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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

47th Year / 47e Année
Octobre
 
2023 October
N° 542
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
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Cyprus and Greece
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Apatride-Heimatlos projeté à Hambourg


Titres des évènements du mois
Titles of this month's events



Droits de l'Homme / Human Rights

Centenaire de la république: la Turquie en fête dans l'ombre de la guerre

Constitutional court orders compensation for detained MP

Police detain students who protest neglect after death of friend in elevator

Déclaration de l’Assemblée des Exilés en Europe à propos du 100e anniversaire
 Respect aux enfants pacifistes des deux nations…- Doğan Özgüden

L’inquiétante augmentation de la circulation des armes à feu en Turquie
Osman Kavala, bête noire d'Erdogan, récompensé par le Conseil de l'Europe
La Turquie condamne l'attribution "inacceptable" d'un prix européen à l'opposant emprisonné Kavala

Le deuxième Vietnam de l’impérialisme : le Moyen-Orient - Doğan Özgüden

Constitutional Court refers Can Atalay's application to the General Assembly
Le mécène Kavala, condamné à vie, dénonce le mépris de la vie humaine

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Apatride-Heimatlos projeté à Hambourg
"Nuit noire en Anatolie" d' Özcan Alper a décroché samedi l'Antigone d'or
Journalist receiving treatment in intensive care unit arrested
Veteran journalist arrested after suspension from state-run TV

Décès du journaliste kurde Necmettin Salaz à Sulaymaniyah

Kurdish journalist Fırat Can Arslan faces 3 years in prison
Desire to silence journalists to conceal crimes
Turkey indicts 2 Kurdish journalists on terrorism charges
Journalist Yanardağ sentenced to 2 years and 6 months and released

The cycle of censorship in Turkish Cinema from the 1970s to today
Nouveau renvoi au 28 juin du procès de la sociologue Pinar Selek
Un festival de cinéma annulé après une controverse autour d'un film
Turkey urged to act on death threats against journalist İsmail Arı
Police prevent distribution of daily newspaper in Dersim

Kurdish Question / Question kurde

10 membres du PKK tués dans des frappes aériennes imputées à la Turquie
Prominent figures unite for peaceful resolution of Kurdish question in Turkey
Imprisoned Kurdish politician's detention exceeds legal limit
Marathon de protestation a Bruxelles par la communaute kurde
Kurdish journalist faces up to 15 years in prison

HEDEP criticizes 'hypocrisy' on Israel while attacking Kurds
Green and Left Future Party renames itself HEDEP
Trois membres du PKK tués dans une frappe de drone imputée à la Turquie
Des mercenaires djihadistes turcs enlèvent trois kurdes à Afrin

Ankara veut assécher le financement des forces kurdes en Syrie
Syrie: 29 Kurdes tués par les frappes turques dans le nord-est

La Turquie cible les forces kurdes en Syrie
KNK: Stop the ethnic cleansing of the Kurds and Turkish war crimes
Plus de 110 morts dans une attaque contre l'armée, les Kurdes visés par des frappes turques
La Turquie mène de nouvelles frappes en Irak et menace le Nord syrien de représailles
Attentat d'Ankara: les deux assaillants formés en Syrie, affirme la Turquie

Investigation launched into Kurdish deputy's Ocalan and Kurdistan remarks

Minorités / Minorities

Racist sign against Jews displayed in Istanbul bookshop
MP raises alarm over return of Yazidi girl to alleged ISIS family

Lawyers face second lawsuit over statement on Armenian Genocide

L'Azerbaïdjan mène des exercices militaires avec la Turquie près de l'Arménie
L'Iran et la Russie dénoncent l'interventionnisme de l'UE et des Etats-Unis

Human rights leader warns of racism in Turkey after Israel's Gaza attack
Erdogan inaugure une nouvelle église à Istanbul, la première en 100 ans de république
Turquie et Azerbaïdjan boudent le sommet de Grenade centré sur le Haut-Karabakh
Karakbakh: la Turquie condamne une résolution "populiste et islamophobe" du parlement européen

Dissolution du Nagorny Karabakh: l'Arménie face à de multiples tourmentes
Erdogan: la victoire de l'Azerbaïdjan au Karabakh ouvre de "nouvelles opportunités"
Concert in İstanbul in commemoration of Khachaturian postponed

Politique intérieure/Interior Politics

Le président de la République contre la République - Ragip Duran
Erdogan belligérant, antisémite et sponsor de Hamas désire devenir intermédiaire - Ragip Duran
Le diplomate en chef turc annonce et lance la guerre contre les Kurdes - Ragip Duran
Constitutional Court postpones review of Can Atalay's application

Is Selcuk Bayraktar Turkey’s crown prince-in-waiting?
Erdogan temporarily sidelines international diplomacy amid health concerns

Turkey 'surrounded by terror threats,' according to National Security Council
Un président aux mille visages - Ragip Duran


Forces armées/Armed Forces

Le Parlement turc prolonge de deux ans l'autorisation de son armée d'opérer en Syrie et en Irak

Kosovo: la Turquie prend le commandement de la Kfor pour la première fois
Nouvelles frappes aériennes turques contre des cibles en Syrie
Turkey’s FM declares all PKK, YPG facilities ‘legitimate targets’ following Ankara bomb attack

Turkey launches military operation near Iran border

Affaires religieuses / Religious Affairs
 
Sword & sermon: Turkey condemns Palestine 'genocide' from Hagia Sophia
Turkey's Alevi groups decry Gaza hospital attack, call for justice and peace

Socio-économique / Socio-economic

Istanbul's looming threat: Experts warn of impending earthquake and tsunami
Les bâtisseurs turcs de Kinshasa, "encore plus rapides que les Chinois"
Foot: avec l'Euro-2032, la Turquie touche enfin au but
Hatay's struggle echoes in Ankara
L'inflation grimpe à 61,5% sur un an en septembre


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Retour à "la solitude précieuse" de la diplomatie turque - Ragip Duran
Le Conseil de l'Europe appelle la Turquie à "libérer immédiatement" Osman Kavala
Les corapporteurs de l'APCE consternés par la décision de la peine d'Osman Kavala
CEDH: Ankara épinglé pour une condamnation pour l'usage d'une messagerie


Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Erdogan: l'Occident est le "principal coupable" des massacres à Gaza
Otan: Erdogan soumet l'adhésion de la Suède au parlement turc
Contre l'arrogance du sanctionnateur mondial, un tribunal international à Bruxelles

US sanctions Turkey and UAE-based tanker owners over oil price cap on Russia
Erdogan critique Blinken qui s'est présenté comme "juif" en Israël
La Turquie a confirmé son accord sur l'adhésion de la Suède à l'Otan

Ankara confirms Turkish drone shot down by US forces in Syria
Adhésion de la Suède à l'Otan: la France presse Turquie et Hongrie

Relations régionales / Regional Relations

Erdogan: Hamas are freedom fighters, not terrorists
Erdogan "annule" tout déplacement en Israël et attaque l'Occident "hypocrite"
Gaza : le Conseil de sécurité de l'ONU "a aggravé la crise", accuse Erdogan

Israël retire ses diplomates de Turquie
Israël appelle ses citoyens à quitter la Turquie "au plus tôt"
Civils tués à Gaza: la Turquie décrète trois jours de deuil nation
Nouvelle manifestation devant le consulat d'Israël à Istanbul

Gaza: "Israël ne se conduit pas comme un Etat", affirme Erdogan
Erdogan met en garde Israël contre une attaque "indiscriminée" de Gaza

La Syrie en proie aux violences, nouvelles frappes turques sur les Kurdes
25 morts dans des affrontements dans l'Est de la Syrie

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece


Immigration / Migration

Mercato: Comment le MR pourrait séduire la communauté turque à Bruxelles…
C1: rixe entre supporters du Bayern et de Galatasaray, 5 blessés

Arabs, Jews in Brussels send message of peace amid Israel-Palestine conflict
L'Allemagne traque les passeurs pour endiguer le flux de migrants
Un partisan du PKK et condamné en France, arrêté à Athènes
Migrations: l'UE pour un renouvellement du pacte UE-Turquie de 2016

Droits de l'Homme / Human Rights


Centenaire de la république: la Turquie en fête dans l'ombre de la guerre

Anne CHAON, AFP, 29 oct 2023

La Turquie célèbre dimanche le centenaire de sa république dans l'ombre de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien, sans l'éclat espéré par la population.

Feux d'artifices, parade navale sur le Bosphore, démonstrations de drones dans les cieux d'Istanbul, illuminations des lieux emblématiques, de la mosquée Sainte-Sophie au site antique grec d'Ephèse et aux concrétions de Cappadoce: le programme n'a été dévoilé qu'à une semaine des festivités.

Cette réticence à fêter un siècle de république laïque de la part du gouvernement et du parti islamo-conservateur au pouvoir n'empêche pas les Turcs de sortir les drapeaux turcs, frappés du croissant et de l'étoile, qui claquent sur les voitures, dans les vitrines et aux façades des bâtiments publics et privés.

Le rouge le dispute aux portraits du fondateur de la république Mustafa Kemal Atatürk - "le père des Turcs" - auquel le chef de l'Etat, Recep Tayyip Erdogan, ira rendra hommage dimanche matin en déposant une gerbe sur son mausolée à Ankara.

Deux défilés militaires, devant l'Assemblée nationale dans la capitale et à Istanbul, seront suivis d'une parade navale sur le Bosphore. Le chef de l'Etat a prévu de prendre la parole à 19H23 - clin d'oeil à l'année de la fondation de la république, 1923 - avant les feux d'artifice et les drones.

A la veille de ce rendez-vous historique, Recep Tayyip Erdogan a choisi de rejoindre samedi le grand meeting organisé par son parti, l'AKP, "en soutien à la Palestine" sur l'ancien aéroport Atatürk d'Istanbul.

Une marée humaine agitant des drapeaux turcs et palestiniens, - un million et demi de personnes, a-t-il assuré - l'a écouté conspuer l'Occident, "principal coupable des massacres à Gaza", qu'il a soupçonné de vouloir créer une "atmosphère de croisade" contre les musulmans.

"Vous avez pleuré les enfants tués en Ukraine, pourquoi ce silence face aux enfants tués à Gaza?", a-t-il accusé qualifiant l'Etat d'Israël "d'envahisseur et d'occupant".

"Neutralité impossible"

"Israël, nous vous déclarons devant le monde entier criminel de guerre", a-t-il également martelé au 22e jour des bombardements sur la bande de Gaza en représailles aux massacres de 1.400 Israéliens, majoritairement civils, perpétrés par le Hamas le 7 octobre.

Une virulence qui contraste avec sa retenue des premiers jours, alors que la Turquie vient tout juste de renouer avec Israël, relève Bayram Balci, chercheur au CERI-Sciences Po à Paris.

"Sa neutralité devenait impossible en raison du positionnement traditionnel d'Ankara et de son parti, AKP, en faveur de la cause palestinienne", estime-t-il en rappelant la proximité du président avec les Frères musulmans -- dont le Hamas s'est réclamé à sa création, en 2007 - et les liens historiques de la Turquie avec Jérusalem, qui fut pendant quatre siècles sous la domination de l'Empire ottoman.

Le chef de l'Etat a également accusé Israël de "génocide" après la frappe sur un hôpital de Gaza le 17 octobre, qu'il avait aussitôt attribuée à l'armée de l'Etat hébreu - sans jamais revenir dessus malgré l'absence de preuves. Et il a refusé de qualifier de "terroristes" les islamistes du Hamas.

"Est-ce que (ce meeting) ne pouvait pas attendre la semaine prochaine? le Centenaire c'est une fois par siècle", s'insurgeait cette semaine Soli Özel, professeur de Relations Internationales à l'université Kadir Has d'Istanbul.

L'universitaire y voit une volonté manifeste du chef de l'Etat de ne pas rendre un hommage trop appuyé à Mustafa Kemal Atatürk, dont il attaque peu à peu l'héritage laïque.

La chaîne de télévision publique TRT a de son côté annoncé qu'en raison de la guerre à Gaza, elle annulait toutes les émissions de divertissement initialement prévues.


Constitutional court orders compensation for detained MP

The Constitutional Court of Turkey made a historic ruling, ordering financial compensation for Can Atalay, a lawyer and TIP member from Hatay, who was unlawfully detained while serving as an MP. This step is in response to the noteworthy concerns about the violation of Atalay's rights during his time in jail.

In a new ruling, the Court ordered a compensation of 50,000 Turkish Lira for moral damages to Atalay. The Court directed that litigation expenses totaling 21,020.60 TL, comprising 2,220.60 TL in dues and 18,800 TL in attorney fees, be paid to Atalay.

The Court stipulated that the payment must be made within four months from the notification of the decision to the Ministry of Treasury and Finance. In case of any delay in payment, legal interest will be applied from the end of this period until payment.

This decision comes in the wake of Can's ongoing legal battles. Despite being elected as a TİP MP from Hatay, Atalay remained in detention, sparking significant outcry and legal debate. The 3rd Penal Chamber of the Court of Cassation previously denied his request to suspend legal proceedings and release him after his election.

Following this rejection, Atalay's lawyers applied with the Constitutional Court, challenging the decision to continue legal proceedings and denying his release. Meanwhile, the 3rd Penal Chamber of the Court of Cassation had affirmed an 18-year prison sentence against Atalay in the Gezi Park case.

The Constitutional Court's General Assembly delayed the meeting on Atalay's application because of an incomplete file. The Court ultimately concluded that Atalay's right to be elected and personal freedom and safety were infringed upon. The decision was reached with nine votes against 5, with one member absent for reported reasons.

A copy of this ruling will also be sent to the Ministry of Justice, marking a significant development in the judicial landscape of Turkey, particularly concerning the rights of elected officials and the rule of law. (gerçeknews, 26 October 2023)


Police detain students who protest neglect after death of friend in elevator

Students who gathered to protest in the city of Aydin have been dispersed by the police as many students were shoved to ground, reverse handcuffed and detained.

Turkish police on Thursday targeted a demonstration in protest of an incident in which a student was killed by a falling elevator.

Zeren Ertas, a senior student at the economics department of Adnan Menderes University, was killed and 15 other students were injured today when an elevator in a dormitory in the western province of Aydin plummeted, allegedly due to lack of maintenance.

A group of students later in the day gathered to protest in the city square and some wanted to place flowers outside the dormitory.

They were targeted by the police and several protesters were detained. A video from the scene show protesters being shoved to ground and handcuffed behind their back."

A public statement by the protesters said that an elevator malfunction two weeks earlier trapped a group of students in one of the dormitory's blocks, a short time after an elevator in another block failed, and despite these incidents and the students' complaints and warnings the dormitory administration did not take any measure for the maintenance of the elevators. (gerçeknews, 26 October 2023)


Déclaration de l’Assemblée des Exilés en Europe à propos du 100e anniversaire


L’histoire de la République Turque est une histoire d’exil et de massacres !


Les 100 ans d’histoire de l’État turc, de sa fondation à nos jours, est pour l’essentiel une histoire douloureuse et sanglante, pleine de massacres et d’exil pout les différentes nations non turques, les différentes croyances et l’opposition progressiste, de gauche et communiste.

 

Les dirigeants turcs, qui ont repris les coutumes de l’État ottoman, ont une tradition et un bilan macabre d’oppression, de brutalité, de déplacement forcé, de spoliation et de massacre contre toutes les différences dans le but de créer un État-nation formaté par l’idéologie kémaliste unitariste.

 

Au 100e anniversaire de sa fondation, toute l’histoire de l’État de la République Turque est pour l’essentiel une histoire d’oppression, de massacre, de torture, d’exécution, d’exil et de déportation.

 

C’est une histoire au registre macabre chargé du génocide des Arméniens et des Araméens, des exils grecs et pontiques, des massacres d’Ağrı, de Zilan, de Koçgiri, de Dersim, de Marache, de Sivas, de Roboski, de Suruç et d’Ankara, de la spoliation des biens minoritaires et des lois de déportation, des tribunaux de l’indépendance, du massacre de 15 communistes dans les eaux sombres de la mer Noire, de tortures, d’exécutions, de massacres et d’exils… !

 

L’oppression nationale et le chauvinisme marqué du sceau de l’unitarisme qui n’a eu de cesse contre la nation kurde, ainsi que l’oppression et le rejet de la croyance alévie ont été fréquemment éprouvées tout au long de ce siècle et se poursuivent de nos jours dans les faits dans une mesure croissante par l’État sous la direction du dictateur – le fasciste Erdoğan – et du pouvoir de l’AKP et de l’Alliance populaire.

 

Alors que l’agressivité sanglante du sionisme colonialiste israélien contre la résistance nationale palestinienne est condamnée avec héroïsme, l’État de la République Turque, qui lui ressemble en matière d’hypocrisie, continue également d’accroître son bilan en bombardant le Rojava, en détruisant et en massacrant les zones d’habitations civiles et en forçant la population locale à l’exil.

 

La situation dans laquelle la Turquie se trouve après 21 ans de gouvernement Erdogan, qui a maintenu et prolongé son pouvoir politique grâce à diverses fraudes électorales, est patente.

 

Tous les indicateurs continuent à plonger dans le rouge avec une pénurie, une pauvreté et une corruption au sommet, une population opprimée et intimidée dont la vie est devenue insupportable dans le tourbillon du tremblement de terre, des hausses d’impôts et des difficultés financières, un climat d’oppression chauvine persistant contre la nation kurde et les minorités et une politique qui tend à en faire un pays militariste et belliciste dans la région.

 

Au 100e anniversaire de la république, l’émigration et l’exode ont augmenté de façon exponentielle, l’ordre républicain tant vanté n’a apporté ni bonheur ni liberté aux différents peuples, et a, bien au contraire, accru les problèmes sociaux de façon extrêmement rapide.

 

Le 29 octobre, au 100e anniversaire de la fondation de la République Turquie, il est une nécessité pour toutes les dynamiques sociétales de poursuivre la lutte, avec la conscience de pouvoir construire ensemble un avenir libre, contre les persécutions, l’oppression et les ténèbres actuelles, pour créer un nouveau pays démocratique où tous les peuples vivraient libres et égaux, où il n’y aurait plus d’oppression, de torture et de massacre et où il serait mis fin à l’exploitation et à la pauvreté.

 

Si nous jetons un coup d’œil à l’histoire de l’exil de la République Turque, il y a au cours de cette histoire centenaire à la fois un exil intérieur et un exil extérieur.

 

Après chaque rébellion kurde, certains Kurdes ont été contraints de vivre dans des lieux déterminés à l’ouest du pays.

 

Ceux qui ont été condamnés pour des raisons politiques ont été contraints, après avoir purgé leurs peines, de résider dans certains départements désignés. Pour exemple, Abidin Dino fut exilé à Adana.

 

Après la proclamation de la République, de nombreux Grecs – dont un petit nombre de Turcs chrétiens – furent échangés avec des musulmans de Grèce.

 

L’exil a également été utilisé comme un moyen de nettoyer le pays des non-musulmans.

 

Les 6 et 7 septembre 1955, les Grecs ont été contraints de quitter le pays.

 

Il existe également des exils vers l’étranger, mais elles sont peu nombreuses dans les premières années.

 

Mehmet Akif Ersoy, l’auteur de la Marche de l’Indépendance (l’hymne national turc), et Halide Edip Adivar, qui avait pris la parole au meeting de Sultanahmet dans une Istanbul sous occupation anglaise et appelé le peuple à la résistance, durent se rendre en Égypte et en France en raison de leurs désaccords avec Mustafa Kemal.

 

Après le coup d’État du 12 mars 1971, le nombre d’exilés à l’étranger augmentèrent avec tous ceux contraints de quitter le pays. Entre 1971 et 1980, de nombreux artistes et intellectuels se rendront dans les pays européens pour leur propre sécurité.

 

Server Tanilli, Fakir Bayburt, Dogan Özgüden n’en sont que quelques exemples.

 

Vinrent à la suite Yilmaz Güney, Ahmet Kaya et bien d’autres noms connus.

 

Tandis qu’avec l’abrogation des articles 141 et 142 (du code pénal turc, interdisant toute propagande communiste) en 1991, une grande partie des personnes jugées en vertu de ces articles rentrèrent, les Kurdes dont les villages étaient évacués de force commencèrent à arriver en grand nombre.

 

L’exil est permanent. Tandis que certains de ceux dont les dossiers sont abandonnés ou prescrits reviennent, d’autres prennent leur place, et le nombre de ceux qui vivent en exil ne cesse d’augmenter.

 

Depuis quelques années s’est amorcé un type d’exil sans précédent, l’exil « volontaire ». Ce groupe, généralement constitué de médecins, n’a pas de problème économique et politique dans le pays, mais ne veut plus vivre dans ces conditions.

 

Le pays a un régime qui produit constamment de l’exil. L’exil intérieur des premières années a été supplanté par un exil extérieur bien plus important.

 

Certains de ceux qui sont partis en exil reviendront avec le temps mais beaucoup d’autres prendront leur place.

 

Le régime répressif intensif qui règne sur le pays produit constamment de nouveaux exilés, en ce compris des exilés « volontaires ».

 

Tant que des changements économiques et sociaux radicaux n’auront pas lieu dans le pays et qu’une structure sociale démocratique ne sera pas construite, l’exil de Turquie ne fera que croître.

Octobre 2023

Assemblée des Exilés en Europe

 

Respect aux enfants pacifistes des deux nations…


Les enfants de deux peuples que l’impérialisme a rendu hostile, le Palestinien Naïm Khader et la Juive Yvonne Jospa, étaient les combattants inébranlables de notre lutte internationaliste…

Doğan Özgüden
Artı Gerçek, 19 octobre 2023

Lundi soir, alors que je venais de terminer mon article hebdomadaire et que je l’avais soumis à Inci pour une dernière relecture avant de l’envoyer à Artı Gerçek, ce flash inquiétant est tombé sur la page d’information belge de mon écran… Deux Suédois, venus assister à Bruxelles au match éliminatoire pour l’Euro 2024 entre les équipes nationales de Belgique et de Suède au célèbre stade Roi Baudouin, ont été assassinés près de la place Sainctelette, un quartier où les immigrés marocains vivent en nombre, par un Tunisien qui a ouvert le feu en criant « Allahu Akbar » (Dieu est grand) …

J’ai reporté mon article pour aujourd’hui afin de pouvoir y faire des ajouts en fonction des nouvelles avancées.

L’année dernière, le soir où l’équipe nationale du Maroc, les « Lions de l’Atlas », réussissaient à atteindre les demi-finales, après avoir vaincu le Canada et le Portugal, en battant la Belgique, troisième de la coupe du monde jouée quatre ans auparavant, nous avions assisté aux célébrations enthousiastes des Marocains sur cette même place depuis le studio d’Ali Cabbar, l’auteur du roman photo encyclopédique intitulé « Aşk Olsun Çocuk (Tu m’épates mon garçon) » sur la vie de Deniz Gezmiş.

Après avoir été de très près témoin de cet enthousiasme, j’écrivais dans mon article intitulé : « Des Diables Rouges aux Lions de l’Atlas… » :

« Ce n’est pas seulement une victoire sportive remportée sur un terrain de football, c’est aussi l’expression de l’indignation anticoloniale des gens d’un pays longtemps colonisé par l’Occident et qui, même après avoir gagné son indépendance, n’avait pas pu se libérer de l’exploitation économique occidentale. (Artı Gerçek, 12 décembre 2022).

Cette année, la place Sainctelette était le théâtre de manifestations continues de protestations de la part des Marocains, mais aussi des immigrés nord-africains, moyen-orientaux et subsahariens contre les attaques terroristes d’Israël prenant pour cible Gaza et les autres territoires historiques de la Palestine. Les manifestations étaient suivies sans grande réaction des forces de sécurité ni grand intérêt de la part des médias et du monde politique.

Cependant, l’assassinat de deux Suédois par un islamiste tunisien du nom d’Abdelselam Al Guilani a entrainé un changement visible d’attitude dans les médias et le monde politique.

L’auteur de l’attaque s’étant déclaré membre de Daesh dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, et Daesh ayant elle-même revendiquée cette action dans un message publié le lendemain, il n’était pas surprenant que cela inquiète, voire instille la panique, chez tous ceux qui continuent à porter en eux la douleur des 32 concitoyens disparus et des centaines de personnes handicapées dans les attentats islamistes survenus il y a sept ans de cela, le 22 mars 2016, à l’aéroport de Zaventem et à la station de métro Maelbeek. De surcroît, alors que les victimes et les témoins venaient d’exprimer jour après jour les souffrances vécues durant cette période au cours du procès tenu des mois durant dans l’ancien bâtiment du quartier général de l’OTAN contre les islamistes ayant perpétré cet attentat…

Lorsqu’il apparut que l’islamiste tunisien à l’origine de ce dernier attentat avait été toléré à résider pendant des années dans la commune de Schaerbeek alors que sa demande d’asile avait été rejetée à Bruxelles et son titre de séjour révoqué, le gouvernement belge a pris la décision extraordinaire de relever l’état d’alerte à Bruxelles au plus haut degré, et la commune où nous vivons depuis des années a été toute la nuit le théâtre d’opérations de police spectaculaires. Abdelselam Al Guilani a finalement été cerné et abattu par balle au petit matin dans un café de la place Eugène Verboekhoven, aussi connue sous le nom de la « Cage aux Ours ». 

Comme ce nouvel incident rappelait également, qu’on le veuille ou non, un détail des massacres commis il y a sept ans à l’aéroport et dans une station de métro de Bruxelles, la commune de Schaerbeek, où se concentrent les Turcs et les Marocains, a été à nouveau au cœur des polémiques politiques.

En effet, les auteurs des massacres de 2016 avaient établi leur quartier général à Schaerbeek, à quelques centaines de mètres de la Cage aux Ours, dans un immeuble de la rue Max Roos, et y avaient fabriqué les explosifs utilisés à l’aéroport et dans la station de métro.

C’est pourquoi, ces derniers jours, l’administration communale de Schaerbeek, où se concentrent les immigrés en provenance de pays à majorité musulmane, a été la cible des critiques au niveau du gouvernement fédéral pour ne pas avoir arrêté le Tunisien Abdelselam Al Guilani, dont la demande d’asile avait été rejetée et le permis de séjour révoqué, tandis qu’on assiste à une montée de la suspicion, sinon de l’hostilité, envers les immigrés d’origine marocaine en particulier.

Notre combat commun qui nous unit avec nos amis marocains et palestiniens

Les Marocains ne méritent absolument pas ça… La Cage aux Ours, qui était un des endroits que je ne manquais pas de visiter durant ma promenade tous les matins avant mon accident de voiture, était l’un des lieux où je pouvais facilement discuter des problèmes de la Belgique et du monde avec des immigrés de différentes nationalités, et plus particulièrement des Marocains et des Algériens.

Il m’est également impossible d’oublier le soutien et la solidarité de nos amis marocains, en particulier lors d’évènements sociopolitiques et culturels en Belgique.

Dans les jours où le leader du PKK Abdullah Öcalan séjournait en Italie, alors que les manifestations sauvages se succédaient dans les métropoles européennes à cause des déclarations agressives des dirigeants turcs et des éditions provocatrices des journaux et télévisions turques, l’Institut kurde de Bruxelles et un local associatif kurde avaient été incendiés sous les yeux de la police belge dans la nuit du 17 novembre 1998.

Face à cette attaque, le Regroupement démocratique marocain (RDM) s’était immédiatement montré solidaire avec la diaspora kurde et avait participé aux protestations que nous avons organisées avec les organisations arménienne, assyrienne et kurde.

L’un des principaux intervenants lors du colloque organisé en 2006 à l’occasion du 35e anniversaire du coup d’état du 12 mars 1971 par l’Association des Arméniens démocrates de Belgique, les associations assyriennes de Belgique, la Fondation Info-Türk et l’Institut kurde de Bruxelles, dans les salons de la Maison communale de Bruxelles-ville, était le président du RDM Mohamed El Baroudi…

La grande marche de protestation organisée à Bruxelles en 1982 à la suite du massacre de centaines de Palestiniens, dont des enfants, lors de l’attaque des camps de réfugiés de Sabra et Chatila par les Phalangistes au service d’Israël, avec notamment la participation massive de la jeunesse marocaine, était le premier exemple frappant de l’entrée en force des Marocains dans les rues de la capitale de l’Europe.  

Un an auparavant, lors de l’assassinat par balle le 1er juin 1981 en plein centre de Bruxelles de Naïm Khader, représentant en Belgique de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), les immigrés qui avaient fait preuve de la plus grande réaction et de la plus grande solidarité  avec le peuple palestinien étaient nos amis marocains.

Il nous est aussi impossible d’oublier la solidarité manifestée par notre ami palestinien Naïm Khader, comme par nos amis marocains, dans la lutte de résistance que nous menions avec Info-Türk et l’Union pour la démocratie dans la capitale de l’Europe après le coup d’état militaire fasciste du 12 septembre 1980 en Turquie.

Naïm Khader, qui était né en 1939 à Zababdeh près de Jénine en Palestine, était arrivé en Belgique en 1966 pour faire une thèse de doctorat en droit international. Après l’occupation en 1968 de la Cisjordanie par Israël, il avait rejoint les rangs du Fatah et était devenu peu de temps après le représentant officieux de l’OLP à Bruxelles, une position qui fut officiellement reconnue par la Belgique en 1976.

Khader, qui, dans le cadre du dialogue euro-arabe, avait accompli de multiples missions diplomatiques auprès des Nations Unies, des pays non-alignés et tout particulièrement de la commission et du parlement européen, avait lutté pour l’établissement d’un État palestinien laïc et démocratique vivant en paix et en entente avec Israël, noué également des amitiés avec des membres de la communauté juive en Belgique, et était l’un des architectes de la reconnaissance de la cause palestinienne en Europe.

La figure éminente du peuple juif dans la lutte contre le racisme en Belgique

L’une de nos précieuses amies qui s’était montrée, tout comme le Palestinien Naïm Khader, solidaire de notre lutte contre les gouvernements racistes et fascistes en Turquie, était l’une des figures éminentes de la communauté juive de Belgique, Yvonne Jospa.

J’avais connu Yvonne Jospa, qui était la présidente du Mouvement contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Xénophobie (MRAX) au moment de l’arrêt de l’immigration en Belgique en 1974. Après cette date, nous avons pris part ensemble à de nombreux comités, organisations et manifestations contre le racisme et la xénophobie, et lutté ensemble pour les droits politiques des immigrés.

Yvonne Jospa est née le 3 février 1910 à Popouti en Bessarabie, dans l’actuelle Moldavie, s’est réfugiée en Belgique dans les années 1920 pour fuir l’antisémitisme et y a rejoint avec son époux Hertz Jospa les rangs du Parti communiste pour lutter contre l’exploitation et la discrimination raciale.

Jospa, qui s’était chargée d’héberger des enfants réfugiés après la guerre civile espagnole, avait sauvé des milliers d’enfants juifs de la persécution nazie en créant une organisation secrète en 1942, alors que son mari avait été arrêté par les nazis et envoyé au célèbre camp de concentration de Buchenwald.

Après la guerre, ils quittèrent le Parti communiste belge, mais embrassèrent de manière plus ambitieuse la lutte pour société « égalitaire » en fondant le MRAX.

Yvonne Jospa était un des compagnons de lutte et une des amies proches de Naïm Khader, assassiné à Bruxelles en 1981…

Il y a 31 ans, nous avions organisé à Bruxelles avec Yvonne Jospa une série d’évènements contre le racisme et la discrimination dans le cadre du 500ème anniversaire de l’expulsion des Juifs d’Espagne.

L’ensemble de musique sépharade de Jak et Janet Esim, que nous avions invités d’Istanbul, avait également participé aux festivités organisées à l’Auditorium de l’ULB les 4 et 5 mai 1992. Je ne peux oublier le dévouement et le militantisme avec lequel Jospa travaillait malgré ses 82 printemps.

Nous avons perdu cette personnalité exceptionnelle le 20 janvier 2000. Après avoir assisté à ses funérailles, j’avais écrit dans le journal Özgür Bakis (Regard libre) du 30 janvier 2000 :

« Le ciel de Bruxelles est comme toujours grisâtre… Nous sommes environ 300 personnes dans la salle pour accompagner Yvonne Jospa vers son dernier voyage. Parmi nous se trouvent des octogénaires passés par les camps de concentration et des sexagénaires sauvés par Jospa des griffes des nazis, des jeunes de 20 ou 30 ans qui mènent aujourd'hui la lutte antifasciste... Juifs, chrétiens, musulmans, bouddhistes, laïcs et athées…

« Ni prière, ni cérémonie ! »

« Après les discours sur la personnalité exceptionnelle de Jospa s’élève dans la salle une mélodie déchirante reprise en chœur. Cette mélodie, pleine de douleur et de tristesse, mais aussi de détermination et d’espoir, que nous écoutions en Turquie dans les années 1960 dans les 33 tours de Pete Seeger et qui est gravée dans nos cœurs et dans nos mémoires : « Wir sind die Moorsoldaten ! » (« Nous sommes les soldats du marais ! »)

« Le chant de résistance des Juifs traînés par les nazis dans les marais, une pelle à la main, hommes et femmes, jeunes et vieux, pendant la Seconde Guerre mondiale ! »

« La résistance l’emporte, le nazisme s’effondre ».

« Mais exactement 55 ans plus tard, le 25 janvier 2000, les sirènes d’alerte retentissent à nouveau en Europe. Les fascistes marchent à nouveau vers le pouvoir en Autriche. Ceux de France, de Belgique, d’Allemagne attendent leur heure ».

« Plus important encore, dans un autre pays candidat à l’Union européenne, les fascistes sont déjà arrivés depuis longtemps au pouvoir, et s’installent à tous les échelons de l’État, avec la bénédiction commune de Demirel, d’Ecevit, des chefs de l’armée, des médias turcs à leur botte et des renégats de gauche ».

« Alors que l’antifasciste Jospa effectue son dernier voyage, les fascistes turcs sont accueillis avec un tapis rouge sous leurs pieds dans les palais pharaoniques de Bruxelles. »

« Et les "soldats du marais" se préparent à de nouveaux combats dans le marais politique ! »

Oui, sans distinction d’appartenance, je me souviens toujours avec amour et respect d’Yvonne Jospa, tout comme de mon camarade du Parti ouvrier de Turquie, Morris Gabay, l’un des fondateurs de la Fondation d’art et de culture Nazim Hikmet, dont nous avons commémoré la semaine dernière le premier anniversaire de sa disparition, tout comme Naïm Khader, assassiné très jeune à Bruxelles…

Pendant que nous maudissons la guerre génocidaire et le massacre ignoble des Palestiniens par l’État d’Israël, le peuple juif victime de génocides tout au long de l’histoire et tous ses enfants qui, en Israël comme dans la diaspora, luttent en faveur de la liberté et de la paix, ne devraient pas être la cible de cette malédiction.

Plus encore, les Palestiniens et les peuples du Moyen-Orient, d’Asie et d’Afrique qui les soutiennent ne devraient pas être vus comme des ennemis au prétexte des actions menées par le Hamas, résultant de l’occupation, de l’oppression et du génocide exercés contre le peuple palestinien par Israël avec le soutien des forces impérialistes…

Il ne faut jamais oublier que ces peuples ont des enfants courageux qui défendent la liberté et la paix, comme Yvonne Jospa, Naïm Khader et Mohamed El Baroudi…  

L’inquiétante augmentation de la circulation des armes à feu en Turquie

Céline Pierre-Magnani, La Libre Belgique, 19 oct 2023

Pas un jour ne s’écoule sans que la presse turque ne rapporte des blessés ou des morts sous les balles, en Turquie. Mardi, un drame s’est ainsi déroulé dans la ville de Trabzon, dans la région de la mer Noire. Deux automobilistes se sont violemment disputés avant que l’un d’entre eux ne sorte son arme et blesse grièvement son interlocuteur.

Mais les scénarios sont parfois bien plus macabres, comme celui de la tuerie du 29 juillet dernier à Esenyurt (quartier périphérique d’Istanbul). Filmée par des caméras de surveillance, la scène est glaçante : quatre hommes entrent dans un commerce, avec une attitude menaçante. En quelques minutes à peine, la situation dégénère en bagarre généralisée avant que l’un d’entre eux ne sorte un pistolet, tire à plusieurs reprises sur les deux personnes derrière le comptoir et prenne la fuite. La vidéo, largement partagée sur les réseaux sociaux, a relancé la question de la circulation des armes à feu dans le pays.

Légalement, le port d’armes à feu est limité à certaines professions et soumis à l’obtention d’une licence. Mais dans les magasins de chasse, au marché noir, ou encore sur Internet, il est très facile de s’en procurer. "Avec tout ce qui se passe dans notre pays, on n’est plus tranquille de nos jours", argumente d’un air entendu le vendeur d’un magasin de chasse du quartier d’Ulus, à Ankara. Parmi les di!érents modèles de fusils et de pistolets, il sort un modèle "spécial dames" de fabrication turque en vente à 7 500 livres turques (260 euros, moins cher qu’un téléphone portable).

Comme d’autres avocats en droit pénal spécialisés sur les dossiers impliquant des armes à feu, Me Yusuf Dere l’a!irme : la législation actuelle n’est pas assez dissuasive et le nombre d’armes en circulation a considérablement augmenté depuis la tentative de coup d’État du 15 juillet. D’après les estimations, neuf armes sur dix en circulation n’ont aucune licence. Beretta, Infinity, Kalachnikov, HK G3… les saisies de police révèlent un large choix de pistolets, de fusils de chasse et de fusils d’assaut, dont beaucoup entrent dans le pays par les frontières avec l’Irak et la Syrie. Allant d’un à trois ans de prison ferme pour les pistolets, et de cinq à huit ans pour les armes automatiques, les peines sont fréquemment transformées en amendes.

Les violences à main armée explosent

Parmi les organisations de la société civile mobilisées, la fondation Umut n’a de cesse d’alerter l’opinion publique sur l’augmentation du nombre d’armes à feu en circulation ces dernières années. Les données de l’organisme a!ichent une augmentation de 83 % des violences à main armée entre 2015 et 2022. L’un de ses membres, le psychiatre Ayhan Akcan, assure, quant à lui, que 36 millions d’armes sans licence seraient en circulation dans le pays, soit un foyer sur trois. Sans surprise, les cas d’homicides par armes à feu ont également augmenté : de 50 % à 85 % depuis 2013, et 55 % des féminicides seraient perpétrés par pistolet ou fusil, d’après les données 2023 de la plateforme Stop Féminicides.

D’après les dernières données des organismes SAS (Small Arms Survey) de 2017 ou de GunPolicy.org de 2017/2018, la Turquie se situerait en deuxième position après l’Allemagne en termes de nombre d’armes à feu possédées par des civils en Europe. Or, les estimations basses récemment fournies par le principal parti d’opposition (CHP, parti républicain du peuple) rapportent 27,5 millions d’armes (avec ou sans licence) dans le pays, ce qui suggère que la Turquie serait désormais au coude à coude avec l’Allemagne (à chi!re constant pour l’Allemagne), voire l’aurait dépassé considérant les estimations de 36 millions avancées par la fondation Umut.

Un usage "culturel"

Dans certaines régions comme celles de la mer Noire, l’usage d’armes à feu relève quasiment de l’identité et de la culture. On tire en l’air pour manifester sa joie lors des mariages et des départs à l’armée. À l’échelle nationale, la conscription des hommes majeurs familiarise également une large partie de la population aux armes de guerre et celles-ci apparaissent même comme un attribut de la virilité. "Un cheval, une femme et une arme" (At, avrat, silah), dit un vieux proverbe turc pour résumer ce dont aurait besoin un homme de valeur… Ces dernières années, les stands de tir (poligon) ont poussé comme des champignons dans les grandes villes et connaissent un franc succès auprès de publics très variés, en quête d’adrénaline.

Une société sous tension croissante

Plusieurs facteurs expliquent l’augmentation du taux d’armement par habitant. Avocats, députés, agents de police et acteurs de la société civile s’accordent essentiellement sur deux d’entre eux : la dégradation de la situation économique et la perte de confiance dans les institutions étatiques (police, justice). Les questions de dettes sont la source de nombreux règlements de compte, comme dans le cas de la tuerie du 29 juillet. Très handicapée par les grands remaniements post-coup d’État de 2016, la Justice apparaît, quant à elle, de moins en moins à même de faire son travail de manière e!icace et impartiale.

"Les citoyens se font désormais justice eux-mêmes", déplore la députée du CHP à Adana, Müzeyyen Sevkin, très mobilisée sur la question des armes à feu."Jusqu’à présent, nous n’avons observé aucune volonté politique pour régler le problème. Nous espérons que la situation avance après la rentrée parlementaire", explique l’élue qui a sollicité la constitution d’une commission parlementaire sur le sujet, le 5 juillet dernier.

Si le départ du sulfureux Süleyman Soylu du ministère de l’Intérieur permettra peut-être de redonner une impulsion sur des dossiers comme celui de l’encadrement de la circulation des armes à feu, l’avocat Yusuf Dere s’interdit tout optimisme : "même avec la nouvelle équipe à l’Intérieur, rien ne va changer. Seuls les noms défilent, mais la vision reste malheureusement la même".

Osman Kavala, bête noire d'Erdogan, récompensé par le Conseil de l'Europe

Osman Kavala, mécène emprisonné en Turquie et bête noire d'Ankara, a reçu lundi le Prix des droits de l'Homme Vaclav Havel du Conseil de l'Europe, qui a pris le risque de susciter la colère du président turc Recep Tayyip Erdogan.

L'homme d'affaires et philanthrope, âgé de 66 ans, a été arrêté en octobre 2017 puis condamné en 2022 à la perpétuité par la justice turque pour "tentative de renversement du gouvernement" via le financement des manifestations dites du "mouvement de Gezi" en 2013.

Il a toujours nié les accusations portées contre lui. Lors de son procès, il avait dénoncé un "assassinat judiciaire" ainsi que l'influence du chef de l'Etat sur la justice.

Sa condamnation a été confirmée fin septembre par la Cour de cassation turque, en dépit d'un arrêt de 2019 de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), bras judiciaire du Conseil de l'Europe, qui a jugé la détention de M. Kavala contraire à la Convention européenne des droits de l'homme et demandé sa libération.

Sa condamnation à la "perpétuité aggravée" est assortie d'un placement à l'isolement et sans possibilité de remise de peine.

"Je suis très triste qu'il ne soit pas avec nous pour recevoir ce prix, ce prix si important", a déclaré son épouse, Ayse Bugra Kavala, en recevant la récompense du président de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, Tiny Kox. Elle a précisé que son mari dédiait son prix à "ses concitoyens maintenus en prison".

- "Emprisonnement illégal" -

Le refus de la Turquie de libérer Osman Kavala lui vaut une procédure d'infraction pouvant aller jusqu'à son expulsion de l'organisation internationale, qui ne réunit plus que 46 pays depuis l'exclusion l'an dernier de la Russie à la suite de l'invasion de l'Ukraine.

Pour le Conseil de l'Europe, les mesures prises à son encontre "visaient à le réduire au silence et à dissuader d'autres défenseurs des droits de l'homme".

Depuis sa prison de Silivri, à l'ouest d'Istanbul, Osman Kavala avait estimé fin septembre que la confirmation de sa sentence ne valorisait "ni le droit, ni la vie humaine", selon des propos rapportés par un visiteur.

Il a reçu la semaine dernière la visite, pour la première fois, du chef du principal parti d'opposition turque, Kemal Kiliçdaroglu, candidat malheureux à l'élection présidentielle en mai dernier.

"Il n'y a pas de justice dans ce pays", a déclaré M. Kiliçdaroglu, dénonçant un "emprisonnement illégal".

La récompense attribuée à Osman Kavala a toutes les chances de susciter la colère du pouvoir turc.

- "Dernière goutte" -

La semaine dernière, le président Erdogan a dénoncé un autre arrêt récent de la CEDH qui a épinglé son pays: elle lui reproche d'avoir condamné un homme pour appartenance à une organisation terroriste armée en se fondant sur sa simple utilisation de l'application de messagerie cryptée ByLock.

ByLock est considérée par Ankara comme l'outil de communication privilégié des responsables présumés du putsch manqué de 2016, qui a fait 250 morts et a été suivi d'arrestations et de purges sans précédent dans l'histoire moderne de la Turquie.

"La décision de la CEDH est la dernière goutte qui a fait déborder le vase", a martelé M. Erdogan.

L'homme fort d'Ankara avait au passage déclaré que "la Turquie n'attend plus rien de l'Union européenne, qui nous a fait patienter à sa porte depuis 40 ans".

Osman Kavala était en lice pour le Prix Havel, du nom du dissident puis président tchécoslovaque mort en 2011, aux côtés de deux autres candidats: la Polonaise Justyna Wydrzynska, qui défend le droit à l'avortement dans son pays, et l'Ukrainien Evguen Zakharov, fondateur du "Tribunal pour Poutine", qui collecte des preuves de crimes de guerre commises depuis le début de l'agression russe.

L'an dernier, le prix avait été décerné à l'opposant russe emprisonné Vladimir Kara-Mourza.

Doté de 60.000 euros, le prix récompense chaque année depuis 2013 une personnalité de la société civile pour ses "actions exceptionnelles en faveur des droits de l'homme en Europe et au-delà". (AFP, 9 oct 2023)


La Turquie condamne l'attribution "inacceptable" d'un prix européen à l'opposant emprisonné Kavala

La Turquie a critiqué lundi le Conseil de l'Europe pour avoir décerné le prix Vaclav Havel au mécène turc emprisonné Osman Kavala, bête noire du président Recep Tayyip Erdogan.

"Il est inacceptable que le Prix des droits de l'homme Vaclav Havel ait été décerné à une personne qui a été définitivement condamnée par la justice de notre pays", a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué. (AFP, 9 oct 2023)

Le deuxième Vietnam de l’impérialisme : le Moyen-Orient…



Doğan Özgüden

Artı Gerçek, 9 octobre 2023
 Sans l’acceptation des revendications justifiées des peuples arménien, palestinien et kurde, la paix et la vie humaine ne pourront jamais être garanties au Moyen-Orient.
C’était il y a exactement 56 ans… C’était l’époque où les opérations inhumaines de l’impérialisme américain, qui depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale gendarmait tous les continents du monde à coup d’occupations et de coup d’état militaires, faisait aussi l’objet dans notre pays de manifestations de protestation de la part du Parti ouvrier de Turquie (TIP), de la DISK (Confédération des syndicats ouvriers révolutionnaires) et des organisations de la jeunesse révolutionnaire…

Le président du TIP, Mehmet Ali Aybar, avait pris part au jury du Tribunal Russell, institué pour juger l’impérialisme américain en raison de ses crimes au Vietnam.
 
Dans la revue Ant tout comme dans le journal Aksam, nous dénoncions constamment les complots et les agressions de l’impérialisme américain et accordions une large couverture à l’actualité de la résistance anti-impérialiste.
 
J’avais été jugé le 17 mai 1967 pour « trahison à la patrie » par le Tribunal militaire de la 1ère armée à Istanbul sur instruction du chef d’état-major général Cemal Tural, qui accusait la revue Ant « d’agir comme l’organe de presse en Turquie de Bizim Radyo (Notre Radio, radio du parti communiste de Turquie, interdite sur les ondes turques et diffusant depuis l’Allemagne de l’Est) » à la suite de ses révélations sur le projet de l’impérialisme américain d’installer des mines nucléaires dans l’est de l’Anatolie. 

Malgré les menaces du militarisme commandé par le Pentagone, nos écrivains réguliers Yasar Kemal, Fethi Naci, Cetin Altan, Hüseyin Bas, Haluki Tansug et Mekin Gönenç, à travers leurs écrits, et Günes et Barbro Karabuda avec leurs reportages immersifs sur les luttes de libération nationale dans différents pays dans le monde, apportaient une force supplémentaire à la résistance anti-impérialiste d’Ant.

Grâce aux contributions de ces amis, dont plus aucun n’est vivant aujourd’hui et dont nous saluons la mémoire avec tendresse, nous avions publié notre analyse dans le numéro d’Ant du 30 mai 1967 avec comme couverture : « Les nouvelles manœuvres de l’impérialisme au Moyen-Orient ».
 
Moins d’une semaine plus tard, le 5 juin 1967, l’attaque israélienne, avec le soutien des États-Unis, contre les terres de la Palestine et des pays arabes commençait. Des réunions étaient organisées pour protester contre ce nouveau crime de l’impérialisme, des déclarations étaient publiées et on épiloguait des heures durant dans le petit bureau d’Ant dans l’ancienne maison historique du (journal) Tan.

« Victoire dangereuse ! Le Moyen-Orient s’est politiquement vietnamisé »

Le fruit de ces considérations parut dans le numéro d’Ant du 13 juin 1967 sous l’intitulé « Victoire dangereuse ! Le Moyen-Orient s’est politiquement vietnamisé », avec le discours d’Aybar ainsi que les commentaires de nos éditorialistes sur le sujet.
 
Dans mon commentaire hebdomadaire, j’écrivais :

« Le brouillard qui entoure les événements du Moyen-Orient qui ont entrainé l’humanité entière au seuil de la guerre mondiale n’est pas encore totalement levé. Si une chose est sûre, c’est qu’Israël, qui agit avec le soutien de l’Amérique et de l’Angleterre, a occupé les terres de trois pays arabes et a remporté une victoire décisive au prix de dizaines de milliers de vie.

« Après le cessez le feu annoncé par Israël à la suite de l’ultimatum de l’Union soviétique et de ses alliés, le conflit israélo-arabe va être abordé dans le cadre d’échanges diplomatiques et des pistes de solution vont être recherchées afin de rétablir la paix au Moyen-Orient. Apparemment, Israël va prendre part à ces négociations diplomatiques avec l’avantage d’occuper de facto la péninsule du Sinaï, Jérusalem et le sud de la Syrie jusqu’à Damas, et voudra récolter les fruits de sa victoire militaire.
 
« Cependant, quels que soient les gains qu’il obtiendra à la suite de ces négociations, le fait qu’Israël se soient lancé dans une opération militaire de nature impérialiste dépassant les limites de la légitime défense a entaché sa victoire et l’a transformée en victoire véritablement dangereuse ».

Un camp de la vietnamisation du Moyen-Orient était Israël et l’impérialisme américain, l’autre était naturellement les pays arabes de la région… Toutefois, celui qui a marqué de son empreinte le front anti-impérialiste de la lutte fut sans aucun doute l’Organisation de libération de la Palestine sous la direction de Yasser Arafat.

L’OLP, qui fut fondée le 2 juin 1964, créa son aile militaire, rassemblant le Fatah, la Force 17, le Groupe Haouari, le Front populaire de libération de la Palestine et le Front démocratique pour la libération de la Palestine, lors de la quatrième réunion du Conseil national palestinien au lendemain de la guerre israélo-arabe de 1967.
 
L’hostilité des islamistes de Turquie envers l’anti-américanisme au Moyen-Orient

Les islamistes de Turquie, qui soutenaient et étaient stipendiés par l’Arabie saoudite, principal pilier de l’impérialisme américain au Moyen-Orient, et les autres régimes arabes collaborationnistes, ne tardèrent pas à monter leurs partisans contre les dirigeants de l’Egypte et de la Syrie, tout en ignorant le rôle de Washington et des régimes islamiques qui lui étaient alliés.

Par exemple, Mehmet Sevket Eygi du journal Bugün (Aujourd’hui) écrivait : « Certains interprètent cette défaite et ce recul comme une débâcle pour les musulmans. C’est un jugement erroné. Les musulmans ne reculent jamais. La victoire est toujours de leur côté. Si quelqu’un recule, est vaincu, honteux et déshonoré, ce n’est pas l’islam, mais le socialisme et le nationalisme arabes. Nous faisons face à un événement qui doit servir de leçon pour chaque musulman. C’est la faillite du socialisme et du nationalisme athées ».

La servilité pro-américaine atteignait un tel niveau dans les médias islamistes de la Sublime Porte qu’après chacune de nos éditions contre l’impérialisme américain, tous leurs plumitifs passaient à l’attaque contre nous.

Dans son édition du 3 octobre 1967, Ant avait révélé les nouveaux marchandages américains à Ankara au sujet des armes nucléaires, partagé la déclaration du président du TIP Mehmet Ali Aybar appelant à « sortir les États-Unis de Turquie » et commencé à publier une série d’articles sur les faits et observations qu’il avait rapporté de son enquête au nord du Vietnam en qualité de juge du Tribunal Russell.
 
Une semaine plus tard, lorsqu’Ant publia son numéro du 10 octobre 1967 avec comme titre « Go Home », les capitalistes islamistes s’emparèrent cette fois de l’imprimerie historique Tan et interdirent la composition et l’impression de notre revue.
 
Ils étaient tellement remontés que Mehmet Sevket Eygi, dans le journal Bugün du 31 octobre 1967, s’attaquait à la revue socialiste Ant en lançant cette fatwa : « Il existe des preuves évidentes que le communisme est protégé tandis que l’islam est matraqué en Turquie. Il est désormais du devoir des musulmans d’être vigilants et prêts. Nous avons devant nous un exemple récent et positif : le massacre des communistes en Indonésie. Des centaines de milliers d’entre eux ont été tués. Les animaux sauvages sur terre et les poissons de mer ont été abreuvés de chairs humaines. Ce fut un terrible massacre de communistes. Mais l’Indonésie a été sauvée ».

Et Necip Fazil dans la revue Büyük Dogu (Grand Est) donnait le signal du Dimanche Sanglant de 1969 : « La première tâche juste et vertueuse, que même le simple musulman ne peut omettre d’en apprécier le devoir, est de commencer à nettoyer de telles impuretés de l’établissement qu’elles louent. Et désormais, c’est le premier signe des étapes à suivre. Comment les rats d’égouts de Moscou pourraient-ils savoir que la lumière est partout où ils se croient dans l’obscurité et la propreté chaque point qu’ils voient sales. Le traitement qui s’impose pour les dégoûtants rats d’égouts de Moscou n’est pas de les expulser de l’imprimerie Tan qu’ils ont colonisé de longue date, mais de les noyer dans la (mer de) Marmara ».  
 
Malgré ces menaces, sabotages et attaques, nous avons continué à critiquer l’impérialisme américain et ses serviteurs déguisés en musulmans, tant dans la revue Ant que dans les éditions éponymes.
 
Un front révolutionnaire moyen-oriental pour la liberté des peuples opprimés
 
Pour nous, la lutte pour la liberté du peuple kurde et celle pour la liberté du peuple palestinien constituaient un tout pour l’ensemble du Moyen-Orient.
 
C’est pour cette raison que dans le numéro d’Ant du 6 janvier 1970, nous avions proposé la création d’un cercle révolutionnaire moyen-oriental comprenant les révolutionnaires arabes, palestiniens, iraniens, chypriotes, kurdes et turcs.

Tout comme nous avons constamment relayé dans la revue Ant la lutte de l’OLP contre l’expansionnisme israélien et l’impérialisme américain, nous avons publié en 1970 le livre du leader du FPLP, Nayif Havatme, traduit en turc par Mehmet Emin Bozarslan, et intitulé « La guerre populaire en Palestine et au Moyen-Orient ».

Cette publication fut suivie, en 1971, peu avant le coup d’état militaire du 12 mars, de la parution en deux volumes, aux éditions Ant, du Sherefname (Histoire des Kurdes) de Sheref Khan, également sous la traduction de Mehmet Emin Bozarslan.
 
Une partie des révolutionnaires partis illégalement à l’étranger après ce coup d’état, parce que recherchés par le tribunal de la loi martiale ou menacés d’être abattus sommairement, ont été accueillis par des organisations de résistance palestiniennes. Des commandos israéliens ont attaqué un camp de la guérilla dans la nuit du 21 février 1973 et assassiné huit de nos révolutionnaires.

Parmi les victimes, se trouvait Bora Gözen, que j’ai connu et aimé non seulement en qualité de révolutionnaire, mais aussi comme dirigeant du syndicat de la presse Basin Is.

Exactement, 50 ans se sont écoulés… La libération du peuple vietnamien de l’occupation de l’impérialisme américain en 1975 remonte à 48 ans…

Mais la lutte du peuple palestinien contre l’expansionnisme israélien et celle du peuple kurde contre les régimes négationnistes et oppressifs de ses quatre pays voisins, et ce jusque dans l’exil, continuent avec la même détermination.

Le dernier témoignage tangible de cette détermination se retrouve dans la déclaration faite hier par le comité exécutif du Parti de la Gauche Verte (YSP) .
 
« Nous éprouvons avec douleur depuis des années que sans la résolution des deux problèmes fondamentaux du Moyen-Orient que sont la question kurde et palestinienne, aucune solution ne pourra jamais être apportée aux maux du Moyen-Orient. Nous rejetons l’escalade sanglante et le régime de massacres qui pèsent sur le Moyen-Orient et défendons la paix. Nous constatons une fois de plus que les approches fondées sur le principe de l’État-nation ne font qu’aggraver les crises et accroissent l’hostilité entre les peuples. La plus juste voie de rétablissement d’une entente dans cette zone géographique entre des peuples qui vivent ensemble depuis des milliers d’années et ont déjà une expérience de vivre-ensemble pacifique passe par une résolution démocratique et pacifique ».
 
Dans ces jours où la dictature de l’AKP-MHP fait à nouveau pleuvoir la mort dans la géographie kurde, et qu’en plus son partenaire criminel le dictateur Aliyev fait revivre aux populations arméniennes du Caucase la déportation et le génocide, j’adhère à cet appel du YSP en y ajoutant le peuple arménien, et je souhaite du succès aux peuples palestinien, kurde et arménien dans leurs luttes légitimes.

Constitutional Court refers Can Atalay's application to the General Assembly

The Constitutional Court (AYM) has decided to refer to its General Assembly the application of the Turkey Workers' Party (TIP) Hatay MP Can Atalay on the grounds of "parliamentary immunity," who is still imprisoned despite being elected a deputy. Atalay who was sentenced to 18 years in prison in the Gezi Trial.

Can Atalay had submitted an application requesting his release and the suspension of his trial based on violations of his rights. The Constitutional Court (AYM) has decided to refer the case to the General Assembly. The options in front of the AYM were to either accept, reject, or refer the application to the General Assembly. The date when the application will be discussed in the General Assembly is yet unknown.

Previously, the AYM had referred the case of Ömer Faruk Gergerlioğlu, a former HDP member of parliament whose parliamentary membership was revoked in the 27th term, to the General Assembly and subsequently ruled that Gergerlioğlu's "right to stand for election and engage in political activities" and "personal freedom and security" had been violated.

What Happened?

Can Atalay, who was on trial in the Gezi Trial for "attempting to overthrow the government," was sentenced to 18 years in prison on April 25, 2022.

Following the approval of the conviction decision by the Court of Appeals on December 28, 2022, the case file was sent to the Court of Cassation.

Can Atalay was elected as a member of parliament for TIP from Hatay with 75,720 votes in the elections held on May 14.

His attorney received his mandate on May 25, and a request for his release was submitted directly to the Court of Cassation through the National Judiciary Informatics System (UYAP) on the same day, followed by a direct application to the Court of Cassation on May 26.

However, the Court of Cassation's 3rd Criminal Chamber unanimously rejected the release request on July 13, disregarding the precedent decisions of the Constitutional Court. The subsequent objection to this decision was also rejected by the Court of Cassation's 4th Criminal Chamber by a vote of four against one, affirming the 3rd Criminal Chamber's decision.

In response to this decision, Atalay's lawyers applied to the Constitutional Court on July 21, stating that his right to a fair trial and his right to stand for election, be elected, and engage in political activities had been violated.

Subsequently, on September 28, the Court of Cassation's 3rd Criminal Chamber upheld the life sentences of Osman Kavala and the 18-year prison sentences of Can Atalay, Çiğdem Mater, Tayfun Kahraman, and Mine Özerden in the same case. (BIA, 5 October 2023)

Le mécène Kavala, condamné à vie, dénonce le mépris de la vie humaine

Le mécène Osman Kavala, dont la peine de prison à vie vient d'être confirmée par la justice turque, a dénoncé vendredi un mépris du droit et de la vie humaine, selon ses propos rapportés par un de ses proches.

En prison depuis six ans, l'homme d'affaires, figure de la société civile et bête noire du gouvernement de Recep Tayyip Erdogan est accusé d'avoir cherché à renverser le gouvernement en finançant des manifestations hostiles au pouvoir en 2013.

"Cette décision résulte d'une vision qui ne valorise ni le droit ni la vie humaine", a confié vendredi le philanthrope au député de l'opposition Enis Berberoglu qui lui a rendu visite dans la prison de Silivri, à l'ouest d'Istanbul.

M. Berberoglu, qui a rapporté ses propos à l'AFP, a précisé que l'entretien avait duré "quinze à vingt minutes".

Osman Kavala lui a dit avoir appris la décision de la Cour de cassation "à la télévision" alors qu'il écrivait une lettre à un proche.

"Il était sur le point d'écrire 'Si je dois rester ici plus longtemps' et il a vu l'info à la télévision. Il a alors écrit 'Je pense que je resterai longtemps'", a affirmé le député.

Le mécène a cependant assuré au député "avoir bon moral".

Les condamnations de quatre de ses co-accusés à dix-huit ans de prison ont été également confirmées en cassation, dont celle de Can Atalay, élu député en mai et qui perd donc son mandat.

Trois autres ont en revanche vu leurs peines annulées dont Mücella Yapici, porte-parole de Solidarité Taksim, collectif au coeur des manifestations dites de Gezi, qui avaient déstabilisé en 2013 le pouvoir de Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre.

-"Coup porté aux droits de l'homme"-

Des responsables européens, ainsi que des défenseurs des droits humains ont dénoncé la confirmation des peines de M. Kavala et de quatre de ses co-accusés.

"Nous regrettons la décision de la Cour de cassation turque.(...) Cela accroît encore les inquiétudes de l'Union européenne quant au respect par le système judiciaire turc des normes internationales et européennes", a réagi Peter Stano, porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, dans un communiqué vendredi soir.

"Chaque jour où Osman Kavala est emprisonné est un jour de trop", a de son côté réagi le ministère allemand des Affaires étrangères sur le réseau social X (ex-Twitter).

"Chaque jour constitue une violation des obligations de la Turquie en tant que partie à la Convention européenne des droits de l'homme", a-t-il ajouté.

Amnesty International a de son côté dénoncé le verdict d'être "politiquement motivé" et de viser à "faire taire les voix indépendantes".

"Cette décision épouvantable est un coup dévastateur (...) porté aux droits de l'homme", a déclaré Ruth Tanner, directrice de campagne pour l'Europe, dans un communiqué.

"Malheureusement, ces actions continuent de saper les perspectives de la Turquie dans l'UE", a affirmé le rapporteur du Parlement européen sur la Turquie, Nacho Sanchez Amor, sur le réseau social X (ex-Twitter).

-"Assassinat judiciaire"-

Osman Kavala qui a vu tous ses appels rejetés a été condamné définitivement jeudi soir à la "réclusion à perpétuité aggravée" pour son rôle présumé dans les manifestations de Gezi en 2013 à Istanbul.

Ce qui signifie qu'il ne peut y avoir de libération anticipée et que le détenu restera à l'isolement.

Osman Kavala a toujours nié les charges pesant contre lui.

M. Kavala avait dénoncé lors de son procès un "assassinat judiciaire" contre lui et l'influence du chef de l'Etat sur son procès.

Les responsables du Conseil de l'Europe ont sommé à plusieurs reprises la Turquie de libérer immédiatement le mécène turc, après un arrêt jugeant qu'Ankara avait violé la Convention européenne des droits de l'Homme.

Le refus de la Turquie d'appliquer cet arrêt lui vaut une procédure d'infraction, qui pourrait aller jusqu'à son expulsion du Conseil de l'Europe. (AFP, 29 sept 2023)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Apatride-Heimatlos projeté à Hambourg

La prochaine projection du documentaire aura lieu le 8 décembre au Festival de cinéma méditerranéen à Bruxelles

Après Antalya, Ankara, Izmir, Boston, Paris et Cologne, le documentaire "Vatansız-Heimatlos” (Apatride-Heimatlos) sur la vie et les luttes des journalistes Doğan Özgüden et İnci Tuğsavul, qui vivent en exil depuis le coup d'État du 12 mars en Turquie, a été projeté  le vendredi 27 octobre à Hambourg, en Allemagne.

Lors de la soirée organisée par l'Interkulturelle Denkfabrik, la réalisatrice du documentaire Esra Yıldız a informé les invités sur le sujet, les conditions de tournage et les échos de son œuvre.

L’animateur de la soirée İrfan Cüre, en parlant également  des mémoires en deux volumes de Doğan Özgüden, Journalist “Apatride”, a dit qu’ils devraient être lus non seulement comme le vécu de deux journalistes socialistes, mais aussi comme un résumé de l'histoire des luttes socio-politiques en Turquie. Il a rappelé que les textes complets de ces livres sont accessibles sur le site Info-Türk.

Doğan Özgüden et İnci Tuğsavul, qui n'ont pas pu assister à la réunion ont envoyé le message suivant au public:

"Chers amis,

"Les années précédentes, à l'invitation de nos chers amis de Hambourg, nous avons participé à une table ronde sur la liberté de la presse en Turquie et à deux événements sur la vie difficile de Yılmaz Güney et de Sabahattin Ali.

"Nous aurions aimé être avec vous ce soir lorsque vous vous êtes réunis pour reconnaître notre histoire commune de vie et de lutte dans le documentaire d'Esra Yıldız, mais malheureusement des problèmes de santé causés par un accident douteux à la fin du mois d'août ont rendu cela impossible.

"Comme le montre le documentaire, en tant que journalistes socialistes, nous avons partagé 61 ans de vie commune, 9 ans dans le pays où nous sommes nés et avons grandi, 52 ans en exil, mais toujours dans la lutte pour nos convictions.

"À 87 ans pour l'un et 83 ans pour l'autre, nous sommes conscients que les feuilles du calendrier tombent de plus en plus rapidement l'une après l'autre. Le nombre de nos parents, amis et compagnons de lutte survivants diminue rapidement.

"La question qui ne nous a jamais quittés tout au long de notre exil : serons-nous vraiment un jour dans notre beau pays ? Les résultats des élections de mai dernier, qui ont déçu tous les défenseurs de la démocratie, de la liberté et de la paix, ont montré que cela ne sera pas possible avant longtemps, peut-être que notre âge avancé ne nous le permettra pas.

"Mais ce n'est pas que nous n'ayons jamais pu être dans le pays où nous sommes nés et où nous avons grandi...

"Lors des projections du documentaire Apatride d'Esra Yıldız à Ankara et Izmir en Turquie, nos visages étaient tous deux présents dans les villes de notre jeunesse où nous avons commencé notre lutte.

"En outre, grâce aux médias sociaux, n'avons-nous pas été en Turquie jour et nuit avec nos pensées et nos messages pendant des années ?

"Comme nous l'avons toujours souligné, la patrie est aussi l'endroit où l'on crée et où l'on produit... L'apatridie est aussi une patrie universelle...

"Tout comme nous l'avons fait en Turquie avec le journal Akşam et la revue Ant, nous continuons à nous battre pour nos convictions au même rythme en Belgique avec Info-Türk et les Ateliers Soleil.

"L'année prochaine, nous célébrerons le 50e anniversaire de ces organisations, qu'Esra présente dans son documentaire, avec nos amis qui les gèrent, qui assument la responsabilité de leur travail multiforme et qui partagent la fraternité universelle des immigrés venus du monde entier pour y être formés.

"Bien sûr, vous êtes déjà nos invités...

"Nous vous saluons tous avec respect et amour."

Dans la deuxième partie de la soirée, le Dr. Etem Ete, l'un des leaders de la jeunesse des années 60, qui a travaillé comme spécialiste en psychiatrie migratoire et en psychiatrie trans-culturelle en Allemagne dans la période suivante et qui a été le président de la Fédération européenne des associations populaires sociales-démocrates, après avoir rappelé les contributions d'Özgüden et de Tuğsavul à la lutte socialiste en Turquie et en Europe, a souligné que "les années 60 étaient l'ère la plus honorable de la lutte socialiste en Turquie"

Mme Blanca Ines, membre du Conseil municipal d'Altona d'origine colombienne, a déclaré dans son discours : "Ce que ces deux socialistes ont fait à l'étranger dans les Ateliers du Soleil est une révolution. Une révolution est une transformation de soi et de son environnement. Les Ateliers du Soleil qui unissent et forment des personnes arrivées de pays très différents sont une de telles initiatives révolutionnaires."

La version franco-turque du documentaire Apatride-Heimatlos sera projetée à Bruxelles dans le cadre du Festival de cinéma méditerranéen le vendredi 8 décembre 2023 à 19 heures à l'Espace Magh.

Après une rencontre avec Esra Yıldız, Doğan Özgüden et İnci Tuğsavul suivant la projection du film, le groupe musical Anatolian Stories présentera un programme avec les chants arméniens, assyriens, kurdes et turcs.


"Nuit noire en Anatolie" d' Özcan Alper a décroché samedi l'Antigone d'or

Panorama du cinéma méditerranéen, le festival Cinemed de Montpellier, dont la 45e édition s'est achevée samedi, est aussi un creuset où de jeunes talents font leurs premiers pas avant d'y revenir en haut de l'affiche pour les plus chanceux ou persévérants.

Samedi, le film "Nuit noire en Anatolie" du réalisateur turc Özcan Alper a décroché samedi l'Antigone d'or du meilleur long métrage de fiction. Il raconte l'histoire d'Ishak, un homme qui reçoit un appel de son village où il ne s'est pas rendu depuis longtemps, car sa mère est malade et souhaite le voir avant de mourir.

Le film était en compétition avec huit productions tunisienne, marocaine, israélienne, française ou italienne, dont quatre avaient été présentées ces dernières années à la "Bourse d'aide au développement" du Cinemed.

Cette dernière a permis d'aider 109 projets de films, dont 50 ont réellement vu le jour sur toutes les rives de la Méditerranée.

"C'est une fonction que les festivals n'avaient pas à l'origine, d'être un intermédiaire et de favoriser l'émergence de films", explique à l'AFP le directeur du Cinemed Christophe Leparc.

"On s'est aperçu que ce qui était important, c'était que des auteurs de projets de films qui n'étaient pas forcément aboutis devaient avoir de l'argent pour se permettre de continuer à écrire et d'aboutir au scénario", poursuit-il.

A ses débuts, le cinéaste marseillais Robert Guédiguian avait défendu un projet à Montpellier, bien avant d'être reçu en tant qu'invité d'honneur lors de la 40e édition en 2018, souligne aussi M. Leparc.

En 2019, le réalisateur français Karim Bensalah avait décroché une bourse pour son premier long métrage "Six pieds sur terre".

"Ca fait quelque chose de revenir dans ce festival qui m'a vu naître", a-t-il lancé mercredi devant une salle comble lors de la présentation en compétition officielle du film.

"Cette bourse a été déterminante car elle m'a permis de travailler le scénario, mais aussi de faire du repérage et de trouver des acteurs", de Roubaix à Nice, se souvient-t-il.

Les trois autres films aidés cette année étaient "Excursion", de la Bosnienne Una Gunjak, "Anna" de l'Italien Marco Amenta et "Backstage", du Marocain Khalil Benkirane et de la Tunisienne Afef Ben Mahmoud. (AFP, 28 oct 2023)

Journalist receiving treatment in intensive care unit arrested

Turkish journalist Elif Akkus who has been receiving treatment in a coronary intensive care unit left the hospital on Friday to give a statement to the prosecution in an investigation that was launched reportedly on suspicion that she provided sensitive information to a social media account.

Akkus was later in the day taken under arrest upon a court decision.

She was dismissed from her job on 20 April without any explanation by Turkish state broadcaster TRT, which she had worked for 25 years.

She was more recently detained on 16 October in Ankara, in the context of an investigation that was launched upon complaints filed by TRT General Manager Zahid Sobaci and some others.

She was taken to the hospital after her detention due to her health condition. (gerçeknews, 20 October 2023)

Veteran journalist arrested after suspension from state-run TV

Veteran Turkish journalist Elif Akkus who was previously suspended by Turkey's state-run TRT now finds herself under arrest.

Akkus's lawyer, Huseyin Ersoz, revealed in a social media post that taking such action against a journalist who is willing to cooperate with authorities has no legal basis.

Furthermore, Akkus's Twitter account was subjected to multiple hacking attempts on the same day.

In July, Attorney Ersoz had announced that his client, TRT journalist Elif Akkus, was suspended without justification. And even after the three-month suspension period ended, she was denied entry into the TRT building, kept waiting at the entrance, and received no response to her inquiries.

Elif Akkus, a well-known war correspondent who has witnessed many heated conflicts and sustained injuries in the line of duty, filed a lawsuit against TRT in May after her suspension.

In 2014, Akkus was reassigned from reporting to technical services, allegedly due to her tweets following the injury and subsequent death of 15-year-old Berkin Elvan, who fell into a coma after being hit by a police-fired tear gas canister and died 269 days later. (gerçeknews, 17 October 2023)


Décès du journaliste kurde Necmettin Salaz à Sulaymaniyah

Le journaliste kurde Necmettin Salaz, originaire de Van, qui a consacré quarante ans de sa vie aux médias kurdes indépendants, s'est éteint dans un hôpital de Sulaymaniyah.

Necmettin Salaz, journaliste kurde indépendant décédé à Suleymaniyah le 14 Octobre.
Le journaliste kurde Necmettin Salaz, originaire de Van, qui a consacré quarante ans de sa vie aux médias kurdes indépendants, s’est éteint dans un hôpital de Sulaymaniyah.

Samedi, le journaliste, présentateur et écrivain Necmettin Salaz a succombé à une cirrhose du foie. Originaire de Van, une ville kurde, il a œuvré dans les médias kurdes indépendants pendant quatre décennies et a résidé au sud-Kurdistan, dans le nord de l’Irak, pendant une décennie. Né à Van en 1958, il a obtenu son diplôme d’enseignant de l’institut d’éducation local en 1979. Tout au long de sa vie, il a été étroitement associé aux mouvements kurdes , une affiliation qu’il a entretenue depuis le milieu des années 1970 et qui l’a conduit à être arrêté à plusieurs reprises. Après le coup d’État militaire de 1980, il a enduré près de cinq ans dans la tristement célèbre prison de la terreur d’Amed (Diyarbakir). En conséquence, il a été banni à vie de la fonction publique et a été privé de la possibilité d’exercer en tant qu’enseignant. Avant l’interdiction du parti kurde HADEP, il a également siégé en tant que conseiller au sein de la municipalité de Van.

Salaz a animé l’émission “Başûr Gündemi” (L’Agenda du Sud-Kurdistan) diffusée sur la chaine kurde Medya Haber TV et a rédigé de nombreux articles et livres sur le Kurdistan. Atteint de maladie, il avait suivi un traitement médical prolongé et était en soins intensifs depuis une semaine.” (
ROJINFO - 14 octobre 2023)

Kurdish journalist Fırat Can Arslan faces 3 years in prison

Arslan had become the first journalist to be arrested for “marking counterterrorism officials as a target for terror groups.”
 
The Diyarbakır Chief Public Prosecutor's Office has prepared an indictment against journalist Fırat Can Arslan, who was arrested for reporting on the transfer of prosecutor Mehmet K. and his spouse Seda K. to Samsun from Diyarbakır. These prosecutors were responsible for the indictment of 16 (18 on trial) journalists who were imprisoned from June 2022 to July 2023.

The Prosecutor's Office charged Arslan with "inciting the public to hatred and enmity against those involved in the fight against terrorism (Law No. 3713, Article 6/1)." Arslan became the first journalist to be arrested under Law No. 3713, which dates back to 1991.

In the three-page indictment, the Prosecutor's Office noted that the names and surnames of Mehmet K. and Seda K., as well as their duties and appointments, were included in the Council of Judges and Prosecutors (HSK) Decree. However, it was stated that the content of the decree did not specify which investigations and prosecutions they were involved in.

The Prosecutor's Office also claimed that Mehmet K. and Seda K. examined the files of the imprisoned journalists in Diyarbakır, stating that the journalists produced news for Sterk TV and Medya Haber TV, two channels allegedly affiliated with the PKK, according to the indictment, which led to their prosecution. Furthermore, it alleged that Mehmet K. and Seda K. were involved in "counter-terrorism" activities based on this.

The Prosecutor's Office requested a prison sentence of 1 to 3 years for Arslan. The Diyarbakır 4th Heavy Penal Court accepted the indictment and set October 31 for the initial hearing.

What happened?

Mezopotamya Agency (MA) reporters Fırat Can Arslan and Delal Akyüz, T24 editor Sibel Yükler, bianet editor Evrim Kepenek, and journalist Evrim Deniz were detained on July 25.

While Arslan was arrested, the other journalists were released after giving statements to the prosecutor.

The reason for Arslan's arrest was his report on the transfer of prosecutor Mehmet K. and Seda K., who were married, to Samsun Vezirköprü on June 16, 2022.
The detained individuals had shared Arslan's social media post related to the news. Arslan is currently held in solitary confinement at Sincan 1st Type F Prison. (gerçeknews, 8 October 2023)

Desire to silence journalists to conceal crimes

The BİA Media Monitoring Report covering the period from July to September reveals that in the past three months, 206 journalists have lived under the threat of imprisonment primarily due to cases based on the Turkish Penal Code and the Anti-Terrorism Law. The report highlights that critical media is being suppressed with the imprisonment of many journalists such as Barış Pehlivan, Merdan Yanardağ, and Abdurrahman Gök, and that the judiciary is turning a blind eye to journalists like Hale Gönültaş and İsmail Arı becoming targets of certain religious sects, religious groups, and illegal organizations. Additionally, the report indicates attempts to restrict media representatives' access to demonstration areas with 10 detentions.

The report also points out a fundamental issue: the Constitutional Court, as an individual application authority, has previously made many positive decisions regarding journalist rights, such as violence, internet censorship, and arbitrary cases, but these decisions have been ignored by first-instance courts, and the cycle of violations persists. In the last three months, three applications were made to the Constitutional Court, totaling 39,000 lira in compensation, and imprisoned journalist Merdan Yanardağ and 18 Kurdish journalists also applied. Similarly, the Parliament ignored the Constitutional Court's request for regulations regarding access restrictions on online journalism and granted a one-year period.

Lastly, the European Parliament's recent report on Turkey, which has fallen to 165th place in the World Press Freedom Index covering 180 countries, highlights a "crossroads" due to the long-standing lack of progress in fundamental freedoms, media freedom, and the rule of law. It suggests an "alternative path" as a solution.

206 journalists on trial in three months

During July, August, and September, at least 148 journalists were on trials conducted or initiated based on regulations such as the Turkish Penal Code (TCK), Anti-Terrorism Law (TMK), and Law on Meetings and Demonstrations No. 2911. Out of these journalists, 97 faced charges of "membership in an organization" and "aiding an organization," while 29 were subjected to prosecution for "making propaganda for an organization" or "pointing to the target of a person fighting against terrorism." During this period, 12 of the accused journalists were tried on charges of "discrediting state institutions," and 12 others faced trial for "resisting the police" or "violating Law No. 2911." Three journalists were also being tried in defamation cases during this period.

Additionally, 30 journalists were involved in criminal cases related to "insult" and "insulting a public official," while 17 faced charges of "insulting the President." This brings the total number of accused journalists mentioned in the three-month report to 206. Furthermore, three journalists were tried in cases demanding a total of 420,000 lira in compensation. (BIA, 5 October 2023)

Turkey indicts 2 Kurdish journalists on terrorism charges

The Committee to Protect Journalists urged Turkish authorities on Thursday to immediately release journalists Dicle Müftüoğlu and Sedat Yılmaz, who have been held in pretrial detention for more than five months, and to stop using terrorism legislation to criminalize journalists.

Müftüoğlu and Yılmaz, both editors at the pro-Kurdish Mezopotamya News Agency, were charged with membership and leadership of the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK), a militant group and political party that Turkey classifies as a terrorist group, according to the indictments, which were reviewed by CPJ. The journalists face up to 15 years in prison if found guilty under Turkey’s anti-terrorism laws.

The 40-plus-page indictments, which the chief public prosecutor’s office in Turkey’s capital, Ankara, presented to the court on September 6, mainly focused on the structure of the PKK. The indictments did not mention the journalists until the final pages and three of the four state witnesses cited were anonymous. The journalists’ travels, financial transactions, and logs of phone calls with other journalists, politicians and human rights activists were also cited as evidence.

“Turkish journalists Dicle Müftüoğlu and Sedat Yılmaz have been held behind bars since April, waiting for the state prosecutor to prepare these indictments, which rely heavily on secret witnesses and present everyday journalistic activities as criminal behavior,” said Özgür Öğret, CPJ’s Turkey representative. “Authorities must immediately release both editors and stop using terrorism charges to jail journalists for months on end in retaliation for their reporting.”

Müftüoğlu, who is also co-chair of the local media advocacy group Dicle Fırat Journalists Association, and Yılmaz were arrested on April 29 in the southeastern city of Diyarbakır. The journalists, who were being held in Ankara, will be tried separately in Diyarbakır on dates that were yet to be determined, their lawyer Resul Temur told CPJ. Temur said that the evidence against the journalists was “not solid” and included “unfounded claims” that their media outlets were “terrorism tools.”

In April, 17 Kurdish journalists and a media worker were charged with membership of the PKK. At a hearing in July, the 15 defendants who had been held under pretrial arrest for 13 months were released on bail, pending trial.

Turkey was the world’s fourth-worst jailer of journalists, with 40 behind bars at the time of CPJ’s latest annual worldwide census of imprisoned journalists on December 1, 2022.

CPJ’s emails to the Ankara chief public prosecutor’s office requesting comment did not receive any reply. (CPJ, October 5, 2023)

Journalist Yanardağ sentenced to 2 years and 6 months and released

The 30th Heavy Penal Court of Istanbul has sentenced Tele1 TV Editor in Chief Merdan Yanardağ to 2 years and 6 months in prison for the charge of 'propaganda for a terrorist organization' due to his criticism of the isolation of PKK leader Abdullah Öcalan in prison.

Merdan Yanardağ, who was arrested on charges of 'praising the crime and the criminal' following the targeting of his statements regarding Abdullah Öcalan on his program on Tele1, appeared before a judge today (October 4) for the first time after over three months in detention.

The court sentenced Yanardağ to 2 years and 6 months in prison for the charge of 'propaganda for a terrorist organization.' Finding the crime established, the court decided to increase the sentence by half due to Yanardağ's statement being broadcast on television. Along with the verdict,  which will be implemented after the finalization of the judgment, the court also ordered Yanardağ's release.

Yanardağ receives mass support

Before the trial at the Istanbul 30th Heavy Penal Court in Çağlayan, journalists, press organizations, members of parliament, civil society organizations, and citizens staged a protest in front of the courthouse, demanding "justice."

In the aftermath of the protest, the crowd proceeded to the courthouse and ascended to the floor where the trial was to take place. The small size of the courtroom, accommodating only 20 people, led to overcrowding.

Only a few journalists managed to enter the courtroom. Representatives from Reporters Without Borders (RSF) Turkey, the International Press Institute (IPI) led by Scott Griffin, the Committee to Protect Journalists (CPJ) Turkey represented by Özgür Öğret, along with Gürkan Özturan from the European Centre for Press and Media Freedom (ECPMF), and the Turkish Journalists' Association (TGC), the Turkish Journalists' Union (TGS), and the Press Workers' Union (DİSK Basın İş)  representatives were not allowed into the courtroom and they left the courthouse.

Yanardağ's defense

The trial, which began with a limited audience, saw Yanardağ defending himself against the charges outlined in the indictment, which could result in a prison sentence of up to 10 years and 6 months. He asserted that the trial was opened by the oppressive authorities with the intention of eliminating press and freedom of expression, attempting to intimidate people into submission. He questioned, "What could be considered a crime in asking for the enforcement of the law?"

Yanardağ summarized his defense as follows: "I have produced 3,000 programs to date. In none of them did I praise any terroristorganization or engage in propaganda. The only thing I did in a 50-minute program was to criticize AKP (Justice and Development Party) policies."

He also criticized the prosecution for considering social media trolls as credible sources and mentioned cases like Ayşenur Aslan's, where individuals were targeted by the prosecution for what he referred to as "social plagiarism."

Yanardağ expressed his frustration with his arrest based on a 62-second video, highlighting that nothing said in the video constituted a crime. He emphasized that there was no endorsement or promotion of any terrorist organization or its actions. He argued that the government was using the Imralı issue* as a political tool to interfere in elections and politics.

While mentioning that he was notified of the indictment on July 27, Yanardağ explained that they had submitted the entire recording as evidence, but the prosecution focused on a 62-second segment in preparing the indictment.

Yanardağ stated, "I did not invent the discussion on the isolation of Abdullah Öcalan. Galip Ensarioğlu (former AKP Diyarbakır MP.) made a statement in an interview accusing Selahattin Demirtaş, saying, 'The isolation was imposed because of him.' In my program, I discussed Ensarioğlu's statement. However, the indictment does not mention Galip Ensarioğlu."

During the trial, the prosecutor charged Yanardağ with 'propaganda for a terrorist organization' and requested a sentence. Yanardağ and his lawyers presented their defense against the charges.

The court announced its verdict, sentencing Yanardağ to 2 years and 6 months in prison for 'propaganda for a terrorist organization.' The court found the crime to be established and increased the sentence by half due to the televised nature of the statement. The court also decided to release Yanardağ with this verdict. (BIA, 5 October 2023)


The cycle of censorship in Turkish Cinema from the 1970s to today

Deniz Cakmak, gerçeknews, 29 September 2023

The censorship debate started after the exclusion from the festival selection of the documentary 'Kanun Hukmu (The Rule of Law),' which depicts the struggle for justice of Yasemin Demirci, a doctor, and Engin Karatas, a teacher, who were suspended from their jobs by the State of Emergency decrees, has expanded to include all the interlocutors in the world of cinema.

The process, which involved everyone from the Golden Orange management to the jury, from directors and producers whose films were included in the festival program to the Antalya Metropolitan Municipality, has finally reached the Ministry of Culture and Tourism, a shadow actor whose name is always spoken behind closed doors, points to other kinds of structural problems that mark Turkey's cultural life beyond the decision to include or remove 'Kanun Hukmu' in the selection.

Understanding that what is happening today is not an isolated incident is enough to look at the cycle of censorship that Turkish cinema has fallen into since the 1970s.

Let's look at the long tally of censorship, in which the same bans are perpetuated on the same grounds. The crisis that flared up again with the documentary 'Kanun Hukmu' has happened many times in the past, and the judiciary has even been used as a springboard for larger political agendas.

The recent history

For bans, there is no need to go back too far to locate the censorship of documentary cinema in the collective memory. Only nine years ago, in 2014, two documentary films were banned from screening at two different festivals in Turkey - reportedly on the Ministry of Culture and Tourism instructions.

One of them is Reyan Tuvi's 2014 documentary film 'Yeryuzu Askın Yuzu Oluncaya Dek (Until the Earth Becomes the Face of Love)' about the Gezi Resistance, and the other is 'Bakur' by journalist and writer Ertuğrul Mavioglu and director Cayan Demirel.

Directed by Reyan Tuvi, 'Yeryuzu Askın Yüzü Oluncaya Dek' was screened at the Istanbul Film Festival and Adana Golden Orange Film Festival and was selected as one of the films to compete in the National Documentary section by the preliminary jury comprising Berke Bas, Ayse Çetinbas and Seray Genc.

The Antalya Golden Orange Festival committee excludes the film from the competition because it "contains expression and content contrary to articles 125 and 299 of the Turkish Penal Code".

Upon this decision, the festival's preliminary jury members declared they did not recognize the decision, saying, "We consider it censorship to evaluate a documentary film according to the Turkish Penal Code, regardless of its content, and to exclude it from the list."

Following the announcement, the representatives of the professional cinema associations came together. They submitted a text signed 'Power Unity' to the signatures of the filmmakers who will attend the festival, calling on them to withdraw if the film is not included in the program again.

Following the call, the Antalya Golden Orange Film Festival Committee said inviting the preliminary juries was "to submit a selection to help the management and the main jury in their work" and that the festival would not go back on its decision.

"The festival management "may accept or reject the submitted films," and this is also stated in Article 25 of the festival's regulations".

The committee explains the criteria for a film to be included in the screening program as "not offending human rights and not violating ethical and legal criteria".

The years 2014-2015 are a particular period in terms of Turkish cinema's test with censorship. The attitude of the festival management and the Ministry towards filmmakers and society is almost like a game of hide and seek.

Regulations, reasons, accusations, and each institution skipping out on their responsibilities during a protracted festival season in 2015 choked the windpipe of cinema.

In the same year, the 34th Istanbul Film Festival canceled the screening of 'Bakur/Kuzey,' a guerrilla documentary made by Ertuğrul Mavioglu and Cayan Demirel, which was shot in 2013 while the resolution process was ongoing.

The Istanbul Foundation for Culture and Arts (İKSV) cited a warning letter the Ministry of Culture and Tourism sent on April 11 regarding the "registration certificate" for canceling the documentary screening.

The Ministry claims that "the letter in question was not sent to the festival management recently, but was a general information letter sent on January 9, 2014, reminding them of the relevant legislation."

Azize Tan, director of the 34th Istanbul Film Festival, told Bianet that the Ministry sent them the same letter dated January 9, 2014, on April 11, 2015, and insisted on pointing to the Ministry's "written warning" about the cancellation of the documentary screening:

"The General Directorate of Cinema of the Ministry of Culture and Tourism of the Republic of Turkey sent a letter to the Istanbul Foundation for Culture and Arts reminding the Foundation that, under Article 15 of the 'Regulation on the Procedures and Principles Regarding the Evaluation and Classification of Cinema Films,' films produced in Turkey to be screened at festivals must have a registration certificate."

At the meeting, Tan stated that they, like many other festivals, did not request this document during the application process and said, "When we were struggling for the amendment, we had the attitude that screenings could continue without the document, but it is necessary to face this."

The Ministry responded to the Istanbul Film Festival management's statement that the censorship did not originate from them and that the festival management had deliberately blamed the Ministry for their deficient practices.

The Ministry's statement at the time holding the festival management is responsible is:

"This irresponsibility is further reinforced because the festival management, by hiding the existing shortcomings and wrong practices, made statements that would lead to an understanding as if the Ministry was practicing censorship... Before all this, it is also clear that the legal process that both the festival management and the film producers had to fulfill for the film's screening was not started and was even ignored. Attempting to portray our Ministry as an institution that imposes censorship in this process, which continues as a series of inaccuracies by hiding the deficiencies, is, to put it mildly, a false statement. In this respect, claims to the contrary are incompatible with reality."

"As the use of the term 'PKK documentary' in the news reports about the film shows, the terrorist organization propaganda in question is incompatible with basic democratic values and universal criteria of freedom of thought. Terrorist organization propaganda, as shown by the characterization 'PKK documentary,' concerns the foundation and the festival management."

The events, which can also be described as a quick joke, show that censorship in Turkey's culture and art life is common when it is not met with an organized reaction from artists or the public.

As an irony of this environment, in 2015, a year of censorship debates, the documentary 'Yollara Dustuk (We Hit the Road),' which tells the story of Yesilcam's 1977 March against censorship, had to be withdrawn twice from film festivals where it was selected as a finalist because of censorship and once due to lack of a certificate of authorship.

Deniz Yesil, the film's director, told Bianet's Cicek Tahaoglu, "I couldn't screen a censorship documentary in two festivals because of the censorship imposed on other films. But my astonishment didn't end there. Yesterday evening, I received a phone call from the Eskisehir Film Festival, and Yollara Dustuk had to get off the roads again." His words prove that censorship is not limited to regulations and singular decisions but operates like a machine that grinds every narrative on its periphery, if possible, with its judgment.

"Yollara Dustuk" was first withdrawn from the 51st Antalya Golden Orange Film Festival because of the censorship imposed on Reyan Tuvi's documentary and then from the 34th Istanbul Film Festival because of the censorship imposed on Ertuğrul Mavioglu and Cayan Demirel's documentary Bir Gerilla Belgesi Bakur/Kuzey (A Guerrilla Documentary Bakur/Kuzey), cannot be screened at the Eskisehir Film Festival because of the obstacle of the Work Management Certificate.

'Yollara Duştuk' was first selected as a finalist for the Antalya Film Festival. However, when Reyhan Tuvi's documentary was censored, 12 of the 15 films signed a joint text and announced their withdrawal from the festival.

What exactly was the copyright certificate requirement that led to the banning of these documentaries, then?

The Work Management Certificate is a document that films must get from the Ministry of Culture and Tourism before entering festivals.

The requirement to have a certificate of registration and registration, which was also a stumbling block for Bakur in 2015, has become a justification that directly affects the processes related to the screening of films by both festival administrations and the Ministry.

In the same interview, director Deniz Yesil explains how this procedure works in the following words:

"The Ministry will not give that certificate to films it deems unsuitable under the headings of national interests and general morality, and those films cannot apply to the festival. This is direct censorship, blocking the film."

The regulation, which paved the way for the process that resulted in filmmakers withdrawing their films from the festival and canceling competitions after Bakur was blocked, was met with reaction by filmmakers.

Subsequently, the Ankara Film Festival announced the cancellation of the documentary and short film competitions. The festival states that this decision is a consequence of the law that prevents the screening of films at the Istanbul Film Festival and announces that it has withdrawn from jury duties.

In its decision, the Ankara National Film Competition Jury points out that the procedure operates as an apparatus of censorship and says: "We oppose the operation of the registration and copyright certificate as a censorship mechanism."

The same year, film workers and writers marched from the French Cultural Center on Istiklal Street in Beyoglu to the Atlas Movie Theater with the slogan "Free cinema."

We recall the censorship and obstructions against Turkish cinema in the press statement made after the march.

The filmmakers stated the following in 2015, claiming that they regard the removal of the requirement to get a Certificate of Authorship as the first step in the struggle against censorship:

"Films and festivals will probably face much greater restrictions in the coming period. We will fight with all our strength to abolish all overt or covert practices that allow censorship immediately."

The junta heritage

Every subsequent crisis in the history of censorship extends to the junta era. However, the suppression of 1979 is a crucial starting point to comprehend how the coup's impact infuses institutional reasoning.

Following Yesilcam's "No to Censorship" march in 1977, all producers and directors withdrew from the Antalya Golden Orange Film Festival in 1979 after the Censorship Board banned the films "Yolcular (Travellers)" by Yavuz Pagda, "Demiryol (Railroad)" by Yavuz Ozkan and "Yusuf file Kenan (Yusuf and Kenan)" by Omer Kavur, which were in the competition selection of the festival.

The jury members protested the situation by saying, "Since we could not evaluate all the films, we unanimously decided not to evaluate the takes part in the competition for feature films". Taking a stance against censorship, the festival management canceled the 16th Antalya Golden Orange Film Festival Feature Competition.

Despite the preparations for the 17th edition of the festival, the Feature Competition section, which had been canceled the previous year, and despite the clarification of the festival date, the day before the opening date, which had been set for September 13, the military coup of September 12 took place. The festival was canceled entirely following the declaration of martial law.

What "Kanun Hukmu" shows

The motivation for cinema censorship has never been free from the political baggage of the governments. Still, since the 1970s until today, the efforts of art institutions to create public pressure and protect the autonomy of art against the practices that have been normalized by the executive, sometimes with the stick of the judiciary and sometimes with the conditions of the 'State of Emergency,' have always lagged the efforts of art workers.

The exact process can be traced to the shyness of the Ministry and the Istanbul Film Festival to take ownership of the censorship decision during the chain censorship crisis that emerged in 2015.

The removal of the film 'Kanun Hukmu' by Nejla Demir from the selection by the Antalya Golden Orange Film Festival management on the claim that 'the judicial process is ongoing' shows that without the public pressure created by film workers and the jury, festival management can easily evade responsibility against the "warnings" of the Ministry.

That the event has grown into a sizable economy contributes to the current predicament.

One reason the Antalya Metropolitan Municipality, which organizes the festival, remained silent for a long time in response to the reactions following the decision to exclude the film from the selection is that the cost of the festival is shared with the Ministry and other sponsors.

Besides the general costs of the festival, another dimension of the crisis is the fines that the organizers of the Golden Orange will have to pay after the withdrawal of the Ministry's support because of the tender procedure at the festival.

Following the reinstatement of Kanun Hukmu to the selection after pressure from the public and film workers, Festival President Ahmet Boyacioglu announced that he was left alone in the face of investigations and death threats against his person and that the film was again excluded from the selection.

With this latest decision, Turkey has entered a new era for cinema and all cultural life.

Aside from all the dilemmas of the current situation, which is impossible to keep up with, that the film was accused of "FETO (Gulenists) propaganda" by the Ministry is interpreted as a sign that the film may face a Governorate ban in the coming days, even if the administration does not cancel it.

Nouveau renvoi au 28 juin du procès de la sociologue Pinar Selek

Le procès de la sociologue et écrivaine turque Pinar Selek, brièvement rouvert vendredi à Istanbul, a été une nouvelle fois renvoyé au 28 juin 2024.

Après deux ans et demi de prison, maintes fois condamnée et quatre fois acquittée des accusations de terrorisme - en 2006, 2008, 2011 et 2014 - Pinar Selek, réfugiée en France où elle enseigne à l'université de Nice (sud-est) avait vu son dernier acquittement annulé par la Cour suprême en juin 2022.

Comme lors de la première audience, en mars, une délégation internationale d'une cinquantaine d'élus, d'avocats et de représentants du monde culturel et associatif, ainsi que des représentants des consulats de France et de Suisse à Istanbul ont assisté à l'audience devant une salle comble.

Le père de l'accusée, Alp Selek, avocat nonagénaire, s'est adressé à la cour pour dénoncer un "dossier farci de fausses preuves".

"Nous ne sommes pas en mesure même d'exercer une défense", a-t-il insisté en dénonçant "une affaire très injuste".

"J'ai 90 ans, il ne me reste plus longtemps à vivre et cette affaire ne fait que traîner".

Pour son avocate française Françoise Cotta, qui a réclamé "la justice" et l'abandon des poursuites, "Pinar Selek est devenue le symbole de la lutte pour la liberté démocratique".

"On a le sentiment que ça ne va jamais s'arrêter (...) Cette pression dure depuis 25 ans, c'est humainement impossible", a dénoncé à l'issue de l'audience la députée française Pascale Martin, venue assister au procès.

Le juge a continué d'insister sur la demande d'extradition faite à la France afin de placer la sociologue et écrivaine en détention.

Pinar Selek, infatigable défenseuse des droits humains et des minorités, âgée de 51 ans, qui vit et enseigne à Nice dans le sud de la France, avait été arrêtée en 1998 pour ses travaux sur la communauté kurde, avant d'être accusée d'être liée à une explosion qui venait de faire sept morts au bazar aux épices d'Istanbul.

Une expertise a montré qu'il s'agissait de l'explosion accidentelle d'une bouteille de gaz. Libérée en décembre 2000, la militante a été acquittée quatre fois, en 2006, 2008, 2011 et 2014.

Un temps restée se battre en Turquie, Pinar Selek a pris le chemin de l'exil en 2009, quand les menaces se sont multipliées, après la publication de "Devenir un homme en rampant", un recueil de témoignages sur la construction de la masculinité dans le service militaire, succès d'édition en Turquie.

"La vie est courte, je veux la vivre bien. Je ne veux pas que ce procès façonne ma vie. Ils ne pourront pas effacer mon sourire ni diminuer la qualité de ma réflexion", a-t-elle affirmé dans un entretien récent à l'AFP. (AFP, 29 sept 2023)

Un festival de cinéma annulé après une controverse autour d'un film

Un festival international de cinéma de Turquie a été annulé à la suite d'une controverse autour d'un documentaire sur les purges qui ont suivi le coup d'Etat avorté de 2016, ont annoncé vendredi les autorités.

"Je dois informer avec regret tous les cinéphiles que nous avons annulé notre festival qui devait avoir lieu entre le 7-14 octobre à cause des développements externes", a affirmé le maire d'Antalya, dans le sud du pays, en charge de l'organisation du festival Altin Portakal ("Orange d'or" en turc), dans un vidéo partagé sur le réseau social X (ex-Twitter).

Au coeur de la controverse, le film documentaire "Le Décret" qui raconte l'histoire d'un médecin et d'un enseignant, tous les deux purgés dans la vague de répression qui a suivi la tentative de coup d'Etat de 2016 contre le président turc Recep Tayyip Erdogan.

D'abord sélectionné, le film a ensuite été exclu la semaine dernière de la compétition, provoquant le tollé de nombreux cinéastes qui ont dénoncé une "censure".

"Nous rejetons l'approche qui cherche des éléments à charge dans un film et la normalisation de la censure", ont déclaré l'ensemble des membres des jurys du festival, menaçant de se retirer si le fil n'était pas réadmis, dans un communiqué.

Le festival a alors dans un premier temps fait marche arrière, en réintégrant le film dans la compétition.

Mais il l'a exclu à nouveau à la suite de la dénonciaton du film par le ministère de la Culture, qui a par ailleurs retiré son soutien du festival, de "propagande" du prédicateur Fethullah Gülen qu'Ankara accuse d'avoir fomenté la tentative de coup d'Etat en 2016.

"Des accusations d'éloge de Feto (acronyme utilisé par Ankara pour désigner le mouvement güléniste) ou de terrorisme sont incensés", a de son côté réagi la réalisatrice du film Nejla Demirci.

Organisé depuis 1964, l'Orange d'Or est un des plus grands festivals de cinéma de Turquie, considéré comme l'équivalent local du festival de Cannes.

Le putsch manqué du 15 juillet 2016 avait été suivi de purges d'une ampleur sans précédent en Turquie contre les partisans présumés du mouvement Gülen, mais aussi contre des opposants kurdes, des militaires, des intellectuels ou des journalistes. (AFP, 29 sept 2023)

Turkey urged to act on death threats against journalist İsmail Arı

The Committee to Protect Journalist calls on Turkish authorities to respond to reporter İsmail Arı’s criminal complaints regarding the online threats he has been receiving.

“Turkish authorities should stop turning a blind eye to reporter İsmail Arı’s criminal complaints about the online threats he is facing and take them seriously,” said Özgür Öğret, CPJ’s Turkey representative. “Arı has legitimate worries for his safety and authorities are legally obliged to protect him, and any other members of the media who are in danger, in every way they can.”

Arı, a reporter for the leftist daily BirGün, posted on X, formerly known as Twitter, on September 19 that he had been receiving death threats but prosecutors had not investigated his complaints.

Arı told CPJ that he had been targeted with online insults and threats since he started reporting on the activities of an Islamist group in southern Turkey after the area was struck by a 7.8 magnitude earthquake on February 6, killing tens of thousands.

Arı told CPJ that most of the threats came through X and Instagram. Some messages came from named accounts and some mentioned the Islamist group in their messages, Arı said.

Arı said Istanbul prosecutors had rejected at least 10 complaints that he and his lawyer had filed since February for “insults and threats.” In their rejections, authorities simply said that there were no grounds for investigating insults, and they did not mention the threats, he said.

“They purposefully do not recognize the threat,” he said.

CPJ emailed the Istanbul chief prosecutor’s office for comment but did not receive a reply.

Since 1992, 31 journalists and media workers have been killed in Turkey, according to CPJ data. (CPJ, September 29, 2023)


Police prevent distribution of daily newspaper in Dersim

Despite the absence of any prohibition or confiscation order, the police today (September 29) hindered the distribution of the Yeni Yaşam daily newspaper in the city center of Dersim.

According to the Yeni Yaşam, the police prepared a report about the distributor Azime Bozkurt. Subsequently, they detained Bozkurt and confiscated the newspapers she had with her.

Ayten Kordu, a Member of Parliament for the Green and Left Party (YSP) and members of the Human Rights Association (İHD), reacted to the police's behavior and attempted to prevent Bozkurt's detention.

Kordu stated, "There is no confiscation order for the newspaper, and there is no detention order for the individual," and questioned on what grounds she was being detained, indicating that the detention was arbitrary.

Despite all objections, Bozkurt was taken to the Tunceli Police Department. (BIA, 29 September 2023)


Kurdish Question / Question kurde

10 membres du PKK tués dans des frappes aériennes imputées à la Turquie

Dix membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, kurde turc), ont été tués dans des frappes nocturnes menées "par des avions et des drones turcs" sur plusieurs sites du Kurdistan irakien, ont annoncé jeudi les autorités de cette région du nord de l'Irak.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé il y a deux semaines que la Turquie allait "continuer d'intensifier" ses frappes aériennes en Syrie et en Irak contre le PKK, organisation qu'Ankara et ses alliés occidentaux considèrent comme "terroriste".

Cette annonce faisait suite à l'attentat suicide qui a blessé deux policiers à Ankara le 1er octobre et que le PKK a revendiqué.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, "neuf combattants du PKK ont été tués dans une série de frappes aériennes menées par des avions de guerre et des drones turcs" dans la province d'Erbil, ont indiqué les services antiterroristes du Kurdistan d'Irak dans un communiqué.

Un dixième membre du PKK a été tué dans un "bombardement sur plusieurs sites" de l'organisation dans la province de Dohuk, selon la même source qui évoque trois blessés.

L'armée turque commente rarement ses frappes en Irak, mais elle mène régulièrement des opérations militaires terrestres et aériennes contre le PKK et ses positions dans le nord de l'Irak, au Kurdistan autonome ou dans la région montagneuse du Sinjar.

La Turquie a installé depuis 25 ans plusieurs dizaines de bases militaires au Kurdistan irakien pour lutter contre le groupe, qui dispose également de bases-arrières dans cette région.

De longue date, Bagdad et le Kurdistan d'Irak sont accusés de détourner le regard sur les bombardements turcs pour préserver l'alliance stratégique les unissant à la Turquie, partenaire commercial incontournable. Même si régulièrement des communiqués viennent condamner du bout des lèvres une violation de la souveraineté irakienne et les répercussions pour les civils.

A l'été 2022, des frappes d'artillerie imputées à Ankara contre une aire de loisirs ont tué neuf personnes, principalement des vacanciers venus du sud de l'Irak. La Turquie a nié toute responsabilité et accusé le PKK.

Fin juillet, les services du Premier ministre irakien, Mohamed Chia al-Soudani, avaient évoqué une "visite à venir" en Irak de Recep Tayyip Erdogan, un déplacement dont la date exacte n'a pas été dévoilée. (AFP, 26 oct 2023)

Prominent figures unite for peaceful resolution of Kurdish question in Turkey

A diverse group of 78 individuals, including politicians, journalists, intellectuals, and artists, have come together to release a declaration titled "Call for Peace," advocating for a democratic and peaceful resolution of the Kurdish issue in Turkey.

Prominent figures such as Ahmet Turk, Eren Keskin, Fikret Baskaya, and Hasan Cemal gathered in an Istanbul-Taksim hotel to announce the declaration, emphasizing the urgent need for a peaceful solution.

The meeting saw a substantial turnout, including representatives from civil society organizations, academics, politicians, writers, and artists, in addition to the signatories of the declaration. The opening speech was delivered by Akin Birdal, Honorary President of the Human Rights Association (IHD), one of the signatories, while the declaration itself was read by human rights activist Nimet Tanrikulu, another signatory.

The declaration highlighted the historical context of previous attempts to address the Kurdish issue through democratic means, pointing out that the most recent effort between 2013 and 2015 ultimately failed. During that period, the peace process resulted in a significant reduction in conflict and the establishment of a societal climate of peace and tranquility.

Notably, negotiations that took place in Imrali prison where PKK leader Abdullah Ocalan is staying, with the knowledge of the government, played a vital role in creating this environment.

The dialogue process, which was crucial for the future of society, led to the enactment of special legislation and the formation of the Wise People Commission by the government. The commission produced significant reports following discussions on the Peace and Resolution Process throughout Turkey. The central characteristic of this critical period was that both the government and the state recognized Abdullah Ocalan as the main interlocutor, as indicated by the Kurdish side.

The Peace and Resolution Process, which halted in 2015, triggered a multifaceted crisis in Turkey, affecting political, legal, economic, moral, and cultural aspects. Ongoing conflicts in Turkey, Iraq, and Syria have led to a shift towards an authoritarian regime and intensified political opposition and judicial politicization.

The declaration further stresses that restoring social peace primarily relies on a democratic system, urging political parties, social opposition, and parliament to prioritize peace over war. Additionally, the declaration emphasizes the significance of Abdullah Ocalan in achieving a peaceful resolution to the Kurdish issue and calls for ending his 32-month-long isolation. In conclusion, the declaration advocates for a culture of dialogue, justice, and equality in building a peaceful society and highlights the importance of peace for overall societal health and well-being. It underscores that no one benefits from war, emphasizing the need to prioritize peace.

Signatories of the Declaration:

Abdulhakim Das, Ahmet Asena, Ahmet Faruk Unsal, Ahmet Turk, Ahmet Ucar, Akin Birdal, Ali Duran Topuz, Ali Kenanoglu, Atilla Yuceak, Aysegul Devecioglu, Azad Baris, Bahadir Altan, Birgul Asena Guven, Canan Kaplan, Canan Yuce, Cavit Ugar, Celal Firat, Cengiz Cicek, Cevdet Bagca, Dilek Gokcin, Dogan Ozguden, Ekin Yeter Moray, Elif Torun Oneren, Ender Ondes, Erdal Dogan, Erdogan Yalgin, Eren Keskin, Erol Katircioglu, Ertugrul Barka, Ertugrul Mavioglu, Ercan Altuntas, Esengul Demir, Fatma Gok, Ferda Koc, Feryal Oney, Fikret Baskaya, Filiz Kerestecioglu, Gamze Tasci, Gulsum Agaoglu, Hakan Ozturk, Hakan Tahmaz, Hasan Cemal, Hayrettin Belli, Huseyin Aykol, Huseyin Ayrimaz, Husnu Ondul, Inci Hekimoglu, Inci Tugsavul, Irfan Aktan, Julide Kural, Kadriye Dogan, Kanber Saygili, Kezban Konukcu, Mert Buyukkarabacak, Mukaddes Erdogan Celik, Musa Kulu, Muslum Yucel, Namik Koyuncu, Nejat Tastan, Nesimi Aday, Nimet Tanrikulu, Orhan Alkaya, Oya Ersoy, Oya Oznur, Ozgur Karabulut, Ozgur Muftuoglu, Pakrat Estukyan, Perihan Koca, Pinar Aydinlar, Ridvan Turan, Seda Berzeg, Serhat Cakmak, Sinan Gokce, Suna Aras, Sanar Yurdatapan, Yasar Guven, Zeki Gul, Ziya Halis.

Imprisoned Kurdish politician's detention exceeds legal limit

An imprisoned Kurdish politician has been illegally denied release despite the expiry of his maximum detention period, pro-Kurdish HEDEP group deputy chairperson Meral Danis Bestas said on Thursday.

Bestas submitted an inquiry to the Turkish Grand National Assembly (TBMM), urging Justice Minister Yilmaz Tunc to provide answers regarding Kisanak's extended incarceration.

Kisanak, who is currently held at Kandira Prison and facing trial in the Kobani Case, has been in detention for seven years as of October 25, 2023. Bestas emphasized that the maximum detention period under the law has expired, noting that the court does not possess the authority to prolong her detention.

"In compliance with legal procedures, on October 25, 2023, which marks the expiration of the seven-year maximum detention period, an additional application was submitted by her lawyers to the Constitutional Court (AYM)," Bestas explained.

The prolonged detention of individuals has become a contentious issue within Turkey's legal landscape, drawing attention for its potential violations of human rights and freedoms. (gerçeknews, 26 October 2023)


Marathon de protestation a Bruxelles par la communaute kurde

NavBel, 25 oct 2023
Après le sommet européen de Bruxelles cette semaine, la communauté kurde organise un « marathon de protestation » à Bruxelles contre le belligérant Erdogan et son AKP-MHP  gouvernement. Mais nous voulons surtout remettre en question l’attitude des institutions européennes.

Aujourd'hui, 25 octobre, nous nous sommes tenus devant le Conseil de l'Europe et avons eu une conversation avec le représentant permanent du Conseil de l'Europe auprès des institutions de l'UE. Ce fut une conversation empathique et constructive. Demain, 26 octobre, nous nous présenterons devant la Commission européenne et vendredi 27 octobre, nous nous présenterons devant le Parlement européen.

Nous sommes extrêmement en colère et déçus en Europe, car elle observe silencieusement ce que la Turquie fait à l’opposition intérieure, aux Kurdes et au leader populaire Abdullah Öcalan. La Turquie bombarde, arrête, criminalise… tandis que l’Europe détourne délibérément le regard pour satisfaire la Turquie. Lorsqu’il s’agit de l’Ukraine, de Gaza, du flux de réfugiés, des intérêts de l’OTAN, des intérêts économiques… alors la Turquie se présente comme une aide bienvenue à l’Occident, et tout le reste est secondaire. La démocratie turque a été violée, l’État de droit est devenu une plaisanterie. Les Kurdes paient pour cela un prix très élevé. Il existe une répression sans précédent contre la politique, les médias et la société civile kurdes en Turquie, ainsi que des attaques militaires brutales au Kurdistan syrien et irakien.

Cela fait maintenant 24 ans qu'Abdullah Öcalan est sur une île-prison. Un régime d'isolement strict est en place depuis des années pour le faire taire. Les avocats, les politiques, sa famille… plus personne ne peut y aller. Nous ne savons pas quel est son état de santé. Nous savons qu’Öcalan est le principal porte-parole en faveur d’une solution pacifique et politique à la question kurde. Mais Erdogan choisit la guerre et la répression pour assurer la sécurité de son régime. C'est pourquoi nous n'avons pas vu ni entendu parler d'Öcalan depuis des années. Les institutions européennes ont déclaré à plusieurs reprises que cet isolement absolu constitue une violation des droits de l’homme et qu’il doit cesser. Mais la Turquie n’écoute pas et l’Europe ne fait rien. D'où cette protestation pour les institutions européennes.

Nous demandons la fin immédiate de cet isolement et nous demandons qu'Öcalan soit libéré et puisse s'exprimer librement pour sauver la démocratie en Turquie et ramener la paix au Kurdistan.


Kurdish journalist faces up to 15 years in prison

Renowned Kurdish journalist Beritan Canozer, who is currently on trial for alleged "membership in a terrorist organization," strongly asserted her innocence during the first hearing held at a court in Turkey's southeastern Diyarbakir province on Wednesday. The prosecution has recommended a prison sentence of 7 years and 6 months to 15 years for Canozer.

The case against Beritan Canozer emerged as a result of an investigation initiated by the Diyarbakir Chief Public Prosecutor's Office, stemming from statements provided by a confessing individual. The operation was launched on April 25, spanning across 21 provinces, which ultimately led to Canozer's apprehension.

In the courtroom, Beritan Canozer, accompanied by her lawyer Muharrem Erbey, appeared resolute in her defense. Confessing witness Umit Akbiyik joined the hearing remotely via the Audio and Visual Informatics System (SEGBIS). The trial was attended by representatives from the Mesopotamia Women Journalists Association (MKG), the Dicle Firat Journalists Association (DFG), and the Media and Legal Studies Association (MLSA).

Refuting the allegations laid out in the indictment, Canozer declared that she did not know the witness Umit Akbiyik personally, only recognizing him as a member of the HDP Youth Council through news reports. She emphasized her well-established standing as a journalist known for her transparent work. Canozer had previously faced legal proceedings due to her reporting, ultimately being acquitted in those cases. She underlined her commitment to giving voice to women and children who had been victims of violence, harassment, or abuse, and to impartially providing a platform for female politicians.

The prosecution delivered their closing statement, recommending a prison term ranging from 7 years and 6 months to a maximum of 15 years for Canozer on charges of "membership in a terrorist organization." In response, Canozer's attorney, Muharrem Erbey, requested additional time to prepare their defense against the prosecution's recommendations. The court granted the extension, rescheduling the next hearing for December 8th, 2023. The case continues to draw attention amid concerns about press freedom in Turkey. (gerçeknews, 25 October 2023)


HEDEP criticizes 'hypocrisy' on Israel while attacking Kurds

A Turkish opposition lawmaker accused the government of hypocrisy for condemning Israel's actions in Gaza while attacking Kurds in Syria, noting Turkey exports cement used in West Bank walls.

HEDEP (Peoples' Equality and Democratic Party) MP Meral Danis Bestas denounced the hospital bombing in Gaza as a war crime violating humanitarian law. However, she said Ankara pursues a "double standard" by criticizing Israel while waging a bloody war against Kurds in northern Syria.

Bestas argued one cannot justly condemn one war while causing another. She reiterated that peace is the greatest precaution against war, with civilians, women, and children as the biggest losers.

The MP highlighted Turkey's hypocrisy in demanding visas from Palestinians but not Israelis. She also revealed Turkey exports the most cement and iron to Israel, used in illegal West Bank settlements.

"The cement for the houses and walls built by Israel in Gaza comes from Turkey," Bestas stated, demanding an explanation for these exports aiding occupation. (gerçeknews, 18 October 2023)

Green and Left Future Party renames itself HEDEP

The Green and Left Future Party (YSP) held its Fourth National Congres on Sunday (October 15) at the Atatürk Sports Hall in Ankara. During the congress, the party changed its name to the People's Equality and Democracy Party (HEDEP). Tülay Hatimoğulları Oruç and Tuncer Bakırhan have been elected as the Co-Chairpersons of the party and both made speeches at the congress.

"AKP's hostility towards Kurds turned the region into a bloodbath"

Addressing the audience, Hatimoğulları emphasized the dire situation in Turkey and Kurdistan, stating that they have been turned into open prisons, with the judicial system being manipulated to create injustice through conspiracy and politically motivated cases. She also highlighted the turmoil in the Middle East, where people have suffered for centuries under imperialism and where the struggle has resulted in the shedding of as much human blood as oil that is fought for. She called for unity and resistance in this region.

She also condemned the Justice and Development Party's (AKP) anti-Kurdish policies, saying that the AKP's hostility towards the Kurds has turned the region into a bloodbath. She called on the Arab world for peace in the Middle East, emphasizing that solving the Kurdish and Palestinian issues is essential.

Hatimoğulları stressed that the Kurdish issue is not just a problem for the Kurds but for all, as it affects everyone, causing economic crises, poverty, and suffering for all citizens. She called for peace and the establishment of conditions for people to live together in a humane, equal, and brotherly manner.

Furthermore, she highlighted the need to lift the isolation on PKK leader Abdullah Öcalan in prison, which she cited as a significant obstacle to solving the Kurdish issue, and called for his immediate release.

"Peacemaker in Palestine war machine in Rojava"

Bakırhan, who greeted all in the congress first in Kurdish, began by acknowledging the similar suffering in Rojava and Palestine, where they face bombings, lack of basic services, and attacks on their places of worship. He condemned the hypocrisy of those who portray themselves as peacemakers in Palestine but as war machines in Rojava.

He also pointed out that the Kurdish and Palestinian issues have been left unresolved, leading to an economic focus on war rather than addressing the deep economic crisis in the country. He criticized the government for spending a significant budget on the war in the past 25 years while neglecting housing, inflation, poverty, and hungry children.

Bakırhan declared in his speech that the Kurdish issue is a matter of usurping will, appointing trustees, restricting political rights, banning Kurdish, causing ecological destruction, and keeping numerous politicians and activists imprisoned. He emphasized that the problem has a democratic solution, and Abdullah Öcalan is the interlocutor for that solution.

Four people were detained following yesterday on charges of displaying a poster of PKK leader Abdullah Öcalan during the congress and Anadolu Agency reported today that one of the four individuals has been arrested.

What happened?

People's Democracy Party (HDP), which was at risk of being closed due to the ongoing closure case at the Constitutional Court participated in the parliamentary elections held on May 14, 2023, under the YSP (Green and Left Future Party) lists.

On August 27, 2023, with its 4th Extraordinary Congress, HDP suspended its activities and decided to continue the political struggle under the YSP umbrella.

YSP held its Fourth Grand Congress on October 15, 2023, and changed its name to the People's Equality and Democracy Party (HEDEP). (BIA, 16 October 2023)


Trois membres du PKK tués dans une frappe de drone imputée à la Turquie

Trois membres du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) ont été tués samedi dans le nord de l'Irak dans une frappe de drone menée par l'"armée turque", ont annoncé les services antiterroristes du Kurdistan d'Irak.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait annoncé mercredi que la Turquie allait "continuer d'intensifier" ses frappes aériennes en Syrie et en Irak contre les combattants du PKK, organisation qu'Ankara et ses alliés occidentaux considèrent comme "terroriste".

Cette annonce faisait suite à l'attentat suicide qui a blessé deux policiers à Ankara le 1er octobre et que le PKK a revendiqué.

La frappe de "drone de l'armée turque" de samedi a visé "un véhicule appartenant à des combattants du PKK" dans la province de Dohuk, au Kurdistan d'Irak, ont indiqué les services antiterroristes de la région autonome dans un communiqué.

"Un haut responsable et deux combattants du PKK ont été tués", ont-ils poursuivi.

L'armée turque commente rarement ses frappes en Irak mais elle mène régulièrement des opérations militaires terrestres et aériennes contre le PKK et ses positions dans le nord de l'Irak, au Kurdistan autonome ou dans la région montagneuse du Sinjar.

La Turquie a installé depuis 25 ans plusieurs dizaines de bases militaires au Kurdistan irakien pour lutter contre le groupe, qui dispose également de bases-arrières dans cette région.

De longue date, Bagdad et le Kurdistan d'Irak sont accusés de détourner le regard sur les bombardements turcs pour préserver l'alliance stratégique les unissant à la Turquie, partenaire commercial incontournable. Même si régulièrement des communiqués viennent condamner du bout des lèvres une violation de la souveraineté irakienne et les répercussions pour les civils.

A l'été 2022, des frappes d'artillerie imputées à Ankara contre une aire de loisirs ont tué neuf personnes, principalement des vacanciers venus du sud de l'Irak. La Turquie a nié toute responsabilité et accusé le PKK.

Fin juillet, les services du Premier ministre irakien, Mohamed Chia al-Soudani, avaient évoqué une "visite à venir" en Irak de Recep Tayyip Erdogan, un déplacement dont la date exacte n'a pas été dévoilée. (AFP, 15 oct 2023)

Des mercenaires djihadistes turcs enlèvent trois kurdes à Afrin

Trois kurdes ont été enlevés et emmenés vers une destination inconnue dans le canton d'Afrin, occupé par des mercenaires djihadistes sous commandement turc, selon un témoignage provenant de la région.

Trois kurdes ont été enlevés et emmenés vers une destination inconnue dans le canton d’Afrin, occupé par des mercenaires djihadistes sous commandement turc, selon un témoignage provenant de la région.

Une patrouille composée de mercenaires de l’occupation turque a fait irruption dans le village de Deir Sawan, situé dans le district de Shra, et a procédé à l’enlèvement de trois citoyens du village. Les victimes, identifiées comme Horo Hassan Hesso, 53 ans, Ali Nabo Othman, 24 ans, et Khalil Sheikho Karaz, 45 ans, ont été emportées vers un lieu tenu secret.

Le canton d’Afrin est sous occupation turque depuis mars 2018, à la suite d’une attaque terrestre et aérienne qui a duré 58 jours.

Depuis l’occupation turque de nombreux crimes ont été perpétrés contre la population du canton d’Afrin.
(ROJINFO - 14 octobre 2023)

Ankara veut assécher le financement des forces kurdes en Syrie

Les récentes frappes transfrontalières menées par la Turquie contre des cibles kurdes dans le nord-est de la Syrie ont détruit une bonne partie des installations pétrolières dans la région, afin d'assécher le financement des forces kurdes, a déclaré leur chef militaire à l'AFP.

Mazloum Abdi, chef des Forces démocratiques syriennes (FDS), a reproché, dans un entretien accordé à l'AFP mardi soir, à l'allié américain de ne pas être intervenu pour arrêter la campagne de bombardements turcs.

"Les attaques turques (..) ont directement visé les infrastructures, les services et les sources de financement de l'administration autonome kurde", endommageant "plus de la moitié des sites pétroliers et des centrales électriques", selon M. Abdi.

Dominées par les forces kurdes, les FDS ont été le fer de lance de la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Syrie en 2019 et jouissent toujours de l'appui de Washington, également allié d'Ankara au sein de l'Otan.

Elles contrôlent une zone semi-autonome kurde dans le nord-est du pays, y compris des pans entiers de la province de Deir Ezzor, riche en pétrole, dans une région où sont également déployées des forces américaines, plus gros contingent de la coalition internationale anti-EI en Syrie.

Ankara a deux objectifs:"provoquer un exode" des habitants et "assécher les sources de financement" de l'administration et des forces kurdes pour "empêcher les FDS de se maintenir", assure M. Abdi.

Les frappes turques en Syrie ont fait depuis le 5 octobre au moins 44 morts, Ankara disant agir en représailles à un attentat à la bombe qui a blessé deux policiers le 1er octobre. La Turquie a également visé des cibles kurdes en Irak.

Les FDS ont nié que les responsables de l'attaque d'Ankara soient passés par leur région, comme l'affirme la Turquie.

- "Position faible" -

Les frappes ont notamment visé des dizaines de sites pétroliers proches de la frontière avec la Turquie et des centrales électriques, privant plusieurs régions de courant depuis une semaine.

Elles ont également ciblé une académie des forces antidrogue kurdes, où 29 membres des forces de sécurité ont été tués.

Le chef kurde a par ailleurs déploré une "position faible des Etats-Unis" face aux frappes turques. "Les forces américaines se sont limitées à protéger leurs positions (..) mais n'ont rien fait pour arrêter ces attaques".

Dans un pays morcelé par 12 ans de guerre et qui compte plusieurs forces étrangères sur son sol, il a appelé la Russie, les Etats-Unis ou la coalition anti-EI à "accomplir leur devoir et empêcher la réédition de ces attaques".

L'armée turque, également présente en Syrie, a achevé "avec succès" la "première phase" de sa campagne de bombardements, a annoncé lundi le président turc, Recep Tayyip Erdogan, prévenant qu'elle "continuerait à mener des opérations" dans le nord de la Syrie et de l'Irak.

Interrogé, d'autre part, sur les combats ayant fait une centaine de morts le mois dernier entre les FDS et des combattants de tribus arabes locales, M. Abdi a assuré que sur le plan sécuritaire, la question avait été réglée.

Les affrontements avaient été déclenchés par l'arrestation fin août par les FDS d'un chef militaire arabe local qui leur était allié.

M. Abdi a toutefois reconnu "des problèmes de gouvernance et d'administration à Deir Ezzor qui n'avaient pas encore été résolus", évoquant des efforts en cours avec la population locale pour les régler.

Les FDS assurent qu'il s'agit d'une dispute locale et non d'un conflit kurdo-arabe, accusant le régime syrien de soutenir les combattants des tribus locales.

Sur les liens des Kurdes syriens avec le pouvoir de Bachar al-Assad, qui n'ont jamais été rompues, M. Abdi a parlé d'une certaine "tiédeur" dans ces relations. (AFP, 11 oct 2023)

Syrie: 29 Kurdes tués par les frappes turques dans le nord-est

Vingt-neuf membres des forces kurdes en Syrie ont été tués et 28 autres blessés dans un nouveau raid de la Turquie qui a visé un de leurs centres de formation dans le nord-est du pays, ont indiqué lundi les autorités de la région semi-autonome.

Depuis jeudi dernier, la Turquie mène une campagne de frappes aériennes sur des cibles dans des régions sous contrôle des Kurdes dans le nord-est syrien, en représailles à un attentat à la bombe à Ankara qui a blessé deux policiers le 1er octobre.

Une académie des forces antidrogue kurdes figurait parmi les cibles visées durant la nuit, ont indiqué les autorités kurdes dans un communiqué, ajoutant que "29 membres des forces antidrogue ont été tués et 28 autres blessés", dont certains grièvement.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), a rapporté que 30 membres des Assayech, la police kurde, ont été tués et 37 autres blessés dans un raid aérien turc qui a ciblé un centre de formation à la périphérie à Al-Malikiya, dans la province de Hassaké près de la frontière turque.

Selon des correspondants de l'AFP dans la région, notamment à Qamichli dans la province de Hassaké, les hôpitaux et les mosquées ont appelé la population à faire des dons de sang en raison du grand nombre de blessés.

Les raids, qui ont baissé d'intensité au cours du week-end, avaient fait au moins 15 morts jeudi et vendredi, dont huit civils selon l'administration kurde autonome.

Ils ont notamment visé des infrastructures civiles selon la même source, mais également "des quartiers généraux et des abris" utilisés par les forces kurdes d'après Ankara.

- Démenti kurde -

La Turquie, qui déploie des troupes dans le nord de la Syrie, morcelée par la guerre, a intensifié ses raids contre des cibles kurdes en Syrie et en Irak voisin en représailles à l'attentat d'Ankara.

L'attentat a été revendiqué par une branche du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, turc), en lutte armée contre les autorités turques et considéré comme groupe "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux. Le PKK a des bases dans le Kurdistan d'Irak (nord).

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par les Etats-Unis - l'armée de facto des Kurdes dans la région -, ont nié que les responsables de l'attaque d'Ankara soient passés par leur région.

La Turquie a affirmé que les deux assaillants décédés lors de l'attaque d'Ankara venaient de Syrie.

Les combattants kurdes syriens, soutenus par les Etats-Unis, ont été le fer de lance de la bataille qui a délogé les jihadistes du groupe Etat islamique du nord de la Syrie en 2019.

Entre 2016 et 2019, la Turquie, qui déploie des soldats dans le nord de la Syrie, a effectué trois opérations d'envergure contre la région tenue par les Kurdes qui y ont établi une administration autonome.

La guerre en Syrie, déclenchée en 2011, a fait plus d'un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et morcelé le territoire. (AFP, 9 oct 2023)

La Turquie cible les forces kurdes en Syrie

Il n’aura pas fallu attendre longtemps avant que la Turquie ne riposte à l’attaque de dimanche dernier à Ankara, où deux policiers turcs ont été blessés dans un attentat contre le siège du ministère de l’intérieur revendiqué par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Dès mercredi 4 octobre, l’aviation turque lançait des frappes aériennes contre le PKK dans le nord de l’Irak. «Vingt-deux cibles, composées de cavernes, d’abris et de dépôts, considérées comme étant utilisées par l’organisation terroriste, ont été détruites », annonçait le ministère turc de la défense. Le lendemain, la Turquie lançait une série de frappes de drones contre des cibles militaires et des infrastructures dans des régions sous contrôle des Kurdes, cette fois en Syrie. Pour Ankara, il ne fait aucun doute que les auteurs de l’attaque terroriste de dimanche ont été formés en Syrie.

Les frappes turques ont visé principalement des sites pétroliers à proximité de la frontière avec la Turquie, comme celui de Qahtaniya, et dans le Nord-Est (province de Hassaké) la centrale électrique de Kamechliye, un barrage et une usine, sous contrôle des Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition dominée par les Kurdes et soutenue par les États-Unis. Les FDS ont été le fer de lance de la lutte contre le groupe djihadiste État islamique (EI) en Syrie.

Aux yeux du gouvernement turc, la principale composante des FDS, les YPG (Unités de protection du peuple), est constituée de « terroristes » liés au PKK. « Dorénavant, toutes les infrastructures et les installations, notamment énergétiques, appartenant au PKK et aux YPG en Irak et en Syrie, constituent des cibles légitimes pour nos forces de sécurité », a averti le ministre turc des affaires étrangères, Hakan Fidan.

Le refus d’une présence kurde à la frontière avec la Syrie

Le chef des FDS, Mazloum Abdi, a démenti mercredi les accusations turques : « La Turquie cherche des prétextes pour légitimer ses attaques en cours contre notre région et lancer une nouvelle agression militaire. » Dans un communiqué publié jeudi 5 octobre, l’administration autonome kurde a appelé « la communauté internationale, la coalition internationale » ainsi que la Russie à « prendre des positions capables de dissuader » Ankara.

La région contrôlée par l’administration autonome kurde est régulièrement visée par des attaques de drones turcs, Ankara refusant toute idée de présence kurde durable à sa frontière avec la Syrie. Entre 2016 et 2019, la Turquie, qui déploie des soldats dans le nord de la Syrie, a effectué trois opérations d’envergure contre les forces kurdes.

Les États-Unis, la Russie, l’Iran et la Turquie sont présents militairement en Syrie avec des troupes déployées dans des régions distinctes du pays. Grâce au soutien militaire de Moscou et de Téhéran, le régime syrien a reconquis la plupart des territoires perdus au début de la guerre, déclenchée en 2011 par la répression de manifestations pro-démocratie.

Ce jeudi, le régime de Bachar Al Assad a toutefois été frappé très durement, dans une attaque de drones qui a visé l’académie militaire de Homs (centre de la Syrie), où se tenait une cérémonie de promotion d’officiers. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), plus de 60 personnes auraient trouvé la mort dans cette attaque imputée par l’armée syrienne à « des organisations terroristes ». (AFP, 5 Octobre 2023)

KNK: Stop the ethnic cleansing of the Kurds and Turkish war crimes

The Executive Council of the Kurdistan National Congress (KNK) released a statement calling for international action against Turkey’s escalated attacks on civilian settlements in North-East Syria after threats of brutal aggression on the region.

KNK noted that Turkish Foreign Minister Hakan Fidan publicly declared on Wednesday that all infrastructure and energy facilities in Rojava/North and East Syria (NES) and northern Iraq/Iraqi Kurdistan are “legitimate targets”, although military attacks on civilian infrastructure clearly violate international humanitarian laws and conventions. “Turkish FM Fidan has claimed, without evidence, that those responsible for the attack on the Turkish Interior Ministry on 1 October came from Syria. Just a few hours after these statements, Turkish warplanes bombed the al-Misheirfah neighborhood in the city of al-Hasakah and 7 other sites in Amuda and Qamislo, reportedly causing several civilian casualties,” KNK said.

While the Syrian Democratic Forces (SDF) rejected Fidan’s accusations that “the perpetrators of the attack in Ankara came from Syria”, the Turkish Armed Forces launched a series of airstrikes against civilian areas in North and East Syria. The SDF stated, “…Turkey's search for excuses to legitimise its ongoing attacks on our regions and launch a new military offensive increases our deep concern. Targeting the infrastructure and economic resources of the region and its populated cities is a war crime.”

KNK pointed out that: “Civilian infrastructure includes schools, hospitals, dams, power plants, grain storages, and other vital facilities, and Turkish forces have targeted these structures numerous times throughout areas governed by the Autonomous Administration of North and East Syria (AANES) over the years. The Turkish state’s ongoing war against the civilian population of Kurdish-populated regions in Syria and Iraq, deliberately puts the lives of 5 million people, including hundreds of thousands of displaced persons and refugees, at risk.”

The statement continued: “The endless bombardment of mountainous areas in northern Iraq, also illegal under international law, continues. The Turkish state must be held accountable for its years of attacks on civilians and civilian infrastructure and other war crimes in North and East Syria and Iraqi Kurdistan. In parallel to this brutal military aggression, the Turkish state has launched a new wave of repression within Turkey’s borders, arbitrarily detaining and arresting hundreds of Kurdish politicians since 1 October.”

“It is outrageous that the Turkish government can publicly announce a campaign of ethnic cleansing against civilians and this bold declaration of intent to systematically commit war crimes is met with silence from all relevant international organisations of which Turkey is a member, including the Global Coalition Against ISIS (Daesh), the Council of Europe, NATO, and the United Nations, all of whom, through their silence, accept the clear suspension of international law and provide the Turkish state with implicit approval to proceed as planned,” KNK said.

According to the KNK, “This new campaign of military aggression and ethnic cleansing pursued by the Turkish state is a consequence of the political inability to resolve a centuries-old conflict based on the denial of the Kurdish people’s basic right to self-determination. International acceptance and support for the aggressive and militaristic Turkish state intensify the Kurdish-Turkish conflict and will result in increased instability, displacement, and war throughout the region if there is no international political, legal, and diplomatic intervention. Furthermore, attacks against North and East Syria will directly provide ISIS, which is still supported by the Turkish state, with an opportunity to reemerge and pose a renewed threat to regional and global security.”

The statement pointed out that: “The incident in Ankara has once again drawn international attention to Turkey’s unresolved Kurdish question, which has resulted in tens of thousands of lives lost and millions of people displaced across various countries, shaping other major regional crises, and drawing in global powers. This conflict must be resolved through political intervention.”

To this end, KNK called on all international organisations of which Turkey is a member to compel Turkey to comply with international law in order to prevent a new campaign of ethnic cleansing by the Turkish state.

“Furthermore, we call on all friends of the Kurdish people and other peoples of North and East Syria to express their support for the peoples of the region and uncompromising opposition to the Turkish state’s intention to wage a total war against civilians in the region,” KNK added. (ANF, 5 Oct 2023)

Plus de 110 morts dans une attaque contre l'armée, les Kurdes visés par des frappes turques

Plus de 110 personnes ont été tuées jeudi dans une attaque contre une académie militaire en Syrie, qui a promis de "riposter fermement", faisant craindre une escalade.

L'attaque contre une cérémonie de promotion d'officiers du régime à Homs (centre) a été imputée à "des organisations terroristes" par l'armée syrienne, qui a promis de "riposter fermement". Elle a été menée "à l'aide de drones chargés d'explosifs", selon l'armée.

L'attaque a fait "112 morts dont 21 civils" et au moins 120 blessés, selon un nouveau bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une organisation basée au Royaume-Uni disposant d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le ministre syrien de la Santé Hassan al-Ghobash a annoncé un bilan "préliminaire" de 80 morts, "dont six femmes et six enfants", et environ 240 blessés.

L'attaque n'a pas été revendiquée. Des groupes jihadistes qui contrôlent une partie du territoire syrien ont parfois recours aux drones armés.

Les forces gouvernementales ont riposté par des bombardements qui ont visé, selon des habitants, la région d'Idleb, dernier bastion rebelle du pays, dans le nord-ouest. L'OSDH a fait état de huit morts et 30 blessés.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres "est profondément inquiet" après l'attaque à Homs, a déclaré son porte-parole Stéphane Dujarric. Il "est également profondément préoccupé par les informations faisant état de bombardements de représailles" dans le nord-ouest de la Syrie.

De son côté, l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie a appelé jeudi à "une désescalade immédiate" de la violence en Syrie

"Les scènes horribles d'aujourd'hui rappellent la nécessité d'une désescalade immédiate de la violence, d'un cessez-le-feu national et d'une approche coopérative de la lutte contre les groupes terroristes inscrits sur la liste du Conseil de sécurité", a déclaré Geir Pedersen, dans un communiqué publié à Genève.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, cinq membres d'une même famille avaient été tués dans un bombardement des forces du régime sur une zone rebelle dans la province d'Alep (nord-ouest).

Déclenché en 2011, le conflit en Syrie a fait plus d'un demi-million de morts et morcelé le pays, où les Etats-Unis, la Russie, alliée du régime, et la Turquie ont déployé des troupes dans différentes régions.

- Drone turc abattu -

Le ministère turc de la Défense a déclaré dans un communiqué jeudi soir que les forces d'Ankara avaient mené des frappes aériennes dans le nord de la Syrie, détruisant 30 cibles, dont "des abris, des dépôts et des sites de stockage".

Plus tôt dans la soirée, des médias turcs avaient rapporté de nouvelles frappes turques contre les forces kurdes en Syrie, affirmant que "des dépôts d'armes et de munitions des PKK/YPG ont été détruits" lors d'une opération menée par les unités du MIT, les services de renseignement.

Les Kurdes ont notamment établi une administration autonome dans le nord-est, qui est régulièrement prise pour cible par l'armée turque.

Jeudi, des drones turcs ont visé dans la journée des sites pétroliers, deux centrales électriques, un barrage et une usine dans la province de Hassaké, contrôlée par les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition dominée par les Kurdes.

Les forces kurdes ont annoncé que la Turquie avait mené 21 frappes qui ont fait 11 morts, dont cinq civils et six membres des forces de sécurité.

La Turquie affirme agir en représailles à un attentat qui a visé dimanche le ministère de l'Intérieur à Ankara, blessant deux policiers.

Selon elle, les auteurs de l'attentat, revendiqué par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, kurde turc), ont été formés en Syrie, des accusations démenties par le chef des FDS, Mazloum Abdi.

Les FDS ont été le fer de lance de la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Syrie en 2019 et jouissent toujours de l'appui de Washington.

Ankara considère la principale composante des FDS, les YPG (Unités de protection du peuple), comme une extension du PKK, qualifié d'"organisation terroriste" par la Turquie et ses alliés occidentaux.

A Washington, le ministère américain de la Défense a annoncé que les Etats-Unis avaient abattu jeudi en Syrie un drone turc, estimant qu'il représentait une menace potentielle pour des forces américaines sur place.

- "La situation empire" -

Après les frappes de jeudi, des colonnes de fumée étaient visibles au-dessus du site pétrolier de Qahtaniya, près de la frontière turque, selon des correspondants de l'AFP, tandis que des pompiers se dirigeaient vers la principale centrale électrique de Qamichli, dans la province de Hassaké.

Sur le marché central de Qamichli, les commerçants et les rares clients avaient les yeux rivés sur les écrans de télévision et leurs téléphones portables.
 "La situation empire chaque jour. La Turquie ne nous laisse pas souffler et nous vise chaque jour. Nous voulons juste que nos enfants vivent en paix", déclare Hassan al-Ahmad, un commerçant de 35 ans.

L'administration autonome kurde a appelé jeudi "la communauté internationale, la coalition internationale" anti-EI ainsi que la Russie à "prendre des positions capables de dissuader" la Turquie, qui a mené entre 2016 et 2019 trois opérations d'envergure contre les forces kurdes en Syrie. (AFP, 5 oct 2023)

La Turquie mène de nouvelles frappes en Irak et menace le Nord syrien de représailles

La Turquie a annoncé mercredi soir avoir mené de nouvelles frappes aériennes contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l'Irak, pour la troisième fois depuis l'attentat d'Ankara où deux policiers ont été blessés dimanche, après avoir menacé plus tôt dans la journée de représailles les combattants kurdes présents dans le Nord syrien.

"Vingt-deux cibles, composées de cavernes, d'abris et de dépôts, considérées comme étant utilisés par l'organisation terroriste ont été détruites", lors de frappes aériennes mercredi soir, a annoncé le ministère turc de la Défense.

Les auteurs de l'attaque ayant blessé deux policiers dimanche à Ankara ont été formés en Syrie, avait affirmé plus tôt dans la journée le ministre turc des Affaires étrangères, menaçant de représailles les combattants kurdes présents dans le Nord syrien et dans le nord de l'Irak.

Une réunion sur la sécurité nationale ayant rassemblé les ministres de la Défense, des Affaires étrangères, de l'Intérieur, ainsi que le chef d'état-major de l'armée et le directeur des services de renseignement a par ailleurs eu lieu dans l'après-midi dans la capitale turque.

"Grâce au travail de nos forces de sécurité, il a été établi que les deux terroristes venaient de Syrie et avaient été formés là-bas", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Le PKK, en lutte armée contre les autorités turques depuis 1984, a revendiqué l'attaque de dimanche contre le siège du ministère turc de l'Intérieur.

L'un de ses deux auteurs s'est fait exploser et l'autre a été abattu avant de pouvoir pénétrer dans l'enceinte du ministère.

"Dorénavant, toutes les infrastructures et les installations, notamment énergétiques, appartenant au PKK et aux YPG (Unités de protection du peuple kurde, NDLR) en Irak et en Syrie constituent des cibles légitimes pour nos forces de sécurité", a affirmé M. Fidan.

"Je conseille aux parties tierces de se tenir à distance des lieux et des personnes affiliés au PKK et aux YPG", a-t-il ajouté.

Le ministère turc de la Défense a par ailleurs partagé mercredi sur X (ex-Twitter) une vidéo de frappes menées mardi soir sur des cibles qui appartiendraient au PKK dans le nord de l'Irak.

Ankara qualifie les YPG - partenaires des Etats-Unis dans la lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique - de "terroristes" et les considèrent comme une extension du PKK, classé organisation terroriste par la Turquie et ses alliés occidentaux.

L'armée turque dit avoir visé depuis dimanche les positions de combattants kurdes turcs du PKK dans le nord de l'Irak, où ils disposent de bases arrière.

Le ministre irakien de la Défense Thabet al-Abbassi sera en visite jeudi à Ankara pour y rencontrer son homologue turc Yasar Guler, selon l'agence étatique turque de presse Anadolu.

- "Crime de guerre" -

Les déclarations de M. Fidan pourraient être le signe d'une prochaine intensification des frappes de la Turquie en Syrie.

Un des organisateurs présumés de l'attentat qui a fait six morts en 2022 à Istanbul a été tué lors d'une opération menée par les services turcs de renseignement dans le nord de la Syrie, ont rapporté mercredi les médias turcs.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme, basé au Royaume-Uni, a confirmé qu'un "responsable de renseignement" de l'administration autonome kurde du nord-est de la Syrie avait été tué mardi.

Le chef des Forces démocratiques syriennes (FDS, une coalition soutenue par les Etats-Unis) Mazloum Abdi a démenti mercredi que les auteurs de l'attentat d'Ankara étaient venus de l'administration autonome kurde du nord de la Syrie.

"La Turquie cherche des prétextes pour légitimer ses attaques en cours contre notre région et lancer une nouvelle agression militaire", a-t-il déclaré sur les réseaux sociaux.

"La menace de cibler les infrastructures, les ressources économiques et les villes peuplées de la région est un crime de guerre, ce dont nous avons déjà été témoins", a-t-il ajouté.

Ankara mène régulièrement des attaques de drones en Syrie dans les zones contrôlées par l'administration autonome kurde.

Entre 2016 et 2019, la Turquie a effectué trois opérations d'envergure dans le nord de la Syrie contre les forces et les organisations kurdes. (AFP, 4 oct 2023)

Attentat d'Ankara: les deux assaillants formés en Syrie, affirme la Turquie

Les auteurs de l'attaque ayant blessé deux policiers dimanche à Ankara ont été formés en Syrie, a affirmé mercredi le ministre turc des Affaires étrangères, menaçant de représailles les combattants kurdes présents dans le Nord syrien.

"Grâce au travail de nos forces de sécurité, il a été établi que les deux terroristes venaient de Syrie et avaient été formés là-bas", a déclaré Hakan Fidan.

Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en lutte armée contre Ankara depuis 1984, a revendiqué l'attaque lancée dimanche contre le siège du ministère turc de l'Intérieur.

L'un des deux assaillants s'est fait exploser et l'autre a été abattu avant de pouvoir pénétrer dans l'enceinte du ministère.

"Dorénavant, toutes les infrastructures et installations, ainsi que des stations énergétiques appartenant au PKK et aux YPG (Unités de protection du peuple kurde, NDLR) en Irak et en Syrie forment des cibles légitimes pour nos forces de sécurité", a affirmé M. Fidan.

"Je conseille aux parties tierces de se tenir à distance des lieux et des personnes affiliés au PKK et aux YPG", a-t-il ajouté.

Ankara qualifie les YPG -- alliées des Etats-Unis dans la lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique -- de "terroristes" et les considèrent comme une extension du PKK, classé organisation terroriste par la Turquie et ses alliés occidentaux.

L'armée turque dit avoir visé depuis dimanche 36 positions de combattants kurdes turcs du PKK dans le nord de l'Irak, où ils disposent de bases arrières.

La Turquie mène également régulièrement des attaques de drones dans les zones contrôlées par l'administration autonome kurde en Syrie.

Entre 2016 et 2019, la Turquie a mené trois opérations d'envergure dans le nord de la Syrie contre les forces et organisations kurdes. (AFP, 4 oct 2023)

Investigation launched into Kurdish deputy's Ocalan and Kurdistan remarks

A criminal investigation was launched on Friday in Turkey into the remarks of Kurdish deputy Omer Ocalan, who said in a gathering, "Our struggle will continue till Mr. Ocalan and Kurdistan are free."

Omer Ocalan, Urfa deputy for the pro-Kurdish Green Left Party and the nephew of Abdullah Ocalan, the imprisoned leader of the Kurdistan Workers' Party (PKK), said in the gathering:

"We are struggling for the release of Abdullah Ocalan. Our struggle will continue till Mr. Ocalan and Kurdistan are free."

The Chief Prosecutor's Office said in a statement that an investigation was launched into the deputy's remarks over alleged violation of the anti-terrorism legislation.

PKK leader Abdullah Ocalan has been incarcerated under conditions of severe isolation since 1999.

Omer Ocalan served as the co-chair of the Democratic Regions Party (DBP) from 2014 to 2016. He was elected deputy for the Peoples' Democratic Party (HDP) in June 2018, and reelected in May 2023. (gerçeknews, 29 September 2023)

Minorités / Minorities

Racist sign against Jews displayed in Istanbul bookshop

Old books store in Beyazit sparks outrage with an anti-semitic sign amidst the Israeli-Palestinian conflict.

An Istanbul bookshop owner has sparked controversy by displaying racist remarks against Jews on his store's signboard. The incident in Beyazit reflects the tensions arising from the Israeli-Palestinian conflict and has faced widespread condemnation.

According to photos captured by Artı Gerçek, the sign blatantly read, "Jews are not allowed." The anti-Semitic message has triggered a wave of criticism for its blatant racism and discriminatory stance.

Recent escalations between Palestine and Israel set the background for this incident, particularly after Israeli forces' unfortunate attack on a Gaza hospital. Various groups in Turkey are protesting the violence, resulting in widespread demonstrations across different cities.

In response to the protests, the Israel National Security Council advised Israeli citizens in Turkey to leave for their safety. Reports show that the Israeli Ambassador to Ankara has also returned to Israel.

Human rights organizations and advocates have been openly critical of the Israeli state's policies and Hamas' attacks on civilians. They stressed the need for respectful and non-discriminatory language in these critiques. They have urged caution to avoid racist attacks that may target the Jewish community in Turkey, emphasizing the need for a careful and calculated response. (gerçeknews, 26 October 2023)

MP raises alarm over return of Yazidi girl to alleged ISIS family

Gamze Tascier, an Ankara Member of Parliament for the CHP, has presented a distressing case to the Turkish Parliament. It centers on a Yazidi Kurdish girl reportedly sold on the dark web. Tascier's query centers on the girl's controversial reunion with an ISIS-affiliated family, endorsed by the Directorate of Family and Social Services.

In her motion for a written response from the Minister of Family and Social Services, Mahinur Ozdemir Goktaş, MP Tascier recounted significant details involving the abduction of a girl by ISIS militants in 2017. She was allegedly listed for sale online but was later saved from an ISIS family in a raid on a cell house in Ankara in February 2021. As documented in multiple press reports, the Directorate of Family and Social Services lifted her protective order and returned her to the family linked to ISIS on June 21, 2022.

Tascier's parliamentary motion further demanded answers to pressing questions:

1) On what grounds was the young girl, reportedly bought for $500 by ISIS militants and involved in an 'international human trafficking' case, returned to a family associated with the terrorist organization?

2) Given that the girl was brought from Iraq to Turkey, and the individuals who brought her faced charges of 'international human trafficking,' and considering they were not her biological family, will there be any administrative action against the management of Pursaklar Sevgi Evi and the officials of the Ankara Provincial Directorate who approved this return?

3) If no administrative action is taken against these public officials, is this decision a routine procedure? Has the Ministry of Family and Social Services previously returned other children under its protection to individuals charged with crimes?

The case has sparked concerns about protecting vulnerable individuals in Turkey, particularly children, and the protocols of government agencies. It sheds light on the treatment of trafficking victims and the complexities of repatriation and care. The Turkish Parliament's latest development shows increased focus on child welfare and security in cases involving people connected to terrorist groups. (gerçeknews, 26 October 2023)

Lawyers face second lawsuit over statement on Armenian Genocide

Former officials of a bar association in Turkey for the second time face charges of insulting the state and the state's officials in the context of a statement on the Armenian Genocide, a year after they were acquitted by a Turkish court on these charges.

The prosecution asks the court to punish the officials of the bar association of the Kurdish-majority city of Diyarbakir because they allegedly degraded the Turkish Republic and its officials as they commemorated the victims of the genocide on its anniversary.

Lawyer Erhan Aytekin told the court at the hearing on Monday that reject the lawsuit which was launched despite the earlier acquittal of the accused on the same charges, and said "the prosecution just put together the indictment in the manner of copy and paste."

He added that this was an ill approach that should be urgently addressed and solved by the judiciary.

Armenian Genocide that wiped out the entire Armenian population in the Ottoman Empire except for a small community in Istanbul took place in 1915, eight years before the establishment of the Republic of Turkey. (gerçeknews, 23 October 2023)

L'Azerbaïdjan mène des exercices militaires avec la Turquie près de l'Arménie

Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a annoncé lundi le début de manoeuvres militaires avec la Turquie près de l'Arménie, dans un contexte de tensions entre Bakou et Erevan après la reconquête azerbaïdjanaise de la région du Haut-Karabakh.

Parallèlement, les chefs des diplomaties arménienne, azerbaïdjanaise, russe, turque et iranienne ont rendez-vous à Téhéran pour une réunion censée aider à apaiser les relations entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie.

Selon le ministère azerbaïdjanais de la Défense, les manoeuvres militaires sont organisées dans l'enclave azerbaïdjanaise du Nakhitchevan, frontalière de l'Arménie et de l'Iran, ainsi que dans des "territoires libérés", dont la localisation n'a pas été précisée et qui pourraient désigner le Haut-Karabakh ou des districts azerbaïdjanais mitoyens.

Ces exercices, par la suite confirmés par la Turquie, mobiliseront jusqu'à 3.000 soldats des deux pays, des dizaines de véhicules blindés, de l'artillerie et une vingtaine d'aéronefs, a précisé le ministère.

Leur but est d'"assurer la cohérence en combat", d'"améliorer le commandement" ainsi que le "professionnalisme des troupes", d'après l'Azerbaïdjan.

Les soldats s'entraîneront à l'usage de l'artillerie et de l'aviation, à la construction de pontons et à des parachutages en territoire ennemi, a encore déclaré le ministère.

Après l'annonce de ces manoeuvres, la France s'est dite "extrêmement vigilante" face aux potentielles menaces à l'intégrité territoriale de l'Arménie.

- Réunion à Téhéran -

L'Azerbaïdjan et l'Arménie se vouent une haine tenace et les tensions ont connu un regain avec la reconquête militaire éclair du Haut-Karabakh par l'Azerbaïdjan fin septembre, alors que la région était depuis une trentaine d'années aux mains de séparatistes arméniens.

La quasi-totalité de la population - plus de 100.000 personnes sur les 120.000 officiellement recensées - a fui en Arménie.

Avant cela, l'Azerbaïdjan et l'Arménie s'étaient opposés pendant deux guerres pour le contrôle de cette enclave montagneuse, l'une dans les années 1990 à la dislocation de l'URSS, l'autre à l'automne 2020, remportée par Bakou.

L'Arménie craint désormais que son voisin, plus riche, mieux armé et soutenu par la Turquie, ne cherche à pousser son avantage. Elle a notamment peur que l'Azerbaïdjan ne soit tenté de relier par la force l'enclave du Nakhitchevan au reste de son territoire en attaquant des régions méridionales arméniennes.

Divers formats de pourparlers existent entre ces deux ex-républiques soviétiques du Caucase mais, jusqu'ici, aucun accord n'a été trouvé entre elles.

Une réunion des chefs des diplomaties arménienne, azerbaïdjanaise, russe, turque et iranienne a d'ailleurs commencé lundi après-midi à Téhéran.

Les ministres ont prévu d'évoquer les "pourparlers de paix" entre Erevan et Bakou, selon l'agence de presse iranienne Irna.

En ouvrant la rencontre, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a affirmé que "les problèmes de la région, y compris dans le Caucase du Sud", pouvaient être réglés "sans l'intervention des étrangers".

"La présence d'étrangers dans la région non seulement ne résout pas les problèmes mais complique la situation", a-t-il ajouté.

Plus tôt, il avait estimé que cette réunion pouvait constituer "la pierre angulaire sur la voie de l'établissement de la paix et de la fin des défis dans le Caucase du Sud".

La Turquie, soutien de l'Azerbaïdjan, et la Russie, considérée comme l'alliée de l'Arménie, jouent un rôle majeur dans la région.

Mais la récente offensive au Haut-Karabakh a rebattu les cartes. Erevan a accusé Moscou de l'avoir abandonné en n'arrêtant pas les forces de Bakou, des critiques rejetées par la Russie.

A la recherche de protection, l'Arménie semble donc prête à davantage se tourner vers les Occidentaux.

Ce pays a par exemple ratifié mi-octobre son adhésion à la Cour pénale internationale (CPI), ce qu'elle espère être un bouclier supplémentaire contre les potentielles ambitions de l'Azerbaïdjan.

Un geste vu d'un très mauvais oeil par Moscou, la CPI ayant émis au printemps un mandat d'arrêt contre le président Vladimir Poutine pour la "déportation" d'enfants ukrainiens vers la Russie, une décision que Moscou juge "nulle et non avenue". (AFP, 23 oct 2023)

L'Iran et la Russie dénoncent l'interventionnisme de l'UE et des Etats-Unis

L'Iran et la Russie ont dénoncé lundi l'interventionnisme européen et américain dans les tensions entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, au plus haut depuis la reconquête par Bakou de la région du Haut-Karabakh, au cours d'une réunion à Téhéran destinée à trouver une issue sans les Occidentaux.

En parallèle, le ministère azerbaïdjanais de la Défense a annoncé lundi le début de manoeuvres militaires avec la Turquie près de l'Arménie, qui craint justement que l'Azerbaïdjan voisin ne veuille empiéter sur son territoire.

Réunis avec les chefs des diplomaties arménienne, azerbaïdjanaise et turque, les ministres iranien et russe des Affaires étrangères ont affiché à Téhéran leur entente pour montrer qu'ils n'ont pas besoin, selon eux, des Occidentaux pour régler les tensions régionales.

"Les problèmes de la région ne peuvent être réglés par l'intervention de forces étrangères", a déclaré le président iranien Ebrahim Raïssi, ont dit ses services.

"La présence d'étrangers dans la région non seulement ne résout pas les problèmes mais complique la situation", a renchéri son ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian.

A l'issue des discussions, son homologue russe, Sergueï Lavrov, a lui aussi dénoncé "les tentatives de la part, en premier lieu, de l'UE et, dans une certaine mesure, des Etats-Unis, de s'immiscer dans le processus de délimitation" de la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.

Dans une déclaration commune finale, les participants à la rencontre ont ainsi rappelé "l'importance du règlement pacifique des différends, du respect de la souveraineté, de l'indépendance politique, de l'intégrité territoriale (...), de la non-ingérence dans les affaires intérieures".

Sergueï Lavrov, qui s'est également entretenu en tête-à-tête avec le président Raïssi, a par ailleurs assuré que la porte restait "ouverte" à un autre pays de la région, la Géorgie, absente lundi, et qu'une prochaine réunion était prévue en Turquie "à peu près au premier semestre de l'année prochaine". (AFP, 23 oct 2023)

Human rights leader warns of racism in Turkey after Israel's Gaza attack

Eren Keskin, the Co-Chair of the Human Rights Association in Turkey, has voiced concern over the potential rise of racism in the wake of Israel's recent actions in Gaza. Keskin emphasized the significance of unity against racism for both the Arab population in Gaza and the Jewish community in Turkey.

"States commit the most significant crimes against humanity, meticulously sweeping them under the rug. They are aware of each other's transgressions... and remain silent. Written law is but a mere 'cover’,'" Keskin wrote on X, formerly known as Twitter.

Against the backdrop of a brutal incident that occurred last night, a crowd gathered in front of the Israeli Consulate in Istanbul, attempting to breach barricades and enter the consulate, which resulted in a confrontation with the police.

In response to these events, Israel escalated its travel warning for Turkey to the highest level, urging Israeli citizens in Turkey to leave the country immediately. This comes amid growing tensions between Turkey and Israel. (gerçeknews, 18 October 2023)

Erdogan inaugure une nouvelle église à Istanbul, la première en 100 ans de république

C'est une première dans la république laïque et majoritairement musulmane de Turquie, fondée en 1923: le président Recep Tayyip Erdogan a inauguré dimanche une église syriaque à Istanbul, saluant la cohabitation des communautés.

"Juifs, chrétiens, nous sommes heureux que toutes les communautés de notre pays vivent ensemble", a déclaré le président turc devant une foule de dignitaires religieux et d'officiels, alors que la violence fait rage en Israël et dans les territoires palestiniens.

"Il y a aujourd'hui de nombreux problèmes à travers le monde. La Turquie est un pays où de multiples communautés vivent en paix depuis des siècles", a-t-il ajouté.

"Nous avons toujours protégé les opprimés face à l'oppresseur, c'est notre devoir", a poursuivi M. Erdogan, soulignant que "vingt églises" avaient été rénovées à travers le pays depuis son arrivée au pouvoir il y a vingt ans.

Sait Susin, président de la Fondation assyrienne d'Istanbul, avait exprimé son enthousiasme à la veille de l'ouverture aux fidèles: "C'est la première église construite depuis la fondation de la République turque qui va ouvrir ses portes. Nous sommes très heureux",
confiait-il à l'AFP.

Sise sur la rive européenne du Bosphore, dans le quartier périphérique de Yesilköy, où résident la majorité des chrétiens syriaques de Turquie - les autres étant installés dans le sud-est, non loin de la frontière syrienne - l'église orthodoxe Saint-Ephrem a été financée par cette communauté, forte de 17.000 membres.

Le gros édifice blanc, posé au milieu d'un quartier verdoyant, est conçu pour accueillir 750 personnes.

Le chef de l'Etat, qui avait déjà posé la première pierre lors d'une cérémonie en août 2019, avait ordonné à la municipalité d'Istanbul de trouver un terrain disponible.

Un an plus tard, en juillet 2020, M. Erdogan, musulman pieux et conservateur, transformait la basilique Sainte-Sophie d'Istanbul en mosquée puis demandait la conversion de l'église Saint-Sauveur-in-Chora, construite elle aussi par les Byzantins au Ve siècle - qui reste depuis fermée au public.

- De Mardin à Damas -

Saint-Ephrem devait être inaugurée en février dernier mais l'ouverture a été repoussée en raison du puissant séisme qui a ruiné le sud du pays et fait au moins 50.000 morts, dévastant Antakya, l'ancienne Antioche, l'un des berceaux de la chrétienté.

Les Syriaques orthodoxes prient en araméen, une langue ancienne qui aurait été celle de Jésus. Situé jusqu'en 1932 à Mardin, dans le sud-est de la Turquie, le siège de leur église est aujourd'hui à Damas, en Syrie.

L'église Saint-Ephrem est la première construite en Turquie depuis la fondation de la République turque en 1923 par Mustafa Kemal Atatürk, rappelle Sait Susin.

Au cours du siècle écoulé, des églises existantes ont pu être restaurées, comme l'a souligné le chef de l'Etat, et d'autres petits édifices ont pu accueillir leurs fidèles en toute discrétion.

Mais c'était "sans permission officielle", a expliqué M. Susin à l'agence étatique Anadolu. "C'est la première fois qu'une église est officiellement bâtie. C'est une source de grande fierté", a-t-il ajouté, disant attendre de nombreux visiteurs de tout le pays et même de l'étranger.

Les membres des minorités chrétiennes turques, qui représentent 0,2% de la population selon les estimations disponibles - le pays, laïc, ne tient pas de statistiques sur les cultes -, se plaignent régulièrement d'être traités comme des citoyens de seconde zone dans ce pays très majoritairement musulman de 82 millions d'habitants.

Après l'inauguration officielle, le premier service de la messe appelé "la bénédiction de l'église" aura lieu le dimanche suivant 15 octobre. (AFP, 8 oct 2023)

Turquie et Azerbaïdjan boudent le sommet de Grenade centré sur le Haut-Karabakh

Près de 50 dirigeants du continent européen se sont rassemblés jeudi à Grenade, dans le sud de l'Espagne, pour tenter d'afficher leur unité mais le refus de l'Azerbaïdjan et de la Turquie de participer affaiblit ce rendez-vous destiné à apaiser des tensions régionales.

L'absence d'Ilham Aliev et celle de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, soutien de Bakou, est un revers pour ce forum. La situation au Haut-Karabakh ne pourra être abordée avec les principaux protagonistes et la photo de famille de ce troisième sommet de la Communauté politique européenne n'aura pas l'éclat espéré.

"C'est dommage", a déploré chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell à son arrivée dans la ville andalouse.

"Nous ne pourrons donc pas parler ici de quelque chose d'aussi grave que le fait que plus de 100.000 personnes aient dû abandonner à la hâte leurs maisons pour fuir un coup de force militaire".

Deux semaines après l'offensive éclair des forces azerbaïdjanaises qui a poussé la quasi-totalité de la population arménienne à fuir la république autoproclamée du Haut-Karabakh, le format semblait idéal pour une rencontre.

Mais à la veille de ce sommet, agacé par les marques de soutien européennes à l'Arménie, Ilham Aliev a fait savoir qu'il ne serait pas au rendez-vous.

Dénonçant une "atmosphère anti-azerbaïdjanaise", il n'a pas jugé "nécessaire" de participer aux négociations dans ce format, a déclaré à l'AFP un responsable azerbaïdjanais.

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, bien présent à Grenade, doit y rencontrer le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz et le président du Conseil européen Charles Michel.

Lors du dernier sommet de la CPE, en juin en Moldavie, les quatre dirigeants s'étaient vus en présence d'Ilham Aliev, dans un climat alors déjà très tendu entre Bakou et Erevan.

"Il est important de ne jamais abandonner", a souligné Charles Michel, assurant que l'UE était "un médiateur neutre".

- Appel de Zelensky -

La guerre de la Russie contre l'Ukraine est aussi à l'agenda des discussions, les puissances européennes souhaitant réaffirmer leur soutien à Kiev au moment où la crise politique à Washington suscite des interrogations sur la poursuite du soutien américain.

Dès son arrivée, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a souligné qu'il était crucial de renforcer la défense aérienne de son pays à l'approche de l'hiver.

L'objectif de la CPE, imaginée par Emmanuel Macron, est de rassembler beaucoup plus large que l'Union européenne: au-delà des 27 membres du bloc, 20 pays ont été invités pour ce troisième sommet.

Derrière cet acronyme, on trouve des pays aux trajectoires radicalement différentes vis-à-vis de l'UE: des candidats déclarés (et impatients) à l'adhésion, des pays qui savent que la porte leur est fermée pour longtemps et le Royaume-Uni, qui a choisi il y a sept ans de quitter l'UE avec fracas.

"L'absence d'Erdogan pour la deuxième fois consécutive affaiblit la CPE imaginée pour traiter avec Ankara dans un autre format que l'UE, à laquelle sa candidature est gelée", souligne Sébastien Maillard, de l'Institut Jacques Delors.

"Sans la Turquie, ni l'Azerbaïdjan, la Communauté politique devient plus strictement européenne et apparaît plus anti-Poutine, à quelques dirigeants près", ajoute-t-il.

"Il reste à savoir si ces absences sont provisoires ou définitives", poursuit-il, soulignant que l'appartenance à la CPE reste souple.

- Sunak veut parler immigration -

La rencontre très attendue sur le Haut-Karabakh n'ayant pas lieu, ce rendez-vous en Andalousie pourrait se porter sur la crise migratoire, que le Premier ministre britannique Rishi Sunak espère placer au coeur des débats.

Mercredi, les 27 se sont mis d'accord sur un texte destiné à organiser une réponse européenne en cas d'afflux massif de migrants dans un Etat de l'UE, comme au moment de la crise des réfugiés de 2015-2016.

Mais en attendant la finalisation d'une laborieuse réforme du système migratoire européen, l'Italie et le Royaume-Uni veulent agir au plus vite.

"Les niveaux d'immigration illégale vers l'Europe continentale sont au plus haut depuis près d'une décennie", a déclaré mercredi le Premier ministre britannique.

"Avec des milliers de personnes qui meurent en mer, la situation est à la fois immorale et intenable. Nous ne pouvons laisser des organisations criminelles décider qui arrive sur les rives européennes".

Selon Downing Street, Rishi Sunak et la Première ministre italienne Giorgia Meloni organiseront une réunion en marge du sommet et annonceront "une action conjointe" sur ce thème. (AFP, 5 oct 2023)

Karakbakh: la Turquie condamne une résolution "populiste et islamophobe" du parlement européen

Le ministère turc des Affaires étrangères a dénoncé jeudi une résolution du Parlement européen appelant à sanctionner l'Azerbaïdjan et "condamnant" son implication dans le conflit du Haut-Karabakh, la jugeant "populiste, raciste et islamophobe".

Dans ce texte, les députés européens accusent Bakou "d'épuration ethnique" et "condamnent l'implication de la Turquie dans l'armement de l'Azerbaïdjan et son soutien total aux offensives de Bakou en 2020 et 2023" au Haut-Karabakh.

Ankara dénonce en retour une "décision fondée sur une rhétorique qui cible notre pays par un groupe de parlementaires populistes sur la base d'accusations sans fondement", selon un communiqué du ministère publié en soirée.

"Populisme, racisme, Islamophobie (...) gagnent du terrain dans la politique européenne comme la composition actuelle du Parlement en témoigne dans toute sa démesure", fustige-t-il.

"La Turquie déploie des efforts importants en faveur d'une paix durable, de la stabilité et de la prospérité dans le sud du Caucase, en conduisant un processus de normalisation avec l'Arménie, en apportant des contributions concrètes au processus de paix entre ce pays et l'Azerbaïdjan, en mobilisant tous ses moyens pour l'établissement de la paix", poursuit le ministère qui s'insurge contre un "texte irresponsable".

Le Parlement européen s'est prononcé jeudi en faveur de sanctions "ciblées" contre Bakou, dénonçant dans un texte voté à une très large majorité, une "épuration ethnique" au Haut-Karabakh, après l'intervention militaire azerbaïdjanaise.

Bakou et Ankara ont tous deux boudé jeudi un sommet de la Communauté politique européenne, pour marquer leur désaccord avec les marques de soutien européen à l'Arménie à l'issue de l'offensive éclaire de l'Azerbaïdjan sur le Haut-Karabakh.

En quelques jours, la quasi-totalité de la poulation arménienne a fui l'enclave. (AFP, 5 oct 2023)

Dissolution du Nagorny Karabakh: l'Arménie face à de multiples tourmentes

Trente années de lutte, ponctuées d'une défaite, puis l'anéantissement. La dissolution annoncée de la République autoproclamée du Nagorny Karabakh, source de décennies de tensions entre Arménie et Azerbaïdjan, laisse Erevan en première ligne face à des menaces multiples et peut-être existentielles.

- Double-jeu russe -

Plus de 80.000 des 120.000 habitants du Karabakh s'étaient déjà réfugiés en Arménie jeudi soir. Un exode qui "s'effectue sous l'oeil complice de la Russie", critique Paris. Erevan accuse Moscou, son protecteur naturel, de l'avoir abandonné face à l'Azerbaïdjan, ce que nie le Kremlin.

La Russie avait déployé il y a trois ans une force de maintien de la paix dans ce territoire après une brève attaque de l'Azerbaïdjan. Mais ses troupes n'ont pas bougé lors de la dernière offensive-éclair de Bakou.

Et Moscou, après avoir loué l'"héroïsme" de ses militaires, s'est borné jeudi à "prendre acte" de l'annonce de l'auto-dissolution historique.

Entre une Arménie faiblement peuplée (3 millions d'habitants), pauvre et isolée diplomatiquement et un Azerbaïdjan en croissance, enrichi par ses hydrocarbures et renforcé militairement, la Russie a définitivement pris le parti du second, estiment des analystes.

Alors qu'Erevan, en réaction, a décidé de voter rapidement la ratification du Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI), qui a émis un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine, le Kremlin l'a mis en garde contre une décision "extrêmement hostile".

La Russie, soucieuse de surveiller son pré carré qu'est le Caucase, veut aussi "garder la frontière Sud de l'Arménie" avec l'Azerbaïdjan, assure le président de la Commission des Affaires étrangères française Jean-Louis Bourlanges.

Pour cela, Moscou dispose d'un "atout", estime l'expert du centre Carnegie Europe Thomas de Waal: l'accord de cessez-le-feu arméno-azerbaïdjanais signé sous sa férule en novembre 2020 prévoit que le contrôle des transports entre l'Azerbaïdjan et l'enclave du Nakhitchevan soit exercé par des gardes-frontières russes, rappelle-t-il au magazine Foreign Affairs.

- Menace turco-azerbaïdjanaise -

Complexité héritée de l'URSS, le Nakhitchevan, République autonome enclavée entre l'Arménie, la Turquie et l'Iran, est rattachée à l'Azerbaïdjan depuis 1923, mais sans continuité territoriale avec Bakou.

Situé dans le sud de l'Arménie, le corridor de Zangezour permettrait de relier l'Azerbaïdjan au Nakhitchevan et à la Turquie. Il est convoité tant par l'Azerbaïdjan que par la Turquie au nom du panturquisme, une idéologie aspirant à "la marche vers la mer Caspienne de l'ensemble turc", ou turco-azerbaïdjanais, et qu'importe la "souveraineté arménienne", explique le député Bourlanges.

Lundi, quelques jours après la guerre éclair remportée par l'Azerbaïdjan, c'est au Nakhitchevan que le président turc Recep Tayyip Erdogan, grand allié de Bakou, et son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev se sont retrouvés.

Depuis peu, le président Aliev qualifie ainsi le Sud arménien d'"Azerbaïdjan occidental". Ses habitants "doivent pouvoir retourner sur leurs terres d'origine", affirmait-il en décembre dernier.

En février 2018, il allait beaucoup plus loin, donnant corps aux pires craintes arméniennes, nourries du génocide arménien perpétré par les Ottomans de 1915, qu'Ankara et Bakou ne reconnaissent pas. "Erevan est notre terre historique", affirmait-il lors d'un congrès. "Nous Azerbaïdjanais devons retourner sur nos terres historiques."

- L'inconnue iranienne -

Autre acteur important de ce grand jeu géopolitique, l'Iran, qui soutient la chrétienne Arménie contre l'Azerbaïdjan chiite, un courant de l'Islam dont elle est pourtant la principale puissance.

L'enjeu est commercial pour les Iraniens, dont l'Arménie constitue la porte d'entrée vers le Caucase, et qui "ne veulent pas voir bouger la frontière" au profit de l'Azerbaïdjan, assure Taline Ter Minassian, professeure à l'Inalco.

Il est surtout géostratégique car Bakou, depuis des années, s'est rapproché d'Israël, l'ennemi intime de Téhéran.

D'après l'Institut Stockholm de recherche pour la paix, près de 70% des armements vendus à l'Azerbaïdjan entre 2016 et 2020 l'ont été par Israël.

Selon le Centre français de recherche sur le renseignement, l'Etat juif aurait construit "plusieurs stations de renseignement électronique" en Azerbaïdjan. Bakou "aurait également autorisé le Mossad à établir une base opérationnelle avancée sur son territoire", selon le CF2R.

La Turquie, grande alliée de l'Azerbaïdjan, est en outre membre de l'Otan, l'alliance pro-Etats-Unis, l'autre grand ennemi de Téhéran.

Faute d'un engagement occidental convaincant en faveur de l'Arménie, sa "seule protection, c'est jusqu'à présent l'Iran", constate Jean-Louis Bourlanges. "C'est quand même une garantie vraiment fragile et inquiétante." (AFP, 29 sept 2023)


Erdogan: la victoire de l'Azerbaïdjan au Karabakh ouvre de "nouvelles opportunités"

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, en visite lundi dans l'enclave azerbaïdjanaise du Nakhitchevan, a célébré la "victoire" de l'Azerbaïdjan au Nagorny Karabakh qui ouvre selon lui de "nouvelles opportunités pour une normalisation" dans la région.

"C'est un motif de fierté pour la Turquie de voir les opérations antiterroristes de l'Azerbaïdjan accomplies avec succès en un temps court et dans le respect des droits des civils", a déclaré le président turc lors d'une déclaration à la presse au côté de son homologue Ilham Aliev.

"Avec cette victoire, de nouvelles fenêtres d'opportunités s'ouvrent pour une normalisation générale dans la région", a-t-il poursuivi.

Le chef de l'Etat turc effectue une visite d'une journée dans l'enclave azerbaïdjanaise du Nakhitchevan, située entre l'Arménie et l'Iran et frontalière de la Turquie.

Il a été accueilli par le président Aliev qui l'a chaleureusement étreint au pied de l'avion, quelques jours après la prise de contrôle militaire du Nagorny Karabakh par l'Azerbaïdjan.

"Nous espérons que l'Arménie saisira la main pacifique qui lui est tendue", a-t-il ajouté.

Officiellement, les deux dirigeants devaient lancer la construction d'un gazoduc de 85 km entre l'est de la Turquie et le Nakhitchevan et présider à l'inauguration d'un complexe militaire.

Mais selon les médias turcs, ils devaient aussi discuter de l'ouverture du corridor de Zangezur aux Azéris à travers l'Arménie.

Ouvrir le corridor de Zangezur, le long de la frontière arménienne avec l'Iran, permettrait à Bakou d'établir une continuité territoriale jusqu'au Nakhitchevan et, au-delà, avec la Turquie.

La petite bande de terre du Nakhitchevan est rattachée à l'Azerbaïdjan depuis 1923, mais sans continuité avec le reste de ce pays.

Cette démonstration de force turque en Azerbaïdjan, en pleine crise du Nagorny Karabakh, contraste avec le retrait apparent de la Russie de la région. (AFP, 25 sept 2023)

Concert in İstanbul in commemoration of Khachaturian postponed

The concert planned in Istanbul's Cemal Reşit Rey Concert Hall to commemorate the 120th anniversary of Armenian composer Aram Khachaturian's birth, which was scheduled for yesterday (September 21), has been postponed.

According to Agos Newspaper, the concert, organized by the Permanent Representation of Armenia to the Black Sea Economic Cooperation, was set to feature Turkish musicians alongside the Khachaduryan Trio from Armenia and the Istanbul Philharmonic Chamber Orchestra conducted by Oleksandr Samoylenko.

The concert's rescheduled date has not been announced. (BIA, 22 September 2023)

Politique intérieure/Interior Politics

Le président de la République contre la République

Ragip Duran, TVXS.GR, 29 octobre 2023

Le régime d’Erdogan a annulé toutes les cérémonies de célébration du centenaire de la République turque. Le motif officiel est le deuil de trois jours décrété pour commémorer les victimes Palestiniens. La notion de République est en général identifiée à celle de M.Kemal Ataturk par la majorité des Turcs. Cette dernière adore le fondateur de la Turquie moderne d’une façon dogmatique.

M.  R.T. Erdogan n’apprécie pas du tout, depuis le très jeune âge, Ataturk. Il l’avait qualifié ‘’d’ivrogne’’. Le Président n’aime pas non plus ni le mot ni le concept de la République. Le laïcisme est selon lui une perversion contre l’Islam. Les islamistes et les nostalgiques de l’ère Ottomane croient qu’Ataturk a mis fin au califat et a donc combattu l’Islam. De même, la République, selon eux, est un régime qui dégénère le caractère islamique de la société turque. De plus, les islamistes accordent une importance capitale à ‘’l’oumma’’ (nation islamique) et s’opposent contre le concept moderne de la ‘’Nation Républicaine’’.

Alors que la Turquie fête, exactement le 29 octobre 2023, le centenaire de la déclaration de la République, l’administration Erdogan garde le silence (‘’Silence honteux’’, selon le sociologue Prof. Emre Kongar) et elle est contente d’avoir déjà annulé toute cérémonie officielle sous prétexte du deuil national de trois jours décrété pour commémorer les victimes palestiniens. Cette déclaration de deuil est sévèrement critiquée par l’opposition:

- Aucun pays arabe n’a pas déclaré de deuil !

- Est ce que la Turquie est obligée d’être en deuil pour une nation (La Palestine) qui nous avait empoignardé du dos lors de la Première Guerre Mondiale?

- Est ce qu’un seul pays arabe a déclaré le deuil pour nous, quand le tremblement de terre avait frappé la Turquie?

On constate clairement le ton anti-arabe voire raciste dans ces objections, déjà nourri par les sentiments contre les réfugiés syriens, déjà plus de 5 millions vivant en Turquie.

Ce sont maintenant essentiellement les grands holdings et les ONG qui célèbrent le centenaire. Les banques, les produits alimentaires font de la publicité sur les écrans de TV et sur la toile grâce au centenaire, mais en particulier grâce à Ataturk. Il s’agit essentiellement d’une campagne de promotion, de propagande et d’agitation basée sur la personnalité de M.K.Ataturk. Culte de la personnalité, en somme. L’opposition d’Erdogan contre Ataturk a renforcé l’amour de la population en particulier des opposants vis-à-vis du fondateur de la République. Il est impossible de voir, de lire, d’entendre un seul mot qui critique Ataturk. Ce dernier est par principe et par excellence, même 85 ans après sa disparition, le Super Homme. Pour la très grande majorité des fans d’Ataturk, la République ne se définit pas par la démocratie, les droits de l’homme, la liberté et l’égalité des citoyens, mais elle est conçue comme le régime crée par Ataturk. Personne dans les médias ou à l’académie en Turquie ne parle du Génocide arménien ni des répressions qu’ont subi les Grecs et autres minorités chrétiens d’Anatolie lors de la création de la République Kémaliste. Les politiques répressives du Parti unique d’Ataturk (CHP, 1923-1950) ne sont pas non plus mentionnées dans les interventions ou les articles.

De son coté, Ergin Yildizoglu, dans sa chronique du quotidien Cumhuriyet (Kémaliste), remarque qu’il s’agit depuis 21 ans, c’est-à-dire depuis l’avènement au pouvoir d’Erdogan, ‘’d’un retour au passé ’, car le régime a quitté progressivement les principes républicains : Les règles du Siècle des Lumières, la modernité et le laïcisme. Le chroniqueur estime que le régime actuel est dans le processus du ‘’Fascisme’’.

Plusieurs intellectuels de gauche n’omettent pas d’accuser la principale formation de l’opposition, le CHP (Parti Républicaine du Peuple, Kémaliste, 130 sièges sur 600) car ce parti défend ‘’un Kémalisme de garde-robe’’, ancien dogme d’apparence progressiste.

Sırrı Sureyya Onder, député du HEDEP (Parti de la Démocratie et de l’Egalite des Peuples, kurdes et gauches, 57 sièges) avait, il y a 7 ans, déclaré sur l’écran ‘’qu’il ne devait rien à cette République, car cette dernière avait dès le départ renié l’existence même des Kurdes, des alévis et s’était opposé contre les droits de toutes les minorités et contre ceux de la gauche’’. Il s’était plaint de la répression policière et de l’armée contre les travailleurs et les activistes pacifistes.

‘’Nous, les Turcs, nous sommes incapables de revoir objectivement notre passé. Nous ne savons pas critiquer nos propres erreurs. Nous nous consolons grâce à l’histoire officielle. Alors qu’il faut faire le bilan de 1915 (Génocide arménien), de 1923 (Déclaration de la République), de 1925 (Première révolte kurde)…Ainsi de suite. On ne peut pas combattre la réalité pendant très longtemps’’ croit un professeur de droit, en exile en Belgique.

Erdogan belligérant, antisémite et sponsor de Hamas désire devenir intermédiaire

Ragip Duran, TVXS.GR, 14 octobre 2023
* Le Président turc qui poursuit les bombardements sur la population civile en Syrie, représente bien l’antisémitisme d’une grande partie de la population turque est un des plus importants sponsors de Hamas, il se présente maintenant comme un intermédiaire entre Israël et Palestine.
Les Kurdes de Turquie se sentent comme les Ukrainiens ou les Palestiniens, actuellement sous les bombes de Moscou et de Tel-Aviv. Ils sont depuis longtemps bombardés par l’aviation turque en Syrie, en Irak et dans l’est et le sud-est de ’Anatolie. Ce qu’on appelle ‘’La Communauté İnternationale’’, expression diplomatique qui signifie les capitales de l’Occident, qui a agit d’une façon différente, c’est à dire avec deux poids deux mesures, contre les agressions de Poutine et de Netanyahu, est presque complètement sourde et aveugle devant les opérations militaires de l’armée turque en Syrie. Ce silence encourage bien entendu l’Homme Unique d’Ankara, qui est incapable, même après sa victoire électorale du 14 mai dernier, de résoudre les problèmes économiques et financiers d’un pays qui souffre encore d’une crise sociétale.

L’ancien Premier ministre d’Israël, M. Shimon Peres, lors de sa visite en novembre 2007 à Istanbul avait répondu d’une façon laconique à la question sur les Palestiniens d’un journaliste turc: ‘’Ne me posez pas des questions sur les Palestiniens, je ne vais pas parler des Kurdes!’’

Faut-il admettre par ailleurs qu’Erdogan est une bête politique, qui sait tirer des profits de tout conflit ? Ankara, qui avait relativement de bonnes relations politiques et économiques et avec Moscou et avec Kiev, a pu s’interposer entre les deux belligérants et a su trouver quand même une solution temporaire pour l’exportation des céréales ukrainiennes à travers la Mer Noire. Erdogan avait au départ du conflit proposé ses services d’intermédiaire entre Poutine et Zelenski, mais ces deux leaders ne l’avaient pas pris au sérieux. Moscou et Kiev ont d’ailleurs aujourd’hui de sérieux doutes sur l'intégralité politique et la sincérité du Président turc, qui n’est pas reconnu comme un allié sûr par les deux pays.

Erdogan n’a pas perdu du temps pour encore une fois se présenter comme un intermédiaire entre Israël et Hamas. Les deux belligérants n’ont pas, encore une fois pris au sérieux la proposition du Président turc.

Du côté de la Palestine, bien qu’Erdogan a plusieurs fois reçu officiellement à Ankara les dirigeants de Hamas et bien que plusieurs militants de Hamas sont sous la protection du régime en Turquie, les Palestiniens ne sont pas du tout contents des relations diplomatico-économiques qui ne cessent de se développer entre Ankara et Tel-Aviv. Erdogan, n’a pas récemment condamné les agissements terroristes de Hamas. Le leader turc a même critiqué sévèrement la position de Washington: ‘’ Qu’est-ce que cherche donc ce porte-avions américain au Moyen-Orient?’’.

Les vols réguliers entre la Turquie et Israël de la compagnie publique et ceux des compagnies privées turques ont été suspendus.

Du côté d’Israël, Erdogan n’inspire pas du tout confiance vis-à-vis de Tel Aviv. Les discours chaleureux antisémites du Président turc depuis au moins 40 ans sont bien accueillis par une grande majorité de la population turque. Un détail intéressant : L’antisémitisme turc déteste les Juifs, mais également les Arabes. Les Juifs, car la majorité des Turcs croient que les petits-fils de Moise sont les ennemis jurés de l’Islam et les Arabes ’, car ils nous ont empoignardés du dos lors de la dissolution de l’Empire Ottoman’’. Les partisans d’Erdogan sont devenus depuis l’avènement au pouvoir (2002) de leur idole beaucoup plus pro-arabe que le reste de la population, car ‘’ils sont nos frères de religion’’.

Alors qu’en Turquie toute manifestation politique, sociale ou culturelle de masse des opposants sont interdites par les préfets, plusieurs milliers de personnes ont manifesté le 8 octobre dernier à Istanbul contre l’agression d’Israël et pour la solidarité avec la Palestine. Des slogans religieux ont été fréquemment lancés lors de cette manifestation.

Les services de renseignement d’Israël savent très bien les détails concrets du soutien politique, économique et logistique accordés par Ankara, aux responsables et activistes de Hamas.

Le pianiste turc de renommée internationale M. Fazil Say, a fait jeudi sur son compte X, une déclaration pas très bien accuellie par les plus de 500 milles sympathisans: ‘’Pour le moment, Erdogan est, sur la terre toute entière, le leader qui a fait les meilleures et les plus justes déclarations concernant la paix’’. Ancien Kémaliste pur et dur, l’artiste chéri des opposants d’antan, il était invité au Palais Présidentiel en 2019 par Erdogan, pour faire le gala d’une sonate pour piano le 29 octobre journée de la Fête Nationale. L’opposition officielle turque ne s’est pas opposée d’ailleurs contre les politiques d’Erdogan en rapport avec le conflit Israel-Palestine.

‘’Paix dans le pays, paix dans le monde’’ disait Atatürk alors qu’il avait déjà des conflits armés à la fois dans le pays et dans le monde. ‘’Guerre dans le pays, guerre dans le monde’’ insiste aujourd’hui Erdogan.

Le diplomate en chef turc annonce et lance la guerre contre les Kurdes en Syrie et en Iraq

Ragip Duran, TVXS.GR, 9 octobre 2023
* M.Hakan Fidan, ancien chef des services de renseignements, nommé récemment ministre des affaires étrangères d’Erdogan, a menacé mercredi les Kurdes de Syrie et d’Irak. L’aviation turque a commencé jeudi à bombarder les infrastructures civiles des Kurdes dans les deux pays voisins.
‘’A partir de maintenant, tous les objectifs d’infrastructure, de suprastructure et des installations d’énergie du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan de la Turquie) et ceux des UPP (Unités de la Protection du Peuple de la Syrie), en particulier en Irak et en Syrie, sont devenus des objectifs légitimes pour nos forces de sécurité, nos forces armées et les unités de nos services de renseignement’’ a déclaré mercredi M. Fidan.

‘’La diplomatie devra en théorie être le métier des personnalités qui sont chargées de trouver des solutions pacifiques et politiques aux conflits entre les Etats, mais M. Fidan se comporte encore comme le général d’une armée’’ remarque un ambassadeur en retraite à Istanbul. Les médias kurdes de Turquie ont qualifié les déclarations de M. Fidan d’’Appel au Génocide’’.

La police turque dans un communiqué écrit a révélé, sans donner de détails et preuves concrets, que les deux ‘’terroristes du PKK’’ auteurs de l’attentat dimanche devant la Direction de Sûreté à Ankara, étaient formés et venus de la Syrie du Nord, administrée par les Kurdes. Mazlum Abdi, commandant en chef des Forces Démocratique de Syrie, a réfute la thèse de la police turque. Il a rappelé que les Kurdes de Syrie ne voulaient pas s’immiscer dans les affaires internes de la Turquie et qu’ils ne provoqueront pas le conflit entre les Kurdes de Turquie et Ankara. Selon Abdi, les forces armées turques qui ne cessent pas de bombarder les territoires de Rojava (Le Kurdistan de la Syrie) ‘’inventent encore un prétexte’’ pour attaquer de nouveau les objectifs civils.

En effet, selon les informations de Rojava News, agence d’information locale, plusieurs installations civiles, dont une usine de brique, un champ pétrolifère, une voiture et une motocyclette ont été attaqués : Au moins dix morts. Par ailleurs, l’AFP et Reuters précisent qu’un centre et un véhicule militaires étaient également touchés. Les médias turcs relatent ‘’50 points touchés en deux jours’’.

M. Fidan avait dans son avertissement ‘’conseillé les tierces parties de rester loin des objectifs légitimes’’. Il s’agissait simplement et clairement d’un message aux forces armées américaines qui soutiennent sur place depuis longtemps les Kurdes de la région dans la lutte commune contre l’Etat Islamique. Pentagone a confirmé jeudi qu’un F-16 américain a dû descendre un drone militaire turc en Syrie du Nord. ‘’Ce fut un moment triste mais ce drone volait pas trop loin de nos troupes. Sinon les Etats Unis d’Amérique soutient la Turquie dans sa lutte contre le PKK’’ a déclaré le porte-parole du Pentagone. Il s’agit pour la première fois d’un avion militaire américain qui descend un drone d’un pays membre de l’OTAN.

Les menaces lancés par M. Fidan et les opérations de l’armée turque en Syrie du nord tombent au moment où il y a beaucoup point d’interrogation à propos de l’attentat du dimanche le 1er octobre. Les deux auteurs ont été tués et deux policiers étaient légèrement blessés. Plusieurs ministres, les chefs des armées et dizaines de responsables politiques s’étaient rendus dimanche et lundi au ministère de l'Intérieur pour présenter leurs messages de bon rétablissement et de solidarité. Pratique peu commune pour un attentat si simple. Certains observateurs estiment qu’il y a encore une concurrence entre l’ancien et le nouveau ministre de l'Intérieur. Ce dernier a mis en écart plusieurs cadres de son prédécesseur et de plus, il a mené plusieurs enquêtes contre les groupes mafiatiques accusés d’être proche de l’ancien ministre M. Suleyman Soylu.

Par ailleurs, Mme Aysenur Arslan, un journaliste avec plus de 40 ans de métier, a émis, dans son émission quotidienne sur Halk TV (Opposition) quelques doutes sur les auteurs de l’attentat. Ces derniers avaient tué un jour avant l’attentat un vétérinaire à Kayseri, à 345 km. d’Ankara, pour mettre main à sa voiture. Mme Arslan s’est demandé comment une voiture pleine d’explosif et de fusils d’assaut a pu librement, sans être contrôlé par la police faire ce trajet. Les autres spécialistes ont également exprimé des doutes sur le choix de la journée et de l’heure de l’attentat. Un dimanche matin vers 09 h 30 il n’y a presque personne devant le bâtiment de la Direction de Sûreté.

Enfin, les commentateurs de politique étrangère n’oublient pas de préciser que M. Hakan Fidan, qui avait toujours chaleureusement soutenu les opérations de Bakou contre l’Arménie et le Haut Karabagh, a été très probablement encouragé par le silence de la communauté internationale devant l’initiative de M.Aliyev d’annexer le Haut Karabagh.

M. Fidan, avec ses déclarations et les bombardements qui l’ont suivi a pu également freiner le développement du débat sur les points sombres de l’attentat du 1er octobre.

Constitutional Court postpones review of Can Atalay's application

The Constitutional Court has postponed the review of the individual application made by TİP MP Can Atalay, who is currently held in prison. Atalay's hearing was scheduled for today. The reason cited for the postponement is that a member judge in the General Assembly was not prepared for the case.
 
The Constitutional Court (AYM) has postponed the review of the individual application made by Can Atalay, Hatay MP from the Turkey Workers' Party (TİP) who is still kept in prison after being elected a deputy on the grounds of "violation of legislative immunity." Atalay was sentenced to 18 years in prison in the Gezi trial. The review of the file, which was previously scheduled for October 12, was postponed due to a member judge in the General Assembly not being prepared for the case.

While the date of the General Assembly meeting for Can Atalay has not been announced, in a report by AYM rapporteurs, it was noted that Can Atalay's rights had been violated.

What happened?

After being sentenced to 18 years in the Gezi Park trial and subsequently elected as a Member of Parliament from Hatay, Can Atalay, whose request for release and suspension of the trial was denied by the Court of Cassation, made an individual application to the AYM.

The AYM Second Division referred Can Atalay's individual application to the AYM General Assembly on October 5.

AYM General Assembly consists of 15 members. (gerçeknews, 5 October 2023)


Is Selcuk Bayraktar Turkey’s crown prince-in-waiting?

The meteoric rise of Selcuk Bayraktar, the chairman of the board and chief technology officer of the Turkish aerospace group Baykar, has sparked speculation about his potential role in Turkey's political future, the Foreign Policy magazine said on Thursday.

His contributions to the field of military technology, particularly through the production of the Bayraktar drones, have not only bolstered Turkey's defense capabilities but also positioned him as a potential contender for a significant role in Turkish politics, the FP said.

According to an analysis by Halil Karaveli posted on the Foreign Policy web site, Bayraktar's journey from being a tech innovator to a possible political figurehead has been closely observed in the context of Turkey's evolving political landscape. As the ruling Justice and Development Party (AKP) faces uncertainty and the 2024 local elections loom, there is growing speculation about who might succeed President Recep Tayyip Erdogan, and the heir could be his son in law, Sealcuk Bayraktar.

“The chairman of the board and chief technology officer of the Turkish aerospace group Baykar and the producer of the famous drones and unmanned aircraft that bear his name, Bayraktar may be best placed to fulfill that mission. Turkey’s military-technological achievements have catapulted Bayraktar to public prominence, and he actively propagates a popular form of techno-nationalism that transcends the secular-religious divide,” the analysis said.

According to the FP, Bayraktar's unique appeal lies in his promotion of techno-nationalism, a vision that transcends Turkey's traditional secular-religious divide. This techno-nationalism, rooted in self-confidence, aligns with Western interests and emphasizes Turkey's military-industrial achievements. Bayraktar has played a pivotal role in Turkey's shift toward self-sufficiency in military technology, significantly reducing arms imports and increasing arms exports, making Turkey one of the top drone exporters globally.

The Bayraktar drones, particularly the Bayraktar TB2, have played decisive roles on various battlefields worldwide, including Ukraine, Ethiopia, Libya, Syria, and Nagorno-Karabakh, earning a reputation as a symbol of national pride.

Teknofest, an aviation, aerospace, and technology festival founded by Bayraktar's Turkish Technology Team Foundation, has further highlighted the growing appeal of techno-nationalism among the Turkish public. With millions of visitors attending these festivals, it's clear that this brand of nationalism resonates with a wide audience.

While Erdogan's political career evolved from liberal-conservative reformer to a more nationalist stance, Bayraktar's techno-nationalism offers a fresh perspective that appeals to a secular nationalist constituency while maintaining Turkey's commitment to national grandeur and power projection abroad. (gerçeknews, 6 October 2023)

Erdogan temporarily sidelines international diplomacy amid health concerns

In a notable change to the President's hectic schedule, Recep Tayyip Erdogan's immediate public engagements, including a crucial visit to Spain, have been postponed due to a reported cold. The development, however, has yet to wholly immobilize the Turkish leader, who remains actively engaged in domestic political preparations.

Erdogan's morning engagements, including an AKP group meeting and a much-anticipated visit to Spain, were promptly canceled following the onset of the cold. Yet, the President, embodying his tenacious spirit, made his way to the AKP headquarters later in the day. According to reports from Anadolu Agency (AA), AKP Deputy Chairmen Binali Yildirim and Efkan Ala, among other deputy chairpersons, welcomed the President.

Despite the unexpected health concern, Erdogan focuses on the AKP's 4th Extraordinary Congress slated for Saturday, October 7.

The cancellation of the Spain visit marks a temporary interlude in the international diplomatic circuit for Erdogan. A scheduled phone call with Spanish Prime Minister Pedro Sanchez had set the stage for discussions expected to traverse the intricate pathways of bilateral relations and regional developments. (gerçeknews, 5 October 2023)

Turkey 'surrounded by terror threats,' according to National Security Council

The National Security Council (NSC) convened its regular meeting in Beştepe. In the statement issued by the NSC General Secretariat, it was observed that the primary threat perception towards all of Turkey's eastern neighbors was classified as "terrorism."

At the beginning of the statement, "all kinds of threats and dangers to our national unity and solidarity, as well as to our survival" were said to be caused by "PKK/KCK-PYD/YPG, FETÖ, and ISIS" listed as components.

The developments that resulted in the loss of over a hundred lives in Deir ez-Zor, Syria, were assessed as the "legitimate resistance of the Syrian people against the PKK/KCK-PYD/YPG terrorist organization." However, there was no mention of the large-scale humanitarian crisis that began with mass migrations.

The activities of the UN Peacekeeping Force in Cyprus were referred to as a "double standard attitude" towards the sovereignty of the Turkish Republic of Northern Cyprus (TRNC).

All the points in the statement collectively painted a picture of Turkey being surrounded by regional tensions and threats. The NSC's description of the situation is as follows:

"Terrorism"
1. Information about operations conducted with determination, resolve, and success both domestically and abroad against all kinds of threats and dangers to our national unity and solidarity, as well as to our survival, primarily including terrorist organizations such as PKK/KCK-PYD/YPG, FETÖ, and ISIS, was presented to the Council.

"Clean-up" in Syria
2. It was noted that the legitimate resistance shown by the Syrian people against the PKK/KCK-PYD/YPG terrorist organization, which kills innocent people, forcibly recruits children, and exploits the natural resources of the country, is the biggest obstacle to peace and stability. The determination to cleanse the separatist terrorist organization from our region was emphasized, and actors who continue to support this criminal network were reminded of their obligations arising from international law and human rights.

"Terror" in Kirkuk
3. It was indicated that Turkey will continue to provide maximum support to the friendly and brotherly Iraqi people, who have been facing significant challenges for nearly half a century. It was underlined that preserving peace and completely eliminating terrorist organizations in Kirkuk, which constitutes one of the most outstanding examples of the culture of living together peacefully, is among the main principles of our policy in the region.

"Double standard" in Cyprus
4. It was stated that the double-standard approach and activities of the United Nations Peacekeeping Force towards the sovereignty of the Turkish Republic of Northern Cyprus (TRNC) and the most basic humanitarian needs of the Turkish Cypriots do not comply with the obligation of neutrality and tarnish its reputation. In this context, the need to put the activities of the peacekeeping force in the TRNC on a legal basis through a written agreement with the TRNC authorities, within the framework of the rights arising from international law and treaties, was once again emphasized. It was highlighted that Turkey will continue to be the guarantor of the security and peace of the Turkish Cypriots within the framework of its rights arising from international law and agreements.

"Ethnic cleansing" in Nagorno-Karabakh
5. It was reminded to all parties, especially Armenia, that the road to lasting peace in the South Caucasus can only be opened by fully and unconditionally establishing the territorial integrity and sovereignty of Azerbaijan and fulfilling the obligations under international law and commitments that will contribute to the prosperity of all countries in our region. It was stated that Turkey will continue to support efforts for permanent peace and stability in the region.

Black Sea Grain Initiative
6. Recent developments regarding the ongoing war in Ukraine and steps that can be taken, including the revitalization of the Black Sea Grain Initiative, were discussed. Turkey's determination to continue its efforts to end the war promptly with a fair and lasting peace was confirmed. (BIA, 29 September 2023)

Un président aux mille visages

Ragip Duran, TVXS.GR, 25 sept 2023

Seulement en trois jours à New York, lors de l’Assemblée Générale de l’ONU M. Erdogan a déclaré de nouvelles positions politiques et exactement le contraire de ces dernières. Diplomatiquement dit ‘’extrêmement flexible’’, mais en fait sans principe, il est difficile de comprendre s’il fait partie du bloc occidental ou bien du front russe. Il a été bizarrement assez gentil vis à vis de deux pays, qu’il n’avait pas jusqu’à maintenant cessé de blâmer : La Grèce et l’Israël…

Les journalistes et les observateurs découvrent à l’étranger un Erdogan presque complètement différent de l’Erdogan local et national. Il donne des interviews, il fait des discours assez différents par rapport à ce qu’il dit en Turquie. Car il n’a probablement pas besoin de se justifier devant l’opinion publique turque, incapable de le critiquer, vu que 90 pc. des médias sont sous sa propre domination. De plus l’opposition de Sa Majesté, autant nationaliste et Étatiste qu’Erdogan n’ose pas contester comme il faut ses politiques erronées. Alors qu’à l’étranger, surtout dans les pays démocratiques, les médias, les opinions publiques et parfois même les gouvernements n’adorent pas ‘’Le Leader Mondial’’ comme l’appellent ses partisans.

Alors que l’antisémitisme du Président turc est bien connu, il a eu deux rencontres officielles avec les représentants d’Israël à New York. La première, un tête-à-tête avec le Premier ministre Netanyahu et la seconde une réunion à huis clos avec l’ensemble des représentants et les hommes d’affaires de la communauté juive des Etats Unis. En Turquie Erdogan se présente comme le grand défenseur des Palestiniens, mais les relations politiques, militaires et économiques entre Ankara et Tel-Aviv ont fait d’énormes progrès depuis qu’il est au pouvoir.

Erdogan suit une route pleine de zig zag, de virages et de demi-tour au sujet de l'Union européenne. Il avait réouvert le dossier de l’UE à la suite de sa victoire électorale de mai 2023 et avait promis que la Turquie fera tout le nécessaire pour être membre à part entière de l’UE. Mais il avait récemment, suite au rapport du Parlement européen du 13 septembre 2023 violemment critiqué ‘’l’Europe’’ et avait même déclaré que ‘’la Turquie pouvait quitter la route de l’Europe’’ comme si l’UE voulait absolument intégrer Ankara dans son sein.

Faut-il le reconnaître qu’il a été relativement sincère et clair au sujet des relations turco-russes lors de l’interview qu’il a accordé à la chaîne de télévision publique américaine PBS: ‘’Nous avons autant de confiance à la Russie qu’aux Etats Unis’’!. D’ailleurs, M.Erdogan, lors des entretiens, tête à tête, appelle le nouveau tsar, ‘’Mon frère Poutine’’ alors que le Président américain est simplement ‘’M.Biden’’.

Il faut également noter que le Président turc a carrément réprimandé la journaliste américaine du PBS qui avait posé des questions sur la violation des droits de l’homme en Turquie. Aucun journaliste en Turquie n’a pas pu poser jusqu’aujourd’hui des questions de ce genre à Ankara, car Erdogan ne reçoit que des ‘’journalistes’’ de son camp et c’est lui qui prépare également les questions.

Au sujet de l’attaque de Bakou, il n’a pas omis dans son discours de l’Assemblée Générale de préciser que ‘’Le Haut-Karabagh est la terre de l’Azerbaïdjan’’.

Toujours incapable de résoudre les problèmes économiques et financiers de la Turquie, malgré des nominations des ministres soi-disant libéraux, Erdogan désire être reconnu par le bloc occidental. Moscou avait déjà affirmé qu’Ankara n’était pas un ‘’allié politique’’, Washington et Bruxelles n’ont toujours pas de confiance vis à vis de le monarque turc. Erdogan ne peut compter sur la scène internationale que sur au maximum trois pays: L’Azerbaïdjan, le Koweït et l’Arabie Saoudite. Et cela pour des raisons essentiellement de bon voisinage, de ressemblance idéologique et d’intérêts financiers.

Le fait que le Maroc, victime d’un tremblement de terre, a refusé récemment l’aide de la Turquie ne fut pas une information publiée dans les médias turcs. Celui qui voulait être le nouveau grand sultan du monde islamique a été bien humilié, donc il faut censurer cette information.

Enfin, les médias turcs du régime ont présenté l’entretien entre Erdogan et Mitsotakis comme un succès diplomatique. Sous le titre ‘’d’Erdogan a reçu le Premier ministre grec’’, les écriveurs du régime ont précisé que les deux leaders se sont entendus pour travailler conjointement sur le sujet des réfugiés. Le même jour, un chroniqueur à la solde d’Erdogan, Nedim Sener du quotidien Hurriyet, a proposé à l’armée turque ouvertement d’occuper militairement les îles grecques de l’Egée. Et Erdogan de son côté a répété que ‘’la Turquie poursuivra à recevoir des réfugiés fuyant leurs pays en guerre’’.

Finalement, comparée à l’opinion publique turque, la communauté internationale, surtout le monde occidental, n’a pas des sensibilités islamistes et elle est beaucoup mieux informée sur Erdogan que l’homme de la rue turc. Donc les efforts de propagande d’Erdogan, présentés comme des élans diplomatiques, n’ont pas encore une fois atteint leurs buts.

Forces armées/Armed Forces

Le Parlement turc prolonge de deux ans l'autorisation de son armée d'opérer en Syrie et en Irak

Le Parlement turc a prolongé mardi de deux ans le mandat de l'armée l'autorisant à mener des opérations transfrontalières en Syrie et en Irak.

Ce mandat a été accordé pour la première fois en 2013, lors de la campagne internationale menée contre le groupe Etat islamique (EI), et a depuis été renouvelé tous les ans.

En 2021, il a pour la première fois été renouvelé pour deux ans, donnant au président Recep Tayyip Erdogan un mandat plus long afin de poursuivre ses campagnes contre les forces kurdes.

"Il est essentiel pour la sécurité nationale de la Turquie de prendre les mesures nécessaires, conformément au droit international, contre toutes les sortes de risques, de menaces et d'actions pouvant constituer une menace", indique le texte de la motion, signée par le président Erdogan.

Ce texte prévoit également la possibilité d'accueillir des troupes étrangères sur le sol turc.

Cette clause a suscité de vives critiques du CHP, le principal parti d'opposition.

"En tant que nationaliste, je ne veux pas que des forces étrangères mettent le pied sur le sol turc", a déclaré la semaine dernière le chef de ce parti, Kemal Kilicdaroglu.

La Turquie a intensifié ses raids aériens transfrontaliers contre des cibles kurdes dans le nord-est de la Syrie et le nord de l'Irak en représailles contre un attentat à la bombe le 1er octobre à Ankara, qui a blessé deux policiers et a été revendiqué par le PKK.

La Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une insurrection armée contre Ankara depuis des décennies, est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie et ses alliés occidentaux.

Des responsables turcs ont affirmé que les deux auteurs de cet attentat étaient venus de Syrie. (AFP, 17 oct 2023)

Kosovo: la Turquie prend le commandement de la Kfor pour la première fois

La Turquie a pris mardi, pour la première fois, le commandement de la force de maintien de la paix de l'Otan au Kosovo (Kfor), dans une période tendue, marquée par un fort regain de tensions entre Pristina et la Serbie.

Le général Ozkan Ulutas sera pour les douze prochains mois à la tête d'environ 4.500 hommes, venus de 27 pays.

Il s'est dit, lors de la cérémonie de prise de commandement, "conscient de la responsabilité placée sur [ses] épaules dans la période sensible que traverse le Kosovo".

Les tensions sont extrêmement vives entre le Kosovo et la Serbie depuis la mort, le 24 septembre, d'un policier kosovar tué dans une embuscade. Il aurait été abattu par un commando paramilitaire composé de Serbes du Kosovo.

La police kosovare a lancé une opération contre ce groupe, qui s'était retranché dans un monastère de l'Eglise orthodoxe serbe. Trois de ses membres, tous des Serbes du Kosovo, ont été tués, trois arrêtés, et les autres ont fui. Ces 24 heures ont généré les tensions les plus fortes depuis des années entre la Serbie et le Kosovo.

La présence parmi le commando de Milan Radoicic, depuis longtemps considéré comme le responsable politique serbe le plus influent dans le nord du Kosovo, et comme un proche du pouvoir de Belgrade, a prolongé la crise.

L'Otan s'était dit prête à renforcer sa présence au Kosovo après l'attaque, et 600 militaires britanniques vont être déployés.

C'est la première fois que la Kfor, présente dans le pays depuis la guerre de 1998-99, est commandée par la Turquie. (AFP, 11 oct 2023)

Nouvelles frappes aériennes turques contre des cibles en Syrie

Le ministère turc de la Défense a annoncé vendredi avoir lancé une nouvelle vague de frappes aériennes contre des cibles kurdes en Syrie en représailles à un attentat à la bombe à Ankara.

Cette annonce intervient quelques heures seulement après que le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan a discuté avec son homologue américaine Antony Blinken de la destruction par les Etats-Unis d'un drone de combat turc impliqué dans l'opération en Syrie.

Le ministère turc de la Défense a indiqué avoir touché vendredi soir 15 cibles kurdes dans le nord de la Syrie.

Les cibles comprenaient "des quartiers généraux et des abris" utilisés par les forces kurdes sur lesquelles les Etats-Unis s'appuient pour combattre le groupe Etat islamique en Syrie.

Lors d'un entretien téléphonique, M. Fidan a dit à M. Blinken que les frappes aériennes d'Ankara en Syrie se poursuivraient "avec détermination" malgré l'épisode de drones de jeudi, le premier du genre entre les alliés stratégiques de l'Otan.

La Turquie a intensifié ses raids aériens transfrontaliers contre des cibles kurdes dans le nord-est de la Syrie et le nord de l'Irak en représailles à un attentat à la bombe à Ankara qui a blessé deux policiers dimanche dernier.

Une branche du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme groupe terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux, a revendiqué la responsabilité du premier attentat à la bombe visant la capitale turque depuis 2016.

La Turquie a conclu que les deux assaillants décédés lors de l'attaque d'Ankara venaient de Syrie. L'opération turque en Syrie vise principalement les installations pétrolières et autres installations énergétiques contrôlées par les Unités de protection du peuple kurde (YPG).

Le groupe fait partie des Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par les Etats-Unis - l'armée de facto des Kurdes dans la région - qui ont mené la bataille visant à déloger les jihadistes du groupe Etat islamique de la région en 2019.

Les FDS ont indiqué vendredi que huit civils figuraient parmi les 15 personnes tuées au cours des deux premiers jours des frappes turques.

Le soutien des Etats-Unis aux YPG a détérioré les liens d'Ankara avec Washington depuis la défaite des jihadistes.

Washington a déclaré qu'un avion F-16 avait abattu le drone turc après qu'il se soit approché des positions américaines soutenant les combattants kurdes suffisamment pour être considéré comme une menace pour la sécurité. (AFP, 6 October 2023)

Turkey’s FM declares all PKK, YPG facilities ‘legitimate targets’ following Ankara bomb attack

In a joint press conference with the Foreign Minister of Northern Cyprus, Tahsin Ertuğruloğlu, Turkey's Foreign Minister Hakan Fidan addressed the recent security concerns following an attack on the General Directorate of Security in Ankara.

Responding to a question regarding the attack on the General Directorate of Security, Minister Fidan pointed out that the assailants came from Syria.

"Especially in Iraq and Syria, all the infrastructure, superstructure facilities, and energy installations belonging to the PKK and YPG are now the legitimate targets of our security forces, armed forces, and intelligence units," Minister Fidan stated. He went on to advise third parties to steer clear of PKK/YPG-affiliated facilities and individuals.

Minister Fidan emphasized that the Turkish Armed Forces' response to the attack in Ankara would be "extremely clear." He added, "Those who carried out such an act will regret it once again. I can say this now."

In another development, a high-level meeting was held at the Ministry of National Defense, attended by Minister of National Defense Yaşar Güler, Foreign Minister Hakan Fidan, Interior Minister Ali Yerlikaya, Chief of the General Staff General Metin Gürak, and the Director of the National Intelligence Organization İbrahim Kalın.

The discussions likely focused on the recent security situation and measures to address ongoing concerns. (BIA 5 October 2023)

Turkey launches military operation near Iran border

The Turkish Armed Forces (TSK) has launched a military operation in Hakkari, a predominantly Kurdish-populated province in the country's east, targeting the Kurdistan Workers' Party (PKK).

The operation specifically targets the rural areas near the villages of Aşağı Uluyol (Tilorana Jêr) and Yukarı Uluyol (Tilorana Jor) in the Yüksekova district, near Turkey's border with Iran, Mezopotamya Agency (MA) reported.

As part of this operation, a bridge used for accessing the Horê, Beresor, and Conî plateaus from these villages has been sealed off by soldiers utilizing armored vehicles. Additionally, a strict cordon has been placed around the villages.

Those who own sheep in the Beresor Plateau found their passage obstructed, preventing them from herding their livestock. This, in turn, forced shepherds to return to their village without being able to tend to their sheep.

Since the early morning hours, the military has been actively involved in the operation, with numerous troops transported to the area using armored vehicles. The region close to the Iran border has witnessed heightened activity of reconnaissance and armed drones. (BIA, 22 September 2023)

Affaires religieuses / Religious Affairs

Sword & sermon: Turkey condemns Palestine 'genocide' from Hagia Sophia

Turkey's President of Religious Affairs Ali Erbas, who led the Friday prayers at Hagia Sophia, once again read the sermon with a sword in his hand. In his sermon, Erbas described the events in Palestine as genocide.

Erbas used strong language in his sermon, saying: "One of the greatest atrocities in the history of humanity is taking place today in Palestine, in Gaza. Innocent people, including babies, children, women, and the elderly, are brutally slaughtered. Homes, mosques, schools, and even hospitals are being mercilessly bombed. A great crime against humanity is being committed before the eyes of the whole world."

He criticized the international response: "While thousands of innocent people are dying at the same time, the world, which has lost mercy and conscience, is only watching this genocide. The race, language, and religion of the oppressed do not matter. We invite all humanity to stand with the oppressed against the oppressor."

This is not Erbas's first use of a sword while delivering a sermon. After Hagia Sophia was converted into a mosque, he read a sermon with a sword in hand. He defended the act: "Reading a sermon with a sword is a common practice that exists in our history and tradition." (gerçeknews, 20 October 2023)


Turkey's Alevi groups decry Gaza hospital attack, call for justice and peace

A chorus of condemnation and a call for peace echo from various Alevi organizations in the aftermath of the devastating attack on a hospital in Gaza. The groups, while censuring Israel’s assault, also criticized Hamas, underscoring the complexity of the violence that has gripped the region and the world’s attention.

The Pir Sultan Abdal Cultural Association was unequivocal in labeling the Israeli actions as “genocide,” illuminating the depth of its revulsion at the loss of life. War, in the association's perspective, epitomizes barbarism and stands as a cardinal crime against humanity.

“We cannot accept the attacks and brutality of the reactionary and fundamental Hamas against civilians and innocent people,” the statement noted, balancing its critique. However, it was adamant that Hamas’ actions do not grant Israel carte blanche to commit atrocities. The massacre at the Gaza hospital, where hundreds perished and thousands were injured, drew ire.

As a community with a history marred by massacres, the Alevi resonate deeply with the agonies unfolding in Palestine. “Our hearts are burning. Not only people but also humanity is dying in the region,” the association lamented.

The Alevi Cultural Associations emphasized that upholding peace is a collective responsibility. In a world where imperial and colonialist powers continue to impose war, being advocates for peace and the brotherhood of peoples is not just a moral stance but a “historical responsibility.”

Similarly, the Haci Bektash Veli Anatolian Cultural Foundation anchored its rebuke in human dignity, reminding of Haci Bektash Veli’s words, “Even if he is your enemy, do not forget that he is a human being.” The foundation called for the immediate lifting of the blockade against the Palestinian people and demanded accountability for those turning the region into an “open prison.”

Echoing this sentiment, the Black Sea Alevi Bektashi Federation labeled Israel as a “terrorist organization,” underscoring that the events unfolding in Palestine are not a war but a massacre. The federation’s vehement language underscores the mounting international outrage over the crisis. (gerçeknews, 19 October 2023)


Socio-économique / Socio-economic

Istanbul's looming threat: Experts warn of impending earthquake and tsunami

Anticipated seismic activity in the Sea of Marmara necessitates urgent preventive measures.

In the aftermath of the devastating 1999 earthquake, Istanbul remains on high alert as experts persistently warn of another imminent seismic catastrophe. Assoc. Prof. Dr. Dogan Kalafat, Director of Bogazici University Kandilli Observatory and Earthquake Research Institute Regional Earthquake-Tsunami Monitoring and Evaluation Center, amplifies these concerns, cautioning that an earthquake in the Sea of Marmara could precipitate a tsunami.

During a presentation at the "Earthquake in All Aspects" symposium at Trakya University, Kalafat emphasized Turkey's vulnerability to earthquakes and the critical need for heightened awareness and preparedness. His analysis suggests that an earthquake in the Sea of Marmara would impact seven surrounding provinces and potentially trigger a tsunami.

Kalafat highlighted the mechanics behind the anticipated tsunamis, attributing them to landslides caused by the shaking of the seafloor. The Sea of Marmara, he explained, contains three deep pits layered with 15-20 meters of alluvium. An earthquake, particularly one exceeding a magnitude of 7, could dislodge these sediment layers, causing them to flow into the sea and instigating a tsunami.

Referencing the 2011 Japanese earthquake and subsequent tsunami, Kalafat underscored the imperative of evacuating coastal areas immediately following an earthquake. Despite constructing 10-meter flood walls in Japan's Sendai Bay, the tsunami waves, triggered by a magnitude nine earthquake, easily surpassed 32 meters. This historical precedent illustrates a tsunami's potential scale and impact in the Sea of Marmara following a significant seismic event. (gerçeknews, 20 October 2023)

Les bâtisseurs turcs de Kinshasa, "encore plus rapides que les Chinois"

Annie THOMAS, AFP, 19 oct 2023

Les Kinois n'en reviennent pas, de la vitesse à laquelle une entreprise turque a construit un imposant complexe financier au coeur de la capitale de la République démocratique du Congo, plus habituée aux grands travaux chinois qu'à ces nouveaux bâtisseurs du continent africain.

"Ça a changé brutalement", constate en riant un vendeur de rue, contraint depuis un peu plus d'un an de déplacer sa marchandise au rythme des changements de périmètre du chantier. "Ils travaillent jour et nuit, encore plus vite que les Chinois", ajoute, un brin admiratif, un agent de sécurité.

En février 2022, le président turc Recep Tayyip Erdogan venait en visite officielle en RDC, son énième déplacement en Afrique.

Sous sa direction, Ankara s'est beaucoup investi sur le continent ces deux dernières décennies, pour développer des liens diplomatiques mais aussi économiques. Des entreprises turques ont par exemple construit une mosquée au Ghana, des stades au Rwanda ou au Sénégal, des aéroports dans plusieurs pays.

A Kinshasa, il avait conclu des accords de coopération concernant notamment la sécurité, la défense et la construction d'infrastructures, parmi lesquelles le "Centre des Finances" dont les travaux étaient rapidement lancés, dans une concession située près de l'école turque, dans la commune des affaires de la Gombe.

Il y avait à cet endroit, entre le palais de justice et le ministère des Affaires étrangères, un rond-point pompeusement appelé Place de l'Indépendance, orné d'une sorte de plateforme en ciment défraîchi portée par des escaliers ne menant vers aucun monument.

Des visiteurs s'y promenaient parfois, entre les alignements de plantes en petits sacs qu'achètent les occupants des villas avec jardin construites dans le quartier du temps des colons belges.

Puis les palissades et bungalows de chantier sont apparus, vite dominés par une demi-douzaine de tours de béton peu à peu recouvertes de panneaux de verre.

Deux d'entre elles, d'une vingtaine d'étages, vont accueillir les ministères des Finances et du Budget. Le complexe, qui comprend neuf bâtiments au total, abritera aussi un centre de congrès, des bureaux, un grand hôtel...

- Téléphérique -

Le maître d'oeuvre est l'entreprise Milvest, filiale de la holding turque Miller.

Selon son PDG Turhan Mildon, qui donnait mi-septembre un point de presse sur le site, ce chantier aura employé quelque 3.000 personnes - 1.800 Congolais et 1.200 Turcs.

Le coût des travaux est chiffré à 290 millions de dollars, pré-financés par la compagnie, qui investit aussi 60 millions de dollars dans l'hôtel dont elle assurera la gestion pendant 49 ans.

Le centre des finances doit être inauguré le 2 décembre. Avant les élections prévues le 20 du même mois, auxquelles l'actuel président Félix Tshisekedi est candidat à un second mandat.

Avec ses échafaudages poussiéreux, le chantier tout proche de la nouvelle ambassade de Chine semblerait presque piétiner, et les ouvriers chinois n'ont plus auprès des Congolais l'attrait de la nouveauté.

Très présents dans le pays depuis l'époque de Mobutu Sese Seko (1965-97), ils ont construit le "palais du peuple", siège du Parlement, ou encore le stade des Martyrs, immense enceinte de 80.000 places.

Sous Joseph Kabila (2001-2019), aux termes d'un méga-contrat "mines contre infrastructures", ils ont refait et agrandi de grandes avenues, dont le boulevard du 30 Juin aux allures d'autoroute en pleine ville. Sous Félix Tshisekedi, ils continuent à construire, entre autres un gigantesque complexe culturel en cours d'achèvement.

Mais face à eux, la Turquie avance ses pions. En plus du centre financier, la société Milvest est sur les rangs pour la rénovation et l'extension de l'aéroport de Kinshasa, un projet initialement attribué à une entreprise chinoise mais non abouti.

Il est aussi prévu la construction d'un téléphérique urbain dans un secteur excentré, vallonné et embouteillé de Kinshasa, pour lequel Milvest est en contrat avec la société française Poma, spécialiste du transport par câbles.

Ce projet, encore dans sa phase administrative, intrigue particulièrement les habitants de Kinshasa, une ville chaotique de 15 millions d'âmes où l'électricité et l'eau courante sont des denrées rares dans certains quartiers.

Foot: avec l'Euro-2032, la Turquie touche enfin au but

Le cinquième essai devrait être le bon. Passée quatre fois à côté, la Turquie est de nouveau candidate à l'organisation de l'Euro-2032 de football, seule prétendante cette fois et associée à l'Italie.

L'une des plus prestigieuses compétitions sportives au monde, c'est ce que le président Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2002, rêve d'offrir à son pays, où la population se débat dans une grave crise économique qui ronge la monnaie et son pouvoir d'achat avec une inflation à 60% sur un an.

La réponse est prévue mardi, à l'issue d'une réunion du comité exécutif de l'UEFA, l'instance du foot européen.

L'intérêt d'Erdogan pour le ballon rond, le sport N.1 en Turquie, n'est pas feint: le chef de l'Etat a joué en semi-professionnel dans sa jeunesse et est un fan reconnu du grand club stambouliote de Fenerbahçe.

Alors accueillir à domicile la plus grande compétition sportive d'une Europe dont il dénonce les "exigences" et qui persiste à lui fermer la porte au nez "depuis 40 ans" serait mieux qu'un couronnement, une forme de revanche.

L'enjeu est hautement symbolique: "le sport moderne a toujours été perçu comme un moyen pour la Turquie de se forger une légitimité et d'atteindre une forme d'égalité avec les autres nations du monde occidental", rappelle Daghan Irak, maître de conférences en médias et communication à l'université d'Huddersfield, au Royaume-Uni.

Recep Tayyip "Erdogan ne s'écarte pas de cette stratégie historique", ajoute ce spécialiste du football turc.

Fin 2002, Erdogan arrivait au pouvoir comme Premier ministre quand la Turquie, associée à la Grèce -dans une période de réchauffement des relations entre les deux pays-, était éliminée de la course à l'organisation de l'Euro-2008, remportée par l'Autriche et la Suisse.

Partie seule à la conquête de l'édition 2012, elle a été coiffée par le couple Ukraine-Pologne. Pour 2016, c'est la France qui l'a doublée. Enfin, pour l'Euro-2024, le rapport d'évaluation de l'UEFA avait notamment pointé du doigt "l'absence d'un plan d'action dans le domaine des droits de l'homme".

- Stades et droits humains -

Après quatre échecs, la Turquie, associée à l'Italie, est cette fois protégée par l'absence de concurrents.

La situation des droits humains ne s'est toutefois pas améliorée avec la réélection en mai dernier du chef de l'Etat, au pouvoir depuis 20 ans: il n'a pas fait montre de la moindre clémence, ni annoncé d'amnistie envers les dizaines de milliers d'opposants emprisonnés.

La Cour de cassation turque vient de confirmer la "réclusion à perpétuité aggravée", sans possibilité de libération anticipée et à l'isolement complet, d'Osman Kavala, mécène et philanthrope accusé d'avoir financé des manifestations antigouvernementales en 2013, en faveur duquel l'Europe est régulièrement intervenue.

"Malheureusement, ces actions continuent de saper les perspectives de la Turquie dans l'UE", a d'ailleurs réagi le rapporteur du Parlement européen sur la Turquie, Nacho Sanchez Amor.

Lors des candidatures précédentes à l'organisation de l'Euro, l'état des stades avait aussi desservi la candidature turque: mais cette fois, le problème est réglé, assure Bagis Erten, contributeur au magazine sportif Socrates et enseignant en communication sportive à l'université Kadir Has à Istanbul.

"S'il y a une chose que l'AKP (le parti présidentiel, au pouvoir depuis 2002) sait faire, c'est bâtir. Ils adorent ça! Maintenant on a vraiment beaucoup de bons stades", affirme-t-il.

Il cite des villes moyennes comme Trabzon, sur la mer Noire, Konya ou Eskisehir en Anatolie centrale, ou encore Izmir, troisième ville du pays, sur la côté égéenne (ouest).

"Nos stades sont désormais mieux préparés que dans bien d'autres pays", assure-t-il.

Pour lui, la Turquie ne saurait s'aligner pour d'énormes compétitions internationales comme les Jeux olympiques, "mais elle est tout à fait en mesure d'organiser (un Euro), aussi bien sur le plan économique, sécuritaire, que pour sa culture du foot avec les foules qui se rendent au stade", comme elle l'a fait en juin dernier pour la finale de la prestigieuse Ligue des champions remportée par les Anglais de Manchester City.

"Maintenant, la Turquie est prête", affirme Bagis Erten.

Les stades turcs sont en outre connus pour leur ambiance survoltée.

Et puis, en matière d'intégration européenne, relève Daghan Irak, "organiser un championnat international de football est bien plus facile pour la Turquie d'Erdogan que de respecter les verdicts de la Cour européenne des droits de l'homme". (AFP, 9 oct 2023)

Hatay's struggle echoes in Ankara

Eight months have elapsed since Hatay (Antioch) was rocked by a devastating earthquake, leaving the city and its citizens in a precarious state. In a press statement convened at Cemal Sureya Park, Ankara, the victims, supported by several MPs, echoed their enduring woes and the apparent neglect by the state.

Brought together by the People's Houses, the victims found solace and strength in unity, their cries for help accompanied by MPs from the Green Left Party and EMEP. As the victims narrated their ordeal, slogans like "We will rebuild Hatay" filled the air, declaring their unwavering spirit.

A city drowned in dust

Berna Demirdas of Halkevleri commenced the press address with a poignant recount of the citizens' ordeal. "We were unheard, unaided, and left to contend with the aftermath alone," she asserted. Unsupervised demolitions following the earthquake have choked the city with dust, health facilities are inaccessible, and students are without qualified schools.

Yet, amid the despair, solidarity has birthed infirmaries and training areas. "We realized there's no state aid coming; there is only us, the citizens, and our unwavering spirit of solidarity," Demirdaş asserted.

Unheard and unseen

Sezai Diyapoglu, a survivor, took the platform to convey the muted pleas of the victims. Their fundamental rights to shelter, education, and health remain elusive for eight months. "We are in Ankara today because they have not seen or heard Hatay," Diyapoglu affirmed. Their presence was a stark reminder of the state's unmet responsibilities.

Particular policy or neglect?

MP Tulay Hatimogullari accused the government of implementing a 'special policy' towards Hatay, neglecting the city and its citizens. The failed responsibility has bred an environment where fires break out in containers and tents are submerged in floods.

Nebiye Merturk, chairperson of People's Houses, emphasized the neglected state of Hatay. "The government sees rent; we see a life to be rebuilt," she declared, condemning the rejection of parliamentary questions regarding Hatay with AKP-MHP votes.

Lies uncovered

EMEP's Sevda Karaca pulled no punches in highlighting the blatant lies peddled to cover the government's inaction. She promised continued efforts to expose these truths. "They are trying to veil our reality with lies, but we will continue raising our voice," Karaca affirmed. (gerçeknews, 6 October 2023)

L'inflation grimpe à 61,5% sur un an en septembre

L'inflation a atteint 61,5% sur un an en septembre en Turquie, au plus haut depuis décembre 2022, selon les données officielles publiées mardi.

La hausse des prix à la consommation, alimentée notamment par la dépréciation de la livre turque, s'est établie à 4,75% sur un mois.

L'inflation, en plein rebond depuis juillet, avait reflué à 38,2% sur un an en juin, son plus bas niveau en un an et demi, après avoir culminé à 85,5% en octobre 2022.

Elle avait atteint 58,9% en août, avec une très forte hausse des prix sur un mois (+9,1%), après une accélération déjà marquée en juillet (+9,6%).

Quoique élevés, les chiffres officiels sont contestés par les économistes indépendants du Groupe de recherche sur l'inflation (Enag), qui calculent la hausse des prix à la consommation à 130,1% en glissement annuel.

La banque centrale turque, qui a relevé son principal taux directeur de 8,5% à 30% depuis juin afin d'endiguer l'inflation, a annoncé fin septembre de nouvelles hausses des taux "jusqu'à amélioration significative des perspectives d'inflation".

Des économistes estiment toutefois que l'inflation poursuivra sur une trajectoire ascendante jusqu'au second trimestre 2024 au moins.

Prise dans une spirale dévaluation-inflation, la Turquie connaît une inflation à deux chiffres sans discontinuer depuis fin 2019, rendant le coût de la vie difficilement supportable pour de nombreuses familles. (AFP, 4 oct 2023)


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Retour à "la solitude précieuse" de la diplomatie turque

Ragip Duran, TVXS.GR, 21 octobre 2023

Ankara voulait profiter des contradictions entre les parties en conflit pour s’ériger en intermédiaire valable mais devant l’intensité de la polarisation la diplomatie turque n’est plus prise au sérieux par les forces en guerre. Après l’échec en Ukraine, maintenant, le problème palestinien désavoue les initiatives astucieuses et rusées du régime d’Erdogan.

Le Président turc se nourrit de conflits. Que ce soit sur le plan national ou régional et international, s’il n’y a pas de conflit, Erdogan est très habile d’en inventer. Il croit qu’il peut toujours tirer des profits de tout conflit. Ce qui n’est pas le cas dans tous les exemples.

Sa politique extérieure est qualifiée de ‘’flexible’’ par ses partisans, mais les observateurs indépendants et les opposants déclarent qu’il s’agit purement et simplement d’une politique ‘’opportuniste, sans principe voire sans perspective’’.

Erdogan, qui avait déjà de bonnes relations avec et Moscou et Kiev, voulait poursuivre ses liens avec les deux capitales. Poutine était son ‘’frère’’ et il vendait des drones à Zelenski. Mais quand la contradiction entre la Russie et l’Ukraine était devenue antagoniste, voire inconciliable, les deux capitales ont commencé à se méfier d’Ankara. On ne pouvait pas être simultanément pro-russe et pro-ukrainien.

Quant au conflit israélo-arabe le problème est encore plus compliqué, car la très grande majorité de la population turque est du côté de la Palestine, certains pour des raisons religieuses et d’autres par sympathie politique. Cette même majorité déteste Israël, certains par antisémitisme d’autres pour des raisons politiques.

Erdogan a une mission très difficile à remplir : il doit paraître anti-américain, anti-occident et contre l’Etat d’Israël pour répondre aux attentes de son électorat. Mais il est par ailleurs obligé de poursuivre de bonnes relations avec Washington et Bruxelles, car la Turquie est membre de l’OTAN et de plus candidat pour devenir membre à part entière de l'Union européenne. Les contraintes économiques et financières obligent la Turquie à maintenir des relations au moins normales avec le monde occidental.

Le Président turc avait promis, tout de suite après sa victoire électorale du 14 mai 2023, d’améliorer les relations politico-diplomatiques avec l’Europe. Les relations diplomatiques avec Tel-Aviv devraient être renouvelées. Mais ces promesses n’ont pas été du toutes réalisées. Car le régime du Monarque insiste toujours à violer les règles fondamentales de la démocratie et des Droits de l’Homme en Turquie. Par ailleurs, il continue à soutenir Hamas et critique sévèrement, de plus avec un ton antisémite, Israël. Ce dernier a récemment retiré d’Ankara l’ensemble de ses diplomates et tous les citoyens d’Israël en Turquie sont appelés à rentrer immédiatement au pays.

Les Turcs, en particulier les musulmans, les islamistes et les gens de la gauche continuent à manifester en masse leur colère devant les bâtiments diplomatiques d’Israël et des Etats Unis. Celui qui avait proposé dès le premier jour du conflit ses services d’intermédiaire entre Tel Aviv et Hamas n’est plus considéré comme un correspondant neutre et valable par Israël. Les Palestiniens ne comptent plus sur Erdogan qui n’avait pas cessé d’encourager le développement des relations économiques entre la Turquie et Israël.

M. Ibrahim Kalın, ancien porte parole du Président Erdogan, aujourd’hui chef des services de renseignement (MİT) avait inventé en 2013 la formule de ‘’Solitude Précieuse’’ pour qualifier la diplomatie d’Ankara, quand cette dernière était isolée à la fois du monde occidental et du Moyen-Orient. Les opérations diplomatico-politiques voire militaires du régime d’Erdogan n’ont pas pu briser cette isolation malgré toutes les initiatives abracadabresques en Irak et Syrie, dans les Caucases, dans la mer Égée et en Libye.

Faut-il aussi remarquer que l’engagement aveugle du côté d’Israël des principales forces du monde occidental, à commencer par celui de Washington, de Londres, de Berlin... renforce indirectement le Monarque turc.

‘’La Turquie, un pays musulman, ancienne superpuissance du Moyen-Orient, désire en même temps faire partie du monde occidental, mais elle n’est pas arrivée à maintenir ni sa position dans le monde islamique ni à s’intégrer dans le cercle des pays civilisés’’ constate un professeur de droit en exil en Belgique. ‘’La solitude précieuse de la diplomatie d’Ankara n’a désormais rien de précieux’’ conclut-il.

Le Conseil de l'Europe appelle la Turquie à "libérer immédiatement" Osman Kavala

L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) a demandé à Ankara de libérer "immédiatement le défenseur des droits humains, Osman Kavala", dans une résolution qui a été qualifiée d'"erreur historique" par le gouvernement turc vendredi.

La résolution a été adoptée par 44 voix contre 18 à l'issue d'un débat jeudi soir.

L'homme d'affaires et philanthrope, âgé de 66 ans, a été arrêté en octobre 2017 puis condamné en 2022 à la perpétuité par la justice turque pour "tentative de renversement du gouvernement" via le financement des manifestations dites du "mouvement de Gezi" en 2013.

Sa condamnation a été confirmée fin septembre par la Cour de cassation turque, en dépit d'un arrêt de 2019 de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), bras judiciaire du Conseil de l'Europe, qui a jugé la détention de M. Kavala contraire à la Convention européenne des droits de l'homme et demandé sa libération.

Pour l'APCE, les activités d'Osman Kavala qui ont abouti à sa condamnation relèvent "du rôle classique d'un défenseur des droits humains", et aucun élément "n'indique un comportement criminel".

"Les éléments de preuve présentés contre lui dans le dossier n'étaient pas crédibles pour justifier ne serait-ce qu'un soupçon raisonnable qu'il ait commis ces infractions, sans parler des poursuites ou de la condamnation", indique l'APCE. "Osman Kavala relève de la définition de prisonnier politique."

Son maintien en détention, malgré la décision de la CEDH, constitue "une tragédie pour l'État de droit et la justice" en Turquie, déplore l'Assemblée. Le gouvernement turc "a l'obligation d'exécuter les arrêts contraignants de la Cour et tout refus de s'y conformer est incompatible avec ses obligations internationales".

Elle demande aux Etats membres du Conseil de l'Europe et de l'Union européenne d'imposer "des sanctions ciblées aux fonctionnaires" turcs "responsables" de la détention et de la condamnation d'Osman Kavala.

Dans un communiqué, le ministère turc des Affaires étrangères a dénoncé l'adoption de cette résolution, qualifiée d'"erreur historique". "Avec cette initiative, l'APCE instrumentalise les processus judiciaires pour des raisons politiques (...), cela va à l'encontre des valeurs démocratiques", a-t-il réagi.

Lundi, Osman Kavala s'est vu attribuer le Prix des droits de l'Homme Vaclav Havel du Conseil de l'Europe.

L'APCE réunit 324 parlementaires issus des 46 Etats membres du Conseil de l'Europe, soit les pays qui ont ratifié la Déclaration européenne de sauvegarde des droits de l'Homme. (AFP, 13 oct 2023)


Les corapporteurs de l'APCE consternés par la décision de la peine d'Osman Kavala

Strasbourg, 29.09.2023 – « Nous souhaitons exprimer notre vive consternation suite à la décision de la Cour de cassation turque confirmant la peine de prison à perpétuité aggravée du philanthrope Osman Kavala. Cette décision a été rendue au mépris de deux arrêts de la Cour européenne des droits de l'homme ordonnant sa libération », a déclaré aujourd'hui John Howell (Royaume-Uni, CE/AD) et Stefan Schennach (Autriche, SOC), corapporteurs de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) pour le suivi de la Türkiye.

« Nous sommes également choqués par la confirmation par la Cour des peines prononcées contre quatre autres accusé·e·s dans le procès de Gezi, tout en prenant note avec satisfaction de l'ordre de libération de trois autres éminent.e.s militant.e.s de la société civile qui restent sous contrôle judiciaire, notamment l'ancien directeur de l’École d’études politiques du Conseil de l’Europe ».

« Nous sommes, d’une manière générale, extrêmement déçus de cette décision », ont ajouté les corapporteurs.

« Nous, ainsi que le Conseil de l’Europe, continuerons à faire pression sur les autorités turques pour qu'elles se conforment aux arrêts de la Cour européenne des droits de l'homme et libèrent tous les accusé.e.s », ont-ils conclu.

M. Kavala est l'un des trois candidat·e·s présélectionné·e·s pour le Prix des droits de l'homme Václav Havel, qui sera décerné le 9 octobre à Strasbourg, lors de la Session plénière d'automne de l'APCE. Un débat d'urgence a été demandé pour discussion pendant la Session sous le titre « Appel à la libération immédiate d'Osman Kavala ».

CEDH: Ankara épinglé pour une condamnation pour l'usage d'une messagerie

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a épinglé mardi la Turquie qui a condamné un homme pour appartenance à une organisation terroriste armée en se fondant sur sa simple utilisation de l'application de messagerie cryptée ByLock.

ByLock est considérée par Ankara comme l'outil de communication privilégié des responsables présumés du putsch manqué de 2016, qui a fait 250 morts et a été suivi d'arrestations massives ainsi que de purges d'une ampleur sans précédent dans l'histoire moderne de la Turquie.

Dans l'affaire jugée par la CEDH, un enseignant turc d'une cinquantaine d'années, Yuksel Yalcinkaya, a été arrêté en 2016 et placé en détention provisoire car il était soupçonné d'appartenir à FETÖ/PDY ("Organisation terroriste fethullahiste/Structure d'État parallèle").

Jugé l'année suivante, il a été reconnu coupable et condamné à six ans et trois mois de prison, une peine confirmée par la cour d'appel régionale d'Ankara puis par la Cour de cassation. En 2019, la Cour constitutionnelle a déclaré irrecevable le recours formé par l'intéressé.

La CEDH constate que le simple fait qu'il utilisait ByLock a constitué l'élément de preuve déterminant contre lui.

Le ministre de la Justice Yilmaz Tunç a vivement réagi à cette condamnation "inacceptable" dans un long message sur X (ex-Twitter).

"Il est inacceptable que la CEDH outrepasse son autorité et rende une décision de violation (...) pour
une affaire dans laquelle nos autorités judiciaires à tous les niveaux, du tribunal de première instance à l'appel, de la Cour suprême à la Cour constitutionnelle, ont estimé que les preuves étaient suffisantes" s'insurge M. Tunç.

Pour la Cour en revanche, "les juridictions turques ont purement et simplement assimilé l'utilisation de ByLock au fait d'être sciemment et volontairement membre d'une organisation terroriste armée, indépendamment de la teneur des messages échangés ou de l'identité des correspondants. Les juridictions n'ont pas non plus établi que tous les éléments constitutifs de l'infraction (notamment l'intention nécessaire) étaient réunis."

"Cette interprétation extensive de la loi a eu pour effet de créer une présomption quasi automatique de culpabilité reposant sur la seule utilisation de ByLock, qui a rendu presque impossible pour le requérant de se disculper des accusations portées contre lui".

Dans un arrêt de Grande Chambre, sa formation suprême, la Cour basée à Strasbourg condamne la Turquie pour violation de l'article 7 (pas de peine sans loi) de la Convention européenne des droits de l'homme, violation de l'article 6
(droit à un procès équitable) et de l'article 11 (liberté de réunion et d'association).

Elle condamne la Turquie à verser au requérant la somme de 15.000 euros pour "frais et dépens".

Au-delà de ce cas individuel, environ 8.500 requêtes similaires sont actuellement examinées par la CEDH, bras judiciaire du Conseil de l'Europe, qui rassemble 46 pays du continent. De très nombreuses autres pourraient être introduites car les autorités ont identifié environ 100.000 utilisateurs de ByLock. (AFP, 26 sept 2023)


Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Erdogan: l'Occident est le "principal coupable" des massacres à Gaza

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé samedi l'Occident d'être "le principal coupable des massacres à Gaza" et Israël de commettre "des crimes de guerre".

"Les principaux coupables des massacres à Gaza sont les Occidentaux. A l'exception de quelques consciences qui ont élevé la voix, (ces) massacres sont totalement l'oeuvre de l'Occident", a lancé le chef de l'Etat, lors d'un "meeting de soutien à la Palestine" qui a rassemblé plusieurs centaines de milliers de personnes sur l'ancien aéroport Atatürk d'Istanbul.

Dans un discours virulent à leur encontre, le chef de l'Etat turc a interpellé les puissances occidentales en les soupçonnant de "créer une atmosphère de croisades" contre les musulmans.

"Je le demande à l'Occident: allez vous créer une nouvelle atmosphère de croisades à l'encontre du Croissant?", emblème de la religion musulmane, a-t-il martelé.

"Chacun sait qu'Israël ne peut pas faire un pas sans eux", a-t-il enchainé, en reprochant aux grandes puissances occidentales de n'avoir pas appelé à un cessez-le-feu.

"Vous avez pleuré les enfants tués en Ukraine, pourquoi ce silence face aux enfants tués à Gaza?", a-t-il lancé.

Assurant que 1,5 million de personnes assistaient au meeting, il a accusé Israêl de "crimes de guerre". "Israël, nous vous déclarerons devant le monde entier criminel de guerre", a-t-il dit: "Israël, vous êtes les occupants, les envahisseurs".

"Bien sûr, chaque pays a le droit de se défendre, mais où est la justice? Ce qui se passe à Gaza n'est pas de l'autodéfense mais un massacre", a poursuivi le président turc.

Ces déclarations ont conduit Israël à rappeler ses diplomates en Turquie.

"Etant donné les graves déclarations en provenance de Turquie, j'ai ordonné le rappel des représentants diplomatiques afin de réévaluer les relations entre Israël et la Turquie", a posté le ministre israélien des Affaires étrangères Eli Cohen samedi soir sur X (anciennement Twitter).

Israël avait déjà demandé le 19 octobre dernier à ses diplomates en poste en Turquie de quitter temporairement le pays par "mesure de sécurité".

Le président Erdogan a également appelé les Israéliens au "dialogue": "Ecoutez nos appels au dialogue, faites un pas dans la bonne direction pour vous et vos enfants. Nous pensons qu'il n'y aura pas de perdants à une paix juste", a-t-il dit.

M. Erdogan a dans les jours précédents durci son ton à propos des bombardements menés par Isräel à Gaza en représailles à l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre qui a fait 1.400 morts selon les Israéliens.

Il avait annoncé mercredi renoncer à tous ses projets de déplacement en Israël et stigmatisé l'incapacité des Occidentaux à arrêter la guerre à Gaza, où plus de 7.700 Palestiniens ont été tués selon le ministère du santé du Hamas.

"Le Hamas n'est pas un groupe terroriste, c'est un groupe de libérateurs qui protègent leur terre", avait-t-il dit, s'attirant les foudres d'Israël. (AFP, 28 oct 2023)

Otan: Erdogan soumet l'adhésion de la Suède au parlement turc

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a soumis officiellement lundi au parlement turc la demande d'adhésion de la Suède à l'Otan, après dix-sept mois de blocage, a indiqué la présidence turque.

"Le protocole d'adhésion de la Suède à l'Otan a été signé le 23 octobre 2023 par le président Recep Tayyip Erdogan et renvoyé à la Grande Assemblée nationale de Turquie", a affirmé la présidence dans un message publié sur le réseau social X (ex-Twitter).

Le président Erdogan avait levé en juillet son veto à l'adhésion de la Suède à l'Alliance atlantique, précisant toutefois que la ratification dépendrait du parlement turc qui a repris ses travaux le 1er octobre après leur suspension estivale.

M. Erdogan, qui s'est entretenu samedi par téléphone avec le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, a continué depuis l'été de mettre la pression sur la Suède pour qu'elle prenne des mesures contre les profanations de Coran qui ont envenimé les relations entre les deux pays.

Ankara reproche en parallèle aux autorités suédoises leur mansuétude présumée envers les militants kurdes réfugiés sur leur sol et réclame l'extradition de dizaines d'entre eux.

La Turquie est avec la Hongrie le dernier des 31 Etats membres de l'Otan à ne pas avoir ratifié l'adhésion de la Suède.

Ankara avait validé l'entrée de la Finlande le 30 mars dernier, dissociant son cas de celui de Stockholm. (AFP, 23 oct 2023)


Contre l'arrogance du sanctionnateur mondial, un tribunal international à Bruxelles

Siempre con Cuba, une plateforme du mouvement de solidarité internationale, a confirmé, via le réseau social X, la tenue de cet événement au cours duquel seront dénoncées les agressions contre le peuple cubain, qui fait face à cette politique, qualifiée d'illégale et de génocidaire, en violation de ses droits.

Plusieurs générations de Cubains ayant vécu sous ce siège économique seront présents pour témoigner contre cette politique qui prive la nation des revenus nécessaires pour acheter des aliments, du carburant et des matières premières pour la production, y compris des médicaments.

Des organisations sociales, syndicales, politiques et juridiques d'Europe, d'Amérique latine et des États-Unis ont présenté, lors du Sommet des peuples Bruxelles-2023, l'appel à ce Tribunal international contre le blocus imposé à Cuba.

La politique agressive et unilatérale des États-Unis contre l'Île s'est aggravée depuis 2019, sous l'administration de l’ancien président Donald Trump (2017-2021), qui, en plus de dicter 243 mesures pour renforcer le blocus, a de nouveau inclus Cuba dans la liste fallacieuse des pays qui, soi-disant, soutiennent le terrorisme, dans laquelle son successeur à la Maison-Blanche, Joe Biden, a maintenu la nation caribéenne.

De nombreuses voix dans la communauté internationale s'élèvent contre cet embargo. Ainsi à l'Assemblée générale des Nations unies, de nombreuses résolutions proposant aux États-Unis de cesser leur embargo sur Cuba ont été votées, à une très large majorité. En juin 2021, seuls deux États, les États-Unis et Israël, sur plus de 190 ont voté contre la résolution demandant la fin totale de l'embargo.

Récemment, le ministre cubain des Relations extérieures, Bruno Rodriguez Parrilla, a déclaré que les États-Unis ignoraient les appels à l'élimination, sans conditions, de cette politique unilatérale, extraterritoriale et génocidaire.

Erdogan critique Blinken qui s'est présenté comme "juif" en Israël

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé vendredi les propos du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken qui a dit s'être présenté en Israël comme secrétaire d'Etat "mais aussi comme juif".

"Que diriez vous si quelqu'un vous affirme 'Je me présente dans la région comme un musulman'? Regardez, nous ne faisons pas de distinction entre Juif, Turc ou autre. Il faut d'abord approcher l'autre comme un être humain", a martelé le chef de l'Etat.

"Je me présente devant vous non seulement en tant que secrétaire d'Etat des Etats-Unis, mais aussi en tant que juif" a déclaré Antony Blinken jeudi devant la presse à Tel Aviv.

"Ne voyez vous pas qu'il s'agit d'enfants martyrisés, de mères?", a continué M. Erdogan devant un forum de chefs d'Etat et représentants africains à Istanbul.

"Nous n'avons jamais approché les choses de cette façon", a-t-il insisté.

Le président turc a par ailleurs reproché aux Etats-Unis "d'envoyer un porte-avion" au large d'Israël quand la Turquie dépêche de l'aide humanitaire pour la population de Gaza, via Rafah en Egypte.

Un avion militaire turc est vendredi parti en Egypte chargé de vivres et de médicaments, a-t-il précisé. (AFP, 13 oct 2023)

US sanctions Turkey and UAE-based tanker owners over oil price cap on Russia

The U.S. on Thursday imposed the first sanctions on owners of tankers carrying Russian oil priced above the G7's price cap of $60 a barrel, one in Turkey and one in the United Arab Emirates, in an effort to close loopholes in the mechanism designed to punish Moscow for its war in Ukraine, Reuters reported on Friday.

Last year, the US, along with other G7 countries and Australia, jointly imposed a price cap, which prohibits Western companies from providing maritime services, including insurance, finance, and shipping, for Russian seaborne oil exports exceeding $60 per barrel. The intention is to curtail Russia's income from oil exports while ensuring a consistent flow of oil to global markets. Similar caps were also introduced on Russian fuel exports.

The US President, Joe Biden's administration, has placed sanctions on Turkey-based Ice Pearl Navigation SA, the owner of the Yasa Golden Bosphorus tanker. According to the US Treasury, this vessel carried Russian ESPO crude priced above $80 a barrel after the price cap went into effect in December of the previous year. Furthermore, the US imposed sanctions on UAE-based Lumber Marine SA, the owner of the SCF Primorye, which was found carrying Novy Port Russian crude priced above $75 per barrel.

A senior Treasury official, speaking on condition of anonymity, explained that these actions are just the beginning. "Because of the actions we're announcing today, and the further actions we will take in the coming weeks and months, these costs will continue to rise and Russia's ability to sustain its barbaric war will continue to weaken."

Under these sanctions, the US has identified and blocked access to all property and interests owned by these companies on American soil.

The coalition responsible for enforcing the price cap also issued recommendations for the maritime industry, including requirements for "appropriately capitalized" protection and indemnity insurance, agreed protocols on the use of Automatic Identification Systems, and enhanced checks of high-risk ship-to-ship cargo transfers.

Notably, both tankers had conducted port calls in Russia and used US-based service providers while transporting Russian oil. However, the Treasury did not respond to inquiries about these providers. A price cap coalition official clarified that US service providers would not face sanctions if they had been provided false or misleading information about the price of Russian oil by others in the shipping chain.

Turkey's Yasa Holding, the operator of the Golden Bosphorus, claimed to have necessary documentation from major London insurers to carry Russian origin cargoes. They also stated that it had been their company policy for over a year not to carry Russian crude. Currently, the vessel is under a time-charter for three to five months with Exxon Mobil, which clarified that it does not trade Russian oil or oil products, stating that the deliveries were certified products of Canadian origin.

Despite the price cap, Russian crude oil exports have remained significant. The International Energy Agency (IEA) estimated that Russian crude oil exports stood at 4.9 million barrels per day, down about 100,000 bpd from the May-June average. However, Russia's total exports of crude oil and products in September increased by 460,000 bpd to 7.6 million bpd, with crude accounting for 250,000 bpd of the increase.

As a result of the price cap, Russia and traders have turned to a "ghost fleet" of old tankers, which are susceptible to leaks and oil spills, for delivering crude to refiners in China and India, the two largest buyers of Russian crude. Notably, neither of these countries has imposed sanctions on trade with Russia.

The US Treasury official explained that the price cap has compelled Russia to pay around $36 a barrel for non-Western maritime services, with these expenses indirectly supporting Ukraine against the Russian invasion.

Treasury Secretary Janet Yellen emphasized that the price cap has significantly reduced Russian revenues over the past 10 months, and she stressed the importance of maintaining severe and increasing costs on Russia.

Andriy Yermak, the head of Ukraine's presidential office, welcomed the sanctions as a result of studies by an international working group he helped create and warned that violations of the Russian oil price cap will be punished. The international community is committed to putting economic pressure on Russia in response to its actions in Ukraine. (gerçeknews, 13 October 2023)


La Turquie a confirmé son accord sur l'adhésion de la Suède à l'Otan

La Turquie a confirmé jeudi devant l'Otan son engagement à ratifier l'adhésion de la Suède, conformément à l'accord conclu lors du sommet de l'Alliance à Vilnius en juillet dernier, a assuré le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg.

Les ministres de la Défense de l'Otan réunis mercredi et jeudi à Bruxelles ont pressé la Hongrie et la Turquie de ratifier rapidement l'adhésion de la Suède à l'Alliance, a-t-on affirmé de source proche de la réunion.

Seuls ces deux alliés, sur les 31 membres de l'Otan, n'ont pas encore ratifié la demande d'adhésion formulée par la Suède en même temps que celle de la Finlande, après l'invasion russe de l'Ukraine fin février 2022. La Finlande a rejoint officiellement l'Alliance en avril, mais la Suède a vu son adhésion bloquée par Budapest et Ankara.

Au sommet de Vilnius, le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est toutefois engagé à présenter la demande de ratification de la Suède devant le parlement turc. Mais rien ne s'est passé depuis que les parlementaires turcs ont repris leurs travaux début octobre.

"Le ministre turc de la Défense (Yasar Guler) a confirmé que la Turquie restait engagée à respecter l'accord obtenu à Vilnius pour finaliser l'accession de la Suède" à l'Alliance, a affirmé M. Stoltenberg devant la presse.

"Je m'attends maintenant à ce que le gouvernement turc soumette le protocole d'adhésion à la Grande Assemblée nationale et travaille avec l'Assemblée pour s'assurer d'une ratification rapide", a-t-il ajouté.

Selon des diplomates, la Turquie joue la carte de la Suède pour tenter d'obtenir un feu vert des Etats-Unis à la vente de F-16 dont elle a besoin pour moderniser sa force aérienne.

Le gouvernement américain n'est pas hostile à cette vente mais le Congrès la bloque pour des raisons politiques.

Selon un autre diplomate de l'Otan, la Turquie continue également à avancer des arguments liés à la lutte anti-terrorisme pour refuser de ratifier l'adhésion de la Suède.

Ankara accuse Stockholm de se montrer trop bienveillante à l'égard des mouvements kurdes présents en Suède, que la Turquie dit combattre au nom de la lutte anti-terroriste. (AFP, 12 oct 2023)

Ankara confirms Turkish drone shot down by US forces in Syria

Turkish Foreign Ministry on Friday acknowledged the downing of a Turkish armed drone by the US forces on Thursday in al Hasaka, Northern Syria, stating, "During the operation, an armed drone was lost due to differing technical evaluations within the non-conflict mechanism operated with third parties."

The statement did not explicitly mention the US or the international anti-ISIS coalition led by the United States but emphasized that “necessary measures were being taken to enhance the effectiveness of the non-conflict mechanism with relevant parties.

The United States Department of Defense on Thursday confirmed that US forces in Syria shot down an armed Turkish drone that was operating near its troops.

The incident marked the first time Washington has brought down an aircraft of NATO ally Turkey.

The incident took place amid intense Turkish airstrikes targeting Kurdish-led forces in the region that is under the control of the Autonomous Administration of North and East Syria (AANES,) in the wake of a live bomb attack in Ankara, for which Turkish Foreign Minister Hakan Fidan claimed the attackers had come from Syria.

At least 10 people have been killed and several have been injured in the latest wave of Turkish airstrikes targeting areas under the control of the AANES. (gerçeknews, 5 October 2023)

Kilicdaroglu visits Gezi Park Trial prisoners

CHP Chairman Kemal Kilicdaroglu's visit to prisoners of the Gezi Park trial stirred a fresh wave of discussions about the independence of Turkey's judiciary. Kilicdaroglu met with Can Atalay, Osman Kavala, Tayfun Kahraman, Cigdem Mater, and Mine Ozerden, whose sentences were upheld by the Court of Cassation. He openly criticized the judiciary's dependence on executive orders and called for immediate remedial actions.

Following his visit to the Marmara Closed Penal Institution and Bakırköy Women's Closed Prison, Kilicdaroglu addressed the press, shedding light on Can Atalay's predicament. Atalay, a Hatay MP from the Workers' Party of Turkey (TİP), remains behind bars, a situation Kılıçdaroğlu attributes to a judiciary that bows to executive whims.

Reminding the public that judicial authorities sanctioned Atalay's election, Kilicdaroglu's discontent was evident. "If there is something wrong, it lies with those who made this decision in the first place," he stated, implicating Council of State and Supreme Court judges in the controversial decision to keep Atalay imprisoned.

Kilicdaroglu didn't mince his words, pointing out the judiciary's compromised independence. "Now there are instructions from the Palace," he claimed, insinuating that higher powers influence judicial decisions. He believes the Supreme Court of Appeals has deviated from legal paths.

The Chairman called upon the Constitutional Court to intervene. "Can Atalay should be released as soon as possible. No one should be tried for their thoughts," he asserted, championing the intellectual freedom of every citizen.

Kilicdaroglu also elaborated on the discrepancies in the treatment of Atalay before and after his election as MP. He underscored that Atalay was deemed fit for election by the same judiciary now keeping him imprisoned – an inconsistency he attributes to instructions from the executive branch. (gerçeknews, 6 October 2023)

Adhésion de la Suède à l'Otan: la France presse Turquie et Hongrie

La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a pressé jeudi la Turquie et la Hongrie de ratifier l'adhésion de la Suède à l'Otan.

"Nous aimerions voir la Suède dans l'Otan et nous aimerions voir la Turquie et la Hongrie mettre en oeuvre leur engagement", a-t-elle dit à l'occasion d'une conférence de presse avec son homologue finlandaise Elina Valtonen à Helsinki.

La Hongrie et la Turquie ont levé en juillet leur veto à l'entrée de la Suède dans l'Alliance atlantique mais tardent à ratifier son adhésion.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a récemment estimé qu'il n'y avait "pas d'urgence" à ratifier cette adhésion, exigeant d'abord du "respect" de la part du pays nordique.

De son côté, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait indiqué en juillet que cette ratification par le parlement turc n'interviendrait pas avant le mois d'octobre.

M. Erdogan met depuis des mois la pression sur la Suède pour qu'elle prenne des mesures contre les profanations de Coran qui ont tendu les relations entre les deux pays.

De son côté, la Finlande est devenue en avril le 31e pays membre de l'Otan, après trois décennies de non-alignement militaire et en pleine guerre en Ukraine. (AFP, 28 sept 2023)

Relations régionales / Regional Relations

Erdogan: Hamas are freedom fighters, not terrorists

Hamas is not a terrorist organization and it should be recognized as a "group of freedom fighters," Turkish President Tayyip Erdogan said on Wednesday, as the conflict between Israel and Hamas entered its 19th day of conflict, resulting in thousands of civilian casualties.
Erdogan also criticised both the Israeli government and the Western world, accusing them of having a "debt" to pay regarding the ongoing crisis in Gaza.

“Since 7 October, Israel has been carrying out one of the bloodiest and most brutal attacks in history. This picture alone is an indication that the aim is not self-defence but a crime of savagery aimed at committing a crime against humanity. You cannot find another country that bombs cities day and night with its warplanes, drowns the streets in fire with its buildings, and carries out the attack with its tanks and weapons,” he said, describing Israel’s offensive against Gaza as "the bloodiest and most brutal attacks in history."

He added: “Hey, Israel, the West owes you a lot, but Turkey owes you nothing. Israel is killing children, and we have seen the condition of those children; we will never allow them to be torn apart, because we have humanity in us. Hamas is not a terrorist organization but a group struggling to protect its land and citizens.”

Erdogan also made clear that his previously planned visit to Israel, where he had once shaken hands with Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu, had been canceled. He emphasized the importance of not harming children and urged a shift towards justice, asserting that an equitable world is essential.

Erdogan also placed responsibility for the ongoing tragedy in Gaza on those who provide unlimited support to Israel. He called for an immediate ceasefire, cessation of missile attacks by Israel, and a swift resolution of the hostage situation. Erdogan also urged the opening of corridors for urgent aid in Gaza and the facilitation of access for the injured.

The Turkish leader further emphasized the need to keep the Rafah Border Crossing open, allow humanitarian assistance to reach Gaza, and not hinder the rapid reconstruction of the city's infrastructure. Turkey has already sent humanitarian aid to the region and pledged continued support.(gerçeknews, 25 October 2023)

Erdogan "annule" tout déplacement en Israël et attaque l'Occident "hypocrite"

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé mercredi renoncer à tous ses projets de déplacement en Israël et stigmatisé l'incapacité des Occidentaux à arrêter la guerre à Gaza.

"Nous avions le projet de nous rendre en Israël mais c'est annulé. Nous n'irons pas", a déclaré devant le Parlement le chef de l'Etat, qui avait rencontré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou pour la première fois en septembre à New York.

Le chef de l'Etat s'est attiré en retour les foudres d'Israël pour avoir qualifié les combattants palestiniens du Hamas de "libérateurs" et refusé de les appeler "terroristes".

"Le Hamas n'est pas un groupe terroriste, c'est un groupe de libérateurs qui protègent leur terre" a-t-il dit.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a dénoncé ces propos en retour.

"Même la tentative du président turc de défendre l'organisation terroriste et ses mots provocateurs ne changeront rien aux horreurs que le monde entier a vues, ni à ce fait sans équivoque: Hamas = groupe Etat islamique", a répliqué le ministère dans un communiqué.

M. Erdogan a mis un terme à toute perspective de rapprochement imminent avec Tel Aviv.

"J'ai serré la main de cet homme, nous avions de bonnes intentions mais il nous a abusés", a-t-il asséné dans un discours virulent à propos du Premier ministre israélien tandis que les députés, enflammés, scandaient "A bas Israël" et "Allah Abkar!" (Dieu est grand).

"Les relations auraient pu être différentes mais cela n'arrivera plus, malheureusement", a ajouté le président turc.

"Vous ne trouverez aucun autre Etat dont l'armée se conduise avec une telle inhumanité", a-t-il continué à propos des bombardements menés par Isräel à Gaza en représailles à l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre qui a fait 1.400 morts selon les Israéliens. Les représailles israéliennes à Gaza ont causé la mort de 5.791 personnes selon le Hamas.

Le chef de l'Etat s'en est également pris "aux puissances occidentales (qui) versent des larmes pour Israël et ne font rien d'autre", stigmatisant leur "incapacité à arrêter Israël".

"Que ceux qui ont mobilisé le monde en faveur de l'Ukraine ne se soient pas prononcés contre les massacres à Gaza est le signe le plus flagrant de leur hypocrisie", a-t-il souligné. "Tant que des innocents continueront à mourir à Gaza, aucun navire ou avion envoyé dans notre région n'y apportera la paix".

Le président turc a appelé à la fondation d'une "Palestine indépendante" et à une conférence entre Israël et les Palestiniens, proposant que la Turquie agisse comme "garant" de tout accord futur.

Mardi soir, Recep Tayyip Erdogan avait accusé le Conseil de sécurité des Nations unies d'avoir "aggravé la crise" dans la bande de Gaza par son attitude "biaisée" et de causer "les pires torts" à la réputation de l'ONU, se montrant "incapable
d'assurer un cessez-le-feu le plus rapidement possible et de prendre des mesures pour éviter des pertes civiles".

Après avoir appelé à la retenue dans les jours qui ont suivi le massacre d'Israéliens perpétrés par le Hamas et la réponse israélienne sur la bande de Gaza, le président turc a changé de ton et dénoncé un "génocide" après la frappe, la semaine dernière, sur un hôpital de Gaza qu'il a immédiatement attribuée à Israël - sans jamais revenir dessus.

A la tête d'un pays majoritairement musulman et favorable à la cause palestinienne, dont il s'est toujours présenté comme le défenseur, le président a prévu de se joindre samedi au rassemblement organisé par son parti islamo-conservateur, l'AKP, "en soutien à la Palestine" sur l'ancien aéroport Atatürk d'Istanbul. (AFP, 25 oct 2023)

Gaza : le Conseil de sécurité de l'ONU "a aggravé la crise", accuse Erdogan

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé mardi le Conseil de sécurité des Nations unies d'avoir "aggravé la crise" dans la bande de Gaza par son attitude "biaisée" et de causer "les pires torts" à la réputation de l'ONU.

"Le Conseil de sécurité a aggravé la crise par son attitude biaisée, au lieu de mettre fin au bain de sang, d'assurer un cessez-le-feu le plus rapidement possible et de prendre des mesures pour éviter des pertes civiles", a dénoncé le chef de l'Etat dans un communiqué diffusé à l'occasion du 78e anniversaire des Nations Unies.

Le président turc, qui a accusé Israël de "génocide" contre la population palestinienne de Gaza, reproche également à "la communauté internationale de ne pas s'être opposée aux attaques illégales et sans retenue du régime israélien contre les civils".

M. Erdogan qui a récemment renoué avec les dirigeants israéliens et venait de rencontrer pour la première fois le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en septembre à New York, a rapidement pris ses distances avec Israël depuis le 7 octobre.

Après avoir appelé à la retenue dans les jours qui ont suivi le massacre d'Israéliens perpétrés par le Hamas et la réponse israélienne sur la bande de Gaza, il a changé de ton et dénoncé un "génocide" après la frappe, la semaine dernière, sur un hôpital de Gaza qu'il a immédiatement attribuée à Israël - sans jamais revenir dessus.

A la tête d'un pays majoritairement musulman et favorable à la cause palestinienne, dont il s'est toujours présenté comme le défenseur, le président a prévu de se joindre samedi au rassemblement organisé par son parti islamo-conservateur, l'AKP, "en soutien à la Palestine" sur l'ancien aéroport Atatürk d'Istanbul.

D'importantes manifestations hostiles devant son consulat à Istanbul - qui ont fait près de soixante blessés, essentiellement parmi les policiers - et devant son ambassade à Ankara ont conduit Israël à retirer ses diplomates, après avoir appelé ses ressortissants à "quitter au plus vite" la Turquie.

Dans son communiqué mardi soir, M. Erdogan juge "impossible qu'une structure (le Conseil de sécurité, ndlr) qui ne peut se préoccuper que du châtiment intégral de la population de Gaza donne espoir à l'humanité et puisse garantir la paix et la stabilité mondiales".

"Les agences de l'ONU, en particulier l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), sont rendues dysfonctionnelles par le Conseil de sécurité de l'ONU lui-même", a-t-il encore dit, estimant que cet organe, "une fois de plus, cause le pire dommage à la réputation de l'ONU".

M. Erdogan dénonce régulièrement la composition du Conseil de sécurité des Nations unies, soulignant que "le monde est plus vaste que ces cinq pays", à savoir ses membres permanents - Etats-Unis, Royaume-Uni, Chine, Russie et France. (AFP, 24 oct 2023)

Israël retire ses diplomates de Turquie

Israël a demandé à ses diplomates en poste en Turquie de quitter le pays par "mesure de sécurité", a indiqué jeudi une source proche du dossier à l'AFP.

"Il s'agit d'une mesure temporaire et qui devrait être de courte durée" a insisté cette source qui a refusé d'être citée.

Israël avait appelé mercredi ses ressortissants à quitter la Turquie dès que possible pour leur propre sécurité, évoquant des "menaces terroristes" croissantes pour ses concitoyens à l'étranger selon le consulat de l'Etat hébreu à Istanbul.

Selon cette source, l'alerte sécurité pour les voyageurs israéliens en Turquie a été "élevée au niveau 4, le plus élevé".

"À la lumière de la montée continue des menaces terroristes contre les Israéliens à l'étranger (...) tous les Israéliens séjournant en Turquie doivent partir au plus tôt", avait également mis en garde le Conseil national de sécurité israélien dans un communiqué officiel.

Des manifestations ont eu lieu mardi soir devant le consulat israélien à Istanbul et devant l'ambassade à Ankara, après le tir de roquette sur un hôpital dans la bande de Gaza qui a suscité une vague de condamnations et de manifestations dans le monde arabe.

Israël et les Palestiniens se rejettent la responsabilité de ce tir que le président turc Recep Tayyip Erdogan a attribué à l'État hébreu.

Les deux pays ont renoué l'an dernier leurs relations diplomatiques après une décennie de brouille.

M. Erdogan qui s'est toujours présenté comme le défenseur de la cause palestinienne, avait même rencontré pour la première fois, le mois dernier, le président Benjamin Netanyahou à New York, en marge de l'assemblée générale. (AFP, 19 oct 2023)


Israël appelle ses citoyens à quitter la Turquie "au plus tôt"


Israël a demandé à ses ressortissants de quitter la Turquie dès que possible pour leur propre sécurité, a indiqué mercredi à l'AFP le consulat israélien à Istanbul, évoquant des "menaces terroristes" croissantes pour ses concitoyens à l'étranger.

Selon cette source, l'alerte sécurité pour les voyageurs israéliens en Turquie a été "élevée au niveau 4, le plus élevé".

"À la lumière de la montée continue des menaces terroristes contre les Israéliens à l'étranger (...) tous les Israéliens séjournant en Turquie doivent partir au plus tôt", a également mis en garde le Conseil national de sécurité israélien dans un communiqué officiel.

Des manifestations ont eu lieu mardi soir devant le consulat israélien à Istanbul et devant l'ambassade à Ankara, après le tir de roquette sur un hôpital dans la bande de Gaza qui a fait plusieurs centaines de morts civils parmi les patients et les déplacés palestiniens.

Israël et les Palestiniens se rejettent la responsabilité de ce tir que le président turc Recep Tayyip Erdogan a attribué à l'État hébreu, dénonçant "le dernier exemple des attaques israéliennes dépourvues de toute humanité".

De son côté le président américain Joe Biden, en visite en Israël mercredi, a soutenu la version des autorités israéliennes, en imputant ce tir de roquette à des combattants palestiniens. (AFP, 18 oct 2023)


Civils tués à Gaza: la Turquie décrète trois jours de deuil national

La Turquie a décrété mercredi trois jours de deuil national, au lendemain de la frappe sur un hôpital de Gaza qui a fait de nombreux morts et dont Israël et les Palestiniens s'accusent mutuellement.

"Par respect pour les milliers de martyrs, dont la plupart sont des enfants et des civils innocents, trois jours de deuil national sont décrétés dans notre pays", a indiqué le président turc Recep Tayyip Erdogan dans un message sur le réseau social X (ex-Twitter).

"Nous, Turquie, ressentons dans nos coeurs la vive douleur ressentie par nos frères palestiniens", a ajouté le chef de l'Etat turc.

Le président Erdogan avait appelé mardi soir à "mettre fin à cette brutalité sans précédent à Gaza", accusant Israël d'avoir "frappé un hôpital abritant des femmes, des enfants et des civils innocents".

M. Erdogan a de nouveau dénoncé mercredi "un crime contre l'humanité comparable à un génocide contre la population de Gaza".

L'armée israélienne a toutefois affirmé mercredi avoir "des preuves" de la responsabilité du groupe palestinien Jihad islamique dans cette frappe, une version soutenue par le président américain Joe Biden, en visite en Israël.

La frappe a suscité une très vive émotion en Turquie, où quelque 80.000 personnes ont manifesté mardi soir devant le consulat d'Israël à Istanbul, selon les autorités.

De nouvelles manifestations, devant les consulats d'Israël et des Etats-Unis, ont réuni des milliers de personnes mercredi soir à Istanbul, selon des journalistes de l'AFP présents sur place. (AFP, 18 oct 2023)

Nouvelle manifestation devant le consulat d'Israël à Istanbul

Des milliers de personnes se sont rassemblées mercredi, pour le deuxième soir consécutif, devant le consulat d'Israël à Istanbul pour dénoncer la politique de l'Etat hébreu, qui pilonne la bande de Gaza en représailles à une sanglante attaque du Hamas palestinien.

Une foule a également manifesté mercredi soir devant le consulat des Etats-Unis, dont le président Joe Biden s'est rendu mercredi à Tel-Aviv pour exprimer son soutien à Israël, frappé le 7 octobre par une attaque sans précédent.

De nombreux manifestants ont brandi des drapeaux palestiniens ou des pancartes accusant Israël d'être responsable de la mort d'enfants à Gaza.

"Fermez ce consulat sioniste !", ont clamé les manifestants devant les deux représentations diplomatiques.

Une foule avait déjà afflué mardi soir devant le consulat israélien d'Istanbul, quelques heures après l'annonce d'une frappe meurtrière sur un hôpital de Gaza, dont Israël et les Palestiniens s'accusent mutuellement.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé mardi que l'armée israélienne en était l'auteure.

La manifestation avait fait plus de 60 blessés, policiers pour la plupart, après que des manifestants ont tenté de forcer l'entrée du bâtiment abritant le consulat israélien. (AFP, 18 oct 2023)

Gaza: "Israël ne se conduit pas comme un Etat", affirme Erdogan

Israël ne se conduit pas "comme un Etat" dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne a lancé de nouveaux raids mercredi en riposte à l'attaque sanglante lancée par le Hamas, a affirmé mercredi le président turc Recep Tayyip Erdogan.

"Israël ne doit pas oublier que s'il se conduit comme une organisation plutôt que comme un État, il finira par être traité comme tel", a déclaré le chef de l'Etat turc, dénonçant les "méthodes honteuses" de l'armée israélienne.

"Bombarder des localités civiles, tuer des civils, bloquer l'aide humanitaire et tenter de présenter cela comme des exploits ne peut être qu'un réflexe d'une organisation et non d'un État", a insisté le président turc, qui utilise d'ordinaire le terme "organisation" pour qualifier le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé comme terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux.

"Nous pensons que la guerre doit avoir une éthique et que les deux parties doivent la respecter. Malheureusement, ce principe est gravement violé en Israël et à Gaza", a-t-il dit encore, dénonçant les "meurtres de civils sur le territoire israélien" ainsi que "le massacre aveugle d'innocents à Gaza soumis à des bombardements constants". (AFP, 11 oct 2023)

Erdogan met en garde Israël contre une attaque "indiscriminée" de Gaza

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a mis en garde Israël lundi contre une attaque "indiscriminée" de civils à Gaza dans sa guerre contre le Hamas et a exhorté les deux parties au respect de l'"éthique" de la guerre.

M. Erdogan a dit à son homologue israélien Isaac Herzog, lors d'une conversation téléphonique, que "frapper collectivement et de manière indiscriminée les habitants de Gaza ne ferait qu'accroître les souffrances et renforcer la spirale de la violence dans la région", a indiqué la présidence turque dans une communiqué.

Soutien fervent de la cause palestinienne, favorable à une solution à deux Etats pour régler le conflit israélo-palestinien, le président turc a aussi demandé aux Palestiniens de "cesser de harceler" les Israéliens.

"Nous demandons à Israël de cesser ses bombardements sur le territoire palestinien et aux Palestiniens de cesser de harceler les colonies israéliennes", a ajouté le président Erdogan dans une allocution télévisée lundi soir, exhortant les deux parties à respecter "l'éthique" de la guerre.

Le Hamas a menacé lundi soir d'exécuter des otages israéliens en réaction aux frappes israéliennes qui se multiplient sur la bande de Gaza au troisième jour de l'offensive massive déclenchée par le mouvement islamiste palestinien, qui a provoqué la sidération dans le pays.

Le président turc s'était absenté plus tôt d'une réunion ministérielle hebdomadaire pour des entretiens téléphoniques d'urgence sur le conflit en cours entre le Hamas et Israël.

Il s'était aussi entretenu avec le président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre libanais Najib Mikati.

 Le président "a déclaré que la Turquie allait poursuivre ses efforts pour mettre fin au conflit", ont indiqué ses services après la conversation avec Mahmoud Abbas. (AFP, 9 oct 2023)


La Syrie en proie aux violences, nouvelles frappes turques sur les Kurdes

La Syrie a enterré vendredi les militaires et leurs proches tués dans une attaque de drones contre une cérémonie de promotions d'officiers qui a fait plus d'une centaine de morts, à laquelle Damas a répliqué par des bombardements intensifs de zones rebelles.

Dans le nord-est contrôlé par les Kurdes, l'armée turque a mené de nouveaux raids contre des infrastructures vitales, portant le bilan à 15 morts.

L'attaque jeudi contre l'académie militaire de Homs, dans le centre du pays sous contrôle du pouvoir central, est l'une des plus sanglantes contre l'armée depuis le début de la guerre en 2011.

Des dizaines de proches de victimes s'étaient rassemblés tôt le matin, le visage fermé, devant l'hôpital militaire de Homs d'où les ambulances
transportaient les dépouilles des officiers vers leur dernière demeure.

"Mon fils, ne pars pas, reste près de moi", pleurait une mère éperdue de douleur. Des soldats portant des couronnes précédaient les cercueils, au son d'une musique militaire.

- Panique -

Des vidéos sur les réseaux sociaux montrent des victimes tombant à terre et des blessés appelant à l'aide pendant l'attaque, au milieu de scènes de panique, alors que des coups de feu étaient entendus.

L'attaque a fait 89 morts parmi lesquels 31 femmes et cinq enfants, et 277 blessés, selon les autorités.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a donné un bilan plus lourd de 123 morts incluant 54 civils parmi lesquels 39 enfants, et quelque 150 blessés.

Le ministre de la Défense, Ali Mahmoud Abbas, a assisté aux funérailles d'une trentaine de militaires et de civils à Homs. Il participait à la cérémonie jeudi mais était parti avant l'attaque des drones, intervenue vers la fin, selon un témoin et l'OSDH.

Les autorités ont proclamé trois jours de deuil.

L'attentat n'a pas été revendiqué. Les forces syriennes ont repris en 2017 le contrôle de Homs, ex-bastion des rebelles, et la province éponyme est éloignée des lignes de front.

Des groupes jihadistes qui contrôlent une partie du territoire syrien, mais également les combattants du groupe Etat islamique, malgré sa défaite territoriale, ont parfois recours aux drones pour attaquer les forces syriennes et leur allié russe.

Le président russe, Vladimir Poutine, a assuré dans un message de condoléances à son homologue syrien, Bachar al-Assad, qu'il avait "l'intention de poursuivre (la) coopération étroite avec les partenaires syriens pour lutter contre toute forme (...) de terrorisme".

"M. Assad et d'autres membres de sa famille ont été formés à l'académie de Homs, ce qui signifie que l'attaque +vise de près+ le pouvoir", a déclaré à l'AFP Aron Lund, du centre de réflexion Century International.
 "Les réactions officielles très fortes doivent être vues dans ce contexte", a-t-il ajouté.

- Riposte -

L'armée syrienne, qui avait promis de "riposter fermement", a bombardé dès jeudi après-midi le dernier bastion rebelle du pays, dans le nord-ouest.

L'OSDH a fait état de 15 civils tués dans les zones rebelles. Des avions russes ont également mené au moins cinq raids sur la région rebelle d'Idleb, faisant un mort, un enfant selon l'OSDH.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a exprimé son inquiétude, et l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a appelé jeudi à "une désescalade immédiate".

Déclenché en 2011, le conflit en Syrie a fait plus d'un demi-million de morts et morcelé le pays.

Dans le nord-est où les Kurdes ont établi une administration autonome, la Turquie a mené vendredi, pour le deuxième jour consécutif, une série de raids sur des infrastructures, ciblant les principales centrales à gaz.

Ces nouvelles frappes ont porté le bilan de deux jours de bombardements à 15 morts, dont huit civils, selon les responsables kurdes, qui avaient donné un premier bilan de 16 morts.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les kurdes, ont répondu vendredi en ciblant deux bases sous contrôle des forces turques et des factions pro-Ankara dans l'ouest de la province de Hassaké.

Les FDS ont en outre appelé dans un communiqué leurs alliés américains et russes "à montrer une position claire en réponse aux attaques de l'occupation turque contre les civils, les services publics et les institutions civiles".

Un membre des forces spéciales turques, blessé dans une attaque de missile contre une base militaire turque dans le nord de la Syrie, est en outre décédé, ont annoncé vendredi les autorités turques.

La Turquie affirme avoir agi en représailles à un attentat qui a visé dimanche le ministère de l'Intérieur à Ankara, blessant deux policiers. (AFP, 6 Octobre 2023)

25 morts dans des affrontements dans l'Est de la Syrie

Vingt-cinq personnes ont été tuées lors d'affrontements entre les forces dominées par les Kurdes et des combattants fidèles au régime syrien qui se sont infiltrés dans une localité arabe située dans une région stratégique de l'Est de la Syrie, selon une ONG.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS, une coalition soutenue par les Etats-Unis) ont annoncé mardi avoir "chassé les hommes armés du régime qui s'étaient infiltrés dans la localité de Dheibane", dans la province de Deir Ezzor.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les affrontements qui ont éclaté lundi et se sont poursuivis jusqu'à l'aube mardi ont fait 21 morts dans les rangs des combattants pro-régime, et trois du côté des FDS. Une femme a également été tuée.

Début septembre, des affrontements entre les FDS, dominées par les Kurdes, et des combattants de tribus locales arabes dans cette région avaient fait 90 morts en une dizaine de jours.

La province à majorité arabe de Deir Ezzor est traversée par l'Euphrate qui marque la frontière entre les zones tenues par le régime de Bachar al-Assad et celles contrôlées par les FDS.

Selon l'OSDH, une ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, "des combattants pro-régime se sont infiltrés lundi dans les zones sous contrôle des FDS en traversant l'Euphrate et des affrontements les ont opposés".

Dans un communiqué, les FDS ont accusé les hommes armés de s'être infiltrés à partir de la rive ouest de l'Euphrate "sous la couverture de bombardements aveugles" depuis les zones tenues par le régime.

- Riposte des FDS -

Selon l'OSDH, les FDS ont bombardé les zones de la rive ouest de l'Euphrate où sont déployés les forces du régime et des milices pro-iraniennes alliées.

Les FDS ont été le fer de lance de l'offensive qui a défait l'EI en Syrie en 2019 et jouissent toujours de l'appui de Washington. Elles contrôlent une zone semi-autonome kurde dans le nord-est du pays, y compris des pans entiers de la province de Deir Ezzor, riche en pétrole, où les forces américaines sont déployées.

Les affrontements en septembre avaient été déclenchés par l'arrestation fin août par les FDS d'un chef militaire arabe local allié.

Les FDS avaient annoncé à l'issue de ces combats avoir délogé de la région, et notamment de Dheibane, des combattants de tribus arabes locales qui s'étaient insurgés contre eux.

Ils avaient assuré qu'il s'agissait d'une dispute locale et non d'un conflit kurdo-arabe.

Les Etats-Unis, qui ont des centaines de soldats déployés dans cette province, avaient alors envoyé des médiateurs auprès des FDS et des dirigeants tribaux pour empêcher que les combats ne dégénèrent en conflit entre Kurdes et tribus arabes.

Le chef des FDS Mazloum Abdi avait annoncé après la fin des combats que des chefs de tribus arabes locales avaient été chargés de se mettre en contact avec les insurgés et assuré que ses forces allaient "amnistier" les personnes arrêtées.

Selon l'OSDH, une partie des combattants arabes qui avaient fui vers les régions tenues par le régime début septembre ont retraversé l'Euphrate et participaient aux combats de lundi.

Déclenchée en 2011, la guerre en Syrie a fait plus d'un demi-million de morts, morcelé le pays et déplacé des millions de personnes. (AFP, 26 sept 2023)


Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece


Immigration / Migration


Mercato: Comment le MR pourrait séduire la communauté turque à Bruxelles…

Gauvain Dos Santos, La Libre Belgique, 27 oct 2023

Plus de 1300 membres du MR se sont réunis dimanche lors du second congrès Belgium 2030 du MR. Une photo prise lors de l’événement et postée sur Facebook par la conseillère CPAS Khadija Boudiba a suscité de nombreux commentaires dans la sphère politique bruxelloise. On y voit Safa Akyol aux côtés d’Amin El Boujdaini, l’homme qui sert la stratégie du MR pour séduire les Belgo-Marocains, et de Rachid Azaoum, nouvelle recrue berchemoise soustraite aux Engagés.

Safa Akyol est le bras droit du bourgmestre de Saint-Josse, Emir Kir, exclu du PS début 2020 pour avoir accueilli des maires turcs d’extrême-droite dans la maison communale. Comme son chef, il a récemment claqué la porte du parti socialiste au terme de longs désaccords. Il est également président de BizzTürk, une association de commerçants turcs.

Séduit par la touche Bouchez

Va-t-il rejoindre le Mouvement réformateur ? “Il n’y a rien de garanti pour le moment. Je suis encore en train de voir les possibilités. En tant que président d’une association de commerçants, je suis séduit par le discours du MR à l’égard des indépendants. Le MR a changé de politique ces dernières années. Ce n’est plus le parti que l’on croyait raciste à cause du discours du PS”, déclare celui qui se dit sensible à la tonalité imprimée au parti libéral par son président, Georges-Louis Bouchez.

L’ex-socialiste tennodois est considéré comme un faiseur d’opinion au sein de la communauté turque. On lui a aussi longtemps collé une étiquette de relais du pouvoir turc. “Le lobbyisme pro-Erdogan de Safa Akyol s’est exercé au sein de son engagement au sein de l’UETD”, nous expliquait Bahar Kimyongür, auteur, militant laïque et opposant au régime turc. L’UETD, l’Union of International Democrats – Belgique est considérée comme une branche officieuse belge de l’AKP, le parti islamo-conservateur dont le président de la Turquie Recep Tayyip Erdogan est cofondateur et président.

Passé sulfureux

”Safa Akyol était un agent d’infiltration au service du lobby national-conservateur islamique turc en général, de sa fraction nationaliste “panturkiste” et racialiste en particulier”, commente sans fard Manuel Abramowicz, de l’Observatoire belge de l’extrême droite – RésistanceS. “Bras-droit du PS Émir Kir, Akyol pourrait être son cheval de Troie ou son intermédiaire pour éventuellement préparer l’arrivée du bourgmestre belgo-turc de Saint-Josse auprès de Georges-Louis Bouchez.”

”J’en ai marre de ces allégations qui sont faites sur ma personne depuis dix ans sur base d’événements auxquels j’ai participé quand j’étais en recherche d’identité”, réplique Safa Akyol. Un événement en particulier a participé à forger cette réputation. Le 23 mai 2015, l’ex-conseiller PS a pris part, en tant que porte-parole de l’UETD, à une manifestation contre la reconnaissance du génocide arménien lors de laquelle il a appelé à retirer les “structures commémoratives sur les places publiques, ces soi-disant monuments blessant la communauté belgo-turque.”

”Je cherchais à faire entendre la voix des autres jeunes dans les quartiers populaires avec mon association. Aujourd’hui, j’ai arrêté la politique internationale. Cela m’a ramené plus de problèmes que d’aide”, explique-t-il. Quand on l’interroge sur son éventuel soutien au président turc, il réplique : “Je ne suis ni pro, ni anti Erdogan. Je suis anti Good Move.”

Atout électoral

Ces questionnements mis de côté, le profil de Safa Akyol représente un atout de taille sur le plan électoral. Le MR en est conscient. “Il fait partie de ces nombreuses personnes qui veulent nous rejoindre”, reconnaît David Leisterh, président du MR bruxellois. “Nous l’avons d’abord rencontré avec Georges-Louis Bouchez et David Clarinval [ministre des Indépendants, NdlR] dans le cadre des discussions sur les aides à accorder aux commerçants pendant la période du covid. C’est une personne influente dans la communauté turque dont l’expertise est utile pour renforcer le tissu économique bruxellois.”

David Leisterh espère pouvoir séduire toutes ces personnes qui, comme Safa Akyol, ont été “déçues de la gauche bruxelloise." Il rappelle que dix ans plus tôt, le nord de Bruxelles était encore “assez bleu." Aujourd’hui, “cela semble inimaginable que des libéraux puissent convaincre dans ces quartiers." Il accueille donc avec un intérêt certain le fait que “des personnes influentes dans la communauté turque comme Safa Akyol s’intéressent à ce que le MR fait."

Il n’est pas question, par contre, pour David Leisterh de recruter Emir Kir.

C1: rixe entre supporters du Bayern et de Galatasaray, 5 blessés

Cinq personnes, dont quatre supporters du Bayern Munich, ont été légèrement blessées mardi dans des affrontements survenus à Istanbul avant le match de Ligue des champions entre Galatasaray et l'équipe allemande, ont rapporté les médias turcs.

Selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, un groupe réunissant plusieurs dizaines de supporters du Bayern Munich s'est retrouvé au coeur d'une rixe sur l'avenue d'Istiklal, immense artère piétonne bordée de rues fourmillant de bars, aux alentours de 03H00 (00H00 GMT).

Plusieurs bagarres ont éclaté avec des supporters de Galatasaray, dont le quartier est le fief, accompagnées de jets de chaises et de bouteilles.

Des fans munichois ont également lancé des projectiles sur la vitrine de la boutique officielle de Galatasaray, devant laquelle la police turque est intervenue.

Cinq personnes, dont quatre Allemands âgés de 24 à 32 ans, ont été légèrement blessées au visage, selon l'agence de presse turque IHA. Tous avaient quitté l'hôpital mardi matin, selon cette même source.

Contacté par l'AFP, le consulat d'Allemagne à Istanbul n'avait pas répondu dans l'immédiat.

Leader du groupe A de la Ligue des champions, le Bayern Munich tentera mardi soir d'enchaîner une troisième victoire consécutive dans la compétition sur le terrain de Galatasaray, tombeur de Manchester United à Old Trafford lors de la 2e journée. (AFP, 25 oct 2023)

Arabs, Jews in Brussels send message of peace amid Israel-Palestine conflict

Arabs and Jews living in the Belgian capital Brussels came together Thursday to send a message of peace amid the Israel-Palestine conflict.

They gathered in Schuman Square, where European Union buildings are located, carrying banners saying "Peace now," "Arab-Jewish solidarity," "Our choice is unity" and "Political solution, not military."

Speaking to Anadolu, Wassim Allouka, who is of Moroccan origin, said Arab and Jewish communities should live together by understanding each other's point of view.

Avi Tawil, a member of the Jewish community, also emphasized the importance of peaceful coexistence.

"While I wear my kippah, a Muslim woman should be able to walk freely with her headscarf. No one should be discriminated against because of their religion," he said.

Tawil said he believes there will be a time when Israelis and Palestinians will live in peace in the region and children will focus on their bright futures instead of bombs.

Patrick Menache, a Jewish Belgian citizen, said that Arab-Jewish tensions are politically based and it is possible for the two peoples to live in peace.

The conflict in Gaza, which has been under Israeli bombardment and a blockade since Oct. 7, began when the Palestinian group Hamas initiated Operation Al-Aqsa Flood, a multi-pronged surprise attack that included a barrage of rocket launches and infiltrations into Israel by land, sea and air.

It said the incursion was in retaliation for the storming of Al-Aqsa Mosque and growing violence by Israeli settlers against Palestinians.

The Israeli military then launched Operation Swords of Iron against Hamas targets in the Gaza Strip.

Gaza is experiencing a dire humanitarian crisis with no electricity, while water, food, fuel and medical supplies are running out.

UN Secretary-General Antonio Guterres has called for an immediate humanitarian cease-fire to ease the “epic human suffering.”

At least 3,785 Palestinians have been killed in Israeli attacks on Gaza, while more than 1,400 Israelis have been killed in the conflict. (AA, 20 oct 2023)

L'Allemagne traque les passeurs pour endiguer le flux de migrants

Ils ont franchi la frontière germano-polonaise à pied par le pont de la voie ferrée. Mais le périple d'un groupe de 22 Syriens s'est arrêté à leur entrée en Allemagne, où la police les a repérés.

"Le passeur qui devait les déposer en camion s'est enfui en voyant la police et les a laissés seuls", suppose Jens Schobranski, porte-parole de la police allemande, lors d'une intervention à l'aube dans une petite ville d'ex-RDA, Forst, à laquelle l'AFP a assisté.

Depuis début octobre, Berlin a renforcé les contrôles aux frontières sur son flanc est. La hausse des arrivées illégales de migrants, majoritairement originaires de Syrie et d'Afghanistan, provoque un vif débat dans le pays, dont les capacités d'accueil s'épuisent.

La situation profite à l'extrême droite, qui a obtenu des résultats record dans deux scrutins régionaux dimanche dernier.

"Le nombre de personnes qui viennent actuellement chez nous est trop élevé", a encore martelé cette semaine le chancelier Olaf Scholz, en présentant des mesures pour accélérer les expulsions de personnes déboutées de l'asile.

- Trois jours sans manger -

Même des ministres écologistes de la coalition de centre gauche durcissent le ton.

En septembre, 2.000 personnes sont arrivées illégalement dans le Brandebourg, l'une des trois régions allemandes frontalières de la Pologne. "La seule fois où l'on a eu un chiffre mensuel plus élevé --3.014 personnes--, c'était en octobre 2021", relève M. Schobranski, quand les frontières du Belarus étaient grandes ouvertes.

Depuis, la Pologne a érigé un mur de barbelés avec ce pays. Varsovie, tout comme la République tchèque et l'Autriche, a également renforcé les contrôles frontaliers avec un autre voisin, la Slovaquie, ces dernières semaines.

Devant des jardins ouvriers de la ville de Forst, aux premières heures de la matinée, le groupe de 22 Syriens, dont un enfant et un adolescent, se laisse appréhender sans résister. La majorité d'entre eux vivaient en Turquie où la situation économique dégradée les a poussés à fuir de nouveau.

L'un des hommes, Adem Ahmed, 30 ans, raconte être "resté sans manger les trois derniers jours" de son périple. Auparavant, il se nourrissait "de dattes et de noix" dont il avait rempli un sac.

Une fois les téléphones portables temporairement saisis pour analyse, les migrants, dont la plupart n'ont plus de papiers, sont auditionnés avant d'être envoyés dans un centre de premier accueil.

- Herses contre les passeurs -

Parfois l'arrestation est plus mouvementée : "Il y a deux semaines, un passeur syrien, demandeur d'asile en Allemagne, a forcé un barrage et provoqué un accident avec des personnes à bord", raconte M. Schobranski. Pour stopper les transports illégaux, la police utilise des herses qui crèvent les pneus des véhicules.

"La plupart du temps, s'il s'agit de leur première arrestation, les passeurs sont condamnés entre un an et trois ans de prison avec sursis", témoigne le commissaire Frank Malack, en service à Forst. "Ce qui leur fait vraiment peur, c'est d'être renvoyés dans leur pays" s'ils sont demandeurs d'asile.

"En ce moment, il peut arriver que nous arrêtions dix passeurs en deux jours", témoigne M. Schobranski.

Parmi eux, beaucoup d'Ukrainiens et de Géorgiens. Les premiers risqueraient d'être enrôlés dans l'armée pour combattre la Russie s'ils restaient dans leur pays. Et les seconds n'ont pas le droit de travailler en Allemagne durant leur demande d'asile, mais ont souvent besoin d'argent pour rembourser leur passage.

Le prix d'un périple vers l'Allemagne ? Entre 3.000 et 10.000 euros, selon M. Schobranski. Pour un nombre illimité de tentatives "c'est plus cher", ajoute-t-il.

Après huit ans passés en Turquie, pays qui accueille au moins 3,4 millions de réfugiés syriens, Adem Ahmed dit avoir pris la route de l'Europe pour retrouver des proches.

"J'ai vécu seul pendant huit ans, c'était difficile. Je veux rejoindre ma famille", confie cet homme aux traits tirés.

Originaire de la ville syrienne d'Idleb, il a suivi la route des Balkans --de la Bulgarie à la Slovaquie--. L'autre route d'immigration arrivant en Allemagne passe par Moscou et le Belarus.

Plus de 250.000 demandes d'asile ont été déposées à fin septembre en Allemagne, soit davantage que sur toute l'année 2022. L'Allemagne accueille aussi plus d'un million d'Ukrainiens fuyant la guerre.

Les craintes d'une nouvelle crise, comme celle de 2015-2016 lorsque la première économie européenne avait accueilli plus d'un million de réfugiés, préoccupent l'opinion publique selon les sondages.

En 2016, l'Allemagne avait enregistré plus de 740.000 demandes d'asile. (AFP, 13 oct 2023)


Un partisan du PKK et condamné en France, arrêté à Athènes

Un Turc d'origine kurde, condamné en France pour avoir recruté des militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a été arrêté à Athènes sur mandat international, a indiqué mercredi la police grecque.

L'homme âgé de 35 ans a été interpellé mardi soir lors d'un contrôle de routine dans le quartier contestataire d'Exarchia, dans le centre de la capitale grecque, a précisé la police.

"Les autorités confirment qu'il était recherché en raison de sa condamnation en France" à une peine de prison ferme, selon la même source.

Il doit être présenté mercredi au parquet d'Athènes afin de lancer la procédure d'extradition vers la France où il avait obtenu l'asile politique, selon la même source.

Au moment de son arrestation, l'homme était accompagné de deux compatriotes kurdes et d'une femme belge, qui ont également été arrêtés avant d'être relâchés.

Le PKK est considéré comme organisation terroriste par la Turquie et ses alliés occidentaux.

De nombreux Kurdes de nationalité turque ont trouvé de longue date refuge en Grèce, pays membre de l'UE qui entretient de relations difficiles avec la Turquie voisine.

En février 1999, Abdullah Öcalan, chef historique du PKK et le plus recherché alors par Ankara, avait été arrêté devant l'ambassade de Grèce à Nairobi par les services secrets turcs.

Il purge depuis une peine de prison à vie pour trahison et et tentative de diviser le pays. (AFP, 11 oct 2023)


Migrations: l'UE pour un renouvellement du pacte UE-Turquie de 2016

Le vice-président de la Commission européenne, Margaritis Schinas, s'est dit samedi en faveur d'"une amélioration" du pacte entre l'UE et la Turquie conclu en 2016 pour parer à l'époque à la crise migratoire, s'exprimant à Thessalonique, la deuxième ville grecque, à l'issue d'une réunion des pays de la région.

Se félicitant de l'accord sur la réforme migratoire lors du sommet européen mercredi à Grenade en Espagne, Margaritis Schinas a par ailleurs souligné la nécessité de l'UE d'avoir de "bonnes relations" avec "les pays d'où arrivent ou transitent" les migrants comme les pays de l'Afrique occidentale, la Tunisie, l'Egypte ou la Turquie.

"Avec la Turquie, nous avons une relation de partenariat sur l'immigration depuis 2016" que "nous voulons rafraîchir et améliorer compte tenu des conditions actuelles" concernant l'augmentation du nombre d'arrivées en Europe, a-t-il précisé.

Il s'exprimait à l'issue d'une réunion à Thessalonique des ministres des Migrations de cinq pays du sud de la Méditerranée (MED5), la Grèce, l'Espagne, l'Italie, Chypre et Malte, principales portes d'entrée de migrants en Europe.

Après la crise migratoire de 2015, l'UE avait conclu avec Ankara un pacte selon lequel la Turquie retenait les migrants, syriens principalement, sur son sol, moyennant une importante contrepartie financière. Une partie des 6 milliards d'euros alors promis doit encore être versée.

- "Augmenter le taux de renvoi" -

Le ministre grec des Migrations, Dimitris Kairidis, avait indiqué fin septembre que son pays, frontalier avec la Turquie, "avait un intérêt immédiat" à oeuvrer pour "amender" et "étendre" le pacte de 2016. Ce sujet sera abordé lors d'une rencontre le 7 décembre entre hauts responsables grecs et turcs à Thessalonique.

Comme l'Italie, la Grèce a connu une recrudescence d'arrivées de migrants depuis janvier. Selon le ministère grec, plus de 18.000 personnes y sont arrivées durant les huit premiers mois de l'année, une augmentation de 106% par rapport à 2022.

Dans un communiqué commun, les pays de la MED5 ont appelé la Commission européenne à "garantir la mise en oeuvre des partenariats et des accords avec les pays tiers pour stopper les départs illégaux, démanteler les réseaux de passeurs (...)" et "augmenter le taux de renvoi" des migrants qui n'ont pas les droits adéquats de séjour dans l'UE.

Ces pays ont également approuvé "le rôle de l'Agence européenne de surveillance des frontières (Frontex)" et "sa contribution aux efforts des pays membres de l'UE pour protéger leurs frontières". Ils appelent la Commission "à octroyer des ressources suffisantes à cet organisme", selon ce communiqué.

Selon de nombreux médias et ONG, les autorités grecques et Frontex sont régulièrement accusés de participer à des refoulements illégaux des migrants vers la Turquie. En avril 2022, le directeur à l'époque de Frontex, le Français Fabrice Leggeri, avait été contraint de démissionner après une enquête de l'Office européen de lutte antifraude (Olaf) mettant en cause sa mauvaise gestion. (AFP, 8 oct 2023)


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