Droits
de l'Homme / Human Rights
Le livre des lanceurs de feux de la révolte...

Doğan Özgüden, Artı
Gerçek, 2 décembre 2025
Souvenirs
de l’entretien bruxellois d’Atilla Keskin, condamné à mort aux côtés de
Deniz Gezmiş, Yusuf Arslan et Hüseyin İnan, durant lequel il a partagé
leurs douleurs et leurs joies
Dimanche dernier, nous
nous sommes réunis en Belgique pour un évènement
exceptionnel avec nos amis défenseurs de la démocratie, la liberté et
l’égalité des peuples. Cette réunion durant laquelle Atilla Keskin, le
plus proche camarade des trois jeunes pousses que nous avons sacrifiés
à la brutalité du fascisme du 12 mars, il y a tout juste 53 ans, a
présenté son livre intitulé « Nous avions allumé un feu de révolte –
Des sourires qui ne succomberont jamais aux douleurs », nous a permis
de renouer avec la génération de 68, à commencer par Deniz Gezmiş,
Yusuf Arslan et Hüseyin İnan.
En organisant cette rencontre, nos chers amis Erdinç Utku et Serpil
Aygün qui, depuis des années, contribuent grandement au monde des
médias et de l’art en Belgique, ont assuré un grand apport au dialogue
entre les différentes générations de révolutionnaires et démocrates qui
essaient de prendre part à la lutte pour la liberté et la démocratie
depuis l’étranger, malgré les pressions exercées depuis des années par
le régime d’Ankara.
Ce fut particulièrement émouvant pour moi d’assister à cette rencontre
en compagnie de Nazım Alfatlı, qui a fait entendre notre voix dans les
éditions en langue turque de la radio-télévision belge dans les années
70 et 80, du poète-écrivain Nihat Kemal Ateş qui, depuis des années,
partage nos sentiments dans ses poèmes, et du dessinateur Ali Cabbar,
auteur d’un magnifique roman-photo documentaire intitulé « Bravo mon
enfant » sur la vie et le combat de Deniz Gezmiş. Une émotion qui fut
d’autant plus grande lors de l’accolade de ce dernier avec Atilla
Keskin, le camarade de Deniz…
Atilla figurait au quatrième rang des 18 jeunes révolutionnaires
condamnés à mort par le tribunal martial à Ankara lors du procès de
l’Armée populaire de libération de la Turquie (THKO). Cependant, le
Parti de la justice, dirigé par Demirel et alors majoritaire au
Parlement, entendait venger la mort des trois personnes exécutées après
le coup d’Etat du 27 mai 1960: le Premier ministre Menderes, le
ministre des Affaires étrangères Zorlu et le ministre des Finances
Polatkan. En conséquence, la Cour d’appel militaire confirma les
exécutions de trois révolutionnaires et commua les peines de 15 jeunes
à la prison à perpétuité, permettant ainsi à Atilla de rester en vie.
Si j’avais bien connu Deniz Gezmiş, Cihan Alptekin et İbrahim
Kaypakkaya en Turquie, je n’avais jamais eu l’occasion de rencontrer
Atilla Keskin. Je l’ai croisé pour la première fois en exil, lors de
nos fréquentes rencontres dans les studios de Med TV, la chaîne de
télévision kurde établie en Belgique. Nous nous étions également
retrouvés lors la fondation de l’Assemblée des Exilés en Europe (ASM)
en Allemagne.
Comme je l’ai mentionné lors de la rencontre de dimanche, la
participation active des jeunes à la lutte révolutionnaire de gauche en
Turquie a débuté bien avant 1968, dès 1962 dans les rangs du Parti
ouvrier de Turquie (TIP). Lorsque je suis arrivé à Istanbul en 1963
pour prendre mes fonctions au siège central du parti, après avoir
participé à l’organisation du parti à Izmir, la branche jeunesse
du
Parti ouvrier de Turquie était déjà en train de s’organiser, non
seulement dans les universités, mais aussi dans les quartiers ouvriers.
De plus, notre jeune camarade kurde Ali Yaşar occupait la présidence de
la branche jeunesse.
Lors du 1er Grand Congrès du Parti ouvrier de Turquie en 1964, il fut
initialement décidé d’assurer une représentation de la branche jeunesse
au sein du conseil exécutif général, mais suite aux objections de
certains dirigeants, il fut fait marche arrière et cette décision fut
annulée.
Quand nous nous opposâmes à l’exclusion des travailleurs intellectuels
des élections aux instances dirigeantes ainsi qu’au rejet de la
représentation de la branche jeunesse au conseil exécutif général, nous
avons été exclus du parti avec le président de la branche jeunesse Ali
Yaşar.
Malgré cela, une grande partie de la jeunesse universitaire, tout comme
le journal Akşam dont j’étais le rédacteur en chef, soutenait la
campagne du Parti ouvrier de Turquie. Deniz Gezmiş, alors âgé de 18
ans, s’était inscrit durant cette campagne dans la section du TİP du
district d’Üsküdar, et y avait assumé des responsabilités. Atilla
Keskin, inscrit à l’Université Technique du Moyen-Orient (ODTÜ) en
1964, avait rejoint le Parti ouvrier de Turquie la même année.
Dans l’un de ses entretiens, Atilla décrit l’orientation des jeunes
vers la résistance de 68 en ces termes :
« Tout d’abord, le monde était en ébullition. Les luttes
anti-impérialistes, les combats de guérilla, les luttes de classe en
Europe et en Amérique, Cuba et la révolution chinoise… Tous nous ont
marqués. Par ailleurs, en 1965, 15 députés socialistes ont fait leur
entrée au Parlement. Il y avait de grandes manifestations de masse, la
fondation de la DİSK (Confédération des Syndicats ouvriers
révolutionnaires), etc., et une Turquie en ébullition. Les Kurdes
commençaient à s’élever contre les propriétaires terriens. A côté de
cela, nous étions tous dans le monde de la littérature, du cinéma, de
la culture et du théâtre. Nous avions lu Nazım [Hikmet], Yaşar Kemal et
Orhan Kemal. Il y avait un tel bagage culturel ».
En effet, la jeunesse de cette époque, et en particulier les
intellectuels kurdes à Istanbul et la jeunesse kurde dans les
universités, fit entendre sa voix avec une force croissante, et
influencée par l’entrée de candidats kurdes à la Grande Assemblée
nationale de Turquie (TBMM) lors des élections générales de 1965, puis
dans les assemblées municipales lors des élections locales suivantes,
devint plus sensible à la question kurde.
L’éveil politique initié par le TİP prit une ampleur plus retentissante
encore avec les « Meetings de l’Est » organisés à Silvan, Diyarbakır,
Siverek, Batman, Dersim, Ağrı et Erzurum en 1967. Les « Meetings de
l’Est » et les « Soirées de l’Est », organisés en 1969, aboutirent à la
création des Foyers culturels révolutionnaires de l’Est (DDKO), une
étape majeure de l’histoire politique kurde.
L’organisation stambouliote du DDKO était l’œuvre de notre camarade et
ami proche Necmettin Büyükkaya, de la même génération que Deniz.
Necmettin allait lui aussi être torturé à mort dans la prison de
Diyarbakır après le coup d’Etat du 12 septembre.
L’éminent intellectuel kurde Mehmet Emin Bozarslan, qui prononça le
discours d’ouverture du DDKO, avait à cette époque traduit en turc à la
fois l’œuvre de Nayef Hawatmeh, La guerre populaire en Palestine et le
Moyen-Orient, et l’Histoire kurde de Cheref-Khan, que nous avions tous
deux publiés aux éditions Ant.
L’attitude constante du Parti ouvrier de Turquie sur la question kurde,
malgré les divisions internes au sein du parti, atteint son paroxysme
avec l’adoption, lors du 4er Grand Congrès, d’une résolution qui, sous
les insistances des délégués kurdes, affirmait pour la première fois
noir sur blanc les droits et revendications du peuple kurde en Turquie.
Toutefois, cette décision allait entraîner la fermeture du Parti
ouvrier de Turquie par la Cour constitutionnelle, sous les ordres des
putschistes après le coup d’Etat du 12 mars 1971.
Dans son entretien, Atilla a clairement montré comment leur détention
de huit mois dans la prison de Diyarbakir, après leur entraînement à la
guérilla auprès du Fatah en février 1970 et leur arrestation à leur
retour en Turquie, leur permit, en côtoyant de plus près les Kurdes, de
se libérer de leur conditionnement chauviniste et de favoriser leur
solidarité avec le juste combat de la nation kurde.
En écoutant Atilla, je me suis souvenu de ces jours de quête et de
rébellion, il y a d’ici 55 ans. En effet, la seule véritable solidarité
avec le peuple palestinien depuis la Turquie n’était venue que de notre
jeunesse révolutionnaire à la fin des années 1960. De nombreux jeunes
révolutionnaires, comme Deniz Gezmiş, Hüseyin İnan, Yusuf Aslan et
Atilla Keskin, s’étaient rendus en Palestine et combattu dans les rangs
de la guérilla.
Les gtans médias et la Radio-Télévision turque (TRT), s’appuyant sur
les mensonges propagés par la police ayant arrêté et torturé ces jeunes
à leur retour de Palestine, le 1er février 1970, les attaquaient en les
accusant d’être « des terroristes formés en Palestine arrêtés en
flagrant délit ».
A cette époque, Hüseyin İnan, Atilla Keskin et leurs amis déclaraient
dans un message envoyé à Ant : « Le gouvernement collaborateur a envoyé
ses agents à nos trousses en Palestine, où nous étions allés soutenir
la juste lutte des peuples arabes. A notre retour, ils nous ont fait
capturer grâce à un stratagème ingénieux prémédité et ont tenté de nous
faire passer pour des saboteurs et des agents stipendiés ».
En effet, durant ces années, le gouvernement Demirel, loin de soutenir
le peuple palestinien, était plus occupé par la traque des
révolutionnaires solidaires, allant jusqu’à soutenir les islamistes
qui, comme lors du « Dimanche sanglant », organisaient des attaques
sanglantes à coups de bâton et de couteau contre les manifestations et
rassemblements de travailleurs et étudiants en résistance contre
l’impérialisme US protecteur d’Israël.
J’avais alors publié un éditorial en défense de la jeunesse
révolutionnaire dans le numéro du 10 février 1970 de la revue Ant,
demandant :
« Ceux qui ont envoyé des dizaines de milliers de soldats à des
milliers de kilomètres de là combattre le peuple coréen dans les années
1950 pour défendre les intérêts de l’impérialisme américain en
Extrême-Orient ont-ils le droit d’accuser ceux qui se sont rangés du
côté du peuple arabe, lequel mène l’une des guerres les plus justes au
monde ? Bien sûr, les 47 dernières années écoulées ont amplement
démontré qu’ils n’en ont aucun droit depuis ce jour. La seule chose
qu’ils connaissent de la Palestine, c’est le cintre palestinien
[Filistin Askısı] qu’ils infligent lors des séances de torture des
révolutionnaires qu’ils arrêtent ! »
Immédiatement après, Yusuf Aslan, le camarade d’Atilla Keskin, nous
avait envoyé un message que j’avais publié dans le numéro du 24 février
1970 de la revue Ant : « Dans la situation qui est celle d’aujourd’hui,
l’une des conditions permettant de porter un coup fatal à
l’impérialisme est que les peuples du Moyen-Orient que l’impérialisme,
particulièrement, a transformé en région ravagée par la guerre, les
peuples de Turquie, d’Iran, arabe, chypriote et kurde, forment un front
anti-impérialiste et constituent un cercle révolutionnaire
moyen-oriental. C’est la raison pour laquelle je suis allé rejoindre le
Fatah pour acquérir la pratique de la lutte révolutionnaire qui sévit
depuis des années au Moyen-Orient et pour apporter mon concours, en
tant que soldat, à la guerre de libération des peuples arabes écrasés ».
Les derniers mots de Deniz Gezmiş sur la potence – « Vive
l’indépendance des peuples de Turquie. Vive la sublime idéologie du
marxisme-léninisme. Vive la lutte pour l’indépendance des peuples turc
et kurde. A bas l’impérialisme ! » – furent l’expression la plus
concise et indéniable de cette évolution.
Dans son ouvrage « Des sourires qui ne succombent jamais aux douleurs
», Atilla Keskin relate avec sincérité ses propres aspirations et
celles de sa génération, leurs quêtes, leurs sacrifices et leur
détermination, ainsi que leurs passions pour la littérature, le cinéma,
la culture et le théâtre, leurs enthousiasmes exprimés par le concerto
pour guitare de Joaquin Rodrigo, si cher à Deniz, et leurs sourires
reflétés par les « moqueries » que Deniz affectionnaient aussi.
Erdinç Utku, qui a permis notre rencontre, a écrit le lendemain sur sa
page de réseau social :
« Lorsqu’Atilla Keskin a pris la parole, l’atmosphère de la salle a
changé. Il a comparé le mouvement étudiant de 68 en Turquie avec sa
vague sœur européenne. Les vagues s’écrasaient sur le rivage avec la
même force, mais les rochers offraient une résistance différente. Dans
les rangs, un regard de Deniz Gezmiş et une parole de Cihan Alptekin
ont été évoqués. Une femme au premier rang de la salle s’est essuyée
les yeux, tandis qu’une autre, au fond, baissait la tête avec un
sourire amer. Tels étaient les souvenirs de Keskin : à la fois un
poignard et un baume. « Ne cherchez pas de sauveur. Questionnez. Vous
êtes la solution. Nous tombons dans le découragement quand nous
apprenons plus tard qui étaient ceux que nous prenions pour nos
sauveurs », et ces mots ont résonné dans la salle comme une douce vague
: un peu d’espoir, un peu de reproche, mais surtout la responsabilité.
En terminant son allocution, il nous a rappelé que sa génération avait
toujours gardé son sens de l’humour, même dans les moments les plus
difficiles. C’est peut-être pour cela qu’ils arrivaient encore à garder
le sourire ».
Oui, malgré la douleur, la défaite et le temps…
Cher Atilla, dans le titre de ton livre dans lequel tu racontes les
sourires qui ne succombent jamais aux douleurs, tu dis : « Nous avons
allumé le feu de la révolte »… Je crois que ce feu ne s’éteindra jamais…
Traduction: Mazyar KHOOJINIAN
Work-related deaths in Turkey hit record
high in November, 13 child workers killed
Turkey recorded its highest number of work-related deaths in November
since 2011, excluding months significantly impacted by the coronavirus
pandemic, the 2023 earthquakes, and the 2014 Soma mining explosion. At
least 216 workers died on the job last month, according to the monthly
report released by the Health and Safety Labor Watch (İSİG), which
monitor work-related deaths across the country.
This figure marks the highest monthly loss since 2011, outside of the
noted extraordinary periods. The total number of workers who died on
the job in the first 11 months of the year reached 1,956.
In the months preceding November, the number of deaths were 180 in
January, 129 in February, 158 in March, 156 in April, 178 in May, 161
in June, 207 in July, 192 in August, 208 in September, and 171 in
October.
High number of child worker fatalities
Of the 216 workers who lost their lives last month, 73 were in the
construction sector, 68 in industry, 41 in services, and 34 in
agriculture. The 71 deaths in the construction sector represent an
all-time high for this industry in the İSİG Assembly's records.
The İSİG Assembly noted the severity of the situation in construction,
stating, “We had never recorded such a high number of deceased
construction workers. The deaths of 71 construction workers summarize
the state of precarious employment.”
The statistics included 13 minors, four of whom were under the age of
14, forced into work. The İSİG noted that recent policies on education
and impoverishment have made child labor a mass phenomenon, shifting
its focus from rural to urban areas.
“Hundreds of thousands of child workers are now employed in urban
factories, workshops, construction sites, shops, and shopping malls
under the guise of apprentices or interns," the Assembly said. "The
result is clear: the 71 child worker deaths we recorded in 2024 was the
highest year for child occupational homicides. As of the end of
November this year, the number of deceased child workers is 85.”
Among those killed in November were 19 women and 12 migrant workers.
Only four of the deceased were members of a trade union. (BIA, 5 Dec
2025)
Sixteen
students arrested in İstanbul for protesting rising child worker deaths
Sixteen students who protested the Education Minister Yusuf Tekin over
student worker deaths in vocational training programs were arrested
yesterday. The students, all members of the Workers’ Party of Turkey
(TİP), were taken into custody after the Dec 2 protest in İstanbul.
The students who gathered outside a vocational training event attended
by the minister displayed a banner reading, "The blood of the children
is on your hands" in protest of fatalities among student workers
enrolled in the Vocational Education Center (MESEM) program, which
falls under the National Education Ministry.
Seventeen people were initially detained following the protest.
Prosecutors sought the arrest of the students without first taking
their statements.
The Bakırköy Duty Penal Judgeship of Peace ordered the arrest of 16
individuals on charges of “resisting a public officer to prevent them
from performing their duty” and “damaging property.”
The court justified the arrests by claiming there was “concrete
evidence indicating a strong suspicion of crime,” based on the on-site
inspection report and video footage of the protest. The court contended
that the arrests were a proportional measure.(BIA, 4 Dec 2025)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Folk
singer Pınar Aydınlar sentenced to over 6 years
in prison on 'terrorism' charges
Folk music artist Pınar Aydınlar has been sentenced to 6 years and 3
months in prison on the charge of “membership in a terrorist
organization.”
Aydınlar, known for her political activism, was standing trial in a
case related to the Peoples' Democratic Congress (HDK), an umbrella
group for pro-Kurdish and leftist organizations. She had been arrested
in February and remained in custody for nearly three months as part of
this case. Prosecutors claim that the HDK, which is a legal entity,
operates under the guidance of the Kurdistan Workers’ Party (PKK).
Aydınlar attended the hearing today at the İstanbul 13th Heavy Penal
Court today alongside her lawyer, Fırat Alan Ayıldız.
A large audience was present at the courthouse to follow the
proceedings. The hearing was scheduled to begin at 11.10 am but started
40 minutes late.
At the hearing, the prosecuting attorney reiterated the final opinion,
requesting that Aydınlar be sentenced for “membership in an armed
terrorist organization” and “making propaganda for a terrorist
organization.”
Taking the floor against the final opinion, Aydınlar criticized the
manner of her detention. Aydınlar stated, “I was pinned to the floor by
armed law enforcement officers in the house where I was staying with my
children, and a gun was held to my head. My daughter was forced to
undress in front of the cameras.”
'Being a HDK member is not a crime'
Aydınlar noted that she was listed as a member of the HDK by
prosecutors despite not being a member. “Being a member of the HDK is
not a crime; it is a legal entity. I am not a member of the HDK, but I
would not deny it if I were," she said.
Aydınlar also commented on the social media posts cited to request her
punishment. “My page is constantly under public surveillance. Mehmet
Şirin Aydın was murdered along with two others in an armed attack on
the Ahmet Kaya Kurdish Culture Center in Paris, the capital of France.
He was my colleague. Have some empathy.
"All I did was share the photo of the three people in a tweet and say,
‘With respect.’ That was all I did. Respect for the dead. How could I
have made propaganda for an organization, the identity of which is a
big question mark, by sharing the photographs of the people who were
killed? There is no flag, no weapon in the photo. Only the faces of the
murdered individuals are present.”
Aydınlar also said that she did not make one of the posts subject to
the accusation but only “retweeted” it.
Requested acquittal
Rejecting the accusations, Aydınlar then recalled the judicial control
measure imposed on her. Stating that she goes to sign documents on the
1st of every month, Aydınlar said, “As an artist who gives concerts in
Europe, I go abroad after signing on the first of every month. If I had
the intention to flee, I would not have come back from abroad.”
Aydınlar requested the lift of the judicial control measures and her
confiscated tablet, which contains her repertoire. She concluded her
statement by requesting her acquittal. Subsequently, her lawyer, Fırat
Alan Ayıldız, took the floor.
Ayıldız provided examples from the decisions and case law of the
European Court of Human Rights (ECtHR) and the Constitutional Court,
arguing that the posts fell within the scope of freedom of expression.
The verdict
The court issues a recess to deliberate the verdict. Following the
recess, only Aydınlar and her lawyer were allowed back into the
courtroom.
Announcing its decision, the court sentenced Pınar Aydınlar to 6 years
and 3 months in prison for organization membership.
In a statement she made inside the courthouse after the decision,
Aydınlar noted:
“I have been sentenced to prison. My sentence for propaganda was
lifted, but a travel ban was imposed. They tried to make me out to be a
member of an organization. As an artist who has sung the songs and folk
tunes of oppressed peoples for years, and as a friend who openly shares
every aspect of my life with you, I have faced an unacceptable result.
We do not accept it, and we will appeal.” (BIA, 9 dec 2025)
Un
journaliste battu à mort en plein centre ville et
la suite...
Ragip Duran, TVXS.GR, 30 novembre 2025
Hakan Tosun (50), journaliste-documentariste, spécialiste des
mouvements écologistes a été battu à mort, le 10 octobre dernier, à
Esenyurt, le plus grand district d’Istanbul.
Sa sœur, ses avocats, ses collègues et amis ont expliqué en détail le
déroulement de cet assassinat, mais en particulier l’attitude des
policiers, des responsables de l’hôpital et du Parquet à la suite de ce
meurtre. Le site d’information générale T24 a publié sur Youtube un
vidéo de 32 minutes sur l’affaire Hakan Tosun.
Technicien dans les radios et télévisions privées depuis 1993, Tosun
s’est lancé à produire des documentaires à partir de 2009. Il en a
réalisé 5 sur les mouvements et luttes des écologistes. ‘’Mon frère
était un résistant. Il résistait pour l’ensemble des vivants’’ affirme
sa sœur Oznur.
Hakan Tosun a été agressé par au départ deux et plus tard par trois
assaillants aux environs de 22 h 30 dans une rue commerciale à
Esenyurt. Les caméras de surveillance des boutiques du quartier le
confirment. Mais les parents du seul inculpé sont allés mettre la main
aux films des autres caméras qui ont été déjà vus par les policiers.
Ces parents ont été repérés en train de déjeuner avec les policiers
dans le même quartier.
Les assaillants ont pris le sac à dos de Tosun dans lequel se trouvait
la carte d’identité et la caméra du journaliste. C’est pourquoi quand
il était transporté à l’hôpital personne ne le connaissait. Et les
responsables de l’hôpital n’ont pas intervenu médicalement pendant
environ 20 heures. Le cours des choses ont commencé à changer grâce à
une campagne sur la Toile. L’avocat de Tosun Me. Onur Cingil, son ami
Koray Turkay et sa sœur Oznur croient qu’il s’agit d’une bande
criminelle qui a le soutien de la police, de l’hôpital et des parents
des assaillants.
L’affaire a été le sujet d’une question orale par un député à
l'Assemblée nationale. Le ministre de la Justice a répondu se basant
sur une déclaration du Parquet qu’il s’agit d’un crime individuel,
isolé. Et que Tosun aurait insulté ses agresseurs alors qu’il n’y a pas
de son sur les films des caméras de surveillance.
Par ailleurs, un autre député a demandé au Parlement l’ouverture d’une
enquête sur "les bandes criminelles qui agissent dans les rues des
grandes villes", requête refusée par les membres du pouvoir. Le député
Dr. Turhan Comez a montré à ses collègues les captures d’écran
diffusées sur l’application Telegram Web des annonces des bandes
criminelles qui désirent recruter des assaillants (obligation de savoir
manier des revolvers et de conduire une moto). Il y a également sur
cette même application les annonces des assaillants qui cherchent de
l’emploi ("Je peux exécuter qui vous voulez où vous voulez !").
Les journalistes, les écologistes et les défenseurs des droits humains
ont manifesté en masse contre l’assassinat de Hakan Tosun. Mais ni la
police ni le Parquet n’a pu éclairer les motifs, le déroulement et les
vrais auteurs de cet assassinat.
"Hakan luttait avec sa caméra contre l’histoire falsifiée, il
documentait la vérité" croit Oznur. "Il a été tué, car il voulait
mettre des bâtons dans les roues des patrons de rente" estime Koray
Turkay.
Albert Camus disait « Une manière commode de faire la connaissance
d'une ville est de chercher comment on y travaille, comment on y aime
et comment on y meurt ». A Istanbul, les gens meurent, victimes des
accidents de route, de leurs maris, de la torture, des bandes
criminelles ou bien, ils se suicident par carence d’espoir, à côté des
morts naturels.
Le Pape Léon 14 actuellement en visite officielle en Turquie n’y peut
rien.
Sözcü TV dismisses 15 journalists including
editor-in-chief
Sözcü TV, a secular-nationalist leaning news channel, has dismissed 15
staff members, including senior editors, presenters, and reporters,
following a leadership shake-up, according to sources close to the
organization.
The network’s editor-in-chief Özgür Çakmakçı, who had held the position
since the channel launched on Mar 1, 2023, announced his departure in a
farewell message to colleagues earlier in the day.
“During a time when independent journalism and broadcasting have never
been more difficult, each of you shone with your work and gave hope to
the country,” Çakmakçı wrote. “There would be no brand or success
without you. It was an honor to work with you.”
“As of today, I am stepping down as Editor-in-Chief of Sözcü TV," he
added. "We may not belong to the towers, but the streets are ours.
We’ll meet and talk again.”
Soon after Çakmakçı’s announcement, reports emerged that 14 other staff
members had also been dismissed. According to sources from the outlet
who spoke to bianet, the dismissals were linked to an upcoming
leadership change, with Yılmaz Özdil, a columnist for Sözcü newspaper,
expected to take charge of the group's TV channel.
Those laid off include Program Director Hakan Durmuş, News Director
Emel Okaygün, anchor and host Gülşah İnce, News Manager Dora Mengüç,
İstanbul News Manager Cem Özkeskin, General Manager’s Assistant Deniz
Akbulut, reporters Ozan Kelleci, Fırat Fıstık, Meral Danyıldız, and
Mehmet Bal, editor Serkan Alan, and cameraman Onurcan Kankal.
Some of the journalists confirmed their dismissals on social media.
(BIA, 1 Dec 2025)
Kurdish
Question / Question kurde
Les Kurdes déjouent une tentative d'évasion d'un camp
de jihadistes en Syrie
Dix-huit femmes et enfants de différentes nationalités ont été arrêtés
alors qu'ils tentaient de s'échapper d'un camp du nord-est de la Syrie,
où sont détenus des proches présumés de jihadistes, a déclaré jeudi à
l'AFP la directrice du site.
Plus de six ans après la défaite du groupe jihadiste Etat islamique
(EI), les camps et prisons gérés par l'administration autonome kurde
dans le nord-est de la Syrie abritent encore des dizaines de milliers
de personnes, dont beaucoup ont des liens présumés avec l'EI ou sont
soupçonnés d'en avoir.
Al-Hol est le plus grand camp de la région et les détenus y vivent dans
des conditions notoirement difficiles.
Selon sa directrice, Jihan Hanan, 18 femmes et enfants "de diverses
nationalités, y compris russe" ont tenté mercredi soir de s'échapper de
la zone de haute sécurité du camp.
Elle a indiqué que la région se trouvait dans un épais brouillard
depuis plusieurs jours et que le nombre de tentatives d'évasion
"augmentait généralement par mauvais temps".
En septembre, les forces de sécurité kurdes avait déjà déjoué une
tentative d'évasion de 56 personnes du camp d'al-Hol.
Selon sa directrice, le camp abrite actuellement plus de 24.000
personnes, dont environ 15.000 Syriens, 3.500 Irakiens et 6.200 autres
étrangers.
De nombreux pays occidentaux refusent toujours de rapatrier leurs
ressortissants.
En février 2025, l'administration autonome kurde syrienne avait annoncé
son intention d'évacuer d'ici la fin de l'année les Irakiens et les
Syriens des camps sous son contrôle dans le nord-est de la Syrie, où
sont retenus notamment des proches de jihadistes.
L'EI s'était emparé en 2014 de vastes portions de territoires en Syrie
et en Irak, avant sa défaite en 2019 en Syrie. Mais des cellules
jihadistes restent présentes, notamment dans le vaste désert du pays.
(AFP, 11 déc 2025)
"L’ange de
la paix" en colère contre Barzani
Ragip Duran, TVXS.GR, 7 décembre 2025
M. Devlet Bahceli, Président du Parti d’Action Nationaliste (MHP,
extrême-droite, Loups Gris, 47 sièges au Parlement sur 592, allié
d’Erdogan), initiateur et voire architecte du Projet de ‘’La Turquie
Sans Terrorisme’’ a violemment protesté contre le déroulement de la
visite en Turquie de M. Massoud Barzani dimanche dernier.
M. Bahceli, croit que son projet ‘’mettra fin à la violence terroriste
grâce à la fraternité turco-kurde’’.
La 4e édition du symposium international rendait hommage à
l’imam-philosophe-poète kurde Melaye Ciziri (1567-1640), né
et mort à
Cizre, capitale de la grande tribu Botan, dans la région frontalière
turco-syrienne.
M. Erdogan ainsi que plusieurs ministres ont envoyé des messages de
soutien au symposium.
Leader historique des Kurdes d’Irak, M. Barzani était l’invité
d’honneur du symposium co-organisé par la préfecture et l’Université de
Sirnak.
Il était accompagné d’une petite dizaine de garde de corps en uniforme,
portant des armes lourdes. La présence de ces soldats/policiers a
provoqué une protestation de la part de presque l’ensemble des partis
politiques turcs, gauche, droite, libéral tous confondus, à l’exception
du DEM (parti de l’Égalité et de la Démocratie des Peuples, kurde et
gauches, 56 sièges).
‘’Barzani n’a pas de nos jours un titre officiel, il est venu chez nous
en tant que visiteur. Le fait que des soldats étrangers en uniforme
portant des armes à canon long se promènent sur le territoire de notre
patrie est bien un scandale. Les droits de souveraineté de la
République de Turquie ont été malheureusement violés’’ a affirmé M.
Bahceli. ‘’Il s’agit d’une attaque délibérée contre la dignité, contre
le prestige historique et contre la souveraineté de la République de
Turquie’’ a-t-il ajouté.
La réaction de M. Barzani fut assez nette. Son office a publié un
communiqué: ‘’Nous croyions qu’Allah avait montré le bon chemin à
Devlet Bahceli et qu’il aurait quitté le racisme et le chauvinisme.
Mais nous voyons qu’il est encore un vieux Loup Gris qui se cache sous
la peau de mouton’’.
Un député de l’opposition turque gardant l’anonymat a rappelé ‘’l’autre
face’’ du problème : ‘’Des soldats turcs en uniforme portant des armes
lourdes sont présents sur le sol irakien. Ils ont même des bases
militaires et des centres de renseignement’’ a-t-il precisé.
Ali Turki, député irakien du groupe Sadikun, avait déclaré sur Alanda
TV que la Turquie avait déjà ‘’militairement occupé plusieurs districts
au nord du Kurdistan Irakien’’.
A Ankara, le ministère de l'Intérieur a nommé deux inspecteurs pour
l’enquête qu’il a ouverte et le Ministère des Affaires Étrangères a
demandé le retrait du communiqué de Barzani et désire recevoir un
pardon.
M. Bahceli multiplie ses paradoxes, alors qu’il prétend œuvrer pour la
paix turco-kurde. Il avait déclaré que la Turquie devrait annexer ‘’La
République Turque de Chypre du Nord’’. Il a également critiqué
sévèrement les porte-parole du PKK qui demandent la libération
d’Abdullah Ocalan et la promulgation des lois pour bien avancer dans le
chemin de la paix turco-kurde.
Les Kurdes proches d’Ocalan qualifiaient, il y a à peine un an le
régime turc de ‘’fascisme AKP-MHP’’, parlent désormais de M. Bahceli et
de M. Erdogan avec beaucoup de respect.
DEM auparavant dans l’opposition garde le silence contre les manœuvres
de Bahceli et les actes répressifs du régime.
‘’L’animosité anti-kurde, également anti-arménienne est bien ancrée
dans l’ADN de l’idéologie officielle. Seul le turc, musulman et sunnite
est un citoyen selon ce point de vue’’ estime un professeur de droit
public en exil en Allemagne.
Les Kurdes
de Syrie saluent "l'impact positif" du processus
de paix en Turquie
Les efforts pour parvenir à la paix entre la Turquie et la guérilla
kurde dans ce pays ont eu un "impact positif" pour les Kurdes de Syrie,
qui souhaitent également engager un dialogue avec Ankara, a dit un de
leurs responsables samedi.
A l'initiative de son fondateur et leader historique Abdullah Öcalan,
détenu depuis 26 ans, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a
annoncé en mai qu'il déposait les armes et renonçait à la lutte armée
après plus de quarante ans d'une guérilla contre Ankara qui a fait
quelque 50.000 morts, se tournant vers la défense pacifique des droits
de la minorité kurde en Turquie.
Ce processus a suscité des espoirs parmi les populations kurdes de la
région, notamment en Syrie où les Kurdes contrôlent des zones situées
dans le nord et le nord-est du pays.
"L'initiative de paix en Turquie a eu un impact direct dans le nord et
l'est de la Syrie", a dit Elham Ahmad, haut responsable de
l'administration kurde en Syrie.
"Nous voulons un processus de dialogue avec la Turquie (...) Nous
voulons que les frontières entre nous soient ouvertes", a-t-elle dit,
s'exprimant par vidéo lors d'une conférence de paix organisée à
Istanbul par le parti d'opposition prokurde DEM.
Cette responsable kurde, qui parlait en langue turque, a salué le
lancement du processus de paix par la Turquie, mais a souligné que la
libération d'Abdullah Öcalan - qui a mené le processus depuis sa
cellule de la prison de l'île d'Imrali près d'Istanbul où il purge une
peine de prison à vie depuis 1999 - accélèrerait les choses.
"Nous avons la conviction que la libération d'Abdullah Öcalan lui
permettrait de jouer un rôle plus important (et) que ce processus de
paix et de règlement se déroulerait mieux et plus vite", a-t-elle
ajouté.
Elle a aussi salué l'approche d'Ankara dans son dialogue avec le
nouveau pouvoir installé à Damas après la chute du président Bachar
al-Assad il y a un an.
"Le gouvernement turc a un dialogue et une relation avec le
gouvernement syrien. Ils ont aussi ouvert des voies de communication
avec nous. Nous voyons qu'il y a une approche attentive de ce sujet", a
encore dit Elham Ahmad.
La Turquie s'est montrée dans le passé hostile aux forces kurdes SDF
qui contrôlent le nord-est de la Turquie avec un soutien américain, les
voyant comme une émanation du PKK et demandant leur intégration à
l'armée syrienne.
Bien qu'un accord ait été conclu à ce sujet en mars, il n'a jamais été
appliqué.
"Dans ce processus historique, au moment où le Moyen-Orient est en
cours de réorganisation, la Turquie a un rôle très important. La paix
dans les deux pays, dans les sociétés turque, kurde et arabe (...) aura
un effet sur le Moyen-Orient dans son entier", a dit Mme Ahmad.
La communauté kurde de Syrie considère la coexistence comme
"fondamentale" et ne veut pas voir le pays divisé, a-t-elle ajouté.
"Nous ne sommes pas partisans de la division de la Syrie ni de tout
autre pays. De telles divisions ouvrent la voie à de nouvelles guerres.
C'est pourquoi nous défendons la paix". (AFP, 6 déc 2025)
Le chef
du PKK réaffirme son soutien au processus de paix
Le chef de la guérilla kurde Abdullah Öcalan, détenu depuis 26 ans, a
réaffirmé son "ferme soutien" au processus de paix engagé depuis un an
avec la Turquie, selon une délégation parlementaire qui l'a rencontré.
A la demande de son fondateur et leader historique, le Parti de
Travailleurs du Kurdistan (PKK), a annoncé en mai qu'il déposait les
armes et renonçait à la lutte armée après plus de quarante ans de
guérilla contre Ankara qui a fait quelque 50.000 morts.
"Ce processus vise à garantir la participation des Kurdes à la
République par des moyens légaux et à construire une République
démocratique socialement unie. Je tiens à réaffirmer notre ferme
volonté et notre position résolue à l'égard de ce processus", a déclaré
M. Öcalan, selon des propos rapportés mercredi par une délégation du
parti pro-kurde DEM, troisième force au parlement turc.
Ces députés précisent qu'ils se sont rendus mardi sur l'île-prison
d'Imrali, au large d'Istanbul, où M. Öcalan, 76 ans, est détenu à
l'isolement depuis 1999.
Un haut commandant militaire de la guérilla kurde, rencontré le 29
novembre par l'AFP dans les montagnes du nord de l'Irak, base-arrière
des combattants, a prévenu que le PKK n'irait pas plus loin dans les
négociations avec Ankara estimant que la balle était maintenant entre
les mains de la Turquie.
"Nous avons fait ce qu'on nous a demandé. C'est au tour de l'Etat
turc", a déclaré le commandant Amed Malazgirt.
"Désormais nous attendons que l'État turc prenne des mesures et c'est à
lui de faire les (prochains) pas", a-t-il insisté, exigeant la
libération de M. Öcalan. (AFP, 3 déc 2025)
Minorités
/ Minorities
Politique
intérieure/Interior Politics
Forces
armées/Armed Forces
Le soutien "Pomme Rouge" à Tayyip en Europe…

Doğan Özgüden, Artı Gerçek, 11 décembre 2025
- Ce que les
pacifistes ne doivent surtout pas oublier à l’heure où la
Belgique et la Hongrie soutiennentl’industrie de guerre de la Turquie
et que le CHP juge insuffisante la frénésie d’armement du gouvernement.
Alors que le processus de la « Turquie sans terreur » réserve presque
chaque jour de nouvelles surprises, le djihad de la « Pomme rouge »
(référence à un vieux mythe turc de conquêtes perpétuelles) du
gouvernement AKP-MHP enregistre de nouveaux succès, en particulier en
matière d’industrie de guerre, non seulement au Moyen-Orient, en Asie
et en Afrique, mais aussi au sein de l’Union européenne. Cette semaine,
alors qu’une réunion se tenait à Bruxelles entre des représentants de
l’Etat turc et le ministre belge de la Défense, Theo Francken, en vue
de développer la coopération dans le domaine de l’industrie de guerre,
de nouveaux accords en matière d’armement ont été signés avec le
Premier ministre hongrois Victor Orban qui effectuait une visite
solennelle en Turquie.
En amont de la mission économique royale belge prévue en mai 2026 en
Turquie, qui sera conduite par la princesse Astrid de Belgique, Ertaç
Koca, chef du département de coopération internationale de la direction
de l’industrie de la défense (SSB) de la Présidence de la République,
Görkem BarışTantekin, ambassadeur de Turquie en Belgique, et Basat
Öztürk, ambassadeur de la représentation permanente auprès de l’OTAN,
ont participé à la réunion tenue à Bruxelles pour évaluer les
opportunités de coopération entre les deux pays.
A la suite de cette réunion à laquelle ont également pris part pour
représentants des huit grandes sociétés d’armement dont ASELSAN,
HAVELSAN, ROKETSAN et TAI/TUSAŞ, le ministre belge de la Défense belge
a fait la déclaration suivante : « Nous avons besoin de la Turquie.
Toute personne ayant un minimum de connaissances en géopolitique sait
pourquoi nous avons besoin de la Turquie… Nous avons besoin du peuple
turc, de l’industrie turque, de la politique turque et de la diplomatie
turque… Je ne crois pas à un scénario de sécurité sans la Turquie ».
Il ne fait aucun doute que les calculs de Francken, l’un des dirigeants
du parti nationaliste flamand N-VA qui, il y a six ans d’ici, en sa
qualité de député, critiquait durement la Turquie, la couvre désormais
d’éloges en tant que ministre de la Défense, reposent sur les plans
d’augmentation des dépenses en armement des pays membres de l’OTAN. Les
pressions exercées par Francken pour renforcer le budget de l’armement
entraînent des coupes constantes dans les droits sociaux des
travailleurs et les dépenses culturelles, provoquant des manifestations
régulières dans toutes les villes de Belgique…
Il y a deux mois d’ici, Francken s’était rendu au Salon international
de l’industrie de la défense (IDEF) d’Istanbul, accompagné d’une
importante délégation militaire, et avait largement encensé le
renforcement de l’industrie de défense de la Turquie, avant de se
rendre à Ankara et de s’agenouiller devant le mausolée d’Atatürk à Anıt
Kabir.
Pendant qu’était organisée la réunion susmentionnée à Bruxelles, 16
accords ont été signés en Turquie avec le Premier ministre hongrois
Viktor Orban, portant sur la coopération dans divers domaines, à
commencer par l’industrie de guerre. Lors d’une conférence de presse
conjointe tenue au palais de Dolmabahçe, Erdoğan a déclaré : « Nous
avons signé divers documents qui renforceront les fondements
contractuels de nos relations, de l’aéronautique à la sécurité, de la
technologie à la culture et l’éducation. Compte tenu des changements
dans les conditions sécuritaires en Europe, nous évoluons des projets
prévoyant une production conjointe qui porteront notre coopération en
matière d’industrie de défense à des niveaux supérieurs.
Une importante particularité de ce nouvel accord entre les industries
de défense turque et hongroise réside dans le fait que la Hongrie n’est
pas seulement membre de l’Union européenne, mais aussi de
l’Organisation des Etats turciques, dirigée par la Turquie.
Quel est le sens d’inclure dans cette union la Hongrie, qui n’a aucun
lien ni avec la langue turque, ni avec l’islam, aux côtés d’Etats
majoritairement musulmans où l’on parle différents dialectes turcs,
comme la Turquie, l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan, le Kirghizistan,
l’Ouzbékistan et le Turkménistan ?
Selon les données statistiques fournies par Wikipedia, la population de
la Hongrie, qui compte près de 10 millions d’habitants, est
ethniquement composée de 94% d’Hongrois, de 3% de Roms, de 2%
d’Allemands, de 0,3% de Slovaques et de 0,2% de Croates. Sur le plan
religieux, elle compte 54% de chrétiens, 19% de personnes sans
religion, de 0,1% de juifs et de 0,1% de bouddhistes, tandis que les
Turcs ou les musulmans n’y représentant qu’une minorité de 0,06%.
Dans mon article intitulé « Du fléau de Dieu au fléau de l’Islam… »,
paru dans Artı Gerçek le 15 avril 2021, j’expliquais les raisons
suivantes :
La thèse historique selon laquelle la nation hongroise a des liens de
sang et de langue avec la nation turque, et que le hongrois, comme le
turc, appartient au groupe des langues ouralo-altaïques fait l’objet de
discussions dans les cercles universitaires depuis des décennies. En
outre, l’empereur des Huns Atilla, qui terrorisait les peuples d’Europe
au Ve siècle, est considéré comme l’un des ancêtres les plus importants
de leur nation par certains Hongrois, ainsi que par tous les Turcs.
Dans la liste des plus grands dirigeants turcs que l’on nous a
enseignés à l’école primaire et secondaire en Turquie, Atilla figure
aux côtés de Mete Han, Alp Arslan, Osman Bey, Mehmet le Conquérant,
Soliman le Magnifique et Mustafa Kemal.
A tel point que l’opération d’invasion du nord de Chypre menée par
l’armée turque en 1974, alors que Bülent Ecevit était Premier ministre,
fut fièrement baptisée sous le nom de code « Opération Atilla ».
Ces réunions et accords successifs avec ces deux Etats membres de
l’Union européenne constituent, comme je l’ai mentionné en
introduction, une nouvelle phase de l’opération de « la Pomme rouge » à
connotation raciale du gouvernement AKP-MHP.
Souvenons-nous… Lors de l’opération Rameau d’Olivier lancée par les
forces armées turques contre la ville syrienne d’Afrin en 2018, un
soldat prenant part à l’opération répondit à la question « Où
allez-vous ? » par « la Pomme rouge ». A peu près au même moment, le
président Recep Tayyip Erdoğan fit référence, dans un discours, aux
propos de ce soldat : « Oui, nous avons une Pomme rouge. Nous nous
dirigeons vers cet objectif ».
Alors que la signification de la « Pomme rouge » fait encore débat, un
clip vidéo réalisé par la Direction de l’Information de la Présidence
pour l’anniversaire de la victoire de Manzikert illustrait diverses
scènes de batailles et de conquêtes, de la bataille de Manzikert à la
Conquête d’Istanbul, jusqu’à l’ère ottomane. Le clip incluait également
des images des forces de sécurité turques actuelles, tout en faisant
référence aux évènements du 15 juillet 2016 et à la réouverture de
Sainte-Sophie au culte islamique.
Le clip vidéo comportait également une Marche de la Pomme rouge,
proclamant : « Comme Alparslan qui s’est élevé à Malazgirt / Comme mes
ancêtres qui, par leurs victoires, ont écrit l’histoire / Comme nos
aïeux qui ont clos une ère et ouvert une autre / Notre but est la Pomme
rouge, en avant ! »
L’Europe à laquelle le gouvernement actuel fait référence lorsqu’il
déclare par moment, pour apaiser les relations « Nous ne nous voyons
nulle part ailleurs qu’en Europe, et nous envisageons de construire
notre avenir ensemble avec l’Europe », n’est assurément par l’Europe de
l’acquis communautaire, mais plutôt celle que l’esprit de conquête
ottoman qui, commencé à Manzikert en 1071, puis à Constantinople en
1453, avant de conquérir l’Europe orientale, le Moyen-Orient et
l’Afrique du Nord, en atteignant son apogée en atteignant les portes de
Vienne, visait à soumettre à une domination islamique totale.
Cette Europe, c’est la « Pomme rouge » des turco-islamistes du XXIe
siècle.
La condition essentielle au succès de la conquête de la Pomme rouge,
qui a pris une dimension transcontinentale avec les conquêtes de
l’Iraq, de la Syrie, de la Libye, de Chypre, de la Méditerranée
orientale et, plus récemment, du Caucase, par le chef de guerre
musulman Erdoğan est sans aucun doute le renforcement constant de
l’industrie de guerre de la Turquie.
A cet égard, le Parti républicain du Peuple (CHP), candidat au pouvoir
à venir, n’est pas en reste par rapport aux dirigeants actuels. Yankı
Bağcıoğlu, vice-président du CHP chargé des politiques de défense
nationale, déclarait le 2 septembre 2025 que l’industrie turque de
défense était devenue un acteur mondial grâce à des décennies de
travail acharné et déterminé :
« Nos drones/UCAV développés par Baykar et TAI sont devenus une marque
mondiale et ont représenté une part importante de nos exportations dans
le secteur de la défense, totalisant 7,1 milliards de dollars en 2024.
Le KAAN, développé sous la direction de TAI, a effectué son premier vol
en 2024, plaçant la Turquie parmi les rares pays capables de produire
des avions de combat de cinquième génération. Le Projet MILGEM, initié
par la vision des regrettés amiraux Vural Bayazıt et Özden Örnek, a
renforcé nos forces navales avec l’intégration de corvettes et de
frégates nationales à notre arsenal. Le Projet Dôme d’Acier va
renforcer notre défense aérienne, mais compte tenu des initiatives
prises par les pays de la région en ce sens, il s’agit d’une initiative
cruciale bien tardive. Bien que retardés, le char ALTAY, les obus
FIRTINA et les systèmes de guerre électronique KORAL amélioreront
l’efficacité de nos forces terrestres au sol.
« Posséder ou soutenir l’industrie nationale de défense ne doivent pas
être réduit au soutien à un parti politique, cette question doit être
abordée dans une perspective supra-politique. Assurer la préparation
des forces armées turques à la guerre pour contrer toutes les menaces
est un devoir assigné au pouvoir exécutif en vertu de l’article 117 de
la Constitution. S’acquitter de ce devoir n’est pas une faveur, mais
une obligation constitutionnelle ».
N’oublions pas que le président du CHP Özgür Özel, lors d’une visite au
TAI le 25 octobre 2024, avait déclaré: « C’est ici une institution
précieuse de la Turquie. J’ai été l’un des premiers responsables
politiques à partager le premier vol du Kaan et à exprimer notre fierté
pour cette entreprise. Tous les membres du Parti républicain du Peuple
soutiennent le TAI et ses filiales, et tous ses projets en cours ».
Dernièrement, le 27 novembre, lors des débats sur le budget 2026 du
ministère de la Défense nationale au sein de la commission
parlementaire de la planification et de budget, le député CHP d’Ordu,
Seyit Torun, prenait la parole en soulignant que l’industrie de défense
est une valeur partagée de la Turquie :
« Depuis la fondation de la République, et plus particulièrement après
1974, notre industrie de défense est le fruit du labeur et des efforts
des ingénieurs, des soldats, des martyrs et des anciens combattants
turcs. Personne ne peut dire "tout a commencé avec nous". Nous étions
un pays qui construisait des navires avant même l’invention de la
télévision en couleur. Nous avons mis en place les chaînes d’assemblage
des F-16 dans les années 1980. Les bases conceptuelles du MİLGEM
remontent aux années 1990, et les travaux relatifs au projet TCG
Anadolu ont débuté avant l’arrivée au pouvoir de l’AKP ».
Rappelant que le projet du tank Altay, l’une des fiertés du
gouvernement actuel, a en réalité été conçu dans les années 1990, lancé
en 2007 et qu’un prototype fut produit en 2012, Torun a poursuivi :
« Et ensuite ? A ce jour, la production en série n’a toujours pas
débuté. Les choix du gouvernement ont non seulement retardé la mise en
place d’un système qui aurait renforcé l’arsenal des forces armées
turques, mais ont également fait manquer à la Turquie des opportunités
sur le marché mondial des chars. Aujourd’hui, la Pologne, la Norvège,
la Lituanie, les Pays-Bas et la Roumanie ont finalisé leurs
acquisitions de chars modernes. Nous, en revanche, en sommes encore au
stade de la présentation de prototypes, des tanks sont exposés, mais il
n’y a rien en stock… Le destroyer de défense aérienne TF-2000 est à
l’ordre du jour depuis 30 ans, et pourtant, il ne s’est toujours pas
concrétisé… La mise en service complète du Dôme d’acier prendra au
moins 6-7 ans… Compte tenu des menaces sécuritaires actuelles, ces
retards engendrent de graves risques. »
Face au soutien apporté par le principal parti d’opposition au
renforcement de l’industrie de guerre, le parti DEM, dans sa
déclaration de 222 pages sur le projet de loi budgétaire 2026, soutient
que ce budget ne prend pas en compte l’aggravation des problèmes
économiques et sociaux de la Turquie et que le respect de la décision
de l’OTAN d’augmenter les dépenses de défense à 5% du produit intérieur
brut fragilisera davantage l’économie turque, tout en soulignant que
l’insistance sur des politiques sécuritaires est de nature à
compromettre les perspectives de paix régionale. Il formule par
ailleurs, de manière justifiée, l’avertissement suivant :
« Le budget 2026 a été élaboré sans tenir compte des efforts accrus
déployés pour une solution démocratique et pacifique à la question
kurde. Pourtant, la conjoncture actuelle exige l’abandon des habitudes
prises. Les choix budgétaires pour 2026 ont été faits comme si les
circonstances exceptionnelles invoquées par le passé pour justifier ces
choix étaient toujours d’actualité, comme si aucun événement
extraordinaire n’était survenu depuis le 1er octobre 2024 et comme si
l’Appel du 27 février pour la Paix et une société démocratique n’avait
jamais été lancé ».
Le parti DEM a totalement raison dans cet avertissement… Ceux qui, au
moment de lancer le processus de « Turquie sans terreur », qualifiaient
la bataille de Manzikert de 1071 de point de départ de la fraternité
turco-kurde, devraient également se souvenir qu’Erdoğan et ses associés
au pouvoir ont, pendant des années, sanctifié cette même bataille comme
le début de la conquête raciste-islamiste de la Pomme rouge.
Traduction: Mazyar KHOOJINIAN
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Socio-économique
/ Socio-economic
Scandale de
paris dans le football turc: 11 joueurs
professionnels placés en détention
Un tribunal d'Istanbul a ordonné lundi le placement en détention
provisoire de 11 footballeurs de première et deuxième divisions turque
accusés pour neuf d'entre eux d'avoir parié sur des matches de leur
propre équipe, ont rapporté les médias turcs.
Parmi les cinq joueurs de première division inculpés figurent Metehan
Baltaci, défenseur de Galatasaray, Alassane Ndao, ailier sénégalais de
Konyaspor, et Mert Hakan Yandas, milieu de terrain de Fenerbahçe,
accusé lui d'avoir parié sur des rencontres via une tierce personne.
Les juges ont ordonné le placement en détention provisoire de neuf
autres suspects, dont les présidents de deux clubs de troisième
division accusés de s'être entendus sur le résultat d'une rencontre
lors de la saison 2023-2024.
Dix-neuf suspects ont eux été remis en liberté sous contrôle
judiciaire, parmi lesquels quatre joueurs de Süper Lig, la première
division turque.
Une quarantaine de personnes avaient été arrêtées au total la semaine
dernière dans le cadre d'une vaste enquête du parquet d'Istanbul sur
des soupçons de paris illégaux et de matches truqués.
Ces investigations, qui secouent le football turc, ont déjà conduit à
l'incarcération début novembre de six arbitres turcs et du président
d'Eyüspor, un club de première division.
La Fédération turque de football (TFF) a également révoqué le mois
dernier près de 150 arbitres qu'elle accusait de parier activement sur
des rencontres.
La TFF, qui dit vouloir "nettoyer" le football turc, a pour ce même
motif infligé à 25 joueurs de première division et près de 1.000 autres
évoluant en deuxième, troisième et quatrième divisions des peines de
suspension allant jusqu'à douze mois. (AFP, 8 déc 2025)
La compagnie aérienne turque Pegasus va racheter
Smartwings et Czech Airlines
La compagnie aérienne turque à bas coûts Pegasus Airlines a annoncé
lundi la conclusion d'un accord pour le rachat de la compagnie tchèque
Smartwings et de son actionnaire Czech Airlines.
La transaction, soumise au feu vert des autorités compétentes, s'élève
à 154 millions d'euros, précise Pegasus dans un communiqué.
"Cet investissement stratégique vise à renforcer la présence de
l'entreprise en Europe et à soutenir son expansion mondiale", écrit le
transporteur turc fondé en 1990, qui dessert 158 destinations dans 55
pays.
Czech Airlines et Smartwings, qui disposent d'une flotte combinée de 47
avions, desservent 80 destinations dans 20 pays, selon Pegasus.
Fondée en 1923, Czech Airlines avait été durement frappée par la
pandémie de Covid-19, qui avait conduit à son placement en redressement
judiciaire en mars 2021.
"Nous ambitionnons de déployer nos ailes à travers l'Europe avec deux
marques distinctes, Smartwings et Pegasus Airlines", indique la
directrice générale de la compagnie turque, Güliz Öztürk, citée dans le
communiqué. (AFP, 8 déc 2025)
Scandale de paris dans le football
turc: la justice ordonne l'arrestation de 29 joueurs
La justice turque a ordonné vendredi l'arrestation de 46 personnes,
dont 29 footballeurs, dans le cadre d'une vaste enquête sur des paris
portant sur des matches de football, a annoncé le parquet d'Istanbul.
Vingt-sept de ces joueurs sont soupçonnés par la justice d'avoir parié
sur des matches de leur propre équipe, a précisé le parquet dans un
communiqué.
Parmi eux figure Metehan Baltaci, joueur de Galatasaray, équipe triple
championne de Turquie en titre, a indiqué le parquet, qui n'a pas
précisé l'identité des 26 autres joueurs incriminés.
Mert Hakan Yandas, un joueur de Fenerbahçe, autre grand club
d'Istanbul, est lui soupçonné d'avoir parié sur diverses rencontres via
une tierce personne.
La justice, selon laquelle 35 des 46 personnes recherchées ont été
interpellées à ce stade, a également ordonné l'arrestation des
présidents de deux clubs soupçonnés d'avoir "tenté d'influencer le
résultat" d'un match les opposant en troisième division lors de la
saison 2023-2024.
L'enquête du parquet d'Istanbul, qui secoue le football turc, a déjà
conduit à l'incarcération début novembre de six arbitres et du
président d'Eyüpspor, un club de première division.
La Fédération turque de football (TFF), qui dit vouloir "nettoyer" le
football turc, avait suspendu quelques jours plus tôt près de 150
arbitres reconnus coupables d'avoir parié sur des rencontres.
Vingt-cinq joueurs de première division et près de 1.000 autres
évoluant en deuxième, troisième et quatrième divisions ont également
écopé en novembre de suspensions allant jusqu'à douze mois. (AFP, 5 déc
2025)
En Turquie,
des fouilles éclairent d'un jour nouveau la
société néolithique
Sur une colline du sud-est de la Turquie balayée par les vents, de
nouvelles découvertes archéologiques offrent une plongée de plus de
11.000 ans dans le passé, à l'apparition des premières communautés
humaines.
Les dernières découvertes, parmi lesquelles un visage de pierre aux
lèvres cousues, éclairent les croyances et rituels de l'ère néolithique.
"La multiplication des sculptures humaines témoigne de la
sédentarisation des sociétés", explique à l'AFP le Pr Necmi Karul,
responsable des fouilles sur le site de Karahantepe, situé à l'est de
la ville de Sanliurfa, près de la frontière syrienne.
"À mesure que les communautés se sédentarisaient, les hommes se sont
progressivement éloignés de la nature et ont placé la figure humaine et
l'expérience humaine au centre de leur univers", souligne l'archéologue
en désignant un visage humain sculpté sur un pilier en forme de T.
Ces fouilles s'inscrivent dans le cadre du projet turc "Collines de
pierre", une initiative gouvernementale lancée en 2020 sur douze sites
de la province de Sanliurfa, que les autorités turques qualifient de
"capitale mondiale du néolithique".
Le projet inclut le site de Göbeklitepe ("Colline ventrue" en turc),
classé au patrimoine mondial de l'Unesco, qui abrite les plus anciennes
structures mégalithiques connues de Haute-Mésopotamie.
- "Quantité incroyable d'informations" -
A Karahantepe, Lee Clare, de l'Institut archéologique allemand,
estime
que les récentes découvertes remettent en question certaines idées
reçues sur le passage de sociétés de chasseurs-cueilleurs nomades aux
premières communautés sédentaires.
Ces cinq dernières années ont permis de recueillir "une quantité
incroyable d'informations", se réjouit l'archéologue, qui coordonne le
projet "Collines de pierre".
"Chaque habitation sur laquelle nous travaillons nous offre un aperçu
de la vie d'une personne (...) Nous pouvons presque la toucher à
travers ses ossements, et nous comprenons mieux ses croyances", affirme
Lee Clare.
Malgré l'absence de documents écrits -- les vestiges remontent à une
période antérieure à la naissance de l'écriture -- les découvertes,
mises bout à bout, permettent "de mener des analyses statistiques et
d'effectuer des comparaisons pertinentes", souligne le Pr Karul.
Selon lui, les premiers foyers de peuplement ont commencé à apparaître
avec la fin de la dernière période glaciaire.
"L'environnement a créé des conditions fertiles, qui ont permis aux
populations de subvenir à leurs besoins sans avoir à chasser
constamment. Cela a favorisé la croissance démographique et encouragé
le développement et l'expansion de groupes sédentaires dans la région",
explique-t-il.
- "Société hautement organisée" -
Avec la sédentarisation apparurent les premières dynamiques
sociales,
"pente glissante vers le monde moderne", souligne Lee Clare, fin
connaisseur de la région depuis 2013: "Dès que les populations ont
produit des surplus, certains se sont enrichis, d'autres se sont
appauvris".
Et la poursuite des fouilles transformera encore la compréhension du
néolithique, affirme Emre Guldogan, archéologue en chef du site voisin
de Sefertepe.
"Karahantepe, et le projet plus vaste des +Collines de pierre+, donnent
à voir une société hautement organisée, dotée de son propre univers
symbolique et de ses propres systèmes de croyances" qui remettent en
question les idées reçues sur un monde néolithique "primitif",
juge-t-il.
Les communautés d'alors "partageaient des caractéristiques communes,
mais ont également développé des différences culturelles marquées",
ajoute-t-il.
Ainsi à Karahantepe, le symbolisme humain est omniprésent, tandis qu'à
Göbeklitepe l'imagerie animale prédomine, notent les archéologues.
Les récentes découvertes archéologiques ont en outre accru l'intérêt
pour cette région de Turquie d'abord connue comme le lieu de vie
d'Abraham, figure vénérée dans le judaïsme, le christianisme et l'islam.
"Avant le début des fouilles à Karahantepe et sur les autres sites, la
région attirait surtout des groupes de touristes religieux", relève le
guide touristique Yakup Bedlek.
"Mais avec la découverte de nouveaux sites archéologiques, la région
attire désormais un public touristique plus diversifié", conclut-il.
(AFP, 4 déc 2025)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
CE:
"Turkish authorities should ensure the implementation of human rights
standards"
The Council of Europe Commissioner for Human Rights, Michael
O’Flaherty, conducted a visit to Türkiye from 1-5 December 2025, during
which he discussed the rights to freedom of expression, peaceful
assembly, association, and aspects of the administration of justice.
The Commissioner expresses his gratitude to the authorities of Türkiye
for their cooperation and for the exchanges.
The Commissioner acknowledges the efforts undertaken within the context
of the ongoing “Terror-Free Türkiye Initiative,” which presents an
important opportunity to address longstanding human rights concerns and
reinforce democratic institutions. He encourages the authorities to
make full use of this process to advance reforms and strengthen human
rights protections, by bringing counterterrorism and other legislation
and its implementation in line with human rights standards, including
the case law of the European Court of Human Rights, and relevant
opinions of the European Commission for Democracy through Law (the
Venice Commission).
Following up on his statement of 24 March 2025, the Commissioner
remains concerned about bans on assemblies and the excessive use of
force against peaceful demonstrators. Article 34 of the Turkish
Constitution guarantees the right to peaceful assembly, however, its
implementation, including through Law No. 2911 on meetings and
demonstrations, continues to fall short of international human rights
standards. The Commissioner observes that assemblies are sometimes
dispersed or prevented on unsubstantiated grounds such as “public
order” or “general morality,” notwithstanding longstanding case law of
the European Court of Human Rights.
During and after the March–April 2025 protests following the arrest and
detention of Istanbul mayor Ekrem İmamoğlu, large numbers of
individuals were detained or subjected to judicial control measures,
including travel bans. The Commissioner acknowledges, however, recent
positive steps, including the release of individuals detained during
these events and some acquittal decisions. The Commissioner recalls
that any restrictions on peaceful assembly must meet the tests of
legality, necessity, proportionality and non-discrimination. (IT, 9 dec
2025)
Turquie-USA-OTAN
/
Turkey-USA-NATO
Les Etats-Unis ouvrent un nouveau consulat au Kurdistan
irakien
Les Etats-Unis ont inauguré mercredi un nouveau consulat à Erbil, la
capitale de la région autonome du Kurdistan, dans le nord de l'Irak.
Les Etats-Unis ont un consulat à Erbil depuis 2011, mais le nouveau
complexe est considéré comme un mégaprojet s'étendant sur plus de 20
hectares.
Il s'agit d'"un symbole (...) du partenariat à long terme entre les
Etats-Unis et l'Irak et la région du Kurdistan irakien", a déclaré
Michael Rigas, le secrétaire adjoint du département d'Etat chargé des
ressources humaines, lors de l'inauguration aux côtés de hauts
responsables kurdes.
"Nous (...) considérons la région du Kurdistan irakien comme un point
d'entrée dynamique vers les marchés irakiens pour les entreprises
américaines", a-t-il ajouté.
Les autorités kurdes entretiennent des liens étroits avec les
Etats-Unis, présentant depuis longtemps leur région comme un havre de
stabilité, alors que l'Irak a connu des décennies de guerre et de
violences depuis la chute du président Saddam Hussein en 2003.
L'Irak, riche en ressources pétrolières, espèrent attirer les
investissements américains dans tout le pays et dans divers secteurs de
l'économie, à l'image du géant ExxonMobil, récemment revenu dans le
pays après deux ans d'absence.
Au cours des derniers mois, le Kurdistan a été le théâtre d'une série
d'attaques de drones visant principalement ses champs de gaz et de
pétrole.
Les autorités kurdes ont accusé des groupes armés soutenus par l'Iran
de mener ces attaques.
Washington fait de longue date pression sur Bagdad pour qu'il désarme
les groupes pro-iraniens. (AFP, 4 déc 2025)
Relations
régionales / Regional Relations
Un navire
turc endommagé dans une frappe russe près
d'Odessa
Un navire turc a été endommagé vendredi dans une frappe aérienne russe
près d'Odessa, dans le sud de l'Ukraine, la Turquie appelant en
réaction à une "suspension" des attaques contre les les installations
portuaires et énergétiques.
Sur le plan diplomatique, la présidence française a fait savoir le même
jour que les Européens et les Ukrainiens demandaient aux Américains de
leur apporter des "garanties de sécurité" avant toute négociation
territoriale en Ukraine.
Dans l'après-midi, la Russie a tiré un "missile sur des infrastructures
portuaires civiles dans la région d'Odessa", sur la mer Noire, a
déclaré sur Telegram le vice-Premier ministre ukrainien chargé de la
reconstruction, Oleksiï Kouleba, affirmant qu'il n'y avait pas eu de
victimes.
Le propriétaire de ce bateau, l'armateur turc Cenk Shipping, a expliqué
dans un communiqué que le M/V CENK T, "qui transporte des camions
entièrement chargés de fruits frais, de légumes et de denrées
alimentaires sur la route Karasu-Odessa", avait été "victime d'une
attaque aérienne", "peu après avoir accosté au port de Chornomorsk",
voisin de celui d'Odessa.
Il s'agit d'un navire de 185 mètres de long battant pavillon panaméen,
selon un document d'information publié sur le site en ligne de cette
compagnie, tandis que des images diffusées sur les réseaux sociaux
montrent ce bâtiment bleu et blanc en feu.
- La Turquie veut une "suspension" des attaques -
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait annoncé plus tôt
dans
la journée qu'"un navire civil dans le port de Tchornomorsk avait été
endommagé", sans plus de précisions.
La Turquie a réagi en réitérant sa demande d'une "suspension" de telles
frappes.
"Nous insistons une fois de plus sur l'importance d'un cessez-le-feu
immédiat entre la Russie et l'Ukraine et réitérons la nécessité d'un
accord visant à prévenir toute escalade en mer Noire, notamment en
garantissant la sécurité de la navigation et en suspendant les attaques
ciblant les infrastructures énergétiques et portuaires", a martelé le
ministère turc des Affaires étrangères.
Dans un entretien au Turkménistan avec son homologue russe Vladimir
Poutine, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait auparavant
"suggéré qu'un cessez-le-feu limité, sur les installations énergétiques
et des ports, serait bénéfique".
La Turquie a mis en garde ces dernières semaines contre une "escalade
inquiétante" en mer Noire, après que l'Ukraine a revendiqué des
attaques de drones navals contre des pétroliers liés à la Russie dans
la région.
- Appel à des "garanties américaines" -
Concernant les tractations en vue de mettre fin à près de quatre
ans
de guerre, les Européens et les Ukrainiens insistent sur la nécessité,
selon eux, d'obtenir des Etats-Unis des "garanties de sécurité".
Un conseiller du président français Emmanuel Macron a évoqué le besoin
d'"une garantie américaine pour ceux qui participent à la coalition des
volontaires" rassemblant une trentaine d'Etats aidant l'Ukraine.
"Les Ukrainiens n'ont pas fait de deal sur les territoires,
n'envisagent pas aujourd'hui de deal sur les territoires, n'envisagent
pas de DMZ (zone démilitarisée)", a encore dit ce conseiller.
Une mise au point après des informations de presse laissant penser que
l'Ukraine était ouverte à une démilitarisation de territoires qu'elle
contrôle encore et que les Russes réclament.
Un autre haut responsable a pour sa part dit à l'AFP qu'une adhésion de
l'Ukraine à l'Union européenne dès 2027 était envisagée dans le plan
américain. "C'est stipulé mais c'est un sujet de négociation et les
Américains y sont favorables".
Le journal britannique Financial Times a quant à lui écrit que ce point
était présent dans la dernière mouture des propositions de paix
préparées par Ukrainiens et Européens, puis présentées aux négociateurs
américains.
Une telle adhésion, en à peine plus d'un an, semble cependant peu
probable du fait de la possible opposition, entre autres, d'Etats
membres de l'UE aux relations tendues avec l'Ukraine, comme la Hongrie.
- Discussions à Berlin -
C'est dans le cadre de ces démarches internationales que le
président
ukrainien Volodymyr Zelensky est attendu lundi à Berlin pour rencontrer
ses alliés européens.
Des pourparlers indirects soutenus et difficiles entre Moscou et Kiev
sont en cours depuis presque un mois, sous médiation de Washington, qui
presse de trouver une issue à ce conflit déclenché par l'invasion russe
de l'Ukraine en février 2022 et ayant d'ores et déjà fait des centaines
de milliers de morts et de blessés.
La version initiale du plan américain, jugée très favorable à Moscou, a
été amendée à plusieurs reprises par les belligérants.
Les négociateurs bloquent en particulier sur les questions
territoriales, les Etats-Unis réclamant, déplore Kiev, d'importantes
concessions à l'Ukraine.
Sur le front, après de longs mois de recul face à des troupes russes
plus nombreuses, l'armée ukrainienne a affirmé avoir repris aux Russes
plusieurs quartiers de la ville clé de Koupiansk, dans la région de
Kharkiv (nord-est), ainsi que deux localités proches. (AFP, 12 déc 2025)
Poutine, Erdogan et Pezeshkian au Turkménistan, un
des pays les plus secrets du monde
Turkménistan accueille vendredi un rare défilé de chefs d'Etat parmi
lesquels les présidents russe Vladimir Poutine, turc Recep Tayyip
Erdogan et iranien Massoud Pezeshkian.
Ces dirigeants d'Etats aux relations conflictuelles avec les
Occidentaux ont été invités pour célébrer le trentième anniversaire de
la "neutralité permanente" du régime, une doctrine ayant contribué à
faire du Turkménistan l'un des pays les plus fermés du monde.
Voici ce qu'il faut savoir sur cette ex-république soviétique
désertique d'Asie centrale regorgeant de gaz.
- Dynastie présidentielle -
Le Turkménistan, qui est notamment bordé par l'Iran,
l'Afghanistan et
la mer Caspienne, a connu trois présidents depuis son indépendance de
l'Union soviétique en 1991.
Après le règne de Saparmourat Niazov, autoproclamé "président à vie" et
"Père des Turkmènes" (Turkmenbachi), mort en 2006, la famille
Berdymoukhamedov est aux commandes.
Le fils, Gourbangouly, a passé la main au petit- fils Serdar en 2022
mais tous deux gouvernent de facto en tandem et font l'objet d'un culte
de la personnalité.
Gourbangouly, officiellement "Chef de la nation" et "Héros-Protecteur"
(Arkadag), a fait bâtir une ville en son honneur avec une statue de 43
mètres de haut le représentant en conquérant à cheval, tandis que
Serdar est loué quotidiennement dans les médias étatiques.
- Neutralité et pays ermite -
Le Turkménistan est l'un des pays les plus secrets, au monde,
régulièrement comparé à la Corée du Nord pour la difficulté d'y accéder.
La "neutralité permanente" du Turkménistan, accordée par les Nations
unies en 1995, est un pilier de l'idéologie du régime: une "arche de la
neutralité" d'une centaine de mètres de haut avec une statue dorée du
premier président trône dans la capitale.
Le président Serdar Berdymoukhamedov a publié en amont du sommet un
énième livre, présenté comme un "précieux cadeau au peuple" turkmène et
qui vante les mérites de cette neutralité permanente.
Ce statut, qui implique le refus d'adhérer pleinement à toute union ou
alliance militaire, est utilisé par le régime pour mettre en place
l'une des politiques les plus isolationnistes du monde.
Le Turkménistan entretient principalement des relations avec la Chine,
la Russie, l'Iran et la Turquie via des accords sur le gaz et la
coopération avec l'Occident reste limitée.
Selon Amnesty international, ce pays est "de facto fermé aux ONG
internationales de défense des droits humains, aux mécanismes spéciaux
des Nations unies et aux médias indépendants".
L'information parcellaire, cadenassée et généralement invérifiable,
"vise uniquement à faire l'éloge du régime", selon Reporters sans
Frontières (RSF), tandis que nombre de réseaux sociaux sont
inaccessibles.
- Riche en gaz, pauvre en eau -
Le Turkménistan dispose des quatrièmes ou cinquièmes réserves
mondiales de gaz mais l'eau manque, une situation qui va empirer en
raison du changement climatique, selon les scientifiques.
Il est recouvert aux trois quarts par le désert du Karakoum que
traverse un canal d'irrigation long d'environ 1.400 kilomètres, l'un
des plus grands de la planète.
Ce canal vieillissant détourne les eaux de l'Amou-Daria, l'un des deux
principaux fleuves centrasiatiques, pour irriguer les cultures dans ces
régions désertiques.
La culture du coton, importante pour l'économie turkmène, est
extrêmement exigeante en eau et participe à l'assèchement de la mer
d'Aral, qui a quasiment disparu.
- "Portes de l'enfer" et pollution -
Surnom donné au cratère gazier de Darvaza en combustion continue
depuis 1971, les "portes de l'enfer" brûlent dans le Karakoum après un
incendie accidentel provoqué par des scientifiques.
Principale attraction touristique nationale, ce cratère rejette du
méthane, un gaz à effet de serre contribuant au changement climatique.
La part de Darvaza dans les immenses rejets de méthane du Turkménistan
reste marginale mais ce cratère est le symbole d'une catastrophe
environnementale : ce pays détenait en 2024 le record du monde du
nombre des fuites massives de méthane, d'après l'Agence internationale
de l'énergie.
Les autorités turkmènes ont promis d'éteindre ce foyer mais les
particularités géologiques du Karakoum compliquent les opérations.
- Animaux vénérés -
La race locale de cheval - l'akhal-teke - et celle de chien -
l'alabaï, ou berger d'Asie centrale - ont des jours fériés en leur
honneur et font partie des piliers de la culture turkmène telle que la
conçoit le régime.
Des statues représentant des alabaïs et akhal-tekes ont été érigées sur
ordre de Berdymoukhamedov père, qui a composé une chanson pour son
cheval favori. Le fils a le titre d'"honorable éleveur" d'alabaïs et
dirige l'association nationale des akhal-tekes.
Dans le cadre du culte de leur personnalité, les Berdymoukhamedov
s'affichent en train de cajoler ces animaux. (AFP, 12 déc 2025)
La Turquie appelle Kiev et Moscou à épargner leurs
infrastructures énergétiques
La Turquie a appelé la Russie et l'Ukraine à "laisser les
infrastructures énergétiques en dehors de la guerre", après des
attaques ukrainiennes contre un terminal pétrolier russe et des navires
de la "flotte fantôme" utilisée par Moscou pour contourner les
sanctions occidentales.
Ankara a convoqué dans la foulée les ambassadeurs russe et ukrainien, a
déclaré jeudi à l'AFP une source au ministère turc des Affaires
étrangères.
"Nous avons convoqué les émissaires russe et ukrainien afin de leur
faire part de nos préoccupations", a dit à l'AFP une source du
ministère des Affaires étrangères.
"Nous disons à toutes les parties, en Russie et en Ukraine : laissez
les infrastructures énergétiques en dehors de cette guerre, car cela a
un fort impact sur le quotidien des populations", avait expliqué
mercredi le ministre turc de l'Energie Alparslan Bayraktar devant des
journalistes.
Citant les attaques russes et ukrainiennes contre les infrastructures
du camp ennemi, le ministre turc a jugé nécessaire de "maintenir les
flux énergétiques ininterrompus en mer Noire, dans nos détroits, ainsi
que dans les oléoducs", avertissant que toute perturbation aurait des
répercussions sur les marchés mondiaux.
- "Escalade inquiétante" -
L'Ukraine, où la Russie a déclenché une vaste offensive en
février
2022, a lancé la semaine dernière des drones navals contre un important
terminal pétrolier russe et deux pétroliers liés à Moscou, à quelques
dizaines de milles nautiques seulement des côtes turques en mer Noire.
Le Kremlin accuse en outre l'Ukraine d'avoir visé dans ces mêmes eaux
cette semaine un troisième navire, battant pavillon russe et chargé
d'huile de tournesol, ce que Kiev dément.
Dénonçant des actes de "piraterie", le président russe Vladimir Poutine
a menacé mardi de "couper l'Ukraine de la mer", son homologue turc
Recep Tayyip Erdogan déplorant une "escalade inquiétante".
Jeudi, une source au sein du ministère turc de la Défense a affirmé
qu'Ankara oeuvrait "contre les menaces maritimes liées à la guerre" en
Ukraine, sans donner davantage de précisions.
Interrogé par ailleurs sur des propos du président américain Donald
Trump, qui a appelé fin septembre la Turquie à ne plus acheter de
pétrole russe, le ministre turc de l'Energie a souligné que la Russie
était un "un fournisseur très fiable".
M. Bayraktar a précisé que ce pays avait assuré en 2024 40% environ de
l'approvisionnement en gaz de la Turquie, contre 60% certaines années.
"La sécurité d'approvisionnement est notre priorité numéro un", a
martelé le ministre turc, affirmant toutefois que la Turquie "ne
souhaite pas dépendre d'un seul pays ou d'une seule entreprise".
"Nous avons besoin de gaz russe, de gaz iranien, de gaz azerbaïdjanais
et de nombreuses autres sources", a ajouté le ministre, rappelant
qu'Ankara et Moscou sont en discussions pour prolonger un contrat
gazier qui expire le 31 décembre. (AFP, 4 déc 2025)
Attaques en mer Noire: Turquie, Roumanie et
Bulgarie appellent au "respect du droit international"
La Turquie, la Roumanie et la Bulgarie, membres de l'Otan riverains de
la mer Noire, ont appelé mercredi au "respect du droit international"
après plusieurs attaques contre des cargos au large des côtes turques,
a rapporté une source diplomatique turque.
Réunis en marge d'un sommet des ministres des Affaires étrangères de
l'Otan à Bruxelles, les chefs des diplomaties turque, roumaine et
bulgare "ont souligné la nécessité de préserver la liberté de
navigation en mer Noire et de respecter le droit international", selon
cette source au sein du ministère turc des Affaires étrangères.
Trois bâtiments dont deux pétroliers ont été attaqués depuis vendredi
en mer Noire dans la Zone économique exclusive (ZEE) turque.
L'Ukraine a revendiqué l'attaque vendredi et samedi par des drones
navals de deux pétroliers de la "flotte fantôme" russe utilisés par
Moscou pour contourner les sanctions occidentales.
Kiev a nié en revanche mardi toute responsabilité dans l'attaque d'un
troisième navire, un cargo battant pavillon russe en route vers la
Géorgie.
Les ministres turc, roumain et bulgare, dont les pays coopèrent contre
les mines flottantes en mer Noire, ont réaffirmé lors de leur entretien
mercredi "la volonté de faire de la mer Noire une mer de paix, de
stabilité et de coopération", a souligné la source diplomatique turque.
Lundi soir, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait dénoncé une
"escalade inquiétante", estimant que "le conflit entre la Russie et
l'Ukraine a clairement atteint une dimension où il menace la sécurité
de la navigation en mer Noire". (AFP, 3 déc 2025)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Les
dirigeants chypriotes grec et turc
s'engagent à reprendre le processus de paix
Les dirigeants chypriotes grec et turc ont affirmé jeudi leur
engagement à reprendre le processus de paix, à l'arrêt depuis des
années sur l'île divisée de la Méditerranée, a annoncé l'ONU, lors de
leur première rencontre depuis l'élection du président chypriote turc
Tufan Erhürman.
Le nouveau président de la République turque de Chypre-nord (RTCN), élu
en octobre, a rencontré son homologue grec Nikos Christodoulides, en
présence de l'émissaire des Nations unies Maria Angela Holguin, dans
les locaux de l'ONU à Nicosie.
Cette rencontre avait pour but d'évaluer la situation après une
rencontre entre dirigeants chypriotes qui s'est tenue en mars à Genève.
Dans un communiqué publié après la réunion de jeudi, l'ONU a affirmé
que les deux dirigeants s'étaient engagés à reprendre le processus de
paix et avaient accepté de participer à une rencontre ultérieure
organisée par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.
"Ils se sont engagés à continuer à travailler entretemps afin d'aboutir
à des résultats tangibles, dans l'intérêt des Chypriotes grecs et des
Chypriotes turcs et à assurer le succès de la prochaine réunion
informelle", a souligné l'ONU.
"A cette fin, ils ont exprimé leur volonté de se rencontrer aussi
souvent que nécessaire", a ajouté le communiqué.
En mars, M. Guterres avait estimé qu'il existait une "atmosphère
nouvelle" après l'accord donné par les deux côtés à l'ouverture de
nouveaux points de passage entre les deux parties de l'île et à des
opérations de déminage.
L'île est divisée depuis 1974, lorsque la Turquie avait envahi sa
partie nord en riposte à une tentative de rattachement de Chypre à la
Grèce menée par un groupe d'officiers putschistes.
La RTCN, qui a proclamé son indépendance en 1983, n'est pas reconnue
par la communauté internationale, à l'exception de la Turquie. Elle
s'étend sur environ un tiers de l'île, y compris une partie de Nicosie.
La République de Chypre, membre de l'Union européenne, contrôle la
partie sud de l'île, peuplée de Chypriotes grecs.
Des décennies de pourparlers sous l'égide de l'ONU n'ont pu aboutir à
une réunification de l'île.
La dernière session importante de pourparlers avait échoué à
Crans-Montana, en Suisse, en juillet 2017.
Jeudi, l'envoyé spécial de l'Union européenne pour Chypre, Johannes
Hahn, a déclaré qu'il existait "une opportunité" et qu'il "était temps
de la concrétiser", après avoir rencontré M. Christodoulides.
M. Erhürman s'est dit en faveur d'un Etat fédéral qui inclurait les
deux côtés de l'île, une solution privilégiée depuis longtemps par
l'ONU et l'Union européenne. (AFP, 11 déc 2025)
Immigration
/ Migration
Saint-Josse : le personnel communal est en grève
Suppression de la prime de fin d’année, non-reconnaissance des heures
supplémentaires, suppression des nominations : voilà quelques-unes des
mesures qui révoltent le personnel communal.
Environ 200 agents, sur les 800 que comptent l'administration
communale, sont en grève depuis 8 heures pour protester contre
l’absence d’information concernant leur avenir dans le contexte de la
crise financière que traverse la commune.
Cette action a été décidée à une large majorité en assemblée générale
du personnel le 27 novembre dernier. La commune bénéficie d’un coup de
pouce financier de la Région bruxelloise, moyennant un plan de
redressement et d’économies.
Vers 10 heures du matin, les grévistes, jusqu'alors rassemblés devant
la maison communale, ont pénétré dans le bâtiment. Une délégation a été
reçue à 10h30.
Devant les représentants syndicaux, Emir Kir a maintenu son intention
de supprimer la prime de fin d'année et a chargé les syndicats de
l'annoncer eux-mêmes aux travailleurs, ce qui a engendré beaucoup de
déception et de colère dans la foule, retournée entretemps à l'entrée
de la maison communale. (IT, 10 dec 2025)
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