed the attack, announcing that both Y.B, the municipal employee, and E.K, the police officer, were under an administrative investigation for their involvement in the assault.

The statement emphasized that both criminal and administrative inquiries have been initiated, and E.K has been suspended from duty pending further investigation.

Aygül, who leads the Bitlis Journalists Association, frequently reports on corruption and irregularities in the region. He has faced several court cases over his reporting. (BIA, 21 June 2023)


CEDH: Ankara condamné pour la détention provisoire "excessive" d'un journaliste

L'ancien dirigeant d'un groupe de presse turc, Hidayet Karaca, qui purge actuellement une peine pour "terrorisme", a fait condamner mardi Ankara par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) pour la durée "excessive" de sa détention provisoire, longue de près de trois ans.

Dans son arrêt, la CEDH a notamment pointé "l'énumération stéréotypée (...) de motifs d'ordre général" par les cours d'assises turques qui ont jugé le requérant, "sans analyse approfondie des arguments en faveur d'une remise en liberté".

La détention provisoire de M. Karaca, né en 1963, avait débuté le 18 décembre 2014 et n'a pris fin que le 3 novembre 2017, date de sa condamnation en première instance à plusieurs peines de prison pour "terrorisme", soit deux ans et 11 mois, note la Cour européenne dans son arrêt.

Au moment de son arrestation, rappelle la Cour, il dirigeait le groupe de médias Samanyolu, proche du groupe fetullahiste, considéré terroriste par Ankara.

Autrefois allié précieux de M. Erdogan, le prédicateur Fethullah Gülen a été accusé par les autorités turques d'avoir répandu les soupçons de corruption qui ont visé le gouvernement en décembre 2013, quand le président, Recep Tayyip Erdogan, était encore Premier ministre. Ce dernier tient également Fethullah Gülen, installé depuis aux Etats-Unis, responsable de la tentative de coup d'Etat de 2016.

Le pouvoir turc reprochait à M. Karaca d'avoir assuré la diffusion sur l'une des chaînes du groupe Samanyolu d'une série télévisée qui aurait calomnié, "en les présentant comme des terroristes, les membres d'un autre groupe islamiste, connus sous le nom de +tahsiyeciler+ (+les annotateurs+)", aux opinions "en général opposées à celles des fetullahistes", indique la CEDH.

Invoquant plusieurs articles de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme, M. Karaca se plaignait de n'avoir pas pu "contester efficacement la régularité de sa détention provisoire" ainsi que la durée de celle-ci.

Les juges européens lui ont donné raison sur plusieurs points, notamment sur "l'irrégularité des décisions" de le maintenir en détention provisoire et sur la durée manifestement "excessive" de cette mesure.

Ankara devra lui verser 18.000 euros, notamment au titre du préjudice moral. (AFP, 20 juin 2023)


Turkey's public broadcaster sparks controversy with new series portraying Kavala as 'villain'

Turkey's state-owned broadcaster has sparked controversy with its new series centered around Osman Kavala, a prominent businessperson and human rights advocate who has been imprisoned for nearly six years.

The show, titled "Metamorfoz," (Metamorphosis) features a protagonist named Teoman Bayramlı who bears a striking resemblance to Kavala. According to the series' synopsis on TRT's digital platform "tabii," Bayramlı undergoes a transformation from a renowned revolutionary in his youth to a full-fledged capitalist after inheriting his father's company.

Kavala criticized the series in a written statement yesterday, accusing TRT of tarnishing his reputation.

He expressed his astonishment at discovering that TRT had financed a screenplay based on his life and broadcast it as a television series. Kavala noted, "My name was not explicitly used, resorting to deception to evade the laws that protect one's reputation. As in the indictments used unlawfully to keep me in prison, it is apparent that the actual events have been distorted in this series, aiming to create a perception that I am guilty through conspiracy theories."

The philantropist's frustration extended to the participation of young artists in the project, stating, "What surprised and saddened me was that young artists did not feel uncomfortable participating in this project of character assassination."

Osman Kavala was sentenced to aggravated life imprisonment in April 2022 on charges of attempting to overthrow the constitutional order, allegedly related to his involvement in organizing and financing the 2013 Gezi Park protests.

The Council of Europe's Committee of Ministers in 2021 initiated an infringement process against Turkey, accusing the country of failing to comply with a European Court of Human Rights (ECtHR) decision calling for Kavala's release.

The committee recently demanded Kavala's immediate release on June 8, emphasizing the importance of upholding human rights and the rule of law. (Gercek News, 20 June 2023)

AKP-run municipalities persist in concert bans following artists' support for LGBTI+, opposition

Multiple concerts of artists who expressed support for the LGBTI+ community or the opposition have been canceled by municipalities led by the ruling Justice and Development Party (AKP).

The Denizli Metropolitan Municipality announced on June 17 that Mabel Matiz and Melike Şahin's concerts, supposed to be held on June 19 and 30, have been called off.

No reason was cited by the municipality in Turkey's southwest.

However, the move was made after the singers outed solidarity with the LGBTI+ community at an awards ceremony hosted by Elle Style Magazine on June 13.

'Divisive artists'

Previously, the Bursa Metropolitan Municipality canceled Şahin's performance at the 61st International Bursa Festival.

Yesterday (June 18), Hüseyin Turan's name was also removed from the festival after he had previously expressed support for the opposition.

According to a social media post by Bursa Municipality Mayor Alinur Aktaş, they could not remain "unresponsive to the statements made by some artists during and after the election process, which divide our society and disrespect our values," adding that they will continue "with artists who respect the national will and society's values." (BIA, 19 June 2023)

Journalist Gökay Başcan convicted over article about high judicial member's visit to Erdoğan

Gökay Başcan, an editor for the daily BirGün, has been sentenced to 23 months and 10 days in prison over allegations of insulting President Recep Tayyip Erdoğan and a member of the Court of Cassation.

The trial took place at İstanbul's 2nd Penal Court of First Instance, where Başcan faced charges of "insulting a public official" and "insulting the president." The accusations stemmed from an article published in BirGün's edition on January 15, 2021, focusing on judicial independence.

In the article, Başcan included a photograph of Yüksel Kocaman, a former Chief Public Prosecutor of Ankara and current Court of Cassation member, visiting President Erdoğan after his wedding. The article stated, "Kocaman was appointed to the Court of Cassation shortly after his wedding."

The publication of the photo and its accompanying remarks led to legal proceedings against Başcan, as well as BirGün's board chair, İbrahim Aydın, and managing editor, Mustafa Kömüş.

During the trial, Aydın and Kömüş were acquitted of all charges. However, Başcan was found guilty of insulting the president and a public official, resulting in a prison sentence of 23 months and 10 days. The court decided to defer the announcement of the sentence.

Following the verdict, DİSK Basın-İş, a press workers' union, expressed their strong reaction to the prison sentence given to Başcan. "Turkey's second century has started with prison sentences for journalists. We will continue to stand in the same place, by the truth, no matter the cost."

More than 70 journalists have received sentences for "insulting the president" since Erdoğan's election in 2014, according to bianet Media Monitoring Reports. (BIA, 16 June 2023)

La presse d'opposition frappée de lourdes amendes en Turquie

L'Association des journalistes de Turquie a dénoncé mercredi les amendes infligées par l'autorité de régulation à quatre chaînes de télévision d'opposition pendant la campagne électorale, estimant qu'elles "pénalisent le droit du public à l'information".

Le Conseil suprême de la radio et de la télévision (RTük) a visé les chaînes Tele 1, Fox TV, Halk TV et Flash Haber en raison des commentaires faits par certains de leurs invités au moment des élections.

Le président de l'Association Nazmi Bilgin estime qu'il s'agit d'une "violation inacceptable du droit du public à recevoir des informations et à faire des choix électoraux avec ces informations".

Dans un communiqué, il évoque une "punition impitoyable (à l'encontre) du droit à la libre expression" qui "transforme l'institution (de régulation) en un instrument du gouvernement pour faire taire l'opposition et ceux qui le critiquent".

Le montant des amendes, qui n'est pas précisé, sera défini en fonction des recettes publicitaires de ces chaînes.

Cependant, fait valoir le représentant de Reporters sans Frontières en Turquie Erol Onderoglu, joint par l'AFP, ces médias se voient "régulièrement" condamnés à des "amendes disproportionnées par rapport à leurs revenus, pas aussi variés que ceux des médias progouvernementaux".

RSF a relevé que, pendant la campagne électorale, le président Recep Tayyip Erdogan, réélu pour cinq ans le 28 mai, avait bénéficié d'un temps d'antenne soixante fois supérieur à celui de l'opposition.

La Turquie a été rétrogradée de la 149e place en 2022 à la 165e en 2023 dans le classement de RSF sur la liberté des médias dans 180 pays passés en revue. (AFP, 7 juin 2023)

Journalist Fırat Can Arslan detained

Mezopotamya Agency (MA) journalist Fırat Can Arslan was taken into custody in a raid conducted at his residence in Ankara. Arslan was reportedly taken in on allegations of " terrorist propaganda" and brought to Ankara Security Directorate. His phone and computer were confiscated.

Covering news and events concerning the Kurdish population and other minorities in Turkey, Mezopotamya Agency experiences frequent arrests and detentions of its journalists.

Ahead of the May elections, Turkey dropped 16 places on Reporters Without Borders (RSF)'s World Press Freedom Index, currently standing at 165th out of 180 countries.

In the first quarter of 2023, 195 journalists stood trial, and at least 10 were detained, according to BIA's Media Monitor Reports. (BIA, 7 June 2023)

79 journalistes en prison, selon l’Association des Journalistes Dicle Fırat

Dans son Rapport de Mai sur les Atteintes aux Droits des Journalistes, l'Association des Journalistes Dicle Fırat (ADF) révèle l'emprisonnement de 79 journalistes en Turquie.

Le rapport attire l’attention sur la détention de la co-présidente de l’ADF, Dicle Müftüoğlu, et du rédacteur en chef de l’Agence Mésopotamie (MA), Sedat Yılmaz, le 3 mai, Journée Mondiale de la Liberté de la Presse. « Comme nous l’avons précédemment, deux journalistes ont été menottés le 3 mai, Journée Mondiale de la Liberté de la Presse. Nous n’oublierons pas cela non plus… »

Le rapport de l’ADF note que la pression exercée par le gouvernement se fait sentir dans tous les domaines de la société depuis longtemps, et est maintenant à un niveau extrême. Selon le rapport, « les élections présidentielles et parlementaires se sont déroulées à une période où l’économie, la politique, les libertés et la vie dans son ensemble étaient à un point mort. »

Le rapport indique: « Notre plus grand objectif est de devenir un pays qui n’occupe pas le dernier rang de l’indice mondial de la liberté de la presse, mais qui connaît l’inverse. Nous œuvrons non pas pour une presse qui ignore et cache la vérité, mais au contraire, pour une presse qui met en lumière cette vérité, quelles que soient les conditions. Notre lutte a été pour cela et le sera pour l’avenir. »

Les violations rapportées dans le rapport de mai sont les suivantes :

Journalistes agressés : 8
Domiciles de journalistes perquisitionnés : 6
Journalistes placés en garde à vue : 9
Journalistes placés en détention provisoire : 3
Journalistes soumis à des mauvais traitements : 4
Journalistes menacés : 4
Journalistes empêchés de couvrir l’actualité : 11
Violations contre des journalistes en prison : 4
Journalistes sous enquête : 9
Journalistes poursuivis : 1
Journalistes condamnés à une amende : 8
Journalistes en procès : 71, nombre de dossiers : 42
Nombre de journalistes incarcérés (au 1er juin 2023) : 79
Sites web fermés : 29
Actualités avec interdiction d’accès : 545
Contenus de médias sociaux avec interdiction d’accès : 18
(Roj Info, 4 June 2023)


Des milliers de prisonniers d'opinion en Turquie

Opposants, officiers, magistrats, intellectuels, universitaires ou artistes ont été limogés, emprisonnés ou forcés à l'exil par dizaines de milliers depuis que Recep Tayyip Erdogan, réélu dimanche, gouverne la Turquie.

Cette répression, dénoncée par des organisations de défense des droits humains et d'avocats, a été engagée après la vague de protestation de "Gezi", partie d'Istanbul en mai 2013, et s'est encore durcie après la sanglante et spectaculaire tentative de putsch de 2016.

A aucun moment durant sa campagne ou après sa victoire, M. Erdogan n'a suggéré une amnistie en leur faveur.

Voici quelques figures dont les soutiens demandent la libération.

Osman Kavala et Gezi

Osman Kavala, philanthrope de 65 ans, est emprisonné depuis 2017 et a été condamné à vie.

La Cour européenne des droits de l'homme avait estimé en 2019 que l'arrestation de cet éditeur et homme d'affaires avait pour objectif de "le réduire au silence" et de "dissuader d'autres défenseurs des droits de l'Homme".

Osman Kavala a vu sa condamnation confirmée en appel en décembre 2022, accusé d'avoir "tenté de renverser le gouvernement" de M. Erdogan et d'avoir financé le "mouvement de Gezi" - du nom d'un parc urbain d'Istanbul promis à la démolition - qui s'est répandu dans tout le pays.

Les juges ont également maintenu les peines de 18 ans de détention infligées fin avril en première instance à ses sept co-accusés. Parmi eux Tayfun Kahraman, urbaniste à la mairie d'Istanbul et de nombreux architectes.

La productrice Cigdem Mater, le chercheur Hakan Altinay ou bien encore de l'avocat Can Atalay, qui vient d'être élu député depuis sa prison - et pourrait ainsi retrouver prochainement sa liberté - ont aussi été condamnés après Gezi.

Selahattin Demirtas et opposants

Le pouvoir avait ouvert dans les années 2000 des pourparlers en vue d'un accord de paix avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK). Après leur échec en 2015, le conflit armé a repris et la répression aussi.

Figure de proue du principal parti pro-kurde de Turquie, le HDP, Selahattin Demirtas est incarcéré depuis fin 2016 pour "propagande terroriste".

Il est accusé de plusieurs dizaines de crimes et délits dont celui d'insulte au président et d'être lié au PKK, classé comme organisation "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux. Demirtas risque jusqu'à 142 ans de prison.

Il a toujours nié ces accusations et le Conseil de l'Europe a régulièrement réclamé sa libération, conformément à un arrêt de la Cour européenne des droits de l'homme.

Le HDP demande aussi la libération de Gulten Kisanak et de Selcuk Mizrakli, tous deux anciens maires de Diyarbakir (sud-est) et celle de Figen, ancienne co-présidente du HDP.

Un autre opposant de taille, le maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu qu'il a arrachée à l'AKP du président en 2019, vu comme un rival potentiel pour la présidence. En décembre 2022, il a été condamné à deux ans et sept mois de prison ainsi qu'à la privation de ses droits politiques pour "insulte" aux membres du collège électoral. Il a fait appel. Mais cette condamnation l'a privé de candidature.

Ecrivains, journalistes et universitaires

Les détracteurs du chef de l'Etat s'inquiètent du devenir des libertés d'expression et de la presse, déjà restreintes.
 Le délit d'"insulte au président" a été fréquemment utilisé - 16.753 inculpations en 2022 -, pour étouffer les voix critiques et une loi sur la désinformation adoptée l'an passé.

Selon l'organisation Reporters sans Frontières, 38 journalistes sont derrière les barreaux et des dizaines ont dû partir à l'étranger, comme Can Dündar.

Cet ancien rédacteur en chef du quotidien de centre-gauche Cumhuriyet, basé en Allemagne depuis 2016, a été emprisonné en Turquie en novembre 2015 pour un reportage sur des livraisons d'armes par Ankara à des groupes jihadistes en Syrie. Fin 2020, il a été condamné en Turquie par contumace à 27 ans et 6 mois de prison.

Plus d'un millier d'universitaires ont également été ciblés par la purge en 2016 pour avoir signé une pétition pour la paix, qui dénonçait la reprise du conflit entre Ankara et le PKK. (AFP, 29 mai 2023)

Kurdish Question / Question kurde

Le Congrès National du Kurdistan (KNK) planifie une grande conférence Kurde à Lausanne

Le Congrès National du Kurdistan (KNK) s’apprête à organiser une grande conférence Kurde à Lausanne, à l’occasion du centenaire du Traité de Lausanne, traité ayant morcelé le Kurdistan en quatre parties distinctes et exposé les peuples de cette région au génocide.

Le 24 juillet, au moins 600 membres issus de 175 partis politiques, d’organisations associatives, d’intellectuels et d’écrivains participeront à la “Grande Conférence du Kurdistan”, mise en place par le Congrès National du Kurdistan (Kongreya Neteweyî ya Kurdistanê – KNK), dans le cadre du centenaire du Traité de Lausanne.

En vue de cette importante conférence kurde en juillet 2023, le co-président du KNK, Ahmed Karamus, a déclaré que les Kurdes n’avaient d’autre choix que de s’unir.

Le 24 juillet 1923, à Lausanne, la Turquie, la Grande-Bretagne, la France, l’Italie, le Japon, la Grèce, la Roumanie et la Yougoslavie ont signé le Traité de Lausanne.

Un siècle plus tard, la “Grande Conférence du Kurdistan” se tiendra sous la direction du KNK.

La déclaration finale de la conférence, qui établira une feuille de route pour la lutte contre la négation et l’annihilation des Kurdes, sera partagée avec le public.

Le co-président du KNK, Ahmed Karamus, a évalué le Traité de Lausanne, l’importance de la conférence, et la lutte kurde contre le concept de négation et d’annihilation au nouveau siècle.

M. Karamus a déclaré que des rencontres ont eu lieu avec toutes les couches de la société kurde et que ces réunions ont été positives. “Tous les partis et organisations du sud-Kurdistan, à l’exception du Parti démocratique du Kurdistan (PDK, dominé par la famille Barzani), ont adopté une attitude positive. Ils ont dit qu’ils assisteraient à la conférence. Nous n’avons pas rencontré l’ENKS (Conseil National Kurde de Syrie) à Rojava, mais nous leur enverrons une invitation pour assister à la conférence. Si des demandes d’entretien sont faites, nous tenterons de les rencontrer. Nous avons également eu des réunions avec le Parti Démocratique du Kurdistan Iranien (PDK-I). Nous avons rencontré des partis politiques en Iran et ils ont dit qu’ils assisteraient à la conférence.”

M. Karamus a affirmé que le Traité de Lausanne a été signé contre la volonté des Kurdes. Il a ajouté que “toutes les organisations kurdes se sont opposées à ce traité et ont promis d’assister à la conférence. Nous considérons cette attitude comme significative et importante. Nous partagerons notre position avec la communauté internationale, les Nations Unies, le Conseil de l’Europe, les États Arabes Unis et tous les pays du monde que nous pouvons atteindre. Le peuple kurde n’a pas accepté et n’acceptera pas ce traité. Le peuple kurde a montré sa position contre le traité en y résistant. Le peuple kurde veut son existence, son identité, ses droits culturels, artistiques et nationaux. Un nouvel accord ou une nouvelle solution ne peut être trouvé que si la volonté démocratique nationale kurde, la langue et les droits du peuple kurde sont acceptés. Nous constituerons une délégation compétente dans ce domaine dans le cadre de la déclaration finale que nous présenterons à la fin de la conférence, et cette délégation poursuivra son travail dans le domaine de la diplomatie. Cette délégation représentera le peuple du Kurdistan.” (Par ROJINFO - 23 juin 2023)

Kurdish peace activist convicted of spurious "terror" charges

A Peace Mother was sentenced on Friday by a Turkish court in the southeastern city of Diyarbakir to a prison sentence of six years and three months over the charge of "being member of a terrorist group."

The 73-year-old Kurdish peace activist named Hayriye Turkekul was accused by the prosecution on grounds that she went on hunger strike in solidarity with imprisoned woman politician Leyla Guven, a former deputy for the Peoples' Democratic Party (HDP) and co-chair of the Democratic Society Congress (DTK).

The prosecution also argued that Turkekul's membership in a Rosa Women's Association was also evidence of her affiliation with a terrorist group.

The Diyarbakir-based association, named after Rosa Luxemburg, is a legal Kurdish feminist organization that struggles for gender equality and women's rights, and against femicide and violence targeting women.

The Peace Mothers is a women's peace and rights movement that promote a democratic and peaceful solution to the Kurdish Question in Turkey and strive for an end to armed conflict between Turkish forces and Kurdish fighters. (Gercek News, 23 June 2023)

Une prisonnière politique kurde retrouve la liberté après 30 ans de détention

Şadiye Manap, qui a été ré-arrêtée le jour même de sa libération, est sortie de prison après 30 ans d’incarcération, accueillie par des youyous. Immédiatement après avoir été libérée de la prison pour femmes fermée de Gebze le 1er décembre 2022, elle a été de nouveau placée en détention et a été emprisonnée le 5 décembre.

Après avoir passé 30 ans derrière les barreaux, Şadiye Manap a finalement retrouvé la liberté. Elle a été libérée de la prison numéro 1 de Kandıra, après avoir été acquittée dans le procès l’accusant de « création et gestion d’une organisation ».

Un accueil chaleureux lui a été réservé à sa sortie de prison. Les responsables du Parti démocratique des peuples (HDP) de la province de Kocaeli, la Fédération des associations de soutien juridique et de solidarité pour les familles de détenus et de condamnés (TUHAD-FED) ainsi qu’un grand nombre de femmes sont venus accueillir Mme Manap. L’accueil fut marqué par des youyous et des offrandes de fleurs. (ROJINFO,  22 juin 2023)

Trois morts dans une frappe de drone turque en Syrie

Trois employés de l'administration autonome kurde dans le nord de la Syrie ont été tués mardi par une frappe de drone turque, a indiqué à l'AFP un responsable des forces kurdes.

La Turquie, qui mène régulièrement des attaques de drones dans les zones contrôlées par l'administration autonome kurde, a intensifié ses frappes ces dernières semaines.

La frappe de drone a visé "une voiture transportant des employés civils, dont deux femmes kurdes et un chrétien", tous trois employés au sein de l'administration autonome, a déclaré à l'AFP Farhad Shami, porte-parole des Forces démocratiques syriennes (FDS).

Un quatrième employé a été blessé par la frappe, a ajouté le porte-parole des FDS, armée de facto de l'administration kurde qui contrôle le nord-est de la Syrie.

M. Shami a souligné que le rythme des frappes turques avait récemment augmenté, affirmant qu'elles visent "des cibles civiles" et militaires.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), la frappe turque visait un véhicule de l'administration autonome sur la route reliant les deux villes de Qamichli et Amouda, frontalières de la Turquie.

Le 15 juin, 16 personnes, dont un civil, avaient été tuées dans des frappes de drones menées par la Turquie visant pour la plupart des positions des FDS et des groupes locaux affiliés, selon l'OSDH, basée au Royaume-Uni et qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Depuis début 2023, 39 personnes ont péri dans les frappes de drones turcs, dont sept civils et 29 membres des FDS et de leurs alliés, selon l'OSDH.

Selon M. Shami, les frappes aériennes et tirs d'artillerie menés par Ankara ont coûté la vie à 21 civils, dont cinq enfants, depuis le début de l'année.

Les FDS, dominées par les Kurdes et soutenues par Washington, avaient été le fer de lance de la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) chassé de ses fiefs en Syrie en 2019.

La Turquie qualifie de "terroriste" la principale composante des FDS, les YPG (Unités de protection du peuple) qu'elle considère comme une extension des rebelles kurdes turcs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). (AFP, 20 juin 2023)

AANES officials among the fatalities of Turkish air strike in northern Syria

The pro-Kurdish HDP condemned the deadly attack and called on the global community to take action to prevent further assassinations.

Two officials of the Kurdish-led Autonomous Administration of North and East Syria (AANES) were among the fatalities of a Turkish drone strike on Tuesday, Reuters said, citing local Kurdish authorities.

The fatalities were indentified as Yusra Darwish, co-chair of the Qamishli canton's administrative council, Liman Shawish, an adviser to the Kurdish-led autonomous administration, and their driver Firat Tuma. The Syriac co-chair of the Qamishli council, Gabriel Chamoun, was injured.

The pro-Kurdish peoples' Democratic Party (HDP) in Turkey condemned the deadly attack and called upon the international community to take action to stop assassinations in northern Syria.

HDP said in a statement:

"We condemn the attack conducted today against the co-chair of the Qamishli canton's administrative council Yusra Darwish, Liman Shawish and Firat Tuma. The attack is the latest in a series of assassinations targeting the will of the people of Rojava. We call upon the global community to take action to stop these assassinations that take place before the eyes of the entire world."

Turkey's drone attack was conducted the day the 20th round of Astana talks for the resolution of the Syrian crisis began in Kazakhistan with the participation of delegations from Turkey, Syria, Iran and Russia. (Gercek News, 20 June 2023)


Former Kurdish mayor in Turkey faces new investigation

A former Kurdish mayor in Turkey who had been removed from his position on terrorism charges but subsequently acquitted, now finds himself entangled in another investigation that adds further complexity to his journey back to reclaiming his role. Ahmet Kaya served as the Co-Mayor of Ergani district in Turkey's southeastern Diyarbakir, and his case has garnered significant attention due to its political implications and the challenges faced by elected officials in the region.

Kaya, who was replaced by a trustee and faced legal proceedings after being elected as the mayor from the Peoples' Democratic Party (HDP), was preparing to return to his position after being acquitted. He said that the aim of these investigations is to prevent him from resuming his duties.

In an interview with Turkey’s Medyascope, Kaya discussed the new investigation opened against him after being acquitted in three out of four separate cases.

"After the initial acquittal decision, as you know, the Governorship and Chief Public Prosecutor's Office unlawfully opened the path for an appeal through a correction process. However, when the Court of Appeals also ruled in my favor, issuing another acquittal decision on May 22nd, just four days later we learned that a new investigation had been opened. Their main objective is to prevent us from returning to our mayoral duties and to play with legal processes to prolong the situation, “ he said.

He expressed his hope for the completion of the application they made to the Ministry of Interior to return to his duties, considering the acquittal decisions they have received.

The Turkish government justifiy the appointment of trustees by accusing elected officials of having ties to the outlawed Kurdistan Workers Party (PKK). However, critics argue that these actions are a means for the ruling party to silence opposition voices and maintain control over local governments.

A report by Freedom House on Turkey highlighted President Tayyip Erdogan and the ruling AKP's use of institutional tools to weaken or co-opt political rivals, limiting the opposition's ability to gain voter support and power through elections.

In the local elections held in March 2019, the pro-Kurdish Peoples' Democratic Party (HDP) won 65 mayoral positions, including three major cities, five provinces, 45 districts, and 12 townships. However, six of these mayors were not allowed to take office, and their positions were given to candidates from the ruling AKP. Since then, the Interior Ministry has appointed trustees to manage 48 of the municipalities won by the HDP. Currently, only six municipalities remain under HDP control. (Gercek News, 16 June 2023)

Kurdish politician urges rapid restructuring to counter anti-women, anti-Kurdish policies in Turkey

Tuncel, a former deputy of the Peoples’ Democratic Party (HDP) imprisoned in Turkey’s capital Ankara,, wrote an article for Yeni Yasam newspaper regarding the results of the recent presidential and parliamentary elections in Turkey. Tuncel emphasized the need for the Peoples' Democratic Party (HDP) and the Green Left Party to rapidly carry out the process of restructuring without delaying it, and to put it into practice.

"Democratic forces should make the society's demands for change, freedom, equality, peace, and justice visible without giving in to the government's policy of lies," she said.

Tuncel said this reorganization not only benefits the movement itself but also brings benefits to the people.

“We believe that the Kurdish political movement and the forces of labor and freedom will emerge stronger from this discussion and the process of restructuring. However, considering the upcoming local elections, we believe that this discussion and restructuring process should be carried out rapidly, without delay, and put into practice as soon as possible,” she said.

Tuncel also criticized the government's attempts to divert discussions away from the real agenda, which includes the economic and political crisis in Turkey, the institutionalization of an authoritarian regime, and the drafting of a new constitution. To counter these challenges, Tuncel called for democratic forces to make the society's demands for change, freedom, equality, peace, and justice visible.

This involves resisting the government's policy of lies and disinformation and returning to the real agenda of Turkey. It is essential for political parties to evaluate their goals, account for their achievements or failures, and provide a strong self-critique to the people. However, Tuncel emphasizes that this should not demoralize the people and the party organization but rather demonstrate determination and resilience in the face of fascism, conservatism, and exploitation.

The election results have shown a dissatisfaction with the current order and a demand for change, both within the AKP base and among the Turkish people in general. The discussion and process of restructuring within the Kurdish political movement and the forces of labor and freedom can strengthen the struggle for equality and freedom. Tuncel urges that this discussion and restructuring process be carried out rapidly and put into practice without delay, especially with the upcoming local elections in mind.

In conclusion, Sebahat Tuncel's article highlights the need for democratic forces to remain focused on the real agenda of Turkey and make the society's demands for change visible. By resisting the government's attempts to suppress discussion and engaging in a process of restructuring, the Kurdish political movement and democratic forces can work towards a more democratic, equal, and just society.

“Of course, political parties are responsible for evaluating their goals, accounting for their achievements or failures, and providing a strong self-critique to the people. However, they should not demoralize the people, the party organization, and its workers while doing so; they should demonstrate their determination and resilience in the face of fascism, conservatism, and exploitation,” she said. (Gercek News, 16 June 2023)


Women in Switzerland unite under the slogan “Jin Jiyan Azadi”

Hundreds of thousands of women in Switzerland led by the Swiss Trade Union Confederation (USS,) have taken to the streets in a nationwide strike, demanding justice, equality, and an end to discrimination.

Inspired by the tragic murder of Jîna Emînî, a Kurdish woman in Iran, these women who came from various cities across Switzerland have adopted the empowering slogan "jin, jiyan, azadî" (woman, life, freedom), which has become a rallying cry for women worldwide, to challenge systemic inequalities and fight for their rights.

The strike has provided a platform for women to voice their concerns, frustrations, and aspirations.

At the heart of this movement lies the tragic story of Jîna Emînî, a Kurdish woman from Iran, whose murder last September sparked a profound awakening. Her senseless killing by the so-called "moral police" simply because of her visible hair served as a stark reminder of the oppressive forces that women face daily. Her memory lives on as a catalyst for change, motivating women to lead the charge for a more just and equitable society.

The women, through their strike, have demanded lasting solutions regarding the increase in retirement age, gender-based and sexual violence, feminicide (the killing of women), wage inequality, structural racism, lack of financing for childcare facilities, homophobic and transphobic discrimination, and attacks on the right to abortion. (Gercek News, 16 June 2023)


16 morts dans des frappes turques sur les zones kurdes (OSDH) en Syrie

Seize personnes au moins, dont un civil, ont été tuées dans des frappes de drones menées par la Turquie sur les zones contrôlées par les forces kurdes en Syrie, a indiqué jeudi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"La Turquie a fortement intensifié ses attaques de drones depuis le début de la semaine", faisant 15 morts dans les rangs des forces kurdes et du régime syrien pour la seule journée de mercredi, a déclaré à l'AFP le chef de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

A Ankara, le ministère de la Défense a indiqué jeudi que l'armée turque avait "neutralisé 16 terroristes" en Syrie, le terme employé pour désigner les combattants kurdes.

Les frappes ont notamment visé les régions de Tall Rifaat et Manbij (nord), proches de la frontière turque et qu'Ankara menace régulièrement de viser par une offensive. L'armée syrienne est déployée aux abords de ces régions.

Les forces kurdes à Manbij ont annoncé dans un communiqué que six combattants avaient été tués.
 L'Observatoire, basé au Royaume-Uni et qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, a confirmé ce bilan et indiqué qu'un civil travaillant pour l'administration autonome kurde à Manbij avait été également tué.

Selon l'OSDH, cinq soldats syriens ont en outre été tués par une frappe de drone turque à Tall Rifaat. Damas n'a pas confirmé.

Plus à l'est, quatre combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes et soutenues par Washington, ont été tués dans une frappe qui a visé leur véhicule dans la province de Hassaké, selon l'OSDH.

Les FDS avaient été le fer de lance de la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) chassé de ses fiefs en Syrie en 2019.

La Turquie, dont les soldats sont présents dans des zones du nord de la Syrie, menace régulièrement de lancer une offensive d'envergure contre les FDS, qu'elle considère comme "terroristes". (AFP, 15 juin 2023)

Le Parti des travailleurs du Kurdistan rompt son cessez-le-feu

Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en lutte armée contre l'armée turque depuis 1984, a annoncé rompre le cessez-le-feu unilatéral qu'il avait décrété dans la foulée du séisme dévastateur du 6 février.

Déplorant "une nouvelle vague d'attaques" des forces turques, l'Union des communautés du Kurdistan (KCK), qui chapeaute toute la mouvance rebelle kurde dont le PKK, a annoncé mardi "avoir rompu [son] cessez-le-feu unilatéral", dans un communiqué diffusé par l'agence de presse prokurde Firat.

Le PKK, classé comme organisation terroriste par Ankara, les Etats-Unis et l'Union européenne, avait annoncé le 10 février la suspension de ses "opérations" en Turquie "tant que l'Etat turc ne nous attaque pas", quatre jours après le tremblement de terre qui a fait plus de 50.000 morts dans le sud-est du pays.

Le groupe armé avait maintenu ce cessez-le-feu pendant la campagne pour les élections présidentielle et législatives de mai.

L'armée turque conduit régulièrement des opérations contre le PKK en Turquie et en Irak, et cible également les Unités de protection du peuple (YPG) en Syrie, alliées des Etats-Unis dans la lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique mais accusées par la Turquie d'être affiliées au PKK.

Ankara a affirmé avoir tué depuis dimanche plusieurs dizaines de combattants kurdes dans le nord de la Syrie.

Depuis 1984, le conflit entre le PKK et l'Etat turc a fait plus de 40.000 morts, dont de nombreux civils.

Ankara accuse notamment le PKK et les YPG d'avoir perpétré l'attentat qui a fait six morts et 81 blessés au coeur d'Istanbul le 13 novembre. Les deux mouvements avaient aussitôt démenti toute implication. (AFP, 14 juin 2023)

Le Parlement irakien donne à Bagdad la haute main sur le pétrole kurde

Le Parlement irakien a approuvé lundi le budget du pays pétrolier, une loi de finances lestée d'un déficit record et qui donne à Bagdad plus de contrôle dans la gestion du brut du Kurdistan d'Irak.

Habitué aux retards budgétaires, le gouvernement avait envoyé son projet de loi de finances aux députés en mars. Fait inédit, il couvre l'année fiscale 2023, mais aussi 2024 et 2025. Pour chacune de ces trois années, les dépenses s'élèveront à près de 153 milliards de dollars, un record. De cette somme, 12,67 % reviennent à la région autonome du Kurdistan d'Irak.

Le budget entérine surtout un changement de taille sur lequel le gouvernement régional kurde et Bagdad s'étaient mis d'accord en avril pour ouvrir la voie à la reprise des exportations de pétrole kurde via la Turquie. Ces exportations sont interrompues depuis le mois de mars après la décision d'un tribunal international donnant à Bagdad la haute main sur la gestion du brut kurde.

Selon la loi des Finances, les ventes de pétrole du Kurdistan d'Irak doivent désormais passer par la compagnie pétrolière d'Etat irakienne (Somo), et non plus exclusivement par les autorités régionales.

En outre, Erbil devra livrer pas moins de 400.000 barils de pétrole par jour à Bagdad. Et les recettes liées à la vente du pétrole kurde à l'étranger devront être déposées sur un compte bancaire à la Banque centrale d'Irak géré par Bagdad.

Pour chaque année concernée par le budget fédéral, les recettes totales s'élèveront à 103,4 milliards de dollars sur la base d'un baril de pétrole à 70 dollars, l'or noir constituant environ 90% des revenus du pays.

- Déficit record -

Le déficit est, lui, chiffré à 49,5 milliards de dollars, là aussi un chiffre record par rapport au dernier budget voté en 2021 (aucun budget n'avait été approuvé en 2022 à cause de l'instabilité), où le déficit se montait à 19,8 milliards de dollars.

Le secteur public irakien devrait connaître une forte croissance qui, à en croire les analystes, risque de plomber le budget. L'économiste Ahmed Tabaqchali chiffre cette vague de recrutement à plus de 600.000 et une ardoise pour les salaires et pensions du secteur public à plus de 58 milliards de dollars.

"L'Irak est vulnérable car si les prix du pétrole baissent, il faudra procéder à des coupes budgétaires", explique-t-il à l'AFP. "Or, étant donné qu'on ne peut pas réduire les dépenses fixes, il faudra réduire les dépenses d'investissement".

Une "dépendance aux revenus du pétrole" contre laquelle le Fonds monétaire international a mis en garde le gouvernement irakien le mois dernier, l'appelant à observer une "politique fiscale bien plus stricte".

Enfin, les dépenses d'investissement se montent à 37,9 milliards de dollars. Cette enveloppe ira notamment à la construction d'infrastructures, la "priorité" du Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani dans un pays où hôpitaux, routes et écoles sont bien souvent vétustes, victimes de la corruption et des conflits qui ont ensanglanté l'Irak pendant quatre décennies. (AFP, 12 juin 2023)

HDP co-chairs to step down, conceding disappointing election results

In a television interview on Sunday (June 4), the Peoples' Democratic Party (HDP)'s co-chairs, Mithat Sancar and Pervin Buldan, announced that they will step down in an upcoming congress after conceding disappointing results in the recent dual elections.

The HDP, which ran its candidates under the Green Left Party (YSP)'s ticket to dodge a possible ban, fell short of expectations in the May 14 polls. Despite losing 6 seats, they still hold 61 out of the 600 available in parliament, retaining their status as the third-largest party.

To compound their disappointment, their endorsed presidential contender, Kemal Kılıçdaroğlu, was unable to dethrone President Recep Tayyip Erdoğan.

Lack of candidate diversity

"Introducing the YSP to our voters in one and a half months was an important factor. We failed to meet our target. We could not manage the campaign process well," Buldan explained, attributing the party's weak results to a lack of candidate diversity by not including Armenians, Yazidis, and disabled individuals.

Sancar similarly noted that the transition to the YSP resulted in losing valuable votes while emphasizing that nearly half of the electorate wants to see change.

"There is a desire for change in society. Despite all these conditions, half of the society showed their desire for change. Both manipulations and false propaganda have worked. There were situations of voters who did not go to the polls. A sense of helplessness may have prevented them from going to the polls," the party's co-chair since 2020 said, adding that he will resign as the HDP isn't a party of presidents but governed by collective will.

Demirtaş's resignation from active politics

Buldan and Sancar are not the only prominent HDP figures who take a step back, former co-chair, Selahattin Demirtaş, imprisoned since 2016, announced his resignation from active politics last week.

In an interview elaborating on his decision, he criticized the party's strategy and offered to be their presidential candidate but received no response.

Reportedly, the party's co-leadership also sought input from Gültan Kışanak and Figen Yüksekdağ, prominent Kurdish politicians who are also currently incarcerated. They proposed to run a woman as a candidate if the Supreme Election Council (YSK) would reject Demirtaş's candidacy.

However, Nation Alliance's contender Kılıçdaroğlu was eventually endorsed in the May 14 and May 28 elections that shattered the aspirations of toppling President Erdoğan, who has been in power for over 20 years in various tenures.

The Republican People's Party (CHP) leader managed to capture an underwhelming 44.8% of the votes in the first round and 47.82% in the runoff. (BIA, 5 June 2023)

Basak Demirtas expresses shock and dismay over 'Execute Selo' chants

Basak Demirtas, the wife of imprisoned Kurdish leader Selahattin Demirtas, has voiced her shock and dismay over the chanting of "Execute Selo" slogans during President TayyipErdogan's victory speech after the second round of presidential election.

During an interview with Murat Sabuncu from T24, Demirtas also highlighted the lack of response from the opposition, saying not one single person from any political party called for support after the incident.

“When I saw it for the first time, I couldn't believe it. I was shocked whenErdogan called Selahattin a "killer" in his first speech right after winning the election. Just imagine, you have been in power for 21 years, you will remain in power for another five years, and you continue to give instructions to the judiciary regarding someone you have kept in prison for seven years, and you also incite the people to hatred and enmity,” Demirtas said.

When she watched the entire video the next day, she says she was saddened by something completely different.

“My eyes caught Mrs Emine (wife of Erdogan). I mean, just imagine that your husband becomes President once again, addresses the public, calls someone who is still in prison a "killer," and tens of thousands of people want the person he targeted to be killed, and you watch it with great pleasure. As a mother, as a woman, it was horrifying to me.”

Asked if anyone from the opposition called to express support, Demirtas replied:

“We have received calls from our friends who expressed their support, but not a single person from politicians, including all opposition parties, called or even sent a message. Unfortunately, there was none. I think all politicians should have reacted. Mr. Kilicdaroglu remained silent, the co-chairs of the HDP remained silent, the parties in our alliance remained silent.”

Basak Demirtas also confirmed that her husband applied to his party for his presidential candidacy and acknowledged that this proposal was ignored by the party.

"Selahattin suggested his own candidacy to the party. It was June 2022 when he mentioned it to the Co-Chairs who visited him. Later, he conveyed it once again through MYK member lawyer Doğan Erbaş. Finally, I know that he sent a letter to Mr. Tayip Temel through his lawyer. So, I'm sure he conveyed it at least three times because it was an important decision, and he shared it with me. They should have conveyed it in party meetings as well. Regarding Selahattin's own candidacy, not a single sentence was said," she said. (Gercek News, 5 June 2023)

“Kurdish children are guilty whether they live or die"

The release of a sergeant under judicial control after running over and killing a Kurdish child sparks outrage, as public disbelief grows over the child being primarily blamed
The release under judicial control of a specialist sergeant who ran over and killed a 5-year-old Kurdish child with his private vehicle in the Yuksekova district of Turkey’s Hakkari sparked public fury, with many expressing disbelief that the child was deemed primarily at fault for the tragic incident.

“Kurdish children are guilty whether they live or die," Meral Danis Bestas, a Green Left Party deputy said, condemning the decision.

Other Green Left Party members also expressed their disapproval of the decision through posts on Twitter, drawing attention to the severe trauma experienced by mothers and children in the region.

Vezir Parlak, a member of parliament, who highlighted the frequency of similar incidents, wrote:

"While our children were outside, our mothers' hearts were never at ease, and they were unable to sit peacefully at home due to constant worry about their children's safety. This situation has caused severe trauma for both our mothers and the children left behind. This picture, along with others, is enough to reveal the lawlessness that our people face in Hakkari, and the policies of impunity encourage perpetrators to commit new crimes. It is necessary to implement the appropriate criminal sanctions, ensure that law enforcement agencies do not cover up the crimes they commit, and that everyone who commits a crime is punished according to the requirements of justice. The greatest responsibility in this regard lies with the Ministry of Justice and the Hakkari Governorate. The people of Hakkari demand that the judicial authorities take the necessary steps against this crime"

Lawyer Onur Dusunm said, "The state, which failed to take preventive measures and fulfill its negative obligations, has once again claimed another life through personnel who do not even adhere to the minimum traffic rules. This time, the excuse for impunity is labeled as a traffic accident. We will follow up on the incident to ensure an effective investigation."

Oznur Bartin, a Green Left deputy said, "The innocent children's hearts have been shattered, and their mothers are left in anguish. How many more atrocities will be covered up? The Kurdish child is found guilty! The perpetrators, who have taken lives, are released without consequence. May your notion of justice sink." (Gercek News, 9 June 2023)

Demirtaş steps back from active politics but says "I will continue to belong to HDP"

Selahattin Demirtaş, the imprisoned ex-chairperson of the People's Democratic Party (HDP) made an interview with İrfan Aktan from Artı Gerçek news outlet, responding to his questions from the Edirne F-type Prison.

Aktan wrote, presenting his interview with the imprisoned politician, that Demirtaş "who has given great support to the election campaign of HDP-Green Left Party (YSP)* from the Edirne Prison where he is being kept since November 4, 2016" made the severest evaluation and self-criticism so far, of the process from among the opposition.

"Too early to be sad or delighted"

"Demirtaş announced that he is stepping back from active politics, a sentence he has told us in the interview before the interview was published," Aktan wrote and added, "This has made millions of voters sad while his rivals seem delighted. I want to say that it is too early for both of these feelings and leave the floor to Demirtaş."

Demirtaş explained Aktan how he decided about and how he sees his stepping back from active politics.

"I had told the headquarters of our party that I would step back from active political work after the elections, no matter what the election results were. I still hold up my opinion. I believe that all our comrades struggling outside of the prison, with heart and soul, will complete this process, based on our own power and self-reliance. I trust each one of them. My critics and suggestions to the party are totally well-intentioned, constructive, and for the purpose of making a contribution. Nobody should try to use my criticism to beat up HDP. I belong and I will continue to belong to HDP. I want everyone to know this," the imprisoned politician said.

Demirtaş also evaluated the May 14 elections and the May 28 runoff in the interview. 

"I was angry at the disorderly scene that emerged in the evening on May 14 when the election results started to come in," he said. 

"I did not truly expect those results. I was expecting both the YSP and Kılıçdaroğlu to get higher rates. I was sad with the results, and I was angry at the disorderly appearance that the opposition had that evening."

"In fact Kılıçdaroğlu has won the elections"

On the other hand, Demirtaş stated that the May 28 results were not surprising.

He said, "In fact, Kılıçdaroğlu has won the elections. However, election frauds, the votes cast abroad, and the votes of those who were made citizens recently; all added up, Erdoğan has won this historical election. What we lived through has nothing to do with an election, democracy, or the people's will being reflected; not even close to it. All of what has happened was an operation,"

* Facing closure risk in the case at the Constitutional Court, HDP competed in the May 14 elections under the Green and Left Party (YSP). (BIA, 2 June 2023)

Two witnesses of Dersim massacre pass away

Eşliye Çiçe (Fecire Erol) from the Zimek (Çığırlı) village of Hozat, Tunceli  and Necef Duman from Hopik in the same village who had witnessed the Dersim massacre (Tertele) have lost their lives.

94 year old Duman had survived the massacre by staying under the dead body of her mother Besi who was killed by a firing squad, the Mezopotamya Agency reported.

The funeral for Duman and Çiçe who lost their lives yesterday (June 1) was held in the Zimek village.

"We knew our dead by their clothes"

Çiçe, had spoken to the Pir News Agency before about the massacre that she witnessed:

"They brought everyone together and took them to the trashing field. There was a machine gun. Everyone started to shout, there were some who escaped. They had seperated the men and the women; and taken them up the mountain saying we are going to take a picture of you. They took us to the mountain also, we are small, we are hungry, we want bread, we want water and we cry."

"My mother placed me behind her legs and my brother to her chest and she laid down on the ground over us, hiding us. One bayonet struck my back, I took it out. They left me for dead. When it got dark a young woman came and she was shouting, 'The soldiers are gone, whoever is alive, stand up.'

They killed us in Hopik (the White Mountain), we knew our dead by their clothes." (BIA, 2 June 2023)

Pro-Kurdish party admits underachievement in elections

Pro-Kurdish parties in Turkey admitted on Tuesday in a joint statement that they have "fallen short of their objectives in the elections," as it was stressed that "they have always signified hope for the oppressed," and that they will continue to "politically and socially play a determining role."

The joint statement was released by the Peoples' Democratic Party (HDP), Democratic Society Congress (DTK), which is a Diyarbakir-based umbrella organization for Kurdish NGOs, Peoples' Democratic Congress (HDK), Democratic Regions Party (DBP) and Green Left Party.

While admitting underachievement, it was emphasized that a clear response was given at the elections in Kurdish-majority areas to "plans to destroy the Kurdish political movement."

It continued:

"Without giving in to desperation and frustration, we will comprehensively analyze in the coming days the picture we are now faced with. Nobody should have any doubt that we will arrive at the conclusions that will enable us to take our struggle to new heights against this regime who is hostile to labor, peace, democracy, freedoms, nature, youth and women."

HDP ran under the sister Green Left in the elections, to avoid the consequences of a possible last minute ban by Turkey's Constitutional Court, and received 8.8% of the vote, while its ally Workers' Party of Turkey (TIP) received 1.7%.

HDP received 11.7% in the 2018 elections, with TIP candidates running under HDP, and secured 67 seats. It secured on 14 May 61 deputies, while TIP won four. (Gercek News, 30 May 2023)

Former Diyarbakır Bar chair given 7.5 year jail term on 'terror' charges

In his retrial, Fethi Gümüş, the former chair of the Diyarbakır Bar Association, has been sentenced to the same penalty after his prison sentence was previously overturned, Mezopotamya Agency (MA) reported.

The original conviction was based on his alleged involvement with the Democratic Society Congress (DTK), a civil society organization that focuses on Kurdish rights.

The Diyarbakır Regional Court of Justice had previously overturned the 7-year and 6-month prison sentence citing "incomplete examination."

During the decision hearing of the retrial at the Diyarbakır 9th Heavy Penal Court, Gümüş and his lawyers were present.

"DTK is not an illegal organization"

In his defense, Gümüş stated that the DTK is not an illegal organization, highlighting that DTK Co-Chair Berdan Öztürk was elected as a member of parliament and that the DTK remains open and continues its activities.

He said that he was being tried for being a member of an "illegal organization" due to his legal activities within the DTK.

Regarding the presence of a secret witness in the case, he pointed out that the court's official communication had received a response stating that "there is no such secret witness."

Gümüş recalled that in the overturn decision by the appeals court, it was requested to determine whether he had participated in any demonstrations, and in the police investigation, the response was that there was no document indicating his involvement in any action.

Lawyers also requested the acquittal of their clients, pointing out the inconsistencies in the case and the annulment decision by the appeals court.

The court insisted on its previous decision and sentenced Gümüş to 7 years and 6 months in prison. (BIA, 30 May 2023)

Dans les zones kurdes de Syrie, l'inquiétude après la réélection d'Erdogan

Au marché de Qamichli, l'inquiétude prévaut lundi au lendemain de la réélection du président turc Recep Tayyip Erdogan qui menace régulièrement d'attaquer ces zones sous administration kurde du nord de la Syrie.

"En tant que Kurdes, nous ne souhaitions pas qu'Erdogan soit réélu", affirme à l'AFP, en kurde, Hozan Abou Bakr, propriétaire d'une boutique de vêtements qui discute avec ses voisins des répercussions du scrutin en Turquie.

"Nous voulions (le candidat de l'opposition) Kemal Kiliçdaroglu, non pas parce qu'il est meilleur, mais parce qu'il s'était allié aux Kurdes et qu'il n'est peut-être pas aussi mauvais qu'Erdogan", ajoute cet homme de 30 ans.

Les Kurdes en Turquie --environ un cinquième des 85 millions d'habitants de ce pays-- ont voté principalement en faveur de M. Kiliçdaroglu, le chef du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), battu par M. Erdogan dimanche.

Tout au long de la campagne électorale, M. Erdogan n'a cessé d'attaquer son rival en le traitant de "terroriste", en raison de l'appui que lui ont apporté des responsables du parti pro-Kurde HDP.

Peuple sans Etat, les Kurdes sont répartis entre la Turquie, l'Irak, la Syrie et l'Iran.

A la faveur de la guerre en Syrie, ils ont établi une administration autonome dans de vastes secteurs du nord et du nord-est de ce pays.

Mais ils s'inquiètent que le président turc ne mette à exécution ses menaces répétées d'attaquer ces zones kurdes, et redoutent également un rapprochement entre Damas et Ankara dont ils feraient les frais.

- Craintes -

La Turquie a lancé depuis 2016 trois offensives sur le sol syrien contre les forces kurdes dans le nord, qui lui ont permis de contrôler une bande frontalière de 120 km de longueur côté syrien.

Ankara a aussi mené en novembre une campagne de raids contre les combattants kurdes dans le nord de la Syrie et a brandi la menace d'une offensive terrestre.

La Turquie considère comme "terroriste" le Parti de l'Union démocratique (PYD), dont la branche armée, les YPG, a été le fer de lance de la lutte contre le groupe Etat islamique dans le nord de la Syrie avec l'appui des Etats-Unis, au grand dam de la Turquie.

Hizny Souleiman, un autre commerçant du marché de Qamichli, confie "craindre qu'Erdogan n'attaque à nouveau le peuple kurde".

Devant sa boutique d'électroménager, Mohammad Achraf assure: "Nous ne voulons pas nous battre contre la Turquie (..) nous voulons juste vivre en paix, surtout que toute la région est en guerre."

Le soulèvement pacifique en Syrie qui a dégénéré en guerre civile a fait plus d'un demi-million de morts. Près de la moitié des Syriens sont désormais des réfugiés ou des déplacés.

"La victoire d'Erdogan constitue sans aucun doute un développement négatif pour les Kurdes, notamment en Syrie", a estimé auprès de l'AFP l'analyste Mutlu Civiroglu, spécialiste de la question kurde.

Selon lui, les Kurdes syriens auront affaire à "davantage d'attaques de drones et à la montée en puissance des groupes armés syriens soutenus par la Turquie".

"Les Kurdes sont déjà dans une situation difficile qui va s'accentuer, le gouvernement d'Erdogan voyant les Kurdes comme une menace pour la sécurité nationale", a poursuivi M. Civiroglu.

- Rapprochement turco-syrien? -

M. Erdogan a tenté ces derniers mois de se rapprocher de son homologue syrien Bachar al-Assad, notamment grâce à une médiation russe, ce qui, selon l'analyste, constitue "une autre inquiétude pour les Kurdes syriens".

"Nous ne pouvons pas prédire les agissements d'Erdogan, mais tout rapprochement entre lui et Bachar al-Assad se fera aux dépens des Kurdes", affirme pour sa part à l'AFP Saleh Muslim, qui copréside le PYD.

Pour sa part, M. Assad a exigé en préalable à toute rencontre avec son homologue le retrait des forces turques stationnées dans le nord de la Syrie sous contrôle rebelle et la fin du soutien d'Ankara aux groupes rebelles opposés à Damas.

"Il semble qu'Erdogan va poursuivre sa politique passée, et nous devons être prêts à toutes les éventualités", ajoute-t-il.

Il assure: "le plan d'Erdogan se fonde sur l'éradication des Kurdes partout, dont les Kurdes syriens s'il le peut." (AFP, 29 mai 2023)

Minorités / Minorities

European Syriac Union’s call: "Stop Turkish attacks in north east Syria"

Yesterday on June 20, once again Turkey attacked north east Syria and killing three personalities and wounded one in a drone attack near Syria-Turkey border in Qabre Hewore, Qamishli region. As a result of the drone attack, Yusra Derwêş, co-leader of Kamishlo Canton, her deputy Lîman Şiwêş, and Chaldean Christian driver Firat Tuma lost their lives. The other co-leader of Qamishlo Canton, Gabi Shamoun from Syriac community, sustained injuries in the attack.

More than a decade of Syrian civil war and war against ISIS victoriously conducted by Syrian Democratic Forces, SDF with international coalition support breathed fresh air for all international community ending an imminent danger for security and development. Moreover, people of north east Syria establish their own social, cultural, economic and political structure and assisted people in need during tumultuous period. Autonomous Administration of North East Syria, AANES without being a danger for any neighboring countries and forces has been shelter for various communities and peoples.

As a success force in the region, meanwhile Turkey with its proxy forces continue to attack this peaceful region incessantly and creating security threat and also strengthening remaining ISIS cells across the region. Turkey actions in north east Syria are against international norms and laws. Based on this, international community, regional countries and especially Arab League must call for immediate cease or Turkish destructive action.

European Syriac Union, ESU presents its sincere condolences to the people of the region, families for martyrs and speedy recovery for our friend. We reiterate our call based on international norms, Turkey must stop its attacks on the region. International community also have moral responsibility to stand with the people of north east Syria. (ESU, 21 June 2023)


Assyrian genocide remains unforgotten, calls for apology grow

As the world remembers the 108th anniversary of the Sayfo, the harrowing chapter of the Assyrian Genocide during World War I, which resulted in the systematic killing and forced assimilation of hundreds of thousands of Assyrian people, renewed calls emerge for the Turkish state to confront its dark history and issue a heartfelt apology.

Kadriye Dogan, the Co-Chair of the Democratic Alevi Association (DAD), has urged the Turkish state to confront its history of genocidal acts, particularly the Assyrian Genocide, and extend a sincere apology to the Assyrian, Armenian, and Greek communities.

Highlighting the tragic history of the Assyrian people, Dogan emphasized that the Turkish state must confront the genocides of the past as a necessary step toward building a free and democratic society.

“These lands have come this far with a history of genocide. And this has been achieved by forgetting and denying the genocides perpetrated against both the Armenians and the Assyrians (Syriacs, Arameans, Chaldeans), as well as the genocides and persecutions inflicted on Alevis and Kurds throughout the republican era. Unfortunately, a serious Armenian, Assyrian, and Greek Genocide took place in 1915. It has become an example and unfortunately continues to be so." Dogan said.

She stressed the importance of acknowledgment, apology, and reconciliation, not only for the sake of the affected communities but also for the progress and collective healing of the nation.

"I wish that we could have reached a point where we confronted and abandoned the past, and could accept every living being born on these lands equally and freely as they are. But we know very well that Turkey, that is, the people of these lands, still cannot confront the past and, as a result, continue to suffer in pain, remaining in a position where they are governed by dictatorships and fascist regimes due to their inability to manage this shared life. Now, in order to build a free and democratic life, the state needs to confront the Armenian, Assyrian, and Greek massacres that have occurred in the past and genuinely apologize to these communities," sha added.

The Sayfo (lit. sword) which saw the brutal annihilation of 300,000 Assyrians and the displacement of many others, remains a painful chapter in the history of the Assyrian people in southeastern Anatolia and Persia's Azerbaijan province by Ottoman forces during WWI.

Forced conversions, Turkification policies, and the destruction of their cultural and religious heritage left lasting scars on the community. Despite the passage of 108 years, the Assyrian people continue to call for recognition, justice, and a genuine apology from the Turkish state. (Gercek News, 16 June 2023)

En visite en Azerbaïdjan, Erdogan affiche son alliance avec Aliev

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a fait l'éloge mardi de l'alliance entre la Turquie et l'Azerbaïdjan, lors d'une visite dans cette ex-république soviétique du Caucase après sa réélection à la tête de l'Etat turc.

La Turquie et l'Azerbaïdjan sont "deux Etats, une seule nation", a lancé M. Erdogan, reprenant un slogan illustrant la proximité historique entre ces deux pays.

"Et nous allons continuer sur ce chemin de manière résolue", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse avec son homologue azerbaïdjanais, Ilham Aliev.

MM. Erdogan et Aliev ont affirmé qu'ils allaient accentuer leurs efforts pour ouvrir un couloir terrestre reliant la Turquie au principal territoire de l'Azerbaïdjan via l'Arménie, un projet ancien et complexe.

"L'ouverture du couloir de Zangezur est inévitable. Le plus tôt sera le mieux. Nous allons accentuer nos efforts en ce sens", a déclaré M. Aliev.

Ce couloir "sera important pour renforcer les relations entre la Turquie et l'Azerbaïdjan", a renchéri M. Erdogan.

Signe de l'alliance entre les deux pays, la Turquie livre des drones à l'Azerbaïdjan qui lui ont permis de remporter une guerre contre l'Arménie en 2020 pour le contrôle de la région disputée du Nagorny-Karabakh.

En évoquant cette guerre, M. Aliev a affirmé que des décennies de "négociations ont échoué à apporter des résultats, mais notre force y est parvenue".

Bakou et Ankara vont "renforcer leur force dans le monde et dans la région", a-t-il assuré.

La guerre entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan s'est soldée à l'automne 2020 par un cessez-le-feu signé sous médiation de la Russie, Bakou ayant repris d'importants territoires contrôlés par des séparatistes arméniens.

Depuis, l'Arménie et l'Azerbaïdjan négocient un traité de paix, mais la situation reste tendue avec des affrontements frontaliers réguliers.

Depuis cette guerre, la Turquie cherche aussi à apaiser ses relations avec Erevan. Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a ainsi assisté à la cérémonie d'investiture de M. Erdogan, réélu fin mai.

Les rapports entre la Turquie et l'Arménie restent empoisonnés par les massacres d'Arméniens commis lors de la Première Guerre mondiale dans l'Empire ottoman, ancêtre de la Turquie, ce qu'Erevan et de nombreux pays considèrent comme un génocide, un terme qu'Ankara rejette.

Le génocide arménien est reconnu par une trentaine de pays et la communauté des historiens. Selon les estimations, jusqu'à 1,5 million d'Arméniens ont été tués pendant la Première Guerre mondiale par les troupes de l'Empire ottoman. (AFP, 13 juin 2023)

Former top police chiefs indicted in new lawsuit in the case of Hrant Dink's murder

A new lawsuit was launched in Turkey in the case of the assassination of Armenian journalist Hrant Dink, and suspects, including a former head of police intelligence, former head of police anti-terrorism department and two former police intelligence chiefs, are accused of "attempting to overthrow constitutional order," "being member of a terrorist group" and premeditated murder. The first hearing will be held on Wednesday.

Dink, the founder and editor-in-chief of Armenian newspaper Agos, was fatally shot by a trigger man named Ogun Samast on 19 January 2007, in the midst of a crowd at a very busy spot near the offices of Agos in Istanbul's Osmanbey neighborhood.

Dink struggled for a truthful recollection of historical facts hidden in the foundations of modern Turkey, in particular the 1915 Armenian Genocide that eradicated the Armenian population in the Ottoman Empire. He equally sought for a reconciliation between the Armenians and the people of Turkey.

The accused in the new lawsuit involves 11 suspects, against whom criminal charges were filed in the course of the previous trial. Former police head of intelligence Ramazan Yurek and former police intelligence chiefs Ali Fuat Yilmazer and Faruk Sari are accused of not taking action to prevent the assassination despite being informed of the plans to murder Dink, of aiding the assailants, and for denying Dink protection. The prosecution also alleges that the three took over control of the police intelligence department in Istanbul and started a process that would lead to the military coup attempt on 15 July 2016, thus committing the offense of "violating the constitution."

The former chief of the police anti-terrorism department Yahya Ozturk and former police deputy commissioner Adem Saglar are accused of deliberate negligence.
(Gercek News, 13 June 2023)

Le Premier ministre arménien assistera à l'investiture d'Erdogan malgré les tensions

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian assistera à l'investiture du président turc Recep Tayyip Erdogan samedi, a annoncé vendredi son cabinet, malgré les tensions historiques entre les deux Etats.

"L'Arménie a reçu une invitation à assister à la cérémonie d'investiture du président turc Recep Tayyip Erdogan", a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que "le Premier ministre Nikol Pachinian se rendra à Ankara le 3 juin pour assister à la cérémonie".

L'Arménie et la Turquie n'ont jamais officiellement établi de relations diplomatiques et leur frontière commune est fermée depuis les années 1990.

Leurs relations sont empoisonnées par les massacres d'Arméniens commis lors de la Première guerre mondiale dans l'Empire ottoman, ancêtre de la Turquie, ce qu'Erevan et de nombreux pays considèrent comme un "génocide", un terme qu'Ankara rejette.

La Turquie est aussi le principal soutien de l'Azerbaïdjan, le rival historique de l'Arménie. Bakou et Erevan ont mené deux guerres pour le contrôle de l'enclave du Nagorny Karabakh, l'une à la chute de l'URSS dans les années 1990 et l'autre en 2020.

En décembre 2021, l'Arménie et la Turquie ont nommé des émissaires afin de normaliser leurs relations, une volonté que les deux pays avaient déjà affiché en 2009 en signant un accord en ce sens.

L'Arménie n'avait cependant jamais ratifié cet accord et s'était retirée du processus en 2018. (AFP, 2 juin 2023)

Politique intérieure/Interior Politics

CHP leader faces prosecution as legislative immunity ends after failed presidential bid

After the parliamentary elections on May 14, former MPs who were not re-elected and had their immunity revoked are now facing judicial proceedings.

Among them is Kemal Kılıçdaroğlu, leader of the main opposition Republican People's Party (CHP). He did not participate in the parliamentary elections as he was a candidate for the presidency. Most of the affected MPs are members of the Kurdish issue-focused Peoples' Democratic Party (HDP), which is facing a closure case due to its alleged "terror ties."

Some 2,002 summaries of proceedings prepared during the previous legislative term concerning these individuals have been sent to the Presidency for further action and separation, according to the state-run Anadolu Agency (AA). The files of the MPs who haven't been re-elected will be referred to the Ministry of Justice.

To ensure a thorough investigation, the Ministry of Justice plans to send over a thousand criminal files to the Ankara Chief Public Prosecutor's Office.

Charges against Kılıçdaroğlu

Kılıçdaroğlu, the leader of the CHP, has 18 summaries of proceedings against him. The charges against him include "making propaganda for a terrorist organization," "inciting hatred and hostility among the public," "insulting a public official," and "defamation."

Prosecutors from investigation bureaus handling general crimes, terrorism, and public officials' crimes will summon the former MPs who no longer enjoy parliamentary immunity for questioning as part of the ongoing investigation.

If sufficient evidence is gathered, Kılıçdaroğlu could face prosecution based on the charges brought against him. (BIA, 21 June 2023)


Opposition leader Kılıçdaroğlu dismisses all advisors in aftermath of election defeat

Kemal Kılıçdaroğlu, leader of the main opposition Republican People's Party (CHP), dismissed all advisors appointed before June 4, with new names set to be appointed. The runner-up in the May presidential elections had around 80 advisors.

"The duties of all people appointed by CHP Chair, Kemal Kılıçdaroğlu as advisors and key advisors before 4 June 2023, have been ended as of 14 June 2023,'' Turkey's oldest party announced in a statement yesterday (June 15).

After the May 14 and May 28 elections, which dashed the hopes of dethroning President Recep Tayyip Erdoğan, extending his 20-year rule for another five years, as well as seeing Erdoğan and his allies maintain their grip on parliament.

The elections on May 14 and May 28 dashed the hopes of the oppositional coalition to dethrone President Recep Tayyip Erdoğan, extending his 20-year rule for another five years. Additionally, Erdoğan and his allies retained control over the parliament.

The opposition now faces the challenge of regrouping for upcoming local polls in March 2024. In the first meeting subsequent to Kılıçdaroğlu's loss, all CHP executives resigned, while CHP İstanbul Mayor and party heavyweight Ekrem İmamoğlu recently stated that a radical change is needed within his party. (BIA, 16 June 2023)

"Avec une opposition pareille, Erdogan peut encore et toujours gagner"

Ragıp Duran, tvxs.gr, 17 juin 2023
Après une double défaite, l’opposition turque n’est capable ni de faire une autocritique ni de s’organiser correctement pour la prochaine échéance: Les élections locales de mars 2024.
"Beaucoup de débats peu profonds, pas mal de magouilles, plan et programmes éphémères pour conquérir la direction du parti" rapportait un correspondant à Ankara, spécialiste de la principale formation de l’opposition, le CHP (Parti Républicain du Peuple, Kémaliste, 130 sièges sur 600) dont le Président M. Kemal Kilicdaroglu a été battu lors des dernières élections présidentielles du 28 mai dernier par M. Recep Tayyip Erdogan (%47,82 contre %52,18).

Le CHP est à la recherche d’un nouveau leader, mais le Président actuel n’a pas encore déclaré qu’il va démissionner. Le Parti aura son congrès au mois de novembre. Il y a déjà deux candidats: M. Ekrem İmamoglu, maire d’Istanbul ve M. Ozgur Ozel, vice-président du groupe parlementaire."Tout le monde parle de changement mais personne n’arrive à prononcer le contenu, les buts et les méthodes de ce changement" poursuit le correspondant.

L’autre grand parti du bloc de l’opposition le IYIP (Le Bon Parti, droite nationaliste, 44 sièges), dirigé par Mme Meral Aksener, fera son Congrès National le 24 et le 25 juin prochain. İssu du MHP (Parti d’Action Nationaliste, extrême-droite, l’allié d’Erdogan, 50 sièges) le IYIP était récemment secoué par des démissions de plusieurs haut cadres.

Les 3 autres partis du bloc de l’opposition DEVA (Démocratie et Elan, libéral de droite, 15 sièges), dirigé par l’ancien d’, Gelecek (Futur, conservateur, dirigé par l’ancien Premier ministre d’Erdogan, M. Ahmet Davutoglu,10 sièges) et Saadet (Félicité, islamiste modéré, dirigé par M. Temel Karamollaoglu, 10 sièges) essaient de s’unir pour former un groupe au Parlement, car il faut avoir au moins 20 députés pour constituer un groupe.

Enfin, le dernier partenaire du bloc de l’opposition, le Parti Démocrate (Droite), n’a pu faire élire que 3 députés. Tous ces députés étaient sur les listes du CHP.

Deuxième force de l’opposition, le Parti Gauche Vert (Kurdes et gauches, 57 sièges) prépare également son congrès national. Elle est toujours en train de faire son autocritique, les deux co-présidents (Mme Pervin Buldan et M. Mithat Sancar) ont déjà annoncé qu’ils ne se présenteront pas au poste de la Présidence.

Un professeur de sciences politiques, en exil en France, croit qu’il s’agit pour l’opposition turque d’une carence culturelle et historique: "L’opposition est un concept banni voire illégitime dans l’Islam et l’Empire Ottoman. Le musulman est par principe et par excellence une personne soumise. Il est docile et 'sage'. Il ne proteste pas. Car selon lui, tout vient d’Allah et l’homme ne peut pas changer le destin. Par ailleurs tout au long de l’Empire Ottoman, c’est-à-dire pendant six siècles, le Sultan, était en même temps le Calife, donc le représentant d'Allah sur terre. Le pouvoir politique était en même temps le pouvoir religieux. Alors on ne pouvait pas s’opposer contre le Sultan, car l’opposition contre le pouvoir politique était synonyme de l’opposition contre Allah!".

Cette affirmation peut également expliquer l’attitude de l’opposition turque: Elle est laïque en théorie, mais elle ne s’est jamais révolté contre les pratiques islamistes du pouvoir, par peur de perdre des voix d’une "population à 95% musulmane"!

A court terme, à l’exception de l’organisation des Kurdes et gauches (HDP/YSP), qui avait opté pour "la troisième voie", c’est à dire ‘’Ni Erdogan ni CHP’’, il n’y a pas en Turquie une opposition authentique, vraiement démocrate et indépendante. Le HDP/YSP, pour renverser le régime de l’Homme Unique avait soutenu lors des dernières élections le bloc de l’opposition, mais ils ont également perdu, car ils attendaient de faire élire au moins 100 députés.

La prochaine étape sera les élections locales de mars 2024. On ne sait pas encore si le bloc de l’opposition survivra jusqu’à la fin de l’année. Certains responsables politiques ont commencé à comprendre qu’il ne suffit pas d’être simplement anti-Erdogan pour gagner les élections. Mais il y a peu de chances et de possibilités de voir dans les mois à venir le CHP ou autre formation prendre le devant de la scène comme un bon rassembleur des oppositions avec un programme et une ligne politique capable de changer la Turquie actuelle.

"Avec une opposition pareille, Erdogan peut encore et toujours gagner" estime le professeur de sciences politiques.

Le maire d'Istanbul, opposant à Erdogan, de nouveau devant la justice

Le maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, un des principaux opposants au président Recep Tayyip Erdogan, a de nouveau été visé jeudi par la justice turque, qui pourrait contrarier plus encore ses ambitions politiques.

M. Imamoglu, membre du CHP (social-démocrate), plus grand parti de l'opposition turque, est poursuivi pour des soupçons de trucage d'un appel d'offres émis fin 2015 lorsqu'il était maire de Beylikdüzü, un district d'Istanbul. L'élu rejette ces accusations.

La première audience du procès, longue d'une heure environ, a eu lieu jeudi en l'absence du prévenu, a indiqué le bureau de l'élu à l'AFP.

Une deuxième audience est programmée au 30 novembre, a-t-on appris de même source.

Le populaire opposant, vu comme possible candidat à la présidentielle de 2028, encourt jusqu'à sept ans de prison et une peine d'inéligibilité.

M. Imamoglu est dans le viseur du pouvoir depuis qu'il a raflé Istanbul en 2019, infligeant son plus cinglant revers au président Erdogan et à son parti, qui contrôlaient la plus grande ville de Turquie depuis 25 ans.

Son élection avait d'abord été annulée, avant qu'il ne soit réélu trois mois plus tard avec une plus confortable avance.

Régulièrement ciblé par le président Erdogan, lui-même ancien maire d'Istanbul, l'édile a été condamné mi-décembre à une peine de deux ans et sept mois de prison assortie d'une interdiction de ses activités politiques pour "insulte" aux membres du Haut comité électoral turc.

M. Imamoglu, qui a fait appel de cette décision, a pu jusqu'ici conserver ses fonctions.

Mais cette condamnation, dénoncée par l'opposition turque et plusieurs capitales occidentales, Washington et Berlin en tête, l'a écarté de facto de la course à l'élection présidentielle de mai.

Une partie de l'opposition turque souhaitait voir cet habile communicant se présenter face à l'indéboulonnable président Erdogan.

Au pouvoir depuis vingt ans, M. Erdogan a été réélu pour cinq ans fin mai, recueillant 52,2% des suffrages au second tour de la présidentielle face à Kemal Kiliçdaroglu, candidat investi par l'alliance de l'opposition et chef du CHP.

M. Imamoglu a depuis appelé publiquement à plusieurs reprises à du "changement" dans les rangs du CHP avant les élections municipales de mars 2024, alors que M. Kiliçdaroglu, à la tête du parti depuis 2010, entend pour l'heure conserver son poste. (AFP, 15 juin 2023)

La victoire truquée au niveau politique n’a pas pu sauver l’économie en berne

Ragip Duran, tvxs.gr, 10 juin 2023
 
* Le Président turc, élu pour la troisième fois, n’a pas de recette pour rétablir l’ordre dans l’économie du pays. La valeur de la livre turque est au plus bas niveau de son histoire.


"En politique, avec des magouilles, des promesses surréalistes et des trucages, on peut gagner des élections.  Vous faites un discours nationaliste et religieux en Turquie et hop!, vous gagnez des millions de votes. Mais ces instruments ne fonctionnent pas en économie, qui est un domaine à part, avec ses règles, ses dimensions, ses éléments qui sont assez complexes, la plupart du temps ouverts aux influences globales. Quand on est pauvre, on ne peut pas devenir riche par des paroles, des discours, du bla bla bla!" affirme un professeur d’économie, vivant en exil à Londres.

En effet, le candidat Erdogan avait ouvert à fond les robinets du Trésor pour financer sa campagne électorale. Des millions de dollars américains étaient injectés pour empêcher la perte de valeur de la livre turque, le SMIC et le salaire des retraités étaient augmentés, des millions de livres turques étaient accordées aux grands hommes d’affaires pour gagner les élections. Mission accomplie, mais il ne reste désormais pas beaucoup d’argent dans les caisses de l’Etat. L’économie turque, très déja fragile, s’est encore affaiblie à la suite du séisme de 6 février dernier. Ankara ne pouvait plus recevoir des crédits de l’Occident. De plus, plusieurs grandes sociétés européennes ont quitté depuis au moins deux ans le marché turc, faute de carence d’un Etat de Droit, donc carence de sécurité et de stabilité economico-politique.  Mais Erdogan a pu quand même trouver une source financière des pays du Golfe.

Le choix de M. Mehmet Simsek, ancien ministre de l’économie, un Kurde blanc, qui a aujourd’hui les nationalités américaines et britanniques, comme nouveau ministre des finances montre les difficultés du Président. M. Simsek était auparavant accusé par Erdogan "de dévaliser une banque publique". Le nouveau ministre des finances était également accusé par son prédécesseur M. Nebati, "d’être un petit homme de finance de nationalité britannique". Simsek, n’a probablement pas oublié ces attaques et il a déclaré devant toujours Nebati, lors de la cérémonie de passation du pouvoir que ’’nous n’avons pas autre option que de réinstaller l’économie turque sur des bases rationnelles". Mais il a du avouer qu’il n’a pas encore un programme ni de cadres pour l’exécution de ses plans. Son premier message public publié sur les réseaux était rédigé en anglais. De plus, une professionnelle, cadre supérieur du secteur financier aux Etats Unis depuis au moins 20 ans, Mme. Gaye Erkan, encore une citoyenne américaine, est nommée à la tête de la Banque Centrale. Erdogan a visiblement besoin du soutien politico-financier du monde occidental pour mettre fin à la crise economico-social de son pays. Peut-il réussir?

"Non", rétroque sèchement le professeur d’économie depuis Londres. "Car il ne s’agit pas simplement de carence de crédit. Il s’agit essentiellement de carence de transparence, de carence de la suprématie du Droit et de carence de responsabilité…Et tout cela n’est même pas dans le programme d’Erdogan" poursuit-il.

En effet, aujourd’hui encore, les opposants sont toujours arrêtés, les manifestations de protestation sont toujours interdites, les médias sont toujours directement ou indirectement censurés et les opérations militaires turques continuent sur le sol syrien et irakien. La Turquie est donc loin d’être un pays démocratique, libre et indépendant après la victoire électorale d’Erdogan.

Erdogan nomme une nouvelle gouverneure à la tête de la Banque centrale

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a nommé par décret vendredi une nouvelle gouverneure à la tête de la Banque centrale turque, qui aura pour mission d'endiguer l'inflation et la dévaluation de la livre turque.

Hafize Gaye Erkan, passée par First Republic Bank et Goldman Sachs, est partisane d'un retour à l'orthodoxie financière, comme par exemple le relèvement des taux d'intérêt pour lutter contre l'inflation.

Elle devient la première femme à diriger la Banque centrale turque.

Cette titulaire d'un doctorat de la prestigieuse université américaine de Princeton a passé huit ans et finit directrice-générale de First Republic Bank, après neuf années chez Goldman Sachs.

Le président Erdogan, réélu le 28 mai pour un troisième mandat, avait déjà nommé la semaine dernière un nouveau ministre de l'Economie, Mehmet Simsek, qui promeut lui aussi un retour à l'orthodoxie.

Lors de sa prise de fonctions dimanche, le ministre, très respecté des milieux d'affaires, a prévenu qu'il faudrait revenir à des "mesures rationnelles" pour redresser l'économie turque.

Le président Erdogan a contraint ces dernières années la Banque centrale turque à abaisser ses taux d'intérêt, contribuant à la flambée de l'inflation (39,6% sur un an en mai).

A rebours des théories économiques classiques, le chef de l'Etat turc estime que les taux d'intérêt élevés favorisent l'inflation.

La politique hétérodoxe du président Erdogan a aussi contribué à la chute de la livre turque, qui a perdu près de 80% de sa valeur face au dollar en cinq ans.

Mercredi, la monnaie turque, soutenue massivement par la Banque centrale turque avant les élections présidentielle et législatives de mai, a chuté de plus de 7% face au dollar et à l'euro.

La livre turque continuait de reculer de 1,5% peu après 06H30 GMT vendredi face au billet vert.

La Banque centrale turque annoncera son nouveau taux directeur le 22 juin. (AFP, 9 juin 2023)

Un gouvernement rénové et un économiste pour rassurer

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a présenté samedi soir un nouveau gouvernement presque entièrement rénové, notamment aux Affaires étrangères et à la Défense, qui fait appel à un expert pour redresser l'économie.

Mehmet Simsek, 56 ans, dont le nom circulait avec insistance depuis plusieurs jours, prend le ministère de l'Economie, a annoncé M. Erdogan depuis le palais de Cankaya à Ankara, qu'avait choisi le fondateur de la République turque, Mustafa Kemal Atatürk en 1923.

Le chef de l'Etat, reconduit pour cinq ans le 28 mai à la tête de la Turquie pour un troisième mandat de président, avait prêté serment dans l'après-midi.

Déjà ministre des Finances (2009-2015) puis vice-Premier ministre chargé de l'Economie (jusqu'en 2018), M. Simsek, ancien économiste de la banque américaine Merrill Lynch, aura pour tâche de rétablir un peu d'orthodoxie dans la politique financière du pays afin de ramener la confiance des investisseurs.

Son arrivée doit aussi rassurer les marchés financiers qui l'espéraient.

Il doit notamment mettre fin à la politique des taux d'intérêt à la baisse défendue par le président - à rebours des théories classiques - pour encourager la production, mais qui a surtout fait flamber l'inflation de 73% en moyenne sur l'année 2022 et jusqu'à 85% à l'automne dernier.

Parmi les entrants remarquables, Hakan Fidan, ancien chef du MIT, le service des renseignements turcs, prend la tête des Affaires étrangères en remplacement de Mevlut Cavusoglu.

Hakan Fidan, qui dirigeait les "services" depuis mai 2010, est un fidèle du président Erdogan dont il fut déjà le conseiller diplomatique pendant trois ans.

"C'est le gardien de mes secrets, le gardien des secrets de l'État", confiait ainsi en 2012 le président, en décrivant M. Fidan comme un "fonctionnaire très bien formé".

Selon une source diplomatique occidentale, Hakan Fidan est "son homme de confiance depuis des années" et aussi celui qui mène les tractations avec le monde arabe, l'Egypte, les Emirats, la Libye et aussi la Syrie avec laquelle M. Erdogan tente de renouer par l'intermédiaire de Moscou.

Enfin, à la Défense, Yasar Güler, le chef d'état-major des Armées, succède à Hulusi Akar, lui-même ancien chef d'état-major qui occupait ce poste depuis juillet 2018. M. Akar était considéré comme l'artisan de la résistance au putsch raté de juillet 2016.

Au pouvoir depuis vingt ans, d'abord comme Premier ministre, M. Erdogan a également nommé un nouveau vice-président, Cevdet Yilmaz, un fidèle membre de son parti de l'AKP, député de Diyarbakir (sud-est) et déjà plusieurs fois ministre.

Au total, le cabinet, qui se réunira mardi pour la première fois, compte dix-sept ministres. (AFP, 3 juin 2023)


Opposition parties protest as Erdogan starts new term with swearing-in ceremony

The swearing-in ceremony of President Recep Tayyip Erdogan on Saturday at the Turkish Parliament was marked by significant opposition protests, as members of the Green Left Party and the Republican People's Party (CHP) notably remained seated during his oath reading, reflecting the escalating political tensions and widespread dissatisfaction with Erdogan's attitude ahead of the elections.

Recep Tayyip Erdogan, who was re-elected as President on May 28, took his oath of office, marking the beginning of his five-year term. It is expected that Erdogan will announce his new cabinet later this evening.

In addition to his wife Emine Erdogan, the President was accompanied by his children and grandchildren in the Parliament. However, his son Burak Erdogan, who is rarely seen in official ceremonies in previous years, and his son-in-law Berat Albayrak, who previously served in the cabinet, were not present at this swearing-in ceremony.

After receiving his certificate from Acting Speaker Bahceli at the parliamentary podium, Erdogan took his oath and officially began his term until 2028. The ceremony concluded with the singing of the national anthem.

Meanwhile, during the reading of the oath by Erdogan, members of the Green Left Party and the Republican People's Party (CHP) remained seated as a form of protest. Following the end of the ceremony, there was a heated exchange between AKP (Justice and Development Party) members and CHP deputies due to the protest.

Kemal Kilicdaroglu, the leader of the CHP and the joint candidate of the opposition who was defeated by Erdogan in the elections, followed the ceremony from the balcony as he is not a member of parliament.

After Erdogan's swearing-in, Bahceli announced that the Parliament would reconvene on June 7 to elect the Speaker of the Parliament, concluding the session. (Gercek News, 3 June 2023)

Erdogan entame son troisième mandat de président sous un déluge

Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis vingt ans, a entamé samedi son troisième mandat de président sous une pluie violente qui s'est abattue sur Ankara.

Le chef de l'Etat de 69 ans, réélu le 28 mai avec 52% des suffrages, a prêté serment devant le Parlement pour un nouveau mandat de cinq ans et promis «d'assumer son devoir avec impartialité»

Recep Tayyip Erdogan, réélu le 28 mai avec 52% des suffrages, a prêté serment devant le Parlement pour un nouveau mandat de cinq ans sous une pluie violente et promis «d’assumer son devoir avec impartialité».

Il devait ensuite se recueillir au mausolée du fondateur de la République, Mustafa Kemal Atatürk, avant des cérémonies protocolaires au palais présidentiel et un grand dîner le soir, après lequel il annoncera la composition de son gouvernement.

«En qualité de président, je jure de protéger l’existence et l’indépendance de l’État, l’intégrité de la patrie, la souveraineté inconditionnelle de la nation, l’État de droit (et) le principe d’une république laïque» telle que conçue par Atatürk, le «père des Turcs», a déclaré le président connu pour la défense de positions islamo-conservatrices.

Outre une vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement, selon la presse pro-gouvernementale, Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’OTAN – à laquelle appartient la Turquie – avait confirmé sa présence. Il doit tenter une nouvelle fois de lever le veto turc à l’entrée de la Suède dans l’Alliance atlantique, barrée depuis treize mois, si possible avant un sommet de l’Organisation à Vilnius en juillet.

«Message limpide à nos amis suédois! Respectez vos engagements […] et prenez des mesures concrètes dans la lutte contre le terrorisme. Le reste suivra», a tweeté jeudi soir l’actuel ministre des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.

Malgré une Constitution amendée et une nouvelle loi contre le terrorisme, Ankara reproche toujours à la Suède d’abriter des réfugiés kurdes qu’elle qualifie de «terroristes».

Stockholm a d’ailleurs autorisé une manifestation dimanche sur le thème «Non à l’OTAN, pas de lois Erdogan en Suède», organisée notamment par des associations de soutien aux groupes armés kurdes en Syrie.

Autre dossier brûlant, la liste des ministres qui sera annoncée dans la soirée, après les festivités, doit donner une idée des orientations retenues par le chef de l’Etat pour redresser l’économie en crise. Pour cette tâche ardue, le nom d’un expert reconnu, Mehmet Simsek, circule avec insistance depuis plusieurs jours.

Ancien ministre des Finances (2009-2015) puis vice-Premier ministre chargé de l’Economie (jusqu’en 2018), Mehmet Simsek, 56 ans, ancien économiste à la banque américaine Merrill Lynch, serait chargé de rétablir un peu d’orthodoxie afin de ramener la confiance des investisseurs.

Outre une inflation à plus de 40%, encouragée par la baisse régulière des taux d’intérêt, la monnaie nationale était en chute libre à plus de 20,88 livres turques pour un dollar vendredi malgré des milliards de dollars engloutis durant la campagne pour en retarder le naufrage.

Selon les médias turcs, plus d’une vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement et quarante-cinq ministres étrangers devaient assister aux cérémonies qui s’achèveront par une réception au gigantesque palais présidentiel bâti par le chef de l’Etat sur une colline à l’écart du centre de la capitale.

Parmi la foule des alliés traditionnels, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian prendra place au côté du président d’Azerbaïdjan Ilham Aliev et les Premiers ministres de Hongrie, Viktor Orban, qui renâcle également à ouvrir les portes de l’OTAN à la Suède, et du Qatar, Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, qui furent parmi les premiers à le féliciter pour sa réélection.

L’Arménie et la Turquie n’ont jamais officiellement établi de relations diplomatiques et leur frontière commune est fermée depuis les années 1990, mais un rapprochement a été amorcé depuis le début 2022, en dépit du soutien affiché d’Ankara à Bakou sur la question du Nargorny-Karabakh qui oppose Erevan à l’Azerbaïdjan.

Recep Tayyip Erdogan, contraint pour la première fois à un deuxième tour, a obtenu 52,18% des votes contre 47,82% à son opposant, le social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu, selon les résultats officiels publiés jeudi, au terme d’une campagne amère qui laisse le pays polarisé entre les deux camps.

Comment et Pourquoi Erdogan a pu gagner?


Ragip Duran, tvxs.gr, 3 juin 2023

* On peut poser la même question d’une façon différente: Comment et pourquoi l’opposition a perdu? Tout un programme, mais il y a essentiellement au moins six réponses à ces questions.
Depuis le 29 mai, une fois, les résultats officiels du second tour sont connus (Erdogan 52.18%, Kilicdaroglu 47.82%) l’heure est au bilan surtout dans les rangs de l’opposition. Les responsables politiques, les chroniqueurs, les spécialistes essaient d’analyser les raisons de la victoire d’Erdogan et bien entendu les motifs de la défaite de l’opposition. Mais il y a également chez les opposants des gens qui agissent comme si rien n’était passé. Et d’autres qui continuent à injecter de l’espoir dans le but de renverser le régime de l’Homme Unique.

* Malgré la crise économique et les dégâts du séisme les électeurs d’Erdogan l’ont encore soutenu. Car il y a un attachement voire une dépendance morale vis à vis du Chef, qui leur propose ‘’Une Turquie forte contre les ennemis étrangers’’, ‘’Une Turquie musulmane’’, ‘’Une Turquie et un Président, leader d’un univers imaginaire’’. Erdogan a su créer pendant les 20 dernières année une masse composée des sujets ‘’fiers d’eux-mêmes et de leur grand et seul dirigeant’’. ‘’Je suis peut-être pauvre, mais j’ai l’honneur d’être turc et musulman’’ disent les partisans du régime. Ainsi, toute opposition à Erdogan est qualifiée de ‘‘terrorisme’’, de ‘’séparatisme’’, de ‘’trahison à la partie’’, et ‘’d’athéisme’’.

* Erdogan a pu se servir de l’ensemble des mécanismes de l’Etat, y compris le Haut Conseil des Elections (YSK) et les médias. Plus de la moitié de la population n’était pas au courant des positions voire de l’existence de l’opposition. Cette dernière a été diabolisée et identifiée ‘’aux terroristes kurdes’’, ‘’aux agents des forces étrangères’’, talons d’Achille de la majorité des Turcs. La campagne électorale était ni libre, ni indépendante, ni juste car les représentants de l’opposition étaient partout bloqués, censurés voire arrêtes.

* Le pouvoir a pu tricher facilement. Le nombre d’électeurs était plus élevé que le nombre de citoyen! De plus, le gouvernement avait accordé la citoyenneté turque à des milliers d’étrangers (Syriens, Afghans, citoyens des Etats du Golfe). Les listes des urnes ne correspondaient pas aux listes enregistrées de la YSK. Les trucages n’étaient pas limitées à ces listes et aux doubles parfois triples votes des partisans du régime. Erdogan ne pouvait pas être candidat, selon la loi, car il n’avait pas pu jusqu’aujourd’hui présenter l’original de son diplôme universitaire. De plus, toujours selon la loi, il n’avait pas droit à se présenter une troisième fois. L’opposition a gardé le silence sur ces deux points et était incapable de contrôler les urnes et les listes.

* Le régime avait imposé ses normes politiques et l’opposition les avait volontairement acceptées. Il s’agissait d’une compétition entre deux fronts, tous les deux nationalistes, religieux, défenseurs de grandes causes de l’Etat et moralement conservateurs. Les deux fronts revendiquaient le libéralisme économique. Il n’y a pas eu de compétition, mais du mimétisme de la part de l’opposition. L’électeur a choisi l’architecte de l’original et n’a pas soutenu la copie.

* Erdogan a pu, malgré une répression tous azimuts, présenter aux électeurs et aux puissances étrangères ‘’un pays démocratique’’ et ‘’un Etat de Droit’’ qui ont été, même involontairement, certifiés par l’opposition. Ainsi, les deux principes politiques ont été confirmés: ‘’Un dictateur n’organise pas des élections qu’il va perdre’’ et ‘’On ne peut pas renverser un dictateur dans les urnes’’.

* Par ailleurs, deux autres raisons ont assuré la victoire d’Erdogan:

Le bloc du pouvoir, avec Erdogan et ses alliées d’extrême-droite, d’islamistes radicaux turcs et kurdes, et de nationalistes de tout bord a pu adopter un discours unique lors de la campagne. Alors que le bloc de l’opposition, la Table des 6, qui était une confédération composée des Kémalistes, de la droite conservatrice, des islamistes modérés, des libéraux de droite, tous anti-Erdogan, présentait une image disparate, dispersée, non-organisée.

De plus, l’organisation du Parti du Président, soutenue par les institutions de l’Etat, avait réalisé une campagne bien planifiée et efficace par rapport à celle de l’opposition. Cette dernière comptait sur les médias sociaux alors que le pouvoir comptait sur le travail de propagande sur le champ, avec des visites personnelles chez des milliers d’électeurs.

AKP a 11 (onze) millions de membres alors que son rival le CHP en a seulement 1(un) million.

Une internaute, proche de l’opposition, résidente d’un quartier conservateur dans une ville moyenne d’Anatolie explique le monde de l’AKP:

‘’Pour ces gens, l’AKP n’est pas simplement un parti politique. C’est un milieu, c’est une communauté dans lequel ils se sentent à l’aise, ils peuvent librement y revendiquer leurs identités religieuse et morale. Ils sont nombreux et ont des rapports sociaux fréquents et intenses, mais uniquement avec leurs semblables ou leurs voisins. Ils ne côtoient pas les autres, les étrangers. Ni en pratique ni spirituellement. La majorité de ces gens n’ont pas reçu une bonne éducation. Il y a très peu de gens qui ont un Bac. L’individu n’existe pas chez eux, car ils sont toujours en groupe, petit ou grand. Ils agissent en famille et en communauté. Pour eux, la mosquée est un lieu à la fois sacré et social. C’est le centre du réseau. Ils sont capables de trouver des solutions à l’ensemble de leurs problèmes, financiers, matériels ou psychologiques grâce aux institutions de l’Etat dirigée par les gens de l’AKP.’’

Finalement, les raisons de la victoire du Président ne peuvent pas être comprises uniquement par des analyses politiques, mais il fallait une lecture et des analyses sociologiques, donc structurelles, de la Turquie.

Kilicdaroglu faces strong criticism, urged to quit after election defeat

While CHP leader may be planning to postpone a challenge by his party's delegates till after local elections, many, including party figures and prominent journalists have already started calling on him to step down.

Calls for a reshuffle in the leadership of the main opposition Republican People's Party (CHP) in Turkey have already begun to take shape after the defeat of party leader Kemal Kilicdaroglu against Recep Tayyip Erdogan on Sunday, Diken's Altan Sancar said on Tuesday.

Kilicdaroglu earlier implied on Sunday at a press conference, after the preliminary results emerged, that he would not step down as the party leader. "I have fought and will continue to fight for your rights and justice," he said.

While Istanbul Mayor Imamoglu is now apparently one of the strongest potential candidates to replace Kilicdaroglu, he has not yet explicitly expressed intent to that end.

Kilicdaroglu's plan may be to postpone the party congress till after the local elections in March 2024 and when the time comes he may endorse a candidate instead of running for another term, Sancar said, citing sources in the party.

What may complicate things is a prison sentence and political ban Imamoglu is facing, which is likely to be upheld by the appeals court, Sancar added. Imamoglu was slapped a prison term of two years and seven months in late December by a local court over allegedly "insulting public officials."

Kilicdaroglu did not only loose against Erdogan by a margin of four points, but he also failed in improving his party's voter base in the parliamentary elections. Moreover, a deal with three tiny parties in the Nation Alliance to have their candidates run under CHP allowed those parties to win 40 seats, bringing the number of CHP's own deputies to 129, 17 less than the number in 2018.

Akif Hamzacebi, a former CHP deputy parliamentary group chair, said on Twitter:

"Nobody should try to fashion a success story out of these results. We are faced with a total failure of our leader and party."

He added:

"The future will be worse than today if election results are not properly analyzed and necessary actions are not taken. We are approaching the local elections, and postponing this will be the worst thing that may be done to the party and to this country."

Prominent journalist Mehmet Yilmaz said on Tuesday that Kilicdaroglu "should have called for the party congress to be held in time, in summer, in order to clear the way for his party."

"It will also be on Kilicdaroglu's political report card that he holds the responsibility for the election of the most right-wing parliamentary majority in the history of Turkey," he added.

Journalist Fatih Altayli said in the headline of his latest article: "It will be either Kilicdaroglu or the voter who will leave CHP." (Gercek News, 30 May 2023)

Erdogan retrouve une Turquie profondément clivée

Félicité de toutes parts à l'étranger et célébré toute la nuit par ses partisans en Turquie, Recep Tayyip Erdogan, réélu dimanche pour cinq ans, se retrouve dès lundi face à une société minée par la crise et profondément clivée.

"L'homme du peuple a gagné!", titre en Une lundi le quotidien Sabah, l'un des journaux les plus lus du pays, sur lequel le chef de l'Etat et son camp savent pouvoir compter.

Pour Gursel Ozkok, vendeur de jus de fruits de 55 ans interrogé lundi matin à Ankara, "tout s'est passé comme je l'espérais, c'est la personne qu'il faut à notre pays".

"C'est la volonté du peuple", admet également Aziz Fatih Gemci, étudiant de 23 ans qui espère toutefois "que l'économie ira mieux et que notre pouvoir d'achat s'améliorera".

Mais la réélection du chef de l'Etat, qui a recueilli 52,2% des voix selon un décompte quasi définitif, suscite le désarroi dans toute une partie de la population.

"Je n'ai plus aucun espoir, j'espère partir à l'étranger dès que possible", confiait lundi Kerem, un élève ingénieur de 20 ans à l'oreille percée qui n'a pas donné son nom.

La commission électorale annoncera les résultats définitifs "aujourd'hui ou demain", a avancé lundi l'agence officielle Anadolu.

La cérémonie d'investiture du président et du parlement, élu le 14 mai en parallèle du premier tour de la présidentielle, aura lieu dans la foulée, possiblement mardi.

Devant des dizaines de milliers de partisans enthousiastes qu'il a rejoints vers minuit devant le palais présidentiel à Ankara, le président réélu a promis une baisse rapide de l'inflation qui mine le quotidien de Turcs - actuellement supérieure à 40% sur un an.

"Il n'y a aucun problème que nous ne puissions résoudre quand le lien est si fort (entre nous)", a-t-il lancé.

- "Pendez-le" -

"Personne n'a perdu ce soir, nous sommes 85 millions de vainqueurs", a-t-il aussi clamé après avoir entonné une chanson avec la foule et fait huer les leaders de l'opposition, son rival malheureux Kemal Kiliçdaroglu et surtout l'un des responsables du parti prokurde HDP, Selahattin Demirtas, emprisonné depuis 2016, traité "d'assassin" et de "terroriste".

"Pendez-le", a entonné la foule en réponse, au milieu de laquelle flottaient les drapeaux du MHP ultranationaliste, allié de M. Erdogan dont le bras armé, les Loups gris, est accusé de nombreux assassinats d'opposants.

Pendant la campagne, le président-candidat Erdogan avait annoncé en dépit de la crise le maintien de sa politique monétaire hétérodoxe: à rebours des théories économiques classiques, il a ainsi contraint la banque centrale (avec la valse de ses gouverneurs) à abaisser régulièrement les taux d'intérêt, faisant du même coup flamber l'inflation.

Cependant ni la bourse ni la monnaie nationale, déjà enfoncée à plus de 20 livres turques pour un dollar, n'ont réagi lundi matin à sa réélection, comme si celle-ci avait déjà été largement anticipée.

Pour fêter sa victoire et celle de l'Empire ottoman il y a 570 ans, en ce jour anniversaire de la conquête de Constantinople le 29 mai 1453, le "sultan" d'Ankara envisageait une prière à Sainte-Sophie, la basilique byzantine d'Istanbul devenue musée qu'il a convertie en mosquée en juillet 2020.

Cette prière n'a cependant pas été confirmée lundi matin: Recep Tayyip Erdogan, 69 ans, est rentré dans la nuit à Ankara et son visage accusait la fatigue d'une campagne qui l'a vu arpenter le pays et tenir jusqu'à trois meetings par jour en plus d'interminables entretiens télévisés en soirée.

Un entretien téléphonique est en revanche prévu en soirée avec le président américain Joe Biden, a annoncé le conseiller spécial du chef d'Etat turc, Ibrahim Kalin.

D'autres suivront avec plusieurs dirigeants européens, dont le président français Emmanuel Macron, a-t-il précisé.

De son côté, le maire CHP d'Istanbul Ekrem Imamoglu, qui a arraché la capitale économique de la Turquie au contrôle de l'AKP en 2019, a proposé de réunir ses partisans lundi dans sa ville. "Ne vous inquiétez pas, tout repart de zéro", a promis celui qui pourrait être le candidat de l'opposition turque à la présidentielle de 2028. (AFP, 29 mai 2023)

Forces armées/Armed Forces

Au Bourget, l'industrie de défense turque affiche ses ambitions à l'export

L'entreprise publique Turkish Aerospace Industries (TAI) est la plus visible: son vaste stand, devant lequel sont exposés sur le tarmac des drones armés, des hélicoptères et un avion d'entraînement récemment mis au point, se trouve à quelques pas de poids lourds comme Airbus et Boeing.

Des délégations militaires à la mine austère, dont un groupe de Brésiliens, ont été vues en train de faire le tour des appareils, tandis que des curieux prenaient des photos des drones chargés de bombes et de missiles.

En tant qu'exportateur d'armes, la Turquie "bénéficie d'une image de +troisième voie+: politiquement moins restrictive que les systèmes occidentaux, mais plus neutre que l'achat de produits russes, chinois ou iraniens, tout en garantissant une qualité satisfaisante", a relevé Leo Peria-Peigne, chercheur à l'Institut français des relations internationales (IFRI), dans un récent article.

Les drones armés figurent parmi les produits les plus recherchés du pays, notamment le TB-2 Bayraktar produit par l'entreprise privée Baykar.

Le drone a été médiatisé l'année dernière pour son rôle dans les premières phases de la défense de l'Ukraine contre l'invasion russe et a été acheté par une dizaine d'armées, selon le Military Balance de l'International Institute for Strategic Studies (IISS).

A l'instar de Baykar, les véhicules aériens sans pilote (UAV) de TAI ont été vendus ces dernières années dans le monde entier, notamment au Kazakhstan, au Kirghizstan, à la Malaisie, à l'Algérie et à la Tunisie, selon les données de l'organisme de surveillance du commerce des armes SIPRI.

Pour les drones, "l'intérêt vient aujourd'hui principalement d'Afrique", où les pays veulent les utiliser pour "lutter contre le terrorisme", explique à l'AFP Omer Yildiz, responsable des drones à TAI.

L'entreprise s'efforce de montrer des utilisations moins belliqueuses de ses drones, en soulignant leur utilisation pour rétablir la couverture de téléphonie mobile dans certaines zones après le violent séisme en Turquie et en Syrie en février.

Leurs radars ont également été utilisés pour repérer les mines russes et ukrainiennes qui menacent la navigation commerciale en mer Noire depuis le déclenchement de la guerre.

"Subventions agressives"

M. Yildiz, de TAI, montre un modèle réduit de la dernière version du drone Anka, un appareil à aile delta qui ressemble davantage à un bombardier furtif américain qu'à son encombrant prédécesseur à hélice.

Avec sa propulsion à réaction, sa charge utile plus importante et d'autres capacités améliorées, le drone "vise à prendre en charge les missions air-sol de l'avion de chasse américain F-16", dit-il.

Le remplacement de la technologie occidentale par des armes fabriquées localement renvoie aux origines de l'industrie nationale de défense turque, qu'Ankara a encouragée depuis l'embargo sur les armes décrété par les Etats-Unis dans les années 1970 à la suite de l'invasion de la partie septentrionale de Chypre.

La montée en puissance du secteur est assurée "par une politique de subventions industrielles très agressive, exigeant un fort retour sur investissement sous forme de transfert de technologie, de développement de la production locale ou de partenariats avec de grands groupes industriels occidentaux", observe M. Peria-Peigne de l'IFRI.

Le refus des Etats-Unis de vendre à la Turquie, alliée de l'OTAN, des avions de combat F-35, après qu'Ankara a acheté des systèmes antiaériens à la Russie n'a fait que renforcer cette tendance.

Sur un autre stand du Bourget, Rusen Komurcu, secrétaire général de l'Association des fabricants turcs de l'industrie de la défense et de l'aérospatiale (SASAD), souligne les statistiques du secteur: 100.000 emplois et 10 milliards de dollars de revenus, dont 4,4 milliards de dollars d'exportations.

En Turquie "on trouve du bon matériel à un bon prix", résume-t-il.

10 milliards de dollars à l'horizon

Dans une pièce confortable située derrière le stand hérissé de maquettes d'explosifs guidés de l'entreprise publique Roketsan, productrice de missiles et des fusées, Mustafa Odabas, le directeur du marketing, abonde dans ce sens.

"Alors que nous développons de nouveaux systèmes pour répondre aux besoins des forces armées turques, nos ventes augmentent", explique-t-il à l'AFP.

Un hélicoptère d'attaque lourd bimoteur développé par Turkish Aerospace Industries (TAI), est exposé au salon international aéronautique et de l'espace à l'aéroport de Paris-Le Bourget, le 20 juin 2023

"Nous avons maintenant la capacité" de fournir "des missiles de précision, des missiles de croisière, des missiles à longue portée" qui ont attiré des clients à travers le Moyen-Orient et en particulier dans la région du Golfe, met en avant M. Odabas.

Les ventes de drones Baykar et TAI ont permis à Roketsan de gagner des clients en Afrique et même en Europe.

Dans le réseau mondial complexe de l'industrie de défense, Roketsan est le seul fabricant de certaines pièces utilisées dans les missiles antiaériens Patriot de Raytheon récemment livrés à l'Ukraine, tout comme TAI fabrique des composants pour les avions de l'Otan tels que le transporteur A400M d'Airbus.

A l'avenir, "50% de nos ventes devraient provenir des exportations. Je pense que cela pourrait même être davantage", estime M. Odabas.

Le chef de la SASAD, M. Komurcu, s'attend à ce que, dans les prochaines années, "de plus en plus d'armes turques soient destinées à l'exportation, et peut-être que 10 milliards de dollars ne sont pas loin de notre horizon".

La Turquie se rapprocherait donc d'un des principaux pays exportateurs, la France, qui a vendu pour 11,7 milliards d'euros d'armes à l'étranger en 2021, selon les chiffres du gouvernement. (afp, 21 juin, 2023)

Ankara set to continue with military operations in Syria

Territorial integrity of Syria and permanent peace and stability in this country can be established only by purging off terrorist groups, MGK has said in a statement.

Turkey's National Security Council (MGK) on Thursday signaled the continuance of Turkey's military operations in Syria as it said that "Syria's territorial integrity and permanent peace and stability can be established only by purging off terrorist groups."

Following a meeting headed by President Recep Tayyip Erdogan, MGK stressed in a statement that the steps for the security, peace and prosperity of the country will continue to be taken with the same determination.

The council was informed about the operations at home and abroad in the face of threats and perils targeting the national unity and persistence, operations conducted against terrorist groups, in particular against the Kurdistan Workers' Party (PKK), the Democratic Union Party (PYD), FETO (abbreviation for "Fetullahist Terror Organization," as state officials refer to the movement led by Islamic scholar Fetullah Gulen) and the Islamic State (ISIS), the statement said.

It added that territorial integrity of Syria as well as permanent peace and stability in this country can be established only by purging off terrorist groups.

It further stressed the importance of international cooperation in support of efforts for the resettlement of Syrians, who had fled armed conflict, back in their home country, and for providing them with the necessary conditions of a peaceful and prosperous life.

Large parts of northern Syria are currently occupied by Turkey and its proxy armed groups. Ankara claims that Turkey is under threat from Kurdish militia, which according to Turkish authorities are linked to the PKK, and argues that the occupied areas constitute a buffer zone against such threats. (Gercek News, 8 June 2023)


Affaires religieuses / Religious Affairs

Amnesty International calls on Turkish authorities not to ban Pride Marches

Amnesty International on Friday called upon Turkish authorities not to impose bans on Pride marches planned for the weekend.

Nils Muiznieks, the director of Amnesty International Europe and former Commissioner for Human Rights
at the Council of Europe, released a statement ahead of the marches to be held on Sunday in Istanbul and Izmir, saying:

"Thousands of people will face the risk of being targeted with pepper gas and rubber bullets as they challenge the bans and take to the streets in Istanbul and Izmir. The authorities should allow the LGBTi pride marches in Turkey to be held in safety, without intervention."

He continued:

"The government further stirred up prejudices by ramping up anti-LGBTi rhetoric, and encouraged anti-LGBTi groups some of which even called for violence against LGBTi people. The authorities restrict LGBTi people's freedoms under the excuse of defending family values. The Pride Marches in Turkey have been systematically banned since 2015. Recently, even minor events like picnics and film screening have been banned. The organizers of this year's Pride Marches in Istanbul and Izmir feel the heat because of earlier interventions although these marches have not yet been officially banned."

Noting that at least 27 LGBTi activists have been detained in recent weeks and citing President Recep Tayyip Erdogan saying in his election campaign that "LGBTi is a poison for the family institution and is unacceptable," Muiznieks added:

"The pressures against Pride Marches have nothing to do with security concerns or with concerns for public order, they are all about an anti-LGBTi agenda. The Pride March events in Turkey will be held despite a narrowing space and the state's possible intimidation attempts. We offer the activists our global solidarity."(Gercek News, 23 June 2023)

Coran brûlé: la police suédoise aurait dû autoriser les manifestations

La police aurait dû autoriser deux rassemblements, finalement interdits, où des manifestants prévoyaient de brûler le Coran en février, a statué lundi la Cour d'appel administrative de Suède, confirmant le jugement de première instance.

Le sujet est sensible en Suède où une manifestation, en janvier, au cours de laquelle un Coran avait été brûlé devant l'ambassade de Turquie à Stockholm, avait suscité la colère de la Turquie, qui bloque la candidature du pays scandinave à l'Otan.

La tenue de deux autres rassemblements similaires les 6 et 9 février, qui devaient voir des exemplaires du livre sacré de l'islam être de nouveau brûlés, avait été refusée par la police de Stockholm qui avait invoqué des risques de troubles à l'ordre public.

Selon la police, la destruction du Coran par le feu est un phénomène en augmentation dans le pays, qui a fait de la Suède "une cible plus prioritaire pour les attentats".

Ces autodafés n'avaient donc pas eu lieu.

Les manifestants avaient dans la foulée fait appel de la décision, estimant que leur droit constitutionnel de manifester avait été bafoué.

Le tribunal administratif leur avait donné raison début avril, et la police avait fait appel de ce jugement.

Lundi, la cour d'appel administrative a confirmé l'appréciation faite par le tribunal de première instance, indiquant que les risques de sécurité avancés par la police "n'avaient pas de lien suffisamment clair" avec les rassemblements en question.

Ankara bloque la candidature de la Suède à l'OTAN, qui nécessite un feu vert unanime des membres de l'Alliance, en raison de ce qu'elle considère comme l'incapacité de Stockholm à sévir contre les groupes kurdes installés en Suède, qu'elle considère comme "terroristes".

La destruction du Coran en janvier avait suscité la colère du monde musulman, débouché sur des semaines de manifestations, des appels au boycott de produits suédois, et accru la colère de la Turquie.

"Il est clair que ceux qui ont causé une telle honte devant l'ambassade de notre pays ne peuvent plus s'attendre à une quelconque bienveillance de notre part concernant leur demande d'adhésion à l'OTAN", avait déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan. (AFP, 12 juin 2023)

Coup d'état chez les musulmans de Belgique

Vincent Van Quickenborne va-t-il réussir là où des générations de politiques belges se sont cassé les dents ? Coutumier des coups de force, le ministre de la Justice vient d’en faire un nouveau en sélectionnant un projet mené par l’islamologue verviétois Michaël Privot visant à créer un nouvel exécutif des musulmans de Belgique. Cela s’appelle le "Conseil musulman de Belgique" (CMB) et réunit un quatuor chargé de mettre en place l’organe qui va représenter à terme le culte islamique dans notre pays. Il est donc transitoire.

Ce qui est en jeu, c’est de mettre en place un islam adapté à la société belge qui s’affranchisse complètement de l’influence étrangère. Un islam qui ne cherche pas à imposer une vision archaïque, patriarcale de la société et respecte la Constitution.

Parce que de ces pays sont issus la majorité des musulmans de Belgique, le Maroc et la Turquie sont au premier chef concernés. Le premier a envoyé par avion une trentaine de psalmodieurs du Coran lors du dernier ramadan. Le second contrôle au sein de sa Diyanet les prêches qui sont faits en Belgique.

Soyons honnêtes. Ce contrôle a parfois eu du bon. L’"islam des ambassades" a limité l’impact désastreux de l’"islam des garages" où des prêcheurs salafistes et radicalisés ont enflammé les esprits en dehors de tout contrôle. Mais il empêche aussi l’émergence d’un islam européen et renforce la conviction d’une partie de l’immigration qu’elle fait partie d’une communauté de croyants, une oumma, avant d’être citoyenne belge.

Ce à quoi il faut être attentif dans le bras de fer qui oppose le ministre Van Quickenborne au presque défunt Exécutif des musulmans de Belgique (EMB), c’est qui remplace qui ? La Belgique a mis fin à l’emprise de l’Arabie saoudite sur la grande mosquée de Bruxelles pour se rendre compte, quelques mois plus tard, que le Maroc avait pris le dessus…

Or les statuts du nouveau Conseil musulman de Belgique (CMB) sont clairs. Le choix des futurs membres sera fait par cooptation. Les quatre fondateurs - Michaël Privot, un imam de Vilvorde, une militante du voile d’Anvers, un membre de la Fédération des mosquées de Bruxelles - ont donc les pleins pouvoirs pour former leur équipe. (La Libre Belgique, 12 juin 2023)

US-sanctioned jihadist leader graduates from Turkish university, attends ceremony

Abu Hatem Shaqra, who is held responsible for the execution of hundreds of detainees in Syria and for the trafficking of enslaved Yazidi women and children, has graduated from Turkey's Artuklu University.

The commander of the armed jihadist Ahrar al-Sharqiya group who has been sanctioned by the United States over crimes committed in Syria and is held responsible for war crimes by the United Nations graduated from Turkey's Artuklu University, bianet reported.

Abu Hatem Shaqra received his degree from the department of political science and international relations, attended the graduation ceremony on Tuesday wearing a gown with the name "Ahmad Ihsan Fayyad al-Hayes" inscribed in Arabic, bianet said, adding that he and some other men posed with a flag of the Syrian National Army at the ceremony.

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Ahrar al-Sharqiya is among Turkish-backed armed groups that operate in areas under Turkish occupation in northern Syria.

The group and in particular Abu Hatem Shaqra were sanctioned by the United States Treasury Department in July 2021 over "crimes against civilians," including unlawful killings, abductions, torture, and seizures of private property. The group is known to have in its ranks former members of the Islamic State (ISIS).

The department said in its report:

"Ahmad Ihsan Fayyad al-Hayes (Ahmad al-Hayes), commonly known as 'Abu Hatem Shaqra,' is Ahrar al-Sharqiya’s leader and is directly complicit in many of the militia's human rights abuses. Al-Hayes commanded Ahrar al-Sharqiya’s prison outside of Aleppo, where hundreds of detainees have been executed since 2018. Ahmad al-Hayes has been implicated in the trafficking of Yazidi women and children and has integrated former ISIS members into the ranks of Ahrar al-Sharqiya. A number of former ISIS officials had sworn allegiance to al-Hayes and worked to support Ahrar al-Sharqiya’s ransom and extortion efforts."

The group is responsible for the murder of many civilians, including Kurdish politician Hevrin Khalaf, one of the leaders of Future Syria Party.

Spokesperson for the UN High Commissioner for Human Rights said on 15 October 2019:

"We have received reports and viewed two separate pieces of video footage showing what appear to be summary executions carried out by fighters belonging to the Ahrar al-Sharqiya armed group, which is affiliated with Turkey, on 12 October."

The spokesperson stressed:

"Under international human rights and international humanitarian law, summary executions are serious violations - and may amount to a war crime. Turkey could be deemed responsible as a State for violations committed by their affiliated armed groups, as long as Turkey exercises effective control over these groups, or the operations in the course of which those violations occurred." (Gercek News, 8 June 2023)

Socio-économique / Socio-economic

La Turquie relève son taux directeur à 15% dans un revirement politique majeur

La Banque centrale turque a relevé jeudi son taux directeur à 15% dans un revirement politique majeur, abandonnant pour la première fois depuis deux ans les mesures économiques non conventionnelles promues par le président turc Recep Tayyip Erdogan.

La banque a ainsi porté son taux directeur de 8,5% à 15% lors de sa première réunion de politique monétaire depuis la réélection du chef de l'Etat turc en mai.

La décision vise "un resserrement monétaire afin d'établir au plus tôt le cours de la désinflation", a précisé la Banque centrale dans un communiqué.

"Le resserrement monétaire sera renforcé autant que nécessaire, de manière opportune et progressive jusqu'à ce qu'une amélioration significative des perspectives d'inflation soit obtenue", a-t-elle ajouté, laissant entendre que la hausse des taux pourrait continuer dans les mois à venir.

M. Erdogan avait affirmé la semaine dernière que sa conviction sur la nécessité de baisser les taux restait "inchangée". Il a néanmoins laissé entendre qu'il avait donné son accord pour une hausse des taux.

Les analystes estiment qu'une forte hausse du taux directeur pourrait aider à redresser l'économie turque.
 A rebours des théories économiques classiques, M. Erdogan, réélu fin mai pour un troisième mandat, estime que les taux d'intérêt élevés favorisent l'inflation.

Durant des deux dernières années, il a contraint la banque centrale turque à baisser les taux dans le cadre d'un "nouveau modèle économique" privilégiant la croissance et la création d'emplois.

Mais ce choix a contribué à la flambée de l'inflation - repassée en mai sous la barre des 40% pour la première fois en seize mois, selon les chiffres officiels - ainsi qu'à la chute de la livre turque qui a perdu plus de 80% de sa valeur par rapport au dollar en cinq ans.

Les économistes indépendants contestent le taux officiel de l'inflation et l'estiment à plus de 100%.

Ils critiquent aussi la banque centrale turque pour avoir dépensé près de 30 milliards de dollars pour soutenir la monnaie nationale entre le 1er janvier et le scrutin présidentiel, poussant ses réserves de change en terrain négatif pour la première fois depuis 2002.

Début juin, la livre turque a chuté de plus de 7% et atteint de nouveaux records à la baisse par rapport au dollar et à l'euro La monnaie turque s'échangeait mercredi autour d'un dollar pour 23,6 livres.

-"Mesures rationnelles"-

Le chef de l'Etat a donné des signes d'un possible retour à des politiques plus conventionnelles depuis sa réélection, en nommant notamment un ancien économiste de la banque américaine Merrill Lynch, Mehmet Simsek, au ministère de l'Économie, et une ancienne cadre de Wall Street, Hafize Gaye Erkan, à la tête de la banque centrale.

Lors de sa prise de fonctions, M. Simsek, déjà ministre de l'Économie (2009-2015) puis vice-Premier ministre chargé de l'Économie (jusqu'en 2018), a prévenu qu'il faudrait revenir à des "mesures rationnelles" pour redresser l'économie turque.

M. Erdogan a plusieurs fois invoqué dans le passé les préceptes de l'islam, qui interdit l'usure, et affirme que les taux d'intérêt élevés sont promus par un "lobby" étranger. Il a cependant affirmé mercredi dernier avoir "accepté" que sa nouvelle équipe puisse prendre des mesures qui contredisent ses convictions.

M. Simsek et le nouveau vice-président Cevdet Yilmaz se sont envolés jeudi vers Abou Dhabi pour mobiliser de nouveaux investissements et prêts. La nomination de M. Simsek et de Mme Erkan avait été applaudie par les marchés.

Mais des observateurs craignent que le champ d'action de la nouvelle équipe soit à court terme restreint par le président turc qui a déjà fait valser plusieurs ministres et gouverneurs de la banque centrale lorsque ceux-ci contredisaient ses décisions.

L'un des programmes les plus coûteux en Turquie implique un système de protection des dépôts bancaires que M. Erdogan a déployé fin 2021. Il engage le gouvernement à couvrir toute perte subie par les dépôts en livres turques du fait de la dépréciation de la monnaie.

Cela signifie qu'un retour rapide à un taux de change flottant pourrait peser encore plus lourdement sur le budget tendu. Beaucoup s'attendent à ce que M. Simsek supprime progressivement le programme. (stockholmcf.org, June 21, 2023)

Erdogan ouvre la voie à une hausse des taux de la banque centrale

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a laissé entendre mercredi que la Banque centrale turque pourrait relever fin juin son taux directeur afin d'endiguer l'inflation, malgré son opposition répétée aux taux d'intérêt élevés.

"Nous avons accepté que le ministre des Finances (...) prenne rapidement les mesures nécessaires avec la banque centrale", a affirmé le chef de l'Etat turc à des journalistes, se disant "déterminé à ramener l'inflation à un chiffre".

La décision de la Banque centrale est attendue le 22 juin.

A rebours des théories économiques classiques, M. Erdogan, réélu fin mai pour un troisième mandat, estime que les taux d'intérêt élevés favorisent l'inflation, qui atteint toujours près de 40% sur un an en Turquie selon les chiffres officiels, plus de 100% selon des économistes indépendants.

Le président turc a affirmé mercredi que "sa conviction (sur les taux d'intérêt) reste inchangée".

M. Erdogan avait contraint ces dernières années la banque centrale turque à abaisser à de nombreuses reprises son taux directeur, contribuant à la flambée de l'inflation et à la chute de la livre turque, qui a perdu plus de 80% de sa valeur par rapport au dollar en cinq ans.

Mais le chef de l'Etat a donné des signes d'un possible retour à des politiques plus conventionnelles depuis sa réélection, en nommant notamment un ancien économiste de la banque américaine Merrill Lynch, Mehmet Simsek, au ministère de l'Économie, et une ancienne cadre de Wall Street, Hafize Gaye Erkan, à la tête de la banque centrale.

Lors de sa prise de fonctions, M. Simsek, déjà ministre de l'Économie (2009-2015) puis vice-Premier ministre chargé de l'Économie (jusqu'en 2018), a prévenu qu'il faudrait revenir à des "mesures rationnelles" pour redresser l'économie turque.

M. Erdogan a plusieurs fois invoqué dans le passé les préceptes de l'islam, qui interdit l'usure, et affirme que les taux d'intérêt élevés sont promus par un "lobby" étranger. (AFP, 14 juin 2023)

La livre turque s'effondre, nouveaux records à la baisse

La livre turque a chuté mercredi de plus de 7% et atteint de nouveaux records à la baisse par rapport au dollar et à l'euro, dix jours après la réélection du président Recep Tayyip Erdogan.

La monnaie turque, soutenue massivement par la Banque centrale turque avant les élections présidentielle et législatives de mai, s'échangeait peu après 12H00 GMT autour d'un dollar pour 23,15 livres turques, soit -7% .

Elle perdait encore davantage de terrain face à l'euro (-7,7%), après avoir franchi la barre symbolique de 25 livres pour un euro. Il s'agit de la plus forte baisse de la livre sur une journée depuis la dégringolade survenue fin 2021.

La monnaie évoluait à moins de 20 livres pour un dollar et moins de 21,50 livres pour un euro avant le second tour de l'élection présidentielle le 28 mai.

Le nouveau ministre turc des Finances Mehmet Simsek, un expert reconnu et respecté des marchés nommé samedi soir, a reconnu en fin de journée qu'il n'y avait "pas de solution rapide" pour redresser la monnaie.

Dans un message sur Twitter il réaffirme son engagement à "respecter les règles": "Notre priorité immédiate est de renforcer notre équipe et de concevoir un programme crédible", assure-t-il.

La banque centrale turque a dépensé près de 30 milliards de dollars pour soutenir la monnaie nationale entre le 1er janvier et le scrutin présidentiel, envoyant ses réserves de change en terrain négatif pour la première fois depuis 2002.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a conduit ces dernières années une politique monétaire hétérodoxe, a fait appel à M. Simsek pour endiguer l'inflation (39,6% sur un an en mai) et remettre l'économie turque sur les rails.

Lors de sa prise de fonctions dimanche, le ministre a prévenu qu'il faudrait revenir à des "mesures rationnelles" pour redresser l'économie.

- "Coma" -

"Je pense que nous voyons l'impact de Simsek qui pousse la banque centrale turque vers une politique rationnelle - ce qui signifie une monnaie plus faible et compétitive", a estimé mercredi Timothy Ash, analyste spécialiste des marchés émergents au cabinet BlueBay, pour qui "nous assistons à une normalisation" de la politique monétaire turque.

Pour Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank, la livre turque sort du "coma" et "va passer de nouveau d'un record à l'autre".

"Personne ne sait ce que le gouvernement (turc) veut vraiment faire mais nous savons qu'il y a, après les élections, un effort pour sortir d'une politique monétaire absurde et revenir à des choix plus orthodoxes", affirme-t-elle.

"C'était inévitable", indique pour sa part à l'AFP l'économiste Güldem Atabay.

Pour elle, cette chute de la livre devrait durer jusqu'à la décision de la banque centrale sur les taux d'intérêt le 22 juin. "Quelle sera la hausse des taux d'intérêt ? Si c'est 25 points de base (...), cela ne changera rien. Vont-ils passer de 8,5% à 20% ? Nous verrons", ajoute M. Atabay.

Les analystes estiment qu'une forte hausse du taux directeur, actuellement stable à 8,5% depuis fin février, pourrait aider à redresser l'économie turque.

Le président Erdogan a contraint la Banque centrale turque à abaisser régulièrement ses taux d'intérêt, contribuant à la flambée de l'inflation.

A rebours des théories économiques classiques, le chef de l'Etat turc estime que les taux d'intérêt élevés favorisent l'inflation.

M. Erdogan a, à plusieurs reprises, invoqué les préceptes de l'islam, qui interdit l'usure et affirme que les taux d'intérêt élevés sont promus par un "lobby" étranger. (AFP, 7 juin 2023)

Turkish Airlines envisage la plus grande commande de l'histoire de l'aviation dans les deux mois

Turkish Airlines a l'intention de signer des commandes pour 600 avions de ligne d'ici deux mois, a annoncé lundi son président, ce qui serait la plus importante commande de l'histoire de l'aviation civile.

La compagnie aérienne est en pourparlers avec Boeing et Airbus pour acquérir 400 monocouloirs de type 737 MAX et A320neo, ainsi que 200 gros porteurs, comme des Boeing 787 et 777 et Airbus A350, a précisé Ahmet Bolat lors d'une conférence de presse en marge de l'assemblée générale de l'Association internationale du transport aérien (Iata) à Istanbul.

"Nous étions très proches de faire affaire avec l'un des fabricants", a affirmé M. Bolat, en invoquant des retards liés à la récente élection présidentielle turque: "nous allons attendre deux mois avant d'annoncer notre décision finale".

Il a refusé d'en dire plus sur la ventilation des commandes entre les avionneurs américain et européen.

Cité dans des informations de presse, M. Bolat avait déjà évoqué cette commande, parlant d'une annonce lors de l'assemblée générale de l'Iata.

Elle permettrait à Turkish Airlines de porter sa flotte à plus de 800 appareils d'ici dix ans, contre 435 actuellement, a souligné M. Bolat, dont l'entreprise est engagée dans un développement tous azimuts, notamment vers l'Afrique et l'Asie, en tirant parti du récent aéroport géant d'Istanbul, sa principale plateforme de correspondance.

Avec ses futurs long-courriers, Turkish Airlines veut être notamment capable de relier sans escale l'Australie, pour à la fois servir la communauté turque expatriée, mais aussi inciter des Australiens à se rendre en visite touristique en Turquie, a remarqué le dirigeant d'entreprise.

Si elle se concrétise et qu'elle concerne bien des commandes fermes, cette opération sera la plus importante de l'histoire de l'aviation commerciale, surclassant les 470 appareils commandés par Air India en février. Le transporteur indien, récemment privatisé, avait alors signé pour 400 moyen-courriers et 70 long-courriers, ventilés en 250 Airbus et 220 Boeing. (AFP, 6 juin 2023)


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

PACE urges Turkey to 'fulfill obligations' in aftermath of 'free but not fair' elections

The Parliamentary Assembly of the Council of Europe (PACE) released a report concluding that while the recent presidential and parliamentary elections in Turkey were free, they fell short of being fair.

The report, based on the findings of the PACE delegation that observed the elections, highlighted various aspects of the electoral process and offered recommendations for improvement.

The challenging context in which the elections took place was acknowledged in the report's summary. It mentioned the aftermath of earthquakes, the state of emergency in some provinces, and the polarized political scene as influencing factors.

Despite offering voters a genuine choice between political alternatives, the report emphasized that the elections occurred in an environment of continued restrictions on fundamental freedoms and limited oversight of the media.

Positive aspects were also recognized, including the high voter turnout, efficient technical preparations, and the lowering of the electoral threshold. The efforts of civil society organizations and political parties in facilitating voting for citizens affected by the earthquakes were commended.

However, the report outlined several shortcomings and challenges that affected the electoral process. These included late legal amendments, the lack of judicial review of decisions made by the Supreme Election Council (YSK), the misuse of administrative resources and state media by incumbents, and instances of intimidation and harassment targeting opposition parties and candidates. Inconsistent implementation of procedures on election day was also noted.

Recommendations

The PACE report made several recommendations for enhancing the electoral process to align with international standards and good practices.

It urged comprehensive and inclusive revisions to the legal framework, ensuring full respect for fundamental freedoms and human rights. Strengthening the independence and transparency of the election administration and media oversight bodies was emphasized. The report called for enhanced voter education and training for election officials, equal opportunities for all contestants, effective remedies for electoral disputes, and facilitation of citizen and international observation.

Frank Schwabe, the head of the PACE election observation mission in Turkey and head of the PACE Social Democrats, Green, and Left Group, addressed the PACE session with concerns about the media's self-censorship and the lack of a level playing field in the elections. He stated, "We have a situation where we have a kind of self-censorship in the media. Not just in the public media."

Schwabe highlighted the stark contrast between the resources of opposition candidates and those from the ruling party, saying, "It was far away from a level playing field."

Expressing unease, Schwabe emphasized the failure to fulfill the fundamental judgments of the European Court of Human Rights (ECtHR) and its implications on democratic elections in Turkey. He stressed, "That brings the country into a situation where democratic elections are not very easy to hold."

Urging action, Schwabe stated, "We urge to implement the recommendations from a lot of bodies of our organization from the monitoring procedures and from the Venice Commission."

Lack of transparency

Schwabe further raised concerns about the Supreme Election Council (YSK) and its lack of transparency. He explained, "At the end there is no possibility for any court to change the decision of the SEC, and the problem is that it's really very, very intransparent and not clear for us at the end how is the SEC working."

While noting some improvements in the second round of elections, Schwabe acknowledged the challenges faced during the first round, saying, "We had difficulties to reach and get into some polling stations."

In conclusion, Schwabe emphasized the responsibility of the authorities in Turkey to fulfill their obligations to the Council of Europe, regardless of the government in power. He emphasized, "The fundamental obligation is to fulfill the judgment of the ECtHR, and I think we have to ask Turkey to do so." (Gercek News, 20 June 2023)

Turkey listed among "four major actors of espionage" by Germany's intelligence agency

Germany's domestic intelligence agency named Turkey among the four "main actors of espionage" directed against the country. The other three are Russia, China and Iran.

The 2022 report of the Federal Office for the Protection of the Constitution (BfV) was presented at a joint press conference in Berlin by Interior Minister Nancy Faeser and BfV President Thomas Haldenwang.

The governments of Turkey and Iran focus particularly on individuals and groups who, according to the authorities of the two countries, are part of the political opposition, the report states.

While the crimes committed by "extremists" hit a record of 35,452 last year, from 33,476 the previous year, the number of violent acts of crime slightly declined to 2,847 from 2,994 in 2021.

BfV stressed that "the potential threat of Islamist terrorism is still high" despite the number of people "linked with Islamist activism and Islamist terrorism" having dropped to 27,480 from 28,290 a year earlier.

The number of people linked to extremist activities of foreign origin increased by 3.8% in 2022 to 29,750, BfV said.

The agency also noted in its report that the Kurdistan Workers' Party (PKK) that is designated a "terrorist group" in Germany currently has 14,500 members in the country. (Gercek News, 20 June 2023)

Ouverture d'un procès contre un Turc jugé pour "financement terroriste"

Un citoyen turc accusé de "tentative de financement terroriste" du mouvement armé kurde du PKK est comparu mardi devant le tribunal de Stockholm, un procès inédit qui intervient au moment où le pays scandinave tente de convaincre la Turquie de la laisser entrer dans l'Otan.

"Il est possible que (mon client) ait eu des contacts avec des personnes en lien avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), mais il n'a lui même aucun lien" avec le mouvement, a déclaré Ilhan Aydin, avocat de la défense, lors de l'audience.

Le procureur a au contraire avancé que l'accusé détenait un rôle central dans les activités du PKK en Suède.

L'homme de 40 ans avait été arrêté en janvier après avoir proféré des menaces et tiré avec une arme à feu devant un restaurant de Stockholm.

Selon le parquet suédois, son objectif était d'exercer un racket et d'utiliser les fonds pour financer le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé comme organisation terroriste par la Turquie mais aussi par la Suède, l'Union européenne et les Etats-Unis.

L'accusé a déjà été en lien avec un Turc ayant eu ses comptes gelés pour financement du PKK en France et un autre condamné en 2016 en Allemagne pour appartenance au PKK, selon l'acte d'accusation qui a eu recours à des informations issues du renseignement français (DGSI) et allemand (BKA).

"Mon client rejette les accusations d'extorsion aggravée et de tentative de financement" a indiqué à l'AFP M. Aydin.

Ce procès est la conséquence d'un durcissement de la législation antiterroriste suédoise entrée en vigueur en juillet 2022, permettant notamment de faciliter les poursuites en matière de financement de terrorisme.

C'est la première fois que la nouvelle loi, déjà employée dans des dossiers liées à l'organisation Etat islamique, est utilisée pour un sympathisant du PKK.

La Suède a depuis adopté un nouveau tour de vis, en vigueur depuis le 1er juin 2023, que Stockholm présente à la Turquie comme la preuve qu'elle prend au sérieux ses demandes de durcissement vis-à-vis du PKK.

Ankara réclame des dizaines d'extraditions de militants qu'elle qualifie de "terroristes" résidant sur le sol suédois. (AFP, 20 juin 2023)

The European Parliament discusses Turkey 2022 draft report

The European Parliament convened under the chairmanship of David McAllister. MEPs attending the meeting expressed their views on the draft report prepared by Spanish MP and rapporteur Nacho Sanchez Amor.

MEPs in the Foreign Relations Committee evaluated European Union-Turkey relations, following the Presidential and parliamentary elections held in Turkey. EU Commission and EU Foreign Relations Service officials spoke about EU-Turkey relations.

The 2022 European Parliament Turkey Report was expected to be announced in April. However, it was delayed due to the elections held in Turkey in May. After the draft report is finalized, it is expected to be voted by the committee, and then by the General Assembly this summer.

The draft report said, among other things, that the European Parliament is  “dismayed by the fact that, far from the negative trend stopping or being reversed, the democratic backsliding in Türkiye has continued in the last year, with new legal reforms and a relentless crackdown on any critical voice, particularly ahead of and during the recent elections; affirms with regret that Türkiye has now become a global showcase for all kinds of authoritarian practices;

-Remains deeply concerned about the lack of independence of the judiciary, the continued breach of the obligation to abide by the landmark rulings of the European Court of Human Rights, the serious restrictions on fundamental freedoms – particularly freedom of expression and of association – and the constant attacks on the fundamental rights of members of the opposition, lawyers, journalists, academics and civil society activists in Türkiye; is particularly worried by the continued crackdown on Kurdish politicians, journalists, lawyers and artists; expresses concern about the deterioration of the rights of women and the constant targeting and harassment of LGBTI+ people, both of whom could see their rights further curtailed by the possible amendments to Türkiye’s constitution;

-Expresses its strong concern over the continued hyper-concentration of power in the Turkish presidency, without any effective checks and balances, which has seriously eroded the democratic institutions in the country.”

The draft report “concludes that the Turkish Government has no interest in closing the persistent and growing gap between Türkiye and the EU on values and standards, as it has shown, for the past few years, a clear lack of political will to carry out the necessary reforms to address, in particular, the serious concerns about the rule of law and fundamental rights that continue to negatively affect the country’s EU accession process.” (ANF, 6 June 2023)

Des opposants à Erdogan font condamner la Turquie devant la CEDH

Deux anciens co-présidents du HDP, parti politique pro-kurde de gauche, et opposants au président turc Erdogan ont fait condamner mardi Ankara devant la Cour européenne des droits de l'Homme pour violation de leurs droits lors d'une détention provisoire.

Actuellement écroués en Turquie, Selahattin Demirtas et Figen Yuksekdag Senoglu avaient saisi la Cour pour contester la surveillance dont ils avaient fait l'objet lors de leur placement en détention provisoire en novembre 2016.

Un juge avait ordonné l'enregistrement audiovisuel de leurs entretiens avec leurs avocats et la saisie de tout document échangé, les empêchant ainsi de préparer leur défense.

La Cour, qui veille au respect de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme au sein des 46 pays qui l'ont ratifiée, a estimé qu'en empêchant les deux hommes d'échanger avec leurs avocats, les autorités turques avaient violé la Convention.

Les magistrats européens, qui siègent à Strasbourg, ont rappelé la jurisprudence bien établie selon laquelle "la confidentialité des conversations entre un détenu et son défenseur constitue un droit fondamental pour un individu et touche directement les droits de la défense".

La Turquie a donc été condamnée à verser 5.500 euros aux deux plaignants, pour "dommage moral".

Figure de proue du HDP, principal parti pro-kurde de Turquie, Selahattin Demirtas est incarcéré depuis fin 2016 pour "propagande terroriste" et encourt jusqu'à 142 ans de prison.

Il est accusé de plusieurs dizaines de crimes et délits dont celui d'insulte au président et d'être lié au PKK, classé comme organisation "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux. Fin mai, il a annoncé se retirer de la vie "politique active".

Il a toujours nié ces accusations et le Conseil de l'Europe a régulièrement réclamé sa libération, conformément à un précédent arrêt de la CEDH.

Le HDP demande aussi la libération de Figen Yuksekdag Senoglu, son ancienne co-présidente, de Gulten Kisanak et de Selcuk Mizrakli, tous deux anciens maires de Diyarbakir (sud-est).

Les Kurdes représentent environ un cinquième des 85 millions d'habitants de la Turquie. Peuple sans Etat, le Kurdes sont répartis entre la Turquie, l'Irak, la Syrie et l'Iran.

Dans une autre affaire, la CEDH a condamné mardi Ankara pour violation de la liberté d'expression, après la sanction infligée à la secrétaire générale du Syndicat des juges turc pour un entretien accordé à un quotidien national.

La cour a considéré que les propos tenus dans l'interview relevaient "d'un débat sur des questions d'intérêt public et appelaient un niveau élevé de protection". (AFP, 6 juin 2023)


Schengen rejections for Turkish citizens double in 2023

The rejection rates for Schengen visa applications by Turkish citizens have almost doubled in 2023 and the rate has approached 50%, the chair of the Turkish Travel Agencies Association (TURSAB) said on Thursday.

Stating that the situation was related "entirely to political reasons," TURSAB's chair Firuz Baglikaya said:

"The number of recent applications are actually below the number in 2019. They say the rejections are due to the granting of too many citizenship recently, but the birth places of applicants are obvious. This shows that the issuance of visas for Turkish citizens are restricted systematically and with political reasons."

Baglikaya complained that while it becomes more difficult to receive visas, some applicants have begun to pay extra money to hire a hand that will cue up a day before, and that the cost of Schengen visa has risen for many from the official cost of 80 euros plus a service fee of 20-30 euros to 450 euros.

"The agency lets you hire a hand who will cue up a day before and wait in the line," he said. "The customer pays an extra 350 euros for that. If you are a family of four, this means you will pay 1,400 euros for the service just to reach the end of the line, and you will also pay the official fees. It will amount to 1,800 for the family. And you do not have any guarantee that you will be allowed a visa. You can't have the money back when you are rejected."

He added:

"People do not want to invest for a travel that they might never have. The cost of visa are now higher than the cost for the travel."

He continued:

"Naturally people tend to travel to countries without visa requirements, which means that the current market has now narrowed down to only one fifth of the previous."

He noted that the applications of professionals like scientists and entertainment professional have also been rejected recently. (Gercek News, 1 June 2023)

EU Turkey Rapporteur: Turkey's EU membership process unlikely to continue

European Parliament Rapporteur Nacho Sanchez Amor expresses doubts over Turkey's EU membership process in light of Erdogan's reelection, citing concerns on democratic backsliding.

Nacho Sanchez Amor, the Turkey Rapporteur for the European Parliament, the legislative body of the European Union has stated that he believes Turkey's membership process cannot continue following President Recep Tayyip Erdogan's third election victory.

In an interview with Diego Cupolo from Turkey Recap, Amor, known for his critical stance on Turkey's democratic progress, expressed concerns about the lack of a genuine political will among Turkey's ruling elites to embrace democratic reforms.

"As long as the ruling elites in Turkey do not have a political will to become more democratic, and their intention is to establish a more authoritarian government model, there is no way to implement democratic standards."

Amor emphasized that the most fundamental rule of the EU membership process is to "demonstrate a political will to be democratic." He said, "We must acknowledge that the membership process does not protect any critical thinking, democratic institution or individual."

Expressing his skepticism about the continuation of the membership process, Amor stated, "I don't think the process can continue because I don't see any factor that could push Erdogan to change his domestic policies. It seems that Turkish voters have approved Erdogan's policies."

Amor also suggested that the European Union should consider "establishing a new format for its relationship with Turkey." He commented, "We cannot sustain this cynical process that aims for full membership but never reaches that outcome." (Gercek News, 2 June 2023)

Orban says he prayed for Erdogan's victory, calls Kilicdaroglu "Soros's man"

"If Soros's man had won, millions of people would have been unleashed on us," Hungarian prime minister Viktor Orban has said.
Hungary's prime minister Viktor Orban said that he prayed for Recep Tayyip Erdogan's victory at the presidential election in Turkey, because in case he lost "millions of people would have been unleashed on us."

Speaking at a radio interview on Friday, Orban also called Erdogan's rival Kemal Kilicdaroglu "Soros's man," in reference to Hungarian-American billionaire George Soros, the founder and sponsor of Open Society Foundations.

Explaining why he believed Erdogan's victory was crucial, Orban said it would have been a tragedy for Hungary if Erdogan had not won, adding that Erdogan will not let 4 million migrants out of Turkey to Europe.

"If Soros's man had won, millions of people would have been unleashed on us," he said. "Russian gas comes through Turkey, and if Soros's man had become the president, it would have been highly doubtful whether the gas would reach our country." (Gercek News, 2 June 2023)


Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Revivre un cauchemar d'il y a vingt ans

 
Doğan Özgüden, Artı Gerçek, 19 juin 2023
 
Il y a exactement 20 ans… En la 32e année de notre exil, dans la nuit du 19 au 20 mars 2003, alors que les écrans de toutes les télévisions du monde repassaient les images des avions de guerre américains bombardant l’Irak avec des commentaires hystériques, j’ai écrit les notes suivantes sur mon ordinateur :
 
« Encore des jours de feu et de sang… Des milliers de personnes meurent pour rien ou pour du pétrole. Tout le monde pleure du sang. 
 
"Les images des personnes qui ont dû quitter leur maison et leur pays nous rappellent ce qui s'est passé il y a exactement 32 ans.
 
"Se séparer de sa maison, de ses parents, de ses frères et sœurs, de tous ses proches et amis, du basilic dans le pot, du chat noir, des chats errants qui se pressent dans la décharge au coin de la rue, des platanes le long de la rue ?
 
"Peut-être, en sachant que vous ne les reverrez jamais, en vous retournant pour la dernière fois avec un pincement au cœur et en disparaissant...
 
"Ne jamais savoir, ne jamais deviner ce qui vous attend dans l'avenir...
 
"Les années interminables d'exil et d'expatriation... Sans fin... Sans fin...
 
"Encore des milliers, des dizaines de milliers, des centaines de milliers... Toujours sur les routes de l'exil et de l'expatriation...
 
"Arabes, Kurdes, Arméniens, Assyriens, Chaldéens, Yazidis, Turkmènes de Mésopotamie... Des millions de personnes qui, jusqu'à hier, vivaient en frères et sœurs...
 
"Les enfants des plus grandes civilisations anciennes...
 
"Ils sont sacrifiés aux dieux de la guerre au nom d'une 'civilisation' post-moderne.
 
"Les écrans de télévision vomissent la sauvagerie, la haine et la cruauté."
 
En cette nuit de cauchemar, j'ai écrit une autre note sur l'ordinateur :
 
"Adieu à nos deux adorables chats, Ivan et Çita... Ces deux beautés ont été nos compagnons pendant les vingt années de notre vie d'exil, jusqu'à ce qu'ils meurent d'insuffisance rénale l'un après l'autre. D'abord Ivan, puis Çita, l'un de nos véritables amis sur cette terre d'exil, le jour où l'invasion de l'Irak a commencé.
 
"Une âme qui ne nous a jamais laissés seuls dans nos jours les plus difficiles, les plus douloureux, qui interrogeait et questionnait notre douleur avec son regard, qui nous consolait en touchant notre joue de son nez humide et en ronronnant sur notre genou, est partie.
 
"La race du chat... Je ne sais pas si elle est venue du cosmos ou si elle est le produit d'une métamorphose céleste. Où s'est-elle détachée pour tomber dans notre giron ?
 
"Comme Ivan,  Çita  aussi, est peut-être retourné d'où il vient, dans les confins inaccessibles de l'espace, à des milliards d'années-lumière.
 
"Nous laissant un monde plein de sang et de cruauté..."
 
Les sales jeux de l’impérialisme américain qui ont coûté 461 000 vies
 
À l’époque, l’impérialisme américain était à la pointe de l’agression, tout comme aujourd’hui, sous prétexte de la crise ukrainienne, il a réussi à amener l’humanité au bord d’une catastrophe nucléaire en donnant des envies de guerre à l’ensemble du monde occidental, et même à certains pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, et en renforçant l’OTAN.
 
Après les attentats du 11 septembre 2001 contre le World Trade Center à New York et le Pentagone à Washington, perpétrés par Al-Qaïda, que les États-Unis avaient créé en utilisant la réaction islamique contre l’occupation soviétique de l’Afghanistan, le président George H. W. Bush a déclaré que l’Irak, ainsi que l’Iran et la Corée du Nord, faisaient partie d’un « axe du mal » international, affirmant que Saddam Hussein continuait à produire et à dissimuler des armes de destruction massive.
 
Le Congrès américain a autorisé une action militaire contre l’Irak en octobre 2002, et le secrétaire d’État américain Colin Powell a affirmé dans un discours aux Nations unies en 2003 que l’Irak développait des « laboratoires mobiles » pour produire des armes biologiques.
 
Le Premier ministre britannique Tony Blair, principal larbin de l’impérialisme américain, a jeté de l’huile sur le feu en déclarant qu’il s’agissait d’un « fait indiscutable » que Saddam Hussein avait produit des armes de destruction massive.
 
Oui, il y a exactement vingt ans, sous le nom d’« Opération liberté irakienne », 295 000 soldats américains et alliés ont franchi la frontière koweïtienne pour entrer en Irak et l’occupation a commencé.
 
Cependant, contrairement à aujourd’hui, le Canada et le Mexique, les deux voisins des États-Unis, la plupart des pays du Moyen-Orient, l’Allemagne, l’Autriche, la Grèce et même la Turquie, membres de l’OTAN, n’ont pas répondu à l’appel de soutien.
 
Une proposition visant à déployer 62 000 militaires, 255 avions et 65 hélicoptères en Turquie et les forces armées turques en Irak a été rejetée par le Parlement turc le 1er mars 2003, avant que le gouvernement d’Erdogan ne prenne le contrôle total.
 
L’armée irakienne a été vaincue par les forces armées américaines au début du mois de mai 2003 et Saddam Hussein a été capturé et exécuté le 30 novembre 2006.
 
Au lieu d’apporter la paix et la démocratie à l’Irak, l’occupation américaine a alimenté les conflits sectaires dans le pays et a conduit à une guerre civile entre les groupes sunnites et chiites. 461 000 personnes ont perdu la vie pour des raisons liées à la guerre en Irak pendant l’occupation américaine, qui a coûté environ 3 000 milliards de dollars et a duré jusqu’en 2011.
 
Cependant, contrairement aux affirmations du président Bush et du secrétaire d’État Powell pour lancer la guerre, aucune arme de destruction massive fabriquée par le régime de Saddam n’a été trouvée en Irak, ce qui prouve une fois de plus le mensonge et la provocation des services de renseignement américains.
 
Les sales jeux des États-Unis reviennent sur le devant de la scène
 
Pourquoi est-ce que j’écris tout cela ?
 
Exactement 20 ans plus tard, notre planète bleue vit à nouveau une tragédie universelle dans laquelle l’impérialisme américain, utilisant la crise ukrainienne comme excuse, rend le monde entier hystérique pour la guerre et entraîne l’humanité au bord d’une catastrophe nucléaire en renforçant encore l’OTAN…
 
En outre, alors qu’à l’époque l’impérialisme américain n’avait même pas pu obtenir le soutien des pays membres de l’OTAN, à l’exception de la Grande-Bretagne, il a aujourd’hui le soutien de tous les partenaires de l’OTAN et fait tout ce qui est en son pouvoir pour renforcer cette organisation de guerre avec de nouveaux membres, pour augmenter encore ses dépenses d’armement et pour enrichir encore davantage son complexe militaro-industriel.
 
En Allemagne, le partenaire le plus solide des États-Unis en Europe, le gouvernement Scholz a déclaré la semaine dernière : « Défensive. Résiliente. Durable. Sécurité intégrée pour l’Allemagne », la « Stratégie de sécurité nationale » a été présentée au public.
 
Notre ami Murat Cakir a très clairement révélé les raisons pour lesquelles ce nouveau document de stratégie impérialiste a été imposé au peuple allemand :
 
« Le document stratégique de 76 pages, qui sonne bien, mais est plein de rhétorique vide, est la preuve de l’effort de l’impérialisme allemand pour imposer l’expansionnisme comme un diktat totalitaire sur tous les aspects de la vie. Le document, qui fait des budgets d’armement le Saint-Graal et oblige chaque citoyen allemand à “contribuer à la défense”, a pour ennemi prévu la Russie. La République populaire de Chine, décrite comme un “partenaire, un concurrent et un adversaire systémique”, arrive en deuxième position.
 
« En fait, le document peut être lu comme une réponse aux profonds changements qui se produisent dans la politique internationale. En fin de compte, l’influence de l’Allemagne, de l’UE et de l’Occident transatlantique dans le monde s’affaiblit. Dans le même temps, la République populaire de Chine se renforce et offre une alternative à ses anciens colonisateurs, l’Occident, à divers pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. La Russie, elle aussi, est en mesure de repousser l’Occident en augmentant son influence dans certaines zones géographiques, notamment en Syrie et en Afrique de l’Ouest. Les pays en développement à seuil rejoignent de plus en plus souvent des alliances telles que les BRICS ou l’Organisation de coopération de Shanghai. Au lieu d’un monde autrefois sous l’hégémonie de la superpuissance américaine, l’ordre mondial multipolaire — bien que toujours sous l’influence du capitalisme impérialiste — est en train de devenir la réalité d’aujourd’hui.
 
Le document stratégique du gouvernement Scholz reconnaît précisément cette réalité et la perçoit comme un défi majeur pour ses intérêts. En définissant la Russie comme “la plus grande menace pour la paix et la sécurité de la région euro-atlantique dans un avenir prévisible”, il justifie le “renforcement des armées allemandes pour en faire les forces armées conventionnelles les plus puissantes d’Europe”. »
 
Nous assisterons à une phase diplomatique de cette nouvelle escalade impérialiste menée par les États-Unis, avec l’Allemagne comme principal soutien et même partenaire dans le crime, lors du sommet des dirigeants de l’OTAN qui se tiendra à Vilnius, la capitale de la Lituanie, les 11 et 12 juillet.
 
Comme on le sait, lorsque Erdoğan a été réélu président, le président américain Biden l’a appelé pour le féliciter et lui a rappelé une fois de plus que l’adhésion de la Suède à l’OTAN devait être approuvée par la Turquie, et le secrétaire général de l’OTAN Stoltenberg, qui a assisté à la cérémonie de prestation de serment d’Erdoğan, a rencontré le nouveau ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan et le ministre de la Défense nationale Yaşar Güler et leur a imposé d’approuver l’adhésion de la Suède à l’OTAN.
 
Lors de la réunion des ministres de la Défense qui s’est tenue la semaine dernière au siège de l’OTAN à Bruxelles, Yaşar Güler, le nouveau ministre du gouvernement Erdogan, n’a pas tardé à faire de l’adhésion de la Suède à l’OTAN un sujet de négociations internationales afin de renforcer sa chasse aux dissidents à l’étranger, conformément aux instructions de son patron…
 
Tous les regards se tournent à présent vers le sommet des dirigeants de l’OTAN qui se tiendra à Vilnius les 11 et 12 juillet.
 
Il ne serait pas surprenant qu’Erdoğan, qui avait déjà levé son veto à l’adhésion de la Finlande par une manœuvre surprise en mars et l’avait fait approuver par la Grande Assemblée nationale turque avec le soutien des partis d’opposition, fasse marche arrière sur l’adhésion de la Suède à l’OTAN malgré toute la fanfare.
 
Yusuf Karadaş, dans son article intitulé “Le premier test critique contre Sam et Johnny !” publié dans Evrensel le 13 juin, déclare ce qui suit :
 
« Il semble très probable qu’Erdogan, qui souhaite ouvrir une nouvelle page avec les impérialistes occidentaux après les élections et qui, sur cette base, a nommé Mehmet Simsek, le représentant des ‘usuriers de Londres’, au poste de ministre du Trésor et des Finances, se pliera à la pression des impérialistes occidentaux pour approuver l’adhésion de la Suède à l’OTAN. D’un autre côté, il ne fait aucun doute qu’il essaiera de faire passer cette étape pour un grand succès grâce à certaines concessions limitées/symboliques qui lui seront faites. L’administration américaine a déjà fait savoir qu’elle approuverait la vente d’avions de combat F-16 à la Turquie, en suspens depuis longtemps, en échange de la levée du veto à l’adhésion de la Suède à l’OTAN. Cette décision envoie à la Russie le message d’une OTAN plus forte et plus dissuasive dans la nouvelle ère, mais elle rapproche également l’administration Erdoğan de l’axe politique des États-Unis et de l’OTAN. »
 
Le test de l’opposition de gauche dans le nouveau parlement sur l’OTAN
 
Bien entendu, si Erdoğan fait ce pas en arrière et propose au Parlement nouvellement élu d’approuver un nouveau renforcement de l’OTAN avec la participation de la Suède, comme il l’a fait il y a trois mois avec l’adhésion de la Finlande, la position de l’opposition sur cette question sera un indicateur important pour l’avenir de la lutte pour la paix et la démocratie en Turquie.
 
Il ne faut pas oublier que lors du vote de mars sur l’adhésion de la Finlande, tous les partis, y compris le CHP, ont voté en faveur du renforcement de l’OTAN, les députés du HDP n’ont pas participé au vote alors qu’ils étaient au Parlement, et les députés du TİP ne sont même pas venus au Parlement.
 
Le journal Evrensel a reflété les points de vue de quatre partis de gauche sur leur réaction lorsque la proposition de renforcement de l’OTAN sera soumise à l’approbation du Parlement par le gouvernement actuel après le sommet des 11 et 12 juillet.
 
Le porte-parole de l’EMEP, l’un des partis de gauche représentés au Parlement, a déclaré : « Notre parti se bat depuis de nombreuses années pour la sortie de la Turquie de l’OTAN. Lorsqu’elle sera inscrite à l’ordre du jour du Parlement, notre position sera ‘non’. Nous appelons également les députés qui prétendent défendre la paix régionale et mondiale à dire ‘non’. Toutes les bases étrangères dans notre pays, en particulier celles de l’OTAN, doivent être fermées. La Turquie doit quitter l’OTAN ».
 
Le porte-parole du TİP, qui n’était pas présent au Parlement lors du vote finlandais, partage le même point de vue que l’EMEP sur le vote suédois : « Chaque nouveau membre de l’OTAN mettra en péril la paix en Europe et dans le monde. C’était une erreur d’inclure la Finlande, ce sera une erreur d’inclure la Suède, c’est une erreur d’inclure la Turquie… L’existence de l’OTAN est une erreur parce que les États-Unis continuent à se repolariser. »
 
Les porte-parole du Parti de Gauche et du TKP, qui n’ont pas de représentant au Parlement, critiquent vivement le fait que les partis de gauche représentés au Parlement n’aient pas voté contre le vote finlandais en mars dernier et les appellent à voter contre le vote suédois cette fois-ci et à participer activement à la lutte pour la sortie de la Turquie de l’OTAN.
 
Il ne fait aucun doute que lorsque le renforcement de l’OTAN par l’admission de la Suède en tant que membre sera soumis au Parlement, le CHP, qui soutient l’OTAN depuis sa création et a voté en faveur de l’adhésion de la Finlande, ne pourra pas adopter une position différente.
 
La position du YSP, qui constitue le troisième groupe le plus important du nouveau Parlement malgré sa perte de voix lors des dernières élections, revêt une importance particulière. Le YSP, qui est la continuation du HDP, qui s’est abstenu de prendre position sur l’OTAN en ne participant pas au vote lors du dernier parlement, doit clairement définir sa position contre l’OTAN à la fois en termes de renforcement de la lutte anti-impérialiste en Turquie et de renforcement de l’unité des forces de gauche à l’avenir.
 
Oui, le ‘Non à l’OTAN’ du Parti des travailleurs de Turquie à la Grande Assemblée nationale de Turquie dans les années 60 et le rugissement des syndicats révolutionnaires et des organisations de jeunesse sur les places doivent être entendus à la Grande Assemblée nationale de Turquie lors de son 100e anniversaire…
 
Depuis l’été 1952, en tant que journaliste ayant assisté à l’organisation du Commandement des forces terrestres alliées du Sud-Est de l’OTAN à Izmir, à ses interventions non seulement dans la vie militaire, mais aussi dans la vie politique de la Turquie, à son rôle dans les coups d’État militaires du 27 mai et du 12 mars, et ayant constamment lutté contre l’existence de l’OTAN dans les journaux et les magazines qu’il dirigeait, j’attends la même chose des partis de gauche d’aujourd’hui…

Traduit du turc en français par Jean Dorian

Des bombardiers américains en Suède pour des exercices militaires, une première

Coincée aux portes de l'Otan, la Suède a accueilli pour la première fois de son histoire moderne deux bombardiers américains pour des exercices militaires, a annoncé la défense suédoise mercredi.

Le 19 juin, deux bombardiers stratégiques B-1B Lancers se sont posés à l'aéroport de Luleå-Kallax, dans le nord du pays.

"Nous sommes en train d'effectuer un exercice conjoint" mobilisant des forces aériennes et terrestres, a déclaré à l'AFP une porte-parole de l'armée de l'air, Louise Levin, sans en préciser la durée.

"En ces temps incertains et dans la perspective d'une adhésion à l'Otan, des partenaires solides sont essentiels", a relevé le ministère de la Défense dans un communiqué, saluant un "événement historique".

Si elle a depuis juin 2022 le statut d'"invité", la Suède doit encore voir son adhésion ratifiée par deux des 31 membres de l'Alliance atlantique, la Turquie et la Hongrie.

Seuls les membres à part entière bénéficient de la protection du célèbre article 5 de l'Otan, qui signifie qu'une attaque contre un membre serait considérée comme une attaque contre tous.

Le camp occidental, notamment les Etats-Unis, presse Ankara de donner son feu vert.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a évoqué ce dossier mercredi avec son homologue turc, le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan, en marge d'une conférence à Londres sur la reconstruction de l'Ukraine.

M. Blinken "a souligné l'importance de l'unité de l'Otan dans cette situation difficile et a encouragé la Turquie à soutenir la Suède pour qu'elle entre dans l'alliance maintenant", selon un porte-parole du Département d'Etat.

La Turquie bloque depuis treize mois l'entrée de la Suède dans l'Alliance atlantique, lui reprochant sa mansuétude envers les militants kurdes qu'elle héberge sur son sol.

Début juin, la Suède s'est dite prête à accueillir des bases temporaires de l'alliance sur son sol avant même son entrée effective dans l'Otan.

"Le gouvernement a décidé que les forces armées suédoises pourraient mener des préparatifs avec l'Otan et des pays de l'Otan pour permettre de futures opérations communes", avait écrit le Premier ministre Ulf Kristersson dans une tribune commune avec son ministre de la Défense Pål Jonson.

M. Kristersson souligne que la présence de troupes de l'Otan serait dissuasive pour la Russie. Lundi, une commission suédoise composée de responsables politiques de tout bord et d'experts a jugé qu'à la lumière de l'invasion russe en Ukraine, une attaque militaire contre la Suède ne pouvait être exclue. (AFP, 21 juin 2023)

White House official urges Turkey to understand coalition's actions in Syria

A senior White House official said Turkey needed to understand the actions and motives of the international coalition working in Syria, after a suspected Turkish drone on Tuesday targeted a vehicle and killed three civilians working for the autonomous administration (AANES) in the region.

John Kirby, the Strategic Communication Coordinator for the White House National Security Council, answered a relevant question during his press conference when asked by a reporter.

“I would just reiterate our mission inside Syria is in part of the – as part of the Counter-ISIS coalition, we do work with the SDF (Syrian Democratic Forces) to go after ISIS (Islamic State) targets because ISIS is still, although much weaker, still a viable threat there in Syria and even in Iraq. So we’re going to continue that work jointly in cooperation with our SDF partners.

For the past few days, the artillery units of the Turkish Armed Forces have been heavily bombarding areas under the control of the Syrian Democratic Forces (SDF,) the armed wing of the AANES along the border.

“Turkey has legitimate security concerns on that border. They have been victim of – they have fallen victim to terrorist attacks from across that border. We understand that. We also understand it’s important to make sure that Turkey understands what we’re doing in Syria and why we’re doing it and who we’re working with and why we’re working with them,“ Kirby said.

Kirby did not directly address whether Washington was engaging in talks with Turkey and the DSF to deescalate the situation.

The drone attack on the Kamishlo Canton has escalated tensions between Turkey and the Kurdish-led autonomous region in northern Syria.

The Turkish government has expressed concerns about the presence of Kurdish groups along its southern border, particularly those affiliated with the Kurdistan Workers' Party (PKK). Turkey considers the PKK a terrorist organization and has been engaged in a long-standing conflict with the group. (Gercek News, 21 June 2023)

Swedish FM: Time has come for Turkey to ratify Sweden's NATO bid

"Our judgment is that we have done what was expected of us, now it is time for the Turkish parliament to start the ratification process," Sweden’s Foreign Minister Tobias Billstrom said
Turkey's parliament should begin to ratify Sweden's bid to join NATO because Stockholm has now met its obligations under an accord with Ankara on joining the Western military alliance, Swedish Foreign Minister Tobias Billstrom said on Wednesday.

The statement came amidst mounting tensions and disagreements between the two countries, particularly concerning security concerns and anti-Turkey protests.

The decision of Sweden and Finland to apply for NATO membership last year marked a notable shift in their long-standing military non-alignment policies. The move came in the wake of Russia's invasion of Ukraine, which raised concerns about regional security. While Finland successfully joined NATO in April, Sweden faced obstacles due to Turkey's objection to its membership, citing security concerns.

Ankara has consistently claimed that Sweden harbors members of militant groups considered to be terrorists, which has further complicated the negotiations. The Turkish government demanded that Sweden take strong measures against anti-Turkey protests taking place in Stockholm before granting approval for its NATO membership. Recent incidents in Stockholm, including the display of an effigy of Turkish President Tayyip Erdogan and the waving of flags supporting the Kurdistan Workers Party (PKK), have fueled Turkey's concerns.

Speaking to Reuters on the sidelines of a parliamentary meeting, Foreign Minister Billstrom expressed confidence that Sweden had met all the expectations placed on it and was eager to move forward. He stated, "Our judgment is that we have done what was expected of us, now it is time for the Turkish parliament to start the ratification process." Billstrom also expressed hope that Sweden's membership could be approved in time for the upcoming NATO summit in Vilnius in mid-July, emphasizing that there was no alternative plan in place.

In response to Turkey's security concerns, Sweden recently introduced new legislation aimed at making it more challenging to finance or support terrorist groups. The Swedish government contends that this law fulfills its commitments under the agreement signed with Turkey in Madrid. However, Ankara remains unconvinced and maintains its stance on blocking Sweden's NATO membership.

The issue of ratification extends beyond Turkey, as Hungary also has yet to endorse Sweden's bid. The Hungarian government's decision to ratify will play a crucial role in determining the outcome of Sweden's NATO membership aspirations.

Regarding the ongoing anti-Turkey protests in Stockholm, Billstrom acknowledged the constitutional right to demonstrate but stressed the importance of appropriate conduct. He stated, "The freedom to demonstrate is enshrined in the constitution. But we have also said that something that is legal is not always proper." (Gercek News, 21 June 2023)


Erdogan tempère les attentes de la Suède avant le sommet de l'Otan

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a averti mercredi que la Turquie ne "satisfera" pas nécessairement les "attentes" de la Suède, candidate à l'entrée dans l'Otan, lors du sommet de l'Alliance atlantique en juillet.

"La Suède a des attentes mais cela ne signifie pas que nous les satisferons", a déclaré M. Erdogan, qui bloque depuis treize mois l'entrée de la Suède dans l'Otan, lui reprochant notamment une mansuétude présumée envers les militants kurdes réfugiés sur son sol.

"Pour que nous puissions nous conformer à ces attentes, il faut tout d'abord que la Suède fasse sa part", a ajouté le chef de l'Etat, réélu fin mai pour un troisième mandat, à l'attention de journalistes présents à bord de son avion à son retour d'une visite officielle en Azerbaïdjan.

Une réunion tripartite entre la Turquie, la Suède et la Finlande a lieu en parallèle mercredi à Ankara afin d'évoquer le projet d'adhésion de la Suède à l'Otan.

"Des progrès ont été réalisés", a affirmé dans la foulée le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, pour qui "il demeure possible de parvenir à un accord d'ici le sommet" de l'Alliance atlantique prévu à Vilnius (Lituanie) les 11 et 12 juillet.

Pour sa part, le négociateur suédois Oscar Stenström a déclaré : "Cette réunion a fait avancer le processus, mais nous sommes encore loin de la ligne d'arrivée".

"Une fois de plus, la conversation s'est concentrée sur la manière dont la Suède respecte ses engagements (...) et très précisément sur la manière dont la Suède combat (les militants kurdes) et le terrorisme", a-t-il ajouté.

Début juin à Istanbul, M. Stoltenberg a appelé la Turquie à ratifier l'adhésion de la Suède à l'Alliance "dès que possible", estimant qu'elle avait "rempli ses obligations".

Mais une manifestation anti-Erdogan et contre cette adhésion a eu lieu simultanément à Stockholm, incluant notamment le comité Rojava, qui soutient les groupes armés kurdes en Syrie, ennemis d'Ankara.

"Nous ne pouvons pas envisager cela de manière positive (...) Que font les forces de l'ordre (suédoises) ? Leur travail est de les arrêter", a affirmé mercredi M. Erdogan.

"Si vous ne vous occupez pas de cela, nous ne pouvons pas (dire oui) à Vilnius", a-t-il insisté, alors qu'une loi durcissant la législation antiterroriste, entrée en vigueur le 1er juin en Suède, doit faciliter les poursuites contre les groupes considérés comme "terroristes".

Quand il l'a appelé pour le féliciter de sa réélection, le président américain Joe Biden a évoqué la question avec le président Erdogan.

Ankara espère obtenir l'approbation du Congrès américain pour obtenir la modernisation de sa flotte vieillissante d'avions de combat.

Le président Biden a directement lié pour la première fois la vente des chasseurs F-16 à la candidature suédoise. Erdogan "veut obtenir quelque chose sur les F-16. Je lui ai dit que nous voulions un accord avec la Suède, alors trouvons une solution", a déclaré M. Biden à la presse.

La Turquie, qui a donné son feu vert fin mars à l'entrée de la Finlande dans l'Alliance, est le seul des 31 États membres de l'Otan avec la Hongrie à n'avoir pas encore ratifié l'adhésion suédoise. Le Parlement hongrois doit suspendre ses travaux le 7 juillet, quatre jours avant le sommet de Vilnius.

Le gouvernement suédois a annoncé lundi l'extradition vers la Turquie d'un partisan du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), condamné en Turquie pour trafic de drogue, répondant de facto à une condition posée par Ankara pour l'entrée de la Suède dans l'Otan.

Mais les autorités turques réclament des dizaines d'extraditions de militants réfugiés en Suède qu'elles qualifient de "terroristes", une requête impossible à satisfaire selon l'exécutif suédois, les tribunaux indépendants ayant le dernier mot sur ces dossiers.

La Suède et la Finlande ont annoncé en mai 2022, dans la foulée de l'invasion russe de l'Ukraine, leur candidature à l'Otan.

Après des décennies de neutralité, puis de non alignement militaire depuis la fin de la Guerre froide, les deux pays nordiques ont jugé caduc l'équilibre sécuritaire né de la chute de l'URSS, rendant indispensables à leurs yeux de bénéficier du pacte de protection mutuelle qu'offre l'Otan. (AFP, 14 juin 2023)

Le chef de l'Otan appelle de nouveau Erdogan à lever son veto contre la Suède

Le patron de l'Otan Jens Stoltenberg a appelé dimanche la Turquie à lever ses objections à l'encontre de la Suède qui "a rempli ses obligations" et à finaliser son adhésion à l'Alliance "dès que possible".

M. Stoltenberg, qui a salué "une réunion productive", s'exprimait devant la presse à l'issue de deux heures d'entretien, au palais de Dolmabahce à Istanbul, avec le président Recep Tayyip Erdogan réinvesti la veille pour un nouveau mandat de cinq ans à la tête du pays.

La Turquie bloque depuis treize mois l'entrée de la Suède dans l'Alliance atlantique, lui reprochant sa mansuétude envers les militants kurdes qu'elle héberge sur son sol.

Pour M. Stoltenberg, "il est temps" que cette adhésion se confirme avant le sommet de l'Alliance à Vilnius les 11 et 12 juillet.

Il a annoncé à cette fin la création d'un "mécanisme permanent" entre l'Otan et la Turquie avec une prochaine réunion "dans la semaine du 12 juin" - sans préciser où elle se tiendra.

"L'adhésion de la Suède à l'Otan renforcera sa sécurité mais elle rendra aussi la Turquie plus forte", a-t-il insisté ajoutant qu'il "compte finaliser l'accession de la Suède le plus tôt possible".

La Turquie reste le seul des 31 Etats membres de l'Otan avec la Hongrie à n'avoir pas encore ratifié cet élargissement après le feu vert donné à la Finlande.

Simultanément, une manifestation anti-Erdogan et contre cette adhésion a eu lieu dimanche à Stockholm, autorisée malgré les protestations d'Ankara à l'initiative d'une "Alliance contre l'Otan", qui inclut notamment le comité Rojava, un groupe de soutien aux groupes armés kurdes en Syrie.

- liberté de réunion -

Pour M. Stoltenberg, "la liberté de réunion est inscrite au coeur des valeurs démocratiques de nos sociétés", mais "les manifestants veulent empêcher la Suède de rejoindre l'Otan: nous ne devons pas les laisser l'emporter", a-t-il affirmé.

Le patron de l'Otan, qui était invité samedi à Ankara à la cérémonie d'investiture du président Erdogan, réélu le 28 mai, a par ailleurs "remercié la Turquie" pour avoir déployé des renforts au Kosovo, en proie à de violentes émeutes.

Ankara participe à la Kfor, la force multinationale emmenée par l'Alliance atlantique au Kosovo, qui a décidé d'envoyer sept cents hommes supplémentaires.

Le nouveau ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, ancien chef du service de renseignement turc MIT, qui succède à Mevlut Cavusoglu, a assisté à l'entretien, selon les photos diffusées par la présidence.

Remplissant une exigence clef d'Ankara, le Parlement suédois a adopté une nouvelle loi entrée en vigueur la semaine dernière, interdisant les activités liées à des groupes extrémistes, renforçant ainsi sa législation sur le terrorisme.

Le chef de la diplomatie suédoise a remarqué à cette occasion que son pays remplissait "toutes les conditions" permettant de lever sans attendre les dernières oppositions.

"La Suède a tenu tous les engagements que nous avons pris au sommet de Madrid l'an dernier, y compris une nouvelle législation sur le terrorisme", a fait valoir Tobias Billström lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Otan, jeudi à Oslo.

"Le temps est venu pour la Turquie et la Hongrie de commencer à ratifier l'adhésion de la Suède à l'Otan".

En félicitant M. Erdogan pour sa réélection, le président américain Joe Biden lui a également rappelé les attentes de l'Otan concernant la Suède: pour la première fois, il a semblé lier la levée du véto turc et la livraison des avions de combat F-16, réclamés par Ankara.

Depuis, Washington a rétropédalé en affirmant que la Suède n'était pas une condition à la livraison des avions, même si les Etats-Unis ont souhaité également que son adhésion soit actée "d'ici au sommet de l'Otan à Vilnius" .

Souhaité par l'administration américaine, le contrat d'armement pour la livraison de F-16 a jusqu'ici été bloqué par les parlementaires américains, inquiets de l'entre-deux affiché par la Turquie avec la Russie. (AFP, 4 juin 2023)

Des centaines de manifestants anti-Otan et pro-Kurdes à Stockholm

Des centaines de personnes brandissant des slogans anti-Otan et des drapeaux du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), bête noire d'Ankara, ont défilé dimanche à Stockholm, dénonçant une nouvelle législation antiterroriste suédoise adoptée selon elles sous la pression de la Turquie pour intégrer l'alliance.

"Ils s'en prennent aux Kurdes en Suède", a dit Tomas Petterson, un porte-parole de l'Alliance contre l'Otan qui organisait la manifestation. L'objectif de la nouvelle législation est de faire en sorte que le président turc Recep Tayyip Erdogan "laisse la Suède intégrer l'Otan", a-t-il ajouté.

"Notre appartenance à l'Otan nous soumettrait au chantage d'Erdogan", a de son côté déclaré à l'AFP l'ex-député suédois Amineh Kakabaveh, dans la manifestation.

La Turquie bloque depuis treize mois l'entrée de la Suède dans l'Alliance atlantique en lui reprochant sa mansuétude envers les militants kurdes qu'elle héberge sur son sol.

La nouvelle loi entrée en vigueur en Suède le 1er juin introduit des poursuites pour "participation à une organisation terroriste", renforçant la législation du pays dans ce domaine, une des conditions posées par la Turquie pour lever son veto sur l'entrée dans l'Otan, alliance dont elle est membre depuis 1952.

La manifestation dans le centre de Stockholm, intitulée "Non à l'Otan, pas de lois Erdogan en Suède!", était organisée par une "Alliance contre l'Otan", qui inclut notamment le comité Rojava, un groupe de soutien aux groupes armés kurdes en Syrie.

Réélu le 28 mai à la tête de la Turquie, le président Erdogan réclame notamment l'extradition par la Suède de plusieurs dizaines de militants kurdes.

Le gouvernement turc avait exprimé en début de semaine son irritation face à l'organisation de cette manifestation par des mouvements proches du PKK. La police suédoise a cependant confirmé vendredi l'autoriser, dans le respect de la liberté d'expression.

Même si le PKK est classé "terroriste" en Suède comme dans le reste de l'UE, ses sympathisants ne sont généralement pas inquiétés au cours de rassemblements. (AFP, 4 juin 2023)

Le chef de l'Otan samedi à Ankara pour l'investiture d'Erdogan

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg assistera samedi à Ankara à la cérémonie d'investiture de Recep Tayyip Erdogan, réélu président, alors qu'il s'efforce de lever l'opposition de la Turquie à l'adhésion de la Suède à l'Alliance.

Lors de sa visite, prévue samedi et dimanche, il aura des entretiens bilatéraux avec le président Erdogan et plusieurs hauts responsables turcs, a précisé vendredi l'Otan dans un communiqué.

Jens Stoltenberg avait annoncé jeudi son intention de se rendre en Turquie "dans un avenir proche" pour tenter de lever les obstacles à l'adhésion suédoise et faire en sorte que le pays scandinave "devienne membre de l'Alliance aussi vite que possible".

La Turquie et la Hongrie sont les derniers des 31 pays de l'Otan à n'avoir pas encore ratifié une adhésion de la Suède. La Finlande, de son côté, est formellement devenue le 31e membre de l'Alliance le 4 avril.

Réélu le 28 mai à la tête du pays, le président Erdogan a bloqué jusqu'ici la candidature suédoise, reprochant à Stockholm d'être un havre pour des militants kurdes qualifiés de "terroristes" par la Turquie. Il réclame l'extradition de plusieurs dizaines de militants. Mais la Suède souligne n'avoir reçu aucune liste précise et que ce sont des tribunaux indépendants qui statuent au final dans ces dossiers.

Remplissant une exigence clef d'Ankara, le Parlement suédois a adopté une nouvelle loi interdisant les activités liées à des groupes extrémistes, renforçant ainsi sa législation sur le terrorisme. La législation est entrée en vigueur ce jeudi.

"Je suis confiant que la Hongrie ratifiera aussi le protocole d'accession", a affirmé M. Stoltenberg jeudi, lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Otan à Oslo.

Lors de cette rencontre, le chef de la diplomatie suédoise, Tobias Billström, a estimé que son pays remplissait désormais toutes les conditions d'une adhésion à l'Otan, "y compris une nouvelle législation sur le terrorisme", et appelé la Turquie et la Hongrie à lever leur opposition.

De nombreux ministres présents à Oslo ont exprimé le souhait qu'une décision sur l'adhésion suédoise puisse avoir lieu avant le sommet de l'Otan à Vilnius les 11 et 12 juillet, une hypothèse que M. Stoltenberg a qualifiée d'"absolument possible" mardi.

Un nouvel incident est venu rappeler la fragilité de la candidature suédoise: un groupe pro-kurde a diffusé en début de semaine une vidéo sur les réseaux sociaux montrant la projection sur le Parlement suédois d'un drapeau du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) honni d'Ankara.

La Turquie a condamné une action "inacceptable" et demandé à Stockholm d'empêcher une manifestation de militants proches du PKK et des groupes armés kurdes en Syrie prévue dimanche dans la capitale. (AFP, 2 juin 2023)

Une manifestation contre Erdogan autorisée en Suède malgré les avertissements turcs

Une manifestation contre le président turc Recep Tayyip Erdogan et l'adhésion de la Suède à l'Otan est autorisée à Stockholm dimanche, malgré les protestations d'Ankara, a déclaré à l'AFP la police suédoise.

"Nous allons faire en sorte que toutes les personnes présentes dimanche puissent exercer leurs droits protégés par la Constitution", dont la liberté d'expression, a déclaré vendredi Ola Österling, un porte-parole de la police de la capitale.

Cette manifestation, qui a lieu à la mi-journée dans le centre de Stockholm, est intitulée "Non à l'Otan, pas de lois Erdogan en Suède".

Elle est organisée par une "Alliance contre l'Otan", qui inclut notamment le comité Rojava, un groupe de soutien aux groupes armés kurdes en Syrie.

Réélu le 28 mai à la tête de la Turquie, le président Erdogan a bloqué jusqu'ici l'entrée dans l'Alliance atlantique de la Suède, lui reprochant d'être un havre pour des militants kurdes qualifiés de "terroristes" par Ankara.

Il réclame notamment l'extradition par ce royaume scandinave de plusieurs dizaines de militants, bien que la décision finale soit prise par un tribunal indépendant.

Le gouvernement turc avait exprimé en début de semaine son irritation face à l'organisation de cette manifestation par des mouvements proches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Même si le PKK est classé "terroriste" en Suède comme dans le reste de l'UE, ses sympathisants ne sont généralement pas inquiétés au cours de rassemblements.

Le porte-parole de la présidence turque Fahrettin Altun a réclamé mardi aux autorités suédoises d'"empêcher les membres du PKK de manifester le 4 juin si elles veulent réellement répondre aux préoccupations de la Turquie" sur la question de l'adhésion à l'Otan.

Une loi qui durcit la législation antiterroriste suédoise est entrée en vigueur le 1er juin et doit faciliter les poursuites contre les groupes considérés comme "terroristes".

Mais son objectif n'est pas d'attenter à la liberté d'expression, a réaffirmé vendredi le ministre suédois de la Justice.
 Interrogé sur l'éventuelle présence de militants proches du PKK à la manifestation prévue pour dimanche, le porte-parole de la police de Stockholm a affirmé qu'ils étaient "aussi protégés par la Constitution".

"Cette manifestation se déroulera impeccablement, c'est notre appréciation de la situation", a-t-il dit.

La Turquie et la Hongrie sont les derniers des pays de l'Otan à n'avoir pas encore ratifié une adhésion de la Suède.

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg assistera samedi à Ankara à la cérémonie d'investiture de Recep Tayyip Erdogan, pour tenter de lever les obstacles à cette adhésion. (AFP, 2 juin 2023)

Otan: une nouvelle action pro-PKK en Suède suscite l'irritation de la Turquie

Une nouvelle action de militants pro-kurdes proches du PKK en Suède a suscité mardi la condamnation de la Turquie, qui a déploré un acte "inacceptable" au moment où Stockholm espère lever le veto turc pour entrer dans l'Otan.

Habitué de ce genre d'affichages ces derniers mois, un groupe suédois de soutien aux groupes armés kurdes en Syrie, le comité Rojava, a diffusé lundi sur les réseaux sociaux une vidéo anti-Erdogan montrant la projection sur le Parlement suédois d'un drapeau du PKK au lendemain de la réélection du président turc.

"Il est complètement inacceptable que des terroristes du PKK continuent à agir librement en Suède, qui est candidate à l'Otan", a réagi sur Twitter Fahrettin Altun, le porte-parole de la présidence turque.

"Nous attendons des autorités suédoises qu'elles enquêtent sur cet incident et placent ses auteurs devant leurs responsabilités", a-t-il ajouté.
 Un appel à libérer le fondateur du PKK Abdullah Öcalan a également été projeté par le comité Rovaja, selon sa vidéo de revendication, qui montre une effigie en feu du président turc ou le met en scène de façon obscène.

Ennemi juré du gouvernement turc, le PKK est classé comme organisation terroriste non seulement par Ankara, mais aussi la Suède, l'Union européenne ou encore les Etats-Unis.

Le comité Rovaja soutient lui plus directement les YPG, groupe armé kurde en Syrie. Celui-ci est soutenu par les Occidentaux face aux jihadistes de l'Organisation Etat islamique mais Ankara les considère comme une branche du PKK.

Le gouvernement turc a également demandé à la Suède d'empêcher une manifestation pro-kurde prévue dimanche à Stockholm, après qu'une loi antiterroriste plus dure doit entrer en vigueur ce jeudi en Suède.

Après la réélection dimanche de Recep Tayyip Erdogan, la Suède et ses alliés occidentaux espèrent qu'Ankara va finalement lever ses objections à une entrée de la Suède.
 Mais l'incertitude demeure sur les choix de la Turquie, qui bloque l'entrée de Stockholm depuis sa candidature déposée en mai 2022 avec la Finlande.

Le chef de l'Otan, Jens Stoltenberg, s'est déclaré "totalement serein" mardi à Oslo quant à l'adhésion de la Suède à l'Alliance atlantique, malgré la réélection de M. Erdogan qui s'y est jusqu'ici opposé.

La Finlande avait elle obtenu - avec retard - un feu vert turc et est entrée officiellement dans l'Otan le 4 avril.

La Suède a un autre caillou dans la chaussure dans ce dossier: la Hongrie. Budapest doit également encore ratifier et réclame de son côté que Stockholm cesse ses critiques l'accusant de reculer en matière d'Etat de droit. (AFP, 30 mai 2023)


Relations régionales / Regional Relations

Libye: scandale de corruption en lien avec des bourses d'études

Les autorités libyennes ont annoncé jeudi l'ouverture d'enquêtes après un tollé suscité par des révélations sur de généreuses bourses d'études en Turquie dont bénéficient de nombreux proches de hauts responsables de l'Etat.

Des internautes et des journalistes ont crié au népotisme en épluchant les noms de quelque 1.900 boursiers bénéficiant d'une allocation mensuelle allant de 2.000 à 3.000 euros pour faire des études en Turquie en 2023.

En poussant les recherches pour identifier des bénéficiaires dont le numéro d'identité nationale figurent sur les listes sans leurs noms complets, ils ont découvert qu'il s'agissait de proches de ministres, de hauts responsables de l'Etat ou de chefs de milice.

La vague d'indignation suscitée par ces révélations est d'autant plus grande que certains "boursiers" bénéficiant d'allocations d'études en Turquie, vivent en réalité en Libye.

L'âge et le profil de certains bénéficiaires alimentent le scandale. C'est le cas par exemple de deux frères âgés de 57 et 70 ans, qui seraient accompagnés, aux frais de l'Etat, par respectivement 10 et 15 membres de leurs familles.

Autre boursier au profil étonnant: une femme âgée de 74 ans bénéficiant d'une bourse de plus de 2.700 dollars mensuels pour faire des études d'informatique en Turquie. Des internautes l'ont identifiée sur les réseaux sociaux comme une proche d'une influente personnalité libyenne.

Face au tollé, le chef du gouvernement basé à Tripoli Abdelhamid Dbeibah a annoncé jeudi la mise en place d'une "commission d'enquête chargée de revoir les listes de bénéficiaires et vérifier le mécanismes de sélection appliquée par le ministère de l'Enseignement supérieur".

Le procureur général a aussi annoncé l'ouverture d'une enquête et la suspension, en attendant ses conclusions, du versement des bourses d'études en Turquie aux bénéfices des "étudiants" figurant sur les listes controversées.

Les listes comptent "1.895 boursiers" auxquels sont versés chaque trimestre un total de plus de 14 millions d'euros, a indiqué le parquet dans un communiqué sur Facebook.

Riche pays pétrolier --avec 1,6 milliard de dollars de revenus en mai selon les chiffres officiels--, la Libye est en proie au chaos depuis le renversement du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

Deux gouvernements s'y disputent le pouvoir depuis plus d'un an: l'un installé à Tripoli (ouest), dirigé par M. Dbeibah, l'autre dans l'Est, soutenu par le très puissant maréchal Khalifa Haftar. (AFP, 22 juin 2023)

Venezuelan president Maduro arrives in Turkey for Erdogan's inauguration

Several country leaders are expected to attend the inauguration of Recep Tayyip Erdogan on Saturday.
Venezuelan President Nicolas Maduro arrived in Turkey on Friday to attend the ceremony for the inauguration of Recep Tayyip Erdogan, who won the presidential race on May 28.

Maduro was accompanied by his wife, legislator Cilia Flores. The couple were greeted by Murat Soylu, the deputy governor of Ankara, and other Turkish officials.

Over twenty leader of countries, including Hungary, Azerbaijan, Armenia, Algeria, Ruanda and Kazakhstan, are expected to attend the swear-in ceremony of Erdogan, who will assume his third consecutive presidential term.

Russia will be represented by the speaker of Russian parliament, and Iran by vice president.

The ceremony will begin at 2 PM Saturday in the Grand National Assembly of Turkey and will continue later in the presidential complex in Ankara.

Erdogan won in the presidential election run off against his rival Kemal Kilicdaroglu by a margin of four points, despite serious economic woes Turkey has been facing. (Gercek News, 2 June 2023)

Poutine dit à Erdogan que sa réélection ouvre des "perspectives" pour leurs liens

Le président russe Vladimir Poutine a "chaleureusement" félicité lundi Recep Tayyip Erdogan pour sa réélection à la tête de la Turquie, au cours d'une conversation téléphonique, estimant que cette victoire ouvrait des "perspectives" pour renforcer leurs liens.

"Le soutien exprimé par le peuple turc à son dirigeant ouvre des perspectives supplémentaires pour le développement d'une coopération bilatérale pratique dans divers domaines", a dit M. Poutine pendant cet entretien, selon un communiqué du Kremlin.

Le chef de l'Etat russe a "souligné sa grande contribution au développement des relations russo-turques de manière constructive et mutuellement bénéfique", a ajouté le Kremlin.

Selon Moscou, M. Erdogan a quant à lui "réaffirmé sa volonté de continuer à travailler ensemble sur toutes les questions urgentes" à l'ordre du jour.

Vladimir Poutine avait déjà félicité Recep Tayyip Erdogan pour sa réélection dimanche, estimant que sa victoire était "un "résultat logique" qui apporte la "preuve évidente" du soutien de la population à sa politique.

Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a pour sa part souligné lundi matin que la Russie avait des objectifs "très ambitieux" avec la Turquie.

Malgré la rivalité historique entre leurs deux pays, MM. Erdogan et Poutine ont noué une solide relation personnelle, devenue d'autant plus importante pour une Russie isolée des Occidentaux à cause du conflit en Ukraine.

Russes et Turcs sont déjà liés par une série de projets communs, dont le gazoduc TurkStream acheminant le gaz russe à travers la mer Noire.

Ils collaborent étroitement sur plusieurs dossiers, dont la Syrie, où ils soutiennent pourtant des camps opposés.

Si la Turquie a livré des drones à Kiev, elle a refusé de s'associer aux sanctions contre Moscou, préférant revendiquer un rôle d'intermédiaire, comme dans l'accord qui permet l'exportation des céréales ukrainiennes. (AFP, 29 mai 2023)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Les drames migratoires se poursuivent à la Méditerranée orientale

Les drames migratoires se poursuivent dans cette région de la Méditerranée orientale: le 14 juin, un bateau vétuste a chaviré et coulé au large de Pylos en Péloponnèse (sud) noyant 82 personnes tandis que des "centaines" d'autres seraient portées disparues, selon des témoignages de certains de 104 rescapés.

Les autorités grecques ont secouru jeudi 145 migrants bloqués sur un îlot du fleuve Evros qui marque la frontière avec la Turquie voisine, passage habituel des personnes fuyant guerre et pauvreté à destination de l'Europe.

 Selon une unité de la section grecque de la Croix rouge présente à l'opération, les migrants dont 45 femmes et 30 enfants, "sont en bon état", a indiqué l'Agence de presse grecque, Ana.

Les migrants, dont l'identité n'a pas été révélée pour l'instant, ont été abandonnés sur cet ilôt par des trafiquants en provenance de la Turquie, selon un communiqué de la police grecque.

 "Ce n'est pas la première fois que les passeurs poussent les migrants vers le territoire grec", a indiqué à l'AFP Panayiotis Harelas, président des garde-frontières grecs.

Aux frontières extérieures de l'UE, Athènes accuse souvent Ankara de laisser les migrants passer en Grèce.

 Début juin lors d'une opération similaire dans la même zone, 91 personnes dont de nombreux yazidis - une minorité kurdophone vivant majoritairement en Irak - avaient été secourus par les autorités grecques.

Des milliers de migrants, venant essentiellement de Syrie, d'Afghanistan et du Pakistan, sont entrés en Grèce ces dernières années depuis les frontières maritimes et terrestres avec la Turquie.

Suivant une politique migratoire stricte, la Grèce a intensifié avec l'aide de l'Agence européenne de surveillance des frontières, Frontex, les patrouilles en mer Égée entre la Grèce et la Turquie.

Sur la frontière terrestre d'Evros, le gouvernement conservateur sortant, crédité selon les sondages de remporter les élections du 25 juin, a promis de prolonger une clôture métallique de 5 mètres de haut déjà construite sur 38 kilomètres le long du fleuve. (AFP, 22 juin 2023)

À Chypre, Recep Tayyip Erdogan prône une solution à deux États

En visite sur l’île pour le 47e anniversaire de l’invasion de Chypre par la Turquie, le président turc Erdogan, s’est exprimé sur son souhait que celle-ci soit divisée en deux États. Depuis son invasion par l’armée turque en 1974, en réaction à un coup d’État de nationalistes chypriotes-grecs qui souhaitaient la rattacher à la Grèce, Chypre est divisée entre la République de Chypre - membre de l’Union européenne - qui exerce son autorité au sud, et la République turque de Chypre-Nord (RTCN) autoproclamée en 1983, uniquement reconnue par Ankara.

Depuis 2017, les négociations sont au point mort. En avril, une tentative de relance des pourparlers organisée par l’ONU, qui surveille une zone tampon entre les deux parties de l’île, s’est soldée par un échec.

« Un nouveau processus de négociation peut seulement reprendre entre deux États. Pour cela, la souveraineté et un statut à égalité (entre Chypriotes-turcs et Chypriotes-grecs, NDLR) doivent être confirmés », a insisté Erdogan lors d’un discours dans la partie nord de Nicosie, dernière capitale divisée au monde, devant une foule en liesse agitant des drapeaux turcs.

Il a accusé les Chypriotes-grecs de « bloquer la route à toute solution » et d’être « malhonnêtes ». Il a aussi insisté sur les « mensonges » de l’Union européenne, qui a prévenu qu’elle « n’accepterait jamais une solution à deux États ».

« En finir avec le deuil » de Varosha

À ses côtés, Ersin Tatar, le « président » de Chypre-Nord, a annoncé le début de « la seconde phase de notre (plan) d’expansion de Varosha » afin d'« en finir avec le deuil ».

Quelques jours avant l’élection du nationaliste Ersin Tatar en octobre 2020, ce dernier, alors « Premier ministre » de la RTCN, avait annoncé depuis Ankara la réouverture du front de mer de cette ancienne station balnéaire huppée, fuie par ses habitants en 1974 et bouclée depuis par l’armée turque.

Cette mesure a scandalisé les Chypriotes-grecs mais aussi nombre de Chypriotes-turcs qui y ont vu une intervention directe dans l’élection, en faveur d’Ersin Tatar, protégé d’Erdogan.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a mis en garde contre « toute action unilatérale susceptible de faire monter les tensions sur l’île ». Mais le président turc a réaffirmé mardi 20 juillet que « la vie reprendra » à Varosha, appelant une nouvelle fois les propriétaires chypriotes-grecs à demander, via une commission chypriote-turque, compensation pour la perte de leurs propriétés.

Ersin Tatar a lui affirmé que 3,5 % de la zone entourée de barbelés par l’armée turque serait rouverte et passerait ainsi sous l’autorité des Chypriotes-turcs, qui dépendent économiquement de la Turquie.

Un projet vivement contesté par l’UE et Washington

Le projet d’Erdogan a rapidement été contesté par certaines puissances étrangères. À Bruxelles, le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, s’est dit « préoccupé » par ces annonces « concernant la zone clôturée de Varosha », dénonçant « une décision unilatérale inacceptable visant à modifier » son statut.

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a réaffirmé « l’adhésion de la Russie aux résolutions » de l’ONU et souligné le « besoin de réfréner toute action supplémentaire qui pourrait déstabiliser » l’île, selon son ministère.

Côté Washington, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a également condamné, mardi 20 juillet dans un communiqué, l’annonce du président Erdogan : « Les États-Unis considèrent les actions des Chypriotes-turcs à Varosha, avec le soutien de la Turquie, comme provocatrices, inacceptables et incompatibles avec leurs engagements passés à prendre part de manière constructive dans des pourparlers de paix ».

Mercredi 21 juillet, la France a déploré la « démarche unilatérale » qui « constitue une provocation » du président turc Erdogan à Chypre-nord. Le ministre grec des affaires étrangères, Nikos Dendias, également opposé au projet, se rend ce mercredi, à Chypre, pour rencontrer plusieurs dignitaires de Chypre, dont le président chypriote Nicos Anastasiades. (La Croix, 14 juin 2023)

La Grèce va secourir 80 migrants bloqués sur un fleuve frontalier avec la Turquie

La Grèce a affirmé dimanche qu'elle allait secourir un groupe de dizaines de migrants bloqués depuis des jours sur un îlot du fleuve Evros frontalier avec la Turquie, faute d'avoir obtenu qu'ils soient repris par ce pays.

"Nous allons les secourir puisqu'il n'y a pas de réponse des autorités turques à nos demandes pour qu'ils soient repris" par ce pays, a affirmé à l'AFP une source au ministère de la Protection des citoyens.

Dans une vidéo envoyée aux médias, un homme parlant kurde a affirmé qu'un groupe de 80 migrants yazidis - une minorité kurdophone vivant majoritairement en Irak - était bloqué sur un îlot du fleuve frontalier depuis six jours, et que plusieurs de ces migrants avaient besoin de soins.

Des milliers de migrants, venant essentiellement de Syrie, d'Afghanistan et du Pakistan, sont entrés en Grèce ces dernières années depuis la Turquie, dans l'espoir de rejoindre l'Europe occidentale.

Les patrouilles de garde-frontières en mer Égée les dissuadant de plus en plus de tenter de rejoindre les îles grecques, davantage de migrants essaient désormais de franchir le fleuve Evros qui constitue la frontière naturelle entre la Turquie et la Grèce.

Le cabinet du Premier ministre grec par intérim Ioannis Sarmas a indiqué dimanche avoir demandé au gouvernement turc de coordonner les efforts pour "empêcher les franchissements illégaux" de la frontière.

"Ces derniers jours le faible niveau du fleuve Evros favorise le passage illégal de migrants, qui utilisent les îlots qui sont un territoire à la fois turc et grec", a indiqué le cabinet dans un communiqué.

"Sur un de ces îlots, environ 80 migrants se sont retrouvés dans la partie grecque", a ajouté la même source.

Un autre groupe de près de 140 migrants a été intercepté en territoire grec jeudi après avoir franchi le fleuve.

Le gouvernement conservateur sortant, qui compte revenir au pouvoir à la faveur des élections du 25 juin, a décidé de prolonger une clôture métallique de 5 mètres de haut déjà construite sur 38 kilomètres le long du fleuve, qui devrait couvrir 100 km de berge d'ici à 2026. (AFP, 4 juin 2023)

Immigration / Migration

Trafic de faux papiers: huit personnes mises en examen, dont deux agents de préfecture

Huit personnes, parmi lesquelles deux agents de préfecture, ont été mises en examen, dont cinq incarcérées, après le démantèlement d'un trafic de faux papiers à destination d'immigrés en situation irrégulière, a-t-on appris mercredi auprès du parquet de Paris, confirmant une information de TF1.

Ces huit personnes, sept hommes et une femme âgés de 21 à 55 ans selon TF1, avaient été interpellées la semaine dernière puis présentées à un juge d'instruction du tribunal de Paris.

Elles ont été mises en examen pour notamment "aide à l'entrée ou au séjour irrégulier en bande organisée, association de malfaiteurs en vue de la commission d'un délit, faux, usage de faux en écriture, corruption active ou passive par une personne chargée de mission de service public", a indiqué le parquet.

Cinq d'entre elles ont été placées en détention provisoire et trois sous contrôle judiciaire, a détaillé le parquet.

Parmi ces suspects, "deux personnels travaillant en préfecture se voient reprocher d'avoir permis des prises de rendez-vous accélérées", a souligné le parquet.

"Les personnels de préfecture ont dû payer une caution, ont interdiction de sortir du territoire et d'exercer toute fonction en préfecture" dans le cadre de leur contrôle judiciaire.

La section de lutte contre la délinquance organisée et le trafic de stupéfiants du parquet de Paris avait ouvert le 27 septembre 2022 une instruction judiciaire portant sur un trafic de faux papiers.

"Les investigations menées par la Sous-direction de la lutte contre l'immigration irrégulière (SDLII) ont établi que des faussaires fabriquaient de faux-papiers de pays européens suffisamment similaires à des vrais, pour les utiliser afin d'obtenir en préfecture la reconnaissance de droits sur le territoire français", a relaté le parquet.

Selon TF1, le réseau proposait pour en moyenne 15.000 euros en espèce toute une série de faux documents - passeports, cartes d'identité, permis de conduire, fiches de paie, avis d'impositions, contrats de travail et autres - à des personnes sans papiers. Une quarantaine de clients auraient été identifiés.

"Nombre de ces documents étaient falsifiés par des complices dans une officine basée en Turquie" puis envoyés en région parisienne par "colis postaux" selon la chaîne.

Lors des perquisitions, 110.000 euros en liquide ainsi que du matériel de fabrication ont été saisis, rapporte TF1. (AFP, 14 juin 2023)

L’ancienne députée bruxelloise Mahinur Ozdemir devient ministre de la Famille en Turquie

Mahinur Ozdemir, ancienne conseillère communale cdH à Schaerbeek et députée bruxelloise pendant dix ans a été désignée ministre de la Famille et des Affaires sociales au sein du nouveau gouvernement turc. Sa composition a été annoncée ce samedi soir par le président réélu et homme fort du parti AKP, Recep Tayyip Erdogan. Celui-ci a remporté la récente élection présidentielle par 52,18% contre 47,82% pour son adversaire démocrate Kemal Kiliçdaroglu. Une victoire qui s’est jouée au deuxième tour, une première pour Erdogan en trois mandats.

Dans son gouvernement, composé de 17 membres, Mahinur Ozdemir prend donc le portefeuille de la Famille et des Affaires sociales. Née à Bruxelles en 1982, Mahinur Ozdemir, diplômée de l’ULB en sciences politiques participe à ses premières élections, en 2006, lors des communales. Elle est élue sur la liste du cdH. En juin 2009, elle devient députée régionale bruxelloise et première mandataire belge portant un voile islamique dans une assemblée parlementaire, suscitant la curiosité des médias internationaux, événement rappelé encore aujourd’hui par la presse turque.

Elle quitte la vie politique belge en 2019

Mahinur Ozdemir est réélue en 2014. Mais l’année suivante, elle est exclue du cdH suite à une polémique relative au génocide arménien.

Elle décide de quitter la scène politique bruxelloise en 2019, au terme de son deuxième mandat. L’année suivante, le président turc la nomme ambassadrice en Algérie. Un poste qu’elle va donc quitter cette fois-ci pour devenir ministre et seule femme du nouveau gouvernement turc.

Recep Tayyip Erdogan et son parti AKP avaient soutenu Mahinur Ozdemir au moment de son conflit avec les instances du cdH. (Le Soir, 3 juin 2023)

Un Turc va être jugé en Suède pour "financement terroriste" du PKK, une première

Un citoyen turc a été inculpé vendredi en Suède pour "tentative de financement terroriste" du mouvement armé kurde du PKK, une première qui intervient au moment où le pays scandinave tente de convaincre la Turquie de la laisser entrer dans l'Otan.

L'accusé avait été arrêté en janvier après avoir proféré des menaces et tiré avec une arme à feu devant un restaurant de Stockholm, a indiqué le ministère public dans un communiqué.
 Inculpé, il a également été renvoyé en procès fin juin à Stockholm.

Cette décision intervient une semaine après le feu vert donné par la Cour suprême suédoise à l'extradition vers la Turquie d'un sympathisant du mouvement armé kurde, là aussi une première qui doit encore être entérinée par le gouvernement.

Selon le parquet suédois, l'objectif de l'homme de 40 ans inculpé vendredi était d'exercer un racket et d'utiliser les fonds pour financer le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé comme organisation terroriste par la Turquie mais aussi par la Suède, l'Union européenne et les Etats-Unis.

Selon l'acte d'accusation, qui a eu recours à des informations issues du renseignement français (DGSI) et allemand (BKA), l'accusé a déjà été en lien avec un Turc ayant eu ses comptes gelés pour financement du PKK en France et un autre condamné en 2016 en Allemagne pour appartenance au PKK.

Son futur procès est la conséquence d'un durcissement de la législation antiterroriste suédoise entrée en vigueur en juillet 2022, permettant notamment de faciliter les poursuites en matière de financement de terrorisme.

C'est la première fois que la nouvelle loi, déjà employée dans des dossiers liées à l'organisation Etat islamique, est utilisée pour un sympathisant du PKK.

La Suède a depuis adopté un nouveau tour de vis, en vigueur depuis le 1er juin 2023, que Stockholm présente à la Turquie comme la preuve qu'elle prend au sérieux ses demandes de durcissement vis-à-vis du PKK.

Ankara réclame des dizaines d'extraditions de militants qu'elle qualifie de "terroristes" résidant sur le sol suédois.

Une requête impossible à satisfaire selon l'exécutif suédois, les tribunaux indépendants ayant le dernier mot sur ces dossiers. (AFP, 9 juin 2023)

L'extradition d'un réfugié kurde de Suède validée par la Cour suprême

La Cour suprême suédoise a donné son feu vert à l'extradition vers la Turquie d'un premier partisan du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), bête noire d'Ankara, répondant à une condition posée par la Turquie à l'entrée de la Suède dans l'Otan, selon un média suédois mardi.

Il appartient désormais au gouvernement suédois de décider d'extrader l'homme, qui serait le premier partisan du PKK extradé par la Suède vers la Turquie, a rapporté le journal Aftonbladet.

Cet homme de 35 ans avait été condamné à plus de quatre ans de prison en Turquie en 2014 pour avoir transporté un sac contenant du cannabis, selon le journal.

Après une libération conditionnelle, il avait déménagé en Suède, mais avait été arrêté en août à la demande du parquet turc, réclamant qu'il purge le reste de sa peine. Lui affirme être visé par les autorités turques en raison de son soutien au PKK.

Des centaines de personnes brandissant des slogans anti-Otan et des drapeaux du PKK ont défilé dimanche à Stockholm, dénonçant une nouvelle législation antiterroriste suédoise adoptée selon elles sous la pression de la Turquie pour intégrer l'alliance.

La nouvelle loi entrée en vigueur en Suède le 1er juin introduit des poursuites pour "participation à une organisation terroriste", renforçant la législation du pays dans ce domaine, une des conditions posées par la Turquie pour lever son veto sur l'entrée dans l'Otan, alliance dont elle est membre depuis 1952.

Réélu le 28 mai à la tête de la Turquie, le président Erdogan réclame notamment l'extradition par la Suède de plusieurs dizaines de militants kurdes.
(AFP, 6 juin 2023)

L'éclatant succès d'Erdogan chez les Turcs d'Allemagne suscite malaise et interrogations

Les Turcs d'Allemagne ont voté à une écrasante majorité pour Recep Tayyip Erdogan avant de célébrer en liesse sa réélection, relançant le débat sur l'intégration de cette communauté présente depuis des générations.

"Ces dernières années, Erdogan a bafoué la démocratie et les droits de l'Homme, a conduit l'économie et la monnaie turques vers de nouveaux records négatifs", fustige le quotidien Bild, le plus lu d'Allemagne, dans un article au vitriol.

Deux électeurs turcs sur trois (67%) qui se sont déplacés dans les bureaux de vote ont malgré tout choisi d'accorder leur suffrage à l'ancien maire d'Istanbul, soit environ 500.000 votants sur les 732.000 ayant participé en Allemagne à l'élection.

Et la victoire d'Erdogan au terme d'un inédit second tour a suscité dimanche des scènes de joie collective dans de nombreuses régions et villes d'Allemagne. Ce qui a provoqué un certain malaise au sein de la classe politique allemande, dans un contexte de poussée de l'extrême droite.

- "Images perturbantes" -

Erdogan a certes attiré une nette majorité de suffrages parmi les Turcs de France, des Pays-Bas ou encore du Danemark.

Mais l'Allemagne compte la plus grande communauté turque ou d'origine turque résidant à l'étranger, soit près de trois millions de personnes. L'élection turque n'y a donc pas le même impact.

Le ministre écologiste de l'Agriculture, Cem Ozdemir, originaire de Turquie, s'en est ainsi pris au comportement électoral des Turcs en Allemagne qui "font la fête sans avoir à répondre des conséquences de leur choix", au contraire de nombreux Turcs dans leur pays qui doivent affronter "pauvreté et absence de liberté".

"Je trouve les images de cortèges de voitures extrêmement perturbantes", a renchéri l'élue conservatrice Serap Güler, elle aussi d'origine turque.

Comment des centaines de milliers de Turcs, vivant parfois depuis des générations en Allemagne, ont-ils pu choisir d'accorder un nouveau mandat à Erdogan?

"Il est bien sûr contradictoire que de nombreux électeurs turcs en Allemagne, où ils vivent dans une démocratie libérale et jouissent de la liberté, votent pour un autocrate qui restreint massivement ces droits, persécute les dissidents et renforce toujours plus son autocratie", note auprès de l'AFP Eren Güvercin, journaliste turc établi en Allemagne.

Il y a plusieurs explications à ce comportement électoral, estime Caner Aver, du Centre d'études turques d'Essen.

Une partie importante des immigrés turcs arrivés en Allemagne de l'Ouest dans les années 60 et 70, les "Gastarbeiter" ("Travailleurs invités"), venaient de régions de tradition "en grande partie religieuse, conservatrice et nationaliste", explique-t-il à l'AFP.

"Leur installation dans des quartiers ouvriers en Allemagne pendant des décennies a transmis au fil des générations leur attachement à ces traditions, qu'ils ont conservées comme protection contre l'aliénation et la perte d'identité", décrit M. Aver.

- "Passivité" -

Les Turcs d'Allemagne ont en outre tendance à s'informer via des chaînes turques liées à Erdogan et donc, selon M. Aver, "souvent non critiques".

Et ceux qui pencheraient plutôt pour les opposants sociaux-démocrates du CHP ont souvent renoncé à leur citoyenneté turque pour devenir allemands, contrairement aux sympathisants de l'AKP d'Erdogan.

Des électeurs turcs d'Allemagne auraient aussi, selon l'expert, une vision biaisée, façonnée lors de "séjours temporaires", de leur pays d'origine et sa supposée "modernisation" au fil du déjà long règne d'Erdogan.

"Erdogan représente de surcroît pour eux un homme d'Etat fort, capable de s'imposer sur la scène internationale, dont ils peuvent être fiers et qui leur offre une attache émotionnelle qu'ils n'ont pas en Allemagne", où ils sont susceptibles d'être victimes de racisme et de discriminations, décrypte M. Aver.

Erdogan a par ailleurs "mené une campagne électorale particulièrement intense" en Allemagne et "utilisé des associations turques" telles que les centaines de mosquées Ditib contrôlées par Ankara, selon M. Güvercin, soulignant en outre que "plus de 120 politiciens de l'AKP se sont rendus en Allemagne et dans d'autres pays européens pour faire campagne".

Pour combattre l'attraction suscitée par Erdogan, les politiques allemands doivent rompre avec leur "passivité", fait valoir le journaliste turc.

"Si l'on ne développe pas de contre-offres, si l'on ne crée pas un débouché affectif pour les citoyens turcs d'Allemagne, il ne faut pas s'étonner qu'Erdogan comble ce vide", détaille M. Güvercin. (AFP, 1 juin 2023)

Leader of Die Linke calls for visa facilitation for Turkey's dissidents

"People will now be forced to leave the country for political reasons after Erdogan's re-election," Martin Schirdewan has said.

The co-chair of Die Linke (The Left) in Germany urged the authorities to facilitate visa procedures for Turkish political dissidents who seek refuge from oppression after the re-election of president Recep Tayyip Erdogan to office.

Deutsche Welle (DW) Turkish cited Martin Schirdewan saying to AFP, "People will be forced to leave the country for political reasons after Erdogan's re-election and his extended use of the judiciary."

"Turkey is faced with an intensifying social, economic and political crisis," he added.

Pointing out that Erdogan won the election "after shelving democracy and creating a system that only favors him," Schirdewan said that "the media now seems to be under strict control of the government."

He noted that the situation surrounding visa applications of Turkish citizens who sought to visit their relatives in Germany after the 6 February earthquakes in Turkey has turned into "a bureaucratic catastrophe," and said that the coalition of Social Democratic Party, Greens and Free Democrats are expected to do better now.

Political dissidents, university students, journalists and others need "a swift admission system without bureaucracy and a simplified visa system," he stressed, adding that this will also serve as a sign of solidarity.

He further stressed that German federal government should more efficiently take action against the hounding of dissidents living in Germany.

Schirdewan also noted that the refugee deal made with Turkey has made the European Union "vulnerable to blackmail." (Gercek News, 30 May 2023)



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